MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DE TOLIARA ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE PHILOSOPHIE

LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA ZAP D’

Mémoire en vue de l’obtention du CAPEN (Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’École Normale) Présenté par BARINIRINA Saholy Marie Claudia Sous la Direction de CHARLES ZENY Docteur en Science de l’Éducation Date de soutenance : 10 Novembre 2009 Année Universitaire 2009-2010

1

INTRODUCTION

Depuis l’Indépendance, les responsables du système éducatif Malagasy ont adopté le plan d’Education conformément à l’Ordonnance n° 60- 044 du 15 juin 1960 sur les droits et devoirs respectifs de l’Etat et de la famille dans l’éducation 1. Ainsi, l’article premier de cette ordonnance stipule que la République Malgache affirme que toute personne a droit à l’éducation au triple point de vue de la formation physique, intellectuelle et morale. L’Etat organise « un enseignement public ouvert à tous les enfants sans aucune distinction de race ou de religion ». De ce fait, l’éducation doit viser le plein développement de la personne humaine et le renforcement des libertés fondamentales.

Quand je réfléchis aux moyens d’assurer le bien public, je trouve que le genre humain serait certainement amélioré par l’amélioration même de l’éducation de la jeunesse. 2

En octobre 2003, il a été appliqué le plan d’EDUCATION POUR TOUS (EPT)

Contexte socio-économique et politique

Le Ministre chargé de l'éducation et de la formation définit et met en œuvre à travers un contrat programme la politique nationale en matière d'éducation et de formation adoptée en conseil de Gouvernement 2. Pour ce faire, la constitution de partenariat est une composante fondamentale de la stratégie d'éducation et de formation. Ainsi, le partenariat est fortement encouragé à tous les niveaux des Collectivités Territoriales Déconcentrées. Par ailleurs, conformément aux droits et devoirs économiques, sociaux et culturels énoncés

1 Journal Officiel du 18.06.60, p. 1017

2 Leibnitz cité p. Paul BRODARD, Pédagogie Scolaire , p. 3

2 Journal Officiel n° 2379 du 21.08.96 p. 1684

1

dans la Constitution, et dans la fidélité aux engagements internationaux du peuple malgache, la République de reconnaît à toute personne, enfant, adolescent ou adulte, le droit à l’Education et à la Formation. Les articles 3,4 et 42 de la loi N°2004-004 du 26/07/2004 stipule que l’éducation et la formation visent à favoriser l’épanouissement physique, intellectuel, moral et artistique de la personnalité de l’individu, dans la pleine jouissance de sa liberté. Ce système de l’Education Fondamentale se trouve aujourd’hui confrontée à une situation de risque et de contraintes permanentes largement imprévue liée aux catastrophes naturelles et à l’explosion des effectifs dans les établissements. En effet, au début du 20 ème siècle, le nombre d’Ecoles Primaires Publiques fonctionnelles a augmenté de 10 % par rapport à l’année scolaire 2007-2008 pour l’ensemble de la Région (, Ifanadiana et ), bien qu’il existe encore 44 écoles fermées parmi tant d’autres dans le district d’Ifanadiana 1. Les raisons de la fermeture de ces écoles à Ifanadiana sont liées aux abandons systématiques des écoles par les enfants des villages riverains, aux bâtiments (Écoles) endommagés par les cataclysmes naturels mais non réhabilités, à l’existence d’enseignants, et aux situations monétaire des parents en difficultés vis-à-vis des divers frais de scolarisation (fournitures scolaires, différentes charges, etc...)2.

Contexte Juridique et Socio-éducatif

La loi 2004-004 du 26 juillet 2004, portant orientation générale du système d’éducation, d’enseignement et de formation à Madagascar, stipule que la formation de l’individu à la vie active est primordiale. Néanmoins, dans la zone d’étude, 8 % seulement des élèves poursuivent leurs études secondaires(CEG), dans des conditions souvent difficiles. En général, la plupart des écoles fermées sont situées dans les zones isolées. S’il y a trois ans, l’effectif des élèves de l’enseignement primaire au niveau de la Région Vatovavy Fitovinany a enregistré un léger accroissement, on a enregistré une tendance à la baisse des

1 Source : enquête auprès du DREN de Manakara , 2010

2 Source : enquête auprès du CISCO d’Ifanadiana , 2010

2

effectifs féminins (voir page 35, 1.3) au niveau de la ZAP d’Ifanadiana. La répartition des élèves par sexe montre que les filles représentent 47 % environ des effectifs totaux, alors que dix ans auparavant, ce taux était de 54 %3. De plus, le sous-équipement des établissements, la répartition aléatoire du personnel enseignant et la faible propension de certains groupes humains intéressés à l’enseignement constituent les principales contraintes à l’amélioration du taux de scolarisation dans notre zone d’étude 4

Défis et opportunités

Nous sommes convaincue que, créer un système d’éducation performant signifie en premier lieu améliorer le taux de réussite des élèves sans distinction de genre, donc de réduire le taux de redoublement et d’abandon scolaire partout où que ce soit.

L’éducation et la formation doivent prioritairement conférer aux membres de la société d’Ifanadiana en particulier et malgache en général le sens de leur responsabilité et la capacité :

- de protéger l’environnement éducatif et notamment de respecter et faire fructifier le patrimoine culturel, linguistique et spirituel de la communauté Tanala; - de promouvoir l’éducation de leurs enfants pour pérenniser l’amour d’acquisition de connaissances - d’encourager la fréquentation permanente des écoles L’enjeu est de gérer l’extension du système tout en maintenant l’objectif d’une éducation de qualité pour tous : développer la protection et l’éducation de la petite enfance, rendre l’enseignement primaire non seulement obligatoire et gratuit pour tous mais aussi performant, accepté et défendu par tous.

3 Source : RGPH 2009

4 Source : enquête de l’auteur auprès du CISCO Ifanadiana, 2010

3

L’objectif de notre mémoire est de contribuer à l’étude de « la déperdition scolaire dans le milieu rural de la commune d’ifanadiana ». Après une analyse sur la situation actuelle du système éducatif de base à Ifanadiana, les résultats attendus sont donc de trouver les causes principales de la déperdition scolaire et ainsi apporter des propositions d’amélioration dudit système appliqué à la base dans la circonscription scolaire. A partir de ces contextes, défis et opportunités, les bases des éventuelles recommandations seront fondées respectivement sur les acquis, la compétence et la volonté des enseignants et des parents. Pour ce faire, le choix du thème, l’objectif de notre étude et la logique de notre intervention contribuent à répondre aux pourquoi et comment des problèmes éducatifs : • Promouvoir et libérer l’initiative individuelle et celle de l’ensemble de la population dans la ZAP concernée par la déperdition scolaire. • Préparer les élèves à la vie • Conserver la sagesse et le patrimoine culturels de tout un chacun (élève et enseignant) au niveau de l’école et dans le milieu de vie quotidienne en faisant comprendre leurs intérêts de ne pas abandonner l’école. • Préparer l’élève à une vie active intégrée dans le développement social, économique et culturel du pays. En ce sens, elles doivent notamment libérer l’initiative, favoriser la créativité, cultiver le goût de l’effort, développer l’esprit d’innovation, le souci d’efficacité, l’esprit de compétition, le sens de la communication et la recherche de l’excellence. • Former l’enfant à de haute responsabilité comme en Egypte

Au-dessus des classes populaires, paysans et artisans, vers l’année 2260-2240 av. JC classe des scribes, apparaît, au point de vue politique et social, comme une classe supérieure qui, dominant la masse confuse des corvéables, participent plus ou moins à l’exercice du pouvoir 1

1 J.LEIF et A.BIANCHERI, Les doctrines pédagogiques par les textes , p. 15

4

PREMIERE PARTIE : LE MILIEU D’ E T U D E

5

1- GENERALITES SUR L’ETUDE

1-1 METHODOLOGIE ET DEMARCHES

1-1-1 Présentation de la méthodologie

Nos descentes sur terrain suivaient un plan de recherche pré-établi. Des fiches d’enquête ont été utilisées pour uniformiser les questions afin que les données puissent être statistiquement analysées. Au préalable, nous nous sommes documentés pour avoir des données sur : -les chiffres existants de la CISCO ; -la démographie, les inventaires socio-économiques, la monographie (économiques, sociales, environnementaux) dans le PCD (Plan communale de développement) -les axes stratégiques pour l’éducation et le développement socio humain durable pour les ZAP retenues pour l’étude.

Pour les enquêtes, l’objectif est d’évaluer la dimension des besoins en éducation des communautés riveraines des quatre fleuves, les dimensions sociales qui entrent en jeu dans le processus de mise en œuvre du système éducatif et de l’éducation pour tous et des causes de la déperdition scolaire dans la société d’Ifanadiana. Ainsi, dans les villages, les écoles, chez les autorités administratives, les études ont été essentiellement focalisées sur la connaissance et les acquis pendant les années scolaires 2007 - 2008 ; 2008 - 2009 ; 2009 -2010 avec les dynamiques élèves- enseignants – parents qui s’y associent.

Les collectes des données ont été faites auprès des parents d’élèves, des instituteurs, des élèves, des communautés et des responsables pédagogiques de la CISCO.

6

Pour le diagnostic sur la déperdition scolaire, les données sont peut être insuffisantes mais nous estimons qu’elles sont représentatives de la situation. Nous avons commencé nos recherches par des visites de courtoisie à qui de droit. Après, le Chef CISCO nous a introduit et présenté au deux chefs ZAP d’ Ifanadiana I et II.

1-1-2- Recapitulation des étapes méthodologiques

Descentes sur terrain

- Reconnaissances préliminaires des ZAP de descente - Prospection et vérification sur terrain - Identification des écoles - Enquêtes socio-économiques, anthropologiques et socio-éducatifs - Entretiens individuels - Réunions avec les autorités - Analyse des informations - Traitement des données - Rédaction

1-2 PRÉSENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’IFANADIANA

1-2-1 La zone d’étude

1-2-1-1 Localisation

La zone d’intervention où nous avons effectué notre étude est localisée dans la commune d’Ifanadiana qui est située au centre Est de Fianarantsoa à 85km de Chef lieu de Faritany. Elle est limitée au Nord par le Distrct de Nosy Varika, à l’Est par le District de Mananjary, au Sud par le Fivondronana de Manakara et d’Ikongo, au Sud- Ouest par le District de Fianaratsoa II, à l’Ouest par le District d’Ambohimahasoa et au Nord Ouest par le District d’Ambositra .

7

8 8

8

9

9

1-2-1-2 Situation géographique

La région est limitée :

-au Nord par les districts de Marolambo et de Mahanoro -à l’Ouest, par ceux de Fandriana, d’Ambositra, d’Ambohimahasoa, et de Fianarantsoa II -à l’Est par l’Océan Indien -et au Sud par les districts d’Ikongo et de Manakara.

Elle s’étend entre : 47°33 et 48°59 de longitude Est et 21°71 et 20°27 de latitude Sud.

1-2-1-3 Milieu physique

1-2-1-3-1 Relief et paysage

Cette région se caractérise par la diversité de ses paysages. Généralement, des reliefs accidentés dominent, portant des forêts secondaires en cours de dégradation sinon des lambeaux forestiers en disparition, mais elle est cependant marquée le corridor forestier de Ranomafana dominé par des forêts denses et humides.

Deux sous-ensembles de reliefs se succèdent d’Ouest en Est :

• la falaise, constituée par des éléments accidentés de l’escarpement de faille de l’Est malgache, dont l’altitude varie entre 500 m et plus de 1000 m. Des pentes fortes aux dénivellations importantes ponctuées par des chutes de rivière encadrent de profondes et étroites vallées.

• la zone des Collines (ou Tanety) moyennes et basses, dont l’altitude varie entre 50 m et 500 m, lesquelles Collines au sommet arrondi et dénudées par le Tavy sont séparées par des vallées plus larges où se concentre la population.

10

1-2-1-3-2 Climat

Dans l’ensemble, le climat est chaud et humide entre 12°c à 32°c (moyen : 24°c); il se caractérise par de notables différences entre la falaise et la région côtière à hiver et été chauds. La zone ,en général ,ne connaît pas la sècheresse. Aucun mois sec n’a pu être identifié malgré l’avancement de la déforestation dans la région. Il est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. Par conséquent, un alizé souffle constamment d’Est en Ouest, entraînant des masses d’air humide et chaud occasionnant une forte pluie.

1-2-1-3-3 Pédologie

Différents systèmes géologiques s’y trouvent depuis le socle précambrien au Crétacé. Il s’agit essentiellement du Gabbro, du Granite et du Graphite. Le sol est à dominance ferralitique caractéristique des pays tropicaux. Sur les hauts reliefs de la falaise dominent des sols ferralitiques rajeunis, mais très fragiles, riches en humus sous forêt, favorables à une mise en valeur plus ponctuée. Les sols des hautes et moyennes collines sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés. Les phénomènes d’érosions y sont très accentués du fait des caractères physico-chimiques et biologiques du sol, de l’agressivité du climat mais aussi et surtout les phénomènes d’anthropisation 1 qui favorisent l’érosion (la pratique du « tavy »). On peut aussi trouver sur les bas des collines des sols hydromorphes 2 caractérisés par les phénomènes d’oxydation et de réduction donnant ainsi des sols à Gley 3 ou à pseudo-Gley.

1 Action de l’homme

2Sols imbibée d’eau

3 Type de sols imprégnés d’eau en permanence

11

1-2-1-3-4 Hydrologie

La région est traversée par des rivières: Ifanadiana, , Sahamilemaka et Faravory. Il n’y a pas de lacs, de retenus d’eau ni de barrage. La pluviométrie est forte (min de 1600mm/an, max de 2930 mm 1. Le nombre de jours de pluies par année varie entre 140 et 175. La saison pluvieuse s’étale de décembre à avril. Les mois les plus pluvieux sont les mois de janvier et février, les moins arrosés sont septembre et novembre, les plus froids sont les mois de juillet et août. Les chutes de grêle sont rares et parfois localisées dans la zone des falaises à Ranomafana.

1-2-1-3-5 Cyclones Des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappent périodiquement la région. Vatovavy Fitovinany est ainsi parmi les régions ravagées fréquemment par les cyclones : deux ou trois en moyenne par an.

Nosy Varika et Mananjary se trouvent dans le «couloir cyclonique », ce dernier s’étendant du Nord (SAVA) jusqu'à Nosy-varika (Mananjary).

