Les autorités d’Occupation allemandes en Europe de l’Ouest (France, Pays-Bas et Belgique) jusqu’en août 1943

Commandement Le maintien de l’ordre et l’exploitation économique des pays occupés (Pays-Bas, Belgique et France) sont confiés à une administration militaire spéciale, bien distincte des forces combattantes. Les Pays-Bas, destinés à être intégrés au Grand Reich germanique, sont soumis à un Reichskommissar (commissaire du Reich) chargé de veiller à leur germanisation. Cependant, l’administration néerlandaise conserve une part d’autonomie jusqu’en 1943.

Reichskommissar für die Niederlande : SS-Obergruppenführer Arthur Seyss-Inquart, ancien chef du parti nazi autrichien. Militärbefehlshaber Niederlande : Général Alfred Boehm-Tettelbach. Militärbefehlshaber Belgien-Nordfrankreich (incluant la Belgique et la “zone réservée” du Nord-Pas-de-Calais) : Général Alexander von Falkenhausen. Militärbefehlshaber Frankreich : En juillet-août 1940 : Général Alfred Streccius. De 1940 au 13 février 1942 : Général Otto von Stülpnagel Du 13 février 1942 au 1er février 1943: Général Eberhard von Mackensen Depuis le 1er février 1943 : Général Carl-Heinrich von Stülpnagel Militärbefehlshaber Südfrankreich (à Lyon, subordonné à son collègue de Paris) : De février 1941 à novembre 1942 : Général Lothar Rendulic De novembre 1942 au printemps 1943 : Général Heinrich Niehoff Depuis mars 1943 : Général Fritz von Brodowski Président de la commission d’armistice franco-allemande de Wiesbaden : D’août 1940 au 1er février 1941 : Général Carl-Heinrich von Stülpnagel Depuis février 1941 : Général Oskar Vogl.

Les polices d’occupation

Organisation générale La police de maintien de l’ordre, Ordnungspolizei (Orpo), se met en place dès l’invasion de 1940 et se renforce à mesure que les occupants se rendent compte de la fiabilité très réduite des forces de sécurité locales. Sa branche de contre-espionnage est la (GFP), “police secrète de campagne”, organisme militaire dépendant de l’Abwehr, qui compte 6 000 hommes en France en 1941. La GFP ne doit pas être confondue avec sa presque homonyme, la Geheime Staatspolizei ou , “police secrète d’Etat”, l’organisme de répression SS du Reich. La branche de la Gestapo chargée des territoires occupés est le SD (SicherheitDienst), “service de sécurité”, qui relève d’, Reichsführer SS et ministre de l’Intérieur, donc de son “cerveau”, . Les autorités militaires se méfient du SD comme de la peste et s’efforcent de limiter son activité, qui prend cependant de l’ampleur à partir de 1941. La Feldgendarmerie veille à la sécurité des installations et à la discipline des troupes. Chaque division d’infanterie standard comprend une compagnie (FG Kompanie) de gendarmerie militaire, correspondant à la prévôté, forte de 7 officiers et 170 sous-officiers et soldats. Les divisions motorisées et celles de la Luftwaffe ont une troupe motorisée (FG Trupp) de 3 officiers et 61 sous-officiers et soldats, celles de la Waffen SS une troupe motorisée d’un officier avec 40 sous-officiers et soldats. Appelés “chiens à chaîne” (Kettenhunde) à cause de leur hausse-col en sautoir, les feldgendarmes sont recrutés pour plus d’un tiers parmi les réservistes des vieilles classes.

Lexique HSSPF, Höhere SS und Polizeiführer : chef supérieur des SS et de la police. BdO, Befehlshaber der Ordnungspolizei : responsable de la police de maintien de l’ordre (il peut être un spécialiste non SS). BdS, Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD : responsable de la police de sûreté et du SD (il appartient très directement au système SS-Gestapo). Pays-Bas HSSPF Nordwest/Niederlande (La Haye) : SS-Gruppenführer Hans Rauter. BdO Nordwest/Niederlande (La Haye) : Generalmajor der Polizei Otto Schumann. Un régiment de police : 3. PolizeiRegiment (4 bataillons). Belgique Administrateur général Belgien-Nordfrankreich (Bruxelles) : SS-Brigadeführer Eggert Reeder. HSSPF Belgien-Nordfrankreich : SS-Brigadeführer Richard Jungclaus (à partir d’avril 1942). BdS : SS-Standartenführer Constantin Canaris (neveu de l’amiral), remplacé en novembre 1941 par Ernst Ehlers. Pas de régiment de police jusqu’en 1943. Six directions régionales de police à Bruxelles, Anvers, Charleroi, Gand, Liège et Lille. France Administrateur général : SS-Brigadeführer (jusqu’en novembre 1942). BdO Frankreich (Paris) : Général Paul Scheer. BdS Frankreich (Paris) : SS-Brigadeführer Max Thomas, remplacé en septembre 1941 par Walter Bierkamp et en avril 1942 par le SS-Obersturmbannführer (qui dirigeait la section parisienne de la Gestapo depuis juin 1940). En février 1941, la création du Militärbefehlshaber Südfrankreich entraîne la création des postes correspondants pour les services de police : - BdO Südfrankreich (Lyon) : Général Helmut Mascus - BdS Südfrankreich (Lyon) : SS-Sturmbannführer Deux régiments de police : 4. PolizeiRgt (zone nord), 14. PolizeiRgt (zone sud). 17 directions régionales à Paris, Angers, Besançon, Châlons-sur-Marne, Dijon, Nancy, Orléans, Rennes, Rouen, Saint-Quentin (zone nord), Bordeaux, Clermont-Ferrand, Limoges, Lyon, , Montpellier, Poitiers, Toulouse (zone sud). En avril 1942, le SS-Brigadeführer Carl Oberg prend la direction de l’Ordnungspolizei en France avec le titre de HSSPF Frankreich. Un projet discuté dans les cercles berlinois envisageait de mettre tous les services de police sous commandement SS. Il sera finalement reporté par manque de personnel, tous les officiers disponibles étant envoyés à l’entraînement au camp de Gross-Born (Poméranie) pour les préparatifs de Barbarossa. Organigramme prévu : BdO Frankreich (Paris) : SS-Obersturmbannführer Helmut Knochen BdS Frankreich (Paris) : SS-Sturmbannführer Kurt Bömelburg. BdO Südfrankreich (Lyon) : SS-Obersturmbannführer . BdS Südfrankreich (Lyon) : SS-Sturmbannführer Herbert Hagen. La seule partie retenue de ce plan sera la mutation du Sturmbannführer , qui s’est distingué aux Pays-Bas, comme adjoint du BdS de Lyon.