PAYS D’ART ET D’HISTOIRE DU PERCHE SARTHOIS PARCOURS-DÉCOUVERTE

CONFLANS-SUR-ANILLE introduction La commune de Conflans-sur-Anille, dans le département de la et dans la Communauté de communes des Vallées de la et de l’Anille, appartient au Pays d’art et d’histoire du Perche sarthois. Elle compte 529 habitants (recensement de 2016) nommés Conflanais, pour une superficie de 30,80 km². De petite taille, le bourg occupe la partie sud du vaste territoire communal : les maisons s’étagent à la confluence des ruisseaux Anille et Axone (ou Roulecrotte), d’où le nom de la paroisse puis de la commune.

Conflans-sur-Anille et ses environs sur la carte de l’évêché du Mans par Alexis-Hubert Jaillot, 1706 (gallica.bnf.fr/BnF). La ruelle du Presbytère et la mairie. 1 du XVIe siècle, la seigneurie de paroisse rue dont l’essentiel du bâti se concentre de Conflans dont la juridiction englobe le long d’un axe unique, reliant ancien- l’essentiel du bourg. La Cour-du-Bois, nement Saint-Calais à La Ferté-Bernard dont l’ancien manoir est aujourd’hui et Bonnétable. Le rôle de ce chemin est détruit, a très souvent changé de mains important sous l’Ancien Régime comme au fil des siècles. à l’inverse, la seigneu- en témoigne la présence d’un pont en rie de la Barre, dont le château est tout pierre au moins dès les années 1600, La rue principale dominée par l’église Saint-Maurice. L’ancien manoir de la Cour-du-Bois proche du bourg et dont le parc arrive tandis que les autres accès au bourg en 1966 (Archives départementales de la Sarthe, 18 J 593). encore aujourd’hui jusqu’au pied de Le bourg sur le plan cadastral napoléonien de 1829 La cour commune photographiée se font à gué. Mais il est supplanté par (Archives départementales de la Sarthe, 3 P 88). par A. Poitevin dans la 2e moitié du l’église, possède une histoire exception- XIXe siècle (gallica.bnf.fr/BnF). la création d’une nouvelle route, large nellement linéaire : une seule et même et rectiligne, de à Saint-Calais, Une histoire encore Sainte-Marie-Madeleine, détruite à la famille la possède depuis le XVe siècle évitant complètement le bourg de lacunaire fin du XVIIIe siècle mais dont le cime- jusqu’à nos jours, les de Vanssay. se perpétue ensuite dans des querelles mum est atteint entre 1800 et 1830 Conflans, vers 1825. Le bourg de Conflans (autrefois tière subsiste. Au nord du bourg, la Cette dualité aurait marqué l’histoire du de préséance et prérogatives judiciaires, avec parfois plus de 1 150 Conflanais. L’organisation spatiale est révélatrice Couflans ou Escouflans, Conflans-sur- Pitié-Dieu serait une possession de bourg pendant les guerres de Religion les de Vanssay tentant progressivement Mais faute de débouchés, l'activité des étapes de l’évolution du bourg. Anille depuis 1933) occupe une posi- l’abbaye de l’Épau à Yvré-l’Évêque. où se seraient affrontés ligueurs d’accroître leur influence. décline puis disparaît dans le courant On y trouve encore aujourd’hui de tion extrêmement favorable à une Un manoir situé près de l’église, ultra-catholiques, soutenus par les Les habitants du bourg s’emploient du XIXe siècle, générant un exode rural nombreuses maisons qui, bien que implantation humaine précoce : un aujourd’hui mairie, a peut-être été le châtelains de la Barre, et le parti pro- principalement, jusqu’au XIXe siècle, important. parfois remaniées, présentent la toi- promontoire ceinturé par deux ruis- siège d’un pouvoir laïc avant de deve- testant mené par Joachim Levasseur à l’activité du tissage de la laine et du ture fortement pentue qui caractérise seaux, aisément défendable. Selon nir presbytère. de , semble-t-il proche des sei- chanvre. Selon une enquête préfecto- Un bourg-rue les constructions les plus anciennes, l’hypothèse tout à fait plausible d’un Le bourg de Conflans présente la par- gneurs de la Cour-du-Bois. On associe à rale de 1813, on comptait 60 métiers caractéristique datées généralement de la fin du XVe, éperon barré*, le site aurait pu être ins- ticularité d’être positionné au contact ces troubles plusieurs charniers décou- à tisser pour Conflans et Saint-Calais, La topographie a fortement impacté du XVIe siècle, voire du XVIIe siècle. La crit dans des fortifications sommaires de deux fiefs* rivaux, la seigneurie de verts à Conflans et peut-être les nom- Pesche en recensait une vingtaine à la morphologie du village, resserré plupart d’entre elles sont localisées à en terre, mais dont le tracé ou la data- la Cour-du-Bois et celle de la Barre. La breux souterrains-refuges existant sous Conflans vers 1820. Plusieurs de ces sur son éperon aux pentes abruptes. l’extrémité sud du bourg, entre l’église tion restent hasardeux en l’absence première inclut, au moins dès le début le bourg. La rivalité des deux seigneuries fabricants de toiles, dits aussi sergers, Conflans-sur-Anille est donc un bourg- et le pont, sous la protection directe du d’étude archéologique. Conflentio cardeurs ou drapiers, étaient égale- apparaît dans une compilation de ment marchands et à la tête d’une for- documents douteux, dits Gesta Aldrici, Un départ de souterrain sous tune notable : certains habitaient des Le bourg dominé par l’église et le manoir Le château de la Barre (photo Perche Sarthois). l’ancienne école de filles. La rue principale du bourg. au début du XXe siècle (collection particulière). datés du milieu du IXe siècle. Avec plus demeures plutôt cossues comme la de certitudes, on trouve la mention famille Hérode au Pavillon. Toutefois, de Conflans et de son église dans le l’essentiel de la population vivait dans cartulaire de l’abbaye de Saint-Calais une grande précarité très sensible aux au XIIIe siècle. Le bourg de la fin du aléas climatiques. La fin du XVIIIe siècle Moyen âge s’organise autour de deux et le début du XIXe siècle voient l’âge édifices religieux, chacun entouré d’un d’or du tissage du chanvre doublé d'un lieu de sépulture : l’église paroissiale accroissement de la population. Dans Saint-Maurice, dont le cimetière a été les années 1790, le nombre d’habitants transformé en place, et la chapelle à Conflans dépasse le millier ; le maxi-

