Les anciennes mines de fer de Montbéliard (). Données géologiques et gîtologiques

BRGMIRP-52640-FR novembre 2003

I Géosciences pour une Terre durable Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

BRGMIRP-52640-FR novembre 2003

Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public du BRGM 2003-DEPD01

J. Monthel

GBosciences pour une Terre durable 1 Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîfologiques

Mots-clés: Sidérolithique, Amas karstique, Mine de fer, Doubs, Montbéliard, , Béthencourt, Grand-Charmont, Châtenoy, Nommay, Travaux miniers souterrains, Géodéris, Aléas.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Monthel J. (2003) - Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques. BRGMIRP-52640-FR, 26 p., 4 fig., 2 pl. h.t.

O BRGM, 2003, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Synthèse

es mines de fer de la région de Montbéliard ont été principalement exploitées L durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les principaux sites d'extraction sont localisés sur les communes dlExincourt, Béthoncourt, Grand-Charmont, Châtenoy et Nommay.

Les gîtes sont en relation avec une longue période d'émersion-érosion, s'étendant du Crétacé terminal à l'Éocène. Ils correspondent, soit à des remplissages de cavités karstiques dans les calcaires du Jurassique supérieur, soit à une couche irrégulière développée à l'interface entre les calcaires lapiazés du Jurassique et une couverture conglomératique et argilo-gréseuse de l'Éocène moyen, Oligocène.

Les exploitations souterraines ont surtout concerné les sites de Charmont et dlExincourt. Sur ce dernier site, la couche a été exploitée jusqu'à près de 100 m de profondeur par un réseau irrégulier de puits, galeries et tailles. Les chantiers avaient pour toit un banc relativement induré de conglomérat à galets de calcaire ; ils étaient remblayés au fur et à mesure de l'exploitation.

Ce rapport est accompagné d'une carte géologique et d'une coupe interprétative qui illustrent la répartition, la morphologie et l'environnement géologique des principaux gîtes.

Durant le siècle écoulé, quelques effondrements localisés ont rappelé à la population les aléas que ces anciennes mines pouvaient encore occasionner. Afin de mieux caractériser la nature géologique et le comportement géotechnique des terrains situés au toit des principales exploitations souterraines, nous proposons la réalisation d'au moins trois sondages carottés de reconnaissance qui viendront étayer les rares données dont on dispose aujourd'hui pour modéliser et quantifier les risques liés à ces anciennes exploitations. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Sommaire

1. Introduction ...... 7

2. Bref historique des exploitations ferrifères du district de Montbéliard. Localisation des principaux gisements ...... 9

3. Inventaire. . des documents consultés, permettant de préciser la gîtologie des principaux gisements ...... II

4. Origine, nature et morphologie des minéralisations ferrifères ...... 13

5. Précisions sur la nature des formations situées au toit du minerai de fer ...... 15

6. Présentation de la carte géologique de synthèse. Répartition géographique des minéralisations ...... 19

7. Présentation d'une coupe de synthèse. Répartition verticale des minéralisations ...... 21

8. Conclusions ...... 23

9. Documents consultés ...... 25 Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Liste des figures

Fig. 1 - Carte de situation des principaux gîtes de fer de la région de Montbéliard...... 10

Fig. 2 - Description d'un puits de Charmont, d'après E. Thirria (1834)...... 15

Fig. 3 - Description d'un puits de Nommay, d'après E. Thirria (1834)...... 16 Fig. 4 - Coupe de la mine de fer d1Echelotte (Exincourt). Archives DRlRE de Besançon, reproduites par D. Morin (1993)...... 17

Liste des planches hors-texte

PI. 1 - Carte géologique des environs de Montbéliard (Doubs). Extraits des cartes géologiques à 1/50 000 de Lure (443), Belfort (444), Montbéliard (474) et Delle (475).

Pl. 2 - Coupe interprétative illustrant la répartition verticale, la morphologie et l'environnement géologique des gîtes de fer du Sidérolithique des environs de Montbéliard (Doubs). Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîfologiques

1. Introduction

e rapport a pour objectif de préciser la nature, la morphologie et l'environnement C géologique des minéralisations ferrifères du Sidérolithique des environs de Montbéliard.

