Pérenniser l’activité agricole

Territoire majoritairement agricole, la CCEG connaît d’ores et déjà des mutations essentiellement liées à la pression du développement urbain ainsi qu’à la réalisation d’infrastructures (routières, ferroviaires, …).

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 19 Un territoire majoritairement naturel et agricole, sous une forte pression urbaine

Joué sur Erdre

La Chevallerais Saffré

Blain

Les Touches Nort sur Erdre

Bouvron Héric

Fay de Bretagne Notre Dame Petit Mars LignLignéé des Landes Casson

périmètre de sursis à statuer Grandchamp des Saint Mars Fontaines Sucé sur Erdre du DéserDésertt

Le Temple de Bretagne

La Chapelle Vigneux de Bretagne sur Erdre Treillières Mauves sur Loire Saint Étienne de Montluc N 100 ha 25 ha AURAN • Sources : DDE44, CG44, PLU 500 m 1 km 5 km Communes disponibles, EPCI, IGN, AURAN

Espaces urbanisés Espaces pour l’urbanisation future Espaces naturels Gares ferroviaires Voies ferrées centres urbains denses à dominante habitat ou mixte agricoles voyageurs en service ou en projet à dominante habitat ou mixte spécialisés activités et services protégés (dont à usage agricole) en service fermées, déposées, … spécialisés activités et services réserves pour l’urbanisation future de loisirs, équipements paysagés envisagées carrières, tourbières, équipements divers Sous réserve de révision et/ou de mise en compatibilité des PLU des communes concernées : projet de zone UFaéro et reliquat de la ZAD aéroportuaire

La carte ci-dessus est établie sur la base des PLU disponibles en octobre 2007, tout en tenant compte du projet de création de la zone UFaéro (emprise de la plate-forme aéro- portuaire) définie par l’État dans le dossier de mise en compatibilité des documents d’urbanisme lié au dossier de demande d’utilité publique de l’opération. Les PLU des communes de Héric et Sucé-sur-Erdre ont été récemment approuvés, ceux de Grandchamp-des-Fontaines, Treillières et Vigneux-de-Bretagne sont en phase finale de révision.

20 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES Les grands équilibres entre espaces urbains, naturels et agricoles

L’analyse croisée des Plans Locaux d’Urbanisme et des photo- Chaque année, ce sont en moyenne 65 hectares qui sont graphies aériennes montre que sur les 50 900 hectares de la consommés par l’urbanisation : CCEG, on compte : – 54 hectares/an à vocation résidentielle ou mixte, • 5 % urbanisés (2 600 hectares) – 11 hectares/an en zones d’activités. • 5 % pour l’urbanisation future* (2 600 hectares) • 68 % agricoles (34 700 hectares) La part de la consommation en zones d’activités est en aug- mentation (17 %). Il s’agit d’une tendance lourde. • 22 % protégés, de loisirs, tourbières … (11 000 hectares) Cette part est en effet passée de 25 % en 1996 à 38 % aujourd’hui sur l’agglomération nantaise. Elle atteint 50 % dans les grandes métropoles européennes. * Extrait du Document d’Orientations Générales du SCoT métropolitain 2.2. Assurer la protection de l’espace agricole L’agriculture est une composante importante de l’aménagement de l’es- pace métropolitain. […] Dans ce cadre, le SCoT garantit la protection d’espaces agricoles pérennes à plus de 20 ans à destination des entreprises agricoles. A l’échelle de la métropole, ce sont au minimum 69 000 hectares qui seront classés en zone agricole pérenne (zonage A au sens de l’article R 123-7 du code de AURAN • Sources, DDE44, CG44, PLU Communes disponibles, EPCI, IGN, AURAN l’urbanisme) répartis comme suit : Métropole 15 000 hectares Carene 4 700 hectares Erdre et Gesvres 32 000 hectares Loire et Sillon 13 000 hectares Coeur d’Estuaire 4 300 hectares

