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' ./ 1 (· JUIN 1971 .,! ETUDE·1. 'MARITIME:.. :' ', 1:~ j ~ '; l------:- !1! \ •• t ',.: .. .''· / -~ , ,\ ,r / '.' -,.- ··, ~ 1 •, : . i i,. ~ ', .

. {: ·, ,.. .,_ 11 1 SYNDICAT INTERCOMMUNAL 1 POUR L'AMENAGEMENT TOURISTIQUE 1 DU LITTORAL PICARD 1 1 1 1 ,. 1 -

1 ETUDE GEOGRAPHIQUE 1 1 1 Raymond REGRAIN Agrégé de 1 'Université 1 Assistant de Géographie à l'U. E. R. Lettres et Sciences Humaines 1 -- 1 1 1 1 1 1 '

- 1 -

1 Introduction p. 2

1 I - ELEMENTS GEOGRAPHIQUES REGIONAUX 1 I-1 - Aspects du littoral p. 3 I-2 - Les agents hydrodynamiques p. 9 1 I-3 - Les phénomènes climatiques p. 18

1 II - ORIENTA TI ONS TOURISTIQUES MARITIMES 1 Il-l - Généralités p. 27 II-2 - Possibilités balnéaires classiques p. 29

·1 II-3 - Possibilités concernant la navigation p. 30 de plaisance

1 II-4 - Eléments pour une prospective p. 32 1 III - POSSIBILITES DE LA BAIE DE

1 III-1 - Evolution historique du rivage local p. 34 1 III-2 - Caractères hydrodynamiques de la Baie p. 41 III-3 - Les aménagements actuels, leurs effets p. 59 1 1 Conclusion : Sur les vocations portuaires p. 62 1 Table des tableaux p. 67 1 Table des figures hors texte p. 68 1 Table des matières . p. 69 1 1 1 3/1 1 - 2 - 1 -Largement ouverte aux influences atlantiques entre la Bretagne et la Cornouaille, la Manche se rétrécit progressivement vers l'Est, pour ne 1 communiquer avec la Mer du Nord que par le Pas-de-Calais. Ce rétrécisse­ ment s'accentue au Nord du 50e parallèle par un changement sensible dans l'o­ rientation du littoral. Aligné Ouest Sud Ouest - Est Nord Est jusqu'à Ault, il 1 atteint une direction sensiblement Nord Sud dès la côte du Marquenterre. Le littoral du Département de la Somme et de la Région Picardie est situé dans 1 l'angle ainsi formé. _ L'estuaire de la Somme, comme plus au Nord ceux de l'Authie et de la Canche, dessine une échancrure, profonde actuellement d'une quinzaine 1 de kilomètres, connue sous le nom de "Baie de Somme". largement ouverte sur la mer (5 Km du Hourdel à la Pointe de Saint-Quentin, 4 Km du Hourdel au Crotoy) entre et Saint-Valéry ; les parties navigables de la Baie 1 sont réduites à 2 ou 3 Km de large, suivant les marées. La limite de la Baie vers le large peut être fixée au niveau de l'isobathe 0 des cartes marines, qui se dirige en droite ligne de Ault au Sud jusqu'à l'embouchure de l'Authie au 1 Nord.

Dans cette baie, où le marnage (différence de niv:eau èntre la 1 pleine mer et la basse mer) peut atteindre 11 ni (5 à 6, 5 rn dans les ports) les fonds découvrent presque entièrement à marée basse, à l'exception de chenaux 1 où une navigation très légère (3 0 à 40 cm de tirant d'eau) peut avoir lieu._ Longtemps tournée uniquement vers une activité portuaire (commerce et pêche) au demeurant modeste, et des activités touristiques ori­ 1 ginales (chasse aux gibiers d'eau) ou plus classique (tourisme balnéaire et_ pêche à pied), la Baie de Somme, par suite de l'amélioration des relations avec Amiens et Paris (rocade Baie de Somme, R. N. 40, R. N. 335 traitée en 1 voie expresse jusqu'à Roye, autoroute Paris-Lille) et de la demande potentielle régionale et extra-régionale, essaie de diversifier ses activités : des ports de 1 plaisance sont en cours de réalisation. Cette nouvelle orientation, qui répond semble-t-il à un besoin, puisque près de 1. 300 bateaux sont immatriculés en Baie de Somme, 250 y 1 -," ayant leur port d'attache (Ph. CHAUCHOY, 1969). peut-elle se développer dans ·les prochaines années ? L'étude des conditions nautiques en Baie de Somme permet de dresser un tableau géographique régional dans lequel tout aménage­ 1 ment doit s'insérer.

Une brève revue des formes de tourisme, balnéaire, péri­ 1 littoral ou plaisance de haute mer, conduit à cerner, du point de vue maritime, les orientations touristiques possibles.

1 A l'intérieur de ce "choix ouvert", on essaie ensuite de présen­ ter, à l'échelle locale des différents ports, les caractères de la m9-rée dans les 1 ports et les aménagements actuels, en recherchant dans quelle mesure les contraintes naturelles permettent le développement des types d'activiUstouris­ 1 tiques retenues dans le Projet Général. 1 1 o) 1 J. 1 - 3 - 1 1-ELEMENTSGEOGRAPIDQUESREŒONAUX- 1 I-1 ------Aspects du littoral 1 Partie du secteur maritime "Manche-Est", la Baie de Somme n'a guère connu, sauf au cours de la Première Guerre Mondiale,· de dévelop­ pement spectaculaire de son trafic portuaire, actuellement voisin de 100. OOOT, 1 les contraintes humaines (rivalités passées entre les ports de Saint-Valéry et du Crotoy). industrielles (absence de concentration usinière dans l'arrière­ pays). économique (coûts des transports fluviaux et taille des navires) entre 1 autres, conjointement à la profondeur d'une baie où le relèvement des fonds .. ; peut €tre apprécié à l'échelle historique permettent de rendre compte de cette 1 évolution. L'évolution des fonds vers le relèvement est en relation avec la 1 configuration géomorphologique du littoral, que nous allons maintenant exposer. 1 I-1-1 - Les falaises crayeuses de Picardie

~·~ Depuis l'embouchure de la qui sert de limite conventionnelle entre Picardie et Haute Normandie, jusqu 'à Onival, hameau de situé à l'Est d'Ault, la Picardie tourne le dos à la mer, dont 60 à 80 m de falaise vive verticale la séparent. L'obliquité du trait de côte par 1 rapport aux houles d'ouest ou de sud- ouest, les caractères pétrographiques (craie à silex) ou géotechniques (diaclases où circulent les eaux) de la craie, 1 l'ambiance climatique (hivers frais et humidES), concourent à rendre compte du recul de cette falaise que 1' on a, depuis longtemps, tenté d'évaluer. 1 Nonobstant les variations locales ou annuelles tou­ jours possibles mais insuffisamment connues, il semble que les falaises ont reculé de deux pieds par an (60-65 cm) au XVIIIe siècle, mais que ce recul 1 puisse être estimé à 30-35 cm annuels depuis cette époque. Déjà à Ault quel­ ques habitations condamnées ont dû être abandonnées : des travaux importants s'efforcent de contrôler ce recul : épis retenant des galets sur lesquels s'usent 1 les lames, ouvrages d'accès à la plage d'Ault. Une "falaise morte", à peu près continue d'Onival au Cap Hornu, sépare les Bas-Champs de la Picardie; 1 l'aspect de falaise crayeuse réapparart à l'Ouest de Saint-Valéry. 1 I-1-2 - Le cordon de galets, d'Ault-Onival au Hourdel

Les silex, libérés par le recul de la falaise et roulés 1 par les vagues sur l'estran rocheux ou localement sableux, s'amoncellent en cordons depuis Ault-Onival jusqu'au Hourdel. De forme arqué, ce cordon sem­ ble s'aligner sur la partie externe du delta qui continue la Baie de Somme vers 1 le large, du moins d 'Ault-Onival au Sud-Ouest de Cayeux. Au-delà, progressi­ vement le cordon s'incurve vers l'Est et se termine au Hourdel par une série 1 de crochets successifs, appelés pouliers. Le crochet terminal de ce cordon 1 Jj 1 - 4- 1

était, au XIVe siècle, situé vers le village actuel de la Mollière ; depuis cette 1 époque sa progression vers 1 'Est a été de près de 2 Km. En réalité, l'évolu- tion contemporaine de ce crochet semble être peu progressive, puisque la 1 pointe actuelle située au Nord du village du Hourdel n'a avancé, en presque un siècle, que de 450 rn vers l'Est par rapport à la position de 1872, et d'une cin­ quantaine de mètres vers le Nord. Dans l'hypothèse où l'avancée de la pointe 1 du Hourdel serait un phénomène régulier et continu, la distance du port actuel à 1 'extrémité du poulier, pourrait être évaluée à 3 à 400 rn environ dans une trentaine d'années. 1 Si la progression du poulier du Hourdel est moins spectaculaire de nos jours, 'l'avancée vers le Nord du littoral à l'Est de Cayeux, par accole-~ ments successifs de nouveaux cordons de galets est un phénomène préoccupant pour les fonctions balnéaires de Cayeux et de ses annexes orientales :Nouveau Brighton et La Mollière-Plage. La plage "ïuit" chaque année de quelques dizai-1 nes de mètres les résidences secondaires situées dans ce secteur. L'engrais­ sement du cordon de galets semble être dü à la position du chenal appelé "passe du Sud Ouest" par lequel les bateaux quittent la Baie de Somme pour gagner la 1 haute mer (HERAUD, DEMANGEON).

Alors que la zone située entre le Hable d'Ault et Cayeux sembll à peu près stable, l'érosion est très active sur les deux premiers kilomètres · du cordon de galets, depuis Ault-Onival jusqu 'à l'emplacement de l'ancienne · "Ferme des Galets". La construction d'une digue et la pose d'épis sont nécesst­ res pour empêcher le recul de la côte, estimé à moins d'un mètre par an de nos jours . De plus, les galets sont projetés par les lames en arrière du cordon et ce dernier envahit la partie sud ouest des Bas-Champs de Cayeux comme s'il roulait sur lui-même ; dans cette migration, le sable qui le rendait moins per­ méable est exporté par la dérive littorale, et les grandes marées ont de plus e~ plus tendance à inonder cette partie des Bas-Champs. Si l'intérêt,touristique l' pour Ault et agricole pour les Bas-Champs, de ces travaux n'est pas à démon­ trer, ne peut-on craindre qu'un recul rapide du rivage dans cette région ait desl conséquences sur la topographie même du delta sous-marin et de la Baie de Somme? Selon DALLERY (1955, p. 164).l'isobathe zéro progresse vers l'Est; ce recul peut être mis en rapport avec celui du cordon situé entre Ault et Cayel; . à son tour le recul du cordon se répercuterait sur la position du delta sous­ marin ; le volume de sédiments ainsi mis en mouvement irait, pour l'essentiel, contribuer au colmatage de la Baie de Somme. Ces phénomènes devraient être quantifiés et cette hypothèse testée au cours d'études plus approfondies. 1

I -1-3 - Les dunes 1 Déjà présentées localement à l'Est de Cayeux, les dunes cou- 1 vrent 1 'essentiel du littoral au Nord de la Baie, depuis la Pointe de Saint­ Quentin en Tourmont jusqu 'au-delà de 1 'estuaire de 1 'Authie, limite Nord de la Région de Picardie. Le sable, issu du vaste estran sableux qui for~e le Nord 1 de la partie externe de la Baie de Somme est amoncelé par les vents d'Ouest et de Sud Ouest en dunes, autrefois mobiles. Systématiquement plantées de Pins dans le Domaine du Marquenterre, elles sont fixées pour l'essentiel au 1 Nord. Localement, les fortes marées peuvent tailler des microfalaises dans 1 1 ùfl 1 - 5 -

1 les dunes, ou les éroder comme au "musoir" de la Pointe de Saint-Quentin: ce recul a été étudié par différents auteurs (BRIQUET 193 0) alors que le littoral était moins martrisé que de nos jours. Les seules renclôtures (polders) récentes 1 de la Picardie ont été établies au Sud Est de la Pointe de Saint-Quentin, dans une zone de calme hydrodynamique. 1 I -1-4- Les marais maritimes de la Somme

1 Si les dunes et galets encadrent la partie externe de la Baie de Somme, les digues limitant les renclôtures récentes enserrent les parties moyen­ ,... nes et internes de la Baie. Dans les parties abritées des houles du large, en arrière des anciens cordons de galets et des dunes du Marquenterre comme à 1 'abri de 1 'actuel cordon de galets de Cayeux, les sédiments fins arrachés aux falaises cauchoises et picardes d'une part, aux fonds marins sableux proches 1 d'autre part, mélangés à des alluvions quaternaires de la Somme forment des étendues au relief faible, hàchées de digues, les "renclôtures". Ces renclôtures elles-m@mes sont une forme agricole de conquête et d'aménagement des schorres 1 ou herbus, ici appelés mollières, qui, recouvertes par les marées de vives eaux 1 extraordinaires appartiennent à la Baie de Somme. I-1- 5 - La Baie de Somme

1 Défini comme 1 'espace compris entre l'isobathe O. CM, niveau des plus basses mers possibles et la "terre ferme" : cordon de galets, côte du­ 1 l:..aire, falaise ou digue de renclôture, la Baie de Somme couvre une superficie supérieure à 70 Km2 ; la partie située entre le poulier du Hourdel au Sud, la pointe de Saint-Quentin au Nord distante de 5 Km et la digue du chemin de fer de Noyelles à Saint-Valéry couvre environ 35 Km2. C'est la plus vaste baie du lit­ toral du Nord de la , puisque celle de 1 'Authie ne dépasse pas une vingtai­ ne de Km2, et la baie de Canche n'atteint pas 10 Km2.

Cette baie peut être divisée en trois secteurs d'un point de vue nautique, un delta sous-marin, une baie moyenne parcourue de chenaux (wadden), 1 des mollières à 1 'Est et au Sud-Ouest. Le delta sous-marin, situé à proximité de 1 'isobathe zéro pré­ 1 sente une saillie arrondie à 1 'Ouest de cette dernière. Les fonds y sont sableux et entaillés d'encoches de flot ou de chenaux utilisés par les eaux au jusant. Entre ces chenaux, des bancs sableux, accidentés de rides transversales bien 1 visibles sur photographies aériennes.

La baie moyenne présente des fonds sableux ou sablovaseux, 1 parcourus de nombreux chenaux navigables ou non (écours), aux cours assez changeants. Elle comporte dans sa partie médiane une zone plus élevée, située entre + 7 et + 8 rn CM, couvrant 3 Km2 environ entre les chenaux de Saint­ 1 Valéry et du Crotoy. Les fonds de cette zone sont situés vers 6, 50 m CM.

L'aspect général de cette zone a été modifié par les tentatives 1 successives de fixation du chenal de la Somme sur la rive gauche de la Baie : Digue du Large (1829-1933) prolongée par une digue submersible atteignant 800 rn à la fin du XIXe siècle. Sur la rive gauche, la "Digue Pinchon'' aujour­ 1 d'hui ruinée a été remplacée par une digue submersible de 1. 500m qui fait dé­ boucher le chenal de la Somme à quelque distance du Hourdel (Voir III-3). 1 3/1

- 6 - 1

Les mollières, ou schorres, couvertes d'herbes et sillonnéesl par des chenaux ou "criques", ont été trouées de mares pour la chasse au gi­ bier d'eau: c'est là un paradis des chasseurs. Situées généralement entre J 8, 50 et 9, 50CM au maximum, les mollières ont une superficie de 15 Km2 env· ron, leurs chenaux ne sont généralement navigables qu'à pleine mer et pour des marins entrafhés. 1 I -1-6 - Conclusion 1 Il est possible d'établir une classification dynamique des diffé­ rents secteurs du littoral de la Somme en distinguant les zones en voie d'éro-J sion, les zones d'accumulation et les secteurs en cours d'évolution très rapid et non univoque. 1 1-1-6-1 -Les zones d'érosion 1 L'érosion est surtout active sur les parties les plus externes de notre secteur ; falaises crayeuses et cordon de galets d 'O.nival au 1 Sud de Cayeux, directem,ent exposées aux coups de la mer. Si le recul des fa­ laises est pratiquemenlrarrficile à stopper, la migration du cordon de galets, dangereuse pour les riches prairies situées en arrière, semble· en voie d'être 1 sinon martrisée, du moins sensiblement ralentie par la construction d'une di­ gue et d'épis. A l'autre extrémité de la baie, le recul de la Pointe de Saint­ Quentin en Tourmont est lui aussi moins important qu'il a pu être dans le passl (de 7 à 3 rn environ par an) par suite, d'une part du relèvement des fonds en avant et de la plantation des dunes côté continent, d'autre part.

Une zone de faible érosion existe au Nord du Crotoyl estimée à 0, 5 à 0, 7 rn par an au XI:Ve siècle, 1 rn actuellement, découvrant une plage de sable précédé par un banc coquillier. Cet estran était utilisé naguère 1 de piste d 'entrafnement pour les Frères GAUDRON, aviateurs (DALLERY).

I-1-6-2 - Les zones d'accumulation 1

Elles dominent dans le secteur étudié, qu'il s'agis si d'accumulations sabla-vaseuses, sableuses ou de galets.

Les galets érodés dan·s" la partie occidentale du sec-l teur s'amassent entre Cayeux et le Hourdel, la cote progressant vers le Nord et le Nord-Est, les galets se fixant sur un tapis sableux. Ici, l'accumulation 1 sableuse, liée à la migration de la "passe du Sud-Ouest" précède l'avancée de la flèche de galets. Une fixation éventuelle du chenal au Nord de Cayeux aurait ainsi des conséquences sur les potentialités portuaires du Hourdel.. Le volumel des galets accumulés annuellement au Hourdel au début du siècle a pu être es­ timé à 10.000 m3 (DALLER Y) ; par contre, des études par galets radioactifs effectuées en 1965-1966 permettent d'évaluer à 31. 000 m3 le volume des galetw arrachés au Sud de Cayeux; l'observation des formes du littoral montre que 1~ plus grande partie de ces galets s'arrêtent actuellement en face de Brighton; 1 1 - 7 -

1 par référence à la période 1896-1914, on peut estimer à quelques milliers de mètres cubes seulement le volume de galets arrivant à la flèche du Hour­ del. Cependant, l'avancée de la Pointe du Hourdel n'est pas un phénomène 1 continu et régulier.

L'accumulation sableuse est beaucoup moins importante 1 et se développe dans deux secteurs du littoral : à l'Ouest du Hourdel et à l'extrême Nord de la Baie.

1 Devant Brighton, lorsque le chenal du Sud-Ouest est éloi- . gné de la côte, un large estran est découvert à marée basse et les vents de secteur Nord et Nord-Ouest apportent le sable à la côte. Si le volume des 1 galets est faible, les sables comblent les vides du cordon en construction et s'édifient en dunes au-dessus, dépassant 20 rn CM. L'existence de ces 1 dunes apporte un élément attractif dans le paysage de ce secteur. L'accumulation sableuse est assez modeste le long du lit­ toral du Marquenterre, au Sud de l'Authie mais n'ajoute rien à l'attrait d'une 1 côte sableuse dont l'arrière-pays est en voie de plantation, plus ou moins avancée selon les secteurs.

1 Selon DALLERY, une partie des sables érodés par la mer à la Pointe de Saint-Quentin contribue à l'extension des mollières de la "Voie de Rue", à l'embouchure de la Maye : les fonds sont situés vers 9 à 10 rn CM 1 dans cette région.

