Organisme responsable

Dossier d’autorisation Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques

Restauration du ruisseau du Rouget ( / Les Granges Narboz – 25)

Site Natura 2000 Bassin du Drugeon

CONTACT Jean-Noël Resch Syndicat des Milieux Aquatiques du Haut- 3, rue de la Gare 25560 Table des matières

Présentation de la demande ...... 5 Nom et adresse du demandeur ...... 5 Nature et localisation du projet...... 5 1.2.1. Localisation du projet ...... 5 1.2.2. Cadre de l’opération ...... 6 1.2.3. Contexte et nature du projet ...... 7 Disposition des terrains ...... 8 Nomenclature des opérations ...... 9 Présentation du projet...... 10 Modalités techniques du projet ...... 10 3.1.1. Période d’intervention ...... 10 3.1.2. Préparation du chantier ...... 10 3.1.3. Conduite du chantier ...... 10 3.1.4. Détail des travaux ...... 11 3.1.5. Détail quantitatif des travaux ...... 15 3.1.6. Adaptation des engins ...... 16 3.1.7. Réception des travaux ...... 16 Réunion, calendrier ...... 16 3.2.1. Réunion ...... 16 3.2.2. Calendrier ...... 17 Estimation financière du projet ...... 17 Calendrier prévisionnel du projet ...... 17 Etat initial du site et de son environnement ...... 18 1. Présentation générale du bassin versant ...... 18 4.1.1. Bassin versant ...... 18 4.1.2. Données géologiques...... 18 4.1.3. Données climatiques ...... 19 4.1.4. Réseau hydrographique ...... 20 4.1.5. Usages de l’eau ...... 21 Sites remarquables et espaces naturels ...... 23 4.2.1. Zone Natura 2000 ...... 23 4.2.2. Site Ramsar ...... 31 4.2.3. Arrêté de protection du biotope ...... 31 4.2.4. Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique ...... 32 Etat physique et biologique du ruisseau du Bief Rouget ...... 35 4.3.1. Fonctionnement hydromorphologique ...... 35 4.3.2. Fonctionnement Thermique ...... 36

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4.3.3. Fonctionnement physicochimique ...... 36 4.3.4. Fonctionnement biologique ...... 37 Incidence du projet sur l’environnement ...... 42 Incidences liées à la modification du site ...... 42 5.1.1. Incidences hydrauliques ...... 42 5.1.2. Incidences sur la qualité physico-chimique et biologique ...... 42 5.1.3. Incidence sur le site Natura 2000 et les zones humides alentour ...... 42 5.1.1. Incidence sur les espèces floristiques et faunistiques remarquables ...... 42 5.1.2. Incidence sur les usages existants ...... 44 Incidences liées à la phase chantier ...... 45 5.2.1. Incidences hydrauliques ...... 45 5.2.2. Incidences sur la qualité physico-chimique et biologique ...... 45 5.2.3. Incidence sur le milieu terrestre et le paysage ...... 46 5.2.4. Impact sur les usages existants ...... 47 Mesures d’évitement, de réduction et de compensation ...... 48 Mesures d’évitement et réduction ...... 48 6.1.1. Choix de la période d’intervention ...... 48 6.1.2. Mesures générales relatives aux travaux ...... 48 6.1.3. Mise à sec / pêche électrique de sauvetage ...... 48 6.1.4. Limitation des risques de dissémination des espèces végétales envahissantes ...... 48 6.1.5. Le bruit ...... 49 6.1.6. Limitation de la pratique des usagers ...... 49 6.1.7. Moyens de surveillance et d’intervention en cas d’accident ...... 49 Mesures compensatoires ...... 50 Suivi après travaux ...... 51 7.1.1. Suivi biologique aquatique ...... 51 7.1.2. Suivi des espèces et espaces patrimoniaux ...... 51 7.1.3. Autres suivis ...... 51 Compatibilité du projet avec les documents d’orientation générale ...... 52 La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) ...... 52 Le SDAGE Rhône Méditerranée 2016-2021...... 52 Le SAGE Haut-Doubs Haute Loue et le Contrat territoire ...... 53 Annexes ...... 55 Transects transversaux types de travaux ...... 55

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Figure 1 Localisation générale du projet (fond SCAN 1000 - IGN) ______5 Figure 2 Localisation précise du projet (fond Orthophotographie – IGN) ______6 Figure 3 Tracé du Bief Rouget repéré sur les photographies aériennes (IGN) de 1965 ______7 Figure 4 Tracé du Bief Rouget repéré sur les photographies aériennes (IGN) de 1951 ______7 Figure 5 Disponibilité des parcelles concernées par les travaux ______8 Figure 6 Plan général des travaux ______11 Figure 7 Zone de traitement des ligneux ______12 Figure 8 Secteurs de reméandrement ______13 Figure 9 Secteurs de recharge ______14 Figure 10 Estimation financière des travaux ______17 Figure 11 Carte du bassin versant (Goulmy, Bricotte, 2001) ______18 Figure 12 Extrait de la carte géologie - secteur du Bief Rouget (carte géologique de à 1/50000 – © BRGM 2001 - Autorisation n°2013/009) ______19 Figure 13 Diagramme ombrothermique de la station météorologique de sur la période 1981 - 2010 (dans plan de gestion 2018-2022 de la RNR des Tourbières de Frasne-) ______20 Figure 14 Profil de pente du Bief Rouget avec afférences en gras (Goulmy, Bricotte – 2001) ______20 Figure 15 Tracés repérés à différentes dates sur les photographies aériennes ______21 Figure 16 Localisation de l’installation d’essais de pompage (source CCGP et bureau d’études Idées Eaux) ______22 Figure 17 Délimitation du site Natura 2000 - Bassin du Drugeon ______23 Figure 18 Carte des habitats naturels (Corine Land Cover) du secteur ______24 Figure 19 Habitats naturels (Corine Land Cover) sur l'emprise des travaux ______25 Figure 20 Habitats Natura 2000 sur l'emprise des travaux et proportion de l'habitat dans le site Natura 2000 ______25 Figure 21 Espèces faunistiques remarquables sur le secteur du Bief Rouget (ronds : odonates ; carrés : lépidoptères ; losanges : oiseaux) ______26 Figure 22 Espèces faunistiques remarquables sur l'emprise des travaux ______27 Figure 23 Statut des espèces faunistiques remarquables du secteur (source cartographique - CBN FC ; statuts Carteron M., Moussin I .,2015. Statut des espèces de faune et de flore de Franche-Comté. Version 1.0. DREAL de Franche-Comté. Fichier informatique, 7 feuilles.) ______27 Figure 24 Espèces floristiques remarquables sur le secteur du Bief Rouget ______28 Figure 25 Espèces floristiques remarquables sur l'emprise des travaux ______29 Figure 26 Statut des espèces floristiques remarquables du secteur (source cartographique - CBN FC ; statuts Carteron M., Moussin I .,2015. Statut des espèces de faune et de flore de Franche-Comté. Version 1.0. DREAL de Franche-Comté. Fichier informatique, 7 feuilles.) ______30 Figure 27 Limite du site Ramsar - Bassin du Drugeon ______31 Figure 28 Limite du site APB - bassin du Drugeon ______31 Figure 29 ZNIEFF de type 2 sur l'emprise des travaux ______32 Figure 30 ZNIEFF de type 1 sur l'emprise du chantier ______33 Figure 31 Températures journalières sur le Bief Rouget - minima, maxima, moyennes journalières et mensuelles ______36 Figure 32 Résultats physico-chimique synthétiques des 4 campagnes d'analyses en 2009 et 2010 -Epteau - 2010) ______37 Figure 33 Diversité des espèces d'éphéméroptères, trichoptère et plécoptères récoltés sur le Bief Rouget en 2001 – barre = richesse spécifique de la campagne, point rouge = richesse spécifique cumulée (Goulmy, Bricotte - 2001) ______38 Figure 34 Liste faunistique des éphémères, plécoptères et trichoptères capturés sur le Bief Rouget en 2001 (Goulmy, Bricotte - 2001) ______39 Figure 35 Densités numériques piscicoles (en nombre d'individus pour 10 ares) observées sur deux stations sur le Bief Rouget ______40 Figure 36 Densités pondérales piscicoles (en Kg/ha) observées sur deux stations sur le Bief Rouget ______40 Figure 37 Superficie (en ha) des espèces floristiques sur l'emprise du chantier et proportion par rapport à la superficie de leur présence sur le site Natura 2000 ______43 Figure 38 Espèces floristiques et faunistiques relevées sur l'emprise du chantier - précaution et impact potentiel ______44 Figure 39 Emplacement prévisionnel des accès à la zone d'emprise de chantier, site de franchissements de cours d'eau et zones de stockage des matériaux et matériels ______46

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Présentation de la demande

Nom et adresse du demandeur Le maître d’ouvrage est le : Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut-Doubs LIFE13/NAT/FR 000762 - Tourbières du Jura Organisme public 3 rue de la Gare 25560 Frasne Tel : 03.81.39.92.19 N° SIRET : 200 038 271 00033

Représenté par son Président Philippe Alpy

La personne habilitée à donner les renseignements est : Jean-Noël Resch Téléphone fixe : 03.81.39.85.26 Téléphone mobile : 06.83.29.00.53 Mel : [email protected]

Nature et localisation du projet 1.2.1. Localisation du projet Le projet concerne le ruisseau du Bief Rouget qui prend sa source sur la commune de Pontarlier et se jette dans le Drugeon sur le territoire de Houtaud, après être passé sur la commune des Granges-Narboz.

Figure 1 Localisation générale du projet (fond SCAN 1000 - IGN)

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Figure 2 Localisation précise du projet (fond Orthophotographie – IGN)

1.2.2. Cadre de l’opération Créé en date du 27 février 2013, le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut-Doubs est compétent pour l’étude, la protection, la gestion et la réhabilitation des cours d’eau et des zones humides de son territoire et notamment de plusieurs sites Natura 2000. A ce titre, il est bénéficiaire associé d’un programme européen LIFE qui permet d’engager un vaste programme de restauration des tourbières des sites Natura 2000 en gestion au Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut-Doubs.

La zone de travaux est également totalement intégrée dans : - Le Site Natura 2000 Bassin du Drugeon (ZSC FR4301280, ZPS FR4310112) : dans la mesure où il contribue à la conservation d’espèces et d’habitats d’intérêt européen, des Directives européennes Habitats et Oiseaux, ce projet est donc en cohérence totale avec la désignation en site Natura 2000. - Le périmètre de l’Arrêté Préfectoral de protection du Biotope (Arrêté N°2004020200600 du 2 février 2004) : dans la mesure où il participe à la restauration de la zone humide, et à la remontée du niveau de nappe dans la zone humide, le projet ne fait pas l’objet d’une restriction particulière. Seuls les travaux qui concourent à un abaissement de nappe, à un drainage de la zone humide sont interdits - Le site Ramsar « Bassin du Drugeon » : dans la mesure où ces travaux concourent à la restauration des habitats tourbeux, enjeu de désignation du site au label Ramsar, ces travaux sont cohérents par rapport à cette désignation et ne sont pas réglementés dans le cadre de ce label.

L’intervention s’effectue dans un milieu naturel très peu portant, voire mouvant et sensible du fait de la présence de nombreuses plantes protégées.

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1.2.3. Contexte et nature du projet

Le Bief Rouget est un affluent majeur de la partie avale du Drugeon médian. Son bassin versant d’une superficie relativement grande lui a permis d’être retenu comme une masse d’eau au sens de la DCE (N° FRDR10098).

Prenant sa source sous l’ancienne décharge de Pontarlier, la qualité de ses eaux est loin d’être irréprochable. Plusieurs travaux ont été réalisés sur le site afin d’éviter la percolation d’eau souillée par les déchets.

Au niveau de sa morphologie, le Bief Rouget a subi d’importants travaux de modification morphologique de manière concomitante avec la rectification du Drugeon dans lequel il se jette.

Figure 4 Tracé du Bief Rouget repéré sur les photographies Figure 3 Tracé du Bief Rouget repéré sur les photographies aériennes (IGN) de 1951 aériennes (IGN) de 1965

En 2001, parallèlement aux travaux de restauration du Drugeon, une première phase de travaux de restauration a été entreprise sur l’aval du ruisseau. Cette première phase s’est poursuivie jusqu’à la partie médiane environ en 2003. Néanmoins, le projet à l’époque n’a pas compris de recharge en matériaux ou de calage d’altitude. Son évolution et les mesures biologiques effectuées depuis ont mis en évidence que les gains observés n’ont pas atteints les espérances.

