KONPIRA-SAN – SANCTUAIRE DE LA MER Trésors de la peinture japonaise Exposition présentée au musée des arts asiatiques Guimet du 15 octobre au 8 décembre 2008

SOMMAIRE

Le 150ème anniversaire des relations diplomatiques entre la et le Japon / page 2 Communiqué de presse / page 4 Renseignements pratiques / page 5 Press release / page 6 Practical information / page 7 Texte d’introduction de Jean-François Jarrige, commissaire général de l’exposition / page 8 Le Shintô / page 10 Le sanctuaire de Konpira-San / page 11 Les peintures murales et cloisons coulissantes au Japon / page 13 L’école Tosa / page 14 L’école Kano / page 15 Maruyama Ôkyo (1733-1795) et la peinture du XVIIIe siècle / page 16 Itô Jakuchû (1716-1800) : un excentrique de la période d’Edo / page 17 Les chemins de la modernité : Takahashi Yuichi et Takubo Kyôji / page 18 Liste des visuels disponibles pour la presse / page 19 Prochaines expositions en 2008-2009 / page 26 Crédit Agricole, mécène de l’exposition / page 27 Partenaires japonais / page 28 Partenaires média / page 29 Planète Thalassa Le Monde 2

Musée Guimet - 6, place d’Iéna - 75116 - Tél : 01 56 52 53 00 - Fax : 01 56 52 53 54 - www.guimet.fr

150ème anniversaire des relations franco-japonaises

Célébré en 2008, cet anniversaire sera l'occasion de nombreux programmes d'échanges et de manifestations culturelles tout au long de l'année. Cette commémoration nous permettra aussi de renforcer les relations commerciales, les investissements, les partenariats dans le domaine de l'énergie nucléaire, les échanges entre collectivités locales, ainsi que dans l'enseignement supérieur et la recherche. Parallèlement, les coopérations sur les enjeux planétaires tels que l'environnement, le réchauffement climatique en particulier, et l'aide aux pays en développement comme en Afrique seront largement étendues et amplifiées. Votre participation est vivement souhaitée et chaleureusement encouragée ! 08 20 - 8 150 5 8 1 2 - 5 oct. 2008 oct. 5 - 2 Dié-des-Vosges, organisé par la ville de Saint- GEOGRAPHIE 2008 jan. 24-26 Paris, à Maison de la culture du Japon enfants) pour musical (Spectacle -» céleste cape la 13 oct. - 9 nov 9 - oct. 13 d'Orsay,Musée seconde - siècle XIXème du moitié la dans français décoratifs arts les sur japonais peintres des L'influence - JAPON LE REGARDE FRANCE LA Evénements2008 jan. 2007-26 oct. 24 Peintres Paris, à Japon du cultur e la de Maison - FOUJITA » À - Paris à japonais KURODA DE « 3-6 juil.2008 3-6 Villepinte, Paris-nord d'expositions Parc JAPANEXPO Toutes les informations concernant chaque événement sont à votre disposition sur le site de site le sur disposition votre à sont événement chaque Toutesconcernant informations les « HAGOROMO - La légende de légende La - HAGOROMO « FESTIVALINTERNATIONAL DE l'Ambassade du Japon en France, à la rubrique « France - Japon 150e Anniversaire ». Anniversaire 150e Japon - France « rubrique la à France, en Japon du l'Ambassade es événements seront proposés dans le cadre du 150 du cadre le dans proposés seront événements d'autres Bien . 2008 . o spécial des spécial Numéro Bien que ces photographies soient offertes par leurs auteurs respectifs, les droits d'auteurs s'appliquent à chacune. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans accord préalable. accord sans interdite TousReproduction chacune. réservés. à droits s'appliquent d'auteurs droits les respectifs, auteurs leurs par offertes soient photographies ces que Bien 7 A photos de la première page : © JNTO, © Kansai International Airport Co.,Ltd/ © JNTO, © Japan Convention Services, Inc. Services, Convention Japan © JNTO, © Co.,Ltd/ Airport International Kansai © JNTO, © : page première la de photos

KURODA Seiki Femme (à la cusine) 1892 Université des Arts de venue Hoche 75008 Paris / Tél. : 01 48 88 62 00 Fax. : 01 44 09 20 77 E-mail : [email protected] : E-mail 77 20 09 44 01 : Fax. 00 62 88 48 01 : Tél. / Paris 75008 Hoche venue Tokyo efectural Tourist Federation/ © JNTO© Tokushima Prefecture/ © JNTO, © JNTO/ © Y.Shimizu,© JNTO/ © TokushimaJNTO, Tourist JNTO© © Prefectural © Prefecture/ Kagoshima Federation/ © Nouvelles du Japon du Nouvelles © Musée d'Orsay photo © P . Schmidt © Cine Qua Non 20 nov 20 Sèvres, de Céramique de national Musée japonisme au SATSUMA,l'exotisme de 15 oct. - 8 déc. 2008 déc. 8 - - oct. 15 asiatiques arts Guimet, des national Musée mer la de Sanctuaire KONPIRA-SAN, 12 juin 2008 juin 12 Champs-Elysées, des Théâtre ORCHESTRA CHAMBER MITO 16 oct. 2008 - 11 jan. 2009 jan. 11 - 2008 oct. 16 Arts de la Ville de Paris, Beaux- des Musée Palais, Petit 2008 mars. 5-8 Paris, à Maison de la culture du Japon marionnettes) de http://www KUROSAWA,DESSINS traditionnel (Théâtre BUNRAKU Publication éditée par l’Ambassade du Japon en France en Japon du l’Ambassade par éditée Publication . 2007- 18 fév.2008 18 2007- . sur le 150 le sur .fr Jakuchû .emb-japan.go.jp/150/index.html ème © Keiichi Kawamura Keiichi © elations franco-japonaises. (Dec. 2007) 2007) (Dec. franco-japonaises. r elations des anniversaire

