Auteur Villes et Pays d’art et d’histoire Dominique Amouroux, critique d’architecture contemporaine Pays de la Vallée du Loir et historien de l’architecture du XXe siècle.

Remerciements À tous les propriétaires publics et privés pour nous avoir ouvert leurs portes et renseigné sur leurs édifices. Aux associations, musées, architectes, artistes, services de l’inventaire et personnes qui nous ont aidé à compléter ce livret par leurs connaissances et leurs accès aux archives et autres sources. À Nicolle Piétrin pour sa collaboration aux recherches documentaires et au repérage des sites.

Pays d’art et d’histoire de la Vallée du Loir Laissez-vous conter le Pays de la Vallée du Loir, Pays d’art et d’histoire ... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la

Culture et de la Communication. Le guide vous accueille. Il connaît une architecture, 1923. / Vers Le Corbusier toutes les facettes de la Vallée du Loir et vous donne les clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’un paysage, l’histoire du pays au fil de ses villages. Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions. Le service animation de l’architecture et du patrimoine coordonne les laissez-vouslaissez-vous conterconter initiatives de la Vallée du Loir, Pays d’art et d’histoire. Il propose toute l’année des activités pour les habitants, les touristes et le public scolaire. e Il se tient à votre disposition pour tout projet. un XX siècle

Le Pays de la Vallée du Loir appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire d’architectures Le ministère de la Culture et de la Communication attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs de l’architecture et du patrimoine et la qualité de leurs actions. architectures Des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui, un réseau de 146 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la .

À proximité Notre époque fixe chaque jour son style. Nos yeux, malheureusement, ne savent pas le discerner encore. , Laval, Angers, Nantes, Vendôme, Tours, Blois, Saumur, Guérande et Fontenay-le-Comte bénéficient de l'appellation Villes d'art et d'histoire. Les pays du Perche Sarthois et de Coëvrons- Mayenne bénéficient de l'appellation Pays d'art et d'histoire. Les fabriques d’un siècle La constitution d’un nouveau patrimoine Anticipant la politique nationale de décentralisation, Louis Rustin avait établi Bien qu’ayant conservé son caractère rural, la Vallée du Loir ses ateliers à La Chartre-sur-le-Loir. s’est montrée perméable aux évolutions successives des conceptions Dès 1933, s’y fabriquaient chaque mois 28 millions de rustines, l’illustre pastille architecturales et des techniques de construction traduisant de caoutchouc servant à réparer les les bouleversements de la société et de l’aménagement du territoire. crevaisons des chambres à air. Puis, au cours des années 1970, la Vallée APN du Loir accueillit des entreprises incitées Bazouges-sur-le-Loir, MilleClub Tridim Découvrir une France oubliée Un siècle d’exemples à quitter la région parisienne dans le Comme Georges Pillement, né à Mayet, L’Art Nouveau des années 1900 cadre d’une politique visant à mieux le fit dans les années 1950 pour le et l’Art Déco des années 1930 se répartir l’activité industrielle au sein du patrimoine classique grand ou petit, résumèrent ici à quelques ornements territoire français. Ainsi, Brodard entretenu ou ruiné, en publiant de agrémentant la façade d’une maison ou et Taupin 52, une imprimerie spécialisée multiples ouvrages, ce document part à signalant la présence d’un établissement dans la production du symbole Entre séduction et disgrâce la découverte d’un patrimoine jusque-là commercial. Ils nourrissaient une nou- de la démocratisation de la culture, Prendre en considération ces édifices assoc. des anciens élèves e « le Livre de Poche », vint s’implanter conduit à poser la question de leur peu observé et mal répertorié, celui que velle variation sur l’éclectisme du XIX Château-du-Loir, Lycée Racan le XXe siècle a laissé dans les communes siècle, plus qu’ils n’affirmaient un parti à . devenir et, inversement, à mesurer réunies au sein du Pays de la Vallée du Loir. pris en faveur d’une esthétique radicale. Autre écho local d’une politique l’intérêt de ce qui a déjà disparu ou

Puis, dans les années 1950 on a hésité DR nationale, c’est sur le Loir qu’ont été menace d’être détruit dans un proche Traduire les changements ici - comme partout en France - entre Château-du-Loir, Place des Halles Le premier patrimoine public fabriqués et testés les canots de sauve- avenir. Cette évolution témoigne de la Le XXe siècle et plus particulièrement la nouveauté d’un dépouillement formel Les parcours proposés en Vallée du Loir tage de l’illustre paquebot France diminution du cycle de vie des bâtiments sa seconde moitié apporta, en effet, et le maintien des formes régionales s’attachent à faire découvrir différents qui constitua, avec l’usine marémotrice en raison de l’accélération des changements e jusqu’au cœur des campagnes (école à Mayet 2 ,, usine Candia aspects du patrimoine du XX siècle, de la Rance et le Concorde, l’un des des besoins et des réglementations. S’y sont en effet succédés, sensiblement des formes radicalement nouvelles, au Lude 50 ). essentiellement composé d’édifices emblèmes de la politique industrielle Enfin, observer, visiter ces édifices décennie après décennie : transforma l’utilisation des matériaux Mais, dès les années 1960, les courants publics commandés par l’Etat et ses du Général de Gaulle. pour en saisir l’intérêt, c’est comprendre - les lignes épurées et espaces intérieurs traditionnels comme la brique et le fer majeurs successifs ont pris toute leur services déconcentrés puis par les collec- que chaque époque doit innover, créer lumineux du Mouvement Moderne et mit en œuvre à grande échelle place dans la Vallée du Loir. tivités territoriales. Y sont associés, tel le les formes reflétant sa façon de vivre (cantine scolaire à Marçon 5 ), des matériaux « révolutionnaires » viaduc de Chenu 42 , les ouvrages d’art et de penser plutôt que de plagier - les formes simplifiées et répétitives tels le béton et le plastique. exprimant la domination du fer et Les témoins en sursis des formes ancestrales. des constructions industrialisées (lycée à Ces ruptures et innovations traduisirent de la fonte lorsque furent créées les Château-du-Loir 6 , collège à Mayet 7 ), Château-du-Loir, Essai d’un canot de sauvetage du paquebot France la profonde transformation des concep- lignes de chemin de fer. - les « modèles » rapides à édifier tions en matière d’éducation, de santé, Ces itinéraires vont également (mille clubs de Bazouges-sur-le-Loir de culture et de loisirs. à la rencontre des serres et des jardins et Marçon 22 , piscines municipales Elles exprimèrent également l’évolution d’hiver du Grand Lucé 15 et de Luché- de La Flèche 24 et Château-du-Loir 26), accélérée des activités commerciales Pringé 41 , témoins oubliés d’un art de - l’expression d’un regain d’intérêt pour et industrielles. Enfin, elles reflétèrent vivre apprécié au tournant du siècle. les formes traditionnelles et locales l’urgence d’un questionnement Ils conduisent enfin à prêter attention (collège à Cérans-Foulletourte 10), sur l’habitat et le rapport des hommes aux œuvres d’art créées lors de la - la relecture du Mouvement Moderne construction d’édifices publics dans

Monde rural, terre de modernité terre Monde rural, à l’environnement. et de la relation au contexte (mairie 16 les années 1960 et 1970, tels un collège et gare routière 47 de La Flèche), à Mayet 7 ou un lycée à La Flèche 8 , - l’expression d’une relation nouvelle à dans le cadre d’une politique destinée la nature (gîtes ruraux à Jupilles 39) à favoriser la diffusion de la création

Guy Durand et à l’environnement (maison à artistique auprès de l’ensemble

La Chartre-sur-le-Loir, Entreprise Rustin La Flèche 38)… de la population. Studio Strauss Un autre patrimoine Un autre Le collège Pierre Belon Des écoles aux cités scolaires Les concepteurs se sont ensuite tournés Témoins de la volonté de partager les connaissances jusque dans les hameaux vers l’histoire de la région où ils construisaient pour enrichir leurs projets d’au moins vingt enfants dès 1888, les établissements scolaires sont successivement de références aux formes et aux bouleversés par le Baby-boom qui impose la construction massive d’édifices matériaux locaux, ce dont témoigne le collège Pierre Belon 10 de Cérans- puis par la décentralisation qui confie leur entretien et leur construction Foulletourte (Pierre Lombard, architecte aux collectivités territoriales. avec C. Jurion, 1987). Dominique Amouroux

Marçon, Cantine scolaire Le lycée d’Estournelles de Constant selon une esthétique qui s’apparentait La cantine scolaire de Marçon auteur de la reconstruction d’Oradour- En transférant aux collectivités à celle de la Reconstruction*, toiture Initialement prévue en métal, finalement sur-Glane et de la bibliothèque territoriales la responsabilité des établis- comprise. Elle intégrait dans ses volumes réalisée par des artisans locaux en béton municipale de Tours. sements scolaires, les lois de décen- tralisation de 1983 ont profondément un préau couvert mais conservait son et en brique, la cantine scolaire 5 édifiée Le collège d’enseignement secondaire couloir latéral desservant des classes à Marçon témoignait de la volonté d’un Suzanne Bouteloup 7 à Mayet modifié l’architecture des établissements toujours organisées dans un rapport jeune maire, Armand de Malherbe. (Michel Cornuéjols, architecte, 1972) scolaires, les nouveaux établissements frontal entre le maître et les élèves. Il voulait permettre à ces enfants ruraux comme le lycée d’Estournelles de étant édifiés à la suite d’une mise en Comme son prédécesseur, ce modèle de déjeuner dans un bâtiment lumineux Constant 8 (Jean Monge, architecte, compétition systématique de plusieurs se répétait de commune en commune, et sain, chauffé et ventilé mais il entendait 1965) ou le collège du Petit Versailles architectes. Les différents locaux des