Aussi, il a été décidé d’engager une nouvelle phase de travaux qui consiste : - A corriger les défauts observés sur la partie restaurée en 2001 et améliorer le fonctionnement sur la tranche restaurée en 2003 par de la recharge en matériaux et la mise en place d’un ouvrage de calage - Poursuivre le reméandrement vers l’amont du cours d’eau.

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Disposition des terrains

Figure 5 Disponibilité des parcelles concernées par les travaux

Les travaux sont essentiellement situés sur des parcelles communales appartenant à Houtaud ou aux Granges Narboz.

Quelques parcelles privées sont également concernées par les travaux. Ceux-ci seront réalisés sans participation des riverains. Néanmoins, une déclaration d’intérêt générale est réalisée dans le cadre de la procédure d’autorisation.

Les travaux ne seront réalisés qu’avec signature d’une convention de mise à disposition des terrains et d’autorisation de travaux.

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Nomenclature des opérations

Nature du projet : Restauration du Bief Rouget Linéaire de cours d’eau concerné Supérieure à 100 m (Emprise du projet 2938 m : 450 m de reméandrement, 548 m en comblement et 1617m de recharge) Communes d’implantation : Commune des Granges-Narboz et de Houtaud Sous bassin versant Le Bief Rouget Territoire SDAGE Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse Masse d’eau principale Le Bief Rouget (FRDR10098)

Conformément au titre III du chapitre IV – Section 1 du Code de l’Environnement, les travaux de restauration du Bief Rouget sont soumis à demande d’autorisation au titre des rubriques de l’article R214-1 suivantes :

Rubrique Intitulé Seuil Caractéristique de l’opération Régime 3.1.2.0 Installations, ouvrages, travaux ou 1° Sur une Réouverture d’anciens méandres et Autorisation activités conduisant à modifier le longueur de comblement des anciens tracés profil en long ou le profil en travers cours d'eau Recharge en matériaux du linéaire du lit mineur d'un cours d'eau, à supérieure ou conservé l'exclusion de ceux visés à la égale à 100 m rubrique 3.1.4.0, ou conduisant à la dérivation d'un cours d'eau : 3.1.5.0 Installations, ouvrages, travaux ou 1° Destruction Les travaux sont réalisés dans le lit Autorisation activités, dans le lit mineur d'un de plus de 200 mineur du cours d’eau cours d'eau, étant de nature à m² de frayères détruire les frayères, les zones de Les travaux consistent à augmenter la capacité croissance ou les zones d’accueil du cours d’eau vis-à-vis des poissons en favorisant notamment la fraie des espèces d'alimentation de la faune aux exigences écologiques diverses. Les piscicole, des crustacés et des recharges en matériaux sont prévues d’un batraciens, ou dans le lit majeur diamètre compatible avec les espèces du d'un cours d'eau, étant de nature à ruisseau, en particulier la truite fario. détruire les frayères de brochet : 3.2.2.0 Installations, ouvrages, remblais 2° Surface Comblement des tracés rectilignes Déclaration dans le lit majeur d'un cours d'eau soustraite par des matériaux étanches dans le supérieure ou secteurs reméandrés. égale à 400 m2 et inférieure à L’objectif des travaux et de ce comblement est 10 000 m2 d’augmenter le niveau de la nappe d’accompagnement afin de favoriser le développement de la zone humide.

Les communes des Granges Narboz et de Houtaud sont inscrites dans le maillage européen de sites écologiques à préserver sous le réseau NATURA 2000 «FR4301280 - Bassin du Drugeon ».

Le projet est donc soumis à évaluation d’incidence NATURA 2000 selon les libellés suivants :

Nomenclature Rubrique Libellé Article R414-19 du Code de « Eau » LN-4 « Les projets soumis à autorisation l’Environnement ou déclaration (Liste nationale)

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Présentation du projet

Modalités techniques du projet 3.1.1. Période d’intervention Les prestations seront conduites dans le respect du fonctionnement des écosystèmes, selon le calendrier établi avec le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut-Doubs. La période la plus propice se situe du 15 juillet au 15 décembre, avec une possibilité d’intervention jusqu’au 15 mars, en l’absence de neige, de gel, et sous réserve de la possibilité d’accès des engins en lien avec la saturation en eau de la zone. Les travaux ne devront en aucun cas être effectués entre le 31 mars et le 1er juillet.

Le phasage des différentes opérations est à concevoir avant la réunion de lancement des travaux. 3.1.2. Préparation du chantier Une réunion de lancement des opérations sera organisée en présence à minima du maître d'ouvrage et de l'entrepreneur. Il y sera décidé de : • La date précise d'intervention de l'entreprise, • Les lieux où les ligneux doivent être coupés (un marquage aura été effectué par le maître d'œuvre, la zone est délimitée dans les plans du cahier des charges), • Les lieux où les merlons de tourbe en place seront éliminés et déplacés dans le fossé, • Les zones où le personnel et les engins évolueront, • Les zones sensibles où il ne faudra en aucun cas qu'un engin ne pénètre et où le piétinement humain sera à proscrire, • Le plan d’accès aux parcelles. 3.1.3. Conduite du chantier L’entreprise aura l’obligation de respecter les consignes de passage des engins et d’utiliser des engins adaptés (voire précisions techniques plus bas), pour d’une part limiter la pression au sol qui endommage la tourbière, d’autre part pour ne pas s’embourber lors de manœuvres des engins. Sur les substrats tourbeux, la circulation et le travail des pelleteuses se feront sur des plaques.

Les travaux seront réalisés de l’amont vers l’aval, compte tenu de la remontée d’eau résultant du colmatage progressif du fossé, en limitant au minimum le nombre de passages des engins.

L’entreprise aura l’obligation de caler les ouvrages aux cotes données par le maître d ‘ouvrage.

L’entreprise devra faire valider par le maître d’ouvrage au préalable, la(es) zone(s) prévisionnelle(s) de stockage des matériaux du chantier (panneaux de bois, madrier, sciure) et la liste du matériel de chantier.

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3.1.4. Détail des travaux Le détail des travaux est précisé sur : - Un plan général de présentation global du projet - Un tableau de détail quantitatif des ouvrages, compositions et volumes de matériaux à transporter - Le bordereau des prix (reprenant ces éléments pour le chiffrage)

Figure 6 Plan général des travaux

a). Préparation de chantier : défrichement, élimination des ligneux Afin de faciliter l’intervention des engins, il est prévu une opération de suppression des ligneux (essentiellement constitués de Saules).

La gestion des ligneux sera réalisée manuellement, préalablement à l’accès par les engins. Elle est effectuée sur la zone d’emprise du chantier.

Le secteur précis d’intervention fera l’objet d’un piquetage précis au démarrage de la phase chantier.

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Figure 7 Zone de traitement des ligneux

b). Reméandrement Ces travaux consistent en la reprise d’un tracé sinueux conforme aux principes hydrodynamiques par creusement ménagé d’un chenal de section faiblement dimensionnée. Lorsqu’ils sont visibles ou retrouvés et dans la mesure du possible, la reprise du tracé originel est privilégiée. Plus rarement, un nouveau tracé est dessiné.

Les altitudes sont calées par 4 rampes d’enrochement en forme dite de « selle de cheval », en particulier lors des jonctions avec les tracés rectilignes conservés. Ces rampes sont disposées en fond de lit et sont constituées de blocs de diamètre variant entre 0,2 et 0,5 m, sub-plats (les blocs de forme globuleux sont à proscrire). Elles ont un pendage latéral assurant des écoulements de hauteurs d’eau satisfaisantes même à très faible débit (profil transversal en V à pointe décalée). La pente et la forme ne constituent pas un obstacle aux écoulements, au franchissement piscicole de toutes espèces confondues ou au transit de matériaux.

Le tracé rectiligne est comblé totalement en cherchant à respecter les horizons des sols alentours. Des bouchons de marnes sont également installés afin d’éviter une captation par ce tracé des eaux souterraines.

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Figure 8 Secteurs de reméandrement

c). Recharge en matériaux Sur des secteurs dont l’altitude des fonds a été artificiellement baissée par érosion régressive, alors que le tracé en plan présente une forme optimale ou qu’aucun autre tracé ne peut être retenu, une recharge en matériaux est prévue. Les matériaux utilisés sont de préférences des matériaux non triés d’un diamètre entre 0,2 et 5 cm, fines exclues.

Ces matériaux participent à l’augmentation de la connectivité entre le lit mineur et le lit majeur, augmentent la rugosité des fonds afin de recréer une dynamique de transport solide, tout en constituant un matériel favorable à la fraye des espèces locales.

La recharge est disposée en amas, de manière non homogène, de préférence en quinconce, tout le long du linéaire concerné.

Sur le secteur le plus à l’amont, le tracé méandreux remis en eau dans le cadre d’un projet de mise en eau close d’un propriétaire privé réalisé en tant que mesure compensatoire en 2006 ne nécessite qu’une recharge très modérée.

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Figure 9 Secteurs de recharge

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3.1.5. Détail quantitatif des travaux Le tableau ci-après résume les volumes mis en jeu, d’après les travaux présentés sur la figure 3 page 13.

Sous-groupe 1 Sous-groupe 2 Travaux Unité Somme de quantité 1 - Installation de Installation de Dossier de récolement forfait 1 chantier chantier Installation de chantier - amenée des engins forfait 1

pilotage et piquetage de chantier forfait 1

Repliement de chantier forfait 1

Topographie complémentaire forfait 1

2- Travaux Création des (vide) forfait 1 préparatoires accès Défrichements Manuel ponctuel jour 1

3 - Reméandrement

Bardage rustique avec toile de jute et bidim pour m2 12 bouchon étanche (4 bardages de 3 m de long, 1 m de haut Fourniture bidim m2 50

Remblaiement du tracé rectiligne avec matériaux m3 180 pris sur place (comblement total : 450m*1m*0.4) Creusement Terrassement et utilisation des matériaux sur m3 180 place (450 m * 1m * 0.4) Ouvrage Rampe de fond pour calage des niveaux l'ouvrage 4

Recharge Recharge de fond (graviers 2 à 50 mm) m3 45 méandre (450m)*1*0.1 - fourniture + mise en place 4 - Recharge Recharge Recharge de fond (graviers 2 à 50 mm) m3 241 550m*1*771 - fourniture + mise en place Recharge Recharge de fond (gravier 2 à 50 mm) 323.7 * 0.5 m3 8 modérée * 0.05 5 - Frais divers Divers Divers et imprévus forfait 1

Maîtrise Assistance à maîtrise d'ouvrage forfait 1 d'ouvrage Frais de maîtrise d'ouvrage forfait 1

Frais de procédure forfait 1

Ainsi, le reméandrement est réalisé sur 450 m de linéaire. Le creusement représente 180 m3 qui sont réutilisés pour le comblement du tracé rectiligne et d’environ 45 m3 de matériaux de recharge afin de constituer un fond minéral dans le nouveau méandre.

550 mètres de cours d’eau doivent être comblés. Cette opération nécessite la mobilisation de 528 m3 environ. Les 180 m3 issus du creusement du méandre seront utilisés et un apport d’environ 348 m3 est envisagé. Le comblement devant être assez conséquent et dépasser le terrain naturel, afin d’éviter la subsistance d’un chenal d’écoulement dans le tracé comblé en raison du foisonnement des matériaux, il est probable qu’un manque de matériaux conduise à conserver quelques proportions de tracé rectiligne transformées en « marres » destinées à se colmater progressivement.

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Sur 1617 mètres, une recharge en matériaux conséquente sera mise en place afin de rehausser la ligne de fond dans le tracé restauré en 2002 et 2004. Cette recharge représente 240 m3 de matériaux minéraux entre 2 mm et 5 cm de diamètre. L’altitude sera calée par une rampe de fond à la jonction avec le Drugeon. 3.1.6. Adaptation des engins Afin d’éviter les tassements du sol dans la zone humide, les travaux mécanisés devront se faire uniquement avec des engins adaptés. Ils devront exercer une pression au sol inférieure ou égale à 200 g/cm² pour les engins de terrassement et inférieur à 300 g/cm² pour les engins de transport de matériau chargés. De plus, la conduite du chantier, le choix des itinéraires joue un rôle important dans la préservation de la tourbière en phase chantier.

