Rapport annuel 2015 A l’ère de la smart tv et des tablettes, les postes de télévision à tubes cathodiques sont devenus des objets auxquels l’on se souvient avec un brin de nostalgie, alors qu’ils occupaient jadis une place fixe dans les espaces aussi bien publics que privés.

Dans l’iconographie du photographe Yvon Lambert, un téléviseur est souvent présent comme acteur indépendant. Toutes les photos reproduites dans ce rapport annuel ont été prises entre 1980 et 1996 lors de voyages au Portugal, en Italie, au Japon, en Hongrie ainsi qu’au . Elles témoignent d’un temps qui semble avoir longtemps disparu, alors que les normes et principes de régulation sont souvent restés les mêmes.

2 — ALIA — Rapport annuel 2015 Couverture : Œsling Rapport annuel 2015 — ALIA — 3 Perturbations ...... 7 Préface du président

Des critères trop flous pour être efficaces ...... 9 Le mot du directeur

Face à l’écran ...... 15 Entretien avec Valérie Dupong sur la protection des mineurs dans les médias

Ceci n’est pas un organe de censure ...... 19 Bilan de surveillance et de régulation des services de médias électroniques

Surveillance des programmes ...... 19

Protection des mineurs ...... 19 Télévision ...... 20 La sexualité ...... 20 La violence ...... 22 Radio ...... 23 Cinéma ...... 24

Dignité humaine ...... 25

Communications commerciales ...... 25

Missions de régulation ...... 26

Équivalence des systèmes de classification ...... 26

Fréquences des services de radio ...... 27

Statistiques ...... 28

Relations internationales ...... 31

ERGA (European Regulators Group for Audiovisual Media Services) ...... 31 EPRA (European Platform of Regulatory Authorities) ...... 31 Comité de contact pour la directive Services des médias audiovisuels ...... 33 PEGI (Pan European Game Information) ...... 33 International Classifiers Conference ...... 33 Conférences ...... 34

Ressources financières ...... 37

Annexes ...... 39

1 : Compositions des organes de l’ALIA ...... 39 2 : Nouvelles législations ...... 40 3 à 7 : Services de télévision soumis à la surveillance de l’ALIA (au 31 décembre 2015) ...... 40 8 à 11 : Services de radio soumis à la surveillance de l’ALIA (au 31 décembre 2015) ...... 44

Rapport annuel 2015 — ALIA — 5 Perturbations Préface du président

été nommée aux fonctions de conseil- lère d’Etat. Mêmes causes produisant les mêmes effets, Mme Bock a renoncé à ses fonctions de membre du Conseil d’admi- nistration de l’Autorité (25 juillet 2015) et son mandat a été repris le 23 septembre 2015 par Luc Weitzel. Bien que ces événe- ments aient pu perturber légèrement le déroulement normal des activités de l’Au- torité, celle-ci se réjouit avec ses anciens conseillers de leur parcours professionnel et leur souhaite un plein épanouissement au Conseil d’Etat.

Ces remaniements de nature organisa- tionnelle interne n’ont guère impacté sur le travail de l’Autorité tel qu’il se mani- feste pour le monde extérieur. Pour ne parler que chiffres, le Conseil s’est réuni 21 fois au cours de l’année 2015 et il a adop- té 35 décisions et 2 avis. Les membres du Conseil, le directeur et pour partie les membres de l’administration ont encore participé à un nombre considérable de conférences traitant de thèmes divers, 2015 est la première année de plein exer- d’aspects institutionnels et de règles de cice de l’Autorité au cours de laquelle fond de la régulation, impactant sur le elle devait être pleinement opération- travail de l’Autorité. Le lecteur intéressé nelle tout au long de l’année. L’évolution pourra trouver le détail de cette activité de certaines carrières professionnelles dans le corps du présent rapport annuel. de membres du Conseil d’administration est cependant venue contrecarrer ce bel élan. Ainsi, Marc Thewes a été nom- Pour ne parler que chiffres, le mé conseiller d’Etat au mois de février. Conseil s’est réuni 21 fois au Puisque la loi impose une incompatibilité entre les fonctions de membre du Conseil cours de l’année 2015 et il a d’administration de l’Autorité et celle de adopté 35 décisions et 2 avis. membre du Conseil d’Etat, M. Thewes a renoncé à ses fonctions au sein de l’Auto- rité (5 février 2015) et il a été remplacé par L’année 2015 a encore été marquée par Héloïse Bock le 25 mars 2015. l’adoption de deux règlements grand-du- caux importants. Le premier de ces règle- Le passage de Mme Bock a aussi été de ments datant du 8 janvier 2015 traite pour courte durée, étant donné qu’elle a aussi la première fois au Luxembourg avec un

6 — ALIA — Rapport annuel 2015 Budapest, 1993 Préface du président — ALIA — 7 Ce règlement procure à constitués sous forme d’association sans l’Autorité quelques ressources but lucratif (concrètement les radios et Des critères trop flous plusieurs chaînes de télévision locales autonomes, qui ne permettent luxembourgeoises) et les fournisseurs pour être efficaces cependant pas de couvrir ses qui utilisent une liaison montante luxem- frais de fonctionnement, de bourgeoise. Pour les programmes diffusés Le mot du directeur sorte qu’elle reste financée dans une langue qui soumet l’Autorité à des sujétions particulières, les frais qui majoritairement par le budget en résultent peuvent être mis en compte Cette réorganisation a certainement étatique. en sus. Ce règlement procure à l’Autorité amélioré l’efficacité des structures res- quelques ressources autonomes, qui ne ponsables en matière de protection des permettent cependant pas de couvrir ses certain degré de détail de la classification mineurs. D’abord, il n’y a plus qu’une frais de fonctionnement, de sorte qu’elle des éléments de programme diffusés dans seule instance à trancher; ensuite, cette reste financée majoritairement par le les médias audiovisuels. Une analyse plus instance a reçu des pouvoirs de sanction. budget étatique. approfondie sur le système de protection Mais en même temps, elle a créé des in- consistances. Avec le règlement grand- des mineurs luxembourgeois est fournie Désormais, l’Autorité est sur les rails et elle ducal du 8 janvier 2015, le législateur a par le directeur dans les pages qui suivent. compte œuvrer à l’avenir dans l’intérêt introduit des catégories d’âge dans la clas- des spectateurs et auditeurs dans le sens Le deuxième règlement, daté du 2 février sification des programmes audiovisuels. du respect par les fournisseurs de services 2015, porte sur la taxe dont doivent s’ac- Elles sont au nombre de cinq : de médias audiovisuels de leurs obliga- quitter les services de médias audiovi- tions légales et réglementaires, dans le suels auprès de l’Autorité pour couvrir • I : tous publics, dialogue constructif avec ces derniers et, une partie des frais de la surveillance • II : déconseillé aux moins de 10 ans, en cas de besoin, en mettant en œuvre ses exercée par celle-ci. Cette taxe prend la • III : déconseillé aux moins de 12 ans, pouvoirs d’enquête et de sanction. forme d’un forfait à charge de tous les • IV : déconseillé aux moins de 16 ans et fournisseurs de services de médias audio- • V : déconseillé aux moins de 18 ans. visuels, que ce soient des services linéaires ou non-linéaires, et de services de radio. Thierry Hoscheit, président Ce système de classification se base sur Sont exemptés de la taxe les fournisseurs celui en vigueur en France et en Belgique. Il est complété par des créneaux horaires (watersheds) qui doivent être respec- tés pour les différentes catégories d’âge. Lorsque l‘Autorité luxembourgeoise indé- Ainsi, les programmes des catégories I et pendante de l’audiovisuel débuta son ser- II peuvent être diffusés à tout moment de vice le 1er décembre 2013, elle était censée la journée, ceux de la catégorie III entre reprendre les missions de plusieurs institu- 20h00 et 6h00, ceux de la catégorie IV tions. De la Commission indépendante de entre 22h00 et 6h00 et ceux de la caté- la radiodiffusion, elle reprenait le rôle de gorie V entre minuit et 5h00. Le système régulateur des fréquences, en particulier propose également des pictogrammes qui des services de radio locale et régionale ; doivent nécessairement accompagner les du Service des médias et des communi- éléments de programmes qui sont « sus- cations celui de surveillant des commu- ceptibles de nuire à l’épanouissement nications commerciales dans les médias physique, mental ou moral des mineurs ». audiovisuels ; et, finalement, du Conseil national des programmes et de la Com- À part cette formule générique sur l’épa- mission de surveillance de la classification nouissement des jeunes qui se trouve des films celui de l’organe en charge de la intégralement dans la directive euro- surveillance du contenu des programmes péenne 2010/13/UE dite des Services de de télévision et de radio et des films sortis médias audiovisuels, le régulateur ne en salle de cinéma respectivement. dispose pas d’une panoplie d’indications

