Plantations d’Atriplex canescens en vue de la restauration des parcours dégradés en steppe algérienne

Ouarda Amrani 1* Abd Elmadjid Chehma 2

Mot-clés Résumé Atriplex canescens, steppe, espace La steppe algérienne est le milieu d’élevage du mouton par l’exploitation de ses pastoral, gestion foncière durable, parcours. Dans sa partie aride, la vulnérabilité du milieu est aggravée par une biomasse, composition chimique, exploitation principalement pastorale de plus en plus intense durant ces der- surpâturage, Algérie nières décennies. Cette tendance régressive est caractérisée par une baisse de la productivité fourragère et les espèces pérennes sont les plus touchées. L’Etat Submitted: 11 October 2017 algérien a mis en œuvre un programme d’aménagement des espaces steppiques RESSOURCES ALIMENTAIRES ■ RESSOURCES ALIMENTAIRES ET ALIMENTATION Accepted: 20 April 2020 très dégradés à travers la plantation d’espèces végétales résistantes et produc- Published: 29 June 2020 tives de biomasse comme Atriplex spp. L’objectif de ce travail a été d’estimer DOI: 10.19182/remvt.31879 la productivité pastorale de quelques stations réhabilitées par la plantation d’Atriplex canescens, comparativement aux parcours naturels pâturés. Les résul- tats ont montré une amélioration du recouvrement végétal (de 49 % à 60 %) et de meilleures valeurs pastorales (phytomasse, productivité, valeur énergétique et charge pastorale). Sur les zones réhabilitées une productivité énergétique et pro- téique de 604 unités fourragères lait / ha/an et 29 kg de matière sèche / ha/an, et une charge pastorale de 1,51 unité ovine / ha/an ont été enregistrées, alors que sur les parcours naturels dégradés ces valeurs ont été respectivement de 14 UFL, 0,422 kg MS/ha/an, et 0,03 unité ovine / ha/an. Les stations naturelles sont surexploitées et tendent vers un état de dégradation sévère de la végétation et des sols steppiques. A moins de restaurer ou de réhabiliter les parcours step- piques, leur capacité de productivité pastorale sera fortement réduite.

■ Comment citer cet article : Amrani O., Chehma A.E., 2020. Plantation of Atriplex canescens for the res- toration of degraded courses in the Algerian steppe. Rev. Elev. Med. Vet. Pays Trop., 73 (2): 113-121, doi: 10.19182/remvt.31879

■ INTRODUCTION vital dans l’agriculture et l’économie du pays et représente une part substantielle dans le produit intérieur brut agricole (40 % selon Rekik En Algérie, les espaces steppiques sont menacés par la dégradation et al., 2014). Néanmoins, il est confronté au problème de l’insuffi- de leurs ressources naturelles. Le sol et le couvert végétal naturel sance fourragère (en quantité et qualité) et du changement des modes pastoral notamment souffrent du surpâturage, du défrichement, de de conduite des animaux. Au niveau national, un bilan fourrager glo- l’ensablement, de l’érosion éolienne du sol et de la végétation, ou bal réalisé à la fin des années 2000 a évalué le déficit fourrager à de la salinisation. Ces évolutions écologiques constituent un sujet quatre milliards d’unités fourragères (UF) (Issolah, 2008). Ce pro- préoccupant pour les populations qui vivent de l’élevage (Nedjraoui blème de déficit fourrager avait déjà été signalé dans le passé pour et Bedrani, 2008; Ahmed, 2015). l’ensemble de la steppe algérienne (Bourahla et Guittonneau, 1978), mais il s’est accentué. L’élevage occupe cependant une place importante dans la politique agricole nationale (Bencherif, 2013 ; Yerou, 2013). Il joue un rôle La végétation naturelle et les sols de ces espaces s’avèrent dans un état de dégradation très avancé. Cette situation est liée à l’évolution 1. Département des sciences agronomiques, Faculté des sciences, Université Amar des pratiques pastorales, aux pratiques de mise en valeur agricole Thelédji, BP 37 , Algérie. (défrichements, labours, céréaliculture), à l’aridité du climat, à l’irré- 2. Laboratoire de bio ressources sahariennes « Préservation et Valorisation », Faculté des sciences, Université Kasdi Merbah, 30 000 Ouargla, Algérie. gularité des pluies, et à la longueur de la saison sèche (Aidoud et al., 2006). En particulier, le cheptel ovin a connu une croissance rapide. * Auteur pour la correspondance Email : [email protected] Il est passé de 18 millions à plus de 26 millions de têtes entre 2001 et 2014 selon les statistiques du ministère de l’Agriculture. Or, durant

