ZAP Couronne de Bourg

Commune de Jasseron

Etude de faisabilité

Réalisée pour le compte de :

SYNDICAT MIXTE BOURG BRESSE REVERMONT - SCOT

Dont le siège se situe :

102 Boulevard Edouard Herriot 01006 BOURG EN BRESSE

Par : Carine LAFAURE

Chambre d’agriculture de l’ 4, avenue du champ de foire 01003 Bourg en Bresse cedex

Décembre 2017

Votre contact

Chambre d’Agriculture de l’Ain Carine LAFAURE Chargée de mission urbanisme et études Tél. 04 74 45 47 04 Fax. 04 74 45 56 83 [email protected]

www.synagri.com/ain www.terredelain.com

OPE.COS.ENR.N°54/version du 01.03.10 G:\VT\M-05\05 308 suivi urbanisme\P02 ZAP\ZAP SCOT BBR\SECTEUR BOURG\-ST JUST-JASSERON\JASSERON\RENDU\Rendu Jasseron 2015.doc

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Préambule ...... 5 A. CONTEXTE REGLEMENTAIRE ...... 6

1. Le Schéma de Cohérence Territoriale ...... 6

2. Le plan local d’urbanisme (PLU) ...... 7

 En zone Agricole ...... 7

 En zone Naturelle ...... 9

3. La règle de réciprocité ...... 9

4. La ZAP et ses conséquences ...... 10

B. UN TERRITOIRE AVEC UNE SPECIFICITE GEOGRAPHIQUE ...... 11

1. Un bassin dans une dynamique périurbaine ...... 11

 Une population qui s’accroît depuis 30 ans ...... 11

 Une majorité de maisons individuelles ...... 12

 Une consommation foncière qui reste soutenue ...... 14

2. Une commune de la première couronne de Bourg ...... 17

 Profil de la commune ...... 17

 L’occupation du territoire ...... 19

 Des terrains d’assez bonne qualité agronomique ...... 19

 Des signes de qualité lies au territoire ...... 20

C. DES ENJEUX AGRICOLES IMPORTANTS ...... 22

1. Evolution récente de l’agriculture ...... 22

 Exploitations et main d’oeuvre ...... 22

 La SAU et le Cheptel ...... 22

2. Les exploitations et les hommes aujourd’hui ...... 23

 Les exploitations ...... 23

 La main d’œuvre agricole ...... 27

3. Composition de la SAU et structure du parcellaire ...... 28

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4. Les filières existantes et leurs besoins en matière de foncier ...... 31

D. DES SECTEURS STRATEGIQUES A PRESERVER ...... 34

1. Les parcelles agricoles stratégiques ...... 34

2. Les secteurs agricoles homogènes ...... 37

3. Les circulations agricoles ...... 37

4. Des sites d’exploitation à préserver ...... 38

5. Des secteurs à préserver dans le cadre d’une ZAP ...... 41

E. LA ZAP DE JASSERON ...... 43

1. Les motivations de la commune ...... 43

2. La justification du périmètre ...... 44

Conclusion ...... 45

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Préambule

Cette étude a été réalisée à l’initiative du SCOT Bourg Bresse Revermont afin d’initier les 5 ZAP identifiées dans le DOG (Document d’Orientation Général) du SCOT approuvé en 2007, élargies à l’ensemble de la couronne de Bourg-en-Bresse, et de réaliser les études de faisabilité. La Chambre d’Agriculture a été mandatée pour effectuer ce travail. A noter que la Ville de Bourg-en-Bresse est en cours de validation d’une ZAP sur son territoire.

Une présentation de l’outil ZAP a été faite à chacun des 13 conseils municipaux concernés. Dans un second temps, les agriculteurs qui travaillent des terrains sur les communes ont été invités à participer aux réunions ainsi que les mairies.

L’objectif de cette étude est, d’une part, de mettre en lumière les spécificités géographiques des secteurs étudiés et d’autre part, d’identifier les enjeux agricoles. Nous travaillons sur deux secteurs différents en termes de dynamique, avec la couronne burgienne sous influence périurbaine dont fait partie Jasseron, et la Vallée du Suran, secteur de moyenne montagne où la protection des terrains plats est une priorité.

L’étude ci-dessous présente le travail réalisé sur la commune de Jasseron.

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A. CONTEXTE REGLEMENTAIRE

1. Le Schéma de Cohérence Territoriale

Approuvé par le Comité Syndical le 14 décembre 2007, le Schéma de Cohérence Territoriale Bourg, Bresse, Revermont (SCOT BBR), énonce, dans son Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) que « l’agriculture est une composante primordiale du territoire du SCOT. »

De ce fait, le SCOT souhaite favoriser « la mise en valeur durable de ses potentialités (…) : Par des mesures de maîtrise de l’éclatement et de l’étalement urbain ; par des mesures d’économie d’espace ; par des mesures de protection des sièges d’exploitation et des espaces nécessaires à leur bon fonctionnement ».

Le SCOT souhaite ainsi que soient « envisagées des protections spéciales de nature à préserver l’activité agricole dans les zones où la pression urbaine pourrait la mettre en péril, dans les zones fragiles au regard de la nature des sols et de leur géomorphologie, et sur les zones participant à la production de produits sous AOC. »

Afin de réaliser ces objectifs, le SCOT édicte, dans son Document d’Orientations Générales, les moyens à mettre en œuvre. Ainsi, en affirmant que « la pérennité de l’agriculture sur le territoire du SCOT est un objectif économique, environnemental et culturel », le SCOT souhaite y contribuer : « En organisant l’urbanisation dans un souci d’économie d’espace ; en affirmant le principe du maintien de la vocation des terres actuellement mises en valeur par l’agriculture (…) ; En fixant des règles pour éviter les conflits entre activités agricoles et habitat et pour permettre la circulation du cheptel et des engins agricoles entre les bâtiments et les terres exploitées ; En choisissant de protéger des secteurs soumis à la concurrence d’autres usages ».

Parmi ces secteurs soumis à la concurrence d’autres usages, le SCOT identifie l’aire urbaine de Bourg-en-Bresse. C’est à ce titre que cette étude est réalisée sur Jasseron et également sur 5 autres communes autour de Bourg.

