ETUDE / DIAGNOSTIC GENERAL DU BASSIN VERSANT DE KPEWA (PREFECTURE D’ASSOLI/) ET PROPOSITIONS DES TECHNIQUES D’AMENAGEMENT ADAPTEES : CAS DES MEMBRES DE MAPTO (MOUVEMENT ALLIANCE PAYSANNE DU TOGO)

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR DE L’EQUIPEMENT RURAL

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Présenté et soutenu publiquement le [Date] par

Koffi ALIDJINOU

Travaux dirigés par : Mr Hamma YACOUBA, Enseignant-chercheur Mr Jean Paul FOURD, Consultant Indépendant

UTER GVEA

Jury d’évaluation du stage :

Président : Dr Amadou MAIGA

Membres et correcteurs : Hamma YACOUBA Harouna KARAMBIRI Amadou KEITA Promotion 2007/2008 Mémoire de fin d’études : Etude / Diagnostic Général du bassin versant de Kpéwa (Préfecture d’Assoli / Togo) et propositions des techniques d’’aménagement adaptées : cas des membres de MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo).

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ALIDJINOU Koffi / 2iE (Institut International d’Ingénierie de l’eau et de l’environnement) (Ex groupe EIER-ETSHER)/37ième promotion Juin 2008 Mémoire de fin d’études : Etude / Diagnostic Général du bassin versant de Kpéwa (Préfecture d’Assoli / Togo) et propositions des techniques d’’aménagement adaptées : cas des membres de MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo).

Remerciements

Nous ne saurons commencer la rédaction de ce rapport sans remercier tous ceux qui d‟une manière ou d‟une autre ont contribué à ce qu‟il soit effectif. Nos remerciements vont à tous les enseignants du 2iE pour avoir su nous inculquer le nécessaire durant ces trois années de formation. Nous remercions particulièrement Mr Hamma YACOUBA pour avoir malgré ces multiples occupations accepté de diriger ce travail. Nous adressons toute notre profonde gratitude à : Mr AGBEKPONOU Komlan professeur du 2iE pour avoir accepté mettre à notre disposition la documentation nécessaire. Mr Bruno ANGSTHELM pour sa prompte réaction face aux difficultés rencontrées sur le terrain ; Mr Jean Paul FOURD pour son encadrement lors de cette étude, Mr KONSANA Valentin, directeur de MAPTO et M. GNASSINGBE trésorier de MAPTO pour leur assistance ; Mr Zacari GADO mon guide sur le terrain Tous les membres de MAPTO Assoli pour leurs participations massives à l‟exécution. Tous mes frères et sœurs qui n‟ont jamais cessé de me soutenir moralement et financièrement durant cette formation.

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Dédicaces

A toute la famille ALIDJINOU

A mon défunt père ALIDJINOU Sossou Christophe

A ma mère KOMLAN Ahoéfa

elle A mon aimée M ADJIMON Amanoude

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Liste des abréviations

B.V. : Bassin Versant ; MAPTO : Mouvement Alliance Paysanne du Togo ; CES : Conservation des eaux et des Sols ; M.O. : Matière organique ; U.G : Unité géomorphologique CCFD : Comité Catholique de lutte contre la faim et de Développement PATECORE : Projet Aménagement des Terroirs et Conservation des Ressources dans le Plateau Central

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition de la population d‟Assoli suivant les cantons...... 21 Tableau 2 : Donnée pluviométrique sur cinq ans de la station météo de Kpéwa ...... 22 Tableau 3 : Répartition des producteurs selon le village...... 43 Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le droit foncier ...... 43 Tableau 5 : Répartition des producteurs selon la profession ...... 44 Tableau 6 : Répartition des producteurs selon l‟appartenance à MAPTO ; ...... 44 Tableau 7 : Répartition des producteurs selon la culture ...... 44 Tableau 8 : Répartition des producteurs selon la possibilité d‟augmentation de superficie ; .. 45 Tableau 9 : Répartition des producteurs selon l‟utilisation d‟engrais ; ...... 46 Tableau 10 : Répartition des producteurs selon la technique de culture; ...... 46 Tableau 11 : Répartition des producteurs selon la pratique de jachère ; ...... 46 Tableau 12 : Répartition des producteurs selon la technique de travail du sol ; ...... 47 Tableau 13 : Répartition des producteurs selon les moyens d‟arrosage ; ...... 47 Tableau 14 : Répartition des producteurs selon la difficulté rencontrée ...... 48 Tableau 15 : Répartition des producteurs selon le choix des techniques de protection ; ...... 48 Tableau 16 : Répartition des producteurs selon l‟activité secondaire ; ...... 49 Tableau 17 : Répartition des producteurs selon le moyen de chauffage ; ...... 49 Tableau 18 : Répartition des producteurs selon les bénéficiaires d‟appuis extérieurs ; ...... 50 Tableau 19 : Répartition des producteurs selon les attentes de MAPTO ; ...... 50 Tableau 20 : récapitulatif des résultats de l‟enquête sur les différentes sites visité ...... 60 Tableau 21 : Propositions d‟aménagement du B.V. de Kpéwa ; ...... 63 Tableau 22 : Compte d‟exploitation pour 1 hectare de choux ; ...... 65 Tableau 23 : Récapitulatif des ouvrages proposés et superficies disponibles ; ...... 66 Tableau 24: Estimation du volume de stockage et des revenues ; ...... 67 Tableau 25 : Etude d‟impact sur l‟environnement et mesure d‟atténuation ; ...... 69

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Liste des Figures

Figure 1: Carte de situation de la zone d'étude ...... 6 Figure 2 : Diagramme méthodologique et d‟organisation du travail ...... 9 Figure 3 : Carte de situation du bassin versant de Kpéwa...... 23 Figure 4 : Carte hydrographique du B.V. de Kpéwa ...... 24 Figure 5 : Carte pédologiques du B.V. de Kpéwa ...... 26 Figure 6 : Carte de végétation et de mise en valeur du B.V. de Kpéwa ...... 27 Figure 7 : Profil en travers de la section 2 ...... 30 Figure 8 : Profil en travers de l‟U.G. II ...... 32 Figure 9 : Profil en travers de l‟U.G. III ...... 33 Figure 10 : Profil en travers de U.G. IV ...... 34 Figure 11 : Carte de dégradation du B.V de Kpéwa ...... 37 Figure 12 : Carte du terroir du bassin versant de Kpéwa ...... 41 Figure 13 : Carte d‟aménagement proposé...... 68

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Sommaire Remerciements ...... 2 Dédicaces ...... 3 Liste des abréviations ...... 4 Liste des tableaux ...... 5 Liste des Figures ...... 6 Sommaire ...... 1 I. INTRODUCTION ...... 2 PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET CADRE DE L‟ETUDE ...... 3 I.1. Problématique ...... 3 I.2. Présentation de MAPTO ...... 3 I.3. Présentation générale de la zone d‟étude ...... 4 I.4.. Objectifs ...... 7 I.5. Matériels et Méthodologies ...... 8 I.5.1. Matériels ...... 8 I.5.2. Méthodologie ...... 8 DEUXIEME PARTIE : APERCU BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES TECHNIQUES DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS ET LA MONOGRAPHIE DE LA PREFECTURE D‟ASSOLI ...... 10 II.1 Techniques de conservation des eaux et des sols ...... 10 II.1.1 Mesures agronomiques ...... 10 II.1.2. Mesures hydrauliques ...... 16 II.2. Monographie de la préfecture d‟Assoli ...... 20 TROIXIEME PARTIE : RESULTATS DE L‟ETUDE DIAGNOSTIQUE DU B.V. DE KPEWA ...... 22 III.1 : Diagnostic physique ...... 22 III.1.1. Données générales sur le bassin versant de Kpéwa ...... 22 III.1.2. Caractérisation du bassin versant ...... 28 III.1.3. Les dégradations observées ...... 35 III.2: Diagnostic socio-économique du bassin versant ...... 38 III.2.1. Méthode et approche ...... 38 III.2.2. Niveau d‟équipement du terroir ...... 38 III.2.3. Niveau d‟organisation sociale ...... 41 III.2.4. Résultat de l‟enquête au niveau de Kpéwa ...... 42 III.2.5. Résultats des enquêtes dans l‟Assoli sur les activités agricoles et techniques de production ...... 51 QUATRIEME PARTIE : PROPOSITIONS D‟AMENAGEMENTS ...... 61 IV.1. Proposition d‟aménagement du bassin versant de Kpéwa ...... 61 IV.2. Analyse financière ...... 64 IV.3. Propositions d‟aménagement et de suivi des activités des sites visités ...... 67 IV.4. Etude d‟impact environnementale du bassin versant de Kpéwa ...... 68 V. CONCLUSION ...... 70 VI. BIBLIOGRAPHIE ...... 71 VII. ANNEXES ...... 72 RESUME ...... 93 ABSTRACT ...... 94

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I. INTRODUCTION

Vivre et surtout de mieux vivre a depuis des décennies été des préoccupations des hommes. Où allons-nous dormir ? De quoi allons-nous nous vêtir ? De quoi allons-nous nous nourrir et surtout comment allons-nous adapter notre milieu à notre condition de vie et le rendre plus confortable ? Voilà donc quelques questions innovatrices qui poussent les hommes à des actions incessantes de développement durable. Généralement pour les pays développés (les occidentaux), la course à l‟industrialisation reste un facteur déterminant dans l‟économie et les finances pour assurer le bien être des populations. Dans la plupart des pays africains en particulier, l‟agriculture constitue l‟activité principale des paysans. Ainsi, il est nécessaire de posséder des techniques de production adaptées en vue de limiter les effets secondaires comme l‟érosion et la baisse des capacités productives du milieu naturel (le sol). Des études menées par le Mouvement Alliance Paysanne du Togo (MAPTO) à cet effet dans la préfecture d‟Assoli au Togo révèlent une possibilité de pratique du maraîchage. Mais particulièrement pour le bassin versant de Kpéwa, cette culture est défavorisée à cause des conditions climatiques et géomorphologiques très irrégulières : pente forte, la non pérennité des cours d‟eau et sol fortement dégradé (FOURD J.P., février 2008). MAPTO est une organisation paysanne qui a depuis sa création, mené diverses actions pour répondre à des difficultés notamment dans le domaine de l‟agriculture auxquelles sa population est confrontée depuis plusieurs années. Cette étude du bassin versant de Kpéwa est une initiative de MAPTO en collaboration avec ses partenaires (CCFD) en vue de voir les possibilités de sa mise en valeur ou de son amélioration pour d‟une part rendre le milieu favorable et productif à la population locale et d‟autre part augmenter leurs revenus. Dans le réalisation de cette étude, nous allons dans une première partie présenter le conteste et cadre d‟étude, ensuite dans la deuxième partie, présenter un aperçu bibliographique sur les techniques de conservation des eaux et des sols et la monographie de la préfecture d‟Assoli. La troisième partie, présente les résultats de l‟étude diagnostique et des enquêtes socio-économiques du Bassin versant de Kpéwa. Enfin les différentes propositions d‟aménagement sont présentées dans la quatrième partie.

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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET CADRE DE L’ETUDE

I.1. Problématique

Le bassin versant de Kpéwa est un bassin versant de montagne qui a depuis des décennies été victime d‟une grande pression d‟ordre naturel et anthropique. Ces pressions ont donc entraîné une dégradation intense ce qui a réduit considérablement les terres cultivables de la zone entraînant ainsi une diminution du niveau de vie de la population. Suite à l‟évolution croissante de ce phénomène, MAPTO, avec ses partenaires réfléchissent sur la mise en place d‟un système de protection et d‟identification des cultures adaptées à la zone ainsi qu‟à toute la Préfecture d‟Assoli. Lors d‟une mission préliminaire d‟évaluation, la pertinence de la mise en place d‟activités maraîchères dans cette préfecture a été remise en cause, à cause des conditions naturelles irrégulières (zone montagneuse avec pente très forte). Il s‟agira donc d‟avoir une vision plus globale sur cette problématique de la préfecture d‟Assoli en vue de sortir des solutions.

I.2. Présentation de MAPTO

MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo) a vu le jour en 2003 sous l‟initiative des paysans Togolais dans un souci d‟amélioration de leurs conditions de vie (productions agricoles et pastoraux). Ces paysans depuis très longtemps se sont confrontés aux conditions climatiques, géomorphologiques, et pédologiques irrégulières notamment dans l‟Assoli (préfecture située à environ 500 km au nord de Lomé (Togo)), un relief constitué de montagnes avec des pentes très raides et le sol fortement dégradé par l‟érosion, le tout accentué par une longue saison sèche qui entraîne parfois les déplacements de la population locale. C‟est une organisation syndicale à but non lucratif qui, depuis sa création a mené des actions focalisées sur quatre objectifs essentiels :  Défendre les intérêts des paysans auprès des partenaires publics et privés ;  Favoriser le dialogue, la réflexion en commun et le partage des expériences autour des questions majeures et essentielles du développement agricole et rurale ;  Contribuer à l‟émergence de l‟identité paysanne ;  Contribuer à la promotion des exploitations familiales pour un développement humain et durable. 3

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MAPTO compte aujourd‟hui environ dix milles (10 000) membres et dispose de locaux équipés (bureaux, salle de réunions, ordinateurs, imprimantes, photocopieuses etc.). Il dispose également une bonne capacité de mobilisation financière de ces membres (12 000 € en fond propres en 2006 puis en 2007). Il a été enregistré au ministère de l‟Administration territoriale et de la décentralisation en date du 16 février 2006 sous le n° 0295 du 21 janvier 2004, publié au journal officiel de la république togolaise du 1er mars 2006. Un récépissé a été obtenu sous le n° 0117/MATD-SG-DAPOC-DOCA. MAPTO est membre de ROPPA (Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l‟Afrique de l‟Ouest) à travers son adhésion à la Coopération Togolaise des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (CTOP). MAPTO possède des comités représentatifs dans presque toutes les villes d‟interventions (Kara, Bafilo, Sokodé …). Sa Direction Nationale a son siège à Sokodé dans la Région Centrale. L‟expertise acquise par MAPTO notamment dans le domaine céréalier est très remarquable. Cela se traduit d‟ailleurs par sa grande capacité de mobilisation des produits céréalière en quantité importante (des centaines de tonnes) chaque année. En effet, Cette production est surtout développée dans la région centrale en saison des pluies où les conditions climatiques et géomorphologiques sont plus favorables sur des centaines d‟hectares de terres cultivées. Pour la filière maraîchère développée dans la région de la Kara spécialement dans la ville de Kara où on peut retrouver des centaines d‟hectares des terres cultivables, les actions de MAPTO sont incessantes. Il facilite l‟accessibilité en engrais et semences de ses producteurs. Actuellement, les projets des systèmes d‟irrigation pour les cultures maraîchères sont en cours d‟exécution à Kara.

I.3. Présentation générale de la zone d’étude

Pays de l‟Afrique de L‟Ouest et ancienne colonie Allemande, placé sous mandat de la France après la première guerre mondiale, le Togo a une superficie de 56 785 km² avec une population de 5 681 519 hts (estimation de 2005). Il eu son indépendance le 27 Avril 1960 et sa capitale est Lomé. Le Togo est limité au sud par l‟Océan Atlantique, au Nord par le Burkina Faso, à l‟Est par le Bénin et à l‟Ouest par le Ghana. Il est subdivisé en 5 grandes Régions qui sont : la Région Maritime, la Région des Plateaux, la Région Centrale, la Région de la Kara qui est concerné par notre étude et la Région des Savanes. Chaque Région est

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Nord

BURKINA FASO

Togo Préfecture d‟Assoli

Situation de Togo

GHANA BENIN

OCEAN ATLANTIQUE

Figure 1: Carte de situation de la zone d'étude

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Sur la carte de la figure 1, les différentes couleurs représentent les Régions du Togo et les subdivisions observées à l‟intérieur par contre représentent les différentes préfectures. La préfecture d‟Assoli consternée par cette étude y est indiquée.

I.4.. Objectifs

Aux vues de la problématique de la Préfecture d‟Assoli, la présente étude initiée par MAPTO en appuis avec ses partenaires vise les objectifs suivants :  Caractériser les différents terroirs du Bassin Versant de Kpéwa sur le plan des sols, de la disponibilité en eau, de la végétation, etc. ;  Recenser les zones mises en valeur du bassin versant et de décrire les populations agricoles ;  Confronter les mises en valeur y compris la production du bois de chauffe au regard des dégradations observées (perte de sol en particulier) ;  Etudier les possibilités d‟introduire les techniques classiques de conservation et de gestion des eaux et des sols ;  Dégager des propositions d‟amélioration des techniques culturales et de mise en œuvre de nouvelles pratiques mieux adaptées aux conditions climatiques, pédologiques et économiques de la zone ;  Proposer un plan de diffusion et des outils de suivi ; Pour atteindre ces objectifs plusieurs tâches ont été définies en vue de faciliter les investigations. Il s‟agit de :  Faire un travail bibliographique sur la question de la conservation des eaux et des sols, ainsi qu‟une brève monographie sur la Préfecture d‟Assoli ;  Produire un plan détaillé reprenant les éléments observés sur le terrain ;  Recenser sur le BV la présence humaine, les différentes utilisations des sols, des éléments ayant trait à la pédologie, à la végétation, et aux conditions hydriques ;  Réaliser des enquêtes au niveau des villages et sur le terrain pour préciser les activités agricoles et les techniques pratiqués;  Faire des propositions pratiques facilement applicables visant à mieux conserver et gérer les ressources en eau et des sols par les pratiques culturales. Ces propositions tiendront compte des conditions sociales, climatiques et hydriques de la zone.

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I.5. Matériels et Méthodologies

I.5.1. Matériels

Les matériels nécessaires à la réalisation de cette étude sont nombreux. Mais pour des raisons de la non disponibilité, nous nous sommes contentés : - D‟un piochon et d‟un couteau pour l‟examen sommaire des sols ; - D‟un podomètre pour l‟évaluation des distances ; - Un niveau à trois bulles pour l‟évaluation des pentes ; - Un appareil photo numérique pour la prise des photos des sites stratégiques. Ces matériels permettent d‟estimer à peu près les valeurs recherchées. Leur précision n‟est pas trop remarquable. Nous notons que certains des matériels sont utilisés à défaut de ceux adaptés.