Ce travail a été réalisé pour le compte de Géodéris dont le rôle est la gestion et la qualification des risques générés par les anciennes activités minières. L'étude s'inscrit dans un contexte plus large qui vise à rassembler dans un système d'information géographique l'ensemble des données relatives aux anciennes exploitations ferrifères du district de Montbéliard. Ce volet est en cours de réalisation par le SGR Bourgogne - Franche-Comté, sur la base des données regroupées dans deux rapports BRGM complémentaires, de juillet et décembre 2002 : - Étude des aléas liés à I'existence d'anciennes mines de fer dans le Pays de Montbéliard (Doubs) - Communes de Béthoncourt, de Grand-Charmont et d'Exincourt. Rapport BRGM RP-51345-FR ; - Aléas liés à I'existence d'anciennes mines de fer sur la commune dJEtupes(Doubs). Compléments au rapport RP-51345-FR. Rapport BRGMIRP-51794-FR. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

2. Bref historique des exploitations ferrifères du district de Montbéliard. Localisation des principaux gisements

L'exploitation du fer dans le district de Montbéliard serait à l'origine de la tradition industrielle de la région.

Les premiers travaux remontent au ~oyen-Âge.Les exploitations ou (( minières D sont exploitées dès 1440 pour l'alimentation du fourneau d'. D'abord cantonnées aux affleurements, les exploitations se sont progressivement approfondies et les productions ont atteint leur apogée durant la seconde moitié du XIXe siècle. Elles ont alors nécessité des travaux d'aménagement souterrain plus conséquents, à base de puits, traçages, recoupes et tailles, à des profondeurs maximales de 100 m environ. Le dernier mineur donne le dernier coup de pic à Exincourt, en août 1885.

Les principales informations chiffrées dont on dispose sont celles relatives à la concession d'Exincourt qui, entre 1862 et 1885, aurait produit 180 000 t de minerai « lavé » pour le compte de la Compagnie des Forges d'Audincourt.

Plusieurs sites ont été exploités. Après celui dlExincourt, les plus importants étaient ceux de Béthencourt, Charmont, Châtenois et Nommay, localisés à la périphérie de Montbéliard (fig. 1).

Toutes les exploitations ont cessé à la fin du XIXe siècle. Depuis cette époque, elles n'ont plus fait parler d'elles, à l'exception de quelques affaissements très localisés qui, au cours du siècle écoulé, ont rappelé à la population leur existence et les aléas qu'elles pouvaient encore occasionner. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Fig. 1 - Carte de situation des principaux gîtes de fer de la région de Montbéliard. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

3. Inventaire des documents consultés permettant de préciser la gîtologie des principaux gisements

La documentation géologique et minière relative à ces gîtes est peu abondante. Déjà, en 191 1, le directeur de la Compagnie des Forges d'Audincourt soulignait l'ancienneté des travaux miniers et le peu de renseignements qu'il possédait à leur sujet.

Parmi les documents consultés, on retiendra surtout : - la publication de Thirria (1834) : sur des gîtes de minerai de fer pisiforme du département du Doubs, recouverts par un dépôt lacustre appartenant aux terrains tertiaires, qui donne une description géologique très précise de deux puits d'exploitation, à Charmont et Nommay ; - le rapport de M. Douat (191 1) qui accompagne la demande en renonciation de la concession de fer dlExincourt ; très concis, il dresse un tour d'horizon complet sur l'ensemble des connaissances de l'époque ; - la thèse de D. Morin (1993) consacrée à l'archéologie minière des gîtes de fer de Franche-Comté ; les analyses détaillées s'appuient sur la consultation d'un nombre important de documents d'archives empruntés aux bibliothèques municipales et universitaires de Franche-Comté et aux DRlRE régionales. La bibliographie de cet ouvrage est de loin, la plus exhaustive des documents consultés ; - les cartes géologiques à 1/50 000 Lure, Belfort, Montbéliard et Delle qui nous ont permis d'établir un plan de synthèse géologique ; - les archives de la Banque de Données du Sous-sol du BRGM de Besançon ; certaines données viennent ponctuellement préciser la nature des formations géologiques qui coiffent les anciennes exploitations. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

