PARC EOLIEN DE VILLIERS-LOUIS Département : (89) Commune : Villiers-Louis

Dossier de demande d’autorisation d’exploiter

Mémoire en réponse au procès-verbal de synthèse des observations et questions après clôture de l’enquête publique du 12/10/2017 au 13/11/2017

Décembre 2017

Maître d’ouvrage SAS VILLIERS LOUIS ENERGIE

Assistant Maître d’ouvrage JP Energie Environnement

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Fiche contrôle qualité

Destinataire du rapport : VILLIERS LOUIS ENERGIE / JPEE : Parc éolien de Villiers Louis

Site : PARC EOLIEN DE VILLIERS LOUIS (89)

Interlocuteur : Guillaume ODDON

Adresse : 13 rue de Liège - 75009 Paris

Email : [email protected]

Téléphone : 06 17 43 72 59 Dossier de Demande d'Autorisation d'Exploiter - Mémoire de réponse au procès-verbal de synthèse des observations et Intitulé du mémoire : questions après clôtrue de l’enquête publique du 12/10/2017 au 13/11/2017 N° du rapport / Version / Réponse 1 date :

Rédacteur Guillaume ODDON, Chef de projets éoliens sénior

Vérificateur - Superviseur Mathieu Bonnet, Responsable du développement éolien

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Légende des codes :

RE 1 = Observation écrite n°1 sur Registre Enquête. COR 1 = Courrier n°1 annexé au Registre Enquête. OBO 1= Observation orale n° 1 recueillie lors d’une permanence.

Observations défavorables du public

Gouvernance du projet

Choix du site d’implantation et montage du projet :

Absence de concertation entre les communes de Villiers-Louis et Fontaine-la-Gaillarde avant prise de décision. (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition)

Réponse de JPEE

Le développement du projet s’est déroulé entre 2012 et 2015 et a fait une large place à la communication et à la concertation :

- Début 2012 : prospection, identification et étude de préfaisabilité - Mai 2012 : Présentation du pré-projet éolien au Conseil Municipal de Villiers-Louis - Juillet 2012 : Délibération favorable du Conseil Municipal de Villiers-Louis - Aout à Septembre 2012 : Maîtrise foncière - Décembre 2012 à Décembre 2013 : Etudes écologique, paysagère, acoustique, raccordement électrique et accès - Janvier 2013 : Réunion d’information à la population de Villiers-Louis en salle communale - Janvier 2014 : Première permanence publique d’information en salle des fêtes de Villiers-Louis, Présentation du pré-projet à la population et communes avoisinantes (Villiers-Louis, Malay le Petit, Fontaine la Gaillarde) - Février 2014 : Présentation du projet en pôle éolien (DREAL Bourgogne / DDT Yonne) - Février 2015 : Délibération favorable du nouveau Conseil Municipal de Villiers-Louis (finalisation du projet retenu) - Mars 2015 : Présentation du projet définitif avant dépôt à la Communauté de Communes du Sénonais - Avril 2015 : 2eme Permanence publique en salle polyvalente de Villiers-Louis, Présentation du projet final à la population et communes avoisinantes (Villiers-Louis, Malay le Petit, Fontaine la Gaillarde). Les permanences d’information sur le projet ont été annoncées plusieurs semaines à l’avance par affichage sur les panneaux d’informations des mairies de Villiers Louis, Fontaines la Gaillarde et Malay- le-Petit. Des invitations ont également été distribuées dans les boites aux lettres.

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Lors des deux permanences publiques il n’y a pas eu de manifestation d’opposition. Le projet a été largement concerté et rendu public très en amont du développement (cf. articles de presse). Aucune montée d’opposition significative n’a été constatée. Par ailleurs, le projet étant entièrement implantée sur des terrains communaux, l’acceptation locale a été très satisfaisante.

Des retours presse ont également assuré l’information de la population locale

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Et enfin en septembre 2017 JPee SAS Villiers Louis Energie a distribué une lettre d’information de présentation du projet :

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Ces démarches de concertation / participation locale ont permis au public d’être informé et de s’exprimer pleinement tout au long du développement de ce projet notamment la commune de Fontaine la Gaillarde. De même, suite aux quelques observations émises, des réponses appropriées ont été produites.

Etudes du projet :

Photomontages non à l’échelle et volontairement sous-dimensionnés. Tromperie manifeste. (COR2 Rougé)

Réponse de JPEE

Nous vous invitons à vous référer à l’étude paysagère, p. 202, où est présentée la méthodologie de réalisation des photomontages. Les photographies du paysage réel constituent le support des photomontages et répondent à des impératifs stricts : - on privilégie des conditions météorologiques favorables pour effectuer les prises de vue. - chaque point de vue est géo‐localisé afin d’être positionné sur le modèle numérique de terrain (GPS Garmin). - chaque image est capturée par un boitier numérique réflex (boitier Canon 5D MarkIII associé aux meilleures optiques professionnelles à la focale de 50mm (en équivalent 24x36 mm) ce qui correspond à un champ de vision de 40 degrés. On considère que cette focale est représentative de la vision humaine.

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Les photos sont ensuite calées sur le modèle numérique de terrain (relief) dans un logiciel de simulation. S’en suit le photomontage des éoliennes : La représentation d’une éolienne, sur une photo calée, obéit aux lois de la perspective. Sa dimension apparente, sa position par rapport aux autres machines et les masques réciproques éventuels restituent alors très fidèlement la vision qu’en aurait un observateur.

Un panoramique est constitué d’un assemblage de plusieurs vues élémentaires, toutes réalisées à la focale de 50 mm. Le champ couvert par un panoramique, fonction du nombre de vues élémentaires utilisées, peut donc atteindre, voire dépasser, les valeurs de 50°/60° conseillées par les services de l’État et couramment admises comme respectueuses de la vision humaine.

A cet égard, la dimension du support final de restitution est un paramètre essentiel. Il importe de respecter certaines règles fondamentales pour conserver au photomontage le caractère de réalisme qui est, précisément, sa raison d’être. C’est pourquoi chaque photomontage est inséré dans le présent dossier avec un angle d’ouverture identique et avec la même hauteur d’image, c'est‐à‐dire avec le même rapport de reproduction d’une page à l’autre. De plus, les photomontages sont insérés sur deux pages A3 afin de restituer une vision objective et impartiale du projet dans le paysage. En effet, le dossier tenu à bout de bras permet de rendre compte de la vision du projet à une échelle qui correspond à celle que l’on aurait sur site.

Comme indiqué dans les limites de l’étude en p. 201 de l’étude paysagère, le travail de photomontage suit une méthodologie rigoureuse qui vise à ne pas donner à l’observateur une impression trompeuse. Il est cependant illusoire de croire que l’on peut reproduire l’effet d’une vision réelle à partir d’une impression papier. Ces simulations permettent de donner les informations nécessaires à l’évaluation de l’effet des éoliennes dans le paysage, même si elles ne peuvent rendre compte de l’influence de la météo, des saisons et des cultures sur la perception du projet au quotidien, pas plus qu’une perception dynamique (mouvement de l’observateur et/ou de l’éolienne).

Les photos et dessins de coupe du dossier sont biaisées et évitent les emplacements les plus évidents et stratégiques de Fontaine-la-Gaillarde, y compris ceux faisant partie du PLU en cours de validation. (COR9 Gillet)

Le dossier ne présente pas de photomontage des éoliennes vues des habitations ce qui est souligné par l’autorité environnementale. (COR13 Contre-vents sur Dixmont)

Réponse de JPEE

Ces photomontages sont basés sur une campagne de points de vue réalisée sur le terrain. Nous recherchons des points de vue représentatifs et qui ont une importante valeur sociale comme les entrées/sorties de villages, les axes majeurs de circulation, les lieux de fréquentation, le patrimoine, les points d’intérêts partagés etc. La campagne de photographies a donc été réalisée antérieurement à la fixation de l’implantation définitive. Nos photos ne sont donc nullement orientées de manière à minimiser la vue du projet. Nous connaissons uniquement le site d’implantation.

Notre méthodologie de réalisation des coupes est on ne peut plus claire. Le trait de coupe est présenté sur le fond 1/25 000 : l’intersection du trait de coupe avec une courbe de niveau permet de réaliser l’élévation verticale du terrain. La coupe est réalisée pour plus de lisibilité avec une amplification de l’échelle verticale du double de l’horizontale. C’est la seule façon de faire une coupe de manière certaine et avec le fond le Page 8 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie plus précis de l’IGN (1/25 000). Nous n’utilisons pas les coupes automatiques de nos propres logiciels pour cette raison, mais continuons à monter nos coupes de cette façon traditionnelle.

Toujours en p. 201 de l’étude paysagère, les limites de l’étude évoquent le fait qu’il est difficile d’être totalement exhaustif dans le choix des prises de vue. Des outils permettent aussi de cibler les points de vue à traiter prioritairement comme la carte de Zone d’Influence Visuelle. Les simulations présentées ici ont été sélectionnées comme étant les plus pertinentes aux vues des conclusions de l’état initial.

L’analyse paysagère se heurte à la difficulté d’analyser et d’étudier les perceptions et les représentations sociales d’un territoire notamment en ce qui concerne l’analyse des paysages perçus par les habitants. L'analyse paysagère présente inévitablement une part subjective, puisque, d'un observateur à l'autre, la réflexion sera nécessairement influencée par ses goûts personnels, son âge, son expérience,... Cependant, les données et l’analyse tendent à être les plus factuelles possibles.

En ce qui concerne Fontaine la Gaillarde, deux photomontages ont été réalisés en entrée de bourg, pour étudier l’effet « d’écrasement » sur le village, et en sortie de bourg, pour étudier la vue qu’auront les habitations les plus proches du parc éolien.

Il est important de citer les éléments de synthèse de l’avis de l’Autorité Environnementale émis le 27 juin 2017 : « Le dossier d’étude d’impact est complet au regard de l’article R122-5 du Code de l’Environnement. Les effets du projets sont analysés pour l’ensemble des thématique environnementales. Globalement sur le fond et sur la forme, le dossier est de bonne qualité. Au regard de l’étude paysagère, l’impact du projet semble limité tant sur le patrimoine que sur le cadre de vie des habitants ».

Concernant la révision du plan d’occupation des sols (POS) par élaboration du plan local d’urbanisme (PLU) de Fontaine-la-Gaillarde, rappelons que la première procédure de révision du POS en PLU avait été annulée par le juge. La procédure en cours a été prescrite par délibération du conseil municipal de Fontaine-la- Gaillarde le 12 janvier 2017, soit 1 an et demi après le dépôt de la demande de permis de construire pour le parc éolien de Villiers Louis. Si certains emplacements, tels que le lieu-dit le Haut du Colombier au sud de la commune, seront en effet ouverts à l’urbanisation future, ces emplacements seront plus éloignés du parc éolien que les habitations actuellement les plus proches. Concernant le paysage de la commune, le projet d’aménagement et de développement durable (PADD)1 présente des fenêtres visuelles qui devront être préservées, soit par des prescriptions réglementaires, soit par la délimitation de zones à préserver. Il est à noter qu’aucune de ces fenêtres visuelles n’est tournée vers le projet éolien de Villiers Louis :

1 http://www.mairie-fontainelagaillarde.fr/revision-du-pos-en-plu Page 9 sur 61

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Fenêtres visuelles à préserver – PADD du PLU de Fontaine de la Gaillarde

Des références au SRE de Bourgogne qui a été annulé. (COR7 Desplanches)

Réponse de JPEE

Par arrêt du 3 novembre 2016 la cour administrative d’appel de Lyon a annulé le Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) et son volet le Schéma Régional Éolien (SRE) de la région Bourgogne. Ce dernier avait été créé par arrêté préfectoral le 26 juin 2012. La Cour a considéré que ce schéma devait faire l’objet d’une évaluation environnementale préalable en vertu d’une directive européenne qui n’avait pas été transposée en droit français lors de l’adoption du schéma en 2012.

