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LAUSANNE, janvier 1956 Neuvième année. No 1

Feuilles Musicales N~uvi~m ~ anné~ - Fondat~u r : Ed .- RoA~r Pizzoglio PARAISSANT EN JANVIER, FÉVRIER, MARS, MAI-JUIN (numéro double) , AOUT-SEPTEMBRE {num«o doubl~), OCTOBRE, NOVEMBRE, D ÉCEMBRE, 1~ 25 de chaque rno~.

RÉDACTION: PIERRE MEYLAN et CONSTANTIN REGAMEY SOMMAIRE : Pour Mozart . . . . . 1 ADMINISTRATION : ANDRÉ GUIGNARD et JEAN SCHNEIDER Edouard Marike : Mozart joue a D on Juan » 2 SECRÉTARIAT : Ca$e 30, Lausanne 19 T él. (021 ) 28 06 67 Baron Grimm : J 'ni vu Mozart en 1 763 5 Gœthe : Le génie de Mozart . 6 PUBLICITÉ: INTER AIIIIOIICES 2, noe lellti-IM, 1.4•- Til. 26 ts 76 Berlioz : L es pii!eurs de Mozart . . . 7 Abonnement annuel 10.- Compte de chèques post. Il. 62 56 F . Busoni : Lumières et ombres mozartiennes 8 Richard Strau~ : Sur Mozart . 10 Le prochain num~ro paraftra le 25 f~vrler Arthur HoncAAer : Mozart . . . 11 Pablo Casals : Conversation sur Mozart 12 Mozart : Lcottres ...... 1 3 M . Sénéchaud : Les disques de l'année Mozart . . . . . 18 L n vie musicale romande, par Ami Chiite/ain, Pierre Meylan, P . E. Béha, H . R ochat 2 1 Guide romand des concerts et de ln radio . . . . . 23

Iynedjion four mo~art Mozart est né à Salzbourg le 27 janvier 1756. Pour le deux centième anni­ Bos rue de Bourg 7, Lausanne versaire de sa naissance, les théâtres, les festivals, les orchestres, s'apprêtent à Même maison 6 Bf!rne. vh..O vi: H6tel Bellevue Polo ce fêter l'un des plus extraordinaires génies que la musique ait célébrés. Notre revue tient à contribu'er à ce glorieux anniversaire. Mais plutôt que d'apporter à nos lecteurs des études de détails sur les œuvres du grand Salzbour­ geois - essais qui ne sauraient renouveler que p artiellement les innombrables ouvrages publiés à son sujet-, nous avons préféré lui consacrer un hommage Manufacture d'orgues Th. Kuhn S. A. plus général. Un fragment extrait du fameux récit d'Edouard Morike, « L e Maennedorf (Zurich) voyage de Mozart à Prague », ressuscit~ Mozart dans son cadre d'homme et d 'artiste. Quelques lettres, dans une nouvelle traduction, complètent ce portrait en montrant aussi bien le caractère du compositeur que ses préoccupations Constructions nouvelles : Temple de St-Martin, Vevey musicales. Elles intéresseront d'autant plus nos lecteurs qu'elles ne sont pas Cathédrale de Lausanne toutes très connues et que l'édition française de la correspondance de Mozart est quasi épuisée. Enfin, nous publions un certain nombre de pages sur Mozart Téléphones : MAENNEDORF (OSt) 929203 LAUSANNE (021) 24 99 74 BERNE (031) 57021 dues à des artistes célèbres, pensant qu'il est fertile de confronter des opinions exprimées à des époques différentes sur des œuvres dont tout le monde admet la pérennité. Une discographie mozartienne parfait ce numéro. A NOS ABONNÉS Nous espérons ainsi que notre initiative contribuera, pour une modeste part, au rayonnement du génie de Mozart. Sa réussite nous tient d'autant plus à cœur Nous rappelons que nos abonnés peuvent régler l'abonnement 1956 qu'elle coïncide avec la 9me année de parution des « Feuilles Musicales ». Malgré iusqu'à fin ianvier par versement à notre compte de chèques 11 6256, les difficultés incessantes que nous rencontrons, nous poursuivons notre publi­ Lausanne, ce qui leur évitera des frais inutiles et à nous une surcharge cation pleins d'enthousiasme et d'espoir, comptant sur la sympathie de nos administrative superflue. lecteurs et la fidélité de nos abonnés. Nous espérons que ceux-ci continueront à Au début de février, nous enverrons aux abonnés qui n 'auront nous faire confiance, ce qui nous permettra d'aborder bientôt Je cap de 'la JOme pas réglé leur abonnement le remboursem ent habituel, soit le montant année, ce qui serait un succès sans précédent dans les annales des revues du tarif normal augmenté des frais. Nous les prions d'y réserver bon romandes. Les « Feuilles Musicales». accueil. 2 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 3

M ais notre société allait entendre pour Ia première fois une œuvre que, depuis notre jeunesse, nous connaissons à la perfection, et ceci dans des cir­ constances absolument différentes des nôtres ; si elle avait la faveur d e l'entendre interpréter par son auteur, elle avait par contre le désavantage d'être moins bien préparée que nous à la comprendre à plusieurs points de vue, même si elle avait pu entendre l'œuvre entière sans aucune cou pure. D es dix-huit morceatLx alors achevés (2), Mozart n'en donna probablem ent pas la moitié (seul le dernier morceau de cette série, le sextuor, est expressément mentionné dans le rapport dont nous avons extrait notre récit), il en joua vraisemblablement seulement des passages au piano en s'accompagnant par places de la voix selon l'inspiration du moment. On précise aussi que sa femme MOZART JOVE «DON JVAN » chanta deux airs. Vu que sa voix passe pour avoir été aussi forte qu'agréable, PAR EDOUARD M6RIKE il est vraisemblable qu'il s'agissait du premier air de D onna Anna (Tu connais le traître) et de l'un des deux airs de Zerlina ...