Dans les zones tourbeuses, les pelleteuses chemineront et travailleront exclusivement sur des plateaux adaptés aux dimensions de la pelle.

Afin de limiter les risques de pollution de la zone humide, les huiles mécaniques utilisées devront être biodégradables.

Les engins travaillant dans la tourbière seront obligatoirement équipés de protections sous les machines afin de prévenir tout risque de pollutions par les hydrocarbures.

En dehors de la période de chantier, les engins ne devront pas être stationnés dans la zone humide. Tout engin présentant des fuites sera systématiquement écarté du chantier par le maître d’œuvre, sans que l’entreprise puisse prétendre à une quelconque indemnité et sans que cela impacte le bon déroulement du chantier.

Les engins devront impérativement être propres en arrivant sur le chantier, ceci afin de ne pas véhiculer de plantes invasives (Renouée du Japon…).

NB : le maître d’œuvre se réserve le droit de pouvoir procéder à un contrôle inopiné, sur chantier, des caractéristiques techniques des engins et des hydrocarbures utilisés. 3.1.7. Réception des travaux Après exécution des travaux, le site sera déblayé de tout matériel, matériaux et déchets. L’ensemble du chantier sera remis en état.

Une réunion de réception des travaux sera alors organisée. Le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut- Doubs s’assurera de la bonne exécution des travaux suivant les conditions définies dans le présent cahier des charges et les options éventuellement fournies dans le devis. Il dressera un constat signé par l'entrepreneur mentionnant si la réception est ou non prononcée.

En cas de pré-réception assortie de réserves, le maître d’ouvrage fixera un délai pour que le prestataire puisse remédier aux défauts ou aux malfaçons constatées. Les réserves étant levées, le maître d’ouvrage établira le constat de réception qui permettra le paiement de la prestation.

Réunion, calendrier 3.2.1. Réunion A minima, le candidat retenu devra être obligatoirement présent : - A une réunion de préparation et de piquetage - A la réunion de chantier hebdomadaire - A la réception de chantier et le cas échéant à la réunion de levée des réserves.

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3.2.2. Calendrier Le calendrier proposé par le candidat doit prendre en compte toutes les particularités du chantier décrites précédemment.

Estimation financière du projet

Sous-groupe 1 Sous-groupe 2 Somme de prix total 1 - Installation de chantier Installation de chantier 6 000 € 2- Travaux préparatoires Création des accès 3 000 € Défrichements 500 € 3 - Reméandrement Comblement 6 376 € Creusement 1 980 € Ouvrage 8 000 € Recharge méandre 1 800 € 4 - Recharge Recharge 9 480 € Recharge modérée 320 € 5 - Frais divers Divers 5 544 € Maîtrise d'ouvrage 7 000 € Total général 50 000 € Figure 10 Estimation financière des travaux

Calendrier prévisionnel du projet La durée des travaux est estimée à 3 mois entre les mois de juillet et d’octobre.

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Etat initial du site et de son environnement

1. Présentation générale du bassin versant 4.1.1. Bassin versant

Figure 11 Carte du bassin versant (Goulmy, Bricotte, 2001)

Le bassin versant du Bief Rouget remonte sur la montagne du Laveron au sud-est. Des pertes situées sur le Laveron drainent par le sous-sol calcaire une partie des ruissellements. L’émergence de sources aux pieds du Laveron pose la question de la part restituée des eaux de pluie efficace vers le système du Bief Rouget (Goulmy, Bricotte, 2001). Seule la partie du bassin versant située sur les strates marneuses alimentent en permanence le ruisseau, et une bonne partie du bassin versant n’alimente donc le cours d’eau qu’en période de hautes eaux.

En 2001, Goulmy F. et Bricotte V. ont estimé que prêt de 50 % des eaux du bassin versant topographique n’arrive pas au Bief Rouget.

4.1.2. Données géologiques La vallée repose sur des dépôts morainiques glaciaires où alternent des couches plus ou moins imperméables, abandonnées en mosaïque au terme des dernières glaciations du quaternaire (- 15 000 ans). On trouve donc des

18 couches argileuses étanches recouvertes de cailloutis, où s’intercalent, sur quelques mètres, des nappes captives, des nappes fluvio-glaciaires et la nappe alluviale du Drugeon.

La montagne du Laveron, qui borde le côté est de la vallée, est un massif karstique. Les écoulements et les infiltrations s’y déroulant sont mal connues. Le versant ouest, où se situe une partie des bassins versants des affluents considérés sont entièrement boisés de résineux (extrait de Goulmy, Bricotte, 2001).

Figure 12 Extrait de la carte géologie - secteur du Bief Rouget (carte géologique de France à 1/50000 – © BRGM 2001 - Autorisation n°2013/009)

4.1.3. Données climatiques Le climat du Doubs est soumis aux influences océaniques et continentales ainsi qu’aux effets de l’altitude. Ils se caractérisent donc par des précipitations fréquentes et importantes ainsi que par des hivers rudes et des étés secs. La variabilité du climat d’une saison à l’autre est donc importante : fortes gelées et neiges en hiver et températures élevées l’été.

La tendance au froid de la Franche-Comté est renforcée dans le Haut-Doubs par sa situation à plus de 800 m et par la présence de larges cuvettes, où l’air froid s’accumule tant que le vent ne l’y chasse pas. La température moyenne du mois le plus froid est de -4,5°C en janvier et la température moyenne du mois le plus chaud est de 23°C en juillet (Plan de gestion 2018-2022 de la RNR de Frasne-Bouverans).

La pluviométrie en Franche-Comté se caractérise par son importance et sa régularité mensuelle. D’une année sur l’autre, la pluviométrie évolue entre un régime atlantique et continental, sans qu’aucune dominance saisonnière ne soit décelable. La moyenne des précipitations sur la période 1981-2010 est de 1503 mm à Pontarlier avec des variations importantes selon les années (Plan de gestion 2017-2021 de la RNR de Frasne-Bouverans). Parmi ces précipitations, la neige tombe en moyenne entre 10 et 50 jours par an selon l’altitude, et le manteau neigeux se maintient de novembre à avril de manière très irrégulière.

Deux vents dominants balayent la Franche-Comté et le Haut-Doubs :

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- Le vent orienté sud/sud-ouest apportant l’air doux et humide de l’océan atlantique et principal vecteur de températures douces et de pluies ; - La bise, orientée nord/nord-est, vent froid et sec venant du nord de l’Europe, souvent synonyme de beau temps.

Avec 1 800 à 2 000 heures d’ensoleillement annuel (Besançon), la Franche-Comté se situe dans la moyenne nationale, à égalité avec la région toulousaine.

Figure 13 Diagramme ombrothermique de la station météorologique de Pontarlier sur la période 1981 - 2010 (dans plan de gestion 2018- 2022 de la RNR des Tourbières de Frasne-Bouverans)

4.1.4. Réseau hydrographique Goulmy et Bricotte, en 2001, ont considéré que la source du Bief Rouget était située au lieu-dit la ferme de l’étang, au sud de la voie ferrée. Le cours d’eau traverse celle-ci par une buse, avant de s’engouffrer à nouveau dans une buse, à la limite de l’ancienne décharge de Pontarlier. L’eau est à nouveau apparente à la limite sud-est de l’ancienne décharge, où des « percolations de la décharge » étaient observées en 2001. Des apports de la zone d’activité des Granges étaient également observés en avril 2001. Sous la forme de fossés, ils franchissent la voie ferrée pour former un ruisseau anastomosé avant de rejoindre le Bief Rouget.

Figure 14 Profil de pente du Bief Rouget avec afférences en gras (Goulmy, Bricotte – 2001)

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Figure 15 Tracés repérés à différentes dates sur les photographies aériennes

D’autres confluences sont également mentionnées dans la portion totalement rectiligne de 700 m. Sur cette portion, des travaux de restauration du ruisseau ont été portés en 2003, postérieurement à l’étude de Goulmy et Bricotte. Ceux-ci ne mentionnent que les travaux réalisés sur la partie aval du Bief Rouget, en amont de la confluence avec le Drugeon restauré en 2000.

4.1.5. Usages de l’eau a). Captages des eaux Aucun système d’adduction d’eau potable n’est situé à proximité immédiate des travaux prévus.

Néanmoins, des essais de pompage ont été réalisés aux environs et se prolongeront normalement en 2018 avec une modification de l’installation. En effet, la première installation (puits drainant) n’a pas donné les volumes escomptés (120 m3/h sur les 450 m3/h attendus), une ultime recherche va être conduite à proximité.

Les travaux vont consister en la réalisation de trois forages de reconnaissance, des essais de pompages et des analyses de la qualité de l’eau. Les forages provisoires les plus productifs (qui auront donnés satisfaction aux essais de pompage et aux analyses) seront transformés en forages définitifs. L’objectif quantitatif est d’obtenir 450 m3/h en période d’étiage en intégrant le puits à drains rayonnants existant (120 m3/h) (com. pers. CCGP).

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Figure 16 Localisation de l’installation d’essais de pompage (source CCGP et bureau d’études Idées Eaux)

b). Assainissement Il n’y a pas de système de collecte, transport ou traitement des eaux usées à proximité immédiate des travaux prévus.

Pêche

Le ruisseau du Bief Rouget est situé dans le parcours de pêche de l’AAPPMA La Truite Pontissalienne.

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Sites remarquables et espaces naturels 4.2.1. Zone Natura 2000 a). Délimitation du site Natura 2000

Figure 17 Délimitation du site Natura 2000 - Bassin du Drugeon

Bien qu’à la limite du site, la zone de travaux est située dans périmètre du site Natura 2000 Bassin du Drugeon, désigné par : - Arrêté du 27 mai 2009 au titre de la directive habitat - Arrêté du 23 décembre 2003 au titre de la directive Oiseaux

Le site est référencé aux numéros officiels : - ZSC FR4301280 Bassin du Drugeon - ZPS FR4310112 Bassin du Drugeon

La rédaction du Document d’Objectif a été confiée au Syndicat Mixte de la Vallée du Drugeon et du Plateau de Frasne dont est issu le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut-Doubs. Sa rédaction a été terminée en octobre 2002.

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b). Habitats Naturel Les habitats présentés ci-dessous sont issus de la cartographie réalisée par le CBNFC-ORI pour le SMMAHD sur le site Natura 2000 Bassin du Drugeon.

Figure 18 Carte des habitats naturels (Corine Land Cover) du secteur

La figure ci-dessus indique l’ensemble des habitats présents à proximité du projet de restauration du Bief Rouget.

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Figure 19 Habitats naturels (Corine Land Cover) sur l'emprise des travaux

Figure 20 Habitats Natura 2000 sur l'emprise des travaux et proportion de l'habitat dans le site Natura 2000

L’emprise du chantier de 10 hectares touche 16 habitats naturels différents, dont 7 d’intérêts communautaires.

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c). Espèces d’intérêt communautaires et espèces remarquables Faune remarquable

Figure 21 Espèces faunistiques remarquables sur le secteur du Bief Rouget (ronds : odonates ; carrés : lépidoptères ; losanges : oiseaux)

La figure ci-dessus présente l’ensemble des points repérant les espèces d’odonates, de lépidoptère et d’oiseaux remarquables, actuellement connus du SMMAHD, à proximité des travaux.

