D.D.P.P. Drôme 3 0 AVR. 20!9 Li/•~rré • Ega!ir,l • Fratrrniré REPUBLIQUE FRANÇAISE ARRIVÉE • COURRIER

PREFET DE LA REGION AUVERGNE-RHONE-ALPES

DRAC AUVERGNE-RHONE-ALPLS UNITE DEPARTEMENTALE DE L'ARCIIITECTURE ET DU PATRIMOINE Valence, le 15,042019 OF LA DROME Cité Brunet Plat.:c Louis le CnnJonnc! 26000 VALENCE L'Architecte des Bàtiments de Affaire suivie par_ Anne BOURGON tel • 04 75 82 37 JO E>mail: amuud, puisant fj"cu! turc,gmw fr à

Direction Départementale de la Protection et de la Voirie, et de la Population Avenue de Romans- BP 96 26909 VALENCE CEDEX 09

Objet : Dossier de demande d'autorisation environnementale pour l'ouverture d'une carrière ela commune de St Nazaire en Royans, par la sté SASU N/n:f- APi!3C/burcauliquè1Communc/StNazairccnroyanslinstallation classéc/20 190-t 15

Vous m'avez transmis pour avis, l'étude paysagère relative à une demande d'autorisation d'ouverture d'une carrière à flanc de colline au lieu-dit« La Vanille» à Saint-Nazaire de Royans,

Ce massif constitue un élément particulièrement marquant et singulier dans le grand paysage en raison de son positionnement à la confluence de l'Isère et de la Boume, et de sa situation à la jonction des trois unités paysagères: Plaine de Valence (basse vallée de la Drôme), le Bas Royans, et les rebords Ouest du Vercors. Cette singularité du massif apparaît clairement dans la coupe sur le grand paysage (page 14 du rapport) et dans la photo proposée page 4. Ces documents permettant de mesurer très l'impact de cette exploitation à une large échelle.

A ce titre, la position avancée du massif laisse supposer un impact fort depuis la vallée de l'Isère, confirmé par le reportage photographique.

En outre, sa situation à l'entrée du défilé conduisant dans le Vercors par les Gorges de la Boume (site inscrit) est un point d'entrée sur un territoire du Vercors reconnu pour la qualité de ses routes dites remarquables ou vertigineuses. Lesquelles, font l'objet d'un important projet de mise en valeur porté par le conseil départemental de Drôme. Combe Laval, l'un des sites majeurs de cet ensemble de routes, est situé à 8 km du projet. L'exploitation d'une carrière à cet emplacement vient d'autant plus contredire l'exigence de qualité paysagère inhérente à la valorisation de ce patrimoine remarquable, qu'il est situé dans le périmètre du PNR du Vercors.

Il convient également de noter que ce projet d'ouverture d'une carrière se situe à la proximité d'Hostun (moins de 3 km), ensemble classé en tant que Site Patrimonial Remarquable (SPR), malgré la présence déjà très impactante d'une carrière ancienne à flanc de côteau. L'ouverture d'une deuxième carrière risque très certainement d'atténuer le caractère remarquable de ce SPR.

Ainsi, pour l'ensemble de ces raisons, l'Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine émet un avis défavorable à l'ouverture de cette carrière.

L'Adjointe au chef de l'Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de la Drôme, Architecte des Bâtiments de France,

Anne BOURGON

1/2 AVIS DU CONSEIL NATIONAL DE LA PROTECTION DE LA NATURE

art. L411-1 et L411-2 du livre IV du code de l’environnement

Référence Onagre du projet : n°2019-04-14a-00547 Référence de la demande : n°2019-00547-011-001

Dénomination du projet : Création d’une carrière de roches massives calcaires Demande d'autorisation environnementale - Date de mise à disposition : 03/04/2019

Lieu des opérations : -Département : Drôme -Commune(s) : 26190 - Saint-Nazaire-en-Royans.

Bénéficiaire : CARRIERES BENOIT GAUTHIER

MOTIVATION ou CONDITIONS

Ce projet consiste en l’ouverture d’une carrière, sur une surface de 4.4 hectares (4.2 hectares impactés), sur la commune de Saint-Nazaire-en-Royans, en bordure Ouest du PNR Vercors. Le dossier bénéficie d’une présentation très agréable, assortie de nombreuses cartes qui permettent une lecture facile des enjeux représentés sur la zone. Les inventaires sont de bonne qualité, et l’évaluation des enjeux est correcte. Cependant, malgré cette première impression favorable, le dossier souffre de nombreux défauts majeurs, qui le rendent irrecevable à ce stade.

Contexte et justification du projet La raison impérative d’intérêt public majeur, et l’absence de solution alternative satisfaisante doivent être argumentées. Au vu des enjeux majeurs, notamment chiroptérologiques sur la zone, un avis du PNR Vercors sur l’opportunité du projet est attendu. Le choix d’emprunter la piste Sud pour une partie des phases d’exploitation n’est pas justifié, et les impacts induits par le trafic sur cette piste ne sont pas évalué.

Démarche Eviter-Réduire-Compenser La zone d’étude choisie est en grande partie constituée d’espaces boisés classés non aménageables. Ce point important n’est pourtant pas indiqué clairement dès le début du dossier, ce qui tend à sur-évaluer de manière flagrante les efforts d’évitement (cf carte P. 140, bilan P. 162). Une meilleure transparence est attendue sur ce point. Les mesures de réduction peuvent être améliorées : les tirs de mine devraient être proscrits du 15/04 au 15/09, pour éviter le dérangement de l’ensemble des groupes d’espèces en reproduction sur la zone ou à proximité immédiate (MR01). Le protocole d’abattage doux des arbres-gîtes potentiels devrait inclure un système de démontage et de dépose en douceur des troncs au sol, sans chute (MR06).

Les mesures compensatoires proposées sont inadaptées. - MC02 : Le défrichement de 4.2 hectares de forêt mature, fonctionnelle, abritant une biodiversité élevée ne peut pas se compenser par une libre évolution sur 40 ans. Au bout de cette période, les habitats auront atteint un stade très favorable à la biodiversité, ce qui peut rendre la mesure contre-productive si une coupe intervient à ce moment. Il est nécessaire de proposer une surface entre 15 et 20 hectares (selon l’état initial de la parcelle, non réalisé dans le dossier) en sénescence, impliquant une maîtrise foncière du pétitionnaire, assortie d’une rétrocession à un organisme gestionnaire de biodiversité. - MC03 : La création d’une mare ne correspond pas aux exigences écologiques des espèces protégées impactées par le projet. Il ne peut donc s’agir en aucun cas d’une mesure compensatoire, éventuellement d’une mesure d’accompagnement. Une vigilance particulière est à apporter sur la capacité d’approvisionnement en eau de la mare créée afin de ne pas former un piège écologique. 2/2

MOTIVATION ou CONDITIONS

- MC04 : Cette mesure consiste en un engagement de la commune à ne pas aménager les secteurs à enjeux à proximité du site pendant 40 ans. Ces secteurs étant classés ou en zone humide, ou en espace boisé classé, les possibilités d’aménagement sont de facto déjà extrêmement limitées. Cette mesure n’apporte aucune plus-value et contribue à l’impression générale d’imprécision et de manque de transparence qui caractérise ce dossier.

Les mesures d’accompagnement sont également largement améliorables. - MA03 : cette mesure est incohérente. Les mesures de gestion proposées (fauche) ne sont pas adaptées à une pelouse calcicole, quelle est la dynamique de fermeture de cette pelouse ? La fréquentation constitue-t-elle une menace ? Y a-t-il un besoin d’entretien avéré ? Si oui, l’entretien adapté à une pelouse est uniquement du pâturage extensif, certainement pas de la fauche. La proposition de laisser des résidus de fauche sur le site pour constituer des gîtes à petite faune est absurde, et pourrait mettre en péril le caractère oligotrophe patrimonial de cet habitat. Les inventaires soulignent la qualité écologique de cette pelouse, abritant des espèces d’intérêt fort. La même pelouse est qualifiée P. 203 «de mauvaise qualité et dégradée», ce qui permet de valoriser la plus-value apportée par les mesures environnementales du projet. Ce même paragraphe souligne l’intérêt écologique du site après remise en état. Quel est le retour d’expérience sur d’autres sites réaménagés ? Quelles espèces recolonisent, quels habitats ? Quel est le niveau de diversité observé, par rapport à l’état initial ? - MA04 : Le suivi des chiroptères est intéressant. Il est nécessaire de veiller à constituer un état initial solide (homogénéisation du protocole, et réalisation d’un point initial, avant toute perturbation), permettant d’établir des comparaisons pertinentes. - MA05 : Le bassin de rétention des eaux pluviales devrait être conçu en pente douce dès le début afin d’éviter un deuxième remaniement en fin d’exploitation, si des espèces d’intérêt ont colonisé le bassin et/ou les berges. - MA06 : La revégétalisation devra être faite à l’aide de semences issues du label «Végétal Local». Concernant la création de mares, d’où vient l’approvisionnement en eau ? Quelle est la garentie de la fonctionnalité des mares prévues ? La création de gîtes à chiroptères dans les fronts de taille par forage n’est pas valide, les chiroptères exploitant plutôt des micro-failles, très profondes. De plus, le besoin de gîtes rupestres supplémentaires n’est pas avéré.

Conclusion :

Après lecture et analyse de la présente demande de dérogation à l’article L411-1 du code de l’Environnement, le CNPN émet un avis défavorable au projet, en raison de défauts majeurs dans la justification du projet et l’application de la séquence E-R-C.

Par délégation du Conseil national de la protection de la nature : Nom et prénom du délégataire : Michel Métais

AVIS : Favorable [ ] Favorable sous conditions [_] Défavorable [X]

Fait le : 21 juin 2019 Signature :

REI'UBliOUE FRANÇAISE

LE DÉPARTEMENT

Madame Gaëlle MOREL UNITE TERRITORIALE DE LA DIRECTION Direction Des Déplacements REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT DE Mission Urbanisme et Développement Durable L'AMENAGEMENT ET DU LOGEMENT DROME Contact Denis LEPOINT ARDECHE Tel : 04 75 75 92 17 Fax : 04 75 75 92 79 3 Avenue des Langories Courriel : [email protected] Plateau de Lautagne Réf: 01903717 Vos réf: 26000 VALENCE COURRIER ARRIVÉE UD-D.~

Le ZZ MAl 2019 AValence, le 1 6 MA 1 2019 DREAL AUVERGNE-RHÔNE-ALPES Madame,

Le dossier de demande d'autorisation environnementale pour l'exploitation de la carrière des calcaires durs du Royans de la société BENOIT GAUTHIER sur la commune de Saint­ Nazaire-en-Royans appelle les remarques suivantes de la part du Conseil départemental de la Drôme. Pour mémoire, ce projet a déjà fait l'objet, auprès du Département de la Drôme, d'une demande d'autorisation par la société BENOIT GAUTHIER pour la modification de l'accès au site depuis la route départementale 532. Il convient donc de réitérer, dans les grands principes, les prescriptions de la permission de voirie autorisant la modification de cet accès à savoir: Afin de faciliter l'écoulement de la circulation sur la RD532, lors de manœuvre de tourne-à-gauche pour les véhicules en provenance de Saint­ Nazaire en Royans et accédant à la carrière, une encoche sera créée sur la droite de la voie de circulation. Un dispositif d'assainissement spécifique pour récupérer et canaliser les eaux de pluies de la rampe d'accès au site doit être prévu afin d'éviter leur ruissellement sur la RD532. Lors de l'exploitation du site et dans tous les cas qui le justifieraient, le nettoyage par balayage de la chaussée de la RD532 sera effectué par l'exploitant de la carrière dans les deux sens avant les heures de pointes de circulation (11h30 - 12h00 et 16h00-16h30). La signalisation de police nécessaire à l'accès sera mise en place par l'exploitant de la carrière. Par ailleurs, Saint-Nazaire-en-Royans est la porte d'entrée du Royans-Vercors, vers des sites touristiques majeurs : Pont-en-Royans, Combe Laval, les Goulets, la station de Font d'Urie, les Gorges de la Bourne ... Ce projet de carrière situé le long de la route départementale très empruntée par les touristes se situe à quelques encablures de l'office du tourisme du Royans, point central d'information du public. On peut, en dehors de toutes considérations économiques, s'interroger sur l'opportunité d'ajouter une nouvelle carrière, très proche de l'existante, dans ce secteur très touristique. Aussi, il semble important d'insister sur les impacts paysagers dans un contexte de valorisation touristique du Vercors et notamment de ses routes vertigineuses.

Las infonnaüons recueillies font Fobjet d'un traitement automatisé et sont destinées au Département de la Drtlme. Les droits d'accès, d'opposition et de rectification prévus par la loi n• 7f3..17 du 06/0111978 modiMa s'exercent auprès du Président du Conseil départemental

LE DEPARTEMEtiT DE LA DROME DIRECTION DES DEPLACEMENTS, 1 PlACE MANOUCHIAN, BP 2111, 26021 VALENCE CEDEX TEL 04 75 75 92 92 HOTEL DU DEPARTEMENT, 26 AVENUE DU PRES1DENT HERRIOT, 26026 VALENCE CEDEX 9 TEL: 04 75 79 26 26 ladrome.fr L'avis du Conseil départemental sur cette demande d'autorisation environnementale d'exploitation de carrière est favorable sous réserve de la prise en compte des observations ci-dessus.

Je vous prie d'accepter, Madame, l'expression de mes sentiments dévoués.

1 Par Délégation de til' ,(sldenta le Directeur ~~~nts //~1ER

Les informations recueillies font robjet d'un traitement automatisé et sont destinées au Département de la Dr6me_ Les droits d'accès, d'opposition et de rectification prévus par la loi n• 78-17 du 0610111978 modifiée s'exercent auprès du Président du Conseil départemental

LE DEPARTEMENT DE LA DROME DIRECTION DES DEPLACEMENTS, 1 PLACE MANOUCH1AN, BP 2111, 26021 VALENCE CEDEX TEL 04 75 75 92 92 HOTEL OU DEPARTEMENT, 26 AVENUE DU PRESiDENT HERRIOT, 26026 VALENCE CEDEX 9 TEL_ 04 75 79 26 26 ladrome.fr

DREAL Unité départementale Drôme Ardèche Installation classées pour l’environnement

N/Réf. : 038/2019 – JA/NA/BB/NR Objet : avis réouverture carrière de roche massive à St Nazaire en Royans Dossier suivi par : Nicolas Antoine / Benoît Betton

Lans en Vercors, le 13 août 2019

Madame, Monsieur,

L’Unité Départementale Drôme Ardèche de la DREAL - Installations classées pour l’environnement - a sollicité le Syndicat mixte du Parc naturel régional du Vercors (SM-PNRV), le 19 juillet 2019, pour avis concernant la réouverture d’une carrière de roche massive à Saint Nazaire en Royans (Carrière Benoit Gauthier).

A partir des documents mis à disposition par le porteur du projet, le SM-PNRV présente dans ce courrier l’analyse qu’il fait de ce projet pour son territoire, à partir des enjeux définis dans la charte 2008-2023.

Ce projet est en effet encadré par la Charte en vigueur sur l’ensemble du territoire classé Parc. Celle-ci, concernant spécifiquement les carrières, est rédigée ainsi :

Axe1. Préserver, restaurer et mettre en valeur les patrimoines et les ressources du Vercors 1. 4 Préserver les paysages emblématiques – 1.4.1. Soutenir la mise en place de stratégie paysagère

« concernant les carrières, inscrites aux schémas départementaux (demande de renouvellement ou d’extension), les avis du Syndicat mixte du Parc se fonderont sur deux critères principaux : - le respect de l’environnement et du paysage - la valorisation économique de la ressource pour les besoins du territoire et le bilan économique pour le territoire.

Les projets de renouvellement et d’extension de carrières seront ainsi examinés au vu de leur compatibilité avec les impératifs de préservation du patrimoine, des paysages, et des activités économiques structurantes sur lesquels le territoire fonde son développement (agriculture, tourisme durable). Sont évités, pour les créations de carrières nouvelles, les sites et espaces remarquables indiqués au plan du Parc.

PNRV- Aout 2019 – Avis carrière Saint Nazaire en Royans - page 1/5 Engagement des signataires • les communautés de communes non dotées de charte de développement et paysagères s’engagent à élaborer cet outil ; • les communes s’engagent à décliner les orientations de ces chartes dans les documents d’urbanisme ; • l’État s’engage à consulter pour avis le Syndicat mixte du Parc sur tout projet d’aménagement ou de travaux soumis à notice ou étude d’impact, et à prendre en compte ses avis ; • concernant les carrières, l’État s’engage à inciter les maîtres d’ouvrage à présenter au Parc, le plus en amont possible de la procédure, les nouveaux projets, et s’engage à mettre en place systématiquement une commission locale de suivi pour toute nouvelle autorisation de renouvellement ou d’extension de carrières (suivi de l’exploitation et remise en état du site). L’État invitera le Parc à participer aux travaux de la commission départementale des carrières lorsqu’elle devra se prononcer sur un projet concernant le Parc. Partenaires et leurs rôles • Parc : animation, conseil et mise en cohérence des chartes à l’échelle du territoire, avis ; • Communautés de communes : maîtrise d’ouvrage de l’élaboration des chartes paysagères ; • Autres partenaires associés : DDAF, DDE, SDAP, départements, CAUE, APAP, acteurs sociaux professionnels, UNICEM...

Extrait du plan du Parc sur le secteur du projet ;

PNRV- Aout 2019 – Avis carrière Saint Nazaire en Royans - page 2/5 L’extrait du plan présenté ci-dessus montre que le projet se situe hors « sites et espaces remarquables » dans une « zone à vocation forestière dominante ». L’analyse des éléments constitutifs du dossier de projet s’attache à approfondir les deux critères principaux précisés dans la charte que sont : 1. le respect de l’environnement et du paysage 2. la valorisation économique de la ressource pour les besoins du territoire et le bilan économique pour le territoire.

1. le respect de l’environnement et du paysage

• Le respect de l’environnement

L’étude écologique réalisée est sérieuse. Elle précise les enjeux liés à la biodiversité et aux ressources naturelles présentes sur la zone d’étude et peu connues jusque là. Si des corridors aériens et terrestres seront effectivement impactés, les corridors majeurs de ce secteur du Parc du Vercors avec les territoires voisins ne seront pas touchés. Le projet se situe néanmoins sur une zone de « perméabilité forte » d’après le SRCE, dans la continuité de « réservoirs à biodiversité » définis à proximité. Nous pouvons noter que les dispositions prévues permettront malgré tout à la faune terrestre de circuler. Les éléments recueillis par l’étude montrent une belle diversité d’espèces et de milieux. Ils témoignent également de la présence de milieux ayant subi peu de pressions humaines ces dernières décennies, notamment sylvicoles. La présence de certaines espèces, qui utilisent ces milieux naturels comme territoire de vie, appuient ce constat. Il est évident que ce projet aura des conséquences sur cette richesse naturelle et sur la tranquillité que certaines espèces ont trouvée ici. L’étude précise d’ailleurs que ces milieux constituent une zone refuge pour certaines espèces. Si les mesures d’évitement sont intéressantes, comme celle qui a pris en compte les enjeux identifiés dans ces peuplements anciens de châtaigniers et qui a eu pour conséquence de réduire le périmètre du projet, il n’en reste pas moins qu’il est difficile d’estimer certains « impacts résiduels » du projet. En effet, la destruction de milieux aura des répercussions sur l’écosystème en place et son fonctionnement, alors même en préservant les vieux châtaigniers utilisés par des chauves-souris comme gîte, il est à ce jour délicat d’estimer que grâce à ces mesures, les « impacts résiduels » seront « faibles ». L’étude précise d’ailleurs pour les chiroptères que « les travaux induiront une modification des milieux alentours au gîte (partie intégrante du territoire de vie de la colonie) et donc des territoires de chasse et zones de déplacement des individus de la colonie ». La destruction de milieux à proximité des gîtes préservés influencera les populations de chauves-souris. Les suivis proposés en mesure d’accompagnement sont de fait indispensables à réaliser sur du long terme car c’est bien sur la longueur (les 40 ans prévus) que les impacts de ce projet (lui même étalé en plusieurs phases) sont à mesurer. Il faut globalement valoriser les mesures d’évitement, d’accompagnement, de réduction et de compensation qui sont prises et qui pour certaines ont déjà été intégrées (réduction du périmètre du projet pour limiter la destruction de châtaigneraies, pour le maintien du four à chaux et de la colonie connue du Petit Rhinolophe, et pour la préservation de pentes abruptes constituant des continuités écologiques). Elles permettront notamment de prendre en compte la plupart des espèces à enjeux identifiées dans le cadre de l’étude, y compris la Doradille élégante et la Marguerite de la Saint Michel. La prise en compte de la phénologie des espèces pour l’exploitation de la carrière est une mesure importante. La maîtrise foncière est une garantie sur 40 ans de laisser la nature évoluer sans intervention humaine sur une surface non négligeable (14,88 hectares).

PNRV- Aout 2019 – Avis carrière Saint Nazaire en Royans - page 3/5 • Le respect du paysage

L’analyse paysagère présente de manière claire les impacts du projet sur le grand paysage, les communes alentours et plus précisément sur la localité de Saint-Nazaire-en-Royans. L’étude démontre que les impacts sur le grand paysage sont assez faibles, excepté sur la commune riveraine de Saint-Just-de-Claix. Il est attendu que le réaménagement tel que présenté dans le dossier vienne par conséquent cicatriser le front de taille le plus visible depuis la plaine de l’Isère vers le massif du Vercors. L’exploitation en dent creuse prévue n’annule pas les impacts visuels mais les réduit de manière à limiter les co-visibilités depuis le centre-village. Le défrichement progressif est également une proposition qui permet d’échelonner dans le temps les coupes et donc d’intervenir moins brutalement sur le versant forestier des Monts du matin, très prégnant dans le paysage de la commune.

Le site du projet se situe à l’une des portes d’entrée du Parc du Vercors sur un secteur déjà fortement impacté par l’exploitation des carrières et les activités annexes (carrières Peysson et centrale à béton Gential), il est donc particulièrement sensible aux nouveaux aménagements. L’attention devra donc être particulièrement forte sur la qualité des aménagements de l’accès à la carrière depuis la départementale. L’ouvrage supérieur au dessus du canal de la Bourne, à proximité des sentiers de randonnée gérés par la commune et le SM-PNRV, devra faire l’objet d’un accompagnement très approfondi. L’aide d’un paysagiste sera ici très utile pour trouver des solutions d’aménagement complémentaires aux exigences de sécurité d’une voie d’accès de forte déclivité, donnant directement sur une voirie départementale très fréquentée (environ 7 500 véhicules/jour, dont 5,5% de camions).

2. la valorisation économique de la ressource pour les besoins du territoire et le bilan économique pour le territoire.

Le matériau extrait est de grande qualité, non gélif et d’une grande résistance (calcaire urgonien). Il mérite donc la meilleure valorisation possible et ce dans la perspective d’une forte valeur ajoutée, dans le cadre d’un circuit économique le plus court possible. Le projet identifie une transformation tournée vers les enrochements, les pierres à bâtir ou à gabion, les pierres sciées et d’ornementation, granulats et sables. Il est important de mesurer comment, cette ressource non renouvelable, pourra être d’abord réservée aux usages les plus valorisants (pierres à bâtir, sciées et d’ornementation) pour le territoire. Il sera important q’une démarche d’information particulière soit réalisée auprès des maîtres d’oeuvre locaux afin qu’il connaissent les qualités des matériaux disponibles et puissent y avoir recours sur le territoire du Parc du Vercors.