1-2-1-4 Milieu biotique

Il est composé principalement des forêts secondaires (savoka) des moyennes collines et de la réserve forestière de première importance où se trouve le parc national de Ranomafana gérée par Madagascar National Parks (MNP).

Flores et faunes endémiques de la zone :

La végétation est constituée essentiellement par des plantes caractéristiques de la région comme les « ravinala » ou arbres de voyageurs, les fougères, les raffia, les « bararata ». Ces plantes colonisent les zones de collines et même les zones basses et sont soumises aux régimes des cultures sur brûlis. On peut dire la forêt regorge d’animaux endémiques tels : des lémuriens dont le varika (sorte

1Source : dans le Plan communal de développement

12

de maki) et le « sisidy » (varika nain), le « lamboala » (Sanglier), les caméléons, les serpents, les rats, les papillons, etc…

1-2-2 Etude socio- économique

1-2-2-1 Milieu humain

1-2-2-1-1 Situation démographique

Le district d’Ifanadiana comprend quelques 136 770 habitants, marqués par un rapport de 51% pour le sexe masculin contre 49% pour le sexe féminin. La densité moyenne s’élève à 33,61 habitants au km² contre 51, 20 habitants au km² au niveau de la région. La commune d’Ifanadiana a un fort trait rural et plus de 80% de la population est classée « population rurale ». Le taux moyen de natalité de la région est faible. Son taux de 4,2 % est inférieur à la moyenne nationale qui est de 4,33 %.

1-2-2-1-2 Historique de peuplement

Les Tanala formaient un clan qui s’est écarté de la tribu Antemoro conduit par un prince révolté appelé Rambo, d’où leur appellation de Zafirambo( petit fils de Rambo). Ils se sont mélés à des Betsileo pour donner naissance à la tribu Betsileo Zafirambo.

Il y avait alors quatre sous-tribus Zafirambo : les Fonoka, les Taimbalala, les Lakoka, les Gola et plus tard se sont ajoutés des Vazimba.

Auparavant, Ifanadiana était nommée ANIVORANO, le centre des villages habités par plusieurs clans formant le royaume de Menabe d’Ambohimanaga Sud. Ce royaume était divisé en cinq territoires : Ikongo au Sud; Nandravonana au Nord; Ivolamena à l’Ouest, Antoavaky et vatovavy à l’Est. Les territoires ont été subdivisés en 4 zones à savoir Ombalahifotsy, Beminono , Masonkarena et Dimanjehy. Dans ce royaume, le noyau dur de cette population était composé par 12 clans qui régnaient en maître sur les 21

13

autres sous clans ou lignages. Ce sont les Manandriana, les Sahanofa, les Voanana, les Maintiandry, les Zafindiamanana au Nord et les Mahasila, les Zanakivavy, les Zanankantava, les Faravony, les Sakaleona, les Taimina et les Tsimanaiky au Sud. Après, la guerre de « kiririoka 1 » de 1805 (17° siècles), d’autres immigrants étaient venu du pays Betsileo pour se cacher dans les forêts de Vohibola et ainsi ont formés les « Tanala Avaratra » qui étaient composés par les divers clans Betsileo dont Zafimaniry (clan de Ratsizanarivo et de Randriamarozafy), les Zafindiamanana(clan d’Andriamanana), les Arivoanala (clan de Rasamimahahadrazana), les Mahasila (clan d’Ambohimiera) et les Manandriana (clan de Voninahitr’Iovana et de Revanarivo d’Ambohimanga du Sud). Pendant la colonisation, IFANADIANA était un lieu de filature et de tissage de cordes et fût nommée « FANADIANA TADY », d’où le nom d’IFANADIANA 2

Notre zone d’étude est formée essentiellement de Tànala (70%). Les autres ethnies, minoritaires sont des Merina, Betsileo, Chinois et Indo-pakistanais. Le nombre de personne par ménage ne dépasse pas 6 et ne descend guère en dessous de 5. Il est à noter que les Sahafatra, les Antambahoaka et les Tanala sont des groupes ethniques pratiquant peu l’émigration dans l’ensemble de la région du Sud Est. L’importance de la population de la côte Sud-Est provient de l’ancienne implantation de plusieurs groupes humains bien individualisés, «peuples, clans ou groupes ethniques », dans des aires géographiques bien délimitées et plus ou moins étendues. Par ailleurs, les Tanala de Karianga n’ont aucune parenté avec ceux d’Ikongo. Seule leur situation géographique leur donne droit au titre de Tanala (gens de la forêt). Leur extension spatiale détermine une organisation spécifique dans laquelle le rôle de la société fondée sur l’unité du clan prend une importance particulière : Foko, Troky et autorité des Ampanjaka (Rois).

1 Sifflet qui signifie alerte

2 BOVEIL, Etude sur le pays Antanala, p.16

14

A l’Ouest, les Tanala bordent le pays Antemoro. La limite est constituée par les défilés de la première falaise sur la Matitanana, mais plus au Nord, les Tanala débordent largement dans la zone des collines. Ils pratiquent l’agriculture itinérante sur brûlis : la dispersion de leurs terres les oblige à construire des cases provisoires sur des champs éloignés. Par ailleurs, dans les grandes villes et les centres administratifs, la plupart des fonctionnaires et des commerçants font partie de ces groupes ethniques 1. Aussi en parlant de l’ensemble de la population d’Ifanadiana, nous parlerons des Tanala, toutes ethnies confondues.

1-2-2-2-1-3 La situation sociale de la population

Concernant le volet éducation au niveau du chef lieu de la commune d’Ifanadiana, le taux d’alphabétisation est de 49%, dont 64.3% sont des hommes contre 35.7% pour les femmes 2 Toutefois, ce taux est de 15% pour l’ensemble de la Région Vatovavy Fitovinany. Par ailleurs, 62.5% des enfants de moins de cinq ans sont tous sujets de malnutrition. Le faible taux d’accroissement démographique de certains Fokontany s’explique par la très forte mortalité infanto-juvénile 3. Il apparaît ainsi que l’IRA (Infection Respiratoire Aigue), la fièvre (suspicion de paludisme), les maladies diarrhéiques (la dysenterie et la bilharziose) et les infections cutanées sont maladies les plus courantes influant sur la santé des enfants scolarisés ou non en particulier et de la population en général des zones étudiées. De ce fait, cette situation est aggravée par la pauvreté extrême de la société Tanala qui a des impacts très négatifs sur la durée de vie de l’ensemble de la population. Ce seuil est estimé à 44.1 ans par rapport à la moyenne nationale de 52 ans 4 .

1 Source étude socio économique ESSA, 2009 .

2 Source : enquête socio économique SOFASPAN , 2008

3 Source : SISG 2006 / Ministère Santé .

4 Source : enquête de la BN /NORAD SPAN, 2006

15

D’une part, dans la ville d’Ifanadiana, La consommation d’eau insalubre est considérée comme une des principales causes de maladie des enfants et des élèves et constitue l’une des principales causes de mortalité infantile. Cela devient un autre facteur de vulnérabilité de l’Education dans la ZAP d’Ifanadiana.

D’autre part, grâce à la station thermale, la ville de Ranomafana 1 connaît une animation particulière le jour du marché ainsi que pendant les fêtes et les jours de vacances avec une affluence de visiteurs venant de toutes parts. Par conséquent, les parents vivant aux alentours du corridor forestier sont réticents pour envoyer leurs enfants dans une école ou dans une ville où les besoins et droits humains vitaux de base ne peuvent leur apporter un gain. Les parents pensent que les enfants doivent participer et subvenir aux besoins de la famille. Ils préfèrent alors les envoyer faire du commerce aux marchées forains de Ranomafana. Si l’enseignement général rencontre quelque réticence, d’autres disciplines trouvent racines à l’école. Par exemple le sport qui se développe comme une matière enseignée. Les équipes scolaires participent à des compétitions inter-établissements. Les disciplines sportives les plus pratiquées sont le football, le basket-ball ou le volley-ball. En ville, le sport est très attirant, on remarque que là il y a peu d’absentéisme.

Les Eglises aussi sont très prisées. Parmi les religions chrétiennes nous avons identifié le Fiangonana Loterana Malagasy (FLM), le Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara (FJKM) et l’Eglise Catholique Apostolique Romaine à Madagascar (ECAR).

Pour le FLM, il existe un Synodam-paritany (SD) à Anala (Ambohimanga Atsimo/ Ifanadiana) regroupant 06 fileovana (districts) et une 50 d’églises dont le siège se trouve à Mananjary et la présidence à Ranomafana.

1 La ville de Ranomafana est située à 27km à l’Ouest d’Ifanadiana

16

Pour le FJKM, le Synodam-paritany de Mananjary Pangalana regroupant Mananjary, et Vohilava, possède 20 paroisses, 157 églises, 13 pasteurs et 12 écoles. Il existe beaucoup de projet de développement dont le « Sampan’asa momba ny Fampandrosoana » (SAF/FJKM) dans la région du Sud-Est, à Nosy Varika (volet santé) et (Ifanadiana).

Pour l’ ECAR (Eglise Catholique Apostolique Roman), la Diocèse d’Ifanadiana compte 12 paroisses. Les baptisés catholiques représentent 14,8 % de la population, contre les non catholiques 9,2 % et les non chrétiens 7,6 %. Les données sur les religions Anglicane et Musulmane ne sont pas disponibles.

Toutes ces institutions participent autant que se peut au système éducatif dans la ville d’Ifanadiana, et par conséquent, mettent en œuvre la politique et la stratégie nationale de « l’Education pour tous ».Dans ce cas, il est bon d’intégrer dans les activités de l’école, de façon permanente à la diminution des absentéismes. Faire participer les enfants concernés par la déperdition à l’organisation de ces activités

1-2-2-2 Activités principales

Malgré le fait qu’elle est essentiellement à vocation agricole, la superficie totale cultivée de la commune n’excède même pas le ¼ de sa superficie physique totale. Les cultures fruitières y dominent et 95 % sont consacrées surtout à la culture de banane, principale source de revenus des paysans ; vient ensuite la culture de café (qui était auparavant la principale source de revenu des agriculteurs, mais qui, actuellement passe en deuxième place après le bananier à cause de la vieillesse de la plantation et des chutes de prix du café de ces dernières années)

1-2-2-2-1 Agriculture

Dans la zone de notre étude, 80% des parents d’élèves sont des cultivateurs. Dans l’ensemble, la région est favorable aux cultures de rente, en particulier le café et aux cultures de bananier. Cette spéculation occupe une part importante

17

dans les surfaces cultivées et est installé sur les bas des pentes, les collines et les plaines non inondées. 1. Toutefois, les paysans n’emploient ni engrais chimiques, ni engrais organiques, mais se contentent seulement, d’une part d’utiliser les résidus de récolte pour la fertilisation et l’amendement de leur sol, ou d’autre part, pratique la culture sur brûlis qui à son tour entraîne la dégradation de ces sols. En général, il ne reste que très peu ou presque plus de terres cultivables. La pauvreté rurale est causée en partie par la destruction partielle ou totale de la plantation de bananier par la maladie du bananier (maladie de panama ) dans notre zone d’étude. Il est donc primordial d’augmenter la productivité des terres et de trouver des moyens préventifs et prophylactiques pour lutter contre la maladie du bananier. Par ailleurs, les aléas climatiques, l’appauvrissement des sols par l’érosion et les cultures sur brûlis, le vieillissement de la plantation, les maladies des plantes cultivées (en particulier le bananier), ajoutés à l’absence d’un tissu industriel et à la paralysie des échanges internes, limitent les initiatives de développement du secteur primaire et entraînent une dégradation des revenus des paysans. Les cultures n’occupent qu’environ 10% des superficies physiques de la commune. On peut distinguer: -les cultures vivrières : riz, maïs, haricot, arachide, manioc, patate douce, taro, … -les cultures de rentes : café -les cultures fruitières : bananes (98%), agrumes, litchis -les cultures maraîchères : legumes, …

Dans la commune, bien que le café tienne une place importante dans l’exploitation, la part du café ne descend pas en dessous des 20% dans le revenu agricole des agriculteurs. Néanmoins, la commune d’Ifanadiana est caractérisée par la présence plus importante de culture de café pratiquée par 4 agriculteurs sur

1 Hery Laza ANDRIANTAOLO , enquête socio économique de la société Tanala à Ambohimanga Sud et Tsaratanana, pages 84

18

5. Les facteurs « prix sur le marché » qui a chuté depuis quelques années et la vieillesse de la plantation condamnent la majorité des producteurs propriétaires et / ou métayers à renoncer à l’intensification de leurs cultures au profit de celles des bananiers.

Actuellement, le café ne vient plus que seconder la culture de bananier devenue principale source de revenu agricole de la communauté Tanala et autres producteurs si la part de la culture de bananier peut dépasser largement les 50%, les cultures maraîchères sont encore dans la phase d’initiation.

De ce fait, leurs sources de revenus dépendent de leur niveau de production et des aléas climatiques. Toutes les dépenses de la vie quotidienne, y compris les frais de scolarisation de leurs enfants dépendent des résultats de la campagne agricole précédente. Ainsi, quand le résultat de la récolte est mauvais, cela influe sur l’arrêt ou le freinage de l’envoi les enfants à l’école. Ainsi la mauvaise récolte est considérée comme facteur de déperdition.

1-2-2-2-2 Elevage

L’élevage Bovin, en général les éleveurs de cette commune n’ont pas l’habitude d’élever les bovins dans le but de produire du lait, on y trouve surtout des bœufs de trait. Le système d’élevage est extensif.

L’élevage Porcin , prédomine sur l’élevage de bovin.

L’élevage caprin et ovin est pratiquement inexistant.

L’Aviculture , existe dans de forte proportion et de façon extensive.

L’Apiculture , elle constitue essentiellement une activité secondaire des paysans.

Les Aménagements hydro agricoles

La commune ne possède ni de micro barrage ni de petits périmètres irrigués, l’agriculture est totalement dépendante des régimes de pluies.

19

2- LA CISCO D’IFANADIANA

2.1- LA SITUATION ET LES IMPACTS AU NIVEAU DE LA CISCO Avant 1975, la CISCO d’Ifanadiana faisait partie de la CISCO de Mananjary. Maintenant, la CISCO se trouve en pleine ville de la commune rurale d’Ifanadiana, District d’Ifanadiana, Région de Vatovavy Fitovinany. Elle est composée de 17 ZAP, 368 Écoles publiques et 09 Écoles privées, dont le collège Saint Paul et le collège luthérien. (Tableau n°1)

54159 élèves (Tableau n°2) sont encadrés par 241 enseignants titulaires, 585 enseignants suppléants subventionnés par l’Etat et 127 suppléants supportés par le FRAM (Tableau n° 3) Nous avons réalisé ce travail dans la circonscription scolaire d’Ifanadiana au niveau de deux ZAP : Ifanadiana I et Ifanadiana II. Les deux ZAP sont situées dans le chef lieu de la commune rurale. Les tableaux ci- après représentent et récapitulent la situation de l’enseignement dans ces 17 ZAP.