* dont plus de la moitié est (ou a été) dédiée au projet aéroportuaire (projet de zone UFaéro et reliquat de la ZAD aéroportuaire – cf p. 73)

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 21 L’activité agricole : État des lieux et perspectives

Note Méthodologique : Les analyses et réflexions suivantes, contributions de la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique, sont issues : – du partenariat Chambre d’Agriculture / CC d’Erdre et Gesvres - 2003, – de la démarche d’Observatoire territorial de la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique - 2006, lui même s’appuyant sur des sources diverses (PAC DDAF, MSA, …), – des travaux du groupe local agricole Association Erdre et Gesvres - 2006.

22 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES L’agriculture, identité majeure du territoire Contribution issue du partenariat Chambre d’Agriculture / CCEG - 2003

% de la surface totale cadastrée recensée en Surface Agricole Utile Plus de 40 000 hectares de surface agricole utile des exploitations agricoles à plein temps La surface agricole utile représente 82 % (41 480 hectares, 39 % 95 % dont 27 500 en prairie) du territoire de la CCEG.

La SAU des exploitations à plein temps représente 65,8 % du NORT sur ERDRE Les TOUCHES territoire (32 500 hectares), avec une proportion relativement hé- térogène selon les communes, l’urbanisation, les marais, l’impor- HERIC PETIT MARS FAY tance des ruraux non agricoles. de BRETAGNE CASSON NOTRE DAME des LANDES La pérennité des exploitations nécessite de : GRANDCHAMP des FONTAINES

– préserver des zones agricoles durables, identifiées et recon- SUCE St MARS sur ERDRE du DESERT nues sur le long terme (20 ans minimum), VIGNEUX de BRETAGNE – conserver de bons outils bien structurés, TREILLIERES – limiter les contraintes d’exploitation (circulations, pratiques), – cohabiter et les échanger avec tous les autres usagers de AURAN • Sources : Chambre d’Agriculture - CCEG l’espace rural. La SAU comptabilisée sur la CCEG correspond à la somme des SAU des exploitations dont le siège est sur la CCEG, que ces surfaces soient ou non sur le territoire d’Erdre et Gesvres. Un tiers des sièges d’exploitation est encore fragile à court ou Analyse qualitative des 289 exploitations agricoles moyen terme professionnelles de la CCEG On compte, en 2003, 389 exploitations agricoles profession- nelles à temps complet et 55 en double activité, basées majori- tairement sur l’élevage (90 %). Elles étaient 469 en 2000. L’économie laitière concerne 257 exploitations, avec un quota moyen de 261 000 litres par atelier laitier. On constate par ailleurs un développement de la vente directe, qui concerne aujourd’hui 50 exploitations, soit plus de 10 % du total.

Les enjeux recensés sont : – le maintien des moyens de production attachés au territoire, – le développement de systèmes de production permettant de maintenir une forte valeur ajoutée.

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 23 Selon une analyse de la Chambre d’Agriculture réalisée en 2003 : – les deux-tiers (256) des exploitations sont considérées com- me de bons outils, porteurs d’avenir, – près d’un quart (95) sont fragiles et demandent à être confor- tées, Carte extraite de « Éléments pour la mise en œuvre des – et une quarantaine, jugées insuffisantes ou dégradées, pour- dispositions de la loi relative au développement des territoires raient disparaître à court terme. ruraux » • Auran, Chambre d’agriculture, Safer - CG44 • 2006 Indice de dynamisme agricole basé sur : Le «meccano foncier» de ces prochaines années devra être - Le nombre d’installations de 2000 à 2005 - La part des exploitants de moins de 40 ans C.C. du Castelbriantais C.C. du Pays C.C. du secteur de réussi à l’échelle de l’ensemble du territoire, et être associé de Guémené Penfao à une répartition adéquate des droits à produire. C.C. du Pays de Redon C.C. de la Région de Nozay

