LA COMPOSTIERE

DE l’

DDAE - Dossier de Demande d’Autorisation environnementale au titre des installations classées (ICPE)

Régularisation administrative et augmentation de capacité - plateforme de Bouilly (10) Évaluation des risques sanitaires

Rapport n°A103353/version A – février 2020 Projet suivi par Laure HITON – 06.20.76.51.58 – [email protected]

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Régularisation administrative et augmentation de capacité - plateforme de Bouilly (10) Évaluation des risques sanitaires

Fiche signalétique

Régularisation administrative et augmentation de capacité - plateforme de Bouilly (10) Évaluation des risques sanitaires

CLIENT SITE LA COMPOSTIERE DE l’AUBE LA COMPOSTIERE DE l’AUBE 9 rue de la Ligne Route de Roncenay 10320 BOUILLY 10320 BOUILLY Fabienne HERARD Directrice - Tel : 03.25.70.85.81 Mail : [email protected]

RAPPORT D’ANTEA GROUP

Responsable du projet Laure HITON

Interlocuteur commercial Olivier DARLOT

Implantation de Ludres Implantation chargée du suivi du projet 03.83.44.81.44 [email protected]

Rapport n° A103353 Version n° version A Commande et date 07/03/2019 Projet n° CARP180338

Auteurs

L'étude de risques sanitaires a été réalisée par Madame Laure HITON, Ingénieur de Projets, de la Société Antea Group, pour le compte de la Société La Compostière de l’Aube représentée par Madame Fabienne HERARD, directrice de la société.

Suivi des modifications

Indice Date Nombre Nombre Objet des modifications Version de révision de pages d’annexes A 07/02/2020 49 - Edition du document

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Sommaire

Objectif et méthodologie ...... 6 Présentation générale du site...... 9 2.1. Localisation ...... 9 2.2. Fonctionnement de l’exploitation ...... 9 Évaluation des émissions ...... 11 3.1. Rejets liquides ...... 11 3.2. Rejets atmosphériques ...... 12 3.2.1. Emissions liées au procédé de compostage ...... 12 3.3. Nuisances ...... 20 3.3.1. Emissions sonores ...... 20 3.3.2. Odeurs ...... 20 3.3.3. Aspect microbiologique ...... 21 3.4. Bilan quantifié des émissions ...... 22 Évaluation des enjeux et des voies d’exposition ...... 24 4.1. Population, milieu environnant et usages ...... 24 4.1.1. Population générale ...... 24 4.1.2. Établissement recevant du public ...... 24 4.2. Milieu environnant ...... 25 4.2.1. Géologie ...... 25 4.2.2. Hydrogéologie ...... 25 4.2.3. Hydrologie ...... 25 4.2.4. Usages ...... 25 4.3. Vecteurs de transfert ...... 26 4.3.1. L’air ...... 26 4.3.2. L’eau souterraine ...... 26 4.3.3. L’eau de surface ...... 27 4.3.4. Le sol hors site ...... 27 4.4. Sélection des substances d’intérêt ...... 27 4.4.1. Substances, traceur de la qualité de l’air ...... 27 4.4.2. Substances, traceur de risque ...... 27 4.5. Schéma conceptuel ...... 30 Évaluation de l’état des milieux...... 31

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Évaluation des risques sanitaires ...... 32 6.1. Caractérisation des expositions liées aux émissions ...... 32 6.1.1. Modélisation aérodispersive ...... 32 6.1.2. Calculs des expositions ...... 35 6.2. Caractérisation du risque ...... 36 6.2.1. Calcul du risque ...... 36 6.2.2. Résultats de la modélisation ...... 36 6.2.3. Résultats de l’impact sur la qualité de l’air ...... 38 6.2.4. Résultats des calculs de risque ...... 39 6.3. Discussion des incertitudes ...... 43 6.3.1. Incertitudes liées à la quantification des flux ...... 43 6.3.2. Incertitudes liées à l’exposition ...... 44 6.3.3. Incertitudes liées aux VTR ...... 44 6.3.4. Incertitudes liées à la modélisation ...... 45 6.3.5. Bilan des incertitudes ...... 46 Conclusion ...... 47

Table des figures

Figure 1 : Illustration du concept « source-vecteur-cibles » ...... 6 Figure 2 : Synoptique de la démarche mise en œuvre ...... 7 Figure 3 : Localisation du site (source : IGN) ...... 9 Figure 4 : Photographie aérienne du site (date : juin 2019) ...... 10 Figure 5 : Établissements sensibles (source : data.gouv.fr) ...... 24 Figure 6 : Localisation des points d’eaux à proximité du site (source : ARS / Infoterre) ...... 26 Figure 7 : Méthodologie de choix des VTR ...... 28 Figure 8 : Schéma conceptuel ...... 30 Figure 9 : Modélisation des concentrations annuelles en PM2.5 (source : ATMO 2018) ...... 31 Figure 10 : Rose des vents établie par ADMS 5 - station de – Période 2017 à 2019 ...... 32 Figure 11 : Localisation des sources intégrées à la modélisation ...... 34 Figure 12 : Localisation des cibles intégrées à la modélisation ...... 34 Figure 13 : Courbes d’iso-concentration en poussières PM2.5 (en mg/m3) ...... 38 Figure 14 : Courbes d’iso-QD ...... 40 Figure 15 : Courbes d’iso-ERI Adulte + Enfant ...... 42

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Table des tableaux

Tableau 1 : Traceurs de risques liés à l’activité compostage ...... 14 Tableau 2 : Substances potentiellement émises par une installation de compostage (Source : Annexe 2 Guide ASTEE Juin 2006 installations de compostage) ...... 15 Tableau 3 : Hypothèses retenues pour le calcul des flux d’émissions ...... 15 Tableau 4 : Concentration et flux des traceurs sanitaires liés au compostage ...... 16 Tableau 5 : Hypothèses retenues pour le calcul des flux d’émissions ...... 17 Tableau 6 : Concentration et flux des traceurs sanitaires liés au stockage ...... 18 Tableau 7 : Caractérisation de l’agent parfumé utilisé en maturation ...... 19 Tableau 8 : Bilan des émissions par sources ...... 23 Tableau 9 : Objectif de qualité ou valeur guide ...... 27 Tableau 10 : Sélection des substances à retenir pour la voie inhalation issues des rejets atmosphériques...... 29 Tableau 11 : Scénarios d’exposition potentielle ...... 30 Tableau 12 : Prise en compte des phénomènes spécifiques lors de la modélisation ADMS ...... 33 Tableau 13 : Caractéristiques des sources ...... 33 Tableau 14 : Liste des cibles intégrées à la modélisation...... 34 Tableau 15 : Paramètres utilisés pour le calcul de la Concentration moyenne Inhalée (CI)...... 35 Tableau 16 : Calcul des indicateurs de risque ...... 36 Tableau 17 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de qualité de l’air ...... 36 Tableau 18 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de risque ...... 37 Tableau 19 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de qualité de l’air et objectifs ...... 38 Tableau 20 : QD liés à l’inhalation ...... 39 Tableau 21 : ERI liés à l’inhalation - Adulte ...... 41 Tableau 22 : ERI liés à l’inhalation - Enfant ...... 41

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Objectif et méthodologie

Cette étude répond aux préconisations de la circulaire du 9 août 2013 relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des installations classées soumises à autorisation (circulaire qui abroge celle du 19 juin 2000).

Cette étude est réalisée conformément aux guides suivants : • Évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires, Impact des activités humaines sur les milieux, édité par l'INERIS en août 2013 ; • Guide méthodologique d’évaluation des risques sanitaires liés aux substances chimiques dans l’étude d’impact des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, édité par l'INERIS en 2003 ; • Guide pour l'analyse du volet sanitaire des études d'impact", édité par l’InVS en 2000.

À noter que les documents suivants ont également été pris en compte : • Le Guide méthodologique pour l’évaluation des risques sanitaires dans les études d’impact des installations de stockage de déchets ménagers et assimilés (ISDMA) édité par l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement (ASTEE) de février 2005, • Le Guide méthodologique pour l’évaluation du risque sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage soumises à autorisation édité par l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement (ASTEE) de juin 2006.

Enfin, conformément aux recommandations des guides de l’INERIS et de l’InVS, seuls les risques sanitaires liés à une exposition chronique des populations aux substances à impact potentiel, seront étudiés (les risques liés à une exposition aiguë ne relevant pas d’une évaluation des risques sanitaires, ils sont exclus du champ de l’étude).

Le modèle d’évaluation des risques pour la santé repose sur le concept « sources-vecteurs-cibles » : • source d’émissions de substances à impact potentiel, • transfert des substances par un « vecteur » vers un point d’exposition, • exposition à ces substances des populations (ou « cibles ») situées au point d’exposition.

Ce concept « sources-vecteurs-cibles » est illustré par le schéma suivant :

Figure 1 : Illustration du concept « source-vecteur-cibles »

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Les schémas d’exposition détaillés dans la suite sont relatifs à un fonctionnement normal de l’installation. Les scénarii d’accident sont détaillés dans l’étude des dangers.

Les concentrations aux points d’exposition sont évaluées à l’aide d’un modèle de dispersion atmosphérique. Les quantités de substances auxquelles sont exposées les populations sont estimées par des modèles de calcul à partir des concentrations évaluées aux points d’exposition. Les risques sanitaires sont par la suite calculés en distinguant les substances sans seuil d’effet (correspondant globalement aux substances cancérigènes) et à effet à seuil (classiquement dites « toxiques »).

Les résultats obtenus sont comparés aux critères sanitaires en vigueur.

Le schéma suivant est un synoptique détaillé de la méthodologie générale mise en œuvre dans les évaluations de risque sanitaire.

METHODOLOGIE DE L’EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES 1 ère étape : IDENTIFICATION DES DANGERS

Rappel du contexte Description du milieu d’implantation du site : climatologie, hydrologie, environnemental géologie, hydrogéologie, trafic, installations industrielles…

Identification de l’ensemble des sources potentielles de Tout ce qui sort de l’emprise du site : chimique (rejets atmosphériques et danger pour les populations aqueux…), physique (bruit, vibrations…) ou bactériologiques riveraines Ce qui permet de mettre en contact les populations avec les sources de Identification des danger : l’air par transport de gaz et particules, l’eau par transport de vecteurs de transfert substances, le sol recevant les dépôts de particules. Des vecteurs secondaires existent : poissons, végétaux et animaux et produits dérivés (lait, œufs…)

Identification des cibles Populations (le plus souvent riveraines) susceptibles d’être exposées à un danger provenant du site étudié

Etablissement du En fonction des habitudes comportementales des populations, sélection schéma conceptuel de scenarii d’exposition réalistes reposant sur l’existence simultanée d’une source, d’un vecteur et d’une cible

Parmi les sources faisant l’objet d’un scénario d’exposition retenu, Choix des substances identification des substances rejetées et quantification des flux. Pour les rejets atmosphériques et aqueux : sélection des substances selon des critères de quantité et de toxicité.

2 ème étape : RELATIONS DOSE EFFET

Recherche des Recherche de la dangerosité des substances dont le flux a été quantifié relations dose -effet ou des phénomènes physiques retenus (ex : bruit). Ces substances / phénomènes sont appelés « éléments traceurs du risque ».

3 è me étape : EVALUATION DES EXPOSITIONS

DescriptionDescription desdes modèlesmodèles dede dispersiondispersion desdes gazgaz etet particulesparticules Détermination des DescriptionDescription desdes modèlesmodèles dede transferttransfert :: desdes solssols ouou dede l’airl’air versvers lesles cibcibles les doses d’exposition DescriptionDescription desdes donnéesdonnées sursur l’expositionl’exposition desdes ciblescibles (y compris bruit de des cibles (yfond compris bruit de fond) CalculCalcul desdes dosesdoses dede substancessubstances auxquellesauxquelles sontsont exposéesexposées lesles ciblescibles

4 ème étape : CARACTERISATION DES RISQUES Calcul des risques (indices de risque (IR) pour les effets à seuil et excès de risque individuels (ERI) pour les effets sans seuil) par Calcul des risques à comparaison des doses journalières d’exposition calculées à l’étape seuil et sans seuil précédente Comparaison aux valeurs repères : 1 pour les IR et 10-5 pour les ERI

Figure 2 : Synoptique de la démarche mise en œuvre

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Le plan proposé est basé sur le guide de l’INERIS publié en aout 2013 « Évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires, Impact des activités humaines sur les milieux » : • Évaluation des émissions de l’installation, • Évaluation des enjeux et des voies d’exposition, • Évaluation de l’état des milieux, • Évaluation prospective des risques sanitaires.

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Présentation générale du site

2.1. Localisation

La plateforme de compostage de la société La Compostière de l’Aube est située route de Roncenay à 1 km à l’est du centre de la commune de Bouilly dans le département de l’Aube (10). Les coordonnées du centre du site en Lambert 93 sont : X : 775 665,98 - Y : 6 788 222,69

Le site est localisé sur l’extrait de carte IGN ci-après.

