SSCCHHEEMMAA DDEEPPAARRTTEEMMEENNTTAALL DDEESS CCAARRRRIIEERREESS DDEE LLAA DDRRÔÔMMEE Mai 1998

Photo : DRIRE TOME II : RAPPORT

SGR Rhône-Alpes S O M M A I R E

SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES DE LA DROME

TOME II : RAPPORT

SOMMAIRE

pages

LA REGLEMENTATION

AVANT 1970 1

DE 1970 A 1993 1

A PARTIR DE 1993 2

LE SCHEMA DEPARTEMENTAL 3

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE

A) 1. BESOINS DU DEPARTEMENT 6

A) 1.1. URBANISATION ET ZONES D'ACTIVITE BTP 6 A) 1.1.1. Unités urbaines 6 A) 1.1.2. Zones de peuplement industriel et urbain 8 A) 1.1.3. Les zones d'activité BTP 9

A) 1.2. SYNTHESE SUR LES BESOINS COURANTS EN GRANULATS : CONSOMMATION ET UTILISATION 12 A) 1.2.1. Consommation des granulats 13 A) 1.2.2. Utilisation des granulats et contraintes de fabrication 13

A) 1.3. BESOINS EN GRANULATS POUR LES GRANDS CHANTIERS EN COURS ET EN PROJET 16

A) 1.4. BESOINS EN AUTRES MATERIAUX 17

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E S O M M A I R E

A) 2. APPROVISIONNEMENTS EN MATERIAUX DE CARRIERES 18

A) 2. 1. CARRIERES EXISTANTES 18

A) 2. 2. GRANULATS 18 A) 2.2.1. Production 18 A) 2.2.2. Flux 25 A) 2.2.3. Approvisionnements 27

A) 2. 3. AUTRES MATERIAUX 34

A) 3. IMPACT DES CARRIERES EXISTANTES SUR L'ENVIRONNEMENT 35

A) 3. 1. IMPACTS POTENTIELS DE L'ACTIVITE "CARRIERE" 35 A) 3.1.1. Impacts potentiels sur l'atmosphère 35 A) 3. 1. 2. Impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel 36 A) 3. 1. 3. Impacts potentiels sur les milieux aquatiques 36 A) 3. 1. 4. Potentialités de l'après carrière 37

A) 3.2. IMPACTS CONSTATES DANS LE DEPARTEMENT 38 A) 3.2.1. Impacts constatés sur l'atmosphère 38 A) 3. 2. 2. Impacts constatés sur les paysages et le patrimoine culturel 38 A) 3. 2. 3. Impacts constatés sur les milieux aquatiques 38

B) INVENTAIRE DES RESSOURCES

B) 1. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES 41

B) 1.1. GISEMENTS "EN NAPPE" 42

B) 1.2. GISEMENTS "HORS NAPPE" 44

B) 1.3. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ISSUS DES OPERATIONS D'ENTRETIEN OU D'AMENAGEMENT 45

B) 2. ROCHES MASSIVES 46

B) 2.1. GISEMENTS 46

B) 2.2. POTENTIALITES DE SUBSTITUTION AUX ALLUVIONNAIRES 46

B) 3. MATERIAUX DE DEMOLITION 48

B) 3.1. TYPOLOGIE DES MATERIAUX 48

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E S O M M A I R E

B) 3.2. DONNEES REGIONALES 48

B) 3.3. DONNEES DEPARTEMENTALES 49

B) 3.4. POSSIBILITES DE RECYCLAGE 50

B) 4. RESIDUS INDUSTRIELS 51

B) 5. SUBSTANCES INDUSTRIELLES 51

B) 6. GISEMENTS A INTERET PARTICULIER 52

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) 1. BESOINS A VENIR EN GRANULATS 53

C) 2. BESOINS A VENIR EN AUTRES MATERIAUX 53

C) 3. BESOINS LIES AUX GRANDS PROJETS 54

C) 4. PROTECTION DE CERTAINS GISEMENTS 54

C) 5. TISSU INDUSTRIEL DEPARTEMENTAL 54

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX

D) 1. REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT 55

D) 1.1. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR L'ATMOSPHERE 55

D) 1.2. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES PAYSAGES ET LE PATRIMOINE CULTUREL 57

D) 1.3. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES MILIEUX AQUATIQUES 57 D) 1.3.1. Rappel des recommandations du SDAGE 57

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E S O M M A I R E

D) 1.3.2. Dragages dans le lit mineur des cours d'eau 60 D) 1.3.3. Extractions dans le lit majeur des cours d'eau et les nappes alluviales 61 D) 1.3.3.1. Lit majeur 61 D) 1.3.3.2. Nappes alluviales (lit majeur et aquifères alluvionnaires) 62 D) 1.3.4. Extractions dans les milieux aquatiques remarquables (zones humides et écosystèmes aquatiques) 64 D) 1.3.5. Extractions de roches massives 64 D) 1.3.6. Exploitation de haldes et de terrils 64

D) 2. UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES 64

E) MODALITES DE TRANSPORT

E) 1. MOYENS DE TRANSPORT DES MATERIAUX 66

E) 2. NUISANCES ET INCONVENIENTS 66

E) 3. ORIENTATIONS A PRIVILEGIER 67

F) ZONES A PROTEGER

F) 1. CLASSE I : INTERDICTION REGLEMENTAIRE OU DECOULANT DE REGLEMENTS PARTICULIERS 72

F) 1.1. LIT MINEUR DES COURS D'EAU 72

F) 1.2. CAPTAGES D'EAU DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE 72

F) 1.3. FORETS DE PROTECTION 72

F) 1.4. ARRETES PREFECTORAUX DE PROTECTION DE BIOTOPE 73

F) 1.5. RESERVES NATURELLES 73

F) 1.6. RESERVES NATURELLES VOLONTAIRES 74

F) 1.7. PARCS NATURELS REGIONAUX

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(SITES LES PLUS SENSIBLES) 74

F) 1.8. ZONES DE PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET PAYSAGER (ET PROJETS) 75

F) 1.9. RESERVES DE CHASSE ET DE FAUNE SAUVAGE 75

F) 1.10. SITES CLASSES (ET PROJETS) 76

F) 2. CLASSE II : SENSIBILITE TRES FORTE 76

F) 2.1. ZONES NATURELLES D'INTERET ECOLOGIQUE, FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE (TYPE I) 76

F) 2.2. INVENTAIRES SCIENTIFIQUES REALISES DANS LE CADRE DES DIRECTIVES EUROPEENNES (HABITATS) : NOYAUX DURS 77

F) 2.3. ZONES DE PROTECTION SPECIALE CONCERNANT LES OISEAUX SAUVAGES 77

F) 2.4. ZONES IMPORTANTES POUR LA CONSERVATION DES OISEAUX 77

F) 2.5. ZONES HUMIDES D'INTERET MAJEUR 78

F) 2.6. FAUNE, FLORE ET ECOSYSTEMES REMARQUABLES IDENTIFIES PAR LE SDAGE 78

F) 2.7. PAYSAGES EXCEPTIONNELS 78

F) 2.8. ZONES DE PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET PAYSAGER A L'ETUDE 79

F) 2.9. CAPTAGES D'EAU DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE (PERIMETRES DE PROTECTION RAPPROCHEE ET ELOIGNEE) 79

F) 2.10. ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES 79

F) 2.11. SITES GEOLOGIQUES D'INTERET MAJEUR 79

F) 2.12. ESPACES DE LIBERTE DES COURS D'EAU ET ANNEXES FLUVIALES 80

F) 2.13. SECTEURS LES PLUS FAVORABLES AU CAPTAGE FUTUR DES EAUX SOUTERRAINES 80

F) 2.14. APPELLATIONS D'ORIGINE 81

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F) 3. CLASSE III : ZONES PARTICULIERES 81

F) 3.1. ZONES NATURELLES D'INTERET ECOLOGIQUE, FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE (TYPE II) 81

F) 3.2. INVENTAIRES SCIENTIFIQUES REALISES DANS LE CADRE DES DIRECTIVES EUROPEENNES (HABITATS) : ENVELOPPES 82

F) 3.3. ESPACES NATURELS REMARQUABLES ET SITES PROTEGES (INVENTAIRE DEPARTEMENTAL) 82

F) 3.4. PARCS NATURELS REGIONAUX (HORS SITES LES PLUS SENSIBLES) 82

F) 3.5. PAYSAGES REMARQUABLES 83

F) 3.6. SITES INSCRITS A L'INVENTAIRE 83

F) 3.7. SITES ARCHEOLOGIQUES 83

F) 3.8. ZONES INONDABLES 84

F) 3.9. VALLEES RECONNUES COMME MILIEUX PARTICULIEREMENT DEGRADES 84

F) 3.10. NAPPES A VALEUR PATRIMONIALE 84

F) 4. AUTRES ZONES 85

F) 4.1. ZONES IRRIGUEES 85

F) 5. SYNTHESE DES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES 85

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E S O M M A I R E

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES

G) 1. REMISE EN ETAT DES LIEUX ET REAMENAGEMENT 86

G) 1.1. CARRIERES ALLUVIONNAIRES EN EAU 88 G) 1.1.1. Réaménagement paysager et écologique des plans d'eau 88 G) 1.1.2. Réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs 89 G) 1.1.3. Réaménagement pour aquaculture 89 G) 1.1.4. Remblaiement 90

G) 1.2. CARRIERES ALLUVIONNAIRES HORS D'EAU 90

G) 1.3. CARRIERES EN ROCHE MASSIVE 92

G) 2. REHABILITATION DE SITES ABANDONNES 96

H) SYNTHESE DES ORIENTATIONS PRINCIPALES DU SCHEMA

H) 1. ORIENTATIONS POUR FAVORISER UNE UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES 97

H) 2. ORIENTATIONS POUR LA REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT 98

H) 3. ORIENTATIONS SUR LES MODALITES DU TRANSPORT DES MATERIAUX 105

H) 4. ORIENTATIONS DANS LE DOMAINE DE LA REMISE EN ETAT DES LIEUX ET DU REAMENAGEMENT DES CARRIERES 106

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources

ANNEXE 2 : Proposition de clauses spécifiques pour le recyclage des matériaux à insérer dans les appels d'offres (document Trivalor)

ANNEXE 3 : Circulaire du Ministre des Transports n° 84-47 du 16 juillet 1984, relative à une politique des granulats en technique routière

ANNEXE 4 : SDAGE RMC - Volume 2 - fiche thématique n° 19 "extraction de matériaux alluvionnaires"

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R E G L E M E N T A T I O N

LA REGLEMENTATION

En raison du souci croissant de protection de l'environnement, on assiste à partir de 1970 à la mise en place d'une véritable réglementation en matière d'autorisation d'exploitation des carrières, qui n'a pas été sans influencer l'organisation de cette activité. Les grandes lignes de l'évolution des autorisations d'ouverture de carrières peuvent se résumer ainsi : • jusqu'en 1970, une simple déclaration avec un récépissé à la mairie suffit. Le maire est le seul responsable de l'ouverture des carrières ; • à partir de 1979, une enquête publique est nécessaire pour toute carrière d'une superficie supérieure à 5 hectares ou d'une production annuelle maximale de plus de 150 000 tonnes et la demande d'autorisation comporte une étude d'impact au-dessus de ces seuils, et une notice d'impact dans les autres cas ; • depuis 1994, les carrières sont considérées comme des installations classées et de ce fait sont toutes soumises à autorisation préfectorale avec enquête publique.

AVANT 1970

______La déclaration du roi Louis XVI, du 17 mars 1780, est sans doute le texte le plus ancien concernant les carrières. Elle marque le début d'une codification des dispositions, fort peu contraignantes à l'époque, régissant les lieux appelés "carrières". Peu après, la loi du 28 juillet 1791 prévoit notamment qu'il n'est rien innové à l'extraction des sables, craies, argiles, marnes, pierres à bâtir, marbres, ardoises, pierres à chaux et à plâtre, tourbes... qui continueront d'être exploités par les propriétaires, sans qu'il soit nécessaire d'obtenir une permission. Les principes du Droit Minier français ont peu évolué depuis cette époque. La loi du 21 avril 1810 introduit cependant les notions de "déclaration au maire de la commune, qui la transmet au préfet" et de "surveillance des exploitations par l'administration". Il faudra attendre le 16 août 1956 pour que soit publié le "Code Minier" rassemblant les textes essentiels relatifs à l'exploitation des gîtes minéraux. Les carrières vivront sous ce régime très libéral jusqu'en 1970.

DE 1970 A 1993 ______• La loi du 2 janvier 1970, modifiant le Code Minier supprime le système déclaratif en vigueur depuis 1810. C'est sans doute l'étape la plus importante dans l'évolution du cadre juridique applicable aux carrières, car leur ouverture est désormais soumise à autorisation préfectorale préalable. Cette loi instaure une réglementation du droit d'exploiter les carrières mais maintient toutefois le principe selon lequel le droit de propriété du sol emporte également propriété du sous-sol. Par ailleurs, elle définit

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précisément les cas où l'autorisation peut être refusée si l'exploitation est susceptible de faire obstacle à une disposition d'intérêt général. • Le décret n° 71-792 du 20 septembre 1971 complétant la loi de 1970 introduit notamment les premières dispositions relatives à la remise en état des lieux après exploitation. • Le décret n° 79-1108 du 20 décembre 1979 détaille les procédures à suivre pour les autorisations de mise en exploitation des carrières, les renouvellements, les extensions, les retraits et les renonciations. Les demandes d'ouvertures de carrières comportent désormais une étude d'impact et les plus importantes (superficie supérieure à 5 hectares ou production annuelle maximale supérieure à 150 000 tonnes) sont soumises à enquête publique.

A PARTIR DE 1993 ______• La loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 inclut les carrières dans le champ de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement et généralise, pour ces activités, le régime d'autorisation avec étude d'impact et enquête publique. Elle oblige les exploitants à constituer des garanties financières, limite l'autorisation d'exploiter à 30 ans au maximum (15 ans, renouvelables pour les terrains boisés soumis à autorisation de défrichement) et prévoit la réalisation d'un schéma départemental des carrières (article 16.3). Elle crée, dans chaque département, une commission départementale des carrières, présidée par le préfet, qui a pour mission d'émettre un avis motivé sur les demandes d'autorisation et d'élaborer le schéma départemental des carrières. Elle fixe le délai de recours des tiers contre les arrêtés préfectoraux d'autorisation d'exploiter à 6 mois, au lieu de 4 ans, à partir de l'achèvement des formalités de publicité de la déclaration de début d'exploitation (le délai de recours de l'exploitant reste fixé à 2 mois à compter de la notification de l'arrêté préfectoral). Elle modifie également les dispositions de l'article 109 du code minier, relatif aux permis d'exploitation de carrières qui se trouve remplacé par un permis d'occupation temporaire conférant à son titulaire la possibilité d'obtenir une autorisation d'exploiter au titre de la législation sur les installations classées. Ce nouveau régime est entré en vigueur le 14 juin 1994, les demandes d'autorisation présentées avant cette date restant instruites selon l'article 106 du code minier et le décret d'application du 20 décembre 1979 et les carrières légalement autorisées par un arrêté préfectoral antérieur à cette date pouvant continuer à être normalement exploitées jusqu'au terme fixé par l'arrêté sans formalité particulière ; • le décret n° 94-484 du 9 juin 1994 modifie le décret du 21 septembre 1977 pris pour l'application de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement ; • le décret n° 94-485 du 9 juin 1994 inscrit à la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement : - les exploitations de carrières au sens de l'article 1 du code minier, - les opérations de dragages des cours d'eau et des plans d'eau (à l'exception des opérations présentant un caractère d'urgence destinées à assurer le libre écoulement des eaux) lorsque les matériaux sont utilisés et lorsqu'elles portent sur une quantité à extraire supérieure à 2000 tonnes,

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- les affouillements de sols (à l'exception des affouillements rendus nécessaires pour l'implantation des constructions bénéficiant d'un permis de construire et des affouillements réalisés sur l'emprise des voies de communication), lorsque les matériaux prélevés sont utilisés à des fins autres que la réalisation de l'ouvrage sur l'emprise duquel ils ont été extraits et lorsque la superficie d'affouillement est supérieure à 1000 m2 ou lorsque la quantité de matériaux à extraire est supérieure à 2000 tonnes, - les exploitations, en vue de leur utilisation, des masses constituées par des haldes et terrils de mines et par des déchets d'exploitation de carrières (à l'exception des cas visés à l'article 1er du décret n° 79-1109 du 20 décembre 1979 pris pour l'application de l'article 130 du code minier), lorsque la superficie d'exploitation est supérieure à 1000 m2 ou lorsque la quantité de matériaux à extraire est supérieure à 2000 tonnes; • le décret n° 94-486 du 9 juin 1994 traite de la Commission Départementale des Carrières ; • le décret n° 94-603 du 11 juillet 1994 précise le contenu et la procédure d'élaboration du Schéma Départemental des Carrières. Les autorisations de carrières devront être compatibles avec les orientations et objectifs définis par le schéma ; • l'arrêté du 22 septembre 1994 traite des exploitations de carrières et des installations de premier traitement des matériaux de carrières ; • le décret n° 96-18 du 5 janvier 1996, modifiant le décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977, précise principalement la mise en place des garanties financières pour certaines activités, dont les carrières.

LE SCHEMA DEPARTEMENTAL

______Toute la problématique des matériaux (production, consommation, élimination après usage) a pour fondement d'une part l'amenuisement des ressources traditionnelles, notamment alluvionnaires, et, d'autre part, toute une variété de pollutions et nuisances qui sont la cause de difficultés lors de l'ouverture et l'exploitation de carrières. Le schéma départemental des carrières est avant tout l'occasion d'une réflexion approfondie et prospective, non seulement sur l'impact de l'activité des carrières sur l'environnement mais, à un degré plus large, sur la politique des matériaux dans le département. Il se place dans le cadre d'une stratégie environnementale durable et doit constituer un instrument d'aide à la décision du Préfet. Il doit conduire à assurer une gestion rationnelle et optimale des ressources et une meilleure protection de l'environnement.

L'article 8 de la loi n° 93-3 du 4 janvier 1993, modifiant la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 prévoit que "le schéma départemental des carrières définit les conditions générales d'implantation des carrières dans le département. Il prend en compte l'intérêt économique national, les ressources et les besoins en matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la nécessité d'une gestion équilibrée de l'espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. Il fixe les objectifs à atteindre en matière de remise en état et de réaménagement des sites. Le schéma départemental des carrières est élaboré par la commission départementale des carrières et approuvé, après avis du conseil général, par le représentant de l'Etat dans le département. Il est rendu public dans des conditions fixées par décret. Les autorisations d'exploitation de carrières délivrées au titre de la présente loi doivent être compatibles avec ce schéma".

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Le schéma, après analyse sur les thèmes suivants : - les ressources, - les besoins, - les modes d'approvisionnements, - les modalités de transport, - la protection du milieu environnemental, est constitué d'une notice, d'un rapport et de documents graphiques : • la notice présente et résume le schéma et permet à des non spécialistes de comprendre ses enjeux, ses orientations et ses objectifs ; • le rapport intègre l'ensemble des éléments définis ci-dessus et présente : a) une analyse de la situation existante concernant, d'une part, les besoins du département et ses approvisionnements en matériaux de carrières et, d'autre part, l'impact des carrières existantes sur l'environnement ; b) un inventaire des ressources connues en matériaux de carrières qui souligne éventuellement l'intérêt particulier de certains gisements ; c) une évaluation des besoins locaux en matériaux de carrière dans les années à venir, qui prend en compte éventuellement des besoins particuliers au niveau national ; d) les orientations prioritaires et les objectifs à atteindre dans les modes d'approvisionnement de matériaux, afin de réduire l'impact des extractions sur l'environnement et de favoriser une utilisation économe des matières premières ; e) un examen des modalités de transport des matériaux de carrières et les orientations à privilégier dans ce domaine ; f) les zones dont la protection, compte-tenu de la qualité et de la fragilité de l'environnement, doit être privilégiée ; g) les orientations à privilégier dans le domaine du réaménagement des carrières. • les documents graphiques présentent de façon simplifiée, mais explicite : - les principaux gisements connus en matériaux de carrières ; - les zones définies au f) ci-dessus ; - l'implantation des carrières autorisées.

Le schéma fixe les orientations et objectifs qui doivent être cohérents et compatibles avec les décisions concernant les carrières et les autres instruments planificateurs élaborés par les pouvoirs publics : - les SDAGE et les SAGE : les autorisations de carrières qui peuvent avoir un impact notable sur l'eau doivent être compatibles avec les orientations et objectifs des SDAGE et des SAGE (une circulaire en date du 4 mai 1995 est venue préciser l'articulation entre ces différents schémas) ; - les zones déterminées en application des articles 109 et 109-1 du code minier ; - les plans d'occupation du sol : lorsqu'un plan d'occupation des sols interdit l'exploitation de carrière et autorise, sur l'emplacement d'un gisement présentant un intérêt particulier, notamment un intérêt économique national, des usages du sol qui rendent pratiquement impossible son exploitation ultérieure, le plan d'occupation des sols peut être réformé, au besoin à l'aide d'une procédure d'intérêt général ; cette modification peut être mise en oeuvre dès la publication du schéma départemental des carrières, sans attendre une demande d'exploitation de carrière.

Le schéma est soumis pendant deux mois à la consultation du public et approuvé, après avis du Conseil Général et des Commissions départementales des départements voisins,

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par le représentant de l'Etat dans le département. La commission départementale des carrières établit, au moins tous les trois ans, un rapport qui est mis à la disposition du public sur son application.

En application de l'article 6 du décret, le schéma est révisé : - lorsque son économie générale est modifiée, c'est-à-dire lorsque les conditions qui ont présidé à la définition de ses orientations et objectifs ont notablement évolué ; - lors de la publication d'autres documents de planification (en dehors des POS) incompatibles avec le schéma (SAGE par exemple) ; - au terme d'un délai maximal de dix ans.

La circulaire interministérielle du 11 janvier 1995 définit les caractéristiques du schéma quant à ses effets et son articulation avec d'autres documents de même nature, propose une méthode d'élaboration et définit des orientations et objectifs quant à son contenu.

Une disposition particulière concerne le Bassin Rhône-Méditerranée-Corse : les Schémas Départementaux des Carrières font partie des documents de planification qui doivent être soumis à l'avis du Préfet Coordonnateur de Bassin, lors de leur élaboration et de leur révision (règles de saisine du Préfet Coordonnateur de Bassin et de la Mission Déléguée de Bassin fixées par décision de M. le Préfet Coordonnateur de Bassin en date du 20 septembre 1995).

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E

A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE

L'analyse de la situation existante concerne, d'une part, les besoins du département et ses approvisionnements en matériaux de carrières et, d'autre part, l'impact des carrières existantes sur l'environnement (a) du décret du 11 juillet 1994).

A) 1. BESOINS DU DEPARTEMENT

______L'analyse des besoins du département, présentée ci-après, est fondée sur : - l'analyse de la structure urbaine et la description des zones d'activité BTP, avec l'évaluation de leurs besoins en granulats (informations fournies par l'UNICEM), - la synthèse départementale des besoins courants en granulats : consommation départementale et utilisation (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse des besoins en granulats pour les grands chantiers en cours ou en projet (informations fournies par l'UNICEM, la SNCF, la DDE), - l'analyse des besoins en autres matériaux (informations fournies par la DRIRE).

A) 1.1. URBANISATION ET ZONES D'ACTIVITE BTP

______La Drôme s'étend sur une superficie de 6.530 km² et regroupe 370 communes, dont 39 communes urbaines. En 1990, sa population s'élève à 414.072 habitants. Par rapport à 1982, elle est en progression de + 6,2 %. 275.879 habitants résident dans des communes urbaines, soit 67 % de la population. Valence, la préfecture, comprend 63.437 habitants, soit 15 % du département. La densité de population est de 63 habitants au km². La détermination les pôles d'attraction du département en matière de production d'ouvrages de bâtiment et de génie civil, s'appuie d'abord sur le développement du tissu urbain (les unités urbaines) puis, pour les agglomérations significatives, sur l'extension de leur zone d'influence (les zones de peuplement industriel et urbain ou ZPIU).

A) 1.1.1. Unités urbaines

______cf. figure n°1 : les communes urbaines et les zones de peuplement Les unités urbaines sont des zones bâties constituées par des constructions avoisinantes formant un ensemble, et regroupant au moins 2.000 habitants. Elles peuvent s'étendre sur plusieurs communes et composer alors des agglomérations multicommunales, ou n'appartenir qu'à une seule commune et former des villes isolées. Les unités urbaines rendent compte de l'extension actuelle des périmètres urbanisés.

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

figure n°1 : les communes urbaines et les zones de peuplement

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Trois unités urbaines ont une population supérieure à 20.000 habitants : • Valence : 107.965 habitants, dont 89.485 dans le département ; - 0,3 % par rapport à 1982 • Romans-sur-Isère : 49.212 habitants, en totalité dans le département ; + 4,5 % par rapport à 1982 • Montélimar : 41.747 habitants, dont 32.159 dans le département ; + 3,8 % par rapport à 1982 Ces unités regroupent 170.856 habitants dans La Drôme, soit 41 % de la population départementale, et 62 % de la population urbaine. Par rapport à 1982, la population de cet ensemble d'agglomérations est en progression de + 1,8 %.

A) 1.1.2. Zones de peuplement industriel et urbain

______cf. figure n°1 : les communes urbaines et les zones de peuplement et figure n°2 : répartition de la population départementale entre ZPIU Les ZPIU (zones de peulement industriel et urbain) sont des unités géographiques plus vastes que les villes et agglomérations. Elles englobent des zones intermédiaires situées au voisinage d'une grande ville, telles que les petites communes industrielles et surtout les communes-dortoirs. Les limites entre les différentes zones sont déterminées en fonction des migrations quotidiennes domicile/travail. Certaines ZPIU peuvent s'étendre sur plusieurs départements. • Valence = 204.396 habitants, dont 166.476 dans la Drôme (soit 40 % de la population départementale) et 37.920 habitants dans l'Ardèche. • Romans-sur-Isère = 71.365 habitants, dont 70.337 dans la Drôme (soit 17 % de la population départementale) et 1.028 habitants dans l'Isère. • Montélimar = 73.630 habitants, dont 54.658 dans la Drôme (soit 13 % de la population départementale) et 18.972 habitants dans l'Ardèche. Ces zones regroupent, dans le département, 291.471 habitants, soit 70 % de la population. A ces principales ZPIU, on ajoutera : • Celle de Bollène, qui comprend 34.170 habitants dans le département (8 %), sur un total de 69.445 ; • Celle de Saint-Vallier, qui comprend 17.562 habitants dans le département (4 %), sur un total de 21.565 ; • Celle de Roussillon, qui comprend 12.132 habitants dans le département (3 %), sur un total de 78.995 ; • Celle de , qui comprend 10.996 habitants, tous dans le département (3 %) ; • Celle de Tournon-sur-Rhône, qui comprend 9.646 habitants dans le département (2 %), sur un total de 25.123 ; • Celle de Die, qui comprend 5.647 habitants, tous dans le département (1 %) ; • Celle de Valréas, qui comprend 4.776 habitants dans le département (1 %), sur un total de 17.481 ; • Celle de Vaison-la-Romaine, qui comprend 3.403 habitants dans le département (1 %), sur un total de 15.062 ;

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Figure 2 - Répartition de la population départementale entre ZPIU :

Valence Autres 40% 30%

13% 17%

Montélimar Romans-sur-Isère

A) 1.1.3. Les zones d'activité BTP

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP Les zones d'activité BTP sont des pôles géographiques où se concentre, dans le temps et à un niveau significatif, une partie de la production départementale d'ouvrages de bâtiment et de génie civil. Elles sont définies à partir de deux critères : - hors travaux exceptionnels, localement, la production d'ouvrages répond à un besoin exprimé par la population locale. Ce besoin - immédiat ou anticipé - est d'autant plus important que la population est nombreuse. Les zones d'activité sont construites sur les principales ZPIU ; comme celles-ci, elles peuvent s'étendre sur plusieurs départements ; - une production continue et significative d'ouvrages induit, en amont, un tissu industriel composé d'unités fixes de valorisation de granulats : centrales de béton prêt à l'emploi (BPE), usines de produits en béton (IB), centrales d'enrobés (BB). Les deux principales zones d'activité BTP de la Drôme sont situées au centre et au sud du département : elles représentent ensemble 81 % du marché départemental. Dans une très moindre mesure, on retiendra les zones d'activité situées au nord et à l'est du département : elles représentent respectivement 8 % et 5 % de ce marché. • la zone centre : Formée des ZPIU de Valence, Romans-sur-Isère et Tournon-sur-Rhône, cette zone d'activité déborde sur le département de l'Ardèche ; elle regroupe, au total, 300.884 habitants. Elle représente, dans la Drôme : - 56 % du marché départemental des granulats ; - 60 % de la population départementale ; - 54 % de la fabrication départementale du BPE, ce qui correspond à une consommation de 310.000 tonnes de granulats en 1993, sur 11 sites ; - 37 % de la fabrication départementale de produits en béton, soit une consommation de 190.000 tonnes de granulats en 1993, sur 4 sites ; - 2 centrales de produits hydrocarbonés.

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• la zone sud : Formée des ZPIU de Montélimar, Bollène, Privas et Aubenas, cette zone d'activité s'étend largement sur le département de l'Ardèche ; elle regroupe, au total, 235.972 habitants. Elle représente, dans la Drôme : - 25 % du marché départemental des granulats ; - 21 % de la population départementale ; - 28 % de la fabrication départementale du BPE, ce qui correspond à une consommation de 160.000 tonnes de granulats en 1993, sur 4 sites ; - 47 % de la fabrication départementale de produits en béton, soit une consommation de 240.000 tonnes de granulats en 1993, sur 5 sites ; - 3 centrales de produits hydrocarbonés. • la zone nord : Formée des ZPIU de Saint-Vallier, Roussillon et Annonay, cette zone d'activité déborde légèrement sur les départements de l'Ardèche, de l'Isère et de la Loire ; elle regroupe, au total, 151.173 habitants. Elle représente, dans la Drôme : - 8 % du marché départemental des granulats ; - 7 % de la population départementale ; - environ 5 % de la fabrication départementale du BPE, ce qui correspond à une consommation de moins de 50.000 tonnes de granulats en 1993, sur 1 site ; - 12 % de la fabrication départementale de produits en béton, soit une consommation de 60.000 tonnes de granulats en 1993, sur 4 sites ; - 1 centrale de produits hydrocarbonés. • la zone est : Formée des ZPIU de Nyons, Vaison-la-Romaine et Valréas, cette zone d'activité déborde légèrement sur le département du Vaucluse ; elle regroupe, au total, 43.539 habitants. Dans la Drôme : - 5 % du marché départemental des granulats ; - 5 % de la population départementale ; - 15 % de la fabrication départementale du BPE, ce qui correspond à une consommation de moins de 80.000 tonnes de granulats en 1993, sur 1 site ; - environ 2 % de la fabrication départementale de produits en béton, soit une consommation de moins de 10.000 tonnes de granulats en 1993, sur 1 site ; • la zone de Die : Cette zone d'activité, constituée de la ZPIU de Die regroupe 5.647 habitants. Dans la Drôme : - 1 % du marché départemental des granulats ; - 1 % de la population départementale ;

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figure n°3 : les zones d'activité BTP

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L'ACTIVITÉ DÉPARTEMENTALE DU BATIMENT

Moy. MISES EN CHANTIER 93 88/93

LOGEMENTS 2355 2294 (en unités) dont : Individuels 1320 1521 Collectifs 1035 773 CONSTRUCTIONS A USAGE 232 357 AUTRE QU'HABITATION (en 1000m2) dont : Bâtiments agricoles 53 75 Bâtiments industriels 97 154 Bâtiments tertiaires 27 66 Equipements collectifs 55 62

A) 1.2. SYNTHESE SUR LES BESOINS COURANTS EN GRANULATS : CONSOMMATION ET UTILISATION

______"Dans leur définition économique et technologique, les granulats sont des petits morceaux de roches destinés à réaliser des ouvrages de génie civil et de bâtiments. On peut les obtenir : - soit en exploitant les alluvions détritiques non consolidées, de type sables et graviers des rivières (dans certains cas, ils peuvent être ultérieurement concassés), - soit par concassage des roches massives : granites, diorites, calcaires, quartzites... Les professionnels distinguent trois grandes familles de granulats : - les alluvionnaires (concassés ou non), - les éruptifs (toujours concassés), - les calcaires (toujours concassés). Matériaux meubles dont les éléments ne sont pas solidaires les uns des autres, les granulats peuvent être arrondis (alluvionnaires) ou anguleux (concassés) et leur taille ne dépasse pas 80 mm" (définition UNPG, plaquette "le granulat", 1990). On trouvera ci-après des informations synthétiques sur la consommation en granulats du département de la Drôme (estimée à partir des informations relatives à l'année 1993) et une description succincte des principales utilisations qui en sont faites, avec les tonnages correspondants. Ces informations, élaborées par l'UNICEM, sont issues des statistiques obligatoires du Ministère de l'Industrie (SESSI) et du Ministère de l'Economie (INSEE), complétées par une enquête auprès des professionnels du département pour affiner les données statistiques. L'ensemble des données a été contrôlé par recoupements avec les différentes sources d'information nationales.