2 3 Il faut attendre le dernier tiers du XXe siècle pour voir s’opérer quelques chan- gements, tout d’abord la construction du groupe scolaire ouvert en 1965, dont l’architecture et l’implantation restent aujourd’hui encore controversées. La commune ne cessant de se dépeupler L’ancienne école des filles. Une lucarne de maison de la 2e moitié du XIXe siècle. (environ 500 habitants vers 1970), la municipalité lance l’aménagement de petits lotissements aux sorties du manoir : c’est donc ici que se situe le Malgré le renouvellement intense du bourg, puis dans le centre du village noyau historique du bourg. Les autres bâti au XIXe siècle, caractérisé notam- pour le densifier. Peu à peu, ces nou- demeures de cette époque, comme le ment par la généralisation des décors velles constructions confortent une PARCOURS- Pavillon, la maison dite “des Ligueurs” de briques et la disparition presque certaine continuité bâtie qui accentue ou Gaudie (ancienne ferme contiguë au totale du pan-de-bois et du bardeau*, la morphologie du bourg-rue. Un léger cimetière), sont très dispersées au nord le cadastre de 1829 montre que très regain de la population communale DéCOUVERTE et correspondraient plutôt à d’anciens peu de maisons ont été construites peut ainsi être constaté (jusqu’à 621 écarts peu à peu rattrapés par l’exten- ex-nihilo pendant un siècle et demi, habitants en 1990). Dans les années sion du village. conservant à Conflans sa morphologie 1990, la mairie se fixe dans l’ancien Cette boucle d’environ 2,25 km Les XVIIe et XVIIIe siècles n’ont que d’Ancien Régime. On notera également presbytère restauré et ses abords sont traverse l’ensemble du bourg peu laissé leur empreinte, sans doute que le plan d’alignement dressé en réaménagés. Conflans-sur-Anille béné- de Conflans-sur-Anille et vous masquée par des remaniements 1872, imposant le recul de nombreuses ficie aujourd’hui d’un cadre paysager et postérieurs. C’est ce que laisse pen- façades, a été copieusement ignoré : architectural relativement préservé et permet d’en découvrir les ser notamment la section de la rue la rue principale présente toujours un de la proximité immédiate de la petite principaux lieux d’intérêt. Il est principale entre l’église et la route de tracé assez sinueux et parfois étroit. ville de Saint-Calais. possible de s’en écarter pour la Barre. On n’y décèle guère de bâti Dans les années 1900, on aménage ancien et pourtant la presque totalité une nouvelle route reliant directe- apercevoir l’écrin du château de des constructions figure déjà sur le plan ment le bourg à la gare de Saint-Calais, Une maison à pan coupé la Barre ou suivre la vallée de cadastral de 1829, avec une densité au construite en 1873, mais celle-ci ne mise à l’alignement autour de 1900. l’Anille autour du Petit Moulin moins aussi forte que celle entre l'église génère pas de nouveau quartier. Enfin, et le pont. Une partie de ces maisons aucune construction publique n’est ou en direction de Saint-Calais. pourrait avoir disparu dans l’incendie édifiée faute de moyens suffisants. On qui ravagea l’église en 1720, laquelle ne se contente de loger les écoles dans de sera reconstruite qu’en 1783. Cette por- modestes maisons louées ou achetées tion du bourg, peut-être plus active aux et, cas extrême, la mairie change très e e XIX et XX siècles avec un grand nombre régulièrement de local à tel point qu’il La vallée de l’Anille et le bourg de Conflans de commerces et d’artisans, aurait aussi est bien difficile de suivre ses pérégrina- photographiés par Alphonse Poitevin dans la 2e moitié du XIXe siècle (musée Nicéphore pu être davantage remaniée. tions à travers les archives. Niepce, Chalon-sur-Saône).

