La page couverture représente une peinture de l'artiste peintre Louise D. Fortin IAF « L'école» Dans un parcours unique, avec un esprit passionné pour la petite histoire des gens de chez-nous, Louise D. Fortin nous convie à une visite de nos racines à travers une collection de tableaux reproduisant fidèlement des scènes de vie autour des métiers d'autrefois, vivants, colorés, d'une telle grandeur et qualité, en faisant donc une oeuvre originale incontournable.

www.louisedfortin.ca (

À la petite école

TrOisième leçon Que seratt la petite école nés Tous nous n'avons pas choisi où nous sommes Sans sa maîtresse d'école le pied Dans ce monde on n'eSt pas toUS SUr même une précautions Cela exigeatt de prendre mille et .... Personne ne possède la même beaUté irréprochable de sa personne et attention Elle devatt être de l'enfance sera dissipée Quand la candeur [ On disatt qu'il fallatt avoir la vocation La vie se Chargera de te faire réaliser aUtOmatiquement on avatt la bonne façon rang» B Et presque « Chacun son temps Chacun son Que malheureusement B leçon I~ 'Première QUatrième leçon Vtte à vos crayons société Hé! les fllles Une minorité qui trône et Contrôle notre N'oubliez pas cette importante conStatation dans la pauvreté L POUrtant il Yacombien de richesses en conjugaison Le maSCUlin l'emporte sur le féminin des hOmmes du Clergé T On enseigne la loi de Dieu à la façon de Ça à la maison Et de toute façon t'auras pas besoin son semblable récoltera ajUSte oublié que celui qui respeCte d devoir comme de raison On Au fOyer une bonne épouse fatt son Une richesse que point d'argent n'achètera Au doigt et à l'cdl avec obéissance c peu importe les connaissances Pour cela Cinquième leçon d'étudier En attendant les enfants c'eSt le temps leçon constaterez DeUxième Et saChez que C'eSt piUS tard que vous les garçons Etvous Qu'à travers ces leçons de compréhension surtoUt les multiplications important ce SOnt les additions et /TlOO attention Le piUS seul àde l'importance et mértte toUte un chêne c'eSt sûr Toi dott être fOrt et dratt comme tU mordras àta façon L'homme Parce que quand tU sortiras d'ici dans la vie c'eSt jute bon pour les créatures en corûugaison Le rechignage Et rappelle-toi sUrtoUt du verbe aimer ne sourcilles Chef de la famille et pour personne tU a lïmperatif TU es le Au passé présent à lïnfînitif et su ra bonheUr COlleCtif Car je veux pour chacun de Car les petitS d'auiourd ec e naîtront Les hommes et les Fem"'leS . et' Ceux et celles quO COI'O!lU€':"Ol':':••_. Devoirs leçons.. ~jse D· fortin l·Af Société d'histoire de Saint-Hubert 1145, rue Rocheleau Sai nt-H ubert (Québec) J3Y 4T1

Rédaction Micheline Hébert et Diane L'Écuyer Recherch istes Jean Beaulieu, Jacques Lacoste, Diane L'Écuyer Mise en pages Robert Hébert Comité de lectrices: Ginette Laplante, Marie-Berthe Ledoux, Monique Martin, Jacqueline Suter

Révision historique Louiselle Courcy-Legros, historienne, M. A.

Suwof du pabtinwitœ 6œfaVte de Saint-:Jlufwd (1860 à 1960)

Dépôt légal, quatrième trimestre de 2007 Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec ISBN 2-9800858-0-4

La diffusion de ce volume est sous la responsabilité exclusive de la Société d'histoire de Saint-Hubert. Tout type de reproduction est strictement interdit sans l'autorisation écrite de la Société d'histoire de Saint-Hubert.

Ce 1ivre respecte les règles usuelles, toutefois les citations et les témoignages sont intégraux ou partiels.

Cette publication a été réalisée par la Société d'histoire de Saint-Hubert avec la participation financière de

La ville de (arrondissement de Saint-Hubert) on Le bureau du premier ministre du Québec, Monsieur Jean Charest Le ministère de la Culture et des Communications Le ministère de l'Éducation, des Sports et des Loisirs Le bureau du député de la circonscription de Vachon, Monsieur Camil Bouchard

\.F TABLE DES MATIÈRES

1ntroduction 7

Survol du système scolaire au Québec 9 L'époque de la Nouvelle-France (1608-1760) 9 Le Régime anglais (1760-1840) 9 L'Acte d'Union (1840-1867) 10 La fin du 1ge siècle sous la Confédération (1867-1899) 11 Le 20e siècle (1900-1960) 11

Les écoles présentes sur le territoire de Saint-Hubert en 1860 13 La création de la municipalité scolaire de Saint-Hubert. 13 L'héritage scolaire de Longueuil. 14 liste chronologique des écoles présentes à la naissance de Saint-Hubert 15 L'école numéro 1 (1834) deuxième école numéro 1 (1847) 15 L'école numéro 2 (1835) / l'école Saint-Alcide (1943) 16 L'école numéro 3 (1844) 20 L'école numéro 4 ou l'école de la Savane (1846) / l'école Saint-Isidore (1944) 20 liste chronologique des écoles construites à Saint-Hubert de 1860 à 1899 24 Le pensionnat des Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers 24 Testament des finissantes 35 L'école numéro 3 (1871) 37 L'école modèle numéro 1 / l'école du village ou l'école de pierre (1875) 39 L'école numéro 5, annexe du pensionnat (1880) 50 L'école numéro 6 (1888) / l'école Saint-Viateur (1945) 51

Liste chronologique des écoles construites à Saint-Hubert de 1900 à 1960 53 L'école Springfield Park (1915) 55 L'école numéro 7 (1929) / l'école Saint-Joseph (1941) / l'école Saint-Thomas (1956) 55 L'école Saint-Jean-de-Ia-Lande (1947) / l'école Louis-de-Châteauguay (1972) / l'école Gaétan-Boucher (1984) 58 La salle paroissiale, école temporaire (1950) 59 Une partie du chemin de Chambly 62 L'école du Sacré-Cœur (1951 ) 63 L'Académie Ave-Maria (1952) / l'école Saint-Hubert (1958) / l'école Paul-Chagnon (1970) 64 L'école Saint-Joseph (1956) / l'école D'Iberville (1972) 66 L'école Regent Park numéro 1 (1956) / l'école Immaculée-Conception (1957) / l'école De Maricourt (1972) 67 L'école St. Mary's (1958) / l'école Aux-Quatre-Saisons (1979) / Pavilon le Tremplin (1995) l'école Laurent-Benoit. 70 L'école Notre-Dame-de-Lourdes (1958) / l'école Charles-LeMoyne (1972) 72 les origines de Mackayville/laflèche 73 Carte de Mackayville 74 Liste chronologique des écoles construites à Mackayville et à Laflèche de 1921 à 1960 75 L'école Sacré-Cœur (1921) / l'école Saint-jean-Eudes (1925) 75 L'école Little Red House 83 L'école Notre-Dame-de-l'Assomption (1951) / l'école Terry-Fox (1984) 83 L'école Mackayville Protestant School (1953) / l'école La Farandole (1998) / la garderie les Joyeux Calinours (2004) 84 L'école Monseigneur-Forget (1956) / l'école Our Lady Queen of the (1957) / l'école Monseigneur-Forget (1980) 85 L'école Protestante Vincent-Massey (1958) 85 L'école Jean XXIII (1959) / l'école des Quatre-Vents (1985) 86 L'école Maurice-L.-Duplessis (1960) 87 Carte de l'arrondissement Saint-Hubert. 88

Conclusion 89

Annexe 1 Les uniformes scolaires 90 Annexe 2 Communautés religieuses qui ont enseigné dans les écoles de Saint-Hubert.. 92 Annexe 3 Quelques dates importantes dans l'évolution scolaire au Québec 93

Remerciements 95

Bibliographie 97 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) INTRODUCTION

Afin de s'introduire à l'univers scolaire de Saint-Hubert, il importe de tracer un portrait du territoire et de ses origines.

Il faut remonter à l'époque de la Nouvelle-France, avec l'arrivée de Charles LeMoyne en 1641, pour retourner aux sources. Ce jeune homme se distingue rapidement dans la colonie. En reconnaissance de services rendus à la nation, le roi Louis XIV lui offre, en 1657, un immense territoire qui devient la seigneurie de Longueuil. Pendant deux cents ans, la communauté se développe. Puis, au milieu du 1ge siècle, une partie de la population désire fragmenter le territoire pour former une nouvelle paroisse et construire une église plus facilement accessible à une partie des paroissiens.

En 1857, des personnes influentes, dont Laurent Benoit et Moïse Vincent, demandent à Monseigneur Ignace Bourget, au nom des habitants du chemin de Chambly et de la Grande Ligne / Côte Noire (l'actuel boulevard Grande Allée), la permission de construire une église afin de fonder une nouvelle paroisse à partir de celle de Longueuil. Cela ne se fait pas sans problèmes puisqu'une partie des Longueuillois s'y objectent.

L'évêque de Montréal opte pour un compromis en créant une chapelle desserte de la paroisse Saint-Antoine-de-Pades de Longueuil. Les travaux sont effectués en 1858 grâce à Moïse Vincent qui donne cinq cents piastres et un terrain pour construire l'église succursale au beau milieu du territoire.

La même année, pour permettre aux résidants de la Grande Ligne / Côte Noire de se rendre plus facilement à leur nouvelle église, Laurent Benoit donne une bande de terre de trente et un arpents de long afin d'y aménager un chemin (l'actuelle montée Saint-Hubert) pour relier la Grande Ligne / Côte Noire au chemin de Chambly et à la nouvelle église qui s'y situe.

Laurent Benoit et Moïse Vincent président ensuite à la naissance d'une nouvelle municipalité en 1860. Saint-Hubert naît en se détachant de Longueuil. La municipalité de paroisse de Saint-Hubert compte alors 1 157 habitants.

Les deux hommes s'affairent aussi à l'organisation scolaire du nouveau territoire en créant la municipalité scolaire de Saint-Hubert en 1860.

La paroisse Saint-Hubert est finalement créée en 1862 en se séparant de celle de Longueuil. Les opposants au projet n'ont donc pas eu gain de cause. Le village de Saint-Hubert garde son visage rural jusqu'au milieu des années 1950. En 1958, il prend le statut de municipalité de ville.

Voilà donc en quoi consistent les origines de Saint-Hubert. C'est dans ce cadre que le présent ouvrage a été élaboré. Il présente, dans un premier temps, un survol de l'histoire du système scolaire québécois. Puis, il expose l'existence d'écoles déjà présentes sur le territoire hubertin au moment de la fondation de la municipalité scolaire catholique de Saint-Hubert, en 1860. Par la suite, il donne la 1iste chronologique des écoles qui ont été construites au 1ge siècle, après la naissance de Saint-Hubert. La section suivante énumère la liste des écoles qui sont apparues sur le territoire au 20e siècle. En dernier lieu, les écoles de Mackayville/Laflèche sont présentées, puisque cette municipalité s'est greffée à Saint-Hubert en 1971. L'ouvrage recense les écoles couvrant une période de cent ans, soit de 1860 à 1960. Il est agrémenté de nombreuses photos et de témoignages perti nents.

7

Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) SURVOL DU SYSTÈME SCOLAIRE AU QUÉBEC

On ne saurait comprendre l'origine des écoles de Saint-Hubert sans tracer un survol du système scolaire québécois. C'est grâce à une volonté politique et par l'adoption de lois successives qu'un système d'éducation compétent a été instauré au fil des ans. Voici les grandes lignes de ce développement.

L'ÉPOQUE DE LA NOUVELLE-FRANCE (1608-1760)

Durant le Régime français, il n'existe pas de système d'éducation bien structuré. Les établissements d'enseignement sont régis par le clergé. L'évêque de Québec a une autorité très importante en matière d'éducation. Il veut faire en sorte que la force et l'unité des paroisses, des écoles et des familles soient les assises de l'Église naissante. L'éducation est calquée sur la mission évangélique de l'Église catholique. Ce sont donc les communautés religieuses qui prennent en charge

l'éducation. Il est important de noter qu'à cette époque, la majorité de la population est non ~colarisée. Filles et garçons apprennent le catéchisme, la lecture, l'écriture et l'arithmétique, mais ils ne fréquentent l'école qu'un an ou deux, tout au plus. L'instruction n'est pas obligatoire.

LE RÉGIME ANGLAIS (1760-1840)

Sous le Régime anglais, les instructions royales de 1763 encouragent le gouverneur Murray à construire des écoles protestantes. Toutefois, les Canadiens ne sont pas forcés d'abandonner leur langue, le français. Au niveau primaire, une trentaine de petites écoles poursuivent donc leurs activités. Vers 1790, les protestants du Bas-Canada possèdent dix-sept écoles pour 10 000 habitants alors que les Canadiens français n'en ont que quarante pour 160 000 habitants. La sous-scolarisation est chronique. L'éducation est dans un piètre état et la formation laisse à désirer. Les dirigeants anglais s'inquiètent du fait que la population canadienne française n'adopte pas la langue anglaise et qu'elle est sous-scolarisée.

En 1799, l'évêque anglican de Québec obtient l'accord du Conseil exécutif pour établir un réseau d'écoles gratuites dirigées par des professeurs anglais qui sont payés par le gouvernement. Ce projet de loi, nommé Royal Institution for the Advancement of Learning, est adopté en 1801. Il est immédiatement amendé par les Canadiens français qui refusent que ce Bureau de l'Institution royale contrôle la langue et la confessionnal ité des écoles francophones. La loi est votée en 1801, mais les premiers membres de ce Bureau ne sont nommés que dix-sept ans plus tard. Le clergé catholique le ombat, car elle y voit un moyen d'assimiler les Canadiens français au protestantisme et de les angl iciser.

À partir de 1821, le clergé catholique réclame deux Institutions royales conformes aux exigences des catholiques et des protestants. Cela ne porte pas fruits. Le Bas-Canada vote plutôt la Loi des écoles de fabriques, en 1824. Avec cette loi, les curés et les marguilliers contrôlent les écoles. Ils sont ainsi autorisés à conserver un quart des revenus annuels de la fabrique qu'ils dirigent vers le financement des écoles primaires. Les écoles paroissiales, dites de fabriques, sont francophones et non subventionnées. Avec cette loi, les marguilliers sont autorisés à acquérir des terrains pour fins d'écoles et d'y implanter une ou plusieurs écoles élémentaires dans chaque paroisse.

9 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Cette loi est imparfaite et elle est remplacée en 1829 par la Loi des écoles de syndics. Cette législation donne des résultats puisqu'en 1829, il ya deux cent soixante-deux écoles au Bas-Canada qui desservent 14 755 élèves, alors qu'en 1831, un peu plus de mille bâtiments scolaires existent pour voir à l'éducation de 42 000 élèves. Par contre, aucune règle ne régit ces écoles. Ainsi, l'enseignement et les conditions varient d'un lieu à l'autre. En outre, ce système est mal vu par le clergé, car ces écoles ne sont pas confessionnelles.

La loi des syndics est amendée en 1832. Un véritable code scolaire est adopté à ce moment. L'année scolaire est fixée à cent quatre-vingt-dix jours. Les octrois ne peuvent être accordés que si un groupe de vingt élèves est formé. Les professeurs doivent obtenir un certificat de compétence et de moralité pour avoir le droit d'enseigner. Plusieurs d'entre eux n'ont pas les compétences requises, ce qui cause de sérieux maux de tête aux députés inspecteurs pour leur trouver des remplaçants. Il y a donc une pénurie d'instituteurs.

Plusieurs amendements sont apportés à cette loi jusqu'en 1836. Cette année-là, le Conseil législatif refuse de sanctionner la Loi des écoles de syndics et abolit le système scolaire existant. La Loi des écoles normales est adoptée en remplacement. Elle est abolie en 1841, faute de résultats. La plupart des écoles de syndics ferment parce qu'elles sont privées de subventions gouvernementales.

L'ACTE D'UNION (1840-1867)

Après le soulèvement des Patriotes de 1837, le régime de l'Union est adopté. De nombreuses lois scolaires sont votées et façonneront le paysage scolaire pendant un siècle. Entre 1841 et 1846, les commissaires scolaires gagnent de l'autonomie et le système scolaire tend à se détacher de l'encadrement municipal. Les commissions scolaires sont créées. Ce sont des organismes indépendants du conseil municipal et relevant d'un surintendant. On assoit le régime scolaire sur l'organisation paroissiale. Ce faisant, un nouveau régime de taxation finançant l'éducation devient nécessaire et provoque la colère de la population.

C'est par la Loi Viger-Meilleur de 1845 et 1846 que le Bas-Canada structure ce système scolaire. De nouvelles normes donnent le contrôle à des commissaires d'écoles élus pour percevoir des cotisations, des répartitions ou des contributions volontaires afin de soutenir les écoles. Avant cette loi, ce pouvoir appartenait aux fabriques et aux syndics. Il est maintenant sous la direction du surintendant de l'éducation. La loi de 1845 comporte des faiblesses, particulièrement sur les contributions volontaires. Les élus du Bas-Canada amendent cette loi en 1846 en précisant les devoirs des commissaires d'écoles et en établissant un bureau d'examinateur pour choisir les instituteurs. Cette loi promulgue aussi les modalités d'évaluations foncières et les cotisations à prélever pour le soutien des écoles. La contribution volontaire devient donc une cotisation obi igatoi re.

La population ne voit plus dans le pouvoir central que des machinations pour prélever des impôts. On n'accepte pas que les enfants usent leur fond de culotte sur des bancs d'école quand cette main­ d'œuvre peut servir à la ferme ou à la maison. " se produit alors un soulèvement contre cette

législation scolaire, connu sous le nom de la « guerre des éteignoirs >J. Plusieurs curés et notables qui défendent la cause de l'éducation sont molestés et des écoles sont incendiées. Cette crise s'étend sur quelques années.

10 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) te LA FIN DU 19E SIÈCLE SOUS LA CONFÉDÉRATION (1867-1899) la 1t En 1867, à la demande du lieutenant-gouverneur, Pierre-joseph-Olivier Chauveau accepte la charge .i, de premier ministre du Québec à la condition de promouvoir son action dans le domaine de le l'éducation. C'est en 1868, que Monsieur Chauveau institue le ministère de l'Instruction publique

dont il est lui-même le premier titulaire. Le Québec est la seule province dotée d'un tel ministère. ~e En 1875, le premier ministre d'alors, Charles-Eugène Boucher de , va plus loin, il décide )e de supprimer le ministère de l'Instruction publique ayant à la tête un surintendant. Il pense qu'il faut té éloigner la politique de la noble cause de l'éducation. Les évêques sont généralement satisfaits de ui cette décision, même si quelques-uns veulent aller encore plus loin en confiant au clergé la direction lC exclusive de l'instruction publique des catholiques. C'est désormais un Conseil de l'Instruction publique qui gère le système scolaire. Ce conseil est divisé en deux comités confessionnels distincts comprenant des évêques et des laïcs. Le surintendant du Conseil de l'Instruction publique est au tif service de ces comités catholiques et protestants. Il exécute donc leurs directives. Cette direction es 1 perdure pendant des décennies. lrt LE 20E SIÈCLE (1900-1960)

Au début du 20e siècle, le système d'éducation est formé de deux sous-systèmes différents, l'un catholique et l'autre protestant. Un des problèmes majeures de l'enseignement chez les catholiques en ce début de siècle, c'est la formation des maîtres. Le système scolaire public est inadéquat, leur )IS formation est insuffisante. Les instituteurs laïques et religieux apprennent leur métier par la pratique es ::Je ou ne détiennent qu'un brevet d'enseignement. es Jusqu'en 1923, le cours primaire se limite à quatre années. En 1923, deux autres niveaux sont ur ajoutés. La nouvelle loi incite les enfants à fréquenter l'école jusqu'en 6e année, mais plusieurs :nt enfants n'assistent aux cours que sporadiquement. Cette situation prévaut surtout dans les milieux ruraux, car souvent les enfants doivent aider leurs parents à la ferme. 'e. Ce n'est qu'en 1939 que des ajustements significatifs sont apportés. Le cours secondaire public est es allongé et la formation des instituteurs est améliorée. Il est probable que les enseignants se devaient tte JU détenir un diplôme d'école normale. Il est important de noter qu'en 1930, les femmes représentent 80% des effectifs tant chez les catholiques que chez les protestants. Les jeunes institutrices de dix­ es sept ou dix-huit ans ne gagnent que 200$ par année. Durant l'année 1943, un autre changement es marquant dans le système scolaire québécois se produit. Une loi instaure la fréquentation scolaire es obligatoire pour les jeunes âgés de six à quatorze ans. Le gouvernement cherche ainsi à contrer la à sous-scolari sation. on Chez les protestants, la situation est meilleure. La plupart des instituteurs détiennent des diplômes universitaires. Ils ont depuis longtemps un système bien rodé, ce qui permet aux élèves de passer du ItS. primaire au secondaire, puis à l'université. In­ tte En 1946, il Ya création d'une corporation des instituteurs, mais le corps enseignant catholique reste les sous-payé avec un salaire d'environ 600$ par année. L'enseignement continue d'être perçu comme nd une vocation.

11 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 il 1960)

Au début des années cinquante, le système scolaire est encore sous-financé, mal coordonné et peu démocratique. Les écoles sont peu adaptées; 60% d'entre elles ne contiennent qu'une seule classe, 60% sont sans électricité, 40% sont sans eau ni installations sanitaires.

Malgré l'adoption de la loi de 1943, 63% des élèves de la province de Québec ne terminent pas leur 7e année à la fin des années 1950. Il faudra attendre la Révolution tranquille des années 1960 pour voir la création du ministère de l'Éducation ainsi que la création du Conseil supérieur de l'Éducation, qui ont véritablement constitué une réforme majeure et durable du système de l'éducation au Québec. Paul Gérin-Lajoie est le premier titulaire au poste de ministre de l'Éducation.