Attentes Parc et Points d’attention :

Au vu des enjeux environnementaux et notamment ceux liés aux chiroptères, le SM-PNRV sera particulièrement vigilant au respect des mesures d’évitement, de réduction, d’accompagnement et de compensation prévues dans le projet. Il sera également attentif aux résultats des suivis écologiques réalisés. L’accompagnement de l’exploitation par un écologue permettra de suivre les impacts liés au projet et d’estimer d’éventuels effets non prévus. Les bilans seront à présenter dans la commission locale de suivi (suivi de l’exploitation et remise en état du site), tout comme les résultats du suivi des chiroptères. Il serait d’ailleurs judicieux que les suivis planifiés de manière régulière le soient également en lien avec les 7 phases de défrichement : un suivi réalisé l’année suivant le défrichement serait un plus pour mesurer l’impact du changement du milieu de vie de ces mammifères.

PNRV- Aout 2019 – Avis carrière Saint Nazaire en Royans - page 4/5 Les impacts pour les riverains devront également faire l’objet d’un suivi par la commission locale qui analysera l’ensemble des données produites (impacts des tirs, des poussières et du concassage, de la variabilité du trafic routier, modification du paysage,...) et ceci dans le but d’ajuster au mieux l’exploitation avec les enjeux globaux.

Lors du réaménagement, il est attendu que le porteur de projet travaille exclusivement avec les terres décapées et stockées, sans apport de terre végétale ou de végétaux exogènes. Cette disposition permettra de lutter contre la dissémination d’espèces exogènes parfois invasives ou fortement allergènes.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous prie de recevoir Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Jacques ADENOT Président du Parc naturel régional du Vercors

PNRV- Aout 2019 – Avis carrière Saint Nazaire en Royans - page 5/5

Lieux-dits « VANILLE » et Demande d’Autorisation Environnementale « CAMPALON » Saint-Nazaire-en-Royans Ouverture d’une carrière

Mémoire en réponse

à l’avis du CNPN et aux

avis des différents

services consultés

SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER

255 Chemin du Riousset 26300 CHATUZANGE-LE-GOUBET

Tel : 04.75.05.16.08

Lieux -dit « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans Ouverture d’une carrière

Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

SOMMAIRE

0 PREAMBULE ______6 1 REPONSE A L’AVIS DU CNPN EMIS LE 21 JUIN 2019 ______6 1.1 Contexte et justification du projet ______6 1.1.1 Les raisons d’intérêt public majeur et l’absence de solutions alternatives ______6 1.1.1.1 Justification du besoin et choix du site : une démarche construite par étapes ______6 1.1.1.2 Absence de solutions alternatives à grande échelle ______7 1.1.1.3 Les principales étapes de conception du projet : un objectif central d’évitement ______10 1.1.1.4 Variantes du projet – Analyse multicritères – Absence de solutions alternatives à petite échelle ______11 1.1.2 Raisons du choix du projet ______14 1.1.2.1 Raisons Impératives d’Intérêt Public Majeur d’ordre économique – Besoins locaux en Matériaux ______14 1.1.2.2 Raisons environnementales ______17 1.1.2.3 Raisons économiques ______18 1.1.2.4 Raisons sociales ______19 1.1.2.5 Critères foncier et urbanisme ______19 1.1.3 Avis du Parc Naturel du Vercors ______19 1.1.4 Justification de la piste sud ______20 1.1.4.1 Justification d’un autre accès ______20 1.1.4.2 Justification de l’accès sud ______20 1.1.4.3 Trafic estimé sur cet accès sud ______20 1.2 Démarche Eviter – Réduire – Compenser ______22 1.2.1 Avis du CNPN sur les Espaces boises classes ______22 1.2.1.1 Enoncé de l’avis ______22 1.2.1.2 Réponse ______22 1.2.2 Avis du CNPN sur les tirs de mines ______22 1.2.2.1 Enoncé de l’avis ______22 1.2.2.2 Réponse ______22 1.2.3 Avis du CNPN sur l’abattage des arbres-gîtes ______23 1.2.3.1 Enoncé de l’avis ______23 1.2.3.2 Réponse ______23 1.2.4 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC02 ______23 1.2.4.1 Enoncé de l’avis ______23 1.2.4.2 Réponse ______24 1.2.5 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC03 ______24 1.2.5.1 Enoncé de l’avis ______24 1.2.5.2 Réponse ______24 1.2.6 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC04 ______25 1.2.6.1 Enoncé de l’avis ______25 1.2.6.2 Réponse ______25 1.2.7 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA03 ______25 1.2.7.1 Enoncé de l’avis ______25 1.2.7.2 Réponse ______26 1.2.8 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA04 ______27 1.2.8.1 Enoncé de l’avis ______27 1.2.8.2 Réponse ______27 1.2.9 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA05 ______27 1.2.9.1 Enoncé de l’avis ______27 1.2.9.2 Réponse ______27 1.2.10 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA06 ______28 1.2.10.1 Enoncé de l’avis ______28 1.2.10.2 Réponse ______28

Mémoire en réponse 3 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

2 REPONSE A L’AVIS DU CONSEIL DEPARTEMENTAL DU 16 MAI 2019 ______29 2.1 Prescriptions de la permission de voirie à respecter ______29 2.2 Opportunité d’une carrière dans ce secteur touristique ______29 2.2.1 Circulation sur la RD 532 ______29 2.2.2 Proximité de sites touristiques ______29 2.2.3 Proximité d’une autre carrière ______30 2.2.4 Impacts paysagers depuis ces sites touristiques ______30 3 REPONSE A L’AVIS DE L’ARCHITECTE DES BATIMENTS DE FRANCE ______31 3.1 Visibilité du projet à large échelle ______31 3.2 Visibilité du projet depuis la plaine de l’Isère ______31 3.3 Situation à l’entrée du Vercors ______31 3.4 Combe Laval ______31 3.5 Site Patrimonial Remarquable d’Hostun ______31 4 REPONSE AUX REMARQUES GENERALES DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES ______33 4.1 Organisation du dossier ______33 4.2 Note Non Technique ______33 4.3 Demande Administrative et Technique ______33 4.3.1 CERFA servitude piste DFCI______33 4.3.2 Légende des échelles ______33 4.3.3 Gestion des déchets d’extraction ______33 4.4 Résumé Non Technique ______33 4.5 Etude d’Impact ______33 5 INFORMATION COMPLEMENTAIRE : COMPENSATION AU DEFRICHEMENT ______35

Mémoire en réponse 4 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

TABLE DES CARTES

Carte 1 : Critères pris en compte en première approche pour l’implantation du projet ...... 7 Carte 2 : Localisation des zones à éléments favorables répertoriés par la DREAL AURA ...... 8 Carte 3 : Localisation des critères écologiques pour le choix de l’implantation du site ...... 9 Carte 4 : Délimitation (en jaune) de la zone à éléments favorables de Saint-Nazaire-en-Royans ...... 10 Carte 5 : Zone d’emprise potentielle avec prise en compte des enjeux paysagers Source : ATDx ...... 10 Carte 6 : Zone d’emprise potentielle avec prise en compte des enjeux écologiques Source : ATDx ...... 10 Carte 7 : Localisation des sites autorisés les plus proches fabriquant des enrochements et des pierres à bâtir ... 15

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0 PREAMBULE

Avant tout, le porteur de projet souhaite remettre en avant les chiffres-clefs de l’exploitation projetée. La carrière du Mont Vanille représentera :  Une emprise totale autorisée de 4,4 ha  Une production annuelle maximale de 90 000 tonnes  Une fréquence de tirs de mine de 1 à 2 / mois,  Pas d’installations fixes sur site, présence ponctuelle de groupes mobiles, à partir de la phase 2.

1 REPONSE A L’AVIS DU CNPN EMIS LE 21 JUIN 2019

1.1 Contexte et justification du projet

1.1.1 Les raisons d’intérêt public majeur et l’absence de solutions alternatives Le CNPN indique que « La raison impérative d’intérêt public majeur, et l’absence de solution alternative satisfaisante doivent être argumentées. »

Afin de répondre avec précision à l’exposé du CNPN, le porteur de projet CARRIERES BENOIT GAUTHIER fait le choix de redévelopper l’ensemble de la partie présentée au dossier de demande de dérogation espèces protégées, visant la justification de ces deux points.

Cf. paragraphe justification du projet p.24 et suivantes du Dossier de Demande de Dérogation Cf. chapitre 4 p.229 et suivantes de l’Etude d’Impact

1.1.1.1 Justification du besoin et choix du site : une démarche construite par étape

 Un déficit local en matériaux d’enrochement et en matériaux à forte valeur ajoutée

Le secteur du Royans, dont l’histoire est pourtant fortement liée à l’exploitation de pierre calcaire dure, est aujourd’hui dépourvue de carrières de roche massive de qualité adaptée pour pouvoir fabriquer d’une part des enrochements (cf. paragraphe 1.1.1.2.1.3 ci-après), très utilisés dans le secteur pour la sécurisation des routes de montagne dans le Vercors et les travaux de rivière, et d’autre part des matériaux à forte valeur ajoutée, tels que les pierres à bâtir, pierres à poser ou encore pierres sciées, qui étaient autrefois fabriquées dans les carrières et utilisées pour le décor des bâtiments privés (habitations) ou publics (mairies, églises, places) et qui manquent aujourd’hui pour pouvoir rénover ces mêmes bâtiments et faire revivre ce savoir-faire traditionnel.

A l’heure actuelle, pour couvrir les besoins en enrochements, il est nécessaire d’aller chercher des matériaux en Isère, près de Grenoble et en Ardèche, à près de 50 km du dépôt de Pizançon, distance incompatible avec le principe de proximité (cf. paragraphe 1.1.1.2.1.3).

Ainsi, pour les différents acteurs locaux du bâtiment et des travaux publics, le manque d’approvisionnement local ne permet pas de répondre à toute la demande, et engendre des coûts de transport et de revient très, voire trop importants pour être compatible, dans le cas des matériaux à forte valeur ajoutée, avec le développement économique d’une filière de rénovation utilisant les techniques traditionnelles.

 La nécessaire autonomie en approvisionnement en matériaux de la SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER

L’entreprise BENOIT GAUTHIER, acteur local majeur des carrières est ainsi lui-même concerné par ce manque de matériaux et par le prix de revient important qu’engendre les longues distances de transport pour acheminer les blocs.

Par ailleurs, l’entreprise est spécialisée dans le traitement des matériaux de carrière depuis plus de quinze ans par le biais de la société BENOIT GAUTHIER, et dans la vente de matériaux de carrière par le biais de la société CARRIERES BENOIT GAUTHIER depuis 2010.

Elle possède la maîtrise et l’expérience de l’exploitation de carrières depuis la découverte jusqu’à la remise en état, bien qu’elle ne possède pas de gisement propre.

Ainsi, c’est tout naturellement que, dans le prolongement de ses activités, l’entreprise souhaite aujourd’hui développer sa propre carrière, dans le but d’être plus autonome dans son approvisionnement en matériaux et de pérenniser son activité et les emplois qu’elle représente, mais aussi de répondre à la problématique locale du manque de certains matériaux à laquelle elle est elle-même confrontée. La maîtrise de l’approvisionnement

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permettra d’assurer la qualité des matériaux et d’améliorer la réactivité vis-à-vis des clients. Il s’agit donc d’un projet à l’échelle du territoire.

C’est pour ces raisons que l’entreprise présente aujourd’hui ce projet de création d’une carrière de roche massive.

1.1.1.2 Absence de solutions alternatives à grande échelle

 La localisation du projet : une démarche de territoire dans un rayon raisonnable

En premier lieu il est important de rappeler le postulat suivant : pour des raisons d’économies d’énergie liées au transport, le rayon de chalandise raisonnable d’une carrière est d’environ 30 km (soit en moyenne 20 km à vol d’oiseau).

Puisqu’il s’agit d’un projet de territoire, le porteur de projet avait dès le début certains critères précis pour la future carrière (cf. carte en page suivante) et notamment que celle-ci soit :  implantée au cœur du territoire concerné,  directement accessible depuis un axe correctement dimensionné pour le passage de poids-lourds,  à moins de 15 à 20 km par la route du site de Pizançon, site se trouvant au barycentre de la zone de chalandise et disposant du dépôt de vente de l’entreprise, pour optimiser le transport et minimiser les émissions de gaz à effet de serre.

Carte 1 : Critères pris en compte en première approche pour l’implantation du projet

 Les gisements disponibles : rares alternatives dans le rayon des 20 km

Géologiquement, le secteur est implanté dans la plaine alluviale de Valence, avec les collines molassiques de la Drôme au nord, les roches granitiques des monts d’Ardèche bien plus à l’ouest, et enfin le massif calcaire du Vercors au sud-est. L’un des objectifs premiers du projet étant la production de blocs d’enrochement, c’est donc dans ce secteur que se sont concentrées les recherches de BENOIT GAUTHIER, en priorité au droit de l’Urgonien, présentant le gisement le plus dense.

Parallèlement, le porteur de projet s’est également appuyé sur les données de la DREAL AURA qui répertorie dans sa cartographie interactive en ligne les « Ressources et Matériaux », avec des « zones à éléments

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favorables ». Seules trois zones à éléments favorables sont ainsi référencées dans un rayon de 20 km (à vol d’oiseau) autour du dépôt de Pizançon. Il s’agit de :  un secteur situé sur la commune de Chateaudouble, autour du lieu-dit « Le Got »,  Sur la commune de Hostun, au nord-est de la carrière SIBELCO,  Sur la commune de Saint-Nazaire-en-Royans, zone du projet.

Carte 2 : Localisation des zones à éléments favorables répertoriés par la DREAL AURA

Tous les autres secteurs de la zone d’étude, géologiquement non compatibles avec les besoins locaux, ont été abandonnés. A noter que la zone de Chateaudouble apparaît, dès ce critère géologique, moins favorable que les deux autres zones, car elle se situe au droit de calcaires argileux et marneux non urgonien (Hauterivien), moins indiqué pour la production de blocs d’enrochement.

Le secteur de Chateaudouble peut donc être abandonné sur la base de critères purement géologiques.

 Intégrer les enjeux environnementaux connus : une volonté dès l’étude de faisabilité

Puis, le porteur de projet a recherché à s’implanter en dehors des périmètres d’inventaire et de protection représentant les enjeux écologiques les plus importants. Il s’est donc attaché à éviter :  les zonages Natura 2000,  les périmètres ZNIEFF de types I et II,  les Zones Humides.

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Carte 3 : Localisation des critères écologiques pour le choix de l’implantation du site

La zone à éléments favorables de Chateaudouble, ainsi que celle d’Hostun étant toutes deux localisées en ZNIEFF de type II, au contraire de celle de Saint-Nazaire-en-Royans, ont été abandonnés. A noter que la zone à éléments favorables d’Hostun présente également le désavantage d’être localisée assez haut topographiquement flanc ouest du massif, ce qui aurait induit un impact paysager très fort depuis un secteur élargi de la plaine de Romans-sur-Isère et de Valence. Ce secteur n’a donc pas été privilégié dans la suite des recherches de site, qui se sont alors concentrées sur le flanc nord du relief, d’autant plus que ce secteur est plus facilement et directement accessible.

Le secteur d’Hostun a donc été abandonné également sur des critères paysagers et d’accessibilité.

 Le secteur de Saint-Nazaire-en-Royans : l’alternative cumulant tous les critères attendus

La zone favorable de Saint-Nazaire-en-Royans est donc celle qui a été retenue, sur des critères géologiques, écologiques et environnemental (émission de Gaz à Effet de Serre), paysagers et d’accessibilité.

La présence d’anciennes carrières est un excellent indicateur de la qualité du gisement présent. En outre, le secteur des anciennes carrières est le seul sur le flanc nord où l’urgonien est affleurant, à bénéficier d’un accès existant depuis la RD 532. C’est d’ailleurs quasiment le seul endroit où un accès est envisageable (car le canal de la Bourne en remblais empêche tout accès depuis la RD 532 plus au nord). Dès lors, BENOIT GAUTHIER s’est rapidement intéressé aux carrières de Saint-Nazaire-en-Royans, déjà exploitées par le passé.

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Carte 4 : Délimitation (en jaune) de la zone à éléments favorables de Saint-Nazaire-en-Royans Source : DREAL AURA

1.1.1.3 Les principales étapes de conception du projet : un objectif central d’évitement

 Compatibilité du document d’urbanisme

Suite à l’identification de ce site, BENOIT GAUTHIER s’est rapproché de la mairie de Saint-Nazaire-en-Royans. Celle-ci étant intéressée par le projet, elle a intégré dans le projet du futur PLU de la commune, alors en cours de révision, une zone carrièrable de 6,53 ha rendant possible sa réalisation (cf. figure ci-dessous). Ce PLU a été approuvé en octobre 2017.

 Limitation de l’impact paysager Au sein de cette zone carrièrable précédemment définie, une première emprise a été définie de façon à préserver visuellement le bourg de Saint-Nazaire-en-Royans ainsi que son pôle touristique. Pour cela, après qu’un relevé topographique exhaustif de la zone carriérable ait été réalisé à l’aide d’un drone et au sol, le projet a été limité physiquement par la ligne de crête située au-dessus des petites falaises. La zone d’implantation potentielle (zone carrièrable au PLU) du projet a ainsi été amputée d’un quart (1,62 ha).

Zone carrièrable au PLU

Zone amputée pour des raisons paysagères

Carte 5 : Zone d’emprise potentielle avec prise en compte des enjeux paysagers Source : ATDx

 Prise en compte des enjeux écologiques Parallèlement, des inventaires écologiques ont été menés dès février 2018, sur une zone plus vaste que la zone carriérable. Ces inventaires ont en particulier fait ressortir des enjeux liés aux chiroptères, et la présence de gîtes potentiels à l’ouest de la zone carrièrable et dans le sud de celle- ci. La zone d’implantation potentielle du projet a ainsi été à nouveau amputée de 0,75 ha environ.

Zone amputée pour des raisons écologiques

Carte 6 : Zone d’emprise potentielle avec prise en compte des enjeux écologiques Source : ATDx

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 Définition d’un accès nord techniquement réalisable

Les principaux enjeux ayant à ce stade été pris en compte, l’emprise du projet a commencé à se dessiner.

Les volumes exploitables ont été calculés sur la base de la surface restante au sein de la zone carriérable. Ceux- ci étant légèrement supérieurs aux volumes nécessaires au projet, la limite ICPE a encore été remontée vers le nord par endroits pour s’éloigner au maximum des gîtes potentiels identifiés dans le sud de la zone carriérable du PLU (cf. ci-dessus), et empiéter le moins possible sur la zone faillée mise en avant par l’étude par panneaux électriques.

Une fois l’emprise d’extraction définie, le projet d’exploitation au sein de la surface retenue a pu être conçu. Et il est apparu assez rapidement que, compte tenu de la déclivité importante de cette zone, il n’était pas possible techniquement de réaliser un accès au site depuis la RD 532 en respectant l’emprise très étroite prévue dans ce but dans la zone carriérable du PLU (cf. Carte 5 ci-dessus).

En conséquence, un projet d’accès nord combinant sécurité (pente et débouché sur la RD532), emprise minimale et respect des intérêts écologiques au nord et au sud (falaises et pelouses) a été dessiné. Une modification simplifiée du PLU a été demandée à la commune au droit de cet accès nord pour résoudre cette non-faisabilité technique.

C’est ainsi qu’a été retenue l’emprise présentée dans le présent dossier

1.1.1.4 Variantes du projet – Analyse multicritères – Absence de solutions alternatives à petite échelle

Plusieurs solutions ont été envisagées lors de la phase préparatoire du projet, pour retenir le projet décrit dans le présent dossier qui rassemble les meilleures dispositions en matière d’accès à la ressource, d’économie du projet et de préservation de l’environnement.

Les principales variantes qui ont été envisagées sont les suivantes :  Concernant l’opportunité de réaliser une carrière au lieu-dit « Vanille » à Saint-Nazaire-en-Royans :  Variante 1 : aucune demande d’ouverture d’une carrière de roche massive.  Variante 2 : ouverture d’une nouvelle carrière d’un gisement équivalent sur un autre site pour l’alimentation du Royans, du Vercors et de la Drôme des collines.  Concernant l’implantation du projet au sein de la zone d’étude restreinte :  Variante 3 : implantation sur toute l’emprise carrière du PLU.  Variante 4 : aucun défrichement dans la bande de 10 m périphérique en limite ICPE.  Concernant la configuration des éléments nécessaires à l’exploitation :  Variante 5 : phasage avec des fronts ne dépassant pas 15 m de hauteur.  Variante 6 : phasage avec un fond de fouille à 205 m NGF.  Variante 7 : absence d’accès depuis le sud du site.  Variante 8 : projet retenu.

 Variantes 1 & 2 : aucune ouverture locale d’une carrière de roches massives

Dans le secteur du Royans-Vercors, et de la Drôme des collines, au sein duquel s’insère le présent projet, les enrochements sont très utilisés pour diverses utilisations : la sécurisation des routes de montagnes, aménagement contre les crues du lit des rivières, et aménagement paysager. Mais, malgré une consommation importante, le secteur est complètement dépendant de gisements éloignés. Il n’existe en effet aucun site d’approvisionnement à moins de quarante kilomètres, le site de production d’enrochement le plus proche étant la carrière de La Rivière, située à près de 50 km par la route du bassin de consommation visé. Cette situation éloignée occasionne un transport important, qui est source d’un coût de revient des chantiers important, mais surtout d’émissions de gaz à effet de serre importantes. Pour rappel, une augmentation de 10 km de transport occasionne une surconsommation de 5 400 tonnes de carburant sur une année et représente, en termes d’émission de gaz à effet de serre : 18 000 tonnes de CO2, 260 tonnes de NOx, 45 tonnes de COV, 205 tonnes de CO et 25 tonnes de particules1.

Par ailleurs, en l’absence de carrière de roches massives à proximité, les enrochements ne sont pas les seuls matériaux déficitaires localement : les pierres à bâtir et pierres sciées nécessaires à l’entretien et à la rénovation des éléments bâtis construits en pierre de Royans sont également manquantes. Le Parc Naturel Régional du

1Source : Schéma Départemental des Carrières du Var

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Vercors encourage pourtant l’utilisation de pierres locales à forte valeur ajoutée pour la rénovation du bâti traditionnel.

Enfin, l’alimentation locale en matériaux est réalisée en très grande majorité grâce aux carrières alluvionnaires implantées dans l’ancien lit de l’Isère. Ces matériaux sont d’excellente qualité, mais leur exploitation entraîne une grande vulnérabilité des eaux souterraines mises à nu, et une consommation d’espace agricole, en plus d’une surqualité pour certains emplois.

Comme cela a été étudié au paragraphe 1.1.1.2 en p.6 & 7, le massif calcaire du Vercors est la seule source locale de roche massive. Ainsi, toute ouverture de nouvelle carrière de roche massive pour alimenter le bassin de consommation visé sera soit localisée dans le massif de la Montagne de Musan, mais présentant moins d’atouts sur le plan environnemental (respect des zones d’inventaire écologiques, distance de transport, impact paysager), soit positionné bien plus loin, dans le massif du Vercors à l’est ou dans les monts d’Ardèche à l’ouest.

Ainsi, aucune de ces deux variantes ne satisfait aux préconisations suivantes du Cadre régional des matériaux de carrière :  Garantir le principe de proximité dans l’approvisionnement,  Réduire l’exploitation des carrières en eau,  Privilégier le développement des carrières de roches massives,  Orienter l’exploitation des gisements vers les secteurs de moindre impact environnemental,  Privilégier l’exploitation de carrières en zones non agricoles.