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Tigre sous la pluie © Ôta Kinen Bijutsukan © Musée Idemitsu Musée ©

© International Friendship Foundation Le dragon parmi les nuages © Thierry Ollivier COMMUNIQUÉ DE PRESSE

KONPIRA-SAN – SANCTUAIRE DE LA MER Trésors de la peinture japonaise 15 octobre - 8 décembre 2008

Le musée Guimet accueille pour la première fois en dehors du Japon, des peintures sur paravents et cloisons coulissantes issues d’un sanctuaire japonais shintoïste. Ce sera l’occasion de contempler des oeuvres majeures du XVIIIème siècle et aussi d’évoquer le shintoïsme, religion autochtone de l’archipel japonais de caractère animiste.

Cette exposition co organisée par le bureau de Kotohira-gû et le musée Guimet s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 150ème anniversaire des relations diplomatiques entre le France et le Japon. Le sanctuaire shintô de Konpira (ou Kotohira-gû), point de convergence du culte des montagnes et de croyances relatives à la divinité gardienne des transports maritimes et protectrice des dangers de la mer, fut dès l’époque de Heian (794-1185) un centre de dévotion important, particulièrement fréquenté à partir du XVIIe siècle. Une chanson contant les pérégrinations des bateaux de Konpira qui naviguaient en Mer Intérieure du Japon, atteste d’ailleurs de la popularité de ce lieu de pèlerinage célèbre. Les pèlerins de tout le pays ont convergé vers cette ville, située dans l’île de Shikoku, pour se recueillir devant le lieu saint, dont la quiétude contraste avec l’effervescence des marchés et des théâtres. Konpira-san apparaît comme un foyer de création artistique très actif, conservant dans l’enceinte de ses bâtiments de nombreux témoignages picturaux de l’époque d’Edo. Tout à la fois lieu de spiritualité et de culture, il a soutenu les arts et les sciences depuis la période Edo et conserve plus de 6000 oeuvres. L’exposition se propose de montrer, pour la première fois en dehors du Japon, une partie de ces œuvres, pour la plupart des peintures murales de grande envergure (cloisons coulissantes et paravents) participant de l’architecture intérieure des lieux. La présentation muséographique de celles-ci tendra à rendre compte le plus fidèlement possible de cette dimension singulière de l’aménagement des espaces intérieurs au Japon, appliqué ici à la sphère religieuse, afin de permettre aux visiteurs d’éprouver le monde spirituel de Kotohira-gû où la nature et la culture sont unifiées. Les délicates grues à cou blanc visibles dans la fresque « Roseaux et oies sauvages » voisineront avec les peintures de Tigres majestueux. Si des paravents permettront d’illustrer les grands courants de la création picturale à l’époque Momoyama, notamment l’école Kanô (« Cèdres et Mont Fuji », paravent attribué à Kanô Eitoku) et l’école Tosa (paire de paravents illustrant des scènes du Genji Monogatari par Tosa Mitsumoto), ce sont surtout deux grands noms de la peinture du XVIIIe siècle qui seront par le biais de cette exposition magistralement représentés : Maruyama Ôkyo (1733-1795) et Itô Jakuchû (1716-1800), dont les œuvres célèbres sont aujourd’hui classées Bien Culturels Importants. En dernière partie, les œuvres contemporaines de Takubo Kyôji, conseiller culturel du sanctuaire et artiste majeur au Japon ayant réalisé des fresques de 4 mètres de hauteur sur 25 mètres de longueur, allient délicatesse et monumentalité autour de camélias aux couleurs indigo, symboles de renaissance du Kotohira-gû. Exposition organisée avec le soutien de : Asashi Shimbun, The Hyakujushi Bank, Ltd ; Imabari Shipbuilding Co., Ltd.; Shiseido Co., Ltd; Shikoku Electric Power Co., Inc ; KSB Setonaikai Broadcasting Co., Ltd ; Kagawa Securities Co, Ltd ; Nippon Yusen K.K ; Shimizu Corp ; Nippura Co., Ltd ; Shikoku Railway Co ; Katokichi Co., Ltd. ; NTT DoCoMo Shikoku, Inc ; Tenmaya Co., Ltd ; Ohara Museum of Art Foundation ; Nippon Steel Corp ; Mitsui & Co., Ltd ; Canon Inc ; Nippon Oil Corp ; Shikoku-Kougyou Inc. ; Nihonbashi Fudosan ; Fushimi Pharmaceutical Co., Ltd. ; Yazaki Corp.; Ajinomoto Co., Inc ; Mitsubishi Chemical Corp. ; Meiji Shipping Co., Ltd ; Yondenko Corp ; Yonden Engineering Co., Inc ; Yonden Business Co., Ltd ; STNet, Inc. ; Okayama Broadcasting Co ; Kotohira Noen ; Suzuyo & Co., Ltd ; Toyota Motor Corporation; FUJIFILM Corporation

Avec le mécénat du Crédit Agricole En partenariat média avec Le Monde 2 et Planète Thalassa

Musée Guimet - 6, place d’Iéna - 75116 Paris - Tél : 01 56 52 53 00 - Fax : 01 56 52 53 54 - www.guimet.fr KONPIRA-SAN - SANCTUAIRE DE LA MER / Page 5

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES :

DATES DE L’EXPOSITION : du 15 octobre au 8 décembre 2008 HORAIRES : Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h 00 à 18 h 00. Fermeture de la caisse à 17 h 30, des salles à 17h45. TARIFS EXPOSITIONS : Entrée exposition seule: 7 Euros (plein tarif) ; 5 Euros (tarif réduit) Billet jumelé (musée+ exposition): 8,50 Euros (plein tarif) ; 6 Euros (tarif réduit)

