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Monographie de la commune rurale d’Ambolobozobe

District : Diego II Région : DIANA

Document établi dans le cadre du projet Développement Communal Inclusif et de Décentralisation »(ProDéCID)

Sommaire I. Présentation de la commune rurale d’Ambolobozobe ...... 4 1. Géographie de l'implantation villageoise ...... 4 2. Communication ...... 6 a. Réseau téléphonique ...... 6 b. Transport ...... 6 3. Environnement et gestion des ressources naturelles ...... 6 4. Conditions climatiques et caractéristiques pédologiques ...... 9 5. La population communale ...... 9 a. Historique du peuplement communal ...... 9 b. Situation démographique ...... 10 c. Evolution de la population ...... 11 6. Culture locale, sport, loisirs et religions ...... 11 a. Religion et autorités traditionnelles ...... 11 b. Interdits locaux (fady) ...... 12 c. Sports et loisirs ...... 13 7. Sécurité ...... 13 8. Les infrastructures sociales ...... 14 a. Education ...... 14 b. Eau ...... 16 c. Santé ...... 18 d. Gestion des déchets, assainissement ...... 19 e. Energie ...... 20 9. Commune et gouvernance locale ...... 21

II. Economie de la commune ...... 24 1. Pêche ...... 25 2. Agriculture et élevage ...... 27 3. Autres activités ...... 32 a. Artisanat, vannerie ...... 32 b. Charbon de bois ...... 33 c. Commerce ...... 34 d. Divers ...... 34

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 2/47 III. Ressources, contraintes et priorités communales à l'origine des dynamiques locales ...... 35 1. Potentialités de développement ...... 35 2. Dynamique associative locale ...... 35 3. Les coopératives professionnelles ...... 39 4. Les contraintes et ressources : facteurs du développement communal ...... 39 5. L'ordre des priorités ressenties : vers un plan de développement local ...... 41

IV. Lexique ...... 43

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 3/47 I. Présentation de la commune rurale d’Ambolobozobe

1. Géographie de l'implantation villageoise

Etendue sur une superficie de 12 060 ha, la commune rurale (CR) d’Ambolobozobe est située dans la Région DIANA et dans le district de Diego II. Ambolobozobe est à 62 km d’Antsiranana ; La commune qui est créé en 2015 et située au sud Est de Diego Suarez.

Figure 1: localisation de la CR d'Ambolobozobe

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 4/47 Dotée d’une importante façade maritime Ambolobozobe est une commune résolument tournée vers la mer, dont elle tire une part importante de ses revenus. Créée en 2015, elle comporte trois fokontany :

- Ambolobozobe Situé à 25 km de la RN6 (axe routier principal le plus proche), le fokontany d’Ambolobozobe, crée en 1973 est le chef-lieu de la commune du même nom. Il est délimité par au Nord par le fokontany d’Ambolobozokely, au Sud par celui de Tanambaon’ankeriky (CR Ambolobozobe), à l’Est par la mer, à l’Ouest par le village Mosôro (CR d’Andrafiabe) et au Nord-Ouest par le fokontany de Sahankazo Ambany (CR d’Andrafiabe). Il est composé de trois secteurs : Beampingo, Ampagnohara, Ambolobozobe eux-mêmes subdivisés en onze hameaux. L’habitat est relativement regroupé.

- Ambolobozokely Situé à 9 km du chef-lieu de la CR par une piste en sable traversant une zone particulièrement boueuse, infranchissable à marée haute ou en cas de forte pluie. Une piste en sable puis en latérite de 17 km relie Ambolobozokely à la RN6 (axe routier principal). Le fokontany d’Ambolobozokely présente un habitat relativement groupé autour de trois secteurs contigus et d’un quatrième au Nord (Ampasimena) détaché lui du cœur du village. Le fokontany est mitoyen de ceux d’Ambolobozobe et de Sahankazo Ambany (CR d’Andrafiabe) et possède deux frontières naturelles au Nord et à l’Est (la mer). Il n’y a qu’assez peu de lien entre Ambolobozokely et le chef-lieu de la commune, que ce soit pour l’éducation ou pour la santé, les habitants d’Ambolobozokely se tournent de manière privilégiée vers Diego Suarez lorsque leurs besoins ne sont pas satisfaits à l’échelle de leur fokontany. Les vendeurs du marché d’Ambolobozobe se déplacent quant à eux à Ambolobozokely les samedis après-midi, limitant ainsi les déplacements des habitants.

- Tanambaon’ankeriky Situé à 5 km au Sud-Est du chef-lieu de la CR (par des chemins non carrossables) et à 23 km de la RN6, axe routier principal (par une piste carrossable). Ce fokontany comporte trois secteurs qui sont eux-mêmes subdivisés en treize hameaux : Tanambao (9 hameaux), Ankeriky (3 hameaux) et Benetsy (3 hameaux). Le fokontany est encadré au Nord par le fokontany d’Ambolobozobe et le village de Mosôro (CR d’Andrafiabe), au Sud par celui d’Ankorera (CR d’), à l’Est par la mer et à l’Ouest par le fokontany de Saharegnana ambany (CR de Sadjoavato). Tanambaon’ankeriky, notamment de par son rattachement récent à Ambolobozobe, zone avec laquelle il n’avait que peu d’échange jusqu’à présent, apparait comme un territoire à part au sein de la CR (que cela soit géographique ou dans l’esprit de la population).

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 5/47 2. Communication

a. Réseau téléphonique

En termes de réseau téléphonique, la commune est desservie par l’opérateur Telma avec une réception relativement satisfaisante sur l’ensemble du territoire bien que la couverture ne soit pas totale. Dans certains points isolés du territoire, les réseaux Orange voire Airtel sont présents.

b. Transport

La commune est accessible tout au long de l’année quel que soit les matériels roulants utilisés (vélo moto, taxi-brousse, charrette, vedette). Cependant en saison des pluies l’accès routier est très compliqué. Les fokontany d’Ambolobozobe et d’Ambolobozokely sont reliés par une liaison taxi brousse quotidienne (jusqu’à 6 véhicules font la liaison chaque jour). Il faut compter 4 à 6 h de trajet en moyenne. Tanambaon’ankeriky lui est desservi par une autre ligne de taxi brousse qui passe par « Tsingy Rouge ». Le moyen de transport le plus possédé au niveau de la commune reste la pirogue, comme l’indique le tableau ci-dessous.

Pirogue à Embarcation à Vélo Moto Voiture Charrette voile moteur Nombre de personnes 7 (dont possédant dizaine 5 2 >25 >50 bateaux allant (Ambolobozobe) à Vohémar) Nombre de personnes possédant dizaine 12 7 1 30 12 (Ambolobozokely) Nombre de personnes possédant 27 2 0 23 37 1 (Tanambaon’ankeriky)

Tableau 1 : moyens de transport possédés localement

3. Environnement et gestion des ressources naturelles

L’espace physique de la commune se caractérise par la présence de différents cours d’eau, étendues d’eau, forêt naturelle, savane, pâturage, mangrove ainsi que quelques zones de reboisement. A l’exception d’un transfert de gestion, les forêts n’ont dans l’ensemble pas de mode de gestion bien défini et les habitants y prélèvent relativement librement le bois pour leur usage quotidien. Le transfert de gestion ne semble plus actif. Que ce soit au niveau de la DREEF (Direction Régionale de l’Environnement de l’Ecologie et des Forets) ou de la commune elle-même nous n’avons pas été en

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 6/47 mesure de trouver traces des différents documents relatifs à ce dernier (contrat, plan d’aménagement et de gestion, etc.). En 2017, l’ouverture de la campagne de reboisement régionale a été effectuée à Ambolobozobe, au lieu dit Ampiampiamena le 18 février. Il couvre une surface de 5 ha.

Le fokontany d’Ambolobozokely est caractérisé par une certaine richesse en mangrove, en forêt naturelle (Beharahara, Ala Ampasimena, Ala Marovaliha, etc.) ainsi qu’en peuplement de satrana et de mokoty. Plusieurs lacs sont également recensés (Mahatsara, Marofotsy, Biritro, etc.), mais certains sont asséchés en saison sèche. S’il n’y a pas de gestion instituée de ces ressources naturelles, le fokon’olona d’Ambolobozokely semble avoir mis en place des règles d’exploitation des mangroves. Ainsi les habitants sont autorisés à prélever des palétuviers pour la construction de leur maison ou de clôture (droit d’usage) mais en aucun cas pour les vendre. Pour tout prélèvement des droits sont à payer auprès du percepteur (2 000 Mga /10 pieds de palétuvier). Il n’y a a priori pas de charbon de mangrove fabriqué dans cette zone. Les croyances locales veulent qu’un esprit, le chaïtoine (mot d’origine arabe qui fait référence à un mauvais esprit ou à un démon), habite les zones les plus denses des mangroves, empêchant ainsi quiconque d’y pénétrer. Cette légende locale est sans doute un des facteurs expliquant la relative conservation des mangroves dans la zone. Aucun reboisement n’a été réalisé jusqu’à présent sur le territoire de ce fokontany. Cependant certains habitants semblent y réfléchir. La population d’Ambolobozokely utilise le satrana et le mokoty pour faire de la vannerie ou construire leurs habitations. D’après ces derniers, il semblerait aussi que des habitants de Sahankazo Ambany viennent prélever ces ressources végétales. En effet, avec la nouvelle délimitation territoriale (liée à la création de la CR d’Ambolobozobe), Sahankazo Ambany aurait vu les peuplements de mokoty et de satrana qu’ils exploitaient jusqu’alors basculer dans le territoire du fokontany d’Ambolobozokely. Seule une faible superficie resterait rattachée à Sahankazo Ambany.

A Tanambaon’ankeriky, une superficie de 10 ha environ de forêt est considérée comme sacrée et est protégée par le fokonolona. Il est interdit d’y prélever des arbres et d’y faire des choses sales (ex : déféquer). C’est le lieu de certains rites locaux : jôro (demande de bénédiction par les ancêtres) ; et cela sert également de cimetière. Au Nord du secteur Ankeriky, il y a aussi des espaces reboisées : 130 ha environ dont 50 ha (Anjiamalandy et Antsaratry) et plus de 80 ha à l’Ouest sur la localité de Tanàna Agnabo, Ankaboka et Matsaborybe. Ce sont des reboisements qui ont été réalisés dans le cadre du programme Green-Mad de la GTZ. Initialement ces terrains étaient des terrains communaux. Suite au reboisement ils ont été attribué aux villageois ayant réalisé et entretenu les reboisements. Le fokontany de Tanambaon’ankeriky compte également 30 ha de pâturage, sans dispositif de gestion particulier. Ainsi que des mangroves, présentent sur le secteur de Benetsy.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 7/47 Distance / Désignation Fokontany Nom du lieu Localisation Surface Statuts Observation fokontany Amboromavo Ouest 10 km² 1,2 km Ambolobozobe Ambatotaka Est 6 km² 1,5 km

Beharahara ~ 10 ha 3km Ambolobozokely Ala ampasimena Au Nord 4 km au Forêt Ala Marovaliha 4 km naturelle Non Au Sud ~ 10 ha Pas de mode de gestion déterminé Tanambao Non Mosorobe Au Sud 20 ha Terrain communal Ankeriky déterminé Non Analamisakana Au Nord 15 ha déterminé ouverture campagne régionale de Ambolobozobe Ampiapiamena Nord 5,5 ha Communal 5 km reboisement 2017

Anjiamalandy Au Nord 30 ha Terrain Initialement terrain communal, devenu reboisé Tanambao Antsaratry 20 ha 7 km propriété privée des villageois suite aux Ankeriky Reboisement en 2004 et 2012 : reboisement Green-Mad Matsaboribe A l’Ouest 50 ha ~5 km Matsaboribe est un espace de reboisement ainsi que de pâturage Antananagnabo 30 ha Ankaboka 10 ~5 km Marofototra Au Nord Ambolobozobe Terrain du fokon'olona 4 à 6 km Bemaneviky Au Nord Paturage Tanambao Mahaligny Au Sud 10 ha 2km Terrain du fokon'olona Ankeriky Matsaboribe A l’Ouest +20 ha Pas de gestion

Antongony baro Ambolobozokely Tazoa : Ampasimena, Montagne ou colline Tanambao Antsembazaha A l'Ouest 10 km Ankeriky

Tanambao Rahatafotsy=mosôro=A Forêt sacrée A l’Est 10 ha ~5 km Gestion communautaire Ankeriky mpasimbezo Ambolobozobe Balakana, Arato fotsy Mahatsara 1km Lacs, étangs Ambolobozokely Biritro 2 km Marofotsy Tanambao Rivière Tegnan’ny Saharenana Au Nord ~2,5 km Ankeriky Tanambao Rivière Cascade A l’Ouest ~3 km Ankeriky Tegnan’nyMarazada Tableau 2 : récapitulatif des ressources naturelles

A l’échelle de la commune, les principales pressions affectant les ressources naturelles proviennent de la coupe illicite de bois d’œuvre et du charbonnage. Les feux de brousse semblent eux très rares. Les principales espèces exploitées sont les suivantes : - Palétuvier ; - Nanto, sely, tapiaka, haramy, bomabom, palissandre (magnary) ; - Arbres fruitiers (pamba, sakoa, mangalava, bidity) et eucalyptus (issus des reboisements).