Dans les zones d'abri hydrodynamique se déposent des 1 sédiments sablovaseux plus ou moins fins (médiane variant de 40 à 180 mi­ crons). Ces zones d'accumulation sont au nombre de trois : le fond de la Baie, à l'Ouest d'une ligne Le Crotoy- Saint-Valéry; l'Est entre Saint-Valéry et 1 le Hourdel, la "Voie de Rue", de part et d'autre du cours naturel de la Maye. Leur progression est indiquée sur la figure 2. Des superficies croissantes sont ainsi exondées et soustraites à la navigation, alors que les chasseurs 1 peuvent y creuser des "mares à canards" ; cet engraissement annuel est éva­ lué à 6 ha par an (DALLER Y) et on a pu estimer qu'à ce rythme la baie sera 1 comblée au droit du Hourdel et du Crotoy, dans un peu plus de deux siècles. 1

Dans la réalité, les phénomènes sont un peu plus 1 complexes. Comme nous le montrerons dans la 3e partie, la Baie de Somme est une région où les transits sédimentaires ·sont importants et l'évolution vers 1 'accumulation n'est que le résultat de phénomènes d'érosion localisés, 1 de transport et de dépôts dans d'autres secteurs.

En particulier, il peut être intéressant d'esquis­ 1 ser une géographie dynamique et prospective, opposant les zones où les ac­ cumulations sont stabilisées, celles où se succèdent, voire se compensent presque, érosion et sédimentation, celles où l'érosion l'emporte. De ce point 1 de vue, une étude à grande échelle, à partir des photographies aériennes au 1/25.000 et des cartes marines montre l'existence, dans la Baie de Somme, 1 stricto sensu : J - 8 - 1

- de zones d'accumulation paraissant stables - secteur sud est : Le Crotoy - Saint-Valéry 1 - bordure des Bas-Champs de Cayeux. entre le Hourdel et le Cap Hornu (partie interne). 1

- des zones où accumulation et érosion se succèdent dans le temps. en particulier dans le quadrilatère St-Valéry - Cayeux - Brighton - 1 Voie de Rue - Le Crotoy ; les limites de cette zone variant suivant divers paramètres. 1 - une zone d'érosion correspondant au delta sous-marin de la Somme. 1 Une cartographie de ces zones ne pourra être esquissée qu'après une étude plus détaillée de la Baie de Somme, par suite du carac­ tère lacunaire des connaissances. 1

0 1 0 0 1 Le caractère éminemment varié des paysages de la Baie de Somme. couverts de façon inégale par la marée et la diversité des paysa­ ges encadrant cette baie sont parmi les attraits touristiques de cette région 1 où chasseurs et ornithologues se donnent rendez-vous. La structuration d'un èspace à vocation récréative semble répondre au voeu des populations concer­ nées; des initiatives publiques ou privées ont implanté - ou ont en projet - 1 des ports de plaisance. 1 Ces activités nautiques peuvent-elles se développer en Baie de Somme. eu égard à ses caractères hydrodynamiques et à son évolution 1 géomorphologique ? On ne saurait oublier cependant que 1 'utilisation de la Baie de Somme a toujours été le résultat d'un combat entre 1 'Ibmme et la Nature. dont témoignent de nombreux projets au moins depuis le XVIIe siècle. 1 0 1 0 0 1 1 1 1 1 1 - 9 -

1 I-2-1 - La marée

La vie autour et dans la Baie de Somme est rythmée 1 par le phénomène de la marée semi-diurne(une pleine mer et une basse mer toutes les 12 H 25 mn). Au cours du flot, pendant la marée montante, 1 'eau ma­ rine, plus ou moins chargée, a tendance à transporter vers l'amont les sédi­ 1 ments ; lors du jusant les eaux marines et fluviales ramènent vers le large une partie seulement des sédiments entra:thés . .1 I-2-1-1 - Généralités

1 Le débit moyen de la Somme est de 31, 2 m3/s (1963-1966) à l'amont d', 40 à 45 à St-Valéry, est négligeable face à la quantité des eaux marines introduites par la marée. Du point de vue 1 hydrographiques, cette région est une baie découverte à marée basse, plutôt qu'un estuaire·: les-gens du pays indiquent même l'avoir traversée à pied. Par suite de 1 'existence de chenaux, dont la profondeur à marée basse varie de 1 1, 50 rn à 30-60 cm environ, les marées de baie de Somme peuvent être décrites. en quatre phrases : 1 a) Le flot ,·lors de la montée sur le très bas estran et les chenaux : à la vitesse moyenne de 4, 5 Km/H (plus rapide en 1 vive eau : 20 Km/H). le flot entre dans la baie, empruntant des chenaux conti­ nus ou découpant des "encoches de flots", sorte de chenaux courts se terminant par une contrepente, voire un bourrelet. Berges et fonds sont érodés et la pre­ 1 mière vague de flot, d'une cinquantaine de centimètres de hauteur (elle atteint 80 cm en vive eau et mer calme), est très chargée en sédiments sableux lors­ qu'elle couvre les interfluves de ces chenaux, situés autour de 6, 50 à 7 rn C. M. 1 environ.

b) phase maritime 1 Le flot déborde les chenaux et s'étale sur l'ensemble de la Baie, entra!hant une diminution généralisée de la vitesse du courant; mais ce ralentissement général n'empêche pas l'existence de zones 1 plus agitées à la surface des bancs en particulier (selon le baliseur). Cette agitation est sans doute due à l'interférence d'une seconde onde de flot, venue 1 du Nord-Ouest, avec la première onde, de secteur Ouest - Sud-Ouest. Les courants de flot ont tendance à 1 porter de l'Ouest vers l'Est, alors que le jusant se fait plutôt du Sud et vers le Nord-Ouest. Ces mouvements sont responsables de l'extrême variabilité des; fonds en baie, entra!hant des mouvements des sédiments encore imparfaitement 1 connus (voir cartes 12 et 13). · 1 1 1 - 10 - 1

c) Le jusant 1

Dans les ports de Baie de Somme, il n'existe pratiquement pas de "tenue de plein" (1 /4 h seulement) ; les eaux 1 regagnent la haute mer, le courant étant d'abord assez lent lorsqu 'il couvre tous les bancs, puis essentiellement variable au niveau des chenaux, selon 1 leur profil en long, leur gabarit, leur altitude, la compacité de leurs berges et de leur fond, 1 'existence ou non de hauts fonds dans les chenaux, Sa vitesse semble plus lente que celle du flot et inférieure à 2 noeuds (3, 7 Km/h), 1 d) La basse-mer, phase "fluviale"de la B~ 1 Lorsque le niveau de marée descendante est inférieur à la cote du fond du chenal, ce dernier est pratiquement alimenté 1 en eaux douces (Somme, Maye, canaux de la Maye et de Cayeux-Lanchères) ou marines issues des interfluves de la slikke ou du schorre qui s'égouttent par une multitude "d'écours" (drains naturels des bancs qui viennent de décou-1 vrir) ou de "criques" (drains naturels des mollières ou schorres), Le régime de 1 'écoulement est alors de type fluvial ; il atteint le Nord-Est du Hourdel 6 h après la pleine mer du Hourdel. La durée de ce phénomène est évidemment plus longue au Crotoy et Saint-Valéry (4 h 30) qu'au Hourdel, en position plus 1· maritime (2 h 30 environ). C'est au cours de cette phase fluviale que sont amé) nagés les chenaux de la baie par les courants de chasses des différents ports,

données numérique s. Bien qu'elle présente des différences sen·-~ sibles avec la marée en baie, la marée dans les ports, indispensable pour la navigation, est mieux connue, Pour des marées de petites vives eaux en Baie, 1 la pleine mer semble se produire 5 à 10 rn avant et monter jusqu 'à 40 à 6 0 cm au-dessus du niveau observé dans le port du Hourdel. 1 1 1 1 1 1 1 1 '',i '·,.-;"':,. .. . ,. . - 11 . ·•.·

'.. ~.. . ..·... ' :. ~· . . ·"" . ~·,:. . . ·.. ~- . . ·:·:.a) Tableau ! •.. Horaire des marées : '.; ~ • r '

Le Hourdel·· Le Crotoy Saint-Valéry ·~ •j 1 ... '·: Siruation 1 Longitude oo 46 ~15"WParis 0°42'41 11 W Paris 0°42 '25"W Paris Latitude 50°1 2 '55''N · 5 12 '55" N .. oo 5 0°11 '23 "N 1 Etablissement .11h33 11h38 11h48 '.

·· ..:•"· Retard des ma- '·'·; .... rées sur celles '·:' ·t· 25mn 30mn 40mn 1 - . de Dieppe .. .. , "· "

.• • ~; • ~ 1

1 Durée du flot '"•' Vive eau 3h 2h35 2h30 1 Morte eau ., '3h50 2h55 3h Durée du jusant ~~< '< ' Vive eau ;.,\ .. ·· 6h 6h 7h 1 Morte eau . . '/6h. .. 5h 6h

...,- ,. Etale de pleine . 15mn 15mn (?) 15mn (?) 1 mer 1 ; ·ces ·valeurs, extraites d~ 1 'ouvrage "Ports maritimes de . France, t. l, de DUnkerque à Etretat, . .1874", restent en grande partie vala~: 1 bles de nos jours.· ~. · · '-.

: b) Tableau 2, Intervalle arrivé du flot - étale de pleine 1 ' l ' • . mer- 1 Le Hourdel Le Crotoy Saint-Valéry

1 Vive eau .'' 2h58mn 2h24mn 2h15mn 1 Morte eau 2h58mn. lh49mn 2h05mn 1 .. ·:· . 1 . ~ :t· .. . 1 . ':·'• ~ ~·· .. , ' .... :-. 1 1 oJ 1 .l

- 12 - 1 1 c) Tableau 3, Hauteur de la marée au-dessus du Zéro -"·--.des cartes marines. 1 1 Fréquence Coeffi- Saint- . Marée de dépasse- Le Hourdel Le Crotoy cie nt Valéry ment

Vive eau exceptionnelle 120, Oo/o 11, 20m 11, llm 11, 20m

Vive eau moyenne 95 11,8 o/o 10, 20m 10, 20m 10, 29m

Marée moyenne ÎO 50, 4 o/o 9, 20m 9, 26m 9, 36m .. Morte eau moyenne 45 88, 9 o/o 7, 92m 7, 89m 7, 97m Morte eau exceptionnelle 20 lOO o/o 6, 60m 6, 47m 6, qOm 1 .

Niveau approximatif des - - 4, 80m 6, 24m 6, 34m 1 basses mers - •· - 1 (origine : L. C. H.F.) 1 I-2-1-3 - ~_y~l._u!i_o:; !~C:e!l!e_

Par suite du relèvement des fonds (cf. infra, III 112).les courbes de marée de 1878 (HERAUD) ne sont pas exactement su­ 1 perposables aux courbes actuelles ; en particulier la marée semble s'élever de quelques centimÈtl'es dans chaque port, et d'une vingtaine au Hourdel, par 1 marées moyennes (coefficient 70). 1 Il semble que le niveau des marées moyennes ait tendance à monter de façon à se maintenir au niveau des mollières, au fur et à mesure de l'engraissement. Ces dernières sont en effet situées entre 1 8, 50 et 9, 50 rn d'altitude, leur accroissement est très difficile et très lent au-dessus de ce niveau. 1 1 1 1 ... _, : .· '11 1 - 13 -

1 La courbe de marée a tendance à s'aplatir sensiblement à Saint-Valéry et au Crotoy, les durées du flot et du jusant ; augmentant ; par voie de conséquence, les courants de jusant susceptibles 1 d'exporter les sédiments emportés par le flot semblent faiblir. 1 Toutefois, des chasses naturelles comme la Somme à Saint-Valéry ou artificielles comme le canal de la Maye ou le Bassin 1 des Chasses au Crotoy s'efforcent de dégager les che.naux d'accès aux ports. 1 I-2-2 - Les courants au large de la Baie 1 L'ouvrage "Courants de marée dans la Manche", du 1 Service Hydrographique les décrit ainsi :

"Les valeurs ci-dessous s'appliquent à quelques 1 mètres d'immersion, par beau temps. Dans ces conditions, la vitesse prédite en vive eau présente une approximation de 15 à 20 % et la direction une erreur possible d'une vingtaine de degrés (pour des courants dont la vitesse maximum 1 est de 2 à 3 noeuds).

1 "Entre Ault et le Cap d'Al pre ch, les courants tour­ nent en sens inverse des aiguilles d'une montre ; légèrement tournants au Nord et au Centre de la zone, ils deviennent franchement giratoires devant la 1 Baie de Somme, à dix milles à l'Ouest de la côte. La vitesse de ces courants, assez faible (1, 5 à 2 noeuds) reste à peu près inchangée jusqu 'à plus de 5 1 milles au large.

"Au Nord de la Somme, le jusant dépasse un peu le 1 flot; les renverses sont plus tardives au Nord qu'au Sud: -2 h et+ 4 h de Boulogne au Nord, -4 h et+ 2 h 30 par rapport aux heures de Boulogne au Sud, 1 pour un point situé à 12 milles de terre au Nord-Ouest d'Ault." (tableau 5). 1 1 1 1 1 1 T.ableau 4 : Courants de marée au large de la Baie de Somme.

No 73 74 75

Lat. 50° 37' 8" N 50° 25' o" N 50° 25' o~· N

Long. 10 13' o" E 10 24' o" E 10 02' o" E

3, 5 milles E Bassurelle 6 milles w Berck corne Sud Ouest du Vergoyer

Direction Vitesse (noeuds) Direction Vitesse (noeuds) pi rection Vitesse (noeuds) do VE ME do VE ME do VE ME

- VI 212 1. 5 0,8 204 1, G o. 8 220 1, 5 0,8

-v 211 1, 6 o. 9 199 1, 7 o. 9 203 1, 4 o. 8

-IV 189 1,3 o. 7 180 1, 1 0, 6 168 o. 9 o. 5

- III 140 0, 5 0,3 50 0,5 o. 3 79 1, 0 o. 6

- II 38 0,2 0, 1 35 1, 2 o. 6 52 1, 4 0,8

- l 27 0,8 0, 5 29 1, 6 0, 8 45 1, 4 0,8 Pl\1 24 1, 3 0, 7 21 1, 7 o. 9 31 1, 1 0,6 + I 25 1, 4 0,8 1G 1, 5 0, 8 13 0,9 0, 5 +II 28 1, 1 0,6 357 0,9 0, 5 352 0,6 0,3 +III 18 0,3 0, 2 Renverse 281 0, G 0, 3 +IV 12 0,3 0, 2 215 0,8 0,4 251 0, 9 0, 5 +V 228 0,8 0, 5 210 1, 1 o. 6 237 1,2 0, 6 +VI 215 1, 8 0, 7 206 1, G 0, 8 226 1, 5 0,8 1 noeud = 0, 50 rn/ s environ ; d 0 = orientation, en degrés ; VE = vive eau ; ME = morte eau ; les heures - chiffres romains - sont comptées à partir de la pleine mer PM.

------1 - 15 - 1 1-2-3 - Vents, houles, agitation

1 Il n'existe pas de station météorologique perma­ nente en Baie de Somme qui fait partie du secteur maritime "Manche Est". La station de la Météorologie Nationale d'Abbeville indique que le vent do­ 1 minant principal est de secteur ouest, avec des vents secondaires de sec­ teur sud-ouest et nord-est. Abbeville est situé à 25 Km au Sud-Est du cen­ 1 tre de la Baie de Somme. 1 1-2-3-1 - Directions des vents DALLER Y (19 55, p. 3 7) a publié une 1 rose des vents résultant "des observations faites pendant de nombreuses années sur les rivages du Département de la Somme ... obtenu vers le dé­ but du siècle, en inscrivant sur les diverses directions ..• des longueurs 1 proportionnelles au nombre de jours où le vent a été enregistré" : les vents dominants sont de secteur ouest, sud-ouest.

1 Entre Octobre 1965 et Septembre 1966, le Laboratoire Central Hydraulique Français a relevé la fréquence des vents au Hourdel; une rose des vents en Baie de Somme a été établie par le même 1 laboratoire au cours de 1 'étude portant sur cette baie (figure 3 b).

Cet ensemble de données montre qu'en 1 Baie de Somme les vents de secteur Ouest et Sud-Ouest sont dominants et sont trois fois plus importants que les vents d'Est, les vents venant du Nord 1 et du Sud apparàissent comme subordonnés (voir infra, l-3-5). · A l'intérieur de la Baie elle-même, et pour des embarcations de faible tirant d'air, la zone Sud-Ouest de la Baie 1 semble devoir être davantage abritée, sauf en cas de tempête, des vents de Sud Ouest par suite du freinage d11 au frottement sur le continent et les Bas­ Champs ; de même la région au Sud du Crotoy bénéficie d'un abri. relatif par 1 rapport aux vents du Nord. Ainsi, la zone située au droit de Saint-Valéry et du Cap Hornu est-elle la plus abritée des vents de secteur Ouest : il y a là sans doute une des causes du développement rapide des mollières, par dérŒs 1 de vases dans des eaux calmes, au Nord-Est de Saint-Valéry.

Si les vents dans les très basses couches 1 de 1 'atmosphère sont assez mal connus, la topographie des régions encadrantes permet d'avancer que la Baie de Somme est située dans une zone de calme relatif, à 1 'inverse de ce qui peut se produire pour d'autres installations por­ 1 tuaires de la Manche.