COLLECTIONS PERMANENTES : Entrée musée: 6,50 Euros (plein tarif) ; 4,50 Euros (tarif réduit) Accès libre au Panthéon bouddhique COMMISSARIAT GÉNÉRAL : Jean-François Jarrige, membre de l’Institut et le Professeur Takashina Shûji, Université de Tokyo et Takubo Kyôji, conseiller culturel de Konpira-San COMMISSAIRES : Hélène Bayou, conservateur en chef du patrimoine au musée national des arts asiatiques Guimet MUSÉOGRAPHIE : Shoji Tsukamoto –Architecte designer. PUBLICATIONS : Catalogue : édition trilingue en langue française, anglaise et japonaise éditeur : Kotohira-gû, sortie prévue le 26 septembre 2008, 450 pages dont 272 en couleurs. Prix 32 euros, diffusion RMN Le Petit journal de l’exposition : Paris, RMN, 16 pages, 20 ill.couleurs, 3.50 euros AUTOUR DE L’EXPOSITION: visite commentée de l’exposition, d’une durée d’1h30, les lundis, mercredis à 14h et les jeudis, vendredis et samedis à 16h ; A l’auditorium: documentaires, films, concerts et conférences autour du Japon d’Edo. SERVICE CULTUREL ET PÉDAGOGIQUE : tel : 01 56 52 53 45/49 ; fax : 01 56 52 54 36 AUDITORIUM DU MUSÉE GUIMET : Renseignement au 01 40 73 88 18 - [email protected] STANDARD: 01 56 52 53 00 SITE INTERNET : www. guimet.fr ACCÈS : Métro : Iéna, Boissière RER C : Pont de l’Alma Bus : 22, 30, 32, 63, 82

CONTACTS COMMUNICATION/ PRESSE :

Hélène Lefèvre, Sophie Maire, Chef du service communication Adjointe Tel : 01 56 52 53 32 Tel : 01 56 52 54 11 Fax : 01 56 52 53 54 Fax : 01 56 52 53 54 Mail : [email protected] Mail : [email protected]

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PRESS RELEASE

KONPIRA-SAN - SANCTUARY OF THE SEA Treasures of Japanese painting

15th October – 8th December 2008

The welcomes, for the first time outside Japan, paintings on screens and sliding partitions from a Shintoist Japanese sanctuary. This will be an opportunity to study major works of the 18th century and also to evoke Shintoism, the native animist religion of the Japanese archipelago.

This exhibition jointly organised by the Kotohira-gû Shrine Office and the Guimet Museum is part of the commemoration of the 150th anniversary of diplomatic relations between France and Japan. In the Shinto sanctuary of Konpira (or Kotohira-gû), the cult of the mountain meets the beliefs relating to the protective divinity of maritime transports, which guards against the dangers of the sea. It was from the time of Heian (794-1185) a major devotion centre, particularly frequented from the 17th century. A song recounting the roaming travels of the Konpira boats which were navigating in the Interior Sea of Japan further testifies to the popularity of this famous place of pilgrimage. Pilgrims from the whole country converged on this town, situated on the Isle of Shikoku, to gather together in front of the sacred place, whose tranquillity contrasts with the bustling of the markets and theatres. Konpira-san appears as a highly active centre of artistic creation, conserving within all of its buildings numerous pictorial representations of the Edo period. A place of spirituality and culture in equal measure, it has supported the arts and sciences since the Edo period, and houses more than 6000 works. The exhibition intends to show, for the first time outside Japan, some of these works, which are mostly large scale mural paintings (sliding partitions and screens) and which lend themselves to the interior architecture of the exhibition space. These will be displayed in such a way as to take into account, as accurately as possible, the unique character of the layout of interior spaces in Japan, applied here to the religious sphere. The aim is to allow visitors to experience the spiritual world of Kotohira-gû, where nature and culture are united. The delicate white-necked cranes which can be seen in the “Reeds and wild geese” fresco, will hang alongside the pictures of majestic tigers. If the screens serve to illustrate the major pictorial trends during the Momoyama epoch, in particular the Kanô School, (“Cedar trees and Mount Fuji”, a screen attributed to Kanô Eitoku) and the Tosa school (a pair of screens illustrating scenes of the Genji Monogatari by Tosa Mitsumoto), there are, above all, two great names of 18th century painting who will be magnificently represented thanks to this exhibition: Maruyama Okyo (1733-1795) and Itô Jakuchû (1716- 1800), whose famous works today are listed as Important Cultural Works. Finally, the contemporary works by Takubo Kyôji, cultural adviser to the sanctuary and a leading artist in Japan who produced frescoes 4 metres high and 25 metres long, combine delicate finesse with monumental size in his indigo- coloured camellias, symbols of the Kotohira-gû renaissance. Exhibition organised with the support of: Asahi Shimbun; The Hyakujushi Bank Ltd; Imabari Shipbuilding Co. Ltd; Shiseido Co Ltd; Shikoku Electric Power Co. Inc; KSB Setonaikai Broadcasting Co. Ltd; Kagawa Securities Co. Ltd; Nippon Yusen K.K; Shimizu Corp; Nippura Co. Ltd; Shikoku Railway Co; Katokichi Co. Ltd; NTT DoCoMo Shikoku Inc; Tenmaya Co. Ltd; Ohara Museum of Art Foundation; Nippon Steel Corp; Mitsui & Co. Ltd; Canon Inc; Nippon Oil Corp; Shikoku-Kougyou Inc. Nihonbashi Fudosan; Fushimi Pharmaceutical Co. Ltd; Yazaki Corp; Ajinomoto Co. Inc; Mitsubishi Chemical Corp; Meiji Shipping Co. Ltd; Yondenko Corp; Yonden Engineering Co. Inc; Yonden Business Co. Ltd; STNet Inc; Okayama Broadcasting Co: Kotohira Nōen; Suzuyo & Co. Ltd; Toyota Motor Corporation; FUJIFILM Corporation. With the sponsorship of Crédit Agricole In media partnership with Le Monde 2 and Planète Thalassa

