PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES TABLE DES MATIERES Note liminaire de présentation ...... 4 La nouvelle annexe générale au PLF pour l’enseignement supérieur et le recherche...... 4 Le BCES et la MIRES ...... 6 Les financements des formations...... 6 0. INTRODUCTION GÉNÉRALE ...... 7 PREMIÈRE PARTIE...... 8 Les orientations stratégiques de la politique nationale de recherche...... 8 Introduction...... 8 1.1. Le pilotage du dispositif national de recherche...... 9 1.1.1. Haut Conseil de la Science et de la Technologie (HCST)...... 9 1.1.2. Le pilotage des opérateurs ...... 10 1.1.2.1. Le pilotage de la recherche universitaire...... 10 1.1.2.2. Le pilotage des organismes de recherche...... 12 1.1.3. Evaluation des acteurs : AERES – Agence d’évaluation de la recherche ...... 14 et de l’enseignement supérieur...... 14 1.2. Les coopérations entre les acteurs...... 17 1.2.1. Les acteurs de la recherche ...... 17 1.2.2. RTRA et les CTRS...... 18 1.2.3. Les instruments de coopération avec les entreprises...... 18 1.2.4. Les actions régionales ...... 21 1.3. Les moyens de la recherche...... 23 1.3.1. Les équilibres financiers...... 23 1.3.2. Les ressources humaines de la recherche publique...... 24 1.3.3. Les Très grandes infrastructures (TGIR) ...... 26 1.4. R&D et innovation des entreprises en ...... 27 1.4.1. Efforts menés pour accroître la R&D industrielle ...... 28 1.4.2. Les structures de diffusion technologique des PME...... 30 1.4.3. Le soutien à la création des entreprises innovantes...... 31 1.5 La construction de l’espace européen...... 32 1.5.1. La création de l’espace européen de la recherche (EER)...... 32 1.5.2. Le lancement du 7ème programme-cadre de recherche...... 32 et de développement technologique (PCRDT)...... 32 1.5.2.1. Continuités et nouveautés...... 32 1.5.2.2. Les enjeux de la mise en œuvre du 7ème PCRDT ...... 33 1.5.3. Le programme COST...... 34 1.5.4. EUREKA...... 34 1.5.5. Rendre l’espace européen de la recherche plus efficace ...... 34 1.5.6. Exploiter la dimension régionale de l'espace européen de la recherche ...... 35 1.5.7. Participer au débat sur le Livre vert « L’espace européen de la recherche :...... 35 nouvelles perspectives » et préparer la présidence française de l’UE en 2008...... 35 1.6. La coopération scientifique internationale...... 36 1.6.1. La recherche est largement fondée sur des alliances internationales entre laboratoires.. 36 1.6.2. L’action de la France face aux grands enjeux de la recherche et ...... 37 les moyens mis en œuvre...... 37 1.6.2.1. Moyens mis en œuvre par les établissements de recherche ...... 37 1.6.2.2. Soutien et actions incitatives des ministères ...... 38 1.6.2.3. Appartenance à des organismes intergouvernementaux...... 39 1.6.2.4. Recherche pour le développement...... 40 1.6.3. Valorisation des ressources humaines et mobilité des chercheurs ...... 40 1.6.4. Activités internationales pour l’innovation...... 41 1.7. L’information et la culture scientifiques et techniques ...... 41 1.7.1. Adapter l’information scientifique et technique (IST) aux nouveaux...... 41 1

enjeux de la recherche ...... 41 1.7.2. Renforcer les liens entre science et société par la diffusion de...... 42 la culture scientifique et technique (CST)...... 42 1.7.2.1. « Science et société » : implication européenne et création de l’IHEST ...... 42 1.7.2.2. Une culture scientifique et technique en réseaux ...... 43 1.7.3. Fête de la science et manifestations d’envergure nationale ou internationale ...... 44 1.7.4. Les établissements nationaux de culture scientifique et technique...... 44 et le patrimoine scientifique, technique et naturel...... 44 DEUXIÈME PARTIE...... 45 Les orientations stratégiques de la politique nationale d’enseignement supérieur ...... 45 Introduction...... 45 2.1. Les grandes priorités ...... 46 2.1.1. La vie étudiante...... 46 2.1.2. L'orientation et l'insertion professionnelle, le plan licence ...... 49 2.1.3. Les jeunes chercheurs...... 51 2.1.4. Les ressources humaines...... 52 2.1.5. Les bibliothèques ...... 53 2.1.6. La politique immobilière ...... 54 2.2. Le pilotage des opérateurs ...... 55 2.2.1. La contractualisation...... 55 2.2.1.1. Outil de pilotage des établissements d’enseignement supérieur...... 55 2.2.1.2. Une logique contractuelle intégrant la recherche dans une politique globale d’établissement...... 57 2.2.2. Le renforcement de la gouvernance...... 58 2.2.3. Le dispositif d'évaluation...... 59 2.3. La déclinaison territoriale et le renforcement des partenariats...... 59 2.3.1. Les CPER...... 59 2.3.3. Les PRES ...... 62 2.4. L'action et la coopération internationales ...... 64 2.4.1. La construction de l'Espace Européen de l'Enseignement Supérieur...... 64 2.4.1.1. Les caractéristiques de Bologne ...... 64 2.4.1.2. Les actions développées de façon prioritaire depuis Bergen...... 65 2.4.1.3. Les résultats de la conférence interministérielle de Londres (17-18 mai 2007) ...... 65 2.4.1.4. La présidence française de l’Union européenne en 2008 ...... 65 2.4.2. La coopération ...... 66 2.4.2.1. Le développement et l’amélioration de l’accueil d’étudiants étrangers...... 66 2.4.2.2. La coopération au sein de l’espace européen d’enseignement supérieur ...... 67 2.4.2.3. Les programmes et les instruments ministériels d’incitation à la coopération en matière d’enseignement supérieur...... 67 2.4.2.4. La participation française aux travaux des organisations internationales concernant la coopération en matière d’enseignement supérieur...... 68 TROISIÈME PARTIE...... 68 Le financement des politiques nationales de recherche et d’enseignement supérieur ...... 68 3.1. Rappel des financements 2007...... 68 3.1.1. La recherche...... 68 3.1.1.1. La répartition par objectif socio-économique des crédits de la MIRES en 2007...... 68 3.1.1.2. Les moyens de la recherche mobilisés hors MIRES ...... 73 3.1.2. L’enseignement supérieur ...... 77 3.2. Le budget de la MIRES dans le cadre du PLF 2008 ...... 79 QUATRIÈME PARTIE...... 87 Les objectifs et les indicateurs de performance de la mission interministérielle recherche et enseignement supérieur...... 87 CINQUIÈME PARTIE ...... 98 L’offre nationale d’enseignement supérieur ...... 98

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SIXIÈME PARTIE...... 102 L’effort de recherche en France et dans le monde ...... 102 6.1. L’effort national de recherche et développement : financement et exécution de l’activité de R&D...... 102 6.1.1. Exécution de la recherche : évolution des composantes de la DIRD ...... 103 6.1.2. Financement de la recherche : évolution des composantes de la DNRD...... 103 6.1.3. Les échanges internationaux de R&D ...... 104 6.2. Les activités de R&D dans le monde ...... 104 6.2.1. Panorama des activités de R&D dans le monde ...... 104 6.2.2. La position de la R&D française au sein de l’OCDE...... 107 6.3. La recherche dans les administrations...... 111 6.3.1. Les composantes de la recherche dans les administrations civiles ...... 112 La recherche dans les administrations publiques...... 112 La recherche dans l’enseignement supérieur ...... 113 La recherche dans les institutions sans but lucratif (ISBL)...... 113 6.3.2. Le financement des administrations civiles ...... 113 6.4. La recherche-développement dans les entreprises françaises...... 114 6.4.1. La forte concentration de la recherche et développement des entreprises...... 116 6.4.2. Le financement de la recherche en entreprise ...... 117 6.5. Les activités de R&D dans les régions françaises...... 119 6.5.1. La répartition régionale des activités de recherche...... 119 6.5.2. Le financement régional de la recherche...... 120 6.6. Les indicateurs de la recherche et du développement expérimental...... 121 6.6.1. La R&D en France...... 121 6.6.2. Les comparaisons internationales...... 125 7. ANNEXES ...... 128 Index ...... 191 Glossaire des sigles...... 194

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Note liminaire de présentation La nouvelle annexe générale au PLF pour l’enseignement supérieur et le recherche

En même temps qu’elle instituait le Budget civil de recherche et développement (BCRD) dont elle confiait le pilotage au ministre chargé de la recherche, la loi d’orientation et de programmation pour la recherche et le développement technologique (juillet 1982), demandait à ce même ministre de présenter lors du dépôt du PLF un rapport sur les activités de recherche et de développement technologique : le "jaune recherche". D’autre part, la loi de finances pour 1998 confiait au ministre chargé de l’enseignement supérieur la mission de coordonner les décisions du Gouvernement en matière d’enseignement supérieur, et créait le budget coordonné de l’enseignement supérieur (BCES) décrit dans une annexe budgétaire au PLF. Dans ce "jaune enseignement supérieur" chaque ministère concerné présentait ses priorités et les moyens qu’il y affectait.

La création de la Mission Interministérielle "Recherche et Enseignement Supérieur" (MIRES) a transformé profondément ce paysage. La loi de programme pour la recherche d’avril 2006 a d’ailleurs pris acte de cette transformation en substituant la MIRES au BCRD dans le texte de la loi de 1982. Mais la création de la MIRES dont le périmètre recherche ne coïncide d’ailleurs pas avec celui du BCRD impacte aussi la notion et le périmètre du BCES. L’effet central de la création de la MIRES est d’instaurer un lien substantiel entre les deux domaines de la recherche et l’enseignement supérieur, lien qui rendait logique la fusion des deux "jaunes" préexistants. La loi de finances rectificative du 30 décembre 2005 a prévu (article 129) cette fusion en ces termes : « le Gouvernement joint au projet de loi de finances de l’année une annexe générale présentant les choix stratégiques et les objectifs des politiques nationales de recherche et de formations supérieures analysant les modalités et les instruments de leur mise en œuvre et en mesurant les résultats. Cette annexe rend compte de la participation de la France à la construction de l’espace européen de la recherche et de l’enseignement supérieur et met en évidence, par comparaison avec les résultats des principaux pays étrangers, la place de la France dans la compétition internationale. Elle fait apparaître la contribution respectivement apportée à l’effort national de recherche par l’État, les autres administrations publiques, les entreprises et les autres secteurs institutionnels. Elle présente l’offre nationale de formations supérieures, ainsi que ses modalités d’organisation et de fonctionnement. ».

Ce rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures constitue donc en quelque sorte le "jaune MIRES".

La mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » (MIRES) que le Gouvernement a décidé de créer répond au souci de présenter au Parlement, de la façon la plus complète possible, les moyens budgétaires que l’État consacre à la production, à la transmission et au transfert des connaissances dans les domaines, d’une part de la recherche scientifique et du développement technologique, et d’autre part de l’enseignement supérieur.

Construite à partir des deux ensembles que constituaient le Budget coordonné de l’enseignement supérieur (BCES) et le Budget civil de recherche et de développement technologique (BCRD), la cohérence de la mission repose sur le constat que la séparation de l’enseignement supérieur et de la recherche dans deux missions distinctes méconnaîtrait la très forte imbrication des politiques, des structures et des personnels des deux domaines, la recherche universitaire étant produite au sein d’équipes unissant très fréquemment des enseignants-chercheurs et des chercheurs d’organismes de recherche. Le dispositif de formation à et par la recherche, qui conduit à la délivrance du doctorat, atteste aussi de la continuité qui existe entre les formations supérieures et la recherche au travers des 299 écoles doctorales chargées d’organiser la soutenance des thèses préparées et encadrées dans les laboratoires de 170 établissements d’enseignement supérieur et 40 établissements de recherche.

Le passage du BCRD à la MIRES.

La détermination du périmètre « recherche » de la mission réalise un compromis entre l’exigence d’exhaustivité, qui aurait conduit à inclure la totalité des dotations figurant au BCRD, et le principe de réalité, qui interdisait de construire des programmes à partir des enveloppes des ministères du BCRD faiblement dotées en crédits. Les dotations de très faible montant des ministères en charge de la Santé, du Travail, de la Justice, de l’Intérieur et du Plan qui, ensemble, représentaient moins de 0,3 % du BCRD ne font donc pas partie de la mission. En revanche, les dotations plus importantes ont été privilégiées, notamment celles à fort contenu technologique des ministères en charge de l’Écologie, de l’Industrie, de l’Équipement et de la Défense, ainsi que les contributions françaises aux organisations scientifiques internationales auparavant inscrites au budget du ministère des Affaires étrangères, et qui justifient un effort intense de coordination interministérielle des politiques de recherche.

Instrument d’orientation et de coordination imparfait, le BCRD ouvrait certes une prérogative, reconnue au ministre chargé de la Recherche, de négocier avec le ministre chargé du Budget l’ensemble des crédits ministériels labellisés BCRD, mais cette prérogative était sans effet au moment du vote du projet de loi de finances, la visibilité de la section « Recherche » dépassant souvent celle de l’agrégat « BCRD ». N’existant en réalité qu’au stade de la prévision, cette faculté d’orientation était à peu près dépourvue de contenu pendant la phase d’exécution du budget dans la mesure où les crédits du BCRD inscrits sur les sections budgétaires autres que la section « Recherche » étaient placés sous la pleine responsabilité de gestion de leurs ministres de rattachement respectifs une fois acquis le vote du Parlement.

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Le nouveau cadre juridique ouvert par la LOLF offre l’avantage de mettre en accord la structure organisationnelle de la recherche avec la structure de son financement, et permet d’accéder à de nouveaux procédés de pilotage interministériel qui, sur le plan de la conduite des politiques publiques, constituent la conséquence nécessaire de la nouvelle formalisation budgétaire.

Dans un dispositif caractérisé par la diversité des acteurs, des structures et des procédures, l’unité déjà accomplie dans le cadre du BCRD est renforcée par la création de la MIRES. La mission interministérielle est placée sous l’égide du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui, aux termes de son décret d’attribution, « prépare les décisions du Gouvernement relatives à l’attribution des ressources et des moyens alloués dans le cadre de la mission ». La MIRES regroupe 12 programmes dont les ministères financeurs, les directeurs de programme et les principaux opérateurs ou acteurs sont brièvement rappelés ci-après.

Programme n° 1 : programme 150 « Formations supérieures et recherche universitaire » Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction générale de l’enseignement supérieur), établissements d’enseignement supérieur

Programme n° 2 : programme 231 « Vie étudiante » Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction générale de l’enseignement supérieur), CNOUS, CROUS

Programme n° 3 : programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction générale de la recherche et de l’innovation), ANR, CNRS, CEA, INSERM, INRIA, INED, IPEV, fondations médicales, organisations scientifiques internationales

Programme n° 4 : programme 187 « Recherche dans le domaine de la gestion des milieux et des ressources » Ministère, de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction générale de la recherche et de l’innovation), INRA, IFREMER, BRGM, IRD, CIRAD, CEMAGREF

Programme n° 5 : programme 193 « Recherche spatiale » Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (Direction générale de la recherche et de l’innovation), CNES, Agence spatiale européenne, organisation européenne EUMETSAT

Programme n° 6 : programme 189 « Recherche dans le domaine des risques et des pollutions » Ministère d’État, Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables (Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale), IRSN, ADEME, INERIS, AFSSE

Programme n° 7 : programme 188 « Recherche dans le domaine de l’énergie » Ministère d’État, Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables (Direction générale de l’énergie et des matières premières), CEA, IFP, ADEME

Programme n° 8 : programme 192 « Recherche industrielle » Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi (Direction générale des entreprises), ANVAR, GET, École des mines

Programme n° 9 : programme 190 « Recherche dans le domaine des transports, de l’équipement et de l’habitat » Ministère d’État, Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables (Secrétariat général, Direction de la recherche et de l’animation scientifique et technique), LCPC, INRETS, CSTB

Programme n° 10 : programme 191 « Recherche duale (civile et militaire) », Ministère de la défense (Délégation générale pour l’armement), CNES, CEA

Programme n° 11 : programme 186 « Recherche culturelle et culture scientifique » Ministère de la culture et de la communication (Délégation au développement et aux affaires internationales), CSI, Palais de la découverte

Programme n° 12 : programme 142 « Enseignement supérieur et recherches agricoles » Ministère de l’agriculture et de la pêche (Direction générale de l’Enseignement et de la recherche), INRA, CEMAGREF, établissements d’enseignement supérieur, centres techniques agricoles

Si l’articulation et la cohérence entre les deux ensembles de la recherche universitaire et de la recherche en organismes ne pose pas de difficulté particulière puisqu’elles sont assurées par le même département ministériel et que l’architecture qui distribue en 7 actions la recherche universitaire au sein du programme 150 reprend en partie celle du programme 172, c’est en revanche sur la coordination des programmes et actions de recherche placés sous la responsabilité d’autres ministères qu’apparaissait la nécessité d’une nouvelle définition des procédures dans le cadre de la LOLF.

Dans ce cadre, le ministre chargé de la recherche se voit reconnaître une responsabilité particulière de coordination de l’action gouvernementale en proposant les priorités de la politique de l’État au niveau de l’ensemble des programmes de recherche et en définissant les objectifs et moyens à retenir annuellement pour l’ensemble de ces programmes. Il exerce 5

cette responsabilité en liaison avec les autres départements ministériels concernés, avec lesquels il entretient un dialogue approfondi ; il est donc l’interlocuteur privilégié tant du ministère chargé du Budget durant la phase de préparation du projet de loi de finances que du Parlement au stade de l’examen et du vote des crédits.

Concomitamment au cadre budgétaire posé par la loi organique, l’amélioration du pilotage de la politique nationale de recherche est l’un des objectifs fondamentaux de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006.

La mission interministérielle constituera dorénavant le cadre d’amélioration de ce pilotage au plan budgétaire.

Le BCES et la MIRES

La mission recherche et enseignement supérieur (MIRES) est composée de 12 programmes qui recouvrent le périmètre de l’ancien budget civil de recherche et de développement, ainsi que celui de l’enseignement supérieur propre aux ministères chargés de l’éducation nationale (hors formations post-baccalauréat des lycées : classes préparatoires aux grandes écoles et sections de techniciens supérieurs) et de l’agriculture.

Même si les effectifs d’étudiants inscrits dans les formations relevant des ministères chargés de l’enseignement supérieur et de l’agriculture représentent la part essentielle des étudiants engagés dans des formations d’enseignement supérieur (un peu plus de 1,6 millions d’étudiants sur un total de 2 millions), la MIRES recouvre un champ relativement étroit de la diversité des formations et des établissements relevant de l’enseignement supérieur, d’où l’intérêt de disposer d’un document retraçant l’ensemble du champ jusqu’à présent identifié dans le budget coordonné de l’enseignement supérieur (BCES) et désormais partie intégrante du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures.

Les financements des formations

Une approche de l’enseignement supérieur par le financement des formations rencontre quelques difficultés lorsqu’il s’agit d’isoler les crédits destinés exclusivement à la formation d’enseignement supérieur. En effet, pour certains départements ministériels, peu impliqués dans le secteur des formations, il est parfois difficile d’isoler précisément les crédits afférents à celles-ci ; et même dans les ministères largement concernés, la politique de globalisation des dotations menée depuis plusieurs années oblige à la recherche d’estimations les plus proches possibles de la réalité, sans que cette dernière puisse toujours être atteinte exactement.

Le compte de l’éducation supérieure

Pour mesurer l’effort financier total consenti par la collectivité nationale en faveur de l’enseignement supérieur, il convient de se référer au compte de l’éducation supérieure, extrait du compte de l’éducation, lui-même compte satellite de la comptabilité nationale. Le compte de l’éducation supérieure rassemble l’ensemble des flux financiers spécifiques au domaine de l’enseignement supérieur. Ces flux sont évalués selon la logique de la comptabilité nationale, à partir des crédits exécutés. Tous les agents financeurs sont pris en compte (pensions civiles et militaires incluses). Dans ce rapport sont recensés les crédits d’État votés en faveur des formations d’enseignement supérieur, ce qui ouvre la possibilité de rapprocher et d’analyser ces chiffres, qui font apparaître parfois des distorsions. En effet, si l’ensemble de la dépense provisoire d’éducation supérieure (État, collectivités territoriales, autres administrations publiques, entreprises et ménages) s’élevait en 2006 à 20,835 milliards d’euros, on peut isoler au sein de cette dépense la part du financement supportée par l’État : cette part s’élevait à 15,747 milliards d’euros. Cet écart s’explique d’une part en raison d’une différence fondamentale de méthode, d’autre part en raison de divergences dans le périmètre d’application.

Le compte de l’éducation supérieure s’alimente, entre autres sources, auprès de la comptabilité publique, à partir des crédits effectivement exécutés alors que le présent rapport comptabilise les crédits inscrits en loi de finances initiale dans les budgets votés des différents ministères. Ce document privilégie donc une démarche purement budgétaire, tandis que le compte de l’éducation supérieure développe une logique à caractère financier qui ne trouve pas forcément sa source dans les documents budgétaires.

D’autre part, le champ retenu par les différents ministères pour le présent rapport exclut un certain nombre d’établissements et de formations que le compte de l’éducation intègre de son côté. A l’inverse, le présent rapport intègre des crédits que le compte de l’éducation ne prend pas en compte (par exemple, les bourses d’étudiants français à l’étranger accordées par le ministère chargé des affaires sociales sont considérées ici comme une dépense en faveur de l’enseignement supérieur, alors que le compte de l’éducation les ignore puisqu’il ne s’agit pas d’une dépense sur le territoire français).

L’écart constaté, loin de faire apparaître des contradictions, puisque fondé sur des méthodologies de base et d’application différentes, constitue au contraire un élément de comparaison nouveau. Par sa vocation et sa finalité interministérielle, le présent rapport offre un panorama exhaustif des moyens consacrés par l’État en faveur des formations d’enseignement supérieur. Il permettra à l’avenir, avec le compte de l’éducation supérieure, d’enrichir la connaissance du financement de l’enseignement supérieur.

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0. INTRODUCTION GÉNÉRALE

Avec la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 et la loi sur les libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007, la France dispose de l’environnement législatif permettant d’engager une modernisation majeure de son système d’enseignement supérieur et de recherche afin d’occuper toute sa place dans l’économie mondiale de la connaissance.

La loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 constitue le volet législatif du pacte pour la recherche, qui a posé les bases d’un fonctionnement renouvelé du système de recherche et d’innovation français. Elle permet de conforter ou de mettre en place les éléments structurants d’un dispositif français de recherche répondant aux standards mondiaux, notamment en termes de financement sur projet et d’évaluation.

Rappelant l’effort historique engagé dans ce cadre avec un montant cumulé prévu à hauteur de 19,4 milliards d’euros supplémentaires entre 2005 et 2010, l’Etat a réaffirmé les ambitions de modernisation du système de recherche et d’innovation : renforcement des capacités d’orientation de la politique de recherche, construction d’un système unifié d’évaluation de la recherche, rénovation des modes de coopération scientifique qui conféreront notamment aux universités un rôle de premier plan, incitations en faveur de la recherche partenariale et de la recherche privée, renforcement de l’attractivité des carrières scientifiques et incitations au recrutement de jeunes chercheurs, meilleure intégration du système français dans l’espace européen de la recherche.

Afin de soutenir les partenariats au sein de la recherche publique, la loi définit deux nouveaux outils de coopération : l’établissement public de coopération scientifique (EPCS) et la fondation de coopération scientifique permettant aux établissements de constituer des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) ou des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES).

Un an après la promulgation de la loi de programme du 18 avril 2006 pour la recherche, les textes d'application ont été pris dans leur totalité et les nouvelles agences, établissements publics et fondations de coopération scientifiques ont été mis en place.

L'Agence nationale de la recherche, chargée de financer les projets de recherche sur la base de l'excellence, a été dotée du statut d'établissement public, devenant ainsi l'une des institutions centrales du système français de recherche.

L'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, qui bénéficie du statut d'autorité administrative indépendante, a été installée en mars 2007 ; chargée de procéder à l'évaluation des établissements, des unités de recherche et des formations supérieures, selon les meilleurs standards internationaux, elle donnera une vision complète des forces et faiblesses de la recherche et de l'enseignement supérieur en France.

Les nouvelles formes de coopération offertes par la loi ont donné lieu à une véritable mobilisation de la communauté scientifique et universitaire : - pour renforcer la visibilité internationale de la recherche, 13 réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA), hauts lieux de coopération scientifique en France, ont été identifiés sur les recommandations d'un comité scientifique indépendant. Ont été également constitués neuf centres et réseaux thématiques de recherche et de soin (CTRS), qui allient au plus haut niveau compétences scientifique et clinique. - pour renforcer la reconnaissance internationale de nos établissements d'enseignement supérieur et de nos sites universitaires, les neuf premiers pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), destinés à mettre en commun sur un territoire différentes compétences entre établissements, ont été créés à l'initiative des acteurs locaux. En outre, des mesures favorables à l'emploi scientifique ont été prises, en particulier la création depuis 2004 de 6 000 nouveaux postes de chercheurs et d’enseignants chercheurs et l'augmentation du montant des allocations de recherche et des conventions « CIFRE » facilitant l'embauche de jeunes doctorants en entreprises.

La loi sur les libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007, quant à elle, forme le socle de la réforme de l’enseignement supérieur qui se déploiera au cours des cinq prochaines années.

Cette loi transforme l’université et lui donne les moyens et la liberté indispensables pour être plus réactive dans la compétition mondiale de la connaissance : recruter plus rapidement les meilleurs talents, créer de nouvelles formations et les adapter aux besoins des étudiants et de la société, nouer des partenariats et drainer des fonds grâce aux fondations universitaires.

Pour gagner le pari de la réussite et viser l’excellence, de nouveaux dispositifs seront ainsi à la disposition de tous les membres de la communauté universitaire et de ses partenaires. La loi du 10 août 2007 s’accompagnera, par ailleurs, d’un effort financier sans précédent de 5 milliards d’euros en cinq ans, selon les engagements présidentiels, qui permettra d’améliorer les conditions de vie et de travail de l’ensemble de la communauté universitaire, de renforcer les formations pour une meilleure réussite des étudiants et de développer l’attractivité des métiers universitaires. L’État sera donc à la fois pilote, partenaire et garant de la mise en œuvre de cette réforme.

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L’objectif ambitieux de la loi est que, d’ici 5 ans, les 82 universités aient pris leur autonomie. Pour identifier les bonnes pratiques et les difficultés éventuelles d’application de la loi, il est institué un comité de suivi, composé notamment de deux députés et de deux sénateurs, chargé d’évaluer l’application de la loi. Le comité transmet chaque année un rapport au Parlement.

Afin de compléter ce dispositif de réforme, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a ouvert cinq autres chantiers : - Les conditions de vie des étudiants : il s’agit d’offrir aux étudiants un cadre de vie et de travail amélioré et de faire de l’université un lieu d’égalité des chances et d’épanouissement. - Les carrières des personnels de l’université : ce chantier vise à rendre plus attractives les carrières pour l’ensemble des personnels de l’université. - Les conditions d’exercice des missions d’enseignement et recherche : l’objectif est de permettre aux enseignants et aux chercheurs de bénéficier de conditions matérielles de travail plus appropriées et modernes ; c’est un sujet essentiel dont dépend directement l’attractivité de nos universités à l’étranger et qui implique un effort particulier en matière d’immobilier universitaire. - Le statut des jeunes chercheurs et enseignants chercheurs : il s’agit de rendre plus attrayantes les carrières de l’enseignement supérieur et les métiers de la recherche en favorisant la mobilité et la promotion de l’excellence et en ouvrant, en particulier, le dossier de la modulation des charges d’enseignement. - La réussite en licence : il a pour objectif de lutter contre l’échec en premier cycle universitaire et de faire de la licence un diplôme qualifiant, un véritable tremplin vers la poursuite d’études ou le marché du travail.

Avec la mise en place effective d’une nouvelle organisation, inspirée des meilleures pratiques internationales, la France est aujourd'hui engagée dans une dynamique lui permettant de maintenir son rang de grande puissance scientifique. C'est, dans le même temps, l'ensemble de notre enseignement supérieur qui a été mis en mouvement en assurant une mutualisation des efforts, une concertation des moyens au regard des objectifs et en assurant sa visibilité internationale. Ces orientations, explicitées dans la lettre de mission de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, seront déclinées dès 2008 et au-delà en intégrant les résultats de l’exercice en cours de révision générale des politiques publiques et du dialogue avec les acteurs conduit dans l’ensemble des chantiers ouverts par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

PREMIÈRE PARTIE Les orientations stratégiques de la politique nationale de recherche Introduction

Alors que l’organisation du système français de recherche et d’innovation avait peu évolué sur deux décennies et jusqu’aux deux dernières années, et que la dépense nationale de R&D exprimée en pourcentage du produit intérieur brut est restée très stable depuis dix ans, on observe depuis 2005 une forte évolution tant sur le plan de l’organisation que des moyens mis à disposition par l’Etat. Cette réforme qui vise à rendre notre système de recherche plus efficace, plus lisible et plus visible a donné lieu à plusieurs actes législatifs majeurs, comme la loi de programme pour la recherche en avril 2006 et celle sur les libertés et responsabilités des universités en août 2007.

Ces actes législatifs ont permis la mise en place de nouveaux outils facilitant les évolutions organisationnelles qui visent à améliorer l’efficience globale du système et son interaction avec la société, tant dans la dimension économique que dans la dimension sociale, en clarifiant la fonction de chaque institution.

Concernant la fonction d’orientation, la réorganisation en mai 2006 de l’administration centrale, avec notamment la création de la direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI), dotée d’une direction de la stratégie (DS), a affirmé le rôle pivot du ministère chargé de la recherche, parmi les autres ministères concernés, dans l’élaboration de la politique nationale de recherche. D’autre part, le Haut Conseil de la science et de la technologie, mis en place en septembre 2006, renforce la légitimité des choix d’orientation portés par le Gouvernement.

La création en 2005 de nouvelles agences de financement, Agence nationale de la recherche (ANR), Agence de l’innovation industrielle (AII), Institut national du cancer (INCA), ont contribué à l’identification claire de la fonction de programmation de la recherche ; elle se traduit en particulier par une nette augmentation du financement sur projet des laboratoires de recherche. Mais la fonction de programmation est également très largement assumée par la plupart des grands organismes nationaux, à travers les dotations de fonctionnement et d’investissement de leurs laboratoires et à travers l’affectation de leurs personnels. Afin de mieux assurer la cohérence nationale et pour permettre une meilleure articulation du cadre national avec les cadres de financement communautaire et régional, la DGRI a mis en place en 2007, les « groupes de concertation sectoriels » (GCS) qui visent précisément à augmenter l’efficacité de la fonction de programmation, en la rendant plus transparente, en prenant en compte les demandes des porteurs d’enjeux et en affichant clairement les grandes priorités nationales exprimées par le Président de la République : concentrer une partie importante de son effort de recherche sur quelques grands secteurs particulièrement porteurs d'avenir, notamment la santé, les technologies de l'information et de la communication, les nanotechnologies, l'énergie et le développement durable.

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La mise en place récente de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) permettra de fournir aux opérateurs de la recherche et aux ministères qui assurent leur tutelle et celle des agences de financement, des données d’évaluation plus indépendantes et plus homogènes. La qualité de ces données est en effet déterminante pour décider des reconfigurations organisationnelles et des allocations de moyens les plus pertinentes pour améliorer la performance globale du système.

Parmi les grands chantiers transverses qu’il convient ici de noter, figure également le développement de l’innovation dans les entreprises, notamment dans les PME, en encourageant le dépôt des brevets et la création d'entreprise. Enfin, les conditions de l'emploi scientifique qui sont en cours de révision, doivent permettre de retenir nos meilleurs étudiants et d'attirer les meilleurs enseignants et chercheurs du monde entier, en leur offrant des conditions de travail, de carrière et de rémunération valorisant le talent et la compétence et comparables à la situation des chercheurs et des enseignants dans les autres grandes nations développées.

1.1. Le pilotage du dispositif national de recherche

La fonction de pilotage et d’orientation stratégique du système de recherche revient légitimement au ministère chargé de la recherche. Le Pacte pour la recherche et la loi du 26 avril 2006 ont prévu la mise en place d’instruments lui permettant de recentrer son action autour de sa fonction de pilotage des politiques publiques de recherche et d’élaboration des choix stratégiques.

Au sein de la DGRI, la direction de la stratégie anime le processus de réflexion stratégique, en coopération étroite avec l’ensemble des acteurs internes et externes au ministère chargé de la recherche. Ce travail revêt deux formes complémentaires :

- la contribution à l’élaboration des avis du Haut Conseil de la science et de la technologie (HCST), dont la direction de la stratégie assure le secrétariat permanent ; - l’animation d’une réflexion stratégique au service des décisions gouvernementales relatives à la politique de recherche et d’innovation, menée dans le cadre de la plate-forme d’analyse prospective et stratégique (APS). 1.1.1. Haut Conseil de la Science et de la Technologie (HCST)

Installé par le Président de la République le 25 septembre 2006, le Haut Conseil de la science et de la technologie (HCST) est l'une des principales institutions créées par la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006. Il a pour objectif de mettre en cohérence la politique nationale de la recherche et de contribuer à la rénovation du système français de recherche. Le Haut Conseil est placé auprès du Président de la République. Composé de vingt membres désignés en raison de leur compétence en matière scientifique et technologique, il est chargé d'éclairer le Président de la République et le Gouvernement sur toutes les questions relatives aux grandes orientations de la Nation en matière de politique de recherche scientifique, de transfert de technologie et d'innovation. Le fonctionnement et la composition du HCST ont été précisés par le décret n° 2006-698 du 15 juin 2006 relatif au Haut Conseil de la science et de la technologie et le décret du 22 septembre 2006 portant nomination du président et des membres du Haut Conseil de la science et de la technologie.

Fonctionnement du HCST

Le HCST peut être saisi par le Président de la République et par le Premier ministre. Il peut également se saisir des questions sur lesquelles il estime urgent d'appeler l'attention des pouvoirs publics. Il adopte et rend public un rapport annuel. Ses avis sont consultables sur le site Internet du HCST (www.hcst.fr). Son secrétariat permanent est assuré par la direction générale de la recherche et de l’innovation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et plus particulièrement sa direction de la stratégie. Cette dernière contribue à l’élaboration des avis du Haut Conseil de la science et de la technologie et étudie la mise en œuvre des recommandations qui concernent le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les travaux 2006-2007 du HCST

Au cours de sa première année de fonctionnement, le HCST s’est attaché à répondre aux questions dont il a été saisi. Lors de l’installation du Haut Conseil, le Président de la République lui a défini trois missions essentielles :

- la première mission est d'éclairer le contenu scientifique des grandes stratégies que la France met en œuvre dans des domaines prioritaires, notamment dans les domaines de l'énergie, de la santé et de l'environnement ; - la deuxième mission consiste à apporter un éclairage scientifique sur les évolutions sociales, économiques et culturelles, en France et dans le monde ; - une réflexion sur les moyens humains – et notamment sur l’attractivité des carrières scientifiques – ainsi que sur les grands équipements, constitue le cœur de la troisième mission, au service des deux premières. Un mode de fonctionnement a été mis en place, fondé sur des séances plénières mensuelles, la constitution de groupes de travail et de nombreuses auditions. Le HCST a élaboré trois avis durant le premier semestre 2007 :

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- les deux premiers avis sur la stratégie de recherche dans le domaine de l’énergie et sur les vocations scientifiques ont été rendus au président de la République le 4 avril 2007. Ces avis ont été diffusés et largement commentés par la presse ; - suite à son avis sur les vocations scientifiques, le HCST a poursuivi sa réflexion sur la question particulière de l’attractivité des carrières scientifiques pour les femmes. Cette contribution sera publiée dans le rapport annuel d’activité du Haut Conseil. - le Haut Conseil a également décidé de s’autosaisir de la question suivante. « Quels changements dans les missions, la gouvernance et le financement des établissements supérieurs implique la mise en place d’une véritable autonomie des universités ? ». Un avis a été rendu et transmis à la Présidence de la République le 6 juin 2007. Avis sur l’effort scientifique et technologique de la France en matière énergétique (résumé)

Au niveau des contenus de recherches, le Haut Conseil :

- propose des pistes pour assurer la nécessaire maîtrise de la demande énergétique ; - conseille de maintenir les technologies nucléaires au meilleur niveau ; - souligne un déficit d’arbitrage entre les technologies alternatives ; - appelle à une réelle coordination entre les secteurs de l’habitat et des transports ; - préconise une impulsion forte pour la recherche en sciences humaines et sociales, en particulier sur les adaptations nécessaires pour faire face au réchauffement climatique. Le Haut Conseil recommande que l’énergie soit promue au rang de « grand projet national » et propose de créer un grand partenariat de transition qui rassemblerait les principaux acteurs du champ concerné (puissance publique, pouvoir politique, entreprises, ONG, etc.) et aurait pour première mission de concevoir et mettre en place un dispositif permettant d’atteindre les objectifs.

Avis sur la désaffection des jeunes pour les études scientifiques (résumé)

Le Haut Conseil propose trois voies d’action immédiate :

- une réforme de la formation initiale et continue des professeurs d’écoles, notamment dans les Instituts universitaires de formation des maîtres ; - une refonte des programmes scolaires et de l’information sur la vie professionnelle au collège et au lycée ; - une réflexion sur les conditions de l’attractivité des carrières scientifiques. 1.1.2. Le pilotage des opérateurs

L’analyse systémique du dispositif national de recherche amène à distinguer trois fonctions : une fonction d’orientation, qui, à partir d’une vision d’ensemble, définit des objectifs généraux et mobilise le budget global de la politique publique de recherche ; une fonction de programmation qui formule les priorités thématiques par secteur et affecte les ressources ; et une fonction de recherche proprement dite, c’est-à-dire de réalisation des activités de recherche.

De façon incontestable, la définition de la politique de recherche appartient au niveau ministériel ; sa traduction en grands programmes et sa mise en œuvre sont très généralement le fait des agences et des opérateurs de recherche autonomes : organismes de recherche ou établissements d’enseignement supérieur.

L’accroissement d’autonomie des organismes et universités induite par les récentes lois et notamment la LOLF exige, pour la bonne marche du dispositif national, une prise en charge accrue du pilotage en amont de ces opérateurs

1.1.2.1. Le pilotage de la recherche universitaire

Une logique contractuelle intégrant la recherche dans une politique globale d’établissement

La recherche est l’une des missions majeures des universités et autres établissements d’enseignement supérieur. Le pilotage de la recherche universitaire s’inscrit dans la politique globale d’établissement suivant une logique contractuelle en prenant en compte l’importance du lien entre recherche et formation. Il suppose d’articuler les objectifs nationaux et les stratégies des universités, opérateurs de l’État et néanmoins établissements autonomes. La loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités renforce cette nécessité de bonne articulation.

Le contrat pluriannuel d’établissement est ainsi conforté par son inscription dans la loi – article 17 : « Les activités de formation, de recherche et de documentation des établissements font l’objet de contrats pluriannuels d’établissement » qui fixent « certaines obligations des établissements et prévoient les moyens et emplois correspondants pouvant être mis à leur disposition par l’État ». La mise en œuvre de la LOLF a également renforcé la place du contrat en mettant l’accent sur l’analyse de la performance des établissements.

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Ces évolutions contribuent à inscrire davantage la recherche universitaire dans les objectifs de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006, qui vise à renforcer la cohérence d’ensemble, l’efficacité, la dynamique et l’attractivité du dispositif national de recherche.

Deux objectifs caractérisent aujourd’hui la mise en œuvre de la politique contractuelle d’établissement : - programmer efficacement la répartition des moyens de l’État dans le cadre d’un dialogue stratégique avec les établissements ; - renforcer la gouvernance des établissements en donnant aux présidents ou directeurs la maîtrise des moyens de leur politique scientifique. Programmer efficacement la répartition des moyens de l’État dans le cadre d’un dialogue stratégique avec les établissements : - une répartition des moyens sur la base de l’évaluation des résultats ; L’autonomie des établissements a pour corollaire le renforcement de l’évaluation a posteriori et la création de l’AERES prend tout son sens dans cette logique. La contractualisation des établissements est l’outil efficace pour que la répartition des crédits vienne sanctionner positivement ou négativement les résultats obtenus par les établissements.

- la prise en compte de la stratégie nationale de recherche ; L’organisation même du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche garantit la prise en compte des priorités nationales de recherche. La direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI) a en effet pour mission de définir et mettre en œuvre les orientations de la politique scientifique et les priorités de la recherche des établissements d’enseignement supérieur et de leurs groupements. La direction générale de l’enseignement supérieur (DGES) intègre cette stratégie dans le dialogue contractuel qu’elle conduit avec les établissements, sachant que la DGRI est en charge du pilotage des organismes de recherche.

- faire émerger des sites et renforcer les points forts ; La répartition des moyens sur la base de l’évaluation et du positionnement des établissements conduit à renforcer les points forts du dispositif de recherche universitaire, avec pour conséquence : - l’émergence de grands sites pluridisciplinaires visibles dans la compétition internationale, - la consolidation des points forts des sites de taille moyenne, - la spécialisation des autres sites sur des « niches scientifiques ». Les 155 établissements contractualisés peuvent ainsi se répartir en sites : - Paris et la région parisienne (35 établissements) : 38% des crédits - 10 sites majeurs en région (Toulouse, Lyon, Marseille, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, , Strasbourg, Nancy et Rennes) : 40% des crédits - 19 sites de taille moyenne et 20 sites de taille modeste : 22% des crédits. Cette logique de site a été confortée, en région, par la création de 6 PRES (Aix-Marseille, Bordeaux, Bretagne, Lyon, Nancy et Toulouse).

- Garantir la cohérence des politiques menées par les organismes de recherche avec les établissements Le contrat quadriennal conçu comme instrument unique lie l’établissement, le ministère et les organismes de recherche. Face à la dispersion des forces de recherche entre de multiples établissements d’enseignement supérieur ou organismes de recherche, le contrat est la garantie d’une cohérence de la politique scientifique et de l’emploi des crédits publics de la recherche. Les organismes ont été étroitement associés à l’ensemble de la procédure contractuelle. Dans son appréciation des établissements, le ministère prend en compte l’ensemble des forces de recherche, y compris les chercheurs d’organismes présents dans les UMR (soit 14 000 des 25 000 chercheurs d’organismes).

- Préparer le vivier des jeunes chercheurs : la mise en œuvre de la nouvelle politique de formation doctorale Le contrat est l’outil qui permet en outre au ministère de renforcer au sein des établissements et des sites la cohérence des politiques de recherche et de formation. Il a également permis la restructuration des écoles doctorales de la vague A sur la base de champs thématiques homogènes et visibles à l’international, ce qui a induit des co-accréditations entre établissements d’un même site ou d’une même région.

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Renforcer la gouvernance des établissements en donnant aux présidents la maîtrise des moyens de leur politique scientifique

- le contrat favorise l’émergence d’une stratégie d’établissement faisant apparaître ses priorités scientifiques Il permet à la politique scientifique d’un établissement d’être autre chose que la simple addition des stratégies de l’ensemble de ses laboratoires. En déterminant sa stratégie et ses priorités, l’établissement évite la dispersion de ses moyens et construit la cohérence et la complémentarité de ses activités scientifiques.

- la globalisation des crédits scientifiques et des allocations de recherche La contractualisation de la vague A a permis de mettre en œuvre une expérimentation à grande échelle de la globalisation de crédits : 48 % des crédits scientifiques de la vague sont concernés (12 établissements sur les sites de Bordeaux, Grenoble et Lyon). Ce sont les instances dirigeantes des établissements qui ont la responsabilité de la répartition des crédits et qui en rendront compte à l’échéance du contrat, avec les résultats obtenus. Ce mouvement de globalisation et de responsabilisation des établissements sera poursuivi et amplifié, conformément aux dispositions de la loi du 10 août 2007.

- le contrat concentre la quasi-totalité des moyens de recherche universitaire délégués par la DGES Pour la DGES, le contrat est le vecteur de la programmation des moyens de l’État vers les établissements. Aux crédits scientifiques s’ajoutent 85% des allocations de recherche et la totalité des crédits de post-docs et cotutelles de thèses qui ne font plus l’objet d’appels d’offres et sont maintenant intégrés dans les contrats. Cela permet aux établissements une plus grande réactivité pour la mise en œuvre des priorités de leur politique.

Ainsi, la politique contractuelle concrétise l’accord entre l’État et chaque établissement sur des objectifs et des résultats à atteindre par l’établissement, dans le respect de son autonomie et en cohérence avec les objectifs nationaux.

Mettre en œuvre d’une logique de projets et d’une politique cohérente d’accompagnement des contrats

Au-delà des engagements du contrat quadriennal, le ministère incite fortement les unités de recherche et des établissements à s’impliquer dans les grands programmes nationaux et en particulier dans les appels d’offres de l’ANR, ainsi que dans les programmes européens du PCRD. Une politique volontariste est aussi menée en relation avec le ministère des affaires étrangères pour soutenir le développement des coopérations internationales et des échanges européens, mais aussi pour faciliter la mobilité croissante des chercheurs et enseignants-chercheurs, et ceci en sélectionnant les meilleurs projets bilatéraux ou en réseau, dans le cadre de très nombreuses actions sur projet (Programmes Hubert Curien, ARCUS …) et programmes de formation doctorale.

1.1.2.2. Le pilotage des organismes de recherche

Sous l’intitulé « organismes de recherche », on regroupe des institutions dotées de la personnalité morale, ayant pour mission principale une activité de recherche, mais revêtant des formes juridiques diverses. Pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’établissements publics nationaux, parmi lesquels, des établissements publics administratifs, les 9 établissements publics à caractère scientifique et technologique, et des établissements publics industriels et commerciaux (EPIC). On recense également plusieurs fondations comme l’Institut Pasteur, et quelques groupements d’intérêt public (GIP recherche) à vocation nationale, telle l’ANRS par exemple. (Pour plus de détails, voir infra §1.2.1: « les acteurs de la recherche »).

Financés notamment par une subvention ministérielle, ils sont de ce fait concernés par la LOLF, et les ministères jouent à leur égard d’une manière ou d’une autre un rôle de tutelle, qui, pour les établissements publics, se prolonge en général par la conclusion de contrats pluriannuels.

La tutelle de l’Etat sur les organismes publics de recherche constitue, du fait de leur poids dans l’activité scientifique nationale, un levier majeur pour l’action du ministère chargé de la recherche. Dans ce cadre, le ministère peut mobiliser différents outils, seul ou conjointement avec les ministères de cotutelle, afin d’orienter l’activité de ces organismes.

Les changements apportés par la LOLF

Antérieurement à la LOLF, la dotation annuelle aux organismes de recherche était déterminée par la loi de finances elle- même, qui en général fixait par organisme deux subventions non fongibles entre elles : l’une pour les dépenses de personnel, l’autre pour les autres dépenses. Avec la LOLF, deux changements majeurs sur ce plan modifient substantiellement la relation des organismes au ministère qui les dotent financièrement.

Premièrement, les montants des crédits étant définis dans la loi de finances au niveau très agrégé des programmes ministériels de la MIRES, ils sont mobilisés par le responsable ministériel du programme afin d’atteindre les objectifs généraux fixés par le Parlement à ce programme. Dans ce nouveau cadre, le responsable de programme a la maîtrise de l’allocation des crédits aux différents organismes, définis comme opérateurs du programme, en fonction des objectifs à atteindre, et les organismes allocataires de ces crédits doivent les mobiliser pour viser ces objectifs à leur niveau.

En second lieu, la dotation annuelle allouée aux organismes par le responsable de programme est désormais globalisée sous la forme d’une subvention unique pour charges de service public : c’est donc à l’organisme lui-même qu’il incombe 12

d’arbitrer entre les grands types de dépenses dans la construction de son budget, en vertu de la fongibilité des crédits qu’il reçoit et en tenant compte des objectifs du programme où s’imputent ces crédits.

Par le biais d’une modification des techniques de budgétisation, tant au niveau ministériel qu’à celui de l’organisme, la LOLF rend donc nécessaire un repositionnement des acteurs ainsi responsabilisés et un pilotage plus étroit du système par les objectifs, dont la cohérence entre les deux niveaux (opérateur et ministère) doit être renforcée, notamment par l’approfondissement du dialogue contractuel.

L’exercice de la tutelle ministérielle sur les organismes

Sur le plan juridique, la tutelle ministérielle, toujours expressément prévue par les textes statutaires, ne s’exerce à strictement parler que sur les établissements publics dont les dirigeants de premier rang (président directeur général ou directeur général) sont nommés par décision de l’Etat. A l’exception du CNRS, sous tutelle exclusive du ministère chargé de la recherche, la tutelle des établissements publics de recherche est toujours partagée par ce dernier avec d’autres ministères. Les ministères de tutelle, ainsi que le ministère chargé du budget, nomment des représentants aux conseils d’administration de ces établissements, mais, dans le respect du principe d’autonomie des établissements publics, l’Etat n’y détient pas la majorité. Il n’est a fortiori pas majoritaire dans les conseils d’administration des grandes fondations de recherche, organismes de droit privé, pour lesquels n’existe pas de tutelle formelle de l’Etat. Il ne peut exister non plus de tutelle dans le cadre d’un GIP dont l’Etat est lui-même membre, mais où, contributeur prépondérant sinon exclusif, il détient la majorité au conseil d’administration : c’est le cas par exemple à l’ANRS où l’Etat, à savoir les ministères chargés de la recherche, de la santé et des affaires étrangères, se concerte avec les quatre grands organismes du domaine (CNRS, INSERM, IRD, Pasteur) sur la définition et la mise en œuvre des programmes de l’Agence.

Qu’il exerce ou non la tutelle stricto sensu des organismes, c’est d’abord à travers leurs conseils d’administration que le niveau ministériel exerce son influence et assure un contrôle régulier de leurs activités. En règle générale, un exercice préparatoire entre les directions d’organismes et les acteurs ministériels permet de convenir de l’ordre du jour du conseil d’administration et de stabiliser la documentation adressée aux administrateurs. En outre, s’agissant des établissements publics, les délibérations de leurs conseils d’administration ne sont en règle générale exécutoires qu’après approbation tacite ou expresse par les autorités de tutelle. Ce suivi rapproché des conseils d’administration d’organismes permet donc un pilotage de court terme et induit un dialogue continu entre les deux niveaux sur la conduite des affaires, dès lors que les conseils d’administration en sont saisis.

C’est en particulier le cas en matière budgétaire : sur un pas de temps annuel, la construction et l’exécution du budget de l’organisme sont structurantes pour son activité et, partant, décisives pour son pilotage. On doit souligner à cet égard l’intérêt que présente la récente réforme du cadre budgétaire des EPST. Leurs budgets sont désormais présentés et votés non seulement par natures de charges (dépenses de personnels, de fonctionnement …) mais également par destinations de dépenses, détaillées au sein de trois agrégats (dépenses des unités de recherche, dépenses d’actions communes, dépenses d’appui à la recherche). En contrepartie de cette clarification sur l’utilisation des crédits, qui permet un pilotage renforcé par les finalités d’activité, les directions d’établissement disposent en exécution d’une réelle latitude de fongibilité des crédits ouverts, dans le respect de quelques grandes enveloppes limitatives (dépenses de personnels sur subvention d’Etat, dépenses par agrégats). Pour les EPIC, dont les budgets ne sont pas adoptés et exécutés dans un tel format, une présentation complémentaire par programmes procure le plus souvent l’éclairage nécessaire à la compréhension des objectifs de la dépenses : elle s’inscrit parfois (c’est le cas au CNES et au CEA) dans un plan à moyen et long termes d’utilisation des ressources par grands programmes, validé par les ministères de tutelle.

Au-delà en effet de son acception juridique, qui n’a de base légale que pour les établissements publics, la tutelle ministérielle sur les organismes, entendue cette fois au sens large, trouve son fondement dans le soutien financier majeur que leur procure la subvention annuelle qui leur est versée. On doit sur ce point souligner l’importance que revêt le programme ministériel de rattachement de ces crédits de subvention. Sauf cas très particulier (la subvention du CEA civil par exemple, ventilée sur 3 programmes), ces crédits s’imputent sur un seul programme de la MIRES et de ce fait, entre les différentes tutelles ministérielles, le responsable de ce programme joue un rôle prépondérant dans le pilotage de l’organisme. Dans la majorité des cas, il s’agit du ministre chargé de la recherche et c’est en cohérence avec cette prépondérance que la nouvelle organisation gouvernementale lui confie la responsabilité de préparer les décisions du Gouvernement relatives à l’attribution des ressources et des moyens alloués par l’Etat dans le cadre de la MIRES.

La contractualisation avec les établissements publics de recherche

Au-delà du suivi régulier des organismes, notamment à travers leurs conseils d’administration, et du cadrage annuel de leurs activités via leurs budgets, le pilotage ministériel doit pouvoir s’appuyer sur un instrument de moyen terme que procurent pour les établissements publics leurs contrats quadriennaux.

La passation de tels contrats d’objectifs, largement pratiquée depuis que la loi sur l’innovation et la recherche de juillet 1999 en avait ouvert la possibilité, est appelée à se généraliser. En effet, la loi de programme pour la recherche d’avril 2006 la rend obligatoire pour tous les établissements publics de recherche..

Un processus de renouvellement des contrats de la première génération a été lancé depuis 2005. Il s’est traduit par la signature des contrats renouvelés du CNES, du CEMAGREF, de l’IFREMER, du BRGM, de l’INRETS, du LCPC, du CEA, de l’IRD, de l’INRA, de l’INRIA et de l’ADEME, tandis que les premiers contrats étaient signés avec l’IRSN et le 13

CEE. Les contrats renouvelés de l’INED, du CNRS et du CIRAD sont en cours de préparation, ainsi que le premier contrat de l’INSERM.

Un tel contrat, dont disposent donc la plupart des établissements, garantit la mise en cohérence d’une politique d’organisme avec la politique nationale définie par les tutelles ministérielles ; il en encadre la mise en œuvre en précisant ses objectifs à quatre ans et en les déclinant en programmes d’action. Il va de soi que désormais ces contrats se réfèrent notamment, ou se référeront à l’avenir, aux objectifs du programme ministériel de la LOLF sur lequel s’impute la dotation budgétaire de l’organisme. Mais, en outre, le contrat est en général adossé à un plan stratégique de plus long terme que l’établissement élabore de manière plus autonome et que les tutelles valident lors de son adoption en conseil d’administration. Le plan stratégique identifie les grandes évolutions attendues à moyen et long termes dans l’environnement scientifique, économique, social et institutionnel de l’organisme, et, à la lumière de cet exercice, revisite les contenus de ses missions statutaires afin de définir le meilleur positionnement pour s’inscrire pleinement dans ces évolutions, ainsi que les pistes d’action pour y parvenir. La construction du contrat d’objectifs avec les tutelles traduit les orientations du plan stratégique en actions à conduire sur la période quadriennale, actions dont les objectifs et la mise en œuvre sont suivis année après année par les tutelles et le conseil d’administration de l’organisme au moyen d’indicateurs adaptés.

La contractualisation des établissements publics avec l’Etat est de ce fait un acte identitaire majeur pour la vie de l’organisme et dans ses relations avec ses partenaires. Le contrat fournit le cadre de cohérence de ses activités sur le moyen terme ; il donne à ses dirigeants une feuille de route que complète le cas échéant leur lettre de mission; il est l’horizon de référence des lettres d’orientations annuelles adressées par le ministère chargé de la recherche aux organismes de son ressort au moment de la préparation de leur budget initial.

Le contrat est donc l’instrument le plus pertinent du pilotage des organismes de recherche par l’acteur ministériel qui s’assure à travers lui de la bonne mise en œuvre par les opérateurs concernés de la politique nationale définie à son niveau

1.1.3. Evaluation des acteurs : AERES – Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur

Mise en place d’un système d’évaluation de la recherche unifié, cohérent et transparent

Installée le 21 mars 2007, l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) incarne une composante essentielle du pacte pour la recherche et de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006. Autorité administrative indépendante, l’Agence sera chargée d’évaluer les activités de recherche des établissements publics et des unités de recherche. Elle sera également compétente pour l’évaluation des formations et diplômes de l’enseignement supérieur, et pour valider les procédures d’évaluation des personnels.

Avec l’AERES, le système français de recherche et d’enseignement supérieur se dote de l’instrument qui lui manquait dans un contexte international et européen marqué par la prégnance des problématiques d’évaluation de la recherche. Elle est construite pour se situer, dans ce paysage, sur un pied d’égalité avec ses homologues européens les plus reconnus et doit ainsi permettre à la recherche française de jouer un rôle moteur dans la mise en place progressive d’une politique européenne en matière d’évaluation.

La mise en place de l’AERES pour éviter toute redondance, s’accompagne de la suppression de plusieurs instances d’évaluation existantes : le comité national d’évaluation (CNE), le comité national d’évaluation de la recherche (CNER) et la mission scientifique, technique et pédagogique (MSTP) du ministère chargé de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Mission

L’AERES évalue aussi bien l’activité de recherche que l’activité d’enseignement supérieur tant ces deux champs sont, aujourd’hui, étroitement liés. Elle prend en compte la diversité des entités évaluées, de leurs missions et des champs disciplinaires concernés et respectera le principe du débat contradictoire.

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L’agence est chargée :

- d’évaluer les établissements et organismes de recherche, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, les établissements et les fondations de coopération scientifique ainsi que l’Agence nationale de la recherche, en tenant compte de l’ensemble de leurs missions et de leurs activités ; - d’évaluer les activités de recherche conduites par les unités de recherche des établissements et organismes mentionnés ci-dessus ; elle conduit ces évaluations soit directement, soit en s’appuyant sur les établissements et organismes selon des procédures qu’elle a validées ; - d’évaluer les formations et les diplômes des établissements d’enseignement supérieur ; - de valider les procédures d’évaluation des personnels des établissements et organismes et de donner son avis sur les conditions dans lesquelles elles sont mises en œuvre. Les universités (et les autres établissements d’enseignement supérieur) voient leurs personnels enseignants-chercheurs évalués lors des étapes clés de leur carrière, par le CNU (comité national des universités), qui constitue une instance nationale unique. Les organismes de recherche, quant à eux, conduisent une évaluation à échéances régulières de leurs personnels chercheurs et disposent à cet effet d’organismes d’évaluation qui leur sont propres, comme, par exemple, le comité national de la recherche scientifique pour le CNRS, et les commissions spécialisées de l’INSERM, de l’INRA. - L’action de l’Agence permettra progressivement de définir et de diffuser les meilleures pratiques, afin de rendre l’évaluation des personnels systématique et homogène quel que soit l’établissement. Ces évaluations apportent des éléments objectifs aux responsables de la recherche et de l'enseignement supérieur pour l'affectation des moyens humains et financiers.

En effet, l’Agence évalue mais elle ne décide pas. Les décisions de reconnaissance des unités de recherche et de financement de leurs activités, les démarches de contractualisation des établissements demeurent pleinement de la compétence de l’Etat ou des responsables des établissements. Les évaluations reposent sur le choix d’experts reconnus au plan national, européen ou international pour réaliser les travaux, et sur une méthodologie d’évaluation commune pour chaque type d’évaluation réalisée. La qualité de l’évaluation repose aussi sur des procédures dont le respect garantit l’objectivité. Les conclusions des évaluations sont prises en compte dans la politique des établissements et dans leur contractualisation avec l’Etat.

L’Agence peut, par ailleurs, être saisie, au niveau national comme au niveau international, de demandes particulières d’évaluation concernant l’ensemble de son champ de compétences. À cette fin et dans l’objectif de promouvoir les meilleurs standards internationaux, l’AERES est adossée à cinq grands principes : indépendance, légitimité, transparence, pluralité et efficacité.

Une agence indépendante

Le statut de l’AERES est celui d’une autorité administrative indépendante qui établit ses avis d’évaluation à l’abri de tous types de pressions. Elle définit ses critères et ses méthodes dans le cadre fixé par la loi et le règlement. L’Agence évalue, elle ne décide pas. Les décisions de reconnaissance et de financement demeurent pleinement de la compétence de l’État ou de ses opérateurs qui, s’ils prennent en compte les résultats de l’évaluation, restent maître de leurs décisions.

Une agence légitime

L’Agence fonde sa légitimité originelle, notamment, sur la publication des caractéristiques professionnelles des membres de son Conseil et de ses viviers d’experts. La communauté scientifique et universitaire nationale et internationale et l’ensemble des partenaires intéressés par la recherche et l’innovation et par les formations supérieures doivent, dans leur diversité, pouvoir se reconnaître dans ces caractéristiques.

Une agence transparente dans ses démarches d’évaluation

Les critères et les méthodologies de l’évaluation sont rendus publics. C’est la première condition de la transparence. En second lieu, quel que soit l’objet de l’évaluation et quelle que soit la méthodologie utilisée, le rapport de synthèse de l’évaluation n’est validé qu’après avoir permis à la structure évaluée de faire valoir ses observations. Enfin, les rapports de l’Agence, accompagnés de leurs éventuelles recommandations et des observations de la structure évaluée, sont rendus publics sur le site de l’Agence. C’est la troisième condition de la transparence.

Une agence pluraliste

Cette caractéristique pluraliste de l’Agence doit se retrouver dans la variété des domaines et des méthodes qui sont au cœur de ses activités d’évaluation. D’abord en raison de la variété des champs scientifiques et des débats, voire des controverses, qui accompagnent nécessairement le progrès des connaissances. Ensuite, en raison de la variété des offres de formation et de recherche comme dans celle des demandes de la société à la science et à la formation.

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Une agence efficace

Quel que soit l’objet évalué, le Conseil de l’Agence assure la cohérence d’ensemble autour des principes généraux qui garantissent la qualité, la transparence et la publicité des évaluations et des procédures. Lorsque la loi ou le règlement ont créé des instances spécifiques d’évaluation, tout particulièrement pour les personnels et pour les formations et diplômes, l’Agence ne recommence pas leur travail. En revanche, elle est habilitée à formuler des avis sur les procédures mises en œuvre par ces instances d’évaluation. Pour assurer la nécessaire relation entre l’évaluation des personnels et celle des unités dont ils font partie, l’Agence associe, à l’évaluation des unités, des représentants des instances chargées d’évaluer les personnels concernés (chercheurs et enseignants-chercheurs). Il s’agit, en effet, de situer l’activité des acteurs par rapport au contexte dans lequel ils exercent leurs activités. Dans le même esprit, les évaluations conduites au sein d’un organisme de recherche ou d’un établissement d’enseignement supérieur prennent en compte les stratégies définies par ces établissements et organismes et leurs attentes. Enfin, au sein même de l’Agence, un travail conjoint entre les sections est organisé pour éviter une parcellisation des évaluations et donc pour les situer clairement dans leur contexte. Cette démarche à visée intégrative permet de mieux saisir, par exemple, les liens entre recherche, offre de formation et environnement économique et social des établissements. Elle conduit l’Agence à installer et à animer des zones de coopération avec les divers acteurs institutionnels concernés par cette démarche intégrative.

Modalités d’organisation et de fonctionnement

Les modalités d'organisation et de fonctionnement de l’Agence, définies par le décret du 3 novembre 2006, s'inspirent des meilleures pratiques internationales. Elles garantissent sa légitimité, assurent la transparence de ses démarches d'évaluation et sont le gage de son efficacité. Le choix du statut d’autorité administrative indépendante vise à permettre le fonctionnement de l’Agence et le déroulement des évaluations dans les conditions de la plus grande indépendance.

Elle est placée sous l’autorité d’un président exécutif et organisée en trois sections :

- la section des établissements, compétente pour l’évaluation des établissements et pour examiner les procédures d’évaluation des personnels ; - la section des unités, pour l’évaluation des activités des unités de recherche ; - la section des formations, pour l’évaluation des formations et des diplômes. Des approches spécifiques sont définies pour chacune des trois sections de l’Agence (établissements, unités, formations). Chaque section propose, pour adoption par le Conseil de l’Agence d’Evaluation, les méthodes d’évaluation dont elle a la charge, et veille à leur mise en œuvre soit dans les évaluations qu’elle conduit ou fait conduire, soit à travers les avis qu’elle délivre. Un travail conjoint entre les sections est organisé, autant que de besoin, à la fois pour éviter une parcellisation des évaluations et pour favoriser une fertilisation croisée des approches. Ainsi, pourront être mieux appréhendés les liens entre la recherche et l’offre de formation supérieure de niveau master et doctorat, entre stratégie de l’offre de formation supérieure de niveau licence d’une université et son environnement, entre stratégie de recherche d’un établissement et évaluation de ses unités, entre politique d’établissement et politique de l’emploi scientifique et des personnels.

Sur propositions du président, le Conseil de l’Agence d’Evaluation arrête les méthodologies d’évaluation, nomme les comités de visite chargés de conduire les évaluations ou les accrédite lorsqu’ils appartiennent à un établissement ou sont proposés par lui. Il peut formuler des avis sur les procédures mises en œuvre par ces instances particulières d’évaluation. Il valide les rapports d’évaluation, en s’assurant que les procédures prévues ont été bien appliquées. Enfin il s’assure que les établissements tirent effectivement les conséquences des évaluations conduites, et justifient leurs décisions sur ce plan.

Le conseil est composé de vingt-cinq membres français ou étrangers nommés par décret :

- neuf personnalités qualifiées; - sept membres sur proposition des directeurs ou présidents des établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la recherche ; - sept membres sur proposition des instances d’évaluation compétentes en matière d’enseignement supérieur et de recherche ; - deux parlementaires membres de l’OPESCT. La nomination des membres du Conseil et la désignation des comités se font donc largement sur la base de propositions émanant des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur.

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Par ailleurs, quelle que soit la méthodologie utilisée et quelle que soit l’instance évaluée, il est procédé à un débat contradictoire avec l’instance évaluée. Le conseil de l’Agence ne valide le rapport de synthèse de l’évaluation qu’après avoir permis à l’instance évaluée de faire valoir ses observations. Ses procédures d'évaluation, les curriculum vitae de ses membres et des scientifiques auxquels elle fait appel, ainsi que les résultats de ses travaux sont systématiquement rendus publics, sauf obligations contractuelles ou légales de confidentialité.

L’évaluation des personnes est, pour sa part, effectuée par les instances qui en ont actuellement la responsabilité.

C’est sur la base des résultats de l’évaluation de chaque établissement réalisée par l’AERES et rendue publique que seront désormais négociés les futurs contrats. L’Agence remettra au ministre chargé de la recherche un rapport annuel mettant en exergue les grands enseignements des évaluations conduites et les conséquences qui en auront été tirées. Ce rapport sera transmis à l’OPECST.

L’AERES évaluera chaque année, l’ensemble des établissements et unités de la vague contractuelle de l’année, ce qui implique l’évaluation d’une cinquantaine d’Etablissements par la section 1, un millier d’unités par la section 2 et de l’ordre de 70 écoles doctorales et 1000 dossiers de master par la section 3, auxquels il convient d’ajouter les offres de formation en licence.

1.2. Les coopérations entre les acteurs

L’organisation de la recherche française fait intervenir de multiples acteurs, qui sont brièvement décrits ci-dessous. Un accent particulier a été mis sur de nouveaux instruments pour la coopération des acteurs dans la loi pour la Recherche d’avril 2006. Les RTRA et CTRS sont décrits ci-après et on trouvera une description des PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) dans la partie 2.3 relative à la politique d’Enseignement Supérieur.

1.2.1. Les acteurs de la recherche

La recherche publique française est réalisée à plus de 98 % à travers des « opérateurs » au sens de la LOLF, c’est-à- dire des établissements juridiquement autonomes qui assument des fonctions de programmation et de réalisation de la recherche. Ces établissements sont pour la plupart liés au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche par une relation de tutelle et un contrat pluriannuel qui définit leurs objectifs et parfois leurs moyens (voir §1.1.2)

Deux grands types d’opérateurs publics peuvent être distingués : - les organismes de recherche en général sous cotutelle avec d’autres ministères que celui de la recherche. - les établissements d’enseignement supérieur, principalement sous la tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. On dénombre parmi eux 87 universités, 24 grandes écoles et écoles d’ingénieurs, 18 grands établissements, 8 IEP, 5 INSA, 5 EFE, 4 ENS, 3 Ecoles centrales, 3 INP, 2 Observatoires, 2 Pôles universitaires européens et 12 IUFM. Le pilotage des établissements d’enseignement supérieur par le ministère est organisé pour favoriser la coopération entre les deux acteurs de la recherche que sont les universités et les organismes de recherche. Ainsi, le contrat pluriannuel d’établissement est signé par l’établissement, les organismes de recherche parties prenantes et le ministère.

Ceci est d’autant plus important que les universités françaises représentent aujourd’hui collectivement le principal potentiel de recherche avec près de 54 000 enseignants-chercheurs.

Ce dispositif permet d’associer étroitement les universités et les organismes de recherche au travers des unités mixtes de recherche (UMR).14 000 des 25 000 chercheurs d’organismes travaillent dans ces UMR. Parmi les 3 046 unités de recherche universitaires reconnues par l’État lors de la contractualisation des établissements, 46 % sont des UMR (1 454 unités). Pour illustrer l’importance de ces UMR, il faut noter qu’elles représentent 84 % des laboratoires du CNRS, regroupent 81 % de ses chercheurs et mobilisent 75 % de ses dotations. Par ailleurs, cette mixité concerne également la plupart des unités propres (UPR) du CNRS puisque 770 enseignants chercheurs y sont présents aux côtés de 1 150 chercheurs d’organismes. Enfin, la très grande majorité des UMR est installée, en totalité ou en partie, dans des locaux universitaires.

L’essence même de l’université est l’association de la recherche et de la formation qui fonde aujourd’hui dans le monde les systèmes d’enseignement supérieur et de recherche. Une des conséquences de la grande mixité de la recherche est de permettre la participation des organismes de recherche aux 310 écoles doctorales des établissements d’enseignement supérieur, qui accueillent plus de 78 000 doctorants et produisent environ 10 000 docteurs par an.

Par ailleurs, certains organismes se sont progressivement organisés pour mener en commun certaines de leurs fonctions : c’est le cas de l’INRA et du CIRAD, qui ont créé en 2007, le groupement d’intérêt public, Alliance, chargé de définir une stratégie commune en matière de coopération internationale. Mais, le plus grand nombre de regroupements récents ont eu lieu autour d’un centre de gravité géographique ou thématique, tel que RTRA, CTRS ou PRES.

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Les travaux de mise en cohérence des activités programmatiques des organismes, menés par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment dans le cadre des Groupes de concertation sectoriels, doivent permettre une meilleure coordination des acteurs et la mise en place d’actions de coopération plus forte.

1.2.2. RTRA et les CTRS

Les réseaux thématiques de recherches avancées (RTRA) et les centres thématiques de recherche et de soins (CTRS) font partie des nouveaux instruments créés par la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006. Ils ont pour but de rassembler sur un thème donné des communautés d’excellence avec une masse critique de chercheurs, de les structurer, d’augmenter leur visibilité nationale et internationale et de leur donner les moyens juridiques et financiers pour être compétitifs avec les meilleurs centres de recherche au niveau mondial.

Dans le cadre d’appels à propositions et sur la base des avis de comités d’évaluation et d’experts internationaux, treize RTRA et neuf CTRS ont été sélectionnés au regard de l’excellence et de la taille de la communauté scientifique impliquée, ainsi que de la plus-value et de l’originalité des projets scientifiques présentés. Pour les RTRA, la formation à et par la recherche, la capacité d’entraînement des projets sur les équipes de recherche du domaine scientifique considéré et la qualité des liens avec le secteur économique, notamment dans le cadre des pôles de compétitivité, ont été des caractéristiques déterminantes. Les thèmes sélectionnés couvrent pratiquement tous les domaines, des mathématiques aux sciences humaines et sociales.

Les centres ou réseaux thématiques de recherche et de soins (CTRS/RTRS) incluent en outre une composante relative aux « soins » et rassemblent des équipes scientifiques et médicales du meilleur niveau, pour développer des projets démontrant une continuité entre recherche fondamentale, recherche clinique et soins innovants, au bénéfice de la santé de l’homme et du progrès médical. Les thèmes sélectionnés vont de la transplantation à la santé mentale, en passant par le cancer et la prématurité.

Ces RTRA et CTRS ont été créés sous forme de fondations de coopération scientifique. Ce statut d’un type nouveau leur donne la souplesse et la réactivité nécessaires dans le contexte actuel de compétition internationale. Il permet par ailleurs d’engager la prospection d’autres sources de financement dans des conditions assimilées à celles des fondations reconnues d’utilité publique.

Les organismes et universités dont les unités de recherche sont impliquées dans les RTRA et CTRS ont souvent choisi d’être membres fondateurs et de participer au conseil d’administration de la fondation. La dotation en capital de celle-ci peut être consomptible à hauteur de 20% par an. L’Etat a apporté une dotation globale de 201 millions d’euros pour les RTRA ; les autres fondateurs ayant apporté 52 millions d’euros supplémentaires. En ce qui concerne les CTRS/RTRS, les dotations de l’Etat varient de 2 millions d’euros à 5 millions d’euros pour un total de 35 millions d’euros.

Chaque RTRA ou CTRS/RTRS a été créé par décret dans le cours de l’année 2007. Chacun d’entre eux a signé avec l’Etat un contrat d’objectifs incluant des indicateurs spécifiques. Ils sont une expérience nouvelle pour la plupart des communautés sélectionnées. Au-delà d’une phase d’apprentissage, le suivi et l’évaluation à moyen terme de ces structures permettront un premier bilan de ce système dont le succès devrait être garanti par la qualité des équipes sélectionnées.

1.2.3. Les instruments de coopération avec les entreprises

Le partenariat par la recherche

Les actions de partenariat entre la recherche publique et la recherche privée couvrent un large spectre allant des simples apports en ressources humaines via les jeunes recrutés formés par la recherche, aux opérations les plus complexes de transfert de technologie. Toute une palette d’instruments a été mise en place au cours des années récentes pour rendre plus efficace la création de richesses à partir des résultats de la recherche ainsi que l’émergence d’applications destinées à améliorer la vie des citoyens : encadrement de jeunes doctorants, coopération au sein de projets de recherche menés sur des intérêts communs, montage de grands partenariats public-privé ou projet, de recherche commanditées et financées majoritairement ou totalement par des partenaires socioéconomiques.

Recherche partenariale et formation par la recherche en entreprise : les CIFRE Les conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE) permettent à un jeune chercheur de réaliser sa thèse en entreprise en menant un programme de recherche et développement en liaison avec une équipe de recherche extérieure à l'entreprise. Un contrat de travail à durée déterminée (d’une durée de 3 ans, de manière dérogatoire au droit du travail) ou indéterminée est signé entre l'entreprise et le jeune doctorant. Compte-tenu de la réussite de ce dispositif, mesurée par les taux et délai de soutenance des thèses et les taux et conditions d’insertion professionnelle, et de son importance, tant pour le développement de la recherche technologique que pour le rapprochement entreprises- universités et l’emploi des chercheurs, le pacte pour la recherche a retenu un rythme soutenu pour sa croissance (objectif de 10% annuel). L’objectif est de passer de 1155 conventions CIFRE signées en 2006 à 1500 en 2010. Voir infra, § 1.3.2

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Recherche partenariale : les pôles de compétitivité Dans le cadre de la politique économique engagée par le Gouvernement, la politique des pôles de compétitivité a pour objectif d'accroître, à court et moyen terme, la compétitivité de l'économie française. La mise en réseau des entreprises, de la recherche publique et de l’enseignement supérieur est indispensable à la mobilisation de notre potentiel d’innovation. Les pôles de compétitivité exploitent les relations de proximité pour tisser ces réseaux et former de véritables « écosystèmes de la croissance ». Soixante-six pôles de compétitivité, dont 6 mondiaux et 10 à vocation mondiale, sont actifs au premier semestre 2007. Cinq nouveaux pôles, dont un pôle mondial, ont été labellisés en juillet 2007 ; ceux-ci clôturent la liste jusqu’à fin 2008, une importante phase d’évaluation des pôles et de leur fonctionnement étant programmée d’ici cette date.

Le CIACT du 6 mars 2006 a institué, dans l’objectif d’une simplification des procédures de financement des pôles de compétitivité, un fonds unique interministériel (FUI) pour les projets de R&D des pôles de compétitivité. Ce dispositif consiste : - à regrouper au sein du Fonds de Compétitivité des Entreprises (FCE), géré par la Direction générale des entreprises du Ministère de l'économie des finances et de l’emploi, l'ensemble des financements des projets de R&D prévus par les ministères chargés de la défense, de l'agriculture, de l'équipement, de la santé et de l'aménagement du territoire ; - à abonder ce fonds par redéploiement de 300 millions d’euros sur la période 2006-2008, le portant ainsi à 588 millions d’euros ; - à mettre en place, en concertation avec les ministères concernés, un dossier-type de demande de subvention et une procédure d'instruction unique, et à organiser deux fois par an un appel à projets en associant le plus en amont possible les collectivités territoriales concernées. En parallèle à la mise en place du FUI et de manière complémentaire, les appels à projets de l’Agence nationale de la recherche (ANR) ont été ouverts à des projets issus des pôles. Cette agence a pu financer certains projets de R&D des pôles dès sa première année d’existence (2005), notamment dans le cadre de ses appels à projets partenariaux. La complémentarité entre les deux dispositifs se situe au niveau des critères d’éligibilité et de sélection. Pour être éligible au FUI, un projet doit être labellisé par un pôle et rassembler au moins deux entreprises et un laboratoire public, ce qui n’est pas toujours le cas pour les projets soutenus par l’ANR. Par ailleurs, si la sélection des projets du FUI prend largement en compte l’impact économique à court et moyen terme, la sélection des projets soutenus par l’ANR repose uniquement sur des critères d’excellence scientifique.

En 2006, le système de financement coordonné étant en place, les différents dispositifs (FUI et agences) ont chacun apporté leur contribution au développement de projets. En fonction de leur typologie et de leurs porteurs, les projets sélectionnés ont ainsi trouvé un mode de financement adapté : - le FUI (géré par le FCE) - 143 projets pour près de 200 millions d’euros - l’ANR - 240 projets pour près de 170 millions d’euros - l’AII - 2 projets pour 88 millions d’euros Oséo innovation - 578 projets pour plus de 80 millions d’euros. Au-delà des financements de projets partenariaux mis en œuvre à travers le FUI, par les agences - ANR, Oséo innovation et AII - ainsi que par les collectivités territoriales, le rapprochement du monde universitaire et du monde de l’entreprise représente une contribution essentielle au succès des pôles de compétitivité, encouragée par le pacte pour la recherche.

La participation des établissements publics aux pôles s’est notamment exprimée par : - le développement des ressources humaines sous forme de création de nouveaux postes de chercheurs tant dans les universités que dans les organismes de recherche, et l’augmentation sensible du nombre de conventions CIFRE, - l’accroissement de la structuration de la recherche publique, notamment dans son articulation avec les milieux économiques grâce aux dispositifs créés par le Pacte : Instituts Carnot, PRES, RTRA, - la synergie avec les dispositifs mis en place par le ministère chargé de la recherche pour favoriser la R&D dans les entreprises : l’opération « mutualisation du transfert de technologie », qui dès 2005 préfigurait les PRES, mais aussi les CRT, les PFT, les incubateurs, le concours de création d’entreprises innovantes… Recherche partenariale : soutien des programmes partenariaux par l’ANR Depuis 2005, sur la base d’une programmation intégrant des priorités scientifiques et technologiques, l’Agence nationale de la recherche (ANR) finance les projets conduits en partenariat entre recherche publique et privée, définis avec l’appui des réseaux de recherche et d’innovation technologiques (RRIT). Ainsi les moyens budgétaires mis à la disposition de cette politique ont connu une progression notable par rapport à la situation antérieure. Il est aussi intéressant de noter que la part du financement attribué à des entreprises (passant en valeur absolue de 87 M€ à 94 M€) est elle-même en progression de 2005 à 2006 au sein de l’enveloppe totale.

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2005 2006 Part du Part du Financement financement Financement financement Réseaux accordé (M€) attribuée à des accordé (M€) attribuée à des entreprises entreprises RNRT 28,6 49,0 % 27,3 46,8 % RNTL 26,5 33,7 % 29,5 46,4 % RIAM 11,6 50,4 % 13,7 53,6 % R3N (PNANO) 35,4 14,8 % 32,6 15,3 % RIB 24,3 57,2 % 18,6 58,0 % RNTS 13,5 41,9 % 16,3 22,9 % Genoplante 14,7 31,0 % 11,3 10,7 % PNRA 14,3 2,0 % 14,7 6,8 % PAN-H 29,6 35,0 % 28,8 37,6 % Solaire 9,7 25,0 % 9,5 27,6 % PNRB 8,5 16,0 % 8,0 16,8 % CO2 8,0 18,2 % 7,6 17,3 % PREDIT 17,1 23,6 % 21,3 53,9 % PREBAT 2,7 27,0 % 4,6 26,6 % PRECODD 9,7 28,0 % 12,5 26,3 % RNMP 12,2 42,6 % 18,3 33,1 % Total 266,4 32,55 % 274,6 34,12 % Source : ANR

Recherche contractuelle : le label Carnot Le label Carnot a été créé en 2006. Il est destiné à favoriser la conduite de travaux de recherche contractuelle en partenariat avec des acteurs socioéconomiques, notamment avec des entreprises, compte tenu de leur effet de levier sur l’effort national de recherche. La méthode d’action consiste à doter de moyens supplémentaires les structures publiques de recherche réalisant avec professionnalisme une part importante de leur activité de recherche commanditée et financée par des entreprises ; en effet, l’accroissement de cette part de leur activité entraîne parfois des difficultés pour renouveler leurs activités scientifiques les plus fondamentales. Cette dotation complémentaire doit prioritairement permettre à ces structures d’accroître ce ressourcement afin de conserver l’avance scientifique nécessaire à leur performance, mais aussi de renforcer la professionnalisation de la relation avec leurs partenaires.

Trente-trois structures disposent désormais de ce label. L’ANR a inscrit 60 millions d’euros dans son budget 2007 pour ce dispositif.

La typologie des structures labellisées Carnot est variée, elle recouvre : - des organismes de recherche spécialisés labellisés dans leur intégralité (BRGM, CEMAGREF, IFREMER …) - des organismes de recherche spécialisés labellisés pour une partie seulement de leurs activités (IOTA, INSERM, Institut Pasteur, ONERA, INRETS, IFP…) - des unités de recherche des grands organismes, spécialisées (LETI, LIST pour le CEA, LAAS pour le CNRS) - des ensembles multipolaires d’établissements d’enseignement supérieur (Réseau des Ecoles des Mines et Armines, Groupe des Ecoles de Télécom, ENSAM et la SERAM, Universités de Technologie, C3S avec Supélec, et l’Ecole Centrale de Paris) - des fédérations d’établissements concentrés sur une thématique précise, partageant généralement une unité géographique (Femto en Franche-Comté, IEMN à Lille, Logiciel à Grenoble, XLIM à Limoges, LISA à Bordeaux, Ingénierie à Marseille ou à Lyon, CED2 à Montpellier, CIRIMAT à Toulouse, Energies à Grenoble ou à Nancy, MIB à Bordeaux ou encore VITRES à Marne la Vallée) - des centres techniques (CETIM, CSTB). Le partenariat par le transfert de technologie

L’activité de transfert de technologie et plus largement de valorisation des résultats de la recherche publique vers la société représente un volet d’une importance sociétale majeure, souvent sous-estimée par les établissements et organismes contribuant à l’effort de recherche publique.

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Promotion de la propriété intellectuelle L’identification, la protection et la gestion de la propriété intellectuelle représentent des maillons indispensables à la « chaîne » de valorisation. L’action nationale conduite à ce niveau se situe sur deux axes : - Le premier, en direction des chercheurs et des établissements publics, est développé par le biais d’une sensibilisation aux différents aspects de la propriété intellectuelle, d’une incitation à l’adoption d’une charte de propriété intellectuelle, et par l’appui à la qualité d’organisation via la conception et la diffusion de cahiers de laboratoire. Les principes de cette charte ont été largement utilisés pour établir le projet de charte européenne sur la propriété intellectuelle ; - Le deuxième axe vise plus particulièrement la professionnalisation des équipes en charge du suivi de la propriété intellectuelle dans les établissements, notamment par le biais de formations, en collaboration avec l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) ou la représentation française de la Licensing Executive Society (LES). L’activité dans ce domaine peut être mesurée notamment par les dépôts de demande de brevets prioritaires. Chaque année, le CEA et le CNRS sont nationalement dans les dix premiers déposants auprès de l’INPI ; dans les régions, les établissements d’enseignement supérieur ont réalisé un très net progrès ; ils représentent, tous établissements confondus, un poids équivalent à chacun des deux premiers déposants de la recherche publique (CEA et CNRS), d’environ 250 à 300 demandes de brevets prioritaires annuels.

Organisation de la valorisation et du transfert de technologie La contribution de l’Etat à l’organisation du dispositif de valorisation et de transfert de technologie passe par deux voies : - par la contractualisation entre l’Etat et les établissements ou organismes ; - et par une voie incitative (appel à projets) à la mutualisation des fonctions entre établissements. Concernant la première voie, l’action est conduite via le contrat quadriennal des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et plus particulièrement le « volet valorisation » de la déclaration de politique scientifique, et est rappelée dans les lettres annuelles d’orientations aux organismes de recherche.

Une incitation à la mutualisation des actions de valorisation a été lancée en 2005 par l’appel à projets intitulé « Organisation mutualisée du transfert de technologie et de la maturation de projets innovants », projets dont la mise en œuvre a débuté en 2006 pour une période de trois ans. Quatorze opérations ont été retenues sur le territoire national. L’observation de leur activité devrait permettre de faire émerger dans un avenir très proche le profil de véritables « offices mutualisés » indispensables à l’efficacité de cette mission. Un élargissement de ce dispositif aux régions qui n’en bénéficient pas, ainsi que l’accentuation de l’appui à quelques dispositifs pilotes est indispensable dans un avenir immédiat. Ce dispositif de proximité pourrait être complété, sur quelques thématiques, par une mutualisation au niveau national afin de ne mettre en commun que les spécificités propres à la thématique.

Financement de la maturation de projets de transfert La maturation des projets candidats au transfert est une étape délicate, car leur financement est rendu difficile par leur position dans la chaîne de valeur : leur activité ne relève plus du strict domaine de la recherche, mais leur exploitation économique est encore trop lointaine et incertaine pour attirer des financements privés. Deux voies de financement ont été récemment mises en œuvre : la première voie, sans spécificité de discipline, est déléguée en gestion locale, par les dispositifs mutualisés de valorisation identifiés par l’appel à projets de 2005 et décrits ci-dessus (financement de 20 à 100 000 euros par projet sur 6 à 18 mois), l’autre voie, spécialisée en biotechnologies (EMPB), est en gestion nationale par l’ANR, tout en s’appuyant sur un premier filtrage des projets par les cellules propres ou mutualisées de valorisation (financement de 100 à 200 000 euros par projet sur 18 à 24 mois).

1.2.4. Les actions régionales

Les contrats de projets Etat-région (CPER) 2007-2013

Les contrats de projets Etat-région signés à la fin de l’année 2006 et au début de l’année 2007 détaillent la liste des projets que l’Etat et les collectivités locales s’engagent à soutenir dans les sept ans qui viennent. Ils représentent un engagement financier sur la période de 2,9 milliards d’euros pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, à comparer avec les 2,8 milliards d’euros de la période précédente (2000-2006). La partie consacrée à la recherche et à l’innovation, représente 22 % de l’ensemble, soit un montant de près de 640 millions d’euros, et 27 % si l’on prend en considération également les équipements scientifiques de la recherche universitaire. Les montants inscrits sur le programme 150 de la MIRES, s’élèvent à 2,3 milliards d’euros. Ils concernent, d’une part, les constructions universitaires, soit un engagement à hauteur de 2,1 milliards d’euros, d’autre part, les équipements scientifiques précités (soit 138 millions d’euros contre 124 millions d’euros).

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Les projets

Le principe de ces contrats consiste à structurer fortement la recherche et la diffusion technologique en direction des PME en région pour favoriser la compétitivité. C’est ainsi que la part du financement de l’Etat (projets, équipements de recherche et transfert) affectée à des projets liés à des pôles de compétitivité est particulièrement élevée. Deux régions ont un taux supérieur à 75 % ; 6 régions ont un taux compris entre 50 % et 75 % et 4 entre 25 et 50 %.

Les différents programmes contributeurs Le financement sur les programmes 172 (intégrant désormais l’ANR), 187 et 193, s’établit à 639 millions euros à comparer, à périmètre constant, avec les 304 millions d’euros du CPER précédent. Les engagements des organismes s’élèvent à 244 millions d’euros contre 168 millions d’euros pour le précédent contrat de plan. Ces dépenses couvrent, pour plus d’un tiers, des dépenses de construction. Le CNRS est le premier contributeur, puis viennent l’INRA et le CEA.. Les engagements sur le programme 172 se répartissent en près de 100 millions d’euros pour le financement des structures labellisées de transfert et de diffusion technologique (contre 74 millions d’euros), près de 30 millions d’euros pour la diffusion de la culture scientifique et technique (contre 25 millions d’euros), et 272 millions d’euros (contre 158 millions d’euros) pour le financement de programmes de recherche et de développement technologique.

Les financements 2007 Les possibilités ouvertes par la LFI 2007 sont de 22 millions d’euros pour l’ANR (sur une enveloppe dévolue au financement de l’action régionale de 23 millions d’euros, mais qui comprend également le financement des contrats de développement dans les deux collectivités d’outre-mer), de 8,3 millions d’euros pour le transfert et de 2,9 millions euros pour la culture scientifique et technique.