C.C. du Pays de Pontchâteau - St Gildas des Bois C.C. de la Région de Blain Cette viabilité dépend aussi des besoins en circulations et de C.C. du Pays d’Ancenis C.A. de la Presqu’île de Guérande-Atlantique C.C. d’Erdre et Gesvres non-enclavement des sièges. Ces besoins sont à prendre en C.A. de la Région C.C. Loire et Sillon Nazairienne et de l’Estuaire

C.C. Cœur compte dans les politiques d’urbanisme et d’aménagement. d’Estuaire C.C. du Sud Estuaire

Nantes Métropole C.C. Loire - Divatte Communauté urbaine Indice de dynamisme C.C. de C.C. Sèvre, Maine C.C. de Si 47 % des sièges sont entourés de nombreuses habitations Faible et Goulaine C.C. Cœur Pays de Retz sans gêne insupportable, 16 % ressentent une gêne réelle. C.C. de la Vallée C.C. de Grand Lieu de

C.C. de la Région de Machecoul AURAN Très fort

Périmètre des intercommunalités 0 10 km

Sources : Chambre d’Agriculture - AURAN Le renouvellement des générations C.C. de la Loire-Atlantique Méridionale 720 actifs travaillent dans les exploitations agricoles, dont 88 sa- lariés. Ils représentent environ 7 à 8 % de la population active (tendance à la baisse). L’âge des chefs d’exploitation

Si 187 chefs d’exploitation ont moins de 40 ans, 209 ont 90 de 55 à 60 ans plus de 50 ans, et 127 exploitations n’ont pas de succession 102 de moins de 35 ans connue (soit 32,6 % du total des emplois à plein temps). 33 % 30 % de plus de moins 85 de 35 à 40 ans Au-delà de la préservation des sièges d’exploitation, et de leurs 119 de 50 à 55 ans de 50 ans de 40 ans logements de fonction, le renouvellement des classes d’âge sur le départ constitue un enjeu majeur, dépendant de l’at- tractivité de la profession sur le territoire (contexte économique, 37 % 119 de 40 à 45 ans de 40 à 50 ans 3 0 pérennité conditions de travail, revenus, …), dans un «contexte 117 de 45 à 50 ans 0 A 2 U - R G AN E • CC périurbain et industriel» vecteur de changements importants et So e, ur tur ces icul rapides. : Chambre d’Agr

24 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES L’économie agricole Contribution issue de la Chambre d’Agriculture - Observatoire territorial 2006

L’agriculture, un facteur d’équilibre du territoire de la L’importance de l’élevage Loire-Atlantique Le territoire Erdre et Gesvres est un secteur majoritairement A travers les 7 000 exploitations agricoles du département, l’acti- d’élevage bovin, notamment dans la production laitière (56 % vité de production fournit près de 18 000 emplois. Les deux tiers des exploitations livrent du lait). Les exploitations de la CCEG sont occupés par des chefs d’exploitation ou conjoints et un tiers contribuent à alimenter 3 sites de transformation laitière proches par des salariés (équivalent temps plein). Les emplois salariés (Ancenis, Bouvron, ). sont en augmentation depuis plusieurs années dans toutes les productions, mais plus de 80 % restent le fait d’exploitations en Le quota laitier moyen par atelier est de 240 000 litres, un peu légumes, fleurs, fruits et viticulture. supérieur à la moyenne départementale (232 260 litres). Globalement, une exploitation agricole génère ou maintient qua- tre emplois : soit 28 000 actifs à la production dans les industries Les références laitières cumulées du territoire Erdre et Ges- agro-alimentaires et les services. L’activité agricole valorise plus vres sont aujourd’hui de 69 millions de litres ; elles ont di- de 400 000 hectares, soit plus de 60 % de la surface départe- minué de 14 % depuis 1981/1982 (-6,2 % pour l’ensemble du mentale. Les productions sont très variées. département). Autres productions notables : la viande bovine, en élevage mixte En concurrence permanente avec le développement de l’habitat ou spécialisé, les ateliers porcs et volailles (en petit nombre). et des infrastructures, l’agriculture contribue fortement à la vie A noter une présence significative de productions végétales spé- économique et participe au paysage de notre département et à cialisées (maraîchage, arboriculture, pépinières, horticulture…), son attractivité. liées au caractère périurbain du secteur.