Figure 3 : Localisation du site (source : IGN) 2.2. Fonctionnement de l’exploitation

La Compostière de l’Aube dispose d’une plateforme de compostage d’une superficie d’environ 2,5 hectares (hors saulées). Les installations du site sont les suivantes : • Aire de réception des MIATE, matière d’intérêt agronomique issue du traitement des eaux, • Aires de stockage et de traitement (déconditionnement) des biodéchets alimentaires, • Aire de réception, tri et préparation des déchets verts, • Aires de broyage et stockage des co-produits broyés, • Aire de mélange, • Aire de dégradation aérobie, • Aire de criblage, • Aire de maturation, • Atelier,

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• Aire d’isolement en cas d’incendie ou déclenchement du portique de détection de la radioactivité, • Installations de traitement de l’air (système d’aspiration, laveur de gaz et biofiltre), • Installations de gestion de l’eau (bassins d’aération des eaux pluviales de ruissellement, lagune de stockage avant irrigation), • Zone de fertirrigation (saulées).

Le site dispose, en complément, d’une saulée permettant un épandage des eaux issues de la lagune. Les saulées et les lagunes étant réintégrées au périmètre ICPE du site, l’emprise Installation Classée projetée est d’environ 47 000 m².

Le voisinage immédiat du site (voir Figure 4) est constitué principalement de parcelles agricoles. Les stockages de compost de la société Terre Services, commercialisant le compost produit sur la plateforme, sont localisés au nord et au sud du site.

Figure 4 : Photographie aérienne du site (date : juin 2019)

Les habitations les plus proches de la plateforme de compostage sont localisées dans le centre de la commune de Bouilly soit à plus d’1 km.

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Évaluation des émissions

Les principales sources d’émissions sont listées dans les paragraphes suivants et sélectionnées ou non comme pertinentes pour l’évaluation des risques sanitaires en fonction de leurs caractéristiques propres.

Les paragraphes ci-après s’attachent à identifier les sources potentielles de danger (rejets de substances) pour les populations riveraines. Les procédés mis en œuvre ne sont pas détaillés. Seules les activités à l’origine d’émissions dans l’environnement sont recensées. Ces éléments correspondent aux seules informations utiles au choix des scenarii pertinents d’exposition des populations.

Pour une meilleure compréhension des procédés mis en œuvre, il s’agit de se reporter à la Partie 1 du dossier correspondant à la présentation technique.

3.1. Rejets liquides

Les effluents aqueux du site sont les suivants : • les eaux usées sanitaires, • les eaux pluviales de toitures, • les eaux résiduaires (eaux de lavage, condensats du système d’aération forcé) et ruissellement des eaux météoriques sur les surfaces revêtues de la plateforme).

Les eaux à usage sanitaire sont collectées et traitées via un système d’assainissement autonome.

Les eaux de toitures sont infiltrées à la parcelle.

L’essentiel des eaux collectées sur le site provient du ruissellement des eaux météoriques sur les surfaces revêtues de la plate-forme. À cela s’ajoutent les condensats du système d’aération forcée de la plateforme. L’ensemble des eaux du site est dirigé via des caniveaux présents sur la plateforme vers les installations de gestion et traitement des eaux du site situées en point bas (dégrilleur, débourbeur/déshuileur, lagunes avec système d’aération). Une partie des effluents est pompée dans la lagune de 4000 m3 pour humidifier les andains en cas de sècheresse. L’excès d’eau est épandu selon les dispositions prévues au plan d’épandage préférentiellement sur des taillis à très courtes rotations (fertirrigation) présents au sein du périmètre ICPE du site.

Aucun rejet n’est réalisé dans le milieu naturel. Les effluents aqueux sont gérés via un plan d’épandage conformément à la réglementation en vigueur. En raison des mesures mises en œuvre pour la gestion des eaux, et de l'absence de contact possible entre ces eaux et des tiers, cette source n’est pas retenue comme source potentielle de danger pour les populations avoisinantes.

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3.2. Rejets atmosphériques

Les rejets du site en fonctionnement normal correspondent aux émissions diffuses liées : • À l’activité de compostage : o le déchargement des déchets verts et le prétraitement des déchets verts, du criblage et du stockage de produits finis (composts) à l’origine d’émissions de particules, o les plateformes de dégradation aérobie et de maturation à l’origine d’émissions particulaires et gazeuses, o les biofiltres de traitement des effluents atmosphériques en sortie de la ventilation forcée par aspiration à l’origine d’émissions gazeuses, o diffusion de produits pour le traitement des odeurs, • Au fonctionnement des engins à l’origine d’envols de poussières et de gaz d’échappement, • Au fonctionnement de la chaudière nécessaire aux activités d’hygiénisation à l’origine de gaz de combustion.

Par ailleurs, la circulation des véhicules associée à l’activité du site sera à l’origine de gaz d’échappement considérés comme rejets indirects diffus du site.

Nota : les émissions liées au criblage et au broyage des déchets ne sont pas retenues comme pertinentes du fait des temps de fonctionnement limités de ces opérations et des conditions de mises en œuvre (pas de réalisation des opérations sous conditions météorologiques défavorables).

3.2.1. Emissions liées au procédé de compostage 3.2.1.1. Opération de réception et de manipulation des déchets verts Définition de la source La réception, le déchargement et la manipulation des déchets verts sont réalisés sur les zones destinées à accueillir les déchets verts de collecte de Porte-à-Porte (PAP) et les déchets verts de déchetterie et des paysagistes. Le déchargement de ce type de déchets est à l’origine d’envols de poussières.

Cette source d’émission est retenue comme potentiel de danger pour la population.

Les sources d’émissions retenue sont nommées : • Source 1 : Aire de stockage des déchets verts PAP, • Source 2 : Aire de stockage des déchets verts Déchetterie et paysagistes.

Caractérisation de la source Aucune caractérisation des émissions liées à ces diverses opérations n’a été réalisée par l’exploitant. Aucune donnée spécifique liée aux émissions de poussières pour les catégories de déchets transitant sur le site (déchets verts) n’existe dans la littérature.

Ainsi, les pourcentages relatifs aux ordures ménagères « fraîches » recommandés dans le guide ASTEE relatif aux installations de stockage de déchets ménagers et assimilés seront pris en compte pour évaluer le flux de poussières émis lors du déchargement de l’ensemble des déchets verts réceptionnés sur le site. En effet, le guide ASTEE recommande de considérer que les opérations de déversement de

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déchets (ordures ménagères fraîches) produisent des émissions de poussières totales comprises entre 0,0006 % et 0,01 % du poids des déchets déversés. On considère que la plateforme de compostage accueille au maximum annuellement 18 000 t/an de déchets verts. La quantité totale de poussières émise est donc au maximum de 1,8 t/an soit 1 800 kg/an répartie en fonction de la surface de chaque source soit : • Source 1 : 1 080 kg/an, • Source 2 : 720 kg/an.

Remarque : Deux types de poussières sont identifiés dans les études de risques sanitaires : les PM 2,5 (poussières de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 µm) et les PM 10 (poussières de diamètre aérodynamique inférieur à 10 µm qui intègrent les PM 2,5). En l’absence de granulométrie sur les poussières émises à l’atmosphère, elles seront assimilées à des PM 2,5. Ceci constitue une hypothèse pénalisante puisque, de manière générale, les différentes études épidémiologiques tendent à montrer que les particules de diamètre aérodynamique 2,5 µm restent les particules les plus préoccupantes en termes de santé publique.

Étant donné la surface dédiée aux opérations de réception, le déchargement et la manipulation des déchets verts, le flux d’émission de ces sources de PM2,5 est respectivement de : • Source 1 : 2,08 10-5 g/s/m² (surface : 1650 m²), • Source 2 : 2,61 10-5 g/s/m² (surface : 875 m²).

3.2.1.2. Plateforme de dégradation aérobie et de maturation Définition de la source Sur la zone de préparation, les matières premières sont assemblées selon les ratios de compostage nécessaires à l’élaboration des différents composts sur le site. Les produits assemblés sont alors mis en pré-andains, puis en andains. Le site dispose de 8 lignes d’aspiration forcée et d’une zone de dégradation aérobie pour les déchets verts (dite zone UAB).

La phase de dégradation thermophile dure entre 4 et 6 semaines. Lorsque cela s’avère nécessaire, les andains sont retournés régulièrement à l’aide d’un matériel spécifique (aération et homogénéisation) et sont humidifiés si nécessaire.

Le guide ASTEE pour l’évaluation du risque sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage soumises à autorisation précise dans son annexe 1 qu’en dehors des manipulations, les émissions particulaires sur les zones de fermentation sont très fortement réduites.

Les émissions gazeuses et particulaires générées par les andains en dégradation sont retenues comme source de danger pour les populations.

La maturation correspond à une phase de stabilisation du compost à des températures comprises entre 40°C et 50°C. Le site dispose de deux zones de maturation.

Les besoins en oxygène durant cette période sont très faibles : il n’y a pas d’aération ni de retournement. L’oxygène lacunaire existant est suffisant. La durée de cette phase mésophile est de quelques mois. Après maturation et analyse, le compost sera entreposé sur la plateforme ou sur l’installation de Terre Services, en attente de sa valorisation agricole.

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Le guide ASTEE pour l’évaluation du risque sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage soumises à autorisation précise dans son annexe 1 qu’en dehors des manipulations, les émissions particulaires sur les zones de maturation sont très fortement réduites. Les émissions gazeuses et particulaires générées par les andains en maturation sont retenues comme source de danger pour les populations.

Les sources d’émissions retenues comme potentiel de danger pour la population sont : • Source 3 : Aire de dégradation aérobie sous aspiration forcée, • Source 4 : Aire de dégradation aérobie UAB, • Source 5 : Aire de maturation UAB, • Source 6 : Aire de maturation autres.

Caractérisation de la source En l’absence de mesures des émissions produites par les différentes opérations de compostage, on considère dans la suite de cette étude que les plateformes de fermentation et de maturation sont à l’origine des mêmes émissions. Cette hypothèse est majorante puisque ces opérations successives sont à l’origine de la dégradation de certaines substances organiques tout au long du processus.

La quantification des émissions est basée sur des données bibliographiques issues du guide ASTEE de juin 2006 (compostage) et des données du site (surface, etc.).

Selon les recommandations du guide ASTEE de juin 2006 « Guide méthodologique pour l’évaluation du risque sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage soumises à autorisation », les substances suivantes doivent être retenues comme traceurs de risques : Tableau 1 : Traceurs de risques liés à l’activité compostage

Substance Forme chimique Effets Cadmium Particulaire + gazeuse Respiratoire Nickel Particulaire + gazeuse Respiratoire Naphtalène Gazeuse Hépatique, oculaire Sulfure d’hydrogène Gazeuse Irritation nasale Ammoniac Gazeuse Respiratoire Acétaldéhyde Gazeuse Respiratoire Benzène Gazeuse Hématologique

Cette sélection effectuée en groupe de travail à partir des substances présentées en annexe 2 du guide ASTEE relatif aux installations de compostage ainsi que des concentrations associées présentées en annexe 4 et des valeurs toxicologiques de référence présentées en annexe 3.

Depuis cette évaluation, les valeurs toxicologiques ont évolué. Une nouvelle sélection est donc mise en œuvre dans la suite de l’étude.

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Tableau 2 : Substances potentiellement émises par une installation de compostage (Source : Annexe 2 Guide ASTEE Juin 2006 installations de compostage)

ETM chlorure de vinyle CAS 75-01-4 benzo(a)pyrène CAS 50-32-8 Cadmium CAS 7440-43-9 trichloroethylène CAS 79-01-6 benzo(ghi)pérylène CAS 191-24-2 Chrome III CAS 16065-83-1 tetrachloroethylene CAS 127-18-4 PCBs CAS 1336-36-3 Cuivre CAS 7440-50-8 benzène CAS 71-43-2 Pesticides Mercure CAS 7439-97-6 chlorobenzène CAS 108-90-7 aldrine CAS 309-00-2 Nickel CAS 7440-02-0 1,4 dichlorobenzène CAS 106-46-7 dieldrine CAS 60-57-1 Plomb CAS 7439-92-1 éthylbenzène CAS 100-41-4 carbaryl CAS 63-25-2 Zinc CAS 7440-66-6 isopropylbenzène (cumene CAS 98-82-8) DDT CAS 50-29-3 Sélénium CAS 7782-49-2 toluène CAS 108-88-3 endrine CAS 72-20-8 Arsenic CAS 7440-38-2 styrène CAS 100-42-5 chlordane CAS 12789-03-6 COV xylène CAS 1330-20-7 heptachlore CAS 76-44-8 lindane (gamma-Hexachlorocyclohexane acétaldéhyde CAS 75-07-0 acroléine CAS 107-02-8 CAS 58-89-9) formaldéhyde CAS 50-00-0 HAP pentachlorophénol CAS 87-86-5 acétone CAS 67-64-1 naphtalène CAS 91-20-3 hexane CAS 110-54-3 2 butanone CAS 78-93-3 fluoranthène CAS 206-44-1 ammoniac CAS 7664-41-7

disulfure de carbone CAS 75-15-0 acénaphtène CAS 83-32-9 H2S CAS 7783-06-4 chloroforme CAS 67-66-3 fluorène CAS 86-73-7 Autres 1,2 dichloroéthane CAS 107-06-2 phénanthrène CAS 85-01-9 Dioxines chlorure de méthylène anthracène CAS 102-12-7 poussières (dichloromethane) CAS 75-09-2 tétrachlorure de carbone CAS 56-23-5 pyrène CAS 129-00-0

En l’absence de caractérisation propre au site, les concentrations dans l’air des substances présentées ci-avant seront extraites de l’annexe 4 du Guide ASTEE.