I.5.2. Méthodologie

Pour mener à bien cette étude, la méthodologie suivante est adoptée :  Recherche documentaire ;  Visite du terrain ;  Réalisation d‟enquête au niveau des villages. Le diagramme de la figure 2 donne plus de détails sur les différentes branches de cette méthodologie et l‟organisation du travail. Dans ledit diagramme, les grandes parties de cette étude sont définies. La première partie concernant le contexte et cadre de l‟étude, permettra d‟Analyser le sujet (problématique, objectifs …) en vue de définir les grands axes de cette étude. En suite, une bonne compréhension du sujet renvoiera à la deuxième Partie qui concerne l‟aperçu bibliographique. L‟action à mener dans cette deuxième Partie sera la recherche documentaire qui permettra de fournir les différentes techniques de CES et la monographie de la préfecture d‟Assoli. Ces différentes techniques et le cadre général d‟Assoli étant maîtrisés, nous passerons donc à la Troisième partie qui présentera les résultas de l‟étude. Dans cette troisième partie deux actions sont à mener : il s‟agit de la visite de terrain et de l’enquête socio-économique. La visite du terrain fournira le diagnostic physique, socio-économique et l‟actualisation de la monographie dans le domaine agricole. L‟enquête socio-économique par

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Première Partie : Contexte et cadre de l‟étude

Deuxième Partie : Recherche Documentaire Aperçu bibliographique

Monographie de la Techniques de conservation préfecture d’Assoli des eaux et des sols

Troisième Partie : Résultats

Visite du terrain Enquête socio-économique

Diagnostic physique Diagnostic socio-économique du B.V. de Kpéwa du B.V. de Kpéwa

Activités agricoles et techniques de production dans l’Assoli (aspect agricole de la Monographie)

Quatrième Partie : Propositions d’aménagement

Figure 2 : Diagramme méthodologique et d’organisation du travail

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DEUXIEME PARTIE : APERCU BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES TECHNIQUES DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS ET LA MONOGRAPHIE DE LA PREFECTURE D’ASSOLI

II.1 Techniques de conservation des eaux et des sols

Dans tout projet d‟aménagement de bassin versant, il est essentiellement question de maîtrise des eaux de ruissellement pour une meilleure protection des sols contre l‟érosion et éventuellement l‟inondation. Pour répondre à cette question, plusieurs techniques ont été mises en place. Il faut reconnaître que le choix d‟un type d‟aménagement se fait surtout sur la base d‟une étude approfondie sur l‟environnement physique et socio-économique de la zone concernée. Dans le cas de cette étude nous nous intéresserons à l‟érosion comme, non seulement un phénomène visible de l‟arrachage du sol, de son transport par l‟eau ou le vent, mais aussi des mécanismes qui amènent le sol à une diminution de ses capacités productives et qui favorisent donc sa dégradation. On distingue deux mesures dans la mise en œuvre des techniques de CES : des mesures agronomiques (procédés biologiques et façons culturales) et des mesures hydrauliques (procédés mécaniques). Rappelons toujours qu'en CES, un aménagement ne peut-être viable que si les frais d'entretien ou de mise en place sont suffisamment faibles pour être pris en charge par les paysans eux-mêmes. Suivant l'étendue du problème, on privilégiera  les actions légères (procédés biologiques, techniques culturales ...) ;  les investissements lourds (aménagements fonciers : diguettes, terrasses, banquettes). Le tout dépend des résultats de l‟étude réalisée en amont du projet. L‟application de telle ou telle technique dépend aussi de la vocation des terres (forestière : terres sans intérêt économique évidente, ou agricole : terres d'étendues convenables) (Cours CES, 1999).

II.1.1 Mesures agronomiques

Pour chaque agriculteur ou encore mieux agronome, l‟objectif premier est de produire en grande quantité pour son autoconsommation et aussi pour la vente en vue de subvenir à

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II.1.1.1. Les façons culturales

L'état de la surface du sol présente une importance majeure lorsque le couvert végétal n'assure plus une protection efficace du sol. Le travail du sol augmente la perméabilité du sol, la rugosité de la surface et améliore l'enracinement des plantes. On peut par exemple citer le labour qui a un effet non négligeable sur l'infiltration des petites pluies ou dans la première phase des grosses pluies. Pour l‟augmentation de la rugosité des surfaces des sols on peut utiliser par exemple : 1. Labour en courbe de niveau 2. Les cultures en billons suivant les courbes de niveau ou faiblement inclinées

 . Le labour C‟est l‟une des techniques culturales les plus complexes. Le labour possède de gros atouts pour faciliter l‟infiltration mais détruit l‟état de surface du sol. Il consiste à passer un outil tiré par des animaux, (ou le tracteur, l‟homme), qui va retourner partiellement la partie supérieure du sol en l‟émiettant. Au Togo, le labour se pratique essentiellement à l‟aide des outils comme la houe, le daba. Action anti-érosive du labour Le labour a une première action très efficace contre le ruissellement et l‟érosion. En effet, en créant une rugosité de surface, il diminue la capacité à ruisseler. Il modifie profondément la porosité de surface du sol ce qui accroît le stockage et limite le ruissellement. Par contre, il commence le travail d‟érosion en désagrégeant le sol.

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Le ruissellement et l‟érosion diminuent énormément dans les premières semaines qui suivent un labour. Le labour assure un apport d‟eau conséquent aux cultures en début de saison des pluies, garantissant une levée de semis correcte et rapide, mais il entraîne souvent des érosions plus fortes par la suite. Le labour en courbe de niveau ou le cloisonnage diminue l‟effet érosif de la technique, tout en risquant de provoquer une asphyxie des racines. Dans l‟Assoli, particulièrement sur le bassin de Kpéwa, le labour est fait en sillons parallèle à la pente donc en courbe de niveau. Cette technique provoque l‟écoulement concentré entre les rangés entraînant l‟érosion en rigole.

 . Le Scarifiage Il s‟attaque à l‟encroûtement du sol et favorise ainsi l‟infiltration des pluies, entraînant une diminution remarquable du ruissellement. Le scarifiage se pratique sur un sol dans lequel l‟eau a du mal à s‟infiltrer. C‟est une technique dérivée du labour, qui le précède (ou le remplace) dans les régions où les paysans n‟ont pas le temps ou les moyens de le pratiquer. Il se fait avec une ou plusieurs dents disposées sur un bâti tiré par un bœuf ou un couple d‟âne. Cette technique peut apparaître également comme un moyen de compléter et d‟assurer l‟alimentation en eau des semis, pour s‟affranchir des risques de périodes sèches après levée. Les raies de scarifiage récupèrent l‟eau qui ruisselle sur la surface encroûtée qui sert d‟impluvium. Il est plus efficace de pratiquer cette technique en fin de saison sèche avant ou juste au moment des premières pluies. C‟est une technique qui facilite également la récupération des glacis dégradés. Le scarifiage est inexistant dans notre contexte et sera difficile à introduire à cause de l‟absence d‟élevage des boeufs dans la zone. Il conviendrait pourtant dans le cas présent du BV de Kpéwa.

 Billonnage et buttage Le billonnage et le buttage modifient la surface du sol en créant des obstacles relativement importants, qui jouent fortement sur les ruissellements et influencent le stockage transitoire de l‟eau. Ils consistent à apporter de la terre au pied des cultures, principalement les céréales, pour favoriser le tallage et conserver une humidité autour du pied des cultures. Dans les zones où la pluviométrie dépasse 800 mm, cette technique peut correspondre à une protection des plants contre une trop forte humidité ou contre un engorgement superficiel

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du sol. Le billonnage ou le buttage se fait simultanément que le sarclage, en général lors du deuxième sarclage. Le billonnage dresse des diguettes en terre parallèles les unes aux autres, qui intercepte tout ruissellement et obligent à circuler dans les interbillons, selon la pente qu‟ils présentent. L‟interbillon recueille donc le produit de l‟effet splash qui attaque la terre des billons.

 Fumure minérale Elle n‟intervient qu‟indirectement sur l‟érosion. La fumure minérale suscite un développement supérieur des cultures, qui consomme davantage d‟eau et protège mieux et plus rapidement le sol de l‟agression des pluies. L‟apport d‟engrais azoté accélère la dégradation de la matière organique. L‟apport d‟engrais de fond (potasse, chaux) tempère l‟acidification des sols. La fumure minérale apporte très souvent un combiné d‟azote, potassium, et phosphore (N, P, K). L‟apport d‟une telle fumure minérale provoque la minéralisation de l‟azote organique par développement de la flore microbienne qui s‟attaque à la M.O. du sol et induit un abaissement du pH. C‟est le phénomène de coup de fouet, qu‟on retrouve sous une autre forme lors de labour où l‟apport d‟oxygène seul provoque ce développement microbien.

II.1.1.2. Couvert végétal

Le couvert végétal est aussi l‟une des meilleures techniques de CES. Les techniques de culture (rotation, association, techniques de semis ou de plantation), renforcées par les amendements (améliorations de la structure du sol, régulation du pH et maintien de 1 ‟activité biochimique), constituent une arme importante contre la dégradation des terres cultivables. Le couvert végétal facilite l‟infiltration de l‟eau dans le sol, ralentit le ruissellement et donc l‟arrachement du sol et limite l‟érosion, empêche les gouttes d‟eau de provoquer l‟éclatement des agrégats pour une meilleure conservation de la structure du sol. Parmi ces différentes techniques on peut donc retenir dans le cas de protection d‟un bassin versant fortement dégradé, le reboisement en vue d‟une protection plus efficace et durable du site. Ceci rentre donc dans le cadre d‟un développement d‟un système d‟agroforesterie par des plantes utiles comme les fruitiers : manguiers, orangers, anacardiers etc.

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Au-delà du remède « radical » qu‟est la mise en prairie des parcelles, si l‟on veut conserver une spéculation « maïs », hautement vulnérable, il convient d‟appliquer des mesures de couverture maximale du sol.

 . Les techniques applicables aux cultures arbustives et arborescentes

Elles permettent de protéger le sol des interlignes contre l'action de la pluie et du ruissellement. Plusieurs options sont possibles :

o Couverture vivante

C‟est une procédure de lutte qui consiste à mettre dans les interlignes une plante de densité variable. Généralement, on utilise des plantes améliorantes comme : . Les légumineuses fixatrices d'azote . Les graminées ou mélange graminées + légumineuses. Ces plantes peuvent être permanentes ou temporaires. Mais cette couverture peut avoir un effet dépressif sur les rendements à travers la concurrence à l'eau.

o Le paillage (mulching)

Cette technique consiste à recouvrir les interlignes d'une couche de 10 à 20 cm de matières végétales mortes (paillis ou mulch) en provenance : . de la culture principale ; . d'autres cultures (débris végétaux) ; . d'herbes de savane. Il est favorable à la conservation du sol par ses actions mécaniques, biologiques et physiques. Actions mécaniques : Diminution de l'énergie des gouttes d'eau et de la vitesse de ruissellement. Actions biologiques et physiques : . apport de matière organique au sol ; . stimulation de l'activité des micro-organismes du sol et protection contre les radiations solaires et l'excès d'insolation altérant la microflore et accélérant l'oxydation de la matière organique. Par le paillage, on apporte aussi :

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. sous épaisseur suffisante, un obstacle au développement des mauvaises herbes ; . une réduction de l'évaporation du sol ; . un enrichissement minéral du sol en ions assimilables. Il permet donc de réduire la concurrence à l'eau du sol.

 . Les techniques applicables aux cultures annuelles

Parmi ces techniques on peut distinguer : 1. Les techniques permettant l'occupation maximum dans le temps et dans l'espace : rotation et association culturales. 2. Les techniques visant à l'entretien et l'accroissement des réserves du sol et sa fertilité : . l'enfouissement des résidus de récolte ; . les jachères ; . les prairies temporaires et artificielles ; . les engrais verts. Rotation et association de cultures

o . Association

L‟association consiste à cultiver en même temps sur une parcelle plusieurs cultures différentes. La technique exploite les différences de dates de semis, de cycles et de besoins en eau et lumière, entre les plantes associées et transforme ce qui pourrait paraître une compétition en une exploitation optimale d‟un même capital de sol, eau et soleil. C‟est une technique qui présente un intérêt important pour la couverture du sol. Les associations se font généralement entre des céréales ou des plantes qui occupent l‟espace supérieur du sol (maïs, sorgho, mil, manioc) et des plantes rampantes qui assurent une protection rapprochée du sol (arachide, pois de terre, patates …). La couverture du sol non seulement diminue l‟agressivité des pluies, mais limite le développement des adventices qui distraient une partie de la fertilité du sol inutilement. L‟association avec une légumineuse de couverture fournirait en plus une fertilisation azotée pour la plante associée et solliciterait donc moins les réserves minérales du sol. Exemple d‟association :

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 Au Cameroun, les paysans associent souvent des cultures annuelles et vivaces : café, bananes plantains, maïs, taro, haricot nains, légumes locaux. Ils plantent des tubercules en premier, puis des céréales (maïs), implantant des légumineuses en fin de saison sèche. Les paysans associent ainsi maïs, taro, igname et légume ou pomme de terre, maïs et légume.  Dans le sud du Nigeria, les paysans associent maïs, manioc, légumes, et taro en minimisant les façons culturales. En effet, sur des billons ou des buttes, les ignames occupent la partie supérieure ou, le maïs, le gombo, le melon et le manioc sur les flancs et du riz pluvial pousse entre les buttes.

o . La jachère

La jachère intervient à deux titres dans la lute contre l‟érosion : d‟une part, comme protection d‟un sol et d‟autre part comme processus de régénération de la fertilité et de la structure. La jachère intercepte les pluies, couvre le sol et favorise l‟infiltration. Elle intervient à plusieurs niveaux de la genèse de l‟érosion et du ruissellement, ce qui explique l‟importance de son impact. Exemple de jachères : * En zone de steppes tropicales herbeuses : jachère de 2 ou 3 ans selon une rotation arachide - mil - jachère. * En zone de savane : arachide - mil - jachère d'un an ou arachide - mil - jachère de 2 ans. * En zone de forêt claire : jachère de 2 ans dans une rotation coton - riz.

II.1.2. Mesures hydrauliques

Les façons culturales, modelé du terrain et techniques biologiques ne permettent pas de résoudre tous les problèmes de CES. Au fur et à masure que la pluviométrie devient insuffisante pour permettre la mise en place d'une couverture végétale, et que la pente devient importante, il est indispensable d'envisager de nouvelles techniques nécessitant des terrassements. Ces techniques permettent un contrôle du ruissellement plus efficacement. Les mesures hydrauliques sont les plus déterminantes dans toutes les mesures de conservation des eaux et des sols. Il est question dans ce cas d‟une entière maîtrise de l‟écoulement des eaux à partir des ouvrages les plus adaptés au conteste.

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L‟écoulement des eaux sur une surface nue au cours d‟une journée, des mois, voire des années soumet cette surface au phénomène croissant d‟érosion entraînant ainsi sa dégradation si toute fois aucune mesure d‟atténuation n‟est prise. L‟érosion est donc définie comme un processus d‟arrachement et de transport des surfaces exposées en général la terre par l‟écoulement de l‟eau ou par la circulation du vent. Dans le processus d‟érosion hydrique, trois facteurs sont à prendre en compte : l‟intensité de la pluie, la vitesse de l‟écoulement, de l‟état de surfaces et de la pente. Les phénomènes de ruissellement (érosion des sols) sont les facteurs causaux de la dégradation des sols. Deux réflexions se dégagent : 1 - l'indispensable utilisation correcte des sols pour la satisfaction des besoins immédiats 2 - leur protection pour l'utilisation future et pour le maintien de la fertilité et des ressources en eau. Ce sont donc les deux grands principes de base de la CES auxquels visent les différentes mesures hydrauliques. Parmi ces différentes techniques on distingue généralement trois (3) catégories de terrassement :  les systèmes de concentration du ruissellement. On emploie souvent ces systèmes lorsque la pluviométrie est médiocre. La pluviométrie seuil est grossièrement de 400 à 500 mm. Sous ces climats, les cultures pluviales ne peuvent être assurées chaque année. Des ouvrages horizontaux sont construits selon les courbes de niveau pour recueillir le ruissellement issu d'un glacis sus-jacent. Seule la fraction de la surface recueillant le ruissellement est cultivée. Le bilan hydrique de la fraction cultivée est amélioré par l'infiltration du ruissellement issu du glacis amont.  Les systèmes d'absorption ou d'infiltration Ces systèmes s'emploient lorsque la pluviométrie permet une culture sèche avec des rendements suffisants (pluviométrie inférieure à 750 ou 800 mm). Il s'agit d'ouvrages horizontaux (construits selon les courbes de niveau) conçus pour provoquer l'infiltration totale des précipitations reçues par la partie d'un versant comprise entre deux (2) courbes de niveau. Ils ne conviennent que sur des sols perméables, à pentes faibles. La totalité de la surface comprise entre deux (2) ouvrages est cultivée et peut bénéficier de techniques de CES complémentaires (cultures en courbes de niveau, bandes enherbées ...). La partie immédiatement à l'amont de l'ouvrage bénéfice de l'apport complémentaire lié à l'infiltration du ruissellement.

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 Les systèmes de diversion Ils sont plus adaptés lorsque les précipitations sont abondantes. Ce sont des ensembles d'ouvrages à très faible pente longitudinale (inférieure à 0.3 %). Chaque ouvrage a pour rôle de briser la force vive du ruissellement déversant, d'infiltrer une partie de l'eau ainsi retenue momentanément et d'évacuer le reste vers un exutoire convenablement aménagé. L'évacuation de l'excès d'eau en saison des pluies évite les problèmes de lessivage exagéré des sols.

II.1.2.1. Les ouvrages courants

 Les terrasses (bench terraces)

Il s'agit de plates-formes en terre disposées en marche d'escalier (annexe 2, figures 1 et 2). C‟est une technique qui est très pratiquée en zone montagneuse avec affleurement des roches disposées en terrasse. Les terres de remblai sont soutenues à l'aval, soit par un mur (annexe 2, figure 3), soit par une pente gazonnée. Elles permettent la culture sur de fortes pentes mais nécessitent d'importants travaux difficilement mécanisables. Leur utilisation est de moins en moins fréquente. Elles sont remplacées aujourd'hui par la technique des terrasses progressives ou rideaux.