Le SCOT préconise ainsi la mise en place de Zones Agricoles Protégées (ZAP) pour garantir à long terme « la vocation agricole de terrains constituant par leur taille, leur accessibilité et/ou leurs qualités agronomiques un enjeu agricole certain ». « Cette mesure est particulièrement intéressante dans des secteurs périurbains menacés, à plus ou moins long terme, de conflit d’usage, car elle permet de stabiliser l’organisation de l’espace et de donner aux exploitants agricoles une visibilité suffisante pour investir ».

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Le SCOT incite donc « les communes à recourir à cette procédure pour renforcer la protection de leurs grandes entités de terres agricoles ».

La protection des surfaces affectées à l’agriculture et leurs exploitations est donc un des objectifs forts du SCOT BBR qui préconise la mise en place de ZAP, notamment sur les secteurs en périphérie de Bourg : plaine de Saix (Péronnas), La Chagne (St Just/Bourg), plateau de Versaillat (Montagnat/St Just) et sur les terrains plats de la vallée du Suran.

2. Le plan local d’urbanisme (PLU)

Le Plan Local d’Urbanisme de la commune de Jasseron a été approuvé en 2007.

Le zonage du PLU traduit la vocation périurbaine de la commune : près de 11 % de la commune sont couverts par une zone urbaine ou à urbaniser (habitat ou activités) comme le montre la carte page suivante. Actuellement, un seul site d’exploitation se trouve dans un secteur urbanisé : il s’agit d’une exploitation apicole.

 En zone Agricole

La zone agricole, ou zone A, concerne les secteurs de la commune, équipés ou non, à protéger en raison du potentiel agronomique, biologique ou économique des terres agricoles. Sont autorisées les constructions et installations nécessaires à l’exploitation agricole ainsi que celles d’intérêt collectif ou nécessaires aux services publics.

La Chambre d’Agriculture recommande que ces équipements d’intérêt collectif ou de service public, en zone A, soient de faible emprise au sol et ne remettent pas en cause la pérennité des exploitations agricoles de la commune.

Ainsi, le PLU définit des zones agricoles autour des principaux sièges d’exploitation de la commune (cf. carte « Document d’urbanisme en cours et sièges d’exploitation »), garantissant ainsi leur protection et leur possibilité de développement. Les zones A représentent 32.6 % de la surface totale de la commune.

Le classement en zone A protège donc l’activité agricole de toute autre urbanisation. Il est à noter que depuis la loi ALUR du 24 mars 2014, les extensions mesurées des bâtiments d’habitation existant dans la zone sont autorisées, mais les constructions d’annexes non attenantes sont interdites.

De plus, le changement de destination des bâtiments existant dans la zone est interdit (transformation d’un vieux bâtiment agricole en logement par exemple). Toutefois, depuis la loi Urbanisme et Habitat (UH) du 3 juillet 2003, renforcée par la loi ALUR, les PLU peuvent désormais, dans les zones agricoles, désigner les bâtiments qui peuvent faire l’objet d’un changement de destination, dès lors que la nouvelle destination ne compromet pas l’activité agricole ou la qualité paysagère des sites.

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Carte du document d’urbanisme en vigueur et des sièges

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 En zone Naturelle

La zone naturelle, ou zone N, concerne les secteurs de la commune, équipés ou non, à protéger en raison : - de la qualité des sites, des milieux naturels, des paysages et de leur intérêt, - de l’existence d’une exploitation forestière, - de leur caractère d’espaces naturels.

Il convient donc de vérifier qu’un classement en zone N, en principe plus restrictif que la zone A pour les agriculteurs, ne portera pas atteinte aux besoins futurs des exploitations.

Il est à noter que depuis la loi ALUR du 24 mars 2014, les extensions mesurées des bâtiments d’habitation existants dans la zone sont autorisées, mais les constructions d’annexes non attenantes sont interdites. De plus, les PLU peuvent désormais, dans les zones naturelles, désigner les bâtiments qui peuvent faire l’objet d’un changement de destination, sous réserve que la nouvelle destination ne compromette pas l’activité agricole ou la qualité paysagère du site.

La zone N représente 56.3 % de la surface totale de la commune. L’activité agricole et les sièges d’exploitation sont préservés dans le PLU, tant que celui-ci ne connaît pas de modification. Il s’agit donc d’une protection relative puisqu’elle peut varier à moyen, voire à court terme, dans les secteurs soumis à une forte pression foncière.

3. La règle de réciprocité

Les exploitations d’élevage sont soumises à différentes réglementations selon leur importance : Règlement Sanitaire Départemental (RSD) ou législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Ces réglementations définissent les règles de recul à respecter entre bâtiments agricoles et bâtiments extérieurs à l’exploitation. Ces reculs sont généralement de 50 ou 100 mètres :

- de tous les bâtiments, dans le cas d’une ICPE - des bâtiments d’élevage dans le cas d’un RSD et des annexes (fosses, fumières, silos…) Ce principe de réciprocité existe depuis la Loi d’Orientation Agricole du 9 juillet 1999.

L’implantation de toute nouvelle construction (habitation, activité agricole, …) devra être conforme au principe de réciprocité édicté dans l’article L. 111-3 du Code Rural : « Lorsque les dispositions législatives ou réglementaires soumettent à des conditions de distance l’implantation ou l’extension de bâtiments agricoles vis-à-vis des habitations et immeubles habituellement occupés par des tiers, la même exigence d’éloignement doit être imposée à ces derniers à toute construction ultérieure à usage d’habitation ou à usage professionnel nécessitant une autorisation administrative de construire. Par dérogation, une distance d’éloignement inférieure peut toutefois être autorisée après avis de la Chambre d’Agriculture pour tenir compte des spécificités locales. »

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Pour plus de sécurité, la Chambre d’Agriculture de l’Ain conseille de placer un périmètre de 100 mètres autour de chaque siège d’exploitation (qu’il s’agisse d’un élevage ou non) car il est toujours difficile de prévoir la destination de ces bâtiments en cas d’évolution de l’entreprise agricole.

4. La ZAP et ses conséquences

La procédure de Zone Agricole Protégée (ZAP) a été instaurée par la Loi d’Orientation Agricole de 1999 et confortée par la loi de Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) de 2000.