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ cette même période, la steppe a connu une longue période de déficit tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 113 114 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 ■ RESSOURCES ALIMENTAIRES ET ALIMENTATION Effect ofpastoralmanagementonforageproductivity ensembles géographiques présentant chacun des caractéristiques géo caractéristiques des chacun ensembles présentant géographiques % de la superficie totale de la de wilaya. totale la % de superficie 30 représente qui agropastoral tère ensemble les piémonts est par formé l’Atlas de zone àcarac saharien, morphologiques et formations des végétales homogènes. premier Le carrés kilomètres capitale Alger (33° au sud la de kilomètres plateaux avec situe se Elle à400 le Sahara. wilaya positionLa une occupe Laghouat centrale, de les reliant hauts Localisation etcaractérisationdeszonesd’étude ■ MATERIEL ETMETHODES Atriplex comme fourrager térêt l’introduction par fortement dégradés plantes de et d’arbustes d’in parcours ces de àla réhabilitation (HCDS) lade steppe aprocédé Algérie. contexte, ce au développement Dans le Haut-Commissariat steppiques en lesvégétation parcours dans ont pastorale introduits été en qui résulte, lade dégradation nouveaux de gestion de modes la de l’intensitérégénération ressources. ces de Pour réduire et du pâturage du pouvoir détérioration une de ont 2004) entraîné (Bensouiah, male l’augmentation par steppiques accentuée surfaces la de charge ani la de végétation rabougrissement des Le et la diminution pastorale ; Bencherif, 2013).2006 pique du acouvert cheptel besoins % des 30 moins de (Aidoud et al., step la fourrage production de années, ces que pendant estime On pluviométrique. ressources. ces sur pression en arésulté une Il accrue d’aménagement nationaux. les programmes par concerné le particulièrement nord Laghouat de tion ? Pour yrépondre, nous avons conduit dans relevés des terrain de steppiquescours dégradés, améliora et si oui,cette mesurer comment canescens, plantation d’ par la question suivante parcours des : la réhabilitation Nous avonsproductivité parcours. des pastorale à répondre de tenté d’évaluergés afin l’effet la de plantation d’arbustes la sur fourragers aména étude, parcours aux nous cette intéressés nous sommes Dans (concentrés). alimentaires compléments aux le cheptel pour et obligeant les éleveursdéficit alimentaire àrecourir provoquant sont un apparus parcours des signesdes dégradation de (augmentationsurpâturage la de charge pastorale) et la de sécheresse, 2008). et(Nedjraoui Bédrani, sous Cependant, l’effet conjugué du têtes) de millions dont l’effectif d’années vingtaine en a triplé une les ovins (plus par dominé d’un deux de dispose cheptel important très la de régiontotale steppique wilayaalgérienne. Cette agropastorale au sud, au 12 nord, représente la % de et superficie saharien aride wilayaLa l’étage situe Laghouat, se de qui dans bioclimatique semi- les formations restaurées. dans et la de ristique valeur pastorale et al., 2016). ont actions Ces l’amélioration montré la de flo richesse à2011nagés 2008 de et (Amghar al., 2016) en puis 2012 (Salemkour l’état la de végétation et l’offre de amé les parcours dans fourragère HCDS évaluée a été l’analyse par la de composition et floristique, L’efficacité le en place nouveaux par ces de mis pâturage de modes 2007). (MADR, bénéficient aujourd’hui l’adhésion de d’agropasteurs populations des la plantation d’espèces comme opérationnelles actions fourragères àles plantations etces développer prêts seraient et àles préserver. Les projets àces deviennent participent qui plus conscients l’intérêt de de sont qui locales devenues bénéficiaires Les gestionnaires. les seuls les ont autorités espaces àréhabiliter réquisitionnésCes été par ; 2006). Houérou,(Le 2000 climatiques, croissance, aléas et aux sa valeur fourragère sa résistance indica A. halimus . A. canescens A. ), ( luzernes des peut-elle apporter une amélioration significative amélioration par des une peut-elle apporter

(figure 1). C’est regroupant trois zone steppe de une 48’ , en particulier, a été choisi, en aété particulier, sa rapidité de pour N, 02° M. arborea M. 53’ spp. ( E) et couvre une superficie de 25 de E) et superficie couvre une A. A. , M. sativa M. canescens, Opuntia ficus ficus ) et Opuntia A.

nummularia 052 A. A. ------, de lade wilaya, en état, bon c’est-à-dire les parcours dont ceux la producti soit la de wilaya. 74carrés Selon % du territoire agricoles les services 18 de superficie occupent une 429 parcours de kilomètres terres Les appétées. Cet ensemble représente 10 la de wilaya. la % de superficie s’étalant prédésertiques cours vers le sud peu chaméphytes de àbase ensemble est dernier vaste une étendue Le par dégradées. de plupart vastes de étendues la steppiques lade renferme superficie. Elle pour plus représente % 60 de agropastoral profonds. zone àcaractère Cette sols en ysont Les surface. charge caillouteuse généralementune peu l’Oued de alluviale la plaine plane avec plateau un M’Zi àsurface et par ensemble second Le alfatiers. est par constitué pacagesdes et parcours piémontsCes sont vieux massifs forestiers de formés principalement et douze moisdouze au sud, est qui en déficit hydrique l’année durant entière. plussèche dure mois cinq de au nord. D’autre elle couvre les part, pluviométrique gradient du nordLe vers décroît le sud, et la période l’autre, la région. dans spatiale climatique variabilité une traduit qui ce et l’intensité durée La sont sèche la d’une de saison différentes zone à Bagnouls de et Gaussen (figure ombrothermiques 2).les diagrammes niveau météorologiques, stations deux des d’établir nous ont permis 2005–2014 météorologiquesdonnées les entre années recueillies au sud, c’est est qui la plus laautomnale saison pluvieuse (55,48 pluiesdes d’automne (29,52 et printemps de % et 29,41 %) au nord. Au la prédominance par précipitations des est marquée tion saisonnière 2004–2014moyenne (tableau la période pour annuelle I). réparti La Laghouat, avec respectivement et 162 324 mm pluviométrie de mm d’ariditégradient les météorologiques entre stations d’ et de le long d’un est Elle répartie àsaharien. semi-aride méditerranéen, climat un par climatique, vue de point la wilayaDu est caractérisée sont qui et à26 %ceux aménagés. dégradés les parcours la de wilaya. évaluent mêmes services parcours des Les totale à68 % est intéressante,vité ne fourragère représentent que la 6 %de superficie durant lapérioded’étude(2012–2014) Station météorologique Altitude (m) Précipitations moyennes (mm)(2004–2014) Précipitations moyennes (mm) Coefficient devariation delapluviosité Température moyenne maximale(°C) Température moyenne minimale(°C) Algérie. zones lestrois d’étudedanslawilayaFigure 1 : deLaghouat en Caractéristiques etconditionsclimatiques de lawilaya deLaghouat en Algérie Tableau I

Aflou 1400 23,5 3,10 361 324 83 Laghouat 32,23

8,06 125 750 162 %). Les 61 - - - Effet de l’aménagement pastoral sur la productivité fourragère

Figure 2 : diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen, stations météorologiques Aflou et Laghouat (2005–2014).