Nous y reviendrons dans une partie ultérieure concernant la situation économique de la CR, mais la principale ressource naturelle (que ce soit en termes de superficie ou d’un point de vue économique) à Ambolobozobe reste bien sur la mer.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 8/47

4. Conditions climatiques et caractéristiques pédologiques

Le climat de la zone est caractérisé par une longue saison sèche et relativement fraiche de mai à novembre pendant laquelle le varatraza (Alizées) souffle de manière quasi quotidienne. A cela suit une saison des pluies (chaude et humide) de décembre à avril. La température moyenne annuelle, mesurée à la station météorologique d’Antsiranana est de 26,1°C avec une température maximale de 32°C (données de 2002). Au cours des cinq dernières années, aucune catastrophe naturelle n’est restée dans les esprits des habitants si ce n’est en 2013 une attaque particulièrement importante d’insectes (des chenilles) qui ont dévasté les récoltes. Nous y reviendrons dans la partie « agriculture, élevage ». Comme dans de nombreuses communes de la région, les habitants d’Ambolobozobe se souviennent surtout du cyclone Gafilo en 2004, qui a détruit certaines maisons en mokoty et entrainé certains dégâts dans les rizières du fait d’un apport d’eau trop important ayant totalement inondé certaines parcelles.

Les sols sont de types ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés en fer, carapace sableuse. On note également la présence de dunes par endroit (source : Atlas de la Région DIANA).

5. La population communale

a. Historique du peuplement communal

La CR étant composée de trois fokontany ayant chacun une histoire propre et indépendante de celle de la commune (car cette dernière n’a été créée que très récemment), nous présenterons ici l’histoire du peuplement de la zone, fokontany par fokontany.

Ambolobozobe A l’emplacement actuel du fokontany d’Ambolobozobe se trouvait autrefois (vers le début du XIX° siècle) un village appelé Andrafiatokona. Il existait aussi un autre village, plus important nommé Ampasimena (situé au bord de la mer à 2 km de l’emplacement actuel d’Ambolobozobe). Ces deux villages étaient initialement peuplés par des Anjohaty. Une inondation a conduit le village d’Ampasimena à déménager. Lors de cette délocalisation du village, il changea d’appellation pour devenir Ambolobozobe. L’ancien village d’Ampasimena comportait un lieu sacré appelé Anjiafaly qui servait de refuge aux villageois à l’époque coloniale. Actuellement Ampasimena est abandonné.

Ambolobozokely Le village d’Ambolobozokely existerait depuis plus d’une centaine d’années. Il serait issu de la descendance de deux messieurs, Toto Lacantine et Balaka, arrivés dans la zone à l’époque de la colonisation. Le premier, anjohaty, était exploitant forestier. Il aurait notamment approvisionné en bois le chantier de la construction du bloc administratif à Diego Suarez. Le second, tsimihety, qui

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 9/47 avait précédemment vécu à Ambahivahibe ainsi qu’à Sahankazo Ambany (actuellement fokontany de la CR d’Andrafiabe) et qui était pêcheur. La descendance de ces deux personnes aurait créé le village d’Ambolobozokely. De cette époque lointaine des premières années d’existence du village, les habitants rapportent qu’il reste encore deux maisons, en très mauvais état mais toujours debout car construites avec un bois particulièrement résistant aux aléas climatiques. L’une d’elles se trouve à côté de l’église Jesosy Mamonjy et l’autre à côté de la maison de l’agent communautaire Pierabe. Du fait de la richesse des ressources halieutiques, Ambolobozokely voit arriver depuis de nombreuses années des populations originaires d’autres régions de et attirées par le dynamisme économique (pêche principalement).

Tanambaon’ankeriky Tanambaon’ankeriky a été créé en 1944 par des anjohaty. Initialement, le village était situé à l’Est de son emplacement actuel et s’appelait Ambatomahery. A l’époque, des personnes venaient de Baomby Antomboky pour s’installer à Ambatomahery. Par la suite ce village se déplaça à son emplacement actuel et fut alors nommé Tanànavaovao, qui devient Tanambao suivi d’Ankeriky, puis Tanambaon’Ankeriky, dénomination encore en vigueur aujourd’hui. En 1973, Tanambaon’Ankeriky devint officiellement un fokontany (inclus dans la CR d’Ankarongana). Il comptait alors déjà les trois secteurs qu’on lui connait aujourd’hui : Tanambao, Ankeriky et Benetsy.

De son côté Binetsy encore orthographié Benetsy s’appelle ainsi car dans cette zone il y a toujours eu, en quantité importante, des herbes appelées « netsy ». Emplacement favorable, il accueillera très tôt des campements de pêcheurs, qui finiront par former un village, Benetsy, du nom de cette herbe.

b. Situation démographique

Nombre d’habitants (en 2016) Ambolobozobe 3 594 Ambolobozokely 1 725 Tanambaon’ankeriky 1 642 CR Ambolobozobe 6 961

Tableau 3 : population par fokontany

En raison de l’absence d’un recensement récent nous n’avons pas pu produire de données sur la répartition par sexe et par classe d’âge au sein de la CR. La répartition de la population dans l’espace est caractérisée par un habitat dispersé avec toutefois une concentration en certaines zones (ex : secteur d’Ambolobozobe, et d’Ambolobozokely). La population est majoritairement Anjoaty. Du fait d’une assez forte attractivité du territoire, de nombreuses autres « ethnies » s’y côtoient, les principales étant : Sakalava, Antaimoro, Antandroy, Betsimisaraka, Antinôsy, Merina et les Betsileo. Ambolobozokely se différencie des deux autres fokontany par la forte présence des Antandroy.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 10/47 La plupart des habitations sont construites en matériaux locaux d’origine végétale, comme l’indique le tableau ci-dessous.

Secteur/ Toit végétal Toit tôle Toit tôle Semi Toit tôle Mur en dur fokontany Mur végétal Mur tôle Mur végétal dur Mur planche Toit tôle Ambolobozobe nombreux 30 nombreux 8 Ambolobozokely > 200 66 15 Ankeriky 112 04 02 Benetsy 50 02 07 Tanambao 120 06 1 02

Tableau 4 : caractéristiques des habitations

c. Evolution de la population

Au cours de ces 10 dernières années la population de la CR a augmenté en raison d’une forte natalité mais aussi de l’arrivée de nouveaux habitants en provenance d’autres régions de Madagascar (attractivité de l’activité de pêche et dans une moindre mesure de l’agriculture). Il est probable que cette dynamique se poursuive et que la population continue à croitre au cours des dix prochaines années, notamment au niveau du secteur de Beampingo (attractivité liée à la présence du port) et du fokontany d’Ambolobozokely (pêche). Cependant, les données chiffrées manquent car aucun recensement systématique des nouveaux arrivants n’est effectué. Ces derniers se présentant uniquement, en principe au chef secteur ou au chef fokontany concerné.

6. Culture locale, sport, loisirs et religions

a. Religion et autorités traditionnelles

La place des religions au sein de la CR n’est pas homogène et il en est de même des interdits (fady) et de l’importance de la tradition dans la vie quotidienne.

Ambolobozobe A Ambolobozobe de nombreuses religions se côtoient. On trouve cinq branches du christianisme (catholique, adventiste, Jesosy Mamonjy et FJKM) ainsi que des musulmans. L’appartenance à l’une de ces communautés religieuses est souvent doublée d’une pratique animiste (religion traditionnelle « fomban-drazana ») : syncrétisme. Les autorités religieuses et traditionnelles jouent un rôle important dans la vie du fokontany et prennent notamment part aux prises de décisions importantes ou aux différentes réunions ponctuant la vie du fokontany. Ainsi que les formes traditionnelles liées à la culture malagasy (ex : tromba).

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 11/47 Ambolobozokely Conséquence de sa création assez récente et « multi-ethnique », les autorités qui traditionnellement structurent la société malgache, sont peu nombreuses à Ambolobozokely. M. le Président du Conseil Municipal semble être l’un des seuls ray aman-dreny important. C’est très souvent à lui que les habitants font appel pour calmer un conflit ou l’arbitrer, pour réaliser les discours (kabary) ponctuant certains moment importants de la vie du village (ex : décès, etc.) ou encore pour réaliser les jôro. A contrario, de nombreuses églises sont présentes : Jesosy Mamonjy, FJKM, église catholique, FLM, Assemblée de Dieu, mais aucune mosquée. Bien que les chiffres exacts manquent il semble que les pratiquants les plus nombreux se trouvent chez les pentecôtistes de Jesosy Manonjy et ensuite au sein de l’église protestante FJKM. Ces deux courants religieux sont d’ailleurs les seuls à disposer d’un lieu de culte en dur dans le village (en cours de construction pour les FJKM).

Tanambaon’ankeriky Dans le fokontany de Tanambaon’ankeriky, environ 95% de la population est animiste. Seules deux églises pentecôtistes (Jesosy mamonjy) existent. Les autorités religieuses ne jouent donc pas un grand rôle dans la vie du fokontany ; contrairement aux autorités traditionnelles qui sont elles très importantes (Mpijoro, Zafin-tany, Ray aman-dreny). Le mpijoro est responsable des jorô, cérémonies traditionnelles incluant généralement un sacrifice (zébu, chèvre, etc.). Le zafin-tany est le descendant des autorités traditionnelles. Les Ray aman-dreny (les anciens) sont eux porteurs de conseils pour l’organisation des évènements traditionnels ou autres événements ponctuels et impliqués dans la gestion des conflits. Ces différentes figures de l’autorité traditionnelle sont systématiquement sollicitées lors qu’il y a des événements inhabituels (réunion, présence de vahiny, vol de zébu, mobilisation du fokonolona, etc.) Les manifestations de la culture traditionnelles sont fréquentes et importantes pour les habitants de Tanambaon’ankeriky (ex : tromba).

b. Interdits locaux (fady)

A Ambolobozobe certains fady sont encore respectés, comme l’interdiction de travailler la terre le mardi ou l’interdiction de manger du porc et de la chèvre. Il existe également un lieu sacré : Anjiafaly. Il est interdit d’y parler en malagasy officiel ou d’y faire des saletés. C’est à Anjiafaly que se font les cérémonies traditionnelles (ex : demande de bénédiction aux ancêtres).