Tableau n°1 : la répartition des écoles au niveau de la CISCO

ZAP Nombre Nombre d’Ecoles d’Ecoles privées publiques AMBOHIMANGA 33 3 ATSIMO AMBOHIMIERA 27 ANALAMPASINA 17 1 ANDRORANGAVOLA 28 17 24 1 18 1 FASINTSARA 2 15 IFANADIANA 1 23 2 IFANADIANA 2 22 15 MAROHATRATRA 1 20 MAROHATRATRA 2 22 27 RANOMAFANA 14 2 TSARATANANA 1 26 TSARATANANA 2 20 TOTAL 368 09

20

Tableau n°2 : la répartition des élèves au niveau de la CISCO

ZAP CP1 CP2 CE CM1 CM2 AMBOHIMANGA 1380 607 713 472 252 ATSIMO AMBOHIMIERA 1296 935 620 343 177 ANALAMPASINA 712 441 381 231 156 ANDRORANGAVOLA 860 865 577 226 242 ANTARETRA 741 492 352 216 129 ANTSINDRA 961 479 297 134 78 FASINTSARA 1 6674 4149 320 272 133 FASINTSARA 2 779 455 336 119 67 IFANADIANA 1 1169 737 577 350 259 IFANADIANA 2 849 647 469 285 151 KELILALINA 804 659 562 374 219 MAROHATRATRA 1 1163 951 379 215 103 MAROHATRATRA 2 1746 862 537 149 58 MAROTOKO 1408 1163 646 280 151 RANOMAFANA 744 535 402 256 167 TSARATANANA 1 1019 839 589 360 231 TSARATANANA 2 843 730 476 248 129 TOTAL 23148 15546 8233 4530 2702 TOTAL 54159

Tableau n°3 : Répartition des Enseignants dans la CISCO

Enseignant Enseignant Enseignant Suppléant Suppléant Titulaire Non subventionné ZAP subventionné AMBOHIMANGA 15 55 12 ATSIMO AMBOHIMIERA 15 34 6 ANALAMPASINA 6 32 5 ANDRORANGAVOLA 20 54 4 ANTARETRA 15 24 12 ANTSINDRA 9 27 16 FASINTSARA 1 11 37 5 FASINTSARA 2 5 35 6 IFANADIANA 1 19 41 9 IFANADIANA 2 26 27 8 KELILALINA 24 27 14 MAROHATRATRA 1 7 37 MAROHATRATRA 2 4 32 13 MAROTOKO 9 46 2 RANOMAFANA 23 23 5 TSARATANANA 1 24 30 4 TSARATANANA 2 9 24 6 TOTAL 241 585 127

21

Tableau n° 4 : La répartition Géographique des Enseignants titulaires en fonction des Elèves.

Effectif des Effectif ZAP Enseignants des Elèves Titulaires de CP1 au CM2 AMBOHIMANGA 15 ATSIMO 2044 AMBOHIMIERA 15 2075 ANALAMPASINA 6 1209 ANDRORANGAVOLA 20 1910 ANTARETRA 15 1189 ANTSINDRA 9 988 FASINTSARA 1 11 4874 FASINTSARA 2 5 977 IFANADIANA 1 19 1923 IFANADIANA 2 26 1552 KELILALINA 24 1814 MAROHATRATRA 1 7 1648 MAROHATRATRA 2 4 1606 MAROTOKO 9 2240 RANOMAFANA 23 1360 TSARATANANA 1 24 2019 TSARATANANA 2 9 1583 TOTAL 241 31011

Analysant les tableaux n° 3 et n°4 ci- dessus, on constate que plus la ZAP est près de la route Nationale RN 25 reliant Fianarantsoa – Mananjary (voir la Carte de la page suivante), les enseignants titulaires sont plus nombreux au niveau de ces écoles (cas de Ranomafana, Kelilalina, Ifanadiana II, Tsaratanana, Androrangavola et Antaretra).

22

Carte de la Commune d’Ifanadiana et des ZAP d’Ifanadiana Source : PCD

23

23

Par contre, on voit bien que Fasintsara I et II et Maroharatra I et II se trouvent dans une zone enclavée, non sécurisée et si éloignée que les enseignants refusent d’y aller (Tableau n° 4).

Les données statistiques au niveau du CISCO d’Ifanadiana nous montrent un ratio de 1 enseignant titulaire sur 225 élèves pour 17 ZAP, 1 enseignant suppléant subventionné par l’Etat pour 93 élèves et en général, 1 enseignant pour 57 élèves pour l’ensemble du CISCO. Actuellement (année 2009/2010) les élèves qui comptent environ de 54159 sont composés de cinquante virgule trente – six pour cent (50,36%) de garçons et quarante- neuf virgule soixante –quatre pour cent (49,64%) de fille. L’effectif des CP1 et CP2 occupent plus de la moitié de l’effectif total des élèves dans la ZAP car ils comptent trente huit mille six cent quatre vingt seize (38696) élèves soit soixante onze virgule quarante cinq pour cent (71,45%) La politique d’incitation à la scolarisation menée par le Gouvernement depuis l’année 2003, avec la distribution des Kits scolaires, l’exonération des droits d’inscription dans les écoles publiques et privée a eu ses effets positifs sur les effectifs des élèves de Fasintsara I

2-2 LES AXES STRATEGIQUES DANS LE PCD ET PRD

Les grandes lignes de l’Axe 2 du Plan Régional de Développement (PRD) permettent d’ assurer le développement du capital humain, et la sécurisation matérielle et humaine. Les objectifs 1 ,2 et 3 ci-dessous contribuent à l’atteinte de l’Education pour tous, à la réduction des effets néfastes et des impacts des catastrophes naturelles. Et enfin, ils continuent à promouvoir la diversité culturelle et les activités sportives. Comparant avec le plan communal de développement (PCD) de la commune au niveau de la ZAP d’Ifanadiana , les points suivants sont à retenir :

24

2-2-1 Objectifs • Objectif spécifique 1 : Assurer en 2015 un taux net de scolarisation supérieur à 90% en EF1 • Objectif spécifique 2 : Réduire de moitié dans une période de trois ans le taux actuel de déperdition scolaire à chaque niveau • Objectif spécifique 3 : Développement des compétences locales répondant aux besoins du contexte régional 2-2-2 Stratégies opérationnelles : • Développement du partenariat- public- privé (PPP) :Etat- ONN/FRAM • Réduction de la disparité géographique des infrastructures scolaires et du personnel enseignant • Soutien à la réforme et au développement de la formation spécialisée

2-3 LA PROBLEMATIQUE LIEE A LA DEPERDITION SCOLAIRE ET AU SYSTEME EDUCATIF

On constate de visu que beaucoup d’enfants et d’adolescents circulent dans les villages et font du travaillent dans les champs. Les gens sont sales et semblent sans instructions. A voir de près, le niveau d’instruction de la population est encore très faible. Seulement, le ¼ des enfants scolarisables fréquentent l’école. En second lieu, la région est presque fermée à cause de la dégradation des infrastructures routière, de communication et de télécommunication existantes des écoles. 6,9% de la population seulement dans les deux ZAP ont accès à l’eau potable, 0,5% à électricité, 20% au WC, environ de 70% des chefs de ménage sont très illustrés. Le taux d’alphabétisation est trop bas (15%) dont 9 % pour les hommes et 6% pour les femmes 1

1Sources : PRD Région Vatovavy Fitovinany, PCD de la commune d’Ifanadiana, rapport annuel de SOFASPAN .

25

Les indicateurs qui suivent illustrent l’acuité du problème lié à la performance de l’éducation pour la CISCO :

-Le taux net de scolarisation des enfants sont autour de 64.71% au niveau de l’EF1C 1(EPP), moins de 5% pour l’EF2C 2 (CEG), et moins de 1% au niveau de l’ES 3 (Lycée) et encore faible et discontinu -Le taux d’achèvement de la scolarisation : entre 10 à 25% au niveau de l’EF1C, autour de 3% pour l’EF2C, et de 0 à 1% pour l’ES -Le pourcentage de redoublement : autour de 40% pour l’EF1C, 12% pour l’EF2C, et autour de 20% pour l’ES est assez fort -80% des enseignants sont des suppléants incapables de transmettre les leçons aux élèves, sinon ils ont toujours des difficultés pour les faire convenablement - le programme scolaire n’est pas suivi à cause de l’incompétence des enseignants suppléants -Le ratio élève/enseignant au niveau de l’EF1C tourne autour de 60 pour les 13 communes, alors que pour la commune d’Ifanadiana on enregistre 57, dont moins de 35 pour les écoles de Kelilalina et Ifanadiana II, est dans l’ensemble trop fort. -Taux de réussite aux examens : autour de 60% pour le CEPE, plus de 20% pour le BEPC laisse encore beaucoup de redoublants candidats à l’abandon. -Seule la ville d’Ifanadiana affiche une performance moyenne de taux de réussite grâce sûrement à sa situation moins enclavée par rapport aux autres écoles. Quels sont les handicaps des deux ZAP ? Comment alors organiser le système éducatif de la commune pour y apporter quelque amélioration ?

2-4 LES HYPOTHESES POUR L’ACTION 1- adapter la formation des enseignants conformément à cette situation difficile (Spécialisé) 2- accélérer l’alphabétisation des parents

1 Education Fondamentale du premier cycle

2 Education Fondamentale du second cycle

3 Enseignement Secondaire

26

3- renforcer les infrastructures scolaires, routières, pour les loisirs et sports Pour traiter ses hypothèses, nous avons choisi le plan suivant 1- Le milieu étudié 2- Résultats obtenus et projet de solution

27

3- LES CONSTATS Un certain nombre de handicaps semble à première vue détectable sur de terrain Les voici :

- l’absence de formation initiale pour les enseignants et les suppléants ;

- l’insuffisance de formation continue sur l’utilisation du guide et des manuels

- l’irrégularité voire la rareté des suivis et encadrements pour la plupart des zones enclavées;

- la non maîtrise de la démarche pédagogique préconisée dans ces auxiliaires pédagogiques.

- Le comportement des enseignants (absentéisme, favoritisme, Méchanceté à cause de l’insuffisance du suivi et encadrement administratif (situation, salaires, santé)

- L’insuffisance de matériel didactique et de mobilier scolaire - La pauvreté - Les conditions climatiques - La distance des écoles par rapport au village et aux centres d’achats et centres sanitaires de base

- Les maladies IRA, diarrhée, bilharziose, paludisme - L’absence d’eau potable - La coutume - Manque d’éducation sur civilité Mais étudions à part les plus importants

28

3-1- LA ZONE ADMINISTRATIVE ET PEDAGOGIQUE D’IFANADIANA I ET II

Selon l’article 42 de la loi n°2004-004 portant orientation générale du système d’éducation à Madagascar, « l'éducation fondamentale du premier cycle (EF1), dispensée dans les Ecoles Primaires, a pour objectifs spécifiques:

- l'acquisition des compétences clés dans les domaines cognitifs, sensori-moteur et socio - affectif;

- l'initiation aux valeurs civiques et de citoyenneté, et aux exigences du vivre ensemble;

- la maîtrise de l'environnement technique, temporel et spatial de proximité. Elle est sanctionnée à la fin du cycle par un certificat ».

Forme des établissements dans l’école primaire :

Cours Préparatoire : CP1, CP2 ; Système actuel CP1 CP2 CE CM1 CM2 Cours Elémentaire : CE ;

Ancien T1 T2 T3 T4 T5 Cours Moyen : CM1, CM2 . Système

Actuellement, les deux ZAP comptent 43 écoles, 130 enseignants (45 titulaires, 85suppléants)

3-1-1 ZAP D’Ifanadiana I:

Cette zone est composée par 21 écoles: Ambalatenina, Ambalavolo, Ambarizafy, Ambatorakitra, Ambinanindranotelo, Ankonahona, FenoarivoI, FenoarivoII, Ambohitsara, , Ambohimahatsinjo, Ambodiramiavona, Ambohimahavanona, Antanambao I (Ambinanindranotelo), Antanambao II (AmbodirafiaII), Ambohimisafy, Ambohipierenana, , Analibahiny, Ankaboka, Ifanadiana.

29

3-1-2 ZAP D’Ifanadiana II:

Cette zone est composée par 22 écoles: Ambalahosy, Ambodirafia, Ambohivandrozana, Sandratara, Amboraka, Ampasimbola, Antanifotsy, Ambodihazo, Andohariana, Andranofolahina, Androranga, Antafotenina, Mangalahenatra, Maromena, , AntanambaoII (Andranofolahina), Tsaramasoandro, Marovoay, Ambodiroranga, Andemaka, AntanambaoI (Maromena), Sahafitorika.

3-1-3 Les infrastructures scolaires

LES CONSTRUCTIONS LES PARTENARIATS Bureau du maitre ONN/FRAM Salle ONN/FRAM Point d’ eau ONN/FRAM Latrine ONN/FRAM

3-1-4 Nombre de nouvelles constructions dans la zap

N OM DE FOKOTANY NOMBRE DE CONSTRUCTION

Ifanadiana 12

Ambodiara 2

Ankaboka 5

Ambohimisafy 2

Ambohimahatsinjo 2

3-2 LES ACQUIS, PERSPECTIVES ET SPECIFICITES

Actuellement, beaucoup d’efforts ont été réalisés de part des responsables concernés pour assurer la connectivité des communes à l’intérieur du site et l’ouverture intercommunale. Par ailleurs, pour susciter les intérêts et la motivation des enfants scolarisables au niveau du chef lieu de la commune et des villages environnants de Tsaratanana (16 km au nord d’Ifanadiana), des appuis à la reforme et au développement de la formation spécialisée au niveau des écoles privées ont été faits par des partenaires nationaux et internationaux (NORAD, FANILO, ECAR). Pour réduire de moitié le taux actuel de

30

déperdition scolaire, des cantines scolaires ont été mis en place pour créer des conditions favorables au bon fonctionnement des activités scolaires par la création des centres de lecture et de bibliothèques ruraux. En outre, au niveau de Ranomafana, des institutions environnementales et des opérateurs hôteliers ont développés des activités socioculturelles pour les jeunes. Toutefois, les autres communes ne bénéficient pas encore de ces avantages. Par ailleurs, des séances de formation de 3 jours sont tenues par trimestre au niveau des ZAP pendant la période de vacance, or beaucoup d’enseignants sont absents à cause des problèmes d’argent, de logement, d’indemnité et de transport.

