Rappel de la problématique

La plaque agro-industrielle de Bazancourt- est rattachée au pôle de compétitivité à vocation mondiale Industries & Agro-Ressource (pôle IAR). Sur les communes de Bazancourt et Pomacle, elle regroupe notamment 8 installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à autorisation (Air liquide, ARD Soliance, Chamtor, Vivescia, Cristal Union, Cristanol, C5D et Futurol).

Bien qu'aucune alerte sanitaire et/ou environnementale n'ait été décelée autour de la plaque, les élus locaux s’interrogeaient depuis 2009 sur les nuisances cumulées engendrées par les entreprises de la plaque. Suite à la saisine, enXX avril décembre 2011, 2014 de l'Agence régionale de santé (ARS), par la Communauté de Communes de la Vallée de la Suippe, pour connaître les effets cumulés des rejets des ICPE de la plaque, sur la santé des riverains et sur l'environnement, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) et l’ARS ont proposé que soit menée une étude basée sur une campagne de mesures dans l’environnement.

En décembre 2011, un premier projet d’étude collaboratif, piloté par les industriels de la plaque, a été présenté aux maires des communes de Bazancourt, Isles-sur-Suippe, Boult-sur-Suippe, Pomacle ainsi qu’aux présidents des communautés de communes de la vallée de la Suippe et de la plaine de Bourgogne. Le projet d'étude finalisé a été validé par l’ensemble des partenaires le 5 septembre 2012.

Objectif et méthodologie de l’étude

L’objectif de cette étude était de déterminer l’impact global et cumulé, sur l’environnement et la santé, des rejets de l’ensemble des activités (activités de la plaque agro-industrielle, agriculture, transport, chauffage…) autour des communes de Bazancourt, Isles-sur-Suippe, Boult-sur-Suippe et Pomacle.

Elle comportait plusieurs phases : • la définition d’un protocole de mesures, sur la base du bilan des émissions atmosphériques des installations industrielles de la zone et de la modélisation de leur dispersion atmosphérique ; • une campagne de mesures dans l’environnement, sur les communes de Bazancourt, Boult-sur-Suippe, Isles-sur- Suippe et Pomacle. Les résultats de ces mesures environnementales ont ensuite été comparés aux valeurs de référence (réglementaires quand elles existent) et/ou aux valeurs mesurées au niveau de points témoins correspondant à des bruits de fond locaux. Cette méthodologie étant évolutive, des adaptations du protocole de mesures, en fonction des résultats d’analyses, ont été proposées et validées au cours de la campagne de mesures.

Deux comités ont été créés pour suivre cette étude, pilotée par les industriels : • un comité technique regroupant la DREAL (accompagnée du ministère en charge de l’environnement), l’ARS (accompagnée de la Cellule Inter-Régionale d’Épidémiologie) et les industriels ; • un comité de pilotage, présidé par le sous-préfet de et regroupant les maires des communes de Bazancourt, Isles-sur-Suippe, Boult-sur-Suippe, Pomacle, les présidents des communautés de communes de la vallée de la Suippe et de la plaine de Bourgogne, le conseil Départemental, les services de l’État et de l’ARS et les industriels. Ce comité a été, notamment, chargé de valider les propositions du comité technique et les orientations stratégiques de l’étude. Suite à chaque période de prélèvements et selon les résultats d’analyse obtenus, des évolutions du protocole de mesures ont été validées par le comité de pilotage.

L’étude a été financée par les établissements industriels (Air liquide, ARD Soliance, Chamtor, Vivescia, Cristal Union, Cristanol, C5D et Futurol), avec des subventions des ministères en charge de l’environnement et de la santé dans le cadre du second Plan Régional Santé Environnement. Le budget des deux phases de l’étude s’est élevé à environ 140 000€. Phase 1 : définition d’un protocole de mesures

Les sources d’émissions prises en compte dans la campagne de mesures sont l’ensemble des rejets atmosphériques de la plaque agro-industrielle (rejets diffus et canalisés), ainsi que l’influence des rejets atmosphériques issus d'autres activités urbaines et/ou périurbaines telles que l’agriculture, le transport, le chauffage individuel…

Les vecteurs de transfert sont les milieux permettant le contact des polluants identifiés avec les populations riveraines de la plaque. Dans le cadre de cette étude, les vecteurs sont l’air et le sol. L’air constitue le principal vecteur de transfert des rejets atmosphériques émis par la plate-forme vers les populations. Le sol constitue un milieu récepteur des particules émises à l’atmosphère. Les populations alentours y sont directement exposées. Le sol peut donc devenir un vecteur de transfert par mobilisation de particules par le vent, en tant que milieu de croissance de végétaux consommés par les populations (après dépôt au sol des particules, celles-ci sont susceptibles de s'accumuler au sein de végétaux) et en cas d’ingestion de terre par les jeunes enfants (activité main-bouche).