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Figure 22 Espèces faunistiques remarquables sur l'emprise des travaux

Nom français Nom latin

Groupe taxonomique

Code MNHN taxon Protection France Directive Habitats Annexe 2 Directive Habitats Annexe 4 Directive Habitats Annexe 5 Directive Oiseaux Convent. Berne UICN Monde UICN Europe UICN France UICN F-Comté Déterminant ZNIEFF Présence emprise travaux 2543 Oiseau Bécassine des marais Gallinago gallinago (Linnaeus, 1758) Chasse II,1 III,2 3 LC EN EN d* oui 2576 Oiseau Courlis cendré Numenius arquata (Linnaeus, 1758 Chasse, Mor II,2 3 NT VU EN° d* 3039 Oiseau Marouette ponctuée Porzana porzana (Linnaeus, 1766) Esp, biot I 2 LC DD CR d* 3053 Oiseau Râle des genêts Crex crex (Linnaeus, 1758) Esp, biot I 2 LC EN CR d* 3187 Oiseau Vanneau huppé Vanellus vanellus (Linnaeus, 1758) Chasse II,2 3 LC LC EN d* 3814 Oiseau Pie-grièche grise Lanius excubitor (Linnaeus, 1758) Esp, biot 2 LC EN CR° d* 53631 Ins. Rhopalo Fadet des tourbières Coenonympha tullia (Müller, 1764) Esp VU EN EN D 53865 Ins. Rhopalo Damier de la succise Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775) Esp 1065 2 LC LC NT D oui 53926 Ins. Rhopalo Nacré de la canneberge Boloria aquilonaris (Stichel, 1908) Esp LC NT EN D 53976 Ins. Rhopalo Cuivré de la bistorte Lycaena helle (Denis & Schiffermüller, 1775) Esp, biot 4038 4038 EN NT VU D oui 53979 Ins. Rhopalo Cuivré des marais Lycaena dispar (Haworth, 1802) Esp, biot 1060 1060 2 LC LC NT D 54400 Ins. Rhopalo Solitaire Colias palaeno (Linnaeus, 1761) Esp LC LC VU D 65115 Ins. Odonat Agrion nain Ischnura pumilio (Charpentier, 1825) LC NT NT d 65133 Ins. Odonat Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840) Esp 1044 2 NT NT NT NT D 65151 Ins. Odonat Agrion hasté Coenagrion hastulatum (Charpentier, 1825) LC VU NT d 65312 Ins. Odonat Sympétrum noir Sympetrum danae (Sulzer, 1776) LC NT LC d 65356 Ins. Odonat Leucorrhine à gros thorax Leucorrhinia pectoralis (Charpentier, 1825) Esp, biot 1042 1042 2 LC EN EN D 65397 Ins. Odonat Cordulie arctique Somatochlora arctica (Zetterstedt, 1840) LC VU VU D 65425 Ins. Odonat Aeschne des joncs Aeshna juncea (Linnaeus, 1758) LC NT NT d 199909 Ins. Odonat Aeschne isocèle Aeshna isoceles (Müller, 1767) LC VU VU D Figure 23 Statut des espèces faunistiques remarquables du secteur (source cartographique - CBN FC ; statuts Carteron M., Moussin I .,2015. Statut des espèces de faune et de flore de Franche-Comté. Version 1.0. DREAL de Franche-Comté. Fichier informatique, 7 feuilles.)

Sur l’emprise du chantier, seule 3 espèces faunistiques remarquable ont été mentionnée : la bécassine des marais, le Damier de la succise et le Cuivré de la bistorte. Ces trois espèces ont été retrouvées sur la portion du Bief Rouget restaurée en 2003.

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Flore remarquable

Figure 24 Espèces floristiques remarquables sur le secteur du Bief Rouget

La figure ci-dessus présente l’ensemble des points repérant les espèces floristiques remarquables, actuellement connus du SMMAHD, à proximité des travaux (issu de la base de données TAXA du CBNFC-ORI).

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Figure 25 Espèces floristiques remarquables sur l'emprise des travaux

10 espèces remarquables ont déjà été relevées sur l’emprise du chantier et sont rappelée dans le tableau ci- dessous qui mentionne également les espèce présentes à proximité du chantier.

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Nom français Nom latin

Groupe

Code MNHN

UICN Monde

Conv. Berne

UICN Europe

UICN F-Comté

Menace France

Déterminant ZNIEFF

Code taxonomique BDNFF

Directive Habitats - ann.2 Directive Habitats - ann.4 Directive Habitats - ann.5

Présence emprise des travaux Prot. France (N) et F.-Comté ®

Bryop. Hamatocaulis vernicosus (Mitt.) Hedenäs 2 VU X NT Bryop. Meesia triquetra (H. Richt.) Ångstr. NT Bryop. Ricciocarpos natans (L.) Corda LC CR 2647 82420 Phanéro Andromède à feuilles de polium Andromeda polifolia L., 1753 N S LC D Oui 6728 Phanéro Calamagrostide raide Calamagrostis stricta (Timm) Koeler R V VU D Oui 5875 88420 Phanéro Carex en touffe Carex cespitosa L., 1753 R V NT D Oui 5876 88426 Phanéro Laîche à long rhizome Carex chordorrhiza L.f., 1782 N V EN D 5888 88472 Phanéro Laîche dioïque Carex dioica L., 1753 S VU D 5918 88562 Phanéro Laîche étoile des marais Carex heleonastes Ehrh. ex L.f., 1782 N V VU D 5929 88632 Phanéro Laîche des bourbiers Carex limosa L., 1753 N S LC D 6732 89316 Phanéro Canche aquatique Catabrosa aquatica (L.) P.Beauv., 1812 EN D Oui 143 91199 Phanéro Ciguë vireuse Cicuta virosa L., 1753 R S VU D 9682 Phanéro Orchis incarnat Dactylorhiza incarnata (L.) Soó subsp. incarnata VU LC d* Non 6433 94267 Phanéro Orchis à larges feuilles Dactylorhiza majalis (Rchb.) P.F.Hunt & Summerh., 1965 NT LC 6446 94287 Phanéro Orchis de Traunsteiner Dactylorhiza traunsteineri (Saut.) Soó, 1962 R NT LC D 2075 Phanéro Œillet d'automne Dianthus superbus L. subsp. autumnalis Oberd. N S CR D Oui 9793 Phanéro Œillet superbe Dianthus superbus L. subsp. superbus N S LC D Oui 2628 95439 Phanéro Rossolis à longues feuilles Drosera longifolia L., 1753 N S NT D 2629 95442 Phanéro Rossolis à feuilles rondes Drosera rotundifolia L., 1753 N S LC D Oui 6457 96465 Phanéro Epipactis des marais Epipactis palustris (L.) Crantz, 1769 NT NT d* 6025 96851 Phanéro Linaigrette grêle Eriophorum gracile Koch ex Roth, 1806 N S VU D 10105 98977 Phanéro Fritillaire pintade Fritillaria meleagris L., 1753 R NT D 2597 104532 Phanéro Knautie de Godet Knautia godetii Reut., 1857 NT D 6206 105441 Phanéro Lentille d'eau à trois lobes Lemna trisulca L., 1753 NT D 5426 112601 Phanéro Pédiculaire des forêts Pedicularis sylvatica L., 1753 R NT D 4188 Phanéro Polémoine bleue Polemonium caeruleum L. N S LC D 4532 117096 Phanéro Grande Douve Ranunculus lingua L., 1753 N S NT D 6035 117731 Phanéro Rhynchospore blanc Rhynchospora alba (L.) Vahl, 1805 NT 4255 119447 Phanéro Rumex aquatique Rumex aquaticus L., 1753 S VU D Oui 14301 121065 Phanéro Saxifrage granulée Saxifraga granulata L., 1753 R NT D Oui 1209 Phanéro Serratule à gros capitules Serratula tinctoria L. subsp. monticola (Boreau) Berher LC D 14775 125894 Phanéro Séneçon à feuilles en spatule Tephroseris helenitis (L.) B.Nord., 1978 R LC D Oui 6063 127191 Phanéro Scirpe des Alpes Trichophorum alpinum (L.) Pers., 1805 NT D 5666 128315 Phanéro Petite Utriculaire Utricularia minor L., 1753 NT D 32003 611365 Phanéro Utriculaire du nord Utricularia stygia G. Thor, 1988 VU D 2673 128343 Phanéro Canneberge à petits fruits Vaccinium microcarpum (Turcz. ex Rupr.) Schmalh., 1871 S NT D

Figure 26 Statut des espèces floristiques remarquables du secteur (source cartographique - CBN FC ; statuts Carteron M., Moussin I .,2015. Statut des espèces de faune et de flore de Franche-Comté. Version 1.0. DREAL de Franche-Comté. Fichier informatique, 7 feuilles.)

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4.2.2. Site Ramsar

Figure 27 Limite du site Ramsar - Bassin du Drugeon

Bien qu’à la limite du site, la zone de travaux est située dans site Ramsar FR7200019 - Bassin du Drugeon. 4.2.3. Arrêté de protection du biotope

Figure 28 Limite du site APB - bassin du Drugeon

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Bien qu’à la limite du site, la zone de travaux est située dans le périmètre défini par l’arrêté préfectoral N° 2004020200600 du 2 février 2004 portant création de l’arrêté de protection de biotope du bassin du Drugeon. 4.2.4. Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique L'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique identifie, localise et décrit la plupart des sites d'intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et les habitats. Les différentes zones repérées sont classées en ZNIEFF de type 1, qui correspondent à des sites précis d'intérêt biologique remarquable (présence d'espèces ou d'habitats de grande valeur écologique) et les ZNIEFF de type 2, grands ensembles naturels riches présentant une grande variété d'habitats. a). Délimitation

Figure 29 ZNIEFF de type 2 sur l'emprise des travaux

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Figure 30 ZNIEFF de type 1 sur l'emprise du chantier

La zone de travaux est intégralement située dans le périmètre de la ZNIEFF de type 2 BASSIN DU DRUGEON (Identifiant national : 430002282). Et dans la ZNIEFF de type 1 Zones humides entre , Houtaud, Granges-Narboz et Sainte- Colombe (Identifiant national : 430002285). b). Intérêt patrimonial ZNIEFF Bassin du Drugeon (identifiant national : 430002282) Considéré dans son ensemble, la vallée du Drugeon constitue une unité écologique de valeur exceptionnelle constituée d’une mosaïque de milieux, de la pelouse sèche au marais alcalin et à la tourbière.

Sur le secteur impacté par les travaux, le système de bas-marais domine, influencé par les inondations du Drugeon et des afférences latérales (sources descendant du Laveron, dont le Bief Rouget) ; quelques tourbières ont pu se former en rive gauche et dans certains secteurs isolés.

Le bassin du Drugeon constitue un complexe écologique de très grande valeur ; on y recense en effet « une flore exceptionnelle (50 espèces protégées) et une faune remarquable pour la France (114 vertébrés et 13 invertébrés protégés). Les conditions écologiques variées favorisent l'expression de nombreux groupements végétaux en interconnexion fonctionnelle dont l'agencement spatial et la richesse biologique sont exceptionnels » (DREAL F.- Comté 2013) : - Les pelouses sèches. - Les prairies humides : o Prairie à trolle d'Europe et cirse des ruisseaux ; prairie à trolle d'Europe et molinie ; mégaphorbiaie. o Cariçaies et roselières o Végétation aquatique : nénuphar blanc, nénuphar jaune et potamot nageant... o Bas-marais et marais de transition o Boisements dominés par une strate arborée, spontanée ou plantée : pessière, bétulaie sur tourbe, saulaie, hêtraie-sapinière et forêt mixte montagnarde… o Haut-marais

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« L'ensemble de ces milieux constitue un habitat privilégié pour la faune invertébrée (14 espèces toutes en danger en France) et vertébrée. Les oiseaux, en particulier, profitent de la diversité des habitats, de leur agencement parfois complexe pour y nicher ou réaliser une halte migratoire (125 espèces observées régulièrement et 85 observées plus rarement). De ce fait, ce site est répertorié parmi les 7 Zones d'Importance Communautaire pour les Oiseaux (Z.I.C.0.) de Franche-Comté, en application de la Directive C.E.E. Oiseaux » (DREAL F.-Comté 2013)

ZNIEFF de type 1 Zones humides entre Chaffois, Houtaud, Granges-Narboz et Sainte-Colombe (identifiant national : 430002285) La description est issue de la fiche ZNIEFF.

« Au sud de Pontarlier, la vallée du Drugeon occupe une large cuvette qui repose sur des dépôts glaciaires où alternent des couches plus ou moins imperméables. Celles-ci sont à l'origine de la formation de vastes zones humides, notamment des tourbières.

Dans son ensemble, ce bassin, où les milieux juxtaposés en mosaïque se complètent, constitue une unité écologique d'une valeur exceptionnelle, unique dans toute la chaîne jurassienne et en France.

Dans la partie septentrionale, le secteur compris entre Chaffois, Houtaud, les Granges-Narboz et Sainte-Colombe correspond à une vaste zone humide largement ouverte comprenant plusieurs entités tourbeuses en mosaïque avec des systèmes prairiaux humides ou mésophiles, des mégaphorbiaies (formations humides de hautes herbes) et des cariçaies (groupements de grandes laîches). Le tout est ponctué d'étangs çà et là.