4 5 avaient peut-être été réalisés aupara- vant, comme en témoignerait la date 1769 portée au-dessus de la fenêtre du pignon ouest. Dès 1778, une expertise et un devis sont réalisés par Louis Gautier, géomètre arpenteur à la maîtrise des Eaux et L’église depuis la place publique. Le portail principal. Forêts de Tours. Les frais de recons- L’arc d’entrée dans le chœur. La sacristie. L’intérieur de la sacristie. truction sont répartis entre le curé, gros décimateur*, les seigneurs de la paroisse et les habitants et bien-te- nants. Le montant des travaux étant 1 Église Saint-Maurice ment réduit et consumé en cendres jugé trop élevé par l’intendant, on partie haute. En revanche, les contre- comme la chaire et l’arc à l’entrée du L’église paroissiale de Conflans aurait et charbons”. Malgré des suppliques décide de réduire d’un tiers la longueur forts ont été refaits, de même que les chœur, récupérés dans la chapelle La façade occidentale, carte postale du début été reconstruite dans les années à l’évêque et à l’intendant, aucuns du XXe siècle (collection particulière). de la nef, et de déplacer ainsi l’abside* fenêtres. Le pignon ouest est conservé, Sainte-Marie-Madeleine. Une bande 1550, à l'initiative du curé Claude de travaux de remise en état ne sont vers l’ouest. Les travaux sont adjugés avec son portail d’ordre ionique*, en plâtre devant accueillir une litre* Baillel. Par la suite, Marin de Vanssay, réalisés dans les années qui suivent. à l’entrepreneur Étienne Jamin et probablement amputé d'un fronton funéraire est placée sur le pourtour des châtelain de la Barre, fit édifier un On s’accommode alors de la petite s’achèvent en 1783. Les devis laissent calciné. La charpente et le clocher, murs, “pour recevoir les armes quand nouveau chœur en 1613, agrandissant chapelle Sainte-Marie-Madeleine du rités locales et les paroissiens, vers entendre que l’église n’a pas été entiè- les vantaux des portes et les vitraux, le seigneur le jugera à propos”, mais la considérablement l’édifice. Il s’en- cimetière pour la célébration du culte, 1776, à relancer le projet de recons- rement reconstruite, loin s’en faut : il totalement détruits, sont entièrement Révolution ayant éclaté peu après, elle suivit un litige sur la préséance dans bien qu’elle soit beaucoup trop étroite truction de l’église Saint-Maurice, semble qu’une bonne partie des murs remplacés. Un nouveau mobilier, ne fut semble-t-il jamais peinte. l’église, celle-ci se trouvant bâtie sur pour le nombre de paroissiens. C’est abandonnée à l’état de ruine depuis de la nef du XVIe siècle, “d’une très incluant le maître-autel, les retables* Saisie comme bien national, l’église est le fief* de la Cour-du-Bois pour la nef, probablement l’état de vétusté avancé plusieurs décennies. Des travaux de bonne et solide construction”, ait été et les stalles, est placé dans l’église, rachetée en 1796 par un certain Jacques et sur celui de la Barre pour le nouveau de cette dernière qui poussa les auto- consolidation des parties subsistantes conservée et simplement reprise en à l’exception de quelques éléments, Coudray et revendue aux paroissiens chœur. En 1642, les de Vanssay furent de Conflans pour éviter une nouvelle contraints par une sentence à rétablir saisie. Ceux-ci en font ensuite l’aban- les armoiries des seigneurs de la Cour- La grande baie Un détail des peintures murales, la résurrection de la fille de Jaïre (Inventaire des , don gratuit à la commune pour qu’y L’église côté nord. de la façade occidentale. Patrice Giraud) 1 . Le vitrail de la baie axiale, l’apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie 2 . du-Bois qu’ils avaient fait supprimer soit de nouveau célébré le culte catho- dans l’édifice. lique. En 1855, alors que l’on démolit Dans la nuit du 11 au 12 octobre 1720, un petit local servant de mairie accolé l’église est ravagée par un incendie. à l’église, il est décidé de construire Selon le témoignage du curé et des une sacristie. Les travaux sont confiés habitants, le feu est parti de la forge à l’architecte d’arrondissement Eugène voisine d’un certain Poictou maré- Landron qui conçoit un édifice octo- chal. “Il n’est resté que les murs de gonal, achevé en 1858. Mais depuis ladite église, lesquels ont esté même sa reconstruction, l’église est restée un peu endommagés et calcinés par sans décor, si bien qu’on la compare à le feu ; […] le surplus a esté entière- 1 2 une vaste salle voire à une grange. En

6 7 3 Manoir Les archives sont muettes sur l’origine de cet ensemble, mais les proportions, les dispositions, les éléments défensifs et les vastes dépendances (aujourd’hui détruites) ne laissent guère de doute sur la vocation première des bâtiments. Il 1 s’agit, selon toute vraisemblance, d’un La façade sud du manoir. La tour d’escalier. ancien manoir seigneurial. Il pourrait matérialiser au sein du bourg le siège du fief* de Conflans, associé à celui de la Cour-du-Bois au moins depuis le milieu des murs permet d’identifier deux vée. L’escalier à vis en bois, desservant du XVIe siècle. On notera par ailleurs une parties distinctes dans la construc- l’étage et le comble, possède un noyau 2 3 4 parenté évidente avec l’ancien manoir tion primitive. Tout d’abord, le logis sculpté d’une main-courante en relief. e e La maison “Sous terre” 1 . Un détail d’une fenêtre à appui du XV ou du XVI siècle 2 . de la Cour-du-Bois, dont l’aspect est noble incluait la partie gauche du On ajouta sans doute très rapidement La cheminée du XVIIe siècle 3 . Le départ de souterrain 4 . connu par des photographies anciennes bâtiment principal, jusqu’à la tour la tour carrée en appui contre la façade (voir p. 2). d’escalier polygonale qui en occupait arrière, pour des raisons de consolida- L’essentiel de l’élévation, assise sur alors l’angle : on entrait par une porte tion ou de fortification. à proximité du une cave semi-enterrée avec départ de (encore perceptible) ménagée sur un logis noble se trouvait un deuxième 2 Maison dite “Sous Terre” souterrain, remonte à la fin du XVe ou pan de cette tour, dans une grande salle bâtiment (à droite de la porte d’entrée Située au n°3 ruelle du Presbytère, la au début du XVIe siècle. L’observation dont l'imposante cheminée est conser- actuelle), dont la fonction n’a pas été maison doit son surnom au souter- identifiée. rain-refuge creusé dessous et partant C’est donc dans un second temps, au e L’abside de l’église. vers l'ouest. La partie principale du plus tard au début du XVII siècle, que bâtiment, avec sa haute toiture forte- Le manoir et ses dépendances, dessin du XIXe siècle (collection particulière) 1 . le manoir serait devenu presbytère. En ment pentue et ses baies chanfreinées* Un détail d’une baie chanfreinée en grison 2 . Les ouvertures de la cave du manoir 3 . 1684, le curé de Conflans avoue tenir du visibles sur la façade postérieure, en duc de Vendôme son presbytère, grand 1863, le conseil de fabrique décide de Julius Schnorr von Carolsfeld. Selon calcaire et en grès roussard*, peut être corps de logis à plusieurs chambres, remédier à cette “nudité désolante” la tradition, les auteurs et quelques datée de la fin du XVe siècle ou du début avec grange, étable, colombier, cour par la réalisation d’un vaste décor. Conflanais auraient prêté leurs traits du XVIe siècle. Le soin tout particulier et jardin clos, description qui pourrait

