INSTITUT

KUDE RPARD IS E

Bulletin de liaison et d’information N°347

fevrier 2014 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère français des Affaires étrangères (DGCID) et du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) ————— Ce bulletin paraît en français et anglais Prix au numéro : France: 6 € — Etranger : 7,5 € Abonnement annuel (12 numéros) France : 60 € — Etranger : 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication : Mohamad HASSAN Numéro de la Commission Paritaire : 659 13 A.S. ISBN 0761 1285

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E-mail: [email protected] Bulletin de liaison et d’information de l’Institut kurde de Paris N° 347 février 2014

• IRAK : BAGDAD MENACE DE GELER LE BUDGET DU KURDISTAN.

• ERBIL : LA FORMATION DU NOUVEAU CABINET MARQUE LE PAS.

• DROITS DE LA PRESSE : LES RAPPORTS DE RSF ET DU CPJ POUR 2013.

• PARIS : UNE CONFÉRENCE DU DR. ISMAIL BEŞIKÇI.

• ATHÈNES : LA PLUS VIEILLE RÉFUGIÉE DU MONDE SERAIT UNE KURDE YÉZIDIE DE 107 ANS.

IRAK : BAGDAD MENACE DE GELER LE BUDGET DU KURDISTAN algré les multiples ren - ment central avait de nouveau lieu Nabi, menaçait de démissionner si contres de cet hiver entre à Bagdad, et fut toute aussi infruc - le Gouvernement régional du des délégations du tueuse que les précédentes. Le Kurdistan ne recevait pas « sa juste M Gouvernement régional bureau du Premier Ministre ira - part » du budget. Fazil Nabi a du Kurdistan et le gou - kien faisait simplement part, dans accusé directement Nouri Maliki vernement central de l'Irak, la crise un communiqué de presse, de la et Hussein Sharistani (vice- du budget et du pétrole entre Erbil volonté des deux parties de « par - Premier Ministre qui bataille et Bagdad ne s’est pas apaisée et venir à un accord », tandis que le depuis des années avec Erbil sur menace même de tourner au chan - ministre irakien du Pétrole, Abdul cette question du Pétrole) : tage financier. Karim Luaibi, confirmait la pour - « Maliki a ordonné de couper le suite des négociations « jusqu’à la budget afin que la population de la Le ministre des Ressources natu - résolution du conflit avec le Région du Kurdistan se révolte relles de la Région kurde confir - GRK. » contre le Gouvernement régio - mait, début février, que le nal », a-t-il déclaré dans un entre - Kurdistan d'Irak (GRK) avait com - Mais ce ton apaisant contrastait tien avec le journal kurde mencé d’écouler son pétrole vers curieusement avec l’autre volet du Rudaw. « Bagdad n’a jamais été la Turquie (2 millions de barils de conflit, celui du budget alloué à la aussi dure envers les Kurdes. Elle brut en janvier pour un objectif de Région du Kurdistan, dont la a déjà usé de menaces, mais jamais 12 millions de baril mensuels à la diminution, de 17 à 11%, envisagé à ce point. » fin de l’année) ce que Bagdad a par Bagdad, est contestée par les toujours dénoncé comme illégal. Kurdes, qu'ils soient du GRK ou Et le ministre-adjoint d’expliquer du Cabinet irakien. Le jour même qu’il avait anticipé cette mesure de Le 18 février, une rencontre entre où Nêçirvan Barzani achevait sa son propre ministre et du vice- une délégation kurde (conduite réunion avec le gouvernement ira - Premier Ministre irakien en se par Nêçirvan Barzani, le Premier kien, le ministre-adjoint aux dépêchant d’envoyer au GRK l'ar - Ministre kurde) et le gouverne - Finances irakiennes, le kurde Fazil gent destiné au traitement des • 2 • Bulletin de liaison et d’information n° 347 • février 2014

fonctionnaires kurdes pour le mois pas ses exportations de vernement kurde ne s’est pas privé de janvier le 8 du mois, avant que pétrole vers l’Irak ». de brocarder les hommes poli - ses supérieurs hiérarchiques ne tiques irakiens, ajoutant que beau - décident de couper les fonds à ses Hussein Sharistani a, dans la fou - coup d’entre eux devraient remer - compatriotes, ce qui fut fait peu lée, annoncé que les Kurdes cier la Région de fournir un terrain après. Fazil Nabi a relaté avoir eu avaient enfin accepté d’exporter économique si favorable à l’Irak en un échange « très dur » avec son leur brut via SOMO, l'agence éta - terme de sécurité et de stabilité, ministre des Finances, dont il est tique chargée de la commercialisa - bien qu’ils l'utilisent surtout à des ressorti convaincu que Nouri tion du pétrole irakien, rattachée fins personnelles, par exemple Maliki et Hussein Sharistani au Ministère du pétrole de l’Irak : quand la plupart d’entre eux s’y « étaient derrière tout cela. » Selon installent avec leurs familles, loin lui, Nouri Maliki aurait même « Après des heures de réunion, de l’instabilité sécuritaire et du ter - insisté pour couper le budget des nous avons accepté que nos frères rorisme de Bagdad et des autres Kurdes en disant : « Laissons les de la Région soient représentés au villes irakiennes : Kurdes se révolter contre le GRK ! sein de SOMO qui est le seul « La plupart des officiels et des ». débouché national en charge du politiciens de Bagdad s’y rendent pétrole. » pour travailler cinq jours par Si les propos du Premier Ministre semaine, ou moins, pour travailler, irakien s'avèrent exacts, la straté - Sharistani a assuré que son gou - et passent leurs week-end dans la gie de Nouri Maliki, anticipant vernement n’avait aucune « objec - Région. » une révolte des Kurdes contre tion » à ce que le GRK exporte son leurs propres dirigeants parce pétrole, à condition que SOMO Quant à la « rue kurde », elle ne qu'ils se verraient « punis » par contrôle les mécanismes des s’est pas révoltée contre son gouver - Bagdad, en dit long sur la mécon - ventes, le chiffre d’affaire et les nement. Des grèves avaient com - naissance psychologique et l'aveu - revenus. mencé d’éclater dans la province de glement du gouvernement central Suleïmanieh, quand des employés concernant l’opinion publique Depuis le début du conflit, les s’étaient plaints de ne pas avoir été kurde », qui, dans une écrasante annonces de résolution des pro - payés fin janvier, et une manifesta - majorité, opterait plutôt pour blèmes émanant triomphalement tion a été organisée par le Parti com - l’indépendance si l’occasion lui en d'une des parties sont aussitôt muniste du Kurdistan et le Partis était donnée. contredites par l’autre, et celle-ci des Travailleurs le 11 février, n'a pas échappé à la règle. Le devant le Bureau du parlement. La Ce réflexe « préventif » de Fazil porte-parole du GRK, Safeen veille, c’étaient les employés des Nabi en dit aussi long sur la désin - Dizayee, a immédiatement réagi départements d’Eau et d’Électricité tégration interne de l’Irak dont les aux propos de Hussein Sharistani, de Suleïmanieh qui manifestaient Arabes sunnites sont en état de en rétorquant que son gouverne - pour la même raison. quasi-insurrection et où les ment n’avait nullement donné son ministres kurdes du Cabinet ira - accord concernant la supervision C’est alors que le ministère des kien font de la résistance sur leur des exportations de brut par Finances kurdes a informé, dans lieu de travail pour défendre les SOMO, ce qu’il considère comme un communiqué officiel, que la droits constitutionnels de leur mettant le Kurdistan « à la merci cause des retards de paiements Région. de Bagdad », et que « les discus - était due au blocage des fonds par sions continuaient. » Les Kurdes le gouvernement central. S’exprimant directement sur la ont proposé, au contraire, question, et confirmant, sur le de déposer la part des revenus L’Union des investisseurs du fond, les accusations de Fazil Nabi, pétrolier du Kurdistan à la Banque Kurdistan a annoncé, dès le lende - Hussein Sharistani a déclaré, dans centrale irakienne, à condition main, le 12 février, qu’elle espérait un entretien télévisé, le 20 février, qu'ils en disposent librement, déposer 100 milliards de dinars à que le ministre des Finances avait après la ratification du budget la Banque centrale du Kurdistan à finalement envoyé assez de fonds général par le Parlement kurde. Sueïmanieh après avoir organisé pour couvrir les traitements des une collecte parmi les investis - employés d'État kurdes (grâce à Safeen Dizayee a également accusé seurs et les hommes d’affaires Fazil Nabi, nous savons pourquoi) Bagdad d’agir ainsi pour satisfaire kurdes, afin de payer les salaires mais qu’il faisait face à « une crise la base de certains « partis des fonctionnaires locaux. de liquidité » et qu’il ne pourrait influents » en vue des prochaines payer ceux de février, du moins élections parlementaires ira - Le 23 février, des représentants du « tant que la Région ne reprendrait kiennes. Le porte-parole du gou - Kurdistan au Parlement irakien et n° 347 • février 2014 Bulletin de liaison et d’information • 3•

dans le gouvernement fédéral, des Le gouvernement ne peut sous doivent être résolues par le dia - représentants des différentes fac - aucun prétexte réduire les salaires logue et la négociation. tions politiques de la Région du comme moyen de pression contre 4. Nous appelons les autorités reli - Kurdistan ainsi que le le GRK. gieuses, les Nations Unies, les gou - Gouvernement régional se sont 2. Bien que le GRK ait d’autres vernements et pays en relation tous réunis en conférence à Erbil options pour subvenir aux salaires avec l’Irak, les États membres de afin de discuter des dernières évo - et aux autres besoins de la popula - l’Organisation de la conférence lutions politiques et de s’accorder tion, les négociations doivent se islamique et les États membres de sur une déclaration commune, en poursuivre entre le Gouvernement la Ligue arabe à prendre leur res - quatre points, répondant aux sanc - fédéral irakien et le GRK sur la base ponsabilité en usant de leur tions économiques de l’Irak. La du respect des droits constitution - influence pour mettre fin à la poli - déclaration a été approuvée à nels de la Région du Kurdistan. tique de sanctions économiques l’unanimité par les participants : 3. Nous appelons le Premier menée contre la population et le 1. Le Kurdistan irakien fait partie Ministre irakien à mettre fin à cette gouvernement de la Région du de l’Irak conformément à la politique illégale et anti-constitu - Kurdistan. Cette politique est tota - Constitution et est ainsi doté de tionnelle. La part du budget et les lement injustifiée, en violation fla - tous les droits et pouvoirs tels salaires de la Région du Kurdistan grante de la loi constitutionnelle et qu’énoncés par cette Constitution. sont un droit constitutionnel et ne va à l’encontre des accords inter - Cela inclut sa quote-part du bud - doivent pas être décaissée. Les nationaux et des principes fonda - get provenant du revenu national. questions en suspens avec le GRK mentaux des droits de l’homme.

ERBIL : LA FORMATION DU NOUVEAU CABINET MARQUE LE PAS ix mois après les élec - Gorran aurait commencé par mais qui n’est plus de mise tions législatives de réclamer ce poste en raison de sa aujourd’hui, en raison de la nou - septembre 2013, qui ont victoire incontestable sur l’UPK, velle donne issue des urnes. S vu la victoire du parti qu'il a devancée aux dernières présidentiel, le Parti élections, mais l’UPK a argué de Le 11 février, alors que l’opinion démocratique du Kurdistan son alliance de longue date avec publique s’impatientait et que (PDK), et la défaite de l’Union le PDK, en estimant que ce der - des manifestations de protesta - patriotique du Kurdistan (UPK) nier n’a pas à le léser de cette tion étaient tenues à au profit de Gorran, le principal fonction, qui est peut-être impor - Suleïmanieh, par des organisa - mouvement d’opposition, le tante à ses yeux aussi par ce tions et associations civiles, le nouveau gouvernement régional qu’elle représente : le principe de PDK et Gorran annonçaient être kurde n’a toujours pu être formé. partage du pouvoir entre parvenus à un accord, le parti de ministre et ministre-adjoint fut, Mustafa acceptant de recevoir les Le 5 février, une rencontre a eu lieu pour la première fois, instauré postes de ministre de l’Intérieur entre le Premier Ministre de la après les élections de 1992, en à la place de celui du vice- Région, Nêçirvan Barzani, et vue d’éviter (en vain) la guerre Premier ministre, et celui de pré - Nawshirwan Mustafa, le leader du civile. Y renoncer entérinerait au sident du Parlement à la place parti Gorran, mais elle n’a pu grand jour le recul en influence des fonctions de Vice-président déboucher sur un accord et aucune et en poids politique de l’UPK de la Région. des parties n’a fait de déclaration qui est passé de la 2ème à la officielle pour conclure l’entretien. 3ème place. L’UPK garderait donc les fonc - tions de vice-Premier Ministre. Le principal blocage proviendrait Aram Sheikh Mohammed, à la Quant au poste de ministre de des revendications respectives de tête du bureau des élections du l’Intérieur qui reviendrait à l’UPK et de Gorran, ces deux partis parti Gorran, et qui fait office de Gorran, l’accord stipulerait rivaux implantés à Suleïmanieh, porte-parole de Gorran dans d’obtenir pour cela l’assentiment tous deux prétendant avoir droit à les négociations et auprès de la de tous les partis politiques plusieurs postes-clefs, par exemple, presse sur ce sujet, accuse, de son membres du Cabinet. celui de vice-Premier ministre de la côté, le PDK et surtout l’UPK de Région, qui était auparavant donné ce retard, en les blâmant d’être Mais à peine cet accord était-il à un membre de l’UPK quand le incapables de renoncer aux annoncé dans la presse, que Gorran Premier ministre était PDK, ce qui modalités d’un compromis héri - démentait, en la personne d’Aram est actuellement le cas. té de l’histoire politique kurde, Sheikh Mohammed, toute décision • 4 • Bulletin de liaison et d’information n° 347 • février 2014

définitive : « Il n’y a rien d’officiel pour infléchir leur votes. Il affirme vier, a été reporté sine die par les qui a résulté des débats menés par ainsi que le gouvernement précé - instances dirigeantes du parti. le mouvement [Gorran] avec le dent a renvoyé 1000 employés de PDK. » plusieurs administrations, parce Le 2 février, le secrétaire général que soupçonnés de sympathies ou adjoint de l’UPK, le Dr. Barham Le 13 février, une délégation de d’appartenance au parti de Salih a alors démissionné de ses Gorran, menée par son chef Nawshirwan Mustafa. fonctions en déclarant à la presse Nawshirwan Mustafa, arrivait à qu’il n’était plus, dorénavant et Erbil pour y rencontrer cette fois le L’entente entre le PDK et son jusqu’à ce que son parti tienne son président de la Région, Massoud ancienne alliée l’UPK va-t-elle se quatrième congrès et réussisse Barzani. Nawshirwan Mustafa détériorer au fur et à mesure que enfin à résoudre ses problèmes, aurait insisté pour qu’un cabinet traînent les négociations et que qu’un « membre ordinaire de soit formé « le plus rapidement Gorran obtient peu à peu les postes l’UPK. possible », ce qui aurait rencontré qu’il réclame ? Les deux partis se l’assentiment du président, comme rejettent en tout cas mutuellement La démission de Barham Salih et le l’a ensuite déclaré au journal la responsabilité des blocages. report à une date indéterminée du Awene, Aram Sheikh Mohamed. L’UPK ne semble pas prête à Congrès inquiètent le gouverne - « lâcher l’Intérieur » s’il faut en ment kurde car cela ne peut De cette entrevue, il ressortait, croire un membre (resté anonyme) qu’aggraver le mauvais climat selon la chaîne KNN, que le porte - de son bureau politique, se confiant sécuritaire de la province de feuille du ministre des Ressources au journal Hawlati : selon lui, son Suleïmanieh, secouée récemment naturelles (un poste-clef alors que parti n’aurait pas encore accepté par plusieurs assassinats à caractè - la crise avec Bagdad sur les ques - l’attribution de l’Intérieur à Gorran re politique. Le Premier Ministre tions de Pétrole et des hydrocar - et ferait toujours pression sur le Nêçirvan Barzani, en apprenant la bures est à son comble) reviendrait PDK en ce sens, souhaitant obtenir nouvelle, a averti que tout danger au PDK, tandis que Gorran se serait soit l’Intérieur, soit les Peshmergas menaçant la « sûreté » et la « stabili - vu confirmer l’attribution de (avec une préférence pour le pre - té » de cette province serait une l’Intérieur et les fonctions de prési - mier). : »ligne rouge ». Le journal Rudaw dent du Parlement. a fait aussi état de délégations ira - Wasta Rasul, un autre responsable niennes s’efforçant de servir de Cependant les discussions étaient de l’UPK aurait même affirmé que médiation au sein de l’UPK, l’Iran toujours en cours à la mi-février, et son parti ayant « la force militaire », s’inquiétant de la « descente aux le Dr. Ako Hama Karim, un des l’Intérieur lui revenait donc de enfers » du parti kurde avec qui il membres de la délégation de plein droit. entretient des relations plus étroites Gorran, répétait que son parti ne qu'avec les autres partis kurdes. céderait jamais sur l’attribution de En ce qui concerne le poste de Vice- l’Intérieur, « une ligne rouge », qui Premier Ministre, trois candidats Le 21 janvier, Mme Hero Talabani, conditionnerait toute participation UPK seraient en lice : Hakim Qadir, épouse du président Talabani, avait future au huitième cabinet. Selon membre de l’exécutif du Bureau réfuté les rumeurs qui lui attri - l’agence Sharpress, le PDK aurait politique, Imad Ahmed, lui aussi buaient la volonté de différer la proposé à Gorran de renoncer à membre du Politburo de l’UPK et 4ème Convention, affirmant au l’Intérieur et de prendre le ministè - actuel vice-Premier Ministre, et contraire qu’elle faisait de son re des Finances, mais sans succès. enfin Qubad Talabani, le fils du mieux pour la faire tenir et aboutir. président irakien et Secrétaire géné - Quoi qu’il en soit, cinq jours plus Selon le journal Shafaaq News, ral de l’UPK, Jalal Talabani. tard, le conseil de direction et l’insistance de Gorran à mettre la l’assemblée générale de l’UPK, se main sur les fonctions de l’Intérieur Car la situation politique de l’UPK réunissaient et décidaient d’ajour - (cumulées avec le ministère des est encore compliquée par les ner le Congrès, jusqu’à ce que la Peshmergas) tient à son désir de remous internes de ce parti, et sa situation du parti soit plus « appro - prendre le contrôle effectif de la récente défaite n’a pas apaisé les priée » pour une telle tenue. province de Suleïmanieh devant un dissensions entre ses dirigeants se UPK récalcitrant à lui laisser le disputant la succession de Jalal La crise interne de l’UPK risque de pouvoir. Gorran accuse aussi l’UPK Talabani, avant et après les élec - se transformer en une crise poli - (et dans une certaine mesure le tions. tique majeure pour l’ensemble du PDK) d’avoir fait pression sur Kurdistan , entravant la formation l’électorat, via les forces de l'ordre, Ainsi, le quatrième congrès de d’un gouvernement d’union natio - et surtout sur les fonctionnaires, l’UPK, qui devait se tenir le 31 jan - nale attendu par la population. n° 347 • février 2014 Bulletin de liaison et d’information • 5•

DROITS DE LA PRESSE : LES RAPPORTS DE RSF ET DU CPJ POUR 2013 eux rapports concernant ont pu s’enfuir, mais à la fin de Renseignements, Heydar Moslehi, l’état de la liberté de la 2013, le sort de 30 d’entre eux res - a ainsi déclaré que « 600 journa - presse et de l’information tait inconnu. listes iraniens faisaient partie d’un D dans le monde pour réseau d’espionnage contre l’État, l’année 2013 sont sortis 29 journalistes, étrangers ou associé à la BBC et que leurs arres - récemment : celui de Reporters syriens, ont été tués l’année der - tations avaient pour but de préve - sans Frontières et celui du Comité nière, dont le photographe Olivier nir l’émergence d’une sédition pour la Protection des Journalistes. Voisin, blessé en Syrie mais mort durant les élections ». Entre le 26 peu après de ses blessures en janvier et le 6 mars, le CPJ a relevé Sans surprise, la Syrie arrive dans Turquie. l’arrestation de 20 journalistes, les rangs les plus bas du classe - dans une répression de grande ment de Reporters sans Frontières, L’Iran arrive assez à la 174e place ampleur visant à étouffer toute occupant la 176 position (sur 180). du classement RSF. Le ministère dissidence avant le jour du scrutin. RSF indique que « de tous les pays des Renseignements et les Au moins 24 familles de personnes classés, c’est celui où les exactions Gardiens de la Révolution conti - travaillant pour la BBC ou Radio contre la liberté de l’information nuent d’y contrôler toute l’infor - Farda ont été soumises à un harcè - auront été les plus nombreuses. mation, que ce soit la presse écrite, lement et à des intimidations de la Les professionnels de l’informa - les sites Internet, les medias audio - part des autorités. tion sont pris pour cibles par les visuels. RSF parle aussi d’une différentes parties au conflit, par « internationalisation de la répres - Au-delà de sa censure habituelle l’armée régulière et par les factions sion » du fait que les familles de de l'Internet, le gouvernement a d’opposition, qui s’y livrent une journalistes iraniens travaillant à pris des mesures extraordinaires guerre de l’information. » l’étranger ou pour des media pour limiter les échanges en ligne, étrangers basés en Iran sont en utilisant des outils de sur - Le CPJ classe aussi la Syrie comme « prises en otage ». La République veillance plus étroits des réseaux le pays le plus meurtrier pour les islamique remporte aussi le titre privés. De façon générale, Twitter journalistes qui font face, depuis de « cinquième plus grande prison et Facebook sont bloqués dans le 2013, aux menaces supplémen - du monde pour les acteurs de pays, même si, paradoxalement, taires des groupes islamistes radi - l’information ». de nombreux responsables du caux. Le nombre d’enlèvements a régime ont des comptes officiels triplé en 2013. Beaucoup de jour - Durant toute la période électorale, ou semi-officiels sur ces deux nalistes kidnappés sont détenus jusqu’aux élections de juin 2013, le réseaux. par des groupes affiliés à Al Qaeda gouvernement d’Ahmadinejad ou à l’État islamique au Levant et s’est livré à des arrestations pré - La Turquie (classée 154e par RSF) en Irak. Mais des factions armées ventives, à des fermetures de jour - remporte la première place de issues des rangs de l’Armée naux et des interdictions de publi - « plus grande prison du syrienne de libération ou pro-gou - cations, a exercé des menaces et monde pour les journalistes », qui vernementales sont aussi à blâmer des pressions sur les familles de dénonce « la paranoïa sécuritaire pour des violations de liberté de la journalistes exilés et a ralenti déli - de l’État, qui tend à voir en chaque presse, des détentions ou des bérément les connexions et le trafic critique le résultat de complots meurtres. Beaucoup de correspon - sur Internet. Les correspondants ourdis par diverses organisations dants étrangers refusent mainte - étrangers ont eu des difficultés à illégales » [et qui] s’est encore nant d’entrer dans le pays, et les obtenir des visas et ceux qui ont accentuée au cours d’une année journalistes syriens ont le choix pu se rendre en Iran ont fait face à marquée par un fort regain de ten - entre l’exil ou vivre dans la peur. toutes sortes de restrictions sur le sion sur la question kurde. » terrain. Au moins 61 journalistes syriens La Turquie est aussi désignée par et étrangers ont été enlevés en Le gouvernement d’Ahmadinejad le CPJ comme étant « la pire des 2013, par différents groupes sur le a d’ailleurs ouvertement reconnu geôles pour la presse », avec 40 terrain, parfois par des combat - sa politique de répression des journalistes emprisonnés, kurdes à tants non syriens (les enlèvements media, arguant qu’il s’agissait de une écrasante majorité. Les autori - de journalistes étaient au nombre déjouer « un complot de la BBC tés continuent de harceler et de de 23 en 2012). Certains de ces contre la République islamique ». censurer toute voix critique, par journalistes ont été relâchés ou En mars 2013, le ministre des exemple en faisant renvoyer des • 6 • Bulletin de liaison et d’information n° 347 • février 2014

personnes travaillant dans les des journalistes qui étaient Hasan Cemal, éditorialiste au media. emprisonnés en Turquie à la date journal Milliyet, a été renvoyé, du 1er décembre 2013. quelques semaines après que le Ainsi près de 60 journalistes ont Premier Ministre turc a, en mars été licenciés ou poussés à démis - Parmi les cas de harcèlement et 2013, critiqué une publication du sionner pour avoir couvert les évé - de menaces qui ont cours libre - journal et le travail de cet édito - nements de Gezi Park en juin 2013. ment en Turquie contre des jour - rialiste en particulier. Milliyet De façon générale, le gouverne - nalistes, le CPJ cite la campagne avait en effet publié les minutes ment turc est pointé du doigt pour d’attaque sur Twitter, menée par d’une rencontre entre la direc - ses tentatives de censure, de mena - le maire d’Ankara, Melih tion du PKK et des députés du ce et de restriction de l’utilisation Gökçek, contre un reporter turc parti pro kurde BDP. Hasan d’Internet. de la BBC, Selin Girit, en juin Cemal avait, dans ses écrits, 2013, publiquement qualifié de approuvé et soutenu la décision Le CPJ constate aussi que le pro - « traitre et d’espion » sur le de cette publication. cessus de négociations amorcé réseau Internet, pour sa couver - avec le PKK n’a pas, pour le ture des manifestations anti-gou - En Irak, 10 journalistes ont été moment, abouti à libérer les jour - vernementales. tués en 2013, dans des circons - nalistes kurdes. Les amende - tances et des motifs peu clairs. ments législatifs pris par le gou - Durant les événements de Gezi Mais pour cent journalistes tués vernement n’ont comporté aucu - Park, au moins 22 journalistes dans la dernières décennies, sans ne réforme effective des lois ont été renvoyés et 37 ont été une seule condamnation, le pays entravant la liberté de la presse obligés de démissionner pour demeure un des pires au monde et d’opinion, hormis une « timi - avoir uniquement fait leur tra - concernant l’impunité de tels de avancée » qui doit limiter vail, selon l’Union des journa - meurtres, alors que bien des cas l’utilisation des dispositions listes turcs. Durant ces mêmes pourraient élucidés si les autori - contre la « propagande terroris - événements, la police a usé de tés en avaient la volonté, selon le te », largement utilisées contre gaz lacrymogènes et de canons à CPJ. les journalistes, les éditeurs, les eau pour disperser les manifes - auteurs. Mais les amendements tants mais aussi les journalistes Les autorités, irakiennes, comme ont maintenu un des articles les présents. kurdes, continuent d’arrêter pour plus liberticides contre la pres - une courte durée des journalistes se, celui qui a permis de Mais il n’y a pas que les événe - mais à la date de décembre 2013, convaincre « d’appartenance à ments de Gezi Park qui encou - le CPJ n’avait enregistré aucun une organisation armée » 60% rent la censure d’État. Ainsi, emprisonnement.

PARIS : UNE CONFÉRENCE DU DR. ISMAIL BEŞIKÇI l’invitation de l’Institut d’universitaires français, euro - d’une forte majorité kurde et kurde, le célèbre socio - péens et d’autres nationalités le riche en pétrole, à l’État irakien logue turc Ismaïl Dr. Beşikçi a, durant près de trois sous mandat britannique, qu’à la À Beşikçi, qui a passé dix- heures, analysé les raisons du condition que les Britanniques sept années de sa vie partage colonial du Kurdistan refusent aux Kurdes toute forme dans les geôles turques, en rai - aux lendemains de la Grande d’autonomie. La Grande- son de ses ouvrages d’histoire et Guerre et de l’effondrement de Bretagne qui, dans son vaste de sociologie consacrés aux l’empire ottoman qu’elle a empire, accorde des statuts Kurdes, a donné une conférence entraîné : d’autonomie régionale de « self- sur « le destin du peuple kurde rule » aux populations indigènes, au XXème siècle et les perspec - « Des frontières arbitraires ont a privé les Kurdes irakiens de ce tives », le samedi 22 février, à été tracées par les grandes puis - statut minimal malgré des enga - Paris, dans la salle des fêtes de la sances de l’époque, l’empire bri - gements solennels pris devant la mairie du Xème arrondissement. tannique et la France, en fonction Société des Nations. de leurs intérêts coloniaux, au Devant un auditoire nombreux, mépris des aspirations des popu - « La Turquie kémaliste a mis en composé de Kurdes, de Turcs, lations locales concernées. Les application le projet d’assimila - mais aussi de militants des droits Turcs ont consenti à la cession tion forcée des Kurdes, conçu de l’homme, d’étudiants et du wilayet de Mossoul, peuplé dès 1911 par les dirigeants pan- n° 347 • février 2014 Bulletin de liaison et d’information • 7•

turquistes du Comité « Union et des années 1960. En fait, celles-ci « Frantz Fanon des Kurdes », Progrès », rêvant d’un empire concernaient les territoires comparé à Nelson Mandela ou à turc allant des rives d’Adriatique d’Outre-Mer colonisées par les Andreï Sakharov. De sa voix aux steppes d’Asie centrale. Pour puissances européennes. fluette et calme, il a répondu ce faire, ils ont mis à profit les avec une grande humanité à circonstances de la Grande On en arrive ainsi à un ordre chaque intervenant, en précisant Guerre pour éliminer les popula - international anti-kurde, impla - toujours : « Telle est mon opi - tions indigènes chrétiennes cable et absolu : Sur les 208 États nion. » d’Anatolie (Arméniens, que comporte le monde actuel, Syriaques). Ce projet fut complé - plus des deux-tiers ont une Pour finir, il a invité les intellec - té par l’expulsion vers la Grèce, population inférieure à celle du tuels kurdes à s’interroger sur les dès le début du régime kémalis - Kurdistan. De l’ONU à des Jeux raisons de la fragmentation de la te, de la population grecque Olympiques, des territoires peu - société et de la politique kurde, d’Anatolie. plés d’à peine quelques dizaines sur les faiblesses internes qui de milliers de personnes, comme empêchent ce peuple de faire On assiste ensuite à un cycle de Vanuatu, Andorre, le front et énergie commune, révolte-répression sanguinaire- Lichtenstein, Monaco, etc., sont comme une nation dotée d’un révolte dans les États se parta - représentés, alors que les État nonobstant l’ordre interna - geant le Kurdistan et coopérant quelques 40 à 50 millions de tional défendant farouchement le politiquement et militairement Kurdes, malgré leur culture et statu-quo, même lorsque celui-ci contre les populations kurdes, au leur histoire millénaires, sont est inique et absurde. moyen de massacres et de dépor - absents. Plus qu’une injustice, tations, dans le silence d’abord c’est un scandale pour la Après cette conférence, l’Institut de la Société des Nations, puis de conscience humaine » a conclu le kurde a offert un dîner en l’hon - son successeur, l’ONU. Dr. Beşikçi, longuement ovation - neur du Dr. Beşikçi et un appel né par l’auditoire. public a été lancé pour soutenir N’ayant même pas le statut de la fondation portant son nom, colonie, le Kurdistan n’a pu Dans le débat, dirigé par le pro - créée récemment à Istanbul, bénéficier des dispositions en fesseur Hamit Bozarslan, de notamment pour conserver, faveur de la décolonisation nombreuses questions ont été gérer et ouvrir au public sa adoptées par l’ONU au début posées au Dr. Beşikçi, qualifié de bibliothèque et ses archives. ATHÈNES : LA PLUS VIEILLE RÉFUGIÉE SERAIT UNE KURDE YÉZIDIE DE 107 ANS

he Globalist a publié, le fois qu’elle quitte sa région natale, un autre réfugié syrien, les 11 février, un reportage elle et son fils resté au pays ayant migrants vivent dans la peur des de Behzad Yaghmian, dû fuir les attaques islamistes attaques xénophobes du mouve - T qui alerte l’opinion contre les yézidis. La Turquie fut ment d’extrême-droite, Aube publique sur la situa - la première étape de leur périple. dorée, qui a plusieurs fois jeté tion de ce qui pourrait être la Puis, après quelques mois passés des cocktails Molotov sur les plus âgée des réfugiés au monde. dans un bidonville d’Istanbul où locaux des réfugiés. s’entassent les migrants, Sabria et Sabria Khalaf, une Kurde yézidie son fils ont pu acheter une place Ayant deux filles en Allemagne, qui a fui la Syrie en janvier dernier pour un bateau clandestin, devant le droit au regroupement fami - et a gagné la ville d’Athènes serait, les emmener en Italie, avec 90 lial devrait permettre à Sabria en effet, née en 1907, sous l’Empire autres migrants de Syrie, d’obtenir un visa, mais les len - ottoman donc, et a vécu ensuite d’Afghanistan et d’Afrique. Mais teurs administratives des pays sous le mandat français et les le bateau échoua dans une tempête de l’Union européenne concer - divers régimes qui se sont succé - sur les côtes grecques près nant l’accueil et le droit à l’asile dés en Syrie, jusqu’à aujourd’hui. d’Athènes. Les naufragés purent des réfugiés’ s’ajoutant à son Deux de ses filles, ses petits- être repêchés de justesse par les grand âge, rendent incertain le enfants et arrières-petits-enfants garde-côtes grecs. fait qu’elle puisse rejoindre ses vivent depuis des années en Logée avec son fils dans un autres enfants avant de mourir, Allemagne. Mais c’est la première appartement insalubre loué par comme c’est son vœu. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivîsta Sianrpa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

MOYEV RIKM Moven-Oiïent n"2 I l.invicr-Miis JOI4

Cyril Roussel

GÉOPOLITI Q.U E Chercheur à l'Institutfrançais du Proche-Orient (IFPO) à'Amman (Jordanie),

directeur du programme « Les cartes du Kurdistan d'Irak »

Le Kurdistan irakien :

le défi des cartographes

Dans l'Irak post-Saddam Hussein, une seule zone bénéficie d'une reconstruction politique

viable et d'un boom économique dans un contexte sécuritaire stable : le Kurdistan. Pourtant;

il n'est pas si aisé d'identifier ce territoire. Depuis 201 1, une équipe de chercheurs tente de

combler ce qui apparaît être une grande lacune : la méconnaissance du rôle de cette région

dans les dynamiques en cours au Moyen-Orient.

Pour l'équipe de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO) f M e Kurdistan d'Irak vit une phase de développe- chargé du programme « Les cartes du Kurdistan d'Irak », com¬ f m ment sans précédent ( l). Les régions peuplées posée de géographes, d'historiens, d'anthropologues, d'éco¬ M par les Kurdes dans le nord du pays sont entrées, nomistes et de politologues et qui a pour finalité la publication notamment depuis 2003, dans un processus de d'un atlas, l'objectif est de mieux comprendre le devenir de ce construction et d'autonomisation politique qui n'est pas sans territoire (enjeux internes), mais aussi les implications et les effets sur l'espace. À travers l'analyse spatiale, le géographe pos¬ interactions que cela suppose avec son environnement immé¬ sède tous les outils nécessaires pour expliquer comment les mu¬ diat (enjeux externes). tations économiques et politiques récentes et les changements sociaux en cours sont en train de transformer ce territoire sous le contrôle de l'autorité kurde régionale. Toutefois, dans cette r<5^ Un territoire à reconstruire région du monde, l'accès aux données statistiques de base n'est encore mal défini géographiquement pas chose aisée. Parfois même, elles sont inexistantes. L'analyse spatiale a besoin de s'appuyer sur un ensemble d'études qui s'effectuent dans un premier temps domaine par domaine - ré¬ Entre l'indépendance de l'Irak en 1932 et l'intervention améri¬ partition de la population, sa dynamique, rapport rural-urbain, caine de 1991, le Kurdistan irakien fut l'objet d'opérations mili¬ mouvements migratoires, critères socio-économiques (2), carte taires qui bouleversèrent la répartition de son peuplement et de électorale, etc. - avant de pouvoir les relier pour rechercher son cadre de vie : exodes forcés, déplacement et réimplantation des corrélations. des villageois, génocides. Dans les décennies 1970 et 1980, la De plus, le Kurdistan se situe à la frontière des principales puis¬ violence et la répression de l'appareil militaire étatique modifiè¬ sances régionales que sont la Turquie, l'Iran, la Syrie et le reste rent complètement le paysage kurde irakien en vidant les campa¬ de l'Irak. Par sa position et son statut autonome, le Gouverne¬ gnes. Des milliers de villages furent rasés, les sources bouchées et ment régional du Kurdistan (GRK) est contraint de composer les terres interdites d'exploitation. L'urbanisation se fit à marche avec de puissants acteurs - étatiques ou non - qui l'entourent. forcée dans le but de contrôler les populations : les villageois Les frontières de la région kurde subissent des tensions (guérilla kurdes furent relogés dans des bourgs de regroupement (mu-

du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), flux de réfugiés jamma'at), souvent sous la surveillance de l'armée. L'anéantis¬

syriens, turcs et iraniens) et sont le théâtre de dynamiques sement du secteur agricole est une conséquence majeure de ces

(échanges transfrontaliers en hausse, commerce clandestin) années de violence et de déstructuration du cadre sociospatial.

qui mettent en lumière le rôle géopolitique et économique d'un De nos jours, l'un des enjeux les plus importants auxquels le

territoire situé au c d'une zone en pleine reconfiguration. GRK doit faire face demeure donc l'approvisionnement en pro- Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

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duits alimentaires. Si les conditions naturelles sont réunies pour été décimée ; les jeunes actifs ne sont pas attirés par le secteur

permettre à la région de devenir autosuffisante, voire exporta¬ agricole et préfèrent profiter de l'économie rentière en exerçant

trice, de gros écueils empêchent la production agricole de dé¬ un emploi dans le public ; de riches terroirs sont situés dans des

coller : plus de 80 % de la population (5,2 millions de personnes secteurs éloignés des grandes villes, parfois dans des zones insta¬

en 2013, selon l'exécutif d'Erbil) est urbaine ; la paysannerie a bles au niveau sécuritaire - guérilla du PKKle long de la frontière

turque -, rendant les investissements agricoles aléatoires.

1. Le découpage administratif La création et l'affirmation du GRK ne sont qu'une succession du GRK dans les zones disputées Turquie de pertes de contrôle par l'État central. En 1991, la guerre du

ZAKHO Golfe a provoqué le retrait de l'armée irakienne du nord du mm pays derrière la Green Line, une zone immédiatement occupée SUMIL "

Doh u n/oMN par les combattants kurdes en rébellion contre Bagdad depuis

m/Mff trois décennies. Malgré une guerre civile entre les deux princi¬ SHHXM/A paux mouvements kurdes irakiens, le Parti démocratique du \ S/NJAfl ^ Mossoul PSHOM C nmomtt Erbll 3 Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK),

ERBIL RANIA de 1994 à 1998, dont l'une des causes était les revenus générés parle commerce aux frontières externes (3), c'était la première

fois que les Kurdes contrôlaient une partie du territoire kurde, KISKOUK Sulaymanlyya qui couvre environ 60 % des terres peuplées par les Kurdes à Kirkouk SUIAYMAMYYA l'intérieur de l'Irak.

En 2003, la guerre menée pour la seconde fois par les Etats-

Unis a provoqué la chute du régime de Saddam Hussein. Une

nouvelle ligne de démarcation, la Trigger Line, correspondant à la limite de l'avancée des peshmerga (combattants kurdes)

dans les zones kurdes, devient une nouvelle frontière de facto

du Kurdistan d'Irak. En 2005, lorsque la Région autonome du

60km BMAD BAUDflUZ Kurdistan est officiellement reconnue dans la Constitution, CIFPO c'est la Green Line qui est retenue comme frontière du GRK. Frontière internationale Ville principale _ Zones disputées Ce dernier s'étend ainsi sur les gouvernorats de Dohouk, Nine¬ < Frontière irakienne Limite de district C District de Makhmur veh, Erbil, Sulaymaniyya, Tamim, Diyala et Salah ad-Din, mais -^ Green Une du GRK Limite de province ^ Administration de Garmian des territoires comme la ville de Kirkouk restent contestés (4). Réalisation : Cyril Roussel, Allai du Kurdistan d'Irak, 2013 Source : Bureau de l'Unami, Erbil L'article 140 de la Constitution prévoyait pourtant la mise en Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

2. Le réseau d'autoroutes du Kurdistan d'Irak à l'horizon 2030

Ibrahi . alil

place d'un processus de normalisation qui aurait dû prendre > Zakho

fin en décembre 2007, après la tenue d'un référendum permet¬ Dohouk tant de choisir entre le rattachement à Erbil ou à Bagdad. Ce "Akre HajOmaran texte est l'élément clé pour le règlement du statut de ces zones

litigieuses et en conflit entre les deux autorités. Conçu comme

Mossoul rffi un processus en plusieurs étapes (résolution de la question de

l'arabisation dans les zones en discussion, retour au découpage Koya

administratif de 1957, organisation d'un recensement, tenue Makhmur d'un référendum), cet article 140 est toujours resté lettre morte. Bashmar Si les Kurdes étaient en position de force en 2005 pour imposer Sulaymaniyy Kirkouk à Bagdad leurs revendications, l'évolution politique de l'Irak Halabja avec le retour des sunnites, et surtout le poids des chiites autour du Premier ministre Nouri al-Maliki (au pouvoir depuis 2006),

ne permet plus l'application de cet accord. Derrière cette dis¬

pute territoriale se cachent des enjeux économiques colossaux :

Perwiskhan une importante partie de la richesse pétrolière du pays se trouve

localisée dans ces zones, notamment près de Kirkouk.

Ainsi, les régions disputées (cf. carte l) constituent en quel¬ 60 km

que sorte la frontière, certes d'une grande épaisseur, entre le

Frontière internationale Limite de province Kurdistan autonome et le reste de l'Irak. Une frontière floue, Autoroute en projet (horizon 2030) Frontière irakienne Localités non définie et extrêmement conflictuelle. En réalité, les ter¬ | Zones disputées ^ Green Line du GRK Poste de douane ritoires en discussion entre Erbil et Bagdad représentent un

Source: Ministère du Planing, Erbil, 2013 espace qui s'étire de la Syrie à l'Iran, soit près de 650 kilomè¬ Réalisation : Cyril Roussel, Atlas du Kurdistan d'Irak, 201 3

tres d'est en ouest, et d'environ 50 à 100 kilomètres du nord

au sud. Sans recensement précis et récent de la population, il 3. Les flux de marchandises aux du Kurdistan d'Irak

n'est pas possible de connaître la répartition ethnique exacte. Relief 3 583 m Et la part entre Kurdes, Arabes et Turkmènes est variable dans

chaque subdistrict. Les contrôles dans cette partie du territoire

irakien sont particulièrement nombreux - surtout autour de

Mossoul et de Kirkouk - et sont effectués, en fonction des zones

où l'on se trouve, par les peshmerga, par l'armée irakienne ou TalAfar par des patrouilles mixtes. Ainsi, le Kurdistan d'Irak se com¬

pose de deux territoires, pour le moment, bien distincts : l'un *êiï

est parfaitement contrôlé par l'autorité kurde du GRK et il est Bashmar

relativement facile d'y effectuer des recherches ; l'autre est « in¬

certain », un « entre-deux » dans lequel la collecte de données

et l'accès au terrain sont difficiles. wiî^fflt.

r<5>> Des données statistiques

difficilement accessibles

Haditha

km Le GRK est une entité politique dominée par les deux partis CIFPO

traditionnels qui se partagent le pouvoir militaire et adminis¬ » Frontière irakienne ^^ Green Line du GRK 1 000 camions/jour

tratif: le PDK de Massoud Barzani, président de la région auto¬ Limite de province L_ Zones disputées 500 camions/jour nome, et l'UPK de Jalal Talabani, chef de l'État irakien. Son Limite de district Localités Limite de subdistrict * Poste de douane autorité couvre un territoire de 40 643 kilomètres carrés. Cette 100 camions/jour Réalisation : Cyril Roussel, Atlas du Kurdistan d'Irak, 201 3 entité politique est autonome par rapport à Bagdad, mais pas

indépendante. Cependant, et malgré la jeunesse de sa genèse, Pour aménager le territoire, planifier les investissements et elle forme un véritable État dans l'État puisqu'elle en possède distribuer les budgets des régions jusqu'aux communes, de presque tous les attributs : un président, un gouvernement, un nombreux fonctionnaires sont envoyés sur le terrain, consti¬ Parlement, une cour de justice, une armée, des services de sé¬ tuant une clientèle fidèle à l'une ou à l'autre des formations curité, le contrôle de ses frontières, un budget propre et donc, au pouvoir. Chaque famille politique est dominante sur une pour ainsi dire, l'ensemble des pouvoirs régaliens (judiciaire, partie du territoire et les charges ministérielles et provinciales militaire, fiscal et politique/décisionnel). Mais elle ne bat pas sont partagées. La gestion du Kurdistan autonome se fait donc monnaie et ne délivre pas de passeport. sans l'intervention de Bagdad qui ne reconnaît pas les nouveaux Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

GÉOPOLITI Q.U E Le Kurdistan irakien : le défi des cartographes

Mossoul-Erbil et en principe, la sécurité est assurée par des pa¬ UN TERRITOIRE MOUVANT ET DIFFICILE À GÉRER trouilles kurdo-arabes. Dans les faits, Makhmur demeure essen¬

tiellement sous contrôle administratifet militaire du Kurdistan, Le territoire géré par le Gouvernement régional du Kurdistan fait l'objet de nom¬ qui nomme les nouveaux fonctionnaires et fournit une part des breux litiges, notamment pour le contrôle des zones pétrolières de la région de budgets locaux. Kirkouk, créant des tensions avec Bagdad. Les autorités d'Erbil se focalisent sur les Pour le troisième et dernier, on retiendra l'exemple du sud de axes qui structurent son espace utile selon une logique transversale est-ouest, pour la province de Sulaymaniyya, dont une partie constitue 1' « ad¬ assurer le développement de l'économie. ministration de Garmian ». Cette nouvelle entité territoriale,

créée en 2008, permet de gérer la zone méridionale de la pro¬ vince à laquelle viennent s'ajouter plusieurs subdistricts (le plus connu étant Kifri) qui se situent normalement dans les

provinces voisines de Salah ad-Din et de Diyala, mais qui sont,

de fait, à l'intérieur du GRK ou sur la Green Line.

L'hétérogénéité et la complexité de la gestion territoriale dans

ces zones en discussion renforcent l'écartèlement des popu¬ i I lations kurdes entre celles administrées par le GRK, celles gé¬

rées par Bagdad et celles placées sous l'autorité les deux entités.

Dans ces conditions, la collecte de données statistiques relève

généralement de la gageure.

^Ss^ Des enjeux économiques

et politiques colossaux

Derrière cette frontière militaire de facto (la Green Line), un

quasi-État kurde depuis 2003 à la reconfiguration et à

découpages administratifs auxquels se livre Erbil de manière l'aménagement de son territoire avec l'argent du pétrole ira¬

unilatérale. Et ils sont nombreux. Plusieurs cas sont à noter : kien : le GRK reçoit 17 % du budget national, auxquels s'ajou¬

,-==y Le redécoupage à l'intérieur de la Green Line de mailles tent les revenus de l'exploitation du pétrole se situant dans sa

administratives nouvelles qui faisaient partie de provinces ex¬ zone de contrôle - et qu'il exploite sans l'autorisation du pou¬

térieures au GRK et qui sont incorporées dans une entité pro¬ voir central - ainsi que ceux issus de la taxation à ses frontières

vinciale recomposée sous contrôle kurde. internationales. Dans ces conditions, l'espace économique

,^ La gestion et l'intégration de facto d'entités adminis¬ stratégique du Kurdistan d'Irak se réorganise autour de ces

tratives se trouvant à l'extérieur de la Green Line, mais qui deux paramètres vitaux pour la région : le contrôle des frontiè¬

sont peuplées en totalité par des Kurdes et contrôlées par res et d'une partie des ressources en hydrocarbures du pays.

les peshmerga. Les pays voisins fournissent la majorité des produits ma¬

^=^ La création d'une nouvelle grande entité administrative nufacturés et alimentaires qui sont consommés par le GRK de premier rang - de type province, mais sans en avoir les at¬ (cf. carte 3 p. 75). Laplace de la Turquie est hégémonique dans tributs - qui incorpore de petites entités administratives de ce domaine : avec en moyenne 2 000 à 2 500 camions par jour second rang situées de part et d'autre de la Green Line. en 20 13 (5), le trafic de marchandises par fret routier passe en Le premier cas est illustré par l'exemple des districts d'Akre grande partie par le poste Ibrahim Khalil, seul point de passage et de Sheikhan qui se trouvaient inclus dans la province de entre l'Anatolie et le Kurdistan irakien. Le rôle de ce point de Nineveh. En 1993, ils sont rattachés à Dohouk, vu qu'ils se douane est donc primordial pour l'acheminement des produits situaient sous contrôle total des peshmerga. En 2009, Akre est d'importation. C'est également à ce poste frontalier que les divisé en deux ; un nouveau district est créé avec comme chef- taxes sur les marchandises importées sont les plus importan¬ tes, constituant des revenus substantiels pour le GRK (6). À lieu Bardarash. Le deuxième correspond au district de Makhmur. Détaché de ce titre, il occupe une place essentielle dans l'organisation du la province d'Erbil en 1996 à la suite d'un marchandage entre dispositifroutier régional. le PDK, alors en difficulté dans la guerre civile contre l'UPK, Pour faciliter cette économie d'importation et de transit de et Saddam Hussein, il fait officiellement partie de Nineveh. marchandises, le réseau routier kurde est en pleine reconfi¬ Pourtant, aucune carte ne note ce changement. L'armée ira¬ guration (cf. carte 2 page 75). Les axes nord-sud, préexistants kienne ne l'avait pas évacué en 1991, ce qui le place au sud à l'autonomie de la région, sont moins fréquentés qu'aupara¬ de la Green Line, hors GRK En 2003, l'avancée des troupes vant compte tenu des risques encourus par les compagnies de kurdes s'effectue dans tout le district ; les populations arabes fret international à s'aventurer au sud des territoires disputés. installées durant la phase d'arabisation (années 1970 et 1980) L'ancien réseau, qui témoigne de l'organisation centralisée de s'enfuient. Depuis, le district est en gestion budgétaire mixte l'époque baasiste (1968-2003) autour de Bagdad, avait pour Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

Ainsi, les grands projets autoroutiers en cours et à venir au Kur¬

distan ont pour objectif de renforcer la circulation est-ouest

au détriment de Bagdad et d'intégrer la Région autonome du

Kurdistan dans un espace économique composé de la Turquie, # du GRK et de l'Iran. Les frontières sont déjà et seront plus

encore au c de cette nouvelle organisation économico-

spatiale qui émerge. * À l'horizon 2030, le Kurdistan devrait être pourvu d'un ré¬ seau d'autoroutes qui reliera les deux principaux postes fron¬

taliers irano-irakiens au poste Ibrahim Klialil, en connectant

entre elles les villes de Sulaymaniyya, d'Erbil, de Dohouk et \ \ de Zakho. Deux extensions vers le sud par-delà la Green Line

intégreront Kirkouk et Mossoul au reste du Kurdistan. Dans

le nord de l'Irak, les autorités kurdes tentent donc de mettre

en place une organisation du territoire qui repose sur un sys¬

tème économique transfrontalier et qui tend à remplacer celle

structurée autour de la capitale irakienne, toujours synonyme

d'oppression pour les Kurdes.

r^^s^ Un Kurdistan dans le rôle

de passeur au Moyen-Orient ? *-

Le projet d'atlas sur le Kurdistan d'Irak devra au final rendre

compte des nouvelles cartes de tout un espace transfrontalier,

de plus en plus intégré. Il apparaît composé de la Turquie, de

l'Iran, du GRK, mais aussi du Kurdistan syrien, à condition

que de nouveaux conflits ne viennent pas remettre en cause

ces dynamiques en cours, comme c'est si souvent le cas dans » cette zone du monde. Dans ces conditions, l'atlas ne pourra

être un ouvrage sur un territoire défini et borné. Outre la dif¬

ficulté à établir des frontières précises à ce Kurdistan, il de¬ IV*. /)i's/f/f)r/L;j, l( us i l'uni' demi ni1.! ut ion .1 I ihil. en Jl) I I. vra prendre en compte l'ensemble des réseaux économiques,

politiques et migratoires qui traverse le GRK et qui le relie à

but, dans le nord du pays, de relier les villes stratégiques de son voisinage.

Kirkouk et de Mossoul à la capitale. Le Kurdistan, en rébellion Le pari scientifique est de produire un atlas des dynamiques en

depuis le début des années 1960, faisait figure d'angle mort. cours dans cette région en reconfiguration et qui apportera les

Dorénavant maître de son destin et de l'aménagement de son clés pour comprendre les enjeux se profilant dans cette centra-

territoire, le GRK se focalise sur les axes qui structurent son lite méconnue du Moyen-Orient. Cela permettra également

espace utile selon une logique transversale est-ouest. Ainsi, de saisir le devenir de ces territoires à l'interface entre mondes

une bonne part de la circulation commerciale suit un corridor turc, arabe et persan, où les Kurdes auront peut-être l'occasion

Turquie-Dohouk-Erbil, via le poste-frontière Ibrahim Khalil, historique de jouer le rôle de passeurs.

et se poursuit vers l'est, en direction de Sulaymaniyya et de la

frontière iranienne. Cyril Roussel

(1) Gilles Chenève, « Le Kurdistan irakien : vers le pre¬ douaniers, estimés à 1 00000 dollars par jour. L'UPK no¬ les statistiques officielles turques donnent 1 500 camions

mier État kurde ? », in Atojçn-Orienf n°16, octobre- tamment, accuse le PDK de monopoliser les taxes doua¬ par jour en 2011. décembre 2012, p. 72-77. nières tirées d'un commerce transfrontalier illégal mais

toléré, dont la contrebande du pétrole, et de privilégier (6) Il est difficile de connaître les revenus engendrés par (2) Ils peuvent être de plusieurs natures en fonction des ses propres ministères et fonctionnaires ». le fret routier à cette frontière. En décembre 201 1 , le res¬ données dis|X>nibles, comme le revenu moyen par mé¬ nage, le taux de chômage, le niveau de scolarisation, ponsable de la douane avait été emprisonné à la suite de (4) Arthur Quesnay, « Stratégies communautaires et l'accès aux services de santé, etc. fuites d'informations. Le poste Ibrahim Khalil se trouve politiques : le cas de Kirkouk >, in Afoyen-O/ent n'18, sous le contrôle territorial du PDK et l'UPK accuse ce (3) Dans son ouvrage Conflit kurde : Le brasier oublié du avril-juin 2013, p. 42-47. dernier de ne pas reverser l'intégralité des revenus au Mo^n-Orienl (Autrement, 2009), le chercheur français gouvernement d'Erbil. Pour ces raisons, la plus grande Hamit Bozarslan évoque les « tensions internes, alimen¬ (5) Estimations de la Chambre du commerce de Zakho- tées [...] par l'accès inégal des deux parties aux revenus Dohouk. Le chiffre pourrait être un peu surestimé, car opacité règne sur ce sujet.