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A) 1.2.1. Consommation des granulats

______cf. figure n° 6 : production et consommation des granulats Compte-tenu des échanges, le département de la Drôme a consommé 3,89 millions de tonnes de granulats en 1993 : - Alluvionnaires : 3.300.000 tonnes, 85 % - Roches calcaires : 300.000 tonnes, 8 % - Roches éruptives : 60.000 tonnes, 1 % - Autres sables : 230.000 tonnes, 6 %. Cette consommation est en progression de +15 % par rapport à 1984 (3,4 millions de tonnes) En 1993, la consommation annuelle par habitant est de 9,4 tonnes. Ce chiffre, nettement plus élevé que la moyenne nationale qui avoisine 6,5 tonnes, traduit la forte activité du département en matière de construction et d'infrastructures. Dans cette consommation, la part des alluvionnaires, toujours supérieure à 80%, et celle des autres sables, sont relativement stables. Par contre, les roches calcaires passent de 1 % à 8 % en raison de l'augmentation de la production et des importations. Quant à la part des roches éruptives, elle est en forte baisse : de 6 % à 1 %.

A) 1.2.2. Utilisation des granulats et contraintes de fabrication

______cf. figure n°4 : répartition de la fabrication des bétons hydrauliques par produit et figure n°5 : utilisation des granulats On distingue, dans le département de la Drôme, trois grandes catégories d'utilisation des granulats : - La fabrication des bétons hydrauliques : 1.430.000 tonnes, 37 % - Les produits hydrocarbonés : 510.000 tonnes, 13 % - Les autres emplois : 1.950.000 tonnes, 50 %. • Les bétons hydrauliques La fabrication des bétons hydrauliques a absorbé 1,43 million de tonnes de granulats en 1993, soit 37 % de la consommation. Cette utilisation progresse régulièrement entre 1984 et 1991 : elle passe de 1,4 million à 2 millions de tonnes. Par contre, en 1992 et 1993, elle diminue de 300.000 tonnes par an. Les bétons hydrauliques sont principalement fabriqués à partir de matériaux alluvionnaires : 1.360.000 tonnes. Les matériaux calcaires représentent 70.000 tonnes. Depuis 1982, la part des produits en béton progresse de 6 points : de 32 % à 38 %. Dans le même temps, la part du béton prêt à l'emploi baisse de 42 % à 40 % ; celle du béton de chantier de 26 % à 22 %.

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Figure 4 - Répartition de la fabrication des bétons hydrauliques par produit :

Béton prêt à l'emploi Produits en béton

40% 38%

22%

Bétons de chantier

• Les produits hydrocarbonés En 1993, la consommation pour la fabrication des produits bitumineux s'élève à 510.000 tonnes, soit 13 % de la consommation, qui se répartissent en : - Alluvionnaires : 470.000 tonnes, 92 % - Roches éruptives : 40.000 tonnes, 8 % Parmi ces produits, on distingue deux catégories : - Les graves bitumes : 120.000 tonnes, qui se décomposent en 40 % de sables et 60 % de gravillons. - Les bétons bitumineux et enduits : 390.000 tonnes, qui se décomposent en 35 % de sables et 65 % de gravillons (3/6, 6/10 et 10/14). La consommation de granulats pour la réalisation de couches de roulement (enrobés et enduits) est principalement satisfaite à partir de matériaux alluvionnaires. Les besoins "incompressibles" en granulats éruptifs (caractéristique élevée en matière d'adhérence) sont couverts par les importations. • Les autres emplois Ces emplois regroupent les besoins courants (hors enrobés et bétons hydrauliques) pour la réalisation des ouvrages de génie civil (viabilité urbaine, routes, autoroutes, canalisations, travaux fluviaux, etc.). Les granulats sont alors utilisés en l'état ou avec un liant, tel que le ciment ou le laitier (les graves bitumes sont repris dans les enrobés hydrocarbonés). En 1993, cette demande s'élève à 1,95 million de tonnes (50 % de la consommation) : - Alluvionnaires : 1.470.000 tonnes, 75 % - Roches calcaires : 230.000 tonnes, 12 % - Roches éruptives : 20.000 tonnes, 1 % - Autres sables : 230.000 tonnes, 12 %.

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figure n°5 : utilisation des granulats

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A) 1.3. BESOINS EN GRANULATS POUR LES GRANDS CHANTIERS EN COURS ET EN PROJET

______On peut, en première approche, considérer que les grands chantiers sont ceux qui sont susceptibles de modifier la production de granulats du département d'au moins 10% de la production moyenne soit 450.000 tonnes par an. Les seuls ouvrages qui consomment de telles quantités sont les grands travaux d'infrastructures. Actuellement, le département de la Drôme est concerné par l'extension vers le sud de la ligne TGV et par un projet de doublement du contournement de Valence. Les besoins en matériaux pour le chantier TGV, dans le département de la Drôme, ont été évalués par la SNCF (note SNCF, octobre 1993) de la façon suivante : - chaussées : - corps de remblais : 1.524.000 tonnes, - matériaux drainants (matériaux spécifiques) : 210.600 tonnes, - couche de forme (matériaux nobles) : 366.000 tonnes, - sous-couche (matériaux nobles) : 154.000 tonnes, - bloc technique (matériaux nobles) : 397.000 tonnes, - ouvrages d'art : - gravillons : 240.000 tonnes, - sables : 175.000 tonnes. Le chantier TGV nécessitera donc la fourniture de plus de 3 millions de tonnes de granulats, dont 900.000 tonnes, environ, de matériaux nobles et 210.000 tonnes de matériaux drainants spécifiques. Cette estimation est à rapprocher de la consommation annuelle du département, évaluée à près de 4 millions de tonnes. Les sites d'extraction prévus pour approvisionner ce chantier sont actuellement identifiés et les procédures d'autorisation sont en cours.

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A) 1.4. BESOINS EN AUTRES MATERIAUX

______Les besoins du département en autres matériaux concernent principalement l'industrie, les enrochements et l'agriculture. Les principales industries, consommatrices de matériaux particuliers, sont les suivantes : - la briqueterie Fayol à Tain dont les besoins annuels sont de 5.000 tonnes de feldspath (origine : carrière de Larnage, dans la Drôme), d'environ 700 tonnes d'argile (origine française, hors département) et de 200 tonnes de bauxite (origine française, hors département) ; - les usines de céramique Novoceram à Laneyron et Saint Vallier qui utilisent 15.000 tonnes/an de feldspath en provenance de la Drôme (carrière de Larnage) et font également appel à des matériaux importés ; - la Société Bento , à Portes-les-Valence, dont les besoins en argile sont satisfaits par des importations en provenance du département de la Loire (environ 10 000 tonnes/an), et de l'étranger (Italie et Grèce, environ 10 000 tonnes par an pour chacune) ;

- la société Ceralep (isolateurs en céramique) à Saint Vallier qui utilise une trentaine de matières premières dont aucune ne provient de la Drôme. Les approvisionnements sont faits en France ou à l'étranger et représentent annuellement, pour les plus importants : 1.500 tonnes d'argile, 1.100 tonnes de kaolin, 900 tonnes de silice, 800 tonnes d'alumine, 800 tonnes de feldspath, de la bentonite, etc... - la société Revol à Saint Uze (porcelaine fine) qui utilise environ 2.400 tonnes par an d'argile, silice, feldspath et kaolin. Ces matériaux ne proviennent pas du département mais de France ou de l'étranger ; - la poterie Jars à (porcelaine fine) qui utilise environ 400 tonnes par an d'argile, silice, feldspath et kaolin. Ces matériaux ne proviennent pas du département.

Les industries de la porcelaine et de la céramique se sont implantées dans la Drôme car elles y trouvaient, à l'origine, leurs principales matières premières. Néanmoins la demande et les produits ont évolué et les caractéristiques des matériaux locaux ne conviennent plus aux exigences industrielles, ce qui explique que l'essentiel des approvisionnements actuels se fasse à l'extérieur.

Les besoins pour les activités de valorisation de la pierre ne semblent pas importants malgré l'offre locale de pierres ornementales de très belle qualité. La faiblesse de ces besoins, qui menace la pérennité des exploitations concernées, doit être, en partie au moins, due à l'absence de structure permettant de valoriser les potentialités locales.

La demande en matériaux d'enrochement est très variable et partiellement fonction des aléas climatiques, les épisodes de fortes crues ayant pour conséquence la réalisation d'ouvrages de protection. La SNCF estime, pour sa part, les besoins en enrochements pour le chantier TGV à 254.000 tonnes.

Les besoins pour l'agriculture (amendement des terres) sont négligeables dans le département.

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A) 2. APPROVISIONNEMENTS EN MATERIAUX DE CARRIERES ______L'analyse des approvisionnements du département en matériaux de carrières, présentée ci-après, est fondée sur : - l'inventaire des carrières existantes (informations fournies par la DRIRE), - l'analyse de la production en granulats, en fonction de leur origine (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse des flux (exportations - importations) de granulats, - l'analyse de l'approvisionnement en granulats de chacune des zones d'activité BTP du département (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse des approvisionnements en autres matériaux (informations fournies par la DRIRE).

A) 2. 1. CARRIERES EXISTANTES ______cf Tome III : carte et liste des carrières en activité ou en cours de réaménagement D'après les statistiques établies par la DRIRE Rhône-Alpes, on comptait, en 1995, 172 carrières autorisées dans le département de la Drôme, 163 d'entre-elles fournissant des granulats. Parmi ces dernières, 132 exploitaient des granulats d'origine alluvionnaire. 13 carrières avaient, en 1995, une activité significative avec une production supérieure à 100 000 tonnes par an (12 carrières de sables et graviers et une carrière de calcaire). Ces chiffres ne sont donnés qu'à titre indicatif car cette situation est en constante évolution ; des informations régulièrement actualisées peuvent être obtenues auprès de la DRIRE. Le document graphique (cf. tome III) fournit une carte de localisation des différentes carrières du département et la visualisation des matériaux exploités. Une figuration particulière a été adoptée pour préciser la position des carrières de matériaux alluvionnaires vis à vis de la nappe phréatique ("en eau" ou "hors d'eau") et pour signaler les carrières en fin d'exploitation qui sont en cours de réaménagement. Un tableau, qui précise les principales caractéristiques des exploitations, accompagne cette carte.

A) 2. 2. GRANULATS ______A) 2.2.1. Production

______cf. figure n° 6 : production et consommation de granulats figure n° 7 : production de la Drôme 1982-1993 figure n° 8 : les bassins de production et figure n° 9 : évolution des extractions par bassin Entre 1982 et 1993, la production du département varie entre 3,8 et 6,3 millions de tonnes. Elle se situe, en moyenne, à 4,5 millions de tonnes par an. L'amplitude annuelle maximale est de 1,4 millions de tonnes. Après s'être stabilisées à 4 millions de tonnes entre 1982 et 1987, les extractions s'élèvent à 5 millions de tonnes jusqu'en 1990. En 1991, elles progressent à 6,3 millions de tonnes. En 1992 et 1993, elles baissent d'environ - 15 % par an.

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Avec 4,29 millions de tonnes, la production retrouve, en 1993, son niveau de 1987. Elle se décompose en : - Alluvionnaires : 3.840.000 tonnes, 90 % - Roches calcaires : 220.000 tonnes, 5 % - Autres sables : 230.000 tonnes, 5 % Depuis 1982 la structure de la production est relativement stable. La part des sables et graviers d'origine alluviale s'établit, en moyenne, à 92 %. Celle des autres sables se situe aux environs de 5 %. Quant à la part des granulats concassés de roches calcaires, elle reste marginale, bien qu'en légère augmentation : elle varie, sur la période, entre 2 % et 5 %.

Alluvionnaires

______Depuis 1982, les extractions de sables et graviers d'origine alluviale se situent entre 3,5 et 5,8 millions de tonnes. Leur tonnage moyen s'établit à 4,2 millions de tonnes. L'amplitude annuelle maximale est de 1,3 million de tonnes. Entre 1982 et 1987, la production de matériaux alluvionnaires se situe, en moyenne, à 3,7 millions de tonnes par an. A partir de 1988, elle progresse d'abord légèrement à 4,5 millions de tonnes, niveau auquel elle se stabilise jusqu'en 1990. En 1991, elle atteint 5,8 millions de tonnes. Depuis 1992, elle est en diminution. En 1993, cette production, en baisse de -16 %, s'établit à 3,8 millions de tonnes. Elle retrouve ainsi son niveau de 1985. Cette production est réalisée à partir de cinq vallées, mais celle du Rhône fournit, à elle seule, 86 % des matériaux.

• La vallée du Rhône, en amont de la Roche-de-Glun : - 540.000 tonnes en 1993, soit 14 % de la production des alluvionnaires. - depuis 1982, la contribution de cette zone à la production des alluvionnaires évolue irrégulièrement (sans tendance) entre 14 % et 25 %. Les extractions varient entre 0,6 (1984) et 1,3 million de tonnes (1991). En 1993, elles enregistrent le plus bas niveau de ces douze dernières années.

• La vallée du Rhône, de la Roche-de-Glun à Saulce-sur-Rhône : Ce bassin regroupe les deltas formés par la confluence du Rhône et de l'Isère, et celle du Rhône et de la Drôme. - 1.850.000 tonnes en 1993, soit 48 % de la production des alluvionnaires. - depuis 1982, la contribution de cette zone à la production des alluvionnaires évolue irrégulièrement (sans tendance) entre 32 % et 48 %. Jusqu'en 1987, la production varie entre 1,4 et 1,6 million de tonnes. Puis, à partir de 1989, le tonnage moyen s'établit aux environs de 1,9 million de tonnes.

• La vallée du Rhône, en aval de Saulce-sur-Rhône : - 930.000 tonnes en 1993, soit 24 % de la production des alluvionnaires.

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figure n° 6 : production et consommation des granulats

UNPG/SE

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- depuis 1982, la contribution de cette zone à la production des alluvionnaires est relativement stable : autour de 23 %. Les extractions progressent d'abord légèrement entre 1982 et 1990, passant de 0,7 million à 1,1 million de tonnes, puis fortement en 1991 où elles atteignent alors 1,7 million de tonnes. Depuis 1992, elles baissent de plus de 20 % par an.

• La vallée de la Drôme : - 90.000 tonnes en 1993, soit 2 % de la production des alluvionnaires. - depuis 1982, la contribution de cette vallée à la production des alluvionnaires est relativement stable : autour de 4 %. Jusqu'en 1990, la production s'établit, en moyenne, à 190.000 tonnes. Puis, après une année exceptionnelle à 320.000 tonnes (1991), son tonnage descend à 100.000 tonnes en 1992.

• La vallée de l'Isère : - 320.000 tonnes en 1993, soit 9 % de la production des alluvionnaires. - depuis 1982, la contribution de cette vallée à la production des alluvionnaires se stabilise à 9 %. Ces douze dernières années, les extractions se situent entre 350.000 et 480.000 tonnes. En 1993, en baisse de 30 %, elles enregistrent leur plus faible tonnage.

• La vallée de l'Eygues : - plus de 100.000 tonnes en 1993. - depuis 1982, la contribution de cette vallée à la production des alluvionnaires est inférieure à 4 %. Cette production est supérieure à 100.000 tonnes depuis 1986.

Roches calcaires

______De 1982 à 1990, la production de granulats concassés de roches calcaires évolue entre 60.000 et 130.000 tonnes. A partir de 1991, leur tonnage annuel devient supérieur à 200.000 tonnes. En 1993, ces extractions s'établissent à 220.000 tonnes.

Autres

______Divers autres matériaux (colluvions, sables argileux, sables miocènes, par exemple) sont exploités dans le département pour la fourniture de granulats. Entre 1982 et 1987, les tonnages correspondants se stabilisent aux environs de 200.000 tonnes par an. Puis, excepté en 1989 où il progresse à 450.000 tonnes, leur tonnage moyen se fixe, jusqu'en 1992, à 290.000 tonnes. Avec 230.000 tonnes en 1993, ces extractions retrouvent une valeur proche de celle du début des années 80.

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figure n° 7 : production de la Drôme 1982-1993

DROME EXTRACTION

UNPG/SE

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figure n° 8 : les bassins de production

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figure n° 9 : évolution des extractions par bassin

UNPG/SE

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A) 2.2.2. Flux

______cf. figure n° 10 : les principaux flux de granulats en 1993 • Exportations En 1993, les exportations de la Drôme s'élèvent à 730.000 tonnes (soit 17 % de la production départementale) ; elles sont exclusivement composées de matériaux alluvionnaires. Ces exportations représentent surtout des flux de proximité avec les départements limitrophes, principalement avec l'Ardèche qui est quasiment dépourvu de gisements alluvionnaires. En effet, 620.000 tonnes, soit 89 % de l'ensemble, sont exportées vers ce département. La Drôme livre également 80.000 tonnes dans l'Isère et 30.000 tonnes dans le Rhône. Par rapport à 1984, les exportations sont en baisse de 11 % (820.000 tonnes), mais elles comprenaient alors 40.000 tonnes de roches calcaires.

• Importations Le département de la Drôme importe 330.000 tonnes en 1993 : - Alluvionnaires : 190.000 tonnes, 58 % - Roches calcaires : 80.000 tonnes, 24 % - Roches éruptives : 60.000 tonnes, 18 %. Comme les exportations, les importations sont surtout des échanges de proximité avec les départements limitrophes. Les matériaux alluvionnaires proviennent principalement du Vaucluse (100.000 tonnes) et, dans une moindre mesure, de l'Isère (60.000 tonnes) et du Rhône (30.000 tonnes). Les roches calcaires, originaires de l'Ardèche, proviennent de carrières situées le long du Rhône. Quant aux roches éruptives, substance dont le département est dépourvu, elles viennent, selon les années, des départements de la Loire ou du Rhône pour les produits hydrocarbonés ; celles en provenance de l'Ardèche sont utilisées pour les enrochements. Par rapport à 1984, les importations sont aussi en diminution (440.000 tonnes). Comme aujourd'hui, les matériaux alluvionnaires composaient la moitié de l'ensemble. Par contre, on note une forte diminution des roches éruptives (190.000 tonnes en 1984) et une progression des roches calcaires (20.000 tonnes).

• Solde Avec un excédent de 400.000 tonnes en 1993, soit environ le dixième de la production départementale, le département de la Drôme est exportateur de granulats. Cet excédent est engendré par les sables et graviers d'alluvions (solde positif de 540.000 tonnes), il est en légère progression par rapport à celui de 1984 (380.000 tonnes), également engendré par les échanges de matériaux alluvionnaires (+ 550.000 tonnes).

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A) 2.2.3. Approvisionnements

______On trouvera ci-après la description détaillée, par zone d'activité BTP, des approvisionnements en granulats.

Zone d'activité BTP Centre

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP et figure n° 11 : zone d'activité BTP Centre : extraction 1993 La zone d'activité BTP Centre est formée des zones de peuplement de Valence, Romans-sur-Isère et Tournon-sur-Rhône ; elle déborde sur le département de l'Ardèche. Elle regroupe 300.884 habitants, dont 246.459 dans la Drôme (60 % de la population départementale).

• La production dans la zone d'activite BTP La production de granulats s'élève à 2,4 millions de tonnes en 1993 : - Drôme : 96 % (2.290.000 tonnes) - Ardèche : 4 % De 1982 à 1993, la production varie entre 1,9 et 2,9 millions de tonnes. Son tonnage moyen s'établit à 2,4 millions de tonnes. La structure par département est stable : autour de 95 % pour la Drôme et 5 % pour l'Ardèche. Les alluvionnaires : 2.190.000 tonnes 92 % - Drôme : 100 %, dont 80 % dans la vallée du Rhône, 17 % dans celle de l'Isère et 3 % dans celle de la Drôme. Ces extractions augmentent régulièrement jusqu'en 1991 (de 2 à 2,5 millions de tonnes), puis baissent légèrement. Depuis 1982, la contribution de chaque vallée à la production des alluvionnaires est stable. Les roches calcaires : 100.000 tonnes 4 % - Drôme : moins de 1 % - Ardèche : plus de 99 % Depuis 1988, les extractions se situent entre 100.000 et 240.000 tonnes. Sur la période, la contribution de la Drôme est toujours marginale. Les autres sables : 100.000 tonnes 4 % - Drôme : 100 % Depuis 1988, leur tonnage varie entre 100.000 et 280.000 tonnes

• La production à la périphérie A proximité immédiate de la zone d'activité (10 à 15 km) sont situées certaines exploitations. Celles-ci concourent, ou sont susceptibles de concourir, du fait même de cette proximité, à l'approvisionnement de cette zone. L'estimation du potentiel d'offre de granulats sur la zone BTP se rapporte non seulement à la production réalisée sur la zone même, mais également aux productions qui sont localisées dans son environnement proche et qui représentent un potentiel d'apports complémentaires.

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figure n° 11 : zone d'activité BTP Centre : extraction 1993

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Les productions complémentaires s'élèvent à 340.000 tonnes en 1993 : - Drôme : 24 % (80.000 tonnes) - Isère : 76 % De 1982 à 1993, ces productions varient entre 350.000 et 500.000 tonnes. Leur tonnage moyen s'établit à 420.000 tonnes. La structure par département est relativement stable : en moyenne, 27 % pour la Drôme et 73 % pour l'Isère. Les alluvionnaires : 300.000 tonnes 88 % - Drôme : 14 % (40.000 tonnes), se répartissant en 13 % dans la vallée de la Drôme et 1 % dans celle de l'Isère. - Isère : 86 %, dans la vallée de l'Isère. Ces extractions progressent régulièrement de 1984 à 1991 : leur tonnage passe de 320.000 à 440.000 tonnes. Mais en 1992, elles baissent fortement (330.000 tonnes). Depuis 1982, la contribution de la Drôme a tendance à baisser et se situe, en moyenne, aux alentours de 17 %. Les autres sables : 40.000 tonnes 12 % - Drôme : 100 % Le tonnage de ces matériaux est stable depuis 1982 : moins de 50.000 tonnes.

• Les potentiels d'offre de granulats Sur la zone d'activité BTP - Production maximale : 2,9 millions de tonnes - Production moyenne : 2,4 millions de tonnes - Production 1993 : 2,4 millions de tonnes - Alluvionnaires : 92 % - Roches calcaires : 4 % - Autres sables : 4 % - Ratio tonnes/habitant 1993 : 8 tonnes. Avec près de 2,5 millions de tonnes, le tonnage de la production réalisée sur la zone d'activité BTP correspond globalement aux besoins de celle-ci. On peut donc estimer que l'équilibre besoins/ressources est assuré par les extractions situées à l'intérieur de cette zone. - La consommation de granulats pour la fabrication industrielle des bétons hydrauliques (béton prêt à l'emploi et produits en béton) représente 500.000 tonnes, sur 15 sites, soit 21 % de la production. - On recense 2 centrales de produits hydrocarbonés, ce qui représente une consommation d'environ 230.000 tonnes de granulats. Sur la zone élargie - Production maximale : 3,4 millions de tonnes - Production moyenne : 2,8 millions de tonnes - Production 1993 : 2,7 millions de tonnes - Alluvionnaires : 91 % - Roches calcaires : 4 % - Autres sables : 5 % - Ratio tonnes/habitant 1993 : 8,4 tonnes.

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Les extractions situées à la périphérie de la zone sont d'un faible tonnage : seulement 300.000 à 400.000 tonnes. Elles ne représentent pas aujourd'hui un potentiel d'apports significatif (entre 10 % et 15 % des besoins). - Sur cette zone, la consommation de granulats pour la fabrication industrielle des bétons hydrauliques (béton prêt à l'emploi et produits en béton) représente 530.000 tonnes, sur 17 sites, soit 19 % de la production. - On recense toujours 2 centrales de produits hydrocarbonés.

Zone d'activité BTP Sud

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP La zone d'activité BTP Sud est formée des zones de peuplement de Montélimar, Bollène, Privas et Aubenas ; elle déborde largement sur le département de l'Ardèche et légèrement sur celui du Vaucluse. Elle regroupe 235.972 habitants, dont 88.828 dans la Drôme (21 % de la population départementale).

• La production dans la zone d'activite BTP La production de granulats s'élève à 2,7 millions de tonnes en 1993 : - Drôme : 45 % (2.210.000 tonnes) - Ardèche : 27 % - Vaucluse : 28 % Jusqu'en 1991 la production progresse régulièrement : de 2 à 3,1 millions de tonnes. Depuis 1992 elle se stabilise à 2,7 millions de tonnes. Depuis 1982 la contribution des départements est relativement stable : autour de 50 % pour la Drôme, 24 % pour l'Ardèche et 26 % pour le Vaucluse. Les alluvionnaires : 1.730.000 tonnes 64 % - Drôme : 54 % (930.000 tonnes) dont plus de 99 % dans la vallée du Rhône et moins de 1 % dans celle de l'Eygues. - Ardèche : 1 %, dont 57 % dans la vallée de l'Auzon et 43 % dans celle de la Loire. - Vaucluse : 45 %, en totalité dans la vallée du Rhône. Entre 1982 et 1991, les extractions progressent de 1,7 million à 2,3 millions de tonnes. Mais depuis 1992, elles sont en diminution. Depuis 1982, la contribution de la Drôme est en progression (44 %) ; celle du Vaucluse est relativement stable. Par contre, la production en provenance de l'Ardèche est marginale depuis 1991. Les roches calcaires : 910.000 tonnes 34 % - Drôme : 23 % (210.000 tonnes) - Ardèche : 77 % Jusqu'en 1987 cette production se stabilise aux environs de 200.000 tonnes. Mais à partir de 1988 elle augmente fortement. Depuis 1982 la contribution de la Drôme est toujours trois fois moins élevée que celle de l'Ardèche. Les autres sables : 70.000 tonnes 2 % - Drôme : 100 %

Le tonnage de ces matériaux reste marginal depuis 1982.

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• Les potentiels d'offre de granulats Sur la zone d'activité BTP - Production maximale : 3,1 millions de tonnes - Production moyenne : 2,3 millions de tonnes - Production 1993 : 2,7 millions de tonnes - Alluvionnaires : 64 % - Roches calcaires : 34 % - Autres sables : 2 % - Ratio tonnes/habitant 1993 : 11,5 tonnes. Sur cette zone d'activité, le ratio de la production par habitant est relativement élevé : on peut en déduire que la production réalisée est supérieure aux besoins et n'est pas destinée en totalité à l'approvisionnement de cette seule zone de consommation. En effet, elle contribue également à l'approvisionnement de marchés périphériques, notamment ceux situés à l'est de la Drôme, dans le Vaucluse et dans une moindre mesure le Gard. - La consommation de granulats pour la fabrication industrielle des bétons hydrauliques (béton prêt à l'emploi et produits en béton) représente 590.000 tonnes, sur 19 sites, soit 22 % de la production. - On recense 5 centrales de produits hydrocarbonés, ce qui représente une consommation d'environ 200.000 tonnes de granulats.

Zone d'activité BTP Nord

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP La zone d'activité BTP Nord est formée des zones de peuplement de Saint-Vallier, Roussillon et Annonay ; elle déborde sur les départements de l'Ardèche, de l'Isère et de la Loire. Elle regroupe 151.173 habitants, dont 29.694 dans la Drôme (7 % de la population départementale).

• Sur la zone d'activite BTP - Production moyenne : 1,3 million de tonnes - Production 1993 : 0,9 million de tonnes - Drôme : 61 % (540.000 tonnes) - Ardèche : 10 % - Isère : 14 % - Loire : 15 % - Alluvionnaires : 75 % - Roches calcaires : 9 % - Roches éruptives : 16 % - Ratio tonnes/habitant : 5,9 tonnes.

• Sur la zone élargie - Production moyenne : 1,6 million de tonnes - Production 1993 : 1,1 million de tonnes - Drôme : 50 % (570.000 tonnes) - Ardèche : 8 %

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- Isère : 29 % - Loire : 12 % - Rhône : 1 % - Alluvionnaires : 77 % - Roches calcaires : 7 % - Roches éruptives : 13 % - Autres sables : 3 % - Ratio tonnes/habitant : 7,2 tonnes. Depuis 1982, la contribution de la Drôme est relativement stable : autour de 60 %. Les matériaux alluvionnaires proviennent, à 81 %, de la vallée du Rhône.

• Analyse des potentiels Sur la zone d'activité, le ratio de la production par habitant est faible. Dans ce contexte, les potentiels disponibles en périphérie, bien que limités, apparaissent nécessaires à l'approvisionnement de cette zone.

Zone d'activité BTP EST

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP La zone d'activité BTP Est est constituée des zones de peuplement de Nyons, Vaison-la- Romaine et Valréas ; elle déborde sur le département du Vaucluse. Elle regroupe 43.539 habitants, dont 19.175 dans la Drôme (5 % de la population départementale).

• Sur la zone d'activite BTP - Production moyenne : 0,09 million de tonnes - Production 1993 : 0,12 million de tonnes - Drôme : 68 % - Vaucluse : 32 % - Alluvionnaires : 87 % - Roches calcaires : 8 % - Autres sables : 5 % - Ratio tonnes/habitant : 2,8 tonnes. La production réalisée sur la zone d'activité BTP est principalement constituée d'alluvions : 0,1 million de tonnes ; depuis 1982, ces matériaux sont surtout extraits dans le département de la Drôme.

• Sur la zone élargie - Production moyenne : 0,4 million de tonnes - Production 1993 : 0,45 million de tonnes - Drôme : 28 % - Vaucluse : 72 % - Alluvionnaires : 60 % - Roches calcaires : 2 % - Autres sables : 38 % - Ratio tonnes/habitant : 9,3 tonnes.

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• Analyse des potentiels Sur la zone d'activité, le ratio de la production par habitant est faible. Dans ce contexte, les potentiels disponibles en périphérie, bien que limités, apparaissent nécessaires à l'approvisionnement de cette zone.

Zone d'activité BTP de Die

______cf. figure n°3 : les zones d'activité BTP La zone d'activité BTP de Die est constituée de la ZPIU de Die. Elle regroupe 5.647 habitants (1 % de la population départementale).

• Sur la zone d'activite BTP - Production 1993 : 30 000 tonnes - Ratio tonnes/habitant : 5,3 tonnes.

La consommation est de l'ordre de 30 000 à 40 000 tonnes. La zone serait globalement équilibrée.

