TCV: Le Double Effet : Tennis School & Tennis Cool !

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TCV: Le Double Effet : Tennis School & Tennis Cool !

La g@zette d u V a l b o n n a i s

N° 41 – Mai 2011

TCV : le double effet : tennis school & tennis cool !

Les jeunes pousses de l’école de tennis du Valbonnais ( le mini tennis à partir de 5 ans ) Ecole de tennis : tennis school avec / sans effet ?

Le mystérieux échafaudage des Chaffas ?

La g@zette du Valbonnais N° 34 s’était plongée naguère dans le dédale de l’étymologie du site des Chaffas, bien consciente que le Labyrinthe était ce lieu mythique où le quidam risquait de s’égarer en raison de la complication des tours ( !) et des détours ! Je compris, au passage, comment une vache en bois, folle amoureuse d’un magnifique taureau blanc, avait pu jadis engendrer le monstrueux Minotaure. Mais revenons à notre fil d’Ariane, si vous le voulez bien, et relisons …

« Faut-il y voir tout simplement l’emplacement d’un ancien four à chaux qui aurait perdu son latin calcifurnum, composé de calx, calcis : chaux et furnus : four ? Nenni ! Des chercheurs mettent en exergue les mots truculents d’ancien français chaffal, chaffard, chaffaut, venant de catafalicum, du préfixe grec cata et du latin falae : tours de bois. Sans échafauder la moindre solution à chaud, trop subtile pour être honnête, nous laisserons le choix au lecteur : était-ce une banale palissade, un poste de guet sur le chemin de Valbonnais à Entraigues, un grenier sur poteaux, une tour d’observation en bois, un échafaudage servant de fortification, une simple estrade (!) ou encore un échafaud… ? ».

L’auteur de la g@zette du Valbonnais rôdait encore près de La Maladière, un peu embrumé par la quête d’un ancien oratoire, sis au dessous du hameau de Péchal. Mais bientôt, il fit une croix (blanche ?) sur ce dessein, effrayé par le vacarme d’une infâme cliquette. Notre gazetier dégringola alors par Les Coulinières, empruntant l’ancienne route cantonale qui reliait Valbonnais à Entraigues. Au dessus du chemin, le lieu qui est dit Martouret (en patois valbonnetin : Marturé) n’était pas là pour le rassurer. Un étymologiste patenté reconnaîtrait là une forme dialectale de Martorey ou Martoret, du latin martyrium qui désignait le martyre, le lieu où un martyr est enseveli et par extension la tombe. En bas latin, nous retrouvons martoretum. Les noms dérivés, Martorey, Martoret, Martourey (Monestier-du-Percy) et notre Martouret (St Jean de Vaulx – Valbonnais) n’émaillent-ils pas notre riche patrimoine alpin ? En l’absence d’une découverte de sépultures, nous ne pouvons pas y voir la trace d’une nécropole (tombeaux en pierre, coffres de dalles, tombes de lauzes …) ou d’un de ces cimetières, datant de la fin de l’Antiquité, souvent situé le long d’une voie de communication. Pourrait-on retrouver au Martouret, un ancien cimetière paroissial ou le lieu spécifique dans lequel on enterrait les lépreux de la Maladière ?

Dans un passé plus récent, une parcelle du Martouret avait été recyclée en décharge publique, en contrebas d’un grand virage de la route des Fayettes. A la moitié du 20e siècle, certains d’entre nous se souviennent de la collecte des déchets : s’il vous plait, à cheval et en tombereau ! Abandonnant le sens de cimetière, tombe ou même oratoire, mon cerveau embrumé exhuma une autre acception possible : le lieu ou la place où l’on torture.

Je cheminais donc sur l’ancienne route cantonale, à quelques toises du four des Chaffas, un four à chaux qui n’avait pas été oublié par le cadastre napoléonien. La chaux était éteinte, mais ma mémoire était vive : j’avais appris par cœur les arcanes de la justice seigneuriale dans un dossier captivant sur Les caractéristiques générales et l’organisation de la justice sous l’Ancien régime, paru dans le numéro 8 de Chroniques d’Archives. (en ligne sur www.archives-isere.fr ). En ce lieu improbable, la truculence et la poésie parfumant le billet de Luce pouvaient-elles apporter de l’eau à mon Moulin(a) ?

Les seigneurs du Valbonnais, assistés d’un capitaine châtelain chargé de l’instruction des affaires, possédaient-ils basse, moyenne et haute justice ? Au risque d’être cloué au pilori par quelques historiens ou autres médiévistes, j’affirme haut et fort que le seigneur haut justicier faisait placer gibets ou fourches dans un endroit ad hoc. « Les hautes justices locales pouvaient élever autant de fourches qu’elles désiraient en établir… » nous dit Aimé Champollion-Figeac (1813-1894), le neveu du célèbre découvreur des hiéroglyphes.