En 1787, Mozart, accompagné de sa fe mme, se rendit à Prague pour y fai re représente r « Parfois », commença Mozart, « il vous arrive des choses étranges. Que 4: Don J uan '> . Pendant son voyage, le hasard fit qu'il devint l'hôte du comte de Schinzberg va dire ma Constance lorsqu'eUe apprendra que le morceau qu'elle va mainte­ qui fêtait les fiançailles de sa nièce. Répondant au d ésir des nombreux invités, Mozart le ur nant entendre a été composé de nuit, à la même heure qu'aujourd'hui et avant présenta le fameux opéra lors de cette soirée mémorable que le célèbre Morike a décrite dans un voyage ? » < Le voyage de Mozart à Prague '> , dont ces pages sont extraites. « Est-ce possible? Quand? Certainement, il y a trois semaines, quand tu voulais te rendre à Eisenstadt ! » « C'est exact! C'est arrivé ainsi. J e rentrais, après dix heures- tu dormais Il était déjà presque huit heures ; on prit le thé. Mais bientôt on rappela déjà profondément - du dîner de chez Richter. Comme je te l'avais promis, à notre compositeur la promesse faite à midi d e ·présenter à la société « les feux je voulais me coucher tout de suite, pour partir à temps le lendemain et prendre de l'enfer » (1), dont le manuscrit était sous clefs dans sa malle. On supposait la diligence. Entre temps Guy avait, comme d'habitude, allumé la lumière sur bien qu'il l'en retirerait volontiers. En effet, il ne se fit pas prier. En quelques ma table de travail, machinalement je passai ma robe de chambre et il me minutes, le livret était expliqué, la partition ouverte, les lumières du piano-forte vint l'idée de jeter encore un coup d'œil sur mes dernières esquisses. Mais quelle allumées. fatalité ! zèle maudit et importun des femmes! Tu avais tout mis en ordre, Nous voudrions que nos lecteurs éprouvassent quelque chose de cette emballé la musique - que nous devions, il est vrai, prendre avec nous : le impression étrange provoquée par un accord isolé qui frappe nos oreilles lorsque prince désirait entendre un échantillon de l'œuvre ; je cherchai, grognai, grondai nous p assons devant une fenêtre et qui ne p eut provenir que d e l'au-delà, qui - en vain ! Là-dessus mon regard tombe sur une lettre cachetée: elle venait nous secoue comme une décharge électrique et nous ensorcelle ; nous ressentons de l'abbé (3), car j'aperçois les lettres anguleuses de l'adresse - en effet ! il me alors une douce anxiété, semblable à celle éprouvée au théâtre lorsque nous remettait la fin du texte remanié que je n'espérais pas recevoir avant un mois. sommes en face du rideau et que l'orchestre accorde s es instruments. N'en Intrigué, je m'assieds, je lis et suis enthousiasmé de constater combien ce drôle est-il pas ainsi? Quand, au moment d'entendre un chef-d'œuvre tragique, que avait compris ce que je voulais. Tout était beaucoup plus simple, plus condensé ce soit Macbeth, Oedipe ou n'importe quel autre, vous sentez passer le frisson et plus riche en m ême temps. Aussi bien la scène du cim etière que le finale de la beauté éternelle, pourriez-vous être ému davantage ou même autant qu'ici ? jusqu'à la mort du h éros a beaucoup gagné, à tous les points de vue. (Admirable L'homme désire être chassé de sa propre personnalité, mais en m ême temps poète, pensai-je, tu n'auras pas en vain conjuré pour la deuxième fois et le il craint d'en être expulsé ; il sent que l'infini, qui oppresse sa poitrine , le tou­ ciel et l'enfer!) Ce n'est pas mon habitude de composer quelque chose avant chera, il voudrait la dilater pour pouvoir s'emparer de cet esprit avec passion. le moment voulu, même si c'est très tentant ; c'est une incongruité qui peut se Le respect de la perfection artistique le pénètre ; la pensée d e pouvoir jouir payer cher. Cependant il y a des exceptions et bref, j'avais d éjà dans la tête d 'un miracle divin et de l'intégrer en lui comme une chose connue provoque la scène devant la statue équestre du gouverneur, la m enace qui, montant de une sorte d'émotion, d'orgueil même, qui représente le sentiment le plus doux et le plus pur dont nous soyons capables. (2) Précisons, au sujet de ce nombre, q ue l'air et le récitatif d'Elvira, ainsi que l'air de Leporello « J 'ai compris» ne figuraient pas primitivement dans l'opéra. ( 1) Derni~re partie de «Don Juan». (3) Da Ponte, auteur du livret d e «Don J uan». 4 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 5 la tombe de sa victime, interrompt subitem ent les rires du noctambule dont les cheveux se dressent sur la tête. J e plaquai un accord et sentis que j'avais Textes et tém oignages sur Mozart frappé à la bonne porte derrière laquelle guette toute la horde des t erreurs que va d échaîner le finale. Sous mes doigts se d éroula d 'abord un adagio : ré mineur, LE BARON C(RIMM : J'Al VV MOZART A PARIS EN 1763 quatre mesures seulem ent ; puis un deuxièm e thèm e d e cinq m esures ; cela don­ nera, p ensai-je, quelque chose d 'inusité au théâtre que d 'ouïr les gros instru­ ments à vent accompagner la voix. En attendant je vais vous le faire entendre, Les vrais prodiges sont assez rares pour qu'on en parle quand on a l'occasion d'en voir un. Un maître de chapelle de Salzbourg, nommé Mozart, vient d 'arriver aussi bien que cela peut être rendu ici. "> ici avec deux enfants de la plus jolie figure du monde. Sa fille, âgée de onze Sans autre préambule, il éteignit les lumières d es d eux candélabres qui ans, touche le clavecin de la manière la plus brillante ; elle exécute les plus se trouvaient à côté de lui, et le choral impressionnant « Ton rire cessera avant grandes pièces et les plus difficiles avec une précision à étonner. Son frère, qui l'aurore "> retentit dans le silence de mort qui régnait dans la chambre. C omm e aura sept ans au mois d e ja nvier prochain, est un phénomène si extraordinaire se d étachant de lointaines étoiles, les sons des trompettes d'argent t ra versent qu'on a de la peine à croire ce qu'on voit de ses ye\Lx et ce qu'on entend de la nuit bleue, et ce sont des notes glacées qui transpercent l'âm e. ses oreilles. C 'est peu pour cet enfant d'exécuter avec la plus grande précision « Qui est là? Répondez ! » d emande Don Juan. Puis la v oix s'élève une les morceaux les plus difficiles avec des mains qui peuvent à peine atteindre nouvelle fois, toujours monotone, et ordonne au jeune libertin d e laisser les la sixte ; ce qui est incroyable, c'est de le voir jouer de tête pendant une heure morts en paix. de suite et là, s'abandonner à l'inspiration de son génie et à une foule d'idées Après que les derniers échos de cette voix m enaçante se furent évanouis ravissantes qu'il sait encore faire succéder les unes aux autres avec goût et sans confusion. dans les airs, Mozart poursuivit : « Vous pouvez comprendre qu'apr ès cela Le maître de chapelle le plus consommé ne saurait être plus profond que je ne pouvais plus m 'arrêter. Qua nd la glace se brise à un point quelconque lui d ans la science d e l'harmonie et des modulations qu'il sait conduire par de la rive, aussitôt tout le lac craque et le bruit s'en répercute jusque dans les les routes les moins connues, mais toujours exactes. Il a un si grand usage plus lointaines profondeurs. Sans le vouloir, je retrouvai la m êm e inspira tion du clavier que l'on lui dérobe par une serviette qu'on étend dessus, et il joue pour la scène du festin nocturne d e Don Juan, où le fantôme apparaît, en r éponse sur la serviette avec la même vitesse et la m êm e précision. C'est peu pour lui à l'invitation, au moment m ême où Donna Elvira s'éloigne. Ecoutez ! » de déchiffrer tout ce qu'on lui présente ; il écrit et compose avec une facilité Ce fut alors le long et atroce dialogue au cours duquel l'a uditeur le plus merveilleuse, sans avoir besoin d'approcher du clavecin et de chercher ses calme est transporté jusqu'aux dernières limites de l'im a gination humaine, accords. J e lui ai écrit de ma main un menuet et l'ai prié de me mettre la m ême au d elà, où nous voyons et entendons les choses surnaturelles, où nous basse dessous ; l'enfant a pris la plume et, sans approcher du clavecin, il a sommes projetés, dans nos entrailles mêmes, sans volonté d 'un extrême à l'autre. mis la basse à mon menuet. Vous jugez bien qu'il ne lui coûte rien de trans­ L'organe immortel du mourant consent à s'exprimer encore une fois, bien poser et de jouer l'air qu'on lui présente, dans le temps qu'on exige ; mais voici qu'il soit d éjà étranger aux voix humaines. Bientôt a près la première et t errible ce que j'ai encore vu, et qui n'en est pas moins incompréhensible. Une femme salutation, lorsque le moribond refuse la nourriture t errestre qui lui est offerte, lui demanda, l'autre jour, s'il accompagnerait bien d'oreille et sans la voir, une comme sa voix, qui paraît monter et descendre les degrés d'une échelle balancée cavatine italienne qu'elle savait par cœur ; elle se mit à chanter. L'enfant essaya par le vent, vous fait frissonner d'effroi 1 Il exige qu'on d écide une immédiate une basse qui ne fut pas absolument exacte, parce qu'il est impossible de pré­ pénitence: pour l'esprit, le temps est mesuré, la route est longue, longue, longue ! parer d'avance l'accompagnement d'un chant qu'on ne connaît pas ; mais Et lorsque Don Juan, bravant dans son entêtement monstrueux les comman­ l'air fini, il pria la d ame de recommencer, et à cette reprise, il joua non seule­ dements éternels, lutte contre la domination croissante des forces infernales, ment de la main droite le chant de l'air, mais il mit, de l'autre, la basse sans se cabre, se tord et finalement disparaît, chacun de ses gest es exprimant encore embarras. Après quoi, il la pria dix fois de suite de recommencer et, à chaque une t elle grandeur : quel être ne sent pas son cœur et ses entrailles frémir à reprise, il changea le caractère de son accompagnement ; il l'aurait fait répéter la fois de joie et d'angoisse? C'est un sentiment analogue à celui que l'on vingt fois si on ne l'avait fait cesser. Je ne désespère pas que cet enfant ne éprouve en contemplant le merveilleux spectacle d'une force indomptée de la me fasse tourner la tête, si je l'entends encore souvent ; il me fait concevoir nature, l'incendie d'un magnifique navire. Contre notre gré, nous prenons parti qu'il est difficile de se garantir de la folie en voyant des prodiges. J e ne suis pour cette grandeur aveugle et partageons sa douleur en grinçant des dents, plus étonné que Saint P aul ait eu la tête perdue après son étrange vision, p endant qu'elle court à son propre anéantissement. Les enfants de M. Mozart ont excité l'admiration de tous ceux qui les ont Le compositeur avait terminé. Pendant quelque temps, personne n 'osa vus. L'empereur et l'impératrice-reine les ont comblés de bonté ; ils ont reçu rompre le silence de mort. le même accueil à la cour de Munich et à la cour de Mannheim. C 'est d om­ (Trad. P. M.) mage qu'on se connaisse si peu en musique en ce pays-ci. 6 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 7

ÇŒTHE: LE ÇËNIE DE MOZART BERLIOZ : LES PILLEURS DE MOZART je l'ai vu lorsqu'il avait sept ans, lors d'un concert donné au cours d'une tournée. j'avais moi-même quatorze ans et je me souviens encore comme sr (Le grand compositeur protesta en 1836, da ns un feuilleton du journal des D é bats, contre les mutilations opérées sur la partition de la Flûte enchantée pour satisfaire au goüt c'était hier du petit homme avec sa coiffure et son épée. français.)