Dans les milieux enclavés, les activités scolaires et parascolaires sont faibles parce que beaucoup de gens, même connaissant l’existence de leurs écoles, ne savent pas comment y accéder, ni comment en profiter.

La ZAP d’Ifanadiana bénéficie des opportunités offertes par les centres internationaux VALBIO 1 et MNP concernant l’éducation à l’environnement des enfants fréquentant les établissements à proximité du corridor forestier de Ranomafana. De véritables efforts ont été réalisés afin de proposer un programme de formation adaptée à l’équipe des enseignants sur le thème éducation à l’environnement en milieu scolaire et la sensibilisation des parents. L’objectif est de soutenir l’inscription de l’éducation à l’environnement dans les projets d’établissements scolaires et de permettre aux élèves d’acquérir les connaissances, les valeurs, les comportements et les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la qualité de l’environnement. Conscient de l’importance d’agir auprès des générations de demain, ce volet a été développé en priorité auprès d’un public d’enfants et d’enseignants. La sensibilisation des élèves sur l’environnement doit pouvoir attirer leur attention sur la protection du métier d’agriculture pour lequel ils se destinent. De même, en tant que gens de la forêt(Tanala), ils peuvent trouver de nouvelles opportunités professionnelles sur la protection de la forêt et des animaux en essayant de les élever et de les domestiquer de façon libre et attirer ainsi des

1 VALBIO : Valorisation Biodiversité

31

touristes… Les enfants touchés par la déperdition trouveront de nouvelles activités qui rapporteront des gains à partir de la forêt. C’est dans ce cadre que, nous pensons que les lignes d’actions suivantes seront bénéfiques aux deux ZAP de la commune

Lignes d’action 1 : • Densification des infrastructures scolaires • Normalisation des ressources humaines • Campagnes d’IEC 1 pour la scolarisation des enfants • Alphabétisation fonctionnelle des adultes • Instruction Civique des Adultes

Lignes d’action 2: • Densification de l’implantation des EF2 et ES • Création des conditions favorables au bon fonctionnement des activités scolaires • Plaidoyer pour la mise à disposition des Zap de personnel enseignant suffisant, et motivé Lignes d’action 3: • Créations d’établissement d’enseignement technique et de centre de formation professionnelle entre Niveau I (EF1) et Niveau II (EF2/ES) • Insertion professionnelle des jeunes en créant des centres d’orientation professionnelle (ou APE : Agence Pour l’Emploi)

.

1 IEC : Information Education et Communication

32

DEUXIEME PARTIE: PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS

33

1- PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES DES ENQUETES

Pour les enquêtes, nous avons opté pour la méthode suivante.

Nombres d4 élèves enquêtés : 10 élèves par classe et deux écoles par ZAP, 12 anciens élèves

Nombres de parents constatés: 19 foyers (04 fonctionnaires, 15 paysans)

Nombres d’instituteurs : 14 instituteurs dont 02 responsables pédagogiques

Nombres d’écoles visitées : 04 (02 écoles par ZAP ) les autres étant trop éloignées et manque de routes faciles

1-1 EFFECTIFS DES ENSEIGNANTS

ZAP IFANADIANA I IFANADIANA II

Nombre d’enseignants titulaires 19 26

Nombre d’enseignants suppléants 50 35

Nombre Total 69 61

Pour le cas d’Ifanadiana I, bien qu’il existe 19 enseignants titulaires, 12 seulement sont fixes au niveau de leurs écoles d’affectation et 07 sont partagés avec les autres écoles environnantes en milieu rural.

Exemple : cas de l’EPP d’Ifanadiana :

Classe CP1 CP2 CE CM1 CM2

Effectif des Garçons 98 78 60 58 70

Effectif des filles 68 68 59 58 67

Dans cette école où on trouve 684 élèves, on compte seulement 12 enseignants titulaires et 03 suppléants. Ce qui fait un ratio de 01 enseignant pour 46 élèves.

34

Par ailleurs, on a observé l’insuffisance des enseignants titulaires et suppléants dans les écoles en milieu rural. Ce cas est très grave au niveau des EPP dans les Fokontany d’Ambalavolo et d’Ambohimahatsinjo, où il n’y a uniquement qu’un seul ou deux suppléants qui enseignent dans tout l’établissement

Exemple : cas de l’EPP d’Ambohimahatsinjo (2009-2010)

Classe CP1 CP2 CE CM1 CM2

Effectif des garçons 29 14 20 10

Effectif des filles 45 16 10 12

Par contre, dans cette école où on trouve 124 élèves, on compte seulement « zéro » enseignant titulaire et 02 suppléants. Ce qui fait un ratio de 01 enseignant pour 62 élèves.

1-2LE TAUX DE SCOLARISATION

Le taux de scolarisation se stabilise, en moyenne de 69,4%. Ce taux semble moyen mais l’UNESCO veut faire atteindre 80%. Donc la déperdition reste un problème.

1-3EFFECTIF TOTAL ZAP IFANADIANA I POUR L’ANNÉE 2008

Classe CP1 CP2 CE CM1 CM2 Sexe G G G F G G F F F F Effectif de début de 714 776 397 321 271 352 167 117 140 135 l’année Effectif de la fin 543 599 181 284 218 216 134 114 76 100 d’année Différence 171 177 216 37 53 136 33 63 64 35 Moyenne (average): 98,500

35

1-4 EFFECTIF TOTAL ZAP IFANADIANA II POUR L’ANNEE 2008

Classe CP1 CP2 CE CM1 CM2 Sexe G F G G F G G F F F Effectif de 556 499 440 275 189 214 124 107 70 80 début de l’année Effectif de 505 441 235 250 159 184 105 99 62 67 la fin d’année Différence 51 58 205 25 30 30 19 8 8 13 Moyenne (average) : 44,700

1-5 ANALYSE COMPARATIVE DES RESULTATS CEPE (2007- 2008-2009) DANS LA ZAP D’IFANADIANA I

Figure 2 : Analyse des résultats du C.E.P.E des Figure 1 : Analyse des résultats du C.E.P.E des filles garçons

36

Figure 3 : Analyse comparative des résultats du C.E.P.E sur trois ans

Les résultats montrent qu’en 2008, environ 55% des élèves ont cessé les cours par rapport à l’année 2007. Par contre l’année 2009 montre un rebondissement du nombre d’élèves (environ de 314,58%) par rapport à l’année 2008. Pour les filles, le taux de réussite varie de 39 % (en 2008) à 78,69 % en 2009, tandis que pour les garçons, les pourcentages varient de 31,91 % (en 2008) à 77,48% en 2009.

37

1-6 ANALYSE DES RESULTATS CEPE 6EME DES TROIS DERNIERES ANNEES DANS LE ZAP D’IFANADIANA II

Figure 4 : Analyse résultats CEPE ZAP Ifanadiana II Figure 5 : Analyse résultats des garçons Ifanadiana II

RESULTAT CEPE DES FILLES ZAP IFANADIANA II

Figure 6 : Analyse des résultats du C.E.P.E des filles

Les Résultats du CEPE nous montrent un taux de réussite de 29% (garçons) à 59% (filles) pour la ZAP d’Ifanadiana II. Bien qu’il y ait moins de filles qui fréquentent les écoles, leur pourcentage de réussite en CEPE est plus élevé que pour les garçons.

38

38 38

2- ANALYSE DE LA DEPERDITION SCOLAIRE CONSTATEE AU NIVEAU DES DEUX ZAPS

Figure 7 : analyse de la déperdition scolaire dans les Figure 8 : Analyse de la déperdition scolaire au niveau Figure 9 : Analyse de la déperdition scolaire au niveau deux ZAP des filles des garçons

39

Dans les graphiques 7, 8, 9, on remarque que la déperdition scolaire a une tendance à la baisse jusqu’au CM2 pour les deux sexes. Toutefois, on a enregistré que le taux d’abandon scolaire commence dès le début de l’apprentissage à l’école (CP1). Pour les filles, l’abandon scolaire est au maximum quand elles passent au niveau « CE » et atteignent une moyenne d’âge de 12 ans (10 à 14 ans). Cette situation a une relation avec la coutume (cf. paragraphe 5.8). Pour les garçons, on observe deux pics bien distincts : en CP2 (maximum) parce qu’ils sont occupés du travail champêtre avec leurs parents et à cause de la puberté (ils veulent se marier tôt) et en CM2 (minimum). Par ailleurs, la déperdition est plus accentuée au niveau de la ZAP d’Ifanadiana I que pour Ifanadiana II. La moyenne annuelle du nombre d’abandon est de 72 élèves pour les deux ZAP (avec un minimum de 45 et un maximum de 99 élèves par an).

Chez les filles, l’âge de puberté 10-14 ans, influent notablement sur la déperdition (sentiment du devenir adulte)

2-1 ANALYSE DES OBSTACLES RENCONTRES

Dans la vie quotidienne des Tanala, les parents priment sur le respect de la coutume. Par exemple : les jeunes filles à l’âge de puberté sont obligées de faire chambre à part et de se séparer de leurs parents pendant les nuits. Ainsi, à l’issue de cette éducation, les jeunes filles veulent se marier très tôt car elles sont libres. Par ailleurs, pendant la période de rites traditionnels (Purification, fiancailles, accouchement, …..) beaucoup d’élèves sont absents parce qu’ils doivent assister à ces événements. Cette absence répétée provoque un problème au niveau de l’école de leurs fréquentations et l’élève n’ose plus aller à l’école car il a peur d’affronter son maitre pour expliquer son absence. D’où l’abandon en masse des classes de CP2 et CE. Bien que la déperdition scolaire soit une contrainte actuelle, on peut quand même dire que l’Education Fondamentale se trouve aujourd’hui confrontée à une situation largement imprévue liée à l’explosion des effectifs (de 44 à 85 par classe en CP1 à Ankaboka et Ifanadiana) avec un problème très pointu de mobilier, d’instituteur, de moyens didactiques et de motivation. Par ailleurs, 74,7% des enseignants sont des suppléants sans formation, incapables de maintenir et de suivre un programme scolaire. L’enjeu est de gérer l’extension du système tout en maintenant l’objectif d’une éducation

40

de qualité pour tous : développer la protection et l’éducation de la petite enfance, rendre l’enseignement primaire non seulement obligatoire et gratuit pour tous mais aussi performant. D’autre part, les suppléants qui dans la plupart des cas occupent à la fois le poste de directeur et d’enseignant de la classe du Cours Préparatoire (CP) prennent leur poste sans renforcement de capacité préalable. D’où leurs incapacités de suivre le programme scolaire. Ils ont toujours des difficultés pour la conduite de la leçon. Ainsi, malgré l’existence d’établissements scolaires assez dense au niveau de ces deux ZAP, le niveau d’instruction de la population demeure parmi les plus faibles de Madagascar.

2-2 ANALYSES DES SUCCES ET POTENTIALITES

Les enquêtes anthropologiques et culturelles nous ont permis entres autres d’approfondir les thèmes sur les valeurs accordées au système éducatif de base par les communautés concernées. La relation ethnie/culture (mœurs et coutumes/activités scolaires), l’Exploitation des connaissances et mode de vie paysannes (production, capacité, perception, usages et conflits) présentent ainsi un impact sur la scolarisation et la vie de la société Tanala. En général, les parents reconnaissent tous que l’école est un droit pour leurs enfants. C’est très important qu’ils préparent leurs avenirs. Bien qu’analphabète, ils sont convaincus que pour avoir de la valeur dans la société, il faut un minimum de savoir faire et de savoir être. Pour qu’une intégration harmonieuse du système éducatif dans l’environnement socio-économique des enfants Tanala et de leur parent soit possible, il faut que les rôles et modes de vie de tout un chacun soient correctement identifiés et compris par tous . Ce qui justifie à leurs yeux les dépenses engagées jusqu’au CM2.

De ce fait, il est important de distribuer, de renforcer les acquis et de former les nouveaux enseignants pour maîtriser l’utilisation d’un guide pédagogique. Il en est de même savoir appliquer efficacement les démarches préconisées dans ce guide pour la conduite des leçons et savoir préparer des activités significatives et adaptées permettant aux élèves d’atteindre l’état d’appropriation des savoirs. Il s’agit de réaliser de façon satisfaisante les tâches d’apprentissage et à faire participer tous les apprenants à l’organisation des activités d’apprentissage. Cela se ferait tout en respectant leurs modes de vie traditionnelle et terminer les

41

activités prévues pendant le temps imparti et finalement savoir susciter et sensibiliser les parents pour envoyer leurs enfants à l’école. L’encadrement est parmi les tâches pédagogiques du chef d’établissement. « La présence permanente dans l’école du chef d’ établissement garantit la possibilité de l’assistance pédagogique 1 »

La déperdition scolaire est causée par plusieurs facteurs. Pour les résoudre, le mieux c’est de laisser les acteurs « parents - élèves - enseignants » utiliser par eux-mêmes leur savoir par la recherche en groupe des réponses possibles aux problèmes posés, par l’analyse des idées trouvées et la vérification ou la confrontation de celles-ci dans la documentation, dans les échanges des bonnes pratiques avec les autres écoles. Cela nous aide aussi à connaître ce que les enseignants titulaires et suppléants maîtrisent vraiment pour pouvoir les aider. En effet, l’analyse des situations- problèmes incite les enseignants à connaître ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas. Néanmoins, ce document n’est qu’une petite contribution pour inciter ou du moins sensibiliser la ZAP et les chefs d’établissement’ à échanger leurs points de vue en groupe, pour trouver facilement et rapidement des réponses aux problèmes posés.

3- INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS

3-1 SUR LE PLAN ACADÉMIQUE ET PROFESSIONNEL

Le chef ZAP, étant le plus proche des enseignants et du chef d’établissement, connaît assez bien la réalité de chaque établissement d’une ZAP.