Les Chaffas ont-ils été les lieux patibulaires de la seigneurie de Valbonnais ? Pendait-on haut et court sur cet échafaudage ? Notre vieux catalaficum, dont est issu le mot catafalque, pouvait inspirer de la terreur : les cadavres des hommes exécutés à mort doivent être exposés sur les grands chemins, pour l’exemple, disait-on ! L’évocation de la question et la nuit qui tombait me firent frissonner : à l’instar de Rousseau, je confesse : « Mon penchant naturel est d’avoir peur des ténèbres ». Tremblez avec moi bonnes gens ! « Ah ! Ce que j’entends, serait-ce la bise nocturne qui glapit, ou le pendu qui pousse un soupir sur la fourche patibulaire ? (Le gibet – Gaspard de la Nuit (1842) un poème d’Aloysius Bertrand). L’école primaire de la rive gauche, aux Verneys et aux Engelas.

Après le grand cauchemar de la Guerre de 1914-1918, il y avait dans le hameau des Engelas, sur la rive gauche de la Bonne, des écoliers, aux sourires un peu crispés. Il faut dire que nos petites bouilles tristounettes, après les affres de la vie, devaient essuyer encore quelques petits désagréments : la plume salissait les doigts ou le petit costume, le pâté était péché mortel et la craie en odeur de sainteté ! Près de son plumier en bois, un mi chanterelle apostropha M. Morille (ou Marthe Galvin ?) : « M’sieur, M’sieur ! L’encre est gelée ! ». Le Maître (ou la Maîtresse) de cette école laïque rétorqua : « Mettez donc vos encriers près du poêle ! ».

Marcelle Péry dans son livre A l’ombre de la montagne paru aux éditions de l’Ubac écrit : « Autrefois, il y avait aux Verneys une école, elle avait été construite à l’initiative de monsieur Charles dans les années 1910… L’école était temporaire, elle fonctionnait pendant l’hiver, quand les champs laissaient quelques loisirs aux paysans, les enfants étaient très nombreux à cette époque dans le village et monsieur Charles, vrai saint laïque, déjà instituteur à Entraigues… Les institutrices s’y succédaient à titre provisoire, entre autres Marthe Prat qui plus tard serait ma tante Marthe et son amie Marthe Galvin. En tout cas le système fut efficace car je n’ai jamais connu d’analphabète aux Verneys. Plus tard, l’école fut transférée aux Engelas… ». En rendant hommage à ces vrais maîtres qui conduisaient les élèves fort loin dans leurs études, elle continue : « Je citerai, mais hélas j’en oublie, aux Engelas monsieur Maurille, qui aurait voulu faire de mon oncle Paul un percepteur, hélas Paul était trop rétif… ». L’école primaire de la rive droite, à Valbonnais : 77 ans plus tard

Au 1er rang, de g à d : Quentin Soraruff, Chloé Audiffren, David Champollion, Théo Eyraud, Virginie Baésa, Samuel Royer, Florent Granner, Sandra Pichand, Florentin Escalon, Maud Eyraud. Au 2 nd rang : Brice Bontemps, Camille Duport, Nicolas Pakito Fernandez, Pierre- Louis Escalon, Hugo Romagnoli, Mathilde Soraruff, Colette Buisson. Au 3e rang : Damien Champollion, Julie Poncet, Elise Bernard-Brunel et Thierry Clavel (Année scolaire 96/97).

Les temps ont changé, mais les souvenirs ne meurent jamais. Marcelle Péry nous parle encore dans A l’ombre de la montagne de cet âge d’or : « L’éducation nationale de cette époque devait avoir fort affaire pour s’occuper des enfants de tous ces hameaux perdus... même Valsenestre, avait son école… La vie n’était pas facile et laisser les enfants à l’école représentait un réel sacrifice ». Le programme était austère : dans les années 1900, on traitait souvent « des dangers de l’alcool et de la peine de mort en composition française ». Un cahier d’écolier de 1903 est truffé de dictées sur des thèmes un peu rigoristes : l’hospitalité, les devoirs, les impôts, le suffrage universel… « …on évoque aussi le petit écolier qui quittait la maison, le matin, pour se rendre à l’école la bûche sous le bras, et qui commençait à balayer la classe en attendant ses camarades ».

Terminons sur cette belle comptine, qui fleurait bon notre société agraire : les enfants disaient en comptant sur leurs doigts, et en commençant par le pouce : celui-ci va labourer (koitsi véi lavura en patois valbonnetin), celui-ci porte l’aiguillon (koitsi porto l’agula), celui-ci fait la soupe (koitsi fai la supo), celui-ci la mange toute (koitsi la midzo tuto) et le petit dit (é lu péti fai ) : « piou, piou, piou (pyu, pyu, pyu) quand viendra l’été (kuro véi lo véni l’éityu) ? » Cette comptine a certainement été mise au goût du jour, mais vous avez là la forme connue en 1943 par Marcelle Bernard-Brunel dans son mémoire sur le patois de Valbonnais. L’école primaire des Engelas en 1921 : notre mémoire vacille …

Emile Fassin a envoyé à la g@zette du Valbonnais cette photo : il lui manque quelques noms.

L’école des Engelas (dans le coin gauche) : les petits anges étaient-ils là … d’où Angelas ?

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