Continuité Et Rupture Dans La Tradition Du Droit Anglo-Saxon Après La Conquête Normande : 1066 - 1189 Aimeric Vacher
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Continuité et rupture dans la tradition du droit anglo-saxon après la conquête normande : 1066 - 1189 Aimeric Vacher To cite this version: Aimeric Vacher. Continuité et rupture dans la tradition du droit anglo-saxon après la conquête normande : 1066 - 1189. Histoire. Université Paris-Sorbonne - Paris IV, 2004. Français. tel-00088774 HAL Id: tel-00088774 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00088774 Submitted on 4 Aug 2006 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. No : 2003PA040169 THESE Présentée à L’UNIVERSITE PARIS IV – SORBONNE Par Aimeric VACHER Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS IV – SORBONNE Mention HISTOIRE MEDIEVALE Continuité et rupture dans la tradition du droit anglo-saxon après la conquête normande : 1066 - 1189 Equipe d’accueil : Centre d’Etudes Médiévales Anglaises Ecole doctorale : Mondes Anciens et Médiévaux Soutenue le 9 Janvier 2004 devant la commission d’examen : Leo Carruthers (Professeur, Paris IV – Sorbonne) Directeur de thèse Sophie Cassagnes-Brouquet (Professeur, Université de Limoges) Philippe Contamine (Professeur Emérite, Paris IV – Sorbonne) Scott Westrem (Professeur, Graduate Center – City University of New York) 2 SOMMAIRE INTRODUCTION……………………………………………………………………………7 CHAPITRE I : LOIS ECRITES ET COUTUMIERES......................................................19 I. De l’identification des lois.......................................................................................19 II. Y a-t-il véritablement un corpus de lois défini, intangible et unique ?.............. 53 III. Le respect du passé anglais.................................................................................... 71 CHAPITRE II : UNE DECISION POLITIQUE OU « NATURELLE » ?.......................97 I. Les artisans de la législation...................................................................................97 II. Les raisons de la pérennité du droit anglo-saxon...............................................130 III. Circonstances et événements............................................................................... 145 CHAPITRE III : COURS DE JUSTICE ET PROCEDURE JUDICIAIRE..................173 I. Les cours de Justice...............................................................................................173 II. La procédure Judiciaire........................................................................................224 CHAPITRE IV : LES INSTRUMENTS DE LA JUSTICE ROYALE...........................273 I. Le writ..................................................................................................................... 273 II. Le shérif................................................................................................................. 294 III. Les Juges................................................................................................................ 316 CONCLUSION……………………………………………………………………………..331 3 REMERCIEMENTS Il me tarde de rendre hommage à tous ceux et celles qui m’ont apporté soutien et aide durant mes études qui touchent à leur fin (enfin, diraient certains). En premier lieu, je remercie le Professeur Leo Carruthers qui, par ses conseils et ses critiques, m’a guidé lors de mes recherches et bien au-delà. Pour l’intérêt qu’ils portent à mon travail, je remercie les membres de mon jury, les professeurs Sophie Cassagnes-Brouquet de l’université de Limoges, Philippe Contamine de l’université Paris IV – Sorbonne et Scott Westrem du Graduate Center – City University of New York. Leur verdict consacrera, je l’espère, mes années de labeur. Mon entourage, dont mes parents et Amène Bellir font partie, est à louer tout particulièrement. Sans le soutien tant matériel que moral qu’ils m’ont apporté depuis de (trop ?) longues années, il m’aurait été impossible d’atteindre ce summum universitaire. Enfin, je remercie les nombreuses personnes qui, de près ou de loin, professionnellement ou de manière privée, m’ont épaulé pour parvenir à mes fins. 4 LISTE DES ABBREVIATIONS 7 : et (Dans les textes originaux, le symbole abbréviatif « 7 », note tironienne, différent du chiffre arabe, a été conservé) TABLE DES ILLUSTRATIONS Cour de justice royale anglo-saxonne………………………………….…..……...…...