L’Algérie profonde / Actualités

PARC NATIONAL DU DJURDJURA

Des lycéens écologistes à Yatafène

Ce poumon de la région rassemblant les régions de de et Bouira autour d’une superficie de plus de 18 000 hectares subit chaque été les affres de la pyromanie et chaque hiver les morsures des scies mécaniques dans l’impunité la plus totale.

Le lycée Tassaft--Aïn EL-Hammam a abrité, à l’occasion de la Journée du savoir, une rencontre de 5 lycées pour concourir autour de la protection de la nature, à l’initiative du Parc national du Djurdjura (PND) qui a voulu démocratiser l’option de sauvegarde de l’environnement immédiat et des espèces animales et végétales dans cet écosystème. Les lycées concourants sont notamment Amzal de Haïzer (wilaya de Bouira), Zamoum de , Hassan- Outaleb de et un autre lycée de (wilya de Tizi Ouzou). L’ouverture de divers ateliers d’activité a été été lancée en présence des autorités locales, des représentants d’association du monde écologique, notamment l’association de l’environnement d’Ath Boudrar, le club Unesco d’Ath Yanni, ainsi que l’Inspection de la conservation des forêts. Cette rencontre interactive, enrichissante pour les élèves des différents établissements, a permis aux participants de visionner des diapos montrant les pans de ce patrimoine écologique capital que renferme le PND, une réserve de biosphère depuis 1997. “Depuis une décennie, cette réserve attire un peu plus l’attention des autorités concernées sans toutefois s’investir d’une façon rationnelle et équitable dans ce domaine de plus en plus important pour la viabilité de l’homme, de la faune et de la flore”, dira un des organisateurs du concours. Ce poumon de la région, rassemblant Tizi Ouzou et Bouira autour d’une superficie de 18 550 ha, subit chaque été les affres de la pyromanie et chaque hiver les morsures des scies mécaniques dans l’impunité et l’indifférence exacerbée. Les élèves des différents lycées excellent dans la production allant de la simple poésie incitative pour une meilleure prise de conscience à la chose environnementale, et ce, en arabe, en français et en tamazight, outre des séances de projection de films et de photos. Un groupe d’élèves s’ingénie même à monter une “télévision” en bonne et due forme ; un studio d’une experte écologiste répondant à une journaliste inquiète du devenir de l’humanité suite au désastre que la planète court… Profitant de la présence des autorités, les jeunes écologistes en herbe exhortent chacune d’elles à intervenir rationnellement dans des pratiques quotidiennes. En outre, l’ensemble des adolescents adresse une lettre d’engagement pour la protection de l’environnement… “À voir cette initiative mûrement réfléchie, j’ai comme l’impression que la prise de conscience de la culture environnementale a pris des proportions fort considérables pour donner un espoir irréversible”, dira l’inspecteur des conservations des forêts. Après avoir passé en revue les travaux des élèves de tous les établissements devant le jury, des prix ont été attribués aux lauréats, suivant le mérite. Cependant, il faut avouer que chaque compétence nécessite encouragement dès lors qu’on sait les conditions dans lesquelles baignent ces établissements scolaires. C’est une initiative à relancer, à amplifier, pour peu qu’il y ait la contribution d’autres structures pour pouvoir récompenser toute bonne initiative, ajoute un des organisateurs.

LIMARA B.