L’étude d’impact (§ 4.2.2) rappelle l’historique du projet de Villiers Louis. « A la parution du schéma départemental éolien de l’Yonne en 2006, la commune de Villiers-Louis a engagé une réflexion sur l’éolien, cette démarche n’a pas eu de suite, mais a révélé un intérêt local fort pour l’éolien. Conforté par un contexte politique plus favorable et appuyé par la parution du Schéma Régional Eolien en mai 2012, la commune de Villiers-Louis et JPEE ont décidé la reprise des études en juillet 2012. »

Notre projet éolien sur la commune de Villiers Louis s’est ainsi poursuivi par un dépôt des demandes d’autorisation d’exploiter le 27 mai 2015 et de permis de construire le 27 juillet 2015, alors que le SRE était toujours en vigueur. Il était donc obligatoire d’y faire référence dans le dossier de demande d’autorisation. En effet, un inventaire des plans, schémas et programmes (prévus à l'article R.122-17 du code de l'environnement) doit être réalisé. La description et l’analyse de la compatibilité du projet avec les plans, schémas et programmes y sont également détaillées.

L’étude d’impact indique au § 4.2.1.1 que « Le site a été retenu par le maître d'ouvrage notamment car il se trouve au sein d'une zone déterminée comme étant favorable par le SRE. En effet, le SRE a mis en évidence que plusieurs secteurs des départements composant la Bourgogne possèdent un potentiel de développement éolien intéressant. Toujours d'après le SRE, le secteur privilégié par le maître d'ouvrage présente des qualités adéquates pour le développement d'un projet : Page 10 sur 61

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- potentiel éolien suffisant, - adapté aux principales servitudes techniques et réglementaires qui grèvent l'installation d'aérogénérateurs (radars, faisceaux de radiocommunication, navigation aérienne civile et militaire, zone d'entraînement militaire, etc.) [note : le SETBA ne représentait pas une contrainte à cette époque] - en dehors des zones de protection des espaces naturels, - en dehors des zones de protection patrimoniales et paysagères. »

L'annulation de ce schéma, tout comme celui de douze autres régions, pour un vice de procédure, ne remet nullement en cause son objectif stratégique, ni le fait que la zone du projet de Villiers Louis est considérée comme favorable à l’implantation d’éoliennes.

Garanties financières

Garantie financière insuffisante pour le démantèlement. (COR2 Rougé)

Réponse de JPEE

Nous vous invitons à vous reporter à la réponse apportée ci-dessous concernant le coût et les modalités du démantèlement des éoliennes.

Solutions alternatives

Les éoliennes ne participents pas à la diminution du CO² en raison de l’intermittence de leur production. C’est démontré par l’exemple allemand où à la suite d’un développement trop rapide de l’éolien il faut recourir aux centrales à charbon pour assurer la continuité de la production électrique. (COR4 Amis de Thorigny et de l’Oreuse).

Le développement de l’éolien n’est pas une solution à la limitation du CO² en raison de l’intermittence de sa production qui nécessite la mise en ouvre d’un couple éolien-thermique fossile. (COR7 Desplanches)

Réponse de JPEE

Contexte européen et français

Rappelons tout d’abord que les développeurs-producteurs d’énergie renouvelable ne sont pas à l’origine des politiques énergétiques européenne et nationale qui visent à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Leur action découle et s’inscrit dans le cadre de la libéralisation du marché de production d’électricité en Union Européenne.

Les chiffres montrent que la et l’Allemagne ne sont pas les seuls pays qui installent des éoliennes. En Union Européenne, ce sont + 12 500 MW d’éolien qui ont été installés en 2016. Cinq États membres de l’UE ont établi, selon le GWEC2, de nouveaux « records » nationaux d’installation d’éoliennes : la France (+

2 https://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/pdf- actualites/gwec_global_wind_2016_report_lr.pdf Page 11 sur 61

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1 561 MW), les Pays-Bas (+ 887 MW), la Finlande (+ 570 MW), l’Irlande (+ 384 MW) et la Lituanie (+ 178 MW). L’Allemagne est encore loin devant avec + 5 443 MW.

Rappelons ensuite qu’en France, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en août 2015 a fixé les objectifs suivants :

- Réduire les émissions de gaz à effets de serre de 40% entre 1990 et 2030 et de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050. - De réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 et de porter le rythme annuel de baisse de l’intensité énergétique finale à 2,5 % d’ici à 2030 ; - De réduire la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012 ; - De porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32% de cette consommation en 2030 ; - De réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

Ces objectifs sont transposés dans des schémas régionaux éoliens (cf réponse ci-dessus à ce sujet).

Pour ces raisons, le développement de l’énergie éolienne est devenu incontournable dans le mix énergétique français, en complément des autres énergies renouvelables (solaire, hydraulique, énergies marines) et des énergies thermique ou nucléaire.

La capacité de production en France

Avant de comparer les pays entre eux et d’en tirer des conclusions, il faut rappeler que chaque pays a des caractéristiques qui lui sont propres. L’éolien s’insère différemment dans le mix énergétique français ou allemand.

Selon le bilan électrique français de RTE pour 2016 3, « le parc de production d’électricité progresse en 2016 de 1 700 MW (+ 1,3%) par rapport à l’année 2015. Il atteint 130 818 MW, porté par le développement des énergies renouvelables (+ 2 200 MW) qui compense largement la réduction du parc thermique à combustible fossile (- 488 MW). Le parc fioul diminue en raison de la fermeture des deux groupes d’Aramon (685 MW chacun). Par ailleurs, le Cycle Combiné Gaz (CCG) de Bouchain d’une puissance de 563 MW a été couplé au réseau public de transport en janvier 2016. La mise en service de la centrale biomasse « Provence 4 » en Provence-Alpes-Côte d’Azur contribue fortement à la hausse du parc bioénergie, avec 150 MW de capacité ajoutée. »

3 http://www.rte-france.com/fr/article/bilans-electriques-nationaux Page 12 sur 61

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En France, il existe encore en activité 4 centrales à charbon : Cordemais, Le Havre, Meyreuil et Saint- Avold/Carling qui représentent seulement 1,4 % du mix énergétique. Or le gouvernement a pour objectif de déterminer un plan de fermeture de ces centrales et d’instaurer un prix plancher pour la tonne de carbone produite. En aucun cas, le développement des énergies renouvelables en France n’est associé à une augmentation de production d’électricité via les centrales thermiques à flammes.

L’énergie hydraulique est régulièrement utilisée par RTE pour fournir de l’électricité pendant les pics de consommation. Les graphiques suivants (source RTE 4) illustrent l’évolution des différents moyens de production d’énergie durant la journée du 27 novembre. On y voit que pour les pics de consommation du matin (8h) et du soir (19h), l’énergie hydraulique est mise à contribution et permet de répondre à la demande. En revanche, la production à partir de charbon, de gaz et de fioul reste constante.

Mix énergétique français le 27/11/2017 à 8 h

4 http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique Page 13 sur 61

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Par ailleurs, on voit que la part de l’énergie hydraulique se réduit en milieu de journée pour faire place à la production photovoltaïque, intermittente. Enfin, on voit que cette journée a globalement été « exportatrice », mais que ces exports se sont là encore réduit lors des 2 pics de consommation. C’est un des moyens pour réguler l’offre et la demande. Lors d’une journée faiblement ventée, ce sont les importations qui peuvent être mises à contribution. Lorsque la production éolienne est très importante alors que la consommation est faible en France, l’électricité peut être exportée en masse ou servir au pompage hydraulique.

Mix énergétique français le 27/11/2017 à 19h

A l’échelle de la région Bourgogne Franche Comté (infographie suivante), on voit là encore que ce n’est pas la variabilité de l’éolien qui fait augmenter la part du thermique durant la même journée du 27/11/2017. En effet, la part du thermique reste constante tout au long de la journée, alors que la part de l’éolien augmente. Lors du pic de consommation à 19 h, c’est là encore l’énergie hydraulique qui est mise à contribution. Sans l’éolien, il est probable que cette consommation eut été couverte par l’import d’électricité nucléaire française, l’import de l’étranger ou l’augmentation de la production thermique en région. On voit que les 736 MW de production cumulée sont cependant loin de compenser la consommation de 3389 MW. 2653 MW sont donc nécessairement importés. Néanmoins, il est clair que l’éolien renforce l’autonomie énergétique de la région sans augmenter la part du thermique.

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Mix énergétique en Bourgogne Franche Comté le 27/11/2017 à 19h

Consommation et flux en Bourgogne Franche Comté le 27/11/2017 à 19h

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Interconnexion européenne

Le réseau de transport d’électricité européen interconnecté permet d’acheminer les flux d’énergie à travers l’Europe. Ce réseau est nécessaire pour assurer la sécurité d’approvisionnement, la création d’un marché européen de l’électricité et l’intégration des énergies renouvelables. Il relie 34 pays qui s’échangent de l’électricité à travers le continent. En France, les interconnexions sont constituées de 46 lignes sur 6 frontières.

Les interconnexions permettent également de mutualiser les moyens de production et de tirer parti efficacement des complémentarités énergétiques du territoire européen. En effet, l’énergie solaire principalement présente dans le Sud de l’Europe, l’éolien offshore au Nord et l’hydraulique en Scandinavie et dans les Alpes pourront irriguer l’ensemble des pays européens. C’est donc une des clés de l’intégration des énergies renouvelables intermittentes sur le réseau électrique.

Depuis la volonté de créer un marché européen de l'électricité, les interconnexions permettent à un fournisseur d'électricité de vendre son énergie à un client situé dans un autre pays de l'Union européenne. Elles constituent ainsi le support physique du fonctionnement des marchés qui permet l’optimisation du parc de production (classique ou renouvelable) à l’échelle européenne.

Le site de RTE permet de visualiser le solde des programmes d'échanges commerciaux d'électricité entre la France et 6 pays auxquelles elle est interconnectée : l'Angleterre, la Belgique, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et l'Espagne. L’infographie ci-dessous montre donc que les exports sont réduits lors des pics de consommation du matin et du soir du 27/11/2017, mais qu’au même moment, la France importe toujours de l’électricité d’Allemagne et de Belgique.

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Réseaux intelligents

Les réseaux intelligents et les outils fondés sur les technologies de l’information visent à permettre d’assurer l’équilibre et donc la sûreté du système électrique dans un environnement où une part croissante de l’offre de production reposera sur les moyens intermittents (éolien, PV-solaire, etc…).

RTE a développé et mis en service un outil dénommé IPES (Insertion de la Production Eolienne dans l’exploitation du Système électrique français) dont la fonction est d’offrir un moyen d’observabilité et de « commandabilité » des parcs éoliens 5.

De même, ERDF et les Entreprises Locales de Distribution (ELD) expérimentent des solutions dynamiques permettant d’intégrer un important volume de production de sources renouvelables sur leurs réseaux. Ces solutions facilitent l’accueil de ces nouvelles sources de production en optimisant la gestion des contraintes, notamment par des solutions de régulation de tension.

Le charbon comme complément en Allemagne

De nombreux spécialistes ont plusieurs fois démontré que l’abandon du nucléaire en Allemagne n’avait pas conduit à une « réouverture » des centrales à charbon qui serait venue compenser l’intermittence de l’éolien. La part du charbon dans la production énergétique allemande est restée stable depuis 2000 (autour de 45%). Le développement de l’éolien chez nos voisins ne s’est en aucun cas accompagné d’une hausse des émissions de CO2 liée à une prétendue utilisation massive des centrales à charbon. Malgré la part importante du charbon dans le mix énergétique allemand, les émissions de C02 du secteur ont baissé depuis 1990 comme l’explique Eric Vidalenc, économiste et animateur de la prospective à l’ADEME : « Le lignite a baissé de 170 à 157 TWh, le charbon de 140 à 110 TWH. On peut trouver que les Allemands ne vont pas assez vite, pas assez loin … Mais expliquer qu’ils augmentent l’utilisation du charbon et les émissions de CO2 est tout simplement faux ». Si la part de charbon ne diminue pas en Allemagne, il s’agit de raisons purement économiques puisque le prix du charbon a baissé contrairement à celui du gaz qui a augmenté.