Une ZAP concerne des zones agricoles dont la préservation présente un intérêt général en raison de la qualité de leur production ou de leur situation géographique.

Des parcelles boisées de faible étendue peuvent en faire partie.

La mise en place d’une ZAP permet de pérenniser la destination agricole des sols sur son périmètre, en entraînant un zonage A ou N du document d’urbanisme sur lequel elle se superpose.

La ZAP insuffle également une tendance générale particulière. Elle permet :

- Une clarification des objectifs de la commune en termes de planification territoriale : ce qui est classé en ZAP restera à vocation agricole sur le long terme, - Une sécurisation foncière des exploitations agricoles : les agriculteurs pourront investir sans craindre de voir leurs lieux de production disparaître, - Une relance de la mobilité foncière : la ZAP peut convaincre les propriétaires, auparavant réticents, de mettre en location leurs terrains, voire de les vendre.

La délimitation d’une ZAP se fait par arrêté préfectoral :

- après proposition ou accord du conseil municipal des communes intéressées ; - après avis, émis dans un délai de deux mois, de la Chambre d’Agriculture, de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) s’il y a lieu, de la Commission Départementale d’Orientation Agricole (CDOA) ; - après enquête publique.

Une fois le périmètre arrêté, tout changement d’affectation ou de mode d’occupation du sol doit être soumis à l’avis de la Chambre d’Agriculture et de la CDOA. En cas d’avis défavorable de l’une d’elles, le changement ne peut être autorisé que sur décision motivée du Préfet.

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B. UN TERRITOIRE AVEC UNE SPECIFICITE GEOGRAPHIQUE

1. Un bassin dans une dynamique périurbaine

 Une population qui s’accroît depuis 30 ans

Depuis les années 80, la population de la première couronne burgienne a fortement augmenté. Un mouvement de population important a migré de la ville vers les communes périphériques. Comme le montre le graphique ci-dessous, toutes les communes ont connu cette augmentation. Elles se répartissent en 2 groupes : les communes qui ont aujourd’hui entre 5 et 6 000 habitants et celles qui ont entre 1 000 et 2 000 habitants.

Le graphique suivant montre que depuis 1999 ce sont les communes de Jasseron et Montagnat qui ont connu la plus forte progression de leur population avec un taux de croissance compris entre 20 et 30 %.

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Cette spécificité périurbaine se traduit également dans l’occupation du territoire comme le montre la figure ci-dessous puisque sur les 6 communes, les zones urbanisées représentent 19 % du territoire. Le territoire est également occupé pour 1/3 par la forêt.

 Une majorité de maisons individuelles

-

Globalement, jusqu’en 2000, la réglementation liée à l’urbanisme favorisait la construction de maisons individuelles, souvent sous forme de lotissements situés en périphérie des bourgs. Ces formes urbaines, très consommatrices d’espace, ont également abouti à une typologie des logements peu variée qui ne répondait pas forcément aux besoins de la population et ne permettait pas de pérenniser durablement les équipements des communes comme l’école. La part du logement locatif était souvent faible dans ces communes.

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Carte de l’urbanisation de la couronne burgienne 1950-2000-2009

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La loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000, ainsi que toutes les autres lois qui ont suivi en matière d’urbanisme, ont changé la donne : aujourd’hui, dans chaque commune, les documents d’urbanisme présentent un projet de développement réfléchi, en assurant des formes urbaines variées (individuelles, groupées ou collectives), de taille différente pour répondre aux besoins des habitants qui varient selon l’âge de la vie et surtout moins consommatrices d’espaces agricoles et naturels.

Les effets de ces changements législatifs commencent à se faire sentir dans le graphique ci-dessus puisque sur les 6 communes étudiées, entre 2006 et 2011, 4 d’entre elles ont augmenté la part des logements groupés ou collectifs par rapport au nombre de logements total et l’on peut penser que cette tendance s’est aujourd’hui affirmée sur toutes les communes.

 Une consommation foncière qui reste soutenue

La carte suivante illustre l’évolution de l’urbanisation sur la période 1950-2009. Elle montre l’étalement urbain en tâche d’huile qui se diffuse à partir de Bourg. En un peu plus de 60 ans, la tâche urbaine a été multipliée par 15 sur la première couronne.

Entre 2000 et 2009, le taux de croissance de la tâche urbaine a été de 124 % (source DDT) tout type d’utilisation confondu (habitat, zones commerciales, zones artisanales et industrielles, tourisme…). Il est donc urgent de protéger le foncier agricole avec des outils plus efficaces que les PLU. Les ZAP sont un de ces outils. Il reste aujourd’hui des exploitations agricoles sur ces communes, il est essentiel qu’elles puissent continuer à exercer leur activité sachant qu’un certain nombre d’entre elles produisent en vente directe pour le bassin local de consommateurs.

Si l’on s’intéresse à l’état zéro du SCOT réalisé lors de sa mise en place en 2008, celui-ci identifie les surfaces des secteurs urbanisés en 2008 selon la typologie suivante :

- Pôle principal - Hameaux - Zones d’activités - Dent creuse - Construction isolée - Equipement

A l’échelle de Jasseron, l’augmentation en extension a été de 1.3 % : elle a concerné essentiellement le pôle principal pour de l’habitat comme le montre la carte ci-après.

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La consommation foncière entraîne à la fois une perte sèche de surfaces pour les exploitations et accroît la pression sur les terrains agricoles. Cette forte pression foncière provoque des comportements attentistes chez certains propriétaires de terrains agricoles, qui préfèrent en fin de bail ne pas relouer à un exploitant dans l’espoir que leur terrain devienne constructible. Cela entraîne un climat d’incertitude pour les exploitants qui ne peuvent pas développer sereinement leur activité et n’ont pas de lisibilité à moyen et long terme sur le devenir des terrains qu’ils exploitent.

Les communes de la première couronne burgienne subissent l’influence directe du centre urbain. Cela se traduit par une progression très forte des constructions pour l’habitat et les activités, qui devient difficilement conciliable avec le développement de l’activité agricole. La pression foncière sur les terrains agricoles est accrue.