Le talent musical peut se dévoiler extrêmement tôt, parce que la musique La Flûte enchantée est peut-être, de tous les ouvrages de Mozart, celui est un phénomène congénital et intérieur qui ne nécessite aucun apport venu dont les morceaux détachés sont les plus répandus, et la partition complète de l'extérieur ni aucune expérience tirée directement de la vie. Ma/gré tout la moins appréciée en France ; elle n'obtint du moins qu'un fort médiocre urie apparition comme Mozart restera toujours un miracle inex plicable. Et succès à Paris, quand la troupe allemande voulut la représenter au théâtre comment la divinité trouverait-elle l'occasion d'accomplir des miracles s i elle Favart, il y a six ou sept ans. Pourtant il n'y a pas d e concert où l'on ne puisse ne cherchait pas de temps à autre à les réaliser dans des individus extraordi­ entendre des fragments : l'ouverture est sans contredit l'une des plus admirées naires, que nous considérons avec stupéfaction et au sujet desquels nous nous et des plus admirables qui existent ; la marche religieuse est de toutes les céré­ demandons d'où ils viennent! monies des temples protestants ; à l'aide de quelques vers parodiés sur elle, cette mélodie instrumentale est devenue un hymne que chantent en Angle­ Car le génie est-il autre chose que cette force productrice, génératrice terre des milliers d'enfants ; les petits airs, depuis longtemps populaires, ont d'actes qui peuvent se mesurer à J'échelle de Dieu et de la nature et qui, de servi de thème aux fabricants de variations, pour la plus grande joie des ama­ ce fait, ont une conséquence et une durée. Toutes les œuvres de Mozart sont teurs de guitare, de flûte, de clarinette et de flageolet, cette lèpre de la musique de cet ordre; il y a en elles une force créatrice qui continue d 'agir au cours moderne ; et avec quelques autres, bien que fort peu dansants, on a confec­ des générations et ne s'épuisera ni ne se consumera de si tôt. tionné même des ballets. Pauvre Mozart ! Il ne lui manquait plus, pour der­ nière misère, que de voir son sublime ouvrage accommodé aux exigences de la Comment peut-on dite que Mozart a composé Don juan! - Comme s'il scène française, et c'est ce qui lui arriva. L'Opéra qui, peu d'années auparavant, s'agissait d'un gâteau ou d'un biscuit que l'on fait avec des œufs, de la farine avait si dédaigneusement refusé de lui ouvrir ses portes, l'Opéra d'ordinaire et du sucre! - C'est une création de l'esprit, qui, dans sa totalité comme dans si fier de ses prérogatives, si fier de son titre d'Académie Royale de Musique, les détails, est pénétrée tout entière par un esprit, qui est faite d'un seul jet et l'Opéra qui, jusque-là, se serait cru déshonoré d'admettre un ouvrage déjà animée par le souffle d'une vie. En la mettant au jour, son auteur n'a pas présenté sur un autre théâtre, en était venu à s'estimer heureux de monter une appliqué des expérimentations ni essayé des morcellements arbitraires, car il traduction de la Flûte enchantée. Quand je dis une traduction, c'est un pasticcio obéissait à l'esprit démoniaque de son génie, qui lui commandait d'exécuter ses ordres. resté au répertoire sous le nom des Mystères d'Isis. Fi donc, une traduction ! Est-ce que les exigences d'un public français permettraient une traduction pure et C'est la raison pour laquelle tous nos efforts de nous restreindre à des simple du livret qui avait inspiré de si belle musique ? D'ailleurs, ne faut-il pas sujets simples et limités se trouvèrent anéantis lorsque parut Mozart. L' Enlè­ toujours corriger plus ou moins un auteur étranger, poète ou musicien, vement au Sérail renversa tout, et il ne fut plus question désormais au théâtre s'appelât-il Shakespeare, Goethe, Schiller, Beethoven ou Mozart, quand un de notre pièce réalisée avec tant de soin. directeur parisien daigne l'admettre à l'honneur de comparaître devant son parterre? Ne doit-on pas le civiliser un peu ? On a tant de goût, d'esprit, de (Goethe à Schiller, le 30 décembre 1797) : L'espoir que vous conceviez au génie, même dans la plupart de nos administrations théâtrales, que des barbares, sujet de l'opéra, vous l'auriez vu accompli récemment et avec une grande comme ceux que je viens de nommer, doivent s'estimer heureux de passer par perfection dans Don Juan; mais vous ne devez pas oublier, par contre, que de si b ~lles mains. Il y a, dans Paris, sans qu'on s'en doute, une foule de gens cette pièce est tout à fait isolée et que la mort de Mozart ruine définitivement aussi favorisés sous le rapport de la puissance créatrice, que Mozart, Beethoven, toutes les espérances que nous pourrions nourrir de voir jamais naître qu'elque . Schiller, Goethe ou Shakespeare ; plus d'un souffleur eût été capable de créer chose de semblable. Faust, Hamlet ou Don Carlos; bien des clarinettes et autant de bassons eussent 8 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 9

pu ecnre Fidelio ou Don juan; et s'ils ne l'ont pas fait, c'est indolence, c'est Il possède l'instinct de l'animal - de s'imp6ser une tâche conforme à ses paresse de leur part, mépris de la gloire, que sais-je ? enfin, c'est qu'ils n'ont forces dans la limite du possible, jamais au delà pas voulu. On ne pouvait donc pas, sans de grandes moclifications, non seulement Il n'ose rien de téméraire. dans le libretto, mais aussi dans la musique, introduire à l'Opéra une partition Il trouve sans chercher; et ne cherche point ce qui serait irréalisable - allemande de Mozart. En conséquence, on fit le beau drame que vous savez, (ce qui serait peut-être irréalisable pour lui). ce poème des Mystères d'Isis, mystère lui-même, que personne n'a jamais pu II a des moyens extraordinairement riches, mais il ne les dilapide jamais dévoiler. Puis, quand ce chef-d'œuvre fut bien et dûment charpenté, le Directeur inutilement. de l'Opéra, pensant faire un coup de maître, appela à son aide un musicien II peut dire beaucoup de choses, mais il ne dit jamais trop. allemand pour charpenter aussi la musique de Mozart et l'accommoder aux Il est passionné, mais reste chevaleresque. exigences de ces beaux vers. Un Français, un Italien ou un Anglais, qui eût II porte en lui tous les caractères, mais seulement en tant que peintre et consenti à se charger de cette tâche sacrilège, ne serait à nos yeux qu'un pauvre portraitiste. diable dépourvu de tout sentiment élevé de l'art, qu'un manœuvre dont l'intelli­ A vec l'énigme, il vous donne la solution. gence ne va pas jusqu'à concevoir le respect dû a u génie ; mais un Allemand, Ses tempi sont étonnamment justes, mais ils se laissent mesurer et vérifier. un homme qui, par orgueil national au moins, devrait v énérer Mozart à l'égal Il dispose de la lumière et des ombres; mais sa lumière ne fait pas mal d'un dieu, un musicien (il est vrai que ce musicien a écrit d'incroyables plati­ et son obscurité a des contours clairs. tudes sous le nom de symphonies) (sic), oser porter sa brutale main sur un Dans la situation la plus tragique, il a toujours en réserve le mot pour tel chef-d'œuvre! (1). Ne pas rougir de le mutiler , de le salir, de l'insulter de rire; dans la situation la plus gaie, la remarque profonde. toutes façons !... L'instrumentation de Mozart corrigée par un tel homme ! Il est universel par sa souplesse. n'est-ce pas l'impertinence la plus bouffonne qui se puisse concevoir ? C'est ainsi qu'habillé en singe, affublé de ridicules oripeaux, un œil crevé, Il peut boire dans n'importe quel verre, parce qu'il n'en a jamais vidé un un bras tordu, une jambe cassée, on osa présenter le plus grand musicien du seul jusqu'à la dernière goutte. monde à ce public français si délicat, si exigeant, en lui disant : « Voilà II domine de si haut qu'il voit plus loin que tous; c'est pourquoi il voit Mozart! ». tout quelque peu rapetissé. Son palais est gigantesque ; mais il ne sort jamais de ses murs. (1) Il a'agissait d'un n omm é Lachnith. Il voit la nature par les fenêtres de son palais; le cadre des fenêtres "est a ussi son cadre. Son trait le plus frappant est la gaieté ; il parfume même les choses les plus ennuyeuses par un sourire. ' Son sourire n'est pas celui d 'un diplomate ou d'un acteur, mais celui d'un cœur pur - resté pourtant celui d'un homme du monde. Son cœur n'est pas pur par inexpérience. Il n'est pas resté simple et n'est pas devenu raffiné. 11 est plein de tempérament sans nervosité - idéaliste sans devenir imma­ tériel, réaliste sans laideur. FERRVCIO BUSONI: 11 est aussi bien bourgeois qu'aristocrate ; mais jamais rustre ni révolu- LVMI~RES ET OMBRES MOZARTIENNES tionnaire. 11 est religieux - pour autant que la religion s'identifie avec J'harmonie. En lui, l'art antique et le rococo s'unissent d'une manière imperfectible Je pense de Mozart qu'il a été jusqu'à maintenant la forme la plus parfaite du génie musical. mais sans créer une nouvelle architecture. Le vrai musicien lève ses regards sur lui, heureux et désarmé. L'architectonique est le plus proche parent de son art. Sa vie brève et l'abondance de ses œuvres érigent sa perfection au rang de 11 n'est ni démoniaque ni surnaturel; son royaume est sur notre terre. phénomène. 11 est le nombre rond et définitif, la traite tirée, une fin et non un com- Son inaltérable beauté irrite. mencement. Son sens de la forme est presque inhumain. 11 est jeune comme un adolescent et sage comme un vieiiiard - jamais Son art, tel le chef-d'œuvre du sculpteur, est, d'où qu'on le considère, vieilli, jamais moderne, ·porté en terre et toujours vivant. Son sourire si humain une image achevée. nous éblouit encore, radieux. 10 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 11