8 — ALIA — Rapport annuel 2015 Le mot du directeur — ALIA — 9 Alors que les diverses charge la Famille, la Justice, la Culture ou classifications de la télévision encore l’Éducation nationale ainsi que le Ombuds-Comité fir d’Rechter vum Kand. s’adressent en premier lieu Il a également la possibilité de s’autosai- aux parents, les exploitants de sir dans les deux cas de figure, un droit cinéma sont tenus de contrôler qu’il utilise notamment pour donner une l’accès à leurs salles. voix aux cinéphiles qui lui adressent une plainte relative à la classification d’un Les deux systèmes de protection des film sorti en salle. mineurs en place au Luxembourg sont des systèmes d’autorégulation (contrai- Le règlement grand-ducal rement par exemple à l’Allemagne, aux Pays-Bas ou encore au Royaume-Uni et à relatif à la protection l’Irlande où il existe des organismes offi- des mineurs contient ciels de classification : FSK / FSF, Nicam, une particularité qui est BBFC et IFCO respectivement dont les dé- cisions doivent être respectées par les té- probablement unique en lévisions et cinémas). Mais la surveillance Europe. du respect des dispositions en matière de protection des mineurs suit deux régimes Le règlement grand-ducal du 8 janvier fondamentalement différents. 2015 relatif à la protection des mineurs contient une particularité qui est pro- En ce qui concerne les services de médias bablement unique en Europe. Alors que audiovisuels, l’ALIA peut sanctionner un la directive SMA est régie par le principe Naples, 1990/91 fournisseur si elle considère que les dis- du pays d’origine, le règlement ouvre une positions légales ont été violées. Elle peut brèche au profit de la règle du pays de des- exprimer un blâme, exiger que le blâme supplémentaires lui permettant de déci- impropre, thématiques sensibles dont le tination – et affaiblit ainsi l’argumentaire soit lu à l’antenne ou décider une amende der dans quelle catégorie classer un pro- suicide et l’éclatement des familles, im- en faveur du marché intérieur européen. allant jusqu’à 25.000 euros. Lorsqu’un gramme. Un film ou une série ne doit pas pact global du film ou des images proje- En détail : Si un fournisseur tombe sous exploitant refuse, notamment suite à une « heurter » les jeunes en général (« -10 »), tées ». Même si le nombre de catégories la compétence du Grand-Duché, il doit plainte, d’adopter la nouvelle catégorie ou encore recourir « de façon systéma- d’âge est identique pour la télévision et le respecter les dispositions légales luxem- d’âge imposée par l’ALIA ou qu’il commet tique et répétée à la violence physique cinéma, les classes d’âge diffèrent. Un film bourgeoises en vigueur, peu importe dans une autre infraction dans le cadre d’une ou psychologique » (« -12 »), ou encore peut être accessible quel État membre de l’Union européenne représentation cinématographique pu- présenter « un caractère érotique ou de son programme est reçu. Mais le système blique, le régulateur ne peut pas pronon- grande violence » (« -16 ») ; les éléments de • à tous, de protection des mineurs luxembour- cer de sanction ; son seul moyen d’action programmes qui affichent un « caractère geois permet au fournisseur de faire la • aux personnes âgées de 6 ans et plus, est de s’adresser au Parquet. Ce qui est sexuel explicite ou hautement violent » demande auprès de l’ALIA de surveiller au • aux personnes âgées de 12 ans et plus, assez inefficace vu la période très limitée sont strictement réservés aux adultes. • aux personnes âgées de 16 ans et plus pendant laquelle un film est générale- regard des règles édictées dans un autre et ment projeté en salle. Etat membre ses « services principale- ment destinés au public d’un autre Etat » Les critères d’appréciation à appliquer • aux personnes âgées de 18 ans et plus. pour les films sortant en salle, par contre, Une autre différence inexplicable entre que le Grand-Duché s’il existe un système sont beaucoup plus précis. Selon la loi Alors que les diverses classifications de la les systèmes de protection des mineurs « équivalent » dans cet État. Au Conseil relative à l’accès aux représentations ci- télévision s’adressent en premier lieu aux pour les médias audiovisuels et pour les d’administration de l’ALIA de décider si nématographiques publiques, le contenu parents, les exploitants de cinéma sont te- cinémas concerne les plaignants. Alors cette équivalence est donnée et d’appli- doit être examiné sur base des éléments nus de contrôler l’accès à leurs salles. Avec que pour la télévision et la radio, tout quer dans ses décisions ainsi les tradi- suivants : « violence, horreur, sexualité, une particularité : un jeune d’au moins six membre de l’audience peut interpeller tions, pratiques et sensibilités culturelles discrimination raciale, sexuelle, d’opinion, ans peut aller voir un film classé dans la ca- l’ALIA, le cercle des plaignants est limité d’une société qui ne sont pas les siennes de religion ou de nationalité, incitation à la tégorie supérieure à son âge s’il est accom- pour les films sortis en salle. Le régulateur et qu’il connaît souvent au mieux som- haine, abus de drogue ou d’alcool, langage pagné par un parent ou un tuteur légal. peut être saisi par les ministères ayant en mairement.

10 — ALIA — Rapport annuel 2015 Le mot du directeur — ALIA — 11 Scénario similaire pour les jeux la loi actuelle sur les médias électroniques vidéo. Alors même que l’ALIA par un tout nouveau texte. Une telle mise à jour devrait inclure des dispositions sur est membre du Conseil de PEGI, la classification des DVD et jeux vidéo au la matière n’a à ce jour pas fait Luxembourg. Il serait également souhai- l’objet d’une réglementation, ni table de donner, en général, au régulateur même d‘un début de discussion. le pouvoir d’établir des lignes directrices qui serviraient d’orientation aux fournis- seurs de services de médias audiovisuels dans leur politique éditoriale, en l’occur- à l’avenir. Pour commencer, il est néces- rence la protection des mineurs et la si- saire de synchroniser les catégories d’âge gnalétique des éléments de programme. existantes pour les services de médias Une formulation plus précise des critères audiovisuels et les salles de cinéma. Par la d’évaluation qui va au-delà des exigences même occasion, il serait souhaitable d’in- peu pertinentes de la directive et de la tercaler une nouvelle classe d’âge com- loi (« programmes susceptibles de nuire mune entre actuellement 0 et 10 ans pour à l’épanouissement physique, mental ou les services de télévision (et de radio) et moral des mineurs ») jouerait également 6 et 12 ans pour le cinéma respective- à l’avantage des chaînes. ment. Par ailleurs, il convient également d’introduire une procédure unique pour En fin de compte, ces mesures contribue- les plaintes et les sanctions : Pourquoi le raient à améliorer l’efficacité de la sur- Ministère public doit-il être saisi si un ex- veillance des services sous l’autorité du ploitant de cinéma refusait d’appliquer la Grand-Duché et l’orientation du public classification d’un film décidée par l’ALIA Weicherdange, 1988 face à la multitude des programmes à si elle peut sanctionner un fournisseur de consommer. SMA dans le même cas de figure ? Romain Kohn, directeur Cette clause particulière vaut pour tous où cette œuvre a été projetée en premier La transposition de la nouvelle mouture les services linéaires. Pour les services lieu. de la directive dite Services des médias non linéaires, à savoir les offres de video audiovisuels présente une bonne occa- on demand, le fournisseur a trois options Scénario similaire pour les jeux vidéo. sion pour se mettre à la tâche et remplacer pour classer ses programmes : le système Alors même que l’ALIA est membre du luxembourgeois ou celui du pays auquel Conseil de PEGI (pour Pan European les œuvres audiovisuelles sont principale- Game Information), la matière n’a à ce ment destinées ou encore la classification jour pas fait l’objet d’une réglementation, du pays d’origine du film ou de la série en ni même d‘un début de discussion. Le question. système d’évaluation PEGI existe depuis 2003 et est entretemps appliqué dans Par contre, les DVD achetés dans un ma- une trentaine de pays. Il est actuelle- gasin spécialisé ou dans un supermarché ment composé de cinq catégories d’âge voire commandés en ligne ne sont sou- et de huit descripteurs qui informent les mis à aucune classification (légale). S’ils consommateurs et en particulier les pa- proviennent de l’étranger, les boîtiers rents du contenu d’un jeu. affichent souvent le symbole et la caté- gorie d’âge appliqués dans le pays d’ori- Il ressort de cet état des lieux qu’il est gine, mais ceux-ci peuvent varier d’un souhaitable (avant tout dans l’intérêt du pays à l’autre. Le DVD d’un film diffusé consommateur de programmes audiovi- par son producteur luxembourgeois n’a suels en général et des parents en parti- pas besoin d’indiquer la classification qui culier) d’uniformiser, dans une seule loi, a été retenue par l’exploitant du cinéma le régime de la protection des mineurs

12 — ALIA — Rapport annuel 2015 Le mot du directeur — ALIA — 13 Face à l’écran Entretien avec Valérie Dupong, membre du Conseil d’administration de l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel

orienté vers les enfants de zéro à trois ans. La société a conscience des difficultés que ce commerce génère, elle tarde cepen- dant à réagir. Les initiatives locales et par- tielles sont souvent intéressantes, mais elles restent irrégulières et aléatoires.

Si les écrans sont un peu partout, une interdiction complète est cependant quelque peu irréaliste. C’est pour cela que la BBC recommande un « régime équili- bré » selon lequel les enfants visionnent « avec modération ».

L’usage d’internet et des réseaux sociaux est un sujet tout aussi brûlant. Leur accès est théoriquement interdit aux moins de 13 ans, ce qui n’empêche cependant pas les bambins d’y accéder. La BBC cherche, selon elle, à aider les enfants à distinguer ce qu’ils devraient regarder. Ceci pour dé- velopper leur sens critique, pour les aider à faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.

Une mission prioritaire de l’ALIA est la Si les écrans sont un peu protection des mineurs. Une tâche qui s’avère difficile lorsque les écrans se mul- partout, une interdiction tiplient et que la télévision ou la tablette complète est cependant servent parfois de babysitter à des pa- quelque peu irréaliste. rents débordés.

Aux Etats-Unis, l’association des pédiatres Avec l’adoption du règlement grand-du- conseille officiellement d’interdire les cal du 8 janvier 2015 relatif à la protection écrans avant l’âge d’un an et demi. En des mineurs dans les services de médias France, le CSA fait campagne pour rap- audiovisuels, les prérogatives de l’Auto- peler aux parents que de zéro à trois ans, rité lui permettant de veiller à ce que les un petit doit interagir avec le monde qui jeunes ne soient pas exposés à des images l’entoure plutôt que d’être exposé à une non-adaptées à leur âge et à leur degré de activité passive. Une campagne d’autant maturité ont été renforcées. Au moment plus utile que les chaînes présentes sur de la création de l’Autorité, on a fait appel YouTube qui proposent des dessins ani- à l’Ombudscomité fir d’Rechter vum Kand més prolifèrent, tout comme le business afin de recommander un spécialiste en la