Moyen-Orient 21 .Janvier- Mars 201-1 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

1/ February / 2014 Gorran’s Detailed Analysis of Iraq’s 2014 Budget http://rudaw.net requiring the Kurdistan Regional Government (KRG) to send the RBIL, Kurdistan Region – amount to Baghdad on a EThe Kurdistan Region’s monthly basis. share from Iraq’s 2014 budget is “If Kurdistan Region failed 9.9 percent, a report by the auto- to send its domestic revenues to nomous Kurdish enclave’s the federal central bank, the cen- Change Movement (Gorran) tral government shall subtract says, as Erbil continues efforts to that money from the budget of win the 17 percent allocation spe- the Kurdistan Region,” accor- cified in the constitution and ding to a clause in the article, resolve other oil and budget dis- which was contained in previous putes with Baghdad. budgets and can be activated by The report titled “Analysis Baghdad at any time. Report of the 2014 Budget Bill The Kurdistan Region has The report estimates the Iraqi budget for this year at more of Iraq and the Share of sent its revenues to the central than 164.5 trillion Iraqi Dinars, exceeding the 2013 budget Kurdistan Region,” and sent to bank in the past, but Baghdad by 27 trillion ID. the Kurdish parliament by has not agreed to the calcula- Gorran, provides a detailed exa- tions. social services and economic nance and sovereignty costs. mination of the Iraqi budget. The same article also holds infrastructure, which are major This means that Kurdistan’s It estimates the Iraqi budget the KRG or any other governo- public demands. share will fall with every for this year at more than 164.5 rate responsible for damage to The Kurdish share of the increase in the governance and trillion Iraqi Dinars, exceeding any telecommunications facili- budget, after subtracting sove- sovereign expenditures. the 2013 budget by 27 trillion ties, including Internet cables. reign and governance costs, is 17 However, Kurdistan has its own ID. That means that the KRG percent of the total, or about 16.5 share in governance and sove- National income in 2014 is could be penalized for damage trillion ID. That is 2.46 trillion reign expenditures as well. estimated at about 139.6 trillion done by companies owned by – ID higher than in 2013. Erbil’s Sovereign costs in 2014 ID, with a deficit of some 20.8 or close to -- the Kurdish politi- share comes from 15.4 trillion equal about 47.5 trillion ID. The billion ID. cal parties. ID from the total Iraqi budget, 17 percent Kurdish share is cal- The budget expects oil reve- Article One of the bill states and 933 billion ID from culated after subtracting this nues to come from selling 3.4 that 400,000 bpd will be produ- Kurdistan’s share in the funds amount from the total budget. million barrels per day, higher ced by the KRG, and that allocated to the Development Erbil should receive 17 of than the 2.9 million bpd speci- Baghdad will determine fines if Project of the Iraqi the allocation for governance fied for 2013, according to the that target is unmet, meaning Governorates. costs. Part of this budget was not Gorran report. that the Kurdish budget will suf- Gorran notes that the 2014 given to Kurdistan in the past, The Kurdistan Region needs fer every time there is a dispute budget lacks any economic especially the costs of electricity to pump out 400,000 bpd in over production with the central vision. It contains no initiatives production and pilgrimage to 2014, while in 2013 it was requi- government. to boost local production, Mecca. red to produce 250,000 bpd. The At $100 a barrel, the produc- decrease imports, create jobs and In 2012 the Kurdistan budget stipulates all Iraqi oil tion target should contribute improving income for Iraqi citi- Region should have received revenues – including Kurdistan’s $14.6 billion (17.5 trillion ID) to zens. 289 billion ID from the central – to be deposited in the the Iraqi budget, whereas the It adds that the bill is focused government for fuel supplies and Development Funds of Iraq allocated budget for Kurdistan is more on improving military and electricity generation, but this (DFI) in the United States. 16.4 trillion ID. political strength, containing never happened. In 2013, the The International Monetary Article 9 states that, “the steep rises for governance, secu- same expenditures totaled 302 Fund (IMF) has warned that the expenditures of the guards of rity and defense expenditures, billion ID, but were again with- Iraqi budget contains “a structu- Kurdistan Region (Peshmarga) and relatively small outlays for held. ral problem” for relying too hea- such as salaries, arms, and other the agricultural and industrial In 2014, about 12.6 trillion vily on oil revenues, making it necessities will be provided by sectors. ID is allocated for governance vulnerable to oil price variations. the central government in a way Defense and security expen- expenditures. The Kurdistan The major portion of the that will not violate the Iraqi ditures take up 23.2 trillion ID of Region constitutionally deserves budget – some 99.5 trillion ID -- constitution.” the budget, while agriculture more than 2 trillion ID, but is not is allocated for governance, with Since 2007, this article has outlay is a paltry 4 trillion ID. expected to receive it. only about 59.3 trillion ID going been repeated in the Iraqi budget This means that the security and Some articles in the budget to investment, the report says. It laws in various ways, without the defense expenditures are bill are considered harmful to the shows that 36 percent of the being implemented. According seven times greater than the agri- Kurdistan Region if implemen- Iraqi budget is allocated for to the estimates, the central cultural sector. Industry receives ted, such as article 10, which is investments, while international government owes more than 10 only 415 billion ID – 14 times related to local Kurdish reve- standards call for investments trillion ID to the Ministry of less than for defense and secu- nues. between 65-70 percent. Peshmarga. J rity. It states that domestic The limited investment bud- Gorran notes that the Kurdish revenues will be identi- get is expected to negatively Kurdish share of the budget is fied and calculated by audit impact the improvement of calculated after deducting gover- agencies in Erbil and Baghdad,

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for a photograph with a fan, comes in part from her fierce stand against abuses by the 'We have been here Turkish state. A powerful video of her admo- nishing the Turkish government in parlia- ment, for failing to punish the air force com- longer than a thousand manders responsible for ordering an air strike against 34 Kurdish civilians, went viral last year. years': Kurdistan's fight "We have been here longer than a thou- sand years," she shouts in the video. "We are rooted in those cliffs, rocks, Mount Cudi, for nationhood Mount Gabar, Mount Agri, Mount Munzur. We are here and we have been here since the beginning of time." http://www.independent.co.uk The struggle to which Kisanak refers has been a hard-fought one. Ever since the Richard Hall Ottoman General Mustafa Kemal Ataturk rejected a treaty which would have granted he frontiers of Kurdistan, as they were the Kurds a homeland at the Paris Peace T proposed at the Paris Peace conference conference in 1919, repression of Turkey's 15 in 1919, "begin in the north at Ziven, on the million-strong Kurdish population has been Caucasian frontier, and continue westwards brutal. Numerous rebellions were quashed by to Erzurum, Erzincan, Kemah, Arapgir, Besni the state in the early part of the century and and Divick. In the south they follow the line hundreds of thousands have been displaced from Harran, the Sinjihar Hills, Tel Asfar, and killed in an effort to pacify the south-east. Erbil, Süleymaniye, Akk-el-man, Sinne; in the Kurdish nationalism gathered pace after 1978 east, Ravandiz, Başkale, Vezirkale, that is to with the foundation, by Abdullah Ocalan, of say the frontier of Persia as far as Mount the Kurdistan Workers' Party (PKK), a Ararat." century. One of the ways Turkish authorities Marxist militant movement that aimed to Almost 100 years later, the boundaries of suppressed calls for Kurdish autonomy was to create independent state from the Kurdish a state for the Kurdish people exist only in the ban any expression of ethnic identity – that majority lands in Turkey (it later tempered its hearts and minds of those who live within included the use of the Kurdish alphabet on demands to calls for greater autonomy). them. Twenty-five million Kurds live in these public buildings and documents, a ban on the Thousands of young Kurds went, and still go, invisible borders today. They are the world's teaching of the Kurdish language and even "to the mountains" – a common refrain used largest stateless minority, and although they possession of Kurdish music. It was the policy to describe joining the PKK at their Qandil are divided by nationality, dialect, custom, of successive Turkish governments to deny Mountains base in Iraqi Kurdistan. allegiances and religion, they share a common the existence of the Kurdish people as distinct A bitter war with the Turkish state follo- desire: to be able to express their ethnic iden- from Turks. They were referred to disparagin- wed the PKK's formation, with abuses on both tity and to govern themselves in the areas in gly as 'Mountain Turks'. sides. A fragile ceasefire now exists between which they live. The name of this centre – Cigerxwin's the two sides following 30 years of war and In each of the countries they inhabit – name – contains two Kurdish letters . Ten more than 40,000 killed. Shortly after the Turkey, Iraq, Syria and Iran – that quest for years ago it would have been inconceivable ceasefire announcement in December, on the self-rule has been suppressed. The history of that those letters would hang above the orders of Ocalan, PKK fighters began withdra- the Kurdish people can be told in a cycle of entrance to the building. But after a long bat- wing from Turkey back to the Qandil uprisings, brutal reprisals and repression. tle, the gold metallic letters, each a foot tall, Mountains. The peace between the two sides Their struggle has truly been long and bloody, are displayed proudly. remains precarious. Days before I meet but today, while instability reigns throughout "We have fought a long struggle over the Kisanak, two Kurdish protesters were killed the Middle East, their prospects look brighter past 100 years," says Gultan Kisanak, an MP by security forces, prompting large protests in than they have done in a long time. and member of the Kurdish Peace and Diyarbakir and across the south-east. The fallout from the Arab revolutions that Democracy Party (BDP), sitting in a small Last year, on an overcast evening in the began in 2011 has prompted speculation on office of the building. "As a result of that strug- Qandil, the PKK's then military leader, Murat the precariousness of the borders imposed by gle we have won important freedoms." Karayilan, told me of disquiet in the ranks of the 1916 Sykes-Picot agreement (when Britain Kisanak strides through the corridors of his fighters. The leadership supported the cea- and France divided up the Ottoman Empire), the centre followed by admiring teenagers. sefire, he said. "But the PKK is a very large and for no one is that more true than the She, too, is a symbol of the progress made in organisation. We cannot say that the middle Kurds. Turkey. There was a time when belonging to ranks all feel the same way. We are having a Travelling across Kurdistan, from any organisation that identified as Kurdish problem convincing all of our comrades." Diyarbakir in the west to Erbil in the east, over would have been grounds for imprisonment. Though the peace is holding, many Kurds mountains and numerous borders, it is But Kisanak stands as an outspoken cham- feel that the Turkish government is not impossible to ignore the sense that change is pion for her community and a favourite candi- serious about the peace process. in the air. date for mayor in Diyarbakir – the "spiritual "The meetings are important," Kisanak capital for Kurds," as she describes it. says, "but they are not enough on their own." TuRKey (NoRTHeRN KuRdisTaN) The ancient sprawling city on the banks of She chooses her words carefully – with rea- The Cigerxwin Cultural Centre in the Tigris has become a centre for Kurdish son. In the courthouse down the road, a num- Diyarbakir, the largest Kurdish city in Turkey, nationalism. It has an independent spirit, evi- ber of her colleagues in the BDP are on trial is a good example of their progress. The impo- denced by the graffiti that covers the narrow for links to the PKK. "They haven't taken steps sing building of sand-coloured brick and large alley ways. When protests are held here, num- towards democracy, and have made no strip windows took its name from the late bers reach to the hundreds of thousands. It is attempt to address the demands of Kurds." Kurdish writer, Sheikhmous Hasan (known a poor city, in comparison to the rest of In the mountains, too, there are signs of by his pen name Cigerxwin) – but the name Turkey, as are most of the Kurdish provinces, disquiet. Cemil Bayik, the head of the PKK's itself was once a problem. but it is a symbol of hope for Kurds. political wing, said recently that the group is The repression of Turkey's Kurds has Gultan Kisanak's popularity, and the rea- ready to take up arms against Turkey once been particularly violent over the past half son she has to pause every 10 metres to pose more if the peace process fails. But the a

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a PKK have reasons not to disturb the deep morass. But perhaps the greatest suc- water too much. Like most Kurds, they are cess story for the Kurds in modern times lies watching events over the border with a close to the east, in Iraq. eye. The drive from Diyarbakir to Erbil is long and well-travelled. The coaches run regularly syRia (WesTeRN KuRdisTaN) and take around 12 hours through the moun- tainous terrain. There is a border to cross, of Over the past year, the steady progress of course, but the welcome one receives is more Turkey's Kurds – long the centre of attention often than not, "Welcome to Kurdistan", in the community – has taken a back seat. rather than "Welcome to Iraq". Many Kurds are now looking south to be ins- The landscape changes when one nears pired – to Kurdish-dominated, north-eastern Erbil – the capital of the semi-autonomous Syria, or 'Rojava'. region administered by the Kurds in northern "A few years ago, no one could have pre- Iraq. The buildings, too. The centre of the dicted what is happening now in Rojava YPG eventually regained control of the majo- ancient city is a picture of modernisation. In [north-east Syria]," Kisanak says. "It has rity of Rojava. the shadow of the centuries-old citadel lies a become an important symbol politically for "From the city of Serekaniye to Ain Diwar park with dozens of fountains and benches. Kurds in the four regions." village in the north-east is entirely liberated, At the other side of the park, not a few hun- From the outset of civil war across the except for Qamishli's airport, a security cen- dred yards away, looms another, altogether border, Syria's Kurds have pursued a difficult tre and some villages south of Qamishli," more modern, structure. A gleaming shop- balancing act. The country's main Kurdish Polat says. "It can be said that 80 per cent of ping mall with 67 outlets. political party, the Democratic Union Party Rojava is liberated and now administered by Iraqi Kurdistan could be viewed as some- (PYD, which has ideological ties with PKK), the Kurds, together with Christians, thing of a model for Kurds across the region. and its affiliated fighting force, the People's Armenians, Assyrians and Syriacs." Whereas, previously, Kurdish movements Protection Units (YPG), have avoided major But Syria's Kurds have done much more had sought the creation of their own state, confrontation with Assad's forces, which than regain lost territory. What has inspired most have tempered demands now to a withdrew from the vast majority of Kurdish their neighbours in Turkey and beyond is the degree of autonomy similar to that in Iraqi areas early on in the conflict to avoid fighting giant leaps the PYD has taken towards auto- Kurdistan. The region has its own parlia- a war on two fronts. nomy. ment, its own police and security services. As a result of their disassociation, the In mid-November, the PYD announced Perhaps most importantly for Kurds, it is the Kurdish areas remained relatively quiet in the plans to create a transitional government in one place in which they live where they are first two years of the war. The PYD paid lip the Kurdish areas of Syria. On 21 January – free to express their cultural identity without service to the stated aims of the revolution, the eve of peace talks between the Syrian hindrance. but, perhaps learning lessons from the brutal opposition and Assad's government – the Over the past year, large parts of Iraq repression suffered by Iraqi Kurds under Kurds officially declared autonomy. The PYD have been affected by extreme levels of vio- Saddam Hussein, they aimed to stay out of have made it very clear that they will not lence, with every indication that things will the fighting. accept a return to the status quo. "Assad can- deteriorate further. But Iraqi Kurdistan has The relative quiet on the north-eastern not enter our area again," a spokesman told prospered. Its success in managing vast oil front between Assad forces and the Kurdish The Independent at the time. resources has made the 'semi' of semi-auto- militias has led to claims of collusion with the That sentiment is echoed by Kan. "The nomous almost superfluous. The move regime – a charge the YPG strenuously Assad regime never had much power in our towards energy independence – and thus denies. Indeed, the Kurds had as much moti- areas in a military sense. It was only through greater autonomy from Baghdad – was made vation to rise up against the government as police, intelligence and agents," he says. "It official at the end of 2013 by a deal with other Syrians. will take Assad 10 years to build up his power Turkey to build a pipeline between the two The same denial of ethnic and cultural again. Even if he wins, we are not the same countries with the potential of exporting one rights that occurred in Turkey over the past Kurds we used to be. We have gained million barrels of oil a day. More foreign busi- 50 years was also being practised with gusto strength, experience and weapons. If the nesses are flocking to Iraqi Kurdistan to by the Syrian government. A 2009 Human regime tries to re-occupy our areas, we will invest in the coming energy boom. Rights Watch report documented the arrests defend our people and our areas until the last The path Iraq's Kurds took to autonomy and trials of at least 15 prominent Syrian YPG fighter. We will not allow any force [to] and prosperity is exactly the one that Syria's Kurdish political leaders since 2005. enslave us again." Kurds are now doing their best to avoid. After "Security agencies prevented political and While the borders that divide the Kurds a number of failed uprisings throughout the cultural gatherings, and regularly detain and grow fainter, the boundaries of Rojava grow 20th century, the Kurds under separatist lea- try Kurdish activists demanding increased more embedded by the day. With Assad and der Massoud Barzani sided with Iran in its political rights and recognition of Kurdish the main rebel forces consumed with fighting war against Saddam Hussein, in the vain culture," the report noted. each other, it appears unlikely that either will hope that their allies might triumph and Despite a desire to remain out of the be able to assert their authority over the grant the Kurds independence. conflict, Kurdish forces were, perhaps inevi- north-east. Hussein's vengeance was as committed tably, dragged into the war – not by the "We currently have no demand to secede as it was bloody. The Anfal Campaign, which Syrian army, but by the al-Qa'ida-linked from Syria and we do not seek to establish a began in the late stages of the Iran-Iraq War, Islamic State of Iraq and the Levant (ISIS), an mini-state in Rojava," Polat says. Betraying a was conceived with the aim of destroying the extremist Syrian rebel group comprised pre- vision that considers the next decade rather Kurdish population of northern Iraq and dominantly of foreign fighters. ISIS began than the next year, he adds: "But if the Syrian populating the area with Arab Iraqis. It was launching attacks against Kurdish areas in state collapses along with the current borders genocide. Anywhere up to 100,000 civilians July last that were drawn in the Sykes-Picot, and in were killed by air strikes and chemical wea- With a vast array of rebel groups having case there is no longer a real link between the pons. Thousands of villages were destroyed – liberated much of northern Syria, it was ine- regions and areas of Syria, then we will not along with them churches, hospitals and vitable that the Kurds would have to contend stand idly by. We will have our many schools. On 16 March 1988, a poison gas with the forces fighting against Assad in their choices." attack on the city of Halabja left an estimated quest for security and self-determination. 5,000 Kurdish people dead, most of them Polat Kan, a member of the YPG militia in iRaq (souTH KuRdisTaN) women and children. the Syrian border city of Qamishli, speaks As with Syria, it was the chaos of the wars with disdain of "nasty, blind civil war," but Rojava has become a glimmer of hope for Kurds across the region. It was an unexpected in Iraq that gave the Kurds space to pursue insists the Kurds had to protect themselves. autonomy. Saddam's heinous repression a After losing some territory to jihadists, the source of inspiration for many, borne from a

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a of the Kurdish people prompted the Kurds has focused its attention on supporting mode- the prosperity of Iraqi Kurdistan or Turkey's to back the US in the first Gulf War in 1991. rate rebels fighting Bashar al-Assad. slow march towards autonomy is assured, but When the war concluded, the US implemen- "I understand politically that what the the Kurdish people are optimistic. It seems, at ted a no-fly zone over the Kurdistan region, Kurds did is a reaction to their experience," least for now, progress is in their hands. paving the way for Kurdish self-rule. When Robert Ford, the US ambassador to Syria, said "I feel as though the Kurdish nation has a the US invaded Iraq again in 2003, this time recently. "But I have to say that from our point historical opportunity," Kisanak says at the to remove Saddam Hussein from power, the of view, the Kurdish questions in Syria are end of our meeting in Diyarbakir. "At the Kurds welcomed the American troops as libe- constitutional questions. They have to be beginning of the 20th century, Kurdistan was rators. negotiated and agreed by all Syrians; they divided into four parts. Kurds were told they While the US played a key role in Iraqi cannot be fixed by unilateral measures." did not exist, their language was denied, their Kurdistan's path to autonomy, the same can- At the moment, the Kurds have no power- rights were denied. Now at the beginning of not be said for Rojava. The US has stated its ful sponsor to ensure their rights or support this century the Kurds are reclaiming what opposition to the formation of an autonomous their quest for independence. Neither the out- they lost in the last" region for the Kurds of north-east Syria, and come of Rojava's experiment with autonomy, " " "

Biden talks oil exports with Iraqi Kurdish leader WASHINGTON / February 01, 2014 / Associated Press ration with the Kurdistan Regional Government and with Iraq's government. The two also discussed efforts to fight terrorism in Iraq. u.S. Vice President Joe Biden says Iraq's self-ruled northern Kurdish Iraq's Shiite-led government has said it intends to create three new pro- region must work with Iraq's government to resolve conflicts over reve- vinces in an apparent attempt to address Sunni grievances and counter the nues for exported oil. expansion of the Kurdish self-rule region. Iraq's government and the Biden called President Massoud Barzani on Friday. It's at least the second Kurdish region have disagreed over the Kurdish region's decision to unila- time this month that the two have spoken. terally start sending crude to Turkey. G The White House says Biden stressed the importance of close U.S. coope-

FEBRuARy 4, 2014

Iraq’s territory," said Ulgen. According to Iseri, the Iraqi government Baghdad was not alone in having concerns over the energy deal. He said Baghdad’s decision to Legally mount a legal challenge was made in the knowledge that it had strong international support. Challenges "More or less, the U.S. and Iranian posi- tions are similar in the Iraqi case. The United Oil Exports States would like to see a unified Iraq, and also from the perspective of Iran, that would not like see a disintegrated Iraq ... And also from Iraqi Russia would not like to see alternative oil and natural gas sources in the market," said But Iraq's central government insisted Iseri. only it had the right to sign agreements on Kurdistan to For Ankara, the energy deal with Iraqi exporting energy. Dr. Emre Iseri, an energy Kurdistan has been an economic priority. politics expert at Izmir’s Yasar University, said With little energy reserves of its own, the Turkey the legal challenge posed a threat to the Turkish government saw the deal as diversi- agreement. fying the country's energy sources as well as "It’s a problem. You are talking about by Dorian Jones expanding trade, said Ulgen. international law, it's about legitimacy. If you www.voanews.com "The Turkish government will decide to act against international law, that means your push [forward] with the deal because it’s a maneuvering space is limited," he said. deal of critical importance to Turkey, given With oil now flowing from Iraqi Kurdistan Ankara has steadfastly defended its deal Turkey’s quest for more energy resources and to Turkey after the two sides signed a with the Iraqi Kurds, saying it complies with also the concessions that were granted to groundbreaking agreement late last year, Iraq’s constitution. The Turkish government Turkish companies in the region. So there is Baghdad is mounting an international legal has been working hard to bring Baghdad into lot of political capital attached to this deal as challenge to the deal. the deal. well," he said. In a deepening row over control of Iraq’s But Sinan Ulgen, a visiting scholar at The Iraqi Kurdish region is already esti- energy, Baghdad has announced it is Carnegie Europe in Brussels, said Baghdad's mated to be Turkey’s second largest trading employing an international law firm to block decision to mount an international legal chal- partner. Ultimately, international lawyers and the sale of oil piped from semi-autonomous lenge underlined its concerns about the oil judges could decide the fate of Ankara's Iraqi Kurdistan to Turkey. Last year, Ankara agreement. energy deal with Iraqi Kurdistan. Observers signed a wide-ranging energy agreement with "That would change the balance between said Ankara was likely to respect any legal the Iraqi Kurdistan Regional Government, or the KRG and Baghdad. Baghdad also fears ruling, but will be hoping that during the pro- KRG, and last December, oil from the region that other regions in Iraq will follow the same tracted legal process, a three-way deal bet- started flowing through a newly-constructed example -- like Basra. Therefore they don’t ween Erbil, Baghdad and itself can ultimately pipeline to the Turkish Mediterranean port of want to set a precedent that in time would hammered out. G Ceyhan. weaken the central control over the rest of

9 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 4, 2014 Kurds from Iraq wage holy war in Syria with one eye on home

By Isabel Coles (Reuters) Iraqi Kurdish men ALABJA, Iraq / Twenty-five year old chat at a tea house HAko Abd al-Qadir went to wage holy in the Kurdish town war in Syria vowing to return and conquer of Halabja, near all of Iraqi Kurdistan in the name of Islam Sulaimaniya, 260 km on the way back to his home town of (160 miles) northeast Halabja. of Baghdad, "God willing, we will come back and February 1, 2014. trample over your dead bodies until we Credit: reach Halabja," he said, threatening the REUTERS/Yahya region's "infidel" ruling parties in a video Ahmad made en route to Syria and posted on social media sites. "Just wait and see". Ako is one of around 200 young Iraqi Kurds who have joined the ranks of mili- border area between Iraq and Iran, which them, or perhaps there is a cell that per- tant Islamists in a conflict that has become was once a haven for Sunni militants who suades these youths to go." a clarion call for home-grown jihadists formed a group there in 2001 that came to MOSQUE RAIDS across the world, keen to prove them- be called Ansar al-Islam. It is not clear whether the young men selves amid fundamentalist fervor and Ansar al-Islam banned music and go to Syria on their own initiative or have war. forced men to grow their beards in the been recruited and sent there. The trend is alarming for Iraqi enclave, named "little Tora Bora" after the Mainstream Islamist parties deny involve- Kurdistan, a region that has managed to Taliban stronghold in Afghanistan where ment. A committee has been set up by the shield itself from the violence afflicting al Qaeda leader Osama bin Laden once government to investigate the matter. the rest of Iraq and nearby Syria, and to sheltered. A spokesman for the Ministry of attract investment from some of the any of the young Kurds who have Endowments and Religious Affairs said world's largest oil companies. Mgone to Syria come from this area, preachers at the region's more than 5,000 "Definitely, it's a big concern," said a including Ako, who joined Ansar al-Islam mosques, who are on the government senior official with knowledge of security as a teenager. payroll, were forbidden to incite violence issues in the Kurdish capital Arbil, who One of the first targets of the U.S.-led and would be punished if found doing so. spoke on condition of anonymity. "The invasion of Iraq in 2003 was Ansar al- "There is no evidence that any imam danger is that they will be used as cells to Islam. By that time, Ako had left the group has incited people - directly or indirectly mount attacks on targets here." and handed himself in to the security - to go to Syria," Mariwan Naqshbandi Kurdistan is not alone in worrying services because he felt the game was up, said. "We have asked the imams to advise about jihadi backlash; the roll call of those according to his friends. worshippers not to go, but unfortunately drawn to the cause of Sunni Islamist Surviving members of Ansar al-Islam they haven't managed to discourage rebels battling Syrian President Bashar al- retreated into Iran, but continued to carry everyone." Assad is long and diverse - from veterans out attacks including a twin suicide urdish security services however raid- of Iraq and Chechnya to young men from bombing against Kurdistan's two ruling Ked 11 mosques one night last London and immigrants from Stockholm. parties in 2004 that left more than 100 December in the city of Sulaimaniyah on But the autonomous region's proximity people dead. suspicion they were being used as recruit- to Syria makes it especially vulnerable. Ako served time because authorities ment centers, seizing identity papers and And whilst Kurdistan is used to dealing considered him to be a danger to national laptops. They have not disclosed what evi- with external threats, not least along its security. After being released from jail, he dence they found. tightly controlled border with majority married and had a daughter. He got a job Although Kurdistan shares a border Arab Iraq, this one is posed from within. at an electricity generating plant and was with Syria, most of the young men travel The region suffered its first major working at a tea house in Halabja until the there through Turkey, some via Lebanon, bombing in six years last September, day he vanished last November. and others southern Iraq. Around 40 have which was claimed by the Islamic State in The rest is played out on Facebook. On come back to Kurdistan and are now Iraq and the Levant (ISIL) - a Sunni group December 8, he wrote that he had joined either behind bars because they are con- also active in Syria. ISIL in Syria and posted the group's black sidered a threat to national security, or are Publicly, officials in Kurdistan play banner on his page. Earlier pictures show under close surveillance. down the threat and insist that the region him smiling at Halabja's sports club, and "I went there to be killed following the will remain safe, but oil companies oper- he also posted a whole album of photo- path of Allah," said one young Iraqi Kurd ating here are taking extra precautions. graphs of Barcelona football player Lionel who returned from Syria because he was "We decided to restrict movements to Messi. convinced the conflict was a western con- shopping malls and other high-visibility Despite Ako's history with militant spiracy to exterminate the world's target areas," said a source at an oil com- Islam, his friends were shocked when they Muslims. pany in Kurdistan. "We're just going to heard he was in Syria. But many believe these aspiring lower our profile a little bit." "I was very surprised because when Kurdish jihadists are driven as much by "LITTLE TORA BORA" he left Ansar al-Islam his views changed the hardships of life as by their faith. Famed for its poets and pomegran- dramatically," said a friend of Ako's from Asked why they thought Ako had gone ates, Halabja lies near the mountainous school. "Maybe he still had contact with to Syria, his friends and acquaintances ➡

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➡ all cited economic pressures, and the Jane's said in a recent report about mili- tries across which they are spread: fact he grew up an orphan in Halabja, tancy in Kurdistan, assessing the risk as Turkey, Iran, Iraq and Syria. better known as the site of a 1988 chemi- "serious". ISIL and other Sunni armed groups in cal weapons attack under Iraqi dictator RELIGION VS. ETHNICITY Syria have turned their weapons against Saddam Hussein. Ako's jihad lasted less than two a Marxist-inspired Kurdish militia that he Kurds' fortunes have since changed, months. ISIL announced his "martyrdom" stands in the way of their vision of an Tand their region is now Iraq's most sta- early this year in Syria, killed fighting not Islamic state spanning from Iraq to the ble and prosperous, but the people of Assad's forces but fellow Kurds, who have Mediterranean. Halabja often complain of neglect. taken advantage of the civil war to assert Wearing a black leather jacket over "The KRG (Kurdistan Regional control in the country's northeast. his Kurdish clothes, the young man who Government) will need to focus on using Kurds are predominantly Sunni did return from Syria said he would have its oil wealth to increase opportunities for Muslim, but identify overwhelmingly with no qualms about fighting his ethnic kin in employment and to reduce corruption if their ethnicity - the defining factor in a the name of Islam: "My religion comes it is to address this threat effectively," IHS long history of struggle in the four coun- before my Kurdishness - I make decisions

February 5, 2014 In setting energy policy, Kurds flex their independence Orlando Crowcroft “Both sides have an eye to the long president, Recep Tayyip Erdogan, reached www.thenational.ae term and the fact that independent oil a ceasefire with the militant Kurdistan sales would be another plank in the auto- Workers’ Party last March – ending a hen a referendum on indepen- nomy platform that the Kurds have been bloody campaign in the south-east of W dence for the Kurdish region was bulling up.” Turkey – there has been no conclusion on held alongside the 2005 parliamentary The KRG deputy finance minister, what the future holds for Turkish Kurds. elections in Iraq, the result was more Rashid Tahir, was quoted by the local They will be looking at what happens in than conclusive – 98.8 per cent of Kurds newspaper Rudaw earlier this year as Iraq. voted in favour of an independent saying that if a solution could not be rea- Others have said that the pipeline Kurdistan. ched with Baghdad over the budget then with Turkey demonstrates a willingness on Now, with Erbil and Baghdad at logger- “we have no choice but to separate”. the part of Mr Erdogan to deal with a heads over the former’s independent oil “It would be like a father who encou- separate Kurdish entity in Iraq. exports to Turkey and the latter’s threat rages his son to separate from the family. “The recurrent, traditional argument to cut the Kurdistan Regional If they want us to separate, we thank against Kurdish independence was that Government’s (KRG) funding in response, them and we take our own path,” he said. there would be a reluctance on the part the issue of independence has raised its Analysts say that Kurdish Iraq would of Turkey to go all the way and let the head again. struggle to support itself if a break with Kurds export oil from the KRG area in the As an Islamist insurgency rages in the Iraq came tomorrow. An estimated 80 per event of independence. That problem now south, the KRG’s control over the north cent of spending in the region goes to seems significantly diminished,” said has looked impressive by comparison, with salaries, and the KRG could not switch Reidar Visser, a research fellow at the little violence in the Kurdish region apart exports on and overnight receive enough Norwegian Insitute of International Affairs. from last September’s attack on Erbil, in money to break all links with the south. On the other hand, he said that the which a number of soldiers were killed “It wouldn’t be able to pay the bills,” said increasing federalist ambitions of Syrian and dozens injured. Shwan Zulul, head of Carduchi Consulting Kurds – who have all but carved out their But increasingly, it is energy policy in London. own state in eastern Syria as the civil war where the Kurds are able to demonstrate There are territorial issues too, Shwan rages – could force a rethink of Turkish their growing independence. As oil explo- says, with disputed regions such as the policy towards the Kurdish region. ration and development in the south is city of Kirkuk, with its sizeable Arab and “They may see the danger of a domino hampered by violence and economic Kurdish populations. These regions also effect that could ultimately impact eas- malaise, Kurdish Iraq has pressed ahead contain the bulk of northern Iraq’s oil, a tern Turkey itself,” Mr Visser said. with its pipeline link to Turkey and is guaranteed source of conflict between In the end, it will be the international increasing exports every week. Iraq and a future Kurdish state. Iraq, for community that would need to get on It has also signed agreements with its part, would lose the Kurdish border board if the Kurdish region was to sepa- many of the world’s major international with Turkey. rate from Iraq. The recent involvement of oil companies independently of Baghdad, Then there is the international ele- the American vice president, Joe Biden, in much to the chagrin of the south. ment, said Mr Mallinson, with sizeable the spat between Baghdad and Erbil sug- “There is the sense that the Kurds feel Kurdish populations in Iran, Turkey and gest that the United States would prefer that they should be getting a larger share Syria. to see a compromise rather than a split, of Iraqi’s overall wealth and should have “Some advocates of an independent Mr Mallinson said. more of it devolved for them to manage Kurdistan argue that the desire has been “A big change in Iraq would not only and spend, while Baghdad feels that the suppressed for decades, if not longer, have implications for Iraq’s security, it Kurds are not contributing their fair share because they are spread among several would also have impacts elsewhere in the to the economy and pushing for too countries, so any change in one of those region. The US spent a lot of blood and much,” said Richard Mallinson, a geopoli- countries would have big ramifications for treasure to get Iraq to where it is today, tical analyst and Iraq expert at Energy its neighbours,” he said. and it doesn’t want that to fundamentally Aspects in London. He points out that while the Turkish alter that or go backwards,” he said.

11 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 2 février 2014 " En Syrie, tous les équilibres religieux et politiques ont volé en éclats "

http://www.fait-religieux.com continuité territoriale avec l'Iran via Henri Garabed l'Irak. Les sunnites libanais, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis pourraient tirer profit d'une telle opportunité pour l'élimi- La guerre civile syrienne est une ner. L'Iran a sans doute demandé au arène impitoyable dans laquelle Hezbollah d'intervenir massivement en rivalisent grandes puissances et Etats Syrie, parce que ce pays est la clé de son rivaux de la région. Elle symbolise dispositif vers l'ouest. Si le régime de Bachar al-Assad tombe, c'est l'influence aussi la ruine des fragiles équilibres de l'Iran au Liban qui s'effondre. communautaires syriens. Directeur du Groupe de recherches et d'études Qu'en est-il des Kurdes ? Les Kurdes tirent profit de cette situa- sur la Méditerranée (GREMMO) et tion pour faire progresser leur autono- le Moyen-Orient à Sciences Po Lyon, mie. Ils préfèrent un Bachar Al-Assad fai- le géographe Fabrice Balanche ble plutôt que des sunnites forts. Au Fabrice Balanche. (Photo : GREMMO) explore pour fait-religieux.com la sit- début, certains clans voulaient s'allier à uation des ces communautés, dont l'opposition tandis que d'autres préfé- en scène véhiculée sur Internet. Les chré- raient un conseil national kurde indépen- tiens issus des régions tombées aux mains certaines sont clairement menacées dant. Finalement, les Kurdes ont complè- dans leur existence même. des rebelles ont fui. Par exemple, les trois tement rompu avec l'opposition, concréti- villages chrétiens de la campagne d'Idleb, sant ainsi leur rapprochement stratégique Comment évolue le conflit qui a dans le nord-ouest, ont été abandonnés. avec le régime. C'est le PYD, la branche Autre exemple : au nord-ouest, près de éclaté il y a près de trois ans, en mars syrienne du PKK - le parti des travailleurs 2011 ? Lattaquié, le village mixte arménien et du Kurdistan, fondé en Turquie - qui s'est alaouite de Aramo a été attaqué par le Bachar El-Assad conserve le contrôle imposé au détriment du PDK - parti Front al Nosra et des bataillons soi-disant des points stratégiques et de la Syrie utile, démocratique du Kurdistan, fondé en modérés de l'ASL. Il y a eu une centaine c'est à dire l'axe Lattaquié-Tartous- Irak mais syrien. de morts et près de cent cinquante per- Homs-Damas, jusqu'à la frontière jorda- En décembre 2012, la Turquie a sonnes enlevées, notamment des nienne, malgré la persistance de poches poussé les djihadistes à l'assaut des bas- Arméniens. Mais qui en a parlé ? Plus au rebelles dans cette bande de territoire. Le tions kurdes syriens. Équipés d'armes nord, la cité de Kessab, une enclave armé- régime exerce son contrôle sur la majo- lourdes, les combattants du Front al nienne chrétienne avec une minorité rité de la population syrienne. Un quart Nosra ont pénétré dans la ville-frontière alaouite, a été attaquée par des de la population lui échappe : les deux de Ras Al-Aïn. Les Kurdes sont parvenus Turkmènes qui se battent au côté de tiers sont sous le contrôle des groupes à les repousser. D'autres combattants dji- l'ASL. Ils ont été repoussés par les rebelles et un tiers sous celui des mili- hadistes ont pénétré en Syrie via l'Irak. Ils milices d'autodéfense arméniennes. Au ciens kurdes, alliés stratégiques du voulaient s'emparer du village de sud-est de Homs, le village de Sadad où régime. Enfin, 15 à 20 % de la population Malkiyé, à l'extrême nord-est de la Syrie. vivaient trois mille chrétiens a été égale- se situe dans les zones disputées. Là encore, les Kurdes les ont repoussés et ment attaqué par les rebelles. Des églises Le régime peut-il tenir sans le sou- ont réussi à couper la route entre ont été profanées, des gens assassinés. tien du Hezbollah libanais ? Mossoul, en Irak, et Hassaké en Syrie. Globalement, parmi les chrétiens, L'appareil militaire du régime syrien Des renforts de combattants du PKK ont certains défendent leur territoire en inté- n'est pas intact, mais il fonctionne sans doute été nécessaires, de même que grant les milices de la défense nationale, encore. Le régime ne manque ni de car- le soutien logistique de l'armée syrienne. d'autres soutiennent le régime de manière burant, ni d'armes, ni de munitions. Son Combien y-a-t-il de Kurdes en Syrie pacifique, mais tous savent que leur sur- problème, ce sont les effectifs. Aux et sur quels territoires ? vie en Syrie dépend de son maintien. A quelques milliers de déserteurs s'ajoute la Les Kurdes contrôlent près de 5 % du Alep, une partie de la population armé- méfiance du régime vis-à-vis d'une partie territoire, essentiellement au nord-est du nienne est partie, vers la république de l'armée, notamment dans les régi- pays. Avant la guerre, ils représentaient d'Arménie et d'autres pays de la diaspora. ments de réservistes sunnites. Il s'appuie environ 15% de la population, c'est-à-dire Dans l'est de la Syrie que reste-t-il donc sur les minorités, alaouites, druzes 3 millions de personnes. Difficile d'être des communautés chrétiennes ? et chrétiennes, dont il sait qu'elles lui plus précis, car il y a beaucoup de La moitié d'entre eux sont partis. On seront fidèles. Pour toutes ces raisons, les Kurdes, notamment à Damas, qui sont combattants du Hezbollah sont indispen- trouve encore des chrétiens dans les sec- issus de mariages mixtes, pour lesquels teurs de Qamichli, Tel Tamar et Hassaké, sables au régime. Selon moi, il pourrait y l'identité se dissout. Ceci étant, avec cette en avoir entre 10.000 et 50.000 en Syrie. dans le nord-est du pays. Dans cette der- crise, il y a un retour identitaire. nière ville, il y a encore des combats, Pourquoi le Hezbollah est-il à ce Comment évolue la situation des même s'il y a moins d'insécurité. Les point impliqué ? chrétiens ? évêques ont lancé des appels à l'aide Le Hezbollah joue sa survie politique. Les rebelles veulent chasser les chré- parce qu'il n'y avait plus rien à manger. Si le régime syrien tombe au profit d'une tiens. C'est très clair, malgré les discours Les chrétiens s'exilent via le Kurdistan opposition sunnite, plus ou moins isla- de dénégation. Il n'y a pas de bataillon irakien et la Turquie. D'autres exilés chré- miste, il se retrouverait isolé au Liban, chrétien dans l'ASL, l'Armée syrienne tiens utilisent la ligne aérienne Qamichli- privé de son arrière-pays syrien et de sa libre, contrairement à une grossière mise Lattaquié pour se rendre ensuite ➤

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➤ au Liban et au-delà. Les Assyriens druzes ont été attaqués par les combat- type. Les citadins installés depuis des chrétiens utilisent les réseaux existants tants d'Al-Nosra. Ils ont finalement siècles ont vu d'un très mauvais oeil l'ar- pour partir vers la Suède. La question est accepté les armes du régime et se sont rivée en ville des rebelles de la cam- de savoir si cette émigration est provi- constitués en milices de quartier au sein pagne. L'ouest de la ville reste fidèle au soire ou définitive. Cette dernière option de la défense nationale. Ils représente- régime tandis que les quartiers informels est la plus probable. Les jeunes adultes et raient 3 % de la population. Peut-être à l'est et au sud sont des zones rebelle, ceux qui ont des enfants ne reviendront 700.000 autour de Soueïda, au sud, mais car c'est à cet endroit que se sont implan- pas. On note très clairement en ce aussi à Damas et dans cinq villages d'un tées les populations sunnites rurales moment une accélération de l'émigra- massif situé près d'Idleb. Dans ce sec- dans les années 70. tion chrétienne de Syrie. teur, ils ont donné des gages aux révolu- Il faut enfin y ajouter un troisième Les alaouites ont-ils une diaspora ? tionnaires, faute de choix. clivage, entre séculiers et religieux. Les Beaucoup ont émigré dans le passé, Il existe aussi une communauté laïques ne veulent pas se voir imposer un notamment durant le mandat français d'ismaéliens. Quel est leur place dans mode de vie islamiste. Les soufis sont puis dans les années 50 et 60. Ils sont ce conflit ? opposés aux nouveaux imams salafistes, partis en Amérique du Sud, au Brésil, en Les Ismaéliens, qui sont chiites, crai- formés en Arabie saoudite et revenus en Argentine et au Venezuela. En Australie gnent l'islamisation des rebelles syriens. Syrie avec des fonds et un réseau. Les aussi. Ils ont suivi les réseaux chrétiens Ils comptent pour 1 % de la population, premières manifestations, il y a trois ans, libanais et syriens vers ces destinations. localisés dans le djebel Ansariyé et prin- ont débuté dans les mosquées salafistes. C'était une émigration de pauvreté, cipalement à Salamiyeh à l'est de Hama. Comment peut évoluer cette guerre avant la révolution baassiste des années Ils ont participé au coup d'état baasiste, ? Faut-il craindre un scénario à la liba- 60. Depuis, en Syrie, ils bénéficient des mais ont ensuite été éliminés parce qu'ils naise, une guerre de 15 ans ? largesses du régime et accèdent aux étaient perçus comme une opposition « Au Liban, l'armée libanaise avait emplois publics et à l'armée. communiste » au régime. Au début de la éclaté et des factions s'étaient consti- Y a-t-il plus d'alaouites en Syrie ou crise, ils ont manifesté pacifiquement à tuées. En Syrie, l'Etat et l'armée n'ont à l'étranger ? Salamiyeh contre le régime. pas éclaté. Tant que cela tient, la sortie Aujourd'hui, ils se sont constitués en Les alaouites sont environ 2,3 mil- de crise pourrait être plus rapide qu'au milices de protection, tout comme les Liban. D'autre part, on n'est plus à lions en Syrie. En Turquie, ils sont druzes. quelques centaines de milliers dans la l'époque de la guerre comme au Liban. province du Hatay, l'ancienne Antioche, Autre composante identitaire et Tout dépend de la capacité des Etats- une région connue également sous le religieuse : la communauté arabe sun- Unis à faire entendre raison à l'Arabie nom de golfe d'Alexandrette. Au Liban, nite. Comment réagit-elle ? saoudite et à la Turquie. Les Américains ils sont 100.000. Au-delà, difficile de Dans le déroulement de cette crise, ont pris conscience du danger d'un Etat savoir. Les liens ont été coupés. Ils n'ont les Saoudiens et les Occidentaux ont failli dans la région, avec une forte pré- pas forcément conservé d'attaches avec complètement négligé la fragmentation dominance du djihadisme d'Al-Qaïda. le pays d'origine. des Arabes sunnites, qui représentent 65 Cette situation pourrait affecter la sécu- rité d'Israël et leurs intérêts énergétiques. Les druzes sont-ils affectés par la % de la population. La grande bourgeoi- guerre ? sie est du côté du régime. Elle a bénéficié de l'ouverture économique de ces vingt Propos recueillis par Henri Garabed Il s'agit d'une minorité turbulente. Ils dernières années. Les commerçants et se sont rebellés à l'époque du mandat les industriels vouent de la haine aux N N N français en 1924. Ils ont eu des accro- rebelles qui ont pillé leurs usines à Alep chages avec les alaouites en 1967 avant et cassé la dynamique économique. d'être marginalisés. Au début de la crise syrienne, il y a eu des mouvements anti- Un clivage très fort existe aussi entre Bachar Al-Assad en leu sein, puis les ruraux et urbains. Alep en est l'exemple

Bagdad critique l'intention des Kurdes d'exporter seuls leur pétrole

BAGDAD, 01 fév 2014 (AFP) des revenus du gouvernement et près de deux tiers du PIB. En janvier, le gouvernement irakien avait menacé de boycotter les entreprises Le vice-Premier ministre irakien en charge de l'énergie, Hussein turques et d'annuler des contrats si du pétrole kurde était exporté à l'étranger via chahristani, a dénoncé samedi l'intention de la province autonome du la Turquie sans son aval, après l'annonce d'un début d'acheminement de brut du Kurdistan irakien d'exporter son pétrole indépendamment des autorités de Kurdistan irakien vers ce pays. Bagdad. Un projet de contrat entre Ankara et le Kurdistan irakien prévoit notamment la Le gouvernement central et la province du Kurdistan se livrent depuis plusieurs construction d'un nouvel oléoduc d'une capacité de 300.000 barils par jour. mois une bataille sur cette question. Bagdad estime que l'énergie produite dans les régions appartient au pays tout entier, tandis que le Kurdistan souhaite traiter Le vice-président américain, Joe Biden, s'est entretenu sur la question lors d'une directement avec des compagnies pétrolières. conversation téléphonique vendredi avec le président du Kurdistan, Massoud Barzani, selon la Maison Blanche. "Nous n'avons pas trouvé d'accord national sur l'extraction et la commercialisa- tion du pétrole dans l'ensemble des territoires irakiens", a déclaré M. Chahristani MM. Barzani et Biden "ont confirmé qu'il est nécessaire d'avoir une importante lors d'une rencontre sur les évolutions du secteur énergétique. coopération entre le gouvernement régional du Kurdistan et le gouvernement irakien pour trouver un accord sur les exports énergétiques et le partage des "La situation avec le Kurdistan est toujours bloquée", a-t-il ajouté assurant qu'il revenus", a précisé Washington. "existe une zone floue, nous ne savons pas quelle quantité de pétrole cette région extrait, à quel prix elle le vend, et où vont les revenus". Outre le différent sur le pétrole, un conflit territorial oppose le gouvernement cen- tral au Kurdistan irakien, qui jouit d'une importante autonomie et dispose de ses En 2013, l'Irak a produit en moyenne 3,07 millions de barils par jour, selon propres forces de sécurité, gouvernement et drapeau. l'Agence internationale de l'Energie (AIE), et les ventes de brut représentent 95%

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XeBonde

Mercredi 5 février 2014

Après les négociations de Genève, l'armée syrienne repart à l'offensive contre Alep

Les rebelles sont affaiblis par les attaques des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant

Après avoir été bousculé par l'opposition durant les î* négociations de paix qui se » sont déroulées la semaine derniè¬ re à Genève, le régime syrien n'a pas tardé à réagir. Depuis la sus¬ pension des pourparlers le 31 jan¬ vier, ses hélicoptères ont multiplié

les raids contre les quartiers

d'Alep acquis à l'insurrection,

tuant près de 150 habitants, pour

la plupart civils. Lundi 3 février, au moins 26 per¬

sonnes, dont 11 enfants, ont péri dans ces bombardements, menés à l'aide de barils d'explosifs lar¬ gués depuis les airs. Des chiffres cités par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une

ONG basée à Londres qui dispose

d'un vaste réseau d'informateurs sur le terrain. Selon cette même source, 85 personnes ont été tuées B*

dans les bombardements de same¬ di et 36 autres dimanche. «Je suis é passéà Ai-Yasser, l'un des quartiers

visés par le régime, quelques heu¬

res après les explosions, raconte Des Alépins découvrent les dégâts infligés par les bombardements, dimanche 2 février, saad abobrahii.vi Marouan Abou Omar, un militant

révolutionnaire d'Alep, joint par sionne. S'il n'est pas capable de est loin d'avoir perdu la bataille. cateur salafiste qui s'est établi en Skype. Le niveau de destruction est reprendre une ville comme Daraya Ses membres ont frappé un grand 2013 dans le nord de la Syrie. Omni¬ terrifiant. Ça ressemble aux villes [une banlieue de Damas], située coup dimanche, en tuant Adnan présent sur les réseaux sociaux, ce d'Europe rasées par l'aviation alle¬ dans son arrière-cour, comment Bakkour, le commandant de la bri¬ religieux a acquis une grande célé¬ mande durant la seconde guerre pourrait-il reconquérir une métro¬ gade Al-Tawhid, rattachée au brité en officiant comme financier

mondiale. » pole comme Alep ? » Front islamique, dans un attentat et guide spirituel des formations L'hécatombe a provoqué un Le camp pro-Assad profite en à la voiture piégée, devant l'acadé¬ islamistes. Mais sa tentative de exode massif de la population de tout cas de la désorganisation qui mie militaire d'Alep. Les djihadis- réconciliation a été torpillée par la partie orientale d'Alep, contrô¬ règne parmi les rebelles, depuis le Da'ech, qui a exigé, au préalable, lée par les rebelles. Une partie s'est déclenchement, début janvier, Les raids aériens ont que ses opposants rompent avec réfugiée en Turquie, tandis qu'une d'une guerre dans la guerre. Elle leurs alliés occidentaux et arabes. provoqué un exode autre a fui vers les secteurs ouest oppose les djihadistes de l'Etat isla¬ Cette fuite eh avant intervient de la ville, toujours aux mains du mique en Irak et au Levant (EHL), de la population alors que la direction d'Al-Qaida a régime syrien. Lundi, de longues une émanation d'Al-Qaida, à des une nouvelle fois désavoué l'Etat de la partie orientale files d'attente s'étiraient aux brigades plus modérées, d'inspira¬ islamique. Désireux de se disso¬ points de contrôle séparant les tion nationaliste ou islamiste, affi¬ d'Alep, contrôlée cier d'actions portant préjudice deux parties de la métropole. liées à l'Armée syrienne libre (ASL) «aux moudjahidin, aux musul¬ par les rebelles Parallèlement, épaulée par ses et au Front islamique. Ces derniè¬ mans ou aux non-musulmans», le alliés chiites libanais (le Hezbol¬ res, qui reprochent à Da'ech, l'acro¬ réseau fondé par Oussama Ben

lah) et irakiens, l'armée syrienne nyme arabe de l'EIIL, sa volonté tes se sont ensuite emparés d'une Laden a réitéré, dans un communi¬ progresse à petits pas dans l'est et d'hégémonie et ses nombreuses partie de cette base que la brigade qué mis en ligne dimanche, que

le nord d'Alep. Selon le quotidien exactions, ont d'abord gagné du avait ravie aux forces gouverne¬ l'EIIL «n'est pas une branche d'A}- Al-Watan, proche du pouvoir, les terrain, en délogeant leurs adver¬ mentales en décembre 2012. Qaida». De toutes les formation* forces loyalistes ambitionnent de saires de l'hôpital d'Alep qui leur Visiblement sûr de sa force, djihadistes actives en Syrie, seul lé prendre leurs ennemis en tenaille. servait de quartier général. Da'ech a rejeté, fin janvier, une pro¬ Front Al-Nosra bénéficie dé':fà

«Bachar pense toujours qu'il peut Mais à Alep comme dans le res¬ position de trêve émanant du reconnaissance officielle d'Aymah

l'emporter militairement, analyse te du pays, l'EIIL, composé en gran¬ cheikh saoudien Abdallah Ben Al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaida.» Marouan Abou Omar. Mais ils'illu- de partie de volontaires étrangers, Mohamed Al-Moheisini, un prédi BlNJAMIN BARTHI

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FEBRuARy 5, 2014

belated rate increase will forestall further devaluation of the lira. With inflation at Turkish financial crisis 7.4% and rising, the central bank's 10% ref- erence rate offers only a modest premium above the inflation rate. About two-fifths of Turkey's corporate debt is denominated in adds to region's chaos foreign currency, and the lira's decline translates into higher debt service costs. Turkey is likely to get the worst of both worlds, namely higher local interest rate By David P Goldman and a weaker currency. www.atimes.com Now Erdogan's Cave of Wonders has sunk back into the sand. Few analysts asked how Turkey managed to sustain a current ore than coincidence accounts for the account deficit that ranged between 8% Mvisit to Iran by Turkish Prime Minister and 10% of gross domestic product during Recep Tayyip Erdogan on January 28, the the past three years, as bad as the Greek same day that his economic policy col- deficit during the years before its financial lapsed in a most humiliating way. collapse in 2011. As the Turkish lira collapsed to levels that threatened to bankrupt many Turkish The likely answer is that Turkey drew on companies, the country's central bank vast amounts of credit from Saudi and raised interest rates, ignoring Erdogan's other Gulf state banks, with strategic as longstanding pledge to keep well as financial motives. Data from the Source: Turkish Central Bank Bank for International Settlements show interest rates low and his almost-daily that Turkey financed a large part of its denunciation of an "interest rate lobby" enormous deficit through the interbank that sought to bring down the Turkish econ- Islamist followers of the self-styled prophet Fetullah Gulen infiltrated the security serv- market, that is, through short-term loans to omy. Erdogan's prestige was founded on Turkish banks from other banks. Turkey's supposed economic miracle. ices and helped Erdogan jail some of the country's top military commanders on Western banks report no such exposure Hailed as"the next superpower" by John dubious allegations of a coup plot. Last to Turkey; the Gulf banks do not report Feffer of the Institute for Policy Studies, August a Turkish court sentenced some 275 regional exposure, and anecdotal evidence and as "Europe's BRIC" by The Economist, alleged members of the "Ergenekon" coup suggests that Sunni solidarity had some- Turkey has become the Sick Man of the plot, including dozens of military officers, thing to do with the Gulf states' willingness Middle East. It now appears as a stock char- journalists, and secular leaders of civil soci- to take on Turkish exposure. acter in the comic-opera of Third World ety. economics: a corrupt dictatorship that Relations between Turkey and the Gulf bought popularity through debt accumula- ow Gulen has broken with Erdogan and States are now in shambles. Saudi Arabia tion and cronyism, and now is suffering the Nhis security apparatus has uncovered abhors the Muslim Brotherhood, which same kind of economic hangover that hit massive documentation of corruption in wants to replace the old Arab monarchies Latin America during the 1980s. the Erdogan administration. Erdogan is fir- with Islamist regimes founded on modern ing police and security officials as fast as totalitarian parties, while Erdogan That is not how Erdogan sees the mat- they arrest his cronies. embraced the Brotherhood. The Saudis are ter, to be sure: for months he has There is a world difference, though, the main source of financial support for denounced the "interest rate lobby". Egypt's military government, while Ankara Writes the Hurriyet Daily News columnist between a prosperous paranoid and an impecunious one. Turkey cannot fund its has denounced the military's suppression Emre Deliveli, "He did not specify who the of the Muslim Brotherhood. members of this lobby were, so I had to enormous current borrowing needs with- resort to pro-government newspapers. out offering interest rates so high that they hether the Gulf States simply ran out According to articles in a daily owned by will pop the construction-and-consumer Wof patience or resources to support the conglomerate where the PM's son-in- bubble that masqueraded for a Turkish eco- Erdogan's credit binge, or whether their law is CEO, the lobby is a coalition of Jewish nomic miracle during the past few years. displeasure at Turkey's misbehavior per- financiers associated with both Opus Dei The conspiracy of international suaded them to withdraw support, is hard and Illuminati. It seems the two sworn ene- bankers, Opus Dei and Illuminati that rages to discern. Both factors probably were at mies have put aside their differences to in Erdogan's Anatolian imagination has tri- work. In either case, Erdogan's rancor at ruin Turkey." umphed, and the aggrieved prime minister Saudi Arabia has brought him closer to Teheran. S President Barack Obama told an inter- will not go quietly. As Erdogan abhors old Uviewer in 2012 that Erdogan was one of allies who in his imagined betrayed him and Turkey should have restricted credit his five closest overseas friends, on par with seeks new ones, the situation will get growth and raised interest rates to reduce the leaders of Britain, Germany, South worse. its current account deficit while it still had Korea and India. Full disclosure: as the One of the worst ideas that ever time. Erdogan, though, did the opposite: Jewish banker who has been most aggres- occurred to Western planners was the Turkish banks increased their rate of lend- sive in forecasting Turkey's crisis during the hope that Turkey would provide a pillar of ing while reducing interest rates to busi- past two years, I have had no contact with stability in an otherwise chaotic region, a nesses and consumers. Opus Dei on this matter, much less the prosperous Muslim democracy that would Given the country's enormous current mythical Illuminati. set an example to anti-authoritarian move- account deficit, this constituted irresponsi- Erdogan was always a loose cannon. ments. The opposite has occurred: bility in the extreme. Erdogan evidently Now he has become unmoored. Paranoia is Erdogan's Turkey is not a source of stability thought that his mandate depended on endemic in Turkish politics because so but a spoiler allied to the most destructive cheap and abundant credit. The credit bub- much of it is founded on conspiracy. The and anti-Western forces in the region. ble fed construction, where employment expression "paranoid Turk" is a pleonasm. It seems unlikely that the central bank's nearly doubled between 2009 and ➤