À noter que parmi toutes ces substances, le guide ASTEE conseille de ne pas retenir les substances suivantes : Hexane, Toluène, Xylène, Formaldéhyde, Éthylbenzène, Arsenic, Chloroforme, Tétrachloroéthylène, Trichloroéthylène. Les raisons de ce choix sont : • Un manque de représentativité sur les installations de compostage, • Des informations disponibles insuffisantes (une seule caractérisation …) ou aberrantes.

Le tableau suivant présente les hypothèses retenues pour la réalisation de ces calculs de flux : Tableau 3 : Hypothèses retenues pour le calcul des flux d’émissions Surface au sol Surface d'émission Débit d'émission Sources m² m² m/s Source 3 : Aire dégradation aérobie sous aspiration forcée 2764 3876* 0,001 Source 4 : Aire dégradation aérobie UAB 750 750 0,001 Source 5 : Aire de maturation UAB 300 300 0,001 Source 6 : Aire de maturation autres 1050 1050 0,001 * surface d’émission plus importante, surface en contact avec l’air calculée sur la base de la présence de 8 andains de forme trapézoïde.

Nota : De manière majorante et en l’absence de données précises, il n’est pas tenu compte de la ligne d’aspiration sous la source 3. Ainsi la vitesse d’émission pour l’ensemble des sources surfaciques est de 0,001 m/s (données bibliographiques).

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L’ensemble de ces données permet de calculer les flux massiques annuels des différents traceurs sanitaires retenus. Les flux massiques horaires de substance rejetés à l’atmosphère sont calculés suivant la formule présentée ci-dessous : FMx = Cx x D x S

Où : FMx est le flux massique horaire de la substance « x » (µg/s) 3 Cx est la concentration de la substance « x » dans l’air (µg/Nm ) D est la vitesse d’émission (m/s) S est la surface d’émission (m²)

Les résultats sont les suivants : Tableau 4 : Concentration et flux des traceurs sanitaires liés au compostage

Source 3 : Flux Source 4 : Flux Source 5 : Flux Source 6 : Flux Concentration Dégradation Dégradation Maturation Maturation Substance dans l’air forcée UAB UAB Autre (µg/m³) (kg/an) (kg/an) (kg/an) (kg/an)

ETM Cd 1,50E-01 1,83E-02 3,55E-03 1,42E-03 4,97E-03 Cr (III) 5,80E-01 7,09E-02 1,37E-02 5,49E-03 1,92E-02 Cu 1,30E-01 1,59E-02 3,07E-03 1,23E-03 4,30E-03 Hg 1,50E-02 1,83E-03 3,55E-04 1,42E-04 4,97E-04 Ni 3,40E-01 4,16E-02 8,04E-03 3,22E-03 1,13E-02 Pb 3,68E+00 4,50E-01 8,70E-02 3,48E-02 1,22E-01 Zn 2,03E+00 2,48E-01 4,80E-02 1,92E-02 6,72E-02 Se - - - - - COV Acétaldéhyde 4,00E+02 4,89E+01 9,46E+00 3,78E+00 1,32E+01 Acétone 1,14E+05 1,39E+04 2,70E+03 1,08E+03 3,77E+03 2-butanone 6,10E+04 7,46E+03 1,44E+03 5,77E+02 2,02E+03 Disulfure de carbone 6,00E+00 7,33E-01 1,42E-01 5,68E-02 1,99E-01 1,2-Dichloroéthane 2,00E+00 2,44E-01 4,73E-02 1,89E-02 6,62E-02 Dichlorométhane 2,50E+01 3,06E+00 5,91E-01 2,37E-01 8,28E-01 Tétrachlorure de carbone 5,80E+01 7,09E+00 1,37E+00 5,49E-01 1,92E+00 Chlorure de vinyle - - - - - Benzène 1,51E+03 1,84E+02 3,56E+01 1,43E+01 4,99E+01 Chlorobenzène 1,00E+00 1,22E-01 2,37E-02 9,46E-03 3,31E-02 1,4-Dichlorobenzène 6,00E+00 7,33E-01 1,42E-01 5,68E-02 1,99E-01 Isopropylbenzène 4,50E+01 5,50E+00 1,06E+00 4,26E-01 1,49E+00 Styrène 2,60E+02 3,18E+01 6,15E+00 2,46E+00 8,61E+00 Acroléine - - - - - HAP Naphtalène 1,13E+02 1,38E+01 2,67E+00 1,07E+00 3,74E+00 Fluoranthène 1,00E-02 1,22E-03 2,36E-04 9,46E-05 3,31E-04 Acénaphtène 2,50E-04 3,06E-05 5,91E-06 2,37E-06 8,28E-06 Fluorène 5,00E-04 6,11E-05 1,18E-05 4,73E-06 1,66E-05 Phénanthrène 4,80E-03 5,87E-04 1,14E-04 4,54E-05 1,59E-04 Anthracène 5,00E-04 6,11E-05 1,18E-05 4,73E-06 1,66E-05 Pyrène 7,90E-03 9,66E-04 1,87E-04 7,47E-05 2,62E-04 Benzo (a) pyrène 3,50E-03 4,28E-04 8,28E-05 3,31E-05 1,16E-04 Benzo (ghi) pérylène - - - - - PCBs 6,34E-04 7,75E-05 1,50E-05 6,00E-06 2,10E-05 Pesticides Aldrine 3,50E-05 4,28E-06 8,28E-07 3,31E-07 1,16E-06

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Source 3 : Flux Source 4 : Flux Source 5 : Flux Source 6 : Flux Concentration Dégradation Dégradation Maturation Maturation Substance dans l’air forcée UAB UAB Autre (µg/m³) (kg/an) (kg/an) (kg/an) (kg/an)

Dieldrine 1,00E-04 1,22E-05 2,37E-06 9,46E-07 3,31E-06 Carbaryl 1,10E-02 1,34E-03 2,60E-04 1,04E-04 3,64E-04 DDT 5,00E-05 6,11E-06 1,18E-06 4,73E-07 1,66E-06 Endrine 1,00E-05 1,22E-06 2,37E-07 9,46E-08 3,31E-07 Chlordane 1,00E-03 1,22E-04 2,37E-05 9,46E-06 3,31E-05 Heptachlore 3,00E-04 3,67E-05 7,10E-06 2,84E-06 9,93E-06 Lindane 2,00E-05 2,44E-06 4,73E-07 1,89E-07 6,62E-07 Pentachlorophénol 1,15E-03 1,41E-04 2,72E-05 1,09E-05 3,81E-05 Ammoniac 1,52E+05 1,86E+04 3,60E+03 1,44E+03 5,03E+03

H2S 1,20E+01 1,47E+00 2,84E-01 1,14E-01 3,97E-01 Autre Dioxines (2,3,7,8-tcdd) 8,94E-12 1,09E-12 2,11E-13 8,46E-14 2,96E-13

3.2.1.3. Stockage de compost Définition de la source Pour la phase de stockage des produits finis, les composts obtenus en fin de maturation sont criblés sur la plateforme à l’air libre puis entreposés sur site au niveau du casier à compost ou hors site (exploitation via Terre Services). Le stockage de compost sur site est dénommé source 7.

À ce stade, on fera l’hypothèse que les composés trace organique se sont biodégradés (cf. annexe 1 du Guide ASTEE relatif aux installations de compostage). Seules les émissions particulaires sont retenues comme source de danger pour les populations.

Caractérisation de la source En l’absence de mesures des émissions produites par les différentes opérations réalisées sur la plateforme de stockage, on retiendra les hypothèses suivantes pour la réalisation des calculs de flux : Tableau 5 : Hypothèses retenues pour le calcul des flux d’émissions

Paramètres Valeur retenue Justification Surface d’émission des andains 80 m2 Surface destinée au stockage du compost (en contact avec l’air) Débit d’émission en surface 0,001 m/s Données bibliographiques pour une source surfacique Teneur en poussières de l’air 5 mg/m3 Guide ASTEE de juin 2006 (compostage) Teneur en matière sèche des poussières 65 % Valeur usuelle pour du compost

La concentration des substances particulaires dans l’air est estimée en considérant une teneur en poussières de 5 mg/m³ à la concentration mesurée dans les composts. Les flux massiques horaires des substances rejetées à l’atmosphère sont calculés suivant la formule présentée ci-dessous :

FM(x) =C(x)air * D *S= C(x)compost * 5 mg/m³ * 65% *D*S

Où : FM(x) est le flux massique horaire de la substance « x » (mg/h) D est le débit d’air en surface d’un andain (m³/h/m²) C(x)air est la concentration de la substance « x » dans l’air (mg/m³) C(x)compost est la concentration de la substance « x » dans le compost (mg/kg MS)

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S est la surface de stockage (m²) Les résultats sont les suivants : Tableau 6 : Concentration et flux des traceurs sanitaires liés au stockage

Concentration dans les Concentration dans l’air Flux Substance composts (mg/kg MS) (mg/m³) (kg/an)

Poussières (PM 2.5) - 5,00E+00 1,26E+01 Cd 4,62 1,50E-05 3,78E-04 Cr (III) - 5,80E-04 1,46E-03 Cu 41 1,33E-04 3,28E-04 Hg - 1,50E-05 3,78E-05 Ni 60,35 3,40E-04 8,58E-04 Pb - 3,68E-03 9,28E-03 Zn 626 2,03E-03 5,12E-03 Se - - - Dioxines 2,75E-06 8,94E-15 2,26E-14

3.2.1.4. Biofiltre Définition de la source L’air vicié généré par le processus de dégradation oxydative est collecté en continu sur chaque ligne d’andains et dirigé vers une tour de lavage des gaz à l’aide d’acide sulfurique pour capter l’ammoniaque. L’air issu de la tour de lavage est filtré sur un biofiltre composé des refus de criblage pour un abattage des composés soufrés avant rejet à l’atmosphère. Le biofiltre est dénommé source 8.

Les émissions gazeuses en provenance des biofiltres (H2S et Ammoniac) sont retenues comme source de dangers pour les populations de manière majorante en complément des émissions liées à la plateforme de dégradation. En réalité, les émissions pour ces deux composés des sources 3 et 8 sont inférieures à celles prises dans la modélisation.

Des émissions d’agents biologiques se développant au niveau des biofiltres sont possibles. Conformément à l’hypothèse émanant du Guide ASTEE, l’ensemble des émissions d’agents biologiques n’est pas retenu. S’il est connu que les bactéries et les champignons agissent sur la santé humaine par des mécanismes infectieux, allergiques, inflammatoires ou irritatifs, en revanche les valeurs toxicologiques de référence pour les classes de micro-organismes facilement analysables, sont éparses et quasiment inexistantes. La complexité et le coût des analyses de micro-organismes individualisés, le manque de connaissances sur la modélisation de la dispersion de ces derniers et leur capacité de survie en fonction des conditions météorologiques, l’absence de relations doses-réponses pour l’inhalation et les effets non infectieux, rendent difficile toute évaluation quantitative.

Caractérisation de la source La caractérisation des émissions gazeuses en provenance du biofiltre est issue des mesures réalisées sur le site. Les dernières analyses réalisées au niveau des biofiltres (2019) révèlent une concentration 3 en ammoniac (NH3) d’au maximum 8 mg/m et une teneur en hydrogène sulfuré (H2S) inférieure aux limites de détection du laboratoire de 0,07 mg/m3. Compte-tenu d’un débit horaire de ventilation de 8000 m3/h, les émissions gazeuses du biofiltre sont : • Ammoniac : 5,61 102 kg/an, • Hydrogène sulfuré (H2S) : 4,91 kg/an.