1 1-2-3-2 - Vélocité des vents

Les vents caractérisés par leur variabi­ 1 lité, tant en direction qu'en force ; malheureusement, les données chiffrées dans une région encore peu fréquentée par la navigation de plaisance sont assez 1 rares. 1 1 .1. - 16 - 1

Au Hourdel, les vents de plus de 1 Om/ s 1 (36 Km/H) ont représenté près du tiers des vents de secteur Ouest, et moins de 10 % des vents des autres secteurs, en 1965-1966, mais leur répartition saisonnière n'est pas connue. 1

A Abbeville, les vents semblent plus modérés, comme l'indiquent les observations de la Météorologie Nationale 1 1 0, 5 Km/H 6-25 26-50 50-75 75Km/H 1 21 % 60% 26 % 2% 0, 3% 1 Tableau 5 : Vitesse des vents au sol à Abbeville 1 1-2-3-3 - Influence des vents sur la marée 1 a) sur la hauteur

Pour les vents de secteurs ouest, nord­ 1 ouest, sud-ouest et sud, l'influence sur la hauteur de la Pleine Mer est sta­ tistiquement établie à : 1

Force 2 3 4 5 6 1 mfs 2, 5 5 7' 5 10 13 1 Dénivellation 0 + 7 + 22 + 38 + 74 cm 1 Tableau 6 : Influence des vents de secteur ouest sur la hauteur de la Pleine Mer. 1

alors que les vents de secteur Est et Nord-Est entrafhent une baisse de niveau mesurée de : 1

3 cm en Pleine Mer par vent de force 1 17 cm en Pleine Mer par vent de force 2 1 b) sur la durée 1 L'agitation due aux houles et surtout les vents d'Ouest ont tendance à diminuer la hauteur de la première vague du 1 flot et à régulariser la montée du flot en Baie de Somme. A Saint-Valéry, la durée du flot augmente alors de 20 mm. 1 1 .1 1 - 17 - 1 De la même façon. des vents d'ouest de force 3 à 5 allongent la durée du jusant de 5 mn à Saint-Valéry. 34 mn au 1 Hourdel, 16 mn au Crotoy. 1 1 En raison de la bathymétrie des fonds proches et de l'orientation de la baie, il ne semble pas que les houles du 1 large pénètrent. sauf par forte tempête, dans la partie de la baie située à l'amont d'une ligne Le Hourdel - Le Crotoy. 1 Lors de la marée montante cependant, et en particulier lorsque des vents de secteur Est s''opposent au flot, il peut 1 se produire une "mer courte. creuse et très dure" qui a été observée une 1 dizaine de fois en 2 mois (L. C. H, F. ). Lorsque les houles du large pénètrent en baie. des érosions spectaculaires ont pu être notées sur les mollières. En 1 période de morte-eau en particulier, lorsque les bancs ne sont recouverts que de quelques décimètres d'eau, l'agitation serait responsable de transits 1 sédimentaires importants. entrafnant parfois 1 'obstruction de chenaux. 1 1 0 1 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 l 1 - 18 - 1

La Picardie partage, avec toutes les régions situées au 1 Nord de la capitale, une réputation climatique médiocre. Pourtant, les sta­ tions balnéaires cauchoises et surtout normandes (Deauville en particulier) ont su se créer une clientèle, à 1 'époque où un séjour confortable en bord de 1 mer était davantage prisé que les longues heures d'exposition sur une plage rôtie par le soleil méditerranéen du mois d 'Aoilt. 1 L'Avant-Projet de Livre Blanc du Département de la Somme souligne le caractère doux et modéré du climat Picard et montre que le climat du littoral est moins contrasté que celui de la Picardie : 1 'amplitude annuelle 1 ne dépasse pas 14° alors qu'elle est supérieure à 15° dans la partie orientale du Département. Ce privilège thermique se retrouve dans les précipitations supérieures à 700 mm annuels dans le département, inférieure à cette valeur 1 sur le littoral ; sur la cOte 1 'ambiance générale de frafcheur est surtout due à une humidité relative sensible et à une nébulosité appréciable. 1 I-3-1 - Nébulosité et humidité relative 1

D'après les données de l'Office National Météorolo­ gique, les caractéristiques saisonnières sont les suivantes (tableau no 7). 1

Elles montrent que les chiffres retenus pour Abbeville 1 sont comparables à ceux des autres stations du littoral de la Manche et de 1 'Atlantique, à 1 'ouest et au nord-est de Lorient. En ce qui concerne 1 'humidité relative d'été, Abbeville se trouve avoir un climat moins humide (67 %) que 1 Dinard, Brest, 1 •ne d'Oléron et même Biarritz (valeurs voisines de 75 %). 1 La nébulosité estivale est importante sur le littoral picard (6, 8) comme à Boulogne (6, 8), mais la fréquence des ciels claire d'été y est un peu plus élevée, tout en restant voisine des chiffres relevés sur l'en­ 1 semble du littoral de la Manche. Cette nébulosité, qui n'est pas en elle-même un facteur répulsif pour toutes les formes de tourisme, ne doit être considérée que comme 1 'un des éléments séparatifs du climat. 1 1 1 1 1 1 1 ------

Fréquence des ciels o/o Nébulosité Humidité relative o/o Clairs Couverts moyenne Hiver Eté Hiv. Ptps Eté A ut. Hi v. Ptps Eté A ut. Hiv. Ptps Eté A ut. 7h 13 h 7h 13 h Dunkerque 19 20 20 14 65 55 51 62 7, 2 6,7 6,4 7,3 90 85. 85 74 Boulogne 12 13 15 10 68 60 56 65 7, 6 7. 1 6,8 7, 5 91 88 87 83 Abbeville 15 16 18 14 69 63 57 64 7, 6 7, 3 6,8 7,4 92 82 88 67

Estuaire de la Seine 17 20 22 15 66 58 51 61 7,3 6,7 6,3 7,1 88 81 86 72 Brest 10 14 18 11 65 55 50 59 7, 5 6,9 6,5 7,2 87 83 91 81 Lorient 17 18 24 15 60 52 44 56 7. 1 6,6 5, 9 6,9 89 83 88 78

Les Sables 24 24 30 21 49 38 34 42 6, 2 5, 6 5,2 6,9 - - - - d'Olonne .~ Royan 19 20 26 18 60 50 42 54 6, 9. 6,3 5,6 6,6 90 83 86 68 Biarritz 14 14 22 17 69 68 56 60 7, 6 7, 4 6, 5 6,9 82 75 . 87 75 ~ .. ' Paris 20 20 22 20 68 58 52 60 6, 7 6, 7 6,3 6,9 89 77 81 56

Sète ou Narbonne 38 32 50 38 34 34 20 33 4, 6 4, 9 3,5 4, 7 76 67 72 59 Nice 38 27 53 38 21 20 19 18 4, 3 4, 7 3,8 4, 3 73 69 67' 70

Lille 20 24 24 21 69 55 54 61 7, 3 6, 4 6, 4 6, 9 90 80 85 62

Tableau 7 : Variation saisonnière de quelques éléments séparatifs du climat pour 14 stations françaises (d'après E. BENEVENT). ).

- 20- 1 1 I-3-2 - Précipitations 1

I-3-2-1 - Le total des précipitations enregistrées à Abbeville montre une pluviosité voisine de 750 mm, comme à Dinard et 1 Lorient, mais inférieure aux valeurs de Brest et de Biarritz. La réparti­ tion mensuelle des moyennes de précipitations est la suivante : 1

Tableau 8 : Précipitations à Abbeville et en Baie de Somme (en mm par mois) 1 1 To- J F M A M J Jt A s 0 N D tal 1 Abbeville (1) 68 54 43 51 53 60 59 80 80 74 79 ~2 763 1 Abbe"ville (2) 56, 6 34, 2 46,6 51' 7 45,3 55, 5 68, 1 52, 5 54, 6 83, 9 92, 2 B5,6 740 1. ·- (3) 63, 5 49, 4 42,8 54, 3 54,1 60, 3 67, 6 77, 4 7 4, 5 77, 6 85,4 70, 1 777 1

Favières (2-3) 69 54, 8 35, 4 51,1 43,1 57, 9 46, 9 73, 1 80, 8 57, 0 83,6 74, 2 727

1 (1) Normale 1930-1960

(2) Moyenne 1921-1966 1

(3) Pour Favières, station 9-tnée dans les Bas-Champs du Marquenterre, M. de Lammerville indique ces valeurs comme celles qui sont dépassées 1 par 50 o/o des observations (médiane) 1 1 1 1 1 1 1 - 21 -

1 Bien que statistiquement hétérogène, ce tableau et le diagramme (fig. 4) suggèra«îu'en Baie de Somme, les précipitations entre Mars et Août sont inférieures à celles fournies par les observations 1 d'Abbeville ; cette différence, qui a pu être estimée entre 9 et 17 o/o par H. Brienne exprime bien le caractère moins arrosé des régions littorales d11 à leur faible altitude. Ces valeurs rapprochent le littoral picard, quant 1 aux précipitations observées, de la majeure partie du littoral atlantique. 1

De la même façon que les totaux pluviomé­ 1 triques, le nombre de jours de pluie soulignent l'existence d'une saison 1 moins humide au printemps et au début de l'été 1 Ptps Eté A ut. Hiver TOTAL Abbeville 43 41 46 47 177

1 Rue 35 34 38 36 143

St-Quentin-en- 32 28 37 34 131 1 Tourmont 1 Favières 33 32 44 42 151 1 Tableau 9 :Nombre de jours de pluie, période 1959-1966. La période 1959-196 6 ayant connu des pluies exceptionnelles en Novembre et Décembre 1965-1966, le rythme saisonnier 1 des précipitations est celui donné par la normale à Abbeville (1930-1960) : automne-été, puis hiver, printemps. Ce rythme, expression de l'influence océanique se retrouve sur tout le littoral de la Manche, sauf dans les ré­ 1 gions de Boulogne et du Havre ; qu'il s'agisse du nombre de jours de pluie ou du total des précipitations, le climat de la période mars-juillet apparart. statisquement comme le moins humide ; cette période est caractérisée aussi 1 par une nébulosité médiocre.

1 I -3-3 - Insolation

Les mesures d'insolation sont assez peu nombreuses 1 pour la France et semblent, du reste, peu variables le long du littoral de la Manche. Les valeurs suivantes ont été relevées en 1966-1967, à Abbeville 1 et à Fort-Mahon : 1 1 1. - 22 - 1 1 J F Ms A M J Jt A s 0 N D TOTAL

Abbeville 59 62 147 160 213 233 230 226 153 109 75 40 1. 707 1

Fort- 56 65 133 150 195 . 229 219 211 158 100 71 33 1. 620 1 Mahon

Abbeville 1 (moyenne: 60 91 160 154 196 233 212 211 160 116 60 55 1. 648 10 ans) 1

. Tableau 10: Insolation mensuelle (en heures), 1966-1967, en Baie de Somme. 1

Ce tableau montre 1 'ensoleillement modeste du littoral 1 picard un peu supérieur cependant aux valeurs relevées ·pour la période 1946-1960 dans le Nord (Valenciennes - Lille 1574 h) et dans les conurba­ tions de 1 'Europe industrielle. Ce contraste est particulièrement sensible 1 entre Mai et Aoüt où, selon les cartes de la Météologie Nationale, une sorte de dorsale nébuleuse s'avance vers l'Ouest :'1 partir de l'Ardenne :la courbe de moins de 200 h d'ensoleillement mensuel~~tteint en Mai, 1 Beauvais en juin et juillet, Evreux en août, alors que la Baie de Somme compte en moyenne plus de 24 h d'ensoleillement supplémentaires. 1 Il importe néanmoins de considérer, d'une part que ces données ne sont que des ordres de grandeur d'un phénomène encore imparfai­ tement connu, valables pour une région assez vaste plus que pour une locali­ 1 té ; d'autre part, 11 1 'utilisateur éventuel de cette documentation risque donc, dans de nombreux cas, d'avoir à 1 'interpréter, notamment en fonction des divers types de relief environnant" (R. ARLERY) ; des différences de l'ordre 1 de 2 0 à 3 0 heures mensuelles ont pu être notées entre deux séries d'observa­ tions, certes non contemporaines, 1 'une sur le littoral, 1 'autre plus à 1 'inté­ rieur (cas de Biarritz) ; il ne semble pas néanmoins que le sens de ces varia­ 1 tions soit univoque.

Au plan régional, dans une ambiance générale de pays 1 faiblement ensoleillés, 1 'ensoleillement apparart comme un atout du littoral de la Somme, la période Jr:a.i-août étant la plus favorable, comme le montre 1: le tableau suivant de 1 'ensoleillement 1946-1960. 1 1 1 1 1 ·1 - 23 - 1 J F :VIs A M Jn Jt At s 0 N D Total 1 Lille 59 74 130 176 198 205 201 179 150 112 51 39 • 574 1 Rouen 53 69 133 186 212 209 213 18G 155 107 52 33 .608 Brest 66 85 142 189 220 209 210 207 156 120 69 56· • 729

1 ~Nantes 77 91 139 189 1 225 22 7 245 215 157 126 75 56 • 822 1

1 Tableau 11 :Ensoleillement en France du Nord-Ouest, en heures, 1946-1960.

1 I -3-4 - Températures

Les valeurs relevées à Abbeville sont les seules connues 1 pour une longue période. La différence avec la Baie de Somme peut être 1 considérée comme négligeable : . . Tableau 12 : Températures mensuelles à Abbeville et à Dunkerque. 1 1 1 " J F ;\1 A :\1 J .Tt A s 0 N D k\nnée 1 ·- 1- l Abbeville 3, 5 3, 3 6,7 8,8 12, 7 II s. 3 1 71 1 16,8 15, 1 11, 4 6, 9 5, 4 10,2 .. Dunkerque 1 3, 7 3, 7 8, 9 1 2' 1 14",9 Hi,?. !Ci, 9 1 5, 7 12, 1 7, 5 4, 7 10, 2 1956-1965 1 G, 4 1 1 1 - Ces valeurs montrent la faible température moyenne du litto­ ral de la Somme, comparable ù celui de Dunkerque (Delaine) alors que le litto­ 1 ral situé à l'ouest de la Seine connart des moyennes annuelles supérieures : plus de 11 o en Bretagne en particulier. Les températures moyennes de juillet étant comparables sur l'ensemble du littoral de la Manche et jusqu'à Quiberon 1 compris, c'est à un hi ver un peu plus frais qu'est due cette différence. Le rythme mensuel des températures fait apparartre une fin 1 de printemps un peu moins frafche qu'tl Dunkerque ; l'été à Abbeville est un peu plus frais (de 2°) que 1 'été parisien. Ceci m, saurait exclure de belles jour­ nées~ car la moyenne des maxima d'Né ü Abbeville est supérieure à 30'' 1 (OtiDCHAUSSOY).

Le caracH~re modeste des températures se combine avec les 1 éléments du climat analysés ci-dessus pour C"rf.er ''mille circonstances diver­ ses de température et d'humidité, se succ.:0dant tour i1 tour à travers les sai­ sons, au sein d'une atmosphl·l·e instable sans cesser d'être clémente" 1 (OEMANGEON), 1 1 .::.. - 24- 1

I -3-5- Les vents 1

Seule la station météorologique d'Abbeville peut fournir des indications sur les vents dans la partie ouest du Département, Mais 1 ces valeurs sont assez différentes quant à leur énergie de celles que 1 'on relèverait en baie : des mesures d'énergie éolienne effectuées pour une même période à 1 'Ile de Ré et à Luçon, distants de 3 5 Km, ont montré 1 dans l'ne 3, 910 kWh par m2 et 580 kWh/m2 seulement sur le continent. Cette distance est approximativement celle que les vents d'ouest ou de nord ouest parcourent jusqu 'à Abbeville, 1 1

Les vents en Baie de Somme sont de secteur 1 ouest dominant, les directions nord-ouest et sud-ouest apparaissent comme immédiatement subordonnées, avec des vitesses moyennes comprises entre 2, 5 et 6m/ s (force 2 à 4), la vitesse moyenne annuelle étant de 3, 5 rn/ s ou 1 12, 6 lan/h.

Des données concernant le nombre de jours de 1 vents selon les directions sont réunies dans le tableau suivant, en pourcen­ tages : 1

Dallery L. C. H.F. Le Hourdel Abbeville D~ 1 Nord 6,6 8, 5 10, 5 8, 0 1 Nord-Ouest 7, 5 12, 5 10, 0 15, 5 Ouest 23, 0 21, 0 24, 5 14, 0 1 Sud-Ouest 21, 0 17, 0 18, 0 19, 0 Sud 8, 7 10, 0 10, 0 9, 0 1 Sud-Est 10,0 1 o. 5 5, 5 10, 0 Est 14, 5 10, 5 13, 5 8, 0 1 Nord-Est 8, 7 10, 0 12, 0 16, 5 - ~-- TOTAL 100 100 100 100

Tableau 13 : Fréquences et directions des vents en Baie de Somme. 1 Les vents d'ouest (Sud-Ouest, Ouest, Nord-Ouest) souf- 1 fient donc près de un jour sur deux en moyenne. 1 1 1 1 - 25 - 1 1 La variabilité mensuelle de ces vents est 1 assez sensible. En Janvier, les vents de Sud-Est dominent, alors que la rose des vents est plus régulière pour les autres directions et leurs vi­ tesses assez faibles. Février voit la prépondérance des vents d'Ouest et 1 connart normalement quatre jours de vents violents. En Mars et Avril, les vents de secteur Ouest s'installent, plutôt Ouest- Sud-Ouest en Mars et Ouest ou Ouest -Nord-Ouest en Avril; c'est cette dernière direction 1 qui domine en Mai, alors que les vents de secteur Est restent modestes. En Juin, les vents sont assez faibles dans 1 'ensemble ; les vents d'Ouest et Ouest- Nord-Ouest sont moins importants qu'en Mai; ils reprennent 1 par contre en Juillet, mais restent modérés, bien que le mois connaisse deux jours de vents violents (vitesse supérieure à 58 kmjh, normale sur ~1 10 ans). Si Ao1lt connart, avec des vents faibles, une situation comparable à celle de Juin, les vents s'orientent à l'Ouest en Septembre, ainsi qu'au Sud-Ouest, la seconde quinzaine étant plus ou moins venteuse. En Octobre. sauf en périodes de beau temps, des vents de secteur Ouest (Sud-Ouest) 1 prédominent et sont parfois violents. L'automne garde en Novembre son caractère de saison très active de point de vue éolien avec des vents de di­ rection Sud-Est à Sud-Ouest, mais les vents sont souvent modérés : on note 1 4 jours de vents violents. En Décembre, les vents de Sud-Ouest à Nord­ Ouest dominent, la fréquence maximum étant aux vents d'Ouest. 1 On note ainsi, dans 1 'année, une époque de vents peu importants (7 à 14 km/h) en ~'tlai et Juin surtout, mais pendant 1 laquelle on peut essuyer quelques rafales, encadrée par deux époques d'in­ tense activité éolienne où les directions oscillent de part et d'autre de l'o­ 1 rientation Ouest.

La figure 5 montre que les directions et 1 'in­ 1 tensité des vents annuels sont assez variables.

1 I -3-6- Conclusion

1 Le climat du littoral de la Somme apparart donc modéré, relativement frais et humide dans 1 'ensemble. Il est cepen­ l' dant nécessaire d'observer, d'une part que les observations faites à Abbeville ne sont valables pour la Baie de Somme que dans une certaine mesure : des différences notables apparaissent quant à la nébulosité, l'in­ 1 solation, la pluviosité ; d'autre part, tou sites et vacanciers sont sensibles non pas aux moyennes mais au film des situations instantanées vécues •. 1 1 1 - 26 - 1 1 De ce point de vue, le climat de la Baie de Somme est marqué par une certaine variabilité, dans une gamme assez 1 arge, de situations d'où 1 sont exclues à la fois les journées humides et froides de la canicule. 1 Le caractère assez nébuleux du ciel incite plus à l'activité sportive même modeste qu'au farniente, que peuvent per­ mettre néanmoins de belles journées. L'importance des vents assure le 1 renouvellement d'un air vivifiant auquel l'organisme s'habitue d'autant plus vite qu'il ne présente pas un contraste brutal avec celui des commu­ nautés urbaines : "nous ne sommes point dans le domaine d'un climat ori­ 1 ginal, aucune cause météorologique n'est assez puissante pour donner à ce pays la propriété d'un ciel particulier" (DEMANGEON). 1 On peut estimer néanmoins que la meilleure "saison" puisse être la fin du printemps, en Mai et Juin où se rencontrent 1 à la fois des vents relativement peu violents et venant de toutes les direc­ tions, des températures déjà agréables et des précipitations encore mo­ destes. L'été offre des conditions météorologiques favorables au tourisme ; 1 en automne, l'arrière-saison est parfois assez belle et les week-end peu­ vent être très agréables. 1 1 0 1 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 - 27 -

1 II - ORIENTATIONS TOURISTIQUES MARITIMES -

1 Il-l - Généralités

1 Les aptitudes des stations littorales étudiées à recevoir la navigation de plaisance sont fonction, du point de vue nautique, de plusieurs facteurs : possibilité d'établir des ports d'échouage, nature des fonds pro­ 1 ches, temps d'utilisation et tirant d'eau des embarcations, types de bateaux susceptibles d'être employés en Baie de Somme. 1 A l'heure actuelle, les bateaux navigant en Baie sont de 4 types : 1 1/ Les caboteurs, de 600 - 800 t et 3, 3 0 rn de tirant d'eau, dont la circulation est étroitement liée à la position du chenal d'accès au port de 1 Saint-Valéry; un peu moins de 300 ont fréquenté Saint-Valéry (et ses annexes) 1 en 1969. 2/ Les bateaux de pêche côtière du type "sauterelliers" au Cro­ 1 toy, de 1 à 2 rn de tirant d'eau environ, 1 3/ 250 bateaux de plaisance, de 0, 4 à 2 rn de tirant d'eau.

