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Salle Eugène Le Roy Réservation : Maison de la Presse Le Bugue 05 53 07 22 83

Giacomo Puccini

LA FILLE DU FAR WEST

Au temps de la Ruée vers l’or, Minnie, la patronne d’un saloon, s’éprend d’un étranger, Dick Johnson. Elle ignore qu’il s’agit en fait du célèbre bandit Ramerrez recherché par le shérif Jack Rance. Lorsqu’il est découvert, Minnie tente tout pour sauver son amant, jusqu’à jouer sa vie lors d’une partie de poker.

Habitué des rôles de héros, le grand ténor Jonas Kaufmann se glisse cette fois dans la peau d’un bandit pour capturer le cœur de la soprano Eva-Maria Westbroek. À travers cette production aux allures de western, La Fille du Far-West dépeint avec force l’amour de la liberté.

Chef Minnie Dick Johnson d’orchestre Eva-Maria Jonas Marco Westbroek Kaufmann Amiliato soprano ténor

Nick Jack Rance Sonora Carlo Željko Michael Bosi Lučić Todd Simpson ténor baryton Baryton

Ashby Jake Wallace Matthew Oren Gradus Rose

basse

DATE : 27 octobre 2018 Heure : 18h25 Opéra en 3 actes de

LA FILLE DU FAR WEST

Première mondiale : , New York, 1910.

L’opéra «américain» de Puccini, basé sur la pièce de David Belasco, La fille du Far West, a eu sa première mondiale glamour et très médiatisée au Metropolitan Opera, avec le compositeur parmi le public. Le drame se déroule pendant la ruée vers l’or en Californie et la jeune fille du titre est l’une des héroïnes les plus attrayantes de Puccini - une femme forte et indépendante déterminée à gagner l’homme qu’elle aime. Après avoir connu un succès retentissant depuis quelques décennies, Fanciulla a connu un regain de popularité ces dernières années et figure désormais parmi les meilleures œuvres de Puccini.

Lieu de l’action

L'opéra se déroule dans les montagnes californiennes pendant la ruée vers l'or de 1849-1850. La présence anachronique d’un pilote Pony Express et d’un agent de Wells Fargo indiquerait une date postérieure à 1860, mais l’exactitude historique n’est pas l’objectif de ce récit. Puccini a été enchanté par le cadre fictif de Belasco, qui associe des éléments mythiques et réalistes.

Musique

Après avoir assuré sa stature internationale, Puccini explora de nouveaux horizons musicaux dans Fanciulla: il y a peu d'arias (l'acte du ténor «Ch'ella mi creda» étant une exception remarquable), et la plupart de la musique repose sur des changements de ton et de couleur. Le balayage orchestral, approprié au paysage dramatique des montagnes californiennes, apparaît dans les premières mesures du prélude bref et explosif. Comme dans et , les éléments musicaux locaux sont représentés en couleurs, bien que modestement. La partition est marquée par une prépondérance de voix masculines, reflétant l’isolement de l’héroïne du titre dans un monde presque exclusivement masculin.

Véritable western à l'opéra, "" est probablement un des meilleurs ouvrages de Puccini, mais reste relativement peu connu. Un paradoxe de plus pour un opéra où l'orchestre est presque le personnage principal. Etoffé, luxuriant, inventif, coloré, il se souvient de Debussy comme de Stravinski. Abandonnant les airs traditionnels Puccini est à la recherche d'un nouveau langage. L’opéra dépeint la vie difficile des pionniers du Grand Ouest et proposa au public new-yorkais une œuvre aussi riche en atmosphères que musicalement somptueuse.