 . Les rideaux ou terrasses progressives Les rideaux résultent d'un modelé des champs, obtenu moins par terrassement que par une évolution progressive due au labour ou au départ naturel des terres vers l'aval. Ils se forment chaque fois que deux (2) champs, l'un amont, l'autre aval, sont séparés par une limite perpendiculaire à la pente (ligne de non labour, bande d'arrêt enherbée, muret ...). A force de labourer en versant vers le bas ou suite au glissement des terres, le bord amont de cette limite se relève alors que le bord aval se creuse (voir annexe 2, figure 3 pour le cas du muret). Le profil général du terrain offre alors une succession de champs moins pentus, séparés par une série de décrochements ou rideaux. Les rideaux, au départ simple limite, reçoivent les pierres ramassées sur le champ. Des broussailles puis des arbustes et des arbres s'y installent, à moins que l'on y plante des arbres fruitiers, ou des bandes herbeuses (Andropogon, herbe à éléphants ...). Des réalisations effectuées à Porto Rico (Climat tropical humide), montrent que la seule plantation en herbes à éléphants de bandes d'arrêts de 50 cm de large permet de réaliser des terrasses stabilisées sur des pentes de 20 à 55 %. En Afrique tropicale humide, Roose (1977)

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 Les banquettes Ce sont des ouvrages (annexe 2, figure 4) servant à couper les parcelles selon les courbes de niveau par des obstacles horizontaux (fossés, talus). Elles brisent l'énergie du ruissellement, augmentent l'infiltration et évacuent les eaux vers des exutoires

II.1.2.2. Autres aménagements courants

Il serait très difficile de présenter une étude exhaustive des techniques de terrassement en CES. Pour l'essentiel, il s'agira de méthodes dérivées des banquettes ou concentrant le ruissellement vers un secteur cultivé.

 Les diguettes Il s'agit d'une technique développée dans les secteurs à pente faible (quelques pourcents) soumis à l'érosion en nappe. La densité de diguettes varie de 300 m à 500 m/ha au Burkina. Elles sont constituées, suivant les projets : *de bourrelets de terre compactée de 40 - 50 cm de haut, imperméables (annexe 2, figure 5). Cette méthode présente des risques techniques (affaissement de la digue, d'où érosions préférentielles) et des risques culturaux (asphyxie des cultures à l'amont de la diguette). Ils sont d'entretien difficile et nécessitent des moyens importants, en matériel ou en main d'oeuvre (compactage). *d'alignement de moellons de 2 à - 30 cm, perméables (annexe 2, figure 6 et 7). Dans les zones où les pierres sont abondantes, cette technique peut être développée par les paysans sans intervention extérieure. Dans le cas contraire, il est nécessaire de prévoir la mise à disposition des paysans de camions pour le transport des pierres (Exemple du projet PATECORE à Kongoussi au Burkina Faso). L'intérêt de ces techniques réside dans leur faible coût : l'hectare aménagé revient, au Burkina, de 30 (cordons pierreux) à 50 000 FCFA (bourrelets).

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Il est essentiel d'adopter des techniques peu coûteuses et reproductibles par les paysans :

 . Les techniques de concentration du ruissellement (annexe 2, figure 8 et 9) *Ces procédés utilisent les principes suivants : une fraction de la parcelle n'est pas cultivée. Elle constitue un petit bassin versant permettant le développement d'un ruissellement. *le reste de la parcelle est consacrée aux cultures. Le ruissellement s'y concentre et s'y infiltre. Ces techniques sont particulièrement adaptées aux sols limoneux, de mauvaise stabilité structurale et à forte capacité de rétention en eau. Les demi-lunes (annexe 2, figure 9), les banquettes recourbées : un glacis permet de concentrer le ruissellement vers un bassin de quelques m² (demi-lunes, zaï) à quelques centaines de m² (banquettes recourbées). Leur utilisation est variée (reboisement, culture fruitière, alimentation en eau du bétail ...), et permet des cultures jusqu'à des pluviométries inférieures à 100 mm (Israël). Ces dispositifs sont répartis en quinconce selon la ligne de plus grande pente. Toutes ces techniques visent au mieux la protection des bassins versant sous pression de l‟érosion. Par ailleurs, il existe d‟autres techniques auxquelles nous n‟avons pas fait mention et d‟autres qui peuvent être expérimentés.

II.2. Monographie de la préfecture d’Assoli

II.2.1. Présentation La préfecture d‟Assoli a une superficie d‟environ 900 km² et est située au Sud-est de la région de la Kara entre la région centrale au Sud, la préfecture de la Kozah au Nord, le Bénin à l‟Est et la préfecture de Bassar à l‟Ouest. Elle est repartie en six (6) cantons à savoir le canton d‟Alédjo, le canton de BAFILO, le canton de Bouladè, le canton de Coumondè et le canton de Soudou. La ville de BAFILO qui est le chef lieu de la préfecture, est située à 24 Km de la ville de Kara et à 10 Km de Kpéwa (le site concernée par l‟étude diagnostique). La préfecture renferme au total 48 villages et sa morphologie est très irrégulière. En effet, au sud (vers Kpéwa), le relief est constitué par une alternance de plaines, de vallées et de montagne, dominé par un vieux massif accidenté et souvent fortement dégradé par les effets anthropiques ou naturels. La préfecture est traversée par la route nationale N°1 Lomé-Dapaong qui dessert respectivement du sud au nord, le canton d‟Alédjo sur dix (10) km, Koumondè et Bafilo.

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Gandè est aussi desservi par une piste non bitumée quittant Bafilo, laquelle continue jusqu‟à la frontière avec le Bénin. On peut remarquer que tous les villages de la préfecture à part ceux traversé par la nationale N°1 ne sont desservis que par des pistes non revêtues. Le climat en général est de type tropical à deux saisons : la saison sèche qui débute en novembre et s‟achève en mars et la saison pluvieuse qui s‟étend d‟avril à octobre. Le tableau 1 donne des populations d‟Assoli par canton en 2004. Tableau 1 : Répartition de la population d’Assoli suivant les cantons.

Populations Préfecture Cantons 2004 Alédjo 6 193 Bouladè 4 269

Daoudè 5 087 Bafilo 19 438

ASSOLI Soudou 12 986 Koumondè 4 150 TOTAL 52 123 Les détails sur les cultures agricoles, la pluviométrie, l‟hydrographie…sont présentés en annexe 6.

II.2.2. Données climatique et géologique sur le bassin versant de Kpéwa

II.2.2.1. Climat

Comme pour tout le canton d‟Alédjo, le bassin versant de Kpéwa bénéficie d‟un climat soudanien à deux saisons.  Une saison pluvieuse d‟avril à octobre avec une précipitation très importante allant jusqu‟à 1800 mm d‟eau par an. C‟est la zone la plus arrosée de la région.  Une saison sèche de novembre à mars avec une température maximale d‟environ 38° dans la journée. La violence des pluies dans cette zone justifie la forte dégradation de l‟érosion observée au niveau du bassin versant. Le tableau 2 présente les données de la pluviométrie recueillies à la station météo de Kpéwa sur les cinq (5) dernières années :

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Tableau 2 : Donnée pluviométrique sur cinq ans de la station météo de Kpéwa

ANNEE Hauteur (mm) Nombre de jours 2003 1854,1 114 2004 1276,1 108 2005 1640,1 111 2006 1234,6 104 2007 1355,1 97

II.2.2.2. Géologie

Le bassin versant de Kpéwa se repose sur une formation géologique précambrienne constituée essentiellement des quartzites à muscovite et de micaschistes avec une géomorphologie locale plus accidentée. On retrouve souvent par endroit du bassin et au niveau du lit des cours d‟eau, des affleurements importants du quartzite. Le bassin est bordé en amont à l‟est et au sud par une série de falaise d‟environ 400 à 460 m. Cet alignement affecte nettement la direction générale de l‟écoulement au niveau du bassin versant d‟est à l‟ouest

TROIXIEME PARTIE : RESULTATS DE L’ETUDE DIAGNOSTIQUE DU B.V. DE KPEWA

III.1 : Diagnostic physique

III.1.1. Données générales sur le bassin versant de Kpéwa Le bassin versant de Kpéwa est situé au sud de la préfecture d‟Assoli entre le canton de Koumondè et d‟Alédjo. Il couvre une superficie d‟environ 150 ha. Le BV de Kpéwa est traversé à l‟est par la nationale N°1 et est constitué en grande partie du coté ouest de cette dernière. Il renferme respectivement du Sud au Nord les villages suivant : Agaradè, Tagbadè, Alédjo-Bas, Kpéwa, Kadjalowa, et Koumondè. Il est caractérisé par trois cours d‟eau essentiels, des plateaux et des versants de pente variant de 2,8 à 20 %. La profondeur des cours d‟eau (environ 7m) dispense d‟un lit majeur relativement plat et exploitable (bas-fond) sur le bassin versant. L‟écoulement s‟effectue donc à l‟intérieur du cours d‟eau. La partie Est du bassin n‟a pas été l‟objet d‟une importante tentative de mise en valeur. Cela s‟explique par la présence du site d‟entraînement ou d‟un champ de tire

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des militaires ainsi que l‟affleurement prépondérant des roches quartzites. La carte de la figure 3 donne la situation du bassin versant par rapport à la préfecture d‟Assoli.

Figure 3 : Carte de situation du bassin versant de Kpéwa

Il faut noter que la carte de la figure 3 n‟est pas une carte topographique et donc la délimitation du bassin représentée n‟est qu‟à titre indicatif. Cette délimitation est à cet effet exemptée d‟une remarquable précision pour être à l‟origine d‟une utilisation en vue de sortir des paramètres comme la superficie. On rappelle que c‟est une carte réalisée à l‟échelle de 1/200 000 qui comporte la plupart des villages observés sur le bassin versant. C‟est donc sur la base de ces observations que la délimitation a été faite. L‟évaluation des pentes est faite à l‟aide du niveau à bulle des maçons et des fils.

III.1.1.1. Végétation

La végétation au niveau du bassin versant est essentiellement du type forêt souvent déclarée classée par souci de protection. Sur la superficie délimitée par le BV, cette végétation est constituée d‟arbuste à cause des pratiques culturales et l‟utilisation du bois de chauffe. On peut remarquer la présence de quelques arbres comme le néré, les kayah, les karités, les tecks, des champs d‟anacardiers, de manguiers, d‟eucalyptus, etc. Les couvertures herbacées sont moins importantes, ce qui expose le sol à des effets érosifs importants. La production de l‟igname nécessite des piquets en période de croissance. Pour ce faire les paysans repèrent à chaque fois, les lieux où il existe déjà les arbres en étape d‟arbustes

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III.1.1.2. Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique du bassin versant de Kpéwa est constitué essentiellement de trois cours d‟eau. On distingue le cours d‟eau principal, kpaya et ses affluents : kpititchaou et Tchodiboua qui reçoit les eaux de Lawiya. Ces cours d‟eau sont alimentés par des rigoles très marquées à cause de la violence du ruissellement dans la zone et de l‟écoulement concentré des eaux.

Nord Réseau hydrographique Vers Kara

Kpaya Kpaya

Tchodiboua

Kpititchaou

Retenue Tchodiboua Nationale N°1 Lawiya

Légende Cours d'eau Les falaises Rigoles marquées Route nationnale N°1 Contour du Bassin Versant Echelle: Non réalisée à l'échelle Vers Sokode

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Carte Hydrographique du bassin versant de Kpéwa

Figure 4 : Carte hydrographique du B.V. de Kpéwa

La carte de la figure 4 a été réalisée en vue de sortir les différents cours d‟eau identifiés à l‟intérieur sur le bassin versant de Kpéwa. Elle, comme d‟ailleurs pour toutes les autres cartes, a été réalisée à l‟issue des observations recueillies lors du diagnostic. Une mise a jours a été

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III.1.1.3 Sol

D‟une manière générale le bassin de Kpéwa présente des sols dégradés avec affleurements prépondérants de la cuirasse latéritique surtout au niveau des plateaux. Les versants sont formés d‟une couche importante d‟argile, parfois recouverte par des apports colluviaux (annexe 3, Photo a.7) latéritiques relativement importants caractéristiques de l‟érosion. Tout au long des cours d‟eau s‟observe des sols argilo-sableux parfois sablo- limoneux. L‟affleurement de la roche latéritique évolue progressivement vers les terres exploitables qui longent les cours d‟eau (Photo a.2 en annexe 3). Dans les villages où le couvert végétal est moins important apparaissent de plus en plus l‟affleurement des roches latéritiques dues à l‟érosion par des fortes pluies.

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Figure 5 : Carte pédologique du B.V. de Kpéwa Des éléments nouveaux comme des blocs de quartz, grains de latérite, des grains de quartz apparaissent sur la carte pédologique (figure 5). En effet ce sont des affleurements ponctuels et des éléments colluviaux provenant essentiellement des roches latéritiques et quartzites au niveau des crêtes et sur les versants.

III.1.1.4. Mise en valeur

La préfecture d‟Assoli, plus précisément le canton d‟Alédjo est une zone essentiellement agricole. L‟igname, le manioc, la patate, le sorgho, le maïs, le haricot, l‟arachide et le soja sont les principales cultures. Avec le phénomène d‟érosion croissant des terres cultivables sur des plateaux, la population se livre de plus en plus au maraîchage et aux plantations. Ces cultures prennent d‟ampleurs grâce au réseau hydrographique important et aux parcelles irriguées qu‟offre la nature et surtout par les revenus qu‟elles apportent. La mise en valeur du bassin versant de Kpéwa est relativement importante et est repartie suivant les possibilités offertes par les sols en présence. Elle repose sur les cultures 26

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Nord Espace mis en valeur et végétation Vers Kara

N Aglomération

N N N N E E E N E E N A AA N A A Herbacée Aglomération

N

N E E E AA E E T A T AAAAA T A A N AA T T A A N N N A N N E E T T T E Aglomération retenue E Couverture T T E N endomagée N herbacée

N A A A N A

N N N E E EEE E N A AAEEE N

N herbacé AAE N AA E AA A A N E E E A A N T T T E E T T herbacée EEE N E E Lignes de haute tension N N N N N N N N N N

T T T T T N T T T T T N Aglomération N retenue T T T T T T T T T N T T T Couverture T T T T T T T T T A T T A herbacée T Vers Camp militaire T Alédjo-Kadara A T T T A A

T T T T T

N

Aglomération Parcking Légende Cultures maraîchères Arbustes et arbres AAAA L'anacardier Butes de manioc E E E E Eucalyptus N N N N N Néré Echelle: Non réalisée à l'échelle Vers T T T T T Teckerès Efolo Vers Ouvrages actuels Sokode Titre : Carte de Végétation de la mise en valeur du bassin Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi versant de Kpéwa

Figure 6 : Carte de végétation et de mise en valeur du B.V. de Kpéwa

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Cette carte présente les différentes mises en valeur du BV de Kpéwa (figure 6). Les limites en vert clair avec les étoiles à l‟intérieur représentent les cultures maraîchères. Chaque plantation identifiée est représenté par un chiffre le caractérisant comme par exemple : N (Néré), A (Anacardier), T (Teck), E (Eucalyptus), et chaque arbre non identifié et arbuste sont représentés par des points. On peut aussi observer des ouvrages d‟aménagement existant. Une analyse de cette carte montre que la végétation est moins importante voire inexistante au niveau de la nationale N°1. Cela s‟explique par le regroupement des villages au bord de cette dernière. Néanmoins les cultures maraîchères sont observées. On rappelle que le maraîchage à l‟intérieur des villages est pratiqué dans des clôtures pour éviter l‟accès aux animaux.

III.1.2. Caractérisation du bassin versant

Les différents cours d‟eau du bassin versant de Kpéwa prennent leur source dans les montagnes à l‟est et sont caractérisés par :  Un lit majeur avec des berges pratiquement verticales environ 1 à 3m de large et une profondeur allant de 1 à 7m environ ;  Un lit mineur peu profond coïncidant parfois avec le niveau de la nappe ;  La non pérennité en amont avec un écoulement aval dû à l‟alimentation de la nappe alluviale.  Un écoulement général d‟Est – Ouest ;  Des rigoles très marquées. Ces cours d‟eau sont longés sur leurs rives par une végétation arborée (Néré, anacarde, Karité …) et arbustive. Cette végétation a été détruite par endroit soit par la mise en culture des berges soit par la recherche des points d‟accès à l‟eau. Ces différents cours d‟eau ont tous connu des dégradations importantes en fonction des pressions subies. On peut donc à l‟issu de ce diagnostic, identifier cinq (5) unités géomorphologiques en fonction des différentes caractéristiques (pente, hydraulique, sol …), la mise en valeur actuelle et des possibilités d‟extension des superficies. 1. L‟unité géomorphologique I est constituée par Tchodiboua et Lawiya et qui est limitée par les terres argilo-sableux relativement plates. C‟est une zone qui connaît une mise en valeur actuelle importante avec une grande possibilité d‟extension de l‟espace agricole.

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2. L‟unité géomorphologique II détermine le sous bassin constitué par le cours d‟eau kpititchaou fortement dégradé. Son amont immédiat est dépourvu de toute possibilité de mise en valeur. L‟espace existant au niveau des lignes de hautes tensions (annexe 3, photo a.9) offre une importante possibilité de mise en valeur. 3. L‟unité géomorphologique III détermine le sous bassin formé par kpaya, de l‟amont jusqu'à sa confluence avec kpititchaou. Elle est caractérisée par une forte dégradation liée au climat combinée aux activités anthropiques et est de plus située aux abords des villages. Les espaces mis en valeurs sont moins importants. 4. L‟unité géomorphologique IV détermine le tronçon entre l‟intersection kpaya- kpititchaou et l‟exutoire. Elle est surtout caractérisée par la pérennité de son écoulement et par la quantité importante des eaux qu‟elle reçoive. 5. L‟unité géomorphologique V est constituée des plateaux fortement dégradés avec l‟affleurement des roches latéritiques.