ARTHVR HONEÇÇER: MOZART

Mozart n'est pas un auteur très apprécié, ni véritablement connu du public RICHARD STRAVSS: SVR MOZART des grands concerts. Pourquoi? Parce qu'il a trop écrit d'œu vres trop belles qui s'appellent Symphonie, La tradition veut que l'on considère ce composite ur, le plus s ublime de Quatuor ou Sonate. L 'auditeur est submergé, il perd pied au milieu de tant tous, comme un symbole de l'art rococo et que l'on juge ses œ uvres comme de richesses. étant des modèles de délicatesse et de légèreté. Mais n'est-il pas vrai a u ssi Les « Festivals », les « Cycles», /es « S emaines » sont généralement réser vés qu'il est celui qui a résolu tous les « problèmes » avant qu'ils eussent été posés, à Beethoven ou à Wagner. Avec ces maîtres, on s'y retrouve plus aisément. que chez lui la passion se trouve dépouillée d e tout lien terrestre et semble en Leurs œuvres sont étiquetées et pourvues de nombreux commentaires à l'appui. même temps comme vue à vol d'oiseau. Son œuvre, bien que m étamorphosée, Elles ont en quelque sorte une estampille avec garantie du génie. Celles de idéalisée et libérée d e toute réalité, n'en contient pas moins tous les aspects Mozart sont tout aussi géniales, quoique moins drapées de gloses et d 'exégèses. de la sensibilité humaine. Que l'on pense à la majesté monumentale et funèbre Plus on /es connaîtra, plus on en découvrira le visage précis et J'étonnante variété. des scènes du commandeur d e Don juan ou à la grâce des airs d e Z erlina ou je pensais à cela en écoutant trois des Quatuors qu'il a dédiés à H aydn. encore aux puérilités célestes de Figaro et aux traits chargés d 'une ir onie supé­ Généralement, on en joue un seul par programme. Beethoven seul a droit à rieure de Cosi fan tutte. Celles de ses œuvres qui n'appartiennent pas a u do­ la série, mais Mozart n'est pas « au répertoirè ». maine dramatique n'ont certes pas la m ême puissance, elles n'en parcourent pas Consultez une fois de plus les affiches monotones des concerts symphoniques moins, grâce à leurs richesses, toute l'échelle expressive de la sensibilité humaine. et voyez quelle place tiennent ses Symphonies. C'est la raison pour laquelle il est aussi stupide que vain de vouloir r endre toute Celle en mi bémol, celle en sol mineur, la Jupiter (enfin un titre à retenir) cette galerie de p ersonnages à l'âme infiniment subtile et prodigieusement y figurent de temps à autre; mais en dehors de ces trois-là, c'est fini. Les quel­ caractérisée par un seul style Mozart. que quarante-cinq « non célèbres » sont délibérément mises au rancart. Nous savons tous que dans /es neuf beetlwvéniennes il y a les « plus * * * belles » et les « moins belles ». Les beiles sont ceiles qui ont un titre ou une his­ Dans l'air du jardin de Suzanne, dans les airs de B elmonte et F ernando toire : l'Héroïque, le D estin frappeur, la P astorale, J'Apothéose de la D a nse et en la majeur, d'Ottavio en sol majeur, Eros en personne parle par le truchement la N euvième. de la mélodie de Mozart, l'amour lui-m ême agit sur nos sentiments sous la On est prévenu, on sait ce qu'on va entendre, on les connaît de réputation, forme la plus belle et la plus pure. Les deux airs d e Zerlina n'expriment pas alors on les comprend et on veut réentendre ce qu'on a compris. seulement l'âme commune d'une fille de ferme séduite. Dans la partie lente Il est vraiment dommage que les commentateurs de Mozart n'aient pas de l'air dit « de la lettre » de Donna Anna, dans les deux airs de la comtesse pensé à cela et ajouté quelques bons « guide-ânes » à toutes ces pages géniales. de Figaro, on voit se profiler devant nous des silhouettes idéales que j'oserai Mais il est trop tard. Aussi Mozart n'attire-t-il pas la foule. comparer avec les « idées » de Platon, qui sont comme les essences de créatures Mozart: ce nom féerique, synonyme même de musique, représente en projetées dans le monde visible. mêm'e temps /es dons les plus surprenants et la vie la plus triste d'un malheureux courant après les quelques florins indispensables à son existence. C'est un dieu * * * besogneux qui crève à la tâche à trente-six ans. Presque immédiatement (après Bach) survient le miracle Moza rt, lequel Bien plus que celle de Beethoven ou de B erlioz, sa vie est celle du solitaire perfectionne et idéalise d'une manière absolue la mélodie de la voix humaine tragique, car personne n'a été plus véritablement solitaire que Mozart. C'est - que je voudrais appeler « idée» et «essence » selon la conception plato­ un petit bonhomme sans autorité, pas beau, il n'a pas d'amis susceptibles de nicienne. Cette voix humaine, elle ne p eut être vue par les yeux, ni comprise mesurer sa valeur. L a femme qu'il aime lui préfère d'emblée le premier venu. par la raison, elle ne p eut êtr e que pressentie, divine entre toutes, par la Celle qu'il épouse est sotte et égoïste. Ses enfants ne lui donnent aucune joie. sensibilité qui peut en aspirer la saveur grâce à l'oreille. La mélodie de Mozart Chacun J'accable de conseils, le morigène, lui donne des leçons. II est seul, , ,dépouillée de tout lien terrestre - c'est l'objet en soi, elle erre, semblable incompris, miséreux, mais il n'en montre pas d'amertume. Il travaille, un labeur a 1 Eros de Platon, entre ciel et terre, entre la mort et l'immortalité - libérée surhumain comparable à celui du grand B ach, et ses œuvres dont la perfection d e la « volonté » - elle est une intrusion venue de très loin de l'imagination nous éblouit ne rencontrent la plupart du temps qu'un accueil condescendant et artistique, de l'inconscient, dévoilant les ultimes secrets dans le royaume d es tiède. « essences ». Enfin, épuisé, il meurt à la tâche, pendant que sa femme soigne ses vapeurs (1944.) dans telle station thermale coûteuse, et on le jette à la fosse commune. 12 FEUILLES MUSICALE S F EUILLES MUSICALES 13

II est retourné là où il devait être, a vec la m asse, avec le (J ra nd T o ut, avec Casals. - Cette oprmon sur la valeur d 'une « altération », d'une « modu­ eeux qui, au Royaume de Dieu, seront les premiers . Quelles funéra ille s s p len ­ lation » est juste, m ais le reproche a dressé à Mozart sur un sty le « trop tonal » dides nous para1traient plus émouvantes que cette phr ase que je copie d a n s tom be par son propre poids. Mozart possède une m aîtrise incomparable dans la biographie de Camille B e/laigue: <4: Quelques jo urs après , Consta n ce vint l'art de la m odulation. S a m usique est si variée et si éloignée de toute ombre et questionna le fossoyeur. Il répondit qu'il n e connaissait pas ce m o rt e t d e puis, de monotonie ! D a ns ses œuvres on voit une diversité constante de ry thmes, de pour prier sur la tombe de Mozart, nul n'a s u jamais où plier les (Jen oux » . caractères, de nuances, de m odulations, tou jours a ppliquée de la façon la plus parfaite et la plus naturelle. Quand apparaît la « limpidité tonale », c'est que la nécessité musicale l'impose. PABLO CASALS: CONVERSATION SVR MOZART ] . Ma. C. - Maître, ne nous laisserez-vous pas le souvenir de Mozart inter­ (EXTRAITS) prété pa r votre violoncelle ? P ourquoi ne transcrivez-vous pas pour votre instrument quelque œuvre du m aître d e Salzbourg ? ] . Ma. Corredor. - Mozart, a-t-on écrit, conserve la g râ ce m ê m e dans la Casals. - L'idée ne m 'est pas venue d e faire une transcription semblable. peinture de l'effroyable. Il existe déjà la transcription pour violoncelle d'un concerto pour fagot. j'ai Casals. - La <4: grâce », le « charme » d e Mozart sont d evenu s d es lieu x souvent pensé que Mozart, qui a écrit pour toute sorte d 'instrumen ts, devait a ussi communs. Il y a beaucoup de demeures d a ns la m aison du m aître, qui sait avoir composé un concerto pour violoncelle. Or, n ulle part il n'en est fait aussi dépeindre la violence : s i la haine et la m écha n ceté existent, c omment m ention. Si Hay dn et Boccherini nous ont donné des œuvres aussi im portan tes, un auteur lyrique pourrait-il les ignorer lorsqu'il s'agit d e caractériser musica­ au point de vue technique, que leurs concertos respectifs, on s'explique diffici­ lement certains personnages? Et si le compositeur nous donne d e la m éch an­ lement que Mozart n'en ait pas fait autant. j e m e suis demandé quelquefois: ceté une traduction artistique magistrale, quel reproche lui faire ? s'il y a vraiment une telle absence, ne serait-elle pas due à J' imperfection du jeu ]. Ma. C . - B eethoven disait, à propos de Don juan, <4: que l'art sacré du violoncelle à cette époque ? M ais d'autre part je dois supposer que B occherini ne doit pas se déshonorer en traitant d es sujets scanda leux ». -antérieur à Mozart- devait être un grand violoncelliste, si l'on tien t compte Casals. -Au fur et à m 'esure que la vie de Beethoven s'a van ce, s'a ffirme de la maîtrise technique que révèlent ses œuvres. en lui l'âme d'élite qui n'aspire qu'à la pureté et à la fra ternité . L e suje t de Le texte d'Arthur Honegger est extrait du volume d'Arthur Honegger : Incantation aux Don Juan devait déplaire à ce noble moraliste; mais je crois que d a n s Don Juan fossiles, Ed. d 'Ouchy, Pully-La usanne. Celui de Richard S trauss du volume d e R ichard S tra uss : seul le livret de Da Ponte peut être scandaleux. Pourrait-on appliquer cette Anecdotes et souvenirs, Ed. du C_e rvin, L au sanne. C elui de P ablo Casals du volume de ]. Ma. épithète à la musique ? Corredot : Conversations avec Pablo Casals, Ed. Albin M ichel, P aris. ] . Ma. C. - La correspondance et les cahiers d e B eethoven révèlent une force intellectuelle. Dans la correspondance d e Mozart se manifeste souvent <4: la puérilité ». Casals. - Cette « puérilité » ne doit pas nous dérouter. Chez Mozart, il LETTRES DE MOZART devait exister la joie continue de la création musicale. je pense maintenant à 1. Mozart fait a llusion. da ns cette lettre adressée 11 son père, a ux circonst ances p énibles qui l'ont Granados, que j'ai bien connu, et qui avait a ussi un langage libre 'et sans malice. fait quitt er S alzbourg. Les expressions et les commentaires puérils - même quand ils empruntent quelque forme grossière - dénotent chez de pareils esprits une âme d 'enfant, Mannheim, le 8 novembre 1777. toujours sollicitée par la merveille de la création. Quels devaient être les com­ Très cher papa, m·entaires et les plaisanteries de Schubert quand il rencontrait s es amis dans une Je ne sais pas écrire en poète ; je ne suis p as un poète. J e ne sais pas brasserie viennoise? C'est là le rire de la détente, superficiel, simple. Peut-être ordonner mon langage avec assez d 'art p our qu'il puisse exprimer la lumière tandis que Mozart écrivait une lettre sur le ton de la farce, ou tandis que Schu­ bert riait bruyamment, un verre à la main, dans leur subconscient s'élaboraient et les ombres; je ne suis pas un peintre. E t m ême je suis incapable d'ex­ primer mes sentiments et mes p ensées par allusion et par pantomime ; je des créations musicales qui comptent parmi la plus pure poésie qui nous ait été offerte. ne suis pas un danseur. M ais je sais faire tout cela par les sons ; je suis un musicien. Demain je vais jouer au piano chez Cannabich (1) tout un ]. Ma. C . - « On reproche à Mozart, écrit Adolphe Boschot, d'avoir un style par trop tonal. Quelle monotonie : tonique, dominante, sous-dominante, morceau en l'honneur de votre anniversaire. Pour aujourd'hui je ne puis 1, 5, 4 ... ! Dans la musique de Mozart, la netteté du plan tonal, son évidence rien vous souhaiter d'autre, de tout mon cœur, que ce que je vous souhaite et sa tranquille certitude, voilà précisément ce qui fait l'imprévu et la puissance tous les jours, le matin comme le soir. Santé, longue vie et bonne humeur. de tous les effets expressifs. Une altération, une modulation deviennent émou­ vantes, à cause même de cette limpidité, de cette fixité tonales ». (-1) Ca nnabich, chef d~s 17 74 de l'Orchestre de la cour de Mannheim. 14 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 15