14 — ALIA — Rapport annuel 2015 Budapest, 1993 Face à l’écran — ALIA — 15 matière pour siéger au Conseil d’admi- Tout parent n’est pas pédagogue, ni en plus importantes et devraient être veillent à ce que l’enfant ait accès à une nistration de l’établissement public. C’est spécialiste des contenus audiovisuels. intégrées aux programmes scolaires. De information et à des matériels prove- ainsi que la juriste et avocate Valérie Du- Comment faire pour ne pas perdre nombreuses initiatives existent, elles de- nant de sources nationales et interna- pong a été inivitée à intégrer l’ALIA. la face vis-à-vis d’une génération de vraient être élargies et regroupées afin de tionales diverses. Pour cela, les médias digital natives qui sont souvent plus créer un véritable programme scolaire. sont encouragés à diffuser une informa- Depuis la nomination des membres du familiarisés avec le sujet que les parents Elles ne doivent cependant pas se limiter tion et des matériels qui présentent une Conseil en janvier 2014, leurs compé- ou les grands-parents? à l’informatique, mais englober toutes les utilité sociale et culturelle pour l’enfant. tences se sont avérées indispensables matières enseignées. Si l’école ne se sent La Convention encourage également la pour traiter les nombreuses plaintes, Pour cela, il est important de veiller à pas à la hauteur pour mettre en place une coopération internationale en vue de émanant de spectateurs et d’auditeurs s’informer soi-même, à être attentif aux protection efficace, elle devrait, elle-aussi, produire, d’échanger et de diffuser une attentifs à l’application des règles de sur- contenus qui sont divulgués aussi bien à pouvoir faire appel à des experts en la information et des matériels provenant veillance en matière de protection des mi- la télévision traditionnelle qu’à travers les matière. de différentes sources culturelles, natio- neurs. La tâche est d’autant plus épineuse jeux vidéo et les programmes en ligne. Il nales et internationales : elle encourage la que l’ALIA ne surveille pas seulement les ne suffit pas de faire confiance aux méca- L’école doit aussi servir de garde-fou, production et la diffusion de livres pour programmes destinés au public résidant, nismes de contrôle parental que certaines doit apprendre aux enfants à se méfier enfants et encourage les médias à tenir mais également ceux qui tombent sous la chaînes de télé et programmes en ligne et des dangers qui les guettent. Pour cela particulièrement compte des besoins lin- compétence du Luxembourg alors même les câblo-distributeurs proposent à leurs elle devrait faire développer des instru- guistiques des enfants autochtones ou qu’ils visent principalement un autre Etat clients. La génération des digital natives ments adaptés aux différentes catégories appartenant à un groupe minoritaire. membre de l’Union européenne. a toujours une longueur d’avance sur ces d’âge. L’apprentissage n’est pas le même mécanismes et est parfaitement apte à pour chaque enfant. Les petits peuvent Quel est le rôle de l’Autorité Claude Wolf, membre du Conseil les contourner, afin d’accéder à l’interdit et doivent avoir une démarche ludique, luxembourgeoise indépendante de d’administration de l’ALIA qui est toujours tentant. Pour cela, une doivent percevoir leur apprentissage l’audiovisuel dans le domaine de bonne éducation aux médias, basée sur la comme un jeu. Les adolescents doivent l’éducation aux médias ? confiance mutuelle, est absolument indis- apprendre à gérer leurs contacts dans les pensable. Il faut apprendre aux enfants médias sociaux, à détecter les dangers que Par son rôle de régulateur, l’ALIA veille Madame Dupong, que conseillez-vous à refuser les sujets qui leur font peur ou ces médias cachent inévitablement. au respect de la signalétique des pro- aux parents qui font appel à l’ALIA pour qui les mettent dans une position incon- grammes. Elle vérifie après coup que les les assister dans leur travail éducatif ? fortable. Les régulateurs peuvent-ils avoir programmes soient classés convenable- recours à une instance internationale ment, qu’un film réservé à un public plus Je leur recommande en tout premier lieu Il en va de même pour les éducateurs. Il pour un contrôle efficace des contenus mature (12 ans ou plus) ne soit pas diffusé de s’informer de manière très précise sur existe de nombreuses brochures d’infor- audiovisuels? en journée, c.-à-d. aux heures qui sont en les programmes TV que leurs enfants re- mations et de programmes de soutien règle générale réservées aux familles et gardent, de s’intéresser de près aux tech- qui leur facilitent le travail. Les parents La Convention relative aux Droits des dont les contenus peuvent être classés niques audiovisuelles auxquelles ils ont peuvent également se faire conseiller enfants qui est entrée en vigueur le 2 « tout public » ou « -10 ». recours. Je leur conseille également de et aider, notamment par des services septembre 1990, est très claire lorsqu’elle regarder les émissions ou jeux préférés de comme BeeSecure. Pour appeler à l’aide donne, dans son article 13, le droit à la li- L’ALIA a parfaitement conscience de leurs enfants avec eux et de ne pas hésiter de manière efficace, il faut avant tout dé- berté d’expression aux enfants : « Ce droit son rôle de protecteur des droits des à en parler longuement et ouvertement. tecter et cerner le problème. Et cela n’est comprend la liberté de rechercher, de enfants. Elle ne veut pas se contenter de Ceci pour mettre les enfants en garde faisable que si les parents sont parfaite- recevoir et de répandre des informations réagir, mais elle veut être proactive. Elle contre des contenus non-adaptés à leur ment au courant des habitudes de leurs et des idées de toute espèce, sans considé- soutient toute initiative qui peut aider âge ou à leur degré de maturité, mais aussi enfants. Or, cela ne peut se faire qu’avec ration de frontières, sous une forme orale, parents et enfants dans le choix de leurs pour les éduquer, pour leur apprendre une consommation commune des diffé- écrite, imprimée ou artistique, ou par tout programmes. Elle cherche également le comment fonctionne une consommation rents médias audiovisuels et sociaux, par autre moyen du choix de l’enfant », dit dialogue avec les fournisseurs de services raisonnable et raisonnée de contenus au- un dialogue intensif et un respect mutuel. le texte. Il est limité par les restrictions de médias, afin de ne pas exposer inutile- diovisuels. prescrites par la loi, comme le respect des ment les enfants. Elle ne veut cependant L’école ne pourrait-elle pas prendre le droits d’autrui ou la sauvegarde de la sé- pas se confiner dans un rôle de « gen- relais, ne serait-ce que pour assister les curité nationale et de l’ordre public. darme », chargé de sanctionner les contre- parents un peu dépourvus? venants. Elle aime autant faire appel à la Dans l’article 17 de cette Convention, sensibilité des acteurs qui sont actifs sur L’éducation aux médias, la manipula- les Etats reconnaissent l’importance le terrain. tion raisonnée de l’image sont de plus de la fonction remplie par les médias et

16 — ALIA — Rapport annuel 2015 Face à l’écran — ALIA — 17 Ceci n’est pas un organe de censure Bilan de surveillance et de régulation des services de médias électroniques

L’Autorité luxembourgeoise indépen- contenir aucune incitation à la haine fon- dante de l’audiovisuel remplit sa mission dée sur la race, le sexe, l’opinion, la religion de régulation du secteur audiovisuel dans ou la nationalité, ni des éléments de vio- le respect des dispositions législatives et lence gratuite). réglementaires applicables. Comme elle n’est pas un organe de censure, elle n’in- Protection des mineurs tervient qu’a posteriori, soit sur base de plaintes ou d’interpellations1 du public, L’ALIA est chargée de veiller à ce que les soit sur base d’une autosaisine. Elle est programmes diffusés par les services de compétente pour traiter des plaintes rela- médias audiovisuels (SMA) n’aient pas de tives à des programmes diffusés par des contenus pouvant nuire à l’épanouisse- fournisseurs détenant des autorisations ment des jeunes téléspectateurs et audi- luxembourgeoises. Les décisions phares teurs. La directive européenne sur les SMA qu’elle a prises au cours de l’année 2015 ainsi que la loi modifiée du 27 juillet 1991 concernent essentiellement la protection sur les médias électroniques, disposent des mineurs et la régulation des commu- simplement que les programmes télévi- nications commerciales. sés et radiodiffusés ne doivent pas « nuire à l’épanouissement physique, mental ou Surveillance des moral des mineurs sauf s’il est assuré, par le choix de l’heure de l’émission ou par programmes toute mesure technique, que les mineurs se trouvant dans le champ de diffusion Toute personne qui s’estime lésée par le ne sont normalement pas susceptibles contenu d’un programme télévisé ou ra- de voir ou d’entendre ces émissions ». diodiffusé peut porter plainte à l’encontre Certains programmes particulièrement du programme concerné auprès de l’ALIA. nocifs, c’est-à-dire ceux qui nuisent « gra- Les principaux sujets de préoccupation vement à l’épanouissement physique, de l’Autorité sont ceux qui touchent à mental ou moral des mineurs », sont tou- la dignité humaine, à la protection des jours interdits à la diffusion. mineurs, aux communications commer- ciales ou encore à certains aspects pou- En 2015, la législation luxembourgeoise vant constituer un usage excessif ou s’est enrichie d’un règlement grand-du- abusif de la liberté d’expression dans les cal détaillant les règles que les fournis- médias (ainsi, les programmes ne peuvent seurs de SMA sont tenus de respecter

1 Le terme « interpellation », tel qu’utilisé par l’ALIA, vise les interventions de tiers par rapport à des éléments de programme qui ne comportent pas réellement d’atteinte à une contrainte légale, ce qui a pour effet qu’il n’y a pas de violation du cadre légal et que l’Autorité ne peut pas prononcer de sanctions. Dans le cas d’une interpellation, l’ALIA encourage plutôt les fournisseurs, à titre d’exemple, à veiller à ce que les services qu’ils offrent deviennent progressivement accessibles aux personnes souf- frant de déficiences visuelles ou auditives, promeuvent les œuvres européennes et les incite à limiter la publicité pour des denrées malsaines diffusée dans le contexte de programmes destinés aux enfants (cf. art. 35 (2) de la loi modifiée du 27 juillet 1991 sur les médias électroniques).

18 — ALIA — Rapport annuel 2015 Tokyo, 1996 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 19 Tout fournisseur doit signaliser les thématiques sensibles dont le suicide la catégorie d’âge adaptée pour et l’éclatement des familles, ainsi que l’im- pact global du film ou des images proje- les programmes susceptibles tées. de nuire à l’épanouissement des mineurs, et ce par voie Il importe cependant de noter que, même si la méthode d’évaluation du contenu d’avertissement acoustique et/ utilisée est similaire dans les deux sec- ou par un pictogramme, teurs, il existe une différence sur le plan au début ou tout au long pratique. Ainsi, la classification « -6 » qui du programme. existe pour le cinéma, n’est pas appli- cable aux services de médias télévisés. En revanche, la catégorie « -10 » est prévue 2 pour garantir la protection des mineurs. pour la télévision alors qu’elle fait défaut Ce règlement prévoit 5 catégories d’âge dans la classification relative au cinéma. 3 précises , ainsi que l’heure de diffusion Par conséquent, un même film peut être correspondante à chaque catégorie (prin- classé dans une catégorie différente en 4 cipe du watershed ), pour la diffusion des salle qu’au petit écran, ce qui peut s’avé- programmes par les services de médias rer comme déconcertant, surtout pour les 5 audiovisuels. Ainsi, tout fournisseur doit parents qui devraient être orientés par la signaliser la catégorie d’âge adaptée pour signalétique dans leurs choix. les programmes susceptibles de nuire à l’épanouissement des mineurs, et ce par Les plaintes enregistrées en matière de voie d’avertissement acoustique et/ou par protection des mineurs concernent aussi un pictogramme, au début ou tout au long bien le cinéma que les services de radio et Lisbonne, 1990 du programme. de télévision.