Compositeur Giacomo Puccini 1858-1924

Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo Maria Puccini, est né via di Poggio, dans le centre de Lucques, dans une famille aisée, mais non fortunée. Il est le premier garçon d’une famille de sept enfants, cinq sœurs aînées et un frère, de cinq ans son cadet, né trois mois après la mort de son père. Son père Michele Puccini1 est un compositeur de musique sacrée, organiste et maître de chœur à la cathédrale Saint-Martin de Lucques. Sa mère Albina Magi2 a épousé Michele en 1848 ou 18493. Il poursuit à une ou deux exceptions près les mêmes études musicales que ses illustres aïeux, tous musiciens d'église et connus par les nombreuses compositions des Tasches(mini-opéras). On compte trente-deux œuvres à leur actif4. Après la mort de son père en janvier 1864, il est envoyé auprès de son oncle maternel Fortunato Magi pour étudier ; celui-ci l'initie au clavier et au chant choral mais le considère comme un élève peu doué et indiscipliné. Fortunato a succédé à Michele Puccini au poste de maître de chapelle et organiste. Toutefois, la place ayant été occupée depuis plusieurs générations par les Puccini, il est précisé que Fortunato céderait sa place au jeune Giacomo lorsque celui-ci serait en âge d'assumer cette charge5. Il a dix ans lorsqu'il entre dans le chœur de la cathédrale de Lucques et commence à toucher l’orgue. L'inspiration pour l'art lyrique et la musique profane lui vient seulement lors d'une représentation de l'Aïda de Verdi que Carlo Angeloni, un de ses professeurs au conservatoire, lui fait découvrir à Pise le 11 mars 1876. De 1880 à 1883, il étudie au conservatoire de , où il est l'élève d'Amilcare Ponchielli et d'Antonio Bazzini.

En 1882, Puccini participe à un concours d'écriture lancé par la maison d'édition de musique Sonzogno en 1883, pour un opéra en un acte. Bien qu'il ne remporte pas le prix avec , son premier opéra est représenté en 1884 au Teatro Dal Verme de Milan, grâce à Ponchielli et Ferdinando Fontana, et contribue à attirer l'attention de l'éditeur de Verdi Ricordi qui lui commande un nouvel opéra, . C'est à cette époque que Puccini rencontre Elvira Gemignani (née Bonturi, 1860-1930) qui deviendra sa femme et lui donnera un fils, Antonio (1886-1946). Elle est mariée à un autre, ce qui n'empêche pas Puccini de tenter sa chance. Le mari, peu soupçonneux et souvent absent, ne se méfie pas du jeune homme qui accepte avec joie de donner des cours de piano à l'épouse quand elle le lui demande (Puccini, après le succès des Villi, commence à se faire une excellente réputation). Les deux « tourtereaux » dissimulent mal leur liaison, de sorte que tout Lucques est au courant du scandale, sauf le mari trompé. Le climat devenant lourd cependant, Puccini achète une villa à Torre del Lago (bien appartenant aujourd'hui à la petite-fille du compositeur), où il résidera la plus grande partie de sa vie, accompagné d'Elvira. Aussi, la critique sera-t-elle assez ironique lorsque Edgar, son deuxième opéra, sera représenté (avec succès), puisque l'intrigue présente beaucoup de points communs avec cette aventure vaudevillesque.

Son troisième opéra, , fut non seulement un succès, mais également le point de départ d'une collaboration fructueuse avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, qui travaillèrent avec lui sur les trois opéras suivants. En 1896, il compose un opéra, La Bohème adapté des Scènes de la vie de bohème de Henri Murger. Il est considéré comme l'un des meilleurs opéras romantiques. Bien qu’il contienne certains des airs les plus populaires de son répertoire, ses audaces harmoniques et dramatiques, tranchant avec le sentimentalisme de Manon Lescaut, ne parvinrent pas à séduire le public de la première, le 1er février (malgré la direction irréprochable d'Arturo Toscanini). Les représentations suivantes assurèrent cependant au compositeur un succès mondial (sauf auprès des critiques qui préférèrent l'année suivante la version, au demeurant fort bonne, de Leoncavallo aujourd'hui supplantée par celle de Puccini), qui ne fut pas démenti.