PAH établissements les plus anciens sont

ainsi qu’on le constate, par exemple, surtout les mettre en contact avec les formes Guy Durand à La Flèche 9 (Massé, Bigot, Roy, rénovés et des centres de documentation Aubigné-Racan Papeterie Allard, école de Varennes avec les écoles de Mayet 2 , Aubigné- de leur époque. Pour cela, il fit appel à Marçon, Cantine scolaire architectes, 1967) illustraient tous trois et d’information, des salles d’enseigne- Racan 3 et Cérans-Foulletourte 4 . l’ancien collaborateur puis chef d’agence cette politique, qui permit d’édifier de Le Corbusier, André Wogenscky*. 2 354 collèges entre 1965 et 1975, ment des langues, des salles d’informati- Un type unique Celui-ci disposa sur des pilotis un volume soit l’équivalent d’un collège par jour que sont créés. Au sein de la cité scolaire Collèges et lycées du baby-boom Au début du siècle, la construction unique, largement vitré au sud. Il était pendant dix ans, ou de bâtir en moins Bouchevereau à La Flèche, le lycée La vague des naissances qui succéda d’une première génération de bâtiments, accessible par une petite passerelle en de six mois des cités scolaires pouvant d’Estournelles de Constant 8 témoigne à la seconde guerre mondiale imposa accompagna la scolarisation des enfants béton constituant une transition entre accueillir un millier d’élèves. de toutes ces évolutions. d’accélérer le rythme de construction de six à treize ans, rendue obligatoire l’excitation des jeux et la sérénité des Aux bâtiments industrialisés répétitifs des établissements scolaires. en 1882 afin « d’assurer l’avenir repas. Cette césure se prolongeait André Wogenscky et Le style en béton de l’enseignement, de l’internat Pour y parvenir, il fallut planifier leur de la démocratie ». intérieurement par le vestiaire (où l’on l’Architecture Moderne Reconstruction et des logements de fonction se sont financement et donc fiabiliser le calendrier L’école était alors un bâtiment type, suspendait son vêtement grâce à un ajoutés une salle de sport aux puissants de leur réalisation en réduisant la phase Bâtisseur des Unités Désigne les édifices identique sur l’ensemble du territoire. ingénieux système de patères) puis par portiques métalliques, un lumineux des études et en préservant les chantiers d’Habitation imaginées construits entre 1945 Elle associait trois éléments : une vasque circulaire où l’on se lavait restaurant identifié par sa toiture en aile Jean-Baptiste Darrasse des aléas climatiques qui les perturbaient. par Le Corbusier, archi- et 1955, marqués par au centre, la mairie surmontée à l’étage d’avion et, dernièrement, un foyer des Aubigné-Racan, Ecole les mains avant de prendre place sur tecte de la Maison de la l’association d’éléments Ceci donna naissance à une politique lycéens, précédé d’une pergola, associant du logement de fonction de l’instituteur l’une des grandes tables de bois dessinées, Culture de Grenoble et de d’architecture tradi- nationale de construction de bâtiments un café et une salle de musculation. qui était également le secrétaire de mairie ; du sensible Le retour Un chef d’œuvre moderne Un chef d’œuvre comme les tabourets, par l’architecte. la Préfecture des Hauts de tionnelle (toitures en dont les systèmes constructifs en béton deux ailes symétriques constituant Seine à Nanterre, André ardoise, par exemple) étaient produits en série par de grandes l’école, l’une réservée aux filles, l’autre Wogenscky fut un adepte à des formes et des entreprises à partir de plans aux garçons. L’école de Varennes 1 , fut du Mouvement Moderne. matériaux exprimant un d’architectes reconnus. Cérans-Foulletourte, Collège Pierre Belon conçue selon cette typologie. Il prôna l’emploi des caractère contemporain Ces « modèles » étaient simplement pilotis, des toitures- (lignes simplifiées, béton Une construction indépendante adaptés aux caractéristiques de chaque terrasses, la liberté des moulé…). APN À partir des années 1950, l’école, site par des architectes locaux. espaces intérieurs, la devenue un édifice autonome, adoptait Annonciateur de cette démarche, fenêtre en bandeau et la façade indépendante de une architecture combinant des volumes APN DR le lycée Racan 6 fut réalisé en 1951 la structure porteuse.

Une unité nationale perceptible au niveau local au niveau Une unité nationale perceptible bas et des formes plus modernes, Cérans-Foulletourte, Ecole maternelle Marçon, Cantine scolaire, élévation de la façade principale industrialisée L’architecture à Château-du-Loir par Charles Dorian, La mairie de La Flèche 16 Les mairies Architecte parisien, Adrien Fainsilber* Au cœur de la vie locale et de la vie civile, les mairies forment avait acquis une grande notoriété en conduisant à bien la transformation à la fois un symbole démocratique et un repère architectural. des abattoirs de La Villette en Cité des Leur histoire architecturale exprime la conquête d’une autonomie Sciences et de l’Industrie près de laquelle il avait également bâti la célèbre Géode. fonctionnelle puis esthétique qui reflète les responsabilités croissantes Début 1991, associé à deux jeunes qui leur sont attribuées par les réformes administratives successives. architectes angevins, Philippe Bodinier et Roland Korenbaum, il était désigné lauréat du concours lancé pour l’extension La mairie de Chenu Des jeux de matériaux et des ornements de l’Hôtel de Ville de la Flèche, sous- Initialement associées à un marché plus ou moins prononcés exprimaient préfecture dont la population atteignait La Flèche, Mairie, croquis couvert, à une justice de paix puis à la richesse de la commune et la plus 18 000 habitants. l’école du village, les mairies n’ont que ou moins grande habileté de l’architecte Initialement installée au cœur de la ville, L’équipe Fainsilber choisissait d’indivi- Le projet offre des espaces de travail lentement conquis le droit d’exister concerné. Ces éléments, qui apparen- la mairie avait déménagé en 1909 pour dualiser les différents éléments nécessaires et des circulations de grande qualité sous forme d’un bâtiment spécifique. taient la mairie aux édifices publics bâtis s’installer dans les restes de l’ancien au travail des élus et des services ouverts, les uns sur la rivière, les autres Mais, une fois cette autonomie acquise, depuis le XVIIIe siècle, caractérisent les château lui-même rénové et transformé municipaux. Ainsi, la salle du conseil sur les frondaisons. Leur fragmentation par les Pères des Carmes qui lui avaient prend la forme d’un quart de cercle intègre les volumes de l’extension au s’est posée la question des volumes, mairies de La Chartre-sur-le-Loir 11 adjoint un cloître, ultérieurement détruit. dominant le Loir, le bâtiment des bureaux sein de l’espace disponible entre des rythmes de composition et des (1896), de Château-du-Loir 12 matériaux susceptibles d’exprimer (Poilpré frères architectes, 1900), du L’objet de la compétition qui opposait fait face au château et au parc municipal les bâtiments existants et le cours d’eau. trois équipes d’architectes, était de qu’il reflète dans les vitrages de sa façade, Mais, en dépit de ses qualités, le projet la présence de ce lieu de pouvoir Lude 13 ou de Chenu 14 (Métais et tripler la surface de l’édifice dans un site le cloître d’eau est symboliquement a localement relancé le débat sur l’inté- et de vie démocratique aux yeux Durand, architectes, 1912). APN encaissé, limité par le Loir et l’une de ses rétabli au moyen d’une galerie vitrée gration de formes contemporaines dans de tous les citoyens. Parfois, la mairie se glissait dans La Flèche, Mairie, vue du Cloître On individualisa la mairie par une une grande demeure bourgeoise, tel dérivations, le château, une église et un pensée comme un espace de transition un environnement historique qu’avaient grand parc municipal. entre la ville et la mairie. précédemment connu Rouen, Orléans disposition frontale sur une place, de l’Hôtel de Ville du Grand Lucé 15 qui Un édifice administratif visible façon à la rendre le plus visible possible. s’installa en 1949 dans la villa Bléteau, ou Amiens quand il fut question de Ceci rendait plus perceptible la symétrie également dénommée villa Neuf Mesnil construire au voisinage immédiat de leur Un rôle croissant La Flèche, Mairie générale de la façade, soulignée par (Aumusse, architecte, 1898), bien avant cathédrale et surtout Paris, à l’occasion La croissance démographique, de la construction du Centre Georges un fronton orné. Des emmarchements que l’Office de Tourisme 33 n’occupe le développement des services rendus marquaient le passage du domaine ses dépendances traitées dans un style Pompidou ou de la reconstruction à la population, la complexification public (la rue, la place) à l’espace où pittoresque. de la Passerelle des Arts. des tâches, la modernisation des s’exerçait le pouvoir (les bureaux) selon Ces difficultés levées, grâce à l’appui équipements et le désir de mieux Stéphane Couturier une disposition commune à tous les de professionnels parisiens appréciant accueillir les administrés ont souvent le travail d’Adrien Fainsilber, l’extension