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BOOKINGS AND INFORMATION

DATES: From October 15th to december 8th, 2008 OPENING TIMES: Everyday except Tuesday from 10 am until 6 pm, visits end at 5.45 pm. ADMISSION CHARGES: 7 €. Concessions: 5 € COMBINED TICKET (MUSEUM+ EXHIBITION): 8.50 €; 6 € (concessions) PERMANENT COLLECTIONS: Free access from 1st January until 30th June 2008. From 1st July: museum: 6.50 € and 4.50€ (concessions) Free phone handsets for guided visits (only for individual visitors) Free access to the Buddhist Pantheon COMMISSIONER: Jean-François Jarrige, from the Institute. Hélène Bayou, chief Curator at the Guimet Museum. Takubo Kyôji, Guest artist and Konpira san head council GENERAL MANAGER OF THE GUIMET MUSEUM : Jacques Giès MUSEOGRAPHY: Shoji Tsukamoto – Architect designer. PUBLICATION: Catalogue: edition in 3 languages: French, English and Japanese. Editor : Kotohira-gû, 26th September 2008, 450 pages, 272 colour plates. Price 32 euros, diffusion RMN Exhibition Diary: 16 pages, 20 colour plates, 3.50 € publisher RMN OTHER ACTIVITIES: guided tour (1 hour 30 minutes) Monday and Wednesday at 2pm; Thursday, Friday and Saturday at 4 pm; Children booklet (6/12 years old). The Auditorium will also screen documentaries, films and organise concerts and seminars about the Edo Garden. CULTURAL AND PEDAGOGICAL SERVICES: Phone: +33 (0)1 56 52 53 45/49 Fax: +33 (0)1 56 52 54 36 GUIMET AUDITORIUM: For more information, please contact +33 (0) 1 40 73 88 18 - [email protected] MAIN SWITCHBOARD: +33 (0)1 56 52 53 00 WEBSITE: www.guimet.fr ACCESS: Nearest Underground Stations: Iéna, Boissière Local Train (RER) Line C: Pont de l’Alma Bus Lines: 22, 30, 32, 63, 82

FOR POSTAL AND PRESS INQUIRIES, PLEASE WRITE TO: Hélène Lefèvre Sophie Maire Senior Corporate Communications Junior Corporate communications Phone: +33 (0)1 56 52 53 32 Phone: + 33 (0)1 56 52 54 11 Fax: +33 (0)1 56 52 53 54 Fax: +33 (0)1 56 52 53 54 Email: [email protected] Email: [email protected]