4/ des embarcations légères, de moins de 2 tonneaux, de plus 1 de 3, 35 rn de long (canots à coque, canots pneumatiques, dinghies, hors-bord, 1 type "Zodiac'' etc ••• ) dont le tirant d'eau est de l'ordre de 30 à 40 cm. Les possibilités des bateaux type caboteurs ou bateaux de pêche sortent du cadre de cette étude : leur existence en b::iie est liée à la présence 1 et à la profondeur des chenaux d'accès aux ports du Crotoy et de Saint-Valéry, ainsi qu'aux installations du Hourdel. Seul Saint-Valéry accueille les caboteurs 1 et possède un trafic marchandises (1 00. 000 t). Le Crotoy est le principal port de pêche ; le Hourdel pouvant permettre à quelques navires crotellois surpris 1 par la marée de décharger le produit de leur pêche. 1 1 1 1 1 - 28 - 1 1 Les embarcations de la troisième catégorie, par leur tirant d'eau modeste, peuvent circuler, d'une part au-dessus des chenaux à tou­ tes les marées, d'autre part, lorsque la couverture des bancs sableux 1 est assurée par 1 à 1, 50 rn d'eau, soit au-dessus de la cote 8, 00 à 8, 50 rn CM environ. De telles embarcations sont susceptibles de naviguer en mer proche, sortant avec une marée et ne retournant au port qu'à la suivante. 1 Le port' le plus proche de la mer pour de tels bateaux est le Hourdel ; grâce au chenal situé le long de la digue submersible, Saint-Valéry et Le Crotoy sont atteints environ 1 h- 1 h 30 après avec ce type d'embarcation (dépour­ 1 vue de moteur). 1 L'utilisation des embarcations légères de la quatrième catégo­ rie (canots pneumatiques, canots à moteurs, etc ... ) semble pouvoir être développé en Baie de Somme, tant à cause de faible tirant d'eau que de leur 1 prix modique. Cependant, de tels engins doivent se limiter au parcours de la seule partie médiane de la baie, entre les trois ports de la Baie où il se­ ra nécessaire de prévoir une infrastructure d'information et de règlemen­ 1 tation de façon à ce qu'aucune embarcation ne soit abandonnée par la marée sur des bancs sabla-vaseux : un balisage des zones où 1 'enlisement consti­ 1 tue un danger (bancs vaseux non consolidés) devra être envisagé. D'autre part, il faut pratiquement que ces embarcations soient ramenées dans les parages immédiats du chenal balisé dès que la cote de la marée est inférieu­ 1 re à 7, 20 rn - 7, 50 rn (bancs situés au-dessus de 6, 50 rn+ "pied pilote" + tirant d'eau du bâtiment), et rentrées au port dès que la hauteur de 1 'eau au­ dessus des seuils sableux encombrant le chenal d'accès est réduite à 60 - 1 70 cm. La présence de bancs sableux très mobiles dans les chenaux est une gêne pour 1' edension de la période d'utilisation des parages portuaires. Par exemple, le long de la digue submersible de Saint-Valéry le débit de la 1 Somme est susceptible d'effectuer un "autodragage" conservant 40 à 60 cm d'eau partout, mais l'existence d'un banc sableux à proximité de l'extrémité de la digue empêche 1 'accès en mer à marée basse depuis Saint-Valéry ; 1 les plaisanciers sont contraints à attendre que la marée montante .leur per­ mette de franchir ce banc. La digue permet donc de gagner près d'une heure de navigation par marée, pour les embarcations ne s'aventurant pas en haute 1 mer en particulier : elle a ainsi "rapproché" St-Valéry de la mer.

0 1 1 0 0 1 1 l 1 1 l 1 1 1 1 - 29 - 1

L'étude climatique a montré que les caractéristiques du climat 1 littoral picard étaient voisines de celles des communautés urbaines et indus­ trielles situées à proximité~ et comparables à celles que 1 'on peut trouver sur la plus grande partie du littoral de la Manche. L'occupation balnéaire 1 peut être étendue vers les mois de Mai et Juin surtout.

1 II-2-1 - L'utilisation de la plage semble se tourner vers les activités plutôt sportives ; la topographie et 1 'aspect des fonds découverts 1 par la marée sont alors des éléments importants. a) Les caractéristiques sédimentologiques opposent des régions couvertes de sables moyens~ parfois riches en coquilles à des 1 zones plutôt sable-vaseuses~ les mollières_ (Fig. 6).

Les sables les plus grossiers apparaissent dans 1 l'axe de la partie moyenne de la baie~ entre Le Hourdel et St-Quentin; leur

médiane (50 o/o du sédiment formé de grains de taille supérieure1 50 o/.o de taille inférieure) se situe au-delà de 200 microns. Des sables de même gra- . 1 nulométrie apparaissent au fond des principaux chenaux ; leur taille est voi­ sine de celle des sables des plages de 1 'Atlantique.

1 Les zones de sédiments plus fins {médiane inférieu­ re à 160 microns) correspondent aux "mollières naissantes" ou slikke, aux pentes assez fortes et que la vég~tation commence à coloniser ; puis c'est· 1 le domaine des mollières où aucun marin ne s'aventure à cause de l'instabi­ lité des fonds et parfois des berges.

1 Deux zones de sable de taille moyenne se situent, d'une part à proximité du Crotoy et, d'autre part, de St--Valéry au Hourdel. De couleur jaune brun à gris, ce sable est particulièrement propice aux 1 jeux de plage car il "porte" bien.

1 b) Un relevé topographique effectué en 196 5 et l'obser­ vation desdichés aériens montre que les plages ainsi définies peuvent par­ fois comporter à marée descendante des ''bâches" ou dépressions dans les­ 1 quelles l'eau séjourne à marée basse (Fig. 10, coupe 3).

La faible pente des fonds sableux et 1 'ampleur du 1 à marnage font que la mer est très éloignée marée basse1 découvrant de vastes plages. L'installation d'une piscine d'eau de mer sur la plage, comme à Fouras {Charente Maritime) pourrait peut être obvier cet inconvénient et 1 permettre, en l'absence d'un plan d'eau interne~ la prolongation de la pério­ de pendant laquelle le bain est possible.

1 0 1 0 0 1 1 1 - 30 - 1 1 II-3-1 - Généralités 1

En raison de difficultés de la navigation le long des 1 côtes de la Manche et plus particulièrement entre Boulogne et Dieppe, les possibilités de navigation et de relâche offertes par la Baie sont assez fa­ vorables ; elles sont néanmoins liées aux heures et hauteurs de la marée. 1 Le caractère touristique des emplacements portuaires est, au même titre que les conditions d'accès, un atout important pour le développement des ports de plaisance en Baie de Somme. 1 1 Près de 1. 300 bateaux sont répertoriés à la douane de Saint-Valéry parmi lesquels 600 ont été inscrits en 1968-1969; 250 seu­ lement ont la Baie de Somme comme port d'attache, et les équipements som­ -1 maires actuellement installés permettent de recevoir un peu moins de 2 50 bateaux, constitués environ pour moitié de voiliers et pour moitié de bateaux à moteur de moins de 1 0 m. 1 1 II-3 -2 - Situation actuelle du Crotoy et de Saint-Valéry

a) LE CROTOY 1

Sans vouloir brosser un tableau complet des possi­ 1 bilités plaisancières du Crotoy, on peut retenir les données suivantes : 78 bateaux sont inscrits au Crotoy (renseignements communiqués par le Service Local de la Marine Marchande), dont 57 inscrits en catégorie motonautisme, 1 et 21 en voiliers. De faible tirant d'eau, 20 à 22 cm pour les embarcations 11 de type "Zodiac" ou "Mark 1 ou 2 , 80 cm au maximum pour les voiliers, ces bateaux ne peuvent entrer au port du Crotoy que pendant 4 h à 4 h 30 au 1 maximum par marée.

En dehors des inscrits crotellois, il faut compter 1 avec un certain transit de passagers, pour lesquels 8 places sont réservées (1970) ; il s'agit surtout de bateaux originaires de secteurs immédiatement voisins. De plus, des voiliers viennent en baie profiter des conditions atmos­ 1 phériques régionales, mais leur nombre n'est pas connu avec précision.

La capacité actuelle du port est de 130 bateaux en­ 1 viron et doit dépasser 200 en 1971. Il semble que les 2/3 de la clientèle, en augmentation comme à Saint-Valéry, soit d'origine régionale. 1 1 1 1 - 31 - 1

1 b) SAINT------VALERY------1 Le nombre de bateaux inscrits au Club Nautique de Saint-Valéry est de l'ordre de 210, parmi lesquels la moitié est décla­ 1 rée "motonautisme", un tiers environ en catégorie "yachting" ; les autres bateaux sont des "voiliers". La prépondérance des embarcations à moteur .1 est liée à la situation de Saint-Valéry, éloigné de la haute mer : le moteur permet de rentrer au port en 1/4 h environ. et le temps passé en mer se trouve être ainsi plus important. Une demande certaine existe, car les membres du club, assez jeunes, sont inscrits depuis deux ou trois ans pour 1 l'essentiel. Picards pour plus du tiers, ils sont originaires de la banlieue Nord et Est de Paris pour un autre tiers. L'extension du port de plaisance de Saint-Valéry répondra donc à un besoin certain (Renseignements fournis 1 par le Club Nautique Valéricain). 1 1 0 1 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 - 32 - 1 1

Selon la clientèle potentielle recherchée, la mise en valeur 1 des vocations touristiques de la Baie de Somme peut être orientée différem­ ment. 1 II- 4-1 - Actuellement, les équipements en font foi, trois types de clientèle fréquentent la Baie. 1 Les chasseurs au gibier d'eau, évalués à 500 per­ sanes, disposant de 250 huttes de chasse environ sur le domaine maritime, 1 et de plusieurs dizaines sur les marais communaux ou privés. Afin de limi­ ter la saturation en huttes de la région et d'éviter une dégradation certaine 1 du cheptel d'oiseaux migrateurs, une réserve de 2. 000 ha est installée dans la partie Nord de la Baie ; le respect de cette réserve, voulue par les asso­ ciations de chasseurs, serait toute relative, faute de moyens de gardiennage 1 suffisants. La clientèle est, pour l'essentiel, composée de personnes à reve- nu confortable, picardes ou mêmes parisiennes ; la chasse est actuell~ment ouverte du 14 Juillet au 31 Mars et s'effectue surtout de nuit ; la chasse à pied, de jour. est aussi pratiquée. 1 La navigation de plaisance, qui est le fait de ca- 1 dres moyens ou supérieurs, de patrons de 1 'industrie et du commerce, etc .. se développe sensiblement. Un effort d'animation (régates, semaine nautique, etc ... ) est en cours ; il pourrait s'appuyer sur une école de voile si un plan 1 d'eau était créé. Cette navigation est une activité estivale pour 1 'essentiel, mais certains week-end de printemps et d'automne reçoivent quelques plaisanciers. 1 L'utilisation de la plage, pour le séjour ou le week-end, est surtout le fait de catégories sociales modestes, et les plages 1 de la Manche ont, sauf exceptions, une réputation de plages familiales. La fréquentation est liée à la proximité de zones urbanisées à revenus modestes, à la sécurité des plages, à la médiocrité relative des structures de séjour et d'accueil : campings et meublés sont prélevés aux résidences secondaires 1 et aux hôtels (F. CRIBlER). 1 II-4-2 - Dans un avenir proche, et en l'absence d'étude scientifique suffisamment détaillée de la fréquentation actuelle, et a fortiori potentielle de la clientèle de la Baie de Somme, les projets d'aménagement 1 du littoral semblent pouvoir s'orienter dans trois directions :

a)conserver l'activité chasse au gibier d'eau, vé­ 1 ritable "image de marque" de la Somme maritime. 1 1 1 1 1 - 33 -

b) développer les activités nautiques maritimes, 1 d'une part en assurant une"démocratisation" de la navigation péri-littorale _..-/ / (embarcations très légères. dont le marché semble se développer prodi­ gieusement), d'autre part en vue d'une fonction d'escale dans les ports de 1 la Baie. soit dans un circuit de la Manche. soit dans un circuit maritime et fluvial vers la Somme et les canaux inférieurs.

1 c) amplifier les fonctions d'accueil et de séjour des villes de la Baie. à la fois en diversifiant les possibilités d'activités sur les plages (des boules au volley-bal! et au chars à voile ••• ) et à pro­ 1 ximité (bases nautiques et plans d'eau).

1 II-4-3 - Nautisme "péri-littoral" et nàutisme "maritime"

Parmi ces trois orientations, également·néces­ 1 saires et complémentaires et visant au développement de la fonction tou­ ristique de ce secteur de 1 a Côte d'Opale, le développement des activités 1 maritimes est le seul envisagé dans ce rapport. Deux possibilités sont ici retenues le nautisme 1 péri-littoral et le nautisme· plus maritime. Le nautisme "péri-littoral", est le fait d 'embar­ cations de faible tirant d'eau. navigant pendant environ quatre heures par 1 marées à Saint-Valéry et au Crotoy, six au Hourdel. Il s'adresse à une clientèle modeste dans ses prétentions à la navigation comme dans ses re­ venus ; il apparart comme un stade nécessaire vers le nautisme maritime. 1 une sorte de transition. Les conditions nautiques de la Baie. marées, cc;m­ rants, vents. nature des fonds, qui ne se retrouvent en aucun autre point du littoral. permettent un entrafnement à la navigation maritime ultérieure ; 1 mais il est aussi possible. en restant à proximité des chenaux balisés. de pratiquer une navigation plus "plaisancière" que sportive, dans des secteurs 1 où la sécurité est maximale. Le nautisme "maritime" est, lui, le fait de plus 1 en plus de navigateurs non débutants. voire chevronnés, qui partent avec une marée et restent douze heures ou plus en mer : dans l'angle formé par la cOte entre Dieppe et Boulogne. la navigation de paisance n'est que peu 1 gênée par la navigation commerciale. Il s'agit davantage d'une activité de type sportif. Le développement des capacités d'accueil des embarcations et des hommes, par 1 'installation, 1 'agrandissement de ports de plaisance 1 répond aux besoins· de cette catégorie d'usagers. La relâche ou l'e -séjour en Baie sont fonction non seulement des possibilités maritimes d'accès aux différents ports, mais aussi des conditions de garage des bateaux. de la 1 qualité de 1 'accueil et du séjour des passagers. 0

1 0 0 1 1 1 - 34-

III - POSSIBILITES DE LA BAIE DE SOMME - 1

Dans son "Rapport sur la reconnaissance de la Baie 1 1 11 de Somme et de ses abords en 1878 , M. G. HERAUD écrit: "depuis deux siècles au moins, la Somme n'offre à la navigation que des condi­ 1 tions précaires .. ·~· les conditions nautiques de la Baie de Somme sont aussi mauvaises que possible ... il n'y a pas, dans la Manche, . un point où (l'action de la mer) soit plus violente" ; il en voit l'origine dans l'ac­ 1 tion des lames, des courants et des vents et note que, le volume du ju­ sant diminuant, il aurait fallu lutter contre la tendance de la mer à élar­ gir 1 'entrée de 1 'estuaire : "il aurait fallu aménager et rétrécir 1 'estuaire, 1 lui constituer des rives stables, défendre notamment la rive Nord de ma­ nière à empêcher la jonction de l'anse de la Maye" (page 56).

1 De nos jours, alors que 1 'ensemble de la baie semble en voie d'alluvionnement progressif, la situation est fort variable suivant les secteurs que nous avons distingués ; par ailleurs, le volume de sédi­ 1 ments apporté chaque année semble en voie de diminution.

1 III-1-1 - Les modifications des fonds de la Baie

Ces modifications revêtent trois aspects 1 complémentaires :

- érosion de la partie externe des fonds de la 1 Baie, 1 - accrétion dans la partie moyenne et interne, - migration des chenaux. 1 III -1-1-1 - ~~~:~~~

III-1-1-2 -L'accrétion des fonds dans la Baie 1 interne 1 La carte {Fig. 8) a été établie ' l d'après les levés hydrographiques de 1878 et le nivellement MISSON effec­ tué en 1963. Pour chaque maille du carroyage Lambert nord {1·Km de cOté) ie L. C. H.F. a calculé "la moyenne des sondes après avoir régularisé leur densité, c'est-à-dire pratiquement après avoir éliminé une partie des son­ des dans les chenaux où elles étaient plus nombreuses que sur les bancs". 1 Cette carte montre 1 'accrétion sensible du fond de la baie et la présence au Nord du Hourdel comme à 1 'Ouest du Crotoy, de zones en voie d'exhausse­ ment (2 à 2, 5 rn en 85 ans).

Le volume des sédiments apportés sur ces 42 Km2 a été de 63 millions de m3, soit 750 000 m3 par an et est responsable d'un exhaussement moyen de 1, 8 cm par an. Cette valeur est inférieure à celles données par DALLERY (1955) : 7 cm par an. Dans cer­ tains secteurs, l'apport est évalué à 5 cm par an. Par ailleurs, on a pu 1 noter que dans la partie médiane de la Baie tout au moins, la vitesse de 1 'exhaussement des fonds semble se stabiliser, comme le montre la figure 9, autour de l'altitude moyenne 6, 10 rn {correspondant approximativement 1 à la hauteur atteinte par les marées moyennes, de coefficient 71, deux heures 30 environ avant la pleine mer en Baie). On note d'ailleurs un ralen­ tissement assez brutal du flot pour une hauteur d'environ 7 rn au-dessus du 1 zéro hydrographique, lorsque la majorité des bancs sont couverts.

Dans le détail et en vue de 1 'utilisa­ tion nautique de la Baie,_ il est nécessaire de tenir compte de la topographie exacte des lieux, malheureusement très changeante et de ce fait mal connue ; quelques jours seulement après avoir levé le profil en long et une vingtaine de profils en travers du chenal de la Somme, le L. C. H.F. note que "ces levés ont cessé d'être conformes à la réalité". Les tracés des chenaux va­ rient en particulier de façon assez sensible, sans qu'une périodicité puisse 1 être affirmée ; le chanal accessible aux bateaux de commerce doit être véri­ fié après chaque morte eau. 1 D'après le levé MISSON (raccordé N. G. F.) et bien que cela ne corresponde plus en détail à la réalité actuelle, nous avons dressé des profils transversaux dans la Baie, qui donnent une 1 idée de sa t opogra.phie en 1963 : Fig. 1 O.

Le profil no 1 entre la digue Nord de 1 Saint-Valéry et la digue de Morlay traverse les mollières et montre 1 'encais­ sement des chenaux dans ceB dernières, supérieur à 1 m, ainsi que l'exis­ tence, à 800 rn au Nord Est de Saint-Valéry, d'un large chenal où s'engouffre 1 le courant de flot, lequel ne pénètre pas dans le port deSaint-Valéry. 1 1 1 1 IJ - 36 - 1

1 Entre l'écluse du Bassin des Chasses du ~rotoy 'et la digue Nord du Port de Saint-Valéry {profil no 2), l'avancée des mol­ Hères se présentait en 1963 sous forme d'un banc sablo-vaseux au Sud, 1 dont le sommet était en herbe, et d'une mollière plus au Nord où apparais­ sent jusque vers 2 rn N. G. F. (7, 30 rn CM) près de Saint-Valéry et 6, 45 CM à proximité de la digue du Bassin de Chasse. La comparaison avec les co­ 1 tes portées sur la carte marine de 1878, comprises entre 7 et 8 m CM mon­ trent que l'exhaussemerlt des fonds dans ce secteur a dépassé 1 m (carte 8).

1 Le profil no 3, à 1 'Ouest du Hourdel en direction de la plage située au Nord du Crotoy montre la dissymétrie de la Baie dans ce secteur : vaste plage à l'Est, chenal assez large (500 rn) mais encombré 1 de bancs (à la cote 4, 40 cm) à proximité du Hourdel.