III.1.2.1. Unité géomorphologique I

Cette U.G. prend naissance des pieds des montagnes et peut être subdivisée en trois sections. La première section correspond à l‟amont de Lawiya et est caractérisé par une zone dépressive avec quelques rigoles peu marquées caractéristiques d‟un bas-fond. Cette partie est essentiellement constituée d‟un sol limono-argilo-sableux avec beaucoup d‟activité des organismes vivants dues à la présence des matières organiques. On peut donc l‟observer par sa couleur (grise noire) sur les 30 premiers centimètres, ensuite apparaît l‟argile. La présence des espèces végétales comme les rafias, et des termitières révèle une zone de forte présence d‟eau ou d‟inondation caractéristique de bas-fond. La végétation est arbustive avec un couvert herbacé mois important. C‟est un ancien site d‟exploitation caractérisé par la présence des rangés de sillons et qui est apparemment laissé en jachère après une mise en feu. On peut y remarquer de petits espaces de culture de manioc et de petits plants des manguiers. La deuxième section correspond à l‟espace tout au long de Lawiya. Sa particularité réside dans le fait qu‟il offre une grande possibilité de mise en valeur actuelle. La population y développe le maraîchage à grande échelle sur plus de 50 m de part et d‟autre du cours d‟eau (Figure 7). Le sol est argilo-sableux sur toute la partie mise en valeur et sur environ 50 m plus loin vers les crêtes. La végétation est constituée essentiellement des arbustes et quelques arbres. Le cours d‟eau est fortement dégradé avec la présence d‟une cuvette profonde. La

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sens d'écoulement d=50 m d=50 m p=2,8 % d=2,8 % d=3m p=9 %

d=4m p=20 %

Légende d=3 m Anacardiers Les falaises d distance Arbustes p pente Cultures maraîchers Affleurement de la latérite

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe L - L

Figure 7 : Profil en travers de la section 2

Ce profil en travers de la figure 7 révèle une symétrie approximative entre les rives. En effet les deux rives sont soumises à une même action d‟utilisation, ce qui les soumet à un même effet érosif. La légère diminution de pente observée au niveau de la rive gauche, met l‟accent sur le niveau de production plus élevé à cet endroit que sur la rive droite. Le sol relativement plat constaté sur environ 100 m du cours d‟eau se justifie par l‟existence d‟une rigole qui permet de drainer les eaux provenant des plateaux et aussi par la végétation existante à 50 m des rives. La section 3 représente le reste du sous bassin, c‟est-à-dire tout au long de Tchodiboua jusqu‟à son intersection avec Kpaya. Cette section présente les mêmes caractéristiques en matière de sol et végétation que la section 2. Sa particularité réside dans le faite qu‟il dispose plusieurs possibilités d‟aménagement sur le cours d‟eau. La population locale pratique essentiellement du maraîchage, la culture des tubercules (manioc, igname). On peut remarquer une grande superficie non exploitée. Le cours d‟eau est situé au point bas de son profil en long et est caractérisé à certains endroits par une cuvette importante de rétention ce qui justifie les ouvrages traditionnels d‟aménagement réalisés par les exploitants. On peut observer en amont, le grand barrage de Kpéwa (annexe 3, Photo a.6) et vers l‟aval, un barrage cassé, tous deux réalisés pour la pisciculture. En amont et en aval du second barrage

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III.1.2.2. Unité géomorphologique II

Elle détermine le sous bassin constitué par le cours d‟eau kpititchaou. Elle part des falaises du coté Est de la nationale N°1 et prend fin au point de concours avec Kpaya du coté Ouest. Son amont immédiat est dépourvu de toute possibilité de mise en valeur à cause de l‟affleurement du quartz et de la présence du champ de tire des militaires. Le faible taux d‟infiltration, en amont dû à l‟affleurement des roches sur les berges, a favorisé un ruissellement important donc une importante dégradation du cours d‟eau. En effet la mise en valeur actuelle en termes de cultures maraîchères est moins importante tout au long de ce cours d‟eau. La plupart des cultures maraîchères sont contenues dans le lit de la rivière et risque de ne pas être effectives en saison des pluies. Néanmoins on peut remarquer quelques sites propices à ces cultures comme le site situé sous les lignes des hautes tensions en amont, plus loin vers la confluence avec Kpaya, et plusieurs champs de cultures comme le manioc et l‟igname. Les sols à certains niveaux sont exploitables, de type argilo-sableux, avec une végétation arbustive. Les berges sont pentues et relativement plates après quelques vingtaines de mètre du cours d‟eau. Ce dernier n‟est pas pérenne, ce qui nécessite un système de rétention d‟eau. La figure 8 représente le profile en travers du cours d‟eau en un site d‟accumulation du sable. En effet, il existe sur le cours d‟eau un point d‟accumulation des apports alluviaux provenant des falaises. Ces apports sont principalement constitués du sable ce qui permet à la population de faire des prélèvements pour des constructions (annexe 3, photo a.8).

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Nord Néré

sens d'écoulement

d=8 m

d=3 m d=5 m Légende

Apports Anacardiers Arbres sauvages alluviaux (sable) Arbustes Les butes d'igname Cultures maraîchers Les sillons

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe K2 - K2

Figure 8 : Profil en travers de l’U.G. II On remarque une dissymétrie entre les deux rives de la figure 8. La rive gauche est constituée d‟un sol argilo-sableux, ce qui la soumet à des activités agricoles entraînant la dégradation de la végétation. L‟effet érosif est traduit ici par des éboulements laissant des terrasses sur lesquelles se poursuit l‟exploitation. La rive droite n‟a pas connu une mise en valeur importante, donc conservation de sa végétation diminuant l‟effet érosif du ruissellement. De plus, le sol de cette rive (colluvial) ne facilite pas la mise en culture.

III.1.2.3. Unité géomorphologique III

L‟U.G. III détermine le sous bassin versant formé par kpaya, de l‟amont jusqu'à la confluence avec kpititchaou. Elle est caractérisée par une forte dégradation liée au climat combinée aux activités anthropiques et est de plus, située aux abords des villages. On assiste à plusieurs points de prélèvement d‟argile pour la fabrication des briques de construction et pour d‟autres utilisations. Cette présence d‟argile traduit effectivement une évolution du cours d‟eau : zone d‟accumulation ou transformation, pente faible, etc. Les espaces mis en valeurs sont moins importants en terme de culture maraîchère. Les terres exploitées par la population pour le maraîchage sont situées dans les zones de fortes dégradations du lit et clôturées pour empêcher l‟accès aux animaux. Les zones de prélèvement au niveau des cours d‟eau laissent des espaces relativement plats et proche du lit mineur ce qui facilite l‟exploitation à ces endroits. Par contre on constate que la plupart des terres exploitées actuellement contiennent des cultures de tubercule comme l‟igname et surtout le manioc. En amont de ce sous bassin on à la présence du champ de tire des

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militaires avec quelques champs d‟anacardiers. Immédiatement après, existe de vaste espace cultivable de sol argilo-sableux avec une pente faible. Le cours d‟eau n‟est pas pérenne en amont ; néanmoins on assiste à l‟affleurement des fractures des roches (la nappe) qui offrent des points d‟eau en permanence toute l‟année. Nous en avons repéré deux qui sont donc aménagés sur le cours d‟eau pour permettre à la population d‟obtenir de l‟eau potable (annexe 3, photo a.4). Vers l‟aval sur la rive au Sud se développe un important champ d‟anacardier. En somme c‟est un sous bassin qui nécessite une action de protection surtout par la plantation des anacardiers.

sens d'écoulement

Légende

Anacardiers Ecole Arbustes Les butes d'igname Cultures maraîchers Affleurement de la latérite

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe Y - Y

Figure 9 : Profil en travers de l’U.G. III

La forte pente de la rive gauche (Figure 9), le tarissement du cours d‟eau ne favorise pas la pratique des cultures maraîchères. Donc la population a développé la plantation des anacardiers qui d‟ailleurs a contribué à sa stabilité. Par contre celle de droite est à l‟origine des mises en valeur (maraîchage, tubercule). Cette pratique a affecté la pente qui est moins forte entraînant une dissymétrie entre les rives. L‟indicateur de coupe (Y-Y) est représenté sur la figure 11.

III.1.2.4. Unité géomorphologique IV

Elle détermine le sous bassin drainé par la suite de Kpaya après sa confluence avec kpititchaou jusqu‟à l‟exutoire. Elle est surtout caractérisée par la pérennité de son écoulement et par la quantité importante des eaux qu‟elle reçoit. Les sols de part et d‟autre du cours d‟eau sont sablo-argileux par endroit et argilo-sableux généralement. On observe quelques affleurements des roches quartzites sur les versants et aussi sur le cours d‟eau. De même il y a

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Néré Néré

sens d'écoulement

d=30m d=30m p= 7,40 % p= 8,7 % Légende Arbustes Anacardiers d= 1,75 m Cultures maraîchers Affleurement de la latérite

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe I - I

Figure 10 : Profil en travers de U.G. IV

Les deux rives sont presque symétriques sur environ 30 m du cours d‟eau (figure 10). Les valeurs des pentes représentent la moyenne des pentes élémentaires évaluées. On remarque une diminution légère de la pente sur la rive gauche due aux cultures pratiquées

III.1.2.5. Unité géomorphologique V

Elle est constituée du plateau fortement dégradé avec l‟affleurement des roches latéritiques de tous les sous bassins versants considérés. Une attention particulière est portée à ces parties parce que certains ont été l‟objet d‟une intense dégradation anthropique, laquelle fut accentuée par l‟effet climatique. La forte pluviométrie que connaît la région favorise une 34

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érosion croissante depuis ces dernières années. L‟affleurement des roches latéritiques à ces endroits réduit le taux d‟infiltration et augmente le ruissellement, ce qui constitue un danger pour les versants dont les superficies mises en valeur actuellement et les terres exploitables disponibles. On remarque néanmoins les taches de sol argileux sur lesquelles se développe une végétation très dense constituée d‟arbustes, d‟arbres (anacardiers, néré, l‟eucalyptus …), des termitières de grande taille par endroit, ainsi que des tentatives de mise en valeur par la population.

III.1.3. Les dégradations observées

Les dégradations observées sur chaque zone considérée, donc sur tout le bassin versant de Kpéwa sont de deux ordres : Une première d‟ordre climatique et une seconde d‟ordre anthropique.

III.1.3.1. Effets climatiques

Le bassin versant de Kpéwa est un bassin versant situé dans une zone montagneuse. De ce fait, il connaît d‟importante précipitation d‟une hauteur d‟eau d‟environ 1800 mm par an. Cette particularité a facilité le développement d‟un important réseau hydrographique et a causé une érosion croissante et continuelle au cours de nombreuse décennie. Cette zone constitue la source de bon nombre de cours d‟eau important de la région (Kpaya, Sara). Le bassin versant de Kpéwa constitue l‟amont de ce réseau, ce qui l‟expose à une dégradation importante. En effet l‟affleurement des roches mères (le quartzite) en amont des cours d‟eau ainsi que sur certaines berges, le développement des roches latéritiques sur les plateaux réduit significativement le taux d‟infiltration, entraînant ainsi un taux de ruissellement très important. Ceci soumet donc les cours d‟eau à une quantité importante d‟eau avec une vitesse dévastatrice qui entraîne un éboulement des berges ainsi que l‟érosion croissante des versants. De plus, ce phénomène facilite la dégradation des sols due à l‟accumulation des apports colluviaux constitués des grains de latérite. Le phénomène de l‟érosion entraîne l‟arrachement des grains des roches latéritiques et quartzites au niveau des plateaux, et leur transport jusqu‟au versant. Ces derniers sont consolidés par l‟argile formant ainsi des croûtes très dure difficile à exploiter en période de

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III.1.3.2. Effets anthropiques

Le taux d‟argile important que regorgent les sols du bassin versant de Kpéwa, l‟expose à plusieurs pressions de tout genre. En effet, les sols du bassin versant de Kpéwa sont constitués de plus de 80 % d‟argile. Cette quantité importante faisait du bassin versant, un pôle par excellence de prélèvement d‟argile. Ainsi, il a été l‟objet de prélèvement pour la construction de la nationale N°1 et de la digue du grand barrage de Kpéwa. Ce phénomène est surtout ressenti au niveau des plateaux où on peut observer des tas d‟argile non utilisés, laissant en ses pieds, des sols latéritiques importants. Sur certains de ces tas d‟argile s‟est développée une végétation arborée, ce qui date la période lointaine du phénomène. Certains cours d‟eau ont connu également ce phénomène. C‟est le cas par exemple de kpititchaou (tout juste après son intersection avec la national N°1 du coté ouest) et de Kpaya (de part et d‟autre du pont de franchissement). On remarque au niveau des villages des trous de prélèvement réalisés par la population locale elle-même pour la fabrication des briques de construction des maisons. On peut aussi remarquer sur kpititchaou, un site de prélèvement du sable de construction. En fonction de l‟exposition de chaque cours d‟eau aux risques d‟atteintes du phénomène de dégradation, on observe une différenciation des dégâts. On peut alors classer par ordre croissant, les cours d‟eau en fonction des dégradations observées : il s‟agit donc de Tchodiboua, Lawiya, kpititchaou, et Kpaya. La cumulation de ces deux processus de dégradation a permis donc d‟identifier des zones de très forte dégradation qui nécessitent des actions rapides de protection. L‟effet anthropique est aussi entraîné par les pratiques culturales comme pour la culture d‟igname, présenté en annexe 3, Photo a,1. La carte de la figure 11 présente et situe les différentes dégradations observées sur le bassin versant.

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Nord Présentation des dégradations Vers Kara

UG V Y UG V

I UG III

UG IV UG IV Y K2 UG V

I retenue UG III endomagée K2 UG II T T UG V UG I : Section 3

UG II UG V

UG V

Ligne desK1 hautes tensions

K1 Champ de tire UG II des militaires

Retenue

UG V UG I : Section 2 L L

Légende UG I Section 1 Zone de très forte dégradation Trou de prelèvement d'argile

Tas d'argile X X Echelle: Non réalisée à l'échelle Limite du lit mageur Vers Indicateur de coupe Sokode Titre : Carte des zones de dégradation du bassin versant de Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Kpéwa et des Unités Géomorphologiques considérées Figure 11 : Carte de dégradation du B.V de Kpéwa

On distingue sur la Figure 11 des zones de très forte dégradation encerclées, des trous de prélèvement d‟argile, des tas d‟argile non utilisés et des limites du lit majeur fortement dégradé. Les indicateurs de coupe correspondent aux profils présentés et le reste est donné en annexe 4. Aux vues de tous ces phénomènes de destruction du milieu naturel, l‟action protectrice de l‟homme devient indispensable, nécessaire, voire obligatoire. Il convient donc d‟introduire des techniques de protection et de conservation des eaux et des sols en vue d‟une exploitation durable.

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ALIDJINOU Koffi / 2iE (Institut International d’Ingénierie de l’eau et de l’environnement) (Ex groupe EIER-ETSHER)/37ième promotion Juin 2008 Mémoire de fin d’études : Etude / Diagnostic Général du bassin versant de Kpéwa (Préfecture d’Assoli / Togo) et propositions des techniques d’’aménagement adaptées : cas des membres de MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo).

III.2: Diagnostic socio-économique du bassin versant

III.2.1. Méthode et approche Ce second volet de l‟étude diagnostic vise à mettre en évidence le niveau de vie de la population. Il met un accent particulier sur le niveau économique, financier et d‟organisation sociale de la population. Ainsi pour une meilleure réussite de cet aspect nous allons donc opter pour une méthodologie et approche participative. Ces méthodes ont été développées dans les années 1980 et qui reposent sur le postulat suivant : les modes de perception des populations sont fonction des civilisations au sein desquelles elles ont évolué. Elles sont constituées d‟un ensemble d‟outils et de techniques permettant d‟impliquer les populations bénéficiaires dans l‟élaboration des différentes phases des programmes de développement les concernant : élaboration, exécution et évaluation. Dans cette démarche nous mettons l‟accent sur le fait que les communautés prennent les commandes de leurs processus de développement. Ainsi nous saluons la mobilisation des différents acteurs au niveau du bassin versant de Kpéwa (annexe 3, photo a.6). Ces méthodes sont donc renforcées par l‟élaboration des fiches de questionnaires présentées en annexe 1.

III.2.2. Niveau d’équipement du terroir

III.2.2.1. Organisation de l’habitat

Le bassin versant de Kpéwa regorge cinq villages principalement. On rencontre du Sud au Nord, le village d‟Agaradè, d‟Alédjo bas, de Kpéwa, de Kadjaloua, et de Koumondè. D‟autres villages y sont associés surtout au niveau d‟Agaradè et de Koumondè. C‟est le cas par exemple du village de Tagbadè, … Ces villages sont disposés sous forme de quartier et concentrés tout au long de la nationale N°1. La plupart d‟entre eux sont venus des montagnes à cause de la construction de la route nationale. Les habitats sont généralement regroupés au sein d‟un même village (figure 12). Par contre on observe une légère dispersion entre deux villages différents. La plupart des maisons sont construites à base des briques d‟argile et couvertes de tôle généralement. L‟extension des villages est plus ressentie au niveau de Koumondè.

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III.2.2.2. Equipement sanitaire

L‟assainissement des maisons est très déplorable au sein des communautés. La plupart des maisons ne disposent pas des latrines modernes ni traditionnelles. Les habitants sont obligés de se diriger vers la forêt ou les champs pour faire leurs besoins, ce qui indispose les cas socio comme les handicapés par exemple. Les toilettes modernes observées sont construites dans les établissements scolaires.

III.2.2.3. La voirie

Les infrastructures routières sont moins importantes à l‟intérieur du bassin à cause de sa géomorphologie et de la localisation des villages au bord de la route. A part la Nationale on ne peut qu‟observer quelques unes qui sont non revêtues. On dénombre deux : la voie qui relie Kpéwa à Alédjo-Kadara et celle qui relie Agaradè à Dikorodè. A l‟intérieur du village existent des petits sentiers reliant les maisons aux champs de cultures. La seule présence de la nationale N°1 qui traverse le bassin versant de Kpéwa, désenclave complètement toutes les communautés et facilite leurs ouvertures aux marchés nationaux et internationaux.

III.2.2.4. Equipement de marché

Au sein des communautés, existe un seul marché bien construit qui s‟anime généralement tous les mardis. Son affluence reste encore non considérable car ne disposant pas de spécialité dans la vente de telle ou telle marchandise. On y vend quelques produits vivriers comme le maïs, l‟igname, le manioc, du gari, et surtout des cossettes. Rappelons que ces produits ne sont pas vendus en grande quantité pour être à l‟origine d‟une affluence importante. Par contre la vente du bois de chauffe est un facteur remarquable au sein du village. Ces derniers sont exposés tout au long de la nationale N°1 en grande quantité pour attirer l‟attention des passagers (annexe 3, Photo a.5). Les revendeuses viennent surtout de Lomé pour s‟en procurer. Plusieurs bars restaurants sont présents sur le site où on peut retrouver des plats comme le riz, le fufu, la pâte du riz et surtout la pâte de maïs. Des enquêtes menées auprès de ces restaurants montrent que la pâte de maïs accompagnée de la sauce de gombo sec ou de feuilles de baobabs reste l‟aliment le plus consommé dans les villages. Par contre, en période d‟abondance d‟igname, le fufu prend le relais. Pour s‟approvisionner, la

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III.2.2.5. Alimentation en eau potable

L‟approvisionnement en eau potable dans les villages est assuré par les forages à pompes manuelles et surtout des puits. L‟affleurement des nappes à l‟intérieur de certains cours d‟eau a été l‟objet d‟un aménagement en vue de permettre à la population d‟accéder à l‟eau potable (annexe 3, Photo a.4). On dénombre au total quatre (4) forages, deux points aménagés sur Kpaya, et plusieurs puits d‟une profondeur d‟environ 12 m. Pour ce qui concerne les forages on remarque que certains fonctionnent encore mais d‟autres sont endommagés (annexe 3, Photo a.10). Aucun comité de gestion des forages n‟est identifié ni des réparateurs dans les villages. En fonction des situations on retrouve des puits pérennes et non pérennes. La plupart des puits sont cuvelées surtout les puits publics réalisés devant les mosquées (annexe 3, Photo a.11). Ces puits sont réalisés manuellement et cette réalisation cause des difficultés à cause des roches latéritiques traversées. On a identifié même un puits inachevé à cause de ces roches latéritiques.

