Direction de la Coordination des Politiques Publiques et de l’Appui Territorial Bureau de l’environnement et de l’utilité publique

Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement des Unité interdépartementale Anjou-Maine

Arrêté n°DCPPAT 2021-0060 du 26 mars 2021

Installations classées pour la protection de l’environnement

Arrêté préfectoral délivré à la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS portant refus d’autorisation unique - Installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent à SAINT- AIGNAN et JAUZÉ

Le Préfet de la Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de l'ordre national du Mérite

Vu le code de l'environnement ;

Vu l'ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 relative à l'expérimentation d'une autorisation unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement ;

Vu l’ordonnance n°2017-80 du 26 janvier 2017 relative à l’autorisation environnementale et notamment son article 15 ;

Vu le décret n° 2014-450 du 2 mai 2014 relatif à l'expérimentation d'une autorisation unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement ;

Vu l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement ;

Vu l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent ;

Vu la demande présentée le 22 décembre 2016 et les compléments apportés le 12 juin 2017 par la SAS ÉOLIENNES DE TRENTE ARPENTS, dont le siège social se situe 215 rue Samuel Morse – Le Triade II – Parc d’activités Millénaire II – 34000 MONTPELLIER, en vue d’obtenir l’autorisation unique d’exploiter une installation terrestre de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent comprenant 7 aérogénérateurs et 3 postes de livraison d’une puissance maximale de 25,2 MW sur le territoire des communes de SAINT-AIGNAN et JAUZÉ ;

Vu le courrier du 15 février 2018 actant le changement de dénomination sociale délivré à la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS, l’adresse du siège social restant la même ;

Vu les pièces du dossier jointes à la demande susvisée ;

Place Aristide Briand – 72041 Cedex 9 – Standard : 02 43 39 72 72 - Télécopie : 02 43 28 24 09 - Serveur vocal : 02 43 39 70 00 www.sarthe.gouv.fr – [email protected] - Twitter : @Prefet72 - Facebook : Préfecture de la Sarthe Vu la décision n° E17000181/44 en date du 20 juillet 2017 rendue par le premier vice-président du tribunal administratif de Nantes désignant Monsieur Bernard RIOUAL en qualité de commissaire- enquêteur ;

Vu l’avis de l’autorité environnementale en date du 7 août 2017 ;

Vu l’arrêté préfectoral n° DCPPAT 2017-0486 du 24 août 2017 prescrivant l’ouverture d’une enquête publique du 20 septembre 2017 au 23 octobre 2017 à 12h00 en mairies de SAINT-AIGNAN et JAUZÉ ;

Vu les registres d’enquête publique et les observations transmises par courriers et courriels ;

Vu le rapport, les conclusions et l’avis émis par le commissaire enquêteur du 17 novembre 2017 ;

Vu les avis exprimés par les conseils municipaux d’AVESNES-EN-SAOSNOIS, BONNÉTABLE, BRIOSNE- LES-SABLES, CONGÉ-SUR-ORNE, , , DISSÉ-SOUS-BALLON, MAROLLES-LES- BRAULTS, MÉZIÈRES-SUR-PONTHOUIN, MONCÉ-EN-SAOSNOIS, , , , ROUPERROUX-LE-COQUET, SAINT-AIGNAN, SAINT-COSMES-EN-VAIRAIS, SAINT-PIERRE-DES-ORMES, SAINT-VINCENT-DES-PRÉS et ;

Vu l’avis émis par le conseil départemental de la Sarthe ;

Vu les avis émis par les différents services et organismes consultés ;

Vu le rapport et l’avis en date du 9 mars 2018 de l’inspection des installations classées de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire ;

Vu les arrêtés préfectoraux de prorogation de la durée d’instruction de la demande d’autorisation unique susvisée n° DCPPAT 2018-0058 du 15 février 2018, n° DCPPAT 2018-0400 du 14 août 2018 et n°DCPPAT 2018-0014 du 10 janvier 2019 ;