 Variante 3 : exploitation de toute la zone carriére du PLU

L’exploitant aurait pu chercher à mettre en exploitation l’intégralité de la zone compatible avec l’exploitation de carrières dans le PLU de Saint-Nazaire-en-Royans. Mais, comme développé au paragraphe 1.1.1.2, cette solution aurait causé de forts impacts paysagers depuis l’est (où se trouve la Parc Naturel Régional) ainsi que de forts impacts écologiques (destruction d’habitats, de gîtes potentiels à chiroptères et d’une zone à forte fonctionnalité écologique). En plus d’être mal dimensionnée économiquement, puisque cette carrière a vocation à alimenter le territoire uniquement.

 Variante 4 : pas de défrichement dans la bande de 10 m

Le défrichement annoncé sur une partie de la bande de 10 m (sur une largeur de 5 m) servira à mettre en place la clôture, le merlon périphérique, ainsi que la piste périphérique pour le passage des engins légers du SDIS en cas de feu de forêt ou au sein de la carrière.

En outre, dans la partie ouest de l’emprise, la bande de 10 m sera entièrement défrichée sur 110 mètres linéaires environ. Ce défrichement permettra de dégager une surface de 3 000 m² environ qui servira à stocker les terres de découverte durant les premières phases. En effet, en début d’exploitation, le carreau de la carrière ne sera pas de dimensions suffisantes pour y stocker temporairement ces matériaux.

Ainsi, la solution alternative à ce défrichement aurait consisté à envoyer ces terres de découverte sur un terrain annexe dans l’attente de leur réutilisation, puis de les ramener ensuite, ce qui aurait induit un trafic routier supplémentaire auquel s’est refusé le porteur de projet dans un souci environnemental et pour ne pas surcharger le trafic sur la RD 532.

 Variante 5 : Fronts ne dépassant pas 15 m de hauteur

Le phasage retenu présente des fronts de plus de 15 m de hauteur : un front à 25 m de hauteur, et un front de 30 m de hauteur, qui disparaît dès la deuxième phase d’exploitation.

Ce phasage n’est pas le premier qui a été étudié, car nous avons tout d’abord cherché à minimiser la hauteur des fronts à 15 m de hauteur maximum. Mais compte tenu de la topographie initiale au niveau de l’accès, et du manque de place pour l’ouverture de ce dernier, le respect de cette hauteur nécessitait : - d’une part une ouverture beaucoup plus rapide de l’exploitation (l’ouverture atteignait alors la cote de 335 m NGF dès la deuxième phase d’exploitation (entre 5 et 10 ans), au lieu de la quatrième phase (entre 15 et 20 ans) dans le phasage retenu, ce qui engendrait un impact paysager et un défrichement plus importants, - d’autre part, le maintien d’un fond de fouille temporaire beaucoup plus haut (jusqu’à 230 m NGF) rendant impossible la création d’un accès sécurisé pour les camions jusqu’à l’intérieur du site avant la troisième phase d’exploitation, et donc le maintien du déversoir pendant plus de dix ans.

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Le déversoir sera indispensable au tout début de l’exploitation. Il représente des risques de chutes de matériaux à l’extérieur du merlon et une configuration non optimale pour les poids-lourds. Ainsi, même si ce risque sera extrêmement faible grâce à l’étude de trajectoire réalisée et à son dimensionnement adéquat, la SASU Carrières Benoit Gauthier a préféré faire disparaître cette configuration le plus rapidement possible (deux à trois ans). La zone de risque de chute de blocs sera restreinte à l’intérieur de la zone d’extraction et en créant un accès carrossable jusqu’à l’intérieur de la carrière, quitte à ne pas pouvoir éviter des fronts de plus de quinze mètres.

 Variante 6 : Fond de fouille à 205 m NGF

Compte tenu du volume total que représente une exploitation de 90 000 tonnes annuelles durant trente ans, il aurait été possible de limiter la profondeur de l’extraction à 205 m NGF, au lieu de 200 m NGF. La vulnérabilité des eaux souterraines aurait été très légèrement améliorée (le projet retenu permettant malgré tout de conserver plus de 30 m de matériaux non saturés en eau sous l’exploitation), mais, dans la géométrie de l’exploitation, le volume nécessaire à l’exploitation aurait nécessité la réduction de toutes les banquettes résiduelles à 5 m de large.

Avec cette largeur réduite, il devient alors impossible de taluter les fronts supérieurs sur toute leur hauteur, occasionnant un impact paysager résiduel beaucoup plus important que celui retenu, et engendrant un risque beaucoup plus important pour les exploitants.

 Variante 7 : Absence d’accès depuis le sud du site

L’accès depuis le sud est rendu nécessaire pour l’amenée des engins en début d’exploitation car la topographie initiale au droit de l’accès principal est, avant la création de celui-ci, trop pentue pour que des engins, même à chenilles, ne puissent accéder à la zone où débutera l’aménagement.

La création d’un accès depuis le sud, présentant une pente limitée et réutilisant en partie un chemin déjà pré- existant, assurera donc une bonne sécurité aux chauffeurs des engins qui démarreront l’aménagement de l’accès principal, et une sécurité supplémentaire à tout le personnel travaillant sur le site durant toute son exploitation (maintien d’un accès secondaire en cas de nécessité).

De plus, cet accès permettra, en collaboration avec le SDIS, l’aménagement d’un réseau DFCI sur le Mont Vanille (aménagement de la partie de l’accès sud situé à l’extérieur de l’emprise ICPE en piste DFCI et dimensionnement de la citerne des eaux pluviales pour pouvoir être utilisée comme point d’eau), qui en est aujourd’hui dépourvu et apportera donc une plus-value sécuritaire et environnementale au projet.

 Variante 8 : Avec accès depuis le sud du site = variante retenue

Le tableau ci-dessous présente synthétiquement, pour chaque critère technico-économique et environnemental, la qualification / quantification des variantes du projet et leur hiérarchisation.

Critère Variante 1 Variante 2 Variante 3 Variante 4 Variante 5 Variante 6 Variante 7 Variante 8 Economie ------N - N N N N Gisement - - - - N N N N N N Sol et sous-sol + + + N N N N N N N

Eaux souterraines / superficielles + + N N N + N N Air / climat ------N - - N N N N Milieux naturels + + N N N N N N Paysage + + + + - - - + N - - - N Voisinage / Environnement nuisances + + - - - - N N N Risques N N N N - - N N N Sécurité du personnel N N N N N N - - N TOTAL 8+/9- 5+/7- 0+/5- 1+/4- 0+/3- 1+/2- 0+/3- 0+/0- N : variante neutre par rapport au projet retenu / -, - -, - - - : variante avec effet négatif par rapport au projet retenu / +, + +, + + + : variante avec effet positif par rapport au projet retenu Tableau 1 : Comparatif des différentes variantes étudiées par rapport au projet retenu

Il ressort donc de cette étude de variantes à l’échelle du site d’implantation que, de toutes les solutions alternatives étudiés, celle retenue est celle qui présente le moindre impact sur l’environnement au sens large (écologie, paysage, riverains) et pour la sécurité des salariés du site.

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1.1.2 Raisons du choix du projet

1.1.2.1 Raisons Impératives d’Intérêt Public Majeur d’ordre économique – Besoins locaux en Matériaux

 Marché National

La production nationale de granulats est en augmentation selon l’UNPG, et s’établit à 304 400 000 de tonnes (2016). Ramenée par habitant, la production annuelle de matériaux de carrières est de 5 tonnes, ce qui prouve la nécessité des gisements naturels et de qualité.

D’après l’UNICEM, les livraisons de blocs d’enrochement calcaires et éruptifs s’élèvent à 11 391 000 de tonnes en 2017 à l’échelle nationale. Cela représente une consommation moyenne de 175 kg d’enrochement par habitant et par an.

Ces quantités se répartissent sur des roches massives (calcaires et éruptives). Le présent projet d’exploitation concerne un massif de calcaire urgonien, et représente 90 000 tonnes par an soit 0.1% de la production nationale de ce type de roches. Cela confirme aussi la dimension du territoire visée à travers cette exploitation.

 Marché Régional et local

Artère incontournable du réseau routier français et même européen, la Drôme est un département producteur et consommateur de granulats, sans compter son développement en termes d’urbanisation. L’aménagement de nouvelles zones d’activités est permanent (tant sur Romans-sur-Isère et son bassin qu’à Rovaltain) et les projets immobiliers intègrent désormais tous un volet paysager qui requiert des matériaux locaux d’ornementation.

En effet, la population Drômoise ne cesse d’augmenter (+4.2% en 5 ans) pour atteindre à ce jour 517 414 habitants (selon INSEE). Le site de 90 000 tonnes contentera donc 3.41% des besoins du département.

La population dans un rayon de 15 km à vol d’oiseau autour du site de Pizançon est de 131 316 habitants (chiffres INSEE 2016), et passe à 290 265 habitants dans un rayon de 20 km (présence de villes importantes comme Valence et son agglomération).

Ainsi, la carrière ne couvrira que 13,7% des besoins en granulats de la population vivant dans un rayon de 15 km autour du site, et 6,2% en considérant un rayon de 20 km.

Au-delà de ces ratios, le plus important est de répondre à un besoin de matériaux de très bonnes qualités et rares, comme les enrochements, les pierres à bâtir, les pierres à gabions, les pierres sciées et les granulats de couleur claire.

 Enrochements

Bercé par l’Isère et le Rhône, ainsi que ces affluents, le département de la Drôme est un fort consommateur d’enrochements pour le calibrage et l’entretien des cours d’eaux. Ainsi, les enrochements contribuent à lutter contre les inondations, protéger les populations et leur utilisation présente en ce sens un intérêt public et collectif.

La zone de chalandise de la carrière couvrira le nord de la Drôme, l’agglomération romanaise et le Royans. Le secteur de la Drôme des collines qui, comme son nom l’indique, est bien vallonné, ainsi que le Piémont Vercors avec ses fortes pentes, favorisent l’utilisation d’enrochements.

En dehors des marchés privés et collectivités publiques et territoriales, les institutionnels régionaux suivants ont de forts besoins :  EDF : travaux de la Romanche en Isère de 2015-2017, 80 000 tonnes d’enrochements2,  Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère : 2013-2016, 250 000 tonnes d’enrochements3,  SNCF : besoins variables pour les entretiens des voies TGV et TER,  CNR : 70 000 à 100 000 tonnes par an sur 300 kms de berges4.

A l’échelle du territoire, Valence Romans Agglo a intégré les syndicats de rivières, pour la gestion des milieux aquatiques et préventions des inondations, pour les cours d’eau de la Barberolle, du Chalon, la Joyeuse, la , et de la Veore.

2 www.isere-drac-romanche.fr/IMG/pdf/DP_romanche-gavet_fevrier_2011_1_.pdf 3 Site Internet du SYMBHI (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère) 4 Compagnie Nationale du Rhône, XVèmes Journées Nationales Génie Côtier – Génie Civil, La Rochelle, mai 2018

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A raison de 175 kg d’enrochement/habitant et par an, les besoins annuels en enrochement s’élèvent à 23 000 tonnes/an pour le territoire situé dans un rayon de 15 km autour du site de Pizançon et à 51 000 tonnes/an pour le territoire situé dans un rayon de 20 km autour de ce site. Ainsi, avec une production annuelle d’enrochements d’environ 30 000 tonnes, le projet de la SASU Carrières Benoit Gauthier viendra répondre à cette problématique en totale adéquation avec les besoins locaux.

En observant la carte ci-après, on peut constater qu’aucun gisement d’enrochements ne se trouve dans un rayon de 30 km à vol d’oiseau du projet d’exploitation alors que le territoire est fortement consommateur (cf. ci-dessus).

Comme vous pouvez le constater sur la carte, les carrières les plus proches actuellement en capacité de fournir des enrochements sur le territoire visé sont :  La carrière Cemex de Chateaubourg (07), à une distance routière de 38 km,  La carrière Budillon-Rabatel, à La rivière (38), à une distance routière de 48 km,  La carrière Concass’Alpes de Méaudre (38), à une distance routière de 53 km,

La seule carrière localisée dans le département de la Drôme est la carrière Roffat à , située à 75 km par la route. Dès lors, les besoins sont comblés par des carrières des départements limitrophes de l’Isère (cf. ci- dessus) et de l’Ardèche (carrière de Chateaubourg, carrière du Teil).

Alors, les enrochements sont transportés sur de longues distances et augmentent les émissions de gaz à effet de serre, alors que nous sommes au pied d’un gisement de très bonne qualité, situé à 13,5 km par la route. Ainsi, en ramenant 30 000 tonnes d’enrochement annuellement de la carrière de Saint-Nazaire-en-Royans au lieu d’aller les chercher à la carrière existante la plus proche, on réalisera un gain de 49 km parcourus/ camion. A hauteur de 0,62 kg de CO2 émis/ km parcouru en poids-lourds, le gain total sera de 52 500 km parcourus/an et 21 000 litres de carburant économisés/an (en considérant une consommation sur les routes de montagne de 40 l/100km), soit 32,5 tonnes éqCO2 économisées, sans compter les autres gaz à effet de serre émis (oxyde d’azote, monoxyde de carbone,…).

Carte 7 : Localisation des sites autorisés les plus proches fabriquant des enrochements et des pierres à bâtir

A ce jour, la rareté des enrochements et leurs coûts impactés par le transport, obligent même certains maîtres d’ouvrage à chercher des techniques de substitution pour les travaux de rivières et confortement de talus.

 Gabions métalliques

Le gabion métallique utilisé depuis plus d’un siècle, démontre chaque jour sa grande efficacité. Originellement développé dans le secteur montagnard et en bords des cours d’eau, il a progressivement fait son apparition dans

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le domaine du génie civil pour être couramment utilisé, aujourd’hui, dans les berges, aménagements hydrauliques et espaces verts.

Suite aux vagues d’attentats qui nous ont touchés depuis 2015, le gabion est devenu un formidable moyen de barrages et défenses urbaines. Il a la particularité d’être mobile par ses cages facilement transportables, esthétique par son remplissage de calcaire naturel et résistant par sa composition.

 Pierres à bâtir

Une seule véritable carrière de pierres à bâtir est recensée en Drôme Provençale sur la commune d’, à 60 km à vol d’oiseau au sud-ouest. Cette pierre de très bonne qualité a été historiquement utilisée sur le sud du département, en revanche les constructions du Royans provenaient des anciennes carrières que le porteur de projet souhaite réouvrir.

En effet, les teintes sont différentes, tout comme leur nature et les modes de pose. La pierre d’Eyzahut plus fine est souvent posée en joints secs, alors que celle du Royans est plus massive avec un joint de 2 centimètres.

L’exploitation du site de Saint-Nazaire-en-Royans permettra de restaurer des monuments existants, des murets de route de montagne, des centres de villages mais surtout de favoriser le développement de construction à base de matériaux naturels. Elle rentre aussi dans les objectifs de maintien du patrimoine local, et du Parc Naturel et Régional du Vercors.

Côté technique, la pierre reste un matériau qui ne se désagrège pas dans le temps comme les façades, mais surtout qui a des qualités d’isolants efficaces autant l’été que l’hiver.

La pierre a été oubliée, au profit des matériaux industriels (agglomérés, briques…), pour leur facilité de pose.

L’objectif du projet est de fournir une pierre triée, éclatée et prête à poser, et notamment répondre aux objectifs fixés par le PNR du Vercors.

 Granulats produits spéciaux

Les bétons spéciaux, représentés en majorité par les bétons désactivés, arborent de plus en plus les surfaces piétonnes urbaines et périurbaines.

Dans un souci d’esthétique, et d’intégration paysagère, les bétons clairs sont très sollicités. A ce niveau, seuls des granulats provenant de calcaire blanc permettent des finitions qui se marient à la région. Les carrières régionales de calcaires de l’Ain et des Monts du Lyonnais n’ont pas les bonnes caractéristiques. Dans le secteur visé, les carrières de Chateaubourg et Méaudre fournissent ce marché, mais se retrouvent aussi en rupture sur ces granulats qui doivent être fabriqués avec des veines bien spécifiques.

A travers les produits spéciaux, seront aussi intégrés les matériaux de décoration pour les besoins paysagers et d’ornementation. Leur utilité commence sur des revêtements de cours en grave concassée, en passant par des allées piétonnes de gravillons, et de l’empaillage de massifs. Ce sont des matériaux de substitution aux enrobés pour tous les types d’accès, et l’empaillage paysager remplace les produits phytosanitaires dans la lutte des mauvaises herbes.

 Besoins actuels en matériaux calcaire sur le site de Pizançon

Depuis 2010, le site de Pizançon des Carrières Benoit Gauthier commercialise des matériaux pour atteindre 70 000 tonnes par an. Ses ventes sont limitées par la dépendance à d’autres carrières avec des matériaux qui ont un coût élevé par le transport.

A ce jour, une partie de ces ventes peuvent être approvisionnées par la carrière de Saint-Nazaire-En-Royans, soit 30 000 tonnes de granulats et 5 000 tonnes d’enrochements, pierres à bâtir et gabions. Sans compter que ces quantités augmenteront mécaniquement, car à ce jour des entreprises de notre secteur vont-elles mêmes s’approvisionner sur les carrières des départements limitrophes, par manque de gisement local et viendront demain sur ce site.

 Qualité intrinsèque du gisement

Ce projet de carrière a pour but l’exploitation de calcaire urgonien, présent sur 230 m d’épaisseur environ au droit du projet. Il s’agit d’un calcaire blanc, dur et très compact, en lits de 80 à 100 cm séparés par de faibles bancs marneux.

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Sa blancheur et sa solidité en font une pierre très recherchée pour le bâtiment. En effet, cette roche présente une très bonne résistance aux chocs et à l’usure, et constitue donc un excellent substitut aux matériaux alluvionnaires.

De plus, elle présente également un poli marbrier (aspect lisse et brillant) très apprécié en décoration.

Cette roche permet donc de fabriquer des produits à forte valeur ajoutée, tels que des blocs d’enrochement, des pierres à bâtir ou à poser, des pierres sciées, ainsi que des granulats pour la fabrication de béton désactivé, tous répondant aux certifications des normes NF.

 Préconisations du Schéma Départemental des Carrières

Le Schéma Départemental des Carrières de la Drôme, ainsi que le Cadre Régional des Matériaux de Carrières, et plus généralement une réflexion à l’échelle nationale sur l’approvisionnement en matériaux, préconisent depuis plusieurs décennies de limiter l’exploitation de matériaux alluvionnaires en leur substituant des roches massives. En effet, l’exploitation de ces matériaux augmente de façon importante la vulnérabilité des aquifères qui sont mis à nu par l’exploitation et nécessite d’importantes surfaces au détriment de l’agriculture.

Dans le département de la Drôme, les exploitations alluvionnaires sont majoritaires, et représentaient 74% de la production départementale en 2008.

Le projet de la SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER va donc dans le sens de l’évolution souhaitée par le Schéma Départemental des Carrières en termes d’ouverture de nouveaux gisements.

1.1.2.2 Raisons environnementales

Le projet d’exploitation de la carrière a été conçu de manière à minimiser du mieux possible les nuisances et les impacts sur l’environnement au sens large, dont font partie les riverains. Les impacts ne pouvant être évités seront maîtrisés par la mise en place et le suivi de mesures adaptées.

 Ecologie

Une étude écologique a été menée sur une large zone autour du projet par le bureau d’études spécialisées ECOTER. Des inventaires menés sur une année entière (quatre saisons) ont permis de définir les enjeux écologiques du site et, à plus grande échelle, le rôle du site en termes de fonctionnalité écologique. La prise en compte des enjeux identifiés en amont de la conception du projet a permis d’en éviter une grande partie. Ainsi, les impacts bruts générés par le projet sont qualifiés, au plus, de modérés. Des mesures de réduction et de compensation adaptées aux enjeux et à la dimension du projet permettront de diminuer ces impacts et de les rendre acceptables. A noter que le projet ne portera pas atteinte à l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la désignation des zones Natura 2000 suivantes : la ZSC FR8201743 « La Bourne » et la ZSC FR8201692 « Monts du matin, combe Laval et val Sainte-Marie ».

 Paysage

Compte tenu de sa localisation au sein du Parc Naturel Régional du Vercors, la préservation du paysage local a été l’autre préoccupation majeure du porteur de projet dès le début de la conception de celui-ci.

Ainsi, une étude paysagère poussée a été réalisée par ATDx afin de définir d’abord la zone de visibilité de la future carrière, et ensuite les impacts visuels attendus de l’exploitation depuis différents points de vue représentatifs, en réalisant pour se faire des maquettes informatiques reprenant la topographie précise de chaque phase simulée, le couvert végétal (prise en compte du défrichement), et la texture des différentes occupations du sol. Ces maquettes ont notamment été utilisées avec une démarche itérative lors de la conception du phasage pour s’assurer de l’invisibilité des fronts en cours d’exploitation depuis le pôle touristique de Saint-Nazaire-en- Royans. Plusieurs maquettes ont ainsi été réalisées pour représenter différentes phases de l’exploitation, et le site remis en état définitif.

 Hydrogéologie

Une étude spécifique a été réalisée par CPGF-HORIZON afin de déterminer le contexte hydrogéologique précis du site, et valider les mesures Eviter-Réduire-Compenser proposées par l’exploitant, et surtout la cote de fond de fouille. Un piézomètre a été réalisé dans le cadre de cette étude dans le but de connaître de façon certaine la cote des hautes eaux au niveau du site. Ce piézomètre permettra également un suivi qualitatif et quantitatif des eaux souterraines durant l’exploitation.

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 Hydraulique

La gestion des eaux a été réfléchie de façon à être la plus pratique et la plus exhaustive possible. Les bassins versants interceptés et les coefficients de ruissellement correspondant à l’occupation du sol ont été calculés pour chacune des phases d’exploitation. Des mesures ont été définies de façon à pouvoir gérer toutes les eaux du site, et ne rejeter que des eaux propres vers le milieu naturel (par infiltration).

 Accès direct au site

Le projet d’accès a été dessiné par les géomètres du bureau d’études STADIA, en intégrant les recommandations du Conseil Technique Drômois. Ce projet intègre des faibles pentes (15% maximum) de façon à faciliter le roulage des camions, ainsi qu’un débouché à la perpendiculaire de la RD 532 pour améliorer la visibilité de part et d’autre, et permettre l’accès depuis chaque sens de circulation.

Ce projet d’accès intègre également les préconisations du Syndicat d’Irrigation Drômois en termes de hauteur (pour permettre le passage des engins de nettoyage du canal de la Bourne en dessous de l’ouvrage), et les préconisations écologiques d’ECOTER (intégration de gîtes à chauves-souris dans la structure du pont).

Cet accès maintient également l’accès à la plateforme du four à chaux et au chemin de randonnée des Monts du Matin.

 Nuisances

Le porteur de projet a souhaité, dès la conception, préserver au maximum les riverains du projet et leur qualité de vie, conscient des désagréments que peut engendrer une exploitation telle qu’une carrière.

