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Besançon : un flic chez les fachos 2013-06-03 15:06:55 Toufik de Planoise

Policier néonazi allemand, image non contractuelle.

Des fachos il y’en a partout, y compris au commissariat de Besançon. C’est ce qu’illustre la découverte d’un profil sur le réseau social Facebook, où un policier de la ville y apparait sous un angle politique peu compatible avec les valeurs affichées de la fonction. Découvert lors d’une enquête sur les Jeunesses nationalistes, ce brave fonctionnaire donne sa vision de la France, celle d’un pays où il faudrait se débarasser des indésirables communistes, où le hallal devrait être prohibé, et où le Front national, l’auteur négationniste Robert Faurisson, et le parti national-socialiste l’Aube dorée, figurent parmi ses causes intellectuelles et politiques. Et les autres éléments recueillis ne présagent rien de bon, notamment les amitiés prononcées avec le milieu néonazi local, les bières partagées avec des membres affichés du Front comtois, ou la participation à des rencontres avec Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti.

Une liste d’amis et d’interêts racistes.

L’extrême-droite et la police, un sujet d’étude et de controverse classique dans les questions de société. Il y’a quelques jours déjà les lecteurs éclairés ont pu apprécier un article du site « Antifa-net.fr », à propos d’un de ces gardiens de la paix qui ne ménage pas leurs discours afin d’exprimer un racisme latent. D’autres ont pu se délecter de la récente publication du Bison Teint sur une manifestation prévue pour soutenir les forces de l’ordre à Besançon, puant d’autant de tournures réactionnaires et rétrogrades, mais annulée depuis. Aujourd’hui, un nouveau cas flagrant apparait dans la capitale comtoise en la personne d’Émile, utilisant un pseudonyme sur la toile. C’est en préparant la rédaction de l’article sur la présence du mouvement des Jeunesses nationalistes (J.N.) et de l’Œuvre française (O.F.) en Franche-Comté, deux groupuscules pétainistes et néo-nazis, que je suis tombé sur cet individu. Une entrée en matière via les réseaux sociaux que j’évoquerai plus en détail par la suite.

Exemple de la photo de couverture d’une page figurant banalement dans les « likes » d’Émile. Une atteinte des plus basses afin d’heurter les musulmans.

Pour tout commencement, après avoir trouvé son compte Facebook, j’arpente celui-ci à la recherche des premiers éléments qui viennent : les pages « likes » et la liste d’amis. Les mentions « j’aime » d’Émile contiennent de nombreuses pages explicitement racistes. Certaines sont pour la liberté d’expression tout en affichant « islamophobe et fier de l’être », une demande la démission de François Hollande, deux veulent que les projets de mosquée d’Annemasse et de Marseille soient annulés, d’autres encore titrent « ma France c’est pinard-saucisson pas halal », « la France n’a qu’un seul drapeau – bleu, blanc, rouge », « anti-communistes », « je mange du porc et t’emmerde », ou encore « marre de se faire traiter de facho quand on aime la France. » Toutes sont des relais de l’extrême-droite, vomissant des articles contre l’Islam, les Juifs, les étrangers, et les « gauchistes. » Des partis politiques sont également listés, telle que toute la mouvance identitaire (se réclamant de Charles Martel) avec le Bloc identitaire, les sections Génération identitaire (branche jeune du Bloc identitaire) de Grenoble, de Valence, d’Alsace, ou d’Angers, Nissa Rebella, le Front national, le Front comtois, mais aussi l’Aube dorée (mouvement néonazi grec).

Il y a également les pages personnelles de grandes figures, comme celles d’Yvan Benedetti (dirigeant de l’Œuvre française), du fondateur frontiste Jean-Marie le Pen, des députés Front national Gilbert Collard et Marion-Maréchal le Pen, ainsi que de Oskar Freysinger (politicien U.D.C. à l’origine de l’interdiction des minarets en Suisse), du skinhead , de (essayiste et ancien militant de et de l’O.A.S.) Richard Millet (écrivain nationaliste), et Robert Faurisson (considéré comme le plus grand théoricien du négationnisme et de l’antisémitisme en Europe). Dans la section musique et « autres j’aime » il y’a enfin certains groupes et chanteurs de N.S.B.M. (c’est-à-dire national-socialiste black métal) qu’il partage occasionellement sur son mur, comme les polonais du « Thor’s Hammer », les français de « Ad Hominem » et de « Sombre Chemin », ainsi que deux pages sur le rock anticommuniste (R.A.C.).