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Carte de l’urbanisation récente

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2. Une commune de la première couronne de Bourg

 Profil de la commune

Jasseron est une commune de transition entre le Revermont et la Bresse. Elle est située à l’Est de Bourg-en-Bresse. Il s’agit d’une commune de plaine avec les premiers contreforts du Revermont à l’Est, dont l’altitude varie de 246 m à 590 m. Elle est organisée avec un pôle principal au village et deux hameaux et des constructions isolées. Une zone d’activités s’est également développée le long de la RD1936.

La commune comptait 1 664 habitants en 2012 et a connu une hausse de 32.5 % entre 1999 et 2012. Ce phénomène est corroboré par le fait que 41.2 % des emménagements sur la commune ont moins de 10 ans en 2006.

Superficie : 1884.5 ha

Population totale en 2012 1 664 hab.

Variation de la population 1999-2012 + 32.5 %

Nombre d’exploitations professionnelles en 2010 7 S.A.U. des exploitations 2010 (Superficies des exploitations de la commune qui peuvent cultiver sur plusieurs 405 ha communes) S.A.U. moyenne par exploitation professionnelle en 2010 57.8 ha

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 L’occupation du territoire

Sur la commune de Jasseron, les boisements occupent près de 54 % de la surface totale avec notamment le bois de Teyssonge, c’est une caractéristique de la commune. Les zones urbanisées représentent 11.6 % du territoire et près de 34 % est en zone agricole. Les surfaces en eau, peu nombreuses, représentent moins de 1% du territoire, c’est pourquoi elles apparaissent de cette façon dans le camembert ci-dessous.

 Des terrains d’assez bonne qualité agronomique

La carte des sols a été conçue à l’échelle du 250 000ème, elle a donc une précision tout relative. Nous avons choisi de la superposer à la carte IGN 25 000ème uniquement pour faciliter le repérage. Les limites de zones ne correspondent pas à la précision du 25 000ème et ne peuvent être interprétées comme telle.

Comme le montre la carte ci-dessous, le profil communal se divise en trois grands ensembles agronomiques. (cf. carte « Zones pédologiques»).

Le premier ensemble est composé de terrains blancs (en vert sur la carte) situé sur une grande partie Est de la commune, et de terrains argileux, sols lourds de vallée humide notamment le long du Jugnon. Les terrains blancs sont des sols composés de limons et de sables. Ils sont sensibles à la battance et au tassement, et sont naturellement acides.

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Le deuxième ensemble, situé du Nord au Sud de la RD 1052 et de la RD 1936, est composé de sols de piémont du Revermont, de sols sur alluvions anciennes (en rose et violet foncé sur la carte) et de sols argilo-calcaires dans le secteur des Combes (en beige sur la carte). Ce sont des sols plus ou moins pentus composés de limons argilo-sableux qui sont plutôt de bonne qualité, dès l’instant où la pente n’est pas trop accentuée.

Le troisième ensemble regroupe des sols de qualité moyenne à médiocre, essentiellement sous forêt, souvent très pentus situés dans la partie Est de la commune. Ce sont des sols superficiels, de piètre qualité qui ne présentent que peu d’intérêt agronomique pour l’agriculture.

Ainsi, les terrains de la commune sont globalement de bonne qualité agronomique dès lors qu’ils ne sont pas trop pentus, notamment sur toute la partie Ouest de la commune.

Plus globalement, d’après nos enquêtes réalisées auprès des agriculteurs, ceux-ci estiment qu’environ 80 % des terrains sont de bonne qualité, 16 % sont de qualité moyenne et le reste de mauvaise qualité.

 Des signes de qualité lies au territoire

Un certain nombre de signes de qualité existent sur la commune comme notamment l’AOC Volailles de Bresse :

 Beurre et Crème de Bresse AOC  Chapon de Bresse AOC  Poularde de Bresse AOC  Dinde de Bresse AOC  Volaille de Bresse ou Poulet de Bresse AOC  Volailles de l’Ain IGP  Coteaux de l'Ain IGP  Comté AOC  Emmental français Est-Central IGP  Gruyère IGP

Jasseron est une commune qui a connu une forte progression de sa population récente. Son territoire est assez marqué par la forêt. Néanmoins, c’est aussi un territoire qui garde une forte dominante agricole avec des sols à bons potentiels en plaine et des signes de qualité forts.

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Carte pédologique

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C. DES ENJEUX AGRICOLES IMPORTANTS

1. Evolution récente de l’agriculture

 Exploitations et main d’œuvre

Le nombre total d’exploitations sur la commune de Jasseron a été divisé par 5 entre 1988 et 2010, et dans le même temps, la main d’œuvre subissait également une baisse de près de 50 % de ses effectifs comme le montre le graphique ci-dessus.

 La SAU et le Cheptel

La Surface Agricole utile (S.A.U.) a connu une évolution similaire, avec une baisse de 33 % entre 1988 et 2010. Par contre, la SAU moyenne par exploitation a fortement augmenté, passant de 16 ha en 1988 à 57.8 ha en 2010. On a donc assisté depuis 30 ans à de forts mouvements de restructuration agricole avec beaucoup moins d’exploitations mais des structures plus grandes, traduisant la professionnalisation de l’agriculture.

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Par contre, l’élevage est beaucoup moins présent aujourd’hui, le cheptel a été divisé par 2.5 en 30 ans si l’on s’intéresse au nombre d’U.G.B. (Unités Gros Bétail). L’unité gros bétail (UGB) est une unité créée pour pouvoir comparer, sur la base de coefficients définis, des effectifs d’animaux quelle que soit leur espèce.

2. Les exploitations et les hommes aujourd’hui

 Les exploitations 10 exploitations agricoles ont leur siège d’exploitation sur la commune et une exploitation a uniquement un bâtiment sur la commune. Parmi elles, 4 sont sou forme sociétaire (GAEC, EARL…).

En plus de ces 10 exploitations, 6 exploitations ont été recensées comme entretenant des terrains sur la commune (cf. carte « répartition des exploitations »).