Démantèlement

Faible provisionnement pour le démantèlement qui aurait été estimé sur devis à 400.000€ par éolienne, socle béton restant. (COR2 Rougé)

Réponse de JPEE

Le devis de 413 k€ pour le démantèlement d’une éolienne présenté par M. Rougé 6 appelle quelques remarques. Il concerne une éolienne de marque Nordex qui avait pris feu et dont la nacelle était rendue inaccessible aux techniciens. Dès lors, Nordex a dû procéder (via un sous-traitant) à un démantèlement par explosif, ce qui n’est pas la règle pour un démantèlement classique. Nous tenons à préciser ici qu’un

5 http://www.rte-france.com/fr/article/un-reseau-de-transport-d-electricite-smart-toujours-plus-intelligent 6 http://chateau.guibert-les.pineaux-thorigny-eoliennes-non.over-blog.com/2017/01/cout-du-demantelement-d- une-eolienne-tarif-2014.html Page 17 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie incendie ne nécessite pas non plus systématiquement de telles mesures. Cela explique en tout cas en grande partie le cout très élevé de ce devis. Par ailleurs, le démantèlement de plusieurs éoliennes permet de lisser certains couts fixes en les répartissant sur plusieurs éoliennes. Là encore, le démantèlement ne portant que sur une éolienne, l’ensemble des couts de base sont répercutés sur ce devis. Enfin, il convient de rappeler que dans une telle situation (incendie), ce sont les assurances du constructeur ou de l’exploitant qui prennent en charge le démantèlement, la reconstruction et la perte de production d’électricité. Ce coût n’est donc pas à la charge de l’exploitant.

Face aux informations souvent peu fiables qui sont relayées, il convient d’apporter quelques précisions sur le démantèlement des éoliennes en France. Les parcs éoliens construits en France depuis les années 90 ont été peu démantelés. Pour exemple, une fondation d’éolienne a été démantelée sur le parc éolien de Criel-sur-Mer par Valréa, filiale de Valorem. Pareillement, la société Eole Miquelon a démantelé 10 éoliennes sur Saint-Pierre-et-Miquelon. En 2010, également, Cegelec Global Systems & Services a effectué le démontage des dix éoliennes du site de Sallèles-Limousis, près de Carcassonne (Aude). Le retour d’expérience est donc relativement faible. Il est en revanche plus élevé en Allemagne.

Toutefois, plusieurs solutions ou scénarii du destin final du parc éolien sont possibles aujourd’hui, selon notamment le coût des énergies (fossiles et fissiles) concurrentes. Le premier scénario repose sur la continuité d’exploitation du site étant donnée sa qualité éolienne ; dans ce cas, la poursuite de l’exploitation contribuerait à assurer le financement du démantèlement des parties obsolètes. Le second scénario concerne l’arrêt de l’exploitation du parc éolien. Les estimations du coût du démantèlement d’éoliennes devenues obsolètes montrent que ce coût est inférieur ou équivalent à celui de la vente de la « ferraille » des tours et autres composants.

Les dispositions réglementaires

Ce démontage est rendu obligatoire depuis la parution de la Loi du 3 janvier 2003, relative aux marchés du gaz et de l’électricité et au service public de l’énergie. Ceci a été confirmé par la Loi du 2 juillet 2003 « Urbanisme et Habitat ». De plus, la Loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, portant Engagement National pour l’Environnement, renforce cette obligation ; elle fixe ainsi dans l’article L.553-3 du code de l’environnement7 que « l'exploitant d'une installation produisant de l'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent ou, en cas de défaillance, la société mère est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site, dès qu'il est mis fin à l'exploitation, quel que soit le motif de la cessation de l'activité. Dès le début de la production, puis au titre des exercices comptables suivants, l'exploitant ou la société propriétaire constitue les garanties financières nécessaires ».

Le décret n° 2011-985 du 23 août 2011 définit les garanties financières nécessaires à la mise en service d’une installation d’éoliennes et des modalités de remise en état d’un site après exploitation. L’arrêté du 26 août 2011 précise, quant à lui, les modalités de remise en état du site d’une part et de constitution des garanties financières des exploitants des parcs éoliens. Les modalités de démantèlement et de remise en état des installations éoliennes sont définies par cinq articles de l’arrêté du 26 août 2011.

7https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074220&idArticle=LEGIARTI00000 6834559&dateTexte=&categorieLien=cid Page 18 sur 61

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Les opérations de démantèlement concernent désormais les éoliennes en tant que telle et le système de raccordement au réseau. Pour ce faire l’exploitant se doit de procéder à « l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation : - Sur une profondeur minimale de 30 cm lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d’urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante ; - Sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d’urbanisme opposable ; - Sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas. L’exploitant devra également procéder au décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et le replacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est sise l’installation souhaite leur maintien en l’état. Les déchets de démolition et de démantèlement soient valorisés ou éliminés dans des filières dûment autorisées à cet effet. »

Enfin, les dispositions de l’arrêté du 6 novembre 2014 précisent que le démantèlement devra également porter sur le poste de livraison et les câbles de raccordement dans un rayon de 10 mètres autour des éoliennes et du poste de livraison.

Des garanties financières devront également être apportées par l’exploitant du futur parc éolien. Le montant de ces garanties est déterminé par l’application de la formule de l’article 2 de l’arrêté du 26 août 2011. Ce coût est fixé à 50 000 euros/ éolienne.

Le montant de la garantie financière est réactualisé tous les 5 ans (arrêté du 6 novembre 2014). Enfin, l’arrêté préfectoral d’autorisation précisera le montant initial de cette garantie et précisera l’indice qui sera utilisé pour calculer le montant de cette garantie (article 4 de l’arrêté du 26 août 2011).

Les étapes du démantèlement et de la remise en état du site

Le démontage des installations et la remise en état du site sont relativement rapides et aisés et se déroulent sur 5 phases principales :

1-Installation du chantier Mise en place du panneau de chantier, des dispositifs de sécurité, du balisage de chantier autour des éoliennes et de la mobilisation, location et démobilisation de la zone de travail. Aménagement d’une base de vie temporaire pour l’équipe de démontage et de remise en état. Aménagement de zones de tri (déchets propres, DEEE) pour faciliter le transport vers les sites d valorisation des déchets.

2-Découplage du parc éolien Mise hors tension du parc au niveau des éoliennes. Mise en sécurité des éoliennes par le blocage de leurs pales. Rétablissement du réseau de distribution initial, dans le cas où EDF ne souhaiterait pas conserver ce réseau. Suppression des câbles dans un rayon de 10 m autour du poste de livraison et des éoliennes. Page 19 sur 61

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3-Démontage des éoliennes et des équipements annexes • Démantèlement des structures de livraison • Le poste de livraison et le transformateur seront démantelés. Les fondations béton du poste de livraison seront démolies, afin de faciliter le transport pour concassage du béton dans un centre de traitement agrée. Un poste de livraison comporte principalement des équipements électriques à un taux élevé de recyclage. Le transformateur comporte un bac de rétention pour l’huile. Ces équipements annexes au parc éolien seront valorisés par filière agréée (notamment DEEE). • Démontage des éoliennes (pales, rotors et nacelles descendus, tours démontées section par section et évacuation vers des centres de traitement adaptés pour tous les composants recyclables de l’éolienne) • Retrait du système de parafoudre enfoui près de chaque éolienne.

4-Destruction partielle des fondations béton Une fondation en béton varie de 350 à 500 m3, pour une excavation de 800 m3 en moyenne. Sauf exceptions (demandes particulières d’un propriétaire), l’exploitant ne prévoit pas d'enlever la totalité du socle en béton de l'éolienne, car celui-ci n'a pas d'intérêt à être recyclé : le cout du transport serait largement supérieur au gain obtenu. Exemple en parcelle forestière : la partie supérieure des fondations sera retirée sur une profondeur de 2 mètres (conformément à l’Arrêté du 26 août 2011), puis elles seront recouvertes de terre végétale, de manière à permettre la reprise des activités forestières préexistantes. Exemple en parcelle agricole : L’excavation des fondations devra être réalisée sur une profondeur minimale de 1 mètre (article 1 de l'arrêté du 26 août 2011). Les assises structurelles (ferraillage) seront retirées par découpage au chalumeau, puis acheminées vers une filière agréée (ferrailleur par exemple).

Procédés : • La terre recouvrant la fondation sera ôtée et déposée en andain à l’arrière de la fondation. Elle servira à combler l’excavation de terre végétale. L’éventuel excédent sera valorisé auprès d’un agriculteur local ou revendu. • La fondation béton sera détruite au brise-roche (pelle mécanique avec un marteau piqueur), qui va démolir la fondation en différents blocs. • Les parties métalliques seront déboulonnées, puis cisaillées. • Les déchets de démolition propres seront acheminés vers les filières agréées. Le béton démoli sera transporté vers un centre de traitement adapté pour concassage/broyage. Souvent, il est mélangé à d’autres déchets béton valorisés et calibrés en 0/40 et 0/80. Il permettra d’approvisionner des chantiers en place de graves naturelles, difficiles à trouver en carrières locales. • L’excavation est recouverte de terre. • La surface est remise en état : plantation d’un semis, d’une culture ou de plantations en conformité avec le plan de gestion de la parcelle et le propriétaire.

5-Remise en état du site La remise en état du site devra respecter l’ensemble des points développés l’arrêté ICPE du 26 août 2011, relatif à la remise en état et à la constitution de garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014. Il est ainsi exigé, à l’article 1er, de procéder :

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• au démantèlement des installations de production d’électricité, des postes de livraison ainsi que les câbles dans un rayon de 10 m autour des aérogénérateurs et des postes de livraison ; • à l’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables • aux terres en place à proximité de l’installation ;

Recyclage des déchets

Les pales et le rotor sont constitués de composites de résine, de fibres de verre et de carbone. La nacelle et le moyeu sont constitués de composites de résine, de fibres de verre et de carbone. Le mât est composé de ferrailles de fer qui est facilement recyclable. Des échelles sont souvent présentes à l’intérieur du mât. De la ferraille d’aluminium sera récupérée pour être recyclée. Le transformateur et les installations de distribution électrique : chacun de ces éléments sera récupéré et évacué conformément à l’ordonnance sur les déchets électriques / électroniques. La fondation : généralement la fondation est détruite seulement en partie. Le premier mètre sous terre est retiré (réglementation en terrain agricole). Par conséquent du béton armé sera récupéré. L’acier sera séparé des fragments et des caillasses.

Vestas précise qu’une éolienne équivalente à un modèle V112, est recyclable à 83%. Le détail des matériaux recyclables est présenté sur l’illustration ci-dessous :

Proportion de matériaux recyclables [source : Environmental assessment of the turbine from a life cycle perspective, VESTAS, July 2014]

Acier / Aluminium : L’acier se recycle à 100 % et à l’infini. Comme l’acier, l’aluminium se recycle à 100 %.

Fibre de verre (pales) : Pour les pales, le recyclage des matières composites (principalement fibre de verre) est encore problématique. Toutefois, ces matières représentent moins de 2% du poids total de l'éolienne. La seule solution pour le moment est l'incinération pour récupération de la chaleur produite (voie thermique). Les déchets résiduels sont ensuite déposés dans un centre d'enfouissement (déchets industriels et ménagers Page 21 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie non dangereux de classe II). Cependant le processus de recyclage peut intervenir en amont, lors de la fabrication des pales, qui peut être issue de verre recyclé. Owens Corning, le plus grand fabricant de fibre de verre au monde, réutilise 40% de verre usagé dans la production de ce matériau. La fabrication et le traitement de la fibre de verre sont donc peu significatifs lorsque l'on considère le bénéfice environnemental global lié à la production d'énergie éolienne. De plus, en dehors de la voie thermique, la création de nouveaux matériaux. Ainsi, un nouveau matériau à base de polypropylène recyclé et de broyats de déchets composites a été développé par Plastic Omnium pour la fabrication de pièces automobiles, en mélange avec de la matière vierge. L’entreprise MCR développe également de nouveaux produits contenant une forte proportion de matière recyclée (60%). Ces nouveaux matériaux présentent une forte résistance aux impacts et aux rayures et peuvent notamment trouver des applications dans le secteur du bâtiment et des sanitaires.