J'espère aussi que vous avez maintenant m oins de con trar iété que lo rsque mais je suis persuadé qu'il ne pou vait p as y a voir d'autre issue et que c'était j'étais à Salzbourg ; car je dois avouer que j'en é tais la se u le cau se. On m'a la volonté de Dieu. La seule chose que je voudrais vous d em ander, c'est bien mal traité ; je ne le m éritais pas. N a turellemen t, vo u s a v e z p ris p a rti de me rendre le service amical de préparer mon père à recevoir la triste - mais trop. Voyez-vous, c'est là la ca use la plus é v ide n te c t la p lus im­ nouvelle- je lui ai écrit p ar le m ême courrier- m ais je lui ai seulem ent portante pour laquelle j'ai quitté Sa lzbourg si rapidement. J 'espère que dit qu'elle était gravement malade - j'attends seulement sa réponse pour mes vœux seront accomplis. Et maintena nt il m e faut te r m iner p a r d es voir comment je vais m'y prendre. Qu'e Dieu lui donne la force et le courage! souhaits musicaux. Je désire que vous puissiez vivre a u tan t d 'a nnées qu'il - Mon ami ! ]'ai tout surmonté, car depuis longtemps je me préparais à est nécessaire d'en avoir pour ne plus savoir qu'inven te r d e n o uveau en cette éventualité! - j'ai pris le dessus stoïquement et avec résignation, musique. Adieu. Je vous prie très humblem ent d e m 'aime r en core un tout avec l'aide de Dieu. Quand sa maladie parut grave, je ne dem andai à Dieu petit peu et de vous contenter d e ce m écha nt souha it jusqu'à c e qu'on que deux choses, pour ma mère une mort heureuse et pour moi d e m e fourre dans mon étroite et petite cervelle d e nouveau x tiro irs d a ns lesquels donner la force et le courage- et le Dieu miséricordieux a entendu m a prière je puisse mettre la raison que j'ai encore l'intention d 'acquérir. J e baise et m'a accordé ces deux choses dans son infinie bonté. C'est pourquoi, cher mille fois les mains de papa et je reste jusqu'à la mort ami, je vous prie de veiller sur mon père, de l'encourager afin que le coup ne soit pas trop dur, lorsqu'il lui faudra apprendre le pire. Je vous recom­ Mon très che r p è re (2) mande également de tout mon cœur ma sœur. Allez les voir le plus tôt pos­ votre fils très obéissa nt sible, je vous en supplie - ne leur dites cependant pas encore qu'elle est Wolfgang Amadé Mozart. morte, mais préparez-les à recevoir cette nouvelle - faites pour le m ieux, usez de tous /es ménagements - faites en sorte que je m e tranquillise - et que je n'aie pas à apprendre un autre malheur. - Veillez sur mon cher papa et ma chère sœur. Répondez-moi le plus vite possible, je vous en supplie. -Adieu, je suis votre serviteur très obéissant et reconnaissant. 2· M ozart écrit à !"abbé Joseph Bullinger, confesseur et v ieil .ami d e la famille Mozart, pour lui a:moncer la mort de sa m ère survenue le 3 juiJiet 1778. A la m ê me dat e, M o za rt éait à son p è re, m a is Wolfgang Amadé Mozart. n ose pas lui annoncer la v érité, qu'il lui dira seulem ent d ans une lettre d a tée du 9 j u illet.

Paris, le 3 juillet 1778. Très cher ami, Pour vous seul. 3 . Cette lettre montre combien Mozart était exigeant q u ant à l'interprétation et la mise au point de Pleurez avec moi, mon ami! - Je viens de vivre la journée la plus ses œuvres. Il s'agit ici de la dernière rép Hition d ' « I doménée ». triste de ma vie - j'écris ceci à ·deux heures du matin - je dois vous dire que ma mère, ma chère maman, n'est plus!- Dieu J'a rappelée à Lui - Munich, le 27 décembre 1780. je me rendis compte que telle était sa volonté- et je me suis incliné devant Mon très cher père, la volonté de Dieu. Il me l'avait donnée, il pouvait donc aussi la reprendre. J'ai reçu le texte entier, la lettre de Schachtner, votre mot et les pilules. Mais pouvez-vous imaginer l'angoisse, la peur et les soucis qui furent mon Ce n'est pas par goût personnel que j'ai résolu de raccourcir deux scènes, lot au cours de cette dernière quinzaine - elle mourut sans se rendre compte mais je m'y suis vu obligé parce que Raaff ( 1) et Dai Prato massacrent qu'elle s'éteignait - comme s'éteint une lumière. Trois jours avant sa fin, le récitatif en l'interprétant sans relief et sans élan, avec une grande mono­ elle s'est confessée, a communié et reçu l'extrême-onction. -Mais pendant tonie. Ce sont les acteurs les plus médiocres que j'aie jamais vus sur une ces trois derniers jours, elle n'a cessé de divaguer, et aujourd'hui à cinq scène. L'autre jour, avec Seeau, nous avons supervisé le tout pour voir si heures 21 l'agonie a commencé et elle a perdu en même temps toute sa tout marchait. Toute la partition va être imprimée telle quelle, ce qu'il conscience. - ]e lui pris la main et lui parlai - mais elle ne me voyait avait tout d'abord absolument refusé. Mais pour finir, il s'est rendu à mes pas ni ne m'entendait, et était insensible à tout.- Elle demeura ainsi jusqu'à sa mort, qui survint cinq heures plus tard, à 10 h. 20. - Autour d'elle il instances. La dernière représentation a été extraordinaire. Elle a été donnée n'y avait personne d'autre que moi, un de nos bons amis (que mon père dans une des grandes salles du palais. L'Electeur était présent. Cette fois, connaît bien), Monsieur Haina (1), et l'infirmière. -Il m'est absolument impossible de vous décrire maintenant toute l'évolution de sa maladie - nous avons fait une répétition avec l'orchestre complet (ce qui veut dire, bien sûr, avec autant de musiciens qu'on peut en mettre dans la salle de

( 2) En français dans le texte. ( 1) Haina (plutôt : Heina), musicien et éditeur parisien. (1) Raaff, t énor de l'Opéra de Munich. 16 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 17

( 1) Zones, basse de l'Opéra de Munich. 18 FEUTLLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 19