Les voies d’exposition principale et secondaire sont donc l’inhalation et l’ingestion.

Sur cette base, les scénarios d’exposition suivants ont été retenus pour l’étude : • l’inhalation de gaz et de particules ; • l’ingestion de sol sur lequel se sont déposées des particules (activité main-bouche, scénario d’exposition relatif aux jeunes enfants.) ; • l’ingestion de végétaux ayant poussé sur un sol sur lequel se sont déposées des particules.

Le schéma conceptuel suivant permet d’illustrer les vecteurs de transfert potentiels depuis les sources de pollution vers les milieux d’exposition où les cibles peuvent être impactées :

Le périmètre géographique choisi, en regard de l’examen des modélisations des émissions atmosphériques figurant dans les études1 remises par chaque exploitant industriel de la plaque, a porté sur les communes de Bazancourt, Boult-sur- Suippe, Isles-sur-Suippe et Pomacle. Six points de prélèvement ont été retenus dans ce périmètre.

Les cibles sont les populations riveraines de la plate-forme agro-industriellle habitant ces communes.

1 Études remises dans le cadre des demandes d’autorisation d’exploiter. Le titre 1 er du Livre V du code de l’environnement relatif aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) prévoit que les installations industrielles et agricoles d’une certaine importance doivent, dans un souci, notamment, de protection de l’environnement, préalablement à leur mise en service, faire l’objet d’une autorisation prise sous la forme d’un arrêté préfectoral qui fixe les dispositions que l’exploitant devra respecter pour assurer cette protection. Cette demande d’autorisation doit notamment démontrer la conformité du projet avec la réglementation en vigueur, sa compatibilité avec la sensibilité de l’environnement et la protection de la santé et de la sécurité publiques. Elle est instruite par les services de l’État, avant notification par le préfet de département de l’arrêté d’autorisation d’exploiter.

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 2/10 Afin de comparer les résultats des mesures réalisées sur ces 6 points de prélèvements avec des données locales, deux points de référence, situés en dehors de toute influence de la plaque, correspondant au bruit de fond local ont été retenus sur les communes de et Witry-lès-Reims. Il est à noter que ces points témoins, sont soumis à d’autres influences (influence des activités de l’agglomération de Reims, agriculture, …).

La campagne de mesures a porté sur la recherche de substances dans l’air ambiant, dans les retombées de poussières, dans les sols et les végétaux cultivés / auto-consommés par des habitants des communes limitrophes à la plaque agro- industrielle. Au total, 27 substances2 ont été retenues sur la base des rejets des industriels de la plaque agro-industrielle.

Pour couvrir différents niveaux d’activité de la plaque, trois périodes de prélèvements d’un mois chacune ont été définies : • du 19 novembre au 19 décembre 2012 : pour prendre en compte le fonctionnement en inter-campagnes des industriels de la plaque ; • du 25 juin au 25 juillet 2013 : pendant la campagne sucrière ; • du 8 octobre au 7 novembre 2013 : pour tenir compte de la campagne sucrière d’une part et des émissions liées au chauffage urbain/périurbain d’autre part.

Au total, presque 1500 mesures ont été réalisées au cours de ces trois périodes de prélèvements.

2 Toutes les substances n’ont pas été recherchées dans tous les milieux et certaines de ces substances peuvent être générées par les activités urbaines et/ou périurbaines (transport, chauffage individuel, agriculture, activités artisanales ou industrielles hors établissements de la plaque).

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 3/10 Phase 2 : réalisation de la campagne de mesures

Les résultats sont disponibles en annexe.

Les conditions météorologiques :

Lors de la première période de prélèvements, les vents observés provenaient du Sud-Ouest, du Sud-Est et du Nord- Ouest. Les directions de vents ont été définies depuis la station météorologique de Météo- située à Prunay et celle située au sein de l’établissement d’ARD sur la plaque agro-industrielle. Lors de la deuxième période de prélèvements, les vents observés provenaient du secteur Est, Nord, Nord-Est et Nord- Ouest. Lors de la troisième période de prélèvements, les vents observés provenaient principalement du Sud-Ouest. Peu de vent de Nord, Nord-Est et Nord-Ouest ont été enregistrés.