A Ambolobozokely il n’existe pas de réel fady commun à l’ensemble du fokontany si ce n’est l’interdiction de jeter des déchets de poisson sur la plage, surtout s’ils sont issus de la transformation en poisson salé. Ces déchets doivent être jetés au large afin de ne pas empester l’air du village et de nourrir les poissons (ou, selon les gens, une « grande bête gentille vivant sous la mer »). Ainsi ce sont généralement les enfants et les jeunes qui sont chargés d’aller jeter ces résidus au large à l’aide d’une pirogue. La seule zone qui semble fady est le cimetière d’Andolomikaiky, qui a été utilisé pendant « La guerre des anglais ». C’est ainsi que les habitants d’Ambolobozokely nomment la diversion d’Irodo, action militaire qui a fait partie de l’opération Iron Clad menée par les anglais contre les troupes de la France de Vichy en 1942 dans la région. Cette zone du cimetière fait peur à certains habitants,

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 12/47 persuadés que des esprits y habitent et qu’ils rendent malades les gens qui essaieraient de vivre à proximité immédiate du cimetière.

A Tanambaon’ankeriky certains fady (interdits) existent même s’ils sont de moins en moins respectés, notamment par les populations plus récemment arrivées :

- Travailler la terre le mardi ; - Manger du porc, de la chèvre, du zébu vandamena ou bory (des types de zébu différenciés notamment selon leur robe) dans le village ; - Jeter des miettes d’aliment (pôtrika) dans l’eau (canal d’irrigation ou rivière).

Ce fokontany possède aussi quelques zones fady (sacrées), à l’instar d’Ampasimbezo à l’Est de Tanambao. Dans cette zone sableuse, il est interdit de faire des choses sales ou malpropres (un peu comme à Nosy Lonjo, dans la baie d’Antsiranana). C’est un lieu où les habitants réalisent le culte traditionnel (demander de bénédiction à Dieu et aux ancêtres) ; ce qu’on appelle fijoroana.

c. Sports et loisirs

Bien que des jeunes hommes jouent régulièrement au football (avec parfois des matchs qui opposent les différents fokontany), on ne peut pas dire que le sport et les loisirs soient très développées à Ambolobozobe, que ce soit du point de vue des infrastructures ou des dynamiques associatives. Le terrain de football est par ailleurs un terrain privé, que la commune loue en attendant de disposer d’un terrain communal (ce qui fait partie des priorités de la collectivité). Il n’existe aucune activité extrascolaire pour les jeunes. Seuls quelques privés diffusent parfois des films d’action et des matchs de football sur de petites télévisions alimentées par un petit groupe électrogène.

7. Sécurité

La commune dans son ensemble ne semble pas connaitre de problèmes majeurs de sécurité. Quelques vols de zébus sont à déplorer. A Ambolobozokely, le principal trouble provient de la divagation de zébus, qui sortant de leurs enclos (car les barrières ne sont pas assez hautes ou en mauvais état), provoquent des dégâts chez des tiers. Ces problèmes sont renforcés par la disparition des zones de pâturages qui autrefois entouraient le village. A l’exception de la présence de gendarmes au port de Beampingo en saison des pluies, aucune force de l’ordre n’est présente au sein de la CR et la sécurité est adressée par des quartiers mobiles (en principe nommés par la CR et bénéficiant parfois de petites formations par les gendarmes). Ils sont six à Ambolobozobe, quatre à Ambolobozokely et deux à Tanambaon’ankeriky. Ainsi que des andrimasom-pokonolona (a priori nommés par le fokon’olona). Ils sont quatre à Ambolobozokely, deux seulement sont encore réellement actifs. Ces derniers sont principalement responsables de la validation de décisions prises par le fokon’olona ou de l’arbitrage de conflits. Leurs prérogatives vont au-delà du champ de la sécurité.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 13/47 Il n’existe à ce jour pas de dina concernant la sécurité à Ambolobozobe (CR).

8. Les infrastructures sociales

a. Education

En termes d’éducation, la CR dispose de neuf établissements scolaires : quatre à Ambolobozobe (dont trois dans le secteur Ambolobozobe et un à Ampanohara), trois pour Tanambaon’ankeriky (un par secteur) et deux à Ambolobozokely (cf. tableau ci-dessous).

Nb Elèves Nb Enseignant Nb Classe Divers Nom de Statut l’établissement Fille Garçon Fonctionnaire FRAM EPP Ampanohara Public 24 21 1 1 EPP Ambolobozobe Public 180 155 4 2 4 EPP Avenir Privé 108 2 2 Ambolobozobe CEG Prévoyance Privé 61 3 4 Ambolobozobe 2 (1 EPP Ambolobozokely Public 62 56 contractuel + 1 2 4 titulaire) EPP Avenir Privé 54 48 3 4 Ambolobozokely Toit en tôle, EPP Tanambao Public 43 40 0 1 4 mur en semi- dur Toit et mur EPP Binetsy Public 26 33 0 2 4 en mokoty (Toit et mur EPP Communautaire ? ? 2 5 en mokoty) Tableau 5 : répartition des établissements scolaires et effectifs

Le fokontany d’Ambolobozobe dispose de trois établissements primaires (dont un privé) et d’un CEG (privé). Jusqu’à très récemment, seul le secteur d’Ambolobozobe disposait d’infrastructures éducatives puisque ce n’est qu’en novembre 2016 qu’une EPP a été créée dans le secteur Ampanohara. Cet établissement dispose de deux salles, dont l’une dépourvue de table-banc. Au niveau du CEG privé Prévoyance, l’écolage s’élève à 8 000 MGA/mois pour les 6ème et 5ème ; 9 000 MGA/mois pour les 4ème et 3ème. Les instituteurs possèdent tous le BAC et l’un a suivi deux années d’études universitaires. Les taux de réussite au CEPE pour l’EPP publique d’Ambolobozobe sont en très nette baisse en 2016 (52 % de réussite) par rapport aux deux années antérieures (100 %), sans que nous soyons en mesure de l’expliquer. L’EPP privée Avenir, affiche elle un taux de réussite de 100 % pour les trois dernières années (2014-2016).

En termes d’infrastructures éducatives, le fokontany d’Ambolobozokely dispose de deux écoles primaires : un établissement public crée en 1967 et partiellement reconstruit en dur en 1989 et un

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 14/47 établissement privé (EPP Avenir) crée il y a 5 ans et disposant d’un bâtiment en falafa avec un toit en mokoty (matériaux végétaux). Aucun de ces deux établissements ne dispose ni d’un accès à l’eau, ni de toilettes (au niveau de l’EPP publique des WC en dur ont été construits mais ils ne sont pas fonctionnels par manque d’eau). Par manque d’enseignants et de salles de classe les élèves des classes de T1 et T2 n’ont que des demi-journées de classe. Malgré cela les résultats à l’examen CEPE sont plutôt bons : 100 % de réussite pour l’EPP Avenir, 80% pour l’EPP publique en 2016 (contre 100% en 2015 et 2014). La répartition des élèves par niveau est la suivante à Ambolobozokely :

Garçons Filles Classe de Nombre Nombre Nombre Nombre EPP publique EPP Avenir EPP publique EPP Avenir Maternelle 0 4 0 20 CP1 24 14 15 14 CP2 14 9 9 5 CE 8 8 14 5 CM1 9 7 17 3 CM2 1 6 7 7 Total 56 48 62 54

Tableau 6 : répartition des élèves par classe à Ambolobozokely

Le CEG le plus proche se trouve au chef-lieu de commune, c'est-à-dire à 9 km d’Ambolobozokely. La plupart des élèves concernés sont donc envoyés étudier à Diego Suarez ou à Anivorano pour leur éviter d’avoir à parcourir 18 km à pied tous les jours, ce qui représente un cout relativement important pour les parents.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 15/47 Pour Tanambaon’ankeriky, où le taux de scolarisation atteint les 95% en 2016 (contre 90% en 2010), le tableau ci-dessous précise les dates de création des établissements.

Secteur Date de création Nb Enseignants Paiement salaire Observation Classe de T1 à T5 Antanambao 2001 1 FRAM (T5 crée en 2017) T1 à CM2 Ankeriky 2012 2 FRAM (CM2 crée en 2017) T1 à T4 + Préscolaire (créé en 2017) Ecole crée à l’initiative de la Benetsy 2013 2 Ecole Communautaire communauté (EC) Procédure pour l’officialisation en cours Tableau 7 : récapitulatif de la situation en matière d'éducation à Tanambaon’ankeriky

A l’échelle de la CR une trentaine de personnes possèdent le baccalauréat et moins d’une dizaine ont réalisé des études supérieures. A Ambolobozobe, comme ailleurs à Madagascar, les parents d’élèves éprouvent des difficultés pour la prise en charge du salaire des enseignants FRAM (argent et riz). Ces difficultés sont d’autant plus importantes en période de soudure et entrainent régulièrement des retards de paiement (voire leur absence totale). En conséquence de ces conditions salariales compliquées, les enseignants FRAM ne sont pas toujours très motivés par leur travail.

b. Eau

A l’échelle de la CR l’accès à une eau de qualité en quantité se révèle particulièrement problématique.

Figure 2: pompe à motricité humaine non fonctionnelle (Ambolobozokely)

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 16/47

Type Localisation Mode de gestion Nombre Observation Etat

Ambolobozobe Gestion privée 1 Utilisé pour le culte et mosquée (mosquée) usage quotidien Bon état

Puits busé ouvert Ambolobozobe Gestion privée 1 Hôpital CSB (hôpital) Ambolobozokely Pas de gestion 4 Bon état 1 via action Tanambao Pas de gestion 2 communautaire Tsingy rouge

Ankeriky Pas de gestion 2 GreenMad

Ambolobozobe Pas de gestion 6

Privé (gestion Ampanohara 7 familiale)

Puits non Beampingo Privé (familiale) 4 Etat busé moyen Seuls 2 sont en eau et Ambolobozokely Pas de gestion 21 pas trop saumâtres en saison sèche

Benetsy Pas de gestion 1

Ambolobozobe

Pompe à Proximité bureau 1 Non Pas de gestion motricité commune fonction humaine Ambolobozokely nel Pas de gestion 1 PSDR

Tableau 8: accès à l'eau, panorama des infrastructures

En termes d’accès à l’eau le fokontany d’Ambolobozokely est relativement mal loti. Il dispose de 4 puits busés ouverts en assez bon état et de 21 puits non busés, ouverts eux aussi. Une seule pompe à motricité humaine construite dans le cadre du PSDR, permettait un accès à l’eau facilité mais ce

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 17/47 dernier est en panne depuis environ 6 mois. Il semblerait que localement la ressource pour identifier l’origine de la panne et y remédier ne soit pas disponible. A dires d’acteurs, les habitants seraient prêts à se cotiser pour réparer cette pompe. Les puits du fokontany ne sont pas gérés de manière formelle. Chacun peut venir s’y approvisionner gratuitement en eau et ce sont les personnes habitant à proximité du puits qui se groupent pour le nettoyer si besoin ou procéder à quelques menus travaux d’entretien. En saison sèche, la plupart des puits sont asséchés. Seuls restent en eau ceux situés proche du bord de mer, mais l’eau y est fortement saumâtre ainsi que deux puits non busés situés l’un à proximité de l’habitation de M. le Président du Conseil et l’autre près de l’EPP. L’ensemble de la population doit donc se déplacer vers ces deux puits. Les puits saumâtres ne servent qu’à chercher de l’eau utilisée pour nettoyer, aux hommes revenant de la pêche ou à faire boire les zébus.

Au niveau de Tanambaon’ankeriky, la situation n’est guère meilleure, le fokontany disposant de cinq puits dont l’état est moyen et la gestion absente.

c. Santé

Du fait des caractéristiques évoquées plus haut (importance de la tradition) et de différences dans l’éloignement par rapport aux infrastructures de santé, le comportement des habitants n’est pas homogène à l’échelle de la CR. Nous aborderons donc cette thématique fokontany par fokontany.

Ambolobozobe Le chef-lieu de la CR bénéficie de la présence d’un centre de santé de base de niveau II (CSB II). Ce centre de santé dispose pour fonctionner d’un infirmier, de deux aides sanitaires et de deux personnels administratifs. Il est équipé de dix lits. En moyenne chaque mois, environ 80 personnes y sont reçues en consultation et six accouchements s’y déroulent. Dans la majorité des cas, les habitants du fokontany vont directement au CSB en cas de problème de santé. En renforcement du CSB, Ambolobozobe dispose de deux agents de santé communautaire qui assument le service de la couverture vaccinale des enfants ainsi qu’un service de planification familiale. Le fokontany compte également trois matrones et deux tradipraticiens.