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➤ 2013. Construction jobs increased The vicious cycle will end when valua- through 2013, after manufacturing and tions are sufficiently low and the govern- retail employment already had begun to ment is sufficiently cooperative to sell shrink. assets at low prices to foreign investors, I predicted the end of Erdogan's sup- and when Turkish workers accept lower posed economic miracle in the Winter 2012 wages to produce products for export. edition of Middle East Quarterly, compar- ne might envision a viable economic ing Erdogan's boomlet to the Latin Ofuture for Turkey as the terminus on American blowouts of the 1990s: the "New Silk Road" that China proposes to In some respects, Erdogan's bubble build across Central Asia, with high-speed recalls the experiences of Argentina in 2000 rail stretching from Beijing to Istanbul. and Mexico in 1994 where surging external Chinese manufacturers might ship contain- debt produced short-lived bubbles of pros- er loads of components to Turkey for perity, followed by currency devaluations assembly and transshipment to the European and Middle Eastern markets, and European as well as Asian firms might build better factors in Turkey for export to China. Contrary to conventional wisdom, Turkey's path to Europe lies not through Brussels the Syrian jihadists is a threat to Russia, but through Beijing. which has to contend with terrorists from the Caucasus, as well as Azerbaijan, where That is Turkey's future, but as the old terrorists are infiltrating through Turkish joke goes, it can't get there from here. territory from Syria. Russia's generally cor- Turkey has a small but highly compo- dial relations with Turkey were premised nent professional class trained at a handful on Turkish help in suppressing Muslim ter- of good universities, but the Erdogan rorism in the Caucasus. There is a substan- regime - the so-called "Anatolian tigers" - tial Chechnyan Diaspora in Turkey, aided by have disenfranchised them in favor of Third Turkish Islamists, and Moscow has remon- World corruption and cronyism. The secu- strated with Turkey on occasion about its lar parties that bear the faded inheritance tolerance or even encouragement of of Kemal Ataturk lack credibility. They are Caucasian terrorists. tainted by years of dirty war against the doubt that Erdogan has any grand plan in Kurds, of collusion with military repression, Ithe back of his mind. On the contrary: and their own proclivity towards a paranoid having attempted to manipulate everyone form of nationalism. in the region, he has no friends left. But he Erdogan's AKP is a patronage organiza- is in a tight spot, and in full paranoid fury tion that has run out of cash and credit, and about perceived plots against him. The like- its fate is unclear. The highly influential lihood is that he will lean increasingly on his Gulen organization has a big voice, includ- own hard core, that is, the most extreme ing the Zaman media chain, but no political elements in his own movement. network on the ground. Erdogan has been in what might be o replacement for Erdogan stands in called a pre-apocalyptic mood for some Nthe wings, and the embattled prime time. The long term has looked grim for minister will flail in all directions until the some time, on demographic grounds: a local elections on March 30. generation from now, half of all military- The last thing to expect from Erdogan is age men in Turkey will hail from homes a coherent policy response. On the con- where Kurdish is the first language. "If we and deep slumps. Both Latin American gov- trary, the former Anatolian villager thrives continue the existing [fertility] trend, 2038 ernments bought popularity by providing on contradiction, the better to keep his will mark disaster for us," he warned in a cheap consumer credit as did Erdogan in adversaries guessing. May 10, 2010, speech reported by the Daily the months leading up to the June 2011 Turkish policy has flailed in every direc- Zaman. national election. Argentina defaulted on tion during recent weeks. Erdogan's Iran But disaster already has arrived. In its $132 billion public debt, and its economy visit reportedly focused on Syria, where some ways Turkey's decline is more dan- contracted by 10 percent in real terms in Turkey has been engaged in a proxy war gerous than the Syrian civil war, or the low- 2002. Mexico ran a current account deficit with Iran's ally Basher al-Assad. Ankara's intensity civil conflict in Iraq or Egypt. equal to 8 percent of GDP in 1993, framing support for Syrian rebels dominated by al- Turkey held the North Atlantic Treaty the 1994 peso devaluation and a subse- Qaeda jihadists appears to have increased; Organization's eastern flank for more than quent 10 percent decline in consumption. in early January Turkish police stopped a six decades, and all parties in the region - n the meantime, Turkey has entered a Turkish truck headed for Syria, and Turkish including Russia - counted on Turkey to Iperfect storm. As its currency plunges, intelligence agents seized it from the help maintain regional stability. Turkey no import costs soar, which means that a cur- police. Allegedly the truck contained longer contributes to crisis management. It rent account of 8% of GDP will shortly turn weapons sent by the IHH Foundation, the is another crisis to be managed. J into 10% to 12% of GDP - unless the coun- same group that sent the Mavi Marmara to Spengler is channeled by David P Goldman. He try stops importing, which means a drastic Gaza in 2010. The Turkish opposition claims is Senior Fellow at the London Center for Policy fall in economic activity. As its currency that the regime is backing al-Qaeda in Syria. Research and Associate Fellow at the Middle East falls, its cost of borrowing jumps, which One can only imagine what Erdogan dis- ForumHis book How Civilizations Die (and why means that the cost of servicing existing cussed with his Syrian hosts. Islam is Dying, Too) was published by Regnery debt will compound its current financing Some 4,500 Turks reportedly are fight- Press in September 2011. A volume of his essays on requirements. The only cure for Erdogan's ing alongside 14,000 Chechnyans and a culture, religion and economics, It's Not the End of debt addiction, to borrow a phrase, is cold the World - It's Just the End of You, also appeared total of 75,000 foreign fighters on the al- that fall, from Van Praag Press. turkey. Qaeda side in Syria. Ankara's generosity to

16 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 5, 2014 Iraqi budget battle brews over Kurdish oil exports

Orlando Crowcroft have been higher and because Baghdad www.thenational.ae hasn’t spent as much as it was anticipa- ting,” Mr Mallinson said. he tug of war between Baghdad “So some of these statements are T and Erbil has become a traditional more about trying to apply pressure on fixture in the Iraqi political calendar in the Kurds.” the months before the debate on the Mr Zulal expects the final produc- country’s budget, with both sides clai- tion targets to be lowered during nego- ming that the other is failing to fulfil its tiations over the budget, given that the constitutional commitments. current expectations are so unfeasible. This year is no different, with “[They are] setting the target high to negotiate down later. The KRG has no Baghdad upping the Kurdistan Regional A flame rises from a pipeline at Tawke Government’s (KRG) oil export quota to capacity at this moment to export oil field. The Kurds have begun to 400,000 bpd. Even if they hit that level an unfeasible 400,000 barrels per day, export oil to Turkey through a new up from 250,000 bpd last year. Baghdad of production, the domestic market pipeline independently in direct defiance would be starved. It would not be prac- has threatened to cut the Kurds out of of Baghdad. Azad Lashkari / Reuters the budget if they do not hit that target tical,” he said. on which, it claims, the annual budget In terms of a resolution, it will likely be politics that forces a compromise relies. exports and internal revenues last year. between the north and the south. The KRG, meanwhile, claims that it It is little surprise, then, that Analysts point out that the parliamen- is not receiving the 17 per cent of Iraqi Baghdad has been piling on the pres- tary elections in Iraq in April have revenues to which it is entitled under sure, with Haider Al Abaidi, the head of intensified the political dimension of the constitution to, among other com- the Iraqi parliament’s treasury commit- the negotiations, with the prime minis- mitments, pay salaries of the pesh- tee, saying last month that unless the ter, Nouri Al Maliki, needing to look merga (armed forces). Kurds upped their production to 400,000 tough on the Kurds to appease nationa- Most recently, the Kurds have begun bpd and pay export revenue to the lists in the south as he vies for a third to export oil to Turkey through a new national treasury this year, the budget term in office. pipeline independently in direct will collapse. “Baghdad is using it to play to the defiance of Baghdad, which has angrily He estimated that the Iraqi budget nationalists and ultranationalists in Iraq. accused the KRG of stealing Iraqi oil in deficit would be as much as US$18 bil- He needs to show that he is not letting the international media. lion this year even if the Kurds do meet the Kurds get away with it,” Mr Zulal “The spat is nothing new, but the this target — because of a sharp said. difference this time is the amount of oil increase in public sector wages, student Others said that the elections, along that can be exported by the KRG, which allowances, child benefit and pensions with being partly responsible for the could turn the table on Baghdad in — and warned that the Kurdish region spat, could also help to resolve it, with terms of economic dependence. risked losing its cut of state spending if Mr Maliki coming to an agreement with Baghdad will have little or no leverage it did not pay Baghdad what it the Kurds in return for their support for left if the KRG can sell oil indepen- demands. his leadership bid. Indeed, the Kurdish dently,” said Shwan Zulal, the head of “They are not contributing, so why parties remain a powerful bloc in the Carduchi Consulting in London. should they get something out of it? At perennially divided Iraqi parliament. The KRG ministry of natural the moment we have a deficit of 21tn “There is then the question of the resources exported two million barrels dinars. If you add 15tn or 16tn dinars to coalition building in the constitutional of crude through the pipeline in it [the amount expected to be lost if assembly and the fact that the Kurds January, and it has a target of 10 mil- the KRG does not pay its oil export are an important power bloc alongside lion to 12 million barrels a month by revenue], the budget will collapse,” he the main Shia and Sunni parties — so the end of the year. Although for the said. certainly Mr Maliki and his government time being Turkey has vowed not to sell But analysts are not convinced by haven’t been able to dismiss them com- Kurdish oil until it receives a green light such guilt-tripping on the part of the pletely. They have always tried by and from Baghdad, Mr Zulal estimated that south. Richard Mallinson, a geopolitical large to work with them,” Mr Mallinson within 18 months the KRG could be analyst and Iraq expert at Energy said. exporting enough to sustain itself, at Aspects in London, argued that the rhe- “I expect that somewhere around least in the short term. toric over budget collapse is overblown, the election, either just before or just Speaking to the local newspaper citing the fact that similar warnings after, Baghdad will grudgingly agree to Rudaw earlier this year, the KRG deputy were made last year with little drastic allow the KRG to manage its own oil finance minister, Rashid Tahir, intimated consequence for Iraq’s finances. exports, with some sort of revenue-sha- that the Kurdish region of Iraq had an “[The 2013 budget] supposed ring arrangement.” eye on self-sufficiency as the exports 250,000 bpd of exports going into the through the Turkey pipeline increase. federal budget over the entire year. NNN He said the KRG made 10.5 trillion Iraqi Kurdistan hasn’t done that and the bud- dinars (Dh33.1 million) through oil get hasn’t collapsed because oil prices

17 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 9, 2014 Turkey leftist party releases jailed Kurdish leader Ocalan’s video file Abdulla Ocalan says the video is attempt to sabotage resolution process Kurdistan due to the achievements of the process and its additional benefits for the Turkish government,” Hiwa added. February 9, 2014 He also acknowledged that, “All this propaganda is managed by one http://www.ekurd.net center-left party in Turkey.” Ocalan himself rejected the release of the video, claiming its intent is ANKARA,— Turkey leftist Workers Party released a video file that to damage the peace process between the PKK and the Turkish state. shows jailed Kurdish leader Abdullah Ocalan during an investigation in 1999. Ocalan says the video is attempt to sabotage resolution process Ocalan, in the file, has reportedly vowed to apply the Kurdistan wor- The pro-Kurdish Peace and Democracy Party BDP parliamentary group kers’ Party (PKK) power for Turkey. president Pervin Buldan, BDP deputy İdris Baluken and HDP vice co- chair and deputy Sırrı Süreyya Önder have returned from İmralı where Government cannot do everything directly and sometimes a force in they have visited Kurdish people's leader Abdullah Öcalan in the after- needed for some affairs just like the US government, Ocalan has noon. reportedly told the investigators, demanding Turkey should follow the policy. In a statement to reporters the BDP-HDP delegation conveyed Öca- lan's messages which primarily included his comments about a video The recent release of a video of jailed Kurdish leader Abdullah Ocalan of the Kurdish leader recently published on internet. Öcalan said the is aimed at sabotaging the Kurdish peace process and confusing the video was produced as a part of a sneaky plan aimed at ending or dis- voters before the March local elections in Turkey, said a Kurdish MP in gracing the resolution process. The Kurdish leader emphasized that the Turkish parliament. the content of the video was distorted with a compilation of context- “The release of the video is within the frame of the attempts to sabo- free extracted sentences, and had nothing to do with reality. tage the peace and confuse the Kurdish voters,” said Sirri Sureyya “Those who did this are actors that imperialist operation centers have Onder, co-founder of the People's Democratic Party (HDP) in Turkey. bloodily used in dirty businesses. What is aimed here is to prevent the On Thursday, the vice chairman of the Workers' Party of Turkey, Hasan peace and alliance of Turkish-Kurdish and all other peoples. Those Basri Ozbey, released Ocalan’s video at a press conference in Istanbul. who edit this video, released it and are defending it politically are The video appears to show the imprisoned leader of the Kurdistan those who attribute their existence to the Kurdish war and the pro- Workers’ Party (PKK) being questioned by Hasan Atilla Ugur, a Turkish coup mechanism of this war. My basic approach concerning this issue military colonel who was later arrested for a plot to overthrow the is present in the most evident way in my statements of self-defense, government, shortly after his arrest in 1999. also showing consistency since the very beginning”, Öcalan underlined and remarked that as the international conspiracy enters the 16th “Those who released the video belong to the deep state forces who year, the conspiracy has substantially been shed light on and precau- are opposing a resolution of the Kurdish issue,” Onder said. “The deep tions have been taken against it in many aspects. state forces have released the video just before the elections to put negative influence on Ocalan’s status and role,” he added. Öcalan pointed out that by exposing and condemning the internatio- nal conspiracy, the İmralı process has created an important opportu- Ugur, who appears to be questioning Ocalan in the video, was arres- nity for a permanent peace of peoples. This exactly is why pro-coup ted in 2008 for alleged connection with the Ergenekon clandestine powers are aiming the İmralı process, he underlined. operation to overthrow the government. In 2013, a Turkish court sen- tenced Ugur to 29 years in jail for involvement in conspiracies against Putting emphasis on the need for democratization to be led by an the government. assurance of social agreement, Öcalan remarked that the govern- ment's introduction of unilateral packages to ensure its own safety is Ocalan video edited and montaged: PKK not democratization but being provocateur at the point the resolution The spokesman of the Group of Communities in Kurdistan (KCK), the process has reached. umbrella organization of the Kurdistan Worker’s Party (PKK), has said The Kurdish leader also stated that the government has grown away that the video of jailed PKK leader Abdullah Ocalan released last week, from the seriousness of the issue on the excuse of elections, noting which dates back to 1999, has been edited and montaged. that the government would primarily be responsible for the ending of Spokesman of the KCK Zagros Hiwa said the video of Ocalan dates back the process unless it underwent an immediate change in its approach to February 1999 when he was arrested in Kenya. Hiwa said Ocalan’s towards the resolution process. Öcalan suggested that negotiation arrest was an international conspiracy and that the international plot delegations should be formed urgently and the process should be against him is continuing with the recent release of the video. grounded on democratic law of contract to ensure the advancement “Those who are against the peace process between the Turkish of the process. government and Kurdish people in Turkey, especially the PKK, are wil- Öcalan extended his greetings to the Kurdish people, workers of the ling to foil the process and it is the same people that released the edi- Kurdish press, sick prisoners, women in particular, all his comrades in ted Ocalan speeches and videos to spread false propaganda about prison and ranks of the Kurdish movement, and called on the Kurdish him,” Hiwa was quoted by Basnews as saying. people to unite around their democratic peace politics. I He noted that Turkish hostiles towards the PKK are continuing through Copyright ©, respective author or news agency, firatnews.com | these sort of actions. rudaw.net | kurdpress.ir | Ekurd.net Hiwa stressed that there is a montage in Ocalan’s speech in the video and that it has been edited in a way that made the words give diffe- rent meaning to what he says. “This is directly related to the peace process in Turkey that Ocalan himself initiated and subsequently gained support from all parts of

18 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 05 FEBRuARy 2014 Barzani: Fast solutions for Iraq’s conditions is in the federal system

www.shafaaq.com About the internal situation of Kurdistan Region ; Barzani talked about the parlia- mentary elections , the continuation of the hafaq News / The President of S Kurdistan region , Massoud Barzani improved security situation and stability in said on Wednesday that the radical solu- the region , adding that there has been pro- tions of Iraq’s situation is to comply with gress in strengthening the infrastructure of the federal system because it is the main Kurdistan region in all respects. base of the Constitution, stressing the need The meeting also addressed the relations to speed up in its application. between Kurdistan Region and the Federal A statement for the presidency of the Republic of Germany and ways of enhan- region reported for “Shafaq News " , that “ cing them , as well as discuss the status of Barzani met with the delegation accompa- the Kurdish community in Europe and its nying him (yesterday ) in Berlin , Frank- Barzani added that radical treatment is that role in the construction process in Walter and the German foreign minister . Iraq must commit to the federal system , Kurdistan Region because this is the main basis in the Iraqi It should be noted that the relations bet- He added that Walter talked about the cur- Constitution , as reported in the statement rent situation in Iraq in general and Anbar ween Erbil and Baghdad and the oil policy , adding that all parties must cooperate and of Kurdistan Region , as well as the politi- province in particular and the process of coordinate to address "terrorism" because " the upcoming parliamentary elections in cal situation in the region and the situation terrorists " have promoted their strength in Syria was another aspect of this meeting. Iraq , expressing his expectations for the and they are now pose a threat to all political map of Iraq after the elections . region. The President of Kurdistan Region , The statement said the German minister Massoud Barzani had left Erbil mid of last Regarding the parliamentary elections in month at the head of a high level delega- put forward a series of questions and inqui- Iraq ; Barzani stressed , according to the ries to Barzani . tion to visit a number of European coun- same statement, the need for the commit- tries and to participate in the World The statement added that Barzani respon- ment of all parties to conduct these elec- Economic Forum in Davos and to meeting ded to questions from the German Foreign tions in its timely manner . with a number of presidents and senior Minister in which President Barzani shed On the relations between Kurdistan Region officials in a number of foreign countries light on the security situation in Iraq and and Turkey; Barzani pointed out that these Anbar province in particular, pointing out relations are in the interest of both parties that he believes that it is necessary to at the same time in the interest of Iraq in address this situation as soon as possible . general , as stated in the same statement .

February 5, 2014 Syrian Kurds reportedly seek to export oil via Turkey

February 5, 2014 http://www.ekurd.net

ANKARA,— Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD) co-chair Asia Abdullah said that Rojava (Syrian Kurdistan) was seeking good relations with Turkey. Following the declaration of autonomous independence of three Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD) co-chair Asia Kurdish regions in western Kurdistan [northern Syria], it has repor- Abdullah (C) with the Pro-Kurdish Peace and Democracy tedly been announced that the Syrian Kurds are preparing to export Party (BDP) Co-chairperson Selahattin Demirtaş (L) and their oil via Turkey, the world bulletin website reported. BDP Deputy Pervin Buldan (R) at the Turkish parliament in Ankara, February 4, 2014. Photo: Cihan Abdullah arrived in Turkey to attend in a Kurdish political conference in Ankara. Newly-established Turkey's Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) invited Abdullah to visit Turkey and attend in the party’s Turkey's Foreign Ministry to discuss the export of oil, according to the conference titled “Kurds Policy in New Era." on Sunday. daily Milliyet. Asia Abdullah, one of the leaders of the Syrian Kurdish PYD party, has Although Abdullah said that the meetings between PYD chief Salih been reported to have have said that the PYD was in talks with Muslim and Turkey regarding the issue are currently on hold, he

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reportedly said 'The more meetings there are the better. We see this which marks the first time in Parliament’s history. as important for the future of Syria,' adding that they wanted to The autonomic administrations launched in Syrian Kurdistan [Rojava] continue the dialogue process with Turkey. by Syria Kurds are good models for Syria political structure, said Asia Denying that the Syrian Kurds were after full independence, Abdullah Abdullah. According to DIHA news agency, Abdullah told a Kurdish added that two of the first three people in the first canton to declare conference in Ankara on Sunday that Syria Kurds have created auto- autonomy,www.Ekurd.net Jazeera [Cizire], were non-Kurds -with one nomic administrations with the participation of Kurds, Arabs, being an Arab and the other being a Syriac. Armenians and Assyrians and the model can be a great example for Speaking to BBC Turkish, Abdullah also said that Rojava (Syrian Syria. Kurdistan) was seeking Turkey's support, reassuring that Rojava is not Political structures based on religious, racial and cultural differences and would not be an opposing power to Turkey. can solve the problem in Syria in a way all Syrian elements can parti- Asia Abdullah attended on Tuesday the BDP’s group meeting at the cipate in, she added. Turkish Parliament in Ankara. PYD leader was welcomed with Abdullah also noted Syria Kurds are fighting against assaults of applause by the MPs upon his arrival at the hall before the group diverse groups and they have paid a big cost to save their identity and meeting started. Later, Abdullah and the Pro-Kurdish Peace and existence, reminding that Syria government has neglected the rights Democracy Party (BDP) Co-chairperson Selahattin Demirtaş took their and demands of Kurds in the past 50 years. She continued that her seats. party believes Kurds were not invited to Geneva II conference while Kicking off the meeting, BDP Deputy Pervin Buldan said “Greetings to they should have been invited to the gathering that was to find a solu- Rojova [Syrian Kurdistan] revolution,” referring to PYD leader’s visit tion to Syria civil war. I

10 / February / 2014

to its position,” he said. Divisions over the issue are KRG Says It Won’t Deal With likely to become more complex once political parties end their current negotiations on forming PyD Cantons in Syria the Kurdistan Region’s new cabi- net, which will place the KDP rudaw.net side-by-side with some of the par- PYD’s ties that stand behind the PYD. RBIL, Kurdistan Region – Asia However, political differences EThe Kurdistan Regional Abdulla. over major issues within the KRG Government (KRG) said it will not Photo are nothing new. deal with the “cantons” declared Rudaw The KDP and PKK each by the Democratic Union Party believes it should have the upper (PYD) in Syria, countering expres- hand in Syria’s Kurdish regions. sions of support by several parties Each has tried to have the greater in Iraqi Kurdistan. influence among the country’s A declaration of autonomy in Kurds, who make up about 10 Syrian Kurdistan (Rojava) has percent of Syria’s 22 million been rejected by the KRG, which including Arabs and Christians, neighboring countries and imple- population. is dominated by the Kurdistan the PYD established three autono- menting foreign agendas in Syria. Defending the autonomous Democratic Party. The PYD, on mous cantons -- Cizire, Afrin and Mustafa’s comments came cantons, senior PYD leader Asia the other hand, is backed by the Kobani -- last month to run the just two days after a conference Abdulla told Rudaw: “This is the KDP’s age-old rival the Kurdistan affairs of the Kurdish areas in nor- in Sulaimani, in which several project of the people. Everyone Workers’ Party (PKK). theastern Syria. Kurdish political parties expres- has the right to establish a demo- “Regarding the Rojava Mustafa noted that the KRG's sed their official support for the cratic entity for their people in Cantons, KRG has decided to position is clear and deals with PYD's declared autonomy. their country, no matter what support a decision made by all the this issue in the same way the The Patriotic Union of others think.” Kurdish groups and parties, and it European countries do. Kurdistan (PUK), the Change “The project of democratic won't deal with any unilateral The PYD’s declared auto- Movement (Gorran) and the autonomy is a democratic pro- decision,” Falah Mustafa, head of nomy has received no Western Kurdistan Islamic Union cess,” she added. “Historically it the KRG's foreign relations, told backing, largely due to its links (Yekgirtu) have expressed official has been a successful path.” Rudaw. with the PKK, which is listed as a support for the PYD government. Abdullah said that the autono- The KRG has refused to reco- terrorist group both by the Mustafa called on political mous cantons are based on the gnize the autonomy in Rojava European Union and the United parties in Kurdistan not to politi- needs of the people, and that the because it accuses the PYD of States. cize the issue. views of towns, villages and sidelining other smaller parties in PYD leaders, in turn, accuse “It’s not necessary for some municipalities are seriously consi- areas under its control. most Kurdish and Arab opposi- parties to make a political bid out dered in the administrations. J With some of its local allies, tion parties of being tools of of this and the KRG is committed

20 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

International $m gork Straws SATURDÀY-SUNDAY, FEBRUARY 8-9, 2014

ably that he would do this.' ' The activ¬ opment they facilitated in the 2000s. How an ideological battle ists kept returning to this question. Mr. Erdogan, who had been a member "Prime/Minister Erdogan," the profes¬ of the youth groups that later evolved in¬ over the country's future sor asked, "did you know what was hap¬ to the A.K.P., was elected Istanbul's spilled into the streets pening in thefirst three days?" mayor in 1994 at age 40. The A.K.P. He said he did not. "My team didn't emerged from an Islamist movement take it very seriously," Mr. Erdogan called Milli Gorus, whose outlook was BY SUZY HANSEN said, according to several people who at¬ anti-Western and combative the Turk¬ tended the meeting. "We thought it was ish, watered-down version of Egypt's It is still a marvel to behold Recep. just environmentalists, and so we didn't Muslim Brotherhood. But in the late Tayyip Erdogan's self-confidence, even react. But yes, the police acted severely. 1990s, Mr. Erdogan began preaching a after 11 years in power; In recent weeks, I wasn't aware of the burning of the tents pro-European Union, pro-American and a new poster featuring Mr. Erdogan, the first two nights. I was told about it on pro-business worldview^ Rather than es¬ Turkey's prime minister, has appeared the third day, and then it was too late." pousing Islamist politics, he framed reli¬ on highway billboards and mass transit "And then what happened?" the pro¬ gious rights in terms of personal free¬ fessor asked. Several other, activists dom. Mr. Erdogan's transformation won Islam, democracy and growth joined in. "What did you do?" cried Nil him the admiration of liberals at.home From The New York Times Magazine Eyuboglu, a 20-year-old college student. and abroad, it also caught the attention "Tell us! They violently attacked us!

How could you not know? '' throughout Istanbul. Wearing his usual "Don't worry," Mr. Erdogan said. "I dark suit, Mr. Erdogan looks to be in brought the people responsible into my purposeful motion, like an action hero. office and yelled at them. I made them Two large words in block letters, SAGLAM iRADE, Turkish for "Iron cry." Over the past decade, Mr. 'Erdogan Will," accompany him. Surely some of has made himself the most powerful his supporters appreciate this evocation prime minister in Turkey's history, the of 1930s-era masculinity, but for others, most successful elected leader iri the . it must feel like an invasion of personal Middle East .and the West's great hope space. The enormous billboards intensi¬ .forme Muslihïworld: In the past year, fy the claustrophobia that many Turks however, a thoroughly different figure have felt for years: that Mr. Erdogan is has emerged: a symbol of authoritari¬ everywhere, in every tree or open space anism, corruption and police brutality. 8EKTAS/REUTERS sacrificed for a building, in every traffic The GeziPark protests last spring chal¬ Prime Minister Erdogan says he is the vic¬ jam, in.' every newspaper column and lenged the enduring dysfunctions of the tim of à conspiracy by a "parallel state." pro-government tweet and call to pray¬ ^Turkish state, as; well as the dubious er. The poster begs to be defaced, and : economic policies of Mr. Erdogan's gov¬ Turks have torn at it or covered it with erning Justice and Development Party, of another Islamic movement eager for new slogans: "IronFaseist," "Iron Cor¬ known as;the A.K.P. In December, ex-. power, one that followed thé teachings of ruption," "ifbh';îînemy of theiPeôple.''.; ; , tensive' accusations of corruption ^ere an imam named Fetlnillah Gulen. Thé; publié turn against Mii-Erdogan leveled, at Mr. Erdogan by followers' of Mr. Gulen is a Muslim preacher who began last May, when protests in Istan¬ ah Islamic; movement that propelled in the 1960s began promoting a Sufi-in¬ bul escalated and pictures of police of¬ :himand the AVK;P.: to power. The threat spired yisionofTslahvand a strategy for ficers, -Violently attacking the demon¬ :to Mr. Erdogan posed by the GezfPark. leadjhg a modern and religious life that strators circulated around: the world: protests Ihas been largely photogenic, offered his followers à path to success in For the first time in a decade, Turkey did but.thé.èhalien^é raised by thexbrrup- Turkey. The; stated goal was spreading not look like one of thefèw Middle East¬ tfbn chargesIsfexistential. an. emphatically.peaceful expression of ern destinations where Westerners . Mr. Èfdôgari'sféspohse to both threats Islam, buta centrai ambition was. also would take a vacation. The government . has been to punish those he considers thé. expansion -of;the movement, which was caughtoff,g^ard: A couple ofiweëks disloyal, Thousands of activists', have required àrnassirig followers and capit¬ later, Mr. ErdogffiSonvenë been detained. Ah estimated 5,000 police al. The Gulenists describe themselves ings in rlie;(àpJtâl)-^kairay-wi&-'as^oT-r:: officers and prosecutors, who Mr. Er¬ as nbnpolitical, antiviolence, pro-busi- ted activists, ;arfists and observers. In dogan olaims.are conspiring against him, hëssand deeply patriotic. Theirs is "cul¬ one meeting, hé sat writing iri a leather- have been dismissed from their jobs or tural Islam," its adherents say, a reli¬ bound notebook for five hours as activ¬ reassigned, internet sites have suddenly gion-based civic movement. Instead of ists gave testimony about their experib become inaccessible. The exchange Quranic schools,' the Gulenists have ences in the previous weeks. rates for Turkey's currency, the lira, have built secular, ones emphasizing science, The protests began when activists plunged significantly, and predictions for as well as colleges, media companies, gathered in. Gezi Park to demonstrate the economy are dire. The feeling in Tur¬ publishing houses; tutoring centers for against its demolition. Ipèk Akpinar, a key is that; all of. a sudden, the country the college entrance exam and interna¬ professor of architecture; asked Mr. Er¬ that was a model for the modern Muslim tional,nongovernmental organizations. dogan if he gave orders during the bru: The Gulenists run, 2,000 schools in. 160 t&5fir;stvd^s,.;v^ burriécl world is on the verge of disintegration. . An Erdogan government v^as once countries. Mrï Gulen, who is 72, lives in a the tents of peaceful environmentalists ja^aàsfulted th|rh;.:wij^;nepper sppy synonymous with stability. Qne reason wooded area in Pennsylvania behind a even skeptical Secular Turks tolerated . securitycheckpoint. and tear gas. in the last 10 the A.K.P. was its hard-working offi¬ .: An alliance in thé early 2000s with the years, he gave an image of being demo¬ cials. Even if people disliked their Is¬ ascendant A.K.P. offered the Gulenists a cratic, of trying to talk with everyone, to way to extend their influence,, even as understand other groups," Professor lamist pasts orthéirhèadscarf-wëàririg . they refrained from putting up their own Akpinar told me later. "We couldn't be¬ wives, they liked their industriousness, candidates, for Parliament. In Turkey, lieve - we didn't want to believe, prob and above all the rapid economic devel

21 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

"parties come and go, and any party academics, historians and municipal ap¬ The quarrel between the two allies isn't going to have a long shelf life," said pointees unanimously voted against the had been slowly brewing for years. It Joshua Hendrick, an assistant professor plan, Mr. Erdogan had another commit¬ was financial, ideological and moral, but at Loyola University in Maryland. But, tee made up of his own bureaucratic ap¬ it was mostly about power. Fundamen¬ he added, succeeding in business or re¬ pointments override the vote. tally, Gulenists disagreed with Mr. Er¬ ceiving ministerial appointments or The people reacted in a surprising dogan's political tactics. "Gulen doesn't joining the police confers lasting power: and organic way. Many of the protesters cultivate influence through top-down "Affiliates ofthe Gulen community have were not activists; they were apolitical reforms," Mr. Hendrick of Loyola said. been accruing influence in the Istanbul verging on' apathetic members of the "They encourage social change by win¬ police force and other police forces, and middle class. Guzin, a 35-year-old. law¬ ning hearts and minds through media, in the judiciary and prosecuting offices yer who did not want her last name to be through education and through compet¬

around the country.' ' used, was a typical case. itive market performance.'' Mr. Erdogan welcomed the move¬ Guzin had heard that some 50 envi¬ Mr. Erdogan attacked the Gulenists at ment's international influence and me¬ ronmentalists had pitched tents in Gezi. that level. In November, his plans to dia support. With its endorsements, he "When I read about Gezi Park, for the close the college exam preparation achieved real gains. He sidelined the first time I said,. 'We should. do some¬ schools, many of which are fun by the military. He moved Turkey's laws signif¬ thing,'" she told me. "I got like five Gulen movement, became public. Clos¬ icantly toward European Union norms. people, and wë just went and sat on the ing the multimillion-dollar industry has The economy flourished, as he pushed grass. There were some tents, but it more than financial ramifications; privatization'and investors from abroad wasn't that crowded. I had' wanted to those schools are where the Gulen poured money into the country. The. see so many more, like 5,000 people. So I movement recruits members. A.K.P. built hospitals, roads, bridges was a little disappointed, and we went Three weeks later, the Gulenists

and luxury shopping malls. Turkey had home." , . struck back. The authorities, presum¬ been so dysfunctional that many of Around 4 the next morning, the police ably Gulenist sympathizers, brought, these initiatives were necessary. set tents on fire. Guzin said that when corruption charges against the busi¬ Eventually, however, they seemed like she read about it in the newspaper, she nessman sons of three A.K.P. ministers a power grab. Around 2007, the A.K.P. thought: They have no right to do that.. and several businessmen tied to Mr. Er¬ and Gulenists in thejudiciary and the po¬ "I got really angry," she said, "and I dogan, including his son, Bilal. Millions lice force put hundreds ofjournalists and called all my friends and said, 'Come on, of dollars were said to have been dis¬ former military generals on trial, let's go again.' We knew they had used covered in shoe boxes in à closet belong¬ charged with being members of a "deep tear gas before, so we went to the phar¬ ing to the chief executive of a bank.

state." Much ofthe evidence appeared to macy to get masks, and they said : 'O.K., Shady, gold-for-oil schemes with Iran have been manufactured by Gulenists. get ready, bring water, put on your gas were exposed/Bribery for construction At the same time, many Turks believed mask. And come back safe.' We thought, projects unexpectedly came to light. that the intelligence wing of the police What is happening? Then we saw a Mr. Erdogan has declared that the forcewas wiretappingthe phones ofjour¬ huge crowd walking toward Gezi Park. Gulenists' corruption charges consti¬ nalists and businessmen. Mr. Erdogan And suddenly I couldn't see anything, I tute a conspiracy against him by a "par¬ bullied the corporate owners of media couldn't breathe, I couldn't even put my allel state." To obstruct .the investiga¬ outlets, and hundreds ofjournalists were mask on." tion, he has purged thousands of ; muzzled or fired. And in 2010, a referen- Guzin continued: "I started to supposed Gulenists from the police ; dum on the Constitution revamped the breathe again, thankfully, but I saw. the forces and reassigned the prosecutors ; judicial system to favor judges, affiliated water cannon, and I was scared, and on the corruption cases. with Mr. Erdogan and Mr. Gulen. people got panicked. I kept checking be- In a way, Mr. Erdogan's bad year is a Yet.foë Erdogan-Guiën media machine result of a liberalizing society clashing managed to. ;pqrtfay Mr. Êrdqgan as the In a way, Mr. Erdogan's bad with an inherently illiberal Turkish sys¬ ve^mcârnàtiofi of derftb'cfaèy, Ttt;;2011, tem. If a prime minister can co-opt the year is a result of a liberalizing Mr. Érdogàh won his third nâtionàielëe* laws and the media, and if a self-inter¬ tipri with nearly 50 percent oftf^é y!ote. society clashing with an ested group can prosecute trials of dubi¬ One' of Mr. Erdqgatfs ^^; third-term inherendy illiberal system. ous legality, and if the citizens have promises was. a jpaçkagè df

22 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 9, 2014

defended the ongoing purges by pointing to history. Turkish state tradition, he said, includes the practice of “sacrificing sons for Erdogan Loses It the state,” to eliminate potential rivals for How the Islamists Forfeited Turkey the throne. ow, leading commentators in the AKP’s Nmedia inform that the ruling party http://www.foreignaffairs.com Gülen sympathizers from sensitive posi- hopes to forge new alliances -- particularly tions in the bureaucracy, judiciary, and with the military, its old enemy. But By Halil Karaveli police. Erdogan should remember that turning to the military to help quash opposition is not he Turkish state changed hands a Gülen, of course, insists that he does not risk-free. In 1971, conservative Prime T decade ago, when Islamic conserva- wield any power over state officials and Minister Süleyman Demirel solicited help tives (supported by the liberals) prevailed claims that his only concern is for the pub- from the military to quash the left, only to in elections against the country’s old guard, lic. Yet in an exceptionally fiery sermon last end up out of power. Erdogan has instruc- the rightist nationalists known as December, Gülen excoriated those “who ted the Ministry of Justice to prepare for a Kemalists. It may be about to do so again. turn a blind eye to the thief while punishing retrial of imprisoned military officers. The The conservative alliance of Prime Minister those who prosecute the thieves,” beseech- generals may very well be acquitted. Recep Tayyip Erdogan’s Justice and ing God to “consume their homes with fire, Development Party (AKP) and the move- destroy their nests, break their accords.” It is easy to see how this will play out. After ment of Fethullah Gülen, a Muslim cleric Even Gülenists do not deny the existence of several years of silence, the Turkish General who leads his congregation from self- an informal network of devotees within the Staff has once again taken to issuing politi- imposed exile in the United States, has state. That was the bargain between the cal statements. The military high command imploded. As it does, the military is gearing AKP and the Gülenists all along: In return has called the judiciary to task after up to insert itself into politics once more. for its support -- votes and the endorsement Erdogan’s chief adviser confessed that sev- of the AKP by Gülenist media -- the Gülen eral military officers had been convicted on The trouble started in 2011, when Erdogan movement would get to staff the state trumped-up charges. It has demanded a decided to purge most Gülen supporters bureaucracy. In fact, the AKP needed the retrial of the officers and issued sharp con- from the AKP party list ahead of the gener- Gülenists’ well-educated cadres to run demnations of critics. Many observers fear al election in June. No longer willing to Turkey, especially its police and judiciary. that the state’s institutional breakdown will share power with anyone else, Erdogan also And since 2008, Gülenist sympathizers in invite the generals to intervene and “restore ousted most liberals and supporters of the the police and among prosecutors have order,” as they have done so many times moderate President Abdullah Gül. Then, a helped put hundreds of regime opponents before. Stoking those fears: In a letter to a subsequent reform of the public adminis- in prison. newspaper editor last month, Necdet Özel, tration served as an excuse to remove many the chief of the General Staff, wrote that Gülenists from key bureaucratic posts. ow, with the AKP-Gülenist relationship ensuring the functioning of the parliamen- Nbroken, Erdogan accuses his former tary system has been “the basic principle” of The Gülenists’ response came in February allies of having established a parallel state the armed forces, stressing that the military 2012, when a prosecutor believed to be that defies the authority of the elected is determined to uphold it because “we affiliated with the movement tried to sum- government and of staging a coup against want peace in our country.” The statement mon Hakan Fidan, the head of the National him. His most recent move against the so- begged the question of what the military Intelligence Organization and a close confi- called parallel state was his attempt last will do if there is no peace in the country. dant of Erdogan, for questioning over his month to enact a law that would subordi- Military interventions in the past have role in then-secret negotiations between the nate the judiciary to the executive, disabling always been motivated by an alleged deter- Turkish government and the Kurdistan his enemies from launching further probes. mination to ensure the preservation of Workers’ Party (PKK). The Gülenists had That will suit the Erdogan family just fine: democracy. made their opposition to talks with the A prosecutor tried to detain Erdogan’s son Kurdish movement known and wanted to at the end of last year. The police, instruc- he return of the old military is not the derail them by charging Erdogan’s envoy -- ted by the government, refused to carry out Tonly risk. There is also a new military to and by implication the prime minister him- the order, and the prosecutor was subse- take into account. Since Islamic conserva- self -- with treason. quently reassigned. More than 2,000 police tives won control of the state apparatus and officers and nearly 100 prosecutors have subdued the military in 2007 and 2008, ast summer, the rift between the two been reassigned since last December. purges from within the military of suspec- Lgroups widened as protesters occupied ted Islamists -- which used to take place Gezi Park. Gülen-affiliated media criticized The conflict between Erdogan and the once a year -- have ceased. It may be infer- Erdogan, comparing him to a “pharaoh.” Gülen movement might sound quite byzan- red from this that there are now likely many The government, with its reputation tarni- tine. But remember that this is the land that within the military who sympathize with shed and Gülenists gaining the upper hand, gave us the term. Indeed, the dispute fol- Gülen. His message, which combines Islam announced in late 2013 that it would shut lows a historical pattern. The Ottoman and Turkish patriotism particularly appeals down Gülen-operated schools. That would Sultans feared autonomous powers such as to officers, who generally hail from conser- have deprived the movement of its main religious congregations. Mehmet II, the vative family backgrounds. And mass source of revenue and recruits. Not ready to conqueror of Constantinople, was particu- imprisonments of top generals, which have take the hit lying down, the Gülen move- larly repressive; he curtailed economic free- depleted the military’s upper ranks, have ment retaliated by supporting a corruption doms in a bid to disempower religious fra- made it possible for younger officers to rise probe, led by the prosecutor Celal Kara, ternities. Kemal Atatürk, the founder of the further and faster than ever. The Gülenist against relatives of several cabinet minis- republic, was obsessed with pacifying reli- clout within the military might be conside- ters and businessmen with close ties to the gious congregations, wanting to ensure that rable. Erdogan would hope that the top government. Upping the ante, Erdogan they could never rival the state. Turkish brass, to whom he now appeals, will suc- ➼ launched a full-scale purge of any suspected Foreign Minister Ahmet Davutoglu even ceed in keeping Gülenists among the

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➼ lower ranks in check. But he must also war has shattered the government’s reputa- 45 percent thinks that both the AKP and fear a move against him by younger officers tion for managerial competence. The the Gülenists are at fault. acting outside the chain of command. That Gülenists have lost moral capital, too. The was what happened in 1960, when the movement has always taken pains to show Coalitions may come and go, but authori- authoritarian Prime Minister Adnan itself as standing above petty politics. But tarianism is forever -- or so it seems in Menderes was toppled. revelations of the extent of its power within Turkey. The Turkish Islamists’ failure as the state undermine that point. The managers of the state will most likely cata- eyond that, the AKP-Gülenist backbi- Gülenists have shaken Erdogan, but they pult the traditional custodians of the state, Bting represents a massive and collective may have also undone themselves. Their the rightist nationalists in the military and failure of the Islamic conservative move- maneuvering does not inspire confidence in the bureaucracy who enjoy a considerable ment, from which none of its components all of Turkey: According to a recent poll, following in society, back to power. may be able to recover. The corruption only six percent of the public supports the ### charges have deprived the AKP of any Gülenists’ case against the AKP, whereas remaining moral authority. And the turf 28.5 percent supports the ruling party, and

February 11, 2014 Imprisoned Kurdish leader Ocalan's photo posted on billboards in Turkey

February 11, 2014 http://www.ekurd.net

DIYARBAKIR-AMED, Turkey's Kurdish region,— Pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) will start a series of protests demanding Photo: Cihan from Turkish government to release jailed outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah Ocalan, Cihan news reported. Ocalan was the only prisoner for a decade until new prisoners arri- According to Cihan news, a three days campaign "Freedom for ved on November 2009, after the Council of Europe's Committee for Ocalan" is planned and expected to end on February 15 with a mass the Prevention of Torture (CPT) criticised Ankara for violating march by BDP supporters in the Kurdish eastern province of Ocalan's human rights by keeping him in solitary confinement. He is Diyarbakir's Baglar district. allowed only visits from close relatives and his lawyers. Within the scope of 15th anniversary of the PKK leader's arrest by After Ocalan called for a peaceful solution from the dock, during his Turkish security forces in Kenya's Nairobi, BDP will organize series of trial by Turkey, the PKK declared a unilateral ceasefire. But it ended rallies. In a way to promote the campaign in Baglarbası district, pro- the ceasefire in 2004. Since then, the PKK has resumed fighting, Kurdish party posted on billboards latest photos of Ocalan. mostly against the Turkish military until 2012 when the Turkish Party authorities also announced "freedom for Öcalan" as the main state launched clandestine peace talks with the group. slogan of the campaign. A fragile peace process in underway between the rebel group and Experts say Ocalan has a high symbolic value for most Kurds, num- Ankara, after the PKK's imprisoned leader Abdullah Ocalan called a bering to 22.5 million in Turkey, and openly sympathise with PKK historic ceasefire in March 2013. rebels. He is frequently compared to south African Nelson Mandela. Since it was established in 1984 the PKK has been fighting the Kurdish leader Ocalan, 65, the founder of the PKK, had been forced Turkish state, which still denies the constitutional existence of from his long-time home in Syria by Turkish pressure in 1998, Kurds, to establish an autonomous Kurdish region and more cultural embarked on an odyssey through several European countries and rights for ethnic Kurds, its goal to political autonomy. ended up in the residence of the Greek ambassador in Nairobi. He PKK's demands included releasing PKK detainees, lifting the ban on was on his way from there to the airport on February 15, 1999 education in Kurdish, paving the way for an autonomous democrat when he was arrested by Turkish agents and put on a plane to Kurdish system within Turkey, reducing pressure on the detained Turkey. leader Abdullah Öcalan, stopping military action against the Kurdish Following the arrest, violent protests by Kurds erupted all over party and recomposing the Turkish constitution. Europe. Ocalan was put on trial on the heavily guarded prison island Turkey refuses to recognize its Kurdish population as a distinct of Imrali in the Sea of Marmara near Istanbul and sentenced to minority. It has allowed some cultural rights such as limited broad- death. casts in the Kurdish language and private Kurdish language courses His sentence was later commuted to life in prison, after Turkey abo- with the prodding of the European Union, but Kurdish politicians lished the death penalty in 2002 after Ankara abolished capital say the measures fall short of their expectations. I punishment as part of reforms to align with European Union norms.

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International £tfto|jorkSimcs FEBRUARY 10, 2014

about the financial future.

Osman Atac, a 52-year-old currency trader known as Billiard Osman for his

prowess with a pool cue, conceded that this slump in the lira was different

sharper and deeper than others he

had seen in the quarter century since he has Turkey on edge switched from selling used cars to trad¬ ing money in an alley.

"We earned in '94, we earned in 2001," emerging markets to the United States \ said Mr. Atac, referring to past global in anticipation of higher interest rates ISTANBUL currency upheavals, when the lira there. More recently, the steady exit of plummeted but traders profited by ar- foreign money has been more of a stam¬ BY JACK.EWING AND SEBNEM ARSU bitraging the exchange rates. But the pede, with about half the. lira's decline steady, inexorable decline this time has It was late afternoon iri Istanbul. But occurring since mid-December, as poli¬ provided fewer sharp swings that would seven time zones away, on Wall Street, tical turmoil engulfed the government give the traders opportunities for arbi¬ the opening bell was ringing. of Prime Minister Recep Tayyip Er¬ trage. Seconds later, in a dingy alley of dogan and violence raged in neighbor¬ "In this turbulence," Mr. Atac said, Istanbul's vast Grand Bazaar, several ing Syria and Iraq. "no one is making any money." dozen men with cellphones pressed to Investors' jitters about Turkey might Mr. Atac, clutching the battered Nokia their ears began gesturing and shouting grow after weekend- clashes between cellphone he uses to keep in touch with loudly. : the riot police and demonstrators his customers, said he thought the lira They were currency traders, who protesting a new law that would allow would not get anyweaker than the record the government to block web pages every day buy and sell tens of millions of of 2.39 to the dollar it lût on Jan. 27. That is dollars, euros and Turkish liras in a nar¬ without a court order. a sentiment shared widely in Turkey. row space that is sheltered by a sagging The lira's plunge has endangered the So far, Mr. Atac has been right. The blue-striped canopy and furnished with Turkish economy, which is heavily de¬ lira has gained slightly since the low an old refrigerator and a few plastic pendent on dollar- and euro-pegged point, strengthening Friday to about stools. ... transactions and loans for the country's 2.22 to the dollar. The traders had been noisily plying everyday business. The decline has But the consequences of a further de¬ their craft since early morning. But raised fears of a fresh financial crisis on cline would be serious. Turkish compa¬ when they learned from the television the edge of Europe. On Friday the rat¬ nies have borrowed $130 billion in for¬ ' screens inside the nearby gold shops ings agency Standard & Poor's lowered eign currencies, according to the that the Dow Jones industrial average Turkey's credit rating to "negative," International Monetary Fund. Such had opened higher in New York, the down from "stable." - loans offered lower interest rates, but trading turned even more tumultuous. . The currency trading in the Grand came with a higher risk that is now ma¬ The dealers locked in or Unwound their Bazaar represents but a sliver of Tur¬ terializing. When the lira goes down, it befs oh which direction the dollar would key's multibillion-dollar foreign ex¬ becomes more expensive for a Turkish head in relation to the Turkish lira. change market, in which most trades company to make its payments oh a dol¬ are conducted anonymously on elec¬ The frenzy was a demonstration of lar loan. If the lira weakens further, hun¬ tronic exchanges. Here in the bazaar, how the value of Turkey's money dreds of companies could go bust. the trading is done mainly on behalf of which has broad implications for the na¬ "The depreciation of the lira has money-changing shops. tional economy is determined largely already eaten into revenues and No cash changes hands in the im¬ by events beyond the country's control. profits," said Sinan Ulgen, chairman of promptu exchange. The sums are trans¬ And lately the lira has been alarmingly the Center for Economic and Foreign ferred among the traders' clients later. weak. Policy Studies, known by its Turkish ini¬ But lately this narrow alleyway has The currency has lost a third of its tials EDAM, a research organization in become a microcosm of Turkish mac¬ value against the dollar, since the Fed¬ Istanbul. ' 'The next steps will be to force roeconomics. While traders andsome fi¬ eral Reserve in Washington began mak¬ them toward a process of bankruptcy." .

ing noises last May about cutting back nancial analysts say that Tur-key is' not A steep rise in official interest rates, on its stimulus program, prompting in¬ in an economic crisis not yet, anyway imposed by the Turkish central bank the there is an edgy sense of uncertainty vestors to move their money from risky week before last in an effort to halt the lira's decline, is likely to choke the easy credit that has fueled a boom in con¬ sumer spending.

"At the present time what we are looking at is not a meltdown but a sharp slowdown in growth," said Adam Slater, a senior economist at Oxford Econom¬ ics in Oxford, England. But he added,

"It's a moving target." Turkey might seem to offer disturbing parallels to countries like Ireland or . Spain at the beginning of the euro zone crisis four years ago. As in those coun¬ tries, Turkish developers tunneled for¬ eign capital into construction projects,

/ _,- // ''What we are looking at is not

9ft a meltdown but a sharp *. - slowdown in growth. It's a W moving target."

Traders bartering in a Grand Bazaar alley in Istanbul. Since May, the lira has lost a third of its value against the dollar, and the consequences of a further decline would be serious.