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 4/10 Les résultats d’analyse des sols :

Pour l’ensemble des 3 périodes de prélèvements, les composés recherchés étaient le naphtalène et les métaux (cadmium, arsenic, plomb, manganèse et chrome VI).

Pour la première et troisième période de prélèvements, les échantillons de sol ont été prélevés à la tarière à main au niveau des 8 points cités précédemment. La profondeur d’échantillonnage était de 20 à 30 cm. Un échantillon de sol d’un jardin est constitué de 5 prélèvements dans le même jardin.

Pour la seconde période de prélèvements, afin de caractériser le risque de transfert lié à l’ingestion de sol par les enfants (activité main-bouche), les prélèvements de sol ont été réalisés sur les 5 premiers centimètres de sols non remaniés.

Prélèvements de sol dans un potager [source : Antea]

Pour la troisième période de prélèvements, le comité de pilotage a décidé de réaliser des prélèvements de sols complémentaires au niveau de trois potagers au regard des résultats de mesures réalisées sur les végétaux (voir paragraphe suivant). Ainsi, 5 échantillons complémentaires par jardin ont été analysés. Les résultats ont mis en évidence des anomalies dans deux des jardins, avec des résultats de mesures néanmoins inférieurs aux valeurs de référence 3 ou légèrement supérieurs (aux incertitudes de mesure près). Pour le troisième jardin, un marquage au plomb de plusieurs mètres carrés a été mis en évidence. Après des examens complémentaires, il s’agirait probablement d’une pollution historique des sols, sans lien avec les émissions atmosphériques générées par les établissements de la plaque agro- industrielle (voir paragraphe spécifique aux résultats des analyses des végétaux).

Pour les autres jardins concernés par la réalisation de mesures des sols, les résultats d’analyse n’ont pas mis en exergue de contamination liée aux émissions des établissements industriels de la plaque.

Les résultats d’analyse dans les végétaux :

Les composés recherchés étaient le naphtalène et les métaux (cadmium, arsenic, plomb et manganèse).

Les types de végétaux retenus pour l’échantillonnage étaient : • les racinaires / tubercules : carottes, pomme de terre ; • les feuillus : salade, céleri à côtes ou blettes ; • les fruits : tomates, fraises.

Les analyses ont porté sur chacun des six végétaux par jardin à chaque période de prélèvements4. Les végétaux ont été prélevés au stade végétatif où ils sont consommés. L’ensemble des légumes a été lavé à l’eau distillée avant analyse et seuls les carottes et le céleri ont été épluchés. À titre d’information, un échantillon représentatif d’un jardin doit avoir une masse comprise entre 200 et 800 g de végétaux lavés et préparés. Cela représente, par échantillon, environ 15 à 20 fraises, 3 à 6 pommes de terre ou 4 à 8 carottes.

La première période de prélèvement ayant eu lieu à la fin de l’automne, aucun légume ou fruit n’a pu être analysé. Pour la dernière période de prélèvements, suite, notamment aux précédents résultats, le comité de pilotage a décidé de réaliser des prélèvements de végétaux complémentaires au niveau de trois potagers (voir paragraphe spécifique aux résultats des analyses du sol).

Au total, environ 100 analyses ont été réalisées sur les végétaux produits dans les jardins sélectionnés.

3 Bases de données bruit de fond de l'INRA, de GISSOL et de l'Ademe 4 Au regard des conditions météorologiques (orage de grêle), l’ensemble des végétaux n’a pas pu être récolté lors de la troisième période de prélèvements (20 échantillons de tomates et 5 de pommes de terre n’ont pas été prélevés).

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 5/10 Les premiers prélèvements ont montré des concentrations inférieures aux valeurs de référence5 dans tous les jardins, sauf pour le plomb. Spécifiquement pour ce polluant, certains légumes (salades et/ou carottes) de 3 des 8 jardins, dont un jardin témoin, ont présenté un marquage du même ordre de grandeur (voire légèrement supérieur) à la valeur de référence. Des mesures supplémentaires ont été réalisées pour ces jardins : • pour deux des jardins, dont le jardin témoin, les « anomalies » détectées n’ont pas été confirmées. Les dépassements constatés, en été 2013, pour ces deux jardins ne sont pas reproductibles d’une campagne de mesure à l’autre et restent ainsi ponctuels6. Les valeurs mesurées étant comparables avec d’autres données régionales issues de diverses campagnes de mesures, et )étant du même ordre de grandeur que les valeurs de référence, elles ne sont pas sources d’inquiétude sanitaire. Outre l’information spécifique réalisée auprès des propriétaires des potagers, aucune action complémentaire n’a été engagée ; • pour le troisième jardin, le marquage au plomb d’une partie des sols de la zone potagère, générant une contamination des légumes de ladite zone a été confirmé. L’Agence Régionale de Santé a proposé au propriétaire des mesures de gestion spécifiques de la zone du potager concernée.