Cuivre : Ce métal est recyclé et réutilisé facilement sans aucune perte de qualité ni de performance, explique le Centre d'Information du Cuivre. Il n'existe en effet aucune différence entre le métal recyclé et le métal issu de l'extraction minière.

Huiles et graisses : Les huiles et graisses seront récupérées et traitées dans des filières de récupération spécialisées. Notamment, l’article 20 de l’arrêté ICPE du 26 août 2011 stipule que les déchets doivent être éliminés dans des conditions propres à garantir les intérêts mentionnés à l’article L.511-1 du Code de l’Environnement. Le brûlage de déchets à l’air libre est interdit. L’article 21, de ce même arrêté, précise que les déchets non dangereux et non souillés par des produits toxiques sont récupérés, valorisés ou éliminés dans des filières autorisées. Les déchets d’emballage doivent être éliminés par réemploi (valorisation) ou tout type permettant d’obtenir des matériaux utilisables ou de l’énergie.

Estimation du coût de démantèlement d’une éolienne

Au vu de la remarque de M. Rougé qui porte sur le démantèlement d’une éolienne Nordex, au vu du faible retour d’expérience en France mais qui est plus important en Allemagne, nous vous proposons l’estimation suivante faite par Nordex pour un modèle d’éolienne de 3MW en Allemagne :

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On y voit ainsi que le coût restant à la charge de l’exploitant serait d’environ 19 000 €, donc largement couvert par le montant provisionné grâce à la garantie financière.

Rappelons que c’est bien à la société VILLIERS LOUIS ENERGIE qu’incombe la charge de démanteler le parc, et que cette garantie financière n’est mise en œuvre qu’en cas de défaillance de l’exploitant et de sa maison mère, JP ENERGIE ENVIRONNEMENT (cf réglementation mentionnée ci-dessus).

Publicité de l’enquête publique

Peu à Fontaine-la-Gaillarde n’est réellement au courant de l’enquête publique. Aucune communication n’a été faite par la mairie de Fontaine-la-Gaillarde. Des panneaux d’affichage étaient rangés dans le couloir de la mairie de Villiers-Louis au lieu d’être affichés sur la voie publique. (COR9 Gillet)

Réponse de JPEE

L’affichage de l’enquête publique a été réalisé selon les modalités fixées par l’article R 123-11 du code de l’environnement8 et l’arrêté préfectoral du 18 aout 2017 portant ouverture d’une enquête publique relative à une demande d’autorisation d’exploiter un parc de 4 éoliennes sur la commune de Villiers Louis.

Cet arrêté prévoyait qu’un avis au public devait être publié par voies d’affiches, 15 jours au moins avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci à la mairie de Villiers Louis et dans les mairies de Fontaine-la-Gaillarde, Les Clérimois, Les Vallées de la Vanne (Chigy, Theil-sur-Vanne, Varenne), Maillot,

8https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074220&idArticle=LEGIARTI00000 6834995 Page 23 sur 61

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Malay-le-Grand, Malay-le-Petit, Noé, Pont-sur-Vanne, Saint-Clément, Saligny, , Soucy, , Voisines.

Dans les mêmes conditions de délai et de durée, nous avons procédé à l’affichage du même avis sur les lieux du projet par affiches jaunes au format A2 visibles depuis la voie publique. Les panneaux qui étaient disposés en mairie de Villiers-Louis étaient destinés à remplacer les panneaux affichés sur site en cas de dégradation, afin d’assurer une continuité de l’affichage. L’avis d’enquête publique a également été publié sur le site internet de la préfecture de l’Yonne et par voie de presse dans les journaux « L’Yonne Républicaine » et « L’indépendant de l’Yonne ».

Impacts sociaux et économiques

Gisement de vent et rentabilité du projet

Rendement du parc peut probant en raison du faible potentiel venteux du site. (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition)

Le potentiel vent n’a pas été mesuré sur site. La vitesse moyenne de 6,1m/s estimée par analogie à un autre parc distant de 10km ne garantit pas - selon l’ADEME- la rentabilité du projet. (COR7 Desplanches)

Les éoliennes des Clérimois ne fonctionnent pratiquement jamais (à peine que 15 à 20% du temps) (COR9 Gillet)

La production envisagée est un mensonge éhonté. En 2012 dans l’Yonne le taux de charge était de 17,5% on peut conclure qu’il en est de même pour le par des Clérimois situé à quelques kilomètres de Villiers-Louis. En prenant un taux de charge optimiste la production espérée de Villiers-Louis sera de 14.016 Mwh au lieu des 21.5 Gwh annoncés. (COR13 Contre-vents sur Dixmont)

Réponse de JPEE

Concernant les 4 remarques ci-dessus, nous vous invitons à vous reporter à la réponse apportée ci-dessous à M. le Commissaire Enquêteur concernant le potentiel éolien du site.

L’éolien n’est rentable qu’en vertu de lois européennes obligeant EDF à racheter le Kw à un prix surévalué. (COR2 Rougé)

L’éolien n’est pas rentable en raison de sa très faible production d’électricité. (OBO7 - Glasziou)

Réponse de JPEE

Toutes les filières énergétiques en phase de développement, (comme le nucléaire, le thermique ou l’hydraulique en leur temps) ont bénéficié d’un soutien économique de la part des pouvoirs publics.

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Dans son « Etude sur la filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie » 9 de septembre 2017, l’ADEME a réalisé un bilan de la politique de soutien à l’éolien mise en place depuis 2000. Elle indique que sur la période 2002 - 2015, « le coût associé au développement de la filière éolienne française a été avant tout porté par les consommateurs d’électricité via la CSPE. Des coûts d’extension et de renforcement des réseaux, liés au déploiement de l’éolien, ont également été portés par les consommateurs, via le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Il a été, dans une moindre mesure, porté par les contribuables en raison des dépenses publiques de RDI associées.

L‘éolien a néanmoins permis d’éviter l’émission de 63 millions de tonnes d’émissions de CO2 – eq et d’environ 250 000 tonnes d’émissions de SO2, Nox et particules fines. Ces bénéfices sanitaires et environnementaux, une fois monétarisés, représentent un gain estimé pour la collectivité de l’ordre de 3,1 à 8,8 Mds€, ce qui dépasse largement le coût du dispositif de soutien à l’éolien (3,2 M ds€). »

2016 et 2017 ont vu la mise en place de deux nouveaux dispositifs de rémunération pour l’éolien terrestre : le complément de rémunération se substitue au tarif d’achat réglementé. Le complément de rémunération est attribué par voie de guichet ouvert pour les parcs de 6 éoliennes ou moins. Son tarif est de 72€/MWh.

Il est attribué par voie d’appels d’offres pour les parcs de plus de 6 éoliennes. Dans ces cas, les producteurs devront proposer un prix de vente de l’électricité le plus inférieur possible à 72 €/MWh pour l’emporter.

Pour les producteurs, le complément de rémunération se traduira par une rémunération issue de la vente directe sur le marché de gros de l’électricité, complétée par une prime variable devant permettre de couvrir les coûts complets de la filière. Ces évolutions vont inéluctablement s’accompagner d’un accroissement de la compétition entre acteurs et d’une amélioration de l’efficience de la politique de soutien. C’est ce qui s’est passé dans la filière photovoltaïque qui est soumise aux appels d’offres depuis quelques années. Les prix de vente de l’électricité pour les grandes centrales solaires sont aujourd’hui d’environ 60 €/MWh.

9 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/filiere_eolienne_francaise_2017-synthese.pdf

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Dans son autre étude de septembre 2017 « Caractérisation des innovations technologies du secteur de l’éolien et maturités des filières » 10, l’ADEME identifie 64 innovations technologiques qui permettraient de réduire fortement les coûts de production : les innovations portent notamment sur les rotors et les nacelles et conduisent à des éoliennes plus fiables et plus performantes, à durée de vie allongées. Les innovations concernent également les phases de développement (par exemple la réduction de la sensibilité aux conditions météorologiques ou l’amélioration de la modélisation des ressources et des conditions de mer) et d’exploitation et de maintenance.

En prenant en compte ces innovations, les coûts de l’éolien diminuent fortement à horizon 2030, respectivement de 36% pour l’éolien terrestre, 63% pour l’éolien en mer posé et 54% pour l’éolien flottant. Les niveaux atteints seront alors compétitifs sans mécanisme de soutien.

Production aléatoire au gré des vents compensée par des centrales à charbon polluantes. (COR21 Protégeons Voisines)

Réponse de JPEE

Nous vous invitons à vous référer à la réponse apportée ci-dessus à M. Desplanches et à l’association Amis de Thorigny et de l’Oreuse (Solutions alternatives).

Retombées fiscales et financières

Impact visuel pour la commune de Fontaine-la-Gaillarde mais pas de retombées financières pour elle. (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition)

En plaçant le parc en limite directe de Fontaine-la-Gaillarde la commune de Villiers-Louis est à l’abri de nuisances et récoltera seule tous les bénéfices. (COR9 Gillet)

La taxe IFER est répartie entre la communauté d’agglomération (70%) et le département (30%) et rien n’est versé à la commune. (COR13 Contre-vents sur Dixmont)

Réponse de JPEE

Un parc éolien est ainsi une source indéniable de valeur ajoutée pour le tissu économique local qui se traduit par des impôts, des recettes et des bénéfices. Dans un contexte de réduction des dotations de l’Etat, l'ensemble de ces retombées économiques long terme permettra à la commune de Villiers Louis de disposer de capacité d'investissement supplémentaire pour développer des aménagements ou des services répondant aux attentes et besoins de la population locale. Il en sera de même pour la Communauté d’Agglomération du Grand Sénonais.

Comme toute entreprise installée sur un territoire, un parc éolien génère de la fiscalité professionnelle. La fiscalité de l’éolien se compose de 4 volets :

10 http://www.ademe.fr/caracterisation-innovations-technologiques-secteur-leolien-maturites-filieres Page 26 sur 61

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• La contribution foncière des entreprises (CFE) • La contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) • L’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) • La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)

Ces taxes, versées annuellement, sont réparties entre le Département, la Région, la communauté d’agglomération et la commune d’accueil du parc éolien. Pour un parc de 4 éoliennes de 2 MW, le montant total d’environ 95 000 € et se répartira ainsi :

Communauté Région et Taxes Villiers-Louis d’agglomération département

Taxe Foncière 3 044 € 1 733 € 5 908 €

CFE - 10 036 € -

CVAE - 3 847 € 10 669 €

IFER - 41 720 € 17 880 €

TOTAL 3 044 € 57 336 € 34 457 €

Vu le régime de fiscalité professionnelle unique en vigueur, la majeure partie de la fiscalité sera perçue par la communauté d’agglomération. Les communes de Villiers Louis et Fontaine la Gaillarde en bénéficieront donc indirectement par le biais de l’attribution de compensation et de la dotation de solidarité communautaire. Il peut aussi être décidé par le conseil communautaire de reverser une part de la fiscalité éolienne directement à la commune d’accueil, voire aux communes limitrophes. La communauté de communes du Jovinien a ainsi prévu de reverser 50 % de ses recettes aux communes qui accueilleraient un parc éolien.

Pour compenser ce déséquilibre en défaveur de la commune de Villiers Louis, un loyer sera versé à la commune, propriétaire des parcelles sur lesquelles seront installées les 4 éoliennes.

Pour chacun de ses projets, JPEE propose une approche partenariale avec pour vocation l’accompagnement du développement économique des territoires sur le long terme dans le cadre des énergies renouvelables. Cette approche se traduit par la possibilité que nous offrons aux riverains et citoyens, aux collectivités locales, aux Sociétés d’Economie Mixte (SEM) de participer aux investissements de nos projets éoliens. Ces partenariats visent à optimiser les retombées économiques pour les acteurs locaux et à favoriser l’appropriation des projets en impliquant les populations locales dans l’aménagement de leur territoire.