l'expression du personnage (quand bien même, Courrier suisse du disque je le sais, une discutable « tradition ~ viennoise permet d'attribuer ce rôle de soprano dramatique Le plus grand répertoire en Suisse à un soprano lyrique). Lisa Della Casa est, par LES DIS Q UES D E L 'ANNÉE M OZART (I) contre, excellente en Elvire et Hilde Gueden également en Zerline. Très bon Ottavio aussi A part Columbia , dont j 'ai s ig nalé ici la publl· (Dermota), mais Leporello (Corena) lourd et cation ( en 1 1 disque~ micros illons) d e l'œuvre sujet à de légers écarts d'intonation. Quant au intégra le de Mozart pour le p iano, i nte rprétée par protagoniste (Siepi), bon dans l'air « du cham­ W alter G ie5eking • . l'effort d es éditeurs s'est pagne ~ . parce qu'excellent chanteur, il manque Disques microsillons Pour 1'année Mozart surtout porté sur les 5 g rands opéras du musicien de mordant dans les récitatifs. Or on sait le d e Salzbourg, dont to u s n 'ava ient pas encore ~t~ rôle que ceux-ci jouent dans cet opéra. enregistrés int~ r alement . Symphonies, KV. 184 • 318 • 338 - 3 85 • La qualité technique est accomplie (sans l'excès 504 - 543 - 550 - 551 et Symphonie C et effo rt correspond au go u t actue l du public d'écho dont souffre quelque peu l'enregistre­ Pour l'année Mozart c.onœrtante, KV. 3 64. qui, depuis u n e d iz a ine d 'années, se porte de m ent de la même firme, de La Flûte enchantée) Ouvertvres d'opéras : Idoménée - L' Enl~emen t mais, tout compte !ait, quant au style et au plus e n p lus vers ces ouvrages dont certains - La Flûte enchantée au S~ail - Les Noces de Pisaro - Don caractère d'ensemble de l'exécution, je préfère Juan - Cosi Fan Tutte - Der Schawpiel­ tels Cosi l a n tutte et La Flûte e nchantée -, Solistes : Hilde Gueden, Wilma Lipp, Em­ direktor - T itus - La FlQte enchant~e . qui ne figuraient que ra re m e n t aut re fois à l'affi· personnellement encore le « repiquage » de l'en­ my Loose, Leopold Simonenu, Kurt BOhme, Extraits chantés de : Don Juan. che, font aujourd'hui fermement partie du réper­ registrement de Glyndebourne, dont j 'ai parlé ici Walter Berry, Paul SchôUler, August Conœrtos pour plana, KV. 365 - 414 - 4 53 - toire de tous le s théâtres lyriques du monde. en novembre 1955 **· Jaresch. L'Orchestre Philharmonique de Vienne et 488 • 503 - 537 et Rondos: KV. 382 • La Flût~ enchantée est présentée en deux 386. le Chœur d e l'Op<'lra d'Etat de Vienne sous Rien de n e ui quant à l'Enlèvem e nt au Sérail, versions concurrentes : celle de Decca, sous la Concertos pour violon, KV. 218-219. la direction de K a rl B ohm. LXT 5085/87 dont il e xistait , depuis quelque t e mps déjà, deux conduite de Karl Bêihm, et celle de la DGG, Concertos pour fiQte, KV. 313, pour clarinette, versions intégrales ( a vec dialogues abrégés et KV. 622. sous celle de Ferenc Fricsay. Messe No 14 (du Couronnement) KV. 317. - adaptés) : ceUe de Decca (direction : Krips, avec L'enregistrement Decca (3 disques) est sur­ Solistes : Suzanne Danco, Lisa Della Casa, Motet c Exaultate jubilate, KV. 165. - Wilma Lipp, Emmy Loose, Walter Ludwig et tout le triomphe du chef, de l'orchestre et des Ave Verum, KV. 618. Hilde Gueden, Anton Dermota, Cesare Sie­ Peter Klein) et celle de la Deutsche Gramm<>­ chœurs : interprétation fouillée, nuancée, d'une pi, Fernando Corena, Kurt Bohme, Walter Sérénade c Haffner », KV. 250 - Elne kleine phon (direction : Fricsay, avec M a ria Stader, grande noblesse, plus instrumentale que vocale Berry. Nachtmuslk, KV. 525. Rita Streich, Hafliger, Martin Vantin et Joseph L'Orchestre Philharmonique de Vienne et Divertissement, KV. 251. • Six contredanses, cependant. Distribution homogène de l'Opéra de Greindl) entre lesquelles je préfè re la première le Chœur de l'Opéra d 'Etat de Vienne sous KV. 462. Vienne, différente simplement de celle de Co­ la direction de . LXT 5103/06 Airs de concert, KV. 369 • 578 (Maria Sta- en ce qui touche le style de l'interprétation, lumbia il y a deux ans : Wilma Lipp (La Reine) der); KV. 513 - 612 (Kim Borg) . celle de la DGG, d 'une gravure plus raffinée a gagné encore en sftreté et son articulation est Los Noces de Figaro Quintette avec clarinette, KV. 581. cependant, souffrant à mon sens d'une erreur de meilleure ; Hilde Gueden (Pamina) est la plus Solistes : Hilde Gueden, Lisa Della Casa, Quatuors à cordes, KV. 42 - 458- S 1 S. distribution dans les voix féminines. discutable des interprètes féminines de cette Adaglo et Rondo, KV. 617 a. Suzanne Danco, Cesare Siepi, Alfred Poell, version enregistrée : voix ravissante, mais hors Ferna ndo Corena. Sonates pour piano et violon, KV. 304 • 3 76 - Don juan, dont il existe aujourd'hui 5 enre· gistrements différents sur le marché, n ' a toute· de son emploi de « » ; ce -n'est pas (en­ L'Orchestre Philharmonique de Vienne et 378- 379- 380- 454- 526. le Chœur de l'Opéra d'Etat de Vienne sous Sonates pour piano seul, KV. 281 - 283 - fois pas encore trouvé sa forme disquée définitive, core) un soprano lyrique et son émission manque la direction d'Erich Kleiber. LXT 5088/91 284 - 309 - 310 - 311 - 330 - 331 - 333 - simplement parce que notre époque ne connaît d'ampleur. L'artiste a quelques difficultés dans 494-533-545-570- 576. pas d'interprète idéal du rôle principal, comme l'attaque des aigus et son jeu manque d'émotion. Fantaisies pour piano, KV. 397.475. Cos! Fan Tutte le fut Ezio Pinza, il y a une vingtaine d'années. Emmy Loose, par contre, est une excellente Menuets pour piano, KV. 1. 355. Solistes : Lisa Della Casa, Christa Ludwig, Rondo en ré maJeur, pour piano, KV. 485. Le Don juan de Decca (4 disques), susceptible Papagéna. Erich Kunz, Anton Dermota, Emmy Loose, Variations, pour piano: KV. 455. de contenter les amateurs pas trop difficiles, est Léopold Simoneau, très beau Tamino, diffère Paul Schoffler. Opéras: L'ENL~EMENT AU SfRAIL dir. F. conduit par Krips à la manière brillante et super­ sensiblement dans son interprétation de Der­ L 'Orchestre Philharmonique de Vienne et Fricsay, avec Maria Stader, Ri~ Streicb, mota (chez Columbia); Kurt Bêihme a beau­ le Chœur de l'Opéra d 'Etat de Vienne sous Ernest Hilfliger, Martin Vantin et Joseph ficielle de ce chef arrangeant qui accorde aux la direction de Karl Bohm. LXT 5107/09 Greindl (en 2 disques) chanteurs des facilités discutables (ainsi à Lepo­ coup de noblesse - sinon d'ampleur - et une et le premier enregistrement intégral rello dans son air du 1er acte et dans l'invitation justesse parfaite en Sarastro. L'enregistrement (avec dialogue parl<'l) de a souvent été gratifié d'un écho artificiel exces­ L'Enlèvement au Sérail LA FLOTE ENCHANTfE (dir. Ferenc Fricaay, aux masques). Il a heureusement supprimé la sif : bon pour donner de l'éclat aux interventions Solistes : Wilma Lipp, Emmy Loose, Walter avec Joseph Greindl, Ernest Hlifliger, coupure habitue11e dans le sextuor final, mais il Ludwig, Peter Klein, Endre Koréh, Heinz Kim Borg, Rita Streicb, Maria Stader, aurait pu rétablir le récit d'Elvire qui suit de la Reine de la Nuit, il est parfois gênant Wœster. Dietrich Fischer-Dieskau, Lisa Otto, Mar­ Mada,znina ... , qu'on n'entend jamais à la scène, à aillleurs. L'Orchestre Philharmonique de Vienne et tin Vantin, etc. (3 disques avec texte cause des applaudissements que le public adresse Cette version demeure celle d'une exécution le Chœur de l'Opéra d'Etat de Vienne sous complet, en cassette de luxe, LPM 18264- la direction de Josef Krips. LXT 2536/38 66, ou en couplage automatique, LPM trop longuement à Leporello. Le trio des masques de concert (sans séparation des différents numé­ 18267 - 69). serait très bon si Danco avait la voix moins ros de la partition par « plages » comme dans 4: grise '> et plus puissante. C'est une erreur de l'enregistrement Columbia d'il y a deux ans), En vente dans tous les magasins de disques faire chanter Anna à cette parfaite cantatrice tandis que celle de la Deutsche Grammophon Disques et catalogues dans les bons magasins DEMANDEZ LA LISTE DES NOUVEAUTfS de concert qui n'a ni le caractère vocal, ni (3 disques également) rétablit - et avec quel PARAISSANT CHAQUE MOIS de la branche * F.M. No 9/1955, p . 195. '-' * F.M. No 9/1955, p. 194. 20 FEUILLES MUSICALES LA VIE MUSICALE ROMANDE