Le s résultats d’analyse des dépôts au sol :

Pour les dépôts au sol, les poussières inférieures à 2,5 µm (PM2,5) et les métaux ont été mesurés. Des jauges Owen ont été utilisées pour le suivi des retombées atmosphériques. Afin de suivre les retombées gravitaires de métaux lourds (cadmium, arsenic, plomb, manganèse et chrome VI), 2 collecteurs de précipitations ont été mis en place sur chacun des 8 jardins retenus. Ces jauges ont été positionnées entre 1,5 et 2 mètres de hauteur dans des zones dégagées (sans obstacle pouvant générer des interférences dans les mesures).

Collecteur de précipitation de type jauge Owen [Source : Antea]

Les résultats des analyses des dépôts au sol sont très nettement inférieurs aux valeurs de référence7 et sont comparables avec les valeurs mesurées au niveau des deux points témoins.

Les résultats d’analyse sur l’air :

5 Valeurs de référence de mise sur le marché pour les denrées alimentaires. Règlement du 19 décembre 2006. 6 Voir les résultats de mesures en annexe : marquage uniquement sur certains légumes. Spécifiquement pour le jardin témoin, le propriétaire a notamment indiqué avoir réalisé de façon récurrente, sur la période de prélèvement, des brûlages extérieurs à proximité de son potager. Il est envisageable que ces activités aient généré le marquage analysé. Pour le second jardin, ni les pratiques du jardinier (apport d’engrais, …) ni les activités exercées à proximité du potager n’ont expliqué le marquage ponctuel. 7 La valeur limite pour la concentration en PM2,5 dans l’air ambiant est de 26 µg/m3 en moyenne annuelle. Décret du 21 octobre 2010.

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 6/10 L’acide acétique et l’acide propanoïque ont été prélevés sur un tube Tenax positionné à 1 mètre de hauteur. Il s’agit, pour ce type d’analyse, de prélèvements actifs. Le prélèvement a duré une heure.

Tube Tenax [Source DREAL]

Le dioxyde de carbone et le monoxyde de carbone ont été prélevés sur un sac Tedlar également positionné à 1 mètre de hauteur. Le prélèvement a duré 2 minutes. Il s’agit ici d’une analyse qualitative. Au regard de l’absence de marquage lors de la première période de prélèvement (fin d’automne 2013) et s’agissant de polluants représentatifs notamment du chauffage individuel, le comité de pilotage a fait le choix de ne pas reconduire cette analyse lors de la seconde période de prélèvement réalisée en été 2013.

Sac Tedlar [Source : Antea]

Les mesures de poussières et de métaux (cadmium, arsenic, plomb, manganèse et chrome VI) dans l’air ambiant ont été réalisées à l’aide de capteurs atmosphériques de poussières (CAP).

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 7/10 Capteur atmosphérique de poussières [Source : Antea]

Il est à noter, que pour la première période de prélèvements, suite à une indisponibilité du matériel de mesures, les poussières et métaux n’ont pas été mesurés dans l’air ambiant. Toutefois, au regard des résultats des deux autres périodes de prélèvements, cet aléa technique ne remet pas en cause les conclusions de l’étude.

Des tubes Radiello ont été installés, à 1 mètre de hauteur pour mesurer le sulfure d’hydrogène, l’ammoniac, les dioxydes de soufre et d’azote et les composés organiques volatils. Cinq tubes par point de prélèvement ont été nécessaires pour chaque période de prélèvements. Lors de la première période de prélèvements, les tubes ont été posés sur une durée d’un mois. Pour les deux périodes suivantes des temps de pose plus courts et en adéquation avec ceux préconisés par le fournisseur ont été retenus. Toutefois, au regard des résultats d’analyse des différentes périodes de prélèvements, ces adaptations techniques du protocole de mesures, validées par le comité de pilotage, ne remettent pas en cause les conclusions de l’étude.