C’est dans ce but que les choix suivants ont été arrêtés :  Exploitation d’une carrière en dent creuse, pour masquer une partie des fronts, et encaisser l’exploitation pour minimiser les émissions sonores et de poussières,  Préservation du paysage depuis le bourg le plus proche, à savoir le bourg de Saint-Nazaire-en-Royans,  Dimensionnement du glissoir lors de la première phase pour empêcher toute chute de blocs sur l’aire de retournement des camions voire sur la RD 532,  Commercialisation depuis le dépôt Carrières Benoit Gauthier de Pizançon, sauf chantiers dans le Vercors ou cas rares, pour limiter strictement la traversée de Saint-Nazaire-en-Royans par des poids- lourds. En outre, le transport vers le site de Pizançon sera assuré par la société Transports Benoit Gauthier, par des chauffeurs ayant l’expérience des chantiers et des carrières et de leurs risques inhérents,  L’activité sera limitée à la période diurne, et aux jours ouvrés, sauf cas exceptionnels où l’activité pourra avoir lieu le samedi matin,  Création d’un accès sécuritaire pour limiter les risques d’accident,  Orientation des fronts de façon, à la fois, à minimiser les risques de projections vers l’extérieur du site et limiter les perceptions des fronts en cours d’exploitation,  Mise en place de mesures pour l’abattage des poussières,  Mise en place d’un réseau DFCI (piste et citerne de 120 m3) pour la protection du massif boisé du Mont Vanille contre les risques de feu de forêt,  Et surtout, la principale mesure consiste en l’engagement du porteur de projet d’arrêter strictement l’exploitation entre le 15 juin et le 15 septembre afin que chacun, riverains et touristes, puissent profiter de l’environnement local durant la période estivale en toute quiétude. Durant cette période, il n’y aura ni tirs de mines, ni extraction, débardage ou marinage. La seule activité autorisée sera le chargement de camions avec des matériaux déjà disponibles pour le chargement (c’est-à-dire prêts à être chargés et ne nécessitant pas d’autre reprise).

1.1.2.3 Raisons économiques

En plus des raisons économiques déjà évoquées, cette carrière permettra la pérennisation et le développement de la SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER et de tous ces sous-traitants et fournisseurs. Ainsi, en plus des 25 emplois actuels, 3 à 5 emplois directs pourront être créés à moyen terme, et jusqu’à 4 fois plus d’emplois indirects (entre 10 et 20 environ).

Les plus faibles distances de transport permettront à l’entreprise de vendre ces produits moins chers, et donc à ces clients de bénéficier d’un meilleur coût de revient, ce qui leur permettra de diminuer leur prix de vente et d’augmenter leurs marges. Ainsi, l’économie locale sera favorisée.

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Enfin, la présence de cette pierre de très bonne qualité sur le marché permettra de recréer une activité de rénovation traditionnelle de bâti ancien ou patrimonial. En effet, par manque de pierre de qualité suffisante, certains artisans locaux récupèrent les pierres sur des bâtiments en déconstruction, ou font venir des matériaux depuis l’Espagne.

1.1.2.4 Raisons sociales

L’utilisation d’intérêt public qui est faite d’une grande partie des enrochements utilisés sur le secteur a déjà été évoqué. Il s’agit de travaux de sécurisation des cours d’eau ou des routes de montagne :  utilisation par les Syndicats Mixtes des bassins et par la Compagnie Nationale des blocs pour la réalisation de digues, le confortement des berges,  utilisation par les collectivités publiques pour des travaux de sécurisation de routes de montagne.

La réouverture de la carrière, au pied de l’ancien four à chaux et du viaduc de Saint-Nazaire-en-Royans, revêt également un aspect patrimonial et pédagogique. La production de ces matériaux locaux permettra en effet de valoriser des produits, un savoir-faire et un patrimoine en lien avec l’histoire du Royans. Des animations telles que la taille de la pierre de Royans extraite de la carrière, ou la visite de la carrière et du four à chaux pourront ainsi être proposées aux riverains, scolaires et touristes.

Dans ce même but, le porteur de projet envisage de mettre en valeur le four à chaux et l’histoire de l’exploitation des carrières dans le Royans en créant autour de la carrière un chemin pédagogique dont le parcours sera défini en concertation avec les acteurs locaux : PNR du Vercors, office du tourisme, etc…

Cette valorisation des produits, du patrimoine et des savoir-faire locaux est l’un des objectifs du Parc Naturel Régional du Vercors avec lequel le projet est totalement en accord.

1.1.2.5 Critères foncier et urbanisme

La SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER dispose de la maîtrise foncière sur l'ensemble des terrains concernés par le projet et par les mesures de compensation écologiques, soit en propriété propre sur la plupart des terrains, soit par le biais d’un contrat de fortage sur la parcelle A 54.

Enfin, toute la zone d’extraction et une partie de l’accès est inclus dans le « Périmètre de carrière » défini sur le règlement graphique du Plan Local d’Urbanisme en vigueur sur la commune de Saint-Nazaire-en-Royans. L’accès n’étant pas techniquement réalisable dans l’espace réservé à cet usage du fait de la pente importante, une modification simplifiée du PLU est actuellement en cours pour élargir légèrement cet accès (élargissement sur 30 m environ).

Ainsi, le projet faisant l’objet du présent dossier a fait l’objet d’une grande réflexion de la part du pétitionnaire, afin d’offrir le meilleur compromis possible. C’est celui qui présente le moindre impact sur l’environnement et l’écologie, et permettra de répondre aux besoins locaux.

1.1.3 Avis du Parc Naturel du Vercors « Au vu des enjeux majeurs, notamment chiroptérologiques sur la zone, un avis du PNR Vercors sur l’opportunité du projet est attendu. »

Le projet est en effet localisé sur la bordure ouest du Parc Naturel Régional du Vercors. Ainsi, le PNR a été tenu informé du projet avant même le dépôt du dossier, lors d’une réunion de présentation du projet en décembre 2018, en présence de Jacques Adenot, Président du PNR, Olivier Putot, Directeur, Nicolas Antoine, Chargé de Mission Paysage au sein du PNR et Dominique Gimelle, Délégué de la commune de Saint-Nazaire-en-Royans.

Le PNR s’est montré très intéressé par la dimension territoriale et locale du projet, et la fabrication de produits à forte valeur ajoutée, patrimoine et savoir-faire locaux qu’il souhaite développer.

Conformément à la demande du CNPN, un avis du PNR sur le projet a été sollicité par les services instructeurs du présent dossier le 19 juillet 2019.

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1.1.4 Justification de la piste sud « Le choix d’emprunter la piste Sud pour une partie des phases d’exploitation n’est pas justifié, et les impacts induits par le trafic sur cette piste ne sont pas évalués. »

1.1.4.1 Justification d’un autre accès

L’accès principal du site sera réalisé depuis la RD 532 au nord-est du site. Cet accès sera réalisé dès le début de l’exploitation mais ne sera pas utilisable par les engins réalisant les premiers aménagements.

Aucun autre accès n’était envisagé initialement lors de la conception du projet. Cependant, comme le montre la coupe ci-dessous, la topographie naturelle au droit de cet accès principal est très pentue, près de 45°, alors que la pente maximale pour les pistes au sein d’une ICPE est de 15°, hors nécessité impérative correctement justifiée. Ainsi il est rapidement apparu, lors de la définition du phasage, qu’il ne serait pas possible de faire accéder les engins par cet accès sans aménagements et sans impacter la pelouse calcicole (enjeu écologique modéré) ainsi que les fronts nord et sud des anciennes carrières (enjeu écologique modéré à fort), et qu’un autre accès est donc nécessaire pour les engins qui vont réaliser ces aménagements.

A’ A

Piste à 15%

Figure 1 : Coupe topographique au niveau du futur accès à l’état naturel et à T0 + 5 ans

1.1.4.2 Justification de l’accès sud

Un second accès a donc été recherché. Les recherches se sont rapidement concentrées sur la partie sud du projet, présentant une pente plus faible, et avec la pré-existence du chemin de Tire-Vire. Le souhait était de réutiliser ce chemin, afin de limiter les travaux à réaliser et donc les impacts sur les habitats et sur les espèces présentes (dérangement).

Ce chemin présentant également une pente trop importante dans sa partie sommitale, il a été décidé de conserver le tronçon sud, présentant une pente adéquate (20%), puis de tracer un nouveau chemin dans les terrains maîtrisés foncièrement par la SASU Benoit Gauthier.

Un chemin localisé dans ce massif intéressant fortement le SDIS pour créer une piste DFCI pour protéger le site de la carrière d’une part, mais également tout le massif du Mont Vanille, qui en est aujourd’hui totalement dépourvu, le tracé a ensuite été affiné avec ce service de façon à répondre à ses critères de classement : pente, largeur, mise en place d’une aire de retournement en bout de piste, … Ce chemin présentera ainsi sur toute sa longueur une pente inférieure à 25%, compatible avec le passage d’engins à chenilles et des engins du SDIS.

Enfin, la localisation de ce chemin, passant à proximité des filets anti-chute de pierres (RD 532 passante située en contrebas) localisés quelques mètres en contrebas, est un atout pour le Conseil Départemental en charge de la purge de ces filets, car l’aménagement et le prolongement de l’accès existant facilitera grandement l’accès à ces filets et le travail à réaliser.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, cet accès est le seul envisageable.

1.1.4.3 Trafic estimé sur cet accès sud

Cet accès ne sera utilisé que pour les travaux préparatoires. Aucun matériau ne sera en aucun cas évacué par ce chemin.

Ce chemin utilisé uniquement lors de première phase d’exploitation, soit moins de 5 ans.

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Le trafic sur ce chemin peut être estimée de façon approximative de la façon suivante :  Travaux quotidiens durant l’aménagement de cet accès : présence d’une pelle, d’une mini-pelle et d’un camion pendant trois semaines environ,  La pelle et la mini-pelle resteront ensuite sur site pour les travaux de défrichement et décapage, il n’y aura ainsi pas de trafic supplémentaire d’engins sur le chemin,  Travaux de mise en place de la clôture autour du site : un aller-retour d’un 4x4 pendant la durée des travaux, soit deux semaines environ,  Travaux de défrichement sur le site (première campagne uniquement) : le débardage engendrera un trafic d’environ 20 tracteurs-porteurs sur un mois environ (soit un tracteur par jour). Le trafic sera réduit par le broyage sur place des déchets verts.

Au total, ce chemin sera surtout utilisé durant les deux premiers mois. Ensuite, il sera utilisé ponctuellement durant les premières années (pour faire accéder ou pour enlever un engin du site, lorsqu’un engin devra être amené à l’atelier pour l’entretien périodique par exemple).

Ensuite, dès la mise en service de l’accès nord, ce chemin ne sera plus utilisé que par le SDIS par le Conseil Départemental pour le nettoyage éventuel des filets.

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1.2 Démarche Eviter – Réduire – Compenser

1.2.1 Avis du CNPN sur les Espaces boises classes

1.2.1.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : La zone d’étude choisie est en grande partie constituée d’espaces boisés classés non aménageables. Ce point important n’est pourtant pas indiqué clairement dès le début du dossier, ce qui tend à surévaluer de manière flagrante les efforts d’évitement (cf carte P. 140, bilan P. 162). Une meilleure transparence est attendue sur ce point.

1.2.1.2 Réponse

Le choix de la zone d’étude est basé en première étape sur :  La présence d’un gisement correspondant au besoin. Se référer ici la présentation de la justification du projet montrant la rareté des gisements disponibles sur le secteur.  L’absence de périmètre de protection ou d’inventaire officiels (en dehors du périmètre PNR Vercors).  La nécessité de profiter d’une vision plus large. Et notamment ici, le bureau d’études ECOTER a proposé une zone d’étude de l’ordre de 18 ha, donc trois fois plus large que les besoins (moins de 5 ha), afin de s’assurer d’une bonne appréhension des enjeux écologiques des surfaces concernées par le projet et des abords.

Puis les expertises naturalistes permettent de :  Confirmer les choix (ou non).  S’assurer d’une bonne intégration en respectant la séquence ERC.

La présence d’un EBC tient d’une volonté politique de préserver de grands espaces forestiers, à l’étape de construction d’un document d’urbanisme, sans pour autant se baser sur de véritables données naturalistes (notamment pour les PLU les plus anciens).

Dans le cadre de l’étude d’impacts, les bureaux d’études ne peuvent se satisfaire de la présence ou de l’absence d’une couche EBC pour évaluer la sensibilité d’un milieu. Des expertises naturalistes, actualisées, sont attendues et doivent servir de moyens d’évaluation solides. C’est la démarche qui a été menée dans le cadre de cette mission. Si la présence d’un EBC est une donnée importante dans le développement d’un projet, elle n’est donc pas une variable qui est intégrée dans l’expertise naturaliste et l’évaluation des impacts sur les enjeux naturalistes.

Le hasard, ou la pertinence de la couche EBC de la commune, fait que la zone d’étude choisie est en grande partie constituée d’espaces boisés classés non aménageables et que la zone de projet se situe hors EBC. Si l’expertise avait montré que les parcelles qui ne sont pas en EBC sont les plus riches, les conclusions auraient montré qu’il était préférable de s’installer dans l’EBC. Dans le cas de ce projet, les expertises naturalistes poussées (et jugées pertinentes par le CNPN) montrent bien que le projet évite la grande majorité des enjeux. Et donc que le choix final du site est bien justifié.

1.2.2 Avis du CNPN sur les tirs de mines

1.2.2.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : Les mesures de réduction peuvent être améliorées : les tirs de mine devraient être proscrits du 15/04 au 15/09, pour éviter le dérangement de l’ensemble des groupes d’espèces en reproduction sur la zone ou à proximité immédiate (MR01).

1.2.2.2 Réponse

La question des tirs de mines a été longuement analysée avec CARRIERES BENOIT GAUTHIER. Dans ce cadre, il a été fixé un arrêt des tirs de mines entre le 15 juin et le 15 septembre de chaque année. Soit 3 mois sans tir. Cette période estivale permet notamment de limiter les dérangements sur l’enjeux principal du site : l’enjeu chauves-souris. Concernant les autres enjeux, il a été montré que :

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 L’enjeu oiseaux en période de nidification était globalement faible à modéré.  Les amphibiens et reptiles sont peu représentés. Dans tous les cas ces espèces seront peu impactées par des tirs de mines ponctuels.  Absence d’enjeux insectes.  Concernant les autres mammifères, les enjeux restent raisonnables avec des espèces à grands territoires, qui devraient être peu influencées, notamment après une période d’apprentissage.

Ce choix permet enfin de répondre à d’autres enjeux, notamment celui de l’activité touristique estivale. Dans le cadre des analyses systémiques, la solution favorise donc de nombreux enjeux.

Rappelons en outre que les tirs de mines présentent la fréquence suivante : 1 à 2 tirs de mines seulement par mois. Donc sur la période du 15/04 au 15/06, il y aura au plus 4 tirs. Enfin, la solution des tirs de mines a été préférée à la solution du Brise-Roche Hydraulique (BRH), jugée beaucoup plus impactante, et impliquant une activité continue.

1.2.3 Avis du CNPN sur l’abattage des arbres-gîtes

1.2.3.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : Le protocole d’abattage doux des arbres-gîtes potentiels devrait inclure un système de démontage et de dépose en douceur des troncs au sol, sans chute (MR06).

1.2.3.2 Réponse

A la demande du CNPN, il est convenu que les arbres gîtes potentiels soient abattus selon un système de démontage et dépose en douceur des troncs au sol, sans chute. Cet aspect renforce le besoin d’une piste d’accès suffisante pour monter une pelle munie d’un grappin sur site lors de la première étape de défrichement. Dans ce cadre, le mode opératoire de la mesure MR06 est mise à jour comme suit :  Identification des arbres-gîtes potentiels : Lors de l’hiver précédent chaque phase de défrichement, un écologue parcourra l’ensemble de la zone prévue d’être défrichée lors de cette phase. Il identifiera les arbres pouvant porter un intérêt même faible pour l’accueil de chauves-souris arboricoles. Les arbres ayant les caractéristiques suivantes seront notamment concernés : o Diamètre > 40 cm. o Présence de fissures ou de cavités. o Présence de lierre couvrant au moins ¼ du tronc. Les arbres identifiés seront matérialisés de manière forte par un marquage à la bombe couleur et la pose de rubalise autour du tronc. Ils seront également pointés au GPS. Le compte-rendu de ce passage sera immédiatement transmis au maitre d’ouvrage et à l’entreprise chargée de la coupe des arbres.  Démontage de l’arbre pour une pose en douceur au sol, sans chute et débitage après 48 h : Lors de l’intervention de coupe des arbres des zones concernées par le défrichement, une attention particulière sera donnée aux arbres identifiés. Le maître d’ouvrage utilisera une pelle à grappin permettant de soutenir l’arbre lors de la coupe. L’arbre sera coupé (sans ébranchage préalable) à sa base (sauf cas de cavité en base) puis déposé délicatement au sol grâce au grappin. Les arbres ainsi coupés seront ensuite laissés au sol pendant au moins 48 heures avant d’être débités. Ce délai permettra de laisser sortir les éventuelles chauves-souris gîtant au sein des arbres. Le débitage sera mené en évitant les possibles cavités ou fissures dans le bois.

1.2.4 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC02

1.2.4.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MC02 : Le défrichement de 4.2 hectares de forêt mature, fonctionnelle, abritant une biodiversité élevée ne peut pas se compenser par une libre évolution sur 40 ans. Au bout de cette période, les habitats auront atteint un stade très favorable à la biodiversité, ce qui peut rendre la mesure contre-productive si une coupe intervient à ce moment. Il est nécessaire de proposer une surface entre 15 et 20 hectares (selon l’état initial de la parcelle, non réalisé dans le dossier) en sénescence, impliquant une maîtrise foncière du pétitionnaire, assortie d’une rétrocession à un organisme gestionnaire de biodiversité.

Mémoire en réponse 23 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

1.2.4.2 Réponse

Soulignons en premier lieu que le choix d’un site sur un relief boisé est un plus en terme d’espace consommé par rapport à une exploitation en plaine sur terrains agricoles. La démarche ERC a été strictement respectée et a fait l’objet de nombreux échanges entre CARRIERES BENOIT GAUTHIER, l’Assemblier ATDx, l’écologue ECOTER et la DREAL AURA. La ligne directrice définie par le maître d’ouvrage visait à proposer un projet sécurisé, avec des garanties solides et une démarche volontairement soucieuse de l’environnement. En particulier, CARRIERES BENOIT GAUTHIER a soustraie l’ensemble des secteurs jugés à enjeux pour la faune et la flore, témoignant d’une véritable démarche d’évitement (se référer à la partie Justification du projet). Rappelons ici que cette démarche a permis d’aboutir à une évaluation des impacts résiduels (avant compensation) évalués de très faible à faible pour la grande majorité sur les espèces protégées. Seule la Genette commune reçoit une évaluation jugée modérée. Cette évaluation est basée essentiellement sur le fait que l’espèce se trouve ici en limite d’aire de répartition, car la population nationale se porte globalement bien.

In fine, le projet s’installe dans les secteurs de moindres enjeux écologiques, sur une surface somme toute raisonnable de 4,2 ha. Ces échanges, et la conduite itérative, ont conduit CARRIERES BENOIT GAUTHIER - sous conseils et validations de la DREAL AURA - à proposer des compensations pour renforcer la sécurisation du projet et respecter les règles de la séquence ERC. A cette étape, plusieurs solutions s’offraient, notamment sur le statut de la maitrise foncière. In fine, la compensation MC02 vise :  Des impacts essentiellement qualifiés de très faibles à faibles.  14,88 ha de boisements compensatoires, soit un ratio de x 3,6 par ha compensés pour 1 ha impacté. Un ratio important au regard des impacts.  Une proximité, car l’ensemble des parcelles est attenant au projet, ce qui constitue un atout majeur pour la pérennité des espèces en local.  Une maîtrise, une gestion et un suivi sur une période de 40 ans. Soit 10 ans de plus que la période d’exploitation.  La priorité a été donnée à l’acquisition par CARRIERES BENOIT GAUTHIER afin de renforcer la garantie de l’engagement (soit par acquisition : 11,6 ha visés et par convention avec le propriétaire : 3,3 ha visés). Au-delà de ces engagements, CARRIERES BENOIT GAUTHIER souhaite faire savoir les points suivants :  Un Comité de suivi sera mis en place, en particulier en intégrant les mairies, les riverains, le Pnr du Vercors et associations référentes du secteur (il est prévu une présidence tournante).  Attaches seront prises avec les associations référentes du secteur afin de construire, ensemble, les moyens d’un bon suivi du site et présenter une garantie supplémentaire dans la durée. L’engagement s’arrêtera 10 ans après la fin d’exploitation. Il est peu probable à cette étape que ces bois de faibles valeurs (coefficient compensatoire du défrichement x1) soient exploités. En effet leur seul intérêt dans 40 ans sera du bois de chauffe de faible qualité (nombreux arbres sont déjà en cours d’effondrement naturel) et CARRIERES BENOIT GAUTHIER n’a pas vocation à exploiter ces bois.

1.2.5 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC03

1.2.5.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MC03 : La création d’une mare ne correspond pas aux exigences écologiques des espèces protégées impactées par le projet. Il ne peut donc s’agir en aucun cas d’une mesure compensatoire, éventuellement d’une mesure d’accompagnement. Une vigilance particulière est à apporter sur la capacité d’approvisionnement en eau de la mare créée afin de ne pas former un piège écologique.

1.2.5.2 Réponse

Il est vrai que la création d’une mare ne correspond pas précisément à un impact fort et ciblé du dossier. Mais il s’agit néanmoins d’une mesure qui répond aux exigences de toutes les espèces touchées, et notamment les protégées. Sa justification tient essentiellement dans l’impact sur les fonctionnalités écologiques. Il a semblé évident ici d’apporter aux espèces qui verront leur territoire de vie perturbé, un espace relais permettant le refuge et l’hydratation. Ceci afin d’éviter des impacts induits et lié au stress des espèces perturbées. La création de cette mare, à mi-chemin du corridor au droit du projet, a vocation à devenir une zone refuge et un point relais repérable par la faune. En cela, elle compense la perte énergétique liée aux déplacements des espèces impactées et assure le maintien des populations qui pourraient connaître des impacts induits. Il s’agit bien d’une compensation. Concernant la mare, le maître d’ouvrage s’engage à :

Mémoire en réponse 24 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

 Réaliser une mare dans les règles de l’art (notamment du point de vue de l’alimentation naturelle et de son étanchéité) en concertation avec un écologue,  Alimenter la mare les premiers mois permettant d’assurer la présence de l’eau et le parfait gonflement des argiles.

1.2.6 Avis du CNPN sur la mesure compensatoire MC04

1.2.6.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MC04 : Cette mesure consiste en un engagement de la commune à ne pas aménager les secteurs à enjeux à proximité du site pendant 40 ans. Ces secteurs étant classés ou en zone humide, ou en espace boisé classé, les possibilités d’aménagement sont de facto déjà extrêmement limitées. Cette mesure n’apporte aucune plus-value et contribue à l’impression générale d’imprécision et de manque de transparence qui caractérise ce dossier.