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A) 2. 3. AUTRES MATERIAUX

______La production de matériaux autres que les granulats est très marginale si l'on compare les tonnages respectifs. La production départementale de pierre de taille, par exemple, est estimée par la DRIRE Rhône-Alpes à 10.000 tonnes par an, environ. La production de matériaux d'enrochements est très variable et les besoins sont satisfaits à partir d'exploitations spécifiques (la carrière de granite de St Barthélémy de Vals produit environ 500 m3 par an) mais aussi à partir de carrières de roches calcaires qui produisent aussi d'autres matériaux (granulats concassés). Il n'y a, dans le département, aucune difficulté pour répondre à la demande en ce type de matériaux. Le département de la Drôme dispose également de gisements de matériaux industriels : silice, kaolin et feldspath qui assurent l'approvisionnement d'activités industrielles dans le département et à l'extérieur. La production annuelle de silice est d'environ 300.000 tonnes (5 % de la production nationale) et celle de kaolin de 25.000 tonnes (6% de la production nationale). Les trois entreprises drômoises qui exploitent ces matériaux vendent leur production sur le territoire national et en exportent environ 15 %. Leur chiffre d'affaires global est d'environ 55 millions de francs par an et elles emploient, au total, une centaine de personnes. La production annuelle de feldspath est d'environ 55.000 tonnes. Elle provient de trois exploitations : - carrière Romanat à Larnage qui produit environ 15.000 tonnes par an pour les usines de céramique Novoceram ; - carrière Romanat à Saint Barthélémy de Vals qui produit environ 5.000 tonnes par an de sable utilisé par les particuliers et les communes dans la Drôme et l'Ardèche ; - carrière Fayol à Larnage qui produit environ 35.000 tonnes par an pour la briqueterie de Tain (5.000 tonnes) et la cimenterie Lafarge au Teil, dans l'Ardèche, pour la fabrication de ciment blanc (30.000 tonnes).

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A) 3. IMPACT DES CARRIERES EXISTANTES SUR L'ENVIRONNEMENT ______D'une façon générale, les carrières, par leur nature et par les moyens de production mis en oeuvre, ont un impact certain sur l'environnement. Toutefois des exploitations bien conduites peuvent s'intégrer à l'environnement et présenter, à terme, une évolution des lieux valorisable.

A) 3. 1. IMPACTS POTENTIELS DE L'ACTIVITE "CARRIERE"

______Les atteintes que peuvent porter les carrières à l'environnement sont variables selon les sites et le public y est de plus en plus sensible. Pour faciliter l'analyse, elles ont été classées en trois catégories : - effets sur l'atmosphère : bruits, vibrations, poussières ; - effets sur les paysages ; - effets sur les milieux aquatiques : eaux superficielles et souterraines et écosystèmes associés.

A) 3.1.1. Impacts potentiels sur l'atmosphère ______• Bruits Dans les carrières, on peut distinguer : - les émissions sonores dues aux installations de traitement des matériaux qui sont à l'origine d'un bruit continu et répétitif ; à la source leur niveau sonore avoisine 100 dB, - les émissions sonores impulsionnelles et brèves, de valeurs beaucoup plus fortes généralement (tirs de mines), - les émissions sonores provoquées par la circulation des engins de transport des matériaux. La propagation des bruits est fortement liée à la climatologie (vents dominants, gradient thermique, pluie, brouillard) et à la topographie des lieux.

• Vibrations Les vibrations du sol sont ressenties comme une gêne par les personnes et peuvent causer des dégâts aux constructions, à partir de certains seuils. Deux types de mouvements caractérisent principalement les vibrations générées par les carrières : - les mouvements stationnaires liés à l'activité des unités de traitement des matériaux, - les mouvements transitoires liés aux tirs de mines, qui ne concernent que les carrières de roches massives. En ce qui concerne le premier type de mouvement (mouvement stationnaire), leur propagation dépend en grande partie de la nature géologique des terrains traversés ; leur fréquence s'établit dans une fourchette comprise entre 5 et 10 Hz. Les déplacements éventuels associés à ce type de vibrations sont quasi-inexistants. Le niveau des vibrations induites par un tir (mouvement transitoire) en un point donné est fonction de la charge d'explosifs, de la distance au lieu d'explosion et de la nature des terrains traversés.

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• Projections Lors des tirs de mines, des incidents peuvent intervenir et certains peuvent se traduire par des projections de blocs. Ces projections intempestives, dues à une mauvaise interaction roche-explosif, sont heureusement rares dans les exploitations bien conduites.

• Poussières Les poussières constituent la principale source de pollution de l'air lors de l'exploitation des carrières. Elles sont occasionnées par le transport et le traitement des matériaux et, dans le cas de carrières de roches massives, par la foration des trous de mine et l'abattage de la roche. Comme dans le cas du bruit, l'importance des émissions poussiéreuses dépend de la climatologie du secteur, de la topographie et de la granulométrie des éléments véhiculés. Les émissions de poussières peuvent avoir des conséquences sur la sécurité publique, la santé des personnes, l'esthétique des paysages et des monuments, la faune et la flore.

A) 3. 1. 2. Impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel

______L'activité "carrière" a un impact certain sur les paysages en fonction de la topographie des lieux (reliefs, plaines, etc...), de la nature du gisement exploité (alluvions, roches massives) et des techniques d'exploitation utilisées. La suppression du couvert végétal, l'apparition d'installations de traitement, de stocks de matériaux, d'engins d'extraction et de chargement, éventuellement d'un plan d'eau modifient obligatoirement l'aspect initial du site concerné par une carrière. Chaque espace concerné par une carrière constitue un cas particulier, notamment en fonction de la diversité des paysages, du degré d'artificialisation, des perceptions depuis les routes, les monuments... Dans le cas d'exploitations conduites en vallée, l'impact visuel de l'exploitation sur les paysages s'apprécie : - depuis les flancs de la vallée (vision à moyenne et longue distance des routes, villages), - depuis le fond de la vallée (vision à courte distance limitée par les écrans végétaux). La multiplication de carrières dans une même zone peut, en outre, conduire à un effet de "mitage" très dommageable du point de vue paysager. En ce qui concerne le patrimoine culturel, les extractions peuvent notamment être à l'origine de la destruction de sites archéologiques ou de dommages aux édifices (émissions poussiéreuses, vibrations). Mais elles peuvent aussi être à l'origine de découvertes archéologiques enrichissantes pour la collectivité.

A) 3. 1. 3. Impacts potentiels sur les milieux aquatiques

______En ce qui concerne les extractions dans le lit mineur des cours d'eau (espace fluvial formé d'un chenal unique ou de chenaux multiples et de bancs de sables ou de galets, recouverts par les eaux coulant à pleins bords avant débordement), interdites aujourd'hui (sauf celles visant à des opérations de curage ou d'aménagement hydraulique), les impacts potentiels concernent le milieu physique (abaissement de la ligne d'eau, phénomènes d'érosion régressive et progressive, déstabilisation des berges, élargissement du lit, mise à nu de substrats fragiles, apparition de seuils rocheux, asséchement d'anciens bras, dommages sur les fondations des ouvrages, augmentation

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de la vitesse de propagation des crues et réduction des champs d'inondation, abaissement du niveau des nappes alluviales et perturbations des relations rivière- nappe, dépérissement de la végétation rivulaire) ainsi que l'hydrobiologie et la qualité des eaux (modification, voire destruction totale, de l'habitat aquatique, des frayères et des zones de refuge, destruction de la végétation aquatique, accélération de l'eutrophisation, augmentation de la turbidité et dégradation de la qualité de l'eau, phénomènes de colmatage des fonds, dommages directs à la faune aquatique). Certains de ces effets s'atténuent après cessation des activités extractives mais la plupart, et notamment les atteintes au milieu physique, ne sont pas réversibles. Les extractions en lit majeur (espace situé entre le lit mineur et la limite de la plus grande crue historique répertoriée) et dans les nappes alluviales sont susceptibles de générer des effet sur les eaux superficielles (obstacle à la propagation des crues du fait des aménagements de protection, problèmes d'érosion avec risque de captation de cours d'eau, modification des conditions et du régime d'écoulement des eaux, risque de pollution des eaux en période de crue) et sur les eaux souterraines (modifications de la surface piézométrique, des conditions d'écoulement et des conditions d'exploitation, augmentation de la vulnérabilité aux diverses pollutions, augmentation de l'amplitude des variations thermiques). Elles sont, en outre susceptibles de porter atteinte à des zones humides (annexes fluviales, prairies humides, marais, tourbières...) et d'occasionner la destruction de zones à fort intérêt écologique ou qui jouent un rôle important dans le fonctionnement des cours d'eau. Les impacts potentiels des exploitations de roches massives résultent principalement des rejets de matières en suspension qui peuvent entraîner des perturbations de la qualité du milieu aquatique récepteur des eaux de ruissellement. La qualité des eaux, superficielles et/ou souterraines, peut également être affectée par la manipulation des matériaux issus de haldes ou terrils. Cette manipulation est, en effet, susceptible d'accroître, en fonction de la nature de ces gisements particuliers, leur capacité à libérer des éléments indésirables, voire toxiques.

A) 3. 1. 4. Potentialités de l'après carrière

______En fin d'exploitation, les carrières réaménagées peuvent, dans certains cas, favoriser ou même parfois directement constituer des projets d'intérêt général dans des domaines tels que : • les espaces naturels : certaines Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF) ou zones humides sont d'anciennes carrières. On peut citer, par exemple dans la région, l'écopole de Chambéon (Loire) ; • les loisirs : des infrastructures sportives utilisent des plateformes créées par des carrières, des plans d'eau pour les sports nautiques ou la pêche doivent leur existence à une activité "carrière" passée ; • l'activité industrielle : des zones artisanales ont pu se développer sur des sites de carrières en fin d'exploitation ; • les réserves d'eau : certaines anciennes gravières assurent des réserves pour l'alimentation en eau des populations ; c'est notamment le cas pour la ville de Nancy où une gravière constitue une "réserve d'eau stratégique", ainsi qu'en région toulousaine. D'autres peuvent trouver une utilisation comme réserves d'eau pour les incendies ou l'irrigation.

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A) 3.2. IMPACTS CONSTATES DANS LE DEPARTEMENT ______

A) 3.2.1. Impacts constatés sur l'atmosphère

______Dans le département de la Drôme, les carrières dont l'impact (émissions de poussières, émissions sonores et/ou vibrations) est perçu par la population sont celles qui se trouvent à proximité de zones habitées ou cultivées. Les victimes réagissent bien entendu très rapidement et, de ce fait, il y a lieu de considérer que les carrières qui posent ce type de problèmes sont bien connues. Si des solutions techniques permettent, dans la majorité des cas, de réduire les émissions de poussières, les bruits et vibrations peuvent générer des situations difficiles. Il faut cependant noter que le département est plus sensible que d'autres au problème d'émissions de poussières compte-tenu des conditions météorologiques souvent défavorables (vent et sécheresse) et des cultures sensibles pratiquées (arboriculture - viticulture).

A) 3. 2. 2. Impacts constatés sur les paysages et le patrimoine culturel

______Depuis les principales voies de circulation (A7, N7) du couloir rhodanien, on peut constater l'existence de "plaies" importantes sur les montagnes ardéchoises en rive droite du Rhône à hauteur de Cruas et du Teil, engendrées par l'exploitation de calcaires pour des cimenteries. Il n'y a pas, dans le département de la Drôme, de carrières d'une telle importance mais il faut cependant noter qu'un réel problème paysager se pose pour quelques carrières de roches massives calcaires dont les fronts de taille, de couleur très claire, contrastent avec l'environnement végétalisé. D'anciennes carrières de sables et graviers non remises en état et pour lesquelles des solutions de réhabilitation sont à l'étude sont à signaler sur la commune de Saint Paul Trois Châteaux. Enfin, quelques petites carrières exploitées sans autorisation altèrent localement les paysages de l'arrière pays drômois très touristique. Des exemples de réaménagements intéressants peuvent être cités : le terrain de sport de Chateauneuf sur Isère et la base de loisirs d'Aiguilles sont implantés sur d'anciennes carrières, une zone d'activité est implantée à Loriol sur une ancienne carrière d'emprunt autoroutier et la base de loisirs de Montélimar s'est développée en s'appuyant sur une gravière.

A) 3. 2. 3. Impacts constatés sur les milieux aquatiques

______Les anciennes extractions excessives dans le lit mineur des cours d'eau ont entraîné pour certaines rivières (la rivière Drôme en particulier) une rupture de leur profil d'équilibre avec diverses conséquences (abaissement du lit et des nappes, érosion, instabilité des ouvrages d'art...). La prise de conscience de cette dégradation du milieu naturel a conduit à refuser toute demande d'extraction dans le lit mineur des rivières depuis plusieurs années, politique généralisée au niveau national depuis l'arrêté du 22 septembre 1994. Toutefois les extractions conduites dans les règles ont souvent permis de limiter les risques d'inondation.

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La Drôme étant un département très riche en matériaux alluvionnaires de bonne qualité, la grande majorité des carrières actuelles et anciennes se situe dans les lits majeurs des cours d'eau (Rhône, Isère et Drôme principalement). Quelques zones dans lesquelles plusieurs carrières sont autorisées à faible distance les unes des autres sont à signaler : - Châteauneuf sur Rhône où un projet d'aménagement global est à l'étude, - Saulce sur Rhône où le principal exploitant devra présenter un tel projet, - Bourg lès Valence. On ne recense pas de carrières ayant engendré une pollution du sol ou des eaux souterraines, ni de pollution provoquée par des remblais placés dans des carrières en cours d'exploitation. Après leur exploitation quelques carrières, faute de surveillance ou par manque de sensibilisation du propriétaire du sol ont pu servir de décharges sauvages. Une enquête menée par la Profession, dans le cadre de l'élaboration de sa Charte, n'a pas révélé de "point noir".

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B) INVENTAIRE DES RESSOURCES

L'inventaire des ressources connues en matériaux de carrières, présenté ci-après, est fondé sur : - l'analyse et la représentation cartographique des potentialités des différentes formations géologiques du département (informations et cartographie fournies par le BRGM), - l'estimation de la production de matériaux alluvionnaires issus des opérations d'entretien ou d'aménagement (informations fournies par les Services chargés de la police des eaux), - l'analyse des possibilités d'exploitation de roches massives en substitution aux matériaux alluvionnaires pour la production de granulats (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse du gisement potentiel en matériaux de démolition (informations extraites du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES) - l'inventaire des gisements de substances industrielles (informations DRIRE) - l'appréciation de l'intérêt particulier de certains gisements (informations DRIRE).

cf. Tome III : carte des ressources connues en matériaux de carrières et document annexé n° 1 : Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources Le département de la Drôme comprend, à l'ouest, la grande plaine alluviale de la vallée du Rhône, ainsi que les basses vallées de l'Isère, de la Drôme et du Roubion. Large au nord, cette plaine alluviale se rétrécit au sud du département à partir de la basse vallée de la Drôme, dans la région de Loriol-Montélimar. Au nord, le pointement granitique de Saint-Vallier représente le seul témoin, dans le département, du socle cristallin du Massif Central. La partie orientale du département est constituée par les massifs montagneux à ossature calcaire du Vercors et du Diois. Le département tire de cette configuration géologique une grande richesse en matériaux principalement alluvionnaires et calcaires. Il bénéficie, en outre, de la présence de gisements de substances plus rares : sables siliceux fins, sables à poches de kaolin, feldspaths, argiles. La carte de la ressource en matériaux du département a été établie à l'échelle de 1/150.000 à partir des cartes géologiques à 1/50.000 et de leurs notices, ainsi que des cartes et documents à valeur plus générale. Les documents à valeur locale, dont l'échelle n'était pas adaptée à cette approche synthétique, n'ont pas été systématiquement pris en compte. Cette carte est présentée, pour des raisons de commodité, à l'échelle de 1/400 000 environ (cf. Tome III).

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Seule, la composition lithologique (et non l'âge) des formations a été retenue afin de caractériser la nature de la ressource. Pour chaque type de matériau, on a distingué trois classes : • Zones à éléments favorables (ZEF) dans lesquelles des exploitations actuelles ou anciennes témoignent de l'exploitabilité du matériau ; • Zones à préjugés favorables (ZPF) qui correspondent aux prolongements géologiques des ZEF et présentent des lithologies a priori comparables bien qu'il n'y ait pas, ou peu, d'exploitations connues. Les formations géologiques, non voisines de ZEF, mais dont les critères lithologiques sont néanmoins favorables font également partie de cette classe ; • Zones hétérogènes (ZH) dans lesquelles on observe la dilution ou l'intercalation du matériau considéré par un matériau d'une autre nature. Chaque fois que cela a été possible, le matériau étranger a été identifié. La présence d'exploitations dans le matériau considéré, ou dans le matériau intercalé (par exemple : alternances marnes- calcaires) n'est pas exclue dans une zone classée ZH. On trouvera en document annexe n° 1 des précisions quant à la méthodologie adoptée pour la réalisation de cette cartographie. Il est à noter que cette approche est nécessairement influencée par la technologie du moment, et donc par les types de matériaux exploités. Il est possible que, dans le futur, on fasse appel à des matériaux nouveaux, qui paraissent actuellement sans intérêt, ou, qu'inversement, des matériaux "traditionnels" reviennent à la mode. C'est la raison pour laquelle la carte prend en compte tous les types de lithologie rencontrés, même ceux qui ne paraissent pas utiles aujourd'hui, et s'appuie sur des critères géologiques pour la description des formations favorables. Les critères géotechniques ont été exclus a priori comme critères fondamentaux, car inadaptés à l'échelle du document du fait de leur caractère ponctuel, limité aux exploitations. Ils apparaissent néanmoins indirectement dans la zonation de la ressource, au niveau des "ZEF".

B) 1. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES

______Les sables et graviers constituent, de loin, la ressource en matériaux la plus abondante du département. D'origine principalement récente (quaternaire), alluvionnaire et fluvio- glaciaire, ils affleurent largement dans les plaines du Rhône et de ses affluents, notamment dans les basses vallées de l'Isère et de la Drôme. Les moraines constituent des formations hétérogènes typiques, avec une matrice argileuse emballant les blocs. Elles constituent de puissantes formations telles que la partie occidentale de la plaine de la Valloire, mais se rencontrent aussi, sous forme de lambeaux de faible extension, dans les régions montagneuses de l'est du département. Certaines formations plus anciennes recèlent aussi des gisements de sables et graviers : il s'agit de certaines formations tertiaires (conglomérats oligocènes, molasses miocènes et terrasses pliocènes) et crétacées (sables crétacés). Ce sont en général les formations les plus récentes qui offrent le plus d'intérêt pour l'exploitation car elles présentent le plus faible degré d'altération. En effet, la qualité des matériaux décroît avec la progression, en fonction de l'âge, de l'altération et de l'argilisation.

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B) 1.1. GISEMENTS "EN NAPPE"

______Compte-tenu des bonnes caractéristiques hydrauliques des matériaux alluvionnaires de la Drôme, la plupart des gisements sont des "gisements en nappe" c'est-à-dire que les exploitations y sont susceptibles d'atteindre ou d'influencer directement la nappe aquifère. • Les alluvions rive gauche du Rhône − entre Saint-Rambert d'Albon et Saint-Vallier : la plaine alluviale est développée sur environ 500 mètres de large et 12 kilomètres de longueur. Les alluvions (graviers, galets et gros blocs), d'une épaisseur moyenne de 25 mètres, pouvant atteindre 50 mètres dans d'anciens chenaux sous les terrasses glaciaires, reposent sur les marnes bleues du Pliocène. Leur partie supérieure est sableuse, voir limoneuse en surface. La nappe occupe une grande partie du réservoir aquifère, sa puissance atteignant 20 mètres en moyenne ; − au sud de Valence : la plaine est remplie d'alluvions modernes et anciennes limitées par le fleuve à l'ouest et par les collines tertiaires ou les affleurements du Crétacé à l'est. Les terrasses d'alluvions anciennes surplombent le lit du Rhône d'une vingtaine de mètres et recèlent un magasin aquifère dont l'épaisseur mouillée est d'environ 5 mètres. Le passage entre les nappes des terrasses et la nappe des alluvions modernes se fait sans discontinuité à travers les basses terrasses. Le substratum des alluvions modernes est constitué des marnes bleues du Plaisancien. Il peut être surcreusé en chenaux qui font passer l'épaisseur des alluvions de 10 mètres (valeur moyenne) à plus de 25 mètres. Des limons recouvrent ces alluvions sur une épaisseur de 2 à 5 mètres et peuvent rendre la nappe captive sur des surfaces importantes ; − à la confluence du Rhône et de la Drôme : la plaine alluviale, d'une longueur d'environ 8 km, peut atteindre 5 km de large. Les alluvions reposent sur des argiles bleues ou des calcaires. Des terrasses emboîtées dominent le delta et se raccordent par les basses terrasses aux alluvions modernes. Alors que le Rhône charrie des matériaux cristallins, la Drôme apporte des cailloutis calcaires via son cône de déjection et d'importantes passées argileuses séparent souvent les deux types d'alluvions. L'épaisseur de la nappe est comprise entre 10 et 20 mètres ; − à la confluence du Rhône et du Roubion : les alluvions modernes sont de faible épaisseur (5 à 10 mètres) et ont été exploitées par de nombreuses carrières à proximité du Rhône. Les alluvions anciennes, qui constituent des terrasses emboîtées, sont peu perméables et la nappe, d'une puissance réduite à quelques mètres, y présente une pente élevée. La basse terrasse, qui assure la liaison avec les alluvions récentes, est constituée d'alluvions plus épaisses (parfois plus de 15 mètres) et plus perméables ; − dans la plaine du Tricastin : la plaine alluviale, d'une longueur d'environ 13 km, peut atteindre 8 km de large. Les alluvions, d'une épaisseur de 15 mètres environ, sont recouvertes de 2 à 6 mètres de limons. La nappe, souvent captive sous ces limons, occupe la plus grande partie du réservoir aquifère. La bordure orientale de la plaine est composée de terrasses qui bordent le lit majeur du Rhône. De nombreuses exploitations de matériaux ont fortement entamé le magasin aquifère. .• Les alluvions anciennes fluvio-glaciaires de la plaine de Valloire Le comblement glaciaire de cette ancienne vallée tertiaire a engendré la présence de moraines et d'alluvions fluvio-glaciaires. Ces dernières sont disposées en terrasses dont la plus basse se raccorde aux alluvions du Rhône. Les plus anciennes terrasses ont un recouvrement loessique. Ces formations reposent sur les marnes bleues du Plaisancien.

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Les anciens chenaux qui parcourent la plaine actuelle ont provoqué des surcreusements comblés par les alluvions dont l'épaisseur peut dépasser 40 mètres. La nappe, qui ne bénéficie pas de protection superficielle, est continue à travers les différentes terrasses, et peut, dans les chenaux, atteindre 30 mètres de puissance. Elle affleure dans ses zones d'émergence et peut atteindre 20 mètres, voire 40, sous les hautes terrasses. • Les alluvions de l'Isère Dans la basse vallée de l'Isère, la plaine alluviale se développe surtout en rive droite de la rivière, sur 25 km de long pour une largeur maximale de 11 km. D'une façon générale, la nappe alluviale est en position perchée par rapport à la rivière. Des chenaux traversent le substratum molassique, provoquant des surcreusements remplis de matériau alluvial aquifère. La structure générale est celle de terrasses emboîtées. Les basses terrasses et les alluvions modernes de la vallée constituent les principaux magasins aquifères, l'épaisseur de la nappe étant de 5 à 10 mètres (parfois 15 mètres dans l'axe des chenaux les plus profonds). La basse terrasse est le lieu de nombreuses exploitations de carrières. • La plaine de Valence Les formations concernées, correspondant aux alluvions de l'ancienne Isère, constituent une terrasse qui domine d'environ 45 mètres le lit majeur du Rhône. Ces alluvions, qui vont des sables aux blocs, de nature cristalline ou calcaire, sont très perméables et ne bénéficient pas de protection superficielle. Le substratum molassique forme localement des zones de hauts fonds entre lesquels des sillons, correspondant aux anciens chenaux, contiennent des alluvions très perméables au sein desquelles la nappe peut être puissante (plus de 10 m), alors que son épaisseur moyenne ne dépasse pas 5 m. La profondeur de la nappe s'accroît d'est en ouest, elle atteint 25 mètres sous Valence. • Les alluvions de la Drôme − dans la basse vallée : les alluvions récentes reposent sur une épaisse couche de marnes bleues plaisanciennes, puis, au Sud, sur les calcaires crétacés. La basse terrasse, partiellement recouverte par des limons argilo-sableux imperméables, est constituée de cailloutis calcaires et de sables, sur 8 à 10 mètres d'épaisseur en amont et jusqu'à 25 m en aval. La nappe qu'elle contient a une profondeur qui varie de 2 à 8 mètres. Les nombreuses carrières en lit mineur, interdites aujourd'hui, ont semble-t-il contribué à un abaissement général de la piézométrie ; − dans la moyenne vallée : des basses terrasses et des lambeaux de hautes terrasses bordent le lit majeur de la Drôme. La vallée, encaissée, a une largeur de 1 à 2 km. Les alluvions, mélange de cailloutis calcaires et d'argile, de 5 à 10 mètres d'épaisseur, reposent sur un substrat argilo-marneux, parfois surcreusé par d'anciens chenaux. La nappe, drainée par la rivière en conditions "naturelles", a une pente élevée. Elle est assez vulnérable aux contaminations de surface, le recouvrement limoneux, continu dans l'axe de la vallée, n'étant plus constitué que de lambeaux au pied des terrasses. • Les alluvions du Roubion et du Jabron Les formations alluvionnaires aquifères, récentes et plus anciennes, sont constituées de cailloutis mélangés à des sables plus ou moins argileux et sont souvent recouvertes de limons d'épaisseur variable. Leur épaisseur n'est, en général, que de quelques mètres. Des terrasses anciennes, perchées et peu aquifères, bordent la cuvette.

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• Les alluvions du Lez La vallée, encaissée, se développe sur quelques centaines de mètres de large et 13 km de longueur. Elle est constituée d'alluvions caillouteuses et sablo-argileuses, hétérogènes, d'une épaisseur de 5-6 mètres en moyenne, mais qui peut atteindre 15 mètres dans les surcreusements. • Les alluvions de l'Eygues Des alluvions récentes, limoneuses et graveleuses, de 5 à 10 mètres d'épaisseur, occupent l'axe de la vallée et reposent sur les marnes et argiles du Pliocène. Des terrasses d'alluvions anciennes sont situées en bas des versants et dominent le cours d'eau.

B) 1.2. GISEMENTS "HORS NAPPE"

______Il n'y a pas, à proprement parler, de gisements de matériaux alluvionnaires "hors nappe". Quelques gisements ont cependant été placés sous cette rubrique du fait de la profondeur de l'aquifère qu'ils contiennent ou de leur médiocres qualités aquifères. • Les formations du Miocène Elles occupent la région comprise entre la plaine de Bièvre-Valloire au nord, les massifs calcaires au sud, le Vercors à l'est et la vallée du Rhône à l'ouest. Formées de couches sub-horizontales, elles constituent le substratum régional et sont recouvertes par les marnes bleues du Plaisancien ou par les alluvions anciennes du Quaternaire. Ce sont les sables de l'Helvétien et du Tortonien, de calibres très hétérogènes selon les secteurs et souvent mélangés à des débris calcaires et à des lentilles argileuses parfois importantes, qui constituent le gisement le plus intéressant. La perméabilité de ces terrains est très hétérogène et la nappe qu'ils contiennent est généralement assez profonde (jusqu'à 50 mètres), excepté dans les zones basses où le gisement est alors "en nappe". • Les dépôts tertiaires du bassin de Valréas-Suze-la-Rousse Très épais, ils comprennent des sables grossiers.

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B) 1.3. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ISSUS DES OPERATIONS D'ENTRETIEN OU D'AMENAGEMENT ______Les volumes des gisements de graviers susceptibles de faire l'objet de dragages d'entretien dans le lit du Rhône sont estimés à 20 000 m3 pour la chute de Bourg lès Valence, 620 000 m3 pour celle de Baix-Logis Neuf, 305 000 m3 pour celle de Montélimar et 300 000 m3 pour celle de Donzère, soit un total de 1 245 000 m3. Les apports annuels sont plus difficiles à évaluer car fortement variables en fonction des crues. Ils pourraient être d'au moins 80 000 m3/an. Les volumes de matériaux issus des opérations d'entretien ou d'aménagement sur les autres cours d'eau du département - hors de l'emprise des aménagements du Rhône - sont de faible importance et négligeables à l'échelle du Schéma. Les prévisions détaillées concernant les dragages d'entretien des aménagements du Rhône susceptibles d'intervenir de 1996 à 1998 sont les suivantes :

Chute limons dominants graviers (*) Saint Vallier 107 300 m3 102 500 m3 Bourg lès Valence 376 000 m3 25 000 m3 (Doux) Beauchastel 299 000 m3 80 000 m3 (Vieux Rhône) Baix Logis Neuf 306 000 m3 170 000 m3 (dont 25 000 m3 Eyrieux et 65 000 m3 Drôme) Montélimar 164 000 m3 295 000 m3 (275 000 Vieux Rhône et 20 000 Roubion) Donzère 210 000 m3 255 000 m3 (dont 75 000 Vieux Rhône) (*) Ces ressources potentielles sont données à titre indicatif et devront être justifiées dans les dossiers de demande d'autorisation de dragages d'entretien.

De 1996 à 1998, il est donc prévu d'extraire au total 1 462 300 m3 de matériaux à dominante limoneuse et 927 500 m3 de graviers (à noter que la chute de Donzère concerne également le département du Vaucluse). Pendant la même période, il est prévu d'augmenter les dragages de matériaux à dominance limoneuse (446 100 m3 en 1996, 460 100 m3 en 1997 et 556 100 m3 en 1998) et de réduire les dragages de graviers (495 000 m3 en 1996, 220 000 m3 en 1997 et 212 500 m3 en 1998). A titre indicatif, les dragages d'entretien effectués sur les mêmes chutes en 1995 concernaient 1 022 500 m3 de matériaux à dominante limoneuse et 319 000 m3 de graviers. D'une façon plus générale enfin, la quantité moyenne annuelle de graviers issus des dragages d'entretien sur l'ensemble du fleuve Rhône de 1987 à 1994 est estimée à 230 000 m3/an et les volumes correspondant à l'année 1995 à 550 000 m3.

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B) 2. ROCHES MASSIVES ______

B) 2.1. GISEMENTS ______• Calcaire Le calcaire constitue la seconde ressource en matériaux exploitée dans le département. Le gisement principal se situe dans la barre urgonienne (sommet du Crétacé inférieur) qui fournit un excellent calcaire dur. Vers le sud, le faciès urgonien disparaît pour céder la place au faciès de la fosse vocontienne, plus profond, à intercalations marneuses, classé en zone hétérogène (ZH). La ressource en matériaux calcaires se situe donc surtout dans les parties montagneuses du département : Vercors, Diois, régions de la vallée de la Drôme et de Marsanne. Les éboulis calcaires associés sont représentés séparément sur la carte. D'autres formations géologiques fournissent un calcaire de qualité : le tuf calcaire de , les molasses miocènes et oligocènes, le Crétacé supérieur et inférieur, le Jurassique supérieur (notamment la barre tithonique) et les éboulis de ces différentes formations. Malgré le déclin de son utilisation traditionnelle comme pierre à bâtir, il convient de signaler deux gisements de qualité qui ont fourni des pierres de taille pour la construction de grands immeubles à Paris et en province au siècle dernier. Il s'agit des carrières de calcaire urgonien de la région de , au sud-est de Montélimar qui ont fourni des matériaux de construction à Paris (Hôtel Ritz), Lyon (Fourvière), Valence (Hôtel de la Croix d'Or) et au château de Vizille, et de celles de la région de Saint-Paul-Trois- Châteaux et de Saint-Restitut, creusées dans la molasse calcaire burdigalienne, qui ont fourni des matériaux pour de nombreux immeubles bourgeois à Lyon et à Paris. • Grès Le grès se rencontre localement (niveaux sablo-gréseux de l'Albien) et constitue une ressource très marginale dans le département de la Drôme. • Granite Le granite, exploité comme pierre à bâtir dans le massif granitique de Saint Vallier, constitue également une substance marginale dans le département, en raison du déclin de cette utilisation.