La pluviosité moyenne de la décennie 2005–2014 a présenté une trois arrosages ont été effectués à raison de 20 litres par plant sur grande variabilité interannuelle. En effet, l’année 2007 était la une période de deux mois. La densité moyenne des plantations a été plus sèche à Aflou et à Laghouat (figure 3). La pluviosité moyenne estimée à 800 plants par hectare, avec un écartement inter et intra annuelle a diminué de 17 % à 27 % dans les steppes algériennes lignes de 5 mètres sur 2,5. Chaque zone a été mise en défens pen- durant le siècle dernier (Hammouda, 2009). La diminution générale dant les cinq années qui ont suivi sa plantation, leurs limites ont été des précipitations de la zone d’étude est comprise entre 7 % à Aflou matérialisées par des tumulus visibles de loin et leur protection a été et 14 % à Laghouat (Hammouda, 2009). assurée par un gardiennage. Laghouat présente une mosaïque pédologique dans laquelle cinq classes de sols sont distinguées : sols minéraux bruts, sols peu évo- Sélection des stations lués, sols calcimagnésiques, sols isohumiques, et sols des dayas. Les sols dominants sont du type steppique, caractérisés par un horizon L’étude a porté sur trois zones réparties selon un gradient est-ouest : superficiel de faible profondeur (moins de 25 cm), de texture sablo- avec deux stations appartient au premier ensemble géogra- limoneuse à sablo-argileuse (Bneder, 2014). phique, avec deux stations appartient au deuxième, et avec une station appartient au troisième (figure 1). Les plantations réalisées par le HCDS dans le Laghouat ont concerné Dans ces trois zones, les plantations étaient âgées de cinq ans. Dans les parcours dégradés présentant une couverture végétale pérenne chacune des zones, deux stations ont été choisies : l’une aménagée inférieure à 20 %. Elles étaient constituées d’une plantation pure et mise en défens depuis cinq ans, et l’autre conservée en parcours composée seulement d’A. canescens. Les plants d’A. canescens ayant naturel soumis à un pâturage libre (figure 1). Dans la troisième zone, servi au repeuplement des stations étudiées ont été élevés en pépi- nous n’avons pas obtenu de résultat significatif pour le parcours en nière durant trois mois avant d’être transplantés. Après plantation, pâturage libre car il était quasiment nu. Nos résultats sont donc pré- sentés pour cinq stations. Il faut noter que les stations en pâturage libre ne représentent pas à proprement parler des stations témoins. En effet, notre étude ne propose pas de comparer des parcelles réha- bilitées avec des parcelles non réhabilitées, toutes choses égales par ailleurs. Il s’agit plutôt de comparer des parcelles « réhabilitées et mises en défens » avec des parcelles « non réhabilitées et en pâturage libre ». Le tableau II présente les caractéristiques des cinq stations. Ces caractéristiques soulignent le contexte particulièrement difficile de la zone de Ksar El Hirane constitué de microdunes de basse alti- tude soumis à un climat saharien. L’objectif de l’évaluation était de comparer dans ces cinq stations l’état Figure 3 : variabilité interannuelle des pluies dans la wilaya de de recouvrement de la végétation, la phytomasse et la productivité Laghouat en Algérie, stations météorologiques Aflou et Laghouat pastorale. L’échantillonnage a été basé sur la méthode subjective (2005–2014). (Gounot, 1969). Après une reconnaissance générale du territoire, qui

Tableau II Présentation des stations dans la wilaya de Laghouat en Algérie

Zone Sebgag Sidi Makhlouf Ksar El Hirane

Station S1 S2 S3 S4 S5

Type d’aménagement Plantation Parcours naturel Plantation Parcours naturel Plantation Mise en défens pâturé Mise en défens pâturé Mise en défens Superficie (ha) 1600 – 1200 – 1100 Taux de réussite (%) 73 – 44 – 35 Altitude (m) < 1500 < 1500 900 900 < 700 Géomorphologie Glacis secondaire Glacis secondaire Glacis secondaire Glacis secondaire Microdunes ensablé ensablé ensablé ensablé

Etage bioclimatique Semi-aride Semi-aride Saharien Saharien Saharien tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 115 116 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 ■ RESSOURCES ALIMENTAIRES ET ALIMENTATION Effect ofpastoralmanagementonforageproductivity rentes espèces relevées a ensuite été déterminée en s’appuyant relevéesrentes espèces a ensuite déterminée été sur (CB) valeur bromatologique La ont diffé des déterminées. pu être et la (MAT) cellulose brute totale azotée la matière (MM), minérale (MO), organique la échantillons, matière ces de la matière A partir sèche,la matière broyés hermétiques. boîtes des et conservés dans ont à85ils séchés été °C jusqu’à déterminer pour poids constant ontstations fait l’objet àl’état pesées de Une frais. fois au laboratoire, stations.différentes Avant l’analyse, différentes des les échantillons les présentes dans pérennes espèces les principales sur réalisée a été et al (Marnay lyse fourrages des chimique d’ana la méthode par compositionLa déterminée aété fourrages des Composition chimiquedesfourrages moyennes sont extrapolées puis ensuite (en calculées kg MS/ha). de sité (en chaque de au placette sein spatiale MS/ha). gde valeurs Les en multipliant le poids moyen sa den par en MS chaque de espèce moyenne et grande). aensuite calculée été phytomasse aérienne La (petite, dimensions différentes de pieds trois de aérienne la partie (Aidoud,tructive 1983). àcouper chaque espèce consistait Elle pour d’évaluation méthode La tivité parcours. des - retenue semi-des était s’agit Il hectare. (MS) sèche par matière d’une la de produc mesure » (Aidoud, donné instant à un 1983), de en kilogrammes exprimée végétation de quantité (verte surface ou de sèche) unité pied par sur sylvopastoral d’un « la arbustes des étant comme est périmètre définie et pérennes espèces des herbacée la de strate phytomasse aérienne La des parcours Estimation delaphytomasseetproductivité celles étaient d’Aubertlyses utilisées (1978). d’ana méthodes Les total. du calcaire organique etla le matière taux l’humidité, étaient compte le pH, la conductivité de électrique, le taux pédologiques en pris paramètres profondeur Les centimètres. 30 de L’étude prélevés échantillons des sur du sol une basée était sur relevésDes pédologiques les relevés ont accompagné floristiques. Relevés pédologiques celle Quézel de (1962). et Santa espèce selon contribution dégradation. d’une de La actuel pâturages état leur les distinguer de directement permet qui quantitatif paramètre est un ontvés effectués. été recouvrement la de végétation floristiques Le ont évalués. été espèces des contribution spécifique Au rele 360 total, chaque station, recouvrement de la de végétation le taux (TRV) et la (Daget et Poissonet, placette par 1971 et al., ; Salemkour 2016). Dans sus la de végétation chaque de placette, soit 100 lecture de sur points 10 le long centimètres d’un 10 de - gradué tendu au-des mètres ruban faite tous les aété lecture fréquences. La et présentes leurs espèces évaluer pour l’état utilisée été du couvert végétal en analysant les (Daget et Poissonet, 1971). linéaires quadrants points des a Elle L’étude quantitative selon et qualitative effectuée aété la méthode sur chaquestation Echantillonnage ducouvertvégétal miques) (Gillet, 2000), 100 de m placettes des physiono et écologiques, floristiques conditions des (homogénéité les sélectionner de selon stations d’homogénéité critères des a permis dominantes avec canescens dominantes A. physionomiquetype la de végétation vivaces les espèces notamment Nous avons en considération pris variables des stations, des soit le chaque zone, posées.été Dans ont placettes sélectionnées. trois été (Daget et Poissonet, 1971). Poissonet, et (Daget espèce cette de présence de àla probabilité espèces,des est assimilée i (CSi), l’ensemble de fréquences des àla somme rapport par