1.2.6.2 Réponse

Les études ont montré que les impacts se focalisaient sur des enjeux fonctionnels (au sens écologique). Aussi, il apparaissait essentiel d’éviter le cumul d’impacts sur la fonctionnalité écologique locale, pendant la durée de l’exploitation. En partie sud, le relief est une forme de protection. En revanche, en partie nord, l’urbanisation gagne le long de la RD et le PLU fait état de possibilité d’urbaniser. Certes, zones inondables et zones humides sont en principe des freins. Mais en réalité, ce ne sont pas des éléments bloquants, surtout en l’état actuel du PLU (La zone humide est concernée par les zones UDa, et UI1a) qui mentionne des possibilités d’urbanisation :  Zone UD : Zone urbaine dominante d’habitat individuel ou collectif mais pouvant accueillir également des activités et des équipements d’intérêt collectif. Elles constituent l’extension urbaine du village, ou de certains quartiers, et les constructions y sont édifiées, en règle générale, en ordre discontinu, à l’alignement ou en recul par rapport aux voies et emprises publiques. Ce secteur est impacté par la zone humide des bords de la Bourne. Les éléments de paysage identifiés et les immeubles du patrimoine bâti repérés par une étoile rouge ou un rond vert sur les documents graphiques sont soumis aux dispositions de l’article 6 des dispositions générales figurant en titre I du présent règlement. Cette zone comprend un secteur UDa (Campavert), desservi partiellement par les équipements dont le renforcement n’est pas prévu (absence de réseau public d’assainissement), et dans lequel la superficie minimale des terrains support d’une construction rejetant des eaux usées, doit permettre la mise en place d’un dispositif d’assainissement non autonome conforme à la réglementation en vigueur, et aux préconisations du zonage d’assainissement en annexe au PLU.  Zone UI : Elle correspond à la zone d’accueil des activités économiques. Elle est destinée à recevoir des constructions à caractère industriel, artisanal, ou commercial, ainsi que les dépôts ou installation dont la construction est interdite dans les zones à vocation d’habitation. Les éléments de paysage identifiés et les immeubles du patrimoine bâti repérés par une étoile rouge ou un rond vert sur les documents graphiques sont soumis aux dispositions de l’article 6 des dispositions générales figurant en titre I du présent règlement. Ce secteur est impacté par la zone humide des bords de la Bourne. Cette zone comprend trois sous secteurs : un secteur UIa, non desservi par le réseau public d’assainissement (secteur de la Combe, et Triboulières), secteur UIAt non desservi par le réseau public d’assainissement et dans lequel une hauteur spécifique des constructions est autorisée (Tribouliéres), et un secteur UI1a, non desservi par le réseau public d’assainissement et ou seules les extensions de bâtiments existants sont admises (Campavert). Dans ce cadre, il était essentiel de s’assurer d’un engagement communal à préserver la pérennité des espaces naturels allant du massif à l’Isère. L’engagement est de taille car il est prévu sur les parcelles ciblées :  Ne pas urbaniser, artificialiser les sols ou modifier la nature actuelle des sols sur les parcelles situées entre le Mont Vanille et l’Isère, au niveau des lieu-dits « Triboulières » et « Massotiers » (parcelles cartographiées au dossier).  Maintenir l’état boisé des parcelles actuellement boisées de la continuité nord-sud jusqu’à l’Isère (parcelles cartographiées au dossier).

1.2.7 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA03

1.2.7.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MA03 : cette mesure est incohérente. Les mesures de gestion proposées (fauche) ne sont pas adaptées à une pelouse calcicole, quelle est la dynamique de fermeture de cette pelouse ? La fréquentation constitue-t-elle une menace ? Y a-t-il un besoin d’entretien avéré ? Si oui, l’entretien adapté à une pelouse

Mémoire en réponse 25 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

est uniquement du pâturage extensif, certainement pas de la fauche. La proposition de laisser des résidus de fauche sur le site pour constituer des gîtes à petite faune est absurde, et pourrait mettre en péril le caractère oligotrophe patrimonial de cet habitat. Les inventaires soulignent la qualité écologique de cette pelouse, abritant des espèces d’intérêt fort. La même pelouse est qualifiée P. 203 «de mauvaise qualité et dégradée», ce qui permet de valoriser la plus- value apportée par les mesures environnementales du projet. Ce même paragraphe souligne l’intérêt écologique du site après remise en état. Quel est le retour d’expérience sur d’autres sites réaménagés ? Quelles espèces recolonisent, quels habitats ? Quel est le niveau de diversité observé, par rapport à l’état initial ?

1.2.7.2 Réponse

En premier lieu, rappelons le diagnostic : il s’agit ici d’une pelouse post pionnière calcicole sur sol superficiel sec, de l’ordre de 0,11 ha (taille très restreinte, d’autant qu’environ la moitié est minéralisée du fait du roulage des véhicules), donc très localisée. Elle est installée sur une ancienne zone exploitée (carrière) en pied de parois, en grande partie utilisée aujourd’hui comme stationnement donc peu végétalisée mais la composition floristique n’en reste pas moins assez riche. La photo ci-dessous (en date du 14/07/2019), montre l’état de ladite pelouse.

On ne parlera pas aujourd’hui d’une dynamique de fermeture. Tout juste d’une légère ourlification.

La fréquentation est une menace dans la mesure ou une partie importante de la pelouse est aujourd’hui dégradée (espace minéralisé) et que les activités ne sont pas encadrées (feux, déchets).

L’entretien est nécessaire pour ne pas laisser l’ourlification gagner à long terme et permettre à la pelouse de se réinstaller qualitativement sur les espaces minéralisées. L’entretien par pâturage est évidemment une solution très adaptée. Malheureusement elle se heurte ici à de nombreuses contraintes :  La surface (1100 m² dont environ la moitié est minéralisée) ne permet bien entendu pas d’installer un troupeau.  La proximité d’un canal au débit important et berges abruptes est un risque pour les éventuelles bêtes qui pourraient y être installées.  La proximité d’une RD très roulée en entrée de commune, et la proximité d’un carrefour, sont deux autres risques notables.  La future exploitation du carrier rend la proximité (quasi co-activité) inenvisageable.  Les co-usages (escalade sur site, stationnement pour ballades, etc.), là encore rendent impossible l’implantation du pâturage. Dans ce cas particulier, un entretien mécanique est donc la seule solution si l’on veut conserver la pelouse sur le long terme.

Concernant les résidus de fauche, la mesure indique bien que les produits de fauche seront laissés sur place s’ils représentent de petits volumes (ce qui sera le cas au moins au début) ou disposés en tas en bord de pelouses (c’est-à-dire dans les zones ayant déjà subi l’ourlification), créant des gîtes à petite faune. La proposition est donc bien réfléchie et ne vient pas en contradiction avec les objectifs de conservation de ladite pelouse. En outre, le risque de remettre en cause le caractère oligotrophe patrimonial de cet habitat est très faible lorsque l’on sait qu’il s’agit à la base d’un sol de fond de carrière, donc particulièrement oligotrophe. Dans certains secteurs, à l’évidence, il y a même un manque de matière organique pour permettre la cicatrisation de la pelouse qui a été très roulée.

Mémoire en réponse 26 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

Concernant la composition, il n’est pas fait mention d’espèces d’intérêt fort (la seule espèce remarquable est de niveau modéré : il s’agit de la Mâche à fruits velus). Le diagnostic indique pour l’essentiel une composition floristique « assez riche » certes mais les espèces sont pour la plupart ordinaires. Concernant l’état des pelouses qualifiées « de mauvaise qualité et dégradée », c’est effectivement le constat fait de manière générale si on additionne les pelouses situées au nord (non comprises dans le projet) et si l’on intègre les usages aujourd’hui perturbants. L’objectif est donc bien d’améliorer la situation avec un vrai potentiel.

Concernant la capacité à la remise en état du site, il est évident que le potentiel est là au regard des usages non organisés (stationnement aléatoire, feux dont risque d’incendie global, déchets, etc.). L’évaluer au travers d’autres expériences serait aléatoire et tiendrait d’une démarche peu scientifique (il s’agit d’un cas trop particulier). C’est aussi pour cela que le niveau floristique ciblé n’est pas précisé.

Enfin, rappelons ici qu’il s’agit d’une mesure d’accompagnement, donc un plus dans la démarche et non une compensation.

1.2.8 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA04

1.2.8.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MA04 : Le suivi des chiroptères est intéressant. Il est nécessaire de veiller à constituer un état initial solide (homogénéisation du protocole, et réalisation d’un point initial, avant toute perturbation), permettant d’établir des comparaisons pertinentes.

1.2.8.2 Réponse

Conformément à la remarque du CNPN, il sera constitué un état initial solide (homogénéisation du protocole, et réalisation d’un point initial, avant toute perturbation), permettant d’établir des comparaisons pertinentes. Afin de permettre un suivi qualitatif, dans le temps, et un bilan in fine, le protocole de l’état initial sera strictement identique aux protocoles des années de suivi (se référer ici au dossier). CARRIERES BENOIT GAUTHIER anticipera cette intervention afin qu’elle soit réalisée l’année précédant la mise en exploitation.

1.2.9 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA05

1.2.9.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MA05 : Le bassin de rétention des eaux pluviales devrait être conçu en pente douce dès le début afin d’éviter un deuxième remaniement en fin d’exploitation, si des espèces d’intérêt ont colonisé le bassin et/ou les berges.

1.2.9.2 Réponse

Rappelons en premier lieu ici que ce bassin a une fonction technique liée à l’exploitation du site. Les objectifs de la mesure le précisent : le bassin aura pour seule fonction la rétention des eaux pluviales et sera maintenu tout au long de la période d’exploitation. Cette mesure préconise d’une part la mise en place d’aménagements simples afin de rendre ce bassin attractif et non dangereux pour la faune et la flore et d’autre part l’intégration du bassin au projet de remise en état en fin d’exploitation. Par ailleurs, une pente douce est déjà prévue sur un côté du bassin, pour faciliter la récupération des eaux et l’entretien du bassin. Signalons enfin que deux rampes d’accès (échappatoire) facilitant la sortie des animaux, seront installées. Il faut donc comprendre que son entretien sera nécessaire « au quotidien » afin d’assurer dans la durée son bon fonctionnement. Il convient donc d’éviter de créer un espace « trop » favorable aux espèces, ce qui pourrait compliquer l’exploitation ou faire de ce bassin un « piège ». En outre, pour un même volume, la surface nécessaire à un bassin à pente douce ou forte n’est pas la même et n’est pas disponible.

En outre, CARRIERES BENOIT GAUTHIER s’engage à :  Assurer l’entretien du bassin aux périodes les plus adaptées (ici courant automne) et toujours sous conseil de l’écologue en charge du suivi du site.  Correctement remanier le bassin en fin d’exploitation afin d’assurer aux berges les pentes, formes et structures les plus adaptées aux enjeux du secteur existant et/ou à venir.

Mémoire en réponse 27 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

1.2.10 Avis du CNPN sur la mesure d’accompagnement MA06

1.2.10.1 Enoncé de l’avis

Dans son avis du 21 juin 2019, le CNPN expose : MA06 : La revégétalisation devra être faite à l’aide de semences issues du label «Végétal Local». Concernant la création de mares, d’où vient l’approvisionnement en eau ? Quelle est la garantie de la fonctionnalité des mares prévues ? La création de gîtes à chiroptères dans les fronts de taille par forage n’est pas valide, les chiroptères exploitant plutôt des microfailles, très profondes. De plus, le besoin de gîtes rupestres supplémentaires n’est pas avéré.

1.2.10.2 Réponse

En ce qui concerne la revégétalisation. Aucun ensemencement ne sera effectué dans un premier temps, il est en effet souhaité une végétation à développement naturel, sur la base de la banque de graines de la terre végétale mise de côté lors de la phase de découverte et en comptant sur le fait que chaque remise en état de petite surface profitera de la végétation alentours pour se constituer et s’enrichir. La remise en état progressive permettra de se rendre compte de l’efficacité de cette action. Mieux que le label « végétal local » ce qui est donc prévu est l’utilisation de végétaux locaux. Si le résultat n’est pas concluant (problème d’érosion, mauvais départ végétal, développement des pestes végétales, etc.), il est toutefois prévu qu’un ensemencement pourra être envisagé, sous conseils de l’écologue en charge du suivi de chantier. Si l’ensemencement a lieu, il devra être effectué en automne au moment des pluies de septembre ou octobre. Les espèces sélectionnées seront d’origines locales et adaptées au secteur. A titre indicatif, il est proposé une palette végétale. Le maître d’ouvrage s’engage à utiliser dans ce cas des semis issus du label « végétal local ».

En ce qui concerne les gîtes à chiroptères. Nos expertises sur falaises montrent qu’il est possible de découvrir des individus à quelques centimètres de la surface. Le cas des ponts est un autre exemple, notamment dans les drains, tout comme les micro-ouvertures en tunnel dans les ouvrages. La solution proposée n’en reste pas moins une mesure d’accompagnement, que le maître d’ouvrage a souhaité intégrer dans son projet, et qui doit aussi faire l’objet de suivi pour évaluer son caractère - certes – expérimental. Concernant les gîtes rupestres, si le projet ne touche pas directement ce type de gîte, la démarche vertueuse du maître d’ouvrage était de proposer un projet de territoire. A cet égard, on peut rappeler la présence historique de populations remarquables dans le site de la grotte de Thaïs, située à l’entrée de la zone urbaine de la commune et l’importance de profiter de l’aménagement pour favoriser ces espèces qui ont connu - dans l’histoire - des impacts importants.

Mémoire en réponse 28 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

2 REPONSE A L’AVIS DU CONSEIL DEPARTEMENTAL DU 16 MAI 2019

2.1 Prescriptions de la permission de voirie à respecter

« Pour mémoire, ce projet a déjà fait l’objet, au près du Département de la Drôme, d'une demande d'autorisation par la société BENOIT GAUTHIER pour la modification de l'accès au site depuis la route départementale 532. Il convient donc de réitérer, dans les grands principes, les prescriptions de la permission de voirie autorisant la modification de cet accès à savoir :  Afin de faciliter l'écoulement de la circulation sur la RD532, lors de manœuvre de tourne-à- gauche pour les véhicules en provenance de Saint-Nazaire-en-Royans et accédant à la carrière, une encoche sera créée sur la droite de la voie de circulation,  Un dispositif d'assainissement spécifique pour récupérer et canaliser les eaux de pluies de la rampe d'accès au site doit être prévu afin d'éviter leur ruissellement sur la RD532,  Lors de l'exploitation du site et dans tous les cas qui le justifieraient, le nettoyage par balayage de la chaussée de la RD532 sera effectué par l'exploitant de la carrière dans les deux sens avant les heures de pointes de circulation (11h30 - 12h00 et 16h00-16h30),  La signalisation de police nécessaire à l'accès sera mise en place par l'exploitant de la carrière. »

Toutes ces prescriptions sont reprises dans la permission de voirie accordée par le Conseil Départemental n° RO193179PV en date du 29 avril 2019, joint dans son intégralité en Pièce Administrative et Technique n°14 du DAE.

Le porteur de projet respectera scrupuleusement toutes ces prescriptions.

2.2 Opportunité d’une carrière dans ce secteur touristique

« Par ailleurs, Saint-Nazaire-en-Royans est la porte d'entrée du Royans-Vercors, vers des sites touristiques majeurs : Pont-en-Royans, Combe Laval, les Goulets, la station de Font d'Urle, les Gorges de la Bourne ... Ce projet de carrière situé le long de la route départementale très empruntée par les touristes se situe à quelques encablures de l'office du tourisme du Royans, point central d'information du public.

On peut, en dehors de toutes considérations économiques, s'interroger sur l'opportunité d'ajouter une nouvelle carrière, très proche de l'existante, dans ce secteur très touristique. Aussi, il semble important d'insister sur les impacts paysagers dans un contexte de valorisation touristique du Vercors et notamment de ses routes vertigineuses.»

2.2.1 Circulation sur la RD 532 La carrière sera directement embranchée sur un axe bien dimensionné permettant le passage de poids-lourds en toute sécurité, et c’est là l’un de ces principaux atouts. En effet, la RD 532 est large, bénéficiant de bonnes visibilités, en particulier de part et d’autre de l’accès à la carrière. Cet axe est donc tout à fait indiqué pour la circulation de poids-lourds en toute sécurité, à la différence de routes de montagne du secteur où le fait de croiser un poids-lourds peut-être problématique.

Comme cela est indiqué au paragraphe 5.8.2 en p.403 de l’Etude d’Impact, le trafic engendré par la carrière sera de 26 camions par jour au maximum, et représentera moins de 0,5% du trafic total et moins de 5% du trafic de poids-lourds sur les axes concernés.

C’est d’ailleurs en partie grâce à ce faible trafic que la permission de voirie a été accordée par les services du Conseil Départemental. En plus de ce faible trafic, de nombreux aménagements, décrits dans cette permission de voirie, seront réalisés pour augmenter la sécurité au droit de l’accès au site.

A noter que les revenus engendrés par cette carrière pour la commune de Saint-Nazaire-en-Royans permettront à celle-ci de participer au financement des travaux de sécurisation de la traversée du bourg par cet axe.

2.2.2 Proximité de sites touristiques Les sites touristiques cités (Pont-en-Royans, Combe Laval,…) sont tous situés à plus de 7 km à l’est du projet. A noter l’absence totale de sites protégés, classés ou de monuments historiques dans un rayon de 3 km autour du site. Le secteur est a justement fait l’objet d’une grande attention lors de la conception du projet, de par sa sensibilité touristique (PNR du Vercors). Ainsi, le projet a été implanté de façon à être le plus discret possible depuis l’est (cf. § Limitation de l’impact paysager en p.9 de ce document).

Le pôle touristique de Saint-Nazaire-en-Royans (office de tourisme, embarcadère du bateau à roue, pont-canal, grotte de Thaïs, location de canoé) est en effet un enjeu majeur pour la commune de Saint-Nazaire-en-Royans, dont a pleinement conscience le porteur de projet. C’est entre autres pour cette raison que, en plus des mesures

Mémoire en réponse 29 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

paysagères prises en compte dès la conception du projet, l’exploitant s’est d’ores et déjà engagé à réduire significativement l’activité de la carrière durant la haute saison touristique, du 15 juin au 15 septembre. Durant cette période, il n’y aura pas d’activité d’extraction et de traitement sur la carrière. Seul le chargement de camions avec les matériaux stockés prêts à être commercialisés sera autorisé. Les nuisances sur ce pôle touristique seront alors très faibles.

De par son activité (valorisation de la pierre du Royans) et sa localisation (au pied du four à chaux et du pont- canal construit en pierre de Royans), la carrière va revêtir un aspect patrimonial que le porteur du projet souhaite développer en aménageant un sentier pédagogique valorisant l’histoire de la pierre du Royans et son exploitation, et en réalisant des animations (taille de pierre) et des journées portes ouvertes mettant à l’honneur la pierre du Royans, et son utilisation passée et actuelle. La carrière deviendra ainsi elle aussi un attrait touristique local et participera à la valorisation touristique du Vercors.

2.2.3 Proximité d’une autre carrière Le site industriel situé à moins de 500 m du projet de carrière, exploité par Peysson Sable, n’est pas une carrière en activité. Cette ancienne carrière est aujourd’hui uniquement un site de traitement, de palettisage et d’ensachage.

De plus, ce site fabrique des sables siliceux, et non des granulats et des blocs d’enrochement.

Le pôle touristique étant situé environ 10 m en contrebas de la RD 532, le site Peysson Sable est masqué depuis ce pôle par la topographie et par la végétation. Il est revanche visible depuis le pont-canal, en hauteur.

2.2.4 Impacts paysagers depuis ces sites touristiques Compte tenu de ce contexte très touristique, la préservation du paysage depuis le Vercors a été prise en compte dès la conception du projet, en maintenant celui-ci derrière une ligne de crête. Le phasage et l’avancée des fronts au cours de l’exploitation a également pris en compte l’aspect paysager, notamment les visibilités proches depuis le pont-canal de Saint-Nazaire-en-Royans (orientation des fronts de façon à masquer l’exploitation le plus possible).

L’étude paysagère du projet a été fouillée et a étudié de nombreux points de vue. Il ressort de cette étude que la carrière ne sera pas visible depuis le bourg de Saint-Nazaire-en-Royans ni depuis son pôle touristique, depuis le village de Pont-en-Royans, depuis les Gorges de la Bourne, ni depuis la Basse plaine du Royans (sud de la Bourne) de façon générale (cf. carte de synthèse de la perception visuelle en p.174 de l’Etude d’Impact).

La carrière sera très partiellement visible depuis les RD 2 et RD 76, route d’accès à Combe-Laval. L’impact paysager restera faible et lointain (cf. ci-dessous).

Vue réelle zoomée

Photosimulation zoomée à T + 20 ans

Ainsi, le projet ne saurait porter atteinte à l’attractivité touristique du secteur, et y participera même.

Mémoire en réponse 30 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

3 REPONSE A L’AVIS DE L’ARCHITECTE DES BATIMENTS DE FRANCE

3.1 Visibilité du projet à large échelle

« Ce massif constitue un élément particulièrement marquant et singulier dans le grand paysage en raison de son positionnement à la confluence de l'Isère et de la Boume, et de sa situation à la jonction des trois unités paysagères : Plaine de Valence (basse vallée de la Drôme), le Bas Royans, et les rebords Ouest du Vercors. Cette singularité du massif apparaît clairement dans la coupe sur le grand paysage (page 14 du rapport) et dans la photo proposée page 4. Ces documents permettent de mesurer l'impact de cette exploitation à une large échelle. »

La carte présentée en p.14 et les coupes paysagères présentées en p.15 de l’étude paysagère présente la visibilité théorique du projet, ne prenant pas en compte que la topographie, et pas la végétation ou le bâti, qui sont aussi des masques paysagers potentiels.

La carte de la visibilité réelle du projet après analyse de la perception visuelle est visible en p.27 de l’étude paysagère. On remarque cette zone de visibilité est largement réduite par rapport à la zone de visibilité potentielle.

3.2 Visibilité du projet depuis la plaine de l’Isère

« A ce titre, la position avancée du massif laisse supposer un impact fort depuis la vallée de l'Isère, confirmé par le reportage photographique. »

C’est en effet depuis la plaine de l’Isère, secteur dépourvu de sites culturels ou touristiques majeurs à moins de 6 km, que la carrière sera la plus visible. Cette visibilité sera limitée dans le temps grâce au réaménagement qui sera réalisé de façon coordonnée à l’exploitation.

En revanche, elle ne sera visible depuis la plaine de Valence et Romans-sur-Isère, présentant le plus grande densité de population locale, ni depuis la basse plaine du Royans au sud de la Bourne (cf. paragraphe ci-dessus) et depuis les zones touristiques du massif du Vercors (gorges de la Bourne, Pont-en-Royans,…).

3.3 Situation à l’entrée du Vercors

« En outre, sa situation à l'entrée du défilé conduisant dans le Vercors par les Gorges de la Bourne (site inscrit) est un point d'entrée sur un territoire du Vercors reconnu pour la qualité de ses routes dites remarquables ou vertigineuses. Lesquelles, font l'objet d'un important projet de mise en valeur porté par le conseil départemental de Drôme. »

Cf. paragraphe 2.2 ci-dessus.

3.4 Combe Laval

« Combe Laval, l'un des sites majeurs de cet ensemble de routes, est situé à 8 km du projet. L'exploitation d'une carrière à cet emplacement vient d'autant plus contredire l'exigence de qualité paysagère inhérente à la valorisation de ce patrimoine remarquable, qu'il est situé dans le périmètre du PNR du Vercors. »

Tout d’abord, la formulation ci-dessus peut prêter à confusion et le porteur de projet tient à préciser que, malgré son intérêt paysager, le village de Combe Laval n’est pas classé en Site Patrimonial Remarquable.

L’impact paysager depuis Combe-Laval a été étudié précisément à l’aide de photomontages, qui ont permis de qualifier de façon fiable l’impact du projet, qui sera faible et très lointain ( cf. photo non zoomée au paragraphe 2.2.4 en page précédente). Un tel impact quasi inexistant à l’œil nu ne saurait remettre en cause la compatibilité à l’exigence paysagère du PNR du Vercors.

Par ailleurs, l’intérêt de cette carrière pour le PNR a déjà été développé ci-dessus. Comme déjà évoqué dans ce mémoire, le PNR a été sollicité pour produire un avis sur le projet dans le cadre de l’instruction du DAE.

3.5 Site Patrimonial Remarquable d’Hostun

« Il convient également de noter que ce projet d'ouverture d'une carrière se situe à la proximité d'Hostun (moins de 3 km), ensemble classé en tant que Site Patrimonial Remarquable (SPR), malgré la présence déjà très impactante d'une carrière ancienne à flanc de coteau. L'ouverture d'une deuxième carrière risque très certainement d'atténuer le caractère remarquable de ce SPR. »

Mémoire en réponse 31 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

Le SPR d’Hostun est situé à 3 km au sud-ouest du projet de carrière. Celui-ci étant situé dans l’est de l’extrémité du relief, il ne pourra en aucun cas être visible depuis le SPR d’Hostun, situé contre le flanc ouest de la Montagne de Musan.

