Archéologie En Picardie
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Mep-LGV:Mep/Bpoileau 10/11/09 22:24 Page1 Unité d’archéologie de la LA LIGNE A GRANDE ville de Château-Thierry : VITESSE EST F. Blary EUROPÉENNE : LES FOUILLES DIRECTION DES ARCHÉOLOGIQUES FOUILLES DANS L'AISNE PRÉVENTIVES Essômes-sur-Marne, La À l’occasion d’une des plus Ferme de la Cense : importantes opérations François Blary (Unité d'ar- d’aménagement du terri- chéologie de la ville de toire − la ligne réalisée par Château-Thierry) Réseau Ferré de France qui Goussancourt, La Fontaine l’état et le patriMoine relie Paris à Strasbourg des Grèves : Christophe archéologique depuis 2007 et connecte Hosdez (Inrap) les régions de l’Est au Ronchères, Le Bois de la Le ministère de la Culture, en réseau à grande vitesse − Forge : François Malrain application du Livre V du Code du 360 opérations d’archéolo- (Inrap) Patrimoine, a pour mission d'inventorier, proté- gie préventive ont été ger, étudier et conserver le patrimoine menées sur les 300 pre- ARCHÉOLOGIE EN archéologique, de programmer et contrôler la miers kilomètres. Elles ont PICARDIE recherche scientifique, de s'assurer de la diffu- mobilisé une équipe de Publication de la DRAC sion des résultats. La mise en œuvre de ces 295 archéologues de 2000 Picardie missions est assurée par les Directions régio- à 2004. Plus de 100 com- Service régional de l’ar- nales des affaires culturelles (Services régionaux munes appartenant à 6 chéologie de l'archéologie). départements ont été 5 rue Henri Daussy concernées par ces 80000 AMIENS INSTITUT NATIONAL DE recherches. Tél. : 03 22 97 33 45 RECHERCHES ARCHÉOLO- GIQUES PRÉVENTIVES BIBLIOGRAPHIE Textes Les opérations ont fait S. Bauvais, F. Blary (Unité Avec 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap l’objet de rapports scienti- d'archéologie de la ville de est la plus importante structure de recherche fiques déposés au Service Château-Thierry), J.- archéologique française et l’une des toutes pre- Régional de l’Archéologie L. Collart (SRA), C. Hosdez mières en Europe. Institut national de (DRAC Picardie). (Inrap) et F. Malrain recherche, il réalise l’essentiel des diagnostics VANMOERKERKE Jan éd., (Inrap). archéologiques et des fouilles en partenariat BURNOUF Joëlle éd. ; avec les aménageurs privés et publics : soit plus Ministère de la culture et Crédits de 2 000 chantiers par an, en France métropoli- de la communication, iconographiques : taine et dans les Dom. Ses missions s’étendent à Réseau ferré de France, S. Bauvais, B. Béhague l’exploitation scientifique des résultats et à la Institut national de (SRA), F. Blary (Unité d'ar- diffusion de la connaissance archéologique recherches archéologiques chéologie de la ville de auprès du public préventives. - Cent mille Château-Thierry), ans sous les rails : archéo- S. Chambéry, C. Hosdez CHATEAU-THIERRY logie de la ligne à grande (Inrap), F. Malrain (Inrap). vitesse Est européenne Créé en 1986, le service du [catalogue d'exposition]. - Couverture : Patrimoine de la Ville de Paris : Inrap - Somogy éd. Fouille du logis de La Château-Thierry a pour mission la connaissan- d'art, 2006, 135 p. Ferme de la Cense à ce et la conservation du patrimoine Essômes-sur-Marne archéologique urbain. Il regroupe une unité SUIVI DE L’OPÉRATION d'archéologie, comportant un laboratoire d'étu- EN PICARDIE Coordination : de et un dépôt de fouilles, une unité de Jean-Olivier Guillot (SRA), Audrey Lascour-Rossignol restauration, chargée de l'entretien courant du Jean-Luc Collart (SRA), (SRA), Élisabeth Justome château, et une unité d'animation, qui organise Richard Rougier (Inrap) (Inrap) des visites pour le public. Son action, centrée sur le château médiéval pour lequel a été mis en DIRECTION DES Maquette : place un programme de recherche, s'étend éga- OPÉRATIONS EN Laurent Jacquy lement sur l'ensemble de la ville par des PICARDIE Impression : opérations de diagnostic ou de fouilles préven- Inrap : S. Desenne, I&RG 2009 tives liées à des travaux d'aménagements L. Duvette, P. Feray, 2009 archéologie urbains. M. Friboulet, R. Gestreau, ISSN 1291-1917 en picardie archéologie en picardie C. Goy, J.-J. Grizeaud, Dépôt légal 2009 N° 36 RÉSEAU FERRÉ C. Hosdez, R. Jemin, Diffusion gratuite dans la la ligne à grande vitesse est européenne : DE FRANCE D. Lukas, F. Malrain, limite des stocks É.Plassot, A. Rémy Ne peut être vendu les fouilles archéologiques dans l'aisne Mep-LGV:Mep/Bpoileau 10/11/09 22:24 Page3 Ourcq tracé diagnostiqué Goussancourt, sites repérés sites évalués La Fontaine des Grèves et/ou connus et/ou fouillés Moderne et contemporain Moyen Âge Ronchères, Gaule romaine Bois de la Forge Âge du Fer Âge du Bronze Néolithique Marne Mésolithique Paléolithique Epoque indéterminée Limites départementales N Limites communales Marne 0 5 km Essômes-sur-Marne, Seine-et-Marne Ferme de La Cense Château-Thierry Source : IGN BD