Une autonomie lentement conquise lieux d’autorité. conduit à agrandir ces édifices au cours de la mairie put être inaugurée en 1994. Chenu, Mairie des années 1970-1990. Cela se réalisa Elle symbolise depuis le développement généralement sous forme de petites d’une architecture publique de qualité. extensions dessinées par des architectes locaux. En organisant un nouvel accueil, en rénovant la salle du conseil et des Adrien Fainsilber Palais de Justice mariages, en ajoutant quelques bureaux, d’Avignon. Il a été

services de l’Inventaire ceux-ci ont tenté assez systématiquement Auteur de l’Université l’architecte en chef de la d’apporter une note contemporaine Technologique de Compiègne, ZAC Port Marianne-Richter tranchant sur le classicisme de la de l’Hôpital d’Evry, à Montpellier de 1990 du siège social de à 2007, année de son construction originelle ou l’aménagement l’UNEDIC à Paris et du départ en retraite. initial très convenu des espaces intérieurs. Une phase d’extensions intégrèrent les établissements scolaires. Les œuvres d’un grand musée public La première regroupe celles que des L’espace et les édifices publics intègrent des monuments et des œuvres d’art architectes parisiens réputés, auteurs de bâtiments « modèles », vont passer jamais véritablement regardés. Figures de douleur, les monuments aux morts à des artistes célèbres. de la première guerre mondiale sont souvent transportés hors des places et les 1%, Tel est, par exemple, le cas de Jean Monge qui a notamment choisit le sculpteur dont le sens se perd, tentent de survivre sans relation à leur auteur et à son œuvre. Henri-Georges Adam* pour la cité scolaire de La Flèche où celui-ci a réalisé « Les Trois Pointes » 8 , sculpture de APN soit le regard hébété, qui semble croiser sans marbre évoquant son intérêt pour les La Flèche, Lycée d’Estournelles de Constant, mosaïque vraiment les voir son fils, sa fille ou ses falaises de la côte normande. deux enfants venus l’accueillir, éventuel- La seconde s’illustrait par les interventions Menaces et destructions lement accompagnés de leur mère. Cette que des architectes plus jeunes confièrent Familièrement oubliées, ces œuvres restent conception d’une série de monuments APN à des artistes, connus ou non, qu’ils en attente d’une attention qui assurerait Mayet, Collège Suzanne Bouteloup, La maison du Soleil à partir de modules assemblés selon admiraient. Ainsi, Michel Cornuéjols a leur entretien ou les préserveraient la taille de la commande semble avoir commandé en 1973 au sculpteur Dietrich d’une disparition pure et simple telles été unique. Elle répondait vraisem- Aux origines du 1% Mohr* « La Maison du Soleil » 7 pour le les grilles que Raymond Subes, le plus blablement à des délais de réalisation Au lendemain de la seconde guerre collège Suzanne Bouteloup à Mayet. important ferronnier d’art français restreints compte tenu du nombre mondiale, l’État se souciait d’enrichir du XXe siècle, avait réalisées pour l’entrée important de monuments commandés le patrimoine national d’œuvres de L’extension à l’ensemble du lycée Racan 6 à Château-du-Loir. à ce sculpteur en quelques années. valeur qui témoigneraient de l’art de de la commande publique l’époque tout en donnant du travail Cet élan initial allait finalement gagner Un jardin fantastique aux artistes professionnels. les bâtiments commandés par d’autres Le XXe siècle allait aussi prendre Raymond Subes Henri-Georges Adam Pour cela, on se proposait de réserver ministères et par certaines collectivités en considération les réalisations Guy Durand Guy Durand un pour cent du devis de construction de territoriales. Ainsi, Jean-Bernard du Facteur Cheval puis l’ensemble Ferronnier (1891 -1970), Sculpteur (1904-1967), Marçon, Monument aux morts Dissay-sous-Courcillon, Monument aux morts chaque édifice public à des « travaux de a travaillé pour les abstrait, auteur de l’œuvre Métais*, artiste installé en Vallée du Loir, des œuvres spontanément produites par décorations murales ou sculpturales ». transatlantiques de 1927 monumentale placée sur a réalisé une œuvre souterraine 20 sur des « inspirés », ces créateurs singuliers Douleur, extase et atrocité (Île-de-France) à 1962 le parvis du musée des Le 27 novembre 1950, après de rudes la place centrale de Mayet, évoquant qui, tel Emile Taugourdeau à Thorée- Les monuments aux morts de la guerre plus concrètement en mettent en scène (France) et, à Paris, pour Beaux-Arts du Havre, fut débats, Edgar Faure - alors ministre du l’antenne de télécommunication géante les-Pins 21 poursuivent un travail hors de 1914-1918 constituaient un vaste un corps vacillant sous l’impact, une des institutions dont responsable de l’atelier de budget du gouvernement René Pléven - édifiée non loin de là. des critères esthétiques habituels. ensemble d’œuvres où s’exprimaient femme/mère en pleurs ou un combattant la Banque de France gravure à l’Ecole nationale entérinait le principe du financement (Champs-Elysées) ou la supérieure des Beaux-Arts les sculpteurs du début du siècle. au visage en pamoison. de cette intervention dans le cadre des La Flèche, Lycée d’Estournelles de Constant, les Trois Pointes Pour dire le sacrifice des vies provoqué Plus rares furent les monuments qui Caisse des Dépôts et de Paris. constructions de l’Education Nationale. par le premier conflit mondial jusque exprimèrent le refus de cette atrocité Consignations et pour Les élèves et leurs parents, le corps APN le Musée de la France Dietrich Mohr dans les plus petites communes rurales, guerrière. 17 , Marçon 18 et enseignant et les personnels adminis- d’outre-mer, porte Dorée. ces artistes et leurs commanditaires, Dissay-sous-Courcillon 19 possèdent tratifs allaient ainsi être mis en contact Sculpteur abstrait les élus locaux, optèrent pour trois trois œuvres reflétant une attitude Jean-Bernard Métais travaillant essentiellement quotidien avec différentes formes grandes représentations. antimilitariste. Ces monuments furent le métal, a réalisé plus d’expression artistiques. La première magnifiait le patriotisme signés par Georges Delpérier, un sculp- Plasticien, se fait d’une dizaine de sculptures en présentant un fier soldat en tenue teur tourangeau ancré dans la tradition connaître par des œuvres pour des édifices publics Un vaste musée à découvrir complète impeccable, lourdement armé, artistique française, les deux derniers monumentales, dénom- de la région parisienne, L’architecte choisissait l’artiste et celui-ci avançant d’un pas décidé. appartenant même à une série de monu- mées « Temps Imparti » du Nord ou de l’Est soumettait une simple maquette La seconde tenta d’exprimer l’instant ments répartis entre la Vallée du Loir, le intégrant du sable dont de la France. d’intention à une commission régionale fatal de la mort soit sous les traits Maine-et-Loire (Vernantes), la Touraine l’écoulement matérialise ou nationale selon la taille de l’établis- le temps d’événements symboliques d’un ange levant une (dont Neuillé-Pont-Pierre) et le Centre. sement à construire. Ainsi, entre 1960 cosmiques ou humains. Une initiation artistique collective Les monuments aux mortsLes monuments couronne de laurier (Château-du-Loir), Ils associent un soldat sans arme, et 1975, deux types de commandes Loisirs, sports et santé Si les congés payés apportent aux familles françaises leurs premières vacances, la prospérité des « Trente Glorieuses » permet d’édifier hors des grandes villes des équipements collectifs. Ceux-ci traduisent la volonté de maintenir la population en bonne santé mais aussi le souci, qui ira grandissant, Legrand et Rabinel d’occuper le temps libéré par la « société des loisirs ». Piscine Plein Soleil Des bassins à la porte des écoles Le ministère de la Jeunesse et des Sports lança également la politique des « Mille Piscines » toujours dans l’optique de créer un nombre limité de modèles afin de fiabiliser les délais de

réalisation et d’abaisser les coûts de Bernard Renoux construction. L’objectif était aussi de Château-du-Loir, Piscine Gerpiam répartir l’utilisation de cet équipement Les Cosec Les maisons de retraite