C'est dans ce contexte législatif que des écoles ont été bâties à Longueuil et qu'à la naissance de Saint-Hubert, en 1860, quatre écoles existent sur son territoire.

Voyons-les plus en détails.

12 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

peu LES ÉCOLES PRÉSENTES SUR LE TERRITOIRE DE SAINT-HUBERT EN 1860 lSse, LA CRÉATION DE LA MUNICIPALITÉ SCOLAIRE DE SAINT-HUBERT

Au 1ge siècle, lors de la création d'une municipalité de paroisse, un système scolaire est instauré leur lorsque que les conditions sont propices à cet effet. :)our ion, L'acte érigeant la municipalité de paroisse de Saint-Hubert est adopté le 19 mai 1860. Il n'entre en 1 au vigueur que le 31 décembre suivant, date de la naissance civile de Saint-Hubert. Mais les fondateurs de la nouvelle municipalité de paroisse ne restent pas inactifs entre ces deux dates. Dès juillet 1860, 1 canton de Saint-Hubert est érigé en municipalité scolaire. La création de cette organisme scolaire er de est effective à partir du 1 juillet. Deux commissaires de l'ancienne municipalité scolaire de Longueuil, François David et Joseph Daignault, habitent maintenant à Saint-Hubert. Ils doivent donc démissionner de leurs postes à Longueuil.

Le lundi 23 juillet 1860, messieurs Laurent Benoit, Michel Vincent et Moïse Vincent convoquent une a semblée, en vertu de l'Acte des écoles du Bas-Canada de 1846, pour élire les commissaires de la nouvelle municipalité scolaire catholique de Saint-Hubert. Laurent Benoit préside la réunion où sont élus les commissaires Joseph Daignault président, Louis Benoit, Jean-Baptiste Charron, François• avier Huberdeau, Épiphane Tremblay et François Charron secrétaire-trésorier. Ce dernier démissionne quelques jours après et est aussitôt remplacé par François Robert.

La première réunion des commissaires a lieu le 30 juillet à la maison de la fabrique. Une des premières décisions du bureau des commissaires est de voir au partage du territoire en quatre arrondissements pour organiser l'enseignement, qui sera prodigué aux enfants de la municipalité de aroisse.

lors de cette rencontre, le recrutement des instituteurs et des institutrices pour l'année scolaire de 1860-1861 est effectué. Dans la plupart des écoles, des instituteurs et des institutrices laïques sont ngagés sous l'œil attentif du curé de la desserte. Pour tenir leurs réunions, les commissaires d'école se déplacent à l'hôtel Charron. Cet endroit est le seul assez grand pour y tenir des assemblées importantes. Il est situé au coin du chemin de la Savane et du chemin de Chambly, voisin de la gare. En 1843, à l'ouverture de la voie ferrée, la compagnie St.Lawrence & Atlantic Railway, rachetée par la compagnie du Grand-Tronc, avait donné le nom de Charron à la gare, faisant référence à l'hôtel. L'expression anglophone « Charron Station» revenait souvent dans les conversations. , d" le tenaient leurs réunions. 'ers commissalfes eco '1 1657-2007 ) L'hôtel Charron où le: ~rex' livre de Michel Pratt, LongueUl ( Cette photo est tlfee Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 7960)

L'HÉRITAGE SCOLAIRE DE LONGUEUIL

À la naissance de Saint-Hubert, il existe déjà quatre écoles sur le territoire.

La municipalité scolaire de Longueuil a été créée dans la foulée de la Loi Viger-Meilleur de 1845­ 1846. Le territoire longueuillois est alors divisé en neuf arrondissements, tous dotés d'une maison d'école convenable. Ce sont les écoles de rang. Puis, en 1856, sous l'impulsion du Conseil de l'Instruction publique, une pétition réunissant cent quatre-vingt-trois noms est envoyée au surintendant de l'Instruction publique par les habitants de Longueuil. Ils réclament une subdivision de la municipalité scolaire de Longueuil pour permettre la construction de deux écoles modèles au lieu d'une seule. À Longueuil, il n'existe alors qu'une seule école modèle qui est située au village. Les habitants éloignés n'ont d'autres choix que de mettre leurs enfants en pension au village. Ils réclament donc une seconde école modèle, plus accessible aux habitants des Grands-Aulnages. Leur requête est acceptée et une nouvelle école modèle est établie au milieu du territoire.

Ce lieu dit des Grands-Aulnages est situé sur le territoire actuel de Saint-Hubert. Il couvrirait aujourd'hui les terrasses Georges-Jutras en passant par la résidence Notre-Dame-de-Ia-Victoire, longeant le chemin de Chambly jusqu'au boulevard Julien-Bouthillier, il viendrait s'étendre dans le secteur de l'école des Mille-Fleurs. Les Grands-Aulnages s'appelaient aussi la Grande-Savane, la Tourbière ou les Terres-Noires. Ces lieux étaient très marécageux.

Lors de la création de la municipalité scolaire catholique de Saint-Hubert, il existe donc déjà quatre maisons d'enseignement sur le territoire hubertin, toutes issues de l'application des lois précédentes par la municipalité scolaire de Longueuil. Ces écoles sont ainsi nommées: l'école modèle numéro 1, située près de la voie ferrée, du côté sud-ouest du chemin de Chambly, l'école numéro 2, située au­ delà des Grands-Aulnages, sur le chemin de Chambly, l'école numéro 3, située sur la Grande Ligne / Côte Noire et l'école numéro 4, sise sur le chemin de la Savane. Ces écoles correspondent aux quatre arrondissements scolaires de Saint-Hubert.

14 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉCOLES PRÉSENTES À LA NAISSANCE DE SAINT-HUBERT

L'ÉCOLE NUMÉRO 1 (1834) DEUXIÈME ÉCOLE NUMÉRO 1 (1847) Le dernier bâtiment d'école qui existe au moment de la fondation de Saint-Hubert en 1860 est l'école numéro 1 construite en 1847.

L'histoire de cette école commence avec la démolition d'une première école de garçons, aussi apellée numéro 1 et qui avait été construite en 1834, sur l'actuel lot 146. C'est alors que Laurent Benoit initie la \ , construction d'une deuxième école numéro 1. Elle sera construite sur le même lot où était la première école numéro 1. Première école Aujourd'hui, elle serait située au coin de ~~-~~ no 1 (1834) la rue Malo et du chemin de Chambly, près du parc Saint-Nazaire. École no 1 (1847) en-deçà des Grands-Aulnages Sous le sceau du notaire F.-X. Valade, il est écrit, en date du 5 juin 1847 que Laurent Benoit « (. .. ) cède aux commissaires d'école de Longueuil un terrain de 72 pieds sur 162, à condition que le terrain serve à construire une maison d'enseignement et à défaut le cédant peut de plein droit reprendre le terrain sans compensation aux dits commissaires ». Le 21 juin, un marché et devis passé entre François Durant, entrepreneur et les commissaires d'école, est conclu pour procéder à la construction d'une nouvelle maison d'école. Elle est donc située du côté sud-ouest du chemin de Chambly, près du chemin de fer du Grand-Tronc. Le 22 juin 1847, le coût de la construction est fixé à 137 livres. Laurent Benoit et Michel Viau, cultivateurs, se portent garants de l'entrepreneur. édard Émard est engagé comme enseignant à cette nouvelle école. Il est le fils de Basile Émard et de Josette Bruneau, de Saint-Constant. Il arrive à Longueuil en 1847 avec son épouse Mathilde Beaudin et es trois enfants, Marie-Mathilde, Joseph Médard, et Joseph Ulric. La famille s'installe dans la nouvelle école. Comme enseignant, Médard Émard gagne 360$ par année pour enseigner à soixante élèves. Des conditions lui sont imposées. Il doit fournir une sous-maîtresse et pourvoir au chauffage de son école à ses frais et à ses dépens. Médard Émard choisit son épouse comme sous-maîtresse. Après une pétition des habitants de Longueuil, qui réclamaient une école modèle sur leur territoire en 1856, cette deuxième école numéro 1 devient une école modèle où l'on dispense un enseignement primaire de qualité supérieure. Au recensement de 1861, la résidence de Médard Émard, instituteur, est ainsi décrite: « maison de bois, un étage, une acre, maison modèle ». Cette école modèle numéro 1 est démolie en 1874 et le terrain est retourné au cédant qui le vend à Charles Lacoste par la suite. Elle est remplacée par une autre école modèle, en 1875. Celle-ci est abordée au chapitre des écoles construites après la fondation de Saint-Hubert.

C'est ainsi que se termine le chapitre de la fondation de Saint-Hubert. La suite expose l'histoire des écoles construites après 1860. Elle s'arrête au tournant du 20e siècle.

15 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE NUMÉRO 2 (1835) / L'ÉCOLE SAINT-ALCIDE (1943)

En 1835, une école est construite sur l'actuel lot 71 par les syndics de la fabrique de Longueuil. Elle est située sur le chemin de Chambly, du côté nord-est, au coin de l'actuelle rue Boileau. Elle dessert les écoliers qui sont plus près de la ville de Chambly. En 1847, pour se conformer à la Loi Viger­ Meilleur, les syndics n'ont plus voix au chapitre et doivent céder leurs pouvoirs aux commissaires d'écoles nouvellement élus. Ils remettent donc aux commissaires cette école affectée à l'enseignement élémentaire. Lors de cette transaction, les syndics de cette école sont Michel Paré, François Benoit et Toussaint Pagé, un résidant d'au-delà de la Grande-Savane, selon les recensements de 1831 et de 1841.

Émilie-Sophie Bélanger enseigne à cette école en 1850. Son contrat est renouvelé en 1860, lors de la naissance de la municipalité de Saint­ Hubert. Pour enseigner à soixante élèves, elle gagne 160$ par année.

En 1943, l'école prend le nom de LléC;;!~::int-A~cide avant les dernières transformations e une ec~e. en papier brique de couleur rouge. . Saint-Alcide, en l'honneur du curé (CourtoISIe des propriétaires actuels) Alcide Gareau. En 1950, cette bâtisse est dotée de deux portes d'entrée. La première est utilisée par les petits de première, deuxième et troisième année. L'autre porte est utilisée par les grands de la quatrième à la septième année. La fermeture de cette institution date de 1961. La maison est vendue à Monsieur Martel en mai 1965.

16 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Voici un témoignage de Madame Andrée Bachand, enseignante à l'école Saint-Alcide :

« J'ai été enseignante à l'école Saint-Alcide, l'école numéro 2. Au début, j'enseignais de la première à la troisième année. 1/ y avait deux classes, celle de la première à la troisième année et celle de la quatrième à la septième année. De 1958 à 1961, j'avais les élèves de première et de deuxième année. L'autre institutrice enseignait aux troisième, quatrième et cinquième années. En 1961, juste avant la fermeture, il n'y avait plus de sixième et de septième années. Ces deux degrés étaient à l'école Saint-Hubert.

En septembre, j'allais à la librairie Granger, sur la rue Notre-Dame à Montréal, en autobus et en tramway. J'achetais les livres et les cahiers d'exercices pour mes élèves. Lorsque les parents me payaient, à mon tour, je payais la librairie.

En 1945, le salaire d'une enseignante était d'environ 450$ à 500$ par année. En 1950, les instituteurs gagnaient environ 1 000$ par année. Notez que le ménage était fait par l'institutrice pour 50$ par année. J'ai été deux mois à attendre d'être rémunérée, car la Commission scolaire n'avait pas l'argent pour nous payer. Ce fut la seule fois.

L'hiver, lorsque j'arrivais à l'école le lundi matin, mon père allumait le feu dans la fournaise. En haut de l'escalier, il y avait une trappe pour laisser monter la chaleur. Je me souviens que ma mère me donnait de la nourriture pour la semaine, car je demeurais à l'école. Je couchais chez moi la fin de semaine. Nous étions deux institutrices. Nous avions une cuisine avec un petit poêle à deux ronds ainsi qu'un réfrigérateur.

Vers 1953 ou 1954, un voisin était payé 50 ou 70 cents pour venir allumer la fournaise le dimanche soir. Après 1964, c'est le début des autobus scolaires.

17 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Dans les années cinquante, la Commission scolaire devait recruter durant l'été des instituteurs à Drummondville, à Saint-Hyacinthe où ailleurs, car il n'y avait pas assez d'instituteurs à Saint-Hubert pour le nombre d'élèves.

Le téléphone fut installé dans ma classe vers 1955. C'est une voisine, Madame Léopold Lewis, qui avait fait pression auprès de la Commission scolaire pour qu'il soit installé.

Une fois par mois, un prêtre venait confesser les élèves. Aux fêtes religieuses, les écoles fermaient. Au mois de mai, le mois de Marie, beaucoup de parents se réunissaient à l'école pour réciter le chapelet. Madame Lewis avait fait installer une petite grotte avec une statue de la Vierge.

Lorsque l'enseignante était malade, les élèves n'avaient pas d'école. De 1950 à 1956, il n'y avait pas de suppléante.

En 1957, un homme était entré dans l'école et avait volé l'argent de la « Sainte Enfance ", soit environ 4$. Comme j'avais le téléphone, j'ai communiqué avec le poste de police et le voleur fut arrêté.

Dans les années 1930 et jusqu'au début des années 1960, dans les écoles rurales, il y avait, à la fin de l'année scolaire, une distribution de prix afin de récompenser les élèves. Beaucoup d'articles religieux étaient donnés : missels, crucifix, chapelets, livres, .... Pour cette occasion, l'enseignante préparait avec les élèves des chants, des déclamations, car pour ce grand jour, le curé et certains membres de la Commission scolaire étaient invités. "

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18 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert 0860 à 7960)

Dans l'ordre habituel:

1 - Classe d'Andrée Bachand en 1960. 2 - « La distribution des prix dans la classe des grands et des petits en 1959-1960". 3 - « Mes élèves devant ma porte de classe en juin 1961 ". 4 - « Dans la cour de l'école, à la fin des classes, en 1961, ma dernière année comme institutrice à cette école. L'enfant qui glisse est probablement l'enfant d'un parent qui était présent lors de la dernière journée d'école ". 5 - « Mes élèves devant la porte de ma classe à la fin de l'année scolaire 1959-1960".

(Courtoisie d'Andrée Bachand)

19 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE NUMÉRO 3 (1844)

Une première école numéro 3 est construite en 1844 sur l'actuel lot 176. Le terrain de cette école a été donné par Jean-Baptiste Charron le 28 juillet de cette même année. Le notaire Mercille a enregistré l'acte dans son greffe. Aujourd'hui, cette école serait située du côté nord du l'rentière école no 3 (1844) SUT la boulevard Grande Allée, entre la Grande Ligne ---­

rue Armand-Bombardier et la "A~C //VDU.,.r~/ L. bretelle nord-ouest de l'autoroute ~...... ''''Vr-NU ,. - SHeRBROOKE r---­ "(..I~ _~/E" 30. L'enseignante engagée pour -""..... o-/ô.. cette école en 1860 est Emma Collin, une jeune femme de 20

ans. Elle gagne 140$ par année 178 pour enseigner à trente élèves et une vache d'une valeur de quinze piastres lui est fournie. Cette école n'existe plus. Elle sera remplacée en 1874 par une deuxième école numéro 3. Il en sera question au chapitre des écoles construites après la naissance de Saint-Hubert.

L'ÉCOLE NUMÉRO 4 OU L'ÉCOLE DE LA SAVANE (1846) / L'ÉCOLE SAINT-ISIDORE (1944)

Dans les cahiers de délibérations de la fabrique de Longueuil, il est écrit, en date du 29 avril 1832 que la fabrique décide d'aider les habitants de la Savane en leur accordant six louis pour établir une école située près de la concession S, appelée le fief du Tremblay. Le bâtiment, situé sur le ----:-i -li-1rlF__~c~h~e~m~i~n~d~e~la~Savane, est ten u par Henriette Céré. Le carré r de la maison existe déjà puisqu'il s'agit de la résidence de son père, François-Xavier. Elle n'enseigne pas longtemps à cet endroit. Après son départ, la Savane n'a plus d'école. Il devient impératif d'acheter un terrain et de construire une autre école. Cela se réalise en 1846.

Sous le sceau du notaire François-Xavier Valade, une vente est enregistrée à cet effet. Le 3 octobre 1846, Jean-Baptiste Petit dit Lalumière vend aux L'école nu ' mero 4 est appelée r' commissaires d'école un lot de 90 pieds car elle est sise au 6375 ..Jecole de la Savane, . . ue ce chem' (iGourtOtste de ' m. sur 135, situé sur le chemin de la Savane. Jacques Lacoste) Le coût de la transaction est de 189 livres et 12 sous, cours ancien. Le 15 octobre de

20 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Huben (1860 il 7960)

la même année, un marché est conclu entre Jean Thibault et les commissaires d'école pour construire l'école numéro 4 de la Petite-Savane. C'est ainsi que cette partie de territoire 'tait désignée à l'époque. D'une dimension de 22 pieds sur 26, elle ­ coûte en frais de construction 75 livres, valeur monétaire de 1846. Cette école est située sur l'actuel lot 19, du côté sud-est du chemin de la Savane. Lors de la naissance de Saint-Hubert, Philomène Demers, âgée de 22 ans, est institutrice à tte école. Elle gagne 120$ par année pour enseigner à vingt-trois élèves.

11 En 1944, l'école prend le nom de Saint-Isidore. La fermeture de cette institution date de 1958. Le bâtiment est vendu le 19 juin 1958 à un particulier. 1 s

Deux personnes ont accepté de livrer leur témoignage sur cette école. Il s'agit d'Andrée Bachand et de Jacques Lacoste.

Madame Bachand nous raconte son enfance à l'école rurale numéro 4 : L "'le « Vers l'année 1932, l'hiver, à la campagne, les enfants étaient voyagés en voiture à cheval. Un le parent faisait le transport le matin et un autre à la fin de l'après-midi. J'ai commencé l'école en 1938. ré Nous étions à un mille de l'école Saint-Isidore, dite l'école de la Savane numéro 4. J'ai fréquenté "il cette école pendant cinq ans, soit de la Je à la se année. 1/ y avait une seule classe, de la le à la 7e année. Elle était située au premier niveau. Au deuxième, se trouvaient la cuisine et une chambre. Mon institutrice était Mademoiselle Laurette Lalumière. Elle demeurait tout près de l'école. Je me souviens qu'il y avait deux toilettes dans l'école, une pour les garçons et l'autre pour les filles. La classe était propre et bien éclairée. Le plancher était en bois franc. 1/ y avait deux tableaux noirs: un en avant et l'autre à l'arrière de la classe. L'extérieur de l'école était en lattes de bois beige ou crème pâle. Si je me rappelle bien, il y avait quatre « bécosses " (latrines) à l'extérieur, deux pour les garçons et deux pour les filles. La cour était très grande. C'était une école mixte, mais les garçons et les filles ne se mélangeaient pas à la récréation. 1/ y avait aussi un hangar à bois à l'arrière, à gauche de l'école.

J'ai fait mes 8e et ge années au couvent de Chambly pour ensuite poursuivre mes études à l'école normale de Saint-Jean pendant deux ans. "

21 Survol du pauimoine scolaire de aint-Hubert (7860 à 1960)

Monsieur Lacoste présente un schéma de l'intérieur de l'école de la Savane.

L'école num~ro 4 ou l'~ole de la Savane ,------, K.ulgar Entrée l arrière bois DlJ D

l' DD lJ Fournaise DDDO DDDD DDDD

chemin de la Savanne Entrée ...mt

22 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 a 1960)

23 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960) LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉCOLES CONSTRUITES À SAINT-HUBERT DE 1860 À 1899

Au moment de la fondation, les habitants s'accommodent bien des quatre écoles existantes sur le territoire hubertin. Mais rapidement, ils souhaitent développer des institutions prestigieuses qui feront rayonner Saint-Hubert vers de lointains horizons. Tout patelin qui se respecte tente de se faire reconnaître par de bonnes institutions scolaires. L'idée d'un pensionnat pour jeunes filles fait son chemin.

LE PENSIONNAT DES SŒURS DU BON-PASTEUR D'ANGERS (1870)

En 1869, sur les conseils judicieux de Monseigneur Ignace Bourget, l'évêque de Montréal, les Soeurs du Bon-Pasteur d'Angers demandent à la fabrique de Saint-Hubert de leur donner le terrain voisin de l'église pour y installer un pensionnat. Leurs œuvres sont appuyées par Mgr Bourget, car il considère Saint-Hubert comme un endroit paisible et favorable à l'éducation des jeunes filles.

C'est le 3 octobre 1869, à une assemblée de la fabrique de Saint-Hubert, qu'il est résolu de donner aux Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers un terrain de onze arpents, du côté nord de l'église, pour y construire un couvent. Il est aussi résolu de donner une lisière de terrain du cimetière pour y enterrer leurs religieuses. Le tout est accepté et le 1er mai 1870, la congrégation arrive à Saint-Hubert. C'est la première communauté religieuse à s'y installer. Et c'est aussi le premier établissement scolaire qui est construit à Saint-H ubert depuis sa fondation, en 1860.

Même si le couvent n'est pas encore terminé, les religieuses commencent leurs œuvres. Leur champ d'apostolat est immense. Il prend huit directions qui sont ainsi décrites:

" Refuges pour les personnes désireuses de revenir à une meilleure vie. Œuvre de protection pour les jeunes fil/es. Œuvre de préservation pour les fil/ettes sans protection. Direction des prisons de femmes pour adoucir le sort de ces infortunées. Écoles correctionnelles pour les délinquantes. Sanatoriums pour le traitement des intoxiquées. Solitudes des Madeleines pour les personnes qui aspirent à la vie parfaite.

Les pensionnats pour les jeunes demoiselles de bonne famille )J.