Vu les courriers des 8 février 2018, 31 juillet 2018 et 19 novembre 2018 par lesquels la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS a fait valoir la fragilité juridique de l’avis de l’autorité environnementale suite à l’annulation par le Conseil d’État le 6 décembre 2017 du 1° de l’article 1er du décret n° 2016-519 du 28 avril 2016 portant réforme de l'autorité environnementale et sollicité une prorogation des délais d’instruction de sa demande d’autorisation unique, visant par ailleurs à conduire de nouvelles études afin de prendre en compte les conclusions du commissaire enquêteur ;

Vu le courrier référencé AL/09042019 du 9 avril 2019 par lequel la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS demande la tenue d’une enquête publique complémentaire, en application de l’article L. 123- 14 du code de l’environnement, et sollicite la saisine de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE), en tant qu’autorité environnementale, en amont de l’enquête publique complémentaire ;

Vu les compléments déposés le 9 avril 2019 par la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS ;

Vu l’arrêté préfectoral de prorogation de la durée d’instruction de la demande d’autorisation unique susvisée n° DCPPAT 2019-0087 du 11 avril 2019 ;

Vu l’avis de la MRAE en date du 19 juillet 2019 ;

Vu la réponse du 5 novembre 2019 et ses annexes de la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS à l’avis de la MRAE susvisé ;

Vu l’arrêté préfectoral de prorogation de la durée d’instruction de la demande d’autorisation unique susvisée n° DCPPAT 2019-0275 du 11 décembre 2019 ;

Vu la décision n° E19000295/44 en date du 2 janvier 2020 rendue par le premier vice-président du tribunal administratif de Nantes désignant Monsieur Jean CHEVALIER en qualité de commissaire enquêteur ;

2 Vu l’arrêté préfectoral n° DCPPAT 2020-0150 du 15 juin 2020 prescrivant l’ouverture d’une enquête publique complémentaire du 7 juillet 2020 à 9h00 au 21 juillet 2020 à 17h00 en mairies de SAINT- AIGNAN et JAUZÉ ;

Vu l’arrêté préfectoral de prorogation de la durée d’instruction de la demande d’autorisation unique susvisée n° DCPPAT 2020-0170 du 30 juin 2020 ;

Vu les registres d’enquête publique et les observations transmises par courriers et courriels ;

Vu le rapport, les conclusions et l’avis émis par le commissaire-enquêteur à l’issue de cette enquête publique complémentaire du 3 août 2020 ;

Vu les avis exprimés par les conseils municipaux d’AVESNES-EN-SAOSNOIS, BONNÉTABLE, BRIOSNE- LES-SABLES, COURCIVAL, , JAUZÉ, MAROLLES-LES-BRAULTS, MÉZIÈRES-SUR-PONTHOUIN, MONCÉ-EN-SAOSNOIS, MONHOUDOU, NAUVAY, PERAY, ROUPERROUX-LE-COQUET, SAINT-AIGNAN, SAINT-COSMES-EN-VAIRAIS, SAINT-PIERRE-DES-ORMES ;

Vu l’avis émis par le conseil départemental de la Sarthe ;

Vu les avis émis par les différents services et organismes consultés ;

Vu le rapport et l’avis en date du 13 novembre 2020 de l’inspection des installations classées de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire ;

Vu l’arrêté préfectoral de prorogation de la durée d’instruction de la demande d’autorisation unique susvisée n°DCPPAT 2020-0302 du 30 décembre 2020 ;

Vu l’avis exprimé par la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, formation « sites et paysages – autorisation unique » du 28 janvier 2021 ;

Vu l’ensemble du dossier ;

Considérant que l’installation faisant l’objet de la demande, qui relève de la rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées, est soumise à autorisation préfectorale unique au titre du titre 1er de l'ordonnance n° 2014-355 susvisée ;

Considérant que cette installation est soumise à autorisation au titre des dispositions du code de l’environnement, en raison des dangers et inconvénients qu’elle peut générer soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, soit pour l’agriculture, soit pour la protection de la nature, de l’environnement et des paysages, soit pour l’utilisation rationnelle de l’énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments historiques ainsi que des éléments du patrimoine archéologique ;