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covering the dry hills surrounding Istan¬ might be overextended. Sales of apart¬ largely at the mercy of foreign investors bul with endless tracts of high-rise apart¬ ments in newly constructed buildings and policies made in Washington. No ments, office buildings and shopping have slowed slightly, he said, and banks one is more aware of that than the cur¬ centers connected by crowded freeways. have become choosier about lending. rency,traders at the Grand Bazaar. But many Turks insist there is no The plunge of the lira has already ex¬ Mr. Atac, the trader, looked like an or¬ property bubble like the one that devas¬ posed the Turkish economy's depend¬ dinary shopkeeper in his wool cap, long tated Ireland and Spain. ence on short-term foreign investment. wool coat and fleece-lined snow boots to Baris Dumankaya, vice chairman of a Most foreign capital is invested/in Turk¬ protect against the cold paving stones. construction company that bears his ish stocks and bonds rather than longer- But though his education stopped at high family name, pointed out that half of term projects. school, he is well versed in his chosen Turkey's 81 million people are younger All it takes is a. phone call or a few field. He could recite the calendar of up¬ than 30, which he says should ensure, clicks of a mouse for short-term in¬ coming U.S. economic data releases and steady demand for housing. Banks re¬ vestors to move their money elsewhere, talk at length on. the' likely direction of quire high down payments, which and that is what foreign investors have Fed policy as Janet L. Yellen takes over v means that prices would have a long been doing, notonly in pulling money out as chairman from Ben S. Bernanke. way to fall before homeowners owed of Turkey but from countries like Russia, "Yellen was Bernanke's strongest more than their properties were worth, Argentina and South Africa, whose cur¬ supporter and is going to stick with his Mr. Dumankaya said. Inflation, at more rencies have also fallen as a result. . plan," Mr. Atac said. than 7 percent and rising, also makes Mehmet Kutman, chief executive of Yet, in an ominous sign, some of the declines in real estate prices less likely. Global Investment Holdings, a private traders in the bazaar had already Nor does Turkey have the govern¬ equity firm in Istanbul that invests iri burned up their capital and gone bank-' ment debt and deficit problems that assets like port facilities for cruise and rupt as the lira plunged, Mr. Atac said. crippled the Greek economy and contin¬ cargo ships, said he thought the lira Whether that proves to be a metaphor ue to threaten Italy's. could still fall another 5 to 10 percent. . for the Turkish economy will be re¬ Mr. Dumankaya, whose family has "The good thing is that it will stop ex¬ vealed in coming months. been in the construction business for cess leverage," Mr. Kutman said, refer¬

half a century, agreed that the flood of ring to the country's high level of easy money attracted people into the in¬ private debt.

dustry who had little experience and Whatever the outcome, Turkey is

Samedi 8 février 2014

Accord Syrie-ONU pour évacuer les assiégés d'Homs

De l'aide humanitaire est censée parvenir au bastion de la rébellion, encerclé depuis juin 2012

New York (Nations unies) juin 2012, privant plusieurs mil¬ sieurs hommes ontdisparu ». sécurité avant plusieurs jours. La

Correspondante liers de résidents d'eau potable, de ' Décidés à accroître la pression priorité du moment est de donner

vivres et de médicaments. Selon le sur le régime, des pays européens toutes ses chances à Genève 2. Le

ouveau coup de bluff de département d'Etat américain, l'ac¬ et arabes réfléchissent dans les retard pris par le programme de

Damas?' Alors que le cord devait entrer en vigueur ven¬ coulisses de l'ONU à une résolu¬ destruction de l'arsenal chimique

Conseil de sécurité de dredi et inclure une «pause huma¬ tion en faveur d'un meilleur accès syrien, qui impose à Damas d'éli¬

l'ONU examinait, jeudi 6 février, le nitaire» dans les combats. humanitaire à l'échelle de toute la miner tout son stock d'ici au

retard pris par le régime syrien A quatre jours d'une possible Syrie. Si la France et le Royaume- 30 juin sous peine de sanctions,

dans le processus de destructionde reprise des négociations de « Genè¬ Uni estiment que Genève 2 oblige voire d'un recours à la force, « n 'est

ses armes chimiques, la Syrie ve 2 », encore suspendue à la parti- . Damas et Moscou à faire bonne pas insurmontable», a ainsi esti¬

annonçait un accord humanitaire cipation de Damas, l'annonce de figure, les Etats-Unis jugent le mé Sigrid Kaag, la chef de la mis-

en faveur des assiégés d'Homs. ce déblocage laisse les diplomates moment malvenu. sion conjointe de l'ONU et de l'Or¬ «C'est ce qui s'appelle un bon timi¬ occidentaux sceptiques. . ganisation pour l'interdiction des ng », commentaitune source diplo¬ L'ambassadrice américaine à Priorité à « Genève 2 » armes chimiques (OIAC) en Syrie.

matique, incrédule. l'ONU, Samantha Power, a été la pre¬ L'ambassadeur russe Vitali Moins de 5 % des agents chimi¬

Selon l'agence officielle SANA, mière à mettre en doute la sincérité Tchoufkine s'est, quant à lui, dit ques les plus dangereux ont jus¬ l'accord passé entre le gouverneur des autorités syriennes. «Etantdon- «opposé» à l'examen d'une telle qu'à présent été évacués de Syrie. de la ville, Talal Barazi, et le coordi¬ né que le régime a jusqu'ici décrit résolution «à présent», mais n'a Mais selon M"" Kaag, ce retard

nateur résident des Nations unies, toutepersonnevivantdansles terri¬ pas menacé explicitement d'un n'est pas imputable aux autorités Yacoub Helou, «garantit la sortie toires contrôlés par l'opposition veto. Des diplomates font même le de Damas, dont elle a loué la « coo¬

imminente des civils innocents de comme un terroriste, et qu'il les a pari du contexte «favorable» des. pération ». A l'issue de son exposé,

la vieille ville (...) et l'entrée d'aides attaqués en tant que tels, (...) nous Jeux olympiques de Sotchi,' le Conseil de sécurité a demandé humanitaires pour ceux qui ont avons quelques raisons d'être très convaincus que «les Russes n'ose¬ au régime syrien d'«accè7éVer» le

choisi de rester». L!ONU s'est «féli¬ sceptiques », a affirmé la diplomate. rontpas sortirl'armedu veto contre rythme, sans fixer d'ultimatum citée» de cette entente, devant Elle a rappelé le précédent de l'éva¬ une résolution humanitaire pen¬ ou brandir de sanction au cas où le

déboucher sur la livraison d'aide à cuation des habitants de Mouada- dant les jeux», dont ils sont hôtes. calendrierélaboré parl'ONU conti¬

2506 civils. L'armée syrienne assiè¬ miya Al-Cham (une banlieue de Faute dé consensus, aucun tex¬ nuerait à ne pas être respecté!»

ge la vieille ville d'Homs depuis Damas) au cours de laquelle «plu te ne sera soumis au Conseil de Alexandra Geneste

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International 2vcU» Jîork Shncs

FEBRUARY 11, 2014 s Syrian war rages,

GENEVA Geneva talks resume Shelling and sniper fire the United States and Russia, the spon¬ in Homs underscore an Arab Red Crescent aid workers were, sors of the Geneva process. Moscow said deliberately targeted," she said. difficulties for aid effort A Syrian Red Crescent official said Foreign Minister Sergey V. Lavrov had that around 300 people were evacuated conferred with Secretary of State John from rebel-held area of Homs on Mon¬ Kerry by phone over the weekend. No BY NICK CUMMING-BRUCE day, bringing the total to 1,000 since Fri¬ details have emerged of any initiatives to As fighting raged unabated in Syria, a. day, when the truce Jsegan, The Associ¬ steer the warring parties toward carry¬

second round of peace negotiations ated Press reported. ing out cease-fires, prisoner exchanges began in Geneva between government While human rights groups say the or better access for aid agencies.

and opposition representatives in hopes government is responsible for most of Modest progress was reported on of moving away from the inconclusive Monday in the international effort to de¬ the sieges, the rebels, too, have tried to and often fractious exchanges in the stroy the Syrian government's chemical starve out their enemies. first round that ended 10 days ago. weapons arsenal, which has been un¬ "We have entire areas of the country Lakhdar Brahimi, the United Nations derway since October. The Organiza¬ where the ability to transport food and mediator guiding the peace process, tion for the Prohibition of Chefnical other materials is severely hampered prepared thé ground by meeting the op¬ Weapons, the Hague-based group that because of deliberate bldCRadës-and position's chief negotiator on Saturday has been collaborating with, the United constraints on trucks and convoys," and then holding talks with Syria's for¬ Matthew Hollingworth, the director of eign minister, Walid al-Moallem, after the World Food Program's Syria effort, "Some people were his arrival in Geneva on Sunday. The said by telephone from Homs on Sun¬ living off roots arid weeds preliminary discussion did not lead to day. "It is a tactic that everybody is us¬ immediate face-to-face negotiations. and grass and olives if they ing, and it.has a massive impact.' ' Mr.. Brahimi began Monday's discus¬ were lucky." . Reflecting the toll of such tactics, one sions with another separate meeting older man evacuated in Homs on Sun¬ with the opposition, to be followed by day said he had survived on one spoon talks with the government delegation. Nations in overseeing that effort, re¬ of bulgur a day for the past week and After the first round of talks ended on ported on its website that a thirdjship- that his wife had died, malnourished Jan. 31, Mr. Brahimi acknowledged that ment of chemicals was exported : on and unable to get medical treatment, ac¬ "we haven't made, any progress to Monday from the port of Latakia. cording to Dina Elkassaby, a spokes¬ speak of." He identified some common The group also said that some cjf the woman for the World Food Program, ground between the two sides that he chemical compounds in the stockpile "Some people were living off roots said could provide a platform for this had been destroyed inside Syria, but it and weeds and grass and olives if they week's talks, adding the crucial caveat, provided no further details on precisely were lucky," Ms. Elkassaby said. "if there is good faith and political will." what br was destroyed, or where; The pressure, for results at the There was scant evidence of either on Syria amassed an estimated 1,200 tons Geneva talks was further underscored Sunday as mortar shelling and sniper of. toxic chemical materials in its stock¬ by reports of scores of casualties on fire erupted in the city of Homs, inflict¬ pile, half ofit considered especially dan¬ Monday in an attack attributed to ji- ing civilian casualties and damaging aid gerous. The United States, which jhad hadist rebels on an Alawite village in the agency vehicles. The vehicles had ar¬ threatened missile strikes on Syria be¬ central province of Hama. The Syrian : rived under a United Nations-brokered fore President Bashar al-Assad agreed Observatory for Human Rights, which humanitarian pause intended to enable last September to destroy-the chemical is based in London, said that 20 civilians, aid agencies to deliver food and medi¬ arsenal, has complained in recent weeks including women, and about 20 men de¬ cine to the blockaded Old City, where ci¬ that the Syrian government appears to fending the.village were killed in the as: vilians have been trapped for the past be stalling. Two deadlines for exporting sault, The Associated Press reported. two years. the chemicals have.been missed. The only common ground between Several hundred civilians described by Mr. Assad and his subordinates have the government and the opposition vis¬ aid workers as in frail health were able to attributed delays in the export to securi¬ ible at the end of the first round of talks get out of the Old City. But the gunfire ty problems related to the war. But the an agreement to negotiate within that reportedly killed at least six civilians director general of the Organization for the framework of a communiqué that and forced aid agency staff members to the Prohibition of Chemical Weapons, called for thé creation of a transitional take cover for several hours in the ruins Ahmet Uzumcu, said on Jan. 31 that, government ivith full executive powers of the Old City starkly exposed the haz¬ "the need for the process to pick up and based onmutual consent. ards that have hindered international re¬ pace is obvious." Last week, Russia, Butthat position left ample room for in¬ lief efforts. Agencies are struggling to which helped negotiate the agreement terpretation. Opposition delegates have open up humanitarian access to more that averted thé American missile said they want to focus immediately on than a quarter of a million people be-, strikes, said.it expected the Syrian gov¬ the composition of a transitional govern¬ lieved to be living in areas under siege by ernment to complete all chemical ment and timelines for creating it. Mr. government and rebel forces, and to mil¬ weapons exports by March 1. Moallem, before leaving Syria, said the lions of Syrians mother areas where in¬ The exported, chemicals are to be government was prepared to negotiate security has obstructed aid deliveries. transferred at a southern Italian port to the communiqué article by article, but it Valerie Amos, the United Nations chief an American vessel, the Cape Ray, has denied any suggestion that it is ready aid coordinator, said in a statement Mon¬ which is equipped with technology to to negotiate a transfer of power and day that Syrian government and oppose neutralize them. wants the Geneva talks to focus instead tion leaders had agreed to extend the hu¬ Under. Syria's agreement, backed by on tackling what it calls "terrorism." manitarian pause for three more days. a United Nations Security Council reso¬ Iri the interval since the first round of She expressed anger, however, that lution, the entire arsenal is to be de¬ meetings, Mr. TSrahimi and the Syrian the cease-fire did not hold. "It is abso¬ stroyed by the middle.of this year. lutely unacceptable that U.N. and Syri- parties to the talks have conferred with

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International jKeto£îork

BAGHDAD

Fighters once rounded up by American forces fuel wars in Iraq and Syria

BY TIM ARANGO AND ERIC SCHMITT

Iraq after the departure of American troops in 2011 has been plagued by pris¬ *% on breaks that have allowed hundreds of hard-core jihadis to escape, fueling sectarian warfare on the battlefields of Syria and, increasingly, in Iraq itself. Many of the insurgents, rounded up by the United States military in the years of the occupation, now fill' the top ranks of the Sunni militant groups destabilizing

the region, including Al Qàeda and the . Islamic State of Iraq and Syria, or ISIS. The breakouts, little remarked on at

the time, were a critical aspect of the military strategy of ISIS, so much so that the primary 12-month campaign from July 2012 to July 2013 had a name, A roundup in Basra, Iraq, this week of people of being of the "Operation Breaking the Walls." In all,

American officials estimated, a few hun¬ State of Iraq and Syria, a militant group. dred of the escapees have joined ISIS, several in senior leadership roles. Abu Aisha was an auto mechanic be¬ pression by. a dictator President While ISIS was already gaining fore 2003 but found new purpose in Bashar al-Assad of his largely peace¬ strength in this period, an American fighting the Americans. Many detain¬ ful opponents. counterterrorism official said, "the in¬ ees, himself included^ he said, spent But ISIS took on an increasingly im¬ flux of these terrorists, who collectively their time in prison learning the ways of portant rôle in the fighting there often hâve decades of battlefield experience; militant Islam,. studying the Koran and battling against other, more moderate probably has strengthened the group Shariah and preparing to continue to insurgent groups, to the dismay of Al and deepened its leadership bench." wage jihad once free. Qaeda, which broke ties with ISIS oyer One of those was Abu Aisha, who late Abu Aisha was set free by the Ameri¬ the issue adding to the reluctance of one night last July sat in his cell at the cans in 2008 but rearrested by the Iraqis Western powers to intervene. Abu Ghraib prison on the western out¬ in 2010 and sent to the main Iraqi prison, Osama al-Nujaifi, the speaker of skirts of Baghdad waiting, as he did each hesaid. ; Iraq's Parliament and the country's day, for his date with the executioner. "Finally they put me in Abu Ghraib, most important Sunni politician, said That night, though, explosions and and I again met some ofthe leaders and that the escaped fighters "went to Syria gunfire erupted and, just as suddenly, a fighters I knew, including princes from to lead large fighting groups, there. So, familiar prison guard opened the doors, Al Qaeda Iraqis, Arabs and other na¬ people started thinking, is Bashar bet¬ to his cell and told him to leave immedi¬ ter, or is Qaeda better?" ately. With hundreds of others he ran tionalities," hesaid. "Most of them had Many Western experts have blamed through, the prison's corridors until he been at Bucca, as well." . Turkey's open-door policy along its escaped through a hole that had been After escaping, Abu Aisha said he was southern border with Syria for fostering blasted through a wall and hopped into given the choice by ISIS leaders of going the growth of ISIS and other extremist a waiting Kia truck that took hitri to free¬ to Syria or staying and fighting in Iraq. groups. But Turkish officials have dom and back to the battlefield. . "They asked us if we wanted to leave pushed back, citing intelligence reports Abu Aisha, who declined to be identi¬ and fight with ISIS in Syria,' ' he said in a that trace the growth of ISIS to the Iraqi fied by his full name, is now leading a recent interview. "Many of the leaders prison breaks. group of Qaeda fighters on the western that I know went to Syria and the jihad More than 600 prisoners are believed edge of Faliuja, his hometown, which for there once they fled from Abu Ghraib. to have escaped in the largest ofthese so¬ nearly six weeks has been held by anti- Other fighters went there after a while phisticated attacks, facilitated by corrupt government Sunni fighters. With Faliuja because, they fèlt they would be freer in prison guards who were easily bought, under siege, the United States govern¬ Syria. I decidedto stay withmy group." the officials said. Two prison. breaks in ment has been rushing guns, ammuni¬ The prison breaks, and the mayhem particular the one at Abu Ghraib and tion and missiles to Iraq to help the they helped fuel in Syria, also had the ef¬ another, in September 2012, in Tikrit . Shiite-dominated Iraqi security forces fect of altering the calculus of many have had a significant impact on ISIS' and allied tribal fighters retake the city, Western officials toward the war there. . overall capacity to undermine Iraqi secu¬ where so many American Marines once In the beginning, many Western offi¬ rity and have contributed to the'group's fought and died nearly 10 years ago. cials saw the conflict as the brutal op-

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ment that they reliedUmbelnfrom the expansion in Syria, the officials said. seèi on a grisly video executing three inside. When Parliament ttlêd'ïtfinves- The attack in Tikrit, for instance, re¬ Shiiie truck drivers on the side of a high- tigate the Abu Ghraib attack, .it. was sty¬ sulted in the release of 47 death-row de¬ Way in the deserts of Anbar Province. mied by the security forces and top gov¬ tainees and now appears to have been in¬ He has also been linked to an attack last ernment officials, lawmakers say. strumental in facilitating ISIS' summer in which 14 Shiite truck drivers "Unfortunately, the government did significant d escalation of operations in Iraq were found be-headed.

throug)|out.2fll3,;;accord.ing to Charles Among the more moderate fighting "The moment we heardabout ' ys.te^yiaf^g||;hblar,atthe Brookings , groups within Syria,- which have lately

Doha Center in Qatar. American officials been fighting against ISIS, the prison the prison escape in Iraq, we said more than 500 prisoners escaped in breaks helped stoke conspiracy theories knew we would face more the Abu Ghraib operation alone. that ISIS is a pawn of the Assad govern¬ trouble after that." "The majority" of the prisoners who ment. While there is no evidence to back escaped had been originally detained by up the claim, some said they believed .

Iraqi forces, American officials said, but that the Syrian government with as¬ not allow us to even get close to the pris¬ they acknowledged that large numbers sistance from the Iraqi government of on for a week," said Shwan Muhammed, perhaps scores had bëeri captured Prime Minister Nuri Kamal al-Maliki, a member of Parliament and one of the during American operations in Iraq be¬ which has largely sided with Mr. Assad investigators. . fore the United States military left the helped orchestrate the escapes. Not all of the escaped prisoners re¬ country at the end of 2011. "By doing this, exporting more for- . turned to the fight. Ahmed al-Dulaymi, One of them was Shaker Waheeb, per¬ eign fighters to Syrian territory, the Ma- 31, also escaped from Abu Ghraib and, haps the most dangerous Qaeda figure liki government did Assad 's regime a fa¬ under fake identification documents, is to emerge here recently. Before the vor by supporting his claim of fighting working as a farmer in Diyala Province, United States' invasion of Iraq; Mr. Wa¬ terrorism inside Syria," said Abduljab- another Qaeda stronghold. Like many heeb was studying computer science at bar Osso, a rebel leader in Aleppo who Surinïs'm Iraq, he explains the recent re¬ a university in Anbar. He quickly' has been fighting ISIS. surgence of Sunni extremism as a reac¬ changed paths and fought the Ameri¬ Another rebel commander, Lt. Col. tion t

International Ncuijîork ©mes February 20, 2014

WHAT NEXT FOR SYRIA? - These tasks have grown even more complicated as Syria

has increasingly become a breeding ground for a new With the apparent collapse of the United Nations-mediated As peace generation of terrorists and as ever-larger refugee flows peace talks on Syria, the United States and its allies find talks col¬ threaten to destabilize the region. Such threats may at themselves in a difficult spot. Absent a diplomatic and lapse, the some point require bolder steps. But, so far, no one has political option, what can the world do about a.ciyil war come up with surefire remedies or even new ideas that carnage that has killed an estimated 136,000 people, produced nine continues would not draw the United States into war. Options under million refugees, displaced 4.25 million civilians internally and the consideration include providing money, transportation and and now threatens to destabilize several other countries in intelligence to some rebel fighters. But such moves are flood of the region? to change the military balance. refugees President Obama has to be frustrated over the failure of The administration is reportedlynot considering swells. the talks ; a second and largely fruitless round ended last strategies that have already been rejected, such as week in Geneva. Having said, rightly, that there is no airstrikes or directly supplying the rebels with weapons military solution; he has struggled to get the negotiations beyond the limited arms and training available to them off the ground. The opposition forces, though weak, at least under a program led by the Central Intelligence Agency. It- proposed a transitional government. President Bashar al- is unclear whether the administration has dropped its Assad of Syria not only resisted any compromise but objections to Saudi Arabia supplying vetted rebel groups actually intensified the bombing of rebel neighborhoods ; with more advanced weapons. 5,000 more people have reportedly been killed. Mr. Obama has resisted being pushed into a war by American officials say that Mr. Assad's grip has grown critics who seem to believe that force is the ultimate sign of stronger over the past year, thanks largely to the reliable . leadership. Leadership sometimes means not going to war. : support of his patrons in Russia and Iran. Now that peace It also means, in this case, persisting in the frustrating talks have run aground, Mn Obama has asked his advisers search fora peaceful solution and, short of that, some to review old and new options for bolstering opposition means of lessening the misery of the Syrian people. forces and easing the desperate humanitarian crisis.

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LE FIGARO samedi 8 - dimanche 9 février 2014 Irak : le discret retour des mercenaires

12'000 début 2013, dont une petite moi¬ tié - 5 000 environ - en soutien auprès 7~ "*« .Jiiifj *; '* h de la très imposante ambassade améri¬ «fer caine dans la « zone internationale » de Bagdad. D'autres sont déployés au nord, chez les Kurdes, où la sécurité se dété¬ riore, mais aussi au sud, où Washington <:* ;/ a décidé mercredi de renforcer leur 1 11 présence pour mieux sécuriser les ins¬ tallations pétrolières, cibles là encore d'attaques de plus en plus fréquentes. Pourtant depuis dfx ans la donne a bien changé. « Les autorités irakiennes ï

atout, ajoute -til. Les locaux supportent

mal les compagnies étrangères, y com¬ après le renversement de Saddam Hus¬ pris américaines. » GEORGES MALBRUNOT sein. Ces nouveaux mercenaries « îie gmalbrunot(â>lefigaro.fr sortiront pas dans les rues et ils ne parti¬ Le jeu du premier ministre ciperont pas aux combats, sauf rares ex¬ Face à un ahié américain qui ne le mé¬ ceptions », ajoute Hosham Dawood. MOYEN-ORIENT Plusieurs centaines nage pas, Nouri al-Maliki a compris tout Les Irakiens gardent en mémoire les d'agents de sécurité américains vont le parti qu'il pouvait tirer du retour de exactions perpétrées par certains gros fane leur retour en Irak pour former les mercenaries, cantonnés dans leurs ba¬ bras de Blackwater, après la chute de la forces de sécurité locales au maniement ses. « En laissant revenir des privés dans dictature. Mais face à la flambée de vio¬ des nouvelles aimes que Bagdad s'ap¬ le sillage des armes que les Américains lui lence auquel le premier ministre chiite prête à recevoir des États-Unis, afin de vendent, le premier ministre cherche à Nouri al-Maliki est confronté dans la mieux lutter contre l'insurrection sun¬ améliorer son image aux États-Unis et ville de Faloudja - tenue depuis un mois nite autour d'al-Qaida. « Mais ce n'est obtenir ainsi l'appui de Washington pour par les djihadistes sunnites - le pouvoir pas Faloudja en 2004 », prévient depuis les élections législatives prévues fin a un besoin urgent de formateurs pour le Kurdistan l'universitaire franco-ira¬ avril », décrypte le haut gradé fiançais. les 24 hélicoptères de combat Apache, kien Hosham Dawood, en allusion à la Côté américain, la mise en avant des présence massive des mercenaires et les quelque 500 missiles Hellfire que privés permet de ne pas exposer les sol¬ américains aux côtés de l'armée ira¬ les compagnies américaines Boeing and dats de l'US Army. « Le Pentagone a des kienne, quand il avait fallu soumettre le Co et Lockheed Martin lui livreront problèmes avec le Congrès, qui est réti¬ bastion de l'insurrection, hostile à l'oc¬ prochainement. « Les officiers irakiens, cent à aider Maliki, constate un proche cupation américaine du pays, un an qui ont été habitués à travailler avec des du premier ministre irakien. Mais des équipements russes ou fiançais, ne sa¬ mercenaires passent mieux, et pour nous vent pas utiliser le matériel américain », peu importe la couleur du chat pour\>u constate un haut gradé fiançais, actif à qu'il prenne des rats. » Il y a urgence : Bagdad. seules, les forces irakiennes ne pourront Au total, même si le Congrès dénonce pas vaincre al-Qaida et ses sicaires de sa politique antisunnite qui a enflammé l'État islamique au Levant. Vendredi, ils * l'ouest de l'Irak depuis un an, Washing¬ ont encore perpétré plusieurs attentats, ton a tout de même prévu de fournir tuant au moins neuf personnes à Bag¬ IRAN pour plus de 6 milliards de dollars d'aide dad. Tandis que l'assaut contre Faloudja militaire à Nouri al-Maliki. SYRIE n'a toujours pas été lancé. Sans doute Encore 12 000 contractants Maliki attend-il les renforts américains, en armes et en conseillers, pour atta¬ Officiellement, depuis le retrait de leurs Ramadi D#a troupes fin 2011, les États-Unis ne quer le repaire djihadiste qui menace comptent plus que 200 militaires envi¬ son pouvoir.

ron en Irak. « Mais grâce aitv contrac¬ IRAK tants privés, les Américains ont large¬ ment maintenu leur présence dans le ARABIE pays », souligne la chercheuse Myriam SAOUDITE Benraad. Selon le Wall Sheet Journal,

I 'oi c; c LE FIGARO ces contractants étaient encore plus de

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t -. samedi 8 - dimanche 9 février 2014 commissaire à l'Élargissement, « ie pu¬

blic a besoin de plus de transparence et

d'infonnations, pas de restrictions ». De Une loi Internet son côté, le Parti républicain du peuple, la principale formation de l'opposition,

dénonce « des interdictions qui existent « liberticide» en Turquie pendant la période des coups d'État »,en référence aux putschs militaires passés.

Le dernier recours est désormais le pré¬

sident de la République, Abdullah Gui, L'opposition dénonce une nouvelle atteinte à la liberté qui peut opposer son veto à la loi. d'expression de la part du pouvoir d'Erdogan. Alors que le. gouvernement se débat- face à un gigantesque scandale politico-

financier, cette loi est perçue par ses dé¬ tracteurs, comme la manifestation de sa cision de justice. Autre disposition qui volonté d'empêcher toute information LAURE MARCHAND alarme les défenseurs de la liberté d'ex¬ critique. Déjà au mois de juin, lors de la ISTANBUL' pression, les fournisseurs d'accès auront révolte de Gézi dénonçant ses dérives obligation de conserver pendant deux autoritaires, le premier ministre, Recep ans les données des internautes et de lés TURQUIE- « Big brothei- » a les Turcs à Tayyip Erdogan, s'en était pris aux utili¬ l'dil. Le gouvernement islamo-conser- fournir aux autorités si ces dernières en sateurs des réseaux sociaux- qu'il avait

. vateur a toujours eu Internet dans le col¬ font la demande. Là encore, un juge qualifiés de «/auteurs de trouble ». La

limateur mais de là à placer sous sur¬ n'aura pas besoin de donner son feu vert. Turquie possède un arsenal législatif très

veillance tous ses utilisateurs, il y a un Cette loi « ne vise qu'à renforcer lacy- , coercitif concernant Internet. YouTube

pas... qui a été franchi. En dépit des in¬ bercensure, le contrôle gouvernemental avait, même été interdit entre 2008 et quiétudes des organisations des droits de d'Internet et la surveillance des ci¬ 2010 à cause d'une vidéojugée insultante

l'homme, des partis de l'opposition à toyens », s'alarme Reporters sans fron¬ pour Mustafa Kemal, le fondateur de la

l'unisson du de l'Union européenne, qui tières. D'autant que, selon la Chambre République, et qui avait été postée par la jugent liberticide; une loi contrôlant des ingénieurs informatiques, le direc¬ des Grecs. Selon le site engelliweb;Coni, strictement le Web a été votée par les teur de la TIB est nommé par les services 40 000 sites sont déjà interdits par lajus¬

députés turcs. de renseignefnents turcs, eux-mêmes tice, notamment ceux ayant un rapport

Adopté mercredi, le texte donne à sous l'autorité du premier ministre. avec les Kurdes ou l'homosexualité; Et

l'Autorité de régulation des télécommu¬ l'augmentation de la censure est préoc¬ Réseaux sociaux en accusation nications (TIB) compétence pour blo¬ cupante dans un pays qui est le premier

quer un site dès lors qu'il porte atteinte Bruxelles s'inquiète également de res¬ geôlier de journalistes dans le monde :

« à la vie privée » ou est « insultant ou trictions qui ne sont pas compatibles les demandes de retrait de pages de Goo¬ discriminatoire ». L'appréciation est avec les standards démocratiques euro¬ gle par le gouvernement ont bondi- de

laissée à l'entière discrétion de l'instance péens et demande au pays candidat la près de 1 000 % les six premiers mois de

administrative, sans passer par une dé révision du texte. Pour Stefan Fùle, 2013. m

international ?fe\t>î|orkSmtc5 FEBRUARY 24, 2014 TURKEY'S INTERNET CRACKDOWN

SoundCloud, the file-sharing site, Mr. Erdogan is said to be President Abdullah Gui, Turkey's head of state, has now A new curb heard talking about easing zoning laws for a construction joined Prime Minister Recep Tayyip Erdogan in the on free ex¬ tycoon in exchange for two villas for his family. government's assault on free speech. On Tuesday, Mr. Gul pression is The law is just the latest blow to Turkey's democracy. approved a new law, passed earlier by Parliament, that is an assault After more than à decade in power, Mr. Erdogan has become intended to help protect Mri Erdogan and his allies from a on democ¬ more authoritarian and, as a result, increasingly embattled. widening corruption scandal by tightening government racy. The legislature has done little to stop him. Last Saturday, the control of the Internet. It would allow the authorities, Parliament, in a 20-hour session that involved a bloody without a court order, to block web pages under the guise fistfight, approved a bill that would tighten the government's of protecting personal privacy, and to collect users' grip on thejudiciary. On Thursday, Reuters reported that browsing histories. Mr. Erdogan had drafted a newlaw that would expand Even before Mr. Gul acted, Turkey already had tough powers for his intelligence agency, including eavesdropping. laws blocking thousands of websites, including gay dating The European Union and the Organization for Security sites and news portals considered favorable to Kurdish and Cooperation in Europe have spoken out against these militants. According to Reuters, Google reported in . developments. The United States has also weighed in but December that requests from Turkish authorities to not strongly enough. President Obama, who once had a remove content from its sites had risen nearly 10 times close relationship with Mr. Erdogan, finally spoke to him during the first half of 2012. In the first six months of 2013, on Wednesday after months of indirect communication. It Google was asked to delete more than 12,000 items, making was unclear from a White House statement, however, Turkey the No. 1 country seeking to excise Google content. whether Mr. Obama had explicitly pointed out the perilous The new law is a transparent effort to prevent social course Mr. Erdogan is on, a message he needs to hear. media and other sites from reporting on a corruption

scandal that reportedly involves bid-rigging and money

laundering. In one audio recording, leaked last month to

31 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 12, 2014 Paris Investigation: Tensions Grow over Murder of Kurdish Activists

By Jörg Diehl, Özlem Gezer and Fidelius Schmid http://www.spiegel.de

Did Turkey's secret serv- ice order the killing of three Kurdistan Worker's Party activists in Paris last year? Suspicion is growing that it did, and Germany's domestic intelligence agency has details about the planned killings. wants to become a member of the EU curtailed its cooperation "Are you thinking of using gloves?" a allowed a contract killing to be with the Turks as a suspected MIT agent asks. "Yes," the conducted on EU territory? result. alleged shooter answers. "No traces Of course, it is still only a suspicion. on the gun." But if proven, it could have dramatic In the recording, the men discuss the consequences -- not only on the ties fact that the killer needs two guns in Germany and France have with T he triple murders in January case one of them fails. And that he Turkey, but between all of Europe 2014 of Kurdistan Worker's wants to purchase his weapons and and Ankara. The domestic political Party (PKK) activists in Paris may ammunition from an Arab in situation in Turkey is already fragile, ultimately emerge as one of the most Belgium, but hasn't done so yet. Also and the developments could place audacious political killings to take that he has already had one opportu- even greater pressure on beleaguered place in Western Europe in years. nity to strike. Prime Minister Recep Tayyip New suspicions -- although they are They talk about escape routes and Erdogan. Intelligence chief Hakan still only that -- suggest there may be about the possible risks. "Can they Fidan is a close confidant of the Turkish intelligence links to the follow the trail of who obtained it?" Turkish leader. slayings, a development that, if pro- one of the alleged officers asks. "No, It also has the potential to trigger vio- ven, could have serious repercus- it'll be in a blank package," the sus- lent clashes in countries outside sions for relations between Ankara pected hit man ensures. "Let's talk Turkey that are home to large and Europe. The case has numerous again. Let's review your plan," the Kurdish populations, including links to Germany, and officials here men warn. "May God protect us from Germany. Security authorities in are closely monitoring the investiga- the smallest mistake, because you're German will be observing the out- tion as it unfolds in France. important to us. The others aren't." come of the investigations with great At the center of the explosive new Were KIllInGS A HIT JoB? interest. details is a recording -- a purported Together with other circumstantial A year has passed since PKK activists conversation between Ömer Güney, evidence, the recording is fueling the Sakine Cansiz, Fidan Dogan and the man accused of murdering the suspicion currently being pursued by Leyla Söylemez were murdered in a three female activists, and what are French investigators. It is one that Kurdish information office near the alleged to be two members of has also unsettled German security Gare du Nord train station in Paris. Turkey's National Intelligence agencies. They suspect that Güney They were killed with shots fired into Organization (MIT). The recording may have murdered the three PKK their heads and stomachs from a was posted on the Internet on Jan. activists in a hit ordered by Turkey's 7.65 millimeter caliber pistol equip- 12, ostensibly by a friend of Güney, MIT. The PKK is banned in the ped with a silencer. Video camera who has since been charged by European Union as a terrorist organi- footage shows Güney arriving at French prosecutors in the killing. zation. 11:30 a.m. in a car together with Güney, who lived in Bavaria in Cansiz in front of the office before The main piece of evidence suppor- Southern Germany from 2003 to disappearing again. At 12:11 p.m., he ting the theory is a document alle- 2011, had left the recording with the can be seen again. According to gedly originating from MIT. The docu- friend in case something happened to French media reports, the conversa- ment discusses one of the three him. tion that the three PKK activists were female activists being "rendered inef- holding in the office ended abruptly The recording is 10 minutes long and fective." includes what are purported to be at 12:43 p.m. At 12:56 p.m., Güney Is it possible that a country that left the site. Gun powder traces ➩

32 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

➩ were later detected on the bag he bership applications from the ments." was carrying when he left. Villiers-le-Bel cultural centers were It cannot be excluded that the paper InveSTIGATorS HAD DouBTS photographed. The data was sent is a forgery, but French investigators eArly on out, and then deleted. Güney, who don't believe that to be the case. denies responsibility for the murder, Police arrested Güney a short time Germany security personnel have offered a simple explanation to Paris likewise examined the document. later -- and discovered traces of Public Prosecutor Jeanne Duyé and They say that the language used in blood on his shoes as well as the her investigators: He said he is a the document as well as the water- DNA of one of the victims on his member of the PKK and photogra- mark it bears both testify to its jacket. Given the evidence, he has phed the files because the PKK was authenticity. The names listed on the emerged as the prime suspect in the concerned that a police raid was document are all members of the murder investigation. A rumor imminent and the files were to be Turkish secret services and are in spread quickly of a feud among PKK destroyed. He told the skeptical fact entrusted with issues relating to members that ended in the death of investigators that he was just "follo- the PKK. Among them is a depart- the three women. But investigators wing orders." From whom, they wan- ment head who German officials soon began to question that version ted to know. "From superiors," came know personally: Not long ago, secret of events. the response. service officer Ugur Kaan A. visited After around eight years of living in One year after the murder, on Jan. Germany, in November 2011, Güney Germany with a delegation from 12, alleged recordings from Güney's Ankara. had offered his assistance as a fellow conversation with the two suspected GerMAn InTelIGence oFFIcIAlS sympathizer to the Kurds in Villiers- agents appeared in a blog. The URL AlArMeD le-Bel, a Paris suburb. He helped out ended in ".de", but the site is appa- as a translator and driver at the rently operated from Turkey. What makes German authorities Kurdish cultural center there. According to the French media, wary, however, are handwritten notes Yet during his time in Schliersee sou- investigators are certain that it is on the document. They consider theast of Munich, Güney had never Güney's voice on the recordings, a such notes to be "rather unusual." attracted the attention of German claim that Güney himself denies. A Still, there are plenty of indications authorities as a member of the forensic analysis is pending. that it is real. "If it is a forgery, it is extremely well done," says one high- Kurdish movement. On the contrary. A neW exPloSIve DocuMenT They believed he had greater sympa- ranking official. "Plenty of insider thies for Turkish nationalist circles. Only two days later, a further, poten- knowledge" would be necessary to Friends have confirmed as much and tially explosive document appeared fake such a document. The Turkish say it is extremely unlikely he was a on the web. The note, which allegedly government declined to respond to member of the PKK. comes from the Turkish intelligence inquiries. service MIT, is labeled "secret." It was Normally, German security officials French investigators found other composed on Nov. 18, 2012 and car- cooperate with MIT, also when it contradictions as well. Güney, for ries the heading "Sara Sakine comes to keeping an eye on PKK acti- example, abandoned a part-time job, Cansiz." And it may be nothing less vists. After all, the Kurdistan allegedly due to epileptic fits. than the order that resulted in the Workers' Party is banned in the EU Although he was then forced to live liquidation of the well-known PKK as a terrorist organization. But now, on around €900 ($1,228) in monthly activist. welfare payments, investigators the suspicion that MIT might have found dozens of suits at his home. In the document, an agent with the orchestrated the execution of PKK They also discovered that he had alias "Legionnaire" is tasked with the members within the EU has alarmed taken at least nine trips to Turkey "rendering ineffective" of high-ran- Germany's domestic intelligence and stayed in expensive hotels. king members of the Kurdistan agency. Officers have noted the need Workers' Party. According to an application for legal for "particular care when passing on assistance from France, Güney ente- During his most recent stay in data relating to specific individuals." red Turkey for the last time on Dec. Turkey, the assassin was instructed That could, of course, be rephrased 25, 2012. During his stay, he tele- to make preparations to undertake as follows: Cooperation on cases phoned with certain numbers parti- as "attack … against the organization relating to Kurds has been put on cularly often, numbers that he began targets in Europe." He was given hold for the time being. Nobody dialling again in the period shortly €6,000 in payment. wants to be responsible for passing before the attack. He apparently According to the document, the agent on information that could lead to an used three different mobile phone spied on the victim's apartment and execution. numbers, two French ones and a researched her social contacts. The I I I Turkish number. Conspicuously, alleged MIT note says that the agent however, one of the French numbers could be used "to render ineffective was used for calls to a single Turkish the mentioned member of the organi- number. zation." In addition, it says that The analysis of one of his mobile plans existed "to instruct" the source phones also revealed that on the "for a move against Sakine Cansiz, night of Jan. 7, 2013 -- one day prior codenamed Sara, by means of the to the attack -- more than 300 mem- formerly designated coded state-

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February 10, 2014 Kurdish Independence: Sooner Rather than Later?

February 10, 2014 Diversification of the economy and creating By Greg Ohannessian In January 2014, a new pipeline between a space for tourism could be even more suc- http://www.eurasiareview.com the KRG and Turkey began shuttling crude cessful in a Kurdistan full of idyllic scenery, across the border, creating a sorely needed ski resorts, and mountainscapes screaming outlet for their reserves but also compound- for eco-tourism. raqi Kurds have achieved incredible ing the ongoing crisis with Baghdad. I growth as a semi-autonomous region Constitutionally, KRG oil sales must go MOSuL anD KIRKuK in post-war Iraq. But their ultimate goal of through Baghdad coffers (and pipelines), independence has just been given a five-year and, in return, the KRG is allotted a signifi- Regional security is also a point that cannot plan. How can this fledgling region become cant portion of the federal budget. Today, go without mention. Iraqi Kurdistan is in a a state in just a few short years? A recent that tranche of the budget sits at seventeen rough neighborhood and has been success- article published on the Kurdish news net- percent (although KRG officials assert they ful in minimizing disturbances within its work Rudaw's English website expanded on have never received more than 10%) and the controlled territories. One high-profile the claims of a senior energy advisor in the KRG is required to produce a minimum attack on security forces in Erbil stands in Kurdish Regional Government (KRG) that amount of oil that injects capital into the stark contrast to the daily bombings in other the semi-autonomous Kurdish region of Iraqi economy. According to the Iraqi min- parts of Iraq and the brutal civil war raging Iraq will declare independence as a Kurdish istry of oil, the Kurds failed to meet their in Syria to the west. However, Kurdish irre- state in five years' time. Ali Balu, formerly in minimum oil output in 2013 and are threat- dentist claims on Kirkuk, Nineveh and charge of the Iraqi parliament's oil and gas ening to withhold the region's share of the Diyala are likely to be the toughest issue to committee was quoted as saying that budget. The January announcement that tackle with Baghdad. "Kurdistan is going to be [sic] rid of its sta- crude had begun to flow into Turkey could tus as a region within Iraq. A plan is under- not have come at a more politically sensitive The city of Kirkuk has tremendous historic way for Kurdistan to be an independent moment. The beginning of the year is significance for Iraqi Kurds, as it was once state in the near future". always the scene of renewed tension the capital of a Kurdish principality that between Erbil and Baghdad on budgetary enjoyed significant autonomy in exchange Balu's statements may not have received issues, and the Turkish pipeline gave more for providing a front line of defense for the much international attention but they are than enough ammunition to Baghdad for Ottoman empire along the Persian border. indicative of the sentiment felt in Iraqi being reticent in budgetary talks. Today, Kirkuk is home to nearly half of Kurdistan today. Unprecedented growth on Iraq's total oil reserves as well as significant the back of the region's tremendous oil The biggest sticking point for the Kurds unrest. Al Qaeda affiliates regularly carry reserves has thrust the Iraqi Kurdish region today is that they are entitled to a rather out bombings in public spaces and well over onto the world stage. The stateless Kurds good deal from Baghdad. Seventeen percent a hundred attacks have been carried out on have long been a footnote in Middle Eastern of the overall federal budget (as stated in the Kirkuk-Ceyhan pipeline alone. history, and the new found attention casts the constitution) contributes far more to the the Kurds in a new light. International region than its current oil output. As The Kurds hold a slight majority within media, policy makers and investors no upstream and transport capacity grows, that Kirkuk, unlike the majority Arab Sunni pop- longer see the Kurds as the forgotten minor- balance will certainly shift, but the Kurds ulation of Mosul, but those numbers are ity but as the upstart story of the decade, will simply be trading reliance on Baghdad mixed with significant Assyrian, Arab and carving out a peaceful and prosperous for reliance on Ankara. Until oil output, Turkmen populations. In both cities, ten- region in a neighborhood rife with conflict. after profit sharing and sweetheart deals for sions are very high between the Kurds and domestic Turkish sales are taken into the federal government. Through 2011 and The question left unanswered is what chal- account, can outstrip the federal entitle- 2012, clashes in Kirkuk between Kurdish lenges the Kurdish region must overcome in ment, it would seem that the old adage, bet- Peshmerga forces and the Iraqi army the coming years to have a chance at creat- ter the devil you know than the devil you brought the Kurdish-Iraqi relationship to ing a viable state. don't, may hold water. the precipice. More recently, the Iraqi mili- tary established the Tigris Operations THE DEvIL YOu KnOw However, with independence in mind, Command in Kirkuk as a direct response to Kurdistan must be able to throw off the Peshmerga forces in the area. The battle Currently, the KRG is focused on realizing shackles of any devil. The only way to do so lines have been drawn, but solving the the full potential of its oil reserves. The esti- is to focus growth efforts on diversifying the seemingly intractable issue of Kurdish mated 45 billion barrels of oil proved so economy, leveraging the manifold capabili- expansion will leave the broader and more lucrative that the threat of being kicked out ties of their people and the fruits of the land elusive security threat of terrorism squarely of southern Iraq was not enough to dissuade on the surface, rather than exclusively the on the Kurdish government's plate. oil companies from signing contracts direct- fruits found underground. ly with the KRG, in direct violation of Iraqi unEquaL GaInS law. When the world's largest oil company The Kurds have opened their cityscape to signed a contract with the KRG, and still one of the largest Emirati developers, Looking within the current Kurdish borders, managed to continue operating in southern Emaar, which is led by the overarching there is the looming threat of unequal Iraq no less, the Kurdish leaders knew they strategy set forth by the Ruler of Dubai, growth between provinces. This issue is had emerged as major players. Sheikh Mohammed bin Rashid al Maktoum. magnified as the provinces in question

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are split between the two major political KRG Prime Minister, was able to propel parties. Erbil by giving a wide berth to policy plan- InDEpEnDEnCE In 2019? ners and highly qualified advisors that real- The KRG is more than just Erbil. The ized his strategy for growth with efficient If Kurdish leaders truly hope to achieve province's oil contracts, still wet with ink and effective development that has allowed independence in five years, the three issues and dripping with zeros, its fashionable Erbil to become a strikingly modern city. described above must be tackled first. shopping centers and its glistening Emaar This is not to say that Erbil has done away Kurdistan is pushing, and often breaking, developments are the jewel in the Kurdish with corruption. Both cities, and thus both the boundaries of what a semi-autonomous crown. But just a few hours' drive to the parties, are home to significant corruption; Iraqi region can do. The Kurds now have second city of Suleimaniya paints a different The KDP has simply found a way to keep the world's attention, their influence is on picture altogether. Crumbling infrastruc- citizens and the politically relevant elite the rise and the reality of a state seems to ture, pervasive corruption and a year-long equally happy. have outpaced recognition of one. Kurdish power vacuum threaten the unified growth leadership must take the coming years to of Kurdistan. However, the growth between these two realign their strategy with the realities of a cities, along with the rural areas, must be fledgling state and re-gear their relation- In short, the KRG was effectively carved up more closely aligned for a self-sustaining ships, both domestically and regionally, in between the two primary parties, Barzani's state to form. The threat of regional dispari- order to achieve durable and lasting state- KDP and former Iraqi President Jalal ty along political lines will only be amplified hood. Talabani's PUK. This power sharing agree- over time and the two parties, along with J J J ment allowed each party to realize their own the emerging Gorran party, must work Greg Ohannessian is an Analyst and vision of Kurdistan in their respective cor- together to generate equality for all Iraqi Project Manager at the Institute for Near ners of the region. Nechirvan Barzani, the Kurds. East & Gulf Military Analysis.

12 February 2014 Iraqi Kurdistan president refuses to meet Obama in protest over terror list Massoud Barzani will not meet uS president until Kurdistan region's two main parties are removed from blacklist, says official

Orlando Crowcroft in Irbil Kurds the degree of autonomy that they theguardian.com have today. "America did not receive a single casualty here in this region dominated by he president of Iraqi Kurdistan, the PUK and KDP, which they consider Massoud Barzani, will refuse to meet T terrorists. The question that needs to be the US president, Barack Obama, until asked of the American government and America removes the Kurdistan region's Congress is how can you allow this to two main political parties from its terrorist continue? It is wrong, it is unfair and it has blacklist, a senior official has said. to be remedied," Mustafa said. Falah Mustafa, head of the Kurdistan "We were the only group in Iraq that Regional Government (KRG) department shed blood for the sake of [the country's] of foreign relations, told the US embassy in Massoud Barzani, president of Iraqi liberation. Our peshmerga [Kurdish mili- Irbil that until the classification of the Kurdistan, is a former guerilla leader tia] fought side by side with the American Kurdistan Democratic Party (KDP) and in the Kurdish resistance against special forces to liberate the northern front Patriotic Union of Kurdistan (PUK) was Saddam Hussein. Photograph: … and we are the only people throughout changed, Barzani would not take up the Mustafa Ozer/AFP/Getty Iraq to tell America thank you," he added. invitation to visit Obama. America is popular by Middle East The KDP and PUK have been on the president would not visit the US until this standards in Iraqi Kurdistan, where it is US blacklist since 2001. Barzani – the cur- was sorted out," Mustafa said from his not unusual to see American flags draped rent KDP chief and a former guerrilla lea- office in Irbil. across the back seats of cars and US dollars der in the Kurdish resistance against "I wrote to them last year and the year are widely accepted as an alternative to the Saddam Hussein – did not make a schedu- before and we were promised at the Iraqi dinar. led visit to Washington on 27 January and highest levels that this issue would be sor- Over the past decade the KRG has speculation has grown about his motives. ted out. [It has not] and that is the only secured increasing autonomy from the Mustafa told the Guardian that he per- reason that President Barzani is not visi- south, while foreign money has flooded in sonally had been pressing for a change in ting the US … He will not go until it is sor- from thousands of US, British and Turkish classification of the KDP and PUK, descri- ted out." companies. bing their terrorist categorisation as Mustafa said Iraq's Kurds were one of The US embassy in Irbil said the "unfair, unjust and psychologically dama- the only groups in the Middle East to Consular Affairs Bureau (CAB) in ging to the people of the region". appreciate the sacrifices made by US Washington handled all visa-related inqui- "The moment the invitation was sent troops in overthrowing Saddam in 2003. ries. The CAB did not respond to requests [in January] I spoke to the [American] The US and British invasion of Iraq and for comment. I ambassador personally and said that the subsequent overthrow of Saddam gave the

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established his own group in 2009. Mustafa has made it clear he does not want to remain as Iraqi Kurdistan: Old an opposition party like it has been over the past four years. It also wants to join the government and get a slice of the pie of the structures, new realities oil-rich enclave. But since it finished second, Gorran, unlike the PUK, has the right to demand for the second most important government positions. Namo Abdulla Even though KDP, which won nearly 38 percent of the votes, can technically go ahead and www.aljazeera.com form a government with Gorran alone, it is afraid to do so without PUK's approval. raqi President Jalal Talabani has been in Nobody has more to lose than the KDP leader- I hospital in Germany for more than a year ship should Iraqi Kurdistan become unstable. after he suffered a stroke in December 2012. Directly or indirectly, KDP leaders have virtual Because of the highly restrictive access to his monopoly over most lucrative business and private place, nobody really knows how he is investment projects including oil and doing except for a few people including his construction in both the regional capital Erbil immediate family members who claim his and Duhok. health condition is "improving". How Talabani's continued absence from Ergo, the current challenge is how to form a If that is the case, then it is certainly not advi- the political scene and the PUK's cabinet that pleases at least three groups: sable for him to be informed of what his poli- decline may rock the peace in Iraqi PUK, Gorran, and KDP. That's of course if we tical party, the Patriotic Union of Kurdistan don't mention Islamists, who have gained Kurdistan. (PUK), has become since he left Iraq. PUK is more than 15 percent of the votes. As the glo- no longer the strong and united party that decade but never agreed to dissolve their bal trend of political Islam- from Egypt to enjoyed the support of nearly half of Iraqi loyalist militias and replace them with an ins- Turkey- is not currently having its best day - Kurds for decades. In 1992, it won 49 percent titutionalised police and armed force shows Iraqi Kurdistan's Islamists have largely remai- of the votes and would, for two decades, how much distrust continues to exist in the ned silent in all the jockeying made for power remain a neck-and-neck rival of the Kurdistan Kurdish political arena. and, in turn, wealth in Kurdistan. Democratic Party (KDP), the tribal-based ombining the three parties, which have group of Mullah Mustafa Barzani from which it More than four months after the elections, different agendas and ideas, in one coali- splintered in 1975. Iraqi Kurdistan continues to be without a C government. As is the case with political tion is as difficult to achieve in the first place, ut last September's regional parliamentary deadlock, ordinary people are the primary as it is to maintain in the long run. How would Belections showed PUK's popularity had hit victims. Critical public projects have come to they agree, for example, on controversial and an all-time low. It won only one-sixth of the a halt. This oil-rich region, which has attrac- not-so-transparent policies such as oil? Will votes, meaning the secular nationalist party is ted investment from global giants such as the government be similar to the Iraqi central now only a third party whose participation is Exxon-Mobil, has not even been able to pay government, where Sunni, Shiite and Kurdish not even technically needed to form a cabi- the salaries of its public employees on time. leaders disagree on almost everything? net. KDP, which Talabani fought against for As the political crisis unfolds, there is an But the risk would be greater if the govern- much of his political life, has emerged as the increasing sense of insecurity in Sulaimaniyah, ment was not inclusive. The exclusion of strongest force with near-absolute control PUK's stronghold, which witnessed several either Gorran or PUK puts the stability of the over the region's abundant oil wealth. assassinations and explosions over the past region in jeopardy. Because Gorran does not As more serious conflicts in Syria and elsew- year. Most notable has been the mysterious operate an armed wing, it may not pose a here shifted international attention from Iraqi death of Talabani’s chief bodyguard and a cri- threat as big as PUK. But it will no doubt see Kurdistan's elections, PUK's defeat was a tical magazine editor. any attempt to exclude it as unfair and it has serious event that went largely unnoticed. In October, Shaswar Abdul-Wahid, owner of the ability to mobilise tens of thousands of It was nothing like the kind of electoral defeat Iraqi Kurdistan's first independent television people on the street for months. That is of a modern political party we see in Western network, NRT, was shot and badly wounded. exactly what it did in 2011 for months when it nations. The devastating defeat of this Disappointed at Iraqi Kurdistan's largely dys- realised change was impossible to achieve Kurdish group may also represent the failure functional legal system, he has threatened to through a rubberstamp parliament. of a certain ideological worldview and a sue a number of PUK officials over the shoo- To know how serious this crisis could get, one change in the Iraqi Kurdish region's demogra- ting in an international court. need not look back farther than 1990s when phics, but more importantly in practice, it he reasons for the current political dead- KDP and PUK militias fought a bloody civil war threatens to alter the region's political land- Tlock are two-fold. Firstly, even though PUK for more than three years. scape and its much-admired stability. leaders, some more openly than others, have Iraqi Kurdistan might look good to outsiders as First of all, the elections made it all clear that accepted their electoral defeat in words, but a peaceful region in a turbulent Iraq, but PUK's survival was closely tied to the 81-year- not in practice. The stubbornness they have when compared to a relatively stable and ins- old Talabani's personal charisma. That has shown in jockeying for key government posi- titutionalised society, there's certainly a long become even clearer after the elections as tions such as deputy prime minister, vice pre- way to go. top PUK leaders engaged in a dispute over sident, and speaker of parliament, is a clear Nobody is now in control of the Kurdish future who should assume the party leadership after indication of their unwillingness to compro- more than the Kurds themselves. It is hoped Talabani. The only thing that has helped the mise. The only real power existing behind that members of the ruling elite have learned defeated PUK maintain its relevance at this PUK's persistence is, of course, not the public a lesson from history and realise they have too time is the thousands-strong militia wing it but a loyal militia. much to lose should they fail to reach a mea- controls. ningful compromise. J MIlItIAs pOse bIggest threAt A slIce Of the pIe The presence of well-armed militias including The second reason is Gorran, a newly establi- in theNamo Abdulla is Washington bureau chief for that of the KDP is the primary reason we shed self-proclaimed "reformist" party that Rudaw, a 24-hour news channel in the Kurdistan might be seeing the onset of an even bigger came second in the latest elections. Gorran's Region of Iraq. He hosts an English-language show on Rudaw called Inside America, which discusses US crisis in Iraqi Kurdistan. The fact that the two leader is Nawshirwan Mustafa, co-founder of foreign policy Middle East. parties have been allies for more than a the PUK who splintered from the party and

36 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 16, 2014 Kurds who became 'village guards' and fought pKK rebels in Turkey to be disbanded – but they fear a betrayal

Fréderike Geerdink www.independent.co.uk Tens of thousands, ressed immaculately in a dark blue often under heavy Dsuit and with his hair perfectly com- state pressure, bed, Seymus Akbulut was sitting in front accepted the of a portrait of Kemal Ataturk, Turkey's Kalashnikovs and founding father, and a huge Turkish flag. started fighting On his desk were two more Ataturks: one against their own on a silver plate, one a glass statuette in a people red velvet box. "We love Ataturk," he said. "Whatever the state wants us to do, we do it." Mr Akbulut, from the south-eastern town of Midyat, is one of many Kurds who in the early 1990s were branded traitors ties for the first time admitted talking if anybody wants to take revenge on us? when the conflict between the Kurdistan directly to Mr Ocalan, who is serving a life We have to keep our weapons to be able to Workers Party (PKK), which wanted to sentence in prison for high treason. And defend ourselves." carve out an independent Kurdistan, and the development now means that the vil- Ms Ucarlar says the fear is probably the Turkish army was getting more vio- lage guards must be disarmed. without foundation: "The PKK has been lent every day. Nesrin Ucarlar, a political scientist at very harsh against village guards, but that The state needed helpers, and in the Bilgi University in Istanbul who investiga- is over now. It became more realistic and late 1980s started to set up the so called ted the system, said: "Such a system has I don't think there is any danger. But their "village guard" system: citizens were no place in a democracy." fears should be taken seriously." given a weapon and a salary to help fight But disarming the guards will not be However, the village guards in Midyat do the PKK. Mr Akbulut, who became a vil- an easy matter, Ms Ucarlar said, adding not trust the PKK. The head guard compa- lage guard in 1992, was one of tens of that the system had penetrated every red the state and the PKK to a father and thousands of Kurds who, sometimes layer of society in the region. son: "Imagine you have a child, and you voluntarily but mostly under heavy state take good care of him, you educate and "In the past, many political parties pressure, accepted the Kalashnikovs and feed him. And then, when he grows up, he have vowed to abolish the system if they started fighting against their own people. betrays you by turning against you. That came to power, but nobody did," she said. The system kept growing, and cur- is unacceptable, right?" "They need it. The guards don't want to rently there are some 80,000 village give up their arms without the PKK doing Kurds who refused to become village guards in Turkey's southeast. Most of the same." guards often paid for it by having their vil- them earn about 900 Turkish lira (£235) lages burnt down in the 1990s and were There is also the not insignificant per month, others get only the weapon forced to migrate to the cities. and no salary. matter of finding alternative employment for thousands of people in a region that Those who were pressured into the Now in his late fifties, Mr Akbulut is already has a high unemployment rate. group despise the guards who took up the head of an association of village guards state's weapons willingly. They see them "It needs a comprehensive plan to that advocates their rights and supports as traitors to the Kurdish cause of greater abolish the system," Ms Ucarlar said. "But the families of guards who died in the political and cultural rights. But Mr the state is not working on it. It has even conflict. "Before, I worked in tourism," he Akbulut and his men dismiss that criti- employed more village guards since the said. "I made more money in a week than cism: "It is a lie," they say. as a village guard in a month, but I did it peace process started." "There is no suppression of Kurds," willingly. We had to defend our lands. In Midyat, Mr Akbulut told The Mr Akbulut adds. "Father State has Nobody but the state can control our Independent on Sunday that he was not always been good to us." lands." intending to give up his weapons easily. "I However, the end of the village guard will not turn in my weapon until there is system is approaching – at least if the real peace," he said. "Peace for every- peace process in Turkey continues. body." Almost a year ago, the PKK leader, In a small building which serves as the Abdullah Ocalan, announced that the guards' headquarters, many said they group would withdraw from Turkey. "We were scared of what might happen to have now reached the point where wea- them if they disarmed. pons must be silent," he said. "We want peace, but we want to be The withdrawal had, by all accounts, safe too," said one guard in his fifties who been very well prepared. Turkish authori- was unwilling to provide his name. "What

37 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 3 février 2014 Ouverture d'une enquête pénale sur un "Etat parallèle" en Turquie par Nick Tattersall et Ayla Jean Yackley pouvoir il y a 11 ans. http://www.challenges.fr "LYNCHAGE" Fethullah Gülen dément être à l'origine du scandale de corruption. Il dit que son mou- STANBUL (Reuters) - Une enquête vement, qui gère un réseau international Ipénale va être ouverte en Turquie pour d'établissements scolaires et se considère vérifier l'existence d'un "Etat dans l'Etat" comme une force modérée de l'islam favora- organisé par l'influent dignitaire musulman ble à l'Occident, est utilisé comme bouc en exil Fethullah Gülen, a-t-on appris auprès émissaire. de responsables turcs. "Une partie de l'orientation antidémocra- Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, est tique du pays est une intense campagne de accusé par le Premier ministre turc Recep Le Premier ministre turc Recep Tayyip lynchage contre le Hizmet", déclare Mustafa Tayyip Erdogan d'avoir manoeuvré pour Erdogan accuse Fethullah Gülen, qui Yesil, président de la Fondation des journa- faire éclater une importante affaire de cor- vit aux Etats-Unis, d'avoir manoeuvré listes et des écrivains, dont Fethullah Gülen ruption qui a éclaboussé le gouvernement dans le but de faire tomber le gou- est président d'honneur. dans le but de le faire tomber. vernement. Une enquête pénale va être Il s'agit, a expliqué Mustafa Yesil lors d'une ouverte en Turquie pour vérifier l'exis- L'enquête permettra d'établir l'influence conférence de presse à Istanbul, de détour- tence d'un "Etat dans l'Etat" organisé exacte du Hizmet (Service), le mouvement ner l'attention de l'enquête pour corruption. de Fethullah Gülen, sur les institutions par l'influent dignitaire musulman en publiques et d'inculper le cas échéant ceux exil, selon des responsables turcs. Les anti-Erdogan disent que cette histoire qui seraient responsables de "la formation /Photo prise le 3 février d'Etat parallèle n'est pas nouvelle et que le d'une organisation illégale au sein de l'Etat", 2014/REUTERS/Osman Orsal chef du gouvernement se retourne désormais explique une des personnes interrogées. contre les forces qu'il avait lui-même utili- sées pour desserrer l'emprise de l'armée sur Elle estime que toutes les preuves vont dans En réponse à l'affaire de corruption qui a la vie politique turque, sans doute la réalisa- le sens d'une "organisation parallèle qui éclaboussé son gouvernement, Recep tion la plus marquante de la dernière décen- essaie de renverser le gouvernement". Tayyip Erdogan a fait procéder à une purge nie. au sein de la police et de l'appareil judiciaire. Selon un autre responsable, deux informa- L'influence du Hizmet sur la justice est tions judiciaires ont été ouvertes par le par- Plus de 5.000 policiers et 200 procureurs ont effectivement considérée en Turquie comme quet, l'une à Istanbul et l'autre à Adana, une été révoqués ou mutés depuis que l'affaire a ayant contribué à aider les tribunaux à ville du sud de la Turquie. Les auditions offi- éclaté au grand jour le 17 décembre avec condamner des centaines d'officiers pour cielles doivent commencer sous peu. l'arrestation d'hommes d'affaires et de trois tentative de coup d'Etat dans un pays où les "Une structure de ce genre au sein de l'Etat fils de ministres. généraux, gardiens autoproclamés de la laï- (...) : nous ne pouvons autoriser cela et Cette purge a entraîné vendredi la démission cité, sont intervenus pour renverser quatre ferons tout ce qui est nécessaire", a déclaré d'un huitième député du Parti de la justice et gouvernements dans la seconde moitié du le Premier ministre en parlant de "question du développement (AKP), le parti du XXe siècle. ! de survie pour nous" lors d'une conférence Premier ministre. L'AKP s'était appuyé à de presse à l'aéroport d'Istanbul. l'origine sur Fethullah Gülen pour arriver au

Kurdes assassinées à Paris: la justice refuse d'interroger la DCRI

PARIS, 10 fév 2014 (AFP) Les interrogations sur son éventuelle relation avec le service de renseignement turc (MIT) ont été récemment relancées par la diffusion d'un enregistrement sur internet Les juGes enquêtant sur l'assassinat à Paris en janvier 2013 de trois militantes susceptible de le mettre en cause. kurdes n'interrogeront pas dans l'immédiat les services de renseignements Ce Turc de 30 ans, qui était le chauffeur d'une des trois victimes et nie être leur meur- français sur ce qu'ils pouvaient savoir du meurtrier présumé, a-t-on appris lundi trier, a récemment réfuté devant les juges être l'homme qui s'adresse dans cet enreg- de source proche du dossier. istrement à deux interlocuteurs présentés comme des agents turcs. Le MIT a démen- La cour d'appel de Paris vient de refuser d'examiner la demande des proches des vic- ti toute implication dans ces meurtres. Une expertise est en cours sur cet enreg- times qui souhaitaient que les magistrats instructeurs sondent notamment la Direction istrement. centrale du renseignement intérieur (DCRI), selon cette source. L'été dernier, les avocats des proches des victimes avaient demandé aux juges d'in- "Au moment où tout porte vers une implication des services turcs dans ces assassi- struction de sonder la DCRI, mais également les renseignements de la Préfecture de nats, comment imaginer qu'on puisse refuser des investigations sur ce que savaient police de Paris, pour savoir ce que les services français savaient de M. Güney. les services français sur la présence en France d'un possible agent turc ?", s'est S'appuyant sur des révélations du Monde sur l'espionnage généralisé des communi- indigné auprès de l'AFP Me Antoine Comte, un des avocats des proches des mili- cations par les services secrets français, les avocats estimaient que les signaux élec- tantes assassinées. tromagnétiques émis par les portables du suspect pouvaient avoir été collectés de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été tuées par balles le 9 jan- façon systématique et que ces données pouvaient aider l'enquête. vier 2013 au Centre d'information kurde (CIK) à Paris. Quelques jours plus tard, la Les juges avaient cependant refusé le 20 septembre cette demande d'acte, un refus police avait arrêté le tireur présumé, Ömer Güney, qui demeure à ce jour le seul mis contre lequel les avocats ont fait appel. en examen dans cette enquête antiterroriste. Le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel a cependant refusé ⇒

38 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

⇒ le 22 janvier d'examiner cet appel, dans une décision qui est sans recours pos- encore plus que quand notre demande d'acte avait été faite", a réagi Me Comte. sible, selon une source proche du dossier. Dans leur enquête, les magistrats instructeurs s'intéressent notamment à l'itinéraire Les demandes des avocats, "si elles peuvent s'inscrire dans le prolongement de l'en- de Güney, en particulier avant son arrivée en France et durant son séjour en quête journalistique, ne sont en effet étayées par aucune justification touchant à leur Allemagne. réel intérêt au titre de leur contribution à l'établissement de la vérité dans la procédure Ils tentent de retracer les nombreux échanges téléphoniques vers la Turquie d'un en cause", a estimé le président de la chambre, selon une source proche du dossier. homme qui disposait de nombreuses cartes SIM, y compris turques, avait indiqué une "Il est incompréhensible que l'on refuse des vérifications qui, aujourd'hui, s'imposent autre source proche du dossier, confirmant des révélations de L'Express.