À Saint-Hubert, la plupart de ces champs d'activités seront développés. Elles accueilleront des jeunes filles en détresse et s'occuperont de l'enseignement.

Elles s'installent temporairement dans une maison de bois construite en 1859, sur le terrain de la fabrique. Durant les travaux de construction du pensionnat, en 1870, cette maison devient le couvent provisoire des Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers. Le logis possède deux étages et mesure 30 pieds sur 20. Il faut y caser un pensionnat tout entier. Il s'agit de la maison de la fabrique.

24 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) ~ la maison de Iii fah . le (Cette photo est fi . -J Tique. ree uU volume l . -J ~ui om uu bruit) ire on Dans cette maison, une pièce sert aux réunions des commissaires d'école, de classe, de salle à manger, de salle de récréation,... . Trois autres pièces, situées au rez-de-chaussée, constituent .Irs le parloir, la cuisine et le réfectoire des "in religieuses. Le mobilier est restreint: il des madriers sur billots servent de table et une bûche de bois équarri sert de ch ise à la mère supérieure. Quant à la cuisine, elle n'a qu'un poêle usagé utilisé pour cuire les 1er liments le jour et chauffer l'eau pendant la nuit. 'y rer .... couvent provisoire n'a pas de grilles ni même de serrures aux portes. Il n'est donc pas rare pour st e religieuses de voir entrer des gens dans leur réfectoire. Des grilles auraient été nécessaires, car UI s Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers étaient cloîtrées.

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Le 2 juin 1870, les soeurs signent un marché de construction vec Eugène Préfontaine, menuisier, et Sylvain Narbonne, s maçon, pour y construire un couvent au coût de 1 400 livres 600$). Il doit être terminé vers le mois de décembre 1870.

a L 26 décembre de cette année, le couvent de Saint-Hubert e accueille les résidentes. La supérieure d'alors, sœur \Aarie-de-l'Incarnation Trudel, s'y installe avec sept rel igieuses et deux domestiques. Le premier hiver, elles ont rès froid, car dans les trois seules chambres habitables, la chaleur descend au bas de l'édifice encore inachevé. Pour chauffer le couvent, les religieuses utilisent de la tourbe comme ombustible. Cette vilaine tourbe se consume très rapidement, laissant l'âtre rempli de terre. Les œurs doivent, par la suite, enlever toute cette terre du poêle avant de le remettre en opération. L'autre inconvénient est que l'épaisse fumée qui s'en dégage noircit les murs blancs tout neufs.

25 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

Selon les engagements de l'acte de donation, aussitôt la construction du couvent terminée, les religieuses doivent commencer leur oeuvre originale. Elles reçoivent donc, dès l'ouverture du couvent, des pén itentes.

Le 2 mars 1871, le contrat de donation du terrain de la fabrique aux Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers est passé devant le notaire Lafleur. Il y est précisé que :

« Les sœurs devront donner une éducation convenable contre rémunération aux jeunes filles de Saint-Hubert. Que les révérendes sœurs soient exemptées de toute répartition d'église et que la fabrique donne gratuitement des bancs dans l'église de la paroisse pour elles et pour les personnes de leur maison. Qu'elles auront la faculté de vendre leur emplacement à une autre communauté religieuse si elles doivent se retirer ».

Le premier mardi de septembre 1871, l'année scolaire s'ouvre avec soixante-douze élèves, tant internes qu'externes. La renommée de ce couvent outrepasse même les frontières. On y retrouve une jeune fille originaire de la Pennsylvanie et sa cousine originaire de Memphis, au Tennessee. Elles désirent parfaire leurs études dans un pensionnat canadien français.

À la fin de l'année 1872, il ne reste que neuf religieuses. La misère et la privation étant trop difficiles à supporter, plusieurs ont choisi de quitter. L'année commence dans la souffrance Durant les années 1870, le pensionnat était entouré d'une clôture et finit de la même manière avec deux fléaux de six pieds de hauteur, qui fut enlevée vers les années 1948-1949. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert) de fièvres et de variole. Pour enrayer les contagions, il devient nécessaire de renvoyer les élèves dans leurs familles respectives, le temps de désinfecter le couvent.

Les épreuves et les difficultés ne s'arrêtent pas là. À l'automne de 1878, c'est la désolation au pensionnat de Saint-Hubert. Les pensionnaires et les religieuses doivent partir, laissant dernière elles des salles vides, car leurs meubles ont été transportés dans leur nouveau pensionnat à Montréal, l'Académie Saint-Louis-de-Gonzague.

L'externat de Saint-Hubert est néanmoins conservé pour les jeunes filles de la paroisse qui ne peuvent pas être pensionnaires à Montréal. Plus tard, les sœurs reviendront après la réorganisation du pensionnat de Saint-Hubert.

26 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert 17 860 à 1960) fn 1881, le pensionnat est sous la direction de sœur Lussier et de onze rel igieuses, dont une anglophone, sœur McRoney. Les sœurs accueillent soixante et une orphelines âgées de trois à seize ans, dont neuf anglophones. Pour la plupart, les jeunes filles viennent de familles dont la mère est écédée. Sur le conseil du curé, elles sont retirées de leurs foyers et placées dans cet internat. Les r ligieuses deviennent leur seconde famille. Leur éducation comprend la bienséance, l'art culinaire, 'économie domestique et même les travaux de la ferme puisque les religieuses ont leur jardin, leur otager et leurs animaux de ferme.

Cette photo datant de 1872 montre l'église de Saint-Hubert., son presbytère et le pensionnat avec les bâtiments de ferme. Une passerelle en bois relie le couvent à l'église. Les religieuses et les pensionnaires empruntent ce chemin pour se rendre à l'église et monter directement au jubé où un mur d'isolement a été installé pour les séparer des autres paroissiens. Les Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus qui ont succédé aux Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers et les pensionnaires ont profité de ce corridor pendant plusieurs années pour aller à la messe tous les matins. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Voici le pensionnat de Saint-Hubert, situé au 5300, chemin de Chambly, durant ses premières années d'existence. 'Vous pouvons voir la clôture de six pieds qui entourait la bâtisse. Elle préservait l'intimité des religieuses cloîtrées. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

De 1893 à 1936, les registres signalent qu'un total de 2 257 élèves fréquentent le pensionnat. Plus e quatre-vingt-dix de ces jeunes filles sont devenues religieuses dans diverses communautés.

De 1895 à 1900, le programme d'études est plus élaboré. Le couvent est alors affilié à l'Université de Montréal qui offre un diplôme en lettres et sciences. Il y a certaines candidates au brevet d'enseignement. Les arts sont cultivés avec entrain. Quelques élèves présentées au Conservatoire national de musique obtiennent leur diplôme avec grande distinction. La sténographie ainsi que la coupe et la confection de vêtements sont au programme. Les parents apprécient l'instruction et l'éducation données au pensionnat. Le nombre d'élèves augmente. 27 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 il 1960)

Saint-Hubert est à l'air du progrès. La lampe à l'huile, peu pratique et dangereuse pour le feu, cède sa place à la lumière électrique. C'est en 1921 que l'électricité est installée par une compagnie, nommée Énergie Électrique et mise sur pied par cinq citoyens de Saint-Hubert. Ce sont messieurs Alexandre Tremblay, Joseph Paré, Édouard Ste-Marie, Alfred Tremblay et Hubert Rocheleau. Les premiers à profiter de l'électricité sont le pensionnat et l'église. En 1927, cette entreprise de Saint-Hubert est achetée par la Shawinigan Water and Power Co.

En 1922, le pensionnat compte quatre-vingt-onze élèves âgées de cinq à dix-huit ans. À la fin des classes, en juin 1923, trente et un diplômes sont octroyés, dont deux brevets d'enseignement. Il y a trois finissantes de dix-huit ans qui sollicitent leur admission au noviciat de Montréal.

En 1929, le registre compte une centaine d'élèves, dont cinquante pensionnaires. Le programme d'études comporte, en plus des cours réguliers, la pratique de l'enseignement ménager et des ouvrages manuels ainsi que des cours d'art culinaire. Afin de faciliter l'épanouissement de toutes les facultés des élèves, des cours hebdomadaires de diction, dispensés par un professeur expérimenté, s'ajoutent aux cours habituels. La vie au pensionnat est aussi agrémentée de petites soirées-concert et de concours d'émulation afin de cultiver l'habitude des bonnes manières et de développer la précision de la pensée. Des cartes mensuelles d'excellence sont accordées aux plus méritantes.

Le 3 janvier 1935, les Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers et the Lavoie, leur directrice apprennent de Monseigneur Dubuc que le soient Ber , sen 1926, Touchette. . couvent passe aux mains d'une autre congrégation. Elles Élèves grad.uee 'et Lucienne Loin du BrUIt) Mana Pare . , du volume doivent partir tout de suite en mission pour le Japon. Les !loto est tJree religieuses, les parents, les enfants et les employés sont (cette P consternés. L'heure du grand déménagement a sonné. Il ne reste que le mobilier scolaire et la literie. Ce pensionnat a été l'Alma Mater (maison­ mère) de nombreuses jeunes filles de Saint-Hubert. Plusieurs noms de familles fondatrices y sont enregistrés. Parmi ceux-ci citons les Benoit, Huberdeau, Lalumière, Lavoie, Paré, Parent, Rocheleau, Ste-Marie, Touchette et bien d'autres.

Au mois de juillet 1936, des négociations aboutissent enfin et la propriété est vendue aux Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, originaires d'Ottawa. Elles en prennent possession au mois de mars 1937. Mlle Marguerite Rocheleau, paroissienne et sacristine, est mandatée par le curé Michaud pour accueillir les religieuses dans leur nouveau couvent.

La venue des Soeurs du Sacré-Cœur de Jésus ne modifie pas la vocation du couvent. Les religieuses dispensent l'éducation contre rémunération à des groupes internes et externes de jeunes filles. Le couvent est privé et ne dépend pas de la municipalité scolaire de Saint-Hubert. Dès septembre 1937, il ouvre ses portes à quarante-quatre élèves. Il poursuivra l'œuvre d'enseignement initiée par les Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers. En 1961, le couvent devient la Maison provinciale des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. En 1968, il doit fermer ses portes par nécessité de loger les religieuses malades ou âgées et pour y installer l'administration de la communauté. Il est vendu à la fin des années 1990 au Centre montérégien de réadaptation. Ainsi s'achève l'œuvre du pensionnat de Saint-Hubert.

28 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 1960)

Des élèves fréquentant le pensionnat privé de Saint-Hubert dirigé par les Soeurs du Bon-Pasteur d'Angers, vers 1920. La jeune fille porte alors sa propre robe qui est foncée et sobre. Le port du médaillon et de la boucle de soie est à la mode. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Centre mon t'ereglen ,. de 'd . C'était le pension rea ap~ation en 2007. (Collection de la S '" nat de Samt-Hubert oC/ete d'histoire de C" • , Mainville Jamt-Huhert) Rita Roy et Pau lme . " fI/es portent l'uniforme en ar"ere-plan. t des Sœurs du , t du couven des étu d,an es , 1940. , Cœur de Jesus, en • d Sacre- r Mainvi/le-fmar ) (Courtoisie de Pau me

29 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Plusieurs personnes ont accepté de témoigner de leurs années passées au pensionnat de Saint-Hubert en tant qu'enseignantes ou en tant qu'étudiantes. Voici leurs propos.

Témoignage d'une religieuse du Sacré-Cœur, enseignante:

Il Nul doute que la façon d'enseigner, en ce temps-là, était plus exigeante pour les élèves. Mais ces dernières étaient plus suivies, plus encadrées et beaucoup plus participatives dans leur instruction et leur éducation.

JI faut souligner le fait que l'aéroport, situé non loin du pensionnat, émettait un bruit infernal lors du décollage des avions. Cela dérangeait souvent l'attention des élèves. JI fallait donc composer avec, n'est-ce pas?

Les étudiantes, spécialement les finissantes, au moment de leur Il Au revoir» à leur Alma Mater, savaient reconnaÎtre les bienfaits de l'enseignement reçu ».

Témoignage d'une autre religieuse du Sacré-Coeur, enseignante:

Il J'ai enseigné au couvent du Sacré-Cœur, à Saint-Hubert, et les classes étaient remplies. Plusieurs matières étaient enseignéesJ en plus des matières de base. Nommons la musiqueJ la culture physiqueJ la dictionJ .... Concernant cette dernière matière, les élèves devaient apprendre certains mots et les mettre en pratique dans leur langage. Citons les mots Il incognito »J donner une Il chiquenaude »J .... Un jourJ que j'étais seule dans ma classe à préparer mes coursJ une petite arrive doucement et me dit: Il Ma SœurJ je rentre en chiquenaude au lieu de direJ je rentre incognito ». J'ai trouvé cela bien comique.

Comme la classe était remplieJ j'ai demandé à une de mes élèves de venir porter son cahier. Quelle difficulté de sortir de son bancJ car cette élève était assez grassette! L'une des élèves me dit: Il Elle est quand même plus dépâtée (moins grosse) quJavantJ cJest-à-dire que l'année dernière ».

En 1963-1964J il n'y avait plus de place au couvent. AlorsJ nous avons aménagé une classe dans la maison située sur la propriété. Cette maison avait déjà pour nom: Il La Maison des Madeleines ». Nous l'avons aménagée convenablement et nous l'avons même décorée de quelques sentences comme: (( Cultiver l'amour du bien, du beauJ du fini ».

La surveillante du dortoir disait aux pensionnaires: (( Celles qui font laver leur linge ici doivent se changer le vendredi soirJ tandis que celles qui le font laver chez elles doivent le faire le samedi soir ». Toutes les élèves étaient à mettre de l'ordre dans leur bureau de chevet et voir à leur linge. Une petite assise sur son lit ne bougeait pas. AlorsJ je lui dis: Il Que fais-tu? » Elle me regarda et me répondit: Il MoiJ je fais laver chez elle ». Quelle candeur! Quelle simplicité!

Une petite Haïtienne arriva comme pensionnaire. Le lendemain matinJ au leverJ elle voulait une glace. Je pensais quJelle était malade. J'ai averti la garde-malade mais ce nJétait pas de la glace quJelle voulait. C'était un miroir. »

30 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 ;i 1960)

rt Témoignage d'une pensionnaire originaire de Saint-Hubert :

« Je suis arrivée au pensionnat dans les années 1938-1939. C'était dans les débuts des Soeurs du Sacré-Cœur de Jésus alors que le pensionnat n'avait encore subi aucun changement depuis le départ des religieuses contemplatives, soient les Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers. Mes parents voulaient que es je fréquente le pensionnat. Me voici donc au pensionnat de Saint-Hubert. Pour un premier départ 'on de la maison paternelle, vous conviendrez que ce n'était pas facile, n'est-ce pas?

Un bon jour, je suis prise d'un profond ennui. Les grilles des contemplatives sont encore là et font rs de temps en temps l'objet de nos espiègleries. Pour remédier à mon état d'âme, je décide de déserter er le pensionnat et de franchir les grilles. C'est d'autant plus facile que la maison paternelle se trouve près d'une voie ferrée, à Saint-Hubert même. Me voilà à la course à travers les champs. J'arrive à un pré où j'aperçois notre cheval. Je le monte, n'ayant pour guide que la crinière de cette bête er, familière. À grands galops, j'arrive enfin chez moi. Je descends sur le perron de la maison paternelle. Ma mère m'aperçoit et me demande ce qui m'arrive. « Je m'ennuie maman! )J « Que dira ton père en te voyant ici? )J

Voici papa qui arrive pour le dîner. En m'apercevant, il me demande ce que je fais ici alors que je dois être au pensionnat. « Je m'ennuie et je veux revenir chez nous, que je lui dis! )J Nous prenons rs le repas ensemble et après le dîner, mon père me dit d'un ton sévère : « Ma fille, tu retournes au ure pensionnat )J. Donc, sans un mot, me voilà de retour au pensionnat. Mon père était certain qu'à cet ms endroit j'y étais pour mon bien et qu'il n'était pas question de faire du caprice. Enfin, j'y suis restée ne le temps de mes études et l'ennui a fini par disparaître. )J ve Témoignage d'une autre pensionnaire issue de Saint-Hubert :

« Je suis née à Saint-Hubert, dans la paroisse du Sacré-Cœur. J'ai fait mes études primaires dans une petite école, sur la Grande Ligne (aujourd'hui le boulevard Grande Allée). J'ai toujours eu la même institutrice de la 1ère à la 7ième année. J'en garde un excellent souvenir.

De 1941 à 1945, j'ai été pensionnaire au couvent du Sacré-Cœur de Saint-Hubert. Au début, je m'ennuyais beaucoup d'avoir quitté ma famille. À mon premier parloir, j'ai pleuré. Mon père m'a

dit: « Si tu n'aimes pas cela, reviens à la maison)J. Je lui ai répondu: « Je vais essayer encore II. Ensuite, ils ont distancé leurs visites au parloir et après quelques années, je m'étais adaptée. se J'avais de bons professeurs, des religieuses compréhensives et compétentes. Elles étaient pour moi des modèles. J'étais édifiée de les voir. L'horaire était bien planifié et la discipline était bonne. J'étais II. 'ne comptée parmi les plus grandes. À la récréation, nos professeurs jouaient au baseball avec nous. e Elles étaient pleines d'entrain. Une clôture de bois entourait la cour. Impossible de voir de l'autre côté. Nous étions un peu cloîtrées. ne 1/ existait aussi plusieurs mouvements de formation dont je faisais partie: les Enfants de Marie, les ice Tiers Ordres, la J.E.C. Je faisais du théâtre, car nous exercions des séances. Par exemple, nous avons monté la pièce de Jeanne d'Arc, jouée à la salle paroissiale. Que de répétitions! À la fin, ce fut un franc succès. Imaginez-vous que dans cette pièce, je faisais un ange!

Le samedi après-midi, nous prenions des marches sur la montée Saint-Hubert que nous appelions « montée des vaches )J. 1/ n'y avait pas de maison, seulement que des grands champs où broutaient les vaches. Peu d'autos circulaient. Nous aurions préféré aller nous promener dans le village, là où il y avait des maisons, des personnes, des autos. La vraie vie, n'est-ce pas?

31 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960; Aux quarante heures, nous, les grandes, nous levions la nuit pour adorer le Saint- Sacrement. C'était tout un événement!

Certains matins, j'allais faire lever les petites au dortoir pour permettre aux religieuses de participer à la messe de la paroisse. J'aimais bien cela. Elles me confiaient une responsabilité.

Voici une petite anecdote: presque à tous les matins, un bon vieux venait à la messe. A vant la célébration, il faisait son chemin de croix en parlant tout haut. Nous trouvions cela amusant de l'entendre.

Nous allions en vacances dans nos familles au moment des grandes fêtes. Quelle joie de retourner chez nous! Le retour au couvent était toujours pénible. Je ne voulais pas arriver la première pour être seule dans la salle de récréation. Je demandais à la portière : « Est-ce qu'il y a d'autres pensionnaires d'arrivées? » Elle me répondait: « Elles arrivent lentement mais sûrement ».

Je garde un bon souvenir de mon Alma Mater.

Pour rédiger ce travail, j'ai utilisé un style simple et humoristique. Le rappel de mes belles années d'antan à Saint-Hubert m'a permis de voyager avec un bagage de bons souvenirs. »

Témoignage de Madame Ginette Veilleux-Laplante, ancienne élève du couvent:

« Je suis l'aÎnée d'une famille de six enfants. J'ai cinq frères. Je suis d'abord allée à l'école du village. Mais comme mes résultats n'étaient pas des plus reluisants, maman me dit : « En septembre prochain, je t'envoie au couvent comme externe ". 1/ faut dire que j'aimais bien parler, rire et jouer des tours. C'est pour cela que je perdais des notes.

Je suis allée au couvent durant cinq ans et je ne l'ai jamais regretté. J'aimais le programme offert par les sœurs. C'était dynamique. 1/ y avait tellement de choses à apprendre. En plus des matières obligatoires, plusieurs autres cours étaient donnés par des institutrices venant de Montréal. C'était le cas pour la diction, le bon parler français, l'éducation physique et l'expression corporelle. J'aimais toutes ces matières. Les sœurs nous enseignaient la couture, le tricot, le dessin, l'art ménager. De temps à autre, un film était à l'affiche pour nous distraire. J'allais parfois lire un livre dans la nouvelle bibliothèque.

Nous portions des grands bas beiges en coton. Nous avons eu le droit de les enlever pour porter des bas de nylon avec une ligne noire à l'arrière. La mode passa et la ligne des bas disparut. Mais au couvent, il fallait obligatoirement des bas avec des lignes. Le seul endroit où nous pouvions trouver ces bas était à la procure des sœurs du couvent. Nous, les externes, nous avions un petit truc. Nous nous dessinions une ligne à l'arrière de la jambe. Le résultat ne donnait pas toujours une ligne droite. Nous avons réussi à faire ça durant plus d'un an et finalement le bas transparent l'emporta.

J'ai eu la chance d'apprendre de sœur Saint-Romuald, qui était directrice, la peinture à l'huile, le pastel, le fusain, l'émail sur cuivre, la pyrogravure et l'art du cuir repoussé. Cette religieuse était une artiste qui enseignait avec une grande générosité. Elle était épatante.

J'ai aussi appris le piano durant quatre ans. Durant les cours, nous pouvions nous exercer. La sœur musicienne tendait l'oreille tout en donnant son cours. Elle savait qui se trompait. « Reprends telle ligne et joue plus lentement ", nous disait-elle. Le programme de musique était le même qui était dispensé au Conservatoire national de musique. Nous passions nos examens à tous les mois de juin avec Monsieur Eugène Lapierre qui venait spécialement du Conservatoire à cette occasion. 32 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

'était Le mois de juin était un mois fébrile. Il y avait la retraite fermée et nous recevions des élèves de différentes écoles des Sœurs du Sacré-Cœur. Les anciennes du couvent pourraient vous conter plusieurs aventures, toutes plus drôles les unes que les autres, qui survenaient lors de ces retraites. -:iper Ensuite, il Y avait les spectacles qui avaient lieu dans la salle paroissiale à cause du manque d'espace au couvent. Nous présentions l'exposition des travaux des élèves. Nos tricots, nos ouvrages de nt la couture et nos tableaux étaient montrés. Les parents étaient fiers de dire: « C'est ma fille qui a fait lt de ça ".