III.2.2.6. Niveau d’électrification des villages

L‟électrification est aussi un facteur important. Elle est assurée par la CEET (Compagnie d‟Energie Electrique du Togo) et a facilité l‟ouverture des buvettes et des boutiques de vente des produits de premières nécessités. Certaines maisons se sont branchées au réseau électrique mais le taux de branchement des populations reste faible.

III.2.2.7.Niveau d’équipement scolaire et de santé

En ce qui concerne la santé et l‟éducation des enfants, nous pouvons affirmer que l‟accès est assez important (plus de 50 % de scolarisation). Dans le domaine de la santé on distingue un hôpital fonctionnel et une case de santé non fonctionnelle. Par contre il existe plusieurs établissements scolaires bien construits au niveau des villages. On peut remarquer des écoles primaires, un collège mais pas de lycée (figure 12). La majorité des villages dispose au moins une école primaire mais l‟accès aux collèges présente encore quelques difficultés notamment la grande distance séparant certains villages au seul collège existant. Le

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Nord

Présentation par rapport aux villages Vers Kara Bola

Mosquée Koumondè

Hôpital Kadjalowa Mosquée

Mosquée Kpéwa

Retenue Domaine des militaire Alédjo-bas Vers Alédjo-Kadara

Mosquée Agaradè Parcking

Légende Etablissements scolaires Aglomération Echelle: Non réalisée à l'échelle Vers Marché Ouvrages existants Efolo Vers Sokode Titre : Carte de Situation des villages par rapport au Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Bassin Versant de Kpéwa Figure 12 : Carte du terroir du bassin versant de Kpéwa

La carte de la figure 12 ressort le regroupement des villages le long de la nationale N°1. À l‟intérieur du bassin à l‟est existe une absence complète des habitats. Une remarque très importante ici est que les zones de concentration des habitats sont bien éloignées des cours d‟eau, ce qui leur permet de ne pas ressentir l‟effet des dégradations observée. Rappelons que cette carte donne une représentation des observations sur le terrain et donc les limites ne sont pas déterminées à l‟échelle.

III.2.3. Niveau d’organisation sociale

L‟organisation sociale des communautés présentes, est aussi un point essentiel sur lequel nous nous sommes intéressés au cours de cette phase de l‟étude. Ceci permettra donc 41

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III.2.4. Résultat de l’enquête au niveau de Kpéwa

Cette seconde étape de l‟étude vient au renforcement de l‟étude diagnostique et permet de connaître l‟avis des populations face aux différentes propositions d‟aménagement et d‟identifier avec précision des cultures dominantes et techniques culturales. L‟enquête réalisées sur le bassin versant de Kpéwa vise à l‟origine tous les producteurs des villages présents. Etant difficile de les rencontrer individuellement une invitation leur a été adressée sur vendredi (le seul jour où tous sont libres) après la prière à 15 h. En effet les

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III.2.4.1. Identité des enquêtés

Tableau 3 : Répartition des producteurs selon le village

Village Effectif Pourcentage (%) Kpéwa 91 82,70 Alédjo bas 9 8,18 Agaradè 6 5,45 Kadjaloua 4 3,64 Koumondè 0 0

Selon les sondages, 82,70 % de la population du bassin versant de Kpéwa sont originaires de Kpéwa, 8,18 % sont du village d‟Alédjo bas, 5,45 % d‟Agaradè et 3,64 %, du village de Kadjaloua. On note par ailleurs l‟absence des producteurs du village de Koumondè sur le site. Ceci s‟explique par leur absence lors de la réunion de sensibilisation sur les propositions d‟aménagement. Leur cas a donc été traité individuellement sauf qu‟ils n‟ont pas pu rendre leur fiche à fin des enquêtes.

Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le droit foncier

Droit foncier Effectif Pourcentage (%) Propriétaire terrien 91 82,73 Non propriétaire 19 17,27

On remarque que 82,73 % des producteurs agricoles sont propriétaires des terres qu‟ils exploitent tandis que 17,27 % ne le sont pas. En effet plus de 80 % de la superficie du bassin versant de Kpéwa appartiennent au village de Kpéwa et les terres attribuées à un paysan originaire ne peuvent lui être retirées. En outre, la majorité des exploitants étant originaire de Kpéwa, le droit foncier tire à leur faveur.

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Tableau 5 : Répartition des producteurs selon la profession

Profession Effectif Pourcentage (%) cultivateur 63 57,27 Elèves 6 5,45 Ménagère 20 18,18 Autres 21 19,09

Il ressort de ce tableau que le domaine agricole constitue l‟activité principale des populations de Kpéwa avec 57,27 % des cultivateurs de profession, 5,45 % des élèves, 18,18% de ménagères et 19,09 % de profession comme chauffeur, maçon, menuisier, commerçant, enseignant, mécanicien. On voit donc que le secteur agricole représente un enjeu majeur d‟où son renforcement. Tableau 6 : Répartition des producteurs selon l’appartenance à MAPTO ;

Appartenance Effectif Pourcentage (%) Membre 109 99,09 Non membre 1 0,91

La plupart des producteurs soit 99,09 % affirment être membre de MAPTO alors que 0,91 % soit une seule personne des enquêtés ne l‟est pas. Cela révèle la forte sensibilisation et adhésion à MAPTO dues aux objectifs innovateurs et fiables de cette organisation. Nous rappelons que MAPTO Kpéwa regroupe environ 200 producteurs d‟après les sondages.

III.2.4.2. Evaluation des différentes cultures et techniques culturales

Tableau 7 : Répartition des producteurs selon la culture Saisons Pluvieuse Sèche Cultures Effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage (%) Maraîchage 35 31,82 90 81,18 Céréales 36 32,73 - - Tubercules 15 13,64 - - Anacardiers 15 13,64 - - Fruitiers 5 4,54 - -

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Ce tableau révèle que l‟activité agricole génératrice de revenu reste essentiellement la pratique du maraîchage en saison sèche (Février – Mars). En effet, plus de 80 % des producteurs pratiquent les cultures maraîchères telles que la tomate, le piment vert, le gombo en saison sèche. Le maraîchage en saison des pluies représente 31,82 % avec essentiellement la production du chou et de laitue. En saison pluvieuse, à part le maraîchage, les céréales (maïs) représentent 32,73 %, les tubercules (manioc, igname) 13,64 %, les anacardiers 13,64 % et les fruitiers 4,54 %. Par ailleurs, les céréales et les tubercules ne se cultivent pas en saison sèche. Le cumul des pourcentages de production des céréales et des tubercules donne 46,37 % ce qui démontre une dominance de ces produits en saison pluvieuse. De même ces deux type de culture sont réalisé sur de grande superficie (de 1 à 2 ha). Cette situation entraîne une mévente d‟où la baisse du prix. Pour ce qui concerne le maraîchage en saison des pluies, la problématique réside dans le faite qu‟il est pratiqué un peu partout (dans les maisons, derrière les constructions, dans les champs). Les producteurs n‟ont pas un marché pour la vente des choux si ce n‟est les femmes qui viennent les payer surplace. La culture du chou intervient localement dans la préparation des sauces de chou. Cette culture se confronte au problème de clôture principalement.

Tableau 8 : Répartition des producteurs selon la possibilité d’augmentation de superficie ;

Possibilité Effectif Pourcentage (%) Possible 99 90 % Impossible 11 10 %

On déduit de ce tableau que 90 % des producteurs sont en mesure d‟augmenter leur superficie de culture et 10 % sont dans l‟impossibilité. Ceci montre le niveau intéressant d‟augmentation des productions si un système d‟aménagement en termes de barrage est réalisé.

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Tableau 9 : Répartition des producteurs selon l’utilisation d’engrais ;

Type d’engrais Engrais chimique Fumier Utilisation effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage (%) Utilise 102 92,73 - - N‟utilise pas 8 7,27 - -

L‟utilisation des engrais chimiques (NPK, 15.15) prédomine avec 92,73 % des populations agricoles. Ce type d‟engrais est utilisé essentiellement par les producteurs pour les cultures maraîchères et parfois pour les céréales. Environ 7,27 % n‟utilise pas les engrais. Ce derniers taux représente la proportion des producteurs qui ne s‟impliquent pas dans le maraîchage. Les cultures maraîchères réussissent forcement dans ce secteur avec les engrais. La fertilisation des parcelles à partir du fumier représente 0 % donc aucun producteur sur les 110 retenus, n‟utilise du fumier. L‟élevage n‟est pas très développé au niveau des village ce qui ne simplifie pas l‟accès à une quantité importante de fumier. Tableau 10 : Répartition des producteurs selon la technique de culture;

Techniques Effectif Pourcentage (%) Rotation 59 53,64 Association 51 46,36

Bien que ne possédant pas de bonne terminologie des techniques culturales, les paysans en font quand même usage. Suite à cette enquête il est ressorti que 53,64 % des producteurs pratique la rotation et 46,36 % pratique l‟association des cultures. Cette dernière (association) se fait entre igname et maïs, igname et tomate. A ces techniques s‟ajoutent le billonnage et le buttage remarqué un peu partout sur les parcelles. Les sillons sont réalisés perpendiculairement à la pente donc selon les courbes de niveau et sur lesquels sont pratiquées les cultures maraîchères. Tableau 11 : Répartition des producteurs selon la pratique de jachère ;

Période 2 à 5 ans 5 à 10 ans Jachère Effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage (%) Pratiquant 103 93,64 2 1,82 Non pratiquant 5 4,54 - -

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On remarque que 93,64 % pratique la jachère durant 2 à 5ans pour les cultures de manioc principalement , 1,82 % de 5 à 10 ans et 4,54 % contribue à l‟utilisation continue des espaces de culture. Les sols utilisés pour les cultures maraîchères sont soumis généralement à une pression importante. Face à ce taux important de pratique de jachère on voit tout de suite que la forte dégradation observée sur le bassin est essentiellement dû au prélèvement d‟argile, l‟utilisation du bois de chauffe et la forte intensité de pluie.

Tableau 12 : Répartition des producteurs selon la technique de travail du sol ;

Outils Modernes Traditionnels Techniques Effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage (%) Labour - - 110 100 Autres - - - -

En ce qui concerne le travail du sol, le labour prédomine à 100 %. Les outils utilisés sont traditionnels notamment la houe, le daba, le coupe-coupe et la pioche. Pour les cultures maraîchères, les producteurs utilisent des houes à lame très petite ; parfois le désherbage se fait avec la main. Le daba est surtout utilisé pour le billonnage et le buttage. La houe à lame plus large est utilisée pour le sarclage. On peut noter que cette étape rudimentaire du travail du sol limite les productions à grande échelle.

Tableau 13 : Répartition des producteurs selon les moyens d’arrosage ;

Type d’arrosoir Effectif Pourcentage (%) Arrosoir 93 84,54 Motopompe 6 5,45 seau 7 6,36 Néant 4 3,64

La majorité, 93 enquêtés sur 110 soit 84,54 % utilise les arrosoirs alors que 5,45 % utilise la motopompe et 6,36 % le seau. Seul 3,64 % ne pratique pas des cultures nécessitant l‟arrosage. Face à cette insuffisance de motopompe, les cultures maraîchères sont pratiquées aux abords des cours d‟eau. Cela limite la production d‟une part et entraîne la dégradation du

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Problème effectif Pourcentage (%) Engrais 47 42,73 Semence 26 23,64 Maîtrise des techniques de 14 12,73 culture Insectes 41 37,27 Arrosage 7 6,36 Mévente 23 20,91 Transport 5 4,50

Les difficultés rencontrées par les producteurs dans le bassin sont multiples. Notons par ailleurs le problème d‟engrais (42,73 %), de semence (23,64 %), de la non maîtrise des techniques de cultures (12,73 %), des insectes (20,91 %) et de transport (4,50 %). On remarque une domination du problème d‟engrais, suivi du problème de semences et d‟insectes. Le problème d‟insectes est essentiellement dû au manque de traitement des cultures d‟où la nécessité d‟insecticides. Rappelons que les techniques culturales en termes de conservation des eaux et des sols sont peu connues. Tableau 15 : Répartition des producteurs selon le choix des techniques de protection ;

Techniques Effectif Pourcentage (%) Reboisement 73 66,36 Techniques culturales 30 27,27 Néant 17 15,45

L‟idée de reboisement du bassin en vue de stopper sa dégradation continuelle a été approuvée à 66,36 % des producteurs. Environ 27,27 % des producteurs sont plutôt favorables à l‟introduction des techniques culturales. On note aussi que 15,45 % n‟ont aucune idée face à cette problématique. Quant au reboisement, la plantation des anacardiers reste prioritaire

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Rentabilité Plus rentables Moins rentable Activités Effectif Pourcentage (%) Effectif Pourcentage (%) Elevage - - 34 30,91 Commerce 10 9,09 - - Artisanat - - 28 25,45 Chauffeur - - 7 6,36 Autres - - 11 10 Néant - - 20 18,18

Face à toutes ces activités telles que l‟élevage (30,91 %), l‟artisanat (25,45 %) et le métier de chauffeur (6,36 %), on constate que l‟agriculture est la seule activité prioritaire et rentable pour cette localité. Seul le commerce est plus rentable avec un taux faible de 9,09 % des producteurs. Les activités précitées viennent au renforcement de l‟agriculture. L‟élevage par ailleurs est constitué de poules, de chèvre, et de moutons. On peut retrouver au maximum 40 têtes de poules et 20 têtes de chèvres par éleveur. En général, l‟élevage des poules, des chèvres et des mouton de fait simultanément. En outre, 18,18 % des producteurs n‟ont aucune autre activité à part l‟agriculture, 10 % font d‟autres activités comme enseignement. Tableau 17 : Répartition des producteurs selon le moyen de chauffage ;

Moyen de chauffage Effectif Pourcentage (%) Bois de chauffe 81 73,64 Charbon de bois 29 26,36 Gag 0 0

Selon le tableau ci-dessus, 73,64 % des femmes des producteurs du bassin de Kpéwa utilisent le bois de chauffe et 26,36 % le charbon de bois. On remarque l‟absence d‟utilisation de gaz ou d‟autre source. Cet état de chose favorise la coupure anarchique du bois dans les

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Appuis extérieurs Effectif Pourcentage (%) Bénéficiaire 10 9,09 Non bénéficiaire 100 90,91

Seulement 10 % des producteurs ont bénéficié une fois des appuis des partenaires (ONG, administration …). Ces appuis en général sont d‟ordres techniques et matériels (la fourniture de pépinière, des formations). La plupart des interventions des ONG et administration (projet), ne concerne pas souvent le domaine agricole mais plutôt dans les constructions. Plus de 90 % n‟ont jamais bénéficié d‟une aide quelconque. Tableau 19 : Répartition des producteurs selon les attentes de MAPTO ;

Besoins Effectif Pourcentage (%) Formation sur des techniques 58 52,73 de production Engrais 35 31,82 Semence 32 29,09 Motopompe 20 18,18 Financement 44 40 Recherche de déboucher 6 5,45 (marché) Barrage 7 6,36 Suivi des activités 8 7,27 (encadrement) tuyaux 1 0,91

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ALIDJINOU Koffi / 2iE (Institut International d’Ingénierie de l’eau et de l’environnement) (Ex groupe EIER-ETSHER)/37ième promotion Juin 2008 Mémoire de fin d’études : Etude / Diagnostic Général du bassin versant de Kpéwa (Préfecture d’Assoli / Togo) et propositions des techniques d’’aménagement adaptées : cas des membres de MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo).

Les attentes des producteurs agricoles du bassin de Kpéwa de MAPTO, sont multiples. Par ordre d‟importance on retrouve : la formation sur des techniques de production (52,73 %), financement (40 %), engrais (31,82 %), semence (29,09 %), la motopompe (18,18 %). A ces besoins majeur et important s‟ajoute ceux de la recherche de débouché du marché (5,45 %), de barrage (6,36 %), d‟encadrement (7,27 %), et de tuyaux (0,91 %). Pour répondre aux attentes de ces membres, MAPTO devrait mettre sur place une campagne de formation en ce qui concerne les techniques de production, un comité de suivi d‟encadrement des activités des paysans, renforcer les capacités financières des bureaux préfectoraux, et cantonaux. Il devra de même disposer d‟un comité de gestion des projets pour une meilleure sensibilisation et de gestion des fonds attribuées à ces membres. On peut donc déduire de ce tableau que MAPTO Kpéwa a d‟énormes besoins auxquelles auxquels le bureau national devra tenir compte.

III.2.5. Résultats des enquêtes dans l’Assoli sur les activités agricoles et techniques de production L‟activité principale de la population d‟Assoli est essentiellement basée sur l‟agriculture. Cette activité jusqu‟alors basée sur la production des cultures céréalières (le sorgho et le maïs), les tubercules (l‟igname et le manioc), est aujourd‟hui entrain d‟être renforcée voire renversée par les cultures maraîchères. Il faut rappeler que la préfecture de l‟Assoli est une préfecture qui ne s‟est pas vite intéressée à la pratique des cultures maraîchères comme pour la Préfecture de la Kozah plus précisément à Kara, mis à part la population de Gandè et Efolo. Mais quand on fait le tour de cette localité on comprend tout suite avec son réseau hydrographique important que la pratique du maraîchage serait un atout pour cette population. La majorité de ceux qui ont compris le système et le pratique en témoigne des avantages et des bénéfices annuels qu‟il rapporte, ce qui a réveillé le reste de la population de la préfecture. Compte tenu de son importance, dans presque tous villages traversés chacun essaye de l‟adapter à son milieu. C‟est ainsi que certains le font en saison des pluies et d‟autres en contre saison. Etant jeunes dans une nouvelle phase de leur production, les paysans de cette préfecture sont confrontés à d‟énormes difficultés dont la formation en la matière et des appuis financiers. Au cours ce sondage nous avons donc visité un certain nombre de sites importants où des entretiens ont été fait avec les producteurs en vue d‟identifier le type de cultures,

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les saisons de cultures, la superficie de production, les techniques de production, l‟organisation en groupement des producteurs, leurs difficultés, leurs besoins etc. Les sites visités sont : Kpéwa, Môda, Kafaya, Dikorodè, Efolo, Alédjo, Gandè, Kpédéodè, Tchon yoro, Ataboudè, Bouladè, Essossolè, Daoudè (Dako).