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AVANT PROPOS DE JEAN-FRANÇOIS JARRIGE, MEMBRE DE L’INSTITUT

La célébration du cent cinquantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et le Japon a été l’occasion de nombreuses manifestations culturelles et en particulier d’expositions qui feront date. Le musée Guimet a ainsi présenté du 21 mai au 5 août, une exposition consacrée à l’œuvre de Hokusai qui a connu un grand succès. Ce musée a maintenant le privilège d’accueillir dans ses murs un exceptionnel ensemble de chefs-d’œuvre provenant du sanctuaire de Konpira, situé à Kotohira-machi dans la préfecture de Kanagawa, dans l’île de Shikoku. Tous ceux qui gravissent les monumentaux escaliers conduisant jusqu’aux vastes terrasses sur lesquelles se dresse le sanctuaire principal du kami, grande divinité de la Mer intérieure, protectrice des navires, ont le sentiment de vivre un moment exceptionnel. Depuis les terrasses de ce haut lieu du shintoïsme, comme d’innombrables générations de pèlerins le font depuis des temps immémoriaux, ils peuvent contempler l’immense panorama des plaines côtières dominées par des volcans dont certains par leur forme conique rappellent le mont Fuji. On trouvera dans les différentes contributions des auteurs du catalogue de cette exposition l’historique de ce grand sanctuaire qui, jusqu’au décret de séparation du shintoïsme et du bouddhisme de 1868, pratiquait, en portant le nom de Kotohira-daigongen, un syncrétisme reposant sur le culte de divinités bouddhistes apparues sous la forme de kami shintô. D’autres textes évoquent l’importance religieuse de ce grand lieu de pèlerinage, ainsi que celle de ses richesses artistiques. Plusieurs des chefs spirituels ont été de grands patrons des arts. Ce fut en particulier le cas du dixième intendant, Yûzon (1739-1787), qui a fait appel à deux des plus grands peintres du XVIIIe siècle, Maruyama Okyo et Ito Jakuchû, tout en accueillant plusieurs autres personnalités majeures du monde des arts comme Yosa Buson. Ce souci d’affirmer le rôle artistique du sanctuaire a conduit le 19e intendant, Kotooka Hirotsune, à faire l’acquisition d’un remarquable ensemble de peintures du maître de la peinture à l’huile japonaise, Takahashi Yuichi, artiste de l’époque Meiji, dont les œuvres sont présentées dans cette exposition. Le 22ème chef spirituel du sanctuaire, M. Kotooka Yasutsugu, mène, depuis sa prise de fonction en 1995, une action de très grande envergure en faveur du rayonnement spirituel et artistique de Konpira-san. Il a chargé depuis 2000 l’artisteTakubo Kyôji de mettre en place une remarquable politique de développement du sanctuaire, grâce à des projets architecturaux et à la mise en valeur du riche patrimoine culturel du sanctuaire. Takubo Kyôji s’est fait connaître en France en assurant, avec l’aide de mécènes japonais, la restauration d’une chapelle près de Falaise en Normandie et en l’ornant de peintures murales sur le thème des pommiers. L’exposition est aussi l’occasion de montrer des éléments de nouveaux décors réalisés par Takubo Kyôji et qui sont le symbole de la permanence de la création esthétique à Konpira-san sous l’autorité de l’actuel chef spirituel du sanctuaire, M. Kotooka Yasutsugu. Le chef spirituel de Konpira-san et Takubo Kyôji, désireux d’étendre la notoriété du sanctuaire, ont souhaité organiser une exposition de ses trésors artistiques au Japon d’abord, en particulier à Tokyo, au musée de l’Université des Beaux-Arts et de la Culture, mais aussi hors du Japon. Leur choix s’est porté sur Paris et plus précisément sur le musée Guimet. Le projet était très ambitieux puisqu’il ne se limitait pas à exposer des œuvres majeures mais à reconstituer, avec leurs décors originaux des merveilles artistiques du Japon, l’Omote-Shoin et la Salle surélevée de l’Oku-shoin. Comment imaginer le transport à Paris des décors des Salles des grues, des tigres ou des sept sages que Yûzon avait commandés à Maruyama Ôkyo pour l’Omote Shoin, le pavillon de réception ? Comment oser espérer que les visiteurs parisiens, dont bien peu auront la chance dans leur vie de se rendre dans l’île de Shikoku, puissent un jour découvrir une des plus belles décorations peintes d’une des figures dominantes de la peinture japonaise du XVIIIe siècle? Comment penser que l’on pourrait reconstituer à Paris la splendeur de la Salle surélevée de l’Oku-shoin, pavillon des appartements privés de Yûzon, où d’admirables peintures de fleurs donnent la mesure du talent d’un autre génie de la peinture japonaise du XVIIIe siècle, Itô Jakuchû ? Il a fallu toute la détermination du chef spirituel de Konpira-san, M. Kotooka Yasutsugu, toute la force de l’engagement personnel de l’artiste Takubo Kyôji, assisté de son épouse, pour convaincre les autorités japonaises et tout particulièrement l’Agence des Biens culturels d’envoyer en France des trésors inestimables et pour réunir un groupe de mécènes d’une très grande générosité. Ainsi peu à peu ce projet qui nous paraissait comme un beau rêve s’est matérialisé. Nous sommes certains que la présentation de nombreux chefs-d’œuvre et surtout la magistrale illustration des splendeurs de l’Omote Shoin et de l’Oku-shoin restera un souvenir inoubliable pour les visiteurs et constituera un événement majeur dans l’histoire du musée Guimet et de ses relations avec le Japon. Cette exposition sera par ailleurs la dernière que j’aurai le privilège d’organiser au musée Guimet. Aussi ne puis-je que me réjouir qu’elle représente un événement exceptionnel lié à un pays dont les richesses artistiques et spirituelles ont tenu une place particulièrement forte dans ma longue carrière à la direction de ce musée. Rappelons à cette occasion le rôle majeur qu’a joué le voyage d’Emile Guimet au Japon en 1876 dans sa volonté de créer le musée qui porte son nom. Peu de temps après ma nomination à la tête du musée Guimet, il y a 22 ans, le grand japonologue Bernard Frank (1927-1996) nous avait encouragés à organiser, sous sa direction scientifique, une ambitieuse présentation des collections bouddhiques rapportées par Emile Guimet de ce célèbre voyage au Japon en 1876. Musée Guimet - 6, place d’Iéna - 75116 Paris - Tél : 01 56 52 53 00 - Fax : 01 56 52 53 54 - www.guimet.fr KONPIRA-SAN - SANCTUAIRE DE LA MER / Page 9

En 1991 nous devions ouvrir les galeries du Panthéon bouddhique au 19, avenue d’Iéna dans un bâtiment annexe du musée, et publier alors un remarquable catalogue scientifique réalisé par Bernard Frank. Parmi les pièces majeures de la section des kami du Japon figure depuis lors une représentation pleine de force de Konpira-daigongen. Bernard Frank a consacré à cette sculpture une belle et riche notice retraçant notamment l’histoire du sanctuaire de Konpira-san auquel cette exposition est consacrée (1). Aujourd’hui le Konpira-daigongen, rapporté par Emile Guimet, ne veille plus sur les bateaux de la Mer intérieure du Japon, mais, fidèle à sa vocation, il protège, du haut de la colline de Chaillot, la navigation fluviale sur la . Je tiens donc à remercier tous ceux qui, au Japon et en France, aux côtés du chef spirituel de Konpira-san, M. Kotooka Yasutsugu et de M. Takubo Kyôji, ont permis la réalisation de cette manifestation mémorable dans le cadre de ce grand anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon, sous le patronage de l’ambassade du Japon à Paris.