Ambolobozokely En termes de santé, Ambolobozokely dispose de deux agents de santé communautaire (actuellement, M. Rakoto Pierre, dit Pierabe et sa femme Rasoanirina Paulette). Formés successivement par différents partenaires ils dépendent à l’heure actuelle essentiellement du programme MAHEFA financé par l’USAID. Ils sont chargés de l’organisation des campagnes de vaccination (en collaboration avec le CSB II d’Ambolobozobe), de la santé des enfants de moins de 5 ans (conseil aux parents au sujet des enfants de moins de 2 ans, première prise en charge et référencement si nécessaire vers le CSB II ou l’hôpital de Diego Suarez pour les enfants entre 2 et 5 ans). Enfin, les agents communautaires assument également le rôle de point focal pour les questions de planification familiale (peu pratiquée localement puisque moins d’une dizaine de femmes y auraient recours).

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 18/47 Outre ces deux agents communautaires, un infirmier libéral exerce depuis environ une année à Ambolobozokely. Originaire du village il est revenu s’y installer après des études à Diego Suarez. Les consultations se font au sein même de son habitation. Il en réalise une vingtaine par mois. Trois sages-femmes traditionnelles (dont une assez âgée qui ne réalise plus d’accouchement seule mais guide ses collègues) prennent en charge certaines parturientes ; parfois de manière conjointe avec l’infirmier. Une partie des femmes choisit quant à elle d’aller donner naissance à Diego Suarez. En cas de maladie, les habitants d’Ambolobozokely consultent en général en premier lieu l’infirmier privé. Si leur affection ne peut être traitée sur place ils choisissent majoritairement de se rendre à Diego Suarez (des taxis-brousse faisant le trajet tous les jours). En effet, la route est longue pour se rendre au CSB II d’Ambolobozobe (9 km) et parfois, une fois arrivé là-bas il n’y a pas le personnel ou pas les médicaments nécessaires. Le fokontany dispose d’un bâtiment faisant office de case de santé, mais cet usage est partagé avec celui de maison du fokonolona et de bureau de fokontany et bureau de l’agent communautaire (AC). Les consultations des AC se font donc également à leur domicile, sauf pour les vaccinations. La case de santé principalement utilisée pour les réunions. Si les vaccinations sont gratuites et les habitants plutôt enclins à faire vacciner leurs enfants ; les consultations auprès des AC ou de l’infirmier libéral sont facturées entre 2 000 et 5 000 MGA suivant les cas.

Tanambaon’ankeriky Contrairement à ce qui se pratique à Ambolobozokely, dans la majorité des cas, les habitants de Tanambaon’ankeriky ne considèrent pas en premier lieu, la médecine conventionnelle (hôpital ou CSB). En cas de problème de santé, ils vont souvent consulter le moasy ou mpitsabogasy (guérisseurs traditionnels). Ce fokontany en compte cinq ainsi que trois matrones, qui elles prennent en charge les femmes enceintes. Elles réalisent en moyenne quatre accouchements par mois (à l’échelle du fokontany). Seul environ un tiers des habitants ont recours aux services du CSB II d’Ambolobozobe en cas de problème de santé. En parallèle, il existe deux agents de santé communautaire dont les fonctions ont été détaillées ci- dessus (cf. paragraphe Ambolobozokely).

Les problèmes de santé les plus fréquents à l’échelle de la CR sont des maladies des voies respiratoires et la prise en charge de la fièvre. A l’échelle de la CR toujours, les accouchements se déroulent principalement à domicile avec l’aide d’une sage-femme traditionnelle et les naissances ne sont que peu déclarées, ce qui entraine des difficultés de recensement mais aussi pour les enfants au moment de démarrer leur scolarité ou de passer les examens nationaux.

d. Gestion des déchets, assainissement

La CR d’Ambolobozobe ne dispose d’aucun dispositif de gestion des déchets (qui sont soit jetés en mer, soit brulés, soit laissés dans l’environnement à proximité des habitations) ni d’assainissement (aucun WC privé et les quelques rares WC collectifs/publics construits par différents projets ne sont pas fonctionnels faute d’eau). Seul le CSB II dispose d’un WC fonctionnel.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 19/47 e. Energie

Pour cuisiner, la population d’Ambolobozobe utilise de manière préférentielle le bois sec au charbon de bois.

En termes d’éclairage, la situation est plus hétérogène sachant que deux fokontany (Ambolobozobe et Ambolobozokely) ont été électrifiés (nous reviendrons sur la situation respective de ces deux fokontany un peu plus loin). A Tanambaon’ankeriky, les gens s’en remettent aux lampes à pétrole pour l’éclairage et dans une moindre mesure à des panneaux solaires individuels (28 sont possédés à l’échelle du fokontany). Il existe également sept groupes électrogènes.

Ambolobozobe (secteur) a été électrifié par Madéole en 2010. La solution retenue est un mix de panneaux solaires et d’éoliennes avec un groupe électrogène en complément pour faire face aux pics de consommation. En février 2017, une bonne partie de l’installation de production était hors d’usage et les habitants ne disposaient alors que de quelques minutes de courant quotidiennement. Il semblerait qu’en période de varatraza le courant soit disponible en permanence. D’après Madéole, il y aurait 88 abonnés (en février 2016), contre 100 en décembre 2015 et 50 à la fin 2014 (époque où Madéole a changé sa façon de gérer les impayés et a commencé à couper le courant aux abonnés ayant plus de deux mois d’arriérés). La situation est dénoncée par de nombreux habitants qui se plaignent d’avoir investi dans des petits équipements (ex : frigo) pour rien. Une amélioration de la situation semble peu probable car le service se dégradant, les abonnés sont moins enclins à payer, ce qui aggrave la situation financière de Madéole et ne permet pas de financer les réparations nécessaires.

En termes d’électrification, Ambolobozokely est dans une situation encore plus compliquée. Le village a été électrifié par Madéole en 2010 (date de l’inauguration) : panneaux solaires, deux éoliennes ainsi qu’un groupe électrogène. Après quelques années d’un fonctionnement satisfaisant, le service est devenu de plus en plus aléatoire. A l’heure actuelle seul le groupe électrogène fonctionne encore et la gestion de l’électricité a été confiée par Madéole au fokon’olona. Il nous a été confié par un individu assez respecté localement que l’emplacement choisi pour installer la centrale ne serait pas approprié car fady (le cimetière d’Andolomikaiky). Deux gardiens de ce site seraient selon lui décédés successivement après avoir été malades à cause des esprits habitants le lieu. Les habitants, au courant du caractère fady du lieu n’auraient pas osé en informer Madéole. Outre ces croyances, il est probable que les installations aient manqué d’entretien et il n’est pas question ici de s’interroger sur la véracité de ces informations, mais plutôt de noter que la situation est peut être compliquée par cette perception des habitants. A l’heure actuelle, les habitants se cotisent donc pour acheter du gasoil et ainsi faire fonctionner le groupe électrogène quelques heures chaque soir. Cependant, personne n’est satisfait de cette situation. Il est arrivé (dans les jours précédents notre venue) que du gasoil soit volé par les personnes chargées de l’acheter à Diego Suarez et de l’acheminer jusqu’au village. Certains habitants avaient profité de l’arrivée de l’électricité pour investir dans de nouvelles activités économiques (ex : production de glace, vente de boissons fraiches, fabrication et vente de yaourts, etc.). Ces derniers ont vu leurs activités stoppées (ou fortement contraintes : nécessité d’acheter de

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 20/47 la glace en barre à Diego Suarez ce qui fait chuter la rentabilité de l’activité) et ces investissements dans du matériel électrique sont devenus vains. De très fortes tensions existent donc au sujet de l’électricité et l’équipe réalisant cette monographie a été témoin d’une réunion de fokon’olona particulièrement agitée ainsi que prise à partie par l’ensemble des enquêtés sur le caractère dramatique de la situation. Les habitants ont bien pris conscience de l’intérêt de l’électricité d’un point de vue économique et social et ont le sentiment de se retrouver piégés. La déception est grande. Dans les deux fokontany électrifiés, il convient de noter que le recouvrement des factures n’a jamais été une chose aisée.

9. Commune et gouvernance locale

La CR ne dispose pas d’un bureau à proprement parler mais loue une maison privé. De même les fokontany n’ont pas de bureaux, les chefs fokontany travaillent depuis leurs propres habitations. Cette situation participe sans doute à une qualité de service peu satisfaisante, ne répondant pas aux besoins de la population.

Figure 3 : intérieur du bâtiment servant actuellement de bureau communal

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 21/47 La CR dispose de cinq exécutifs : un secrétaire d’état civil, un CPP, deux adjoints au maire et un maire. Ces cinq personnes ne sont ni payées ni indemnisées. Elles ont, semblerait-il, été choisies par le maire, certaines au moment de la campagne électorale.

Nom Position au sein du bureau exécutif Contact JOHASY Yves Maire 034 89 674 91 ARIMASY Angelo Adjoint au Maire 034 55 226 84 JAOSOMA Berasily Adjoint au Maire 034 46 695 57 ABDALLAH Trésorier comptable (CPP) 034 92 866 38 MINAZARA Véronique Secrétaire d’état civil 034 29 919 35

Tableau 9: membres du bureau exécutif de la CR

Il y a également cinq conseillers municipaux. La majorité du personnel de la Commune réside à Ambolobozobe (secteur). Le président du conseil communal réside à Ambolobozokely et l’un des deux adjoint au maire en est originaire (mais réside à Ambolobozobe depuis sa nomination). Dans certains secteurs, il manque de chef secteur, ex : à Tanambaon’ankeriky, trois secteurs et un seul chef secteur. Les chefs fokontany sont appuyés par les délégués nommés fin 2016 dans le cadre du budget participatif (Giz Prodecid). Toujours dans le cadre de ce projet, dix agents recenseurs ont été formés par la GIZ-Prodecid sur des questions de fiscalité et huit travaillent réellement.

Pour le fokontany d’Ambolobozokely, d’après les dires du percepteur (nouvellement nommé début février 2017 et officialisé en marge de l’une des réunions que nous avons organisées à l’occasion de cette monographie) ce dernier garde 20% des ristournes et verse le reste à la commune. Afin de faciliter le travail de perception des ristournes, il avait été décidé de recenser toutes les pirogues et de leur attribuer un numéro. La peinture avait été achetée et la démarche débutée mais elle a été stoppée faute d’impulsion des autorités locales.

Les opportunités de recettes pour la commune sont assez importantes, notamment via le prélèvement de taxes sur les produits halieutiques et agricoles (comme nous le verrons dans le tableau ci-dessous puis dans la partie sur l’économie de la commune), mais dans l’état actuel des choses le niveau de prélèvement effectif reste très faible, voire quasi-nul pour les produits en provenance de Tanambaon’ankeriky.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 22/47

Type de ressources Déjà collectée Montant (MGA)

Poisson Partiellement 1000 MGA/bac

Crabe Partiellement 2000 MGA/ panier

2000 MGA/10 pièces environ Langouste Partiellement Le prix n’est pas fixe pour la langouste

Panier Partiellement 1000 MGA /20 à 30 paniers

10 000 MGA /tête pour la vente Zébu Partiellement 6 000 MGA/tête pour déplacement vers autre CR 2000 MGA/paquet pour les gens Mokoty Partiellement venant d’autres fokontany. Gratuit pour les locaux

Palétuvier Partiellement 2000 MGA /10 pieds de palétuvier

Tableau 10 : ristournes prélevées par la CR

Jusqu’en février 2017, date de nos enquêtes, rien n’avait été mis en place en terme de perception des recettes communales à Tanambaon’ankeriky. Par conséquent, la population de ce fokontany était encore habituée à se tourner vers son ancienne commune d’appartenance, Ankarongana, pour différentes affaires administratives (ristourne, ticket de marché, etc.). Ankarongana ne leur demandant plus rien, actuellement, les produits sortant de ce fokontany ne sont pas taxés, à l’exception de la petite partie déchargée par Beampingo.