Guy Durand Marçon, MilleClub EDkit, coupe de principe entre les scolaires (pour lesquels la Toujours pour développer les pratiques L’humanisation progressive des Marçon, MilleClub EDkit natation était devenue obligatoire) sportives chez les scolaires et dans la hôpitaux concernait aussi les maisons Deux exemples différents L’incontournable MJC et les publics adultes. population, le même ministère de la de retraite. Conçu par les architectes Le contre coup des ZUP Le MilleClub Tridim installé à Bazouges- Plus vaste, la Maison des Jeunes et de Jeunesse et des Sports créa les COSEC, Maurice Levasseur et Robert Blondot, Comment faire face au désœuvrement sur-le-Loir utilisait le matériau léger la Culture s’ouvrait aussi aux publics Trois réalisations (Complexes Sportifs Évolutifs Couverts), le Béguinage 28 qui jouxte l’hôpital de des jeunes vivant dans les grands ensembles qui symbolisait l’époque, le plastique, extérieurs grâce à sa salle de spectacles. La Flèche adoptait le modèle halles sportives généralement reconnais- la Flèche aujourd’hui désaffecté, forme de la région parisienne ? En leur faisant associé à une structure métallique légère. Sous une architecture de métal et brique Plein Soleil 24 conçu par les architectes sables à la courbure de leur silhouette un ensemble de petites unités linéaires. édifier eux-mêmes un lieu où ils pourront Il a été dessiné par les architectes et une forme simple, la MJC Legrand et Rabinel, doté d’une structure révélant leur structure en bois lamellé- Dès 1953, il proposait des chambres se réunir ! De cette idée naquit Goddeeris et Deleu et fabriqué par BSM, « La Castelorienne » 23 de Château- métallique mobile permettant de couvrir collé à l’image de ceux d’Yvré-le-Polin, aérées, lumineuses, prolongées par une le « MilleClub », petit équipement filiale française d’une société belge. du-Loir, conçue par les architectes ou de découvrir l’ensemble des bassins , La Flèche et Château-du- terrasse extérieure. Auteur du remar- que le ministère de la Jeunesse et des Le EDKIT 22 monté à Marçon fut Tonny-Martin, Lombard et Vacheret, fut selon la saison. Cérans-Foulletourte 25 Loir construits par Yves Moignet. quable hôpital de Sablé-sur-, de Sports demandait à des architectes conçu par ED, un groupe d’architectes remarquée dans le milieu de l’animation et Château-du-Loir 26 choisissaient le Le COSEC offrait l’espace où se prati- l’église et de la maison de retraite qui associés à des entreprises de concevoir débutants aussi jeunes que les utilisateurs. socio-culturelle pour son aspect moderne, modèle Gerpiam, mis au point et diffusé quaient indistinctement le basket-ball, vinrent le compléter, Guy Bisson* pour être produits en série. Destinés à Ils proposaient de livrer « en kit », la bonne relation établie entre le foyer et par les architectes Henri-Pierre Maillard le hand-ball, le volley-ball, le tennis édifiait la maison de retraite Fontenay être réalisés à mille exemplaires, tous un bâtiment dont la structure et les la salle de spectacle et son faible coût. et Paul Ducamp*. Ils proposaient un et la gymnastique, et où pouvaient se à Ruillé-sur-le-Loir puis celle de modèles confondus, les projets sélectionnés panneaux de toiture et de façade étaient système constructif simple : deux blocs dérouler les grandes manifestations La Chartre-sur-le-Loir 29 et procédait se composaient d’éléments fabriqués en bois. Ses formes triangulaires simples Maillard et Ducamp Guy Bisson verticaux latéraux supportent une coque collectives locales. à l’extension 30 de celle de Mansigné. en usine, transportés par camion, puis le rendent particulièrement repérable de couverture transversale. En se répétant, Ses réalisations se distinguaient par assemblés sur place par un groupe de tout en lui donnant l’image décontractée Après des débuts Architecte, très présent cet élément de base permettait de couvrir Une polyvalence généralisée l’utilisation de la brique et du béton influencés par Le Corbusier, à Sablé-sur- Sarthe, il jeunes. Le bâtiment était donné à la d’une grande tente. Il a été agrandi dans le un ou plusieurs bassins disposés en Ces différents équipements ont favorisé et par des espaces intérieurs soignés. ces architectes ont conçu est l’auteur de plusieurs Des soins accessibles commune qui finançait la chape de respect de son esprit architectural initial. file. La hauteur variable des poteaux la création d’équipements associant des piscines remarquées établissements scolaires béton sur laquelle il allait être posé permettait d’ajuster chaque volume à la plusieurs fonctions comme l’illustre le Le Grand Lucé, Centre Polyvalent La Flèche, Pavillon d’entrée du stade (Boulogne-Billancourt, en région parisienne où et les raccordements aux réseaux d’eau Alençon…) avant de furent mises en pratique fonction qu’il abritait (accueil, vestiaires, Centre polyvalent 27 du Grand Lucé et d’électricité. En quelques journées, petit bassin, grand bassin, fosse à plon- édifié en 1996 par Yann Brunel où,

APN créer des systèmes des méthodes pédagogi- semaines ou mois, était monté un industrialisés pour édifier ques novatrices dans les geoirs) afin de dynamiser le profil du derrière un grand mur fédérateur et sous équipement de 150 m² en moyenne des équipements sportifs années 1970 /1980. bâtiment. Entre les coques, se glissaient une charpente de bois, se développent Guy Durand qui allait devenir le point de ralliement et des immeubles de des vitrages qui assuraient un éclairage des salles pouvant accueillir plusieurs logements. Des salles multifonctions

Des clubs pour les jeunes de la jeunesse locale. magnifiant l’ambiance intérieure. usages et des bureaux. Des piscines pour tous artistique, maints ornements végétaux L’artificiel « naturalisé » glisse sur une L’habitat quotidien ou de loisirs ornant, par exemple, les immeubles forêt qui n’est elle-même qu’une illusion Vantée comme l’antidote aux « grands ensembles », la maison individuelle parisiens de l’époque haussmannienne. de la forêt des Origines. Les murs sont Ainsi, pour dessiner la forme générale des morceaux d’arbres, les espaces commence à être perçue pour ce qu’elle est : un espace intérieur organisé par de chaque gîte, les deux architectes intérieurs mélangent les arbres véritables des modes de vie ancestraux et un redoutable consommateur d’espace naturel. mixent les formes habitables et les (vus à travers les baies vitrées), arbres formes végétales. Ceci les conduit à représentés sur les murs (sous forme de D’où la recherche de formes nouvelles et d’un rapport différent avec la nature contraindre les arbres à occuper en photos ou de lais de tapisserie exécutés totalité différents volumes géométriques au pochoir) ou de frondaisons stylisées qu’esquissent les gîtes des Tropes. PAH , maison particulière déterminés au moyen de grillages. (thème de l’ornement d’objets décoratifs). Comme cette composition doit être Cette œuvre poétique questionne nos Un jeu de signes permanente, ils combinent espèces sens mais surtout notre rapport à Léger, le début du siècle avait volontiers caduques et persistantes, ce qui permet l’irréalité par cette confrontation d’un mixé styles et matériaux et métissé les aussi d’introduire des couleurs, des faux « réel » (les gîtes) avec un artefact références. Ainsi, la maison Drouard 31 matières, des feuillages, qui varient au fil « authentique » (la forêt). à Cérans-Foulletourte propose quelques des saisons… Ainsi, l’art du pépiniériste Une maison à Chahaignes règle le ballet annuel de construction, arabesques Art Nouveau et la Croix Duncan Lewis Edouard François Les changements de relations entre les Boisée 32 à Marçon expose des éléments modification, déconstruction, trans- membres d’une famille, la modification décoratifs en céramique vivement formation des volumes « bâtis ». Cette Architecte, intègre Architecte, pionnier d’une des rythmes de travail, l’introduction de colorée, alors que la villa Bléteau 15 fusion constitue aussi une mise en abyme : les formes construites architecture paysagère

nouveaux équipements dans la cuisine PAH au Grand Lucé et ses dépendances 33 végétal et bâti forment un tout et se habitables et végétales pour abolissant la frontière puis dans les différents espaces de la La Flèche, Maison Domespace accumulent des ornements en terre cuite. confondent avec leur environnement. réaliser des logements traditionnellement établie maison, l’évolution des rapports sociaux sociaux à Mulhouse et entre architecture, nature Parfois, la présence du Loir incitait à Le « bâtiment » présente en effet une et l’ouverture au monde, ont progressi- des groupes scolaires à et paysage. transposer des références prises dans les silhouette en tous points comparable à vement transformé l’habitation. Les Tropes à Jupilles Obernai et Ornans. cités balnéaires à la mode depuis la fin celle de la lisière de la forêt de Bercé. e En témoigne celle édifiée à Chahaignes 37 La nécessité de renouer une alliance du XIX siècle, comme on l’observe à Guy Durand par les architectes manceaux Philippe avec la nature constitue le thème central Vaas 34, rue des moulins. Vaas, Maison rue des Moulins Jupilles, Gîte des Tropes et Marie-Adeline Rousseau qui combine de la démarche de Duncan Lewis* et les longues fenêtres des années 1930 d’Edouard François*, deux architectes L’innovation ignorée La fin de l’ornement au bardage bois posé ici à l’horizontal. alors associés, qui ont signé les gîtes Le grand souffle novateur qui traversait Compactes, lisses et dépouillées de Ce dernier illustre des préoccupations des Tropes 39 implantés à l’orée de la l’Europe au tout début des années 1920 tout ornement, les maisons des années écologiques, affirmées dès les années forêt de Bercé. Leur démarche se fonde Philippe Ruault lorsque s’édifièrent de grandes demeures 1950 affirmaient leur rupture avec la 1960, mais réellement entendues sur l’observation des différents liens que prototypes et des quartiers entiers où les tradition jusque dans leur toiture à une dans les années 1980. nous entretenons avec la forêt. Nous architectes tentèrent d’organiser la vie seule pente qui, parfois, se transformait nous y immergeons pour de longues d’un « Homme nouveau », citadin, en auvent protecteur d’un balcon ceint balades, raisons de la construction de impatient d’avenir et curieux des Une maison bioclimatique d’une ferronnerie caractéristique. Tel est Libérées des ancestrales contraintes ces gîtes. Nous la découpons en espaces nouvelles techniques, n’atteignit le cas de la maison « Les Mésanges » 35 constructives, les maisons peuvent s’af- géométriques définis par des allées mais