Les contacts ne sont pas décevants non plus. Une pléiade d’individus d’extrême- droite, mêlés notamment aux Jeunesses nationalistes, au Front comtois, ou isolés, sont rapidement trouvés, dont des noms connus localement. J’y aperçois Charles, métaleux d’extrême-droite impliqué dans des tabassages (1), Teddy M. propriétaire du site de produits commerciaux néonazis « Sédition Séquane » et chef de la faction ultranationaliste des « Werwolf Sequania » (2), le compte Jeunesses nationalistes Franche-Comté (3), Bastien M. dirigeant de l’Œuvre française Franche-Comté (4), Nicolas membre des Jeunesses nationalistes révolutionnaires ( de Serge Ayoub) (5), Yvan Benedetti dirigeant de l’Œuvre française (6), et Roman V. dirigeant des Jeunesses nationalistes Franche-Comté (7), ainsi que de nombreux autres contacts plus confidentiels mais affichant les mêmes opinions. Un beau petit monde qui, comme nous le verrons, n’est pas là par hasard puisqu’il a une place au-delà du virtuel.

Des publications sans équivoque.

En continuant de surfer sur le profil d’Émile, je tombe sur plusieurs autres éléments publics. Des publications toutes plus vomitives les unes que les autres, alternant pseudo-témoignages bien racistes, poèmes personnels xénophobes, commentaires vaseux, ou encore diffusion d’infos sur les actualités d’extrême- droite. Un premier partage renvoie sur l’article à propos de la création de la section des Jeunesses nationalistes Franche-Comté, se réjouissant de « cette bonne nouvelle qui fait plaisir. » Le reportage de Caroline Fourest concernant la nébuleuse conspirationniste attire les foudres d’Émile, qualifié de « gros tas de merde », « résidu d’excréments », et l’autrice d’une « grosse merde notoire. » Et les moindres détails sont prétextes à des dérapages, comme le fait d’acheter des pâtisseries en forme de cochon, devenant l’objet d’une photographie et d’attaques contre les aliments confessionnels musulmans : « 0% halal, 100% comtois » se vante t-il. Exemple de montage propagandiste de « Français de France », site d’où est tiré le statut d’Émile, titré « l’invasion islamique » et plutôt en accord avec ses idées.

Des textes plus fournis apparaissent, dont un sur une soi-disant confidence d’une bénévole des Restos du Cœur. Après vérification, il s’avère que c’est une rumeur fallacieuse propagée par la mouvance nationaliste, et notamment rapportée par le site très connoté Français de France. Des communautés ethnico-culturelles sont de suite ciblées, en la périphrase invasion d’Africains, de Nord-Africains, de Kossovars, de Tchétchènes, de Turcs, et d’Européens de l’Est. Ils sont décriés comme une horde s’accaparant massivement les denrées en fraudant pour en récuperer le maximum, n’hésitant pas à se rendre chaque jour dans différentes associations, afin de vivre dans l’oppulence et même revendre la plupart des articles sur les marchés. Des femmes noires engrossées tout au long de l’année auraient de nombreux enfants dont la plupart ont trois pères, ceux-ci réclamant à tour de rôle des produits afin de toujours plus en récuperer.