Sur le territoire Erdre et Gesvres, la Fédération Départementale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (FD CUMA) recense 770 adhésions aux Cuma locales (chiffre supérieur au total des exploitations : une même exploitation peut être adhé- rente à plusieurs Cuma). Les associations de remplacement recensent 363 adhérents et 285 souscripteurs Cara (Contrats assurance remplacement). Cela démontre bien la forte implication des agriculteurs dans les structures associatives ou coopératives.

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 25 La Politique Agricole Commune (PAC) Emploi, installation Les droits à paiement unique (DPU), dispositif européen de com- Sur le territoire Erdre et Gesvres, nous avons recensé 634 chefs pensation des baisses de prix agricoles, réunissent l’ensemble d’exploitation, 93 conjointes collaboratrices et 155 salariés d’ex- des primes Pac pour une exploitation. ploitation dans la production agricole en équivalent temps plein. On compte sur la CCEG 31 720 hectares admissibles à la Pac. Une des questions posées est la place des femmes dans les ex- ploitations agricoles et son évolution future. La valeur ajoutée de la «ferme Erdre et Gesvres» atteint Au cours des six dernières années (2000-2006, depuis la mise à globalement (selon l’estimation de la Chambre d’agriculture) jour du répertoire des exploitations agricoles), il y a eu : 22,2 millions d’euros soit 25 140 € en moyenne pour cha- – 53 installations (dotation jeune agriculteur et Conseil géné- cun des 883 chefs d’exploitation, conjoints collaborateurs ral), sans compter les installations hors procédure (50 par an et salariés d’exploitation que compte le territoire en matière pour l’ensemble de la Loire-Atlantique), agricole. – le taux de remplacement avoisine 68 % (la fourchette va de En Loire-Atlantique, cette valeur ajoutée varie de 12 780 € 31 % à 180 %), à 34 400 € par actif plein temps (moyenne départementale : En Loire-Atlantique, nous avons globalement enregistré deux ar- 24 600 €). rivées pour trois départs sur cette période, une installation sur deux se réalise en société et plus du tiers des nouveaux agricul- teurs ne sont pas d’origine agricole. Enfin, 25 % des nouveaux agriculteurs sont des femmes. La classe d’âge des moins de 40 ans est mieux représentée que sur l’ensemble du département sous l’effet des installations des dernières années. En ce qui concerne les plus de 50 ans, la Mutualité Sociale Agri- cole recense 35,8 % des agriculteurs pour le territoire Erdre et Gesvres et 32,7 % pour l’ensemble du département (données MSA 2004).

La question du logement des jeunes actifs, ainsi que celle du relogement des cédants d’exploitations agricoles, est à pren- dre en compte dans les politiques de logement des collectivités.

26 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES Les réflexions professionnelles locales 2006 - Travail du groupe local Association Erdre et Gesvres Les travaux engagés avec les professionnels de l’agriculture ont permis d’identifier les atouts et les faiblesses du territoire, ainsi que les opportunités et les menaces auxquelles est exposée l’activité agricole. En ont été dégagés des enjeux et des leviers d’actions pour les dix prochaines années.