L’éclectisme début de siècle L’éclectisme pas les bourgs ruraux. édifiée à Aubigné-Racan en 1961, franchir de l’angle droit pour se doter façonnons aussi les arbres pour changer Cérans-Foulletourte, Maison Drouard figure de proue d’un ensemble de d’un espace intérieur courbe, libre de leur géométrie, travail savant qui maisons individuelles édifiées dans toute cloison. Elles peuvent aussi, grâce constitue l’objet de l’art topiaire qui

APN la Vallée du Loir par Guy Dulompont, à un simple moteur, pivoter sur elles- s’est développé dans la vallée de la Loire. un architecte-entrepreneur local. mêmes pour suivre la course du soleil Nous en extrayons le bois que nous Formellement plus affirmée, la maison ou l’évolution de l’environnement au débitons en planches, notamment pour du Vésilar 36 , isolée à l’entrée du Lude, fil des saisons. C’est le cas de la maison clore certains bâtiments ruraux. Nous apporte un autre témoignage Domespace 38 édifiée sur un terrain en nourrissons notre imaginaire et en faisons un support de notre création

sur cette époque. la nature Fusionner avec L’esprit des années 1950 L’esprit Modes de vie actuels en pente qui domine La Flèche. La serre adossée Serres et jardins d’hiver du château du Grand Lucé Deux jardins d’hiver Sans les végétaux exotiques rapportés par les navires, acclimatés par des amateurs, Une distinction s’était très vite établie Contrairement aux serres, les jardins entre la serre de type « ornementale » d’hiver sont en relation directe avec multipliés par des professionnels, nos parcs et nos jardins seraient peu attrayants. présentant un corps central monumental l’habitation et constituent un espace à Les serres et les jardins d’hiver témoignent de cette fièvre des XVIIIe et XIXe siècles destiné à abriter les palmiers et de deux vivre supplémentaire ce qui a favorisé e ailes latérales, l’une chaude et l’autre leur pérennité. Celui qui prolonge une et de cette appropriation individuelle qui gagne la campagne au début du XX siècle. froide et la serre dite de multiplication, élégante demeure 41 de Luché-Pringé, royaume quotidien du jardinier. compose un espace de charme, de sur- Ni luxe, ni laboratoire : telles apparaissent croît prolongé d’une marquise, et entière- Des objets de prestige Le rôle des jardins botaniques les deux serres adossées contigües, ment tourné vers le Loir tout proche. Objet d’une passion intense, les végétaux Parallèlement, les serres allaient au édifiées dans le jardin du château du Plus démonstratif, celui 15 qui ouvre e exotiques étaient collectionnés par devant des amateurs locaux en intégrant Grand Lucé à la fin du XIX siècle 40 l’actuelle mairie du Grand Lucé sur des personnages dont la célébrité les parcs botaniques des villes. Leurs montants de fers cintrés et son jardin était conçu comme une pièce auréola leurs serres, tels Joséphine de Les cartes postales diffusaient les vues systématiquement répétés, le mur sur d’apparat, décorée de céramiques. Beauharnais à La Malmaison ou les de celles du Jardin des Plantes lequel ils reposent et celui sur lequel ils Ces carreaux, formant des panneaux Rothschild à Ferrières et Suresnes. et du Jardin Fleuriste à Paris, du Parc prennent appui, les verres en écailles qui décoratifs à motif de glycine, ont été Leurs possesseurs poursuivaient un de la Tête d’Or à Lyon, du Jardin du les couvrent, la disposition latérale des créés par C. Schuller et fabriqués par double but : ils subjuguaient leurs Thabor à Rennes, du Jardin des Plantes plans de travail sont caractéristiques du Utzschneider et Cie, une manufacture convives par les couleurs, les formes de Nantes et, plus modestes mais plus savoir-faire des constructeurs. de Sarreguemines alors au fait de son et les saveurs des fruits tropicaux alors proches de la Vallée du Loir, de celles Dotés de tablettes de travail et chauffés, activité, avec 3 000 employés. rarissimes (ananas, oranges, citrons) du Jardin des Plantes du Mans ces espaces servaient à protéger les ou par la venue à maturité hors saison et des Jardins Botaniques d’Angers plantes des grands froids et à assurer de fruits plus courants (raisins, pêches, et de Saumur. la croissance des jeunes plants. Luché-Pringé, Les Tilleuls, jardin d’hiver figues, cerises…). Généralement, un escalier extérieur gagnait une passerelle d’où l’on déroulait Des constructions fragiles Les vedettes des Expositions les stores servant à occulter les vitres Publicité pour les serres Guillot, Orléans Les serres privées agonisent depuis la Les serres ont été popularisées par les lors des grandes périodes d’ensoleillement. fin de la première guerre mondiale où le Expositions Universelles qui permettent Cette utilité potagère et horticole se personnel qui les entretenait se disperse à des millions de visiteurs de les décou- Acheter sur catalogue retrouve dans les serres de plusieurs et les grandes propriétés qui les abritaient vrir et de les désirer. Ainsi de 1855, où Le désir de posséder une serre était châteaux de la vallée du Loir dont disparaissent progressivement. quatre constructeurs proposaient leur favorisé par la croissance du nombre ceux de la Gidonnière

Elles doivent la précarité de leur destin création sur les Champs-Élysées, à 1900 et de la diversité esthétique des modèles et de Bouchevereau. APN à leur fragilité (leur structure de métal où se côtoyaient les modèles proposés proposés dans les catalogues des Le Grand Lucé, Château, Serres adossées rouille et leur vitrage se brise sous aux particuliers et les deux serres constructeurs. À elle seule, la société l’impact de la grêle), au coût de leur monumentales longues d’une centaine orléanaise Guillot-Pelletier faisait état APN entretien mais aussi à l’évolution des de mètres, les serres n’ont cessé dans ses albums commerciaux de la

modes de vie et de l’horticulture qui du désir L’éveil d’affirmer leur présence. réalisation d’un millier de serres, entre produit désormais en série les plantes 1880 et 1903, dans pratiquement tous les plus rares. Mais, même minuscules, les départements français, avec de très ces coquilles de verres et de fonte nombreuses références dans des châteaux. constituent les émouvantes résonances Pierre Belon naturelle et les mœurs De tels chiffres montraient qu’une locales de la soif de Connaissance de Grèce, Turquie, très grande majorité des jardins des des hommes de Science qui, tel Pierre Effectua, de 1546 à Judée, Egypte et Arabie. châteaux français étaient alors dotés Belon*, ont parcouru le monde dès le 1549, le premier voyage Il consigna ses observa- d’une ou de plusieurs serres, voire d’un e XVI siècle et organisé une cueillette naturaliste de l’histoire tions dans un livre Guy Durand ensemble combinant serre monumentale e pour observer l’histoire édité en 1553. Le Grand Lucé, Mairie, Jardin d’hiver L’ère des constructeurs L’ère Des témoins discrets planétaire au XVIII siècle. et serres de multiplication. Les garages Les infrastructures Les routes tracèrent des courbes là où La voie ferrée reliant Paris à Bordeaux apporte dès la fin du XIXe siècle les voies ferrées s’élancèrent au-dessus du vide. Les ponts en métal puis en toutes les dimensions physiques et intellectuelles des bouleversements en cours. béton restèrent bas sur les lignes de Bien d’avantage que ne le fera le réseau routier reliant Paris à Nantes par crête des crues puisqu’aucun cours La route collective d’eau impétueux ni aucune gorge La réorganisation des lignes de chemin La Flèche, elle marque durablement de ses ouvrages et équipements profonde ne réclamaient des franchis- de fer et la place prépondérante de l’automobile privèrent progressivement les paysages des communes du Pays de la Vallée du Loir. sements hardis. La vocation de Michel Guy Durand Virlogeux*, natif de La Flèche, qui Mayet, Garage Lhommeau certaines villes et bourgades de tout dessina le pont de Normandie et nombre moyen de transport collectif. Les cars des grands ouvrages d’art routiers et Son patrimoine lié à l’automobile ont alors retrouvé une fonction, hors La traversée autoroutiers de la fin du XXe siècle, se limite donc aux garages ou plus du ramassage scolaire. des champs et des vallons n’en semble que plus surprenante ! exactement à la modernisation, La Flèche a même initié la réalisation Droit et métallique, le viaduc 42 de Chenu Bien que traversée par la route reliant à des fins commerciales, de la façade d’une gare spécifique47 , disposée symbolise à lui seul le surgissement Nantes et Angers au Mans et à Paris, des anciens ateliers. Dans les années à l’entrée de la ville, au caractère d’une invention qui désenclave les la Vallée du Loir ne semble pas avoir 1950-1960, une façade plane, surmontée contemporain affirmé. Les architectes campagnes, bouleverse la notion accueilli l’une de ces stations-services d’un fronton géométrique dérivé des tourangeaux Ivars et Balley lui ont même de distances, et introduit dans aux lignes effilées, largement vitrées années 1930, a été plaquée sur le donné une forme générale basse, les campagnes un signe puissant des et généreusement éclairées qui firent bâtiment initial. homogène quoique fragmentée changements technologiques engagés partie intégrante de la légende de la Cette nouvelle « devanture » était en trois volumes : les deux premiers ailleurs. Il fut édifié en 1886, année intégralement peinte en blanc pour jouent sur la notion de porte de ville