Les actions en direction des départements et collectivités d’Outre-mer (DOM et COM) En réponse à la demande du Parlement, l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR) et l’Inspection générale de l’administration (IGA) ont été missionnées en 2006 pour analyser les conditions du développement de la recherche dans les DOM. Elles ont mis en évidence les spécificités ultra-marines et proposé des pistes d’actions pour y renforcer la recherche et l’innovation. Les handicaps structurels permanents dus à l’ultra-périphéricité des départements d’outre-mer contraignent fortement le développement, la compétitivité, l’innovation et la croissance. Les questions de développement de la recherche et de l’innovation se posent donc en des termes spécifiques. Les enjeux qui y sont attachés ont plus de liens qu’en métropole avec les problèmes économiques, environnementaux, sociaux et culturels locaux. De plus, le rayonnement de la France dans les parties du monde où ils sont situés donne à la recherche une dimension supplémentaire. Les 4 DOM français sont ainsi les seuls à bénéficier de l’objectif « Convergence » des fonds structurels européens 2007- 2013, soit 22 % du total susceptible d’être alloué aux 27 pays membres. Ils disposent d’un montant total de plus de 3 milliards d’euros, sans compter les crédits du Fonds européen de la pêche (34 millions d’euros sur la période) et du Fonds européen agricole de développement rural (FEADER) (631 millions d’euros).

Dans les collectivités d’outre-mer (COM), les contrats de développement sont mis en place sur des durées différentes de celles des CPER. - En Nouvelle-Calédonie, le contrat de développement inter-collectivités 2006-2010 est en cours et s’élève à 16,3 millions d’euros pour l’Etat sur le volet « recherche et innovation ». - En Polynésie française, un nouveau contrat de développement est en cours de négociation. Le précédent portait sur les années 2000-2003, prolongé jusqu'au début de l'année 2005. La DGRI a donné son accord pour la négociation d’un nouveau contrat de partenariat entre l’Etat et la Polynésie française, pour les années 2008-2012, pour un montant de 300 mille euros par an consacrés à la recherche et à l’innovation. Cette intervention prend la suite de deux années de financement (2006-2007) à hauteur également de 300 mille euros par an. A Mayotte, un nouveau contrat de développement est en cours de négociation pour la période 2008-2012.

Les fonds structurels européens En France, la contribution des fonds structurels à la recherche et à l’innovation au cours de la période de programmation précédente (2000-2006) a été limitée. Le suivi et l’évaluation par la Commission de l’efficacité et de l’efficience de ces fonds pour répondre aux objectifs de Lisbonne et de Göteborg vont être désormais plus serrés, et nécessitent, de la part des gouvernances nationales et régionales, une implication plus forte.

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Les moyens financiers de la politique régionale sur la période 2007-2013 Montants en milliards d'euros courants

Montants Répartition en %

Coopération territoriale 0,872 6,1 % Compétitivité et emploi y compris FEDER et FSE 10,257 71,6 % * Convergence y compris FSE et FEDER RUP 3,191 22,3 % Total fonds européens de cohésion 14,320 100,0 % 12,720 Pour mémoire : montant global CPER 2007-2013 *RUP : Régions ultra périphériques

Le volume des crédits européens alloués à l’innovation et à la recherche, dont une partie est gérée par les DRRT, est plus important que celui des volets « recherche et innovation » des CPER et demande une prise en compte spécifique.

Les engagements de l’Etat et des collectivités locales inscrits dans les CPER peuvent être utilisés comme contrepartie nationale pour mobiliser les fonds structurels. La synchronisation entre les deux exercices de programmation sur la période 2007-2013 a d’ailleurs été décidée pour cela. Selon les régions et les opérations, la contribution des fonds pourrait aller jusqu’à 50 % du coût des opérations inscrites, parfois au-delà pour l’Outre-mer.

1.3. Les moyens de la recherche

Dans une approche synthétique et qui les met en perspective sur le moyen terme, l’analyse ci-après des moyens de la recherche distingue moyens financiers, moyens humains et très grandes infrastructures (TGIR). Pour une présentation de court terme des moyens financiers mobilisés par la recherche on se reportera à la 3ème partie, qui résume notamment les orientations du PLF 2008.

1.3.1. Les équilibres financiers

Les études économiques réalisées chaque année afin de mesurer l’évolution de notre effort de recherche montrent une stabilité du ratio DIRD (Dépense intérieure de recherche et développement) / PIB entre 2000 et 2006. Les conditions d’exécution de la loi de finance pour 2007 et les prévisions pour 2008 permettent d’espérer une reprise de la croissance et une augmentation de ce ratio, à partir d’une croissance de la dépense publique notamment sur les deux grandes priorités que sont : - l’augmentation du financement de la recherche sur projet avec l’ANR dont les crédits d’intervention ont rapidement cru – 700 millions d’euros en autorisations d’engagement en 2005, 800 en 2006 et 825 en 2007 , - et la réforme du crédit d’impôt recherche (CIR). La dépense totale de R&D française (DNRD) a bénéficié depuis 2004 d’une hausse significative et pourrait atteindre de l’ordre de 40 milliards d’euros en 2007. La part du financement public atteindra alors 47 %, en croissance après une période de diminution entre 1997 et 2000. Cette hausse nous éloigne de l’objectif de Barcelone, qui fixe un rapport de 1/3 et de 2/3 entre le financement public et le financement privé de la R&D. L’enjeu majeur des années à venir est donc l’augmentation du financement de la R&D privée ; cette augmentation pourrait être obtenue par augmentation de l’effet de levier des financements publics sur les financements privés, conséquence espérée des changements récents du mode de calcul du CIR. Rapporté au PIB, on estime que le financement public pourrait atteindre 1,03 % en 2007 et le financement privé 1,15 %.

En exécution, la dépense intérieure de R&D (DIRD) connaît également une reprise depuis 2004. La recherche publique et la recherche privée sont toutes deux en croissance depuis 1997, avec une stabilité de la répartition public-privé (38 % / 62 %).

Le financement public de la R&D atteint 19 milliards d’euros en 2007 ; il émane à près de 90 % du budget national, pour 2% des régions, près de 4% de l’Union européenne et des opérations intergouvernementales pour près de 5%. Cette répartition est relativement stable depuis 1997. Chacun de ces cadres dispose aujourd’hui de sa propre orientation en relation directe avec son niveau politique. Il dispose également d‘une structure de programmation qui lui est propre.

Le financement public est très largement (62%) consacré à la production de connaissances, la RD de défense représente 18 % du total, les grands programmes civils (nucléaire, aérospatiale, électronique) comptent pour 14,5% et 5 % du financement sont dédiés à l’appui à l’innovation industrielle

Les budgets récurrents des opérateurs publics représentent 74 % de leurs ressources, les financements publics sur projet 11% et les commandes publiques de recherche 9% (essentiellement liées à la défense et aux PDT et qui incluent du développement) ; le financement des entreprises n’atteint pas 5 % et celui des ISBL est à 1,1 %. Depuis 1997, la part de la R&D des entreprises réalisée sur contrats publics a tout d’abord subi une diminution (de 15,0 à 14,0%) puis d’une augmentation de cette part de R&D depuis 2004 à 16,1% (non compris le développement du crédit d’impôt recherche). 23

1.3.2. Les ressources humaines de la recherche publique

Le périmètre des ressources humaines de la recherche publique couvre l’ensemble des personnes travaillant directement, à temps complet ou à temps partiel, sur des projets de recherche : chercheurs et enseignants chercheurs, personnels de soutien à la recherche. Ces personnels travaillent dans les universités et établissements d’enseignement supérieur (EPSCP), les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), certains établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), les centres hospitaliers universitaires (CHU), les associations et fondations principalement financées par l’Etat, quelques établissements publics administratifs et services ministériels.

A cette diversité d’employeurs correspond une diversité de statuts. Une partie importante de ces personnes bénéficient d’un statut de fonctionnaire - maîtres de conférences, professeurs d’universités et personnels ingénieurs, techniciens, de recherche et de formation dans les établissements d’enseignement supérieur ; chargés de recherche, directeurs de recherche et personnels ingénieurs, techniques et administratif dans les EPST. A ces personnels s’ajoutent des agents non titulaires de la fonction publique qui contribuent à l’effort de recherche dans ces deux grandes catégories d’établissements. Il s’agit notamment de jeunes chercheurs en formation, de chercheurs qui bénéficient de la politique d’accueil des établissements. Les personnels des établissements publics à caractère industriel et commercial, ainsi que ceux des fondations, sont pour leur part régis par le droit du travail.

Quelques données chiffrées

L’ensemble de cette population représente près de 160 000 équivalents temps plein (ETP), dont plus de 93 000 ETP pour la catégorie des chercheurs (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs de recherche). Près de la moitié de ces chercheurs sont des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur (représentant 2/3 des personnes physiques, un enseignant chercheur consacrant, statutairement, la moitié de son temps à la recherche, est compté pour 0,5 ETP recherche). Les chercheurs des EPST représentent un peu plus du quart de ce potentiel, en grande partie au CNRS, et les chercheurs des EPIC en représentent un peu moins de 15%. Le reste de cette population est répartie dans des institutions sans but lucratif ainsi que dans quelques établissements publics administratifs et services ministériels.

Analyse quantitative des départs

Compte-tenu des caractéristiques démographiques de la population des chercheurs, les dernières estimations confirment, pour la période de 2007 à 2012, un nombre conséquent de départs. Les situations sont cependant diverses suivant la discipline et le statut. Pour les enseignants-chercheurs, les départs devraient être en moyenne supérieurs à 2 000 personnes par an. L’étude tendancielle montre que les départs atteindraient leurs maxima en 2011 avec des rythmes différents selon les disciplines. En sciences, le maximum de départ interviendrait plutôt en début de période, en droit, médecine, odontologie - les plus grands nombres de départs interviendraient vers les années 2011-2012 et en lettres ou pharmacie, les départs annuels seraient réguliers entre 2007 et 2011, et ne commençant à diminuer qu’à partir de 2012-2013. Le taux moyen de départs annuels toutes disciplines confondues serait supérieur à 3,9% sur la période étudiée. Chez les chercheurs des EPST, le volume de départ annuel serait plus régulier sur les cinq prochaines années, une diminution devant être observée pour l’année 2010. Répartis sur toutes les disciplines, ces départs concerneraient principalement la physique, la chimie, les sciences humaines et sociales et les sciences de la vie. Pour bon nombre de disciplines – physique, chimie, mathématiques, sciences de l’univers, sciences de la vie, médecine - les maxima seraient obtenus successivement dans les années 2007-2009, puis à partir de 2011. Pour les sciences humaines et sociales, un volume important de départs serait observé en 2007-2009, mais les maxima seraient atteints en 2011-2012. Dans les disciplines de recrutement « plus récent » - sciences pour l’ingénieur, STIC - le nombre de départs serait en augmentation constante au cours des 5 ans à venir. Les sciences de la vie et la physique connaîtraient de fortes variations des taux de départs annuels, les écarts d'une année sur l'autre pouvant aller jusqu’à 25% en sciences de la vie. Pour les autres disciplines, les variations des taux de départs annuels seraient de faible ampleur.

Ce sont donc près de 3 800 chercheurs des EPST et plus de 10 000 enseignants-chercheurs qui quitteraient leur fonction entre 2007 et 2011. Dans le cas des EPIC, la pyramide d’âge des chercheurs de niveau équivalent aux directeurs de recherche des EPST présente une proportion moyenne de 30% de personnels âgés de plus de 55 ans qui quitteront leur fonction dans les dix années à venir, alors que la proportion est de 10% pour les chercheurs de niveau équivalent aux chargés de recherche des EPST.

Tous statuts confondus, on peut évaluer le nombre de départs à 17 000 personnes dans les cinq prochaines années dans le secteur public. On notera cependant que la réforme des retraites mise en place en 2003 introduit une évolution dans les comportements qui pourrait légèrement décaler les prévisions de départ dans le temps.

Dimensionnement du vivier de jeunes chercheurs La question du renouvellement en fonction du vivier se mesure par rapport au nombre de thèses soutenues. Les situations sont diverses selon les disciplines. Dans certaines disciplines, les besoins de remplacements de chercheurs des EPST et d’enseignants-chercheurs correspondent à un tiers, ou plus, des doctorants qui soutiennent chaque année : sciences de la vie (33%), mathématiques (38%), physique (38%) et chimie (43%). Dans d’autres disciplines, la marge est beaucoup plus large, par exemple, en sciences et technologies de l’information et de la communication, où 16% des 24

doctorats délivrés chaque année suffisent à assurer les remplacements des départs, en sciences pour l’ingénieur (11%) en sciences de l’univers (13%). Il est à noter que dans les disciplines STIC et sciences pour l’ingénieur, les opportunités de recrutement dans la recherche privée sont également les plus fortes.

Insertion des docteurs Le parallèle fait entre les départs et les viviers globaux de doctorants constituent un premier élément d’appréciation des possibilités offertes aux jeunes et de la pression par discipline. Pour autant, la modélisation des prévisions de départs reste à améliorer. Les prévisions ici présentées sont susceptibles d’être impactées par des modifications des comportements observées au cours des dernières, liées à la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites.

En outre, les docteurs ont de plus en plus vocation à s’insérer dans les entreprises. L’insertion d’un jeune docteur dans une entreprise représente non seulement un apport de compétences mais permet dans de nombreux cas de nouer des relations avec des centres de ressources extérieurs à l’entreprise, liens indispensables à son développement. Le ministère chargé de la recherche a mis en place des aides qui permettent de favoriser le développement de l’innovation dans les entreprises et d’accroître la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises. Parmi celles-ci, la convention CIFRE a pour objectif de favoriser la formation par la recherche en entreprise. A ce titre, le nombre de conventions CIFRE a fortement augmenté depuis 2001 comme en atteste le tableau ci-dessous. Cette augmentation sera poursuivie en 2007 et 2008, avec un objectif à terme de 1500 conventions CIFRE par an.

Évolution 2001-2006 du nombre de nouvelles conventions CIFRE 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Nombre CIFRE acceptées 800 810 860 1000 1109 1155 Budget en AP en Meuros 28,3 31,5 34,8 35,99 39,7 40,97 Source : ANRT – MENESR/DGRI/B2

Les conventions conclues avec des entreprises indépendantes représentent 44 % du total, dont 36 % pour des entreprises de moins de 500 salariés. Après un recul de cette part au cours des années précédentes (la forte croissance ayant été réalisée par de grandes entreprises), la croissance du nombre de CIFRE en 2006 est essentiellement due à des entreprises indépendantes, principalement de taille moyenne (500 à 2000 salariés).

Plus de la moitié des conventions sont signées dans trois secteurs : les services (23 %), les transports et télécommunications (20 %) et l’énergie (9 %). Toutefois, la légère tendance à la baisse de ce dernier secteur, très demandeur en innovation et au cœur des préoccupations en matière de recherche, est à surveiller. Les sciences humaines et sociales (SHS) représentent 15 % des sujets de thèse ; la progression des SHS est continue depuis plus de dix ans en cohérence avec les besoins croissants des industriels. On observe par contre une focalisation des thématiques de recherche dans ce domaine : le droit, les ressources humaines et l’économie représentent les deux tiers des conventions CIFRE en SHS. En 2006, 39 % des CIFRE sont conclues par des entreprises dont le siège social est en Ile-de-France. Viennent ensuite Rhône-Alpes (17,5 %), Bretagne (7 %), PACA (6 %) et Midi-Pyrénées (5 %). Comme pour l’ensemble des activités de recherche, la part de l’Ile-de-France a légèrement reculé au profit des régions, la progression régionale la plus notable étant au niveau de la Bretagne.

Mesures pour l’attractivité en 2008

Le contexte démographique, la volonté d’une meilleure insertion professionnelle des docteurs dans le secteur privé, ainsi que la concurrence accrue induite par le marché international de l’emploi scientifique, conduisent à agir sur les leviers de l’attractivité de la recherche française, afin que celle-ci soit en mesure d’accueillir et de retenir les meilleurs chercheurs. Aussi, les efforts porteront principalement sur l’amélioration des conditions de travail des chercheurs, et notamment leur rémunération.

Outre les actions en faveur de la professionnalisation du doctorat, une attention particulière sera accordée aux conditions d'accueil des doctorants et leur rémunération, notamment au travers de l’allocation de recherche qui sera revalorisée. Parallèlement, compte tenu de l’importance du dispositif des CIFRE, tant pour le développement de la recherche technologique que pour les rapprochements entreprises-universités et l’emploi futur des docteurs dans les entreprises, une perspective de croissance jusqu’à 1 500 CIFRE par an, à l’horizon 2010, a été fixée. Afin de conserver à ce dispositif toute son attractivité, la subvention attribuée aux entreprises, et par conséquent le salaire versé aux doctorants, seront augmentés.

Les contrats de post-doctorat permettent d’accueillir de jeunes docteurs, français ou étrangers, afin qu’ils puissent renforcer leur expérience professionnelle, en participant pleinement à un projet de recherche. En ce sens, le MESR poursuivra le financement des 800 contrats post-doctoraux créés depuis 2004.

Par ailleurs, dans de nombreux établissements, les critères de répartition par corps et grades freinent toujours le déroulement des carrières et provoquent des goulets d’étranglement ; les contraintes qui ont pesé jusqu’à une période récente ont induit des rigidités dans les évolutions de carrière. Afin d'offrir des carrières accélérées aux personnes les plus compétentes et les plus motivées et de répondre aux besoins de qualifications nouvelles, les transformations d'emplois visent à la fois la requalification de catégories, le repyramidage des corps et la réduction progressive des emplois de catégorie C.

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1.3.3. Les Très grandes infrastructures (TGIR)

Le contexte

La mise en place et l’exploitation de très grands équipements ou infrastructures de recherche (TGIR) à dimension nationale et internationale, ainsi que la mise en place de réseaux de plateformes d’équipements à la pointe de la technologie, sont nécessaires aux progrès de la plupart des champs disciplinaires.

Lieux d’excellence de la recherche scientifique nationale, européenne ou mondiale, les TGIR attirent les meilleures équipes de recherche qui y trouvent les instruments nécessaires à leurs travaux, mais aussi la masse critique scientifique et technique susceptible de donner une visibilité internationale rapide à leurs résultats.

A l’occasion de la réorganisation de la cellule TGI (Très Grandes Infrastructures), au sein de la direction de la stratégie (DGRI, ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche), un certain nombre de missions ont été programmées pour une meilleure prise en compte, scientifique et financière, de la problématique des TGIR.

L’objectif est de donner au ministère les outils nécessaires au pilotage de ces instruments fondamentaux pour la recherche, dans une perspective pouvant varier de 10 ans à 25 ans en fonction de la complexité des projets de réalisation.

Les TGIR en France

Le périmètre des très grandes infrastructures de recherche

La notion de TGIR regroupe aujourd’hui les infrastructures dénommées jusqu'à présent moyens lourds et mi-lourds de la recherche. Cette définition, partagée par l’ensemble de nos partenaires européens, élargit le périmètre initial des Très Grands Equipements scientifiques des sciences dures (synchrotrons, réacteurs de recherche, accélérateurs de particules) à de nouveaux instruments issus de ces technologies et à usage d’autres communautés scientifiques (santé, biologie, sciences et technologies de l’information, sciences de l’homme et de la société …). La typologie des TGIR a également évolué des grandes structures concentrées sur un même lieu géographique vers : - des infrastructures de plus petite taille (moyens mi-lourds) géographiquement distribués et qui nécessitent une coordination nationale voire européenne (centres de recherche clinique, RMN, lasers de puissance, etc.) ; - des réseaux totalement virtuels (grilles de calcul et de stockage de données). Cette typologie peut également tenir compte de la finalité de l’infrastructure en répertoriant 3 grandes catégories : - les TGIR de « programmes » associés aux programmes nationaux ou internationaux (nucléaire, spatial…) ; - les TGIR de « services » utilisées par différentes communautés scientifiques et technologiques, voire des industriels. Elles assurent une prestation de service continue et fiable au plus haut niveau technologique (sources de lumière, de neutrons, bibliothèques numériques, etc.) ; - les TGIR de « percée thématique » nécessaires pour repousser les limites de la connaissance et améliorer les capacités d’observation et de mesure d’un champ disciplinaire (comme le CERN pour la physique des particules ou NEUROSPIN pour l’imagerie cérébrale). Les enjeux sont donc de pouvoir afficher une politique nationale des TGIR, vis-à-vis des communautés scientifiques, des acteurs économiques et de nos partenaires internationaux, qui contribue effectivement aux progrès de la science et de la connaissance.

Un enjeu pour la recherche et l’innovation

Quel que soit le cadre national ou européen dans lequel s’effectue l’activité scientifique, et prenant en compte les moyens financiers disponibles, les choix doivent permettre de : - disposer des meilleurs outils de recherche pour former et conserver les meilleurs éléments et attirer les meilleurs scientifiques étrangers ; - structurer les communautés scientifiques au plan national autour des outils dont elles ont besoin ; - maintenir et développer au sein des organismes de recherche des compétences techniques stratégiques ; - contribuer réellement à l’avancement de la science en permettant l’ouverture de nouveaux domaines de recherche.

Des retours pour l’industrie, l’économie et le développement local

Sur les plans économique et industriel, les enjeux sont de : - maximiser le taux de retour sur investissements des TGIR implantés sur le territoire ; - favoriser les transferts technologiques, l’innovation et la création d’emplois dans les PMI-PME par la participation aux projets de hautes technologies ;

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- continuer d’impliquer les collectivités locales et territoriales au niveau financier dans la construction des infrastructures et dans l’aménagement du territoire. Un enjeu pour l’éducation et la formation

Le rôle des TGIR est également très important pour la formation. A court ou moyen terme, il importe que des scientifiques soient formés pour mettre en œuvre, utiliser et faire évoluer ces infrastructures. Les ingénieurs, les doctorants et les post-doctorants contribuent activement à l’effort de recherche déployé pour la mise en place des TGIR ; ces mêmes profils sont également nécessaires aux activités de R&D des partenaires industriels de ces TGIR. Une fois mis en fonctionnement, ces TGIR contribuent de façon active à la formation dispensée dans les établissements d’enseignement supérieur. La formation de climatologues, d’océanographes ou de spécialistes d’imagerie médicale ne peut plus aujourd’hui se passer du « terrain », que sont les navires de recherche marine ou les centres d’imagerie par exemple. Sur un aspect plus prospectif, les TGIR sont aussi des instruments très visibles pour attirer l’attention des populations plus jeunes en leur donnant la curiosité et l’envie des sciences, via ces fantastiques machines qui produisent de la connaissance sur le monde et sur l’homme et son environnement. L’attrait des carrières scientifiques peut être ainsi valorisé auprès des plus jeunes, ainsi que l’a parfaitement compris un laboratoire comme le CERN.

Le processus et la feuille de route de l’ESFRI

A la suite de la première conférence sur les infrastructures de recherche qui s’est tenue à Strasbourg en septembre 2000, lors de la présidence française de l’Union européenne (UE), le Conseil de l’Europe a demandé à la Commission de proposer, avec les Etats membres, une structure de concertation et de réflexion stratégique sur les infrastructures de recherche de dimensions paneuropéennes. Le groupe de travail qui a été mis en place pour répondre à cette demande a proposé la création de l’ESFRI (« European Strategy Forum for Research Infrastructures », www.cordis.europa.eu/esfri/).

L’ESFRI a produit en octobre 2006 une première feuille de route des infrastructures de recherche européennes. Ce document distingue déjà 35 projets qui représentent un investissement global de plus de 13 milliards d’euros. Un processus d’actualisation de cette feuille de route est en cours et devrait aboutir à la fin de l’année 2008, avec une deuxième édition de la « roadmap » d’ESFRI.

La Commission européenne a la charge d’aider le démarrage des projets ESFRI au travers des financements du 7ème PCRD. Néanmoins, l’essentiel des financements de construction puis de fonctionnement de ces infrastructures de recherche est attendu des états membres de l’UE ou hors UE. Cela doit se traduire, en particulier pour la France, par une vision stratégique globale sur les investissements futurs à prévoir pour les TGIR, tant au niveau international que national.

La feuille de route nationale

Pour supporter cette définition d’une politique nationale pour les TGIR et affermir les positions françaises dans le processus ESFRI, le ministre chargé de la recherche a annoncé en février 2007, le lancement par la DGRI d’une démarche analogue pour produire une feuille de route française des TGIR. Ce travail de consultation, concertation et hiérarchisation doit aboutir pour la fin de l’année 2007. A la différence de la démarche ESFRI, la feuille de route française s’attachera à établir des priorités, de façon à fournir au ministère les outils nécessaires à la définition d’une stratégie de recherche et aux arbitrages budgétaires nécessaires. Ces priorités s’appuieront sur les demandes croisées de la communauté scientifique (avancées des connaissances, développements technologiques) et sur les attentes sociétales du pays (environnement, santé, énergie). La préparation de la feuille de route utilisera des critères communs d’évaluation, et en particulier une grille d’indicateurs partagés autant que possible par les différents acteurs du système de recherche, au premier rang desquels les grands opérateurs d’infrastructure que sont notamment le CEA, le CNRS ou l’IFREMER.

1.4. R&D et innovation des entreprises en France

La stratégie de Lisbonne à l’échelle européenne et les politiques publiques en France visent à favoriser le développement de la croissance par l’innovation. Des analyses issues d’enquêtes françaises récentes montrent que les entreprises innovantes contribuent fortement à l’amélioration de la productivité et à la création d’emplois.

Elles confirment aussi que ce sont bien les entreprises qui conduisent régulièrement des travaux de R&D en interne qui sont les plus innovantes. Ce sont notamment ces entreprises qui sont les pionnières sur leur marché, plutôt que les « imitatrices ». Les entreprises pionnières, celles qui introduisent les innovations sur le marché en premier, s’appuient à la fois sur les informations fournies par leurs clients et sur leurs contacts avec les chercheurs académiques. Les entreprises imitatrices utilisent relativement plus leurs fournisseurs et leurs concurrents comme source d’information. Les innovations organisationnelles et de marketing accompagnent les efforts de R&D de ces entreprises innovantes.

Ces observations confirment le rôle fondamental de la R&D privée et des interactions entre recherche publique et recherche privée. Ainsi, les priorités du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en faveur du développement de l’innovation en entreprises, se concentrent autour de l’accroissement des effets leviers du CIR et des recherches publiques, d’une part, et du soutien à la création et au développement des entreprises innovantes, d’autre part.

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1.4.1. Efforts menés pour accroître la R&D industrielle

Les dépenses de R&D des entreprises sont relativement faibles en France La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) de la France est estimée à 36,4 milliards d’euros en 2005, dont 22,5 milliards exécutés par les entreprises (DIRDE). L’intensité en R&D privée de la France reste relativement faible (1,34 % du PIB en 2004 et 1,32 % selon l’estimation disponible pour 2005).

Graphique 1. Part de la R&D exécutée par les entreprises (DIRDE) en % du PIB

2,5

2

1,5

1

0,5

0 Finlande Japon Corée Etats-Unis Allemagne France Royaume Uni

1995 2000 2004

Source : OCDE

Corrélativement, la part des dépenses de R&D financée par les entreprises en pourcentage du PIB est particulièrement faible en France (1,11 % en 2003), comparée à l’Allemagne (1,67 %), aux Etats-Unis (1,71 %) et au Japon (2,35 %). Les entreprises ne financent que 51 % de la R&D (2003), loin de l’objectif des 2/3 de la stratégie de Lisbonne, qui est atteint par l’Allemagne, les Etats-Unis et le Japon.

La persistance de la faiblesse de la R&D privée en France appelle d’abord des explications structurelles. Des analyses détaillées indiquent que la structure sectorielle de l’activité explique largement la faiblesse de la R&D des entreprises en France. Par rapport à l’Allemagne et au Japon, c’est la moindre part de certaines industries de masse qui explique le différentiel – automobile dans un cas et électronique dans l’autre. Par rapport aux Etats-Unis, c’est en revanche le moindre développement de secteurs émergents (industriels ou de services) qui explique le différentiel. Le fléchissement de l’attractivité de la France pour les activités de R&D, relevé par différentes études récentes, peut être ainsi largement imputé à la composition sectorielle de l’activité, dans la mesure où certains secteurs émergents sont peu développés, et n’ont donc pas généré d’environnement attractif.

Un soutien public à la R&D des entreprises important, concentré et croissant La France dispose désormais d’un dispositif très complet de soutien à la R&D des entreprises et de partenariats, couvrant le spectre de la recherche fondamentale à l’innovation, comme le montre le schéma ci-dessous. Les différents dispositifs permettent de s’adresser à différents types d’entreprises.

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Schéma des principales mesures de financement public de la R&D des entreprises

Financement moyen: - des projets (sur leur durée) _ 63 M€ Agence de l’Innovation Industrielle, AII - de la R&D pour le 755M€* * Dépense CIR et la JEI (par an) annuelle totale, 2006

Fonds de Compétitivité des Entreprises, _ 2,2 M€ FCE - dont pôles et clusters Eurêka 322M€*

Pôles de compétitivité

390 000€ ` Partenariats de l’Agence Nationale pour la Recherche – dont Eurêka 632M€*

182 000€ ` Crédit d’impôt recherche 1,4 G€*

74 000€ ` OSEO innovation - dont Eurêka 270 M€* 50 000€ ` Jeune entreprise innovante, JEI 90M€ Mise sur le marché R&D au sens de Frascati Rech. fondamentale Rech. appliquée Développement expérimental

La mise en place de ces différents dispositifs de soutien et l’évolution d’ensemble du système français de recherche et d’innovation a pour objectif d’accroître les dépenses de R&D des entreprises après la période difficile du début des années 2000.

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni sont, parmi les pays de l’OCDE, ceux qui accordent le plus de subventions à la R&D des entreprises. Les différences internationales s’expliquent en partie par le poids des financements en faveur des industries de défense. Le graphique 2 souligne l’importance de la défense dans les financements publics de la R&D en France. Au sein des secteurs civils, l’aéronautique et l’électronique bénéficient de montants d’aides directes relativement importants (en part de leur R&D), par rapport à la pharmacie ou à l’automobile par exemple.

Graphique 2. Financement public de la R&D des entreprises, 2004 en millions d’euros

4000

3500

3000

2500 Crédit d'impôt recherche

2000 Aides directes civiles 1500

1000 Aides directes défense 500

0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Les aides directes comprennent les contrats de recherche et les subventions en provenance des administrations. Source : MEN-DEPP-C2

Le graphique 2 ci-dessus souligne l’augmentation récente des aides à la R&D civile et du CIR. L’accélération sera plus sensible en 2006 et 2007 du fait de la mise en place récente de nouveaux dispositifs. A partir de 2008, le soutien à la R&D des entreprises s’amplifie encore avec la réforme du CIR (coût en créance à partir de 2009 évalué entre 2,7 et 3,1 milliards d’euros et coût à terme sans doute supérieur). Par ailleurs, le dispositif global est en voie de rationalisation, notamment à travers le projet de rapprochement et de reformulation des aides AII-OSEO innovation.

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Les financements publics directs à la R&D privilégient les grandes entreprises (81 % des subventions en 2004 contre 66 % des dépenses de R&D). Les entreprises dont les effectifs sont compris entre 500 et 1 000 salariés sont celles pour lesquelles le financement public est particulièrement faible au regard de leur contribution au total de la DIRDE (2,6 % contre 9,6 %).

Le tableau ci-dessous montre qu’à l’inverse, le CIR est très favorable aux PME. Combiné au dispositif de la jeune entreprise innovante, il est particulièrement favorable aux petites et très petites entreprises innovantes. Les PME indépendantes au sens européen du terme (moins de 250 employés) reçoivent 36 % du CIR alors qu’elles ne représentent que 13 % des dépenses de R&D déclarées.

Distribution des entreprises bénéficiant du CIR par taille en %, 2005

Effectifs part des dont part de la dont part du dont entreprises entreprises entreprises R&D entreprises CIR indépendantes bénéficiant du indépendantes déclarée* indépendantes CIR

1 à 20 55,2 48,7 4,8 4,0 26,1 14,5 21 à 50 19,3 17,8 4,5 3,6 12,6 10,1 51 à 250 16,7 15,2 9,7 5,3 16,0 11,7 251 à 500 3,9 3,3 10,6 4,2 11,9 7,0 501 à 2000 3,7 2,5 20,3 4,9 15,3 8,9 >2000 1,2 0,6 50,1 3,0 18,0 3,3 TOTAL 100 88 100 25 100 56 * R&D figurant dans les déclarations fiscales du CIR, qui est inférieure au total mesuré par l’enquête R&D car la déclaration ne vise qu’à justifier le CIR accordé. Il est inutile notamment pour les entreprises qui atteignent le plafond de déclarer plus au titre du CIR. Source : Base GECIR, MESR DGRI/B1

Le statut de jeune entreprise innovante (JEI), créé en 2004, s’adresse aussi aux PME. Cette mesure vise à apporter un soutien significatif aux jeunes entreprises spécialisées dans l’innovation et ainsi leur permettre de passer le cap difficile des premières années de développement. Le statut est accordé aux petites ou moyennes entreprises de moins de huit ans qui engagent des dépenses de R&D représentant au moins 15 % de leurs charges, sous réserve qu’elles répondent aux 5 conditions suivantes : être une PME au sens communautaire, être une jeune entreprise, avoir un volume minimal de dépenses de recherche, être indépendante et nouvelle (pas issue d’un transfert d’activité ou d’une filialisation). Le statut de JEI permet à l’entreprise de bénéficier d’avantages fiscaux (exonération totale des bénéfices pendant 3 ans, suivie d’une exonération de 50 % pendant 2 ans) et d’exonérations sociales (exonération de cotisations patronales pour les chercheurs, techniciens, gestionnaires de projets de R&D, juristes chargés de la protection industrielle et personnels chargés des tests pré-concurrentiels). Cette mesure a rencontré un vif succès : à fin 2006, les exonérations de charges sociales ont concerné 1 789 établissements (1 695 entreprises) et près de 9 550 emplois impliqués dans la recherche. Elles représentent 87 millions d’euros environ d’exonération de charges sociales.

1.4.2. Les structures de diffusion technologique des PME

A partir des années 1980, l’Etat et les collectivités locales ont suscité la création de centres régionaux pour l’innovation et le transfert de technologie (CRITT) destinés, à l’origine, à transférer les résultats de la recherche publique vers les PME. Ce type de transfert de technologie vers une PME existante étant peu fréquent, ces structures se sont orientées vers un rôle d’interface entre PME et centres de compétences (laboratoires de recherche, certes, mais aussi centres techniques, lycées, IUT…) ou vers un rôle de prestataires technologiques (mesures, essais, développement et, dans une moindre mesure, projets de recherche). En 1999, le ministère chargé de la recherche a mis en place, dans des lycées technologiques, des IUT ou des écoles, des plates-formes technologiques ouvertes aux PME et permettant de réaliser des prestations technologiques à leur profit.

Le soutien à ces structures est, pour la plus grande part, inscrit dans les contrats de projets Etat-région et représente environ 20 millions d’euros par an mis en place à l’échelon régional. Il constitue une aide à la diffusion et au développement technologique dans les PME : - par l’offre avec les centres de ressources technologiques (CRT) et les plates formes technologiques (PFT) ; - par la médiation avec les cellules de diffusion technologique (CDT) ou les réseaux de développement technologique (RDT) ; - par le financement de leurs projets individuels ou collectifs. Pour que ce transfert se fasse dans les meilleures conditions, l’Etat s’est efforcé de développer des référentiels nationaux et conditionne désormais son soutien financier à la labellisation des structures. En 2007, 73 structures se sont présentées au dispositif de labellisation. 22 nouveaux CRT et 18 nouveaux CDT ont été labellisés. Compte tenu des labellisations et homologations antérieures, on dénombre, au 31 juin 2007, 62 CRT, 18 CDT et 84 PFT.

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1.4.3. Le soutien à la création des entreprises innovantes

Depuis 1999, plusieurs mesures incitatives ont été mises en place par le ministère chargé de la recherche pour favoriser la création d’entreprises innovantes. Ces mesures s’adressent aux différents stades du processus de création d’entreprises innovantes : sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat et leur donner l’envie d’entreprendre, donner un cadre juridique à la valorisation des résultats de la recherche publique via la création d’entreprise, faire émerger, héberger et accompagner les projets de création d’entreprises innovantes et enfin les aider à démarrer et à se développer.

La mobilité des chercheurs au titre de la création d’entreprises

La loi sur l’innovation et la recherche de juillet 1999 permet aux personnels de recherche des établissements d’enseignement supérieur et des organismes de recherche de participer à titre d’associé ou de dirigeant à une entreprise, de participer à son capital social ou de lui apporter leur concours scientifique ou encore d’être membre d’un conseil d’administration ou d’un conseil de surveillance. Depuis sa mise en place, 582 personnes issues de la recherche publique ont reçu un avis favorable de la Commission de déontologie pour leur permettre de participer à une entreprise selon les différents cas prévus par la loi : - 133 au titre de l’article 25-1, pour participer à titre personnel, en qualité d’associé ou de dirigeant à la création d’une entreprise dont l’objet est la valorisation des travaux de recherche réalisés dans l’exercice de leurs fonctions ; - 418 au titre de l’article 25-2, pour apporter, pendant une période de cinq ans renouvelable, leur concours scientifique ou participer au capital social d’une entreprise dans la limite de 15 %, dont 12 pour apporter leur concours scientifique seul ; - 31 au titre de l’article 25-3, pour participer à un conseil d’administration ou un conseil de surveillance d’une société anonyme. Au cours de l’année 2006, la Commission a rendu 77 avis dont 65 avis favorables ou favorables avec réserve (8 au titre du 25-1 ; 50 au titre du 25-2 ; 2 au titre du 25-3 et 5 au titre de l’examen des contrats).

La sensibilisation à l’entrepreneuriat La sensibilisation et la formation des jeunes à l’entrepreneuriat sont devenues des objectifs prioritaires du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans ce cadre, il faut noter la réalisation d’un inventaire des actions conduites dans les établissements par l’observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat (OPPE), la mise en place de « maisons de l’entrepreneuriat » sur 6 sites universitaires et le concours « initiatives jeunes » dans l’enseignement secondaire pour sensibiliser les jeunes à l’entreprise. Le bilan réalisé début 2006 a prévu de poursuivre en 2006 le financement des 5 maisons de l’entreprenariat existantes et de lancer un nouvel appel à propositions fin 2007 pour l’intégration de nouveaux projets dans ce dispositif.

Les incubateurs d’entreprises innovantes liés à la recherche publique Sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets de mars 1999 « Incubation et capital amorçage des entreprises technologiques », 31 incubateurs se sont mis en place entre fin 1999 et avril 2002. Après évaluation à mi-parcours en 2003, le ministère chargé de la recherche a renouvelé en 2004 son soutien financier à 29 incubateurs, à hauteur de 19,6 millions d’euros pour un objectif global d’incubation de 776 nouveaux projets sur la période 2004-2006 (3 ans). Un audit au cours de l’année 2006 a permis d’établir un panorama de l’incubation en France et au ministère de fixer son soutien financier pour la période 2007-2009, qui s’élève à 21 millions d’euros pour l’accompagnement de 756 nouveaux projets. Au total, entre 2000 et 2006, ces 29 incubateurs ont accueilli 1 732 projets d’entreprises ayant abouti à fin 2006 à la création de 1 050 entreprises. Parmi elles, 901 (soit 86 %) sont toujours en activité, totalisant 4 325 emplois en équivalent temps plein, soit en moyenne 4,8 emplois par entreprise.

Le concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes Ce concours, dont l’objet est de faire émerger des projets de création d’entreprises s’appuyant sur des technologies innovantes, a connu sa neuvième édition en 2007. En 9 éditions, le concours a suscité 12 927 candidatures et soutenu 1 879 projets de lauréats. Fin 2006, l’ensemble de ces projets a donné lieu à la création effective de près de 900 entreprises dont 83 % sont encore en activité, selon l’enquête annuelle effectuée par la direction générale de la recherche et de l’innovation. Le pilotage du concours est assuré par le ministère chargé de la recherche. Sa gestion et son organisation en région sont confiées à Oséo innovation. Le financement du concours est assuré depuis 2005 par l’Agence nationale de la recherche (ANR). La dotation globale du concours s’est élevée à 243 millions d’euros pour 9 ans (de 1999 à 2007).

Pour son édition 2007, dotée de 23,5 millions d’euros, le concours a enregistré 1153 candidatures pour l’ensemble des régions françaises. Le processus de sélection conjugue les travaux de jurys régionaux et du jury national. Le jury national confirme le choix des lauréats « en émergence » préparé par les jurys régionaux et sélectionne les lauréats « création-développement » parmi les projets présélectionnés par les jurys régionaux. En 2007, 74 lauréats « création-développement » ont ainsi été sélectionnés par le jury national ; ils recevront, après création de leur entreprise, une subvention d’un montant pouvant s’élever jusqu’à 450 000 euros permettant le financement de 50 % de leur programme d’innovation. Le jury national a également confirmé les 84 lauréats « en émergence » sélectionnés par les jurys régionaux ; ils recevront, à titre personnel, une subvention d’un montant maximum de 45 000 euros pour financer jusqu’à 70 % des prestations nécessaires à la maturation et à l’établissement de la preuve du concept de leur projet. 31

Le financement en capital des jeunes entreprises innovantes Dans le cadre d’un appel à proposition commun lancé en mars 1999 et intitulé « Incubation et capital amorçage des entreprises technologiques », cinq fonds d’amorçage nationaux thématiques (dans les domaines des biotechnologies, des technologies de l’information et de la communication, de l’énergie et de l’environnement) ainsi que six fonds d’amorçage régionaux généralistes ont été sélectionnés. Avec une dotation de l’Etat de 23 millions d’euros, ils ont réuni un financement en capital amorçage de 146 millions d’euros. Ces fonds ont réalisé 138 investissements dans 131 entreprises à fin 2006.

Les statuts de la société unipersonnelle d’investissement à risque (SUIR) ont été élaborés en 2004 afin de mobiliser plus largement les investisseurs individuels (« business angels ») en faveur des jeunes entreprises. Cette mesure, qui doit permettre d’augmenter très sensiblement le nombre des investisseurs individuels en France, a été sensiblement améliorée par la loi de finances 2006 et confirmée en 2007.

Les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), qui financent des entreprises innovantes, ont été prolongés jusqu’en 2010. Ils permettent aux particuliers d’investir dans des entreprises innovantes en bénéficiant d’un avantage fiscal. Fin 2006, 29 sociétés de gestion géraient environ 3,5 milliards d’euros au titre des FCPI.

Par ailleurs, le dispositif France investissement a été lancé fin 2006 par les pouvoirs publics pour renforcer les fonds propres des entreprises à potentiel de croissance. Ce nouveau plan offre à la caisse de dépôts et consignation (CDC) des moyens financiers plus importants pour poursuivre les activités de son programme d’intérêt général « PME innovation » ainsi qu’un champ d’intervention élargi, en consacrant 2 milliards d’euros sur 6 ans pour renforcer les fonds propres des PME françaises.

Un premier bilan Les différentes mesures présentées ci-dessus interviennent en synergie. Ainsi des lauréats du concours peuvent être accueillis dans un incubateur pour créer leur entreprise et des porteurs de projets incubés devenir lauréats du concours. Les fonds d’amorçage, régionaux et nationaux, les investisseurs individuels et les fonds de capital risque apportent des fonds propres dans des entreprises créées par les lauréats du concours, par des porteurs de projets hébergés par les incubateurs ou par le personnel de recherche agréé par la Commission de déontologie. Ces mesures développées à partir de 1999 ont stimulé la création d’entreprises innovantes qui se maintiennent dans le temps avec 1 425 entreprises créées à fin 2006 et plus de 8 500 emplois directs, généralement très qualifiés.

Afin de suivre les entreprises récemment créées qui ont bénéficié des mesures du ministère et les comparer à des entreprises de même profil qui n’ont pas obtenu de soutien public, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a créé un « Observatoire de la création d’entreprises à potentiel de R&D » en 2006. Dans un premier temps, il a recensé des entreprises correspondant à la cible (3 300), qui ont fait l’objet d’une première enquête. Les premiers résultats soulignent l’importance de l’accompagnement des porteurs de projets et de la collaboration avec la recherche publique, pour la création, et des besoins de financement en fonds propres pour le développement des entreprises.

1.5 La construction de l’espace européen 1.5.1. La création de l’espace européen de la recherche (EER)

Depuis 2000, le projet d'espace européen de la recherche (EER) est le principal cadre de référence pour la réflexion et le débat sur les questions de politique de recherche en Europe, ainsi qu'un élément de référence au niveau international. Dans une économie de la connaissance, l'exploitation industrielle des résultats de la recherche scientifique dans des domaines comme les biotechnologies, les technologies de l'information et de la communication, les nanotechnologies et les technologies énergétiques propres, constitue le principal moteur de croissance. Aussi est-il nécessaire de stimuler l’innovation et d'améliorer l’utilisation et le transfert des résultats de la recherche vers les technologies commerciales dans l’Union et dans toutes ses régions.

Pour les autorités françaises, participer activement à la construction de l’EER est un enjeu crucial pour assurer notre avenir économique au sein de la compétition mondiale. Sa mise en œuvre ne constitue pas une option mais un passage indispensable pour défendre notre modèle social.

1.5.2. Le lancement du 7ème programme-cadre de recherche et de développement technologique (PCRDT)

Le Conseil a formellement adopté le 7ème PCRDT lors de ses sessions du 18 décembre (décision-cadre et règles de participation) et du 19 décembre 2006 (programmes spécifiques), mettant ainsi un terme à près de deux ans de négociation. La publication des premiers appels à propositions le 22 décembre 2006, a permis le lancement effectif du programme dans les délais, assurant la continuité du financement communautaire de la recherche au terme du 6ème PCRDT.

1.5.2.1. Continuités et nouveautés

La structure du 7ème programme-cadre proposée par la Commission en quatre grandes parties, « Coopération », « Idées », « Personnel » et « Capacités », et déclinée en autant de programmes spécifiques, a été confirmée par le Conseil comme par le Parlement. Les grands équilibres budgétaires entre ces piliers n’ont fait l’objet que de quelques 32

ajustements sans modifier fondamentalement l’équilibre général de la proposition. La continuité est perceptible non seulement dans la reconduction des grands domaines d’intervention traditionnels du PCRDT mais également dans le contenu scientifique, les priorités thématiques du 6ème PCRDT ayant toutes été reconduites, ou encore dans la palette des instruments à disposition. Enfin, s’agissant de la gouvernance d’ensemble du PCRDT, si les progrès dans le domaine de la simplification des procédures sont encore à confirmer, le maintien des prérogatives des comités de programme telles qu’elles existaient dans le 6ème PCRDT, à l’initiative de la France, garantit une association étroite des Etats membres à la mise en œuvre du programme cadre.

Plusieurs évolutions possibles du programme cadre, soutenues notamment par les nouveaux Etats membres, n’ont pas été retenues : le PCRDT n’introduit que très marginalement le critère de cohésion et demeure fondé sur l’excellence, l’équilibre entre les grands instruments (réseaux d’excellence et projets intégrés) et les petits instruments moins intégratifs a été respecté. D’un compromis trouvé in fine, il résulte que les financements communautaires pourront être utilisés dans le cadre de recherches impliquant des cellules souches embryonnaires humaines, seules les activités de prélèvement étant exclues.

L’introduction de nouveautés majeures a en revanche été rendue possible par un budget en forte augmentation (63% en termes courants et près de 41% en termes réels de moyenne annuelle sur l’ensemble de la période de programmation qui passe de quatre à sept ans). Le montant du programme cadre pour les sept années à venir est de 50,5 milliards d’euros et le budget d’Euratom pour les cinq années à venir est de 2,7 milliards. Les principales nouveautés sont les suivantes :

- La mise en place du Conseil européen de la recherche (CER) appelé à financer les meilleurs projets de recherche « à la frontière de la connaissance », sans obligation de coopération transnationale, constitue sans doute l’innovation principale de ce nouveau PCRDT. Le principe de création de cette institution nouvelle, dont la perspective dépasse très largement le seul horizon du 7ème PCRDT et qui pèsera, une fois son régime de croisière atteint, plus de 1,5 milliard d’euros de budget annuel, s’est révélé très consensuel. - La « facilité recherche » (Risk Sharing Finance Facility – RSFF), instrument soutenu au plus haut niveau par la France et destiné à couvrir une partie du risque financier par la Banque européenne d’investissement (BEI) dans ses opérations de prêts à des projets de R&D. Cette « facilité recherche » bénéficiera d’un budget pouvant atteindre un milliard d’euros sur l’ensemble de la période, après une première phase au cours de laquelle seront engagés environ 500 millions d’euros et une évaluation à mi-parcours. Dans une première étape, le budget communautaire et la BEI abondent conjointement un fonds de garantie permettant de couvrir le risque associé à des prêts finançant des projets de R&D. Dans une seconde étape, le mécanisme développe un effet de levier de l’argent public sur le privé grâce aux cofinancements obligatoires : la participation de la BEI ne peut excéder 50 % du montant total du projet, l’autre part pouvant notamment être financée par le secteur privé. - De même, l’apparition de deux thématiques nouvelles (espace et sécurité) n’a pas donné lieu à des débats difficiles. - C’est finalement la création d’initiatives technologiques conjointes (Joint Technology Initiatives - JTI) qui aura exigé le plus d’efforts, car ces initiatives s’appuient sur la mise en œuvre de structures fondées sur l’article 171 du Traité et sur la constitution de véritables entités juridiques de type partenariat public-privé, l’ensemble reposant sur la volonté des industriels les plus dynamiques au sein des plates-formes technologiques européennes. - Si le principe d’un financement communautaire de la construction de nouvelles infrastructures de recherche n’a pas totalement disparu du 7ème PCRDT, les crédits disponibles sont tellement limités qu’ils ne permettront pas, sauf modification profonde à l’occasion d’une éventuelle révision à mi-parcours, une action de grande envergure d’ici 2013. 1.5.2.2. Les enjeux de la mise en œuvre du 7ème PCRDT

Le dispositif français de suivi de la mise en œuvre du PCRDT est fondé sur l’action :

- des représentants français aux 20 comités de programme – dans leurs différentes configurations - nommés par le Secrétariat général aux affaires européennes (SGAE) ; - des 21 Points de contact nationaux (PCN) qui sensibilisent et informent la communauté scientifique des opportunités qu’offre le PCRDT ; les PCN aident également au montage des projets européens ; le réseau des PCN est coordonné par le bureau des Affaires européennes du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui héberge le site web Eurosfaire ; - du bureau des affaires européennes du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, responsable du pilotage des négociations et du suivi de la mise en œuvre, en coordination avec la Direction générale des entreprises (DGE) du MINEFE et les autres ministères sous l’égide du SGAE. Par ailleurs, outre les enjeux liés à un réexamen à mi-parcours, la mise en œuvre d’un programme cadre d’une durée de sept ans nécessitera un suivi renforcé sur les points suivants :

- le respect des engagements pris par la Commission en matière de gouvernance et, pour commencer, d’information des Etats membres sera exigé. Une meilleure coordination des politiques de recherche des Etats membres nécessitant une compréhension mutuelle de ce qui a été réalisé, une analyse d’impact globale des effets du programme cadre, est indispensable. La construction de l’Espace européen de la recherche implique, en parallèle, le développement d’un « 33

espace européen de l’évaluation » au sein duquel sont mutualisées les méthodologies et les procédures élaborées par les différents Etats membres ; - le suivi du Conseil européen de la recherche dont l’évolution rapide vers une structure fondée sur l’article 171 du Traité est le plus à même de garantir son indépendance ; - les initiatives technologiques conjointes : un « paquet » de quatre initiatives a atteint un stade de préparation suffisamment avancé pour un lancement rapide fin 2007. La Commission a fait des propositions s’agissant d’ARTEMIS (Systèmes et logiciels embarqués) et d’IMI (Médicaments innovants), puis dans un second temps, de « Clean Sky » (Transport aérien du futur) et ENIAC (Nanoélectronique). La France soutient le lancement de ces quatre initiatives par décision du Conseil dans les meilleurs délais ; - notons que la France participe également au lancement de deux programmes de recherches coordonnés sur la base de l’article 169 consacrés, respectivement, à « l’assistance à l’autonomie à domicile » et à EUROSTARS, qui vise à renforcer la coopération entre EUREKA et le programme cadre à l’égard des PME ; - la « facilité recherche » : les autorités françaises souhaitent être étroitement associées à la mise en œuvre du dispositif. Il est indispensable que les Etats membres participent à la définition des modalités techniques qui conditionnent en réalité l’efficacité du mécanisme. Les autorités françaises veilleront également au respect scrupuleux des engagements pris par la Commission notamment en termes d’engagements financiers rapides et significatifs. 1.5.3. Le programme COST

Le programme Coopération scientifique et technique en Europe (COST) est un organisme intergouvernemental créé en 1971 à l’initiative de l’Allemagne et de la France. Sa vocation est de financer la mise en réseaux de chercheurs européens, dont les activités de recherche sont quant à elles financées par les États membres, dans le cadre de leurs programmes nationaux. COST compte aujourd’hui 34 États membres et un État non-européen associé (Israël). Le bureau COST, mis en œuvre au travers d’une prestation de la Fondation européenne de la Science (FES), fournit le secrétariat scientifique et administratif des comités de domaine et des actions COST. Il agit en tant que point focal de conseil sur la gestion des réseaux européens de recherche. Le Secrétariat général du Conseil de l'Union européenne assure, pour sa part, le secrétariat du Comité des hauts fonctionnaires COST.

COST comprend 9 domaines scientifiques largement interdisciplinaires, en phase avec l’évolution des champs de recherche les plus récents, comptant 220 projets en cours environ, d’une durée de 4 à 5 ans. Le budget scientifique des actions est issu des programmes cadres de l’Union européenne. Le budget prévisionnel de COST pour le 7ème PCRDT est de 30 millions d’euros annuels, en augmentation de 50% par rapport à celui du 6ème PCRDT.

1.5.4. EUREKA

L'initiative intergouvernementale EUREKA vise à renforcer la coopération entre les entreprises et les instituts de recherche européens de façon à stimuler l’innovation. Lancé en 1985, le programme EUREKA réunit actuellement 36 Etats membres. S’agissant des projets collaboratifs, 175 projets comportant au moins un partenaire français étaient, en août 2006, en cours de réalisation pour un montant total de 295 millions d’euros. La France est le premier générateur de projets et le principal contributeur aux clusters EUREKA. L’un des enjeux majeurs est d’accroître la visibilité d'EUREKA et de renforcer son positionnement dans l’espace européen de la recherche notamment, dans le cadre du 7ème PCRDT, au moyen du programme EUROSTARS, qui vise à renforcer la coopération entre EUREKA et le programme cadre à l’égard des PME par application de l’article 169 du Traité, et des JTI ARTEMIS et ENIAC.

1.5.5. Rendre l’espace européen de la recherche plus efficace

L’analyse à mi-parcours de la stratégie de Lisbonne, tout comme les résultats de l’étude FUTURIS pour la France, ont montré que l’Union européenne éprouvait de grandes difficultés à faire progresser, de manière rapide, les investissements publics et surtout privés de R&D en Europe. Le Conseil européen de mars 2005 a appelé la Commission, le Conseil et les États membres à relancer la stratégie de Lisbonne en la recentrant sur la croissance et l'emploi. En réponse à cette demande, la Commission a établi les premières lignes directrices intégrées pour la croissance et l'emploi (LDI) pour la période 2005-2008. Ces lignes directrices servent de base à l'élaboration des programmes nationaux de réforme (PNR) des États membres, qui sont transmis à la Commission chaque automne.

Ces documents politiques, tournés vers l'avenir et présentant une stratégie triennale globale, exposent les réponses nationales apportées aux priorités clés définies par chacun des Etats membres sur la base des LDI. Le SGAE coordonne, pour la France, les travaux des différents ministères, le MESR rédigeant, avec la DGE, le volet micro-économique du PNR. Après un premier exercice de cette nature en 2005, le rapport de suivi du PNR a été transmis, en 2006 et 2007, après une très large consultation, notamment du Parlement.

Une politique de R&D européenne permettant de décliner efficacement compétitivité « globale » et coopération « continentale », entre politiques nationales et politique communautaire, reste encore pour l’essentiel à construire. Pour améliorer le rendement du dispositif, les solutions sont à rechercher dans trois directions :

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- coordination par les programmes et les projets lancés directement dans un cadre européen, en particulier, à travers la mise en œuvre des volets du 7ème PCRDT qui peuvent venir en appui à la coordination des programmes, des infrastructures et des politiques sectorielles ; - coordination des politiques nationales entre elles et avec la politique communautaire, en particulier à travers la poursuite de la Méthode ouverte de coordination (MOC) ; - coordination des politiques intergouvernementales entre elles et avec la politique communautaire, en particulier à travers la recherche d’une meilleure articulation avec EUREKA. Pour le soutien aux politiques publiques, l’Agence nationale de la recherche (ANR) et les opérateurs français de recherche ont pris une part active dans la coordination des programmes nationaux au sein des meilleurs réseaux ERANET. Pour le soutien à la compétitivité, les agendas stratégiques de recherche des plates-formes technologiques européennes (ETP) sont déclinés au plan national par les pôles de compétitivité et les réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA), tandis qu’au niveau européen, la France s’attache à promouvoir une mise en œuvre décentralisée de type initiative technologique commune (JTI) ou « cluster » EUREKA.

Pour la structuration de l’offre de recherche, assurer un avenir pérenne transnational aux meilleurs réseaux d’excellence et participer à la création des premières communautés de la connaissance de l’Institut européen de technologie (IET) constituent des objectifs à court terme.

Deux grands chantiers doivent être poursuivis : assurer la coordination des agences intergouvernementales et de la politique de recherche communautaire, avec la politique spatiale comme expérience pilote, et mettre la coopération européenne au service des grands projets d’infrastructures de recherche, en assurant une participation française à la mise en œuvre de la feuille de route du Forum stratégique européen des infrastructures de recherche (ESFRI).

1.5.6. Exploiter la dimension régionale de l'espace européen de la recherche

La période 2000-2006 a été marquée par un accroissement très significatif du soutien fourni par les fonds structurels à la recherche, au développement technologique et à l'innovation, notamment pour les départements d'outre mer français.

Pour 2007-2013, la période de mise en œuvre du 7ème PCRDT et des nouveaux fonds structurels sera identique. Les textes réglementaires pour ces deux instruments ont été préparés simultanément. Si les modalités de programmation et celles de mise en œuvre restent très différentes, centralisée pour le PCRD, décentralisée dans les Etats membres et en régions pour les fonds structurels, la réforme de la politique de cohésion fait de « l’agenda de Lisbonne/Göteborg » un thème privilégié d’intervention des fonds structurels. Dans les régions de l’objectif « Compétitivité régionale et emploi », qui correspond cette fois-ci à l’ensemble du territoire national, une part significative des fonds structurels sera affectée au soutien au développement des capacités de recherche : infrastructures locales de recherche, ressources humaines, création d’organismes intermédiaires entre les universités et les PME. Pour tirer pleinement parti de cette évolution, la complémentarité de l’utilisation des budgets de recherche régionaux, nationaux et PCRDT avec celle des fonds structurels, a été renforcée notamment dans le cadre du « cadre de référence stratégique national » et des « programmes opérationnels » régionaux.

1.5.7. Participer au débat sur le Livre vert « L’espace européen de la recherche : nouvelles perspectives » et préparer la présidence française de l’UE en 2008

En vue de préparer des initiatives en 2008, la Commission européenne a ouvert une large consultation sur la relance d’un EER susceptible de satisfaire les besoins et les attentes de la communauté scientifique, des entreprises et des citoyens. Le Livre vert, publié par la Commission le 4 avril 2007, doit servir de base au débat institutionnel et public. Il soulève un certain nombre de questions concernant la manière d’approfondir et d’élargir l’Espace européen de la recherche pour qu’il contribue pleinement à la stratégie de Lisbonne renouvelée. La Commission propose plusieurs pistes de réflexion : - réaliser un marché du travail unique pour les chercheurs ; - développer des infrastructures de recherche de classe mondiale ; - renforcer les institutions de recherche ; - partager les connaissances ; - optimiser les programmes et priorités de recherche ; - s’ouvrir au monde. Pour la France, la relance de l’EER doit être une priorité à deux titres au moins : un EER attractif et dynamique doit permettre de faire de l’Europe une véritable société de la connaissance ; le renforcement de l’EER constitue un des principaux moteurs du renforcement de l’Union dans les années à venir.

Suite à l’allongement de la programmation cadre de la recherche communautaire sur une période de sept ans à partir de 2007, la présidence française de l’UE du second semestre 2008 ne sera pas obérée par les problèmes opérationnels associés à la préparation d’un nouveau cycle de programmation. Notre présidence pourra donc clairement se donner pour objectif de placer la recherche et l’innovation au premier rang de l’agenda politique de l’UE, en particulier dans la perspective du sommet de printemps 2009, que nous aurons à préparer avec la future présidence tchèque (premier 35

semestre 2009). Ainsi, au second semestre 2008, il nous reviendra en priorité de faire partager, au plus haut niveau de responsabilité politique de l’UE, la vision commune qui se sera dégagée après dix-huit mois de réflexion des parties prenantes.

En prenant appui sur les majorités préalablement constituées, notre présidence aura pour mission de construire une stratégie pour le développement cohérent et efficace d’une Europe de la connaissance, compétitive dans un monde globalisé, c’est-à-dire en fait de poser les fondements de la stratégie européenne de « l’après Lisbonne ».

1.6. La coopération scientifique internationale

On ne peut pas imaginer un système moderne de recherche sans le placer d’emblée dans le contexte international. En effet, la progression des connaissances est, par essence, universelle et les instruments de communication actuellement à disposition des chercheurs ont permis d’accroître encore plus la composante internationale.

Les équipes de recherche sont engagées dans une compétition mondiale permanente qui nécessite des alliances. Ainsi, comme dans l’ensemble des pays développés, le système de recherche public français est largement ouvert à l'international. L’ampleur des collaborations est illustrée par la part des publications françaises - près de la moitié - cosignées par au moins un partenaire étranger (valeur 2004, hors sciences humaines et sociales).

Les coopérations internationales de recherche et d’innovation ont comme objectifs de :

- renforcer l’excellence scientifique de la France par un jeu d’alliances ; - renforcer l’excellence technologique et le potentiel d’innovation de la France ; - conforter la position de la France en tant que puissance scientifique et technologique ; - attirer vers la communauté scientifique française les meilleures compétences pour renforcer l'excellence du dispositif de recherche et de formation supérieure français ; - contribuer aux efforts internationaux de recherche pour répondre aux défis globaux auquel l'humanité doit faire face ; - contribuer aux engagements de la France au niveau de l’aide au développement pour les pays du Sud. Les collaborations internationales spontanées des chercheurs sont accompagnées par leurs organismes de tutelles qui signent des accords formels avec leurs homologues étrangers. De plus en plus, les établissements mettent en œuvre des stratégies qui s’expriment notamment par la création de programmes de recherche conjoints, de structures de recherche mixtes avec des organismes de recherche étrangers et de bureaux de représentation. Les ministères français accompagnent ces coopérations en encourageant les associations de chercheurs français avec leurs collègues étrangers par des programmes incitatifs. La France s’engage également à un niveau significatif dans les dispositifs internationaux au soutien de la recherche scientifique, que ce soit par sa participation aux très grands instruments de recherche ou à travers un investissement dans des programmes internationaux de financement de la recherche au niveau fondamental, appliqué ou en soutien des pays du Sud.

La direction générale de la recherche et de l’innovation, en association avec la direction des relations européennes et internationales et de la coopération, vient de lancer une réflexion stratégique sur les priorités de coopération internationale, en coordination avec les organismes de recherche français. Ce chantier, mené en étroite collaboration avec l’OST, a débuté par une étude sur l’état des alliances mesurées par les co-publications. Il devrait permettre à terme de dégager sur une base plus rationnelle les axes prioritaires de coopération, tant thématiques que géographiques, en fonction des objectifs décrits ci-dessus et de définir un cadre stratégique pour les futures collaborations.

1.6.1. La recherche est largement fondée sur des alliances internationales entre laboratoires

Les établissements d'enseignement supérieur et de recherche (universités, organismes de recherche ou écoles) conduisent des politiques de coopération internationale qui s'appuient sur les actions à l'international de leurs unités de recherche, pouvant se traduire par la création de laboratoires virtuels ou mixtes internationaux ou la constitution de réseaux de recherche-formation d'excellence de dimension européenne et internationale. Mais les coopérations entre chercheurs sont d’abord réalisées à l’initiative des chercheurs eux-mêmes. C’est la plupart du temps au sein d’actions bilatérales que les coopérations scientifiques sont les plus productives aussi bien en Europe que dans le reste du monde, comme par exemple avec les États-Unis qui sont le premier pays avec qui la France coopère. La très grande majorité des coopérations sont ainsi financées directement par les laboratoires et ne nécessitent pas d’intervention extérieure particulière. Pour accompagner ces initiatives des communautés scientifiques, les établissements définissent des stratégies pour asseoir leur dimension internationale et jouer leur rôle dans l'internationalisation croissante des échanges. Ces stratégies sont discutées avec l'État et les objectifs à quatre ans sont retracés dans les contrats qu'ils concluent avec le ministère.

Les services de l’État interviennent pour renforcer des coopérations jugées stratégiques. Suite à des évaluations scientifiques et d’opportunité, des moyens peuvent être mis à la disposition des laboratoires pour développer des coopérations internationales dans des domaines d’excellence.

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Dans d’autre cas, pour initier de nouvelles coopérations stratégiques, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, souvent associé au ministère des affaires étrangères et européennes, lance des appels d’offres pour stimuler des coopérations dans des champs thématiques originaux.

On peut mesurer les degrés d’interdépendance entre les pays par l’importance des co-publications qui ont en général plusieurs auteurs. Ainsi, sur les 46 300 publications scientifiques françaises en 20041 et qui représentent 4,7 % de la production mondiale, 42 % sont cosignées avec au moins un partenaire étranger2.

Tous les établissements de recherche coopèrent sous des formes diverses avec de nombreux pays et ont mis en place au fil des ans divers instruments adaptés aux missions qui leur sont propres. On assiste maintenant à la mise en place d'outils de coopération beaucoup plus intégrés. Les instruments d’intégration mis en œuvre dans le programme cadre de la Commission européenne constituent des outils de structurations efficaces des actions de la France dans l’espace européen de la recherche. (voir 1.5)

1.6.2. L’action de la France face aux grands enjeux de la recherche et les moyens mis en œuvre

Tous les établissements de recherche coopèrent sous des formes diverses avec de nombreux pays et ont mis en place au fil des ans divers instruments adaptés aux missions qui leur sont propres. On assiste maintenant à la mise en place d'outils de coopération beaucoup plus intégrés. Les instruments d’intégration mis en œuvre dans le programme cadre de la Commission européenne constituent des outils de structuration efficaces des actions de la France dans l’espace européen de la recherche. (voir 1.5)

1.6.2.1. Moyens mis en œuvre par les établissements de recherche

Les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur mettent en place des moyens divers qui sont complémentaires et permettent de soutenir aussi bien l’incitation à des coopérations nouvelles - au départ individuelles - que la création de laboratoires de recherche à l’étranger.

Missions, mises à disposition, accueil Des soutiens ponctuels pour des missions de chercheurs français à l’étranger, des invitations en France de chercheurs étrangers, la participation à des colloques internationaux ou à des projets de recherche sur le terrain permettent de renforcer les relations individuelles de coopération scientifique. Ainsi, les États-Unis (premier partenaire scientifique de la France mesuré par les co-publications scientifiques) accueillent chaque jour plus de 600 chercheurs et enseignants- chercheurs français pour des courtes missions dans leurs laboratoires. Les établissements de recherche mettent aussi leurs chercheurs à disposition d’établissements étrangers pour des périodes plus longues pour développer des programmes de recherche prioritaires nécessitant une collaboration de proximité ou l’utilisation d’instruments spécifiques. Pendant le même temps, la France accueille environ le même nombre de chercheurs étrangers dans ses laboratoires. Dans le cas des mises à disposition de chercheurs, des contrats sont signés par les établissements partenaires, comprenant notamment des clauses de propriété intellectuelle.

Appels d’offres pour des projets de coopération Les chercheurs sont encouragés à répondre à des appels d’offres de leurs organismes qui leur permettent de structurer des projets de coopération scientifique avec leurs collègues étrangers, grâce au financement d’échanges de chercheurs ou d’étudiants en thèse. Cela permet de faire émerger des coopérations plus vivantes entre équipes de recherche. Ainsi le CNRS a financé 332 PICS – programmes internationaux de coopération scientifique - ces dernières années.

Dans le cadre de ses activités internationales, qui devraient se développer dans les années à venir, l’ANR finance des projets de recherche bilatéraux comprenant des appels d’offres, ouverts aux laboratoires de pays avec lesquels elle a signé un accord (Allemagne, Taïwan, Chine par exemple). Il faut noter que ce soutien finance la mobilité des chercheurs, mais aussi le coût de la recherche elle-même.

Laboratoires associés internationaux

Lorsque la coopération entre plusieurs équipes est bien établie, des moyens financiers plus importants peuvent être notifiés à des laboratoires ou équipes associées. Les LIA ou LEA (Laboratoire international ou européen associé) sont des laboratoires virtuels créés par les organismes de recherche et les universités, après évaluation, pour une période de 4 ans renouvelable une fois. Ils lient contractuellement deux laboratoires, l’un en France, l’autre à l’étranger, sur un même projet scientifique. Le CNRS a créé plus de 60 LIA ces dernières années dans tous les domaines scientifiques, dont la moitié en Europe. L’INSERM a créé trois laboratoires associés (en Belgique, en République tchèque et au Brésil).

Les établissements de recherche ont créé des réseaux de recherche en Europe (GDRE) et dans le monde (GDRI), souvent bien avant la création des réseaux d’excellence (REX) du 6ème PCRDT. Le CNRS et les universités animent ainsi plus de 70 réseaux (GDRE et GDRI) dont 60% sont en Europe.

1 Hors celles des sciences humaines et sociales, dont les revues sont rarement indexées dans les bases de données internationales. 2 Selon les bases de données ISI - Thomson 37

Enfin les unités mixtes internationales (UMI), notamment de l’INSERM,3 du CNRS4 ou du CIRAD, représentent l’aboutissement de coopérations bien structurées. Elles sont calquées sur le modèle des unités mixtes de recherche (UMR) et y sont affectés des personnels permanents d’organismes français et des personnels du partenaire. Les partenaires étrangers sont des institutions scientifiques, organismes ou universités...

Ces différents mécanismes (laboratoires associés, réseaux, unités mixtes internationales…) font toujours l’objet d’accords prenant comme base la co-propriété intellectuelle.

Afin de pouvoir renforcer et orienter les coopérations avec certains pays qu’ils jugent prioritaires, plusieurs organismes de recherche ont des représentants permanents dans ces pays, tel le CNRS à Tokyo, Hanoi, Pékin, Moscou, Johannesburg, Washington, Santiago et Bruxelles. L’INRA et le CIRAD ont mis en place des représentations communes en Chine et au Brésil

Etablissements et instituts français à l’étranger

Le ministère des affaires étrangères et européennes maintient un réseau de 27 instituts de recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales5 répartis dans le monde. Ces IFRE (instituts français à l’étranger) permettent à la communauté française de réaliser des études dans des pays difficilement accessibles et contribuent à l’établissement de partenariats scientifiques sur place. Un partenariat avec le CNRS est maintenant mis en place pour intégrer ces IFRE à l’intérieur d’unités mixtes des instituts français à l'étranger (UMIFRE), qui sont des structures de recherche non opérationnelles d’une grande souplesse qui regroupent des unités de recherche en France avec un IFRE, autour de programmes communs.

L’Institut Pasteur dispose d’un réseau de 30 instituts dans le monde, dont un qui vient de se créer au Laos. Dans le cadre d’un programme de l’UE, l’Institut joue un rôle actif dans la plate-forme européenne d’essais cliniques sur le sida, le paludisme et la tuberculose

Les écoles françaises à l’étranger (EFE, établissements publics de recherche et de formation dans le domaine des SHS) contribuent au rayonnement de la recherche française sur la scène internationale. Ces établissements accueillent des chercheurs français et étrangers de haut niveau.

Ces divers dispositifs permettent aux établissements de recherche français d’orienter leurs coopérations géographiquement et thématiquement. Par exemple, le CIRAD dispose de trois laboratoires de recherche au Sénégal et à Madagascar et d’antennes en Afrique et en Asie. L’Asie est devenue la première priorité géographique de l’INRIA qui garde cependant un partenariat fort avec les Etats-Unis, leaders dans le domaine des STIC, et entend renforcer ses partenariats avec les pays du Sud (Afrique, Amérique du sud). L’INRA a créé des LIA en Chine et en Inde et entretient des relations régulières avec l’Argentine, la Corée, Taiwan, l’Afrique du sud et le Brésil. L’Ifremer anime de nombreux accords bilatéraux au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Europe.

Par ailleurs, les divers établissements unissent de plus en plus leurs forces. Un laboratoire franco-chinois dans le domaine de l’informatique commun au CIRAD, BRGM, CNRS et IRD, avec l’Académie des sciences chinoise est installé à Pékin. On peut aussi citer le laboratoire de génomique moléculaire de Shanghai qui, avec les établissements chinois, réuni, le CNRS, l’INSERM et l’Institut Pasteur.

1.6.2.2. Soutien et actions incitatives des ministères

Les partenariats Hubert Curien6 (PHC) sont des programmes de coopération scientifique internationale dont la partie française est financée par le MAEE et le MESR. Les actions financées sont des projets de recherche, établis conjointement par des équipes de recherche françaises et étrangères. Les soutiens alloués sont destinés à financer le "surcoût international" des projets, c'est-à-dire essentiellement la mobilité des chercheurs, le financement des opérations scientifiques étant assuré par les moyens propres des laboratoires partenaires.

Les appels d’offres régionaux MESR-MAEE, visant à la structuration de la dimension régionale des coopérations scientifiques internationales sont financés conjointement par le MESR et le MAEE sur des thèmes précis. On pourra citer les appels d’offres STIC-Asie lancé en 2005, STIC Am-Sud lancé en 2006, BIO-Asie lancé en 2007 ou le programme ARCUS, cofinancé par les régions françaises.

Le symposium « Frontiers of Science » programme des séries de rencontres interdisciplinaires qui s’adressent aux meilleurs jeunes chercheurs de deux pays et dont l’objectif est de « faire discuter les leaders de demain sur les défis scientifiques du futur ». Comme les grands défis de demain seront interdisciplinaires, les jeunes chercheurs sélectionnés se rencontrent dans un cadre informel mais rigoureusement interdisciplinaire, à la frontière de la connaissance. Un

3 L’INSERM a deux UMI en Europe, une en Allemagne en oncologie et une en Grande Bretagne en parasitologie, une au Canada en immunologie, une au Japon sur l’étude des lipides et une à Shanghai. 4 Le CNRS a créé plus d’une quinzaine d’UMI à travers le monde dans toutes les disciplines scientifiques 5 A l’exception du centre de Pondichéry qui a une composante biologique 6 « Partenariats Hubert Curien » est la nouvelle appellation des programmes d’actions intégrées (PAI). 38

premier symposium franco-japonais a eu lieu en janvier 2007. Ce programme sera poursuivi et étendu à Taiwan et aux USA en 2008.

Accord franco-brésilien sur la coopération scientifique et technologique (biocarburants, STIC, nanotechnologies) : le lancement d’appels à projets cofinancés par l’ANR et des agences de financement brésiliennes est envisagé fin 2007.

Deux accords franco-chinois sur la coopération scientifique et industrielle en matière de stockage d’énergie (systèmes de batteries) ainsi que sur la coopération scientifique dans le domaine des médecines traditionnelles chinoises ont été signés en 2007 pour permettre des appels d’offre communs de recherche.

Coopération franco-allemande en recherche : les « Forum de la coopération franco-allemande en recherche » sont des outils de structuration de la coopération scientifique franco-allemande. Le 3ème Forum sera organisé à Paris en mai 2008. Les thèmes abordés concernent surtout les aspects de la planification stratégique et de la prospective dans les deux pays.

Université franco-allemande et franco-italienne : deux universités binationales fédèrent deux réseaux d’établissements universitaires franco-allemands et franco-italiens. Depuis peu, des actions conjointes de recherche sont proposées en plus des formations académiques communes.

1.6.2.3. Appartenance à des organismes intergouvernementaux

Organisations scientifiques internationales : le MESR contribue directement au financement de grandes organisations scientifiques internationales qui disposent d’un fort « leadership » mondial.

Parmi celles-ci figurent des organisations en charge de très grandes infrastructures de recherche :

- Le CERN (centre européen de recherche nucléaire) doté d’un financement de 108,223 M€ en PLF 2008 compte aujourd'hui dix-neuf états membres. La mise en fonctionnement du LHC (grand collisionneur de hadrons) reste l'enjeu majeur pour l'avenir du CERN. - L’ESO : observatoire européen austral - financement 2008 prévu au PLF de 20,741M€. L’ESO est installé au Chili ; son « very large télescope » (VLT) est opérationnel depuis 2000. L’EMBL : laboratoire européen de biologie moléculaire - financement prévu en 2008 de 12,395 M€. L’EMBL est réparti sur 5 sites (deux en Allemagne et un dans chacun des autres pays : France, Italie, Royaume-Uni) et regroupe actuellement environ 1100 scientifiques issus des 17 pays membres.

Le CEPMMT : centre européen de prévision météorologique à moyen terme - financement prévu en 2008 à hauteur de 7,146 M€ . Le CEPMMT participe aux efforts mondiaux pour étendre à des périodes plus longues les capacités prévisionnelles des modèles qui décrivent la dynamique de l'atmosphère terrestre.

Le programme « ITER » est d'abord une grande ambition scientifique visant au contrôle de la fusion thermonucléaire, dans laquelle s'engagent les plus grandes puissances scientifiques mondiales (Union européenne, États-Unis, Japon, Corée, Chine, Russie). Celles-ci prévoient d'y consacrer un effort d'investissement de 10 milliards d'euros sur 30 ans. L’implantation d'ITER à Cadarache, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, génère un grand programme d'infrastructures qui permettront d'accueillir une communauté de 3000 scientifiques des 6 partenaires.

S’ajoutent à ces TGIR, des organisations internationales en charge du financement, parmi lesquelles on peut citer : - l’Agence spatiale européenne (685 millions euros de contribution française transitant par le CNES), - l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT ; 24,11M€ sur le programme recherche spatiale en 2008), - le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC ; 1,008 M€ prévus en 2008), - l’EMBC, conférence européenne de biologie moléculaire - financement prévu en PLF 2008 de 2,283 M€. L’EMBC est une organisation intergouvernementale regroupant 24 pays et finançant un programme visant au développement de l'excellence européenne en sciences de la vie (bourses postdoctorales, cours pratiques, conférences).

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La participation française aux travaux des organisations internationales

OCDE - Le MESR est particulièrement impliqué dans le Comité de politique scientifique et technologique de l'OCDE, où sont débattues les politiques publiques des principaux pays développés en matière de science et de technologie. Il participe également à plusieurs groupes d'experts (indicateurs en science et technologie, biotechnologies - avec la création d'un groupe ad hoc, présidé par la France, sur les Centres de ressources biologiques...), ainsi qu'au « Forum mondial de la science ». Au sein de l’OCDE, le MESR est présent notamment au niveau de l’organe consultatif du conseil de l’OCDE et participe, entre autres, aux groupes de travail qui se réuniront en 2008 : - WPB (groupe de travail sur les biotechnologies) et les groupes associés, HHRB (Biotechnologies pour la santé), TFBSID (Biotechnologies pour le développement industriel durable), CRB (Transfert de ressources biologiques), - TIP (Politiques de l’innovation et de la technologie),- - SFRI (pilotage et financement des institutions de recherche), - FMS (Forum Mondial de la Science), qui réunit chaque année des experts dans des domaines stratégiques (attractivité des études scientifiques, internationalisation de la science). UNESCO - Le MESR est engagé dans les travaux conduits par l'UNESCO en matière d'éthique des sciences. Il cofinance également le Centre international de mathématiques pures et appliquées (CIMPA), centre de haut niveau centré sur les pays en développement, et s’implique dans les recherches et actions de l'UNESCO sur les écosystèmes (biosphère, océanographie, hydrologie, géosciences).

Agence universitaire de la francophonie (AUF) - Le MESR soutient et cofinance les programmes scientifiques de l'AUF qui visent à renforcer l'espace de recherche francophone et regroupent 185 établissements français (sur un total de 617 implantés dans 70 pays). Il s'agit ici plus particulièrement des programmes « environnement durable solidaire » et « soutien des technologies de l'information et de la communication au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche ».

1.6.2.4. Recherche pour le développement

L’IRD et le CIRAD ont une vocation scientifique internationale et initient des recherches en partenariat avec les pays en développement. L'IRD et le CIRAD maintiennent ainsi une présence permanente de scientifiques à l'étranger dans le cadre d'un partenariat s'inscrivant dans la durée avec des institutions des pays du Sud afin de soutenir, entre autres, leurs communautés scientifiques. En application des recommandations du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) de mai 2005 et de juin 2006, l’IRD, l’INRA et le CIRAD ont constitué une agence pour la recherche pour le développement sous la responsabilité de l’IRD. Le groupement d’intérêt public Alliance vient d’être créé pour rapprocher les actions internationales de l'INRA et du CIRAD, notamment dans les domaines relatifs à la forêt, l’horticulture et la santé animale.

Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) - dans le domaine de la recherche agronomique, le GCRAI, est un acteur majeur qui entretient des collaborations de longue date avec les organismes français concernés (INRA, CIRAD, IRD, CEMAGREF). Un accord de coopération a été formellement signé le 17 octobre 2006.

1.6.3. Valorisation des ressources humaines et mobilité des chercheurs

Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche s'inscrit pleinement dans la politique d'attractivité de la France et de mobilité des universitaires, des chercheurs et des étudiants. Jugée prioritaire, cette politique est mise en œuvre en accord, et souvent en coopération, avec le ministère des affaires étrangères et européennes. Ces objectifs prioritaires sont atteints par la mise en œuvre de deux mécanismes : d'une part, le soutien aux projets des équipes de recherche et d'enseignement supérieur, et, d'autre part, le soutien à la mobilité des chercheurs et des universitaires.

Le recrutement des chercheurs est de plus en plus international. Ainsi, plus de 12 % des chercheurs permanents du CNRS, représentant environ 1600 personnes, et plus de 30 % de ceux de l'INRIA sont de nationalité étrangère et entre 20 et 25 % des nouveaux chercheurs recrutés chaque année au CNRS sont étrangers.

Les Partenariats Hubert Curien décrits précédemment contribuent à favoriser la mobilité des chercheurs et des doctorants.

La mobilité des doctorants est soutenue très activement, soit par des bourses de thèse en cotutelle, permettant à l'étudiant français ou étranger d'obtenir un seul diplôme de doctorat sous double timbre des établissements qui sont ainsi étroitement liés, soit grâce au programme des aires culturelles au bénéfice des étudiants français.

Les jeunes chercheurs étrangers post-doctorants sont accueillis dans les établissements français d'enseignement supérieur, dans le cadre de leurs programmes internationaux. À ce programme, s'ajoutent des soutiens offerts aux post- doctorants des États de la CEI (bourses Diderot).

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Le programme incitatif « chaires d'excellence » vise à permettre la venue de scientifiques de haute notoriété internationale. Une quinzaine de possibilités sont offertes tous les ans. Le financement est assuré par l'Agence nationale de la recherche (ANR).

Il existe, par ailleurs, de longue date des postes spécifiques dédiés aux chercheurs étrangers dans les établissements d’enseignement et de recherche dont la durée de séjour peut varier de quelques jours à plusieurs mois. Ces postes se trouvent principalement : - dans les grands organismes de recherche : CNRS (postes rouges), INSERM, INRA .... - dans les universités : postes de « professeur invité ». Un des objectifs de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités est de leur permettre de développer des programmes d’accueil et d’y consacrer des moyens dans des axes qu’elles jugeront prioritaires.

1.6.4. Activités internationales pour l’innovation

Le MESR a établi des partenariats ciblés sur l’innovation. Les relations avec l’Allemagne occupent une place de premier rang. Parmi les actions coordonnées par le MESR, on notera des séminaires conjoints s’intéressant à l’environnement économique et au financement en capital des entreprises innovantes dans les deux pays. On notera également l’échange de cadres français et allemands qui ont, respectivement, conseillé l’ANR pour la mise en place du label Carnot et réalisé une analyse comparative sur l’environnement économique des entreprises innovantes dans les deux pays.

La Commission européenne a proposé un règlement portant création de l’Institut européen de technologie (IET). L’IET contribuera à combler le fossé qui existe en matière d’innovation entre l’Union européenne et ses principaux concurrents, en promouvant davantage l’intégration des trois aspects du triangle de la connaissance dans une perspective de renforcement mutuel et en créant une « masse critique » de référence mondiale, tournée vers l’innovation, à l’échelle de l’Union.

L’IET comprendra :

- des communautés de la connaissance et de l’innovation (CCI) regroupant diverses entités publiques et privées (laboratoires publics et privés de recherche, établissements d’enseignement supérieur, structures de transfert de technologie, structures de financement de l’innovation, entreprises…) chargées de mettre en œuvre le programme de recherche, d’éducation et d’innovation de l’IET. A l’horizon 2015, dix CCI pourraient être créés. Il est prévu que deux ou trois CCI soient rapidement mises en place. - une structure de direction, chargée de définir les orientations stratégiques de recherche et d’innovation, de sélectionner les CCI et de les évaluer. 1.7. L’information et la culture scientifiques et techniques

Dans une société fondée sur la mondialisation et l’économie de la connaissance, la politique nationale de l’information et de la culture scientifiques et techniques (ICST) affronte aujourd’hui deux défis :

- intensifier la circulation des données et des résultats de la recherche pour amplifier la notoriété de la recherche française ; - renforcer les liens entre la science et la société et favoriser auprès des jeunes l’attractivité des études et des carrières scientifiques. La politique mise en œuvre au niveau national a donc pour objectif de faciliter l’accès aux connaissances des différents publics (la communauté scientifique publique et privée, les étudiants, le milieu scolaire et le grand public) et de développer une culture de la recherche et de l’innovation dans la société, tout en y valorisant les résultats de la recherche.

1.7.1. Adapter l’information scientifique et technique (IST) aux nouveaux enjeux de la recherche

Le ministère chargé de la recherche élabore la politique nationale d’information scientifique et technique et veille à sa mise en œuvre avec les différents acteurs du domaine (organismes de recherche, universités, organisations professionnelles, sociétés savantes, entreprises, autres administrations, etc.). Il intervient par régulation, incitation (en particulier au moyen de financements), animation et coordination. Il a pour objectifs de stimuler la production scientifique sous ses multiples formes : publications scientifiques, archives électroniques, sites collaboratifs et portails, bases de données scientifiques, d’images annotées ou de références, réservoirs de ressources… et de rendre plus visibles les travaux de la recherche française publique et privée, principalement dans l’espace numérique mondial, pour accroître sa notoriété internationale. L’action du ministère vise également à accroître les capacités d’accès pertinents et sûrs aux ressources scientifiques, de tri et de traitement de l’information, notamment pour la veille stratégique.

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Des actions de quatre types ont été conduites en 2007 pour valoriser l’IST française :

- un soutien au développement des « archives ouvertes » communes aux organismes d’enseignement supérieur et de recherche - programme-phare en matière de diffusion des articles scientifiques, en accès libre -, par le renforcement des interconnexions avec les systèmes d’information locaux ; - l’animation et le soutien d’initiatives et d’échanges de « bonnes pratiques » profitables à l’ensemble de la communauté d’IST ; - l’amorçage d’une campagne d’évaluation scientifique des outils de veille stratégiques (en collaboration avec le SGDN et la DGA) ; - enfin, des travaux ont été menés avec l’OST (Observatoire des sciences et des techniques) pour parvenir à une meilleure prise en compte des laboratoires français dans les indicateurs bibliométriques internationaux, notamment dans la base de référence Web of Science. Le redressement progressif de l’IST française et son inscription dans les nouveaux enjeux internationaux seront poursuivis en 2008, autour de trois grands objectifs stratégiques : - accroître la visibilité de la production scientifique française ; - accélérer l’accès des chercheurs aux ressources informationnelles ; - mettre en valeur l’exploitation de l’IST dans le processus d’innovation et de compétitivité. Dans cette perspective, il est indispensable d’avoir des actions innovantes, structurantes et de grande envergure.

L’accent sera donc mis en 2008 sur 2 grandes ambitions :

- L’adaptation du dispositif national d’IST aux mutations de la recherche et aux enjeux internationaux Une feuille de route de l’IST (horizon 2009-2012) sera élaborée à partir d’une large concertation sur les priorités de l’IST. Elle permettra de clarifier les missions des principaux intervenants du champ de l’IST, de consolider les opérateurs et de rendre le système français d’IST plus cohérent et plus efficace. - Un programme d’IST inscrit dans l’e-science Il consiste à assurer la structuration, la préservation et l’accès aux données de la recherche, en association avec les grandes infrastructures de recherche françaises européennes, notamment dans le cadre du programme ESFRI, et internationales. Cette approche concerne également les thématiques scientifiques qui ne disposent pas de grandes infrastructures mais où des masses de données brutes sont acquises et produites pour l’activité scientifique : les opérateurs d’IST doivent intervenir pour leur assurer visibilité, accessibilité, pérennité et en garantir l’interopérabilité. Ceci implique la création de grands réseaux/réservoirs dynamiques, mutualisés et thématiques (environnement, biodiversité…), où les données seront, de surcroît, associés aux articles et ouvrages. 1.7.2. Renforcer les liens entre science et société par la diffusion de la culture scientifique et technique (CST)

Renforcer les liens entre science et société est l’objectif majeur de la politique menée en matière de culture scientifique et technique. Celle-ci est indispensable à une société moderne où les choix scientifiques impliquent des responsabilités éthiques et des investissements économiques et où les connaissances nouvelles, diffusées et transformées en innovations, participent au développement économique. Il s’agit d’encourager l’appropriation des connaissances par le citoyen, favorisant en retour les vocations scientifiques, mais aussi de faire en sorte que le citoyen puisse prendre part aux débats et aux processus de décision de politique scientifique.

1.7.2.1. « Science et société » : implication européenne et création de l’IHEST

7ème PCRD : le programme « science dans la société » et la présidence française de l’Union européenne

Le ministère pilote la coordination des acteurs français et encourage l’émergence d’une prise en charge véritablement européenne des problématiques culturelles et éthiques, liées aux transformations et innovations profondes issues de la recherche. Depuis 2003 et le lancement par la Commission européenne du programme « science et société », la politique de CST se développe avec une forte coloration européenne. En 2007, la DGRI a pris en charge la responsabilité du point de contact national du programme « science dans la société ».