Dans le Nord du Hourdel,le profil no 4 atteint les 1 renclôtures récentes du Marquenterre, et montre le profil très raide du chenal navigable, limité au Nord par un bourrelet alluvial assez net, de plus de 1 m d'altitude relative : on peut y voir un stock sédimentaire en migration 1 vers 1 'intérieur de la baie, tronçonné par quelques encoches de flot. Vers le Nord, les fonds se relèvent assez sensiblement à 1. 500 rn au Sud de la digue des Nouvelles Renclôtures, zone où le colmatage a été modeste depuis 1878 : 1 le rejet vers le Sud du chenal de la Somme semble être un phénomène constant.

Ces différents profils mettent en évidence la dissy­ 1 métrie de la Baie, plus élevés vers l'Est et le Nord qu'à proximité du Hourdel d'une part, et, d'autre part, la progression des aterrissements dans les angles morts des courants de flot et de jusant et où ne débouche aucun cours 1 d'eau d'origine continentale susceptible d'effectuer une "chasse". Enfin, elles montrent la faiblesse de l'accrétion verticale moyenne pendant le dernier 1 siècle dans la zone médiane de la Baie. 1

1 Dans la Baie, la position des différents axes d'écou­ lement, qu'il s'agisse des chenaux de flot, des chenaux de jusant ou des che­ 1 naux de la phase "fluviale" de la courbe de marée est éminemment variable, en raison de l'orientation différente des courants de flot et de jusant en par­ 1 ticulier. 1 1 1 1 3/1 1 - 37 - 1

L'étude systématique de ces variations est difficile à effectuer, faute de documents suffisants, mais on connan les positions 1 successives des chenaux empruntés par la navigation en particulier pour la période récente (voir Infra, III-2-1 et cartes 11, 15, 16). 1

Le sens de l'évolution semble être le suivant : dans la 1 partie externe de la Baie, après avoir hésité entre une direction Nord­ Ouest et une direction Sud-Ouest, la Somme semble avoir limité de nos jours ses divagations à une zone de 2 Km de large entre Le Crotoy et Le 1 Hourdel, de 2 à 3 Km à l'Ouest de cette dernière localité. Cette zone a tendance à se rétrécir et à s'éloigner du Crotoy (Fig. 14).

Dans la partie médiane de la Baie, le chenal vers Saint­ Valéry est actuellement fixé par une digue submersible, le chenal vers Le 1 Crotoy ayant tendance à divaguer sur une largeur de l'ordre de 1 Km. La zone interne, non navigable, ne semble pas connartre d'importantes migra­ tions de chenaux, l'accrétion des mollières vers une zone autrefois dépri­ 1 mée (Fond Hedin) selon DALLERY ayant été le phénomène marquant des dernières décennies. 1

Pour la période contemporaine, les cartes 15 et 16, montrant l'évolution des tracés du chenal balisé donnent une idée de la 1 variabilité du cours d'un chenal "utile", ce dernier n'étant pas obligatoire­ ment le plus profond ni le plus large, mais celui où la manoeuvre de ba­ teaux peut se faire avec le moins -de difficultés. Le caractère bénéfique des 1 travaux entrepris récemment pour contrôler ces divagations apparart lors­ que l'on compare cette situation avec celle décrite aux XVIIe et XVIIIe siè­ cles par A. de PUYRAIMOND (1878). 1

0 1 1 0 0 1 1 1 1 1 1 - 38 - 1 1 111 - 1 - 2 - Les travaux en baie de Somme

1 111. - 1 - 2 - 1 - !:~o.!~E~ri~~!

Peu d'entreprises d'aménagement ont provoqué autant de prises de positions orales ou écrites que celles de la Baie de Somme, tant de la part des riverains Picards que des administrateurs, locaux ou Pari- · siens.

Pour nous limiter à la période contemporaine, on peut distinguer trois périodes : d'abord l'aménagement du débouché de la Somme 1 canalisée dans le port de Saint-Valéry (plutôt qu'au Crotoy) et l'équipement des abords maritimes de ce port, de 1785 au début du XXème siècle ; ensuite le creusement d'un bassin des. chasses au Crotoy, utilisable en 1865 et pro­ 1 gressivement comblé jusque dans la période actuelle ; enfin l'aménagement de la baie est considéré dans son ensemble (e{rnon port après port, selon 1 le rapport de forces de certaines rivalités, locales ou non). 1 111-1-2-2- Les résultats Sans reprendre l'histoire de ces diverses périodes, on peut affir­ 1 mer que les buts atteints ont été les suivants : 111-1-2-2-1- En premier lieu, la conservation de l'accès 1 au port de SAINT-VALERY, seul port de commerce maritime de Picardie, et dont le trafic a évolué comme suit (tableau 14) 1 1869 50.000 t 1 1913 12.000t 1921-1939 7. 800 t/an 1963 44.212 t 1 1969 J 03.000 t

1 Tableau J4 : Trafic du port de Saint-Valéry et de ses annexes (canal maritime, Abbeville). 1 Le maintien de l'accès au port pour des navires de 800 tonneaux et de 3, 30 m de tirant d'eau a nécessité la fixation du chenal de la Somme dans la Baie : par suite d'un tracé mal adapté aux conditions hydrod31I1amiques, 1. la digue Pinchon a été ruinée : on a dO. édifier la digue submersible.sud, de 1964 à ·t967. Cette digue, de 1. 800 m de long et arasée à la cote+ 1 m C. M '' 1 1 1 3/1 1 - 39 - .1 1 soit + 6, 30 rn NGF joue de façon satisfaisante le rôle qui lui est assigné : les divagations du chenal sont reportées vers le Nord, en aval de cette digue (fig.16) 1 et l'accès à Saint-Valéry est facilité ; le maintien des fonds permet l'accès de bateaux de 800 t qui déchargent sur les appontements situés en avant du port de Saint Valéry. 1

111 -1-2-2-2- En second lieu, l'accès au port du Crotoy, dont les 1 possibilités nautiques étaient encore privilégiées au XV111 è siècle, mais dont 11 "hinterland" est réduit, a été maintenu pour la flottille de pêche grâce au , Bassin de Chasses, d'une superficie de 62 ha, conshruit de 1861 à 1865 et dont le plancher est situé à 1, 25 NGF (soit 6, 68 rn CM) il a été progressivement 1 comblé par des alluvions marines. DALLER Y a publié le tableau suivant, des , volumes d'eau admis en 1865 et 1925 selon les marées (en milliers de mètres cubes) 1

Cotes des marées (en mètres) 1865 1925 1 1 10,80 2.178 1 .273, 8 10,10 1.744 839,8 1 9,70 J. 426 615, 0 1 9' 1 0 1.124 331,2 8,90 1 • 000 269,4 1 6, 50 112 12, 6 1

Tableau 15 - Volumes d'eau entrant dans le Bassin des Chasses du 1 Crotoy: 1865- 1925.

Pour la période postérieure, on ne dispose d'aucune observation chiffrée. La poursuite pendant 45 ans -{1925-1970) du phénomène observé entre 1865 et 1925 indiquerait un colmatage pratiquement achevé à la cote 9, 70 CM soit 40 cm au-dessus du niveau du "plateau principal de vase en 1 192 511 (DALLERY). Pour ramener les fonds à la cote 1. 50 NGF, soit, 6, 95 CM, on a pu évaluer à plus de 1 million de m3 le volume des vases à évacuer. 1 Le volume d'eau actuellement emmagasiné est assez faible, d'autant qu'on observe toujours une dénivellation entre le niveau de la rr.e r et celui de l'eau dans le bassin, estimée à 0, 60 rn par marée de vive eau (1 0, 20 rn C. M. 1 dans le port, 9,60 dans le bassin). 1 1 - 40-

1 111 -1-2-2-3 -En troisième lieu, l'estacade du Hourdel a fait l'objet d'efforts d'aménagement en rapport avec son trafic modeste dans la période récente, dO. en particulier au caractère isolé sorte de "finis­ 1 tère" de cette pointe de galets qui avance vers le Nord-Est. Il s'agit d'un site exposé à tous les vents, dans lequel pourtant "depuis un temps immé- 1 morial, des pécheurs ont abrité leurs barques". · Un bassin de chasse fut établi en 1837 qui se combla rapidement 1 (40. 000 m3) ; DALLER Y note que la valeur de l 1envase1m nt du port est voisine de celle relevée au CROTOY, soit 2, 5 cm par an, entre 1834 et 1935 ; il indique cependant que ce remblaiement, qui nécessite de nombreux draga­ 1 ges, diminue depuis que la "Passe Sud-OUest " cotoie le rivage du Hourdel. On estime qu'en 1971 la cote du port du Hourdel varie entre -1 et+ 4 NGF, soit 4,40 à 9,40 C.M. selon les endroits. En Juin 1971, il a été dragué à 1 proximité de l'estacade (cf dossier Travaux). Il semble que les conditions maritimes d'accès au port du Hourdel puissent perniettre aux embarcations 1 de plaisance d'accéder au port à toutes les heures de la marée. 1 1 0

1 0 0 1

Les actions humaines ont donc eu pour but de maintenir et d'amé­ 1 lioner les conditions d'accès aux trois ports de la baie, en conservant l'ori­ ginalité de chacun d'entre eux ; plutôt qu'à une concurrence, il faut mainte­ nant envisager une complémentarité des vocations pour St-Valéry, Le Cro­ 1 toy et le Hourdel. 1 1 1 1 1 1 1 \ 3/1 - 41 - 1

1 '·' .1 111 - 2 - CARACTERES HYDRODYNAMIQUES DE LA BAIE 1 111 - 2 - 1 - Les courants de marée 1 111-2-l.J.- Les courants au large de la baie de Somme,·en 1878

111-2-1...1-1 - Directions 1

HERAUD, en 187& a étudié les courants aux abords de la Baie de Somme et non dans l'intérieur ; il a observé que la vitesse n'est jamais nulle 1 dans les marées de quelque importance : le courant se dirige successivement avec des vitesses variables vers tous les points de l'horizon. 1 "Au moment du bas de l'eau, le courant porte aux environs du Sud-Ouest (Sud-Sud-Ouest à Ouest-Sud-Ouest) ; il s'infléchit plus ou moins vers l'Est en s'affaiblissant et passe par un minimum de vitesse environ 4 h 1 avant la pleine mer ou 1 h 1/2 après la basse mer ; le minimum correspond à 11 étale de jusant. 1 "Puis le courant, tournant assez rapidement vers le Nord-Est et le Nord, prend des vitesses croissantes jusqu'à un maximum voisin du Nord­ Est (de l'Est-Nord-Est au Nord-Nord-Est) à 1 h 1/2 ou 2 havant la pleine mer : 1 la rotation continue, la vitesse s'affaiblit et, à la pleine mer, le courant porte plus près du Nord ; il passe par un nouveau minimum, correspondant à l'étale du flot, 2 h environ après la pleine mer ou 5 h avant la basse mer. Le courant 1 porte alors vers l'Ouest, puis se rapproche du Sud-Ouest avec augmentation de vitesse, et le maximum du jusant s'établit entre l'Ouest-Sud-Ouest et le Sud­ Ouest vers 5 h 1/2 après la pleine mer ou 1 h 1/2 avant la basse mer" (pages 1 25-26). 1 Enfin, deux heures avant et 2 heures après la pleine mer, c'est-à• dire, lorsque les bancs sont couverts, la baie attire les eaux des régions voi­ sines ; cette action est surtout sensible pour les marées de Vive Eau. 1

111-2-1...1-2- Vitesses

La prédominance des vitesses moyennes de flot sur celles du jusant, considérable dans les parties resserrées de la Manche, est ici très atténuée. 1 Cependant les vitesses maximales sont plus fortes en flot qu'en jusant.

Tableau 16- Vitesse des courants - en noeuds (1 noeud = 0, 52 rn/ s). 1 Marée Flot Jusa,nt 1 Surface 2 à 2, 5 1, 2 à 1, 7 Vive Eau - 10 m 2,5à3,3 1, 5 à 2 1

Surface 1, 5 1, 3 Morte Eau 1 Fond (?) 2 1' 6 1 - 42 -

1 Ce tableau montre que les vitesses instantanées sont plus fortes au flot qu'au jusant, et plus fortes en vive eau qu'en morte eau. Les courants sont plus rapides au fond, mais près de la côte, les courants de jusant infé­ 1 rieurs sont plus faibles que les jusants de surface ; ce dernier phénomène fa­ vorise l'alluvionnement. 1 111-2-1.2- Observations en Baie en 1965 (L.C.H.F.} 1 a} Directions Le croquis (fig. 12} établi à partir des expériences du L.C.H.F., 1 (croisillons émergés à 1 m, suspendus à des flotteurs}, montrent : 1 - que le flot porte vers l'Est-Sud-Est, le jusant vers le Nord-Ouest - que les courants de flot et de jusant ne suivent guère les chenaux de basse mer, préférant augmenter leur vitesse pour franchir certains bancs ; ce phénomène 1 est à l'origine des encoches de flot et de jusant, particulièrement visibles sur photographies aériennes.

1 Ces particularités présentent un certain danger pour la navigation, en particulier dans la zone située au Nord d'une ligne Le Hourdel- Le Crotoy. La forme des embarcations doit donc être adaptée à ce phénomène : des coques 1 planes ou à quille courte doivent être préférées. 1 b) Vitesses Elles sont assez variables, et pourraient atteindre jusqu'à 4 m/s au flot, mais sont plus faibles, 0, 5 m/s au jusant: ces données encore peu nom­ 1 breuses indiquent néanmoins des valeurs suffisantes pour mettre le sable des fonds en mouvement. 1 111-2-1-3- Les courants en été, en surface (I. S. T. P. M.}, fig. 13

1 1 - Par vent de secteur·Ouest : des flotteurs jetés 3 h avant la pleine mer sont en majeure partie plaqués à la côte au Nord du Crotoy, là où l' se rassemblept diverses épaves. des flotteurs jetés presque à pleine mer se dispersent entre cette 1 zone et la direction Sud-Ouest (Cayeux, Dieppe). 2 - Par vent d'Est-Sud-Est : les flotteurs jetés peu avant la pleine 1 nier s~nt emportés vers la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont. · 3 - Par vent de Nord-Est : les flotteurs abandonnés 3 havant la pleine mer restent dans la Baie, entre le Hourdel et Saint-Valéry. 1 Les eaux de surface ont donc tendance à demeurer longtemps dans la baie, où elles sont ramenées par le flot, avant de s'en échapper, sous l'action 1 combinée des marées et des vents. Les courants de marée, assez forts au flot,, et portant vers l'Est­ Sud-Est, sont moins importants au jusant et portent vers le Nord-Ouest ; Us ne 1 suivent guère les chenaux de basse mer et ont tendance à morceler les bancs ; les courants de surface, par vent d'Ouest portent vers Le Crotoy à pleine mer, 1 \ 3/1 - 43 - 1 1 Si l'on construit sur une même feuille de papier des courbes de marée du HOURDEL, de SAlliT-VALERY et du CROTOY, on constate que pen­ dant la durée du flot, les niveaux sont plus élevés au HOURDEL (sation aval) 1 qu'aux autres stations : la situation est inverse au jusant (fig. 14). Deux cour­ bes réelles de marées, correspondant à la morte eau du 2 Décembre 1969 et la vive eau du 10 Décembre 1969 montrent que la montée du flot est plus rapide 1 au HOURDEL et semble se faire en deux temps : d'abord une montée brusque, durant 30 mn environ, qui se ralentit progressivement pendant les 2 h 30 sui­ vantes, alors que le jusant y est régulier. Ce même phénomène peut être noté 1 au CROTOY, alors que la courbe de SAINT .:lA LERY est plus régulière (ta­ bleau 2 5). 1 La forme des courbes de marée illustre bien l'existence de deux ondes, l'une venant de l'Ouest par le chenal, une seconde venant du Nord­ Ouest ; dès que les bancs sont couverts, la vitesse du flot se trouve ralentie. 1

Pendant près de 4 h 30 à chaque marée, un peu plus en morte eau, un peu moins en vive eau, les bancs sont découverts et seuls quelques chenaux 1 restent en eau ; leur niveau dépend des débits de "rivières" continentales ; 1 m3/s environ au HOURDEL, 40 à 50 m3/s pour la Somme à SAlliT-Vf\LERY; il semble qu'une sorte d 1autodragage maintienne les fonds à - 40 cm à marée 1 basse.

111- 2-2-1- La progression de la marée en baie de Somme 1 A partir du HOURDEL, les heures des marées sont les suivantes; 1 . LE HOURDEL LE CROTOY ST-VALERY 1

VE (95) 0 + 42 mn +50 mn 1 Arrivée du flot MM (70) 0 +57 mn + 1 h •..-· ME (45) 0 + 1 h 17 + 1 h 19 1 VE 0 + 8 mn + 11 mn 1 Heure de la pleine MM 0 + 8 mn + 14 mn mer ME 0 + 8 mn + 24 mn 1

Durée du régime VE 4 h 18 4 h 26 permanent d'écou- MM (2 h 30 4 h 33 4 h 36 1 lement "phase environ) fluviale" ME 4 h 53 . .4 h 45 ~ -~ . 1

N.B. - (VE = vive eau ; MM= marée moyenne ; lVŒ =morte eau : 95 = coeffi- 1 cient de marée) Tableau 17 - heures des marées par rapport au HOURDEL 1 1 - 44-

1 Selon le L.C.H.F, le flot arrive au HOURDEL à 4 h 10 après la Pleine Mer à BREST.

1 Ce tableau montre que le flot atteint le port du HOURDEL, en po­ sition plus maritime, de 40 mn à 1 h 20 avant les autres ports de la baie. Par voie de conséquence, la durée de la "phase fluviale" y est sensiblement plus 1 restreinte.

1 lll - 2-2-2- - La marée dans les ports ~1 lll - 2-2-2-1 - SAlliT VALERY La marée à SAINT VALERY est caractérisée par :

1 1 - la dissymétrie;.de la courbe de marée, plus relevée au flot qu'au jusant : le flot dure 2 h J 5 en vive eau et 2 h 0 5 en morte eau.

1 2 - la faible valeur des courants de marée ; les observations publiées dans "Ports Maritimes de France" indiquent les vitesses suivantes, qui ne sem­ 1 blent guère avoir variées : (tableau 18)

1 VE Flot 0,95m/s ME Flot 0, 47 m/s Jusant Jusant 1 1, 20 m/s 0,42m/s tableau 18 : courants de marée à SAINT VALERY

1 Les valeurs voisines des courants en morte eau expliquent en par..: tie la persistance de ce port, aujourd'hui enchâssé dans les mollières ; les courants du jusant de vive eau, plus rapides que les courants de flot favorisent 1 l'action des chasses de la Somme. Toutefois ces valeurs, datant d'un siècle, sont des moyennes, alors que le dévasement ou le désensablement peut être 1 accéléré par des courants instantanés plus violents (1, 90 à 3,10 rn/ s relevés dans l'hiver 64-65 sur le banc de vase à l'ouest du Cap Hornu).