La route Nationale 7. où était inaugurée la ligne de Paris mieux faire ressortir le nom du garage. et de la présence de l’eau dans la cité, à Bordeaux par Château-du-Loir et À Mayet 45 et à La Chartre-sur-le- le troisième sur la notion de gare. Loir 46 se lisent encore les signes de Si le premier ne constitue qu’un simple Saumur, ligne qui fut ultérieurement La Flèche, Gare routière, croquis de l’architecte abandonnée au profit de celle passant cette première grande uniformisation signal, le second abrite les bureaux, par Orléans et Poitiers. Cette évolution architecturale et graphique d’une l’accueil des clients et une salle d’attente.

condamnera le trafic voyageur, arrêté en Jean-Baptiste Darrasse activité. Ce procédé anticipait Il présente une double peau de verre, 1970, seul des convois de marchandises Chenu, Viaduc ce que feront les marques automobiles ventilée par des prises d’air ouverte (Peugeot adoptera très précocement le sur l’eau qui ruisselle sur le pignon

Le fer continuant d’emprunter le viaduc. Certes, les nouveaux moyens de transports changeait l’échelle des repères, diminuait lion comme symbole) puis les pétroliers et se répand dans le bassin ferrés étaient parvenus en Vallée du Loir les distances et le temps nécessaire à pour leurs stations-services à l’image qui le prolonge. Montabon, Rotonde quelques années plus tôt, sous forme les parcourir, rendait possible d’autres de Shell et de sa coquille jaune ou de Ces vitrages sont maintenus par des

des tramways qui devaient tisser rapports au monde extérieur. DR Elf et de son rond rouge géant apposé systèmes de fixation en câbles d’acier à travers la Sarthe un réseau de Cette autre échelle, est également au tournant des années 1970 sur tous et des pièces d’inox. Cette technique

Guy Durand 460 kilomètres, empruntant les routes incarnée par la rotonde 44 de Montabon, les bâtiments distribuant la marque. semble évoquer la serre qu’Adrien ou circulant en site propre. édifiée en 1890, lieu semi-circulaire Fainsilber a réalisé sur la façade À partir de 1882, le premier réseau créé d’entretien des motrices à vapeur, de la Cité des Sciences et de l’Industrie à partir du Mans était destiné à desservir récemment reprise par une association à Paris et donc constituer un clin d’œil Le Grand Lucé et à être prolongé qui devrait assurer une nouvelle phase à l’architecte de la mairie de La Flèche. jusqu’à Château-du-Loir. La gare 43 de de vie à ce bâtiment au magnifique Michel Virlogeux (Vasco de Gama, 1998), Un équipement utilitaire retrouve ainsi Mayet, aujourd’hui reconvertie en centre volume intérieur, couvert par une du double viaduc du TGV des accents valorisant ce mode de culturel témoigne, elle, de la réalisation charpente métallique, qui faillit A notamment participé à Avignon (1999), transport, à l’image de la gare routière de la voie ferrée Le Mans-Tours. Si le être démoli. à la réalisation des ponts du viaduc de Millau (2004) située dans le centre du Mans qui chemin de fer et les tramways facilitaient de l’île de Ré (1988), et du pont levant Bacalan- dresse fièrement son ossature de béton l’accès à la « grande ville » voisine, de la La Roche Bernard Bastide à Bordeaux (2012). et ses plafonds en pavés de verre, (1995), de Lisbonne

Le Mans, la voie ferrée Paris-Bordeaux Les cars caractéristiques des années 1930. métalliques peints en noir. Le volume Les lieux du travail géométrique de l’entrée et la poutre Quelques usines et locaux tertiaires traduisent les différentes conceptions métallique, dans laquelle figure le nom de la société, posée sur la pelouse architecturales qui ont traversé le siècle comme le rôle majeur du béton devant l’établissement, constituent les et du design spécifique qui lui est associé. Ces constructions reflètent aussi éléments d’une signalétique rigoureuse et efficace. Subtilement, cette écriture les politiques d’aménagement du territoire ayant délocalisé puis décentralisé L’esprit de la Reconstruction en noir et blanc illustre par l’archi- des activités qui assuraient la richesse de la seule région parisienne. Matériaux servant à exprimer le désir tecture l’activité essentielle de cette de nouveauté des années 1930 jusque imprimerie : réaliser la majorité des dans sa nudité, le béton est devenu livres au format poche publiés chaque le matériau courant, bon marché et année en France et produire dans des APN Aubigné-Racan, Papeterie Allard disponible de l’après-guerre. Il consti- délais record les dizaines de milliers tuait alors l’auxiliaire d’un style qui d’exemplaires des différents ouvrages cherchait à concilier trois éléments : lauréats de prix littéraires. Plus spectaculaire, le silo agricole 49 - la tradition, en remettant en vogue édifié en 1937 à Château-du-Loir, l’immeuble, surmonté de son toit à Le nouveau tertiaire domine la partie basse de la ville de quatre pentes, Quarante ans plus tard, Pascal Schaeffer - le régionalisme, identifié par le APN toute la hauteur de sa silhouette Château-du-Loir, Silo agricole concevait l’espace Montréal 53 qui géométrique. matériau local de cette même toiture, jouxte l’Office de Tourisme du Pays Sa structure propose une véritable - l’époque, au moyen du béton Fléchois. Ce bâtiment, destiné à leçon d’architecture en montrant soulignant les ouvertures, affirmant Les usines de la décentralisation accueillir les bureaux d’associations comment elle assure la descente des des rythmes verticaux ou horizontaux Dans les années 1960, l’expression locales et une salle de réunion, adopte

Candia charges à travers les élargissements contrastés au sein des façades, permet- « le désert français » servait à qualifier le bois dont l’utilisation commence Le Lude, Usine Candia, photographie des années 1970 successifs de son périmètre. Au sein de tant de grands percements et de grands le fort déséquilibre existant en termes alors véritablement à se développer ce système, les murs de briques et les vides intérieurs. Située sur les rives mêmes de pouvoir, de savoirs et d’activités et se dote d’une silhouette douce panneaux de verre ne constituent que du Loir au Lude, l’usine Candia 50 , entre la région parisienne et le reste de évoquant certaines maisons longues Le béton conquérant À l’image de celle créée par François de simples remplissages. filiale du groupe laitier Sodiaal, la France. Du constat du besoin d’un du sud-est asiatique. Dès le début du siècle, la cause était Hennebique*, des sociétés de construction est représentative d’une telle puissant rééquilibrage allait naître entendue : le béton serait le matériau en béton deviendront rapidement aussi conception architecturale. la politique de déconcentration de la roi du XXe siècle, car il permettait de renommées que le fut celle de Gustave région parisienne, première étape vers porter les charges les plus importantes Eiffel pour la construction métallique. Le Monde Solidaire à La Flèche les lois de décentralisation de 1982, et de couvrir les surfaces les plus vastes Comme le montrait la tour de charge- dites Lois Defferre. Parmi les nom- sans point d’appui intermédiaire. Le matériau d’une évidence ment de la papeterie Allard Emballages, breuses entreprises qui quittaient alors Il se prêtait à une fabrication en série Le béton fut localement mis en œuvre les innovations techniques et les l’agglomération parisienne, Brodard et d’éléments constructifs, simples à mettre dans toutes sortes de contextes comme tendances esthétiques se diffusaient Taupin 52 choisit de s’installer en œuvre, après avoir été transportés de le démontre la tour de chargement lentement au sein des territoires à La Flèche, en 1967.