…212 Carte des shires en 1086………………………………………………………………… 380 Writ d’Etienne (1139-1153)……........................................................................................383 5 LIMINAIRE Dans sa traduction de la Chanson de Roland , Howard Robertson écrivit 1 : « All literary translations are interpretations. » Un texte n’a ainsi de valeur que dans sa langue originelle. Partant de ce sage principe, toutes les citations en langues médiévales de cette thèse seront doublement rédigées. D’une part, elles le seront dans leur idiome d’origine pour permettre à tout érudit en la matière d’en extraire un savoir extrêmement pointu et de les utiliser comme des sources de première main. D’autre part, elles seront traduites en français ou anglais moderne pour les présenter de façon à ce que tout lecteur puisse en apprécier le contenu. Dans un souci d’authenticité et afin d’éviter toute approximation malheureuse ou maladroite, il a aussi été décidé de conserver l’usage des termes médiévaux 2, tels ealdorman , hundred 3 ou writ , qui à la fois ne possèdent pas d’équivalents exacts dans nos langages actuels et sont utilisés régulièrement dans les sociétés anglo-saxonnes et anglo-normandes. En outre, les citations tirées de manuscrits ont été multipliées, à outrances pourraient objecter certains. La raison à cela est que le document médiéval a bien souvent plus de force et de signification qu’une réflexion moderne formulée a posteriori . 1 Agnes J. Robertson, The Laws of the Kings of England: from Edmund to Henry I , p xiii. 2 Un glossaire, en page 394, définit les termes les plus courants. 3 Bien qu’il existe un terme français pour traduire « hundred », c’est à dire « centaine », le terme anglais sera préféré à ce dernier dans cette étude pour éviter toute confusion avec le terme numéraire et pour son utilisation plus commune. 6 INTRODUCTION « He [William Rufus] then sent after Englishmen, described to them his need, earnestly requested their support, and promised them the best laws that ever before were in this land » 4 « Anno ab incarnatione Domini mlxvi, indictione iv mense aprili fere xv diebus a parte Crcii appruit stella quae cometes dicitur, qua ut perspicaces astrologi quisecreta physicae subtiliter rimati sunt asseuerant mutatio regni designatur » (« En l’année de Notre Seigneur 1066, la quatrième indiction, durant le mois d’avril, une étoile connue sous le nom de comète apparut au nord-ouest et resta visible durant presque quinze jours. Les astrologues savants qui étudient les secrets des sciences naturelles déclarèrent que cela présageait le transfert d’un royaume ») 5. Il importe peu que l’anecdote d’Orderic Vitalis ait été véridique ou que la comète de Haley et l’invasion de l’Angleterre n’aient été associées qu’après coup. Le fait est que la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant a durablement frappé les esprits, non sans raison. Tout d’abord, les Normands, en s’emparant du pouvoir en Angleterre en 1066, vont bouleverser l’équilibre des forces en Europe et faire de cette île une puissance incontournable de cette partie du monde. Ensuite, malgré la courte durée de leur mainmise sur ce pays, à peine plus d’un siècle, ils vont fortement marquer de leur empreinte la culture anglaise. 4 Chronique Anglo-Saxonne , http://sunsite.berkeley.edu/OMACL/Anglo/part6.html 5 Orderic Vitalis, The Ecclesiastical History ,vol. II, livre 2, p 134. 7 L’invasion d’un Etat par des forces étrangères ne signifie pas que se mette en place une domination totale et abrasive du pays par l’envahisseur. La destruction complète des bases préexistantes de la société vaincue n’est en rien une règle. Partant de ce constat, il est difficile de considérer qu’après l’invasion normande il fut fait table rase des pratiques judiciaires anglo-saxonnes soutenues par une forte et ancienne tradition légale. Oral dans les premiers temps de l’installation des peuples germaniques, le droit anglo-saxon adopta une forme écrite dès l’adoption du christianisme. Ainsi, alors que cette religion devient officielle en 597 dans le Kent, royaume dominant de l’Angleterre à cette date, le code d’Ethelbert, suzerain de cet Etat, est rédigé vers 602-603. En conséquence, lorsque les Normands débarquèrent en Angleterre, non seulement il existait déjà un important corpus de lois enrichi au fil des siècles mais, de plus, ces dernières, par la distribution de nombreuses copies, étaient largement connues et appliquées. De plus, à leur arrivée sur l’île, ils découvrirent un royaume d’Angleterre centralisé, hiérarchisé, hautement organisé ; un niveau administratif qui, dans leur duché pourtant très structuré grâce à Guillaume, n’avait pas encore été atteint. Notamment, la justice y était rendue dans des cours de justices privées et populaires par des officiers royaux et des grands laïcs et ecclésiastiques. Lors de la prise en main des affaires