Dans le cadre du projet éolien de Villiers Louis, propose ce type d’investissement participatif facilité en vertu des nouvelles dispositions du décret investissement participatif de la Loi de Transition Energétique et de la Croissance Verte (Art. 109 et 111).

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Modèle d’investissement et de financement participatif proposés par la Villiers Louis Energie au moment du montage financier du projet :

- Offre investisseurs particuliers

Ces obligations sont proposées aux épargnants souhaitant percevoir des revenus réguliers avec un objectif de placement d’une durée de 5 à 8 ans. Le montant versé correspond à un prêt à notre société qui garantit un intérêt annuel et un remboursement du capital selon les modalités propres à chaque investissement (progressif ou in fine). Les investissements sont réalisés dans le cadre de contrats d’emprunts obligataires émis directement par nos sociétés d’exploitation.

- Offre financement citoyen (épargne citoyenne)

Ces obligations s’adressent aux éco-épargnant notamment locaux (entreprises, associations, communes, habitants et riverains de Villiers-Louis) qui souhaitent donner du sens à leur épargne en investissant en circuit-court dans un projet local de production d’énergie verte au service de l’intérêt général tout en valorisant leur épargne.

- Offre co-investissement (collectivité locale, Société d’Economie Mixte)

1. Création d’une société projet/exploitation (SPV) spécifique au parc éolien et/ou centrale solaire 2. Signature entre JPee et les collectivités souhaitant investir d’une promesse de cession de titres (% du capital de la société d’exploitation) 3. Une fois les autorisations obtenues, JPee lance le financement du projet 4. JPee ouvre le financement à l’investissement participatif public (collectivités, Société d’Economie Mixte, Société Publique Locale). Signature de la convention de cession de titre 5. Lors de la mise en service des unités, les collectivités sont ainsi rémunérées à hauteur de leur souscription dans la société d’exploitation

Pour information, le SDEY vient de constituer la SEM Yonne Energie, dont le but est d’investir dans des unités de production d’énergie renouvelable dans l’Yonne. Le SDEY pourrait ainsi être intéressé par une prise de participation et un co-investissement dans le parc éolien de Villier-Louis.

Enfin, comme le rappellent les entreprises locales qui ont contribuées à cette enquête publique, il convient de ne pas occulter que la réalisation des travaux nécessaires à la mise en place des éoliennes sera génératrice d'activités auprès des entreprises locales (terrassements, aménagement des voies et des aires de montage, fourniture du béton, réseaux, granulat, géomètre).

La présence de personnels sur le site durant plusieurs mois sera également bénéfique au commerce local (fournitures diverses, hôtellerie et restauration…), créant un surcroit d’activité durant le chantier.

Comme cela a été mis en évidence dans le cadre d’études menées en Europe, la filière éolienne est à l’origine de création d’emplois (Source : BearingPoint, 2016) :

• Les emplois directs de la filière éolienne : en France, 14 470 emplois éoliens ont été recensés soit une augmentation de 33% ces deux dernières années ;

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• Les emplois locaux : les travaux de préparation (terrassement, génie civil) puis de raccordement (pose et branchements) renforcent l’activité des entreprises parfois locales (le plus souvent régionales). La construction du parc éolien génère une activité locale sur une période d’environ 9 mois. La maintenance du parc génère quant à elle de l’activité durant toute la durée d’exploitation du parc ; • Les emplois induits : on estime qu’un emploi direct génère 4 emplois induits (sous-traitance, subsistance des employés…).

Impacts sur l’immobilier

Les futurs acquéreurs fonciers n’auront pas d’engouement démesuré pour ces épouvantails d’acier. (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition)

Fontaine-la-Gaillarde ne bénéficiera de rien... sauf de terrains et maisons dont la valeur s’effondrera. (COR9 Gillet)

Notre maison deviendra invendable ou subira une perte de valeur de 20 à 30%, comme le confirment des attestations d’agents et d’experts immobiliers. (COR17 - Borgi)

Réponse de JPEE

Concernant les 3 remarques ci-dessus, nous sommes très attentifs aux craintes exprimées par les habitants de Fontaine-la-Gaillarde et du hameau le Haut de Villiers et nous permettons d’y apporter quelques éléments de comparaison, en veillant bien à différencier ce qui relève de l’appréciation objective de l’appréciation subjective.

Les inquiétudes sur la dévalorisation du patrimoine immobilier sont largement relatées mais, à ce jour, aucun cas pertinent, ni aucune étude sérieuse n’a pu lui donner un réel fondement. Dans la plupart des cas, il n'y a aucun effet sur le marché, car les effets négatifs s'équilibrent avec les effets positifs. L'activité éolienne constitue donc un nouveau levier économique pour ces territoires grâce aux retombées financières. Concernant les inquiétudes sur une éventuelle perte de la valeur immobilière liée à la présence d’éoliennes, il est important de rappeler que différentes études ont démontré que l’impact des éoliennes sur le marché de l’immobilier pour des biens situés proches ou ayant une vue sur celles-ci est nul, tant en termes de prix au m² que de dynamisme des constructions neuves.

Etudes françaises (liste non exhaustive)

• Climat énergie environnement et Fonds Régional d'Aide à la Maîtrise de l'Energie et de l'Environnement, Nord-Pas de Calais ; Evaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers – contexte du Nord-Pas-de-Calais ; 2008. • Université de Bretagne Occidentale ; Éoliennes et territoires, Le cas de Plouarzel ; 2008 • Conseils d'architecture d'urbanisme et de l’environnement (CAUE) Aude ; Enquête concernant l’impact économique des éoliennes dans l’Aude et leur perception par les touristes ; 2002.

Etudes étrangères (liste non exhaustive)

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• Ben Hoen; Relationship between Wind Turbines and Residential Property Values in Massachusetts; 2014. • Ben Hoen, Brown, Jackson, Wiser, Thayer and Cappers; A Spatial Hedonic Analysis of the Effects of Wind Energy Facilities on Surrounding Property Values in the United States; 201311. • Observatoire de l’économie vaudoise, Banque Cantonale Vaudoise (BCV) ; Rapport de l’incidence des éoliennes sur les prix de l’immobilier à proximité ; 2012. • Illinois State University; The Effect of Wind Farms on Residential Property Values in Lee County, Illinois; 2011. • Illinois State University, Department of Economics; Wind Farm Proximity and Property Values: a Pooled Hedonic Regression Analysis of Property Values in Central Illinois, 2010. • Department of Real Estate and Construction, School of the Built Environment, Oxford Brookes University; Modelling the Impact of Wind Farms on House Prices in the UK; 2008.

L’implantation d’un parc éolien ne semble pas avoir d’impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien (localisation, surface habitable, nombre de chambres, isolation, type de chauffage). Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à une autre. Certains considèrent la vue sur un parc éolien comme dérangeante, d’autres la considèrent comme apaisante.

Par ailleurs, les retombées économiques générées par le parc éolien que percevront les collectivités concernées leur permettront de maintenir ou de financer de nouveaux équipements ou services et ainsi d'améliorer leur attractivité, en particulier dans les petites communes rurales qui, avec l'implantation d'un parc éolien, vont être dynamisées. Ce qui aura un impact positif sur la valeur de l’immobilier.

Plusieurs études ont été menées notamment dans l’Aude et le Nord-Pas-de-Calais. Ces études ne relèvent pas de dérèglement du fonctionnement de l’immobilier à proximité de l’implantation de parcs éoliens.

L’étude menée dans l'Aude (Gonçalvès, CAUE, 2002) auprès de 33 agences concernées par la vente ou location d’immeubles à proximité d’un parc éolien rapporte que 55 % d'entre elles considèrent que l'impact est nul, 21 % que l'impact est positif et 24 % que l'impact est négatif. Dans la plupart des cas, il n'y a aucun effet sur le marché et le reste du temps, les effets négatifs s'équilibrent avec les effets positifs. L’une des agences, pour lesquelles le parc éolien a un impact positif a même fait de la proximité de celui- ci un argument de vente. Des exemples précis attestent même d'une valorisation. Par exemple, à Lézignan- Corbières dans l'Aude, le prix des maisons a augmenté de 46,7 % en un an alors que la commune est entourée par trois parcs éoliens dont deux sont visibles depuis le village (Le Midi Libre du 25 août 2004, chiffres du 2ème trimestre 2004, source : FNAIM). Cette inflation représente le maximum atteint en Languedoc-Roussillon. Qui plus est, l'étude fait prévaloir qu’au contraire d’une dépréciation, les taxes perçues par la collectivité qui accueille un parc éolien lui permettront d'améliorer les équipements et la qualité des services collectifs, ce qui contribue à son attractivité. La conséquence n’est donc pas une baisse du prix de l'immobilier. Ce phénomène d'amélioration du standing s'observe dans les communes rurales redynamisées par ce genre de projets. Pour rappel, fiscalement, c’est la communauté d'agglomération du Sénonais qui reste le principal bénéficiaire financier du projet éolien. C’est donc tout le territoire qui profitera de contributions pour les équipements et les services grâce aux retombées économiques du parc éolien de Villiers-Louis.

11 https://energy.gov/eere/wind/downloads/spatial-hedonic-analysis-effects-wind-energy-facilities-surrounding- property Page 30 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

L’évaluation de l'impact de l'énergie éolienne sur les biens immobiliers dans le contexte régional Nord- Pas-de-Calais, menée par l'association Climat Energie Environnement, permet de quantifier l'impact sur l'immobilier (évolution du nombre de permis de construire demandés et des transactions effectuées entre 1998 et 2007 sur 240 communes ayant une perception visuelle d'au moins un parc éolien). Il ressort de cette étude que les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente du nombre de demandes de permis de construire en raison de la présence visuelle des éoliennes. De même, le volume de transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m² et le nombre de logements autorisés est également en hausse. Cette étude, menée sur une période de 10 ans, a permis de conclure que la visibilité d’éoliennes n’a pas d’impact sur une possible désaffection d’un territoire quant à l’acquisition d’un bien immobilier. Les retours d’expériences sur des parcs développés et construits par JPEE, ne permettent pas de conclure à un impact positif ou négatif à ce sujet. JPEE a toutefois un parc éolien en Beauce, où l’urbanisation s’est développée en direction de son parc éolien en exploitation, illustrant que l’éolien n’a pas réduit l’attractivité de la commune, et qu’il n’est donc pas systématiquement perçu comme une « menace ». Par ailleurs, le prix de l’immobilier n’a pas été impacté par le parc éolien sur la commune de à notre connaissance. Par ailleurs, les habitants se plaignent beaucoup plus du manque de couverture réseau que de la présence des éoliennes.

Dans ce sens, il convient de rappeler quelques données 2013, d’un sondage sur les Français et les énergies renouvelables demandé à l'Institut IPSOS par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Pour 83% des français, l'énergie éolienne a une bonne image. A travers ce sondage, IPSOS a également évalué l'acceptabilité de la présence d'éoliennes dans l'environnement des personnes interrogées. 80 % des interviewés sont prêts à accueillir des éoliennes dans leur département, 68% dans leur commune. Et 45 % des Français sont prêts à accepter des éoliennes dans leur champ de vision depuis chez eux, contre 40 % qui y sont opposés. On note que cette acceptation est aussi forte chez les interviewés qui habitent la campagne, a fortiori plus concernés par l'installation de parcs éoliens : en effet, 46 % d'entre eux répondent positivement à la question.

En 2016, FEE et l’IFOP ont également publié la synthèse de l’étude IFOP sur l’acceptabilité de l’éolien en France 12. Une enquête qualitative a été réalisée auprès de riverains, une enquête quantitative miroir et une enquête qualitative auprès des élus. Un jugement global positif en faveur des énergies éoliennes étaient toujours partagé à la fois par les élus et les riverains. Plus de 75% des citoyens français au minimum ont une image positive de l’éolien en France en 2016.