Toute cette fébrilité se terminait par la graduation des finissantes, en présence des parents, des amis Irner et de tous les membres du pensionnat. Des mentions étaient décernées par Monsieur le curé ou bien pour par la sœur supérieure. utres À la fin, on nous déclamait ce discours: « Vous êtes maintenant des femmes de savoir. Vous devez être fières de vous servir de tout l'enseignement reçu ici ».

Merci à toutes ces religieuses, ces femmes dévouées qui m'ont transmis leur savoir, lequel m'a servi mées tout au long de ma vie. Oui, j'ai été heureuse au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur. Je me suis bien amusée et j'ai aimé les sœurs, même si parfois j'avais des zéros comme note de conduite. Mon problème est que je riais beaucoup. Et je le fais encore. » lIage. rnbre iouer

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Ginette Veilleux-Laplante explique la photo à droite « Après la remise des prix, les graduées descendaient à la chapelle du couvent. Nous enlevions nos couronnes placées sur nos têtes et les offrions devant la statue de la Vierge en chantant :

Prends ma couronne Je te la donne Au ciel n'est-ce pas Tu me la rendras (bis)

Cette coutume symbolique des religieuses se voulait le couronnement de nos études dans ce couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. »

(Courtoisie de Ginette Veilleux-Laplante)

34 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 7960)

35 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

Léontine Beaur d , egar et sœur Mad lem . . . ( congregation des Sœurs du ;a ;- dU-DlVm-Cœur de la Elle porte le vêt , . cre-Cœur de Jésus. ( ement d'h,ver (Courtoisie de Gine . ' en mars 7959. c tte Vellleux-LaplanteJ

Voici l'uniforme que portaient les étudiantes du couvent du Sacré-Cœur de Jésus, en 1959. De gauche à droite, dans la première rangée, se trouvent Martine Drouin et Louise Chevrier; dans la deuxième rangée, il y a Léontine Beauregard et Michèle Charbonneau; dans la troisième rangée il y a Ginette Veil/eux et Camille Bachand. Cette photo fut prise lors d'une visite qui soulignait le départ de quatre religieuses pour l'Afrique. (Courtoisie de Ginette Veilleux-LaplanteJ

Témoignage de sœur Pierrette Mathieu :

Le pensionnat des Soeurs du « Nous avons quitté le couvent à Bon-Pasteur d'Angers (1870) le Couvent des Soeurs du l'automne de 1995 pour nous Sacré-Coeur de Jésus (1937) reloger ailleurs. Nos malades ont été envoyées à Ottawa. Un groupe d'aÎnées est devenu pensionnaire chez les Sœurs Grises. D'autres sont demeurées à Saint-Hubert, dans nos petites maisons. Plusieurs projets de vente ont été analysés, mais ce n'est qu'en mai 1999 que l'entente finale a été conclue et signée avec les membres de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de la Montérégie. En janvier 2002, cette bâtisse est devenue le Centre montérégien

de réadaptation. Il

36 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

L'ÉCOLE NUMÉRO 3 (1871)

_e couvent construit en 1870 est une institution privée qui ne relève pas de la municipalité scolaire atholique de Saint-Hubert. Les commissaires d'école ne sont pas pour autant désoeuvrés puisqu'ils nt un nouveau cheval de bataille. Ils doivent faire approuver la construction d'une nouvelle école our combler les besoins de l'arrondissement scolaire numéro 3.

18 octobre 1871, Antoine David vend à la municipalité scolaire catholique, représentée par Louis rosseau, un terrain de 60 pieds sur 100 sur l'actuel lot 165. Il est nécessaire de construire une ouvelle école dans l'arrondissement 3 pour remplacer la première école numéro 3. Lors de cette ente, il n'y a pas de prix indiqué mais plutôt des conditions:

« Ladite corporation scolaire devra faire instruire dans ladite maison d'école un enfant gratuitement tant que ladite école subsistera sur ladite portion de terre. Par contre, ledit vendeur sera tenu d'exécuter et de faire les travaux de voirie auquel ladite portion de terre pourra être assujettie et à défaut de se faire par lui et ses successeurs, de faire instruire un enfant gratuitement cessera de plein droit n.

la fin de l'année scolaire, le 27 juin 1874, il Y a la vente de la première école numéro 3 qui ne It plus, car une nouvelle école numéro 3 est construite sur la terre d'Antoine David. Cette vente fait sur le parvis de l'église paroissiale au plus haut enchérisseur. La mise aux enchères est fixée 100$ et l'école est vendue pour 141$ à Joseph Lompré.

numéro 3, 0- me école de Allée, deuxle d Gran d La 60 />Oulevar .e Bachan. sise aU 59 d~rite par Andre effectué telle que h LedoUX en a arie-Bert e . en 2007. M le deSSin

37 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

Andrée Bachand raconte son expérience comme étudiante à l'école numéro 3

« Comme étudiante à l'école rurale numéro 3, j'ai fait mes 6e et 7e années en 1945 et 1946. C'était situé sur la Grande Ligne, à l'époque. Au;ourd'hui, ce serait sur la Grande Allée. C'est ma sœur Huguette qui m'a enseigné là. Au deuxième étage, il y avait une cuisine et un coin de rangement. Je me souviens que l'école était en ciment gris et qu'il y avait une grande cheminée. Des commerces et des résidences ont été construits depuis sur le site de l'école numéro 3. flle était située là où se trouve aujourd'hui le commerce Garage Auto-Pro.

À l'hiver 1946, il Y avait eu une grosse tempête de nE~ige. Les routes étaient impraticables. Nous sommes restées trois semaines à l'école, ma soeur et moi, car nous demeurions sur le chemin de la Savane et c1était beaucoup trop loin de l'école pour pouvoir retourner à la maison. Nous couchions à l'école. Il y avait une fournaise au premier niveau et un poêle au deuxième étage pour nous chauffer. Nous devions nous rendre à pied, à environ trois-quarts de millel au Marché d'alimentation Brosseau. Il était situé au coin de la montée Saint-Hubert et de la Grande Allée. Nous allions y faire notre commande. Cette école a fermé ses portes en 1960. "

Deuxième école no 3 1874 - 1875 • 5960 boulevard Grande Allée

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IWé JONéRSIN TEl/RASSE 8[AIJO/fY

[ RUE 81tAN~lR

38 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

'ÉCOLE MODÈLE NUMÉRO 1 / l'ÉCOLE DU VillAGE OU l'ÉCOLE DE PIERRE (1875)

'ait urant les années 1870, une troisième institution scolaire

~ur paraît dans le paysage hubertin. Je et commissaires d'école espèrent Ive --rir aux garçons de Saint-Hubert .quivalent du couvent dont les les profitent. Ils cherchent à avoir lUS ï établissement scolaire de 1 la alité. Ils choisissent un nouvel ms placement, plus rapproché du JUS ~hé yau central de Saint-Hubert, ~~~~L...École 'Jus ur y faire bâtir une nouvelle .. modèle no 1 (1875) (restaurant L'Ancêtre) ole modèle numéro 1. Le terrain 5370, chemin de Chambly la fabrique est une fois de plus Ilicité.

insi, une deuxième école odèle numéro 1 remplace la remière, en 1875. Le 20 ptembre 1874, les marguilliers n-Baptiste Marcille et Étienne noit, représentant la fabrique de la paroisse Saint-Hubert, signent un acte de donation d'un terrain 115 pieds sur 288, du côté nord-est du chemin de Chambly. La municipalité scolaire catholique Saint-Hubert, bénéficiaire, est représentée par Louis Trudeau et Henry Mercille. La nouvelle école adèle y est bâtie. Dès 1875, les garçons peuvent commencer à la fréquenter.

1édard Émard, ce compétant instituteur de la première école modèle numéro l, en devient le ulaire. Deux conditions sont toutefois émises. La première est qu'advenant le départ de celui-ci, éducation devra être confiée à une communauté de frères. La deuxième consiste à retourner les ux à la fabrique de Saint-Hubert si la bâtisse cesse d'être utilisée comme maison d'école. La remière condition n'a pas été remplie. Le remplaçant de Médard Émard en 1887 est Joseph E. radis qui le connaît bien puisqu'ils se sont côtoyés à l'Association des instituteurs laïques. Celui­ i avait été tour à tour, de 1861 à 1873, président, vice-président et finalement conseiller de cette sociation. Monsieur Paradis enseigna à cette école modèle jusqu'en 1902. La seconde condition "le se concrétisa pas non plus puisque la bâtisse changea de vocation quatre-vingt-dix ans plus tard -ans être remise à la fabrique.

Je 1875 à 1937, les jeunes garçons de Saint-Hubert reçoivent leur éducation à la deuxième école odèle numéro 1. Les familles Guertin, Huberdeau, Lacoste, Lalumière, Martin, Paré, Rocheleau, te-Marie et bien d'autres ont envoyé leurs garçons à cette école. Cette institution restera une école ..Jniquement pour garçons jusqu'en 1937.

39 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

Élèves de l'école modèle numéro 1, surnommée l'école du village ou l'école de pierre au 20e siècle. Cette école est sise au 5370, chemin de Chambly. Leur instituteur est Monsieur Beauregard. I/s sont dans la cour arrière de l'école, sous un gros saule, vers 1920. (CollectÏon de la Société d'histoire de Saint-Hubert

L'école modèle de 1875. Cette bâtisse sert d'Hôtel de Ville de Saint-Hubert de 1961 à 1969. Aujourd'hui, c'est le restaurant L'Ancêtre qui occupe ces lieux. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Les élèves de l'école du village, devenue mixte après 1937. Sœur Rose-de-/'Eucharistie, Berthe Clément, est à la fenêtre, surveillant ses élèves du coin de l'œil en 1946. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

40 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

1937, les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus, nouvellement arrivées à Saint-Hubert pour diriger auvent, prennent aussi la direction de l'école du village. À ce moment, cette institution devient e.

1946, l'école ne compte que deux classes englobant les élèves de la première à la septième e. L'année suivante, une autre classe est aménagée au deuxième étage. Sœur Rose-de­ charistie (Berthe Clément) devient la première institutrice et directrice de cette école accueillant fi Iles et des garçons.

Voici une classe de l'école du village, en 1951. Ginette Veil/eux est dans la deuxième rangée à droite. Ses cheveux sont tressés. L'enseignante est sœur Paul-Henri. (Courtoisie de Ginette Veil/eux-Laplante)

41 ••II,tin m,.....1 de GI.... V,III'" 195 à l''''''' du ,;JLoge, , .. 1950- '.

42 Survol du patrimoine scolaire de Sain/-Hubert

Ginette Veilleux-l.aplante nous raconte qu'elle faisait partie des Croisées en 1951. Ginette nous présente la tenue vestimentaire. Cette photo fut prise devant l'église de Saint-Hubert. À l'époque, elle étudiait à /'école du village (aujourd'hui le restaurant l.'Ancêtre). Elle est la quatrième à droite dans la première rangée. (Courtoisie de Ginette Veilleux-l.aplante)

Chanson th' el11e des CroiSées "JesUisC· ra/sée ' Mon e' ' C est là COtrlb 'Sperance et tri tria glaire, ats sans Peu On SOUtien r POUr 1. . ' Je suis C .. a v/croire Je . ro/see ' SUIS Cr . , ' o/see >J.

'ois de plus, quelques personnes ont accepté de livrer leurs souvenirs liers ou d'enseignants pour cette deuxième école modèle numéro 1. ignage de sœur Marie Richard, de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus:

cc Me rappeler un des nombreux souvenirs de ma première année d'enseignement à l'école du village de Saint-Hubert, en 1943-1944, m'est très agréable.

Ayant quarante-sept élèves de la le, 2e et 3e année inscrits dans mon calepin, le temps passait plus que rapidement. De 9 heures à 11 heures du matin, j'enseignais aux trois degrés mentionnés. Inutile de dire que ma classe devait être prête dans tous les détails pour susciter l'intérêt de ces jeunes et garder une discipline intéressante.

La Commission scolaire demanda aux professeurs qui avaient trois degrés dans leur classe, dont un groupe de le année, d'envoyer ces jeunes jouer dehors à 11 heures pour que nous puissions continuer d'enseigner aux autres élèves. Le professeur, tout en enseignant, devait jeter un coup d'œil rapide dans la cour pour vérifier si tout se passait bien. Ces jeunes étaient avertis de rester dans la cour et de ne pas déranger ceux qui étaient dans la classe, à moins que ce ne soit grave. À noter que les normes actuelles ne toléreraient pas une telle situation. 1/ faut mentionner que les enfants de cette époque étaient plus calmes et obéissants, si l'on se fie aux dires des professeurs actuels.

Voilà qu'une semaine plus tard, j'entends une petite main qui frappe à la porte de ma classe. Je vais ouvrir et je vois un petit garçon qui entre avec un air inquiet. Alors le dialogue s'engage :

43 0/ du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) " Qu'est-ce qui se passe? }) Pas un mot. " Peux-tu me dire ce qui s'est passé? }) Martin (nom fictif) répondit: " C'est grave! }) 1/ reprit: « C'est péché, mais pour toi ce ne sera pas un péché ».

« Qu'est-ce que tu as fait? » « J'ai sacré ».

« Qu'est-ce que tu as dit? » En penchant la tête, il reprit: « Torrieux, ma sœur ».

En retenant mon envie de rire, je lui ai dit que ce n'était pas un péché. 1/ sembla soulagé. Inutile de dire qu'après la classe, j'ai fait rire mes compagnes en racontant ce petit fait anodin qui reste parm les souvenirs que je ne peux pas oublier. »

Témoignage d'une religieuse, enseignante en 1950

« Ma première année d'enseignement fut à l'école du village. J'avais un bon groupe d'élèves, le garçons et les filles de la 4e et de la 5e année. J'étais toute prise par l'enseignement et la discipline.

Une petite fournaise, chauffée au bois, occupait le centre de la classe. Parfois, j'oubliais d'alimenter le feu et des élèves me disaient: « J'ai froid ». I/s avaient raison, car la fournaise était éteinte. J'envoyais alors un élève chercher le concierge qui se trouvait juste de l'autre côté de la rue. 1/ venait et rallumait en un rien de temps la fournaise. Certains élèves qui étaient trop près de la fournaise avaient chaud. Une tôle était alors utilisée pour parer la chaleur.

Nous logions au pensionnat où nous gardions une petite fille âgée d'à peine deux ou trois ans. Elle prononçait son nom Kikine, c'est-à-dire Jacqueline. Elle suivait les religieuses un peu partout. Un jour, à la chapelle, la porte s'ouvrit doucement. C'était la petite Kikine, un tablier sur la tête en guise de voile, qui traÎnait sur le plancher. Elle s'avança lentement et alla s'asseoir près de la supérieure N'est-ce pas charmant de la voir dans sa candeur et sa simplicité? »

Témoignage de Monsieur Jacques Lacoste comme élève à l'école du village

Jacques Lacoste se souvient très bien de sa première journée d'école. Il nous donne la description de l'intérieur de l'école du village.

« Septembre 1946, c'est ma première journée d'école. Je pars avec mes deux sœurs plus âgées que moi, une marche de deux kilomètres. À mon arrivée, je suis impressionné par la grosseur du bâtiment. À part l'église et le couvent, c'est pour moi le plus gros édifice. J'attends, tout anxieux, dans la cour d'école. La directrice de l'école, sœur Rose-de-l'Eucharistie (Berthe Clément sort avec une grosse cloche, nous signalant de nous mettre en rangs, selon les classes. Les nouveaux forment une rangée. Plusieurs pleurent, car ils sont séparés de leur grand frère ou de leur grande soeur. Les élèves entrent par la porte arrière selon le degré. Les plus petits passent les derniers. Ma première impression, c'est l'odeur du savon et de la peinture. Ça sentait fort. Le grand ménage du printemps avait été fait.

44 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) On nous fait visiter l'intérieur de l'école. 1/ y a un grand corridor avec des crochets sur les murs de chaque côté. 1/ y a seulement deux classes au premier niveau. La classe du côté de l'église est destinée aux grands. Leur enseignante est Berthe Clément. Celle de l'autre côté est pour les petits. 1/ y a deux portes qui communiquent avec chaque classe et une porte sous l'escalier pour descendre à la cave où l'on y entrepose le bois. De plus, il y a la pompe à eau électrique. L'autre porte est fermée, coupant ainsi le corridor en deux. Au-dessus de cette porte trône une statue du Sacré-Cœur avec un lampion au-devant.

Nous entrons dans la classe des grands par la porte de droite. Près de celle-ci se trouve la toilette avec une vitre dans le mur du côté du corridor et un grillage dans le mur du côté de la classe. À l'extérieur des toilettes, il y a un petit lavabo en porcelaine avec une champlure (robinet) d'eau froide pour y boire. Cette eau est sulfureuse et sent les oeufs pourris. C'est dégueulasse!

Sur le mur extérieur, du côté de la cour, entre les deux fenêtres, se trouve un petit tableau noir surmonté d'une horloge octogonale avec balancier. Dans le coin, nous pouvons voir une armoire vitrée à angle, avec à l'intérieur des oiseaux empaillés, des roches de toutes sortes, des minéraux avec des descriptions, des papillons transpercés d'épingles, une collection de timbres et j'en oublie. Sur le mur du fond, donnant sur l'entrée charretière, est installée une grosse fournaise à bois en fonte. Dans l'autre coin, se trouve une armoire carrée et vitrée contenant des encyclopédies et des livres de références pour les instituteurs. Deux grands tableaux prennent place sur le mur du corridor. Au-dessus du tableau, je me souviens avoir vu un crucifix, une statue et des cartes géographiques enroulées comme des stores sur le mur.

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Le bureau du professeur est posé sur une grande plate-forme d'environ dix pouces de haut. Les pupitres sont placés en rangées, face au grand tableau. Le nombre de rangées de pupitres varie selon le nombre d'élèves. L'étage supérieur sert de salle de jeu ou d'endroit pour dÎner, lorsque la température est maussade. »

45 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Monsieur Lacoste donne la description de l'extérieur de son école:

(( La cour arrière est séparée par un trottoir en ciment conduisant à une grande plate-forme, elle­ même en ciment, où sont installées les latrines. Le trottoir sépare les jeux des filles et des garçons. Le baseball est du côté nord-ouest et le ballon est au sud-est. C'est très pratique pour l'instituteur ou l'institutrice responsable de la discipline à la récréation et à l'arrivée le midi. 1/ ou elle n'a qu'à marcher sur le trottoir pour surveiller les élèves sans se salir les pieds, car le reste de la cour est en terre battue. "

Monsieur Lacoste poursuit son récit

(( Vers 1942, la ville installe des tuyaux pour boucher le fossé devant l'école permettant ainsi d'envoyer les rejets des toilettes intérieures à l'égout. Les latrines sont démolies en 1946. Par contre, la grange sert toujours de lieu d'entreposage.

Au fond de la cour se trouve un gros saule pleureur, tout près de la clôture. Cet arbre centenaire a servi de jeu à plusieurs générations d'élèves. Malgré l'interdiction d'y grimper, il y avait toujours un ou deux gamins désobéissants qui montaient dans l'arbre pour jouer à Tarzan, l'idole du temps. Les propriétaires du restaurant L'Ancêtre l'ont fait abattre vers la fin des années 1990, car il montrait des signes de pourriture et il était par conséquent devenu dangereux. "

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46 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

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Classe de 31' année, le 18 juin 1951. Photo prise à l'intérieur de /'école du village, dans la classe du bas, du côté sud-est. Les élèves sont placés dos à la cour extérieure. Sur le ableau, on peut lire « École du Sacré-Cœur de St-Hubert ", mais on n'utilisait pas ce nom. C'était probablement à cause des Soeurs du Sacré­ Cœur qui enseignaient à cette école. Les élèves sont: Martine Drouin, Louise D'Amours, Micheline Bonin, Rita Rouillier, ? Hackey, Micheline Descarie, Annette Richer, ? Brais, ? Bouthillier, Maurice Veilleux, Jeannine Chagnon, Michel Renaud, Nicole Roberge, Yolande Paren~ Cermaine Rouillier, Léon Legau/t Mlle Alix, institutrice, Lise Longtin, Marcel Aubin, Roger Morneau , Lucien Lacoste, Violette Jeanvory, Robert Legault, Huguette Collin, Micheline Collin, Micheline Massé, Philippe Desbiens, Jean-Louis Payer et Lucien Dumas. Par la fenêtre, 'IOUS pouvons apercevoir le mur de la grange encore présente à cette époque. Cette bâtisse servait à la Commission scolaire pour fin d'entreposage. Derrière l'institutrice, Mademoiselle Alix, vous pouvez voir deux portes, une d'entrée et l'autre un peu à droite, c'est la oilette. Si vous observez, vous pouvez voir aussi un petit lavabo, car il y avait une toilette dans chaque classe du bas. C'étaient les seuls . uipements sanitaires de /'école ". (Courtoisie de Jacques Lacoste)

acques Lacoste poursuit ainsi son témoignage :

« En dehors des récréations, il fallait un papier signé par les parents pour déranger la classe du bas pour aller à la toilette, car il n'yen avait pas au deuxième. Imaginez-vous le bruit et l'odeur qui émanaient des toilettes. Évidemment, l'odeur se répandait dans toute la classe et cette situation quelque peu dérangeante et désagréable tournait un cours sérieux en une véritable rigolade.