l’usine au chantier. Utilisé en tant que de la papeterie Allard Emballages 48 APN ruraux, puisqu’elle exprimait encore Pour cette imprimerie réputée, une telle structure, il pouvait accueillir tous types à Aubigné-Racan, édifiée tardivement, La Flèche, Le Monde Solidaire dans les années 1950 une esthétique délocalisation constituait l’opportunité de murs, qu’il s’agisse de matériaux apparemment sur les plans d’un ingé- des années 1930. d’édifier une nouvelle installation et de disponibles localement (moellons, nieur de l’entreprise et réalisée par un C’est ce qu’atteste l’ensemble choisir une architecture contemporaine. mâchefer, briques, blocs de pierre…) maître d’œuvre du Lude. Elle constitue François Hennebique d’exploitation de ses brevets accueil/bureaux/logement de fonction Signée par l’architecte Jacques Fildier, ou d’éléments industrialisés comme des un fin signal dominant les logements à des entrepreneurs locaux érigé à l’avant de halles industrielles assisté de W. Matzdorf, l’usine se panneaux vitrés. Enfin, il résistait infini- ouvriers et les ateliers dont une partie Ingénieur, pionnier auxquels son bureau à La Flèche 51 et actuellement occupé remarque par l’élégance de son procédé ment mieux que le bois ou le métal aux forment de grands plateaux portés par des structures en béton, parisien fournissait par l’association caritative Le Monde constructif : de lourds panneaux développa son entreprise les calculs et les prix incendies qui ravageaient régulièrement de puissantes piles, l’ensemble étant Solidaire et par la compagnie préfabriqués de béton, lisses et clairs, Dominique Amouroux en accordant des licences de revient. se glissent entre de fins poteaux La Flèche, Imprimerie Brodard et Taupin usines et ateliers. réalisé en béton et en briques. Le béton assagi « Les Têtes d’Atmosphère ». De simples enveloppes En quête de structure En quête de structure majuscules noires, des volailles. Les commerces L’intérieur d’un tel commerce est néces- Les petits commerces affichent sur leur devanture et mettent en scène sairement clair, propre, bien organisé et pourvu d’une vitrine réfrigérante dans l’aménagement de leur espace intérieur les courants esthétiques d’avant-garde. successifs qui traversent la société. Ils sont généralement conçus Ces caractéristiques se retrouvent dans l’agencement des « Arts Ménagers » 56, par de jeunes professionnels, architectes ou décorateurs, un magasin situé à Aubigné-Racan. APN et par des sociétés spécialisées qui s’attachent à les rendre expressifs. Château-du-Loir, Coiffure Martine La libération des années 1970 La devanture de l’après Mai 1968 commerces affiliés à une enseigne hésitait souvent entre une solution nationale qui proposaient déjà tout habituaient les « clients » en passe de très soignée, consistant à couvrir ses l’alimentaire et les principaux devenir « des consommateurs » au PAH montants de petites pièces en relief réalisé produits d’entretien. changement accéléré des styles, des St-Jean-de-la-Motte, Boucherie devenue alimentation en inox ou en carreaux de céramique Ultérieurement, le développement matières et des couleurs. bruns et la mise en représentation du du parc automobile, l’amélioration Longtemps immuables derrière Le style strict des années 1960 grand souffle de liberté qui traversait constante du réseau routier et la fièvre leur vitrine de bois, leurs grandes baies Les années 1960 allaient conserver alors la société française. Coloré, inté- de la consommation (qu’allaient stimuler vitrées et leurs grilles ou volets comme la puissance matérielle de l’encadrement grant souvent le plastique que les chocs et canaliser à leur profit les super- l’atteste encore aujourd’hui la mercerie de la devanture. Elles le décomposeront pétroliers successifs de la décennie marchés puis les hypermarchés et les Fromont-Godefroy 54 à La Flèche, toutefois en trois grands éléments cernant rendront financièrement inaccessible, grandes surfaces spécialisées) videront les boutiques allaient devoir évoluer une vitrine d’autant plus importante la vitrine devenait « Pop », optant pour les cœurs des bourgs de leur substance - décennie après décennie - pour qu’elle se libérait de tout montant inter- des formes souples, ondoyantes aux commerciale qui constituait un support exprimer les éléments dominants médiaire. Le premier était le socle, couleurs acidulées, à l’exemple de de la vie citoyenne au quotidien. des tendances successives. souvent surligné d’une couleur sombre celle occupée actuellement par un salon Les résistants se faisant rares, Puis, la transformation profonde des qui créait le sentiment d’une assise forte, de coiffure 57 à Château-du-Loir. les boutiques inutiles accueillant réseaux commerciaux allait condamner où la céramique conservait sa place, d’autres activités ou se reconvertissant l’immense majorité d’entre elles à essentiellement en tant que matériau C’est « à l’Américaine » en logement, la rencontre d’une bouti-

APN disparaître rendant plus précieuses hygiénique car facile à nettoyer. et pas seulement dans les films de Tati que conservée dans son état d’origine La Flèche, Mercerie Fromont Godefroy encore celles qui continuent de nous Les montants latéraux constituaient Ces commerces ont subi l’assaut et toujours en activité relève à présent permettre, chaque fois que nous pas- le second élément : ils se couvraient des premières supérettes, ces petits d’un événement digne d’une visite. Du client au consommateur sons devant elles, de lire le grand livre de l’un des nouveaux matériaux Le développement économique de de l’histoire des formes du XXe siècle. verriers diffusés par Saint-Gobain ou Aubigné-Racan; Les arts ménagers l’après-guerre allait apporter jusque par Boussois, dont le Glasal, opaque

dans les bourgs ruraux de nouveaux et coloré. Le troisième, le fronton, APN produits puis multiplier les biens de correspondait à l’espace où se concentrait consommation qui allaient désormais - grâce à des titrages appropriés - occuper de nombreux espaces de la le message de l’activité, souvent maison et devenir les auxiliaires de la explicitée ou décomposée à l’aide de vie quotidienne. polices de caractères différentes. Cet essor fut favorisé par les publicités Tel est le cas du commerce 55 de des grandes marques publiées, à un Saint Jean-de-la-Motte qui indique, à l’aide rythme de plus en plus soutenu, dans de grosses lettres dorées, que la boucherie les journaux puis affichées dans l’espace constitue bien le cœur de son métier. public en attendant d’être admises à la Il informe également sa clientèle, en télévision. Elles imposaient ainsi leur lettres grises et chahutées, qu’il leur

présence sur tout le territoire et APN APN propose de la charcuterie et, en petites Des modes éphémères de matières Effets Le Mans Le Mans Paris Sarthe Rouen Le Mans La Le Mans Le Mans Paris arth Le Mans Rouen N a S e Le Mans Monuments et sites L Le Mans S A R THE O D304 E visible depuis la rue 15 D13 non visible depuis la rue 10 Le Grand-Lucé 33 Montreuil- S Cérans- Villaines- soumis à horaires d’ouverture ou sur réservation sur-Sarthe Foulletourte 4 40 27 le-Henri Laval Malicorne- Yvré- 4 sous-Lucé 0 y D34 F 3 na

e Écommoy D u s 25 le-Pôlin ra service public 31 s D32 Pruillé ai N a Cl r Le Mans d Oizé -l'Éguillé son 25 Pruillé St-Georges- us 10 Arthezé D8 T R de-la-Couée 1 Ecole de Varennes 19 Monument aux morts 40 Serres du Château La Fontaine- t ib r o Château- St-Vincent- o Sablé-sur- u St-Martin s D23 Villaines- x Le Mans S A R THE du-Lorouër g Allard Emballages, lieu-dit Varennes, avenue de Tours, Dissay-sous-Courcillon du Grand Lucé D323 l'Hermitage n D63 O Sarthe sous-Malicorne aux ta d Veuve V É Pin r ê t e B Aubigné-Racan E 39 Gîte des Tropes 9 place de la République, Le Grand Lucé Bousse F o e D304 Courdemanche D307 r St-Pierre- Crosmières Aune 39 c 3 Ecole primaire Chauvinière, Jupilles 13 Mairie Casseau é du-Lorouër A11 as Jupilles D13 La Chapelle- D306 Bruant D30 La Chapelle- d'Aligné Gaugain rue des écoles, Aubigné-Racan 24 Piscine Plein Soleil place François de Nicolay, Le Lude ce Lac de Mansigné n D13 D304 a D12 Carpentr 2 rg 55 30 Mayet Le Grand-Lucé 35 Les Mésanges (maison Dulompont) boulevard de la République, La Flèche 50 Usine Candia A Pontvallain S St-Jean- D13 7 Montreuil- Cérans- - Lavenay Le Mans de-La-Motte Mansigné 20 45 Beaumont Villaines- 11 rue du 8 mai 1945, Aubigné-Racan 16 Mairie 8 rue des Quais, Le Lude Clermont- 43 D338 Pied-de-Bœuf le-Henri - Gandelin Le Mans sur-Sarthe Foulletourte Boir Créans Mareil GR36

Malicorne- 4 48 Allard Emballages espace Pierre Mendès France, La Flèche 17 Monument aux morts Laval GR35 Yvré- Paris Thoiré- GR35 sous-LucéPoncé- sur-Loir P 0 rt ro sur-le-Loiry Rouen D34 D13 a h f sur-Dinan 3 a F Bazouges- Aune S e on Ruillé- n lieu-dit Varennes, Aubigné-Racan Le M an47 s Gare routière place François de Nicolay, Le Lude e Écommoy a Verneil- d D u le-Pôlin e Ir e La Flèche L A28 v e ra s sur-le-Loir Lac de la Monnerie le-Chétif e Chahaignes sur-Loiri Vendôme s D32 Luché-Pringé Sarcé a Pruillé la D323a u Flée Boir C 56 Les Arts Ménagers boulevard de Montréal, La Flèche 36 Maison du Vésilar x r D305 Le Loir r i Dinan d Oizé 37 o D306 Plan d'eau 11 6 rue du 11 novembre, Aubigné-Racanson 38 Maison Domespace avenue de la Libération, Le Lude 11 L 41 de la Coudraie Cré-sur-Loir 29 e La Cha-l'Éguillértre- D30 Pruillé us Durtal L - D305 St-Georges 10- Collège Pierre Belon chemin Pérou, La Flèche 41 Les Tilleuls 10 D8 Thorée Coulongé 25 sur-le-Loir 46 L OIR - T Arthezé D308 GR35 les-Pins 21 elle 35 3 5 Le av N V L Aubigné Racan Château- de-la-Couée rue du stade, Cérans Foulletourte 52 Usine Brodard et Taupin rue des ponts, Luché-Pringé R e o Gr Le Mans Marçon E T-CH E R - r Mélinais i Lac32 des La Fontaine d r t D307 du-Loir ib u 56 26 Varennes 22 r n St-Vincent18 - 4 Ecole maternelle 1 avenue Rhin et Danube, La Flèche 30 Maison de retraite o Châteaus - o St-Martin e Sablé-sur- u t Montabon Vouvray-sur-Loir s x r D305 D23 Villaines- a Dême S Ag R10 THrue de laE République, 8 Lycée d’Estournelles de Constant 20 rue principale, Mansigné Angers l'HermitageC du-Lorouër Le Mans Beaumont- O D323 s 1 44 D305 n Nantes e Vaas D63 a Sarthe L 48 sur-Dême aux t Cérans-Foulletourte cité scolaire Bouchevereau, La Flèche 5 Cantine Scolaire sous-Malicorne 13 Nogent- V V É D304 E Le Lude GR35 34 euve Requeil Pin 50 ê tsu r-Loird e Dissay-sous-Courcillon 25 Piscine Gerpiam 9 Collège le Petit Versailles chemin de la Demée, Marçon Bousse D305 r B D13 Saumur 36 17 La Chapelle- o G 19e Long Courdemanche u D338 31 rue du maréchal Leclerc, rue St Germain, La Flèche 22 MilleClub EDKIT