Des atouts à conforter Des opportunités à saisir Un espace agricole encore important, avec des remembrements Les PLU (plan local d’urbanisme) en cours de révision, le schéma et aménagements fonciers, réalisés ou en cours. de secteur et le Scot (schéma de cohérence territoriale) où l’agri- Une tradition d’élevage à conserver. culture sera bien prise en compte. De nombreux actifs, bien répartis, avec des jeunes motivés sur Le potentiel de vente directe, du fait de la clientèle de proximité des exploitations disposant de bons droits à produire, dans des importante. filières qui fonctionnent. Le réseau des Cuma, pour un travail en groupe inter- Une présence forte des Cuma et un «esprit Cuma» qui permet exploitations. une bonne dynamique de groupe. Le remplacement d’associés de GAEC (Groupement Agricole Un dialogue en cours avec l’intercommunalité pour identifier et d’Exploitation en Commun) pour des entrées de jeunes dans les traiter les sujets communs et chercher des solutions concrètes. structures sociétaires. L’attractivité du bassin d’emploi pour le (la) conjoint(e) de l’exploitant(e) et de l’environnement socioculturel pour sa fa- mille. Menaces • Les conséquences mal maîtrisées de la périurbanisation : Faiblesses délivrances de permis de construire trop proches des sièges • Un territoire en voie de périurbanisation rapide où la présen- d’exploitation, consommation de la SAU, rupture des chemi- ce de l’agriculture est, ici ou là, mise en question. nements. • Le vieillissement de la population agricole et les freins aux • Le manque d’anticipation dans la gestion de la cohabitation reprises - installations (d’où une tendance à l’agrandisse- des cheminements de différentes natures. ment). • L’emprise de nouvelles zones d’activité, la surenchère du • La baisse de la part des activités d’élevage, surtout dans les coût de l’habitat, le prix du foncier pour des activités non agri- secteurs d’enclavement des sièges. coles (d’où déstructuration des îlots parcellaires agricoles), le manque de terres pour les plans d’épandage des effluents d’élevage. • La tendance à de grosses structures de production (concen- tration) qui s’équipent individuellement et peuvent s’isoler. • Les mises aux normes non réalisées qui vont freiner les repri- ses. • Les GAEC pas assez attractifs pour des jeunes qui se tourne- raient plus vers l’installation individuelle.

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 27 Les enjeux des dix années à venir Leviers - initiatives à prendre - projets • La préservation des activités agricoles dans un contexte • Participation et contribution aux Plu et au schéma de secteur périurbain accentué (habitat, infrastructures, zones d’activi- du SCoT. tés…). • Des aménagements fonciers d’accompagnement et de • Le renouvellement des classes d’âge sur le départ : attrac- compensation aux perturbations attendues, en lien avec le tivité du métier et de ses conditions d’exercice en contexte Conseil général, notamment. spécifique périurbain. • Des constitutions de réserves foncières agricoles pour facili- • Le maintien des moyens de production rattachés au territoire ter les restructurations et les installations de jeunes, en lien (droits à produire et droits à paiement unique) et de la valeur avec l’intercommunalité et la Safer. ajoutée (liée à l’élevage). • La promotion pour le métier d’agricultrice et d’agriculteur et • La poursuite du travail en réseaux (Cuma, association de l’intégration de nouveaux associés dans les GAEC. remplacement, entraide,…). • Mieux se faire connaître de la population (communication), et mise en œuvre de chartes de bon voisinage. • Mise en œuvre de périmètres de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PPEANP), politique déve- loppée par le Conseil général dans le cadre des dispositions de la Loi pour le Développement des territoires ruraux.

28 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES Le foncier agricole : le poids des marchés ruraux non agricoles L’analyse de la SAFER

Le volume du marché foncier notifié à la SAFER correspond à l’ensemble des biens agricoles et ruraux situés dans les zones A et N au sens des docu- ments d’urbanisme. À ces notifications se rajoute l’ensemble des rétrocessions opérées par la SAFER. Les marchés ruraux correspondent «schématiquement» à l’ensemble des biens situés en zones agricoles ou naturelles qui n’ont pas de vocation agri- cole ou qui perdent cette vocation au profit de pratiques ou d’usages non agricoles. En ce sens, il y a complémentarité entre les «consommations d’espaces» constatées par la SAFER (perte de vocation agricole en zones A et N) et cel- les constatées dans l’observatoire des espaces suivi par l’AURAN (consom- mation par l’urbanisation résidentielle, d’activités, …, dans les zones U et AU des PLU). Au total, ce sont 1 500 hectares à 2 000 hectares qui sont consommés cha- que année sur le département, pour moitié en zones naturelles, pour moitié en zones urbaines.