(1) Bernard Frank , « Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d’Emile Guimet », Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1991, pp. 289-291

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LE SHINTÔ

Autrefois, on avait coutume de dire que les Japonais naissaient shintô, vivaient en confucéens et mouraient en bouddhistes. Mais les faits sont autrement plus complexes... Par opposition au bouddhisme venu de Corée et de Chine, le Shintoïsme est la religion des Japonais. Ce culte ne reconnaît aucune morale, ni philosophie, pas plus qu’un fondateur, un sage ou un martyr ; il ne prétend influencer ni l’art ni l’éducation, encore moins la politique. Croyance de nature animiste et de source chamanique, les divinités personnifient les phénomènes naturels (rivières, arbres, montagnes, rochers) « De l’œuf premier naît le ciel et la terre et d’autres divinités». Ainsi, la branche recourbée d’un pin, le creux d’un rocher, un insecte, une pierre, un bossu sont susceptibles de devenir Kami, c’est-à-dire divins au sens le plus vague que nous puissions concevoir (concept donnant naissance à plus de 800 millions de dieux et divinités dans le panthéon). Si tout défunt devient potentiellement un kami, ces divinités habitent temporairement des objets en séjournant dans une enveloppe matérielle (shintai) et peuvent incarner les ancêtres. Avec la recherche de pureté, le culte des ancêtres caractérise la culture shintô (« religion qui honore les ancêtres »). Le shintô s’est d’abord manifesté par des rites de purification par l’eau (misogi) par craintes de malédictions après le contact avec la mort. Aux origines, les seules prescriptions étaient rituelles et consistaient en ablutions précises. Ceci explique peut-être le goût prononcé des japonais pour les bains élaborés, les onctions et les massages, ainsi que leur crainte, justifiée aujourd’hui, de toute pollution. Très floue à ses origines, le nom de cette religion complexe ne lui fut donné qu’au cours de la seconde moitié du VIIIème siècle, par opposition au bouddhisme venant de chine. Elle fut alors consignée dans le Kojiki, une chronique rédigée pour lutter contre l’introduction du Bouddhisme par les Chinois. Dans le Jingiryô (qui suivit le Kojiki), on retrouve le principe fondamental de la création de l’univers, hérité de la Chine et de l’hindouisme (la légende fondatrice se retrouve aussi en Indonésie). Le Japon devrait donc son origine à un couple de divinités, Izanami- no-Mikoto, l’Hôtesse, (celle qui invite), et Izanagi-no-Mikoto, l’Hôte, (celui qui invite). Penchés sur l’océan par delà le pont céleste qui relie Matsue et Izumo, ils frappèrent les eaux d’une lance et en firent émerger l’île Onogorojima dans laquelle ils s’installèrent. En s’unissant, ils produisirent toute la nature et les autres îles de l’archipel et finirent par donner naissance à tous les autres kami dont les plus importants sont Amaterasu, la rayonnante déesse du Soleil, et son frère Susano-o, le terrible dieu des tempêtes. Le bouddhisme fut adopté à la fin du VIème siècle par la cour impériale japonaise pour des raisons politiques, puis il conquit rapidement le cœur des nobles. Mais le shintô resta dans les premiers temps la religion populaire du Japon. Au fil des siècles, le bouddhisme gagna peu à peu toute la société, favorisé en cela par le fait que le shintô s’avéra ouvert à l’adoption de nouvelles divinités, le concept de kami demeurant très large. Dès l’époque de Nara, les bouddhistes construisirent même leurs temples à proximité des sanctuaires shintô (jinja) et conçurent une nouvelle idéologie syncrétique faisant correspondre à chaque kami honoré dans un sanctuaire une divinité bouddhique. Les kami furent alors compris comme les émanations terrestres de divinités bouddhiques supérieures. C’est sans doute dans les comportements religieux des Japonais que les aspects complémentaires des deux confessions sont les plus apparentes. La plupart des Japonais reconnaissent volontiers être à la fois shintoïstes et bouddhistes et n’y voient rien de contradictoire. Trois grandes valeurs priment dans l’esprit du shintô : le culte de la nature, la pureté rituelle, la communion de l’homme avec les kami.

Les temples shintô : Le tournant d’un sentier, un bosquet de pins ou le sommet d’une colline pouvaient devenir, d’une façon temporaire ou définitive, un lieu de pèlerinage et de dévotion, où les fidèles pouvaient même décider d’ériger un sanctuaire. Onen compte des milliers, dans le Japon moderne, plus ou moins ornés, souvent des constructions simples, en bois, mais précédés systématiquement d’un portique ou torii. Pour entrer dans l’enceinte d’un temple, les fidèles franchissent letorii qui représente le seuil séparant le monde extérieur du monde sacré. Il est généralement orné de gohei (offrandes faites de bandes de papier arrangées deux par deux) qui symbolisent la présence du kami. La corde sacrée ou shimenawa, qui peut être tendue sur le torii, est un autre signe de la sainteté du lieu. Le temple lui même se compose généralement de deux éléments principaux : le honden (hall principal), qui abrite l’effigie du kami, et le haiden (oratoire) où les fidèles déposent les offrandes. Les sanctuaires ne sont pas des lieux de prières au sens occidental : les fidèles ne pénètrent jamais dans le honden. Certaines fondations sont très simples, ne comportant que le honden, alors que d’autres sont immenses, incluant parfois une arène de sumô, la lutte sacrée, ou un théatre de nô. Le sanctuaire est délimité par un petit mur. Les rituels sont célébrés par des prêtres (kannushi) qui peuvent être des deux sexes. Il est par ailleurs vraisemblable qu’à l’origine les chamans furent avant tout des femmes. La fonction de prêtre est héréditaire et peut se transmettre soit au fils ou à la fille mais également à l’épouse. Ces prêtres sont simplement des paroissiens (ujiko) instruits du rite, élus et rétribués par la communauté. En dehors des rituels, leur vie est tout à fait normale, sauf pour les prêtres affectés à de grands sanctuaires qui occupent leurs fonctions à temps plein. Pour devenir prêtre, un paroissien peut suivre les enseignements d’un prêtre ou recevoir une formation à l’université. Il existe plusieurs niveaux selon le degré d’instruction suivi, comme les gûji, prêtres en chef ou encore les negi, chargés du rituel.