En ce qui concerne les 9 exploitations ayant leur siège sur la commune, les systèmes de production sont très variés avec des modes de commercialisation différents :

NOMBRE SYSTEMES DE PRODUCTION Commercialisation en circuit long D’EXPLOITATIONS CEREALES 2 Commercialisation en circuit court ELEVAGE PORCIN 1 LAIT 1 Commercialisation mixte (long et court) VOLAILLES 1 VOLAILLES BRESSE 2 PENSION CHEVAUX/CENTRE EQUESTRE 1 VIANDE 1 APICULTURE 1

Ces différents systèmes de production permettent une utilisation importante du territoire (cf. carte « Répartition des systèmes de production »), avec des cultures et des prairies, pour certaines produisant des produits AOC.

De plus, il faut noter le développement de démarches de commercialisation en circuits courts (vente directe sur l’exploitation ou sur les marchés) et de productions faites à destination du public local. En cela, l’agriculture est, elle aussi, marquée par le caractère périurbain du secteur.

Enfin, le régime de fonctionnement des exploitations est stable ou en développement, trois d’entre elles ont connu des installations récentes.

Les exploitations agricoles de Jasseron ont une SAU moyenne de près de 56 ha. Cette moyenne est équivalente à la moyenne régionale (58 ha en 2010).

Les exploitants de la commune entretiennent ainsi 561 ha dont 390 sur Jasseron, soit plus de 28 % de la superficie communale totale et plus de 75 % de la SAU communale. Les exploitations de la commune ont également 70 % de leur SAU sur Jasseron.

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Les terrains agricoles de la commune sont donc nécessaires au bon fonctionnement de l’activité agricole des exploitations de Jasseron, notamment à proximité des bâtiments d’exploitation, mais sont également nécessaires aux exploitants extérieurs (25 % de la SAU communale sont entretenus par des exploitations extérieures). Cependant, les exploitants de la commune ont aujourd’hui une partie de leurs terrains sur des communes extérieures mais très peu d’exploitations ont perdu des terrains sur la commune au cours des 5 dernières années.

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Carte de répartition des exploitations

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Carte des systèmes de production

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Les surfaces restantes constituent les terrains essentiels aux exploitations (terrains à proximité de leurs bâtiments). De plus, le redéploiement des surfaces agricoles sur les communes voisines semble plus difficile, puisque ces communes connaissent également un contexte de forte pression foncière.

 La main d’œuvre agricole

Sur les 10 exploitations, 19.5 Equivalents Temps Plein (ETP) ont été recensés soit près de 2 ETP par structure. Sont prises en compte ici, toutes les personnes travaillant sur l’exploitation (chefs d’exploitation, conjoints collaborateurs, associés, salariés…). Sur ces 19.5 ETP, 16.5 représentent des chefs d’exploitation et/ou associés.

La moyenne d’âge des exploitants sur la commune est de 49 ans.

La pérennité sociale d’une exploitation est liée à la présence d’un chef d’exploitation. Ainsi, une exploitation ayant un chef d’exploitation de 50 ans ou moins, ou étant associé avec un ou des exploitants plus jeunes, a une pérennité sociale assurée au moins pour les 10 ans à venir. Néanmoins, la pérennité sociale n’est pas le seul facteur déterminant le maintien d’une exploitation. Le contexte économique, réglementaire, ainsi que les évolutions de l’environnement proche de l’exploitation (urbanisation, voisinage…) notamment, influent également largement sur la pérennité des exploitations. Cependant, compte tenu de la complexité de ces données et de la rapidité de leurs évolutions, seule la pérennité sociale sera appréhendée ici.

Notons que 6 exploitants ont plus de 55 ans :

- 1 exploitants ont un associé de 50 ans ou moins - 5 n’ont pas de succession identifiée à ce jour

La pérennité sociale des exploitations de la commune semble donc assez fragile puisque les exploitants sans successeur à ce jour représentent plus du 1/3 du total.

La protection des outils de production agricoles (bâtiments et terrains) est donc primordiale pour confirmer la pérennité de ces structures.

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3. Composition de la SAU et structure du parcellaire

. Structure

Le parcellaire de la commune (cf. carte « répartition des exploitations ») est relativement homogène. En effet, en dehors des parties urbanisées de la commune, les parcelles ont une taille moyenne d’environ 2 ha. Les parcelles de petite taille se retrouvent principalement lorsqu’elles sont en contact direct, voire imbriquées dans l’urbanisation. Au-delà de la taille des parcelles, leur organisation et le regroupement sont primordiaux pour l’activité agricole. Ainsi, sur la commune, les parcelles sont bien groupées en îlots de cultures dont la taille est globalement suffisante pour permettre une exploitation rationnelle. La taille moyenne d’un ilot agricole est de 5.8 ha avec des ilots plus petits dans les zones pentues. . Fermage

Le parcellaire des exploitants de Jasseron se caractérise également par un taux de fermage important : les exploitations en place ont ainsi, en moyenne, 78 % de leur SAU en location. La carte « Mode de faire-valoir » montre que les parcelles dont les exploitants sont propriétaires sont notamment celles qui sont attenantes aux bâtiments agricoles.

Cette part importante du fermage peut être source d’une plus grande incertitude pour les agriculteurs sur la pérennité d’utilisation des terres, puisqu’ils ne sont pas maîtres de la majorité de leur outil de production premier. Cette fragilité peut être compensée par l’affirmation à long terme de la vocation agricole des terrains. . Affectation des surfaces

Comme le montre la carte jointe (Cf. carte « Occupation agricole du sol »), les cultures et les prairies sont quasi également représentées (68 % de cultures, 32 % de prairies). Cet équilibre traduit la prédominance des systèmes de production en polyculture-élevage des exploitations de la commune, qui nécessite une bonne complémentarité entre cultures et prairies. Les cultures sont situées majoritairement entre la RD1075 et l’autoroute. Les grands tènements affectés aux prairies sont principalement les parcelles de proximité des élevages. Ce sont donc les terrains les plus proches des bâtiments agricoles abritant les animaux et ils sont vitaux pour les exploitations. Il s’agit donc de secteurs à protéger fortement.

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Carte faire-valoir

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Carte de l’occupation du sol

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4. Les filières existantes et leurs besoins en matière de foncier

Si l’on se réfère à la carte des principaux systèmes de production présents sur la commune, nous identifions 9 systèmes dominants différents.

 Le plus représenté en surfaces est celui de la céréaliculture. Il correspond à 2 exploitations dont une a son siège sur la commune, elles produisent des céréales pour la vente.