15 février 2014

Syrie, la guerre sans fin Syrie: Brahimi annonce la fin des négociations de Genève www.liberation.fr vont réfléchir un peu mieux et Lakhdar Brahimi reviendront pour appliquer le e médiateur de l’ONU, face à la presse le communiqué de Genève», LLakhdar Brahimi, a mis fin 15 février 2014 à adopté en juin 2012 par les samedi aux discussions entre GenèveLakhdar grandes puissances comme plan l’opposition et le gouvernement Brahimi face à la de réglement politique de ce syriens qui étaient dans l’im- presse le 15 février conflit qui dure depuis près de passe depuis trois semaines à 2014 à Genève trois ans. Genève et n’a fixé aucune date (Photo Philippe «J’espère que ce temps de pour une reprise. Desmazes. AFP) réflexion conduira en particulier «Je pense qu’il est préférable que le gouvernement à rassurer l’au- chaque partie rentre et réfléchisse tre partie (sur le fait) que quand à ses responsabilités, et (dise) si de renvoyer tout le monde sans qu’une journée sur chaque sujet ils parlent d’appliquer le commu- elle veut que ce processus conti- date de retour pour donner à ne saurait suffire», a expliqué M. niqué de Genève ils comprennent nue ou non», a déclaré M. chacun un temps de réflexion. Brahimi. que l’autorité gouvernementale Brahimi à la presse. «Le gouvernement considère que «Malheureusement le gouverne- transitoire doit exercer les pleins Il était prévu que ce deuxième la question la plus importante est ment a refusé, provoquant chez pouvoirs exécutifs. Bien sûr com- cycle de discussions, commencé le terrorisme, l’opposition consi- l’opposition le soupçon qu’ils ne batttre la violence est indispensa- lundi dernier, s’achève samedi dère que la question la plus veulent absolument pas parler de ble», a ajouté M. Brahimi. mais le médiateur en accord avec importante est l’autorité gouver- l’autorité gouvernementale de L’exercice des «pleins pouvoirs les deux délégations devait fixer nementale de transition (...) nous transition», a ajouté le médiateur. exécutifs» reviendrait à priver le une date pour une nouvelle réu- avons suggeré que le premier M. Brahimi s’est dit «tout à fait président Bachar al Assad de ses nion. jour nous parlions de la violence désolé» et s’est excusé «auprès pouvoirs, même si cela n’est pas Après le rejet de l’ordre du jour et de combattre le terrrorisme, et du peuple syrien dont les espoirs écrit explicitement dans le com- par la délégation du gouverne- le second jour de l’autorité gou- étaient si grands». muniqué, d’où le blocage de vernementale, étant bien clair Damas sur ce point.(AFP) N ment syrien M. Brahimi a choisi «J’espère que les deux parties

Strasbourg: plus de 8.000 Kurdes manifestent pour la libération d'Öcalan

STRASBOURG, 15 fév 2014 (AFP) des organisatrices de la manifestation. Abdullah Öcalan a appelé en mars 2013 ses troupes à un cessez-le-feu pour permettre aux discussions avec Ankara d'aboutir à un QueLQue 8.800 Kurdes, selon la police, 30.000 selon les organisateurs, ont règlement pacifique du conflit kurde. défilé sans incident samedi à strasbourg pour réclamer la libération du leader Concernant l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, le 9 janvier 2013, perpétré du PKK Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, et des progrès dans l'enquête dans les locaux du Centre d'information kurde (CIK), Hélène Erin a appelé la France sur l'assassinat de trois militantes kurdes. "à jouer son rôle" en faisant avancer l'enquête. "Plus il y a du silence de la France, plus Les Kurdes ont choisi de manifester une nouvelle fois dans la ville du Conseil de le peuple kurde pense que l'Etat français y est pour quelque chose", a-t-elle affirmé. l'Europe et du Parlement européen, quinze ans jour pour jour après l'arrestation du Le tireur présumé, Ömer Güney, demeure à ce jour le seul mis en examen dans cette chef du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK). enquête antiterroriste. Un portrait géant du chef du PKK, tenu par des femmes aux foulards bigarrés, était Les Kurdes d'Europe ont l'habitude de manifester en nombre chaque année à la mi- visible en tête du cortège qui s'est ébranlé vers 11H00 sous une pluie fine, a constaté février à Strasbourg, pour commémorer l'arrestation d'Abdullah Öcalan le 15 février l'AFP. "Libérez Öcalan", "Indépendance du Kurdistan", scandait la foule des manifes- 1999. tants qui avançaient derrière des banderoles clamant les mêmes slogans. Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l'Union Venus pour la plupart à bord de bus spécialement affrétés d'Allemagne, de France, de européenne et les Etats-Unis. Belgique, des Pays-Bas et de Suisse, les manifestants avaient commencé à se rassembler dès l'aube dans le quartier de la gare. En 1984, il a déclenché une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie, région pauvre et sous-développée, peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait "Le problème du Kurdistan ne peut être résolu sans (Öcalan). Il est notre symbole et plus de 45.000 morts depuis cette date, selon l'armée turque. notre leader. Le peuple kurde ne baissera pas les bras", a prévenu Hélène Erin, l'une

39 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prcnsa-Basin Ôzeti

XtBonde Samedi 15 février 2014

Malgré l'urgence, Russes et Occidentaux s'affrontent sur l'humanitaire en Syrie

Un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué par la question des sanctions

New York (Nations unies)

Correspondante

Enlisement à Genève, frustra¬

tions- à New York, et petits

pas à Homs. Après trois ans

de conflit, le dossier syrien semble , **- ne jamais devoir sortir de l'impas¬

se. Alors que le deuxième round

des négociations de paix de Genè¬

ve II tire à sa fin, sans avoir produit

le moindre résultat, le Conseil de

sécurité de l'ONU est, lui, désespé¬

rément en quête de consensus en

vue de l'adoption d'une première

résolution sur l'accès de l'aide

humanitaire.

L'initiative, lancée par l'Austra¬

lie, le Luxembourg et la Jordanie,

n'en est pas à son premier ballon

d'essai. Les Occidentaux siégeant

au sein de l'organe exécutif des

Nations unies parlent de cette

éventualité depuis un an déjà. Le

texte, selon l'ambassadeur fran¬

çais Gérard Araud, est «modéré,

n 'a rien deprovocateur», et deman¬

de « lafin des sièges des villes où les Des civils syriens évacués lors d'une opération humanitaire, à Homs, le 10 février, basseltawil/afp civils sont bloqués, lafin des bom¬

bardements indiscriminés par le sistance humanitaire depuis trop vernement syrien. «Il faut que sions menées jeudi avec la Russie,

régime syrien, la démilitarisation longtemps, déclare José Luis Diaz, nous ayons les moyens de faire en vue de fusionner les deux ébau¬

des hôpitaux, des écoles, et de tou¬ responsable du bureau d'Amnesty notre travailsurlefronthumanitai¬ ches de résolution.

tes les infrastructures civiles, des International auprès des Nations re», a-t-elle martelé avant d'appe¬ La seule vraie résistance de la

pauses humanitaires et l'autorisa¬ unies à New York. Les pourparlers ler les quinze pays membres à Russie concerne la possibilité de

tion d'accès de l'aide humanitaire de Genève s'enlisant, le Conseil de « user de leur influence sur les par- sanctions ultérieures, citée dans le

à travers lesfrontières de la Syrie ». sécurité n 'a plus de temps à perdre ties[3Mconftit)pourqu'ellesrespec- projet occidental, dans le cas où les

En 2013, après des mois de dis¬ pourgarantir une aide humanitai¬ tent des pauses [humanitaires], belligérants bloqueraient l'aide

cussions, et pourvenirà bout de la re à tous les civils qui en ont facilitent lafourniture d'aide (...) et humanitaire. Une menace dont

résistance des Russes et des besoin. » évitent à nos équipes d'être prises elle ne veut pas entendre parler.

Chinois - à l'origine de trois dou¬ pourcibles quand elles livrent cette «Le terrorisme n'est pas un problè¬ bles veto contre des résolutions Selon l'ONU, aide. » me moins aigu [que celui de la cri¬ jugées trop «hostiles» à leur allié Les parrains de la résolution se humanitaire] », a estimé le chef

syrien-, le Conseil de sécurité des 93 millions de Syriens humanitaire comptaient sur son de la diplomatie russe Sergueï Nations unies s'était résolu à adop¬ ont besoin d'une aide appui pour valider la légitimité de Lavrov, reprenant le terme ter une déclaration non contrai¬ leur initiative. La déclaration adop¬ employé par Damas pour désigner

gnante appelant à faciliter l'accès humanitaire tée en octobre 2013 «n'a pas mar¬ la rébellion.

des agences humanitaires. C'était ché», a déploré la coordinatrice Car le texte russe met l'accent

le 2 octobre' 2013. Si elle qualifie de «succès, étant des secours. «Je vous exhorte à agir sur la montée du terrorisme en

Depuis, seules des avancées donné les circonstances extrême¬ maintenant pour faire respecter Syrie, l'objectif étant de mettre sur

mineures ont été enregistrées, ment difficiles», l'évacuation de les principes de la Charte des un même plan les violations du

dont l'octroi au compte-gouttes de près de 1400 civils de la ville Nations unies. » droit international perpétrées par

visas à des équipes humanitaires d'Homs, la patronne des opéra¬ Son appel sera-t-il entendu par l'opposition armée et celles com¬

qu d'autorisations à quelques tions humanitaires de l'ONU, Valé¬ les Russes, qui viennent de dépo¬ mises par les forces du régime

convois. Selon l'ONU, 9,3 millions rie Amos, refuse l'idée d'en faire ser un contre-projet au texte occi¬ syrien. «Nous ne pourrons accep¬

de Syriens, soit près de la moitié de un « modèle ». Devant le Conseil de dental, qualifié par Moscou ter un tel amalgame», prévient

la population, ont besoin d'une sécurité, jeudi 13 février, la haute à" «inacceptable», car «biaisé» et une source du Conseil de sécurité,

aide humanitaire. Parmi eux, responsable a souligné que cette «politisé » ? « Nous n 'avonspas sen¬ soulignant que 80% des villes

.250000 civils pris au piège dans opération n'avait été rendue possi¬ ti d'opposition fondamentale de assiégées le sont par l'armée

des villes assiégées. « Les civils sont ble qu'après quatorze mois leur part», affirme une source syrienne.

pris entre deuxfeux et privés d'as- d'âpres négociations avec le gou diplomatique à l'issue de discus Alexandra Gbnïstï

40 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 15 February 2014

tary electoral mandate.” Kurdistan parties gear up Mahmud told Asharq Al-Awsat that the mee- ting between Barzani and Mustafa “is the beginning of the road towards reaching a for government formation breakthrough on the issue of the government Barzani and Mustafa meet to discuss cabinet formation; PUK, Gorran formation . . . The Gorran movement broke the boycott and is now negotiating directly move closer on deal over Interior Ministry portfolio with the PUK and KDP.” He did not rule out the meeting serving as a “prelude to a long-term strategic deal between by : Mohamed Zangeneh the KDP and Goran,” adding that the details http://www.aawsat.net of this deal have yet to be revealed and that it is being discussed behind closed doors. rbil, Asharq Al-Awsat—Kurdistan E region government parties moved closer Kurdistan Islamic Movement spokesman to forming a new cabinet this week following Shwan Qaladizayee MP told Asharq Al-Awsat: high-level meetings between Kurdish political “My party’s participation in the forthcoming leaders. government formation is important, and can- not be underestimated or ignored,” adding Kurdistan Region President Massoud Barzani, Kurdish Regional Government that “our presence in government will be representing the Kurdistan Democratic Party President Massoud Barzani smiles important to preserve governmental and (KDP), met with Gorran (Movement for during an interview with Reuters in ministerial balance, in addition to our role in Change) leader Nawshirwan Mustafa to dis- Erbil, about 220 miles (350 kilometers) decision-making and supporting all the ser- cuss the formation of the new cabinet, parti- north of Baghdad, on June 2, 2013. vices that the government will provide to the cularly a deal that would see Gorran forego (REUTERS/Azad Lashkari) people of the Iraqi Kurdistan region.” the post of deputy prime minister in return for the Interior Ministry portfolio. The MP Abdullah Hajj Mahmoud, a member of Patriotic Union of Kurdistan (PUK), which “The Pashmerga ministry is no less important the Kurdistan Socialist Democratic Party, told Gorran supplanted as Kurdistan’s second than the interior ministry. This is a sovereign Asharq Al-Awsat that a political party’s parti- party, had previously held the post. ministry and our party is looking at all minis- cipation in the government formation process terial posts equally.” cannot be viewed solely in terms of the num- PUK spokesman and MP Salar Mahmud told ber of parliamentary seats won by the party. Asharq Al-Awsat: “The post of deputy prime He affirmed that the parties are moving closer He added that the Kurdistan Socialist minister has nothing to do with the Interior to reaching an agreement on the formation of Democratic Party had sacrificed much for the Ministry, particularly as the post of deputy a new government, adding that the PUK will sake of the region. prime minister is not marginal and has support the formation of a “strong govern- powers.” ment with a broad base and real participation J J J of the parties that secured a strong parliamen-

Iraq says Kurds agree to export oil via central marketing body February 20, 2014 / By Ahmed Rasheed (Reuters) - Negotiations have carried on for months with little progress and Shahristani said differences remained over revenue-sharing. IRAqI KuRdIsTAn has agreed to export crude via the country's "The second issue that is still unresolved is that they want the reve- main oil marketing body, deputy Prime Minister for energy nue from oil exports to be deposited in a private account for the Hussain al-shahristani said, potentially removing a major sticking region in the DFI (Development Fund for Iraq)," Shahristani said. point in a resource row with the central government. Revenue from the sale of Iraq's oil is paid into the DFI in New York The autonomous region's prime minister and top energy official tra- for Baghdad to disburse. velled to Baghdad earlier this week, intensifying efforts to settle the Kurdistan is entitled to a 17 percent share, but says it in fact receives long-running dispute over exports of oil from Kurdistan via a new far less than that, and in recent weeks has accused Baghdad of with- independent pipeline to Turkey. holding funds, leaving civil servants in the region unpaid. The region has previously insisted it will export crude on its own Shahristani said the finance ministry had now sent enough cash to terms, bypassing Iraq's State Oil Marketing Organisation (SOMO), cover the salaries of Kurdish government employees for January, but but Shahristani said the Kurds had finally relented. faced a liquidity crisis and would not be able to pay in February or "After hours of meetings, we have agreed that our brothers in the after that unless the region resumed oil exports. region will be represented in SOMO and agreed that this is the sole "The Finance Ministry said it will not be able to keep paying salaries national outlet responsible for exporting oil," Shahristani said in an whilst the region is still not delivering oil," he said. "The ministry has interview on Iraqi state television late on Wednesday. "This is an stopped payments to the region and the only solution for this real important step forward". problem if for the region to start exporting oil" Baghdad has repeatedly threatened to sue Ankara and slash Crude from Kurdistan used to reach world markets through a Kurdistan's share of the national budget if exports go ahead through Baghdad-controlled pipeline, but exports via that channel dried up the pipeline without its consent. due to a row over payments for oil companies operating in the nor- The pipeline was completed late last year, and oil has since been thern enclave. pumped through it into storage tanks at Turkey's Ceyhan, but Since then, the Kurds have been exporting smaller quantities by truck exports from the Mediterranean port are on hold to give diplomacy a across the border whilst building the pipeline to Turkey and negotia- chance. ting a multi-billion dollar energy deal with Ankara. H

41 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

He added that the world’s largest energy com- panies competed for shares from the KRG’s Turkey is the only energy reserves, and added, “Some circles do not want Turkey to be a player in such a huge viable route for KRG oil project. Ali Semin, from Istanbul-based think tank 14 February 2014 a BILGESAM, said, “The KRG needs Turkey to ANKARA / By Selen Tonkus, Oguzhan realize its goal of being an active participant in Ozsoy - Anadolu Agency the global energy sector.” http://www.aa.com.tr Iraqi Prime Minister Nouri Maliki's government, however, would prefer to see the project fail, urkey is the only secure and feasible route Semin said. Tfor transfering oil from Iraqi Kurdistan to The KRG started to sell oil to Turkey from the Europe according to energy experts. Taq Taq oil field, near Kirkuk, in January 2013. Iraq's Kurdish Regional Government (KRG) is The central administration in Baghdad, in a bid expected to have more than 45 billion barrels of to control oil revenues, opposed the supplies oil - the largest untapped oil reserves in the claiming it violated the Iraqi constitution. The world. The KRG is to export its oil to meet its KRG did not withdraw its demands, saying that own energy demand, while becoming a major it could never get its 17 percent share from the pipeline through Jordan to the Red Sea but still player in the regional and global energy sector. Iraqi budget. in the planning phase. Even if there is an agree- In November 2013, Turkish and KRG officials Energy experts from Turkey and the KRG told ment between Baghdad and the KRG...the signed an agreement that would enable Kurdish Anadolu Agency (AA) that Turkey emerged as KRG's oil will flow through that way does not oil to flow from Taq Taq to the Ceyhan port on the only viable corridor due to its geographical make any sense because of bottlenecks and Turkey's south-eastern Mediterranean coast. proximity, stability and security. lack of adequate capacity,” Zulal said. The agreement allows Iraqi Kurdish oil to be "Iran could be alternative to Turkey, if the nego- Zulal added, “It is up to Turkey now to decide stored and exported at times when no oil is tiations between Iran and the US lead to an end what to do. If Turkey is willing to have Kurdish pumped by the central Iraqi administration. of the embargo," Dr. Sardar Aziz, a Kurdish crude flowing, it will happen, otherwise the cur- Baghdad, however, says the agreement would journalist and researcher focused on the KRG rent state of affairs will remain.” oil policy and Turkey-KRG relationship, said. violate the constitution had the oil not been - A glOBAl pROjecT - exported via Iraq's national oil company “The KRG is more inclined to use Turkey, for (SOMO). both political and logistical reasons,” Aziz urkish experts believe that the oil export added. Tproject between Turkey and the KRG is vital Currently, 400,000 barrels of oil are stored in for Europe's energy security. Ceyhan while awaiting Baghdad's approval to Aziz also pointed to the abundant natural be exported, the Turkish Energy and Natural resources in the Kurdish region of Syria, saying Erdal Tanas Karagol, Economy Director at the Resources Ministry said on February 12. Turkey could end up being the only corridor for Ankara-based SETA Foundation said, supply both the KRG and Syrian Kurdistan once the security is the most important aspect of the Irbil and Baghdad have carried out a series of situation in the country stabilizes. energy project. meetings to reach an agreement on the issue. Energy expert Shwan Zulal noted that the KRG “An oil agreement between Turkey and the The Iraqi constitution states that the country's had no other options but Turkey. KRG is a global project that will have repercus- oil and gas is owned by “the people of Iraq in all sions not only for the domestic markets of both regions and governorates.” I “Iraq has the Basra port and is planning to build countries, but also for Europe,” Karagol said.

Bashar al-Assad began three years ago. The People’s Protection Units said in a statement that they had taken Tell nearly 30 die as Brak after a midnight assault on fighters belonging to the Islamic State of Iraq and Syria and other militants. Kurds Take a The Kurdish fighters are holding the bodies of 16 “armed mercenaries” and have taken 42 prisoners, the statement said. It said three Kurdish syrian Town fighters had also been killed. The Syrian Observatory said at least 25 Islamists had been killed. BEIRuT, Lebanon — FEBRuARY 22, 2014 — REuTERs Redur Xelil, a spokesman for the People’s Protection Units, said, “The operation was over at 5 a.m. and the armed groups and mercenaries that were there were expelled. A KuRdIsH group captured a town in syria from Islamists fighting in syria’s civil war on saturday in a battle that killed 28 fighters, most “The town is completely controlled by the People’s Protection Units,” he of them Islamists, a monitoring group reported. told Reuters by phone, adding that nearby villages were also under the group’s control. If the Kurds can hold on to the town, Tell Brak, on a highway between the cities of Hasaka and Qamishli, it will be a significant advance in their Islamists have eclipsed secular groups in the revolt against Mr. Assad, quest for wider control in the northeast. but are also now at war with each other in much of Syria, with the Nusra Front and other Islamists fighting the Islamic State of Iraq and Syria, a Islamist activists said online that fighting was still going on, but the jihadist group that had been allied with Al Qaeda until Al Qaeda severed Britain-based opposition monitoring group, the Syrian Observatory for ties this month. They have also fought the Kurds. Human Rights, said Kurdish groups known as People’s Protection Units had taken the town. Long oppressed by the Syrian government, the Kurds have been largely left to their own devices by Syrian government forces fighting rebels Syrian Kurds have expanded their sway in the northeast, where they are elsewhere. H setting up their own administration, since the revolt against President

42 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 16, 2014 Iraqi Kurdish government snubs Syrian Kurdish group Vehicles pass a Kurdish People's Protection Units' (YPG) check- Iraq's Kurdistan Regional government refused to point in the town of Tell Tamer in Hassakeh, Syria, Nov. 30, 2013. receive an official delegation of a Kurdish group that The text on the barrier reads in Arabic "YPG are everywhere, YPG has claimed autonomy in northern Syria. don't sleep." (photo by REUTERS/Rodi Said)

captured this border crossing in cooperation with local Arab tribes on Author Wladimir van Wilgenburg Oct. 24, 2013, after KDP security forces allegedly refused PYD leader http://www.al-monitor.com Salih Muslim entry into the Kurdish regions of Iraq through the Semalka border crossing. Reportedly, the PYD started to import food from Iraq into Syria to feed the local population. MSTeRDAM — On Feb. 3, Salih Gedo, the unofficial foreign minis- ost likely, the delegation used the Yaroubiya crossing to enter into Ater of the new Kurdish administration in Syria, announced a diplo- MIraqi territory under control of the Iraqi government to avoid being matic mission to open relations between the Kurdish administration in rejected by the KDP security forces. Syria with Iraq's Kurdistan Regional Government (KRG), Iran and Turkey. But the KRG refused to meet the new minister and rejected the Gedo told Kurdish news website Welati that the delegation used the recently announced Kurdish administration in Syria. Yaroubiya crossing since using the Semalka crossing would take longer and require coordination with the KRG. According to Welati's sources, KRG spokesman Safin Dizayee told Rudaw that the KRG wouldn’t meet the delegation crossed from Mosul to Kirkuk and then to Sulaimaniyah, any official of the Kurdish administrations in northern Syria — which avoiding any territory controlled by Barzani’s KDP. were announced by the Democratic Union Party (PYD) and its allies — since it does not recognize them. The delegation — comprising Gedo, his assistants Emine Ose and Semiran Samul and advisers Fadil Misa and Polat Can — arrived at the Previously, KRG Foreign Minister Falah Mustafa had told Rudaw, Titanic Hotel in Sulaimaniyah on the evening of Feb. 11 to meet with “Regarding the Rojava cantons, the KRG has decided to support a deci- PUK officials, who have been supportive of both the PYD and the sion made by all the Kurdish groups and parties, and it won't deal with Kurdistan Workers Party (PKK). any unilateral decision.” He added that the KRG deals with the issue as Europe does. Gedo told Welati that the Kurdish administration in Syria is still open to relations with the KRG, and that they will attempt to travel to Erbil, the It is also likely that Turkey will not receive the administration’s foreign capital of the Kurdistan Region of Iraq. Concerning the KRG statements minister since the country has opposed the PYD’s autonomy declara- of not working with the autonomous administration, Gedo said it would tions before. Furthermore, in November 2013, KRG President Massoud not deter them from communicating with the regional government, and Barzani condemned the PYD's autonomy declaration. that they "respect" Barzani. The Kurdish news agency Firat News, which is sympathetic to the PYD, US-based Kurdish analyst Yerevan Saeed told Al-Monitor that the questioned Mustafa's statement, since leaders of the Patriotic Union of Kurdish parties' different approaches toward autonomy in Syria under- Kurdistan (PUK) and the opposition party Change (Gorran) supported line the rivalries between Talabani’s PUK, Barzani’s KDP and the Gorran the administration. Also, leaders of the Muslim Brotherhood-affiliated list for votes and power in the Kurdistan Region of Iraq. Kurdistan Islamic Union backed the administration, despite their Islamist background. “The PUK has come out quite weak, especially after Kurdistan legisla- tive elections in September 2013. The PUK … thinks that by supporting “It is thus currently unclear if the decision against recognition was made other Kurds, it can elevate its popularity curve in the Kurdistan Region by the government as a whole, or was simply the decision of the Kurdish [of Iraq]. It's true for Gorran as well. They don’t want to follow the KDP Democratic Party (KDP) — the senior partner in the current KRG in every step, and want to appear different,” he said. government,” the news agency stated. According to Saeed, the KRG “refused to meet with Gedo because it izayee and Mustafa are both members of Barzani’s KDP, which has has stated it would not recognize one-sided actions by the PYD.” He Deconomic relations with Turkey, while President Jalal Talabani’s pointed out that things could change as the peace process in Turkey — PUK is closer to Iran. In a PUK statement of support for the PYD, the between the PKK and the ruling Justice and Development Party (AKP) party accused Gulf countries and Turkey of supporting "terrorist groups." — progresses and changes the ties between the affiliated parties. "This Firat News also pointed out that European countries were responsible may not happen soon, but all the indicators are pushing toward an for historically dividing the Kurdish territories across Iran, Iraq, Syria and understanding between these three groups [the KDP, PKK and the Turkey after World War I and ignoring Saddam Hussein's human rights AKP]." abuses during the genocidal Anfal campaign against the Kurds in the Recently, Kurdish politicians from Turkey visited Barzani and delivered a mid-1980s. letter from imprisoned PKK leader Abdullah Ocalan. “We witnessed that Western countries have lobbied for the Kurds to become part of the [Ocalan and Barzani] have similar opinions regarding the region and the Syrian National Coalition, but only the Kurdish National Council (KNC) liberties of Kurds,” the two deputies said, according to Hurriyet. N — backed by Barzani — and the leader of the KDP, joined the coalition and are now a part of the opposition delegation in Geneva II. Wladimir van Wilgenburg is a columnist for Al-Monitor and a political analyst spe- But the PYD refused to join the Syrian National Coalition delegation, cializing in Kurdish politics. He has written extensively for Jamestown preferring an independent delegation to Geneva II. Western officials Foundation publications and other journals, such as the Near East Quarterly and the World Affairs Journal. On Twitter: @vvanwilgenburg have accused the PYD of working with the Syrian government. The Kurdish diplomatic delegation reportedly crossed into Iraq through the Yaroubiya border crossing. The People's Protection Units (YPG)

43 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

International jNTrtu DurkSamcs MONDAY, FEBRUARY 17, 2014 Future of Syrian talks in dou t

GENEVA

After a dispiriting finish, U.N. mediator declines to set a date for a 3rd round

BY ANNE BARNARD

ANÏ) NICKCUMMING-BRUCE

The United Nations mediator for Syria, Lakhdar Brahimi, has wrapped up the second round of peace talks in Geneva without breaking a longstanding dead¬ lock or setting a date for a third round, . and urged the parties to think seriously about their commitment to the negoti¬

ations. Mr. Brahimi said the talks had broken down primarily because the Syrian gov¬ ernment had balked at his suggestion that the negotiators discuss both sides' top demands in the first two days of ne¬ gotiations, rather than spending days

on the government's priorities. Aboy held his siéitfer, who was saved from the rubble after. ari;^irstrike on Aleppo. "I am very, very sorry, and I apologize to the Syrian people," Mr. Brahimi, an Lakhdar Brahimi, the^rijïed Nations mediator, apologized to Syrians for the failure of the talks.: Algerian diplomat who has spent de¬ cades negotiating thorny conflicts, said

on Saturday after a last-ditch 45-minute round were called. Western officials pressure on the government there to ex¬

meeting ended in disagreement. ''I apol¬ ; were quick to call for new pressure on pedite their export. Denisse Ike,' a ogize to them that on these two rounds the Syrian government. . spokeswoman for Veolia, said, "We we haven't helped them very much.' ' . Minutes after Mr. Brahimi spoke, the have not been notified of the timeline." The dispiriting finish called into ques¬ British foreign secretary, William Only three shipments have been export¬ tion the future of the talks. Two week- Hague, wrote in a Twitter message that ed so far. long rounds have produced no actual the United Nations Security Council Mr, Brahimi said the two sides had negotiations on resolving aconflict that "must now act to address the humani¬ agreed that à third round of talks would has killed more than 135,000 people and tarian crisis urgently." But Russia, the. address both the opposition's top-prior¬ driven 9.5 million from their homes, Syrian government's most . powerful ity issue (political transition) and the even though the talks are sponsored by backer, sees. Western attempts to re¬ government's (theending of terrorism, Russia and the United States, which quire access for aid workers as àpfëtexf . which it. says includes all armed opposi¬ support opposing sides, and are backed for military aetiohj.and has blocked pre- .: tion). But then, he said, the government by dozens of other countries. The meet¬ vious Security. Council . measures on rejected his proposal that the negotia¬ ings have instead focused on what to Syria. '' .. ;; ,'- - \ tors spend the first day on terrorism discuss and how to discuss it. One area where the Security Council and the second on transition. . "It's not good for Syria that we come did reach unanimous agreement was in Both are contentious issues : The gov¬ back for another round and fall in the deciding to dismantle Syria's stockpile ernment recently placed all the opposi¬ same trap that we have been struggling of chemical weapons, That, resolution tion coalition members, even the civil¬ with this week and most of the. first passed after a chemical weapons attacked ians across the negotiating table, on a round," Mr. Brahimi said. "So I think it near Damascus on Aug. 21 for which the list of terrorists, and for the opposition, is better that every side goes back and government and insurgents blamed transition implies an end to the govern¬ reflect and take their responsibility: Do each other. ment of which its interlocutors are they want this process to take place or Organization for the Prohibition members. not? I will do the same." of Chemical Weapons, which polices Bashar al-Jaafari, the Syrian ambas- He said he would report to the United compliance with the global treaty that Nations secretary general,. Ban Ki- bans, such munitions, said Friday that "It's not good For Syria thatwe two companies Veolia Environmental moon, and push for a meeting with Mr. corné back for another ro;und Services Technical Solutions, which is Ban; the American secretary of state, an American subsidiary of Veolia En- and fall in thei same Crap that John Kerry; and the. Russian foreign vironnement of France, and Ëkokem OY minister, Sergey V. Lavrov. Some West¬ we have been struggling with." AB of Finland were awarded con¬ ern diplomats have suggested that Mr. tracts to help incinerate the chemicals Brahimi, 80, might be worried about after a review of the 14 bids submitted harming his legacy by presiding over sador to the United Nations in New York last month. empty talks, and so might recommend and the government's lead negotiator, ending them. But others' pointed out It remained unclear, however, pre¬ said.it would bé impossible to resolve cisely when the destruction of the chem¬ that he was famous for his patience. the issue of terrorism in one day and icals would start, partly because the Both the government and the opposi¬ ffittsffie government wanted to reach "a vast majority remain in Syria despite tion said they would return if another common vision" on the subject before

44 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

moving on to others. International *i!eU» Jjjork Smnes MONDAY, FEBRUARY 17, 2014 But Mr. Brahimi said he had made it "very clear" that both topics would take far more, than one day, and that his aim Political debate over was simply to ensure that the two sides at least began to discuss each other's demands. He said he had told govern¬ ment negotiators that this would reas¬ Turkish power turns sure the opposition, which is "very sus¬ picious" of the government and believes that it does not want to discuss a transition at all. . into physical brawl "I hope that this time of reflection will lead the government side in particular to reassure the other side that when control of the Higher Council of Judges, they speak of implementing the Geneva and Prosecutors, which makes judicial communiqué," they mean that "the ISTANBUL appointments. main objective" is a transitional gov¬ "The government should consider its erning body with full executive powers, BY SEBNEM ARSU AND TIM ARANGO citizens' rights to fair justice, as well as Mr. Brahimi said, referring to the June The Turkish Parliament met through their own, and should do the rightthing," 2012 document that is the basis for the the night, Friday into Saturday, and said Metin Feyzioglu, the chairman of talks. passed a controversial new bill that the Turkish bar associations. "We have "Ending violence, combating terror¬ gives the government greater control to break the cycle in which the judiciary ism is extremely important, indispens¬ over the judiciary not before a functions as a revenge mechanism.'' able," he said. "But I think that every brawl on the floor of the assembly left Mr. Erdogan and other officials in his side has to be convinced that, yes, we one lawmaker with a.broken finger and Islamist-rooted Justice and Develop¬ are going to implement all the.elements another with a bloodied nose. ment Party have argued that the new in the communiqué." The raucous scene, as well as the fist¬ Each side blamed the other and its in¬ icuffs that broke out during a previous ternational backers for the lack of pro¬ debate on the bill, was emblematic of gress. "We are here to negotiate," said the messy turn Turkish politics has Louay Safi, a spokesman for the opposi¬ taken recently, as a corruption investi¬ tion. "We have been disappointed com¬ gation targeting Primé Minister Recep pletely, not only by the regime.'' ' Tayyip Erdogan and his inner circle has Russian officials "have not prevailed thrust the government into crisis. over the regime that v/ants to stall," Mr. Critics charged that the judicial bill Safi said, adding that Russia continued was the latest attempt by Mr. Erdogan to supply the weapons the Syrian gov¬ to survive the corruption investigation. ernment was using to bombard rebel- Experts say the legislation, which still AlilhsanKokturk of the Republican . held towns and neighborhoods. needs to be signed by the president and . People's Party.was bloodied during a fight. Mr. Jâafari said.comments by Presi- . is sure toface challenges in the constitu¬ dent Obama and members of his admin¬ tional court, would eviscerate any mea¬ istration, who had mentioned the possi¬ sure of a separation of powers in' the rules on the judiciary are necessary to bility of greater efforts to help the Turkish political system. root out the influence of Gulen support¬ opposition, meant American officials-' Mr. Erdogan has blamed thé investi¬ ers within the state. Mr. Erdogan and were "not committee!'' to the success of . gation on supporters ofthe Islamic cleric Mr. Gulen's backers were once allies in trteWegotiations; -; \- Fethullah Gulen, who lives in exile in a governing coalition, and while it is dif¬ The Syrian government haslong Said Pennsylvania and whose followers have, ficult to quantify the amount of influ¬ màtt^ë;hrst\StepCtowar^ over the years, built up deep influence in ence Mr. Gulen's network holds over the conflict rtmst be the.end of support for . judiciary and the police, most analysts insurgent groups by the United States Turkey's police and judiciary. The prime minister has referred to Mr. Gulen's fol¬ say it is substantial. and allies, including Qatar and Saudi lowers as a "parallel state" that has en¬ As allies, the two sides, which repre¬ Arabia. gineered the graft inquiry to overthrow sent different Turkish Islamic tradi¬ Mr. Jàafari said the government rec¬ the government and has reassigned tions, led a series of controversial trials ognized that the opposition delegation thousands of police officers and hun¬ in recent years against military officers could not single-handedly stop terror- . dreds of prosecutors to lesser posts. that secured civilian control over the ism in Syria, because it does not control Amid the purges, Turkey's justice sys¬ military. But the methods used in those many of the insurgent groups. But, he tem has become gridlocked. In the ab¬ trials, which numerous experts have added, officials want to hear that the op¬ sence of a functioning legal process, the said-relied on fabricated evidence, have position is committed to stopping it. corruption inquiry has played out now increasingly come under scrutiny. The opposition has condemned vio¬ through a series of leaked telephone con¬ The accumulation of Mr. Erdogan's lence against civilians and has pointed versations, apparently obtained through steps to push back against the corrup¬ to its affiliated fighters' recent battles wiretaps, that have shown up on social tion investigation have given more am¬ againstjihadist groups. media The Turkish public has heard con¬ munition to critics who have worried Members of the opposition delegation versations in which Mr. Erdogan in¬ that Mr. Erdogan was becoming more said they hoped that the talks in Geneva authoritarian. had highlighted the government's in¬ terfered with the news mediacoverage of On the floor of Parliament during the flexibility and might prompt a stronger last summer's antigovernment protests debate over the judiciary bill, one oppo¬ international response perhaps pres¬ something he has acknowledged as sition lawmaker referred to the prime sure from Russia, increased military aid well as conversations that seem to show minister as a dictator and said, accord¬ for the opposition, Security Council res¬ that he agreed to alter zoning laws for a ing to the semiofficial Anadolu Agency, olutions or even à no-fly zone to stop well-connected businessman in ex¬ "you want to purge democracy and con¬ government airstrikes. change for two villas for his family, trol the entire system." . As the delegates prepared to leave on claims that Mr. Erdogan has denied. Members of Mr. Erdogan's party could, Saturday, Mr.; Jaafari turned prickly The judicial bill, critics say, is Mr. Er¬ be heard calling the opposition politician when asked what would entice Mr. As¬ dogan's boldest step yet in trying to se¬ a "drunk." Then the fight was on, as law¬ sad's team back to the table. cure control over the state because it makers rushed the speaker's podium. "Your nice face," he shot back. would effectively give the government .

45 Revue de Presse-Press Review-Berhezwka Ça lê-Rivista Stam m-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti . Début du marathon sur le nucléaire iranien

Après dix ans de crise, Téhéran et les Occidentaux ouvrent, à Vienne,

les négociations sur un accord définitif

sentiel reste à faire. Les négocia¬ Un mauvais présage? A la tions de Vienne entrent mainte¬ veille de l'ouverture des nant dans le vif du sujet. L'objectif négociations pour un est de parvenir à un accord défini¬ accord final sur le programme tifavant la fin de l'année. Un calen¬ nucléaire iranien, mardi 18 février drier «court», juge un diplomate à Vienne, le Guide suprême, l'aya¬ occidental, «tant les sujets sur la tollah Ali Khamenei, a semé le trou- . table sont politiquement graves et ble en affirmant qu'elles « ne mène¬ techniquement complexes», dit-il. ront nulle pari». Car il s'agit de parvenir à un com¬ Une déclaration à usage interne promis introuvable depuis dix ans qui permet au numéro un du régi¬ qui permettrait à l'Iran de conser¬ 4, me de se prémunir contre un éven¬ />! ver certaines activités nucléaires tuel échec, mais reflète aussi la ner¬

vosité qui entoure le coup d'envoi tout en assurant les Occidentaux

de cette course d'obstacles diploma¬ sur son caractère purement civil.

tique. Les uns et les autres n'ont pas L'un des premiers écueils à éviter manqué de surenchérir à l'appro¬ porte sur la longévité d'un futur

che de ce rendez-vous de trois jours accord. Les Occidentaux parlent de qui marque le vrai début des pour¬ vingt ans, les Iraniens veulent une fc parlers sur le nucléaire iranien. période plus réduite, de l'ordre de

Le premier pas avait été franchi cinq ans. « Plus la durée sera courte,

le 24 novembre 2013 parla signatu¬ plus les Iraniens seront enclins à re, à Genève, d'un texte inédit après accepter des restrictions», remar¬ une décennie de crise entre Téhé¬ que George Perkovich, expert de la ran et les Occidentaux. Il a fixé le non-prolifération à la fondation

cadre général de l'accord à attein¬ Carnegie de Washington. Discours du président iranien, Hassan Rohani Mais la grande différence par dre entre l'Iran et le groupe des à Téhéran, devant la tour Azadi. «5+1» (Etats-Unis, Russie, Chine, rapport au précédent cycle de négo¬ France, Royaume-Uni plus Allema¬ ciations, lancé en 2003 à Téhéran à centrifugeuses, plafonnement de gne) et a ouvert, à compter du l'initiative de la France, est que les Quant à M. Obama, soucieux de l'enrichissement à 5 %, réduction

20 janvier, une phase de négocia¬ deux principaux protagonistes, parvenir à un succès diplomatique du stock d'uranium déjà enrichi, tions de six mois, éventuellement l'Iran et les Etats-Unis, sont aujour¬ majeur avant la fin de son mandat, fermeture du site souterrain d'en¬ renouvelable, au cours de laquelle d'hui pressés d'aboutir. Tant Has¬ il sait que plus le processus traîne, richissement de Fordow et déman¬ sera testée la bonne foi des deux san Rohani, le nouveau président plus il lui sera difficile de résister à tèlement du réacteur à eau lourde

parties : durant cette période, Téhé¬ iranien, que Barack Obama savent un Congrès sceptique, qui menace d'Arak.

ran s'est notamment engagé à que le temps joue en leur défaveur. d'imposer de nouvelles sanctions A cela s'ajoute un renforcement ralentir son programme d'enrichis¬ Pour conforter son assise face aux à l'Iran. Une mesure qui ferait aus¬ des mesures de surveillance. A

sement d'uranium en échange «durs» du régime de Téhéran, sitôt dérailler les négociations.. . commencer par l'adoption du pro¬

d'une levée limitée des sanctions M. Rohani doit rapidement obte¬ Mais cette convergence d'inté¬ tocole additionnel de l'Agence internationales qui frappent le nir la levée des sanctions qui rêts tactiques est loin d'être suffi¬ internationale de l'énergie atomi- pays depuis huit ans. asphyxient l'économie du pays et sante. Alors que s'ouvre la réunion alimentent le malaise social. C'est un premier geste, mais l'es de Vienne, les positions de départ « Plus la durée des uns et des autres sont aux anti¬

podes. Lé groupe des « 5 + 1 » veut [des discussions] sera L'enrichissement de l'uranium au c des débats obtenir une réduction substantiel¬ courte, plus Téhéran le du dispositif nucléaire iranien, Centrifugeuses Elles permet¬ 20%. L'Iran a accepté, pendant note un expert occidental : «Nous sera enclin à accepter tent d'enrichir l'uranium qui peut six mois, de réduire son stock leur disons: "Vos capacités d'enri¬ des restrictions» ensuite être utilisé pour alimen¬ d'uranium enrichi à 20%. Les chissement d'uranium sont déme¬ ter une centrale civile ou pour Occidentaux veulent que l'enri¬ surées, étant donné que vous affir¬ George Perkovich fabriquer une bombe atomique. chissement de l'uranium soit pla¬ mez nepas avoird'objectifs militai¬ Fondation Carnegie L'Iran dispose de 19 OOO.centrifu- fonné à 5 % et aimeraient réduire res". » geuses. Les Occidentaux vou¬ le stock enrichi à 20 %. Les Occidentaux, poursuit un draient que leur nombre soit com¬ que (AIEA), signé par Téhéran en diplomate, « ontobtenu de bloquer pris entre 2 000 et 5 000. Stock L'Iran dispose d'à peu près 2003 mais non ratifié par le Parle¬ la pendule à minuit moins cinq. Il 7tonnes d'uranium enrichi à des ment iranien. Il permet d'effectuer faut maintenant lafaire reader et Plafonnement Pour fabriquer degrés divers. Pour fabriquer une des contrôles beaucoup plus intru- s'assurer que l'Iran renonce à la une bombe, il faut de l'uranium bombe, il faut environ une tonne sifs sur l'ensemble du territoire. bombe atomique». Pour cela, ils enrichi à 90%. Un seuil rapide¬ d'uranium fortement enrichi. Les D'entrée de jeu, les Occiden¬ vont présenter un long catalogue ment atteignable dès lors que Occidentaux aimeraient ramener taux affichent une position ferme. d'exigences aux Iraniens : diminu¬ l'uranium a déjà été enrichi à ce stock au-dessous de la tonne. Tout dépendra ensuite de l'inter- tion conséquente du nombre de

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seconcentrersurlescâpacitésàmet- prétation. Notamment sur la ques¬ tieux, mais largement suffisant d'enrichissement, ils n'accepteront treenface », relève François Nicoul- tion cruciale dés centrifugeuses, pour fabriquer une bombe. jamaisdedémantelerleùrprogram- laud, ancien ambassadeur de Fran¬ qui permettent d'enrichir l'ura¬ Pour sortir de cette ambiguïté, me ». D'où le constat d'un diploma¬ ce en Iran'au moment des négocia¬ nium. L'Iran en possède aujour¬ « les Iraniens doivent d'abord expo¬ te occidental : « les négociations de tions de 2003. Toutefois, prévient- d'hui 19 000. C'est un nombre à la ser de façon crédible et détaillée Vienne ne sont que le premier kilo¬ il, «silesIraniens sontprêtsàplafon¬ fois nettement insuffisant pourali- leurs besoins, ce qu'ils n'ontjamais mètre d'un long marathon.» m nerà son niveau actuel leuractivité menter un programme civil ambi- fait. Lanégociation pourra ensuite YVES-MlCHEt RlOIS

XtMûnàt

Mercredi 19 février 2034

L'échec de Genève 2 renvoie les Occidentaux à leur impuissance sur le dossier syrien

Les Etats-Unis réfléchissent à de nouveaux gestes de soutien à l'opposition alors que le débat

reprend sur une intervention militaire contre Damas

les mesures qu'ils réclament de ceux qui estiment que le bilan de mi, a esquissé samedi, lors de sa der¬ 1 est trop tôtpourprononcer l'ac¬ manière pressante: l'octroi à la Barack Obâma risque d'être terni nière çonférencede presse, une cri¬ te de décès de « Genève 2 ». Per¬ Coalition nationale syrienne s'il laisse se poursuivre un conflit tique de la politique d'obstruction sonne ne peut assurer que les (CNS), vitrine politique de l'insur¬ qui a fait plus de 140 000 morts, à pratiquéeparla délégationgouver- pourparlers entre l'opposition et le rection, du siège de la Syrie à la ceuxqui jugentque toute interven¬ nementale syrienne. régime syrien, suspendus samedi Ligue arabe et à l'Organisation de ^ Il a notamment déploré le fait tion unilatérale plongerait les 15 février, après deux rounds parfai¬ la' conférence islamique, le trans¬ que celle-ci ait «refusé» d'aborder Etats-Unis au beau milieu d'une tement stériles, ne reprendront pas fert à la CNS des ambassades tou¬ la question de la formation d'une guerre confessionnelle. «Nous dans quelques semaines ou quel¬ jours contrôlées par les représen¬ autorité de transition - qui est sommesface à un problème régio¬ ques mois. Onpeutenrevanchecer- tants de Damas, ou bien, à défaut, pourtant lafinalité de Genève 2 - et nal. Si nous intervenons, ce sera tifier qu'en l'état actuel du rapport la restrictionde la liberté de mouve1- incité le régime à « rassurer l'autre notreproblème régional », ade nou¬ de forces, sur le terrain comme sur partie» sur ses intentions. ment de ces derniers, à un rayon de veau mis en garde Zbigniew Brze- la scène diplomatique, ce proces- Et après ? L'avancée des troupes quelques kilomètres autour des l'ancien conseiller de Jim- sus.fatt le jeu du régime de Bachar loyalistes autour d'Alep et dans le capitales. myCarter. Al%ssad.L'empressemënt des capi¬ massif du Qalamoun a vite.fait Du côté des chancelleries occi- - Le secrétaire d'Etat, John Kerry, a tales occidentales à lui imputer . déchanterceuxqui avaientcrié vic¬ dentales, renvoyées à leur impuis¬ réaffirmé qu'il n'y avait «pas de

l'échec des discussions, les dénéga¬ toire après la première manche des sance surle dossier syrien, on réflé¬ solution militaire » et que la solu¬ tions indignées de son protecteur 1 négociations,- pour avoir mis à nu chit aussi au coup d'après. Pour la tion diplomatique restait l'option russe, qui appelle à les poursuivre, privilégiée, tout en mettant vio¬ «l'hypocrisie du régime». Même première fois depuis l'été, la Mai¬ et l'autosatisfaction de Damas, qui lemment en cause la Russie. Une - l'évacuation des civils de Moms, son Blanche a reconnu qu'une évo¬ à évoqué contre toute évidence attitude désapprouvée parM. Brze¬ qui ressemble à une semi-reddi¬ lution de son approche était néces- «d'important progrès», en appor¬ zinski, pour qui affronter Moscou tion et que les autorités syriennes tent la preuve. est contre-productif: «Si nousfai¬ ont négociée en court-circuitant A la fin de la semaine dernière, « Nous sommes face à sons exploser l'accord sur l'Iran (...), les opposants présents à Genève, a un- diplomate occidental se félici¬ qu'aurons-nous accompli?», a-t-il laissé un goût amer. «A quoi bon un problème régional. estimé. tait du fait que les débats aient gagner la confiance de Brahimi, Si nous intervenons, A court terme, l'option retenue ouvert les yeux à « tous ces diri¬ soupire un conseiller de la déléga¬ par les Occidentauxsemble consis¬ geants européens et ses responsa¬ tion de l'opposition. La solution ce sera notre ter en une relance de l'aide à l'Ar¬ bles au sein de la machine dés n 'estpas dans ses mains. » problème régional » mée syrienne libre (ASL), la bran¬ Nations unies qui pensaient que le . En marge des négociations, à Zbigniew Brzezinski che modérée de la rébellion. Selon régime était prêt à négocier et que mesure qu'il apparaissait de ancien conseiller le Wall Street Journal, des missiles le blocage.était lefait de l'opposi¬ manièreflagrante que le régime ne de Jimmy Carter sol-air portatifs seraient parvenus tion ». De fait, sortant de la neutrali¬ cherchait qu'à gagner' du temps, pour la première fois, dans les . té à laquelle il s'était jusque-là scru¬ les anti-Àssad ont donc exhorté dépôts de l'ASL en Jordanie et en puleusement tenu, le médiateur leurs parrains occidentaux et ara¬ saire, sans tout de même aller jus¬ Turquie. La nouvelle laisse un acti¬ des négociations, Lakhdar Brahi bes à accroîtreleur soutien. Parmi qu'à admettre l'échec de sa straté¬ gie. Une nouvelle fois, le Pentago¬ viste de l'opposition dubitatif. « Ily ne a été sollicité pour apporter de a suffisamment d'armes sur le ter¬ Pro et anti-Assad négocient des trêves autour de Damas « nouvelles idées », a affirmé le Los rain, dit-il. Notreproblème, c'est un

Angeles Times. manque d'organisation. Pas une L'armée syrienne et les rebelles Sahem, Yalda (sud), et dernière¬ L'administrationObama envisa¬ seule brigade n'afait la preuve de ont conclu ces derniers jours ment Babbila (sud). Ces compro¬ gerait-elle de nouveau des frappes, son efficacité.» Et en évoquant, des armistices dans plusieurs mis, négociés par des personnali¬ en particulier contre l'aviation du l'étau qui se resserre sur les rebel¬ secteurs en périphérie et ban¬ tés originaires des lieux, pré¬ régime, comme l'a réclamé Sandy les d'Alep, il conclut : « Nous vivons voient l'entrée de nourriture lieues de Damas. Ces trêves Berger, l'ancien conseiller de Bill l'une des heures les plus sombres, concernent pour l'instant lé dans ces zones assiégées par Clinton? Le débat qui avait suivi- depuis le début de la révolution. » m quartier de Barzé, le camp pales¬ l'armée syrienne. En échange, l'utilisation d'armes chimiques Benjamin Barthe les rébelles ont rendu leurs tinien de Yarmouk, et dans la par le régime Assad au mois d'août et corine lesnes (à washington) proche banlieue, les localités de armes lourdes et hissé le dra¬ a repris à l'identique. Il oppose Qoudsaya (nord-est), Mouada- peau officiel syrien à la place de miyât Al-Cham (sud-ouest), Beit l'étendard de la révolution.