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3.2.1.5. Diffusion de produits destinés au traitement des odeurs Afin de limiter les odeurs, la Compostière de l’Aube diffuse des produits destinés au traitement des odeurs. Les caractéristiques des produits utilisés sont les suivantes : Tableau 7 : Caractérisation de l’agent parfumé utilisé en maturation

Nom commercial AIRHITONE A4S2 P AIRHITONE SD P Description Traitement aérien des sources de nuisances olfactives Fabricant WESTRAND H315 provoque une irritation cutanée Classification directive 1999/45/CE Non Classé H317 peut provoquer une allergie cutanée Alpha Hexylcinnamaldéhyde <1% Ammonium quaternaire 5-10% Citral <1% Alpha Hexylcinnamaldehyde 0,1-2% Composition Eugénol <1% Eugenol 0,1-2% Géraniol <1% Géraniol 0,1-2% Quantité annuelle utilisée 180 l/an 150 l/an Modalités d’application Dilution dans l’eau (dilution à 20%)

A noter que les caractéristiques présentées dans le tableau ci-avant proviennent des fiches de données de sécurité relatives au transport des produits. La fiche de données de sécurité utilisateur, ne mentionne aucune mention de dangers pour ces deux produits.

Étant donné, que les produits destinés au traitement des odeurs dilués utilisés sur le site ne sont pas classés et en l’absence de valeur toxicologique de référence pour ces substances, conformément au guide ASTEE, ces produits ne sont pas retenus comme source de danger pour les populations.

3.2.1.6. Circulation des véhicules Les gaz d’échappement sont émis par les camions (4815 poids-lourds/an), les véhicules légers (2354 véhicules/an) ainsi que les engins présents sur le site (3 engins télescopiques, 3 chargeurs, 1 chariot élévateur).

Les gaz de combustion classiquement retenus comme traceurs de risque sur la base des préconisations du Guide ASTEE sont les suivants : • les oxydes d’azote (assimilés à du NO2), • le naphtalène, • le benzo(a)pyrène, • les poussières diésel (assimilées à des PM 2,5 pour une homogénéité des granulométries).

Cependant, le Guide ASTEE relatif aux installations de compostage précise qu’en raison du nombre limité de véhicules et engins circulant sur les plateformes de compostage, les rejets atmosphériques issus des moteurs ne sont pas pris en compte. Ainsi, les émissions de gaz d’échappement ne sont pas retenues comme source de danger pour les populations.

Les envols de poussières depuis la plateforme sont prévenus du fait des précautions prises sur le site (piste et plateforme goudronnées, nettoyage de la plateforme, …). Les envols de poussière sont donc considérés comme négligeables et ne sont pas retenus comme source de danger pour la population.

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3.2.1.7. Chaudière de l’unité d’hygiénisation Les émissions de la chaudière fonctionnant au gaz naturel sont constituées des gaz de combustion. Parmi les principaux polluants issus de la combustion du gaz naturel, on retrouve principalement les oxydes d’azote (NOx), le dioxyde de carbone (CO2) et le monoxyde de carbone (CO).

Du fait de la faible puissance de la chaudière, les faibles émissions atmosphériques de cet équipement ne sont pas réglementées. Les émissions de la chaudière, considérées comme négligeables, ne sont pas retenues comme source de danger pour la population.

3.3. Nuisances

3.3.1. Emissions sonores Les installations techniques (broyeur, déconditionneur, pomperie et compresseur d’air), les engins du site (activité de manutention des déchets) ainsi que le trafic associé aux activités de la Compostière de l’Aube sont générateurs d’émissions sonores.

L’exploitation du site (fonctionnement des engins et des installations techniques) est réalisée principalement en période diurne de 07h à 19h. Cependant des livraisons sont possibles en dehors de ces horaires sous certaines conditions. Les installations telles que les compresseurs d’air d’aération des lagunes fonctionnent de façon continue.

Les installations projetées d’hygiénisation ainsi que la chambre froide seront également des sources sonores qui fonctionneront de façon continue.

Des mesures sonores ont été réalisées dans l’environnement du site en juillet 2019 par la société APAVE afin d’évaluer l’impact acoustique de la plateforme en situation actuelle. Les niveaux sonores en limites de propriété sont inférieurs aux seuils réglementaires de l’Arrêté du 23 janvier 1997 pour l’ensemble des points de mesure, de jour et de nuit. Les résultats des mesures réalisées par la société APAVE sont conformes au niveau de l’ensemble des zones à émergence réglementée.

Les émissions sonores actuelles du site respectent les valeurs limites réglementaires définies dans l’arrêté du 23 janvier 1997. Le site n’a fait l’objet d’aucune plainte pour nuisances sonores. Le site est localisé à l’écart des habitations permettant ainsi d’éviter une gêne sur les populations. Les émissions sonores émises par l’installation ne sont donc pas retenues comme sources potentielles de danger pour les populations avoisinantes.

3.3.2. Odeurs Les odeurs émises par les installations de compostage sont une préoccupation majeure pour les riverains et figurent parmi les gênes notoires relevées par les habitants. Le déversement des déchets, le retournement des andains, le processus même de dégradation aérobie sont autant de sources potentielles de nuisances olfactives sur le site et à son voisinage. Ces nuisances olfactives ont une importance considérable dans la perception des risques sanitaires liés à la situation de se "sentir exposé", avec comme possibles répercussions des troubles identiques à ceux observés chez des personnes en situation de stress, à savoir des troubles psychiques (dépression, agressivité...) et somatiques (gorge sèche, immuno-dépression, nausées...).

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En outre, les auteurs du guide ASTEE relatif à la méthodologie pour l’évaluation du risque sanitaire des installations de compostage, s’accordent à dire que les évaluations de risques sanitaires ne peuvent aujourd’hui quantifier objectivement les effets sanitaires des odeurs. Les troubles de nature psychique tels que la gêne, l’agressivité ou la dépression sont des effets difficiles à évaluer collectivement car ce sont des symptômes à causes multiples dans lesquelles rentrent pour une part variable des facteurs individuels. L’importance des fluctuations interindividuelles est telle que la recherche d’un “ seuil d’effet universel ” semble aujourd’hui illusoire. De même, d’un point de vue qualitatif, il ne semble pas y avoir de lien systématique entre la perception d’une odeur et un risque sanitaire.

Une étude d’impacts odeur a été réalisée par la société OLENTICA en 2018. Cette étude est déclinée en deux étapes que constituent le diagnostic odeur et la simulation de dispersion des émissions d’odeurs. L’étude odeur a été actualisée en 2019 afin de juger de l’évolution des concentrations d’odeur (en unité d’odeur : u.o.) des sources suite à la mise en œuvre d’un plan d’actions. Si le débit d’odeur du biofiltre a été réduit de moitié du fait la valeur de la concentration en odeur moindre, le poste de la lagune a quant à lui été réduit de 99 %. On note une prépondérance des émissions pour la dégradation et les DV broyés, la lagune ne représentant plus que quelques fractions de pourcents.

La modélisation aérodispersive des odeurs du site a été réalisée afin de s’assurer que les rejets odorants du site respectent les préconisations de l’arrêté ministériel du 22 avril 2008 (fixant les règles techniques auxquelles doivent satisfaire les installations de compostage ou de stabilisation biologique aérobie soumises à autorisation en application du titre Ier du livre V du code de l’environnement) : « la concentration d’odeur imputable à l’installation […] au niveau des zones d’occupation humaine […] dans un rayon de 3000 mètres des limites clôturées de l’installation ne doit pas dépasser la limite de 5 uoE/m³ plus de 175 h/an, soit une fréquence de dépassement de 2% ».

Les résultats sont donc exprimés en percentile 98 horaire correspondant à la concentration d’odeur dépassée 2 % du temps.

Conformément à l’article 26 de l’arrêté du 22 avril 2008, l’étude d’impact destinée à vérifier le niveau d’odeur qui ne sera pas dépassé durant 98% du temps, révèle qu’a fortiori aucun riverain des hameaux et bourgs environnants ne sont concernés par des niveaux d’odeur supérieurs à 5 u.o./m3 ; pour les hypothèses et modèles employés.

En complément des dispositions prises sur le site dans le cadre du plan de gestion des odeurs, la Compostière de l’Aube a mis l’accent sur la communication externe (réalisation de réunions publiques) et a mis en place un programme de surveillance de la gêne occasionnée au riverain sur la base du volontariat. À ce titre une plateforme de déclaration en ligne a été initiée.

Les émissions d’odeurs ne sont donc pas retenues comme source de danger pour les populations.

3.3.3. Aspect microbiologique Les agents biologiques pouvant être associés au procédé de compostage se répartissent en fonction de leur nature et de la voie d’exposition induisant une pathologie. On distingue : • les organismes pathogènes d’origine fécale (par voie d’ingestion), présents dans les produits de départ : bactéries (ex : salmonelles), virus (ex : entérovirus), parasites. La plupart des auteurs admette que le compostage est un traitement hygiénisant s’il est bien conduit, permettant la destruction de la plupart de ces microorganismes pathogènes pouvant être présents dans les produits d’origine. Le terme « hygiénisation » correspond à la quasi- destruction des microorganismes pathogènes résultant de l’effet combiné des hautes températures et de la compétition microbienne ;

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• les organismes pathogènes ou allergisants, principalement par voie respiratoire, se développant durant le compostage ou le stockage (essentiellement actinomycètes thermophiles et champignons) ; • les toxines et allergènes libérés par les bactéries (endotoxines) et les champignons (mycotoxines).

S’il est connu que les bactéries et les champignons agissent sur la santé humaine par des mécanismes infectieux, allergiques, inflammatoires ou irritatifs, en revanche les valeurs toxicologiques de référence pour les classes de micro-organismes facilement analysables, sont éparses et quasiment inexistantes.

La complexité et le coût des analyses de micro-organismes individualisés, le manque de connaissances sur la modélisation de la dispersion de ces derniers et leur capacité de survie en fonction des conditions météorologiques, l’absence de relations doses-réponses pour l’inhalation et les effets non infectieux, rendent difficile toute évaluation quantitative.

Ainsi, comme indiqué dans le guide ASTEE relatif aux installations de compostage, l’état actuel des connaissances ne permet pas d’inclure cette source dans l’évaluation quantitative du risque sanitaire.

3.4. Bilan quantifié des émissions

Les sources d’émissions retenues sont les suivantes : • Source 1 : Aire de stockage des déchets verts de PAP, • Source 2 : Aire de stockage des déchets verts de déchetterie, • Source 3 : Aire de dégradation aérobie sous aspiration forcée, • Source 4 : Aire de dégradation aérobie UAB, • Source 5 : Aire de maturation UAB, • Source 6 : Aire de maturation autres, • Source 7 : Casier de stockage du compost, • Source 8 : Biofiltre.

Le tableau page suivante présente, par source et par substance, une estimation des quantités émises à l’atmosphère annuellement.

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Tableau 8 : Bilan des émissions par sources

Flux (kg/an)

Source 1 Source 2 Source 4 Source 5 Source 6 Source 3 Source 7 Substances Aire de stockage Aire de stockage des Aire de Aire de Aire de Source 8 Aire de dégradation Casier à Total des déchets verts déchets verts dégradation maturation maturation Biofiltre aérobie forcée compost PAP déchetterie aérobie UAB UAB autre