A l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, le ministère propose d’organiser une semaine « science dans la société » en octobre 2008, qui comportera 3 grands événements : un village européen des sciences durant la Fête de la science ; des « rencontres science et jeunes citoyens », autour de réflexions de jeunes Européens sur le thème de l’attractivité de la science ; une rencontre de décideurs politiques européens, en présence de représentants des jeunes pour des échanges sur les thématiques « science et société ».

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L’Institut des hautes études pour la science et la technologie

En novembre 2006, l’Institut des hautes études pour la science et la technologie a ouvert son premier cycle de formation, avec pour vocation de contribuer à rapprocher la science et la société, de diffuser dans la société une culture scientifique – de la recherche et de l’innovation – et de construire une intelligence collective des enjeux du développement scientifique et technique.

L’IHEST s’affirme comme un nouveau forum de réflexion et d’échange, dont les auditeurs sont des responsables dans le domaine de la recherche comme dans d’autres secteurs d’activité de la société. L’IHEST va constituer ainsi progressivement un vivier de personnalités au service de la gouvernance de la recherche, dans l’administration centrale comme déconcentrée, dans les établissements de recherche, dans les entreprises… Le décret portant création de l’IHEST comme établissement public à caractère administratif (EPA) a été publié le 29 avril 2007. 1.7.2.2. Une culture scientifique et technique en réseaux

Le ministère entend développer les réseaux implantés sur le territoire national, regroupant les musées de science, les muséums, les centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) avec les structures de recherche publiques et privées, les universités, les musées plus généralistes, les associations, les collectivités. L’action du ministère passe par des initiatives en direction de chacun de ces acteurs, en particulier par le soutien à des projets structurants et la mise en place de bonnes pratiques.

Les centres de culture scientifique, technique et industrielle

Les 34 centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI), structures de statut d’association « Loi 1901 » forment un bon maillage du territoire et conçoivent de nouvelles formes de médiation pour atteindre les publics scolaires, les jeunes, les publics défavorisés, le public féminin. Le soutien apporté par le ministère aux CCSTI représente, depuis 2000, environ 3 millions d’euros par an. Les CCSTI seront financés dans le cadre d’une contractualisation renouvelée, mise en œuvre en 2008, et des contrats de projets Etat-régions (2007-2013).

Un protocole de labellisation, élaboré avec la Réunion des CCSTI, a été signé par le ministre délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche et par la présidente de la Réunion des CCSTI, le 2 mai 2007. La labellisation de chacun des 34 CCSTI affiliés à la Réunion des CCSTI sera examinée à la fin de l’année 2007. Les autres candidatures seront évaluées en 2008.

Les universités, organismes de recherche et associations

L’enjeu majeur de l’implication des organismes et universités dans les relations sciences-société est celui de la reconnaissance dans le métier de chercheur et d’enseignant-chercheur de cette dimension culturelle et sociétale de « civisme ». L’autre enjeu est de conduire ces structures à s’appuyer sur les acteurs de la médiation et travailler en complémentarité dans le cadre des réseaux pour mettre en œuvre leurs actions de CST. Les objectifs sont de veiller à la cohérence globale de leurs actions et d’assurer la coordination entre organismes, universités et associations sur les opérations lancées, en commun, à l’initiative du ministère (Fête de la science, Année polaire internationale, Nuit des chercheurs...). Le ministère assure, en outre, un soutien récurrent à un nombre croissant d’universités, dans le cadre des contrats quadriennaux, sur le volet CST.

Pour les associations de CST, l’objectif 2008 sera d’étudier la création d’un « agrément recherche » ainsi que l’extension du processus de labellisation des CCSTI à d’autres types de structures ou d’actions.

L’éducation à la science dans ou hors milieu scolaire

Une part importante de l’action du ministère vise à toucher le public, prioritaire, des jeunes en leur proposant une approche vivante de la science et en leur permettant de rencontrer le monde de la recherche, d’échanger avec les scientifiques, soit dans leur milieu éducatif habituel, soit dans des lieux extérieurs au milieu scolaire. Cette action est réalisée, entre autres, dans le cadre des Ateliers scientifiques et techniques (circulaire DR-DESCO du 3/06/2004) et du dispositif Science à l’Ecole. Lancé en 2004, ce dernier fédère des actions menées dans les établissements scolaires du second degré, en s’appuyant sur une démarche de projet, interdisciplinaire et interactive. En 2006 et 2007, un partenariat s’est affirmé entre Sciences à l’Ecole et la Fondation C.Génial.

L’Office de coopération et d’information muséographiques (Ocim)

L’Ocim est un centre de ressources à vocation nationale, spécialisé en muséographie et muséologie des sciences et des techniques pour l’ensemble des acteurs que sont les musées nationaux, les muséums et autres musées détenant des collections scientifiques, les CCSTI, les établissements d’enseignement supérieur… Une revue: (La Lettre de l’Ocim), et un programme annuel de formation sont les principales actions. En 2008, l’Ocim sera chargé de mettre en place un observatoire de la culture scientifique et technique.

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La fondation C.Génial, fondation pour la culture scientifique et technique

La création de cette fondation de recherche d’utilité publique, par décret du 23 août 2006, s’inscrit dans le cadre de la loi sur le mécénat et de la loi portant création des fondations de recherche d’utilité publique en 2004. Les cinq fondateurs sont les entreprises Schlumberger, France Télécom, AREVA, la SNCF et la Fondation d’entreprise EADS. L’action de la fondation C.Génial s’est prolongée en 2007 en développant des synergies entre les entreprises et l’ensemble des réseaux : recherche, éducation, médias, associations, politiques et pouvoirs publics, pour conforter la culture scientifique et technique.

1.7.3. Fête de la science et manifestations d’envergure nationale ou internationale

En 2007, 2008 et 2009, l’Année polaire internationale est un événement important de l’action de médiation scientifique visant tous les publics. En 2006 et 2007, le ministère a apporté son soutien à l’Institut Paul-Emile Victor (IPEV), chargé de coordonner les actions de culture scientifique sur la recherche polaire.

La Fête de la science, modèle en Europe

Depuis les origines, la Fête de la Science est un temps fort de la politique de culture scientifique et technique. Elle vise principalement à donner à tous le sens d’une vraie démarche scientifique, à réconcilier science et société à travers l’organisation de rencontres et de débats avec les chercheurs, à susciter des vocations et lutter contre la désaffection pour les études scientifiques tout en valorisant le travail des chercheurs. En 16 ans, la Fête de la science a fidélisé un public : autour de 1,2 million de visiteurs chaque année. En 2006, près de 6500 actions ont été conduites, dans 1088 communes, avec l’implication de plus de 8000 chercheurs. 116 villages des sciences ont été organisés. La thématique traitée en 2006, « santé environnement, santé/travail », a connu un grand succès. En 2007, « aux frontières de la connaissance, avec les instruments de la science » permet d’élargir la thématique à toutes les activités scientifiques et technologiques de pointe et met l’accent sur les instruments qui permettent de faire les découvertes et de les mettre en œuvre sur le terrain.

Les actions audiovisuelles

Le ministère soutient la production de documentaires scientifiques destinés aux chaînes TV. En 2007, le budget alloué par le Ministère et géré par le CNC pour les aides à la production de films scientifiques est de 150 000 euros. Parmi les diffuseurs télévisuels, Arte, France 2, France 3 et France 5 arrivent en tête. En 2006, 10 films ou séries de films ont été soutenus. L’aide à la réalisation de festivals de films scientifiques concerne, en 2006, le festival Pariscience, les rencontres internationales « Image et science » et le Festival du film scientifique d’Oullins.

1.7.4. Les établissements nationaux de culture scientifique et technique et le patrimoine scientifique, technique et naturel

Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche exerce la tutelle sur les musées de sciences. Il s’agit principalement des musées scientifiques nationaux et des muséums d’histoire naturelle en région qui disposent d’un vaste patrimoine sur lequel ils appuient leur activité de diffusion de la culture scientifique et technique, voire de recherche pour les plus importants d’entre eux. L’action du ministère consiste, notamment, à valoriser le patrimoine scientifique et technique, lancer de grands chantiers et orienter les grands projets des établissements.

Les principaux grands chantiers

Le Palais de la découverte

En novembre 2006, un rapport de l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale de l’administration des affaires culturelles et l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche préconisait de moderniser la gouvernance du Palais en impliquant davantage l’Etat par une cotutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et du ministère de la culture et de la communication et en passant du statut d’EPSCP à un statut d’établissement public industriel et commercial. En 2007, l’établissement poursuit, par ailleurs, le renouvellement de son offre muséologique en présentant notamment en 2008 une exposition sur les fourmis et en poursuivant la rénovation de ses espaces d’expositions permanentes. La fréquentation en 2006 du Palais de la découverte s’élève à plus de 625 000 visiteurs.

Cité des sciences et de l’industrie (CSI)

Le projet « Villette Perspective » d’aménagement et d’exploitation des 25 000 m2 de la 4ème travée se concrétise. Le choix du conseil d’administration s’est porté sur un projet de pôle de loisirs culturels autour de la convergence numérique. En 2008, la Cité poursuivra le renouvellement de son offre culturelle avec l’ouverture à l’été 2008 de la Cité des enfants destinée aux 7-12 ans et la rénovation du nouvel espace d’exposition permanent « Energie et Terre vue de l’espace ». L’année 2008 sera également celle du démarrage des travaux pour l’amélioration de l’accueil du public. La fréquentation en 2006 du CSI s’élève à 3 055 000 visiteurs et celle de son site internet à plus de 6 700 000 visites.

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Le Muséum national d’histoire naturelle

Une étude de définition pour la rénovation du parc zoologique de Paris est en cours. Le principe d’une procédure de partenariat public-privé a été retenu. Le Muséum fait par ailleurs l’objet d’un plan global de rénovation échelonné sur la période 2000-2013. Deux grandes expositions sont prévues en 2007-2008 : l’une sur les perles, l’autre sur les abysses. En 2006, le muséum a reçu 1 878 043 visiteurs sur l’ensemble des sites.

Les autres grands établissements

Le Musée du Quai Branly. Ouvert au public depuis le 23 juin 2006, sa fréquentation est un grand succès. 1 700 000 visiteurs ont été reçus sur une année. Outre les expositions permanentes et temporaires cinq fois par an, les expositions dossiers, six par an, le musée développe un programme d’animation culturelle qui s’articule autour des arts vivants, colloques et cinéma. Il développe des activités de recherche et d’enseignement. Son contrat de performance sera signé au mois de septembre 2007. L’établissement est labellisé « musée de France ». Le Musée des arts et métiers (Cnam), « musée de France », présente du 4 décembre 2007 au 30 mars 2008 l’exposition temporaire « Benjamin Franklin, homme de science, homme du monde »; une autre partie sera visitable au Musée Carnavalet. A partir d’octobre 2008, ce sera l’exposition « Destination pôle air », dans le cadre de la 4ème année polaire internationale. Le musée poursuit son projet d’actualisation des domaines de l’exposition permanente et de rénovation des espaces d’accueil.

La contractualisation de la dotation globale de fonctionnement et de crédits pour des actions de muséologie est en cours (année 2007-2010). Fréquentation pour l’année 2006 : 155 106 visiteurs. Le Musée national de l'éducation. Service de l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP), il est labellisé « musée de France » depuis le 6 janvier 2002. Fréquentation 2006 : 8 454 visiteurs. Un projet est en cours d’étude pour le transfert du centre de ressources du musée, afin de réaliser un ensemble architectural adapté aux fonctions d’un centre de ressources documentaires et de valorisation des collections. Son financement était inscrit dans le cadre du Contrat de plan État-région 2000-2006, pour un montant de 6,1 millions d’euros et fait l’objet d’une renégociation dans le cadre du futur contrat de projet Etat - Région 2007-2013. La Cité nationale de l’histoire de l’immigration. L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la mi-septembre 2007, avec l’exposition permanente « Repères » sur 1100 m2. Suivront les expositions « Les réfugiés arméniens », « Ellis Island – portraits d’Augustus Sherman », « Gares de Paris ». La revue Hommes & Migrations est le support scientifique de ce projet. La fréquentation attendue d’ici la fin 2007 est de 50 à 60 000 visiteurs.

DEUXIÈME PARTIE Les orientations stratégiques de la politique nationale d’enseignement supérieur Introduction

La loi du 10 août 2007 relative aux libertés et aux responsabilités des universités fixe le cadre dans lequel s’exerceront désormais les missions confiées aux établissements d’enseignement supérieur.

La loi instaure une réforme profonde de l’organisation des universités en rénovant leur gouvernance par la redéfinition du rôle du conseil d’administration, du conseil scientifique et du conseil des études et de la vie étudiante et par un renforcement des compétences du président de l’université qui a vocation à devenir le porteur du projet d’établissement.

Leur gouvernance ainsi renforcée, les universités seront en mesure d’exercer des compétences nouvelles leur permettant d’affronter dans les meilleures conditions la concurrence internationale ; dans un délai de cinq ans, toutes les universités devront atteindre le stade ultime de leur autonomie en obtenant la maîtrise pleine et entière de leur budget et de leurs ressources humaines.

La loi constitue le socle de la réforme de l’Enseignement supérieur qui se déroulera sur cinq ans.

Cinq autres chantiers complètent le dispositif, et sont repris dans les priorités présentées au point 2.1.

Le chantier sur les conditions de vie des étudiants par lequel il s’agit d’offrir aux étudiants un cadre de vie et de travail digne de ce nom et de faire de l’université un lieu d’égalité des chances et d’épanouissement (2.1.1).

Le chantier sur la réussite en licence a pour objectif de proposer des solutions pour lutter contre l'échec en 1er cycle universitaire, dont le taux reste trop élevé (de l'ordre de 50 % la première année), et de faire de la Licence un diplôme qualifiant, tremplin vers la poursuite d'études ou vers le marché du travail (2.1.2).

Le chantier sur le statut des jeunes chercheurs et des enseignants-chercheurs vise à rendre plus attractives les carrières de l’enseignement supérieur et les métiers de la recherche (2.1.3)

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Le chantier sur les carrières des personnels de l’université dont l’objectif est de rendre plus attractives les carrières pour l’ensemble des personnels de l’université. Les incidences de la loi en matière de ressources humaines et sa déclinaison en 2008 sont traitées au point 2.1.4.

Le chantier sur les conditions d’exercice des missions d’enseignement et de recherche de l’université qui doit permettre aux enseignants et aux chercheurs de bénéficier de conditions matérielles de travail dignes et modernes. A ce titre, un point particulier est fait sur la politique documentaire ainsi que sur la politique immobilière (2.1.5 et 2.1.6)

Une des caractéristiques principales du programme « Formations supérieures et recherche universitaire » est d’être exécuté par 200 opérateurs aux statuts variés : universités, grands établissements, écoles … liés à l’Etat par des contrats quadriennaux.

La loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités fait désormais du contrat le principe unique d’organisation du rapport entre l’Etat et les établissements d’enseignement supérieur (2.2.1)

En corollaire aux efforts consentis par l’Etat en faveur de l’enseignement supérieur, l’évaluation sera renforcée, s’appuyant principalement sur l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (2.2.2)

Le renforcement et la rénovation de la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur représentent un enjeu central (2.2.3).

Au regard de ses caractéristiques (maillage extrêmement fin du territoire, grande diversité d’acteurs …), la mise en œuvre de la politique nationale d’enseignement supérieur nécessite le renforcement des cohérences géographiques et fonctionnelles, le développement des mises en réseau et des partenariats.

Dans ces objectifs, la plus grande attention est portée à la nouvelle génération de contrats de projets Etat-Région (2.3.1), la structuration des sites universitaires (2.3.2) et le déploiement des Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (2.3.3).

Enfin, une dernière partie s’attachera à présenter les actions s’inscrivant dans une dimension européenne et internationale de l’enseignement supérieur, au rang desquelles figurent la construction de l’Espace Européen de l’Enseignement Supérieur (2.4.1) ainsi que les processus et programmes de coopération internationaux (2.4.2).

2.1. Les grandes priorités

2.1.1. La vie étudiante

Le chantier « amélioration des conditions de vie étudiante »

L’amélioration des conditions de vie étudiante qui fait partie des cinq grands chantiers ouverts par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche en juin 2007, ainsi que la poursuite de l’effort en faveur de l’égalité des chances justifient une rénovation en profondeur du système des aides directes dont les premières mesures prendront effet à la rentrée universitaire 2008-2009. Les principaux axes de cette refonte qui vise à plus d’efficacité, de clarté et d’équité, sont les suivants : - simplifier le système de financement en réduisant le nombre de dispositifs ; - rendre l’ensemble du système plus juste en relevant le niveau des bourses des étudiants les plus défavorisés et en augmentant le nombre total d’étudiants bénéficiaires d’aides sociales ; - récompenser le mérite et favoriser la mobilité internationale des étudiants ; - définir des règles claires et transparentes, avec un contrôle renforcé de l’assiduité des étudiants. Le domaine de la santé des étudiants représente également un dossier prioritaire. La réforme des missions des services de médecine préventive et de promotion de la santé est d’ores et déjà largement engagée.

En matière de logement, un bilan de la mise en œuvre des préconisations du plan Anciaux est prévu.

En ce qui concerne l’accomplissement des étudiants, la ministre souhaite que l’université place le développement de la vie associative au cœur de la vie universitaire. Dans cette perspective, une convention « pour le développement de la vie associative, culturelle et sportive, et l’accomplissement des étudiants » sera élaborée en concertation avec les organisations représentatives et les grands réseaux associatifs. Une reconnaissance pédagogique de cet engagement associatif sera étudiée dans le cadre d’un groupe de travail.

Une meilleure participation de l’étudiant à tous les aspects de la vie universitaire est également souhaitée. Elle pourrait notamment se concrétiser par la définition d’un statut de l’élu étudiant.

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L’accompagnement social des étudiants

L’aide sociale a pour objectif de permettre aux étudiants issus des familles les plus modestes de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Elle relève de l’application de dispositions législatives et réglementaires inscrites dans le Code de l’éducation et le Code rural. Les ressources des parents de l’étudiant constituent le paramètre principal dans la détermination des bourses. Une stricte parité est observée avec les étudiants relevant du MESR. Les bourses à l’étranger ont vocation à permettre aux étudiants d’y effectuer des stages et des périodes de formation.

S’agissant du logement étudiant, les orientations pour les années à venir s’appuient sur les conclusions du député ANCIAUX dans son rapport remis au Premier ministre en janvier 2004 et qui visent :

- la rénovation de 70 000 chambres, soit 7 000 par an (inclusion de sanitaires, de câblage informatique …) ; - la construction de 50 000 chambres, soit 5 000 financées, chaque année par 100 M€ de subventions de l’État prévues dans les contrats de plan État-régions (CPER) et 165 M€ de prêts aidés. Pour la période 2005/2008, 15 000 places nouvelles devraient être livrées ; - des travaux de remise en état dans plus de 12 résidences dont l’état ne correspond pas aux normes acceptables, grâce à une enveloppe de plus de 2,7 M€ (dont 1 M€ provenant des ressources propres des CROUS) Le dispositif actuel des bourses se décline comme suit :

- la bourse d’enseignement supérieur sur critères sociaux. Cette bourse est accordée en fonction des ressources des familles et du nombre de points de charge et répartie en 6 échelons dont le premier échelon (échelon 0) permet aux étudiants de bénéficier uniquement de l’exonération des droits de scolarité et de sécurité sociale. Elle est attribuée en France, dans les formations publiques ou privées habilitées à recevoir des boursiers, et dans le cadre d’études suivies dans un pays membre du Conseil de l’Europe dès lors que la formation relève de la compétence du ministère chargé de l’enseignement supérieur et qu’elle aboutit à la délivrance d’un diplôme national. Les étudiants en master 2ème année peuvent percevoir soit une bourse sur critères sociaux soit une bourse sur critères universitaires ; - l'allocation d’études. Il s’agit d’un dispositif mis en place à l’intention des étudiants confrontés à des situations particulières ne leur permettant pas de se voir attribuer une bourse dans le cadre du droit commun. Un contingent de 11 000 allocations d’études est réparti sur l’ensemble des académies ; - la bourse sur critères pédagogiques. Elle est attribuée sur la base de critères universitaires et sociaux. On distingue deux catégories de bourses : - la bourse sur critères universitaires. Elle est attribuée aux étudiants préparant un master recherche ou professionnel 2ème année ou l’agrégation ; - la bourse de mérite. Cette aide est destinée aux étudiants bacheliers mention « très bien » issus des familles modestes se destinant aux études menant vers les concours des écoles nationales de l'administration, de la magistrature, des grandes écoles scientifiques, littéraires ou à la médecine ; - un complément ministériel ERASMUS. Cette aide supplémentaire est attribuée aux étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur publics sous tutelle du ministère chargé de l’enseignement supérieur et titulaires d’une bourse ERASMUS-SOCRATES. Le budget consacré à cette aide s’élève à 4,57 M€ en 2007 ; - la bourse de mobilité. Accordée aux étudiants boursiers sur critères sociaux ou bénéficiaires d’une allocation d’études, son objectif est de faciliter la réalisation d’un projet de mobilité européenne ou internationale. Plus de 52 000 mensualités de bourses de mobilité seront ainsi réparties dans les établissements d’enseignement supérieur en 2007-2008; - la bourse de voyage. Cette aide est réservée aux étudiants qui effectuent un stage individuel obligatoire ou en laboratoire intégré à leurs études hors de la métropole, d’une durée minimum d’un mois. Le budget consacré à cette aide était de 1 834 000 € en 2007 ; - le prêt d’honneur. Ce prêt, attribué à des étudiants non boursiers, est sans intérêt et remboursable au plus tard dix ans après la fin des études. - l’allocation d’installation étudiante : Cette aide est réservée aux boursiers sur critères sociaux des échelons « 0 » à « 5 », aux boursiers de mérite et aux allocataires d’études bénéficiaires par ailleurs d’une aide personnelle au logement suite à une première demande. Son montant est de 300 €. Les caisses d’allocations familiales (CAF) sont chargées d’assurer le versement de l’allocation d’installation étudiante compte tenu des informations dont elles disposent sur le bénéfice de l’aide au logement et sur la qualité de boursier. Les CROUS interviennent en appui pour informer, d’une part les étudiants de leurs droits, et d’autre part les CAF sur le statut de boursier des étudiants susceptibles de percevoir l’allocation. L’allocation d’installation étudiante a concerné en 2006-2007 environ 80 000 étudiants boursiers inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur y compris ceux relevant de la tutelle de ministères autres que celui de l’enseignement supérieur et de la recherche. A noter enfin que l’année universitaire 2006-2007 a été également marquée par une amélioration sensible des délais de paiement des bourses. 47

Etudiants handicapés

La loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » prévoit de renforcer les mesures en faveur des étudiants. Dans ce cadre, les établissements d’enseignement supérieur se voient confier la responsabilité de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement des étudiants : accueil, accessibilité, aides diverses, mesures complémentaires apportées par les associations. Il est prévu que les établissements sollicitent les associations et conventionnent avec elles. Dans chaque établissement, un dispositif d’accueil doit être clairement identifié reposant sur un responsable garant du projet individuel d’accompagnement de l’étudiant handicapé.

S’agissant de l’accompagnement des étudiants handicapés, une charte « université/handicap » a été signée le 5 septembre 2007, par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, par le ministre du travail, des relations sociales et de la solidarité et par la conférence des présidents d’université. La réalisation de travaux en matière d’accessibilité des bâtiments sera accélérée à la faveur des moyens nouveaux demandés au PLF 2008.

Mesure de rentrée 2007

Le Gouvernement a décidé de revaloriser le montant des bourses, ainsi que les plafonds de ressources pris en considération pour l’obtention de ces aides, de 2,5 % pour la rentrée 2007. Cette augmentation importante est supérieure à celle de 1,5 % qui était prévue à l’origine en LFI 2007. C’est la plus forte progression depuis 5 ans.

Il s’agit ainsi de tenir compte de l’évolution du coût de la vie pour l’étudiant mais aussi de rattraper la baisse du pouvoir d’achat des étudiants boursiers ces dernières années.

Evolution du montant des bourses sur critères sociaux

Evolution Taux des 2002- 2003- 2004- 2005- 2006- 2007-2008 2002/2003 bourses 2003 2004 2005 2006 2007 - 2007/2008 1er échelon 1 296 1296 1 315 1 335 1355 1 389 7,17 % 5ème échelon 3 501 3501 3 554 3 607 3 661 3 753 7,19 %

Evolution des effectifs boursiers*

Evolution Types de 7 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2002/03- bourses 2006/07 BCS dont 471 710 484 545 489 412 496 427 475 856 bourse à 0,88 % 43 789 49 157 49 986 48 931 40 716 taux zéro Bourse de 617 610 757 842 1 361 120,6 % mérite Allocation 11 000 11 000 11 000 11 000 11 000 0 % d’études BCU 12 554 12 474 12 575 12 529 12 636 0,65 % *Enquête DEPP : situation au 15 mars de l’année. (BCS : bourse sur critères sociaux, BCU : bourse sur critères universitaires et service public)

Evolution du budget consacré aux bourses d'enseignement supérieur (en M€)

Evolution 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2002-2007 Programme 231 – action 1 « aides directes (ex chapitre 1 298 1 289 1 308 1 325 1 344 1 406 8,32 % 43-71 article 10)

7 Dans la version 2007 du document, à la suite d’une erreur matérielle, seuls étaient comptabilisés les boursiers de métropole, à l’exclusion des DOM. 48

2.1.2. L'orientation et l'insertion professionnelle, le plan licence

L’orientation des bacheliers et l’insertion professionnelle des diplômés constituent une des priorités du Gouvernement. Ces priorités sont inscrites dans la loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités qui confie aux établissements d’enseignement supérieur deux nouvelles missions : celle de l’orientation et celle de l’insertion professionnelle.

L’orientation

Chaque année, environ 10% des bacheliers généraux, 30% des bacheliers technologiques et 60 % des bacheliers professionnels quittent l’enseignement supérieur sans aucun diplôme.

Chaque année, plus de 80 000 jeunes sont en échec à l’université, soit 1 étudiant sur 5. A l’origine de cet échec, il y a souvent un mauvais choix d’orientation.

En effet l’accueil dans les universités d’étudiants non ou insuffisamment préparés aux exigences de la filière qu’ils ont choisie ou engagés dans des voies aux débouchés incertains, se traduit par un taux d’échec important des néo- bacheliers ou par des difficultés d’insertion professionnelle en fin de cursus.

Il est donc indispensable d’améliorer l’information des élèves et des étudiants sur la nature des formations qui leur sont proposées par les établissements d’enseignement supérieur et de les sensibiliser aux perspectives d’insertion professionnelle qui s’offrent à eux à l’issue de leur formation supérieure. Cette connaissance plus précise des réalités des métiers leur permettra d’élaborer un projet professionnel en toute connaissance des débouchés qui s’offrent à eux.

Si le baccalauréat, premier grade universitaire, doit continuer à donner accès de droit aux universités et si les mesures que prennent ces établissements pour l’aide à la réussite et en faveur de la professionnalisation des formations doivent être poursuivies et développées, on ne peut pour autant accepter que l’orientation à l’université continue de se faire le plus souvent par défaut plutôt que dans le cadre d’une démarche positive, éclairée et réellement accompagnée.

A cette fin, un dispositif d’orientation active a été mis en place à titre expérimental pour la rentrée 2007. 67 universités se sont engagées dans cette expérimentation dont la généralisation est prévue en 2008.

Le principe retenu pour la mise en œuvre de ce dispositif est que tout élève de classe terminale qui envisage de poursuivre des études à l’université doit pouvoir bénéficier de la part des établissements d’une aide à l’orientation, sur le fondement de laquelle il pourra choisir sa voie en pleine connaissance de cause.

Cette démarche n’a pas constitué une procédure de sélection à l’entrée à l’université. Quelle qu’a été la recommandation de l’université, l’élève est resté libre de son choix final, mais celui-ci s’est fait à la lumière d’une analyse objective.

L’article L 612-3 du code de l’éducation prévoit désormais que toute inscription à l’université est subordonnée à une « pré-inscription » : le lycéen qui formulera, en vue de son inscription à l’université, des vœux de poursuite d’études dans une filière déterminée devra recevoir une information à la fois sur les exigences de la filière dans laquelle il envisage de s’inscrire et sur les possibilités d’insertion qu’elle lui offre à plus ou moins long terme.

Par ailleurs, s’agissant des formations courtes professionnalisées et plus particulièrement des sections de techniciens supérieurs (STS), l’admission des bacheliers technologiques en STS fait l’objet d’un examen prioritaire. Cette admission est de droit pour les bacheliers technologiques ou professionnels qui ont obtenu la même année une mention « bien » ou « très bien » à l’examen. La responsabilité des recteurs d’académie, sous l’autorité desquels les procédures d’admission sont organisées, est pleinement engagée notamment pour faciliter l’inscription des bacheliers technologiques et professionnels dans les formations supérieures courtes (STS). On doit en effet à tout prix éviter que ces bacheliers se fourvoient dans des cursus universitaires aux exigences académiques inadaptées à leur situation.

Enfin, l’application Admission Postbac conçue à l’origine pour gérer au plan national l’accès aux CPGE a fait la preuve de son efficacité et a déjà élargi son périmètre de façon significative puisqu’elle assure à l’heure actuelle, en vue de la rentrée 2007, la gestion des admissions dans l’ensemble des formations supérieures des académies de Nantes et de Poitiers, les admissions en STS et dans certaines licences de l’académie de Nice, ainsi que les admissions en STS de l’académie de Lille. Dans le cadre du projet « dossier unique » pour l’accès à l’enseignement supérieur, l’application Admission Postbac va être étendue progressivement à toutes les académies et formations.

L’insertion professionnelle

Le caractère professionnalisé des formations de l’enseignement supérieur agit positivement sur la qualité de l’insertion professionnelle de ses diplômés. Globalement, ces derniers accèdent plus rapidement à des emplois à durée indéterminée.

Au cours de l’année universitaire 2006-2007, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a souhaité se doter d’un levier supplémentaire au service de l’accès à l’emploi des diplômés en direction des universités en invitant les universités, dans le cadre d’un appel à projets, à mettre en place des plates-formes d’insertion professionnelle. 49

Les plates-formes d’insertion professionnelle ont pour fonction de caractériser l’environnement socio-économique des établissements d’enseignement supérieur en exploitant les différentes informations produites au niveau local. Ces analyses devraient mettre en évidence les évolutions affectant le marché du travail, qu’il s’agisse d’offres d’emploi non satisfaites, d’emplois en émergence ou de métiers en voie de disparition. Les résultats des études conduites par les observatoires des universités sur les mécanismes d’entrée dans la vie active de leurs étudiants seront examinés à la lumière de ces constats. L’ensemble de ces analyses devrait alimenter la réflexion sur l’évolution de l’offre de formation des universités.

Elles ont également une mission d’information auprès des employeurs et des étudiants et encourageront les dispositifs et actions destinés à aider les diplômés dans leurs recherches d’emplois. Pour mener à bien leurs objectifs, les plates- formes développeront des partenariats avec les milieux professionnels, les collectivités territoriales et les services de recherche d’emploi.

22 projets ont été présentés pour 40 établissements engagés dans le processus. 18 dossiers ont été retenus et 35 universités sont d’ores et déjà dotées d’une plate-forme d’insertion professionnelle. Elles ont fait l’objet d’une dotation en emplois (10 emplois d’ingénieur de recherche et 20 emplois d’ingénieur d’études).

L’insertion professionnelle est désormais aux termes de l’article L 123-3 du code de l’éducation une des missions du service public de l’enseignement supérieur. L’article L. 611-5 du même code prévoit en outre la création dans chaque université d’un bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants. Ce bureau est notamment chargé de diffuser aux étudiants une offre de stages et d’emplois variés et en lien avec les formations proposées par l’université et de les assister dans leur recherche de stages et de premier emploi.

Le plan Licence

Dans le cadre de l’objectif fixé par le gouvernement de porter 50 % d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur, la revalorisation du cycle Licence qui accueille au total 1 200 000 étudiants (dont 900 000 dans les universités, IUT inclus) constitue un enjeu majeur.

Prenant appui sur les recommandations qui ont été émises par les comités de suivi de la licence et de la licence professionnelle au printemps 2007, le chantier Réussite en licence, lancé par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a pour objet de : - rendre ce cycle attractif, - d’en faire un cursus de réussite, débouchant sur un diplôme doublement qualifiant, tant pour la poursuite d’études que pour l’insertion professionnelle. A cet effet, il s’organise autour de trois grands principes :

- Généraliser l’orientation active et permettre, notamment par une spécialisation progressive des études et la mise en œuvre de passerelles à différentes étapes des cursus, les réorientations. - Développer la professionnalisation en élargissant le champ des compétences acquises. - Renforcer l’encadrement pédagogique afin de mieux prendre en compte la diversité des étudiants et de mettre en place, grâce à la désignation d’enseignants référents et à la constitution d’équipes pédagogiques homogènes et permanentes, un accompagnement individualisé de chacun. Ces principes sont au cœur du cahier des charges de l’offre de formation de cycle licence actuellement en cours d’élaboration. Celui-ci constituera le document de référence de l’évaluation par l’AERES ainsi que du dialogue contractuel conduisant à l’habilitation des formations concernées.

Dans le cadre du PLF 2008, la réussite en Licence constitue l’une des priorités du programme 150, avec une mesure d’un montant de 30 M€ : - 22,9 M€, au titre du renforcement de l’encadrement pédagogique, sous la forme d’heures complémentaires ou d’heures de tutorat ; les dotations correspondantes représentent un potentiel de 572.000 heures d’enseignement ou l’équivalent de 2 heures d’enseignement supplémentaires par groupes de 25 pour tous les étudiants de niveau L1; - 4,5 M€, au titre de la généralisation de l’orientation active ; - 2,6 M€, au titre de l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques. L’attribution de ces crédits fera l’objet d’un avenant au contrat de chacun des établissements bénéficiaires. Il comportera des indicateurs permettant de mesurer la réalisation des objectifs fixés.

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2.1.3. Les jeunes chercheurs

Avec la réforme des universités engagée en 2007, la France ambitionne de se doter d’un système d’enseignement supérieur modernisé, compétitif et attractif pour les meilleurs scientifiques au plan national et international. L’amélioration des conditions de travail des jeunes chercheurs constitue l’un des cinq piliers de la réforme de l’enseignement supérieur dont la Loi du 11 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités constitue le socle.

En effet, dans un environnement international marqué par une compétition de plus en plus vive entre les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, la mise en œuvre d’une politique de l’emploi scientifique susceptible de garantir le recrutement des meilleurs éléments (au niveau national comme international) constitue un défi majeur pour les universités françaises.

Au-delà des mesures prenant effet dès la rentrée universitaire 2007-2008, une nouvelle phase de concertation avec le monde de la recherche est engagée depuis juillet 2007 sous l’égide du Conseil supérieur de la recherche et de la technologie (CSRT).

L’amélioration des conditions de financement des thèses Revalorisation des allocations de recherche

Prolongeant l’effort de revalorisation de l’allocation de recherche engagé le 1er janvier 2006 (+ 8%) et le 1er février 2007 (+ 8%), une nouvelle augmentation est intervenue au 1er octobre 2007, portant le montant brut mensuel de l’allocation de recherche de 1530,77 € à 1650 €. Ainsi, les allocataires bénéficiant d’un monitorat d’initiation à l’enseignement supérieur auront alors une rémunération de 1985 € brut par mois (1650 € d’allocation et 335 € de monitorat), soit plus de 1,5 fois le SMIC, conformément à l’engagement du gouvernement. Par ailleurs, le montant de l’allocation de recherche est désormais indexé sur l’évolution des rémunérations de la fonction publique, comme le prévoit l’article 6 de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006. En parallèle, le dispositif d’accompagnement du doctorant et de contrôle de la qualité de ses travaux sera renforcé : le caractère quasi-automatique du renouvellement du contrat d’allocation de recherche, contrat d’un an tacitement renouvelable deux fois pour la même durée, sera chaque année remplacé par une décision formelle de renouvellement du contrat. Augmentation du nombre de moniteurs En 2006 et 2007, 500 supports supplémentaires de moniteurs permettant aux doctorants allocataires d’acquérir une expérience d’enseignement ont été créés annuellement portant leur nombre total à 8000 (2/3 des 12 000 allocataires). Au titre du projet de Loi de finances pour 2008, 2250 créations de supports supplémentaires de monitorat sont prévues. Ces créations seront intégrées dans la politique de l’emploi de chaque établissement d’enseignement supérieur. Résorption des libéralités S’agissant de la transformation en contrats à durée déterminée des libéralités servies par des organisations caritatives à des doctorants, les actions incitatives en direction des associations et fondations concernées seront poursuivies en vue de les sensibiliser à ce problème. En 2007, la contribution du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche à ce processus de résorption, par la prise en charge de la part sociale patronale des doctorants concernés, représente plus de 5 millions d’euros permettant l’attribution d’un contrat à près de 1000 doctorants. Ce dispositif transitoire prendra fin en 2008 où doit être effective la résorption complète des libéralités. Revalorisation des CIFRE Concernant le dispositif des conventions industrielles de formation par la recherche en entreprise (CIFRE), une hausse de 16% du salaire minimum pour les doctorants financés dans ce cadre est mise en œuvre à compter du 1er septembre 2007 (soit une revalorisation de 1 684 € bruts par mois à 1 957 € brut par mois pour tous les nouveaux contrats). Le nombre de bénéficiaires de conventions CIFRE augmente quant à lui de 10%, passant de 1 155 conventions CIFRE réalisées en 2006 à 1259 conventions proposées en 2007.

L’expérimentation du monitorat / doctorant conseil Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche propose une expérimentation nationale du monitorat / doctorant conseil (en entreprise, en administration ou en collectivité territoriale) visant à permettre d’une part aux doctorants de mettre en application leurs compétences de jeunes chercheurs, d’enrichir leur formation et de préparer la suite de leur vie professionnelle, d’autre part à l’entreprise de se tourner vers le monde de la recherche et de mieux connaître (et reconnaître) ses forces vives que sont les jeunes chercheurs. Les doctorants allocataires, recrutés par l’université en qualité de moniteur par contrat d’une durée d’un an, se verront confier, pour le compte de l’université, des missions dans des entreprises, administrations ou collectivités territoriales. Une indemnité d’un niveau identique à celui de l’indemnité perçue par les moniteurs de l’enseignement supérieur leur sera versée. La mission effectuée par le doctorant conseil sera facturée par l’université à l’entreprise dans le cadre d’un contrat de prestation. 500 postes de moniteurs sont réservés à cette expérimentation dont le bilan permettra de déterminer les modalités de pérennisation du dispositif.

Le renforcement du rôle des écoles doctorales en matière d’insertion professionnelle des diplômés L’adéquation entre offre de formation doctorale et débouchés en matière d’emploi scientifique est une préoccupation essentielle du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche qui, dans le cadre de la mise en œuvre de l’arrêté

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du 7 août 2006 relatif à la formation doctorale, a placé la mission de préparation à l’insertion professionnelle des diplômés au premier rang des missions confiées aux écoles doctorales.

Organisées sur une base pluridisciplinaire, les écoles doctorales ont pour mission de développer une offre de formation de haut niveau, à côté de l’encadrement scientifique individualisé assuré par le directeur de thèse. Cette offre de formation doit permettre aux doctorants d’enrichir et de contextualiser leurs connaissances scientifiques, pour faciliter leur insertion professionnelle en tenant compte des contextes variés dans lesquels ils seront appelés à exercer leur compétences (recherche académique, recherche partenariale ou développement des entreprises). L’arrêté relatif à la formation doctorale a modifié les règles de composition des conseils des écoles doctorales pour que les représentants du monde socio-économique puissent participer à la détermination de la politique des écoles doctorales, y compris en termes de thématiques de recherche. Les procédures d’évaluation des écoles doctorales sur ces différents points ont été renforcées. Il convient de noter également qu’une part prépondérante de moyens accordés aux établissements d’enseignement supérieur en matière de formation des doctorants (allocations de recherche) sont désormais attribués en fonction des résultats de chaque école doctorale en termes de qualité de l’insertion professionnelle des diplômés.

Une nouvelle étape de concertation engagée avec les jeunes chercheurs et les représentants de la recherche publique et privée En juillet 2007, une nouvelle consultation a été engagée avec les associations de doctorants et de docteurs et, plus largement, avec l’ensemble des représentants de la communauté scientifique (universités et écoles, organismes de recherche, entreprises) afin d’identifier de nouvelles actions susceptibles d’améliorer les conditions d’entrée dans la carrière scientifique des docteurs. Le Conseil Supérieur de la Recherche et de la Technologie (CSRT) a été chargé de conduire cette consultation autour des axes suivants : - identifier les mesures concernant la période de formation doctorale, susceptibles de renforcer le lien formation / emploi scientifique ; - définir les conditions d’une meilleure reconnaissance du titre de docteur à l’extérieur du monde académique, avec en particulier une meilleure prise en compte des compétences que les docteurs peuvent apporter aux entreprises et à l’ensemble du secteur socio-économique en matière d’innovation ; - étudier les aménagements à apporter pour revaloriser les débuts de carrière dans la recherche. Les propositions du CSRT, élaborées sur la base des entretiens conduits par le conseil entre juillet et septembre 2007 avec tous les acteurs de la recherche, sont communiquées le 30 septembre 2007 à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

2.1.4. Les ressources humaines

En matière de gestion des ressources humaines, la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités comporte un ensemble de dispositions de nature à conforter l’action des personnels enseignants et administratifs au sein des établissements d’enseignement supérieur et à donner à ces derniers des capacités d’initiative et d’action élargies : création d’un Comité Technique Paritaire, procédure de recrutement des enseignants-chercheurs plus réactive, responsabilités élargies en matière de gestion (budget global, politique de primes, système d’intéressement…), modulation plus souple de la répartition des obligations de service des enseignants-chercheurs, recrutement de personnels contractuels…

Dans un délai de cinq ans, toutes les universités et, éventuellement , d’autres catégories d’établissements d’enseignement supérieur maîtriseront l’ensemble des paramètres de leurs ressources humaines.

Ces marges de manœuvre seront toutefois limitées par un plafond de masse salariale pour la dotation Etat et un plafond d’emplois, ainsi qu’un pourcentage maximal de la masse salariale consacré au recrutement d’agents contractuels.

Ces limites seront définies dans le contrat, constituant le cadre du dialogue entre l’Etat et l’établissement : sur une politique de GRH adaptée aux priorités et aux objectifs de recherche et de formation sur les moyens accordés en conséquence par l’Etat sur la période quadriennale en appui à la stratégie de l’établissement et à la politique de maîtrise des moyens.

Dans ce nouveau contexte, un certain nombre de priorités sont particulièrement identifiées en 2008 :

S’agissant des emplois BIATOS

Préparer le passage à l’autonomie renforcée et à l’exercice des compétences élargies en renforçant l’encadrement et les capacités d’expertise des établissements. Une attention particulière doit être apportée à la structuration de la fonction gestion des ressources humaines et au renforcement de la fonction de contrôle de gestion et gestion du patrimoine.

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Améliorer le dispositif d’orientation et de préparation à l’insertion professionnelle en mettant notamment en place le dispositif de préinscription et le bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants.

Relativement aux emplois d’enseignants –chercheurs :

Œuvrer pour la réussite des étudiants en licence grâce à un renforcement de l'encadrement pédagogique permettant à des équipes enseignantes plus homogènes de mieux prendre en compte la diversité des étudiants, d'assurer un accompagnement individualisé de chacun et de renouveler les méthodes. L'élargissement du champ des compétences acquises doit également contribuer à une meilleure insertion professionnelle des diplômés.

Favoriser la structuration des sites et la fédération des forces entre établissements d’enseignement supérieur, le cas échéant relevant de tutelles ministérielles distinctes, et entre établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche notamment dans le cadre de la montée en puissance des pôles de recherche et d’enseignement supérieur,

Conforter la puissance scientifique de l’enseignement supérieur qui se mesure à la fois par la qualité de sa recherche et par la cohérence et la pertinence de son offre de formation puisqu’il s’agit là, à l’évidence, de la caractéristique distinctive de l’Université.

Les personnels payés sur budget Etat œuvrant dans le champ de l’enseignement supérieur sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche équivalent à près de 150 000 emplois (exprimés en équivalents temps plein travaillé), dont plus de la moitié sont des personnels enseignants.

Les personnels enseignants 89 698 personnes enseignent dans les établissements publics d’enseignement supérieur, dont 79,9 % exercent en université (hors IUT et écoles rattachées ), 11,1 % en IUT, 1,5 % dans un institut ou une école rattachée aux universités et 7,5 % dans un autre établissement (grands établissements, ENS …).

Parmi ces enseignants, deux sur trois appartiennent à l’un des corps des enseignants-chercheurs : 20 072 professeurs, 37 334 maîtres de conférences et 155 assistants titulaires. A ces emplois s’ajoutent ceux de 14 434 enseignants des corps du second degré, 13 469 personnels non titulaires (ATER, moniteurs …) et 4 234 chefs de clinique, AHU et PHU.

Dans la répartition des disciplines, le poids des sciences reste constant avec 41,2 % des enseignants, domaine dans lequel exercent plus de deux maîtres de conférences sur cinq et plus d’un ATER ou moniteur sur deux. Ensuite viennent les disciplines de lettres et de sciences humaines avec 27 260 enseignants, les sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion avec 12 863 enseignants et la santé avec 12 658 enseignants.

Les personnels administratifs, techniques et d’encadrement 51 756 IATOS (ingénieurs, administratifs, techniques, ouvriers et de service) et 4 479 personnels de bibliothèques sont affectés dans les établissements d’enseignement supérieur, soit au total 56 235 personnels non enseignants.

Les personnels administratifs, techniques et d’encadrement appartiennent en majorité aux corps de recherche et de formation (ITARF) pour 31 143 personnels, soit 55,4 % ainsi qu’aux corps administratifs, techniques, ouvriers, de service et médicaux-sociaux de l’administration scolaire et universitaire, pour 36,4 %, soit 20 447 personnels. Sur le plan fonctionnel, une majorité des personnels (68,7 %) occupent des fonctions techniques, les fonctions de type administratif étant exercées par 1/3 des personnels. 22,3 % des emplois IATOS relèvent de la catégorie A, 23,2 % de la catégorie B et 54,5 % de la catégorie C. Les universités (hors IUT et écoles d’ingénieurs rattachées) concentrent 70 % des emplois IATOS.

Les personnels de bibliothèques sont affectés de manière essentielle en universités (86 %) ; ils sont magasiniers (41,1 %), bibliothécaires (10,6 %), bibliothécaires adjoints spécialisés (20,4 %) et conservateurs (21,2 %).

2.1.5. Les bibliothèques

La politique de développement des bibliothèques et services de documentation des établissements d’enseignement supérieur fait l’objet de l’action 5 du programme « Formations supérieures et recherche universitaire ». Dans le cadre notamment de l’accompagnement à la réussite des étudiants de niveau Licence, l’amélioration de l’accueil des usagers constitue une priorité nationale. Celle-ci porte sur deux chantiers :

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- l’allongement très significatif des horaires d’ouverture (qui sont aujourd’hui de 58 heures hebdomadaires en moyenne et, en nombre d’heures d’ouverture dans l’année, se sont élevées de 2 393 en 2000 à 2 424 en 2006) : pour répondre aux besoins des étudiants, mais aussi des enseignants-chercheurs, il est nécessaire d’ouvrir les bibliothèques plus longtemps dans l’année, plus tard en soirée, ainsi que les week-ends ; - la mise en service de nouveau locaux, favorisant l’accès direct aux documents. Aux 50.000 m² supplémentaires mis en service entre 2006 et 2007 doivent s’ajouter en 2008 plus de 36 000 m², dont la Bibliothèque Sainte-Barbe à Paris (8 400 m²) qui offrira une documentation spécialement dédiée aux étudiants de niveau Licence. En outre, cette politique de développement s’ordonne autour des axes suivants : - Le développement des ressources documentaires. Après une forte progression au cours de la décennie 1990-1999, suivie d’un tassement, le niveau des acquisitions d’ouvrages (0,72 par étudiant) s’élève à nouveau depuis 2002, alors que celui des abonnements aux périodiques sur support papier (84 titres pour 1 000 étudiants) s’est stabilisé. Le phénomène majeur est la croissance forte et continue des ressources électroniques (bases de données documentaires, revues en ligne) qui occupent une part de plus en plus importante dans le budget documentaire des établissements (8,7 % des dépenses documentaires en 1998, 21 % en 2005). Conjuguée à la forte augmentation du coût des abonnements étrangers sur support papier, cette évolution appelle de la part des établissements une gestion plus rigoureuse, fondée sur l’intégration des bibliothèques de composantes dans le service de documentation, l’élaboration de plans de développement des ressources et la mutualisation des charges. Le ministère soutient aussi à cet effet les groupements de commandes, qui associent plusieurs établissements désireux d’acquérir dans les meilleures conditions des ressources électroniques coûteuses. - La modernisation des services et l’accès à distance aux documentations numériques. L’État a consacré en 2006 plus de 4 M€ au financement de ces projets, notamment dans le cadre des contrats d’établissement. - La consolidation du réseau organisé autour de plusieurs outils nationaux : le catalogue collectif de l’enseignement supérieur (Sudoc), géré par l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (Abes), qui compte plus de 7 millions de notices bibliographiques, localise 25 millions de documents et fait l’objet de près de 1,5 millions de connexions par mois ; les centres d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique (Cadist) qui ont pour mission d’offrir à l’ensemble de la communauté des chercheurs une documentation scientifique de haut niveau dans les différentes disciplines concernées ; le circuit des thèses sous forme électronique (dépôt, signalement, conservation et diffusion) ; le portail PERSEE, dédié aux collections rétrospectives des grandes revues francophones en sciences humaines et sociales, et qui diffuse actuellement en libre accès et en texte intégral 26 titres numérisés, représentant un total de 100 000 articles (en mode image et en mode texte), pour une moyenne de 2,5 millions de consultations par mois. Les contrats quadriennaux passés avec les établissements constituent d’importants leviers de cette politique, dans la mesure où les dotations documentaires contractuelles représentent 50 % des subventions documentaires allouées aux établissements.

2.1.6. La politique immobilière

La politique immobilière est le principal instrument du chantier ministériel visant à améliorer les conditions d’exercice des missions d’enseignement supérieur et de recherche au sein de l’université ; il doit permettre à terme aux différents membres de la communauté universitaire de bénéficier de conditions matérielles de travail plus favorables et implique, par conséquent, un effort particulier en matière d’immobilier universitaire (locaux plus fonctionnels, mise aux standards internationaux). En 2008, au titre du PLF, il se traduit par une augmentation sensible des crédits « immobiliers ».

Il convient de préciser que cette priorité a également été prise en compte lors de la mise en œuvre des contrats de projets 2007-2013 entre l’Etat et ses partenaires territoriaux ; l’objectif est de contribuer à la modernisation des structures d’enseignement supérieur (mise au standard international de l’immobilier universitaire comprenant des mises en sécurité lourdes et des réhabilitations de bâtiments existants mais aussi des constructions ou extensions de locaux accueillant des laboratoires de recherche ou des écoles doctorales) mais aussi au développement de l’offre de logements en faveur des étudiants, l’un des autres chantiers prioritaires ministériels, l’amélioration des conditions de la vie étudiante.

Par ailleurs, la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités prévoit que l’Etat pourra transférer aux établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel qui en font la demande, la pleine propriété des biens mobiliers et immobiliers qui leur sont affectés ou sont mis à leur disposition alors que l’article L762-2 du code de l’éducation limite actuellement le droit des établissements sur ce parc. En accédant ainsi à la pleine propriété de leurs biens immobiliers, les établissements d’enseignement supérieur devraient être incités à une gestion plus active et plus performante de leur parc immobilier ; la possibilité d’aliéner leurs biens et de percevoir des produits de cession devrait entraîner la vente des locaux peu occupés et coûteux en fonctionnement et l’utilisation des produits de cession pour réaliser des locaux plus adaptés et fonctionnels. Ce transfert pourra s’accompagner, le cas échéant, d’une convention visant à la mise en sécurité du patrimoine, après expertise contradictoire.

En termes de surfaces, les établissements d’enseignement supérieur présentaient en 2006 un foncier non bâti de 5 517 hectares et une surface hors œuvre nette – SHON (hors parkings couverts) de 18 407 411 m² réparties sur plus de 6 000 bâtiments. Les surfaces des locaux pour lesquels les établissements assurent les charges du propriétaire conformément à l'article L 762-2 du code de l'éducation représentent 92,2 % des surfaces utilisées par les établissements ; le solde des surfaces utilisées se composent de locaux dont les charges du propriétaire sont assumées par des tiers, que ce soient des personnes privées, des collectivités territoriales ou des établissements publics 54

(locations, biens affectés aux IUFM et appartenant aux départements ou des cas particuliers comme l'immeuble de la Sorbonne qui appartient à la ville de Paris, etc.).

2.2. Le pilotage des opérateurs 2.2.1. La contractualisation

2.2.1.1. Outil de pilotage des établissements d’enseignement supérieur

C'est la loi du 26 janvier 1984 qui intègre pour la première fois la notion de contrat dans le domaine de l'enseignement supérieur, répondant ainsi au souhait exprimé par les présidents d'université dès 1975. La politique contractuelle, limitée d'abord au domaine de la recherche, a été étendue en 1989 à tous les aspects de la vie de l'établissement tout en se généralisant progressivement à l'ensemble des établissements du supérieur.

La loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités fait des contrats quadriennaux le principe unique d’organisation du rapport entre l’Etat et les établissements d’enseignement supérieur. Cette politique contractuelle s'inscrit désormais au cœur du dialogue entre l'Etat et les établissements d'enseignement supérieur. Elle permet aux établissements d'affirmer leur identité dans le respect d'une politique nationale cohérente.

Un champ d’application étendu

172 établissements d'enseignement supérieur (universités, instituts universitaires de formation des maîtres, écoles d'ingénieurs, grands établissements comme le Collège de France, l’EHESS ou le Muséum d’Histoire naturelle) accueillant environ 1,5 millions d'étudiants sont actuellement engagés dans la démarche contractuelle :

124 établissements publics à caractère scientifique culturel et professionnel, EPCSCP (82 universités, 2 instituts nationaux polytechniques, 14 instituts et écoles extérieurs aux universités, 17 grands établissements, 4 écoles normales supérieures, 5 écoles françaises à l’étranger) ; 27 établissements publics administratifs, EPA, rattachés à un EPCSCP : 19 écoles nationales d'ingénieurs, 7 instituts d'études politiques et l'Institut d’administration des entreprises de Paris ; 9 établissements publics administratifs autonomes ; 12 établissements de statuts divers publics ou privés (GIP comme l’agence de mutualisation des universités, établissements privés tels SUPELEC ou IOTA…) A noter que les 31 instituts universitaires de formation des maîtres, avec lesquels étaient jusqu’ici signés des contrats spécifiques, ont désormais vocation à être intégrés dans le contrat de leur université de rattachement.

Ces établissements sont répartis en quatre vagues contractuelles.

Sur le plan financier, les dotations allouées au titre des contrats d'établissements représentent près du tiers des subventions versées aux établissements d'enseignement supérieur, leur montant atteignant, en 2007, 666,5 millions d’euros, qui peuvent être répartis en quatre enveloppes distinctes : 653,2 M€ sur le programme 150 dont 226 M€ au titre de la recherche, 206,9 M€ au titre du patrimoine immobilier des établissements, 220,3 M€ pour toutes les autres actions soutenues contractuellement (formation, pilotage, politique documentaire, nouvelles technologies…) et 13,3M€ au titre de la vie étudiante (programme 231).

Un instrument de pilotage

Au-delà des enjeux financiers, la démarche contractuelle est d’abord l’occasion, pour l’établissement et pour l’Etat, d’affirmer des choix stratégiques et opérationnels. L’élaboration du projet permet ainsi à l’établissement de définir les priorités qu’il entend mettre en œuvre. Le projet doit à cet égard être l’expression de la politique de l’établissement et refléter son identité.

Du côté de l’Etat, c’est un nouveau mode de pilotage de la politique de l’enseignement supérieur qui s’appuie davantage sur l’autonomie et la responsabilisation des établissements. Le projet d’établissement, définissant, pour quatre ans, objectifs et priorités, concrétise cette volonté de combiner pilotage national et émergence d’une vraie politique d’établissement.

Le contrat, qui scelle l’accord entre l’Etat et l’établissement, permet d’inscrire les relations entre l’Etat et les établissements dans un cadre pluriannuel, assurant une visibilité à moyen terme et servant de cadre aux principales décisions de l’administration (habilitation des formations, labellisation des équipes de recherche notamment).

La dynamique contractuelle

Levier et outil de modernisation, la politique contractuelle a accompagné les mutations de l’université : l’absorption, entre 1988 et 1995, d’un flux sans précédent d’étudiants, la professionnalisation des formations, la structuration d’une politique scientifique de qualité, l’adaptation des pratiques pédagogiques aux besoins des étudiants, le développement de politiques patrimoniale, documentaire et de vie étudiante, la modernisation de la gestion et le renforcement de la gouvernance des universités sont autant de domaines où la contractualisation a permis d’impulser, de soutenir, d’innover... 55

Plus récemment, c’est dans le cadre contractuel que la réforme LMD – Licence, Master, Doctorat -a été mise en place. Une grande liberté a été laissée aux établissements sur le principe et les modalités de la mise en œuvre de la réforme, cette autonomie ayant pour corollaire une plus grande responsabilisation pédagogique. En quatre ans, toutes les universités ont ainsi progressivement intégré le nouveau dispositif.

Les évolutions en cours

La généralisation du LMD à l’ensemble des établissements, la mise en œuvre de la LOLF devenue effective au 1er janvier 2006, enfin l’intervention de la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 ont créé un contexte particulièrement favorable pour repenser le processus contractuel. La vague A (2007/2010) a été ainsi l’occasion d’expérimenter une nouvelle forme de dialogue avec les établissements. Il s’agissait :

- d’intégrer plus étroitement recherche et formation et d’associer davantage l’ensemble des partenaires, en particulier les grands organismes, au processus ; - d’inscrire fortement le nouveau contrat dans la LOLF et de s’engager avec les établissements dans une logique de performance et d’efficience, afin de parvenir à des textes plus stratégiques et exigeants en terme de définition des objectifs à poursuivre et des cibles à atteindre ; - de renforcer la logique d’évaluation et donc de responsabilisation des établissements en articulant davantage le contrat avec les différentes procédures évaluatives (habilitations des formations, évaluations des unités de recherche). Une nouvelle forme d’évaluation et de dialogue a ainsi été expérimentée avec les établissements. L’accent a été mis sur la caractérisation des établissements et l’évaluation de leur projet. Il s’agissait de partir d’un diagnostic précis de l’établissement, de ses points forts, de ses contraintes et de ses faiblesses éventuelles, puis d’évaluer le projet de l’établissement dans toutes ses dimensions (recherche, formation, relations internationales, vie étudiante, gouvernance…), à la lumière des différentes expertises.

Par ailleurs, avec la loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités, le contrat sera global, incluant l’ensemble des moyens alloués aux universités par l’Etat dans le cadre des compétences nouvelles qui leur seront transférées par la loi, en distinguant les montants affectés à la masse salariale, les autres crédits de fonctionnement et les crédits d’investissement.

Il accompagnera et encadrera la dévolution des nouvelles responsabilités et compétences dont bénéficieront les établissements. Ainsi, par le projet d’établissement et par le contrat, les établissements d’enseignement supérieur pourront articuler de manière cohérente leurs objectifs à terme et les moyens qu’ils entendent mobiliser sur ces objectifs. Le contrat sera enrichi d’un véritable volet ressources humaines dont la maîtrise sera un des leviers essentiels de l’exercice de la nouvelle autonomie. Il s’agira d’attirer dans les établissements les meilleurs éléments, enseignants et chercheurs, et de leur offrir ainsi qu’aux personnels administratifs et techniques des conditions de travail et de rémunération valorisant leurs compétences et leur engagement au service de l’excellence pédagogique et scientifique.

C’est également dans le cadre du contrat que s’organiseront les relations entre universités et organismes de recherche dont le renforcement participera au développement de la recherche française.

Le renforcement de l’évaluation au travers du contrat quadriennal d’objectifs et de moyens est une exigence de la réforme engagée. Le contrat pluriannuel d’établissement est rendu obligatoire. Son volet financier tient compte des résultats de l’évaluation de l’établissement réalisée par l’agence d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche (AERES). Véritable contrat d’objectif, les établissements s’engagent désormais dans une logique de performance. Les indicateurs contrats répondent à trois logiques : - mesurer la contribution de chaque établissement aux objectifs stratégiques fixés par le parlement dans le cadre des programmes 150 et 231 ; - documenter le dialogue de gestion entre ministère et établissement ; - mesurer l’impact des actions engagées par chaque établissement dans le cadre de sa stratégie propre. L’engagement systématique de chaque établissement dans une démarche d’auto-évaluation sera mesuré à travers les contrats. A l’externe, le renforcement de l’évaluation s’appuie sur l’AERES à qui est désormais confiée la mission d’apprécier, en amont des négociations contractuelles, la qualité des équipes scientifiques et de l’offre de formation, mais aussi les résultats de la politique menée par les établissements et leurs performances au regard des objectifs qu’ils se sont fixés. C’est sur la base des résultats de l’évaluation de chaque établissement réalisée par l’AERES que seront désormais négociés les contrats à venir.

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2.2.1.2. Une logique contractuelle intégrant la recherche dans une politique globale d’établissement

Le pilotage de la recherche universitaire traduit la volonté de rapprocher le système français du standard international d’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche en prenant en compte l’importance du lien entre recherche et formation. Cette logique positionne de facto les universités et les autres établissements d’enseignement supérieur au centre de l’effort de recherche français et impose une approche globale de la politique des établissements. Piloter la recherche universitaire suppose par ailleurs d’articuler les objectifs nationaux et les stratégies des universités, opérateurs de l’État et néanmoins établissements autonomes. La loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités renforce cette nécessité de bonne articulation.

Ces éléments confortent la logique contractuelle au cœur du dispositif de pilotage de la recherche universitaire. La mise en œuvre de la LOLF a renforcé la place du contrat en mettant l’accent sur l’analyse de la performance des établissements. Le contrat pluriannuel d’établissement est d’ailleurs conforté par son inscription dans la loi – article 17 : « Les activités de formation, de recherche et de documentation des établissements font l’objet de contrats pluriannuels d’établissement » qui fixent « certaines obligations des établissements et prévoient les moyens et emplois correspondants pouvant être mis à leur disposition par l’État ».

Deux objectifs caractérisent aujourd’hui la mise en œuvre de cette politique contractuelle d’établissement : (1) programmer efficacement la répartition des moyens de l’État dans le cadre d’un dialogue stratégique avec les établissements, (2) renforcer la gouvernance des établissements en donnant aux présidents ou directeurs la maîtrise des moyens de leur politique scientifique.

Programmer efficacement la répartition des moyens de l’État dans le cadre d’un dialogue stratégique avec les établissements

- Une répartition des moyens sur la base de l’évaluation des résultats L’autonomie des établissements a pour corollaire le renforcement de l’évaluation a posteriori et la création de l’AERES prend tout son sens dans cette logique. La contractualisation des établissements est l’outil efficace pour que la répartition des crédits vienne sanctionner positivement ou négativement les résultats obtenus par les établissements. - La prise en compte de la stratégie nationale de recherche L’organisation même du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche garantit la prise en compte des priorités nationales de recherche et leur stratégie de mise en œuvre. La direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI) a en effet pour mission la détermination de la stratégie nationale de la recherche. La direction générale de l’enseignement supérieur (DGES) intègre cette stratégie dans le dialogue contractuel qu’elle conduit avec les établissements (à noter que la DGRI est en charge du pilotage des organismes de recherche). - Faire émerger des sites et renforcer les points forts La répartition des moyens sur la base de l’évaluation conduit à renforcer les points forts du dispositif de recherche universitaire, avec pour conséquence : - l’émergence de grands sites pluridisciplinaires visibles dans la compétition internationale, - la consolidation des points forts des sites de taille moyenne, - la spécialisation des autres sites sur des « niches scientifiques ». Les 155 établissements contractualisés peuvent ainsi se répartir en sites : - Paris et la région parisienne (35 établissements) : 38% des crédits - 10 sites majeurs en région (Toulouse, Lyon, Marseille, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Nancy et Rennes) : 40% des crédits - 19 sites de taille moyenne et 20 sites de taille modeste : 22% des crédits. Cette logique de site a été confortée, en région, par la création de 6 PRES (Aix-Marseille, Bordeaux, Bretagne, Lyon, Nancy et Toulouse).

- Garantir la cohérence des politiques menées par les organismes de recherche avec les établissements - Le contrat quadriennal conçu comme unique lie l’établissement, le ministère et les organismes de recherche. Face à la dispersion des forces de recherche entre de multiples établissements d’enseignement supérieur ou organismes de recherche, le contrat est la garantie d’une cohérence de la politique scientifique et de l’emploi des crédits publics de la recherche. - Les organismes ont été étroitement associés à l’ensemble de la procédure contractuelle. Dans son appréciation des établissements, la DGES prend en compte l’ensemble des forces de recherche, y compris les chercheurs d’organismes présents dans les UMR (soit 14 000 des 25 000 chercheurs d’organismes). 57

- Préparer le vivier des jeunes chercheurs : mise en œuvre de la nouvelle politique de formation doctorale Le contrat est l’outil qui permet en outre au ministère de renforcer au sein des établissements et des sites la cohérence des politiques de recherche et de formation. Il a également permis la restructuration des écoles doctorales de la vague A sur la base de champs thématiques homogènes et visibles à l’international, ce qui a induit des co-accréditations entre établissements d’un même site ou d’une même région.

Renforcer la gouvernance des établissements en donnant aux présidents la maîtrise des moyens de leur politique scientifique

- Le contrat favorise l’émergence d’une stratégie d’établissement faisant apparaître ses priorités scientifiques - Il permet à la politique scientifique d’un établissement d’être autre chose que la simple addition des stratégies de l’ensemble de ses laboratoires. En déterminant sa stratégie et ses priorités, l’établissement évite la dispersion de ses moyens et construit la cohérence et la complémentarité de ses activités scientifiques. - La globalisation des crédits scientifiques et des allocations de recherche - La contractualisation de la vague A a permis de mettre en œuvre une expérimentation à grande échelle de la globalisation de crédits : 48% des crédits scientifiques de la vague sont concernés (12 établissements sur les sites de Bordeaux, Grenoble et Lyon). Ce sont les instances dirigeantes des établissements qui ont la responsabilité de la répartition des crédits et qui en rendront compte à l’échéance du contrat, avec les résultats obtenus. - Ce mouvement de globalisation et de responsabilisation des établissements sera poursuivi et amplifié, conformément aux dispositions de la loi du 10 août 2007. - Le contrat concentre la quasi-totalité des moyens de recherche délégués par la DGES - Pour la DGES, le contrat est le vecteur de la programmation des moyens de l’État vers les établissements. Aux crédits scientifiques s’ajoutent 85% des allocations de recherche et la totalité des crédits de post-docs et cotutelles de thèses qui ne font plus l’objet d’appels d’offres et sont maintenant intégrés dans les contrats. Cela permet aux établissements une plus grande réactivité pour la mise en œuvre des priorités de leur politique scientifique.

Ainsi, la politique contractuelle concrétise l’accord entre l’État et chaque établissement sur des objectifs et des résultats à atteindre par l’établissement, dans le respect de son autonomie et en cohérence avec les objectifs nationaux.

2.2.2. Le renforcement de la gouvernance

La mise en œuvre de la LOLF, devenue effective au 1er janvier 2006, les évolutions induites par la loi de programme pour la recherche et les nouvelles dispositions législatives issues de la loi n°20071199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités font du renforcement de la gouvernance des universités un enjeu essentiel.

La loi du 10 août entend réformer profondément l’organisation et le fonctionnement des universités ; la gouvernance de toutes les universités sera rénovée dans un délai de un an avec une nouvelle organisation pour les rendre plus réactives et accroitre leur capacité d’initiative (renforcement de l’autorité et des compétences de son président, resserrement du conseil d’administration et clarification des rôles des différents conseils) ; elles disposeront de nouvelles compétences dans un délai de cinq ans. L’objectif est de leur permettre de libérer leurs énergies dans le cadre d‘une mission de service public réaffirmée et éclaircie.

Un président légitime, porteur de projets, animateur d’équipe et jugé sur les résultats

Il s’agit de réaffirmer le rôle prépondérant du président et de son équipe, de renforcer ses compétences, d’asseoir sa mission, de lui donner les moyens (budgétaires et humains) de définir, avec le conseil d’administration, une stratégie pour l'établissement et de la mettre en œuvre. La fonction présidentielle devra donc s'imposer désormais comme une véritable fonction d'impulsion et de décision.

L’autorité et la légitimité du président sont renforcées sur les composantes de l’établissement et le recrutement des personnels afin d’affirmer son rôle de stratège. Le président de la nouvelle université sera plus légitime : - Il sera élu à la majorité absolue des membres du conseil d’administration ; - Il sera choisi parmi les enseignants chercheurs, chercheurs, professeurs ou maîtres de conférence associé ou invités ou tous autres personnels assimilés sans condition de nationalité à l’intérieur ou hors de l’établissement. Il sera porteur d’un projet pour l’université. Il aura un rôle d’animateur d’équipe (son mandat de 4 ans renouvelable une fois correspondra à celui du conseil d’administration et des autres conseils). Détenteur de l’autorité de droit commun en matière de gestion et d’administration, le président d’université dispose d’un droit de regard sur toutes les affectations prononcées dans l’établissement.

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Il sera, par ailleurs, jugé sur ses résultats, notamment à l’occasion de la présentation annuelle d’un rapport d’activités au conseil d’administration.

Un conseil d’administration diminué de moitié, stratège, représentatif et ouvert

Les compétences des trois conseils centraux sont redéfinies : au conseil d’administration le rôle de stratège, aux deux autres conseils une compétence consultative venant éclairer le conseil d’administration dans sa prise de décision. Le conseil d’administration comprend entre vingt et trente membres (au lieu de soixante précédemment) selon la configuration choisie par l’université. Il demeure représentatif avec une majorité de membres élus et les grands équilibres de représentation sont respectés (enseignants, chercheurs, personnel, étudiants) et sans préjudice des grands équilibres de la présentation des personnels et des étudiants.

Le conseil sera stratège. Ainsi, notamment : - Il créera les unités de formation et de recherche (U.F.R.), - Il créera le comité technique paritaire (C.T.P.) qui sera notamment consulté sur la politique de gestion des ressources humaines. Le CTP deviendra le lieu du dialogue social, permettant ainsi au conseil d’administration de se concentrer sur les questions stratégiques. Le conseil d’administration dont les compétences sont élargies s’ouvre à davantage de personnalités extérieures à l’université : représentants des collectivités territoriales dont au moins un représentant du conseil régional, du monde socio-économique dont au moins un chef d’entreprise ou un cadre dirigeant.

Ce renforcement de la gouvernance de chaque établissement passera notamment par la contractualisation avec l’Etat. En effet, la nouvelle loi relative aux libertés et responsabilités des universités, en inscrivant le contrat au cœur même des relations Etat/établissement, va donner à cet instrument une nouvelle dimension. Le contrat accompagnera et encadrera les nouvelles responsabilités confiées aux établissements et c’est à travers lui que sera évaluée l’efficacité de la gouvernance de chaque établissement qui rendra compte de ses résultats.

2.2.3. Le dispositif d'évaluation

La loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006 crée l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) chargée d’évaluer les activités de recherche des établissements publics et des unités de recherche et les formations et diplômes de l’enseignement supérieur. Ce point est développé dans le § 1.1.3. L’évaluation des acteurs.

2.3. La déclinaison territoriale et le renforcement des partenariats

2.3.1. Les CPER Les CPER 2007-2013

A la dernière génération des contrats de plan État-régions (CPER) qui a pris fin en 2006, se substituent désormais les contrats de projet État-régions. Les CPER 2007-2013, dont la préparation a été engagée officiellement lors du CIACT du 6 mars 2006, s’appuient sur un changement de politique visant à financer des projets précis et validés, dans un souci de respect des engagements initiaux de l’État.

Ainsi les nouveaux CPER, tous ministères confondus, se caractérisent par : - un alignement sur le calendrier des Programmes Opérationnels Européens (PO) (7 ans avec un démarrage au 1/1/2007) pour faire coïncider les deux exercices complémentaires du point de vue financier et technique ; - une convergence thématique avec les PO prenant en compte prioritairement les objectifs de développement de l’innovation, de l’emploi et de la compétitivité (stratégie de Lisbonne) de l’environnement et du développement économique et du développement durable (stratégie de Göteborg) ; - une concentration des interventions autour « de grands projets d’investissement ou grands projets thématiques en nombre réduit, bien identifiés et prêts à démarrer ayant un effet d’entraînement sur le développement économique, l’innovation et la recherche » ; - un contenu plus sélectif pour que les engagements pris soient mieux respectés. Par ailleurs, les contrats de projet s’articulent autour de trois axes structurants : - la compétitivité et l’attractivité des territoires (innovation, enseignement supérieur, recherche, filières compétitives, transports ferroviaires et maritimes) ; - le développement durable et la préservation de l’environnement (énergies renouvelables, prévention des risques, biodiversité) ; - la cohésion sociale et territoriale (emploi, formation professionnelle, accompagnement des mutations économiques).

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La participation du MESR à ce dispositif s’inscrit dans le premier objectif de « compétitivité et d’attractivité des territoires » au titre de la thématique du renforcement de l’effort de recherche et des structures d’enseignement supérieur.

Le volet financier des CPER

L’enveloppe financière globale dédiée à l’enseignement supérieur et la recherche a été fixée dans les mandats de négociation des préfets de région à 2 900,7 M€ (y compris la recherche des grands organismes) pour la période 2007- 2013, dont 2 261,8 M€ pour l’enseignement supérieur et la recherche universitaire. A titre de comparaison, l’enveloppe des engagements initiaux de l’Etat dans les CPER 2000-2006 était de 2 161,57 M€ et le montant global des crédits délégués s’est élevé à 1 678,4 M€, soit un taux d’exécution de 77,65 %.

L’enveloppe de 2 261,80 M€ prévue au programme 150 est répartie comme suit : - 2 122,90 M€ au titre de l’investissement immobilier (action 14), dont 255,13 M€ pour les logements et la restauration universitaires ; - 138,90 M€ pour les équipements scientifiques des laboratoires universitaires. - Les arbitrages rendus à l’occasion des réunions interministérielles ont conduit à attribuer : - 1 544,3 M€ à la province, soit 68,3 % ; - 625,0 M€ à la région d’Ile-de-France, soit 27,6 % ; - 92,5 M€ aux départements d’outre-mer, soit 4,1 %.

CPER 2007-2013 - Enveloppes régionales du programme 150 (part Etat en million d’euros) Total Total équipements TOTAL % de chaque Région constructions labo universitaires Programme 150 région Alsace 90,00 5,00 95,00 4,2% Aquitaine 68,00 12,00 80,00 3,5% Auvergne 28,00 2,00 30,00 1,3% Bourgogne 30,00 3,00 33,00 1,5% Bretagne 115,00 9,00 124,00 5,5% Centre 56,00 4,00 60,00 2,7% Champagne-Ardenne 36,00 4,00 40,00 1,8% Corse 3,50 1,50 5,00 0,2% Franche-Comté 25,30 7,00 32,30 1,4% Languedoc Roussillon 72,00 5,00 77,00 3,4% Limousin 31,00 4,00 35,00 1,5% Lorraine 61,00 6,00 67,00 3,0% Midi Pyrénées 100,00 9,00 109,00 4,8% Nord Pas de Calais 95,50 5,50 101,00 4,5% Basse Normandie 48,00 4,00 52,00 2,3% Haute Normandie 45,00 5,00 50,00 2,2% Pays de la Loire 92,10 4,90 97,00 4,3% Picardie 60,00 0,00 60,00 2,7% Poitou Charentes 50,00 12,00 62,00 2,7% PACA 145,00 5,00 150,00 6,6% Rhône-Alpes 174,00 11,00 185,00 8,2% Total province 1 425,40 118,90 1 544,30 68,3% Guadeloupe 25,00 1,00 26,00 1,1% Guyane 20,00 1,00 21,00 0,9% Martinique 15,00 0,50 15,50 0,7% La Réunion 27,50 2,50 30,00 1,3% Total DOM 87,50 5,00 92,50 4,1% Ile de France 610,00 15,00 625,00 27,6% Total 2 122,90 138,90 2 261,80 100%

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2.3.2. La structuration des sites universitaires

L’article L 614.3 du code de l’éducation donne au ministre chargé de l’enseignement supérieur compétence pour arrêter et réviser la carte des formations supérieures et de la recherche.

Cette carte n’a pas été conçue comme une contrainte rigide et planificatrice qui serait en contradiction avec l’objectif de renforcement de l’autonomie scientifique et pédagogique des établissements. La mise en œuvre du LMD s’est d’ailleurs effectuée dans cet esprit : l’expérimentation sur la base du volontariat des établissements a été préférée à l’édiction d’une règle pré-établie et imposée de manière uniforme par le MESR.

Carte des sites d’enseignement supérieur (carte en annexe)

Les enseignements sont dispensés par les établissements d’enseignement supérieur sur plus de 150 sites universitaires (région Ile-de-France exceptée) qui constituent un maillage extrêmement fin du territoire développé jusqu’au niveau départemental. Ce maillage fait du territoire national l’espace universitaire le plus aménagé des pays européens.

La multiplication des sites d’enseignement supérieur, amorcée depuis les années 1970, a nettement amélioré l’accessibilité géographique à l’enseignement supérieur répondant ainsi à une forte demande sociale.

Au cours de la période de très forte augmentation du nombre d’étudiants, le ministère chargé de l’enseignement supérieur a conduit une politique volontariste de développement d’enseignement de proximité avec, notamment, les diplômes universitaires de technologie (DUT) et les licences professionnelles implantés prioritairement dans les villes moyennes (plan Université 2000).

Les collectivités territoriales ont contribué de façon significative à la multiplication des implantations depuis le début des années 1980. Considérant que l’existence d’un enseignement supérieur de qualité constituait un facteur d’attraction, ces collectivités n’ont cessé depuis de s’engager dans le soutien financier de l’offre locale d’enseignement supérieur, notamment dans le cadre des CPER 1989-1993 et 1994-1999, en vue d’assurer la formation des cadres des entreprises régionales et d’accompagner le développement du réseau urbain infra régional.

La consolidation du maillage existant

Sur le territoire métropolitain, on comptabilise actuellement 44 sites sièges d’établissements d’enseignement supérieur (universités et établissements assimilés) accueillant au moins un établissement.

À ce premier réseau de métropoles universitaires, il convient d’ajouter plus d’une centaine de sites d’antennes (hors Ile- de-France) qui regroupent des enseignements universitaires - en général de niveau L -, ainsi qu’un ou plusieurs départements d’instituts universitaires de technologie (IUT). Cette dispersion doit néanmoins être relativisée au regard des effectifs étudiants concernés : ces antennes, dont la fréquentation varie de moins de 20 à plus de 3 500 étudiants, rassemblent 6,7 % des effectifs d’étudiants de province.

Face aux défis que doivent relever les universités - augmentation de la mobilité étudiante, accueil des étudiants étrangers, mission d’insertion professionnelle des étudiants, valorisation de la recherche… - il importe aujourd’hui de mettre en œuvre une consolidation du maillage existant.

Les orientations retenues conduisent à renforcer la cohérence de l’offre de formation et à favoriser la coopération inter- universitaire, de manière à rendre le système d’enseignement supérieur et de recherche plus lisible et plus efficace : mise en œuvre du LMD, développement de cohabilitations correspondant à des masses critiques de formation et de recherche, regroupement de filières ou d’écoles d’ingénieurs, limitation des ouvertures de départements d’IUT ou de formations dans des sites nouveaux.

Les évolutions organisationnelles récentes, propres à l’enseignement supérieur, ont un impact territorial :

- Les métropoles universitaires sont concernées par le renforcement de l’attractivité du système d’enseignement supérieur et de recherche au travers des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES). Institués par la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006, les PRES sont des outils de mutualisation des activités et des moyens des établissements d’enseignement supérieur et de recherche et des organismes de recherche, publics ou privés, relativement proches géographiquement. Neuf PRES ont déjà été créés par décret à Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Nancy, en Bretagne et en Ile de France (voir point 2.3.3). - S’agissant des villes moyennes, l’optimisation des sites devrait conduire à mieux mobiliser les enseignements technologiques qui y sont dispensés (BTS, DUT et licences professionnelles), ainsi que les plateaux techniques qui les accompagnent, en direction de l’environnement économique local. Les ouvertures de départements d’IUT en 2007 viendront conforter les sites existants dans les villes moyennes que sont Anglet, Cholet, Colmar, Digne et Rodez. - Les contrats quadriennaux de développement concrétisent les efforts engagés par les établissements d’enseignement supérieur pour renforcer la cohérence de leur offre de formation entre leurs différentes implantations et pour organiser des complémentarités et des coopérations avec les autres établissements au niveau du site géographique ou du réseau universitaire de proximité. 61

2.3.3. Les PRES

La loi de programme du 18 avril 2006 sur la recherche, en créant les pôles de recherche et d’enseignement supérieur, a offert aux établissements et à la communauté universitaire un nouvel outil de mutualisation de leurs activités et de leurs moyens et a créé ainsi une vraie dynamique dont les effets se sont traduits en projets concrets.

Le travail mené, en étroite interactivité, par le ministère et les établissements a permis de faire émerger rapidement neuf projets réellement structurants, parmi lesquels on trouve des sites universitaires et scientifiques de tout premier ordre.

Les neuf premiers PRES, créés par décret en mars 2007 sous la forme d’établissements publics de coopération scientifique (EPCS), rassemblent les établissements des sites suivants :

-« Aix-Marseille université » : les trois universités d’Aix-Marseille ; -« Nancy Université » : les universités Nancy 1 et 2 et l’INPL ; -« Paris Est Université » : l’université de Marne La Vallée, l’école nationale des Ponts et chaussées, l'université Paris 12 Val-de-Marne, l'école supérieure d'ingénieurs en électronique et électrotechnique (ESIEE) et le Laboratoire central des ponts et chaussées ; -« Paris Tech » : 10 écoles d’ingénieurs, dont l’école nationale des ponts et chaussées, l’école nationale supérieure de chimie de Paris, l’école nationale supérieure des mines de Paris, l’ENSAM, l’école polytechnique, l’école supérieure de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris, Agro Paris Tech ; -« Université de Bordeaux » : les 4 universités bordelaises, trois écoles d’ingénieurs et l’IEP ; -« Université de Lyon » : les 3 universités de Lyon, les 2 ENS et l’école centrale de Lyon ;

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-« Université de Toulouse » : les universités de Toulouse 1, 2, 3, l’INP de Toulouse, l’INSA et l’école nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace ; -« Université européenne de Bretagne » : les universités de Rennes 1, 2, Bretagne occidentale, Bretagne Sud, l’Agrocampus de Rennes, l’INSA de Rennes, l’antenne de l’ENS Cachan, l’ENST Bretagne et l’ENSC Rennes ; -« UniverSud Paris » : les universités de Pars 11, Versailles Saint-Quentin et l’ENS Cachan.

L’Etat a accompagné la mise en place de ces 9 EPCS par des mises à disposition de moyens (4 Millions € et 3 emplois par PRES).

Ces PRES ont en commun un certain nombre de caractéristiques qui témoignent de la réalité de la dynamique engagée : En termes de compétence Les PRES sont conçus comme un instrument de promotion des établissements membres et un moyen, pour eux, de prendre place dans la compétition scientifique internationale. En ce sens, le champ de compétence des établissements a été considéré comme un critère essentiel de la qualité du PRES : chacun des membres fondateurs des 9 PRES retenus a choisi l’option d’une délégation de compétences sur des champs significatifs, en particulier en matière de recherche, de formations doctorales et d’international. A titre d’exemple, on retrouve dans les 9 PRES des transferts : - en matière de doctorat : la coordination des études doctorales, voire la délivrance du doctorat se feront au niveau de l’EPCS ; - en matière de recherche : toutes les publications scientifiques des sites sont désormais présentées sous la signature unique du PRES ; cette identification unifiée sur un site est primordiale dans le cadre des mesures bibliométriques qui servent à évaluer la production scientifique au niveau international. En termes de gouvernance Le choix clair du statut d’établissement public de coopération scientifique (EPCS) a constitué un autre critère déterminant pour le ministère : c’est le garant de la volonté des membres fondateurs de s’appuyer sur une gouvernance efficace, à la hauteur des enjeux internationaux de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’EPCS est en effet l’instrument le plus adapté pour articuler formation et recherche : il est notamment le seul à permettre la délégation au PRES de la délivrance des diplômes. Il assure par ailleurs la pérennité de la coopération par la création d’un établissement public. La mise en commun des moyens La délégation de compétences au PRES s’est accompagnée d’un transfert correspondant des moyens, notamment financiers et humains, des établissements fondateurs.

D’autres sites se sont également engagés dans une démarche de coopération renforcée qui pourra déboucher à terme sur la constitution de nouveaux PRES. C’est le cas, notamment, de Clermont-Ferrand, où vient d’être signée la convention constitutive d’un PRES rassemblant, dans un EPCS, les deux universités clermontoises et trois écoles d’ingénieurs (l’IFMA, l’école nationales supérieure de chimie et l’ENITA de Clermont). C’est également le cas de Montpellier, Nantes, Anjou-Maine, Nord-Pas-de-Calais ou Grenoble. Un suivi des PRES est organisé par le ministère et un premier séminaire est prévu avant la fin de l’année 2007. Par ailleurs, une évaluation sera mise en place, sur la base des objectifs fixés par chacun des projets.

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Les pôles de recherche et d’enseignement supérieur – EPCS créés en avril 2007

2.4. L'action et la coopération internationales 2.4.1. La construction de l'Espace Européen de l'Enseignement Supérieur

Si l’on peut faire remonter son origine au programme Erasmus lancé par la Commission Européenne en 1987, c’est le processus de Bologne qui désormais permet sa construction.

2.4.1.1. Les caractéristiques de Bologne

La construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur est une initiative intergouvernementale, initiée à la Sorbonne en 1998, et développée dans le cadre de réunions régulières des ministres de l’éducation dont celle de Bologne en 1999 où fut adoptée la déclaration fondamentale. Par la suite, les réunions de Prague 2001- Berlin 2003- Bergen 2005 et Londres 2007 ont permis l’avancée du processus. Pour parvenir à édifier cet espace européen, les ministres ont défini dix actions que l’on peut présenter à partir de trois lignes directrices :

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- Mettre en place des structures harmonisées : - établir un système lisible et comparable de diplômes ; - fondé sur la distinction de 3 niveaux ; - dont le doctorat permettant l’articulation avec l’espace européen de la recherche. - Que ces structures permettent : - promotion de la mobilité ; - formation tout au long de la vie ; - implication des étudiants et des établissements ; - attractivité de la zone Europe. - Grâce en particulier à des instruments : - coopération européenne en matière d’évaluation et d’assurance qualité ; - développement de diplômes conjoints au plan européen ; - système de crédits et supplément au diplôme. Le succès du processus est indiscutable puisqu’il a entraîné des réformes coordonnées dans la plupart des pays européens. Ce succès est dû à une méthode originale, une méthode nouvelle d’inscrire une politique européenne dans un cadre intergouvernemental s’appuyant non sur des normes juridiques mais sur l’adhésion des acteurs (établissements, enseignants, étudiants). En effet, l’organisation du processus associe pleinement les représentants de toutes les catégories d’acteurs et, notamment, l’EUA (association européenne des universités) et l’ESU (fédération des unions nationales représentatives des étudiants).

2.4.1.2. Les actions développées de façon prioritaire depuis Bergen

La mise en place d’un registre de l’ensemble des agences opérant en Europe en matière d’assurance-qualité (que ce soient des agences d’évaluation ou d’accréditation et qu’elles aient pour objet des programmes ou des établissements) est une de ces priorités. À Bergen ont été adoptés les grands principes et standards que devraient respecter ces agences dans leur activité d’évaluation ou d’accréditation. Le registre, qui est en débat, devrait permettre de diffuser une information concernant chaque agence, indiquant en particulier son comportement par rapport à ces principes et standards.

La prise en compte des études doctorales et le renforcement des liens enseignement supérieur - recherche constitue un second sujet sur lequel il faut progresser. L’harmonisation européenne des diplômes doit se poursuivre et intégrer davantage le doctorat dans le processus. Le développement des formations à et par la recherche doit constituer une priorité tant pour la compétitivité de la zone Europe que pour permettre une bonne articulation entre les espaces européens d’enseignement supérieur et de la recherche (Cf. paragr. 1.5.1). La France a organisé un séminaire à Nice sur ce sujet en décembre 2006.

La dimension externe du processus de Bologne retient aussi l’attention. On entend par là à la fois la promotion du processus hors d’Europe en direction des autres continents et l’attraction que l’on en attend, par voie de conséquence, au profit des établissements d’enseignement supérieur et de recherche des différents pays participant à Bologne. Dans le contexte d’internationalisation et de compétition mondiale, le sujet est à l’évidence important pour l’Europe.

2.4.1.3. Les résultats de la conférence interministérielle de Londres (17-18 mai 2007)

Sur la thématique générale de « l’espace européen de l’enseignement supérieur et la réponse aux défis de la mondialisation », la conférence de Londres a permis d’accueillir la République du Monténégro comme 46ème Etat membre du processus de Bologne, de faire le point sur l’état d’avancement du processus et d’adopter un nouveau communiqué qui détermine les priorités stratégiques pour la période 2007-2009. Le communiqué de Londres réaffirme les principes du processus et constate que les réformes relatives à la mise en place du système à trois cycles sont bien engagées mais que les pays européens doivent aller plus loin pour parachever la construction de l’espace européen. Des avancées sont attendues sur la mobilité des étudiants et des personnels, la réforme des curricula et la nécessité de davantage de flexibilité pour le passage d’un cycle à l’autre, la bonne utilisation des crédits ECTS (European Credit Transfer System), la reconnaissance des qualifications, les cadres de certifications, la validation des acquis, la garantie de la qualité.