III.2.5.1. Kpéwa

A Kpéwa, deux sites importants sont à distinguer : il s‟agit du site de maraîchage tout au long de Lawiya, Tchodiboua et au sein des villages et du site de maraîchage situé à l‟est de la nationale N°1 derrière le camp militaire, tout au long de deux cours d‟eau importants (Bolé et Kanisé). Le second site est le site utilisé par la majorité des producteurs de Kpéwa. Sa superficie peut être évaluée à environ 15 ha au total. Rappelons que la mise en valeur moins importante remarquée au niveau du B.V. excepté le site de Lawiya s‟explique par la présence de ce site. Etant confrontée au problème de dégradation des sols et de manque d‟eau dans les cours d‟eau (non pérennité du cours d‟eau), la population est obligée de fuir vers Bolé et Kanisé où les conditions de sols et eau reste encore satisfaisantes. Les cultures pratiquées sont la tomate (majoritaire), le piment vert et le gombo. Ces cultures réussissent parfaitement si l‟entretien minimal leur est accordé. Les saisons de production sont spécialement de Février à juin. Mise à part les problèmes communs à tous les producteurs maraîchers de l‟Assoli, ces derniers ont particulièrement le problème d‟accessibilité. En effet ce site est situé a environ 2 km du village dans les montagnes, ce qui pose un sérieux problème de transport. Pour transporter les produits, les maraîchers sont obligés de payer les femmes du village. Au niveau du site de Lawiya, la production est essentiellement la tomate (annexe 5, Photo a.1) et mélangé parfois par le piment vert. Cette production est assez importante et d‟une grande possibilité d‟extension grâce à la nature du sol qui le constitue (argilo-sableux). Ce site est situé à environ 100 m du village et est facilement accessible, ce qui facilite l‟écoulement des produits. Le cours d‟eau (Tchodiboua) présente une bonne capacité de stockage ce qui justifie d‟ailleurs des barrages qui y sont réalisés pour la pisciculture. Le problème des exploitants de ce site est le problème d‟eau puisque en période de culture (février) il n‟y a plus pratiquement d‟eau à l‟intérieur du lit sauf certains points où on peut remarquer l‟affleurement de la nappe. Pour résoudre ce problème les exploitants réalisent des

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III.2.5.2. Kafaya

Le site de Kafaya est situé à environ 2 km au sud du bassin versant de Kpéwa. Le sol est argilo-sableux manifestement fertile, mais parfois pentu où sont pratiquées des cultures en terrasses. Il s‟agit d‟un site par excellence des cultures maraîchères. On y produit le piment vert, les poivrons et essentiellement des tomates (annexe 5, Photo a.2) en contre saison (février – avril). Au niveau de ce site, les producteurs exploitent le cours d‟eau tchamaboua et ne sont pas des membres de MAPTO. Il faut rappeler que la sensibilisation des membres du bureau cantonal de MAPTO n‟a pas encore atteint ce site.

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Les producteurs se sont organisés en association dite Association des producteurs et sont soutenus par l‟ONG ENKELI basée à Bafilo et à Sokodé. Cette association se regroupe chaque vendredi pour faire le point. La majorité des producteurs, dispose de leur propre motopompe et des arrosoirs. Ils ont bénéficié de l‟ONG, un barrage et l‟assistance technique par les visites des encadreurs. Le problème spécifique rencontré par ces exploitants est le problème d‟eau (le cours d‟eau tarit en saison sèche et de plus la position du barrage ne permet pas de couvrir un grand nombre d‟exploitants). A ce problème s‟ajoutent les problèmes généraux des maraîchers de l‟Assoli.

III.2.5.3. Dikorodè

Les producteurs de Dikorodè exploitent l‟amont du même cours d‟eau que ceux de Kafaya (tchamaboua). On y produit principalement la tomate (annexe 5, Photo a.3) développée généralement en terrasse. Le sol est identique à celui de Kafaya ce qui justifie l‟énorme exploitation observée. Les cultures sont pratiquées en contre saison (février - avril). L‟emplacement de ce site (dans les montagnes) rend difficile l‟accès aux véhicules à cause des montées. De même qu‟à Kpéwa les femmes sont payées par les producteurs pour le transport vers le village. Sur ce site au contraire, on assiste à l‟absence totale de groupement des producteurs. Ces derniers ne bénéficient par ailleurs d‟aucune aide des ONG ni organisation, et ne sont pas encore membre de MAPTO. Leurs problèmes sont aussi identiques à ceux de Kafaya (problème d‟eau). La plupart des producteurs se sont procurés des motopompes et des arrosoirs. Aux vues du nombre important des producteurs et d‟espaces exploités l‟insuffisance des motopompes devient un problème majeur. Tout espoir pour cette population serait donc la réalisation d‟un barrage ou des seuils pour une maximisation des productions.

III.2.5.4. Efolo

Efolo constitue l‟un des sites par excellence dans la pratique du maraîchage. Il produit chaque année de quoi remplir sur place, plus de 20 bus de tomate lors d‟une première récolte. La production des tomates est à un niveau remarquable sur ce site (annexe 5, Photo a.4). La spécificité de ces sols lui offre une production énorme non seulement en maraîchage, mais

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III.2.5.5. Alédjo kadara

Contrairement aux autres sites, le maraîchage dans l‟Alédjo kadara se pratique en saison des pluies (avril-mai) et essentiellement dans le village derrière les maisons. Les cultures remarquées sont variées, mais toujours dominées par les tomates (annexe 5. Photo a.5). On retrouve en plus les tomates : les carottes, les laitues, les choux, les poivrons, le maïs et le manioc. Les producteurs sont constitués en de petits groupements (par exemple le groupement TAKASSE pour les maraîchers). TAKASSE est constitué de 5 maraîchers qui se regroupent chaque premier vendredi du mois et font des cotisations à la fin de chaque récolte. Rappelons que les producteurs ne sont pas les membres de MAPTO. Le problème spécifique aux producteurs d‟Alédjo kadara est le problème d‟eau. Etant donné que la production se fait en saison des pluies, le prix devient plus bas (en moyenne 2.000 F la bassine) ce qui ne permet pas à la population de subvenir à ses besoins. Les cultures réalisées sont exposées aux petits élevages comme les chèvres et surtout des poules, ce qui demande des clôtures.

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III.2.5.6. Gandè

A Gandè se développent deux cultures principalement : les cultures maraîchères et les anacardiers. C‟est l‟un des anciens sites par excellence de production des cultures maraîchères. Le sol s‟y prête énormément grâce à ses caractéristiques. Le réseau hydrographique offre une grande possibilité de part sa pérennité. On produit généralement le piment vert, le gombo (annexe 5, Photo a.6), les légumes, l‟arachide, l‟oignon vert, l‟aubergine, et surtout la tomate. Pour la culture de tomate, les repiquages commencent en novembre et la récolte en décembre – janvier. Aux cultures maraîchères sont associés les céréales comme le maïs qui est produit en juin – juillet. A la fin des cultures maraîchères en contre saison la population se retire vers les plaines pour la production du maïs. Au sein des producteurs existe le groupement BIBONA subdivisé en sous groupements : LANGBAZO, KOUDIRINIDE, OULANDA, AKODOBAO et KADE KANDO. Ces groupements se rencontrent chaque premier vendredi du mois pour leur réunion. Ils disposent d‟une caisse à la COOPEC. C‟est un site qui a été l‟objet de l‟intervention des organismes comme FAO (pour la construction du grand barrage de Gandè) et TELEFOOD (pour la construction d‟un seuil). Notons qu‟aucun de ces ouvrages n‟est fonctionnel. Le barrage par ailleurs est cassé au niveau de la digue en béton et le seuil est sans intérêt pour la population. Réalisé en 2001 le barrage est cassé une année plus tard ce qui n‟a pas permis aux producteurs d‟économiser en vue d‟intervenir pour sa réparation. On peut remarquer que des tentatives de réparation de manière traditionnelle par la population ont tous échoué. Presque tous les producteurs maraîchers de Gandè sont aujourd‟hui membre de MAPTO et n‟attendent que ses soutiens pour trouver des solutions à tous leurs problèmes dont le principal est la réalisation d‟un ouvrage de stockage d‟eau du coté est (en aval du barrage existant) de la route pour une valorisation d‟une multitude d‟hectare exploitable le long de ce cours d‟eau. A ce problème s‟ajoute les problèmes jusqu'à alors communs à tous les sites.

III.2.5.7. Kpédéodè

Concernant une campagne d‟intensification des cultures maraîchères, Kpédéodè représente un site très important de part la qualité de ses sols (limono-sableux), son aspect (bas fond) et sa disponibilité en eau et en espace exploitable. Il est traversé par Sara, un cours d‟eau pérenne. Les cultures pratiquées sont essentiellement les cultures maraîchères

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(poivrons, piment vert et surtout les tomates : annexe 5, Photo a.7), les tubercules (manioc et igname), les céréales (maïs) et les anacardiers. Le maraîchage est pratiqué en contre saison (février – mars), les tubercules et le maïs sont pratiqués en saison des pluies (juin – juillet). C‟est un site qui a connu un important aménagement pour la mise en place de la riziculture. On peut observer surplace un barrage et une digue déversante. Le barrage est relié à l‟espace de culture par des canaux en vue d‟assurer l‟irrigation. On rappelle que c‟était un projet canadien qui a été abandonné par la population locale après leur départ. Ceci est essentiellement dû à l‟endommagement du barrage et le manque de moyen de la population tant techniquement que financièrement dans la prise en charge de l‟ouvrage. Actuellement les terres sont utilisées en partie pour les productions et les possibilités d‟extension sont très importantes. Les maraîchers sont organisés en groupement en vue d‟un meilleur rendement de leurs productions. On peut remarquer le groupement cascade constitué par dix (10) personnes qui se réunissent et disposent des caisses de cotisation. Aucun producteur ne dispose de motopompe ce qui limite la pratique du maraîchage à grande échelle. Les champs d‟anacardiers sont aussi importants sur ce site. On les retrouve sur les versants où le maraîchage est impraticable. Les producteurs d‟anacardiers sont aussi organisés en groupement pour la bonne gestion de cette culture.

III.2.5.8. Ataboudè

Le site d‟Ataboudè représente la suite du précédant (en aval) avec le même cours d‟eau (Sara). Elle possède les mêmes caractéristiques à la seule différence qu‟ici, l„une des deux berges n‟offre pas la possibilité de pratiquer du maraîchage. Sa pente est raide et ne permet donc pas l‟irrigation avec des systèmes traditionnels comme c‟est le cas sur l‟autre rive. En effet sur cette dernière, les exploitants ont réalisé des canaux d‟irrigation un peu partout entre les parcelles exploitées et avec des barrages traditionnels réalisés sur le cours d‟eau ils arrivent à dévier l‟eau. Ces canaux permettent l‟infiltration de l‟eau dans le sol, assurent les besoins en eau des cultures, réduisant ainsi le temps d‟arrosage. Cette pratique non seulement entraîne le gaspillage de l‟eau mais aussi engendre parfois des conflits à cause de la non maîtrise du système. La culture dominante sur ce site est le piment vert (annexe 5 Photo a.8) ensuite la tomate, l‟arachide et le gombo. Ces différentes cultures sont pratiquées en contre saison.

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Durant la saison des pluies les paysans cultivent le maïs pour profiter des engrais utilisés pour le maraîchage. Le site est entièrement accessible par les véhicules et la vente se fait des fois surplace dans les champs aux revendeuses qui viennent de Kara. C‟est aussi un site d‟intensification des cultures maraîchères grâce à la disponibilité d‟espaces cultivables et à la qualité des sols. Ce pendant l‟introduction des moyens d‟arrosage des cultures, comme des motopompes reste un problème particulier auquel il faut trouver des solutions. Tous les membres de ce site sont adhérents à MAPTO.

III.2.5.9. Bouladè

Ce site est drainé par le même cours d‟eau Sara (en aval d‟Ataboudè). Ses caractéristiques physiques sont identiques en ce qui concerne les sols. Les deux rives sont relativement plates augmentant les possibilités d‟exploitation. Les exploitants locaux sont peu nombreux et certains n‟ont pas encore la maîtrise de la pratique du maraîchage. La plupart viennent souvent de Soudou, et de Kara. Ceci justifie l‟absence du groupement des producteurs constatée. Les cultures maraîchères sont dominées par la tomate et le piment vert (annexe 5 Photo a.9). Les producteurs sont également adhérents à MAPTO.

III.2.5.10. Essossolè

C‟est un site identifié sur la route de Daoudè situé dans le canton de Bafilo. Il est drainé par la rivière Kpaya située en aval du BV étudié. Ses caractéristiques physiques (nature du sol, la pente, disponibilité en eau) sont favorables et les mises en valeur sont importantes. Néanmoins on assiste à une discontinuité des espaces mis en culture. Les cultures pratiquées sont dominées par les tomates en contre saison. Par manque des moyens d‟arrosage la population ce localise au point où l‟irrigation est simplifiée. En saison sèche les producteurs font du maïs pour la même raison de profiter des engrais des produits maraîchers. Les possibilités d‟extensions sont très importantes environ 15 ha. La plupart des exploitants sont des membres de MAPTO et des paysans venus de Kara. Ils sont organisés en groupement. On peut remarquer le groupement LANA-N‟DI constitué de 13 personnes pour le maraîchage et le maïs. Aucun exploitant ne dispose de motopompe ce qui constitue un frein à une production à grande échelle. L‟association des cultures est une technique pratiquée par les producteurs (annexe 5, Photo a.10).

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III.2.5.11. Daoudè

La production du manioc domine à Daoudè. Les maniocs produits sont utilisés surtout pour la fabrication du gari. Ce site requiert une attention particulière à cause de la nature du sol (hydromorphe : annexe 5, Photo a.11) et de l‟absence d‟un cours d‟eau important. Le maraîchage est pratiqué en saison des pluies et est soutenu par des puisards d‟environ 1 m de profondeur et 1 m de diamètre. On note la présence de plusieurs groupements (15) constitués tous des membres de MAPTO. Le maraîchage en saison des pluies est confronté à la production du manioc. En fonction de la disponibilité des espaces exploitables, un ouvrage de rétention d‟eau constituerait un atout majeur pour une production à grande échelle des cultures maraîchères en contre saison. Aux vues de tout ce qui précède, il ressort que le maraîchage et l‟anacardier, constituent pour tous les paysans membres de MAPTO Assoli les activités agricoles génératrices des revenues dominantes. Comme il est souligné au départ, l‟activité maraîchère est confrontée à des difficultés entre autre : - Manque d‟engrais ou son arrivée parfois tardive ; - Manque de semence - Manque de formation et de suivi des activités ; - Manque des moyens d‟arrosage : arrosoir et surtout motopompe ; - Manque de financement ou de crédit agricole. Tous ces problèmes sont communs pour tous les producteurs des sites visités et constituent un frein pour le développement des activités agricoles dans l‟Assoli. Ceci est d‟ailleurs visible quand on fait une analyse critique entre les sites précités. Cette analyse révèle que les sites comme Kafaya, Efolo et Gandè qui bénéficie des appuis des partenaires produisent à grande échelle. Ceci n‟est pas le cas des paysans de Kpéwa, Ataboudè, Kpédéodè, Essossolè, Môda, Daoudè, Bouladè qui ne bénéficie de rien des partenaires. Cependant se sont tous des sites à forte potentialité de pratique des cultures maraîchères et où la majorité des producteurs sont des membres de MAPTO. Sur tous ces sites, le travail du sol se fait par le labour à l‟aide des outils traditionnels comme : la houe, le daba, la pioche et le coupe-coupe. De même les techniques d‟irrigation sont très élémentaires avec des barrages traditionnels reliés à des canaux de déviation. L‟arrosage des cultures se fait par des arrosoirs, des bidons, des seaux et peu de motopompes. Rappelons qu‟en termes d‟équipement en matérielles agricoles

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ACTIVITES TECHNIQUE DE SITES PROBLEMES AGRICOLES CULTURE - Maraîchage - Labour Eau, semence, engrais Kpéwa - Anacardier - billonnage arrosage Kafaya - Maraîchage Labour, planches Eau, semence, engrais Dikorodè - Maraîchage Labour, - Terrasse Eau, semence, engrais - Maraîchage Labour, Buttage Efolo Eau, semence, engrais - Manioc, igname - Sillons Moda - Maraîchage Labour, Sillons Eau, semence, engrais - Maraîchage - Labour Alédjo kadara Eau, semence, engrais - manioc - buttage - Manioc - Labour Daoudè Eau, semence, engrais - Maraîchage - sillon Labour, planches Essossolè - Maraîchage Eau, semence, engrais paillage - Maraîchage Labour, planches semence, engrais, Bouladè - Sorgho paillage arrosage - Labour semence,engrais Ataboudè - Maraîchage - planches arrosage entretiens, semence, Tchon yoro - Anacardier - Labour engrais - Maraîchage - Labour semence, engrais Kpédéodè - Anacardier - planche arrosage - Maraîchage - Labour Gandè Eau, semence, engrais - Anacardier - planche

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On peut classer à l‟issue du tableau 20, les différents sites en fonction du cours d‟eau exploité. Ainsi les sites comme Kpédéodè, Ataboudè et Bouladè exploite le fleuve Sara, Essossolè exploite la rivière Kpaya, Dikorodè exploite la rivière Tchamaboua. Cela permet donc de retenir tout au long de ces cours d‟eau comme des bassins majeurs de pratique du maraîchage.

QUATRIEME PARTIE : PROPOSITIONS D’AMENAGEMENTS

IV.1. Proposition d’aménagement du bassin versant de Kpéwa

En ce qui concerne spécialement le site de Kpéwa plusieurs techniques d‟aménagement ont été identifiées en fonction des U.G. retenues et des possibilités d‟extension de l‟espace cultivable. Toutes les techniques viseront à stopper les dégradations du B.V. et de surcroît à accroître la production agricole de la population. Pour répondre aux attentes de cette localité, deux types de techniques d‟aménagement sont retenus en terme d‟aménagement sur le cours d‟eau (système de rétention d‟eau) et de techniques de CES sur les versants.

IV.1.1. Evaluation des besoins en eau

D‟après les enquêtes, la culture de tomate demande plus de quantité d‟eau parmi les cultures maraîchères. De plus l‟étude d‟évaluation des besoins en eau des tomates a montré que, un quart (1/4) d‟hectare de cette spéculation nécessite 1927 m3 d‟eau par cycle de production (MOINE A., septembre 2007,). On déduit donc de ce fait les besoins en eau d‟un (1) hectare de tomate que nous évaluons à 7708 m3. Ce volume représente donc la quantité minimale d‟eau par hectare de production que stockeront les ouvrages d‟aménagement à proposer sur les rivières. En fonction des capacités de stockage des cours d‟eau, de disponibilité des terres cultivables, et de l‟état de dégradation, on privilégiera un grand barrage, un petit barrage, ou carrément un réseau de petites digues filtrantes et les plantations.