Ainsi, les informations sur leur fonctionnement et la réalité existante (effectif des apprenants, nombre des enseignants tenant une classe, résultat d’examen, …) nous ont permit de connaître à leur juste valeur les compétences professionnelles des enseignants sur les disciplines élémentaires de base, les conditions de réussite sur l’enseignement/apprentissage au niveau des établissements primaires publiques. Cela nous a également permit d’apprécier les pratiques professionnelles de ces enseignants et de comprendre les problèmes

1 IPAM , guide pratique du maitre , EDICEF, p. 72

42

qu’ils ont rencontrés dans l’accomplissement de leurs tâches. Pour ce faire, nous avons utilisé plusieurs techniques dont l’observation des classes, l’entretien avec ces enseignants, l’analyse des documents disponibles, ainsi que le remplissage des fiches d’enquête auprès des publics cibles.

La plupart des enseignants titulaires ne sont pas des novices. Les renseignements concernant leur âge et leur ancienneté de service nous informe que les plus de la moitié ont au moins la cinquantaine et ont à leurs effectifs environ 20 ans d’ancienneté dans le service. Seulement, ils ont leur manière à eux d’accomplir leurs tâches et de s’acquitter de leurs responsabilités. Les enseignants n’ont pas assez de motivation pour l’exécution de leurs tâches. Pour eux, ce qui compte c’est de pouvoir améliorer leurs conditions de vie, non pas à partir de l’amélioration de leur carrière (apprendre pour évoluer dans sa carrière), mais plutôt par l’exercice d’un travail supplémentaire, communément appelé « activités parallèles ». Et quand c’est « rentable », le jugement porté sur l’intérêt et l’utilité d’une activité d’enseignement n’est pas du tout déterminant. Il est à rappeler qu’ils sont tous le niveau BEPC sauf pour quelques uns qui ont le BACC et un petit nombre qui ont leur CAE et le CFEP/EP dans les années 80. Néanmoins, ces derniers ne pensent pas à se présenter au CAP/EP faute de perfectionnement aussi bien académique que professionnel.

Toutefois, même s’ils sont réticents au changement concernant leur niveau de connaissance académique, ils sont tout de même favorables à la mise en place des rémunérations satisfaisantes. Il faut du temps et des sensibilisations répétées pour pouvoir les changer, les convaincre à reconnaitre que les connaissances ne sont jamais statiques et qu’il faut de temps en temps se perfectionner et oublier la routine. Mais pour chaque travailleur, perfectionnement équivaut à une augmentation de grade, donc, d’indice. A l’Etat de voir ce problème.

3-2 SUR LE PLAN ORGANISATIONNEL ET INSTITUTIONNEL En tant que premier responsable de la mise en marche des activités pédagogiques, de la bonne gestion des ressources et des résultats scolaires dans les ZAP, les deux chefs ZAP ont été les premiers à être informés et à être consultés. D’abord sur les problèmes qui touchent en général le niveau des élèves, les compétences professionnelles des enseignants et surtout les résultats

43

préliminaires, objets de notre étude. La sensibilisation et le renforcement des capacités des enseignants et directeurs s’avèrent très importants car maitrise de la pédagogie, de leurs rôle social et relationnel, de leurs tâches administratives est nécessaire comme l’ont confirmé J.Férole, J.Rioult et D.Roure : « Le rôle des directeurs est triple : administratif, pédagogique, social et relationnel 1»

Pour ce faire, il faut organiser au sein de la division pédagogique en collaboration avec l’Adjoint Pédagogique, le chef ZAP et les chefs d’établissement, des réunions périodiques avec les parents d’élèves pendant lesquelles un nouveau dispositif doit être mis en place, notamment le planning des visites des enseignants dans les sites enclavés ou non, la date des visites, la distance à parcourir du Chef- lieu de la ZAP aux EPP à visiter, des moyens de déplacement disponibles, des visiteurs responsables et des motifs de la visite. Ce planning permet à chaque visiteur de préparer davantage sa mission pour qu’elle soit plus objective, planifiée et structurée.

3-3 SUR LE PLAN SOCIO EDUCATIF

L’éducation des enfants est difficile, elle exige une collaboration étroite avec leurs parents. Ces derniers doivent ainsi assurer le suivi de leurs enfants. Les signatures faites par les parents dans les cahiers d’exercices de leurs enfants à la fin de la semaine, l’inscription de tous les motifs d’absence dans leurs carnets de correspondance sont déjà une participation aux activités de l’école. Même si les parents ne savent pas lire, au moins il faut qu’ils sachent cet enfant va en classe ou non et lui demander oralement ce qu’il a fait en classe. Il faut qu’ils encouragent leurs enfants à aller en classe, à réviser leurs leçons et à lire des livres. Selon J.Férole, J.Rioult, D.Roure :

L’École n’est pas le seul acteur en jeu dans la réussite scolaire (…..). L’école et famille agissent donc en complémentarité. En conséquence, c’est l’intérêt de l’école que d’utiliser cette complémentarité là où elle existe ; c’est l’intérêt de l’école de la

1 J.FEROLE, J.RIOULT, D.ROURE Inspecteur de l’éducation nationale, Le projet d’école, Collection l’école au quotidien, HACHETTE Education, p. 162

44

favoriser là où elle n’existe pas…. Ce qui, dans les deux cas, revient à mobiliser les parents 1 .

Pour l’ethnie Tanala, la coutume tient une grande place dans la vie quotidienne. De ce fait, il y a toujours des avantages pour la collaboration étroite entre les parents d’élèves, l’école et les élèves eux mêmes.

3-4 RESULTATS OBTENUS DES ENQUETES :

3-4-1 Présentation de la fiche d’enquête

La formule d’enquête idéale n’existe pas, il faudrait le concours de plusieurs experts pour en établir une, satisfaisante. L’essentiel est pour nous de collecter leurs opinions des enquêtes

Forme de fiche d’enquêtes directes :

Questions posées :

1. Inona no nahatonga ny ankizy mitsoaka an-daharana mandritry ny taom-pianarana ?

2. Inona no mety ho vokatr’izany?

3. Inona no vahaolana , na soso-kevitra entinareo manoloana izany olana izany?

Traduction en français:

1. Quelles sont les causes de la déperdition scolaire?

2. Quelles sont les conséquences de cette déperdition ?

3. Quelles sont donc les solutions proposées à partir de ce problème ?

Les réponses données confirment plus ou moins ce que tout le monde connaît déjà, dont voici les résumés :

- Des causes principales des phénomènes de déperdition scolaire :

- la distance entre l’école et le village

1 J.FEROLE, J.RIOULT, D.ROURE , Inspecteur de l’éducation nationale , Le Projet d’École, Collection l’école au quotidien, Hachette Éducation, p. 139

45

- les conditions climatiques

- la coutume

- l’enseignement en langue étrangère

- la pauvreté

- l’analphabétisme des parents

- la mentalité

- le comportement des enseignants

- l’incompétence des enseignants

- l’absentéisme

- Des effets de la déperdition scolaire :

- la déperdition scolaire détruit l’avenir des enfants

- la détresse morale des enfants

- le mariage précoce de la jeune fille

- la destruction des projets éducatifs des parents

- l’augmentation de la préoccupation

- la persistance de la pauvreté

- la discordance entre les parents et les enseignants

- la diminution de la motivation des enseignants

- le découragement

- Des suggestions pour réduire la déperdition scolaire :

- la sensibilisation sur la nécessité de l’éducation

- la conscientisation des parents

- la confirmation de l’importance de la relation entre famille et école

- l’allègement des charges des parents

- l’amélioration au sein de l’éducation

- l’amélioration des conditions de vie des instituteurs

46

3-4-2 Exploitation des réponses

- Sur les causes de la déperdition scolaire :

Au niveau des élèves :

• Distance des écoles :

EPP Amboraka :- Ambohimahatsinjo : 6 km

- Ambohimanarivo : 4 km

-Ankarimaso : 4km

-Tsaramasoandro : 6 km

EPP Ambodiara: -Ampasinambo: 5 km

- Andranomavo: 6 km

- Ambohimahavanona: 4 km

-Ambohibory: 5km

EPP Ambodirafia: - Ambatorakitra: 7km

-Ambinanindranotelo: 4km

-Andasy: 7 km

- l’éloignement des écoles par rapport au village est une cause de la déperdition scolaire: les élèves arrivent en classe sont fatigués, leur assiduité diminue et ils ne viennent plus à l’école

- les parents n’osent pas envoyer leurs enfants à l’école quand il y a actes de banditisme, surtout pour les jeunes filles

En fait, chaque élève fait 14 km (7 km en aller et retour) par jour parce que l’école fait l’heure continue.

• Les conditions climatiques :

- pendant la période de cyclone, Ifanadiana est une zone facilement favorable à l’inondation

- durant cette période, les élèves sont obligés de s’absenter pendant quelques jours ou quelques semaines

Ifanadiana est plus précisément traversée par 4 fleuves : les zones les plus victimes sont : Maromena et Ambodivandrozana, traversées par le fleuve de Faravory .

47

Ambiabe et Ankaboka qui sont traversées par le fleuve de Sahamilemika .

Fenoarivo et Ambohimahatsinjo traversées par le fleuve de Namorina

- Tous de ces territoires sont inondées fréquemment et en ces moments, les élèves ne peuvent pas aller à l’école et n’arrivent pas à suivre les cours.

Après l’inondation, les gens souffrent de la malnutrition parce que toutes leurs récoltes sont ravagées par ce phénomène

- par conséquent, les enfants n’arrivent pas à comprendre les leçons car ils ont faim : « le ventre affamé n’a point d’oreilles »et ils n’ont pas le courage d’aller à l’école

- Les catastrophes naturelles sont une influence sur la déperdition scolaire : l’école, les mobiliers scolaires, l’environnement sont détruits et il n’y a pas de réhabilitation immédiate car tout dépend de la participation de l’Etat.

• La coutume :

- pour l’ethnie Tanala, la coutume tient une grande place dans la vie quotidienne

- les parents confondent la coutume à l’éducation de leurs enfants ; par exemple : la jeune fille, à l’âge de puberté, est obligée de se séparer des parents, c’est-à-dire, pendant la nuit toutes les jeunes filles dorment dans une chambre ou une case à part, pour ne gêner personne en cas de « menstruation », c’est aussi l’occasion aussi de leur apprendre la vie d’adulte .

Face à cette éducation, les jeunes filles veulent se marier très tôt car elles sont libres pendant la période de rite traditionnel (purification, fiançailles, accouchement) beaucoup d’élèves sont absents parce qu’ils doivent assister et participer à ces évènements. Cette absence, si elle est longue et répétée provoque des problèmes au niveau des enfants : ils n’osent pas aller à l’école car ils ont peur de leur maître, ils finissent par abandonner leurs études.

• La langue d’enseignement mal connue

Constitue le plus grave handicap dont puisse souffrir un enfant (d’un pays anciennement colonisé) à l’école… La langue de la puissance coloniale est généralement celle que l’enseignement a adoptée 1

1 Rapport UNESCO, page 107

48

- la langue d’enseignement comme facteur de déperdition ne se manifeste pas qu’à Madagascar « au Sénégal, on note un refus systématique d’apprendre la langue des anciens colonisateurs, qui est la langue d’instruction »2

Au niveau des parents :

• La pauvreté

La pauvreté est indubitablement l’une des caractéristiques les plus étroitement liées à l’abandon en cours d’études et au redoublement . 3

- En brousse, les écoles pratiquent la journée continue

- et, 80% des parents d’élèves sont des cultivateurs.

La source de revenu des parents d’élèves est basée sur l’agriculture ; toutes les dépenses de la vie quotidienne y compris les frais de scolarisation des enfants, dépendent toujours de la récolte.

Cette pauvreté influence la vie de leur enfant en classe : par exemple, il ne peut lire aucun livre, car il n’en a pas

- L’enfant va à l’école avec des vêtements sales et déchirés, le ventre plat (insuffisance alimentaire), du matériel incomplet

- En milieu rural, la majorité des gens mange anormalement c’est-à-dire que leur nourriture est incomplète : toute la journée, ils mangent tout simplement du manioc. C’est le soir que la famille a droit à manger normale.

- Par conséquent, l’élève ne comprend rien en classe car il a souvent faim : le message des enseignants ne peut pas être transmis facilement aux élèves.

- Cette pauvreté est un obstacle psychologique pour l’enfant. Ils sont 80% dans le même cas, alors ils s ils ne peuvent être assidus à l’école, ils s’orientent vers l’abandon scolaire :

• L’analphabétisme des parents :

- les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants

-or, la majorité des parents d’élèves en milieu rural sont analphabètes : ils ne savent ni lire ni écrire. Même ceux qui étaient auparavant à l’école, ont perdu petit à petit cette habitude ;

2 Rapport UNESCO, Page 95

3 Ibidem

49

- à cause de l’analphabétisme de parents, il n’y a pas de sujet de conversation entre les parents et enfants à propos de l’éducation scolaire : les parents ne parviennent pas à surveiller les devoirs à la maison de leurs enfants

- or les enfants ont besoin de l’aide de leurs parents pendant leurs études pour leur donner du courage

- à cause de l’analphabétisme des parents, leurs études ne sont pas suivies efficacement, les raisonnements des parents ne donnent pas d’importance aux études d’autant plus que lors du MDRM, les intellectuels de la région ont été durement réprimés par la colonisation.

Par conséquent, l’élève a eu de mauvaise note en classe. Par conséquent, il n’a pas de volonté à continuer les études, il ne peut pas atteindre l’objectif final qui est de devenir intellectuel.

• La mentalité :

- il était affirmé que la majorité des parents est analphabète

- ils ne donnent pas d’importance à l’éducation scolaire rappelant l’embrigadement psychologique de l’étranger

- en milieu rural, l’important est que les élèves doivent savoir lire et écrire

- les parents sont désespérés de voir des diplômés chômeurs car il n’y a pas de véritable insertion professionnelle. « Parents et enfants ont une réaction négative à l’égard des écoles »1

Ils ne veulent pas obliger leurs enfants à finir les études, surtout pour les filles qui peuvent se marier.

- d’où l’enfant n’a pas non plus de courage de continuer ses études et devient candidat à l’abandon scolaire

- or, vu les potentialités agricoles et les difficultés économiques, Ifanadiana a besoin de beaucoup d’ingénieurs, de médecins, de techniciens en tout genres et d’intellectuels : l’avenir est là.