4. Origine, nature et morphologie des minéralisations ferrifères

Les minéralisations ferrifères de la région de Montbéliard sont d'origine pédologique. Elles correspondent à des sols anciens, témoins d'une longue période d'altération ferralitique et de karstification, qui s'étend du Crétacé terminal à l'Éocène. Elles s'intercalent entre le soubassement jurassique et les sédiments marno- conglomératiques attribués à l'Éocène moyen-Oligocène du système de Bourogne.

Communément qualifié de « sidérolithique » ou dl« argiles sidérolithiques », le minerai est composé de pisolites et nodules d'hydroxydes de fer irrégulièrement répartis dans des argiles jaunes ou rouges, dans des proportions volumétriques maximales de 50 à 70 %. Avant son utilisation dans les fourneaux, le minerai était lavé de manière à éliminer la fraction argileuse.

Deux présentations sont classiquement distinguées : - amas ou « boyaux » dans le soubassement calcaire du Jurassique. II s'agit typiquement du remplissage de cavités karstiques par les argiles sidérolithiques. La morphologie de ce type d'amas est par nature irrégulière et capricieuse. Les auteurs de la notice de la carte géologique de Delle rapportent que certaines cavités pouvaient mesurer plus de 20 m de profondeur et 10 m2 de section ; - couche irrégulière, lenticulaire, superposée aux calcaires du Jurassique. Les argiles sidérolithiques constituent alors une croûte lenticulaire de 2 m d'épaisseur en moyenne et d'extension variable, étalée à la surface des calcaires jurassiques. Affleurante à l'ouest d'Audincourt, la couche d'argile sidérolithique pend de 5 - 6" vers l'est où elle a été reconnue sous plus de 90 m de recouvrement dans la concession d'Exincourt.

Les anciennes minières situées au nord de Béthencourt (Bussurel et Bois du Roy) correspondent à des amas karstiques greffés sur des failles et fractures de direction N-S, encaissés par les calcaires du Jurassique supérieur. Les remplissages ferrugineux ont été exploités à partir de la surface, suivant des allongements de 500 m environ et des profondeurs comprises entre 5 et 20 m. Vidées de leur contenu, les poches ont aujourd'hui repris la morphologie de karst qu'elles avaient à l'époque éocène.

Les gisements de Charmont et d'Exincourt se présentent sous la forme d'une couche irrégulière ayant pour mur les calcaires lapiazés du Jurassique supérieur et pour toit les sédiments gréso-conglomératiques et marno-calcaires de l'Éocène moyen et de l'oligocène. Ils ont été exploités par travaux miniers souterrains suivant un schéma complexe et mal connu comprenant puits verticaux d'accès, galeries de traçage, recoupes et tailles dans la couche minéralisée. Les travaux étaient remblayés au fur et à mesure de leurs avancements.

Les seules données un peu précises concernent la concession d1Exincourt: - superficie totale de 320 ha ; Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

- 14 puits foncés, d'une profondeur comprise entre 27 et 96 m, localisables avec une relative précision, mais pour lesquels il n'existe malheureusement aucune information géologique ; - 180 000 t de minerai « lavé » extrait entre 1862 et 1885. Cela représente un tonnage de tout-venant d'environ 450 000 t, soit encore 350 000 m3 (densité 1,3). Sachant que la « couche » minéralisée présentait une puissance de 2 m en moyenne, le tonnage extrait correspondrait à une superficie d'environ 18 hectares, soit l'équivalent de celle d'un carré de 420 m de côté. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

5. Précisions sur la nature des formations situées au toit du minerai de fer

Les données relatives à la nature des formations situées au toit des argiles sidérolithiques sont fragmentaires.

À Charmont et Nommay, E. Thirria (1834) donne une description assez précise de deux puits d'exploitation (fig. 2 et 3).