2.4.1.4. La présidence française de l’Union européenne en 2008

Le 1er juillet 2008, la France assurera pour six mois la présidence de l’Union européenne. Elle s’est assignée trois objectifs :

- faire progresser la construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche,

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- mieux faire connaître les outils de l’Union européenne au service des acteurs du système de formation supérieure et de recherche, - être force de proposition sur des thèmes prioritaires pour notre ministère mais concernant tous les Etats membres. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche sera coresponsable de deux conseils :

- Le Conseil Education, jeunesse, culture intègre le champ scolaire et l’enseignement supérieur et implique donc les deux ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche. 25 événements seront organisés en France par les deux ministères. - Le Conseil Compétitivité : marché intérieur, industrie et recherche, concerne le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministère de l’économie, des finances et de l’emploi. Un Conseil Espace est joint au conseil Compétitivité

Il est prévu, par ailleurs, qu’il participe à quatre réunions intergouvernementales et cinq conférences. Deux des réunions intergouvernementales sont conjointes avec le ministère de l’éducation nationale et consistent en une réunion informelle des ministres consacrée à la formation professionnelle (suivi du processus de Copenhague) et en un comité de l’éducation. Les deux autres concernent le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche exclusivement : une réunion du groupe de suivi du processus de Bologne et une réunion des directeurs généraux de l’enseignement supérieur.

Pour les conférences, deux seront spécifiques à l’enseignement supérieur ; les thèmes abordés seront « L’assurance qualité dans l’enseignement supérieur » et « La Mobilité et lancement du programme Erasmus Mundus II ». Les trois autres conférences communes aux domaines «scolaire » et « supérieur » auront trait à l’orientation, à l’apprentissage des sciences et à l’évaluation de la performance.

2.4.2. La coopération 2.4.2.1. Le développement et l’amélioration de l’accueil d’étudiants étrangers

La volonté de renforcer l’attractivité de l’enseignement supérieur français en direction des étudiants étrangers a donné lieu à la définition d’objectifs et à la mise au point de mesures opératoires, d’une politique partagée par les établissements, qui place la mobilité internationale des étudiants et des universitaires au cœur de la compétition mondiale.

Au cours des dernières années, les objectifs quantitatifs ont été largement atteints avec une augmentation significative du nombre d’étudiants étrangers. La nécessaire évolution vers une politique qualitative est désormais reconnue et inspire de nouvelles démarches.

Les efforts engagés dans cette perspective ont été déployés dans trois directions :

- le renforcement de l’attractivité de l’offre française grâce aux dispositions permettant d’accroître la lisibilité des formations et des diplômes (réforme LMD), l’assouplissement des conditions linguistiques imposées, l’encouragement des formations conjointes débouchant sur des diplômes communs ou sur des doubles diplômations, en particulier aux niveaux master et doctorat (cf. textes réglementaires sur les cotutelles de thèses et les diplômes en partenariat international). D’autre part, des expériences relatives à l’implantation de formations françaises délocalisées à l’étranger placées sous la responsabilité d’établissements français et organisées en étroite concertation avec les partenaires étrangers, constituent un axe important pour le rayonnement de notre système d’enseignement supérieur ; - l’amélioration des procédures et des conditions administratives régissant la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs en vue de faciliter les démarches des candidats. Le dispositif introduit dans la loi du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et l’intégration introduit une série d’améliorations nouvelles. Il consolide notamment le statut spécifique des étudiants et des scientifiques dans les dispositifs de migration, en assurant une meilleure coordination entre l’étude des demandes de visa par les consulats et l’instruction des demandes d’inscription par les établissements d’enseignement supérieur, en simplifiant les démarches conduisant à la délivrance du titre de séjour et en prévoyant des possibilités élargies de première expérience professionnelle pour les étudiants étrangers bénéficiaires d’un master ou d’un doctorat. Par ailleurs, de nouveaux dispositifs d’information et d’inscription en ligne et la mise en place des centres pour les études en France dans certains pays soumis à visas (CEF) au sein des espaces CampusFrance contribuent à la cohérence et au renforcement de la qualité de la chaîne d’accueil des étudiants étrangers ; - l’amélioration des conditions d’accueil réservées aux étudiants internationaux marquée par des initiatives nombreuses, notamment dans le cadre de politiques de sites, en liaison avec les établissements d’enseignement supérieur, le centre national et les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires et les collectivités territoriales. La nécessité d’un effort de longue durée en faveur de l’amélioration et de la construction de logements étudiants a abouti à un plan de construction de 50 000 places nouvelles et de rénovation de 70 000 autres places sur 10 ans. C’est sans doute dans ce domaine que les difficultés rencontrées demeurent les plus grandes. Il faut enfin souligner l’effort de la coordination entre les multiples acteurs intervenant en faveur de la mobilité internationale, notamment en matière de gestion des bourses, de diffusion d’une information de qualité à l’étranger 66

sur le système français d’enseignement supérieur (CampusFrance) et de soutien aux efforts de coopération internationale des établissements. Dans cette perspective, un chantier spécifique a été ouvert en vue d’une réorganisation des opérateurs intervenant dans ce domaine. 2.4.2.2. La coopération au sein de l’espace européen d’enseignement supérieur

Cette coopération se développe à la fois dans le cadre du processus de Bologne (cf. paragraphe 1.5.2) mais aussi en liaison avec le nouveau programme « Education et formation tout au long de la vie » (2007-2013).

L’adoption par le Parlement européen et le Conseil, le 15 novembre 2006, de la décision établissant un programme d’action dans le domaine de l’éducation et de la formation tout au long de la vie a permis d’envisager la mise en œuvre de ce nouveau programme de l’Union européenne, totalement intégré en matière d’éducation et de formation, dès janvier 2007.

Il remplace les programmes Socrates, Leonardo da Vinci, eLearning (Apprendre en ligne) et d’autres programmes connexes, qui sont arrivés à expiration fin 2006. Intitulé « programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie », il comporte quatre sous-programmes structurels (Comenius pour les activités d’éducation intéressant les écoles, Erasmus pour les activités d’éducation dans l’enseignement supérieur, Leonardo da Vinci pour les activités de formation professionnelle et Grundtvig pour l’éducation des adultes), une série de mesures transversales et le programme Jean Monnet, axé sur l’intégration européenne.

Doté d’un budget de 6,970 milliards d’euros sur 7 ans, ce programme réserve plus de 80% de ses fonds aux quatre programmes sectoriels, la priorité étant donnée à la mobilité au sein de chacun des sous-programmes (entre 55 et 80 % des fonds lui sont consacrés). En 2008, le budget prévisionnel du programme intégré s’élève à 954 millions d’euros dont 82,6 pour la France qui possède le second budget décentralisé après l’Allemagne.

Il vise à la fois à contribuer, par l’éducation et la formation tout au long de la vie, au développement de la Communauté européenne en tant que société de la connaissance avancée, dans le cadre des objectifs stratégiques de Lisbonne, et d’apporter directement, à chaque citoyen, une valeur ajoutée européenne en favorisant les échanges, la coopération et la mobilité entre les systèmes d’éducation et de formation au sein de la Communauté européenne.

Par ailleurs, le ministère chargé de l’enseignement supérieur apporte un soutien particulier à la mise en place de réseaux universitaires ou de formations conjointes dans le cadre d’accords bilatéraux : université franco-allemande, université franco-italienne, réseau franco-néerlandais de l’enseignement supérieur, appels à projets de formation en partenariat international avec la Grèce, le Portugal et la Pologne, réseaux formation-recherche.

2.4.2.3. Les programmes et les instruments ministériels d’incitation à la coopération en matière d’enseignement supérieur

Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en lien avec les opérations menées par le ministère des affaires étrangères et européennes, dans le cadre du programme 185 du budget de l’État « Rayonnement culturel et scientifique », poursuit l’objectif prioritaire en matière de coopération du système d’enseignement supérieur français avec les pays tiers de favoriser l’émergence de cadres institutionnalisés de coopération qui puissent créer des synergies entre les actions à l’international des différentes conférences représentatives des établissements d’enseignement supérieur français (CPU, CDEFI, ADIUT, CDIUFM). Cela peut aller jusqu’au soutien de la constitution de cadres de coopération régionalisés en matière d’enseignement supérieur, comme le processus ALCUE qui vise à créer un Espace commun d’enseignement supérieur Amérique Latine-Caraïbes-Union européenne, ou en Asie avec le programme DUO France, qui favorise la mobilité et la construction de réseaux d’établissements.

En plus de ces mesures visant à l’élaboration et au renforcement de l’institutionnalisation de la coopération universitaire, des actions spécifiques sont entreprises. Elles comprennent, outre les programmes de bourses de mobilité financées par le ministère des affaires étrangères et européennes le soutien à des établissements, notamment d’enseignement francophone (Liban, Turquie), la mise en œuvre de formations conjointes de niveau master, par exemple en Amérique latine-Caraïbes, grâce au programme PREFALC (Programme régional France-Amérique latine-Caraïbes), le soutien financier apporté à la mise en œuvre de cotutelles de thèse.

Ces soutiens à la mise en œuvre de partenariats peuvent s’appuyer sur des consortiums d’établissements universitaires ou d’écoles d’ingénieurs qui participent à des collèges doctoraux (franco-japonais, franco-chinois, franco-brésilien, franco-chilien) ou des programmes d’échanges d’élèves-ingénieurs (BRAFITEC avec le Brésil, CHILFITEC et MEXFITEC en cours de constitution avec le Chili et le Mexique).

Enfin, sont entreprises des actions de consolidation de filières spécifiques comme le droit ou la formation professionnelle. Ces actions peuvent aboutir à l’implantation dans les pays partenaires de centres de formation technologique, technique et professionnelle en partenariat avec les entreprises françaises comme Peugeot ou même à la création d’établissements d’enseignement supérieur, comme une école Centrale en Chine. Plusieurs centres de formation sont en activité en Chine, en Inde, au Brésil, au Mexique et en Slovaquie sur les métiers de l’automobile, de la productique, de l’énergie et de l’environnement, du tourisme et de l’hôtellerie ainsi que de la mode.

67

2.4.2.4. La participation française aux travaux des organisations internationales concernant la coopération en matière d’enseignement supérieur

Dans toutes les enceintes où la question des échanges internationaux en matière éducative est débattue, notamment à l’OCDE, à l’UNESCO, le MESR promeut une conception de l’éducation considérée comme un bien public. Il veille dans le cadre de l’OMC à exclure le service public de l’éducation français du champ des négociations.

OCDE

Le MESR contribue à plusieurs études internationales sur l’enseignement supérieur menées par l’OCDE : statistiques (notamment avec la publication annuelle de « Regards sur l’éducation »), thématiques (chapitre « éducation » de « l’étude économique de la France 2007 »), comparatives (avec la remise en 2006 du rapport national « repenser l’enseignement supérieur dans une économie mondialisée ») et prospectives (« l’avenir des universités »).

Il participe également à des forums, tels que la réunion ministérielle de juillet 2006 consacrée à « l’enseignement supérieur : qualité, équité, efficience » et co-organise en septembre 2006, à Paris, la conférence générale du « programme de gestion des établissements d’enseignement supérieur » intitulée « valeurs et éthique : gérer les défis et les réalités de l’enseignement supérieur. ».

UNESCO

Plus d’une vingtaine d’universités françaises contribuent à des « chaires UNESCO » qui développent des coopérations solidaires avec leurs homologues de pays en développement. Le MESR promeut les « lignes directrices pour la qualité de l’enseignement supérieur transnational » élaborées conjointement par l’UNESCO et l’OCDE. Il participe également aux activités de l’UNESCO.

Conseil de l’Europe

La France participe au « comité enseignement supérieur et recherche » du Conseil de l’Europe qui, avec ses 46 Etats membres, contribue au suivi du processus de Bologne, développe une coopération intergouvernementale et produit textes normatifs et études en matière de reconnaissance des qualifications, de gouvernance, de responsabilité publique, ainsi que d’éducation à la citoyenneté et à l’interculturel.

Agence universitaire de la francophonie

Le MESR soutient et cofinance l’action de l’agence universitaire de la francophonie qui fédère 617 établissements d’enseignement supérieur dans 70 pays (dont 185 en France) et appuie particulièrement les dispositifs visant au décloisonnement des universités du Sud, à la coopération interuniversitaire, à la bonne gouvernance, à la création de filières francophones et de pôles d’excellence régionaux, ainsi qu’à la mobilité (en 2005, près de 300 enseignants ainsi que 769 étudiants étrangers de niveau master et doctorat sont ainsi venus étudier en France).

TROISIÈME PARTIE Le financement des politiques nationales de recherche et d’enseignement supérieur 3.1. Rappel des financements 2007 3.1.1. La recherche

3.1.1.1. La répartition par objectif socio-économique des crédits de la MIRES en 2007

En 2007, le budget recherche et développement technologique de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » (MIRES) s’élève, à 12 465 millions d’euros, en autorisations d’engagement.

68

Crédits budgétaires Recherche de la MIRES 2007 Ventilation par objectif socio-économique objectifs principaux

8% 12%

ESPACE/ DEFENSE 13% 5% ENVIRON NEMENT

ENERGIE 6% 2% PROD. & TECHNOLOGIES INDUS. SDV

STIC 8% SHS

17% R&D PVD

MATH - PHYSIQUE - CHIMIE

NV

21% 9% s our c e : MEN MESR - DEPP C2.

SCIENCES DU VIVANT

L’objectif sciences du vivant absorbe 21 % du budget recherche et développement technologique de la MIRES avec 2 642 M€ en 2007. Les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) concentrent 49 % des recherches dans ce domaine. Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) y contribuent à hauteur de 6 %, notamment le CEA, l’ANVAR, l’IRSN et l’IFREMER. L’ensemble des institutions de recherche dans les sciences du vivant (les fondations, ANRS, CNRG, …) consacrent à cet objectif la quasi-totalité des fonds qui leur sont alloués. Dans l’objectif sciences du vivant, les crédits sont orientés à 56% vers les Sciences de la vie (sciences agronomiques et alimentaires, biologie et sciences médicales) ; la contribution des ministères qui s'élève à 1 000 M€ couvre 67% de ces crédits. Le domaine de la santé mobilise 8 % des crédits recherche. L’INSERM dont c’est la finalité première en représente plus de la moitié. Le CEA et le CNRS orientent vers cet objectif respectivement 9 % et 4 % de leurs crédits budgétaires.

LES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

Les sciences humaines et sociales (SHS) distinguent les recherches ayant pour objectif l’amélioration de la vie en société (vie sociale, infrastructures) et les recherches axées sur l’avancement des connaissances (sciences sociales, sciences humaines). Globalement, les moyens consacrés à l’objectif SHS s’élèvent à 2 075 M€ dont 90 % sont dédiés à l’avancement général des connaissances. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche participe pour un montant de 1 525 M€, soit 73 % de l’ensemble de l’objectif, essentiellement au bénéfice des sciences humaines. Le CNRS est le second contributeur principal pour un montant de 283 M€, soit 14 % de l’objectif. Par ailleurs, cinq EPST et cinq EPIC apportent une contribution de 394 M€ à titre d’objectif lié à des objectifs principaux.

69

RECHERCHES DANS LES DISCIPLINES DES MATHÉMATIQUES, DE LA PHYSIQUE ET DE LA CHIMIE

Les mathématiques, la physique et la chimie, représentent un ensemble de moyens budgétaires s’élevant à 1 630 M€ (13 % des crédits budgétaires destinés à la recherche) ; dans cet ensemble, la physique absorbe 44 % des crédits. En 2007, le ministère en charge de la culture participe en physique et en chimie à hauteur de 12 M€. Le ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui est l’acteur déterminant, réserve 860 M€ à cet objectif soit 21 % de ses crédits dont 320 M€ pour les mathématiques, 310 M€ pour les sciences physiques et 230 M€ pour la chimie.

ESPACE - DÉFENSE

L’objectif « exploration et exploitation de l’espace » consomme 1 471 M€ soit 12 % du budget R&D de la MIRES. L’essentiel de l’objectif Espace est réalisé par le CNES. Le CNRS et l’IRD opèrent aussi dans ce domaine pour un montant de 14 M€. Dans le domaine de la défense, le ministère en charge de l’industrie complète les crédits du ministère de la Défense au titre du programme « Recherche duale ».

SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

Les crédits affectés à la recherche dans les sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC) s’élèvent à 1 1224 M€ soit 9 % de l’ensemble des crédits budgétaires affectés à la recherche. Ce budget est concentré dans deux organismes cumulant 38 % des crédits : le CNRS (213 M€) et le CEA (216 M€). Les interventions du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie s’élèvent à 368 M€, soit 33 % de cet objectif, principalement distribuées entre le soutien à la recherche industrielle stratégique et les actions de soutien et de diffusion de l’innovation technologique. La recherche universitaire bénéficie de 13 % de ces crédits. L’ANR et OSEO Innovation (ex. ANVAR) ont consacré plus 20 % de leurs crédits budgétaires à cet objectif et l’AII 40%. En outre, les STIC absorbent 211 M€ à titre d’objectif socio économique secondaire.

PRODUCTION ET TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES INDUSTRIES DES MATERIELS DE TRANSPORTS TERRESTRES, AÉRONAUTIQUES

Le financement sur crédits budgétaires tourné vers les domaines industriels s’élève, en 2007, à 956 M€. En première place se trouve le ministère en charge des transports au travers de la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) et du service de la Formation aéronautique et du Contrôle technique (SFACT) avec un budget de 240 M€. Le ministère en charge de l’industrie réalise 126 M€ d’interventions. Les EPST et EPIC consacrent 341 M€, les moyens dégagés par le CNRS en représentent 15 %. Une partie importante des recherches dans ce domaine (24 %) est menée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche notamment dans le cadre des formations d’ingénieur. Enfin, les bénéficiaires de conventions de recherche pour les techniciens supérieurs (Cortechs) effectuent majoritairement leurs recherches dans ces spécialités.

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PRODUCTION ET TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES Répartition des crédits engagés (en M€) par type d'organisme en 2007

Ministères EPIC 233 EPST

88

229 19 24 65

116 89 31 1 1 11 26 24

Autres sciences Transports Autres industries Transports Services marchands pour l'ingénieur aéronautiques terrestres

Source : MEN MESR DEPP-C2.

ÉNERGIE

Cet objectif représente un budget de 760 M€. Avec 546 millions d’euros consacrés à l’énergie, le CEA reste l’acteur dominant de ce secteur, suivi par le CNRS, avec 60 M€. L’Institut Français du Pétrole (IFP) avec 46 M€ est le troisième contributeur. L’ADEME, l’IRSN et l’ANVAR sont impliqués pour des montants de moindre niveau. Les crédits du ministère en charge du Transport qui participaient à cet objectif dans le cadre du BCRD ne font pas partie de la MIRES.

ENVIRONNEMENT (CLIMAT, MILIEU NATUREL, TERRE)

Cet objectif associe les recherches relatives au contrôle et à la protection de l’environnement, à l’exploration et l’exploitation de la terre et de la mer ainsi que les recherches amont relatives à ces domaines, et représente 5 % des crédits budgétaires destinés à la recherche. L’ensemble des structures qui réalisent des recherches dans ces domaines y consacre 631 M€. L’IRS, l’IFREMER, et l’IRD réalisent ensemble 27 % de cet objectif avec 231 M€. La participation du ministère en charge de la recherche, s’élève à 163 M€ et représente 26 % de l’ensemble de l’objectif, essentiellement dans le cadre des moyens dédiés à la formation par la recherche et à la recherche universitaire. Différents organismes consacrent parallèlement à leurs objectifs principaux 409 M€ à l’environnement.

AVANCEMENT GÉNÉRAL DES CONNAISSANCES

L’avancement général des connaissances s’identifie approximativement à la recherche fondamentale. Cet objectif regroupe les disciplines qui s’inscrivent dans les différents objectifs finalisés poursuivis par les organismes de recherche dont la spécialité suppose de fait une forte liaison avec la poursuite de connaissances dans ce même domaine.

48 % des crédits budgétaires destinés à la recherche dans le cadre de la MIRES sont donc orientés vers l’avancement général des connaissances.

Les ministères et les organismes affichent un montant de 6 010 millions d’euros (M€) consacrés à titre principal à l’avancement général des connaissances. Les disciplines composant cet objectif sont aussi associées à d’autres domaines de recherche en qualité d’objectifs liés pour un montant de 945 millions. Au total, à titre principal ou lié, près de 7 000 M€ de crédits budgétaires concourent à l’avancement général des connaissances. Le champ disciplinaire le plus représenté est celui des sciences de la vie en objectif principal comme en objectif lié. Les sciences humaines sont le deuxième poste dont l’essentiel est constitué des crédits dédiés à la recherche universitaire.

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373 AVANCEMENT GENERAL DES CONNAISSANCES OBJECTIFS PRINCIPAUX ET OBJECTIFS LIES REPARTITION DES CREDITS PAR DISCIPLINE en M€

18 OBJECTIFS LIES OBJECTIFS PRINCIPAUX

58 1 466 58 1 244 55 60 31 132 165 736 629 468 468 426 345 246

Sces de la vie Sces Physique Sces Sociales STIC Chimie Mathématiques Autres Sces Milieux Humaines Ingénieurs naturels

Source : MEN MESR DEPP-C2

RECHERCHE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DES PVD

En 2007, 192 M€ sont destinés à la R&D au service du développement en objectif principal. L’essentiel des interventions est réalisé par les organismes spécialisés, CIRAD et IRD aux côtés d’organismes non orientés « développement » comme le CEMAGREF, l’IFREMER, ou l’INSERM,. Par ailleurs, plus de 154 M€ sont affectés à ce domaine de recherche au titre d’objectifs liés.

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Crédits budgétaires RECHERCHE de la MIRES ventilation par objectif socio-économique - 2007 OBJECTIFS OBJECTIFS PRINCIPAUX LIES SCIENCES DE LA VIE 2 642 542 Santé 939 96 Agriculture 238 72 Sciences de la vie 1 466 373 ESPACE/ DEFENSE 1 471 479 Espace 1 268 190 Défense 203 290 SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, VIE EN SOCIETE 2 075 414 SC. SOCIALES 629 58 SC. HUM 1 244 18 INFRAstructure 86 135 VIE SOC 115 203 MATH - PHYSIQUE - CHIMIE 1 630 149 Mathématiques 426 31 Physique 736 58 Chimie 468 60 STIC 1 124 211 Industries de la communication 655 156 Sciences pour l'ingénieur STIC 468 55 PRODUCTION & TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES 956 628 Transports terrestres et fluviaux 122 42 Trans aéronautiques 242 370 Autres industries 222 59 Services marchands 25 24 Autres SPI 345 132 ENERGIE 760 72 ENVIRONNEMENT 631 410 Environnement 260 216 Terre et mer 125 29 Milieux naturels 246 165 R&D PVD 192 154 CREDITS REPARTIS PAR OBJECTIF 11 482 3 058 CREDITS NON REPARTIS PAR OBJECTIF 983

CREDITS BUDGETAIRES RECHERCHE MIRES 12 465

3.1.1.2. Les moyens de la recherche mobilisés hors MIRES

Les crédits de paiement de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » (MIRES) en loi de finances initiale pour 2007 s’élèvent à 21.284,23 M€.

Au-delà des crédits de la MIRES, les ressources dont bénéficie directement la recherche nationale sont d’origine nationale (crédits extra budgétaires des agences de financements, crédits des régions inscrits au volet « recherche » des contrats de plan conclus avec l’Etat) ou communautaire (Programme cadre de recherche et développement - PCRD). Le PCRD est le cadre européen privilégié de la recherche dans le domaine de la gestion des milieux et des ressources.

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Crédits d’origine communautaire

Au terme des 4 années d’exécution du 6ème PCRDT (2003 à 2006), et selon les informations aujourd’hui communiquées par la Commission Européenne, 15,9 milliards d’€ de financement communautaire ont été attribués au bénéfice de près de 9 000 projets impliquant plus de 69 000 participations.

La France arrive en 3ème position avec 2 milliards d’€ (ou 500 millions d’€ par an), soit près de 13 %, derrière l’Allemagne avec 2,9 milliards d’€ (ou 730 millions d’€ par an), soit 18 % et le Royaume Uni avec 2,26 milliards d’€ (ou 560 millions d’€ par an), soit 14 %.

Le 6ème Programme Cadre recouvre en fait des projets de natures et de tailles différentes, qui peuvent être regroupés en deux grandes catégories :

- Les projets de recherche en collaboration dans les domaines thématiques, qui représentent en montant de financement communautaire environ les ¾ du PCRDT. Dans cette catégorie, la France se place en fait en 2ème position avec un peu plus de 1,5 milliards d’€ de financement communautaire (soit plus de 13 %), derrière l’Allemagne qui reçoit 2,2 milliards d’€, soit 19 % ; - Les projets à caractères plus horizontaux, qui couvrent le ¼ restant du PCRDT et dans lesquels les Britanniques sont les plus performants, notamment dans les domaines des bourses Marie Curie, des accès aux infrastructures et des mesures en faveur des PME. Au total, dans cette catégorie d’actions horizontales, les Britanniques reçoivent près de 19 % du financement contre 16 % pour les allemands et 12 % pour la France, ce qui rehausse leur rang dans l’ensemble du PCRDT. La France maintient sa part de financement reçu au niveau de son résultat dans le 5ème PCRDT, soit 13 %, ce qui lui confère la 2ème position dans les domaines thématiques et la 3ème sur l’ensemble du 6ème PCRDT.

Le Conseil a formellement adopté le 7ème PCRDT lors de ses sessions du 18 décembre (décision-cadre et règles de participation) et du 19 décembre 2006 (programmes spécifiques), mettant ainsi un terme à près de deux ans de négociation. La publication des premiers appels à propositions le 22 décembre 2006, a permis le lancement effectif du programme dans les délais, assurant la continuité du financement communautaire de la recherche après l’expiration du 6ème PCRDT.

La France, ainsi que la majorité des Etats membres, a obtenu que plus de la moitié des financements du futur programme cadre soit consacrée à la recherche collaborative : au total, près des trois quarts du 7ème PCRD sont prévus pour assurer la continuité d’actions existant dans le 6ème programme-cadre, tandis qu’un quart est consacré à de nouvelles actions.

L’introduction de ces nouvelles actions a été rendue possible par un budget en forte augmentation (63% en termes courants et près de 41% en termes réels de moyenne annuelle sur l’ensemble de la période de programmation qui passe de quatre à sept ans). Le montant du programme cadre pour les sept années à venir est de 50,5 milliards d’euros et le budget d’Euratom pour les cinq années à venir est de 2,7 milliards. Les principales nouveautés sont :

- le Conseil européen de la recherche (CER) appelé à financer les meilleurs projets de recherche « à la frontière de la connaissance » sans obligation de coopération transnationale ; cette institution nouvelle pèsera, une fois son régime de croisière atteint, plus 1,5 milliard d’€ de budget annuel ; - le mécanisme financier de partage des risques (Risk Sharing Finance Facility – RSFF), instrument soutenu au plus haut niveau par la France et destiné à couvrir une partie du risque financier pris par la Banque européenne d’investissement (BEI) dans ses opérations de prêts à des projets de R&D ; - l’apparition de deux thématiques nouvelles (espace et sécurité) ; - la création d’initiatives technologiques conjointes (Joint Technology Initiatives- JTI), sur le modèle des partenariats public-privé, l’ensemble reposant sur la volonté des industriels les plus dynamiques au sein des plates-formes technologiques européennes ; - la mise en place d’un fonds de garantie qui facilitera la participation des PME. Crédits des Régions

Les contrats de projets Etat-régions signés à la fin de l’année 2006 et au début de l’année 2007 représentent un engagement financier sur la période de 2,9 Md€ pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, à comparer avec les 2,8 Md€ de la période précédente (2000-2006), dont 638,9 M€ (22 %) consacrés à la recherche et à l’innovation.

Ce financement (sur les programmes 172, 187 et 193) est à comparer avec les 304 M€ du CPER précédent, à périmètre constant. Les organismes du programme 172 (CEA, CNRS, INSERM, INRIA) constituent les contributeurs les plus importants (159 M€), avec un engagement à hauteur de plus de 85 M€. Le CEA, avec 18 M€, intervient pour la première fois dans les CPER. Les engagements des organismes du programme 187 s’élèvent à 84 M€, dont près de la moitié est assurée par l’INRA avec 46 M€. Les engagements sur le programme 172 se répartissent en près de 100 M€ pour le financement des structures labellisées de transfert et de diffusion technologique, 28 M€ pour la diffusion de la culture 74

scientifique et technique et 270 M€ pour le financement de programmes de recherche et de développement technologique, financement aujourd’hui assuré par l’ANR.

Les financements 2007 sont inférieurs au 1/7e théorique de l’enveloppe totale. L’annuité pour les programmes relevant de la DGRI s’établit à 91 M€, dont 39 M€ pour l’ANR, 14 M€ pour le transfert et 4 M€ pour la culture scientifique et technique (CST).

L’Agence nationale de la recherche

Depuis le 1er janvier 2007 et en vertu du décret n°2006-963 du 1er août 2006, le GIP ANR est devenu un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère chargé de la recherche. Cette transformation manifeste la volonté des pouvoirs publics de pérenniser la démarche de financement par projets dans le secteur de la recherche.

En 2007, le budget d’intervention de l’Agence nationale de la recherche est financé par l’affectation d’une ressource fiscale résultant de la transformation de la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés en « contribution à l’effort national de recherche », le budget de fonctionnement de l’agence étant financé sur le programme 172.

L’activité de l’ANR prend deux formes principales :

- le lancement et l’organisation des appels à projets ainsi que le financement des projets retenus; cette activité a représenté 620,6 M€ d’autorisations d’engagement (AE), soit 77,5 % de la programmation 2006 ; en 2007, 48 appels à projets ont été lancés en 2007. 5627 projets ont été déposés entre janvier et mai ; les expertises et les réunions du comité d’évaluation puis du comité de pilotage se sont échelonnées jusqu’en juillet. Si le rapport entre projets retenus et projets déposés devrait rester voisin de 25%, un bilan complet des AAP 2007 ne pourra être réalisé qu’au dernier trimestre 2007.

Le tableau suivant présente la répartition des autorisations d’engagement entre les thèmes d’appels à projet de 2005 à 2007. Conformément à l’article L329-4 du code de la recherche, l’ANR réserve une part significative de ses crédits au financement de projets non thématiques, principalement à travers le programme « Blanc » doté de 124,70M€ en 2007.

Autorisations d’engagement ANR, en millions d’€ (subvention Etat) Libellé 2005 (réalisé) 2006 (réalisé) 2007 (budget) Programmes thématiques : Energie durable et 97,35 111,70 115,80 environnement Ecosystèmes et 47,30 50,50 53,90 développement durable Matière et 130,45 153,10 145,10 information Biologie et santé 102,65 124,30 124,70 Sciences humaines 0 13,20 9,50 et sociales Non thématique et 162,15 165,80 168,50 transversal Dont programme « Blanc » 126,60 129,80 124,70 Total programmes 539,90 618,60 617,50 Total autres actions 149,70 173,40 207,50 Total général 689,60 792,00 825,00 Rappel budgets 696,20 800,00 antérieurs à 2007

- des dispositifs plus ciblés, visant principalement au développement du partenariat public-privé ou au renforcement de stratégies territoriales. Ces dispositifs ont été en partie renouvelés par rapport à ceux sur lesquels l’ANR s’était appuyée en 2005, avec notamment le financement des instituts Carnot pour promouvoir la recherche partenariale. Le budget 2007 affecte 207,5 M€ aux actions hors programmation, dont 60 M€ aux Instituts Carnot et 45 M€ au plan Cancer (via le financement de l’INCA).

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L’Agence pour l’innovation industrielle

L’Agence de l’Innovation Industrielle a été créée fin 2005, avec pour mission de soutenir des projets de taille importante (20 M€ à plusieurs centaines de millions d’euros), apportant une rupture technologique et visant des produits ou services déterminés. L’agence intervient en assumant une partie du risque financier, pour inciter les entreprises à orienter leur R&D vers des produits de haute technologie

Les aides accordées par l’AII sont des subventions et des avances remboursables, selon les phases de recherche du programme. Le régime d’aide, accepté par la Commission Européenne en juillet 2006, prévoit que les avances remboursables versées pour les phases de développement expérimental sont remboursées avec actualisation en cas de succès commercial, et intéressement en cas de fort succès. Les ajustements à apporter au régime d’aide, suite au nouvel encadrement des aides de la Commission Européenne, sont mineurs. Toutefois, du fait des seuils de notification individuelle des projets (7,5 M€ d’aide par entreprise et par projet), la quasi-totalité des projets acceptés par l’AII sont soumis à une procédure de notification individuelle auprès de la Commission.

Les PMII sont portés par une entreprise chef de file, qui est le seul contractant de l’AII. Ce pilotage central par un industriel, tout à fait original parmi les dispositifs d’aide, permet une meilleure exécution opérationnelle et un accès plus direct au marché. Les PMII nécessitent donc une forte implication des industriels sur des projets de taille très significative, avec un effet structurant pour des coopérations de R&D jusqu’à l’étape d’industrialisation (non aidée mais partie intégrante du projet, puisqu’elle conditionne le succès commercial).

L’AII a été dotée fin 2005 de 1,7 Md€, issus du compte d’affectation spécial, un complément de 300 M€ a été versé en 2007 sous la forme d’une avance d’actionnaires, en provenance du compte d’affectation spécial « participations financières de l’Etat ».

Les effectifs limités de l’AII (moins de 30 personnes) et l’importance de l’instruction de projets de cette taille conduisent l’AII à engager moins que le 1 Md€ d’intervention / an prévu initialement. Pour l’année 2006, première année de plein exercice, le conseil de surveillance de l’AII a donné son accord à 12 Programmes Mobilisateurs d’Innovation Industrielle (PMII), proposant des aides de 727 M€ (dont 292 M€ d’avances remboursables).

Les entreprises aidées par l’AII au cours de l’année 2006 sont de typologie très variée. Les grandes entreprises représentent 41% des aides, mais portent une majorité des avances remboursables (55%). La moitié des projets ont pour chefs de file des entreprises médianes (chiffre d’affaires <2G€). Sur les 12 projets aidés en 2006, 130 entreprises sont partenaires, en grande majorité PME ou entreprises médianes, pour des montants de recherche de 2 150 M€ et 727 M€ d’aide de l’AII.

Pour 2007, à fin août, 4 projets ont été acceptés lors des conseils de surveillance pour 2007, représentant 195 M€ d’aides.

Dans le cadre d’une rationalisation du dispositif gouvernemental de soutien à la recherche industrielle et à l’innovation, l’AII et le groupe OSEO seront fusionnés en 2008. Ce rapprochement permettra au nouvel établissement d’offrir une palette de services répondant aux besoins de financement des projets innovants portés par les entreprises moyennes. En complément du soutien apporté aujourd’hui par la société OSEO innovation, dont l’action de promotion de l’innovation se concentre particulièrement sur le bas du segment des petites et moyennes entreprises, l’activité recentrée de l’AII aura pour mission de prolonger cette offre d’aide vers le haut du segment des entreprises moyennes.

L’agence OSEO innovation

Dans le cadre du doublement de ses moyens d’intervention souhaité par le Gouvernement sur la période 2005-2007, le budget d’intervention d’OSEO innovation a été porté à 160 M€ en 2007.

En 2007, le budget d’intervention d’OSEO innovation, à l’exception du « bonus » des aides accordées aux PME dans le cadre des pôles de compétitivité (10 M€ en 2006/2007 et 10 M€ en 2008, inscrits sur le programme 192) est financé, à hauteur de 130 M€, par l’affectation d’une ressource fiscale résultant de la transformation de la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés en « contribution à l’effort national de recherche ». 30 M€ supplémentaires sont versés par OSEO.

L’agence OSEO innovation, comme l’AII, est rattachée au programme ministériel n° 192 « Recherche industrielle », action n° 2 « Soutien et diffusion de l'innovation technologique ». Les deux agences bénéficient d’une dotation pour charge de service public de 51,49 M€ (PLF 2008). L’action d’OSEO innovation est définie par l'ordonnance 2005-722 du 29 juin 2005 et le décret 2005-766 du 8 juillet 2005. Les priorités suivantes lui ont été fixées : - le soutien aux PME innovantes dans les pôles de compétitivité ; - le soutien aux PME moyennes, à fort potentiel de croissance ou d’export ; - le soutien au secteur des services ; - le montage des dossiers européens (PCRD) et les partenariats transnationaux ; 76

- le recrutement des docteurs et le soutien aux sociétés de recherche contractuelle (SRC) ; - l’optimisation de l’organisation interne et la modernisation de la gestion des aides pour en améliorer la performance. Afin d’encourager la création d’entreprises et développer le potentiel des PME existantes, OSEO-INNOVATION met en œuvre des financements sur mesure grâce à un outil financier simple, rapide et à risque partagé : « l’aide à l’innovation ». Cette aide s’adresse aux PME, aux laboratoires de recherche et aux créateurs d’entreprises, à toutes les étapes et dans toutes les dimensions de leur projet d’innovation, de la faisabilité à la préparation du lancement industriel. Les décisions prises mensuellement par les directeurs régionaux d’OSEO-INNOVATION permettent de financer les programmes rapidement, le plus souvent sous la forme d’une avance à taux zéro remboursable en cas de succès ; OSEO-INNOVATION partage ainsi les risques sur les coûts internes et externes du projet.

Deux nouveaux produits complètent ce dispositif :

- le contrat de développement pour l’innovation (CDI), lancé en mars 2005 ; il s’agit d’un prêt assorti d’un différé d’amortissement, sans garantie ni caution personnelle du dirigeant, destiné à certaines catégories de PME en croissance (financement de dépenses immatérielles et des besoins en fonds de roulement, jusqu’à 400.000 €, remboursables en 6 ans) ; - un prêt participatif régional d’amorçage, lancé en juillet 2005, combinant les interventions des filiales de l’OSEO en relation avec des financements régionaux. Comme présenté ci-dessus, l’AII et le groupe OSEO seront rapprochés en 2008 afin de recentrer l’action publique en faveur de la recherche et du développement vers les entreprises de taille médiane. Les modalités de ce rapprochement sont en cours de définition.

3.1.2. L’enseignement supérieur

La mission recherche et enseignement supérieur représente un montant de 21,3 milliards d’euros. Au sein des 12 programmes constituant cette mission, les programmes « Formations supérieures et recherche universitaire » (150) avec un montant de 10,7 milliards d’euros et « Vie étudiante » (231) avec un montant de 1,8 milliards d’euros représentent près de 60 % des montants financiers.

La proportion de chaque grande catégorie de dépenses au sein de ces deux programmes est représentée dans le schéma ci-dessous (fonctionnement, investissement, intervention et personnel). La part consacrée aux dépenses de personnel reste majoritaire dans cette répartition.

PROGRAMMES 150 ET 231

Dépenses d’investissement Dépenses d’intervention 1% 12%

Dépenses de fonctionnement 21%

Dépenses de personnel 66%

Les crédits

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Les crédits ouverts par la loi de finances initiale 2007 pour les programmes 150 et 231 de la mission interministérielle enseignement supérieur et recherche (MIRES) s’élèvent à un peu plus de 12,5 milliards d’euros permettant de couvrir les quatre grandes catégories de dépenses précitées.

Le financement des formations (licence - master - doctorat et l’enseignement privé) représente la moitié du financement du programme 150 à travers 5 actions : - Action 1 : formation initiale et continue du baccalauréat à la licence ; - Action 2 : formation initiale et continue de niveau master ; - Action 3 : formation initiale et continue de niveau doctorat ; - Action 4 : établissements d’enseignement privé et consulaires ; - Action 16 : dotations globalisées aux établissements d’enseignement supérieur. La recherche universitaire, pour laquelle l’action 3 précitée contribue également, constitue en second lieu l’une des priorités majeures du programme 150 et se décline en 6 actions disciplinaires : - Action 6 : recherche universitaire en sciences de la vie, biotechnologie et sante ; - Action 7 : recherche universitaire en mathématiques, sciences et techniques de l’information et de la communication - stic, micro et nanotechnologies ; - Action 8 : recherche universitaire en physique, chimie et sciences pour l’ingénieur ; - Action 9 : recherche universitaire en physique nucléaire et des hautes énergies ; - Action 10 : recherche universitaire en sciences de la terre, de l’univers et de l’environnement ; - Action 11 : recherche universitaire en sciences de l’homme et de la société ; - Action 12 : recherche universitaire interdisciplinaire et transversale. La proportion des actions du programme 150 est décrite dans le schéma ci-dessous.

REPARTITION PAR ACTIONS DU PROGRAMME 150

Immobilier Pilotage et support du 12% programme 7% Formations L, M, D (y Diffusion des savoirs et compris les dotations musées globalisées et 1% établissements d'enseignement privés) 44%

Recherche universitaire 32% Bibliothèques et documentation 4%

S’agissant du programme 231, les aides directes accordées aux étudiants constituent la majorité des crédits comme indiqué ci-dessous.

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REPARTITION PAR ACTIONS DU PROGRAMME 231

Santé des étudiants et activités associatives, culturelles et sportives Pilotage et animation du 6% programme 3%

Aides indirectes 12%

Aides directes 79%

Les personnels

Les deux programmes « Formations supérieures et recherche universitaire » (150) et « Vie étudiante » (231) relevant du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche totalisent en termes de plafond d’emploi au titre de la LFI 2007147 636 effectifs (ETPT) ; soit 92 547 personnels enseignants ou assimilés et 55 089 personnels non enseignants (administratifs, techniques et de recherche).

Les enseignants de l’enseignement supérieur se répartissent en trois grandes catégories : - les enseignants-chercheurs et assimilés ; - les personnels du second degré en fonction dans l’enseignement supérieur ; - les personnels enseignants non permanents qui regroupent les professeurs associés, les attachés temporaires d’enseignement et de recherche, les moniteurs, les assistants des disciplines hospitalo-universitaires, les lecteurs et les maîtres de langue. Dans les établissements d’enseignement supérieur, les personnels non enseignants sont à plus de 50 % des personnels ITRF (ingénieurs de recherche et d’études, techniciens de recherche, agents et adjoints techniques).

Les personnels ATOSS sont, pour près de la moitié d’entre eux, des agents ou adjoints administratifs de catégorie C. Enfin les personnels des bibliothèques avoisinent le nombre de 4 700.

3.2. Le budget de la MIRES dans le cadre du PLF 2008

Le projet de budget 2008 de la MIRES s’élève à 23 279,11 M€ en crédits de paiement (CP), en progression de 1 994,88 M€ par rapport à la LFI 2006 (soit + 9,37 % à structure courante). Il prévoit le financement de 153 507 ETPT, dont 150 207 au titre du budget du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) ; en outre sont prévus pour 2008, 112 960 ETPT rémunérés par les opérateurs de la MIRES, dont 104 868 rémunérés par des opérateurs relevant directement du MESR (72 583 pour les seuls organismes de recherche).

Les principales mesures de périmètre ou de transfert au niveau de la MIRES (993,8 M€) sont les suivantes :

- la budgétisation sur le programme Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires, pour un montant de 955 M€, de la subvention pour charge de service public correspondant à la programmation scientifique de l’ANR, financée en 2007 par rattachement de recette fiscale au budget de l’agence ; - l’assujettissement à la taxe sur les salaires de l’IRD et du CNES, pour un montant total de 19,8 M€ ; - la régularisation du régime d’assujettissement de l’IRSN à la TVA (pour -20 M€) et la budgétisation de la taxe sur les installations nucléaires de base rattachée en 2007 au budget de ce même établissement (pour 10 M€),

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- le transfert sur le budget du MESR, pour accompagner la création d’un ministère de plein exercice, des moyens de fonctionnement matériel et humain (555 ETPT) de l’administration centrale du ministère imputés en 2007 sur la mission interministérielle enseignement scolaire (MIES), pour un montant total de 43,86 M€ ;

- le transfert vers la MIES de la subvention pour charge de service public à l’Institut national de la recherche pédagogique (INRP) pour 16,8 M€. A structure constante, le projet de budget pour 2008 de la MIRES s’élève à 22 285,33 M€ en CP (22 378,26 M€ en AE), soit une augmentation de 1 001,10 M€ en CP et 1 155,80 M€ en AE (respectivement + 4,70 % et + 5,45%).

Conformément à l’engagement du Président de la République et du Gouvernement d’accroître de 5 Mds d’euros les moyens de l’enseignement supérieur d’ici 2012 et d’amplifier l’effort budgétaire en faveur de la recherche et de l’innovation, le financement de la recherche et de l’enseignement supérieur constitue la toute première priorité de l’effort budgétaire de l’État en 2008. Globalement, 1 801 M€ supplémentaires de crédits d’engagement , ce qui constitue un effort sans précédent, seront mobilisés en 2008 pour donner à notre système d’enseignement supérieur et de recherche les moyens de prendre toute sa place dans la compétition internationale. Cet effort se décline en trois volets :

- un renforcement des moyens consacrés aux établissements d’enseignement supérieur, aux dispositifs d’aides directes et indirectes aux étudiants, aux organismes de recherche et aux actions en faveur de la recherche industrielle financés à partir de la MIRES (+ 1 156 M€ de crédits d’engagement supplémentaires dont 792 M€ au titre des programmes et actions intéressant directement l’enseignement supérieur8 et 364 M€ au titre des programmes et actions concernant la recherche), - la poursuite du développement des financements sur projets et des financements incitatifs portés par les agences de moyens (agence nationale de la recherche et OSEO Innovation) : + 190 M€, - un paquet de dépenses fiscales supplémentaires de 455 M€ destiné d’une part à promouvoir l’effort de financement de la recherche par les entreprises (+390 M€ au titre de la montée en charge du CIR) et d’autre part à dynamiser le financement de l’enseignement supérieur (+65 M€) ; ce volet fiscal est complété par l’impact en année pleine de la mesure d’exonération de taxe sur les salaires dont bénéficient les établissements d’enseignement supérieur à compter du 1er septembre 2007 (85 M€ environ, dont 60 M€ pour les établissements d’enseignement supérieur publics relevant du MESR). Le projet de budget pour 2008 prolonge ainsi en l’amplifiant la programmation définie par la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006, puisque l’enveloppe des crédits de la MIRES qui en relève passe de 19 437 M€ en 2007 à 20 345 M€ (en CP) à structure constante, soit + 906 M€ alors que la loi prévoyait une progression de 559 M€.

Ce projet de budget s’insère dans un effort global de maîtrise des finances publiques, qui se traduit prioritairement par un encadrement strict de l’évolution de la masse salariale et des plafonds d’ETPT : après trois années de forte priorité donnée à l’emploi scientifique (6 200 emplois supplémentaires ont été créés de 2005 à 2007, dont 3 900 pour les établissements d’enseignement supérieur et 2 300 pour les organismes de recherche), l’emploi scientifique sera stabilisé en 2008, les plafonds d’ETPT n’évoluant que de l’impact des créations d’emploi intervenues en fraction d’année en 2007. Cette orientation est par ailleurs cohérente avec la volonté de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche d’améliorer prioritairement l’environnement matériel des chercheurs.

La progression des crédits de la MIRES à structure constante : + 1 156 M€ en AE (+ 1 001 M€ en CP)

L’évolution des programmes Formations supérieures et recherche universitaire (150) et Vie étudiante (231) marque la volonté du Gouvernement d’amplifier le renforcement et la modernisation de l’enseignement supérieur français et en particulier de la recherche universitaire

Le projet de budget des programmes 150 et 231 de la MIRES pour 2008 s’élève à structure courante à 13 166,0 M€ en AE et 13 230,28 M€ en CP ce qui représente une progression respectivement de 6,1 % et 5,79 % par rapport à 2007. Hors mesures de transfert et de périmètre, dont le solde s’élève à 20,15 M€ en AE et 20,37 M€ en CP, la progression des crédits des deux programmes s’élève à structure constante à 789,33 M€ en AE et 703,69 M€ en CP (respectivement + 6,39 % et + 5,63 %), ce qui est sans précédent.

A structure constante, le programme Formations supérieures et recherche universitaire progresse de 6,61 % en AE et 5,71 % en CP (respectivement + 694,04 M€ et + 608,62 M€),tandis que le programme Vie étudiante augmente de 5,15 % (+ 95,07 M€). 148 520 ETPT sont financés sur le programme 150 et 1 687 sur le programme 231.

Ce projet de budget accompagne au plan des moyens la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités.

Il ouvre tout d’abord les moyens indispensables au fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur et au financement des décisions déjà prises (+ 287,3 M€ en CP et AE). Au-delà de ces ajustements, le projet de budget pour 2008 comporte des mesures nouvelles qui s’articulent autour de cinq priorités définies par la ministre de

8 Y compris l’enseignement supérieur agricole 80

l’enseignement supérieur et de la recherche et qui auront vocation à structurer également les budgets ultérieurs, le projet de budget pour 2008 s’inscrivant, comme la loi du 10 août 2007, dans une démarche pluriannuelle : - l’amélioration des conditions de réussite en premier cycle (+ 30 M€ en AE et CP), - la revalorisation des carrières et la requalification des personnels (+ 19,03 M€ en AE et CP), - la consolidation de la situation des jeunes chercheurs (+ 6,76 M€ en AE et CP), - l’amélioration des conditions de fonctionnement des universités, dans le cadre d’une exigence générale de modernisation de notre système d’enseignement supérieur et afin de doter progressivement les établissements d’enseignement supérieur français de moyens comparables à ceux dont disposent les meilleurs établissements à l’étranger (+272,61 M€ en CP et + 358,25 M€ en AE), - un effort très important pour, d’une part, revaloriser, moderniser et progressivement simplifier le régime des aides directes aux étudiants et, d’autre part, abonder les moyens consacrés aux aides indirectes (+87,94 M€ en AE et CP). Les moyens indispensables au fonctionnement des établissements sont financés (+ 287,3 M€)

En matière de masse salariale sont prévus les crédits supplémentaires (289,2 M€ en AE et CP) permettant de financer l’évolution de la masse salariale en 2007, liée notamment à l’augmentation de la valeur du point fonction publique non financée en 2007 (3,4 M€), à l’extension en année pleine des mesures de création de postes ou intéressant la situation des personnels (revalorisation des allocations de recherche notamment) intervenues à la rentrée 2007 (56,5 M€), et à l’augmentation des taux de cotisation employeur au titre des pensions civiles (220,1 M€, dont 213,1 M€ en titre 2 et 7 M€ en titre 3) et FNAL (9,20 M€).

Un ensemble de mesures en faveur des personnels de l’enseignement supérieur est proposé pour un montant total de 19,03 M€

Il doit permettre de financer :

- un très important programme de requalification d’emplois de catégories B et C en emplois de catégorie A dans les établissements d’enseignement supérieur (700 transformations sont envisagées pour un montant de 6,17 M€), afin de renforcer notamment les fonctions de gestion des ressources humaines, de gestion budgétaire, financière et comptable et de pilotage et gestion du patrimoine, en cohérence avec la loi du 10 août 2007, - un paquet de mesures d’amélioration de carrière (pour un montant total de 12,87 M€) concernant prioritairement l’accroissement des promotions dans les corps d’enseignants chercheurs, la revalorisation et l’augmentation du nombre de bénéficiaires de la prime d’encadrement doctoral et de recherche (PEDR) dont le régime sera refondu, l’amélioration des carrières et des régimes indemnitaires des personnels IATOS, pour lesquels les présidents d’université bénéficieront à terme des plus larges marges de manœuvre. Des moyens supplémentaires pour les jeunes chercheurs (6,76 M€) La rentrée 2007 a été marquée par la mise en œuvre de la revalorisation des allocations de recherche qui, dès lors qu’elles sont complétées par un monitorat d’initiation à l’enseignement supérieur, atteignent dorénavant 1,5 SMIC.

S’y ajouteront particulièrement en 2008 :

- la montée en charge du contingent de monitorats d’initiation à l’enseignement supérieur (+ 2 250 à la rentrée 2008, pour un montant total supplémentaire de 5,16 M€ y compris l’extension en année pleine des 500 monitorats créés à la rentrée 2007), qui sera ainsi porté à plus de 10 000 (permettant de couvrir à près de 90 % les 12 000 allocations de recherche distribuées) et dont le champ sera élargi, - l’augmentation du nombre de post doctorants en fonction dans les établissements d’enseignement supérieur, pour tenir notamment compte de la création des PRES (+ 1 M€), - la poursuite de la montée en charge (+0,6 M€) du dispositif de l’Institut Universitaire de France (IUF) qui permet de distinguer et d’offrir des conditions de recherche très favorables aux enseignants chercheurs et chercheurs qu’il sélectionne, en particulier les plus jeunes (membres Juniors). Les moyens de fonctionnement de l’enseignement supérieur progressent de manière significative (+ 59,07 M€), afin d’engager le chantier prioritaire de rénovation et de professionnalisation de la licence (+ 30 M€).

Une enveloppe supplémentaire de 30 M€ doit en effet permettre d’engager notamment la professionnalisation des enseignements en licence, afin de réduire les taux d’échec en premier cycle, par la création de nouveaux modules d’enseignement destinés à améliorer l’insertion sur le marché du travail (langues vivantes, informatique, etc,…), un recours accru aux actions de tutorat et l’amélioration des dispositifs et services d’orientation et d’insertion professionnelle des établissements.

Au-delà de cette priorité sont financés :

- l’impact de la réforme de la formation des maîtres en IUFM qui se traduit notamment par l’allongement de la durée de leurs stages (+10,26 M€), - la montée en charge du financement de la recherche universitaire dans le cadre des contrats d’établissements (+6,4 M€) afin de compléter les financements sur appels à projets de l’ANR, - l’amélioration des moyens en faveur des musées (+ 1 M€), 81

- la mise à niveau du budget de l’AERES (+ 6,41 M€), qui trouvera progressivement son régime de croisière en 2008. Par ailleurs, afin de favoriser la valorisation de la recherche universitaire, est prévue l’extension aux entreprises créées dans le périmètre des universités par des étudiants ou des personnels de l’enseignement supérieur du bénéfice du dispositif d’exonération de charges de la Jeune Entreprise Innovante (5 M€ permettant le remboursement à l’ACOSS des cotisations sociales exonérées), en application d’une disposition qui introduite dans le projet de loi de finances.

Les subventions de fonctionnement pour les établissements d’enseignement supérieur, destinés au financement des activités d’enseignement et de recherche, s’établiront ainsi globalement en 2008 à 1 700,7 M€ (hors immobilier). Ces moyens supplémentaires seront répartis au sein des enveloppes de crédits contractualisés (volets enseignement supérieur et recherche) et de la dotation globale de fonctionnement.

Des moyens supplémentaires très importants (+ 87,94 M€) sont ouverts pour l’accompagnement social des étudiants qui est un élément déterminant de la promotion de l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur

Au-delà de l’extension en année pleine des mesures intervenues à la rentrée de 2007 (relèvement de 2,5 % des taux de bourses et des plafonds de ressources pour +26,69 M€), les bourses d’enseignement supérieur seront fortement revalorisées et progressivement refondues et simplifiées à partir de la rentrée 2008 : une enveloppe supplémentaire de 32,8 M€ est prévue pour améliorer le dispositif d’ensemble des aides directes aux étudiants, qui mobilisera en outre les moyens actuellement consacrés à l’allocation d’installation étudiante (20 M€ au titre de 2008) ; soit + 52,8 M€ globalement.

Les axes de cette réforme, qui s’inscrira dans un cadre pluriannuelle, sont les suivants :

- le niveau des bourses des étudiants les plus défavorisés sera augmenté par la création d’un nouvel échelon, - le bénéfice des bourses sera étendu aux classes moyennes modestes, - les dispositifs des bourses de mérite et de mobilité internationale seront refondus pour concerner un nombre plus important d’étudiants - les règles d’attribution de ces aides seront clarifiées et le contrôle de l’assiduité des étudiants sera renforcé. Après l’effort important réalisé au cours des dernières années en faveur du logement étudiant, la tendance est amplifiée en 2008 par l’ouverture d’une dotation supplémentaire de 5,75 M€ pour améliorer l’hébergement des étudiants (à comparer aux 50,55 M€ consacrés par le réseau des CROUS à ces dépenses en 2006), soit sous forme de réhabilitation de logements soit sous forme d’offre de logements nouveaux, afin de mieux tendre vers l’objectif d’offre de 5 000 nouveaux logements et de réhabilitation de 7 000 logements par an (respectivement 2 064 et 4 413 réalisations en 2006). En outre, 3,7 M€ supplémentaires sont demandés pour financer les charges de fonctionnement récurrentes du CNOUS et des CROUS en matière salariale et renforcer leur capacité de gestion.

Par ailleurs sont prévus :

- une enveloppe de 15 M€ pour financer des investissements et équipements permettant d’améliorer l’accessibilité des locaux universitaires pour les personnes handicapées, - 2 M€ supplémentaires pour accroître les moyens des services de médecine préventive en faveur des étudiants. Les dépenses d’immobilier bénéficient d’un effort très soutenu : à structure constante, les enveloppes d’AE et de CP progressent respectivement de 329,16 M€ et 243,5 M€ par rapport à la LFI 2007.

Le PLF 2008 met particulièrement l’accent sur la couverture des besoins en crédits de paiement (CP) liés à l’achèvement des chantiers de construction et aux engagements pris par l’Etat dans le cadre des CPER 2000 / 2006 et ouvre les moyens permettant d’amorcer la mise en œuvre des nouveaux contrats de projets dont la programmation par académie sera finalisée à la fin de l’année 2007.

Les constructions et le premier équipement

Le montant des AE ouvertes pour 2008 au titre des contrats de projets 2007/2013 s’élève à 216,53 M€ (contre 139,8 M€ en LFI pour 2007), dans le cadre d’une montée en charge progressive du financement des nouveaux contrats pour lesquels l’engagement global de l’Etat porte sur 1 890 M€. Ces moyens seront complétés le cas échéant par les produits de cessions immobilières qui seront ouverts en 2008 sur le compte d’affectation spéciale (CAS) Patrimoine immobilier de l’Etat.

En termes de CP, le montant prévu est de 316,5 M€ au titre d’une part de l’achèvement des opérations relevant des CPER 2000 – 2006, qu’il est prévu de solder budgétairement en 2009, et de la couverture des opérations lancées en 2007 et 2008 dans le cadre des nouveaux CPER (contre 240,3 M€ en LFI 2007, soit + 76,2 M€).

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La sécurité, la maintenance et la logistique immobilière

L’effort financier pour la mise en sécurité des établissements d’enseignement supérieur est amplifié en 2008 : 67,5 M€ en AE (contre 45 M€ en LFI 2007, soit + 50 %) et 82,46 M€ en CP (+ 9,46 M€) sont prévus. Cet effort est cohérent avec la perspective de transfert aux établissements de la propriété du patrimoine immobilier mis à leur disposition, qui sera précédé d’un audit en matière de sécurité en application de l’article 32 de la loi du 10 août 2007.

Le respect des engagements de l’Etat en matière de mise en sécurité du patrimoine immobilier des établissements d’enseignement supérieur va de pair avec la mise à niveau des crédits de maintenance, nécessaires pour pérenniser les investissements réalisés. Les efforts des années précédentes sont consolidés sur la base d’une enveloppe de 140 M€ (+ 8 M€ à structure constante par rapport à 2007), afin d’augmenter de 25 % en moyenne le financement des dépenses de maintenance dans le cadre de la prochaine vague contractuelle qui concerne approximativement un quart des établissements. En outre, le financement de la logistique immobilière est également revu à la hausse : + 15 M€ pour atteindre 294,6 M€ en 2008.

Il s’agit dans les deux cas de se rapprocher progressivement des standards de coût au m2 pour ces deux types de charges.

Les grands travaux

Au titre du PLF 2007, 151,6 M€ d’AE et 216,4 M€ de CP (+ 101,8 M€ par rapport à 2007) sont prévus pour le chantier du campus de Jussieu afin d’accélérer le désamiantage et la remise en sécurité du site.

En outre, le PLF 2007 prévoit l’inscription d’une enveloppe de 33,5 M€ en AE et 53,1 M€ en CP (+33,1 M€ par rapport à 2007) pour les besoins spécifiques, non intégrés dans les CPER 2007 / 2013, d’autres établissements, notamment le Muséum national d’histoire naturelle, le Collège de France, l’institut national d’histoire de l’art (INHA) et les établissements universitaires de Strasbourg.

Par ailleurs, une enveloppe de 135 M€ en AE est ouverte pour financer les premières opérations d’investissement dans l’enseignement supérieur qui seront réalisées sous partenariat public / privé (PPP).

Le projet de budget 2007 de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire est ainsi à la mesure des ambitions qui commandent l’action gouvernementale dans ces domaines de plus en plus ouverts à l’Europe et au monde et confrontés à une très rude concurrence internationale.

L’évolution des programmes Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires (172), Recherche dans le domaine de la gestion des milieux et des ressources (187) et Recherche spatiale (193) de la MIRES : un soutien confirmé aux organismes de recherche et à leurs équipes privilégiant l’amélioration de l’environnement des chercheurs

Le projet de budget pour 2008 des programmes recherche relevant du ministère chargé de la recherche s’élève à structure courante à 7 503,17 M€ en AE et CP (+ 1 239,83 M€ par rapport à la LFI 2007), soit 6 523,17 à structure constante (+ 259,82 M€, + 4,15 %, par rapport à la LFI 2007, y compris -0,63 M€ de non reconduction de réserves parlementaires). S’agissant des programmes en cause les principales priorités du budget 2008 sont les suivantes :

- consolidation des moyens des organismes s’agissant tant de l’emploi scientifique que des capacités de fonctionnement et d’équipement des laboratoires, - financement des très grands projets et très grandes infrastructures de recherche, à dimension la plupart du temps internationale, afin de soutenir notre politique scientifique à long terme. Est tout d’abord intégralement assuré le financement des mesures indispensables au fonctionnement des établissements (EPST et EPIC), principalement en matière d’évolution de leur masse salariale : 156,56 M€ au titre du relèvement des taux de cotisation pensions civiles (qui passe de 39,5 % à 50 %) et FNAL pour les EPST, 1,73 M€ pour l’impact en 2008 de la hausse du point fonction publique non financée en 2007, l’extension en année pleine des mesures de création d’emplois intervenues en fraction d’année en 2007 (EPST et EPIC : 28,82 M€) et le cadrage salarial 2008 des EPIC (1,35 M€). Un ensemble significatif de mesures en faveur des jeunes chercheurs est proposé, afin de conforter leur situation et de mieux reconnaître leur investissement en matière de recherche : - une reconduction du dispositif des CORTECHS (300 entrées prévues en 2008 pour un montant total de 3,00 M€ compte tenu des co-financements des régions particulièrement intéressées par ce dispositif), - la consolidation du contingent annuel de 800 postes de post-doctorants (+ 1,76 M€ soit une enveloppe de 28,11 M€), - l’activation du dispositif des conventions CIFRE (+6,65 M€, soit une enveloppe globale de 54,04 M€ pour 1 259 entrées prévues en 2008 comme en 2007), dont le caractère incitatif est amélioré par revalorisation de 16 % du niveau de l’aide versée aux entreprises (dont le montant annuel est porté de 14 635 à 17 000 €), Les moyens d’une politique de gestion des ressources humaines plus dynamique et reconnaissant mieux l’excellence et l’investissement des personnels sont renforcés grâce à une nouvelle enveloppe de 4 M€ permettant notamment d’accroître les contingents annuels de promotion de grade et de corps de personnels chercheurs et ingénieurs et 83

techniques et d’étendre le champ des bénéficiaires de l’indemnité de fonctions d’intérêt collectif (ISFIC), qui privilégie les fonctions de et de pilotage.

En parallèle au développement des financements sur projets lancés par l’ANR, sont ouverts les moyens nécessaires au financement des grands projets et très grandes infrastructures de recherche.

Les crédits ouverts au titre de la contribution française au projet ITER (construction de la machine et financement de l’approche élargie) sont portés de 16,9 à 33,9 M€ (+ 17 M€).

L’achèvement de la construction et l’optimisation des conditions de mise en service du Large Hadron Collider au CERN font l’objet d’un relèvement des contributions des vingt Etats membres soutenu par un effort spécifique des deux Etats hôtes, la Suisse et la France (+ 4 M€ pour notre pays).

Une enveloppe supplémentaire de 5,5 M€ est prévu au titre de la contribution de l’Etat au financement de la nouvelle société civile Grand équipement national pour le calcul intensif (GENCI, financée à 50 % par l’Etat, 20 % par le CNRS, 20 % par le CEA et 10 % par les universités)..

Le financement des très grandes infrastructures de recherche (TGIR) est prévu à hauteur de 250,83 M€, dont 129,22 M€ pour le CNRS (Soleil, IDRIS, GANIL-SPIRAL 2, centre de calcul de l’IN2P3…) 62,2 M€ pour le CEA9 (Soleil, GANIL-SPIRAL 2, ILL, ESRF…), 42,20 M€ pour la flotte de l’IFREMER (+0,9 M€ au titre de la rénovation du navire Atalante), 13,40 M€ pour l’institut Paul Emile Victor (IPEV : +0,98 M€ au titre du navire Marion Dufresne) et 3,81 M€ pour la flotte de l’IRD. Cette enveloppe inclut notamment une première contribution spécifique de 3 M€ de la France (répartie entre le CNRS et le CEA) aux projets pilotés par l’Allemagne de laser européen XFEL (qui doit être implanté à Hambourg) et d’accélérateur de particules Fair (qui doit être implanté à Darmstadt).

Est également assuré le financement des engagements internationaux de la France auprès des autres organisations scientifiques internationales (-7,83 M€ à 67,68 M€), notamment EUMETSAT et l’ESO. La contribution à l’Agence spatiale européenne est maintenue à 685 M€.

Enfin est prévu le financement des priorités définies dans le cadre des contrats d’objectifs et de moyens du CNES (+ 15,7 M€ à structure constante par rapport à la LFI 2007, soit 723,92 M€ dont 558,92 M€ au titre du programme recherche spatiale et 165 M€ au titre du programme recherche duale) et du CEA (la subvention de l’Etat au CEA Civil s’élèvera globalement à 960 M€ en 2008 à structure constante10, soit + 11,8 M€ globalement par rapport à la LFI 2007, dont 449,74 M€ au titre du programme 172, 475,26 M€ au titre du programme Recherche en matière d’énergie et 35 M€ au titre du programme Recherche duale).

De même, des projets ciblés des organismes de recherche (moyens d’investissement ou de fonctionnement récurrent qui n’ont pas vocation à être pris en charge par l’ANR) font l’objet de financements supplémentaires pour un montant de + 10,52 M€ :

9 intégrés au contrat d’objectifs et de moyens du CEA 10 hors contribution à XFEL et Fair (+1,5 M€) et hors impact de l’intégration au sein du CEA du centre national de séquençage – CNS – et du centre national de génotypage – CNG – (+ 28,45 M€) 84

Organismes Projets ciblés Montants (en M€) CNRS Soutien aux équipes implantées 1,50 à l’Institut Gustave Roussy (IGR) INSERM Soutien aux équipes implantées 3,20 à l’IGR et Institut clinique de la Souris INRA Opérations structurantes du 0,52 contrat CIRAD Rapprochement avec l’INRA 0,65 CEMAGREF Centre de Lyon (CPER) 1,20 Institut Pasteur Paris Biologie intégrative (CPER) 0,80 Institut Curie Biologie du développement 1,00 INRIA Mise en œuvre du contrat 1,70 d’objectifs

Par ailleurs :

- les moyens de fonctionnement de l’Agence nationale pour la recherche sont complétés pour permettre à l’agence d’atteindre son régime de croisière (+1,15 M€, soit un budget de fonctionnement de 9,95 M€), notamment en matière d’évaluation et de suivi des appels à projets arrivant à terminaison ; - afin de tenir compte des engagements pris dans le cadre des CPER 2007/2013, l’enveloppe consacrée au financement des structures qui contribuent sur le terrain au transfert de technologie est portée de 8,38 à 10,22 M€ (+ 22 %). L’évolution des programmes Recherche de la MIRES ne relevant pas du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche (+ 100,28 M€ en AE et + 30,94 M€ en CP à structure courante, soit + 107,08 M€ en AE et + 37,74 M€ en CP à structure constante ; respectivement + 4,1 % et + 1,5 %) confirmant la priorité accordée au financement de la recherche industrielle et de l’innovation.

Ces programmes connaissent les mesures de périmètre ou de transfert suivantes : - la budgétisation sur le programme Recherche dans le domaine des risques et des pollutions de la recette tirée jusqu’en 2007 par l’IRSN du rattachement à son budget de la taxe sur les installations nucléaires de base (+ 10 M€) et le changement de calcul de prorata de déduction de la TVA (-20M€), - le transfert du programme 150 de la MIRES au programme Recherche culturelle et culture scientifique d’un complément de subvention au titre du Palais de la Découverte (+0,944 M€), - le transfert du programme Enseignement technique agricole (143) vers le programme Enseignement supérieur et recherche agricoles (142) des moyens du centre national de promotion rurale, dans le cadre de son intégration, à compter du 1er janvier 2008, à l’Etablissement national supérieur agronomique de Dijon (ENESAD) (+2,26 M€). Hors transferts, ils évoluent de la manière suivante.

Les crédits du programme Recherche dans le domaine des risques et des pollutions progressent de 13 M€ en AE et CP à 289,84 M€ à structure constante (+4,7 %), compte tenu de la priorité accordée aux recherches sur les thématiques de l’environnement, positionnés principalement sur l’IRSN (+ 10 M€), pour accompagner la montée en puissance des enjeux relatifs à la sécurité nucléaire.

12,19 M€ en AE et CP abondent le programme Recherche dans le domaine de l’énergie, porté à 671,49 M€, au titre de la mise en œuvre des contrats d’objectifs et de moyens du CEA (+6,94 M€) et de l’IFP (+4,36 M€ à 180,8 M€ en 2007) ; les crédits du RTPG, mis en extinction au 31 décembre 2006, sont portés à 9,1 M€ (+0,9 M€) afin de solder en trois ans les engagements pris au titre de ce dispositif.

Le programme Recherche industrielle est reconduit en CP à 576,47 M€ mais bénéficie d’une enveloppe supplémentaire de 53 M€ d’AE (à 697,32 M€), marquant la très forte priorité accordée par le Gouvernement au financement de la recherche industrielle et de l’innovation dans le cadre notamment des pôles de compétitivité. Cette enveloppe supplémentaire est en effet affectée à hauteur de 40 M€ à la poursuite de la montée en charge des financements incitatifs du Fonds de compétitivité des entreprises– FCE – (porté globalement à 431,26 M€, dont 251,30 M€ au titre du fonds unique interministériel de soutien aux pôles de compétitivité, pour une capacité globale de paiement ramenée à 310,41 M€ pour l’ensemble du FCE) et à hauteur de 3 M€ (en AE et CP) à une augmentation des moyens d’intervention d’OSEO Innovation en faveur des PME situées dans les zones de R&D des pôles. Par ailleurs, le dispositif de la Jeune entreprise innovante (JEI) est porté de 105 à 115 M€ (+10 M€ en AE et CP), tenant compte du fait que le dispositif arrive en régime de croisière (estimé à 112 M€ d’exonération de cotisations sociales par an) et de l’introduction en 2008 de deux mesures d’amélioration techniques du dispositif (dont l’impact est évalué à 3 M€).

Les moyens du programme Recherche dans le domaine des transports, de l’équipement et de l’habitat sont en progression à structure constante de 16,24 M€ en AE et de 1,19 M€ en CP (pour s’établir respectivement à 416,51 et 85

379 ,21 M€). Ces progressions incluent notamment des moyens supplémentaires importants en matière de recherche aéronautique amont et aval :

- afin de préparer l’avenir, un effort considérable est fait en matière de recherche aéronautique amont, dont la capacité d’engagement est quasiment doublée (100 M€ au lieu de 52,2 M€, l’enveloppe de CP correspondante étant portée de 44,6 à 75,9 M€), - les mesures de soutien aux sous-traitants d’Airbus, portées par Oseo-Innovation, sont prolongées, une enveloppe supplémentaire de 20 M€ s’ajoutant aux 40 M€ mis en place en 2007, - le soutien en faveur des équipementiers est porté de 29,6 à 37 M€ en AE et de 11,6 à 39,6 M€ en CP, - s’agissant des avances remboursables stricto sensu, elles sont globalement en réduction par rapport à 2007, passant de 194,6 M€ en AE et 196,5 M€ en CP à 151,7 M€ en AE et 137,6 M€ en CP, du fait de l’arrivée à terminaison de l’avance liée à l’A 380 que ne compense pas la montée en charge du financement du moteur SM 146 de la SNECMA et de l’hélicoptère EC 175 d’Eurocoptère. En outre les organismes de recherche du programme (INRETS, LCPC et CSTB) bénéficient d’une actualisation de leur dotation de 4,8 M€, à 110,8 M€ en PLF 2008, permettant de couvrir l’évolution de leurs charges récurrentes. Les crédits du programme Recherche duale sont portés à 200 M€ (dont 165 M€ au titre du CNES et 35 M€ au titre du CEA), soit + 2 M€ en AE et CP par rapport à la LFI 2007. Les crédits du programme Recherche culturelle et culture scientifique (159,85 M€ en AE et 157,30 M€ en CP) progressent à structure constante de 7,46 M€ en AE et 6,17 M€ en CP, au profit de la Cité des Sciences et de l’Industrie (cadrage salariale et poursuite du programme d’investissements) et du Palais de la Découverte (poursuite des travaux de mise en sécurité). Enfin, les crédits du programme Enseignement supérieur et recherche agricoles s’élèvent à 277,86 M€ en AE et 281,30 M€ en CP, soit +3,2 M€ en AE et CP de progression à structure constante.

La poursuite de la montée en charge des appels à projets et des financements incitatifs portés par les agences (+ 190 M€)

Le budget d’interventions de l’ANR, budgété en 2008 sur le programme 172, sera portée en 2008 à 955 M€ de crédits d’engagement (800 M€ en 2006 et 825 M€ en 2007) et de 825 M€ à 955 M€ en CP (+ 130 M€), afin d’intensifier le financement des projets de recherche et d’honorer la couverture en CP des programmations scientifiques lancées depuis 2005.

Ces crédits d’engagement supplémentaires permettront notamment à l’ANR :

- d’accroître à nouveau le montant global de ses appels à projets (624 M€ en 2006 et 617,5 M€ en 2007), prenant en compte les nouvelles priorités de la France en matière scientifique et de réponses aux grand enjeux et questions de société (en matière environnementale notamment), - d’augmenter significativement le dispositif du « préciput » qui, en application de l’article 16 de la loi de programme pour la recherche, instaure le principe du versement à l’organisme dans lequel le porteur du projet exerce ses fonctions d’une partie du montant des aides allouées par l’agence dans le cadre des procédures d’appel d’offres (le taux de préciput est actuellement de 5%, soit un montant de 22,3 M€). - de prendre en compte l’augmentation des engagements de l’Etat pris dans le cadre des CPER 2007/2013 en matière de financement d’équipements scientifiques, par rapport aux CPER 2000/2006 (l’enveloppe globale passe en effet de 204,8 à 271,74 M€), - de poursuivre l’effort de financement du dispositif des « Instituts Carnot » (60 M€ en 2007). En outre le contrat d’objectifs de l’agence, en cours de préparation, comportera un relèvement de la part de ses financements à destination des entreprises (18 % actuellement). Une enveloppe de 60 M€ de crédits supplémentaires est ouverte au titre de l’engagement du Gouvernement de la poursuite de la montée en charge des interventions d’OSEO Innovation.

Après avoir doublé entre 2005 et 2007, le budget d’interventions de l’agence sera augmenté en 2008 de 60 M€ pour être porté à 220 M€.

Un ensemble cohérent de dépenses fiscales supplémentaires (+ 455 M€)

Le projet de loi de finances pour 2008 comporte un nouveau volet de dépenses fiscales destinées à dynamiser et orienter l’effort de recherche des entreprises. Dans ce cadre est prévu une augmentation de 390 M€, par rapport à la prévision de la LFI 2007, de la dépense fiscale au titre de la montée en charge du crédit impôt recherche – CIR – (soit un montant attendu de dépenses fiscales de 1390 M€ pour ce dispositif en 2008, représentant un quasi doublement par rapport à 2005), liée à la réforme du dispositif introduite par la loi de finances rectificative pour 2006.

Afin de prolonger, d’élargir et d’améliorer encore ce dispositif mis en place au cours des dernières années pour inciter les entreprises à accentuer leur effort de recherche et développement, mieux positionner notre pays dans l’intense compétition engagée en la matière au niveau international et se rapprocher de l’objectif de la stratégie de Lisbonne de 86

consacrer 3 % du PIB au financement de la recherche (2,13 % en 2005), il est prévu l’introduction d’une nouvelle réforme du CIR dans le PLF pour 2008, selon les axes suivants :

- suppression de la part en accroissement et du plafond du CIR, - instauration d’un taux de 30% jusqu’à 100 M€ de dépenses, puis de 5 % au-delà, le taux étant majoré de 50 % l’année d’entrée dans le dispositif - introduction de mesures de simplification pour les entreprises et d’amélioration de la sécurité juridique du dispositif. En matière d’enseignement supérieur, le projet de budget pour 2008 intègre l’impact en matière de dépenses fiscales :

- à hauteur de 40 M€, de l’élargissement des conditions d’exonération de l’impôt sur le revenu des salaires perçus par les étudiants actifs, résultant de l’article 4 de la loi du 21 août 2007 en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, - à hauteur de 25 M€, des exonérations d’impôts auxquelles donnent droit certains versements effectués en faveur des établissements d’enseignement supérieur, soit en application de l’article 16 de la même loi (ISF), soit en application des articles 29 (fondations) et 30 (projets de thèses) de la loi du 10 août 2007 relatif aux libertés et responsabilités des universités (impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés).

QUATRIÈME PARTIE Les objectifs et les indicateurs de performance de la mission interministérielle recherche et enseignement supérieur

L’exercice qui suit, dès la première année de la LOLF sur le périmètre du volet « recherche » de la mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur » (MIRES), et élargi pour le PLF 2007 à son volet « enseignement supérieur ». a continué à s’enrichir pour le PLF 2008 avec l’ambition de constituer à terme le projet annuel de performance consolidé de la MIRES. Dans l’esprit de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), il décline les objectifs globaux des politiques nationales de recherche et de formations supérieures, assortis chacun d’un nombre restreint d’indicateurs de performance parmi les plus significatifs. Il répond ainsi en premier lieu à un besoin informatif que les documents budgétaires annexés à la loi de finances – les « bleus » – ne peuvent qu’imparfaitement satisfaire dans la mesure où la performance des politiques publiques mises en œuvre dans le cadre de la MIRES y est segmentée programme par programme, sans rendre pleinement justice à son unité et de à sa cohérence.

À cet effort de synthèse documentaire, s’ajoute une ambition plus opérationnelle : en dotant la mission d’objectifs et d’indicateurs spécifiques à vocation globale et synthétique, cet exercice doit contribuer à identifier les forces et les faiblesses de la France dans ces domaines, à tracer ses perspectives générales de progrès, bref, à améliorer la gouvernance du dispositif national de recherche et de formations supérieures.

Objectif n°1 : produire des connaissances scientifiques au meilleur niveau international.

Présentation de l’objectif

L’accroissement des connaissances constitue la première raison d’être de la recherche scientifique. La qualité et le dynamisme de la recherche d’un pays se manifeste donc prioritairement par sa capacité à produire des connaissances au meilleur niveau international, sur l’ensemble des champs disciplinaires, et notamment dans les domaines émergents. Dans la compétition mondiale de l’excellence scientifique, la politique nationale de recherche et développement se fixe pour objectif de placer la France parmi les nations les plus productives et les plus réactives.

Les indicateurs associés

Les meilleurs indicateurs de production des connaissances sont ceux construits à partir des publications scientifiques. Même si elles sont loin de refléter parfaitement la totalité des activités de recherche, les publications scientifiques représentent une dimension structurante de la production de connaissances. L'existence d'une base de données qui fait référence au niveau international s’agissant des recherches en sciences de la matière et de la vie, base maintenue par Thomson Scientific - Institute for Scientific Information, permet, avec les méthodes appropriées, de produire des indicateurs de qualité (Cf. la note méthodologique B-5 du rapport d’indicateurs 2004 de l’OST) avec un décalage structurel d’un an entre l’année de publication et l’année de disponibilité des données. (Toutefois pour des raisons techniques, l’OST n’a pas été en mesure en 2007 de procurer les données 2005 qui seront disponibles qu’en 2008 en même temps que les données 2006).

Deux indicateurs bibliométriques mesurent la position de la recherche française dans la production scientifique en Europe et dans le monde. Au plan méthodologique, il convient de préciser que, notamment pour leur assurer une bonne robustesse, les valeurs de ces indicateurs sont des moyennes tri-annuelles glissantes.

Indicateur 1-1 : indicateur de production scientifique, exprimé par la part des publications scientifiques françaises de référence internationale dans les productions scientifiques européenne (UE 27) et mondiale, hors sciences humaines et sociales.

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Part des publications françaises de référence Unit (*) (*) 1995 2000 2001 2002 2003 2004 2005 internationale dans la é production scientifique : - européenne (UE 27) % 15,12 14,61 14,32 14,04 13,79 13,53 13,29 - mondiale % 5,36 5,28 5,15 5,00 4,84 4,66 4,50

Données WoS, ISI-Thomson Scientific, traitements OST (*) Données provisoires N.B calcul rétroactif UE 27 avant 2004 ;à partir de 2004 : calcul standard UE 27

Part des publications françaises de référence internationale Unité 1995 2000 2001 2002 2003 2004 (*) 2005 (*) dans la production scientifique mondiale, par discipline : Biologie fondamentale % 5,57 5,45 5,27 5,12 4,95 4,77 4,63 Recherche médicale % 5,57 5,19 5,09 4,90 4,74 4,53 4,38 Biologie appliquée – écologie % 4,23 4,43 4,22 4,05 3,85 3,63 3,47 Chimie % 5,46 5,39 5,14 4,95 4,77 4,51 4,28 Physique % 5,77 5,77 5,73 5,66 5,43 5,27 5,08 Sciences de l’univers % 5,06 5,67 5,44 5,26 5,12 4,99 4,88 Sciences pour l’ingénieur % 3,88 4,30 4,27 4,27 4,28 4,26 4,20 Mathématiques % 7,12 7,94 7,88 7,82 7,65 7,53 7,21 Données WoS, ISI-Thomson Scientific, traitements OST (*) Données provisoires)

Les parts européenne et mondiale de publications scientifiques de la France, (hors sciences humaines et sociales, pour lesquelles n’existent pas de données bibliométriques fiables) sont en érosion lente de 1993 à 2005. Ce phénomène n’est pas propre à la France et s’observe également dans d’autres pays européens et, au niveau mondial. Cette baisse tendancielle s’explique largement par l’entrée en concurrence directe de nouveaux acteurs de recherche dans l’Union européenne mais, surtout, dans l’espace mondial Chine, Inde et autres pays émergents. L’ambition de la France doit être prioritairement d’enrayer la détérioration de sa position dans les disciplines des sciences de la vie avant d’y affirmer un rang plus conforme à son poids socio-économique.

Indicateur 1-2 : indicateur de reconnaissance scientifique, exprimé par l’indice de citation relatif à 2 ans des publications scientifiques françaises de référence internationale, hors sciences humaines et sociales.

Cet indicateur exprime l’impact des connaissances produites par la recherche française, au travers de ses publications scientifiques, sur la recherche mondiale. L’indice de citation direct (ou indice d’impact direct) se définit comme le nombre moyen de citations par article publié pendant une année par la recherche française au cours des 2 années qui suivent sa publication.

L’indice de citation relatif (ou indice d’impact relatif), retenu dans les tableaux ci-dessous, rapporte l’indice de citation direct de la recherche française en sciences de la matière et de la vie à l’indice de citation direct moyen mondial. Un indice de citation relatif supérieur à 1 indique une reconnaissance supérieure à la référence mondiale. À l’inverse, un indice inférieur à 1 traduit une performance française inférieure à la moyenne mondiale.

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Indice de citation relatif à 2 ans des publications françaises de Unité 1995 2000 2001 2002 2003 2004 (*) 2005 (*) référence internationale : Toutes disciplines indice 0,89 0,92 0,91 0,92 0,92 0,93 0,95 Biologie fondamentale indice 0,86 0,91 0,92 0,93 0,93 0,93 0,94 Recherche médicale indice 0,78 0,83 0,81 0,83 0,82 0,83 0,85 Biologie appliquée – écologie indice 0,97 1,12 1,10 1,11 1,10 1,14 1,19 Chimie indice 0,97 1,01 1,02 1,04 1,03 1,06 1,08 Physique indice 1,00 1,00 1,00 0,98 0,98 0,98 1,01 Sciences de l’univers indice 0,96 0,96 0,96 0,96 0,96 0,98 1,00 Sciences pour l’ingénieur indice 1,16 1,04 1,02 1,05 1,06 1,04 1,04 Mathématiques indice 1,08 1,08 1,05 1,07 1,07 1,04 1,05 Données WoS, ISI-Thomson Scientific, traitements OST (*) Données provisoires ; en citations, l’année 2005 est incomplète.

Les articles scientifiques produits par les laboratoires français hors sciences humaines et sociales sont en moyenne moins cités que les articles publiés dans les revues scientifiques de rang international, cette moyenne étant fortement influencée par les scores américains. La faiblesse des indices de citation relatifs en biologie fondamentale et en recherche médicale pèse en effet sur l’indice global de la France qui est ainsi inférieur à la moyenne mondiale (0,92 en 2003). On observe toutefois dans ces deux disciplines, ainsi qu’en biologie appliquée – écologie et en chimie, une progression significative entre 1995 et 2005 qui se traduit par une sensible amélioration de l’indice global. Sur cette même période de 10 ans, la France maintient ses positions traditionnellement fortes en mathématiques et sciences pour l’ingénieur.

Objectif n°2 : contribuer à l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale par le transfert et la valorisation des résultats de la recherche en entreprise

Présentation de l’objectif

L'innovation prend dans une large mesure sa source dans la recherche scientifique et le développement technologique. Elle consiste à créer de la valeur irriguant l’économie à partir du socle de production de connaissances de la recherche académique, notamment par le transfert de technologie et la valorisation des résultats de la recherche. Pour stimuler l’innovation, il faut assurer la qualité de la recherche publique et renforcer la culture de la valorisation et du transfert des savoirs et des technologies, y compris à travers des partenariats avec les entreprises innovantes. Le développement des synergies entre recherche publique et recherche privée constitue en effet un facteur clé de la compétitivité, de la création d’activités à forte valeur ajoutée et de création d’empois hautement qualifiés.

Les indicateurs associés

Quatre indicateurs permettent de rendre compte de la dynamique de valorisation et de transfert de la recherche publique.

Indicateur 2-1 : indicateur de financement de la recherche publique par le secteur privé, exprimé par la part de la dépense intérieure de R&D des administrations (DIRDA) financée par les entreprises. (DEPP)

Part de la DIRDA financée Unité 1995 2000 2003 2004 2005 (r) 2006 (p) par les entreprises % 4,9 5,0 4,5 4,8 4,8 4,8 Source : MENESR-DEPP (p) prévision, ® rupture de série (DEPP) Indicateur 2-2 : indicateur de financement de la recherche privée par le secteur public, exprimé par la part de la dépense intérieure de R&D des entreprises (DIRDE) financée par les administrations.

Part de la DIRDE financée Unité 1995 2000 2003 2004 2005 (r) 2006 (p) par les administrations % 13,7 11,4 11,2 11,7 11,3 11,7 Source : MENESR-DEPP (p) prévision, ® rupture de série

Tandis que le financement de la recherche publique par les entreprises reste stable – autour de 5 % de la DIRDA depuis 1990 –, le financement de la recherche privée par l’État se redresse depuis quelques années après avoir connu une décrue continue à la fin de la décennie 1990 – également observée dans la plupart des pays développés.

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Indicateur 2-3 : Taux de financement de l’effort de R&D par 1995 2000 2003 2004 2005 ® 2006 (p) Unité les entreprises en % Réalisation Réalisation Réalisation Réalisation Réalisation Réalisation du PIB exprimé par le rapport de dépense intérieure (prévision) de R&D des % 1,39 1,34 1,36 1,34 1,34 1,34 entreprises sur PIB (DIRDE/PIB) Source : MENESR-DEPP (p) prévision, ® rupture de série

L’investissement privé dans la R&D reste un point faible. L’observation du comportement des entreprises comme les estimations préliminaires concernant l’année 2006 laissent cependant penser que les politiques publiques mises en place depuis 2004 (augmentation du CIR, pôles de compétitivité, ANR, AII) comme une conjoncture économique plus favorable ont stimulé la R&D des entreprises. L’intensité en R&D privée devrait donc croître en 2006.

Indicateur 2-4 : indicateur d’efficacité de la politique de valorisation, exprimé par la part de la France dans la production technologique européenne ou américaine en référence mondiale ou européenne (UE 27).

Cet indicateur mesure la part en référence européenne ou mondiale des demandes de dépôts de brevets faites par les agents économiques français, à l’Office européen de brevets (OEB), ou délivrées par l’Office américain de brevets (USPTO). La production technologique européenne est définie comme l’ensemble des demandes de dépôts de brevets faites à l’OEB. La production technologique américaine se réfère aux demandes de dépôts de brevets faites à l’USPTO. On notera que toutes les demandes de brevets n’aboutissent pas à une délivrance, mais elles reflètent convenablement l’activité d’invention. Les variations de l’indicateur sont lentes, c’est son évolution tendancielle au cours du temps qui est à considérer.

Part de la France dans la production technologique Unité 1995 2000 2003 2004 2005 2006 européenne en référence : - européenne (UE27) % 16,4 14,8 14,1 14,3 14,5 14,7 - mondiale % 5,9 6,3 5,6 5,6 5,5 5,5 Données INPI et OEB, traitements OST

Après dix ans d’érosion progressive et ininterrompue, la part européenne des demandes de brevets européens de la France enregistre en 2004 l’amorce d’un redressement qui semble confirmé en 2005 et 2006. La part mondiale des demandes de brevets européens de la France a connu sur cette même période un recul comparable qui paraît lui aussi enrayé à partir de 2004 autour de 5,5 %.