Au niveau des instituteurs :

• Leur comportement :

1 Rapport du PNUD,p.38

50

- il faut savoir que l’assiduité des élèves dépend aussi du comportement de leur enseignant

- la manière d’agir de certains instituteurs provoque indirectement la déperdition scolaire des élèves : par exemple, l’instituteur méchant qui donne des coups de bâton

- face au mauvais caractère de certains enseignants les élèves n’ont pas le courage de venir en classe : un autre facteur d’abandon scolaire

• Incompétence des enseignants :

- 80% des enseignants sont des suppléants (55% femme ; 25% homme)

- le problème des suppléants c’est de prendre leur poste sans la formation pédagogique nécessaire

- ils sont donc incapables de transmettre convenablement la leçon aux élèves ; en plus leur choix et recrutement sont des plus fantaisistes

- vis à vis du programme scolaire, ils enseignent à leur façon : ils ne suivent même pas le programme ; ils sont juste payés pour occuper les enfants comme dans l’ancien temps

- de plus, s’il y a des journées pédagogiques, cela reste insuffisant : elles se font une fois par trimestre et pendant 3 jours seulement

- on peut dire que cela a une influence sur l’enseignement qui obtient un mauvais résultat

-l’avenir des enfants dépend toujours de la compétence de l’instituteur

- par conséquent, les élèves quittent finalement l’école parce qu’ils n’y comprennent rien et perdent leur temps. C’est quand ils grandissent qu’ils sont conscients : l’apprentissage direct des travaux des champs aussi les attend.

Ce genre de travail n’est pas considéré comme une exploitation de l’enfant, mais comme une forme particulière d’éducation qui le familiarise avec les connaissances et les techniques qui lui permettront plus tard de devenir un meilleur cultivateur 1

• L’absentéisme:

- l’absentéisme des instituteurs a beaucoup d’influences sur la motivation des élèves

1 Rapport du PNUD, p.102

51

- cet absentéisme est causé par la répartition non équitable des enseignants.

- a propos de cela, ils ne font pas sérieusement leur travail, car ils ne sont pas motivés.

- Ce genre d’enseignant ne peut pas s’adapter en milieu rural car la plupart viennent des villes et non des campagnes. Ils ont été recrutés selon leur capacité à vivre en brousse.

- la maladie est l’une des principales sources d’absentéisme des enseignants. Ifanadiana est insalubre et humidité et la forêt favorise le paludisme

- En réalité, le paludisme sont les cause de la maladie qui attaque la majorité des gens dans le milieu donné, ainsi que la bilharziose, d’où la propension à l’alcool malgache (betsabetsa, toaka gasy, vin, bière…)

- le problème de salaire fait partie des cause d’absentéisme : pendant la période de paiement, l’enseignant se déplace vers la ville car il n’y a pas de service de paiement à la campagne. A ce moment, il est absent pendant plusieurs jours et par conséquent, il n’arrive pas à bien terminer le programme scolaire.

- Sur les effets de la déperdition scolaire

D’après les élèves :

• La déperdition scolaire bloque l’avenir de l’enfant

- leur objectif n’est pas atteint

- il n’a pas de connaissance suffisante pour affronter la vie (vie active, éducation des enfants, gestion de leur santé, gestion d leur alimentation, etc.)

- pour les enfants campagnards, ils portent déjà sur l’épaule le fardeau de leurs parents et ils les aident à cultiver du matin au soir

- pour les enfants en ville, ils font du « banditisme » (délinquance) : ils deviendront peut être des voleurs, ils errent par-ci par-là, vagabondent.

• détresse morale des enfants

-les enfants qui ont abandonné ont des remords et sont jaloux de leurs amis qui ont réussi

-ils sont complexés devant eux.

• le mariage précoce des jeunes filles

- en milieu rural, quand les filles abandonnent la classe, elles cherchent à se marier

52

- 25% de filles se sont mariées à l’âge de treize ans (13 ans)

- avec l’incompréhension de la langue d’enseignement, il est difficile de suivre les explications.

D’après les parents :

• échec des projets éducatifs des parents :

- ils auraient souhaité que l’enfant tienne une place conséquente dans la société, par exemple : devenir enseignant, infirmier, fonctionnaire…, or ce projet n’est pas souvent réalisé et les parents sont déçus de leurs enfants.

• hausse de la préoccupation :

En tant que parent, l’individu est préoccupé de l’avenir de son enfant. Quand l’objectif n’est pas atteint, il ne cesse de chercher d’autres moyens pour trouver une issue.

• la persistance de la pauvreté :

- le « parent »1 confie l’avenir de ses enfants aux enseignants, il pense toujours que c’est la faute des enseignants si son enfant n’a pas réussi

- le « parent » discrédite les enseignants au niveau de la société, par conséquent, ces derniers sont dévalorisés.

• diminution de motivation de l’enseignant :

- il n’a pas d’honneur à la vue du parent d’élèves

- son prestige n’est pas respecté

- il n’est pas assidu à son travail.

• découragement :

- il est déçu parce qu’il est le premier responsable du fonctionnement de l’enseignement et ses efforts ne sont ni reconnus ni remerciés

- les instituteurs sont découragés car tout cela a beaucoup d’influences sur la valeur de leur travail, de leur prestige.

1 Terme qu’on va utiliser pour exprimer « les parents » car il y a des enfants qui n’ont qu’un seul parent ou parent de remplacement

53

- Solution en cours pour réduire la déperdition scolaire :

• la sensibilisation des entités éducatives :

- enseignants, les responsables pédagogiques de la Cisco, FRAM, Commune, Chefs Fokontany, Chefs ZAP par la Cisco, lors d’un colloque annuel (les entités éducatives doivent respecter l’importance de l’éducation par exemple)

- chacun doit prendre ses responsabilités

- l’enseignant doit sensibiliser les parents qui ne connaissent pas l’importance de l’éducation

- son acte journalier doit faire découvrir aux les élèves l’importance de l’éducation

- le fonctionnement de l’acte éducatif dépend toujours des entités éducatives : par exemple, la formation des enseignants par les conseiller pédagogiques, pour le précis surtout pour les suppléants

- faire évoluer l’acte éducatif

- éviter l’augmentation de taux d’abandon scolaire qui entraine la déperdition scolaire.

• la conscientisation des parents :

- il est nécessaire de conscientiser le parent, ces derniers ne savent pas l’importance de l’éducation étant analphabète. Ils sont les premiers responsables de l’éducation de leur enfant car il n’est pas dépenser leu bien pour le problème de l’éducation ; par exemple, le paiement de salaire des suppléants, la fourniture scolaire, le droit scolaire

- persuader le parent de conseiller leur enfant à propos de l’abandon scolaire

- leur faire connaître le droit à l’éducation de leur enfant

- conscientiser les parents de placer l’éducation comme priorité de l’action familiale.

• confirmation de la relation étroite qui existe entre famille et école :

- cette relation entre famille et école fait souvent défaut, cette collaboration favorise la réussite des élèves par rapport à l’acte éducatif. Si la famille et les enseignants contribuent à faciliter le développement global de l’enfant et la préparation de façon plus adéquate de son avenir.

• allègement des charges des parents :

54

- installation ou restauration de la cantine scolaire : « kibo noana tsy maharaka ny namany » (traduction libre : avec un ventre affamé, on n’arrive pas à suivre les autres)

- l’insuffisance alimentaire entraîne souvent l’absentéisme des élèves surtout en milieu rural

- l’insuffisance alimentaire entraîne également la maladie pour les enfants, ce devient qui est un obstacle à leurs études. Les élèves n’ont pas la force d’assister aux cours, exemple : la majorité des élèves habitent loin de la classe, leurs cours commencent à 8h du matin et se terminent à 14h. Or, l’enfant ne peut pas souffrir de la faim pendant 5h temps ; donc l’existence d’une cantine scolaire est nécessaire pour aider les élèves qui habitent loin, pour garder leur concentration en classe, pour éviter un absentéisme fréquent.

• dotation de kits scolaires :

- les parents n’arrivent pas à résoudre les problèmes de l’enseignement de leur enfant dans la vie quotidienne

- or, l’insuffisance de matériel entraîne psychologiquement la honte vis à vis des élèves et ils préfèrent quitter l’école

- la dotation de kit scolaire est nécessaire pour réduire la charge des parents, pour garder l’égalité entre élèves en classe, pour encourager les élèves d’aller à l’école.

• Subvention FCL (Fond Catalytique Local) :

FCL : - dépense de fonctionnement

- dépense d’activité pédagogique

- les parents n’ont pas de la possibilité de payer le salaire des suppléants d’où le besoin de subvention de l’Etat pour les encourager, pour les motiver à envoyer leurs enfants à l’école.

• Amélioration au sein de l’éducation :

- Amélioration de la méthodologie scolaire :

- le programme scolaire n’est pas tout à fait adapté à la vie quotidienne, « adapter les programmes d’études aux besoins pratiques de vie rurale »1

1 Rapport UNESCO, p. 113

55

-les élèves n’ont pas suffisamment de bagages dans la vie après avoir fini leurs études d’où l’amélioration de la méthodologie : - APC (Approche Par les Compétences)

- PPO (Pédagogie Par l’Objectif)

- APS (Approche Par les Situations)

-PPO modernisé : PROGRAMME ACTUEL

- Recrutement des enseignants :

- en milieu rural, les instituteurs ne sont pas nombreux

- L’insuffisance des enseignants engendre des problèmes au niveau des élèves, par exemple : la classe multigrade

- l’insuffisance des enseignants provoque la paresse des élèves qui les oriente vers l’abandon de la classe : problème de sureffectif

- le recrutement d’enseignants est nécessaire pour éviter l’enseignement multigrade, pour éviter la fatigue des enseignants et pour garder l’assiduité des élèves.

- Amélioration de l’environnement de l’école :

- l’éducation dépend aussi de l’environnement de l’école où les enfants acquièrent les connaissances

- l’environnement de l’école influe sur le comportement des élèves, par exemple : réhabilitation de la salle de classe dégradée, plantation de fleurs autour de l’école, instauration des latrines et de points d’eau

- l’amélioration de l’environnement scolaire est indispensable : pour attirer les enfants vers une école agréable, pour développer un esprit calme et ouvert chez les élèves, pour protéger leur santé.

- Nos suggestions

• Pour l’amélioration de la fréquentation scolaire , il faut :

- valoriser les côtés favorables : jeux, sports, fêtes, responsabilisation dans toutes les activités, etc.… « Rendre l’école plus sympathique à la population en la transformant en une équipe de travail agricole »1

1 Rapport du PNUD , p.113

56

- réduire les côtés défavorables en montrant bien que c’est par l’école qu’on arrivera à faire évoluer l’environnement à lutter contre la famine, les maladies, le chômage et la pauvreté

Moyens utilisés:

- pour attirer l’attention des élèves, il faut rendre l’école très attirante, accueillante, vivante et attrayante, choisir une discipline scolaire concertée

- tout cela pourra donner le goût des études et fera diminuer les absences et les vagabondages.

• Le calendrier scolaire :

- Il était décrit que cette région compte plusieurs rivières et fleuves

- ce qui entraîne des problèmes pour les élèves : les inondations, chemins glissants,

- de plus, l’existence de la période de soudure qui est un moment où les élèves souffrent d’insuffisance d’aliments et qui correspond à la période des travaux agricoles

- les parents ont besoin de leurs enfants pour ces travaux champêtres, et cela dure du mois de décembre au mois de mars

Alors, la question se pose : pourquoi ne peut on pas mettre les grandes vacances pendant cette période difficile, surtout pour les élèves qui étudient en milieu rural ?

- pendant le premier trimestre, la période avant le mois de décembre, il faut que l’instituteur accélère leur éducation théorique

- durant le mois de décembre, jusqu’en mai : faire de la pratique, plus quelques théories

- dernier trimestre : finir le programme et faire la révision

- ou bien il doit changer le calendrier scolaire comme suit: la rentrée commence au mois d’avril et s’arrête en juin ; deuxième trimestre : juillet jusqu’en septembre ; troisième trimestre : d’octobre en décembre. Dans ce cas, il serait bon « d’adapter les programmes d’étude aux besoins pratiques de la vie rurales »1

1 Rapport du PNUD,Opcit.

57

• voyages d’étude :

Pour l’école primaire, il est nécessaire de montrer la réalité ou l’environnement d’autres milieux plus évolués (dans le milieu rural, les élèves ne savent pas beaucoup de choses)

- il est nécessaire de faire des sorties en dehors de leur milieu

- l’objectif est : -de développer la personnalité des élèves, pour compléter la connaissance insuffisante des élèves, pour montrer aux élèves l’importance de l’environnement, exemple : visites de parcs.

• L’amélioration des méthodes d’enseignement :

La méthode participative et active retient facilement l’intérêt de l’enfant et le prépare à son état d’adulte puisque :

La méthode active est surtout un travail de l’adulte, car elle demande un enfant dont la faculté intellectuelle est suffisamment développée. Ce qui facilitera toute démarche de réflexion. Les exposés peuvent jouer le rôle d’un travail actif aux élèves, une fois qu’ils organisent eux-mêmes le plan et le contenu de l’exposé. C’est un travail de groupe d’élèves qui partagent entre eux les connaissances et aboutissent à l’unanimité dans un résultat. 1

- la méthode participative et active est une méthode efficace pour l’enseignement

- en matière de pédagogie, les élèves doivent participer en classe pour « conserver cette prodigieuse habileté de l’enfant qui, alors qu’il est en train de vivre joyeusement, tout en sautant et en jouant, est capable d’apprendre. »2

L’école évitera facilement de fatiguer les enfants pour les études. Garder dans l’idée « quel service nous rendrions à l’humanité si nous pouvions aider l’être humain à observer sans peine les connaissances »3

Dans les mêmes conditions, éviter tout aussi bien de « … Faire faire,…, des choses qui ne répondent pour eux, à aucun besoin »4

1 PIAGET Jean, La psychologie et la pédagogie , P. 109

2 MARIA MONTESSORI , L’esprit absorbant de l’enfant , in J. LEIF et A. BIANCHERI, Les Doctrines Pédagogiques par les textes , P. 284

3 Ibidem

4 CLAPAREDE, La loi du besoin ou Principe fonctionnel, in J. LEIF et A. BIANCHERI, Les Doctrine Pédagogiques par les textes, p.287

58

- ils doivent participer à l’esprit critique, à leur capacité d’analyser la réalité concrète, à leur liberté d’expression, à leur pouvoir de réflexion, et actions en commun, à leur capacité d’exercice des responsabilités réelles, à la prise de conscience des besoins et des insuffisances.

• Application du programme en rapport avec la vie quotidienne :

- les jeunes diplômés et intellectuels deviennent en majorité des chômeurs

- depuis longtemps qu’on a remarqué que notre système éducatif n’a formé qu’un homme diplômé tout simplement

Quelle éducation devrait-on appliquer dans le cas de la commune rurale d’Ifanadiana ?