D’ailleurs la venue simultanée des géniteurs dans les points de distribution se solderait par de violentes rixes, ou le saccage des aliments dans le seul but de narguer les bénévoles, par exemple en entamant un pot de yaourt et en crachant dans les sept autres du pack. Poussant le délire toujours plus loin, cette situation serait la conséquence d’un pacte entre le Gouvernement et les Musulmans, les derniers acceptant de piller la France en échange de ne pas poser de bombes. Un récit s’approchant du cas clinique, mais dont Émile apparaît adhérer bien volontiers par la copie complète de ce document. Il conclut même cyniquement par un commentaire : « qu’ils crèvent de faim, mais dans leur pays. » Une prose écrite par ses soins particulièrement lyrique dévoile sa conception cette fois ci directement personnelle de la société, pas plus policée pour autant. Il indique « qu’il [l'immigré] pille les richesses [du Pays] avec ses trois femmes et ses douze filles en burqa, profite oisivement de la sécu et de la C.M.U. pendant que ses enfants nous [nous, les français de souche] cambriolent, brûlent les écoles, dealent, volent, tout en ayant des voitures de luxe », poursuivant « qu’il impose l’islam par la rue où des fatwas sont exprimées, qu’il nique et pille la France en rêvant de l’invasion », et finissant par « Maghrébins et Africains, avec tous vos sales gamins, repartez vite dés demain, dans vos chers pays lointains ; La France n’est pas une poubelle, quand les ennemis la querellent, fière Nation elle se rebelle, honorant Charles Martel. » Bien triste vision des « non-blancs » qu’a cet individu, et qu’il n’hésite pas à signer de son pseudonyme certainement tout fier.

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Les divers statuts et commentaires Facebook d’Émile (encadrés en rouge).

Je récapitule. Pour lui donc, ceux jugés comme étant des allochtones extra- européens – par on ne sait quels critères -, particulièrement Maghrébins, Afro- subsahariens, et de l’Est, sont une peuplade invasive constituée de « crevards » dont le seul objectif est de se reproduire significativement – certainement pour mieux assujettir la France -, la palme des grossesses multiples étant décernée aux femmes de couleur. Non content d’arracher le pain de l’aide sociale aux bons français, de part une situation familiale voulue précaire et numériquement pléthorique pour engranger encore plus de gains, ils revendraient le surplus accumulé telle une activité complémentaire fourbe mais très rentable, opprimant au passage le personnel et les bénéficiaires, par leur violence et leur harcèlement, allant jusqu’à humilier ceux-ci par pur plaisir sadique à portée raciste. Comme si cela ne suffisait pas, ces êtres noyant le pays sous une myriade de descendants considérés comme des déchets, sont évidemment tous des délinquants et auteurs d’infractions particulièrement graves.

Mais aussi des inactifs volontaires vivant grâssement de leurs larcins et des allocations, des croyants intégristes contraignant la France à suivre leur foi tyrannique, et des spoliateurs et destructeurs de la nation. Devant tant de barbarie, le seul souhait d’avenir est l’exil contraint de ces populations par l’action des héritiers du vainqueur de la bataille de Poitiers. Mais ce n’est pas terminé. En plus des dizaines de publications soutenant le Bloc identitaire dont l’attaque de la mosquée de Poitiers, le partage d’un blog nommé « Résistance blanche », ou chantant les louanges à en particulier lors des dernières présidentielles, pas mal de petites frasques savoureuses continuent d’éclairer sur la moralité du personnage. Des citations plutôt explicites sur deux photographies. La première à propos d’un vaudou a pour note : « voleurs, menteurs, escrocs, violeurs, etc. il faudra vraiment qu’on m’explique en quoi l’immigration est une chance pour la France… » La seconde, illustrant Dominique Strauss-Kahn avec Barack Obama et sa femme, est accompagnée de « gros porc Juif dégénéré. »

Une présence physique dans les milieux néonazis

La photo du Forest Fest, avec en fond la cabane des chasseurs. Publiée sur le compte de Sophie, la femme d’Émile, les logos du Front comtois ainsi que Charles – 1 – se distinguent clairement.

Au-delà de ses strictes opinions politiques, plusieurs infos sur la vie intime d’Émile émergent. Il porte clairement un intérêt particulier pour le paganisme, les Vikings, ou la musique métal. Sa présence à de nombreux concerts du type à travers la France montre un amour passionnel pour ce milieu, qu’il partage avec sa femme Sophie. Il est également un habitué de la rencontre annuelle de la bière au musée des Maisons comtoises de Nancray, et a participé assidûment aux dernières éditions. Émile a publié l’affiche de cette rencontre quelques jour avant d’y participer et de prendre cette photo, en précisant « j’y serai ; amis métalleux comtois, venez nombreux. » Mais de qui parle t-il ?