En 1900, Tosca, représente pour Puccini la première approche du vérisme ; l'œuvre est marquée par la ferveur patriotique, mais elle relate un drame amoureux sans s’engager sur le terrain idéologique comme les opéras de Verdi. Le contraste entre La Bohème et Tosca est tel que Puccini essuie un cinglant revers. Heureusement, lorsque Toscanini reprend l'ouvrage, le succès est au rendez-vous. L'activité du compositeur ralentit et, en 1903, il est blessé à la suite d'un accident de voiture qui le rendra boiteux. En 1904, Madame Butterfly (sur une pièce de théâtre de David Belasco) fut accueillie par un fiasco cinglant lors de la première à de Milan, bien qu'il fût remarquablement orchestré et dirigé par Cleofonte Campanini et mis en scène par Adolfo Hohenstein. En particulier, lors de la scène où l'on entend des chants d'oiseaux, le public s'esclaffa et fit entendre des cris de basse-cour de toute sorte. Cela ne l'empêchera pas de devenir, trois mois après, un autre de ses grands succès, après une révision drastique. En 1906, un de ses librettistes, Giacosa, meurt. En 1909, éclate un scandale : sa domestique se suicide par empoisonnement pour avoir été accusée par Elvira Gemignani, d'avoir eu une relation avec lui. Apparemment c'est la sœur de la domestique qui avait une relation avec Giacomo Puccini. La domestique servait de médiatrice, elle se suicida afin de ne pas trahir le secret. Similaire à l'acte III de où Liù se suicide afin de ne pas dévoiler le secret. En 1910, il compose La fanciulla del West, premier opéra créé au Metropolitan Opera de New York ; l'œuvre, considérée comme le premier western spaghetti7, est dirigée par Toscanini ; elle présente une richesse orchestrale et harmonique sans égale dans l'œuvre de Puccini. Le succès immédiat auprès du public (et, fait rare, également des critiques) ne se confirme pas : le thème du Far West, l'audace de son écriture et, étrangement, son « happy end », déroutent le public et les critiques. Il faudra toute la volonté d'artistes comme Dimitri Mitropoulos, Plácido Domingo, et de musicologues désireux de dépasser les clichés, pour faire sortir cette œuvre remarquable de l'oubli. Il trittico est créé en 1918. Ce triptyque est composé de trois opéras réunis par le style Grand Guignol parisien : un épisode d'horreur , une tragédie sentimentale et une farce ou comédie . Des trois, Gianni Schicchi devient le plus populaire. Son dernier opéra Turandot, écrit en 1924, reste inachevé ; les deux dernières scènes en seront complétées par Franco Alfano. Ce finale est très contesté de nos jours car Puccini avait rêvé pour le duo final de quelque chose d'inédit et fantastique, comparable à une grande scène wagnérienne (on mesure, quand on entend ou le dernier air de Liù Tanto amore, segreto, l'étendue de la perte qu'a causée la maladie du compositeur). Alfano, bon compositeur pourtant, n'a pas le génie de son maître, il est donc compréhensible que l'on ne

dirige aujourd'hui qu'une version écourtée du finale. En 2001, un nouveau finale est écrit par Luciano Berio. Puccini meurt à Bruxelles en 1924, des suites cardiaques dues à son cancer de la gorge. Ses obsèques sont célébrées à l'église royale Sainte-Marie de Schaerbeek. Sa villa est maintenant un musée dédié à sa mémoire.

Synopsis

Acte I

Un campement de mineurs en Californie vers 1849-50. A la tombée du jour au Polka Saloon, Nick, le barman, se prépare à accueillir les mineurs de retour des collines. Jake Wallace, sorte de troubadour errant entonne une chanson sentimentale qui amène Jim Larken à s’effondrer en larmes. Les hommes se cotisent pour arranger son retour dans son foyer. Trin et Sonora quant à eux, soudoient Nick afin de les aider à conquérir le cœur de Minnie, propriétaire du bar dont tous les hommes sont amoureux. Sid triche aux cartes et Jack Rance, shérif cynique qui règne sur le camp le pointe du doigt comme étant un hors-la-loi. Ashby, agent de la Wells Fargo surgit avec l’annonce de la capture imminente du bandit mexicain Ramerrez et sa bande. Une querelle éclate entre Rance et Sonora, chacun revendiquant Minnie comme future épouse. Les choses sont sur le point de dégénérer lorsque Minnie elle-même fait son apparition. Les hommes se calment et s’assoient pour écouter Minnie leur lire un chapitre de la Bible. Plus tard, seul avec elle, Rance avoue son amour à Minnie («Minnie, della mia casa»). Mais elle n’est guère intéressée et se souvenant de son enfance heureuse, dépeint une image différente de son amour idéal (« Laggiu nel Soledad »). Un étranger répondant au nom de Dick Johnson, originaire de Sacramento, pénètre dans le saloon. Minnie le reconnaît comme un homme qu’elle a connu autrefois sur les routes. Jaloux, Rance ordonne à Johnson de quitter la ville mais lorsque Minnie déclare le connaître, les autres l’acceptent avec bienveillance. Alors que tous deux se mettent à danser, les mineurs capturent un certain Castro, homme de main de Ramerrez. Castro prétend pouvoir les conduire jusqu’à son repaire. Il glisse à l’oreille de Johnson, qui n’est autre que Ramerrez lui-même, qu’il s’est fait volontairement capturer afin d’éloigner les mineurs du saloon et