 Le système laitier est également représenté avec 2 filières différentes : - La filière conventionnelle avec la production de lait pour Bressor pour une exploitation qui représente une exploitation et 419 000 l de lait. - La filière lait AOC qui à 1 exploitation dont le siège est hors de la commune qui produit du lait et le livre à la coopérative de . Cette exploitation produit environ 400 000 l de lait par an et fonctionne sur un système de polyculture- élevage car avec l’appellation, elle doit être autonome dans l’alimentation de son cheptel et lui donner exclusivement de l’herbe ou du foin et garantir a minima un hectare par vache.

 La production de viande bovine est représentée par deux exploitations dont une a son siège sur la commune. Ces exploitations fonctionnent également sur un système de polyculture-élevage qui leur permet d’être autonomes au niveau de l’alimentation du bétail.

Ces systèmes de production bovine sont des systèmes qui demandent un foncier important à la fois pour le bétail et la production de son alimentation. De plus, ces exploitations ont des contraintes fortes liées à leur plan d’épandage des effluents qui nécessite également des surfaces suffisantes.

L’élevage étant prédominant sur l’ensemble du territoire du SCOT, les ilots agricoles ont une importance majeure : permettre aux exploitations d’épandre les effluents. Les exploitations en polyculture-élevage sont particulièrement adaptées à ce système : les effluents produits par l’élevage servent de fertilisants pour les cultures, qui elles-mêmes servent pour l’alimentation des animaux…

Toutefois, la réglementation encadre fortement ces pratiques. Ainsi, selon la localisation des ilots concernés et de leurs propriétés, les posssibilités d’épandage diffèrent. Pour exemple, plus un ilot est pentu, moins il est possible d’épandre dessus, les quantités épandables sont supérieures sur une terre labourable que sur une prairie… De plus, des exclusions, c'est-à-dire des ilots ou parties d’ilots non épandables, sont définies à proximité des habitations et des cours d’eau.

Comme l’indique la carte ci-après à titre d’exemple, pour une exploitation donnée, entre les potentialités de ses ilots à l’épandage et les contraintes d’exclusion, les parcelles effectivement épandables sont réduites.

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Ainsi, sur la commune de Jasseron, on peut évaluer les exclusions liées au cours d’eau et à l’urbanisation à environ 35 %. Il faut rajouter à cela le facteur « pente » lui aussi limitant. A dire d’experts, on peut évaluer qu’a minima environ 40 % de la SAU est aujourd’hui exclu de la surface épandable.

Les exploitations peuvent également être sollicitées par les collectivités pour épandre les boues de stations d’épuration (STEP) des communes. A Jasseron, 57 ha servent également à ce type d’épandage.

Ainsi, tout prélèvement foncier a de fortes conséquences :

- Réduction, de fait, des surfaces potentiellement épandables.

- La quantité d’effluents d’une exploitation dépend du temps de présence des animaux dans les bâtiments : plus ils y restent longtemps, plus il y a d’effluents à épandre : si le prélèvement foncier s’est fait sur une prairie, les surfaces disponibles pour sortir les animaux sont réduites, le temps de présence dans les bâtiments augmente, les volumes d’effluents également mais il y a moins de surfaces disponibles pour les épandre. Si le prélèvement s’est réalisé sur une terre labourable, la quantité d’effluents est la même mais les surfaces disponibles sont moindres (d’autant que les capacités d’épandage sur une prairie sont inférieures à celles sur une terre labourable)

- Si le prélèvement foncier s’est opéré pour de l’urbanisation, la surface épandable diminue de la surface prélevée à laquelle s’ajoute les zones d’exclusions supplémentaires.

Les exploitations d’élevage sont donc particulièrement sensibles aux prélèvement fonciers et à l’urbanisation diffuse. Les collectivités sont également concernées par l’épandage de leurs boues de stations d’épuration et dépendent également de la disponibilité de surfaces épandables.

 Il faut également noter la présence d’élevage de volailles en AOC Bresse et en volailles fermières.  Plus globalement, les exploitations privilégient le regroupement de leur foncier autour du ou des sites d’exploitation pour des questions d’optimisation de fonctionnement

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(coût et temps de transport notamment). Cet état de fait s’applique également à l’activité équine, qui a besoin de terrains proches du siège pour pouvoir surveiller les animaux en pension. De même pour l’élevage porcin qui pratique également l’élevage ovin et bovin et commercialise sa production en vente directe.

Il faut avoir à l’esprit que le foncier est la base de travail des exploitations, il est indispensable pour qu’elles puissent fonctionner. Sa préservation à long terme est donc un enjeu primordial.

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D. DES SECTEURS STRATEGIQUES A PRESERVER

1. Les parcelles agricoles stratégiques

. Les parcelles de proximité des bâtiments agricoles

En premier lieu, et notamment pour les exploitations d’élevage, se trouvent les parcelles de proximité (cf. carte « Parcelles stratégiques » page suivante). Ces parcelles permettent de mettre les bêtes en pâture le cas échéant, en limitant les déplacements d’animaux sur les voies publiques et permettent, dans tous les cas, de limiter les déplacements des machines agricoles, de faciliter la surveillance des troupeaux et cultures et d’assurer, aux bâtiments agricoles liés, des « cônes de sortie » aux nuisances limitées pour les voies publiques (boues…) et pour d’éventuels tiers.

Ces parcelles de proximité sont donc essentielles pour un fonctionnement rationnel des exploitations et doivent donc être protégées.

Il faut ajouter à ces parcelles, les parcours de volailles souvent liés à la volaille de Bresse. Ce sont aussi des parcelles stratégiques car elles sont directement liées au cahier des charges de l’AOC. L’appellation impose un cahier des charges qui comprend notamment des règles de densité, par exemple :

- 10 m² minimum de parcours herbeux par volaille - Moins de 12 volailles/m² de bâtiment ou 6 chapons maximum - 700 volailles maximum par bâtiment

Les parcours sont réglementés et doivent être composés de prairies permanentes ou temporaires de plus d’un an et bénéficier d’un minimum de 25 mètres linéaires de haies par hectare de parcours.