3 - l'abri du courant de flot qui. en arrivant au feu rouge, s'in­ 1 fléchit sur sa gauche dans la direction de la digue submersible nord et des mol­ Hères. n se produit alors un courant de turbidité ; à proximité des vannes de 1 l'écluse en particulier, de l'eau saumâtre et trouble remplace l'eau douce qui sort des vannes. 1 4 - L'existence des chasses de la SOMME. Le débit moyen de la SOMME a pu être mesuré, entre 1963 et 1966, à EPAGNETTE, par la 1ère Circonscription Electrique à 31,2 m3/s ; le débit moyen minimum s'est situé 1 en Septembre, le débit moyen maximum en Décembre - Janvier pour cette pé­ riode ; en temps normal, le maximum apparart en Avril, et le minimum en Septembre (18, 9 m3 en 1964). Le coefficient de variabilité interanrïuel ~st del, 7, 1 le coefficient de varial:il.ité mensuel moyen est 1, 57 ; il peut varier entre 1, 43 et 1 1 .. 3/1 - 45- 1

2,50 (période 63-66) (B.R.G.M.). Le débit de la SOMME à SAWT-VALERY, 1 mesuré le 17 Décembre 1964 était de 55m3/ s, le niveau amont étant 8, 40 m. C.M., la mer à 6,42 en aval de l'écluse. On estime son débit moyen à 4Q,.45 m3/s à Saint-Valéry (Ponts et Chaussées). 1

5 - La durée de la phase fluviale (4 h 30 mn), pendant laquelle le 1 niveau de l'eau dans le port et dans les chenaux est fonction du débit en eaux douces de la Somme. La profondeur des chenaux auront tendance à se mainte- nir autour de 30 à 40 cm ; cette faible valeur, voisine du "pied pilote" indis- 1 pensable à la sécurité des embarcations est beaucoup trop faible pour que l'accès au port soit possible dans des conditions acceptables pendant ce laps de temps. 1 Si le fond du port est situé aux environs de 6, 50 m C. M., avec un "pied pilote" de 40 cm; le port de SArnT-VALERY est accessible, selon 1 les marées, pendant les temps suivants : tableau 19 1 Coefficient Hauteur Durée de la marée (en dm) 1

95 103 5 h 30 mn 70 93,6 5h 1 45 79,6 4h 1

Tableau 19 : durée de la marée à Saint-Valéry, au..dessus de la cote 6, 90 CM (d'après les abaques du L. C .H.F.) 1

L'évolution de la courbe de marée entre 1936 et 1965 se marque 1 par une durée du flot en faible augmentation (2 h 03 à 2 h 08 contre 1 h 58 mm) alors que la longueur du jusant est passée, en vives eaux, de 3 h 20 à 4 h 1 o. En relation avec les atterrissements en baie et dans les ports, le niveau moyen 1 des basses mers est passé de 5, 50 - 5, 70 rn en 1936 à 6, 20 - 6, 40 rn en 1965. 1 111 - 2-2-2-2- LE------CROTOY 1 En J 835, l'Ingénieur hydrographe écrivait "Le Crotoy est le point unique de la Somme où puissent rel~cher, dans les mortes eaux, les bâtiments destinés pour SAWT-VALERY et ABBEVILLE", mais la construction du canal 1 d'ABBEVILLE à SAWT.JALERY, commencée en 1785 et terminée en 1823,ont empêché le chenal de la Somme de se dii:·iger vers LE CROTOY comme ille faisait autrefois (cartes publiées par la Chambre de Commerce d'Abbeville en 1 1949 : "La Somme, un fleuve délaissé"). Quelques dragages auraient alors pu maintenir le fond de la rade du CROTOY à 3 rn C. M. ; le fond était à 3, 70 rn en 1865 et à la cote 5,40 rn en 1925 (soit approximativement 0- N.G.F.). 1 1 \ - 46 -

1 La courbe de marées au CROTOY atteint 10, 20 rn C. M. en vive eau (coefficient 95), 7, 86 rn en mortE;! eau (coefficient 45) alors que la marée moyen­ ne (coefficient 70) est située à 9, 24 rn, soit à une dizaine de cm au-dessous du 1 niveau atteint à SAINT-VALERY. Le niveau moyen des basses mers y est de 6, 24 rn C. M. (soit environ + 0, 84 rn N. G. F.). La courbè est dissymétrique, la montée plus brève en morte eau (1 h 49) qu'en vive eau (2 h 24 mn) mais les 1 courants de marée, comme à SAlliT-VALERY s'équilibrent avec un très léger avantage pour les courants de jusant (3 cm/s)~ tableau 20 1 Flot 1,27 m/s Flot 0, 62 m/s VE 1 Jhsant 1, 30 rn/ s Jusant 0,65m/s·

1 Tableau 20 : courants de marée au CROTOY.

Ces valeurs, datant de 1870, peuvent avoir été localement modifiées 1 par suite du sensible relèvement des fonds ; cependant les mesures effectuées par le L. C .H.F. en baie étaient en bonne concordance avec celles connues jus­ 1 qu'alors. Les valeurs moyennes très voisines au flot comme au jusant ne permettent pas de rendre compte des modifications des fonds ; il ne s'agit là 1 que de moyennes, les valeurs instantanées pouvant être plus élevées, en par­ ticulier dans l'axe du débouché des exutoires continentaux.

1 Pour. conserver la fonction portuaire (port de pêche) du CROTOY, on a construit un bassin de chasse, d'une superficie de 62 ha en 1861-65. Jus­ qu'en 1925, ce bassin s'est rempli de 900.000 m3 de sédiments et on estimait 1 alors à 60.000 m3 la quantité d'eau emmagasinée par une marée moyenne.

Le plancher de ce bassin est situé à 1, 2 5 N. G. F. (6, 70 CM). Ce 1 bassin ne conserve d'efficacité réelle qu'aux vives eaux. D'autre part, le port du CROTOY recevait les eaux des canaux du Marquenterre (voir III-2-3). 1 Au dessus du niveau des basses mers, situées à 6, 24 rn, et en conservant un "pied-pilote" de 40 cm, les durées pendant lesquelles l'accès 1 au CROTOY peut se faire par marée est environ de : tableau 21 1 coefficient 95 70 45 1 Hauteur (en dm) 1018 924 786 Durée 5 h 45 5 h 20 4 h 45

1 {d'après les abaques du L. C. H.F.) tableau 21 : Durée de la marée au CROTOY

1 LE CROTOY est donc accessible en moyenne pendant une demi­ heure de plus que ST-VALERY, mais cet avantage peut être annihilé par le tracé du chenal du CROTOY, alors que celui de ST-VALERY est guidé par la 1 digue submersible construite de 1964 ù 1967 • .1 ~~ / 1

- 47 - 1

III-2-2-2-3- LE HOURDEL 1

La courbe de marée du HOURDEL présente les caractéristiques générales voisines de celles relevées au CROTOY et à SAIN"T-VALERY (fig. 14). 1 Le flot y dure 2 h 58 mn en vive eau comme en morte eau, alors qu'il dure 1 plus longtemps en vive eau qu'en morte eau dans les autres ports de la Somme le jusant dure 3 h 44 mn (L. C. H.F. ) .

La marée atteint 11,20 rn en vive eau exceptionnelle, 9, 20 en marée 1 moyenne, 6, 60 rn en morte eau. Les basses mers moyennes se situant vers 4,80 rn CM soit- 0, 60 N .G.F. environ, le port du HOURDEL se trouve être le plus'bas" de la Baie (LE CROTOY 6, 24 rn ; ST-VALERY 6, 34 rn CM). 1

Les valeurs des courants de marée étaient les suivantes en 1874 : (Aucune mesure récente n'a été publiée). Tableau 22 1 1 Flot 1,7lm/s :ME Flot 0, 84 m/s VE Jusant 1,57m/s Jusant 0, 68 m/s 1 tableau 22 : courants de marée au HOURDEL 1 La rapidité des courants de flot, supérieure à celle du jusant, est un désavantage certain pour le port du HOURDEL, expliquant son envasement progressif. Cependant on doit noter que, par suite de la progression du cor­ 1 don de galets ("poulier") le port de 1874 était moins abrité que l'actuel des courants de flot, car la pointe du HOURDEL était située (depuis 1861) à l'en­ droit où se dresse de nos jours le Phare. 1

Pour la période présente, il ne semble pas que le port du HOURDEL subisse un très sensible relèvement du fond : les dépôts vaseux ont lieu en ar­ 1 rière du nouveau poulier, les "Anses aux Morts" successives. DALLERY note que la nouvelle pointe, grandissant depuis 1915 vers le No rà-Est "vint serrer. de près le chenal du Port. L'avancement naturel de la Pointe avait lieu heureu­ 1 sement suivant une direction faisant avec celle du chenal un angle très aigÜ. Le chenal étant ainsi très peu dévié, la navigation n'en souffrit aucune gêne". (p. 98). Depuis 1930 cependant, le chenal est repoussé vers l'Est par avancée 1 de la pointe.

Le port du HOURDEL est l'exutoire des canaux de drainage des Bas 1 Champs de CAYEUX (40 km2), canaux de Cayeux et de Lanchères, qui reçoi• vent non seulement l'eau de Pluie, mais aussi l'eau de mer qui franchit le cor­ don entre Onival et le Hable d'Ault soit à cause de la perméabilité naturelle du 1 cordon de galets en voie de recul, soit lors des hautes mers de vive eau cofuci­ dant avec des tempêtes ; enfin la nappe de la craie, comme dans le Marquenterra,l peut alimenter surtout le canal de Lan chères. Le débit moyen de cet· exutoire se­ rait de l'ordre de 1 à 2 m3 / s ; de plus le tiers Ouest des molli ères du Sud de la baie s'égoutte à marée descendante via Le Hourdel. 1 1 1 31 - 48 - 1 Au dessus du fond du port, situé approximativement à la cote 5, 40 CM cote 0- N .G.F. du levé Misson,(l965) et en re~ectant un "pied-pilote" de 1 40 cm, les durées de submersion à la cote 5, 80.. sont : tableau 23

1 !Coefficient Hauteur Durée de submersion à la cote 5, 80 1 95 102 6 h 10 mn 70 92 5 h 45 mn 1 45 79, 5 5 h 20 mn 1 Tableau 23 : Durée de la marée à la cote 5, 80 au HOURDEL.

1 Le privilège maritime du HOURDEL apparart dans le tableau 24 donnant 1 lestemps de submersion des ports pour des marées de coefficient connu. 1 Coeffi- Hauteur SAINT VALERY LE CROTOY LE HOURDEL 1 cient

1 95 (1 02) 5 h 30 5 h 45 6 h 10 1 70 (90) 5h 5 h 20 5 h 45 45 (79) 4h 4 h 45 5 h 20 1

1 Tableau 24 : Durée de la marée dans les ports de la Baie de Somme, 1 d'après les abaques du L.C.H.F. (fig. 14) 1 1 1 1 1 Tableau 25 - Hauteurs de 2 marées en baie de Somme en Décembre 1969 ; Heures {en chiffres romains) comptées à partir de la Pleine Mer au Hourdel

Marée Port - Vl h -V -lV -111 -Il - 1 0 +1 +Il +ill +lV +V +Vl

Vive Eau Saint-Valéry {%) 635 6,35 6, 35 6, 35 7,40 9,40 1000 832 730 662 635 635 635 (hauteur lOO dm) Le Hourdel 480 4,80 4, 80 4, 80 7, 82 8,08 1000 871 740 698 504 4, 80 4,80 {1 0-Xll-1969} Le Crotoy 664 6,64 6,64 6,64 6,64 887 1005 900 785 703 676 664 664

Morte Eau St-Valéry (%) 620 620 6 20 620 620 720 740 670 635 610 - - - (hauteur 2 5 dm) 635 610 620 620 (2-Xll-1969) Le Hourdel 478 478 478 517 655 735 750 690 712 573 552 499 480

Le Crotoy 664 664 664 664 664 694 755 704 671 667 664 664 664

On a pris les valeurs de concordance Zéro N. G. F. - Zéro C. M. suivantes : St-Valéry 5, 30 rn; Le Hourdel 5, 40 rn - Le Crotoy 5, 45 rn

*Les observations ont eu lieu à St-Valéry (Quai Perrée} 10 mn après les mesures effectuées simultanément au Crotoy et au Hourdel

La morte eau du 2 Décembre 1969 a eu lieu par vent de secteur Sud-Ouest à Ouest, variant de 5, 5 à 9, 5 noeuds ; la vive eau du 12 Décembre 1969 a connu des vents de Sud Est à Sud, d'une vitesse très variable.

(Observations d'heure en heure effectuées par le Service Mar~time des Ponts et Chaussées à St-Valéry s/ Somme). ------1 - 50- 111 - 2 - 3 - La marée nendant la saison estivale 1 ------L------Dans la mesur:e où l'activité touristique prévue est par essence saison­ nière, la répartition mensuelle des coefficients de marée, donc des hauteurs, 1 est nn phénomène important.

a) Les courbes représentant le nombre moyen des marées de chaque mois, 1 par groupe de 10 coefficients successifs, établies par A. GOUGENHEIM montrent

a) que les coefficients inférieurs à 50 sont beaucoup plus fréquents 1 en Mars-Avril et Septembre-Octobre que pendant le reste de l'année ; il en est de même pour les coefficients supérieurs à 79.

1 b) que les coefficients compris entre 50 et 79 sont beaucoup plus fréquents en Juin-Juillet d'une part, Décembre et Janvier d'autre part, que pen­ 1 dant le reste de l'année. Le diagramme, publié par F. VERGER permet de retènir les valeurs ap­ 1 prochées suivantes pour les mois de Mai à Septembre en fréquence (tableau 26) 1 Inférieur à. 50 de 50 à 79 Supérieur à 79 1 ~s 1 Mai 15, 5 50 34, 5 1 Juin 9,25 66,2 5 24,5 1 Juillet 8, 7 61, 1 27, 5 :1 Ao1lt 18, 0 46,0 36,0 1 Septembre 23, 0 34, 5 42,5 1 Tableau 26 : Fréquences mensuelles des coefficients de marée Les marins Picards utilisant pour caractériser la marée, la hauteur des pleines mers en décimètres, il conW.ent de se méfier de confusions possibles, 1 d'autant que les chiffres sont voisins. Nous donnons ci-dessous les hauteurs en dm correspondant aux coefficients limités ci-dessus (50 et 79) pour les trois ports de 1 la baie - Tableau 2~ : 1 Coefficient Le Hourdel Le Crotoy Saint Valéry 50 82 81, 5 82, 5 .1 79 96 96 97, 5 ' 1 Tableau 27 : Coefficients et hauteur de la marée en baie de Somme - 51 - 1 Pendant les mois de Juin et Juillet, plus des 9/10 des marées dé­ passent 8, 20 rn dans les ports de la Baie, et une sur quatre environ 9, 60 m en l'absence de perturbations d'origine atmosphérique. 1

b) Cependant, cette présentation statistique ne saurait épouser fi­ dèlement la complexité de la nature. De nombreux facteurs locaux perturbent 1 les caractères de la marée.

Les conditions météorologiques en particulier ont un effet à la fois 1 statique et dynamique sur la hauteur de la marée. Du point de vue statique (pression), l'Annuaire des Marées donne les valeurs suivantes (tableau 28) 1

Pression barométrique Correction 1

726 mm (Hg) +45cm 760 mm (Hg) 0 1 779 mm (Hg) - 25 cm 1 Tableau 28 : corrections barométriques 1

Cependant, il convient d'ajouter à cet effet statique de la pression .!.'effet dynamique du vent à la fois sur le niveau et sur les courants dans la ·1 baie où l'influence du vent est plus efficace sur la faible épaisseur de la lame d'eau. Par vent de secteur Ouest de force 3 à 4, (moins de 36 km/h), le ni- veau de la marée dans les ports de la Somme augmente de 7 à 22 cm (L.C.H.F.) 1 mais on estime que cette élévation peut atteindre 50 cm. Dans ce cas, l'heure de la pleine mer est -estimation- avancée d'une vingtaine de minutes environ. Par vent d'Est, l'influence du vent n'est pas établiede façon statistique, mais 1 on l'estime comparable (et inverse) à celle des vents d'Ouest (cf sufra 1-2-3-3).

La forme elle-même de la baie et la configuration des fonds influent 1 d'une façon sensible, bien que difficilement quantifiable, car les schémas géo­ métriques simples auxquels on est obligé (pour le calcul) de ramener la topo- graphie, sont trop éloignés de la réalité, et tous les détails de la configuration 1 ont une influence sensible sur l'ensemble de ces phénomènes. En l'absence d'é- tude systématique sur ce point, on peut estimer que les variations des cotes de marées observées dans la baie, sont en grande partie l'expression de ce phé- nomène. 1 1 1 1 1 1 1 - 52 - 1 1

1 Les niveaux des pleines mers données par l'Annuaire d'une part, et calculées par le L.C.H.F. à partir d'observations ramenées aux 1 caractéristiques de la marée de BREST sont les suivantes : tableau 29 1 1 Coefficient Baie Le Hourdel (1964)

1 P.M.V.E. e 120 11,20 11,20

1 P.M rn VE 95 9,80 10,20

' 1 P.M. rn :ME 45 7, 80 7,92

1 ~.M.M.E. e 20 6,60 6, 60 1 Tableau 29 - coefficients et hauteurs des pleines mers en Baie 1 de Somme ± 1

Une étude plus détaillée permet d'établir les variations sui­ 1 vantes pour les ports de la baie de Somme (tableau 30) 1 1 1 ± (P •. M. = pleine mer ; V. E. = vive eau ; M.E. = morte eau ; 1 e = exceptionnelle ; rn = moyenne) 1 1 ------

Le Hourdel Saint Valéry Le Crotoy

1878 1936 1964 1936 1964 1936 1964

Hauteur des marées + 20 cm Le Hourdel Le Hourdel we Hourdel Le Hourdel moyennes + 5 cm + 10 cm 5 cm + 6 cm + 12 cm + 6 cm ------Durée du montant 2 h 57 2 h 58 + 1 mn 1 h 58 inchan­ inchangé x -gé

Durée du perdant 3 h 43 3h 44 + 1 mn VE: 3h20x 4 h 10 +50 mn 3 h '3 h 50 nulle en 1 l\Œ:2 h20 VE, 50mn x en l\Tm, 2hJ en l\Œ mo: ------1 1 Courants de flot plus plus ! brusque rapides •., (5à 10 diminutior\, Il de jusant mn) probable ------~------Niveau des basses 5, 50 à 6, 20 à +70cm Absence de données absence de données mers 5, 70 6, 40

:X pour passer de la cote 6, 50 à la cote de pleine mer 1 - 54 - 1 111 - 2 - 4 ------Les courants de chasse en Baie de Somme La tendance naturelle à l'ensablement de certaines parties de la Baie de Somme est limitée, au niveau des chenaux utilisés par la navigation 1 par des chasses fonctionnant à marée descendante, à proximité de l'étale de basse mer. Cette dernière est relativement longue dans les 3 ports considé­ 1 rés, situés au-dessus de Zéro C .lVI. Trois types de chasse sont utilisés : une chasse d'origine fluviale à Saint-Valéry,· un bassin artificiel de chasse au Crotoy, une chasse naturelle 1 ·. renforcée par des canaux de drainage au Hourdel.

1 111 - 2 - 4 - 1 - A Saint-Valéry, le débouché de la Somme canalisée se fait par une écluse dont le radier est situé à 5, 00 rn. Le débit de la Somme a été mesuré à 55 m3/s le 17 Décembre 1964, le niveau de l'eau étant à 8, 40 rn 1 à l'amont et 6,42 m à l'aval. Le débit du canal maritime est estimé à 45 m3/s en moyenne ; l'écluse est susceptible de débiter 60 m3 / s, et 80 m3/s en période 1 de crues. (Ponts et Chaussées, Saint-Valéry). A marée basse, l'éclusier maintient 1, 30 rn d'eau minim~ au bar­ rage inférieur, 3 mau barrage supérieur. L'écluse est ouverte dès la marêe 1 descendante.

Le jeu des chasses a créé en aval du barrage inférieur une dépres­ 1 sion dont la profondeur atteindrait 10 à 13 mètres ; les chasses semblent effi­ caces dans 11 ensemble du port de St-Valéry, à l'extrémité de la digue submer­ sible ; des bancs sableux apparaissent à marée basse surtout, car le courant 1 dü aux eaux de la Somme, est supérieur à celui issu des Chasses du Crotoy.

Dans l'état actuel des choses, le courant de la Somme est responsa­ 1 ble de la conservation du port de St-Valéry dont l'accès est facilité par la di­ gue submersible ; cependant, l'évolution régionale des fonds peut, à l'avenir 1 nécessiter quelques dragages à proximité de la digue submersible.