La surveillance de la signalétique appro- Télévision té puisqu’il comportait des scènes suscep- blâme le fournisseur de service sur base priée s’étend également aux représenta- tibles de nuire au jeune public. Le Conseil de l’article 35sexies (3) de la loi modifiée tions cinématographiques publiques (soit Au cours de l’année 2015, douze plaintes d’administration de l’ALIA a considéré sur du 27 juillet 1991 sur les médias électro- en salle, soit en plein air). Toutefois, pour et autosaisines se référaient à la protec- ce point précis que, même si « d’autres niques. les représentions cinématographiques, les tion des mineurs. Le regard de l’ALIA se épisodes de la même saga ont fait l’objet critères sont énoncés avec un peu plus de portait particulièrement sur la présenta- de diffusions antérieures sans qu’il n’y ait précision et les catégories d’âge sont légè- tion de scènes à caractère sexuel et/ou de Cette position de l’ALIA témoigne de l’évo- eu de contestations, ni par le public ni par rement différentes que pour les services violence afin de déterminer la pertinence lution de ses décisions sur cet aspect dans l’autorité de contrôle de l’époque pour re- audiovisuels. Parmi les éléments qui sont de la classification choisie par la chaîne la mesure où l’Autorité avait, dans une de tenir que le fournisseur pouvait, de bonne considérés, au cinéma, comme nocifs pour de diffusion. ses décisions de l’année précédente et le jeune public, figurent la violence, l’hor- foi, conserver la même classification que comme suite à un dossier similaire, sim- reur, la sexualité, la discrimination raciale, La sexualité celle d’autres épisodes […], cela ne saurait plement invité ledit fournisseur à afficher sexuelle, d’opinion, de religion ou de na- empêcher l’Autorité de se préoccuper du une vigilance accrue en matière de choix tionalité, l’incitation à la haine, l’abus de Selon un plaignant, le classement du film sujet à l’heure actuelle. Dans ce cadre, il de signalétique en admettant qu’une drogues ou d’alcool, le langage impropre, American Pie 5 sur Plug RTL était inadap- convient encore de relever que si avec le chaîne pouvait « de bonne foi continuer temps les mœurs peuvent évoluer vers à appliquer la signalétique utilisée anté- un plus grand libéralisme, la prise de rieurement et qu’il n’y a pas lieu à une 2 Règlement grand-ducal du 8 janvier 2015 relatif à la protection des mineurs dans les services des conscience de la nécessité de protéger les sanction » (décision n° 7/2014). médias audiovisuels, Mémorial A n°7, 2015. plus jeunes d’images néfastes à leur bien- 3 Catégorie I : tous publics ; II : déconseillé aux moins de 10 ans ; III : moins de 12 ans ; IV : moins de 16 ans ; V : moins de 18 ans. être évolue également et amène nécessai- La protection des mineurs s’étend égale- rement les autorités de contrôle à avoir 4 Catégories I et II : ces programmes peuvent être diffusés toute la journée ; III : entre 20h00 et 6h00 ; IV : ment au télétexte des services de télévi- entre 22h00 et 6h00 ; V : entre minuit et 5h00. un regard plus attentif sur les images dif- sion. À ce sujet, l’ALIA a été saisie, en 2015, 5 Pour plus de détails sur les catégories d’âge, les watersheds, les critères soujacents de la classification des fusées ». Le Conseil d’administration, dans d’une plainte relative à des mentions à programmes, etc. à la télévision et au cinéma, lire l’analyse « Des critères trop flous pour être efficaces » p. 9. sa décision n° 1/2015, a sanctionné d’un caractère sexuel sur une page de télétexte

20 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 21 des chaînes RTL TVi, Club RTL et Plug RTL, L’ALIA a constaté, dans le accessible aux téléspectateurs pendant cas de Walter Scott, que « la la journée (en l’espèce, le constat avait été fait vers 14h30). Le Conseil a relevé violence observée sur les que « le télétexte incriminé montre des images montrées à l’écran images pixélisées d’une fille en maillot n’est pas de nature à nuire à de bain et comprenait des explications et l’épanouissement des mineurs » un renvoi vers un site internet contenant des images à forte connotation sexuelle » et que « la diffusion de l’image en ques- Dans le cas d’Aylan K., l’ALIA a consi- tion ne dépasse pas les limites de ce qui déré que même si « les images en cause est admis, mais que le renvoi explicite à peuvent troubler aussi bien les enfants un site à caractère sexuel n’a pas à trou- que le public adulte, la situation est tou- ver sa place sur un service télétexte en tefois exceptionnelle à plus d’un égard. Il pleine journée ». L’ALIA a décidé (décision faut d’abord noter que les images ont été n° 2/2015) que la plainte est fondée, sans diffusées dans le cadre d’un journal télé- pour autant prononcer une sanction. visé qui par définition est censé montrer La violence la réalité des événements. Conscients de cela, il appartient aux parents de ne La question de la diffusion d’images vio- pas confronter leurs enfants seuls à ces lentes à la télévision est revenue à plu- émissions, mais de les accompagner afin sieurs reprises dans les décisions de l’ALIA de mettre en contexte l’intégralité des courant 2015. Sans aucun avertissement, informations et images ainsi recueillies. des séquences d’images violentes pou- Ensuite, il est constant qu’à l’heure de la Useldange, 1990 vant heurter la sensibilité du jeune pu- diffusion par le fournisseur de service en blic ont été diffusées au journal télévisé cause, l’image de l’enfant noyé avait déjà fait le tour de tous les médias de façon à concernant la mort de Walter Scott, un Force est de constater que dans les dis- ce que personne n’y ait pu échapper. En- Radio homme noir abattu par un policier blanc positions de l’article 27ter de la loi modi- fin, les images et le reportage qui s’en est au mois d’avril en 2015 aux États-Unis. fiée du 27 juillet 1991 sur les médias élec- En plus d’être en charge de l’attribution suivi véhiculent un message important et Il en a été de même pour des images du troniques, qui reprend les exigences en des permissions pour les radios régionales comportent une vertu éducative certaine corps sans vie d’Aylan K., l’enfant syrien matière de protection des mineurs aux- (à réseau d’émission) et locales, l’ALIA est par rapport à des événements tragiques retrouvé mort suite à sa noyade sur une quelles doivent répondre les programmes investie de la mission de surveillance du qui secouent le monde et qui doivent des plages de Bodrum en Turquie au cours de télévision, le législateur luxembour- contenu de toutes les radios sous conces- amener à s’interroger sur les réalités et les de la crise des réfugiés. geois n’a pas adopté de mesures spé- sion luxembourgeoise. Même s’il n’existe conséquences néfastes d’une guerre ». cifiques concernant la protection des pas de signalétique pour les programmes L’ALIA a constaté, dans le cas de Walter mineurs dans les programmes d’informa- radiodiffusés, le contenu du programme Scott, que « la violence observée sur les Le Conseil a finalement conclu que « la vertu éducative des images à l’égard des tion. Par contre, le protocole conclu en ne doit pas nuire à l’épanouissement phy- images montrées à l’écran n’est pas de date du 4 juin 2009 entre le gouverne- sique, moral et mental des mineurs. nature à nuire à l’épanouissement des enfants ainsi que l’intérêt public l’em- portent sur les pures considérations de ment du Grand-Duché du Luxembourg mineurs puisque les images diffusées À cet effet, l’ALIA s’est saisie au sujet du prévention de visionnage d’images déran- et le gouvernement de la Communauté sont placées dans un contexte précis qui contenu de l’entretien réalisé avec le geantes par des mineurs. Par conséquent, française de la Belgique sur les services de vise à atténuer leur impact : elles servent musicien slovène Gramatik dans le cadre l’Autorité est d’avis que la retransmission médias audiovisuels diffusés par les pro- d’explication à un incident violent, mais du festival Rock-A-Field, diffusé par la des images en cause n’appelait pas de si- grammes de RTL Belux prévoit explicite- leur diffusion s’avère nécessaire afin que chaîne de radio Eldoradio en juillet 2015. gnalement oral étant donné que l’impact ment, pour les programmes d’information le spectateur puisse être en mesure de Dans l’interview en question, le chanteur de l’image montrée à l’écran n’est pas de et les journaux télévisés, l’obligation pour comprendre l’envergure de ce drame sans faisait référence à plusieurs reprises au nature à nuire à l’épanouissement des mi- le présentateur d’avertir le public orale- montrer des images choquantes ou détail- cannabis et vantait un produit dérivé, à neurs » (décision n° 34/2015). ment en cas de scène susceptible de nuire lées » (décision n° 20/2015). à l’épanouissement physique, mental ou savoir des feuilles à rouler d’une marque moral des mineurs.

