La Chapelle-Saint-Laurent, Entre Gâtine Et Bocage. Des Origines À Nos Jours
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Couverture : le château des Mottes-Coupoux (Photo Studio Y - Bressuire) Histoire de La Chapelle-Saint-Laurent DU MÊME A UTEUR . SOIRS DOLENTS. Poèmes (Editions de l'Action Inteijectuelle, 1936). N.-D. DE PITIE — SON HISTOIRE ET SES LEGENDES avec 24 photos en héliogravure. Lescuyer, Lyon, 1939. Nouvelle édition 1987. NOTES DE FOLKLORE POITEVIN. « Le Pays Thouarsais ». MERCIER DU ROCHER ET LES MEMOIRES DE MADAME DE LA ROCHEJAQUELEIN, 1944. PARTHENAY ET LA REVOLUTION DE 1948. PARTHENAY ET LA GATINE EN CARTES POSTALES ANCIENNES. Société Française du Livre, 1975. PARTHENAY ET LE QUARTIER SAINT-JACQUES Gîtes d'Etape sur la route de Compostelle avec 8 dessins de Maurice Caillon (S.I. de Parthenay). LES FAIENCES ET LES FAIENCIERS DE PARTHENAY. (S.I. de Parthenay). L'IMPRIMERIE DU CONSEIL SUPERIEUR DE L'ARMEE CATHOLI- QUE ET ROYALE A CHATILLON-SUR-SEVRE EN 1793 (avec trois fac- similés et deux illustrations) - Bureau de Recherches Historiques et Archéolo- giques du Mauléonais - 1980. UN POETE DU DESSIN - PAUL GELLE. (Costumes Poitevins et Scènes Paysannes) avec 150 lithographies, vignettes et dessins) - D. Brissaud, Poitiers - 1981. Projet Editions : . LE PAYS DU BOCAGE (1982). LE PAYS MELLOIS (1982). LE VAL DE SEVRE ET PAYS MENIGOUTAIS (1983). LE PAYS NIORTAIS (Niort, Prahecq, Coulonges / 1982). Aux Editions du Terroir : . LE PAYS DE GATINE. LE PAYS THOUARSAIS (1985). Aux Editions Michel Fontaine : . LE PAYS NIORTAIS (Beauvoir, Frontenay, Mauzé). Entre Gâtine et Bocage. HISTOIRE DE LA CHAPELLE-SAINT-LAURENT des origines à nos jours. MAURICE POIGNAT Entre Gâtine et Bocage La Chapelle Saint-Laurent Des origines à nos jours C!JWichel ,Tontaine,, éditeur « Au moment où la sempiternelle accéléra- tion de l'histoire métamorphose le temps et l'espace, peut-être est-il plus vital qu'on ne le pense de se pencher sur les sources de notre mémoire, à la fois si proches et s'éloignant si vertigineusement de nous ». G.E. Clancier Ouvrage édité avec le concours de la commune de La Chapelle-Saint-Laurent PRÉFACE Depuis de nombreuses années, les Chapelaises et les Chape- lais attendaient le livre de Maurice Poignat sur notre commune. Mais on en parlait comme de l'Arlésienne de Daudet. Certains doutaient même de sa publication, d'autant que l'auteur s'em- ployait à faire paraître les huit tomes de sa remarquable Histoire des Communes des Deux-Sèvres. Suite à mon intervention pressante, à partir de 1986, Maurice Poignat a revu les notes accumulées depuis des dizaines d'années, fouillé les archives départementales, communales, paroissiales, notariales et familiales. La notoriété, l'autorité reconnue de notre journaliste et his- torien, le fait d'être lui-même un enfant de la commune, lui ont ouvert bien des portes. Il a su obtenir le concours des secrétaires de la mairie, de Monsieur le Curé, de Maître Leclercq, notaire. J'en oublie sans doute... Que tous soient ici remerciés de leur contribution. J'exprime aussi ma gratitude toute spéciale à Maurice Poignat qui publie une œuvre importante pour tous les Chape- lais, une œuvre qui lui a demandé beaucoup de temps et d'efforts. Je tiens à souligner qu'il mérite d'autant plus cette gratitude qu'il publie ce livre en abandonnant ses droits d'auteur, voulant ainsi marquer sa reconnaissance envers sa terre natale. Je ne doute pas que les habitants de La Chapelle-Saint- Laurent, et ceux qui en sont issus, seront très nombreux à accueil- lir son ouvrage comme il se doit, marquant ainsi leur intérêt pour l'histoire de leurs ancêtres. Jean-Louis POTIRON Maire CHAPITRE 1 LE MILIEU GEOGRAPHIQUE La Chapelle-Saint-Laurent, Capella Saint Laurencii, Pouillé Grand- Gauthier, en 1300, Chapelle Saint Lorans 1724, Archives de la Vienne, dépen- dait au XVe siècle de la châtellenie de Bressuire (1). La commune appartient à la Gâtine, du point de vue géographique bien que s'étant parfois montrée plutôt proche du Bocage idéologiquement (2), au can- ton de Moncoutant et à l'arrondissement de Parthenay. Erigée en châtellenie au XVIe siècle, la paroisse fut réunie au comté des Mottes-Coupoux créé en 1650. Après avoir fait partie de l'élection de Parthenay au XVIe siècle, elle fut rattachée à celle de Thouars (3). e A la limite du diocèse de Poitiers, La Chapelle-Saint-Laurent dépendait de celui de La Rochelle. De 1629 à la Révolution, elle fut le siège de l'archiprêtre de Parthenay (4). Le vocable sous lequel est placée son église témoigne de son antiquité. Saint Laurent, le diacre de Rome qui fut très populaire en Gaule est, dans le diocèse de Poitiers, le