1 lll - 2 - 4 - 2 - Au Crotoy, un bassin de chasse de 62 ha, dont 8 à 10 seulement sont actuellement utilisés par une marée de 83 (9, 50 rn) et dont le débit n'est pas connu avec précision ; après une marée de 100, et en fin 1 d'étale de basse mer, le L.C.H.F. a mesuré le débit du chenal du Crotoy: 8 m3/ s, près de la bifurcation. Le débit des canaux du marais a été mesuré par H. de Lammerville de Décembre 1966 à Septembre 1968, qui indique les 1 valeurs suivantle3 : (tableau 31) : 1 1 1 1 1 - 55 - 1 Débit Débit Débit Débits atteints ou dépassés Canal Lieu atteint classé classé pendant 1, 3, 6, 9 mois/ an 1 jfan mini- étiage 1 DM mum DCE DCL DC DC DC DCM 3 6 9 1 Canal d'Artois Pt . ou de la Maye Rouge 2,20 2, 00 0, 45 1, 72 1, 37 1, 09 0, 77 1

Canal Mar- Pt quenterre Sellin 1, 11 0,89 o, 01 0, 66 0,34 0,20 0,09 1

Tableau 31 - débit des canaux des marais du Marquenterre 1

DALLERY évalue le débit de ces chenaux entre 1 et 3m3/s. Comme l'on estime à 10 m3/s le débit du chenal en vive eau, le débit du bassin de chasse 1 peut être estimé à 6-8 m3/s dans ces conditions.

Le bassin, dont la digue est arasée à la cote 12, 43 rn, est fermé 1 par deux écluses. On estime que seule la tranche d'eau supérieure à 61 63 CM (soit 1,18 NGF peut être urilisée pourJes chasses ; pratiquement toutes les ma-­ rées sont susceptibles d'alimenter le bassin (une morte eaumoyenne, de coef­ 1 ficient 45 monte à 7, 80 rn au CROTOY) ; cependant, la chasse n'est vraiment efficace que lors des vives-eaux (VE moyenne coefficient 95, hauteur 10,2 rn) ; , en estimant à 8 ha environ la surface couverte alors par l'eau, le niveau de 1 l'eau atteint dans le bassin étant de 60 cm inférieur environ à celui de la mer ~=;n vive eau DALLERY, ce volume d'eau retenu serait alors limité à 240.000 rn ètres-cube. 1

En réalité, il est pratiquement impossible d'évaluer la quantité d'eau retenue lors d'une marée, le profil du bassin au dessus de la cote 6, 60 et la sur­ 1 face découverte par les eaux étant assez mal connus. Les valeurs que nous don­ nons, à partir d'un planimétrage cartographique, ne sauraient être considérées 1 que comme des ordres de grandeur ; ils représentent cependant environ 1/700 du volume retenu à la même cote il y a un siècle.

Les écluses, au nombre de deux, installées en 1903 (DALLERY} 1 fonctionnent de la façon suivante. A marée montante, elles sont levées au ni­ veau de la mer donné par les tables : toutes les eaux marines, plus ou moins 1 chargées en sédiments entrent donc dans le bassin, y creusant une dépression semi-circulaire d'environ un hectare, et dont le fond est situé vers - 1 rn NGF (4, 40 CM) à une trentaine de mètres à l'est des écluses. L'eau une fois emma­ 1 gasinée se décante pendant 5 h 30 ; 5 h 30 après la pleine mer du CROTOY, les écluses sont relevées de 10 à 20 cm environ. Le courant de chasse ainsi obtenu dure de 1 à 2 heures environ suivant que l'on fait fonctionner une ou 1 deux écluses. 1 1 1 1 1 - 56 -

L'efficacité des chasses est surtout nette actuellement jusqu'à 1 l'estacade du Crotoy, mais se prolonge dans le chenal du Crotoy. A 30-50 m en aval des écluses, un trou de 4 à 5 m de profondeur, prolongé par une contrepente à 150-200 m au delà marque la zone de vitesses maximales, le 1 débouché du bassin, obstrué lorsque le fonctionnement en est arrêté ou irré­ gulier, est actuellement élargi : le banc sableux qui l'encombrait étant re­ jeté sur les cotés. Les abords de l'estacade, située à 500 m des écluses sont 1 nettoyés. Au-delà, on peut estimer que le courant de chasses perd progressi­ vement de son efficacité dans les parties du chenal dessinant des méandres en particulier, c'est-à-dire à 1 ou 2 km des écluses ; les eaux s'écoulent en 1 direction du Hourqel à marée basse, mais un banc sableux encombre le sec­ teur de la "bifurcation", que les chasses crotelloises sont impuissantes à 1 éroder.

111 - 2 - 3 - 3 - Le port du Hourdel ne bénéficie pratiquement pas 1 de chasses artificielles. Il reçoit les canaux de Cayeux et de Lanchères dont le débit est estimé à 2 m3/s par DALLERY ; ce débit est impuissant à conser­ ver les fonds, d'autant que l'écluse est située à 2 km en amont du port. Par 1 contre. le port est ouvert sur un vaste chenal qui traverse les mollières et joue de ce fait un rôle, modeste certes, dans le maintien des fonds ; l'ïmpuis• sance des chasses face à l'accumulation nécessite des dragages dans le port 1 du Hourdel (voir rapport Travaux). 1

1 Par suite de la remontée des fonds dans la partie orientale de la Baie, le chenal du Crotoy, qui n'est parcouru aujourd'hui par aucune chasse dont l'efficacité soit en rapport avec le travail à effectuer, a tendance à méan­ 1 drer, éloignant (en temps) le Crotoy de larre r. La situation du Crotoy et son site ont entraîné la localisation d'un 1 port de plaisance, dont l'accès doit être amélioré, si l'on veut développer cette activité. Plusieurs solutions peuvent être envisagées, pour rectifier 1 le tracé du chenal. La construction d'une digue submersible jouant un rôle compa- rable à celle de Saint-Valéry parait apte à guider le courant des chasses. UNE 1 étude précise en nature, suivie d'un traitement de l'information obtenue sur - - modèle physique ("modèle réduit") comme pour la digue de Saint-Valéry ou sur modèle mathématique (traiterre nt sur ordinateur. type port de Dunkerque) sera 1 nécessaire de façon à intégrer divers paramètres (l'évolution des fonds, la présence de la digue submersible sud etc •.. ) susceptibles de définir les ca­ ractéristiques de cette digue : cote, longueur, orientation par rapport aux cou­ l' rants de marée (la digue de Saint-Valéry est longitudinale, celle du Crotoy se­ rait franchement oblique). Le raisonnement par analogie, discutable. en matière d'aménagement littoral, ne permet en effet pas d'affirmer qu'une telle digue 1 n'aurait que des effets bénéfiques ; en tout état de cause, le pronostic ne peut être que réservé. De toutes façons, il faudrait établir un courant de chasses. 1 1 1 - 57 - 1

La remise en état du bassin de chasses peut aussi être suggérée. 1 Elle pose cependant de nombreux problèmes au niveau du nettoiement, de l'a­ limentation du bassin et du fonctionnement des chasses, voire de leur effica­ cité. La remise en état du Bassin de Chasses du Crotoy dans sa capacité · 1 primitive semble difficile à réaliser et surtout à maintenir, eu égard à l'é­ volution des fonds à proximité de ce port. F. DALLERY, qui fut Ingénieur T.P.E. à SArnT-VALERY écrit: "il est très probable que l'on n'entrepren­ 1 dra pas le curage du bassin ...•. Restituer au bassin son fond primitif, c'est-à-dire la cote 6, 50 environ alors que les alluvions environnantes sont actuellement à la cote moyenne 8, 00 environ et que le chenal du port est à 1 la cote 6, 00 environ, serait établir une dépression qui se comblerait encore plus rapidement que le bassin creusé en 1865. 1 "Et sans doute est-il bon d'insister sur ce point que, seule, la tranche supérieure du Bassin a une action sur les sables du chenal, et que cette action s'étend d'autant moins loin que le fond du chenal est plus élevé". 1 L'auteur préconisait le rétablissement du "lit principal de la rivière vers la partie de son embouchure où la poussent les actions marines naturelles, c'est-à-dire vers le Nord Ouest''. De son côté, le rapport de l'O. T .A. M. 1 (1970) suggère de faire du Bassin des Chasses une base nautique sans commu­ nication avec la mer. En 1971, un nivellement a montré qu'à marée basse, 1 une lame d'eau persiste à la cote 6, 6 3 CM, quelle que soit la profondeur du bassin. Il serait utile de connaftre la dénivelée, au-dessus de cette cote, à partir de laquelle l'effet de chasse est encore sensible, draguer le fond du 1 bassin au-dessous de cette cote consisterait à installer un piège à sédiments. L'alimentation en eaux douces issues des marais du Marquenterre 1 ne semble guère réalisable : en dehors des travaux de génie civil à réaliser dans le na rais et des problèmes de niveau de l'eau entre les canaux, le bas­ sin de retenue et la mer, le détournement des canaux dont l'exutoire et en 1 baie d'Authie et du canal de Fa vi ères ne porterait qu'à 130.000.000 m3 le vo­ lume annuel des eaux disponibles. L'alimentation en eaux marines pose le problème de l'alluvionnement : actuellement toutes les eaux de la marée mon­ 1 tante pénètrent dans le bassin ; les eaux du premier flot étant plus chargées en sédiment, peut être serait-il possible de limiter la quantité de sédiments ad­ mis en n'ouvrant pas totalement les écluses à ce momert? Pendant 5 h 30 mn 1 les eaux sont enfermées dans le bassin et commencent à se décanter ; très chargées, les eaux admises sont le siège de courants de densité susceptibles, à la vitesse de quelques décimètres par seconde, d'atteindre le fond de la re­ 1 tenue. On lutte contre le colmatage des barrages hydrauliques par des souti­ rages, ayant lieu dès que les courants de densité ont atteint le fond et le bord du barrage ; des dispo.sitifs de mesure (robinets placés à différentes hauteurs 1 pour essais de densité) ou des appareils avertisseurs (cellules photo-élec­ triques annonçant l'arrivée des courants de turbidité) sont susceptibles d'a­ méliorer l'efficacité des soutirages; 1

n parait donc très difficile de lutter contre le colmatage progres­ sif du bassin des chasses, mais un entretien constant peut limiter cet alluvion­ 1 nement. 1 1 1 - 58 -

1 Le fonctionnement des chasses, dans la formule qui est re­ tenue actuellement, est relativement efficace. En l'absence de mesures suf­ fisamment précises et nombreuses des caractéristiques physiques du maté­ 1 riel à expulser, et du volume d'eau disponible, il est impossible de savoir si une chasse puissante et instantanée serait ou non plus efficace qu'une chasse de débit modeste mais davantage étalée dans le temps. L 1 exemple de la Somme 1 à Saint-Valéry montre qu'une chasse importante et constante est susceptible de maintenir les conditions de navigabilité, en liaison avec l'établissement de di­ 1 gues canalisant le courant. Le but des chasses est d'obtenir un courant dont la compé­ tence soit susceptible de prendre en charge des sédiments sableux pour l'es­ 1 sentiel, et la capacité susceptible d'exporter vers le large au minimum les sédiments apportés par chaque flot et non encore déposés. S'agissant d'éro­ sion de sables dont la médiane est comprise entre 160 et 200 microns, les 1 courbes établies par HJULSTROM indiquent qu'un courant de vitesse supé­ rieure à 0, 30 rn/ s est nécessaire, le trans port étant assuré si le courant porteur reste supérieur à 0, 02 m/s. En baie, il est nécessaire que le cou­ 1 rant de chasses, renforçant le courant de jusant, dépasse la vitesse du courant de flot d'au moins cette valeur pour que l'état des fonds actuels soit conservé. Toutefois, il s'agit là de valeurs moyennes, alors que l'action instantanée d'un 1 courant plus violent est supérieure et peut s'opposer au calibrage du chenal par l'édification d'un banc sableux que le courant doit contourner.

1 Au moment de la basse mer du port, l'écoulement dans le chenal du CROTOY peut être assimilé à un écoulement fluvial dont la vitesse 1 v est donnée par la formule de CHEZY -EYTELWEIN v= C~/RI 1 c étant le coefficient de rugosité du lit R le rayon hydraulique,· c'est-à-dire le quotient de la surface de la '1 section mouillée par le périmètre R = S/P I est la pente du lit fluvial. ou encore v= S I 1 p soit, en remplaçant S par sa valeur en fonction du débit D 1 (D = vS) v='-3 ~ V.~ 1 3 ou D =v P 2 1 c I En supposant que la pente du chenal est constante (ce qui n'est pas toujours le cas) et toutes choses égales d'ailleurs, pour conserver une mê­ 1 me vitesse dans le chenal (pendant la phase fluviale de la marée), alors que le périmètre mouillé P diminue, on pourrait donc probablement dimimierprogres­ sivement le débit de l'écluse du Bassin des Chasses. Ces considérations devraient 1 faire l'objet d'essais en nature, avec mesures précises, afin de résoudre le pro­ 1 blème de l'accès au port du CROTOY. 1 1 -59- 1 111 - 3 - LES AMENAGEMENTS ACTUELS, LEURS EFFETS 1

Les effets de la digue submersible et des chasses du CROTOY concernent : 1 111 - 3- 1 - Direction des courants 1 La comparaison des cartes de courants en 1964 (L.C.H.F.) et celle des courants en 19 6 7 (I. S. 'T. P. M. ) montre que les phénomènes du flot et du jusant ne sont guère affectés par la construction de la digue submersible. 1 En 1964, des croisillons immergés à un mètre sous le niveau de la 1 mer ont permis d'observer qu'en flot de vive eau, le courant portait à la fois vers le Crotoy, et vers Saint-Valéry. Dans des conditions météorologiques voisines, les trajets parcourus par des flotteurs en plastique en 1967 (de 19 1 à 50 o/o seulement des flotteurs ayant été récupérés} suggèrent une tendance de flot à emprunter le chenal qui accompagne la digue submersible. Dans ce cas cependant il est très probable que le report vers la partie Sud-Ouest de 1 la baie de la trajectoire du courant de flot soit dO. pour l'essentiel aux vents de Nord-Est~ De la même manière, l'observation d'un courant de marée ·dirigé parallèlement à la cote Nord de la baie (I.S.T.P.M. 22 Aoüt 1967 par vent 1 d'E.S.E) doit plus au vent qu'à l'orientation de la digue submersible. On peut donc estimer que, ainsi qu'il était prévu, la digue submer­ 1 sible n'a pas affecté les courants de marée, aux voisinages de la pleine mer.

Lors de la marée montante ou de la marée descendante, la présence 1 de la digue et du chenal "attiré" les courants ; en arrière se forme une région abritée dans laquelle des dépôts sablo-vaseux ont tendance à s'accumuler, dans les parages de l'ancienne digue Pinchon, à l'Ouest du Cap Hornu. 1

111 - 3-2- Localisation des chenaux navigables (évolution de 1 1947 à 1963)

La migration des chenaux d'accès au Crotoy et à Saint-Valéry 1 est un des caractères morphologiques de la Baie de Somme qui influe de façon très sensible sur sa navigabilité. Différents auteurs, de PUYRAIMOND (1878) 1 et DALLERY (1949 et 1955) ont étudié les tracés successifs de la Somme. Depuis 1827 date de la construction (inauguration) du canal maritime d'Abbe­ ville à Saint-Valéry, l'exutoire de la Somme est fixée au bord méridional de 1 la baie moyenne ; cette direction fut accentuée par les divers travaux d'amé­ nagement des accès au port. 1 A partir du Cap Hornu, le chenal de la Somme a tendance, de 1947 à 1963 et selon les couvertures photographiques aériennes de lÏinstitut Géographique National (fig 15) à se diriger vers l'Ouest au large du Hourdel, 1 après avoir poursuivi pendant 1 à 3 kms la direction NW, parallèle à la cote Est des Bas Champs. La "bifurcation" point où il reçoit le chenal du Crotoy oscillait dans une zone située à 1 km environ à l'Est du Hourdel et 2 à 3 km 1 1 1 1 -60-

à l'ouest du Crotoy ; la topographie des fonds est extrèmement changeante 1 sur les clichés, sans doute à cause des orientations différentes des courants lors du flot et du jusant. 1 Au-delà de cette bifurcation, le chenal de la Somme divague dans la partie externe de la baie, sur un vaste cône sédimentaire très aplati, 1 présentant parfois deux chenaux divergents (1), le plus souvent réduit à, un seul, plus profond ; en 1952 et 1963 ce chenal longeait le rivage des Bas Champs jusqu'à hauteur du phare de Nouveau Brighton. Ce chenal passe à une distance 1 variable du poulier du Hourdel : pratiquément accolé en 1952, 1963 et 1970, il peut s'en éloigner sensiblement ; plus de 2 kms en 1947 ; cependant la dis­ 1 tance moyenne du port au chenal atteint rarement 1 ou 2 km. Si les orientations des chenaux s"ont variables, leur navigabi­ 1 lité dépend de leur profondeur et de leur rectitude. En l'absence de repères fixes suffisamment rapprochés d'une part, et eu égard à l'extrême variabili­ té des fonds, il est impossible de préciser la profondeur du· chenal. Le profil 1 en long établi en 1964 par le L. C. H.F. donne des pentes variables 0, 63 pour mille en amont du Cap Hornu, 0, 40 jusqu'à la bifurcation avec le ch~nal du Crotoy (de pente 0, 51 o/o 7o). Pour les bateaux de commerce qui fréquentent 1 Saint-Valéry, le meilleur tracé est le plus rectiligne, aussi l'accès à ce dernier port est-il moins difficile que celui du CROTOY. 1 1 1 1 1 1 (1) Positions observées sur les clichés de 1947 et 1961, correspondant à des instants où la marée couvre l'essentiel de la baie ; dans ces 1 conditions la distinction courants {marins) de flot et de jusant d'une 1 part, chenal de la Somme d'autre part est malaisée. 1 1 1 1 •

- 61 - 1 1 III-3-2-2- Plans de balisage de 1969 à 1971 (fig. 16) 1 Le Service Maritime des Ponts et Chaussées, Subdivision de Saint-Valéry,a pu mettre à notre disposition les relevés des balisages efffectués en Janvier et Avril 1969, Janvier - Avril et Septembre 1970, Jan­ 1 vier et Avri11971 (fig. 16). Il faut noter que ces documents correspondent à des "instantanés" successifs, puis au cours d'une évolution continue du tracé, et ne sauraient avoir qu'une valeur indicative. 1