La nomenclature botanique utilisée était était utilisée botanique nomenclature La . . , 2014). L’analyse chimique 2 (10 m ×10 m) ont ------logiciel statistique XLSTAT (2009). statistique logiciel cipales (ACP) les résultats, avec interpréter le ont pour effectuées été L’analyse (Anova) variance de et analyse prin enune composantes Analyse statistique d’une brebistionnels (Aidoud et ou du alimentaires troupeau 1983). ovine est l’unité les calculer nutri de besoins référence de permettant brebis une (Aidoud pour an 1983). par en moyenne UF 400 de L’unité est énergétiques besoins pâturage. Les un animaux des peut supporter C’est le nombre moyen donnée, que période têtes, une de pendant la de végétation temps, détérioration sans (Chehma, 2005). certain d’herbivores donnée, un peuvent qui pendant surface une pâturer le nombre par maximum est définie capacité chargeLa de théorique Charge pastoralethéorique et al.,(Chehma, ; Chehma 2008). 2005 nutritives valeurs les différentes qui composent leurs multipliée par la de production la de biomasse espèces des à partir calculées été ont ont valeurs Ces estimées. été pérennes fourrages des tion azotée parcours).des base, cette la Sur production énergétique et la produc (productivité la pérennes de les phytomasse des valeurs année une en extrapolant sur estimée aété parcours des production pastorale La Production pastoraledesparcours (AOAC) et l’Association de (Afnor). normalisation de française l’Association de nutrition animale Chemist Analytical of Official officiellesles d’analyses méthodes et en appliquées en alimentation teneur moyenneteneur en MO (1,55 organique,matière zones avaient autres deux des que alors ceux une Sebgag (S1) (S5). pauvres étaient Hirane en El et Ksar de derniers Ces (S3) la de zone Sidisalés de Makhlouf et les de sols àfaible salinité sols des lestivité entre sols ont électrique la différence non souligné conduc de valeurs Les alcalin. àtrès les zones, trois pH alcalin un analyses des pédologiques résultats Les (tableau indiquent, pour III) pérennes. s’est espèces des augmentation une importante par traduit couplée en défensréhabilitation àla mise (p =0,0001) le TRV, sur qui (figure 4). L’analyse arévélé la de variance de effet un significatif 35 entre compris étaient % et qui 41 ouvertesstations au pâturage % 49,4entre des àceux supérieurs %. % et 60,5 très étaient taux Ces en défens et TRV mises des aménagées stations possédaient compris L’analyse végétale couverture que de amontré les trois données des ■ RESULTATS était caractéristique des sols des faiblement calcaires. caractéristique était faible. total MAT de très aété taux du spatiale calcaire distribution La dans lawilaya deLaghouat en Algérie (2012–2014). : étudiées végétal desstations derecouvrement taux Figure 4

% et 2,72 )%. les zones, trois Dans le - - - - Effet de l’aménagement pastoral sur la productivité fourragère