patron principal de dix églises. La nature du sous-sol de la commune se devine avec la présence, en divers endroits, de rochers arrondis, dénommés « chirons », appartenant à la famille (1) Rôles des tailles 1434-1490. (2) Sur les limites de la Gâtine : Belisaire Ledain. La Gâtine Historique et Monumentale, Cante, Parthenay 1897 — Robert Bobin, La Gâtine, étude de géographie, Niort, Chiron, 1926 — Louis Merle La Métairie et l'évolution agraire de La Gâtine Poitevine - Paris, S.E. V.P.E.N. 1958. (3) A laquelle elle versait en 1772, cinq mille cinq cent quarante livres pour le principal de la taille et impositions jointes. (4) Voir plus loin. des granites qui composent surtout cette partie du massif armoricain. Plus précisément, il s'agit là de diorite quartzique s'étendant sur une trentaine de kilomètres, d'ouest en est, depuis la Vendée jusqu'à Amailloux. Sa largeur ne dépasse pas huit kilomètres. On l'appelle massif de Moncoutant. Il vient buter contre celui, granitique, de Neuvy-Bouin. La Chapelle-Saint-Laurent est séparée : de Chanteloup, au nord-ouest, par le ruisseau dit du Coudray dans lequel se jette celui des Bouges ; de Pugny, au sud-ouest, par le ruisseau de Courberive ou des Révollées ; de Largeasse, au sud-ouest, par le ruisseau de l'Ouine et celui de la Ménar- dière (venant de l'étang des Mothes, l'Ouine, par un bief étroit, gagne le Charruau dont il alimentait jadis la réserve d'eau du moulin) ; de Boismé, au nord-est par le Thouaret dans lequel se jette le ruisseau de Chenully, et par les ruisseaux de la Bouillère et de la Davière ; de Clessé, au sud-est, par le ruisseau de la Fontaine de la Touche ; de Neuvy-Bouin, par le ruisseau de la Mare-aux-Canes. Le point le plus élevé de la commune, 232 mètres, se situe route de Moncou- tant (près du Timbre aux Chats) au carrefour du chemin de Pugny. L'altitude de Pitié est de 221 mètres, celle de La Fremarière de 215 mètres et celle du bourg de 183 mètres. Deuxième commune du canton quant à la superficie, après Largeasse, La Chapelle-Saint-Laurent s'étend sur 2 884 hectares 98 ares 42 centiares, y compris 103 hectares de bois et 27 hectares de landes. Les étangs des Mothes et de l'Olivette occupent chacun 16 hectares. La superficie de l'étang Briant est de 1 ha 06, celle de l'étang de la Chenulière de 87 ares 60. La commune est traversée, en ligne droite, presque en son milieu et en laissant à l'ouest une partie de son territoire plus importante qu'à l'est, par la route de Niort à Angers par Bressuire, d'est en ouest par la route de Parthenay à Moncoutant. Elle est sillonnée par tout un réseau de voies communales desservant hameaux et villages. Sur la route de La Chapelle à Boismé, le Thouaret se franchissait à gué jusqu'en 1815, année au cours de laquelle fut construit un pont de bois, rem- placé par l'actuel pont à une arche lors de l'aménagement à partir de 1835, de la route de Niort à Angers. La route de La Chapelle-Saint-Laurent à Parthenay passait jadis par la Chenulière. e La route de Saumur par Foussais, Puy-de-Serre, l'Absie passait à Pitié d'où elle gagnait Thouars puis Saumur par Boismé et Faye-l'Abbesse (5). Dans les dernières années de la Révolution « les chemins de nos cantons étaient si mauvais que, pendant des mois entiers, les communications demeu- raient interrompues, même de bourg à bourg » (5). Ce déplorable état de choses occasionnait le plus grand préjudice au commerce et empêchait la circulation des denrées « 500 000 livres ne suffiraient pas — lit-on dans un rapport transmis au ministre de l'Intérieur — pour rendre les seules communi- cations de la Gâtine praticables en toutes saisons » (6). 80 charrois de pierre, en 1808, furent utilisés pour la remise en état des chemins. En 1810, le Conseil Municipal de La Chapelle-Saint-Laurent décida que 156 journées de travail seraient affectées à la réfection de quelques autres chemins vicinaux et consacrées à l'extraction de la pierre et de sa mise en place. Il était octroyé 1 franc 25 pour une journée d'homme, 1 franc pour l'utilisa- tion d'une paire de bœufs et un franc pour une charrette. En 1813, on procéda au réaménagement de la route de La Chapelle à Lar- geasse, depuis Pitié jusqu'au Pas-de-la-Vierge et depuis l'embranchement du chemin de Largeasse à Pitié, jusqu'à la croisée de l'Aubier et de ce carrefour jusqu'au chemin de l'Olivette. En 1715, La Chapelle-Saint-Laurent comptait environ 1 375 habitants. Ils étaient 1 252 en 1821, 1 410, 1 659 en 1861, 2 181 en 1881, 2 247 en 1856 (chiffre qui ne fut jamais dépassé par la suite), 2 185 en 1901, 2 132 en 1911, 1 673 en 1931, 1 643 en 1954, 1 639 en 1962, 1 561 en 1968, 1 905 en 1975, 1 682 en 1982.