Sur cette zone, toute une gamme de milieux tourbeux à des stades d'évolution variés est recensée : bas-marais- alcalins et acides, tourbières tremblantes, haut-marais actifs et boisés. Parmi les nombreuses communautés végétales, certaines sont en voie de disparition en France et d'autres spécifiques au Jura.

Dans son ensemble, cette zone revêt un intérêt floristique exceptionnel. Le cortège est caractérisé par l'abondance de plantes adaptées à ces milieux originaux et contraignants, souvent rares et menacées. Au total, 24 plantes protégées en France ou dans la région sont recensées, dont l'andromède à feuilles de polium, les rossolis à feuilles rondes et à feuilles longues, l'œillet superbe, les laîches étoile-des-marais et des bourbiers, la polémoine bleue et la calamagrostide raide. Cette dernière présente ici ses plus belles stations régionales. La richesse en mousses rares est également à souligner.

A ces habitats est également associée une faune remarquable : parmi les insectes, sept espèces protégées sont régulièrement contactées au sein de cortèges très spécialisés de papillons de jour et de libellules. Il faut y ajouter plusieurs amphibiens et reptiles. Enfin, l'ensemble de ces milieux constitue un habitat privilégié pour une avifaune migratrice ou nicheuse comprenant des espèces menacées : le râle des genêts, la marouette ponctuée, le courlis cendré, le vanneau huppé et la bécassine des marais y sont fréquemment représentés. Cette dernière est particulièrement emblématique du bassin du Drugeon. » (DREAL – Fiche ZNIEFF https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/430002285) c). Objectifs de préservation ZNIEFF Bassin du Drugeon Le bassin du Drugeon a fait, par le passé, l'objet d'atteintes graves (correction de la rivière, drainage, extraction de sable, plantations...) ayant pour effet une érosion progressive de cette richesse biologique. « En mettant en œuvre un programme LIFE "Sauvegarde de la richesse biologique de la vallée du Drugeon", le Syndicat intercommunal du Plateau de Frasne (dont la compétence a été transférée au SMMAHD) a engagé : - la renaturation du Drugeon et de ses afférences visant à restaurer son intérêt biologique et restituer au bassin sa capacité de rétention en eau ; - la remise en état de tourbières et marais dégradés de même que la mise en place d'une gestion sur ces zones humides ;

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- une meilleure maitrise foncière des zones humides couplée à la protection des milieux naturels d'intérêt majeur ; - Un programme de réduction de la pollution des eaux grâce à l'assainissement des eaux usées domestiques des différents villages de la vallée et la mise aux normes des bâtiments d'élevage ; - L’application de pratiques agricoles respectueuses des milieux naturels (opération locale agri- environnement) ; - Une sensibilisation des habitants et des acteurs socio-professionnels.

Cette opération a eu un effet d'entraînement particulièrement intéressant pour la protection de l'environnement mais également pour une appropriation locale. Ce programme, jugé exemplaire, satisfait complètement aux objectifs de préservation exprimés dans Natura 2000 » (DREAL F.-Comté 2013).

ZNIEFF de type 1 Zones humides entre Chaffois, Houtaud, Granges-Narboz et Sainte-Colombe La zone fait l’objet d’un arrêté de protection du biotope.

Des activités ont dégradé la qualité biologique du secteur, réduisant ou limité la richesse biologique et le rôle régulateur des tourbières et zones humides du site. « Des opérations de restauration et de sauvegarde ont été initiées à partir de 1993 dans l'ensemble du bassin, avec la mise en œuvre de différents programmes (Life Drugeon, Natura 2000). En effet, la préservation de la fonctionnalité hydrologique et de la qualité des eaux apparaît comme un enjeu majeur pour la conservation des habitats humides et des espèces » (DREAL, fiche ZNIEFF https://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/430002285).

Etat physique et biologique du ruisseau du Bief Rouget L’état physique et biologique du ruisseau du Bief Rouget ont été caractérisé dans le cadre d’un stage réalisé en 2001 au sein des structures gestionnaires du site. Des données complémentaires ont été fournies dans le cadre du suivi départemental en soutien aux maîtres d’œuvre locaux en 2010. Des pêches électriques ont également été réalisées en 2015 afin de réactualiser les inventaires piscicoles du secteur. 4.3.1. Fonctionnement hydromorphologique Le fonctionnement hydromorphologique du Bief Rouget a été apprécié par l’utilisation d’un protocole d’analyse de l’aptitude du cours d’eau à accueillir la faune piscicole. Sans être totalement identique, le protocole utilisé est le précurseur de l’IAM ou Indice d’attractivité morphodynamique (Degiorgi et al., 2002).

Le protocole a été appliqué sur une station, 30 m à l’amont de la route de la prévôte.

L’indice a été recalculé à partir des cartographies réalisées en 2001, des erreurs de calculs ayant été observés.

Substrats % de recouvrement Indice d’attractivité Poids relatif de chaque (1) du substrat (2) substrat (1)x(2) Sable (SAB) 29.2 8 2.336 Gravier (GRA) 6.6 20 1.32 Hydrophyte immergé (Hyi) 50.4 80 40.32 Sédiments fins (FIN) 12.8 4 0.512 Sous-berges (BER) 1 90 0.9

Somme (A) 100 45,38

Somme (A) 45,38 Nombre de substrats (B) 5 Nombre de classes de vitesses (C) 3 Nombre de classes de hauteurs (D) 3

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IAM (A)x(B)x(C)x(D): 2042

La note réactualisée est de 2042 en 2001 (avant travaux de restauration), essentiellement soutenue par une forte présence d’hydrophytes immergés dont la cotation d’attractivité est assez élevée. Le milieu était néanmoins extrêmement homogène avec seulement 5 substrats différents observés sur la station.

Le protocole n’a pas été reconduit depuis.

4.3.2. Fonctionnement Thermique Les températures du Bief Rouget ont été mesurées à l’aide de sondes thermiques lors de deux séries chronologiques : - La première entre le 7 septembre 2001 et le 13/05/2005 - La seconde depuis le 27 juin 2015, mesures qui se poursuivent.

Le graphique ci-après présente la répartition des températures maximales journalières pour les 4 années complètes mesurées. Les répartitions des températures n’ont pas de différences significatives, bien que celles de 2003 soient bien supérieures et sont à mettre en relation avec un mois d’août très chaud.

Box plots

25 _2003 _2016

20

15

10

5

0 _2002 _2004 Figure 31 Températures journalières sur le Bief Rouget - minima, maxima, moyennes journalières et mensuelles

4.3.3. Fonctionnement physicochimique a). Physicochimie et macropolluants Des prélèvements d’eau ont été analysés dans le cadre du suivi réalisé par le bureau d’étude Epteau pour le Conseil départemental en 2009 – 2010.

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Groupe Paramètre Unité Maximum Minimum Moyenne Acidité pH unité 8.1 7.4 7.75 Bilan oxygène COD mg/l 9.5 4.2 6.90 DBO5 mg/l 1.2 0.5 0.75 DCO mg/l 38 12 22.75 O2 dis. mg/l 13.7 7.4 9.35 O2 Sat % sat 130 73 93.00 Minéralisation Bicarbonates mg/l 358 150 270.75 Calcium mg/l 97 85 91.67 Chlorures mg/l 14.7 7.5 11.10 Conductivité mg/l 575 374 477.75 Magnésium mg/l 2.6 2 2.33 Potassium mg/l 2.7 1.5 2.10 Sodium mg/l 7.8 4.8 6.30 Sulfates mg/l 9 5.7 7.35 Nutriments NH4 mg/l NO2 mg/l 0.05 0.02 0.03 NO3 mg/l 6.9 1.2 3.40 NTK mg/l PO4 mg/l 0.04 0.02 0.03 PT mg/l 0.15 0.03 0.09 Température T°C °C 15.3 8.9 11.05 Figure 32 Résultats physico-chimique synthétiques des 4 campagnes d'analyses en 2009 et 2010 -Epteau - 2010)

Les concentrations en carbone organique dissout sont assez élevées. Des sursaturations en oxygène sont également observées, traduisant certainement l’existence de développement algaux importants. Des apports notables en phosphore total sont notés également ainsi que quelques pics de formes d’azote réduit. b). Micropolluants : pesticides HAP et éléments traces métalliques Les campagnes de 2009 et 2010 réalisées par le bureau d’études Epteau pour le compte du Département du Doubs : • Aucune contamination par les pesticides n’a pu être mise en évidence sur le ruisseau • Le ruisseau présente une forte concentration en arsenic dans les sédiments reflétant une contamination nette. • Une contamination nette par les HAP est mise en évidence : le Bief Rouget présente la plus forte concentration des 14 principaux hydrocarbures sur les petits cours d’eau étudiés lors de ce travail.

La présence de l’ancienne décharge de Pontarlier laisse supposer une présence potentielle de micropolluants, sans que ceux-ci n’aient pu pour l’instant être détectés. Dans l’état des connaissances actuelles, il semblerait donc que la limitation des possibilités de transferts des éléments pollués par lixiviation de la décharge soit positive.

4.3.4. Fonctionnement biologique a). Etude des macro-invertébrés benthiques Indices synthétiques Les peuplements de macro invertébrés ont été analysés dans le cadre de deux campagnes, l’une en 2001, l’autre en 2009-2010. Les stations étudiées ne sont pas totalement identiques. En 2001, la station était située à l’amont immédiat de la route d’accès à la Prévôté dans une portion totalement rectiligne, restaurée depuis, alors que la station en 2009-2010 a été implantée en aval, dans la zone reméandrée.

37

Année Date Groupe Diversité IBGN indicateur taxonomique 2001 Mai 7 27 14 Juin 3 26 10 Août 7 28 14 2009 Juillet 4 22 10 2010 Juin 4 24 10

Toutes les analyses montrent un peuplement assez appauvri et peu diversifié. Les 3 campagnes de 2001 ont mis en évidence quelques disparités annuelles, sans remettre en question la faiblesse du peuplement.

28 20 27 26 24 22 15

10

NoteIBGN 7 7 5 3 4 4

0 11/05/2001 28/06/2001 14/08/2001 30/07/2009 01/06/2010 IBGN Groupe indicateur Diversité

Il n’y a aucune évolution notable de la note IBGN entre 2001 et 2009-2010 : la note IBGN, très faible, stagne autour de 10/20.

La faible diversité de l’habitat, dominé par des fonds vaseux et à mettre en relation avec l’enfoncement du lit lors des campagnes 2009 – 2010, explique la non évolution du peuplement, voir la diminution du nombre de taxons.

Analyse du peuplement spécifique Le peuplement imaginal d’éphéméroptères, plécoptères et trichoptères a été étudié en 2001 sur secteur (Goulmy, Bricotte, 2001) lors de 10 séances de captures réparties du printemps à l’automne.

efficacité de capture d'imagos sur le Bief Rouget

18 16 14 12 10 8 6 4 2

0

4/5 1/6 8/6 6/7 3/8

11/5 18/5 25/5 15/6 22/6 29/6 13/7 20/7 27/7 10/8 Dates

Figure 33 Diversité des espèces d'éphéméroptères, trichoptère et plécoptères récoltés sur le Bief Rouget en 2001 – barre = richesse spécifique de la campagne, point rouge = richesse spécifique cumulée (Goulmy, Bricotte - 2001)

Ce travail a permis la détermination de 286 individus capturés, répartis en 17 espèces différentes.

38

Bief Rouget, Date

captures d'adultes

juil juil juil

mai mai

juin

août août

Amplitude

- - -

mai

- -

- août

- -

-

Ab. Rel. Tot Rel. Ab.

-

Préférendum

4

1

12 26 27

10 16

21

Ab. Rel. / ordre / Rel. Ab.