Cette appellation, dont les conditions de production sont strictes, est particulièrement sensible aux éventuelles pertes de foncier. En effet, la nécessité de bénéficier de parcours herbeux, nombreux et maillés de haies, ainsi que la complémentarité nécessaires entre parcours et cultures rendent la quasi-totalité du parcellaire des exploitations concernées nécessaires à la bonne production AOC.

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. Les parcelles en Agriculture Biologique ou contractualisées dans le cadre de dispositifs environnementaux (MAEC)

Les parcelles contractualisées en Agriculture Biologique sont engagées pendant les 2 ou 3 premières années en « Conversion » avant d’obtenir le label AB. Le fait de perdre une de ces parcelles au profit d’un projet d’urbanisation entraîne pour l’exploitation à la fois une perte sèche de foncier mais également une perte d’investissement. En effet, l’exploitant, s’il retrouve une nouvelle parcelle à utiliser, a de fortes chances pour qu’elle ne soit pas labellisée et devra refaire le processus de conversion.

Le même mécanisme se produit avec les parcelles contractualisées en MAEC (Mesures Agro-environnementales Climatiques) puisque, en cas de perte, l’exploitation perd du foncier et la contractualisation qui concernait la ou les parcelles. Il faut noter qu’aujourd’hui un nouveau dispositif se met en place pour les MAEC, une première vague de contractualisation est en cours actuellement dans le secteur de la Bresse.

. Les parcelles en cultures spécialisées

Les parcelles en cultures spécialisées correspondent aux cultures maraîchères sous serres, aux cultures horticoles ou florales, aux cultures de petits fruits, ainsi qu’à la viticulture. Elles correspondent souvent à des cultures implantées pour plusieurs années, dans des conditions d’exploitation spécifiques, avec parfois des investissements lourds (irrigation, chauffage, serres…) et de ce fait, constituent des parcelles stratégiques à préserver de toute urbanisation.

. Les parcelles drainées ou irriguées

Enfin, certaines parcelles ont fait l’objet d’investissements et notamment, sur Jasseron, de drainage, elles représentent 40 % des surfaces agricoles de la commune. Ces installations permettent d’améliorer la productivité des sols et de faciliter leur travail mais il s’agit d’investissements qui peuvent être lourds pour les exploitations. Protéger ces secteurs permet donc de préserver une partie des investissements réalisés par les exploitants. De même, les dispositifs d’irrigation améliorent la productivité des sols et demandent des investissements conséquents mais il n’y en a pas à Jasseron.

Les principales parcelles concernées par du drainage sont représentées sur la carte des parcelles stratégiques. Toutefois, ce relevé n’est pas exhaustif mais les parcelles drainées représentent au moins 48 % de la SAU.

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Carte des parcelles stratégiques

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2. Les secteurs agricoles homogènes

Ensuite, d’autres facteurs peuvent entrer en compte, et notamment la nécessité de conserver de grands espaces agricoles cohérents. En effet, de tels secteurs facilitent le regroupement des terres des exploitations et la création d’îlots de cultures confortables. La présence de grands secteurs agricoles permet donc également de limiter les déplacements (machines et animaux) sur les voies publiques et les nuisances agricoles. De tels secteurs sont également essentiels pour répondre aux critères réglementaires pour pratiquer l’épandage des effluents (élevage, boues de station d’épuration) sur les sols. Une réduction de ces surfaces peut entraîner la remise en cause, pour une exploitation, de son plan d’épandage et, à moins de trouver d’autres surfaces épandables, de l’intégralité de la gestion de ses effluents.

La conservation d’espaces agricoles cohérents est donc nécessaire pour le bon fonctionnement des exploitations.

3. Les circulations agricoles

Peu de problèmes de circulation ont été identifiés lors de cette étude. Il faut cependant noter la présence de structures agricoles près du village ce qui entraîne des déplacements d’engins agricoles. Néanmoins, cela n’est pas une question trop problématique à Jasseron.

Dans tous les cas, une attention particulière doit être portée à tous les aménagements routiers et créations de nouvelles voiries pour éviter de bloquer ou d’handicaper la circulation des machines agricoles. Il faut ainsi éviter les aménagements de types dos d’âne, îlots centraux, aménagements paysagers en bordure de voie sans dégagement, le gabarit des machines agricoles étant a minima de 4,5 mètres de hauteur pour une largeur de chaussée de 4,5 mètres mais avec une envergure qui peut se porter à 6 mètres.

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4. Des sites d’exploitation à préserver

Nous avons choisi de préciser à travers des zooms (pages suivantes) la situation des bâtiments des exploitations pratiquant l’élevage bovin. . Zoom Grange des Bois

Dans ce secteur, à cheval sur 2 communes, on recense 4 sièges d’exploitation. 2 exploitations en production volailles AOC, une en volailles fermières et la dernière sur la commune de Saint Just en production laitière. Nous sommes ici en présence d’exploitations qui ont toutes besoin de préserver leurs parcelles de proximité autour de leurs bâtiments. Aujourd’hui, elles se trouvent toutes en zone A mais il convient d’être vigilant et de les préserver.

. Zoom Le Canton

C’est une exploitation de polyélevage porcin, ovin et bovin, elle est éloignée des zones urbanisées et appartient à la zone A du PLU. Elle dispose également d’un point de vente le long de la RD 1936. Sa situation est donc assez favorable aujourd’hui, d’autant qu’un jeune vient de rejoindre la structure. Il convient donc d’être vigilant pour continuer à préserver ce siège.

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Zoom du hameau de la Grange des bois

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Zoom hameau du canton

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5. Des secteurs à préserver dans le cadre d’une ZAP

Comme nous l’avons vu, la situation géographique de Jasseron, en périphérie de Bourg- en-Bresse, entraîne une forte pression foncière sur les terrains agricoles.

Différents enjeux agricoles ont également été mis en lumière sur la commune :

- Des exploitations encore présentes, avec des productions variées - Une pérennité des exploitations en partie assurée - Des parcelles stratégiques et des zones agricoles homogènes à préserver qui jouxtent celles de St Just et Bourg-en-Bresse

Ces différents critères nous amènent à proposer la carte suivante des secteurs préférentiels pour la mise en place d’une ZAP sur le territoire de la commune. Ces secteurs sont représentés volontairement sous forme de patatoïdes et seront à affiner avec les agriculteurs et les conseils municipaux si la commune choisit de poursuivre la démarche de mise en place de la ZAP.