Les peintures, représentant des saints à certains personnages. On recon- réservé aux ouvertures et à la chemi- 2 correspondre à cet ensemble. Selon en pied et des scènes bibliques, sont naît également, au-dessus de saint née du XVIIe siècle en fait un édifice bien l’inscription portée au-dessus d’une exécutées, sous la direction du comte Maurice, une représentation du châ- particulier dans le bourg de Conflans fenêtre, “R COURTE CURE 1767”, c’est de Galembert, entre 1863 et 1865 par teau de la Barre. à la suite des travaux, et pas un simple logis d’artisan. Les René Courte, curé de Conflans de 1764 Dubois pour les scènes et les figures et l’église est consacrée par Monseigneur documents font défaut pour recons- à 1785, qui aurait fait rejoindre les deux par Goislard pour le décor ornemen- Fillion, évêque du Mans, le 5 septembre tituer son histoire, mais il fut vraisem- bâtiments du logis par la construction tal. Une partie du décor reproduit la 1865. La dédicace portée au-dessus de blablement la demeure de marchands de la travée centrale, à droite de la tour Bible illustrée du peintre allemand l’entrée rappelle cet événement. drapiers aisés. 1 3 d’escalier. La plupart des ouvertures

8 9 et le demeure jusqu’en 1957. Au cours des XIXe et XXe siècles, les communs sont progressivement démolis, à l'ex- 2 ception du four daté de 1770. En 1990, le conseil municipal décide d’y fixer la mairie qui, depuis près de deux siècles, La maison du Pont. Une fenêtre à encadrement La cheminée de la maison du Pont. se déplaçait très régulièrement d’une mouluré et traverse. maison du bourg à l’autre. S’ensuit une restauration menée par l’architecte Michel Pitois. La mairie précédente, L’emplacement retenu, en 1954, est une 5 Maison dite du Pont ou et ruaulz le tout en ung tenant appellé 1 3 4 5 occupant vraisemblablement l’ancien portion du parc de l’ancien presbytère, la Huguenotterie la maison du Pont [...] joignant d'un Une cheminée du XVIIIe siècle 1 . Le curé dans le jardin du presbytère photographié par Alphonse Poitevin dans vicariat, est alors transformée en salle au bas du bourg. L’architecte désigné La maison, située près du pont qui lui a costé au chemin tendant de Conflans la 2e moitié du XIXe siècle (musée Nicéphore Niepce, Chalon-sur-Saône) 2 . La cheminée de la salle du conseil 3 . Le sommet de la tour d’escalier 4 . La charpente du manoir 5 . polyvalente. pour les travaux est Fernand Le Berre. donné son surnom (6 route des Treize- à Marolles d'aultre tendant au chemin Faute de moyens, il faut attendre 1963 Vents), dépendait de la seigneurie de de Conflans à Sainct Callais”. 4 Groupe scolaire pour que soit dressé le projet définitif la Barre et était postée à l’embran- Vers le milieu du XIXe siècle, la famille Avant d’être réunies au sein d’un bâti- à trois classes surmontant une cantine chement du chemin de Conflans à de Vanssay acquiert l’ancien chemin ont été remaniées à cette occasion paix de Saint-Calais et tiendrait même ment unique, les écoles de Conflans- et un préau. L’école est ouverte dès la Saint-Calais avec celui de Marolles. de Marolles et la maison pour agrandir et une nouvelle porte d’entrée a été cabaret à Conflans. Peu appréciés sur-Anille occupaient diverses maisons rentrée 1965, mais l'inauguration offi- De par la forme de sa toiture, de ses le parc de son château et sans doute y aménagée en remplacement de celle par la population et la municipalité, du bourg, peu adaptées à leur fonc- cielle du nouveau groupe scolaire n'a ouvertures (notamment une fenêtre loger du personnel. On y trouve ainsi, de la tour, désormais condamnée. l’ex-curé et sa famille sont sommés tion et nécessitant des réparations lieu que le 19 mai 1967. Le petit lavoir à traverse et encadrement mouluré) dans les années 1850-1860, la famille La plupart des cheminées, de style de quitter le presbytère en 1801. continuelles. Aussi l’idée d’un groupe communal sur le Roulecrotte se trouve et de sa cheminée conservée à l’inté- de Louis-Eugène Hubert, voiturier. rocaille*, datent également de cette Quelques années plus tard, le manoir scolaire apparaît-elle dans les délibé- à proximité, au bas d’un sentier pentu. rieur, on peut dater la maison de la 1ère période. C’est aussi probablement au est réaffecté au logement des curés, rations du conseil municipal dès 1949. moitié du XVIe siècle. On ignore presque 6 Moulin à foulon dit XVIIIe siècle que sont créés les jardins tout de son histoire, mais son autre moulin Gauthier en terrasses, atténuant sans doute surnom, la Huguenotterie, pourrait Le moulin à foulon (dans les archives beaucoup l’aspect défensif du manoir faire référence à l’occupation du bas du Fouleron, Fouleray, Fouleret, Foullère Un détail des plans du groupe La maison du Pont photographiée au début côté sud. Le groupe scolaire. scolaire, 1963 (archives municipales). du XXe siècle (collection particulière). bourg par le parti protestant, pendant ou encore Fouilleron), également à la Révolution, le presbytère est les guerres de Religion. Aucun docu- appelé moulin Gauthier, servait à fouler déclaré bien national mais n’est pas ment d'archives n'apporte toutefois les pièces de draps ou de laines qu’on vendu, la commune décidant de le de précisions à ce sujet. Dans un aveu faisait ensuite sécher sur les champs à mettre à la disposition d’instituteurs de 1609 rendu par Marin de Vanssay à proximité (pré et champs du Foulon, communaux et d’en réserver une salle César de Vendôme, les héritiers Morice champ de l’Étendoir). D’après la com- pour la mairie. Il est ainsi loué au sul- sont tenus de verser “par chacun an au pilation des archives de la Cour-du-Bois fureux curé Bonaventure Pipet, au dict jour de Toussainctz quatre deniers réalisée par Roger Graffin en 1889, le motif qu’il donne des cours à quelques tournoys de cens* pour raison de leur moulin à foulon relevait, au moins dès élèves. Défroqué à la Terreur, il épouse maison, granches, tainctures, jardins le XVIe siècle, de cette seigneurie. La sa domestique, travaille à la justice de et terres labourables que en buissons partie droite du bâtiment peut être