12 14

ORDRE FAMILLE & ESPECE espèce Total par

PLECOPTERES NEMOURIDAE

Nemoura dubitans 13 25 38 51.4 13.3

Nemoura variegata (cinerea) 15 16 3 2 36 48.6 12.6

Total / ordre 74 25.9

EPHEMEROPTERES BAETIDAE

Baetis 4 2 1 1 8 27.6 2.8

Baetis digitatus 3 3 10.3 1.0 Baetis rhodani 6 4,5 5 1 3 1 10 34.5 3.5 Cloeon 3 3 10.3 1.0 Cloeon simile 7 2,6 1 1 2 6.9 0.7 LEPTOPHLEBIDAE 1 1 3.4 0.3 Leptophlebia vespertina 1 1 3.4 0.3 Paraleptophlebia submarginata 1 1 3.4 0.3 Total 29 10.1

TRICHOPTERES GOERIDAE Goera pilosa 6 1,6 4 4 5.0 1.4 Silo nigricornis 3 2 2 2 2.5 0.7

HYDROPSYCHIDAE Hydropsyche angustipennis 5 2,2 6 1 5 3 10 5 30 37.5 10.5

LEPTOCERIDAE Mystacides azurea 8 2 1 1 1.3 0.3

LIMNEPHILIDAE Limnephilus lunatus 2 8 1 1 12 15.0 4.2 Limnephilus sparsus 2 2 4 5.0 1.4

SERICOSTOMATIDAE Notidobia ciliaris 5 2,5 27 27 33.8 9.4

Total 80 28.0 EFFECTIF TOTAL 286 Richesse spécifique 3 3 8 4 1 5 3 4 3 3 Richesse spécifique cumulée 3 5 10 14 14 15 15 17 17 17 Abondance par chasse 12 30 74 13 1 12 10 9 14 8 Figure 34 Liste faunistique des éphémères, plécoptères et trichoptères capturés sur le Bief Rouget en 2001 (Goulmy, Bricotte - 2001)

Le peuplement du Bief Rouget en 2001, dont le bilan a été réalisé préalablement aux travaux de restauration, présente des caractéristiques assez appauvries et se trouve peu diversifié, malgré la présence d’espèces intéressantes à retenir (Nemoura dubitans en particulier). b). Etude des peuplements piscicoles Des prospections ont été réalisées sur le Bief Rouget par la fédération de pêche du Doubs lors de deux campagnes de diagnostic des affluents du Drugeon en 1998 et 2006, puis d’une campagne spécifique préalable à la réalisation de travaux prévus dans le programme LIFE en 2015. Une station a été analysée lors des 3 campagnes. La portion la plus en aval correspond à la station prospectée au niveau des macro invertébrés par le département en 2010.

La méthodologie employée est la pêche par épuisement (protocole De Lury), avec estimation de la biomasse piscicole et des densités numériques.

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Somme de densité ind/10 ares 1998 2006 2015 Amont buse 840.91 340.80 92.60 BRO 68.18 22.70 GOU 18.50 LOF 659.09 272.70 74.10 PER 45.45 TAN 22.70 TRF 68.18 22.70 Aval buse 7875.00 BRO 25.00 GAR 25.00 GOU 3575.00 LOF 3600.00 TRF 25.00 VAI 625.00 Figure 35 Densités numériques piscicoles (en nombre d'individus pour 10 ares) observées sur deux stations sur le Bief Rouget

Somme de biomasse / ha 1998 2006 2015 Amont buse 62.95 248.67 2.30 BRO 17.73 4.32 GOU 0.60 LOF 26.14 3.40 1.70 PER 11.14 TAN 4.55 TRF 7.95 236.40 Aval buse 246.70 BRO 1.50 GAR 0.50 GOU 135.30 LOF 84.40 TRF 10.50 VAI 14.50 Figure 36 Densités pondérales piscicoles (en Kg/ha) observées sur deux stations sur le Bief Rouget

Une baisse importante des densités numériques et pondérales est observée sur la station à l’amont du chemin de la Prévôté. Il est à noter néanmoins que l’été 2015, très aride, a rendu la station très peu attractive. Il est fort probable que cette baisse de densité soit liée à un phénomène de fuite des poissons qui sont allés se réfugier dans un lieu plus propice.

Cette situation est contradictoire avec l’observation de l’évolution de la station à l’aval, qui de son côté présente une situation loin d’être optimale, mais plus optimiste.

40

300.00 VAI 250.00 TRF 200.00 TAN 150.00 PER 100.00 LOF 50.00 GOU

0.00 GAR 1998 2006 2015 2015 BRO Amont buse Aval buse

Ne disposant que d’une seule mesure antérieure aux premières tranches de travaux réalisés en 2001 et 2003 sur le ruisseau, il est difficile de statuer sur l’impact des aménagement mis en œuvre. Néanmoins, quelle que soit la station ou l’année de la pêche, aucune donnée ne présente un peuplement équilibré et bien structuré. Des potentiels piscicoles sont mis en évidence, mais sont largement atténués par une destructuration importante de la qualité de l’eau et de l’habitat.

Les travaux réalisés à l’époque n’ont pas permis au Bief Rouget sur les sites étudiés de présenter une situation écologiquement intéressante. Les données restent très en-deçà d’une situation référentielle.

RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

BRICOTTE V., GOULMY F., 2001. POTENTIEL BIOCENOTIQUE DE TROIS AFFLUENTS DU DRUGEON, GOUTEROT, BIEF VOULAIN & BIEF ROUGET. MEM. DESS QUALITE DES EAUX ET BASSINS VERSANTS, UNIV. DE F.-COMTE, 46P. + ANNEXES EPTEAU. SUIVI DE LA QUALITE DES COURS D’EAU DANS LE DEPARTEMENT DU DOUBS, PROGRAMME 2009-2010, RAPPORT D’ETUDE. CONSEIL GENERAL DU DOUBS, 55 P. BILLANT O. 2017. CONNAISSANCE DE LA FLORE RARE OU MENACEE DE FRANCHE-COMTE, RUMEX AQUATICUS L. CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE FRANCHE-COMTE – OBSERVATOIRE REGIONAL DES INVERTEBRES. 26P + ANNEXES

41

Incidence du projet sur l’environnement

Incidences liées à la modification du site 5.1.1. Incidences hydrauliques Situé intégralement en zone humide et sans aucun aménagement sensible aux submersions, le projet n’a pas fait l’objet d’une modélisation hydraulique. Néanmoins, il est indéniable que la réduction de la section du lit et l’augmentation du niveau du fond par recharge en granulat aura un effet sur les lignes d’eau dans la zone humide, à proximité des travaux. Cette situation est une condition nécessaire à la diminution du pouvoir drainant actuel du ruisseau et à la mise en route d’un effet positif sur les niveaux de nappes et le soutien des débits d’étiage.

La sensibilité des secteurs urbanisés ne sera pas impactée négativement. Un impact positif sur les débits d’étiage est attendu à moyen et long terme.

5.1.2. Incidences sur la qualité physico-chimique et biologique Le projet vise à restaurer le fonctionnement hydromorphologique du Bief Rouget et favorisera en particulier : - La diversité : la reprise des anciens méandres et la recharge en matériaux du cours d’eau supprimera l’effet délétère des anciens travaux sur le Bief Rouget rectiligne, multipliera les substrats disponibles pour la faune aquatique ; - L’attractivité des habitats : le sous-dimensionnement du creusement du lit d’étiage participera par exemple à la mise en place de sous-berges particulièrement attractives pour le poisson ; - La connectivité : l’approfondissement du fond observé depuis les travaux réalisés en 2001 et 2003 sera compensée par la recharge en matériaux et la stabilisation des fonds par les seuils de fond.

L’impact des travaux et le rétablissement de la communication entre le lit mineur et le lit majeur devraient conduire à une augmentation des capacités auto épuratoires du cours d’eau et à un abaissement des températures estivales (soutien des débits par de l’eau fraiche de la nappe). Ce soutien des débits d’étiage et la diminution des températures seront favorables à la présence des espèces typiques des zones fraiches et en particulier la truite.

La diversification des habitats aquatiques et la recréation de zones favorables à la reproduction des poissons conduira à une augmentation de la diversité faunistique.

La qualité physico-chimique et biologique du cours d’eau seront impactées positivement à moyen et long terme.

5.1.3. Incidence sur le site Natura 2000 et les zones humides alentour

La réactivation des méandres et l’augmentation des hauteurs d’eau seront extrêmement favorables au développement des habitats de zones humides.

La réduction de l’altitude du plan d’eau sera nettement compensée par la diminution forte du pouvoir drainant du ruisseau du Bief Rouget.

Les espèces et espaces du site Natura 2000 ne seront pas impactés négativement par les travaux.

5.1.1. Incidence sur les espèces floristiques et faunistiques remarquables Le projet de restauration du Bief Rouget, par la réactivation de ses anciens méandres et la réhabilitation du bras originel, a pour objectif la restauration écomorphologique du cours d’eau mais également la valorisation des

42 milieux humides associés. Il s’intègre donc pleinement dans les objectifs de préservation et de restauration de ces sites remarquables.

L’emprise des travaux comporte des espèces floristiques et faunistiques remarquables. La réalisation des travaux est donc susceptible de leur porter atteinte à très court terme.

L’objectif des travaux étant une diminution du drainage des milieux humides, ils doivent à moyen terme profiter à l’amélioration de l’état de conservation des habitats et espèces d’intérêt communautaire du site.

taxon_nom_ Somme de Surface Surface totale site % (en ha) N2000 (en ha) Andromeda polifolia 0.5878043 288.278934 0.20% Carex cespitosa 0.80643535 12.382571 6.51% Catabrosa aquatica 0.00744805 0.059644 12.49% Dactylorhiza incarnata 0.007448 25.870255 0.03% Dianthus superbus 0.17548706 127.248622 0.14% Drosera rotundifolia 0.5878043 268.957079 0.22% Rumex aquaticus 1.72622954 5.610412 30.77% Saxifraga granulata 0.01809316 86.202698 0.02% Tephroseris helenitis 2.15584023 122.246874 1.76% Dianthus superbus subsp. superbus 0.00515825 0.127499 4.05% Calamagrostis neglecta subsp. neglecta 0.03751978 27.791707 0.14% Pinguicula vulgaris var. vulgaris 0.0223439 234.063553 0.01% Figure 37 Superficie (en ha) des espèces floristiques sur l'emprise du chantier et proportion par rapport à la superficie de leur présence sur le site Natura 2000

Le tableau précédent montre que la proportion des superficies touchées pour la plupart des espèces est faible. Il n’y a pas de raison que les travaux mettent les populations en danger. Le statut de Rumex aquaticus est plus délicat : la population présente sur le secteur du Bief Rouget représente près du tiers de la surface où il est présent sur tout le site.

Néanmoins, l’expérience des travaux déjà réalisés en 2001 et 2003 sur le site suggère que la population s’est propagée à la suite des travaux et qu’elle n’a pas été réduite. Un suivi particulier de l’espèce est réalisé par le Conservatoire Botanique National de Franche-Comté qui sera associé au projet, notamment en phase de piquetage.

En ce qui concerne la faune, la réalisation des travaux hors période de reproduction des insectes et oiseaux remarquables présents sur le site réduit fortement les risques d’atteinte de ces espèces.

Seules les espèces situées sur l’emprise du chantier sont susceptibles d’être impactées à court terme par la réalisation des travaux. La délimitation de l’emprise et la période de réalisation des travaux (hors nidification) doit permettre de réduire l’impact sur ces espèces. A long terme, l’augmentation des niveaux d’eau devra être favorable à ces espèces de zones humides.