Nous suggérons :

- apprentissage avec méthode scientifique : apprendre à observer, à raisonner avec logique, à regarder de façon critique les réalités sociales

- la combinaison de l’étude et du travail productif, il s’agit de travail productif à partir duquel se développe leur prise de conscience

- l’école primaire ne doit plus se borner à sa façon traditionnelle d’enseigner la lecture, l’écriture, le calcul,

-mais il faut aussi identifier le besoin fondamental de la communauté, démontrer la valeur d’éducation pratique axée sur la communauté

- elle doit être une préparation à la vie et au travail dans la communauté, un lieu permettant de développer les compétences et les aptitudes

- l’école primaire deviendra l’école du peuple si elle ne se borne pas à préparer un petit nombre d’enfants à poursuivre des études plus poussées.

• Orientation à la pratique

- il faudrait éduquer les élèves avec tout ce qui se passe autour d’eux et concevoir l’amélioration de la partie pratique

- il est affirmé que l’agriculture tient une grande place dans la commune et en milieu rural, le jardin scolaire pourra agrandir, améliorer et étendre les activités agricoles de la région

-alors, dans et par ce jardin scolaire, les instituteurs peuvent montrer les différentes cultures à leurs élèves, faire cultiver les plantes locales, montrer les différentes saisons de culture, montrer le moyen pour améliorer la culture : (engrais, arrosoir, différents matériaux de jardinage…) et

59

- montrer la notion mathématique : rectangle, carré, surface, volume, triangle, distance : et inciter les élèves à aimer les activités de leurs parents, choisir des semences sélectionnées, et montrer ensuite leur bon rendement dans leurs institutions

But : C’est donner aux élèves le minimum de connaissance utilisable dans la vie pratique et quotidienne comme un outil de développement de sa famille : si les élèves ne peuvent pas continuer leurs études, ils ont déjà quelques bagages utilisables pour leur avenir.

• L’amélioration des conditions de vie des instituteurs :

Suivant la conscience professionnelle d’éducateurs :

- les enseignants sont responsables de l’apprentissage du savoir à l’école

- l’éducation dépend surtout des instituteurs, il est nécessaire d’améliorer leurs vies pour atteindre l’objectif visé.

- on doit aider les enseignants pour éviter un travail à problèmes

« L’éducation n’est pas un métier, c’est une vocation » selon l’adage populaire

- il faudrait planter dans l’esprit, dans le cœur de tous ceux qui voudraient être éducateurs que l’éducation n’est pas comme n’importe quel métier

- elle ne demande seulement que la qualité de l’esprit, mais elle exige aussi la bonne conscience professionnelle avec des soucis de résultat

- l’éducateur est un homme à qui l’Etat et les familles confient l’instruction et l’éducation des enfants, « avenir du pays »

- alors, la nécessité de la vocation est souhaitable dans l’éducation

- pour accomplir les qualités nécessaires pour être un éducateur convenable, il faut :

- aimer les enfants « l’élève doit sentir dehors de toute manifestation de tendresse et … une profonde réelle amitié de la part de l’éducateur, amitié à laquelle il répondra par un attachement sincère et profond »1

- être un éveilleur d’âme

- s’en tenir intellectuellement

1 G. Mialaret, la formation des enseignants , P. 49-50

60

• Formation des enseignants

- le mode de transmission des connaissances est obtenu dans la formation pédagogique

- pour organiser la nouvelle méthodologie comme A.P.C, P.P.O, A.P.S, les instituteurs doivent suivre la formation au moins une fois par bimestre, avoir l’échange d’expériences, l’amélioration du travail, la révolution des problèmes personnels, mettre les instituteurs dans une bonne ambiance, dans la profession, pour les futurs instituteurs : ils doivent avoir le maximum de connaissances, soit concernant leur métier, soit sur la connaissance générale

- pour connaître toutes les réalités socio-économiques de toute la région,

- d’habituer à faire ou réaliser des travaux pratiques sur terrain et en classe sur tous les thèmes qu’on apprend une durée de formation

- l’éducateur ne doit pas négliger la formation pédagogique et professionnelle qu’on lui donne

- donc, la formation des éducateurs surtout les suppléants est nécessaire. Et dans cette formation, les éducateurs peuvent connaître son rôle dans la société.

• Valorisation de la formation de l’éducateur :

- L’éducateur fait partie de l’autorité, il joue un rôle très important dans la société.

- à l’école, il donne des connaissances, forme des élèves aptes à raisonner, à juger, à comparer

- dans le village, il donne des conseils, discute avec les gens, fait des échanges d’idées avec les techniciens de service de santé et de l’agriculture, rend service aux particuliers comme aux collectivités (tenue, hygiène du corps, culture du jardin scolaire)

- la valorisation des instituteurs est très importante : ils méritent d’être respectés, honorés dans leur travail. Mais malgré tous les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne, la majorité des instituteurs ne sont pas dignes de leur métier

- pour remédier à cette situation, nous proposons les idées suivantes

 Les instituteurs ont besoin d’être bien encadrés et avoir des bureaux de travail, confort matériel,

Il faut :

 Assurer leur santé car c’est indispensable

61

 Les motiver en dotant les écoles de matériels didactiques, du matériel pour améliorer l’environnement scolaire, en réglant leur situation administrative

 Les rémunérer avec des salaires convenables pour valoriser leur travail

Le Chef CISCO doit organiser un système de contrôle intensifié et d’une manière inopinée faire des inspections et des suivis par les conseillers pédagogiques et les inspecteurs.

Buts :- Pour améliorer l’éducation et avoir de bons résultats

- pour punir sévèrement les instituteurs qui ne respectent pas leur travail

La valorisation de la vie des instituteurs peut entraîner l’amélioration du travail d’éducation en éviter aussi les hausses de taux d’abandon et de redoublement des

4-LES EFFETS ET IMPACTS SUR L’EDUCATION ET DU NIVEAU DE SCOLARISATION

4-1 EFFETS ET IMPACTS SUR LA ZAP ET LA CISCO

La difficulté des enseignants en la conduite des leçons de base entraîne l’incapacité des apprenants à la compréhension et à la résolution des handicaps de la première entrée à l’école primaire. En outre, en CE la correction irrégulière des devoirs des apprenants diminue la motivation de ces derniers et favorise la paresse chez certains apprenants. En langue française comme en malgache, les apprenants ne savent ni lire ni écrire suffisamment. Ils ont des difficultés à prononcer les sons spécifiques des mots aussi bien en malgache qu’en français. Ils n’arrivent pas à déchiffrer un mot. Ils ne comprennent pas non plus les questions qu’on leur pose, à l’oral comme à l’écrit. D’après Caroline GOLDIER « Il ne suffit pas seulement de lire mais aussi surtout il faut comprendre ce que nous lisons ; lire c’est comprendre ». 1 D’autre part, tout ce qu’ils apprennent reste dans le cadre restreint de la classe, les apprenants n’en parlent pas chez eux. De l’autre côté, les enseignants ignorent les us et coutumes des Tanala, leurs façons de vivre.

1 CAROLINE GOLDIER et DANIEL GAONACH’H , Lire c’est comprendre , p.123

62

L’image est le support du sens ; La lecture d’écrit ne portera ses fruits que si elle est réellement à l’instar de la lecture d’images le résultat de la recherche active de sens par l’enfant. 2.

Ces dysfonctionnements ont été dus à la rareté des suivis et encadrement faits par les encadreurs pédagogiques, à l’absence de formation initiale pour les enseignants suppléants (Maîtres FRAM ou non fonctionnaires) et la participation des parents dans le système éducatif initiés par les établissements publics.

Néanmoins, des résultats ont été enregistrés, notamment sur le contrôle et suivi des enseignants responsables de l’éducation de la plupart des écoles longeant la route nationale RN 25 par les fréquentes visites de classe effectuées par les encadreurs. Le mode de relations entre eux et les enseignants titulaires de classe a subi un changement notoire : les cahiers de devoirs et de leçons sont à faire signer hebdomadairement, les notes d’évaluation bimestrielle doivent être présentées, les visites à domicile sont effectuées de temps en temps par les enseignants chez les parents. Par ailleurs, les parents d’élèves ont constaté l’effort de la CISCO. Les comptes-rendus bimestriels sur les réussites ou les échecs des élèves sont autant de collaborations instaurées entre les parents et les enseignants en vue d’améliorer l’apprentissage des enfants.

4-2 IMPACTS SUR NOS PROPRES COMPETENCES PROFESSIONNELLES

Notre étude nous a aidés à avoir une idée plus claire de notre profession. Nous comprenons qu’apprendre c’est assimiler des connaissances et en même temps la transformation de la personne, étant donné que la priorité est portée sur les connaissances et les compétences. En effet, dans les zones enclavées, les enseignants doivent avoir en même temps au moins ces deux qualités. L’enseignant se doit de développer la maîtrise totale de l’outil de planification et s’imprégner d’une capacité d’adaptation pendant ses actions d’apprentissage. Il

2 MARIE- Joëlle- Bouchard , Apprendre à lire comme on apprend à parler, Paris Hachette /Éducation , Paris. p : 126

63

ne doit jamais oublier la pauvreté des élèves, les conditions climatiques, l’éloignement des écoles par rapport au village, l’analphabétisme des parents et la mentalité des gens de la forêt (croyance traditionnelle dans les interventions divines, les vintana et lahatra). Notre profession exige l’élaboration d’une approche adaptée selon les zones et les villages, les techniques d’animations, la recherche de documents utiles à l’auto formation et la définition des compétences à viser pendant les échanges ou rencontres thématiques.

La synthèse des différents résultats de notre enquête , ainsi que les rencontres avec les autorités et les investigations bibliographiques ont mis en exergue la maîtrise, une fois de plus aussi bien sur le plan académique et professionnel que sur le plan organisationnel et socio éducatif, des deux concepts fondamentaux de « Didactique » et de « Pédagogie » à savoir : le rapport à l’action, l’art de transmettre des connaissances aux élèves (didactique) et les méthodes et les techniques utilisées par les animateurs enseignants (pédagogie) .

Selon Alain REY dans le dictionnaire de la langue Française, « la didactique vise à instruire, elle a un rapport à l’enseignement » et la pédagogie , « c’est la science de l’éducation des enfants ; méthode d’enseignement ». 1

Pour CONDORCET « il n’a jamais employé le terme de pédagogie mais toujours celui de didactique ; et Alain BOUVIER dit « la didactique désigne à la fois l’art d’enseigner, les travaux sur l’enseignement et par extension tout ce qui tente de contribuer à l’amélioration volontaire de l’enseignement ». 2

Pour COMENUIS la didactique « c’est l’art d’enseigner »3 c'est-à-dire, elle semblait appartenir de façon froide à l’enseignement, alors que la pédagogie était un art de la relation, la manière d’intéresser, et de conduire les enfants dans un apprentissage global.

1 Alain REY, LAROUSSE, Dictionnaire du français d’Aujourd’hui , 2000, p.265

2 Alain-BOUVIER, CONDORCET, Didactique des Mathématiques, le dire et le faire , Cédic/NATHAN, 1986, p. 128

3 COMENUIS, Didactique, l’art d’enseigner , France, EDICEF édition n°201, p. 12

64

CONCLUSIONS :

Nous avons fait remarquer que la région d’Ifanadiana, et en particulier, la commune est une zone très boisée, à cause des pluies fréquentes, d’où beaucoup de petits cours d’eaux, avec beaucoup de collines très escarpées. Beaucoup de villages sont éparpillés dans la forêt et ces communes sont isolées, loin des routes principales. Ils s’installent de part et d’autres des rivières. Et le sol y est souvent glissant.

Ces premiers constats nous permettent d’avoir un aperçu immédiat de la situation climatique endurée par les élèves. L’abandon scolaire se rencontre un peu partout dans d’autres régions, mais, à Ifanadiana, son cas assez grave ne peut pas attirer l’attention. D’où notre sentiment de vouloir étudier le cas et d’essayer de proposer des solutions à la situation précaire des enfants.

Après les quelques analyses des situations sur le terrain, les cas suivants ont été constatés flagrants :

-insuffisances du nombre d’enseignants efficaces et sérieux

-insuffisances d’infrastructures routières, pont, retenues d’eaux pouvant servir de mini- barrages fournisseurs d’électricité locale

-insuffisances et vétustés des infrastructures scolaires et sanitaires

-analphabétisme et illettrisme chroniques des parents

-dévalorisation de l’éducation et de l’enseignement

-école sans but certain

-l’âge pubertaire des adolescents en C.E, occasionnant des abandons

De tous ces handicaps, il n’y a pas de quoi encourager les enfants à perdre leur temps et leur avenir à l’école. Mais, la situation n’est pas désespérante : avec une bonne sensibilisation des autorités administratives et une mise en place de groupes de techniciens en génie rurale, agriculture, élevages, sociologues médicaux et éducatifs qui prennent les défis d’y apporter le développement avec des indemnités conformes aux risques ( maladies, accidents, autres …) , la population se rendra compte que le gouvernement prend à bras-le-corps les

65

bienfaits du développement. Il s’agit de « développer des solutions créatives, innovantes, pratiques »1

A Madagascar, l’école primaire publique offre à l’enfant un mode de vie qui répond à ses besoins physiologiques, affectifs et intellectuels et lui permet de trouver sa place dans des groupes divers. Ce mode de vie exige une organisation de l’environnement et une gestion de temps bien comprise, y compris la participation de tous les apprenants (suppléants et écoliers) à l’organisation des activités d’apprentissage et utilisent une variété de techniques d’activités. Dans ce contexte, ils doivent terminer les activités prévues pendant le temps imparti à chaque sous –discipline ; le perfectionnement personnel sur la gestion de classe participative respectant l’organisation de l’espace et du temps imparti dans l’emploi du temps ; l’élaboration des fiches d’activités pour chaque sous-discipline (littéraires, calcul, histoire, etc.…) ; la Gestion des différences dans la classe pour rentabiliser au maximum l’enseignement des cours littéraires tout en tenant compte du temps imparti prévu dans l’emploi du temps. En début d’année, l’enseignant fixe et arrête dans ses grandes lignes en fonction des contraintes : horaires officiels, activités, organisation de l’école, capacité d’attention et besoin des enfants. Il l’adapte ensuite, grâce à la connaissance du groupe qui lui est confié. Il n’existe pas d’emploi du temps idéal mais on s’attachera plutôt à préserver des équilibres entre les domaines investis, les capacités que l’on cherche à développer, les rythmes de fonctionnement. La classe et l’école doivent être aménagées de façon à permettre la réalisation de nombreuses activités et l’organisation en groupes diversifiées qu’implique la pédagogie à ce niveau ; ainsi que l’élaboration des outils d’enseignement (planification des apprentissages, planification des situations d’apprentissage) et l’animation des situations planifiées ; la mise en place des cantines scolaires . Dans ce sens, la classe doit être conçue comme un espace fonctionnel de découverte, avec des lieux finalisés : des coins spécifiques pour se retrouver, pour apprendre seul et en interaction avec l’autre, des lieux pour se regrouper, entendre, se faire entendre et échanger. L’aménagement matériel, le choix des outils, jeux, images,

1 Bashir SAJITHA, Mieux former la population active pour préparer l’avenir : la transformation de l’enseignement poste-fondamental à Madagascar , p. 37

66

livres…qui construisent l’environnement de l’enfant doivent correspondre à sa taille et à sa vision des choses.