Afin de réchauffer la toilette, car le corridor n'était pas chauffé, une vitre avait été installée pour laisser pénétrer la lumière. Un grand grillage avait été placé près de la classe pour faciliter le chauffage. Philippe Fontaine était mon professeur en 1951. 1/ était un homme très compétent. 1/ avait installé un vieux rideau sur un tableau noir, ce qui lui permettait d'écrire un examen sans que les élèves puissent voir les questions. Lorsque l'examen était terminé, il enlevait tout simplement le rideau. Pour meubler ses fins de mois, Monsieur Fontaine vendait des balayeuses (aspirateurs) de marque Électrolux. Souvent, il faisait des démonstrations à domicile. Cela se faisait par l'entremise de ses élèves. Monsieur Fontaine dessinait de petites balayeuses dans le haut du tableau pour promouvoir la vente de son produit. Si la veille avait été fructueuse, il dessinait une autre balayeuse en spécifiant la source de son succès. Les élèves applaudissaient et l'enfant qui avait été l'instigateur de la vente était d'autant plus heureux. C'était une bonne stratégie. 47 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) Notre école était très froide et difficile à chauffer. Le concierge, Monsieur Tremblay, venait de bonne heure partir le feu dans la fournaise de chaque classe. 1/ arrivait souvent que le feu s'éteigne. Alors, l'instituteur devait rallumer la fournaise. Nous devions garder nos mitaines pour les premières heures. Monsieur Fontaine avait trouvé une façon ingénieuse de réchauffer la classe. Comme il vendait des aspirateurs, il lui était arrivé un jour d'en échanger un vieux qu'il avait conservé. Celui­ ci avait un sac sur le côté. 1/ enleva ce sac et installa la sortie de l'appareil dans la prise d'air de la fournaise. En peu de temps, la fournaise se transforma en feu de forge. Enfin, nous pouvions enlever nos mitaines.

Certaines punitions étaient infligées aux élèves pour les fautes académiques et les petites indisciplines. Le fameux recopiage était à l'honneur: 25, 50, 100 fois selon l'humeur de l'instituteur. Pour les fautes plus graves, c'était à coups de férule que le problème était résolu. C'était une palette de bois ou de cuir avec laquelle on frappait la main des écoliers pris en faute. Mais pour nous, la strap, c'était pire. C'était, en général, fait de caoutchouc flexible ou c'était une lanière de cuir servant à punir les élèves. Elle était conservée dans le bureau de l'instituteur ou encore accrochée sur le côté du tableau.

Pour les plus jeunes, la simple menace d'utiliser cet élément de torture les traumatisait. 1/s se mettaient alors à pleurer et tout rentrait dans l'ordre. C'était leur méthode de corriger ou de redresser l'enfant. Pour les plus vieux, « manger la strap » était un acte de bravoure. Cinq coups sans broncher et sans pleurer faisait de cet élève le héros de la journée. 1/ montrait fièrement l'enflure de sa ou ses mains. C'était cinq coups par main.

Un jour, un élève, de retour de vacances passées à la ferme de son grand-père, avait taillé à même une courroie de batteuse, cette machine aratoire servant à battre les grains, une belle strap pour en faire cadeau à l'instituteur. Mal lui en pris, car il fut le premier à recevoir la dite strap, ce qui fit rire toute la classe.

Coups de règle, souvent sur les doigts, tordages d'oreilles, pincements aux bras, quinze minutes de retenue les bras en croix et souvent à genoux dans le coin, tous ces rudoiements étaient monnaie courante.

La Commission scolaire avait acheté pour chaque classe une baguette en bois franc avec un bout en caoutchouc servant d'outil de travail pour les instituteurs. Les élèves pouvaient aussi mieux suivre au tableau. Cette baguette servait aussi à l'éducation. Sur l'ordre de l'instituteur, nous devions nous pencher en nous tenant les chevilles et pendant ce temps-là, il nous donnait un coup de baguette sur le haut des cuisses. C'était un châtiment pire que la fameuse strap.

Un jour, un instituteur prit par les cheveux deux élèves cancres pour les punir et les lança sur le tableau assez fort pour qu'ils saignent du nez. Le curé était venu remettre de l'ordre dans la classe après cet incident. »

48 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) e t sur cette note douloureuse que prend fin le témoignage de Monsieur Lacoste.

dernier chapitre de l'histoire de cette école s'écrit en juin 1958. À cette date, l'école du village r e définitivement ses portes. Réal Dugas en fut le dernier directeur, d'octobre 1956 à juin 1958.

bâtiment est transformé en hôtel de ville entre 1961 et 1969. Puis, le 16 juin 1971, Guy Albert chète et le convertit en restaurant qu'il nomme L'Ancêtre. Ce nom est approprié, compte tenu de histoire. La propriété passe ensuite aux mains de Richard Lapointe et d'Anthony Robello qui ursuivent toujours les activités de restauration dans ce bâtiment.

Classe de garçons de 4e et se ' Phili . annees et leur profess Photo de /'~ 1 .J'PPf! Fontame, en 1951 eur di ~~'Ole liU villa· . u côté de l'église. Par la il g~ PT/se dans la classe du haut enetre, nous pouv. . ' du concierge AH.red TC 'Ons VOir la maison Iremblay. (Courtoisie de Giselle C'L • "agnon)

49 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE NUMÉRO 5, ANNEXE DU PENSIONNAT (1880)

Une quatrième école apparaît dans le paysage hubertin après la fondation de 1860. Il s'agit de l'école numéro S, que voici.

Son histoire commence le 6 mai 1880, alors que la communauté des Sœurs du Bon-Pasteur d'Angers achète une maison appartenant à Alfred Martin. Cette bâtisse est située sur le terrain du pensionnat de Saint-Hubert. Cette maison de pierre, construite vers 1775 sur le chemin de Chambly, devient l'école numéro 5 et accueille des jeunes filles de Saint-Hubert. Une passerelle en bois la relie au pensionnat. C'est en quelque sorte une rallonge du couvent.

Cette maison de pierre, située sur le terrain du pensionnat, devient l'école numéro 5. Elle est aujourd'hui sise au 1541, boulevard Cousineau, au Village historique de Carignan. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

C'est en 1901 que cette maison plus que centenaire se métamorphose vraiment et peut recevoir soixante­ quinze jeunes étudiantes. Le salon devient une classe de l'externat, la salle à dîner se transforme en dortoi r pour quelques élèves. La petite cuisine s'appelle dorénavant classe École no S (1860) enfantine et l'on y accueille vingt maison de pierre bambines. Les chambres du deu­ xième étage logent les rel igieuses responsables des jeunes élèves internes. Mentionnons que c'est sous le toit de cette même maison de pierre que fut célébrée la messe de bénédiction de la première pierre de l'église de Saint-Hubert, le 27 juin 1858.

Vers 1957, cette maison de pierre se fait appeler « l'Artisanat ». Les sœurs y donnent des cours de couture, de macramé, de peinture,.... Les jeunes filles ont rendez-vous dans cette maison pour prendre des cours d'artisanat et elles y participent en grand nombre. En 1962, elle a été démolie pièce par pièce pour être rebâtie à Carignan. À l'époque, le site appartenait à la compagnie Desourdy. Elle a été reconnue bien culturel par le ministère des Affaires culturelles du Québec et fut appelée Maison Saint-Hubert.

Une dernière école a été retracée pour le 1ge siècle. Il s'agit de l'école numéro 6.

50 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

ÉCOLE NUMÉRO 6 (1888) / L'ÉCOLE SAINT-VIATEUR (1945)

st le 18 octobre 1871 qu'Albert Lefebvre vend à la municipalité scolaire de Saint-Hubert, résentée par Louis Brosseau, président, un lot de 45 pieds sur 90 au prix de 25$ pour y construire e école dans l'arrondissement numéro 6, sur l'actuel lot 184, après l'autoroute 30, en allant vers 4rignan. Pourtant, l'école n'est construite qu'en 1888. En janvier 1915, la corporation de la mmission scolaire catholique de la paroisse de Saint-Hubert prend possession du terrain et de cette ison d'école. En 1921, l'école brûle et Maria Brosseau, qui en est l'institutrice, doit déménager '11porairement avec ses élèves dans une ancienne école désaffectée de la Grande Ligne / Côte Noire.

1922, une nouvelle école est reconstruite, en brique et en bois sur les mêmes fondations. En 45, cette école porte le nom de Saint-Viateur. La fermeture date de juin 1961. Cette bâtisse est pique des écoles de l'époque avec son toit en pignon et son versant parallèle à la route.

adame Cécile Brosseau, qui n'a aucun lien de parenté avec Maria Brosseau, est institutrice à cole numéro 6 de septembre 1934 à juin 1948. Elle nous offre ce témoignage:

" L'école ne comprend alors qu'une classe et la maÎtresse d'école n'y réside pas. L'école Saint­ Viateur ferme ses portes en juin 1961. »

adame Lareau succède à Cécile Brosseau comme institutrice de cette école.

Voici les élèves de Cécile Brosseau lors de la distribution des prix, en juin 1948, à l'école Saint-Viateur. Figurent sur la photo: Pierre Bar/otti, Pierrette Barlotti, Aurèle Brosseau, Gilles Dulude, Jean-Paul Dulude, Aimé Brosseau, Claude Chagnon, Claude Dulude, Gérard Moquin, Jean-Claude Moquin, Louise Brosseau, Gisèle Dulude et Denise Charron. Madame Brosseau se trouve derrière ses élèves. (Courtoisie de Cécile Brosseau)

En cette belle journée de fin d'année 1948, les garçons portent leurs habits du dimanche. Ils portent la culotte bien essée et des bas trois-quarts. Le petit à gauche est vêtu de l'habit matelot. Cette mode prévaut jusqu'à l'âge de huit ou neuf ans. (Courtoisie de Cécile Brosseau)

51 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

L'extérieur de l'école Saint-Viateur (école numéro 1948. Les élèves sont 6) en photographiées lors de journée d'école, la dernière avant les grandes vacances. C'est la remise des diplômes. Les jeunes filles portent leurs plus belles robes pour la circonstance. (Courtoisie de Cécile Brosseau)

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École no 6 Grande Ligne(1888) / _ 1~i ... :8~.3~ Côte Noire ..:...1 / Grande Allée 111 i1r------­184 iS:~.------~1~8~5~ t86

C'est donc cinq nouvelles institutions d'enseignement Saint-Hubert qui sont après sa fondation en apparues sur le territoire 1860. poursuivons cette de incursion dans le monde entrant dans le 20e siècle. scolaire en

52 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 1960) LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉCOLES CONSTRUITES À SAINT-HUBERT DE 1900 À 1960

ous avons vu dans l'historique du système scolaire québécois que le corps professoral était sous­ yé, car l'enseignement était considéré comme une vocation et non comme une profession. oncrètement, cela s'est traduit par des salaires dérisoires comme en témoigne le recensement de 01. Les instituteurs et les institutrices de Saint-Hubert y sont mentionnés et leurs salaires sont écifiés. Nous savons donc que Joseph E. Paradis gagne 450$ pour douze mois d'enseignement, u'Alfred Dufresne, Fortunat Durocher et Cédulie Fortier reçoivent chacun et chacune 145$ pour mois de travail et que, finalement, Henriette Fradette perçoit 200$ pour ses dix mois d'efforts. salaires diffèrent peu de ceux de 1860.

e salaires évoluent de la façon suivante entre 1920 et 1960 au Québec. En 1920, un professeur ne en moyenne 200$ par année pour enseigner à une trentaine d'élèves. Il faut préciser que 80% u corps professoral est composé de femmes. En 1930, un instituteur catholique gagne environ 553$ par année, alors qu'une institutrice exerçant la même tâche n'en gagne que 387$. La fférence est plus marquée par rapport à un enseignant protestant qui gagne 2 351 $ alors qu'une titutrice protestante reçoit 2 068$. En 1946, une enseignante catholique gagne 600$, avec une rime de 50$ par année d'expérience. En 1958, une directrice d'école primaire peut gagner 1 700$ r année, alors qu'une religieuse ayant cinq ans d'expérience se voit offrir un salaire de 1 400$ par 'mée.

e plus, les conditions de travail des institutrices sont pénibles. Les commissions scolaires de 'poque leur imposent des contraintes et dictent leur conduite. Elles ne doivent jamais se tenir en mpagnie d'hommes autres que leur père ou leur frère. Elles ne doivent jamais porter de vêtements couleurs voyantes et s'assurer de se draper dans un châle. Elles doivent se coiffer les cheveux en ignon et respecter un couvre-feu qui les oblige à être à la maison entre 20h00 et 6hoO.

ndant plus d'un demi-siècle, la nécessité d'ouvrir de nouvelles écoles ne se fait pas sentir, car la pulation, au lieu d'augmenter, diminue. Ce n'est qu'entre 1911 et 1921 qu'il y a une ugmentation des anglophones protestants qui s'établissent dans onze agglomérations qui se 'veloppent le long du trajet du train électrique, c'est-à-dire le tramway de la Compagnie Montreal uthern & Counties Railways. À chaque arrêt du train qui circule le long du futur boulevard aricourt, il ya soit une gare ou une plate-forme. Ces arrêts prennent les noms suivants et sont situés ux coins des rues ci-après nommées

Brentwood, rue Noble Pinehurst/East Greenfield, rues Westley et Cornwall Brookline, rues Mountainview et Rideau st. Hubert Road/Croydon, rues Forester et Domville Castle Garden, rues Bergeron, Brais et Brabant St. Lambert Gardens, rue Gagnon ighland Gardens, rue Pacific Springfield Park, rues Prince-Charles, Park et Adélaïde 1aricourt, rue Ovila Sunlight City, rue Soucy Woodline, rues Poupart et Renaud

53 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) Pendant la grande crise des années 1930, ces quartiers anglophones sont désertés. Les terrains invendus reviennent à la municipalité pour non paiement de taxes. Quatre des onze agglomérations se transforment lentement. D'anglophones, elles deviennent peu à peu francophones. Ce sont les quartiers de Brookline, East Greenfield/ Pinehurst, Springfield Park et Croydon, aussi nommé St­ Lambert Annexe.

Durant l'après-guerre, les maisons et les terrains sont rachetés par des francophones catholiques. Cela consolide les quartiers de Brookline, East Greenfield, St. Mubert Road / Croydon et Springfield Park qui vont se transformer en nouvelles paroisses, se séparant ainsi de leur paroisse mère, Saint-Hubert.

Après le grand bouleversement amené par la crise des années 1930, peu d'écoles ont été construites à Saint-Hubert. La dénatalité et la stagnation du développement économique en sont les principales raisons. Entre 1939 et 1945, la guerre sévit en Europe et le Québec en subit les répercussions. Des coupons de rationnement sont donnés à la population pour les aliments essentiels comme le beurre, le sucre, la viande, .... L'accent est donc mis sur la construction d'usines servant à l'effort de guerre. L'éducation est reléguée au second plan. Ce n'est qu'après 1945 que de nouvelles institutions voient le jour. Une nouvelle conjoncture économique s'amorce. La natalité est alors en pleine progression.

POPULATION DE SAINT-HUBERT

10725

4000 1136 944 2000 ~/ 1881 1891 1901 1911 1921 1931 1935 1941 1949 1955 1956 1958

POPULATION CATHOLIQUE EN 1956

24l1O

AMES •••••• 1340 • Paroisse Saint-Thomas-de­ 2100 Villeneuve (Croydon) Paroisse 5aint-lssac-Jogues (Brookline) 5S4 • Paroisse Saint-Jean-de-Ia­ Lande(East Greenfield) • Paroisse Saint-Hubert (chemin de FAMILLES Chambly) •

o 500 1000 1500 2000 2500

C'est dans ce contexte que dix nouvelles écoles vont apparaître dans le paysage hubertin.

54 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

'ÉCOLE SPRINGFiElD PARK (1915)

tte école rudimentaire anglophone et de nfession protestante est située sur la rue ringfield, dans le quartier du même nom. Elle uvre ses portes le 20 septembre 1915 avec uze élèves, garçons et fi Iles de niveau rimaire. Peu d'éléments ont été conservés ur éclairer l'histoire de cette petite école.

l'école tem . (ColJeetio 'Porillre / TemPo 11 de lil Société d' ~ilry schoolhou '11Jstoire de s.' :s'E1, 191S ilmt-H,·L

L'ÉCOLE NUMÉRO 7 (1929) / L'ÉCOLE SAINT-JOSEPH (1941) / L'ÉCOLE SAINT-THOMAS (1956)

L'école de l'arrondissement numéro 7 est construite en 1929 par la Commission scolaire catholique de Saint-Hubert. Cette école mixe est fréquentée par des élèves de langue française et anglaise.

En 1941, cette école cathol ique dessert toujours le quartier Saint­ Lambert Annexe - Croydon. Elle est située sur la 3e avenue, soit le boulevard Payer actuel. Elle se trouve entre les rues Domville

et Stratton, la rue Légion d'aujourd'hui (1) • C'est à ce moment que le curé Lauzon, de concert avec la Commission scolaire catholique de Saint-Hubert, demande à la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe de venir s'installer à Saint-Hubert pour diriger l'école numéro 7. Deux religieuses sont engagées, une francophone et l'autre anglophone. L'école porte Voici la façade de l'école Saint-Joseph numéro 7, en 1942. désormais le nom de Saint-Joseph. Celle-ci était jusqu'à cette date flle est sise au 5400, boulevard Payer. tenue par des institutrices laïques. En juin 1946, un (Courtoisie de Denise Carmel) agrandissement s'impose et un deuxième étage est ajouté.

'1 1956, cette institution devient une école uniquement de garçons et est appelée, Saint-Thomas. le ferme ses portes vers 1967-1968 pour cause d'insalubrité. Cette bâtisse est abandonnée pendant uelques années et par la suite, elle est démolie. Aujourd'hui, c'est le Centre culturel Saint-Thomas­ Villeneuve qui occupe ce site.

La rue Légion dans Saint-Hubert portait le nom de Stratton à cette époque. 55 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Madame Denise Carmel, ancienne élève à l'école Saint-Joseph numéro 7 a accepté de partager ses souvenirs:

« Mon école était située sur la 3e avenue, entre les rues Domville et Stratton. Les Sœurs de Saint­ Joseph de Saint-Hyacinthe donnaient l'instruction et l'éducation aux enfants. 1/ y avait quatre classes, trois françaises et une anglaise. À cette époque, les toilettes étaient comme des bécosses (latrines), une de chaque côté, à l'entrée arrière.

Souvent une personne venait nous présenter des films relatant des événements qui s'étaient passés dans le patelin. Les religieuses cuisinaient des sortes de chips qu'elles ne vendaient pas très cher.

Presque à chaque année, nous faisions un petit voyage. Un jour nous sommes parties en autobus jusqu'à Saint-Hyacinthe, à la maison-mère. J'y ai découvert pour la première fois un aspirateur. Une autre année, c'était un voyage à Saint-Célestin pour y visiter des chapelles. 1/ y avait plein de reliques. Saint-Cyrille de Wendover m'avait impressionnée, car il y avait là un gros moulin à scie. Avant la période d'examens, je me rappelle d'un pique-nique à l'Île Sainte-Hélène. Nous sommes montées dans la tour et nous avons admiré le paysage.

À la récréation, les garçons jouaient surtout au baseball avec la religieuse qui enseignait l'anglais, sœur Sainte-Marceline. Souvent à la récréation, nous enfilions les aiguilles ou encore nous dansions à la corde.

Un beau jour de 1942, la fournaise a explosé dans la classe. Nous sommes sorties très vite et lorsque nous y sommes retournées, le plancher était tout bombé. 1/ y avait de la suie partout. C'était impressionnant pour des enfants.

Une fois par mois, nous allions à l'église, au coin des rues Grande Allée et King George, soit l'actuelle rue Auteuil. C'est là où se trouve aujourd'hui le petit centre d'achat, en face du marché Bellemare. Nous devions marcher un demi-mille, deux par deux en silence ou en récitant le chapelet.

Pour notre communion solennelle, le 18 mai 1950, sœur Thérèse-du-Sacré-Cœur nous a remis à chacune un carnet souvenir avec un écusson à l'intérieur. "

Carnet souvenir de ma communion solennelle. (Courtoisie de Denise Carmel) e aL

56 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 1960)

« Le 10 novembre 1991, lors du 50e anniversaire de la congrégation des Sœur Saint-Joseph à Saint-Hubert, j'ai rencontré trois religieuses qui m'avaient enseigné: sœur Louis-f1e-Monfort en le année, sœur Paul-f1e-Jésus, en 2" année et sœur Simone Poulin, en 1943. " (Courtoisie de Denise Carmel)

L'école Saint-Joseph numéro 7 vers 1952. (Courtoisie des Sœurs Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe)

t

Madame Denise Carmel dans sa classe à l'école Saint-Joseph (école numéro 7), en 1948-1949. Elle est assise dans la première rangée à droite. (Courtoisie de Denise Carmel)

C'est ainsi que se termine l'historique de l'école Saint-Joseph numéro 7. Dans des pages qui suivront, GUS apprendrez qu'il ya eu une autre école Saint-Joseph construite au milieu des années cinquante.

57 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE SAINT-JEAN-DE-LA-LANDE (1947) / L'ÉCOLE LOUIS-DE-CHÂTAUGUAY (1972) / SA L'ÉCOLE GAÉTAN-BOUCHER (1984)

Dans les années 1940, à une courte distance de Chambly, des familles se regroupent dans le quartier le East Greenfield. La paroisse Saint-jean-de-Ia-Lande naît de ce regroupement en 1946. il Le 29 avril 1945, une résolution est prise pour l'achat d'un terrain afin d'y construire une école dans c l'arrondissement numéro 3. Le coût de la construction est de 15 493$. C'est dans cette école de e brique, qui servira aussi d'église, que la première messe sera célébrée. C'est le 2 avril 1947, grâce à y la vigilance du curé Alcide Gareau et de Monseigneur Forget, que l'école nommée Saint-jean-de-Ia­ 1 Lande, ouvre enfin ses portes. En septembre de la même année, l'école accueille douze élèves francophones et anglophones, répartis entre la première et la cinquième année. C'est une école de 9 deux classes dirigée par les sœurs de la congrégation de Saint-joseph. Elles y enseignent de 1947 à 1972. En 1950, deux autres degrés sont ajoutés, soient les sixième et septième années. En 1955, l'école est agrandie et rénovée.