10 11 seconde scierie à proximité du mou- lin, équipée d'une machine à vapeur gazogène et d'un banc de sciage. De nouveaux bâtiments sont construits, le matériel se développe (scies à ruban, Le moulin à foulon photographié par Alphonse Poitevin dans la 2e moitié Le moulin à foulon. L’ancienne cheminée tapis roulant, dérouleuses de bois, e du XIX siècle (musée Nicéphore Niepce, Chalon-sur-Saône). du moulin. aspirateurs à sciure...). On y trans- forme le bois de peuplier en planches

pour caissettes et le bois d'aulne en Les bâtiments du Pavillon. contemporaine des premières men- d’Aubert ou d’Haudebert) relevant de la à maintenir sa scierie, sous réserve tasseaux. L’activité cesse vers 1990 à tions et dater du XVIe siècle. Certaines Barre, le moulin de Persac aujourd’hui de se conformer à la réglementation cause de la concurrence du plastique. pièces de la charpente pourraient être disparu. du niveau des eaux et de réaliser les d’origine, de même que les vestiges Le recul de l’activité des tisserands au ouvrages nécessaires à son maintien. 7 Maison dite le Pavillon Ce logement, rompant avec la rusticité Le petit logement accolé au nord a de cloisons en pan-de-bois. à l’inté- milieu du XIXe siècle met en chômage Dans les carnets de patente de la 2e moi- La partie la plus ancienne de cet et la modestie de la construction pré- vraisemblablement été construit au rieur subsiste une cheminée dont les le moulin à foulon, reconverti en 1849, tié du XIXe siècle, il est dit que le moulin ensemble est sans nul doute un loge- cédente, affiche une réussite sociale XVIIIe siècle. jambages galbés peuvent être datés par M. Bouteiller de Saint-Calais, en Gauthier dispose de la plus mauvaise ment en fond de cour et orienté vers certaine et une fortune suffisamment à partir des années 1600, “l’aistre-Pa- du XVIIe siècle. La Cour-du-Bois possé- scierie mécanique de bois et grumes. chute d'eau de l'Anille et connaît de l’extérieur de celle-ci, avec mur et conséquente pour édifier un étage villon”, figure parmi les déclarations dait également un moulin à blé situé En 1853, l'usine reçoit son règlement longues périodes de chômage chaque cloisons en pan-de-bois. Le pavillon* carré et une toiture relativement com- rendues à la seigneurie de la Cour- plus en amont sur le cours de l’Anille, d’eau comme tous les autres moulins année (près de six mois). L'outillage se presque carré qui donne son surnom plexe. On peut situer son édification du-Bois. Le commanditaire de cette appelé Grand moulin. Conflans comp- en amont de Saint-Calais, suite à une compose de deux scies verticales et et à la propriété est construit dans un vers la 2e moitié du XVIe siècle, de par la construction atypique dans le bourg tait trois autres moulins à eau, le moulin pétition des habitants de la ville récla- d’une scie ronde avec leurs accessoires. second temps, sur des fondations forme caractéristique du bâtiment et, de Conflans demeure inconnu. Au XVIIIe à tan (ou moulin Roger dit aussi moulin mant une meilleure prévention des La partie gauche du moulin est entiè- toutefois plus anciennes que l’on voit peut-être, la mouluration du manteau siècle, le Pavillon est la propriété de Philippin), le moulin Petit (ou moulin inondations. M. Bouteiller est autorisé rement transformée en maison d’ha- encore nettement du côté de la route. de la cheminée du rez-de-chaussée. la famille Hérode, drapiers et maîtres bitation dans le 4e quart du XIXe siècle sargers*, qui ont laissé leur signature (en 1877 selon l'oralité), tranchant avec sur l’un des corbeaux de la cheminée.