PROPOSITION A MOYEN TERME

L’expression « moyen terme » nous renvoie à des actions dont la réalisation demande une longue préparation ; ici, les actions à mettre en œuvre sont décidées de manière consensuelle au niveau d’un groupe de personnes mobilisées par le même intérêt. Il s’agit des enseignants au sein d’un même réseau.

Comment faire en sorte que tous les élèves s’intéressent et restent à l’École du moins jusqu’en CM2 ?

La théorie pédagogique qui reste toujours d’actualité et qui se trouve sur toutes les lèvres de bon nombre d’enseignants est : la pédagogie centrée sur l’apprenant. Mais dans la pratique, la plupart, pour ne pas dire tous, ont des difficultés à l’appliquer efficacement.

La mentalité et le comportement d’un individu ne peuvent être modifiés que s’il passe par d’autres activités. Une activité sous forme d’expérience vécue pourra le conduire à réviser lui-même ce qu’il pense, croit et fait. C’est pourquoi nous proposons au niveau des ZAP et de la CISCO les activités suivantes:

- Visites échanges entre les enseignants titulaires et les suppléants

- Conscientisation de l’équipe pédagogique de la CISCO dont le Chef de la ZAP d’expérimentation sur l’importance des suivis et encadrements périodiques et planifiés des enseignants

- l’enseignant doit favoriser aux élèves leur sens de développement, sens de planification, de capacités de prévoir, d’évaluer, de prendre des décisions, doit amener les élèves à donner leurs idées sur l’aménagement physique de la classe, doit apprendre à ses élèves à gérer le temps de travail

Comment aujourd’hui seront-ils préparés à vivre et à travailler dans un monde où la collaboration, le partenariat, les associations de toutes sortes s’imposent de plus en plus ?

67

En fait, c’est dans cette situation que l’on a le plus besoin de l’interaction enseignant - parents. Nous aimerions faire ici l’analogie entre les différentes étapes de l’apprentissage décrites par Jacques Tardif 1et l’attitude de l’adulte qui accompagne l’enfant dans cet apprentissage et qui se traduire en quatre affirmations:

Vu leur âge (puberté) et leur envie de liberté, d’être autonomes, de travailler, il bon que l’école leur apprennent des métiers selon les besoins de la région (CISCO) : agriculture, élevage, tissage, artisanat, forge, ateliers. Dans ces cas, on doit « améliorer le contenu éducatifs et les liens avec l’économie »2

Et ce système amélioré aura beaucoup plus d’impacts sur les enfants s’il se conforme à ce qu’a conseillé depuis longtemps Isocrate qui a dit :

Nous leur disons ceux qui excelleront plus tard, soit dans les discours, soit dans l’action, soit dans tout autre genre d’occupation doivent tout d’abord être doués pour le travail qu’ils ont choisi, puis avoir reçu l’instruction et la science qui conviennent à cet objet, en troisième lieu être rompus et familiarisés à leur usage et à leur pratique. 1

Il est donc possible d’affirmer que l’enfant qui ne se retrouve pratiquement pas en situation de s’exercer à une tâche avec ses pairs manque une étape importante dans son apprentissage.

PROPOSITION A LONG TERME

La mise en place d’une bibliothèque est de donner aux enfants et les acteurs éducatifs dans les établissements publics « le goût de lire » et de stimuler aussi chez les enseignants la culture de l’auto-formation pouvant les amener à se

1 Jacques Tardif, Pour un enseignement stratégique, L’apport de la psychologie cognitive, Montréal, Éditions Logiques, 1992, p. 61 et s.

2 Rapport Banque Mondiale, Bashir SAJITHA, P.16

1 Isocrate cité p. J. LEIF et A. BIANCHERI , Les doctrines pédagogiques , p.32

68

documenter en permanence grâce à des différents fonds documentaires qui pouvait être dotée à cette bibliothèque.

Si la bibliothèque est au sein de l’école, elle ne doit pas rester enfermée dedans, mais s’ouvrir au monde extérieur. Aussi, est-il nécessaire de créer un réseau avec les autres bibliothèques, comme la bibliothèque municipale, les partenaires comme l’ONG, les différents projets, les libraires, les éditeurs, et les écrivains ….

De même, elle doit rester ouverte en dehors des heures de classe, car elle est à la fois un lieu de consultation, de recherche, d’animation, voire de délassement car le livre doit être pour l’enfant une porte s’ouvrant vers l’avenir lui permettant de développer son imagination, son devenir.

L’école doit en tout cas préparer les enfants à la vie adulte. Et devenus adultes, ils peuvent continuer à fréquenter l’école s’ils veulent améliorer leurs connaissances ou s’ils veulent apporter leur expérience en vue d’améliorer les activités de l’école. En d’autres termes, les anciens élèves doivent être encouragés à faire partie de l’école comme si l’école devient leur propre patrimoine.

Les solutions proposées ne sont pas exhaustives. D’autres problèmes sur terrain surgiront. Mais une fois l’engrenage de développement lancé, la machine continuera de marcher.

L’école est encore perçue par les paysans ruraux comme instrument de colonisation et de néo colonisation. Cela se sent du fait que les structures scolaires et autres sont organisées en fonction de « l’économie française… des intérêts et privilèges propres à la colonisation »1

L’école représente le « VAZAHA » (Blanc Etranger). Envoyer les enfants à l’école équivaut à les mettre sous l’influence des Vazaha (colons, racistes, esclavagistes)

1 Rapport UNESCO , les Réformes de l’éducation : expériences et perspectives , P. 204

69

« Les enseignements techniques et professionnels ne (répondent) pas du tout aux besoins de l’individu et encore moins à ceux de la société malgache »2

Or on constate dans les pays en développement qu’il manque beaucoup de mains-d’œuvre qualifiées. Avec le futur développement des zones rurales, « Madagascar a besoin d’augmenter sa réserve de capital humaine » 3 car l’économie est « en expansion » avec « les aspects matériels de la civilisation »4

D’évolution en évolution, peu à peu, « les peuples les plus déshérités de la terre bénéficient du progrès technique »5 , surtout que « en tant que producteur, l’homme tend à fournir le minimum d’effort, alors que, comme consommateur, il recherche la satisfaction maximum de ses besoins »6

Il y a lieu de faire comprendre aux ruraux et à leurs enfants que l’école apportera des solutions à leurs problèmes. Mais il faut tenir compte de ces problèmes locaux et lutter contre l’inégalité sociale et contre l’aspect colonial de l’école

Ce que nous avons remarqué, c’est que les paysans accepteront l’école s’ils peuvent entrer ouvertement et sincèrement avec tout le respect qu’on doit aux « Ray aman-dReny » et à l’organisation entière de l’école, y compris le programme scolaire local dans l’esprit des écoles « FREINET »

2 Rapport UNESCO, P.205

3 Rapport PNUD, P.31

4 Hubert D’HEROUVILLE , L’Economie Mondiale , P.111

5 Idem, P.126

6 Idem, P.O5

70

ANNEXES

71

Annexes : Données sur les Effectifs des élèves/enseignants en classe 2007 ; 2008 ; 2009

Rapport de fin d’année 2006/2007, 2007/2008 , 2009 – 2010 ZAP IFANADIANA I

1

2

1

2

Rapport de fin d’année 2006/2007, 2007/2008 , 2009 – 2010 ZAP IFANADIANA II

3

Situation des écoles en 2007 - 2008

4

SITUATION DES ECOLES 2007 – 2008 ( suite)

5

ZAP IFANADIANA II

6

Données statistiques par ZAP 2009 - 2010

1

1

BIBLIOGRAPHIE

ANDRIANTAOLO Hery Laza Enquête socio-économique de la société Tanala,?, 2005,84 pages

BASTIN. G, l’Hécatombe scolaire facteur d’inadaptation et échec , Bruxelles, 1966, 216 pages

BOLD.D , Les déperditions d’effectifs scolaires, Tiers Monde (Paris), tome VI, 1965, 510 pages

BOUCHARD Marie-Joëlle, Apprendre à lire comme on apprend à parler , Hachette, Paris, ?,126 pages

BOUVIER Alain, CONDORCET, Didactique des Mathématiques, le dire et le faire , NATHAN, 1986 ,?

BRODARD Paul, Pédagogie scolaire , Coulommiers,? 440 pages

CLERC. P, La famille et l’orientation scolaire au niveau de la sixième , Paris, 1964, 672 pages

COMENUIS, Didactique , l’art d’enseigner , France, édition EDICEF, 80 pages

D’HEROUVILLE Hubert , L’Economie Mondiale , QSJ, PUF, Paris, 1949, 134 pages

DANIEL GAOUNACH’H , Lire c’est comprendre,? 85 pages

DE COSTER.S et DERUM.E, Retard pédagogique et situations sociales dans la région du centre et au Bounage , Université libre de Bruxelles, 1962,116 pages

GIRARD.A, Orientations scolaire et milieu social, l’éducation nationale , Paris, 1967, 128 pages

IIZ/DUV, Education des adultes et développement , ?,1996, 46 pages

J.FEROLE, J.RIOULT, D.ROURE, Inspecteurs de l’Education Nationale, le Projet d’Ecole , collection l’école au quotidien, Hachette Education 335 pages

J.LEIF et A. BIANCHERI, les Doctrines pédagogiques par les textes , Delagrave, ?, 1966,335 pages

1

JOURNAL OFFICIEL, N°2379, ?,1996, ?,

LE GALL. A, Les insuccès scolaires : diagnostic et redressement, 5ème ed, Paris, PUF, 1967, 225 pages

MALAGASY MAHOMBY, Plan communal de développement, Commune Ifanadiana, ?, 2003, 96 pages

MIALARET Gaston , la formation des enseignants , coll.PUF, Paris, 1977, 128pages

MINISTERE de l’EDUCATION NATIONALE, UERP, Programmes scolaires,? 1996?

PIAGET Jean, Psychologie et Pédagogie , Ed. De Noël, Paris, 1935, 436 pages

PNUD, Deuxième Rapport National sur le développement humain, défis de l’éducation formelle , Madagascar, 1997, Site internet « déperdition scolaire »

REY Alain, LAROUSSE , Dictionnaire de Français d’aujourd’hui , 2000, ? 2950 pages

S.MOLLO et DUNOD , l’Ecole dans la société , Paris 1970, 402 pages

SAJITHA Bachir, Mieux former la population active pour préparer l’avenir : la transformation de l’enseignement post-fondamental à Madagascar , Ed. Banque Mondiale, Washington (U.S.A), 2009, 139 pages

2

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION …………………………………………………………………………………. 1

PARTIE I : LE MILIEU D’ETUDE

1- GENERALITE SUR LE MILIEU D’ETUDE…………………………………………………..6

1-1 METHODOLOGIE ET DEMARCHE……………………………………………………….. 6

1-2 PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’IFANADIANA ……………………7

2- LA CISCO D’IFANADIANA………………………………………………………………… 20

2-1 LA SITUATION ET LES IMPACTS AU NIVEAU DE LA CISCO ..…………………….20

2-2 LEX AXES STRATEGIQUES DANS LE PCD ET PRD …………………………………..24

2-3LA PROBLEMATIQUE LIEE A LA DEPERDITION SCOLAIRE ET AU SYSTEME EDUCATIF………………………………………………………………………………………….25

2-4 LES HYPOTHESE POUR L’ACTION……………………………………………………….26

3- LES CONSTATS…………………………………………………………………………………28

3-1 LA ZONE ADMINISTRATIVE ET PEDAGOGIQUE D’IFANADIANA I ET II……..29

3-2 LES ACQUIS, PERSPECTIVES ET SPECIFICITES ………………………………………30

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS .

1-PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES DES ENQUETES………………33

1-1 EFFECTIFS DES ENSEIGNANTS…………………………………………………………..33

1-2 LE TAUX DE SCOLARISATION……………………………………………………………34

1-3EFFECTIF TOTAL ZAP IFANADIANA I POUR L’ANNEE 2008 ………………………34

1-4 EFFECTIF TOTAL ZAP IFANADIANA II POUR L’ANNEE 2008…………………… .35

1-5 ANALISE COMPARATIVE DES RESULTATS CEPE(2007-2008-2009) DANS LES ZAP D’IFANADIANA I………………………………………………………………………………….35

1-6 ANALYSE DES RESULTATS CEPE 6 ème DES TROIS DERNIERES ANNEES DANS LE ZAP D’IFANADIANA II ………………………………………………………………………….37

2- ANALYSE DE LA DEPERDITION SCOLAIRE CONSTATEE AU NIVEAU DES DEUX ZAP…………………………………………………………………………………………………..38

2-1 ANALYSE DES OBSTACLES RENCONTRES …………………………………………..39

3

2-2 ANALYSE DES SUCCES ET POTENTIALITES …………………………………………..40

3-INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS ………………………………………...41

3-1 SUR LE PLAN ACADEMIQUE ET PROFESSIONNEL ………………………………….41

3-2 SUR LE PLAN ORGANISATIONNEL ET INSTITUTIONNEL .……………………….42

3-3 SUR LE PLAN SOCIO EDUCATIF …………………………………………………………43

3-4 RESULTATS OBTENUS DES ENQUETES .…………………………………………...... 44

4- LES EFFETS ET IMPACTS SUR L’EDUCATION ET DU NIVEAU DE SCOLARISATION………………………………………………………………………………...61

4-1 EFFETS ET IMPACTS SUR LA ZAP ET LA CISCO …………………………………….61

4-2 IMPACTS SUR NOS PROPRES COMPETENCES PROFESSIONNELLES …………62

CONCLUSION …………………………………………………………………..64

ANNNEXE

BIBLIOGRAPHIE.

4