Considérant que si le projet, de par sa nature, est susceptible d’avoir des impacts positifs en matière d’environnement (réduction des gaz à effet de serre, production d’énergie sans recourir à des combustibles fossiles), il se doit de concilier croissance économique, équité sociale et préservation de l’environnement ;

Considérant les avis défavorables des conseils municipaux de BONNÉTABLE, COURCIVAL, NAUVAY et PERAY, émis à l’occasion de l’enquête publique initiale et de l’enquête publique complémentaire ;

Considérant les avis défavorables des conseils municipaux d’AVESNES-EN-SAOSNOIS, BRIOSNE-LES- SABLES, DANGEUL, MAROLLES-LES-BRAULTS et JAUZÉ, émis à l’occasion de l’enquête publique complémentaire ;

Considérant l’avis défavorable du conseil départemental de la Sarthe, émis à l’occasion de l’enquête publique initiale et de l’enquête publique complémentaire ;

Considérant les avis défavorables de l’Architecte des Bâtiments de émis à l’occasion de l’enquête publique initiale et de l’enquête publique complémentaire ;

3 Considérant les avis défavorables de l’Architecte des Bâtiments de France ;

Considérant l’avis défavorable du commissaire-enquêteur de l’enquête publique initiale ;

Considérant l’avis défavorable du commissaire-enquêteur de l’enquête publique complémentaire ;

Considérant les avis de l’autorité environnementale du 7 août 2017 et du 19 juillet 2019 ;

Considérant que le projet va présenter un impact très fort sur le patrimoine historique de la commune de SAINT-AIGNAN, notamment son château du 17ème siècle classé monument historique par arrêté du 7 février 1994, ainsi que son parc et ses annexes inscrits par arrêté du 12 septembre 1988 ;

Considérant que le projet va présenter un impact très fort sur le patrimoine historique de la commune de COURCIVAL, notamment son château du 17ème siècle dont l’inscription au titre de monument historique par arrêté du 24 août 2011 porte sur plusieurs réalisations hors du bâti, dont ses grandes allées notamment celles dirigées vers le projet ;

Considérant le caractère préservé du village de JAUZÉ avec son église, son if millénaire et son point de vue aménagé sur la zone d’implantation potentielle des 7 éoliennes prévues au projet ;

Considérant que la zone d’implantation du projet forme le cadre paysager des 80 habitants de la commune de JAUZÉ et de ceux des villas isolées, fermes et petits hameaux nombreux en périphérie et tournés vers elle ;

Considérant que le projet comportant 7 éoliennes dont le rapport d’échelle aux éléments paysagers environnants induit par la taille des machines et leur proximité sera perturbant pour ces habitants et notamment ceux des lieux-dits « Bel Air » et « Les Lotties » susceptibles de subir une saturation visuelle par les éoliennes de leur paysage du quotidien ;

Considérant que l’étude paysagère du dossier de demande d’autorisation ne rend pas compte des impacts paysagers réels subis par ces populations au quotidien ;

Considérant que la mesure de compensation proposée pour remédier aux impacts paysagers, à savoir la mise en place d’une bourse de végétaux à destination des riverains, n’apporte pas de solutions personnalisées et argumentées permettant à ces derniers d’apprécier l’efficacité des plantations mises à disposition contre l’impact visuel prévu ;

Considérant que la seconde version du dossier présentée à l’enquête publique complémentaire prend en compte, pour la mise en œuvre de la compensation réglementaire, la totalité des 6100 m² de zones humides qui seront détruites, identifiées dans sa première version et non plus les 1500 m² considérés ;

Considérant que la compensation réglementaire pour la destruction de ces zones humides n’est pas connue ni en termes de volumétrie, de fonctionnalité et de localisation ;

Considérant que la compensation réglementaire pour la destruction de ces zones humides ne prend pas en compte l’impact de la destruction sur les espèces impactées localement, dont l’avifaune, et le caractère inondable de la zone ;