Part de la France dans la production technologique Unité 1995 2000 2003 2004 2005 2006 européenne en référence UE 27, par domaine : Electronique-électricité % 20,6 15,8 15,1 15,8 16,4 16,7 Instrumentation % 18,8 14,5 13,3 13,3 13,5 13,5 Chimie-matériaux % 13,5 13,1 13 13 13,2 13,1 Pharmacie- % 19,5 19,4 18,2 18,1 17,6 17,9 biotechnologies Procédés industriels % 12,9 12,9 12,4 12,1 12,0 12 Machines-mécanique- % 17,5 13,9 13,2 13,7 14,0 14,8 transports Consommation des % 16,6 15,3 13,7 13,9 13,8 13,4 ménages-BTP Données INPI et OEB, traitements OST

Selon les domaines considérés, on peut remarquer la bonne tenue de la part de la France, sur dix ans, en pharmacie – biotechnologies, en dépit d’une valeur 2005 décevante, un redressement récent en électronique – électricité et machines – mécanique – transport et un relatif maintien en chimie – matériaux. 90

Part de la France dans la production technologique Unité 1995 2000 2003 2004 2005 2006 américaine en référence : - européenne (UE27) % 17,3 15,2 14,4 13,6 13,6 14,1 - mondiale % 2,78 2,44 2,29 2,07 2,02 1,99 Données USPTO, traitements OCDE et OST

La série ci-dessus, issue des données de l’OCDE, indique pour 2005 une stabilisation de la part européenne des brevets d’origine française à l’Office américain des brevets. Dans le même temps, la part mondiale continue à s’effriter lentement, ce qui résulte logiquement de la croissance des demandes de brevets, déposées par les pays émergents auprès de l’USPTO.

Objectif n°3 : participer activement à la construction de l’espace européen de la recherche.

Présentation de l’objectif

La construction de l’espace européen de la recherche décidée par les chefs d’Etat des pays membres de l’Union européenne aux sommets de Lisbonne et de Barcelone constitue aujourd’hui un débouché stratégique de toute politique nationale dans le domaine de la recherche. C’est à l’échelle de l’Europe que la science française pourra tenir son rang dans la compétition internationale en renforçant ses partenariats avec les institutions scientifiques des pays membres tout en participant au développement des nouveaux instruments de la politique européenne visant à conforter ses meilleurs atouts. C’est aussi à l’échelle de l’Europe qu’une politique volontariste doit être conduite pour identifier par grands domaines les meilleurs acteurs de la recherche et leur donner les moyens nécessaires de participer au bon niveau à la compétition internationale.

Les indicateurs associés

Deux indicateurs permettent de mesurer l’implication des laboratoires français dans la construction de l’espace européen de la recherche au travers de leur participation aux projets financés par les programmes cadres de R&D technologique (PCRD) de l’Union européenne. Ces deux indicateurs sont également renseignés pour comparaison avec les autres grands pays de l’Union. La Commission européenne maintient une base de données (CORDIS) des projets financés dans le cadre de ses programmes. Ces données sont structurées par l’OST. Les projets sont agrégés sans double compte. Les programmes de l’Union européenne étant organisés sur une base pluriannuelle, les indicateurs sont calculés à mi-programme et sur la durée totale des programmes. Un troisième indicateur complète cette approche purement institutionnelle par une approche bibliométrique qui donne la mesure des collaborations qui se nouent entre chercheurs et entre laboratoires au sein de l’espace européen sans se placer nécessairement sous l’égide des institutions européennes.

Indicateur 3-1 : indicateur de participation exprimé par le taux de participation des laboratoires français dans les projets financés par les PCRD de l’Union européenne : ratio « nombre de projets à participation des laboratoires français / nombre total de projets financés ».

Taux de participation aux projets de 5ème PCRD 5ème PCRD 6ème PCRD recherche financés par les PCRD Unité 4ème PCRD hors avec avec (calculé en nombre de projets) : Euratom Euratom Euratom France % 39,3 41,2 38,1 55,0 Allemagne % 44,6 49,6 46,1 67,1 Royaume-Uni % 48,3 48,8 44,5 58,3 Italie % 29,8 35,1 33,4 50,7 Espagne % 25,8 31,5 26,1 42,1

Données CORDIS, traitements OST Nota : les taux de participation aux 4ème et 5ème PCRD ne sont directement comparables que sur le périmètre hors Euratom, ce programme destiné à l’énergie nucléaire n’ayant pas été géré par le 4ème PCRD. Les taux de participation aux 5ème et 6ème PCRD ne sont directement comparables que sur le périmètre avec Euratom.

Une ou plusieurs équipes françaises étaient présentes (cf. indicateur n°1 ci-dessus, établi sur la base du nombre de projets à participation française) dans 41,2 % des projets financés par le 5ème PCRD (1998-2002), une performance en progression de 2 points, à périmètre comparable, par rapport au 4ème PCRD (1994-1998). Cette tendance favorable s’est nettement accentuée, sur un périmètre différent, entre le 5ème et le 6ème PCRD (+ 15 points).

Les indicateurs de performance homologues des programmes 194 (recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires) et 187 (recherche dans le domaine de la gestion des milieux et des ressources) de la MIRES 91

s’appuient, à compter du projet annuel de performance du PLF 2007, sur le décompte des participations et non plus sur le dénombrement des projets. Par souci de cohérence, c’est ce nouveau mode de calcul qu’on retiendra dans la présente étude : il donne en effet des résultats plus stables, car moins sensibles aux variations de taille des projets. Les résultats en sont retracés dans le tableau ci-dessous. Ils corroborent pas la tendance favorable relevée plus haut en nombre de projets entre le 5ème et le 6ème PCRD.

Taux de participation aux projets de 5ème PCRD 5ème PCRD 6ème PCRD recherche financés par les PCRD Unité 4ème PCRD hors avec avec (calculé en nombre de Euratom Euratom Euratom participations) : France % n. d. n. d. 12,1. 10,7 Allemagne % n. d. n. d. 14,2 14,6 Royaume-Uni % n. d. n. d. 12,9. 11,0 Italie % n. d. n. d. 9,8 9,4 Espagne % n. d. n. d. 7,3 6,7

Données CORDIS, traitements OST

Indicateur 3-2 : indicateur de coordination exprimé par le taux de coordination, par les laboratoires français, des projets de recherche financés par les PCRD de l’Union européenne : ratio « nombre de projets coordonnés par un laboratoire français / nombre total de projets ».

Dans le cas de cet indicateur, la mise en place d’une nouvelle base de calcul ne se justifie pas car il y a un seul coordinateur par projet.

5ème PCRD 5ème PCRD 6ème PCRD Taux de coordination des projets de ème Unité 4 PCRD hors avec avec recherche financés par les PCRD : Euratom Euratom Euratom France % 14,2 12,4 12,5 13,7 Allemagne % 14,9 15,2 15,6 17,8 Royaume-Uni % 20,8 16,9 16,3 12,0 Italie % 8,7 9,3 9,7 10,4 Espagne % 7,0 8,3 6,9 6,8 Données CORDIS, traitements OST Nota : les taux de coordination des projets financés par les 4ème et 5ème PCRD ne sont directement comparables que sur le périmètre hors Euratom, ce programme destiné à l’énergie nucléaire n’ayant pas été géré par le 4ème PCRD. Les taux de coordination des projets financés par les 5ème et 6ème PCRD ne sont directement comparables que sur le périmètre avec Euratom.

La part de l’ensemble des projets coordonnés par les équipes françaises a diminué de 2 points, passant de 14,2 % à 12,4 %, entre le 4ème et le 5ème PCRD. Cette évolution doit être appréciée en considération de l’augmentation importante des participations des nouveaux Etats membres, qui sont passées d’environ 2 % à 5 % d’un PCRD à l’autre. Toutefois, dans un contexte identique, l’Allemagne a mieux tiré son épingle du jeu.

Du 5ème au 6ème PCRD, sur un périmètre différent, la France paraît avoir inversé la tendance.

Indicateur 3-3 : Part des articles co-publiés avec un pays membre de l’Union européenne (UE 27) dans les publications scientifiques françaises de référence internationale, hors SHS.

La communauté scientifique est fortement interconnectée, une partie de ces relations gardant une trace exploitable dans les publications, notamment sous forme de co-signatures d’articles (co-publications). La quantification des co- publications suppose une série de choix méthodologiques. Le premier concerne le type de comptage, « fractionnaire » ou de « présence ». Les co-publications sont présentées ici en compte de présence : le fait de co-signer suppose l’établissement d’un « lien » entre co-signataires, indépendamment de la présence d’autres co-signataires. On prendra toutefois garde à l’interprétation des valeurs et des évolutions de cet indicateur très sensible.

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Part des articles co-publiés avec un pays membre de l’UE Unité 2001 2002 2003 2004 2005 (*) 27 : % 21,4 22,6 23,5 24,4 25,2

Depuis le début de la décennie, la part des articles français hors SHS qui sont publiés en collaboration avec un laboratoire d’un autre pays de l’Union européenne (UE 25) augmente régulièrement. Elle approche aujourd’hui le quart de la production française du domaine.

Objectif n°4 : Renforcer les liens entre la science et la société

Présentation de l’objectif

La place croissante des technologies dans notre vie quotidienne, la rapidité des changements dans les sphères du travail, de la consommation et du loisir ainsi que la maîtrise de multiples enjeux requièrent des connaissances et des compétences en science et en technologie dont l’appropriation constitue un impératif pour l’exercice d’une citoyenneté avertie et une condition essentielle pour accéder aux emplois qualifiés. Dans ce contexte, le ministère de la recherche crée les conditions favorables à la collaboration entre les producteurs, les médiateurs et les utilisateurs du savoir pour permettre une meilleure appréhension des enjeux de la science par les citoyens et favoriser le débat démocratique. L’organisation de manifestations et d’événements à caractère scientifique et technique, le soutien des actions de diffusion de la culture scientifique et technique menées par les associations, les établissements de recherche ou l’Education Nationale en sont les principaux leviers.

L’indicateur associé

L’évaluation de la qualité des liens entre science et société se fera au moyen d’un indicateur traduisant l’opinion de la population française sur la science et ses effets.

Indicateur 4-1 : Représentation dans l’opinion de la science et de ses effets Part de la population française intéressée par la science et la technologie Part de la population française plutôt confiante vis à vis de la science et de la technologie

ème ère Résultats 2 Unité de Résultats 1 vague N° Indicateur / Sous indicateur vague mesure Année Valeur Année Valeur Représentation dans l’opinion de la science 1 et de ses effets Proportion de la population intéressée par la science (beaucoup ou assez intéressée) 1-1 - ensemble de la population % 2005 48 % 2007 51 % - jeunes de 15 à 25 ans 40 % 48 % - jeunes de 11 à 14 ans 54 % 54 % Proportion de la population étant plutôt confiante vis à vis de la science (la science apporte plus de a : 40 % a : 38 % bien que de mal (a), autant de bien que de mal b : 51 % b : 57 % (b) ou plus de mal que de bien(c)) c : 6 % c : 3 % ensemble de la population -

1-2 % 2005 2007

- chez les 15-24 ans a : 36 % a : 31 %

b : 58 % b : 66 %

c : 4 %) c : 3 %)

Précisions méthodologiques :

Cet indicateur est construit sur un modèle existant dans divers pays de l’OCDE à partir d’une enquête d’opinion comprenant 17 questions, et réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française, incluant un sous- échantillon de jeunes de 15 à 24 ans. Une seconde enquête d’opinion - comprenant 12 questions - est menée spécifiquement auprès d’un échantillon de jeunes de 11 à 14 ans. L’ensemble des résultats peut donc être « décliné » 93

suivant les trois catégories de populations : « ensemble des Français », « jeunes de 15 à 24 ans » et « jeunes de 11 à 14 ans ».

On peut observer en 2007 une hausse de l’intérêt pour la science en général, particulièrement sensible chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans : +8 points par rapport à l’enquête précédente. Cependant plus le questionnement est concret plus l’intérêt est élevé : ainsi, 75% des Français se sentent plutôt intéressés par les « innovations technologiques » (soit une hausse de 7 points depuis 2005) et 70% d’entre eux par « les sciences » (+8 points). Le jugement sur les effets de la science globalement tend à se durcir pour des raisons plus conjoncturelles que structurelles. Si l’intérêt pour la science progresse, les Français et en particulier les jeunes affichent en effet de plus en plus un esprit critique à son égard. En effet, ils sont plus nombreux qu’en 2005 à penser que la science apporte à l’homme à peu près autant de bien que de mal (57% des Français, +6 points et 66% des jeunes de 15 à 24 ans, +8 points) et presque autant à estimer qu’elle apporte plus de bien que de mal (respectivement 38% et 31%). En revanche, lorsque l’on étudie dans le détail l’impact de la science, celle-ci est perçue de façon très positive : 93% des Français la juge utile à la société et 92% importante pour l’avenir, et cette appréciation progresse : respectivement + 4 et + 3 points.

Objectif n°5 : Préparer par la recherche les viviers de compétences scientifiques pour répondre aux besoins de la recherche et de l’économie de demain

Présentation de l’objectif

Dans la période de fort renouvellement des compétences du fait des départs en retraite, la reproduction et le maintien de la qualité du système français de recherche exigent une forte mobilisation pour attirer les meilleurs étudiants en nombre suffisant vers les carrières scientifiques et technologiques. Afin de leur assurer des conditions optimales pour conduire leurs travaux de doctorats, le ministère de la recherche attribue des allocations de recherche aux meilleurs d’entre eux, en particulier dans les disciplines scientifiques prioritaires. Un dispositif équivalent (les conventions CIFRE) permet de favoriser la préparation de thèse en partenariat avec une entreprise et sur un sujet de recherche d’intérêt partagé.

Indicateur 5-1 : Pourcentage des doctorants allocataires soutenant leur thèse en trois ans au plus dans les principales disciplines et pourcentages des doctorants CIFRE soutenant leur thèse en trois ans au plus

2003 2004 2005 Unités Réalisation Réalisation Réalisation Pourcentage de doctorants allocataires % soutenant leur thèse en 3 33 37,8 ans au plus (a) Pourcentage de doctorants non allocataires soutenant % n.d. n.d. leur thèse en 3 ans au plus (b) (Ecart entre doctorants allocataires et non % n.d. n.d. allocataires (a-b) Pourcentage de doctorants CIFRE % 37 38 soutenant leur thèse en 3 ans au plus (c) Pourcentage de doctorants non CIFRE % n.d. n.d. soutenant leur thèse en 3 ans au plus (d) Ecart entre doctorants CIFRE et non CIFRE (c- % n.d. n.d. d)

Précisions méthodologiques

Cet indicateur mesure l’efficacité respective des dispositifs « allocataires » et CIFRE. Il prend en compte les thèses soutenues par les étudiants jusqu’au 31 décembre qui suit la fin de leur 3ème année universitaire.

Le sous-indicateur relatif aux allocataires est obtenu par enquête ministérielle auprès de la population des allocataires.

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Le sous-indicateur relatif aux conventions CIFRE est produit à partir des données de gestion de l’ANRT qui finance ces entreprises pour le compte du ministère.

Commentaires :

En ce qui concerne la soutenance de la thèse, les doctorants CIFRE soutiennent rarement dans un délai de trois ans. En effet, ces doctorants sont salariés de l’entreprise et se consacrent à leur travail de thèse jusqu’à la fin de leur contrat, et enchaînent très souvent avec un recrutement en CDI dans la même entreprise, ce qui pénalise la rédaction finale et la préparation de soutenance. Par ailleurs, quand l’économie va mieux, les doctorants CIFRE sont plus fréquemment recrutés par l’entreprise sur un CDI avant même la fin de leur thèse, ce qui la ralentit naturellement.

Objectif n°6 : répondre aux besoins de qualification supérieure

Présentation de l’objectif

L’ajustement formation-emploi est un processus qui dépend de la formation des jeunes sortant du système éducatif mais également de la conjoncture du marché du travail. Les marges de manœuvre existantes permettent cependant de viser une meilleure insertion des jeunes diplômés dans les prochaines années, sauf forte dégradation de la conjoncture.

Les études de prospective à l’horizon 2010 prévoient peu d’écarts entre les niveaux de recrutement et de sortie des diplômés de l’enseignement supérieur. Les diplômés à bac+2 seraient même en légère insuffisance par rapport à la demande des entreprises.

Actuellement environ 280.000 jeunes par an, soit 42,5 % des sortants de formation initiale, terminent leurs études titulaires d’un diplôme d’enseignement supérieur. Ce diplôme sanctionne pour 53,6 % d’entre eux la réussite d’un cursus long (licence, maîtrise, doctorat, grandes écoles) et pour 46,4 % la réussite d’un cycle court [essentiellement brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme universitaire de technologie (DUT)]. La formation des diplômés doit leur permettre de s’insérer rapidement dans un emploi stable, bien rémunéré, correspondant à leur niveau de qualification. Ceci est actuellement mesuré par l’indicateur « Insertion professionnelle des jeunes diplômés trois ans après leur sortie de formation initiale » et sera complété par un sous indicateur en cours de construction (disponible au PAP 2009) qui pourra mesurer l’insertion des jeunes diplômés de façon annuelle.

Le rapport de la Commission du débat national Université-Emploi, remis en octobre 2006, et le schéma national de l’orientation et de l’insertion professionnelle des jeunes, remis en mars 2007, ont souligné l’enjeu que représente une meilleure articulation de notre appareil de formation supérieure avec l’ensemble des acteurs du monde professionnel et ont préconisé des mesures destinées à la renforcer. Ces préconisations ont été approfondies dans le cadre des comités de suivi mis en place à l’occasion du déploiement du dispositif L,M,D. Les comités de suivi de la licence et de la licence professionnelle ont émis en particulier des recommandations propres à développer, à côté des unités d’enseignement de savoirs fondamentaux, des unités d’enseignement de professionnalisation. Celles-ci favoriseront l’accès d’un plus grand nombre d’étudiants aux licences professionnelles et rendront par ailleurs la licence générale doublement qualifiante, tant pour la poursuite d’études que pour l’insertion. Le « plan licence » contribuera à la mise en œuvre de ces actions.

Pour améliorer l’insertion des diplômés, plusieurs leviers sont activés :

- la mise en œuvre de l’orientation active, qui prend en compte les débouchés associés à chaque formation - la généralisation, dans chaque établissement ou dans chaque site universitaire, des observatoires qui ont notamment pour mission de mesurer les taux d’insertion pour chaque filière à chaque niveau - le développement de la professionnalisation des formations : développement de stages en entreprises, développement de partenariats avec le monde économique - la constitution de plates-formes d’insertion professionnelle au sein des universités pour favoriser un travail en commun du monde professionnel et des milieux académiques, en particulier pour la définition de l’offre de formation. Outil supplémentaire au service de l’accès à l’emploi des diplômés, les plates-formes d’insertion professionnelle auront pour fonction de caractériser l’environnement socio-économique des établissements d’enseignement supérieur en exploitant les différentes informations produites au niveau local. Les analyses qu’elles conduiront devraient mettre en évidence les évolutions affectant le marché du travail, qu’il s’agisse d’offres d’emplois non satisfaites, d’emplois en émergence ou de métiers en voie de disparition et d’alimenter la réflexion sur l’offre de formation des universités. 32 universités participent d’ores et déjà à la mise en place des 16 plates-formes d’insertion professionnelle nouvellement créées.

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Indicateur 6-1 : pourcentage d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur

Prévision Prévision Unité 2003 2004 2005 2006 2007 2008

% 42,7 43,2 42,5 44,7 45 Source : MENESR-DEPP

Précisions méthodologiques :

C’est un indicateur conjoncturel qui mesure le taux d’accès d’une population fictive. Il ne s’agit pas du taux d’accès pour une véritable génération, qui ne peut être calculé annuellement et serait fourni par un recensement de la population.

Source des données : DEPP

Commentaires :

L’objectif de 50% d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur a été fixé au niveau national et européen et nécessite d’améliorer la réussite dans le cursus licence. La réalisation de cet objectif sera notamment le résultat de la mise en œuvre de différents leviers : politique d’orientation active, renforcement des dispositifs d’aide à la réussite, élaboration d’une offre de formation prenant en compte la diversité des publics accueillis et la hausse des inscriptions dans les différents cursus.

Indicateur 6-2 : insertion professionnelle des jeunes diplômés trois ans après leur sortie de formation initiale.

Unité 2001 2004 2006 2007 2008 Prévision Prévision % des titulaires de L, M, D employés au niveau cadre ou profession intermédiaire 86 % 87 78 (tous types d’emplois, tous domaines : ensemble) dont CDI % 89 69 72 % de diplômés licence employés au niveau cadre ou profession intermédiaire (tous types % 69 63 69 67 d’emplois, tous domaines) % de diplômés master employés au niveau cadre ou profession intermédiaire (tous types % 91 80 85 d’emplois, tous domaines) % de diplômés doctorat employés au niveau cadre ou profession intermédiaire (tous types % 98 87 89,2 90 90,5 d’emplois, tous domaines) % de docteurs allocataires insérés professionnellement (CDI et CDD) trois ans % n. d. 90,8 89,2 90 90,5 après leur thèse

Source : CEREQ - Enquête génération réalisée tous les trois ans. Précisions méthodologiques :

Observation triennale réalisée par le CEREQ sur la base des enquêtes génération 2001, 2004, 2007, 2010. L’observation réalisée en 2001 puis en 2004 fait apparaître une diminution globale du pourcentage de diplômés insérés 3 ans après leur sortie de formation (-9 points). Compte tenu du caractère triennal de cette enquête Il n’y a pas de prévision 2008 et il semble difficile avant l’observation 2007 de redéfinir la cible, d’autant qu’aucune information sur les évolutions du marché de l’emploi n’est disponible.

L’indicateur « Insertion professionnelle des jeunes diplômés trois ans après leur sortie de formation initiale » sera complété par un sous indicateur en cours de construction (disponible au PAP 2009) qui pourra mesurer l’insertion des jeunes diplômés de façon annuelle. Une étude de faisabilité menée par le CEREQ et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche est en cours. Pour le niveau doctorat, le ministère commande chaque année une extension de l’enquête Génération du CEREQ : l’enquête IREDU. Compte tenu du pourcentage de docteurs dans la population globale, l’échantillon de docteurs, trop petit, n’est pas représentatif dans cette enquête. De ce fait, une enquête annuelle est réalisée et permet d’ores et déjà d’avoir des données annuelles pour ce niveau de formation.

Source des données : CEREQ 96

Objectif n°7 : promouvoir une égale probabilité d’accès des différentes classes sociales aux formations de l’enseignement supérieur

Les études statistiques montrent que les chances de réussite pour l’enfant sont corrélées à la situation économique de sa famille. Par rapport à la répartition de la population active par catégories socio-professionnelles, les étudiants des catégories sociales les plus favorisées continuent à être plus fortement représentés : toutes formations confondues, 30% des étudiants en université ont des parents cadres supérieurs ou exerçant des professions intellectuelles supérieures alors que ces catégories socio-professionnelles représentent 11 % de la population totale ; en revanche, seulement 11% d’étudiants sont enfants d’ouvriers, ces derniers représentant 25% de la population totale. Ce phénomène est accentué dans les classes préparatoires aux grandes écoles et les disciplines de santé où environ la moitié des étudiants est issue des catégories sociales les plus favorisées. Ainsi, en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), 51% des élèves ont des parents cadres ou exerçant une profession libérale alors que le pourcentage d’enfants d’ouvriers s’élève à 5%. Le phénomène est inverse dans les sections de techniciens supérieurs où les élèves sont majoritairement issus de milieux ouvriers (20,8%) alors que les enfants de cadres représentent 14,3%.

La poursuite d’études longues à l’université est plus encore le fait de jeunes dont les parents sont cadres supérieurs ou exercent une profession libérale : leur part passe de 31 % en cursus licence à 38,6 % en doctorat ; inversement, alors que les enfants d’ouvriers représentent 12,5 % des étudiants inscrits à l’université les trois premières années d’études, cette part est inférieure à 7,5 % en master et à 4,5% en doctorat. Permettre la réussite de tous les étudiants, quelle que soit la situation économique de leur famille, constitue donc un objectif prioritaire qu’un certain nombre de moyens et d’actions mis en œuvre doit permettre d’atteindre.

Ainsi, la mise en œuvre d’une nouvelle architecture des diplômes Licence-Master-Doctorat (LMD) concourt à cet objectif par la souplesse qu’elle apporte notamment au niveau de la licence, en évitant en particulier les orientations trop précoces qui réduisent les chances de réussite des étudiants issus de milieux modestes qui n’ont pas toujours une connaissance suffisante du système universitaire. La poursuite de la démarche d’orientation active auprès des lycéens de classe terminale qui envisagent de poursuivre leurs études à l’université doit permettre d’identifier et d’informer les publics à risques sur l’inadéquation entre leurs profils et les études qu’ils envisagent. Les appels à projet comme « 100 000 pour 100 000 » ou « promouvoir l’égalité des chances à l’université », promouvant en particulier le tutorat, constituent aussi des leviers efficaces. S’agissant de l’ouverture sociale des classes préparatoires aux grandes écoles, plusieurs mesures ont été prises afin de favoriser l’accès d’un plus grand nombre de boursiers, comme l’ouverture des classes préparatoires expérimentales destinées à des bacheliers issus de lycées situés en zone ou réseau d’éducation prioritaire.

L’ensemble des aides financières allouées par l’Etat contribue également à la réduction des inégalités sociales en permettant à leurs bénéficiaires d’entreprendre des études supérieures auxquelles ils auraient été conduits à renoncer sans cette aide. Il s’agit d’aides directes, comme les bourses sur critères sociaux ou comme les bourses de mérite qui constituent un excellent levier pour faciliter l’accès à des études sélectives d’étudiants particulièrement méritants et issus de milieux plutôt défavorisés. Les aides indirectes, que sont les prestations offertes en matière de logement étudiant et de restauration, participent également à l’amélioration des conditions matérielles de vie des étudiants. Enfin, la création d’une allocation d’installation étudiante à la rentrée universitaire a permis à plus de 82 000 boursiers de bénéficier d’une aide complémentaire leur permettant de financer les surcoûts liés à la rentrée universitaire.

Indicateur 7-1 : accès à l’enseignement supérieur des jeunes de 20/21 ans selon leur origine sociale

Unité 2003 2004 2005 2006 2007 2008 prévision prévision Employeurs, cadres, % 75 78 78,5 78,5 79 professions intermédiaires Employés, ouvriers % 38 41 43 45 47 Ensemble des jeunes de 20/21 % 52 55 55 56 58 ans Source : INSEE

Précisions méthodologiques :

Pourcentage de jeunes suivant ou ayant suivi des études supérieures, parmi l’ensemble des jeunes âgés de 20-21 ans en début d’année dont le père relève de telle ou telle catégorie socioprofesionnelle (nomenclature INSEE), calcul d’une moyenne annuelle.

Source des données : Enquête emplois INSEE

Commentaires :

L’évolution positive souhaitée de cet indicateur n’est pas uniquement tributaire des actions menées par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. D’autres paramètres, liés notamment aux parcours scolaires, ont une grande influence.

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Les cibles proposées pour les trois sous-indicateurs poursuivent la hausse affichée dans les prévisions. Elles ont été fixées en tenant compte des réformes engagées par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment dans les domaines de l’orientation, de l’insertion professionnelle, et de l’accompagnement social des étudiants. Elles s’inscrivent dans un cadre pluriannuel d’une durée de 5 ans. S’agissant des aides sociales, les mesures porteront notamment sur une attribution plus équitable des bourses sur critères sociaux, une meilleure prise en compte des classes moyennes à bas revenus et une aide accrue à la mobilité.

CINQUIÈME PARTIE L’offre nationale d’enseignement supérieur

L’enseignement supérieur en France concerne 2 millions d’étudiants ou élèves. Il se caractérise par la coexistence d’une pluralité d’établissements et de formations dont les finalités, les structures administratives, les conditions d’admission et l’organisation des études sont très variées. La prépondérance du ministère chargé de l’enseignement supérieur, tant au niveau des effectifs accueillis (83% des effectifs) que des moyens consacrés (73% des moyens) ne fait pas obstacle à l’existence et au développement d’établissements et de formations placés sous d’autres tutelles.

Les différents ministères ont contribué à une présentation générale de leur système de formation d’enseignement supérieur et des orientations qu’ils souhaitent lui donner (cf. annexes). Les moyens consacrés à ce secteur ont également été recensés pour l’année 2007. Ces moyens financiers et humains ainsi que les mesures nouvelles inscrites au projet de loi de finances pour 2008 en faveur de l’enseignement supérieur sont présentés dans le tableau financier en annexe.

Le diplôme de sortie : la référence en matière d’enseignement supérieur

S’agissant de la formation supérieure, le périmètre d'application est mesuré à l'aune du diplôme de sortie.

Le champ du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures est celui de l’ensemble des formations post-baccalauréat, publiques ou privées, si elles bénéficient de fonds de l'État, qu’il s’agisse de formation initiale, de formation professionnelle continue ou de formation spécialisée ou d’application (y compris, en principe, les écoles de formation des agents de l’État) ainsi que les sections de techniciens supérieurs et les classes préparatoires aux grandes écoles (STS-CPGE).

Dans ce cadre, “ seul le diplôme de sortie, et non celui d’entrée, constitue la référence en matière d’enseignement supérieur ”. Par conséquent, tous les établissements et formations délivrant des diplômes supérieurs au niveau IV ont vocation à intégrer ce rapport en vertu de ce critère, même si les étudiants ne sont pas, lors de leur entrée dans ces formations, titulaires d’un baccalauréat. Ce choix d’un critère élargi permet de prendre en considération un certain nombre d’établissements qui offrent une formation d’enseignement supérieur.

En effet, il existe des formations pour lesquelles, en raison de la particularité de leur enseignement (essentiellement en ce qui concerne les formations sportives ou artistiques), le baccalauréat n’est pas un pré-requis. Ces formations cependant délivrent à la sortie des diplômes homologués à des niveaux post-baccalauréat et peuvent donc légitimement être intégrées au rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures.

Les formations

Le champ du présent rapport ne se limite pas strictement à l'enseignement supérieur dans sa forme la plus classique. Il prend aussi en compte une partie des formations assurées dans un autre cadre, qu'il s'agisse de la formation continue, de l'enseignement à distance ou des écoles dont l'objectif prioritaire est de développer les compétences dont a besoin la fonction publique.

Le découplage "établissement-formation" Deux approches de l’enseignement supérieur sont possibles : une approche organique définissant l’enseignement supérieur par rapport à l’établissement et une approche fonctionnelle visant les seules formations qualifiées d’enseignement supérieur, indépendamment de l’établissement qui les dispense. En réalité, le rapport s’intéresse moins à la nature des établissements délivrant différents types de formations qu’aux caractéristiques de celles-ci (niveau pré- baccalauréat ou post-baccalauréat).

Seules les formations de niveau post-baccalauréat sont prises en compte et leurs crédits doivent donc être isolés dans les établissements offrant des formations de différents niveaux.

Ainsi, au ministère de la santé de la jeunesse et des sports, dans le domaine des formations aux professions paramédicales, il arrive le plus souvent qu’un même établissement offre à la fois une formation de niveau IV (diplôme professionnel d’aide-soignant ou diplôme professionnel d’auxiliaire de puériculture par exemple) et une formation relevant de l’enseignement supérieur (diplôme d’État d’infirmier et diplôme d’État de puéricultrice par exemple). Il en va de même pour les formations qui couvrent l’ensemble des secteurs de l’animation et du sport. Le plus souvent, dans les métiers de l’animation et du sport, les établissements qui offrent des formations préparant aux diplômes de niveau V et IV sont les mêmes que ceux qui offrent des formations préparant aux diplômes de niveau III et II. Ainsi, les centres 98

d’éducation populaire et de sport (CREPS), établissements publics nationaux à caractère administratif, forment aux diplômes et brevets d’État des métiers du sport et de l’animation.

Au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et au ministère de l'agriculture et de la pêche, les sections de techniciens supérieurs (STS) sont des classes de lycées qui préparent, après le baccalauréat, au brevet de technicien supérieur (BTS). Le BTS est un diplôme national d’enseignement supérieur de niveau III qui confère à son titulaire une qualification de technicien supérieur lui permettant d’assurer notamment des tâches d’encadrement. Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) constituent des formations de premier cycle de l’enseignement supérieur implantées dans les lycées.

Les formations assurées par les établissements d’enseignement supérieur privés Le rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures comprend également l’enseignement privé dès lors qu’il bénéficie de subventions d’État inscrites au “budget voté” des ministères de rattachement, ce qui élimine une part non négligeable des établissements et formations dont le financement ne transite pas par le budget de l’État (par exemple les écoles consulaires administrées par les chambres de commerce). Au total, ce sont essentiellement les crédits consacrés à l’enseignement privé par les ministères chargés de l’agriculture, de la santé et de l’enseignement supérieur qui sont recensés dans le rapport.

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche Section "scolaire" Lycées privés proposant au moins une classe préparatoire aux grandes écoles 148

Lycées privés proposant au moins une section de techniciens supérieurs 807

Section "supérieur" Etablissements libres d'enseignement supérieur (APPESL, UDESCA, l’UNFL et non affilés) (*) 11 Ecoles d'ingénieurs privées (FESIC, UGEI et autres) (*) 33 Ecoles privées de commerce et de gestion, technique de communication, de journalisme, d’architecture et divers 14 (FESIC, UGEI et autres) Ministère de l'agriculture et de la pêche Section "scolaire" Lycées privés proposant au moins une section de techniciens supérieurs 109

Section "supérieur" Ecole supérieure du bois de Nantes 1 Institut supérieur agricole de Beauvais 1 Institut supérieur d'agriculture de Lille 1 Institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes 1 Ecole supérieure d'agriculture d'Angers 1 Ecole supérieure d'ingénieurs et de techniciens pour l'agriculture de Rouen (Val de Reuil) 1 Ecole supérieure d'agriculture de Purpan – Toulouse 1

TOTAL 1 129 (*) Nom des fédérations : FESIC / fédération d'écoles supérieures d'ingénieurs et de cadres UDESCA / union des établissements supérieurs catholiques UGEI / union des grandes écoles indépendantes APPESL / association pour la promotion de l'enseignement supérieur libre UNFL : Union des Nouvelles Facultés Libres

Le ministère de l’agriculture et de la pêche subventionne ainsi 7 établissements privés sous contrat d’enseignement supérieur agricole (voir tableau) et 109 lycées privés proposant au moins une section de techniciens supérieurs. La loi n° 84-1285 du 31 décembre 1984 portant réforme des relations entre l’État et les établissements d’enseignement agricole privés autorise les établissements d’enseignement supérieur privés à contracter avec l’État, via l’organisation ou l’association qui les gère. Ce contrat permet à ces établissements d’obtenir une aide financière de l’État, sous réserve que l’association ou l’organisme gestionnaire s’engage notamment à : - se conformer, pour les filières prévues dans ce contrat, au schéma prévisionnel national des formations de l’enseignement agricole ; - offrir aux élèves des formations dispensées par des personnels qui présentent les qualifications requises par la réglementation en vigueur ; - respecter les programmes nationaux et, dans le cadre de leur projet pédagogique, préparer les élèves aux diplômes d’Etat de l’enseignement agricole ; - se prêter aux contrôles administratifs, pédagogiques et financiers de l’État. 99

Le décret n° 2003-1003 du 14 octobre 2003 a profondément modifié le décret n° 86-1171 du 31 octobre 1986. Le nouveau dispositif vise à fonder un nouveau type de relation contractuelle entre l'État et les établissements concernés. Il crée de nouvelles obligations pour les établissements d'enseignement supérieur, notamment sur la recherche, le recrutement des enseignants permanents et l'évolution des effectifs étudiants, en contrepartie d'une augmentation progressive du soutien financier de l'État.

La formation continue diplômante La formation continue est depuis 1971 une obligation légale. Elle a pour but d’assurer aux salariés, employés ou demandeurs d’emploi une formation destinée à conforter, améliorer ou acquérir des connaissances professionnelles. Cette année encore, les crédits recensés porteront essentiellement sur la formation initiale. Toutefois, l’importance quantitative de la formation continue dans certains ministères et l’enjeu qu’elle représente au sein du dispositif d’enseignement supérieur justifie que certains moyens qui lui sont consacrés intègrent ce rapport.

Cependant, seules les formations “diplômantes” sont prises en compte. Ainsi, les crédits consacrés à la formation continue des professionnels de santé (notamment sous forme de stages d’approfondissement de sujets variés comme la lutte contre la douleur chronique de la personne âgée ou le dépistage systématique du cancer du sein) n’y sont pas intégrés parce que ces formations n’aboutissent pas à un diplôme.

Au ministère de la santé, de la jeunesse et des sports, les diplômes correspondant au niveau universitaire sont préparés par la voie de la formation initiale, de l’apprentissage ou de la formation continue. Tous les diplômes inscrits au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) sont accessibles aussi par la voie de la validation des acquis de l’expérience.

Au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, les universités ont commencé à mettre en place des structures de formation continue au début des années 1950 avec la création progressive des instituts de promotion sociale du travail (IPST) qui, aujourd’hui, leurs sont intégrés.

Au sein du ministère de l’agriculture et de la pêche, de nombreuses actions sont développées dans les écoles, afin de répondre aux demandes du monde professionnel, mais également aux besoins individuels dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Elles peuvent soit apporter des connaissances particulières, soit avoir un objectif qualifiant ou diplômant : formations d’ingénieurs par la voie “ Fontanet ” ; ingénieur en partenariat par la formation continue (NFI).

Enfin au ministère de la défense, la formation continue de l'enseignement militaire supérieur s'adresse aux officiers destinés à occuper des fonctions de haute responsabilité au sein de l'institution ou à l'extérieur de celle-ci. Elle concerne donc une population sélectionnée.

La formation à distance

L’objectif visé est la généralisation de l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur.

Une politique spécifique, complémentaire de celle développée via la politique contractuelle, se traduit par le lancement d’appels à projets permettant de sélectionner des consortiums d’établissements particulièrement performants, de les soutenir pour le développement d’actions « modélisantes » et de créer ainsi une véritable dynamique efficace dans l’ensemble des établissements.

L'université virtuelle médicale francophone, par exemple, s’est fixée deux missions essentielles étroitement complémentaires :

- créer sous l'égide de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine et de la conférence internationale des doyens des facultés de médecine d'expression française, un portail internet d'enseignement médical francophone, représentatif de l'ensemble des facultés de médecine de France et des pays francophones. Il sera destiné à la formation initiale et continue des professionnels de la santé, médicaux et paramédicaux et à l'information et à l'aide aux patients, aux familles et aux associations de patients et au grand public ; - créer et/ou utiliser les conditions technologiques adéquates pour que ce portail corresponde aux besoins spécifiques de l'internet médical pédagogique en priorité et de la pratique en cours de développement de la "e.santé". Le groupement d'intérêt public UMVF regroupe actuellement 31 universités.

Les écoles de fonctionnaires et d'application

La question de l’intégration dans le rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures des écoles assurant la formation de futurs fonctionnaires de l’État s’est posée. Certains ministères de tutelle considèrent en effet ces établissements comme des écoles accueillant des élèves déjà diplômés de l’enseignement supérieur. Les moyens consacrés à ces établissements n’auraient donc pas vocation à l’intégrer. C’est ainsi que le ministère du budget, des comptes publics et de la fonction publique a souhaité que les écoles nationales des impôts, des douanes, du trésor, et du cadastre, l'ENA et les IRA ne figurent pas dans ce rapport.

100

En revanche, les moyens consacrés aux écoles de formation d’agents de l’État des ministères chargés de la justice (ENM, ENAP, ENG, CNFE), de l’intérieur (l’école nationale supérieure de la police – ENSP, l’école nationale supérieure des officiers de police - ENSOP, l'école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers - ENSOSP et l'école nationale supérieure d'application de la police nationale de Toulouse -ENSAPN) de la culture sont recensés dans ce rapport.

Ainsi au Ministère de la culture et de la communication, l'institut national du patrimoine, créé en 1990, est, selon le décret n° 90-06 du 16 mai 1990, une « école d’application qui forme des personnes qui se destinent aux activités de la conservation du patrimoine. Elle assure d’une part la formation des conservateurs et restaurateurs stagiaires et dispense d’autre part, en cours de carrière, dans toutes les spécialités de la conservation, aux conservateurs et aux conservateurs généraux du patrimoine la formation prévue par décret ». L'Institut national du patrimoine (INP) recrute par concours externe, à partir de la licence pour des candidats de moins de 30 ans ou par concours interne pour les candidats justifiant de 7 ans de services effectifs à temps plein comme fonctionnaire ou agent public de l’État (catégorie A ou B). La formation de 18 mois fait alterner enseignements généraux dispensés à l’école (études de cas et ateliers) avec des stages dans des administrations et établissements culturels (le plus souvent dans les régions). Au total, les conservateurs stagiaires à l'INP doivent effectuer une durée minimale de stage de 8 mois répartie en 4 stages : un dans un service d'administration culturelle, deux stages dans des institutions patrimoniales et un stage à l'étranger dans un service patrimonial correspondant à leur spécialité.

Les incidences de la réforme Licence–Master–Doctorat sur l’offre d’enseignement supérieur

Dans un contexte émergeant de compétitivité internationale de l’offre des formations et de construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur, il est d’intérêt stratégique pour l’enseignement supérieur de mettre en œuvre le modèle LMD (licence-master-doctorat) dans les cursus de formation; la pérennité du système éducatif supérieur passe incontestablement par la reconnaissance et l’attractivité de l'offre de formation à l’international, la mobilité des enseignants et des étudiants.

Ainsi au sein des établissements d’enseignement supérieur agricole, les formations conduisant aux diplômes d’ingénieurs sont désormais inscrites dans les principes de l’Espace européen de l’enseignement supérieur : organisation en semestres, cursus déclinés en modules, affectation de crédits ECTS, grade de master La formation conduisant au diplôme d’État de docteur vétérinaire suite à une réforme récente est organisée en semestres, permet l’affectation de crédits européens et le grade de master est positionné dans le cursus. La formation conduisant au diplôme de paysagiste DPLG fait l’objet d’une réflexion pour permettre l’application de ces mêmes principes (aboutissement prévu en septembre 2008). Pour les formations conduisant au brevet de technicien supérieur agricole (BTSA), l’inscription dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur est inscrite dans la deuxième orientation du projet stratégique de la DGER. Elle doit permettre de renforcer l’attractivité de ce diplôme tant auprès des jeunes que des entreprises. La démarche visant à inscrire les BTSA dans le schéma LMD se caractérise par deux aspects différents mais complémentaires ; d’une part, appliquer les outils de la construction de l’Espace européen au sein des cursus BTSA (unités d’enseignement, crédits, supplément au diplôme…), et d’autre part, développer une logique de parcours de formations post-baccalauréat large et cadencée sur le rythme L-M-D. Par ailleurs, le ministère de l’agriculture et de la pêche a accentué sa politique française de diplômes conjoints. Depuis 2000, les établissements d’enseignement agricole technique et supérieur ont développé en partenariat et/ou en co- habilitation une offre de licences professionnelles dans les champs de compétences du ministère en charge de l’agriculture (140 licences professionnelles à la rentrée 2006). Depuis 2002, les établissements d’enseignement agricole supérieur ont développé en co-habilitation avec l’Université une offre de masters conjoints ancrée sur les compétences scientifiques des établissements et ouverte sur la poursuite d’études en formation doctorale (plus de soixante spécialités de master à la rentrée 2006). A la rentrée 2006, 3 établissements d’enseignement supérieur agricole proposaient des masters conjoints Erasmus Mundus.

Le ministère de la défense, quant à lui, a également adapté l'enseignement militaire supérieur à la réforme LMD. Les grandes écoles militaires (GEM) s'inscrivent totalement dans le processus LMD et en tirent un bénéfice indiscutable. De plus, en orientant clairement leur enseignement vers le premier métier, cette démarche répond également aux impératifs professionnels des différentes forces armées. L’application des six grandes exigences de la réforme LMD appellent les remarques suivantes : - la structure LMD, dans ses niveaux et sa progressivité, correspond aux besoins des armées. Elle est adaptée au recrutement direct (master) et semi direct (licence11), permettant ainsi aux armées de conserver leur politique de promotion interne. Par ailleurs, l'accès au doctorat reste possible tout au long de la carrière ; - la semestrialisation et le système ECTS (système européen de transfert et d'accumulation de crédits) sont mis en place par la plupart des GEM ; - les GEM se sont toutes dotées de centres de recherche ;

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- la pluridisciplinarité imprègne déjà la formation militaire comme l’enseignement académique ; - le développement d'échanges de semestres avec les écoles militaires étrangères concerne un nombre limité d'élèves mais devrait pouvoir se développer en Europe au fur et à mesure du ralliement des académies militaires européennes au standard du processus de Bologne. - les GEM respectent les exigences de qualité de l’enseignement supérieur. SIXIÈME PARTIE L’effort de recherche en France et dans le monde 6.1. L’effort national de recherche et développement : financement et exécution de l’activité de R&D

La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD), correspondant aux travaux de R&D exécutés sur le territoire national quelle que soit l’origine des fonds, est estimée à 38,0 milliards d’euros (Md€) en 2006. Elle s’établit à 36,7 Md€ en 2005 et à 36,5 Md€ en 2004.

La progression de la DIRD en 2006 (+ 1,3 % en volume et + 3,6 % en valeur) serait ainsi comparable à celle enregistrée en 2005 (+ 1,4 % en volume et + 3,2 % en valeur).

L’augmentation des dépenses de recherche se traduit néanmoins par une diminution de l’effort de recherche mesuré par le ratio DIRD / PIB (2,12 % en 2006 contre 2,13 % en 2005). Ce ratio est en baisse depuis 2002 après avoir connu une période de hausse entre 1999 et 2002.

La dépense nationale de recherche et développement (DNRD), représentant le financement par des entreprises ou administrations françaises des travaux de recherche réalisés en France ou à l’étranger, est estimée à 38,7 Md€ en 2006. Elle s’établit à 36,1 Md€ en 2005 et à 35,1 Md€ en 2004.

La progression de la DNRD en 2006 (+ 3,5 % en volume et + 5,8 % en valeur) serait ainsi du même ordre de grandeur que celle enregistrée en 2005 (+ 3,9 % en volume et + 5,7 % en valeur). La part relative de la DNRD dans le PIB, qui diminuait depuis 2003, se stabilise (2,16 % du PIB en 2006 et en 2005 ; 2,12% en 2004).

Les changements méthodologiques intervenus pour le calcul des chiffres 2005 n’ont pas été répercutés sur les données 2004 et les résultats pour ces deux années ne sont donc pas directement comparables. Les chiffres 2006 sont estimés à partir de prévisions faites par les administrations et les entreprises courant 2006.

102

6.1.1. Exécution de la recherche : évolution des composantes de la DIRD

La recherche des administrations (DIRDA) représentait 0,67 % du PIB en 1978 et avait atteint 0,91 % en 1993, et la recherche des entreprises (DIRDE) est passée de 0,99 % à 1,47 % du PIB sur la même période. Depuis, ces pourcentages ont diminué : la DIRDA représente 0,80 % du PIB en 2005 (0,78 % estimé en 2006) et la DIRDE 1,34 % (1,34 % estimé en 2006). La reprise de l’activité de recherche en France à partir de 1999 se caractérise par un regain d’activité des entreprises qui enregistrent un taux de croissance annuel moyen de plus de 4 % en volume. Après la baisse enregistrée en 2003 (– 2,7 % en volume), les dépenses de recherche des entreprises confirment, en 2005 (+ 1,5 % en volume), la hausse amorcée en 2004 (+ 1,0 % en volume). En 2006, les dépenses de recherche des entreprises accentueraient leur progression (+ 2,7 % en volume et + 5,0 % en valeur) alors que les dépenses de recherche des administrations seraient en baisse (– 1,0 % en volume de 2005 à 2006 contre + 1,2 % de 2004 à 2005).

Evolution en volume des composantes de la DIRD entre 2002 et 2006

3%

2%

1%

0%

PIB DIRD DIRDE DIRDA -1%

-2%

-3% 2002-2003 2003-2004 2004-2005(r) 2005-2006(e)

Source : MEN MESR DEPP-C2 et INSEE. (r) Rupture de série. (e) Estimation.

6.1.2. Financement de la recherche : évolution des composantes de la DNRD

Depuis 1995, la contribution financière des entreprises (DNRDE) dépasse celle des administrations. En 2005, les entreprises (DNRDE) contribuent à la DNRD à hauteur de 54 % et les administrations (DNRDA) à 46 %.

Entre 1999 et 2004, le volume des financements publics (DNRDA) est reparti à la hausse (+2,5 % en moyenne annuelle) après avoir connu une lente érosion de 1992 à 1998 (– 2,0 % en moyenne annuelle). Cette reprise de la DNRDA se poursuit à un rythme comparable en 2005 (+ 2,3% en volume) mais se stabiliserait en 2006 (– 0,1 % estimé).

La progression de la DNRD estimée en 2006 (+ 1,8 % en volume) résulterait ainsi de l’augmentation de la contribution financière des entreprises (+ 3,5 % estimé en volume).

103

Evolution en volume des composantes de la DNRD entre 2002 et 2006

6%

4%

2%

0%

PIB DNRD DNRDE DNRDA -2%

-4%

-6% 2002-2003 2003-2004 2004-2005(r) 2005-2006(e)

Source : MEN MESR DEPP-C2 et INSEE. (r ) Rupture de série. (e) Estimation.

6.1.3. Les échanges internationaux de R&D

Les financements reçus de l’étranger et des organisations internationales représentent, en 2005, 2,7 Md€, soit 7,3 % du financement de la recherche exécutée en France. Réciproquement, les administrations et les entreprises françaises ont financé la recherche exécutée à l’étranger à hauteur de 3,1 Md€. Les principaux acteurs internationaux, hormis les grands groupes industriels, sont l’Agence spatiale européenne, Airbus, l’Union européenne, le CERN. Après avoir baissé entre 2001 et 2004 (– 5,3 % en volume en moyenne annuelle), les dépenses vers l’étranger augmentent fortement en 2005 (+ 13,1 % en volume). A contrario, les ressources en provenance de l’étranger diminuent fortement en 2005 (– 15,9 % en volume) après avoir connu une croissance élevée entre 2001 et 2004 (+ 7,8 % en volume en moyenne annuelle). Le solde avec le secteur de l’étranger est ainsi négatif en 2005, contrairement à 2004. Dans les administrations, comme dans les entreprises, les dépenses vers l’étranger progressent alors que les ressources en provenance de l’étranger diminuent. Le solde reste cependant positif pour les entreprises en 2005.

Les flux avec le secteur de l'étranger de 2001 à 2005 par acteur français en millions d'euros 2001 2002 2003 2004 2005 (r) Dépenses des administrations 1 714 1 715 1 757 1 776 1 979 Dépenses des entreprises 1 335 1 273 960 964 1 174 Ressources des administrations 567 520 632 743 663 Ressources des entreprises 1 800 2 236 2 258 2 396 2 024 Solde ressources - dépenses -682 -232 174 399 -466 Solde pour les administrations -1 147 -1 195 -1 125 -1 033 -1 316 Solde pour les entreprises 465 963 1 299 1 432 850 Source : MEN MESR DEPP-C2. (r) Rupture de série. 6.2. Les activités de R&D dans le monde

6.2.1. Panorama des activités de R&D dans le monde

Les dépenses de recherche repartent à la hausse en 2005

Le début des années 1990 marque une rupture dans l’évolution des efforts de R&D des grands pays industrialisés. Contrairement aux années 1980, le ratio DIRD/PIB cesse d'augmenter. Une relance des dépenses de recherche et 104

développement est amorcée en 1995 aux États-Unis et au Japon. Sur la période 1995-2000, les dépenses de recherche dans les pays de la zone OCDE augmentent à nouveau. Les taux de croissance annuels des dépenses de R&D de la zone OCDE se situent autour de 5 %. Ces taux sont cependant nettement plus élevés et plus réguliers aux États-Unis qu’en Europe où la reprise de la croissance est plus faible et plus tardive.

Entre 2000 et 2004, on observe un tassement généralisé du taux de croissance de la dépense de recherche des pays de l’OCDE qui s’établit, en moyenne annuelle sur cette période, à 1,8 %. En 2005, les dépenses de recherche des pays de l’OCDE repartent plus largement à la hausse (+ 4,5 % entre 2004 et 2005) avec une croissance plus marquée aux États- Unis (+4,6 %) et surtout au Japon (+ 7,0 %) que dans l’Union européenne à 25 (+ 2,6 %). Par ailleurs, en-dehors de la zone OCDE, depuis la fin des années 90, certains pays connaissent des taux de croissance annuels supérieurs à 10 %. C’est notamment le cas de la Chine et de la Fédération de Russie (qui enregistre néanmoins une forte baisse depuis 2004).

Taux de croissance de la DIRD (*) dans la zone OCDE, en Russie et en Chine

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Total OCDE États-Unis Union européenne Japon Fédération de Chine -5% (UE 25) Russie 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005

Source : OCDE (PIST 2007-1). (*) Aux prix et à la parité des pouv oirs d'achat de 2000.

Les activités de R&D restent très concentrées…

105

Dépense de R&D et effectifs de recherche dans 30 pays (*)

Dépenses intérieures de Chercheurs R&D

AnnéeM$ (**) Année ETP (***) Total OCDE 2005 771 510 (e,p) 2005 3 865 778 (e,p) Union européenne (UE 25) 2005 229 777 (e,p) 2004 1 210 169 (e,p) États-Unis 2005 324 464 (a,p) 2005 1 394 682 (e) Japon 2005 130 745 2005 704 949 Chine 2005 115 197 2005 1 118 698 (d) Allemagne 2005 62 493 (e) 2005 271 119 (e) France 2005 40 684 (r) 2004 204 484 Royaume-Uni 2005 35 171 2005 _ Corée du Sud 2005 31 959 (b) 2005 179 812 (b) Canada 2005 21 777 (p) 2004 125 330 Italie 2004 17 725 2004 72 012 Fédération de Russie 2005 16 669 2005 464 577 Taïwan 2005 16 164 2005 88 859 Espagne 2005 13 264 (e,p) 2005 109 753 (e,p) Australie 2004 11 603 2004 81 740 Suède 2005 11 287 (r) 2005 54 175 (r) Pays-Bas 2004 9 730 (p) 2003 37 282 Israël 2005 8 381 (c,p) 2005 _ Suisse 2004 7 584 2004 25 400 Autriche 2005 6 844 (e) 2005 28 207 (e) Belgique 2005 6 291 (p) 2005 31 953 (p) Finlande 2005 5 648 2005 39 582 Mexique 2005 5 640 2005 48 401 Danemark 2004 4 521 (p) 2005 28 187 (p) Afrique du Sud 2005 4 491 2005 17 915 Turquie 2004 3 485 2004 33 876 Norvège 2005 3 396 2005 21 653 Singapour 2005 3 070 2005 23 789 Pologne 2005 3 018 2005 62 162 République Tchèque 2005 2 996 2005 24 169 (r) Argentine 2005 2 573 2005 31 868 Irlande 2005 2 037 2005 11 487 (p) Portugal 2005 1 688 (p) 2005 21 003 (p) Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) Les 30 premiers pays selon le niveau de leurs dépenses intérieures de R&D. (**) A la parité des pouvoirs d'achat (PPA) courante. (***) Evalué en équivalent temps plein (ETP) et y compris les ingénieurs de recherche. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (b) SHS (sciences humaines et sociales) exclues. (c) Défense exclue (toute ou principalement). (d) Ne correspond pas exactement aux normes internationales (Manuel de Frascati). (e) Estimation ou projection. (p) Provisoire. (r) Rupture de série.

En 2005, les États-Unis ont dépensé 324 milliards de dollars (en dollars courants) soit 42 % de la DIRD exécutée dans les pays de l’OCDE. L’ensemble des pays de l’Union européenne (UE 25) constitue le second pôle avec près de 30 % de l’ensemble de la DIRD de la zone OCDE (230 milliards de dollars courants en 2005). Le Japon, quant à lui, réalise

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près de 17 % des travaux de R&D dans la zone OCDE avec une DIRD avoisinant 131 milliards de dollars courants en 2005. Au sein de l’Union européenne, quatre pays (l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie par ordre d’importance décroissante eu égard aux moyens engagés) effectuent 68 % des dépenses intérieures de R&D. En termes d’effectifs de chercheurs (en équivalent temps plein), on retrouve les États-Unis en tête de classement avec 1,4 million, soit 36,1 % des effectifs de chercheurs des pays de l’OCDE en 2005. Les pays de l’Union européenne (UE 25) comptabilisent quant à eux 1,2 million de chercheurs et le Japon 705 000.

…mais certains pays fournissent un effort de recherche accru

L’industrialisation des nouveaux pays développés ainsi que de ceux qui sont en cours de développement s’est accompagnée d’un effort de recherche et de développement expérimental et développement technologique. Même si les comparaisons quantitatives doivent être prudentes en raison de problèmes de parité monétaire ou de la qualité de l’environnement scientifique, les résultats de certains pays n’en sont pas moins significatifs de cette progression. Ainsi, en 2005, la Chine déclarait plus de chercheurs que le Japon et se situait au 3ème rang mondial en termes de dépenses intérieures de R&D. Par ailleurs, au sein de l’Union européenne, la concentration des activités de recherche diminue depuis 1999, témoignant des efforts importants réalisés dans certains pays (Finlande, Suède, Portugal) ayant un potentiel de recherche moindre, mais des taux de croissance très élevés.

6.2.2. La position de la R&D française au sein de l’OCDE

Les dépenses intérieures de recherche

En 2005, la France contribue à hauteur de 5,3 % à la DIRD de la zone OCDE. Elle conserve ainsi sa quatrième position en termes de dépenses de R&D après les États-Unis (42,1 % de la DIRD de la zone OCDE), le Japon (16,9 %) et l’Allemagne (8,1 %). Sur la période 2000-2005, elle connaît cependant un des plus faibles taux de croissance (+ 1,1 % en moyenne annuelle en volume) parmi les pays les plus importants en termes de DIRD.

En accordant à sa recherche intérieure 2,13 % du PIB en 2005, la France est, au regard de cet indicateur, à la quatrième place parmi les cinq pays les plus importants de l’OCDE, derrière le Japon (3,33 %), les États-Unis (2,62 %) et l'Allemagne (2,46 %) et devant la Grande-Bretagne (1,78 %). Plusieurs pays de taille économique moyenne consacrent une part importante de leur PIB à la R&D : c'est le cas notamment de la Suède (3,89 %) et de la Finlande (3,48 %).

Indicateurs de l'effort de recherche des principaux pays de l'OCDE DIRD/PIB Chercheurs/population active en % pour mille actifs 199319982003 2004 2005 1993 1998 2003 2004 2005 États-Unis 2,52 (a) 2,62 (a) 2,66 (a) 2,58 (a) 2,62 (a,p) 7,7 _ 9,4 (e) 9,5 (e) 9,3 (e) Japon 2,85 (f) 3,00 3,20 3,17 3,33 9,7 (f) 9,6 10,1 10,2 10,6 Allemagne 2,28 2,27 (e) 2,52 2,49 2,46 (e) _5,9(e) 6,8 6,8 6,6 (e) France 2,38 2,14 2,17 2,14 2,13 (r) 5,8 6,0 7,0 7,3 7,4 (r) Royaume-Uni 2,05 1,80 1,79 1,73 1,78 4,7 5,6 _ _ _ Suède 3,15 (g,r) _3,95(g) 3,71 (g) 3,89 (r) 6,7 (g,r) _ (n) 10,7 10,8 11,7 (r) Finlande 2,14 2,86 3,43 3,45 3,48 6,1 (h) 12,0 (h) 15,9 (h) 15,7 (r) 15,0 UE 25 _ 1,69 (e) 1,78 (e) 1,76 (e) 1,77 (e,p) _ 4,8 (e) 5,5 (e) 5,6 (e,p) _ Total OCDE 2,11 (e) 2,15 (e) 2,24 (e) 2,21 (e) 2,25 (e,p) 5,6 (e) 6,1 (e) 6,8 (e) 6,9 (e) 6,9 (e,p) Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (h) Diplômés universitaires au lieu de chercheurs. (e) Estimation ou projection. (p) Provisoire. (f) Surestimé ou fondé sur des données surestimées. (r) Rupture de série. (g) Sous-estimé ou fondé sur des données sous-estimées.

La recherche civile

La prise en compte de la seule composante civile de la DIRD ne modifie pas le classement de la France mais contribue à renforcer la position de l’Allemagne au détriment des États-Unis. En 2005, le ratio DIRD civile / PIB est de 3,30 % au Japon, 2,43 % en Allemagne, 2,12 % aux États-Unis (en 2004), 1,95 % en France et 1,56 % au Royaume-Uni.

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La recherche-développement en entreprise

En 2005, 63 % de l’activité de R&D en France est exécutée par les entreprises, une part identique à celle de l’ensemble des pays de l’Union européenne à 25 mais inférieure à celle de l’ensemble des pays de l’OCDE (68 %). En valeur monétaire en 2005, avec une dépense de 25 milliards de dollars (Md$) courants, la R&D des entreprises françaises se classe cependant au quatrième rang, derrière celle des États-Unis (226 Md$ courants), du Japon (100 M$ courants), de l’Allemagne (43 M$ courants) et devant celle du Royaume-Uni (22 M$ courants). Relativement à la valeur ajoutée des branches marchandes (mesure du potentiel économique, hors services financiers et non marchands, harmonisée au niveau international par l'OCDE), la France, avec 2,0 % en 2005, se situe derrière l'Allemagne (2,4 %), les États-Unis (2,6 %) et le Japon (3,4 %), pour lesquels ces ratios ont augmenté de manière significative depuis le milieu des années 90.

Il faut toutefois prendre garde, dans les comparaisons internationales en matière de recherche technologique et industrielle, au fait que la recherche des entreprises françaises ne couvre pas tout le champ technologique et industriel de notre pays. Une part non négligeable de R&D technologique de haut niveau est assurée au sein d’EPIC comme le CEA, le CNES, l’IFREMER ou l’ONERA dans leurs domaines de compétence, au sein de certaines fondations comme l’institut Pasteur pour les vaccins, de certains EPST comme l’INRA, le CEMAGREF ou l’INRIA, et dans certains départements du CNRS. L’ensemble de ces travaux représenterait près d’un milliard d’euros de dépenses de R&D. Une approche plus précise de la R&D technologique et industrielle de la France devrait aussi apprécier les valorisations industrielles en aval de ces travaux.

Les dépenses de R&D des entreprises dans les principaux pays de l'OCDE Dépenses intérieures de R&D des entreprises Année 2005 en % de la VA des M$ (*) en % de la DIRD branches marchandes États-Unis (a,p) 225 984 69,7 2,60 Japon 99 952 76,5 3,40 Allemagne (p) 43 297 69,3 2,43 France (r) 25 453 63,1 2,01 Royaume-Uni 21 671 61,6 1,62 Suède (r) 8 355 74,0 4,55 Finlande 4 000 70,8 3,66 UE 25 (e,p) 143 909 62,6 1,61 Total OCDE (e,p) 524 204 68,0 2,17 Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) A la parité des pouvoirs d'achat (PPA) courante. (g) Sous-estimé ou fondé sur des données sous- (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). estimées. (e) Estimation ou projection. (p) Provisoire. (r) Rupture de série.

Les effectifs de chercheurs

Dans le domaine de l’emploi scientifique, la France emploie en 2005 près de 205 000 chercheurs en équivalent temps plein ; ce qui la place loin derrière les États-Unis (plus de 1 395 000 chercheurs) et le Japon (705 000 chercheurs). Au sein de l’Union européenne à 25, la France occupe la seconde position, derrière l’Allemagne (271 000 chercheurs) mais devant l’Espagne (110 000) et l’Italie (72 000). Lorsque le nombre de chercheurs est rapporté à la population active, la France, avec 7,4 chercheurs pour mille actifs, se place toujours derrière le Japon (10,6 pour mille) et les États-Unis (9,3 pour mille) mais devant l’Allemagne (6,6 pour mille), l’Espagne (5,2 pour mille) et l’Italie (3,0 pour mille). Selon cet indicateur, plusieurs pays moins peuplés se situent dans le peloton de tête : en particulier la Finlande et la Suède (avec respectivement 15,0 et 11,7 pour mille). Ces comparaisons mettent en évidence l’importance des moyens dont disposent certains pays dans le domaine de la recherche : les États-Unis ont une capacité suffisante pour couvrir tous les domaines scientifiques, le Japon mobilise aussi, particulièrement depuis quelques années, un potentiel scientifique et technique très large et fonde de plus en plus son développement industriel sur la « matière grise » et les produits à haute valeur technologique.

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Evolution de la part de l'Etat dans le financement de la DIRD

50%

40%

30%

20%

10%

0% OCDE États-Unis Japon Allemagne France Royaume-Uni

1993 1998 2003 2004 2005

Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2.

Le financement de la recherche1 Le financement de la recherche nationale par le secteur public En moyenne pour l’ensemble de la zone OCDE, le secteur public12 finance 34,9 % de la DIRD en 200413. La situation est cependant contrastée. L’analyse de l’intervention publique dans le financement de la DIRD permet de dégager trois profils. Le cas du Japon avec une intervention publique réduite s’oppose à celui de la France où les pouvoirs publics sont plus présents. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis occupent une position intermédiaire, autour de la moyenne de l’OCDE. Par rapport au début des années 90, les financements publics de la recherche ont fortement chuté en Allemagne, en France et aux États-Unis alors qu’ils sont relativement stables au Japon et qu’ils progressent au Royaume-Uni à partir de 2003.

Le financement public de la recherche couvre à la fois les subventions et les soutiens à la recherche, le plus souvent sous forme contractuelle ou sous forme de crédits incitatifs. L’importance de ce financement dépend de plusieurs facteurs, notamment de la répartition entre recherche en entreprises et recherche dans les administrations, mais surtout de l’importance de la R&D de défense dans l’ensemble de la R&D même si cette distinction est difficile. Il est cependant possible de l’appréhender au travers des crédits budgétaires publics de R&D.

1 Le financement de la recherche 12 Le financement public correspond au financement des trois secteurs de l’administration (État, enseignement supérieur, institutions sans but lucratif). 13 Dernière année disponible. 109

Les financements budgétaires de la recherche-développement en valeur relative Crédits budgétaires publics de R&D en pourcentage du PIB 1991 2001 2004 2005 Crédits Crédits Crédits Crédits Crédits Crédits Crédits Crédits totaux civils totaux civils totaux civils totaux civils

États-Unis (i,j) 1,11 (a) 0,45 (a) 0,91 0,45 1,08 0,48 1,06 0,46 Japon (i) 0,44 (b) 0,41 (b,f) 0,70 0,667 (b,f) 0,72 0,687 (b,f) 0,714 0,685 (b,f) Allemagne 0,98 (r) 0,87 (r) 0,78 0,72 0,77 0,72 0,77 0,72 France 1,33 0,85 0,99 0,77 (r) 0,96 0,75 0,93 (p) 0,72 (p) Royaume-Uni 0,86 0,48 0,68 (r) 0,47 (r) 0,71 0,49 0,72 (p) 0,50 (p) UE 25 (g) __0,731 (r) 0,627 (r) 0,741 0,646 0,721 (p) 0,627 (p) Total OCDE (g) 0,83 (r) 0,53 0,756 0,543 0,825 0,563 0,804 (p) 0,542 (p) Sources : OCDE (PIST 2007-1), MEN MESR DEPP-C2 et INSEE. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (i) Gouvernement fédéral ou central seulement. (b) SHS (sciences humaines et sociales) exclues. (j) A l'exclusion des fonds généraux universitaires d'origine publique. (e) Estimation ou projection. (p) Provisoire. (f) Surestimé ou fondé sur des données surestimées. (r) Rupture de série. (g) Sous-estimé ou fondé sur des données sous-estimées.

En 2005, la France consacre à la recherche, à travers ses moyens budgétaires publics, 0,93 % de sa richesse derrière les États-Unis (1,06 %) mais devant l’Allemagne (0,77 %), le Royaume-Uni (0,72 %) et le Japon (0,71 %). La restriction des crédits budgétaires à leur composante civile éclaire différemment l’effort budgétaire des pays en matière de R&D. En 2005, les États-Unis ne consacrent plus que 0,46 % de leur PIB au budget public de R&D, une part légèrement inférieure à celle du Royaume-Uni (0,50 %). La France garde un niveau de financement budgétaire élevé (0,72 % du PIB) identique à celui de l’Allemagne et légèrement supérieur à celui du Japon (0,68 %).

La période 1991-2000 a été marquée par une baisse des financements publics de la recherche dans la plupart des pays industrialisés qui s’explique principalement par la baisse des crédits publics alloués à la R&D de défense. La France se situe, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, parmi les pays qui consacrent la part la plus importante de leur budget public de R&D à la défense.

Entre 2001 et 2003, la tendance s’est s’inversée avec une hausse des crédits budgétaires publics dans la plupart des pays considérés ; cette hausse profitant aussi bien aux crédits civils qu’aux crédits de défense. Depuis 2004, la part des financements publics de la recherche dans le PIB est cependant à nouveau en baisse.

L'intervention de l'État dans le financement des administrations et des entreprises

Part de l'État dans le financement de la DIRDE Part de l'État dans le financement de la DIRDA en % 1993 1998 2003 2004 2005 1993 1998 2003 2004 2005 États-Unis 18,1 13,1 8,9 9,7 9,7 96,1 95,3 96,3 96,4 96,4 Japon 1,5 2,2 1,5 1,3 1,3 88,0 88,6 95,6 96,1 95,8 Allemagne 10,5 8,6 6,2 5,9 _ 92,8 91,4 89,8 88,6 _ France 15,3 9,1 11,2 9,4 10,1 92,3 88,8 90,6 89,6 90,4 Royaume-Uni 11,4 10,8 9,6 10,5 8,6 85,5 82,6 86,5 86,5 87,0 Total OCDE 12,1 9,3 6,9 7,1 _ 92,4 91,2 92,8 92,6 _ Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2.

En 2005, les États-Unis la France et le Royaume-Uni sont les pays qui soutiennent le plus leurs entreprises (avec une participation de l’État au financement des dépenses de R&D comprise entre 9 % et 10 %). L’Allemagne apporte un soutien plus limité (5,9 % en 2004). Seul le Japon adopte un comportement tranché avec une contribution publique très faible à la recherche en entreprise (1,3 %). Ces différences internationales s’expliquent principalement par le poids des financements militaires en direction des entreprises.

Sur longue période, à l’exception du Japon, les principaux pays de l’OCDE ont réduit le montant des financements publics alloués à la recherche en entreprise. Mais, entre 2004 et 2005, seule la France enregistre une progression de sa contribution publique à la recherche en entreprises (après avoir connu une baisse entre 2003 et 2004) Dans les principaux pays de la zone OCDE, les crédits publics nationaux financent à plus de 87 % les activités de recherche des administrations (90,4 % en France en 2005). Parmi les principaux acteurs de la recherche, le soutien public est le plus important aux États-Unis (96,4 %), et le plus faible au Royaume-Uni (87,0 %)14.

14 Dans les comparaisons internationales, il faut savoir que : • Aux États-Unis et en Allemagne, la R&D du secteur de l’État ne comprend que les activités du gouvernement fédéral et pas les activités des établissements des États et gouvernements locaux. 110

Les entreprises dans le financement de la recherche

En 2005, les entreprises en France financent 52,5 % de la DIRD ce qui est très inférieur à ce que l'on constate au Japon (76,1 %), en Allemagne (66,6 % en 2004) et aux États-Unis (64,0 %). Au Royaume-Uni, les entreprises financent moins de la moitié de la dépense intérieure de recherche (42,1 %), compte tenu de l’importance des financements en provenance de l’étranger.

En 2005, la part des financements propres des entreprises françaises (81,1 %) est en hausse par rapport à 2004 (79,9 %) et 2003 (79,1 %). L’écart reste cependant important avec les entreprises américaines, allemandes et surtout japonaises qui assurent elles-mêmes l'essentiel du financement de leur recherche (à hauteur respective de 90,3 %, 91,8 % et 98,3 % en 2005). Cependant, en Allemagne et au Japon, les transferts de l’État vers l'industrie sont relativement moins importants en raison du faible poids structurel de leur recherche et développement militaire et de l'absence de grands programmes technologiques animés par les pouvoirs publics.

Le financement de la recherche dans les principaux pays de l'OCDE Pourcentage de la DIRD financée par: Année les entreprises l'administration (*) l'étranger États-Unis (a,p) 2005 64,0 36,0 _ Japon (e) 2005 76,1 23,5 0,4 Allemagne 2004 66,6 30,9 2,5 France 2005 52,5 40,1 7,3 Royaume-Uni 2005 42,1 38,7 19,2 UE 25 (e) 2003 53,6 37,9 8,5 Total OCDE (e,p) 2005 62,5 _ _ Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) État, enseignement supérieur et institutions sans but lucratif. (e) Estimation ou projection. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (p) Provisoire. 6.3. La recherche dans les administrations

En 2005, la dépense intérieure de recherche et développement des administrations (DIRDA) s’élève à 13,7 Md€ et représente 0,80 % du PIB.

La DIRDA civile correspond à la dépense de R&D des administrations hors DIRD du ministère de la défense, et hors financement du ministère de la défense en direction des organismes publics. En 2005, elle s’élève à 12,4 Md€ ; ce qui représente 91 % du total de la dépense intérieure des administrations civiles et militaires. La DIRDA civile progresse légèrement par rapport à 2004 (+ 0,8 % en volume) mais, sur longue période (1995-2005), elle évolue plus favorablement que la DIRDA, avec un taux de croissance annuel moyen en volume de 2,2 % (contre 1,1 % pour la DIRDA totale).

• Au Royaume-Uni, depuis 1994, le financement par les entreprises de la dépense intérieure de ce secteur comprend les ISBL et l’enseignement supérieur, ce qui entraîne une légère surestimation. 111

Evolution de la DIRDA et de la DIRDA civile sur la période 1995-2005 15 000 DIRDA 14 000 DIRDA civile 13 000

12 000

11 000

10 000

9 000

Millions d'euros courants 8 000

7 000

6 000 1995 1996 1997 (r) 1998r 1999 2000 (r) 2001 2002 2003 2004 2005 (r)

(r) Rupture de série. Source : MEN MESR DEPP-C2.

6.3.1. Les composantes de la recherche dans les administrations civiles

On distingue parmi les administrations civiles trois domaines ou secteurs institutionnels : - les administrations publiques : organismes publics de recherche, autres établissements publics, services ministériels ; - l'enseignement supérieur : universités, grandes écoles, centres hospitaliers universitaires, centres de lutte contre le cancer ; - les institutions sans but lucratif : associations, fondations.

Ces trois secteurs assurent respectivement environ 60 %, 36 % et 4 % de la recherche des administrations civiles en 2005. Les dépenses extérieures de R&D des administrations civiles englobent les travaux de sous-traitance et la contribution à l’Agence spatiale européenne. Elles s’élèvent à 3,0 Md€ en 2005 (3,1 Md€ en 2004), dont 0,8 Md€ vers les entreprises et 0,9 Md€ vers les organisations internationales.

La recherche dans les administrations civiles et de défense en 2005

Chercheurs, Dépenses Effectif total de ingénieurs de Administrations intérieures R&D recherche et boursiers Année 2005 en M€ en ETP en ETP Administrations publiques (a) 7 576 80 533 43 739 Enseignement supérieur (b) 4 507 67 856 48 440 Institutions sans but lucratif 466 6 302 3 491 Total administrations civiles 12 550 154 691 95 669 Défense 1 175 3 771 Total administrations 13 725 158 462 95 669 Source : MEN MESR DEPP-C2. (a) EPST, EPIC, autres établissements publics et assimilés, services ministériels hors ministère de la Défense. (b) Universités, grandes écoles, centres hospitaliers universitaires, centres de lutte contre le cancer.

La recherche dans les administrations publiques Elle comprend la recherche des principaux organismes publics civils de recherche que sont les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST)15 et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC)16, ainsi que la recherche des établissements publics à caractère administratif (EPA) hors établissements d’enseignement supérieur et celle des services ministériels.

15 EPST: INRA, CEMAGREF, INRETS, CNRS, INSERM, INED, INRIA, IRD et LCPC . 16 EPIC : CEA, ADEME, IFREMER, IPEV, CIRAD, CNES, OSEO-ANVAR, BRGM, CSTB, LNE, INERIS, IRSN, ONERA et ANDRA 112

En 2005, les administrations publiques civiles ont exécuté pour 7,6 Md€ de dépenses de recherche et employé, en équivalent temps plein, plus de 80 000 personnes, dont 44 000 chercheurs, ingénieurs de recherche et boursiers. Par rapport à 2004, la dépense intérieure de recherche progresse fortement dans les EPST (+ 5,5 % en volume) et dans les EPIC (+ 3,5 % en volume).

La recherche dans l’enseignement supérieur

Avec une dépense de 4,5 Md€ en 2005, l'activité de recherche dans l'enseignement supérieur, représente 36 % de la recherche publique civile, devant les EPST (31 %) et les EPIC (28 %). Les universités et les grandes écoles consomment en travaux internes de R&D la plus grande part de leurs crédits de R&D. En équivalent temps plein, 68 000 personnes, y compris les boursiers de thèse et allocataires de recherche, ont participé en 2005 aux travaux de R&D dans l'enseignement supérieur dont 48 000 chercheurs et boursiers. Par rapport à 2004, la recherche dans l’enseignement supérieur diminue de 4,7 % en volume mais cette baisse reflète principalement des changements méthodologiques dans le calcul de la DIRD des universités.

La recherche dans les institutions sans but lucratif (ISBL)

Le secteur des institutions sans but lucratif a exécuté, en 2005, pour 0,5 Md€ de travaux de recherche. Entre 2004 et 2005, les dépenses des ISBL sont stables en volume. En équivalent temps plein, 6 000 personnes ont participé aux activités de recherche des ISBL, dont 3 500 chercheurs et boursiers.

6.3.2. Le financement des administrations civiles

Le budget total de R&D des organismes et services publics repose sur deux grands types de financement : les ressources budgétaires et les ressources externes de nature souvent contractuelle.

En 2005, avec 11,5 Md€, les dotations budgétaires représentent 74 % des ressources de la recherche publique civile. Ces ressources sont issues à 51 % du budget civil de recherche et développement (BCRD) et à hauteur de 23 % d’autres contributions ministérielles. Ressources contractuelles et ressources propres viennent compléter ces dotations budgétaires. Cette structure de financement est relativement stable entre 2004 et 2005. Le financement propre enregistre cependant une très forte progression (+ 22,4 % en volume) qui correspond en partie aux résultats d’opérations financières de certains EPIC. A contrario, les autres ressources chutent (– 3,9 % en volume pour les ressources sur contrat et – 1,8 % pour les dotations budgétaires). Ces évolutions se traduisent par une hausse de la part des financements propres dans le budget total des administrations civiles (+ 2 points) au détriment de la part des dotations budgétaires (– 2 points). Au total, le financement des administrations civiles est relativement stable en volume (– 0,4 %).

113

Structure de financement des administrations civiles en 2005 15 581 M€ 10 455 M€ 4 531 M€ 594 M€ 100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Total Administrations publiques Enseignement supérieur Institutions sans but lucratif

Dotation BCRD Dotation hors BCRD Ressources sur contrats Financement propre

Source : MEN MESR DEPP-C2.

La composition du financement de la recherche civile varie en fonction des structures d’exécution. Ainsi, la dotation BCRD représente 70 % du financement du budget total de la recherche des administrations publiques, mais seulement 10 % du financement de la recherche de l’enseignement supérieur et 14 % de celui de la recherche des institutions sans but lucratif.

En 2005, avec 7,8 Md€, les dotations budgétaires représentent 75 % des ressources des administrations publiques. Elles ont diminué de 1,3 % en volume par rapport à 2004. Conformément à leur vocation, la part des ressources externes consacrées à la R&D est plus élevée dans les EPIC (25 %) que dans les EPST (10 %).

L’essentiel des ressources de la recherche dans l’enseignement supérieur est également assuré par des dotations budgétaires (79 %) qui couvrent les dépenses de personnel de recherche ainsi que les dépenses de fonctionnement et d’équipement. Par rapport à 2004, la baisse des ressources dans l’enseignement supérieur (– 4,8 % en volume) provient d’une baisse des ressources sur contrats et des dotations budgétaires alors que le financement propre augmente.

Les travaux de R&D des ISBL, ainsi que ceux qu’elles ont achetés à l’extérieur, ont été financés par deux sources principales : les ressources sur contrats (241 M€ dont 76 M€ de contrats avec les entreprises) et les ressources propres de ces institutions (261 M€). La progression en volume des ressources des associations par rapport à 2004 (+ 3,7 % en volume) résulte d’une augmentation des ressources sur contrats (+ 4,5 % en volume) et du financement propre (+ 4,4 % en volume) alors que les dotations budgétaires sont stables.

6.4. La recherche-développement dans les entreprises françaises

En 2005, la dépense intérieure de recherche et développement des entreprises implantées sur le territoire national (DIRDE) accentue la progression amorcée en 2004 (+ 1,5 % en volume, + 3,3 % en valeur) pour atteindre 22,9 Md€. Cette hausse devrait s’accentuer en 2006 (+ 2,7 % en volume, + 5,0 % en valeur) et la DIRDE s’élèverait à 24,1 Md€.

114

Evolution de la DIRDE entre 2001 et 2006

Dépense intérieure de 2001 20022003 2004 2005 (r) 2006 (e) R&D des entreprises

M€ courants 20 782 21 839 21 646 22 210 22 935 24 081 en % du PIB 1,39 1,41 1,36 1,34 1,34 1,34 Taux de croissance en _ 2,6 -2,7 1,0 1,5 2,7 volume en % (*) Sources : MEN MESR DEPP-C2 et INSEE. (*) Calculé selon l'indice implicite du prix du PIB (base 100=2000). (r) Rupture de série. (e) Estimation. 46 % des entreprises qui ont une activité interne de recherche font appel à un partenaire extérieur pour cette activité en 2005. Ces relations de sous-traitance ou de coopération en R&D correspondent à une dépense de 5,8 Md€ (en hausse de 7,6 % en volume par rapport à 2004), ce qui représente 20 % des dépenses totales de R&D.

Evolution de la DERDE et de ses composantes entre 2001 et 2005

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000

1 000 Millions d'euros constants (base 2000) (base constants d'euros Millions 0 TOTA L DERDE Entrepris es du Entr epr is es Entreprises du Entr epr is es Administrations Organismes groupe en hors-groupe en groupe à hors-groupe à internationaux France France l'étranger l'étranger 2001 2002 2003 2004 2005 (r)

(r) Rupture de série. Source : MEN MESR DEPP-C2.

En 2005, les travaux externes de R&D des entreprises sont réalisés à 73 % par des entreprises en France (57 % par des entreprises hors-groupe), à 21 % par le secteur de l’étranger (entreprises du groupe ou non et organismes internationaux) et à 6 % par les administrations. En 2005, ce sont les entreprises du groupe en France et les entreprises hors-groupe à l’étranger qui ont le plus contribué à la croissance de la DERDE.

Après avoir très fortement progressé entre 2000 et 2004 (+ 2,6 % en moyenne annuelle), les effectifs employés aux activités de R&D dans les entreprises se stabilisent en 2005 (+0,8 %, soit 199 000 personnes en équivalent temps plein recherche contre 197 000 en 2004).

La recherche en entreprise continue d’enregistrer une croissance de l’emploi plus favorable à l’emploi qualifié : les effectifs de chercheurs et ingénieurs (109 000 en 2005) progressent (+ 2,2 %) alors que ceux des autres personnels de recherche sont en diminution (– 0,8 %).

115

6.4.1. La forte concentration de la recherche et développement des entreprises

Nombre et taille des entreprises

En 2005, les 100 entreprises les plus importantes en termes de dépenses intérieures réalisent 63 % des travaux de R&D et emploient 56 % des chercheurs et 55 % des effectifs totaux de recherche.

Par ailleurs, parmi les entreprises et organismes professionnels concernés par les activités de R&D, seules 5 % des entreprises emploient plus de 50 chercheurs mais effectuent près des trois quarts de l'effort de recherche et développement du secteur des entreprises. En outre, ces mêmes entreprises bénéficient de 90 % des financements publics hors crédits d'impôt et emploient plus de 70 % des chercheurs

A l’opposé, les entreprises qui emploient moins de 5 chercheurs réalisent 5 % de la DIRDE, obtiennent 2,5 % des financements publics et emploient 6 % des chercheurs. Elles représentent plus de 60 % des entreprises.

Concentration de la R&D des entreprises en 2005 en fonction de l'effectif de chercheurs (en ETP) Tranches d'effectifs de Nombre Effectif de chercheurs Dépenses intérieures Financements publics chercheurs d'entreprises en ETP en % du total en ETP en % du total en M€ en % du total en M€ en % du total moins de 5 chercheurs 60,6 6 890 6,3 1 124 4,9 66 2,5 de 5 à 9 chercheurs 18,6 6 751 6,2 1 156 5,0 57 2,2 de 10 à 19 chercheurs 9,4 7 001 6,4 1 300 5,7 46 1,7 de 20 à 49 chercheurs 6,4 10 667 9,8 2 377 10,4 105 4,0 de 50 à 99 chercheurs 2,4 9 302 8,5 1 996 8,7 78 3,0 100 chercheurs et plus 2,6 68 202 62,7 14 981 65,3 2 263 86,5 Total entreprises 100,0 108 814 100,0 22 935 100,0 2 615 100,0 Source : MEN MESR DEPP-C2.

Répartition par activité

La répartition de la DIRDE dans les principales branches de recherche témoigne, comme celle des effectifs de R&D, d’une concentration importante et met en évidence une spécialisation dans les secteurs de haute technologie.

Quatre activités regroupent 53 % du potentiel de recherche et développement des entreprises et 48 % des personnels de R&D. Ces parts relatives dans le total ont régulièrement décru depuis 1992. En 2005, il s’agit des mêmes branches qu’en 2004, à savoir, par ordre décroissant : l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique, les équipements de communication et la construction aéronautique et spatiale.

Première branche de recherche depuis 1999, l’industrie automobile exécute 15 % de la DIRDE (3 544 M€) en 2005. La progression de la dépense de cette branche en 2005 (+ 3,5 % en volume) est comparable à celle enregistrée en 2004 (+ 3,8 % en volume). Parmi les quatre premières branches de recherche, l’automobile est la seule à n’être pas définie comme une activité de haute technologie et doit sa première place à son importance dans le tissu industriel national.

116

Répartition de la DIRDE et des financements publics par branche utilisatrice de la recherche en 2005 Dépenses intérieures de R&D des Financements entreprises publics reçus Principales branches de recherche Evolution En M€ En % du total 2004/2005 en En M€ En % du total volume en % Branches industrielles 20 853 90,9 0,9 2 524 96,5 Industrie automobile 3 544 15,5 3,5 16 0,6 Industrie pharmaceutique 3 115 13,6 1,1 36 1,4 Fab. d'équipements radio, télé et communication 2 904 12,7 4,6 367 14,0 Construction aéronautique et spatiale 2 634 11,5 -2,0 1 110 42,4 Fab. d'instruments médicaux, de précision, d'optique 1 472 6,4 1,0 415 15,9 Industrie chimique 1 331 5,8 -4,7 59 2,3 Fab. de machines et équipements 1 108 4,8 1,6 375 14,4 Autres branches industrielles 4 746 20,7 -0,1 147 5,6 Branches de services 2 082 9,1 7,7 91 3,5 Services informatiques 1 073 4,7 16,2 54 2,1 Services de transport et de communication 767 3,3 2,6 4 0,2 Autres branches de services 242 1,1 -7,8 32 1,2 Total 22 935 100,0 1,5 2 615 100,0 Source : MEN MESR DEPP-C2.

En réalisant 14 % de la DIRDE (3 115 M€), l’industrie pharmaceutique conserve en 2005 la deuxième place qu’elle avait gagnée en 2003. Après trois années de forte croissance (+ 5,4 % en volume en moyenne annuelle entre 2000 et 2003) et une année de stagnation (– 0,4 % en volume entre 2003 et 2004), cette branche de recherche progresse à nouveau en 2005 (+ 1,1 % en volume).

Les équipements de communication, incluant la téléphonie et l’industrie des composants électroniques, occupent depuis 2003, la troisième place. Après une période de baisse entre 2002 et 2004 (– 3,9 % en volume en moyenne), cette branche connaît une croissance importante en 2005 (+ 4,6 % en volume). Avec 2 904 M€, cette branche représente 13 % de la DIRDE.

Depuis 1997, la construction aéronautique est passée de la première à la quatrième place. Avec 2 634 M€, elle représente 11 % de la DIRDE en 2005. Après avoir fortement progressé en 2004 (+ 14,7 % en volume), la DIRD de cette branche diminue de 2 % en volume en 2005.

Les dépenses de recherche dans les services augmentent fortement en 2005 (+ 7,7 % en volume) alors qu’elles avaient connu une forte baisse en 2004 (– 7,6 % en volume). En 2005, elles s’établissent à 2 082 M€ et représentent 9 % de la DIRDE. Cette augmentation est surtout le fait des services informatiques (contribution de 7,7 points à la hausse en volume).

6.4.2. Le financement de la recherche en entreprise

En 2005, la DIRDE est financée à 37 % par des ressources extérieures (8 461 M€), le complément étant assimilé à de l’autofinancement. Ces financements extérieurs proviennent principalement du groupe (49 % de l’ensemble des financements extérieurs) et des administrations (31 % sous forme de contrats de recherche ou de subventions). Le complément est assuré par des financements provenant d’entreprises extérieures au groupe (15 %), par des ressources provenant d’organisations internationales et étrangères (4 %) et par des fonds de l’Union européenne (1 %).

L’augmentation de la DIRDE en 2005 (+ 1,5 % en volume) a été financée en interne (+ 7,9 % en volume) alors que les financements extérieurs ont diminué (– 7,8 % en volume).

117

Evolution des financements extérieurs de la DIRDE entre 2001 et 2005 9 000

8 000

7 000

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000 Millionsd'euros constants (base 2000) 1 000

0 Financements Entreprises du Entreprises Entreprises du Entreprises Organisations Communauté Financements extérieurs de la groupe en hors-groupe en groupe à hors-groupe à internationales européenne publics DIRDE France France l'étranger l'étranger et étrangères 2001 2002 2003 2004 2005 (r)

(r) Rupture de série Sources : MEN MESR DEPP-C2 et INSEE.