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LE SANCTUAIRE DE KONPIRA-SAN

Kotohira est une petite ville de 12 000 habitants qui s’est développée à l’entrée d’un grand sanctuaire le Konpira-san, très connu dans tout le Japon. Ce lieu de pèlerinage, était à l’origine un sanctuaire shintô, connu sous l’appellation de Kotohira- gû et dédié à Ômono-nushi-no-kami le dieu d’Izumo et protecteur des marins. Il accueillit à partir du début du XIIIème siècle un culte rendu à l’empereur Sutoku, qui était mort en exil sur l’île de Shikoku en 1164. A partir du XIVème siècle, sous l’influence du courant syncrétique shintô-bouddhique, le sanctuaire fut renomméKonpira Daigongen : Ômono-nushi- no-kami fut identifié à la divinité bouddhique Konpira et pris le nom de Konpira Daigongen, c’est-à-dire manifestation sur terre du dieu Konpira. A la restauration Meiji en 1868, sous l’influence de religion d’origine étrangère, le bouddhisme fut proscrit et le shintô proclamé religion d’état. On tenta alors d’éliminer toute influence bouddhique des sanctuaires shintô. C’est ainsi que Konpira-san fut rebaptisé Kotohira-gû. Pour atteindre le sommet du sanctuaire, on doit gravir un escalier de 1 300 marches. En chemin on passe devant la lanterne Takadoro, une tour de pierre et de bois haute de 27 mètres, traditionnellement allumée en cas de détresse. A l’origine le temple-sanctuaire comportait plus de 20 bâtiments. Au bout de la rue principale de Kotohira, se trouvent sous un torii, les premières marches du sanctuaire. Le premier repère est l’Ômon, la porte principale. Ensuite au bout d’une grande allée bordée de lanternes de pierre, on laisse sur la droite l’entrée du shoin, le pavillon de réception du premier temple, orné de magnifiques cloisons coulissantes classées Biens culturels importants, peints par Maruyama Ôkyo (1733- 1795), un des grands maîtres de la peinture japonaise. Le pavillon compte sept pièces, toutes peintes. Face à l’entrée dans un vestibule on peut voir une peinture représentant un aigle perché sur un arbre, peinte par Mori Kansai (1814-1894). On arrive ensuite dans le grand pavillon. La première Salle est ornée de panneaux représentant des grues du Japon, la seconde de tigres, la troisième salle des Sept Sages de la forêt de bambous, un thème issu de la peinture chinoise classique. On peut également contempler une scène de paysage avec la majestueuse cascade d’Ôkyo. Deux autres salles peintes par Murata Tanryô (1872-1940) comportent une représentation du mont Fuji et une scène de chasse à courre.

PRÉSENTATION DES SALLES

OMOTE-SHOIN LA SALLE DES GRUES / Tsuru-no-ma La salle des grues / Maruyama Ôkyo / 1787 : la salle des grues était également appelée la « Salle des émissaires », elle servait de salle d’attente pour ces derniers et leurs serviteurs. Les portes coulissantes sont décorées de peintures, réalisées par Maruyama Ôkyo, elles représentent des grues. La composition se lit de gauche à droite, rythmée par les différentes attitudes des oiseaux que le regard accompagne de la terre vers le ciel. OMOTE-SHOIN LA SALLE DES TIGRES / Tora-no-ma La salle des tigres / Maruyama Ôkyo / 1787 : cette salle était également utilisée pour recevoir les émissaires, elle pouvait en outre servir d’espace de théâtre ou de concert. Elle est composée de 16 portes coulissantes décorées par des peintures représentant des tigres qui évoluent dans un paysage de rochers et de bambous. OMOTE-SHOIN LA SALLE DES SEPT SAGES / Shichiken-no-ma La salle des sept sages / Maruyama Ôkyo / 1794 : elle était destinée à accueillir les émissaires importants comme les représentants de daimyô et de nobles. Par ailleurs, le supérieur du Matsuo-ji pouvait y siéger. Les peintures figurent les « Sept Sages dans une bambouseraie », sujet souvent illustré dans la peinture chinoise à partir du IVe siècle). D’autres panneaux décorés de « Jeunes bambous le long de la rivière » et de « Rochers et bambous » assurent la continuité de l’espace pictural. OMOTE-SHOIN LA SALLE DES PAYSAGES / Sansui-no-ma La salle des paysages / Maruyama Ôkyo / 1794 : cette vaste pièce se compose d’une une partie surélevée appelée Jôdan- no-ma et d’une pièce secondaire. Les visiteurs de haut rang y étaient reçus. Les paysages peints sur les panneaux ont été réalisés en octobre 1794. OMOTE-SHOIN LA SALLE DU MONT FUJI / Fuji-no-ma La salle du Mont Fuji / Murata Tanryô / 1902 : cet espace est composé de deux pièces. La pièce principale est décorée de paysages à l’encre de Chine figurant essentiellement le Mont Fuji. La pièce secondaire représente des scènes de chasse à courre au pied du Mont, réalisées en couleur. OKU-SHOIN LA SALLE DES SAULES / Yanagi-no-ma La salle des saules / Gan Tai / 1844 : les panneaux coulissants de cette salle sont ornés par des saules au feuillage imposant autour desquels volent des aigrettes blanches. Gan Tai a réalisé cette peinture lors de la rénovation d’Oku-shoin, en hommage à Jakuchô qui en avait décoré à l’origine toutes les salles.

