En Pays D'andenne, Le Village D'andelain, Faubourg De La Fère
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LE VILLAGE D'ANDELAIN C. THELLIEZ -EN PAYS D'ANCIENNE LE VILLAGE D'ANDELAIN de <S£a< SCEAU DE MARIE DE LUXEMBOURG DAME DE LA FÈRE ET D'ANDELAIN (<^f//ndcect6 d/@n¿é¿aÜvze de <;¡¡;¿;a le66 Préface otre Syndicat d'Initiative dont l'action dynamique N ne cesse de mettre en renom notre Abusée, de faire revivre le passé de notre chère ville de La Fère, de conserver ses monuments, de signaler aux touristes les sites et monuments des villages du canton, est bien connu et apprécié par tous. Il m'a demandé de vouloir bien présenter au public un nouvel ouvrage, consacré à l'histoire d'Anidelain. Cette charmante petite commune que l'on traverse en haut de la côte de Charmes, rapi- dement et sans presque la remarquer, est placée sur un coteau si proche de notre cité, qu'elle pourrait être et serait faubourg de La Fère, n'était la barrière de la rivière d'Oise et surtout la délimitation théorique géo- graphique parfois absurde des communes. Elle fait partie de notre canton, comme autrefois de la Châtellenie de La Fère. Son église classée, les objets d'art qu'elle abrite encore, son calvaire restauré méritent que le touriste s'y arrête ; son histoire est intimement liée avec celle de notre cité, ne serait-ce que par le siège fameux de 1595 par le bon Roi Henri IV qui voulait reprendre sa ville, celui de 1815 après Waterloo, ou, plus près de nous, de son utilisation par les Allemands en 1917 pour la formation de la ligne Ilindenburg qui a partagé en deux notre cité. Il fallait la précision de C. Thelliez pour décrire ce passé historique. ï , / L'auteur nous est connu par son attachement à notre région, déjà -manifesté par son travail « aux Confins du .yermandots et du Laonnois » et que notre Syndicat d'Initiative a fait éditer l'an dernier. Dans les pages qui suivent il a. retracé, dans u.n - style alerte et vivant, le passé d'Andelain *eii général, en utilisant les éléments qu'il a puisés aux sources les plus authen- tiques Ide nos Archives, des Archives Départementales on de la tradition d'es Anciens. Il s'est attaché plus particulièrement à la vie sociale et administrative de ses habitants aux XVIe et XVIIe ,siècles, donit les informations judiciaires de notre afuciep, bailliage de La F ère, aux détails si ..savoureux, -., les anciens contrats ou baux. des terres, l'état civil, d'au; irefois, les déclarations des anciens curés fut ont fourni les niatériau.x. C'est ainsi ,qu'il a pu donner des cha- pitres bien vivants ;r que ce soit qUa7id les' paysans payaient la taille à leur seigneur qui Ti'était autre que le Roi de France et de Navarre 'Heil.ri Ivi car, celui-ci possédait dans son patrimoine la châtellenie de La' F ère, héritée de son arrière-grand-mère Marie de Lu.xç-m,bourg ; ou alors, quand un habitant d'Andelain, alu; moment de la guerre de Trente Ans y prenait des allures de Seigneur grâce à la protection de son chef m.1 ilitài-ré, 1 le sieur de Manicamp, ce rude chef de guerre Achille de fjo71-gœeval, qui poignarda impunément un soir . de juillet 1653 un de nos prédécesseurs Ch. Dambertrand, pour se venger d'un ouvrage que lui avait fait Jean Cossard son ge,nidre. Il a retracé les démêlés judiciaires de cet habitant ,d'Andelain avec les officiers du bailliage de La F ère, à propos de ses prétentions inadmissibles, avec ses do- mestiques qui le volaient, avec ses locataires qui re- fusaient de lui payer ses fermages. Les avatars des fermiers qui se succédèrent dans l'exploitation de la cense du Bus qui ' appartenait à VAbbaye de Saint-Vincent de Lao-ii. depuis 988, les contrats dé ceux qui exploitèrent les terres clu Chapitre Saird-Montain, l'état religieux de la paroisse, les évé- nements qui relient Andelain à notre cité, ont compte cet exposé, dont les nombreuses illustrations qui y ont été introduites 7ic manqueront pas d'aider le lecteur à comprendre et aimer le récit. Qu'il me, soit permis de souhaiter à ce travail une large diffusion, et que, suivant S071J exemple, d'autres ouvrages viennent faire revivre le passé prestigieux de notre chère cité, comme de ces lieux si chargés d'his- toire, Servais, Deuillet, Fressancourt, Saint-Nicolas-aux- Bois et Versigny, surtout, qui pourrait nous révéler des secrets de la préhistoire, et mettre en: relief l'im- portance qu'a présentée La Fère et sa châtellenie dans la formation de notre pays de Fra7Me. Albert CATALIFAUD, Député de l'Aisne, Maire de la ville de La Fère. IN'DELAIN est un village paisible de 210 1 abitants que A l'on trouve à droite de La Fère dont il est distant de quelques seize cents mètres, à 23 kilomètres à