SOi• n apporte:L. aux v o 1x• parlées • tout es confiées• d à é . ar sés 1 - /a l o r m e t h é atrale e d e s a cteurs s p Cl 1 . . d r étant nourrie des grande s traditions frança ises et russes, Quelques disques l'o p é ra les dialogues de S c h lkanc e Y traditions qu'elle n'a cependant pas manqué a droit.e,ment a d apt és à l'au ditio n av~u gle . lève GENÈVE d 'orner d 'un apport autochtone : Mlles jennifer L 'exécutio n m u sicale, tr~ a u pOint, ref . Lowe, N eda Pave/a et janic-Milankovic ont, à à l'attention des discophiles . . . nn«sé d e r toute o1s d 'u ne j u ste scrulb ll1té , sans ,...-- cet égard, emporté l'a dhésion d'un public h abitué . tenue que sous mozartiens une < ligne :. m é lodiqu e aussi sou o · tribution à la perfection des étoiles de l'Opéra de Paris. Ja bag uette d e BOhm, c h e z Decca. IS t Mais, on s'en doute, c'est dans la danse d'ins­ . , · ée également e toute d iffé rente, m rus tres sOJ~ n ( H ë fliger) et Sous les auspices de la Sté romande de spec­ piration folklorique qu'ont triomphé les dan­ sans < t rous » : e xcellent T a mmo . k ) . très tacles, le BaJlet national de Bosnie (corps de seurs bosniaque s et là, il fa ut vous dire avec P apagéno re m a rq uable (F i sc he r-Di e ~ :)u ~ très ballet de l'Opéra de Sarajevo) est venu donner, quel talent, quel mérite et quel courage une b onne R e ine d e la Nui t (Rita S tre lc. die) . en- au mois de décembre, trois représentations de jeune fille âgée tout juste de vingt ans, Katarina scp h Gre1n , bon S a ra st ro (-gaieme n t ( J 0 me « La Légende d'Ohrid », ballet en 4 actes, argu­ Kotz k a (Bilyana) a tenu la scène pendant trois 1 sembles ct chœ u rs adm1. ra bi cs. a u xquc s , corn. ment et musique du compositeur serbe Stevan actes, sans se démentir un seul instant. Elle , . une techruque à tout l'e nre g ist remen t d a 11 1eu rs , . . t Hristic (né en 1885 à Belgrade). avait en Dra~o Boldin (Marko) un partenaire W. A. MOZART . é cla t saiSISSaD S. pous sée a ppo rte u n rehc f ct u n . as digne d'elle et un sûr appui. Il me faut dire • 1 sc pOSSit p ' « La Légende d'Ohrid ~ est une belle œuvre, (K. 626) WALP 1514 Si la quest ion du d.1 a ogue n e . s, aussi mon admiration au maître de ballet Franjo d e ux vers1on dont 3 actes sont basés sur l'art folklorique (sty­ Horvat, qui mit tout son talent et son imagi­ Orchestre Philharmonique de Berlin j'hC:'"S itera is, je l'av o u e , e ntre ces é vent lisé sans rien perdre de sa spontanéité), tandis (Dir. KEMPE) aux mérites m u sicault co n t rebalanc. s sou . ~ nation à ordonner avec un perpétuel renouvelle­ . ara1t tout stm que l'argument permet ingénieusement d'en con­ Chœurs St-Hedwigs - Kathedrale mais t h éâtra le ment parla n t , 11 app h ment, cette vaste fresque ; Franjo Horvat attei­ • · Flûte enc an- sacrer un, le second, à la danse classique. Selon gnit à la grande m aîtrise dans le long et incessant (Dir. FORSTER) ple m e n t a b su rde d e co ncev01 r une la tradition du folklore serbe, dont les chants crescendo du tourbillon final. Là, il a introduit Solistes: GRUEMMER, HOEFFGEN, ti:e a mputée d e son t exte p a r 1e - ·' .. épiques magnifient toujours l'héroïsme des ancê­ . Decca), dtn- avec bonheur un élément typique du folklore KREBS, FRICK L es Noces d e Fi!Jaro (4 d1 sques é- tres et leurs luttes désespérées contre le Turc, . -ve nt aucune r bosniaque, la danse guerrière de Rugovo, qui se gées par Erich Kle 1be r ne sou 1e ~ C'est l'argument de ce ballet nous montre Marko, parti danse au rythme d 'une grosse caisse frappée avec , d · al ou théatra1 · (Sélection) (it.) F ALP 359 serve gén é rale d o r re musiC dernier à la recherche de son aimée, Bilyana, emmenée la mailloche ordinaire d'une main et, de l'autre, Glyndebourne. Festival Orchestra et là un docume nt intétJral (comprenant, a.u et de en esclavage par les janissaires. Avec l'épée et la 11 une petite baguette de bois - quand le musicien, Chœurs (Dir. FRITZ BUSCH) acte les air. S de Barb e nne· , d e Marce 1nef . au fleur magiques que lui ont remises des fées bien­ ' . · à Ja OIS, qui danse aussi, ne brandit pas le lourd instru­ Solistes: JURINAC, LEWIS, Mc NELL, Basile, qu'o n n'entend Ja maiS, é au faisantes, il pénètre dans le palais du sultan, ment au-dessus de sa tête. Cet étonnant tambou­ YOUNG théâ tre e t tous les r é cita tifs accompag~ s te extermine les Turcs et délivre les esclaves. Bi­ rinaire s'appelait Dorde Milosevic. • . é - ent dtstan • lyana lui échappe sous la forme d'une colombe, clavec in). L'interpré ta tiOn, 1 ge rem . hes- Il est bien regrettable, et même désolant, que NOZZE DI FIÇARO , d l' é cutJOn ore il 4me se distingue p a r la clarte e e x . d la mais la retrouvera au acte. L'allégresse est ces artistes aient fait un pareil voyage, pour ne (it.) Opéra complet ALPS 1312 traie , le respect a b solu des indicatH::ns e alors générale dans le village et une bacchanale donner que ces trois représentations genevoises, effrénée prend son essor, véritable action de joie, ALP 1313/15 partition et l'homogénéité d es interpretes. la alors que nos autres scènes suisses auraient pu Glyndebourne Festival Orchestra et La distribution fé minine e st meilleure que. a symbole de l'ivresse des peuples de la Yougos­ profiter de l'aubaine. Chœurs (Dir. GUI) masculine cepe ndant : Lisa Della Casa, qut. lavie enfin . délivrés, non seulement du Turc, Au Centre de premiè res auditions, intéressant . d'h . une parfatte Solistes : BRUSCANTINI, SCIUITI, gagné en ampleur, e st auJOUr Ut - mais aussi de l'Autrichien. Et cela, c'est si clai­ concert vaudois, organisé sous les auspices des . gréable et en- WALLAGE, M. SINCLAIR, STE­ Comtesse · H1lde Gueden, une a rement exprimé, par la musique comme par la Feuilles Musicales. Le nombreux public que ' D toujours un peu VENS, CALABRESE, CUENOD, jouée Suzanne; Suzanne anco, . C~té passion qui anime les danseurs, que le public en réunit chaque fois Elisa Clerc, a pu faire enten­ 0 JURINAC, GRIFFITHE, J. SIN­ froide chante Chérubin à la perfectiOn. . a été bouleversé et pris d'un grand élan de sym­ dre les Cahiers vaudois, pages à la si prenante ' . · (F" ) pourrait avotr CLAIR, Mc COAHAN masculin, Cesare Stept tgaro b" n pathie pour ces artistes et pour le message de poésie, de Jean Apothéloz et la très intéressante plus d'allant et Alfred Poëll (le Comte) ~st te leur pays qu'ils lui apportaient. Sonate pour cor et piano, 'de jean Perrin, dont QUARTETT . 1 . b Ile l'exécutiOn cor- conventionnel : a vo1x est e • lé Disons que Sarajevo, petite ville dont l'acti­ l'art sans concession inspire la sympathie (trans­ en Ré majeur (K. 499) ALP 1307 recte mais sans « allure '> ; c'est un comte P. - vité artistique ne le cède en rien à celle de formée en concertino pour cor et orchestre à QUARTETT béien' dont l'italien n'est pas des plus ats· é s. Bten en Si bémol majeur (K. 589) • (C ) Ba- Belgrade, de Zagreb et de LJubljana, - Sarajevo, cordes, l'œuvre y gagnera en éloquence persua­ supérieurs se montrent ici Bartolo orena • donc, a bien fait les choses : avec sa troupe, forte sive). Le programme était complété par plusieurs AMADEUS STRING QUARTET sile (Murray-Dickie) et les deux comparses•. An­ d'une cinquantaine de danseurs for_més à la pages de Julien-François Zbinden, la « Jazz­ tonio (Proglhof) et Don Curzio (Meyer-Welfmg). bonne école et dont quelques-uns sont de premier Sonatine » et la remarquable Partita pour violon Naturellement, ce sont les récitatifs - absen~s ordre, elle nous a envoyé un chef d'orchestre et violoncelles, œuvres d'un musicien brillant et Beaucoup d'autres enregistrements d'œuvres de dans l'ancienne version Columbia - qui const~­ Mozortsont parues sur • HIS MASTER'S VOICE.• absolument remarquable, Ivo Stajcer, son maître dont l'art se fait de plus en plus péremptoire. Demandez nos prospectus. tuent la pierre de touche de l'interprétation t~éa­ de ballet, Franjo Horvat, accompagné de Mme Nous avons été malheureusement privés des œu• trale de l'œuvre. Beaucoup d'artistes et me~e Hélène Uhlik-Horvat, auteur des costumes (co­ vres d'Aloys Fomerod et Constantin Regamey, AGENCE GÉNÉRALE d'amateurs auront intérêt et profit à étudter lorés, pleins de fantaisie, mais d'un goût sans faute desquelles, mais ce n'est que partie remise, ces disques quant au style de l'école viennoise excès, parfaitement mesuré), ainsi que le direc­ deux aspects essentiels de la production musicale HUG & Co. BALE dans ce domaine mozartien qui demeure un teur général et le directeur de l'Opéra, MM. vaudoise n'ont pas été révélés au public, fort modèle achevé de déclamation lyrique. Lindenhofstrnsse 16 Tél. (061) 22 19 70 Vlajko Ubavik et Tihomir Mirio. intéressé et séduit par ce qu'il avait entendu. (A suivre) Marcel Sénéchaud. L'école de danse classique yougoslave a été Ami ChlJ.telain. 