Enfin, ce qu’il convient de retenir, c’est que la valeur d’un bien immobilier est constituée d’éléments objectifs (localisation, surface habitable, nombre de chambres, isolation, type de chauffage…) et subjectifs (beauté du paysage, impression personnelle, coup de cœur…) et que l’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains considèrent la présence d’un parc éolien comme un « plus », d’autre pas.

En outre, l’évolution de la valeur d’un bien immobilier s’étudie sur plusieurs années. De nombreux comparatifs permettent de se rendre compte que le prix du foncier bâti et non bâti sur certains secteurs

12 http://fee.asso.fr/actu/etude-ifop-2016-lacceptabilite-de-leolien/ Page 31 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie n’a fait qu’augmenter ces 20 dernières années et que la réalisation de parcs éoliens n’a pas constitué de frein à l’acquisition de biens immobiliers dans les villages où étaient installées les éoliennes.

Ainsi l’impact du parc éolien sur l’habitat local est difficilement mesurable. Toutefois, si l’impact négatif sur la valeur des terrains ou habitations s’avérait réel, il pourrait être compensé par la dynamique du parc en matière de création d’emplois (d’où une demande plus forte) et par la richesse ajoutée aux communes du fait des retombées économiques.

Localisation

Parc trop près des habitations. (COR1 Bendayan/Weiss) - (COR2 Rougé) - (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition) (COR7 Desplanches) (COR16 Sarrazin pétition)

Installations trop proches des habitations, scandale sanitaire à venir. (COR12 - Desvaux)

Impact sur les habitants proches minimisé. Le pétitionnaire indique respecter les critères réglementaires ; ce qui devra être confirmé après mise en service. Ne sera-ce pas trop tard s’agissant de la santé et du cadre de vie des populations ? (COR13 Contre-vents sur Dixmont)

Réponse de JPEE

La distance éolienne / habitat en Europe

• En Allemagne, il n’existe pas de distance générale de 1 500 mètres. Plusieurs régions ont adopté des recommandations d’éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, en fonction de la nature de l’habitat (zone urbaine, habitat dispersé…), mais, même dans ce cas, la distance finalement retenue par l’autorisation administrative dépend des résultats de l’étude acoustique en fonction des caractéristiques de l’environnement du projet comme c’est le cas en France. Seule la Bavière a récemment adopté une règle de distance stricte de 10 fois la hauteur de l’éolienne, qui a fait l’objet d’une plainte devant la Cour constitutionnelle de Bavière.

• La Grande-Bretagne n’impose pas non plus de distance d’éloignement. Par le passé, une tentative d’introduire une distance de 1 000 m s’est vue annulée par le juge.

• En Belgique, en Wallonie, des lignes directrices (sans force juridique mais respectées par l’administration) recommandent une distance de 4 à 5 fois la hauteur de l’éolienne, alors que la Flandre fixe une distance minimale de 250 mètres.

• Au Danemark, la distance est égale à quatre fois la hauteur totale de l’éolienne.

• En Espagne, il n’existe pas de distance minimale, l’éloignement est décidé au cas par cas.

La diversité des approches au sein de l’Union européenne, de même que la variabilité des distances qui sont recommandées ou fixées, révèlent l’importance de la prise en compte des caractéristiques de chaque projet et de son environnement, dont l’interaction est étudiée au cas par cas à travers l’étude d’impact, sur laquelle se base le Préfet pour autoriser le projet et l’assortir de règles d’exploitation adaptées conformément à ce que prévoit la réglementation. Page 32 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

La distance éolienne / habitations en France

Tout d’abord, il semble important de rappeler qu’à ce jour, et malgré l’installation en France et dans le monde de plusieurs milliers d'éoliennes, il n’y a aucune corrélation avérée entre la présence d'éoliennes et l'augmentation de cas de troubles autour des parcs éoliens. On ne peut donc pas parler de « scandale sanitaire à venir ».

Comme le prévoit le Ministère de la Santé dans la circulaire n°2001-185 du 11/04/01, l’étude d’impact du projet éolien de Villiers Louis aborde bien « les effets du projet sur la santé » dans son chapitre des impacts sur le milieu humain et sur la santé. Pour chaque thème sur le bruit sont rappelés notamment la réglementation en vigueur et les seuils à respecter.

La mesure préventive la plus évidente pour préserver la santé des riverains est de l’ordre du recul de toute construction à usage d’habitation et de bureaux conformément à la réglementation. Ainsi, toutes les éoliennes du projet seront implantées à plus de 500 m des zones à usage d’habitation ainsi que le prévoit l’Arrêté du 26/08/2011, comme une mesure préalable à la préservation de la santé.

La Loi de transition énergétique a fait évoluer cette règle, en précisant qu’au cas par cas et au regard de l’étude d’impact, cette distance minimale pourrait évoluer à la hausse par arrêté préfectoral : « La deuxième phrase du dernier alinéa de l’article L. 553-1 du code de l’environnement est remplacée par trois phrases ainsi rédigées : « La délivrance de l’autorisation d’exploiter est subordonnée au respect d’une distance d’éloignement entre les installations et les constructions à usage d’habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l’habitation définies dans les documents d’urbanisme en vigueur à la date de publication de la même loi. Cette distance d’éloignement est spécifiée par arrêté préfectoral compte tenu de l’étude d’impact prévue à l’article L. 122-1. Elle est, au minimum, fixée à 500 mètres. »

La distance éolienne / habitations à Villiers Louis

Il est important de rappeler que dans le projet de Villiers Louis, l’habitation la plus proche des éoliennes (Haut de Villiers) se situe à 580 mètres, soit une distance supérieure à la distance réglementaire de 500 m. L’habitation la plus proche de Fontaine la Gaillarde est quant à elle située à 830 m de l’éolienne VL01. Hormis cette habitation isolée, le lotissement situé le plus proche du parc éolien est à 915 m de cette éolienne.

Monsieur Rondelli émet le souhait que l’éloignement des deux aérogénérateurs (VL 03 et VL 04) situés au sud de la D 225 soit accru au maximum possible par rapport au hameau de « Le Haut de Villiers ». (OBO1)

Monsieur Revy demeurant à Fontaine la Gaillarde a effectué le constat que l’éolienne la plus au nord (VL 01) est située sur un mouvement de terrain descendant ce qui lui semble étonnant. Il émet le souhait que cette machine soit déplacée pour l’éloigner le plus possible du bourg de Fontaine la Gaillarde. (OBO2)

Réponse de JPEE

Le choix de l’implantation proposé s’est fait parmi plusieurs variantes d’implantation qui sont présentées dans l’étude d’impact et reprises dans le tableau suivant. Chaque variante a été analysée par rapport aux aspects environnementaux, paysagers et humains. Page 33 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Concernant la variante retenue (Variante C), l’étude d’impact indique que « des ajustements à une échelle plus fine ont été effectués dans l’objectif de présenter une implantation la plus régulière possible et à distance des boisements. Cette variante s’inscrit en cohérence avec le parc éolien des Clérimois à proximité. L’implantation marque la transition au niveau du plateau et propose une implantation qui minimise l’angle de vue occupé par l’éolien depuis les bourgs les plus sensibles, La régularité des espacements assure une bonne compréhension du parti d’implantation. Cette ligne reste simple et lisible dans le territoire, et répond à celle du parc voisin des Clérimois aussi bien dans la composition que dans le gabarit de machines. »

Rappelons que la Variante B proposait une implantation plus proche du village de Fontaine la Gaillarde que l’implantation retenue (Variante C).

Concernant le fait d’éloigner encore l’éolienne VL01 de Fontaine la Gaillarde, cela réduirait trop les interdistances nécessaires entre éoliennes et provoquerait des effets de sillage trop importants. Par ailleurs, la distance de sécurité autour de la route départementale ne serait plus respectée. Quant à la déclivité du relief, celle-ci-est encore assez faible à l’endroit prévu pour l’éolienne VL01 et ne pose pas de problème à sa construction.

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Milieux naturels

Faune - Flore - Habitats - Sols – Eaux

Impact écologique sur les chiroptères et oiseaux migrateurs dont un parcours a été identifié en plein sur le futur emplacement des éoliennes. (COR2 Rougé)

L’étude conduite démontre la présence d’espèces d’oiseaux protégés mais la sensibilité la plus forte est celle des chiroptères dont 03 espèces d’intérêt communautaire ont été identifiées. Les éoliennes 1 et 4 seront à 105 et 135 mètres des lisières ce qui est inférieur aux distances préconisées par le protocole européen EUROBATS qui sont de 200 mètres. (COR7 Desplanches)

Réponse de JPEE

Comme mentionné dans le volet écologique de l’étude d’impact, toutes les éoliennes du parc éolien de Villiers-Louis sont implantées en dehors des principales zones d’activité chiroptérologique. Toutefois, les éoliennes VL01 et VL04 se localisent à moins de 200 mètres mais à plus de 50 mètres de lisières boisées (en bout de pale), le long desquelles une diversité et une activité chiroptérologiques ont été enregistrées. Les probabilités de venue des chiroptères vers les éoliennes VL01 et VL04 à partir des lisières concernent surtout la Pipistrelle commune qui est le chiroptère le mieux représenté sur le site. Bien qu’incluses dans le périmètre de 200 mètres autour des lisières (recommandations EUROBATS), les risques de mortalité provoqués par le fonctionnement des éoliennes VL01 et VL04 à l’égard des espèces de chiroptères (autres que la Pipistrelle commune) sont faibles.

Dès la mise en fonctionnement du parc éolien de Villiers-Louis, un système de bridage des éoliennes VL01 et VL04 sera installé pour réduire les risques de mortalité qui sont jugés supérieurs pour ces deux éoliennes à l’égard des chiroptères (principalement la Pipistrelle commune). En outre, si le suivi de mortalité (dont les modalités seront présentées après) aboutit à l’appréciation d’effets de mortalité notables provoqués par d’autres éoliennes du parc en fonctionnement à l’égard des chiroptères, un système de régulation pourrait être mis en place pour chacune des machines concernées.

Il est connu que les chiroptères intensifient leurs comportements d’exploration et de chasse pendant les les plus calmes (sans vent). « De manière générale, l’activité de ces animaux baisse significativement pour des vitesses de vent supérieures à 6m/s à 80 mètres de hauteur (le niveau d’activité se réduit alors de 95%). L’activité se concentre sur des périodes sans vent ou à des très faibles vitesses de vent » (Extrait du guide d’Étude d’Impact sur l’environnement des parcs éoliens - actualisation 2010).

Des études ont été menées sur des parcs en exploitation, afin d’évaluer l’activité des chiroptères en fonction des vitesses de vent et de mettre ces valeurs en regard de la production du parc éolien. Le graphique suivant illustre les résultats :

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Bien que les données reportées sur ce graphique soient dépendantes d’un type de machines et des espèces de chauves-souris contactées, il reste représentatif de la courbe de production classique d’une éolienne et du niveau d’activité des chiroptères en fonction des vitesses de vent. Concernant ce dernier point, il apparaît assez nettement que l’activité des chauves-souris est effective pour des vitesses de vent très faibles à faibles. En effet, au-delà des 4 à 5 m/s, l’activité observée diminue significativement pour devenir quasi nulle lorsque les vitesses de vent dépassant les 6 m/s environ.

Ainsi, les mesures de réduction du risque de mortalité consistent à réduire la durée de chevauchement entre les périodes d’activité des chiroptères et les périodes de rotation des pales. Les périodes de plus forte activité de chiroptères sont limités dans le temps :

- entre juin et mi-octobre (périodes d’activité chiroptérologique supérieure sur le site), - pendant 3 heures après le coucher du soleil, - par vent nul ou faible (< 6 m/s), - lorsque la température est supérieure ou égale à 10°.

JPEE s’engage donc à installer un système de limitation des éoliennes VL01 et VL04 Cette mesure consiste en un blocage de la rotation de la machine par vent inférieur à 6 mètres par seconde (m/s) entre les mois de juin et octobre (période d’activité supérieure des chauves-souris sur la zone du projet) pendant les 3 premières heures après le coucher du soleil et lorsque la température est supérieure ou égale à 10°C.