Le croquis montre cependant d'une part la tendance du chenal du Crotoy à s'aligner sur la partie moyenne du tracé du chenal de la 1 Somme ; les tracés successifs se rassemblent autour d'un axe orienté WNW ESE dont les extrémités sont situées à égale distance du Crotoy à 1 'ESE et du Hourdel à 1 '\VNW, d'autre part, alors que le débouché du chenal 1 de la Somme semble fixé à l'intérieur d'une zone de moins de 1 Km de large dans la partie externe, le tracé du chenal depuis Janvier 1970 s'éloigne du littoral de Cayeux ; on peut y voir une influence du stockage spectaculaire 1 des galets entre Cayeux et Le Hourdel. Enfin, 1 'existence de divagations du courant à l'extrémité de la digue submersible soulignent, au contraire, le rôle bénéfique de cette dernière : dès que cesse son influence directe, le 1 courant reprend sa liberté. 1 III-3- 2-3 - Evolution 1952 - 1971 1 Nous disposons ainsi, pour une période d'une vingtaine d'années, de tracés successifs des chenaux principaux de la Baie de Somme antérieurement et postérieurement à la construction de la digue submersible. 1 En l'absence d'observations plus systématiques, et bien que les documents dont nous disposons soient de qualité inégale, il est possible de noter, depuis la partie externe de la Baie : 1 a) une oscillation continue du chenal "externe" se diri­ 1 geant surtout vers le Sud de 1952 à 1963, reprenant une direction vers l'Ouest-Nord-Ouest depuis 2 ans. 1 b) l'existence d'un axe médian WNW- ESE, entre le Sud du Crotoy et l'ENE du Hourdel, où semble se fixer la bifurcation et la partie interne du chenal commun Somme+ Chasse·s du Crotoy. Le fonctionnement 1 du Bassin des Chasses du Crotoy pourrait intervenir dans ce phénomène, mais il est impossible de fixer sa part de responsabilité. 1 c) un resserrement de l'enveloppe de la zone d'évolution du chenal, très sensible pour le chenal de la Somme, ce dernier· oscillant lorsqu'il se sépare de la digue submersible (comparer les fig. 11 et 16). 1 1 1 1 .l .1 1 - 62 - 1 SUR LES VOCATIONS PORTUAIRES 1 1 Nous avons regroupé en 3 tableaux concernant Le Crotoy, Saint-Valéry et Le Hourdel, un certain nombre de caractéristiques 1 statiques concernant les snes portuaires de la Baie du point de vue maritime, d'une part, l'attrait de la station d'àutre part, ses liaisons avec l'arrière-Pays enfin. Nous avons ensuite tenté un classement quali­ 1 ficatif de ces différents caractères afin de faire apparartre les snes les plus aptes à un aménagement rationnel, voire rentable ; on a tenu compte du plus grand nombre possible de caractères, tant naturels que d'origine 1 humaine, de la géographie locale. 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 'J/1 -63- LE HOURDEL 1 1 + = - Ei'acteurs favorables Parti cula rités Facteurs limitatifs 1 L.Ja meilleure situation ma- Avancée de la Pointe des rftime de la baie accessi- Galets 1 ple 5 h 30 à 6 h 10 par f11arée :MER 1 ~bri relatif des vents d'W

)Ossibilité de créer un Pas de chasse naturelle 1 )Ort Relèvement des fonds lié à distance du ch.enal de la Somme 1 1 Hameau de Cayeux- . sur Mer 1

STA- Construction ré- Avancée des galets TION cente 1

Plage au Nord à .Activités touristiques marée basse à développer 1

Possibilités d'ex- tension vers le 1 Nord-Est (port) 1

Routes panoramiques Arrière pays très mo- CON- depuis Brighton de ste 1 TI- et depuis St-Valéry NENT Position de "finistère" 1 1 1 1 1 1 1 - â4-

LE CROTOY

1 Facteurs favorables Particularités Facteurs défavorables

1 Accrétion dans la partie orientale de la baie 1 Exposé aux vents d'Ouest AC CES Méandres du chenal 1 l\.1ARI- Bassin de TIME chasses Inaccessible à basse mer 1 Période d'accès limitée (marée de 4 h 45 à 5 h 45 Port de pêche ( (4 h avec bancs dans le 1 (crevette~: chenal) .1 Accès balisé Fréquentation importantE 1 Infrastructure modeste et de luxe (chasse) Plage exposée au l'vfidi 1 STA- Port de plaisance TION Club nautique

1 Projet base nautique Pêche à pied

Possibilités d'extension 1 au N {à contrôler) Ancien berceau de l'a- viation 1 Peut espérer drainer la Mauvaises conditions rou- clientèle de la partie tières d'accès (temps) 1 INTE- "Nord Pas de Calais" et depuis le Nord-Pas de RET de Picardie Calais 1 CONTI Route panoramique NEN- Proximité d'une future TAL 1 voie expresse Forêt de Crécy à 1/4 h 1 1 1 1 J 1 • -65- 1 SAlliT-VALERY 1

Facteurs favorables Facteurs défavorables 1

Chasses de la Somme Eloignement de la haute 1 mer AC CES Digue submersible Inaccessible à basse mer 1 MARITIME Port abrité vents W et SvV 1 Port de plaisance séparé Cadre géographique du Port de Commerce varié (mollières, falaise ... ) 1 Chenal balisé (accès 4 h à 5 h 30 1

Ville classée 1\'Ionume nt historique 1 Promenade ombragée Hôtels et restaurants de classes variées 1

Possibilité d'extension du Plage artificielle port au nord-Est 1 STATION Centre d'équipement Nau- Possibilités d'excursbn tique (Ponts et Chaussées (but) 1 maritimes) Extension possible vers Installations portuaires 1 le S (logement) en cours d'amélioration Accès facile 1 AC CES Al\ITENS à 1 h 10 mn en sépare la circulation CONTI- voiture la dévia ti on RN 4 0 locale et la circulation NENTAL touristique régionale 1 (Cayeux - Ault) Arrière pays 1 fluvial touristique chasse 1 1 1 1 1 1 -66-

1 Ces fiches permettent de faire les remarques suivantes : S'agissant du développement de la navigation plaisancière~ d'un point de vue strietement maritimè~ LE HOURDEL est le pJus faciletre nt accessible~ mais 1 SAINT-VALERY qui s'équipe à un arrière Pays, partage avec le CROTOY une clientèle croissante. L'environnement continental semble jouer en faveur de ces deux derniers ports, mais l'alluvionnement est~ au CROTOY, une menace 1 qu'il faudra conjurer.

S'agissant du développement d'activités sportives littorales (navigation à 1 voile) le site du HOURDEL parait favorisé à cause de sa situation plus maritime~ 1 de la variété et de la force des vents~ du caractère relativement isolé de sa si- 1 tuation.

La vocation du CROTOY~ relais de chasse en saison paraft davantage 1 balnéaire en été à cause des vastes plages, au Sud et surtout à l'Ouest; l'installation d'une piscine, l'utilisation nautique du bassin de chasses peuvent être envisagées. La fonction plaisancière est liée en grande partie à.la persis­ 1 tance de la pêche et à l'entretien du chenal d'accès, 1 Port de commerce de taille modeste, mais dynamique~ SAINT-VALERY~ désavantagé par sa situation au fond de la baie, jouit d'une vocation portuaire 1 certaine grâce à de nombreux travaux et équipements. Port de plaisance et point de rupture possible de la plaisance fluviale, il ne possède guère de plage, mais 1 un site très accueillant. 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ... , 1 -67.- 1 TABLE DES TABLEAUX 1 - Horaire des marées 11 1 2 - Intervalle arrivée du flot - étale de pleine mer 11 3 - Hauteurs de la marée au dessus du zéro des cartes marines 12 1 4 - Courants de marée au large de la Baie de Somme 14 5 - Vitesse des vents au sol à ABBEVILLE 16 1 6 - Influence des vents de secteur Ouest sur la hauteur de la pleine mer 16 7 - Variation saisonnière de quelques éléments séparatifs du climat pour 14 1 stations françaises 19 8 - Précipitations à ABBEVILLE et en Baie de Somme 20 1 9 -Nombre de jours de, pluie - période 1959-1966 21 10 - Insolation mensuelle (en heures), 1966-1967, en Baie de Somme 22 1 11 - Ensoleillement en France du Nord-Ouest, 1946-1960 23 12 -Températures mensuelles à ABBEVILLE et à DUNKERQUE. 23 1 1 3 - Fréque~ es et directions des vents en baie de Somme 24 14 - Trafic du port de Saint-Valéry et de ses annexes 38 1 15 - Volumes d'eau entrant dans le bassin des chasses du Crotoy 1865-1925 .. 16 - Vitesses des courants (en noeuds) 41 1 17 - H~ures des marées par rapport au Hourdel 43 18 - Courants de marée à SAillT-VALERY 44 1 19 - Durée de la marée Saint-Valéry, au dessus de la cote 6, 90 C. M. 45 20 - Courants de marée au CROTOY 46 1 21 - Durée de la marée au CROTOY 46 22 - Courants de marée au HOURDEL 47 1 23 - Durée de la marée à la cote 5. 80 au Hourdel 48 24 - Durée de la marée dans les 3 ports de la Baie de Somme 48 1 25 - Hauteurs de 2 marées en Baie de Somme (Déc. 1969) 49 26 - Fréquence mensuelle des coefficients de marée 50 1 27 - Coefficients et hauteurs des marées en baie de Somme 50 28 - Corrections barométriques 51 1 29 - Coefficientset hauteurs des pleines mers en baie de Somme 52 30 - Evolution récente des caractéristiques de la marée 53 1 31 -Débit des canaux des marais du Marquenterre 55 1 1 1 -o~-

1 TABLE DES FIGURES HORS - TEXTE 1 1 Fig. 1 - Situation d'ensemble 1 Fig. 2 - Progression des molli ères Fig. 3 - Roses des Vents ( a) Abbeville 1 ( b) L.C.H.F. Fig. 4 - Précipitations 1 Fig. 5 - Directions et intensité des vents annuels Fig. 6 - Granulométrie 1 Fig. 7 - Carte de l'évolution des fonds dans la partie externe de la baie, de 1878 à 1936

1 Fig. 8 - Carte des atterrissements de 187 8 à 1963 (en mètres) 1 Fig. 9 - Altitudes moyennes dans la baie de Somme d1~ 1830 à 1963 Fig. 10 - Profils en travers dans la baie de Somme

1 Fig. 11 - Enveloppe de la zone d'évolution du chenal de la Somme entre 1897 et 1946 •· 1 Fig. 12- Courants en baie de Somme (L.C.H.F.) 1 Fig. 13 - Courants de surface en baie de Somme (I. S. T. P. M.) Fig. 14 - Courbes de marées dans les 3 ports de la Baie

1 Fig. 15 -Evolution du tracé du chenal entre 1952 et 1963, antérieurement à la cons­ 1 truction de la digue submersible Fig. 16 - Evolution du tracé du chenal entre 1969 et 1971, postérieurement à la 1 construction de la digue submersible. 1 1 1 1 1 1 -69-

1 TABLE DES 1\IIATIERES 1 Introduction 1 1 - ELEMENTS GEOGRAPHIQUES REGIONAUX p. 3 1 1 - 1 - Aspects du littoral p. 3 1 1-1-1- Falaises crayeuses 1 1-1-2- Cordon de galets Ault-Onival-Le Hourdel 1-1-3- Les Dunes 1 1-1-4 - les marais maritimes 1-1-5 - La Baie de Somme 1 1-1-6 - Conclusion

1 . 1-1-6-1 - Zones d'érosion 1-1-6-2 - Zones d'accumulation 1 1-1-6-3 - Zones de stabilité dynamique

1 1 - 2 - Les agents hydrodynamiques p. 9

1 1-2-1 - La marée p. 9 1-2-1-1 - Généralités 1 1-2-1-2 - La marée dans les différents ports données numériques 1-2-1-3 - Evolution récente de la marée dans les 1 ports de la Somme 1 1-2-2- Les courants au large de la Baie p. 13 1-2-3- Vents, houles, agitation p. 15 1 1-2-3-1 - Directions des vents 1 1-2-3-2 - Vélocité des vents 1-2-3-3- Influence des vents sur la marée 1 1-2-3-4- Influence des houles du large 1 1 -70- 1 1-3 - Les phénomènes climatiques p. 18 1 1 - 3- 1 - Nébulosité.:et humidité relatives 1 - 3- 2 - Précipitations l' 1-3-2-1 -hauteurs annuelles 1-3-2-2 - Répartition saisonnière 1~ 1 - 3- 3 - Insolation 1 - 3 -4 - Températures 1 1 - 3- 5 - Les vents 1-3-5-1 - Vents moyens annuels l' 1-3-5-2 - Rythme saisonnier 1 - 3 - 6 - Conclusion 1 1 11 - ORIENTATIONS TOURISTIQUES l\1ARITilVŒS . p. 27 l' 11- 1 - Généralités 11 - 2 - Possibilités balnéaires classiques p. 29 1 Utilisation de la plage 11 - 3 - Possibilités concernant la navigation de plaisance p. 30 1

11-3-1 - Généralités 1~ 11-3-2 - Situation actuelle du Crotoy et de Saint-Valéry 1 11 - 4 - Eléments pour une prospective p. 32 II- 4-1 - Trois types de clientèle 1 II- 4-2 - Orientations possibles II- 4-3 -Nautisme péri littoral" et nautisme "maritime" 1 1 1 1 1 1 1 -71- 1 1 lll - POSSIBILITES DE LA BAIE DE SOMME p. 34 1 ill - 1 - Evolution historique du rivage local ill - 1-1- les modifications des fonds de la baie 1 1-1-1- L'érosion dans la partie externe de la Baie 1-1-2- L'accrétion des fonds dans la Baie interne 1 1-1-3- La migration des chenaux 1 ill - 1 - 2 - Les travaux en Baie de Somme 1-2-1 - Trois périodes 1 1-2-2- Les résultats 1-2-2-1 - conservation de l'accès au port de Saint-Valéry 1 1-2-2-2- l'accès au port du Crotoy 1-2-2-3- L'estacade du Hourdel 1 li- 2 - Caractères hydrodynamiques de la Baie p. 41 1 lil- 2- 1 - Les courants de marée lli-2-1-1- Les courants au large de la Baie de Somme en 1878 1 111-2-1-1-1- Directions 1 lli-2-1-1-2- Vitesses lli-2-1-2- Observations en baie, en 1965 (L.C.H.F.) 1 lil-2 -1-3- Les courants en été, en surface (I.S. T. P. M.) '/ 1 lli-2- 2 - La marée dans les ports lli-2-2-1 - Progression de la marée en baie de Somme 1 111-2-2-2- La marée à : 1 - Saint-Valéry 1 2 -Le Crotoy 3 - Le Hourdel 1 lli-2-3- La marée pendant la saison estivale lli-2-4- Les courants de chasse en baie de Somme 1 1 - à Saint-Valéry 2 -au Crotoy 1 3 - au Hourdel 4 - sur 1 'amélioration du chenal du Crotoy 1 1 1 111 - 3 - Les aménagements actuels~ leurs effets p. 59 1 III - 3-1 - Direction des courants 1 III- 3-2 - Localisation des chenaux navigables III -3-2-1 - Evolution de 1947 à 1963 1 III-3- 2-2 - Plans de balisage 1969-1971 III- 3-2-3- Evolution 1952 - 1971 1 Conclusion : sur les vocations portuaires p. 62 1 1 Table des tableaux p. 67 1 Table des figures hors texte p. 68 Table des matières p. 69 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 BIBLIOGRAPHIE 1 1 A)OUVRAGESIMPRIMES HERAUD (J) 1880 - Rapport sur la reconnaissance de la baie de Somme et de ses abords en 1878. Recherches hydr o·.grp.phiques 1 sur le régime des cotes, cahier no 10, 77 p, 13 pl. h. t.

1 BRIQUET (A) 1930 - le littoral du Nord de la France et son évolution mor­ phologique - l'évolution du rivage du Nord de la France et l'activité de l'Homme - PARIS, A. COLIN, 439 + 45 p 1 (thèse - Géographie) · ·

1 DALLERY (F) 1955 - Sur la Côte d'Opale, les rivages de la Somme . Mem. Soc. Emulation ABBEVILLE PARIS, A.J. 1 PICCARD, 308 p, croquis

VERGER (F) 1968 - NARAIS et WADDEN du littoral Français 1 Etude de géomorphologie littorale BORDEAUX, BISCAYE imp, 544 p, 2 pl. h. t. (thèse - Géogra­ 1 phie)

RE GRAIN (R) 19 70 - Le littoral des Bas Champs au Sud de la Somme 1 Ann. Centre Rég. Doc. Pédag. 27 p, pl. h. t. 1 1 B) AUTRES DOCUMENTS - Rapports du Laboratoire Central d'Hydraulique de France (Ponts et 1 Chaussées, Abbeville) 1 - Plans du Service Maritime des Ponts et Chaussées à Saint-Valè'ry - Cartes hydrographiques et topographiques 1 - Photographies aériennes (liste in Verger 1968) et mosafques photo­ graphiques de 1947, 1952, 1965

1 - Bulletin climatologique de la Somme

1 - Revue "Science et Pêche" 1 1 1 SITUATION DE LA BAIE DE SOMME DANS L'EUROPE DU NORD-OUEST

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' LEGENDE 1 t :! . l 1 ~)diiiti)~;) EN 1 878 · 1 . EN 1 920 1 EN 1 965 1· 1 1 . ..., 1

1 . . . ' 1 1 ·1 ;1 ':1 1 '1 :1 ECHELLE : 1/50 000 :.1 FIG : 2 ROSE DES VENTS DOMINANTS MOYENS ~A LA STATION D'ABBEVILLE-DRUCAT

ABBEVILLE-DRUCAT 1946-1955

( ' •• NW NNE NE WNW • • • • • ENE • w

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FIG y-3 a ..

ROSE DES .VENTS. AU. HOURDEL (Octobre196S. Septe~bre1966}.

----Friqurnet ginirale. · 1 1 1 1 1 . 0 2 4· 6 8 o/o ' --_ V'alrur) 10m/s par dirrction 1 1 0 to 20 o/o • N

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0.19

0.93 ,.61

2.85 -, 1.68 0.08 \61

a.s2

2.23 us L.01 1-91

7 à 14 Km/h

1l,1 d 34 Km/h 0.01 plus de3~1Km/h :;-

1 > .~ 0% 1% 2°/o 3% È' FIG:S j

1 GRANULOMETRIE· DES FONDS EN 1965 ' t d'après le L. C. H. F j, .H1 (f\

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0 PHARE DE CAYEUX · 1 '~

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DE ' + 1 J + 2.00 a 2.50 •· .. 1 DE-+ 2.50 a + 3.00 'AU-DELA DE ... 3.00·-

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;1 -f. .. ' . ' NOTA le petit ca~royoge (interieur de la baie ) e$t le corroyage LAMBERT ~1 de l'institut ·Geographique National et du l~ve de M r MISSON.

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ALTITUDES MOYENNES- DANS LA­ 1 BAIE DE SOMME -. ~ de·1830 a' 1963 ·1 +-- 1 1 1 1 :···::. • ~ • • . -l • ' . ~·;, .. t.~ ~:~~ ..... _;,:, .... - ... -:-·· .. ~···· ., ' 1 ··:! '· 1 1

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ENVELOPPE DE LA ZONE D'EVOLUTION DU CHENAL DE LA SOMME entre 1897 et 1946

ECHELLE : 1125 000 FIG : 11 1

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Dates des la ne ers

26 avril 196 7 \ 2 A mal 1967 \ 7 juin 1967 22 août 1967 \ 23 août 1967 \ \ \ ~

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r1 .. .. . ':> ,,...... -. '• ' LE CROTOY Coefficient : 4 5. Morte eau moyenne .. ·.· . :·· ŒllRBES ·Œ MAREES .DANS LES. 3 PàRTS DE LA BAIE· ·LE HOURDEL ••,. · .. · : 70 Mer moyenne . st. VALERY .. . . •• ,. : 9 5 Vive eau moyenne . ;.~ ~-: ·. ·. ·u1.5ô~ / ·.· '- · · · · ··: :. · > · _:_ · · . - ---·- ··----.. ----,-· --··- ,---- ·~------r----r·--r---r·------·- -·-··--- ..... " ,.. .. __ ·-·-- _--.: .. ·.:___ -r--·. ·------··--·-- ·---

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HOURDEL

++++ .Tracé du chenal en janvier 1969 -+- avril 1969 Sur Somme ...... Janvier 1970 _._ avril 1970 se pl 1970 . Janvier 1971 avril 1971 ECHELLE 1/25 000 FIG : 16 1 1 EVOLUTION DU TRACE DU CHENAL ENTRE 1952 ET 1963 Antérieurement àla construction de la .digue submersible 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Tracé du chenal en 1952 Sur Somme ++++ Trace' du chenal en 1961 Tracé du chenal en 1963

ECHELLE 1 /25 000 FIG : 15