Considérant que l'autorisation unique ne peut être accordée que si des mesures prescrites dans un arrêté préfectoral d’autorisation permettent de prévenir les dangers ou inconvénients pour les intérêts mentionnés aux articles L. 211-1 et L. 511-1 du code de l’environnement ;

Considérant que le projet d’arrêté a été porté à la connaissance du pétitionnaire par courrier du 5 mars 2021 et que celui-ci y a répondu par courrier du 16 mars 2021 ;

Sur proposition de monsieur le secrétaire général de la préfecture de la Sarthe ;

4 ARRETE

Article 1 : Décision

La demande présentée par la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS dont le siège est situé 215 rue Samuel MORSE – Le Triade II - Parc d’activités Millénaire II – 34000 MONTPELLIER, en vue d’obtenir l’autorisation unique d’une installation de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent et regroupant 7 aérogénérateurs d’une puissance maximale de 25,2 MW sur le territoire des communes de SAINT-AIGNAN et de JAUZÉ est refusée.

Article 2 : Publicité

Une copie du présent arrêté est déposée en mairies de SAINT-AIGNAN et de JAUZÉ et peut y être consultée. Un extrait de cet arrêté énumérant notamment les motifs et considérants principaux qui ont fondé la décision, est affiché en mairies de SAINT-AIGNAN et de JAUZÉ, visible de l'extérieur, pendant une durée minimale d'un mois. L'accomplissement de cette formalité est traduite par procès-verbal dressé par les soins des maires et adressé à la préfecture de la Sarthe – bureau de l'environnement et de l'utilité publique. Le même extrait est affiché en permanence, de façon visible, sur le site de l'exploitation à la diligence de l'exploitant. Une copie dudit arrêté est également adressée à chaque conseil municipal consulté. L'arrêté est publié sur le site internet de la préfecture de la Sarthe pendant une durée minimale de quatre mois. Un avis au public est inséré par les soins du préfet et aux frais de la société ENGIE GREEN TRENTE ARPENTS, dans deux journaux locaux ou régionaux diffusés dans tout le département. Conformément à l'article 25 du décret n°2014-450 du 2 mai 2014 susvisé, la présente décision est publiée au recueil des actes administratifs de la préfecture de la Sarthe dans un délai de 15 jours à compter de son adoption.

Article 3 : Délais et voies de recours

Conformément aux articles L. 181-17 et R. 181-50 du code de l'environnement, le présent arrêté est soumis à un contentieux de pleine juridiction et peut être déféré auprès du tribunal administratif de Nantes : 1° par les pétitionnaires ou exploitants, dans un délai de deux mois à compter du jour où la décision leur a été notifiée ; 2° par les tiers intéressés en raison des inconvénients ou des dangers pour les intérêts mentionnés à l’article L. 181-3, dans un délai de quatre mois à compter de : a) l’affichage en mairies ; b) la publication de la décision sur le site internet de la préfecture. Le délai court à compter de la dernière formalité accomplie. Si l’affichage constitue cette dernière formalité, le délai court à compter du premier jour d’affichage de la décision. La présente décision peut faire l'objet d'un recours gracieux auprès du préfet de la Sarthe ou d'un recours hiérarchique auprès du ministre chargé des installations classées pour la protection de l'environnement, dans le délai de deux mois. Ce recours administratif prolonge de deux mois les délais mentionnés aux 1° et 2°. La juridiction administrative compétente peut aussi être saisie via l'application Télérecours citoyens accessible à partir du site www.telerecours.fr.

5 Article 4 : Pour exécution

Le secrétaire général de la préfecture de la Sarthe, la sous-préfète de l’arrondissement de , les maires de SAINT-AIGNAN et de JAUZÉ, la directrice régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire, sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté dont une copie sera adressée aux maires des communes de SAINT-AIGNAN et de JAUZÉ et demandeur.

LE PRÉFET

PATRICK DALLENNES

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