Peut-être des individus trouvés sur le profil de sa conjointe, où apparait une photographie du « Forest Fest » qui avait lieu le 9 juin 2012 à Blamont. Il s’agit d’un festival de musique métal annuel situé près de Montbéliard, organisé par le groupe d’apparence clean « Horde Séquane. » Mais Émile trouve encore le moyen de raccrocher cet événement à ses convictions précédentes. Son fils ainé alors âgé de seulement trois ans et demi, est photographié au milieu d’un public peu recommandable : près d’une dizaine de membres et sympathisants du Front comtois, groupuscule se réclamant aujourd’hui du national-socialisme, dont plusieurs affichent ostensiblement leur appartenance par un tee-shirt arborant le logo officiel. Décidément, les amis crânes-rasés ne sont jamais loin.

Mais au sein même de ce groupe, une personne est identifiée bien que de dos. Il s’agit du fameux Charles repéré précédemment dans sa liste d’amis, qui a fait l’objet d’un article sur le site « Fafwatch Franche-Comté. » Faisant suite à plusieurs agressions perpétrées par les milieux nationalistes de Besançon et sa région, ces actes minables furent filmés et publiés sur Internet par leurs auteurs. Le fameux Charles et sa bande (notamment Brice et Jordan, pouvant être à droite sur le cliché) sont cités, avec noms et photos, comme responsables probables. Et, détail important, ce groupe de copains a une passion commune bien spéciale : le métal. Mais pas n’importe quelle variété, étant adeptes du N.S.B.M. Notre flic confirme bien y a voir été sur la page Facebook de l’événement à de nombreuses reprises, avec Fanny (Werwolf Séquania), Max (associé au Front comtois), ou encore Guillaume (Jeunesses nationalistes).

Durant les investigations, il apparait que le cher Émile est aussi en amitié avec l’ensemble des Jeunesses nationalistes de Franche-Comté. C’est à partir d’une trace laissée de sa part sur la page Facebook de l’organisation que je l’ai retrouvé, alors que je travaillais sur l’article à ce sujet publié il y’a quelques jours. En suivant son compte, une photographie de lui le montrant en uniforme lors d’une manifestation m’a alors alerté. En plein travail et n’aimant guère être dérangé pour d’autres tâches, j’exerce un rapide coup d’œil et remets à plus tard son cas. Ce fut malheureusement une erreur, puisque des photographies ont depuis disparues, notamment celle où il pose à une manifestation pro-choix le 19 novembre 2011 n’hésitant pas à cracher verbalement sur « les rouges. » Ce cliché est toutefois visible à travers divers blogs alternatifs, étant donné qu’il a été directement pioché dans le camps des manifestants.

Ainsi, j’y retrouve très aisément notre nouvel ami, placé derrière un bouclier et faisant barrage entre le cortège et les christiano-fascistes de la secte S.O.S. Tout- petits. Mais je ne peux utiliser cette trace comme preuve étant donné mon incapacité matérielle à la produire ici, dûe à la suppression du fichier de son compte survenue avant ma collecte. Qu’à cela n’tienne, un peu dommage mais pas rédhibitoire, car de nombreux autres éléments apportent les réponses espérées. J’ai également essayé d’en savoir plus sur le personnage, étant présent à cette rencontre, je m’appuie sur mes souvenirs, les divers comptes-rendus, et les impressions des camarades à cette date et en général. Il y apparait comme qqun de calme et décontracté, et n’ayant jamais fait parler de lui.

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Photographies d’Émile (encadré en rouge) lors de la manif’ pro-choix de 2011.