22 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 23 Dignité humaine L’ALIA est particulièrement attentive aux modalités d’identification et d’insertion des communications commerciales dans Les fournisseurs de services de médias les programmes. Dans ce contexte, elle audiovisuels doivent respecter les droits est intervenue pour la première fois en inhérents à la personne humaine et prin- 2015 concernant l’exigence de séparation cipalement la dignité humaine, confor- entre le contenu rédactionnel et les com- mément à la loi modifiée du 27 juillet 1991 munications commerciales dans le cadre sur les médias électroniques. Cependant, d’une émission diffusée sur RTL Radio la notion de dignité humaine est une Lëtzebuerg intitulée Schueberfouer. Se- notion aux contours assez flous. En 2015, lon le directeur de l’ALIA, « l’émission ne un plaignant avait estimé que le contenu respecte pas certaines règles en matière du programme The Client List, diffusé de publicité. […] La séparation entre com- sur RTL TVi, portait atteinte à la dignité munications commerciales et contenu humaine et incitait à la discrimination rédactionnel est difficile à discerner pour envers les femmes en montrant la pros- l’auditeur ». Au terme de l’instruction, le titution sous des aspects positifs. L’ALIA Conseil a estimé que l’exigence de main- a retenu que « la teneur et le contenu de tien de l’intégrité du programme lors de l’émission ne dépassent pas les limites de l’insertion du message commercial telle ce qui est autorisé aux termes des disposi- que prévue par la loi n’a pas été respec- tions de l’article 27ter de la loi modifiée du tée en l’espèce. En effet, « les passages 27 juillet 1991 sur les médias électroniques entre les éléments de programmes qui qui reprend les exigences en matière de précèdent et suivent l’émission et cette contenu auxquelles doivent répondre les émission elle-même sont à tel point glis- programmes sous l’aspect du respect de Useldange, 1990 sants et évanescents qu’il ne révèle pas la dignité humaine » et que « les images à l’auditeur moyen qu’il se trouve plongé montrées ne comportent pas d’éléments dans une émission publicitaire ». dénigrants ou discriminants à l’égard précise qu’il utilise exclusivement. Bien en même temps qu’elle apprécie la classi- des femmes. Le sujet traité constitue un plus, les animateurs ne prenaient pas leur fication opérée par l’exploitant. L’Autorité phénomène de société qui est traité sans distance par rapport aux explications du peut reclasser, le cas échéant, et par déci- L’Autorité s’est par la suite demandée si voyeurisme ». Il s’ensuit que la plainte a musicien. Or, un tel comportement, sur- sion motivée, les films. le fournisseur n’a pas dépassé les limites été déclarée comme non fondée (décision tout d’un point de vue de la protection des temporelles autorisées en matière de n° 3/2015). mineurs ainsi que des règles en vigueur en communications commerciales. Effecti- matière de publicité, a été retenu comme En juin 2015, l’ALIA s’est saisie du film vement, l’analyse du directeur de l’ALIA a Jurassic World, sorti dans les salles au révélé qu’« un total de neuf minutes d’an- contrevenant à la loi. L’Autorité a finale- Communications commerciales ment décidé (décision n° 27/2015), compte Luxembourg avec la signalétique « 6 + tenne pour le seul élément de programme tenu de la reconnaissance de ses torts par avertissement ». Le Conseil a conclu que Schueberfouer et quelque 85 secondes de le fournisseur, ainsi que de l’absence d’an- « le rythme de l’action et l’imagerie im- Les communications commerciales com- messages publicitaires supplémentaires técédents de ce dernier, de ne pas pro- pressionnante font que de très jeunes prennent la publicité, le parrainage, le sans tenir compte des dix minutes d’émis- noncer de sanction. enfants risquent d’être débordés et de se télé-achat et le placement de produit. sion entre 11h00 et 11h10 pour lesquelles sentir angoissés » vu que « le film contient Au niveau des chaînes de télévision, elles le directeur ne disposait pas d’informa- de nombreuses scènes de violence phy- sont soumises à un certain nombre de tions ». Or la Convention portant sur la Cinéma sique et psychique », ce qui a amené l’ALIA règles relatives au contenu et aux moda- prestation du service public en matière à reclasser le film en question dans la caté- lités d’insertion dans un but, entre autre, de radio et de télévision en langue luxem- Sur base de la loi modifiée du 20 avril gorie « 12 », accessible donc aux personnes de protéger le consommateur afin qu’il ne bourgeoise, que CLT-Ufa et RTL Group ont 2009 relative à l’accès aux représenta- âgées de plus de 12 ans et aux enfants de soit pas induit en erreur. De façon géné- conclu avec le gouvernement luxembour- tions cinématographiques publiques, la catégorie d’âge inférieure accompagnés rale, les messages publicitaires doivent geois en date du 15 février 2007, stipule l’ALIA supervise le système de classifica- par au moins un parent ou un tuteur légal être aisément identifiables par les télés- que « le programme de radio en langue tion des œuvres projetées en salle, sur- (décision n° 26/2015). A noter que l’ajout pectateurs et auditeurs. Par ailleurs, les luxembourgeoise peut contenir des mes- veille le respect et la publication de la « + avertissement » n’est pas prévu par le communications commerciales clandes- sages publicitaires à condition que ceux- signalétique par l’exploitant de cinéma, cadre légal applicable. tines sont interdites. ci ne dépassent ni 6 minutes par heure

24 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 25 d’antenne en moyenne journalière, ni 8 commerciales ne doivent pas encoura- péens ». Par conséquent, l’ALIA a reconnu Dans le secteur des radios locales et ré- minutes pour une quelconque tranche ger les spectateurs à des comportements le système néerlandais comme « équiva- gionales, l’ALIA a examiné plusieurs de- horaire fixe, mesurée en moyenne heb- préjudiciables à la sécurité. […] Montrer lent » à celui en vigueur au Grand-Duché mandes relatives à la modification et au domadaire hors dimanche ». Dans cette une telle scène sur le ton de la dérision de Luxembourg (décision n° 16/2015). remplacement des fréquences, ainsi qu’à perspective, le Conseil d’administration risque de mettre à mal tous les efforts dé- la modification de cahiers des charges. de l’Autorité s’alignait sur les conclusions ployés dans le cadre de la prévention des L’ALIA a aussi été saisie par iTunes au sujet Une première demande, introduite par du directeur de retenir un dépassement accidents domestiques ». Il s’ajoute que de la signalétique applicable pour son ser- Radio Gutt Laun et Radio classique Ber- de la limite horaire admise. l’ALIA a considéré que « le message véhi- vice de VOD offert au public luxembour- gem, concernait l’échange d’une fré- culé est d’autant plus dangereux que les geois. Comme la société était présente quence basée sur l’article 16 (9) de la loi Le Conseil a cependant décidé en fin de mineurs peuvent être enclins à imiter le partout en Europe avec un catalogue modifiée du 27 juillet 1991 sur les médias compte (décision n° 22/2015), en raison de comportement des protagonistes du spot. propre à chacun des marchés nationaux et électroniques. S’il s’avère qu’une fré- l’absence d’antécédents spécifiques, de D’autre part, le jeune public ne saurait qu’elle appliquait à chaque fois le régime quence allouée ne permet pas de couvrir l’ouverture au dialogue du fournisseur et comprendre la note humoristique qui, se- local de classification, l’ALIA a demandé à de façon satisfaisante certaines parties de ses bonnes dispositions à remédier ra- lon l’annonceur, est à la base de l’idée du la société de lui fournir des informations du pays, l’ALIA peut allouer une autre pidement à certaines déficiences consta- spot » (décision n° 4/2015). précises sur la signalétique utilisée dans fréquence à cette radio si une telle fré- tées, de limiter la sanction à un blâme. chaque pays européen. Ceci devait per- quence est disponible. L’Autorité a décidé Le Conseil a néanmoins invité le fournis- Missions de régulation mettre de déterminer si la signalétique de faire droit aux demandes des deux ser- seur à « prendre les mesures nécessaires utilisée localement pouvait être consi- vices (décision n° 15/2015). dérée comme « équivalent » au système permettant à l’avenir à l’auditeur de faire Équivalence des systèmes luxembourgeois. En outre, la s.à r.l. Alter Echos souhaitait une séparation nette entre le contenu de classification rédactionnel et le volet publicitaire en remplacer la fréquence principale de En ce qui concerne le Grand-Duché, précisant que la mission qui lui a été assi- Radio Ara (103,3 MHz) qu’elle gère, par la Le nouveau règlement grand-ducal rela- iTunes appliquait à ce moment un régime gnée par le législateur exige qu’elle veille 6 fréquence l02,9 MHz libérée suite à l’arrêt tif à la protection des mineurs impose commun pour les pays du Benelux que à la sauvegarde du principe de la trans- d’émettre de la station DNR. L’Autorité aux fournisseurs de services de médias la société qualifiait de « similaire » mais parence. Ce principe permet de protéger a donné une suite favorable à cette de- audiovisuels de procéder à la classifica- « non identique » à la classification luxem- le consommateur du programme devant mande (décision n° 14/2015). tion des programmes de télévision. En bourgeoise. Finalement, l’Autorité a déci- une confusion des genres et en lui four- même temps, il confère à ceux dont les dé qu’iTunes devait ajouter une catégorie Deux doléances, introduites, d’une part, nissant la possibilité de distinguer clai- programmes sont principalement desti- « -9 » pour son service destiné au public par l’a.s.b.l. Lokal Radio Bieles Suessem rement entre les différents éléments de nés au public d’un autre État membre de luxembourgeois pour en arriver à « une Zolver Eilereng (Radio Belle Vallée) et la programme ». l’Union européenne la possibilité de s’ali- classification comprenant les catégories Société européenne de communication gner sur le système en vigueur dans ce suivantes : « -6 », « -9 », « -10 », « -12 », « -16 » sociale (Radio Latina), de l’autre, se rap- Une autre publicité, diffusée à la télévi- pays. À deux conditions : qu’un système et « -18 » (décision n° 25/2015). portaient à la modification du cahier des sion sur Club RTL, attirait la critique d’un de classification et de protection y est charges respectifs. À deux reprises, l’Auto- téléspectateur parce qu’elle lui semblait d’application et que l’ALIA considère que Fréquences des services de radio rité a fait droit à la demande (décisions être de nature à encourager des compor- ce régime est « équivalent » au système n° 32/2015 et n° 33/2015). tements préjudiciables à la santé ou à la luxembourgeois. Le ministre ayant dans ses attributions sécurité. Sur une note supposée humoris- les médias doit consulter l’Autorité dans tique, le spot mettait en scène une per- Dans ce contexte, la CLT-Ufa a demandé le contexte de l’octroi d’une concession sonne dans une baignoire remplie d’eau à de pouvoir continuer à appliquer le sys- ou permission pour les services de médias côté de laquelle sont manipulés des objets tème Kijkwijzer à ses programmes li- nationaux ou internationaux. Par ailleurs, branchés sur le secteur électrique. L’ALIA néaires principalement destinés au public l’ALIA décide directement sur l’attribution a décidé d’adresser un blâme au fournis- néerlandais. Après examen du régime de et le retrait de permissions pour les ser- seur de service au motif que « le conte- classification développé par le Nether- vices de radio régionales (réseaux d’émis- nu du spot dépasse les limites de ce qui lands Institute for the Classification of sion) et locales et veille aussi au respect de est autorisé aux termes des dispositions Audiovisual Media, l’ALIA a admis qu’ « il la législation en vigueur dans ce secteur, de l’article 27bis de la loi modifiée du 27 s’agit d’un système reconnu ayant fait y compris pour les services de radio des- juillet 1991 sur les médias électroniques ses preuves non seulement aux Pays-Bas tinés au public d’un autre État disposant qui dispose e. a. que les communications mais également dans d’autres pays euro- d’une licence luxembourgeoise.