Poussières 1,08E+03 7,20E+02 - - - - 1,26E+01 - 1,81E+03 (PM 2.5) Cd - - 1,83E-02 3,55E-03 1,42E-03 4,97E-03 3,78E-04 - 2,86E-02 Cr (III) - - 7,09E-02 1,37E-02 5,49E-03 1,92E-02 1,46E-03 - 1,11E-01 Cu - - 1,59E-02 3,07E-03 1,23E-03 4,30E-03 3,28E-04 - 2,48E-02 Hg - - 1,83E-03 3,55E-04 1,42E-04 4,97E-04 3,78E-05 - 2,86E-03 Ni - - 4,16E-02 8,04E-03 3,22E-03 1,13E-02 8,58E-04 - 6,49E-02 Pb - - 4,50E-01 8,70E-02 3,48E-02 1,22E-01 9,28E-03 - 7,03E-01 Zn - - 2,48E-01 4,80E-02 1,92E-02 6,72E-02 5,12E-03 - 3,88E-01 Se ------0,00E+00 Acétaldéhyde - - 4,89E+01 9,46E+00 3,78E+00 1,32E+01 - - 7,54E+01 Acétone - - 1,39E+04 2,70E+03 1,08E+03 3,77E+03 - - 2,15E+04 2-butanone - - 7,46E+03 1,44E+03 5,77E+02 2,02E+03 - - 1,15E+04 Disulfure de carbone - - 7,33E-01 1,42E-01 5,68E-02 1,99E-01 - - 1,13E+00 1,2-Dichloroéthane - - 2,44E-01 4,73E-02 1,89E-02 6,62E-02 - - 3,77E-01 Dichlorométhane - - 3,06E+00 5,91E-01 2,37E-01 8,28E-01 - - 4,71E+00 Tétrachlorure de - - 7,09E+00 1,37E+00 5,49E-01 1,92E+00 - - 1,09E+01 carbone Chlorure de vinyle ------0,00E+00 Benzène - - 1,84E+02 3,56E+01 1,43E+01 4,99E+01 - - 2,84E+02 Chlorobenzène - - 1,22E-01 2,37E-02 9,46E-03 3,31E-02 - - 1,88E-01 1,4-Dichlorobenzène - - 7,33E-01 1,42E-01 5,68E-02 1,99E-01 - - 1,13E+00 Isopropylbenzène - - 5,50E+00 1,06E+00 4,26E-01 1,49E+00 - - 8,48E+00 Styrène - - 3,18E+01 6,15E+00 2,46E+00 8,61E+00 - - 4,90E+01 Acroléine ------0,00E+00 Naphtalène - - 1,38E+01 2,67E+00 1,07E+00 3,74E+00 - - 2,13E+01 Fluoranthène - - 1,22E-03 2,36E-04 9,46E-05 3,31E-04 - - 1,88E-03 Acénaphtène - - 3,06E-05 5,91E-06 2,37E-06 8,28E-06 - - 4,71E-05 Fluorène - - 6,11E-05 1,18E-05 4,73E-06 1,66E-05 - - 9,42E-05 Phénanthrène - - 5,87E-04 1,14E-04 4,54E-05 1,59E-04 - - 9,05E-04 Anthracène - - 6,11E-05 1,18E-05 4,73E-06 1,66E-05 - - 9,42E-05 Pyrène - - 9,66E-04 1,87E-04 7,47E-05 2,62E-04 - - 1,49E-03 Benzo (a) pyrène - - 4,28E-04 8,28E-05 3,31E-05 1,16E-04 - - 6,60E-04 Benzo (ghi) pérylène ------0,00E+00 PCBs - - 7,75E-05 1,50E-05 6,00E-06 2,10E-05 - - 1,19E-04 Aldrine - - 4,28E-06 8,28E-07 3,31E-07 1,16E-06 - - 6,60E-06 Dieldrine - - 1,22E-05 2,37E-06 9,46E-07 3,31E-06 - - 1,88E-05 Carbaryl - - 1,34E-03 2,60E-04 1,04E-04 3,64E-04 - - 2,07E-03 DDT - - 6,11E-06 1,18E-06 4,73E-07 1,66E-06 - - 9,42E-06 Endrine - - 1,22E-06 2,37E-07 9,46E-08 3,31E-07 - - 1,88E-06 Chlordane - - 1,22E-04 2,37E-05 9,46E-06 3,31E-05 - - 1,88E-04 Heptachlore - - 3,67E-05 7,10E-06 2,84E-06 9,93E-06 - - 5,65E-05 Lindane - - 2,44E-06 4,73E-07 1,89E-07 6,62E-07 - - 3,77E-06 Pentachlorophénol - - 1,41E-04 2,72E-05 1,09E-05 3,81E-05 - - 2,17E-04 Ammoniac - - 1,86E+04 3,60E+03 1,44E+03 5,03E+03 - 5,61E+02 2,92E+04

H2S - - 1,47E+00 2,84E-01 1,14E-01 3,97E-01 - 4,91E+00 7,17E+00 Dioxines (2,3,7,8- - - 1,09E-12 2,11E-13 8,46E-14 2,96E-13 2,26E-14 - 1,71E-12 tcdd) Remarque : les substances pour lesquelles aucun flux n’est précisé sont des substances pour lesquelles la caractérisation dans le guide de l’ASTEE est absente.

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Évaluation des enjeux et des voies d’exposition

4.1. Population, milieu environnant et usages

4.1.1. Population générale La population de la commune de Bouilly compte 1055 habitants (recensement 2016 – données INSEE), pour une superficie de 15,5 km2. La commune de Bouilly se caractérise par un habitat peu dense : 68,1 habitants/km². Le bourg, concentre l'essentiel de la population.

Le bourg le plus proche du site d’étude est celui de la commune de Bouilly localisé à environ 1,4 km à l’ouest de la plateforme de compostage de Bouilly. Les bourgs les plus proches au sein du rayon d’affichage de 3 km concernent les communes suivantes : (1,7 km au sud), (2,1 km au nord-ouest) et Roncenay (2,7 km à l’est).

Les habitations individuelles les plus proches sont localisées dans le centre de la commune de Bouilly soit à plus d’1 km du site.

4.1.2. Établissement recevant du public Les principaux établissements sensibles situés dans un rayon de 3 km autour du site sont présentés sur la figure ci-après. L’établissement le plus proche correspond aux écoles maternelles et élémentaires de Bouilly situées à 1,6 km au nord-ouest du site.

Figure 5 : Établissements sensibles (source : data.gouv.fr)

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4.2. Milieu environnant

4.2.1. Géologie D’après la carte géologique du secteur (BRGM n°333, Bouilly, 1/50000ème), les sols au droit du site sont constitués de craies grisâtres du Cénomanien supérieur (C2b) reposant sur des craies marneuses (Craie de Cénomanien inférieur et moyen – C2a).

4.2.2. Hydrogéologie D’après les informations disponibles sur le SIGES Seine-Normandie, la masse d’eau recensée au droit de la zone d’étude concerne la nappe de la Craie du Senonais et Pays d’Othe (masse d’eau FRHG209). Selon la fiche MESO, cette masse d’eau comprend deux formations de craie reconnue par la lithostratigraphie qui constituent deux réservoirs aquifères : • l’aquifère du Sénonien-Turonien, • l’aquifère du Cénomanien.

On considère donc généralement le réservoir de la craie comme un aquifère unique du Sénonien au Cénomanien. Le substratum de cette nappe est alors constitué des marnes de Brienne, imperméables et au toit desquelles s’écoulent une série de sources. L'aquifère crayeux est vulnérable vis-à-vis des pollutions superficielles : apports de surface par des bétoires, marnières et puisards, circulation rapide dans les zones de fractures, dans les vallées sèches ou en eau.

La carte disponible via le SIGES Seine-Normandie indique que la nappe de la craie au niveau de la zone d’étude s’écoule globalement du sud-ouest vers le nord-est. Par ailleurs, au droit du site, la côte du toit de la nappe se situerait à 145 mNGF. Cependant cette information est à prendre avec précaution car la précision de la carte n’est pas connue (cartographie à échelle régionale). De plus l’aquifère étant fissuré, la piézométrie locale peut différer.

4.2.3. Hydrologie La plateforme de compostage est localisée dans le bassin versant de la Seine, en amont de Troyes. Aucun cours d’eau n’est répertorié au niveau du site ou à proximité immédiate. Les eaux de surface les plus proches sont : • le fossé des Saules Meugras à 1,4 km à l’est et rejoignant l’Ousse, • la Hurande (cours d’eau de classe 5 – référencé F0761000) à 1,8 km au nord-est, • le ruisseau de Sommard à 2,4 km au nord, • le ruisseau d’Onmont à 2,2 km au sud-est.

4.2.4. Usages 4.2.4.1. Captages AEP Selon les informations disponibles, la zone d’étude n’est pas inscrite dans les périmètres de protection des captages pour l’alimentation en eau potable (AEP). Le captage AEP de la commune de Roncenay (BSS000YMZY) captant la nappe de la craie est implanté à 1,7 km en aval hydraulique du site.

À titre indicatif, les captages AEP (source : Agence Régionale de Santé du Grand-Est) et les puits référencés dans la BSS (source : base de données Infoterre du BRGM) présents à proximité du site sont présentés sur la figure en page suivante.

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Figure 6 : Localisation des points d’eaux à proximité du site (source : ARS / Infoterre)

4.2.4.2. Loisirs Les cours d’eau présents à proximité ne sont pas utilisés pour l’alimentation en eau potable. Des activités de loisirs (pêche notamment) peuvent être envisagées sur les cours d’eau recensés.

4.3. Vecteurs de transfert

Les vecteurs de transfert sont les milieux permettant de mettre en contact les sources potentielles de danger identifiées avec les populations riveraines du projet. Ces vecteurs peuvent être l’air, l’eau (souterraine ou de surface) ou le sol.

4.3.1. L’air L’air constitue le principal vecteur de transfert des émissions gazeuses et particulaires émises par le procédé de compostage vers les populations.

L’air est retenu comme voie de transfert dans la présente étude.

4.3.2. L’eau souterraine Les eaux souterraines en aval hydraulique du site pourraient représenter un vecteur de transfert des substances issues de l’activité du site vers les populations via notamment les aliments cultivés (arrosage avec l’eau de la nappe).

Toute la pollution du sous-sol au droit du site est prévenue de par le mode d’exploitation avec : • la collecte des eaux pluviales de ruissellement de voirie et des dalles de compostage, • l’étanchéité de la plateforme, • la mise sur rétention des produits liquides potentiellement polluant, conformément à la réglementation en vigueur, • la mise en place de procédures en cas de déversement accidentel.

Les eaux souterraines ne sont donc pas retenues comme voie de transfert dans la présente étude.

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4.3.3. L’eau de surface Aucun rejet n’est effectué au niveau des cours d’eau (cf. paragraphe 3.1). Les eaux superficielles ne sont donc pas retenues comme voie de transfert dans la présente étude.

4.3.4. Le sol hors site Le sol hors site constitue un milieu récepteur des particules émises à l’atmosphère. Les populations alentours y sont directement exposées. Il peut donc devenir vecteur de transfert par mobilisation de particules par le vent ou en tant que milieu de croissance de végétaux consommés (après dépôt au sol des particules, celles-ci sont susceptibles de se bioaccumuler au sein de végétaux) par les populations.

Cependant, d’après les recommandations du guide ASTEE relatif aux installations de compostage, la prise en compte de la déposition particulaire et de l’ingestion de végétaux contaminés par cette déposition n’est pas jugée pertinente dans le cadre des installations de stockage des déchets et de compostage. Le sol hors site n’est donc pas retenu comme voie de transfert dans la présente étude.

4.4. Sélection des substances d’intérêt

4.4.1. Substances, traceur de la qualité de l’air Les substances retenues comme traceur de la qualité de l’air sont les substances présentant ou non une valeur seuil : • Objectif de qualité de l’air, • Valeur guide. Tableau 9 : Objectif de qualité ou valeur guide

Polluants Objectif de qualité Valeur guide Valeur guide de l’OMS Poussières (assimilées à PM2.5) 10 µg/m3 (annuel) 25 µg/m3 (annuel) 10 µg/m3 (annuel)

Les poussières (PM 2,5) ne disposent pas de réelles VTR mais des objectifs de qualité de l’air existent. Seule une comparaison des concentrations modélisées aux objectifs de qualité de l’air est effectuée.

4.4.2. Substances, traceur de risque Pour sélectionner au mieux les substances définies comme traceurs, nous devons identifier les VTR associées. La sélection des Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) est effectuée conformément aux prescriptions établies par la Circulaire n°DGS/EA1/DGPR/2014/307 en date du 31 octobre 2014, cosignée par la DGS et la DGPR, relative aux modalités de sélection des substances chimiques et de choix des VTR pour mener les évaluations de risque sanitaire dans le cadre des études d'impact et de la gestion de sites et sols pollués.

Les Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) sont recherchées parmi les 8 bases de données nationales et internationales suivantes : Anses1, USEPA2, ATSDR3, OMS4, Santé Canada, RIVM5,

1 Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail 2 USEPA : United-States Environmental Protection Agency, base de données des Etats-Unis 3 ATSDR : Agency for Toxic Substances and Disease Registry, base de données des Etats-Unis 4 OMS : Organisation Mondiale de la Santé 5 RIVM : Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu, base de données des Pays-Bas

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OEHHA6 et EFSA7. La méthodologie proposée par cette circulaire, et utilisée dans la présente étude pour la sélection des VTR, est décrite dans le schéma ci-après.

Figure 7 : Méthodologie de choix des VTR Le critère de sélection des substances à retenir comme éléments traceurs du risque est basé sur la toxicité et les quantités émises. Le choix des substances retenues se fait à partir des ratios Flux/VTR et Flux x ERU ; on retient comme éléments traceurs du risque : • les substances dont le ratio est > à 1% du ratio Flux/VTR le plus élevé pour les effets toxiques, • les substances dont le ratio est > à 0,01 % de la somme des produits Flux * ERU pour les effets cancérigènes.

Cette méthodologie de choix provient du guide INERIS sur les ERS relatives aux raffineries et de notre retour d’expérience sur l’ERS globale d’une plateforme pétrochimique.

Les substances ainsi choisies sont distinguées sont présentées en rouge dans les tableaux ci-après.