De manière générale, il semble que la perception des recettes fiscales soit faible. Il en résulte un gros manque à gagner pour la commune notamment au niveau des zones particulièrement dynamiques économiquement (ex : Beampingo avec le port qui sert à la fois de point de débarquement de certains produits halieutiques mais aussi de lieu de transit de diverses marchandises en provenance ou à destination de la région SAVA). Il semble toutefois qu’une organisation ait commencée à être mise en place. Nous avons en effet pu assister au cours de nos enquêtes de terrain (en février 2017) à la désignation d’un percepteur à Ambolobozokely.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 23/47 II. Economie de la commune

Ambolobozobe jouit d’un certain dynamisme économique dont les principaux moteurs sont la pêche, le port de Beampingo et l’agriculture. Dans une moindre mesure certaines autres activités y sont développées, par exemple : la vannerie, la fabrication de charbons de bois, le commerce. L’importance relative des différents secteurs d’activité principaux n’est pas constante entre les différents fokontany. A Ambolobozobe, on trouve un relatif équilibre entre pêche et agriculture, tandis qu’à l’inverse Ambolobozokely et Benetsy (secteur de Tanambaon’ankeriky) sont résolument tournés vers la mer et le prélèvement des ressources halieutiques. Particularité de Benesty : une forte production de charbon de bois par rapport à ce qui se pratique dans le reste de la commune. Les secteurs de Tanambao et d’Ankeriky, vivent eux principalement de l’agriculture, de la vannerie et du commerce. A titre d’illustration, le tableau ci-dessous récapitule des ordres de grandeurs des différentes productions au niveau du fokontany de Tanambaon’ankeriky.

Tonnage Utilisation Spéculation/ Activités approximatif (par Observation Espèce Autoconso an) Vente mmation Riz 135 T 50% 50% Source majeure de revenus Agriculture Coco Non déterminé 5% 95% Complément de revenus Mais 6 T 5% 95% Source majeure de revenus Poisson 240 T 1% 99% Source majeure de revenus Pêche Crabe Source majeure de revenus Poulpe Source majeure de revenus Outil de travail Zébu 2 000 1% 99% Décapitalisé en cas de problème Elevage majeur

Volailles 16 000 5% 95% Revenus complémentaires

Activité féminine ; vente locale et à Vannerie Panier en mokoty Non déterminé 100% Diégo Exploitation ressources Charbon Non déterminé 100% Vente locale et à Diégo naturelles Très peu nombreux : 4 épiceries et 2 Commerce Epicerie/Bar 100% bars Tableau 11 : importance relative des principales activités économiques (Tanambaon’ankeriky)

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 24/47 1. Pêche

La pêche est de loin la première activité économique du fokontany d’Ambolobozokely et du secteur de Benetsy (dont une partie du poisson est débarquée au port de Beampingo). Bien que le fokontany d’Ambolobozobe soit moins exclusivement tourné vers la mer, il compte néanmoins une population de pêcheurs. De nombreux pêcheurs proviennent d’autres régions de Madagascar et l’effort de pêche d’Ambolobozobe approvisionne les marchés jusqu’à Vohémar. Outre leur utilisation pour la pêche, les embarcations sont employées pour le transport de personnes ou de matériel (communication entre les villages).

La partie qui suit repose principalement sur des observations menées à Ambolobozokely. Quelques spécificités des zones de Benetsy et d’Ambolobozobe sont également indiquées. A la vue des quantités de poissons pêchés lors du séjour à Ambolobozobe pour la réalisation de cette monographie, les prélèvements semblent être particulièrement importants. Cependant, il ne nous est pas possible d’estimer précisément ni les quantités prélevées, ni le stock. Différents types de pêche sont pratiqués : pêche à la ligne, au filet (différents types de filet), au fusil (non utilisé à Ambolobozobe), jarifa (filet d’environ 100 m de long, maillant à assez grosse maille visant les poissons de grandes tailles), pêche à pied à l’aide parfois d’un long pic ou encore d’une sorte de nasse. Différentes espèces sont recherchées : crabe, langouste, poulpe, poisson, crevette. Des holothuries font également l’objet de prélèvement (en apnée à marée basse), mais cela semble minoritaire rapporté à ce qui se pratique dans d’autres zones du Nord de Madagascar. Si la pêche dans sa globalité est une activité plutôt masculine, il arrive fréquemment que des femmes aillent à la pêche au crabe de mangrove. La plupart des hommes utilisent l’ensemble des outils cités ci-dessus. La majorité des prises est vendue à l’état frais ou salé à destination des marchés d’Antsalaka, Diego Suarez et Anivorano pour 15 000 à 2000 suivant sa taille; Les activités de pêche sont assez codifiées. Un propriétaire de pirogue (qui à quelques exceptions près est également pêcheur lui-même) embarque avec lui un équipage de dix à vingt pêcheurs (en fonction de la taille de la pirogue) ainsi qu’un commandant. Le rôle de ce dernier est de piloter le bateau, de veiller à la sécurité des pêcheurs lorsque ces derniers sont dans l’eau et de gérer les prises remontées à bord. Il ne pêche pas lui-même. En échange de ce travail il reçoit 2 000 MGA/pêcheur/sortie en mer. Une fois de retour à terre, les poissons sont vendus par les pêcheurs au propriétaire de la pirogue à 2 000 MGA/kg. Le propriétaire de la pirogue les revend à 2 600 MGA/kg à son collecteur (qui par ailleurs l’aide à s’approvisionner en carburant et lui fournit la glace nécessaire à la conservation de la marchandise). Enfin le collecteur revend les produits à son « grand patron » (à Diego Suarez) à 3 200 MGA/kg. A Diego Suarez, ce même poisson est ensuite commercialisé aux alentours de 8 000 à 12 000 MGA/kg. Certains collecteurs disposent de « clients permanents » au marché à Diego Suarez à qui ils revendent leur marchandise directement, éliminant ainsi une étape de cette chaine de valeur. Lorsqu’un acheteur local achète des poissons à d’autres pêcheurs (autres que ceux sortis avec lui sur sa propre pirogue) il les paye en général 3 000 MGA/kg et les revend en faisant une marge de 500 MGA/kg environ à son collecteur.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 25/47 La pêche au jarifa mobilise elle moins de main d’œuvre (3-5 personnes), le filet est posé un jour et relevé le lendemain. Il semble que minimum 10 kg de poisson (destiné à la vente aux collecteurs) soit pêché par personne lors de chaque sortie en mer, assurant un revenu minimal par sortie aux environ de 20 000 MGA/pêcheur, sans compter les revenus tirés de la vente du poisson salé. Trois grands patrons se partagent le marché d’Ambolobozokely, dont deux sont originaires du village. Tous trois résident à Diego Suarez. Ils achètent chacun quotidiennement environ 600 kg de poisson en provenance du fokontany. Ils collectent également à Beampingo et dans de nombreuses autres zones de pêche de la région (Ampasindava, Ramena, Ankazoborona Ambilobe). Une quinzaine d’habitants d’Ambolobozokely exercent aussi le métier de collecteur de poissons.

En général les pêcheurs commencent par pêcher les espèces demandées par les collecteurs, puis une fois qu’une quantité estimée comme suffisante est atteinte, ils cherchent des poissons de l’une des trois espèces utilisées pour la transformation en poisson salé. Ces trois espèces de poissons (fiatandroko, fiambory : famille des scaridae, poissons sans écailles pour les 2 premiers ou riadriaka) ne sont en effet pas achetées par les collecteurs, sans doute car elles ne sont pas appréciées des consommateurs à l’état frais. Les pêcheurs n’en ramènent pas moins d’une vingtaine à chaque sortie en mer. Ce sont les femmes de pêcheurs qui sont chargées du salage des poissons. Le poisson est dans un premier temps éviscéré et nettoyé à l’eau de mer, puis il est laissé dans une cuvette avec du sel jusqu’au lendemain. Le poisson est alors à nouveau rincé à l’eau de mer et laissé à sécher plusieurs jours. Il peut être vendu à partir de 2 à 3 jours de séchage (mais n’est alors pas encore tout à fait sec). Certaines femmes du village se chargent d’acheter le poisson salé aux femmes de pêcheurs et de le vendre à Anivorano, Diego Suarez, et dans les autres marchés des environs. Lorsque la peau du poisson a préalablement été retirée, il est acheté aux femmes de pêcheurs 3 000 MGA/gros poissons, si la peau est encore sur le poisson : 1 500 à 2 000 MGA/gros poissons. Les têtes des poissons salés sont-elles vendues 1 000 MGA/grosse tête (uniquement possible pour les poissons dont la peau a été retirée).

Pour ce qui est du poisson, les pêcheurs restent fidèles à un même collecteur, indépendamment des prix pratiqués par ce dernier. Ceci n’est pas le cas pour des produits tels que les crabes ou les langoustes pour lesquels les pêcheurs vendent au plus offrant. C’est ainsi que de 2015 à 2016, l’essentiel des crabes et langoustes pêchés à Ambolobozokely ont été vendus à un collecteur chinois récemment arrivé dans le fokontany et dont les prix d’achat étaient plus intéressants. Les crabes de mangroves sont collectés localement par quelques personnes. Ces personnes (notamment des femmes) sont payées au nombre de pièces obtenues et en fonction de la taille des spécimens. Tous les deux à trois jours les collecteurs locaux livrent leur marchandise à Ambilobe ou à Ambanja.

Il est à noter que les dates d’ouverture et de fermeture des campagnes de pêche au niveau national ne correspondent pas à la réalité du contexte à Ambolobozobe. Ce qui est souligné comme un problème important par les pêcheurs de la CR d’Ambolobozobe.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 26/47 2. Agriculture et élevage

L’activité agricole est plutôt développée dans le fokontany d’Ambolobozobe et dans les secteurs de Tanambao et Ankeriky. Tanambaon’ankeriky possède par exemple 140 ha environ de terres cultivables qui sont ravitaillés des dizaines de hesiky (barrage traditionnel pour l’irrigation) et un réseau de canaux d’irrigation au nord de Tanambao appartenant aux grands propriétaires terriens et sous leur gestion. 135 T de riz environ seraient produites par an, majoritairement sur des rizières irriguées et dans une très faible mesure en riz pluvial. Environ 45 % de la population du fokontany de Tanambaon’ankeriky possèdent des rizières. La rivière Tegnan’ny Saharenana alimente, à travers des canaux d’irrigation l’ensemble des rizières de la basse plaine. Pour les rizières, ces propriétaires mettent certaines de leurs terres en fermage. Principalement sous le mode du misasaka (le propriétaire reçoit la moitié de la récolte) ou du mitelo (le propriétaire reçoit le tiers de la récolte). Ce mode de tenure foncière n’est pas valable pour d’autres cultures. Pour les travaux agricoles, la main d’œuvre est principalement familiale avec un recours à des journaliers secondaire, en cas de besoin. Les techniques agricoles restent « traditionnelles », ex : pas de repiquage du riz mais un semis à la volée directement dans les rizières.

Dans le fokontany de Tanambaon’ankeriky vingt-quatre ménages possèdent des charrues, trois une décortiqueuse et seul un ménage dispose d’une charrette. A Ambolobozobe, une bonne moitié des agriculteurs posséderaient une charrue, mais seules les terres situées au Nord du fokontany seraient particulièrement favorables au labour. A Ambolobozobe (fokontany) le parcellaire agricole se caractérise par des zones « lavaka » qui semblent souffrir d’un manque d’eau et d’autres qui au contraire présenteraient une surabondance en eau (zone Ampondra). Les principales cultures sont le riz, le maïs, le manioc, les arachides, et dans une moindre mesure un peu de maraichage (légume-feuille, tomate, concombre et courge). On trouve aussi des arbres fruitiers (noix de coco, canne à sucre, banane, papaye, mangue, jacquier, etc.). Les surplus de production sont destinés au marché diegolais.