6 Règlement grand-ducal du 8 janvier 2015, op. cit., art. 8 (1).

26 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 27 Statistiques Décisions de plaintes reportées en 2016

Protection des mineurs 3 Décisions 35 Dignité humaine / Surveillance 28* Communications commerciales 4 Régulation 7 Autres 2 * Parmi les 28 décisions de surveillance rendues par l’ALIA en 2015, cinq d’entre elles concernent des dos- siers reportés de l’année précédente, non traités en 2014. Sanctions

Dossiers reçus (1) et dossiers traités (2) en 2015 Sanctions prononcées en 2015 3

Blâme 3 (1) Plaintes reçues Interpellations reçues Autosaisines Blâme avec lecture obligatoire d’un communiqué à l’antenne / Protection des mineurs* 10 2 2 Amende / Dignité humaine / / 1

Communications commerciales 8 / 1

Autres 6 2 / Outre les trois formes de sanctions pré- rer, pour donner un exemple, une absence vues par la loi, à savoir un blâme, un d’antécédent peut expliquer une absence Total 24 4 4 blâme avec lecture obligatoire d’un com- de sanction (décision n° 27/2015). muniqué à l’antenne et une amende, deux * Concerne aussi le cinéma pour lequel l’ALIA n’a pas de pouvoir de sanction. autres cas de figure peuvent se présenter. L’autre cas est le reclassement. L’ALIA peut procéder à un reclassement concer- Premièrement, l’ALIA peut procéder à un nant un film projeté en salle de cinéma constat de violation lorsqu’une faute a été lorsqu’elle estime que la classification (2) Plaintes traitées Interpellations traitées Autosaisines démontrée mais qu’elle n’a pas donné lieu attribuée à cette œuvre n’est pas correcte Protections des mineurs* 9 3 2 à une sanction. Les raisons peuvent diffé- (décision n° 26/2015).

Dignité humaine 1 / 1

Communications commerciales 4 / 1 Constat de violation 2

Autres 5 2 / Reclassement (cinéma) 1

Total 19 5 4

* Concerne aussi le cinéma pour lequel l’ALIA n’a pas de pouvoir de sanction.

Parmi les plaintes traitées, quatre ont été reportées de 2014. Deux concernent la protec- tion des mineurs, une la dignité humaine et une d’autres sujets.

Plaintes Autosaisines Interpellations Total

Reçues 24 4 4 32

Traitées 19 4 5 28

Décisions reportées à 2016 9 / / 9*

* Les 9 dossiers en question, pour la plupart enregistrés par l’ALIA en fin d’année 2015, sont reportés à l’année 2016.

28 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ceci n’est pas un organe de censure — ALIA — 29 Relations internationales

L’ALIA est membre auprès de plusieurs En marge des débats sur les sujets de instances européennes et internationales fond, l’ERGA a encore approuvé la propo- dont: sition de la présidence de doter le groupe d’une identité visuelle. Le projet du logo • ERGA (European Regulators Group présenté par la présidence a été adopté. for Audiovisual Media Services), Sur les questions de fond, le groupe a exa- • EPRA (European Platform of miné la progression des travaux des trois Regulatory Authorities), groupes de travail sur l’indépendance des régulateurs, la protection des mineurs et • Comité de contact pour la directive la compétence matérielle. Les présidents Services des médias audiovisuels, et/ou rapporteurs de ces trois groupes de travail ont fait rapport de l’avancement • REFRAM (Réseau francophone des de leurs travaux. L’ERGA a encore déci- régulateurs des médias), dé de compléter ces travaux par la créa- tion d’un groupe de travail consacré à la • PEGI (Pan European Game compétence territoriale. Les travaux des Information) et quatre sous-groupes peuvent se recouper pour partie, et il est prévu de parvenir à • International Classifiers Conference. terme à une vision commune sur les dif- férentes questions abordées afin de faire Groupe des régulateurs entrer ces réflexions dans les travaux de européens des services de médias révision de la directive SMA. audiovisuels (ERGA) A l’issue de la réunion, la Commission e 3 réunion à Paris, le 14 avril 2015 : La européenne a informé le groupe sur l’état réunion a eu lieu sur invitation de son d’avancement et les projets pour l’éva- président, Olivier Schrameck, également luation Refit de la directive SMA. Elle a président du Conseil supérieur de l’audio- demandé à avoir le soutien des autorités visuel français. Elle s’est ouverte par un nationales pour toucher les opérateurs en discours de bienvenue par Harlem Désir, vue de la circulation d’un questionnaire, secrétaire d’État chargé des Affaires euro- ce qui pose toutefois des problèmes insti- péennes au sein du Gouvernement fran- tutionnels et/ou de ressources à certaines çais. autorités.

L’assemblée a débattu de la suggestion de Plate-forme européenne des la présidence d’adopter une déclaration instances de régulation (EPRA) commune, suite aux attentats qui ont été perpétrés au mois de janvier 2015 dans les 41e réunion à Berne (Suisse) du 13 au 15 locaux de la rédaction de Charlie Hebdo, mai 2015 : La situation du pays hôte de la visant à affirmer le soutien de l’ERGA à la réunion en termes de consommation de défense de la liberté d’expression. Le pro- médias est semblable à celle du Luxem- jet soumis par la présidence a été adopté bourg dans le sens que les spectateurs moyennant quelques adaptations. suisses regardent plus de chaînes étran- gères qu’ils ne suivent de programmes

30 — ALIA — Rapport annuel 2015 Naples, 1991 Relations internationales — ALIA — 31 restent préoccupés par la réglementation tiser leurs idées. 34% des répondants sur le placement de produit, une forme demandent également une extension du de communication commerciale qui vise champ d’application géographique à des à mettre en valeur un produit commer- fournisseurs de SMA établis dans un pays cialisé dans un programme de télévision tiers et visant une audience européenne, ou un film. Aux yeux des instances de sur- même si des acteurs mondiaux comme veillance, le cadre esquissé par la direc- Netflix et Amazon ont créé des filiales tive européenne sur les services de mé- en Europe et sont du coup couverts par dias audiovisuels datant de 2010 manque la directive. Sur la question du maintien de précision. Plusieurs questions ont été du principe du pays d’origine, les opinions soulevées dans ce contexte: A partir de divergent largement, sans que la majorité quand un produit placé domine-t-il le des Etats membres voudrait abandonner programme de façon à remettre en cause ce pilier fondamental de la directive. Pas la responsabilité de l’éditeur? Comment de consensus non plus sur la question de remédier à l’absence de définition pour la protection des consommateurs en ma- certaines formes de placement ? Lors tière de communications commerciales, d’une session de groupe de travail, les alors que 22 Etats membres ont une régu- membres de l’EPRA ont analysé des cas lation plus stricte que celle contenue dans concrets et des jurisprudences récentes la directive. dans ce domaine. Pan European Game Information Une des sessions plénières était consacrée (PEGI) à la contribution des régulateurs à la pro- duction et à la diffusion de contenus eu- Réunion du Conseil de PEGI à Rome, du Naples, 1991 ropéens. Si la dominance des programmes 29 au 30 septembre 2015 : Lors de cette américains ne fait aucun doute, il faudra réunion de travail, un des sujets princi- parallèlement développer des straté- paux était l’introduction de nouveaux nationaux (même si le choix local est plus taires plus complexe et plus difficile. gies afin de contribuer à un financement critères de classification pour améliorer riche en Suisse qu’au Luxembourg). Le durable et à une meilleure visibilité des le système PEGI. Les membres ont égale- service public comprend, outre la Société La deuxième session plénière était consa- productions audiovisuelles européennes. ment discuté la mise en place du système suisse de radiodiffusion (SSR), 42 radios crée à l’évaluation du pluralisme dans Reste à voir comment les revendications de classification international IARC (Inter- et 13 télévisions privées qui reçoivent une les médias. De nouvelles recherches des régulateurs voire ceux de l’industrie national Age Rating Coalition). Cet outil partie de la redevance pour s’acquitter montrent que ce pluralisme en tant seront prises en compte par la Commis- de classification unique et mondial per- d’un mandat public. Il existe également qu’objectif démocratique n’est plus perçu sion européenne lors de la réforme de la met aux producteurs de jeux de vidéo de de nombreux programmes exclusivement partout en Europe comme une fin poli- directive SMA. faire circuler leur produit sous différents commerciaux. tique souhaitable mais bien comme une systèmes de classification en remplissant obligation positive des Etats. Le Centre Comité de contact pour la qu’un seul questionnaire. La réunion s’est La première session plénière adressait les pour le pluralisme et la liberté des médias directive Services des médias terminée par un tour de table sur la recon- conditions garantissant un écosystème (CMPF), basé à Florence, a relancé son audiovisuels naissance et l’adoption du système PEGI pérenne pour les contenus audiovisuels Media Pluralism Monitor (MPM) en 2014 dans tous les pays membres du réseau. en Europe. Les orateurs se sont notam- pour mesurer le niveau de risque que ren- 42e réunion à Bruxelles, le 4 décembre ment penchés sur les mutations tant en contrent les médias actuellement dans six 2015 : La présentation des résultats de International Classifiers matière de distribution que de consom- domaines (à savoir au niveau fondamen- la consultation publique réalisée dans le Conference mation des contenus. Au lieu de connaître tal, culturel, géographique, de la propriété cadre de l’évaluation (appelée Refit) de la des pointes d’audience le matin et sur- des médias, politique ainsi que des types directive sur les services de médias audio- Réunion annuelle à , du 1er au 2 oc- tout le soir, les gens consomment désor- et genres de médias). visuels se trouvait au centre des discus- tobre 2015 : L’ALIA a été conviée à assister mais les programmes aux heures qui les sions. Ainsi, 35% des répondants se pro- pour la première fois à la réunion des clas- arrangent et sur le terminal de leur choix. 42e réunion à Nuremberg (Allemagne) du noncent pour une extension du champ sificateurs de programmes de télévision, Ce qui rend la mesure d’audience et par 28 au 30 octobre 2015 : Les discussions en d’application matériel (contre 24% en fa- de films de cinéma, de contenus multimé- conséquent la vente d’espaces publici- Bavière ont montré que les régulateurs veur du statu quo) sans toutefois concré- dias et de jeux vidéo, un groupement in-