IV.1.2. Unité géomorphologique I : (construction d’un barrage)

Lawiya est aussi marqué par l‟affleurement de la nappe. De l‟intérieur on peut observer des venues d‟eau au travers des roches. Ces affleurements assurent donc sa pérennité et

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IV.1.3. Unité géomorphologique II (un petit barrage et protection des rigoles)

En amont de Kpititchaou après les falaises et les roches latéritiques existe un sol argilo- sableux, relativement plat ayant une superficie de plus de cinq (5) hectares. Le passage des hautes tentions au dessus de ce sol interdisent des cultures de haute taille. Etant limité à la pratique des cultures maraîchères, cette dernière se trouve confronter à d‟énorme problème d‟eau. A cause de sa situation, l‟eau des pluies s‟écoule immédiatement vers l‟aval limitant ainsi l‟infiltration et réduisant la production même en saison des pluies. La réalisation d‟un petit barrage sur la rivière permettrait de retenir l‟eau pour une exploitation intensive. La dégradation observée au niveau du cours est caractérisée par une cuvette favorisant ainsi la réalisation de l‟ouvrage.

IV.1.4. Unité géomorphologique III : (un petit barrage, amendement, plantation et digues filtrantes)

La problématique de ce site est qu‟il est situé aux abords d‟un village où l‟extension est le plus ressenti. De plus la dégradation importante impose le reboisement à certains endroits du cours d‟eau. Pour faciliter la mise en culture des espaces aptes (maraîchage), un petit barrage serait une alternative importante sur le cours d‟eau kpaya à l‟est de la route (en amont). De plus un amendement par la fumure organique des sols cultivables (environ 3 ha) sera d‟une grande nécessité. Ce site est favorable au maraîchage en saison des pluies donc ce petit barrage viendra en appoint pour ces cultures en cas d‟irrégularité de pluies constatées sur le terrain. Des systèmes de protection des rigoles en terme d‟enrochement seraient un aspect très important pour diminuer l‟effet érosif de l‟écoulement concentré des eaux surtout du coté ouest de la route.

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IV.1.5. Unité géomorphologique IV : (petits barrages)

La mise en valeur de cette section est aussi importante mais discontinue ce qui limite la réalisation d‟un grand barrage. Le cours d‟eau présente une cuvette importante pour la mise en place de cette dernière. Mais une analyse du grand barrage de Kpéwa révèle le risque d‟apparition des roches latéritiques sur des espaces exploitable si l‟idée d‟un ouvrage important comme le barrage, est arrêtée. Nous proposons donc de ce fait deux petits barrages sur le cours d‟eau pour le stockage de la quantité nécessaire d‟eau pour les cultures. Les espaces cultivables pour le maraîchage pourront atteindre six (6) hectares.

IV.1.6. Unité géomorphologique V : (plantation, digues filtrantes)

Pour permettre à la population d‟exploiter sans risque de perte des terres exploitables le long des rivières, il est important de protéger les crêtes par un reboisement. Le reboisement devra permettre la mise en place de l‟agroforesterie. Suite à l‟enquête socio-économique il ressort que la plantation des anacardiers est la plus adaptée. Cette plantation sera faite sur environ cent hectares. Ce reboisement sera donc appuyé par un réseau de petites digues filtrantes en vue de limiter le transport des terres. Tableau 21 : Propositions d’aménagement du B.V. de Kpéwa ;

ETUDES PROPOSITION CONDITIONS COMPLEMENTAIRES

D’AMENAGEMENT PREALABLES AVANT PRISE DE DECISION 1) Etude géotechnique,

1) Barrage ; caractérisation du 2) Protection des rigoles 1) Possibilité d‟une comportement de la nappe par perré ou maintenance (potentialité, battement, U.G. I enrochement 2) Introduction des moyens matériau réservoir) et 3) sillon perpendiculaire d‟arrosages identification des besoins

à la pente et paillage 2) Evaluation des volumes

par ordre de priorité ordre par

d‟enrochement

1) Possibilité d‟une 1) étude géotechnique et 1) Un Petit barrage

à aménager à maintenance et introduction identification des besoins 2) Enrochement des rigoles U.G. II des moyens d‟arrosages 2) évaluation des volumes

U.G. U.G. 3) sillon perpendiculaire à la 2) Faisabilité économique d‟enrochement pente et paillage

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1) Formation sur la mise en 1) Plantations 1) Inventaire des sols aptes place des petits plants 2) Enrochement des rigoles 2) Evaluation des volumes U.G. III 2) Faisabilité économique 3) Un Petit barrage d‟enrochement 3) possibilité d‟une 4) sillon perpendiculaire à la 3) étude géotechnique et maintenance et introduction pente et paillage identification des besoins des moyens d‟arrosages 1) Deux Petits barrages 1) possibilité d‟une surmontés de seuils dans le lit 1) étude géotechnique et maintenance et introduction mineur identification des besoins des moyens d‟arrosages U.G. IV 2) Enrochement des rigoles 2) évaluation des volumes 2) Faisabilité économique, 3) sillon perpendiculaire à la d‟enrochement

pente et paillage 1) Plantation des anacardiers Formation sur la mise en 2) Réseau de petites digues Inventaire des sols aptes U.G. V place des petits plants filtrantes

Pour tous les sites de production nous insistons surtout dans un souci de préservation, sur la mise en place des bandes enherbées bordant les parcelles mises en valeur à proximité des cours d‟eau. A ces déférentes propositions d‟aménagement (tableau 21) s‟ajoute un aspect très important qui constitue la mise à la disposition des producteurs, des moyens d‟arrosage comme quelques motopompes, indispensable aujourd‟hui dans la production à grande échelle. On peut également s‟intéresser à la question de financement pour permettre aux producteurs de s‟approvisionner en intrant agricole. De même la question de marchée n‟est pas du reste car nécessaire pour une production massive.

IV.2. Analyse financière Avant toutes prise de décision en ce qui concerne les aménagements proposés, il est nécessaire de faire une évaluation financière des différentes spéculations en vue de juger de leur pertinence. Cette étude financière sera faite en considérant une superficie d‟un (1) hectare d‟une spéculation. Pour l‟évaluation des volumes de stockage dans le cas de proposition des ouvrages, la culture dont le besoin en eau est le plus élevé (pour le maraîchage spécialement) sera retenue.

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IV.2.1. Evaluation financière pour le maraîchage

Pour cette évaluation, les données et hypothèses suivantes seront retenues :  Un hectare de superficie  Culture retenue : le chou  Saison de culture : saison des pluies ;  Intervalle entre deux pieds : 0,6 m,  Prix moyen d‟un pied de chou : 200 FCFA Les différentes données ont été recueillies lors du diagnostique socio-économique. D‟après ces données, un hectare de chou comporterait environ 27 450 pieds et produirait une recette totale de 5 500 000 FCFA. L‟évaluation des dépenses en ce référant aux travaux de MOINE A., (2007), ont permis d‟établir un compte d‟exploitation de la culture du chou. Tableau 22 : Compte d’exploitation pour 1 hectare de choux ;

Charges Recettes Type de Quantité Prix unitaire Prix Total Rendements Prix d‟un pied charge nécessaire (FCFA) (FCFA) (pied) (FCFA) Main 126 000 d‟œuvre

Engrais 16 sacs 13000/sacs 208 000

Pesticides 84 l 10000/l 84 000 27 450 pieds 200

Matériels 40 000 d‟irrigation Semences 800g 8000/100g 64 000

Total charges 522 000 Total recettes 5 500 000

Total bénéfices 4 978 000

IV.2.2. Evaluation financière pour les anacardiers

Données et hypothèse d‟évaluation :  Superficie : Un hectare  Intervalle entre deux plans : 10 m  Prix d‟un jeune plan de 5 ans : 600 FCFA

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Un (1) hectare de jeunes plants (de 5 ans) d‟anacardier de 10 m d‟intervalle fournirait 121 plants et produirait une recette totale de 72 600 FCFA. Pour les dépenses évaluées à 20 % on bénéficiera de au total 58 080 FCFA. Cette analyse financière révèle donc l‟importance de la mise en place d‟un ouvrage d‟aménagement si les superficies exploitables sont supérieures à 1 ha et que les caractéristiques physiques du site s‟y prêtent. Les caractéristiques des cours d‟eau ne permettant pas toujours le stockage d‟un volume assez important et que l‟irrégularité des pluies n‟est pas à ignorer, nous proposerons pour la suite au niveau de Kpéwa des petits barrages pour un maraîchage en saison des pluies si la superficie dépasse 1 ha. Ces ouvrages permettront donc de garantir les besoins en eau des cultures si l‟on veut atteindre un rendement optimum.

IV.2.3. Evaluation financière des ouvrages proposés Les ouvrages d‟aménagement proposés doivent nous permettre d‟augmenter les superficies des cultures maraîchères en saison sèche. Mais au niveau de certaines UG (UG II et UG III), la caractéristique des cours d‟eau ne permet pas un stockage d‟eau conséquent donc ces cultures (maraîchage) seront favorables en saison des pluies et soutenu par des petits barrages.

Tableau 23 : Récapitulatif des ouvrages proposés et superficies disponibles ;

SUPERFICIE SAISON TYPE DE OUVRAGE PROPOSE DISPONIBLE DE CULTURE (hectare) CULTURE U.G. I Barrage ; Maraîchage ; 15 Sèche U.G. II 1) Un Petit barrage Maraîchage 5 Pluie 1) Plantations 1) Anacardiers 1) 5 1) Annuelle U.G. III 3) Un Petit barrage 2) Maraîchage 2) 3 2) Pluie U.G. IV 1) Deux Petits barrages Maraîchage 6 Pluie 2) Réseau de petites U.G. V Anacardiers 80 Annuelle digues filtrantes

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Tableau 24: Estimation du volume de stockage et des revenues ;

SUPERFICIE VOLUME DE REVENUE OUVRAGE PROPOSE DISPONIBLE STOCKAGE (FCFA) (hectare) (m3) U.G. I Barrage ; 15 115620 74 670 000 U.G. II 1) Un Petit barrage 5 38540 24 890 000 1) Plantations 1) 5 290 400 U.G. III 3) Un Petit barrage 2) 3 2) 23124 14 934 000 U.G. IV 1) Deux Petits barrages 6 46248 29 868 000 2) Réseau de petites digues U.G. V 80 - 4 646 400 filtrantes

Le tableau 24 présente des bénéfices intéressants mais il faut noter qu‟avant d‟atteindre ce niveau de revenu il faut posséder des matériels comme ceux d‟irrigation par exemple à travers un fond de base des activités. Les superficies n‟appartiendraient pas forcement à un seul exploitant d‟où la nécessité de mettre en place avant toute réalisation un comité de gestion comprenant au moins un technicien pour assurer la maintenance continue des ouvrages. Avant de se lancer dans le reboisement de la zone il faut prendre en considération la valorisation en cultures maraîchères des sites aptes considérés.

IV.3. Propositions d’aménagement et de suivi des activités des sites visités

A l‟issue des résultats du sondage, Nous remarquons que, Assoli regorge d‟une grande possibilité dans la pratique du maraîchage comme activité génératrice de revenue des paysans. Cependant la production reste encore minime et rudimentaire sur certains sites à cause de la non maîtrise des techniques de production et des difficultés rencontrées. Ainsi, il est nécessaire d‟accompagner les paysans de cette localité dans leur production par des formations et mettre à leurs dispositions un financement de base. Cela ne pourra se passer d‟un soutient financier du bureau préfectoral en vue de mettre à sa disposition un moyen de déplacement pour une meilleur maîtrise des sites et gestion des activités. Le tableau a.1 de l’annexe 5 donnes les différents aménagements proposés.

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Nord Propositions d'aménagement Vers Kara

Reboisement Reboisement Retenue 5 Kpaya Kpaya Retenue 3

Tchodiboua

100 m Reboisement retenue endomagée

Kpititchaou Retenue 4

Reboisement

Ligne Retenuedes hautes tensions 2

Retenue 100 m Reboiement Tchodiboua Nationale N°1 Retenue 1

Lawiya

Légende Cours d'eau Les falaises Rigoles marquées Route nationnale N°1 Contour du Bassin Versant Echelle: Non réalisée à l'échelle Vers Sokode Limites de la zone de reboisement Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Carte d'aménagement du bassin versant de Kpéwa

Figure 13 : Carte d’aménagement proposé

La carte de la figure 13 présente les différents aménagements proposés sur le BV de Kpéwa. Les numéros indiqués devant les retenues indiquent l‟ordre de priorité du choix de réalisation des ouvrages.

IV.4. Etude d’impact environnementale du bassin versant de Kpéwa

Il est souvent intéressant de mener des actions de développement durable en mettant à la disposition des paysans, des ouvrages coûteux, ou comme dans le cas présent (le reboisement). Mais que ces actions profitent-elles réellement à la population ? L‟étude d‟impact environnemental constitue donc la solution finale à cette inquiétude. C‟est donc à cet effet que vient après le choix de tout aménagement ce volet pour justifier le bien être des réalisations. Les études d‟impact environnemental et social constituent un instrument de planification qui prend en compte l‟ensemble des facteurs environnementaux tout en se 68

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Tableau 25 : Etude d’impact sur l’environnement et mesure d’atténuation ;

IMPACTS Intensité et Mesures MILIEUX ENVIRONNEMENTAUX nature importance d’atténuation - Modification des Eau caractéristiques des eaux de Positive majeur - surface et souterraines.

Modification de la nature Sol Positif mineure - du sol et des sédiments

- Amélioration de la qualité PHYSIQUE de l‟air par l‟atténuation de Air positif majeur - la poussière et contribue à la réduction du CO2; - Destruction ou Reconstitution modification du couvert de la végétation BIOLOGIQUE Flore et faune végétal ; Négatif majeur le long des cours - Destruction des plantes d‟eau (bande médicinale ; enherbée)

- identification Cadre socio- - Destruction du site de nouveaux

économique et d‟approvisionnement en Négatif majeur sites HUMAIN infrastructure bois de chauffe d‟approvisionne ment en bois de chauffes

Cette étude d‟impact n‟est qu‟une synthèse d‟une étude d‟impact environnemental détaillée que nous recommandons avant toute réalisation. Cela permettrait surtout d‟évaluer l‟importance des réalisations au détriment des plantes médicinales par exemple.

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V. CONCLUSION

Le bassin versant de Kpéwa fortement dégradé par des différents effets anthropiques et climatiques représente tout de même un site très important. C‟est d‟ailleurs cet aspect qui a été à l‟origine des différents projets qu‟il a connu jusqu‟alors (des grands projets de pisciculture). La présence des falaises, la température et le passage de la nationale N°1 font de ce site un lieu touristique. Cette caractéristique de la zone suscite donc l‟idée d‟en faire un site par excellence d‟une production agricole et d‟assurer sa protection contre l‟érosion. A l‟issu de toutes investigations, l‟importance de faire du maraîchage en contre saison et en saison des pluies le long des cours d‟eau et à l‟intérieur des villages ainsi que le reboisement notamment la plantation des anacardiers, permettraient la valorisation et la protection du milieu. De même pour toute la préfecture de l‟Assoli, la valorisation de ces deux types de culture constituerait un atout très important pour relever le niveau de revenu des paysans. Pour arriver à ces fins il faut mettre à la disposition de ces paysans, un fond de base accompagnée d‟un programme de suivi rigoureux de gestion. Particulièrement pour le cas de Kpéwa des aspects très importants sont à considérer. Il s‟agit donc de trouver des alternatives quant à la question de prélèvement d‟argile pour les constructions, et de la problématique des latrines. Les différents aménagements proposés limiteront les prélèvements d‟argile pour les constructions. Un site sera à cet effet aménagé pour ces prélèvements. Une sensibilisation de la population est indispensable pour la discipline sanitaire. A ces deux aspects il est nécessaire d‟ajouter la question de l‟approvisionnement en bois de chauffe pour une meilleure gestion des plantations d‟anacardiers. Le marché de la localité n‟étant pas animé par la population, une sensibilisation de cette dernière s‟avère nécessaire afin de le revaloriser pour une meilleure évacuation des produits issus de l‟unité de production du bassin versant.

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VI. BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages et articles

ALTINE YATTARA M. A., 2006, mémoire de fin d‟étude : Etude de la gestion de la fertilité des sols dans l‟ancien Bassin cotonnier de l‟Ouest du Burkina, 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. BOURAIMA Z., 2007, Cours de techniques d‟enquête. 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. CAMPHUIS N. G., 1994, Aménagement du bassin versant 1ère partie : le sol et ses constituants, 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. FOURD J. P., février 2008, Etude préliminaire du développement de l‟irrigation de parcelles maraîchères dans la région de la Kara, Sokodé, Togo. FOURNIER J. et DURAND J. M., 2002, Le diagnostic des bas-fonds soudano- sahéliens : guide Méthodologique et technique, 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. Edgar Fernandez B., Stratégie pour le renforcement de l‟aménagement des Bassins Versants de montagne en zone tropicale. IBRAHIMA A., 1994, Cours d‟agriculture : agriculture générale. 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. Ministère de Plan Togo, 1981, Rapport régional, Lomé, Togo. MOINE A., septembre 2007, Rapport Cadre de la filière Tomate : bassin de production de la Kara, Sokodé, Togo. Rapport préfectoral de la région de la Kara, (2004), la préfecture de l‟Assoli, Bafilo, Togo. Rapport annuel du programme de renforcement des capacités d‟intervention de MAPTO, décembre 2007, Sokodé, Togo. YACOUBA H., 2001, Cours d‟agriculture : Gestion de la fertilité des sols et technique de production, 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso. YACOUBA H., 1999, cours de conservation des eaux et des sols, 2iE, Ouagadougou, Burkina Faso.