6 OEHHA : Office of Environmental Health Hazard Assessment, base de données de l’état de Californie 7 EFSA : Autorité européenne de sécurité des aliments

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Tableau 10 : Sélection des substances à retenir pour la voie inhalation issues des rejets atmosphériques Emissions VTR à effet Ratio VTR sans effet Ratio Composé Contri. Contri. (kg/an) seuil (mg/m3) Flux/VTR seuil (mg/m3)-1 Flux * VTR Cd 2,86E-02 3,00E-04 9,55E+01 0,16% - - - Cr (III) 1,11E-01 2,00E-03 5,54E+01 0,09% - - - Cu 2,48E-02 1,00E-03 2,48E+01 0,04% - - - Hg 2,86E-03 3,00E-05 9,55E+01 0,16% - - - Ni 6,49E-02 9,00E-05 7,22E+02 1,24% 2,60E-01 1,69E-02 0,22% Pb 7,03E-01 9,00E-04 7,81E+02 1,34% 1,20E-02 8,43E-03 0,11% Zn 3,88E-01 ------Acétaldéhyde 7,54E+01 1,60E-01 4,71E+02 0,81% 2,20E-03 1,66E-01 2,15% Acétone 2,15E+04 3,09E+01 6,94E+02 1,19% - - - 2-butanone 1,15E+04 5,00E+00 2,30E+03 3,94% - - - Disulfure de carbone 1,13E+00 1,00E+00 1,13E+00 0,00% - - - 1,2-Dichloroéthane 3,77E-01 2,47E+00 1,53E-01 0,00% 3,40E-03 1,28E-03 0,02% Dichlorométhane 4,71E+00 6,00E-01 7,85E+00 0,01% 1,00E-05 4,71E-05 0,00% tétrachlorure de 1,09E+01 1,10E-01 9,94E+01 0,17% - - - carbone Benzène 2,84E+02 9,75E-03 2,91E+04 49,87% 2,60E-02 7,38E00 95,79% Chlorobenzène 1,88E-01 1,00E+00 1,88E-01 0,00% - - - 1,4-Dichlorobenzène 1,13E+00 6,00E-02 1,88E+01 0,03% 1,10E-02 1,24E-02 0,16% Isopropylbenzène 8,48E+00 4,00E-01 2,12E+01 0,04% - - - Styrène 4,90E+01 8,60E-01 5,70E+01 0,10% - - - Naphtalène 2,13E+01 3,70E-02 5,76E+02 0,99% 5,60E-03 1,19E-01 1,55% Fluoranthène 1,88E-03 - - - 6,00E-04 1,13E-06 0,00% Acénaphtène 4,71E-05 - - - 6,00E-04 2,83E-08 0,00% Fluorène 9,42E-05 - - - 6,00E-04 5,65E-08 0,00% Phénanthrène 9,05E-04 - - - 6,00E-04 5,43E-07 0,00% Anthracène 9,42E-05 - - - 6,00E-03 5,65E-07 0,00% Pyrène 1,49E-03 - - - 6,00E-04 8,93E-07 0,00% Benzo (a) pyrène 6,60E-04 2,00E-06 3,30E+02 0,56% 6,00E-01 3,96E-04 0,01% PCBs 1,19E-04 1,00E-03 1,19E-01 0,00% 1,00E-01 1,19E-05 0,00% Aldrine 6,60E-06 - - - 4,90E+00 3,23E-05 0,00% Dieldrine 1,88E-05 - - - 4,60E+00 8,67E-05 0,00% Carbaryl 2,07E-03 1,00E-02 2,07E-01 0,00% - - - DDT 9,42E-06 - - - 9,70E-02 9,14E-07 0,00% Endrine 1,88E-06 ------Chlordane 1,88E-04 2,00E-05 9,42E+00 0,02% 1,00E-01 1,88E-05 0,00% Heptachlore 5,65E-05 - - - 1,30E+00 7,35E-05 0,00% Lindane 3,77E-06 - - - 3,10E-01 1,17E-06 0,00% Pentachlorophénol 2,17E-04 - - - 4,30E-03 9,32E-07 0,00% Ammoniac 2,92E+04 5,00E-01 5,84E+04 100,00% - - - H2S 7,17E+00 2,00E-03 3,58E+03 6,13% - - - Dioxines (2,3,7,8-tcdd) 1,71E-12 4,00E-08 4,27E-05 0,00% 3,80E+03 6,49E-09 0,00% - : absence de valeurs

Rapport n° A103353 version A - février 2020 29

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4.5. Schéma conceptuel

Les scénarios d’exposition envisageables découlent de l’approche en termes de "sources", de "vecteurs" et de "cibles" présentée ci-avant. Le tableau suivant présente un récapitulatif des scénarios retenus ainsi que leur justification. Tableau 11 : Scénarios d’exposition potentielle

Sources Vecteurs Scénarios d’exposition potentiels Choix justifié Inhalation de poussières, de substances particulaires Air Retenu adsorbées sur les poussières et de substances gazeuses Ingestion de sol où se sont Non retenu sur les préconisations du Guide. déposées des particules Non retenu, compte tenu de la circulaire de la Rejets Contact cutané avec le sol où se DGS du 31 octobre 2014 qui interdit la prise en atmosphériques Sol hors site sont déposées des particules compte des VTR8 ingestion pour le calcul de (déposition des risque lié au contact cutané. particules) Ingestion de végétaux ayant poussé sur un sol où se sont Non retenu sur les préconisations du Guide. déposées des particules Ingestion de lait, viande ou œufs Non retenu sur les préconisations du Guide. issus d’élevage Non retenu : - Difficulté de quantifier objectivement les effets sanitaires des odeurs (Guide ASTEE). Odeurs Air Gêne olfactive - Résultats de l’étude olfactométriques conformes aux préconisations de l’arrêté ministériel du 22 avril 2008. Aspect Inhalation d’organismes Air Non retenu sur les préconisations du Guide. microbiologique biologiques Non retenu : Résultats de l’étude acoustique Emissions Air Bruit conformes aux prescriptions de l’arrêté acoustiques préfectoral.

Les émissions du site se font dans l’air, ainsi la voie de transfert prédominante est l’inhalation. Ainsi les seuls scénarii retenus dans la présente étude sont l’inhalation de poussières, de substances particulaires et de substances gazeuses.

Figure 8 : Schéma conceptuel

8 VTR : Valeurs Toxicologiques de référence

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Évaluation de l’état des milieux

Parmi les substances d’intérêt émises par le site, les émissions de poussières (PM 2.5) peuvent être également émises par le trafic sur les voies de circulation (au niveau de la commune de Bouilly) et les activités agricoles autour du site.

Selon les données disponibles (Rapport ATMO 2018), les résultats de la modélisation régionale en moyenne annuelle en particules PM 2.5 indique que les concentrations sont relativement homogènes sur la région en 2018 avec toutefois un niveau de fond plus faible sur le massif Vosgien. La modélisation régionale montre des niveaux de fond majoritairement inférieurs à 10 µg/m3 (objectif de qualité et ligne directrice de l’OMS), excepté dans les principales agglomérations où les concentrations peuvent se rapprocher voire dépasser, sur de petites surfaces, la valeur limite annuelle de 25 µg/m3 à proximité des axes routiers. Les valeurs réglementaires ne sont pas dépassées au niveau de la zone d’étude, tenant compte de l’installation actuelle : l’état des milieux est compatible avec les usages.

Zone d’étude

Figure 9 : Modélisation des concentrations annuelles en PM2.5 (source : ATMO 2018)

Pour les autres substances, conformément au guide relatif à l’évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires de l’INERIS datant de 2013, en l’absence de données pertinentes pour la caractérisation des milieux actuels, il est proposé de poursuivre la démarche par la réalisation d’une évaluation prospective des risques sanitaires sans réalisation de mesures à ce stade.

Le manque de mesures ne nuit pas à la poursuite de l’étude d’impact de l’installation et à la prévention des risques de la zone étant donné la sensibilité environnementale du secteur. En effet, la plateforme de compostage est localisée dans un contexte rural, principalement agricole et ne présentant pas d’industries ; les niveaux de fond pour les autres substances d’intérêt sont donc jugés faibles voire inexistantes.

Rapport n° A103353 version A - février 2020 31

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Évaluation des risques sanitaires

6.1. Caractérisation des expositions liées aux émissions

6.1.1. Modélisation aérodispersive 6.1.1.1. Logiciel utilisé La dispersion atmosphérique est menée à l’aide du logiciel ADMS 5 (Atmospheric Dispersion Modelling System, développé par le CERC). ADMS est un modèle gaussien de seconde génération considéré par l’INERIS, l’Institut de Veille Sanitaire et l’USEPA comme l’état de l’art des modèles gaussiens.

6.1.1.2. Paramétrage La variabilité météorologique d’une année à l’autre est souvent grande, et le seul moyen de s’en affranchir quelque peu est de calculer les impacts sur une période suffisamment importante. Comme indiquée dans la réponse à la question 32 de l’Observatoire des Pratiques de l’Évaluation des Risques Sanitaires : « Il est possible de se contenter de trois années météorologiques, surtout si elles ne comportent pas d’événements exceptionnels ». Les données météorologiques trihoraires sur trois années (du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019) issues de la station de Troyes (station la plus représentative des conditions météorologiques du site) ont été utilisées. Les paramètres concernés sont les suivants : • direction et vitesse des vents, mesurées à 10 m, • température sous abri, • nébulosité, • précipitations.

La rose des vents établie par le logiciel ADMS 5 pour ces trois années au niveau de la station de Troyes, présentée ci-dessous, \\LT-6485\Users\lhiton\Documents\6.Dossiersindique une prédominance ERS\ERS des Compostiere vents provenant Bouilly\troyes 2017-2019 des secteurs mef.met nord-ouest et sud.

350° 0° 10° 340° 400 20° 330° 30°

320° 40° 300 310° 50°

300° 60° 200

290° 70°

100 280° 80°

270° 90°

260° 100°

250° 110°

240° 120°

230° 130°

220° 140°

210° 150° 200° 160° 190° 180° 170° 0 3 6 10 16 (nœuds)

Vitesse du vent

0 1,5 3,1 5,1 8,2 (m/s)

Figure 10 : Rose des vents établie par ADMS 5 - station de Troyes – Période 2017 à 2019 Le logiciel ADMS 5 permet la prise en compte de phénomènes spécifiques, comme le relief, les bâtiments importants, les fluctuations météorologiques…

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Le tableau suivant présente ces différents phénomènes et indique s’ils ont été pris en compte ou non dans le cadre de la présente étude (modules ADMS activés ou non). Tableau 12 : Prise en compte des phénomènes spécifiques lors de la modélisation ADMS La stabilité de l’atmosphère est appréhendée par le modèle à partir des observations de Stabilité de nébulosité (associée à l’heure et au jour). La fourniture de la température au modèle permet l’atmosphère également d’améliorer l’estimation de la hauteur de la couche limite. À défaut de donnée de qualité de l’air extérieur sur les substances étudiées dans le cadre de Bruit de fond l’étude, aucune valeur de bruit de fond n’a été intégrée. L’influence du relief devient significative à partir d’une pente de 1/10. Topographie La topographie n’a donc pas été prise en compte. Le coefficient de rugosité de 0.3 a été utilisé, caractéristique d’une zone agricole. Il n’est pas Nature des sols possible dans ADMS de définir des occupations de terrain différentes. Le coefficient de rugosité utilisé est identique sur tout le domaine d’étude. Du fait de l’absence de bâtiment de grande hauteur à proximité des sources d’émissions Obstacles atmosphériques, l’effet des bâtiments n’a donc pas pris en compte. Hauteur de calcul Par convention, il a été considéré des cibles à 1,5 m par rapport au niveau du sol.