Tableau III de 7,59 % à 16,45 % de la MS dans les stations aménagées, et de Paramètres morphologiques et analytiques 3,15 % à 4,76 % dans les stations ouvertes au pâturage, durant les des profils pédologiques des stations étudiées deux années de l’étude (tableau V). dans la wilaya de Laghouat en Algérie L’étude des potentialités des espèces pérennes dans les différentes stations a révélé que les parcours aménagés et protégés présentaient Sebgag Sidi Ksar El des valeurs meilleures de productivités pastorales que les parcours Makhlouf Hirane naturels ouverts au pâturage (tableau VI). Les stations aménagées ont Station S1 S3 S5 présenté des valeurs élevées en phytomasse, avec un maximum de 1291 kg MS/ha et un minimum de 1168 kg MS/ha. En revanche, les H (%) 4,64 2,91 2,13 stations ouvertes au pâturage libre ont eu des valeurs de phytomasse pH eau 8,51 8,38 8,64 comprises entre 12,38 et 20,62 kg MS/ha. La productivité fourragère Conductivité électrique 0,253 0,194 0,292 en terme de phytomasse a donc été augmentée dans les stations amé- à 25 °C (mmho/cm) nagées de 10 à 50 fois par rapport aux stations naturelles. Matière sèche (%) 95,36 97,09 97,87 La production pastorale moyenne annuelle a aussi été la plus élevée Matière minérale (%) 98,45 97,25 99,3 dans les stations aménagées de Sebgag et de Sidi Makhlouf, mar- Matière organique (%) 1,55 2,72 0,7 quées par la présence d’Atriplex et d’alfa, avec respectivement 278,56 Matière azotée (%) 0,028 0,024 0,021 et 263,65 kg de MS/ha/an. Elle a été beaucoup plus faible dans la zone Taux de calcaire (%) 2,56 3,51 3,36 aménagée de Ksar El Hirane dominé, en plus d’Atriplex, par Anaba- sis articulata (179,61 kg de MS/ha/an). Ces valeurs ont représenté Les familles les mieux représentées dans les trois zones ont été les entre 3 et 15 fois plus de productions pastorales que les stations non Asteraceae (22 %), les Fabaceae (14,71 %) et les Poaceae (8,82 %). réhabilitées ouvertes au pâturage. Dans les stations aménagées, A. canescens était l’espèce pérenne Le tableau VI montre les résultats des valeurs énergétiques moyennes dominante et représentait entre 22,4 % et 48,8 % de la phytomasse annuelles en unité fourragère lait (UFL) et en unité fourragère viande présente. Dans les stations naturelles ouvertes au pâturage, peu d’es- (UFV). Les meilleures valeurs de la production énergétique ont été pèces pérennes étaient présentes. En particulier, sur la station naturelle enregistrées dans les zones aménagées. Ces valeurs étaient entre 20 ouverte au pâturage de Sebgag, seules deux espèces pérennes étaient et 30 fois supérieures aux valeurs de la production énergétique des présentes (tableau IV). Nos relevés soulignent aussi la réapparition stations non réhabilitées ouvertes au pâturage libre. Les valeurs éner- de l’alfa (Stipa tenacissima), une espèce qui avait fortement régressé gétiques des productions fourragères ont été particulièrement bonnes dans les premières années qui avaient suivi les aménagements. Dans les stations aménagées de Sebgag (S1) et de Sidi Makhlouf (S3), cette dans la station aménagée de Ksar El Hirane (450 UFV/ha). espèce a contribué pour 10 % à 12 % de la phytomasse. Les stations aménagées ont présenté aussi les valeurs azotées les plus Le test Anova appliqué aux moyennes annuelles des compositions importantes avec des valeurs comprises entre 24,7 et 29,47 kg/ha chimiques des espèces pérennes (moyenne sur les quatre saisons) a pour les protéines digestibles dans l’intestin grêle limitées par l’azote révélé que l’aménagement a eu un impact positif (p ≤ 0,01) sur la (PDIN), et entre 52,46 et 60,18 kg/ha pour les protéines digestibles MAT des espèces pérennes. Les espèces pérennes étudiées étaient dans l’intestin grêle limitées par l’énergie (PDIE). Ces valeurs ont moyennement riches en fibres brutes (taux de cellulose brute compris été de 10 à 58 fois supérieures à celles des stations non réhabilitées entre 28 % et 35 % de la MS). Les valeurs des taux en MM oscillaient ouvertes au pâturage libre.

Tableau IV Contribution spécifique des espèces pérennes des stations étudiées dans la wilaya de Laghouat en Algérie

Sebgag Sidi Makhlouf Ksar El Hirane

Station S1 S2 S3 S4 S5

Retama raetam – – 3,96 – 6,65 Thymelaea microphylla – – 3,48 11,47 17,75 Helianthemum lippii – – 2,15 0 2,37 Atractylis serratuloides – – 7,85 10,71 0,35 Stipa tenacissima 12,73 29,47 10,24 13,39 – Pituranthos sp. – – 2,05 – – Artemisia campestris 13,92 38,82 1,53 5,42 – Atriplex canescens 49,6 – 27,6 – 22,4 Stipa parviflora 5,21 – 4,47 2,38 – Lygeum spartum 7,97 – 4,78 – – Anabasis articulata – – 5,02 – 31,67 Astragalus armatus – – 10,81 24,2 Salsola vermiculata – – 7,09 6,73 3,89 Peganum harmala – – – – 4,75

S2 et S4 : stations non réhabilitées tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 117 118 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 ■ RESSOURCES ALIMENTAIRES ET ALIMENTATION Effect ofpastoralmanagementonforageproductivity plus à l’aridité résistants que plantation. les sans stations plantation La d’une biomasse plus pérenne, ont écosystèmes des constitué grande (figure 5). en défens, et plantées mises stations Les bénéficiaient qui les stationsnaturelles précipitations aux que dans moins liée été L’ACP a les aménagées que stations amontré la productivité dans MS. de taux L’axe la variable précipitations. par formé 2était positivementcorrélés le par formé eux, entre groupe deuxième et un soit le TRV, l’énergie et étaient la qui productivité pastorale (UFV) L’axecorrélées. les variables, par formé groupe premier un 1 opposait et la productionMS. de précipitations et la MS Les ont fortement été la production entre énergétique inverse forte corrélation mais (UFV) la et productivité entre le pastorale TRV, corrélation forte eu une une lations (figure les 5) montre qui relations elles. entre existantes ya Il projectionLa variables des est le bien cercle sur présentée corré de d’inertie aconduit taux bon qui ce expliquée au très 93,2 de %. retenait 65,49 l’inertie % de totale, l’axe 2retenait 27,71 l’inertie, % de (phytomasse)la productivité pastorale et les précipitations. L’axe 1 MS, de ontsées le été taux le TRV, les énergétiques valeurs (UFV), multivariée, nous avons ACP. une réalisé variables actives Les utili base elles une entre stations sur lesPour différencier différentes et ouvertescelles non stations des au pâturage. réhabilitées ont respectivement été et Sidi de 9,4 Makhlouf à43 fois à supérieures Sebgag de réhabilitées stations des les théoriques charges pastorales subvenir pour d’une au besoin 33 hectares ovine. seule unité Au total, faible,très 0,03 entre et 0,16 nécessitait ovine/ha/an, qui 6 à ce unité et ouvertes austations naturelles pâturage, était la charge théorique 1,30pouvait à1,51 atteindre ovine / ha/an. unité revanche, En les dans en défens les et mises plantées stations que (tableau dans elle VI) (400 UF/ha/an) amontré théorique la de charge pastorale calcul Le PDIN : protéinesdigestiblesdansl’intestingrêlelimitéesparl’azote S2 etS4 :stationsnonréhabilitées;UFL S2 etS4 :stationsnonréhabilitées;MSmatièresèche Station Cellulose brute(%MS) Matière organique(%MS) Matière minérale (% MS) Matière azotéetotale(%MS) Matière sèche (%) Station Phytomasse despérennes(kgMS/ha) Charge pastorale théorique(/U.ovine /ha/an) Production azotée Production énergétique Production pastorale (kgMS/ha) Performances pastorales annuellesdesstationsétudiéesdanslawilaya deLaghouaten Algérie Caractéristiques delacompositionchimique desespècespérennes : unitéfourragèrelait;UFV des stationsétudiéesdanslawilaya deLaghouaten Algérie PDIE kg/ha UFV/ha PDIN kg/ha UFL/ha 35,20 90,41 9,59 3,02 65 S1 1265,88 232,22 604,15 278,56 Sebgag 60,18 29,47 1,51 S1 : unitéfourragèreviande;PDIEprotéinesdigestiblesdansl’intestingrêlelimitéesparl’énergie ; Sebgag 32,50 95,24 Tableau VI Tableau V 4,76 2,57 70 S2 - - 12,38 50,55 64,02 90,40 5,77 1,64 0,16 S2 synthèse des données par l’ACP par données des synthèse que l’amélioration asouligné des net aménagements des très (stations impact un tré S1, S3 et S5). La 1990). l’ACP de le zones graphe sur projection La cinq des amon l’écosystème, (Kessler, en plus fourragère réserve une constituer de d’ 2014). MS : sèche ; matière TRV : végétal. derecouvrement taux pastorale etprécipitation), wilaya deLaghouat en Algérie (2012– desvariables cercledecorrélation Figure (ACP 5 : surlavaleur Atriplex a ainsi constitué un moyen un constitué aainsi d’augmenter de la résilience 32,50 87,41 7,59 3,06 64 S3 1168,37 407,30 523,77 263,65 52,46 24,70 Sidi Makhlouf 1,30 S3 Sidi Makhlouf 33,00 97,64 3,15 2,74 68 S4 20,62 11,43 14,37 11,93 1,31 0,42 0,03 S4