En 1970, l'école Saint-jean-de-Ia-Lande dessert les élèves de la première à la cinquième année. Un an plus tard, une maternelle est ajoutée. En 1972, elle devient l'école Louis-de-Châteauguay avec une clientèle primaire allant de la maternelle à la quatrième année. Par la suite, elle accueille des élèves de la maternelle à la sixième année. En 1984, après une deuxième rénovation, l'école Louis-de­ Châteauguay change de nom pour devenir l'école Gaétan­ ( Boucher. Ce nom est choisi en l'honneur de Gaétan Boucher, premier patineur de vitesse canadien à remporter l'or aux jeux olympiques de Sarajevo, en 1984.

L'école Gaétan-Boucher, sise au 4850, boulevard Westley en 2007. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

58 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) SAUE PAROISSIALE, UNE ÉCOLE TEMPORAIRE (1950)

., 1949 et 1950, la population étudiante prend un essor considérable à Saint-Hubert. Le Québec est ., plein « baby-boom ». Le nombre de classes de l'école du village, dans l'arrondissement numéro n'est plus suffisant. Il faut donc songer à déménager les élèves dans un lieu plus adéquat. Certaines s filles sont déplacées vers la maison de pierre située sur le terrain du couvent, soit l'école numéro -. À cette époque, cette école est surnommée l'Artisanat. Les élèves de quatrième et de cinquième 'lnée sont installées dans la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, derrière l'église. Certains sont '1voyés à la salle paroissiale. À partir de 1952, d'autres vont aller à l'Académie Ave-Maria, tuellement l'école Paul-Chagnon.

~ 1950, les Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, qui ont la charge de dispenser l'éducation à l'école du 'lIage depuis 1937, sont débordées et dépassées par l'indiscipline de certains adolescents. On les ~ansfère alors dans des classes de la nouvelle salle paroissiale, à côté de l'église. Les garçons sont ssitôt évincés de cette salle par le curé Ernest Coursol. Il les trouve vraiment trop turbulents. Les rçons retournent donc dans leur école modèle et les filles s'installent dans la salle paroissiale.

,.. tte même année, il devient à nouveau nécessaire d'aménager deux classes de garçons dans la salle roissiale. C'est alors que Léon-Benoit Desroches est engagé et qu'il se joint à l'équipe d'instituteurs ur les garçons de la cinquième et de la huitième année. Dès son arrivée, il impose le respect et la

iscipline. Il dit à ses élèves: « j'agirai en homme avec des hommes. Il Monsieur Desroches est igeant et ferme mais juste avec ses étudiants. Il s'avère un très bon instituteur.

fin que ses élèves puissent jouer au hockey, il décide, avec eux, d'installer une patinoire qu'il arrose tous les soirs et même les fins de semaine. Le professeur Desroches est par contre contesté ar la direction scolaire. Il est jugé beaucoup trop sévère. Un jour, dans 1 un de ses cours, il ose affirmer que les bébés ne naissent pas dans les choux, ce qui provoque alors un tollé parmi les âmes ien pensantes du village. En 1953, après maintes réprimandes, Monsieur Desroches décide de .juitter Saint-Hubert pour aller enseigner à McMastervilie.

\'~onsieur Jacques Lacoste raconte ses souvenirs se rapportant à la salle paroissiale

" La salle paroissiale, inaugurée le premier octobre 1950, fut aussitôt louée à la Commission scolaire pour y loger des classes. flle était située à côté du presbytère, dos au cimetière. 1/ y avait une classe dans le" pit ", c'est-à-dire le haut du bâtiment, où on aperçoit la grande fenêtre au-dessus de la porte d'entrée. Les autres classes étaient installées dans la salle, séparées par des rangées de tables ou de chaises.

Ce bâtiment servait uniquement aux garçons au départ, mais le curé Coursol les trouvant trop turbulents, décida de les mettre dehors. Après un compromis, il accepta les filles comme élèves à la salle paroissiale et les garçons retournèrent à la maison de pierre, le restaurant L'Ancêtre d'aujourd'hui.

L'intérieur de la salle était recouvert de panneaux de papier compressé de quatre pieds sur huit. Les joints étaient recouverts de baguettes de bois. Je me souviens que lorsqu'il pleuvait, nous ne pouvions pas jouer dehors. Nous devions rester dans la salle, le dos au mur. Ce mur n'était pas très solide, car un petit coup de talon faisait un trou dans le panneau. C'était un geste évidemment répréhensible pour le curé. 1/ n'en fallait pas plus pour qu'il nous" foute" dehors.

59 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 a 7960) Cette salle servait aussi pour les assemblées municipales, scolaires et politiques ainsi que pour les réunions des scouts. Des réceptions, des spectacles et des danses pour les jeunes avaient lieu dans cette salle.

Vers 1966 ou 1967, on décida de démolir la salle paroissiale, car elle n'était plus sécuritaire. 1/ lui manquait des sorties d'urgence, le système de chauffage était inadéquat, l'aération était

mauvaise, .... Il

le premier octobre la bén'<-I''-'#' 7950 avait lieu ni/u/on de la It. '. le curé Ernest C L sa e PiJrolsslale. " ourso, Sortant de " est ICI accompagn •d '.sa "salle, (Court " -1 e e paroissiens OISle ue Ciselle Chagnon) .

Nous avons, de plus, recueilli le témoignage d'une religieuse du Sacré-Cœur de Jésus, enseignante à la salle paroissiale de Saint-Hubert de 1951 à 1952. Le voici.

Il J'enseignais à une première année de garçons et de filles, au sous-sol de la salle paroissiale. Deux soupiraux servaient de fenêtres et les lumières étaient allumées à longueur de journée. Comme le plancher était en ciment, les petites filles avaient des petits tapis sous leurs pieds et moi, je portais des chaussures de feutre.

Tous les jours, à l'heure du dÎner, j'allais reconduire un groupe de mes élèves qui traversaient le chemin de Chambly. Les autres élèves restaient dans la classe, la tête couchée sur leur pupitre en attendant mon retour.

60 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 7960)

Une journée que j'étais allée reconduire les élèves, il y eut tout à coup une bourrasque et la porte de la classe se ferma et embarra les élèves. À mon retour, j'entendais de loin des gémissements et des pleurs. En ouvrant la porte de la classe, j'aperçus certains de mes élèves montés sur les chaises, d'autres sur les pupitres. Contents de me voir arriver, l'un d'eux me dit : « J'ai vu peur Il. 1/ avait la figure en larmes.

Un jour, un élève avait répandu du papier de toilette dans des latrines. J'ai essayé de connaÎtre le coupable. 1/ y eut un grand silence. Tout à coup, un petit garçon se leva et dit: « C'est moi ", mais il ajouta :« Ne le dites pas à sœur Lose! "

Vers la fin de l'année, à la récréation, nous formions un cercle et non loin du presbytère, nous chantions en chœur:

« Quand arrivent les vacances Tout le monde est fa tiqué, vous savez, On a pas mal de science Le corps est épuisé vous savez. " Refrain: « 1/ faut s'escouer, scouer, scouer, scouer /1 faut s'escouer sans se ménager. "

L'année suivante, j'avais moins d'élèves mais j'étais toujours dans la grande salle. Alors, on m'a déplacée à l'endroit où l'on s'installait pour présenter des vues (films). Le plafond était en forme de dôme. Donc, il fallait placer les plus grands au centre de la classe et les autres vers les côtés. Un jour, le photographe arrive dans ma classe. Imaginez la difficulté qu'il a pour installer son écran à cause du plafond.

Dans la grande salle paroissiale, un demi-mur séparait les grandes des petites de première année. Une autre classe se trouvait dans la sacristie, l'ancienne chapelle du Sacré-Cœur. Nous comptions sept classes dirigées par les religieuses. Les garçons se trouvaient à l'école du village. Nous avions hâte d'avoir une belle école. Nous étions tout heureuses de voir bâtir l'Académie Ave Maria, espérant l'étrenner. "

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Chemin de Chambly ~ 1: Une partie du chemin de Chambly ~ :z: 1- Le pensionnat vers 1875 t 2- L'église et le presbytère en 1872 3- La salle paroissiale démolie vers 1966-1967 ~ 4- L'école no 5 de 1880 (aujourd'hui située au Village historique de carignan) 5- La maison de la fabrique démolie vers 1968 -!c o 6- L'école modèle no 1 de 1875 (aujourd'hui le restaurant L'Ancêtre) s:

-. Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 1960)

'ÉCOLE DU SACRÉ-CŒUR (1951)

'1 décembre 1948, Monseigneur Forget fait une demande auprès des Pères du Sacré-Cœur pour Jnder une paroisse dans le quartier Brookline. Celle-ci prend le nom de Saint-Isaac-Jogues. Les esses du dimanche se font dans la petite école de deux classes comprenant sept niveaux, car 'glise n'est pas encore construite. Le 3 juin 1949, c'est le début de la construction de l'église et du 'esbytère. En mars 1950, l'église ouvre finalement ses portes aux paroissiens.

'1 1951, une nouvelle école de quatre classes de niveau élémentaire voit le jour dans la paroisse. le porte le nom d'école du Sacré-Cœur. Cette école répond aux besoins d'un quartier désigné sous nom de Rang du ruisseau. Sœur Rose-de-l'Eucharistie (Berthe Clément) est la fondatrice et rectrice de cette nouvelle institution. Elle enseigne de la sixième à la neuvième année, aux garçons . aux filles. En 1973, l'école est cédée à la ville de Saint-Hubert et en décembre de la même année, 1 ferme ses portes. Cette bâtisse devient le Centre culturel Bienville.

'1 1982, après de nombreuses démarches, le secteur a vu naître une nouvelle école qui répond aux igences de la population. M. Paul Lagacé devient le directeur et l'école élémentaire porte ormais le nom du Jardin Bienville.

L'école du Jardin Bienville sise au 8370, rue Gervais (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

e religieuse de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur qui a enseigné à l'école du Sacré-Cœur laissé ce témoignage:

"Après l'école du village, j'ai été enseignante avec deux autres compagnes à l'école du Sacré-Cœur, à Brookline, de 1951 à 1954. Je peux dire que j'ai bien aimé les élèves de cet endroit, mais je me suis ennuyée pendant un certain temps. Un jour, je rencontre un petit garçon d'environ quatre ans et je lui demande : " Que feras-tu lorsque tu seras grand? " Et le petit de me répondre :« Un curé en machine ", parce qu'il voyait celui-ci sortir du garage en machine, c'est-à-dire en automobile. "

63 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

L'ACADÉMIE AVE-MARIA (1952) / L'ÉCOLE SAINT-HUBERT (1958) / L'ÉCOLE PAUL-CHAGNON (1970)

L'Académie Ave-Maria, en 1952, avec ses dix classes. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

En 1951, avec la population grandissante, il ya la construction d'une nouvelle école qui ouvrira se~ portes à l'automne 1952. Elle est nommée Académie Ave-Maria. Elle est bénite par Monseigneur Gérard-Marie Coderre. Ces nouveaux locaux partagés en dix classes sont occupés en partie par le filles. Il y a aussi quelques classes mixtes.

En 1958, l'Académie, fréquentée surtout par des filles au début, devient une école de garçons et porte désormais le nom d'école Saint-Hubert. En plus du primaire, une annexe est ajoutée pour recevoir les élèves du niveau secondaire, de la huitième à la onzième année. Une formation générale et scientifique est alors dispensée. En 1965, les élèves du niveau secondaire quittent cet établissement pour aller à la polyvalente Gérard-Fillion, située à Longueuil. Cette dernière est la première polyvalente du territoire.

En 1969, suite à une réorganisation du territoire, l'école Saint-Hubert ne reçoit plus que les élèves du primaire des troisième, quatrième et cinquième années. Le 8 juin 1970, l'école change à nouveau de nom et devient mixte. Paul-Chagnon est le nom qui lui est attribuée pour rendre hommage à cet ancien président de la Commission scolaire. C'est maintenant une école de quartier qui dessert les élèves de la première à la sixième année.

Monsieur Lacoste y met son petit grain de sel

« Tout était neuf à cette école. L'ameublement et l'éclairage étaient modernes. Il y avait un chauffage central et plusieurs toilettes étaient disponibles. C'était le grand luxe pour les jeunes filles qui avaient commencé l'année scolaire dans la salle paroissiale. files se retrouvaient tout à coup dans cette belle école neuve. La supérieure d'alors était sœur Saint-Paul-de-/a-Croix, de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. "

64 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Débuts de la construction de l'Académie Ave-Maria, en mars 1952. En arrière plan se trouve le couvent de Saint-Hubert avec sa première rallonge. (Photo tirée du livre Saint-Hubert, 1860-1985)

L'école Paul-Chagnon, en 2007. Elle est sise au 5295, chemin de Chambly. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

En décembre 1952, un mois après son inauguration, l'intérieur d'une classe de l'Académie Ave-Maria est photographié. Sur la photo: Lise Beauchemin, Jeannine Chagnon, ? Bérubé, Martine Drouin, Marie-Élise Perreault, Louise Lupien, Pierrette Gagné, Jeannine Fowler, Ginette Veilleux, Yolande Collin, Rachel/e Anctil, Marielle Brunel/e, Gisèle Massé, Marie Flipot Lise Coutu, Annette Richer, ? Vézeau, Lise Desbiens, Madeleine Bolduc, ? Rouillier, Annette Grisé, Louise Brosseau, Monique et Gaétane Jobin sont présentes. (Courtoisie de Giselle Chagnon)

65 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

L'ÉCOLE SAINT-JOSEPH (1956) / L'ÉCOLE D'IBERVILLE (1972)

École D'Iberville, sise au 5035, rue Redmond. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Vers 1955, il Y a tellement d'enf nts d'âge scolaire dans le quartier Croydon que certaines résidenc s privées du secteur sont mises à la disposition des élèves pour y dispenser des cours. En 1956, 1 construction d'une nouvelle école est n'cessaire et Ile se réalise dans la paroisse Saint-Thomas-de-Villeneuve sur la rue Redmond. Cette nouvelle ~~:::::::::::;;;~r-::::::::: institution porte le nom de Saint-Joseph l et est une école uniquement de fill s. Cette école remplace la première école Saint-Joseph numéro 7 qui était mixte. Les r ligieuses ainsi que les étudiantes déménagent dans cette nouvelle école. Pour se rendre à leur résidence, les religieuses n'ont qu'à traverser un petit corridor annexé à cette nouvelle école. En 1968, la résidence de religieuses est transformée en classes. Les sœurs enseignantes doivent donc quitter leur logis pour aller s'installer dans une maison de la rue Baillargeon.

En 1969, une nouvelle aile, à droite de l'école, est ajoutée. L'allure de l'école n'a pas changé depui L'ancienne partie est située dans l'aile gauche de l'école actuelle. En 1971, une maternelle est ajoutée. L'école compte alors des enfants fréquentant la maternelle jusqu'à la sixième année. L'école élémentaire Saint-Joseph change de nom et devient officiellement l'école D'Iberville en 1972. Deux religieuses continuent d'y enseigner jusqu'en 1995.

66 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 7960)

L'ÉCOLE REGENT PARK NUMÉRO 1 (1956) / L'ÉCOLE IMMACULÉE-CONCEPTION (1957) / L'ÉCOLE DE MARICOURT (1972)

L'école Regent Park lors de sa construction en 1956. (Courtoisie de l'école De Maricourt)

En décembre 1955, la Commission scolaire catho­ lique de Saint-Hubert décide de construire une école de huit classes dans le quartier Springfield Park de l'arrondissement numéro 1. En janvier 1956, elle prend le nom de Regent Park. L'ouverture de l'établissement se fait le 4 septembre de la même année. Sœur Marie-Salomé (Alice Ouellet), de la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, et Réal Dugas en sont les directeurs.

Le 16 octobre 1957, Eugène Savaria, commissaire, propose que l'école se nomme Immaculée­ Conception, puisqu'elle est dans la paroisse du même nom.

Les cours se donnent de la première à la septième année. Cent quarante-huit élèves sont inscrits. Soeur Marie-Salomé est toujours la directrice et le sera jusqu'en 1960. En 1958 et 1959, Réal Dugas enseigne à la classe des garçons. L'école compte alors cent soixante-treize élèves. Monsieur Dugas est à la fois instituteur et directeur de cette école jusqu'en 1964. Cette année-là, une première maternelle ouvre ses portes. En 1968, un premier agrandissement s'impose. Quatre nouvelles classes sont ajoutées ainsi qu'une salle de récréation et une maternelle. En 1971, l'école accueille des élèves de la maternelle à la sixième année et compte quatorze locaux.

En 1972, un deuxième agrandissement est nécessaire et l'établissement prend alors le nom d'école De Maricourt. En 1990, une garderie est implantée. Les résidents du secteur sont fiers de leur école de quartier et ils fêtent en grand son 50e anniversaire en 2006.

Groupe d'enfants et d'adultes fêtant les 50 ans de l'école De Maricourt, au mois de septembre 2006. (Courtoisie de l'école De Maricourt)

67 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

Un ancien élève, Pierre Massé, nous livre ses souvenirs concernant cette école

" Si ma mémoire est bonne, l'école Immaculée-Conception a été ouverte pour la fête de /'Immaculée-Conception, au mois de décembre 1957, à peu près en même temps que l'église. Nous venions de l'école du village et de la salle paroissiale, juste à côté de l'église de Saint-Hubert.

J'avais à l'époque neuf ans et j'étais bien content d'entrer dans une école toute neuve, moi qui n'avais connu que de vieilles écoles. De plus, l'école Immaculée-Conception était plus proche de chez moi. Les religieuses du Sacré-Cœur étaient les principales institutrices avec deux ou trois laïcs. La directrice de l'école était sœur Marie-Salomé.

À tous les matins, la directrice sortait avec sa cloche et nous entrions dans la grande salle de récréation. Nous devions nous mettre en rangs, faire le salut au drapeau et réciter une prière. La directrice était sur la scène pour diriger le tout. Par la suite, nous nous rendions en silence à nos classes respectives avec notre professeur qui nous précédait. Dans la salle de récréation, il y avait un piano installé sur la scène. Une religieuse donnait des cours à ceux qui le désiraient.

Nous devions nous engager à ramasser les papiers, à laver les tableaux et à épousseter les bureaux. On prenait soin de notre école. On était chez nous à l'école. Très tôt, nous avons développé un sentiment d'appartenance. Je me souviens que j'allais sortir les vidanges le samedi matin avec mon ami Lucien Drolet et que pour nous remercier, les religieuses permettaient à mon ami de jouer au piano.

J'ai fréquenté cette école jusqu'en septième année. Cette année-Ià, l'école a cessé d'être mixte. C'était la première fois qu'un homme venait y enseigner. C'était aussi la première fois pour moi que je me retrouvais dans une classe composée uniquement de garçons. M. Dugas, le nouvel instituteur, était un professeur très impliqué et très proche de nous. 1/ nous faisait faire plein d'expériences comme monter un aquarium, aller ramasser du miel et bien d'autres choses. Les instituteurs avaient beaucoup d'imagination pour nous faire apprécier notre école en nous proposant toutes sortes d'activités: pièces de théâtre, chorale... Les religieuses demeuraient au troisième étage de l'école et se rendaient très disponibles aux élèves, même après les heures de classe, pour les aider dans leurs leçons où simplement pour parler de sujets qui les préoccupaient.

À l'adolescence, j'ai fait partie de plusieurs mouvements et, encore là, mon école était le point de ralliement pour tout ce qui se passait dans la paroisse: danses, défilé du père Noël, guignolée et j'en passe. À cette époque, l'école et la paroisse collaboraient beaucoup. Elle servait aussi de centre de loisirs pendant les vacances scolaires. Je demeure encore dans ce quartier. Nos trois enfants ont fréquenté cette école.

Mon épouse Carole est arrivée à l'école Immaculée-Conception en mai 1957 pour y faire sa sixième année. Elle faisait pour la première fois l'expérience d'une école mixte. Elle était vraiment impressionnée, car elle venait d'un gros collège de filles de Montréal. Très vite, elle a aimé son école. Carole raconte parfois une petite anecdote en souriant. Elle dit qu'un jour, elle a été témoin d'une chicane entre deux garçons de sa classe. L'instituteur d'alors a dû faire venir la directrice pour rétablir l'ordre. Celle-ci ne s'en est pas laissé imposer et s'est placée entre les deux garçons pour les séparer. Elle en a même perdu son voile.

Je me suis impliqué pendant dix ans dans le comité de parents pour faire en sorte que les enfants aiment leur école et qu'ils développent à leur tour un sentiment d'appartenance pour leur école. "

68 (J 860 à 1960) scolaire de Saint-Hubert Survol du patrimoine

au 3675, rue Coderre. De Maricourt., sise École de Saint-Hubert) Société d'histoire (Collection de la

69 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hl/ben 0860 à 1960) l'ÉCOLE ST. MARY'S (1958) / L'ÉCOLE AUX-QUATRE-SAISONS (1979) / PAVILLON LE TREMPLIN (1995) / LAURENT-BENOIT

L'école St. Mary's, sise au 5030, rue Orchard. (Courtoisie de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe)

En 1957, la Comm ission scolaire catholique de Saint-Hubert décide de bâtir une nouvelle école dans le quartier Croydon dans le but de centr 1iser le élèves de langue anglaise. Elle se situe à l'intersection de la 3e avenue, soit le boulevard Payer actuel, et de la rue Saint­ André soit la rue Orchard d'aujourd'hui.