B) 2.2. POTENTIALITES DE SUBSTITUTION AUX ALLUVIONNAIRES

______Le département de la Drôme est riche en gisements de roches massives dont l'utilisation, sous forme de concassés, peut, dans certaines conditions, se substituer à celle des sables et graviers d'origine alluvionnaire. Il s'agit principalement de calcaires et d'éboulis qui présentent un potentiel très important, mais également du granite de la région de Saint Vallier. Ces gisements sont, pour la plupart, géographiquement assez éloignés des grands secteurs de consommation situés dans la vallée du Rhône, mais il peut être fait appel aux importantes ressources très proches du département de l'Ardèche. Les producteurs de granulats ont confirmé qu'ils étaient ouverts à une évolution vers une utilisation croissante des roches massives mais que celle-ci nécessitera une volonté

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commune de tous les intervenants pour surmonter les différents problèmes qu'elle engendrera et qui sont de nature très diverses : - accessibilité et disponibilité de gisements techniquement utilisables, - évolution nécessaire des prescriptions techniques et des méthodes de mise en oeuvre, - problèmes environnementaux, - problèmes économiques. L'UNICEM a réalisé, sur dernier point et à titre indicatif, une simulation du coût de la réalisation d'un kilomètre de chaussée sur Valence à partir, d'une part, de matériaux alluvionnaires et, d'autre part, de roches calcaires en provenance du gisement le plus proche (dans l'Ardèche). Cette simulation fournit les éléments d'appréciation suivants :

- matériaux alluvionnaires

PRODUIT QUANTITE MATERIAUX TRANSPORT TOTAL ALLUVIONNAIRES 0/100 10.000 T 15 à 25 F/T 15 F/T 300 à 400 KF 0/31 5.000 T 30 à 35 F/T 15 F/T 225 à 250 KF Granulats enrobés 5.000 T 45 F/T 25 F/T 350 KF Granulats béton 1.000 T 45 F/T 15 F/T 60 KF

Total : 935 à 1.060 KF

- roche massive

PRODUIT QUANTITE ROCHES TRANSPORT TOTAL MASSIVES 0/100 10.000 T 25 à 35 F/T 30 F/T 550 à 650 KF 0/31 5.000 T 32 à 38 F/T 30 F/T 310 à 340 KF Granulats enrobés 5.000 T 60 F/T 60 F/T 600 KF Granulats béton 1.000 T 70 F/T 30 F/T 125 à 135 KF + surcoût ciment et mise en oeuvre : 25 à 35 F/T

Total : 1.585 à 1.725 KF

Dans le cas favorable où l'on dispose de carrières proches, on aboutit donc à une augmentation de l'ordre de 60 à 70 % du coût des matériaux en faisant appel à la roche massive pour la production de granulats. Cette estimation ne tient pas compte des autres surcoûts éventuellement engendrés par la résolution des divers problèmes techniques, d'usage ou d'environnement.

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B) 3. MATERIAUX DE DEMOLITION

______Les informations fournies ci-après sont, pour l'essentiel, extraites du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES.

B) 3.1. TYPOLOGIE DES MATERIAUX

______Le terme "matériaux de démolition" recouvre des matériaux de nature et d'origine différentes : - résidus de démolition de bâtiments d'habitation, - résidus de démolition de bâtiments industriels et tertiaires, - résidus de travaux publics (enrobés et dalles de béton), - matériaux de terrassement (déblais, fouilles) et stériles de carrière. D'après les statistiques nationales et européennes (EDA et CSTB), les matériaux de démolition (matériaux de terrassements et de carrières non compris) se répartissent de la façon suivante : - résidus de démolition de bâtiments d'habitation : 35 % - résidus de démolition de bâtiments industriels et tertiaires : 40 % - résidus de travaux publics : 25 %. et ont les compositions suivantes : - béton : 30 %, - maçonnerie : 50 %, - asphalte : 5 %, - autres : 15 %.

B) 3.2. DONNEES REGIONALES ______• Différentes sources permettent des estimations globales de la production en matériaux de démolition pour la région : - 10 Mt/an, environ, pour les déchets de démolition, déblais et gravats, résidus et stériles d'extraction de carrières et de mines (estimation APORA-ADEME, 1992), - 430 kg/an/habitant, soit 2,3 Mt/an, environ, pour les déchets de démolition de bâtiments et chaussées (estimation TRIVALOR, 1993, sur la base de statistiques nationales et européennes EDA et CSTB), - 390 kg/an/habitant, soit 2,1 Mt/an de déchets de démolition de bâtiments, chaussées non comprises (estimation TRIVALOR, 1993, sur la base de statistiques nationales UNPG-ANRED). • La fourchette des estimations est très large et TRIVALOR (1993) propose différentes hypothèses pour tenter de la réduire : - estimation à partir de l'analyse du parc immobilier : cette analyse conduit à une estimation de 0,5 à 2,2 Mt/an. En prenant la valeur moyenne de 1,35 Mt/an, en considérant que le poids des matériaux de démolition des bâtiments industriels et tertiaires est le même, et que le poids de résidus de travaux publics est de 25 % du poids global on obtient une évaluation du gisement total de 3,6 Mt/an ;

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- estimation à partir de données départementales disponibles sur le département de la Savoie : en raisonnant au prorata de la population, on obtient une évaluation du gisement total de 3,1 Mt/an ; - estimation à partir des données UNPG-ANRED : en prenant l'estimation de 2,1 Mt/an pour les déchets de démolition et en y ajoutant un poids de résidus de travaux publics égal à 25 % du poids global on obtient une évaluation du gisement total de 2,8 Mt/an. Sur la base de ces trois dernières estimations, assez proches les unes de autres, TRIVALOR avance le chiffre de 3,2 Mt/an pour le gisement régional de matériaux de démolition (matériaux de terrassement et stériles de carrière non compris), soit un ratio de 600 kg/an/habitant.

B) 3.3. DONNEES DEPARTEMENTALES ______• La population du département de la Drôme étant de 414.072 habitants, l'application du ratio défini ci-dessus conduit à estimer le gisement départemental en matériaux de démolition à 248.443 tonnes/an, ce qui place le département au 6° rang régional, avec 8 % du gisement Rhône-alpin. • Une approche détaillée du gisement de matériaux de démolition de bâtiments d'habitation est fournie par TRIVALOR (1993) : - le département de la Drôme comptait, en 1990, 188.248 logements soit 7,4% du parc immobilier régional et les statistiques nationales indiquent que 0,2 % des logements existants sont démolis chaque année, en moyenne. Ce ratio, appliqué au département fournit une estimation de 376 logements démolis par an soit une production de 37.600 tonnes de matériaux de démolition (on estime le poids des déchets de démolition des bâtiments d'habitation à 2 tonnes par m2, soit environ 100 tonnes pour la démolition d'un appartement de superficie moyenne). - une évaluation plus précise peut être faite en tenant compte de l'âge des bâtiments et du taux annuel de démolition qui est de 0,5 % pour les bâtiments âgés de 10 à 30 ans, de 2 % pour ceux qui ont de 30 à 50 ans et de 1 % pour ceux qui ont plus de 50 ans. Pour le département de la Drôme, TRIVALOR aboutit aux estimations annuelles suivantes : - nombre de logements de plus de 50 ans : 70.284, soit 703 à démolir, - nombre de logements de 30 à 50 ans : 37.188, soit 744 à démolir, - nombre de logements de 10 à 30 ans : 53.044, soit 265 à démolir, - nombre de logements de moins de 10 ans : 27.732, pas de démolition. 1.712 logements pourraient donc être démolis chaque année, d'où une production de matériaux de démolition de l'ordre de 171.200 tonnes, soit 8 % du gisement régional de ce type de matériaux. Il est à noter que l'écart entre les deux estimations (37.600 et 171.200 tonnes) est important, ce qui était également le cas pour les estimations régionales obtenues par les mêmes approches. Si l'on raisonne comme précédemment, en prenant une valeur moyenne d'environ 100.000 tonnes/an, en considérant que le poids des matériaux de démolition des bâtiments industriels et tertiaires est le même, et que le poids de résidus de travaux publics est de 25 % du poids global on obtient une évaluation du gisement total de 260.000 tonnes/an.

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• D'après les éléments dont on dispose, très approximatifs, on peut estimer à environ 250.000 tonnes/an le gisement départemental de matériaux de démolition (matériaux de terrassement et stériles de carrière non compris).

B) 3.4. POSSIBILITES DE RECYCLAGE

______cf. document annexé n° 2 : proposition de clauses spécifiques à insérer dans les appels d'offres publics pour la démolition et la construction • 10 à 12 % de la production nationale de matériaux de démolition de bâtiments et travaux publics est actuellement recyclée. D'après l'UNPG et l'ANRED (devenue ADEME) 13 % environ des matériaux de démolition de bâtiments sont recyclés alors que cette proportion pourrait techniquement atteindre 40 à 50 %. Les matériaux recyclés proviendraient pour moitié de la démolition de bâtiments d'habitation et pour moitié de celle de bâtiments industriels et tertiaires. Il s'agirait de béton propre (33 %), de matériaux propres (60 %) et de matériaux divers (7 %). TRIVALOR, en tenant compte des matériaux de démolition de chaussées et de particularités régionales évalue à 30 % la proportion des matériaux recyclables soit environ 1 Mt/an pour la région. Le gisement de matériaux potentiellement recyclables du département de la Drôme pourrait donc être de l'ordre de 75.000 tonnes/an. Ce gisement apparaît comme relativement marginal, en comparaison de la production totale de granulats naturels évaluée à plus de 4 Mt/an en 1993. • Il n'y a pas d'installation de recyclage de matériaux dans le département de la Drôme, la région Rhône-Alpes n'en comptant que quatre : deux dans le Rhône, une en Savoie et une en Ardèche, cette dernière étant spécialisée dans le concassage de poteaux électriques en béton. La capacité totale de recyclage de ces installations est de 500.000 tonnes/an soit la moitié environ du gisement potentiellement recyclable. TRIVALOR estime que les besoins en recyclage des départements de la Drôme et de l'Ardèche ne sont pas correctement couverts et recommande la création d'une unité de recyclage entre Valence et Montélimar, sur le Rhône, à proximité des grands chantiers prévus. • Suivant les recommandations faites par TRIVALOR, les partenariats entre les entreprises de recyclage et les pouvoirs publics seront renforcés pour, notamment : - lever les obstacles à la régularité d'approvisionnement des sites de recyclage, - assurer l'utilisation des granulats issus du recyclage, - alléger, si possible, une part du risque de l'entreprise qui contribue à une nouvelle façon de gérer les déchets, - aider à la mise en oeuvre d'une filière pérenne de valorisation des matériaux en faisant évoluer la réglementation des permis de démolir (en prévoyant, dès la demande d'autorisation, l'évacuation sélective des déchets et leur dépôt dans des sites agréés), en allongeant les délais de réponse aux appels d'offres quand une éco-technique est à l'étude et en proposant systématiquement des éco-variantes, ou l'utilisation d'un certain taux de granulats recyclés, dans les cahiers de charges des appels d'offres publics. Les clauses spécifiques proposées par TRIVALOR et reproduites en annexe pourront être insérées dans les appels d'offres publics pour la démolition et pour la construction.

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• Diverses actions d'ordre technico-économique, proposées par TRIVALOR, pourront, en outre, être conduites : - promotion de nouvelles techniques de démolition et de construction, - valorisation de l'image du granulat recyclé (politique incitative pour abaisser le prix des granulats recyclés et le rendre concurrentiel, fiabilité et performances des granulats recyclés), - création d'une filière professionnelle "matériaux issus de démolition", - incitation, éducation et communication permettant la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés (professionnels, élus et maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre et bureaux d'études, riverains, associations).

B) 4. RESIDUS INDUSTRIELS

______Il n'y a pas, dans le département de la Drôme, de résidus industriels dont l'importance mérite d'être signalée.

B) 5. SUBSTANCES INDUSTRIELLES ______• Argile L'argile est présente dans plusieurs formations géologiques : Crétacé (Aptien supérieur, Cénomanien et Sénonien), Tertiaire (Stampien, Aquitanien, Miocène, Pliocène) et limons quaternaires. Longtemps utilisée sur une grande échelle en poterie, tuilerie et briqueterie, elle voit son usage en fort déclin de nos jours. • Feldspath Le feldspath se rencontre dans le massif granitique de Saint Vallier ; il est principalement utilisé pour la fabrication des carrelages. • Gypse Le gypse affleure dans deux bandes situées dans le sud du département, respectivement à l'ouest de Bénivay-Ollon et au nord de . Il est d'occurence très irrégulière, intercalé dans des cargneules et des marnes, et se présente sous forme de lentilles. • Silice et kaolin Des gisements de sables siliceux purs et de sables à poches de kaolin, d'âge éocène, se situent sur les contreforts du Vercors, de Saint Nazaire en Royans, au nord, à , au sud, soit sur une vingtaine de kilomètres. Ce kaolin provient de l'altération de certains faciès du socle cristallin du Massif Central, les fines poussières kaoliniques ayant été soufflées par le vent et piégées, en poches, dans les sables éocènes. Ces poches sont plus ou moins importantes (de 1 à 3 millions de tonnes). Les sables siliceux sont utilisés dans les industries chimique et du bâtiment, pour la fabrication de revêtements de sols, de fibres de verre, dans les fonderies, en électro- métallurgie, pour les verreries et le traitement des eaux. Le kaolin est utilisé par l'industrie papetière, pour la fabrication des céramiques et porcelaines, et pour divers autres usages (caoutchouc, pesticides, alimentation animale, etc...). Le "pseudotripoli" (résidu de décalcification, formant un produit siliceux) de Marsanne, en poches dans le calcaire urgonien, est à signaler également.

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B) 6. GISEMENTS A INTERET PARTICULIER

______Les gisements de silice, de kaolin et de feldspath du département de la Drôme constituent une richesse locale non négligeable. La production est vendue sur le territoire national et 15%, environ, est exportée. L'occupation du sol n'a pas actuellement pour conséquence le gel de ces gisements qui méritent cependant d'être protégés afin de garantir la poursuite de leur exploitation et le maintien de l'activité économique et des emplois induits.

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E V A L U A T I O N D E S B E S O I N S A V E N I R

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) 1. BESOINS A VENIR EN GRANULATS

______Sur la base d'une production annuelle actuellement voisine de 4,5 millions de tonnes, l'UNPG propose d'estimer pour les 10 à 15 ans à venir, les besoins courants aux niveaux suivants : • besoins du département : entre 4 et 4,5 millions de tonnes par an, • besoins par zone d'activité : - Centre : environ 2,5 millions de tonnes par an, - Sud : environ 1 million de tonnes par an, - Nord : environ 0,5 million de tonnes par an, - Est : environ 0,3 million de tonnes par an.

On peut rapprocher ces évaluations, soit 45 millions de tonnes au total pour les dix prochaines années, du volume total des réserves autorisées qui est estimé à 46 millions de tonnes, dont 36 de matériaux alluvionnaires.

Ces besoins, impératifs à satisfaire pour la collectivité, le faible niveau des réserves actuellement autorisées dans la Drôme et les nécessaires anticipations à effectuer par les entreprises pour assurer leur pérennité impliquent de maintenir un potentiel de ressources et d'envisager de nouvelles autorisations. A titre indicatif, l'action d'anticipation des industriels concernés porte sur une vingtaine d'années

C) 2. BESOINS A VENIR EN AUTRES MATERIAUX

______Si l'on se base sur l'hypothèse de la pérennité des activités industrielles et sur le maintien des approvisionnements existants, les besoins à venir peuvent être évalués comme suit :

• matériaux industriels : - silice : 300.000 tonnes/an, - kaolin : 25.000 tonnes/an, - feldspath : 55.000 tonnes/an • pierres ornementales : l'évolution des besoins est difficile à prévoir, compte-tenu de la faiblesse de la demande actuelle et de l'absence de structure permettant de valoriser les potentialités locales. • matériaux d'enrochement : les besoins actuels sont très variables d'une année à l'autre et devraient le rester. Ils sont surtout fonction des aléas climatiques (nécessité de réaliser des endiguements) et de l'importance des travaux d'infrastructures.

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• autres : le besoin en matériaux permettant de satisfaire à des exigences de qualité (principalement le calcaire de la carrière de utilisé par la cimenterie GSM, dans l'Ardèche) devrait se poursuivre.

C) 3. BESOINS LIES AUX GRANDS PROJETS

______Actuellement, le département de la Drôme est concerné par l'extension vers le sud de la ligne TGV et par un projet de doublement du contournement de Valence. On a vu ci-dessus (cf. A)1.3. et A)1.4.) que les besoins en matériaux pour le chantier TGV, dans le département, ont été évalués par la SNCF à plus de 3 millions de tonnes de granulats (dont environ 900.000 tonnes de matériaux nobles), 210.000 tonnes de matériaux drainants spécifiques et 254.000 tonnes de matériaux d'enrochement. Les sites d'extraction prévus pour approvisionner ce chantier sont actuellement identifiés et les procédures d'autorisation sont en cours.

C) 4. PROTECTION DE CERTAINS GISEMENTS

______On a vu ci-dessus (cf. B) 6.) que les gisements de silice, de kaolin et de feldspath du département de la Drôme constituaient une richesse locale non négligeable et que ces gisements méritaient d'être protégés.

C) 5. TISSU INDUSTRIEL DEPARTEMENTAL

______L'extraction des matériaux naturels considérés ci-devant, au-delà de la satisfaction des besoins techniques pour la réalisation d'ouvrages ou de produits indispensables à l'économie locale et nationale, participe aussi largement au maintien d'un tissu industriel contribuant à la vie départementale et communale. C'est ainsi que, notamment : • l'activité extractive de granulats dans la Drôme est présente dans 80 communes, pour l'essentiel rurales, correspond à 130 établissements, justifie directement environ 800 emplois et réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 500 MF ; • l'activité extractive de silice et de kaolin justifie actuellement l'existence dans le département de 3 entreprises, qui réalisent un chiffre d'affaires global d'environ 55 millions de francs par an et emploient, au total, une centaine de personnes. Les objectifs à atteindre dans le cadre du Schéma doivent prendre en considération la satisfaction des besoins en préservant le tissu industriel local.

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O R I E N T A T I O N S P R I O R I T A I R E S

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX

La détermination des orientations prioritaires et des objectifs à atteindre dans les modes d'approvisionnement en matériaux, est réalisée dans l'objectif de réduire l'impact des extractions sur l'environnement et de favoriser une utilisation économe des matières premières (d) du décret du 11 juillet 1994).

D) 1. REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT

______L'analyse des atteintes que peuvent porter les carrières à l'environnement (cf. ci-dessus A) 3.1.) a permis de distinguer trois principales catégories d'effets potentiels : - effets sur l'atmosphère : bruits, vibrations, poussières ; - effets sur les paysages ; - effets sur les milieux aquatiques : eaux superficielles et souterraines et écosystèmes associés. Des obligations visant à réduire l'impact des extractions sur l'environnement ressortent de la réglementation en vigueur, tant pour le fonctionnement des carrières autorisées que pour les projets de carrières nouvelles. Pour ces dernières, les impacts des dispositions envisagées sur l'environnement doivent être précisément développées dans l'étude d'impact soumise à enquête publique. Le Schéma recommande que les études d'impact concernant les projets de carrières s'inspirent très largement des dispositions techniques, d'ordre général ou particulier, ci-après (en caractères typographiques "gras italique").

D) 1.1. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR L'ATMOSPHERE ______• Bruits Pour réduire les émissions sonores provoquées par l'abattage et le transport des matériaux, qui sont susceptibles de constituer une gène pour les riverains, on prendra les mesures suivantes : - profiter, pour l'orientation du front de taille, de la topographie naturelle (creux et buttes) ou créer celle-ci spécialement pour jouer un rôle d'écran (merlons de terre végétalisés, stocks de matériaux...), - réduire le roulage à l'intérieur de la carrière (utilisation de convoyeurs), - en cas d'utilisation de substances explosives, procéder aux tirs à jours et heures fixes, après information des riverains, et en utilisant des détonateurs à micro- retards,

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- adapter les fonctions ou horaires de travail avec les plages horaires déterminées par l'arrêté du 22 septembre 1994. Pour les installations de traitement, on suivra les recommandations suivantes, selon les circonstances : - s'éloigner du récepteur, - interposer un écran entre la source et le récepteur, - agir sur la conception même des machines (mise en place de toiles caoutchouc sur les surfaces métalliques soumises à des projections de pierres), - enfermer totalement les matériels bruyants dans des bâtiments ou des capotages.

• Vibrations Pour réduire les vibrations dues aux installations, on s'éloignera des zones sensibles et, le cas échéant, des socles anti-vibrations seront installés. Pour atténuer les effets des vibrations provoquées par l'utilisation d'explosifs, on retiendra des mesures simples : - exécuter les tirs à jours et heures fixes, - réduire la charge unitaire en utilisant des détonateurs électriques à micro-retards (échelonnement de quelques dizaines de millisecondes) qui engendrent des vibrations perçues séparément, sans accroissement de l'amplitude maximale, - orienter les fronts d'abattage de manière adaptée à la fissuration et au pendage des couches, - le cas échéant, utiliser divers procédés de minage (prédécoupage, barrières des trous forés,...).

• Projections Pour réduire les risques de projections dus aux tirs de mines, les dispositions suivantes seront mises en oeuvre : - choisir judicieusement l'explosif et le localiser en mettant à profit les plans de discontinuité, - tenir compte des fractures naturelles et du pendage des plans de stratification pour orienter les fronts d'abattage , - le cas échéant, répartir la charge explosive afin d'éviter les projections dues aux zones de moindre résistance.

• Poussières Pour réduire les émissions poussiéreuses au niveau de l'extraction et du transport, on prendra les mesures suivantes, selon les circonstances : - mettre en place des écrans naturels ou artificiels (front de taille concave, écrans végétaux, levées de terre,...), - aménager les stockages de matériaux (limitation en hauteur, pulvérisation d'eau aux points de jeté, stockage des matériaux fins abrité), - utiliser des convoyeurs - limiter la vitesse de roulage, - arroser les pistes de circulation et les stocks par temps sec, - revêtir les pistes de circulation, - utiliser des outils de foration équipés de dépoussiérage autonome, - intégrer les données météorologiques (direction et force des vents dominants) dans le plan d'exploitation de la carrière .

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Au niveau des installations, des dispositifs de captage ou des moyens de rétention des émissions de poussières devront être installés sur les points d'émission (points d'alimentation de l'installation par les engins, concasseurs et cribles de l'étage primaire, ensemble des postes des étages secondaires et tertiaires, points de rejet des organes fixes de transport des matériaux...). Ces aménagements peuvent être réalisés selon plusieurs méthodes (installation d'un capotage complet retenant les poussières aux points d'émission, installation d'un dispositif de pulvérisation fine d'eau et d'un capotage assurant le confinement du brouillard d'eau pulvérisée et des poussières au point d'émission, mise en place d'une prise d'aspiration canalisant les poussières émises vers un dispositif de dépoussiérage, construction de locaux ou de bardages enfermant séparément ou globalement chacune des parties de l'installation, mise en dépression des locaux permettant d'éviter toute dispersion des poussières).

D) 1.2. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES PAYSAGES ET LE PATRIMOINE CULTUREL

______Pour réduire les impacts potentiels sur les paysages et la patrimoine culturel, on veillera en premier lieu à la bonne intégration des exploitations dans leur environnement. Les mesures suivantes seront, en outre, mises en oeuvre, selon les circonstances : - réaliser le décapage et le déboisement selon les besoins de l'exploitation, remettre en état les lieux de manière coordonnée avec l'extraction, créer des écrans boisés ou conserver et renforcer les écrans existants..., - réaliser les fouilles de reconnaissance archéologique, en application de la loi du 27 septembre 1947 (portant réglementation des fouilles archéologiques), préalablement à la mise à nu du gisement, - conserver des zones de protection en bordure de certains bâtiments, monuments ou installations diverses, - réduire l'impact des extractions sur le patrimoine bâti en mettant en oeuvre les recommandations ci-dessus concernant les vibrations et les poussières. L'étude d'impact devra développer l'analyse sur ces différents points.

D) 1.3. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES MILIEUX AQUATIQUES ______

D) 1.3.1. Rappel des recommandations du SDAGE

______cf figure n° 12 : milieux pris en compte par le SDAGE et document annexé n° 4 : fiche thématique SDAGE n° 19 Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône- Méditerranée-Corse préconise (cf. volume 2, fiche thématique n°19, reproduite en annexe) que "toutes mesures pour éviter ou limiter les rejets de matières en suspension en période critique pour le milieu aquatique (reproduction des poissons, étiage sévère)" soient prises.

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figure n° 12 : milieux pris en compte par le SDAGE

DIREN Rhône-Alpes, Délégation de bassin RMC et Agence de l'eau RMC.

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Il définit le lit majeur comme "l'espace situé entre le lit mineur et la limite de la plus grande crue historique répertoriée", qui comprend : - l'espace de liberté des cours d'eau : "espace du lit majeur à l'intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre la mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres", - les annexes fluviales : "ensemble des zones humides au sens de la définition de la loi sur l'Eau ("terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau, de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année") en relation temporaire ou permanente avec le milieu courant par des connexions soit superficielles soit souterraines : iscles, îles, lônes, bras morts, prairies inondables, forêts inondables, ripisylves, sources et rivières phréatiques..."

Il fournit les orientations suivantes : • en ce qui concerne le lit mineur, le SDAGE précise : "sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulières ou significatives par dragages et curages, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous-bassin versant seront réalisées dans un délai de : - 5 ans après approbation du SDAGE pour les rivières alpines ou méditerranéennes, - 10 ans après approbation du SDAGE pour l'ensemble du fleuve Rhône et pour les autres rivières du Bassin. Ces études analyseront l'opportunité de réutiliser les produits de curage pour la rivière elle-même (recharge de zones déficitaires)". • en ce qui concerne le lit majeur, le SDAGE préconise "une politique très restrictive d'installation des extractions de granulats" dans l'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviales. Il prévoit donc que les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que : - l'espace de liberté et les annexes fluviales sont préservés ou restaurés dans leurs caractéristiques physiques, biologiques et dans leurs fonctionnements, - la carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux, - l'exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements). Il précise, en outre, que le renouvellement d'exploitations existantes, ne satisfaisant pas à ces conditions, ne pourra se faire qu'avec des prescriptions propres à assurer le respect de celles-ci. • en ce qui concerne les nappes alluviales, le SDAGE précise que "dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage alimentation en eau potable (captages existants, nappes à valeur patrimoniale identifiées par la carte n°10 etc..), l'autorisation d'exploiter les matériaux ne pourra être accordée que si elle garantit la préservation des gisements d'eau souterraine en qualité et en quantité".

Outre ces aspects, le SDAGE précise que "les Schémas Départementaux des Carrières doivent prendre en compte les orientations suivantes : • limiter strictement les autorisations d'extraction dans : - les vallées ayant subi une très forte exploitation dans le passé et reconnues comme Milieu Particulièrement Dégradé (cf. volume 3 du SDAGE, carte n° 10 ; atlas SDAGE,

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cartes n° 2 ; et ci-après F) 3.9.) tout en favorisant les opérations d'extractions participant à la restauration de tels sites, - l'espace de liberté des cours d'eau et leurs annexes fluviales (cf. ci-après F) 2.12.), - les sites où la protection qualitative et quantitative de la ressource en eau souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable notamment (cf. volume 3 du SDAGE, carte n° 10 et ci-après F) 2.13 et F) 3.10.), - les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables (cf. cartes n° 4 de l'atlas SDAGE et ci-après F) 2.6.). • préconiser, dans les conditions techniques et économiques qui seront définies dans les Schémas Départementaux, le transfert progressif des extractions situées dans les espaces définis ci-avant, vers les hautes terrasses et les roches massives en prenant en compte l'impact économique d'une telle mesure en fonction des sites, des contraintes du marché... • responsabiliser les donneurs d'ordre pour que ceux-ci, dans leurs spécifications, réservent les alluvions aux usages nobles pour lesquelles elles apparaissent techniquement nécessaires, • privilégier, dans les secteurs où la nappe alluviale présente un fort intérêt pour usage AEP, des modes de réaménagement garantissant la satisfaction de cet usage".

Pour le département de la Drôme, on retiendra les recommandations suivantes :

D) 1.3.2. Dragages dans le lit mineur des cours d'eau

______Les extractions en lit mineur sont strictement interdites par l'arrêté du 22/9/1994. Les prélèvements de matériaux ne peuvent y avoir pour objet que l'entretien ou l'aménagement, il s'agit alors de dragages. C'est au Service chargé de la police des eaux qu'il appartient de valider la localisation, la nature et les objectifs des travaux (nécessité de l'entretien), le volume des extractions concernées, la destination des matériaux (utilisation immédiate ou différée) et les critères d'urgence de l'intervention. • En ce qui concerne les opérations nécessaires pour l'entretien des cours d'eau : - la durée des autorisations sera limitée tant que les études de transport solide préconisées par le SDAGE n'auront pas été réalisées pour les cours d'eau concernés, - les études d'impact fourniront les informations suivantes qui permettront de bien apprécier la situation : - profils de référence, - définition du gabarit (zone comprise entre un profil extrême bas et un profil extrême haut), dans lequel les opérations de dragage seront considérées comme des opérations normales d'entretien (gabarit validé par le Service chargé de la police des eaux), - historique des curages menés depuis au moins dix ans et arguments justifiant que ces curages n'ont pas provoqué de dégâts sur le milieu physique ni sur l'hydrobiologie du cours d'eau, - le surcreusement sera interdit et le suivi des impacts des extractions sera prévu (relevés topographiques transversaux et longitudinaux, surveillance après le passage des crues, etc...).

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• Le critère d'urgence ne sera retenu que dans des conditions exceptionnelles (opération destinée au rétablissement du bon écoulement des eaux, rendue nécessaire par un danger grave et imminent et représentant des travaux limités) et ne pourra l'être pour la réalisation d'opérations programmables ou répétitives sur un même tronçon de cours d'eau.

D) 1.3.3. Extractions dans le lit majeur des cours d'eau et les nappes alluviales ______

D) 1.3.3.1. Lit majeur ______• La réglementation prévoit notamment que la distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau, ne peut être inférieure à 35 mètres vis-à-vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,5 mètres de largeur (arrêté du 22 septembre 1994). De plus, il est préconisé que les extractions soient suffisamment éloignées du lit mineur pour éviter une captation par le cours d'eau, et que l'exploitation d'une carrière en lit majeur n'implique pas de mesures hydrauliques compensatrices (il s'agit de tout type de protection des berges ou d'endiguement) sauf nécessité dûment justifiée. • Pour satisfaire, en outre, aux orientations du SDAGE qui préconise "une politique très restrictive d'installation des extractions de granulats" dans l'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviales, les dispositions suivantes seront retenues pour les exploitations situées à proximité d'un cours d'eau : - les études d'impact accompagnant les demandes d'autorisation tiendront compte des espaces de libertés qui auront déjà fait l'objet d'une définition et d'une cartographie, - pour les rivières identifiées comme susceptibles de bénéficier d'espaces de liberté (liste non limitative : Drôme, Eygues, Galaure, Herbasse, Lez, Roubion), l'étude d'impact devra prendre en compte ce contexte particulier et les espaces de liberté seront étudiés sur un secteur jugé représentatif, d'une longueur minimale de 5 Km à l'amont et à l'aval (10 Km au total). • Afin de ne pas entraver l'écoulement des crues, les dispositions suivantes seront retenues dans les zones inondables : - les endiguements seront interdits, - dans les zones d'étalement des crues, l'étude d'impact devra étudier l'incidence de la carrière sur l'écoulement des crues et impérativement prévoir une limitation des stockages de matériaux, notamment pendant les périodes de forte hydraulicité, et leur disposition longitudinalement par rapport au sens du courant en régime de crue, - en cas de comblement de carrière seuls des matériaux inertes seront utilisés et on veillera à ne pas modifier gravement l'effet "tampon" hydraulique des sols. • Afin de ne pas dégrader la qualité des eaux de surface, les règles d'exploitation suivantes seront retenues : - recycler les eaux de lavage des matériaux, - traiter les eaux résiduelles issues des exploitations avant leur rejet dans le milieu naturel, - prendre des précautions strictes, pendant toute la durée de l'exploitation, afin de préserver le cours d'eau de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de

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stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants).