Ksar ElHirane Ksar ElHirane 1290,57 28,80 83,55 16,45 450,38 563,63 179,61 3,87 54,69 25,24 1,41 58 S5 S5 - Effet de l’aménagement pastoral sur la productivité fourragère caractéristiques productives dans les stations plantées en Atriplex supérieurs à ceux des stations non aménagées et ouvertes au pâturage (TRV, phytomasse, diversité floristique) s’est répercutée, d’une part, ont été observés. Amghar et al. (2016) indiquent que le TRV est plus sur l’augmentation quantitative de la production pastorale et, d’autre élevé dans les zones avec plantation d’Atriplex que dans des zones mises part, sur la valeur alimentaire des fourrages. en défens mais non plantées (respectivement 75,2 % et 67,67 %). Ces résultats sont aussi cohérents avec les travaux conduits au Maroc par La projection des stations sur le plan factoriel 1-2 de l’ACP (figure 6) a révélé trois groupes : le premier groupe comprenait les stations amé- Hachmi et al. (2015) qui mentionnent des TRV différents entre des par- nagées de Segbag (S1) et de Sidi Makhlouf (S3) qui étaient les deux cours plantés d’A. nummularia (51 %), des mises en repos (24 %) et des stations les plus productives et qui possédaient une bonne couver- travaux de conservation de l’eau et du sol (17 %). ture végétale. Le deuxième groupe renfermait la station aménagée L’amélioration du TRV des stations aménagées était due à A. canes- de Ksar El Hirane (S5) qui était moins productive mais présentait cens qui a créé une couverture végétale permanente et a contribué au une valeur énergétique importante. Le troisième groupe renfermait processus de remontée biologique, augmentant le taux de recouvrement les deux stations non réhabilitées et ouvertes au pâturage (S2 et S4) permanent de la biomasse pérenne, ce qui est là aussi cohérent avec la dans lesquelles la productivité moyenne en MS par hectare restait très littérature (Le Houérou, 1995 ; Amghar et al., 2016). Le couvert végé- dépendante des précipitations qui demeuraient le principal facteur tal, plus élevé dans les stations aménagées depuis cinq ans, témoignait limitant pour la production d’unités fourragères. d’une régénération des pérennes ce qui représente un rempart contre la Dans les stations aménagées de Sebgag et de Sidi Makhlouf, l’amé- dégradation dans les parcours. lioration de la production fourragère provenait en grande partie de Les propriétés nutritives d’une espèce varient selon les saisons et les la biomasse produite par A. canescens. A Segbag, cet apport de bio- écotypes. De même, la contribution spécifique tient compte aussi bien masse issu d’Atriplex a été doublé par un regain d’Artemisia campes- des espèces fourragères que des espèces non fourragères (Akpo et al., tris et d’alfa, tandis qu’à Sidi Makhlouf, nous avons noté une diversité 2002). La réhabilitation effectuée dans le Sud tunisien (Le Floc’h et al., floristique beaucoup plus grande. Dans la station aménagée de Ksar 1999) a permis de reconstituer une steppe très dégradée et un certain El Hirane, c’était la dominance d’Anabasis articulata et, dans une nombre d’espèces ont pu être réinstallées (Stipa parviflora, Artemisia moindre mesure, d’A. canescens et de Thymelaea microphylla qui ont campestris). expliqué le regain de la production pastorale. Il y a eu une grande variabilité des composants chimiques entre les dif- férentes espèces analysées, qui serait liée au milieu, à la saison et à la variabilité génétique entre espèces (Chehma et al., 2008). La produc- tivité moyenne en matière sèche par hectare a été très dépendante des précipitations pour les stations non aménagées, un facteur limitant pour la production des unités fourragères. La réhabilitation a permis au cortège floristique de se reconstituer et de produire une nouvelle biomasse. Selon Le Houérou (1995), environ 80 % de la biomasse des steppes est assurée par les espèces pérennes. A. canescens, espèce adaptée aux différentes contraintes météorologiques et pédologiques de la zone steppique (Le Houérou, 2000), a permis la création d’un nouveau cortège floristique. Selon la tranche pluviométrique annuelle (105–256 mm), la production de biomasse sèche reste très hétérogène et oscille entre 520 et 1220 kg/ ha (Yerou, 2013). Dans une steppe aride en Syrie, Louhaichi et al. (2012) rapportent une production de phytomasse de 490 kg/ha par contre 2340 kg/ha en zones protégées. Cependant, Hachmi et al. (2015) notent 2600 kg/ha pour une zone réhabilitée par plantation d’Atriplex dans une Figure 6 : répartition des stations de Laghouat en Algérie sur steppe aride au Maroc. Par ailleurs, les valeurs de phytomasse totale le plan factoriel 1-2 de l’ACP (axe 1 = 65,49 % d’inertie, axe 2 obtenues dans les zones aménagées de notre étude ont été inférieures à = 27,71 %). MS matière sèche ; TRV : taux de recouvrement celles rapportées par Louhaichi et al. (2012), et Hachmi et al. (2015), car végétal ; UFV : unité fourragère lait ; S1, S2 : stations de Sebgag ; S3, S4 : stations de Sidi Makhlouf, S5 : station de Ksar El Hirane ; la phytomasse des espèces annuelles n’a pas été prise en considération. S2 et S4 : stations non réhabilitées. Aidoud (1989) montre que les parcours se dégradent fortement lorsque la charge pastorale potentielle est (environ 8 ha / unité ovine) supérieure à la charge réelle des parcours, ce qui donne lieu à un surpâturage intense. ■ DISCUSSION La charge qui permet l’équilibre a été estimée en 1982 à 0,25 tête/ha, soit 4 hectares pour un ovin, alors que celle constatée à Djebel Amour L’objectif de ce travail était d’évaluer dans quelle mesure la est quatre fois plus élevée, atteignant 