22 FEUILLES MUSICALES GUIDE ROMAND DES CONCERTS FÉVRIER 1956 ré majeur pour hautbois , vio lo n, cor et violon­ L es concerts indiqués po.r u .n astérisque sont rndiodillusés. celle de K . Stamitz qui suivait et des quatuors LAUSANNE à cordes, op. 77, en sol majeur de J. Haydn, GENÈVE LAUSANNE lequel mit un lumineux point fina l à un pro- VENDREDI 3 et DIMANCHE S. Grand DIMANCHE 5 février. g ramme habilement dosé. H. Rochat. Casino. Vme Concert populaire de l'OCL. « La Tosca l> , de Puccini, avec Suzanne LUNDI 6. 20 h. 30. Théâtre de Beaulieu. Si étonnant que ce soit, les c: Vêpres du di­ Sarroca, Georges Noré et René Bianco, * IXme Concert de l'abonnement de manche ~ de Mozart, i.nterprétées par le Chœ ur d e l'Opéra, (Sté rom. de Spectacles). l'OSR. (Voir sous Genève.) des élèves de l'Ecole Normale de Lausanne, sous NEUCHATEL SAMEDI 4, 17 heures. Conservatoire. MERCREDI 7 et JEUDI 8. Théâtre Municipal. la direction précise et sOre de Robert Pi{1uet, Introduction au « Faust l> de Schumann, Ballets espagnols. étaient pour notre ville une premiê re audition. par M. S. Baud-Bovy (voir aussi diman­ VENDREDI 10. Salle Orient-Ville. Certes, il ne s'agit d'une des toutes grandes che 12). Concert « Pour l'Art » : Quatuor Barylli. œuvres de Mozart, l'influence du style italien se L e 23 mai 1942, comme magnifique conclusion DIMANCHE 5. Temple de St-Gervais. DIMANCHE 12. 17 h. Eglise des Terreaux. fait trop sentir dans le « Laudate pueri :z> et le au premier concert sympho nique de la 43me Fête Concert Mozart (Jeun. Musicales). Orgue, quatuor à cordes. Sol. Marie Du­ « Laudate dominum '> , il y a des passages iné­ de l'Association des musiciens suisses qui tenait four, orgue. Quatuor André Loew, E. Gi­ MERCREDI 8, 20 h. 25. Victoria-Hall. gaux, des thèmes développés de manière acadé­ ici ses assises, rete ntit en cette S alle des conf~­ rardet-Micheloud, J. P. Buvelot, Chr. Ixme Concert d'abonn. de l'OSR ; dir. : mique, mais tout cela est compensé mille fois rences qui est un peu notre c: h a ut lie u de la * Mercier. - Mozart, Schumann. par des pages admirables, telles ce « Confitebor·l> mus ique >, et cinq j ours seulement après sa Ferenc Fricsay ; sol. : Aldo Ciccolini, pian. LUNDI 13. Théâtre Municipal. 20 h . 30. où se répondent avec une merveilleuse ferveur création à Zurich, la < Symphonie pour orches· Bartok, Liszt et Brahms. * VIme Concert de l'abonnement de le soprano et le chœur. Celui-ci, qu'il faut féliciter tre à co rdes :z. d'Arthur H o negger. Par la suite, JEUDI 9. Cour St-Pierre. l'OCL. Dir. : Victor Desarzens; sol. : Mo­ pour sa fraîcheur et sa conviction, traduisit sans les Neuchâtelois devaient réentendre ce tte œuvre Michèle Auclair, viol. nique Fallot, pian. - Oeuvres de Com­ heurt une œuvre qu'on réentendra avec plaisir. ct se convaincre qu'ils avaie nt fait connaissance, VENDREDI 10. Conservatoire. père, Josquin, Okegehm (compositeurs du Révélation de deux jeunes solistes de grand ta­ parmi les tous premiers , avec une des pages . Orch. de St-Jean, concert pour son 35me XVme siècle), F. Martin, Mozart. (Retr. lent, le soprano Elisabeth Helfer, le ténor Eric orchestrales les plus achevées du compositeur anniversaire. le 16, à 21 h. 30.) Tappy (qui vit intensément la musique), tandis suisse. Le 15 décembre d e rnier, ils la réenten­ SAMEDI 11. Victoria-Hall. JEUDI 16. 20 h . 30. Salle de Villamont. que Lucienne Devallier, alto, et Claude Gaider dirent à nouveau, plus a ssurés encore d'avoir eu Alfred Cortot. Jürg von Vintschger, pian. - Beethoven, la primeur d'un chef-d'œuvre, mais le cœur lourd (remplaçant Roger Girard) assumaient leur rôle DIMANCHE 12. Victoria-Hall. Brahms, Debussy, Prokofieff. (Jeunesses sans défaillance. L'organiste Georges Cramer fut lorsque éclata le choral, flottant ce jour-là comme Musicales.) * « Faust ~ de Schumann, par Je Chant tout de délicatesse. La Cantate No 85 de Bach un pavillon en berne, car le maitre était mort Sacré. Dir. : S. Baud-Bovy. VENDREDI 17. Maison pulliérane. « Je suis le bon berger ~ . complétait le programme quelques jours avant. Wiener Siingerknaben. MARDI 14. Conservatoire. (le chœur devrait travailler la prononciation Après Paul Sache r, aprês Ernest Ansermet, LUNDI 20. 20 h. 30. Théâtre de Beaulieu. David Erlih, viol. allemande des h aspirés et des e finals 1), ainsi après Victor Desarzens , il était intéressant de * x me Concert de l'abonnement de MERCREDI 15. Victoria-Hall. qu'une symphonie de la Cantate No 42 de Bach, voir Karl Münchinger aux prises avec cet ou­ l'OSR. (Voir sous Genève.) Concert populaire de l'OSR (Ville de où l'O.C.L., parfait dans Mozart, ne donna pas vrage. Son tempérament germanique le pousse * JEUDI 23. Maison pulliérane. toujours le meilleur de lui-même. à en souligner surtout le caractère lyrique, à en Genève), dir. : E. Ansermet; sol.: Made­ Récital Alfred Cortot ( « Concerts de Un contretemps n'a pas permis à notre chro­ déployer le climat mysté rieux qu'il semble aug­ leine Lipatti, pian. Haydn, Lipatti, Roy, Pully »). niqueur habituel d'assister au 2me concert de menter encore en estompant certains contours, Borodine. VENDREDI 24. 20 h . 30. Salle du Grand Con­ l'Atelier. Divers échos nous permettent de penser en arrondissant certains angles. Si cette inter­ JEUDI 16, Victoria-Hall. seil. qu'il constitua une belle réussite, avec la canta­ prétation romantique, pourrait-on dire, contraste Wienersiingerknaben. IVme Concert de l'Atelier. Ulrich L ehmann, trice Violette Vernaud, dans des mélodies de avec celles plus dynamiques de nos chefs suisses, VENDREDI 17 et SAMEDI 18. viol., Berne, Jacqueline Gühl, pian., Ge­ Honegger, Poulenc et Moussorgski, le pianiste elle n'en reste pas moins tout aussi valable, et « Amahl » et « Le Médium », de Giancarlo nève, A. W. Galletti, corniste, Genève. - Georges Bernand dans des pages paraît-il quel­ atteste de· cette richesse des chefs-d'œuvre qui Menotti (Sté rom. de Spectacles). Oeuvres de Johann Graff, Danzy, Bartok, que peu décevantes de Chostakowitch, la pianiste laisse à celui qui les sonde la liberté d'en éclairer MARDI 21. Conservatoire. Hindemith, Stella Budry, qui accompagna la cantatrice avec certaines facettes plus que d'autres et d'ordonner Le Motet de Genève. Dir.: J. Horneffer. LUNDI 27. Théâtre Municipal. la perfection rare qu'on lui connaît. P. M. celles-ci selon une intention eurythmique à lui MARDI 22, 20 h. 25. Victoria-Hall. . * VIIme Concert de l'abonnement de particulière. Le « Ricercare » de Bach fut tel xme Concert de l'abonn. de l'OSR. l'OCL. -D ir. : Louis Martin; sol. : MORGES * un jeu se_rein de lignes pures et continues, le Dir. : Paul Sacher. Sol.: Henryk Szeryng, Ruggero Gerlin, claveciniste, - J .-Ch. C'est dev~t une salle trop peu revêtue que « 3me brandebourgeois » tel un jeu subtil de viol. J.-Chr. Bach, J.-S. Bach. S. Pro­ Bach, G. Paisiello, D. Scarlatti, J . S. Bach, le « Conviviurn musicwn » a donné quelques lignes virevoltantes. Une exquise mise en scène kofieff, Michael Tipett, S . Barber. (Retr, le ter mars, à 21 h . 30.) œuvres du XVIIe et XVIIIe siècles. de l'œuvre revendicatrice la plus habile qui ait SAMEDI 25. Cour St-Pierre. VEVEY Ecrites' pour hautbois, cor et basson, trois jamais été composée - la « Symphonie des Dietrich Fischer, chant. délicieuses fantaisies tout empreintes de poésie adieux»- terminait ce très beau concert d'abon­ SAMEDI 11, 20 h. 30, Salle des Rempart. La MARDI 28. Réformation. et de charmes ouvraient le concert. Le trio pour nement donné par l'Orchestre de chBinbre de Tour-de-Peilz. cordes, en mi bémol majeur, de L. Boccherini, Stuttgart. Mais peut-être qu'ici davantage de IVme Concert de l'Orch. de chambre de Quintette à vent des solistes de la Garde . qui lui succédait aurait mérité une exécution bonhomie et de bonne humeur auraient rendu Genève. Dir. : Pierre Colombo, Concert républicaine de Paris, - Rameau, Des­ moins scolaire et plus chaleureuse. Bien supé­ cette sollicitation plus convaincante encore. . Mozart avec Jacqueline Blancard et Karl landes. Ibert, Milhaud, Hindemith, Tomasi, rieures furent les interprétations du quatuor en Paul-Emile Béha. Engel, pianistes. Françaix, (Arts et Lettres.) MERCREDI 22. Théâtre de Vevey. MERCREDI 22. 20 h. 30. Casin o-Théâtre. Quatuor Italien : Récital Mozart. (Arts IVm.: Co n ce rt par abonneme nt : Jürg von et Lettres.) Vintsch ger, p ianis te. Beethoven, L'établissem ent financier vaudois auquel chacun pe ut s'adresser Brahmll, D ebus.sy, Pro ko fieff (Jeunesses en toute confiance fRIBOURG Musicalel! et Société de M u s ique.) VENDREDI 3. ~ Véronique '> , opéra comique de Messager. BANQUE CANTONALE VAUDOISE VENDREDI 10 Aula de l'Université. LA RADIO Choix d'écoute 40 agences, sous-agences, bureaux dans le canton Jürg von Vintschger, pian. (Jeunesses F'tvRIER 1956 Musicales.) Pour les concerts pub lics ra diodiffusés, MARDI 21, 20 b. 30. Amphithéâtre de l'Uni­ v oir rub rique concerts versité. MERCREDI t er, à 20 h- 3 0 : PLEYEL Concert d'abonnement de la Société des OSR, d ir : H. Swobod a , sol. H . Helaerts, A l'occasion de Concerts de Fribourg. Ensemble Jean­ b asson.nil!te. 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