Nous sommes opposés à l’installation de ces machines qui polluent à jamais les sols cultivables et perturbent la vie des petits élevages locaux et de la faune sauvage. (COR21 - Protégeons Voisines)

Réponse de JPEE

Le retour d’expériences et le contact que nous avons avec les éleveurs sur d’autres sites ne nous signalent aucun trouble ni gêne dû à la présence d’éoliennes. Tout comme la faune sauvage, les animaux ne sont pas perturbés et s’adaptent comme l’illustre les moutons qui cherchent l’ombre du mât. A noter également que le site de Villiers Louis est dédié à la culture et plus ponctuellement à l’élevage des moutons.

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Paysage – Patrimoine

Les éoliennes créent des nuisances particulièrement gênantes pour des paysages vallonnés et variés tels ceux de Villiers-Louis. (COR4 Amis de Thorigny et de l’Oreuse)

Les machines de 150 mètres de haut perchées sur un plateau impacteront quasiment tout le village et cela aura aussi un impact patrimonial foncier car les futurs acquéreurs n’auront pas un engouement démesuré pour ces épouvantails d’acier. (COR5 Sarrazin) (COR16 Sarrazin pétition)

Fontaine-la-Gaillarde ne bénéficiera de rien sauf d’un paysage dénaturé par des pylônes en acier...... ce village ne peut être que balafré par un tel projet. (COR9 Gillet)

Le projet ne s’intègre pas dans le paysage champêtre, il porte atteinte au site et paysage champêtre. Rien ne sépare les éoliennes de notre habitation. (COR17 Borgi)

J’aurai toujours face à moi, en vivant chez moi, cette pollution visuelle intolérable. (COR22 Cavallié)

Atteinte intolérable au paysage (OBO3 Glasziou)

La vue des futures éoliennes nous dérange. (RE1- époux André)

Réponse de JPEE

Concernant l’impact des éoliennes sur le paysage en général

Le récent débat sur la transition énergétique ouvre la question de la transformation des paysages qui en accompagnera sa mise en œuvre. Toute une série de phénomènes tels que le réchauffement climatique, la raréfaction des sources d'énergie fossile et la précarité d’approvisionnement ont amené ces dernières années les sociétés industrialisées de la planète à engager une réflexion prospective sur leur rapport aux ressources énergétiques.

« Le paysage doit constituer une entrée pertinente dans cette réflexion. La place occupée par le paysage dans le débat énergétique ne se situe cependant pas pour l'heure à ce niveau. Elle est plutôt celle d'un argument que l'on oppose au développement d'infrastructures nouvelles, voire à tout projet énergétique Page 37 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie ayant un impact sur l'environnement perceptible. L'argument de la qualité paysagère se dresse trop souvent comme une fin locale de non-recevoir : autour du paysage semble en définitive le plus souvent ne se nouer qu'un dialogue de sourds » souligne Serge Briffaud, historien. Les projets éoliens exacerbent cette position devenue systématique : ils sont souvent ressentis comme des transformations dégradantes car incriminées de porter atteinte à l’identité et au caractère d’un paysage figé que l’on s’est approprié.

Le paysage se compose d'une partie objective (relief, occupation du sol et agencement spatial), et d'une partie subjective, fondée sur la sensibilité de l'observateur, qui dépend d'influence culturelle, historique, esthétique et morale. Le paysage ne peut pas être considéré comme une image fixe, dès lors que, en tant que support des activités humaines, il est nécessairement évolutif. Ainsi, le paysage représente un patrimoine à la fois naturel et culturel puisqu'il nécessite l'intervention à la fois de la nature (relief, sol, climat, végétation, etc.), et celle de l'homme (agriculture, infrastructures de transport, etc.). Il peut être considéré comme faisant partie d'un patrimoine historique puisqu'il est le résultat de siècles d'activités humaines sur les territoires.

Mais le paysage est aussi et avant tout un lieu de vie, qui détient également la fonction d'outil de production. Il possède une dimension dynamique et ne peut pas, à ce titre, être figé dans une conception purement esthétique. Depuis la nuit des temps, l'homme a façonné le paysage qui l'entoure, au gré de ses besoins, plus importants de jour en jour.

La première de ces mutations a sans doute été liée à l'agriculture. Pour subvenir à nos besoins alimentaires, nombreuses sont les forêts et les haies qui ont laissé place aux terres cultivées. Le choix d'une agriculture industrielle, au sortir de la deuxième guerre mondiale, a en effet profondément bouleversé la physionomie des territoires français. Ce réaménagement du foncier agricole a conduit à une plus forte spécialisation des cultures et à une uniformisation de certains paysages.

La seconde grande mutation de nos paysages est probablement liée à l'évolution de nos modes de vie et de déplacements. Autoroutes maillant le territoire, chemins de fer, zones commerciales à l'entrée des villes, lotissements en périphérie constituent ainsi des nouveaux paysages urbains.

Une troisième forme de mutation de nos paysages, bien qu'elle ne date pas d'hier, est actuellement en cours : celle de nos besoins énergétiques. Depuis le début de l'ère industrielle, afin d’accompagner le développement économique mondiale, le paysage a intégré des vastes mines de charbon, des champs pétrolifères, des gazoducs, des centrales nucléaires et des kilomètres de lignes électriques.

La réussite de cette intégration est reconnue aujourd’hui par le classement UNESCO du Bassin minier du Nord-Pas de Calais, du complexe minier d’Essen, du site d’essais nucléaires de l’atoll de Bikini… pour leur intérêt historique, scientifique et pittoresque. Aujourd’hui ce paradigme énergétique est en train d’évoluer vers un mix des moyens de production qui voit l’essor du principe de décentralisation électrique. Cette décentralisation consiste à multiplier le nombre d'unités de productions, de plus petites puissances, pour les ramener à l'échelle locale. Cela induit nécessairement une confrontation directe à la vue des modes de production de l'électricité que nous consommons, plus ou moins visible selon qu'il s'agit d'un parc éolien, d'un parc solaire, d'une centrale de méthanisation, d'une centrale marémotrice etc. Dans ce cadre, les éoliennes participent alors à la mutation des paysages liée à l’évolution des besoins d’une société et cela, en valorisant une ressource locale naturelle telle que le vent.

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Cette nouvelle ère des énergies renouvelables est encore jeune et il lui faudra du temps pour entrer totalement dans les mentalités, un peu à l'image de la construction de la Tour Eiffel, dont les Parisiens de l'époque s'indignaient de l’impact. La première étape de l'acceptation paysagère des énergies renouvelables est probablement de reconnaître qu’elles constituent une réponse significative aux enjeux que pose la production d'énergie en termes de protection durable de l'environnement et qu’elles garantissent une consommation électrique inépuisable, à un coût stable et totalement indépendant des événements géopolitiques extérieurs.

Concernant l’impact des éoliennes sur le paysage local

L’étude paysagère que nous avons réalisée précise qu’à une échelle éloignée « Le projet se situe à l’intérieur d’un ensemble paysager important : le plateau ondulé du sénonais. Il participe à l’arrière‐plan des perceptions depuis les unités paysagères alentours, mais les altitudes peu élevées ne favorisent cependant pas les visibilités sur l’aire d’étude rapprochée. La sensibilité est jugée faible depuis les paysages de plateau, et modérée depuis les paysages de vallées et ses rebords. L’échelle du massif est adaptée à l’éolien, comme le confirme le parc existant des Clérimois, très discret dans le territoire et qui s’appuie sur une ligne de force paysagère. La situation géographique des monuments et sites (majoritairement dans les vallées) associés à l’amplitude des reliefs et la présence marquée du maillage végétal réduit globalement la sensibilité du patrimoine vis‐à‐vis du projet. »

A une échelle intermédiaire, « Le secteur présente une orientation est/ouest bien lisible marquée par le relief, les vallées et les principales voies de circulation qui empruntent les vallons pour pénétrer le plateau. Les flancs de vallées tournés vers l’aire d’étude sont naturellement plus exposés aux vues potentielles sur l’aire d’étude rapprochée alors que l’autre versant est protégé (exposition des rives droite de la Mauvotte et de la Gaillarde, et de la rive gauche de la Vanne). La situation de l’aire d’étude rapprochée sur l’interfluve entre Gaillarde et Vanne favorise les vues depuis les vallées en question. Le site est donc exposé aux vues depuis Fontaine‐la‐Gaillarde, le hameau du Haut de Villiers et dans une moindre mesure du bourg de Villiers‐Louis. Une attention devra être portée à l’approche et à la silhouette de ces villages qui présentent des risques potentiels d’intervisibilité depuis la D40. »

A une échelle rapprochée : « L’aire d’étude, de petite dimension, ne permet pas l’implantation d’un grand parc éolien. Le projet est ici dans une échelle similaire à celle du parc voisin des Clérimois, la cohérence avec ce dernier est un critère essentiel pour la réussite du projet et l’orientation nord‐ouest/sud‐est est donc à privilégier. Cette orientation favorise également une faible emprise visuelle depuis la D40 et les bourgs de Villiers‐Louis et Fontaine‐la‐Gaillarde, les plus exposés à des vues directes sur l’aire d’étude. »

Le projet final est le meilleur consensus trouvé entre des aspects écologiques et paysagers mais également techniques et économiques. La variante C a été jugée comme la variante de moindre impact environnemental. Du point de vue du paysage : - L’implantation marque la transition au niveau du col et propose une implantation qui minimise l’angle de vue occupé par l’éolien depuis les bourgs les plus sensibles, - La régularité des espacements assure une bonne compréhension du parti d’implantation. Cette ligne reste simple et lisible dans le territoire, et répond à celle du parc voisin des Clérimois aussi bien dans la composition que dans le gabarit de machines.

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Santé et Risques

Acoustique et visuel

Nuisances sonores et lumineuses. (COR1 Bendayan/Weiss)

Etudes démontrent une nuisance sonore reconnue qui entrainera un bridage des machines. Quel est l’intérêt des équipements qui seront constamment bridés. (COR2 Rougé)

Il est prouvé que le passage des pales le long du mât crée des ultrasons dangereux pour la santé humaine et animale - augmentation de fausses-couches, élevages moutons et visons impactés etc. (COR2 Rougé)

Mesures acoustiques effectuées dans des conditions très critiquables (panne de matériel, campagne trop courte, hypothèses basées sur la seule direction Sud-ouest, etc. (COR7 Desplanches)

Des pays comme l’Allemagne ont légiféré sur une distance de 10 fois la hauteur de l’éolienne par principe de précaution vis-à-vis des nuisances sonores, électromagnétiques et des émissions basses fréquences pouvant altérer la santé publique et impacter la faune. Aucune étude indépendante n’a été menée pour corroborer ou infirmer celle commanditée par les lobbies éoliens qui affirment qu’il n’y a aucun risque au- delà de 300 mètres. Pourquoi n’autoriser qu’à partir de 500m dans ce cas ? Quelle est la position de la préfecture vis-à-vis du principe de précaution et de l’éloignement des premières habitations ? (COR9 Gillet)

Nous subissons préjudice visuel et sonore du fait de la proximité de notre maison qui est la plus proche du parc. Flahs lumineux diurnes et nocturnes, ronronnements et sifflements continus empêchant les habitants de dormir et générant des risques inconnus. Témoignages que nous avons recueillis auprès vivant auprès d’ouvrages similaires. (COR17 Borgi)

Réponse de JPEE

Balisage diurne et nocturne

A propos du balisage diurne et nocturne, l’arrêté du 13 novembre 2009 régit les caractéristiques techniques obligatoires dont doit bénéficier le balisage lumineux des éoliennes, dit flashlight, de jour et de nuit, telles que : • Couleur des éoliennes et facteur de luminance ; • Balisage lumineux de jour : feux d'obstacle moyenne intensité de type A (feux à éclats blancs de 20 000 candelas [cd]). Ces feux d'obstacle sont installés sur le sommet de la nacelle et doivent assurer la visibilité de l'éolienne dans tous les azimuts (360°) ; • Balisage lumineux de nuit : feux d'obstacle moyenne intensité de type B (feux à éclats rouges de 2 000 candelas [cd]). Ces feux d'obstacle sont installés sur le sommet de la nacelle et doivent assurer la visibilité de l'éolienne dans tous les azimuts (360°) ; • Critère de passage du mode jour au mode nuit ;

Ces règles de balisages sont définies et imposées par arrêté par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et par la Direction de la Circulation Aérienne Militaire (DIRCAM) afin de sécuriser les vols de tout aéronef volant à l’approche de ce territoire. Afin de réduire les impacts visuels du balisage aéronautique,

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie il est prévu une synchronisation des feux à éclat en utilisant le temps GPS /UTC. Une révision des règles aéronautiques de balisage des éoliennes a été lancée par la Direction du Transport Aérien (DTA). L’évolution des règles relatives au balisage aéronautique des obstacles à la navigation aérienne devrait permettre des améliorations concernant l’intensité, la fréquence, l’orientation des lampes LED et le nombre de flashs.