0,96 tête/ha (Bensouiah, 2004). réhabilitation par la plantation d’A. canescens et la mise en défens Elle est même beaucoup plus élevée dans les zones les plus accessibles, amélioraient la productivité pastorale des parcours dégradés. Ce tra- comme dans la commune d’Ain Sidi Ali qui présente une charge 11 fois vail a consisté à estimer le taux de recouvrement de la végétation, la supérieure à la norme citée (Bensouiah, 2004). Cette surcharge animale, diversité floristique, la productivité pastorale des parcours, la valeur avec une phytomasse faible par rapport à leur potentialité et un pâturage bromatologique fourragère et protéique des espèces pérennes pré- sans temps de repos suffisant, ne permet pas d’assurer une régénération sentes dans les stations réhabilitées, et dans les stations non réhabili- du couvert végétal. Cette situation est à l’origine de la dégradation de tées et ouvertes au pâturage. Les résultats ont montré que la réhabili- nombreux parcours (Bencherif, 2013). L’influence des précipitations tation a provoqué des effets importants sur tous ces paramètres. n’est pas écartée ; Allreda et al. (2014) mentionnent son effet sur la pro- Dans les stations ayant bénéficié des replantations et des mises en défens, ductivité, et le bilan entre les précipitations et l’évaporation est souvent un recouvrement global de la végétation et une diversité floristique très négatif (Aidoud et al., 2006). tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 119 120 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 ■ RESSOURCES ALIMENTAIRES ET ALIMENTATION Effect ofpastoralmanagementonforageproductivity l’augmentation aména énergétique la de valeur fourragère parcours des ; b) ouverts au pâturage naturels en défenset les mis parcours que dans aménagés 10 a été les parcours pérennes à 56 dans fois plus importante l’augmentationconséquence de l’offre de ; la phytomasse des fourragère : a) l’augmentationen particulier du recouvrement végétal est qui une ; d) la charge pastorale ; d) ouverts la charge au pastorale pâturage naturels à celle parcours des en défens aménagés et mis 18 aété qui parcours des à58 fois supérieure ; c) ouverts au pâturage naturels l’augmentation la de valeur protéique engés défens et mis 9à22 aété qui fois àcelle parcours des supérieure les plantations sur d’ basées ment pastoral d’aménage actions des par est permise dégradés titution pâturages des la recons que, Laghouat, par de la le réhabilitation steppes des cas dans annuelles. que climatiques les Nos ont espèces aléas résultats confirmé aux sont moins corrélées pérennes lade les valeur pastorale, espèces car priori peut constituer ouvertes au pâturage nonet stations des réhabilitées réhabilitées stations des entre différenciée productivitéLa pastorale défens. plantations, ces par lorsqu’ellesaméliorées sont doublées d’une en mise matologique et la densité recouvrement de sont parcours des fortement steppiques. bro conséquent qualité parcours La la des reconstitution biomassede et la régénération végétales espèces des pérennes, et par d’ plantation La et la de sécheresse. àla pressionpâturage, est soumise du surpâturage ovins au la conduite troupeaux de par est valorisée fourragère la qualité 2014). (Rekik, écosystème cet de fragile végétation La steppique, dont l’éleveur de àla fois besoins aux mettant répondre de et àla protection steppiques, la parcours gestion des per pastorales dans ressources des L’utilisation précieux outil la de un représente productivité pastorale ■ CONCLUSION et al., 2015).(Hachmi restauration de en terme technique représente la meilleure fourragers et sèche enen énergie. plantation matière d’arbustes de technique La rues), le recouvrement végétal en améliorant et la production fourragère la végétationsur sont réappa (diverses importantes fourragères espèces etresse l’aridité du positif climat, aménagement cet impact aproduit un la séche Malgré le surpâturage. conditions aux par lié dégradation de senté l’une d’érosion la réduction du risque pour efficaces stratégies des la région d’étude avait qui intensité charge, de forte une arepré qui ce l’augmentation ont permis arbustes Ces la de dans productivité pastorale Acherkouk (2013). par et Houmaizi El rapportés recouvrementde végétal. nombreux De exemples ont au été Maghreb la composition qu’à ainsi floristique, augmenter la diversité et le taux accidentés, àmodifier et terrains les salées, zones hamadas dunaires, les espaces dégradés, les même plusriser ceux comme improductifs, aussi contribue Elle àprotéger UF/ha. lesplus sols et 600 bien de valo (2011),Brouri à UF/ha la 30–50 productivitéde àaméliorer pastorale dues àla sécheresse. selon sert, Elle alimentaire carence de périodes (Kessler,bacées longues de supporter de 1990) au bétail et permet her fourragères espèces des avantmanifeste printanière la croissance en et été en hiver,fourragère se qui comblant fourrage de la carence plantations d’Les au couvertment végétal corrélée (Aidoud, mesuré 1989). d’autres dans reporté wilayas. est production significative pastorale La en zones steppiques àfaible cela pluviométrie aété comme Laghouat de parcours des fourragères les disponibilités a amélioré canescens : A. rale l’augmentationjouent rôle dans un fondamental la de productivité pasto productivité leur pastorale. revanche, En diminue les aménagées stations les exercée pression ouvertes stations au pâturage. pâturage Cette dans àla due pression serait principalement ouvertesstations au de pâturage la de valeur énergétique différence La et les les entre aménagées stations un meilleur indicateur que la globale diversité indicateur floristique meilleur un liste de permet l’augmentation permet canescens A. la de production Atriplex peuvent être utilisées comme une réserve une comme peuvent utilisées être Atriplex . Cela a pour incidence incidence . Cela apour a ------Akpo L.