Le financement de la DIRDE par d’autres entreprises

En 2005, la DIRDE est financée à 24 % par des ressources provenant d’autres entreprises (5 402 M€). L’essentiel de ce financement est le fait d’entreprises appartenant au même groupe (4 151 M€ en provenance d’entreprises du groupe en France et 1 251 M€ en provenance d’entreprises du groupe à l’étranger). Les entreprises du groupe contribuent le plus à la baisse des financements extérieurs en 2005 (– 12,2 % en volume, soit une contribution de – 6,3 points). A contrario, les financements en provenance d’entreprises hors-groupe sont globalement stables (augmentation de 10,7 % en volume des ressources en provenance des entreprises hors-groupe en France mais diminution de 16,2 % en volume des ressources en provenance des entreprises hors-groupe à l’étranger).

Le financement public de la DIRDE

En 2005, la DIRDE est financée à 11% par des ressources publiques (2 585 M€). Le financement public du budget total de R&D des entreprises (DIRDE + DERDE) se décompose en quatre grands types : - les financements Défense ; - le financement des grands programmes technologiques civils (espace, aéronautique, nucléaire, électronique- informatique-télécommunications) ; - les crédits incitatifs des ministères et autres organismes (OSÉO Innovation,…) ; - les financements des collectivités territoriales et des institutions sans but lucratif. En 2005, la contribution publique au financement de la R&D des entreprises est constituée à 68 % par des crédits provenant du ministère de la défense. Cette part augmente de plus de 4 points entre 2004 et 2005 sous l’effet notamment d’une forte augmentation des crédits en provenance de la Délégation Générale pour l’Armement. En 2005, le financement des grands programmes technologiques civils et les crédits incitatifs des ministères et autres organismes représentent respectivement 19 % et 11 % de l’ensemble des financements publics reçus par les entreprises pour leur activité de R&D. Ils ont fortement diminué par rapport à 2004 (en volume – 15,2 % et – 12,5 %, respectivement). Les transferts publics restants sont constitués des taxes parafiscales, et pour un montant plus faible, des financements régionaux.

Par sa nature d’avantage fiscal, le crédit d'impôt en faveur de la recherche (CIR) n’est pas compris dans le décompte des financements publics. Pour mémoire, en 2005, le CIR a représenté 982 M€ en créance et bénéficié à 7 400 entreprises.

Les financements publics sont concentrés dans quelques branches de recherche. Ainsi, en 2005, la construction aéronautique et spatiale bénéficie à elle-seule de plus de 42 % des financements publics. Les branches de fabrication d’instruments médicaux, d’équipement de communication et de machine et équipements reçoivent chacune entre 14 %

118

et 16 % des financements publics. Quatre branches se partagent ainsi 87 % du financement public total alors qu’elles ne réalisent que 35 % de la DIRDE.

6.5. Les activités de R&D dans les régions françaises

6.5.1. La répartition régionale des activités de recherche

La R&D est concentrée en Ile-de-France et dans quelques régions (principalement Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte- d’Azur et Midi-Pyrénées). Le classement entre les régions s’est peu modifié depuis 1992, mais l’évolution la plus importante concerne le recul de la part de l’Ile-de-France depuis 10 ans, aussi bien en ce qui concerne la recherche publique que la recherche en entreprises. En 2005, 44 % de la DIRD des entreprises et 39 % de la DIRD des administrations sont réalisés en Ile-de-France.

La répartition régionale des activités de R&D est plus concentrée dans les entreprises que dans les administrations. D’une part, les universités sont implantées sur l’ensemble du territoire et contribuent ainsi à une répartition plus homogène de la recherche dans les régions. D’autre part, l’implantation régionale des organismes publics met en valeur certaines régions ; c’est le cas, par exemple de la région Languedoc-Roussillon qui profite de l’implantation de la plupart des organismes publics de recherche : CEA, CIRAD pour les EPIC ; CNRS, INSERM et INRA pour les EPST et laboratoires universitaires. En 2005, 7 % de la DIRD des administrations y est réalisée contre moins de 2 % de la DIRD des entreprises.

Budgets de R&T des conseils régionaux en 2004 et 2005

Part dans le Part du budget de financement Budgets de R&T par R&T dans le budget régional total de la habitant primitif R&T en % du total en euros en % 2004 2005 2004 2005 2004 2005 Ile-de-France 12,4 19,5 4,0 8,2 1,5 2,8 Pays-de-la-Loire 5,8 10,1 6,2 14,2 2,7 5,4 Provence-Alpes-Côte d'Azur 10,7 9,9 8,3 9,9 3,2 3,3 Rhône-Alpes 12,7 9,7 7,8 7,8 3,2 2,7 Bretagne 4,7 7,3 5,6 11,4 2,5 4,8 Aquitaine 10,8 6,7 12,9 10,4 5,4 4,1 Basse-Normandie 3,4 3,6 8,6 11,9 2,8 3,6 Nord-Pas-de-Calais 2,4 3,6 2,2 4,3 0,7 1,3 Lorraine 3,4 3,3 5,3 6,8 2,0 2,4 Bourgogne 4,3 3,2 9,6 9,5 3,9 3,0 Alsace 3,7 3,1 7,5 8,1 2,3 2,4 Midi-Pyrénées 5,1 3,0 6,9 5,2 2,4 1,6 Limousin 3,1 2,8 15,6 18,6 4,7 5,1 Centre 2,9 2,8 4,2 5,3 1,6 1,7 Picardie 2,4 2,8 4,7 7,0 1,5 1,8 Poitou-Charentes 2,1 1,8 4,4 5,2 1,6 1,8 Franche-Comté 2,1 1,7 6,7 7,1 2,4 2,3 Champagne-Ardenne 2,4 1,7 6,6 6,0 2,2 1,7 Languedoc-Roussillon 1,8 nd 2,7 nd 1,2 nd Auvergne 1,4 1,5 3,9 5,4 1,1 1,4 Haute-Normandie 2,2 1,5 4,5 3,9 1,4 1,1 Corse 0,4 0,3 4,9 4,7 0,3 0,3 France métropolitaine (*) 100,0 100,0 6,0 8,2 2,2 2,6 Sources : MEN MESR-DEPP-C2, INSEE et DGCCL. (*) Hors Languedoc-Roussillon pour l'année 2005.

119

6.5.2. Le financement régional de la recherche

En 2005, les conseils régionaux de France métropolitaine ont consacré plus de 477 M€ à la recherche et au transfert de technologique (R&T)17, ce qui représente en moyenne 2,6 % de leur budget et correspond à une dépense moyenne par habitant de 8,2 euros.

En 2005, les cinq premières régions (Ile-de-France, Pays de la Loire, PACA, Rhône-Alpes et Bretagne) représentent près de 50 % du budget total de R&T des régions. Ces budgets peuvent varier fortement d’une année sur l’autre en raison notamment du degré d’avancement du financement de grandes infrastructures de recherche.

Lorsque l’on rapporte le poids financier de la recherche à la taille des régions (nombre d’habitants), les écarts régionaux persistent. L’examen de la part de la R&T dans le budget des régions confirme également le classement de la majorité des régions en terme d’effort financier en direction de la recherche. On note cependant que la première place de l’Ile-de- France en terme de financement régional de la recherche doit être fortement relativisée puisque le budget de R&T ne représente que 2,8 % du budget total de la région et que le budget de R&T par habitant (8,2 euros) est égal à la moyenne nationale.

Répartition régionale de la DIRD en 2005 DIRD DIRDE DIRDA Année 2005 en % du en % du en % du en M€ en M€ en M€ total total total Ile-de-France 14 959 42,5 10 162 44,3 4 798 39,1 Rhône-Alpes 4 164 11,8 2 831 12,3 1 333 10,9 Midi-Pyrénées 2 778 7,9 1 843 8,0 934 7,6 PACA (*) 2 310 6,6 1 315 5,7 995 8,1 Languedoc-Roussillon 1 275 3,6 396 1,7 880 7,2 Bretagne 1 132 3,2 705 3,1 427 3,5 Aquitaine 1 092 3,1 754 3,3 338 2,8 Centre 944 2,7 736 3,2 209 1,7 Pays-de-la-Loire 833 2,4 548 2,4 284 2,3 Haute-Normandie 683 1,9 581 2,5 101 0,8 Auvergne 656 1,9 513 2,2 143 1,2 Alsace 713 2,0 392 1,7 321 2,6 Franche-Comté 502 1,4 429 1,9 72 0,6 Lorraine 542 1,5 249 1,1 293 2,4 Picardie 444 1,3 371 1,6 73 0,6 Nord-Pas-de-Calais 567 1,6 251 1,1 317 2,6 Bourgogne 338 1,0 225 1,0 113 0,9 Basse-Normandie 332 0,9 226 1,0 106 0,9 Poitou-Charentes 296 0,8 161 0,7 134 1,1 Champagne-Ardenne 228 0,6 167 0,7 60 0,5 Limousin 119 0,3 71 0,3 49 0,4 Corse (*) (s) (s) (s) (s) 13 0,1 DOM-TOM 280 0,8 8 0,0 272 2,2 Total régionalisé 35 199 100,0 22 935 100,0 12 264 100,0 Non-régionalisé 1 460 1 460 Total 36 659 22 935 13 725 Source : MEN MESR-DEPP-C2. (*) Pour les entreprises, les régions PACA et Corse sont regroupées. (s) Secret statistique.

17 D’autres collectivités territoriales (conseils généraux, villes, établissements publics de cooépration intercommunale) financent également des opérations liées à la R&T. 120

6.6. Les indicateurs de la recherche et du développement expérimental

6.6.1. La R&D en France

121

Financement et exécution de la R&D en France de 1980 à 2006 2006 1980 1985 1990 19952000 (r) 2001 2002 2003 2004 2005 (r) estimé FINANCEMENT DNRD en M€ 7 968 16 202 23 902 27 563 32 081 33 570 34 759 34 395 35 136 37 125 38 670 Part de la DNRD dans le PIB en % 1,79 2,18 2,31 2,31 2,23 2,24 2,24 2,16 2,12 2,16 2,16 Taux de croissance annuel en volume (*) en % 5,6 4,5 1,1 1,7 2,6 1,1 -2,9 0,6 3,9 1,8 Financement par les administrations (**) en M€ 4 573 9 247 12 715 13 647 14 404 14 673 15 677 15 891 16 305 16 969 17 344 Financement par les entreprises en M€ 3 395 6 955 11 188 13 916 17 677 18 897 19 082 18 505 18 831 20 156 21 327 Financement par les administrations en % de la DNRD 57,4 57,1 53,2 49,5 44,9 43,7 45,1 46,2 46,4 45,7 44,9 EXÉCUTION DIRD en M€ 7 777 16 147 23 959 27 302 31 517 32 887 34 527 34 569 35 534 36 659 37 983 Part de la DIRD dans le PIB en % 1,75 2,17 2,32 2,29 2,19 2,20 2,23 2,17 2,14 2,13 2,12 Taux de croissance annuel en volume (*) en % 6,1 4,6 0,9 1,5 2,3 2,5 -1,7 1,2 1,4 1,3 Exécution par les administrations (**) en M€ 3 083 6 665 9 483 10 653 11 717 12 105 12 689 12 923 13 324 13 725 13 902 Exécution par les entreprises en M€ 4 694 9 482 14 476 16 649 19 800 20 782 21 839 21 646 22 210 22 935 24 081 Exécution par les entreprises en % de la DIRD 60,4 58,7 60,4 61,0 62,8 63,2 63,3 62,6 62,5 62,6 63,4 Sources : MEN MESR DEPP-C2 et INSEE. (*) Évalué sur la base de l'évolution du prix du PIB (base 2000) et, de 1980 à 2000, calculé en moyenne annuelle par période de cinq ans. (**) État, enseignement supérieur et institutions sans but lucratif. (r) Rupture de série.

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Recherche des administrations en 2004 et en 2005 Exécution (*) Financement (**) 20042005 2004 2005 en M€ en M€ en % du total en M€ en M€ en % du total Recherche civile 12 249 12 550 91,4% 13 395 13 861 81,7% Recherche de défense 1 075 1 175 8,6% 2 910 3 108 18,3% Total 13 324 13 725 100,0% 16 305 16 969 100,0% Source : MEN MESR DEPP-C2.

(*) Exécution: dépenses intra-muros, c'est-à-dire exécutées dans les unités, quelles que soient les sources de financement. Pour la défense, les travaux de R&D sont exécutés dans des organismes qui en relèvent, comme le CEA militaire, et dans les laboratoires propres du ministère de la défense.

(**) Financement: évaluation statistique de la contribution des administrations à la DNRD.

Répartition des effectifs de recherche par secteur en 2004 et 2005 Effectifs travaillant dans (*) Effectifs rémunérés 2004 2005 2004 2005 Evolution En équivalent temps-plein (ETP) chercheurs et chercheurs et 2004-2005 du Total Total ingénieurs de autres personnels Total ingénieurs de autres personnels Total total recherche (**) recherche (**) rémunéré Organismes publics dont: 87 730 89 221 42 182 40 042 82 224 43 739 40 566 84 304 2,5% EPIC 22 003 22 223 13 510 9 165 22 675 13 936 9 035 22 971 1,3% EPST 58 374 59 624 25 908 24 910 50 818 27 013 25 558 52 572 3,5% Autres établissements publics (a) 7 353 7 374 2 764 5 966 8 730 2 789 5 973 8 762 0,4% Universités et grandes écoles 68 148 66 661 48 094 18 649 66 743 48 440 19 416 67 856 1,7% Institutions sans but lucratif 4 548 5 917 3 349 2 945 6 294 3 491 2 811 6 302 0,1% Administrations 160 426 161 799 93 626 61 636 155 261 95 669 62 793 158 462 2,1% Entreprises (b) 197 223 198 864 106 439 90 784 197 223 108 814 90 050 198 864 0,8% Total 357 649 360 663 200 064 152 420 352 484 204 484 152 843 357 327 1,4% Source : MEN MESR DEPP-C2. (*) Effectif total en équivalent temps plein travaillant dans les centres de la recherche publique, quelle que soit l'origine de la rémunération. (**) Y compris les boursiers de thèse. (a) Y compris Défense (dont on ne connaît pas l'évolution des effectifs recherche) et services ministériels (b) Dans les entreprises, les effectifs employés et les effectifs rémunérés sont assimilés.

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Répartition par branche de recherche des principaux agrégats financiers de la recherche des entreprises en 2005 Dépenses Dépenses intérieures de Budget total Année 2005 extérieures de Financements publics R&D (**) (****) R&D (***) Branches de recherche (*) en M€ en % du total en M€ en M€ en M€ en % du total en % du budget Industrie automobile 3 544 15,5 964 4 507 16 0,6 0,3 Industrie pharmaceutique 3 115 13,6 1 052 4 167 36 1,4 0,9 Fabrication d'équipements radio, télé et communication 2 904 12,7 564 3 468 367 14,0 10,6 Construction aéronautique et spatiale 2 634 11,5 1 126 3 760 1 110 42,4 29,5 Fabrication d'instruments médicaux, de précision, d'optique 1 472 6,4 299 1 771 415 15,9 23,5 Industrie chimique 1 331 5,8 202 1 533 59 2,3 3,8 Fabrication de machines et équipements 1 108 4,8 260 1 368 375 14,4 27,5 Services informatiques 1 073 4,7 101 1 174 54 2,1 4,6 Fabrication de machines et appareils électriques 862 3,8 156 1 018 6 0,2 0,6 Services de transport et de communications 767 3,3 321 1 087 4 0,2 0,4 Caoutchouc et plastiques 753 3,3 162 915 3 0,1 0,3 Energie et extraction de produits énergétiques 752 3,3 214 966 13 0,5 1,4 Industries agricoles et alimentaires 478 2,1 64 541 17 0,6 3,1 Agriculture, sylviculture, pêche, aquaculture 330 1,4 36 366 49 1,9 13,5 Autres extractions et métallurgie 283 1,2 45 328 2 0,1 0,6 Ingénierie, études et contrôles techniques 242 1,1 54 297 32 1,2 10,9 Construction navale et matériels de transport terrestre 208 0,9 44 251 27 1,0 10,8 Travail des métaux 193 0,8 49 242 5 0,2 2,0 Fabrication de machines de bureau et matériel informatique 183 0,8 12 195 11 0,4 5,4 Industries manufacturières diverses 179 0,8 8 187 1 0,0 0,6 Fabrication de verre et articles en verre 144 0,6 11 155 1 0,0 0,6 Fabrication de matériaux de construction 120 0,5 11 131 1 0,1 1,0 Textiles, habillement, cuirs et chaussures 116 0,5 2 119 6 0,2 5,3 Industrie du bâtiment et du génie civil 85 0,4 4 90 2 0,1 2,6 Bois, papier, carton, édition, imprimerie 62 0,3 6 67 3 0,1 4,7 Total 22 935 100,0 5 768 28 703 2 615 100,0 9,1 Source : MEN MESR DEPP-C2. En raison des arrondis, certains totaux peuvent présenter un écart. (*) Branches de recherche selon l'activité économique bénéficiaire de ces travaux. (**) Travaux de R&D menés par les entreprises dans leurs propres laboratoires, toutes sources confondues. (***) Travaux de R&D menés par des partenaires extérieurs à l'entreprise, incluant notamment ceux exécutés par d'autres entreprises. (****) Somme des dépenses intérieures de R&D et des dépenses extérieures de R&D.

124

6.6.2. Les comparaisons internationales

Evolution de la DIRD des principaux pays de l'OCDE (*) entre 1981 et 2005 En milliards de dollars 1981 1986 1991 1996 2001 2002 2003 2004 2005 PPA courante États-Unis (a) 72,7 120,6 161,4 197,8 278,2 277,1 289,7 301,0 324,5 (p) Japon 25,1 (k) 42,0 (k) 69,0 83,0 (r) 104,0 108,2 113,3 118,6 130,7 Allemagne (l) 17,9 26,4 (e) 38,4 (r) 40,8 (e) 53,4 55,7 60,2 61,5 62,5 (e) France 11,2 (r) 17,0 25,4 29,3 36,6 38,4 37,2 38,7 40,7 (r) Royaume-Uni 12,3 (r) 16,4 19,9 22,8 29,4 31,5 31,9 33,0 35,2 Corée du Sud (b) _ _ 7,3 15,3 21,2 22,2 24,3 28,4 32,0 Canada 3,8 6,1 8,6 11,4 19,0 19,2 19,6 20,9 21,8 (p) Italie 5,0 (m) 8,7 (m) 12,7 (r) 12,4 16,6 17,7 17,4 17,7 _ Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) Les 8 premiers pays de l'OCDE en termes de dépenses intérieures de R&D en 2005. (l) A partir de 1991, les données concernent l'Allemagne (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). réunifiée. (b) SHS (sciences humaines et sociales) exclues. (m) Y compris les dépenses extérieures de R&D. (k) Série ajustée par l'OCDE en évaluant la masse salariale universitaire en équivalent temps (p) Provisoire. plein et non en personnes physiques. (r) Rupture de série.

Part en % de la DIRD des entreprises dans la valeur ajoutée des branches marchandes des principaux pays de l'OCDE (*) entre 1981 et 2005

DIRDE en % de la VA 1981 1986 1991 2000 2001 2002 2003 2004 2005

États-Unis (a) 2,2 (r) 2,7 2,8 2,6 2,8 2,7 2,7 2,6 2,6 (p) Japon 1,8 (f) 2,3 (f) 2,6 (f) 2,6 (r) 3,1 3,2 3,2 3,2 3,4 Allemagne (l) 2,3 2,6 (e) 2,4 (r) 2,1 (e) 2,5 2,5 2,5 2,5 2,4 (p) France 1,6 1,8 2,1 2,1 2,1 2,1 2,0 2,0 2,0 (r) Royaume-Uni 2,1 2,2 (r) 2,0 1,8 1,8 (r) 1,7 1,7 1,6 1,6 Corée du Sud (b) _ _ _ 2,4 2,7 2,6 2,8 3,0 3,2 Canada 0,8 1,1 1,1 1,3 1,7 1,6 1,5 1,5 1,4 (e,p) Italie 0,6 (m) 0,9 (m) 0,9 (r) 0,7 0,7 0,8 0,7 0,7 0,8 (p) Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) Les 8 premiers pays de l'OCDE en termes de dépenses intérieures de R&D en 2005. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (m) Y compris les dépenses extérieures de R&D. (b) SHS (sciences humaines et sociales) exclues. (p) Provisoire. (f) Surestimé ou fondé sur des données surestimées. (r) Rupture de série. (l) A partir de 1991, les données concernent l'Allemagne réunifiée.

125

Evolution des effectifs de chercheurs dans les entreprises des principaux pays de l'OCDE (*) entre 1981 et 2005 En équivalents 1981 1986 1991 1996 2001 2002 2003 2004 2005 temps plein

États-Unis (a) 498 800 683 400 776 400 859 300 1 059 600 1 073 300 1 115 750 1 133 650 1 104 500 Japon 192 942 (f) 260 846 (f) 340 809 (f) 400 361 (r) 430 688 431 190 458 845 455 868 481 496 Allemagne (l) 77 017 _ 141 084 (r) 126 392 (e) 157 836 155 440 (e) 161 980 162 239 165 019 France 35 095 45 403 59 594 68 487 88 479 (r) 95 294 100 646 106 439 108 814 (r) Royaume-Uni 77 000 87 000 (r) 80 000 82 119 91 145 (r) 95 708 99 352 96 747 95 052 Corée du Sud (b) _ _ _ 66 218 100 169 104 191 111 388 115 850 137 706 Canada 14 880 25 520 30 120 48 500 73 180 73 120 72 160 (e,p) 76 280 (e,p) _ Italie 19 457 26 498 29 577 27 735 26 550 28 019 26 866 27 594 28 297 (p) Sources : OCDE (PIST 2007-1) et MEN MESR DEPP-C2. (*) Les 8 premiers pays de l'OCDE en termes de dépenses intérieures de R&D en 2005. (a) Dépenses en capital exclues (toutes ou en partie). (m) Y compris les dépenses extérieures de R&D. (b) SHS (sciences humaines et sociales) exclues. (p) Provisoire. (f) Surestimé ou fondé sur des données surestimées. (r) Rupture de série. (l) A partir de 1991, les données concernent l'Allemagne réunifiée.

126 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Taux de couverture des produits manufacturés de haute technologie (rapport exportations/importations) en 1994 et en 2004 PHARMACIE BUREAUTIQUE ÉLECTRONIQUE AEROSPATIALE 1994 2004 1994 2004 1994 2004 1994 2004 États-Unis 1,15 0,63 0,67 0,46 0,72 0,67 3,07 2,26 Japon 0,46 0,55 3,76 0,95 4,67 2,14 0,19 0,31 Allemagne 1,57 1,29 0,55 0,78 0,83 0,96 0,88 1,07 France 1,17 1,27 0,63 0,44 0,87 0,91 1,82 1,89 Royaume Uni 1,62 1,27 0,87 0,59 0,85 0,64 1,26 1,27 Corée du Sud 0,57 0,39 1,38 3,66 2,06 1,99 0,26 0,38 Canada 0,27 0,41 0,49 0,33 0,47 0,58 1,54 1,66 Italie 0,88 0,87 0,81 0,26 0,59 0,51 1,04 1,17 Source : OCDE (PIST 2007-1).

127 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

7. ANNEXES

Annexe 1 : 1. Moyens consacrés à l’enseignement supérieur en 2007 et prévus en 2008

Annexe 2 : 2. Récapitulatif par mission des effectifs d’élèves et d’étudiants 2006-2007

Annexe 3 : 3. Liste des établissements et formations d’enseignement supérieur entrant dans le champ du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures

Annexe 4 : 4. Liste des établissements contractualisables de la vague B (2004-2007)

Annexe 5 : 5. L’enseignement supérieur au sein des ministères

128 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

1. Moyens consacrés à l’enseignement supérieur en 2007 et prévus en 2008 Missions-Programmes LFI 2007 (M€) PLF 2008 (M€) ETPT* ETPT* AE CP AE CP 2007 2008 Action extérieure de l’Etat 63,077 63,000 63,077 63,000 264 264 Rayonnement culturel et scientifique 63,077 63,000 63,077 63,000 264 264 Aide publique au développement 130,013 135,940 130,013 135,013 357 357 Solidarité à l’égard des pays en développement 130,013 135,940 130,013 135,013 357 357 Contrôle et exploitation aériens 17,569 20,596 19,137 21,032 104 104 Formation aéronautique 4,740 6,436 5,180 6,590 104 104 Navigation aérienne 12,106 13,449 13,234 13,578 nc nc Surveillance et certification 0,723 0,711 0,723 0,711 nc nc Culture 217,230 219,480 213,750 218,510 2 077 2 043 Transmission des savoirs et démocratisation 217,230 219,480 213,750 218,510 2 077 2 043 Défense 350,700 341,300 489,870 366,870 7 508 7 508 Environnement et prospective de la politique de défense 116,550 116,550 116,550 116,550 1 710 1 710 Préparation et emploi des forces 221,150 212,750 246,320 246,320 5 798 5 798 Soutien de la politique de défense 13,000 12,000 127,000 4,000 - - Développement et régulation économiques 69,580 69,580 69,420 69,420 1 538 1 547 Développement des entreprises, des services et de l’activité 69,580 69,580 69,420 69,420 1 538 1 547 touristique Ecologie et développement durable 89,689 89,689 87,176 87,176 1 560 1 496 Protection de l’environnement et prévention des risques 0,355 0,355 0,400 0,400 - - Sécurité et affaires maritimes 3,338 3,338 3,370 3,370 nc nc Soutien et pilotage des politiques d’équipement 85,636 85,636 83,046 83,046 1 560 1 496 Transport aérien 0,360 0,360 0,360 0,360 nc nc Justice 97,002 105,997 99,649 104,699 1 076 1 118 Justice judiciaire 50,895 50,890 50,052 50,102 282 293 Administration pénitentiaire 17,250 17,250 17,250 17,250 246 246 Protection judiciaire de la jeunesse 28,857 37,857 32,347 37,347 548 579 Outre-mer 13,763 12,363 11,050 11,150 - - Conditions de vie Outre-mer 13,763 12,363 11,050 11,150 - - Santé 56,650 56,650 59,650 59,650 - - Offre de soins et qualité du système de soins 56,650 56,650 59,650 59,650 - - Sécurité 24,865 24,882 25,231 25,248 444 443 Police nationale 16,640 16,640 16,640 16,640 344 343 Gendarmerie nationale 8,225 8,242 8,591 8,608 100 100 Sécurité civile 4,531 4,531 7,031 7,031 139 139 Coordination des moyens de secours 4,531 4,531 7,031 7,031 139 139 Solidarité, insertion et égalité des chances 19,540 19,540 21,070 21,070 345 345 Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales 19,540 19,540 21,070 21,070 345 345 Sport, jeunesse et vie associative 32,534 46,945 33,502 31,668 496 472 Sport 14,452 28,863 17,294 15,460 118 135 Conduite et pilotage de la politique du sport de la jeunesse et 18,082 18,082 16,208 16,208 378 337 de la vie associative Enseignement Scolaire 2 477,673 2 477,673 2 509,378 2 509,378 39 689 39 689 Enseignement scolaire public du second degré 2 081,067 2 081,067 2 113,042 2 113,042 34 491 34 491 Enseignement privé du premier et du second degrés 299,159 299,159 299,816 299,816 5 198 5 198 Soutien de la politique de l’éducation nationale 97,447 97,447 96,520 96,520 Recherche et enseignement supérieur 9 486,258 9 637,561 9 815,772 9 881,649 100 951 103 460 Formations supérieures et recherche universitaire 7 364,937 7 514,636 7 586,743 7 651,021 95 882 98 186 Vie de l’étudiant 1 846,910 1 846,910 1 950,453 1 950,453 1 507 1 687 Enseignement supérieur et recherche agricole 230,462 232,066 234,627 236,226 2 634 2 655

129 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

2. Récapitulatif par mission des effectifs d’élèves et d’étudiants 2006-2007

Missions Secteur public Secteur privé Total

Action extérieure de l’Etat 550 550 Aide publique au développement - - Contrôle et exploitation aériens 1 108 1 108 Culture 37 688 37 688 Défense 5 348 5 348 Développement et régulation économiques 4 926 1 844 6 770 Écologie, développement et aménagement durables 3 891 3 891 Justice 2 861 2 861 Outre-mer - - Santé - - Sécurité (police nationale et gendarmerie nationale) 3 549 3 549 Sécurité civile 150 150 Sport, jeunesse et vie associative 2 860 2 860 Solidarité, insertion et égalité des chances (ENSP - EHESP) 596 596 Pilotage de l'économie française 353 353 Enseignement scolaire 228 142 80 436 308 578 Recherche et enseignement supérieur 1 527 809 57 106 1 584 915 Total hors MIES* et MIRES* 63 880 1 844 65 724 Total hors MIRES* 292 022 82 280 374 302 Total général 1 819 831 139 386 1 959 217 (*) MIES : mission Enseignement scolaire – MIRES : mission Recherche et enseignement supérieur

Détail des effectifs d’élèves et d’étudiants par établissement (2006-2007) Secteur Secteur NOM DE L'ETABLISSEMENT Total public privé AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNE Secteur public 550 550 Institut universitaire européen de Florence 550 550 Total 550 550 AGRICULTURE ET PECHE Secteur public 14 913 14 913 ECOLES D'INGENIEURS 6 010 6 010 agroParisTech - institut national des sciences et industries du vivant et de l'environnement 1 852 1 852 (ENGREF - ENSIA - INA PG) Montpellier SupAgro - centre international d'études supérieures en sciences agronomique (CNEARC 971 971 - ENSAM) agrocampus Rennes - institut national d'enseignement supérieur et de recherche agronomique et 957 957 agro-alimentaire de Rennes institut national d'horticulture d'Angers 471 471 école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux 389 389 école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand 350 350 établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon 442 442 école nationale d'ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires de Nantes 321 321 école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg 257 257 AUTRES ECOLES 14 913 14 913 1-école nationale de formation agronomique de Toulouse 88 88 2-écoles vétérinaires 2 254 2 254 école nationale vétérinaire de Lyon 505 505 école nationale vétérinaire de Nantes 549 549 école nationale vétérinaire de Toulouse 603 603 école nationale vétérinaire Maisons-Alfort 597 597 3-école nationale supérieure du paysage 191 191 Section "scolaire" 12 380 12 380 STS 11 866 11 866 CPGE 514 514

130 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Secteur Secteur NOM DE L'ETABLISSEMENT Total public privé Secteur privé 11 004 11 004 écoles ou instituts 4 784 4 784 école supérieure du bois de Nantes 232 232 institut supérieur agricole de Beauvais 453 453 institut supérieur d'agriculture de Lille 895 895 institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes 766 766 école supérieure d'agriculture d'Angers 564 564 école supérieure d'agriculture de Purpan-Toulouse 1 126 1 126 école supérieure d'ingénieurs et de techniciens pour l'agriculture de Rouen (Val de Reuil) 748 748 Section "scolaire" 6 220 6 220 STS 6 220 6 220 CPGE - Total 20 923 11 004 31 927 CULTURE ET COMMUNICATION - Secteur public - ARCHITECTURE 19 939 19 939 écoles d'architecture 19 939 19 939 MUSEES 1 532 1 532 école du Louvre 1 532 1 532 ARTS PLASTIQUES 13 472 13 472 école nationale supérieure des arts décoratifs 638 638 école nationale supérieure des Beaux-arts 561 561 école nationale supérieure de création industrielle (cotutelle culture-industrie) 223 223 6 écoles nationales d'art en région (CNAP) 1 073 1 073 école nationale d’art d’Aubusson et Limoges 148 148 école nationale d’art de Bourges 156 156 école nationale d’art de Cergy – Pontoise 206 206 école nationale d’art de Dijon 205 205 école nationale d’art de Nancy 200 200 école nationale d’art de Nice 158 158 Ecoles au statut associatif 71 71 école nationale de la photographie d'Arles 71 71 Ecoles municipales et régionales d'art plastiques 10 906 10 906 PATRIMOINE 143 143 institut national du patrimoine (filière "conservateurs") 63 63 institut national du patrimoine (filière "restaurateurs") IFROA 80 80 THEATRE ET SPECTACLES 206 206 conservatoire national supérieur d'arts dramatiques 93 93 école supérieure d'art dramatique de Strasbourg 49 49 centre national des arts du cirque 32 32 centre national des arts du cirque de Chalons 32 32 MUSIQUE ET DANSE 2 084 2 084 conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (*) 1 394 1 394 conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (*) 536 536 Ecole du ballet de l'Opéra de Paris (Nanterre) 154 154 IMAGE ET SON 312 312 école nationale supérieure des métiers de l'image et du son 161 161 école nationale Louis Lumière 151 151 Secteur privé - Total 37 688 37 688 (*) y compris les danseurs des conservatoires de Paris et Lyon - DEFENSE - Secteur public 8 358 - 8 358 ECOLES D'INGENIEURS 2 526 2 526

131 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Secteur Secteur NOM DE L'ETABLISSEMENT Total public privé écoles de la DGA 1 510 - 1 510 école spéciale militaire de Saint-Cyr 525 - 525 école de l'air de Salon de Provence 227 - 227 école navale 264 - 264 AUTRES ECOLES 4 610 - 4 610 écoles du service de santé (Lyon, Bordeaux et Val -de Grâce) 1 240 - 1 240 école des officiers de gendarmerie 3 010 - 3 010 collège interarmées de défense 330 - 330 centre des hautes études militaires 30 - 30 Secteur "scolaire" 1 222 - 1 222 STS - CPGE 1 222 - 1 222 Secteur privé - Total 8 358 - 8 358 ECONOMIE, FINANCES ET EMPLOI - Secteur public - ECOLES D'INGENIEURS - Ecoles des mines 5 327 5 327 école nationale supérieure des mines de Paris 1 241 1 241 école nationale supérieure des mines de St-Etienne 1 243 1 243 école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines de Douai 825 825 école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d'Alès 753 753 école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines de Nantes 675 675 école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d'Albi-Carmaux 590 590 Groupe des écoles des télécommunications¹ 4 706 4 706 école nationale supérieure des télécommunications (ENST) 1 364 1 364 école nationale supérieure des télécommunications de Bretagne (ENSTB) 1 081 1 081 institut national des télécommunications (INT) 1 678 1 678 télécom de Lille 1 583 583 Autres écoles 573 573 école nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) 220 220 école nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE) 353 353 Secteur privé 1 844 1 844 Ecole supérieure d'électricité (SUPELEC) 1 844 1 844 Total 10 606 1 844 12 450 SANTE, JEUNESSE ET SPORT - Santé Secteur public 596 - 596 écoles des hautes études de la santé publique 596 596 Sports - Secteur public 2 860 2 860 institut national du sport et de l'éducation physique 490 490 école nationale de voile 84 84 école nationale d'équitation 629 629 école nationale de ski et d'alpinisme 129 129 centres régionaux d'éducation populaire et de sport 1 528 1 528 Secteur privé - Total 3 456 3 456

132 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

ECOLOGIE, DEVELOPPEMENT ET AMENAGEMENT DURABLES - Secteur public - ECOLES D'INGENIEURS 3 692 3 692 école nationale des travaux publics de l'Etat 766 766 école nationale de l'aviation civile 1 108 1 108 école nationale de la météorologie 255 255 école nationale des ponts et chaussées 1 305 1 305 école nationale des sciences géographiques 258 258 AUTRES ECOLES 1 307 1 307 école nationale des techniciens de l'équipement 365 365 toutes ENMM 880 880 36 36 groupe écoles CFDAM (+ formation continue) (+705) (+705) Secteur privé - Total 4 999 4 999 INTERIEUR, OUTRE-MER ET COLLECTIVITES TERRITORIALES - Secteur public 689 689 école nationale supérieure de la police 261 261 école nationale supérieure des officiers de Police de Cannes-Ecluse 278 278 école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers 150 150 école nationale supérieure d'application de la police nationale de Toulouse * - Secteur privé - Total 689 689 (*) (l'école n'accueille plus de formation initiale depuis 1995 ; seule des formations continues sont assurées dans cet établissement) JUSTICE - Secteur public 2 861 2 861 école nationale de la magistrature 828 828 école nationale d'administration pénitentiaire (*) 864 864 école nationale des greffes 712 712 centre national de formation de la protection judiciaire de la jeunesse 382 382 école de la légion d'Honneur 75 75 Secteur privé - Total 2 861 2 861 EDUCATION NATIONALE - Secteurs public et privé 215 762 74 216 289 978 STS 152 858 62 681 215 539 CPGE 62 904 11 535 74 439 Total 215 762 74 216 289 978 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET RECHERCHE - Secteur public 1 513 939 1 513 939 Universités 1 259 425 1 259 425 IUT 113 769 113 769 Formations d'ingénieurs (y compris les formations universitaires) 62 926 62 926 IUFM 74 161 74 161 ENS 3 658 3 658 Secteur privé 52 322 52 322 établissements "libres" 21 533 21 533 écoles d'ingénieurs 17 182 17 182 écoles de gestion, de communication et autres écoles techniques 13 607 13 607 Total 1 513 939 52 322 1 566 261 TOTAL GENERAL 1 819 831 139 386 1 959 217

133 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

3. Liste des établissements et formations d’enseignement supérieur entrant dans le champ du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures

NOM DE L'ETABLISSEMENT SIGLE Statut AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES institut universitaire Européen de Florence IUE AGRICULTURE ET PECHE Ecoles d'ingénieurs publiques Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (Agro Paris Tech) - établissement issu de la fusion de l'ENSIA de Massy, de l'ENGREF (y compris FIF) et de ISIVE EPCSCP l'INA P-G Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier Sup Agro) - établissement issu de la fusion du CNEARC, de l'ENSAM de Montpellier et du CEP de CIESSA EPCSCP Florac institut national d’enseignement supérieur et de recherche agronomique et agroalimentaire de INESRAAR EPA Rennes (AgroCampus Rennes) institut national d'horticulture d'Angers INH EPA école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux ENITAB EPA école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand ENITACF EPA établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon ENESAD EPCSCP école nationale d'ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires de Nantes ENITIAA EPA école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg ENGEES EPA Autres écoles publiques „-école nationale de formation agronomique de Toulouse ENFA EPA „-écoles vétérinaires Ecole nationale vétérinaire de Lyon ENVL EPA Ecole nationale vétérinaire de Nantes ENVN EPA Ecole nationale vétérinaire de Toulouse ENVT EPA Ecole nationale vétérinaire d’Alfort ENVA EPA „-école nationale supérieure du paysage ENSP EPA Section scolaire 129 lycées d'enseignement généraux et technologiques agricoles proposant au moins une

classe préparatoire au BTSA

14 lycées d'enseignement généraux et technologiques agricoles proposant au moins une CPGE

Ecoles d'ingénieurs privées Ecole supérieure du bois de Nantes ESB Institut polytechnique Lassale Beauvais IPLB Institut supérieur d'agriculture de Lille ISAL Institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes ISARA Ecole supérieure d'agriculture d'Angers ESA Ecole supérieure d'ingénieurs et de techniciens pour l'agriculture de Rouen (Val de Reuil) ESITPA Ecole d’ingénieurs de Purpan EIP Section scolaire 109 établissements privés sous contrat avec l'Etat proposant au moins une classe préparatoire

au BTSA

134 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

NOM DE L'ETABLISSEMENT SIGLE Statut CULTURE ET COMMUNICATION Architecture écoles d'architecture (20 établissements) EPA Musées école du Louvre EPA Arts plastiques école nationale supérieure des arts décoratifs ENSAD EPA école nationale supérieure des Beaux Arts EPA école nationale supérieure de création industrielle (cotutelle culture-industrie) ENSCI EPIC écoles nationales d’arts plastiques en région (Centre national des arts plastiques – CNAP EPA CNAP) école nationale d’arts plastiques d’Aubusson et Limoges EPA école nationale d’arts plastiques de Bourges EPA école nationale d’arts plastiques de Cergy - Pontoise EPA école nationale d’arts plastiques de Dijon EPA école nationale d’arts plastiques de Nancy EPA école nationale d’arts plastiques de Nice EPA Ecoles au statut associatif école nationale de la photographie d'Arles EPA studio national des arts contemporains du Fresnoy Patrimoine institut national du patrimoine (filière conservateurs et filière restaurateurs) INP EPA Théâtre et spectacle conservatoire national supérieur d'arts dramatiques CNSAD EPA école supérieure d'art dramatique de Strasbourg ESADS EPA centre national des arts du cirque de Châlons CNAC associatif Musique et danse conservatoire national supérieur de musique de Paris CNSM EPA conservatoire national supérieur de musique de Lyon CNSM EPA école du ballet de l'Opéra de Paris (Nanterre) Ecole interne Image et son école nationale supérieure des métiers de l’image et du son ENSMIS EPIC

DEFENSE Ecoles d'ingénieurs Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace ISAE EPSCP école nationale supérieure des techniques avancées ENSTA EPA école nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques d'armement ENSIETA EPA école spéciale militaire de Saint-Cyr ESMSC FA école de l'air de Salon de Provence EA FA école navale EN FA école polytechnique X EPA Autres écoles école du service de santé de Lyon ESSA EP école du service de santé de Bordeaux ESSA école du service de santé du Val -de Grâce ESSA EP collège interarmées de défense CID FA centre des hautes études militaires CHEM FA école des officiers de gendarmerie nationale EOGN Nota : FA = formation administrative

135 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

NOM DE L'ETABLISSEMENT SIGLE Statut ECONOMIE, FINANCES ET DE L’EMPLOI Ecoles d'ingénieurs publiques école nationale supérieure des mines de Paris EMP EPA école nationale supérieure des mines de Saint-Etienne EMSE EPA école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d'Albi-Carmaux ENSTIMAC EPA école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d'Alès ENSTIMA EPA école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines de Douai ENSTIMD EPA école nationale supérieure des techniques industrielles et des mines de Nantes ENSTIMN EPA Groupe des écoles des télécommunications GET EPA Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris ENST Ecole nationale supérieure des télécommunications de Bretagne ENST Institut national des télécommunications INT Télécom Lille 1 GIE Autres écoles publiques école nationale supérieure des postes et télécommunications ENSPT GIE école nationale supérieure de création industrielle (cotutelle culture-industrie) ENSCI EPIC école nationale de la statistique et de l'administration économique ENSAE Groupe Ecole d'ingénieurs privée école supérieure d'électricité SUPELEC associatif

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET RECHERCHE Etablissements publics 82 universités EPSCP 2 instituts nationaux polytechniques (Nancy, Toulouse) INP EPSCP 116 instituts universitaires de Technologie (instituts "faisant partie des universités"). IUT L 713-9 9 instituts d'études politiques (dont l’IEP Paris) IEP divers 122 écoles d’ingénieurs autonomes ou composantes d’EPCSCP (dont 4 grands établissements, 17 écoles rattachées aux universités, 4 EPA autonomes, 14 autres EPCSCP, 81 divers composantes et formations universitaires et 2 écoles de spécialisation) 1 institut d'administration des entreprises IAE L 719-10 23 instituts universitaires de formation des maîtres IUFM L 713-1;3;4;2 4 écoles normales supérieures (Paris, Fontenay, Cachan et Lyon). ENS L 716-1 12 autres "grands établissements" (INALCO,, EPHE, EHESS, Ecole des Chartes, IEP de Paris, ENSSIB, = Muséum d'Histoire Naturelle, Obs. de Paris, Palais de la Découverte, L 717-1 Collège de France, INHA, UT Paris-Dauphine) 10 autres établissements publics administratifs autonomes (ENS Louis Lumière, ENS des arts et techniques du théâtre, observatoire de la Côte d'Azur, centre national d'enseignement à distance, institut national de la recherche pédagogique, centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) Jean-François Champollion, agence bibliographique de l’enseignement EPA supérieur (ABES), centre technique du livre de l’enseignement supérieur (CTLES), bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS), Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés. 340 lycées publics proposant au moins une classe préparatoire aux grandes écoles CPGE

1293 lycées publics proposant au moins une section de techniciens supérieurs STS

Etablissements privés (programme 150, action 4, titre 6) 11 établissements libres d’enseignement supérieur (APPESL, UDESCA et non affiliées) 33 écoles d’ingénieurs privées (FESIC, UGEI et non affiliées) 14 écoles privées de commerce et de gestion, technique de communication, de journalisme, d'architecture et divers (FESIC, UGEI et non affiliées) Lycées privés sous contrat avec l'Etat 148 lycées privés sous contrat avec l’Etat proposant au moins une classe préparatoire aux CPGE grandes écoles 807 lycées privés sous contrat avec l’Etat proposant au moins une section de techniciens STS supérieurs

136 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

NOM DE L'ETABLISSEMENT SIGLE Statut SANTE, JEUNESSE ET SPORTS SANTE Ecoles des hautes études de la santé publique (décret n° 2006-1546 du 7 décembre 2006) EHESP EPA JEUNESSE ET SPORTS institut national du sport et de l'éducation physique INSEP EPA institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire INJEP EPA école nationale de voile ENV EPA école nationale d'équitation ENE EPA école nationale de ski et d'alpinisme ENSA EPA école nationale de ski de fond et de saut (transférée au CREPS de Chalain) ENSFS EPA centres d'éducation populaire et de sport (23 établissements) C.R.E.P.S. . EPA

ECOLOGIE, DEVELOPPEMENT ET AMENAGEMENT DURABLES Ecoles d’ingénieurs école nationale des travaux publics de l’Etat ENTPE EPSCP école nationale de l’aviation civile ENAC EPA Service école nationale de la météorologie ENM déconcentré école nationale des ponts et chaussées ENPC EPSCP Service IGN école nationale des sciences géographiques ENSG (EPA) Autres écoles Service école nationale des techniciens de l’équipement ENTE déconcentré Service GE- Groupe-Ecole Centre de formation et de Documentation des Affaires Maritimes administration CFDAM centrale centre d’instruction et de documentation administrative maritime groupe écoles nationales des officiers de la marine marchande Marseille EPA Nantes EPA St Malo EPA Le Havre EPA

INTERIEUR, OUTRE-MER ET COLLECTIVITES TERRITORIALES école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers ENSOSP EPA école nationale supérieure de police ENSP EPA école nationale supérieure d'application de la police nationale de Toulouse ENSAPN école nationale supérieure des officiers de police de Cannes-Ecluse ENSOP EPA

JUSTICE école nationale de la magistrature ENM EPA école nationale d'administration pénitentiaire ENAP EPA Service école nationale des greffes ENG déconcentré centre national de formation et d’études de la protection judiciaire de la jeunesse (1 site Service CNFE central et 11 centres régionaux de formation) déconcentré

BUDGET, COMPTES PUBLICS ET FONCTION PUBLIQUE instituts régionaux d’administration IRA EPA école nationale d’administration ENA EPA centre des études européennes de Strasbourg CEES GIP

137 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

4. Liste des établissements contractualisables de la vague B (2008-2011)

Université Aix-Marseille I : université de Provence Université Aix Marseille-II : " université de la Méditerranée Université Aix Marseille-III : université Paul Cézanne Instituts d’études politiques d-Aix-en-Provence Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse Ecole centrale de Marseille (EGIM - Ecole généraliste d’ingénieurs de Marseille) Instituts universitaires de formation des maîtres - Aix-Marseille

Université d’Amiens : université Picardie-Jules Verne Universités de technologie de Compiègne Instituts universitaires de formation des maîtres de Picardie

Université de Besançon : université de Franche Comté Ecole nationale supérieure de mécanique et des microtechniques Besançon Universités de technologie de Belfort - Montbéliard Instituts universitaires de formation des maîtres de Franche-Comté

Université de Caen : université de Basse-Normandie Institut des Sciences de la Matière et du Rayonnement Instituts universitaires de formation des maîtres du Nord-Pas-de-Calais

Université de Clermont-Ferrand-I : université d’Auvergne Université de Clermont-Ferrand-II : université Blaise Pascal Ecole nationale supérieure de chimie de Clermont-Ferrand Institut français de mécanique avancée Instituts universitaires de formation des maîtres d’Auvergne

Université de Corse : université Pascal Paoli Instituts universitaires de formation des maîtres de Corse

Université Limoges Ecole nationale supérieure de céramique industrielle de Limoges Instituts universitaires de formation des maîtres de Bourgogne

Université Nantes Université d’Angers Instituts universitaires de formation des maîtres des Pays-de-Loire Centrale-Nantes - Ecole centrale de Nantes Université du Mans : université du Maine

Université de Nice - université Sophia-Antipolis Université de Toulon : université du sud - Toulon – Var Observatoire de la côte d’azur Instituts universitaires de formation des maîtres de Nice

Université Orléans Université de Tours : université François Rabelais Instituts universitaires de formation des maîtres d’Orléans-Tours Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Bourges

Université de Poitiers Université de La Rochelle Ecole nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique de Poitiers Instituts universitaires de formation des maîtres du Poitou-Charentes

Université de Reims : université Champagne-Ardenne Universités de technologie de Troyes Instituts universitaires de formation des maîtres de Reims

Université Rennes-I Université de Rennes-II : université de Haute Bretagne

138 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Université de Brest : université de Bretagne occidentale Université Bretagne Sud Instituts universitaires de formation des maîtres de Bretagne Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes Ecole nationale d’ingénieurs de Brest : ENIB Instituts nationaux des sciences appliqués de Rennes - INSA-Rennes Instituts d’études politiques de Rennes

Université de Rouen : université de Haute-Normandie Université Le Havre Instituts nationaux des sciences appliqués de Rouen : INSA-Rouen Instituts universitaires de formation des maîtres de Rouen

Université La Nouvelle Calédonie Université La Polynésie française Instituts universitaires de formation des maîtres du Pacifique

139 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

5. L’enseignement supérieur au sein des ministères

Le ministère de l’agriculture et de la pêche

Introduction

Le ministre de l’agriculture et de la pêche (MAP) a défini en 2003, les quatre axes de la politique qu’il entend mettre en œuvre dans l’enseignement agricole : - adapter l’enseignement supérieur agricole (ESA) aux demandes émergentes de la société, - développer les liens entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur, - renforcer et adapter les cycles de formation supérieure en cohérence avec l’ouverture internationale, - mettre en œuvre une politique contractuelle entre l’Etat et les établissements de l’ESA. Le MAP participe aux missions interministérielles «Recherche et enseignement supérieur» et « Enseignement scolaire » au travers respectivement des programmes 142 « Enseignement supérieur et recherche agricoles » et 143 « Enseignement technique agricole ». Il dispense dans ses établissements un enseignement supérieur court et un enseignement supérieur long.

Enseignement supérieur court L’enseignement post-baccalauréat, section “ scolaire ” est dispensé principalement dans des classes qui préparent au diplôme de brevet de technicien supérieur agricole (BTSA). Ainsi, au moins une classe fonctionne dans 129 lycées d'enseignement généraux techniques agricoles et dans 109 établissements privés sous contrat totalisant 18 600 élèves et étudiants. La formation est organisée sous forme de modules pluridisciplinaires ; certains enseignements sont communs à tous les BTSA, d’autres sont spécifiques à l’option (16 options) et apportent l’enseignement professionnel spécialisé dans les secteurs de la production, de la transformation, de l’aménagement, de la commercialisation et des services en espace rural. Cette formation est dispensée dans des établissements publics ou privés ayant passé un contrat avec le ministère de l’agriculture et de la pêche. En outre, les établissements publics proposent des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ouvertes, d’une part, aux bacheliers, et d’autre part, aux titulaires d’un BTS, BTSA ou DUT..

L’engagement a été pris d’inscrire les formations post-baccalauréat dispensées dans les lycées agricoles dans l’architecture licence-master-doctorat (LMD), appelé à devenir le référentiel commun pour l’ensemble de l’offre de formation supérieure en France dans le cadre de la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur à l’horizon 2010. Le MAP a modifié au plan réglementaire le règlement général du brevet de technicien supérieur agricole pour prendre en compte les modalités d’application au système français d’enseignement supérieur de la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur (décret no 2007-946 du 15 mai 2007 relatif au brevet de technicien supérieur agricole et modifiant le code rural).

Le MAP anime un réseau de 22 établissements d’enseignement supérieur (parmi lesquels 7 établissements privés sous contrat avec l’Etat) totalisant plus de 13 300 étudiants en supérieur long (2006-2007). Les établissements de l’ESA, répartis principalement en deux grandes familles (écoles d’ingénieurs et écoles vétérinaires) auxquelles il faut adjoindre l’école des architectes paysagistes, forment des cadres supérieurs appelés à exercer dans les domaines agronomique, forestier, agro-industriel, agroalimentaire, vétérinaire ainsi que dans les secteurs de l’environnement, de l’aménagement rural et de l’architecture paysagère. Ils assurent également la formation des cadres et des cadres supérieurs techniques du ministère dans les écoles d’application, ainsi que celle des professeurs des établissements d’enseignement secondaire agricole.

140 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Nombre d’étudiants et d’établissements

Secteur Secteur privé Total public Secteur public (15 établissements d’enseignement supérieur agricole) 9 ECOLES D'INGENIEURS 6 010 6 010 AgroParisTech - institut national des sciences et industries du vivant et de 1 852 1 852 l'environnement (ENGREF - ENSIA - INA PG) Montpellier SupAgro - centre international d'études supérieures en sciences 971 971 agronomique (CNEARC - ENSAM) Agrocampus Rennes - institut national d'enseignement supérieur et de recherche 957 957 agronomique et agro-alimentaire de Rennes institut national d'horticulture d'Angers 471 471 école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux 389 389 école nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand 350 350 établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon 442 442 école nationale d'ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires de 321 321 Nantes école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg 257 257

6 AUTRES ECOLES (4 écoles nationales vétérinaires, 1 école supérieure du 2 533 2 533 paysage, 1 établissement de formation des professeurs) 1-école nationale de formation agronomique de Toulouse 88 88 2-écoles vétérinaires école nationale vétérinaire de Lyon (y compris ENSV) 505 505 école nationale vétérinaire de Nantes 549 549 école nationale vétérinaire de Toulouse 603 603 école nationale vétérinaire Maisons-Alfort 597 597 3-école nationale supérieure du paysage 191 191

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR COURT 12 380 12 380 Section Technicien Supérieur Agricole 11 866 11 866 Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles 514 514

Secteur privé 7 ECOLES D'INGENIEURS 4 784 4 784 école supérieure du bois de Nantes 232 232 école supérieure d'ingénieurs et de techniciens pour l'agriculture du Val-de-Reuil 453 453 institut polytechnique Lasalle Beauvais 895 895 institut supérieur d'agriculture de Lille 766 766 institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes 564 564 école supérieure d'agriculture d'Angers 1 126 1 126 école d’ingénieurs de Purpan 748 748

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR COURT 6 220 6 220 Section Technicien Supérieur Agricole 6 220 6 220 Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles

Total 20 923 11 004 31 927

141 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

1 - Caractérisation de la politique d’enseignement supérieur au sein du ministère de l’agriculture et de la pêche

Le dispositif d’enseignement supérieur du MAP, qui couvre le champ des sciences du vivant et de l’environnement, s’est engagé depuis 2004 dans une réorganisation ambitieuse en pôles de compétences. Les principes directeurs qui ont guidé cette réforme sont : - la mise en synergie entre l’enseignement supérieur, la recherche et le transfert et la valorisation des connaissances en rassemblant les acteurs de ces trois groupes institutionnels à savoir enseignants-chercheurs, chercheurs et ingénieurs- développeurs, - la logique de proximité géographique et l’appui sur les collectivités territoriales, - l’accent mis sur la pluridisciplinarité, - la large ouverture aux partenaires (Universités, autres grandes écoles publiques ou privées, établissements d’enseignement technique, partenaires du secteur économique). 1.1. les pôles de compétences Des pôles de compétences en sciences et technologies du Vivant ont été crées sous forme de GIS. Dans le même esprit deux projets de partenariat, concernant l’école nationale d’ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux (ENITAB) et l’école nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (ENGEES) leur permettent de s’insérer dans la politique de site avec l’Université.

Sont donc concernés par les pôles de compétences : - l’enseignement supérieur du champ de compétences du MAP comprenant des établissements publics d’enseignement supérieur sous la tutelle du MAP et sous celles d’autres ministères, ainsi que les établissements privés qui pourront conventionner. L’offre de formation de licences professionnelles se fera en partenariat étroit avec l’enseignement technique agricole. - Les établissements publics de recherche : INRA, CEMAGREF, AFSSA, IFREMER, INSERM, CNRS, CIRAD - le développement, qui comprend des structures publiques et/ou professionnelles en charge du développement et du transfert de technologies, tels que, dans le champ de l’agriculture et des industries agro-alimentaires, les instituts et centres techniques agricoles (ACTA, ACTIA,…).

Sept pôles de compétences ont ainsi été constitués : - quatre sont portés par des établissements sous tutelle du ministère de l’agriculture et de la pêche, il s’agit des pôles de compétences francilien, montpelliérain, Ouest et Rhône Alpes - Massif Central, - trois ne sont envisageables qu’au travers d’un partenariat structuré entre les établissements sous tutelle du MAP et des établissements sous tutelle du MESR avec une concertation interministérielle pour les pôles de compétences toulousain, dijonnais et lorrain. Les établissements privés d’enseignement supérieur agricole impliqués dans cette réorganisation s’intègrent dans ces pôles comme membres fondateurs ou dans le cadre de conventions spécifiques.

1.2. Les projets de réforme et/ou réformes en cours ; L’année scolaire et universitaire sera marquée : - après la création le 1er janvier 2007 des deux nouveaux établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP) de type « grand établissement », à Paris (Agro Paris Tech) et à Montpellier (Montpellier Sup Agro), la création en 2008 de deux autres EPCSCP-GE à Dijon et entre Rennes et Angers. - la structuration des pôles, actuellement structurés en GIS : une évolution est nécessaire pour aboutir à une identification agronomique et vétérinaire forte - la mise en place d’une démarche contractuelle entre l’Etat et ces pôles, avec l’affectation de moyens en propre, complémentaires à ceux des établissements constitutifs, et la prise en compte des thématiques dans les contrats de projet Etat-Région 2007/2013. Le renouvellement des contrats entre l’Etat et les établissements ; un document d’orientation stratégique a été diffusé en 2007.

1.3. L'action menée au MAP pour la mise en place de la réforme du LMD 1/ les établissements d’enseignement supérieur Les formations conduisant aux diplômes d’ingénieurs sont désormais inscrites dans les principes de l’Espace européen de l’enseignement supérieur : organisation en semestres, cursus déclinés en modules, affectation de crédits ECTS, grade de master. La formation conduisant au diplôme d’Etat de docteur vétérinaire suite à une réforme récente est organisée en semestres, permet l’affectation de crédits européens et le grade de master est positionné dans le cursus. La formation conduisant au diplôme de paysagiste DPLG fait l’objet d’une réflexion pour permettre l’application de ces mêmes principes (l’aboutissement est prévu en septembre 2008).

142 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

2/ les formations conduisant au brevet de technicien supérieur agricole L’inscription des BTSA dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur est inscrite dans la deuxième orientation du projet stratégique de la DGER. Elle doit permettre de renforcer l’attractivité de ce diplôme tant auprès des jeunes que des entreprises. La démarche visant à inscrire les BTSA dans le schéma LMD se caractérise par deux aspects différents mais complémentaires ; d’une part, appliquer les outils de la construction de l’Espace européen au sein des cursus BTSA (unités d’enseignement, crédits, supplément au diplôme…), et d’autre part, développer une logique de parcours de formations post-baccalauréat large et cadencée sur le rythme LMD.

3/ la politique française de diplômes conjoints Depuis 2000, les établissements d’enseignement agricole technique et supérieur ont développé en partenariat et/ou en co-habilitation une offre de licences professionnelles dans les champs de compétences du ministère en charge de l’agriculture (140 licences professionnelles à la rentrée 2006). Depuis 2002, les établissements d’enseignement agricole supérieur ont développé en co-habilitation avec l’Université une offre de masters conjoints ancrée sur les compétences scientifiques des établissements et ouverte sur la poursuite d’études en formation doctorale (plus de soixante spécialités de master à la rentrée 2006). A la rentrée 2006, 3 établissements d’enseignement supérieur agricole proposaient des masters conjoints Erasmus Mundus.

1.4. La contractualisation avec les établissements Dans la perspective de l’entrée en vigueur de la loi organique relative aux lois de finances, de nouvelles modalités de détermination des moyens attribués aux établissements sont entrées en vigueur en 2004. Cette fixation combine une dotation globale de fonctionnement destinée à permettre la mise en œuvre des moyens nécessaires à l’accomplissement de la mission de formation, déterminée à partir de critères objectifs en justifiant les besoins au premier euro, et une partie contractualisée correspondant à des actions constitutives du projet de chaque établissement et sélectionnées au regard des orientations nationales.

La dotation globale de fonctionnement correspond aux moyens nécessaires à l'accomplissement de la mission de formation initiale. Elle est calculée tant en ce qui concerne les moyens en crédits qu'en personnel à partir de « critères d'évaluation et de répartition dans l'enseignement supérieur agricole » (CERES). Ces critères sont construits à partir de la connaissance précise du nombre d'étudiants, ou de fonctionnaires stagiaires présents dans l'établissement et inscrits à un diplôme national au titre de la formation initiale ou formation continue diplômante afin de déterminer les charges d'enseignement exprimées en heures d'enseignement par étudiant.

La mise en œuvre de la contractualisation dans l'enseignement supérieur agricole s'appuie sur l'élaboration préalable d'un projet d'établissement qui, dans sa globalité et son identité propre, permet de construire un projet fédérateur autour des instances dirigeantes. Il établit les priorités de l'institution et il fait émerger les axes d'une véritable politique dans le respect de l’exercice des missions et dans le cadre des orientations nationales. Il n'est pas la juxtaposition des projets particuliers des différentes composantes de l'établissement mais un document intégrateur qui réunit celles-ci autour d'objectifs forts, partagés, permettant à l'institution de concentrer son action sur les domaines qui lui sont prioritaires pour améliorer le service public de l'enseignement supérieur agricole, agroalimentaire et vétérinaire. Cette démarche se conjugue avec le développement de l'autonomie propre de l'établissement, autonomie qui lui confère une place particulière, génératrice de plus-values pour notre système d'enseignement supérieur aux plans national et européen. Dans le cadre de son autonomie, l'établissement doit définir les grands axes stratégiques de son action telle qu'elle s'inscrit dans l’exercice des missions de l'enseignement supérieur définies à l'article du Code rural en respectant les orientations politiques arrêtées par le ministère. Ces orientations devront être mises en œuvre prioritairement au cours du contrat.

Les actions proposées, qui concrétisent ces axes stratégiques, doivent préciser les méthodes et les moyens mobilisables (en personnels, en crédits, en équipements...), que ces moyens soient déjà disponibles, à redéployer, à négocier localement en partenariat, ou à développer dans le cadre du contrat. La politique contractuelle comporte un volet évaluation et suppose la mise en œuvre pour chaque action d'indicateurs proposés par les établissements et retenus par la DGER. Ces indicateurs, pour chacun des grands axes stratégiques retenus, devront figurer dans le projet d'établissement. Ils permettront de mesurer à la fois si les objectifs qui avaient été fixés au moment de l'élaboration du projet ont été atteints, et si les moyens prévus pour atteindre ces objectifs ont été réellement mobilisés. La phase d'expérimentation, inspirée du modèle appliqué dans les universités, a été lancée en 2003. La totalité des établissements s’est engagée dans une démarche de projet d'établissement et l’ensemble des écoles a depuis validé leur projet. Les contrats dont les premiers ont été signés en 2004 avec l’ENITA de Clermont-Ferrand, l’ENITA de Bordeaux et l’ENITIAA ont tous été conclus à la fin de l’année 2006.

143 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

La prochaine campagne débutera en 2008, marquée par un contexte législatif sensiblement différent de celui de 2002. La généralisation du LMD, la mise en œuvre de la LOLF, devenue effective au premier janvier 2006, l’intervention de la loi programme sur la recherche du 18 avril 2006 et la structuration effective des pôles de compétences créent un contexte favorable pour renforcer et rénover le rôle du contrat, instrument de pilotage et de dialogue entre le ministère de l’agriculture et de la pêche et ses établissements d’enseignement supérieur agricole (ESA). La politique contractuelle de la DGER vis-à-vis des établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et paysager doit permettre de conforter le pilotage par objectifs. Les contrats des établissements, basés sur les projets d‘établissement et articulés avec les actions des pôles de compétences, en cohérence avec celles des PRES et des pôles de compétitivité, doivent préciser ces objectifs et définir des indicateurs de performance mesurables. Ils doivent définir les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs.

La campagne 2008 concernera les établissements suivants : - Ecole Nationale d’Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux, - Ecole Nationale d’Ingénieurs des Travaux Agricoles de Clermont-Ferrand, - Ecole Nationale d’Ingénieurs des Techniques des Industries Agricoles et Alimentaires de Nantes, - Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (Agro Paris Tech), - Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier Sup Agro).

1.5. les partenariats européen et/ou étranger : Ils sont toujours plus d’actualité en 2007, la DGER insiste sur la place croissante que doivent avoir ces partenariats et sur la priorisation indispensable des destinations par établissements voire par pôle. A cet effet une liste de pays prioritaires a été établie.

1.6. L’aide sociale aux étudiants L’aide sociale a pour objectif de permettre aux étudiants issus des familles les plus modestes de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Elle relève de l’application de dispositions législatives et réglementaires inscrites dans le Code de l’Éducation et le Code Rural. Les ressources des parents de l’étudiant constituent le paramètre principal dans la détermination des bourses. Une stricte parité est observée avec les étudiants relevant du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Les bourses à l’étranger ont vocation à permettre aux étudiants d’y effectuer des stages et des périodes de formation.

1.7. Les politiques d’orientation et d’ouverture sociale des établissements d’enseignement supérieur agricole La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a présenté le 8 novembre 2006 en Conseil des ministres une communication relative à l’ouverture sociale de l’enseignement supérieur. Afin de favoriser l’accès des enfants des familles les plus modestes aux études supérieures, le gouvernement entend agir dans cinq directions : - l’orientation active en fin d’études secondaires ; - le tutorat en faveur des élèves d’origine modeste ; - l’appel à projet « promouvoir l’égalité des chances à l’université », lancé en septembre 2005 ; - l’accès des jeunes d’origine modeste aux filières d’excellence de l’enseignement supérieur ; - l’amélioration des conditions de vie des étudiants d’origine modeste. Dans la même perspective, le Cabinet du ministre de l’agriculture et de la pêche, constatant que le recrutement des élèves dans les grandes écoles sous sa tutelle restait encore trop peu ouvert aux jeunes de milieux modestes, a demandé à la DGER la constitution d’un groupe de travail ayant pour mission de faire des propositions concrètes visant deux objectifs : - élargir le spectre des origines sociales des étudiants ; - renforcer les liens entre l’enseignement technique agricole et enseignement supérieur agricole afin de faciliter la poursuite d’études supérieures longues des meilleurs élève d’origine modeste. 1.8. L’insertion professionnelle Des travaux concernant l’analyse des métiers exercés par les anciens élèves sont actuellement en cours dans plusieurs écoles ; l’objectif est la réalisation de fiches métiers permettant d’aider les élèves dans la construction de leur projet professionnel personnel dans le cadre de leur accompagnement au sein des cellules d’insertion professionnelle. Ils permettront également une meilleure prise en compte des

144 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES compétences attendues par les fournisseurs d’emploi et de ce fait d'éclairer le corps professoral pour la définition de son enseignement.

1.8.1. L’insertion des étudiants en classe de brevet de technicien supérieur agricole Pour connaître le devenir des anciens élèves, le MAP, direction générale de l'enseignement et de la recherche, avec l'appui de tous les établissements scolaires, réalise depuis 1993 des enquêtes 4 ans après la fin de scolarité. Pour les élèves sortis en 2002, l'enquête 2006 donne globalement les indications suivantes : - le taux de recherche d’emploi est de 5,3 % - le taux d’insertion atteint 90,3 % - le taux de poursuites atteint 42,7 %. Toujours le plus important en nombre d’emplois, le secteur des productions agricoles représente 25% des secteurs d’activités des diplômés BTSA. Pour la plus grande majorité des diplômés BTSA, il y a adéquation entre la formation suivie et les fonctions occupées. L’enseignement agricole apparaît remplir sa mission de formation de techniciens supérieurs agricoles, lesquels s’insèrent bien sur le marché de l’emploi.

1- Présentation des différents établissements d’enseignement supérieur

2.1. Présentation générale des écoles de l’enseignement supérieur agricole et vétérinaires L’enseignement supérieur agricole public regroupe 15 écoles : - l’Ecole Nationale de Formation Agronomique de Toulouse-Auzeville (ENFAT), instituée par le décret du 26 mars 1964, - l’Ecole Nationale d’Enseignement Supérieur Agronomique de Dijon (ENESAD), instituée par le décret n°93-739 du 29 mars 1993, - l’Ecole Nationale d’Ingénieurs des Techniques des Industries Agricoles et Alimentaires (ENITIAA), instituée par le décret n°73-1038 du 9 novembre 1973, - l’Ecole Nationale d’Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux (ENITAB), instituée par le décret n°63-637 du 28 juin 1963, - l’Ecole Nationale d’Ingénieurs des Travaux Agricoles de Clermont-Ferrand (ENITACF), instituée par le décret n°84-882 du 4 octobre 1984, - l’Ecole nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (ENGEES), instituée par le décret n°66- 260 du 25 avril 1966 (créant l’ENITRTS, dénomination changée en ENGEES par l’arrêté du 23 novembre 1992), - l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage (ENSP), instituée par le décret n°94-1225 du 30 décembre 1994 modifié par le décret n°2001-335 du 10 avril 2001, - l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA), instituée par ordonnances royales de 1762 et 1765 et par les décrets n°78-115 et n°78-117 du 27 janvier 1978, - l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon (ENVL), instituée par ordonnances royales de 1762 et 1765 et par les décrets n°78-115 et n°78-117 du 27 janvier 1978, - l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes (ENVN), instituée par le décret du 4 juillet 1979, - l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT), instituée par ordonnance royale du 6 juillet 1825 et par les décrets n°78-115 et n°78-117 du 27 janvier 1978, - l’Institut national de l’enseignement supérieur et de recherche agronomique et agroalimentaire de Rennes (AGROCAMPUS), institué par décret n°2004-50 du 13 juillet 2004 modifié, - l’Institut National d’Horticulture (INH), institué par décret n°97-1235 du 26 décembre 1997 modifié, - l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AGRO PARIS TECH), institué par le décret n° 2006-1592 du 13 décembre 2006, issu du regroupement de l’Institut National Agronomique Paris-Grignon (INA P-G), de l’Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts (ENGREF) et de l’Ecole Nationale Supérieure des Industries Agricoles et alimentaires (ENSIA), - le Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques (MONTPELLIER SUP AGRO), institué par le décret no 2006-1593 du 13 décembre 2006, issu du regroupement de l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Montpellier (ENSAM) et du Centre national d’études agronomiques des régions chaudes (CNEARC).

Ces établissements peuvent être classés en 4 grandes catégories : - les écoles d’ingénieurs, - les écoles vétérinaires, - l’école de paysagistes, - les écoles de formation de fonctionnaires.

A l’exception d’AGRO PARIS TECH, de MONTPELLIER SUP AGRO et de l’ENESAD, qui sont des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP), ils sont tous constitués sous la forme d’établissement public administratif (EPA). Placés sous la tutelle du ministère de l’agriculture et de la pêche (Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche), ils forment des cadres supérieurs appelés à exercer dans les domaines agronomiques et forestier, agro- industriel, agroalimentaire ainsi que dans les secteurs de l’environnement, de l’aménagement rural et de l’architecture paysagère. Ils assurent également la formation des cadres supérieurs techniques du ministère ainsi que celle des professeurs de l’enseignement technique agricole public.

145 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

L’enseignement supérieur agricole privé regroupe 7 écoles Ces établissements sous contrat participent au service public d’enseignement supérieur et bénéficient de l’aide financière de l’État : - l’École supérieure d’agriculture d’Angers (ESA), créée par le syndicat d’enseignement agronomique et de recherches agricoles (organisme professionnel) et gérée par l’Association Groupe ESA ; - l’École d’Ingénieurs de Purpan (EI.P), gérée par l’Association d’enseignement agricole de Purpan ; - l’Institut supérieur d’agriculture de Lille (ISA), géré par une association de même nom et membre de l’Université catholique de Lille ; - l’Institut supérieur d’agriculture Rhône-Alpes (ISARA), créé par l’Association des Facultés catholiques et géré par une association de même nom ;

Ces quatre établissements sont regroupés au sein de la Fédération des écoles supérieures d’ingénieurs en agriculture (FESIA) : - l’Institut polytechnique Lasalle Beauvais (IPLB), géré par l’Association de gestion de l’Institut supérieur agricole de Beauvais, - l’École supérieure des ingénieurs et techniciens pour l’agriculture (ESITPA) gérée par l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) ; - l’École supérieure du bois (ESB), gérée par une association de même nom.

Domaine d’intervention : L’enseignement supérieur agricole recouvre le secteur des sciences du vivant alliant une formation de haut niveau à une activité de recherche reconnue au niveau universitaire par les écoles doctorales et au niveau des établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) par la création d’unités mixtes de recherche (UMR).

Missions : Au titre de leur mission, ces établissements publics : - dispensent les formations supérieures longues dans les métiers liés à l'agriculture, l'agroalimentaire, la médecine et la santé des animaux ; - participent à la politique de développement scientifique par des activités de recherche fondamentale, appliquée et clinique ; - conduisent des actions de recherche, d'innovation et d'ingénierie dans les domaines de l’éducation et de la formation ; - contribuent à la veille scientifique et technique, à l'innovation technologique et au développement ainsi qu’à la valorisation des résultats de la recherche ; - participent à la diffusion de l’information scientifique et technique ; - concourent à la mise en œuvre de la coopération scientifique, technique et pédagogique internationale.

2.2. Recherche dans les établissements d’enseignement supérieur agricole La recherche dans les établissements d’enseignement supérieur agricole représente un enjeu majeur pour l’avenir de ces établissements avec plus de 750 cadres scientifiques (pour l’essentiel enseignants-chercheurs) répartis dans 163 unités. Ces unités se décomposent en 106 unités mixtes de recherche (incluant un partenariat avec un organisme de recherche) et 57 unités propres. La liaison formation-recherche est essentielle pour assurer un enseignement de qualité à la pointe des connaissances. La stratégie du MAP en matière de recherche dans l’enseignement supérieur agricole s’articule autour de la : constitution d’unités de taille efficace par le développement de partenariats labellisés prioritairement au sein des pôles de compétences des sciences et technologies du vivant et de l’environnement. Les subventions de l’Etat au profit de la recherche dans l’enseignement supérieur agricole sont versées au titre :

- des soutiens au fonctionnement des programmes de recherche versés aux unités de recherche labellisées. - de la partie recherche des contrats quadriennaux signés par les établissements avec l’Etat - des crédits Contrat de Projet Etat-Régions (CPER) - des Primes d’Encadrement Doctoral et de Recherche (PEDR)

2- La formation continue et la validation des acquis de l’expérience

La formation continue De nombreuses actions sont développées dans les écoles, afin de répondre aux demandes du monde professionnel, mais également aux besoins individuels dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Elles peuvent soit apporter des connaissances particulières, soit avoir un objectif qualifiant ou diplômant : formations d’ingénieurs par la voie “ Fontanet ” ; ingénieur en partenariat par la formation continue (NFI). Le financement de ces deux filières doit se faire dans le cadre mis en place par le ministère de l’économie, des finances et de l'emploi.

146 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Plusieurs écoles assurent la formation du personnel du ministère de l’agriculture et de la pêche (ENESAD, ENFA, ENGREF, ENGEES).

La validation des acquis de l’expérience. La mise en place de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) dans le cadre de la loi de Modernisation sociale permet l’acquisition totale ou partielle des diplômes de l’enseignement supérieur agricole. Un réseau constitué d’un responsable VAE par école a été mis en place dès janvier 2002. Les procédures et les modalités de mise en œuvre sont désormais arrêtées pour l’ensemble des diplômes délivrés par les écoles d’ingénieur et sont appliquées depuis la rentrée universitaire 2003. Ainsi, des jurys de validation des acquis de l’expérience se sont déjà réunis dans les écoles d’ingénieur. Par ailleurs, les procédures et les modalités de mise en œuvre ont été étendues aux diplômes de spécialisation vétérinaire et sont appliquées depuis l’automne 2005 pour plusieurs spécialités. Des possibilités de validation d’expérience existent dans plusieurs écoles à travers le titre d’ingénieur diplômé par l’Etat (ingénieur DPE).

147 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables

Pôle Ecologie

La part de crédits consacrée à l’enseignement supérieur par le programme 181 « Protection de l’environnement et prévention des risques » correspond aux subventions versées par le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables aux écoles du paysage.

La protection des paysages est une composante de la politique de l’environnement dont est responsable ce programme « Protection de l’environnement et prévention des risques », et c’est à ce titre qu’il lui est apparu opportun de se doter des moyens de contrôler et d’assurer le suivi et la coordination pédagogique de l’enseignement supérieur dans le domaine du paysage. C’est la raison pour laquelle depuis 1999 des dotations figurent au budget du ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables. Jusqu’en 2003, seule l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles, établissement public national à caractère administratif dont l’organisation est régie par le décret n°2001-335 du 10 avril 2001, et dont la tutelle est assurée par le ministère chargé de l’agriculture, a bénéficié de ce financement. Depuis, une relation conventionnelle a été établie progressivement avec l’ensemble des écoles de paysage présentant les mêmes préoccupations environnementales dans les formations qu’elles dispensent : l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, l’Institut national d’horticulture d’Angers, l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. En 2007, cette relation s’est élargie à l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille, habilitée à délivrer le diplôme de paysagiste DPLG depuis la rentrée 2005. D’ores et déjà, le ministère dispose d’un siège aux conseils d’administration des écoles de Versailles, de Bordeaux, de Blois et d’Angers. Une convention de partenariat avec chaque établissement précise les objectifs attendus en contrepartie de l’apport financier du ministère. Aux termes de celle-ci, chaque école s’engage à poursuivre la formation de paysagiste en prenant en compte les préoccupations du programme « Protection de l’environnement et prévention des risques », et à mener des programmes d’actions annuels ou pluriannuels répondant à l’objectif de sensibilisation et de formation des étudiants sur trois thématiques prioritaires : • l’écologie, le développement et l’aménagement durables ; • les paysages et politiques publiques du paysage des Etats européens ; • la recherche, méthodes et débats scientifiques sur les paysages.

Ainsi, ces écoles organisent chaque année, en liaison avec le ministère, une présentation aux étudiants de la politique du paysage menée par la direction de la nature et des paysages.

Une convention sera signée fin 2007 avec les cinq écoles publiques. Le montant financier attribué dans ce cadre vise à être établi en fonction du nombre d’étudiants inscrits dans chacune des écoles.

Outre les conventions avec ces cinq écoles publiques, un soutien sous forme de subvention est également apporté à l’Ecole supérieure d’architecture des Jardins de Paris.

Au-delà de ces relations bilatérales, le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables organise chaque année : • des Journées des écoles de paysage, séminaire qui réunit notamment les cinq écoles publiques, l’Ecole supérieure d’architecture des Jardins de Paris (école privée) et les écoles doctorales de Toulouse et de Paris- La Sorbonne ; • des Ateliers régionaux des sites et paysages où enseignants et étudiants se confrontent ensemble à des enjeux d’écologie et de développement durable. • Enfin, le ministère apporte son soutien aux rencontres annuelles des étudiants en publiant les actes. Une attention particulière est accordée à la pérennisation de ces trois événements qui impliquent l’ensemble des écoles.

148 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Pôle transports

Au sein des programmes « Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables », « Sécurité et affaires maritimes », « Météorologie » et de la mission « Contrôle et exploitation aériens », les 7 écoles d’enseignement supérieur couvrent des champs de formation complémentaires. Elles sont soit pluridisciplinaires (école nationale des ponts et chaussées, école nationale des travaux publics de l’Etat), soit plus finalisées (marine marchande, aviation civile, météorologie, sciences géographiques). Ces écoles offrent, dans les deux cas, une gamme diversifiée de cycles d’enseignement supérieur. Il s’agit en effet d’assurer la formation de cadres supérieurs capables d’occuper un large éventail de responsabilités, sur la base d’une forte spécialisation dans la matière principale enseignée et les matières scientifiques connexes.

Il découle de ces orientations une organisation des formations autour de trois axes principaux :

- une formation générale, professionnelle et managériale de très haut niveau conduisant au diplôme d’ingénieur ou équivalent ; - une formation de type recherche débouchant sur des diplômes nationaux (master recherche et doctorat) ou professionnelle (master professionnel, master spécialisé – accrédité par la conférence des grandes écoles, certificat d'études supérieures – délivré par l’ENTPE) ; - une formation à l’international, dans un contexte grandissant d’intégration européenne et de mondialisation des échanges.

Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC) L’ENPC est un grand établissement au sens de l’article L717-1 du code de l’éducation (décret n°93-1289 du 8 décembre 1993) dont l’origine remonte à 1747 ce qui en fait une des plus anciennes écoles d’ingénieurs. Au terme de l’article 2 de son statut « l’Ecole nationale des ponts et chaussées a pour mission principale la formation initiale et continue d’ingénieurs possédant des compétences scientifiques, techniques et générales de haut niveau, les rendant aptes à exercer des fonctions de responsabilité dans les domaines de l’équipement, de la construction, des transports, de l’industrie et de l’environnement. Dans les domaines de sa compétence, l’école mène des actions de recherche et participe à la diffusion des connaissances. Elle exerce ses activités sur les plans national et international. »

En 1999, une réflexion stratégique a débouché sur une réforme complète des cursus. Quatre perspectives essentielles sous-tendaient la réforme : la nécessité d’accentuer l’intégration internationale de l’ENPC ; la volonté de promouvoir une double compétence scientifique et managériale pour les ingénieurs que forme l’ENPC, la volonté de mieux valoriser les formations « post-grade » en particulier le doctorat ; enfin, le besoin de réaffirmer l’ancrage de l’école dans sa tradition historique tout en prenant en compte l’élargissement depuis une vingtaine d’années des débouchés de ses anciens élèves.

Une réforme des trois années d’enseignement a été mise en place en 2000 et 2001 : le cursus de première année entièrement refondu comprend désormais, au-delà des disciplines traditionnelles de l’Ecole, des formations en environnement et en sciences humaines. En 2ème et 3ème années, les élèves ont le choix entre 6 départements d’enseignement : « génie civil et construction », « ville-environnement-transport », « génie mécanique et matériaux », « management industriel », « ingénierie mathématiques et informatique » et « sciences humaines-économie-gestion- finance ». En 5 ans (2001-2005) les effectifs des diplômés sont passés de 185 à 265, puis à 212 en 2006, suite à la diminution des élèves en cursus long, issus de l’Ecole polytechnique. Cette croissance est en partie due à l’augmentation des élèves étrangers dont le recrutement s’appuie pour l’essentiel sur 20 accords de double diplôme, levier du développement à l’international et de la reconnaissance à l’étranger du diplôme d’ingénieur de l’ENPC. Ces accords ont été conclus avec de grandes universités étrangères en Europe mais aussi en Asie et en Amérique du Sud. Dans le cadre d’un processus de rapprochement avec l’ENSTA (Ecole nationale supérieure des techniques avancées), à la rentrée scolaire 2005, l’ENPC et l’ENSTA ont harmonisé le cursus et les cours de 1ère année pour permettre aux élèves des deux écoles d’accéder avec plus de souplesse à l’ensemble du cycle master de la formation d’ingénieur proposé par les deux écoles. L’alternance est un élément essentiel de la formation à l’ENPC. De nombreux stages sont proposés aux élèves, à diverses étapes de la scolarité. Le stage long d’un an situé entre les 2ème et 3ème année, qui permet aux élèves compte tenu de sa durée d’être en situation réelle d’ingénieur débutant, est choisi par 85% des élèves d’une promotion.

Il faut enfin souligner l’implication active de l’ENPC au sein du réseau des dix grandes écoles d’ingénieurs parisiennes ParisTech, portant création de l’Institut des sciences et technologies de Paris, dénommé « ParisTech », labellisé pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), sous la forme d’un établissement public de coopération scientifique par décret n° 2007-378 du 21 mars 2007 ainsi que dans le Polytechnicum de Marne-la-Vallée, groupement d’intérêt public réunissant les établissements d’enseignement et de recherche présents sur la cité Descartes. Les coopérations sont multiples et étroites avec l’Université de Marne-la-Vallée (UMLV), notamment, mais non exclusivement, dans le domaine de la recherche. Ainsi, les 4 écoles doctorales créées sur le site l’ont été conjointement, l’ENPC étant établissement pilote sur l’une d’elle (« ville et environnement »). Sur la formation doctorale et la recherche, l’ENPC et l’UMLV se sont rapprochées pour construire un pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), constitué en établissement public de coopération scientifique « Université Paris-Est » (décret n° 2007-382 du 21 mars 2007). Ce pôle accueille actuellement de nouveaux membres fondateurs : l’Université Paris-XII, le Laboratoire central des ponts et chaussées, l’Ecole supérieure d’ingénieurs en électronique et électrotechnique et s’élargit à de nouveaux membres associés : le pôle

149 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES de compétitivité « ville et mobilité durables », le Centre scientifique et technique du bâtiment, l’Ecole d’architecture de Marne-la-Vallée ; devraient le devenir bientôt : l’INRETS, l’Institut géographique national, l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort.

Le ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables assure au travers de son secrétaire général la tutelle sur l’établissement. En tant que grand établissement, le ministre exerce les attributions normalement dévolues au ministre chargé de l’enseignement supérieur ou au recteur d’académie. Un contrat d’objectifs (2007–2010) a été signé, le 20 mars 2007, entre l’Etat et l’ENPC. Il est structuré autour de quatre axes, qui correspondent aux attentes de l’Etat : - Maintien à un haut niveau de la qualité de la formation des ingénieurs et maintien de son adéquation avec les besoins de l’économie et des employeurs tant publics que privés ; - amélioration de la reconnaissance en France et à l’étranger des diplômes délivrés, en particulier du diplôme de docteur ; - renforcement des synergies avec le réseau scientifique et technique (RST) ; - renforcement des synergies entre enseignement et recherche. Les emplois rémunérés par le programme se répartissent en : 285 personnels permanents (encadrement, fonctions pédagogiques), représentant 284,79 ETPT, 78 ingénieurs-élèves des ponts et chaussées et 10 architectes et urbanistes de l’Etat élèves. En outre, l’ENPC emploie 75 personnes, représentant 74,75 ETPT, sur ses ressources propres pour un montant de 3,7 M€ en 2007.

Les moyens consacrés à l’ENPC en 2007 et prévus en 2008 ainsi que le détail des effectifs d’élèves durant l’année scolaire 2006-2007 sont détaillés dans l’annexe 2.

Ecole nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE) L’école nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE) est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) de type Ecole extérieure aux universités depuis le 1er janvier 2007 (Décret n°2006-1545 du 7 décembre 2006). Créée en 1954, cette grande école d’ingénieurs est habilitée depuis 1971 par la commission des titres d’ingénieurs à délivrer le diplôme d’ingénieur de l’ENTPE. Elle est implantée à Vaulx-en- Velin depuis 1975. Elle forme des ingénieurs de service public dans le domaine de l’aménagement durable des territoires : génie civil, aménagement, environnement, habitat, transports et aussi management, sciences humaines, informatique. La formation d’ingénieur a fait l’objet d’une réforme des enseignements, approuvée au conseil de perfectionnement de mars 2004, qui a mobilisé les responsables pédagogiques et les enseignants de l’école, mais aussi, selon les axes de travail, des enseignants extérieurs et des partenaires du réseau scientifique et technique du ministère de l’équipement, de l’enseignement supérieur, des services opérationnels ou des administrations centrales. Sur la base d’une architecture globale des enseignements sur trois ans, fondée sur une logique de pédagogie par projet, dispensée par semestre et selon le système d’ECTS (European Credit Transfer System), la première année réformée a été mise en œuvre à la rentrée scolaire 2004-2005, la deuxième année à la rentrée 2005-2006 et la troisième année à la rentrée 2006-2007. Les élèves de la 52ème promotion, les premiers à suivre le nouveau cursus, sortent donc à l’été 2007.

L’ENTPE comprend 6 laboratoires dont 4 affiliés au CNRS et une unité mixte de l’INRETS, correspondant aux domaines de compétences de l’école (sciences de l’habitat, géomatériaux, économie des transports, sciences de l’environnement, ville espace et société). Elle regroupe 65 docteurs enseignants-chercheurs – dont 25 habilités à diriger des recherches, 70 doctorants et 26 personnels techniques et administratifs. La recherche, à la fois fondamentale et appliquée, s’articule autour des problématiques de l’aménagement lié à l’action publique. L’ENTPE collabore activement avec le réseau scientifique et technique du MEDAD, au sein duquel les échanges sont nombreux. Grâce à ses activités de recherche, l’ENTPE a noué des relations fortes avec quatre écoles doctorales et les universités lyonnaises et grenobloises. Des accords de partenariat permettent aux élèves de suivre des double cursus avec l’université (l’ENTPE est co-habilitée dans 11 masters). Depuis l’année 2007, l’ENTPE est habilitée à délivrer le doctorat en tant qu’établissement associé à l’école doctorale MEGA (mécanique, énergétique, génie civil et acoustique). Elle est membre actif des réseaux de recherche de la région Rhône-Alpes. Enfin l’ENTPE est membre du PRES de Lyon – Etablissement public de coopération scientifique EPCS « Université de Lyon » depuis sa création (décret n° 2007-386 du 21 mars 2007). Dans le cadre de la décentralisation, l’ENTPE ambitionne d’orienter une part croissante de ses diplômés civils vers la fonction publique territoriale, mais cette dernière est moins attractive que les carrières dans le privé. Parmi les activités de formation continue, l’ENTPE est maître d’œuvre du Cycle supérieur du management (CSM), récemment rénové, qui accueille depuis 20 ans (le 31ème cycle commence à la fin de l’année 2007) les futurs cadres dirigeants de plusieurs ministères. Les actions de formation continue représentent 6 472 journées-stagiaires par an.

L’ENTPE est rattachée à l’action n° 5 « Politique des ressources humaines et formation » du programme 217 « Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables » (PLF 2008). Le ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables assure au travers de son secrétaire général la tutelle sur l’établissement. En tant qu’EPSCP de type Ecole extérieure aux universités, ce ministre exerce les attributions normalement dévolues au ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche ou au recteur d’académie. Dans le deuxième semestre 2007, la tutelle de l’établissement compte engager l’élaboration d’un contrat d’objectifs pluri-annuel à quatre ans.