Pour autant, Émile se retrouve une énième fois dans de sales draps, car présent lors de la réunion organisée par les Jeunesses nationalistes à Besançon le 15 décembre 2012. Le gratin du mouvement local y était présent, avec la compagnie du chef de cette organisation, Alexandre Gabriac, ainsi que de celui de l’Œuvre française, Yvan Benedetti. Tous deux sont d’anciens du Front national, le premier exclu pour des saluts nazis et depuis condamné à de multiples reprises, le second lui aussi débouté pour sa double appartenance F.N./O.F. et des propos antisémites. Défendant une ligne vivement islamophobe, antisémite, et homophobe, les chefs et leurs membres sont des habitués d’actions spectaculaires et violentes, ou d’hommages au maréchal Pétain et à Mussolini. La tendance se confirme dans la région, l’enquête réalisée par mes soins démontrant l’appartenance quasi-unanime de ces militants au IIIe Reich et à l’extermination massive des indésirables. Commentaire d’Émile (encadré en rouge) sur la photo des Jeunesses nationalistes (avec Gabriac – 1 – et Benedetti -2 -) via Facebook.

Mais notre cher flic n’a rien d’autre à faire que de venir à cette réunion. Mieux que cela, il persiste et signe dans une photographie publiée peu après par le compte des Jeunesses nationalistes Franche-Comté à propos de l’événement : « j’ai bien regardé en arrivant, et en repartant : pas l’ombre d’un antifa. Dommage. » Si la plupart des participants n’ont pas apprécié la découverte initiale du lieu de leur rencontre, prévue à la base à l’hôtel Siatel de Châteaufarine mais déplacée à École- Valentin suite au scandale provoqué par cette information, il semble qu’Émile ne soit nullement affecté. Il déclare ainsi sa présence à l’hôtel Kyriad seulement deux jours après y avoir été, détail géographique uniquement connu des participants, avec une conclusion qui sonne comme la volonté apparente de « confrontation avec l’ennemi. »

Conclusions.

Une ordure a été aujourd’hui mise à la lumière, prévenant d’hypothétiques futures victimes d’agissements douteux de sa part. Comme pour Poligny où des intimes de gendarmes seraient impliqués dans des affaires de néonazisme, ou dans diverses localités où je constate des soldats du feu affichant la croix gammée, il est un devoir urgent d’avoir une part de vigilance accrue surtout en ce qui concerne ces fonctions. Les dérapages de la sorte pouvant avoir des conséquences très lourdes, il est ainsi primordial pour chaque citoyen, et la hiérarchie en question je l’espère, de condamner de tels comportements. Je me demande comment ce proche du Front comtois, des Jeunesses nationalistes, et de nombreux fafs de la région, adepte ostensible de la haine du communiste, du Juif, du musulman, de l’étranger, a pu intégrer les services de police. Allégorie du « C.R.S. – S.S. », slogan antiflic que je trouve moi-même démesuré et archaïque. Quoi que…

Des tests d’aptitudes ne sont-ils justement pas là pour prévenir ce genre d’énergumènes ? Un flic, fonctionnaire dont la moralité se doit normalement d’être irréprochable, devant servir l’intérêt commun au-delà de ses opinions, peut-il exercer cette tâche lorsque son combat personnel se résume à un activisme dans les mouvances racistes, rétrogrades, et autoritaires ? Ses amis et compagnons idéologiques d’extrême-droite, comme Teddy, Bastien, ou Roman, ont-ils déjà bénéficiés d’un quelconque traitement de faveur, une altération voire une dissimulation d’un acte délictueux par exemple, ou de remises d’informations sur des antifascistes ? et à l’inverse, les « rouges », « rebeux », et Juifs, qu’il dit combattre en résistant, sont-ils des cibles plus faciles pour un contrôle, un usage de la force, ou des poursuites tatillonnes ? Émile est-il un cas isolé, ou est-il l’arbre qui cache la forêt ?

Autant de questions forcément posées, et qui en disent long sur l’état d’esprit que laissent ces découvertes. Les porcs en uniforme ne manqueront probablement pas de me faire regretter cet article, l’institution et la communauté policière n’appréciant pas que ses immondices soient jetées en place publique de la sorte. Étant à présent « grillé », quelle sera sa réaction et combien de ses collègues potentiels jureront vengeance ? aucune idée. Mais vu les exactions violentes et gratuites déjà commises par cette milice, et les recommandations d’officiers que j’ai croisé lors de contrôles et d’interventions, me prévenant « des conséquences malheureuses prévisibles de mon activisme notamment à leur égard », je ne peux que craindre. Peu importe, on verra bien ce qu’il en sera. Affaire à suivre.