Trois zones sont pressenties pour mettre en place des ZAP, l’une d’elles était déjà inscrites au SCOT 2008, il s’agit su secteur de la Chagne.

- Le secteur de la Chagne au sud-ouest à cheval sur la commune de St Just : on trouve ici 2 sièges d’exploitation d’élevage importants de la commune de St Just avec leurs parcelles de proximité ; il est essentiel de les préserver de l’urbanisation à long terme. - Une zone au sud-ouest du bourg : elle correspond à un des secteurs plats et homogènes de la commune, avec des ilots agricoles cohérents, dont certains servent à la production de volailles de Bresse AOC. - Une zone au nord-ouest de la commune : elle correspond à un secteur occupé par une exploitation porcine ayant un parcellaire bien structuré autour de son siège. Il est important que le développement de ce hameau reste très limité pour la poursuite de l’activité, où un jeune vient de s’installer.

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Carte secteurs à privilégier

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E. LA ZAP DE JASSERON

1. Les motivations de la commune

Située en première couronne de Bourg-en-Bresse, Jasseron reste néanmoins une commune marquée par l’activité agricole avec 34 % de la surface totale dédiés aux pratiques agricoles et par la couverture forestière (54%). Sa situation en piémont du Revermont offre de grands espaces agricoles dans sa partie plaine où 10 exploitations agricoles ont leur siège d’exploitation. La qualité agronomique des sols est globalement bonne et permet une activité agricole satisfaisante dès lors que la pente n’est pas trop forte.

Sur les 640 ha de surface agricole, l’activité des exploitations se décompose ainsi : 2 céréaliers, 1 élevage porcin, 1 laitier, 1 volaille, 2 volailles de Bresse, 1 pension équine, 1 élevage bovin viande et 1 apiculteur.

Sur ce terroir de nombreux signes de qualité sont présents : Beurre et Crème de Bresse AOC, Chapon de Bresse AOC, Poularde de Bresse AOC, Dinde de Bresse AOC, Volaille de Bresse ou Poulet de Bresse AOC, Comté AOC, Volailles de l’Ain IGP, Coteaux de l'Ain IGP, Emmental français Est-Central IGP, Gruyère IGP. La Surface Agricole Utile par exploitation, en augmentation constante, est d’environ 50 hectares.

Sur le plan démographique et urbain, Jasseron connait donc une double croissance avec une augmentation de 30% de sa population sur les 15 dernières années. L’accueil de cette population nouvelle s’est fait en grand partie sur les terres agricoles, en particulier en extension du bourg. Si les hameaux n’ont pas connu de croissance démesurée, le potentiel d’urbanisation reste encore important autour du bourg avec des sites à urbaniser sur quasiment tous les axes.

Jasseron, comme toutes les communes de la première couronne burgienne, subit ainsi l’influence directe de la ville centre et connait un développement constant et assez soutenu. Cette croissance fait donc peser une pression forte sur le foncier agricole. Dans ce contexte périurbain en croissance, la municipalité souhaite garantir sur le long terme l’activité agricole en dotant la commune d’un outil juridique complémentaire au PLU. La ZAP issue de ces réflexions et mise en place vise bien à concilier développement communal et pérennité agricole.

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2. La justification du périmètre

En premier lieu, il convient de rappeler que les secteurs voulus en ZAP ainsi que leur périmètre ont été travaillés et actés conjointement avec les élus municipaux et les agriculteurs lors des réunions du 26 janvier et du 23 février 2017.

Le choix de classer les secteurs en ZAP résulte à la fois de connaissances techniques issues d’études, de compréhension du fonctionnement de la commune et de recherche d’un compromis entre développement et préservation :

 Application du volet « préservation agricole » du SCOT Bourg-Bresse- Revermont dans ses versions 2007 et 2016 qui indique la création de ZAP dans la couronne burgienne  Structuration des exploitations (siège et parcelles de proximité) sur un territoire de bonne valeur agronomique et couvert de signes de qualité  Intérêt paysager fort avec une entrée de ville Ouest, une vue sur le Revermont et un cadre de vie dans les hameaux à préserver  Protection face au risque d’urbanisation et de changement de destination à long terme sur les parcelles autour du centre bourg. Cette protection vaut également pour les sièges d’exploitation qui se voient de plus en plus enserrés par le bâti.

Dans le détail du travail d’affinage de ces secteurs identifiés, le tracé de la ZAP s’appuie sur les règles suivantes :

 Le bâti non agricole ainsi que les terrains attenants sont exclus pour ne pas obérer totalement les évolutions d’aménagement et de constructions du bâti existant  Les zones à urbaniser prévues dans le PLU actuel sont sorties de la ZAP  Les boisements d’importance sont également exclus mais les cours d’eau, les haies ou les petits boisements sont conservés dans la ZAP  Les limites du périmètre sont fixées sur des éléments naturels ou anthropiques facilement repérables sur une carte, une photo aérienne et/ou sur le terrain. On peut citer une route, un chemin, un cours d’eau, un bief/fossé, une lisière de bois ou de foret, un ilot agricole, une limite communale…

La surface totale des terrains concernés par la ZAP de Jasseron est de 420 hectares.

En conclusion le tracé du périmètre de la ZAP de Jasseron garantit une vocation agricole sur une surface importante de la commune tout en permettant à cette commune attractive toute proche de Bourg-en-Bresse de continuer son développement de manière structurée et mesurée en impactant a minima l’activité agricole.

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Conclusion

La commune de Jasseron se caractérise à la fois par une situation géographique particulière liée à sa position de commune périurbaine de Bourg en Bresse, et des enjeux agricoles importants. Des exploitations d’élevage se trouvent sur la commune et notamment de productions AOC, elles ont besoin d’assurer leur développement en sécurisant leur foncier. La préservation du foncier agricole dans certains secteurs par la mise en place de l’outil ZAP semble tout à fait correspondre à ces problématiques.

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Date de présentation à la commune : Automne 2015

Date de rédaction : Juin 2015 – Décembre 2017

Nom du rédacteur : Carine LAFAURE-Loic Karm pour la dernière partie

Nom du rédacteur : Julie LAURENT

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