D) 1.3.3.2. Nappes alluviales (lit majeur et aquifères alluvionnaires)

______L'extraction des granulats alluvionnaires peut constituer un usage localement concurrent de la production d'eau potable, de bonnes potentialités aquifères allant généralement de pair avec une bonne qualité des matériaux alluvionnaires. La conciliation de ces deux usages est d'autant plus nécessaire que les prises de décision ont tendance à se faire à des échelles de temps différentes : l'extraction des granulats s'organise plutôt dans le court terme, tandis que l'alimentation en eau potable est déjà appréhendée à plus long terme, avec le souci de préserver des ressources pour l'alimentation en eau des générations futures. La pérennité de la satisfaction des besoins en eau potable repose sur deux options essentielles : - la confortation et la protection de la ressource actuellement exploitée, - la réservation à plus long terme de zones favorables susceptibles de satisfaire les besoins futurs des collectivités, ou de se substituer aux zones actuellement exploitées, si la nécessité s'en fait sentir. C'est dans ce double objectif que le SDAGE préconise des mesures conservatoires vis-à- vis de l'eau souterraine dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage alimentation en eau potable. Ces secteurs à fort intérêt comprennent (cf. ci-après F) zones à protéger) : - les zones d'alimentation des captages d'eau potable existants, - les zones représentant un intérêt majeur en terme de réserve d'eau, identifiées en première approche par le SDAGE comme "nappes à valeur patrimoniale".

• Pour l'ensemble des nappes alluviales du département de la Drôme, les dispositions suivantes seront retenues : - pour éviter le "mitage" du paysage par des plans d'eau multiples, les projets portant sur la réunification ou l'extension de plans d'eau existants et dégradés seront privilégiés, sous réserve de leur compatibilité avec les phénomènes hydrodynamiques et de la prise en compte du milieu naturel, - le contexte hydrogéologique sera bien pris en compte par l'étude d'impact. Ce volet "hydrogéologie" devra, pour tous les projets d'extraction, définir les éléments suivants : - le sens de l'écoulement de la nappe, à l'aide des données piézométriques existantes, en période d'étiage et de hautes eaux, et les relations rivière- nappe, - les caractéristiques hydrodynamiques de l'aquifère (épaisseur, profondeur, perméabilité, coefficient d'emmagasinement), - la géologie de l'aquifère (nature de la couverture, nature et position du substratum, éventualité d'aquifères différenciés), - la vulnérabilité de la nappe. - l'importance de la réserve d'eau au droit du projet, - le niveau d'exploitation des eaux souterraines, - la qualité des eaux souterraines évaluée à partir des analyses chimiques et bactériologiques faites sur les captages, - les sources de pollution individuelle, collective ou industrielle au droit ou en amont du projet, - les relations rivière-nappe au sens de la pollution,

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- deux nappes voisines, mais distinctes, ne seront pas mises en communication, - les exploitations ne seront comblées, lorsque cela est nécessaire, que par des matériaux dont l'inertie est contrôlée afin d'éviter tout risque de pollution. • Dans les secteurs à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable ou les secteurs à grande sensibilité (*) des dispositions particulières s'ajouteront aux précédentes : - aucune extraction ne sera autorisée dans les périmètres de protection immédiate, rapprochée et éloignée, lorsqu'il est défini, des captages d'eau potable, sauf exception explicitement formulée dans l'arrêté de protection du captage, - un dispositif de surveillance du niveau et de la qualité de la nappe, adapté à la configuration locale, sera mis en place et suivi pendant toute la phase d'exploitation et, si possible, préalablement à la demande pendant au moins une année hydrologique afin d'acquérir des informations précises sur le comportement de la nappe, - ces dispositifs de contrôle quantitatif et qualitatif seront maintenus, aux frais de l'exploitant, pendant toute la durée de l'exploitation. L'arrêté préfectoral d'autorisation précisera la nature et la fréquence des mesures à réaliser. Lors de la cessation de l'activité extractive, ces dispositifs seront laissés équipés et en bon état de fonctionnement pour permettre d'éventuels contrôles ultérieurs, à la demande du Service chargé de la police des eaux. En l'absence de cette demande, ces dispositifs feront l'objet d'une remise à l'état initial, avec rebouchage dans les règles de l'art, - dans les secteurs où le battement de la nappe est important (supérieur à 2 mètres), l'étude d'impact devra en analyser les conséquences dans le cas d'une éventuelle exploitation en eau, - pour les exploitations "hors d'eau", une épaisseur suffisante de terrains non saturés sera conservée entre la cote la plus basse et le niveau piézométrique le plus haut, afin de conserver un minimum d'effet filtre (2 mètres, par exemple, à préciser en fonction des informations apportées par le volet hydrogéologique de l'étude d'impact), - il ne pourra être accordé, même à titre exceptionnel, d'autorisation dérogatoire de pompage de la nappe phréatique pour l'extraction de matériaux avec rabattement de nappe, - des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver la nappe de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants), - des dispositions rigoureuses et précises en matière de réaménagement devront être développées dans l'étude d'impact. Dans les secteurs présentant à la fois un fort intérêt pour l'alimentation en eau potable et une grande sensibilité (*), la priorité sera donnée à la préservation de la ressource en eau et des restrictions fortes pourront être retenues pour la délivrance d'autorisation. ______(*) Cf. Tome III, carte 7 : - couleur bleue : secteurs à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable, - couleur rouge : secteurs à grande sensibilité,

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- couleurs bleue et rouge superposées : secteurs présentant à la fois un fort intérêt pour l'alimentation en eau potable et une grande sensibilité. L'interdiction d'extraction sous nappe y est, notamment, généralisée. L'extension des carrières déjà autorisées pourra être admise aux conditions originelles s'il est établi que le projet assure la préservation de la ressource en eau.

D) 1.3.4. Extractions dans les milieux aquatiques remarquables (zones humides et écosystèmes aquatiques)

______Le SDAGE préconise de limiter strictement les autorisations d'extraction dans les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables (cf. ci-après F) zones à protéger). Dans tous les milieux aquatiques remarquables dans lesquels l'exploitation des matériaux reste possible, on retiendra des mesures identiques à celles préconisées pour le lit majeur des cours d'eau et pour les nappes alluviales (cf. ci- dessus D)1.3.3). Les études d'impact devront, de plus, préciser les conditions de suivi de la biodiversité du site.

D) 1.3.5. Extractions de roches massives

______En ce qui concerne les extractions de roches massives, on prendra bien en compte le contexte hydrogéologique dans l'étude d'impact. On apportera, en outre, conformément aux recommandations générales du SDAGE, une attention particulière aux aquifères karstiques : - l'étude hydrogéologique fera référence à l'inventaire des circulations karstiques établi par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse et évaluera l'extension prévisible d'une éventuelle pollution chronique ou accidentelle générée par l'exploitation, - on veillera à ce que la carrière n'affecte pas de zones de résurgences, de sources incrustantes ou d'autres phénomènes naturels remarquables (tufs, grottes, etc...), - des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver l'aquifère de tout risque de pollution accidentelle.

D) 1.3.6. Exploitation de haldes et de terrils

______En ce qui concerne l'exploitation de haldes et de terrils, une attention particulière sera apportée à la vulnérabilité des eaux superficielles et/ou souterraines.

D) 2. UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES

______cf document annexé n° 3 : circulaire du Ministère des Transports n° 84-47 du 16/7/84, relative à une politique des granulats en technique routière Des orientations et objectifs doivent être définis afin de mettre en oeuvre une utilisation économe et rationnelle des matériaux qui correspond à la valorisation des divers

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gisements. Les gisements de ressource minérale n'étant pas renouvelables, les dispositions suivantes sont retenues afin d'éviter le gaspillage de matériaux nobles : gisements. Les gisements de ressource minérale n'étant pas renouvelables, les dispositions suivantes sont retenues afin d'éviter le gaspillage de matériaux nobles : • l'Etat devra, dans ses décisions, favoriser l'utilisation économe des matières premières tout en assurant la satisfaction des besoins du marché, avec l'objectif d'une réduction des extractions de matériaux alluvionnaires, en tenant compte des contraintes environnementales ; • l'Exploitant devra, dans son projet, préciser ses objectifs quant à l'utilisation des matériaux extraits, •les Maîtres d'Ouvrage et Maîtres d'Oeuvre publics et para-publics seront invités à: - choisir les matériaux en fonction des besoins et s'assurer de la fourniture des matériaux à partir de sites autorisés (Arrêté Préfectoral), - privilégier l'utilisation de matériaux de carrières de roches massives, - favoriser le recyclage des matériaux en place et celui des déblais de démolition, - appliquer la circulaire du Ministre des Transports n° 84-47 du 16 juillet 1984, relative à une politique des granulats en technique routière, - assurer ces orientations par des appels d'offres adaptés, chaque fois que les conditions économiques le permettront. Pour satisfaire les objectifs de substitution aux matériaux issus de carrières alluvionnaires, que ce soit à partir des roches massives, des matériaux recyclés ou des produits des dragages d'entretien, l'engagement des prescripteurs, notamment dans l'élaboration des appels d'offres, sera recherché par la signature d'un protocole ou de documents équivalents ; • les Services ayant en charge la police des eaux et ceux assurant la maîtrise d'ouvrage et d'oeuvre des opérations de dragages (entretien ou aménagement des cours d'eau) s'efforceront d'assurer la bonne utilisation des matériaux en y associant la profession de l'industrie extractive, dans les limites permises par la réglementation en vigueur. L'étude d'impact devra indiquer les conditions d'utilisation des produits de dragage et le souci sera de préserver la ressource pour l'utilisation la plus noble compatible avec la qualité des matériaux extraits, • les Exploitants autorisés dans les milieux les plus sensibles (cf. Tome III, carte 11, zones orange) devront garantir la bonne gestion de la ressource. En particulier, dans les milieux alluvionnaires et pour les nouvelles autorisations, la valorisation des matériaux extraits dans les carrières, avec notamment leur transformation dans des unités de traitement, sera obligatoire. Le même objectif sera recherché pour les matériaux issus des dragages d'entretien, • les partenariats entre les entreprises assurant le recyclage de matériaux et les pouvoirs publics seront renforcés. En particulier, des clauses spécifiques pourront être insérées dans les appels d'offres publics pour la démolition et pour la construction. • la réduction des extractions de matériaux alluvionnaires sera suivie par l'indicateur suivant : extractions alluvionnaires / production totale, avec l'objectif d'une diminution de 2% par an, en moyenne, de ce ratio sur la durée du Schéma. Les productions issues des dragages d'entretien valorisés et des matériaux recyclés seront comptabilisées sous la rubrique "production totale". Cet indicateur alimentera la réflexion de la Commission des Carrières et constituera un outil d'aide à la décision pour les ouvertures de nouvelles carrières. Il pourra être pondéré en fonction de l'incidence forte que peut avoir l'ouverture de carrières associées à de grands travaux et en fonction de l'évolution des flux interdépartementaux.

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M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

E) MODALITES DE TRANSPORT

L'inventaire des moyens de transport des matériaux produits, consommés, ou en transit dans le département répertorie les réseaux de transport (voies routières, voies ferrées, voies d'eau) qui irriguent les gisements et les principaux points de consommation. Il rapporte les diverses nuisances et inconvénients dus au transport des matériaux et définit les orientations à privilégier.

E) 1. MOYENS DE TRANSPORT DES MATERIAUX

______D'une façon générale, les granulats voyagent dans le département sur de courtes distances (20 km en moyenne), sauf quelques exceptions. Ceci rend très difficile l'utilisation de moyens de transport autres que la route, en raison d'impératifs économiques et de l'absence d'alternative pour ces trajets. Sur le premier point, l'UNICEM fournit les éléments d'appréciation suivants :

Distance de Prix du transport, par tonne transport

Route Bateau Train 10 km 15 F - - 50 km 43 F de 40 à 55 F de 45 à 60 F 70 km 60 F de 43 à 58 F de 48 à 63 F N.B. : les montants indiqués correspondent à une évaluation faite en 1993.

E) 2. NUISANCES ET INCONVENIENTS

______Pour beaucoup d'activités industrielles, les transports de matières premières, de produits intermédiaires ou de produits finis peuvent générer, lorsqu'ils sont routiers, des nuisances d'autant plus importantes que la source en est mobile et située, le plus souvent, en dehors de zones d'exploitation. Les nuisances liées au trafic entre la carrière et les grands axes routiers peuvent être très importantes lorsque des camions, pleins ou vides, doivent traverser des lieux habités en empruntant une voirie mal adaptée. Une carrière produisant 200 000 t/an induit un trafic quotidien de l'ordre d'une cinquantaine de camions pleins et d'autant de vides. Les nuisances dues au transport routier ont principalement pour origine : - les émissions sonores, - les émissions poussiéreuses, - les vibrations,

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- la dégradation de voies publiques, - le risque de gêne pour les autres usagers, - la consommation d'énergie. Elles sont essentiellement liées à la densité de circulation, au type et au tonnage des véhicules utilisés, à l'état et à la taille des voies empruntées et aux horaires de transport.

E) 3. ORIENTATIONS A PRIVILEGIER

______Les nuisances qu'engendre la circulation des camions devront être limitées. C'est la raison pour laquelle les dossiers d'ouverture de carrières doivent faire l'objet d'une étude des nuisances potentielles liées au transport des matériaux, mais également d'une étude technico-économique des différentes modalités de ce transport. En particulier, les mesures suivantes seront retenues : - éviter l'usage unique de la route et vérifier les possibilités de raccordement direct de la carrière au lieu de consommation par voie d'eau ou voie ferrée, sans trajet routier intermédiaire, dans le cas de carrières de grande taille (300 000 t/an), - recommander, lorsque le transport routier ne pourra être évité, de : - bâcher les bennes transportant des matériaux secs ou de petite granulométrie, afin de limiter les envols de poussières, - favoriser l'exploitation de gisements de proximité pour les besoins importants et les grands travaux, - relier les carrières importantes par des voies spécifiques aux voies de circulation importantes afin d'éviter la traversée de zones habitées.

• Les Maîtres d'Ouvrage et Maîtres d'Oeuvre publics et parapublics seront invités à présenter dans le cahier des charges des appels d'offres de fourniture des matériaux les restrictions ou conditions particulières imposées pour la circulation sur la voie publique.

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Z O N E S A P R O T E G E R

F) ZONES A PROTEGER

Le schéma départemental des carrières doit tenir compte des espaces protégés au titre de l'environnement mais non des espaces protégés au titre de l'urbanisme, sujets à des évolutions fréquentes. Il doit, en outre, être compatible notamment avec le SDAGE et avec le, ou les, SAGE concernés. Si les grandes orientations du SDAGE ont bien été prises en compte, cela devra également être le cas pour les orientations particulières du SAGE Drôme, actuellement en cours d'élaboration, pour lequel la gestion physique des rivières ainsi que la restauration et la préservation des milieux figurent parmi les objectifs prioritaires. Suite à la réflexion conduite par la Commission Départementale des Carrières, les contraintes d'environnement ont été répertoriées et regroupées en trois grandes catégories : • Classe I : interdiction réglementaire ou découlant de règlements particuliers. Cette classe comprend les espaces bénéficiant d'une protection juridique forte, au sein desquels l'exploitation des carrières est interdite. Cette interdiction pourra être explicite dans le texte juridique portant protection (interdiction réglementaire à caractère national ou interdiction découlant de règlements particuliers), ou se déduire de celui-ci (interdiction indirecte) ; • Classe II : sensibilité très forte. Cette classe comprend les espaces présentant un intérêt et une fragilité environnementale très importante, concernés par des mesures de protection, des inventaires scientifiques, ou d'autres démarches visant à signaler leur valeur patrimoniale. Des ouvertures de carrières peuvent y être autorisées sous réserve que l'étude d'impact démontre que le projet n'obère en rien l'intérêt du site : en particulier, des prescriptions particulières très strictes pourront y être demandées ; • Classe III : zones particulières. Cette classe comprend des espaces de grande sensibilité environnementale, les autorisations de carrières dans ces zones feront l'objet de prescriptions particulières adaptées au niveau d'intérêt et de fragilité du site.

Les informations présentées ci-après proviennent des différents Services concernés. La DIREN et l'Agence de l'Eau ont, en particulier, fourni l'essentiel des informations qui les concernent sous forme de fichiers cartographiques directement exploitables, issus de leurs systèmes d'information géographique.

Le tableau qui suit récapitule l'ensemble des contraintes prises en compte, en les classant selon les catégories définies ci-dessus. Chaque contrainte cartographiée est accompagnée de la référence de la carte correspondante (cf. Tome III). Certaines contraintes n'ont pas été présentées sous forme cartographique, faute d'informations suffisantes. Elles sont repérées par un astérisque.

Le descriptif détaillé des contraintes d'environnement, qui fait suite au tableau, reprend l'ordre de présentation de celui-ci. Les aspects réglementaires ont été rédigés à l'aide du document "la gestion et la protection de l'espace en 30 fiches juridiques" par V. Lévy-

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Bruhl et H. Coquillart, (Ministère de l'Environnement, 1991) et d'informations complémentaires fournies par la DIREN et l'Agence de l'Eau.

Pour leur présentation cartographique (cf. Tome III), les différentes contraintes ont été regroupées par "familles", en fonction de leur nature, et non pas en fonction de l'importance des mesures de protection qu'elles induisent. Ce choix permet, en effet, une visualisation détaillée plus cohérente.

Les cartes retenues et présentées au Tome III sont donc les suivantes :

- Carte 1 - Les espaces protégés : cette carte regroupe les réserves naturelles, réserve naturelle volontaire, arrêtés préfectoraux de protection de biotope, sites classés et projets, sites inscrits à l'inventaire, zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager et projets, monuments historiques. Elle est accompagnée d'une liste des espaces correspondants.

- Carte 2 - Les engagements et les inventaires scientifiques internationaux : cette carte regroupe les zones de protection spéciale concernant les oiseaux sauvages (ZPS) et les zones d'importance communautaire pour la conservation des oiseaux (ZICO) qui correspondent à des engagements internationaux, ainsi que les inventaires scientifiques dont l'objet est de répertorier la présence des espèces d'intérêt européen.

- Carte 3 - Les inventaires : cette carte regroupe les zones naturelles d'intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF de type I et II), les paysages exceptionnels et remarquables, un espace sensible départemental et les sites géologiques d'intérêt majeur. Elle est accompagnée d'une liste des espaces correspondants. La carte 3 bis présente, à titre d'information complémentaire, l'inventaire départemental des espaces naturels remarquables et sites protégés.

- Carte 4 - La gestion de l'espace : cette carte concerne le Parc Naturel Régional du Vercors dont elle présente l'extension et les secteurs classés en réserve ou faisant partie de l'inventaire des grands paysages "images du Vercors" ou de celui des zones d'intérêt biologique et écologique majeurs.

- Carte 5 - Les compléments d'inventaire : faune, flore et écosystèmes remarquables : cette carte reproduit, à titre d'information complémentaire, la carte n° 4 de l'Atlas du SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse.

- Carte 6 - L'état physique des milieux aquatiques superficiels : les vallées dégradées : cette carte reproduit, à titre d'information complémentaire, la carte n° 2 de l'Atlas du SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse.

- Carte 7 - Les cours d'eau et espaces de liberté associés, les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable et les secteurs à grande sensibilité : cette carte identifie les cours d'eau dont les espaces de liberté doivent être pris en compte, les secteurs les plus favorables au captage futur des eaux souterraines et les secteurs les plus sensibles.

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- Carte 8 - Les nappes à valeur patrimoniale du SDAGE : cette carte précise la localisation et la nature des nappes définies par le SDAGE comme ayant une valeur patrimoniale. Elle est accompagnée d'une liste des nappes concernées.

- Carte 9 - Les espaces sensibles pour l'archéologie : cette carte reproduit, pour information, un document produit par la DRAC Rhône-Alpes qui fournit une représentation statistique du nombre de sites archéologiques connus par commune.

- Carte 10 - Les espaces bénéficiant d'une appellation d'origine : cette carte présente la localisation des communes dont tout ou partie du territoire bénéficie d'une appellation d'origine.

Deux cartes de synthèse des contraintes environnementales ont été établies : - l'une à petite échelle (cf. Tome III, carte 11) sur laquelle les contraintes ne sont pas représentées individuellement mais sont regroupées selon les classes auxquelles elles appartiennent. Les zones de contraintes appartenant à des classes différentes s'y superposent, et, en chaque point de la carte, apparaît la couleur correspondant à la classe la plus contraignante (rouge pour les contraintes de classe I, orange pour celles de classe II et jaune pour celles de classe III). Certaines contraintes n'ont pas été prises en compte dans ce document. Elles sont repérées dans le tableau suivant par un double astérique. - l'autre, à plus grande échelle (1/150 000) : toutes les contraintes cartographiées y sont représentées et visualisées chacune par un figuré différent, dans trois gammes de couleur correspondant aux trois classes de contraintes (rouge pour les contraintes de classe I, bleu pour celles de classe II et vert pour celles de classe III). Les différentes gammes de couleur choisies pour ces documents correspondent à la recherche de la meilleure lisibilité possible.

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DÉPARTEMENT DE LA DRÔME CLASSEMENT DES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES

classe I classe II classe III Interdiction réglementaire ou Sensibilité Zones particulières découlant très forte de règlements particuliers

Interdiction réglementaire à caractère ZNIEFF de type I (cf. carte 3) ZNIEFF de type II (cf. carte 3) national : Inventaires scientifiques réalisés dans le Inventaires scientifiques réalisés dans le Lit mineur des cours d'eau et zone interdite cadre des directives européennes (habitats) : cadre des directives européennes (habitats) : de 35 mètres (*) (**) noyaux durs (cf. carte 2) enveloppes de référence Zones de Protection Spéciale concernant les Captages AEP : périmètre de protection (cf. carte 2) oiseaux sauvages (cf. carte 2) immédiate (cf. liste) (*) (**) Inventaire complémentaire départemental des Zones Importantes pour la Conservation des espaces remarquables (cf. carte 3bis) Forêts de protection (*) (**) Oiseaux (cf. carte 2) (**) Interdiction explicite découlant de règlements particuliers : Zones humides (*) (**)

Arrêtés de biotope (cf. carte 1) Faune, flore et écosystèmes remarquables inventoriés par le SDAGE (cf. carte 5) ( Réserves naturelles (cf. carte 1) **)

Réserves naturelles volontaires (cf. carte 1)

Parc Naturel Régional du Vercors : sites les Parc Naturel Régional du Vercors (hors sites plus sensibles les plus sensibles) (cf. carte 4) (cf. carte 4)

Paysages exceptionnels Paysages remarquables (cf. carte 3) (cf. carte 3)

ZPPAUP étendue (cf. carte 1) ZPPAUP étendue à l'étude (cf. carte 1)

Captages AEP : périmètre de protection Captages AEP (périmètres de protection rapprochée (en rapprochée (selon règlement) (cf. liste) (*) l'absence de règlement particulier) et (**) éloignée) (cf. liste) (*) (**) Réserves de chasse et Interdiction indirecte : de faune sauvage (en l'absence de règlement particulier) ( Réserves de chasse et de faune sauvage (*) **) (selon règlement) (*) (**) Sites inscrits (cf. carte 1) Abords des Monuments Historiques (500 m) Sites classés et sites dont la procédure de (cf. carte 1) classement est engagée (selon règlement) Sites archéologiques (cf. carte 9) ( (cf. carte 1) Sites géologiques d'intérêt majeur **) (cf. carte 3) ZPPAUP urbaines et projets dont la procédure est engagée (cf. carte 1) Zones inondables (*) (**) Espaces de liberté des cours d'eau (cf. carte 7) Vallées reconnues comme milieux particulièrement dégradés (cf. carte 6) (**) Secteurs les plus favorables au captage futur des eaux souterraines (cf. carte 7) Nappes à valeur patrimoniale (cf. carte 8) A.O.C. viticoles "Village" (cf. carte 10) A.O.C. (cf. carte 10) (**) (*) contrainte non cartographiée (**) contrainte non prise en compte dans la cartographie de synthèse

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F) 1. CLASSE I : INTERDICTION REGLEMENTAIRE OU DECOULANT DE REGLEMENTS PARTICULIERS ______

F) 1.1. LIT MINEUR DES COURS D'EAU ______L'arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières prévoit que : • les extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d'eau et dans les plans d'eau traversés par des cours d'eau sont interdites. Le lit mineur est le terrain recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant tout débordement. Si des extractions sont nécessaires à l'entretien dûment justifié ou à l'aménagement d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau, elles sont alors considérées comme un dragage. • les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstacle à l'écoulement des eaux superficielles. L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau. Cette distance ne peut être inférieure à 35 m vis-à- vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur,

F) 1.2. CAPTAGES D'EAU DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE ______cf. Tome III, liste des captages AEP Toutes activités sont interdites dans le périmètre de protection immédiate d'un captage d'eau destinée à la consommation humaine (cf. Article L.20. du code de la santé publique). Le périmètre de protection rapprochée d'un captage d'eau destinée à la consommation humaine peut, en outre, faire l'objet de prescriptions, ou même d'interdictions. L'extraction de matériaux est explicitement interdite dans la plupart des périmètres de protection rapprochée des captages d'eau potable du département de la Drôme (à défaut, l'interdiction doit être considérée comme implicite).

F) 1.3. FORETS DE PROTECTION ______Le classement en forêt de protection, qui s'opère par décret en Conseil d'Etat, a pour objectif la conservation des forêts reconnues nécessaires à la protection des terres contre les catastrophes naturelles ou au bien-être de la population. Les forêts de protection sont soumises à un régime forestier spécial qui interdit, notamment, toute fouille ou extraction de matériaux, à moins qu'ils ne soient indispensables à la mise en valeur et à la protection de la forêt.

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F) 1.4. ARRETES PREFECTORAUX DE PROTECTION DE BIOTOPE ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Les arrêtés préfectoraux de conservation des biotopes permettent de prendre les dispositions nécessaires - dont l'interdiction d'ouverture de carrière - pour assurer la protection des biotopes indispensables à la survie d'espèces protégées et la protection des milieux contre des activités qui portent atteinte à leur équilibre biologique. La réglementation, qui vise le milieu lui-même et non les espèces qui y vivent, est spécifique à chaque arrêté et peut donc, ou non, interdire explicitement l'ouverture de carrières. Le département de la Drôme est concerné par deux arrêtés préfectoraux de protection de biotope : le site de la Combe Obscure, sur la commune de Lus la Croix Haute (arrêté n° 2192 du 27/06/94) et celui du lac de , sur la commune de Montoison (arrêté n° 778 du 23/03/1993). Ces arrêtés préfectoraux y interdisent explicitement les affouillements et les carrières. Un projet d'arrêté préfectoral de protection de biotope est en cours sur la plaine d'HERBOUILLY, sur la commune de Saint Julien en Vercors ; les carrières y seront également proscrites, car n'entrant pas dans "les activités à caractère agricole".

F) 1.5. RESERVES NATURELLES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Les réserves naturelles, créées par décret en Conseil d'Etat ou par décret simple, correspondent à des parties du territoire d'une ou plusieurs communes dont la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles présentent une importance particulière. Toute action susceptible de nuire au développement de la flore et de la faune ou d'entraîner la dégradation de biotopes et du milieu naturel peut y être réglementée ou interdite, et l'ouverture de carrière y est donc de ce fait impossible. Des périmètres de protection peuvent être institués autour de ces réserves et les contraintes peuvent y être les mêmes. Le département de la Drôme est concerné par deux réserves naturelles : les Hauts- Plateaux du Vercors, d'une superficie totale de 16 661 ha (dont une partie dans le département de l'Isère), instituée par décret n° 85 280 du 27/02/85 et les Ramières de la Drôme, d'une superficie de 346 ha, instituée par décret n° 87 819 du 02/10/1987. Les décrets de création y interdisent "toute activité de recherche ou d'exploitation minière à l'exception de celles concernant les substances concessibles mentionnées à l'article 2 du code minier, après accord du ministre chargé de la protection de la nature".

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F) 1.6. RESERVES NATURELLES VOLONTAIRES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Les réserves naturelles volontaires, agréées par décision préfectorale, concernent des propriétés privées dont la faune et la flore sauvages présentent un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique. Le règlement peut en être aussi contraignant que celui d'une réserve naturelle. Le département de la Drôme compte une réserve naturelle volontaire : la grotte des Sadoux, d'une superficie de 29 ha, sur la commune de Pradelle. L'arrêté préfectoral (n° 937 du 03/04/1991) portant agrément de cette réserve porte, en son article 7, interdiction de toute atteinte aux minéraux, concrétions, roches et vestiges hors fins scientifiques. Les carrières y sont donc proscrites de droit.

F) 1.7. PARCS NATURELS REGIONAUX (SITES LES PLUS SENSIBLES) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°4 : la gestion de l'espace L'est du département est concerné par le Parc Naturel Régional du Vercors, territoire reconnu comme ayant un équilibre fragile et présentant un patrimoine naturel et culturel riche. Il n'existe pas, au sein d'un parc naturel régional de réglementation spéciale concernant la protection du milieu naturel et il n'y a donc pas d'interdiction réglementaire d'ouverture de carrières. Cependant les collectivités doivent établir, dans le cadre de la Charte du Parc, et en application de la loi Paysage du 8 janvier 1993, un plan de Parc intégrant des dispositions relatives à la protection des structures paysagères sur le territoire du Parc. Cette charte, adoptée par décret, s'impose aux collectivités territoriales, aux documents d'urbanisme et à l'Etat (article L 244.1 du code rural). En ce qui concerne le Parc du Vercors, renouvelé par décret du 9 septembre 1997, la charte porte, en son article 30 intitulé "Maîtriser le développement des carrières" : Le Parc du Vercors demande à être consulté pour avis sur tout projet d'extension ou d'ouverture de carrières sur son territoire. Le Parc participe à la Commission Départementale des Carrières lorsqu'elle doit se prononcer sur un projet de création ou d'extension de carrière sur son territoire et lors de l'élaboration du Schéma Départemental des Carrières, en vertu de l'article 3 du décret n° 94-484 du 9 juin 1994. Les projets relatifs à l'extension des carrières ou à la création de nouvelles carrières font, dans le Parc, l'objet d'un examen attentif de la part des Services de l'Etat, notamment pour les questions de paysage, d'impact sur l'eau, de bruit et des effets induits... Sont évités les sites les plus sensibles tant du point de vue du paysage que de la faune et de la flore : "grands paysages images du Vercors" et "zones d'intérêt écologique et biologique majeur" définis par le Plan de Parc. Le Parc du Vercors est associé à l'étude de reconstitution obligatoire des sites.... Les carrières sont donc interdites indirectement dans ces "sites les plus sensibles", et il y a sensibilité très forte pour cette activité sur le reste du territoire du Parc

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Par ailleurs, lorsque des travaux envisagés dans un Parc sont soumis à notice ou étude d'impact, en application de la loi du 10 juillet 1976, l'organisme chargé de la gestion du Parc doit être saisi pour avis dans les délais réglementaires d'instruction (article R 244.15 du code rural).