En janvier 1958, l'écol ouvre ses portes avec ses dix classes mixtes. Elle est nommée St. Mary's et accueille les enfants du niveau primaire. Durant l'année scolaire 1958-1959, deux cent quarante-huit enfants fréquentent cette institution. Les rel igieuses de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph d Saint-Hyacinthe en sont les institutrices. En 1962, l'école n'est fréquentée que par des étudiantes de langue anglaise des première, deuxième et troisième années. À partir de 1965, la congrégation de Filles du Saint-Esprit prend la relève. En 1969, l'école redevient mixte. Les religieuses enseignent au premier cycle du niveau primair , soit les première, deuxième et troisième années. Un changement d'orientation s'effectue en 1976-1977. Désormais, l'enseignement est offert aux filles et aux garçon de langue française et anglaise du premier cycle. En septembre 1978, l'école devient francophon et mixte. L'enseignement est donné aux enfants des niveaux préscolaire et primaire de la première à la cinquième année. Le 27 juin 1979, l'école St. Mary's devient l'école Aux-Quatre-Saisons.

L'école des Quatre-Saison, sise au 1820, rue Walnut. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

En septembre 1992, l'école élémentaire Aux-Quatre-Saisons change de vocation et devient une écol alternative ou innovatrice, c'est-à-dire une école où chacun suit le programme à son propre rythme. Les matières de base sont enseignées par le biais d'ateliers, de projets d'équipes t d'étude libre.

En juin 1995, un changement radical s'effectue. Le personnel de l'école tente de réunir les deux cycles du primaire, mais l'école est trop petite pour accueillir autant d'élèves. Les instituteurs et le élèves déménagent de la rue Orchard pour s'établir au 1820 de la rue Walnut, dans l'édifice où était

70 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960) auparavant l'école Arc-en-Ciel qui a existé de 1984 à 1995. L'école Aux-Quatre-Saisons garde son om et sa vocation première d'école innovatrice même si elle n'est plus dans le même bâtiment. En 1998, l'école Aux-Quatre-Saisons devient l'école des Quatre-Saisons, afin de se conformer aux recommandations de l'Office québécois de la langue française.

Le bâtiment construit en 1957 et qui est déserté par l'école Aux-Quatre-Vents en 1995 accueille cette année-là une nouvelle institution. Il devient une annexe de l'école D'Iberville et prend le nom de Pavillon le Tremplin. Il accueille désormais les élèves des deuxième et troisième années de l'école D'Iberville. Puis, il devient temporairement une annexe de l'école Laurent-Benoit qui reçoit les "lèves de cinquième et sixième année. Le bâtiment retourne à l'école D'Iberville en septembre 2001 t ferme ses portes en juin 2006.

Le Pavillon le Tremplin situé au 5030, rue Drchard. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

71 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE NOTRE-DAME-DE-LOURDES (1958) / L'ÉCOLE CHARLES-LEMOYNE (1972)

L'école Charles-LeMoyne, sise au 2505, rue Coderre. -- (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert) En septembre 1958, la population de Saint­ Hubert se dote d'une nouvelle école. Il s'agit de l'école Notre-Dame-de-Lourdes. L'école offre les services d'enseignement aux élèves de la première à la onzième année. Lors de l'inscription, les filles sont majoritaires, soi.t deux cent cinquante fi Iles et soixante-douze garçons. Sœur Rose-de-l'Eucharistie (Berthe Clément) dirige l'équipe d'institutrices. Elle est la directrice de cette institution de 1959 à 1981. Les formations générale, scientifique et commerciale y sont données de la huitième à Id onzième année.

En 1958, deux jeunes filles du couvent de Saint-Hubert, Ginette Normandin et Ginette Veilleux, viennent assister au cours scientifique offert à l'école Notre-Dame-de-Lourdes. Ce cours est enrichi comparativement au programme du couvent.

En 1964, des classes de maternelle s'ajoutent. Cependant, l'école ne compte plus que sept niveaux. En 1972, l'école Notre-Dame-de-Lourdes change de nom et devient l'école Charles-LeMoyne. De plus, au début des années 1970, les enfants de troisième, quatrième et cinquième années sont temporairement transférés à l'école Paul-Chagnon pour permettre à l'école Charles-LeMoyne, qui est à aires ouvertes depuis ses débuts, de s'organiser en classes fermées.

En 1985, des travaux d'agrandissement s'imposent pour recevoir une clientèle de plus en plus nombreuse. Plus de 1 000 enfants du niveau primaire y sont inscrits. Toutes les classes de la maternelle à la sixième année sont dorénavant mixtes.

À compter de 1990, un programme musique-études axé sur le violon est offert à certaines classes de la première à la sixième année.

Ainsi s'achève ce survol des écoles ouvertes à Saint-Hubert entre 1900 et 1960. Au total, dix établissements scolaires ont été retracés.

Nous terminons cette étude en faisant une incursion dans le secteur Laflèche. Bien que ce dernier ne se soit greffé à Saint-Hubert qu'en 1971. Nous croyons important de tracer un portrait des écoles qui ont existé sur cette portion de territoire. L'étude s'arrêtera aussi en 1960.

72 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) LES ORIGINES DE MACKAYVILLE / LAFLÈCHE

À la fin du 18e siècle, le chemin qui longe le rang de la Côte Noire, lequel constitue aujourd'hui le boulevard Grande Allée, est la seule route qui traverse ce secteur de la seigneurie de Longueuil. Il fait partie de la paroisse de Saint-Antoine-de-Pades de Longueuil. Une vingtaine de familles de cultivateurs y vivent.

En 1911, le lieutenant-colonel Francis Samuel Mackay, un Canadien français d'origine écossaise qui exerce la profession de notaire public à Montréal, achète plusieurs terres sur le rang de la Côte Noire. En 1913, il fonde la compagnie Mackay Realty Incorporated. La même année, le service de tramway de la Montreal and Southern Counties Railways est instauré, amorçant le développement de ce secteur. En 1920, il n'y a que six maisons de bâties dans cette région. Le territoire se nomme alors St. Lambert Heights. En 1921, le notaire Mackay établit un lotissement sur la Côte Noire. Le territoire accélère son développement et quarante familles de plus s'y installent. Les habitants, anciens et nouveaux, demandent alors une église paroissiale et une école.

Ils obtiennent gain de cause. Le 24 juillet 1921 a lieu la bénédiction de l'école Sacré-Cœur, construite par la municipalité scolaire de Longueuil. Le 22 septembre 1922, la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie s'installe dans la région et vient y enseigner. Le 25 juillet 1925, c'est l'érection canonique de la paroisse Saint-jean-Eudes.

Le 10 mai 1947, Mackayville est érigée en municipalité. Ce nom est donné en souvenir de Francis Samuel Mackay, décédé en 1946 et initiateur du développement de ce secteur. En 1950, Édouard Charruau obtient la séparation de Mackayville de la municipalité scolaire de Saint-Antoine-de­ Longueuil. La Commission scolaire catholique de Mackayville est fondée et s'occupe de construire d'autres écoles. En 1953, les Frères de j'instruction chrétienne arrivent à Mackayville.

Le 5 mars 1959, Mackayville change de nom pour devenir la cité de Laflèche. Ce nom est suggéré par Maurice L. Duplessis, alors premier ministre du Québec. Il admire l'oeuvre de Monseigneur Laflèche, évêque de Trois-Rivières en 1870 et souhaite lui rendre hommage. Cette même année, la Commission scolaire de Laflèche prend la relève en remplaçant la Commission scolaire catholique de Mackayville.

Le 5 octobre 1971, la cité de Laflèche est annexée à la ville de Saint-Hubert. En 2002, Saint-Hubert retourne dans le giron de Longueuil et prend le nom d'arrondissement de Saint-Hubert.

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1 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960) LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉCOLES CONSTRUITES À MACKAYVlllE ET À lAFlÈCHE DE 1921 À 1960

Voici maintenant l'histoire des huit écoles recensées sur le territoire de Mackayville et de Laflèche entre 1921 et 1960.

L'ÉCOLE SACRÉ-CŒUR (1921) / L'ÉCOLE SAINT-JEAN-EUDES (1925)

Au printemps de 1921, le secrétaire trésorier de la municipalité scolaire de Longueuil, Basile Lamarre, achète un terrain de la compagnie MacKay Realty Incorporated d'une superficie de 195 pieds sur 205. La municipalité scolaire désire faire construire une école sur la Côte Noire. Le site de cette école fait partie des terres en culture de Charles Lussier et de Louis Bétourney. Il est délimité, au Nord, par la rue Marie, sur le côté est, par la rue Mackay, du côté ouest, par la rue Grand ou l'actuel Grand boulevard, et à l'arrière par un ruisseau. Les plans de l'école montrent qu'elle aura une dimension de 49,S pieds sur 100. La construction se termine le 4 juin 1921. Elle prend alors le nom d'école Sacré-Cœur. En 1925, lors de l'érection canonique de la paroisse Saint-jean-Eudes, l'école prend aussi le nom de Saint-jean-Eudes.

Le tableau qui suit montre le nombre d'élèves qui ont fréquenté cette école au fil des ans.

1930-1931 1934-1945 1939 - 1940 1940 1946 150 147 193 164 369

En 1951, l'école Saint-jean-Eudes cesse d'être mixte et devient une école de filles dirigée par les sœurs de la congrégation des Saints Noms de Jésus et de Marie. En 1957 a lieu la fermeture de cette institution. En 1961, la Commission scolaire catholique de Laflèche vend l'école qui devient alors I,'Hôpital Régina. En 1964, l'hôpital prend le nom de Centre hospitalier Régina. Ce centre accueille des bénéficiaires atteints de maladies chroniques ainsi que des handicapés.

Plusieurs témoignages ont été recueillis concernant cette école.

Manuscrit écrit en 1935 par M. j.a.Gauthier, curé de la paroisse Saint-jean-Eudes :

" L'école ne comporte qu'une seule pièce et compte quatre classes. Elle est construite en briques rouges, J!intérieur est fini en plâtre. Les planchers sont de bois franc. La galerie est en ciment, le toit en pignon est muni d'un petit clocher. À farrière, il y a un petit hangar gris bleu annexé à fécole et qui sert d'entrepôt pour le bois et le charbon. Cette école est divisée en quatre classes et possède quatre vestiaires, huit toilettes et un lavabo. Chaque classe est munie d'une fournaise à charbon. Le secrétaire d'a/ors plante des érables et des peupliers un peu partout autour du terrain et fait recouvrir tout le terrain d'un pied de charbon. L'éco/e étant loin des voisins, une clôture s'avère donc inutile. Les garçons et les filles partagent les mêmes jeux à la récréation. Les premières institutrices sont mesdemoiselles Champoux et Pilon. En 1922, les religieuses des Saints Noms de Jésus et de Marie prennent la direction de fécole, quelques laïcs font aussi partie du corps enseignant. La première directrice de fécole est sœur Marie-Madeleine-de-Saint-Joseph, sa compagne est sœur Marguerite-du-Carmel. Ces deux religieuses voyagent en carrosse, matin et soir de Saint-Maxime.

75 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 il 1960)

L'école Sacré-Cœur sert également de chapelle à la desserte du Sacré-Cœur. Deux classes sont utilisées à cette fin jusqu'à l'inauguration de l'église du village en 1927. En 1927, un deuxième étage est ajouté. Une petite croix est installée sur le toit ainsi qu'une clôture autour de l'école. Le chauffage à l'huile remplace le charbon et les deux étages sont chauffés à la vapeur. »

L'école Sacré-Coeur était située au 860, boulevard Marie. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

L'école Sacré-Cœur, dirigée par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. La photo a été prise vers 1940. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

76 Survol du patrimoine ,. de Saint-Hubert 1860 seo aIre ( à 1960)

Voici l'équipe de hockey de /'école Sacré-Cœur supporteurs avec leurs (Collection vers 1950. de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Ce sont les élèves de maire de l'école Saint-jean-Eudes, Saint-Hubert en 1949. de 1984 à 1988 Monsieur Guy (Collection est dans la dernière Desgroseillers, de la Société rangée du haut, d'histoire de Saint-Hubert) au centre. 77 Survol du patrimoin cola ire de Saint-Hubert (1860 a 7960)

L'hôpital Régina" en 1963. Aujourd'hui, cette bâtisse est une division de Vigi Santé Limitée et porte le nom de Centre d'hébergement et de soins de longue durée Montérégie. (Courtoisie d'André Ouel/et)

Témoignage de Marguerite Bélanger-Rondou

" Je suis allée à récole Sacré-Cœur (Saint-Jean-Eudes), sur le boulevard Marie, de 1925 à 1933 environ.

l'étais jeune, mais je me souviens que les religieuses étaient gentilles avec moi. C'était les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. La directrice était sœur Marie-Madeleine. Ces dernières partaient le matin de la paroisse de Saint-Josaphat, en voiture tirée par les chevaux, pour se rendre à l'école et repartaient le soir, à 4 heures, pour retourner à Saint-Josaphat. La religieuse qui m'enseignait en 4e année se nommait sœur Louis-Hector. Elle était très jeune et fort

jolie. Je me souviens que mon père m'avait dit: " Elle est bien trop belle pour faire une sœur Il.

À la récréation, je jouais avec des marbres et des allées. Quelques fois, j'échangeais des marbres pour une allée. Un allée, c'était une bille (marbre), mais plus grosse que la bille ordinaire.

Je demeurais sur Grande Allée et j'avais trois minutes de marche à faire pour me rendre à récole.

C'est loin dans le temps et mes souvenirs se limitent à peu près à cela. Il

Témoignage de Jacques Bruno :

" rai fait ma se année à l'école Saint-Jean-Eudes, en 1943. Je me souviens que récole avait deux étages et qu'aux examens de cinqui­ ème année, les élèves, filles et garçons, puisque c'était à l'époque une école mixte, montaient au deuxième étage pour faire leurs examens. Les autres élèves restaient

au premier. Il

l'école Saint-Jean Euœ Cest tout simplement du fie~ en 1941. Remarquez que le . Sur cette photo fi'0ln. le boulevard Marie qui la taz;,n est Inexistant. Igurent Jeannine Benoit et F. ~,., e est en sable battu. (COurtoisie de Je B . rançolse Bourbeau an eaulleu) .

78 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (J 860 à 1960)

Voici maintenant l'intéressant témoignage de Jean Beaulieu qui donne une vision du Mackayville de l'époque.

Il On roulait les trottoirs la nuit ! C'est-à-dire que les étudiants ne pouvaient marcher sur les trottoirs de roche et de gravier, car il faisait trop noir. La rue n'était pas éclairée le soir et de surcroÎt, il y avait un fossé profond à côté du trottoir. Les élèves devaient marcher dans le milieu de la rue par sécurité, d'où l'expression rouler les trottoirs la nuit.

En 1946, les garçons comme les filles apprenaient à flaser (broder) avec du fil de soie.

Le boom démographique de l'après-guerre déstabilisa le roulement écolier avec l'arrivée massive de nouveaux citoyens à Mackayville. L'école conventionnelle devenant surpeuplée, on fit donc appel aux résidences privées pour donner les cours. La salle de séjour ou le salon faisaient office de classes.

. Des pièces de ft . Sise au 1887. rue S . ce e marson privée , amt-Char/es onts' ' 1 ervi de cl. (Courtoisie de lu B asses vers 1950. C OUrret)

En 1944, les taxes scolaires d'une résidence privée s'élevaient à 6$ par année. Aucun service n'était offert. Il n'y avait pas d'électricité, pas d'aqueduc, pas d'égout, pas de collecte de vidanges et les routes n'étaient pas carrossables. Il y avait un pompier volontaire et un policier à temps partiel. ~;;==;::~;;;;;~~sr~~E:n:-:1"944' le taux de natalité était de quatre enfants par couple. Le Québécois catholique était encadré de la naissance à la mort par le clergé. La paroisse servait à la fois de cadre religieux et de cadre institutionnel, puisque le système scolaire était contrôlé par l'Église. C'était une Église qui cherchait à exercer un rôle directeur sur la société et sur l'ensemble de la vie culturelle des catholiques. C'était une Église qui n'hésitait pas à intervenir dans toutes les sphères où elle croyait la foi menacée.

je me souviens que j'aimais bien fouiner dans les livres, mais nous devions choisir les bons livres. Certains étaient mis à /'index et si nous dérogions à la règle, nous commettions un péché mortel. Pour s'assurer que le livre était conforme, le mot imprimatur devait être cité dans une des premières pages du bouquin. Il signifiait que l'autorité ecclésiastique avait donné sa permission pour imprimer le livre.

En 1950, toujours faute de place, les cours se donnèrent à la salle paroissiale de Saint-jean-Eudes de Mackayville, située au 309, boulevard Grande Allée, entre la rue Prince et le boulevard Marie. C'était un bâtiment de deux étages, en béton, construit en 1946, sous l'égide du curé j.-O. Gauthier. Le rez-de-chaussée contenait la salle de quilles avec planteurs manuels. Le responsable en était Monsieur Normandin. Le deuxième étage abritait trois classes pour les garçons de la cinquième à la septième année. Les enseignants laïques furent Thérèse Bisson, René Trudeau, Monsieur Rioux, Marius Lapointe ainsi que Vincent et Jacques Plessis-Bélair. Ces salles de cours étaient mal isolées et le caquetage était courant. 79 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 il 1960) Sur ce même étage, la salle proprement dite comportait une scène. Elle faisait office de cinéma pour les jeunes. Les films religieux prédominaient, mais les organisateurs, M. Lapointe et M. Jean-Guy Samson, savaient capter le jeune auditoire en présentant les westerns américains tels que Gene Autry, Roy Rogers, Hopo/ong Cassidy, Tom Mix et Flash Gordon. Ces films étaient en noir et blanc et en représentation continue. JI y avait deux projecteurs équipés de lampes à cathodes et de grilles à électrons pour transmettre la piste sonore à deux gros haut-parleurs nasillards. Le coût d'entrée était de 15 cents.

Le curé ne manquait pas d'organiser des tombolas pour stimuler la ferveur de ses ouailles. La construction de la salle paroissiale est le résultat d'une gigantesque tombola orchestrée par le curé Gauthier qui s'est couronnée par le tirage d'une automobile Ford 1950. Cet événement eut lieu en plein champ, sur le boulevard Taschereau, près du boulevard Édouard. Cette salle paroissiale brûla en 1953. On enleva le deuxième étage de ce qui en restait pour en faire un commerce.

En plus du catéchisme abrégé de cent quarante-quatre pages, nous avions le catéchisme gris, version complète, c'est-à-dire que le catéchisme y était expliqué. JI comportait cinq cent huit questions que nous devions apprendre par cœur entre la troisième et la sixième année. "

- - / f f ~.

Une classe mixte de l'école Saint-Jean-Eudes, fréquentée par les adolescents et adolescentes lors de l'année scolaire de 1946-1947. (Courtoisie de Jean Beaulieu)

80 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Voici les élèves d'une classe, en 1946 : Roger Lanthier, Bertrand ?, Bernard Barrette, ? Guertin, ? Beaudoin, Fernand Gendron, Georges Rivarc1, jean Beaulieu, Élizabeth Waler, Lucille BenoÎ~ ? Perron, Bondu, Michel Langevin, Laurent Gauthier, Claude Bourbeau, ? Provost, ? Marcoux, Raymond Thiber~ André Lavoie, Léo Lanthier, ? Gadbois, ? Bourbeau, Pierre Demers, jean Martineau, jacques Martineau, Pierre Provos~ ? Duimet Denise Gauthier, Liliane Paradis, André Gauthier, Marcel Bertrand, ? Gingreault Richard Berthelet, jacques Drchard et Roch Desgroseilliers. (Courtoisie de jean Beaulieu)

Le commerce actuel Gigleur Pro-Max a remplacé la SiJlle paroissiale de Saint-jean-Eudes. 1/ est situé au 3097, boulevard Grande Allée. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

~ISTOIRE , ,. du CANADA

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nl\Y[R~.n\n\ \\\;I..\l,f. 'lIH~r."r'~tN1 1rCONfJ"'I':1 l;OUilir ,d' .. 1." '1 \ C E GÉOMÉTRIE

Les livres scolaires obligatoires dans les années 1950. (Courtoisie de jean Beaulieu)

81 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

Un dernier témoignage a été recueilli pour cette école, celui de Madame Tancrète Bourbeau. Elle a été élève et enseignante à l'école Saint-jean-Eudes :

« J'ai été étudiante à /'école Saint-jean-Eudes, située au coin de la rue Mackay et du boulevard Marie, de 1943 à 1945. J'avais 13 ans en 1943. Un de mes compagnons de classe fut Monsieur Guy Desgroseillers qui est devenu maire de Saint-Hubert en 1984.

je me souviendrai toujours de l'annonce de la fin de la guerre de 1945. J'étais en classe et tous les élèves et les religieuses étaient fous de joie. La guerre était enfin terminée. Le traité de paix avait été signé. Nous étions tous sortis à l'extérieur de l'école. Il y avait eu congé pour la journée. Vous savez, les temps étaient difficiles à cette époque. Nous devions acheter nos vêtements et notre nourriture avec des coupons. Nous étions rationnés et pour nous, la fin de la guerre était une libération.

Les religieuses demeuraient en face de l'école. Un soir d'Halloween, nous avons décidé, avec quelques copines, d'aller passer l'Halloween chez les religieuses d'en face pour ramasser des friandises. Ce ne fut pas une bonne idée, mais vraiment pas! Les religieuses nous accueillirent plutôt mal. Elles nous firent mettre à genoux sur la galerie glacée pour prier afin de racheter nos péchés. Nous étions congelées. La Toussaint, c'était une fête religieuse et l'Halloween, c'était païen. La religion et le clergé étaient sévères à cette époque. Ce fut la fin de la cueillette de friandises chez les religieuses d'en face. L'année suivante, nous n'avons même pas osé traverser la rue, par peur de représailles.