32 — ALIA — Rapport annuel 2015 Relations internationales — ALIA — 33 de pays tiers sur le processus démocra- geoise du Conseil de l’Union européenne, tique dans les Etats membres de l’Union l’ALIA a été invitée au festival Eurovisio- européenne, notamment dans les pays ni. Cet événement existe depuis 1987 et baltes. D’autres sujets abordés concer- rassemble des experts issus du secteur naient l’indépendance des régulateurs, la audiovisuel, du cinéma et des nouvelles compatibilité technique et la nécessité technologies. Le thème discuté au cours éventuelle d‘un standard européen ainsi des journées internationales était « Le que l’accès et la visibilité des contenus. renouvellement des concessions des ser- vices publics et les nouvelles politiques Conférence d’experts européens sur audiovisuelles en Europe ». Le directeur l’éducation des médias et de la protec- a participé aux ateliers avec une présen- tion des enfants à Berlin, du 16 au 17 avril tation du régime particulier dans lequel 2015 : La conférence Net Children 2020 évolue le service public audiovisuel et – Growing up with Media était organisée radiophonique au Luxembourg. par le ministère fédéral allemand de la Réunion annuelle du Media Literacy Famille, des Personnes âgées, des Femmes Expert Group à Bruxelles, 1er décembre et de la Jeunesse et l’Institut Hans Bre- 2015 : Les membres du groupe d’experts dow pour la recherche sur les médias. Son en matière d’éducation aux médias ont but annoncé était de proposer une road- été convoqués par la Commission euro- map à vocation internationale relative péenne pour une première réunion an- aux actions futures à développer tant au nuelle en 2015. Le but de ces rencontres plan de l’éducation aux médias qu’à celui est d’identifier, de documenter et de dé- de la protection des enfants. Cette stra- velopper les bonnes pratiques dans ce tégie s’inscrivait non seulement dans la domaine avec l’ambition de faciliter la Pétange, 1987 logique des médias audiovisuels, mais au coopération entre les différentes parties sens large de la convergence provoquée prenantes. Dans ce contexte, l’éducation par internet, des médias et contenus. Vu aux médias est vue comme un terme géné- formel d’instances de classification qui se Conférences la diversité des compétences des experts rique englobant les capacités techniques, rencontre périodiquement en dehors d’un présents (régulateurs, chercheurs, ONG, cognitives, sociales, civiques et créatives cadre institutionnel. 70 experts venant de industrie du contenu, …), ainsi que les Strengthening the European audiovisual qui permettent aux citoyens d’avoir une 19 pays différents européens, asiatiques différentes cultures et nationalités pré- media market – for the development of approche critique aux médias aussi bien et du Nord de l’Amérique se sont retrou- sentes, les organisateurs ont demandé the European identity à Riga, du 9 au 10 dans leur consommation que leur utili- vés à Berlin pour discuter de la protection aux participants à développer leurs points mars 2015 : Cette conférence a été orga- sation. Par médias l’on entend aussi bien des mineurs à l’âge des algorithmes. D’un de vue à travers des ateliers et des world nisée dans le cadre de la Présidence let- les moyens de diffusion classique comme point de vue européen, il s’agit de passer cafés. Il s’agissait à la fois de faire le point tonne avec l’intention d’alimenter le pro- la presse, la radio et la télévision que les doucement d’un régime de diversité vers sur les travaux de recherche déjà réalisés cessus d’évaluation de la directive sur nouveaux acteurs tels les médias sociaux une plus grande harmonisation des sys- et de trouver, si possible, un consensus sur les services de médias audiovisuels avec et l’internet en général. Cette approche tèmes de classification sans abandonner les domaines à traiter en priorité à l’ave- des contributions provenant de toutes devrait permettre aux citoyens de parti- les spécificités culturelles des différents nir afin de rendre les médias et surtout les parties prenantes. Au centre des dis- ciper activement au processus démocra- pays. Dans ce contexte, le directeur a pré- l’internet un environnement plus sécu- cussions se trouvaient le champ d’appli- tique. Cette première réunion a permis senté les dispositions légales en vigueur risé pour les enfants. Afin d’évaluer les cation de la directive SMA et le principe aux experts de cerner le périmètre du au Luxembourg, notamment le tout nou- premiers résultats des discussions et d’es- du pays d’origine. D’une part, il y a eu un champ d’action dans lequel se déroule- veau règlement grand-ducal du 8 janvier quisser l’évolution future, une conférence nombre important de développements ront les futures discussions. 2015 relatif à la protection des mineurs depuis l’adoption de la directive en 2010: de suivi sera organisée au Luxembourg au dans les services de médias audiovisuels. apparition d’acteurs mondiaux, conver- printemps 2016. Par ailleurs, les experts ont estimé qu’à gence technologique, nouvelles tech- l’avenir il faudrait accorder un rôle plus niques publicitaires, individualisation de 29e édition du Festival international de important à l’auto-régulation et prendre la consommation de contenus…; de l’autre, cinéma et de télévision Eurovisioni à en compte plutôt le contenu que les ca- le principe du pays d’origine a besoin d’ex- Rome, du 19 au 20 novembre 2015 : Dans naux de distributions des œuvres. ceptions afin de prévenir une influence le cadre de la présidence luxembour-

34 — ALIA — Rapport annuel 2015 Relations internationales — ALIA — 35 Ressources financières

L’Autorité bénéficie d’une dotation an- matière commerciale et elle est soumise nuelle à charge du budget de l’Etat. De au contrôle à la fois d’un réviseur d’entre- plus, l’Etat met à la disposition un certain prises, nommé par son Conseil d’adminis- nombre de biens immobiliers et assume tration et approuvé par le Conseil de gou- d’autres frais nécessaires au bon fonc- vernement, et de la Cour des comptes. tionnement et à l’exercice des missions de l’ALIA. Depuis 2015, l’ALIA encaisse égale- Le bilan et le compte de profits et pertes ment une taxe annuelle auprès des ser- de l’Autorité pour l’année 2015 tels qu’au- vices de médias audiovisuels qu’elle sur- dités par le réviseur d’entreprise et ap- veille (cf. annexe 2). prouvés par le Conseil de gouvernement en date du 19 décembre 2018 se pré- L’Autorité doit tenir une comptabilité sentent comme suit : conforme aux principes applicables en

Compte de profits et pertes (exercice du 01.01.2015 au 31.12.2015)

A. Charges

1. Autres charges externes 128 188,58

2. Frais de personnel 198 747,23

a) Salaires et traitements 183 336,80

b) Charges sociales couvrant les salaires et traitements 12 660,43

c) Autres charges sociales 2 750,00

3. Corrections de valeur 4 873,04

a) sur frais d’établissement et sur immobilisations corporelles et incorporelles 4 873,04

4. Autres charges d’exploitation 89 628,89

5. Intérêts et autres charges financières 191,25

Profit de l’exercice 423 535,82

Total charges 845 164,81

B. Produits

1. Montant net du chiffre d’affaires 119 871,09

2. Autres produits d’exploitation 725 160,66

3. Autres intérêts et autres produits financiers 133,06

Total produits 845 164,81

36 — ALIA — Rapport annuel 2015 Weicherdange, 1988 Ressources financières — ALIA — 37 Bilan (Exercice du 01.01.2015 au 31.12.2015) Annexe 1

Actif Composition du Conseil d’administration au 31 décembre 2015

A. Actif immobilisé 7 677,64

I. Immobilisations incorporelles 4 849,12 Thierry Hoscheit, président Le 5 février 2015, Marc Thewes a démis- sionné pour être remplacé par Héloïse 1. Concessions, brevets, licences, marques ainsi que droits et valeurs similaires 4 849,12 Valérie Dupong, Claude Wolf, Jeannot Bock à partir du 25 mars 2015. Après la dé- s’ils ont été acquis à titre onéreux Clement, Luc Weitzel, membres mission de Mme Bock avec effet au 25 juil- II. Immobilisations corporelles 2 828,52 let 2015, Luc Weitzel a rejoint le Conseil Carole Kickert, secrétaire d’administration à partir du 23 septembre 1. Autres installations, outillage et mobilier 2 828,52 2015. B. Actif circulant 776 700,49

II. Créances 27 440,37 Composition de l’équipe administrative au 31 décembre 2015 1. Créances résultant de ventes et prestations de service 27 440,37

a) dont la durée résiduelle est inférieure ou égale à un an 27 440,37 Romain Kohn, directeur Carole Fonck, Carole Kickert

IV. Avoirs en banques, avoirs en compte de chèques postaux chèques 749 260,12 et en caisse Composition de l’Assemblée consultative au 31 décembre 2015 C. Comptes de régularisation 11 007,62

Total du bilan (actif) 795 385,75 Organisation Représentant

Groupe parlementaire CSV Diane Adehm Passif Groupe parlementaire LSAP Brigitte Chillon A. Capitaux propres 686 641,52 Groupe parlementaire DP Françoise Schlink I. Résultats reportés 263 105,70 Groupe parlementaire Déi Greng Abbes Jacoby II. Résultat de l’exercice 423 535,82 Sensibilité politique ADR Fernand Kartheiser B. Provisions 7 255,00 Sensibilité politique Déi Lenk Justin Turpel 1. Autres provisions 7 255,00 Chambre de commerce Patrick Ernzer C. Dettes non subordonnées 101 489,23 Chambre d’agriculture Camille Schroeder 1. Dettes sur achats et prestations de services 18 580,33 Chambre des métiers Marc Gross 2. Dettes fiscales et dettes au titre de la sécurité sociale 82 908,90 Chambre des salariés Denise Steinhäuser a) Dettes fiscales 77 284,88 Chambre des fonctionnaires et des employés publics Steve Heiliger b) Dettes au titre de la sécurité sociale 5 624,02 Syvicol Raoul Clausse Total du bilan (passif) 795 385,75 Commission consultative des droits de l’Homme Anamarija Tunjic