Ainsi, la carrière du Mont Vanille n’atténuera en aucune façon le caractère remarquable de ce site, d’autant plus que la présence d’une première carrière, visible, elle, depuis ce site, ne semble pas avoir constitué un obstacle à sa protection.

Mémoire en réponse 32 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

4 REPONSE AUX REMARQUES GENERALES DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES

4.1 Organisation du dossier

La page correspondante sera ajoutée dans le renvoi.

Les annexes et pièces administratives et techniques seront séparées par des intercalaires plastiques plus visibles et séparant de manière plus distincte les différents documents.

4.2 Note Non Technique

Il s’agit d’une erreur, le projet concernant bien la réouverture d’une carrière. Cette erreur sera rectifiée dans le dossier qui sera fourni pour l’Enquête Publique.

4.3 Demande Administrative et Technique

4.3.1 CERFA servitude piste DFCI Ce document CERFA ne sera réalisé que lorsque la délibération de créer cette piste DFCI aura été prise par la commune. Cette délibération devrait être prise en Conseil Municipal qui aura lieu en septembre ou début octobre 2019 au plus tard.

La délibération et le document CERFA pourront donc être joints au dossier qui sera soumis à l’Enquête Publique.

4.3.2 Légende des échelles

Les échelles seront rajoutées sur cette figure dans le dossier qui sera fourni pour l’Enquête Publique.

4.3.3 Gestion des déchets d’extraction

En effet, il s’agit ici d’une coquille : le plan de gestion des déchets d’extraction est visible en Pièce Technique et Administrative n°9 et pas n°8. Cette erreur sera rectifiée dans le dossier qui sera fourni pour l’Enquête Publique.

4.4 Résumé Non Technique

Le chiffre correct est celui présenté en p.22 de la Demande Administrative et Technique et p.9 du Résumé Non Technique, de 1 100 000 m3.

4.5 Etude d’Impact

Les produits protégés sur la commune de Saint-Nazaire-en-Royans sont les suivants :

Appellation Classement Dénomination Appellation Classement Dénomination Noix de Grenoble AOC - AOP Picodon AOC - AOP Pintadeau de la Drôme IGP Saint-Marcellin IGP Volaille de la Drôme Raviole du Dauphiné IGP IGP (IG/13/94) Drôme Méditerranée Primeur ou nouveau comté de Comté de Grignan mousseux de qualité mousseux de qualité comté de Grignan primeur Comté de Grignan ou nouveau Drôme IGP Méditerranée IGP Mousseux de qualité Comté de Grignan Primeur ou nouveau mousseux de qualité Coteau de Coteaux de Montélimar Montélimar Coteau de Coteaux de Montélimar Montélimar mousseaux de qualité mousseux de qualité

Mémoire en réponse 33 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

Appellation Classement Dénomination Appellation Classement Dénomination Coteau de Coteaux de Montélimar Montélimar primeur primeur ou nouveau ou nouveau

Cette erreur sera rectifiée dans le dossier qui sera fournie pour l’Enquête Publique.

Mémoire en réponse 34 Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

5 INFORMATION COMPLEMENTAIRE : COMPENSATION AU DEFRICHEMENT

Le projet va engendrer, comme cela a déjà été évoqué, le défrichement de 4,2 ha de boisement, soumis à compensation.

Très investi localement, Benoit Gauthier a donc poursuivi la concertation avec la DDT de la Drôme parallèlement à l’instruction du DAE afin de définir un projet de travaux à réaliser sur le territoire départemental, venant concrétiser cette compensation.

La mesure de compensation consistera donc en la réalisation de travaux visant à réduire le risque d’incendie sur le massif forestier de la montagne de l’Autèche, située dans le sud du département, sur la commune de , en complétant le réseau DFCI local de la façon suivante :  Création d’une citerne (point d’eau) en bois de 60 m3 utilisable par un hélicoptère bombardier d’eau, avec sa plateforme engravée de 12 x 12 m,  Mise aux normes de la piste DFCI d’accès à ce point d’eau depuis le hameau de la Rialhe, sur 1,3 km environ,  La pose d’une barrière DFCI avec dispositif de fermeture adéquat.

Une convention a été signée en ce sens entre la SASU Carrières Benoit Gauthier, la mairie de Taulignan et le propriétaire de la parcelle concernée par les travaux le 23 août 2019. Cette convention est jointe au présent mémoire.

Mémoire en réponse 35

Auvergne-Rhône-Alpes

Avis délibéré de la mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes relatif au projet d’ouverture d’une carrière de roche massive présenté par la société SASU Carrières Benoît Gauthier sur la commune de Saint-Nazaire-en Royans (département de la Drôme)

Avis n° 2019-ARA-AP-834

Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 1 sur 13 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis

La mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) Auvergne-Rhône-Alpes du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), dans sa réunion du 28 mai 2019, a donné délégation à son président, Jean-Pierre Nicol, en application des articles 3 et 4 de sa décision du 14 mars 2017 portant exercice de la délégation prévue à l’article 17 du décret du 2 octobre 2015 modifié relatif au CGEDD, pour statuer sur la demande d’avis relative au projet d’ouverture d’une carrière de roche massive déposé par la société SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER sur la commune de SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS (drôme). En application de l’article 9 du règlement intérieur du CGEDD, le délégataire cité ci-dessus atteste qu’aucun intérêt particulier ou élément dans ses activités passées ou présentes n’est de nature à mettre en cause son impartialité dans l’avis à donner sur le projet qui fait l’objet du présent avis.

La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes a été saisie le 17 mai 2019, par l’autorité compétente pour autoriser la demande d’autorisation environnementale unique d’exploiter une carrière, pour avis au titre de l’autorité environnementale. Le délai d’instruction de l’autorité environnementale a été suspendu le 9 juillet et a repris le 2 septembre suite à l’apport de compléments sur le dossier. Conformément aux dispositions de l’article R. 181-19 du même code, les services de la préfecture de la Drôme et l’Agence régionale de santé (ARS) ont été consultées dans le cadre de la procédure liée à l’autorisation environnementale. L’ARS a produit une contribution le 17 mai 2019. Ont en outre été consultés : • le conseil départemental, qui a produit une contribution le 16 mai 2019 ; • la direction régionale de l’architecture et du patrimoine, qui a produit une contribution le 29 mai 2019 ; • l’architecte des bâtiments de France, qui a produit une contribution le 15 avril 2019 ; • la direction départementale des territoires, qui a produit une contribution le 17 juin 2019 ; • L’institut national de l’origine et de la qualité, qui a produit une contribution le 06 mai 2019 ; • le parc naturel régional du Vercors, qui a produit une contribution le 13 aout 2019 ; • le conseil national de la protection de la nature, qui a produit une contribution le 21 juin 2019. La DREAL a préparé et mis en forme toutes les informations nécessaires pour que la MRAe puisse rendre son avis.

Après en avoir délibéré, la MRAe rend l’avis qui suit.

Il est rappelé ici que pour tous les projets soumis à évaluation environnementale, l’autorité environnementale doit donner son avis, le mettre en ligne et le transmettre à l’autorité compétente. Cet avis ne porte pas sur l’opportunité du projet mais sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il n’est donc ni favorable, ni défavorable. Il vise à permettre d’améliorer sa conception et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur celui-ci.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 2 sur 13 Conformément à l’article R. 122-9 du code de l’environnement, le présent avis devra être inséré dans le dossier du projet soumis à enquête publique ou à une autre procédure de consultation du public prévue par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur, ou mis à disposition du public conformément à l’article L. 122-1-1 du même code. Conformément à l’article L. 122-1 V du code de l'environnement, le présent avis de l’autorité environnementale devra faire l’objet d’une réponse écrite de la part du maître d’ouvrage qui la mettra à disposition du public par voie électronique au plus tard au moment de l'ouverture de l'enquête publique prévue à l'article L. 123-2 ou de la participation du public par voie électronique prévue à l'article L. 123-19.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 3 sur 13 Avis

1. Contexte, présentation du projet et enjeux environnementaux...... 5 1.1. Contexte et présentation du projet...... 5 1.2. Principaux enjeux environnementaux du projet et du territoire concerné...... 6

2. Qualité du dossier...... 6 2.1. Aspects pertinents de l’état actuel de l’environnement et de leur évolution...... 6 2.1.1. Biodiversité...... 7 2.1.2. Paysage et patrimoine...... 8 2.1.3. Ressource en eau...... 8 2.2. Description des incidences notables potentielles du projet sur l'environnement et des mesures prévues pour supprimer, réduire et le cas échéant pour compenser les impacts...... 9 2.2.1. Biodiversité...... 9 2.2.2. Patrimoine et paysage...... 10 2.2.3. Ressource en eau...... 10 2.3. Description des solutions de substitution raisonnables et justification des choix retenus...... 11 2.4. Modalités de suivi des mesures d’évitement, de réduction et de compensation...... 12 2.5. Méthodes utilisées et auteurs des études...... 13 2.6. Résumé non technique de l’étude d’impact...... 13

3. Conclusion...... 13

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 4 sur 13 1. Contexte, présentation du projet et enjeux environnementaux

1.1. Contexte et présentation du projet

Le projet concerne l’ouverture d’une carrière de roche massive sur le territoire de la commune de Saint- Nazaire-en-Royans, qui fait partie du parc naturel régional (PNR) du Vercors. La future carrière sera exploitée par la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) « Carrières Benoît Gauthier ». Elle sera située aux lieux dits « Vanille » et « Campalon », sur la partie basse du Mont Vanille qui domine la confluence de la Bourne avec l’Isère et, partiellement, sur une ancienne carrière datant des années 1870, utilisée jusque dans les années 1950. La carrière produira des blocs d’enrochement, des pierres à bâtir ou à poser, des pierres à scier ainsi que des granulats pour la fabrication de béton désactivé. La superficie de la demande d’autorisation est d’environ 4,4 ha dont 3,4 ha réellement exploités. La capacité de production sera de 90 000 t/an sur 30 ans pour un volume total de gisement estimé à 1 100 000 m³. L’extraction sera faite par abattage à l’explosif et reprise par des engins mécaniques (tirs de masse de 5 m de hauteur puis tirs en gradins de 15 m de hauteur).

Illustration 1 : Carte de localisation (source : étude d’impact, p. 25)

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 5 sur 13 La demande porte également sur une activité de concassage criblage. L’installation sera ponctuellement sur site (10 semaines par an environ) est sera soumise à enregistrement (puissance maximale de 950 KW). Le dossier comprend aussi une demande de zone de transit de matériaux supérieure à 10 000 m² pour stocker les matériaux extraits. Le stockage des matériaux se fera dans un piège à cailloux en bas de l’exploitation les premières années puis sur une plateforme accessible aux camions.

1.2. Principaux enjeux environnementaux du projet et du territoire concerné

Pour l’autorité environnementale, les principaux enjeux environnementaux du projet sont : • la préservation des milieux naturels et de la biodiversité, du fait que le projet se situe sur un boisement mâture de chênes et de châtaignier ; • la limitation de l’impact paysager, du fait que la carrière se situe à 550 m de Saint-Nazaire-en- Royans, en surplomb de la confluence de la Bourne avec l’Isère, dans l’axe de visibilité de la commune de Saint-Hilaire-du-Rosier et des routes dites remarquables ou vertigineuses du territoire du Vercors ; • la préservation de la zone de sauvegarde des eaux de Thaïs, identifiée comme ressource stratégique du territoire pour l’alimentation future en eau potable, au-dessus de laquelle se trouve le projet de carrière. Le projet fait l’objet d’une demande de défrichement (4 ha 21 a) et d’une demande de dérogation de destruction d’espèces et d’habitats protégés.

2. Qualité du dossier

Le dossier fourni comprend les éléments prévus à l’article R. 122-5 du code de l’environnement. L’étude d’impact traite de l’ensemble des thématiques environnementales requises. Le dossier est facilement lisible et compréhensible. Les éléments graphiques et photographiques permettent une lecture simple pour le public. Le dossier complémentaire fourni en réponse aux demandes de l’autorité compétente pour autoriser le projet, clair et concis, apporte des informations utiles.

2.1. Aspects pertinents de l’état actuel de l’environnement et de leur évolution

L’état initial de l’environnement est analysé par thématique environnementale, sur différentes zones d’étude adaptées de façon pertinente aux thématiques étudiées. Notamment : • la zone d’étude immédiate concerne une superficie de 18 ha. Elle prend ainsi en compte l’ensemble des opérations qui seront menées pour la création de la carrière ainsi que des aménagements annexes tels que la piste de défense des forêts contre les incendies (DFCI) et le chemin cadastré de Tire-vire depuis le virage au-dessus du Cimetière ; • pour les milieux naturels, la zone d’étude rapprochée correspond à un périmètre de 150 m autour de la zone d’étude immédiate (cf. illustation 2 ci-après). La zone d’étude éloignée correspond à un périmètre de 5 km autour de la zone d’étude immédiate. Chaque grande partie thématique se termine par une synthèse récapitulant les enjeux identifiés, qui sont

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 6 sur 13 hiérarchisés (faible, modéré, fort, majeur) de façon claire.

Illustration 2 : Définition des aires d'étude relatives aux milieux naturels et à la biodiversité (source : étude d’impact, p. 70)

2.1.1. Biodiversité

L’analyse du milieu naturel et de la biodiversité a été réalisée par des écologues d’un bureau d’étude spécialisé qui ont effectué plusieurs campagnes d’inventaires sur les années 2018 et 2019. La méthodologie utilisée, avec des prospections et des durées variables selon les thématiques, apparaît adaptée. On note la présence d’habitats naturels favorables aux espèces protégées tels que les chênaies, les châtaigneraies et les pelouses calcicoles. Concernant les habitats, les critères utilisés pour définir le niveau d’enjeu (faible, modéré, fort) mériteraient d’être précisés1. L’analyse finale est cependant facilement compréhensible à l’aide du tableau synthétique et de la cartographie associée. L’analyse concernant la faune est détaillée et de bonne qualité. On note la présence de chiroptères, de la genette commune et de reptiles. L’étude a mis en évidence la nécessité d’une demande de dérogation de destruction d’espèces protégées ainsi qu’une demande de défrichement.

1 Le niveau « modéré » attribué à certains habitats d’intérêt communautaire, ou « faible » pour des boisements mâtures, mériterait d’être mieux justifié.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 7 sur 13 2.1.2. Paysage et patrimoine

Les éléments relatifs au paysage présentés dans l’étude d’impact s’appuient sur une étude spécifique, jointe au dossier. L’analyse est réalisée sur deux périmètres de visibilité, 3 et 10 kms, identifiés à partir de la topographie du site, des enjeux paysagers identifiés (villages, voies de communication, sites remarquables) et d’une campagne de prises de vues photographiques afin de déterminer les secteurs les plus exposés

illustration 3 : Zones de visibilité théorique, localisation des coupes topographiques et des points de vue (source : étude d’impact, p. 165) Un inventaire des sites protégés a été réalisé dans les zones d’étude. Un tableau résume l’ensemble des sites inscrits ou classés et conclut sur l’absence de périmètre de protection au titre des sites et du paysage ainsi que des sites patrimoniaux remarquables dans la zone du projet. De nombreuses photo-simulations sont présentes ainsi qu’une cartographie d’ensemble permettant de bien géolocaliser les points choisis. Toutefois, le choix de certains points de vue mériterait discussion, notamment lorsque le site est masqué par la végétation, et les modalités prises en compte pour aboutir aux niveaux d’enjeux manquent d’explications.

2.1.3. Ressource en eau

Les éléments présentés dans l’étude d’impact relatifs à l’hydrogéologie du secteur s’appuient sur une étude spécifique, jointe au dossier, claire et complète. Outre l’analyse de la bibliographie, une reconnaissance géophysique par panneaux électriques a été réalisée afin d’identifier le degré de fissuration des terrains et la présence de faille ; un piézomètre a également été réalisé à l’entrée du site pour définir le niveau piézométrique de la nappe. L’emprise du projet est située dans la zone de sauvegarde des eaux du système karstique de Thaïs, identifiée comme ressource stratégique du territoire pour l’alimentation future en eau potable. L’étude

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 8 sur 13 d’impact indique que :« Au droit du projet, le pendage des calcaires urgoniens est orienté vers le nord- ouest. De plus, une barrière imperméable de calcaires argileux et de marnes de l’Hauterivien, générée par le rejet de la faille orientale de l’anticlinal de la Raye (voir Carte 5), sépare le projet de la source de Thaïs. Il apparait donc que les exutoires des eaux souterraines s’écoulant au droit du projet sont situés sur le flanc ouest de l’anticlinal de la Raye. Ainsi, le projet n’a aucune relation avec la source de Thaïs et la source AEP du Château à la Baume-d’Hostun. » Il semble que cette conclusion soit fondée exclusivement sur l’analyse de la carte géologique et de la bibliographie. Si elle paraît effectivement probable, il semble cependant difficile sur cette seule base de pouvoir formellement exclure toute possibilité de relation avec la source de Thaïs, du fait du caractère très hétérogène et aléatoire des circulations dans le karst d’une part et des incertitudes des variations possibles du pendage, notamment à l’est du site, d’autre part, ce d’autant plus qu’une zone faillée et/ou altérée a été identifiée par la reconnaissance géophysique sur la partie est du site de la carrière, qui peut également jouer un rôle dans le drainage du site. L’étude d’impact qualifie l’enjeu de préservation de la ressource en eau de « modéré » ; en l’absence de certitude totale quant à l’absence de relation du site avec l’aquifère karstique de la source de Thaïs, l’Autorité environnementale considère qu’il faudrait plutôt le qualifier de « fort ».

2.2. Description des incidences notables potentielles du projet sur l'environnement et des mesures prévues pour supprimer, réduire et le cas échéant pour compenser les impacts

L’étude d’impact, complétée par les études spécifiques annexées au dossier (milieux naturels et biodiversité, paysages, hydrogéologie, bruit, vibrations, chutes de blocs), présente une analyse claire, bien illustrée et globalement proportionnée aux enjeux des impacts du projet sur les différentes thématiques environnementales. En ce qui concerne les enjeux environnementaux principaux, on peut relever les points qui suivent.

2.2.1. Biodiversité

L’impact du projet sur les milieux naturels et la biodiversité est essentiellement lié au défrichement du site ainsi qu’au dérangement de la faune du fait de l’exploitation (bruit des engins, poussières, tirs de mine). En ce qui concerne le défrichement, la démarche de conception du projet a permis d’éviter l’essentiel des zones à enjeux forts2. Les modalités et mesures de réduction proposées pour les travaux (calendrier adapté à l’activité des différentes espèces, suivi par un écologue, système de démontage et de dépose en douceur des troncs au sol sans chute3), pertinentes, sont de nature à limiter au maximum les dommages sur la faune.

De même, en ce qui concerne l’activité d’exploitation de la carrière, les différentes mesures proposées paraissent pertinentes et de nature à limiter de façon importante les dommages sur la faune. On peut cependant noter que l’arrêt des tirs de mine prévu par la mesure MR01 « Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces » entre le 15 juin et le 15 septembre est insuffisant pour éviter des impacts sur les chiroptères. En effet, comme l’indique l’étude spécifique relative la biodiversité 4, les sorties

2 Cf. carte p. 303 de l’étude d’impact.

3 NB : cette dernière mesure (dépose en douceur des troncs), qui permet de limiter la mortalité des oiseaux et chiroptères nichant sur l’arbre, ne figure pas dans l’étude d’impact ; cet engagement du maître d’ouvrage a été rajouté dans son mémoire en réponse à l’avis du CNPN.

4 Cf. p. 69 de l’étude relative aux milieux naturels, à la faune et à la flore. Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 9 sur 13 d’hibernation débutent en mars et les mises-bas en mai. Si cette période est bien adaptée pour limiter les nuisances de voisinage, notamment pour les touristes, elle l’est moins pour la faune sauvage. Pour les chauves-souris, qui sont un enjeu fort du site, il serait très souhaitable, comme le recommande le CNPN, d’arrêter les tirs de mine dès le 15 avril. Par ailleurs, même si les mesures prises permettent de la réduire fortement, il n’en demeure pas moins que la suppression d’un peu plus de 4 ha de forêt mature constitue une perte de biodiversité. Pour compenser cette perte, la principale mesure proposée est l’acquisition et la gestion adaptée d’environ 15 ha de parcelles boisées adjacentes au site (mesure MC02), qui seront pour l’essentiel laissées en libre évolution pendant 40 ans. Une telle mesure paraît tout à fait positive ; néanmoins, rien ne permet de penser qu’elle permet de compenser les 4,2 ha défrichés pour assurer au global une absence de perte nette de biodiversité. Certes, comme l’indique l’étude d’impact, les parcelles en question représentent 3,6 fois la surface des parcelles impactées ; mais ces parcelles sont déjà boisées et, semble-t-il, en évolution libre du fait de la configuration du terrain qui rend difficile tout exploitation forestière. Il n’est donc pas du tout certain que cette mesure puisse apporter un gain de biodiversité (par rapport à l’absence de mesure) à même de compenser la perte générée par le défrichement. En tout état de cause, l’étude d’impact n’en apporte pas la démonstration. L’Autorité environnementale recommande de réexaminer les mesures d’évitement, réduction et compensation proposées de façon à assurer une absence de perte nette de biodiversité.

2.2.2. Patrimoine et paysage

Le massif sur lequel est situé le projet est un élément marquant du paysage local, du fait de son positionnement en surplomb de la confluence de l’Isère et de la Bourne, particulièrement visible depuis le nord et l’est du site. L’étude d’impact présente une analyse détaillée des impacts du projet sur le paysage, avec des photomontages permettant de les visualiser aux différentes phases de son exploitation5. Les différentes mesures proposées (exploitation en dent creuse, orientation des fronts, maintien des arbres, végétalisation des talus) permettent de limiter l’impact paysager du projet qui, notamment, ne sera quasiment pas visible depuis le centre de Saint-Nazaire-en-Royans. Il n’en demeure pas moins que, du fait de la situation du site, l’impact paysager reste fatalement important, en particulier depuis le nord-est. De ce point de vue, la qualification (« modéré » et « faible ») qu’en donne la synthèse6 apparaît sous-évaluée ; même si l’appréciation de l’impact paysager comporte toujours une part subjective, il semble difficile de ne pas le considérer ici comme fort. Pour la bonne information du public, l’Autorité environnementale recommande de revoir la qualification du niveau de l’impact paysager affichée dans l’étude.

2.2.3. Ressource en eau

Les impacts potentiels du projet sur les eaux souterraines sont essentiellement liés aux risques de pollution (en particulier hydrocarbures) et à l’augmentation de la vulnérabilité des circulations karstiques sous- jacentes. Néanmoins, les caractéristiques de l’exploitation prévue limitent grandement ces risques, en particulier : • maintien du fond de fouille à plus de 30 m au-dessus de la cote des hautes eaux, • absence de stockage de carburant sur le site, • nombre d’engins limité et entretien des engins (hors entretien quotidien) réalisé sur un autre site.

5 NB : pour faciliter la visualisation des impacts, il serait utile d’ajouter une photographie de l’état actuel (T0) avant chaque photomontage à T0+10, T0+20 et T0+30 (cf. p. 361 à 365 de l’étude d’impact).