F) 1.8. ZONES DE PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET PAYSAGER (ET PROJETS) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (Z.P.P.A.U.P.) ont été instituées pour enrichir des protections existantes ou créer de nouvelles protections en concertation avec les collectivités locales. Elles créent une servitude d'utilité publique et peuvent se substituer à des sites inscrits ou des abords de monuments historiques. Elles comprennent un périmètre et un règlement. Ces zones recouvrent des espaces à très grande valeur patrimoniale, tant bâties que rurales et naturelles : il y a incompatibilité indirecte avec toute activité de carrière ou d'extraction de granulats, qui peuvent d'ailleurs être explicitement interdites dans le réglement de certaines ZPPAUP. Les éventuels travaux sont soumis à autorisation spéciale de l'autorité compétente (maire en cas de POS) sur avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France. Le département de la Drôme est concerné par trois ZPPAUP urbaines : (date de création : 07.09.91), Livron (date de création : 12.01.95), Loriol (date de création : 16.06.94) et une ZPPAUP étendue interdisant les carrières : (date de création : 07.02.89, révision le 06.09.95). Quatre projets de ZPPAUP sont actuellement soumis à enquête publique ; ils concernent les vieux villages de Venterol (délibération communale du 14.02.86), (délibération communale du 24.09.92), Allan (délibération communale du 21.03.91) et les Tourettes (délibération communale du 13.10.92), ainsi que leurs abords et prévoient d'y interdire les carrières. Une autre zone sensible, pour laquelle une ZPPAUP est à l'étude correspond au "pays de " qui regroupe Bourdeaux (délibération communale du 21.06.94), les Tonils (délibération communale du 27.08.94), (délibération communale du 11.10.94), Saoû (délibération communale du 17.10.94), (délibération communale du 06.12.94), Bézaudin-sur-Bine (délibération communale du 27.11.95) et Francillon (délibération communale du 22.12.95).

F) 1.9. RESERVES DE CHASSE ET DE FAUNE SAUVAGE ______Le classement en réserve de chasse et de faune sauvage, qui fait l'objet d'un arrêté préfectoral, a pour but de favoriser la protection du gibier et de ses habitats et il permet, notamment de limiter l'accès des zones concernées afin d'y assurer la tranquillité des animaux. L'accès des personnes ou des véhicules et l'utilisation d'instruments sonores peuvent y être réglementés, ce qui rend alors, en principe, impossible l'exploitation de carrières.

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F) 1.10. SITES CLASSES (ET PROJETS) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Le classement, qui fait l'objet d'un arrêté ministériel ou d'un décret en Conseil d'Etat, a pour but la protection et la conservation d'espaces naturels ou bâtis, quelle que soit leur étendue. Il peut s'agir de sites d'intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire, pittoresque ou naturel. L'extraction de matériaux n'est pas juridiquement formellement interdite dans un site classé. Néanmoins, les interventions et travaux qui peuvent y être autorisés doivent maintenir en l'état l'intérêt du site, et contribuer à sa mise en valeur : dans cet esprit, il y a incompatibilité de fait entre site classé et carrières, lesquelles sont donc interdites indirectement. Les autorisations relèvent du ministre en charge de l'environnement, après avis de la Commission Départementale des Sites, et le cas échéant de la Commission Supérieure des Sites. On trouvera la liste des sites naturels classés, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie. Deux projets de classement concernent les sites naturels du cirque d'Archiane-Vallon de Combeau et du Saut de la Drôme (le Claps).

F) 2. CLASSE II : SENSIBILITE TRES FORTE ______

F) 2.1. ZONES NATURELLES D'INTERET ECOLOGIQUE, FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE (TYPE I) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3 : les inventaires Les zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), correspondent à des espaces naturels dont l'intérêt repose soit sur l'équilibre et la richesse de l'écosystème soit sur la présence de plantes ou d'animaux rares ou menacés. Elles peuvent, en particulier, receler des espèces protégées par la législation française au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). L'inventaire des ZNIEFF, initié par le Ministère de l'Environnement en 1982, revêt un caractère permanent, avec des actualisations régulières. L'appartenance d'une zone à l'inventaire des ZNIEFF ne lui confère aucune protection réglementaire mais oblige à en tenir compte lors de l'élaboration de tout projet. Les ZNIEFF de type I, qui correspondent à des secteurs délimités caractérisés par leur intérêt écologique remarquable, doivent faire l'objet d'une attention toute particulière. Il s'agit, en effet, de secteurs à très forte sensibilité vis-à-vis de l'extraction de matériaux et l'étude d'impact devra impérativement démontrer qu'aucune espèce protégée ne sera détruite ou dérangée du fait du projet. On trouvera la liste des ZNIEFF de type I, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

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F) 2.2. INVENTAIRES SCIENTIFIQUES REALISES DANS LE CADRE DES DIRECTIVES EUROPEENNES (HABITATS) : NOYAUX DURS ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°2 : les engagements et les inventaires scientifiques internationaux Dans l'optique de l'application de la directive européenne relative à la préservation des habitats naturels faune et flore, des inventaires scientifiques ont été réalisés afin de répertorier la présence des espèces concernées pour leur intérêt européen. Les modalités de mise en oeuvre de cette directive, qui n'est pas encore applicable, sont en cours de discussion. Toutefois, les inventaires scientifiques correspondants ont pu mettre en évidence la présence d'espèces animales et végétales déjà protégées par la législation française en vigueur, au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). Dès lors, et au même titre que pour les ZNIEFF de type I, les "noyaux durs" de ces inventaires sont des secteurs à très forte sensibilité vis-à-vis de l'extraction de matériaux : l'étude d'impact devra impérativement tenir compte de ces éléments d'expertise scientifique.

F) 2.3. ZONES DE PROTECTION SPECIALE CONCERNANT LES OISEAUX SAUVAGES

______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°2 : les engagements et les inventaires scientifiques internationaux Les zones de protection spéciale (ZPS), instaurées en 1979 par directive communautaire, ont pour objectif la protection des habitats qui permettent d'assurer la survie et la reproduction des oiseaux sauvages rares ou menacés. Le classement en ZPS concerne souvent des milieux déjà protégés par la réglementation française. En l'absence de protection préalable, il constitue cependant un engagement de l'Etat et l'ouverture de carrières y est généralement proscrite. On compte, dans le département de la Drôme, deux zones de protection spéciales : les Hauts Plateaux du Vercors et les ramières du Val de Drôme.

F) 2.4. ZONES IMPORTANTES POUR LA CONSERVATION DES OISEAUX

______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°2 : les engagements et les inventaires scientifiques internationaux Les zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), instaurées en 1979 par directive communautaire, ont pour objectif la conservation des populations d'oiseaux et de leurs habitats. Il doit être tenu compte, pour tout projet d'aménagement, de la présence de ces zones. Le département de la Drôme compte trois ZICO : les Hauts Plateaux du Vercors, le Val de Drôme et la Forêt de Saoû.

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F) 2.5. ZONES HUMIDES D'INTERET MAJEUR ______Dans le cadre du Plan Gouvernemental de sauvegarde des zones humides, qui intègre l'intérêt écologique et la fonctionnalité (hydraulique, hydrologie...) de ces zones, la DIREN inventorie les secteurs d'intérêt majeur, au sein desquelles sera assurée la cohérence des politiques publiques : il s'agit essentiellement de veiller à la préservation de ces zones. Dès lors, il y a très forte sensibilité vis-à-vis de l'extraction de matériaux, qui de fait entraînerait la destruction du milieu et modifierait le fonctionnement hydraulique et hydrologique du secteur. Ces zones, dont l'inventaire est en cours, correspondent à des secteurs déjà repérés comme zones à protéger, essentiellement des ZNIEFF de type I.

F) 2.6. FAUNE, FLORE ET ECOSYSTEMES REMARQUABLES IDENTIFIES PAR LE SDAGE ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°5 : les compléments d'inventaires : faune, flore et écosystèmes remarquables En complément de la cartographie des différentes zones citées précédemment, la carte n° 4 de l'Atlas du SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse apporte un grand nombre de précisions sur les espèces remarquables présentes dans ces milieux, les zones de frayères et les zones humides remarquables identifiées par le SDAGE. De même que pour les ZNIEFF, ZICO et autres inventaires, il doit être tenu compte de ces informations lors de l'élaboration de tout projet et, en particulier, de la présence d'espèces rares, remarquables ou d'intérêt national. Dans le département de la Drôme, des mammifères (Loutre, Castor), des poissons (Apron et Toxostome), des oiseaux (Busards), des insectes endémiques (dont de nombreuses variétés de Libellules), des amphibiens (Pélobate cultripède) et des végétaux (Cladium mariscus) ont, par exemple été identifiés comme espèces remarquables d'intérêt national sur certains sites.

F) 2.7. PAYSAGES EXCEPTIONNELS ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3 : les inventaires A l'échelle de la région, la DIREN a procédé à un inventaire des paysages, regroupés selon leur niveau d'intérêt. Bien que ne relevant pas d'une procédure réglementaire, cet inventaire met en évidence des espaces au paysage dit "exceptionnel", d'intérêt national voire international, qui présentent une incompatibilité majeure avec toute modification sensible de l'aspect visuel, tel que pourrait en générer une extraction de matériaux, Le département de la Drôme compte 7 paysages exceptionnels de type majeur : Tain- Tournon, le cirque d'Archiane, le vallon de la Jarjatte, la forêt de Saoû, le défilé de Donzère, les corniches et falaises du Vercors et les gorges de la Bourne-Combe Laval.

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F) 2.8. ZONES DE PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET PAYSAGER A L'ETUDE ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Cf. ci-dessus F) 1.8.

F) 2.9. CAPTAGES D'EAU DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE (PERIMETRES DE PROTECTION RAPPROCHEE ET ELOIGNEE) ______cf. Tome III, liste des captages AEP Les périmètres de protection rapprochée et éloignée d'un captage d'eau destinée à la consommation humaine, en l'absence de règlement particulier (cf. ci-dessus F) 1.2.), constituent des zones de très forte sensibilité vis à vis des ouvertures de carrières.

F) 2.10. ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés Les monuments inscrits ou classés sont munis de périmètres de protection de leurs abords, d'un rayon de 500 mètres. Les textes n'y interdisent pas expressément l'ouverture des carrières et le préfet peut délivrer les autorisations au titre des abords après avis de l'Architecte des Bâtiments de France (avis conforme pour les permis de construire, de démolir, et les installations et travaux divers). L'ouverture et l'exploitation d'une carrière n'y sont cependant en général, pas compatibles avec l'objet même de la protection, du point de vue du paysage comme du point de vue de la pérennité du monument qui peut être fragilisé par les tirs de mine, le roulage, etc..., inhérents à l'activité d'une carrière. Il y a incompatibilité majeure en cas de visibilité depuis le monument et, pour certains monuments historiques importants, les perspectives monumentales doivent, en outre, être préservées dans les vues lointaines.

F) 2.11. SITES GEOLOGIQUES D'INTERET MAJEUR ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3 : les inventaires En juin 1995, la Région Rhône-Alpes et la DIREN ont fait réaliser par ANTEA un inventaire des sites géologiques d'intérêt majeur en Rhône-Alpes. Sur la région, il apparaît : 8 sites d'intérêt international, 7 sites d'intérêt national et 31 sites d'intérêt régional. Il s'agit de secteurs généralement bien localisés et circonscrits, de très grande sensibilité, et où l'extraction de matériaux ne devrait pas être autorisée. La Drôme est concernée par 1 site d'intérêt international (Pseudobiohermes de Beauvoisin), 3 sites d'intérêt national (Coulée de en Diois, gisement fossile de Montore, gisement coquiller de ), 2 sites d'intérêt régional (sources du Lavoir à

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Manthes, plan de faille de Saint-Julien-en-Vercors) et 3 sites d'intérêt local (Pectinidés de Crest, dépression de Cléon d'Andran sur la commune de Marsanne et "les roches qui dansent" à St Barthélémy de Vals).

F) 2.12. ESPACES DE LIBERTE DES COURS D'EAU ET ANNEXES FLUVIALES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°7 : les cours d'eau et espaces de liberté associés, les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable et les secteurs à grande sensibilité Le SDAGE préconise "une politique très restrictive d'installation des extractions de granulats" dans l'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviales, politique qui est explicitée ci-dessus (cf. paragraphe D) 1.3.1.). A titre indicatif, mais non exhaustif, il est recommandé que les espaces de liberté soient pris en compte pour les cours d'eau, ou portions de cours d'eau, suivants (du nord au sud) : Galaure, Herbasse, Drôme, Roubion, Rhône court-circuté (Donzère), Lez, Eygues et Ouvèze. Des études géomorphologiques sont réalisées, ou en cours, pour la Drôme, la Galaure, le Lez, l'Ouvèze et l'Herbasse ; les études d'impact des éventuelles demandes d'autorisation devront en tenir compte.

F) 2.13. SECTEURS LES PLUS FAVORABLES AU CAPTAGE FUTUR DES EAUX SOUTERRAINES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°7 : les cours d'eau et espaces de liberté associés, les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable et les secteurs à grande sensibilité Les espaces où la ressource en eau souterraine offre les meilleures potentialités et qui présentent un fort intérêt pour l'alimentation en eau potable, ainsi que pour les autres usages, ont été identifiés. Il s'agit soit de secteurs limités d'aquifères plus étendus, soit de petits aquifères à fort intérêt local. Dans tous ces secteurs, la priorité sera donnée à la préservation de la ressource en eau, l'on veillera au respect des recommandations faites ci-dessus relatives aux secteurs à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable (cf. D) 1.3.3.2.) et les extractions pourront être, au cas par cas, localement limitées en surface et/ou en profondeur. Les secteurs les plus sensibles où aucune exploitation "en eau" ne pourra être autorisée ont été identifiés. Il s'agit de secteurs très limités de l'aquifère fluvio-glaciaire de Bièvre- Valloire, du nord de l'aquifère alluvial de la plaine de Valence, de celui de la plaine de et des terrasses alluviales du Roubion et du Jabron.

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F) 2.14. APPELLATIONS D'ORIGINE ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°10 : les espaces bénéficiant d'une appellation d'origine Le département de la Drôme est riche en production de denrées de qualité et un grand nombre de communes sont comprises dans les aires d'appellations d'origine pour les productions viticoles, la "noix de Grenoble", les "olives noires de Nyons" et "l'huile d'olive de Nyons" ou le "picodon de la Drôme". En raison de l'étendue des territoires concernés, la situation sera généralement évaluée au cas par cas. Certaines communes bénéficient cependant d'appellation d'origine contrôlée viticoles "village" avec le nom de la commune (Rochegude, St Pantaléon les Vignes, Rousset les Vignes, St Maurice sur Eygues et ). Il s'agit de territoires bien délimités où la sensibilité est très forte vis-à-vis de l'ouverture de carrières.

F) 3. CLASSE III : ZONES PARTICULIERES ______

F) 3.1. ZONES NATURELLES D'INTERET ECOLOGIQUE, FLORISTIQUE ET FAUNISTIQUE (TYPE II) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3 : les inventaires Les zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), correspondent à des espaces naturels dont l'intérêt repose soit sur l'équilibre et la richesse de l'écosystème soit sur la présence de plantes ou d'animaux rares ou menacés. Elles peuvent, en particulier, receler des espèces protégées par la législation française au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). L'inventaire des ZNIEFF, initié par le Ministère de l'Environnement en 1982, revêt un caractère permanent, avec des actualisations régulières. L'appartenance d'une zone à l'inventaire des ZNIEFF ne lui confère aucune protection réglementaire mais oblige à en tenir compte lors de l'élaboration de tout projet. Les ZNIEFF de type II réunissent des milieux naturels formant un ou plusieurs ensembles possédant un cohésion élevée et entretenant de fortes relations entre eux, chaque ensemble constitutif de la zone étant un assemblage d'unités écologiques homogènes dans leur structure ou leur fonctionnement. Les ZNIEFF de type II se distinguent donc de la moyenne du territoire régional environnant par leur contenu patrimonial plus riche et leur degré d'artificialisation plus faible. Elles peuvent englober plusieurs zones de type I. On trouvera la liste des ZNIEFF de type II, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

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F) 3.2. INVENTAIRES SCIENTIFIQUES REALISES DANS LE CADRE DES DIRECTIVES EUROPEENNES (HABITATS) : ENVELOPPES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°2 : les engagements et les inventaires scientifiques internationaux Dans l'optique de l'application de la directive européenne relative à la préservation des habitats naturels faune et flore, des inventaires scientifiques ont été réalisés afin de répertorier la présence des espèces concernées pour leur intérêt européen. Les modalités de mise en oeuvre de cette directive, qui n'est pas encore applicable, sont en cours de discussion. Toutefois, les inventaires scientifiques correspondants ont pu mettre en évidence la présence d'espèces animales et végétales déjà protégées par la législation française en vigueur, au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). Dès lors, et au même titre que pour les ZNIEFF de type II, les "enveloppes" de ces inventaires sont des secteurs sensibles vis-à-vis de l'extraction de matériaux : l'étude d'impact devra impérativement tenir compte de ces éléments d'expertise scientifique.

F) 3.3. ESPACES NATURELS REMARQUABLES ET SITES PROTEGES (INVENTAIRE DEPARTEMENTAL) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3bis : l'inventaire départemental des espaces naturels remarquables et sites protégés Afin d'orienter ses interventions concernant la protection et la mise en valeur des espaces naturels drômois, le Conseil général a affiné l'inventaire des ZNIEFF (cf. ci- dessus F) 2.1. et F) 3.1.) par une sélection et une caractérisation des sites naturels les plus remarquables. Une étude confiée à la FRAPNA Drôme en 1991 a ainsi permis de sélectionner 184 espaces naturels remarquables dont la plupart appartiennent également à d'autres inventaires. On trouvera la liste de ces espaces, ainsi que celle des sites naturels protéges en annexe à la cartographie. Ces documents sont extraits de la plaquette "la Drôme : espaces naturels remarquables" éditée en 1995 par le Conseil Général. Il est à noter que l'un de ces espaces, l'Etang de Saint Louis, sur la commune de Suze la Rousse, dont le périmètre inclut une carrière autorisée jusqu'en 2006, fait actuellement l'objet d'une démarche départementale visant à sa protection (convention 1996).

F) 3.4. PARCS NATURELS REGIONAUX (HORS SITES LES PLUS SENSIBLES) ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°4 : la gestion de l'espace cf. ci-dessus F) 1.7.

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F) 3.5. PAYSAGES REMARQUABLES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°3 : les inventaires A l'échelle de la région, la DIREN a procédé à un inventaire des paysages, regroupés selon leur niveau d'intérêt. Bien que ne relevant pas d'une procédure réglementaire, cet inventaire met en évidence des espaces au paysage dit "remarquable", d'intérêt régional, où des dispositions particulières devront être retenues pour les projets de carrière afin de limiter le plus possible les impacts paysagers notables. On trouvera la liste des paysages remarquables, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

F) 3.6. SITES INSCRITS A L'INVENTAIRE ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°1 : les espaces protégés L'inscription d'un site à l'inventaire, par arrêté ministériel, a pour objectif la conservation de milieux et de paysages dans leur état actuel. Il peut, de même que pour les sites classés, s'agir de sites d'intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire, pittoresque ou naturel. Les sites inscrits bénéficient d'une protection moins importante que les sites classés et font généralement l'objet d'une procédure de classement lorsque leur intégrité est menacée. L'inscription d'un site témoigne de son intérêt patrimonial très important, qu'il s'agit de préserver : l'étude d'impact devra montrer que l'exploitation ne lui porte pas atteinte, notamment au plan des paysages. Pour les carrières, les autorisations relèvent de l'autorité préfectorale, avec avis simple de l'Architecte des Bâtiments de France. On trouvera la liste des sites naturels inscrits à l'inventaire, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

F) 3.7. SITES ARCHEOLOGIQUES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°9 : les espaces sensibles pour l'archéologie Le département de la Drôme compte plus de 3000 sites archéologiques, toutes périodes confondues, et l'emplacement des sites connus est mentionné dans le POS de chaque commune. Cet inventaire, réalisé par le SRA (Service Régional de l'Archéologie) de la DRAC est cependant loin d'être exhaustif, et de nouveaux travaux, dont l'ouverture de carrières, sont susceptibles de provoquer de nouvelles découvertes. Conformément au décret 77- 133 du 21 septembre 1977, les études d'impact devront prendre en compte l'analyse et les mesures de protection du patrimoine culturel. La protection et la conservation éventuelle des vestiges doivent satisfaire aux dispositions de la loi du 27 septembre 1941 portant règlement des fouilles archéologiques.

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F) 3.8. ZONES INONDABLES ______Des crues souvent violentes, accompagnées d'inondations importantes sont à redouter sur la plupart des cours d'eau du département de la Drôme. Afin de ne pas entraver l'écoulement de ces crues, des dispositions particulières sont prévues pour les extractions éventuellement autorisées en zones inondables (cf. ci-dessus D) 1.3.3.1.).

F) 3.9. VALLEES RECONNUES COMME MILIEUX PARTICULIEREMENT DEGRADES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°6 : l'état physique des milieux aquatiques superficiels : les vallées dégradées Le bon fonctionnement physique et l'équilibre d'un cours d'eau peut être altéré par des causes diverses dont des extractions excessives de granulats, des modifications du régime hydrologique liées à certains ouvrages hydrauliques, certains travaux d'aménagements ou des prélèvements importants directs (rivière) ou indirects (nappe d'accompagnement). Plusieurs vallées, ou portions de vallées du département de la Drôme ont subi l'une, ou plusieurs, de ces atteintes et constituent actuellement des milieux reconnus comme particulièrement dégradés. Il s'agit principalement des parties aval des cours d'eau suivants : Oron, Collières et Galaure (causes multiples) ; Herbasse, Barberolle et Véore (aménagements) ; Bourne, Isère, Drôme, Roubion, Jabron, Lez, Coronne, Hérin, Eygues (causes multiples). Le Rhône est, pour sa part, concerné par de nombreuses atteintes : modifications du régime hydrologique, aménagements, extractions, prélèvements. Dans toutes ces vallées, et plus particulièrement dans celles ayant subi une très forte exploitation dans le passé, on adoptera, conformément au SDAGE (cf. ci-dessus D) 1.3.1.), une "politique très restrictive d'installation des extractions de granulats", tout en favorisant les opérations d'extractions participant à la restauration de tels sites.

F) 3.10. NAPPES A VALEUR PATRIMONIALE

______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°8 : les nappes à valeur patrimoniale du SDAGE Un certain nombre d'aquifères ont été identifiés par le SDAGE comme étant des milieux aquatiques remarquables à forte valeur patrimoniale. Il s'agit d'aquifères alluviaux soit aujourd'hui fortement sollicités et dont l'altération poserait des problèmes immédiats pour les importantes populations qui en dépendent, soit encore faiblement sollicités mais à préserver pour les générations futures. Il s'agit également d'aquifères karstiques à fort intérêt statégique pour les besoins en eau actuels ou futurs, qui peuvent être situés sur des bassins versants souffrant d'une situation chroniquement et fortement déficitaire vis à vis de la ressource en eau. Ces aquifères ont été identifiés par l'Agence de l'Eau, on en trouvera la liste en annexe à la cartographie. Les recommandations énoncées ci-dessus concernant les aquifères alluvionnaires et les extractions de roches massives (cf. D) 1.3.3.2. 1° tiret et D) 1.3.5.) y seront appliquées.

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F) 4. AUTRES ZONES ______

F) 4.1. ZONES IRRIGUEES

______Une grande partie du département (partie ouest) est concernée par des réseaux collectifs d'irrigation mis en place par des syndicats intercommunaux ou des associations syndicales avec l'aide financière de l'Etat, de la Région et/ou du Département. Il est pau souhaitable qu'une activité autre qu'agricole se mette en place sur des parcelles équipées pour l'irrigation. Cependant, dans des cas particuliers à justifier au cas par cas, il peut être envisagé de modifier la vocation agricole de ces parcelles, sous réserve du remboursement des équipements aux collectivités concernées.

F) 5. SYNTHESE DES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES ______cf. Tome III, carte des contraintes environnementales n°11 : synthèse des contraintes environnementales Deux cartes de synthèse des contraintes environnementales ont été établies : • l'une à petite échelle (cf. Tome III, carte 11) permet une vue de synthèse pour l'ensemble du département. Pour chaque secteur, la classe la plus contraignante s'impose évidemment aux autres. On observe que : - la classe I (interdiction réglementaire ou découlant de règlements particuliers) concerne soit des espaces nombreux mais de faible étendue (captages AEP, lits mineurs des cours d'eau...), soit des secteurs (réserves, sites sensibles, sites classés...) d'extension limitée, situés pour la plupart sur des gisements de roches calcaires ou argilo- marneuses. Seule une partie du gisement alluvionnaire de la basse vallée de la Drôme se trouve concerné par des mesures d'interdiction ; - la classe II (sensibilité très forte) intéresse, de façon plus étendue, les gisements alluvionnaires, notamment dans le nord du département. Les ouvertures de carrières devront être évitées dans ces secteurs ou, pour le moins, preuve devra être apportée que cette activité n'obèrera en rien l'intérêt du site : en particulier, des prescriptions particulières très strictes pourront y être demandées ; - la classe III (zones particulières) occupe la plus grande partie du territoire restant, ce qui reflète la richesse du département de la Drôme, notamment sur le plan faunistique et floristique, sur celui des paysages et des ressources en eau. Ceci traduit également la grande sensibilité de certains milieux qui se trouvent actuellement dégradés ou fragilisés. Les autorisations de carrières restent néanmoins envisageables dans tous ces espaces, sous réserve de prescriptions particulières adaptées au niveau d'intérêt et de fragilité des sites concernés. • l'autre à plus grande échelle (1/150 000) permet de visualiser, dans chaque secteur, le détail des contraintes à prendre en compte.

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R E A M E N A G E M E N T

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES

L'exploitation d'une carrière constitue une occupation temporaire du sol. A son issue, cet espace doit retrouver sa vocation d'origine ou une utilisation précisée dans le projet. Afin de fixer les idées, les définitions suivantes peuvent être fournies : - remise en état : ensemble des travaux destinés à effacer, ou limiter, les traces de l'exploitation et à favoriser la réinsertion des terrains dans le site, ou plus généralement, dans le milieu environnant. Seule la remise en état est à la charge du permissionnaire ; - réaménagement : opération qui suppose la mise en place d'un processus complémentaire à la remise en état, dépassant le cadre de l'exploitation de la carrière et relevant de la seule volonté du propriétaire ou du futur gestionnaire du foncier. Il apporte à la zone exploitée une vocation nouvelle créatrice d'avantages d'ordre économique ou écologique ; - réhabilitation : opération de remise en état et, éventuellement, de réaménagement concernant certaines carrières anciennes qui, n'ayant pas, ou mal, été remises en état, constituent des sites dégradés et présentent des risques potentiels.

G) 1. REMISE EN ETAT DES LIEUX ET REAMENAGEMENT ______La remise en état d'une carrière en fin d'exploitation doit conduire à faire oublier, à terme, que le site a été l'objet d'une extraction. Ainsi, si la remise en état prévoit une restitution paysagère, celle-ci doit s'insérer dans l'environnement paysager (typologie du relief, choix des essences...). Si la remise en état doit intégrer un projet d'aménagement, le site restitué devra in fine pouvoir être perçu comme ayant été modelé pour accueillir le dit projet. Toute artificialisation du paysage devra être proscrite. L'objectif de la remise en état est donc multiple : - mettre en sécurité le site (limiter les risques de chutes de blocs, d'éboulements, de noyades...), - redonner une vocation au site qui ne doit pas devenir une friche mais doit être réaffecté à d'autres usages (agricole, touristique, loisirs, pêche, écologique...), - assurer un environnement satisfaisant en recréant un cadre de vie adapté au milieu et cohérent avec l'aménagement du secteur, - faciliter l'acceptation des exploitations de carrières. Le législateur a indiqué les principes et les règles de base de la remise en état. Il appartient au pétitionnaire de rechercher et de proposer les mesures et solutions adaptées qui tiennent compte de l'environnement du site. C'est dans le cadre de l'étude d'impact qu'il devra justifier le parti choisi et présenter un projet réaliste, crédible, suffisamment précis et cohérent avec les projets locaux.

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La définition et les prescriptions relatives à la remise en état doivent se faire au moment de l'octroi de l'autorisation de chaque carrière et sont précisées dans l'arrêté préfectoral d'autorisation. Les orientations suivantes seront retenues : - privilégier l'option de remise en état des lieux qui offre les meilleures garanties de gestion après remise en état et réaménagement éventuel (maître d'ouvrage, crédibilité technique et financière du projet tant en investissement qu'en fonctionnement...), - remettre en état au fur et à mesure de la progression de l'exploitation chaque fois que le type d'exploitation le permettra. La réduction des surfaces "en chantier" (entre le défrichement et la remise en état) permet, en effet, de limiter l'impact paysager de l'exploitation d'une carrière. Le fait de ne pas attendre la fin de l'exploitation pour se préoccuper de la remise en état permet d'étaler dans le temps les dépenses et même de les intégrer, à coût marginal, à celles de l'exploitation. Dans le cas où la remise en état au fur et à mesure n'est pas possible, une progression par phases de l'extraction et de la remise en état devra être proposée au niveau du dossier de demande d'autorisation. Les phases devront être clairement définies et la surface ou la durée de remise en état de chacune devront être limitées, justifiées et précisées dans l'autorisation d'exploiter. En tout état de cause, la mise en chantier de la phase N+2 devra être subordonnée à l'achèvement de la remise en état de la phase N, - prendre en compte l'absence ou l'insuffisance de remise en état d'une carrière par un exploitant dans toute décision ultérieure sur une prolongation de l'autorisation ou sur toute nouvelle demande. Cette absence ou insuffisance pourra motiver un refus.

Diverses stratégies de réaménagement après exploitation, qui peuvent d'ailleurs être combinées, sont actuellement observées : • pour les carrières exploitées "en eau " : - réaménagement paysager et écologique des plans d'eau, - réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs : pêche, promenade, activités nautiques légères, etc... - réaménagement avec fonction de bassin écrêteurs de crue, - constitution de réserves en eau potable, ou aménagement pour la réalimentation de nappe, - réaménagement pour aquaculture, - remblaiement. .• pour les carrières exploitées "hors d'eau" et les carrières "en eau" remblayées : - mise en valeur agricole, forestière, industrielle, - réaménagement paysager, - autres : réaménagement en terrain de sport ou de loisirs, réaménagement pédagogique pour les sites présentant un intérêt particulier. Ces divers types de réaménagement, et la façon de les mettre en oeuvre, n'offrent pas les mêmes garanties. On trouvera donc ci-après des recommandations générales et des conseils techniques qui pourront être adaptés aux conditions particulières de chaque exploitation.

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G) 1.1. CARRIERES ALLUVIONNAIRES EN EAU ______Les carrières en eau sont, le plus généralement, réaménagées en plans d'eau à vocations diverses, ce qui présente l'intérêt de la simplicité et de l'économie. Ce type de réaménagement doit cependant être limité ou examiné attentivement en raison : - des risques d'eutrophisation, - de l'absence fréquente d'intérêt halieutique, - de la nécessité d'assurer un suivi de gestion par des personnes compétentes, - de la vulnérabilité de la nappe, - des risques de colmatage, - des risques de mitage du paysage, - etc... Ce type de réaménagement ne sera possible que si : - la densité des plans d'eau existants ou prévus dans le secteur est acceptable, - le maintien de la qualité des eaux est assuré, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des crues ou ne limite pas le champ d'inondation, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des eaux souterraines, - un futur gestionnaire crédible est pressenti.