permettre ainsi à Johnson d’en vider les caisses. Les hommes s’en vont donc avec Castro laissant Minnie et Johnson seuls. Elle lui parle alors de sa vie toute simple et qu’elle en est toujours à attendre son premier baiser. Lorsqu’elle lui montre l’endroit où les mineurs cachent leur or, il répond que tant qu’il sera dans les alentours, personne ne lui fera du mal ou ne touchera à l’or. Elle l’invite alors timidement à lui rendre visite dans sa cabine un peu plus tard dans la soirée. Acte II

Dans la cabane de Minnie dans les montagnes, la femme indienne Wowkle chante une berceuse à son bébé tout en se chamaillant avec le père de l’enfant, Billy Jackrabbit. Minnie fait son apparition et se prépare fébrilement pour son rendez-vous avec Johnson. Seule avec lui, elle cède à ses déclarations d’amour et ils s’embrassent. Johnson, rongé de remords vis-à- vis de sa véritable identité qu’il n’ose lui avouer s’apprête à prendre congé mais Minnie lui demande de passer la nuit car il a commencé à neiger. Des coups de feu retentissent et Johnson se réfugie dans le placard. Rance surgit en compagnie d’autres hommes et confie à Minnie qu’ils craignent pour sa sécurité car ils ont découvert que Johnson et Ramerrez ne font qu’un. Minnie prétend ne rien savoir et les hommes s’en vont. C’est alors qu’elle décide de confronter Johsnon qui se perd en excuses relatives à son passé et déclare que lorsqu’il l’a rencontrée, il a décidé de renoncer à sa vie d’antan. Profondément blessée, Minnie le renvoie. Un autre coup de feu éclate. Johnson, touché, rejoint péniblement la cabane et Minnie le cache dans son grenier. Rance réapparaît, certain d’avoir trouvé son homme et exige de passer la cabane au peigne fin. Minnie refuse et le shérif est sur le point d’abandonner lorsqu’une goutte de sang tombée du grenier, atterrit sur sa main. Johnson est forcé de se rendre mais Minnie a une idée : elle propose à Rance une partie de poker. S’il gagne aux cartes, elle s’offrira à lui. S’il perd, Johnson sera libre. Minnie triche et gagne. Rance quitte les lieux.

Acte III

Johnson s’est remis grâce aux bons soins de Minnie. Toujours recherché par Rance et ses hommes, il finit par être capturé dans la forêt. Alors que les mineurs s’apprêtent à la pendre, Johnson émet sa dernière volonté : que Minnie le croit libre et loin (“Ch’ella mi creda”). Rance enrage mais les hommes hésitent. C’est alors que Minnie apparaît à cheval, un pistolet à la main. Lorsque ses efforts pour libérer Johnson s’avèrent vains, elle rappelle aux hommes combien ils lui sont redevables. Les mineurs finissent par accepter et relâchent Johnson. En compagnie de Minnie, ils prennent la route en quête d’une nouvelle vie à deux.

Prochaine diffusion du Metropolitan Opera New York

MARNIE (Inspiré du thriller haletant d’Alfred Hitchkock) Compositeur Nico Muhly

10 Novembre 2018 18h25