Les religieuses étaient sévères à cette époque et nous avions avantage à rentrer dans le moule. Nous devions être sages. Ça fonctionnait à la « claquette ». Un premier coup de claquette était donné pour se lever, un deuxième coup suivait pour se mettre en rang, dans le silence. Évidemment, il y avait la prière avant chaque cours.

J'ai enseigné à l'école Saint-jean-Eudes pendant 17 ans. »

Ainsi s'achève les témoignages pour cette école.

L'école suivante est décrite brièvement car peu de traces ont été laissées par celle-ci. Il s'agit de l'école « Little Red House ».

82 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960) l'ÉCOLE LITTLE RED HOUSE (1920)

\t\onsieur Heaven a laissé le témoignage suivant sur une petite école protestante et anglophone qu'il a fréquentée entre 1937 et 1944.

Voici ce témoignage :

(/ Known as the (/ Little Red House "the school was made of cedar shingles. It was located at the end of Grande Allée and Montcalm. Taxes were paid to the Longueuil School Board.

It was a two room school house, grades 1 to 3, 4 to 7, approximately sixtY students in ail. There was a wood stove in each classroom. 1 went there from 1937 to 1944. At the time, the teachers were Mrs Wallace, Mrs Goodfellow and Mrs Todd.

This school was closed in 1948 with the opening of the new school on the corner of Mackay and Holmes, which is now (2004) a (/ garderie ". "

Traduction libre :

(/ Connue sous le nom de (/ Petite Maison Rouge ", cette école était recouverte de bardeaux de cèdre. flle était située à l'extrémité de Grande Allée et de la rue Montcalm. Les taxes étaient payées à la Commission scolaire de Longueuil.

C'était une petite école composée de deux salles de classe, une pour la le à la 3e année et l'autre pour la 4e à la 7e année. Nous étions environ soixante élèves en tout. 1/ y avait un poêle à bois dans chaque classe. J'ai fréquenté cette école de 1937 à 1944. Les enseignants de l'époque étaient Madame Wallace, Madame Goodfellow et Madame Todd.

Cette école ferma ses portes en 1948, avec l'ouverture d'une nouvelle école au coin de la rue Mackay et Holmes. Cette dernière a été transformée en garderie en 2004. "

L'ÉCOLE NOTRE-DAME-DE-L'ASSOMPTION (1951) / L'ÉCOLE TERRY-FOX (1984)

À ces débuts, cette école mixte est sous la direction des Frères du Sacré-Coeur. En 1967, elle est dirigée par des laïques. C'est en 1984 que l'école devient anglophone et porte le nom de Terry-Fox.

Voyons maintenant l'école Mackayville Protestant School.

83 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

L'ÉCOLE MACKAYVILLE PROTESTANT SCHOOL (1953) / L'ÉCOLE LA FARANDOLE (1998) / LA GARDERIE LES JOYEUX CALINOURS (2004)

Dans son témoignage sur la Little Red House, M. Heaven mentionne que les élèves sont déménagés en 1948 dans une nouvelle école, située au coin des rues Mackay et Holmes.

D'après les recherches effectuées, cette nouvelle école aurait plutôt été bâtie en 1953.

Il s'agit de l'école Mackayville Protestant School, une institution anglophone, protestante et mixte. En 1998, l'école devient francophone et catholique. Elle est mixte et s'appelle l'école La Farandole. Depuis 2004, une garderie nommée Les Joyeux Calinours occupe les lieux.

Cette photo, datant de 2007, représente l'ancienne Mackayville Protestant School ou l'école La Farandole. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

La garderie Les Joyeux Calinours, en 2007. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

84 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

L'ÉCOLE MONSEIGNEUR-FORGET (1956) / L'ÉCOLE OUR LADY QUEEN OF THE WORLD (1957) / l'ÉCOLE MONSEIGNEUR-FORGET (1980)

Les travaux de construction de l'école Monseigneur-Forget débutent en 1955, date de sa mise en chantier. Elle est érigée par la municipalité scolaire catholique de Mackayville, avec la collaboration du gouvernement de la province de Québec. Les travaux de construction se terminent en janvier 1956. Les Ursulines sont les premières institutrices de la nouvelle école. Sœur Joseph-de-Ia­ Providence devient la directrice de l'école. À l'ouverture, en septembre 1956, il Y a quatre cent six élèves répartis entre la première et la quatrième année. Il ya dix classes, dont certaines sont mixtes. On y retrouve également une classe anglophone de trente-six élèves. Par la suite, cette institution devient anglophone.

Pendant vingt-trois ans, l'école est anglaise, de confession catholique et porte le nom de Our Lady Queen of the World. Par contre, cette école anglophone accueille des classes francophones pour accommoder d'autres écoles du secteur qui sont débordées.

En 1980, l'école redevient francophone et reprend son nom d'origine. L'école Monseigneur-Forget compte aujourd'hui deux cent cinquante élèves, de la maternelle à la sixième année.

L'école Monseigneur-Forget, en 2006. Elle est, sise au 1700, rue de Gaule. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

L'ÉCOLE PROTESTANTE VINCENT-MASSEY (1958)

Cette école est sise au 1640, rue Walnut et est ainsi nommé en l'honneur de Charles Vincent Massey, gouverneur général du Canada en 1952. L'école ouvre ses portes le 30 octobre 1959. Les cours sont donnés aux élèves de la maternelle à la 7e année. Les enfants de familles protestantes de Ville , de Ville LeMoyne et de Ville Jacques-Cartier fréquentent cette institution. La Commission scolaire Riverside décide de fermer l'école au cours de l'année scolaire 2004-2005. En 2007, l'école est démolie.

85 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960) L'ÉCOLE JEAN XXIII (1959) / L'ÉCOLE DES QUATRE-VENTS (1985)

Le 14 septembre 1959, une nouvelle école est érigée dans la paroisse Saint-jean-Eudes. À ses débuts, l'école jean-XXIII accueille des élèves du primaire et du secondaire, de la première à la onzième année. Les titulaires de cette institution de 1959 à 1973 sont les Frères de l'instruction chrétienne. Le frère Charles-Antoine Hébert est le premier directeur. Pour l'année scolaire de 1963­ 1964, l'école jean XXIII devient uniquement une école primaire. À l'automne 1973, l'école est confiée aux soins des Sœurs des Saints Noms de jésus et de Marie. Sœur Marie-Ange devient la directrice et finalement en 1977 cette institution passe aux mains d'enseignants laïques.

Elle reçoit des élèves du préscolaire et de la deuxième à la septième année. Des écoliers en adaptation scolaire ou ceux éprouvant des retards au niveau académique sont aussi intégrés à cette école. Au milieu des années 1980, elle prend le nom d'école des Quatre-Vents.

ClitSSe dl 1" (Collection de l'l'cole /eiln X li] SOciété d'L' ~/l/, en 1959 Illstolre de . . Sillnt-H,.L_ Uljf>rt)

L'école des Quatre-Vents, en 2006. Elle est sise au 1940, boulevard Marie. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Une dernière école a été répertoriée. Il s'agit de l'école Maurice-L.-Duplessis

86 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (/860 à 1960) l'ÉCOLE MAURICE-l.-DUPLESSIS (1960)

La construction de l'école Maurice-L.-Duplessis remonte à 1959. Cette institution scolaire est nommée ainsi en mémoire de l'ancien premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, décédé à Schefferville en 1959. Dès son ouverture en septembre 1960, l'école compte deux cent soixante et seize élèves répartis dans onze classes de la deuxième à la neuvième année.

Les Frères du Sacré-Cœur dirigent alors cette école. Le frère Jos Armand devient le directeur. Le 4 novembre 1960, le curé de la paroisse Notre-Dame-de-I'Assomption, Omer Ménard bénit l'école.

En 1961, elle compte quatorze classes accueillant trois cent quatre-vingt-huit garçons. En 1970, l'école devient mixte et accueille des enfants du deuxième cycle du primaire. Les élèves du premier cycle fréquentent plutôt l'école Notre-Dame-de-l'Assomption qui est située, à l'époque, sur la rue laurier, l'actuelle rue Langevin. Aujourd'hui l'école Notre-Dame-de-l'Assomption située au 1648, rue Langevin porte le nom de l'école Terry-Fox.

À compter de septembre 1984, l'école Maurice-L.-Duplessis réunit les deux cycles et l'on y ajoute la maternelle.

L'école Maurice-L.-Duplessis, en 2006. Elle est sise au 3225, rue Windsor. (Collection de la Société d'histoire de Saint-Hubert)

Voilà qui met fin à l'apport du patrimoine scolaire du quartier Mackayville / Laflèche.

87 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960)

Sur cette carte de l'arrondissement Saint-Hubert, nous avons identifié les rues sur lesquelles sont situées les écoles (1860-1960) (La carte est tirée des bulletins Info-Loisir 2007)

88 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert 11860 à 1960) CONCLUSION

Depuis longtemps toutes les civilisations se sont basées sur la connaissance et l'éducation pour diriger leurs pays, afin de former un peuple qui regarde vers l'avenir.

C'est pourquoi, dès la fondation de Saint-Hubert en 1860, Moïse Vincent, Laurent Benoît et d'autres citoyens ont voulu mettre en place la Commission scolaire de Saint-Hubert, selon les lois de la province de Québec à cette époque.

Dans ce manuscrit, les écoles sont présentées en deux sections distinctes, celle couvrant les années 1860 à 1899, ainsi que celle du 20e siècle jusqu'à la révolution tranquille en 1960.

Dans les années 1860, les écoles de rangs sont construites sur le territoire de Saint-Hubert, puis les commissaires engagent des institutrices, pour dispenser aux jeunes écoliers les matières de base du cours élémentaire. Ces écoles sont prénommées: École numéro 1, école numéro 2, .... Elles sont bâties selon les besoins de la clientèle étudiante.

En 1870, la Congrégation des Soeurs du Bon Pasteur d'Angers arrive à Saint-Hubert, dans le but d'ouvrir un couvent pour les jeunes filles; lesquelles y reçoivent des cours de différentes matières scolaires, ainsi que des cours de formation personnelle.

Ce couvent de pierre construit à côté de l'église paroissiale est au coeur du village pour la joie de la communauté. Durant ces années, les écoles deviennent de plus en plus nombreuses et suivent l'accroissement de la population hubertine.

Un chapitre est aussi consacré au quartier Mackayville/Laflèche bien que ce dernier ne se soit joint à Saint-Hubert qu'en l'année 1971. Les écoles sont retracées pour ce secteur, entre 1921 et 1960.

Comme le titre l'indique, ce livre demeure un survol patrimonial. Nous y trouvons des pistes de recherche qui ouvrent la porte à d'autres secrets du passé. Nous espérons que ce livre vous a plu et qu'il vous a rappelé de bons souvenirs.

Le Conseil d'administration de la Société d'histoire de Saint-Hubert.

89 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) ANNEXE 1 : LES UNIFORMES SCOLAIRES

Les uniformes obligatoires n'ont fait leur apparition que vers la deuxième moitié du 20e siècle. Il n'en demeure pas moins que les étudiants dans nos institutions privées du Québec devaient tout de même être vêtus convenablement et proprement à l'époque.

Dans certaines écoles confessionnelles, le port de l'uniforme est de mise avec l'arrivée massive des congrégations religieuses dans les années 1940. Les élèves ont un code vestimentaire à respecter. Les jeunes filles doivent porter des tuniques propres ainsi que des blouses bien repassées. Les poignets et les cols sont rigides et même si c'est inconfortable, les élèves ne doivent pas déroger à cette règle vestimentaire. Les jeunes hommes portent des vestons et des cravates de couleur sombre. Les souliers sont toujours cirés et bien astiqués.

De nos jours, les uniformes sont toujours de mise dans certaines écoles privées et publiques même si certains élèves sont récalcitrants à les porter. Ces uniformes sont nettement plus confortables et plus faciles d'entretien qu'aux époques antérieures. Bien que les vêtements qui composent l'uniforme varient d'une école à l'autre, les institutions misent sur des habits classiques.

Dans un feuillet du pensionnat du Sacré-Cœur de Jésus pour l'année scolaire 1967-1968, divers prix d'uniformes y sont publiés. Par exemple, une tunique grise coûte 6,95$, une blouse blanche 4,25$ et un blazer 11,50$. Tous ces vêtements son achetés exclusivement au Centre d'uniformes de Montréal Ine.

Madame Ginette Veilleux-Laplante offre un témoignage sur le port de l'uniforme au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. Elle présente, de plus, un schéma de son uniforme et l'hommage qui lui était rendu. Il est à noter que le texte entourant le dessin de l'uniforme a été retranscrit au bas de la page pour en faciliter la compréhension :

« Lors des cérémonies religieuses, le port de l'uniforme était toujours de mise au couvent. Les élèves du primaire qui portaient un ruban rouge autour du cou étaient les Enfants de Jésus. Les élèves du secondaire, soit les grandes, portaient un ruban un peu plus large, de couleur bleu pâle. C'étaient les Enfants de Marie.

L'uniforme porté dans le cadre de l'éducation physique était composé d'une jupe bleue marine, à plis, d'une blouse blanche en coton avec un grand col de style matelot. 1/ y avait, de plus, une petite modestie, soit une pièce de tissu triangulaire amovible et attachée à la blouse par de petits boutons. "

90 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

't-'aus son.r•• 0::i ·_.USS h-::ur-Jusu1:l d-.; por tL-r dù jolis b•. s ~ ;.l~ .• VOIl>/ h;)ig0s qui s 1 hc.~ n5G, . 10 n.on1tion t si biJ t\Onh0Ur do vu lT S'..i­ joutor~. ~.voc notrJ 518­ )1 notro cOdtllliJe ~u ~t COtitWi..J. Yutlton âtudi ,nt J L;) rougo tr0s ci orubrG .~~"\ 1 .0, ~grél.u.l)nt8 du bL.nc '-(\ ., L'~n- ...... ::l~ cordonnùt. "~ : S6Llb1d""forll,J- t­ \!..l ':Y ' \ ~ il p. s un.....grd­ :. a;}, - c.blu h~rLJOni0? , ,1 \\ i l'T 'oublionù p_s . l'ToUS .. vons .J f,.. ­ .." ll'!'" t ruod ifi c; L." nos b~..ux s~u1i0 & _'1- "; [,.(,Jl1 do notru 'Cruns lux tt~ on_ .... ---.." u J . 1:. C.\G·~ll~.CJ, tel c!11t~irasJ sl _oca" ~ '~"'. u . , 1. 0- pp... ~ l t l'1 odun ts pour los (j Q t.i.· 7itjs étudiJntJs. 1 )J~J' ici. ~-~;ll W

Notre costume

cc Salut à toi, costume au rouge sobre et distingué. Nous serons toujours fières de te revêtir et ton insigne ne mérite-t-if pas un regard admirateur ? Nous sommes aussi heureuses de porter de jolis bas beiges qui s'harmonisent si bien avec notre élégant costume. N'oublions pas nos beaux souliers bruns aux talons militaires, si accommodants pour les activités étudiantes. En 1956, nous avons le bonheur de voir s'ajouter à notre costume le veston étudiant au rouge très sombre agrémenté du blanc cordonnet. L'ensemble ne forme-t-if pas une agréable harmonie? Nous avons également modifié la façon de notre costume, tel qu'il apparaÎt ici.

Vive le pensionnat du Sacré-Coeur de Saint-Hubert. »

91 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 7960) ANNEXE 2 : COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES QUI ONT ENSEIGNÉ DANS LES ÉCOLES DE SAINT-HUBERT

Communauté des Frères de l'instruction fondée par Jean-Marie de La Mennais et Gabriel chrétienne Deshayes en 1824

Communauté des Frères du Sacré-Cœur fondée par le père André Coindre en 1821

Congrégation des Filles du Saint-Esprit fondée par Marie Balavenne et Renée Burel en 1706

Congrégation des Frères des écoles fondée par Jean-Baptiste de La Salle en 1867 chrétiennes

Congrégation des Sœurs de la Providence fondée par Émilie Gamelin en 1800

Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de fondée par Marie-Euphrasie Pelletier en 1817 Charité du Bon-Pasteur d'Angers

Congrégation des Sœurs de Saint-joseph de fondée par Élisabeth Bergeron en 1877 Saint-Hyacinthe

Congrégation des Sœurs des Saints Noms de fondée par Henriette Céré, Mélodie Dufresne et jésus et de Marie Eulalie Durocher en 1843

Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de fondée par Angélique Le Sourd en 1789 jésus

Congrégation des Ursulines, autrefois fondée par Angèle Mérici en 1534 nommée La compagnie de Sainte-Ursule

92 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 7960)

ANNEXE 3 QUELQUES DATES IMPORTANTES DANS L'ÉVOLUTION SCOLAIRE AU QUÉBEC

1608-1760 C'est le Régime français. Il n'y a aucun système d'éducation. Les rares établissements scolaires sont dirigés par le clergé.

1639 Ouverture de l'école des Ursulines à Québec.

1668 Ouverture du Petit séminaire de Québec.

1760-1867 Régime anglais et Acte d'Union.

1801 Première loi scolaire au Bas-Canada.

1824 Les écoles paroissiales francophones sont tolérées mais non subventionnées.

1845 Les premières commissions scolaires sont créées.

1867 L'Acte de l'Amérique du Nord britannique reconnaît l'éducation comme une juridiction provinciale.

1943 Loi provinciale obligeant la fréquentation de l'école jusqu'à quatorze ans.

1964 Création du ministère de l'Éducation au gouvernement du Québec.

93 ~

1 c

l (

t t Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960) REMERel EMENTS

La réalisation de ce livre a été rendue possible grâce aux efforts collectifs d'un groupe de bénévoles passionnés par leur histoire locale, à savoir celle de Saint-Hubert.

Madame Diane L'Écuyer a été la recherchiste qui a frappé aux portes de généreux citoyens qui l'ont laissée entrer dans leur intimité, qui lui ont prêté leurs photos de famille, qui lui ont raconté leurs souvenirs et qui ont agrémenté ce volume de leurs témoignages. Elle a collaboré aux textes et s'est déplacée à plusieurs reprises dans les communautés religieuses qui ont œuvré à Saint-Hubert pour recueillir leurs informations. Nous la remercions pour son travail.

Un merci tout spécial est réservé à deux recherchistes, Messieurs Jean Beaulieu et Jacques Lacoste. Ce sont des chercheurs infatigables et férus d'histoire. Monsieur Beaulieu s'est dévoué dans les dossiers du secteur Mackayville. Monsieur Lacoste en a fait autant pour les dossiers du secteur Saint­ Hubert. De nombreux documents conservés dans divers centres d'archives ont été relevés. Monsieur Lacoste a été particulièrement efficace pour retracer les écoles ouvertes au 1ge siècle. C'est à lui que nous devons les cartes situant ces premières écoles et les informations relatives aux infrastructures scolaires locales de cette époque. Monsieur Beaulieu, quant à lui, a laissé de très pertinents témoignages qui ont orienté les recherches sur le secteur Mackayville / Laflèche. Grands mercis à tous les deux.

Madame Micheline Hébert a passé d'innombrables heures à collaborer au texte et à le saisir. Son dévouement à la Société d'histoire est notoire depuis nombre d'années. Elle a montré une infinie patience tout au long de cette recherche. Nous la remercions pour son travail.

Monsieur Robert Hébert est un collaborateur silencieux, mais inestimable. Les nombreux remaniements de ce volume ont été réalisés par lui et nous l'en remercions infiniment. Son travail de mise en pages est toujours de haute qualité.

Merci à Madame Andrée Bachand qui a accompagné Madame L'Écuyer dans certaines recherches à travers l'arrondissement de Saint-Hubert. Son travail efficace a été grandement apprécié.

Merci à tous les citoyens hubertins et aux religieuses de diverses communautés qui ont fourni des anecdotes sur leur vécu scolaire à Saint-Hubert. Sans eux, rien n'aurait été possible. Cela nous fait chaud au cœur de présenter leurs témoignages et leurs précieuses photographies.

Monique C. Martin, présidente de la Société d'histoire de Saint-Hubert

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Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (1860 à 1960)

BIBLIOGRAPHIE

Sources manuscrites

Divers centres d'archives ont été consultés pour réaliser cette étude.

Arch ives de citoyens de Sai nt-H ubert.

Archives de la Commission scolaire des Patriotes.

Archives de la Commission scolaire Marie-Victorin.

Archives de la Commission scolaire Riverside.

Archives de la Commission scolaire Taillon.

Archives de la communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, sœur Jeannine Marcoux, archiviste.

Archives de la communauté des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.

Archives de la communauté des Sœurs du Sacré-Cœur de jésus à Ottawa.

Archives de la communauté des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus à Saint-Hubert.

Archives de la paroisse de Saint-Hubert, cahiers des délibérations.

Archives de la paroisse Saint-jean-Eudes, manuscrit du curé J.-O. Gauthier.

Archives de la Société d'histoire de Saint-Hubert, collection de photographies.

Archives de la Société historique de la seigneurie de Chambly.

Archives de la ville de Chambly.

Archives de la ville de Longueuil.

Archives de la ville de Saint-Hubert.

Archives du centre Vigi Santé.

Archives du diocèse de Montréal.

Archives Nationales du Québec à Montréal, particulièrement les fonds des notaires ayant pratiqué à Longueuil au 1ge siècle.

97 Survol du patrimoine scolaire de Saint-Hubert (7860 à 1960) Sources imprimées

Les principales sources imprimées consultées sont les suivantes.

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Photos de citoyens de Saint-Hubert et de la région.

Sites 1nternet :

Ces trois sites ont fourni des renseignements pertinents pour cette recherche.

Ministère de l'Éducation du Québec www.meq.gouv.qc.ca Commission scolaire Marie-Victorin www.educ.csmv.qc.ca Société historique et culturelle du Marigot http://marigot.ca/

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