150 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

L’ENTPE participe à l’objectif n°2 du programme « Contribuer à une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement des fonctions support ». L’ENTPE contribuera, dans le cadre du PLF 2009, à l’indicateur suivant : le coût moyen de la formation d’ingénieur par élève diplômé (durée : 3 ans). Les emplois rémunérés par le programme se répartissent en : 210 personnels permanents (encadrement, fonctions pédagogiques), représentant 181,4 ETPT, et 497 élèves ingénieurs fonctionnaires. En outre, l’ENTPE emploie 18 personnes, représentant 12,6 ETPT, sur ses ressources propres pour un montant de 146 000 € en 2007.

Les moyens consacrés à l’ENTPE en 2007 et prévus en 2008 ainsi que le détail des effectifs d’élèves durant l’année scolaire 2006-2007 sont détaillés dans l’annexe 2.

L’école nationale des techniciens de l’équipement (ENTE)

Service à compétence nationale du MTETM, l’ENTE est implantée sur deux sites, depuis 1996 l’un à Aix-en-Provence, l’autre à Valenciennes. Les missions principales de l’ENTE sont la formation initiale et professionnelle des techniciens supérieurs de l’équipement et la formation professionnelle des secrétaires administratifs. ainsi que des missions de recherche pédagogique. La formation des techniciens supérieurs de l’équipement a deux finalités : conduire à un diplôme de niveau Bac+2, (niveau III) et assurer une formation générale permettant à ces agents d’entrer dans une carrière.

Ces techniciens généralistes participent à des phases d’études, de travaux et de contrôles dans les domaines d’activité du ministère, et assurent des missions d’encadrement.

La formation initiale des techniciens supérieurs de l’équipement a fait l’objet d’une refonte de son cahier des charges, approuvé en janvier 2004 par la DPSM, qui a pris en compte la mise en place de la décentralisation dans le ministère et les évolutions au cours de ces dernières années liées à la population des techniciens supérieurs recrutés sur concours en s’appuyant d’une part sur le niveau de formation (près de 85% des stagiaires détiennent un diplôme Bac+2 ou plus), d’autre part sur les acquis et les formations antérieures donnant accès à la formation alternée. De ce fait les contenus de la formation ont été adaptés par rapport aux contraintes pédagogiques, aux évolutions du cadre législatif et réglementaire du ministère de l’équipement (nouvelles lois : LOLF, Solidarité et renouvellement urbain, urbanisme et habitat,…) et aux nouvelles orientations (plus grande prégnance des préoccupations de développement durable, de sécurité et de la prise en compte de l’Europe). Depuis la rentrée scolaire 2004, la formation est structurée en deux cycles de deux semestres chacun : le cycle préparatoire et le cycle professionnel. Dans le cadre du renouvellement de son diplôme et de la mise en place de la commission nationale de certification professionnelle (CNCP), le titre de Technicien supérieur de l’équipement et de l’aménagement des territoires a été certifié par la CNCP en décembre 2004 et inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (arrêté du 11 mars 2005).

La mise en place, à la rentrée scolaire 2002-2003, de la formation alternée, destinée aux lauréats Bac + 2 et plus, a recueilli la satisfaction des services par la qualité opérationnelle des stagiaires et leur présence régulière. L’ENTE a non seulement été novatrice par la prise en compte partielle d’une validation des acquis professionnels, mais aussi par la mise en œuvre simultanée d’une formation ouverte assistée à distance qui permet de faciliter pour les stagiaires l’acquisition de connaissances nécessaires à l’obtention du diplôme. Dans ce cadre, l’Université Numérique Ingénierie et Technologie a apporté en 2006 son soutien financier au développement d’un module de formation à distance sur les routes.

L’ENTE s’ouvre d’une part vers l’international dans le cadre d’accords de coopération et d’autre part vers les collectivités territoriales. La formation des SAE, a été arrêtée par un cahier des charges d’octobre 2004 qui définit la formation professionnelle et l’intégration des SAE issus des concours interne, externe et emplois réservés de l’équipement.

La formation généraliste vise à l’appropriation d’une culture commune transverse à toutes les fonctions de secrétaire administratif. Sont intégrés dans cette formation, les besoins générés par la décentralisation ; ceux liés aux métiers nouveaux ou en évolution (mise en œuvre de le LOLF…) mais aussi l’évolution comme pour les TS des niveaux de formation (Bac + 2 et +).

Enfin, à la demande des Directions de programme du MTETM, l’ENTE met en oeuvre des « SCAP » ou formations de prise de poste comme celle destinée aux techniciens supérieurs de l’équipement affectés dans les directions interdépartementales des routes (DIR), mais aussi des formations en informatique ( Aix-en-Provence) ou pour les chargés d’études des Services de navigation et de chargés d’opérations des Constructions publiques. (Valenciennes) .

151 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

L’école nationale de la météorologie (ENM)

L’école nationale de la météorologie (ENM), installée à Toulouse depuis 1982, fait partie de l’établissement public à caractère administratif (EPA) Météo-France. Elle est chargée de former les personnels techniques (ingénieurs et techniciens supérieurs) capables d’assumer un large éventail de responsabilités mais ayant en commun une forte spécialisation en météorologie et dans les matières scientifiques connexes. Elle est dotée d’un conseil de perfectionnement qui donne son avis sur sa politique et la mise en œuvre qui en est faite.

L’ENM propose divers cycles d’enseignements à la météorologie (techniciens, ingénieurs, Master).

Le recrutement des ingénieurs de l’école nationale de la météorologie (IENM), destinés dans leur grande majorité à être les futurs cadres de Météo-France, s’effectue traditionnellement au niveau des classes préparatoires scientifiques. Il peut également se faire par le biais d’un concours spécial du niveau de la maîtrise scientifique avec option météorologie. Cette voie permet un accès direct en deuxième année. Le diplôme d'ingénieur de l'ENM est délivré à l'issue de la troisième année de formation.

Dans le domaine des formations initiales diplômantes, outre ses formations d'ingénieurs, l'ENM assure celle de techniciens supérieurs dans deux filières distinctes :

- "Exploitation" pour les élèves qui se destinent aux métiers liés à l'observation, à la prévision et aux moyens informatiques ; - "Instrument et Installation" pour ceux qui vont couvrir les besoins en développement, installation et maintenance de matériels. Par ailleurs, l'ENM assure la satisfaction des besoins de la formation continue de l'ensemble des personnels de Météo- France, sous forme de stages de perfectionnement effectués en cours de carrière professionnelle, de dispositifs de préparation à la promotion interne des agents, ainsi que d'actions de formation menées après promotion ou, plus largement, réalisées dans l'objectif d'une meilleure adaptation au poste professionnel.

L’ENM accueille également dans ses formations des membres de la communauté météorologique internationale. Enfin elle assure des formations à l’intention des utilisateurs des produits météorologiques.

L’école nationale des sciences géographiques (ENSG) L’ENSG fait partie, statutairement, de l’institut géographique national (IGN), établissement public à caractère administratif, qui a pour objet, entre autres, de diriger les activités de l’ENSG (arrêté interministériel du 23 décembre 1975). Elle contribue à la diffusion des connaissances générales, scientifiques et techniques qui interviennent dans l’équipement géographique et cartographique de base, notamment en astronomie, géodésie, topographie, photogrammétrie, télédétection, cartographie et dans les applications non cartographiques de ces techniques. Elle a pour mission d’assurer la formation de base des personnels de l’IGN, des personnels des services civils ou militaires de l’État ou de ses établissements publics, de ressortissants français ou étrangers engagés ou non dans la vie professionnelle.

L’ENSG contribue également à la formation continue.

L’organisation de la formation initiale est caractérisée par l’étendue des niveaux couverts, qui vont du niveau post- baccalauréat (technicien, géomètre) au troisième cycle, et auxquels correspondent autant de cursus de formation. L’évolution des orientations de l’enseignement supérieur à l’ENSG est marquée par : - la mise en place de diplômes de 3ème cycle, correspondant à des technologies nouvelles, en partenariat avec des établissements universitaires ; - une demande accrue en formation continue de haut niveau, pour des ingénieurs diplômés souhaitant acquérir de nouvelles compétences dans les disciplines de l’information géographique (mastères spécialisés de la Conférence des grandes écoles). Cette évolution est conduite en liaison avec d’autres grandes écoles comme l’ENPC, l’ESTP, l’ESGT et les organismes professionnels concernés. Au plan international, l’ENSG adapte son offre de formation : exploitation des images satellites, systèmes d’information géographique, cadastre foncier, etc.

Le Groupe-école centre de formation et de documentation des affaires maritimes (GE-CFDAM) et les écoles de la marine marchande (EMM) Le Groupe-Ecole Centre de formation et de Documentation des Affaires Maritimes (GE-CFDAM) constitue un service de la direction des affaires maritimes dont la mission principale est la formation, tant initiale que continue, des agents des affaires maritimes.

La nécessité d’asseoir les missions sur des ressources humaines aux compétences reconnues conduit à engager des actions essentielles. Les formations initiales des officiers et des cadres civils ont été profondément réformées, et toutes les formations initiales et continues ont été mises en place au profit des nouveaux corps fusionnés en juin 2000. L’enseignement maritime français forme les équipages pour la flotte de commerce et la flotte de pêche ainsi que certains métiers des cultures marines. L’enseignement supérieur maritime est assuré par les écoles de la marine marchande (EMM) au nombre de quatre : Le Havre, Saint-Malo, Nantes, Marseille. L’enseignement supérieur maritime prépare aux métiers d’officier chef de quart pont ou machine, de second mécanicien et de chef mécanicien, de second capitaine et de capitaine. Il est sanctionné par des diplômes obtenus.../... après examen,

152 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES puis, après un certain temps de navigation, par des brevets permettant d’obtenir les prérogatives du titre. Le recrutement se fait par voie professionnelle ou par concours au niveau première ou au niveau baccalauréat. La convention internationale définissant les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille (STCW-78) a été amendée en 1995. Ces nouvelles normes internationales se traduisent, d’une part par de nouveaux cursus de formation ainsi que par la délivrance de nouveaux titres dont les prérogatives sont définies par les conventions internationales, d’autre part par l’obligation de “ transparence ” dans la formation, l’évaluation et la délivrance de ces titres. Les titres délivrés sont alors reconnus au niveau international.

La formation professionnelle joue un rôle important tout au long de la carrière des officiers de la marine marchande. Les EMM organisent chaque année des stages de formation continue adaptés aux besoins de la profession maritime. Elles disposent pour dispenser l’enseignement technique d’outils pédagogiques modernes indispensables à la délivrance d’une promotion adaptée aux technologies modernes. En 2004, a été mise en œuvre la procédure de la validation des acquis de l’expérience. Ce nouveau dispositif est ouvert aux secteurs d’activité du commerce, de la pêche maritime et des cultures marines. Il permet la délivrance d’un plus grand nombre de titres de formation professionnelle maritime pour les fonctions exercées dans les services du pont et de la machine à bord des navires professionnels.

L’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), Les activités de formation aux métiers de l’aéronautique constituent un des axes stratégiques majeurs de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). En effet, en matière aérienne, la viabilité du secteur ne peut s’envisager sans un niveau de sécurité maximum. Or, il existe une étroite corrélation entre la formation aéronautique dispensée aux différents acteurs concernés et le niveau de sécurité aérienne. Au titre de la formation aux métiers de l’aviation civile, la DGAC s’appuie sur l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, qui propose un large éventail de formations répondant aux besoins de tous les professionnels du domaine de l’aéronautique civile. A ce titre elle assure, pour la DGAC, la formation initiale des élèves pilotes de ligne (EPL), des ingénieurs élèves des études et de l’exploitation de l’aviation civile (IENAC) et IEEAC), des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA), des ingénieurs électroniciens des systèmes de la sécurité aérienne (IESSA) et des techniciens supérieurs des études et de l’exploitation de l’aviation civile (TSEEAC) et les agents d’exploitation (AE). L’école contribue également au maintient et au développement des compétences des agents de la DGAC en offrant une gamme complète de formations spécifiques aux métiers de l’aéronautique. La nature des prestations que l’ENAC réalise pour le compte de la DGAC est définie par une convention annuelle pour les missions concernant les domaines de la formation initiale et de la formation continue et par une convention triennale pour les missions de formation ou d’expertise exercées dans le cadre de la coopération internationale. Avec 1600 élèves en formation initiale par an entre les différents cycles dispensés tant au bénéfice de la DGAC (environ 60%) que de l’industrie et du monde économique, l’ENAC occupe une place unique dans son domaine en France et dans le monde. Dispensant des cours du niveau post baccalauréat professionnel, Technicien Supérieur jusqu’au niveau Ingénieur et doctorat, l’ENAC est à la fois une grande école d’Ingénieurs habilitée par la Commission des Titres d’Ingénieurs, une petite université et un grand centre de formation continue. L’ENAC tire ses ressources de la contribution DGAC établie annuellement sous forme de convention et des recettes commerciales qu’elle dégage au travers de différents contrats industriels ou à l’export, de formation, recherche ou expertise. 50% du budget de fonctionnement de l’ENAC est constitué de ces ressources propres.

153 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de la culture et de la communication

Introduction Le Décret n°2007-994 du 25 mai 2007, relatif aux attributions du ministre de la culture et de la communication, prévoit notamment dans son article 2 que « le ministre a pour mission de développer les pratiques et les enseignements artistiques ». Le programme 224 «Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » de la mission culture a donc une action de « Soutien aux établissements d’enseignement supérieur et insertion professionnelle ». Les deux priorités du ministère en la matière sont la formation des artistes et des professionnels de la culture et leur insertion professionnelle, et la reconnaissance de l’enseignement supérieur artistique et culturel au niveau européen. Le Ministère de la culture a la charge de quelques 115 établissements d’enseignement supérieur, accueillant environ 35 000 étudiants.

1. Caractérisation de la politique d’enseignement supérieur au sein du ministère de la culture et de la communication

Le ministère de la culture et de la communication a pour objectif de favoriser la formation des artistes et des professionnels de la culture et leur insertion professionnelle. Ainsi, l’enseignement dispensé revêt un caractère à la fois académique à un niveau supérieur, et professionnalisant. Les artistes et les professionnels sont formés dans trois domaines spécifiques de l’art et de la culture18:

- l'architecture, le patrimoine et les musées L'enseignement de l'architecture connaît une évolution rapide et structurante grâce à la mise en place et la poursuite de partenariats universitaires, à la vitalité du secteur recherche des écoles d’architecture et, à l’entrée dans le schéma « licence-master-doctorat » en 2005, qui permet à ces cursus de s’intégrer dans l’espace européen de l’enseignement supérieur. Le diplôme de restaurateur a également été reconnu au grade de master en 2005 et le diplôme de deuxième année de deuxième cycle de l’École du Louvre en 2006.

- Les arts plastiques Dans ce secteur, le ministère de la culture et de la communication œuvre également à l’intégration des diplômes dans le cursus européen du LMD. Dans cette optique, les écoles d’art ont, au cours de l’année 2005-2006, reconfiguré leurs cursus selon le principe de la semestrialisation et les ont déclinés en crédits européens.

- Le spectacle vivant En réponse aux enjeux révélés par la crise de l'intermittence, le Ministère de la culture et de la communication entend promouvoir une politique visant à professionnaliser l'entrée dans les métiers et accompagner les parcours professionnels, notamment dans le cadre de reconversion ou d'évolution de carrière. Ces orientations visent à créer des diplômes nationaux supérieurs professionnels pour l'ensemble des domaines artistiques et à développer la procédure de validation des acquis de l'expérience. Le ministère s’efforce à mettre en place un accord-cadre, en lien avec le ministère chargé de l'emploi et la commission paritaire nationale emploi formation du spectacle vivant, visant à renforcer le lien emploi formation autour de quatre objectifs : améliorer la visibilité sur l’économie de l’emploi, contribuer à structurer l’offre de formation professionnelle, favoriser l’évolution professionnelle des salariés, renforcer le fonctionnement des entreprises. Pour ce faire, le ministère chargé de la culture a créé une commission professionnelle consultative (CPC) du spectacle vivant dont l'installation a eu lieu au mois de mai 2007.

L’obtention de la reconnaissance aux grades de Licence et de Master pour certains des diplômes « Culture » constitue l'un des principaux enjeux du programme. Le diplôme d'études en architecture est à ce jour reconnu au grade de licence, et le ministère travaille à ce que le soit également dans les années prochaines, le diplôme National d'Arts et Techniques. A ce stade, sont reconnus au grade de Master les diplômes de l’École du Louvre, d’architecte, de restaurateur du patrimoine. A court terme, le seront également les diplômes d'établissement des trois écoles parisiennes en arts plastiques et celui de l'école de la photographie d'Arles, le Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique, le diplôme de l'institut national de l’audiovisuel ouvert à la rentrée 2007 et, plus généralement d'ici 2010, les diplômes de niveau 1 des CNSMD de Paris et Lyon, les 3 certificats d’aptitude en musique, danse et art dramatique, le futur diplôme de danseur chorégraphe, le diplôme de la Fémis. Le diplôme de doctorat existe aujourd’hui en architecture. Les secteurs des arts plastiques, de la musique et du cinéma travaillent également à des certifications de ce niveau.

L’action menée en faveur de l’insertion professionnelle des diplômés s’est appuyée sur les efforts menés en faveur de l’attractivité et de la qualité des quelque 115 établissements d’enseignement supérieur Culture dont le ministère a la charge, par la structuration en pôles de compétitivité et par une plus grande intégration dans le système d’enseignement supérieur et de recherche, tant français qu’européen. Par ailleurs, l’amélioration de l’insertion professionnelle des diplômés passe par l’amélioration de l’adéquation entre formation et emploi, adéquation que sanctionne notamment l’inscription au Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP) auquel est désormais inscrit l’ensemble des diplômes d’enseignement supérieur Culture.

18 Les chiffres donnés ci-après concernent les promotions 2005-2006 pour l’ensemble des établissements. (Source : Les notes statistiques du DEPS, n° 24 janvier 2007)

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Le Ministère de la culture et de la communication a lancé avec ses opérateurs une démarche de contractualisation. Actuellement, 4 des opérateurs du programmes 224 ont signé leur contrat de performance (conservatoires nationaux de musique et de danse de Lyon et de Paris, Ecole du Louvre, Ecole Nationale supérieure des arts décoratifs, et seul un établissement, le centre national des arts du cirque, n’a pas débuté la démarche. 10 des 20 écoles d’architectures, bien engagées dans la démarche, devraient comme la plupart des autres établissements du programme, signer leur contrat de performance avant la fin de l’année 2007.

Présentation des différents établissements d’enseignement supérieur

Les quelques 115 établissements ou formations d'enseignement supérieur du programme 224 « transmission des savoirs et démocratisation de la culture sont administrés par différentes directions de tutelle. Ce sont en majorité des EPA, voici le détail de leurs statuts :

Prog Opérateur statut Direction tutelle

224 Centre national des arts du cirque Assoc DMDTS 224 Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique EPA DMDTS 224 Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon EPA DMDTS 224 Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris EPA DMDTS 224 Ecole du Louvre EPA DMF 224 Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle EPIC DAP 224 Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs EPA DAP 224 Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts EPA DAP 224 Ecoles d'architecture EPA DAPA 224 Ecoles nationales d'art EPA DAP 224 FEMIS EPIC CNC 224 Etablissement publique de Maîtrise d'Ouvrage des travaux Culturels EPA DAG 224 Institut National du Patrimoine EPA DMF / DAPA 224 Académie de France à Rome EPA DAP

Les établissements se répartissent selon quatre domaines : - l'architecture, le patrimoine et les musées : i. 20 écoles d'architecture ii. l'École de Chaillot iii. l'Institut national du Patrimoine iv. l'École du Louvre

- les arts plastiques : i. 10 écoles nationales d'art (ENSBA, ENSAD, ENSCI, École nationale de la photographie d’Arles,6 écoles nationales d’Art en région) ii. 47 écoles territoriales

- le spectacle vivant : i. 2 conservatoires nationaux supérieurs de musique et danse (Paris et Lyon). ii. le conservatoire national supérieur d'art dramatique iii. l'école du ballet de l'Opéra de Paris iv. le centre national des arts du cirque v. les 11 centres de formation des enseignants de la musique et de la danse (CEFEDEM), vi. les 9 centres de formation de musiciens intervenants (CFMI), vii. les 9 écoles supérieures de théâtre, etc.

- Le cinéma : l’école nationale supérieure des métiers de l’image et du son, dite La FEMIS.

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Présentation de quelques établissements opérateurs de l’état

Académie de France à Rome : - Développement d’activités culturelles et scientifiques : organisation d’expositions, de concerts, de cycles de cinéma, de colloques, de publications et autres événements à caractère culturel (lectures, débats, spectacles, etc.). En 2005 : 35 manifestations et 301 représentations ; - recrutements bisannuels de pensionnaires artistes ; - entretien, exploitation et valorisation du patrimoine.

Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son (ENSMIS) : - Formation initiale et continue dans les domaines du cinéma, de la télévision et de toute autre forme de communication et d'expression audiovisuelle et délivrance d’un diplôme d'enseignement supérieur ; le taux d’admission/inscrits en 2005 était de 3,3% ; - promotion et diffusion de la culture cinématographique et audiovisuelle, recherche théorique, artistique et technique dans les domaines de l'image et du son ; - conception, réalisation, production, édition et diffusion de tout document pédagogique, artistique, technique ou scientifique intéressant les métiers de l'image et du son, réalisés dans le cadre de l'activité pédagogique de l'établissement dont 50 films projetés dans des festivals en 2005 ; - coopération par la voie de conventions avec des institutions et établissements français ou étrangers. Les ressources propres de l’ENSMIS s’élèvent à 2,22 M€ en 2006. Le poste principal est la taxe d’apprentissage (978 k€).

Ecole du Louvre : L’école dispense annuellement, en s’appuyant sur des intervenants à 55% conservateurs de musées ou professionnels du patrimoine, 13 000 heures d’un enseignement en histoire de l’art et des civilisations qu’elle fonde principalement sur l’étude de leurs témoignages matériels, ainsi que l’enseignement des techniques de sauvegarde, de conservation et de mise en valeur du patrimoine. Elle accueille des élèves (taux de sélection de 30% en 1er cycle), des auditeurs ainsi que des stagiaires au titre de la formation continue dont les droits de scolarité cumulés représentent 2,3 M€ en 2006, pour lesquels elle peut également mettre en œuvre des actions spécifiques. Elle mène des actions de recherche (colloques, collaboration avec l’institut national de l’histoire de l’art - INHA) dont elle assure la valorisation. Elle peut réaliser des productions éditoriales et audiovisuelles ou y participer.

Institut national du patrimoine (INP) : L’INP est un établissement de formation des conservateurs et restaurateurs du patrimoine ; les conservateurs formés relèvent de l'Etat, de la ville de Paris et des collectivités territoriales. Aujourd'hui, l'INP se compose donc de deux « écoles », chacune d'elles formant à des domaines spécifiques, étroitement complémentaires. L'Institut se veut un établissement attentif à la pluralité des métiers auxquels il prépare et désireux d'ouverture. Il entend réaffirmer les exigences déontologiques propres à chacun de ces métiers, alimenter la réflexion sur leurs évolutions, tant en France qu'à l'étranger, et dans la mesure du possible, anticiper leurs mutations.

156 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de la Défense

Introduction Les missions et programmes concernés. La mission fondamentale des organismes de formation du ministère de la défense est de former des officiers et des ingénieurs de l'armement, destinés à assurer la mission "Défense" au travers de trois programmes LOLF principaux : Environnement et prospective de la politique de défense / Préparation et emploi des forces/ Soutien de la politique de défense. Le ministère de la défense assure également la formation initiale d'ingénieurs civils au sein des écoles d'ingénieurs sous tutelle de la défense.

Les principaux axes de la politique déployée en matière d’enseignement supérieur L'enseignement supérieur des armées est réalisé en grande autonomie par le ministère de la défense afin de disposer des cadres spécialistes, supérieurs ou dirigeants dont ont besoin les armées. Cet enseignement est dispensé tout au long du parcours professionnel des cadres militaires : formation initiale, formation d'adaptation à l'emploi et formation continue de l'enseignement militaire supérieur constituent ainsi les étapes d'un continuum de formation cohérent. Caractérisé par sa grande autonomie, l'enseignement militaire supérieur s'inscrit totalement dans la logique des grandes évolutions de l'enseignement supérieur national. A ce titre, il faut noter que de nombreux centres de recherche sont adossés aux écoles du ministère de la défense, et que l'application de la réforme Licence – Master –Doctorat (LMD) facilite et densifie les échanges avec les écoles militaires étrangères, s'inscrivant ainsi dans une politique globale de construction de la défense européenne.

Le mode de financement de la politique d’enseignement supérieur Le financement des écoles d'ingénieurs placées sous la tutelle du ministère de la défense provient essentiellement des subventions versées par le programme 144 "environnement de la politique de défense" à hauteur d'environ 80 %, de subventions émanant des collectivités territoriales et de l'Union Européenne. Outre ces subventions, les écoles disposent de ressources propres générées notamment par leurs travaux de recherche, et par la taxe d'apprentissage.

Les principales caractéristiques quantitatives 710 enseignants sont actuellement détachés au ministère de la défense, dont 162 professeurs agrégés, 33 professeurs de chaire supérieure, 363 professeurs certifiés, et 14 personnels de direction. Ces enseignants sont répartis au sein des établissements d'enseignement supérieur relevant du ministère de la défense. Ceux-ci sont répartis entre : - d'une part, les écoles de formation initiale d'officiers et certaines écoles d'application : l'école spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr, l'école navale (EN), l'école de l'air (EA), l'école des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), l'école supérieure et d'application du génie (ESAG) et l'école supérieure et d'application des transmissions (ESAT), ainsi que l'école du service de santé des armées ; - d'autre part, les écoles d'ingénieurs placées sous sa tutelle : l'école polytechnique, l'école nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (ENSAE), l'école nationale supérieure d'ingénieurs de constructions aéronautiques (ENSICA), l'école nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA), l’École nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques d’armement (ENSIETA) et l’École supérieure d’administration de l’armement (ESAA) ; - enfin, les écoles délivrant des formations de haut niveau pour préparer certains officiers aux emplois d'encadrement supérieur comme le collège interarmées de défense (CID) et le centre des hautes études militaires (CHEM). Il faut également souligner que six lycées de la défense accueillent des étudiants de classes préparatoires aux grandes écoles. L'enseignement supérieur au ministère de la défense s'effectue au profit de 9 237 étudiants.

1. Caractérisation de la politique d’enseignement supérieur au sein du ministère de la défense

• Les grandes orientations et les principaux objectifs

L'enseignement supérieur est organisé pour constituer un ensemble cohérent destiné à satisfaire les besoins des armées. L'enseignement est donc délivré à un effectif d'élèves correspondant strictement au format capacitaire, et ce, à toutes les étapes du parcours professionnel des cadres militaires ou ingénieurs. La formation initiale est destinée à former les officiers à leurs premiers emplois opérationnels, tout en favorisant l'acquisition des références qui leur permettront d'acquérir la pleine maîtrise de leurs fonctions futures. La formation d'adaptation à l'emploi permet d'apporter aux officiers concernés un complément de formation directement liée à leur prochain emploi. Le plus souvent, cette formation est réalisée au sein de grandes écoles scientifiques ou de sciences humaines ou bien des universités. La formation continue de l'enseignement militaire supérieur s'adresse aux officiers destinés à occuper des fonctions de haute responsabilité au sein de l'institution ou à l'extérieur de celle-ci. Elle concerne donc une population sélectionnée. La formation fait ainsi l'objet d'un projet global cohérent auquel sont étroitement associés cadres, enseignants et élèves. Les grandes écoles militaires ancrent leur enseignement sur la recherche et se sont dotées de centres de recherche afin d'attirer des enseignants de qualité, de mener des projets directement utiles à l'enseignement et de produire des publications reconnues.

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• les réformes en cours

- la réforme de l'enseignement militaire Une étude conduite au début de l’année 2007 a montré la nécessité de renforcer les moyens d'action des écoles militaires afin de multiplier les partenariats et de faciliter les participations aux réseaux d’enseignement supérieur et de recherche. Dans ce but, l’ESM, l’EN et l’EA et l’EOGN et à terme les autres écoles militaires, seront regroupées dans une structure de coopération, le Groupement des Ecoles Militaires. Ce regroupement permettra dès 2008 d’identifier l'outil de formation initiale des officiers comme un ensemble de 2 000 élèves (dont 8% d'étrangers) disposant de 3 centres de recherche, 17 laboratoires et délivrant 250 diplômes d'ingénieurs et 150 masters par an. Les grandes écoles militaires afficheront ainsi leur unité d'action et leur très grande complémentarité. La réforme de l’Enseignement Militaire Supérieur (EMS) en cours prévoit une labellisation de la formation afin de permettre à l’enseignement militaire supérieur français de maintenir sa place d’excellence sur la scène internationale et européenne tout particulièrement. La formation dispensée aux stagiaires du CID leur conférera le grade de master. Parallèlement, l’Enseignement Militaire Supérieur du 2ème degré comprendra un centre de recherche et un important centre documentaire. La vocation de ces centres est de soutenir la recherche de défense et de faire mieux connaître la réflexion au niveau national et au sein de la communauté de défense européenne et internationale sur l'ensemble des problématiques de sécurité et de défense. Dans ce contexte est également envisagée la création d’une école doctorale de la défense. Elle permettrait à quelques officiers identifiés d'exercer des fonctions requérant des compétences de ce niveau et constituerait un outil privilégié pour attirer les enseignants de haut niveau dont le CID a besoin dans certains domaines. Cette démarche pourrait aboutir avant 2010.

• les incidences de la réforme LMD

- L'adaptation de l'enseignement militaire supérieur à la réforme LMD Les grandes écoles militaires (GEM) s'inscrivent totalement dans le processus LMD et en tirent un bénéfice indiscutable. De plus, en orientant clairement leur enseignement vers le premier métier, cette démarche répond également aux impératifs professionnels des différentes forces armées.

L’application des six grandes exigences de la réforme LMD appellent les remarques suivantes : - la structure LMD, dans ses niveaux et sa progressivité, correspond aux besoins des armées. Elle est adaptée au recrutement direct (master) et semi direct (licence19), permettant ainsi aux armées de conserver leur politique de promotion interne. Par ailleurs, l'accès au doctorat reste possible tout au long de la carrière ; - la semestrialisation et le système ECTS (système européen de transfert et d'accumulation de crédits) sont mis en place par la plupart des GEM ; - les GEM se sont toutes dotées de centres de recherche ; - la pluridisciplinarité imprègne déjà la formation militaire comme l’enseignement académique ; - le développement d'échanges de semestres avec les écoles militaires étrangères concerne un nombre limité d'élèves mais devrait pouvoir se développer en Europe au fur et à mesure du ralliement des académies militaires européennes au standard du processus de Bologne. - les GEM respectent les exigences de qualité de l’enseignement supérieur.

- La prise en compte du schéma LMD dans les mesures de recrutement initial des officiers Les réformes envisagées par les projets de statuts particuliers régissant les corps d'officiers s'inscrivent pleinement dans le schéma LMD, tant pour les modes de recrutement externe qu'interne. D'une part, il est prévu que les officiers issus des voies de recrutement direct atteignent le niveau master au terme de la scolarité suivie dans les écoles d'élèves officiers de carrière. Les candidats aux concours externes d'entrée dans les écoles militaires d'élèves officiers devront donc posséder un niveau de diplôme permettant d'atteindre cet objectif à l'issue de la scolarité dispensée au sein des écoles militaires (la licence pour les candidats universitaires, le baccalauréat pour les candidats issus des classes préparatoires). Les officiers de gendarmerie seront recrutés, par concours sur épreuves, parmi les candidats détenant le grade de master, dans un souci de cohérence avec le corps des commissaires de police, qui, recrute également par concours des candidats titulaires d'un master. Le recrutement direct des commissaires des trois armées s'effectuera également parmi les candidats titulaires d'un master. Enfin, le recrutement par concours sur titre demeure ouvert aux titulaires du grade de master. Ces candidats ne reçoivent pas la même formation que les candidats recrutés par concours sur épreuves et sont admis directement en deuxième ou troisième année d'école. D'autre part, les modalités de recrutement interne, harmonisées et rationalisées, s'effectuent à différents niveaux de diplôme, selon les viviers concernés : - au niveau licence ou master, pour les officiers recrutés parmi les officiers sous contrat ; - au niveau bac pour les officiers recrutés par voie semi-directe parmi les sous-officiers (à l'exception du corps des officiers de gendarmerie où le niveau requis est la licence).

19 A moduler selon les Ecoles

158 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

2. Présentation des différents établissements d’enseignement supérieur

2.1 L’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) Fondée en 1802, l'ESM de Saint-Cyr, forme les officiers de carrière de l'armée de terre qui constitueront l'essentiel de ses hauts responsables. En fonction de leurs acquis académiques, les lauréats des différents concours de recrutement suivent: - pour les élèves issus des CPGE ou titulaires d'une licence, une scolarité de trois ans ; - pour les élèves titulaires d'une maîtrise, une scolarité de deux ans ; - pour les élèves titulaires du grade universitaire de master (diplôme de niveau bac +5 ou diplôme de grande école), une scolarité d'un an ; ces élèves intègrent l'ESM directement au grade de lieutenant. La scolarité des élèves est organisée sous forme de modules d'une durée semestrielle avec : - pour tous, un tronc commun de formation militaire de deux semestres ; - pour les élèves issus des classes préparatoires ou de l'université titulaires d'une licence, d'une maîtrise ou d’un 3ème cycle, deux à quatre semestres académiques dont un à vocation internationale. Ce cursus conduit les élèves-officiers à l'attribution du diplôme de Saint-Cyr ainsi qu’à l'attribution du grade universitaire de master (bac +5). Les élèves de la filière "sciences de l'ingénieur" reçoivent également le titre d’ingénieur. À leur sortie d'école, les officiers saint-cyriens rejoignent avec le grade de lieutenant l'école de spécialité de leur choix. Ils y reçoivent, pendant un an, le complément de formation nécessaire à leur premier emploi opérationnel en régiment.

2.2 L’école navale (EN) L’EN forme les officiers de marine, par une triple formation d’officier, d’ingénieur et de marin. Tous les élèves-officiers de l'école navale suivent une formation scientifique, sanctionnée par l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'école navale ou d'un mastère professionnel du domaine "science et technologie". Ils reçoivent également une formation poussée à la navigation, ainsi qu’une formation sur les techniques de propulsion et de fonctionnement d’un navire. En complément, les élèves officiers reçoivent au cours de leur formation initiale une formation de spécialité les préparant directement à leur premier emploi dans la filière opérationnelle (système d’armes transmissions, détection,…) ou technique (propulsion classique ou nucléaire…). La formation initiale dure 4 ans : 3 ans à l’EN et une année d’application qui inclut un embarquement de 5 mois sur le porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc ». Pour les élèves recrutés sur titre en deuxième année et troisième année, la durée de formation est raccourcie et porte plus spécialement sur la formation à dominante maritime et militaire

2.3. L’école de l'air (EA) L'EA a pour mission de former les officiers appelés à assurer de hautes responsabilités dans l'armée de l'air jusqu'au niveau le plus élevé de la hiérarchie militaire au titre de leur corps d'affectation : - les officiers de l'air (pilotes et navigateurs - officiers système d'armes) ; - les officiers mécaniciens de l'air (officiers systèmes aéronautiques) ; - les officiers des bases de l'air (contrôle aérien, protection et défense des installations, renseignement, infrastructure). La formation à l’EA dure trois ans. Les deux premières années comportent une formation militaire et sportive, une formation scientifique et technique, une formation en sciences humaines. La troisième année, effectuée dans différents organismes de formation est dédiée à la spécialisation. Ces trois années de formation sont sanctionnées par la délivrance du diplôme d'ingénieur de l'école de l'air, conférant de plein droit le grade universitaire de master, de niveau bac +5. Pour les élèves recrutés sur titre, la durée de formation en tronc commun est d'une année à l'issue de laquelle leur est délivré le diplôme universitaire "acteurs de la défense et facteurs de sécurité" (en partenariat avec l'université d'Aix Marseille III). Généralement, les élèves recrutés sur titre ne suivent pas de cycle de spécialisation du fait de la qualification déjà détenue lors de leur recrutement.

2.4. Les écoles du commissariat Les commissaires de l'air et de la marine sont formés dans des écoles co-localisées respectivement avec l'école de l'air et l'école navale, les commissaires de l'armée de terre étant formés avec les autres officiers d'administration de cette armée au sein de l'école militaire supérieure d'administration et de management, à Montpellier. En plus de cette formation propre au milieu professionnel d'emploi, les commissaires suivent ensemble une période de formation interarmées aux domaines communs. Compte tenu des diplômes requis pour passer le concours, les commissaires disposent déjà d'une formation universitaire et l'enseignement est tourné vers l'application pratique, notamment à travers de stages, dans le milieu de la défense (organisation de la défense, réglementation, droit appliqué, anglais, aide au commandement ...). Certains enseignements réalisés en partenariat avec les universités sont sanctionnés par un diplôme d'études approfondies (DEA) tourné vers la défense.

2.5 L'Ecole des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) Implantée à Melun, l'EOGN assure la formation initiale de tous les officiers de gendarmerie qui ont vocation à commander les unités opérationnelles de la gendarmerie et à occuper des postes de direction20. L’admission à l’EOGN pour le recrutement direct des officiers de gendarmerie se fait selon deux voies, par concours sur épreuves pour les titulaires d'un diplôme du 2ème cycle et par concours sur titre pour les titulaires d'un diplôme de niveau master.

20 L’EOGN forme également les Officiers du Corps Technique de la Gendarmerie Nationale non couverts par le périmètre de l'étude.

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La formation initiale des officiers de gendarmerie dispensée sur deux années vise à préparer les élèves-officiers à l’exercice du métier d’officier de gendarmerie sur un plan professionnel, notamment dans son aspect comportemental. Une attention particulière est portée sur les enseignements militaires et professionnels, complétés par de nombreux stages pratiques en unités opérationnelles. En complément, les officiers élèves préparent, en 2ème année de formation, un diplôme universitaire de niveau Master intitulé « Droit et stratégie de la sécurité » ou un diplôme de 3e cycle « Menaces criminelles contemporaines » dans le cadre d’un partenariat avec l’université Panthéon Assas Paris II. A l’issue d’une formation de tronc commun s’étalant sur 18 mois, les élèves-officiers sont préparés à leur premier emploi dans l’une des quatre dominantes d’emploi : sécurité publique, sécurité routière, police judiciaire et ordre public.

2.6 Les écoles d'ingénieurs sous tutelle du ministre de la défense La délégation générale pour l'armement (DGA) assure la tutelle de l'École polytechnique et de 5 écoles « spécialisées » : l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (ENSAE), l’École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA), l’École nationale supérieure d’ingénieurs des constructions aéronautiques (ENSICA), l’École nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques d’armement (ENSIETA) et l’École supérieure d’administration de l’armement (ESAA). A compter du 1er septembre 2007, l’ENSAE et l’ENSICA fusionneront en un nouvel organisme, l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE). Ces organismes forment simultanément des ingénieurs militaires des corps de l'armement, quelques officiers pour les armées, et en majorité des ingénieurs civils destinés aux industries de haute technologie, dont celles liées à l'industrie de défense. Ces écoles ont une triple vocation : - dispenser un enseignement scientifique et technique de très haut niveau (voire de niveau mondial comme pour l'Ecole Polytechnique) - former des ingénieurs, des chercheurs de haut niveau ainsi que des cadres en entreprise ou au service de l'Etat - concourir à l'effort national de formation, de recherche et de développement technologique dans le cadre d'une politique d'information scientifique et technique. Le ministère de la défense a signé avec la plupart de ces établissements un contrat pluriannuel présentant les objectifs de développement des écoles et fixant les modalités du soutien du ministère.

2.7 Les écoles de l’enseignement militaire supérieur de deuxième et troisième niveau Le collège interarmées de défense (CID), créé en 1993 par le rassemblement des écoles supérieures de guerre de chaque armée, constitue le cœur de l’enseignement militaire supérieur de deuxième degré (EMS2). Il reçoit chaque année 330 stagiaires dont un tiers sont des officiers supérieurs d’armées étrangères. Le centre des hautes études militaires (CHEM) prépare à l’exercice de hautes responsabilités dans les cabinets ministériels, en interarmées et en administration centrale. Il est chargé : - de former aux problèmes les plus élevés de la défense des officiers appelés à de hautes responsabilités ; - de dispenser une formation de niveau politico-militaire et stratégique qui concerne les domaines opérationnel, la préparation du futur, l’organisation des armées et l’aspect international des questions de défense ; - d’animer la réflexion des auditeurs dans le domaine de la stratégie générale. Lieu privilégié de développement d’une culture politico-militaire, il reçoit annuellement 32 stagiaires dont 4 ou 5 étrangers.

3. La mise en œuvre de la validation des acquis de l'expérience

Dans le cadre de la réforme de l'enseignement supérieur, le ministère de la défense participe à la mise en place du dispositif de validation des acquis de l'expérience – VAE (décret n° 2002-590 du 24 avril 2002 pris pour l'application du premier alinéa de l'article L.613-4 du code de l'éducation et relatif à la validation des acquis de l'expérience par les établissements d'enseignement supérieur). En application de ce dispositif, des validations diplômantes complètes sont maintenant possibles. Les dispositions prévues dans le cadre de la VAE se mettent ainsi progressivement en place (en particulier les jurys) notamment au sein des écoles sous tutelle de la délégation générale pour l'Armement (DGA) tout en suivant les avis et recommandations émis par la Commission des titres d'ingénieur.

160 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de l’économie, des finances et de l’emploi

L’action offre de formation aux entreprises du programme « développement des entreprises, des services et de l’activité touristique(134) » regroupe la totalité des moyens participant à la mise en œuvre de la politique d’enseignement supérieur.

Cette action a pour but de répondre aux besoins de compétences exprimés par les entreprises ainsi qu’aux attentes des élèves. Elle y parvient en offrant des formations adaptées et reconnues par l’ensemble des parties concernées. Il convient cependant d’observer que les dotations versées aux établissements (groupe des écoles des télécommunications et écoles des mines) sont complétées par des ressources relevant de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » ainsi que par des ressources propres issues pour l’essentiel des droits et frais de scolarité, de la taxe d’apprentissage, de la formation continue financée par des tiers, de contrats de recherche passés avec les entreprises et les administrations. L’action est mise en œuvre principalement par des opérateurs placés sous la tutelle du Conseil général des mines (CGM) et de la direction générale des entreprises (DGE) : les écoles des mines, les écoles du groupe des télécommunications (GET), l’école supérieure d’électricité (Supelec) et l’école nationale supérieure de création industrielle. Ces établissements forment des ingénieurs entrepreneurs possédant des compétences scientifiques, techniques, humaines et organisationnelles de haut niveau.

Ces établissements mènent également une politique soutenue en matière d’ouverture et de partenariat à l’international tant en formation qu’en recherche. Les écoles des mines sont engagées dans un plan intitulé « Orientations stratégiques des écoles des mines » (OSEM) visant à leur assurer une dimension internationale avec des formations de haut niveau. La structuration de l’offre des écoles du GET pour répondre aux standards internationaux et obtenir des labels de « qualité i » constituait l’un des objectifs du plan stratégique 2005-2007 approuvé par l’Etat et restera la première priorité du nouveau plan stratégique. Le contrat entre Supélec et l’Etat pour la période 2006-2009, en cours de signature, prévoit de consolider l’ouverture internationale de l’école et, notamment, l’inscription des formations dans le système européen du LMD. Toutes les écoles qui relèvent de cette action participent, comme opérateurs de l'Etat, au développement économique et à l’essor des territoires, à la création d’activités, à l’innovation et au transfert technologique. Elles contribuent directement à l’amélioration de la compétitivité des entreprises, notamment des petites et moyennes industries, avec lesquelles de nombreux partenariats ont été noués. Elles développent des actions de création d’entreprises ou d’activités en mettant en place des « incubateurs » et des « pépinières » d’entreprises en liaison avec les collectivités locales, les universités et d’autres grandes écoles. La contribution du GET au développement économique et à l’innovation sera le deuxième axe prioritaire de son nouveau plan stratégique.

Les écoles jouent également un rôle actif dans la mise en place des « pôles de compétitivité », notamment comme partenaires dans les projets de recherche coopératifs.

Présentation différents établissements d’enseignement supérieur

Les écoles des mines

Les écoles nationales supérieures des mines de Paris et de Saint-Étienne et les écoles nationales supérieures des techniques industrielles et des mines d'Albi-Carmaux, Alès, Douai et Nantes, établissements publics à caractère administratif depuis octobre 1991, forment des ingénieurs entrepreneurs, possédant des compétences scientifiques, techniques, humaines et organisationnelles de haut niveau, bien préparés à l'internationalisation du management des entreprises, aptes à prendre rapidement des responsabilités dans tous les domaines de la vie des entreprises et à maîtriser des systèmes technologiques complexes. Ces écoles développent, outre leurs cursus classiques d'ingénieurs par la formation initiale ou continue, des formations à bac + 6 conduisant à la délivrance de diplômes d’ingénieurs spécialisés, de diplômes nationaux de masters ou de mastères spécialisés et aussi la formation d’élèves chercheurs au sein de formations doctorales réputées. Les écoles de Paris, Albi-Carmaux, Alès, Douai et Nantes forment en outre des ingénieurs pour l'administration (ingénieurs des mines pour la première, ingénieurs de l'industrie et des mines pour les autres). Les écoles des mines concourent à la coopération internationale en matière d’enseignement et de recherche. Elles participent aussi au développement économique et au développement territorial, à la création d’activités, à l’innovation et au transfert technologique. Elles contribuent directement au développement et à l’amélioration de la compétitivité des entreprises, notamment des petites et moyennes industries, avec lesquelles de nombreux partenariats sont noués. Elles participent activement aux projets développés dans le cadre des Pôles de compétitivité. Collectivement, leur groupement de laboratoires de recherche, avec l’association Armines, figure parmi les vingt premières institutions qui se sont vu attribuer le label d’Institut Carnot en 2006. Dans les neuf régions (Aquitaine, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes) où sont implantés leurs 17 sites d'enseignement et de recherche, les écoles des mines développent également des actions de créations d'entreprises et d'activités. Elles ont

161 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES contribué à mettre en place, en liaison avec les collectivités locales, les universités et d'autres grandes écoles, des formations à l’entrepreneuriat, des incubateurs et des pépinières d'entreprises.

Les flux

Lors de l’année scolaire 2006-2007, les six Ecoles des mines ont accueilli 5 327 élèves ainsi répartis : • 3144 élèves en formation initiale d'ingénieurs, • 80 élèves en formation continue diplômante, • 611 élèves au total pour les cycles de formation en partenariat : o 23 élèves de l’Institut Supérieur des Techniques IST/ISUPFERE à Paris o 111 élèves à l'Institut Polytechnique du Hainaut-Cambrésis (IPHC) à Douai, o 248 élèves à l'Institut Supérieur des Techniques Productiques (ISTP) à Saint-Etienne dont 146 en formation initiale par apprentissage et 102 en formation continue diplômante, o 109 élèves de l'Institut des techniques d'ingénieur et d'industrie (ITII) PACA à Gardanne dont 83 en formation initiale par apprentissage et 26 en en formation continue diplômante, • 504 élèves suivent une formation spécialisée, • 988 élèves chercheurs dont 118 masters recherche et 870 inscrits en thèse. Au-delà de la formation de chercheurs destinés à l’industrie et aux centres de recherche publics et privés, la formation d’élèves ingénieurs est étroitement liée à la recherche et s’appuie sur elle.

Participation aux pôles de compétitivité De par la qualité et la spécificité de leur recherche et du réseau de leurs partenaires industriels, les écoles des mines ont participé aux travaux de conception, de mise en œuvre et de gouvernance des pôles de compétitivité mis en place en 2005. En 2006, les écoles des mines ont participé à 23 projets labellisés dans 4 des 6 pôles mondiaux, 2 des 9 pôles à vocation mondiale, 5 des 15 pôles interrégionaux et 4 des 37 pôles monorégionaux. Ces actions leur ont fourni l’occasion de renforcer les liens déjà anciens et forts qui les unissent aux directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE).

Evaluation de la recherche Le Conseil d’évaluation scientifique (CES), créé par arrêté du 11 mars 1985 modifié, a pour mission d'examiner l'état d'avancement des travaux de recherche menés dans les laboratoires des écoles et d'émettre des recommandations sur l'orientation de la recherche dans ces établissements. Quinze membres du CES sont des personnalités françaises et étrangères des mondes académique et industriel ; le président en est M. Jean-Claude Lehmann, ancien directeur de la recherche du groupe Saint-Gobain et membre de l’Académie des technologies. Le CES a été renouvelé par arrêté du 21 février 2005 pour un mandat de 3 ans. Au cours du précédent mandat, le CES a effectué une mission d'audit dans les trois domaines des technologies de l'information et de la communication (TIC), des matériaux et des biotechnologies. Le CESEM s’est réuni en séance plénière les 19 avril et 17 octobre 2006 ; il a achevé l’audit sur les recherches menées dans le domaine de l’énergie et les implications sur l’environnement ; il a validé les recommandations formulées par les auditeurs et publié le rapport d’audit ; il a conduit, en parallèle, un audit sur les cindyniques et le management des risques.

a. Les actions structurantes

La formation Le projet Grande Ecole Virtuelle (GEV) a eu pour objectif de développer une pédagogie bâtie sur les nouvelles technologies éducatives, en enrichissant les supports de formation et en favorisant la formation à distance et son individualisation, tout en organisant un nouveau mode de communication entre élèves et enseignants. Après des projets collectifs engagés dès 2002, un nouvel appel à projet a été lancé en 2006 ; le projet « FILIPE » a été retenu. Il correspond à l'approfondissement des coopérations avec UNIT, visant à mettre en place une filière linguistique préparatoire aux études en France. Le GEM a mis en place un portail TICE : http://gemgev.industrie.gouv.fr et une plate-forme commune pour les cours et l'espace de démonstration des produits des projets GEV : http://campus.gemtech.fr.

L’international Les travaux ont été poursuivis en 2006 sur deux axes : élaboration et mise en œuvre de conventions bilatérales et recrutements internationaux. Des missions ont été menées en Inde au Brésil, au Chili et en Tunisie et de nouveaux partenariats sont en discussion avancées avec l'Institut Bauman de Moscou, l'École Polytechnique de l'université de Saõ Paulo et l’Indian Institut of Technology de Roorkee, Bombay et Delhi. Des conventions ont été signées avec l'École Polytechnique de Tunis et avec l’Université Fédérale de l’Espirito Santo au Brésil. Les recrutements à l’international ont été poursuivis en Chine, où l'année 2006 correspond au troisième recrutement à Pékin, Nankin et Shanghai (le concours a attiré 106 candidats, 50 se sont présentés à l'oral, 43 ont été déclarés admis et la moitié devrait rejoindre les écoles) et en Inde où l'année 2006 correspond au deuxième recrutement à Delhi et au premier à Pune.

162 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les coopérations entre le GEM et les fédérations industrielles Avec le secteur des matériaux de construction, un protocole d’engagement a été signé le 7 novembre 2005, prévoyant la mise en place d’une option de deux ans du cycle ingénieur, commune aux écoles, préparant aux métiers de l’extraction et de la transformation des matériaux. L’école des mines d’Alès, a adapté son option « ressources minérales » dès la rentrée 2006, l’école de Douai ouvrira son option à la rentrée 2007. Les trois branches professionnelles concernées, l'Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction, la Fédération de l’industrie du béton et le Syndicat de l’industrie cimentière, se sont engagées à assurer des propositions d’embauches aux élèves ayant suivi cette option, à contribuer aux travaux pédagogiques en fournissant des stages en entreprises, y compris à l’étranger, ainsi que des intervenants pour des conférences et à accompagner les écoles dans la promotion de cette option.

b. Des développements exemplaires

La création de ParisTech Les Grandes Ecoles d’Île-de-France, qui avaient créé l’association ParisTech en 1999, parmi lesquelles l’école nationale supérieure des mines de Paris ont décidé, en mai 2006, de se constituer en pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), et en décembre 2006 d’adopter le statut juridique d’établissement public de coopération scientifique (EPCS). Le pôle ParisTech ainsi constitué se voit confier par les établissements signataires d’importantes missions en matière de formation, et d’actions à l’internationale de recherche.

La création d’une chaire industrielle sur la sécurité industrielle à l’école des mines de Paris Cette chaire poursuit un triple objectif, développer les enseignements sur les risques et les crises au sein des formations dispensées à l’école des mines de Paris, mener un programme de recherche sur différents thèmes liés aux risques et favoriser les échanges et synergies entre les partenaires de la chaire. Elle sera intégrée au sein du pôle de recherche sur les risques de l’école situé à Sophia-Antipolis (Alpes Maritimes), qui compte aujourd’hui trente personnes, enseignants-chercheurs et doctorants.

Le Centre de Microélectronique de Provence (CMP)-Georges Charpak En octobre 2006 deux bâtiments du Centre ont été livrés : une halle système, comportant des salles blanches pour la recherche, et un premier bâtiment d’hébergement de 55 studios. À terme le site représentera 19.000 m2 de locaux sur 6 hectares.

2. Groupe des Ecoles des Télécommunications (GET)

Le Groupe des Écoles des Télécommunications (GET) est un établissement public administratif regroupant quatre écoles (Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Bretagne, Institut National des Télécommunications d'Evry qui comprend une école d'ingénieur et une école de management). Il fait partie de deux GIE : Telecom Lille 1 avec l'Université de Lille et l'institut EURECOM à Sophia-Antipolis avec différents partenaires académiques européens (école polytechnique fédérale de Lausanne, Politechnico de Turin, etc.) et un dizaine d’industriels. Les principales missions du GET sont la formation initiale d'ingénieurs, la formation continue diplômante ou non et la recherche académique ou appliquée, dans les domaines des télécommunications et plus largement des sciences et technologies de l'information et de la communication. En matière de formation, le GET se positionne comme une fédération d'écoles à taille humaine et complémentaires, répondant à la diversité des besoins en cadres supérieurs des technologies de l'information et de la communication. Il forme des cadres supérieurs ayant un profil de généralistes ouverts sur toutes les dimensions de la société de l’information.

Outre les formations initiales d’ingénieurs, les écoles du GET offrent des formations doctorales avec des partenaires universitaires et des formations spécialisées : formation au diplôme national de master (DNM), mastères spécialisés de la conférence des grandes écoles, Master of Sciences destinés principalement aux étudiants étrangers anglophones (dont la plupart conduisent au DNM), etc. Le GET se positionne comme un organisme public de recherche unique, regroupant les laboratoires de ses écoles, conduisant des activités de recherche fondamentale et appliquée. Il dispose de pôles d'excellence répartis sur l'ensemble du domaine des TIC, complémentaires de ceux des autres grands organismes publics comme le CNRS, l'INRIA et le CEA : systèmes de communication (réseaux très haut débit, mobiles), systèmes de traitement de contenus (ex. la norme multimédia MPEG4) et applications des TIC ( ex. le traitement d'images satellites pour la surveillance de l'environnement). Le soutien à la création d'entreprise constitue un axe important pour le GET, avec des actions de formation et l'accompagnement de projets de création d’activité. 163 entreprises ont été créées depuis 2000 avec l’appui des incubateurs du GET, dont 38 en 2006.

Chiffres clés : ¾ 1 413 diplômes délivrés en 2006, dont 941 ingénieurs ou managers (771 ingénieurs et 170 managers à l'INT), 114 doctorats, 104 Masters of Science et 254 mastères spécialisés ; ¾ 4 706 étudiants (année 2006-2007), dont 3 455 élèves ingénieurs ou managers, 667 doctorants, 164 élèves en Master of Sciences et 420 en mastères spécialisés ;

Le GET est un EPA sous tutelle du ministre chargé de l’industrie.

163 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Le GET avait adopté un plan stratégique pour la période 2001-2005 visant une forte croissance (+50 % pour les formations, doublement de l'effort de recherche, passage de 400 à 600 enseignants-chercheurs). Reprenant les mêmes orientations en matière d’enseignement et de recherche, le plan 2005-2007 a permis au GET de consolider sa croissance, qui depuis 2000 s’élève à +34 % pour les effectifs en formation, + 137 % pour les contrats de recherche, +62 % pour les ressources propres et +28 % pour la subvention de l’Etat, +24 % pour les emplois d’enseignant-chercheur. Un nouveau plan stratégique est en cours de préparation pour 2008-2011, qui devrait mettre l’accent sur le référencement international du GET et sa contribution au développement économique, notamment dans les pôles de compétitivité. En matière de performance, le GET contribue à l’objectif n° 5 « Développer l’efficience et l’attractivité des formations des écoles » du programme avec comme indicateurs, l’évolution de la productivité des écoles d’ingénieurs, le taux de placement à 6 mois des élèves et la proportion d’élèves étrangers parmi les diplômés.

3. Supélec Supélec est une école d'ingénieurs intervenant dans le domaine des sciences et technologies de l'information, de la communication et de l'énergie électrique. Son statut d'association de la loi de 1901, financée pour moitié par l'Etat, et son implantation sur trois campus à Gif, Rennes (depuis 1972) et Metz (depuis 1985) soulignent sa particularité parmi les grandes écoles d’ingénieurs. Elle a classiquement une triple mission de formation initiale, principalement d'ingénieurs, de formation continue et de recherche. Les principales formations conduisent à des diplômes s’inscrivant dans le schéma LMD, avec : ¾ la formation initiale d’ingénieurs, ¾ les diplômes de master recherche en « information, énergie et système » et de master professionnel « traitement et transmission de l’information », ce dernier ayant un recrutement est international ; ¾ la participation à cinq écoles doctorales en partenariat avec des universités. Supélec délivre également des diplômes d’établissement (mastères spécialisés de la Conférence des Grandes Ecoles et diplômes de spécialisation), en formation initiale ou continue ; enfin Supélec dispose d’une offre de formation continue non diplômante. Académique ou industrielle, la recherche est marquée par ses liens étroits avec la formation et son contenu technologique, la valorisation industrielle étant un objectif prioritaire. Conformément à son plan de développement adopté en 2000, Supélec a augmenté ses promotions de 360 à 440, créé 22 emplois d'enseignants chercheurs et aménagé 1000 m² de surface pédagogique. L'accroissement du nombre d’étudiants s'est accompagné d'une refonte des enseignements, de l'utilisation de nouveaux outils pédagogiques et d'une poursuite de l'ouverture internationale (un tiers des ingénieurs obtenant un deuxième diplôme à l'étranger). Le prochain contrat 2006-2009 prévoit de renforcer l’ouverture internationale de l’école, un accroissement limité des promotions étant envisagé.

Chiffres clés : En 2006 Supélec a délivré : ¾ 398 diplômes d'ingénieurs, 78 diplômes de master de recherche (attribués majoritairement à des élèves ingénieurs obtenant les 2 diplômes), 9 diplômes de spécialisation, ¾ 48 doctorats avec ses universités partenaires, ¾ 65 diplômes de mastères spécialisés. Pour l’année universitaire 2006-2007, Supélec comptait 1844 étudiants, dont 1573 en formation d’ingénieur ou de master de recherche, 214 en doctorat et 93 en mastères spécialisés. Les ministères chargés de l'industrie et de l'enseignement supérieur assurent par leurs subventions annuelles un peu plus de la moitié du budget de Supélec. Les directions de tutelle (DGE et DGES) sont représentées au conseil de gestion et au comité de direction de l'association Supélec. L’Ecole est liée par une convention de fonctionnement avec l'Etat (industrie, enseignement supérieur et défense), EDF, la fédération des industries électriques, électroniques et de communication et syndicat des sociétés d’études et de conseil (FIEEC) et le Syndicat des sociétés d’études et de conseil (Syntec). Supélec contribue à la réalisation de l’objectif n°5 « Développer l’efficience et l’attractivité des formations des écoles » du programme, avec comme indicateurs l’évolution de la productivité des écoles d’ingénieurs, le taux de placement des élèves à 6 mois et la proportion d’élèves étrangers parmi les diplômés.

4. Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) L’ENSCI est un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la double tutelle des ministères chargés de l’industrie et de la culture. Bien que située au sein du programme « développement des entreprises, des services et de l’activité touristique », dans l’action « offre de formation aux entreprises » l’ENSCI est opérateur principal rattaché de l’action « soutien à l’enseignement supérieur et insertion professionnelle » au sein du programme « transmission des savoirs et démocratisation de la culture » du ministère de la culture. L’ENSCI a pour mission d’enseigner la création industrielle, sur la base de projets concrets appelés à s’inscrire dans les contraintes de la gestion d’entreprises. L’école propose à environ 220 étudiants une formation fortement individualisée en création industrielle à bac+5 homologuée au niveau II ainsi que des formations complémentaires dans le cadre de l’Atelier national d’art textile (ANAT) et un mastère conception en nouveaux médias accrédité par la Conférence des grandes Écoles.

164 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports

Administration sanitaire et sociale

Introduction

En 2007, seul le programme 124 « Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales » de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances », intègre la dimension relative à l’enseignement supérieur de l’administration sanitaire et sociale via la tutelle administrative et financière de l’école nationale de la santé publique (ENSP), d’une part, et la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), d’autre part, pour ce qui concerne les diplômes sanitaires et sociaux. Ce programme regroupe l’ensemble des dépenses de personnel et de fonctionnement de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances», de la mission « Santé » et du programme « veille et sécurité sanitaires » de la mission « Sécurité sanitaire », s’agissant des dépenses liées aux politiques nationales de recherche et de formations supérieures. Depuis 2005, le financement des formations sociales (au 1ier janvier) et paramédicales (au 1ier juillet) a été décentralisé aux régions en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Le financement des formations sociales initiales et des aides financières aux étudiants est ainsi désormais confié aux régions. L’État demeure compétent pour la définition des grandes orientations en matière de formations sociales, la création et l’organisation des diplômes, le contrôle du respect des programmes et de la qualité des formations, la fixation des règles minimales de taux et de barème des aides financières aux étudiants et la délivrance des diplômes. Dans ces conditions, les formations sociales cessent d’émarger sur le budget coordonné de l’enseignement supérieur.

La loi du 13 août 2004 prévoit également que les régions prennent en charge le fonctionnement des instituts de formations de professionnels paramédicaux et de sages-femmes à compter du 1er juillet 2005.

1 Caractérisation de la politique d’enseignement supérieur au sein de l’ administration sanitaire et sociale

Depuis 2002, sont prises en charge par l’assurance maladie, les dépenses des écoles de formation relevant d’un établissement de santé public. Le financement d’État s’opère par une subvention d’aide au fonctionnement allouée pour partie au secteur public et pour l’autre partie au secteur privé non lucratif (pour certaines structures de formation). Le ministère a impulsé une forte augmentation des quotas d’accès aux instituts de formation en soins infirmiers ; le nombre d’étudiants admis en première année d’étude est passé de 18 436 à 26 436 à partir de la rentrée de septembre 2000 ce niveau a été maintenu en 2001 et 2002, soit une augmentation de 24 000 étudiants sur trois ans. Le nombre d’étudiants admis en première année d’études a été porté à 30 000 à compter de la rentrée de septembre 2003. Ce niveau a été maintenu pour la rentrée de septembre 2004 et pour la rentrée de septembre 2005. La loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales prévoit que les régions prennent en charge le fonctionnement des instituts de formations de professionnels paramédicaux et de sages-femmes à compter du 1er juillet 2005. En conséquence, les crédits correspondants sont transférés aux régions.

Par ailleurs, le ministère de la santé étudie la mise en place de la validation des acquis de l’expérience pour les diplômes relevant de sa compétence. Un premier diplôme vient d'être ouvert. Il s'agit du diplôme professionnel d'aide-soignant (diplôme de niveau V).

L’école nationale de la santé publique (ENSP) L’école nationale de la santé publique assure : - les formations initiales et continues pour les directeurs d’hôpitaux, attachés d’administration hospitalière, inspecteurs de l’action sanitaire et sociale, médecins et pharmaciens inspecteurs de santé publique et médecins de l’Éducation nationale, les métiers de la filière du génie sanitaire, les directeurs d’établissements sociaux et médico-sociaux ; - des préparations aux concours conduisant à la plupart des métiers précédents ; - des activités de recherche, d’expertise, de production de laboratoire. - des activités internationales en matière de formations en santé publique Le nombre d’élèves en formation a sur la durée fortement progressé (480 nouveaux entrants en 2002, 639 en 2004, 695 en 2006) même si l’on constate une baisse prévisionnelle en 2007 avec 596 agents en formation. Le budget prévisionnel de l’école pour 2008 s’élève à 56,1 M€ en terme de fonctionnement et à 11 M€ en terme d’investissement, l’école étant engagée dans une réhabilitation immobilière lourde dans le cadre d’un plan pluriannuel d’investissement voté par le conseil d’administration et soutenu par la tutelle.

Les crédits dédiés à la formation médicale des internes Ils représenteront, en 2008, 59 652 819 € en AE et en CP financés sur le programme 171 « Offre de soins et qualité du système de soins » et correspondent aux politiques publiques suivantes :

- rémunération de certains internes de spécialité qui effectuent des stages au sein d’organismes extrahospitaliers ; - paiement des internes de médecine générale qui réalisent un stage obligatoire ou facultatif dans des cabinets libéraux ; - indemnités des maîtres de stages perçues, dans ce cadre, par les praticiens libéraux ; - stages de sensibilisation à la médecine générale pour les externes en 2ème et 3ème année du 2ème cycle des études médicales.

165 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) dont relève l’interne qui effectue soit un stage extrahospitalier, soit un stage pratique, continue, pendant ce stage, à assurer le versement des émoluments forfaitaires et des charges sociales de l’interne. Il convient de souligner que les internes de médecine générale effectuent un stage de six mois auprès de médecins généralistes agréés. Ces derniers, agréés par les unités de formation et de recherche (UFR) en qualité de maître de stage, perçoivent des honoraires pédagogiques dont l’avance est assurée par les universités de médecine et qui sont ensuite remboursées à ces dernières.

2 Présentation des différents établissements d’enseignement supérieur) Nombre d'établissements dispensant des formations sociales en 2003

Types Nombre total Nombre total de statuts Etablissements Etablissements d'établissements d'établissements d'établissements de type 1 de type 2 publics ou privés subventionnés publics ou privés

Statut public 49 0 49 Statut privé 68 67 135 Total (privé + public) 117 67 184 Dont subventionnés 41 62 103

Etablissements de type 1 : établissements ne dispensant qu'une ou plusieurs formations supérieures en travail social. Etablissement de type 2 : établissement dispensant une ou plusieurs formations supérieures en travail social et une ou plusieurs formations de niveau IV (type moniteur éducateur ou technicien de l'intervention sociale et familiale) ou V (type auxiliaire de vie sociale).

Parmi ces 184 établissements, 135 sont de statut privé (majoritairement associations à but non lucratif) et 49 relèvent du secteur public (lycées, instituts universitaires de technologie, universités, établissements dépendant d'une collectivité locale ou d'un centre hospitalier….). Cette politique motivée par des impératifs de meilleure gestion des deniers publics et de responsabilisation des services administratifs et financiers concernés, se heurte en l'espèce à la mise en œuvre de ce rapport dont l'objectif initial est d'isoler les crédits correspondants. Il s'agit donc de concilier deux démarches, dont l'une vise à globaliser les moyens tandis que l'autre exige que certains de ceux-ci soient isolés selon leur destination.

Nombre d’établissements dispensant des formations de santé en 2002-2003 dont Etablissements Publics Privés Total subventionnés (*) Formations aux professions de soins

- Instituts de formation en soins infirmiers 268 63 326 331 - Ecoles d’infirmiers anesthésistes 30 0 27 30 - Ecoles d’infirmiers de bloc opératoire 22 8 29 30 - Ecoles de puéricultrices 27 7 34 34

Formations aux professions de rééducation 34 - Instituts de formation en masso-kinésithérapie 12 22 17 8 - Instituts de formation en ergothérapie 3 5 8 6 - Instituts de formation en psychomotricité 4 2 0 11 - Instituts de formation en pédicurie-podologie 2 9 2

Formations aux professions médico-techniques 4 - Instituts de formation de techniciens de 3 1 4

laboratoires d’analyses de biologie médicale 18 -Instituts de formation de manipulateurs 18 18

d’électroradiologie médicale.

------41 - Instituts de formation de cadres de santé 34 7 40

32 - Ecoles de sages-femmes 30 2 32 1 - Ecole de cadres sages-femmes 1 1

Total 454 126 580 538

(*) La colonne « écoles subventionnées » comptabilise uniquement les écoles financées par le ministère de la santé soit par des crédits inscrits en Loi de Finances Initiale, soit par crédits d’assurance maladie inscrits dans les dotations

166 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES globales de fonctionnement des établissements hospitaliers supports de ces instituts. Cette colonne ne tient pas compte des écoles qui pourraient obtenir des financements d’autres ministères (par exemple du MESR).

L’école nationale de la santé publique (ENSP) L’ENSP est une école d’application de la fonction publique chargée de la formation initiale et continue des cadres de l’administration sanitaire et sociale ou des cadres supérieurs des établissements de santé sous sa tutelle. La loi n° 2004-806 du 11 août 2004 relative à la politique de santé publique (titre V, chapitre Ier) prévoit la transformation de l’ENSP en École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP), dotée du statut d’établissement public de l’État à caractère scientifique, culturel et professionnel.

72 enseignants permanents issus de l’université et des différents milieux professionnels des secteurs sanitaires et sociaux, appuyés par des chargés d’enseignement vacataires et des conférenciers, sont regroupés en trois départements pédagogiques : - évaluation et gestion des risques liés à l’environnement et au système de soins (Egeries) ; - management, audit et techniques de gestion des institutions sanitaires et sociales (Matiss) ; - politique et institutions sanitaires et sociales (Politis). L’ENSP prépare en formation initiale à différents métiers, pour lesquels le concours d’entrée, le niveau requis et la durée des études sont particuliers : L’ENSP est le pivot de la formation des cadres du champ sanitaire et social aujourd’hui élargi à de nouveaux partenaires (agences nationales, agences régionales de l’hospitalisation, collectivités territoriales…). La subvention attribuée à l’école a pour objet, d’une part, de contribuer au financement de l’évolution à la hausse de l’activité de formation professionnelle initiale et, d’autre part, de contribuer aux charges liées à la mise en place de formations individualisées et diplômantes ainsi qu’au réaménagement et à l’extension des bâtiments.

Évolution des moyens humains, matériels et budgétaires de l'ENSP depuis 1999

Produit de l'établissement Ressources (prestations Dépenses de Subvention propres ENSP, droits personnel Dépenses Effectifs BP+DM ETAT (passation de d'inscription, (compte d'investissement budgétaires conventions) contributions 63+64) hospitalières, etc) 1999 9,99 0,95 20,26 38,34 20,11 5,5 262 2000 9,69 0,99 22 36,01 22,47 2,6 262 2001 9,76 1,14 22,1 36,81 23,79 1,68 267 2002 9,1 1,14 23,1 39 23,7 2,26 272 2003 15,4 1,29 31,8 47,06 30,9 1,7 283 2004 11,8 1,29 31,8 47,31 31,13 283 2005 11,43 1,62 33,27 48,31 32,7 1,02 283

L'école a accueilli, en 2005, 384 nouveaux élèves en formation initiale sur un total de 1 155 élèves. Elle a organisé, au cours de cette même année 2005, 250 sessions de formation continue, pour plus de 5 600 stagiaires. Elle dispense également des cours par correspondance (946 élèves inscrits à une préparation aux concours par correspondance en 2005) et une préparation au concours d’élève-directeur d’hôpital, de directeur d’établissement social et médico-social, et d’attaché d’administration hospitalière. Enfin, la base de données en santé publique (BDSP), mise en place en 1994 avec 45 000 références, en compte près de 330 000 en 2005. La politique du ministère de renforcement des cadres, tant en administration centrale qu’en services déconcentrés, pour faire face aux nouvelles missions, et la pyramide des âges de certains corps (inspecteurs de l’action sanitaire et sociale par exemple), se traduit par un accroissement très sensible des flux de formation initiale et des dépenses pédagogiques et de fonctionnement. Ces activités de l’ENSP enregistrent une forte progression ; le nombre de journées-stagiaires est de 19 000 en 2005.

3 Les formations sociales et de santé, La Validation des acquis de l’expérience

Les formations sociales Dispensées dans 355 établissements, dont 184 offrant au moins une formation en travail social post-bac, elles relèvent très majoritairement du secteur privé associatif. En 2004, une subvention globale de fonctionnement de 125,33 millions d’euros a été affectée aux 103 établissements « dits d’enseignement supérieur » accueillant environ 29 290 étudiants. Depuis le 1er janvier 2005, en application de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, le financement des formations sociales initiales et des aides financières aux étudiants est transféré aux régions. L’État demeure compétent pour la définition des grandes orientations en matière de formations sociales, la création et l’organisation des diplômes, le contrôle du respect des programmes et de la qualité des formations, la fixation des règles minimales de taux et de barème des aides financières aux étudiants et la délivrance des diplômes. Dans ces conditions les formations sociales cessent d’émarger sur le budget coordonné de l’enseignement supérieur.

167 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les formations en travail social de type enseignement supérieur (niveaux I à III), d’une durée réglementaire comprise entre 1 an (CESF) et 3 ans (AS, ES…), conduisent aux diplômes suivants :

- diplôme d’Etat d’assistant de service social (DEASS) ; - diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé (DEES) ; - diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants (DEEJE) ; - diplôme d’Etat de conseiller en économie sociale et familiale (DECESF)** ; - diplôme d’Etat d’éducateur technique spécialisé (DEETS) ; - diplôme d’Etat aux fonctions d’animation (DEFA)* ; - diplôme supérieur en travail social (DSTS)** ; - diplôme d’État de médiateur familial (DEMF) ; - certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social (CAFDES) ; - certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS). (* diplôme cosigné ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement - ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative) (* * diplôme cosigné ministère, de l’enseignement supérieur et de la recherche - ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement).

Deux diplômes de niveau II nouvellement créés (diplôme d'État de médiateur familial et certificat d'aptitude aux fonctions de responsable d'unité d'intervention sociale) et deux diplômes de niveau III rénovés (diplôme d'État d'assistant de service social et diplôme d'État d'éducateur spécialisé) sont accessibles par la validation des acquis de l’expérience (VAE). En 2005 deux diplômes de niveau III rénovés (diplôme d'État d'éducateur technique spécialisé et diplôme d'État d'éducateur de jeunes enfants) seront accessibles par la VAE. Le diplôme supérieur en travail social, en cours de rénovation, fait l'objet de travaux nécessaires à la mise en place de la VAE (introduction de référentiels : professionnels, de certification et de formation). Il sera accessible à la VAE en 2006. En 2004, on recensait 184 établissements, tous statuts confondus, proposant une ou plusieurs de ces formations, dont 103 étaient subventionnés à ce titre par le ministère chargé des affaires sociales.

Les formations de santé Le ministère est étroitement associé au pilotage pédagogique des formations universitaires de médecine, odontologie et pharmacie, conduites au sein des universités et qui relèvent donc du ministère chargé de l’enseignement supérieur. Au- delà, il anime un réseau spécifique d’établissements de formation. Les formations conduisant aux professions paramédicales sont d’une durée comprise entre 1 an pour les plus courtes (aides-soignants, auxiliaires de puériculture) et 4 ans - en pratique – pour la plus longue (orthophoniste). Les autres formations durent 2 ans (opticiens lunetiers, audioprothésiste, diététiciens) ou 3 ans (infirmiers, masseurs, pédicures, podologues, psychomotriciens, ergothérapeutes, manipulateurs d’électroradiologie médicale, techniciens de laboratoires, orthoptistes). La plupart des formations sont dispensées dans des écoles ou des instituts sous tutelle du ministère chargé de la santé, les autres sont assurées en université ou dans des écoles relevant du ministère chargé de l’éducation nationale.

Pour 2004-2005, il est dénombré 580 structures de formations de sages-femmes et de professionnels paramédicaux dispensant des formations d’enseignement supérieur. Près de 80% de ces établissements sont des écoles hospitalières qui accueillent les trois quarts des élèves et étudiants préparant les diplômes d’Etat correspondants. Les autres écoles et instituts de formation sont des structures de formation privées, de statut associatif, dont un peu plus du quart sont adossées à des établissements de santé et une dizaine sont à but lucratif.

La Validation des acquis de l’expérience La gestion de la VAE des diplômes sanitaires et sociaux est largement externalisée auprès du CNASEA pour la période 2006/2011. Un service plus spécialisé de cet opérateur a été constitué au 1er octobre 2006. Le programme 124 « Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales » verse ainsi une subvention au CNASEA pour la mise en œuvre la VAE sanitaire et sociale. La subvention prévue en 2008 – 10,075 M€ après 7,575 M€ en 2007 – accompagne la montée en charge du dispositif prévu pour concerner à terme 60.000 candidatures par an.

Il existe aujourd’hui, ouverts à la validation par les acquis de l’expérience 15 diplômes de travail social et 3 diplômes sanitaires.

168 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Secrétariat d’Etat à la jeunesse et aux sports

Les établissements d’enseignement impliqués dans les programmes « Conduite et pilotage de la politique du sport, de la jeunesse et de la vie associative », d’une part, « Sport », d’autre part, proposent des formations à caractère professionnel préparant à sept diplômes d’enseignement supérieur : - le diplôme d’Etat relatif aux fonctions d’animation (DEFA, diplôme non homologué) ; - le diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DEJEPS, diplôme de niveau III) ; - le brevet d’Etat d’éducateur sportif du 2ème degré (BEES 2, diplôme de niveau II) ; - le diplôme d’Etat de directeur de projet d’animation et de développement (DEDPAD, diplôme de niveau II) ; - le diplôme d’Etat supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS, diplôme de niveau II) ; - le brevet d’Etat d’éducateur sportif du 3ème degré (BEES 3, diplôme de niveau I) ; - le diplôme de l’INSEP (diplôme de niveau I).

Les DEJEPS et DESJEPS ont vocation a remplacer les DEDPAD et DEFA qui seront prochainement abrogés. Le socle de la filière de formation aux métiers de l’animation et du sport est constitué par le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, diplôme de niveau IV. Ces diplômes sont préparés par la voie de la formation initiale, de l’apprentissage, de la formation continue et de la validation des acquis de l’expérience (à l’exception du DEFA qui n’est pas inscrit au RNCP). Le ministère de la santé, de la jeunesse et des sports a entrepris la réorganisation du système de certification et des formations préparant aux métiers du sport et de l’animation en 1999 selon les principes suivants : - le caractère professionnel des cursus de formation a été renforcé notamment par la valorisation de l’alternance ; - l’adaptation des formations est conduite en partenariat étroit avec les milieux professionnels (une commission professionnelle consultative des métiers du sport et de l’animation a été créée par arrêté du 27 septembre 1999) ; - les formations sont construites en unités capitalisables afin de faciliter et individualiser les parcours de formations.

Selon une enquête effectuée, au cours de l’année 2006, dans les 27 établissements du ministère entrant dans le champ du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures, on a évalué à près de 10% des effectifs totaux de ces établissements le nombre d’étudiants et stagiaires relevant de l’enseignement supérieur. La proportion est la suivante dans chaque établissement : - 85% à l’école nationale d’équitation (ENE) ; - 15% à l’école nationale de voile (ENV) ; - 74% à l’institut national du sport et de l’éducation physique (INSEP) ; - 5% à l’école nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) ; - 7% dans les 23 centres d’éducation populaire et de sport (CREPS).

Les crédits consacrés à l’enseignement supérieur par le ministère ont été calculés sur cette base. Les 23 centres d’éducation populaire et de sport (CREPS) sont des établissements publics nationaux à caractère administratif placés sous la tutelle du ministère. Outre les activités de niveau national qu’ils assurent, leurs interventions s’exercent principalement dans le ressort de la région où ils sont implantés mais peuvent s’étendre à des actions de caractère interrégional ou national. Ils ont notamment pour mission : - de former aux diplômes et brevets d’Etat des métiers du sport et de l’animation ; - de participer à la préparation sportive en tant que centre national permanent d’entraînement des sportifs de haut niveau, - de participer à la formation des agents des différentes collectivités publiques et des cadres bénévoles ou permanents des associations, - de contribuer à l’animation sportive régionale, d’entreprendre des actions d’études, de recherche, de documentation et de faciliter la communication sociale ; - d’accueillir les organismes publics et associatifs qui sollicitent leur concours.

Enquête annuelle sur l'activité des établissements - Année civile 2006 Formations aux diplômes du ministère en charge des sports se déroulant dans les établissements tous niveaux Nombre de personnes inscrites au moins une fois en 2006 Etablissements niv. 5 et 6 niv. 4 niv. post-bacc. totaux total CREPS 3470 18035 1528 23033 ENE 0 114 629 743 ENSA 208 2466 129 2803 ENV 141 354 84 579 INSEP 130 44 490 664 totaux écoles et instituts 479 2978 1332 4789 totaux généraux 3949 21013 2860 27822

169 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

„ La validation des acquis de l’expérience (VAE) En 2005, 3 710 demandes de VAE ont été déposées : le taux de recevabilité des demandes s’élève à 81%. 1 780 candidats se sont présentés devant un jury de diplôme, 38% ont obtenu une validation totale et 31% une validation partielle. Il convient de souligner que la majorité des demandes concernent les diplômes de niveau IV. Pour ce qui concerne les diplômes d’enseignement supérieur, le DEJEPS, le BEES 2, le DEDPAD, le DESJEPS, le BEES 3 et le diplôme de l’INSEP sont accessibles par la VAE. Depuis août 2005, le ministère labellise les organismes assurant l’accompagnement des candidats à la VAE. L’accompagnement est assuré soit par les établissements du ministère soit par des organismes du secteur privé (essentiellement associatif). L’accompagnement est une aide méthodologique qui permet aux candidats d’identifier, d’analyser, de décrire les activités les plus significatives de leurs parcours, en rapport avec le diplôme qu’ils demandent. Sa durée est de 8 à 10h, il peut être individuel ou collectif. Il est facultatif, néanmoins 46% des candidats ont souhaité bénéficier de cet appui en 2005. Les actions de formation en faveur des membres de jurys (niveau I et niveau II) ont constitué l’axe prioritaire des formations conduites entre 2004 et 2006. 18 correspondants VAE de différentes régions ont participé à un cycle de formation à l’analyse du travail et à la formation de jurys de validation des acquis. Ce cycle de formation associe une équipe de recherche du CNAM (l’équipe clinique de l’activité du laboratoire de psychologie du travail et de l’action) et des formateurs. Il vise à permettre aux personnels en charge de la VAE dans les régions, par l’acquisition de repères fondamentaux en matière d’analyse du travail, d’assurer la formation des jurys dans chaque région et d’élaborer des outils visant à faciliter le travail des jurys.

170 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de la justice

Introduction Le ministère de la justice contrôle quatre établissements dispensant des formations d’enseignement supérieur - l’école nationale de la magistrature (ENM) ; - l’école nationale des greffes (ENG) ; - l’école nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) ; - le centre national de formation et d’études de la protection judiciaire de la jeunesse (CNFE).

Chacun de ces établissements est rattaché à un programme de la Mission justice : - la justice judiciaire (programme 166) pour les deux premiers, - l'administration pénitentiaire (programme 107) pour l’ENAP - et la protection judiciaire de la jeunesse (programme 182) pour le CNFE. La politique menée en leur faveur exprime les choix et les orientations du ministère sur les différents secteurs concernés. Les spécificités sont si fortes de l’une à l’autre de ces formations qu’il est préférable d’aborder la question des enseignements supérieurs au sein du ministère par la présentation séparée de ses quatre établissements.

1. Les services judiciaires

L’école nationale de la magistrature (ENM)

Etablissement public administratif, l’ENM assure principalement la formation initiale des magistrats et leur formation continue.

La formation initiale des magistrats Elle assure la formation des auditeurs de justice, futurs magistrats. La formation des magistrats est de type généraliste et pluridisciplinaire, compte tenu de l’organisation judiciaire française et du statut des magistrats. En effet, la magistrature regroupe, au sein d’un même corps, les juges du siège et les représentants du ministère public. Les juges et les procureurs changent plusieurs fois de fonction durant leur vie professionnelle et peuvent indistinctement et alternativement exercer des fonctions au siège ou au parquet. La formation dispensée par l’ENM est une formation professionnelle, qui vise à transformer un juriste compétent en magistrat apte à exercer toutes les fonctions précitées. Les connaissances juridiques sont réputées acquises par l’admission au concours d’entrée. Aussi la formation initiale répond-elle aux objectifs suivants : - acquérir une méthodologie et une technique professionnelle de haut niveau destinées à assurer la sécurité du justiciable. - connaître et analyser l’environnement humain, économique et social de la justice. - développer une réflexion sur les fonctions judiciaires, sur les principes fondamentaux de l’action du magistrat, son statut, sa déontologie.

La formation, qui dure 31 mois, est divisée en 2 phases distinctes : - une phase généraliste de 24 mois, de type pluridisciplinaire, qui comprend notamment un stage extérieur à l’institution judiciaire française de 10 semaines, dans des entreprises, des associations ou des juridictions étrangères et un stage juridictionnel d’une année, qui s’ajoute à un stage de 2 mois en cabinet d’avocat ; - une phase de scolarité à Bordeaux qui dure 7 mois. Cette phase est destinée à transmettre aux auditeurs l’ensemble des savoir-faire professionnels, aussi bien relatifs à la technique juridique qu’aux rapports avec les partenaires du magistrat, et à conduire les auditeurs à réfléchir sur l’exercice des fonctions judiciaires. Les enseignements sont organisés sous forme de directions d’études et de travaux par petits groupes. 30 chargés de formation sont rémunérés pour dispenser cet enseignement ; l’école fait également appel à environ 150 spécialistes des disciplines les plus variées (droit, histoire, sociologie, psychologie, comptabilité...).

En outre, l’Ecole formera, en 2008, une nouvelle promotion de 213 auditeurs de justice, dont 160 recrutés par concours et 53 par voie d’intégration. Les effectifs de l’école resteront inchangés.

En 2006 et 2007, l’Ecole s’est engagée dans une politique d’ouverture qui se traduit notamment par un partenariat avec l’Ecole de Formation des Barreaux de la Cour d’appel de Paris et le Centre de Formation Professionnelle des Avocats de Bordeaux, qui permet d’accueillir 17 élèves avocats en 2008 intégrés dans les directions d’études avec les auditeurs, afin de favoriser des regards croisés sur les formations dispensées par l’ENM. Par ailleurs l’Ecole a mis en place de nouvelles directions d’études en psychologie et assurera en 2008 l’ouverture de sa pédagogie en direction d’enseignants extérieurs magistrats et non magistrats. L’Ecole s’est également dotée d’un département des langues et civilisations en 2007.

En 2008, la mise en place de la réforme induite par la loi organique 2007-287 du 5 mars 2007 (qui s’appliquera à la promotion 2008) entrainera la modification de la phase généraliste de formation initiale, sans en changer la durée. Les auditeurs de justice effectueront, pendant la scolarité à l’Ecole nationale de la magistrature, un stage d’une durée de six mois comme collaborateur d’un avocat inscrit au barreau, le stage extérieur étant réduit.

La formation continue L’ENM assure la formation continue des 7800 magistrats du corps judiciaire, qui sont soumis à une obligation de formation continue de 5 jours par an. Elle assure en outre celle des juges consulaires et des juges de proximité, nouveaux publics. L’obligation de formation continue est introduite par la loi organique 2007-287 du 5 mars 2007.

171 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

L’Ecole nationale des greffes L’Ecole nationale des greffes, service à compétence nationale, placée sous l’autorité du directeur des services judiciaires, est chargée de mettre en œuvre la politique de formation des personnels des greffes des services judiciaires. Elle a pour missions essentielles la formation initiale des greffiers en chef (fonctionnaires de catégorie A), des greffiers (fonctionnaires de catégorie B) et, depuis 2001, des personnels de bureau (fonctionnaires de catégorie C), ainsi que la formation continue nationale destinée à l’ensemble des fonctionnaires des greffes. L’Ecole nationale des greffes n’est pas un établissement public. Le montant des crédits de rémunération (personnel permanent de l’Ecole et stagiaires) s’élève à 18.23 M€ en 2006.Le montant des crédits destinés au fonctionnement de l' Ecole s'élève à 5.09 M€ en 2006, celui des indemnités de stage est de 2.09 M€ et celui des frais de déplacement de 0.84M€ pour cette même période.

La Formation initiale La formation initiale des greffiers en chef et des greffiers recrutés par concours, initialement d’une durée de 12 mois, a été portée à 18 mois à compter du 1er janvier 2004. Parallèlement, la formation initiale des greffiers en chef recrutés au choix, comme celle des fonctionnaires de catégorie A accueillis par la voie du détachement, a été portée à 12 mois à compter du 1er janvier 2004. Les fonctionnaires de catégorie B, accueillis dans le corps des greffiers des services judiciaires par la voie du détachement, bénéficient également d’une formation initiale d’une durée de 12 mois. Les nouveaux dispositifs de formation des greffiers en chef et des greffiers constituent l’aboutissement de la réforme des statuts de ces deux corps intervenue en 2003. Ils en sont d’ailleurs un élément majeur. Les lignes forces du nouveau dispositif de formation pour les greffiers en chef, comme pour les greffiers sont les suivantes :

- un renforcement de l’alternance, non plus considérée comme une simple juxtaposition de périodes à l’ENG puis en juridiction, mais comme un véritable parcours dynamique, présentant une continuité pédagogique, les périodes à l’ENG permettant la préparation des périodes de stage qui elles mêmes en constituent une application pratique, - une importance accrue des périodes de stage dont les contenus sont construits avec une méthodologie renforcée, - un allongement du temps de pré affectation porté à 10 semaines.

La scolarité des greffiers en chef est construite autour de trois pôles fondamentaux : l’administration-gestion, le management des services et les compétences propres et spécifiques. L’accent est mis sur la polyvalence dans les apprentissages entre les fonctions liées à la gestion et les fonctions juridictionnelles.