l'ouest de Laon: Lorsque l'on quitte La Fère par la route actuelle qui conduit à Laon, aussitôt franchi le passage à niveau, on prend à droite le chemin de Coucy-le-Château. Après avoir traversé Charmes en côtoyant des im- meubles construits en grande partie pour les besoins des ouvriers et employés de l'usine de métallurgie fondée par Maguin, l'ami de Paul Doumer, on arrive, après une pente assez accentuée sur un plateau où une grille allongée fermant une sorte de parc où Maguin avait installé sa demeure qui existe encore, attire d'abord 'l'attention, vous amène presque tout de suite sur une place minuscule: Là se tient la mairie actuelle avec la salle d'école et quelques maisons agglomérées autour d'une croix ou calvaire récemment restauré, à droite de votre chemin qui continue presque immédiatement le long des champs et paturages jusqu'à Deuillet et au-delà. De la place d'Andelain une route transversale conduit à gauche, jusqu'à l'église auprès de laquelle se trouvent d'autres habitations, puis à Bertaucourt et Saint-Gobain ; à droite, une autre route, actuellement presque abandonnée par les voitures et qui était l'ancien chemin de Coucy à La Fère, appelé maintenant chemin des vaches, descend par des pentes escarpées jusqu'à la plaine ou prairie qu'inonde parfois de ses crues la rivière d'Oise grossie de la Serre sortant de La Fère. L'aspect paisible et verdoyant du village construit sur un plateau de terre glaise où l'eau se trouve à fleur de sol, fait contraste avec celui qu'à offert la traversée de Charmes ; la forêt de Coucy devait autrefois s'étendre jusqu'à Andelain et l'englober dans ses futaies. Le nom ancien Andenennium, Andenaium, An- denne, ne semble-t-il pas une sorte de réminiscence de la mystérieuse foret d'Andenne de la légende ? Quoi qu'il en soit les circonstances ayant permis que je fasse des séjours prolongés à Andelain, j'ai pu en reconnaître les lieux dits du terroir, Le Buhard, Les Corouwées, le -Clos des Loges, Le But, Bus ou Buf, Les Mazures puis chercher à connaître l'origine de ces ap- pellations en consultant les Archives Départementales où j'ai rencontré là une collaboration des plus efficaces, comme aussi d'aller admirer à loisir l'église, sorte de joyau gothique classé Monument historique, les trésors artistiques qui y sont déposés et que les vicissitudes des guerres ont épargnés. C'est principalement parmi les dossiers des infor- mations judiciaires de la série B ou ceux des fonds re- ligieux de la série If qu'ont été recueillis les rensei- gnements qui font la matière de cette étude. Le Syndicat d'Initiative de La Fère qui veille avec tant de vigilance à faire connaître le passé de la cité et de ses annexes a bien voulu se charger d'éditer ce travail, Monsieur le Député-Maire a daigné le patronner en écrivant la préface. Qu'ils veuillent bien en agréer ma reconnaissance et que leurs espoirs comme ceux des lecteurs ne soient pas déçus. L'illustration de l'ouvrage a été permise par l'obli- geance du Conservateur des Archives Départementales, de Delcroix, photographe à Cambrai, et des Studios Daguebert et Zyka, de La Fère, qu'ils en soient remerciés. Chapitre premier Vue générale de l'histoire d'Andelain depuis le X siècle. Le nom d' Andelain apparaît pour la première fois dans l'Histoire en 988, lorsque l'abbé de Saint-Denis de Paris, cède à l'abbé de Saint-Vincent de Laon pour une redevance annuelle de 6 sols 2 deniers certaines terres à Bertaucourt et Andelain ainsi que la chapelle (A.D.H. 171). Andelain était déjà un lieu d'habitat organisé, puisqu'il y avait un lieu de culte, une chapelle. C'était sans doute par la munificence royale que l'abbaye Saint- Denis possédait Andelain à qui elle (hît imposer comme patron le Saint dont elle portait le nom et dont une statue remarquable, vraisemblablement du XIVe siècle est conservée dans l'église. Quant aux terres, elles formèrent en grande partie l'exploitation de la censé du But ou Bus, Bois, dont le nom pourrait rappeler les bois qui occupaient à l'ori- gine une grande partie du terroir et que l'abbaye de Saint-Vincent posséda jusqu'à la Révolution, en même temps que certains privilèges dus à la munificence royale qui faisaient de la cense du Bus une sorte de seigneurie indépendante du seigneur de Coucy et plus tard de ses héritiers seigneurs de La Fère dans la châ- tellenie de laquelle se trouvait englobé le village même d'Andelain, Le 14 février 1350 l'abbaye de Saint-Vincent obligeait Jean de Coucy à reconnaître devant l'évêque de Laon, que les arbres, saules et autres croissant le long du But sur le chemin menant à La Fère étaient bien la propriété de l'abbaye et qu'il n'y avait aucun droit (A.D.H.