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 29 Le foncier agricole : le poids des marchés ruraux non agricoles L’analyse de la SAFER

Les marchés ruraux non agricoles représentent : – les deux-tiers des transactions, – le tiers des surfaces notifiées, – et 90% des valeurs notifiées chaque année.

Évolution des transactions notifiées à la SAFER

SOURCE : Safer Maine Océan

30 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES 2000-2003 2004-2006 Un marché agricole peu actif, concurrencé par d’autres usages Plus de transactions agricoles, mais sur de petites surfaces Le rythme de croissance du marché foncier de la Communauté La période 2004-2006 semble amorcer une nouvelle tendance de Communes Erdre et Gesvres est resté relativement stable du contexte foncier : on constate, en volumes cumulés sur le dans la période 2000-2003, tant en termes de transactions que marché foncier global, une augmentation de plus de 35 % du de surfaces mutées (de – 5 et + 5% de variation annuelle, taux nombre de transactions ou des surfaces, comparés à la période similaires aux moyennes départementales). 2001-2003 (contre 7 à 16 % au niveau du département suivant La valeur totale du marché a, par contre, augmenté de plus de la variable considérée). Les valeurs notifiées ont augmenté 40 % sur ces 4 années, croissance cependant plus « faible » que de 350 % entre les deux périodes (et de 100 % au niveau du l’augmentation départementale (plus de + 60 %). département). Aussi bien en nombre qu’en surface, le marché agricole sem- A l’image des moyennes départementales, les transactions ble être le principal moteur des augmentations constatées. Cette sur ce territoire portent sur de faibles surfaces : 9 transac- tendance d’évolution territoriale est atypique comparée au mar- tions sur 10 ne dépassent pas 5 hectares, 6 sur 10 correspon- ché agricole départemental qui stagne. dent à des mutations inférieures à 1 hectare. Si l’augmentation du marché agricole semble, en 2005, s’ex- pliquer pour partie par une transaction atypique de plus de 60 L’évolution de la représentation des différents marchés fonciers hectares, on observe néanmoins une augmentation nette du est restée « homogène » durant cette période. nombre de transactions agricoles sur des biens de moins Toutefois, la destination des biens notifiés indique certaines spé- de 5 hectares (80 à 100 DIA par an depuis 2004, contre 30 à 50 cificités territoriales : entre 2000 et 2003). C’est le principal facteur de l’augmentation – la part du marché agricole (1/3 des transactions, les 2/3 du nombre de transactions agricoles. des surfaces notifiées) est inférieure à la moyenne dépar- Parallèlement, le nombre de transactions de biens ruraux reste tementale (de l’ordre de 5 à 10 points suivant les années), soutenu mais semble porter sur des biens de plus faibles surfa- – les marchés du résidentiel et des loisirs sont particuliè- ces. rement « sur représentés » sur ce territoire (près de la La valeur du marché résidentiel « explose» de près de 80 % moitié des transactions, le quart des surfaces)… en valeur entre 2004 et 2005 (valeurs similaires en 2006 com- parées à 2005 mais avec moins de transactions) avec une aug- mentation du prix moyen vendu rattrapant les références urbaines.

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 31 Artificialisation et mutations agricoles à l’échelle de la CCEG La CCEG connaît un taux d’artificialisation des terres agricoles semblable à la moyenne de l’ensemble du département (autour de 0,8 % de la SAU). Par contre, on constate sur la CCEG un taux moyen nettement moins important de mutation de la SAU à des fins agricoles (5,6 %) encore qualifié de «turn over» agricole.