-E.,MasseD., GrouzisM.,2002.Lengthoffallow periodandpasto Aidoud A., LeFloc’hE.,HouérouH.-N.,2006.Lessteppesaridesdunord Aidoud A., 1989.Contributionàl’étudedesécosystèmespâturéshautes Acherkouk M.etElHoumaiziM.-A.,2013.Evaluation del’impactdesamé REFERENCES qu’il affirment n’existe auteurs Les d’intérêts. aucun conflit Conflits d’intérêts arévisélyses le manuscrit. ; AEC statistiques et arédigé le manuscrit en œuvre les analyses a mis au laboratoire, les a effectué ana terrain, l’étude le ; OA sur les les données, échantillons acollecté arecueilli à laOA conception de et ont à la planification participé et AEC Déclaration descontributionsauteurs étude. cette laboration pendant au développementdu Haut-Commissariat col leur pour la de steppe remerciements sincères responsables leurs aux adressent auteurs Les Remerciements décisions de futures. àla prise espaces aidant ces de d’évolution aménagés, que indicateurs des ainsi parcours des rationnelle (éleveurs, développeurs, locales) autorités gestion une pour outils des le terrain sur àla disposition mettront opérateurs des résultats Ces les précipitations. par influencée fois ; et e) moins les a été qui laaménagées stations productivité dans 9,4 multipliée ovine a été qui aménagées stations par des théorique à43 Aidoud A., 1983.Contributionàl’étudedesécosystèmessteppiquesdusud Ahmed Z.,2015.Determinationandanalysisofdesertificationprocesswith Chehma A., 2005.Etude floristique etnutritive spatio-temporelledespar Brouri L.,2011.Impactsdeschangements climatiquessurlagestiondurable Bourahla A., Guittonneau G.,1978.Nouvelles régénération desnappesalfa BNEDER, 2014. 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Summary Resumen Amrani O., Chehma A.E. Plantation of Atriplex canescens for Amrani O., Chehma A.E. Plantaciones de Atriplex canescens the restoration of degraded courses in the Algerian steppe con el fin de restaurar los senderos degradados en la estepa argelina The Algerian steppe is the breeding environment of sheep, which graze on the rangelands. In its arid part, the vulnerabil- La estepa argelina es el medio de crianza de la oveja mediante ity of the environment has been aggravated by this main use, la explotación de sus senderos. En esta parte árida, la vulnerabi- which has intensified in the last decades. A decrease in fodder lidad del medio se ve agravada por una explotación principal- productivity characterizes this regressive trend, and perennial mente pastoril, más y más intensa durante estas últimas déca- species are the most affected. The Algerian State has imple- das. Esta tendencia regresiva se caracteriza por una disminución mented a program to manage highly degraded steppe areas de la productividad forrajera y las especies perennes son las más by planting resistant and productive biomass plant species afectadas. El estado argelino a puesto en obra un programa de such as Atriplex spp. The objective of this work was to esti- recuperación de los espacios de la estepa más degradados, a mate the pastoral productivity of a few rehabilitated stations través del cultivo de especies vegetales resistentes y producti- by planting Atriplex canescens, compared to natural range- vas de biomasa, como Atriplex spp. El objetivo de este estudio lands. The results showed an improvement in the vegetation fue el de estimar la productividad pastoril de algunas estaciones cover (from 49% to 60%) and better grazing values (phyto- rehabilitadas mediante el cultivo de Atriplex canescens, en com- mass, productivity, energy, and stocking). On the rehabilitated paración a los senderos naturales pastoreados. Los resultados sites, energy and protein productivity of 604 milk forage units muestran un mejoramiento de la cobertura vegetal (49% a 60%) / ha/year and 29 kg dry matter / ha/year, and stocking of 1.51 y mejores valores pastoriles (fitomasa, productividad, valor sheep unit / ha/year were recorded, whereas on the degraded energético y carga pastoril). En las zonas rehabilitadas se regis- rangelands these values were 14 MFU, 0.422 kg DM/ha/year, tró una productividad energética y proteica de 604 unidades and 0.03 sheep unit / ha/year, respectively. The natural stations forrajeras leche/ha/año y 29 kg de materia seca / ha/ año, y una are overgrazed, and the vegetation and steppe soils have been carga pastoril de 1,51 unidad ovina/ha/año, mientras que en los degrading considerably. Unless steppe rangelands are restored senderos naturales degradados estos valores fueron de 14 UFL, or rehabilitated, their capacity for pastoral productivity will be 0,422 kg MS/ha/año, et 0,03 unidad ovina/ha/año respectiva- severely reduced. mente. Las estaciones naturales son sobre explotadas y tienden hacia un estado de degradación severo de la vegetación y de los Keywords: Atriplex canescens, steppes, pastoral lands, sustain- suelos de la estepa. A menos que se restauren o rehabiliten los able land management, biomass, chemical composition, over- senderos de la estepa, su capacidad de productividad pastoril se grazing, verá fuertemente reducida.

Palabras clave: Atriplex canescens, estepas, tierras de pasto- reo, ordenación de tierras sostenible, biomasa, composición

química, sobrepastoreo, Argelia tropicaux, 2020, 73 (2) : 113-121 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 121