F é Tours

D307 r

aux-Choux La Bruère- d St-Pierre- Savigné- AuneD307 D306 D10 sur-Loir e c Le Grand-Lucé - S Cérans-Foulletourte 28 Le BéguinageMontreuil route du Val de Loir, Marçon Crosmières sous-le-Lude Riz-Oui Cérans- M Casseau Dissé- St-Pierre- é du-Lorouër Villaines- A11 é as z de-Chevillé le-Henri sous-le-Lude i Jupilles La Chapelle- Bruantsur-Sarthe GR36 FoulletouSt-Germainr- te è 31 Maison Drouard 2 rue du Léard, La Flèche 18 Monument aux morts r D306 Malicorne- D30 La Chapelle4 sous-Lucé- Laval Marconne e Yvré- F 42 s 0 y D34 d'Arcé ar F 21 rue Nationale, 3 51 Le Mondena Solidaire place de l’église, Marçon d'Aligné e e Écommoy D u e Lac de Mansigné s le-Pôlin Gaugain ra c 14s Chenu D32 I N DRE- Pruillé ai D13 D304 l n D12 CAarltpeituntrde Population (Source : RGP, 1999) a Cérans-Foulletourte Crue Champ Baudry, La Flèche 32 La Croix Boisée a r D30 g en mètres Mayet d Oizé r MAINE - E T- L OIR E son Maulne D10 37 Maison particulière 53 Espace Montréal route du Val de Loir, Marçon A Pontvallain Tours -l'Éguillé 175 plus de 15 000 hab. D13 Tours 25 Pruillé St-Georges- us St-Jean- 10 E TA- LOrthezéI R E D8 Chahaignes Lavena y boulevard Montréal, La Flèche 2 Ecole Tmaternelle Saint Exupéry 160 plus de 3 500 hab. BeaumontGr - de-la-Couée R avo de-La-Motte Mansigné i Saumur La Fontaine- 6 Lycée Racan 54 Mercerie Fromont-Godefroyt rue Paul Fournier, Mayet plus de 2 500 hab. b t r Clermont- 120 o D338 Pied-de-BœufChâteau- St-Vincent- o Sablé-sur- Gandelinu St-Martin s plus de 1D23 000 hab. Villaines- x 9 avenue du Mans, Château-du-Loir 19 rue du collège, La Flèche g 7 Collège Suzanne Bouteloup Boir Mareil- GR36 D323 l'Hermitage du-Lorouër n Créans 80 - D63 GR35 Sarthe moins de 1 000 hab. sous-Malicorne Château- Thoiré- GR35 26 Piscine Henri ChabinPoncé 11 Mairie aux ta avenue Max Boyer, Mayet sur-Loir la-PVallière Veuve V É r Pin t d D13 40 of Requeil sur-Dinan Blois rrueê Paumons, eChâteau-du-Loirsu Br-le-Loir place de l’Hôtel de Ville 20 Le Puits - Aune 0 Bousse 10 km o o - e Courdemanche Bazouges 0 - nd Neuillé- 27 F Ruillé Verneil D307 r e Ir Tours 12 e Mairie St-Pie rrLa-Chartre-sur-le-Loire- place de l’Hôtel de Ville, Mayet sur-le-Loir La Flèche Lac de la Monnerie Crosmières A28 v e Pont-Pierre Aune Lhomme sur-Loir c Vendôme le-Chétif e Casseau ChahaignesBordeaux é du-Lorouër Luché-PringéA11 Sarcé as a place de l’Hôtel deJupilles Ville, Château-du-Loir 29 Maison de retraite 43 Gare D323 La Chapelle- D306 u Bruant D30 Boir La Chapelle- x Flée 23 47 ave des déportés, La-Chartre-sur-le-Loir avenue Pelouse, Mayet r MJC «La Castélorienne»Le Loir i D305 d'Aligné Dinan Gaugain ce Lavernat Lac de Mansigné 92 avenue Jean Jaurès, Château-du-Loir 46 45 o D306 n D13 Plan d'eau Garage D304 Garage Lhommeau a D12 Carpentr 11 L rg Mayet 49 Silo agricolede la Coudraie rue St Nicolas, La-Chartre-sur-le-Loir 48 Bis Grande Rue, Mayet Cré-sur-Loir A D13 Pontvallain e St-Jean- La Chartre- Lavenay Durtal D30 Luceau rue Henri Dunant, Château-du-Loir- 15 Mairie 44 Rotonde L Thorée- de-La-Motte Mansigné D305 BeaumontL OIR - Coulongé Clermont- sur-le-Loir 57D338 CoiffurePied-de-Bœuf Martine 8 rue de l’Hôtel de Ville, Le Grand Lucé rue Rougemont, Montabon D308 GR35 les-Pins elle - Gandelin Le Boir av Créans Mareil GR36 33 avenue Jean Jaurès, Château-du-Loir 27 Centre Polyvalent 55 Boucherie V LGR35 Aubigné Racan Thoiré- GR35 Poncé- e o Gr sur-Loir Château- Marçon P E T-CH E R r Mélinais i D13 57 Lac des ro 42 Viaduc sur-Dinan Le Grand Lucé sur-le-Loir4 rue Basse, St-Jean-de-la-Motte d r 53 fo - D307 54 Aun12e du-Loir u - Bazouges 26 Varennes Verneil- nd avenue de la Gare, Chenu 33 Office de Tourisme Ruillé 21 Jardin Emile Taugourdeau n 24 e Ir e sur-le-Loir La Flèche 23 6 A28 v e Lhomme sur-Loir s Vendôme 51 Lac de la Monnerie le-Chétif 14 e Mairie Chahaignes (dépendances Villa Bléteau) 33 rte Vaulandry, Thorée-les-Pins e Luché-Pringé Sarcé a t D323 Montabon 26 Vouvray-sur-Loir u Flée Boir r x r 16 D305 49 rue Principale, Chenu 4 rue de l’Hôtel de Ville, Le Grand Lucé 34 LeMaison Loir a i D305 Dême Dinan Angers C 28 8 Lavernat o 47 D306 Beaumont- 19 40 Plan d'eaurue des Moulins, Vaas s 38 D305 Nantes e 11 L 9 52 de la Coudraie L Cré-sur-Loir Vaas sur-Dême La Chartre- Durtal e Nogent- D30 Luceau Le LudeL GR35 Thorée- Coulongé sur-le-Loir D305 L OIR - D308 GR35 les-Pins sur-Loir Disselleay-sous-Courcillon Le av Maquette/impression D305 V L Aubigné Racan e o Gr Château- Marçon E T-CH E R r Mélinais i Nyl communication Lac des d G r Long D307 du-Loir Saumur u La Chapelle- u 26 selon la charte graphique Varennes

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e d conçue par LM communiquer. Savigné- D307 D306 t Montabon Vouvray-sur-Loir r D10 a sur-Loir e D305 Angers Dême sous-le-Lude Riz-Oui C M Beaumont- s St-Pierre- D305 Dissé- e Nantes L é Vaas sur-Dême z de-Chevillé sous-le-Lude i Nogent- GR36 St-Germain- è GR35 Le Lude r Marconne e sur-Loir Dissay-sous-Courcillon F s d'Arcé ar D305 Saumur e La Chapelle- G Long

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Chenu aux-Choux La Bruère- I N DREd - Savigné- D307 D306 D10 Altitude Population (Source : RGP, 1999) D30 sur-Loir e Riz-Oui en mètres sous-le-Lude Dissé- M St-Pierre- MAINE - E T- L OIé R E D10 z de-Chevillé Maulne sous-le-Lude i GR36 St-Germain- è Tours r 175 plus de 15 000 hab. Marconne e Tourd'As rcé F s E T- LOI R E ar 160 plus de 3 500 hab. Gr e Altitude avo Chenu I N DRE- SaumurPopulation (Source : RGP, 1999) D30 plus de 2 500 hab. en mètres MAINE - t E T- L OIR E 120 D10 Maulne Tours plus de 1 000 hab. 175 plus de 15 000 hab. Tours 80 E T- LOI R E moins de 1 000 hab. 160 plus de 3 500 hab. Château- Gr Saumur avo plus de 2 500 hab. la-Vallière t 40 120 Blois 0 10 km plus de 1 000 hab. 0 80 Neuillé- 27 moins de 1 000 hab. Château- Tours Pont-Pierre la-Vallière 40 Bordeaux Blois 0 10 km 0 Neuillé- 27 Pont-Pierre Tours Bordeaux