Tubes Radiello disposés sur le même support que le collecteur de précipitations [Source : DREAL]

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 8/10 Les concentrations en acide acétique et acide propanoïque, dioxyde de carbone et monoxyde de carbone respectivement mesurées via les tubes Tenax et les sacs Tedlar ont été inférieures aux limites de quantification. Les concentrations en poussières et métaux dans l’air ambiant, mesurées sur les capteurs atmosphériques de poussières, ont été cohérentes avec les valeurs de référence. Les résultats d’analyses de l’ammoniac, des dioxydes de soufre et d’azote et des composés organiques volatils dans l’air ambiant ont indiqué l’absence de marquage de l’air, à l’exception de quelques composés organiques volatils au niveau d’un jardin. Après investigations des services de l’État, une source potentielle, ponctuelle et indépendante des activités de la plate-forme agro-industrielle, a été mise en évidence (activités artisanales). Des actions correctives envers l’activité artisanale concernée ont été engagées par les services de l’État.

8 Le sulfure d’hydrogène (H2S) a été mesuré à des concentrations supérieures au seuil olfactif dans l’ensemble de la zone d’étude. Bien que ces dépassements ne présentent pas de risque sanitaire, de nouvelles actions, visant à réduire les nuisances olfactives ont été engagées par les industriels de la plaque. Les premiers résultats sont attendus pour le premier trimestre 2015.

8 Pour rappel, le sulfure d’hydrogène est un gaz odorant, à l’odeur caractéristique d’ « œuf pourri ». Son seuil olfactif est compris entre 0,7 µg/m3 et 200 µg/m3. La concentration maximale mesurée lors de l’étude était de 3,32 µg/m3.

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 9/10 Conclusions de l’étude et suites à mener

Suite à la saisine de l’ARS, en 2011, par la communauté de commune de la Vallée de la Suippe, la Dreal Champagne- Ardenne et l’ARS ont proposé que soit réalisée une étude environnementale visant à déterminer l’impact global et cumulé des activités de la plaque agro-industrielle de Bazancourt – Pomacle.

Sous le pilotage des établissements industriels concernés, cette étude a permis la réalisation de mesures des substances polluantes, émises par les installations, dans l’air, dans et sur le sol et dans les végétaux entre 2012 et 20139. Le périmètre d’étude a couvert les communes de Bazancourt, Pomacle, Boult-sur-Suippe et Isles-sur-Suippe. Dans ce périmètre, 6 points de prélèvements considérés (jardins potagers) comme impactés par les émissions de la plaque ont été sélectionnés. De même, 2 points témoins, situés en dehors du périmètre d’étude ont été retenus afin d’évaluer le bruit de fond local et utiliser ces données à titre de comparaison. Trois périodes de prélèvements représentatives des conditions d’exploitation des industriels de la plaque ont, de plus, été choisies afin de couvrir différents niveaux d’activité.

L’étude a mis en évidence que :

• Les résultats des analyses des sols (dans et sur les sols) et des végétaux dans les jardins sélectionnés pour l’étude sont comparables aux valeurs de référence et à celles mesurées dans les jardins témoins hors zone d’influence de la plaque. Néanmoins, l’étude a également mis en évidence dans l’un des jardins l’existence d’une source de pollution au plomb des sols, engendrant de fait un marquage des légumes cultivés. Des mesures de gestion à titre préventif de la zone concernée ont été proposées par les services de l’État en lien avec la mairie aux propriétaires de la parcelle concernée. • Les valeurs mesurées dans l’air ambiant n’ont pas révélé d’anomalies, exception faite pour le sulfure d’hydrogène. À la demande des élus, de nouvelles actions visant à réduire les nuisances olfactives, ont été engagées par les industriels de la plaque. Les premiers résultats sont attendus pour le premier trimestre 2015. En outre, un marquage ponctuel aux composés organiques volatils dû à une activité artisanale située à proximité d’un jardin a été relevé. Même s’il n’existe pas d’inquiétudes sanitaires liées à ce marquage, les services de l’État ont engagé des actions complémentaires.

L’étude ainsi réalisée, sur la période de novembre 2012 à novembre 2014, permet de conclure que l’impact environnemental des émissions de la plaque agro-indutrielle est limité. Ainsi, aucune mesure sanitaire, en lien avec les émissions de la plaque agro-indutrielle, vers les populations des communes de Bazancourt, Pomacle, Boult-sur-Suippe et Isles-sur-Suippe n’est nécessaire.

9 3 périodes de mesures : du 19/11 au 19/12/2012, du 25/05/2013 au 25/07/2013 et du 08/10 au 07/11/2013.

Synthèse de l’étude environnementale autour des installations du pôle Industries et Agro-Ressources de Bazancourt - Pomacle 10/10