6.1.1.3. Intégration des sources et des cibles Les caractéristiques des sources modélisées sont présentées ci-après : Tableau 13 : Caractéristiques des sources Vitesse Coord. Coord. Type de Surface Hauteur Température Numéro Nom d’émission Lamb93 Lamb 93 source (m²) (m) (°C) (m/s) X Y 775676 6788307 Source Aire de stockage des 775686 6788279 Surfacique 1650 4 0,001 15 1 déchets verts PAP 775634 6788260 775624 6788286 775698 6788251 Source Aire de stockage des 775690 6788275 Surfacique 875 4 0,001 15 2 déchets verts déchetterie 775657 6788263 775665 6788239 775727 6788175 Source Aire dégradation aérobie 775714 6788212 Surfacique 2764 4 0,001 15 3 aspiration forcée 775649 6788190 775662 6788152 775675 6788316 Source Aire dégradation aérobie 775652 6788308 Surfacique 750 4 0,001 15 4 UAB 775643 6788337 775666 6788345 775641 6788305 Source 775650 6788308 Aire de maturation UAB Surfacique 300 4 0,001 15 5 775641 6788337 775633 6788334 775630 6788334 Source 775641 6788301 Aire de maturation autres Surfacique 1050 4 0,001 15 6 775613 6788291 775602 6788324 775650 6788252 Source 775649 6788257 Casier à compost Surfacique 80 2 0,001 15 7 775632 6788251 775634 6788246 775676 6788150 Source 775678 6788147 Biofiltre Surfacique 56 2 0,040 15 8 775664 6788146 775665 6788143

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Figure 11 : Localisation des sources intégrées à la modélisation Quelques points spécifiques ont également été intégrés à la modélisation afin d’obtenir des valeurs précises correspondant aux cibles identifiées dans l’environnement du site. Les cibles ainsi intégrées sont les suivantes : Tableau 14 : Liste des cibles intégrées à la modélisation

Cibles Coordonnées en Lambert 93 Numéro Nom X Y Récepteur 1 Habitation Bouilly 774662 6787945 Récepteur 2 Habitation Villery 775627 6786646 Récepteur 3 Saint-Jean Centre 77820 6786397 Récepteur 4 Roncenay Centre 778100 6789019 Récepteur 5 Stade de Souligny 774355 6790240 Récepteur 6 École de Bouilly 773902 6788611

Figure 12 : Localisation des cibles intégrées à la modélisation

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6.1.2. Calculs des expositions Les formules utilisées permettant de détailler les paramètres utilisés pour le calcul des doses journalières sont reprises du guide de l’Ineris 2007 « La démarche d’interprétation des milieux ». En effet le guide de l’INERIS 2013 fait référence dans son texte à des formules simplifiées qui arrivent aux mêmes résultats, mais qui ne permettent pas le détail demandé.

Les paramètres utilisés dans notre étude sont rappelés dans le tableau ci-dessous : Tableau 15 : Paramètres utilisés pour le calcul de la Concentration moyenne Inhalée (CI) Sources / Inhalation Exposition Paramètres Commentaires Voir dans les tableaux de 퐶 Concentration dans l’air modélisée sur la cible ADMS 푖 calculs de risque Intérieur 100% 푇 푝푒푛푒푡푟푎푡푖표푛 Extérieur NA = 100%

푇푖 Chronique Résident 24h/24 Chronique Enfants 6 ans Critère majorant 푇 Chronique avec seuil Adulte 30 ans Guide Ineris 2013 Chronique sans seuil Adulte 30 ans 퐸푓 Chronique Résident 365 j/an Chronique avec seuil 30 ans 푇 푚 Chronique sans seuil 70 ans

Au final, on obtient :

Effets à seuil Effet sans seuil CI = Ci x 30/70 Adultes CI = Ci CI = Ci x 6/70 Enfants

Le taux de pénétration des polluants à l’intérieur des habitats a été pris comme étant égal à 100 %. Cette approche est pénalisante puisque la pénétration dépend de la qualité de l’air extérieur, de la localisation de l’habitat, de l’étage, du nombre et du type d’ouvertures.

Enfin, les durées d’exposition considérées sont de 6 ans pour les enfants et 30 ans pour les adultes, comme préconisé par l’INERIS (Évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires, août 2013).

Les cibles concernées par ce scénario sont les riverains. Il est considéré qu’ils sont exposés 24h/24 et 365 j/an, ce qui est particulièrement pénalisant. Cela implique qu’une personne réside au même endroit toute la journée, toute l’année, pendant 30 années successives (guide de l’INERIS - Évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires, août 2013).

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6.2. Caractérisation du risque

6.2.1. Calcul du risque Deux indicateurs de risque sont calculés : • Des Quotients de Danger (QD) pour les effets à seuil ; • Des Excès de Risque Individuels (ERI) pour les effets sans seuil.

Les formules sont présentées ci-après. Tableau 16 : Calcul des indicateurs de risque Voie Quotients de Danger Excès de Risque Individuels Inhalation QD = CI ERI = CI x ERU VTR Avec Avec CI : concentration inhalée (mg/m3) CI : concentration inhalée (mg/m3) VTR : valeur toxicologique de référence, à seuil ERU : excès de risque unitaire ((mg/m3) -1) (mg/m3)

6.2.2. Résultats de la modélisation 6.2.2.1. Traceurs de la qualité de l’air Les concentrations dans l’air modélisées sont présentés dans les tableaux ci-après. Tableau 17 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de qualité de l’air Concentration PM 2,5 Cible (mg/m3) Récepteur 1 Habitation Bouilly 8,86E-05 Récepteur 2 Habitation Villery 4,60E-05 Récepteur 3 Saint-Jean Centre 3,30E-05 Récepteur 4 Roncenay Centre 1,18E-05 Récepteur 5 Stade de Souligny 6,32E-05 Récepteur 6 École de Bouilly 4,27E-05

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6.2.2.2. Traceurs de risque Les concentrations dans l’air modélisées sont présentés dans les tableaux ci-après. Tableau 18 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de risque

Concentrations modélisées dans l'air (mg/m3) Cible Ni Pb Acétaldéhyde Acétone 2-butanone 1,2-Dichloroéthane Benzène 1,4-Dichlorobenzène Naphtalène Benzo (a) pyrène Ammoniac H2S Récepteur 1 3,17E-09 3,44E-08 3,60E-06 1,03E-03 5,49E-04 1,80E-08 1,36E-05 5,40E-08 1,02E-06 3,15E-11 1,40E-03 3,43E-07 Récepteur 2 1,65E-09 1,78E-08 1,93E-06 5,50E-04 2,94E-04 9,65E-09 7,27E-06 2,90E-08 5,45E-07 1,69E-11 7,48E-04 1,84E-07 Récepteur 3 1,18E-09 1,28E-08 1,36E-06 3,88E-04 2,07E-04 6,80E-09 5,12E-06 2,04E-08 3,84E-07 1,19E-11 5,27E-04 1,29E-07 Récepteur 4 4,21E-10 4,56E-09 4,66E-07 1,33E-04 7,10E-05 2,33E-09 1,75E-06 6,98E-09 1,32E-07 4,07E-12 1,80E-04 4,43E-08 Récepteur 5 2,27E-09 2,45E-08 2,52E-06 7,18E-04 3,84E-04 1,26E-08 9,49E-06 3,78E-08 7,12E-07 2,21E-11 9,76E-04 2,40E-07 Récepteur 6 1,53E-09 1,66E-08 1,73E-06 4,93E-04 2,64E-04 8,65E-09 6,52E-06 2,60E-08 4,89E-07 1,51E-11 6,70E-04 1,65E-07

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6.2.3. Résultats de l’impact sur la qualité de l’air Les concentrations dans l’air modélisées sont comparées aux objectifs de la qualité de l’air et présentées dans les tableaux ci-après. Tableau 19 : Concentrations dans l’air modélisées – Traceur de qualité de l’air et objectifs Concentration PM 2,5 Cible (mg/m3) Récepteur 1 Habitation Bouilly 8,86E-05 Récepteur 2 Habitation Villery 4,60E-05 Récepteur 3 Saint-Jean Centre 3,30E-05 Récepteur 4 Roncenay Centre 1,18E-05 Récepteur 5 Stade de Souligny 6,32E-05 Récepteur 6 École de Bouilly 4,27E-05 Objectif de qualité 1,00E-02

L’ensemble des concentrations modélisées est largement inférieur aux objectifs de qualité. Au regard de ces résultats le risque est considéré comme non préoccupant.

Les courbes d’iso-concentration sont présentées ci-après.

Figure 13 : Courbes d’iso-concentration en poussières PM2.5 (en mg/m3)

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6.2.4. Résultats des calculs de risque 6.2.4.1. Calcul des quotients de dangers (QD) Les quotients de danger calculés sont présentés dans les tableaux ci-après. Tableau 20 : QD liés à l’inhalation

QD inhalation – Adulte ou Enfant Cible Ni Pb Acétaldéhyde Acétone 2-butanone 1,2-Dichloroéthane Benzène 1,4-Dichlorobenzène Naphtalène Benzo (a) pyrène Ammoniac H2S Récepteur 1 3,53E-05 3,82E-05 2,25E-05 3,32E-05 1,10E-04 7,31E-09 1,39E-03 9,01E-07 2,75E-05 1,58E-05 2,79E-03 1,71E-04 Récepteur 2 1,83E-05 1,98E-05 1,21E-05 1,78E-05 5,89E-05 3,91E-09 7,46E-04 4,83E-07 1,47E-05 8,45E-06 1,50E-03 9,18E-05 Récepteur 3 1,32E-05 1,42E-05 8,50E-06 1,25E-05 4,15E-05 2,76E-09 5,26E-04 3,40E-07 1,04E-05 5,95E-06 1,05E-03 6,47E-05 Récepteur 4 4,68E-06 5,07E-06 2,91E-06 4,29E-06 1,42E-05 9,44E-10 1,80E-04 1,16E-07 3,56E-06 2,04E-06 3,61E-04 2,21E-05 Récepteur 5 2,52E-05 2,72E-05 1,58E-05 2,32E-05 7,69E-05 5,11E-09 9,74E-04 6,30E-07 1,92E-05 1,10E-05 1,95E-03 1,20E-04 Récepteur 6 1,70E-05 1,84E-05 1,08E-05 1,59E-05 5,28E-05 3,51E-09 6,69E-04 4,33E-07 1,32E-05 7,57E-06 1,34E-03 8,23E-05

L’ensemble des QD calculés sont inférieurs à la valeur limite de 1. Les substances présentant le QD les plus élevés sont le benzène et l’ammoniac représentant respectivement environ 30 % et 61 % du risque total (toutes substances confondues).

Au point le plus exposé (Récepteur 1) la somme des QD est égale à 4,60.10-03. Au regard de ces résultats le risque est considéré comme non préoccupant.

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Les courbes d’iso-QD sont présentées ci-après.

Figure 14 : Courbes d’iso-QD

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6.2.4.2. Excès de risque unitaire (ERI) Les excès de risque individuel calculés sont présentés dans les tableaux ci-après. Adulte Tableau 21 : ERI liés à l’inhalation - Adulte

ERI inhalation – Adulte Cible Ni Pb Acétaldéhyde Acétone 2-butanone 1,2-Dichloroéthane Benzène 1,4-Dichlorobenzène Naphtalène Benzo (a) pyrène Ammoniac H2S Récepteur 1 3,54E-10 1,77E-10 3,40E-09 - - 2,62E-11 1,51E-07 2,55E-10 2,44E-09 8,11E-12 - - Récepteur 2 1,84E-10 9,17E-11 1,82E-09 - - 1,41E-11 8,10E-08 1,37E-10 1,31E-09 4,34E-12 - - Récepteur 3 1,32E-10 6,59E-11 1,28E-09 - - 9,91E-12 5,71E-08 9,62E-11 9,22E-10 3,06E-12 - - Récepteur 4 4,70E-11 2,35E-11 4,39E-10 - - 3,39E-12 1,95E-08 3,29E-11 3,16E-10 1,05E-12 - - Récepteur 5 2,52E-10 1,26E-10 2,38E-09 - - 1,84E-11 1,06E-07 1,78E-10 1,71E-09 5,67E-12 - - Récepteur 6 1,71E-10 8,52E-11 1,63E-09 - - 1,26E-11 7,27E-08 1,22E-10 1,17E-09 3,89E-12 - -

L’ensemble des ERI calculés sont inférieurs à la valeur limite de 10-05. La substance qui présente l’ERI le plus élevé est le benzène représentant 96 % du risque total (toutes substances confondues). Au point le plus exposé (récepteur 1), la somme des ERI est égale à 1,58.10-07.

Enfant Tableau 22 : ERI liés à l’inhalation - Enfant

ERI inhalation – Enfant Cible Ni Pb Acétaldéhyde Acétone 2-butanone 1,2-Dichloroéthane Benzène 1,4-Dichlorobenzène Naphtalène Benzo (a) pyrène Ammoniac H2S Récepteur 1 7,07E-11 3,53E-11 6,79E-10 - - 5,25E-12 3,03E-08 5,10E-11 4,89E-10 1,62E-12 - - Récepteur 2 3,67E-11 1,83E-11 3,64E-10 - - 2,81E-12 1,62E-08 2,73E-11 2,62E-10 8,69E-13 - - Récepteur 3 2,64E-11 1,32E-11 2,57E-10 - - 1,98E-12 1,14E-08 1,92E-11 1,84E-10 6,12E-13 - - Récepteur 4 9,39E-12 4,69E-12 8,78E-11 - - 6,78E-13 3,91E-09 6,59E-12 6,31E-11 2,10E-13 - - Récepteur 5 5,05E-11 2,52E-11 4,75E-10 - - 3,67E-12 2,12E-08 3,56E-11 3,42E-10 1,13E-12 - - Récepteur 6 3,41E-11 1,70E-11 3,26E-10 - - 2,52E-12 1,45E-08 2,45E-11 2,35E-10 7,79E-13 - -

L’ensemble des ERI calculés sont inférieurs à la valeur limite de 10-05. La substance qui présente l’ERI le plus élevé est le benzène représentant 96 % du risque total (toutes substances confondues). Au point le plus exposé (récepteur 1), la somme des ERI est égale à 3,16.10-08.