47 Revue de Presse-Press Review-Berhcvoka Çapê-Rivista Stampn-Dentro de la Prensa-Basiu Ozeti

mercredi 26 février 2014 LE FIGARO

diquer, dit le fils dans la soirée. Nous

avons encore 30 millions d'euros que nous Le premier n'avons pas pu dissoudre. » L'apparition de ce document a aussitôt renforcé les

soupçons de corruption contre le fils du

premier ministre, dont le nom a été cité

dans une affaire le 25 décembre et qui a ministre turc été entendu comme témoin par la justice début février. Le bureau du chef du gou¬ vernement a parlé d'un « montage immo¬

ral». Mardi matin, devant ses députés, compromis Recep Erdogan a contre-attaque, accu¬ sant une nouvelle fois «le lobby du prédi¬

cateur» Fethullah Gûlen d'être à l'origine

de cette campagne. Pour le chef du gou¬

vernement, ce leader d'une puissante par des écoutes confrérie religieuse est l'instigateur des opérations qui le déstabilisent.

Faux grossier ou retranscription fidèle,

ces conversations font partie de l'affron¬ Dans un enregistrement anonyme, qu'il tement fratricide entre les pro-Erdogan et les pro-Gulen, dont la guerre des écou¬ dénonce comme un montage, Erdogan tes est devenue le symbole. Leur mise en ligne arrive juste après que les médias cherche à cacher 30 millions. gouvernementaux affirment" que les ma¬ gistrats, qui remplacent ceux limogés

de celui qui serait le premier ministre, le parce que réputés proches de la confrérie,

matin des arrestations. «Oui papa», ré¬ ont mis au jour un gigantesque scandale

LAURE MARCHAND pond l'autre. «Maintenantje te dis de sor¬ d'écoutes. Les téléphones de 7000 per¬

ISTANBUL tir tout ce que tu as à la maison, OK?» sonnes, dont ceux du chef du gouverne¬

ajoute la première voix. «Que veux-tu ment, de ministres, de personnalités de l'opposition ou d'intellectuels, auraient AFFAIRES Les récentes restrictions im¬ quej'aie sur moi, papa, ton argent est dans été placés sous surveillance par les an¬ posées sur l'accès à Internet n'ont pas le coffre. » « C'est de cela que je parle, je ciens procureurs, selon le quotidien Star. empêché la publication d'une nouvelle t'envoie ta s OK ? » Lundi, le nouveau procureur en chef d'Is¬ affaire embarrassante pour le pouvoir. Un Au fil des appels tout au long de la jour¬ énième rebondissement dans le scandale tanbul a revu le chiffre à la baisse, à 2280. née, les Erdogan père et fils évoqueraient de corruption qui éclabousse l'entourage Depuis les raids anticorruption lancés à la la manière de faire disparaître du domi¬ du chef du gouvernement turc. La révéla¬ fin de l'année dernière, des documents cile des dizaines de millions d'euros en li¬ tion, lundi soir, paj un internaute anony¬ sonores mettant en cause le premier mi¬ quide, obtenus grâce à des arrangements me, d'un document sonore présenté nistre sont mis en ligne anonymement avec plusieurs entrepreneurs amis. comme les conversations téléphoniques avec une régularité orchestrée. « Nous n'avons pas pu entièrement les éra- entre le premier ministre Recep Tayyip La loi Internet qui vient d'être votée a

Erdogan et son fils, Bilal, provoque un justement pour fonction d'endiguer ces nouveau mouvement de panique à Anka¬ fuites, estiment ses détracteurs. EDe auto¬ Les échanges présumés ra. Les échanges présumés entre les deux rise F administration chargée de la régula¬ hommes auraient été enregistrés le 17 dé¬ entre les deux hommes tion des télécommunications à bloquer un cembre, date du déclenchement des opé¬ auraient été enregistrés site dès lors qu'un contenu est considéré rations anticorruption par la police. comme portant atteinte à la vie privée. le 17 décembre « Tu es à la maison ? » demande la voix Dans la foulée, les députés sont en train d'examiner un texte qui dotera le MIT, les

services de renseignements turcs, de su-

Dirigé par Hakan Fidan, fi¬

dèle du premier ministre, ils auront no¬

tamment les coudées franches pour les

écoutes téléphoniques. Son adoption ne *$ ? A ï fait guère de doute. Ce dispositif s'ajoute à la mise sous tutelle des magistrats par

l'exécutif, s'inquiète Ahmet Insel. «La conire-attaque du gouvernement (face aux accusations de corruption, NDLR), décla¬

re cet intellectuel, conduit à la mise enpla-

ce d'une sorte de régime d'exception. »

y ... SI

? H*

Recep Tayyip Erdogan s'adresse aux élus de son parti, mardi, lors d'une session du Parlement turc à Ankara.

UMIT BEKTAS/REUTERS

48 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 16, 2014 Open the door to the Kurds

http://www.washingtonpost.com The two political parties aren’t the only victims. Many people who By Editorial Board have inadvertently done business with terrorists or al-Qaeda-linked groups around the world, or who fought against repressive regimes, S BLOODSHED in Iraq and Syria has steadily escalated, the have unjustly been swept onto the Tier 3 list. The designation is Aimportance to the United States of one regional ally has been more than symbolic, since those named cannot obtain visas to enter growing. The Kurdistan Regional Government (KRG) in Iraq, the United States without a waiver. That includes Mr. Barzani and which controls an autonomous enclave bordering Iran, Turkey and virtually every other senior official in a territory of 3.7 million peo- Syria, is democratic, secular, pro-Western and a determined enemy ple. of the al-Qaeda forces that operate on both sides of the Iraq-Syrian border. It wasn’t surprising that KRG President Massoud Barzani U.S. administrations have promised the Kurds relief from the sanc- was booked for a visit to Washington and a likely meeting with tions for years, but have failed to deliver. The Obama administra- President Obama last month. By the same token, his abrupt deci- tion contends that a legislative fix is needed and proposes language sion to postpone the trip is cause for concern. specifically exempting the Kurdish parties from the Patriot Act pro- visions. That solution has encountered resistance in the Senate Mr. Barzani stayed home because the Obama administration and Judiciary committee, where some are pressing for a more general Congress have failed to fix an enduring irritant in the U.S.-Kurdish repair of the Patriot Act language rather than a case-by-case relationship: the presence of the region’s two leading political par- approach. The Kurds and their Washington lobbyists argue, in ties on a U.S. list of sanctioned organizations. Both Mr. Barzani’s turn, that Congress and its chronic gridlock could be bypassed with Kurdistan Democratic Party and the rival Patriotic Union of a simple executive branch decision. Kurdistan were added after 2001 to a “Tier 3” group of organiza- tions deemed to have provided material support to terrorism under What’s clear is that the impasse is damaging an important U.S. the Patriot Act. The reason: Both parties supported the resistance relationship at a critical moment — and that the fault lies entirely to the regime of Saddam Hussein before the 2002 U.S. invasion of in Washington. Sen. John McCain (R-Ariz.), who has led efforts in Iraq. the Senate to end the sanctions on the Kurds, is planning to intro- duce a stand-alone bill on the matter in the coming weeks, with the This absurd anomaly is the result of overly broad Patriot Act lan- Obama administration’s support. Congress should act quickly — guage matched with excessively cautious U.S. government lawyers. and Mr. Barzani should reschedule his visit. G

February 19, 2014 Iraqi army aviation provoked Kurdistan's Peshmerga forces: Kurdish officials Peshmerga: No clashes took place between our troops and the Iraqi army http://www.ekurd.net

TUZ KHURMATU,— According to Kurdish officials in Tuz Khurmatu dis- Kurdish trict, on Wednesday, the Iraqi Army Aviation provoked the Kurdish Peshmerga Peshmerga forces stationed in one of the mountain slopes within the boun- troops and daries of the district. tanks on the Tuz Khurmatu district is located in the, Kurdish areas outside Kurdistan outskirts of region, east of Tikrit city, the center of Salahuddin province, one of the dis- Kirkuk, puted areas between the federal government and Kurdistan Regional December 4, Government, which dealt with the Iraqi constitution, in accordance with 2012. Photo: Article 140, which have not been implemented till now. Reuter An official at the Peshmerga said that "the two Iraqi army pierced at medium level on one of the slopes of the mountain where the Peshmerga forces are stationed, as one of them fired above the forces prompting which Soon after the warplanes realized their mistake, they changed route and forced Peshmerga to respond by fire from (PKC) weapons towards the withdrew from the location. planes." Meanwhile the Ministry of Peshmerga in Kurdistan Regional Government He pointed out that " Peshmerga forces have resistor aircraft, but did not (KRG) denied on Wednesday, the occurrence of any clashes or confrontations use them despite the fact that aviation flew above Peshmerga and provoked between Kurdish Peshmerga forces and the Iraqi army in Tuz Khumato dis- it". trict in Salahuddin province . For his part, Tuz Khurmatu deputy Mayor, Shalal Abdul confirmed the “Reports of clashes between our troops and the Iraqi army are not ture, incident. there were no clashes between Peshmerga forces and the Iraqi army,” The Abdul said "the Iraqi air force flew at night over the Peshmerga forces Secretary General of the Ministry of Peshmerga in KRG, Jabbar Yawar said in fired Enlightenment, which provoked the forces a statement. Iraqi warplanes bombed some areas where Peshmerga forces resided, The press reports have indicated the occurrence of clashes between Tuesday night, February 18, 2014, PUK media reported. Peshmerga forces and a number of Iraqi army helicopters Tuesday. According to a security source from Khormato, Peshmerga forces were Tuz Khurmato district is of the disputed areas between Kurdistan Region residing in the mountains and heights around Khormato, and when they were and the Iraqi government that suffers constantly from unstable security situa- bombed by the warplanes, Peshmerga forces answered quickly to the bom- tion and witness almost daily bombings and armed attacks. I bardment, warning the Iraqi forces they have crossed bombing borders. Sources believe this incident is the result of a mistake on the Iraqi side! Copyright ©, respective author or news agency, shafaaq.com | Ekurd.net

49 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 19 / February / 2014

Cooperation between KRG and Nineveh would be mutually an autonomous Nineveh beneficial because, at the end of the day, the stability and security of KRG depends more on the region Strengthens Kurdistan Sunni provinces than on Baghdad or Basra. The future of the Kurds by yerevan Saeed and the Sunnis will also depend http://rudaw.net on a weak central authority. So it is in the best interest of KRG and ast week, Nineveh Governor Nineveh to work together than to LAthil Nujaifi announced that grant Baghdad a space to maneu- the provisional administration has ver to reassert its power on them. started negotiations with the Nineveh should go ahead and Kurdistan Region “for implemen- declare autonomy. This will pre- ting the project of turning Nineveh vent Baghdad from carving out into an autonomous region." two more provinces out of He said the purpose is to Nineveh, which aims at further offer better services for the popu- divide and weaken local Sunni lation of his province, not to form rule against the central authority. a Sunni region in Iraq. Even though the new gover- The governor’s declaration norate law gives more powers to comes at a time when Sunnis in the provinces, Nineveh should not the country have been pushed to A Kurdish flag by the road in a stretch of land controlled by the be misled by this illusion, because the corner by the Shiite-led Peshmarga near the Syrian border and Nineveh. Photo: Rudaw historically Iraq has no prece- government in Baghdad. Sunni- A Kurdish flag by the road in a stretch of land controlled by the dence of commitment and respect majority provinces, such as Peshmarga near the Syrian border and Nineveh. Photo: Rudaw for the laws it adopts. Nineveh, are struggling to find nstead of dealing with the mess ways to escape Baghdad’s domi- Iof Baghdad, it is time for nation, and to provide better pro- and Nineveh relations have paci- the Sunnis and the Kurds to Nineveh to capitalize on it’s rela- tection and services for their fied through negotiations and the cooperate to counter the Shiite- tions with the KRG and benefit constituents. unfolding events in Iraq, inclu- led government in Baghdad. from its experience and stability to Not long ago, the Kurdistan ding complaints by Sunni pro- Currently, dozens of Sunni dissi- connect itself with Turkey and Regional Government (KRG) and vinces that they are being neglec- dents and thousands of refugees Europe. Nineveh relations were strained ted and marginalized by the fleeing the terror of the Iraqi army In the meantime, through enough that many believed it Shiite-led Baghdad government. have found an unexpected wel- economic and population integra- would lead to violence between Events in western Anbar pro- come in the long–oppressed tion, the KRG and Nineveh can the two sides. vince, where Baghdad has been Kurdish enclave of Iraq. build an economic powerhouse in The 2009 provincial elections trying to push Shiite influence As the matter of fact, unlike the north, where the combined shifted the balance of power to through military means, has made Anbar and Salaheddin provinces, population of both regions would the Sunni Arabs in Nineveh, when a large impact on other Sunni pro- Nineveh has the potential to add up to more than eight million Nujajfi’s Hadba bloc won 19 out vinces like Nineveh, where the become another successful auto- people. of 37 seats. Tensions with governor fears Baghdad is not nomous region like Kurdistan. Of course, this is no easy task. Kurdistan hit new highs after ready to develop the natural In the first instance, it can It has to be done when Nineveh Nujaifi called for the unconditio- resources of his province. benefit from its stable eastern bor- can protect its southern and wes- nal withdrawal of Kurdish forces, In the meantime, the KRG der with Kurdistan. This can be a tern borders. Nevertheless, this is in return for allowing the Kurds to and the administration in Nineveh gateway to international markets, a new approach, following a participate in the local administra- have taken steps towards recogni- bolstering Nineveh’s economic decade of policy failures by the tion and be given the deputy zing the other’s interests. For viability. Nineveh can duplicate central government, and assu- governor position. example, the KRG has provided the success of the KRG’s oil rances to the non-Shiite popula- The governor’s actions see- fuel and electricity to the pro- contracts on its own territories. It tions that Iraq belongs to all med to have been fueled by the vince. It has also informed has already held talks with oil Iraqis. J fear that Kurds want to control Nineveh authorities about the oil companies in the past, though Nineveh and the only way to pre- concessions granted to agreements have remained pen- Yerevan Saeed is a graduate of the vent this is to purge the province ExxonMobil in their disputed ding. Fletcher School of Law and from the Kurdish forces. For this, areas. he Nineveh region also can Diplomacy in Boston he had the backing of Baghdad. In return, the governor has Testablish its own guards to onsequently, the Sunnis did quit his calls for withdrawal of protect its borders. Regional Cnot see any reason why they Kurdish forces in Nineveh. He guards create loyalty among the should cooperate with the Kurds has been more accommodating, population and the locals feel part and accommodate their demands especially after the April 2013 of the security force. No longer in an Arab majority province. provincial elections, where Kurds will there be the resentment that Officials in the Nineveh won important posts in his admi- rises when army brigades are dis- administration believed they nistration. Most importantly, he patched from the Shiite provinces could have Baghdad on their side, has recognized the oil conces- to provide security for a Sunni area not only to have the upper hand in sions the KRG has granted to of the country. provincial politics, but also in the Exxon. Should Nineveh announce row over disputed territories bet- Furthermore, KRG’s adoption autonomy from Baghdad, the ween the Kurdistan Regional of an open door policy to the per- KRG can provide training and Government (KRG) and Nineveh. secuted Sunni politicians and help in forming the regional In the last two years, KRG refugees has built enough trust for guards.

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 18, 2014 Syria’s Kurds struggle with Islamist factions for control of oil Kurds in the al-Jazeera region of Syria are pro- ducing their own oil, as armed Islamist factions try to sabotage production. People stand on trucks near oil fields in Rmelan, Nov. 11, 2013. (photo by REUTERS) Author Bahzad Haj Hamo http://www.al-monitor.com they are stealing and selling it — have gone too far in their plans and started targeting us within our regions, which forced us to exercise n early November last year [2013], the Kurdish security forces, our legitimate right in defending our people and towns.” Iknown as the Asayish, arrested Ayed al-Hamada, the associate director of the Rmelan oil fields in the Hasakeh province. He was Then the YPG, deemed by its spokesman Redor Khali “the seed of detained on charges of cooperating and collaborating with the the Syrian National Army,” finally managed to expel these armed “forces of the radical armed opposition,” and in particular the Islamic factions and extend its full control over the region. The YPG streng- State of Iraq and al-Sham (ISIS). thened its control by “liberating” the Tall Kojar/al-Yaarabiya border crossing with Iraq last October. Redor asserted that his forces Hamada spent nearly a month in Asayish prisons without any party, “represent the real spirit of the Syrian revolution.” not even the Syrian government, making a statement. This signals that the Asayish has “quasi-absolute” control over the region in A Kurdish oil company general, and the oil fields and the local administration in particular. Nearly eight months ago, the TEV-DEM organization founded the Furthermore, the concerned Hasakeh security authorities, which Distributing al-Jazeera’s Fuel organization, or KSC for short, to per- control the Rmelan oil fields, fired Hamada from his job upon his form the same activity that used to be carried out by the former release from prison. That showcased that the Democratic Union government company Sadcop. The latter company stopped working Party (PYD) is controlling and administering the oil in areas under its with the cessation of oil production on March 8, 2013. control in northeastern Syria, which the PYD calls Rojava (“the west” Alwan Mustafa, an administrative officer at KSC, asserted, “There’s in Kurdish, short for “western Kurdistan”). The PYD announced the a group of self-powered wells from which we extract crude oil that “democratic autonomy” project January 2013 in partnership with we refine in several electric refineries. We bought [those refineries] Kurdish parties and Arab powers, in the absence of any formal at our own expense and sold them to civilian gas stations at symbo- representation of the Kurdish National Council in Syria. lic prices.” The oil-producing area of Rmelan The company has recently brought several refineries to the region of The British/Dutch company Shell started extracting oil from Rmelan Girziro/Tall Adas, which are affiliated with al-Malikiyya on the far nor- in 1960, using modest production equipment. In 2010, before the theast of the country. And according to Alwan, the company is cur- Syrian events started, oil production had reached 90,000 barrels a rently working to bring in more modern electric refineries to develop day. According to estimates of sources in charge of this well, the pro- and increase production. He noted that these refineries “have ended duction capacity reached up to 167,000 barrels per day. the phenomenon of primitive burners managed by citizens.” The Syrians, however, are circulating a conversation that took place The last period has seen an increasing number of these burners that between a Syrian member of parliament and the speaker of the par- rely on primitive methods to burn crude oil in large boilers and liament in the 1990s, about how Syrian oil revenues are being spent, extract oil derivatives in the absence of security controls because on the grounds that it was already well known that the product did the combatants are busy fighting. Experts in the region described not enter the country's budget. The speaker [allegedly] replied, “Do that matter as “dangerous” because of its negative effects on the not worry, oil is in good hands.” environment and health — with deaths being witnessed as a result of direct exposure to the toxic gases during the combustion. This is The Rmelan oil fields directorate has 1,322 oil wells and 25 gas not to mention the wealth being wasted by the use of non-scientific wells, all of which are under the control of the so-called People’s methods. Protection Units (YPG). That happened after deals and negotiations were concluded between the YPG and the factions of the armed hese self-powered wells produce about 400,000 liters of diesel Islamist opposition, led by Jabhat al-Nusra. Later, fierce battles Tfuel per day (the liter is sold for 30 Syrian pounds). That’s in addi- erupted between the two sides and ended with the Kurds controlling tion to 150,000 liters of benzene, whose quality Mr. Alwan described the entire region, including the oil wells. as “super” (which sells for 150 Syrian pounds per liter). Mr. Alwan said that this price is “symbolic, and intended to face the blockade r. Aldar Khalil is a leading figure in the Movement of the imposed by armed opposition forces on the Kurdish areas.” MDemocratic Society TEV-DEM, which includes a group of civil organizations and political parties, including the PYD, the party Late last year, armed Islamist factions, including ISIS and Jabhat al- thought to control the decision-making of Syria’s Kurds. About the Nusra, issued a statement announcing the imposition of a blockade essence of these agreements, Khalil said, “It was a military tactic on the regions of Afrin and Ain Arab/Kobani in the Aleppo country- aimed at neutralizing the [western Kurdistan - northeast Syria] figh- side, which are under the control of the PYD. The statement accu- ting. ... Those agreements started when the armed opposition inva- sed these areas of “supplying the Kurdish forces with money and ded the Kurdish city of Ras al-Ain/Siri last November. So we decided weapons, which they use to fight [the Islamists].” to hold tactical peace agreements with these undisciplined factions About how the oil money is being spent, Khalil said, “We actually to spare our areas from danger.” manage an area stretching hundreds of kilometers. [We provide it He added, “But these factions — after we ignored their control of with] services, security, and military support. And this administration some wells in our areas and their extraction of oil in such a way that needs a lot of funding. ... We have sought to pump oil through a

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a pipelines to government refineries in exchange for obtaining gas has about the fate of oil in the region. He added, “We will certainly and other fuels that benefit the people of the region. But the armed not move back, and we will not allow any party to act and monopo- groups have bombed these pipelines as part of their policy to suffo- lize the people’s money and country’s wealth from now on.” cate the region.” To what extent can Khalil, and the Kurdish political and military However, the Kurdish oil expert H.A. prefers to see the Syrian state forces he represents, commit to the fulfillment of the promise that controlling the oil wells instead of the Kurdish forces. He said that “we will not allow any party to act and monopolize the country’s the latter forces are “draining the region’s resources in a scary way.” wealth …” in light of talk that the PYD is already monopolizing this The ambiguous fate of oil wealth, not to mention the military and political domination? Oil experts in al-Jazeera are afraid of what will happen to the oil Close to the oil wells in the northeast of Syria, and before “heaven” wealth in the future. Official reports confirm that the oil reserves in announces the depletion of its resources, the poor are fighting and al-Jazeera will be depleted in 2025, in accordance with the produc- their blood is being shed, amid concentrated efforts by both conflic- tion plans set for them before the events started in Syria. Sources in ting parties to prove their eligibility, and therefore to firmly establish the fields, who asked not be identified, helped us check [these themselves in the region, in light of the Syrian regime losing grip. plans]. The oil card is undoubtedly important as it moves its holder from “partisan militia,” “armed battalion” or even “the people's commit- yria used to export nearly 100,000 barrels per day to world mar- tees,” to a political-military horizon that better accommodates the Skets after refining the crude oil in the refineries of Homs and dreams. N Banias, which have also stopped working. “We don’t exactly know what will happen to the oil in these areas in the future.” With these words, Khalil summarized the confusion he

February 21, 2014 European Christians fighting with Syria Kurdish factions A few European Christians, mostly of Syriac origin, are fighting alongside Kurdish groups and seeking autonomy for the Christians in Syria. Author Muhieddeen Hamish Kurdish female www.al-monitor.com fighters of the Kurdish People's BBC Arabic report revealed that Christian European fighters are Protection Units flocking to Syria to fight alongside the Kurdish factions in the face of A are seen in train- al-Qaeda groups. ing at a military The report pointed out that the conflict is no longer confined to jihadist camp in groups fighting alongside the Syrian opposition under the banner of Jabhat al-Nusra or the Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS), but a Hassakeh, Dec. 9, recent phenomenon saw the participation of Christian young men who left 2013. (photo by European countries to join the armed groups in Syria. REUTERS/Rodi Said) The report cited a group calling itself Sotoro, which is fighting in the Hassakeh province in northeastern Syria alongside Kurdish factions Yasem Otblogim, spokesman for the Rafidain Cultural Center in Locarno, against al-Qaeda gunmen. said there is "no precise figure" of European Christians in Syria, but that According to the report, the Agenfor Group has been following this issue "there are 10 or 20 Europeans." He stressed that “the numbers are not and has uncovered these groups. This phenomenon is the first of its kind that high anyway.” He pointed out that the fighters “came to defend the because the groups that have been flocking to Syria have been al- Syriac presence in Syria, and we don’t want them to be treated as mer- Qaeda-affiliated Islamic groups. cenaries when they return to their home countries.” Sergio Bianchi, head of the Swiss Agenfor center, said, “There are diffe- Media and foreign intelligence reports revealed that foreign nationals, rent Christian visions in the region. While some [Christians] support mostly from European countries, are fighting alongside the Syrian oppo- [Syrian President Bashar] al-Assad, others support the Free Syrian Army, sition, the armed Islamic battalions and al-Qaeda-affiliated groups. and others are fighting for autonomy.” uropean countries have promised to take strict measures toward their egarding Sotoro, Bianchi said, “The name of this group goes back to Enationals who are fighting in the ranks of ISIS and Jabhat al-Nusra. Rancient Aramaic. One of the trainers in this group is a former sergeant Britain vowed to try and jail residents who go to fight abroad regardless in the Swiss Army named Johan Kosar. He is one of the volunteers of their nationalities. France alluded to holding accountable any citizen who leaves to train and fight overseas under penalty of law. Belgium left among the European Christians.” Bianchi added, “Kosar is of Syriac ori- the matter to the municipalities, which have the power to delete the name gins and Turkish roots. He grew up in Syria. He left Locarno, Switzerland, of any citizen from the population’s civil registry, and thus deprive him or to go to Qamishli. He holds three passports.” her of social grants. “There are other Swiss nationals having various capabilities and skills, alongside Germans and Swedes,” said Bianchi. Although the number of foreign fighters in the Syrian war is not precise, Western intelligence sources estimate them to be in the thousands, The report stated, “The Syriac minority in Europe views the participation coming from neighboring countries, Central Asia, the Caucasus and even of those persons [in the Syrian war] as aimed at defending the Christians, Europe and the United States. N but [the Syriacs] don’t hide their concerns about how [the fighters] will be treated when they return to their home countries.”

52 Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basiii Ôzeti

£t lîïOlidt )eudi 27 février 2014 Mis en cause dans un scandale d'écoutes, Erdogan accuse le « lobby du prédicateur »

Le premier ministre turc tient Fethullah Gùlen pour responsable des opérations anticorruption

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Gùlen et du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en jahrier, à Gaziantep (sud du pays}.

Istanbul et obligé le bureau du premier sourde oreille jusqu'aux élections te de verrouiller les libertés. Depuis Correspondance ministre à réagir à une heure tardi¬ municipales du 30 mars, qu'il veut décembre, Ankara a voté plusieurs ve, pour dénoncer « un montage transformeren plébiscite.- «Le peu¬ changements législatifs cruciaux, Une voix faible et hésitante, immoral et totalementfaux». ple décidera dans les urnes. » procédant selon l'opposition à un

attribuée à Recep Tayyip Devant ses députés, mardi, Son parti, l'AKP, pourrait voir sa « changement de régime».

Erdogan, explique à l'autre : M. Erdogan a dénoncé les attaques domination s'éroder mais il tente¬ Les statuts du Haut Conseil des «Ils sont en train deperquisitionner du «lobby du prédicateur», dési¬ ra de conserver sa mainmise sur-les jugés "et des pr»«ur*urs->«nt les maisons de dix-huit personnes gnant le mouvement de l'imam grandes villes, et notamment sur d'abord été modifiés pour renfor¬ pour une grosse opération anti-cor¬ Fethullah Gùlen, avec lequel il est Istanbul et Ankara. La campagne cer le rôle du gouvernement sur la

ruption. » Au bout du fil, dans cet en conflit. Il le tient pour responsa¬ électorale, d'ores et déjà marquée nomination des magistrats et

enregistrement d'une conversa¬ ble des opérations anticorruption par les affaires, promet d'être chao¬ pour neutraliser les enquêtes en

tion supposée du premier ministre déclenchées le 17 décembre et l'ac¬ tique. D'autres enregistrements cours. Une vaste purge a lieu dans

turc, se trouverait son fils Bilal, visi¬ cuse d'avoir pratiqué des milliers compromettants pourraient en, l'administration policière et judi¬

blement mal réveillé, au domicile d'écoutes illégales grâce à son effet émerger dans les semaines à ciaire, soupçonnée d'être infiltrée familial, à Istanbul. «Maintenant, noyautage de la police. venir. Mehmet Baransu, un journa¬ par la confrérie Gùlen ; plusieurs ce que je te dis, c'est qu'ilfautfaire Pour l'opposition et pour les liste d'investigation aux méthodes milliers de fonctionnaires ont déjà disparaître toutcequ'ilya à la mai¬ sympathisants de la confrérie controversées, dit avoir des dizai¬ été limogés. son. D'accord?» Gùlen, aucun doute sur l'authenti¬ nes de dossiers en réserve. Depuis la semaine dernière, le Quelques heures plus tard en ce cité de la conversation téléphoni¬ contrôle d'Internet a été renforcé et

17 décembre, alors qu'éclate un que n'est permis : le premier minis¬ «Changement de régime» un site peut désormais être interdit gigantesque scandale de corrup¬ tre a été pris la main dans le sac et La presse pro-gouvernementale d'accès sur simple décision admi¬ tion dans l'entourage de M. Erdo¬ son gouvernement «a perdu toute accuse les partisans de M. Giïlen nistrative. Un bon moyen de censu¬ gan et que des fils de ministres sont légitimité». Dirigeant duParti répu¬ d'avoir mis sur écoute des milliers rer rapidement de futures fuites. Le placés en garde à vue, Bilal rappel¬ blicain du peuple (CHP, kémaliste), de personnalités politiques et premier ministre turc a fustigé mar¬ le: «Papa, nous avons presque ter¬ Kemal Kiliçdaroglu a lancé à médiatiques et de se livrer à un di le «lobby du robot», qui manipu¬ miné. (...) Nous ne l'avonspas encore M. Erdogan : «J'ai un conseil pour «chantage». Les lignes de plu¬ lerait les réseaux sociaux pour lui réduit à zéro, laisse-moi t'expli- vous : prenez un hélicoptère,fuyez à sieurs ministres et du premierd'en- nuire. L'assemblée nationale s'ap¬ quer... Ily a encore 30 millions d'eu- l'étranger et démissionnez!» tre eux auraient été placées sous prête également à voter un élargis¬ rosque nous n'avonspas éliminés. » Assailli d'accusations mêlant fui¬ surveillance depuis trois ans. sement des pouvoirs des sendees Publié lundi 24février au soir tes judiciaires, rumeurs et manipu¬ «Même les téléphones cryptés de de renseignement, le MIT, dirigés par un internaute anonyme, ce lations, qu'il dit orchestrées selon l'Etat ont été écoutés», a tempêté par des proches de M. Erdogan. document, non authentifié, a aussi¬ «un scénario sans faille», le pre¬ mardi M. Erdogan. Pour tenter de Pour en faire son ultime rempart. tôt enflammé les réseaux sociaux mier ministre promet de faire la contenirle scandale, le pouvoirten- GUIIIAUMI PERRIER

53 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

22 February 2014 Syrian child refugees find light relief skiing in Kurdish mountains of Iraq Spanish ski instructor Igor Urizar set up scheme to bring children from refugee camps to help cope with the trauma of war

theguardian.com, Jewan Abdi for IPS

o one here has heard of the Sochi Igor Urizar NWinter Olympics, but the snow teaches Syrian conditions are perfect in the Kurdish child refugees mountains of Iraq and 11-year-old Syrian to ski on the refugee Hassan Khishman is thrilled to slopes of glide on skis for the first time. northern Iraq. "It's brought back the good times Photograph: with friends in Syria," he says after sli- Nuzha ding down a tiny slope. Ezzat/IPS The mountain village Penjwin on the Iranian border, around 185 miles (300km) north-east of Baghdad, was a major hub for refugees fleeing Saddam Hussein's campaigns. Smugglers' mule caravans still cross the rugged border val- more children from the camp wanted to valley ski school has trained young Kurds leys, and mines continue to be a threat. come, but did not get the chance". who are now teaching a growing number The area where locals ski has been Urizar, 38, explains why the other of visitors in our area. Most of them are carefully chosen to avoid cruel surprises, children had to be left out. Kurdish, but we have recently had people and for some children like Hassan, the "We have just enough equipment for from France and Holland too," he says. slopes have been a happy surprise. a few dozen. Besides, getting the neces- fter putting on his boots over three They have been brought here from sary permission for them to leave the Apairs of socks, Mohamed Ibrahim is refugee camps at the initiative of ski ins- camp for just one day has been a real ready. The 13-year-old native of tructor Igor Urizar, a Spaniard who set nightmare," he says. Tirbespiye, 370 miles north-east of up Iraq's first ski school, to help them Before his first visit to Penjwin in Damascus, smiles but says that nothing escape the bitter memory of war. 2010, Urizar was a ski instructor in the can help him forget what he witnessed in "We fled Syria because of the war. Basque region of Navarra, where every Syria. There were many among us who died, year about 5,000 schoolchildren enjoy a "The jihadists began to harass and and the food became very expensive," week of skiing in the Pyrenees. kill us in our area. There was no food, no says Hassan, who left his native town of With the support of the Tigris oil. So we left at the first opportunity to Hasakah and crossed the border almost a Association, a Basque-Kurdish NGO, his escape. I've never been so scared in my year ago. dream of exporting this project to the life," he says. He now lives in the Arbad refugee Kurdish mountains seems to be on the As the children get on to the bus that camp in Sulaymaniya province, 160 miles right track. will take them back to their camp as the north-east of Baghdad. It is one of six Local villagers and government offi- sun sets behind the snow-capped peaks, refugee settlements in the Kurdish auto- cials are thrilled with Iraq's first ski Urizar seems relaxed. It has been a hectic nomous region. school and the second set up in Ranya, and stressful week as a result of bureau- According to the UN, more than 270 miles north-east of Baghdad. cratic hurdles and a forecast of rain, 200,000 Syrian refugees have taken shel- alah Salah, Tigris's local co-ordinator, which thankfully proved wrong. ter in Iraq's stable northern region. Fhas ensured that the project continues "I cannot help thinking that these Huddled in tents, theyare facing one of for a second year with the personal kids will have to sleep in those tents the coldest winters ever recorded there. backing of Hero Khan, the wife of the again," says Urizar, drying the skis before Helin Kaseer is three years older than Iraqi president, Jalal Talabani. putting them away. Hassan and could identify those who for- Salah is planning to run for the Iraqi "I only hope that they will be able to ced her family to flee the Kurdish village parliament in elections in April, so he is do this again, or any other activity that of Girke Lege. passing on the baton to Khalid Mohamad helps bring back their childhood, even if "We left Syria eight months ago Qadir, the head of Penwjin's youth cen- it is just for a few hours." because of the growing presence of tre. GGG Islamists in our area. There was a lot of "Three years ago, Tigris invited us to fighting and several of my friends were the Pyrenees to check the possibilities of kidnapped, so we couldn't go to school," cross-country skiing as part of sustaina- she says. ble development," Qadir says, as he tries For her, too, the chance to ski has to manage a group of anxious children come as a huge surprise. She wishes there waiting for their turn. were more opportunities because "many "Over the past two years, the Roncal

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27 février 2014 Ecoutes, purges, affaires : tout comprendre de la crise en Turquie

lemonde.fr Portraits de l’imam Par Hélène Sallon Fethullah Gülen et du premier ministre e « système AKP », bâti par turc, Recep Tayyip L RecepTayyip Erdogan autour du Erdogan, en janvier, parti turc islamo-conservateur, qu'il à Gaziantep (sud dirige sans partage depuis douze ans, est du pays). en train de vaciller. Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, la confrérie Gülen est entrée en 2013 en guerre contre le gouvernement. Exaspérée par la dérive autoritariste du premier ministre, la confrérie a vu dans distances, désapprouvant la répression sieurs responsables du ministère, ainsi que le projet de suppression des « dershane menée par le gouvernement. le maire AKP du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, sont soupçonnés », les établissements de soutien scolaire 2/ Qui EST viSé danS lE Scan- d'avoir truqué ces marchés publics. La jus- privés dont le mouvement tire une part dalE PoliTico-financiEr ? substantielle de ses revenus, un irréver- tice s'intéresse également à la Fondation sible affront. Le 17 décembre, un vaste coup de filet turque pour le service des jeunes et de l'édu- Cette décision aurait conduit au déclen- anticorruption a été mené par la direction cation (Turgev), dont le premier des deux chement, le 17 décembre, d'un vaste coup de financière de la police à Istanbul et Ankara. fils de M. Erdogan, Bilal, est l'un des diri- filet anticorruption diligenté par le procu- Cinquante-six personnes ont été placées en geants. garde à vue, parmi lesquelles les fils de trois reur d'Istanbul, Zekeriya Öz, réputé proche 3/ Qu'EST cE QuE la « GuErrE ministres proches d'Erdogan, le maire des réseaux « gülenistes ». Depuis, rumeurs, dES écouTES » ? fuites et révélations alimentent des scan- (AKP) du quartier Fatih à Istanbul, des dales au sommet. Dénonçant « un complot bureaucrates de premier plan et des Une impitoyable « guerre des écoutes » », le premier ministre, Recep Tayyip hommes d'affaires liés au secteur de la a été lancée entre le gouvernement et la Erdogan, a lancé la contre-offensive, bien construction et de la promotion immobi- confrérie Gülen, mettant directement en décidé à remporter la bataille électorale qui lière. Vingt-trois personnes ont été incul- cause M. Erdogan. L'authenticité des s'annonce avec les élections municipales et pées et placées en détention préventive. extraits diffusés sur les réseaux sociaux est présidentielle de 2014. Cette affaire en plusieurs volets, quali- contestée par le pouvoir. fiée de « plus gros scandale de l'histoire de Un an après l'assassinat de trois mili- 1/ Qu'EST cE QuE la confrériE la Turquie » par l'opposition, a abouti le 25 tantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan GülEn ? décembre à la démission de plusieurs minis- et Leyla Soylemez, le 9 janvier 2013 à Paris, Secte musulmane, lobby socioreligieux, tres, obligeant Erdogan à procéder à un un enregistrement sonore mis en ligne sur la confrérie Gülen revendique plusieurs mil- vaste remaniement ministériel. YouTube, le 12 janvier, a renforcé la thèse lions de sympathisants dans le monde Un premier volet de l'enquête concerne d'un agent infiltré, en service commandé entier. Elle est incarnée par son fondateur, des ventes illégales d'or de Turquie vers pour l'Etat turc. Fethullah Gülen, un penseur mystique exilé l'Iran, malgré l'embargo international. Plusieurs extraits de conversations télé- aux Etats-Unis en 1999 afin d'échapper aux L'organisateur présumé de ce trafic, phoniques, diffusés sur les réseaux sociaux poursuites de la justice turque pour activités l'homme d'affaires iranien issu de la mino- en février, ont mis au jour les pressions anti-laïques. Agé de 73 ans, cet imam est à la rité azérie Reza Zarrab, aurait maquillé des exercées sur les médias par le premier tête d'un puissant réseau d'écoles qui diffu- transactions financières liées à ces ventes ministre. M. Erdogan n'a pas nié ces conver- sent la culture turque à travers le monde, grâce à la banque publique turque Halk sations, notamment celle qu'il aurait eue soutenu par des chaînes de télévision et le Bank. L'établissement a démenti. M. Zarrab avec un des dirigeants de la télévision privée quotidien le plus vendu de Turquie, Zaman. aurait également monnayé des facilités Habertürk, Fatih Saraç, au moment des Libéral, Fethullah Gülen prône en même auprès des fils de deux ministres démission- manifestations antigouvernementales de temps la foi islamique et l'esprit du capita- naires (le ministre de l'intérieur, Muammer juin 2013, lui demandant de « faire le néces- lisme. Güler, et celui chargé de l'économie, Zafer saire » pour censurer un opposant. Bien qu'elle s'en défende, la confrérie, Caglayan). La dernière fuite sur la plateforme née dans les années 1970, prospère depuis Deux autres enquêtes visent des malver- YouTube, le 24 février, concerne un enregis- vingt ans dans les coulisses du pouvoir. sations et des irrégularités commises lors trement d'une conversation supposée entre Officiellement apolitique, elle est soupçon- d'appels d'offres publics immobiliers. Au Recep Tayyip Erdogan et son fils, Bilal. Lors née d'avoir infiltré la bureaucratie turque, centre des investigations, se trouve de cet appel, présumé passé le 17 décembre, de contrôler la police et une partie de l'appa- l'Administration de développement de l'ha- le premier ministre demanderait à son fils reil judiciaire. Au moment de sa réélection bitat collectif (TOKI), qui a engrangé d'im- de faire disparaître plusieurs millions d'eu- en 2011, Erdogan avait reçu l'appui décisif portants bénéfices lors de la vente de ter- ros et de dollars dissimulés chez des de ce puissant lobby. Leur alliance depuis rains publics à des promoteurs immobiliers proches. Le premier ministre a dénoncé « dix ans repose sur une opposition commune et dans des projets de logements collectifs. un montage immoral et totalement faux ». à l'armée turque et à l'appareil bureaucra- L'entreprise parapublique est au cœur de la Dans la foulée, le régime a accusé des tique que tient l'intelligentsia kémaliste. politique urbaine initiée par M. Erdogan à partisans de la confrérie Gülen d'avoir mis Mais lors des manifestations qu'a connues la Istanbul. sur écoute plus de 2 000 personnes depuis Turquie au printemps, la confrérie a pris ses Le fils de l'ancien ministre de l'environ- 2011. Parmi eux, M. Erdogan, mais aussi des nement, Abdullah Oguz Bayraktar, et plu- ministres, leurs conseillers, le chef des ➩

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➩ services secrets (MIT), Hakan Fidan, des Parmi eux, le chef adjoint de la sûreté natio- latifs cruciaux, procédant selon l'opposition élus de l'opposition comme de la majorité, nale, des préfets de police et des chefs des à un « changement de régime ». Dernière en mais aussi des responsables d'ONG et des services chargés de la lutte contre les crimes date, la loi controversée sur le contrôle journalistes. financiers, contre la contrebande, la pirate- d'Internet, promulguée le 18 février, qui rie informatique et le crime organisé. permet à l'autorité gouvernementale des 4/ coMMEnT lE Pouvoir Turc Par ailleurs, une vingtaine de procureurs télécommunications (TIB) de bloquer un SE défEnd-il ? ont été mutés et le Haut Conseil des juges et site sur simple décision administrative. Pour tenter de contenir le scandale initié procureurs (HSYK), chargé de nommer les Pour l'opposition et de nombreuses ONG, le par le vaste coup de filet anticorruption, le plus hauts magistrats, mis sous la coupe du texte servira à étouffer les enquêtes judi- pouvoir a procédé à une purge des appareils ministère de la justice. Le contrôle de l'Etat ciaires visant le pouvoir. policier et judiciaire, accusés d'abriter « un sur la nomination des juges et des procu- L'Assemblée nationale s'apprête égale- Etat dans l'Etat » et d'être noyautés par des reurs a été entériné par une loi adoptée le 15 ment à voter un élargissement des pouvoirs partisans du mouvement Gülen. En deux février au Parlement, jugée anticonstitu- des services de renseignement, le MIT, dirigé mois, quelque 6 000 policiers, dont près de tionnelle par l'opposition. par des proches de M. Erdogan, notamment 2 000 à Ankara, ont été sanctionnés notam- Le gouvernement turc tente également en matière d'écoutes téléphoniques. I ment pour avoir « outrepassé leurs pouvoirs de verrouiller les libertés. Depuis décembre, », selon le décompte de la presse turque. Ankara a voté plusieurs changements légis-

26 février 2014 En Turquie, le gouvernement renforce son emprise sur la justice

huit heures la confirmation par un juge de son ordre de blocage le Monde.fr avec afP d'un site Internet, alors qu'il pouvait s'en dispenser dans le texte initial. e chef de l'Etat turc, — Le second n'autorise le L Abdullah Gül, a promulgué, stockage pendant deux ans des mercredi 26 février, une loi très données recensant les activités controversée renforçant l'em- des internautes que sur la base prise du gouvernement sur la jus- des adresses IP et non plus des tice, sur fond de scandale poli- sités visités. tico-financier visant le régime. Le président Gül avait pro- Ce texte remanie notamment mulgué la semaine dernière l'organisation et les compé- cette loi, jugée « liberticide » par Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président tences du Haut Conseil des juges l'opposition, de nombreuses turc, Abdullah Gül, le 21 février dans le cockpit d'un avion à la et procureurs (HSYK), l'une des ONG et plusieurs capitales base de Konya. plus hautes instances judiciaires étrangères, à la condition que du pays, en y renforçant les pou- ces deux modifications soient voirs du ministre de la justice, lES JuSTificaTionS du Ces amendements n'ont pas votées par le Parlement, où le notamment dans la nomination PréSidEnT calmé la colère de l'opposition, Parti de la justice et du dévelop- des magistrats. La loi autorise qui a immédiatement confirmé L'opposition avait sommé de pement (AKP), au pouvoir, dis- également le ministre de la jus- son intention de saisir dès mer- M. Gül de mettre son veto à ce pose d'une majorité absolue. tice à ouvrir des enquêtes sur les credi la Cour constitutionnelle. texte, alors que l'Union euro- Ce nouveau texte n'a pu membres du HSKY, et à imposer péenne s'était publiquement LA LOI INTERNET empêcher la diffusion en ligne à l'instance judiciaire son ordre inquiétée auprès d'Ankara, can- AMENDÉE lundi soir d'une conversation du jour. didat à l'intégration, d'une téléphonique présumée entre M. Le texte avait été voté le 15 Mercredi, les députés ont remise en cause de « l'indépen- Erdogan et son fils Bilal, dans février par le Parlement, au également discuté d'une autre dance de la justice ». laquelle ils évoquaient les terme d'une nuit houleuse où un loi controversée, consacrée au Pour tenter d'apaiser ces cri- moyens de faire disparaître une député a été blessé et a dû être contrôle d'Internet. Les députés tiques, le chef de l'Etat a, fait forte somme d'argent le jour où a hospitalisé. L'opposition avait ont finalement adopté les amen- inhabituel, justifié dans une éclaté le scandale de corruption rejeté ce texte, le jugeant dements exigés par le chef de déclaration son feu vert à la nou- qui vise des dizaines de proches contraire à la Constitution et l'Etat, Abdullah Gül, sans toute- velle loi. M. Gül y a souligné du régime. exclusivement destiné à étouffer fois remettre en cause le renfor- avoir exprimé ses objections « Ce nouveau texte n’a pu les enquêtes en cours. Cette loi cement de son contrôle adminis- sur 15 dispositions, clairement empêcher la diffusion en ligne complète une vague de purges tratif. contraires à la Constitution », lundi soir d’une conversation sans précédent dans la police et Deux changements ont été mais a assuré qu'elles avaient été téléphonique présumée entre M. la justice turques, que le premier proposés par la majorité gouver- prises en compte lors des débats Erdogan et son fils Bilal, dans ministre Recep Tayyip Erdogan nementale de M. Erdogan, a-t- au Parlement. « J'ai ainsi décidé laquelle ils évoquaient les accuse d'être au cœur d'un com- on appris de source parlemen- de l'approuver, jugeant que les moyens de faire disparaître une plot ourdi par la confrérie du taire. autres ar forte somme d’argent le jour où a prédicateur musulman — Le premier impose à l'au- e examinés par la Cour consti- éclaté le scandale de corruption Fethullah Gülen pour le déstabi- torité gouvernementale des télé- tutionnelle », a estimé le chef de qui vise des dizaines de proches liser. communications (TIB) de solli- l'Etat. citer dans un délai de quarante- du régime. I

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international #riu %orkShncs FRIDAY, FEBRUARY 21, 2014 Gen. Saîim Idris, the head of the coali- tion's Supreme Military Command, who they said failed in that task amid infight¬ ing between Saudi- and Qatari-backed factions and American reluctance to j ._ . provide arms that could fall into hostile \ ' liands. The coalition is now pinning its hopes on Mr. Hammoud's faction, a new 4& grouping of former Free Syrian Army fighters called the Syrian Revolutionary Front. Coalition members say it has re¬ ceived significant new financing and weapons from Saudi Arabia to help it out. extremist groups. Led by Col. Jamal Maarouf, a Syrian Army defector '. who is close to General Idris's replace ment, Brig. Gen. Abdul-Ilah al-Bashir . al-Noeimi, it claims to command 40,000 fighters, mostly in the north. <& : But enormous challenges loom. While peace talks have stalled, the govern¬ ment has raced ahead with a dual strategy of localized truces and heavy bombardments, aiming to crush some opponents and unilaterally settle with Free Syrian Army fighters on Wednesday in Deir al-Zour, ah eastern city. Thfe coalition's others, while avoiding wider political credibility in peace talks is diminished by its lack of control over extremist factions. concessions.

For. now, the United States still op¬ poses giving Syrian rebels the arms they most want, surface-to-air missiles Reorganized Syrian that could stop so-called barrel-bomb attacks, even though Saudi Arabia is moving to do so. The impact of General Idris's ouster on American support is c alitio seeks ar unclear. The coalition must walk a formidably, critics say impossibly, thin line to build effective alliances with fighters on the ground while distancing itself from for fear- they would fall into the hands of well-financed extremist groups. Even CENEVA Islamic militant groups. as the Revolutionary Front battles some The military leaders were adamant extremists, parts of the fragmented It wants Western powers that their relatively secular forces were Free Syrian Army coordinate closely still potent, motivated by legitimate with others, including the Nusra Front. to provide missiles as a political goals rather than Islamic ex¬ Some in the coalition hope to woo the tremism, and willing to negotiate. Pre¬ defense against bombing Islamic Front, a powerful grouping that cisely for those reasons, they said, it is calls for an Islamic state but rejects Al time for the United States and its allies Qaeda and includes major former ele¬ BY ANNE BARNARD : to deliver the substantive military aid ments of the Free Syrian Army. . they have so far lacked. In a crowd of suits in the softly lighted The coalition's credibility in peace "We have full conviction that the re¬ lobby of the Intercontinental Hotel talks is diminished by its lack of control gime will not give away anything,'.' said here, the military men stood out, wear¬ over the extremists, who have struck ci¬ one rebel commander, Arafat' Ham- ing leatherjackets, overcoats and skep¬ vilians in suicide bombings across Syria moud, who, with his towering height, tical expressions, they represent the and even, as on Thursday, in neighbor¬ oval, balding head, stubbly jaw and dominant surviving faction of the Free ing Lebanon. Syrian Army, the first active leaders of bulky leather jacket, bore a resemb¬ Some civilian members left the talks that military arm of the moderate, pro- lance to a slimmer Tony Soprano. "But energized, declaring that support Western exile coalition to attend peace we want to show thatthe people who are talks here a milestone, since many in¬ against a political solution are the re¬ "We came here because, our surgents view the talks with the Syrian gime, and to tell the. world: It's time to revolution is rightful. We want government as tantamount to treason. . Uve up to your responsibility." More important, they hope aiso to rep¬ Vowing to press ahead to topple Pres¬ to move this. If we can do it by resent the future for the coalition and its ident Bashar al-Assad, with or without saving blood, why not?" military allies, who are staking their case increased American support, they say for more military support from the their fate depends on re-energizing

United:States andothers-on-fighters like their armea-campaign," wootsig or dë^ should be galvanized by' their willing-" these. In recent weeks, the coalition has feating rival insurgents,and persuading ness to negotiate, compared with the undertaken a major reorganization to potential backers and Syrian fence-sit¬ Syrian government's intransigence bring them under an effective command. ters that they remain a significant mili¬ even as it was unleashing aerial bom¬ The four men had no doubt about tary force, with a democratic, inclusive, bardments on Aleppo that were driving their mission in coming to the talks. and non-thfeatenirig vision of Syria's fu¬ floods of refugees toward Turkey. They were there to prove that the coali¬ ture. "Getting surface-to-air missiles will tion is not completely detached from . The reorganization aims to makefile save lives immediately," said. Monzer forces on the ground, a major sticking coalition's provisional Defense Ministry Akbik, the coalition president's chief of point with the West, which has resisted a real command center and conduit for staff. "Any country in the world who has giving the coalition advanced weapons arms. Commanders on Sunday ousted such equipment has a legal and human-

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itarian and moral responsibility to deliv¬ "Although they are well-connected, Turkmen Front, fighters from an ethnic er that to the Free Syrian Army." they have passports, they can travel minority. The fourth defected from Syr¬ . But across the lobby, the hunched and talk, they have not managed to do ian military intelligence. body language of the fighters suggested that." One opposition activist from Aleppo, a certain tense impatience. Unlike They had kept a low profile, he said, Adnan Hadad, said hesuspected the co¬ younger rebels who deride the exiles as because of their ambivalence about de¬ alition had kept the fighters under a "five-star opposition," they said they claring their . pr.esence,at . talks they, be¬ wraps for fear they would sound sectari¬ accepted the coalition as "our political lieved would go nowhere. JBut he said an, politically naïve of overly Islamist. more rebels, perhaps even part of the Is¬ "When they talk," he said, some fight¬ wing." They had no objections to exiles lamic Front, wouldjoin the Geneva talks ers "say a lot of wrong things.' ' like Mr. Akbik, a Dubai-based roofing if they bore fruit. But for the coalition, the men could contractor whose father fled Syria in the "We came here because our revolu¬ not have been more on message. They 1970s after trying to mount political op¬ tion is rightful," Mr. Hammoud said. said they were not fighting Mr. Assad's position. "We want to move this. Ifwecandoitby Alawite sect, but a repressive govern¬ "They were. Syrians, they had to saving blood, why not? ment. Colonel Zoubi, a Sùnni whose leave the country," said Mr. Hammoud, Mr. Hammoud fights in Idlib Province mother is Alawite, said, "They are my the lone fighter who had come straight with the Syrian Revolutionary Front. relatives." from a battlefield inside Syria, nodding , Another fighter, Col. Asaad al-Zoubi, de¬ at coalition members sipping coffee in fected from the Air Force Academy arid Mohammad Ghannam contributed re¬ the glow of a faux fireplace. commands forces in the south. A third, portingfrom Beirut, Lebanon. "But our needs are not met," he said. Hameed Moustafa, belonged to the

International jNciuflorkSmnesi FEBRUARY 21, 2014

Iran and 6 powers agree can officials have emphasized that large parts of Iran's "nuclear infrastructure" will have to be dismantled, as opposed to on form for nuclear talks simply disabled, as part of a final deal. The six-month deal, essentially freez¬ ing Iran's program in return for modest said, including clarifying the issue of VIENNA relief from sanctions and the.release of Iran's past military research, are at least some frozen assets, expires on July 20. mentioned in ajoint plan of action agreed BY STEVEN ERLANGER The officials said they had planned meet¬ upon with Iran in November in Geneva ings throughout the next four months In what officials described as a serious, "All our concerns must be met to get but wanted to leave the last month-free, workmanlike and conversational at¬ an agreement," said the American offi¬ because negotiations tend to accelerate mosphere, Iran and six world powers cial. Washington's goals, the official and intensify closer to deadlines. agreed on Thursday on a timetable and said, are defined as ensuring that Iran "This is going to be both a marathon framework for negotiating a compre¬ does not develop a nuclear weapon arid and a sprint at the same time," the hensive agreement to end the confron¬ that world powers can be confident that American official said. The six-month tation over Iran's nuclear program, the Iran's nuclear program has no military deal can be extended if both sides agree. European Union's foreign policy chief aspect or intent, as Iran maintains. The Iranians suggested that Ms. and Iran's foreign minister said. The International , Atomic Energy Ashton might visit Iran before the March While details were vague and the two Agency said in a report that Iran was 17 meeting. She leads the talks for the six delegation leaders declined to take any meeting its commitments under a six- world powers: the five permanent mem¬ questions at a closing news conference rnonth deal that went into effect on Jan. bers of the United Nations Security at the opening round of nuclear talks, 20. The report said that enrichment of Council Britain, China, France, Russia they said that groups of experts would uranium to "medium' levels" had and the United States plus Germany. meet early in March and that the full stopped arid that a part of Iran's stock¬ Western officials and experts concede ; delegations would meet here again on pile ofthat uranium "is being downblen- that Iran will have an enrichment pro¬ March 17, with the expectation that they ded and the remainder is being convert¬ gram, but they want to constrain it to would meet monthly. ed to uranium oxide," as the deal ensure that Iran cannot build a nuclear Catherine Ashton, the European Un¬ required. weapon quickly or undetected. They ion foreign policy chief, said in brief re¬ The care that officials on all sides took want some formula that limits the level marks: "We had three very productive not to say anything very specific was . of enrichment; caps the stockpiles of en¬ days during which we have identified all striking, as was the positive atmos¬ riched uranium; dismantles or decom¬ the issues we need to address to reach a phere they described, in the meetings missions a large number of Iran's cent¬ .comprehensive and final agreement. themselves, which were said by one'offi- rifuges, which enrich uranium; There is a lot to do, it won't be easy, but cialto have no element of political rhet¬ removes the possibility that the heavy- we have made a good start." oric or posturing, even over "areas of water reactor will produce plutonium; Officials refused to describe the topics difficulty." and allows a deeper level of inspections for the expert meetings, but a senior It was clear that neither side wanted by the International Atomic Energy American official, speaking on the condi¬ any note of failure in this fir§t round of Agency, which monitors compliance tion of anonymity under the session's talks on a comprehensive deal, but it with the Nuclear Nonproliferation was also clear that most of the work Treaty, signed by Iran. "This is going to be both here was about setting an agenda and Iran, for its part, wants the removal of a marathon and a sprint." establishing the priority of the issues at crippling economic sanctions imposed stake, without entering into a substan¬ upon it by the United Nations, the Euro¬ tive discussion of those issues. pean Union and the United States. At ground rules, said that "every issue of Iranian officials have said publicly the same time, Tehran wants to pre¬ concern to us is on the table," including that only their nuclear program is on the serve its dignity and what it calls its uranium enrichment, Iran's heavy-wa¬ agenda, not their larger military struc¬ right to enrich uranium and to have a ter reactor project and its suspected nu¬ ture, and that they will not "dismantle" peacefulnuclear program like other sig¬ clear military research and ballistic mis¬ any part of their nuclear program or natories to the nonproliferation treaty. sile program. All theseissues, the official give up efforts to modernize it. Ameri

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27 FÉvRIER 2014 Turquie : vers la paix avec les kurdes ? http://www.amnesty.fr 27 février 2014

Entretien avec Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’EHESS. Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont engagé depuis un an des pourparlers pour mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Un processus fragilisé puisque le PKK a suspendu cet automne le retrait de ses rebelles de Turquie pour dénoncer des promesses non tenues par le gouvernement.