Un escalier descendant la bâtisse ancienne par son toit brisé La cheminée au L’accès primitif à l’étage et au comble La scierie au début du XXe siècle (collection particulière). au bief du moulin. couvert d’ardoise. En 1902, le moulin Le logement le plus ancien, en fond de cour. La cour et son pommier. rez-de-chaussée du pavillon. reste un mystère, peut-être dissimulé est racheté par M. de Vanssay qui fait par l’adjonction d’une aile avec escalier construire des hangars en bois sur le au XIXe siècle. La propriété, labellisée pré voisin et y installe une locomobile par la Fondation du Patrimoine, est fixe avec foyer à brûler les déchets, actuellement en cours de restauration : que l’on peut apercevoir sur une pho- les remarquables épis de faîtage en tographie ancienne. Cette scierie est terre cuite ont été réalisés à cet effet transférée à Saint-Calais en 1920. à à Malicorne. partir de 1944, René Bleu, originaire de Savigny-sur-Braye, développe une

12 13 L’intérieur du cimetière. Le monument aux morts.

chapelle, attachée peut-être dès Le cimetière abrite les tombes de plu- Le portail du cimetière. l’origine au cimetière. Toutefois, il est sieurs personnalités de la commune, La croix de la Pitié-Dieu. La maison dite des Ligueurs. La cheminée du XVIe siècle. avéré que l’office y fut célébré lorsque comme Alphonse Poitevin (1819- l’église Saint-Maurice fut ruinée par 1882), inventeur de procédés photo- l'incendie de 1720 et ensuite pendant graphiques, ou l’abbé Élie Cottereau, 8 Cimetière plus d'un demi-siècle. Très délabrée naturaliste (1867-1952). En 1895, 9 Croix de la Pitié-Dieu 10 Maison dite des Ligueurs la cheminée Renaissance. La plupart Ce cimetière, autrefois flanqué d’une et menaçant ruine, elle fut démolie la croix monumentale au centre du Les extrémités du bourg de Conflans La maison, au 5 rue de la Madeleine, des ouvertures ont été pourvues d’en- chapelle dédiée à sainte Marie- vers 1783 aussitôt la réfection de cimetière, vétuste, est remplacée par étaient autrefois marquées par devrait son surnom aux conflits des cadrements en briques sans doute dès Madeleine, est déjà dit très ancien l’église paroissiale achevée, ne laissant une simple croix en fonte posée sur un deux croix, dont une seule subsiste guerres de Religion, le parti ultra-catho- le début du XIXe siècle. D'après Paul dans les documents du XIXe siècle où aucune trace. En 1842, Charles-Achille socle de briques. En 1921, le monument aujourd’hui. Cette croix, dite de la lique de la Ligue ayant occupé le haut Cordonnier, le pignon était encore cou- il est parfois avancé, de manière hasar- de Vanssay obtint de la municipalité aux morts est élevé à proximité par Pitié-Dieu, a pris la place d’un premier du bourg de Conflans. C’est du moins vert de bardeaux* au début du XXe siècle. deuse, qu’il pourrait remonter à 500 que son emplacement soit concédé à M. Chevreau, marbrier au Mans. calvaire du courant du XIXe siècle, ce qu’avance Louis Chéron, qui fut pro- ou 600 ans. Longtemps abandonné, ce perpétuité aux sépultures familiales. puis d’un second élevé en 1901 dont priétaire de la demeure dans le courant n’est vraisemblablement qu’au XVIIIe il subsiste la grille d’entourage et le du XXe siècle. Il écrit à ce sujet : “Dans ce siècle qu’il devient l’unique cimetière piédestal. Tombée lors d’une tempête, logis seraient passés : vers 1580, le duc Un détail sculpté d’une solive. de la paroisse lorsque celui entourant Le cimetière sur un plan sommaire du bourg de 1818 Le monument funéraire la croix en bois a été remplacée en 1966 de Mayenne, chef de la Ligue ; en 1795, (Archives départementales de la Sarthe, 2 O 87/10). d’Alphonse Poitevin. l'église est supprimé. Il semble peu par la croix en ferronnerie qui, parait-il, Rochecotte, le chef de la chouannerie probable que la petite chapelle dite de surplombait le chœur de l’église, et qui sarthoise ; en mai 1832, la duchesse la Madeleine, qui occupait l’angle nord- fut descendue et amputée de ses fleurs de Berry qui se rendait au château de est, ait eu le statut d’église paroissiale, de lys à la Révolution. Le lieu de la Pitié- Semur et ensuite en Bretagne”. Aucun comme l’avance l’historien et ancien Dieu serait une ancienne possession de document d’archives n’a été découvert maire Louis Chéron dans ses écrits. l’abbaye de l’Épau près du Mans. à ce sujet, entretenant le doute induit On ne trouve pas, dans les pouillés* de par l’historien calaisien Louis Renard la province ecclésiastique de Tours, qui situe pour sa part la maison des de trace d’une seconde paroisse à Ligueurs au carrefour du bas du bourg. Conflans. Les archives, du XVe siècle Quoi qu'il en soit, la demeure aurait été pour les plus anciennes, font systé- remaniée, si ce n’est construite, dans le matiquement référence à une simple courant du XVIe siècle, comme l’atteste