Une période de soudure plus ou moins longue en fonction des familles, est observée entre les mois de mars et de juin. Pendant cette période le riz doit être acheté, pour de nombreux foyers, grâce aux revenus de la pêche.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 27/47

Figure 4: occupation des sols (CR Ambolobozobe)

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 28/47 La carte ci-dessus peut également être résumée sous forme d’un tableau :

Commune Classe Surface en ha ALA HONKO 3 648 VOANIO 2 CULTURE DE RENTE 25 CULTURE VIVRIERE 35 FORET SECHE DEGRADEE 929 FORET GALERIE 487 FORET HUMIDE DEGRADEE 1 430 HABITAT 185 Ambolobozobe LALAMPASIKA 3 MATSABORY 23 PLAN D'EAU 505 RAPHIERE 12 RIVIERE 56 RIZIERE 469 SABLE 4 SAVANE ARBOREE MOKOTY 4 228 SOL NU 19 Total 12 060

Tableau 12: occupation du sol selon la vision locale

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 29/47 Nous pouvons résumer les cycles culturaux sur le calendrier culturel ci-dessous.

Spéculation Travaux agricoles J F M A M J J A S O N D

Nettoyage et curage des canaux X X

Labour X X « labour » + semis (manitsakagodra) X X X X Riz kakazobenagarigary Récolte X X X X X Mise en meule X X X X Battage/égrenage X X X X Préparation du sol X X Plantation X X Mais Sarclage X X Récolte X X Egrainer ou piler X X Culture X X X X X X Débroussaillage, semis/pépinière et maraichère plantation (tomate)

Tableau 13 : calendrier cultural simplifié

En dehors de ces cultures, Ambolobozobe (fokontany) se caractérise par une importante production de noix de coco qui sont vendues à Diego Suarez à la fois sous forme brute mais aussi sous forme de trembo (alcool fabriqué localement à partir d’eau de coco fermentée).

Les principaux problèmes rencontrés au niveau agricole sont les attaques d’insectes, tels que les Voantandroko qui s’attaquent aux cocotiers (mangeant notamment les bourgeons). Pour ce dernier, l’impact est important (environ 15% des noix de coco portées par chaque cocotier atteint sont détruites par ces insectes). Des attaques similaires produites par d’autres ravageurs des cultures ont lieu sur le riz et les cultures maraichères. Pour lutter les habitants utilisent des produits phytosanitaires (appelés localement « poudre » ou « liquide ») qu’ils achètent à Anivorano et répandent à l’aide de pulvérisateurs manuels de différentes contenances. Pour traiter les cocotiers, ils percent le tronc et déposent les produits dans les orifices crées.

L’agriculture est très peu pratiquée à Ambolobozokely. L’immense majorité du riz consommé est acheté. Seuls quelques ménages possédant des terres pratiquent le maraichage (tomate, mais, etc.) en complément de leur activité principale (pêche). Ces produits sont consommés ou vendus sur place.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 30/47 Les quelques agriculteurs d’Ambolobozokely ne disposent pas d’encadrement technique. Ils leur arrivent d’employer des produits phytosanitaires sur certaines cultures (le plus souvent ces cultivateurs ne disposant pas de pulvérisateurs ils diluent le produit dans un seau et en asperge leurs cultures à l’aide d’une petite branche trempée dans le seau). Aucun outil, en dehors des angady (bêche malagasy) ne sont possédés par les habitants d’Ambolobozokely (ex : charrue, sarcleuse, kibota, etc.). Les noix de coco sont dans l’ensemble consommées sur place et les cocotiers peu entretenus. Ce n’est que ponctuellement lorsqu’une personne possédant des cocotiers a besoin d’argent qu’il envoie ces noix de coco à Diego Suarez. Contrairement à Ambolobozobe, il n’y a pas de production de trembo (alcool à base d’eau de coco fermentée).

En termes d’élevage la situation est assez disparate, comme on peut le lire dans le tableau ci- dessous :

Fokontany Bovins Ambolobozobe 5 272 Ambolobozokely 2 015 Tanambaon'ankeriky 2 401 CR AMBOLOBOZOBE 9 688

Tableau 14 : cheptel bovin par fokontany

Au niveau du fokontany de Tanambaon’ankeriky, il y aurait environ 2 400 zébus et 16 000 volailles (chiffres à prendre avec précaution car aucun recensement systématique n’est pratiqué). A Ambolobozobe (fokontany) il y aurait en moyenne une vingtaine de zébus par foyers, avec bien sur quelques exceptions en possédant une centaine ou au contraire aucun. Les habitants utilisent les zébus comme outil de travail pour la rizière. Dans la majorité des cas les éleveurs ne vendent leurs bêtes que pour faire face à un problème majeur (décapitalisation). Les zébus, dans la culture malagasy étant considérés comme la principale richesse que peut posséder un homme. A l’inverse les volailles, sont une source de revenus complémentaires non négligeable dans la vie quotidienne des habitants. Les principales maladies sont : - pour les zébus : charbon, diarrhée et « kohaka » ; - pour les volailles : « barika/koroko » (qui surviennent trois fois par an en général).

Certains éleveurs vaccinent leurs zébus une fois l’an, à l’occasion de la venue dans la CR d’un vétérinaire d’Anivorano. Il nous a été rapporté que certains éleveurs possédant d’importants troupeaux ne prendraient pas toujours la peine de faire vacciner leurs bêtes. A l’inverse les propriétaires plus modestes investiraient plus volontiers dans la vaccination. La vaccination des volailles n’est-elle pas disponible localement et leur mortalité assez élevée. Il est probable que la mise à disposition d’un vaccin doive s’accompagner d’importantes campagnes de

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 31/47 sensibilisation afin de convaincre les éleveurs de son intérêt. « Les habitudes ont la vie dure » nous diront certains à ce sujet lors des focus group. En termes de débouché au niveau du marché local, un zébu est abattu chaque semaine en prévision du marché, où la viande serait commercialisée à environ 12 000 MGA/kg (prix soumis à des variations saisonnières). A Ambolobozobe spécifiquement, il semble y avoir parfois des conflits agriculture/élevage pour l’accès aux points d’eau par le bétail. Ces points d’eau se situent en partie dans des parcelles privées cultivées, ce qui en fonction de la saison et de la culture mise en place peut poser des problèmes de destruction partielle de récolte suite au passage des animaux.

A Ambolobozokely, l’élevage est à l’heure actuelle beaucoup moins développé que par le passé et se concentre autour des zébus. Contrairement à ce que l’on observe dans les deux autres fokontany, plus agricoles, la possession de zébus ici semblent être plus concentrées autour d’une vingtaine de familles possédant chacune plusieurs dizaines de têtes de bétail. Malgré la présence de certaines maladies, la vaccination est quasiment absente du fokontany. Le cheptel bovin comporterait environ 2 000 têtes de bétail. Pour éviter les destructions liées à la divagation de zébus et faire face au manque de nourriture, ces derniers sont emmenés assez loin du village et ne reviennent pas chaque soir. Malgré la demande en lait au niveau du fokontany (certaines épiceries produisant des yaourts), il n’y a pas de production laitière à Ambolobozokely. Les fabricants de yaourts emploient du lait en provenance de Sahankazo Ambany (actuel fokontany de la commune rurale d’Andrafiabe)

Outre des canaux d’irrigation présents à Ambolobozobe comme à Tanambaon’ankerikyy la CR est relativement pauvre en infrastructure agricole. Sur l’initiative de Monsieur le Maire, ces canaux sont principalement entretenus par les associations locales de jeunes. Un marché a lieu chaque samedi matin au centre du fokontany d’Ambolobozobe. Dans l’après-midi certains commerçants se déplacent à Ambolobozokely. Un bâtiment de stockage a été construit par le PSDR à Ambolobozobe (fokontany). Ce dernier devait être géré par une association locale, créée à cet effet. Cependant ladite association a cessé d’exister avant même l’inauguration du bâtiment en 2014. Ce dernier n’a jamais été utilisé.

3. Autres activités

En complément des activités principales que sont la pêche et l’agriculture, différentes activités complémentaires de plus ou moins grande importance sont développées au sein de la CR d’Ambolobozobe.

a. Artisanat, vannerie

La première, sans doute pas en terme de revenus, mais au moins en nombre de personnes concernées est la vannerie, activité artisanale des femmes par excellence. A toute heure de la journée, on trouve des femmes assises sur le pas de leur porte ou sur une natte devant chez elle,

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 32/47 occupées à fabriquer des paniers (et dans une moindre mesure des nattes). Cette activité occupe une place centrale dans la vie des femmes d’Ambolobozobe.

Figure 5: femme d'Ambolobozobe fabricant des paniers

Elles exploitent pour cela des satrana ou mokoty (matière première), dont les peuplements sont importants au niveau de cette commune rurale. Si cette activité les occupent une grande partie de la journée, elle n’est que peu lucrative. Les paniers fabriqués sont achetés sur place par des « collecteurs permanents » à des prix très faibles : 600 à 1 000 MGA/panier (en fonction de la rareté des matières premières, plus importante en saison sèche) pour être revendus à Diego Suarez principalement avec le prix aux environ de 4000 à 1000 MGA suivant la taille. Une femme travaillant toute la journée peut produire environ 6 paniers. A Ambolobozokely, les femmes prélèvent elles-mêmes gratuitement les matières premières nécessaires à l’exception des fils colorés qu’elles achètent. Au chef-lieu de commune en revanche, les femmes achètent tout ce dont elles ont besoin. Une taxe est en principe payée par les acheteurs à la commune (1 000 MGA/pile d’une vingtaine de paniers).

b. Charbon de bois

Toujours en termes de population concernée, vient ensuite la production de charbon de bois. A Ambolobozokely, la production de charbon est l’affaire des populations d’origine Antemoro et plus précisément les jeunes femmes. Ce dernier est principalement vendu au sein même du fokontany, à raison de 3 000 à 5 000 MGA/sac (sac de ciment). Pour la réalisation du charbon, les femmes n’exploitent pas la mangrove, ni les forêts naturelles mais utilisent les arbres (eucalyptus, arbres fruitiers, etc.) présents sur des terrains appartenant à des personnes originaires de la zone. En échange, une partie du charbon produit revient au propriétaire du terrain. Aucune taxe n’est prélevée par la commune sur ce charbon vendu localement.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 33/47 A Benetsy le charbon est produit à partir de mangrove et de forêt naturelle et est vendu localement et à Antsiranana. Benetsy se targue d’être connu jusqu’à Diego Suarez pour la qualité de son charbon. Contrairement à ce qui se pratique à Ambolobozokely, le charbon est autant fait par des originaires du lieu que par des migrants. Certains habitants du secteur Ankerika se rendent à Benetsy pour y faire du charbon. La CR d’Ambolobozobe ne perçoit aucune taxe sur ce charbon.

c. Commerce

En dehors de ces activités on trouve également différents types de petit commerce, principalement des bars et des épiceries. Ces dernières commercialisent essentiellement des produits de première nécessité (huile, savon, farine, etc.) ainsi que certains vêtements ou chaussures. Quelques stands de restauration sont également en activité dans les rues de la CR, mais cette activité (en dehors du samedi, jour de marché) reste relativement confidentielle. La plupart de ces commerces sont informels. A titre d’illustration : - Ambolobozokely compte neuf épiceries, quatre bars et six gargotes ainsi qu’un hôtel tenu lui par un étranger. - Tanambaon’ankeriky dispose de quatre épiceries et deux bars. Tous informels.

d. Divers

De façon très minoritaire on trouve quelques couturières à Ambolobozokely ainsi que deux constructeurs de maison (en tôle pour l’un, en matériaux végétaux pour l’autre) et une femme vivant des gâteaux qu’elle fabrique. La fabrication de pirogue à partir du pamba (kapokier) est également à mentionner.