Ombuds-Comité fir d’Rechter vum Kand Michel Donven

Conseil national des femmes du Luxembourg Christiane Haller-Feith

Conseil national pour étrangers Katharina Jacobs-Putzeys

Union luxembourgeoise des consommateurs Guy Goedert

Ligue médico-sociale Jean Rodesch

38 — ALIA — Rapport annuel 2015 Annexes — ALIA — 39 Université du Luxembourg Mark Cole Annexe 4

Union Grand-Duc Adolphe Robert Köller Service radiodiffusé visant le public résidant Conseil de presse Fernand Weides

Union luxembourgeoise de la production audiovisuelle Donato Rotunno Nom du service Fournisseur de service

Security made in Lëtzebuerg Yolande Roller-Lang RTL Télé Lëtzebuerg CLT-Ufa s.a. 2ten RTL Télé Lëtzebuerg 45, boulevard Pierre Frieden ICTLuxembourg Nico Binsfeld L-1543 Luxembourg

Mouvement écologique Gérard Faber Annexe 5 Annexe 2 Services luxembourgeois par satellite Législations nationales et européennes Nom du service Fournisseur de service

Deux règlements grand-ducaux addition- • Règlement grand-ducal du 2 Nordliicht TV Nordliicht a.s.b.l. nels sont entrés en vigueur en 2015 : février 2015 fixant le montant et 22, route de Diekirch les modalités de paiement des L-9381 Moestroff • Règlement grand-ducal du 8 janvier taxes à percevoir par l’Autorité Euro D Osmose Media s.a. 2015 relatif à la protection des luxembourgeoise indépendante 5, rue Goethe mineurs dans les services de médias de l’audiovisuel en matière de L-1637 Luxembourg audiovisuels. surveillance des services de médias Setanta Sports (1) Setanta Sports Hibernia s.à r.l. audiovisuels et sonores. 124, boulevard de la Pétrusse Annexe 3 L-2330 Luxembourg Libido Groupe 555 s.à r.l. Services radiodiffusés à rayonnement international Jacquie et Michel (anc. Amatix) 2, rue Pletzer Beur FM TV (anc. Nickel TV) L-8080 Bertrange

Nom du service Fournisseur de service Hot Video FGC s.à r.l. 2, rue Pletzer RTL TVi RTL Belux s.a. & cie s.e.c.s. L-8080 Bertrange Club RTL 45, boulevard Pierre Frieden Plug RTL L-1543 Luxembourg Luxe TV (version internationale) Opuntia s.a. Luxe TV (version Etats-Unis) 43, op Zaemer RTL 4 CLT-Ufa s.a. L-4959 Bascharage Teleshop 4 45, boulevard Pierre Frieden RTL 5 L-1543 Luxembourg N 1 (version serbe) Adria s.à r.l. Teleshop 5 N 1 (version slovène) 16-18, rue de Strasbourg RTL 7 N 1 (version monténégrine) L-2560 Luxembourg Teleshop 7 N 1 (version macédonienne) RTL 8 N 1 (version croate) Teleshop 8 N 1 (version bosnienne) RTL Telekids RTL Lounge SportKlub 1 (version serbe) United Media s.à r.l. RTL Crime SportKlub 1 (version croate) 16-18, rue de Strasbourg Cool SportKlub 1 (version slovène) L-2560 Luxembourg Film+ SportKlub 2 RTL II SportKlub 3 (version serbe et croate) RTL+ SportKlub 3 (version slovène) Film 2 GolfKlub Sorozat SportKlub HD Musika TV LoR RTL Z Cinemania

40 — ALIA — Rapport annuel 2015 Annexes — ALIA — 41 Annexe 6 Annexe 7

Services luxembourgeois par câble Services de médias audiovisuels à la demande

Nom du service Fournisseur de service Nom du service Fournisseur de service

Nordliicht TV Nordliicht a.s.b.l. VOD Post Télécom s.a. 22, route de Diekirch 1, rue Emile Bian L-9381 Moestroff L-2996 Luxembourg

Uelzechtkanal Uelzechtkanal a.s.b.l. iTunes iTunes s.à r.l. c/o Lycée de garçons Esch 31-33, rue Ste-Zithe 72, rue du Fossé L-2763 Luxembourg L-4002 Esch/Alzette VOD Tango s.a. .dok den oppene kanal Dok TV s.a. Boîte postale 32 36, rue de Kopstal L-8005 Bertrange L-8284 Kehlen www.vdio.com Project WBS Luxembourg s.à r.l. Kanal 3 (anc. Test) Luxembourg Movie Production a.s.b.l. 20, rue Eugène Ruppert 3, rue Pierre Dupong L-2453 Luxembourg L-7314 Heisdorf www.community.oranum.com DuoDecad ITS Luxembourg Luxe.TV (version française) Opuntia s.a. www.docler.com 44, avenue J.F. Kennedy Luxe TV (version européenne) 43, op Zaemer L-1855 Luxembourg L-4959 Bascharage RTL.be RTL Belux s.a & cie s.e.c.s. Top TV Store TEK Distributions s.a. RTL à l’infini 45, boulevard Pierre Frieden 5, rue Eugène Ruppert L-1543 Luxembourg L-2453 Luxembourg RTL NL CLT-Ufa s.a. RTL9 RTL 9 s.a. RTL XL 45, boulevard Pierre Frieden 45, boulevard Pierre Frieden Telekids L-1543 Luxembourg L-1543 Luxembourg RTL nieuws RTL Shopping RTL Shopping s.a. MeJane.com 45, boulevard Pierre Frieden Moviemax L-1543 Luxembourg Horse Lifestyle Horse Lifestyle s.à r.l. Lucky Jack AB Entertainment s.a. 3, ZARE Golf Channel 45, boulevard Pierre Frieden L-4384 Ehlerange L-1543 Luxembourg UFC Premium by Kombat Sport Altice Entertainment & SportV s.a. KombatSport Altice Entertainment & SportV s.a. 3, boulevard Royal 3, boulevard Royal L-2449 Luxembourg L-2449 Luxembourg VOD Numericable s.à r.l. SportKlub 4 United Media s.à r.l. 82, route d’Arlon SportKlub 5 16-18, rue de Strasbourg L-8011 Strassen SportKlub 6 L-2560 Luxembourg www.dancechannelTV.com Docler s.a. AparTV Steve Nilles 44, avenue J.F. Kennedy 28, rue du Kiem L-1855 Luxembourg L-4976 Bettange

42 — ALIA — Rapport annuel 2015 Annexes — ALIA — 43 Annexe 8 Annexe 11

Services radiodiffusés à rayonnement international Services de radios locales

Nom du service Fournisseur de service Fréquences Nom du service Fournisseur de service Fréquences

RTL (France) CLT-Ufa s.a. 234 kHz OL Radio Lora Association pour la création 102,2 FM 45, boulevard Pierre Frieden 5990 KHz OC en numérique et l’exploitation d’émissions L-1543 Luxembourg radiophoniques par antenne et par câbles a.s.b.l. RTL Radio CLT-Ufa s.a. 93,3 FM 32, avenue de la Gare Deutschlands Hit-Radio 45, boulevard Pierre Frieden 97,0 FM L-9233 Diekirch L-1543 Luxembourg 1440 kHz OM 6095 kHz OC en numérique par satellite Radio LNW Coraly a.s.b.l. 102,2 FM c/o Lycée du Nord 19, rue général Patton L-9551 Wiltz

Annexe 9 Radio Diddeleng Radio locale de la Ville de 103,6 FM Dudelange a.s.b.l. Services de radio à émetteur de haute puissance Place de l’Hotel de Ville L-3590 Dudelange

Nom du service Fournisseur de service Fréquences Radio interculturelle Radio interculturelle de Gils- 103,9 FM dorf a.s.b.l. RTL Radio Lëtzebuerg CLT-Ufa s.a. 92,5 FM 4, rue Principale 45, boulevard Pierre Frieden 88,9 FM L-9370 Gilsdorf L-1543 Luxembourg LRB Radio locale Réiser- 103,9 FM Radio 100,7 Etablissement de 100,7 FM bann-Betebuerg a.s.b.l. radiodiffusion socioculturelle, 4, rue St-Benoît établissement public L-3391 Peppange 21a, avenue John F. Kennedy L-2143 Luxembourg RCB Radio classique Bergem 106,1 FM a.s.b.l. 19, rue des Champs L-3314 Bergem

Annexe 10 Radio Gutt Laun Radio Gutt Laun a.s.b.l. 106,1 FM Boîte postale 24 Services de radio à réseau d’émission L-4001 Esch-sur-Alzette Radio Aktiv Infoloisirs a.s.b.l. 106,5 FM Nom du service Fournisseur de service Fréquences Rue du Pont L-6471 Echternach Radio Latina Société européenne de 101,2 FM communication sociale s.à r.l. 103,1 FM Radio ROM Radio Organisatioun 106,5 FM 2, rue Christophe Plantin Miedernach a.s.b.l. L-2339 Luxembourg 28, rue Savelborn L-7660 Medernach Radio Ara Alter Echos s.à r.l. 102,9 FM 4, place des Rotondes 105,2 FM Radio Belle Vallée Lokal Radio Bieles, Suessem, 107,0 FM L-2448 Luxembourg Zolver, Eilereng a.s.b.l. 6, rue des Alliés Eldoradio Luxradio s.à r.l. 95,0 FM 45, boulevard Pierre Frieden 105,0 FM L-4412 Belvaux L-1543 Luxembourg 107,2 FM

44 — ALIA — Rapport annuel 2015 Annexes — ALIA — 45 46 — ALIA — Rapport annuel 2015 Ressources financières — ALIA — 47 cropmark.lu

alia 19, rue du Fossé L–1536 Luxembourg T +352 247 – 82089 F +352 27 85 84 64 www.alia.lu [email protected]