À l’échelle de la CCEG, les communes connaissent néanmoins des évolutions très diverses. Ces différences ne semblent pas pouvoir être imputées à la seule proximité d’infrastructures, de l’agglomération nantaise, de la fragilité du parcellaire agricole, de la présence de contraintes environnementales … Il pourrait être utile d’étudier, par commune, les évolutions de prix des transactions liées à des changements de desti- nation. Cette information pourrait en effet interpeller les politiques fonciè- SOURCE Safer Maine Océan res des collectivités (intercommunalités, communes…).

32 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES Le prix de la terre agricole reste stable L’impact, sur les prix agricoles, des prix pratiqués sur les biens ruraux semble faible (à l’exception peut-être des mutations agri- coles de faible superficie). Le prix de la terre agricole sur ce ter- ritoire stagne à l’image des références départementales obser- vées. 90% des transactions agricoles sont réalisées par des agriculteurs. Prix des terres et prés libres de plus de 1 ha observé dans les cantons couvrant la CCEG L’augmentation de la valeur du marché agricole s’explique par euros/ha une augmentation du nombre de transactions sur ce marché et 1700 non par l’augmentation des prix des terres agricoles. 1 650 Nort sur Erdre 1600 Après une période de crispation, on peut présumer que les mo- 1 550 Département 44 1500 tivations justifiant ces mutations agricoles s’appuient sur une 1 450 La Chapelle sur Erdre restructuration des exploitations agricoles. L’accroissement du 1400 volume des transactions de moins de 5 hectares semble le confir- 1300 1 300 Blain mer (en lien avec le projet de l’aéroport ?). La « ventilation » de 1200 ces mutations agricoles peut expliquer le maintien* du prix des 1100 AURAN • Source : SAFER Maine Océan terres. ( *combiné à l’action de la SAFER). 1000 Par ailleurs, la proximité d’espaces destinés à changer, ou 2002 2003 2004 2005 2006 ayant changé de destination (urbanisés, artificialisés …) peut localement influer sur le prix de la terre agricole.

Le rythme de consommation de la SAU à des fins non agricoles est 3 fois plus rapide dans le triangle Nantes – Guérande – Pornic que dans le reste du département. Le quart nord-est du département est le seul secteur où le rythme de consommation est plus faible que dans le reste du département. Les espaces agricoles estuariens, et dans une moindre mesure ceux de l’aire urbaine de Nan- tes, sont les moins importants tant en surface utile qu’en nombre d‘exploitations. Quelle agriculture à l’avenir sur ces territoires?

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 33 La protection de l’activité agricole, la pérennisation des espaces

Un objectif majeur du SCoT métropolitain Définir les espaces agricoles durables dans le schéma de La protection de l’espace et la pérennisation des activités agri- secteur et les PLU coles sont des objectifs majeurs du SCoT métropolitain, indis- Le projet de territoire de la CCEG souhaitait déjà «tourner le dos sociables des objectifs de maîtrise du développement de l’urba- au mode de développement foncier des années passées», no- nisation, de préservation et de valorisation des paysages, et de tamment en promouvant : structuration du territoire autour d’un maillage de pôles urbains – une densification des centres-bourgs et une urbanisation di- hiérarchisés et reliés au réseau ferroviaire. versifiée, – une limitation de l’urbanisation des villages sur les emprises Le SCoT fixe notamment un objectif de 69 000 hectares de actuelles ainsi qu’une attention au développement raisonné zones agricoles pérennes à l’horizon 2020, dont 32 000 hec- des espaces économiques, tares sur la CCEG, hors espaces agricoles classés en zone N – une action concertée avec la profession agricole afin de pé- du fait de leur richesse floristique et faunistique. renniser cette activité essentielle, – le principe d’une coupure verte, espace de rupture d’urbani- Est également fixé un objectif de réduction d’au moins 10 % de sation avec l’agglomération nantaise, la consommation d’espace par l’urbanisation. Dans les années – la valorisation des paysages et de l’identité agricole du terri- 90, la consommation d’espace par l’urbanisation était estimée à toire 370 hectares/an en moyenne. – …

Conformément aux prescriptions du SCoT, et dans la foulée des travaux déjà engagés avec la profession agricole, les communes de la CCEG devront, dans le schéma de secteur et les PLU, défi- nir au moins 32 000 hectares de zones agricoles pérennes.