Puits Charmont Echelle 1 / 250

D'après description de E Thirria - 1834

I rof (m) Log Description ---- -

1 Marne hanche, rouge. bleue ou mire Intercalairede 16 cm de lignite Fossiles @eaudouce

"Jaunot" Conglomérat galets de calcaire jurassique et quelques pisolites ferrugineux, ciment argilo-calcaire induré

Minerai ou "Grabon" argile ferrifère, a pisolites ferrugineux

Calcaire du Jurassique Fig. 2 - Description d'un puits de Charmont, d'après E. Thirria (1834).

Sur les deux sites, le minerai est recouvert par un banc de conglomérat à galets de calcaire du Jurassique et matrice argilo-calcaire indurée. II s'agit du « jaunot » des mineurs, d'épaisseur variable mais qui semble présenter une relative continuité. Ce conglomérat est lui-même recouvert par des marnes versicolores, localement riche en matière organique (lignite) et en fossiles d'eau douce ( Planorbis). Cette assise est régionalement reconnue ; elle est l'équivalente des calcaires lacustres à Planorbis de Bouxwiller, attribuée à l'Éocène moyen (ou Lutétien). Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Puits Nommay Echelle 1 11 O0 D'aprés description de E Thirria - 1834

Prof (m) Log Description

Sable avec cailloux de silex

Marne Hanche, grise ou noire A fossiles d'eau douce $4- -- (Melania, Neritina, Paludina, Planorbis) Intercalairede 1 - - 30 cm de lignite ------

"Jaunor' Conglomérat d galets de calcaire jurassique et quelques pisolites ferrugineux, ciment argilo-calcaire indure

ferrugineux

Calcaire du Jurassique Fig. 3 - Description d'un puits de Nommay, d'après E. Thirria (1834).

Concernant Exincourt, on ne dispose pas de description précise. II n'existe aucune information géologique relative aux 14 puits foncés durant I'exploitation, qui ont pourtant recoupé les formations du toit sur des longueurs allant jusqu'à près de 100 m.

Cependant la coupe de la figure 4, issue de document d'archives de la DRlRE de Besançon figurant dans la thèse de D. Morin (1993), est particulièrement explicite. Le minerai est recouvert par des bancs continus et d'épaisseur régulière de « poudingue calcaire alternant avec des bancs d'argile rouge ». L'ensemble est coiffé par une assise de « calcaire et marne d'eau douce ». On retrouve donc une disposition comparable à celle précédemment décrite à Charmont et Nommay.

De plus, dans le rapport de demande de renonciation de la concession dlExincourt, M. Douat (19 11) précise deux points importants : « la terre à mine (minerai) est assez régulièrement recouverte par un banc de poudingue calcaire bien soudé supportant une série d'alternances marneuses et gréseuses molassiques » ; « le réseau de galeries très capricieux avait comme toit solide le poudingue calcaire D.

De ces données, on est en droit de penser que le niveau de conglomérat qui coiffe le minerai est d'extension continue ; il est présent sur les trois principaux gîtes. II est toujours décrit comme « induré », « soudé » ou « solide » et constitue sans doute l'équivalent d'un « banc raide D. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Au-dessus du conglomérat à galets de calcaire et des marno-calcaires lacustres de I'Eocène moyen, la série se poursuit par les formations gréso-conglomératiques et marneuses du système de Bourogne, attribuées à l'oligocène inférieur. Les auteurs ont coutume de distinguer : - un groupe conglomératique inférieur, composé de sables, marnes et conglomérats de couleur grise ou rosée ; - un ensemble de marnes grises et calcaires marneux à Mytilus et Cyrènes ; - un groupe conglomératique supérieur ; - des marnes bariolées et des calcaires à Helix.

Ces formations représentent le faciès « côtier » du Fossé Rhénan et caractérisent ainsi l'entité « Golfe de Montbéliard ». Elles sont synchrones du salifère du bassin potassique de Mulhouse et des zones bitumineuses du bassin de Pechelbronn. Les anciennes mines de fer de Monfbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

6. Présentation de la carte géologique de synthèse. Répartition géographique des minéralisations

La région concernée par cette étude se situe à la jonction des quatre cartes géologiques à 1/50 000 de Lure (443), Belfort (444), Montbéliard (474) et Delle (475).