CARTO Patriarche Service régional de l'archéologie les opérations archéologiques 486 1500 - 800 - 2300 - 600.000 - 52 - 5000 - 10.000 sur la lgv est en picardie PALÉOLITHIQUE MÉSOLITHIQUE NÉOLITHIQUE ÂGE DU BRONZE ÂGE DU FER ÉPOQUE ROMAINE MOYEN ÂGE TEMPS MODERNES Cartographie du tracé n Picardie, la ligne à grande vitesse sur-Marne, sur deux sites aux abords de la un réseau de fossés lié à un établissement d’occupation, soit un site tous les kilo- E (LGV) Est reliant Paris à Strasbourg ferme de la Cense, par Laurent Duvette et gallo-romain hors emprise. Au Charmel, mètres en moyenne. C’est un chiffre traverse le sud de l’Aisne, à hauteur de sur la ferme elle-même, sous la direction Le Bois de La Fère, Dagmar Lukas a étu- habituel dans une région densément occu- Château-Thierry. Implantée sur les pla- de François Blary. La fouille de ce dernier dié un habitat gallo-romain. À Ronchères, pée depuis des millénaires. Cependant, 24 teaux qui dominent au nord la vallée de la site a débuté durant l’hiver, pour s’achever Le Bois de La Forge, l’évaluation conduite correspondent à des fossés parcellaires. Marne, elle la longe sur 37 km environ. l’année suivante. par Dagmar Lukas, s’est continuée par Les points d’occupation avérée sont au Les interventions archéologiques ont été En 2002, le diagnostic s’est poursuivi sur une fouille réalisée par François Marlain. nombre de 18 : 2 sont relatifs au réalisées dans un laps de temps très court, les bois défrichés et les ouvrages annexes. À Verdilly, Le Bois des Peupliers, Philippe Paléolithique, 1, au Mésolithique, 1, au principalement en 2001 et 2002. Six sites ont fait l’objet de fouilles d’éva- Feray a reconnu un site paléolithique. La Néolithique, 2, à l’âge du Bronze, 3, à L’opération archéologique a débuté à l’au- luation. À Beuvardes, La Tuilerie, Corinne fouille préventive de Goussancourt, La l’âge du Fer, 6, à l’époque romaine, 2, au tomne 2001 par un diagnostic, sous forme Goy a étudié une petite ferme occupée du Fontaine des Grèves a été réalisée par Moyen Âge et 1, à l’Époque moderne. Dix de tranchées linéaires continues, conduit XVIe au XVIIIe siècle. À Bézu-Saint- Christophe Hosdez. En 2003 et 2004, des ont fait l’objet de fouilles d’évaluation, qui par Jean-Jacques Grizeaud et Éric Plassot. Germain, Les Maxennes, Dagmar Lukas a zones annexes ont encore fait l’objet de ont abouti aux trois fouilles préventives La même année, quatre fouilles d’évalua- reconnu des fossés parcellaires gallo- diagnostics sans suite. présentées ici. tion (c’est-à-dire partielles) ont été romains à la périphérie d’un habitat situé réalisées à Goussancourt, La Fontaine des hors de l’emprise du LGV. À Château- Au total, 42 sites ont été identifiés, cer- Grèves, par Christophe Hosdez, Essômes- Thierry, Les Étangs, Rudy Jemin a exploré tains présentant plusieurs périodes Mep-LGV:Mep/Bpoileau 10/11/09 22:24 Page5 Phases laténiennes Phase gallo-romaine (IIe-fin Ier siècle avant notre ère) (Ier-IIe siècle) Annexe ? greniers puits culte(s) Annexe ? atelier de forge maison Palissade maison ? PPhase N gallo-gallo-romaineromaine (Ier-IIeIe siècle) 0 25 m Première phase N Deuxième phase 0 25 m un site artisanal gaulois et antique à ronchères À l’époque gauloise, un fossé Évocation du site gaulois de délimite une surface de 1 ha sur u lieu-dit Le Bois de la Forge sur la manière à assurer sa stabilité, ce fossé a et ses silos étaient proches les uns des l’agriculture. La période romaine ne commune de Ronchères, les travaux été coffré avec des planches et des pen- autres. Les déplacements entre espace de paraît pas marquée par une rupture dans Ronchères. (S. Chambéry) laquelle se répartissent les habi- A tations et des annexes dont un de la LGV Est ont permis la fouille d’un dages ont été calculés pour drainer l’eau stockage, de transformation et de l’organisation spatiale : l’enclos continue atelier de forge. À la période important habitat des périodes gauloise et de pluie vers des puisards. Les milliers de consommation en étaient ainsi réduits. de marquer la limite de l’occupation et gallo-romaine, (à droite) les romaine. En position de frontière entre tonnes de terre extraites lors de sa réalisa- Mais cette situation offrait aussi le double plusieurs bâtiments sur fondation de pier- constructions en bois et en terre Aisne et Marne, sur un point culminant tion ont été utilisées pour élever un talus. avantage d’une bonne exposition et une re se superposent aux édifices gaulois. de la période précédente sont du paysage, cet habitat artisanal occupe un Fait exceptionnel en Picardie, ce denier a vue d’ensemble sur l’établissement, ce qui Toutefois, cet établissement occupé jus- remplacées par des bâtiments emplacement stratégique. Il dominait de été fossilisé par la couverture forestière et permettait de surveiller les activités qui s’y qu’au IIe siècle après J.-C., n’est plus édifiés sur solins de pierres.