6 Cf. p. 368-369 de l’étude d’impact

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 10 sur 13 Ces caractéristiques ne lèvent pas tout risque d’impact sur les eaux souterraines, d’autant plus que l’impact possible des tirs de mine réguliers sur la fracturation du karst n’est pas évalué. Cependant, outre que l’impact d’une pollution possible devrait rester faible 7, les mesures proposées, classiques8, paraissent bien adaptées à la maîtrise des risques résiduels, tout au moins hors de la zone fracturée située à l’est du site. Pour cette dernière zone, des mesures d’évitement et/ou une vigilance toute particulière paraissent très souhaitables9. Un suivi semestriel de la qualité des eaux souterraines est prévu via le piézomètre situé à l’entrée du site ; tel que positionné, il n’est pas certain qu’il permette de détecter une pollution qui se serait produite dans la zone fracturée. Un approfondissement de ce point serait également souhaitable.

2.3. Description des solutions de substitution raisonnables et justification des choix retenus

L’étude d’impact présente de façon claire les différentes options qui ont été examinées et la justification du choix retenu. Elle indique que : • la société Carrières Benoît Gauthier étant implantée sur la commune de Pizançon, le choix d’ouverture de cette carrière s’est positionné autour de la localisation historique, dans une zone de chalandise d’environ 30 km, permettant ainsi de limiter les transports de marchandises. Lors de la phase préparatoire du projet, 8 variantes ont été envisagées dans cette zone ; • les prospections géologiques (données régionales qui répertorient les « ressources et matériaux » avec des « zones à éléments favorables ») et la cohérence avec les documents de planification (PLU, schéma des carrières) ont dans un premier temps réduit le projet à 3 variantes : Saint-Nazaire en Royans, Chateaudouble et Hostun ; • le porteur de projet a ensuite fait le choix de s’implanter en dehors des périmètres d’inventaire et de protection présentant les enjeux écologiques les plus importants. Il s’est donc attaché à éviter les zonages Natura 2000, les périmètres ZNIEFF de types I et II et les zones humides. Seul le secteur du Mont Vanille sur la commune de Saint-Nazaire-en-Royans répondait à ces critères. • sur ce secteur, le document d’urbanisme autorise l’implantation de carrière sur 6,53 ha. Suite aux relevés topographiques, il a été amputé de 1,62 ha afin de préserver visuellement le bourg de Saint-Nazaire-en-Royans. Par ailleurs, les inventaires écologiques ont fait ressortir la présence de chiroptères et de gîtes potentiels ce qui a conduit à réduire le périmètre du projet d’environ 0,75 ha.

7 Une simulation a été réalisée, sur la base du déversement accidentel de la totalité du réservoir d’un engin, qui montre que, théoriquement, une telle pollution ne devrait pas remettre en cause la potabilité de l’eau des eaux souterraines en aval du site.

8 aire bétonnée étanche pour l’entretien quotidien ou bac anti-égouttures, ravitaillement réalisé sous surveillance, kit de dépollution, décapage immédiat et évacuation des matériaux éventuellement souillés, formation des agents …

9 NB : l’étude d’impact indique : « Une attention particulière sera portée au niveau de la zone de calcaire fracturé afin de surveiller la présence de karstification. En cas de découverte, lors de l’extraction, de karsts ou de fissures ouvertes non colmatées dans le gisement calcaire, qui seraient susceptibles de favoriser l’infiltration d’une éventuelle pollution, ceux-ci seront immédiatement signalés au chef de carrière. La zone sera balisée et les fissures très rapidement colmatées à l’aide d’une cimentation. » Ceci n’est cependant pas une garantie absolue, notamment du fait de l’utilisation d’explosifs pour l’exploitation de la carrière.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 11 sur 13 illustration 4 : Zone d’emprise potentielle avec prise en compte des enjeux paysagers et des enjeux écologiques (source : étude d’impact, p. 235) Les aspects techniques (accès à la carrière, hauteur des fronts, fond de fouille,...) ont ensuite abouti à la variante proposée.

illustration 5 : Plan de réaménagement (source : étude d’impact, p. 336)

2.4. Modalités de suivi des mesures d’évitement, de réduction et de compensation

Les modalités de suivi éventuellement nécessaires pour les mesures proposées sont précisées dans la description de chaque mesure.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 12 sur 13 Par ailleurs, l’étude d’impact expose que la charte du PNR du Vercors présente des dispositions assez strictes concernant les carrières, notamment : « concernant les carrières, l’État s’engage à inciter les maîtres d’ouvrage à présenter au Parc, le plus en amont possible de la procédure, les nouveaux projets, et s’engage à mettre en place systématiquement une commission locale de suivi pour toute nouvelle autorisation de renouvellement ou d’extension de carrière (suivi de l’exploitation et de la remise en état du site). »10 La mise en place d’une telle commission locale de suivi est incontestablement un atout pour s’assurer de la bonne mise en œuvre des mesures proposées et, dans le cas où cela apparaîtrait nécessaire pour qu’elles atteignent leurs objectifs, les réviser.

2.5. Méthodes utilisées et auteurs des études

Toutes les études présentées dans le dossier (étude d’impacts et études thématiques spécifiques, étude de dangers) comportent un volet présentant les méthodes utilisées ainsi que les auteurs, les sources et les références bibliographiques utilisées.

2.6. Résumé non technique de l’étude d’impact

Le résumé non technique fait l’objet d’un document séparé, ce qui est très positif pour faciliter son identification par le public. Il présente de manière claire et synthétique le dossier et l’étude d’impact du projet. L’autorité environnementale recommande d’intégrer dans le résumé non technique les éléments principaux du mémoire en réponse du pétitionnaire ainsi que la prise en compte des observations et recommandations du présent avis..

3. Conclusion

Même si quelques insuffisances ont pu être relevées ci-avant, l’étude d’impact présentée est globalement claire et de bonne qualité. Il apparaît que les porteurs du projet ont cherché aux différentes étapes de l’élaboration du projet, dans une démarche sérieuse et bien structurée, à minimiser autant que faire se peut les impacts du projet sur l’environnement. Il apparaît que : • du fait du positionnement du site en surplomb de la confluence de la Bourne avec l’Isère, et malgré les mesures d’évitement et de réduction qui sont proposées, l’impact du projet sur le paysage restera fort, au moins vu du nord-est ; • les impacts du projet sur les milieux naturels et la faune ont été évités ou limités de façon sérieuse. Il subsiste cependant un impact résiduel que les mesures de compensation proposées ne semblent pas permettre de compenser ; l’absence de perte nette de biodiversité n’est pas démontrée ; • les mesures prévues pour préserver la ressource en eau souterraine paraissent globalement adaptées ; une vigilance et des mesures particulières semblent cependant nécessaires en ce qui concerne la zone fracturée située à l’est du site.

10 Cf. p. 260 de l’étude d’impact.

Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes Ouverture d’une carrière de roche massive à Saint-Nazaire-en-Royans (26) Avis délibéré le 12 novembre 2019 page 13 sur 13

Lieux-dits « VANILLE » et Demande d’Autorisation Environnementale « CAMPALON » Saint-Nazaire-en-Royans Ouverture d’une carrière

Mémoire en réponse

à l’avis de l’Autorité

Environnementale

SASU CARRIERES BENOIT GAUTHIER

255 Chemin du Riousset 26300 CHATUZANGE-LE-GOUBET

Tel : 04.75.05.16.08

Lieux -dit « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans Ouverture d’une carrière

Lieux-dits « VANILLE » et « CAMPALON » DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE Saint-Nazaire-en-Royans (26) Ouverture d’une carrière

SOMMAIRE

2.1 Aspects pertinents de l’etat actuel de l’environnement et de leur evolution ______4 2.1.1. Biodiversité ______4 2.1.2. Paysage et patrimoine ______6 2.1.3. Ressource en eau ______12 2.2 Description des incidences notables poteneilles du projet sur l’environnement et des mesures prevues ______13 2.2.1. Biodiversité ______13 2.2.2. Paysage et patrimoine ______15 2.2.3. Ressource en eau ______18 2.4 Modalités de suivi des mesures ______19 2.6 Résumé Non technique ______19

Mémoire en réponse 3 14

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2.1 ASPECTS PERTINENTS DE L’ETAT ACTUEL DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LEUR EVOLUTION

2.1.1. Biodiversité

Concernant les habitats, les critères utilisés pour définir le niveau d’enjeu (faible, modéré, fort) mériteraient d’être précisés. L’analyse finale est cependant facilement compréhensible à l’aide du tableau synthétique et de la cartographie associée.

Afin d’apporter une aide à la lecture et à la compréhension des niveaux d’enjeux, notre dossier comprend une partie méthode (p. 54 et p. 55), qui fait état :  Des moyens mis en œuvre pour constituer l’état des lieux (étant entendu que chaque volet étudié fait ensuite l’objet d’un détail de la méthode adapté audit volet), ce qui constitue déjà un guide d’évaluation des enjeux pour le lecteur.  Des référentiels permettant d’évaluer les enjeux qui sont au nombre de 3 : l’enjeu patrimonial, l’enjeu local de conservation, l’utilisation de la zone d’étude. Chacun de ces référentiels est défini.  Du process de synthèse des enjeux, qui comprend notamment la définition des classes d’enjeux (majeur, fort, modéré, faible, très faible).  Du process de cartographie des enjeux, qui se fait en deux étapes : la cartographie des enjeux par groupe étudié et la cartographie synthétique des enjeux écologiques.

Nous rappelons ces éléments ci-dessus :

Mémoire en réponse 4 14

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2.1.2. Paysage et patrimoine

« De nombreuses photo-simulations sont présentes ainsi qu’une cartographie d’ensemble permettant de bien géolocaliser les points choisis. Toutefois, le choix de certains points de vue mériterait discussion, notamment lorsque le site est masqué par la végétation, et les modalités prises en compte pour aboutir aux niveaux d’enjeux manquent d’explications. »

Comme cela est expliqué au § 3.2.4 en p. 166 de l’Etude d’Impact, le choix des points de vue s’est basé sur plusieurs critères :  La carte de visibilité théorique réalisée préalablement, basée uniquement sur la topographie et ne prenant pas en compte la végétation,  La présence d’enjeux tels que des bourgs de communes, habitations, des routes fréquemment empruntées, des monuments historiques ou encore des points touristiques (sentiers de randonnée, etc…),  Mais aussi l’accessibilité de ces points : en dehors de propriétés privées, sur ou à proximité d’axes carrossables.

Ainsi, il nous est apparu pertinent de conserver certains points de vue présentant un enjeu et donc un intérêt, même lorsqu’il s’est avéré sur le terrain que le projet n’était pas visible depuis ce point. Il est ainsi démontré que le site du projet, et donc par la suite le projet, ne sera pas visible depuis ces zones à enjeu. Pour cette raison, les points n°3 (parking du jardin des fontaines pétrifiantes de La Sône, site touristique), n°6 (centre bourg de Saint- Romans ou encore n°36 et 37 (chemin de randonnée à proximité du projet), par exemple, ont été conservés, afin de lever le doute d’emblée.

Concernant la définition du niveau d’enjeu, il est en effet possible d’apporter des compléments. La visibilité est donnée pour chaque point dans la carte de synthèse de la perception visuelle présentée en p. 174 de l’Etude d’Impact. Seuls trois niveaux de visibilité sont donnés dans cette carte : nul, lointaine / modéré et fort / proche. La visibilité est affinée dans le tableau ci-dessous, en prenant également en compte la vue globale ou partielle du projet, et en intégrant un niveau « faible » supplémentaire. Ensuite, l’enjeu du point est à bien différencier de la visibilité. En effet, suivant sa localisation, un point de vue peut avoir un fort enjeu paysager, même si la visibilité est finalement nulle depuis ce point. L’enjeu paysager de chaque point est également précisé dans le tableau ci- dessous.

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Critères Point de Localisation Description Visibilité du site d’appréciation de Enjeu vue n° l’enjeu Saint-Chatte Photo prise au niveau d’un champ, seule zone ouverte du secteur, les autres Eloignement 1 Depuis la D20 au sud du parcelles étant couvertes de vergers. Ces vergers masquent la visibilité sur Nul Route secondaire Faible bourg , à 8 km le site Vue dynamique La Sône Lotissements Photo prise au-dessus de la rivière, en situation de surplomb Eloignement 2 Faible Modéré à 6,5 km Site visible en arrière-plan Lotissement habité La Sône Photo prise au niveau du parking de deux sites touristiques : jardin de Eloignement Parking du site des fontaines fontaines pétrifiantes et débarcadère du bateau à roue 3 Nul Site touristique Fort pétrifiantes La ripisylve de l’Isère masque totalement le site important A 6 km Même en se décalant sur le pont de l’Isère voisin, la visibilité est nulle Eloignement La Sône Point de vue dégagé dans la direction du projet, mais le projet étant situé en 4 Nul Route principale Faible D 1092 à 6,5 km bas de relief, son emprise est cachée par la végétation. Vue dynamique Le bourg de Beauvoir-en-Royans est un Site Patrimonial Remarquable. Il Eloignement Beauvoir-en-Royans 5 n’existe pas, dans le bourg, de vue dégagée en direction du projet. Cette Nul Site Patrimonial Modéré A 10 km photo en est l’illustration Remarquable Centre du bourg de Saint- Eloignement 6 Romans Depuis le bourg de Saint-Romans, le bâti et la végétation masquent le site Nul Modéré Densité de population A 8,5 km Base de loisirs du Marandan La base de loisirs ainsi que le camping sont assez arborés. Les boisements, Eloignement 7 Nul Modéré à 6 km ainsi que les haies de peuplier forment un écran en direction du site. Site touristique Eloignement Saint-Juste de Claix 8 L’emprise du projet est visible au second-plan. Faible Route principale Faible Blache carrée à 5 km Vue dynamique Saint-Hilaire-du-Rosier Eloignement 9 Point de vue dégagé dans la direction du projet, mais éloigné. Faible Faible L’Arnage à 4,8 km Secteur peu fréquenté Point de vue dégagé dans la direction du projet, sauf la partie inférieure Saint-Hilaire-du-Rosier Eloignement 10 cachée par la ripisylve de l’Isère. Le site reste encore au second plan à cette Modéré Modéré L’Achard à 3,5 km Lotissement distance Habitat très dispersé, Saint-Hilaire-du-Rosier 11 Point de vue dégagé dans la direction du projet. Modéré à fort pas de route Modéré Grange vieille à 2,5 km structurante Saint-Hilaire-du-Rosier Le site, localisé tout en bas du massif, est masqué par la végétation au 12 Nul à Faible Hameau habité Modéré Le Creux à 2,5 km premier plan. Le site peut être aperçu si la végétation est peu dense. Bourg de Saint-Just-de-Claix 13 Site partiellement visible de par la topographie et au second-plan. Faible à Modéré Bourg Fort à 3,3 km 14 Saint-Hilaire-du-Rosier Photo située dans l’axe principal du site, visible dans son ensemble Fort Route principale Fort

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Les Guillots à 1,5 km Habitat dispersé Saint-Hilaire-du-Rosier Route principale 15 Site du projet au premier plan et totalement dégagé Très Fort Très fort En bord d’Isère à 600 m Habitat dispersé Carrefour D21a et D 532 à Photo prise au pied du projet. Par manque de recul, site visible partiellement Route principale 16 Fort à Très fort Très fort 200 m seulement, mais au premier plan Habitat dispersé Saint-Nazaire-en-Royans Point de vue le plus dégagé vers le projet depuis le chemin de randonnée Sentier de randonnée 17 Fort Modéré La Madeleinière à 350 m traversant le massif Massif non habité La Baume-d’Hostun Ce point de vue est proche, et pourtant la visibilité est nulle de par la 18 Nul Bourg Fort Les Orards à 1 km environ topographie. Bourg Bourg de Saint-Maurice à Le flanc ouest du massif est visible, mais pas le site du projet implanté sur le 19 Nul Site Patrimonial Très fort Hostun à 3,5 km flanc est. Remarquable Eloignement Bourg de Saint-André-en- L’emprise du projet est partiellement visible (topographie), mais à l’arrière- 20 Faible Parc Naturel Régional Fort Royans à 8,2 km plan complètement. Bourg Le bourg de Pont-en-Royans, touristique et site inscrit au titre du paysage,, Eloignement Bourg de Pont-en-Royans à 8 21 est en situation encaissée autour de l’Isère. La vue est bloquée en direction Nul Site inscrit au titre du Très fort km du projet par la topographie. Paysage Sainte-Eulalie-en-Royans Le massif du Reuil, puis celui de Saint-Thomas-en-Royans bloquent la vue Eloignement 22 Nul Faible D 54 à 8 km en direction du site. Route secondaire Eloignement Auberives-en-Royans 23 Le relief du coteau de Moraye à Saint-Just-de-Claix empêche de voir le site. Nul Route secondaire Modéré D518 à 6,5 km Sentier de randonnée Auberives-en-Royans Depuis l’entrée d’Auberives-en-Royans, c’est principalement la ripisylve de Bourg 24 Nul Modéré D531 à 5 km la Bourne qui masque le projet Route secondaire La partie haute du massif des Monts du Matin est visible à l’arrière-plan La-Motte-Fanjas D76 Route principale 25 derrière la végétation, mais l’emprise du projet, en bas du massif, n’est pas Nul Modéré à 3,6 km Habitat dispersé visible Saint-Thomas-en-Royans La partie haute du massif des Monts du Matin est visible à l’arrière-plan 26 Camping du pont de la derrière la végétation, mais l’emprise du projet, en bas du massif, n’est pas Nul Site touristique Modéré Manne à 3 km visible Saint-Just-de-Claix Valensole 27 Le site est visible très partiellement, en partie haute seulement. Faible Zone industrielle Faible à 2 km Route principal Saint-Just-de-Claix D1532 à La partie haute du site est ponctuellement visible, celui-ci étant masqué par 28 Faible Vue dynamique Faible 2 km la végétation la plupart du temps. Habitat dispersé Camping municipal de Saint- Site touristique 29 L’emprise du projet est masqué par la topographie et la végétation. Nul Fort Nazaire-en-Royans à 1 km Bourg Entrée du bourg de Saint- Bourg 30 L’emprise du projet est masqué par la topographie et la végétation. Nul Fort Nazaire-en-Royans à 1 km Route principale Bourg de Saint-Nazaire-en- Bourg Fort 31 L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Royans à 800 m Route principale

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Bourg de Saint-Nazaire-en- Bourg 32 Ecran bâti masquant l’emprise du projet Nul Fort Royans à 800 m Route principale Saint-Just-de-Claix Quatre Depuis ce point situé juste de l’autre côté de la Bourne, le site est 33 Faible Habitat dispersé Faible têtes à 350 m partiellement visible à travers la végétation de la ripisylve du cours d’eau. Embarcadère bateau à roue Site touristique 34 Saint-Nazaire-en-Royans à L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Très fort Bourg 500 m Plage Site touristique 35 Saint-Nazaire-en-Royans à L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Très fort Bourg 500 m Chemin de randonnée massif Sentier de randonnée 36 Site partiellement visible à travers la végétation assez dense Modéré Modéré du Mont Vanille à 200 m Massif non habité Chemin de randonnée massif Sentier de randonnée 37 L’emprise du projet est masqué par la topographie et la végétation. Nul Modéré du Mont Vanille à 200 m Massif non habité La-Baume-D’hostun L’emprise du projet est très partiellement visible, et en grande partie cachée Routes structurantes 38 croisement D532 et D125 à Faible Modéré par la topographie et la végétation. Habitat dispersé 600 m La-Baume-D’hostun Sur la voie verte, L’emprise du projet est très partiellement visible, et en Voie verte 39 Les Blaches de à 850 Faible Modéré grande partie cachée par la topographie et la végétation. Habitat dispersé m La-Baume-D’hostun Axe routier majeur 40 L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Modéré Péage autoroutier à 2,5 km Zone artisanale La-Baume-D’hostun L’emprise du projet est très partiellement visible, et en grande partie cachée 41 Aire de Royans-Vercors à 2,3 Faible Axe routier majeur Modéré par la topographie et la végétation. km Eloignement Saint-Lattier au-dessus des L’emprise du projet est très partiellement visible à l’arrière-plan, et en grande 42 Faible Sentier de randonnée Faible stades à 3,7 km partie cachée par la topographie. Lotissement Eloignement 43 L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Faible Montalivet à 4,5 km Route secondaire Bourg de Saint-Lattier à 5,5 Eloignement 44 L’emprise du projet est masqué par la topographie. Nul Modéré km Bourg Eloignement Saint-Lattier Depuis la table d’orientation, le site est partiellement visible, complètement à 45 Faible Sentier de randonnée Modéré GR Tour de Pays à 7 km l’arrière-plan. Table d’orientation Saint-Laurent-en-Royans Parc Naturel Régional Depuis cet axe, le site du projet est totalement masqué par la topographie 46 Route de Combe Laval à 12 Nul Site Classé au titre du Très fort en plus de la végétation au premier plan) km Paysage Route touristique Saint-Jean-en-Royans Depuis le belvédère et depuis ce tronçon de la route plus généralement, le Parc Naturel Régional 47 Route touristique D76 de panorama s’ouvre vers l’est et la Combe Laval, et absolument pas vers le Nul Très fort Site Classé au titre du Combe-Laval à 10 km nord-ouest, direction du projet. Paysage

Mémoire en réponse 9 14

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Depuis la table d’orientation, la vue est bien dégagée dans la direction du Saint-Jean-en-Royans Table d’orientation 48 Mont Vanille. L’emprise du projet, en revanche, n’est que partiellement Faible Très fort D76 à 8,3 km Parc Naturel Régional visible, au loin (topographie). La végétation au premier plan masque souvent la visibilité, mais des Eloignement Saint-Laurent-en-Royans 49 percées ouvrent dans la direction du projet, qui n’est que partiellement Faible Route touristique Fort D2 à 10 km visible dans cet axe, et au loin. Parc Naturel Régional La végétation au premier plan masque souvent la visibilité, mais des Eloignement 50 & Saint-Jean-en-Royans percées ouvrent dans la direction du projet, qui n’est que partiellement Faible Route touristique Fort 50bis D76 à 8,3 km visible dans cet axe, et au loin. Parc Naturel Régional Il existe des vues sur les Monts du Matin, mais le site, localisé tout en bas Eloignement Saint-Laurent-en-Royans 51 de ce relief, est masqué par le relief de Saint-Thomas et Saint-Jean-en- Nul Route touristique Fort D2 à 10 km Royans. Parc Naturel Régional Eloignement Saint-Jean-en-Royans 52 Le site est masqué par le relief de Saint-Thomas et Saint-Jean-en-Royans. Nul Bourg Fort Bourg à 6 km Parc Naturel Régional Route secondaire 53 Le site est masqué par la partie basse du flanc est des Monts du Matin Nul Faible D209a à 3,2 km Habitat dispersé Depuis ce point, le relief situé au nord du ruisseau du Rouge à Saint- La Motte-Fanjas Zone artisanale 54 Nazaire-en-Royans, ainsi que la végétation, occulte totalement l’emprise du Nul Modéré Zone artisanale à 2,3 km Route secondaire projet. Saint-Nazaire-en-Royans L’implantation du projet permet de masquer topographiquement son emprise 55 Nul Quartier d’habitation Fort Le Mas à 1 km depuis ce quartier d’habitation de Saint-Nazaire-en-Royans Saint-Nazaire-en-Royans L’exploitation a été implantée de façon à n’être pas visible depuis ce point. Site touristique 56 Faible Très fort Viaduc à 500 m Seule la zone de l’accès au site est visible. Proximité du projet Saint-Nazaire-en-Royans Le replat topographique et la végétation environnante empêche toute Sentier de randonnée 57 Point de vue de La Combe à Nul Fort visibilité sur l’emprise du projet. Point de vue 400 m Saint-Nazaire-en-Royans 58 Même en se rapprochant, le rideau boisé masque le site. Nul Sentier de randonnée Modéré Point culminant à 170 m Saint-Nazaire-en-Royans Plus de 60 m de terrain naturel boisé restent en place entre le sentier et le 59 Faible Sentier de randonnée Modéré sentier à 100 m projet. Saint-Hilaire-du-Rosier L’emprise du projet est partiellement visible depuis ce point de vue, assez Habitat 60 Fort Fort Pré de Vachère à 800 m proche, en rive droite de l’Isère. Proximité La-Baume-d’Hostun 61 Usine hydro-électrique Le site est partiellement visible depuis cette zone industrielle. Modéré Zone industrielle Faible à 1,8 km Saint-Hilaire-du-Rosier Route principale 62 Le site est partiellement visible (partie haute) depuis ce point. Modéré Modéré Château du Perrier à 3,3 km Vue dynamique

Ainsi, il ressort de ce tableau et des points de vue de l’étude paysagère, représentatifs du secteur, que l’enjeu paysager global de ces points de vue est modéré, même si certaines zones peuvent présenter un impact plus fort, ou plus faible.