La formation continue : La formation continue obligatoire (FCO), passerelle entre la formation initiale et la formation continue, remplace à compter du1er janvier 2001 les formations aux spécialités instituées par les statuts particuliers antérieurs. Au-delà de son caractère obligatoire, il s’agit de permettre aux greffiers en chef et greffiers d’élaborer un parcours de formation individualisé pour appréhender les métiers de greffe avec un professionnalisme renforcé par un parcours de formation intégrant à la fois des objectifs professionnels individuels et les besoins du service. En outre, à la demande de l=Administration centrale, la direction de la formation continue accompagne les réformes administratives ou juridictionnelles par des enseignements à caractère généralistes ou informatiques. En 2006, 246 sessions de formation ont été organisées à l’attention de 2568 participants.

2. L’administration pénitentiaire

L’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP)

L’administration pénitentiaire est concernée par l’enseignement supérieur tant au niveau de la formation de ses agents que de la formation dispensée à certains détenus.

La formation des agents de l'administration pénitentiaire par l'ENAP

L’école nationale de l’Administration pénitentiaire (ENAP), école de toutes les catégories professionnelles de l’Administration pénitentiaire, dispense une formation initiale et d’adaptation à des personnels de niveau baccalauréat ou post baccalauréat tels que les directeurs des services pénitentiaires, les personnels d’insertion et de probation (CIP, CSIP, DIP), les personnels techniques (Directeurs techniques), les personnels administratifs (secrétaire administratif, attachés). L’ENAP a également l’ambition de tracer un itinéraire de formation continue pour chaque personnel qui le désire, à tout moment de sa carrière. La scolarité des élèves et la vie sur le site s’organisent au sein de deux directions. Le secrétariat général a en charge

les questions budgétaires et logistiques.

La direction des enseignements : assure la formation initiale de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire et veille à la cohérence avec les actions de formation continue. Elle privilégie l’information sur les politiques nationales et des réformes de l’institution. La formation initiale est organisée en 11 filières qui recouvrent différents corps, grades ou fonctions spécialisées. Les équipes pédagogiques sont constituées par domaine d’enseignement et se composent d’un socle constitué de permanents de l’école au côté duquel interviennent des universitaires et des personnels pénitentiaires. Elle s’organise en quatre départements et une sous direction :

172 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

- Le département droit- institution et politiques pénitentiaires est chargé des enseignements juridiques, de l’histoire de l’institution, des normes européennes et internationales, des politiques pénitentiaires comparées et des droits de l’homme. - Le département personnes placées sous main de justice est chargé des enseignements des pratiques professionnelles dans les domaines de la sécurité et de l’insertion. - Le département administration et management public apporte les outils et les méthodes de gestion et management des ressources humaines et des relations sociales ainsi que des moyens budgétaires et patrimoniaux. Il privilégie la diffusion des moyens de communication et d’information. - Le département des stages donne sa vraie dimension au concept de l’alternance entre les enseignements et les stages et s’appuie sur un partenariat fort avec l’ensemble des services pénitentiaires et avec des institutions partenaires. - La sous direction de la formation continue s’implique particulièrement auprès des catégories spécifiques que sont les acteurs de formation, les cadres et les fonctions spécialisées. Elle développe en coordination avec les services déconcentrés des modules liés à des éléments d’une politique de portée nationale ou s’adressant à des groupes en nombre trop restreint pour un secteur régional. Elle a également un rôle de conseil en ingénierie pédagogique et de formation ainsi que la coordination fonctionnelle et opérationnelle qui contribue à une meilleure cohérence des projets de formation des directions régionales des services pénitentiaires et de l’ENAP.

La direction de la recherche et de la diffusion : Elle a pour mission de produire, de diffuser et confronter des savoirs sur les acteurs, les politiques et les pratiques pénitentiaires au service de la formation des personnels. Elle s’organise en quatre départements : - Un département de la recherche qui a une par approche pluridisciplinaire et en partenariat avec d’autres communautés scientifiques, privilégie des travaux impliquant les acteurs du champ pénitentiaires et leurs pratiques. - Un département des ressources documentaires et de la diffusion, constitué d’une médiathèque et d’une unité édition diffusion, qui capitalise, valorise et diffuse les ressources documentaires et les supports pédagogiques permettant de développer les programmes de formation et de recherche de l’école et de ses partenaires. - Un département des politiques partenariales et des relations internationales qui cultive et formalise les relations avec l’ensemble des structures françaises, européennes et internationales partenaires de l’école dans les domaines de la formation et de la recherche. - Un département de l’évaluation de l’individualisation et de l’animation scientifique et culturelle des élèves.

Animée par 246 personnels (effectif au 1er juillet 2006) et dotée d’une subvention de 22 millions d’euros, l’ENAP prévoit de former un peu plus de 6700 agents en 2007 (environ 4000 en formation initiale et environ 3000 en formation continue). En 2006, le montant des dépenses réalisées par l’école s’élève à 24 031 319 €, réparties de la façon suivante : - 20 555 238 € pour la formation initiale Au sein de la formation initiale, les formations proposées aux catégories A et B relèvent de l’enseignement supérieur. Le coût des formations dédiées à ce public était de 7.8M€. - 2 592 241€ pour la formation continue - 883 841 € pour la recherche Au total, c’est donc un budget de 11.3M€ qui est consacré à l’enseignement supérieur

La formation dispensée aux détenus pour l’enseignement secondaire et supérieur

A) Formation initiale : L'accès à l'enseignement est un droit fondamental des personnes détenues, figurant dans les textes réglementaires (art D. 450 à D. 456 du CPP) ou les recommandations ou résolutions internationales (recommandation R89 du Conseil de l'Europe sur l'éducation en prison, résolution 1990/20 de l'assemblée générale des Nations unies sur l'éducation en prison…).

Depuis quarante ans, l'enseignement en milieu pénitentiaire est assuré essentiellement par des enseignants de l'éducation nationale.

Une unité pédagogique régionale en milieu pénitentiaire est implantée dans chaque région pénitentiaire et réunit, sous l'autorité d'un responsable choisi parmi les personnels de direction de l’Education nationale, les différents niveaux d'enseignement et ressources de formation initiale fournies par l'Education nationale pour l'enseignement aux personnes détenues.

Le 29 mars 2002, l’Administration pénitentiaire et le ministère de l’Education nationale ont signé une nouvelle convention et une circulaire d’orientation afin de permettre une meilleure collaboration entre les fonctionnaires des deux ministères sur le terrain.

173 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Des conventions régionales entre recteurs d’Académie et les directions régionales des services pénitentiaires permettront de doter chaque unité pédagogique de nouvelles ressources mieux adaptées à la formation des adultes. Les textes visent également une meilleure coordination des services d’enseignement avec les établissements pénitentiaires et les services d’insertion et de probation pour le suivi individualisé des personnes détenues.

Si la prise en charge des publics les plus en difficulté (illettrés et jeunes détenus) est l’un des axes prioritaires de la politique menée par l’Administration pénitentiaire, les autres détenus peuvent se voir offrir la possibilité de suivre des formations à tous niveaux et, notamment, de niveau baccalauréat ou post baccalauréat. Les formations post baccalauréat : Les personnes placées sous main de justice sont, dans leur grande majorité, des individus, socialement en difficulté, dont le niveau scolaire est faible. Cependant, un certain nombre de détenus vont entreprendre, au cours de l’exécution de leur peine, des études de niveau supérieur au baccalauréat. De par leur faible nombre (46 réussites à des examens post-bac) et la diversité des formations envisagées, leur organisation est multiforme. Le montage de ces formations, réalisé par les unités pédagogiques régionales, peut être défini en liaison avec les universités voire avec des organismes de formation professionnelle. En effet, il existe une longue tradition de bénévolat dans les universités françaises à l’égard de détenus. Ainsi, certaines universités proposent en établissements pénitentiaires des heures d’enseignement ; les universités de PARIS III et PARIS VII interviennent, par exemple, dans certains établissements de la région parisienne. Toutefois, la plupart des formations post baccalauréat qui supposent une plus grande autonomie des étudiants s'appuient sur des cours par correspondance.

En 2006, 17 détenus ont réussi des examens de niveau « bac+2 » (plus 19 partiellement) et 29 des examens de niveau «bac+3 et au-delà » (plus 34 partiellement). Le taux de réussite pour l’ensemble des formations post baccalauréat est de 37 % (plus 40% de réussite partielle).

Chiffrage des moyens utilisés au titre de l’enseignement supérieur par l’Administration pénitentiaire au profit des détenus :

Ne disposant pas de comptabilité analytique, le coût de l’enseignement supérieur proposé aux détenus est calculé, pour l’année 2006, de la manière suivante :

Sur le coût total des actions d’enseignement, l’Administration pénitentiaire a dépensé 1021K€ en 2006 (dont 66 000 € pour l’enseignement à distance). Le ministère de l’Education nationale a contribué au financement de ces actions à hauteur de 17M€ en 2006.

B) Formation continue professionnelle post bac :

Les personnes suivies par l’Administration pénitentiaire conservent leur droit à la formation professionnelle. Pour leur permettre d’accéder à ce droit, faciliter leur insertion et / ou leur réinsertion sociale et professionnelle et lutter contre la récidive, l’Administration pénitentiaire met en place des actions de formation professionnelle. La formation professionnelle des personnes placées sous main de Justice (PPSMJ) est définie conjointement avec le ministère des Affaires sociales, du travail et de la solidarité. Elle s’inscrit également dans le cadre de l’action menée par le Fonds Social Européen notamment en matière de prévention du chômage de longue durée et de lutte contre l'exclusion. En détention, la formation continue s’adresse majoritairement à un public ayant un niveau V et infra V. Cependant, 1 % des stagiaires de la formation professionnelle obtiennent un diplôme de niveau supérieur ou égal au niveau IV. Ainsi, en lien avec le dispositif d’enseignement mis en place par l’Education nationale, un partenariat a été noué avec l’Université de Paris VII, pour permettre à des personnes détenues de passer l’examen de Cambridge, de valider un Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires ou le DEUG de lettres modernes. la protection judiciaire de la jeunesse

Le centre national de formation et d’études de la protection judiciaire de la jeunesse (CNFE) Lors des dernières années caractérisées par un renouvellement important des personnels et des recrutements massifs, la protection judiciaire de la jeunesse a engagé une profonde rénovation de son appareil de formation afin de prendre en compte les évolutions en cours dans le domaine de la gestion des ressources humaines et dans celui de la formation pour adultes. En effet, en matière de gestion des ressources humaines, l’attention portée aux déroulements de carrière et à la reconnaissance des acquis de l’expérience prend une place importante, en contrepartie de l’amélioration de la qualité de l’action des services publics. Dans le domaine de la formation pour adulte, c’est la notion de formation tout au long de la vie qui impose aux organismes délivrant des formations à organiser celles-ci en intégrant les parcours et les acquis antérieurs à travers une individualisation des cursus de formation.

Dans ce contexte, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse s’est fixée deux objectifs majeurs : - se doter, par le biais de son appareil de formation, des compétences humaines dont elle a besoin pour mener une action efficace au bénéfice des mineurs en danger ou ayant commis des actes de délinquance qui lui sont confiés.

174 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

- permettre aux agents d’être acteurs de leur évolution professionnelle et d’obtenir une reconnaissance de leurs qualifications.

L’appareil de formation de la PJJ Le centre national de formation et d’études de la protection judiciaire de la jeunesse (CNFE- PJJ) comporte un site central et 11 pôles territoriaux de formation ( 9 en métropole et 2 en Outre-Mer). Il propose aux personnels : • une formation initiale : pour les catégories A (directeurs et professeurs techniques) et pour les catégories B (éducateurs), • une formation d’adaptation : pour les catégories A (attachés, psychologues), pour les catégories B (secrétaire administratifs, assistants de service social et infirmiers), pour les catégories C (adjoints administratifs et adjoints techniques) • une formation continue : ouverte à l’ensemble des personnels, titulaires ou non titulaires (contractuels, agents de justice).

La délocalisation du centre national de formation et d’études (CNFE) de Vaucresson à Roubaix sera réalisée pour le 1er octobre 2008 (date de rentrée des formations initiales des directeurs et des éducateurs). Le CNFE deviendra alors l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse dotée d’un statut de service à compétence nationale.

Les liens de la PJJ avec l’enseignement supérieur En matière d’enseignement supérieur, la PJJ met actuellement en œuvre ou à l’étude, quatre programmes de formation qui relèvent de l’enseignement supérieur. Il s’agit de : - la maîtrise « sciences et techniques –Intervention et pratiques sociales » délivrée aux éducateurs de la PJJ par l’université de Saint-Quentin en Yvelines. Cette formation devrait être relayée dans le cadre du nouveau schéma « LMD » des diplômes universitaires par un master de niveau 1 optionnel délivré par l’université de Lille 2, - un master niveau 2 optionnel « direction et responsabilités dans le champ social » délivré aux directeurs des services de la PJJ par l’université de Lille 3, - la formation de formateurs assurée par le CNAM, - le diplôme universitaire « « adolescents difficiles » proposé par plusieurs universités.

Une formation diplômante pour les éducateurs de la PJJ La PJJ a été en pointe pour recourir à de nouveaux modes de recrutements (décret n° 2004-19 du 5 janvier 2004). Les dispositifs de formation initiale ont été modifiés par les arrêtés du 15 juillet 2004 et du 6 août 2007. Selon le mode de recrutement, la formation initiale dure deux ans ou se déroule sur 4 années. La formation en deux ans repose sur les principes suivants : c’est une formation professionnelle et généraliste, qui prépare à l’exercice de différents modes de prise en charge et à une carrière professionnelle diversifiée. C’est aussi une formation modulaire qui permet la diversification des parcours des stagiaires, de façon à tenir compte de leurs compétences professionnelles acquises antérieurement. La DPJJ prépare, dans le cadre d’une convention qui lie le CNFE depuis 1992 à l’université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, les éducateurs recrutés au niveau Bac+2 à passer un examen universitaire du niveau maîtrise sciences et techniques (MST). Ce diplôme spécifique, inscrit dans le domaine « Interventions et pratiques sociales », spécialité « protection judiciaire de la jeunesse », permet de porter au niveau Bac+4, les éducateurs de la PJJ qui décident de passer les épreuves de ce diplôme lors de la validation de leur formation. En raison tant de la réforme des diplômes universitaires « LMD » que de la délocalisation de l’Ecole à Roubaix, un nouveau diplôme de type « master » niveau 1 devrait être créé en collaboration avec l’université de Lille 2 pour se substituer à la MST à partir de 2009.

La formation initiale des éducateurs recrutés par la 3ème voie ou sur titre s’adresse à des personnels ayant déjà une bonne expérience professionnelle et s’inspire de la formation en cours d’emploi. Un bilan de positionnement réalisé au cours de la première année, sert à déterminer les compétences à acquérir ou à les parfaire. Par le biais de la VAE (validation des acquis de l’expérience), les possibilités d’accéder à la maîtrise sont actuellement à l’étude avec l’université. Une recherche en cours pour la formation des directeurs des services de la PJJ Le décret n° 2005-532 du 24 mai 2005 portant statut des directeurs des services de la PJJ a prévu un allongement de la durée de leur formation initiale de un à deux ans à compter de la rentrée 2006. Les modalités de cette formation sont fixées par l’arrêté du 13 novembre 2006. Cette réforme a engagé la direction de la PJJ et le CNFE dans un processus de redéfinition des objectifs et des contenus de cette formation. La formation de directeurs des services pourra être adossée au master niveau 2 « direction d’établissement dans la champs social et médico-social » de l’université de Lille 3 pour les stagiaires qui le

175 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES souhaiteraient. Les procédures d’évaluation de la formation menant à la titularisation et de la délivrance du master des directeurs seront distinctes et compatibles.

Le renforcement de la qualification des formateurs du centre national de formation et d’études Afin de disposer de formateurs bien adaptés à des missions qui sont en pleine évolution, le CNFE a engagé une stratégie concertée de formation de ses équipes depuis 7 ans. Une expérience a d’abord été menée pendant deux ans en lien avec la direction de l’administration générale et de l’équipement de la justice pour offrir la possibilité aux formateurs du CNFE de suivre une formation universitaire de niveau II, le DUFA, délivré par l’université de Paris IX- Dauphine. Le CNFE, qui conserve l’ambition de renforcer son vivier de formateurs par une professionnalisation accrue et par une certification de haut niveau, a sollicité en 2003, deux établissements universitaires pour la construction d’un cursus qualifiant et diplômant. Ce sont : - le centre d’éducation permanente de l’Université de Paris X- Nanterre - la chaire de formation des adultes du CNAM- Paris.

Cette formation, d’une durée de 2 ans, conduit à la délivrance d’un diplôme d’études supérieures appliquées (DESA). Un premier cycle a été ouvert à huit formateurs en 2004, puis à 19 en 2006 et à 11 en 2007. Cette dernière promotion (2007/2009) est constituée exclusivement de personnes volontaires pour devenir formateurs dans la nouvelle école à Roubaix.

L’extension du diplôme universitaire « adolescents difficiles » au niveau national En 2002, à la demande du professeur Philippe Jeammet, chef du département de psychiatrie de l’adolescent à l’Institut Mutualiste Montsouris, et des ministères de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, des affaires sociales du travail et de la solidarité, et du ministère de la justice, le service de formation permanente de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) propose un diplôme universitaire (DU) sur le thème « Adolescents difficiles ; approche psychopathologique et éducative ». Ce diplôme interprofessionnel s’adresse à tous les personnels confirmés dans les domaines de la santé, du travail social, de l’éducation nationale, de la justice, de la police et de la gendarmerie qui interviennent auprès d’adolescents « difficiles ». Un premier cycle, regroupant 120 personnes d’horizons différents, s’est déroulé en 2002. Ce DU a été reconduit en octobre 2003, avec la participation des ministères de l’intérieur et de la défense (police et gendarmerie). Pour l’année universitaire 2003/2004, un DU similaire a été créé à l’Université de Marseille sous la direction du professeur Marcel Rufo. 60 personnels de la PJJ (éducateurs, psychologues, directeurs, formateurs) y sont inscrits.

Le bilan peut s’établir ainsi en août 2007 : - reconduction d’une 5ème promotion du DU sous la direction du Professeur Jeammet, en octobre 2007; - reconduction du DU à Marseille, pour la troisième année, sous la direction du Professeur Lançon ; - une deuxième session du DU mis en œuvre par les universités de Lille 2 et Lille 3, sous la responsabilité du Professeur Delion et des directeurs des UFR de psychologie et de sciences de l’éducation est en cours ; - une deuxième session du DU à Toulouse, sous la responsabilité du Professeur Raynaud est en cours également; - depuis janvier 2006 le DU à l’université de Poitiers-Limoges, sous la responsabilité du Professeur Marcelli accueille sa première promotion ; - projet de DU à l’université Jules Verne en Picardie sous la responsabilité du Professeur Mille ; - projet de DU dans la région Bretagne-Pays de la Loire sous la responsabilité du Professeur Alain Lazartigue.

La grande richesse de cette démarche résulte de ce qu’il s’agit non pas d’une formation proposée à des institutions, mais d’une formation élaborée par les institutions elles-mêmes autour d’une problématique qui leur est commune, à savoir la prise en charge des mineurs les plus en difficulté.

176 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales

L’action du ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales en matière d’enseignement supérieur, au travers des programmes « Coordinations des moyens de secours » et « Police nationale » concerne l’école nationale supérieure de la police (ENSP), l’école nationale supérieure des officiers de police de Cannes-Ecluses (ENSOP), l’école nationale supérieure d’application de la police nationale de Toulouse (ENSAPN) et l’école nationale supérieure des officiers de sapeurs pompiers (ENSOSP)

L’Ecole nationale supérieure de la police (ENSP) Etablissement public à caractère administratif, l'ENSP assure la formation des commissaires de police, chefs des services de la police nationale, de cadres supérieurs de police de pays partenaires et propose avec l'Université Jean Moulin - LYON 3, une formation professionnelle de 3ème cycle universitaire dans le champ de la sécurité intérieure (MASTER "Droit et Politique de la Sécurité") à des étudiants et à des professionnels n'appartenant pas à la fonction publique d'Etat. Elle organise des sessions et des rencontres interprofessionnelles avec d'autres écoles du service public français et accueille pour des formations spécialisées d'autres personnels de la police nationale ou d'administrations partenaires ainsi que des élus.

Par décret du 20 avril 1988, l’école nationale supérieure de la police a acquis le statut d’établissement public national à caractère administratif. La DAPN assure, pour le compte du ministre de l'Intérieur, la tutelle de l'ENSP, elle bénéficie de l’autonomie financière et de la personnalité juridique. Son conseil d’administration, présidé par un conseiller d'Etat, définit les orientations pédagogiques et décide du budget de l’établissement

Les activités de l'Ecole sont réparties entre quatre secteurs : Une direction de la formation initiale (D.F.I.) chargée de concevoir et de dispenser les enseignements professionnels aux élèves commissaires, aux auditeurs des pays partenaires et aux étudiants. Une direction de la formation continue et de la recherche (D.F.C.R.) qui conçoit, organise et anime les actions de formation destinées aux chefs de services de police. Un département des relations extérieures (D.R.E.) assure la préparation et le suivi des actions de coopération internationale et la communication interne et externe de l’établissement. Ces trois services organisent ensemble des actions de formation spécialisées au profit d’autres cadres supérieurs français et étrangers impliqués dans le domaine de la sécurité. Enfin, le secrétariat général gère l’ensemble des ressources humaines et les moyens nécessaires aux activités de formation et de coopération.

Il s'agit d'une formation professionnelle, par alternance, qui dure deux années. La diversité des recrutements est source d’expériences multiples et de richesse, mais elle exige que soit dispensée en contrepartie une formation qui préserve l’homogénéité de culture et d’action, garantie de la cohésion du corps et de la cohérence de l’institution, tout en tenant compte des acquis initiaux.

Le dispositif de formation initiale prend en compte cette diversité et ses méthodes ont pour but de répondre à trois objectifs : - Former les élèves aux métiers et techniques de police. - Développer leur capacité à participer à la conception et à la mise en œuvre de politiques partenariales de sécurité. - Etendre leurs compétences au management administratif et opérationnel des services et à la maîtrise des techniques de communication interne et externe.

Pour atteindre ces objectifs, l'accent est mis sur la professionnalisation, l'individualisation et l'évaluation de la formation.

Les élèves effectuent, selon le principe de l’alternance, quatre séjours à l’école et quatre séjours dans les centres de stage d’une durée totale de 12 mois. Cohérence et progressivité sont recherchées au travers de ce dispositif afin de dispenser sur deux années, la formation la plus adaptée à l’exercice de leur futur métier et plus précisément de leur premier emploi.

En ce qui concerne le master "Droit et politique de la sécurité" dont le volume des heures est conventionnel, les contenus et les outils pédagogiques qui y sont liés devront aussi évoluer. Le domaine des enseignements spécifiques et celui des domaines techniques partagés, considérés comme fondamentaux sont plus faciles à adapter à ces nouveaux choix pédagogiques. Ainsi, chacun des chargés de matière de l'Ecole, sur les champs ou cela s'avère non seulement possible mais nécessaire, expérimente des méthodes pédagogiques qui permettent d'appréhender, d'analyser et d'échanger sur des problématiques à aborder de façon transversale.

L’école nationale supérieure des officiers de police de Cannes-Ecluse (ENSOP) L’école supérieure des inspecteurs de la police nationale est devenue l’ENSOP par un arrêté du 11 juillet 1995. Elle est chargée de la formation initiale et en partie de la formation continue des lieutenants de police.

177 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Formation initiale Les lieutenants de police appartiennent au corps de commandement et d'encadrement de la police nationale (décret n° 2005-716 du 29 juin 2005). Les officiers de police qui le constituent, secondent ou suppléent les commissaires de police dans l'exercice de leurs fonctions. Ils exercent les attributions qui leur sont conférées par le code de procédure pénale et les textes réglementaires spécifiques à leur service d'emploi. Ils assurent le commandement des fonctionnaires du corps d’encadrement et d'application (gradés et gardiens de la paix). Ils peuvent être chargés d'enquêtes, de missions d'information et de surveillance dans les services actifs de police.

Outre la discipline et la formation, ils peuvent également être chargés de missions ou de commandements particuliers de services de police. Ils ont autorité sur l'ensemble des personnels titularisés dans ces services. Le corps comprend trois grades : lieutenant de police, capitaine de police et commandant de police. D'une durée de 18 mois, la scolarité s'effectue à l'école nationale supérieure des officiers de police, sise à Cannes-Ecluse (77) et alterne stages en école et en services actifs. A son issue, les élèves lieutenants dont les notes ont été jugées suffisantes, sont nommés lieutenants de police stagiaires. Leur affectation est fonction de leur rang de classement et des postes proposés par l'administration. L'entrée à l'ENSOP est ouverte sur concours interne (ouvert aux fonctionnaires relevant de la police nationale comptant 4 ans de services effectifs) ou externe (ouvert aux hommes et femmes âgés de moins de 35 ans remplissant les conditions d'aptitude physique requises et titulaires d'un diplôme de niveau bac +3 ou équivalent). La nomination en qualité d'élève est subordonnée à la souscription de l'engagement préalable de rester au service de l'État pendant une durée de 5 ans à compter de la titularisation.

Formation continue En application de la loi d'orientation et de programmation sur la sécurité (LOPS) et de la réforme des corps et carrières de la police nationale, entraînant la fusion des corps "tenus-civils", un dispositif d'accompagnement a été élaboré pour les policiers optant pour un poste auquel leur scolarité antérieure au 1er septembre 1995 ne les avait pas préparés. Dans ce cadre, l’ENSOP aura en charge toute la formation continue induite par celle-ci concernant le corps de commandement. Ainsi, elle sera chargée de la mise en œuvre des stages qualifiants pour l’accès au grade de commandant. De plus, elle reprendra la formation pour l’accès au grade de capitaine, qui était précédemment réalisée par l’ENSAPN de Toulouse.

Dans le cadre de la réforme des corps et carrières, l'ENSOP a en charge toute la formation continue induite par celle-ci concernant le corps de commandement et d'encadrement.

L'école nationale supérieure d'application de la police nationale de Toulouse (ENSAPN) L'ENSAPN a en charge principalement le franchissement de grade des commandants et des capitaines de police. Ces stages de franchissement de grade ont été mis en place en 1996.

Capitaines de police : Ce stage obligatoire, après nomination, a pour objectif de former les capitaines à exercer pleinement leur responsabilité d'animation opérationnelle. La formation se déroule sur un module de 5 jours portant sur la communication et le management opérationnel d'un service. 12 stages ont été réalisés en 2005 (670 stagiaires).

Commandants de police A l'origine, ce stage obligatoire avait pour objectif de former les commandants de police à exercer pleinement leur responsabilité de commandement. Depuis 2001, l'avancement au grade de commandant est lié au suivi d'actions de formation. Elles ont pour objet de sensibiliser et de préparer les futurs commandants à l'exercice des responsabilités attachées à ce grade, en particulier dans le commandement d'un service ou d'une unité. Au vu des propositions formulées par la commission administrative paritaire et préalablement à la publication de l'arrêté ministériel portant tableau d'avancement au grade de commandant, les intéressés qui, au moment de la constitution de leur fiche de proposition à l'avancement, se sont engagés à suivre une formation d'adaptation au nouveau grade, suivent deux stages d'une semaine chacun portant respectivement sur le management et la communication. 5 stages de deux 2 modules d'une semaine ont été réalisés 2005 pour 323 stagiaires.

L'ENSAPN a également en charge depuis 2002 l'organisation des stages d'adaptation aux nouvelles fonctions des fonctionnaires du corps de commandement antérieurement assurés par l'ENSOP: 1 seul stage de deux semaines a été organisé en 2005(15 stagiaires)

178 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

L'Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs pompiers (ENSOSP) Présentation La loi du 13 août 2004 portant modernisation de la sécurité civile et le décret du 7 juin 2004 relatif à l’ENSOSP confient au CNFPT (centre national de la fonction publique territoriale) une mission de développement de la formation des sapeurs pompiers professionnels dans le cadre d’un budget annexe retraçant ses interventions en faveur de cette filière.

L’évolution des effectifs, des profils et des exigences de formation des officiers a entraîné un accroissement constant des formations initiales et continues de ces agents. Cette évolution s’est fortement accélérée du fait de la départementalisation des services départementaux d’incendie et de secours, de la réforme de la filière des sapeurs- pompiers professionnels, de la création des cadres d’emplois des personnels des services de santé et de secours médical et de l’évolution des risques et des attentes de la société dans le domaine de la sécurité civile. Au vu de ce constat et au terme d’une réflexion approfondie, le Ministre de l’Intérieur a annoncé le 27 juin 2002 deux décisions de nature à remédier à cette situation : - la transformation de l’ENSOSP, département de l’Institut national d’études de la sécurité civile, installée depuis 1978 sur le site de Nainville-les-Roches (91), en un établissement public autonome doté de financements et de capacités de recrutement adaptés ; - la délocalisation de l’école à Aix-en-Provence (13) complétée par la création d’un plateau technique d’entraînement à Vitrolles (13).

Missions Les missions assignées à l’ENSOSP (art. 2 du décret du 7 juin 2004) lui confèrent un rôle d’école d’application comparable à celui d’autres écoles de formation de cadres de la fonction publique et d’animateur du réseau des écoles de sapeurs-pompiers ainsi qu’un rôle premier dans l’organisation de formations en matière d’incendie et de secours à l’intention des autres acteurs concourant à la sécurité civile. L’établissement, sous la tutelle de l’État garant de la cohérence de la sécurité civile au plan national, est chargé de la diffusion des règles d’emploi des sapeurs-pompiers afin d’assurer l’unité de doctrine et de commandement. Afin de valoriser son savoir-faire, l’accent est mis sur le rôle de l’ENSOSP en matière d’études et de recherche dans les domaines relevant du champ de compétence des services d’incendie et de secours ainsi que sur sa vocation internationale et notamment européenne.

Objectifs - Créer une nouvelle structure : Mettre en place un nouvel établissement public : l’ENSOSP, se substitue à l’INESC (institut national d’études de la sécurité civile). Créer deux nouveaux sites : l’ensemble pédagogique d’Aix-en-Provence et le plateau technique d’entraînement de Vitrolles. Délocaliser l’école : l’ENSOSP sera complètement délocalisée à Aix-en-Provence et Vitrolles, parallèlement le site de Nainville les Roches sera désactivé le 1er septembre 2007.

L’ENSOSP, établissement public administratif, sera doté à terme des moyens nécessaires à son autonomie administrative et financière.

- Donner une nouvelle dimension à l’école : La montée en puissance de l’activité de l’ENSOSP, liée notamment aux objectifs qui lui sont fixés, pour chacune de ses missions, sera progressive. La mise à niveau des formations initiale et continue des officiers de sapeurs-pompiers constituant la mission de base de l’école sera prioritaire. Le projet d’établissement, base du futur contrat d’établissement, est une réflexion d’envergure qui devra être conduite par une approche globale et anticipatrice comportant plusieurs dimensions : une dimension pédagogique, une dimension organisationnelle, une dimension culturelle, une dimension prospective, et une dimension « réseaux ».

L’Etat et le CNFPT apporteront dans cette phase de mise en place, leur aide et leur expertise en matière de gestion, d’ingénierie de formation et dans tous les domaines où cela s’avèrera nécessaire.

Financement de l’école Principe de répartition des financements

Les recettes constituent un budget unique, bénéficiant de quatre types de financement : Cette répartition est retraduite dans le tableau ci-dessous. Recettes de fonctionnement 2007* Etat Selon nombre de personnels transférés 4,507 M€ CNFPT Cotisation et sur cotisation 7,560 M€ SDIS Facturation des formations 7,968 M€ Divers Location de salles, CNASEA etc.… 0,125 M€ TOTAL 20,160M€ *Source : BP 2007

179 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Secrétariat d'État chargé de l'Outre-mer

Le Secrétariat d'État chargé de l'Outre-mer donne la possibilité à un certain nombre d’étudiants de poursuivre leur études d'enseignement supérieur ailleurs que sur le territoire d’origine, notamment quand le cursus universitaire choisi n’existe pas sur place. Pour cela une politique d’attribution de bourses d’études est conduite. Elles concernent les étudiants originaires du Pacifique et de Mayotte. Ce dispositif est en cours d’extinction dans un souci d’harmonisation avec les bourses nationales d’Etat.

Par ailleurs, le ministère de l'outre-mer a créé le passeport mobilité. Ce dispositif applicable depuis le 1er juillet 2002 s'inscrit dans le cadre de la politique de continuité territoriale avec la métropole. Il concerne les étudiants âgés au plus de 26 ans qui souhaitent s'inscrire dans une filière inexistante ou saturée dans leur collectivité d'origine. Cette mesure leur permet de bénéficier de la prise en charge financière d'un voyage aller-retour par année universitaire. Le dispositif s'applique sur l'ensemble des collectivités d'outre-mer.

Le ministère de l’outre-mer a pour objectif de faire prendre en compte notamment par le ministère de l’éducation nationale, les particularités des situations locales, en matière de démographie et donc de construction d’infrastructures et de logements à destination des étudiants, principalement dans le cadre des contrats de plan. La constitution d'un pôle universitaire en Guyane illustre cette politique de développement de l'offre universitaire et du renforcement de la dimension internationale des établissements d'enseignement supérieur d'outre-mer.

En ce qui concerne les crédits pour la recherche, ils contribuent au financement annuel de programmes de recherche, choisis après appel à projet. Ces études ont pour vocation une meilleure connaissance scientifique de l’outre-mer et, à terme, le renforcement et le développement économique des DOM et des COM. Ces crédits sont versés sous forme de subvention à des organismes de recherche outre-mer (tels que : Institut Pasteur, UAG, CIRAD, INRA….). Pour 2007, la dotation de 600 000 € prévue en programmation initiale devrait être intégralement consommée, voire légèrement dépassée.

Il est prévu d’attribuer pour 2008, 400 000 € en AE et 500 000 € en CP dont 300 000 € pour les soldes de subventions octroyées antérieurement.

180 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

Les établissements et formations entrant dans le champ du rapport sur les politiques nationales de recherche et de formations supérieures présentent un ensemble très varié de statuts, du public au privé, en passant par les établissements publics à caractère administratif (EPA) ou les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP). Cependant, ces distinctions juridiques, elles-mêmes divisibles entre les articles L713-9, L715- 1, L716-1, L717-1, L718-1 et L719-10 du code de l'éducation ne correspondent pas nécessairement aux différents types de formation. Ainsi, les formations d’ingénieurs peuvent intervenir aussi bien dans le cadre d’un statut d’établissement privé, d’EPA, d’EPIC ou encore de composante d’EPCSCP.

Les universités

Les 82 universités et les 2 INP, de Lorraine et de Toulouse peuvent se structurer, en vertu de l'article L713-1 du code de l'éducation relatif aux composantes, en écoles et instituts internes, en unités de formation et de recherche (UFR) et en départements, laboratoires et centres de recherche. Ces établissements comprennent par ailleurs en application de l’article L714-1 du code de l'éducation des services communs (documentation, formation continue, accueil, information, orientation et insertion professionnelle des étudiants, organisation des activités physiques et sportives, étudiants étrangers, formation des formateurs, médecine préventive et promotion de la santé, services généraux, exploitation d'activités industrielles et commerciales) dont le statut est fixé par décret.

Une nouvelle loi, la loi sur les libertés et responsabilités des universités du 10 aout 2007 réforme l’université et lui donne les moyens et la liberté indispensables pour être plus réactive dans la compétition mondiale de la connaissance. Elle permettra des recrutements plus rapide des meilleurs talents, la création de nouvelles formations et leur adaptation aux besoins des étudiants et de la société, des partenariats et la réception de fonds grâce aux fondations universitaires. La loi du 10 août 2007 s’accompagnera, par ailleurs, d’un effort financier sans précédent de 5 milliards d’euros en cinq ans qui permettra d’améliorer les conditions de vie et de travail de l’ensemble de la communauté universitaire, de renforcer les formations pour une meilleure réussite des étudiants et de développer l’attractivité des métiers de l’enseignement universitaire. L’objectif ambitieux de la loi est que, d’ici 5 ans, les 82 universités et les 2 INP aient pris leur autonomie.

Les instituts ou écoles internes (article L713-9 du code de l'éducation) créés par décret après avis du conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), sont ceux qui conservent la plus grande autonomie, notamment financière. En particulier, ils peuvent recevoir directement des dotations ministérielles en crédits et en emplois et leur directeur, qui est un enseignant, est institué de droit ordonnateur secondaire et a “ autorité sur l’ensemble du personnel ” dont toute affectation nécessite son accord. Toutefois, la gestion de leurs ressources humaines s’inscrit dans la politique globale de l’EPCSCP à la fois par la procédure annuelle de publication des emplois et dans le cadre du contrat d’établissement. Les instituts et écoles sont administrés par un conseil élu et dirigés par un directeur élu (un institut) ou nommé (une école) par le ministre chargé de l’enseignement supérieur.

Sont notamment soumis à ce statut : - - 116 instituts universitaires de technologie (IUT) à la rentrée 2007 ; - - 82 écoles d’ingénieurs ; - - l’IEP de Strasbourg ; - - 2 instituts universitaires professionnalisés, 17 observatoires des sciences de l’univers, 23 instituts de préparation à l’administration générale, 23 instituts d’administration des entreprises, 6 instituts et écoles de gestion et 10 instituts du travail. - En application de l’article L. 721-1 du code de l’éducation, les IUFM sont intégrés à l’une des universités auxquelles ils sont rattachés sous forme d’écoles internes aux universités. Le processus d’intégration a débuté le 1er janvier 2007 par l’intégration des IUFM des académies d’Aix-Marseille et de Versailles, s’est poursuivi par les intégrations des IUFM des académies de Créteil, Limoges, Grenoble, de Nantes, de Lyon et reims. Il doit s’achever le 24 avril 2008, conformément à l’article 87 de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005.

Les formations courtes professionnalisées : instituts universitaires de technologie (IUT) et sections de techniciens supérieurs (STS)

1. Le diplôme universitaire de technologique (DUT) et le brevet de technicien supérieur (BTS)

Le diplôme universitaire de technologique (DUT) et le brevet de technicien supérieur (BTS) sont deux diplômes nationaux de l’enseignement supérieur de niveau III qui attestent d’une qualification professionnelle et sanctionnent un niveau d’études à bac +2. Les textes réglementaires énoncent que le DUT permet à ses titulaires d’occuper des fonctions d’encadrement technique et professionnel dans certains secteurs de la production, de la recherche

181 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES appliquée et des services, tandis que le BTS permet à ses titulaires d’assumer des tâches d’encadrement et confère le titre de technicien supérieur breveté. Les DUT comme les BTS sont intégrés dans le schéma européen d’enseignement supérieur, au sein des formations conduisant au grade de licence. L’obtention d’un de ces diplômes permet d’acquérir 120 crédits européens. Il est à noter que si le DUT permet la capitalisation progressive des ECTS par semestres, c’est la délivrance du BTS suite à l’examen national qui emporte l’acquisition des 120 crédits. Au-delà de leurs points communs et bien qu’une certaine concurrence puisse parfois apparaître, les DUT comme les BTS ont su développer leurs particularités et leurs points forts pour se constituer chacun une identité spécifique. Ces identités sont notamment caractérisées par les structures de formation, la carte des formations, le public accueilli, les modalités de certification et les poursuites d’études des diplômés.

2. Les structures

Les IUT Les IUT ont été créés par décret du 7 janvier 1966 complété par le décret du 20 janvier 1969 pour répondre aux exigences du développement économique et social étroitement lié au progrès technique favorisant ainsi l’émergence de nouvelles formations. Les 116 IUT, qui préparent au DUT, font partie du paysage de l’enseignement universitaire et bénéficient d’une relative autonomie à l’intérieur de l’université. Ils sont administrés par un conseil dont le président est issu du monde professionnel et dirigés par un directeur élu parmi les membres du conseil. Les IUT sont composés de départements d’enseignement correspondant à 24 spécialités (15 du secteur secondaire et 9 du secteur tertiaire). Le département constitue l’unité pédagogique de base. À la rentrée 2007, on dénombre 662 départements (388 secondaires et 274 tertiaires) dont les promotions sont généralement comprises entre 50 et 150 étudiants. La formation est assurée par des enseignants- chercheurs et des enseignants du second degré ainsi que par des professionnels du secteur d’activité considéré.

Les STS Plus de 2 000 établissements publics et privés proposent une formation au BTS. 1 300 de ces établissements sont des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE), 400 sont des établissements privés sous contrat et 300 sont des établissements privés hors contrat (essentiellement dans le secteur tertiaire). Ces établissements se situent aussi bien dans des grandes villes, des villes moyennes que dans des petites villes. Implantées dans les lycées, les sections de techniciens supérieurs (STS) accueillent les étudiants préparant un BTS. La taille des promotions est en moyenne de 25 étudiants par STS. Une caractéristique des STS concerne l’extrême diversité de leur spécialisation : 88 spécialités de BTS (31 du secteur des services et 57 du secteur de la production), dont certaines avec des options, sont proposées. La formation est essentiellement dispensée par des enseignants du second degré, même si l’intervention de professionnels du secteur considéré est également possible.

3. La carte des formations

S’agissant des IUT, la carte des formations est arrêtée au niveau national par le ministre chargé de l’enseignement supérieur. Les ouvertures de départements, bien que prévues par les contrats de plan État- Régions (CPER) et les contrats quadriennaux des universités, s’appuient sur des propositions venant des universités et arrêtées au niveau national après expertise par les instances consultatives spécifiques. C'est ainsi qu'à la rentrée 2007, la création de 9 nouveaux départements a été décidée, 3 dans le secteur des services et 6 dans le secteur de la production.

Les recteurs quant à eux ont la maîtrise de l’ouverture des STS. Ces décisions académiques d’ouverture sont étroitement liées à la carte régionale des formations arrêtée en concertation avec les collectivités territoriales dans le cadre du plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes (PRDFPJ).

4. Les enseignements

Le DUT comme le BTS peuvent être préparés par la voie de la formation initiale, par la voie de la formation continue, par la voie de l’alternance et par l’enseignement à distance. Cette préparation est d’une durée de deux années qui peut être réduite pour les candidats attestant d’études supérieures ou d’une expérience professionnelle. La formation dispensée, tant en IUT qu’en BTS, est exigeante et les volumes horaires sont importants.

182 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Pour le DUT, en formation initiale (hors alternance), la préparation comporte selon le secteur d’activité 1620 ou 1800 heures d'enseignement théorique et pratique réparties sur 60 semaines environ, auxquelles s’ajoutent des travaux personnels organisés sous forme de projets tuteurés d'une durée de 300 heures et un ou plusieurs stage en entreprise de 10 semaines minimum. Il faut noter que l’importance numérique des promotions et le caractère universitaire de la formation entraînent notamment la mise en place de cours magistraux en amphithéâtre. S’agissant du BTS, en formation initiale (hors alternance), l’horaire hebdomadaire est de 33 heures en moyenne de cours, travaux dirigés et travaux pratiques. La part des enseignements fondamentaux étudiés pour leurs applications à une technologie représente environ 1/3 de la formation et celle des enseignements professionnels environ 2/3. Un ou plusieurs stages d’une durée totale moyenne de 8 à 12 semaines sont effectués en entreprise en fin de première année ou en deuxième année. La formation dispensée en IUT et BTS repose sur des contenus pédagogiques nationaux, rénovés régulièrement en fonction de l’évolution des techniques et des besoins du monde professionnel.

Les programmes pédagogiques nationaux (PPN) des DUT sont conçus par les commissions pédagogiques nationales (CPN), composées de représentants des entreprises, des salariés et des enseignants. Pour assurer une meilleure intégration des formations dans le tissu économique régional, les PPN peuvent être adaptés localement dans la limite de 20 % du volume horaire total.

Les contenus pédagogiques des BTS sont élaborés par les commissions professionnelles consultatives (CPC) dans lesquelles siègent des représentants du monde professionnel, et par l’inspection générale de l’éducation nationale.

5. La certification

La délivrance du DUT et du BTS répond à des modalités de certification différentes. Le DUT est délivré au nom de l’État par le président de l’université à laquelle appartient l’IUT. L’acquisition des connaissances et des aptitudes est appréciée soit par un contrôle continu et régulier, soit par un contrôle continu et régulier combiné à un examen terminal. Le choix des modalités de contrôle des connaissances est fixé par l’établissement dans le cadre de son autonomie pédagogique, dans le respect de la réglementation nationale.

Le BTS, dont la formation relève de structures différentes (lycées publics ou établissements privés sous ou hors contrat), est délivré par le recteur sur proposition du jury à l’issue d’un examen national terminal comportant 6 épreuves.

6. Les poursuites d’études des diplômés

Bien que le DUT comme le BTS soient conçus dans un objectif d’insertion professionnelle, il n’en demeure pas moins que leurs titulaires sont de plus en plus nombreux à poursuivre leur formation l’année suivant l’obtention de leur diplôme. Cette poursuite d'études, qui n’est pas automatiquement accordée, se fait soit en université, soit dans les grandes écoles selon des modalités de recrutement adaptées. On observe que plus de 70 % des diplômés de DUT poursuivent leurs études, soit en université, soit en écoles d’ingénieur après un concours spécial et que 40 % de diplômés de BTS poursuivent leur formation l’année suivant l’obtention de leur diplôme, cette poursuite d’études se fait notamment à l’université en licence professionnelle. Il est à noter que les chiffres ci-dessus correspondent à des moyennes, les situations étant très diverses selon les spécialités.

Les unités de formation et de recherche (UFR), créées par arrêté ministériel, sont administrées par un conseil, présidé par un enseignant élu qui est également directeur. Elles associent des départements de formation et des laboratoires ou centres de recherche. Elles ont une autonomie essentiellement pédagogique et scientifique, cependant accentuée dans les UFR médicales dont le directeur est ordonnateur secondaire, et a qualité pour signer au nom de l'université les conventions ayant pour objet de déterminer la structure et les modalités de fonctionnement d'un centre hospitalier universitaire (CHU).

Les “départements, laboratoires et centres de recherche”, créés par le conseil d’administration de l’EPCSCP, à la majorité des 2/3 de ses membres, sur proposition du conseil scientifique, n’ont pas juridiquement d’autonomie mais, dans la pratique, ils constituent souvent les véritables centres d’engagement des dépenses.

Les services communs Un exemple de service commun

183 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les services d'activités industrielles et commerciales des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (SAIC). L’article 2 de la loi n° 99-587 du 12 juillet 1999 sur l’innovation et la recherche prévoyait notamment la création de structures chargées de la promotion et de la valorisation des activités industrielles et commerciales des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP). Deux décrets d’application de cette loi relatifs aux services d’activités industrielles et commerciales, fruit d’un long travail de concertation avec les services du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie ont été publiés :

Le décret n° 2002-549 du 19 avril 2002 relatif aux services d’activités industrielles et commerciales des EPCSCP fixe les conditions de création, les missions, les activités et l’organisation de ces services. Au sein des universités, ces services constituent une nouvelle catégorie de services communs. Ces services ont un rôle de promotion des activités industrielles et commerciales, notamment en contribuant à déterminer une politique commerciale, en proposant une politique tarifaire et en gérant les contrats de recherche, d’études d’analyses, les brevets et licences, des activités d’édition, les baux et locations commerciales. (titre 1er du décret). Chaque université peut, par délibération statutaire de son conseil d’administration, créer un service interne, dirigé par un directeur, assisté éventuellement d’un conseil dont la composition, les compétences et les modalités de fonctionnement sont fixés par les statuts du service. Par ailleurs, les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel ne souhaitant pas créer un service interne peuvent conjointement avec d’autres établissements créer un service commun interétablissements, par délibération statutaire. Ce service est dirigé par un directeur et peut être doté d’un conseil. Les activités du service, les modalités de contribution de chaque établissement, l’établissement de rattachement de ce service et la composition et les attributions du conseil sont fixés par une convention cadre conclue entre les différents établissements participants.

Le décret n° 2002-601 du 25 avril 2002 pris pour l’application de l’article L. 719-5 du code de l’éducation, relatif au budget annexe et au régime financier et comptable des services d’activités industrielles et commerciales des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et modifiant le décret n° 94-39 du 14 janvier 1994. Les services d’activités industrielles et commerciales bénéficient d’un régime budgétaire, financier et comptable adapté à la gestion de ces activités. Ils disposent d’un budget annexe au budget de l’établissement, doté d’un cadre budgétaire complet comprenant deux sections, l’une de fonctionnement, l’autre d’investissement. Ce budget annexe est complété par un budget de gestion présentant les recettes et les dépenses du SAIC par destinations, selon une nomenclature propre à ce service. Les crédits inscrits au sein du budget annexe ont un caractère évaluatif. Les règles d’adoption et de modifications des budgets annexes sont assouplies. Un aménagement des compétences est institué, par l’instauration de délégations en matière budgétaire. Le président ou directeur de l’EPCSCP peut consentir des délégations de pouvoirs ou de signature au directeur du SAIC. Le directeur du SAIC, lorsqu’il a la qualité d’ordonnateur secondaire, peut déléguer sa signature à des agents de ce même service. Le SAIC fait l’objet d’un suivi en comptabilité distincte de celle de l’établissement. Un compte rendu financier est établi en fin d’exercice par l’agent comptable de l’EPCSCP. Ce compte rendu est agrégé au compte financier de l’établissement.

Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE)

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont accessibles aux titulaires du baccalauréat (ou d’un titre admis en équivalence). Elles forment les étudiants pour les différents secteurs économiques, l’enseignement, la recherche, l’administration et la défense en les préparant en deux ans aux concours des grandes écoles : écoles normales supérieures, école nationale des chartes, écoles d’ingénieur, écoles nationales vétérinaires, écoles supérieures de commerce et de gestion, ainsi qu’aux écoles relevant du ministre de la défense.

Elles sont organisées en 3 catégories : classes préparatoires scientifiques, classes préparatoires économiques et commerciales, classes préparatoires littéraires.

L’enseignement est dispensé dans les lycées dont la liste fait l’objet d’une publication annuelle. Le réseau des CPGE comprend 477 établissements d’enseignement publics et privés et 2015 divisions, qui accueillent 74000 étudiants.

Selon les termes du décret 2007-692 du 3 mai 2007, les formations en CPGE font partie intégrante de l’architecture européenne des études. A ce titre, elles donnent lieu à la délivrance d’une attestation descriptive de la formation qui mentionne pour chaque élément constitutif du parcours de formation une valeur définie en crédits européens, dans la limite de 60 pour la première année d’études et de 120 pour un parcours complet. L’intégration des formations en CPGE dans ce schéma est de nature, en sécurisant les parcours, à faciliter la poursuite d’études en cas d’échec aux concours.

184 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les écoles et instituts extérieurs aux universités (articles L715-1, L715-2, L715-3 du code de l'éducation)

À l’origine, l’idée qui sous-tend la création de cette catégorie d’EPCSCP est la volonté d’adapter les structures de certains établissements ayant une “ forte vocation professionnelle et technique ” aux relations qu’ils entretiennent avec les milieux professionnels. D’où la prépondérance au sein des organes dirigeants des personnalités extérieures, qui peuvent composer de 30 à 60 % des membres du conseil d’administration, contre 20 à 30 % pour celui des universités. Par ailleurs, le président du conseil d’administration n’est pas le directeur, mais est élu parmi les personnalités extérieures. Le directeur est choisi parmi les personnels ayant vocation à enseigner à l’école et est nommé sur proposition du conseil d’administration. Les établissements relevant de l’article L715-1 n’ont pas la possibilité de se structurer en écoles ou instituts internes ni en UFR. Mais ils peuvent prévoir en leur sein des départements, centres ou services (les directeurs de ces structures n’exerceront alors leurs pouvoirs que par délégation de signature).

Les établissements relevant de l’article L715-1 sont au nombre de 15 : - - 3 universités de technologie (UT) ; - - 5 instituts nationaux des sciences appliquées (INSA) ; - - l’institut supérieur de mécanique de Paris (décret n° 2003-1078 du 10 novembre 2003), ; - - les écoles centrales de Lyon, de Lille, de Nantes et de Marseille (pour mémoire : l’école centrale de Paris est un grand établissement au sens de l’article L717-1 du code de l'éducation) ; - - l'école nationale supérieure des arts et industries textiles transformée en EPCSCP par le décret n° 2003-1089 du 13 novembre 2003 ; - - l'établissement national d'enseignement supérieur agronomique de Dijon (ENESAD), sous tutelle du ministère chargé de l’agriculture, l’école nationale des travaux publics de l'Etat, sous tutelle du ministère chargé de l’aménagement. Les universités de technologie Il existe 3 universités de technologie relevant de l’article L715-1 : - l’UT de Compiègne (créée en 1972) ; - l’UT de Troyes (créée en 1994) ; - l’UT de Belfort - Montbéliard (créée en 1998).

Le cadre juridique de ces universités de technologie (loi de programme n° 85-1371 du 23 décembre 1985), variante du statut d’institut ou école extérieur aux EPCSCP comporte les caractéristiques suivantes : - - les personnalités extérieures ont une place importante dans le conseil d’administration, - - le directeur est nommé par le ministre sur proposition du conseil d’administration, parmi les personnes ayant vocation à enseigner dans l’établissement, - - l’université de technologie adopte ses statuts, dans lesquels elle détermine notamment ses structures internes (départements et services). Elle ne comporte pas de composante interne.

Les écoles centrales En 1990, les écoles d'ingénieurs de Lille, Lyon, Nantes et Paris se sont fédérées au sein de l'intergroupe des écoles centrales. Dans ce cadre, aujourd’hui, les quatre établissements partagent un certain nombre de valeurs qui constituent les bases de leur identité commune : une formation généraliste, un large éventail d'options, la collaboration avec le monde de l'entreprise, l'ouverture à l'international, la symbiose formation recherche et activité projet. Le tout est conforté par un mode de recrutement commun aux quatre écoles et par des flux significatifs d'échanges d'élèves ingénieurs, en particulier en troisième année. La mission de chaque école centrale est de former en trois ans des ingénieurs généralistes de haut niveau, possédant des connaissances et des compétences suffisamment larges pour leur permettre de s'adapter au mieux à la demande et aux transformations de l'industrie, d'orienter leur carrière professionnelle et d'être rapidement opérationnels au sein de l'entreprise. Les élèves-ingénieurs des écoles centrales sont recrutés en 1ère année parmi les candidats admis au concours national “ centrale - Supélec ” (ce concours sur épreuves s'adresse aux élèves des CPGE scientifiques; les épreuves écrites sont communes aux quatre écoles centrales ainsi qu'à l'école supérieure d'électricité notamment ; chaque école fixe ses propres coefficients). Viennent s'y ajouter des candidats admis sur concours spéciaux réservés aux élèves des classes préparatoires de l'enseignement technique ainsi que des admis par concours sur titres. Les écoles centrales offrent en 2ème année des possibilités d'admission par concours sur titres à des titulaires d'une maîtrise scientifique. La participation active des élèves - ingénieurs à la formation, le développement progressif de leur autonomie, en particulier au travers de la réalisation de projets et d'études

185 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES personnalisés, favorisent l'initiative individuelle et collective, l'aptitude au travail en équipe et l'apprentissage de la prise de responsabilités. Durant les trois années de sa formation, l'élève ingénieur suit des enseignements de tronc commun et d'option. Le tronc commun correspond aux deux tiers de la scolarité. Pluridisciplinaire, il permet une diversification de la formation au travers d'enseignements dits de “ pré-requis ” ou “ d'approfondissements ”, choisis par les élèves-ingénieurs. En fin de 1ère année, les élèves ingénieurs choisissent une formation optionnelle. L'enseignement en option est organisé en fin de 2ème année et durant la 3ème année. Il représente un tiers du volume horaire de la formation totale. Orienté vers le monde industriel, l'enseignement en option offre cependant, pour les étudiants motivés, la possibilité de préparer un master professionnalisé (premier diplôme de 3ème cycle) et de faire un stage de recherche dans un des laboratoires de l'école. Celui-ci peut déboucher sur une thèse. Les élèves - ingénieurs effectuent, entre la 1ère et la 2ème année, un stage de connaissance du monde industriel d'une durée de 4 semaines. En début de 3ème année, ils effectuent leur stage - ingénieur en entreprise (d'une durée de 3 mois minimum). L’école centrale de Marseille a rejoint l’intergroupe des écoles centrales.

Les INSA Les instituts nationaux des sciences appliquées constituent un réseau national d’écoles (INSA de Rouen, de Lyon, de Toulouse, de Rennes et de Strasbourg). Les INSA ont une quadruple mission : - - la formation initiale des ingénieurs ; - - la formation continue de techniciens et ingénieurs ; - - la recherche scientifique et technologique ; - - le transfert de connaissances vers le milieu économique.

Les INSA forment des ingénieurs généralistes de haut niveau adaptés aux besoins exprimés par des entreprises. La diversité des options offertes ouvre aux ingénieurs INSA toutes les branches professionnelles industrielles ou de service. La formation se déroule en 5 ans : un premier cycle (tronc commun de deux ans) et un second cycle (3 ans).

En 1ère et en 3ème année, le recrutement est commun aux 5 INSA. L’affectation dans un établissement est fonction des vœux et du dossier du candidat. En 4ème année, le recrutement est propre à chaque établissement. Dans tous les cas, il s’effectue par concours sur titre et dossier. Un entretien complète la procédure en 3ème et en 4ème année.

Les candidats à l’entrée en 1ère année sont sélectionnés parmi les nouveaux bacheliers scientifiques. Tandis que peuvent faire acte de candidature à l’entrée en 3ème année les étudiants venant d’obtenir un DEUG, DUT, BTS, ainsi que ceux issus de deuxième année des CPGE. Enfin, les étudiants titulaires d’une maîtrise, d’une maîtrise de sciences et techniques (MST) ou d’un diplôme d’ingénieur peuvent faire acte de candidature pour entrer en 4ème année.

L'INSA de Strasbourg créé par le décret n° 2003-191 du 5 mars 2003 a pris la succession de l’école nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg (ENSAIS). La formation d'architectes qui était l'une des missions et des particularités de l'ENSAIS est donc désormais assurée par l'INSA de Strasbourg.

Les écoles normales supérieures, les grands établissements, les écoles françaises à l'étranger

Les écoles normales supérieures (article L716-1 du code de l'éducation)

Elles sont au nombre de quatre et sont situées à Paris (rue d’Ulm), Lyon (2 ENS) et Cachan. Elles ont un concours d’admission très sélectif préparé en deux ans après le baccalauréat dans les classes préparatoires scientifiques ou littéraires. Ces ENS préparent aux diplômes nationaux des universités et aux concours de recrutement des professeurs, principalement à l’agrégation.

Elles ont également mis en place des centres de recherche très actifs et nombre de normaliens s’engagent dans les études doctorales et s’insèrent dans les professions de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les grands établissements (article L717-1 du code de l'éducation) Ils sont créés par décret en conseil d’État mais, à la différence des autres EPCSCP, le décret de création est, comme pour les EPA, la charte de l’établissement. Celui-ci n’aura pas en effet à délibérer sur des statuts. Le directeur est généralement nommé après avis ou sur proposition du conseil d’administration. Les grands établissements bénéficient du régime financier et comptable applicable aux EPCSCP et sont également soumis à un contrôle financier a posteriori. Les actes de recrutement et de gestion des

186 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES personnels du muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et de l'institut national d'histoire de l'art (INHA) sont cependant soumis au visa préalable du contrôleur financier.

Les établissements relevant de l’article L717-1 sont au nombre de 21. Le muséum national d’histoire naturelle, l'école des hautes études en sciences sociales, l'institut d’études politiques de Paris, l'observatoire de Paris, le collège de France, l'école pratique des hautes études, l'école nationale des chartes, le conservatoire national des arts et métiers, le palais de la découverte, l'institut de physique du globe, l'école centrale des arts et manufactures, l'école nationale supérieure d’arts et métiers, l'institut national des langues et civilisations orientales, l'école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, l'institut national d'histoire de l'art (INHA), l’université de technologie en sciences des organisations et de la décision de Paris Dauphine qui a pris la succession de l’université Paris 9 (décret n° 2004-186 du 26 février 2004), l'école nationale des ponts et chaussées (ENPC), AgroParisTech - institut national des sciences et industries du vivant et de l'environnement, Montpellier SupAgro - centre international d'études supérieures en sciences agronomique, l’institut polytechnique de Grenoble, l’école des hautes études de santé publique

Les écoles françaises à l'étranger (article L718-1 du code de l'éducation)

Les 5 écoles françaises à l’étranger (la casa de Velázquez de Madrid, l'école française d'Athènes, l'école française d'Extrême-Orient, l'école française de Rome et l'institut français d'archéologie orientale du Caire) sont hors du champ de ce rapport.

Les établissements publics à caractère administratif (EPA)

Le décret de création de l’EPA fixe le statut particulier de l'établissement. Le directeur est nommé : ce peut être une nomination effectuée directement par l’autorité de tutelle ou une nomination après avis du conseil d’administration (l’avis ne liant pas le ministre de tutelle) ou encore une nomination sur proposition du conseil d’administration. Les décisions et délibérations n’entrent en vigueur que dans le délai de 15 jours suivant leur réception par l’autorité de tutelle (déconcentrée ou non). Les EPA sont soumis à un contrôle financier a priori à l'exception des IUFM pour lesquels il s'exerce a posteriori en application de l'article L721- 1 du code de l'éducation (dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École).

Les EPA rattachés aux EPCSCP. L’article L719-10 du code de l'éducation prévoit qu’un établissement d’enseignement supérieur public (ou privé) peut être rattaché ou intégré à un EPCSCP, par décret, sur sa demande et sur proposition de ce dernier, après avis du conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). En cas de rattachement, les établissements conservent leur personnalité morale et leur autonomie financière. Cette formule du rattachement, prévue à l’origine pour consacrer les liens entre les établissements privés contribuant à la préparation de diplômes nationaux et les universités a été utilisée pour permettre à certaines écoles d’ingénieurs, dotées de la personnalité morale sous le régime de la loi de 1968, de conserver la qualité d’établissement public tout en maintenant des liens étroits avec l’université. Le rattachement s’effectue par décret, celui-ci constituant en général pour les EPA le texte statutaire qui les régit. Il se concrétise par la signature d’une convention avec l’EPCSCP de rattachement, qui précise les modalités de coopération entre les établissements. Cette coopération prend des formes diverses (mises à disposition de personnels relevant de l’EPCSCP de rattachement auprès de l’EPA par exemple).

Sont concernés par le statut « d’EPA rattaché » :

- 13 écoles nationales supérieures d’ingénieurs : l'école nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (rattachée à l'université de Besançon), l'école nationale supérieure de chimie et de physique de Bordeaux (rattachée à l'université de Bordeaux 1), l'école nationale supérieure d'électronique, informatique et radiocommunications de Bordeaux (rattachée à l'université de Bordeaux 1), l'école nationale supérieure d'ingénieurs de Caen (rattachée à l'université de Caen), les écoles nationales supérieures de chimie de Clermont-Ferrand (rattachée à l'université de Clermont-Ferrand 2), de Lille (rattachée à l'université de Lille 1), de Montpellier (rattachée à l'université de Montpellier 2), de Paris (rattachée à l'université de Paris VI) et de Rennes (rattachée à l'université de Rennes 1), l'école nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique de Poitiers (rattachée à l'université de Poitiers), l'école nationale supérieure de céramique industrielle de Limoges (rattachée à l'université de Limoges) et l'école nationale supérieure d’ingénieurs de Bourges (rattachée à l'université d'Orléans), l’école nationale supérieure d’informatique (rattachée à l’université d’Evry) ; - les ENI de Metz (rattachée à l'université de Metz), de Tarbes (rattachée à l'institut national polytechnique de Toulouse), de Brest (rattachée à l’université de Brest) et du val de Loire (rattachée à l’université du val de Loire) ; - 7 IEP de province ;

187 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

- l’IAE de Paris. Sont concernés par le statut d’établissement d’enseignement supérieur privé rattaché :

- l’école supérieure d’électricité (Supélec) et l’école supérieure d’optique (rattachées chacune à l’université Paris 11) ; - l’école de papeterie de Grenoble (rattachée à l’INP de Grenoble) ; - l'école spéciale des travaux publics du bâtiment et de l'industrie (rattachée à l'École nationale supérieure d'arts et métiers) ; - l'école supérieure de commerce de Lille (rattachée à l'école centrale de Lille) ; - l'école d'enseignement supérieur privé ICN (rattachée à l'université Nancy 2).

Les instituts d’études politiques (IEP) : Il existe 9 IEP (Aix-en-Provence, Lille, Rennes, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Grenoble, Paris et Toulouse). La formation dans les IEP est souvent qualifiée de formation “ sciences po ” ; cette appellation est héritée de l’ancienne école libre des sciences politiques, créée en 1872 et dont sont issus la fondation nationale des sciences politiques et l’IEP de Paris (“ grand établissement ” au sens du code de l'éducation article L717-1). Les IEP de province (mis à part celui de Strasbourg qui possède le statut d'école interne à une université) sont des établissements publics d’enseignement supérieur à caractère administratif, bénéficiant de la personnalité juridique, de l'autonomie administrative et pédagogique et rattachés par convention à une université. Les IEP ont pour objet de former des cadres supérieurs des secteurs public, parapublic et privé. Ils dispensent une formation pluridisciplinaire de haut niveau centrée sur l’analyse du monde contemporain (droit, économie, gestion, histoire, sciences politiques, langues vivantes). L’article L721-1 du code de l'éducation prévoit que dans chaque académie, un IUFM est rattaché à une ou plusieurs universités ou autres établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel pour garantir la responsabilité institutionnelle de ces établissements par l'intervention des personnes et la mise en œuvre de moyens qui leur sont affectés.

Les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) Les IUFM sont au nombre de 31, un par académie et un pour la Nouvelle Calédonie et les collectivités d’outre-mer de la Polynésie Française et de Wallis et Futuna. Les IUFM ont pour mission de conduire les actions de formation professionnelle initiale et continue des personnels enseignants du 1er et du 2nd degrés, ainsi que la recherche en éducation. Ils organisent des formations de préparation professionnelle en faveur des étudiants. 8 IUFM ont été intégrés aux universités et sont désormais régis selon les dispositions de l’article L. 713-9 du code de l’éducation. Il s’agi des instituts suivants : - IUFM de l’académie d’Aix-Marseille, école interne de l’Université Aix-Marseille 1 (depuis le 1er janvier 2007), - IUFM de l’académie de Créteil, école interne de l’Université Paris 12 (depuis le 1er mars 2007), - IUFM de l’académie de Grenoble, école interne de l’Université Grenoble 1 (depuis le 1er mars 2007), - IUFM de l’académie Limoges, école interne de l’Université de Limoges (depuis le 1er mars 2007), - IUFM de l’académie de Lyon, école interne de l’Université Lyon 1 (depuis le 1er juillet 2007), - IUFM de l’académie de Nantes, école interne de l’Université de Nantes (depuis le 1er juin 2007), - IUFM de l’académie de Reims, école interne de l’Université de Reims (depuis le 1er juillet 2007), - IUFM de l’académie de Versailles, école interne de l’Université de Cergy-Pontoise (depuis le 1er janvier 2007),

Les 23 autres IUFM sont des établissements d’enseignement supérieur à caractère administratif (EPA). Ils sont rattachés, dans chaque académie, à une ou plusieurs universités ou autres établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel.

Le décret n° 90-867 du 28 septembre 1990, modifié, fixe les règles d’organisation et de fonctionnement des 23 IUFM - EPA, à l’exception de celui du Pacifique qui est régi par un décret propre (le décret n° 92-1180 du 30 octobre 1992 modifié par le décret n°99-721 du 3 août 1999). Les principales dispositions du décret du 28 septembre 1990 portent sur le mode et conditions de création des IUFM, la formalisation du rattachement aux EPCSCP, les organes dirigeants et sur les dispositions financières. Ce dispositif demeure applicable jusqu’à l’intégration du dernier IUFM dans l’une des universités auxquelles il est rattaché en application de l’article 87 de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école. L’article 85 de cette loi prévoit un délai maximum de 3 ans pour leur intégration, soit jusqu’au 24 avril 2008.

188 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les établissements publics administratifs non rattachés aux EPCSCP

Au MESR, il existe 4 écoles d’ingénieurs ayant le statut d’EPA autonome : l'école nationale supérieure de l'électronique et de ses applications de Cergy, l'institut français de mécanique avancée, l’ENI de Saint- Etienne et l’ENS de la nature et du paysage de Blois.

10 autres établissements ont le statut d’EPA autonome (les autres établissements étant principalement des EPCSCP ou des “ EPA rattachés ”) : ENS Louis Lumière, ENS des arts et techniques du théâtre, observatoire de la Côte d'Azur, centre national d'enseignement à distance, institut national de la recherche pédagogique, centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) Jean-François Champollion, agence bibliographique de l’enseignement supérieur (ABES), centre technique du livre de l’enseignement supérieur (CTLES), bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS), Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés.

Il convient d'ajouter les 30 chancelleries des universités qui assurent notamment l’administration des biens et charges indivis entre plusieurs EPCSCP et, le cas échéant, un ou plusieurs EPA d'enseignement supérieur, et, la gestion des moyens provenant notamment de l'État et des EPCSCP, mis à disposition du recteur pour l’exercice des missions que lui confie le code de l'éducation à l’égard de ces établissements. Dans les autres ministères, la grande majorité des établissements d’enseignement supérieur publics sont des EPA. Il faut cependant distinguer les établissements pour lesquels le décret de création définit clairement ce statut des autres établissements publics qui ont une mission d’enseignement mais qui, en l’absence d’une dénomination clairement établie dans le décret de création, ne pourront être qualifiés d’EPA que par le juge. C’est le cas notamment pour les deux écoles du service de santé du ministère de la défense (à Lyon et à Bordeaux).

Les autres établissements d'enseignement supérieur

Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) Les EPIC sont des personnes morales de droit public mais qui s’opposent aux EPA en ce que la part de droit privé et de compétence judiciaire est beaucoup plus importante, jusqu’à devenir prédominante dans le triple domaine des rapports avec le personnel, les usagers et les tiers. L’exercice de la tutelle économique et financière, plus souple dans les EPIC que dans les EPA, s’effectue habituellement par l’entremise d’un commissaire du gouvernement désigné par le ministère dont relève l’établissement. L’école nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) a pour objet “ d’assurer, à l’occasion d’activités de production, la formation et la recherche en matière de conception de produits et de création industrielle ”. Pour l’accomplissement de ses missions, l’établissement peut procéder notamment aux opérations suivantes : “ acquérir ou exploiter tout droit de propriété littéraire ou artistique, faire breveter toute invention ou déposer en son nom tout dossier ou titre de propriété industrielle correspondant à sa production, valoriser selon toute modalité appropriée les droits intellectuels ci-dessus mentionnés ”.

Les établissements et formations privés

L’enseignement supérieur privé au MESR L’enseignement supérieur privé au MESR est un secteur marqué par le principe de liberté. Ce principe implique un régime déclaratif d’ouverture de tels établissements et non un régime d’autorisation préalable. Ils se répartissent en deux grandes catégories :

Les établissements privés d’enseignement supérieur Ces établissements dispensent un enseignement à caractère généraliste et sont soumis aux dispositions de la loi du 12 juillet 1875 relative à la liberté de l’enseignement supérieur et de la loi du 18 mars 1880 relative aux établissements libres d’enseignement supérieur codifiées dans le code de l’éducation. S’ils ne peuvent délivrer de diplômes nationaux, il leur est possible, en revanche, de nouer des relations de coopération par le biais de conventions avec des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel. Ces conventions peuvent avoir pour objet de permettre aux étudiants de ces établissements privés de “ subir les contrôles nécessaires à l’obtention d’un diplôme national ” (article L.613-7 du code de l’éducation).

Parmi ces établissements libres figurent des instituts de sensibilité confessionnelle tels que les instituts catholiques de Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse, fédérés au sein de l’union des établissements d’enseignement supérieur catholique.

189 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Les établissements privés d’enseignement supérieur technique Ceux-ci ont une vocation plus professionnelle. En grande majorité, il s’agit d’écoles d’ingénieurs ou d’écoles de commerce et de gestion. Ces établissements se voient appliquer les dispositions du code de l’enseignement technique du 14 septembre 1956 (en partie codifié dans la partie législative du code de l’éducation). Ils peuvent être également de sensibilité confessionnelle. En application des dispositions de l’article L.719-10 du code de l’éducation, un établissement d’enseignement supérieur privé peut être rattaché à un plusieurs EPCSCP, par décret, sur sa demande et sur proposition du ou des établissements auxquels ce rattachement est demandé, après avis du CNESER (par exemple, l’école d’enseignement supérieur privé ICN est rattaché à l’université Nancy 2 par décret n° 2003-383 du 23 avril 2003). En cas de rattachement, les établissements conservent leur personnalité morale et leur autonomie financière.

Un établissement d’enseignement privé peut être intégré à un EPCSCP dans les mêmes conditions que pour le rattachement (par exemple, l’école supérieure d’ingénieurs de Marseille (ESIM) a été intégrée à l’École généraliste d’ingénieurs de Marseille (EGIM) par décret n° 2004-722 du 16 juillet 2004).

Les STS et CPGE privés

Il existe deux sortes d’établissements privés proposant des STS et des CPGE : les établissements sous contrat et les établissements hors contrat.

Les établissements sous contrat Le contrat simple entraîne la prise en charge par l’État de la rémunération des enseignants ; les enseignants sont alors maîtres agréés et salariés de droit privé. Le contrat simple existe essentiellement dans le premier degré. Le contrat d’association entraîne comme pour le contrat simple, la prise en charge par l’État de la rémunération des enseignants ; ils sont majoritairement maîtres contractuels et bénéficient d’un contrat de droit public. Il entraîne également la prise en charge par l’État du financement des charges de fonctionnement d’externat (le “ forfait d’externat ”).

Les établissements hors contrat Le principe de la liberté de création et de direction des établissements d’enseignement privés est établi notamment par les lois Falloux (1850) et Astier (1919), qui reconnaissent la possibilité pour les personnes physiques ou morales de droit privé de fonder et d’entretenir des établissements privés, moyennant une déclaration préalable. La loi n° 59-1557 du 31 décembre 1959 modifiée sur les rapports entre l’État et les établissements d’enseignement privés, codifiée dans le code de l’éducation, codifiée dans le code de l’éducation, confirme notamment que le contrôle de l’État sur les établissements hors contrat se limite à l’obligation scolaire, au respect de l’ordre public et aux exigences notamment de moralité, d’âge et d’ancienneté pédagogique du directeur de l’établissement. Les établissements privés hors contrat peuvent bénéficier de la part des collectivités publiques de la garantie d’emprunts pour financer la construction et l’aménagement de locaux d’enseignement.

190 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Index

191 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

DIRDE, 28, 30, 92, 94, 108, 120, 122, 123, 124, 125, 203 DNRD, 23, 107, 109 A DPLG, 106, 151, 156, 203 Abes, 55 DRIRE, 170 ADEME, 5, 14, 72, 119, 203 DSTS, 176, 203 AE, 76, 81, 82, 84, 85, 87, 88, 135, 173, 188 DUT, 62, 100, 148, 189, 190, 191, 194, 203 AERES, 9, 11, 14, 15, 17, 51, 57, 58, 60, 83, 203 AFSSE, 5 E AII, 8, 19, 29, 71, 77, 94, 203 ANR, 5, 8, 12, 19, 20, 21, 22, 23, 31, 35, 37, 39, 42, 71, 76, EFE, 17, 38 81, 83, 85, 86, 88, 94, 203 EHESP, 136, 144, 175, 203 ANVAR, 5, 70, 71, 72, 119, 124, 203 EHESS, 56, 142 ENS, 17, 54, 64, 139, 142, 194, 197 ENSAE, 138, 142, 165, 168, 203 B ENSAM, 20, 63, 136, 140, 149, 153 BCES, 4, 6, 203 ENSTB, 138, 204 BCRD, 4, 5, 72, 119, 120, 203 EPA), 44, 119, 144, 153, 160, 189, 195, 196 BRGM, 5, 14, 20, 38, 119, 203 EPCS, 7, 63, 64, 158, 171 BTS, 62, 100, 104, 148, 189, 190, 191, 194, 203 EPCSCP, 56, 150 EPIC, 12, 13, 24, 70, 71, 85, 114, 119, 120, 125, 141, 142, 163, 189, 197, 204 C EPST, 13, 24, 25, 70, 71, 85, 114, 118, 119, 120, 125, 154, Cadist, 55 204 CAFDES, 176 ESO, 39, 86, 204 CAFERUIS, 176 EUREKA, 34, 35, 204 CAS, 84 CCSTI, 44, 203 F CEA, 5, 13, 14, 20, 21, 22, 27, 70, 71, 72, 75, 81, 85, 86, 87, 88, 114, 119, 125, 171, 203 FCE, 19, 87, 204 CEMAGREF, 5, 14, 20, 41, 73, 87, 114, 118, 150, 203 FUI, 19 CEPMMT, 39 CER, 33, 75, 203 G CEREQ, 101, 102, 203 CERN, 39 GCS, 9 CIFRE, 7, 18, 19, 25, 52, 85, 99, 100, 203 GRH, 53 CIR, 23, 28, 29, 30, 81, 89, 94, 124, 203 CIRAD, 5, 14, 17, 38, 41, 73, 87, 119, 125, 150, 188, 203 Cnam, 46 H CNAM, 178 HCST, 9, 10 CNE, 14 CNER, 14 CNES, 5, 13, 14, 39, 71, 81, 86, 88, 114, 119, 203 I CNOUS, 5, 84, 203 IEP, 17, 63, 142, 189, 196, 204 CNRS, 5, 13, 14, 15, 17, 20, 21, 22, 24, 27, 37, 38, 41, 42, IFREMER, 5, 14, 20, 27, 70, 72, 73, 85, 114, 119, 150, 204 70, 71, 72, 75, 85, 87, 114, 118, 125, 150, 158, 171, 203 IHEST, 43, 44 CNU, 15, 203 INCA, 8, 77 Cortechs, 71 INED, 5, 14, 118, 204 CPER, 21, 22, 23, 48, 60, 61, 62, 75, 84, 87, 88, 190 INERIS, 5, 119, 204 CROUS, 5, 48, 84 INHA, 84, 142, 164, 195 CRT, 19, 30, 31 INP, 17, 64, 106, 141, 142, 164, 189, 196, 204 CSI, 5, 45, 203 INRA, 5, 14, 15, 17, 22, 38, 41, 42, 75, 87, 114, 118, 125, CSRT, 52, 53, 203 150, 188, 204 CST, 22, 43, 44, 76 INRETS, 5, 14, 20, 88, 118, 158, 204 CSTB, 5, 20, 88, 119, 203 INRIA, 5, 14, 38, 41, 75, 87, 114, 118, 171, 204 CTRS, 7, 17, 18 INSA, 17, 64, 147, 193, 194, 204 INSERM, 5, 13, 14, 15, 20, 38, 42, 70, 73, 75, 87, 118, 125, D 150, 205 IPEV, 5, 45, 85, 119 DEA, 167, 203 IRD, 5, 13, 14, 38, 41, 71, 72, 73, 81, 85, 118, 205 DEASS, 176, 203 IRSN, 5, 14, 70, 72, 81, 87, 119, 205 DECESF, 176, 203 ITER, 39, 85 DEMF, 176 IUFM, 17, 56, 83, 139, 142, 189, 195, 196, 197, 205 DEPP, 29, 49, 92, 94, 101, 203 DGAC, 71 DGES, 11, 12, 58, 59, 172 L DGRI, 8, 9, 11, 25, 26, 27, 30, 43, 58, 76, 203 LCPC, 5, 14, 88, 118, 205 DIRD, 23, 28, 107, 108, 110, 112, 113, 115, 117, 119, 123, LMD, 57, 62, 67, 102, 106, 148, 150, 151, 152, 162, 165, 125, 203 166, 169, 172, 183, 205 DIRDA, 92, 108, 117, 203

192 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

LOLF, 4, 5, 6, 10, 11, 12, 13, 14, 17, 57, 58, 59, 89, 152, 159, R 165, 205 RTRA, 7, 17, 18, 19, 35 M S MIRES, 4, 5, 6, 12, 13, 21, 69, 70, 71, 72, 74, 79, 81, 82, 85, 87, 89, 96, 136, 205 SERAM, 20 MSTP, 14 STIC, 24, 25, 38, 39, 71, 206 STS, 50, 103, 104, 137, 138, 139, 142, 143, 189, 190, 198, O 206 OCDE, 41 T Ocim, 44 OPECST, 17 TGIR, 23, 26, 27, 39, 85 OPESCT, 16 Oséo, 19, 31 U P U.F.R, 60 UMR, 11, 17, 38, 59, 154, 206 PCRD, 12, 27, 35, 43, 74, 75, 78, 95, 96, 205 UNESCO, 41, 69, 206 PEDR, 83 UPR, 17 PME, 9, 22, 27, 30, 32, 34, 35, 75, 77, 78, 87, 205 PPP, 85 PRES, 7, 11, 17, 18, 19, 58, 62, 63, 64, 83, 152, 157, 158, 171, 205

193 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

Glossaire des sigles

194 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

A ABES Agence bibliographique de l’enseignement supérieur ADEME Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie AE Autorisation d’engagement AERES Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur AFSSE Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement AII Agence de l’innovation industrielle ANR Agence nationale pour la recherche ANVAR Agence nationale de valorisation de la recherche B BCES Budget coordonné de l’enseignement supérieur BCRD Budget civil de recherche et développement technologique BRGM Bureau de recherches géologiques et minières BTS Brevet de technicien supérieur C CAFDES Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social CAFERUIS Certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale CCSTI Centre de culture scientifique, technique et industrielle CEA Commissariat à l'énergie atomique CEMAGREF Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts CEPMMT Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme CER Conseil européen de la recherche CEREQ Centre d’études et de recherche sur les qualifications CERN Centre européen pour la recherche nucléaire CIFRE Convention industrielle de formation par la recherche CIR Crédit d’impôt recherche CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement CNAM Musée des arts et métiers CNE Comité national d’évaluation CNER Comité national d’évaluation de la recherche CNES Centre national d'études spatiales CNESER Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche CNOUS Centre national des œuvres universitaires CNRS Centre national de la recherche scientifique CNU Conseil national des universités COM Collectivités Territoire d’Outre-mer CORTECHS Convention de formation par la recherche des techniciens supérieurs CPGE Classe préparatoire aux grandes écoles CPER Contrats de projets Etats régions CROUS Centre régional des œuvres universitaires et scolaires CRT Centre de ressources technologiques CSRT Conseil supérieur de la recherche et de la technologie CSI Cité des sciences et de l'industrie CST Culture scientifique et technique CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment CTRS Centre thématique de recherche et de soin D DEA Diplôme d'études approfondies DEASS Diplôme d’Etat d’assistant de service social DECESF Diplôme d’Etat de conseiller en économie sociale et familiale DEMF Diplôme d’Etat de médiateur familial DEPP Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance DGAC Direction générale de l’aviation civile DGES Direction générale de l’enseignement supérieur DGRI Direction générale de la recherche et de l’innovation DIRD Dépense intérieure de recherche et développement DIRDA Dépense intérieure de recherche et développement des administrations DIRDE Dépense intérieure de recherche et développement des entreprises DNRD Dépense nationale de recherche et développement DPLG Diplômé par le gouvernement DRIRE Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement DSTS Diplôme supérieur en travail social DUT Diplôme universitaire de technologie

E ECTS European credit transfer system/ Système européen de transfert et d’accumulation de crédits EFE Ecoles françaises à l’étranger EHESP Ecole des hautes études en santé publique EHESS Ecole des hautes études en sciences sociales ENIHP Ecole nationale d’ingénieurs de l’horticulture et du paysage ENS Ecole normale supérieure ENSAE Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique ENSAIS Ecole nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg

195 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

ENSAM Ecole nationale supérieure d’arts et métiers ENSTB Ecole nationale supérieure des télécommunications de Bretagne ENSTIM Ecole nationale supérieure des techniques industrielles et des mines ENTE Ecole nationale des techniciens de l’équipement ENTPE Ecole nationale des travaux publics de l’Etat ENV Ecole nationale vétérinaire ENV Ecole nationale de voile EPA Etablissement public à caractère administratif EPCS Etablissement public de coopération scientifique EPHE Ecole pratique des hautes études EPIC Établissement public à caractère industriel et commercial EPSCP Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel EPST Établissement public à caractère scientifique et technologique ERT Équipe de recherche technologique EUREKA Initiative européenne pour la recherche industrielle coopérative ESA European space agency ESFRI European strategy forum for research infrastructures ESPO Ecole supérieure de plasturgie d’Oyonnax ESO European Southern Observatory ESRF European synchrotron radiation facility ETP Equivalent temps plein ETPT Equivalent temps plein travaillé EUMETSAT European organisation for the explotation of meteorological satellites EUREKA Initiative européenne pour la recherche industrielle coopérative F FBCF Formation brut de capital fixe FCE Fonds compétitivité des entreprises FCPI Fonds commun de placements pour l’innovation FIF Formation d’ingénieurs forestiers FIST France innovation scientifique et transfert FSE Fonds social européen G GANIL Grand accélérateur national à ions lourds (TGE) GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agronomique internationale GENCI Grand équipement national pour le calcul intensif GET Groupe des écoles des télécommunications GIEC Groupe intergouvernemental des experts sur le climat GIP Groupement d'intérêt public GPEC Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences

H HCST Haut conseil de la science et de la technologie

I IATOS (Personnels) ingénieurs administratifs, techniques, ouvriers et de service IEP Institut d'études politiques IESIEL Institut d’études supérieures d’industrie et d’économie laitières IET Institut européen de technologie IFMA Institut français de mécanique avancée IFP Institut français du pétrole IFR Institut fédératif de recherche IFREMER Institut français pour l'exploitation de la mer IG Ingénieurs géographes IGN Institut géographique national ILL Institut Laüe-Langevin (Grenoble) INALCO Institut national des langues et civilisations orientales INA-PG Institut national agronomique Paris-Grignon INCA Institut national du Cancer IN2P3 Institut national de physique nucléaire et de physique des particules INED Institut national d'études démographiques INERIS Institut national de l’environnement industriel et des risques (environnement) INH Institut national d’horticulture IHEST Institut des Hautes études pour la science et la technologie INJEP Institut national de la jeunesse de l’Education populaire INP Institut national polytechnique INPI Institut national de la propriété industrielle INRA Institut national de la recherche agronomique INRETS Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité INRIA Institut national de recherche en informatique et en automatique INSA Institut national des sciences appliquées INSEE Institut national de la statistique et des études économiques INSEP Institut national du sport et de l’éducation physique INSERM Institut national de la santé et de la recherche médicale

196 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

INSFA Institut national supérieur de formation agroalimentaire INSU Institut national des sciences de l'univers INT Institut national des télécommunications IPEV Institut Paul Emile Victor IRA Instituts régionaux d’administration IRD Institut de recherche pour le développement (exORSTOM) IRSN Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire ISBL Institutions sans but lucratif ISPA Institut supérieur de production animale ISL Institut Saint-Louis IT Ingénieurs des travaux ITA Ingénieurs, techniciens, administratifs IUE Institut universitaire européen IUFM Institut universitaire de formation des maîtres IUP Institut universitaire professionnalisé IUT Institut universitaire de technologie J JEI Jeune entreprise innovante L LCPC Laboratoire central des ponts et chaussées LEGT Lycées d’enseignement général et technologique LEGTA Lycées d’enseignement général et technologique agricole LFI Loi de finances initiale LFR Loi de finances rectificative LHC Large Hadron Collider (en projet au CERN) LLB Laboratoire Léon Brillloin LMD licence-master-doctorat LOLF Loi organique relative aux Lois de Finances M MAAPAR Ministère de l’agriculture et de la pêche Md€ milliard d’euros MEDEA Programme EURÊKA MEN Ministère de l’éducation nationale MESR Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche M€ Million d’euros MIRES Mission interministérielle de recherche et d’enseignement supérieur

N NTIC Nouvelles technologies de l’information et de la communication

O OCDE Organisation de coopération et de développement économiques OEB Office européen des brevets ONERA Office national d'études et de recherches aérospatiales OPECST Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques OPPE Observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat OST Observatoire des sciences et techniques P PAI programmes d’actions intégrées PAP Projet annuel de performances PCN Points de contact nationaux PCRDT Programmes cadres pour la recherche et le développement technologique PEDR Prime d’encadrement doctoral et de recherche PFT Plate-forme technologique PIB Produit intérieur brut PIDH Programme international sur les dimensions humaines du changement global PIGB Programme international géosphère-biosphère PJJ (éducateur PJJ) Protection judiciaire de la jeunesse - cf. CNFE PLF Projet de loi de finances PME Petites et moyennes entreprises PMI Petites et moyennes industries PMRC Programme mondial de recherche sur le climat POST DOC Post- doctorants PSI (filière) Physique et sciences de l’ingénieur PRES Pôles de recherche et d’enseignement supérieur PTR Prestation technologique réseau PUCA Plan urbanisme, construction, architecture PUCE Programme pour l’utilisation des composants électroniques R RAP Rapport annuel de performances RDT Réseau de développement technologique RENATER Réseau national de télécommunication pour la technologie, l’enseignement et la recherche

197 PLF 2008 RAPPORT SUR LES POLITIQUES NATIONALES DE RECHERCHE ET DE FORMATIONS SUPÉRIEURES

RNRT Réseau national de recherche en télécommunication RRIT Réseau national de recherche et d’innovation technologique RTRA Réseau thématique de recherche avancée RTRS Réseau thématique de recherche et de soin S SAIC Services d’activités industrielles et commerciales SDV Science de la Vie SHS Sciences humaines et sociales SIDA Syndrome d’immunodéficience acquise SIG Sciences de l’information géographique SNECMA Société nationale d'études et de construction de moteurs d'avion SOLEIL Projet de source de rayonnement synchrotron SPI Sciences pour l’Ingénieur STAPS Sciences et techniques des activités physiques et sportives (universités) STIC Sciences et techniques de l’information et de la communication STS Section de techniciens supérieurs SUIR Société unipersonnelle d’investissement à risque SUPAERO Ecole nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace SRC Société de recherche sous contrat T TFE Travail de fin d’études TG Technicien géomètre TGE Très grand équipement TGIR Très grande infrastructure de recherche TOM Territoire d’outre-mer TPE (Ingénieur) des travaux publics de l’Etat U UFR Unité de formation et de recherche UMR Unité Mixte de Recherche UNESCO Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture UPR Unité propre de recherche U3M Université du troisième millénaire UE Union Européenne

V VAE Validation des acquis de l’expérience VLT Very Large Telescope

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