Aux abords du projet aéroportuaire, la délimitation de ces espa- ces, ainsi que le rétablissement des circulations d’engins agri- coles, est subordonnée aux précisions à apporter au projet, aux mesures de compensation environnementales et aux projets à moyen et long terme des collectivités (réserves métropolitaines, zones d’intérêt départemental, liaison tram-train, …).

34 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES Carte des enjeux agricoles - annexée au Document d’Orientations Générales du SCoT métropolitain

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 35 La politique départementale de protection des espaces naturels agricoles périurbains

Les espaces agricoles pérennes définis dans le SCoT, les sché- – les espaces circonscrivant le site du projet, mas de secteur et les PLU sont les zones de mise en œuvre – les espaces susceptibles d’être concernés par la réalisation logiques de la politique foncière que peut développer le Conseil d’infrastructures routières. général, en partenariat avec les communes et les intercommuna- lités, au titre des dispositions de la loi sur le développement des Il s’agit là de vastes territoires, sur lesquels, au-delà de la surface territoires ruraux. agricole, se joue également un enjeu de conservation des outils Lors d’une première phase d’identification des enjeux réalisée et droits de production à l’échelle départementale. avec l’Auran, la Chambre d’agriculture et la Safer, le Départe- ment a identifié : Cette démarche nécessite également la définition de projets – la coupure verte entre le projet aéroportuaire et l’aggloméra- et d’actions à mettre en œuvre sur les espaces retenus. tion nantaise,

36 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES La Directive Territoriale d’Aménagement de l’estuaire de la Loire (DTA)

La DTA publiée au journal officiel le 19 juillet 2006 s’était particu- Parmi les politiques d’accompagnement, susceptibles d’être mi- lièrement donné comme ambitions (nos 6 et 7) : ses en œuvre par les collectivités publiques, on peut relever : – de ménager l’espace en promouvant des politiques d’aména- – 1.3 : des mesures de préservation foncière et de contrôle de gement tournées vers le renouvellement urbain et la maîtrise l’urbanisation à proximité du futur aéroport ; de l’étalement urbain ; – 2.2 : des principes d’aménagement urbain dont une gestion – de préserver et valoriser la trame verte de l’estuaire de la économe de l’espace, le développement de pôles d’équili- Loire dont les habitats naturels et la biodiversité, les paysa- bre… ges, la préservation des espaces agricoles et naturels périur- – 2.4 : les principes visant à pérenniser des espaces agricoles bains. en zones sensibles, en zones périurbaines et littorales, ainsi qu’en zones rurales traditionnelles. L’orientation 1.1 relative à l’implantation et l’aménagement de l’aéroport de Notre Dame des Landes recommande aux dé- marches locales de planification de bien veiller à intégrer l’ensemble des territoi- res d’accueil et d’impact du projet «Notre Dame des Landes».

OBSERVATOIRE DU FONCIER ET DE L’HABITAT ÉTAT DES LIEUX ET DYNAMIQUES EN ŒUVRE 37 Questions pour l’avenir : Quels liens entre aménagements fonciers et marché des transactions agricoles ? Étudier l’évolution des prix et la localisation des transac- tions liées à des changements de destination des terres agricoles ? Comment préserver les droits et les outils de production ? (bâtiments, terres, accès, …) Suivre les dispositifs de maîtrise de l’extension urbaine et de protection des espaces agricoles ? (ZAP, PPEANP, zones A pérennes, …) Suivre les plans d’action foncière des collectivités ? Étudier les effets positifs/négatifs de la cohabitation agri- culteurs/riverains ? (enquête)

38 PROJET D’AÉROPORT DU GRAND OUEST À NOTRE DAME DES LANDES