La carte de synthèse de la planche 1, à l'échelle du 1/25 000, est issue de ces différentes cartes.

Au niveau de la couleur, nous l'avons volontairement simplifiée de manière à faire ressortir les formations géologiques importantes : - le substratum constitué par les calcaires du Jurassique supérieur ; - les quelques affleurements d'Éocène sidérolithique ; - les formations lacustres de l'Éocène, uniquement individualisées sur la feuille de Lure ; - les séries détritiques oligocènes du système de Bourogne ; - les recouvrements quaternaires anciens ; - les alluvions récentes.

La limite d'érosion actuelle des formations de l'Éocène et de l'Oligocène, mis en relief par un trait et une surcharge rouge, permet de délimiter la zone dans laquelle il y a une forte probabilité d'existence d'anciennes exploitations, comparables à celles de Charmont ou d'Exincourt.

Nous avons également reporté : - la limite d'extension de la concession dlExincourt et les puits qui donnaient accès aux exploitations souterraines ; - les sondages archivés en BSS, les plus significatifs. Malheureusement aucun d'entre eux n'est suffisamment long pour avoir recoupé la zone minéralisée à l'interface Jurassique - Éocène. D'autre part, les descriptions géologiques des terrains traversés sont souvent de médiocre qualité ; - les forages profonds de Froidefontaine et de Trévenans situés dans le quart nord- est de la carte. Ces forages ont recoupé la totalité des séries éocène et oligocène, mais sont bien éloignés des anciennes zones d'exploitation du fer. Les descriptions peuvent éventuellement servir de référentiel géologique. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

7. Présentation d'une coupe de synthèse. Répartition verticale des minéralisations

La coupe de synthèse de la planche 2 donne un aperçu sur la répartition verticale des gîtes de fer et sur la nature des formations encaissantes. Compte tenu de la qualité et du manque de précision des données disponibles, cette coupe laisse une large place à l'interprétation.

De manière à figurer l'ensemble des informations, nous avons usé d'un artifice de présentation : l'échelle verticale est 10 fois supérieure à l'échelle horizontale.

Les calcaires du Jurassique supérieur dessine une cuvette synclinale, à grand rayon de courbure. Ce mouvement est accentué par le jeu normal des principales failles.

Les minéralisations ferrifères sont représentées sous leurs deux morphologies, issues du même processus : - remplissage de karsts greffés sur les failles et cassures, au sein des calcaires jurassiques ; - amas et couche lenticulaire accolés à la surface d'érosion post-crétacé et anté- éocène moyen, oligocène.

Les remplissages karstiques représentent les racines des amas et lentilles. Les corps stratiformes n'ont été préservés de l'érosion qu'au cœur de la cuvette, là où ils sont recouverts par les formations continentales et lacustres de l'Éocène moyen-Oligocène.

Par le biais de cette coupe, on constate que l'urbanisation est importante au droit des principaux gîtes exploités : ville de Grand-Charmont et nombreuses cités d'habitation périphériques aux villes d'Exincourt et d'Audincourt. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

8. Conclusions

es données rassemblées dans ce rapport sont exclusivement d'origine L documentaire. Elles proviennent d'archives anciennes, dont on a essayé de tirer l'essentiel pour définir l'environnement géologique et gîtologique des minéralisations ferrifères du Sidérolithique de la région de Montbéliard. Le lecteur ne doit pas perdre de vue la difficulté de localiser avec la précision requise les descriptions données dans ces anciens documents.

Cette étude devrait être poursuivie par la réalisation d'au moins trois sondages carottés de reconnaissance, implantés de manière à confirmer et préciser la structuration générale de la coupe de la planche 2.

Ces sondages devraient également permettre : - de mieux localiser l'emprise des anciens travaux souterrains sur les sites d' Exincourt et de Charmont ; - définir avec plus de rigueur la nature des formations géologiques situées au droit des anciennes exploitations, en particulier de bien caractériser le conglomérat du toit ; - d'échantillonner et d'analyser ces terrains d'un point de vue géotechnique.