Le processus de paix engagé entre le gouvernement turc et le PKK a-t-il un avenir ? La population kurde à cheval sur quatre pays ©ARTE avec le Lepac Personne ne le sait vraiment. Aujourd’hui, il y a des frictions consi- dérables au sein du pouvoir entre le courant Gülen (voir ci-contre plus claires. Elles recouvrent une autonomie réelle, la possibilité « Bras de fer »), une sorte d’Opus Dei de l’Islam, et le parti AKP. pour les hommes et les femmes politiques kurdes d’agir dans un Une partie de ces tensions peut avoir un impact sur le dossier cadre légal, la reconnaissance du kurde comme langue du kurde. Très influent au sein du ministère de l’Intérieur, le mouve- Kurdistan, et sans doute la légalisation du PKK ou au moins la pos- ment Gülen ne veut pas de ces négociations. Par ailleurs, certains sibilité offerte à ses militants d’agir en toute légalité. Du côté du acteurs de l’opposition kémaliste adoptent ouvertement une gouvernement, le programme de démocratisation annoncé le 30 position anti-kurde. Enfin, l’Iran, qui compte également une forte septembre par le Premier ministre Erdogan contenait quelques minorité kurde, tente lui aussi d’entraver ce processus de paix. La dispositions concernant les Kurdes, notamment la permission de situation est donc extrêmement complexe. pratiquer une éducation en langue maternelle dans les établisse- Pour quelles raisons le gouvernement a-t-il ouvert ces négocia- ments privés, la possibilité d’user officiellement des lettres spéci- tions ? fiques de leur alphabet (q, x, w), la suppression du serment que En février 2008, l’opération Soleil lancée par l’armée turque au les écoliers doivent réciter chaque matin : « Je suis turc, je suis Kurdistan irakien contre les militants du PKK s’est soldée par un juste, je suis travailleur… Heureux qui se dit Turc ». Mais ce fiasco, ce qui a considérablement ébranlé le prestige de l’institu- paquet de réformes est jugé très insuffisant par le PKK qui s’était tion militaire dans la gestion de la question kurde. Cette même engagé à se retirer derrière les frontières à condition d’obtenir année, le parti AKP au pouvoir a mis au pas la très puissante des concessions. En octobre dernier, le retrait des combattants armée turque à travers une série de procès. Par conséquent, l’AKP kurdes a été stoppé : quelque 20 % de ses combattants (sur un avait les mains libres pour « résoudre » cette question. Je pense total d’environ 5 000) se seraient pour le moment retirés dans le aussi, qu’il y avait une volonté gouvernementale de renégocier Kurdistan irakien. une sorte de contrat avec les Kurdes, lesquels représentent tout Quel est le bilan de la guerre entre les Kurdes et l’État Turc ? de même quelque 20 % de la population. Enfin, bien sûr la situa- Ce conflit a fait plus de 40 000 morts combattants et civils kurdes. tion syrienne a joué un rôle, la Turquie craignant de voir les Près de 4 000 hameaux et villages dans l’Est et le Sud-Est ont été Kurdes syriens « s’autonomiser » complètement pour constituer détruits. En 2009 un ministre turc a déclaré que la guerre avait un État à ses frontières. coûté 300 milliards de dollars au pays. Par le passé, le PKK a éga- Ces négociations ont-elles commencé à porter des fruits ? lement commis certaines exactions en particulier des massacres Cela fait un an qu’il n’y a pas eu d’affrontement lié à la question dans certains villages en 1986 et 1987. Il y a aussi des purges kurde. Le 21 mars dernier, Abdullah Öcalan, le dirigeant empri- internes dans les rangs du parti. sonné du PKK, a annoncé un cessez-le-feu. Cette situation de paix On a souvent reproché au PKK de ne pas accepter le pluralisme… prolongée a permis le déploiement d’une société civile extrême- Le PKK est désormais capable de construire un bloc hégémonique, ment dynamique et de classes moyennes kurdes avec des à l’instar de celui que l’AKP a établi en Turquie. Aujourd’hui, il attentes en termes de confort matériel, de services culturels, n’est plus besoin d’utiliser la force pour s’imposer comme la réfé- d’éducation. On assiste ainsi à une floraison de cafés littéraires, rence dominante de l’espace kurde. Du coup, il accepte davantage de groupes de théâtre, de clubs de danse, de maisons d’édition… de pluralisme, que ce soit en termes politiques, dans la presse ou Dans les villes du Sud-Est Mardin, Van, Hakkari, les universités dans la vie culturelle. sont en pleine effervescence. Avant même le lancement des négociations, les Kurdes avaient obtenu certains droits : une radio La paix entre le PKK et le gouvernement est souvent présentée et une télévision émettant en kurde, un site dans leur langue au comme indispensable à un approfondissement de la démocrati- sein de l’agence de presse nationale (Anatolie), des centres de sation du pays. Qu’en pensez-vous ? recherche dans plusieurs villes. On peut aussi noter de facto la C’est vrai à ceci près que la démocratisation n’est pas l’objectif de banalisation du terme Kurdistan ou l’érection de statues à la l’AKP qui est davantage dans une logique de projection de mémoire de leaders kurdes exécutés, ce qui était inimaginable il y puissance. a quelques années. Propos recueillis par Aurélie Carton Connaît-on les termes de la négociation ? Rien n’est écrit. Les revendications du PKK semblent cependant

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February 23, 2014 Kurdish Al-Akrad front commander: Turkey pursuing new intrigues in Syria http://www.ekurd.net February 23, 2014

AFRIN, Syrian Kurdistan,— Kurdish (Jabhat al-Akrad) Al-Akrad front commander Haji Ahmet Al-Kurdî has spoken to ANF about recent deve- lopments in the Syrian Civil War, including about Turkey’s role in the conflict. Kurdî told ANF that Turkey’s attempt to destroy the gains made by Kurds in Syria that began 7 months ago in partnership with al-Qaeda and the al-Nusra Front has failed. However Kurdî also emphasized that Turkey is looking for new angles in Syria, saying `Turkey is telling the remaining groups to go and make an agreement with the Kurds and to pull them into the war. It wants to pro- voke renewed fighting between Kurds and the Islamic State of Iraq and Syria and strengthen those groups still remaining in tact, and it wants to drive the Kurds from power.” Photo: ANF “Our goal is to not allow those coming to our lands and country from outside and those playing with our revolution [to accomplish this]. For “The Bad area is a large area. Turkey put this region under the control this reason we as the Al-Akrad Front were the first inside the Free Syrian of Turkmen groups. However the ISIS took those areas from them in Army (FSA) to fire at the ISIS. This fighting began in Tel Abyad. An two days. In fact it was be more correct to say they surrendered them- important commander by the name of Ebu Mushap Şişani was taken pri- selves to them. At only one place in the region there were 800 Liva soner. A group used this as an excuse and in the name of the mujahe- Tevhid fighters. They surrendered this area to the ISIS without fighting deen it united the FSA against the Kurds. This decision was taken at a a thousand or eight hundred shots. Turkey is mentoring them. Turkey meeting which took place in Gaziantep under Turkish sponsorship and wanted them to surrender without fighting. Because Turkey founded which FSA as well as ISIS officials attended. The Gaziantep meeting was Liva Tevhid. But later the ISIS came to such a point that now they do organized to create a great alliance between these groups and the ISIS not attach themselves to a Turkey giving them endless support. The ISIS against the Kurds. And that is what happened.” finished the Liva Tevhid without fighting. Groups from the Tevhid were We Are Working To Defeat These Alliances put into combat against the ISIS and were liquidated but the leaders of the Tevhid did not make a single statement. The Tevhid and other “The product of this alliance was to make all Kurds a target and above groups mentored by Turkey have been reduced to this.” all in the area of Tel Abyad, Tel Aran, Tel Hasil, and Bab-Azaz. Of course Turkey was the main planner behind this and coordinated it. The goal Kurdî went on to discuss the situation along the border, the increasing was to drive all Kurds from that region and to create a Kurdish free zone. strength of the ISIS in important sectors – such as the zone between Tel To destroy those resisting and to encourage those not resisting to work Abyad and Azaz saying “Turkey came to realize this when they saw the with them. There is information concerning these plans from reliable strategic areas in which they had established Turkmen and groups like sources. In fact it was a plan for genocide. They did a part of it in Tel the Liva Tevhid along the border attacked and taken over by the ISIS. Hasil and Tel Aran. We realized their plan when the attacks began. But Turkey wanted to protect that area with these groups. However the ISIS we had not realized how deep it went. When we realized this we pulled began to attack those regions. They started an attack on the very stra- our forces from the region in order to prevent the murder of civilians. tegically important town of Çobanbey. They took Çobanbey in two days. Because the military forces were the justification for the massacres. Turkey was telling Liva Tevhid and the other Turkmen group there to do When we pulled back our forces it fell apart. There is information about what they wanted and that they would give them what was necessary those who worked with them and later returned [to our side]. They but to protect those areas. They used planes to support them. They gave asked who decided to pull back the military forces and stopped. Many around 40 rockets and some rocket fuzes. But the ISIS took that place people could not put a meaning on our withdrawal. It was understood a in two days. Those groups left all the weapons and rockets Turkey had classical pull back. In fact it was judged by some that we had abando- given them without fighting and fled. Now Turkey is reaping the harvest. ned the warzone. Some were pleased when they said this. If that plan The ISIS which it had supported and grew turned against the Turkmen had been put into action the direction of massacres would have turned groups in the FSA under its own control. They took the villages of toward Efrîn and Kobanê. It was a general plan that was to be imple- Çobanbey, İğde and Hawar. These villages were very important places mented in pieces.” for Turkey. That is as things are now Turkey and the ISIS share a bor- der.” The Plan Wanted To Make Kurds Into A Common Enemy Turkey In Search Of New Alliances Kurdî went on to explain how the plan was an attempt to destroy both Kurdistan and the real revolutionary will in Syria, saying “Kurds demons- Finally Kurdî explained that as Turkey has lost all its old allies it is now trated that they were a third-way together with the real revolutionary in pursuit of new ones, saying “Now Turkey is planning a new game. forces of Syria. The problem was here. For this reason international Turkey is telling the remaining groups to go and make an agreement powers and some Kurdish collaborators did not accept this and wanted with the Kurds and to pull them into the war. It wants to provoke rene- to break it. In fact they wanted to put an end to the Syrian Revolution.” wed fighting between Kurds and the ISIS -and strengthen those groups still remaining in tact. It wants to drive the Kurds from power. This is They Came Face To Face certainly happening through the hands of intelligence officers In fact “As Kurds faded from the scene they went after each other. They began intelligence officers are swarming around the region. Some of those a war over power and how it would be shared. They all wanted to be in were shot in attacks directed against us.” I power. In order to be in power the ISIS destroyed all smaller groups. Ekurd.net Note: The Kurdish (Jabhat al-Akrad) front was formed as a They allied with groups such as Liva Tevhid and Ehrar Şam that claim to brigade of the Free Syrian Army. al-Akrad operates in Kurdish and eth- be larger. The situation of Ehrar Şam was different. This group and the nically-mixed areas in Syria's Aleppo and Raqqa provinces, mainly out- al-Nusra Front are coming from the same source. That is to say it was a side Syrian Kurdistan region. group with roots in al-Qaeda. Either it attached them to itself or it des- troyed them. And here in an important way Turkey supported the ISIS, Copyright ©, respective author or news agency, rojavareport.wordpress.com | increased its size and provided it with every kind of possibility.” firatnews.com Turkey Is Reaping What It Has Sown

60 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 18 / February / 2014 Iraq’s Deputy Finance Minister: Kurdistan budget blocked Directly by Maliki by HeVIDar aHMeD government employees already 18/2/2014 have not received their salaries http://rudaw.net for the last two months, sparking several demonstrations. rbIL, Kurdistan region – “Baghdad has never been so eIraq’s Kurdish deputy finance tough towards Kurds,” Nabi said minister Fazil Nabi has submitted in the interview with Rudaw. Maliki at a his resignation and returned home “Baghdad used to make threats in cabinet in anger at the central govern- the past as well, but it has never meeting. ment’s failure to send the autono- been like now.” Photo: mous Kurdistan Region its fair He said he had no doubt the pmo.iq share of this year’s budget. budget issue was being used by Nabi told Rudaw that the Maliki as pressure to force Erbil issue is out of the minister’s “This is going to be a decisive decision to hold up the budget – to hand over control of its oil control. Maliki and Shahristani week for the budget and oil causing severe financial problems exports to the central government. are the ones who have made the issues,” Nabi predicted. for the Kurdistan Regional An oil row, over Erbil saying decision.” Kurdish officials insist that Government (KRG) – had been it is ready to begin oil exports At a ministerial meeting Baghdad has never paid the KRG made by Iraqi Prime Minister through a pipeline to Turkey and Maliki had insisted on holding up the full 17 percent of the national Nuri al-Maliki and his deputy for Baghdad forbidding independent payments to the Kurdistan budget specified under the consti- energy affairs, Hussein al- crude sales – has gone hand-in- government, Nabi said. He clai- tution. “So far, we have never Shahristani. hand with the month’s old budget med Maliki had said, “let the peo- received our budget from “Maliki and Shahristani are dispute. ple revolt against the Kurdistan Baghdad completely,” KRG not willing to send the share of “Maliki is pressing the Regional Government.” deputy finance minister Rashid the Kurdistan Region of the bud- Kurdistan Region in every possi- “I am very serious. If the Tahir said recently. get,” he said. ble way in order to have Baghdad issues are not resolved by the end But Nabi said: “Since the end “Maliki ordered to stop the control the oil policy of the of this week, will not return to of 2007, when I have been in budget so that the people of Kurdistan Region,” according to Baghdad, even if Maliki does not Baghdad, we have sent the share Kurdistan Region will revolt Nabi, who said he had anticipated accept my resignation,” Nabi of Kurdistan budget.” against the Kurdistan Regional Maliki’s intention to squeeze vowed. Nabi also provided the latest Government,” Nabi accused. Erbil through the budget. This is not the first time Nabi figures of the Iraqi national bud- As Erbil and Baghdad have “That is why I sent the has threatened to resign. “Five get and Kurdistan’s share: locked horns over the intractable January payments on January 8, months ago I got upset over some “The Iraqi budget is 163 tril- budget issue, the last three 2014. Later on, the (finance) issues and I threatened to resign. lion dinars. The share of months have been the hardest minister decided not to send any- Maliki told me that he would do Kurdistan Region from the budget financial period for the Kurdistan more payments for the Kurdistan everything for me if I don’t is 19.7 trillion dinars. Also, Region since the 2003 fall of Region, after he was informed of resign,” Nabi explained. Kurdistan Region is entitled to Saddam Hussein in Baghdad, my action.” A KRG delegation, headed by 2.14 trillion dinars from the sove- some officials say. Nabi said he had exchanged Prime Minister Nechirvan reign budget. In total, the share of One KRG official said things harsh words with the minister, Barzani, is scheduled to visit Kurdistan Region from the budget were getting so bad that the local which had strained their relations. Baghdad for the third time in two is around 22 trillion dinars.” J government could have problems After hearing the minister, Nabi months to resume discussions paying salaries next month. Some said he was “convinced that the over the oil and budget issues.

February 26, 2014 Kurdish demonstration demand to stop exporting oil to Kirkuk , until paying the region’s salaries www.shafaaq.com Wednesday, 26 February 2014

hafaq News / Kurdish organizations belonging to Kurdistan SDemocratic Party (KDP) led by Massoud Barzani, President of Kurdistan Region demanded on Wednesday, during a demonstration organized in front of the North Oil Company in Arafa area in central Kirkuk with the participation of dozens of people to stop the export of oil from Kirkuk until the disposal of the region’s salaries. Those organizations made several demands addressed to the pro- vincial government and the administration of Kirkuk to implement them , including stop Kirkuk oil exports to the Turkish port of ➡

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➡ Ceyhan and cut Kurdistan’s’ water from other Iraqi cities . delegation with Prime Minister , Nuri al-Maliki and other senior offi- One of the activists and participants in the demonstration, named cials in the federal government did not result in an agreement on the , Sttar Jabari said in an interview with " Shafaq News " that “ the Iraqi outstanding issues between Baghdad and Erbil, including the problem government should not exploit salaries as pressure on the region and of the general budget and the export of oil from the region to Turkey exploit in the elections , pointing out that this is unacceptable “. via the new pipeline , As a result of Baghdad 's insistence on Erbil to He added that the Kurds are demanding administrations of export 400 000 barrels of oil per day from Kurdistan fields daily where Kirkuk province to stop Kirkuk oil exports , which constitute 20% of the latter rejected this demand . the Iraqi oil exports from Kurdistan 's share of 17 % from the budget. Baghdad has cut salaries for the employees of the region for the The organizations hold Maliki’s government the responsibility of current and previous two months in unprecedented move and Erbil its “negligence “in this file , it also raised slogans calling to make responded to resort to the Federal Court , while Kurdish bodies and Kirkuk’s oil for Kurdistan . organizations demanded the regional government to take steps to res- The Directorate of Kirkuk Asaish affiliated of the Democratic pond , including cutting off water on the rest of the Iraqi provinces . Party of Kurdistan tightened security to protect the protesters . The two negotiations conducted by the head of Kurdistan Regional Government , Nechirvan Barzani at the head of a high level

26 / February / 2014 President barzani: Cutting budget equals ‘Declaration of War’ by baghdad

rudaw.net talks failed over who should be in charge of marketing and selling RBIL, Kurdistan Region – Kurdish oil internationally. EKurdistan Region President Barzani insisted that the Massoud Barzani said Tuesday Kurdistan Region is acting within that the recent decision by the Iraqi the boundaries of the Iraqi consti- federal government to block tution. Erbil’s share of the annual budget “The Kurdistan Region hasn’t amounts to “a declaration of war taken a single step in violation of against the people of Kurdistan.” the constitution,” he said. “We are “Not sending Kurdistan’s only practicing our rights.” budget is an illegal act,” he decla- The Kurdish president went red. on to blame the political and secu- For weeks, Baghdad has rity crisis in Iraq on the “wrong blocked payments from the natio- policies of Iraqi leaders.” nal budget to the autonomous He said that Baghdad has no ‘Not sending Kurdistan’s budget is an illegal act,’ Barzani Kurdistan Regional Government excuse to impose sanctions on declared. Photo: KRP (KRG) in order to prevent Kurdistan and to refuse payments ding the salaries of the not use employees’ salaries as a Kurdish control over oil exports from the national budget. employees," Nujaifi said. political card against the to Turkey and beyond. According to the Iraqi consti- "The budget is a constitutio- Kurdistan Region," he insisted. Baghdad and Erbil are locked tution, the autonomous Kurdistan nal and legal right of the Also on Tuesday, the finance in a complex political feud. The Region is entitled to 17 percent of Kurdistan Region, we are against ministry in Erbil announced it Kurds insist that their autonomy Iraq’s annual budget. The Kurds halting it and no unilateral deci- would start paying all government gives them constitutional rights to have long said that Baghdad has sions should be made about this," salaries over the next few days. exploit and export their own vast never sent more than 10 percent he added. Earlier this month, Kurdish oil and gas resources, and have of the budget. For his part, Kurdistan Prime businessmen and investors repor- signed a comprehensive oil and The KRG has condemned Minister Nechirvan Barzani said tedly gave $85 million to the gas deal with energy-hungry Baghdad’s budget tactic as both Tuesday that his government is Central Bank of Kurdistan to help Turkey next door. illegal and immoral, saying it puts willing to negotiate with Baghdad bridge an immediate cash crisis. To force Erbil to concede pressure on average employees. on all issues, except the budget Reports said the money would control over revenues to the fede- Meanwhile, Iraq's parliament cut. pay the salaries of teachers, labo- ral government, Baghdad has fro- speaker Osama Nujaifi told "The KRG hopes that the pro- rers and other workers, some of zen the KRG’s monthly deposits Rudaw that he has started media- blems are solved through dia- whom have staged week-long from the national budget, which ting between the two govern- logue,” he said. But he warned strikes. go to pay for things like govern- ments to find a solution. He said that, “absolutely, the KRG will “The people of Kurdistan ment salaries. that cutting off Kurdistan from not negotiate with Baghdad on have no issues with the Shiite Since last December, the the budget is unacceptable. not sending the budget and cut- people,” said President Barzani. KRG and Baghdad have held "We have made an initiative ting the salaries of employees, “The problem is the behavior of three rounds of high-level mee- to solve the problems between the because this is unacceptable." the leaders in Baghdad.” J tings to agree on the terms of the Kurdistan Region and Baghdad, "The Iraqi government should Erbil-Ankara energy deal. But in particular the issue of not sen-

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Intcrnational^eU«î|orkSimcs MONDAY, FEBRUARY 24, 2014

near Hama, said he had bought 22,000 bullets and 80 assault rifles from a Su¬ Syrian rebels backed preme Military Council member and sold them for a profit of more than $20,000. "How else was I supposed to by West face disarray feed my men? " he said. Even prominent council members sometimes helped themselves to its arms. Last summer, fighters loyal to ANTAKYA, TURKEY The new chaos in the rebel leadership Jamal Maarouf, a rebel commander comes as internationally backed talks based in Idlib, seized a shipment of aimed at ending the war have failed to Replacement of general weapons from the council's storehouses make progress and as the Obama ad¬ on the Turkish border, according to underscores Supreme ministration searches for ways to put people present at the time. While Mr. more pressure on Mr. Assad. Military Councils chaos The disorder within the council, the umbrella group for moderate, Western- The council's disorder leaves

BY BEN HUBBARD backed rebels, leaves the United States Washington and its allies with AND KARAM SHOUMALI and its allies with one fewer reliable one fewer reliable partner partner to work with to try to affect the in confronting Damascus. It appeared to be a huge step forward course of the war. for the scattered rebel groups fighting Since its formation in December 2012, to topple President Bashar al-Assad of the Supreme Military Council has never Maarouf did not respond to requests for Syria: the creation of a central body of lived up to its name. Although it served comment, one of his allies, Mohammed top insurgentcommanders who would . as a conduit for foreign military support Zaatar, confirmed thé account coordinate military campaigns, direct flowing into Syria, it never received . Notable defections have also marred foreign support and serve as a unifying enough aid to fully equip its brigades. the council's image. Late last year, Sad¬ force for their diverse movement. This left fighting groups scrambling for dam al-Jamal, a commander who had But 14 months after its creation, the support and developing independent received arms from the group, publicly body, the Supreme Military Council, is networks of wealthy Syrians or Persian announced that he hadjoined the Islam¬ in disarray. Islamist groups have seized Gulf patrons, granting them indepen¬ ic State in Iraq and Syria, an offshoot of its weapons storerooms, its members dence from the council's leadership. AÎ Qaeda have stolen or sold its supplies, and one Throughout the war, the Syrian gov¬ General Idris's aides declined to commander it armed and equipped has ernment has called the rebel movement make him available for an interview, but publiclyjoined an offshoot ofAl Qaeda. a terrorist plot backed by foreign Col. Fateh Hassqu.n, his deputy, ac¬ The council's full dysfunction spilled powers. The Supreme Military Coun¬ knowledged the criticisms. . into publicview recentlywhen agroup of cil's operations lend some credence to "All of that talk is 100 percent true," its members decided at a secret meeting this argument Qatar and Saudi Arabia, he said. "The S.M.C. didn't give the to remove its chiefofstaff, Gen. Salim Id- the uprising's two largest backers, fighters what they needed because -it ris, andput another man in his place. pushed for the body's creation and never got enough support." While the opposition's exiled leader¬ provided most of its support. And Tur¬ ship, the Syrian National Coalition, For now, the future of the Supreme quickly congratulated the new leader, key has allowed fighters and regular Military Council remains unclear. the move baffled many in the qpposir weapons shipments to cross its south¬ Last. week, a group of its members tion, including the new leader himself, ern border. met while General Idris was abroad and. who had not even known he was in the But many rebels said foreign support made the announcement that he had running?for the top job. has often exacerbated tensions between been replaced, citing the "dysfunction "My friend called and told me, 'Con¬ groups. Persian Gulf states earmarked that the S.M.C. has gone through.in re¬ gratulations,'" the new leader, Brig. portions of each shipment for their pre¬ cent months." General Idris called the Gen. Abdul-Ilah al-Bàshir, said in an in¬ ferred brigades, making others jealous move "illegal" and a "coup." '. terview after his appointment. "I asked and giving the council little.control. The move was backed by Ahmed al-. 'him, 'Good news?' He said to turn on The Supreme Military Council "be¬ Jarba, the president of the Syrian Na¬ the television." came nothing more than a storeroom," tional Coalition, and his supporters "I swear to God, no one was in touch said Col. Ziad Ôbeid, a council member have said it will pave the way for a re¬ with me," he added. "I knew nothing who helped receive foreign support "It structuring of the council to make it aboutit" was a distribution point, not a military more effective. The chads within the opposition coun¬ institution operating on its own." After his appointment to replace Gen¬ cil reflects the wider mistrust and intern¬ As the council failed to turn the tide eral Idris, General Bashir said hé would : al rivalries between Syria's rebels and against Mr. Assad, many rebels blamed cooperate with anyone fighting to their powerful foreign backers that have General Idris, accusing him of failing to topple the regime. But he had no con- consistently undermined their ability to prevent rebel losses and the rise of crete plans that might turn the council's form a united front against Mr. Assad. groups with links to Al Qaeda fate around. While rebels across Syria share the Ibrahim al-Hamwe, an arms coordi¬ "We'll do what we can," he said, "and goal of regime change and often cooper¬ nator for the Syrian Muslim Brother¬ we'll talk to the fighters on the ground ate, in battle, recent interviews with hood, said, "There was no battle you and, God willing, we'll live up to our re¬ nearly 20 rebel commanders, fighters, could point to and say, 'The S.M.C. did sponsibilities." activists and logistics officers paint a this,' or a force you couldsay was fun¬ picture of a movement handicapped by ded by the S.M.C." infighting, with many players accusing Others accused the group's members their colleagues of choosing the expan¬ of distributing arms to their friends or sion of their own power over the fight selling them. against the government. Sari al-Safi, who leads a rebel brigade

63 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 27, 2014

Kurds, al-Qaeda and the Maliki government but also regional players such as Iran, Turkey and Saudi Arabia. Born to a Sunni-Shiite couple, Turkmen caught Ekrem described the gloom in Tuz Khormato to illustrate the Turkmen resentment: “Over the past two years, we have lost 1,000 people in between Turkey bomb attacks in Tuz Khormato. Another 4,000 have been wounded. Another 165 people have been kidnapped on their way home or to school, and remain unaccounted for. The attacks target the Turkmen and Iraqi Kurdistan neighborhoods in particular. Turkmen who fled the town have formed two whole neighborhoods in Karbala and Najaf. Some have fled to Iraqi Turkmen are getting pressure from the Baghdad as well. Christian Turkmen — the so-called 'fortress infidels' Turkish government to work more closely — have also fled the town. The truth is that no one really helped the with the Kurdistan Regional Government Turkmen — neither neighboring countries nor the Sunni and Shiite political groups in Iraq. … The neighboring countries are playing a (KRG) of Iraq. grave game; they want to make Iraq a second Syria. The Turkmen are the big losers, be they Sunni or Shiite. I’ll try to expose this tragedy at Author Fehim Taştekin an exhibition I’m planning to open soon on al-Mutenebbi Avenue.” February 27, 2014 www.al-monitor.com Certainly, not all Turkmen are as pessimistic as Ekrem. A Turkmen employee at a construction company in Baghdad argued that all Iraqi communities were hit by violence and suffered. He underscored that the Turkmen were represented by seven lawmakers and three minis- hile Iraq’s April 30 general elections approach, the bets are ters, and that the government was taking steps for broadcasts and slowly coming up for grabs. The polls matter not only for the W education in the Turkmen language. He was optimistic the commu- Iraqis. The vote, the first since the end of the US occupation, is as cru- nity’s conditions would further improve. cial for regional actors Turkey and Iran as it is for the United States’ so- called “democracy project.” Turkmen-Kurdish rapprochement suggested Prime Minister Nouri al-Maliki’s re-election is Turkey’s nightmare sce- For years, Turkey used the Turkmen card both against the central Iraqi nario. Turkey believes that bilateral ties stand no chance of improve- government and the Kurds. Now the nature of the card appears to be ment as long as Maliki stays in office, diplomatic sources in Baghdad changing. “Turkey is now advising us to get closer to the Kurdistan told Al-Monitor. Maliki’s own feelings are no different. He thinks rela- administration. This has sparked serious reactions among the tions cannot be restored with Prime Minister Recep Tayyip Erdogan in Turkmen,” a Turkmen official said. charge in Ankara. A small Turkmen faction, including the Iraqi Turkmen Fraternity Party, Turkey counts on a scenario where Maliki is sidelined by Shiite rivals favors cooperation with the Kurds. Yet, their favorable stance stems of his State of Law Coalition, including Ibrahim al-Jaafari’s National from skepticism toward both Iran, which uses the Shiite card, and Reform, Ammar al-Hakim’s Islamic Supreme Council of Iraq and the Turkey, which counts on the Sunni card. Sadr movement. Yet, predictions are difficult to make in a political land- However, neither the ITF, which Turkey has not only backed but used scape where 270 parties and 70 coalitions contest the polls, and Maliki as a tool, nor Shiite Turkmen groups such as the Iraqi Turkmen Islamic still has room to maneuver. Union that aligns with Shiite Arab parties promoting Iraq’s integrity, are Moreover, the Iraqis I talked to point out that Shiite perceptions of likely to engage with Kurdistan. Turkey have soured after the Justice and development Party (AKP) ven Turkmen currently in touch with the Kurdish region become government granted asylum to Iraq’s former Vice President Tariq al- Eagitated when it comes to Kurdish claims over the oil-rich city of Hashimi. Thus, even a Shiite-led government without Maliki does not Kirkuk, the much-coveted “Kurdish Jerusalem.” guarantee a new chapter with Baghdad for Ankara. Ekrem was equally resentful: “We are being advised to take advantage There are other serious obstacles, too. Both Shiites and Sunnis have of the Turkey-Kurdistan rapprochement, but the Kurdish administration come increasingly to believe that Ankara’s strategic ties with Erbil are has never reached out to us. They have had an eye on our lands, and a major factor emboldening the Kurdistan Regional Government to drift nothing has changed since 2003. This is not an easy problem to solve. away from Baghdad. Turkish officials, on the other hand, say privately We’ve been through a lot. Those who usurped our lands are out there. that too much foot-dragging by Baghdad over a pipeline to carry The Turkmen population in Erbil has melted away. [Iraqi President] Basra’s oil to Turkey compelled Ankara to “force certain things” and opt Jalal Talabani does not have a single Turkmen [on his team]. How are for an oil deal with Kurdistan, braving Maliki’s ire. we supposed to engage in dialogue under these circumstances?” Backfiring cards Iran’s outstanding policies What is even more intriguing, Turkey — while courting Erbil to get what While Turkey’s Kurdish and Turkmen cards are failing to yield the des- it lost in Baghdad — is also about to waste its Turkmen card, which it ired results, Iran’s maneuvering ability stands out on the Iraqi scene. has already misused for years. Both Turkmen representatives and Despite Turkey’s regional ambitions, it is Iran that has stepped in to diplomatic sources say that Turkey, due to its pro-Sunni leaning, has settle the in-house rift at the Patriotic Union of Kurdistan (PUK) when already alienated the Shiite Turkmen. it plunged into a leadership crisis after Talabani bowed out. When it Turkmen academic in Baghdad told Al-Monitor, “Turkey’s sectarian comes to efforts to end the political impasse in Kurdistan — without a Apolicy has pushed the Shiite Turkmen under Iran’s influence.” government for six months — it is again Iran out on the field. The most According to the academic, “Sunni Turkmen are present in the ranks influential of the Turkmen card is similarly in Iran’s hands. of al-Qaeda, which has been attacking Shiite Turkmen in recent years. Having taken the Turkmen for granted, Turkey has only recently reali- Some al-Qaeda-linked people have used buildings of the Turkey- zed why they have entered the Iranian sphere of influence. According backed Iraqi Turkmen Front (ITF). As a result, the Shiite Turkmen’s atti- to a Turkish diplomat, lessons have been learned from past mistakes tude toward Turkey has changed.” and a new approach is under way vis-a-vis the Shiite Turkmen. Yet, it Fevzi Ekrem, a former Shiite Turkmen parliament member from the seems hard for Ankara to make up, given the perceptions its regional Sadr movement, dismissed allegations that the ITF made its buildings policies have created in Iraq. Gestures like visits to religious shrines available for al-Qaeda’s use. Yet, he, too, criticized Turkey for acting as appear to just not be enough. N if all Turkmen were Sunni. “The Shiite Turkmen feel they are treated as Fehim Taştekin is a columnist and chief editor of foreign news at the Turkish a stepchild,” he told Al-Monitor. newspaper Radikal, based in Istanbul. He is the host of a fortnightly program cal- led "Dogu Divanı" on IMC TV. He is an analyst specializing in Turkish foreign Ekrem, who identifies himself as “a patriot and nationalist above policy and Caucasus, Middle East and EU affairs. He was founding editor of sects,” said the Turkmen had lost ground not only because of the Agency Caucasus.

64 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti February 28, 2014 Iraq’s budget problems go beyond Erbil-Baghdad crisis As the conflict continues between Baghdad and Erbil regarding Iraqi Kurdistan's share in the state budget, there is a pressing need for the government to address other budget-related issues, namely its near total dependence on oil. A staff member points at a screen showing a map of the Author Harith Hasan Kirkuk-Ceyhan pipeline off the coast of Adana, Feb. 19, 2014. February 28, 2014 (photo by REUTERS/Umit Bektas) www.al-monitor.com ment speak of the need to confront the Kurds' attempts to get more of the budget than they deserve and fund their "semi-autonomous" region with oil from southern Iraq. he Iraqi parliament still has not been able to approve the draft gene- Tral budget for 2014, prompting Prime Minister Nouri al-Maliki to warn However, these positions do not hide the existence of divisions, parti- of the possibility of a major financial crisis and a disruption of state ins- cularly between the Kurdish forces themselves. Some members of par- titutions. liament belonging to the Kurdistan Democratic Party (KDP) warned that Iraqi Kurdistan will make its "own decisions" if the central government This delay in ratifying the budget is mainly because of the continuing does not change its stance, in reference to a threat to withdraw from the dispute between Baghdad and the Kurdistan Regional Government political process or secede. Meanwhile, it seemed that officials associa- (KRG) regarding Iraqi Kurdistan's share of the budget. According to a ted with the Patriotic Union of Kurdistan (PUK) were cautious regarding member of the Maliki-led State of Law Coalition, the Kurds are deman- these hard-line positions, and one PUK official went as far as stating ding a 17% share of the budget, without deducting the revenues they that the KRG is responsible for the crisis because of its "failed oil poli- obtain from the approximately 400,000 barrels of oil the region exports cies." Furthermore, some PUK leaders met with Maliki independently to daily according to Iraqi government’s calculations. discuss the budget issue. Baghdad is demanding that Iraqi Kurdistan places its oil exports under owever, the current problems relating to the budget are not limited the direct supervision of the State Organization for Marketing of Oil to the crisis between Baghdad and Erbil, as there are other aspects (SOMO), which is under the authority of the central Iraqi government. H that could be called "structural problems." An official from the The Kurdistan Region of Iraq, however, refuses to do this. For their part, International Monetary Fund (IMF) noted that the current draft budget the Kurdish forces argue that the central government is disregarding the does not solve the problem of Iraq's near-total dependence on oil reve- constitution, which grants the region the authority to supervise its own nues, and the potential risks this entails in the event of a drop in oil resources, and that Baghdad is trying to deduct from Iraqi Kurdistan's prices. The budget, which amounts to about $150 billion, assumes that share, which was decided upon in previous budgets. These forces held oil prices will remain at $106.10 per barrel. However, it is likely that a meeting in Erbil on Feb. 23 and issued a statement confirming the prices will drop this year, resulting in a continuation of the budget defi- region's right to "receive its share of Iraq's revenues." The statement cit. This deficit occurred for the first time last year, after multiple years noted that negotiations with Baghdad on this issue are ongoing and cal- of a financial surplus. The IMF official also expressed his concern that led on Maliki to abandon this "illegal and unconstitutional policy." the Iraqi government may think about using cash reserves in the An "independent" report on the Iraqi budget prepared by the Movement Central Bank to compensate for this deficit, which would weaken the for Change (Gorran) noted that the actual share the budget grants to currency and stimulate inflation. Iraqi Kurdistan is 9.9%, and that the government expects the region to In addition, there is a near consensus about the existence of another export what amounted to 400,000 barrels per day under its supervision, negative indicator, represented by a decrease in investments — to compared to 250,000 a day last year. According to the report, the about 36% of the budget — alongside an increase in expenditures rela- government is demanding that auditing agencies from both Baghdad ting to governance. This could adversely affect efforts to improve public and Erbil identify and calculate Kurdish oil revenues, and that Erbil services and economic infrastructure. According to Gorran's report, the sends the amount to Baghdad on a monthly basis. These are conditions draft budget is devoid of an economic vision and lacks any initiatives to that the KRG considers to be unfair. promote local production, diversify income sources, reduce imports and urthermore, the problem has been fueled by the central govern- create new jobs. The budget also includes an increase in military spen- Fment's delay in releasing the budget used to pay the salaries of ding at the expense of industrial and agricultural expenditure. public officials in Iraqi Kurdistan. This reached the point that KRG Based on the above, it can be concluded that the problems concerning President Massoud Barzani described the measures as "a declaration the Iraqi budget are reproducing traditional conflicts witnessed by ren- of war" and claimed that the government was imposing a blockade on tier states that are highly dependent on oil revenues. The conflict bet- the region. These Kurdish accusations led Barzani to issue a statement ween Baghdad and Erbil is a conflict for each party's share of oil on Feb. 28 denying the responsibility of his government for the delay of resources and how to manage them — it is not a conflict between two public employees’ salaries. The statement asserted that in the last different economic visions. Today, the Kurdistan Region of Iraq is years these salaries were paid by the KRG from its budget allocations, nothing more than a rentier region within a rentier state. The problem but it offered to deliver February salaries as a temporal solution and to relating to a dependency on oil resources reveals that the financial prevent some from exploiting this issue to “instigate nationalist fee- recovery witnessed in Iraq in recent years — due to increased oil lings.” exports and high oil prices — is merely a temporary recovery. The conti- It seems that negotiations between the two sides will continue, in light nuation of prevailing spending methods and the absence of strategic of each side sticking to its position and with the approach of the gene- solutions to the problem of dependence on oil will pave the way for ral elections scheduled for April of this year. Electoral seasons in Iraq severe economic crises in the near future. N usually push political forces to avoid flexible positions, to win the sup- Harith Hasan has a PhD in political science and his main research interests are port of their constituencies. The KRG's rhetoric emphasizes the injus- the state, sectarianism and political transition in Iraq and the Middle East. He has tice the region is subjected to and focuses on the emotional aspect with written extensively for various English and Arabic publications. On Twitter: regard to the interruption or delay in the payment of public servant sala- @harith_hasan ries. Yet, on the other hand, media outlets close to the central govern-

65 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

1 DIPL0MA1 \t% JANVIER-FÉVRIER 2014

POINTS CHAUDS

> *'+\ ' 'i% ' - ANALYSE Irak : entre État failli et chaos régional

-:'&' -' '/' ' ' - PORTFOLIO Le Kurdistan irakien revendique le droit d'exporter son pétrole via la Turquie vi- - ANALYSE Aux origines du conflit syrien

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Par docteur en science politique, f. chercheuse associée au c ( } CÈRi (Sciences-Po) etàriRpMAM(CNRS, Irak \l

Aoteiff de Lltok ', 3 le Cavalier Bleu, 2010). chaos régional

Dans un contexte d'intenses turbulences régionales

Photo ci-dessus :

Le 22 janvier 2013 à depuis le printemps 2011, la reconstruction irakienne Ramadi en Irak, des manifestants protestent peine toujours à se concrétiser. Entre remise en cause contre le Premier ministre

Nouri Al-Maliki en coupant de son État-nation, poussée du communautarisme,

une route stratégique qui relie Bagdad à la Jordanie resilience de Tordre politique passé et omniprésence de et la Syrie. Durant cette période, des milliers de la violence, l'avenir de l'Irak se pose avec acuité. sunnites ont manifesté dans plusieurs régions Plus d'une décennie après le renversement du régime de remise en état de ses installations pétrolières et la reprise pro¬ d'Irak contre la politique Saddam Hussein par les États-Unis, l'Irak reste engagé gressive de sa production d'hydrocarbures qui désormais génère gouvernementale qu'ils dans un laborieux processus de transition et de recons¬ plusieurs milliards de dollars chaque année. Bagdad tente enfin jugent discriminatoire à truction qui, malgré ses indéniables promesses, se heurte à de d'opérer son retour sur la scène régionale et internationale après leur encontre. Cette tension nombreux obstacles. D'une part, le pays s'est efforcé de poser avoir recouvré sa pleine indépendance. s'ajoute à la crise larvée les jalons d'un nouveau système politique démocratique. Depuis Or, sur fond d'importants dysfonctionnements politico-institu¬ qui oppose depuis plusieurs janvier 2005, six élections nationales et provinciales se sont ainsi tionnels, l'Irak a également traversé ces dernières années l'un mois le gouvernement à la des conflits les plus meurtriers du nouveau millénaire, dont région autonome kurde. tenues, mobilisant une pluralité d'acteurs et de citoyens. D'autre (OAFP/AzharShallal) part, l'Irak a amorcé une relance de son économie à travers la les nombreuses séquelles se font encore sentir. Les cycles de

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violence se poursuivent quotidiennement tandis que l'option en 2005 et Nouri al-Maliki depuis 2006, tous deux issus du parti Photo ci-dessous : En décembre 2006 à Najaf du « tout pétrole » apparaît intenable face à la nécessité d'une islamiste Dawa), le président kurde (Jalal Talabani, dirigeant de en Irak, des policiers diversification économique cruciale pour relancer la croissance l'Union patriotique du Kurdistan) et le chef du Parlement sun¬ irakiens défilent dans les et créer des emplois. En 2013, le fléau du chômage frappe en effet nite (Oussama al-Noujaïfi depuis 2010). rues de la ville avec des près de la moitié de la population irakienne. L'instabilité régio¬ Cette formule n'est évidemment pas sans avoir charrié son lot de pancartes représentant frustrations et de ressentiment De fait, face à la prédominance nale depuis le début des soulèvements arabes, notamment la le président irakien, le qui est aujourd'hui celle des chiites et des Kurdes, les sunnites descente de la Syrie dans les affres du chaos, n'est pas non plus Kurde jalal Talabani, et le sans peser sur la dégradation de la situation intérieure irakienne demeurent marginalisés, ce qui les a poussés tantôt à boycotter Premier ministre, le chiite et l'incapacité des autorités en place à rétablir la sécurité. la dynamique politique dans son ensemble, comme en 2004 au Nouri al-Maliki. En poste lendemain des sièges militaires américains dans la ville de Fallouja, respectivement depuis le

bastion de la résistance sunnite, tantôt à rejoindre le soulèvement, 6 avril 2005 et le 20 mai ii Sur fond d'importants y compris sa composante la plus radicale. Ces mêmes sunnites 2006, la Constitution irakienne procure l'essentiel avaient placé de nombreux espoirs dans le dernier scrutin légis¬ dysfonctionnements politico- du pouvoir au Premier latif tenu sous occupation en mars 2010, apportant leur soutien ministre, le président ne institutionnels, l'Irak 0 traversé massif au chiite laïc et ancien Premier ministre par intérim, fyad disposant que d'une autorité Allawi (2004-2005). Ils ont toutefois vu leur exigence de réintégra¬ ces dernières années l'un des limitée. (© OoD/Bryan tion s'effondrer avec le coup de force opéré par Al-Maliki pour être 8each) conflits les plus meurtriers du reconduit au pouvoir, puis le délitement de la base partisane de son principal adversaire, la liste Iraqiyya (2). nouveau millénaire, yj Conséquence de cette mise en marge structurelle, les sunnites ma¬

nifestent dans leurs provinces (Al-Anbar, Diyala, Salahaddin, Ninive,

Au terme d'une longue séquence d'occupation étrangère et dans Tamim) contre les autorités centrales depuis décembre 2012.

le contexte des bouleversements agitant le monde arabe et Après la condamnation à mort par contumace de l'ancien vice-

musulman dans son ensemble, vers quel avenir politique l'Irak se président sunnite Tarek al-Hachémî (2006-2011), actuellement dirige-t-il ? Peut-on véritablement évoquer une transition « démo¬ réfugié en Turquie, c'est la décision du gouvernement d'arrêter les cratique », ou est-ce au contraire le spectre d'un nouvel ordre auto¬ gardes du corps du ministre sunnite Rafi al-lssawi qui a mis le feu

ritaire qui se profile ? aux poudres. En mars 2003, ce dernier remettait sa démission au gouvernement en dénonçant un usage disproportionné de la force

Un nationalisme moribond contre les manifestants, dont la cause n'a depuis cessé de se radi-

L'Irak a longtemps été considéré comme l'un des hauts lieux du caliser autour d'appels croissants à la sécession (3). nationalisme arabe, héraut de la solidarité et de l'unité entre les

peuples de la région. Mais paradoxalement, la nation irakienne a Bagdad face à ses périphéries

elle-même fait l'objet d'une longue et douloureuse déconstruction L'ancrage du communautarisme en Irak a eu pour autre consé¬

à partir des années 1960 et de l'accession au pouvoir du parti Baas. quence la montée en force des séparatismes identitaires et territo-

Dès 2003, le gouvernement transitoire formé sous tutelle amé¬

ricaine est venu parfaire cette logique en instaurant un système

de quotas ethniques et religieux dont la résultante essentielle est d'avoir exacerbé des réflexes communautaires déjà présents. [- Par leur participation aux différents scrutins, les Irakiens ont dé¬

montré leur courage, bravant dans bien des cas un contexte sécuri¬

taire chaotique et les menaces des milices et de l'insurrection. Dès les élections de janvier 2005, ce sont huit millions d'entre eux qui J£ * se sont rendus aux bureaux de vote éparpillés sur le territoire pour élire les membres de l'Assemblée constituante et leurs représen¬ rfO. tants locaux. Soucieux de protéger l'unité du pays face à l'occupa¬ tion, beaucoup nourrissaient alors l'aspiration d'une refondation

nationale de l'Irak et la percée des formations laïques et progres¬

sistes encore porteuses de cet idéal unitaire. L'horizon d'un pacte V /,, v" social renouvelé a néanmoins vite laissé place à un réordonnance¬ Kl NV ment politique à la faveur des chiites et des Kurdes, majoritaires \ i parmi l'ancienne opposition et victorieux à toutes les élections.

Collectivement associés à l'ancien régime, les sunnites se sont vus Qj*lÛ pour leur part durablement mis à l'écart du pouvoir (1). Outre la remise en cause du registre national qui avait tradition¬

nellement présidé à la vie politique, l'enracinement du communau-

tarisme a vidé de sa substance la jeune démocratie irakienne en permettant aux particularismes de supplanter tout débat authen- «slUfiF tiquement citoyen. La nouvelle formule de partage du pouvoir

issue des élections n'a d'ailleurs pas foncièrement évolué depuis

2005 : le Premier ministre est dorénavant chiite (Ibrahim al-Jaafari

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les sunnites ont pour leur part fini par amorcer un virage fédéra¬

liste courant 2011, convaincus de l'impératif de disposer de leurs

propres territoires et institutions, mais aussi de leurs propres res¬

sources économiques s'ils venaient à être exclus du futur schéma

de répartition de la rente. Symptomatiquement, ils annonçaient

au même moment la découverte de nouveaux gisements gaziers

dans leurs provinces (4).

ï Démocratie sans démocrates ? $ En toile de fond de ces querelles politiques et énergétiques se trouve une faiblesse généralisée des nouvelles institutions

irakiennes (administrations, forces armées), exacerbée par des

niveaux endémiques de corruption. Phénomène intimement lié à l'absence d'État de droit, on assiste à un regain manifeste de

l'autoritarisme dans le pays. Sous les apparats d'une démocratie

électorale, les anciens leviers du pouvoir baasiste - caractérisés f par l'usage systématique de la violence, un système rentier fondé sur la prédation et une soumission quasi totale de la société -

demeurent en effet des traits dominants de la sphère politique.

Les nouveaux « démocrates » irakiens ont fini par exhiber leur

profonde socialisation par l'ère baasiste puis leurs années d'exil,

exprimant une défiance constante à l'encontre de leurs rivaux et Photo ci-dessus: riaux, facilités par l'inscription du fédéralisme comme principe En 1979, le président phare dans la nouvelle Constitution de 2005. De fait, la réorganisa¬ répliquant les stratégies dientélistes et répressives naguère utili¬ irakien, Saddam Hussein, tion fédérale de l'Irak constituait, en amont de l'intervention amé¬ sées par le parti Baas (5). discute avec Michel Aflaq, ricaine, une exigence fondamentale des exilés kurdes et chiites. Au homme politique syrien et terme de décennies d'une concentration absolue du pouvoir par fondateur du parti Baas, un Saddam Hussein et le parti Baas, ces derniers considéraient que ii Le recours systématique parti nationaliste panarabe le fédéralisme serait le seul moyen de débarrasser définitivement qui prône le dépassement au passé comme stratégie l'Irak de la dictature et d'édifier une démocratie synonyme d'une des clivages religieux et répartition plus juste des prérogatives politiques et économiques. de politique politicienne et la réunification de tous les Mais les contours et subdivisions de cette réorganisation sont res¬ pays arabes en une vaste non comme outil de justice fédération moderne. tés relativement flous, laissant libre cours à l'émergence de projets La cause du nationalisme autonomistes, tel que celui porté par les Kurdes au nord (provinces transitionnelle en dit long quant arabe sera progressivement de Soulaïmaniyya, Erbîl et Dohouk) et dans plusieurs territoires ou rapport encore épineux des vidée de sa substance et le disputés avec les Arabes (dont au premier plan Kirkouk). parti deviendra uniquement De toute évidence, la question du contrôle des hydrocarbures (pé¬ Irakiens à leur histoire, récente un instrument de contrôle trole et gaz) qui représentent les quatrièmes plus importantes ré¬ social et politique. (© OR) et plus lointaine, yy serves énergétiques au monde après l'Arabie Saoudite, le Canada

et l'Iran, n'est pas étrangère non plus à cette polémique fédérale.