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VII. ANNEXES

Sommaire Annexe 1 : Fiche d‟enquête ...... 73 Annexe 2 : Figures des technique de CES ...... 75 Annexe 3 : Les images sur les éléments du bassin versant ...... 78 Annexe 4 : Les cartes et les coupes réalisées sur le B.V. de Kpéwa ...... 82 Annexe 5 : Les images des parcelles de culture dans l‟Assoli et Tableau de proposition d‟aménagement des sites visités ...... 84 Annexe 6 : Détail de l‟étude monographique ...... 90

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Annexe 1 : Fiche d’enquête Date : Ethnie : Nom de l‟exploitant : Droit foncier : Nom du village : Profession : 1 Etes-vous membre de MAPTO ? - Oui - Non 2 Quelle(s) culture(s) pratiquez-vous ? de quel mois à quel mois ? quelle est la superficie de chaque culture ? Type de culture Période de culture Superficie

3 Pouvez-vous augmenter la superficie de votre champ? - Oui , de combien ? …………. - Non ; 4 Apportez-vous des engrais à votre culture ? - Oui , quel type d‟engrais ? …………………………………………………. ………………………………………….., quelle quantité ? ……………; -Non , quelle est la technique que vous utilisez pour améliorer votre sol ? 5 Quelle(s) technique(s) de culture utilisez-vous ? Rotation , Association ; 6 Pratiquez-vous la jachère ? Oui , pendant combien de temps ? ……...... Non ; 7 Quel(s) moyen(s) utilisez-vous pour travailler la terre ? - Labour , avec quels outils ………………………………… - Autre(s) ……………………………………………………………………………... 8 Arrosez-vous votre culture ? - Oui , avec quoi ? ……...... Comment l‟avez-vous acquis ? ………..………………………; Où prenez vous l‟eau ? ………………Non ; 9 Quel est le nombre de personne valide travaillant dans votre champ ? 10 Vous cultivez votre champ depuis combien d‟Année ? 11 Avez-vous remarqué une baisse de votre production ?

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- Oui ; - Non ; 12 Avez-vous eu un problème particulier dû à la dégradation de votre sol ? - Oui , quel problème ? ……………… - Non ; 13 Quelles autres difficultés rencontrez-vous au niveau de votre production ? 14 Avez-vous remarqué la dégradation croissante de votre sol dû à l‟érosion ? - Oui - Non 15 Que pensez-vous faire pour stopper cette dégradation ? 16 Quelles activités faites-vous à part l‟agriculture ? 17 Cette activité vous rapporte mieux que l‟agriculture ? - Oui - Non 18 Pratiquez-vous l‟élevage ? - Oui , quel type d‟animaux ? ………….……………Quel est le nombre ? …… - Non ; 19 Aimeriez-vous développer la plantation des anacardiers ? - Oui , de quoi auriez vous besoins ? …….…………………………………… ; - Non , quel type d‟arbre aimeriez vous planter pour stopper l‟érosion ? 20 Que rapporte un plan d‟anacardier ? 21 Comment arrivez-vous à vendre les graines d‟anacardier ? 22 Aimeriez-vous développer la culture du chou en saison des pluies ? - Oui , de quoi auriez vous besoins ? ……………- Non , pourquoi ? ; 23 Avez-vous un marché pour la vente du chou ? 24 Quel est le prix d‟un pied de chou en période de vente ? 25 Quels moyens utilise votre femme pour faire la cuisine ? 26 Si bois de chauffe, où les coupez-vous ? 27 Quel type de bois utilisez-vous pour chauffer ? 28 Pour quelles autres utilisations, coupez-vous le bois ? 29 Y a-t-il eu un reboisement dans la région ? - Oui - Non 30 Avez-vous déjà bénéficié des appuis des partenaires (administration, ONG, …) ? - Oui - Non ; *Si oui, de quel(s) partenaire(s) ? ……………………………………………………… 31 Qu‟attendez-vous aujourd‟hui de MAPTO ?

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Annexe 2 : Figures des technique de CES

Figure 1 : Terrasse d'irrigation (FAO, 1993)

Figure 2 : Terrasse en escalier à profil déversé vers l'amont (FAO. 1993)

Figure 3 : Muret (R Benrand. 1993)

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Figure 4 : Type de banquette à profil normal (CTFF, 1979)

Fossé amont

Diguette

20 à 30 m 1 à 1, 5 m

Figure 5 : Diguette en terre (Rochette 1989)

Figure 6 : Diguette filtrante sans tapis (PATECORE. 1992)

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Figure 7 : Cordons en pierres : cordons à trois pierres (CMDT. 1095)

Figure 8: Disposition des trous de Zaï (Rochette, 1989)

Figure 9 : Demi-lunes (Rochette, 1989) 77

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Annexe 3 : Les images sur les éléments du bassin versant

Photo a.1 : champ d‟igname sur le bassin de Kpéwa

Photo a.2 : affleurement de la roche latéritique sur le bassin de Kpéwa

Photo a.3 : Barrage traditionnel sur Tchodiboua, à Kpéwa

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Photo a.4 : Site d‟obtention d‟eau potable sur Kpaya, à Kpéwa

Photo a.5 : site de vente du bois de chauffe à Kpéwa

Photo a.5 : Producteurs de Kpéwa, présentation des résultats de l‟aspect physique

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Photo a.6 : Le grand barrage de Kpéwa

Photo a.7 : Apport colluviaux

Photo a.8 : Sable prélevé sur Kpititchaou à Kpéwa

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Photo a.9 : espace cultivable sous les hautes tensions

Photo a.10 : forage manuel en panne à Kpéwa

Photo a.11 : Type de puits en bon état à Kpéwa

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Annexe 4 : Les cartes et les coupes réalisées sur le B.V. de Kpéwa

sens d'écoulement

Légende

Arbres sauvages Blocs de quartz Arbustes Les falaises Affleurement de la latérite

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe K1 - K1

Figure1. Profil en travers de Kpititchaou (coupe K1-K1 sur la carte de dégradation)

sens d'écoulement

Légende

Arbres sauvages Les butes de manioc Arbustes Les falaises Cultures maraîchers Affleurement de la latérite

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe T - T

Figure 2. Profil en travers de Tchodiboua (coupe T-T sur la carte de dégradation)

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Nord

Bassin Versant de Kpéwa Vers Kara Bola

N N N N N N A AA A A Koumondè

N

N E E E A T A AA E E AA T T N A A A A A N T T A N N T A N N T T A A T E T E E E

N Hôpital N

N Kadjalowa A A A N A

N N N E E E E E E A A A E E E A A N N E A A E N A A A A N E E E A A T T T E E T T E E E E E N N N N N N N N N N N Kpéwa T T T T T N T T T T T N N

retenue T T T T T T T T N T T T T Vers T T T T Alédjo-Kadara A T A Alédjo-bas T T T T T T A T T T T T T A T T A T T T T T T T Agaradè T T N Parcking

Légende Ecoles aglomération Marché Ouvrage existant Vers

Efolo Vers Sokode Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Carte détaillée du Bassin Versant de Kpéwa

Figure 3. Carte détaillée du bassin versant de Kpéwa

Néré

Eucalyptus Néré Teck Anacardiers Arbres sauvages Construstions Falaise Arbustes

Bute d'igname I Sillons

Cultures maraîchères

Roche mère (quartz)

sens d'écoulement

Sud Nord

Date : 20/04/08 Auteur : ALIDJINOU Koffi Titre : Coupe transversale du bassin versant de Kpéwa

Figure 3. Coupe transversale du bassin versant de Kpéwa

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Annexe 5 : Les images des parcelles de culture dans l’Assoli et Tableau de proposition d’aménagement des sites visités

Photo a.1 : champ de tomate à Lawiya

Photo a.2 : champ de tomate à Kafaya

Photo a.3 : champ de tomate à Dikorodè

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Photo a.4 : champ de tomate à Efolo

Photo a. 5 : champ de tomate à Alédjo kadara

Photo a.6 : champ de gombo à Gandè et le barra endommagé

Photo a.7 : champ de piment vert à kpédéodè

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Photo a.8 : champ de piment vert à Ataboudè

Photo a.9 : champ de piment vert à Bouladè

Photo a.10 : champ de chou associe avec gombo à Essossolè

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Photo a.11 : champ de tomate sur un sol hydromorphe à Daoudè

TABLEAU a.1 : Propositions d‟aménagement et de suivi des activités des sites visités

ACTIVITES PROPOSITION SITES TECHNIQUE DE SUIVI AGRICOLES D’AMENAGEMENT - formation sur : la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des activités par la mise en disposition d‟un Kpéwa (2ème - Maraîchage - financement encadreur et gestionnaire ; site) - Anacardier -un petit barrage - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des activités par la mise en disposition d‟un Kafaya - Maraîchage -un petit barrage encadreur et gestionnaire - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des Dikorodè - Maraîchage - un grand barrage activités par la mise en disposition d‟un encadreur et gestionnaire - la mise en place des magasins d‟engrais

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et semence - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des - Maraîchage activités par la mise en disposition d‟un Efolo - Manioc, - un bouli encadreur et gestionnaire igname - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des activités par la mise en disposition d‟un Moda - Maraîchage - un petit barrage encadreur et gestionnaire - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la - bassins de rétention maintenance des ouvrages et suivi des d‟eau des toits en activités par la mise en disposition d‟un Alédjo - Maraîchage saison pluvieuse pour encadreur et gestionnaire kadara - manioc une utilisation en - la mise en place des magasins d‟engrais saison sèche et semence - deux puits modernes - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des activités par la mise en disposition d‟un - Manioc - un bouli Daoudè encadreur et gestionnaire - Maraîchage - un grand barrage - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des activités par la mise en disposition d‟un - puits Essossolè - Maraîchage encadreur et gestionnaire Deux petits barrages - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la - Maraîchage Bouladè - puits maintenance des ouvrages et suivi des - Sorgho activités par la mise en disposition d‟un

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encadreur et gestionnaire - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures, la maintenance des ouvrages et suivi des - petits barrages activités par la mise en disposition d‟un Ataboudè - Maraîchage - canaux modernes encadreur et gestionnaire d‟irrigation - la mise en place des magasins d‟engrais et semence - l‟introduction des motopompes - formation sur la pratique des cultures et - financement pour Tchon yoro - Anacardier suivi des activités par la mise en l‟entretien. disposition d‟un encadreur et gestionnaire - petits barrages - formation sur la pratique des cultures, la - canaux modernes maintenance des ouvrages et suivi des d‟irrigation activités par la mise en disposition d‟un - Maraîchage Kpédéodè - réhabilitation de encadreur et gestionnaire - Anacardier l‟aménagement - la mise en place des magasins d‟engrais existant et semence - l‟introduction des motopompes - petits barrages en - formation sur la pratique des cultures, la aval du barrage maintenance des ouvrages et suivi des - Maraîchage existant activités par la mise en disposition d‟un Gandè - Anacardier - réhabilitation de encadreur et gestionnaire l‟ouvrage existant - la mise en place des magasins d‟engrais et semence

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Annexe 6 : Détail de l’étude monographique

1. Canton d’Alédjo Le canton d‟Alédjo compte neuf (9) villages (le village d‟Alédjo-Kadara (chef lieu), Alédjo- Bas, Agaradè, Dikorodè, Efolo, Kadjaloua, Kpéwa, Kolina, et Tagbadè) et est à majorité d‟ethnie Tem. Il a un relief montagneux avec un paysage pittoresque verdoyant. La pluviométrie atteint généralement 1600 mm d‟eau par an. On peut remarquer dans cette zone plusieurs sites touristiques comme : la faille d‟Alédjo, le rocher des morts, les falaises superposées du mont Lazi, la turbine de Lombo, l‟observatoire allemand, le campement, le sanctuaire de pèlerinage, les sommets des monts lazi, Agbangbabou, Atondo, et l‟Assoli. Il abrite une antenne relais de la télévision togolaise qui couvre le nord-togo, une antenne Radio France internationale, le togocel, et le télécom. Dans le domaine de la santé, le canton d‟Alédjo possède un centre de santé des sœurs du foyer de charité qui s‟est implanté depuis 1961. Son réseau hydrographique (les sources d‟eau) est très abondant et on peut distinguer entre autre : Mo, Lombo, Kanizi, Didaourè, Tafo, Lawiya, Tchamaboua, Bénéwé, Kpititchaou, et Tchodiboua. La végétation est essentiellement formée des forêts classées. Le secteur agricole représente le principal secteur de l‟économie de la population. On y produit : l‟igname, le manioc, la patate, le sorgho, le maïs, le haricot, l‟arachide, le soja, et le maraîchage (le poivron, le piment vert, et la tomate principalement), etc. Mais on remarque que les techniques culturales restent encore traditionnelles et rudimentaire. Les outils de travail du sol sont essentiellement la houe et le daba. 2 Le Canton de Koumondè Le canton de Koumondè est constitué de cinq villages (Katchaladè, Bou-woro, Soré, Kiderou, et Bouziré) et fait une superficie de 40,34 Km² avec une population de 4 150 habitants (estimation de 2004). Il est bâti sur les monts Alédjo et connaît une pluie diluvienne en juillet, août. On y distingue trois rivières essentielles : Kpaya qui prend sa source dans le mont saou et coule d‟Est en Ouest, Sara qui prend sa source dans la chaîne de montagne Kadjalado et Alimalaou (affluent de Sara). La végétation est constituée de la savane arborée et la forêt à l‟Est sur les monts ; on distingue : le néré, le Karité, les palmiers à huile, le rafia etc. L‟activité économique est basée sur l‟agriculture, le commerce, et la transformation du manioc en gari, le beurre de karité, la moutarde des fruits de néré, l‟huile rouge et noix de palme, la sève de rafia extraite donnant ainsi le bam (boisson locale). Les cultures vivrières sont donc l‟igname, le sorgho, le manioc, le maïs, le haricot, les arachides. L‟artisanat y est

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5 Le Canton de Bouladè Le canton de Bouladè regroupe onze (11) villages (Bouladè-Ouro-Afa-N‟da, Bouladè-Kabyè, Bouladè-Lamba, Kalampaï, Agnakpao, Kayali, Atchoro, Lawi, Kpamgbassi-Bouyo, Afidi, et leur fermes) avec une population de 4 269 habitants en 2004. Son relief est formé de plaine avec terrains latéritiques par endroit ; On y trouve quelques plateaux peu élevés et colline à 91

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6 Le Canton de Daoudè Le canton de Daoudè est composé de dix villages (Kawa, Tchènoudè, Kadjimarada, Tchavalim, Kadjando, Gnata, Soréda, Kpalada, Yara-Yara, et Koudjodoulou) et a une superficie de 224,17 km² avec une population de 5 087 habitants en 2004. Il est formé en grande partie d‟une zone montagneuse avec des monts Soudou-Dacko d‟Ouest en Est et dispose d‟un espace cultivable grand et très fertile. Son réseau hydrographique est formé de Kawa, Tchangbaou, Tcham, Kilémaou, et félima. La végétation est constituée de forêt, de savane arborée et on y rencontre des espèces comme : le teck, le néré, le karité, l‟acajou, le rônier, le kapokier, et le rafia. Les cultures agricoles sont : le manioc, l‟igname, l‟arachide, le haricot, le riz, les légumes. Ce Canton est le premier dans la transformation de Gari dans la Région de la Kara. Le secteur de l‟artisanat est constitué des forgerons, des maçons, des menuisiers, des potiers, des vanniers, et des sculpteurs. L‟élevage est surtout pratiqué par les peuhls : on rencontre des bovins, des ovins, des caprins et des volailles. La Préfecture d‟Assoli, contrairement à ce que l‟on pouvait penser à cause de son relief montagneux avec une géologie à dominance quartzite, est un véritable pôle agricole. Les plantations, le maraîchage et les tubercules y sont à ce jour très développés. La fabrication du Gari est aussi une activité très importante dans l‟Assoli plus précisément à Daoudè et Efolo. Cependant on peut dire qu‟elle a besoins des soutiens financiers pour la modernisation de sa technique culturale jusqu‟alors rudimentaire.

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RESUME

Protéger et valoriser le milieu naturel, augmenter le niveau de production agricole par des ouvrages d‟aménagements adaptés, donner à la population des moyens d‟en prendre soin, telles sont les objectifs de cette étude. En effet, au regard du processus de dégradation croissante du bassin versant de Kpéwa qui engendre la baisse de productivité des sols et partant la baisse du niveau de revenu des populations rurales, il urge que des actions correctives soient entreprises. Ces actions viseront à mieux conserver les eaux et les sols du bassin. Parmi les techniques de conservation des eaux et des sols, deux mesures ont été identifiées à travers cette étude : il s‟agit des mesures agronomiques et des mesures hydrauliques. Pour les mesures agronomiques il est proposé la plantation d‟anacardiers et des cultures en courbe de niveau accompagnées des mesures biologiques telles que les bandes enherbées le long des parcelles qui sont à proximité des cours d‟eau. Celles-ci seront soutenues par des mesures hydrauliques telles que la construction de petites digues filtrantes. Pour l‟augmentation de la production agricole, il serait nécessaire de réaliser une première retenue sur le cours de Lawiya et une seconde en amont de Kpititchaou. Dans la Préfecture d‟Assoli (Togo) trois cultures de rentes sont identifiées; il s‟agit des cultures maraîchères, des cultures de manioc et des anacardiers. C‟est à ces pratiques que sont livrés la plupart des membres du Mouvement Alliance Paysanne du Togo (MAPTO). Résoudre les problèmes des producteurs reviendrait, dans ce cas, à leur fournir en premier lieu des motopompes, des engrais, des semences et en second lieu, de mettre à leur disposition des encadreurs et des fonds de base.

Mots Clés : Bassin Versant de montagne, dégradation des sols, conservation des eaux et des sols, Kara, anacardiers.

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ABSTRACT

Protect and valorize the natural environment, increase the level of the agricultural production through some suitable measures, give to the population the means to apply durably and concretely these measures, here are the aims of this study. In the eyes of the strong deterioration of the basin of Kpéwa which provokes the drop of soils productivity and therefore the drop of the rural populations‟ income, it is necessary to find out some corrective actions in order to remedy this problem. The aim of these actions will be to preserve at the most the waters and the soils of the basin. Among the techniques of waters and soils conservation, two measures have been identified namely the agronomic measures and the hydraulic measures. Concerning the agronomics measures, the plantations of some cashew, the application of some farming techniques following the contour lines and the realization of some grassy strips along the parcels close to the waterways are recommended. Moreover, this will be reinforced by hydraulics measures like the construction of a network of filtering dykes. In order to increase the agricultural production, it should be necessary to firstly realize a dam on the waterway of Lawiya and secondly another one upstream the Kpititchaou‟s waterway. In Assoli (the prefecture which includes Kpéwa), three main crops have been identified namely the market gardening, the culture of cassava and the cashew tree. In fact most of the members of “Mouvement Alliance Paysanne du Togo” (MAPTO) devote themselves to these three crops. That is why a solution to the problem is firstly to supply to the farmers some motor-pumps, fertilizers, seeds, and secondly a training and financial support.

Key words: Pouring basins of mountain, deterioration of soils, conservation of waters and soils, Kara, cashew.

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