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Nom français Nom latin Travaux et précautions Impact potentiel Andromède à Andromeda Espèce connue sur l'emprise des travaux, très présente sur Précaution en phase feuilles de polifolia L., 1753 l'ensemble du bassin Drugeon. Espèce de zone humide travaux, favorable à polium favorisée par l'augmentation des niveaux d'eau. court et moyen terme Carex en touffe Carex cespitosa Espèce connue sur l'emprise des travaux, très présente sur Précaution en phase L., 1753 l'ensemble du bassin Drugeon. Espèce de zone humide travaux, favorable à favorisée par l'augmentation des niveaux d'eau. court et moyen terme Calamagrostis Espèce connue à la marge de l'emprise des travaux. Précaution en phase neglecta subsp. Superficie sur l'emprise faible par rapport à sa présence travaux, favorable à neglecta sur le bassin du Drugeon. La délimitation de sa présence court et moyen terme limitera l'impact. Espèce de zone humide favorisée par l'augmentation des niveaux d'eau. Canche Catabrosa Espèce présente ponctuellement sur l'emprise du site et Précaution en phase aquatique aquatica (L.) peu présente sur le bassin du Drugeon. La délimitation de travaux, favorable à P.Beauv., 1812 sa présence limitera l'impact. Espèce de zone humide court et moyen terme favorisée par l'augmentation des niveaux d'eau. Œillet superbe Dianthus Espèce bien présente sur l'ensemble du site. Peu d'impact Précaution en phase superbus L. sur la population sur l'emprise des travaux. Espèce de zone travaux, favorable à subsp. superbus humide favorisée par l'augmentation des niveaux d'eau. court et moyen terme Rossolis à Drosera Espèce connue à la marge de l'emprise des travaux, peu Précaution en phase feuilles rondes rotundifolia L., concernée. La délimitation de sa présence limitera travaux, favorable à 1753 l'impact. Espèce de zone humide favorisée par court et moyen terme l'augmentation des niveaux d'eau. Rumex Rumex Présence de l’espèce significative par rapport à sa Précaution en phase aquatique aquaticus L., présence sur le bassin du Drugeon. La circulation des travaux, favorable à 1753 engins sera limitée sur les secteurs concernés. Les travaux court et moyen terme. précédents (2001 et 2003) ont mis en évidence qu'il n'y a Suivi à prévoir ! pas eu disparition de l'espèce. Saxifrage Saxifraga Espèce connue à la marge de l'emprise des travaux. La Précaution en phase granulée granulata L., délimitation de sa présence limitera l'impact. Espèce de travaux, favorable à 1753 zone humide favorisée par l'augmentation des niveaux court et moyen terme d'eau. Séneçon à Tephroseris Espèce connue sur l'emprise des travaux mais très Précaution en phase feuilles en helenitis (L.) présente sur l'ensemble du bassin Drugeon. Espèce de travaux, favorable à spatule B.Nord., 1978 zone humide favorisée par l'augmentation des niveaux court et moyen terme d'eau. Bécassine des Gallinago Espèce présente sur le site. La réalisation des travaux hors Précaution en phase marais gallinago période de reproduction limitera l'impact. Espèce de zone travaux, favorable à (Linnaeus, 1758) humide favorisée par les travaux. court et moyen terme Damier de la Euphydryas Espèce observée en un seul point sur l'emprise et bien Précaution en phase succise aurinia présente en dehors. La limitation de la circulation des travaux, favorable à (Rottemburg, engins limitera les dégâts éventuels sur la plante hôte. court et moyen terme 1775) Cuivré de la Lycaena helle Espèce observée en un seul point sur l'emprise et bien Précaution en phase bistorte (Denis & présente en dehors. La limitation de la circulation des travaux, favorable à Schiffermüller, engins limitera les dégâts éventuels sur la plante hôte. court et moyen terme 1775) Figure 38 Espèces floristiques et faunistiques relevées sur l'emprise du chantier - précaution et impact potentiel

Rumex aquaticus est l’espèce dont l’impact des travaux à court terme est potentiellement le plus fort. La circulation des engins sur les secteurs à Rumex, de même que pour les autres espèces protégées, seront limités et aucun dépôt de matériaux n’y sera effectué. Les travaux déjà réalisés sur le secteur en 2001 et 2003 n’ont pas fait disparaitre l’espèce et ont plutôt contribué à son développement. Un suivi de l’espèce sera mis en place après la réalisation des travaux.

5.1.2. Incidence sur les usages existants L’augmentation des hauteurs de nappe et la diminution du drainage estival ne peuvent qu’être favorables à l’adduction d’eau potable dans le secteur.

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Les activités économiques réalisées en périphérie de la zone ainsi que les zones urbanisées ne sont pas impactées par les travaux.

Les activités de loisirs pratiquées sur la zone, en particulier la chasse et la pêche ne seront pas impactées négativement par les travaux, les pratiques existantes n’étant pas modifiées. De plus, l’augmentation des peuplements de truites, poisson à forte valeur halieutique, espérés par les travaux, ne peuvent que favoriser la pratique de la pêche.

Les usages ne sont pas impactés par les travaux.

Incidences liées à la phase chantier 5.2.1. Incidences hydrauliques Les travaux seront planifiés et organisés de manière à éviter toute incidence hydraulique en phase « travaux ».

Sur les tronçons hors d’eau : - L’ouverture des méandres sera réalisée depuis le point de jonction aval, vers l’amont. La recharge de matériaux dans les nouveaux méandres sera réalisée avant mis en eau. - La mise en eau des portions méandreuses sera réalisée d’amont vers aval.

Sur les tronçons en eau : - La recharge en matériaux sera réalisée d’amont vers l’aval. - La fermeture du tracé rectiligne sera réalisée d’amont vers l’aval. Les apports et déplacements de matériaux auront été effectués au préalable. - Ces secteurs feront l’objet de pêches électriques de sauvetage.

Les travaux seront interrompus en cas de forte pluviométrie et de montée en débit attendu. Les travaux en lit mineur ne seront réalisés qu’en absence d’annonce de pluies intenses.

5.2.2. Incidences sur la qualité physico-chimique et biologique a). Mise en suspension des particules fines En phase « travaux », la qualité de l’eau peut être affectée par l’augmentation des matières en suspension (MES) liée au terrassement du nouveau lit, à la fermeture du tracé rectiligne et à l’apport important de matériaux.

Des risques de pollutions actuelles existent également en raison de l’utilisation d’engins mécaniques.

Ces phénomènes peuvent porter atteinte à la qualité biologique du cours d’eau, en particulier quand la teneur en MES dépasse les 200 mg/l (colmatage des branchies, asphyxies…) b). Mesures limitant les risques Afin de limiter les risques, il est prévu : - Si nécessaire et sous réserve de faisabilité, d’installer des systèmes de filtration des MES, afin d’éviter le départ des matériaux fins ; - D’imposer l’absence de fuites des engins de chantier. Ceux-ci devront impérativement fonctionner avec de l’huile biodégradable. - Le stockage des hydrocarbures sera situé hors zone inondable. - Lors des arrêts de chantier (soir, WE…), les engins seront stationnés hors zone humide. - De réaliser des pêches électriques de sauvetage avec déplacement du poisson afin de réduire le risque de mortalité ;

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5.2.3. Incidence sur le milieu terrestre et le paysage Le déplacement des engins, le stockage des matériaux auront une incidence temporaire sur la zone humide. a). Limitation des incidences liées aux emprises de circulation et de stockage L’accès aux zones de travaux sera restreint. Une zone de 20 m de large maximale sera matérialisée pour la circulation. Les accès aux zones de stockage seront réalisés par les chemins existants.

Les franchissements de ruisseaux seront réalisés préférentiellement par les 2 buses de franchissement existantes. Deux kits de franchissement seront mis en place provisoirement pour la durée des travaux.

Les véhicules employés devront être adaptés à des sols de faible portance et à l’état hydrique élevé.

Les aires de stockage des matériaux devront présentées des emprises restreintes, tout en évitant une circulation importante (aller/retour). Elles seront donc implantées à proximité des tronçons d’interventions et soumis à la validation des services de la police de l’eau.

Il sera demandé à l’entrepreneur, en phase de préparation de chantier, l’émission d’un plan détaillé du phasage des travaux qui sera soumis à validation du maître d’œuvre, maître d’ouvrage et services de la police de l’eau.

L’implantation exacte des ouvrages de franchissement, zones de circulation et sites de stockage feront l’objet d’une validation lors de la première réunion de chantier et seront piquetés.

Figure 39 Emplacement prévisionnel des accès à la zone d'emprise de chantier, site de franchissements de cours d'eau et zones de stockage des matériaux et matériels

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5.2.4. Impact sur les usages existants L’accès au chantier étant interdit au public pour des raisons de sécurité, les usages existants nécessitant un accès à la zone d’emprise seront limités lors de la phase « travaux ».

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Mesures d’évitement, de réduction et de compensation

L’objectif des travaux est une restauration hydraulique d’un milieu fortement affecté par les travaux réalisés depuis de nombreuses années. Néanmoins, le projet peut avoir au moment de sa mise en place des impacts négatifs recensés dans les chapitres précédents.

Des mesures seront prises pour limiter ces impacts ponctuels.

Mesures d’évitement et réduction 6.1.1. Choix de la période d’intervention Compte-tenu de la nature du peuplement en place et de la sensibilité de la faune et de la flore adjacente, il est prévu d’engager - Les interventions sur le terrain naturel à partir du 15 juillet et jusqu’au 15 mars de l’année suivante : préparation des accès, défrichement, apport des matériaux… - Les interventions dans le lit mineur à partir du 15 juillet, jusqu’au 15 octobre (remise en eau des méandre, chargement en matériaux…) 6.1.2. Mesures générales relatives aux travaux

Pendant les travaux, les points suivants seront respectés : • Les franchissements du cours d’eau seront réduits ; • Sous réserve de faisabilité des protocoles de piégeages de fines seront mis en place ; • Une surveillance journalière des conditions météorologique et hydraulique sera mise en place ; • les stockages d'hydrocarbures, l'entretien des engins de travaux publics et leur approvisionnement présentant un risque de pollution de l'eau seront effectués sur une plate-forme étanche aménagée en cuvette de rétention en dehors des zones inondables et zones humides ; • les engins ne devront présenter aucune dégradation et l’utilisation d’huiles biologiques dégradables est imposée ; • la circulation dans la zone sera planifiée et matérialisée afin d’éviter d’étendre sans raison la zone impactée et d’éviter les secteurs les plus sensibles. • Les secteurs où les espèces les plus sensibles et à enjeu dans le secteur sont repérées seront matérialisés afin d’éviter de nuire à leur présence.

6.1.3. Mise à sec / pêche électrique de sauvetage Les travaux nécessiteront des phases de dérivations temporaires des eaux du Bief Rouget. Compte-tenu de la taille du ruisseau, lors de la remise en eau des méandres, une période d’asséchement sera nécessaire.

De même, la recharge en matériaux peut porter atteinte au peuplement lors de sa mise en place. Afin de limiter les impacts, des pêches électriques de sauvetage seront réalisées avant chaque intervention sur un tronçon de lit mineur pour limiter l’impact sur la faune piscicole. Les pêches se dérouleront selon les prescriptions de l’AFB, une déclaration devra être préalablement obtenue par l’organisme réalisant la pêche.

Les différents tronçons péchés feront l’objet d’un cloisonnement afin d’éviter une recolonisation pendant le temps de finition des travaux. 6.1.4. Limitation des risques de dissémination des espèces végétales envahissantes Le chantier nécessite l’importation d’un volume important de matériaux. Il est indispensable que ces matériaux soient exempts d’espèces exotiques envahissante. La provenance exacte des matériaux sera demandée à l’entreprise. Celle-ci veillera en particulier à l’absence des espèces végétales comme par exemple : les renouées asiatiques (Renoutria japonica ; Polygonum sachalinense),

48 la Balsamine géante (Impatiens glandulifera), l'Ailante (Ailanthus altissima), le Buddleja de David (Buddleja davidii), les Verges d'or (Solidago graminifolia, Solidago altissima et Solidago gigantea), les cultivars de Peupliers (Populus sp.), les Erables Negundo (Acer negundo), les Acacias (Robinia pseudoacacia).

Les foyers de plantes invasives présents à proximité du site de travaux seront balisés, afin que les engins ne circulent pas sur ces stations. Cela permettra d’éviter toute propagation de graines ou de fragments de l’espèce.

Par ailleurs, les pneus, ou chenilles des engins, ainsi que tous les matériels utilisés et potentiellement en contact avec les espèces invasives seront minutieusement nettoyés sur une bâche au nettoyeur haute pression, à l’arrivée sur site et avant tout autre déplacement, que cela soit vers un autre site de travaux ou non.

Tous les matériaux (terre, végétaux etc.) issus de ce nettoyage seront par la suite mis en décharge.

6.1.5. Le bruit Tous les engins utilisés sur le chantier devront respecter les normes en vigueur.

6.1.6. Limitation de la pratique des usagers Des panneaux d’information seront disposés aux abords du chantier pour interdire l’accès au public. Des panneaux d’informations seront également implantés sur le site.

6.1.7. Moyens de surveillance et d’intervention en cas d’accident a). Préconisation durant la phase chantier • L’entreprise retenue devra disposer d’une expérience en rivière ou en milieu humide sensible ; • Une visite préalable de chantier (réunion d’ouverture) avec l’ensemble des organismes agrées concernés par l’aménagement : Maître d’ouvrage, Maître d’œuvre, DDT, AFB sera organisée ; • Le suivi régulier de chantier et contrôle de son bon déroulement sera réalisé de manière bihebdomadaire au minimum. • Dispositions nécessaires à la protection des milieux aquatiques : • L’entreprise devra organiser le chantier et mettre en place les dispositifs adéquats pour éviter tout rejet polluant et protéger les milieux aquatiques. • Les conditions météorologiques et hydrauliques défavorables entraineront le retrait des équipes et des engins en dehors des zones inondables et zones humides ; • Les engins de chantier utilisés seront stockés hors du cours d’eau, des zones inondables et des zones humides tous les soirs et week-end • Tous les organismes concernés par le chantier seront conviés aux réunions de chantier organisées chaque semaine et seront destinataires des comptes-rendus.

b). Moyens d’intervention en cas d’incident ou d’accident En cas de pollution accidentelle Les engins ne doivent pas présenter de fuites d’hydrocarbures et d’huiles hydrauliques, une inspection est faite par le maître d’œuvre lors de chaque visite de chantier. Les huiles utilisées seront impérativement d’origine végétale et biodégradable.