G) 1.1.1. Réaménagement paysager et écologique des plans d'eau ______cf figure n° 13 : exemple de réaménagement écologique d'un plan d'eau On connaît quelques exemples de plans d'eau créés par des gravières et qui, correctement réaménagés et gérés, constituent des milieux présentant un certain intérêt écologique. Il faut bien voir cependant que cela reste l'exception et que, le plus souvent, leur richesse est bien moindre que celle des milieux qui ont été détruits et que des phénomènes d'eutrophisation y sont souvent observés. Les orientations suivantes seront donc retenues : - porter la plus grande attention à la morphologie des plans d'eau qui sera adaptée au contexte géographique local, - préférer les berges à pentes douces et chercher à y reproduire des conditions permettant la zonation classique des espèces en fonction de la profondeur, - conserver des îles, - privilégier les fonds graveleux, pour éviter notamment la remise en suspension de particules fines, - restaurer des lieux de fraye : hauts-fonds peu accessibles dans des zones ensoleillées, plantés de prairies lacustres, berges densément végétalisées. - adapter les peuplements végétaux aux contraintes locales (sol, climat, intérêt écologique), - veiller à la qualité de l'eau et à la restauration des facteurs naturels d'auto- épuration. - prévoir dans l'étude d'impact les modalités du suivi écologique pendant l'exploitation et indiquer le devenir écologique envisagé.

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figure n° 13 : exemple de réaménagement écologique d'un plan d'eau

Cordon arborescent Partie escarpée

Apport de terre végétale

Ilot

Profondeur diversifiée

G) 1.1.2. Réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs

______Sous le vocable "bases de loisirs", on peut comprendre plusieurs types de réaménagement qui vont de la simple zone de promenade à des ensembles polyvalents complexes, de tailles très variables. Le plan d'eau est alors aménagé pour la baignade, la pêche ou le canotage, et les abords aménagés pour la promenade, le camping, les activités nautiques, etc... Les orientations suivantes seront retenues pour ce type de réaménagement : - conserver au plan d'eau une dimension et une profondeur suffisantes et garantir sa pérennité, - configurer le plan d'eau de façon favorable aux activités prévues et adapter le profil des berges à l'usage et aux règles de sécurité, - porter la plus grande attention à la qualité de l'eau et à la maîtrise des pollutions engendrées par la fréquentation du site.

G) 1.1.3. Réaménagement pour aquaculture ______Des activités d'aquaculture peuvent être éventuellement implantées dans d'anciens sites d'extraction lorsque leur configuration et la qualité de l'eau le permettent. On portera, dans ce cas, une attention particulière sur la maîtrise des pollutions engendrées par ces activités.

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G) 1.1.4. Remblaiement

______La prudence s'impose sur le remblaiement des exploitations en eau. Celui-ci ne doit être envisagé que si l'exploitant peut justifier que des remblais sont disponibles en qualité et en quantité suffisant. En toutes circonstances, le remblaiement ne sera admis qu'avec des matériaux inertes. Dans les lits majeurs et les nappes alluviales, ces matériaux inertes seront uniquement d'origine naturelle (matériaux de découverte et remblais d'origine extérieure), les matériaux de démolition étant à éviter. Ils devront être relativement perméables et à granulométrie adaptée pour permettre une relative restauration des conditions d'écoulement de la nappe, éviter les phénomènes de colmatage et ne pas modifier l'effet "tampon" hydraulique des sols. On se reportera, pour le réaménagement des carrières en eau remblayées aux recommandations formulées ci-dessous (cf. G) 1.2).

G) 1.2. CARRIERES ALLUVIONNAIRES HORS D'EAU

______cf figure n° 14 : principe de réaménagement agricole d'une carrière Le réaménagement agricole est, dans le département, le parti le plus souvent adopté en raison de : - son intérêt économique, - la réaffectation rapide des sols, - de la maîtrise et de l'entretien du site, - de l'intégration paysagère, - de la dominante rurale d'une grande partie du département. Ce type de réaménagement peut être éventuellement conduit pendant la vie même de l'exploitation. Il nécessite des travaux de rectification et de talutage des parois ainsi que la remise en fond de fosse des terrains de découverte (avec éventuellement remblaiement complémentaire avec des matériaux inertes) et de la terre végétale. La terre végétale sera traitée à part, en vue de la reconstitution du sol, et les mesures suivantes seront prises pour réduire l'impact du décapage : - éviter de le réaliser par temps de pluie, - éviter le contact des terres riches en matières organiques avec les eaux, - ensemençer les stocks de façon à conserver leur qualité pédologique, améliorer leur intégration dans l'environnement, éviter leur envahissement par des végétaux indésirables et limiter leur érosion par ruissellement, - disposer les stocks destinés à être conservés plus de 6 mois en cordons n'excédant pas 2 mètres de hauteur, ensemencés de plantes à couverture rapide et localisés à l'abri des circulations.

Dans les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable, ou les secteurs à grande sensibilité (cf. Tome III, carte 7), on privilégiera les réaménagements à vocation paysagère et écologique qui nécessitent généralement un remodelage du site avant la mise en place d'espèces végétales adaptées. La plus grande attention sera portée au choix de ces espèces qui tiendra compte de la nature et de la composition du sol, de son modelé et de la végétation environnante. L'introduction d'espèces exogènes devra être évitée.

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figure n° 14 : principe de réaménagement agricole d'une carrière

Zone en cours d'exploitation

éventuel stockage de faible durée

Zone réaménagée pour culture agricole

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G) 1.3. CARRIERES EN ROCHE MASSIVE ______cf figure n° 15 : remodelage des fronts de taille figure n° 16 : stabilisation des banquettes et principes de réaménagement de carrière en roche massive et figure n° 17 : réduction de l'impact paysager d'une carrière en roche massive L'exploitation de carrières en roche massive peut créer des fronts de taille de grande hauteur, d'aspect artificiel, parfois visibles de très loin. Chaque fois que cela sera possible, l'exploitation en "dent creuse" ou le maintien d'écran naturel seront recherchés. Le réaménagement de ces carrières devra permettre de concilier la sécurité et l'intégration paysagère, ceci sans attendre la fin de l'exploitation. Il nécessite : - d'assurer la stabilité des fronts sur le long terme, - de limiter la hauteur des fronts en créant éventuellement des gradins intermédiaires, - de casser la monotonie des gradins horizontaux qui soulignent le front de la carrière, par une alternance d'éboulis, - de revégétaliser les banquettes et fronts de taille par la plantation d'espèces locales et adaptées. Ce dernier point constitue l'une des principales difficultés des réménagements de ce type d'exploitation. Son objectif est double : contribuer à stabiliser les fronts de taille, et donc apporter un élément de mise en sécurité, mais surtout atténuer l'impact visuel de la carrière. Plusieurs techniques peuvent être conjuguées pour faciliter l'implantation de la végétation : - le remodelage des fronts de taille qui permet à la fois de minimiser les risques de chutes, de diminuer l'impact paysager et de favoriser la recolonisation végétale en amenant des matériaux meubles et perméables sur les banquettes, - la reconstitution, sur les banquettes, de pseudo-profils pédologiques par remblayage et apport de terre végétale, - la mise en place, si nécessaire, de systèmes de drainage des banquettes, Les espèces végétales qui seront implantées seront issues des peuplements locaux et choisies en tenant compte de l'effet visuel recherché.

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figure n° 15 : remodelage des fronts de taille

Pelouse en place

Front de taille

Fond de taille

ETAT EN FIN D'EXTRACTION

Recolonisation spontanée

Eboulis à Compacter éventuellement

Arbustes, lambeaux de pelouses

ECRETEMENT DU FRONT DE TAILLE

Découverte mêlée de stériles

Stériles Eboulis

PROFILAGE PAR STERILE APRES EBOULIS

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figure n° 16 : stabilisation des banquettes et principes de réaménagement de carrière en roche massive

engazonnement 2 à 3 % drainage

enrochements 10 % 1,5 à 2 m 15° si possible 7 m

10 m

terre de découverte (charbon organique) ou mélange de stériles (2/3) et de compost (1/3) Stériles (charbon minéral) } Argile (si nécessaire pour la rétention)

Merlon planté Carreau reboisé

Reverdissement de gradins avec plantes grimpantes

Plantation sur banquette

Talutage et plantation de gradin

Merlon Carreau

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figure n° 17 : réduction de l'impact paysager d'une carrière en roche massive

1 – CARRIERE APRES EXPLOITATION, SANS REAMENAGEMENT

2 – CARRIERE APRES REAMENAGEMENT

Talutage des arcs de fronts

Talutage en pied de front, d'épaisseur non uniforme

Talutage des fronts

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G) 2. REHABILITATION DE SITES ABANDONNES

______Pour certaines carrières anciennes, la remise en état des lieux, au demeurant sommaire, n'a été suivie d'aucun réaménagement et le site n'a pas été affecté à un nouvel usage. Certaines de ces carrières constituent ainsi des sites dégradés et présentent des risques potentiels pour la sécurité ou l'environnement, risques qui peuvent être ponctuellement accrus par des pratiques illicites (rejets, abandon de déchets potentiellement polluants, etc...). La réglementation prévoit que les sites abandonnés sans remise en état, ou avec une remise en état sommaire (zone mitée), après exploitation et qui posent des problèmes d'environnement notables peuvent être l'objet d'une remise en état, si aucune action administrative ou judiciaire n'est plus possible à l'encontre de l'exploitant. Les principes qui doivent conduire les réhabilitations sont, sur le plan technique, les mêmes que ceux édictés pour les remises en état et réaménagements (cf. ci-dessus G) 1.). En ce qui concerne la réhabilitation de sites dégradés d'anciennes exploitations dans le lit mineur des cours d'eau, les dispositions suivantes seront retenues : - laisser le cours d'eau réutiliser les matériaux subsistants pour réparer, dans toute la mesure du possible, les dégâts causés, - garantir un débit solide suffisant au cours d'eau concerné en veillant au maintien du linéaire des berges érodables et en favorisant son développement lorsque l'occupation du sol le permet, - aménager, si nécessaire, le lit du cours d'eau de façon à favoriser le comblement des fosses d'extraction et à limiter la progression des érosions progressive et régressive (mise en place de seuils de stabilisation des fonds) en s'appuyant sur une étude géomorphologique et de dynamique fluviale.

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H) SYNTHESE DES ORIENTATIONS PRINCIPALES DU SCHEMA

Les principales orientations du Schéma Départemental des Carrières de la Drôme sont récapitulées ci-après.

H) 1. ORIENTATIONS POUR FAVORISER UNE UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES ______Les gisements de ressource minérale n'étant pas renouvelables, les dispositions suivantes sont retenues afin d'éviter le gaspillage de matériaux nobles : • l'Etat devra, dans ses décisions, favoriser l'utilisation économe des matières premières tout en assurant la satisfaction des besoins du marché, avec l'objectif d'une réduction des extractions de matériaux alluvionnaires, en tenant compte des contraintes environnementales ; • l'Exploitant devra, dans son projet, préciser ses objectifs quant à l'utilisation des matériaux extraits, • les Maîtres d'Ouvrage et Maîtres d'Oeuvre publics et para-publics seront invités à : - choisir les matériaux en fonction des besoins et s'assurer de la fourniture des matériaux à partir de sites autorisés (Arrêté Préfectoral), - privilégier l'utilisation de matériaux de carrières de roches massives, - favoriser le recyclage des matériaux en place et celui des déblais de démolition, - appliquer la circulaire du Ministre des Transports n° 84-47 du 16 juillet 1984, relative à une politique des granulats en technique routière, - assurer ces orientations par des appels d'offres adaptés, chaque fois que les conditions économiques le permettront. Pour satisfaire les objectifs de substitution aux matériaux issus de carrières alluvionnaires, que ce soit à partir des roches massives, des matériaux recyclés ou des produits des dragages d'entretien, l'engagement des prescripteurs, notamment dans l'élaboration des appels d'offres, sera recherché par la signature d'un protocole ou de documents équivalents ; • les Services ayant en charge la police des eaux et ceux assurant la maîtrise d'ouvrage et d'oeuvre des opérations de dragages (entretien ou aménagement des cours d'eau) s'efforceront d'assurer la bonne utilisation des matériaux en y associant la profession de l'industrie extractive, dans les limites permises par la réglementation en vigueur. L'étude d'impact devra indiquer les conditions d'utilisation des produits de dragage et le souci sera de préserver la ressource pour l'utilisation la plus noble compatible avec la qualité des matériaux extraits, • les Exploitants autorisés dans les milieux les plus sensibles (cf. Tome III, carte 11, zones orange) devront garantir la bonne gestion de la ressource. En particulier, dans les

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milieux alluvionnaires et pour les nouvelles autorisations, la valorisation des matériaux extraits, extraits dans les carrières, avec notamment leur transformation dans des unités de traitement, sera obligatoire. Le même objectif sera recherché pour les matériaux issus des dragages d'entretien ; • les partenariats entre les entreprises assurant le recyclage de matériaux et les pouvoirs publics seront renforcés. En particulier, des clauses spécifiques pourront être insérées dans les appels d'offres publics pour la démolition et pour la construction; • la réduction des extractions de matériaux alluvionnaires sera suivie par l'indicateur suivant : extractions alluvionnaires / production totale, avec l'objectif d'une diminution de 2% par an, en moyenne, de ce ratio sur la durée du Schéma. Les productions issues des dragages d'entretien valorisés et des matériaux recyclés seront comptabilisées sous la rubrique "production totale". Cet indicateur alimentera la réflexion de la Commission des Carrières et constituera un outil d'aide à la décision pour les ouvertures de nouvelles carrières. Il pourra être pondéré en fonction de l'incidence forte que peut avoir l'ouverture de carrières associées à de grands travaux et en fonction de l'évolution des flux interdépartementaux.

H) 2. ORIENTATIONS POUR LA REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT ______Le schéma départemental des carrières doit tenir compte des espaces protégés et, pour mieux intégrer les exploitations dans leur environnement, les contraintes d'environnement ont été répertoriées et regroupées en trois grandes catégories : • Classe I : interdiction réglementaire ou découlant de règlements particuliers. Cette classe comprend les espaces bénéficiant d'une protection juridique forte, au sein desquels l'exploitation des carrières est interdite. Cette interdiction pourra être explicite dans le texte juridique portant protection (interdiction réglementaire à caractère national ou interdiction découlant de règlements particuliers), ou se déduire de celui-ci (interdiction indirecte), • Classe II : sensibilité très forte. Cette classe comprend les espaces présentant un intérêt et une fragilité environnementale très importante, concernés par des mesures de protection, des inventaires scientifiques, ou d'autres démarches visant à signaler leur valeur patrimoniale. Des ouvertures de carrières peuvent y être autorisées sous réserve que l'étude d'impact démontre que le projet n'obère en rien l'intérêt du site : en particulier, des prescriptions particulières très strictes pourront y être demandées, • Classe III : zones particulières. Cette classe comprend des espaces de grande sensibilité environnementale. Les autorisations de carrières dans ces zones feront l'objet de prescriptions particulières adaptées au niveau d'intérêt et de fragilité du site.

Le tableau qui suit récapitule l'ensemble des contraintes prises en compte, en les classant selon les catégories définies ci-dessus. Les différentes contraintes sont cartographiées par thèmes (cf. Tome III, cartes 1 à 10) et deux cartes de synthèse ont été établies : - l'une à petite échelle (cf. Tome III, carte 11) sur laquelle les contraintes ne sont pas représentées individuellement mais sont regroupées selon les classes auxquelles elles

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DÉPARTEMENT DE LA DRÔME CLASSEMENT DES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES

classe I classe II classe III Interdiction réglementaire ou Sensibilité Zones particulières découlant très forte de règlements particuliers

Interdiction réglementaire à caractère ZNIEFF de type I (cf. carte 3) ZNIEFF de type II (cf. carte 3) national : Inventaires scientifiques réalisés dans le Inventaires scientifiques réalisés dans le Lit mineur des cours d'eau et zone interdite cadre des directives européennes (habitats) : cadre des directives européennes (habitats) : de 35 mètres (*) (**) noyaux durs (cf. carte 2) enveloppes de référence Zones de Protection Spéciale concernant les Captages AEP : périmètre de protection (cf. carte 2) oiseaux sauvages (cf. carte 2) immédiate (cf. liste) (*) (**) Inventaire complémentaire départemental des Zones Importantes pour la Conservation des espaces remarquables (cf. carte 3bis) Forêts de protection (*) (**) Oiseaux (cf. carte 2) (**) Interdiction explicite découlant de règlements particuliers : Zones humides (*) (**)

Arrêtés de biotope (cf. carte 1) Faune, flore et écosystèmes remarquables inventoriés par le SDAGE (cf. carte 5) ( Réserves naturelles (cf. carte 1) **)

Réserves naturelles volontaires (cf. carte 1)

Parc Naturel Régional du Vercors : sites les Parc Naturel Régional du Vercors (hors sites plus sensibles les plus sensibles) (cf. carte 4) (cf. carte 4)

Paysages exceptionnels Paysages remarquables (cf. carte 3) (cf. carte 3)

ZPPAUP étendue (cf. carte 1) ZPPAUP étendue à l'étude (cf. carte 1)

Captages AEP : périmètre de protection Captages AEP (périmètres de protection rapprochée (en rapprochée (selon règlement) (cf. liste) (*) l'absence de règlement particulier) et (**) éloignée) (cf. liste) (*) (**) Réserves de chasse et Interdiction indirecte : de faune sauvage (en l'absence de règlement particulier) ( Réserves de chasse et de faune sauvage (*) **) (selon règlement) (*) (**) Sites inscrits (cf. carte 1) Abords des Monuments Historiques (500 m) Sites classés et sites dont la procédure de (cf. carte 1) classement est engagée (selon règlement) Sites archéologiques (cf. carte 9) ( (cf. carte 1) Sites géologiques d'intérêt majeur **) (cf. carte 3) ZPPAUP urbaines et projets dont la procédure est engagée (cf. carte 1) Zones inondables (*) (**) Espaces de liberté des cours d'eau (cf. carte 7) Vallées reconnues comme milieux particulièrement dégradés (cf. carte 6) (**) Secteurs les plus favorables au captage futur des eaux souterraines (cf. carte 7) Nappes à valeur patrimoniale (cf. carte 8) A.O.C. viticoles "Village" (cf. carte 10) A.O.C. (cf. carte 10) (**) (*) contrainte non cartographiée (**) contrainte non prise en compte dans la cartographie de synthèse

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appartiennent. Les zones de contraintes appartenant à des classes différentes s'y superposent, et, en chaque point de la carte, apparaît la couleur correspondant à la classe la plus contraignante (rouge pour les contraintes de classe I, orange pour celles de classe II et jaune pour celles de classe III). Certaines contraintes n'ont pas été prises en compte dans ce document. Elles sont repérées dans le tableau suivant par un double astérisque. - l'autre à plus grande échelle (1/150 000) : toutes les contraintes cartographiées y sont représentées et visualisées chacune par un figuré différent, dans trois gammes de couleur correspondant aux trois classes de contraintes (rouge pour les contraintes de classe I, bleu pour celles de classe II et vert pour celles de classe III). Les différentes gammes de couleur choisies pour ces documents correspondent à la recherche de la meilleure lisibilité possible.

Des orientations particulières ont été émises sur les thèmes suivants :

⇒ Réduction des impacts potentiels sur l'atmosphère

• Bruits Pour réduire les émissions sonores provoquées par l'abattage et le transport des matériaux, qui sont susceptibles de constituer une gène pour les riverains, on prendra les mesures suivantes : - profiter, pour l'orientation du front de taille, de la topographie naturelle (creux et buttes) ou créer celle-ci spécialement pour jouer un rôle d'écran (merlons de terre végétalisés, stocks de matériaux...), - réduire le roulage à l'intérieur de la carrière (utilisation de convoyeurs), - en cas d'utilisation de substances explosives, procéder aux tirs à jours et heures fixes, après information des riverains, et en utilisant des détonateurs à micro-retards, - adapter les fonctions ou horaires de travail avec les plages horaires déterminées par l'arrêté du 22 septembre 1994. Pour les installations de traitement, on suivra les recommandations suivantes, selon les circonstances : - s'éloigner du récepteur, - interposer un écran entre la source et le récepteur, - agir sur la conception même des machines (mise en place de toiles caoutchouc sur les surfaces métalliques soumises à des projections de pierres), - enfermer totalement les matériels bruyants dans des bâtiments ou des capotages.

• Vibrations Pour réduire les vibrations dues aux installations, on s'éloignera des zones sensibles et, le cas échéant, des socles anti-vibrations seront installés. Pour atténuer les effets des vibrations provoquées par l'utilisation d'explosifs, on retiendra des mesures simples : - exécuter les tirs à jours et heures fixes, - réduire la charge unitaire en utilisant des détonateurs électriques à micro-retards (échelonnement de quelques dizaines de millisecondes) qui engendrent des vibrations perçues séparément, sans accroissement de l'amplitude maximale, - orienter les fronts d'abattage de manière adaptée à la fissuration et au pendage des couches,

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- le cas échéant, utiliser divers procédés de minage (prédécoupage, barrières des trous forés,...).

• Projections Pour réduire les risques de projections dus aux tirs de mines, les dispositions suivantes seront mises en oeuvre : - choisir judicieusement l'explosif et le localiser en mettant à profit les plans de discontinuité, - tenir compte des fractures naturelles et du pendage des plans de stratification pour orienter les fronts d'abattage , - le cas échéant, répartir la charge explosive afin d'éviter les projections dues aux zones de moindre résistance.

• Poussières Pour réduire les émissions poussiéreuses au niveau de l'extraction et du transport, on prendra les mesures suivantes, selon les circonstances : - mettre en place des écrans naturels ou artificiels (front de taille concave, écrans végétaux, levées de terre,...), - aménager les stockages de matériaux (limitation en hauteur, pulvérisation d'eau aux points de jeté, stockage des matériaux fins abrité), - utiliser des convoyeurs - limiter la vitesse de roulage, - arroser les pistes de circulation et les stocks par temps sec, - revêtir les pistes de circulation, - utiliser des outils de foration équipés de dépoussiérage autonome, - intégrer les données météorologiques (direction et force des vents dominants) dans le plan d'exploitation de la carrière . Au niveau des installations, des dispositifs de captage ou des moyens de rétention des émissions de poussières devront être installés sur les points d'émission (points d'alimentation de l'installation par les engins, concasseurs et cribles de l'étage primaire, ensemble des postes des étages secondaires et tertiaires, points de rejet des organes fixes de transport des matériaux...). Ces aménagements peuvent être réalisés selon plusieurs méthodes (installation d'un capotage complet retenant les poussières aux points d'émission, installation d'un dispositif de pulvérisation fine d'eau et d'un capotage assurant le confinement du brouillard d'eau pulvérisée et des poussières au point d'émission, mise en place d'une prise d'aspiration canalisant les poussières émises vers un dispositif de dépoussiérage, construction de locaux ou de bardages enfermant séparément ou globalement chacune des parties de l'installation, mise en dépression des locaux permettant d'éviter toute dispersion des poussières).

⇒ Réduction des impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel

Pour réduire les impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel, on veillera en premier lieu à la bonne intégration des exploitations dans leur environnement. Les mesures suivantes seront, en outre, mises en oeuvre, selon les circonstances : - réaliser le décapage et le déboisement selon les besoins de l'exploitation, remettre en état les lieux de manière coordonnée avec l'extraction, créer des écrans boisés ou conserver et renforcer les écrans existants...,

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- réaliser les fouilles de reconnaissance archéologique, en application de la loi du 27 septembre 1941 (portant réglementation des fouilles archéologiques), préalablement à la mise à nu du gisement, - conserver des zones de protection en bordure de certains bâtiments, monuments ou installations diverses, - réduire l'impact des extractions sur le patrimoine bâti en mettant en oeuvre les recommandations ci-dessus concernant les vibrations et les poussières. L'étude d'impact devra développer l'analyse sur ces différents points.

⇒ Réduction des impacts potentiels sur les milieux aquatiques

• Dragages dans le lit mineur des cours d'eau Les extractions en lit mineur sont strictement interdites par l'arrêté du 22/9/1994. Les prélèvements de matériaux ne peuvent y avoir pour objet que l'entretien ou l'aménagement, il s'agit alors de dragages. En ce qui concerne ces opérations, nécessaires pour l'entretien des cours d'eau : - la durée des autorisations sera limitée tant que les études de transport solide préconisées par le SDAGE n'auront pas été réalisées pour les cours d'eau concernés, - les études d'impact fourniront les informations suivantes qui permettront de bien apprécier la situation : - profils de référence, - définition du gabarit (zone comprise entre un profil extrême bas et un profil extrême haut), dans lequel les opérations de dragage seront considérées comme des opérations normales d'entretien (gabarit validé par le Service chargé de la police des eaux), - historique des curages menés depuis au moins dix ans et arguments justifiant que ces curages n'ont pas provoqué de dégâts sur le milieu physique ni sur l'hydrobiologie du cours d'eau, - le surcreusement sera interdit et le suivi des impacts des extractions sera prévu (relevés topographiques transversaux et longitudinaux, surveillance après le passage des crues, etc...). En outre, le critère d'urgence ne sera retenu que dans des conditions exceptionnelles (opération destinée au rétablissement du bon écoulement des eaux, rendue nécessaire par un danger grave et imminent et représentant des travaux limités) et ne pourra l'être pour la réalisation d'opérations programmables ou répétitives sur un même tronçon de cours d'eau.

• Extractions dans le lit majeur des cours d'eau et les nappes alluviales

Lit majeur - les études d'impact accompagnant les demandes d'autorisation tiendront compte des espaces de libertés qui auront déjà fait l'objet d'une définition et d'une cartographie, - pour les rivières identifiées comme susceptibles de bénéficier d'espaces de liberté (liste non limitative : Drôme, Eygues, Galaure, Herbasse, Lez, Roubion), l'étude d'impact devra prendre en compte ce contexte particulier et les espaces de liberté seront étudiés sur un secteur jugé représentatif, d'une longueur minimale de 5 Km à l'amont et à l'aval (10 Km au total).

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- afin de ne pas entraver l'écoulement des crues, les dispositions suivantes seront retenues dans les zones inondables : - les endiguements seront interdits, - dans les zones d'étalement des crues, l'étude d'impact devra étudier l'incidence de la carrière sur l'écoulement des crues et impérativement prévoir une limitation des stockages de matériaux, notamment pendant les périodes de forte hydraulicité, et leur disposition longitudinalement par rapport au sens du courant en régime de crue, - en cas de comblement de carrière seuls des matériaux inertes seront utilisés et on veillera à ne pas modifier gravement l'effet "tampon" hydraulique des sols. - afin de ne pas dégrader la qualité des eaux de surface, les règles d'exploitation suivantes seront retenues : - recycler les eaux de lavage des matériaux, - traiter les eaux résiduelles issues des exploitations avant leur rejet dans le milieu naturel, - prendre des précautions strictes, pendant toute la durée de l'exploitation, afin de préserver le cours d'eau de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants).

Nappes alluviales (lit majeur et aquifères alluvionnaires)

Pour l'ensemble des nappes alluviales du département de la Drôme, les dispositions suivantes seront retenues : - pour éviter le "mitage" du paysage par des plans d'eau multiples, les projets portant sur la réunification ou l'extension de plans d'eau existants et dégradés seront privilégiés, sous réserve de leur compatibilité avec les phénomènes hydrodynamiques et de la prise en compte du milieu naturel, - le contexte hydrogéologique sera bien pris en compte par l'étude d'impact. Ce volet "hydrogéologie" devra, pour tous les projets d'extraction, définir les éléments suivants : - le sens de l'écoulement de la nappe, à l'aide des données piézométriques existantes, en période d'étiage et de hautes eaux, et les relations rivière- nappe, - les caractéristiques hydrodynamiques de l'aquifère (épaisseur, profondeur, perméabilité, coefficient d'emmagasinement), - la géologie de l'aquifère (nature de la couverture, nature et position du substratum, éventualité d'aquifères différenciés), - la vulnérabilité de la nappe, - l'importance de la réserve d'eau au droit du projet, - le niveau d'exploitation des eaux souterraines, - la qualité des eaux souterraines évaluée à partir des analyses chimiques et bactériologiques faites sur les captages, - les sources de pollution individuelle, collective ou industrielle au droit ou en amont du projet, - les relations rivière-nappe au sens de la pollution, - deux nappes voisines, mais distinctes, ne seront pas mises en communication, - les exploitations ne seront comblées, lorsque cela est nécessaire, que par des matériaux dont l'inertie est contrôlée afin d'éviter tout risque de pollution.

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Dans les secteurs à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable ou les secteurs à grande sensibilité (*) des dispositions particulières s'ajouteront aux précédentes : - aucune extraction ne sera autorisée dans les périmètres de protection immédiate, rapprochée et éloignée, lorsqu'il est défini, des captages d'eau potable, sauf exception explicitement formulée dans l'arrêté de protection du captage, - un dispositif de surveillance du niveau et de la qualité de la nappe, adapté à la configuration locale, sera mis en place et suivi pendant toute la phase d'exploitation et, si possible, préalablement à la demande pendant au moins une année hydrologique afin d'acquérir des informations précises sur le comportement de la nappe, - ces dispositifs de contrôle quantitatif et qualitatif seront maintenus, aux frais de l'exploitant, pendant toute la durée de l'exploitation. L'arrêté préfectoral d'autorisation précisera la nature et la fréquence des mesures à réaliser. Lors de la cessation de l'activité extractive, ces dispositifs seront laissés équipés et en bon état de fonctionnement pour permettre d'éventuels contrôles ultérieurs, à la demande du Service chargé de la police des eaux. En l'absence de cette demande, ces dispositifs feront l'objet d'une remise à l'état initial, avec rebouchage dans les règles de l'art, - dans les secteurs où le battement de la nappe est important (supérieur à 2 mètres), l'étude d'impact devra en analyser les conséquences dans le cas d'une éventuelle exploitation en eau, - pour les exploitations "hors d'eau", une épaisseur suffisante de terrains non saturés sera conservée entre la cote la plus basse et le niveau piézométrique le plus haut, afin de conserver un minimum d'effet filtre (2 mètres, par exemple, à préciser en fonction des informations apportées par le volet hydrogéologique de l'étude d'impact), - il ne pourra être accordé, même à titre exceptionnel, d'autorisation dérogatoire de pompage de la nappe phréatique pour l'extraction de matériaux avec rabattement de nappe, - des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver la nappe de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants), - des dispositions rigoureuses et précises en matière de réaménagement devront être développées dans l'étude d'impact.

Dans les secteurs présentant à la fois un fort intérêt pour l'alimentation en eau potable et une grande sensibilité (*), la priorité sera donnée à la préservation de la ressource en eau et des restrictions fortes pourront être retenues pour la délivrance d'autorisation. L'interdiction d'extraction sous nappe y est, notamment, généralisée. L'extension des carrières déjà autorisées pourra être admise aux conditions originelles s'il est établi que le projet assure la préservation de la ressource en eau.

______(*) Cf. Tome III, carte 7 : - couleur bleue : secteurs à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable, - couleur rouge : secteurs à grande sensibilité, - couleurs bleue et rouge superposées : secteurs présentant à la fois un fort intérêt pour l'alimentation en eau potable et une grande sensibilité.

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• Extractions dans les milieux aquatiques remarquables (zones humides et écosystèmes aquatiques) Dans tous les milieux aquatiques remarquables dans lesquels l'exploitation des matériaux reste possible, on retiendra des mesures identiques à celles préconisées pour le lit majeur des cours d'eau et pour les nappes alluviales. Les études d'impact devront, de plus, préciser les conditions de suivi de la biodiversité du site.

• Extractions de roches massives En ce qui concerne les extractions de roches massives, on prendra bien en compte le contexte hydrogéologique dans l'étude d'impact. On apportera, en outre, une attention particulière aux aquifères karstiques : - l'étude hydrogéologique fera référence à l'inventaire des circulations karstiques établi par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse et évaluera l'extension prévisible d'une éventuelle pollution chronique ou accidentelle générée par l'exploitation, - on veillera à ce que la carrière n'affecte pas de zones de résurgences, de sources incrustantes ou d'autres phénomènes naturels remarquables (tufs, grottes, etc...), - des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver l'aquifère de tout risque de pollution accidentelle.