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OKU-SHOIN LA SALLE DES IRIS / Ayame-no-ma La salle des iris / Gan Tai / 1844 : sur un fond d’or, la décoration de cette salle représente des iris au bord de l’eau et des canards, certaines parties supérieures étant ornées de papillons traités de manière très précise et naturaliste. Gan Tai a réalisé cette peinture lors de la rénovation d’Oku-shoin, en hommage à Jakuchô qui en avait décoré à l’origine toutes les salles. OKU-SHOIN LA SALLE DU PRINTEMPS / Haru-no-ma La salle du printemps / Gan Tai / 1844 : les panneaux sont décorés de plusieurs pins et les espaces supérieurs représentent des collines arrondies. Avant sa rénovation par Gan Tai, cette salle se nommait la « Salle des paysages » et avait été réalisée par Jakuchô. OKU-SHOIN LA SALLE SURÉLEVÉE / Jôdan-no-ma La salle surélevée « Composition florale » / Itô Jakuchô / 1764 : l’ensemble des cloisons de la pièce est décoré de 201 fleurs peintes, d’espèces différentes, disposées régulièrement sur un fond d’or. Cette pièce, de dimensions réduites, décline un style naturaliste et très coloré. C’est la seule salle peinte par Jakuchô qui demeure dans son état originel.

Le sanctuaire de Konpira est riche d’une collection de 6 000 œuvres dont l’origine est double : le don ou l’achat. Certaines pièces sont des dons faits par les pèlerins en guise de prière à la divinité de Konpira ou bien en remerciement pour un bienfait ou pour un vœu exaucé (ex-voto). Comme le dieu de Konpira protège les marins, ceux-ci ont souvent offert des maquettes de bateau ou bien des images représentant un naufrage, afin de s’en prémunir. De même les 36 Portraits de Poètes Immortels appartiennent à un type d’images fréquemment offert aux sanctuaires à l’époque d’Edo car l’on pensait que les poèmes étaient capables de toucher le cœur des dieux qui réaliseraient alors le souhait formulé. Les œuvres offertes à Konpira présentent une grande diversité, certaines étant de la main de peintres renommés, d’autres ayant été réalisées par de petits ateliers locaux. Ce phénomène témoigne de la grande popularité du sanctuaire à l’époque d’Edo. Hormis les dons, les autres œuvres ont été achetées par les intendants successifs de Konpira, dont la charge était héréditaire. Il n’existait pas de musées au Japon avant la seconde moitié du XXème siècle et c’était traditionnellement aux temples bouddhiques et aux sanctuaires shintô que revenait la mission de soutenir la culture et la création artistique. En marge de la présentation des œuvres en provenance du temple, une pièce du musée Guimet prolonge le parcours et rend logique cette mise en lumière des collections de Konpira. On peut ainsi voir au Panthéon bouddhique, 19 avenue d’Iéna, une statue en bronze de « Konpira daigongen », grande divinité de la mer protectrice des navires, en provenance de la même île que le temple de Konpira, créant le et le rapprochement entre les deux institutions autour du projet d’exposition.

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LES PEINTURES MURALES ET CLOISONS COULISSANTES AU JAPON

Longtemps, les arts se sont développés au Japon grâce aux puissants, chefs politiques ou religieux. Dans les temples et les sanctuaires se développe alors un sens esthétique propre aux Japonais qui se manifeste dans l’architecture, les peintures et les jardins. Cloisons et peintures murales participèrent de cet art de l’architecture intérieure si caractéristique du Japon. Composé d’espaces clos et mobiles, les intérieurs japonais (habitation et temples) s’articulaient autour de cloisons coulissantes (fusuma) et de paravents (byôbu). Ces « murs de vent » permettent d’agrandir où de diminuer l’espace intérieur par un habile jeu de cloisons mobiles. Les pièces peuvent ainsi communiquer ensemble ou au contraire être isolées, pour laisser circuler l’air librement. Dans les habitations des nobles de la Cour, les fusuma servaient à isoler temporairement certains espaces de la salle unique dans laquelle ils vivaient. Ils étaient tendus de tissu ou de papier épais (shôji). Le fusuma est un écran opaque coulissant muni d’une poignée utilisé pour redéfinir l’espace d’une pièce ou servir de porte dans l’habitat traditionnel. Il mesure généralement 91 cm de large pour 182 cm de haut (la même taille qu’un tatami) et deux ou trois centimètres d’épaisseur. Depuis la fin du XXè siècle, sa taille a augmenté, car la population japonaise est de plus en plus grande et il est maintenant courant d’en voir mesurer 190 cm de hauteur, soit 20 cm de plus que dans les anciennes constructions. Les rails en bois sur lesquels coulissent les fusuma sont appelés kamoi pour celui du haut et shikii pour celui du bas. La surface des fusuma fut un support de prédilection pour la peinture. Ainsi, de nombreux artistes japonais de renom les utilisèrent, notamment les membres de l’école Kanô. En marge de cet art décoratif des fusuma se développa aussi celui des byôbu (littéralement « mur de vent »), paravents japonais composés de plusieurs feuilles articulées et décorés avec des peintures et de la calligraphie, notamment utilisés pour séparer les intérieurs et clore certains espaces privés. Les paravents trouvent leur origine en Chine, où des exemplaires datant de la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C), ont été découverts. Les byôbu, comme leur nom l’indique, ont pour but originel d’empêcher le vent de souffler dans les pièces. Ils sont introduits au Japon au VIIIème siècle, quand des artisans japonais commencent à fabriquer leurs propres byôbu, alors hautement inspirés de leurs modèles chinois. La structure et la conception des byôbu, tout comme leurs matériaux et les techniques utilisées, varient avec les différentes périodes de l’histoire du Japon initiant des changements radicaux dans leur fabrication, notamment avec l’introduction de décors constitués de feuille d’or et des peintures très colorées représentant la nature et des scènes de la vie quotidienne.

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