A l’heure actuelle il n’existe pas d’exploitation minière a proprement parler au sein de la CR. En revanche, la population d’Ambolobozokely nous a signalé l’exploitation non gérée d’une carrière de sable, qui commence à se développer. Cette activité serait principalement concentrée sur les mois de la saison sèche, en raison des difficultés d’accès que des camions chargés rencontreraient en saison des pluies sur la piste Andrafiabe-Ambobolobozobe. Elle serait le fait des exploitants de sable déjà présent sur le territoire de la commune d’Ivovona. Cette pratique, non régulée aux dires des habitants jusqu’à présent, ne rapporteraient aucune recette à la CR.

Enfin, bien que certains sites (notamment à Ambolobozokely) s’y prêtent de part la beauté et l’authenticité des paysages, le tourisme est très peu développé dans la CR. Il existe un unique hôtel (hôtel Baobab) à Ambolobozokely, dont l’activité ne semble pas florissante.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 34/47 III. Ressources, contraintes et priorités communales à l'origine des dynamiques locales

1. Potentialités de développement

Etant donné l’importance de la pêche dans la CR, renforcer cette filière pourrait avoir des conséquences très bénéfiques pour la commune (que ce soit au niveau des recettes de cette dernière, que du point de vue des habitants). Une attention particulière serait à porter à la filière « produits halieutiques » en général, ou plutôt à toutes les filières qu’elle englobe (crabe, poisson, langouste, poulpe, holothurie), car il est évident que la valeur ajoutée n’est pas faite localement mais à Diego Suarez, Ambilobe ou Ambanja voire bien plus loin pour les produits exportés. La filière riz serait également à appuyer, vu son importance notamment dans la satisfaction des besoins alimentaires des populations.

Certaines ressources naturelles présentes à Ambolobozokely commencent à être exploitées de manière non durable et en ne générant aucun bénéfice pour la commune ou pour ses habitants, c’est notamment le cas d’un gisement de sable blanc. En saison sèche, des camions provenant de Diego Suarez viennent charger du sable destiné au secteur, en plein développement, du BTP. Aucun taxe n’est payée à la Commune ni aucun manœuvre embauché sur place. La commune semble réfléchir à la mise en place d’une taxe. Au-delà d’un accompagnement dans cette démarche, une exploitation plus rationnelle du gisement par la commune elle-même (ou par une entreprise privée domiciliée à Ambolobozobe et embauchant des locaux) serait à réfléchir. Si un tel objectif n’était pas atteignable, il pourrait alors être mis en place un cahier des charges, qui outre l’acquittement de la taxe, obligerait l’embauche de manœuvres locaux, une contribution à l’entretien de la piste reliant la commune à Andrafiabe (car ces camions contribuent à sa dégradation), etc.

Le tourisme gagnerait certainement à être développé (en tenant compte des réelles difficultés d’accès) et notamment le site de Nosy antongon’i baro. Cet ilot présenterait a priori un intéressant point de vue sur la baie ainsi que la possibilité d’observer des lémuriens. Il semblerait que le gestionnaire de l’hôtel Baobab ait par le passé développé la visite de ce site.

2. Dynamique associative locale

Les associations sont relativement nombreuses dans la CR, cependant toutes ne sont pas actives. Plutôt que d’en réaliser un inventaire à la Prévert, nous allons détailler la situation de certaines d’entre elles puis résumer au sein d’un tableau leur liste exhaustive.

A Ambolobozobe, une initiative nous parait intéressante à mentionner ici. En 2016, l’association Fikambanana Mpanjona Ambolobozobe (FPA) a été créée sur la seule initiative, nous dit-on, des habitants du fokontany pour lutter contre la destruction de leurs ressources maritimes par des pêcheurs migrants (ex : plongeurs en bouteille qui viennent par groupe d’une trentaine de personnes capturer les concombres de mer et qui d’après les habitants « avec le gaz de leur bouteille font fuir

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 35/47 tous les poissons » ou les gens de Ramena qui « détruisent tout avec leur ragyragy »). L’association FPA aurait mis en place des règles et un zonage qui serait plutôt bien respecté (baisse des prélèvements destructeurs depuis à dires d’acteurs). Cette association compterait une dizaine de membres.

A Ambolobozokely, il est intéressant de constater l’existence trois associations de pêcheurs (FIMIZA créée en 2015, MAVITASOA et ASPA). Il semblerait que les pêcheurs se soient regroupés en fonction du collecteur dont ils dépendent, ce qui expliquerait la multiplicité des associations. Les objectifs affichés par ces trois structures sont semblables à celui de FPA : préserver les ressources halieutiques et le milieu marin (principalement de sa dégradation par des pêcheurs extérieurs à la zone et employant des engins de pêche destructeurs). Ces associations se sont regroupées pour établir des règles d’exploitation des ressources marines ou faire appliquer certaines lois en vigueur dans le secteur de la pêche à Madagascar. Il existe par exemple des zones fermées à la pêche (sans que nous puissions savoir s’il s’agit de fermetures temporaires tournantes ou de fermetures permanentes). Certains outils destructeurs des ressources sont prohibés, tels les filets serisery, c'est-à-dire ayant des mailles de deux doigts à deux doigts et demi. Une amende de 15 000 MGA doit être payée par tout contrevenant. Cette amende était auparavant fixée à 30 000 MGA/infraction mais suite à des discussions au niveau du fokon’olona le montant a été revue à la baisse afin de ne pas trop endommager le fiarahamonina (le vivre-ensemble). Pour les mêmes raisons, l’usage de tels engins est toléré pour certaines personnes (difficiles à convaincre ou qui n’ont guère d’autres moyens de subvenir à leurs besoins) à condition de laisser le filet en surface et non au fond. Outre ces associations de professionnels de la pêche, une seule association est dénombrée, le FC Ambolobozokely, qui elle a pour objectif la promotion et la pratique du football.

A Tanambaon’ankeriky (et de manière générale dans la CR d’Ambolobozobe) les habitants sont motivés pour mener des actions mais rares sont les personnes instruites sachant lire et écrire. Les habitants rencontrent des difficultés pour mettre en place, formaliser et gérer leurs associations. On peut par exemple mentionner l’association de vannerie de Benetsy, qui fonctionne selon le principe suivant : une partie des bénéfices des activités artisanales de chaque membre est reversée à la caisse de l'association. Cet argent est utilisé pour faire face à des imprévus parmi les membres (décès, fêtes, déplacements). A Tanambao il est important de souligner la présence d’une association des reboiseurs, dont les membres se réunissent uniquement pour procéder à des reboisements (de la préparation des pépinières jusqu’à la plantation). Cette structure a été mise en place par le projet Green-Mad. Ces reboisements étaient à visée productive (charbon de bois).

Un institut de microfinance est actif dans la zone (OTIV), à l’exception du fokontany de Tanambaon’ankeriky. Une cinquantaine de personnes auraient contracté des microcrédits. Il est cependant intéressant de noter que les pêcheurs ont davantage recours à des emprunts contractés auprès des collecteurs de poissons (ou des grands patrons lorsque les montants en jeux sont importants) qu’à OTIV. Il semblerait que la flexibilité des collecteurs quant au respect du calendrier de remboursement rassure les pêcheurs et corresponde davantage à leur mode de vie. Cette fonction d’usurier jouée par les collecteurs et/ou leurs patrons consolide bien sur la relation de

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 36/47 dépendance qu’ils ont envers les pêcheurs et contribue à affaiblir une éventuelle marge de manœuvre/pouvoir de négociation de ces derniers.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 37/47 Nom de l'association Nom du Date de Formelle Active Nombre de Objectif Type d’activité ou acronyme président création (Oui/non) (oui/non) membre Ambolobozobe (fokontany) Pêche, Protéger les ressources FPA M. Bezily janvier 2015 oui oui développment du > 30 marines fkt Ambolobozobe Vannerie, Fikambanam-behivavy Mme 2005 oui oui Développment communal nettoyage des > 26 miray hena Odette chemins Achat de matériel : Fikambanana tanora Sensibilisation/dynamisati M. Priso 2016 non oui assiette, casserole, > 60 anivo on du fokontany etc Mme Association OTIV Maman’i 2002 oui oui Développment > 20 Larissa Fikamabanan 8 mars Sangan’akoho lahy M. Jaona 2003 oui oui Développement Pêche Matoky fo M. Désiré 2000 non oui Développement agricole Travaux agricoles Gilbert KMTA 2005 oui oui Développement agricole Travaux agricoles Joseph Mahatsara tena Vasy 2004 oui oui Développement agricole Travaux agricoles Fikambanana Mme 2016 non non Développement Vannerie mpandrary Somora Ambolobozokely (fokontany) Protection et gestion des FIMIZA 2015 oui ressources halieutiques et surveillance 20 environ du milieu marin

protection et gestion des MAHAVITASOA oui ressources halieutiques et surveillance du milieu marin

protection et gestion des ASPA oui ressources halieutiques et surveillance du milieu marin FC Ambolobozokely oui football Tanambao Ankerika(fokontany) Protection et gestion des Vorona Tsaradia M. Arssene ressources halieutiques et 2016 oui oui Pêche 40 (Tanambao) JAOFENO du milieu marin. Entraide Mme Marnette Vehivavy Miraihina Amélioration des revenus Ramena 2013 oui non Vannerie 22 (Tanambao) des membres (ép. Chef fokontany) Jeune (Tanambao) M. Jean Luc 2002 non non Développement du sport 50 Mme Asso 8 mars Marinette 2014 non non Développement (Tanambao) BORY Reboiseurs M. René Protection de 2013 non Reboisement 80 (Tanambao) VELONKASY l’environnement

Protection de la pêche et des pêcheurs M. JAOFALY Mpanjonomahavitaaz Développement de Arinefitra - non oui Pêche y (Benetsy) l’activité de pêche en vue Nelson d’améliorer le niveau de vie des membres

Asssociation des Mme Amélioration du niveau de femmes mpandrary Mbontima Tableau - non15 : listingoui des associations Vannerie 18 vie des membres (Benetsy) my Elia

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 38/47 3. Les coopératives professionnelles

Il n’existe à l’heure actuelle aucune coopérative professionnelle dans la CR. Nous n’avons pas non plus eu connaissance de volonté d’en créer une.

4. Les contraintes et ressources : facteurs du développement communal

Différentes contraintes pèsent sur le développement de la CR d’Ambolobozobe, certaines relèvent d’un manque d’infrastructure, d’autres au contraire prennent racine dans la dynamique sociale locale. En raison des assez grandes disparités inter-fokontany, nous présenterons dans un premier temps les données obtenues pour chaque fokontany, avant d’en faire une synthèse à l’échelle communale.

A Ambolobozobe (fokontany), les focus groupes et les entretiens menés font ressortir un ensemble de freins au développement du fokontany, notamment : - Le conflit existant entre agriculteurs et éleveurs autour des points d’eau ; - La difficulté pour réunir la population (qui tiendrait à la fois à un manque d’initiative de la part des responsables et à une très faible motivation/participation de la population concernée. Ce constat a été résumé lors d’un travail de groupe par l’un des participants sous cette phrase : « le fokontany ne peut se développer si le fokon’olona n’est pas là pour le faire se développer » ; - L’instabilité provoquée par les vols de bovidés ; - L’absence de taxation au niveau du « port vazaha », second port de Beampingo qui dessert un hôtel de luxe situé sur l’île de Nosy Ankao et plus globalement l’absence de mise en place d’un système fiable et contraignant de collecte des ristournes ; - La trop faible présence des services techniques déconcentrées et d’une manière générale de l’Etat, notamment dans le contrôle et la régulation des activités économiques ; - Au niveau agricole, une faible production est mise en avant comme un frein rendant délicate la sortie des produits et leur commercialisation à l’extérieur de la CR ; - L’absence de bureau pour le fokontany ; - L’absence d’infrastructure à destination des jeunes du fokontany (ex : maison des jeunes), malgré leur grand nombre ; - Le service non satisfaisant en termes d’électrification.