14 15 lexique 1

Alphonse Poitevin Abside : extrémité saillante d'un Ionique (ordre) : l’un des ordres bâtiment, en demi-cercle ou employés dans l’architecture gréco- (1819-1882) polygonale, généralement d'une romaine, il se caractérise notamment église (derrière le chœur). par l’emploi du chapiteau à volutes. 1 2 Avec Niepce et Daguerre, Alphonse

Les anciennes maisons de tisserands. Poitevin, natif de Conflans-sur-Anille, Bardeau : sorte de tuile plate en bois Litre : bande noire posée ou peinte est considéré comme le troisième et fendu, traditionnellement en chêne à l’intérieur voire à l’extérieur d’une sans doute le principal inventeur de dans la région. Autrefois appelé église, pour honorer un noble défunt la photographie, bien que le moins essente, esseule ou encore épaire. dont elle porte les armoiries. 11 Maisons de tisserands célèbre.Premier bachelier de Saint- Cens : dans le système féodal, Manteau : élément de cheminée Ces logements, aux n°22 et 24 rue Calais, il rejoint Paris en 1838 pour redevance que le possesseur en saillie qui entoure le foyer. réaliser des études d’ingénieur, en d’une terre ou d’un bien payait Poitevin, pourraient dater du début du à son seigneur. Pavillon : bâtiment de plan carré XIXe siècle. Ils sont caractéristiques des parallèle desquelles il découvre puis couvert d’un toit à quatre pans. perfectionne la daguerréotypie*. Chanfreiné : taillé en biseau. maisons de tisserands du XIXe siècle, Chimiste réputé, il occupe de nombreux Pouillé : registre énumérant les biens avec leurs dimensions réduites (une à 3 4 Daguerréotypie : technique et édifices d’une abbaye, d’un diocèse, postes dans l’industrie tout en e e photographique qui utilise le d’une province… deux pièces), leurs caves semi-enterrées Alphonse Poitevin et sa famille, photographie de la 2 moitié du XIX siècle (collection particulière) 1 . poursuivant ses travaux dans le domaine La maison d’Alphonse Poitevin 2 . La cave sous les dépendances de la maison Poitevin 3 . La cour de daguerréotype, procédé qui permet où se trouvait le métier à tisser, et leurs e e Retable : du latin retro tabula altaris la maison Poitevin photographiée par lui-même dans la 2 moitié du XX siècle (musées du Mans) 4 . de la photographie, mettant au point de fixer une image sur un support petits escaliers extérieurs épargnés par métallique dans une chambre noire. qui signifie en arrière de l'autel. de nouveaux procédés. En 1860, il Décor architecturé vertical formant les alignements. La mairie de Conflans- dépose par exemple un brevet pour un Éperon barré : en archéologie, la contre table de l'autel d'un édifice sur-Anille a temporairement occupé la “procédé d’impression photographique type d’habitat fortifié situé sur un religieux, il comprend généralement maison de droite au début du XXe siècle. sur verre au moyen de sels de fer et promontoire dont l’isthme est coupé un cadre et, au centre, un tableau par un retranchement défensif. ou un décor sculpté. 12 Maison d’Alphonse 1850 à 1880. Pour l’essentiel conservées autres sulfates”, appelé communément Poitevin au musée Niepce de Chalon-sur-Saône photographie inaltérable au charbon, Fief : bien, revenu ou terre concédé Sarger ou serger : artisan fabriquant Une des maisons de tisserands convertie e qui permet notamment de fixer l’image par un seigneur à son vassal. des serges, étoffes ou tissus de laine. en mairie, photographie du début du Au début du XIX siècle, la propriété et à la Bibliothèque Nationale de e sur émail. En 1870, suite au décès de XX siècle (collection particulière). (4 rue Poitevin) appartenait déjà aux à Paris, elles sont un témoignage rare Grès roussard : dans le Perche Style rocaille : style décoratif en ses parents, il revient avec femme et e Poitevin, famille de marchands-tisse- et précieux pour l’histoire d’un village et le Maine, type de grès (roche vogue au XVIII s. sous la Régence et enfants à Conflans, village auquel il est sédimentaire constituée de grains le règne de Louis XV. Inspiré de la rands. Elle reste principalement connue de campagne sarthois et l’évolution très attaché et dont il est maire de 1872 de sable soudés) dont la teneur nature, en particulier des coquillages, pour avoir été la demeure d’Alphonse de son architecture. La façade sur rue à 1878. Jusqu’à sa mort, il continue importante en fer lui donne une rochers, feuillages, il se caractérise Poitevin, maire de Conflans de 1872 à de la maison, à trois travées et à orne- couleur variant du rose-rouge par un décor souvent foisonnant aux de développer de nouveaux procédés au brun. lignes courbes. 1878 et célèbre pour ses travaux ayant ments de briques, ainsi que la cour photographiques dans le laboratoire largement contribué à l’invention de la pavée entourée de dépendances, ont qu’il aménage dans la maison familiale. Gros décimateur : celui qui avait Piètre homme d'affaires et d'un le droit de prélever la plus grande photographie : une petite plaque appo- conservé leur caractère du milieu du partie des dîmes (impôt ecclésiastique) sée sur la façade en rappelle le souvenir. XIXe siècle. caractère difficile, il ne saura tirer un dans une paroisse. La dîme désigne à Grâce à lui, le bourg et la maison, où réel bénéfice de ses découvertes l’origine le dixième de la récolte ou de la production dû par les paysans et les Alphonse avait installé son atelier, ont pourtant largement saluées par ses pairs de son vivant, ce qui sera source artisans à l’Église. fait l’objet de plusieurs photographies pour lui d’une grande désillusion. précoces, réalisées dans les années 1 Un autoportrait d’Alphonse Poitevin, fin du XIXe siècle (collection particulière). 16 Croix de la Pitié-Dieu 9