Mémoire en réponse 10 14

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Néanmoins, la visibilité est très forte depuis quelques rares points présentant un enjeu paysager très fort également. Conscient de cela, le porteur de projet a rapidement envisagé une exploitation en dent creuse, qui masquera les fronts inférieurs et ne laissera visibles que les fronts supérieurs. De plus, il est ici rappelé que l’exploitation ne sera ouverte qu’au fur et à mesure de l’extraction. Ainsi, le défrichement de 4,2 ha nécessaire au projet sera effectué en sept campagnes réparties sur 18 ans. Lorsque tout le site aura été défriché, l’exploitation aura suffisamment avancé et certains fronts seront déjà réaménagés. Ainsi, les riverains n’auront à aucun moment la perception de 4,4 ha en exploitation.

Le tableau de l’enjeu global peut également être complété pour une meilleur compréhension.

SITES ET PAYSAGES Critère d’évaluation Thématique Description Enjeux de l’enjeu Le projet est à la confluence entre le milieu naturel du massif du Vercors, l’environnement traditionnel de la plaine du Royans et le caractère intense de la plaine de Romans-sur-Isère.

L’emprise du projet est incluse dans le Parc Naturel Régional du Vercors qui souhaite participer à Parc Naturel Régional l’élaboration des projets susceptibles d’impacter le du Vercors paysage et notamment les carrières. Contexte touristique Contexte Région possédant un attrait touristique non Modéré paysager négligeable. Contexte rural

Le rebord occidental du Vercors monopolise Pas de grand centre l’attention depuis la vallée de l’Isère. urbain dans la zone de visibilité théorique Pas de site inscrit ou classé au titre des sites et du paysage dans un rayon de 7,3 km.

Site Patrimonial Remarquable le plus proche situé sur la commune d’Hostun, à 3 km au sud-ouest, sans aucune visibilité. Visibilité (partielle souvent) depuis la La zone de perception de l’emprise du projet est plaine de Saint- limitée à la partie située au nord du projet dans la Hilaire-du-Rosier et vallée de l’Isère. Elle représente une faible surface en Saint-Just-de-Claix comparaison de la zone d’étude. Elle évite toute la

plaine du Royans et des communes allant de la Pas de visibilité Baume-d’Hostun à l’agglomération de Romans-sur- Perception depuis les sites Isère. Modéré du projet inscrits et classés au

titre du Paysage La perception depuis la zone de visibilité est franche

et non négligeable. Pas de visibilité Quelques points de vue plus éloignés offrent des depuis les grands vues plongeantes sur l’emprise du projet. Cependant, centres urbains du la distance limite la perception. secteur (Romans-sur- Isère, Valence)

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2.1.3. Ressource en eau

Il semble que cette conclusion soit fondée exclusivement sur l’analyse de la carte géologique et de la bibliographie. Si elle paraît effectivement probable, il semble cependant difficile sur cette seule base de pouvoir formellement exclure toute possibilité de relation avec la source de Thaïs, du fait du caractère très hétérogène et aléatoire des circulations dans le karst d’une part et des incertitudes des variations possibles du pendage, notamment à l’est du site, d’autre part, ce d’autant plus qu’une zone faillée et/ou altérée a été identifiée par la reconnaissance géophysique sur la partie est du site de la carrière, qui peut également jouer un rôle dans le drainage du site.

Ces éléments ne sont pas uniquement basés sur la bibliographie. L’étude hydrogéologique s’est en effet basé sur des éléments bibliographiques, qui ont été comparés avec l’observation de photos aériennes d’une part, et avec l’étude des fronts des anciennes carrières, bien lisibles, d’autre part. Ces éléments visibles in situ ont permis de valider la position de failles séparant l’emprise du projet et la grotte de Thaïs d’une part, et le pendage des couches d’autre part. Le pendage des couches vers l’ouest est ainsi bien visible au droit de anciennes carrières.

Les profils électriques réalisés sur le site ont également montré, de part et d’autre de la faille, la présence de calcaires compacts et massifs, pauvres en argile, et semblant donc bien correspondre à un faciès urgonien.

Ces profils ont également montré que, même s’il existe une zone fracturée, on trouve au droit de celle-ci une résistivité moindre, variant globalement de 100 à 250 Ω.m, et non nulle. Ainsi, les terrains sont, au droit de cette zone, fracturés et remplis d’argiles, mais il n’existe pas, à l’heure actuelle, de faille ouverte au droit du projet.

En outre, le porteur de projet a eu la volonté de réaliser un piézomètre à proximité du site dès la phase d’étude. Cette réalisation, très importante, a permis de valider définitivement la cote des eaux au droit du projet. Ainsi, il est avéré (ce n’est plus une hypothèse liée à l’analyse bibliographique) que l’eau est présente à 168 m NGF au droit du site, soit plus de 30 m sous le niveau de la carrière.

L’étude d’impact qualifie l’enjeu de préservation de la ressource en eau de « modéré » ; en l’absence de certitude totale quant à l’absence de relation du site avec l’aquifère karstique de la source de Thaïs, l’Autorité environnementale considère qu’il faudrait plutôt le qualifier de « fort ».

La Zone de Sauvegarde des Eaux concernant une ressource stratégique car importante en quantité et dont la qualité et la localisation par rapport aux zones de consommation (actuelles et futures) induit des coûts d’exploitation acceptables, le porteur de projet convient que l’enjeu intrinsèque de cette Zone de Sauvegarde est fort.

En revanche, en l’absence au droit du projet de captage AEP actuellement utilisé ou de Périmètres de Protection, et compte tenu du fait que le projet n’est pas de nature à avoir un effet sur les mesures définies par le SDAGE à mettre en place sur la masse d’eau concernée (pollutions aux nitrates d’origine agricole), l’enjeu hydrogéologique global au droit du projet est bien considéré comme modéré.

Mémoire en réponse 12 14

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2.2 DESCRIPTION DES INCIDENCES NOTABLES POTENEILLES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET DES MESURES PREVUES

2.2.1. Biodiversité

On peut cependant noter que l’arrêt des tirs de mine prévu par la mesure MR01 « Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces » entre le 15 juin et le 15 septembre est insuffisant pour éviter des impacts sur les chiroptères. En effet, comme l’indique l’étude spécifique relative la biodiversité4, les sorties d’hibernation débutent en mars et les mises-bas en mai. Si cette période est bien adaptée pour limiter les nuisances de voisinage, notamment pour les touristes, elle l’est moins pour la faune sauvage. Pour les chauves-souris, qui sont un enjeu fort du site, il serait très souhaitable, comme le recommande le CNPN, d’arrêter les tirs de mine dès le 15 avril.

Un projet de carrière tel que celui présenté ici est à prendre en compte dans sa globalité et dans son ensemble. De nombreuses composantes du projet, mais aussi de l’environnement, interagissent. Ainsi, le projet présenté correspond au meilleur consensus trouvé par le porteur de projet.

En effet, celui-ci a fait le choix de réduire autant que possible l’emprise demandée en autorisation, en se limitant à la surface nécessaire à l’extraction souhaitée. Ainsi, la place disponible sur le site pour stocker les matériaux restera limitée.

Rappelons d’abord que les tirs de mine seront au nombre de un par quinzaine seulement. Si les tirs sont arrêtés 2 mois plus tôt que prévu initialement, entre le 15 avril et le 15 juin, ils seront arrêtés pendant 5 mois au total. Pour anticiper cet arrêt prolongé, l’exploitant n’aura que 7 mois dans l’année pour extraire, acheminer les matériaux en bas, les traiter éventuellement, etc… L’exploitant devra réaliser sa production annuelle en sept mois au lieu de neuf. Cela impliquera une hausse de près de 30% de la production mensuelle (à l’échelle annuelle, cela représenterait une carrière de 120 000 tonnes au lieu de 90 000 tonnes).

Cette cadence accélérée de la production engendrera des nuisances accrues pour les riverains :  tirs de mines plus fréquents (3 à 4 par mois au lieu de 2),  plus d’engins présents sur site, occasionnant une augmentation des envols de poussière et du bruit,  … De plus, le site étant limité en taille, il ne disposera pas de la surface de stockage suffisante pour stocker cinq mois de production. Les matériaux devront donc être en partie évacués du site pour les stocker sur d’autres sites de la SASU Carrières Benoit Gauthier, ce qui augmentera le trafic de camions par rapport à celui annoncé initialement.

L’analyse écologique a été additionnée aux précédents enjeux. Le plus important du volet écologique concernant en effet les chiroptères, nous avons considéré la période de mise bas comme étant la plus sensible. Si au dossier, il est bien indiqué une période de mise bas allant généralement en France de fin mai à août, il faut souligner que ce tableau prend des marges importantes de sécurité, comme il est usuellement apprécié de le faire. Toutefois, la mise-bas, dans ce secteur précis de la Drôme est plutôt à situer entre « début/mi juin » et « mi- juillet/fin juillet ». Les mise-bas plus précoces étant rares et à rapporter aux printemps les plus chauds. La période choisie pour l’arrêt des tirs de mines est donc plutôt cohérente avec l’enjeu chauves-souris.

Ainsi, la mesure qui viserait à choisir un arrêt des tirs de mines à partir du 15 avril, qui semble bénéfique regardée sous un angle purement écologique, apporterait des nuisances supplémentaires significatives pour les riverains. Alors, pour conserver un équilibre et un consensus acceptable par tous, un arrêt des tirs de mine du 15 juin au 15 septembre, comme proposé initialement, semble être le meilleur compromis et le porteur de projet souhaite maintenir ces dates.

Par ailleurs, même si les mesures prises permettent de la réduire fortement, il n’en demeure pas moins que la suppression d’un peu plus de 4 ha de forêt mature constitue une perte de biodiversité. Pour compenser cette perte, la principale mesure proposée est l’acquisition et la gestion adaptée d’environ 15 ha de parcelles boisées adjacentes au site (mesure MC02), qui seront pour l’essentiel laissées en libre évolution pendant 40 ans. Une telle mesure paraît tout à fait positive ; néanmoins, rien ne permet de penser qu’elle permet de compenser les 4,2 ha défrichés pour assurer au global une absence de perte nette de biodiversité. Certes, comme l’indique l’étude d’impact, les parcelles en question représentent 3,6 fois la surface des parcelles impactées ; mais ces parcelles sont déjà boisées et, semble-t-il, en évolution libre du fait de la configuration du terrain qui rend difficile tout exploitation forestière. Il n’est donc pas du tout certain que cette mesure puisse apporter un gain de biodiversité (par rapport à l’absence de mesure) à même de compenser la perte générée par le défrichement. En tout état de cause, l’étude d’impact n’en apporte pas la démonstration.

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A ce titre, la séquence ERCA a été strictement respectée, avec un investissement notable en terme d’évitement de la part du maître d’ouvrage. En effet, l’ensemble des boisements à enjeux ont été évités.

In fine, ce sont bien les secteurs à moindres enjeux écologiques qui ont été choisis. En outre, il ne s’agit pas tout à fait d’une forêt mâture mais d’un bois à un stade intermédiaire post exploitation, qualifié à enjeux faibles. Nous rappelons à ce sujet la description de l’habitat forestier majoritairement ciblé par le projet : CV 9 : Chênaie mixte neutrocline à acidicline à Chêne pubescent et Chêne sessile, à Fragon et Buis : cette chênaie remplace rapidement la chênaie pubescente en montant en altitude, dans les secteurs à forte pente entrecoupés d’escarpements calcaires aux sols peu évolués. Cette chênaie, probablement un ancien taillis avec quelques arbres plus âgés, forme un peuplement intermédiaire entre une chênaie sessiliflore acidiphile et une chênaie pubescente thermophile. Il est surtout constitué de chênes pubescents plus ou moins hybridés avec du Chêne sessile où les Chênes pubescents et sessiles typiques y sont rares. Le sous-bois est très pauvre, constitué de buxaies (notablement impactés par la Pyrale du Buis) et de fourré à Fragon denses et très fermées, difficilement pénétrables, la strate herbacée est appauvrie du fait de la faible luminosité au sol.

La question qui se pose alors est le niveau des impacts résiduels sur les espèces protégées. Cette évaluation fait l’objet d’une description et d’un tableau de synthèse. Nous le rappelons ci-dessous. Ce tableau montre que Dans tous les cas, la perte nette avant compensation est faible. La seule exception étant pour la Genette pour une raison particulière. En effet, malgré le fait que l’espèce reste commune à l’échelle nationale sur son aire de répartition, elle se situe sur la zone d’étude en limite de son aire répartition. Quelques kilomètres plus au sud, l’impact résiduel aurait été noté « faible ». En outre l’espèce utilise un très large territoire.

A cette étape, il s’agit donc de définir les ratios compensateurs et une compensation adaptée. La compensation peut être de plusieurs types. Par exemple, un secteur dégradé que l’on améliore (en général le ratio est plus limité) ou un secteur de qualité que l’on va protéger (en général le ratio est plus important, c’est le choix qui a été fait ici). Il n’en reste pas moins que dépasser un ratio x3 correspond – usuellement - à des impacts significatifs sur des enjeux impacts forts. Ce qui n’est pas le cas ici. Néanmoins, le maître d’ouvrage a fait le choix de la sécurité, en

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construisant ledit ratio et la compensation avec la DREAL AURA. In fine le ratio proposé est donc important (x3,6).

On rappellera en outre que la durée de mise en compensation dépasse de 10 ans la durée d’exploitation. De plus, la mesure est sécurisée et peut être considéré comme déjà effective (parcelles pour l’essentiel propriétés du maître d’ouvrage) ce qui est rarement le cas dans une telle procédure. Sur cette durée, l’exploitation des bois est tout à fait envisageable. La compensation est donc réelle. Et il faudra rappeler que la compensation sylvicole a été ciblée sur les DFCI augmentant encore le niveau de protection des bois sur ce secteur.

En conséquence de quoi, le processus d’évaluation montre :  Que l’évitement a été une priorité, permettant de bien respecter la séquence ERCA. Seuls des bois à enjeux faibles sont concernés.  Que les mesures de réduction et d’accompagnement permettent de diminuer les risques et de conclure à des impacts résiduels sur les espèces protégées de faibles. Seul impact résiduel modéré pour la Genette commune.  Le ratio compensateur est jugé haut (x3,6) au regard des impacts résiduels. En outre il concerne des compensations qui peuvent être considérées comme déjà actives (acquisitions foncières par le maitre d’ouvrage) et pour une durée dépassant de 10 ans la période d’exploitation. La mesure visant les bois et les trois autres mesures compensatoires viennent donc largement compenser les espèces protégées qui font l’objet du dossier de demande de dérogation et plus globalement pour la nature ordinaire. Nous pourrions ajouter que pour quasiment tous les sites exploités de ce type, la biodiversité explose sur ces secteurs à moyen et long terme, notamment du fait de la création d’habitats dits « pionniers ». C’est dans cette optique et suivant un cadrage écologique fort que le projet de réaménagement a été proposé pour la fin d’exploitation.

2.2.2. Paysage et patrimoine

Pour la bonne information du public, l’Autorité environnementale recommande de revoir la qualification du niveau de l’impact paysager affichée dans l’étude.

Conscient de la localisation de son projet sur un flanc de relief, le porteur de projet a mis en place de nombreuses mesures de localisation, d’implantation, d’exploitation ou encore de remise en état de façon à minimiser son impact paysager.

Les mesures de localisation, d’implantation et de phasage ont permis de réduire significativement la zone de perception du projet, qui ne sera visible ni de la plaine de Valence et de Romans-sur-Isère, ni depuis la plaine du Royans au sud de la Bourne, ni depuis le bourg de Saint-Nazaire-en-Royans. Le site sera également à peine visible depuis la grande zone touristique de Saint-Nazaire-en-Royans, comprenant une plage, un embarcadère, le pont-viaduc et l’entrée de la grotte de Thaïs.

Depuis la zone de visibilité du projet, constituée de la plaine de Saint-Hilaire-du-Rosier et de Saint-Just-de-Claix, le choix d’une exploitation en dent creuse, beaucoup plus discrète dans le paysage bien que beaucoup plus contraignante et engendrant des frais d’exploitation bien plus importants, a été tout de suite privilégiée par le porteur de projet, originaire du secteur et y vivant toujours, dont le souhait est le maintien de la qualité de vie des habitants et le respect du territoire.

Les photomontages présentés en pages suivantes mettent bien en évidence le fait que le projet aurait pu être bien plus visible, sans mise en place de la mesure de réduction consistant à mettre en place une exploitation en dent creuse. Une exploitation à flanc de relief, ouverte sur 50 m environ de plus de part et d’autre de l’accès a été simulé.

Depuis Saint-Hilaire-du-Rosier, au niveau du pont sur la RD 76 (point de vue n°15 de l’étude paysagère), sans massif venant se refermer de chaque côté de l’accès, les fronts ouest sont visibles sur toute leur hauteur jusqu’à la cote 205 m NGF, et sur une largeur bien plus importante que dans le cas d’une exploitation en dent creuse. Seuls les fronts nord ne sont pas visibles.

Depuis la zone touristique de Saint-Nazaire-en-Royans (point de vue n°56 de l’étude paysagère), une exploitation à flanc de relief aurait été parfaitement perceptible, alors que, dans le projet actuel, seul l’accès sera légèrement visible entres les deux anciens fronts préexistants. Une exploitation à flanc de relief aurait donc créé une autre zone de visibilité, constituée de la zone touristique de Saint-Nazaire-en-Royans, voire du bourg en général.

Le projet final, en dent creuse, présente donc un impact moindre que ce qu’il aurait pu causer en l’absence de mesures paysagères. L’impact paysager du projet final, intégrant ces mesures paysagères efficaces, est jugé modéré.

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Photomontage du projet retenu, en dent creuse (point n°15)

Photomontage du projet à flanc de relief

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Photomontage du projet retenu, en dent creuse (point n°56)

Photomontage du projet à flanc de relief

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En outre, il est ici rappelé qu’une Commission Locale de Suivi (CLS) sera mise en place sur ce site. Des représentants des riverains seront entre autres invités à y participer. Cette commission se réunira annuellement, pour aborder toutes les thématiques jugées nécessaires par les différents participants. Ainsi, au fil des ans, la thématique paysagère pourra être abordée lors de cette CLS, et, des mesures spécifiques supplémentaires pourraient alors être mises en œuvre, si les participants de la CLS le jugeaient nécessaires.

2.2.3. Ressource en eau

Cependant, outre que l’impact d’une pollution possible devrait rester faible, les mesures proposées, classiques, paraissent bien adaptées à la maîtrise des risques résiduels, tout au moins hors de la zone fracturée située à l’est du site. Pour cette dernière zone, des mesures d’évitement et/ou une vigilance toute particulière paraissent très souhaitables.

L’exploitant sera en effet très vigilant tout au long de l’exploitation afin d’éviter toute pollution quelle qu’elle soit. Il a été vu précédemment qu’il n’existait pas, à l’heure actuelle, de faille ouverte au droit de la carrière.

Ainsi, compte tenu des mesures de prévention qui seront mises en place (cf. Etude d’Impact p.286 et suivantes), le risque de pollution tout au long de l’exploitation, et en particulier en phase de décapage, sera très faible, et il n’y aura pas, durant cette phase, de fractures ouvertes favorisant la diffusion d’une pollution.

Par la suite, si une fracture locale était créée par un tir de mines, ce qui est très improbable compte tenu des faibles charges qui seront mises en œuvre, alors cette fracture sera très rapidement détectée par le pelliste lors de la reprise du tir. La procédure particulière de colmatage de fracture, décrite en p. 288 de l’Etude d’Impact, sera alors immédiatement mise en œuvre, de façon à qu’aucune pollution accidentelle ne puisse s’y infiltrer.

Qui plus est, la présence d’une importante zone non saturée en eau sous la carrière (plus de 30 m pour rappel) réduirait fortement la propagation d’une pollution vers la nappe sous-jacente.

Les mesures proposées par le porteur de projet satisfont d’ailleurs l’Agence Régionale de Santé, organisme chargé de la veille sanitaire concernant la qualité des eaux, qui considère que « le risque de pollution de la ressource est faible », et qui a émis un avis favorable à ce projet.

A l’échelle nationale, la probabilité d’occurrence d’une pollution d’hydrocarbures des eaux sur ces types d’activités et sur une période de 29 ans (période d’observation des accidents) est inférieur à 0,6 %, soit une probabilité annuelle de 0,22 ‰ pour l’activité carrière (d’après les chiffres de la base ARIA1 du BARPI2 recensant plus de 46 000 accidents et presqu’accidents). Cette probabilité est donc très faible.

Le contexte des aquifères karstiques, plus particulièrement, est bien connu du bureau d’études ATDx, travaillant depuis 20 ans sur le sujet des carrières dans le département du Gard. Ce département présente en effet d’importants massifs calcaires karstiques, au sein desquels circulent des aquifères, et sur lesquels sont implantées plusieurs carrières.

Les mesures proposées dans le présent dossier sont de même envergure que celles proposées pour la plupart des carrières gardoises en milieu karstique. Le retour d’expérience d’ATDx sur ce sujet est que ces mesures s’avèrent efficaces et suffisantes pour prévenir et lutter contre la pollution des aquifères karstiques, et ont été validées par des hydrogéologues agréés, dont certains missionnés par l’Inspection des Installations Classées Locales.

D’après la base Aria du BARPI, aucune pollution d’un aquifère provenant d’une carrière en milieu karstique n’a en effet été recensée dans le département du Gard depuis 1980, soit près de 40 ans.

1 Analyse, Recherche et Information sur les Accidents 2 Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industrielles

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2.4 MODALITES DE SUIVI DES MESURES

Le porteur de projet a développé son projet avec le souci permanent de préserver le cadre de vie des riverains du site (limitation de la zone de visibilité du site, arrêt de l’extraction entre le 15 juin et le 15 septembre,...). Il souhaite que l’exploitation future de la carrière se déroule en toute sérénité et en toute transparence par rapport à ceux-ci.

Ainsi, il est tout à fait en accord avec la Charte du Parc Naturel Régional et avec l’Autorité Environnementale pour mettre en place une Commission Locale de Suivi, se réunissant annuellement durant toute l’exploitation du site, à laquelle seront conviés, entre autres, des représentants des riverains ainsi que des représentants du Parc Naturel Régional du Vercors, afin de faire le point sur l’exploitation et les suivis environnementaux de la carrière.

2.6 RESUME NON TECHNIQUE

Conformément à la recommandation de l’Autorité Environnementale, les principaux éléments du mémoire en réponse aux différents avis, fourni à l’Administration fin août 2019, ainsi que les éléments du présent mémoire en réponse, ont été rajoutés dans le Résumé Non Technique de l’étude d’Impact, dans une couleur distincte permettant de bien les repérer.

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