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Exposition pendant 36 ans en tant qu’enfant puis adulte (Enfant (6 ans) + Adulte (30 ans))

Au point le plus exposé (récepteur 1), la somme des ERI est égale à 1,89.10-07. Le risque est donc considéré comme non préoccupant.

Les courbes d’iso-ERI sont présentées ci-après.

Figure 15 : Courbes d’iso-ERI Adulte + Enfant

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6.3. Discussion des incertitudes

6.3.1. Incertitudes liées à la quantification des flux Seules des mesures au niveau du biofiltre sont disponibles. Pour les autres substances, aucune caractérisation des substances ni des flux émis par le site n’était disponible au démarrage de l’étude de risque sanitaire. Ainsi ces données ont été estimées à partir de données bibliographiques issues des guides de l’ASTEE : • Guide méthodologique pour l’évaluation du risque sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage soumises à autorisation – Juin 2006, • Guide pour l’évaluation du risque sanitaire dans le cadre de l’étude d’impact d’une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés – Février 2005.

Ainsi, les hypothèses prises sont pénalisantes :

• D’un point de vue qualitatif : Toutes les substances potentiellement présentes et émises par une installation de compostage ont été retenues (cf. annexe 2 guide ASTEE compostage de 2006). Cette hypothèse est pénalisante puisque la liste de substances du guide de l’ASTEE a été établie sur la base de matières premières non compostées sur le site.

En l’absence de connaissances sur la granulométrie des poussières émises, notamment émises lors du déchargement des déchets verts, elles ont été assimilées à des PM 2,5, les plus pénalisantes en termes de santé publique.

L’aération des andains en phase de dégradation sous aspiration forcée est régie automatiquement en fonction des paramètres météorologiques (température, pluviométrie, vent). En l’absence de caractérisation des émissions en phase de dégradation sous aspiration forcée, les émissions gazeuses en provenance des biofiltres (H2S et Ammoniac) sont retenues comme source de dangers pour les populations de manière majorante en complément des émissions liées à la plateforme de dégradation. En réalité, les émissions pour ces deux composés des sources 3 et 8 sont inférieures à celles prises dans la modélisation.

On considère qu’en phase de maturation, les mêmes substances sont présentes qu’en début de dégradation aérobie et ceci en même quantité. Cette hypothèse est pénalisante puisqu’une dégradation des Composés Trace Organique a lieu lors de la phase de dégradation aérobie.

On considère qu’une fois la phase de maturation achevée, les composés traces organiques ont totalement été biodégradés. Une très légère sous-estimation a été ici réalisée dans le sens où une infime fraction de Composés Trace Organique peut encore être présente.

• D’un point de vue quantitatif : L’émission de poussières en lien avec la réception des déchets verts en extérieur a été dimensionnée sur les émissions de poussières produites lors du déchargement d’ordures ménagères dans leurs alvéoles de stockage (cf. guide ASTEE ISDND de 2005). En fonction du degré d’humidité des déchets verts, cette hypothèse peut entraîner une surestimation ou une sous-estimation.

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Concernant l’aspect microbiologique, s’il est connu que les bactéries et les champignons agissent sur la santé humaine par des mécanismes infectieux, allergiques, inflammatoires ou irritatifs, la complexité et le coût des analyses de microorganismes individualisés rendent difficile l’évaluation quantitative des risques liée aux microorganismes.

6.3.2. Incertitudes liées à l’exposition Le choix des hypothèses retenues pour le calcul des expositions s’est voulu volontairement contraignant : • Exposition 100% du temps, ce qui revient à dire que les personnes exposées le sont 24h/24 et tous les jours de l’année. La durée d’exposition retenue est de 24h/jour, 365 jours/an, pendant 30 ans pour les adultes et 6 ans pour les enfants. On considère donc que les habitants résident au même endroit toute la journée, toute l’année et pendant 30 années successives. Ce scénario est pénalisant pour les populations actives qui quittent leur domicile aux heures de bureau. Ces valeurs sont particulièrement contraignantes pour les zones de loisirs ou la fréquentation des lieux n’est donc pas prise en compte, • Taux de pénétration de 100% dans les habitations, ce qui revient à considérer qu’une personne est exposée comme si elle passait tout son temps à l’extérieur, • Le taux d’absorption par l’organisme retenu est de 100 %. Alors que par exemple dans le cas de l’ammoniac (NH3), le taux d’absorption par voie respiratoire est estimé entre 83 et 92 % (Source : INERIS), • Aucune perte prise en compte telle que la transformation chimique, l’abattement par la pluie…

Ainsi les concentrations inhalées prises en compte pour le calcul des risques sont volontairement surestimées.

6.3.3. Incertitudes liées aux VTR Les relations doses-réponses utilisées dans la présente étude sont celles disponibles en l’état actuel des connaissances.

Les facteurs d’incertitude sont spécifiés par les organismes à la base de l’élaboration des valeurs toxicologiques de référence. Des valeurs variant entre 1 et 10 sont généralement appliquées aux paramètres suivants s’il y a lieu : • la variabilité inter-espèce, • la variabilité intra-espèce, • le coefficient d’absorption, • la durée d’exposition, • la durée de l’étude clé, • la sévérité de l’effet, • la fiabilité des données, • le passage de Low Observed (Adverse) Effect Level au No observed (Averse) Effect Level.

Ainsi, certaines VTR sont calculées avec des facteurs d’incertitudes très importants (jusqu’à 1000 voire 3000), facteurs qui réduisent d’autant les concentrations d’exposition admissibles. Par exemple, si un effet est constaté sur un rat pour une exposition à 1 mg/m3, le facteur d’incertitude inter-espèce de 1 000 intervient et le seuil limité (la VTR) devient 1 / 1000 mg/m3 soit 1µg/m3.

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6.3.4. Incertitudes liées à la modélisation La modélisation réalisée ne prend pas en compte le bruit de fond du secteur. En effet, toute donnée qui pourrait être disponible concernant le bruit de fond serait difficilement exploitable du fait que la contribution du site y est déjà intégrée (site existant et non projet).

La modélisation mise en œuvre ne tient pas compte des phénomènes de dégradation advenant après diffusion dans l’environnement, ni des phénomènes de complexation de substances. Cette démarche tend à surestimer le risque.

Le logiciel ADMS 5 fait partie des logiciels de calcul de dispersion élaborés, intégrant de nombreuses options, et reconnus par la communauté scientifique. Les études de validation du modèle, ainsi que les tests inter-modèles réalisés avec les modèles mondialement reconnus de l’US-EPA (ISCST3 et AERMOD), montrent une bonne performance du modèle ADMS 5.

Ce type de modèle de dispersion atmosphérique est conçu pour calculer la concentration moyenne d’un composé sur une période donnée avec des conditions météorologiques dont les variations présentent une amplitude relativement faible. Le modèle utilise un fichier météorologique séquentiel, comportant des données météorologiques pour chaque heure. Néanmoins, les fluctuations des concentrations mesurées par rapport aux concentrations moyennes calculées, dues aux variations des conditions météorologiques et des conditions d’émissions, ne peuvent être complètement prises en compte par les modèles.

Plusieurs campagnes de mesures très documentées, effectuées sur des sites industriels durant les 50 dernières années, ont été référencées et leurs données intégrées à des bases de données destinées à évaluer a posteriori les modèles de dispersion atmosphérique. Parmi ces bases de données, on citera l’outil européen d’évaluation MVK (Model Validation Kit). Plusieurs articles internationaux[1],[2] rapportent les résultats de campagnes de comparaisons entre le modèle ADMS et les mesures sur site.

On citera notamment : • La campagne de mesures « Prairie Grass » réalisée sur terrain plat et herbeux. Les rejets se situent à 0,5 mètre au-dessus du sol, avec des conditions météorologiques pour moitié instables (convection) et pour moitié stables. Les mesures ont été effectuées sur des arcs situés à différentes distances de la source. Les simulations effectuées avec ADMS ont montré que les concentrations étaient proches des mesures dans les cas instables, et qu’elles avaient tendance à être légèrement sous-estimées dans les autres cas. Le biais fractionnel (caractérisant l’erreur systématique) est de 19 %. Notons que ces tests montrent que ADMS donne des résultats tout à fait satisfaisants en champ proche (50 mètres de la source), • La campagne intitulée « Indianapolis » se déroule en milieu urbain dense, sans relief. Les émissions proviennent d’une cheminée de 83,8 m de haut. Sur cet exercice, ADMS a tendance à surestimer les concentrations à proximité des sources, et à les sous-estimer plus loin. Le biais fractionnel est de 10 %. Globalement, ADMS surestime légèrement les concentrations maximales mesurées (7 %) et sous-estime les concentrations moyennes de 14 %, • L’exercice « OPTEX Tanks » se situe dans une raffinerie. Les rejets sont émis par une source ponctuelle au niveau du sol, au milieu de plusieurs obstacles. Dans ce cas, ADMS sous-estime de 50 % les concentrations moyennes, et d’un facteur 3 la concentration maximale,

[1] Hanna S.R., Egan B.A., Purdum J. and Wagler J. (1999), Evaluation of ISC3, AERMOD, and ADMS Dispersion Models with Observations from Five Field Sites. HC Report P020, API, 1220 LSt. NW, Washington, DC 20005-4070, 1999. [2] ADMS3 validation Summary, CERC, 2001.

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• L’exercice « OPTEX Matrix » se déroule sur le même site que le précédent, mais cette fois les rejets proviennent de plusieurs sources ponctuelles. ADMS surestime dans ce cas les concentrations moyennes d’environ 10 %, et la concentration maximale d’un facteur 3, • Le cas « Duke Forest » correspond à des rejets provenant de plusieurs sources ponctuelles situées près du sol, dans un champ, sans obstacle autour. ADMS prédit bien les concentrations maximales dans ce cas (sous-estimation de moins de 10%) et sous-estime les concentrations moyennes d’environ 40 %, • Le cas « Kincaid » se déroule dans une ferme, sur un terrain relativement plat, avec des émissions provenant d’une cheminée de 187 mètres de haut. Les concentrations maximales sont sous-estimées d’environ 30 %, et les concentrations moyennes sont bien estimées, avec une surestimation de seulement 3 %.

Ces résultats ont été repris et validés par l’Ecole Centrale de Lyon, dans le cadre d’une étude demandée par l’association RECORD en 2005[3].

6.3.5. Bilan des incertitudes L’approche suivie pour l’évaluation de l’impact sanitaire des rejets atmosphériques de la plateforme de compostage de la Compostière de l’Aube est basée sur son activité réelle pour ce qui est de la caractérisation physique des sources (dimensions, température, localisation, hauteur de stockage, etc…). Par contre la caractérisation en termes de substances émises et de concentrations est issue des guides de référence de l’ASTEE.

Cette approche est également basée sur des données représentatives et disponibles (données météorologiques) et sur des hypothèses pénalisantes, en particulier pour le calcul des flux de polluants émis, pour le scénario d’exposition (exposition permanente pour les résidents, taux d’absorption de 100%, etc…).

Aux incertitudes évaluées précédemment peuvent s’ajouter également les incertitudes liées aux connaissances techniques du moment, comme la validité des valeurs toxicologiques ainsi que l’interaction éventuelle entre certaines substances. Ces incertitudes ne sont cependant pas quantifiables en l’état.

[3] Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique, Ecole Centrale de Lyon, Modélisation de la dispersion des émissions atmosphériques d’un site industriel – Vers un guide de l’utilisateur – 2ème partie: évaluation des modèles, 2005.

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Conclusion

Cette étude répond aux préconisations de la circulaire du 9 août 2013 relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des installations classées soumises à autorisation (circulaire qui abroge celle du 19 juin 2000).

Sur la base d’hypothèses pénalisantes, un choix raisonné a été réalisé afin d’identifier les substances traceurs de risque.

Sur la base des hypothèses retenues, les calculs de risques effectués montrent que l’ensemble des cibles les plus proches présentent des valeurs de QD inférieures à 1 et des valeurs d’ERI inférieures à 10-05.

Au regard de ces résultats, le risque sanitaire est considéré comme non préoccupant.

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Observations sur l’utilisation du rapport

Ce rapport, ainsi que les cartes ou documents, et toutes autres pièces annexées constituent un ensemble indissociable. Les incertitudes ou les réserves qui seraient mentionnées dans la prise en compte des résultats et dans les conclusions font partie intégrante du rapport.

En conséquence, l’utilisation qui pourrait être faite d’une communication ou d’une reproduction partielle de ce rapport et de ses annexes ainsi que toute interprétation au-delà des énonciations d’Antea Group ne sauraient engager la responsabilité de celui-ci. Il en est de même pour une éventuelle utilisation à d’autres fins que celles définies pour la présente prestation.

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