A Ambolobozokely, en saison sèche, lorsque le varatraza souffle, de nombreuses familles quittent le fokontany car il n’est plus possible de sortir en mer avec le matériel dont les pêcheurs disposent. Ces pêcheurs et leurs familles se dirigent vers d’autres zones de pêche de la région qui ne sont pas ou moins impactées par le vent (ex : Ampasindava). Cela constitue certainement une opportunité pour les ressources marines de la zone d’Ambolobozokely de se reconstituer et contribue à une certaine préservation du stock. Néanmoins cela représente une forte contrainte pour le développement de la commune. En effet, pendant cette période du varatraza, les recettes perçues par la commune sur les produits de la pêche diminuent drastiquement.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 39/47 Outre ce point, les habitants relèvent différentes contraintes : - Le mauvais état des routes les reliant à Ambolobozobe (fokontany) ainsi qu’à Andrafiabe ; - L’absence de centre de santé (ce qui est lié au point précédent, le mauvais état de la route rendant compliqué l’accès au CSB II d’Ambolobozobe) ; - La situation critique en termes d’accès à l’eau et à l’électricité ; - Des infrastructures et des personnels insuffisants au niveau de l’éducation ; - Une insuffisante valorisation des produits issus de la zone (ressources halieutiques, vannerie) ne permettant pas de créer de la valeur ajoutée localement.

Au niveau de Tanambaon’ankeriky, les habitants mettent en avant deux freins principaux : - Le mauvais état des voies de communication (spécialement en saison des pluies) ; - L’accès au chef-lieu de la commune est particulièrement compliqué (absence de route), ce qui renforce un sentiment de délaissement qu’ont les habitants du fokontany par rapport à leur nouvelle commune de rattachement (Ambolobozobe) et leur tendance à se tourner toujours vers leur ancienne commune de rattachement (Ankarongana) Ex : cas du jour du marché à Ambolobozobe, les habitants de Tanambaon’ankeriky ne s’y rendent pas (accessibilité et habitude), et préfèrent aller à Ankarongana ; - La situation critique e termes d’accès à l’eau.

Autre contrainte au développement communal, commune celle-ci à l’ensemble des zones de pêche : la relation de forte dépendance existant entre les pêcheurs et leurs collecteurs de poisson. Si cette relation autorise un accès à des financements permettant aux pêcheurs de faire face aux réparations de leurs pirogues ou à d’autres imprévus, elle ne permet pas un ajustement du prix d’achat au prix du marché au niveau régional ou national.

Si l’on change d’échelle pour aborder cette question des contraintes au développement, on se rend compte que la situation de la commune en termes d’infrastructures de base est problématique (eau, électricité, voies de communication), ainsi que du point de vue des infrastructures sociales (éducation, santé). Mais que ces freins au niveau des infrastructures vont de pair avec une assez faible dynamique sociale à l’échelle communale (situation d’autant plus vrai pour le fokontany de Tanambaon’ankeriky). L’intégration de ces trois fokontany au sein d’un tout, que devrait être la CR d’Ambolobozobe n’est pas encore achevée (pour Tanambaon’ankeriky il est même légitime de se demander si ce processus à, ne serait-ce que démarré). Des avancées en termes de développement économique local seraient également nécessaires.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 40/47 5. L'ordre des priorités ressenties : vers un plan de développement local

Les priorités en termes de développement exprimées lors des enquêtes et confirmées lors de la séance de validation de cette monographie par la Commune Rurale elle-même (le 31 mai 2017) sont ici regroupées par grandes thématiques.

 Eau potable : - Adduction d’eau potable sur : Ambolobozobe, Ambolobozokely, Benetsy depuis la rivière Mahalagny (système gravitaire ou forage) ; - Réunion de tous les comités de gestion de l’eau dans la commune en vue de les redynamiser ; - Alimentation en eau potable du CSB II et des écoles (CEG, EPP).

 Assainissement de base : - Création de comités de gestion de l‘assainissement ; - Création de décharges publiques ; - Réhabilitation des WC du CSB II et construction de WC pour les établissements scolaires.

 Santé : - Electrification du CSB II de manière autonome (non reliée au réseau) ; - Réhabilitation des bâtiments du CSB II (fenêtres, toit, portes, etc.) ; - Augmentation du nombre de matelas au CSB II ; - Construction d’armoires pour le stockage des médicaments ; - Renforcement des buses du puits du CSB II ; - Mise en place du personnel d’appui pour la gestion du CSB II ; - Mobilisation du COSAN ou d’un comité de gestion.

 Education : - Au niveau de la CR dans son ensemble : installation d’une bibliothèque au niveau de chaque établissement scolaire ; - Ambolobozobe : réhabilitation des anciennes salles (EPP) ; - Ambolobozobe : augmentation du nombre de salles de classe par la construction d’un bâtiment de trois salles de classe équipées (préscolaire, CP1 et CM2) ; - Ambolobozobe : construction d’un CEG ; - Renforcement des matériels didactiques, implantation d’un terrain de sport et achat d’équipements sportifs ; - Benetsy : construction de deux salles de classe avec équipements : une pour les CP1, CP2 et une pour les CE et CM1 ; - Tanambaon'ankeriky : construction de deux salles de classe : CP1 et CP2 ; - Tanambaon'ankeriky : réhabilitation des anciennes salles ; - Anketiky : construction de quatre salles de classe : une salle pour les CP1 et CP2, une salle pour les CE, une pour les CM1 et une pour les CM2 ; - Ampagnohara : construction de deux salles de classe équipées ;

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 41/47 - Ambolobozokely : construction de deux salles, une pour le préscolaire et une pour les CE.

 Equipement marchand : - Recherche d’un terrain pour la mise en place d’un tsena (marché) ; - Ambolobozobe : création de pavillons de vente ; - Ambolobozobe : mise en place d’un comité de gestion du site ; - Ambolobozokely : mise en place de la gare routière Anjialava.

 Agriculture, élevage, pêche : - Formation technique en agriculture et élevage à destination des associations d’agriculteurs et d’éleveurs ; - Formation sur la santé animale ; - Amélioration des canaux d’irrigation ; - Construction d’abreuvoirs (Tanambao) ; - Promotion et amélioration de l’activité pêche.

 Tourisme : - Création de bungalows et d’un circuit touristique à Ambolobozokely ; - Aménagement d’un site payant à Anjiakelava (Ambolobozokely) ; - Aménagement d’une plage payante à Antanambe (Ambolobozobe) ; - Aménagement de la Baie de Rigny (en collaboration avec l’ORTDS).

 Route : - Amélioration route/Piste ; - Amélioration port maritime (Beampingo).

 Eclairage : - Rencontre de concertation entre Monsieur le Maire et le responsable de Madéole ; - Rétablissement de l’éclairage public sur Ambolobozokely et Ambolobozobe.

Outre ces priorités très concrètes, il nous semble intéressant de rapporter ici un aspect évoqué par les habitants lors des enquêtes de terrain, à savoir la nécessité d’une dynamique endogène de développement qui serait conduite par les habitants eux-mêmes.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 42/47 IV. Lexique

CEG : collège d’enseignement général

CR : commune rurale

DREEF : direction régionale de l’environnement de l’écologie et des forets

EPP : école primaire publique

Fiarahamonina : vivre-ensemble

Fokonolona : ensemble de la communauté résidant dans un fokontany

Jôro : cérémonie traditionnelle de demande de bénédiction aux ancêtres

Ray aman-dreny : lit. les anciens/les parents ou autorités traditionnelles, par extension il s’agit d’adultes respectés par la communauté

Trembo : alcool fabriqué à partir d’eau de coco fermentée

Tromba : manifestation de possession, ce terme désigne à la fois le possédé, l’esprit, l’état de possession (Ottino, 1965)

Razana : ancêtres/parents

Figure 6 : focus group à Ambolobozobe (fokontany)

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 43/47

ANNEXES

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 44/47 Annexe 1 : Méthodologie de cartographie

Pré-cartes En vue de la cartographie participative sur le terrain, des pré-cartes SIG couvrant l’étendue du chantier de l’étude Monographique ont été élaborées pour chaque Fokontany, A des partir de données secondaires collectées dans la mesure du possible au niveau régional (infrastructures de base, communications, routes, formations sanitaires, relief, hydrographie, mines, foncier, aménageable, occupation du sol, etc.) et/ou extraites à partir d’imagerie satellites (Google Earth, …).

Une fois réalisées, les pré-cartes ont été imprimées au format A0 (huit assemblages format A3 chacune) avant de servir de document de travail en focus group dans chaque Fokontany : pendant qu’un enquêteur posait des questions au fokonolona sur chaque thématique cartographique, un autre remplissait la fiche d’enquête correspondante et un autre corrigeait la pré-carte. A l’issue de la cartographie participative par FKT, les pré-cartes ont été corrigées. L’évolution des délimitations est présentée sur les cartes ci-après.

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 45/47 Annexe 2 : Termes de référence de l’étude

ELABORATION D’UNE MONOGRAPHIE COMMUNALE Commune rurale de AMBOLOBOZOBE

Contexte La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), sur mandat du Ministère de la Coopération Allemand (BMZ), soutient le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) de Madagascar et les acteurs clés de la décentralisation à travers le projet « Développement Communal Inclusif et de Décentralisation » (ProDéCID). Le projet intervient notamment en appui aux communes dans la région de DIANA. Son appui dans sa forme actuelle porte sur le conseil politique, les finances locales, la gouvernance et les services communaux. Le projet a une dimension nationale en lien avec la dimension locale. Le projet a comme objectif global l’amélioration des conditions cadres de la décentralisation à Madagascar. Pour l’année 2016, le Projet intervient dans 7 Communes pilotes du District de Diégo II. Dans ce cadre, le projet appui les nouvelles Communes dans l’élaboration de leur monographie communale qui constitue un référentiel pour la commune. A cet effet, le ProDéCID recrute un bureau d’étude, ou prestataire de services pour la réalisation de la monographie de la Commune Rurale de Ambolobozobe. La commune de Ambolobozobe est composée de 3 fokontany.

Objet de la prestation Objectif : Mettre à la disposition des acteurs du développement communal les données clés concernant la commune Collecter des données fiables qui aideront les acteurs communaux dans la prise de décision et dans la planification de leur développement

Livrables Le prestataire devra fournir :

Une proposition de plan de travail au cours de la première semaine d’exécution du contrat

Les données recueillies sur le terrain par Fokontany selon le canevas officiel avec un récapitulatif pour la Commune

Fiches de collectes

Des cartes des potentialités sociaux-économiques et environnementales de la commune

Le document de monographie validé par la Commune (PV de la réunion de validation à joindre)

Monographie commune rurale d’Ambolobozobe 46/47 NB : Le prestataire devra fournir en annexe de la monographie, les différentes étapes d’élaboration de la monographie et fournir les PV des réunions et liste de présence de toutes les réunions organisés dans le cadre de l’élaboration de la monographie.

L’implication des chefs Fokontany dans l’élaboration de cette monographie est indispensable. Le prestataire devra donc prendre en compte ce facteur dans son offre financière.

Tous les livrables devront être fournis en version physique et électronique (sur CD) au plus tard le 23 janvier2017.

Période et localisation Il est attendu que la prestation se déroule entre le mois de novembre et décembre 2016. La durée de la prestation est prévue sur une période de 48 jours. La prestation débutera à partir de la date de la signature du contrat (prévue pour le 7 décembre 2016). Les livrables devront être transmis le 23 janvier 2017 au plus tard.

Dépôt des offres L’offre technique : Méthodologie de travail : approche de collecte des données et grandes lignes de la monographie + acteurs à impliquer) Planning d’intervention (Précisant les étapes de validation) CVs (le prestataire devra proposer une équipe avec des profils adaptés à l’élaboration d’une monographie) L’offre financière : Honoraires des consultants Frais de déplacement et perdiem journalier des consultants Frais liés aux ateliers de validation Autres élément à fournir : RIB Copie carte d’immatriculation fiscale Copie carte statistique. Les documents constituant l’offre sont à envoyer à envoyer le 30 novembre 2016 à 16h 00 par mail à l’adresse suivante :[email protected], et à déposer au bureau de la GIZ/ PRODECID Diego, 22 rue Richelieu, Face à la Banque SG-BFV, Place Kabary, par courrier en version physique.

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