A titre indicatif, on peut proposer comme site de sondage : - un point au centre de Grand-Charmont ; - un point dans le parc industriel des usines Peugeot de ; - un point à proximité du centre commercial dlExincourt, dans le secteur des anciens puits P8, P4 et Pl1. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

9. Documents consultés

Anonyme (1998) - Inventaire des anciennes mines souterraines du département du Doubs (25). Étude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 98-G-307. Rapport BRGM R 40395,42 p.

Aste J.P., Cornet J., Messin M., Oltra M., Valentin J. (1977) - Étude géotechnique de la ZAC de Béthoncourt (25). lephase. Rapport BRGM 77 SGN 31 1 JAL, 20 p.

Benoit M. (1855) - Note sur le terrain sidérolithique des environs de Montbéliard. Bull. Soc. géol. Fr., tome XII, p. 1025-1029.

Chauve P., Martin J., Bailly C. (1985) - Carte géol. (1150 OOO), feuille Delle (475). Orléans : BRGM. Notice explicative par Chauve P. et al. (1985), 31 p.

Contejean Ch. (1862) - Esquisse d'une description physique et géologique de l'arrondissement de Montbéliard. J. Rothschild Éd., Paris, 92 p.

Contini D., Creuzot J., Dressler M., Théobald N. (2000) - Carte géol. France (1150 OOO), feuille Lure (443). Orléans : BRGM. Notice explicative par D. Contini et al. (2000), 67 p.

Devantoy J.B. (1954-1955) - Le Sidérolithique et les dépôts à minerai de fer pisolithique des environs de Belfort. Bull. Soc. belfortaine d'Émulation, no 59, p. 181- 193.

Devantoy J.B. (1959-1 960) - Les formations tertiaires de la Porte de Bourgogne connues sous le nom de système de Bourogne. Bull. Soc. Pays de Montbéliard, p. 50-52.

Douat M. (191 1) - Demande en renonciation de la concession de fer dlExincourt. Rapport de l'Ingénieur Ordinaire. Service des Mines de Dijon, 10 p.

Kerrien Y., Contini D., Kuntz G., Angély B., Laffly J.L., Landry J. (1973) - Carte géol. France (1150 OOO), feuille Montbéliard (474). Orléans : BRGM. Notice explicative, 19 p.

Landry J. (1964) - Étude géologique de problèmes d'urbanisme dans le district de Montbéliard (Doubs). Thèse 3" cycle de l'Université de Besançon, 136 p.

Longet A., Madinier B. (2002) - Aléas liés à l'existence d'anciennes mines de fer sur la commune d'Etupes (Doubs). Compléments au rapport RP-51345-FR. Rapport BRGMIRP-51794-FR, 15 p.

Merle A. (1905) - Les gîtes minéraux et métallifères et les eaux minérales du département du Doubs. Thèse de doctorat de l'université de Besançon, 217 p.

Meyer L. (1916) - Le sondage de Charmois. Bull. Soc. belfortaine d'Émulation, no 34, p. 32-50. Les anciennes mines de fer de Montbéliard (Doubs). Données géologiques et gîtologiques

Morin D. (1993) - Les systèmes d'exploitation du minerai de fer sédimentaire en Franche-Comté (XVI-XIXe siècles). Archéologie, typologie et dynamique des systèmes. Thèse de doctorat de l'université de Franche-Comté, 6 vol.

Odent B.E., Marroncle J.L., Longet A. (2001) - Étude des aléas liés à l'existence d'anciennes mines de fer dans le pays de Montbéliard (Doubs). Communes de Béthoncourt, de Grand-Charmont et d'Exincourt. Rapport BRGM RP-51345-FR.

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Théobald N., Devantoy J. (1963) - Carte géol. France (1150 OOO), feuille Belfort (444). Orléans : BRGM.

Thirria M.E. (1834) - Sur des gîtes de minerai de fer pisiforme du département du Doubs, recouverts par un dépôt lacustre appartenant aux terrains tertiaires. Bull. Soc. géol. Fr., tome VI, p. 33-37. ' brgm

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