H) 3. ORIENTATIONS SUR LES MODALITES DU TRANSPORT DES MATERIAUX ______Les nuisances qu'engendre la circulation des camions devront être limitées. C'est la raison pour laquelle les dossiers d'ouverture de carrières doivent faire l'objet d'une étude des nuisances potentielles liées au transport des matériaux, mais également d'une étude technico-économique des différentes modalités de ce transport. En particulier, les mesures suivantes seront retenues : - éviter l'usage unique de la route et vérifier les possibilités de raccordement direct de la carrière au lieu de consommation par voie d'eau ou voie ferrée, sans trajet routier intermédiaire, dans le cas de carrières de grande taille (300 000 t/an), - recommander, lorsque le transport routier ne pourra être évité, de : - bâcher les bennes transportant des matériaux secs ou de petite granulométrie, afin de limiter les envols de poussières, - favoriser l'exploitation de gisements de proximité pour les besoins importants et les grands travaux, - relier les carrières importantes par des voies spécifiques aux voies de circulation importantes afin d'éviter la traversée de zones habitées.

Les Maîtres d'Ouvrage et Maîtres d'Oeuvre publics et parapublics seront invités à présenter dans le cahier des charges des appels d'offres de fourniture des matériaux les restrictions ou conditions particulières imposées pour la circulation sur la voie publique.

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H) 4. ORIENTATIONS DANS LE DOMAINE DE LA REMISE EN ETAT DES LIEUX ET DU REAMENAGEMENT DES CARRIERES ______L'objectif de redonner une utilisation au sol après son exploitation sera recherché. En particulier, les orientations suivantes seront retenues : - privilégier l'option de remise en état des lieux qui offre les meilleures garanties de gestion après remise en état et réaménagement éventuel (maître d'ouvrage, crédibilité technique et financière du projet tant en investissement qu'en fonctionnement...), - remettre en état au fur et à mesure de la progression de l'exploitation chaque fois que le type d'exploitation le permettra. Dans le cas où la remise en état au fur et à mesure n'est pas possible, une progression par phases de l'extraction et de la remise en état devra être proposée au niveau du dossier de demande d'autorisation. Les phases devront être clairement définies et la surface ou la durée de remise en état de chacune devront être limitées, justifiées et précisées dans l'autorisation d'exploiter. En tout état de cause, la mise en chantier de la phase N+2 devra être subordonnée à l'achèvement de la remise en état de la phase N, - prendre en compte l'absence ou l'insuffisance de remise en état d'une carrière par un exploitant dans toute décision ultérieure sur une prolongation de l'autorisation ou sur toute nouvelle demande. Cette absence ou insuffisance pourra motiver un refus.

• Carrières alluvionnaires en eau

Le réaménagement de carrière alluvionnaire en plan d'eau ne sera possible que si : - la densité des plans d'eau existants ou prévus dans le secteur est acceptable, - le maintien de la qualité des eaux est assuré, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des crues ou ne limite pas le champ d'inondation, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des eaux souterraines, - un futur gestionnaire crédible est pressenti.

En cas de réaménagement paysager et écologique d'un plan d'eau, les orientations suivantes seront retenues : - porter la plus grande attention à la morphologie des plans d'eau qui sera adaptée au contexte géographique local, - préférer les berges à pentes douces et chercher à y reproduire des conditions permettant la zonation classique des espèces en fonction de la profondeur, - conserver des îles, - privilégier les fonds graveleux, pour éviter notamment la remise en suspension de particules fines, - restaurer des lieux de fraye : hauts-fonds peu accessibles dans des zones ensoleillées, plantés de prairies lacustres, berges densément végétalisées. - adapter les peuplements végétaux aux contraintes locales (sol, climat, intérêt écologique), - veiller à la qualité de l'eau et à la restauration des facteurs naturels d'auto-épuration, - prévoir dans l'étude d'impact les modalités du suivi écologique pendant l'exploitation et indiquer le devenir écologique envisagé.

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En cas de réaménagement paysager à des fins de loisirs, les orientations suivantes seront retenues : - conserver au plan d'eau une dimension et une profondeur suffisantes et garantir sa pérennité, - configurer le plan d'eau de façon favorable aux activités prévues et adapter le profil des berges à l'usage et aux règles de sécurité, - porter la plus grande attention à la qualité de l'eau et à la maîtrise des pollutions engendrées par la fréquentation du site.

En cas de réaménagement pour aquaculture, on portera une attention particulière sur la maîtrise des pollutions engendrées par ces activités.

En toutes circonstances, le remblaiement de carrières ne sera admis qu'avec des matériaux inertes. Dans les lits majeurs et les nappes alluviales, ces matériaux inertes seront uniquement d'origine naturelle (matériaux de découverte et remblais d'origine extérieure), les matériaux de démolition étant à éviter. Ils devront être relativement perméables et à granulométrie adaptée pour permettre une relative restauration des conditions d'écoulement de la nappe, éviter les phénomènes de colmatage et ne pas modifier l'effet "tampon" hydraulique des sols.

• Carrières alluvionnaires hors d'eau

En cas de réaménagement agricole, la terre végétale sera traitée à part, en vue de la reconstitution du sol, et les mesures suivantes seront prises pour réduire l'impact du décapage : - éviter de le réaliser par temps de pluie, - éviter le contact des terres riches en matières organiques avec les eaux, - ensemençer les stocks de façon à conserver leur qualité pédologique, améliorer leur intégration dans l'environnement, éviter leur envahissement par des végétaux indésirables et limiter leur érosion par ruissellement, - disposer les stocks destinés à être conservés plus de 6 mois en cordons n'excédant pas 2 mètres de hauteur, ensemencés de plantes à couverture rapide et localisés à l'abri des circulations.

Dans les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable, ou les secteurs à grande sensibilité (cf. Tome III, carte 7), on privilégiera les réaménagements à vocation paysagère et écologique qui nécessitent généralement un remodelage du site avant la mise en place d'espèces végétales adaptées. La plus grande attention sera portée au choix de ces espèces qui tiendra compte de la nature et de la composition du sol, de son modelé et de la végétation environnante. L'introduction d'espèces exogènes devra être évitée.

• Carrières en roches massives

Le réaménagement des carrières en roche massive devra permettre de concilier la sécurité et l'intégration paysagère, ceci sans attendre la fin de l'exploitation. Chaque fois que cela sera possible, l'exploitation en "dent creuse" ou le maintien d'écran naturel seront recherchés.

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E Le présent Schéma a été élaboré par le groupe de travail constitué à cet effet par la Commission Départementale des Carrières de la Drôme, grâce aux apports de toutes les parties intéressées.

Certains Services ont, plus particulièrement, contribué à l'élaboration de certains volets du Schéma . Il s'agit de :

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE A) 1. et A) 2.2. : UNPG/SE A) 2.1 : DRIRE A) 3. : DIREN, DRIRE

B) INVENTAIRE DES RESSOURCES B) 1. et B)2. : BRGM B) 3. : rédaction établie à partir du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES B) 4., B) 5., B) 6. et B) 7. : DRIRE et Profession

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR B) 1., B)2., B) 3. : DRIRE et UNPG

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX D) 1. et D) 2. : DIREN, DRIRE

E) MODALITES DE TRANSPORT DRIRE

F) ZONES A PROTEGER DIREN, Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse, DRAC, DDAF Aspects réglementaires rédigés, pro parte, à l'aide du document "la gestion et la protection de l'espace en 30 fiches juridiques" par V. Lévy-Bruhl et H. Coquillart, Ministère de l'Environnement, 1991.

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES DIREN, DRIRE, BRGM

Rédaction, mise en forme et cartographie : DRIRE et BRGM, avec la contribution de la DIREN, de l'Agence de l'Eau et de l'UNPG.

Financement : Ministère de l'Industrie (programme de Service public du BRGM) Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse Conseil Général de la Drôme Ministère de l'Environnement UNICEM

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E ANNEXES A N N E X E S

Annexe n° 1 Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources

Un certain nombre de problèmes, illustrés par les commentaires suivants, ont été rencontrés pour l'affectation de certains gisements aux classes définies pour la cartographie. • Zones hétérogènes La cartographie des zones hétérogènes a présenté quelques difficultés qui peuvent être illustrées par deux exemples : - sur la feuille géologique à 1/50.000 Montélimar, le Pliocène P1 argilo-sableux, contient aussi bien des exploitations de sables et graviers que d'argile à tuiles, ce dernier matériau étant disposé en poches au sein des cailloutis ; - sur la feuille géologique à 1/50.000 Valréas, l'Eocène e 4-5 est carté en argileux hétérogène. Il pourrait également être carté en sableux hétérogène. L' Hauterivien n3 est carté en calcaire hétérogène. En fait, il contient en parts égales des marnes et du calcaire. Il s'en suit qu'une formation désignée comme "hétérogène" pour tel type de matériau peut contenir une exploitation d'un autre type de matériau (celui-ci venant en intercalation dans le matériau figuré sur la carte). • Variations de faciès L'Urgonien, ressource calcaire (n4-5), présente, sur la feuille géologique à 1/50.000 Die, des variations de faciès et d'épaisseur rapides: - sud d'Aouste : faciès calcaire homogène (sauf pour quelques intercalations décamétriques marneuses) exploité par Vicat (ciment), carté en ZEF ; - nord d'Aouste (au nord de la rivière Drôme) : faciès marneux épais, non retenu dans la cartographie de la ressource en calcaire ; - Synclinal de : alternance de niveaux de calcaires et de marnes d'environ 20 m d'épaisseur: cartographie en ZH ; - Montagne de la Raye : base marneuse (n4) non retenue, sommet calcaire (n5) avec présence d'exploitations, carté en ZEF. - Beaufort - Egluy - Plan de Baix : calcaire ZPF. - Vercors : calcaire massif ZPF. • Hétérogénéité des cartes géologiques utilisées Suivant leur date d'élaboration, les renseignements et divisions géologiques représentés sur les cartes géologiques peuvent être différents. Ainsi, sur la feuille géologique à 1/50.000 Nyons, l'Urgonien est divisé en un niveau inférieur n4 marneux et un niveau supérieur calcaire n5, alors que sur la feuille , ce niveau qui se prolonge en continuité vers le Nord, n'est pas représenté, les niveaux n4 et n5 étant groupés.

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Annexe n° 2 Proposition de clauses spécifiques à insérer dans les appels d'offres publics pour la démolition et la construction (document TRIVALOR)

A- Pour la démolition

1- Clause à inclure dans le R.P.A.O. et le détail estimatif

Article w: L'offre de service comportera une estimation en m3 vrac foisonné des quantités de matériaux produits. répartis en 4 catégories :

• les matériaux durs : bétons. pierres, briques, carrelages....,

• les matériaux terreux ou pulvérulents,

• les autres matériaux non inertes : bois. panneaux de plâtre. métaux, ferreux ou non ferreux, fibreux ou plastiques (isolants. sois collés. papiers. panneaux composites...),

• produits spéciaux (ex: transformateur. cuve. vieux stocks produits chimiques....).

Article x: Lors de la démolition. l'entreprise prendra toute disposition pour que les matériaux de démolition soient séparés en quatre catégories:

• les matériaux minéraux durs seront transportés et déposés sur une installation dotée d'un broyeur-crible pour être broyés et recyclés en granulats,

• les matériaux terreux ou pulvérulents seront transportés et déposés dons un dépôt de classe III régulièrement autorisé.

• les autres matériaux non inertes seront déposés sur un C.E.T. de classe Il, régulièrement autorisé.

• les produits spéciaux seront acheminés vers un centre de retraitement spécialisé

L'offre de service comportera: - le nom et l'adresse précise de chaque site ou installation de dépôt

2 - Clause à inclure dans le Bordereau des Prix et le détail estimatif

Article y: Le détail estimatif et le bordereau des prix préciseront:

• le prix de la prestation ( prix unitaire et total) correspondant au devenir de chaque catégorie de matériaux (transport, stockage. broyage-criblage ou traitement).

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3 - Clause à inclure dans le C.C.A.P.

Article z: Le paiement du solde des prestations de démolition sera fait après présentation par l'entreprise au maître d'œuvre:

- soit des attestations de dépôt de l'un ou l'autre de ces matériaux. (quand ce dépôt est gratuit). - soit des factures de dépôt dans les Installations classées de valorisation ou de stockage.

Les quantités déposées dans chaque type d'installation devront correspondre aux quantités réellement exécutées sur le chantier et ayant fait l'objet d'un métré contradictoire entre le maître d'œuvre et l'entreprise,

Une pénalité de x% du montant de ce lot sera retenue en cas de non présentation de ces attestations, ou d'attestations ne correspondant pas aux cubages prévisionnels par catégorie de matériau.

B- Pour construction d'ouvrages, bâtiments, VRD, où les normes du D.T.U. le permettent

1-- Clause à inclure dans le R.P.A.O.

Article w: Afin de permettre la valorisation de certains déchets ayant des caractéristiques intéressantes comme matériau constructif ou de remblai. le maître d'ouvrage souhaite ouvrir le présent appel d'offres à des variantes employant ces déchets: - pour la fourniture de matériaux, - pour les techniques de mise en œuvre.

Ces variantes dites "écovariantes" devront prévoir l'utilisation de granulais issus du recyclage de matériaux durs de démolition (bétons et pierres).

2- Clause à inclure dans le C. C. T. G. ou le C. C.T.P.

Article x: Pour le lot A...., si le matériau retenu est issu de recyclage de démolition, il devra présenter l'ensemble des caractéristiques du matériau de référence défini soit au C.C.T.G. (dureté, granulométrie, forme, impuretés,…) soit au C.C.T. P.. Les contrôles et mesures' périodiques de qualité de ce matériau se feront tous les… selon le protocole suivant: …………………

3 - Clause à inclure dans le C.C.A.P.

Article y: Les coûts de ces contrôles seront à la charge de……

Les procès verbaux de ces vérifications en nombre équivalent à la quantité prévue pour l'ouvrage seront fournis avec la demande de paiement de la situation correspondante et conditionneront le paiement du lot concerné.

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Annexe n° 3 : Circulaire du Ministère des Transports n° 84-47 du 16/7/84 relative à une politique des granulats en technique routière

MINISTERE DES TRANSPORTS PARIS, LE 16 juillet 1984 ------244, BOULEVARD SAINT GERMAIN (VII°) DIRECTION DES ROUTES CODE POSTAL 75775 PARIS CEDEX 14 ------TELEPHONE: 544-38-83 – TELEX 750036 F

CIRCULAIRE n° 84-47 du 16 juillet 1984 Relative à UNE POLITIQUE DES GRANULATS EN TECHNIQUE ROUTIERE

LE MINISTRE DES TRANSPORTS

à

Messieurs les Commissaires de la République de Région Directions Régionales de l'Equipement

Messieurs les Commissaires De la République de Département Directions Départementales de l'Equipement

Jusqu'à ces dernières années, l'approvisionnement en granulats routiers n'avait pas encore posé de problèmes dans la plupart des régions de France. Mais deux facteurs avaient fait évoluer assez rapidement cette situation: - d'une part, la raréfaction des matériaux alluvionnaires traditionnels de la plupart des bassins fluviaux résultant notamment des contraintes d'environnement pesant sur ces gisements et des affouillements préjudiciables notamment aux fondations d'ouvrages d'art. - d'autre part, l'augmentation du coût de transport consécutif au renchérissement du prix de l'énergie ainsi qu'à l'accroissement des distances de transport par suite de l'éloignement progressif des sources de production par rapport aux centres de consommation.

Les données nouvelles, ainsi que le contexte économique, conduisent de nombreuses régions à s'orienter peu à peu vers des politiques locales de granulats. Mais cette évolution nécessaire ne doit en aucun cas conduire à un abaissement de la qualité des matériaux. De ce Point de vue, la question se pose en termes différents selon qu'il s'agit de granulats pour couches de roulement ou de granulats pour assises de chaussées.

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1) POUR LES COUCHES DE ROULEMENT, je vous recommande de respecter strictement les prescriptions fixées par les directives SETRA-LCPC "Spécifications relatives aux granulats pour chaussées" d'avril 1984 (*), en recourant à des granulats de roches dures, concassées – et non polissables lorsque les granulats doivent assurer l'adhérence des revêtements.

Il convient en outre d'adopter les modalités de mise en concurrence appropriées au contexte local: - pour les chantiers importants: pour les seuls cas ou la mise en concurrence de plusieurs techniques (chaussée béton, enduits, enrobés spéciaux,...) apparaît comme intéressante pour l'économie du projet, la fourniture pourra faire partie d'un marché global incluant fourniture et mise en œuvre; il appartient alors au maître d'œuvre de prendre toutes les assurances nécessaires pour que la qualité des granulats proposés par l'entrepreneur soit bien conforme aux spécifications; pour tous les autres cas, je souhaite que l'on utilise le ^lus possible la procédure de passation de marchés directs de fourniture de granulats avec les soucis de l'économie globale du projet; en effet, celle-ci offre une meilleure garantie de choix et vous permet une analyse plus fine de la situation régionale en matière de granulats, condition essentielle pour mener une véritable politique industrielle en la matière; cette procédure permet en outre un meilleur contrôle de la qualité des granulats et une meilleure régularité des approvisionnements.

- pour les petits chantiers, la procédure par marché direct est parfois plus difficilement applicable; néanmoins, l'intérêt de regrouper les besoins au niveau d'un arrondissement, voire d'un département, sous forme de marchés (par exemple à commandes) traités directement avec les fournisseurs de granulats, a été mis en évidence par de nombreux colloques et séminaires spécialisés.

2) POUR LES ASSISES DE CHAUSSEES, les spécifications en vigueur, moins sévères que pour les couches de roulement, permettent de faire appel aux carrières locales. Des formules innovantes de mise en œuvre justifient parfois des dérogations ponctuelles (vis à vis notamment du gel et de l'attrition) à la condition expresse que des études de laboratoire et des résultats d'études antérieures permettent d'évaluer avec précision les risques encourus

Au cours de Ces dernières années, la Direction des Routes a fait réaliser par le réseau technique de nombreuses études et recherches pour cerner les possibilités d'utilisation des matériaux locaux, nombre d'entre eux ayant déjà fait l'objet de chantiers expérimentaux. Dans ce cadre, une des préoccupations essentielles est d'assurer l'emploi des matériaux résiduels de carrières existantes - en particulier les sables en fonction de leurs caractéristiques géotechniques.

Des formules de sables traités ont ainsi été mises au point, les performances obtenues permettant leur utilisation en assises de chaussées moyennant un dimensionnement approprié. Comme pour les couches de roulement, l'approvisionnement séparé des granulats peut être bénéfique pour les grands chantiers et notamment pour les renforcements coordonnés Une politique locale des granulats n'est concevable que dans le cadre d'une approche collective permettant de confronter tous les points de vue en prenant en compte les Trois volets essentiels de manière dynamique: la nature et l'importance des besoins d'une part, des ressources d'autre part, et les contraintes liées à la protection de l'environnement et des fondations d'ouvrages et à l'organisation optimale de l'espace.

(*): Les spécifications de cette directive annulent et remplacent celles de l'article K de l'Instruction Provisoire annexée à la circulaire n° 77-186 du Ministère de l'équipement et de l'Aménagement du Territoire.

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Une telle politique débouche sur l'établissement de stratégies industrielles permettant de concilier l'activité de carrières existantes et le développement nécessaire à l'utilisation des matériaux locaux, en assurant l'économie des projets et la qualité des réalisations Vous devrez aborder ces problèmes en tenant compte: - des données locales de production et de bassin d'approvisionnement pour les différents types de granulats; - des besoins actuels et prévisibles pour la route, intégrés dans une approche globale de la demande en granulats.

Un projet de décret relatif à l'adaptation des Commissions Départementales des Carrières est en cours d'élaboration et je demande aux Directeurs Départementaux de l'Equipement de participer activement au travail de ces Commissions qui constituent ta structure de concertation essentielle dans le domaine des granulats. Une représentation des Directions Départementales à un niveau de responsabilité élevé est indispensable pour mener à bien cette action dans l'esprit évoqué ci-avant. L'étude de ces problèmes doit être faite d'abord au niveau départemental mais, dans nombre de cas, l'élaboration de solutions a long terme satisfaisantes exige une approche régionale. C'est pourquoi je confie aux Directeurs Régionaux de 1'Equipement, dans le cadre de leur fonction et dans celui de leur action au sein de la cellule économique régionale une mission d'animation et de coordination concernant les politiques locales des granulats dans le domaine routier. il leur appartient notamment d'assurer la liaison avec les Directions Régionales de l'Industrie et de la Recherche auxquelles incombe la responsabilité de la gestion du sous-sol.

Le Ministre des Transports par délégation, le Directeur des Routes

J. BERTHIER

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ANNEXE 4 SDAGE RMC - Volume 2

Fiche thématique n°19 ------EXTRACTION DE MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ------

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

Remarques préliminaires: • Réglementation en plaine évolution • La fiche ne s'intéresse pas à la réhabilitation des cours d'eau dégradés par des extractions (voir fiche n° 15 travaux en rivière)

1. Généralités

• Avant la parution du décret n° 94-485 du 9 juin 1994 relatif à l'inscription à la nomenclature des installations classées des carrières, les extractions de matériaux alluvionnaires ressortent de plusieurs réglementations:

- Les carrières n'étaient soumises qu'à simple déclaration avant 1971. De 1971 à 1979 les carrières étaient soumises à autorisation sans enquête publique, ni étude d'impact et la remise en état avant abandon du site se basait essentiellement sur des critères de sécurité et salubrité publique. Depuis la parution de décret du 20 novembre 1979 pris en application de l'article 106 du Code Minier, les carrières étaient autorisées par arrêté préfectoral avec ou sans enquête publique selon l'importance, mais sur la base d'un dossier comprenant une étude ou notice d'impact.

- Les autorisations de travaux d'aménagement (ex: création de bases de loisirs)

- Les Curages ou les dragages autorisés au titre de la police des eaux.

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Après la parution du décret du 9 juin 1994 nouveau régime juridique des carrières

Article 130 do Code Minier, lois du 4 janvier 1993 et du 2 février 1995.

Relèvent d'une autorisation au titre de la législation sur les ICPE toutes les carrières ainsi que "les opérations de dragage des cours d'eau et les affouillements du sol portant sur une superficie ou une quantité de matériaux au moins égale à des seuils fixés par décret en Conseil d'Etat (20001) lorsque les matériaux extraits sont commercialisés ou utilisés à des fins autres que la réalisation de l'ouvrage sur l'emprise duquel ils ont été extraits".

Précision apportée par le décret du 9 juin 1994 modifiant la Nomenclature des installations classées: sont considérées comme installations classées "les opérations de dragage des cours d'eau et plans d'eau (à l'exception des opérations présentant un caractère d'urgence destinées à assurer le libre écoulement des eaux), lorsque les matériaux sont utilisés et lorsqu'elles portent sur une quantité à extraire supérieure à 2000 tonnes.

Toutes les extractions réglementées antérieurement, ne pouvant justifier au 9 juin 1994 d'un acte d'autorisation délivré par l'état, sont soumises au régime des installations classées.

Toute extraction légalement autorisée peut continuer à fonctionner dans les conditions prévues par la réglementation antérieure, sauf prescriptions complémentaires éventuelles. Si elle ne bénéficiait pas d'une autorisation explicite du représentant de l'état, elle doit se déclarer avant le 9 juin 1995.

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE 2. Autorisation d'une carrière

(Décret n° 94-485 du 9 juin 1994 sur la Les autorisations de carrières situées dans le nomenclature, décret n° 94-484 du 9 juin 1994 lit majeur d'un cours d'eau ou en nappe modifiant le décret ICPE. Circulaire alluviale doivent être compatibles avec les d'application du 9 juin 1994) dispositions du SDAGE.

• Le dossier de demande comprend une étude L'autorisation doit prévoir toutes mesures d'impact. pour éviter ou limiter les rejets de MES en période critique pour le milieu aquatique • L'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 (reproduction des poissons, étiage sévère). fixe les conditions techniques à imposer aux carrières.

• Lit Mineur: • Lit Mineur: Définition: Le terrain recouvert par les eaux Pour tenir compte notamment des rivières à lit coulant pleins bords avant débordement. mobile, la notion de lit mineur est précisée par la définition suivante:

"Espace fluvial, formé d'un chenal unique ou de Les extractions en lit mineur de cours d'eau et chenaux multiples et de bancs de sables ou de dans les plans d'eau traversés par des cours galets, recouverts par les eaux coulant à plein d'eau sont interdites, sauf nécessité d'entretien bord avant débordement". dûment justifiée auprès des services chargés de la police des eaux ou d'un plan d'eau. C'est alors un dragage ou un curage. L'administration doit s'appuyer sur cette définition

Sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulières ou significatives par dragages ou curages, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous-bassin versant seront réalisées dans un délai de :

- 5 ans après approbation du SDAGE pour les rivières alpines ou méditerranéennes,

- 10 ans après approbation du SDAGE pour l'ensemble du fleuve Rhône et pour les autres rivières du bassin.

Ces études analyseront l'opportunité de réutiliser les produit de curage pour la rivière elle-même (recharge des zones déficitaires).

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Lit Majeur: • Lit Majeur:

Les extractions en nappes alluviales dans le lit "Espace situé entre le lit mineur et la limite de la majeur ne doivent pas faire obstacle à Plus grande crue historique répertoriée". l'écoulement des eaux superficielles. Une politique très restrictive d'installation des L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale extractions de granulats est recommandée séparant les limites de l'extraction des limites dans: du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau. Cette distance ne - l'espace de liberté des cours d'eau tel que peut être inférieure à 35 m vis-à-vis des cours défini: d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur. "Espace du lit majeur à l'intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre la mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres".

NB: la délimitation d'un espace de liberté relève d'une étude spécifique à chaque rivière par une analyse croisée du fonctionnement historique (repéré par photo aérienne par exemple), du fonctionnement actuel et des contraintes nouvelles liées à l'aménagement, aux occupations des abords, etc...

- les annexes fluviales telles que définies:

"Ensemble des zones humides au sens de la définition de la loi sur l'eau ("terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau, de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année") en relation permanente ou temporaire avec le milieu courant par des connexions soit superficielles, soit souterraines: iscles, îles, brotteaux, lônes, bras morts, prairies inondables, ripisylves, sources et rivières phréatiques...".

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

Ainsi, les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que:

- l'espace de liberté et les annexes fluviales sont préservées ou restaurées dans leurs caractéristiques physiques, biologiques et dans leur fonctionnement,

- la carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux,

- l'exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements).

Dans le cas d'exploitations existantes ne satisfaisant pas à ces conditions, à l'échéance des autorisations, celles-ci ne pourront être renouvelées qu'avec des conditions propres à assurer le respect des conditions visées ci-dessus.

Par ailleurs, la création de comités locaux de concertation et de suivi des carrières (exploitants, élus locaux, associations, riverains, administrations...) est à encourager.

- Exploitation dans la nappe phréatique Dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage alimentation en eau potable (captages - mesures tendant au maintien de l'hydraulique existants, nappes à valeur patrimoniale et des caractéristiques écologiques du milieu identifiées par la carte n° 10 etc...) sont prescrites. - L'autorisation d'exploiter les matériaux ne Le pompage de la nappe pour le décapage, pourra être accordée que si elle garantit la l'exploitation ou la remise en état des préservation des gisements d'eau souterraine gisements de matériaux alluvionnaires sont (voir fiche n°6 "eaux souterraines" et n°12 interdits, sauf autorisation expresse accordée "eaux potables") en qualité et quantité. par l'arrêté d'autorisation après que l'étude d'impact en ait démontré la nécessité.

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- L'arrêté d'autorisation doit prévoir, durant la durée de l'exploitation, la mise en place et l'exploitation d'un réseau de surveillance de la qualité et des niveaux des eaux de la nappe influencée par la carrière, et après abandon de l'exploitation, le maintien de ce réseau en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ultérieurs. Les données recueillies devront être transmises aux services chargés de la police des eaux.

3. Remise en état des sites

• Carrières légalement abandonnées au 9 Il est recommandé que les schémas juin 1994 (en application des décrets de départementaux des carrières dressent une 1971, de 1979 ou carrières ayant arrêté liste des sites sur lesquels d'anciennes l'exploitation avant 1971) gravières présentent des risques réels ou potentiels pour: La responsabilité de l'exploitant ne peut plus être recherchée. • la salubrité publique, Régime de droit commun: • la qualité des eaux souterraines, Le propriétaire du sol et / ou le maire au titre de ses pouvoirs de police sont seuls • le fonctionnement (sous tous ses aspects: responsables. physiques, chimiques, biologiques) du cours d'eau avoisinant, • Carrières non légalement abandonnées au 9 juin 1994. Le préfet peut à tout moment • le comportement de la nappe phréatique, imposer à l'exploitant les prescriptions relatives à la remise en état. • l'écoulement des eaux en période de crue.

Cette liste sera présentée aux commissions départementales de carrières en vue d'établir un programme de réhabilitation et de gestion.

Les carrières existantes doivent mettre en place Le SDAGE recommande de promouvoir: avant le 12 juin 1999 une garantie financière • le retour d'expérience en matière de permettant la remise en état du site après réhabilitation de gravières en s'attachant au exploitation. caractère durable des réalisations. • l'élaboration de guides techniques pour la L'exploitant reste responsable après l'abandon réalisation de certains types d'aménagement du site (le PV de recollement ne vaut pas (plans d'eau à usage des sports nautiques, quitus). plans d'eau de pêche, réhabilitation écologique, etc.).

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Nouvelles autorisations:

A compter du 12 décembre 1995, aucune carrière ne pourra être mise en exploitation sans la mise en place de garanties financières permettant la remise en état du site après exploitation.

L'étude d'impact doit prévoir la remise en état du site.

4. Schémas départementaux des carrières

Prévus par la loi du 4 janvier 1993 et le décret Outre les aspects développés en pages 94-603 du 11 juillet 1994, les autorisations de précédentes, les schémas départementaux des carrières devront être compatibles avec ces carrières doivent prendre en compte les schémas. orientations suivantes:

Les schémas définiront les conditions générales - Limiter strictement les autorisations de l'implantation des carrières dans chaque d'extraction dans: département en prenant en compte la • Les vallées ayant subi une très forte couverture des besoins en matériaux, la exploitation dans le passé et reconnues protection de l'environnement, la gestion comme Milieu Particulièrement Dégradé (cf. équilibrée de l'espace tout en favorisant une carte n° 5 du SDAGE) tout en favorisant les utilisation économe des matières premières. opérations d'extraction participant à la restauration de tels sites. • l'espace de liberté des cours d'eau et leurs La circulaire du 4 mai 1995 définit annexes fluviales (voir le § 2 de cette fiche). l'articulation entre SDAGE, SAGE et schémas • les sites où la protection qualitative et départementaux des carrières. quantitative de la ressource souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable notamment (cf. carte n° 10 du SDAGE). • les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables (cf. cartes n° 4 de l'atlas).

- Préconiser, dans les conditions techniques et économiques qui seront définies dans les schémas départementaux, le transfert progressif des extractions situées dans les espaces définis ci-avant, vers les hautes terrasses et les roches massives en prenant en compte l'impact économique d'une telle mesure en fonction des sites, des contraintes du marché...

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LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

- Responsabiliser les donneurs d'ordre pour que ceux-ci, dans leurs spécifications techniques, réservent les alluvions aux usages nobles pour lesquels elles apparaissent techniquement nécessaires.

- Privilégier, dans les secteurs où la nappe alluviale présente un fort intérêt pour usage AEP, des modes de réaménagement garantissant la satisfaction de cet usage.

Les schémas sont révisés dans un délai Cette procédure de mise à jour pourra être maximal de 10 ans à compter de leur utilisée pour intégrer les orientations du SDAGE approbation. pour les schémas départementaux des carrières A l'intérieur de ce délai, la commission parus antérieurement au SDAGE. départementale peut proposer la mise à jour du schéma selon une procédure plus légère.

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S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D E L A D R Ô M E Dernière page de couverture : Ancienne carrière en eau réaménagée en base de loisirs à Montélimar.