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u o Conflans-sur-Anille R dans le Perche Sarthois Route des Moulins PARIS Cimetière 8

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Rue Poitevin R Maison dite o u 7 Route de la Barre Montfort- Montmirail t e le Pavillon le-Gesnois d e C o rb o h ay Lo Vibraye t. du Pavillo Maisons n 11 de tisserands CONFLANS-

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d’histoire du Perche R L’Anille Maison d’Alphonse Sarthois appartient au 6 12 Poitevin réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire. 1 Église Saint-Maurice Le ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines,

attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux is Maison dite o 2 B collectivités qui animent leur patrimoine. Il garantit la it “Sous Terre” et Une vue du bourg de P compétence des guides-conférenciers et des animateurs Le Conflans-sur-Anille. Rue du Presbytère de l’architecture et du patrimoine, ainsi que la qualité des R o 3 u actions proposées. Aujourd’hui un réseau de 196 villes t e e tt d Manoir ro e c et pays offre son savoir-faire sur toute la France. le C u o o r R b Rue Saint-Maurice o e à proximité, les pays de la Vallée du Loir, Coëvrons-Mayenne, h 4 L Document édité en 2019 par le Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois à Conflans/ANILLE ay du Vignoble Nantais ainsi que les villes de Vendôme, L’Anille Groupe scolaire 3000 exemplaires, sur papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFC. Le Mans, Laval, Angers, Saumur, Nantes, Guérande PARCOURS DANS LE BOURG - Distance totale : 2,25 km Rédaction : Pierrick Barreau, chargé de mission Inventaire du patrimoine. et Fontenay-le-Comte bénéficient de l’appellation Villes Suivi éditorial : Sylvie Lemercier, animatrice de l’architecture et du Patrimoine. Crédits photographiques sauf mentions contraires : Région des Pays de la Loire - et Pays d’art et d’histoire. Inventaire général. Pierre-Bernard Fourny. Pour enrichir votre découverte, le Pays d’art et d’histoire du

Remerciements : au service régional de l’Inventaire des Pays de la Loire, Perche Sarthois et ses guides-conférenciers, en partenariat R ou au musée Niepce de Chalon-sur-Saône, au musée-bibliothèque de Saint-Calais, te avec les offices de tourisme, vous proposent des animations de s au musée de Tessé au Mans, à l’équipe municipale de Conflans-sur-Anille et aux Tre iz agents communaux, aux habitants pour avoir chaleureusement ouvert leurs parmi lesquelles des balades et visites des communes e Maison dite V e portes et fait part de leurs connaissances, souvenirs, documents, photographies à destination des visiteurs individuels du printemps à n le Pont ou t s la Huguenotterie et cartes postales anciennes ainsi qu’à Nicolas Soulard pour la communication l’automne et toute l’année pour les groupes. : Imprimerie C res Des Signes / Impression - agence d’histoire et d’art Pays des Villes et graphique selon charte - Pollen Derré : Carole Réalisation N du fruit de ses recherches. 5

Pré du Quartier ´´Lorsque l’on quitte la ville de Saint-Calais par la route de Vibraye on a, à gauche, une vue magnifique sur la vallée de l’Anille ; on aperçoit d’abord le bourg de Conflans avec ses maisons accrochées au coteau et dominées par le clocher de l’église… ´´

Louis Chéron, Conflans-sur-Anille, 1976

Fondé en 1964 par André Malraux, l’Inventaire général du patrimoine culturel a pour mission de “recenser, étudier et faire connaître” le patrimoine urbain, architectural, artistique et mobilier de la France. Depuis 2004, cette compétence a été transférée aux Régions. Ainsi, la Région des Pays de la Loire poursuit cette mission sur l’ensemble du territoire régional, en partenariat avec les communes et leurs groupements, les Départements, les Pays. Les résultats des études d’inventaire réalisées forment des dossiers largement documentés sur les œuvres retenues accessibles à tous.

Situé au nord-est de la Sarthe, le Pays du Perche Sarthois forme un territoire de transition et de diversité à la limite des aires géographiques du Maine, de la Normandie et du Val de Loire. Il offre une mosaïque de paysages, des collines du Perche au plateau calaisien, dont il résulte une grande variété architecturale. Depuis 2006, le Pays mène, en partenariat avec la Région des Pays de la Loire, l’inventaire du patrimoine de son territoire. En 2017, une nouvelle étude a été engagée afin d’étudier les bourgs, à travers leur morphologie, leur architecture et leurs relations avec l’espace rural. Parmi les douze bourgs retenus pour une recherche approfondie, Conflans-sur-Anille s'étire sur un promontoire dans un site pittoresque de la vallée de l'Anille. Il conserve aujourd'hui un patrimoine préservé et notamment de nombreuses demeures des XVe et XVIe siècles. Ce circuit vous propose de partir à la découverte d’une partie de ce patrimoine identifié pendant l’inventaire. Majoritairement privés, les lieux présentés sont plus ou moins visibles de la voie publique. Merci de ne pas pénétrer à l’intérieur des propriétés et de respecter l’intimité des habitants.

Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois 24 avenue de Verdun, 72400 La Ferté-Bernard 02 43 60 72 77 / [email protected] www.perche-sarthois.fr

Mairie de Conflans-sur-Anille Ruelle du Presbytère, 72120 Conflans-sur-Anille 02 43 35 07 01