En cas de pollution accidentelle, des opérations de pompage et de curage sont mises en œuvre. Des barrages flottants et des matériaux absorbants sont conservés sur le chantier afin de permettre au personnel compétent d'intervenir rapidement, selon le type de milieu pollué (sol ou eau).

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En cas de problèmes sur un engin, celui-ci doit être sorti immédiatement de la zone de chantier, en dehors des zones inondables et des zones humides.

Le personnel est formé aux mesures d'intervention.

Tout incident ou accident devra être signalé au service instructeur de la police de l’eau. En cas de risque de crue Un suivi météorologie et hydraulique est réalisé quotidiennement. En cas de risque, les matériels/matériaux de chantier ainsi que le personnel de chantier seront évacués en dehors des zones inondables et zones humides.

Mesures compensatoires Les mesures de réduction et d’évitement prévues pour la réalisation limitent fortement les impacts du projet sur la faune et les milieux naturels.

De plus, le projet de restauration du Bief Rouget est de nature à long terme à améliorer le fonctionnement des milieux aquatiques et humides, apportant au site un gain environnemental significatif. Aucune mesure compensatoire particulière n’est donc intégrée au projet.

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Suivi après travaux

7.1.1. Suivi biologique aquatique

L’impact des travaux sur le compartiment biologique sera vérifié par un suivi adapté :

Compartiment Protocole proposé Date suivi Macroinvertébrés Au minimum 2 stations (protocole N+3 (sous réserve : N+6 en plus) IBGN-DCE ou MAG20) : Bief Rouget aval, Bief Rouget amont buse Peuplement piscicole Au minimum 2 stations (pêche N+3 (sous réserve : N+6 en plus) électrique protocole De Lury) : Bief Rouget aval, Bief Rouget amont buse Thermie 1 sonde thermique : Buse A partir de N+1

7.1.2. Suivi des espèces et espaces patrimoniaux

Le suivi des espèces patrimoniales et des espaces remarquables sera réalisé dans le cadre de la mise à jour des bases de données faunistiques et floristiques réalisées dans le site Natura 2000. L’impact des travaux de restauration du Bief Rouget sera apprécié avec une attention fine.

L’évolution du développement de Rumex aquaticus sera particulièrement observée après travaux. Une cartographie spécifique sera mise à jour à N+3 et N+6.

7.1.3. Autres suivis

Le SMMAHD se réserve la possibilité de vérifier l’impact des travaux à l’aide d’autres indicateurs qui seront relevés dans le cadre de ses activités de suivi du fonctionnement des milieux naturel.

Un suivi piézométrique pourrait être installé. Ne disposant d’aucune chronique sur une longue période, il sera difficile d’utiliser les données afin d’évaluer l’impact des travaux de restauration, mais cela pourrait apporter une information précieuse sur le fonctionnement de la nappe d’accompagnement.

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Compatibilité du projet avec les documents d’orientation générale

La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) La Directive Cadre Européenne sur l’eau (n°2000/60/CE) a été adoptée le 23 Octobre 2000 par le Conseil et le Parlement européen. Cette Directive innove en définissant un cadre européen pour la politique de l'eau, en instituant une approche globale autour d'objectifs environnementaux avec une obligation de résultats. Elle fixe 3 objectifs environnementaux majeurs : - Stopper toute dégradation des eaux ; - Parvenir d'ici à 2015 au bon état quantitatif et qualitatif des rivières, des eaux souterraines et côtières, avec des reports d’échéance possible en 2021 et 2027 ; - Réduire les rejets des substances prioritaires et supprimer à terme les rejets des substances "prioritaires dangereuses ".

La DCE confirme et renforce les principes de la gestion de l'eau en France : gestion par bassin versant, gestion équilibrée de la ressource en eau et participation des acteurs.

Elle va plus loin en introduisant trois notions majeures : - La fixation d'objectifs de résultats environnementaux, - La prise en compte des considérations socio-économiques, - La participation du public.

L’autorité compétente pour l’application des Directives est le Préfet coordinateur de bassin. Les instances de bassin conservent leurs responsabilités opérationnelles (programmes pluriannuels d’intervention des agences de l’eau) et leurs responsabilités planificatrices (élaboration des SDAGE).

Le programme de mesure liste un problème de substances dangereuses hors pesticide sur le ruisseau du Bief Rouget avec comme mesure associée le traitement des sites pollués à l’origine de la dégradation des eaux. Le projet de restauration du ruisseau n’a pas pour objet la réalisation de la réduction de la pollution, liée principalement à la présence de l’ancienne décharge de Pontarlier, mais n’est pas incompatible avec cette mesure. Des travaux ont par ailleurs été réalisés afin de limiter la lixiviation de la décharge et l’apport d’éléments polluants vers le ruisseau.

Le SDAGE Rhône Méditerranée 2016-2021 Les SDAGE sont en cohérence avec la directive cadre européenne sur l’eau. Le SDAGE du bassin Rhône- Méditerranée pour la période 2016-2021 est entré en vigueur le 3 décembre 2015 à la suite de la parution au Journal Officiel de l’arrêté d’approbation du préfet coordonnateur de bassin. Il succède au SDAGE 2010-2015 dont il reprend les 8 orientations fondamentales et inclue une orientation supplémentaire relative au changement climatique.

Le SDAGE fixe les objectifs de qualité et de quantité des eaux et les orientations permettant de satisfaire aux principes d’une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau et du patrimoine piscicole définis par les articles L. 211-1 et L. 430-1 du code de l’environnement, tout en prenant en compte les adaptations nécessaires au changement climatique.

Les enjeux du SDAGE 2016-2021 sont les suivants : - La prévention des inondations et la préservation des écosystèmes aquatiques, des sites et des zones humides - La protection des eaux et la lutte contre toute pollution - La restauration de la qualité de ces eaux et leur régénération ; - Le développement, la mobilisation, la création et la protection de la ressource en eau - La valorisation de l’eau comme ressource économique

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- La promotion d’une utilisation efficace, économe et durable de la ressource en eau.

Pour répondre à ces enjeux, le SDAGE 2016-2021 définit 9 orientations fondamentales ainsi qu’un panel de dispositions et mesures contribuant à leurs mises en œuvre. Ces orientations fondamentales sont les suivantes : - OF 0 : Adaptation au changement climatique - OF 1 : Prévention - OF 2 : Non-dérogation - OF 3 : Enjeux économiques et sociaux - OF 4 : Gestion locale et aménagement du territoire - OF 5 : Lutte contre les pollutions - OF 6 : Fonctionnement des milieux aquatiques et des zones humides - OF 7 : Equilibre quantitatif - OF 8 : Gestion des inondations

Compte tenu de la longueur du ruisseau, le Bief Rouget est pas identifié comme une masse d’eau FRDR10098 – « Le Bief Rouget ».

Le projet de restauration du Bief Rouget sur les communes des Granges Narboz et de Houtaud a pour objectif la restauration du fonctionnement hydroécologique du ruisseau et la restauration de la zone humide associée. La définition des aménagements a donc été établie pour répondre à cette problématique de « Restauration du fonctionnement hydroécologique du ruisseau » : favoriser la connectivité entre le lit mineur et le lit majeur afin de restaurer et préserver le fonctionnement des zones humides caractéristiques.

Le projet s’inscrit donc pleinement dans les orientations fondamentales n°6 et n°7, en s’attachant :

➢ À l’aménagement du ruisseau pour préserver et restaurer l’espace de bon fonctionnement des différents milieux aquatiques et humides du secteur

➢ À l’équilibre quantitatif

Il s’agit bien, en effet, d’une mesure de restauration hydromorphologique des milieux, contribuant à participer à la restauration d’un équilibre quantitatif. La mesure du programme du SDAGE correspondant à ce type d’opération est la suivante :

MIA0203 « Réaliser une opération de grandeur ampleur de l’ensemble des fonctionnalités d’un cours d’eau et de ses annexes »

Le dimensionnement du nouveau lit reméandré vise une restauration ambitieuse de la connectivité entre le lit mineur et les zones humides environnantes. Il est donc également possible de mentionnée la mesure du programme du SDAGE suivante :

MIA0602 « Réaliser une opération de restauration d’une zone humide »

Le projet de restauration du Bief Rouget est donc compatible avec le SDAGE 2016-2021.

Le SAGE Haut-Doubs Haute Loue et le Contrat territoire Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un document de planification définissant pour une période indéterminée (20 à 15ans) les orientations pour une gestion équilibrée de la ressource ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux dans le sous-bassin. Le SAGE intègre les objectifs de la DCE 2000/60/CE du 23 octobre 2000 et du SDAGE.

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Le SAGE Haut Doubs - Haute Loue a été approuvé en 2002 et révisé en 2013 par les acteurs locaux au sein de la Commission Locale de l’Eau. Sur ce sous-bassin, il est complété par un programme d’actions coordonné : le Contrat de territoire 2015-2017.

Le SAGE s’articule autour de deux enjeux majeurs, pour lesquels il définit des objectifs forts : - Le rétablissement du bon fonctionnement des milieux aquatiques : la protection des milieux, la définition d’objectifs de qualité de l’eau exigeants, compte-tenu de la sensibilité du territoire, sont les leviers privilégiés pour reconquérir ce bon fonctionnement - La gestion durable de la ressource, en quantité et en qualité : le SAGE vise à retrouver un équilibre durable entre besoins et ressources au niveau quantitatif et à préserver une bonne qualité des eaux brutes.

Pour répondre à ces enjeux, des objectifs généraux sont énoncés. Le projet de restauration du Bief Rouget répond aux objectifs en gras dans la liste ci-dessous : - Objectif général A : Préserver et restaurer la fonctionnalité des milieux naturels liés à l’eau - Objectif général B : Assurer l’équilibre quantitatif de la ressource en eaux en tenant compte des besoins du milieu - Objectif général C : Préserver et reconquérir une qualité d’eau compatible avec les besoins d’un milieu exigeant - Objectif général D : Assurer la qualité de l’eau utilisée pour la production d’eau potable - Objectif général E : Faciliter la mise en œuvre du SAGE - Objectif général F : Accompagner le développement des sports liés à l’eau dans le respect du milieu

Le projet de restauration du Bief Rouget s’inscrit dans le cadre des fiches actions du SAGE suivantes : - A3.1 : restauration des habitats aquatiques par le reméandrement et la recharge en matériaux ;

Le projet de restauration du Bief Rouget est donc compatible avec le SAGE.

RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES AERMC, 2015 – SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX RHONE - MEDITERRANEE 2016-2021, 507 P. AERMC, 2015 – SDAGE 2016-2021 - PROGRAMME DE MESURES RHONE - MEDITERRANEE 2016-2021, 264 P. AERMC, 2015 – SDAGE 2016-2021 –DOCUMENTS D’ACCOMPAGNEMENT RHONE-MEDITERRANEE 2016-2021, 243 P. AERMC, 2015 – SDAGE 2016-2021 –RAPPORT D’EVALUATION ENVIRONNEMENTAL DEFINITIF RHONE - MEDITERRANEE 2016- 2021, 325 P. EPTB SAONE ET DOUBS, 2014 – CONTRAT DE TERRITOIRE HAUT-DOUBS HAUTE-LOUE, PROJET ADOPTE 2015-2017 EPTB SAONE ET DOUBS, MAI 2013 - SCHEMA D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX HAUT-DOUBS / HAUTE-LOUE – PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DURABLE, 122 P + ANNEXES EPTB SAONE ET DOUBS, MAI 2013 – SCHEMA D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DES EAUX HAUT-DOUBS / HAUTE-LOUE, SAGE REVISE, CE QUI CHANGE A PARTIR DE 2013. PLAQUETTE DE PRESENTATION, 8 P.

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Annexes

Transects transversaux types de travaux

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