Inégalement réparties sur le sol irakien et surtout concentrées à Le premier acteur et emblème de cette résurgence autoritaire en

l'est, à la fois dans le sud chiite à proximité de Bassora et dans les Irak n'est autre que le Premier ministre Al-Maliki lui-même. De¬

régions kurdes du nord, ces richesses ont une incidence directe sur puis son investiture en 2006, ce dernier s'est en effet lancé dans

les dynamiques séparatistes à l' Le gouvernement régional une course effrénée au pouvoir. Tout d'abord jugée opportune en

kurde considère ainsi le pétrole situé dans ses zones comme une réponse auxopérations insurgées, la concentration de la décision

carte maîtresse pour affirmer et consolider son autonomie face politique par le chef de l'exécutif est aujourd'hui virulemment dé¬

au souhait émis par Bagdad de recentraliser le secteur pétrolier. criée par ses opposants. Depuis 2012, Al-Maliki est ainsi publique¬

Les Kurdes ont clairement fait de la mainmise sur leurs réserves ment accusé d'une dérive sécuritaire qui se traduit, dans les faits,

un instrument de délimitation positive de leurs frontières, visant à par la mise au pas de l'armée et des forces de sécurité et le rappel

garantir leur sécurité tant interne que régionale. En l'absence d'une aux commandes d'anciens hauts gradés baasistes. Les institutions

loi nationale sur le pétrole, qui devait théoriquement être votée régaliennes se sont vues en large part subverties, qu'il s'agisse de

en 2007, les Kurdes se sont dotés de leur propre législation et ont certains ministères placés sous la coupe directe du Premier mi¬

signé une série de contrats juteux avec plusieurs majors (Exxon¬ nistre et de ses adjoints, d'agences supposément indépendantes

Mobil, Chevron, Gazprom Neft, Total). comme la Commission pour l'intégrité, chargée de la lutte anticor¬

Au sud, malgré certaines disputes énergétiques entre forces lo¬ ruption, ou de la branche judiciaire et du Parlement. De surcroît,

cales, les chiites refusent eux aussi toute recentralisation de l'in¬ Al-Maliki n'a pas hésité à réactiver le processus de « débaasifïca-

dustrie pétrolière qui entraverait leur désir d'autonomie et profi¬ tion » décrété en mai 2003 par la coalition américaine pour purger

terait en premier lieu au gouvernement central. Plusieurs conseils l'Irak de ses anciennes élites et structures, et aujourd'hui devenu

de province ont ainsi menacé à plusieurs reprises d'interrompre un instrument pour se débarrasser de ses concurrents. Au-delà leur production d'hydrocarbures si Bagdad persistait à s'ingérer des retombées immédiates de cette mesure, le recours systéma¬ dans leurs affaires. D'ardents défenseurs d'un État national fort, tique au passé comme stratégie de politique politicienne et non

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i

comme outil de justice transitionnelle en Les Kurdes etla diversité religieuse en Irak dit long quant au rapport encore épineux Diversité religieuse en Irak l£s chiites des Irakiens à leur histoire, récente et plus Région à majorité chiite lointaine («). \ chiismeenlrak l'appareil d'État, y compris locaux, prenant Lessunnites Kirkouk la forme de ce que d'aucuns qualifieraient Région à majorité sunnite SYRIE A d'autoritarisme « compétitif », en l'espèce K v. / ifcmarra L.** Le "triangle idem sunnite" à plusieurs niveaux et plusieurs têtes. ' \ /Ramadi V Autres Depuis 2on et la vague de révoltes ayant t Communauté de parcouru l'Irak dans la foulée des deux IRAK Z*JlfeJfe chrétiens d'Irak révolutions tunisienne et égyptienne, les CKàïbala Zone faiblement peuplée conseils de province sont par conséquent : CNadjaf sujets à une remise en cause analogue de Les Kurdes d'Irak Amara leurs prérogatives. Dans la ligne de mire ; .' Zone de peuplement kurde de la population, l'absence de réformes et la dégradation continue des conditions t.. i -. Région autonome kurde L~' d'Irak de vie questionnant la légitimité des élites ARABIE SAOUDITE <^. locales. Pourtant formellement opposées Sources: Unhrers'rtyofColumbia,/Was à l'usage de la force par Bagdad, ces der¬ ^~i des religions (Éd. Le Monde/La Vie), 250 km nières n'ont pas essayé de temporiser avec n D-.'xnxen'ôi ({'Msax/CAPSt) Athsdesminorité (Éd. Le Monde/La Vie)

les manifestations antigouvernementales et ont fait appel à leurtourà l'armée età la au pouvoir (UPK et PDK) ont vu leur assise pour multiplier les recrues dans ses rangs.

police pour mater la contestation. Au prin¬ historique désavouée par de nouveaux Les insurgés bénéficient aussi, dans une temps 2011, à la suite de violents affronte¬ arrivants (à l'instardu parti Gorran, « chan¬ large mesure, du contexte régional fragile ments ayant provoqué la mort de dizaines gement » dans le dialecte kurde). pour étendre leur combat, l'Irak restant l'un de protestataires, plusieurs gouverneurs, des principaux creusets des rivalités inter¬

à Bassora par exemple, ont dû quitter La violence pour tout horizon confessionnelles entre communautés et leurs fonctions sous le poids de la pres¬ La brutalité des replis communautaires États au Moyen-Orient. sion populaire. Ce divorce criant entre des est indissociable du regain de violence ob¬ Affaiblie entre 2007 et 2008 sous les civils en lutte perpétuelle pour leur survie servé en Irak depuis plusieurs mois, et dont coups de P« escalade » américaine {Surge) et une classe politique préoccupée par la l'explosion de colère dans les provinces qui voit 20 000 soldats supplémentaires sauvegarde de ses intérêts particuliers ne sunnites constitue l'ultime métastase. Si la déployés en Irak par l'administration de se limite pas aux seules provinces arabes contestation a débuté de manière relative¬ George W. Bush, Al-Qaïda est de retour du pays mais caractérise également le ment pacifique, elle s'est radicalisée au fil dans le paysage armé depuis plusieurs

Kurdistan où, malgré un important déve¬ de la répression lancée par Bagdad, tandis années. Plus que jamais, ses membres loppement économique et une relative que l'insurrection n'a cessé de capitaliser sont déterminés à torpiller le legs laissé stabilité sur le plan sécuritaire, les partis sur le mécontentement des populations derrière eux par les Américains et à réaf¬

firmer le sunnisme en Irak et au-delà de Photo ci-contre : ses frontières. Pour ce faire, l'organisation Le 21 septembre 2013 à Erbil, salafiste-jihadiste table à la fois sur le puis¬ J capitale de la région kurde sant sentiment antichiite qui règne parmi autonome, des habitants font les sunnites irakiens, les victoires militaires la queue devant un bureau de de la rébellion syrienne voisine, mais aussi vote à l'occasion des élections

sur le soutien des pétromonarchies du législatives où se présentaient

Golfe, en tête desquelles l'Arabie Saoudite, 1 129 candidats pour 111 sièges disponibles à l'Assemblée résolue à contrecarrer par tous les moyens législative régionale. Après le rôle de l'Iran. Idéologiquement, l'objec¬ le dépouillement des votes, fp** tif poursuivi par Al-Qaïda reste double : i le Parti Démocratique du à son combat confessionnel livré depuis Kurdistan (PDK) du président 2004 pour purger toute trace du chiisme du gouvernement régional du « apostat » en Irak s'ajoute un dessein plus Kurdistan, Massoud Barzanin, politique, celui de rendre tout leur poids est arrivé en tête des résultats.

aux sunnites et, dans un second temps, (© Xinhua/Zhang Shuhui)

de restaurer le califat historique avec pour

epicentre Bagdad. Tout en continuant de

signer des attentats sanglants contre les

civils chiites, Al-Qaïda s'est rebaptisée

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Une dégradation plus grande de la situation sécuritaire en Irak Photo à-dessous : « État islamique d'Irak » en octobre 2006, puis « État islamique pourrait en effet se répercuter au-delà de son seul territoire, aggra¬ Le 26 août 2013 à d'Irak et du Levant » en avril 2013 lors de l'anniversaire des dix ans vant le chaos dans lequel s'est engouffrée la Syrie et exacerbant 50 km d'Erbil, capitale de de la guerre et suite à la décision de ses membres de faire front des tensions régionales qui pourraient alors atteindre un irréver¬ la région kurde autonome, commun avec la mouvance salafiste-jihadiste en Syrie (7). des enfants syriens jouent En réaction à la remilitarisation de l'insurrection armée sunnite sible paroxysme. L'Irak ne parvient pas à s'extraire de cette inépui¬ dans le camp de réfugiés sable violence, d'une impasse politique chronique et de la précarité et aux liens étroits établis entre combattants irakiens et syriens, de Kawergost. Le 15 août socio-économique (absence d'eau et d'électricité, infrastructures les milices chiites se sont à leur tour remobilisées avec le soutien 2013, la région autonome financier et logistique de Téhéran. Bénéficiant de nombreux relais délabrées) dans laquelle il se trouve. Malgré les formidables reve¬ kurde d'Irak a ordonné nus générés par le pétrole, susceptibles de faire du pays l'une des religieux, politiques et stratégiques en Irak, surtout depuis le ren¬ l'ouverture de sa frontière économies les plus puissantes de la région, l'Irak s'enfonce tou¬ avec la Syrie pour aider les versement de Saddam Hussein, l'Iran redoute en effet de voir son jours un peu plus dans la confusion. milliers de Syriens à fuir les allié chiite à Bagdad menacé sur un plan interne si le régime de violences dans leur pays. Bachar al-Assad venait à tomber. Ce scénario est d'autant plus Selon le Haut Commissariat inquiétant qu'AI-Qaïda se trouve revigorée et que l'islam politique aux Réfugiés, près de sunnite a effectué une percée sans précédent dans la région de¬ ii D'ardents défenseurs d'un 45000 réfugiés syriens ont puis 2on, avec l'appui d'importants sponsors tels que le Qatar et franchi la frontière de la État national fort les sunnites la Turquie. Par son choix de réarmer des milices chiites, Téhéran province, portant le total de poursuit une logique à deux versants : imposer un équilibre de la ont pour leur part fini par réfugiés syriens en Irak à terreur en Irak face aux insurgés sunnites et sanctuariser le gou¬ environ 200000 personnes. amorcer un virage fédéraliste vernement chiite conduit par Al-Maliki ; s'assurer, sur le plan exté¬ (© Xinhua/Liang Youchang) rieur, de la préservation du « croissant chiite » qui s'étend du Golfe courant 2011. yy au Liban en prenant part à la défense du régime alaouite installé à Damas depuis des décennies. Plusieurs milices irakiennes sont, de ce point de vue, activement engagées dans le jihad pro-chîite À la lumière de ses déboires, l'expérience irakienne des dix der¬ au Levant : les traditionnelles Brigades Badr, bras armé du Conseil nières années est finalement l'illustration probante de la com¬ suprême islamique irakien (CSII) du clan Al-Hakim, et lArmée du plexité du changement politique à l'oeuvre dans le monde arabe Mahdi du leader Moqtada al-Sadr, mais aussi d'autres groupes de et de la difficulté de toute dynamique électorale à accoucher d'un système durablement démocratique lorsqu'elle ne va pas de pair formation plus récente comme la Ligue des vertueux et le Hez¬ avec un développement socio-économique concomitant. Comme bollah irakien (s). l'ont démontré les élections provinciales de 2013, l'Irak est loin d'avoir achevé sa transition, et le scrutin national prévu pour 2014 Quel avenir ? Depuis le retrait des dernières troupes américaines du pays en sera un « test » démocratique déterminant : amoindrie, l'opposi¬ décembre 2011 et l'avènement des soulèvements arabes, l'Irak s'est tion irakienne parviendra-t-elle à unir ses rangs pour barrer la route trouvé relativement en marge des débats portant sur l'avenir du à Al-Maliki, ou ce dernier réussira-t-il à se maintenir à son poste Moyen-Orient. Il n'est pourtant pas excessif d'affirmer que le pays en accentuant de facto le tournant autoritaire pris par le pays ? Qu'adviendra-t-il du processus de réconciliation nationale, autre demeure un point névralgique dans la région, tant par sa géogra¬ phie que par son histoire. Son évolution politique dans les mois et condition décisive à Pédosion de la démocratie ?

années à venir sera, à n'en point douter, lourde de conséquences. Myrlam Benraad

Notes (1) M. Benraad, « Fin de l'occupation et crise en Irak : la clef de voûte sunnite », in Politique étrangère, n°1, printemps 2012 ; '/ « Du phénomène arabe sunnite irakien : recompositions sociales, paradoxes identitaires et bouleversements géopolitiques sous

*». r occupation (2003-2008) », in Hérodote, n°131, septembre 2008.

(2) S. Wicken, « Iraq's Sunnis in Crisis », Middle East Security Report II, Institute for the Study of War (ISW), mai 2013.

^&m& « (3) M. Benraad, « Les méandres d'une transition : un an après la fin de l'occupation, faut-il craindre un retour de l'Irak à la dictature ? », Actuelle de I'M, Moyen-Orient, janvier 2013.

(4) M. Benraad, « Le pétrole : bénédiction ou malédiction des Irakiens ? », in Moyen-Orient, n° 18, avril-juin 2013. _' ',.:OS%>^ - ' l (5) M. Benraad, « Irak : les oripeaux de la dictature », in Revue internationale et stratégique (IRIS), n°88, hiver 2012. <» «) M. Benraad, « L'impossible réconciliation nationale irakienne ? » in Revue internationale

:::w< et stratégique (IRIS), n°81, avril 2011. "3*: :. "". " (7) A. Lund, « The Non-State Militant Landscape in ,«* Syria », in CTCSentinel, vol. 6, n°8, août 2013. (a) P. Smyth, « From Karbala to Sayyida Zaynab: Iraqi Fighters in Syria's Shi'a Militias », in CTC Sentinel, vol. 6, n° 8, août 2013.

70 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

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Acheminement des hydrocarbures irakiens a Wo/foyo Principaux pipelines existants %j>, esfOurnû Andenpirjelinefèrrriédontlaréouverture iMajnoon estenvisagée

Nouveau pipeline en projet ou en construction *%> " ssoraS Rumailû'\. f. Zubair Principaux gisements d'hydrocarbures ARABIE SAOUDITE

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Sources: EIA, Iraqi Ol Ministry opbmoten' l (e-moN/unit)

Le Kurdistan irakien revendique le droit d'exporter son pétrole via la Turquie

La construction d un oléoduc (levant relier le Kuidislan irakien internationaux, malgré l'opposition du gouvernement fédéral

à l.i FuKjuie est sur le point d'etre achevée, selon la société irakien, gui qualifie ces exportations d'illégales cl revendique

pétrolière norvégienne DNO, l'une des premières entreprises un dioit exclusif sur la gestion du pétrole irakien. Les Kurdes,

éticincjéres .1 être présentes au Kurdistan irakien. Sa mise en pour leur paît, réclament la pleine souveraineté sui l'exploi¬

scivicc devrait permettre à la région autonome du Kurdistan tation de ces lessources. Jusqu'à présent, le brut du Kurdistan

d'Irak d'accroître ses exportations pétrolières vers les marches était exporté via un pipeline contiôlé par Bagdad.

Diplomatie 66 Janvier -Février 2014

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La crise que connaît la Syrie depuis mars 201 1 s'est révélée, au fil du temps, un catalyseur de la géopolitique régionale, en même temps qu'une sorte d'illustration en négatif des Photo d-dessus: Jusqu'ici contrôlée par espoirs nés dans la foulée des « printemps arabes ». l'Armée syrienne libre, la ville de Hadjira, située lors que le conflit va entrer dans sa troisième année, avoir échappé aux analystes comptant sur une chute rapide du dix kilomètres au sud de un bref regard historique et géographique permet d'en régime dès les débuts de la contestation. Elle fut pourtant le Damas, a été reprise par les A forces de Bachar el-Assad le éclairer les enjeux et d'expliquer pourquoi, en Syrie, la carburant de la conquête, puis du maintien au pouvoir de la fa¬ 13 novembre 2013. Symbole situation reste bloquée. mille Assad et de ses « clients », en grande partie alaouites (1). de cette reconquête, le En effet, le régime actuel est l'héritier de la prise de pouvoir drapeau national syrien, l'assabiya alaouite opérée en novembre 1970 par le général Hafez el-Assad, après

dont les couleurs diffèrent C'est en reprenant le célèbre concept d'assabiya de l'historien vingt-cinq ans d'une vie politique chaotique post-indépen¬ de celles brandies par la maghrébin Ibn Khaldoun (1332-1406) que l'on peut comprendre dance, dans une Syrie héritée du découpage colonial. Avec le Coalition nationale syrienne la force du lien communautaire qui unit la communauté alaouite petit Liban voisin, la Syrie est l'un des pays arabes les moins (deux étoiles vertes au lieu de Syrie autour du pouvoir syrien. Selon l'anthropologie, une homogènes du point de vue communautaire. Coexistent, avec de trois rouges, une bande assabiya est un « groupe de solidarité » à effet politique ou éco¬ une majorité d'Arabes sunnites, des communautés aussi diver¬ rouge à la place de la bande nomique. Cette solidarité peut reposer sur l'ethnie, le territoire, ses que les alaouites, les chrétiens et des ethnies comme les supérieure verte) a été peint à l'entrée de la ville. la religion, ou simplement le but à atteindre. Cette donnée fon¬ Kurdes et les Arméniens. (© Xinhùa/Bassem Tellawi) damentale, alliant cohésion et conscience du groupe, semble Né en terre alaouite près de Lattaquié en 1930, Hafez el-Assad

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l'armée depuis les débuts du soulèvement furent assez limitées, adhère très jeune au parti Baas. Élève à l'école militaire de d'une part parce que le corps des officiers est majoritairement Homs, il en sort en 1955 avec le grade de lieutenant et un bre¬ vet de pilote de chasse. À partir de la prise du pouvoir par le alaouite, mais aussi parce que les unités moins « homogènes » (rappelons qu'une grande majorité des soldats et conscrits parti Baas en 1963, il entame une habile et patiente carrière syriens sont sunnites) furent stationnées dans leurs casernes politique. Nommé général et commandant des forces aérien¬ quand elles n'étaient pas reconnues comme « sûres ». nes en 1965, il devient ministre de la Défense l'année suivante. Dès lors, Hafez utilise la « tactique de l'artichaut » : utiliser les La mondialisation et ses impacts spatiaux sur la Syrie deux postes-clés que sont le commandement de l'Aviation et Le deuxième facteur explicatif concerne la timide insertion le ministère de la Défense pour organiser la conquête métho¬ dique de l'armée, avant celle de l'État. Au même moment, le dans la mondialisation, pour partie voulue, mais aussi subie par propre frère d'Hafez, Rifaat el-Assad, se voit confier le soin de la Syrie. Contrairement à une présentation simpliste et « euro- péanocentrée » du conflit, la révolte démarrée en mars 2011 n'a mettre sur pied des « brigades spéciales », dont les membres, rien de spontané, ni d'uniquement « politique ». En tout cas, recrutés dans son village natal d'AI-Kardaha en pays alaouite, toute vision téléologique sur l'inéluctabilité de la révolution vont constituer une véritable armée privée qui jouera un rôle syrienne comme produit historique de l'évolution des sociétés essentiel dans le coup d'État de novembre 1970, mené sans effusion de sang et pudiquement baptisé : « mouvement de arabes bute sur plusieurs écueils. Certes, on ne peut pas nier que les bouleversements intervenus en Tunisie puis en Egypte rectification ». ont eu une influence sur le processus. Mais les aspirations ré¬ À partir de cette date, le recrutement des cadres et des respon¬ volutionnaires syriennes ne furent pas comparables à celles sables du régime se fait massivement au sein de cette commu¬ des classes moyennes urbaines occidentalisées de Tunis ou nauté. L'enjeu est clientéliste, mais devient aussi une question du Caire, ni le fait d'une « révolution 2.0 » M) qui fit fantasmer de survie : le soulèvement des Frères musulmans de Hama en tant d'analystes et fit véritablement débuter la contestation. 1982 et sa répression sans état d'âme ont montré aux Alaouites en général et aux « minoritaires » en particulier combien leur Ce qui est remarquable en Syrie, c'est que le mouvement n'a pas touché les grandes villes de Damas ou Alep, mais est né sort était lié à la survie du régime (2). Pourtant, le régime a su en périphérie, dans les espaces ruraux ou dans les quartiers ur¬ s'attirer les faveurs d'une partie de la bourgeoisie commerçante bains « ruralisés » des banlieues. Pauvreté et islamisation de la sunnite en l'incluant dans une politique économique menée à coup de virages « bourgeois », c'est-à-dire moins socialisants société syrienne ont été les détonateurs de la crise. que ne l'aurait voulu l'aile gauche du Baas. Le mariage de l'ac¬ Pour preuve, dès février 2011, le régime devance les événe¬ ments en prenant des mesures économiques en direction de tuel président Bachar avec Asma Akhras, issue d'une grande

U La révolte démarrée en mars 201 1 n'a rien de spontané, ni d'uniquement «politique ». (...) Pauvreté et islamisation de la société syrienne ont été les détonateurs de la crise, jj

famille sunnite, montre le besoin qu'a eu le régime d'élargir la i. &4;:R>'W4!*#W. Photo d-contre: base de son soutien, même si les services de sécurité, l'État- Le 2 février 2012 à Amman major et les meilleures unités de l'armée, comme la 4e division, (Jordanie), des réfugiés dirigée par le frère de Bachar, Maher, sont presque essentiel¬ syriens célèbrent le trentième

lement composés d'alaouites. Enfin, le régime a su se poser anniversaire du massacre de Hama. En février 1982, en défenseur des autres minorités, chrétiennes notamment, les forces aimées syriennes à l'exception des Kurdes syriens, longtemps ignorés et très ont violemment réprimé étroitement surveillés dans leurs revendications d'autonomie. une insurrection des Frères Le développement d'un discours nationaliste arabe, évacuant musulmans contre le parti quasiment le passé islamique de la Syrie et privilégiant la lon¬ Baas dans la ville de Hama, gue durée dans l'histoire syrienne, devint un classique de la 40 kilomètres au nord de propagande officielle en même temps que le développement Homs. En quatre semaines, d'une « laïcité » assez poussée (3). En 1973, le premier projet le siège et le bombardement de Constitution omettait même de préciser la confession du de la ville auraient fait entre président : à la suite de violentes émeutes, il fut amendé et 10 000 et 40 000 morts selon différentes sources. (© AFP/ désormais l'obligation fut faite au chef suprême d'être musul¬ Khalil Mazraawi) man. Dès lors, contrairement aux attentes, les défections dans

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Qatar), le régime fermait les yeux, puisqu'ils lui fournissaient Photo à-dessous: ces catégories : un fonds de 250 millions de dollars est affecté les IDE (investissements directs étrangers) nécessaires à ses Le 19 juillet 2012, de à des prestations financières pour près de 400 000 personnes nouvelles recrues du groupe et l'État diminue (parfois drastiquement) les taxes sur les pro¬ projets de développement. Le développement des médias sa¬ djihadiste Hamza Abd Al- duits alimentaires essentiels. Car ce sont avant tout les laissés- tellitaires arabes, et notamment d'AI-Jazeera, est venu se gref¬ Muttalib s'exercent à l'arme pour-compte de l'ouverture économique qui fournissent les fer sur la profonde désaffection qu'éprouvaient les Syriens pour automatique près d'Alep. gros bataillons de la rébellion, touchés de plein fouet par les les médias nationaux, où la propagande le disputait aux pro¬ Le nombre de combattants effets classiques de la mondialisation, au premier rang desquels grammations ternes, à tonalité le plus souvent historique. Le étrangers ayant rejoint des le creusement des inégalités et le retrait de l'État (ici partiel) Qatar, depuis l'accession au pouvoir de l'émir Al-Thani en 1995, formations djihadistes actives de la sphère économique. En effet, l'ouverture timide, à partir s'est en effet distingué par un choix géopolitique radical, am¬ en Syrie aurait fortement bigu, mais assumé : accueillir et servir de base arrière à tous les augmenté ces derniers mois, des années quatre-vingt-dix, à l'économie de marché sous Ha¬ mouvements d'opposition aux régimes arabes, pour peu qu'ils une évolution qui ne serait fez, puis la politique d'insertion partielle dans la mondialisation pas sans lien avec l'attaque sous Bachar, ont permis aux classes urbaines de profiter des soient liés aux Frères musulmans. La chaîne Al-Jazeera leur a au gaz sarin menée par les avantages d'une mondialisation qui fit exploser les échanges, donné une formidable tribune et prolongé en quelque sorte le forces gouvernementales affluer les touristes (les ambitions du régime dans ce domaine soft power qatari. Avec ces chaînes satellitaires, une sorte de le 21 août 2013 dans la étaient grandes), mais qui eut son lot de corruption, de destruc¬ contre-société a pu se former, notamment en Syrie, par le biais banlieue sud de Damas. La tion d'emplois au profit des productions manufacturières ve¬ des sociabilités traditionnelles. Échappant à la vigilance du pou¬ plupart de ces nouveaux nues d'Asie et de désengagement de l'État, notamment auprès voir, qui avait pourtant fait du contrôle de l'information le c moudjahiddines viendraient des populations rurales encadrées par un système de coopé¬ de son système de répression, la question confessionnelle, en du Caucase, d'Europe de ratives subventionnées. Comme le rappelle Fabrice Balanche, l'occurrence ici à dominante islamiste, fonctionnant comme l'Ouest et d'Australie. une sorte d'échappatoire aux difficultés de l'heure, a joué à (© AFP/Bulent Kilic) « ce nouveau contexte économique remet en cause l'organisa-

Li C'est à de véritables « Brigades internationales » u'il fout comparer les milliers M le djihadistes venus du monde sunnite et même d'Europe ou d'Australie, jj V

plein lors du déclenchement de la révolte. Les prêches enflam¬ més de personnalités religieuses saoudiennes ou qataries dans

l'accompagnement des révoltes du monde arabe le), les fatwas appelant à destituer tel ou tel dirigeant ont eu, par-delà les

frontières, un impact fondamental sur la crise syrienne. Pour la première fois furent réunies les conditions d'une véritable mondialisation de l'information arabe, par le biais du rôle clef

\ r qu'a notamment joué la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazeera : i- le lendemain de la chute du régime de Moubarak, c'est l'une des stars de la chaîne, le prédicateur égyptien en exil au Qatar Youssouf Al-Qaradawi, qui dirigea la prière depuis la place Ta- hrir le 18 février 2011. Preuve que la dimension confessionnelle

tion socio-spatiale héritée de la période baasiste, qui se voulait fait aussi partie de l'équation, en avril 2011, moins d'un mois

plus égalitaire en favorisant les périphéries, dont le nouveau après le déclenchement de la révolte, le gouvernement décidait personnel politique était issu » (5). La géographie de la révolte de revenir sur sa décision de juillet 2010 d'exclure de l'ensei¬ syrienne est à cet égard sans appel : au-delà des considérations gnement public toutes les institutrices portant le niqab. Mais

politiques et même confessionnelles, ce sont majoritairement il était trop tard. les espaces périurbains et les bourgs ruraux qui se.sont soule¬ La mondialisation trouve enfin un troisième champ d'appli¬ vés et qui fournissent encore les gros bataillons des rebelles. cation dans le conflit syrien. Très rapidement, l'Internet et la Encore fallait-il un catalyseur à ces frustrations observées déjà porosité des frontières, notamment au Nord avec la Turquie, depuis quelques années et dont le régime n'a semble-t-il pas eu ont propagé l'idéologie djihadiste de façon exponentielle par

conscience. Et c'est une fois de plus la mondialisation, et no¬ rapport aux précédents afghan et irakien. Ce djihad, d'abord vir¬ tamment celle de l'information, qui a joué ce rôle. Depuis près tuel, vécu à travers les vidéos postées sur les réseaux sociaux d'une décennie, le régime a commis l'erreur de sous-traiter en tels que YouTube, est devenu une partie même de la bataille

quelque sorte la question sociale, par le biais d'organisations que se livrent loyalistes et rebelles sur le Net. La mobilisation proches de certains pays du Golfe, à condition que celles-ci des diasporas, l'appel à une « internationale sunnite » grâce ne se mêlent pas de politique. Comme les investissements af¬ à une présentation très clairement confessionnelle (chiites vs fluaient massivement depuis ces mêmes pays (Arabie Saoudite, sunnites) du conflit, ont pu rencontrer un écho favorable, y

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compris jusqu'au Caucase russe. Si certains ont pu faire le rap¬ aérienne en Libye, pour autant qu'elle ne préjugeait pas d'un

prochement entre le conflit syrien et la guerre d'Espagne, où changement de régime par la force. Or, la responsabilité di¬ Pour allerplus loin

l'impuissance de la France et de la Grande-Bretagne pouvait recte de l'intervention de l'OTAN dans la capture puis l'exécu¬ Frédéric Pichon, Là tragédie syrienne .- pourquoi l'Occident rappeler le non-engagement des mêmes en 1936, ils n'imagi¬ tion de Mouammar Kadhafi a été perçue comme une violation s'est trompé, Monaco, éditions naient sans doute pas que la comparaison ne s'arrêtait pas là. de ladite résolution. C'est dans ces dispositions que la Russie du Rocher (à paraître). En effet, de façon très nette, c'est à de véritables « Brigades abordera durant l'année 2011 les discussions au Conseil de Sé¬

internationales » qu'il faut comparer les milliers de djihadistes curité touchant le dossier syrien : trois veto et des refus répétés venus du monde sunnite et même d'Europe ou d'Australie. Et d'accepter toute résolution sous chapitre VII concernant la Sy¬

les règlements de compte sanglants entre différentes factions rie. L'objectif principal de la diplomatie russe est donc de s'en

islamistes dont les parrains sont rivaux rappellent l'extermina¬ tenir au respect de la souveraineté de la Syrie et au maintien tion des anarchistes du POUM (le Parti ouvrier d'unification du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des

marxiste) par les staliniens en 1937. États. La question du « regime change » est donc le cheval de bataille de Moscou dans le conflit syrien. À cet égard, les Rus¬ Un printemps qui n'en finit plus ses ont su habilement faire venir les États-Unis sur le terrain

La crise syrienne, que certains espéraient brève et conforme à du droit international, en proposant Genève 1 et Genève 2, et

ce qui s'était déroulé plus tôt en Afrique du Nord, s'est installée tout récemment par l'accord sur l'arsenal chimique, le tout sous

dans la durée du fait de logiques exogènes au conflit, et en par¬ supervision de l'ONU. ticulier du fait de la neutralisation de la diplomatie occidentale Dans la droite ligne de ce que l'on a baptisé le « consensus de

par la diplomatie russe. Le conflit syrien a été l'occasion pour la Pékin », la position russe dans les relations internationales se

Russie de revenir de façon spectaculaire dans le jeu diplomati¬ veut « réaliste », une sorte d'actualisation wébérienne (7) de

que mondial. L'accord obtenu en septembre 2013 sur l'arsenal l'éthique de responsabilité que Moscou oppose à une éthique

chimique syrien en constitue l'exemple magistral. Les Occiden¬ de conviction que constitueraient les invocations humanitai¬ taux ont fini par accepter le plan de sortie de crise proposé par res, les indignations (jugées sélectives) et la « morale » des

Poutine le 9 septembre, plan qui consiste, sous supervision de Occidentaux (s). Pour Moscou, une intervention extérieure et

l'ONU, à sécuriser l'arsenal chimique de Damas. Pour Moscou, un renversement brutal du régime viendraient encore ajouter

il était en effet capital de faire revenir les Américains et les au chaos ambiant. La Russie ne cesse de soulignerqui sont

Occidentaux sur le terrain du droit international, la diplomatie les « parrains » arabes des révolutionnaires syriens, bien peu

russe montrant ainsi un attachement viscéral à la légalité dans enclins à faire respecter chez eux les valeurs que prône l'Oc¬

les relations entre grandes nations qui n'est pas sans rappeler la cident (9). La présentation du conflit par certains médias occi¬

diplomatie tatillonne dont faisaient montre les Soviétiques sur dentaux et arabes est perçue comme dominante, et les Russes

la question des traités et des frontières durant la guerre froide. soulignent combien ces derniers se sont fait les auxiliaires de

Pour les Russes, plus l'Occident s'indigne et invoque la morale, l'option d'une intervention armée en Syrie auprès des opinions

plus il a tendance à s'affranchir du droit international. publiques, y compris en manipulant l'information, en maniant

Pourquoi ce retour en force? Les années quatre-vingt-dix ont l'émotion et en privilégiant systématiquement les sources de

été vécues par la diplomatie russe comme une « décennie l'opposition.

noire », correspondant à un incontestable déclassement des Photo d-contre: positions du pays face à une Amérique « hyperpuissante ». Malik Hazhar Ellahi, conseiller L'intervention de l'OTAN en 1999 en Serbie et l'imposition d'un politique auprès du directeur Kosovo souverain et indépendant ont été perçues comme une général de l'Organisation humiliation sans précédent à Moscou. pour l'interdiction des armes Certes, le maintien de la base navale de Tartous (ville sur la côte chimiques (OIAC), lors d'une

ouest de la Syrie), seule fenêtre maritime méditerranéenne de ÂV ' «A-4" conférence de presse à La Haye

la marine russe, constitue un enjeu important, sans être tou¬ 1 le 9 octobre 2013. Encadrée

tefois essentiel. Depuis 1970, l'URSS puis la Russie loue cette par l'accord russo-américain du 26 septembre 2013, base située sur le littoral syrien, ce qui lui assure une présence la destruction de l'arsenal en Méditerranée. Mais la question des routes des hydrocarbu¬ * 0 chimique syrien devrait débuter res constitue aussi sans doute l'une des raisons particulières de en janvier prochain. Près de l'attention portée par la Russie au dossier syrien : le territoire 1300 tonnes d'agents et armes syrien est lé carrefour essentiel par lequel pourraient transiter chimiques auraient jusqu'ici de nouvelles routes venues du golfe Persique en direction de été placées sous scellés.

l'Europe. Derrière ces projets se profile une marginalisation (© Xinhua/Pan Zhi)

programmée du gaz russe au profit du gaz qatari, à destination

d'un des premiers foyers de consommation mondiale, l'Union

européenne.

Mais à vrai dire, les Russes se battent en Syrie pour des ques¬

tions de principe. Et à cet égard, la rigidité de la position russe

est directement le résultat du précédent libyen de 2011. Les

Russes (suivis par les Chinois) avaient négocié et finalement

décidé de s'abstenir « pour des raisons de principe » sur la ré¬

solution 1973 du 17 mars 2011 instaurant une zone d'exclusion

75 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

*',-/ en 2009, marque l'infléchissement manifeste de la diplomatie V / de Washington, en particulier depuis 2012 et le second mandat

de Barack Obama. Cette nouvelle définition de la puissance

américaine est avant tout une façon de faire de nécessité

vertu : la puissance ne peut s'imposer que par son adéquation

au contexte (13). Or, quel est le contexte? Un effacement de

l'« Occident » dans un concert mondial de plus en plus multipo¬

laire. C'est aussi l'affaiblissement de la puissance militaire par

le développement des stratégies de déni d'accès, dont le poids

a été sous-estimé dans le cas syrien : la projection de forces se f heurte à des systèmes d'armes antiaériens notamment capa¬ bles d'infliger suffisamment de pertes pour que le conflit ne

soit pas « vendable » aux opinions publiques. C'est enfin l'idée

de modalités d'intervention plus légères (« lightfootprint »), où

l'Amérique cesserait d'être exposée comme elle le fut durant la

décennie 2000 en Irak et en Afghanistan.

Ainsi, le conflit syrien met en lumière une profonde modification

de l'architecture mondiale, entamée depuis quelques années. À

cet égard, il constituera sans aucun doute un cas d'école et une

illustration du grand retour de la Russie dans le jeu mondial.

Frédéric Pichon

Notes Photo d-dessus: C'est à l'aune de ces principes que doit se comprendre la réac¬ * Équipe Monde Arabe Méditerranée, UMR 6173 CITERES. Discussion entre tion russe à la reconnaissance unilatérale par la France de la Dernière publication (en collaboration) : Géopolitique du Wendy Sherman, sous- Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, PUF, 2012. Coalition nationale formée à Doha le n novembre 2012, quali¬ secrétaire d'État des États- fiée par Dmitri Medvedev, d'« inacceptable ». L'objectif de cet (1) Voir à ce sujet Fabrice Balanche, « Les Alaouites : une secte au Unis aux Affaires politiques pouvoir », Outre-Terre, n° 14, mars 2006 et plus généralement du embryon de « gouvernement provisoire » incluait un départ (à droite), et Gennady même, La région oloouite et le pouvoir syrien, Paris, Karthala, 2006. d'Assad et écartait la possibilité d'une négociation avec le ré¬ Gatilov et Mikhaïl Bogdanov, (2) Rappelons que le siège de Hama en 1982 fut engagé suite ministres adjoints des gime (10). Pire pour les Russes, la charte prévoit le démantè¬ à une série d'attentats et de tueries visant des Alaouites depuis Affaires étrangères russes lement des structures politico-militaires, ce qui ne manquera 1975 et en particulier en juin 1979, quand 83 cadres alaouites furent exécutés à l'Académie militaire d'Alep. À Alep, entre 1979 (deuxième et troisième pas de rééditer le scénario irakien après l'invasion américaine et 1981, 300 fonctionnaires, militaires, universitaires ou religieux en partant de la gauche), de 2003. alaouites seront abattus par des groupes armés, perpétrant les le 5 juin 2013 à Genève. Plus fondamentalement, les Russes, qui tiennent à un règle¬ tout premiers attentats à la voiture piégée de la région. Trois semaines plus tard, le ment politique de la crise en Syrie, votent dans la militarisa¬ (3) Voir Stéphane Valter, La construction notionale syrienne : Groupe d'action sur la Syrie, tion du conflit et l'ascendant que prennent les groupes armés légitimation de la nature communautaire du pouvoirpar réunissant les membres le discours historique, Paris, CNRS éditions, 2002. d'inspiration djihadiste dans l'offensive contre les forces gou¬ permanents du Conseil de (4) En référence aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter...). vernementales, un danger sur le long terme, y compris pour Sécurité, la Turquie, le Koweït (5) Fabrice Balanche, op. cit. et le Qatar, s'est accordé l'Occident lui-même... La Tchétchénie constitue par ailleurs (6) Le prédicateur Youssouf Al-Qaradawi émet ainsi le 21 février sur les principes d'une une des grilles d'analyse de Moscou sur le conflit syrien. La sé¬ 201 1 une fatwo appelant à tuer Mouammar Kadhafi. transition politique devant quence des guerres de Tchétchénie continue d'être lue comme (7) Max Weber, Le Savant et le Politique, Paris, être menée par les Syriens. un conflit importé de l'extérieur par l'envoi de combattants dji¬ Pion, 1959 pour l'édition française. « L'organe de gouvernement hadistes, à quoi Moscou a opposé, certes, la force, mais aussi (s) Rappelons qu'en février 2012, Alain Juppé avait parlé de « tâche transitoire exercera les un règlement politique, en prenant appui sur les confréries morale » pour qualifier la position russe sur le dossier syrien. pouvoirs exécutifs ; il pourra soufies domestiques (11). Moscou ne manque jamais l'occasion indure des membres du (9) Le rapport du Club international de discussion Valdaï pointe ainsi de rappeler à ses partenaires que la fourniture d'armes sophisti¬ p. 53 (en anglais), l'empressement avec lequel les Saoudiens et les gouvernement actuel et quées comme des missiles sol-air ne ferait qu'ajouter au chaos. Émiratis ont étouffé dans l' le soulèvement des chiites Bahreïnis de l'opposition et d'autres et leur diligence à soutenir l'opposition sunnite à Bachar el-Assad. La Russie ne peut se permettre de couvrir une stratégie dont groupes et devra être (10) La charte de la coalition comporte dix points parmi lesquels : formé sur la base d'un elle voit très bien comment elle pourrait en devenir, par conta¬ « 2°) Les parties signataires ont pourobjedif commun de renverser consentement mutuel », gion, la victime sur son propre espace, elle qui compte près de le régime, ses bases et ses symboles, démanteler les appareils a souligné l'émissaire 22 millions de musulmans dont elle craint la radicalisation, en sécuritaires et déférer en justice ceux qui ont été impliqués dans international Kofi Annan particulier dans le Caucase. les crimes commis contre les Syriens. 3°) La Coalition s'engage à n'engager ni dialogue, ni négociation avec le régime. » après la condusion de À l'inverse, le repli (tactique ?) des États-Unis a été manifeste. l'accord. (© UN/Violaine (11) Voir, sur le sujet des infiltrations djihadistes en Faut-il pour autant parler d'un « déclin » de la superpuissance Martin) Tchétchénie et la pratique des attentats-suicides, l'article de mondiale? La stratégie prônée est davantage celle d'une puis¬ Pénélope Larzillière, « Tchétchénie : ley/ftoc/reterritorialisé », sance « intelligente » attentive au partenariat et à la réévalua¬ Critique internationale, 2003/3 n° 20, pp. 158 et suiv.

tion de certains enjeux clés comme la coopération, le dialogue (12) « Smart power », Foreign Affairs, mars-avril 2004.

et le développement. Le concept de « smart power », énoncé (13) Voir Bertrand Badie, Dominique Vidal (dir.), Puissances d'hier et de par Suzanne Nossel en 2004 (12) et repris par Hillary Clinton demain : l'état du monde 2014, Paris, La Découverte, septembre 2013.

i Diplomatie 66 ! Janvier Février 2014

76 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

Souhait Belhadj

Docteur associé au Centre d'études et de recherches internationales (CERI-Sciences Po), chercheur associé à l'Institut de GÉOPOLITI Q.U autes études internationales et du développement (1HEID) de Genève, auteur de La Syrie de Bashar al-Asad (Belin, 2013)

La Syrie

dJAl-Assad :

de la résistance du régime

Depuis le printemps 201 1, la Syrie est ravagée par un conflit civil dont la fin ne semble pas proche,

malgré l'accord sur la destruction des armes chimiques du régime obtenu en septembre 2013.

L'opposition demeure fragmentée politiquement et militairement, et le pouvoir mène une guerre

défensive. Si la fourniture d'armes aux belligérants par leurs alliés respectifs (l) contribue à la

poursuite des combats, elle ne constitue pas un facteur tendant à modifier le rapport de force

qui les oppose. Et le régime de Bachar al-Assad continue de fonctionner.

V ^ égime et opposition en Syrie se livrent une guerre arabe. Comment expliquer que le président Al-Assad et l'élite

m^M d'usure qui apparaît comme moins défavorable au politico-militaire baasiste se maintiennent au pouvoir ? Quelle

^ pouvoir en place, car il bénéficie de l'infrastruc- perspective en tirer concernant la guerre civile ?

JL ^^ ture étatique pour la mener dans la durée. Bien Le régime est officiellement institué en mars 1973, lorsque la

que l'appareil politique, militaire et administratif de l'État Constitution donne au Baas la fonction de parti hégémonique,

baasiste ait particulièrement été affaibli, notamment au niveau moins de trois ans après le coup d'État de novembre 1970 de des provinces (2), il tient le choc. Cette resilience du régime Hafez al-Assad, père de Bachar (au pouvoir depuis 2000 (3)).

ne laisse pas d'étonner tant elle défie les prévisions des chan¬ Dès lors, une forme de gouvernement autoritaire s'impose et

celleries occidentales et des analystes politiques du monde limite l'accès aux ressources politiques et économiques par

77 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti

l'intermédiaire d'institutions telles que le Baas, les services de r*^>> Un pilier militaire renseignement et l'armée. Ce gouvernement s'est progressi¬ et sécuritaire qui résiste vement établi en s'appuyant sur une élite militaro-politique,

ainsi que sur des figures des milieux clérical et marchand qui,

en échange de leur soutien, ont le privilège d'occuper, pratique¬ D'après les informations qui émanent directement de l' état-

ment à vie, des postes à responsabilité. Les dirigeants politiques major syrien et qui ont été recoupées, l'armée aurait subi en¬

ou économiques que le régime ne parvient pas à coopter sont viron 120 000 défections depuis le début de la guerre civile, en

placés sous l'étroite surveillance des services de renseignement, mars 201 1, soit près de la moitié des troupes et du personnel. voire réprimés s'ils remettent publiquement en cause le dogme Ce chiffre est considérable, mais il doit être pondéré, car les

de l'hégémonie du Baas. unités d'élite de l'armée ainsi que les effectifs des membres ac¬ C'est ainsi que la Syrie n'a pas connu d'alternance politique tifs du renseignement n'ont été que peu touchés par ces défec¬

depuis plus de quarante ans et qu'aucun véritable parti d'op¬ tions. De plus, on ne compte qu'une seule figure importante de

position n'a pu se former et s'affirmer face au Baas. Cela peut l'armée qui a rompu, en juillet 2012, avec le régime, le général expliquer que les différents groupes d'opposition à Bachar al- ManafTlass, fils de l'ancien ministre de la Défense entre 1972

Assad et au régime peinent à se structurer et donc à représenter et 2004, Mustafa Tlass. En effet, les chefs militaires et sécuri¬

une force susceptible de renverser le gouvernement, mais ce n'est taires les plus expérimentés et influents, tels que Mohammed

pas l'unique raison. La cohésion des membres les plus influents Nassif Kheirbek (vice-président chargé des questions sécuri¬

depuis le début des années 2000 de l'élite sécuritaire et politique taires), Ali Mamlouk (chef du Conseil de la sûreté nationale),

permet au clur du pouvoir de continuer de fonctionner. Mohammed Dib Zeitoun (chef de la Sûreté générale) ou Abd Fatah Qudsia (ancien chef des Renseignements militaires et chef adjoint du Conseil de la sûreté nationale), continuent de \ diriger les opérations contre l'opposition.

Par ailleurs, l'idée que le régime ne reposerait plus que sur sa

composante sécuritaire alaouite est démentie par les faits. Par

exemple, les sunnites Ali Mamlouk, Mohammed Dib Zeitoun

et Rustom Ghazaleh, ancien responsable des Renseignements

militaires dans le secteur de la périphérie de Damas et désor¬ mais chefde la Sécurité politique, occupent les avant-postes du

dispositifde contre-insurrection mis en place par le pouvoir. De même, à un niveau de responsabilité intermédiaire (adjoints), l'équilibre entre officiers alaouites et sunnites n'est pas fonda¬

^- . ....là- 4> mentalement changé. Certes, la grande majorité des soldats et

des gradés qui ont rejoint les rangs de l'opposition sont sun¬

nites. Néanmoins, de nombreux officiers de cette confession v musulmane continuent d'être fidèles au régime, même si c'est

par défaut, soit parce que leur défection tardive peut être sy¬ nonyme de représailles tant de la part des autorités que des

groupes rebelles, soit parce que leurs proches ont été victimes d'actes de vengeance de ces mêmes mouvements armés (assas¬ sinats, mutilations, enlèvements). ~ m^ De manière générale, la cohésion de l'élite sécuritaire syrienne est favorisée par le fonctionnement du pouvoir, lequel permet un partage communautaire (alaouites/sunnites) des postes de r responsabilité et assure la prééminence des organes sécuritaires » : au sein de l'État : services de renseignement, forces prétorien¬

4^ nes et état-major de l'armée. Le processus d'intégration des

\ k. officiers à cette élite est long et graduel afin d'éprouver leur loyauté, mais une fois accompli, ils bénéficient d'un accès direct

aux privilèges politiques et aux rentes. Le partage communautaire des postes de responsabilité est principalement assuré par le jeu des nominations qui ont lieu

à deux époques de l'année, en janvier et en juillet. Par décret

présidentiel, Bachar al-Assad, mute et/ou promeut les mem¬

bres des forces armées en fonction de plusieurs critères, parmi

Des civils quittent la ville de H.uljir.i, près de D.im.is, lesquels la loyauté, l'influence, la compétence, le soutien d'un le 13 novembre 2013, sous le reg.ircl de l'.umée. ou de plusieurs hauts gradés, la région d'origine, la confession,

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Entouré d'imporl.inls dignitaires politiques el religieux. Km li.n .îl-Ass.id i.m centre) prie rl.ins l,i mosquée H.isibeh, ,"i D.im.is, le I ri octobre 201 1.

les liens familiaux (4). Ces nominations vont dans le sens d'un de quatre dirigeants lors d'un attentat survenu dans les locaux maintien d'un équilibre communautaire compliqué entre de la Sécurité nationale à Damas et revendiqué par l'Armée sy¬ alaouites et sunnites, avec pour effet que les uns ne sont pas rienne libre (ASL) et le groupe armé Liwa ai-Islam. en mesure de supplanter les autres. Au sein des officines de renseignement, par exemple, les officiers sunnites, qui sont ma¬ joritaires et haut placés dans la hiérarchie, sont généralement ^i^ Les moukhabarat syriens, flanqués de collègues alaouites qui revendiquent une certaine un Etat dans l'Etat liberté d'action. Cette liberté peut être concédée en raison d'un lien de proximité avec Bachar al-Assad sans qu'il soit nécessai¬ rement familial. C'était le cas pour Mohammed Suleiman, l'un Le principe du partage communautaire de gouvernance, qui des plus proches conseillers sécuritaires du président, chargé du incite l'élite sécuritaire syrienne à la cohésion, est renforcé par programme de construction d'un réacteur nucléaire syrien et un second principe donnant aux services spéciaux une auto¬ du transfert d'armes au Hezbollah. Selon les enquêtes les plus nomie et un pouvoir étendus de surveillance et de contrôle récentes, il aurait été assassiné par les services secrets israéliens des activités politiques. Cette autonomie et ce pouvoir font de en août 2008 à Tartus (5). l'administration du Renseignement l'organisation la plus ra¬

Les quatre remaniements importants intervenus au cours de mifiée et la plus socialement enracinée du régime syrien. Les la décennie 2000 dans les équipes dirigeantes du Renseigne¬ services secrets sont en effet présents à tous les niveaux de l'État ment - 2004, 2005, 2009, 2010 - témoignent de cette recherche et dans toutes les institutions pour recueillir des informations : d'équilibre communautaire, synonyme de stabilité et de protec¬ ministères, Parlement, gouvernement local, universités, gran¬ tion du c du régime. Depuis le déclenchement de la guerre des entreprises publiques, etc. La délimitation volontairement civile, le président syrien n'a pas dérogé aux usages en la matière, indistincte de la compétence des différents services les incline à y compris pour le remaniement de juillet 2012, où trois sunnites opérer dans d'autres secteurs, tels que l'économie ou la justice

(Ali Mamlouk, Mohammed Dib Zeitoun et Rustom Ghazaleh) ou encore au sein d'organisations de la société civile. Ils ne re¬ figurent parmi les quatre hauts responsables promus. Pourtant, çoivent pas de directives d' « orientation » du gouvernement et ce remaniement a été décrété dans des circonstances particuliè¬ le Baas, s'il doit veiller à ce que les services se conforment bien à res. En effet, le pouvoir avait été affaibli et déstabilisé par la mort la politique de sécurité nationale, ne peut leur intimer d'ordres.

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GÉOPOLITI Q_U E La Syrie d'Al-Assad : de la résistance du régime

Seul le président peut exercer un pouvoir d'injonction sur eux et ^^ La Russie, l'Iran, le Hezbollah, s'affirmer ainsi comme la clé de voûte du système. De plus, leurs des alliés indéfectibles ? moyens et leur capacité d'action sont grands, particulièrement ceux de la Garde républicaine commandée par le frère du chef

de l'État, Maher al-Assad. Enfin, l'état d'exception, en vigueur Fin 2013, dans les cercles du pouvoir en Syrie, il se dit que le jusqu'en 20 1 1, leur accordait le droit d'user d'un pouvoir étendu véritable ministre des Affaires étrangères syrien est le Russe

de coercition aussi bien que celui de bénéficier d'une certaine Sergueï Lavrov et non plus Walid Mouallem, en poste de¬

immunité dans l'exercice de leurs fonctions. Dans la situation puis 2006. Le soutien diplomatique, militaire et financier - il de conflit civil, cette immunité est toujours de mise. n'existe pas de données chiffrées fiables - qu'apporte Moscou

C'est grâce à cette autonomie et à ce pouvoir de surveillance au régime lui permet d'exercer sur ce dernier une certaine in¬ et de contrôle que les responsables du Renseignement détien¬ fluence. Pour preuve, la Russie a été l'instigatrice du plan de nent une prééminence au sein de l'État et influencent la vie destruction de l'arsenal chimique syrien qui a faitl'objet d'une politique. L'irruption de la crise en mars 2011 a confirmé et résolution onusienne (2118). Son action dépasse le noyau des

mis davantage en relief cette domination de l'élite sécuritaire responsables sécuritaires syriens. Les hauts fonctionnaires

au sein du régime. Ce processus s'est opéré au détriment des gouvernementaux et les caciques du Baas sont très attentifs

dirigeants civils du Baas qui, dans un laps de temps court, ont aux signaux politiques envoyés par les Russes. La confiance

été marginalisés, puis supplantés par les chefs de l'armée et du que ces cadres administratifs et politiques conservent au ré¬

Renseignement à l'intérieur des organes de décision : Com¬ gime tient pour une bonne part au soutien sans faille que lui

mandement régional du parti, Comité central, présidence de apporte Moscou.

la République. C'est ainsi que la répression à l'encontre de la L'Iran n'est pas en reste et s'implique en faveur du régime

population s'est imposée comme la solution au problème de la syrien depuis le début du conflit en fournissant une aide finan¬

contestation du pouvoir. cière et militaire ; il n'existe pas de données chiffrées fiables.

La mise à l'écart des dirigeants civils de la gestion directe du Des experts militaires de la République islamique donnent, par conflit et de la direction du pays depuis trois ans s'explique éga¬ exemple, des conseils à leurs homologues syriens en matière de

lement par le fait qu'ils se sont montrés incapables de soutenir le tactique à adopter face à l'opposition armée, et leur font profi¬ régime en mobilisant les masses populaires à travers l'appareil du ter des capacités iraniennes en matière de guerre électronique.

Baas. Sachant que les structures de ce dernier se sont considéra¬ Les Iraniens ont donc mis leur maîtrise technologique au ser¬ blement affaiblies, surtout au niveau local, un regain d'influence vice de leur allié. De plus, ils fournissent au régime syrien des

des « civils » au sein du régime paraît peu probable. Pour autant, troupes paramilitaires composées de soldats chiites, chargés leur défection n'est pas à prévoirparce que l'opposition les consi¬ de protéger les lieux saints chiites en Syrie - telle la mosquée

dère comme des suppôts du pouvoir en place et parce qu'eux- Sayyida Zeinab, près de Damas - et les localités où une com¬

mêmes tablent sur la survie du régime grâce à l'appui politique et munauté chiite est présente, comme Lattaquié et Idlib. militaire que lui apportent la Russie, l'Iran et le Hezbollah. Quant au Hezbollah (6), il s'accorde avec le régime au moyen

de procédures rodées depuis

plus d'une décennie et parti¬

cipe aux combats contre les

groupes armés de l'opposi¬

tion dans plusieurs localités. Il

coordonne en outre ses actions

politiques avec les dirigeants - V, » :Sr\ "\ , ' iraniens et russes. Trois semai- :*.:.^j. ."->« " * 4l,. nés après son entretien avec le *" k * * t'-'"* '*">'*' vice-ministre russe des Affaires ,. Cj . étrangères, Mikhaïl Bogdanov,

- Hassan Nasrallah, leader du

'.,'"' v " mouvement, a annoncé publi

quement, le 25 mai 2013, l'im¬ ' *' plication du Hezbollah dans :| la « bataille d'Al-Qusayr »,

" ' j au sud-ouest de Homs, entre

1 avril et juin. Le fait que cette

I rencontre ait eu lieu laisse pen- | ser que l'intervention du Parti

de Dieu en Syrie s'est effectuée

avec l'accord de Moscou. 1 .1 ili'l<"_;.iticin de l'( )ig,inkiliini p. un l'inlenlii lion <\r- .unies ( himiqiH". ,'i son ,1 i m ti il i Le soutien des dirigeants

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russes, iraniens et du Hez¬ bollah au régime Al-Assad ainsi que la concertation permanente entre eux pour rendre cet appui efficace assurent matériellement le pouvoir en place et renfor¬ cent la confiance de l'élite politico-sécuritaire et admi¬ nistrative syrienne envers lui.

Par conséquent, il participe doublement à sa survie, qui constitue pour ses alliés un gage du respect des accords bilatéraux (Russie, Iran) et apporte une garantie à la sauvegarde de leurs intérêts stratégiques dans la région. Le maintien de Bachar al- )g Assad au pouvoir est éga¬ ii i lement un moyen pour les

Russes, les Iraniens et les diri¬ I es ministres syrien t Ile! et russe des Ail.nres elr.ingeres ,1 Mom ou, le 'I septembre 201 !. geants duHezbollah d'accéder

à une position plus favorable

dans les luttes d'influence qui les opposent aux chancelleries non seulement aux dirigeants de faire fonctionner l'État, mais occidentales, notamment les États-Unis, au Moyen-Orient. incitent aussi l'élite administrative et politique à ne pas se dé¬

solidariser du régime.

Compte tenu de ces éléments, l'hypothèse d'une transition

^=5^ Le conflit en Syrie, symbole négociée entre Damas et l'opposition paraît moins soutenable d'une nouvelle guerre froide que celle d'un pourrissement du conflit. Si cela advenait, les conséquences seraient funestes pour la Syrie et les pays voisins,

avec davantage encore de victimes, de destructions et de dés¬

La guerre civile perdure parce que le régime baasiste résiste aux tabilisation (7). Sachant que la guerre civile syrienne constitue

coups portés par l'opposition politique et armée et à la pression un enjeu dans la rivalité qui oppose la Russie et les États-Unis

diplomatique internationale. Cette capacité de résistance dé¬ et que la sécurité d'Israël est en question, il est probable que sa passe largement les prévisions faites par les chancelleries occi¬ résolution dépendra, comme au temps de la guerre froide, de

dentales et les analystes, et laisse penser que la fin des hostilités la conclusion d'un accord entre ces deux puissances. n'est pas proche.

La resilience du régime syrien peut s'expliquer par les effets SOUHAÏL BbLHADJ

conjugués de la cohésion de l'élite sécuritaire et du soutien actif

et coordonné de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais. (1) L'opposition syrienne est principale¬ peut également mentionner la famille La cohésion de cette élite est favorisée par le partage commu¬ ment soutenue par l'Arabie Saoudite, le Tlass (sunnite). nautaire du pouvoir et par la prééminence politique octroyée Qatar, la Turquie, les États-Unis, la France en à ses membres (accès aux privilèges et aux rentes) . Elle rend le et le Royaume-Uni ; le régime syrien par (5) David Makovsky, « The Silent Strike: « complexe sécuritaire syrien » (services de renseignement, la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais. How Israel bombed a Syrian nuclear ins¬ tallation and kept it secret », in The New forces prétoriennes, état-major de l'armée) d'une certaine (2) Souhaïl Belhadj, 77ie Decline of Yorker, 17septembre2012. manière homogène et cohérent, et tend ainsi à maintenir l'ad¬ Syria's Baath Party, Carnegie Endow¬ ment for International Peace, 5 décem¬ ministration centrale et le gouvernement fonctionnels. Cela (6) Didier Leroy, « Hezbollah, de la bre 2012. résistance au Liban au djihad en Sy¬ tient au fait que les membres dudit complexe sécuritaire sont rie », in Moyen-Orient n° 20, octobre- présents au sein de toutes les institutions de l'État et recueillent (3) Fabrice Balanche, « Bachar al-As¬ décembre 2013, p. 4045. sad : le lionceau de Damas », in Moyen- des informations au moyen d'un réseau social étendu. Ils for¬ Orient 11° 12, octobre-décembre 2011, (7) Selon les données disponibles en no¬ ment donc l'organisation la plus structurante du pouvoir syrien p. 31-33. vembre 2013, la guerre en Syrie a causé et pour ainsi dire son socle. (4) On évoque souvent le cas des frères, la mort de plus de 120000 personnes et Si le régime est particulièrement affaibli, mais pas désorganisé, oncles et cousins du président Al-Assad, le départ du pays de 2,24 millions de ré¬

c'est également dû au fait qu'il reçoit une aide financière, mi¬ comme ceux du clan Makhlouf, mais on fugiés depuis 201 1 . litaire et diplomatique extérieure. Ces ressources permettent

Moyen-Orient 21 .Janvier -Mars 2014

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