Nuisances sonores

Source : Guide sur l’énergie éolienne – ADEME, 2015 13

A 500m d’une habitation (distance minimum en France), le volume sonore d’une éolienne en fonctionnement s’élève à 35 dB, soit l’équivalent d’une conversation chuchotée. La réglementation sonore applicable aux éoliennes est une des plus exigeantes d’Europe. Elle fixe un critère d'émergence ou « dépassement » par rapport au bruit ambiant : pas plus de 5 dB le jour, pas plus de 3 dB la nuit.

13 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-energie-eolienne.pdf Page 41 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Les infrasons sont définis comme les sons dont la fréquence oscille entre 1Hz et 20Hz et ne sont pas audibles. Leur longueur d’onde dans l’air et dans des conditions standards de perception est ainsi comprise entre 17 et 340 mètres.

Effets physiologiques des infrasons

En ce qui a trait à la santé, à des niveaux suffisamment voire très élevés, l'infrason peut être dangereux et engendrer certains problèmes de santé, de la vue et du contrôle moteur. Cependant, il est inexact de conclure que l'infrason, à n'importe quel niveau, entraîne des risques pour la santé. L'infrason est préoccupant dans le cas des vols habités dans l'espace, et des études préparées pour la NASA suggèrent l'absence d'effets significatifs découlant de l’infrason avant que le niveau ne dépasse 85dB(G). La plupart des études concluent qu'« il n'y a aucune évidence claire que l'infrason sous le seuil de l'audition produise un effet physiologique ou psychologique ». Utiliser les critères de la perception aboutit essentiellement à des critères conservateurs pour les effets sur la santé.

En résumé, en faisant l'hypothèse de la pire éventualité selon laquelle quelqu'un sera importuné s'il perçoit l'infrason, un critère de niveau sonore infrasonique, de l’ordre de 85 dBG, au niveau d’une habitation, est approprié pour assurer qu'il n'y aura aucun impact défavorable sur la santé physiologique d’un être humain.

Législations en vigueur

Le rapport « Infrasound » P226J de l’administration américaine indique qu’après recherche auprès de nombreux organismes gouvernementaux internationaux, il n’apparait aucune imposition de limite d’exposition légale aux infrasons.

Seuls certains rapports d’experts préconisent une exposition limitée entre 80 et 115 dB(G) pendant 8h maximum. Le fait de considérer une valeur maximale de 85dB(G) pendant une durée d’apparition de 8h peut donc être considéré comme conservateur, limitant voire sans effet sur l’être humain.

En France, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail (AFSSET) a élaboré un rapport sur l’impact sanitaire du bruit généré par les éoliennes en 2008. Ce rapport préconise des niveaux d’infrasons acceptables de 100dB(G) dégressifs jusqu’à 80dB(G) à 20Hz dans l’habitat.

Eoliennes et infrasons

L’ensemble des études menées sur des habitations dites « gênées » à proximité d’éoliennes semblent donner des résultats concordants (ici avec 15 éoliennes V80 et vent de plus de 10 m/s à 10 mètres) :

• 80dB(G) à 100 mètres de la machine • 70dB(G) à 300 mètres de la machine • 60dB(G) à plus de 3 kms de la machine

Une étude a également été menée sur 59 éoliennes de 660kW, donnant les résultats suivants sur un vent modéré : • 72dB(G) à 50 mètres des éoliennes • 69dB(G) à 1kms des éoliennes Page 42 sur 61

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Une étude réalisée par un organisme Australien en 2013 : « Infrasound levels near windfarms and in other environments »14 porte sur différents tests permettant de juger de l’impact des infrasons issus de parcs éoliens. Les essais ont consisté en :

• Comparaison des niveaux d'infrasons en zones rurales et zones urbaines avec et sans parcs éoliens proches : L’étude conclue qu’il n’apparait aucune différence notable entre les niveaux mesurés à proximité d’un parc éolien et ceux éloignés de toute éolienne ; • Comparaison de l’impact des infrasons sous un vent portant par rapport aux autres directions de vent : L’étude conclue qu’il n’apparait aucune différence notable entre les niveaux mesurés en vent portant (lorsque le vent est censé favoriser la propagation des infrasons) et dans les autres directions de vent ; • Comparaison des niveaux d'infrasons lorsque le parc éolien est en fonctionnement par rapport aux niveaux lorsque les éoliennes sont en arrêt forcé : L’étude conclue qu’il n’apparait aucune différence notable entre les niveaux mesurés, que les éoliennes soient à l’arrêt ou en fonctionnement ;

L'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire, environnement, travail (ANSES) a publié un rapport intitulé "Evaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens" en mars 2017 15.

A travers cette étude, l'ANSES affirme que « l'examen de ces données expérimentales et épidémiologiques ne met pas en évidence d'argument scientifique suffisant en faveur de l'existence d'effets sanitaires liés aux expositions au bruit des éoliennes, autres que la gêne liée au bruit audible et un effet nocebo, qui peuvent contribuer à expliquer l'existence de symptômes liés au stress ressenti par des riverains de parcs éoliens ».

Elle précise par ailleurs que :

• La distance d'éloignement de l'habitat de 500 m au minimum est suffisante (avec une adaptation au cas par cas selon les résultats de l'étude d'impact acoustique) ; • Le spectre sonore analysé ne doit pas être étendu (donc pas d'évaluation des infrasons et basses fréquences dès lors qu'aucun impact n'a été prouvé à ce stade) ; • Accessoirement, les hypothèses relatives au VAD (vibroacoustic disease) ne reposent sur aucune base scientifique sérieuse.

L’Académie conclut qu’« aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée » au fonctionnement des éoliennes mais que « le syndrome des éoliennes » traduit « une atteinte de la qualité de vie qui, toutefois ne concerne qu’une partie des riverains ».

En conclusion, l’ensemble des études auxquelles scientifiques menées sur les infrasons et accessibles à toutes et tous amènent à des conclusions reproductibles et aux résultats similaires.

14 https://fr.slideshare.net/renewableukcymru/infrasound-levels-near-windfarms 15 https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0115Ra.pdf Page 43 sur 61

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Les niveaux acoustiques d’infrasons générés par les éoliennes et propagés jusqu’aux habitations environnantes ne proposent aucun risque potentiel et physiologique pour les riverains exposés. Les niveaux d’infrasons générés par les éoliennes sont, au même titre que ceux générés par les équipements dans les habitations elles-mêmes et les activités humaines et sociétales, trop peu impactant pour être considérés.

Dangers - Risques

Le projet est prévu sur une zone cultivée sur des formations limono-argileuses plus au moins perméables. Les machines recèlent des huiles et graisses polluantes et du liquide de refroidissement monoéthyléne- glycol classé toxique INRS. Il y a donc danger au-dessus de nappes alimentant la population. (COR7 Desplanches)

Réponse de JPEE

L’éthylène glycol est un grand produit industriel : plus de 10 millions de tonnes sont fabriquées annuellement, dont près des deux tiers utilisés pour l’obtention de polyesters, principalement le polyéthylènetéréphtalate (PET) qui est transformé en fibres textiles (par exemple, Dacron®, Tergal®, etc.) et matières plastiques pour la fabrication des bouteilles de boissons gazeuses et eaux minérales.

Son emploi le plus connu est bien sûr comme antigel. Les mélanges d’eau et d’éthylène glycol ont un point de fusion qui dépend de la quantité d’éthylène glycol : son addition à l’eau abaisse ce point de fusion à - 15°C avec 30 % en poids, et à -51°C avec 70 %. De plus, les points d’ébullition augmentent en passant à 104 et 116°C respectivement. C’est pourquoi dans les véhicules automobiles actuels le système de refroidissement pressurisé transférant la chaleur à partir du bloc de moteur emploie de tels mélanges.

Comme mentionné dans dans l’étude de danger du dossier de demande d’autorisation d’exploiter, les substances ou produits chimiques mis en œuvre dans la construction et l’exploitation d’une éolienne dans l’installation sont limités. Les seuls produits présents en phase d’exploitation sont :

• L’huile hydraulique (circuit haute pression) dont la quantité présente est de l’ordre de 260 litres ; • L’huile de lubrification du multiplicateur (environ 300 à 400 litres) ; • L’eau glycolée (mélange d’eau et d’éthylène glycol), qui est utilisée comme liquide de refroidissement, dont le volume total de la boucle est de 120 litres) ; • Les graisses pour les roulements et systèmes d’entrainements ; • L’hexafluorure de soufre (SF6), qui est le gaz utilisé comme milieu isolant pour les cellules de protection électrique. La quantité présente varie entre 1.5 kg et 2.15 kg suivant le nombre de caissons composant la cellule.

Concernant la dangerosité de ces produits :

- Inflammabilité et comportement vis à vis de l’incendie : Les huiles, les graisses et l’eau glycolée ne sont pas des produits inflammables. Ce sont néanmoins des produits combustibles qui sous l’effet d’une flamme ou d’un point chaud intense peuvent développer et entretenir un incendie. Dans les incendies d’éoliennes, ces produits sont souvent impliqués. Certains produits de maintenance peuvent être inflammables mais ils ne sont amenés dans l’éolienne que pour les interventions et sont repris en fin d’opération. Page 44 sur 61

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Le SF6 est pour sa part ininflammable.

- Toxicité pour l’homme : Vestas indique que ces divers produits ne présentent pas de caractère de toxicité pour l’homme. Ils ne sont pas non plus considérés comme corrosifs (à causticité marquée). Précisons que l’IRSN considère l’éthylène glycol comme toxique16 en cas d’ingestion. Les techniciens de maintenance sont ainsi formés pour manipuler ce liquide correctement.

- Dangerosité pour l’environnement : Vis-à-vis de l’environnement, le SF6 possède un potentiel de réchauffement global (gaz à effet de serre) très important, mais les quantités présentes sont très limitées (seulement 1 à 2 kg de gaz dans les cellules de protection). Les huiles et graisses, même si elles ne sont pas classées comme dangereuses pour l’environnement, peuvent en cas de déversement au sol ou dans les eaux entraîner une pollution du milieu.

En conclusion, il ressort que les produits ne présentent pas de réel danger, si ce n’est lorsqu’ils sont soumis à un incendie, où ils vont entretenir cet incendie, ou s’ils sont déversés dans l’environnement générant un risque de pollution des sols ou des eaux.

Conformément à l’article 16 de l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations éoliennes soumises à autorisation, aucun produit inflammable ou combustible n’est stocké dans les aérogénérateurs ou le(s) poste(s) de livraison.

Afin de prévenir toute pollution, les fonctions de sécurité identifiées et mises en œuvre concernant la prévention et la rétention des fuites sur les éoliennes du parc éolien de Villiers-Louis seront les suivantes :

Fonction de Prévention et rétention des N° de la fonction de sécurité 8 sécurité fuites Mesures de 1. Détecteurs de niveau d’huile et capteurs de pression sécurité 2. Capteur de niveau du circuit de refroidissement (niveau bas alarmé avec arrêt après temporisation) 3. Procédure d’urgence 4. Kit antipollution 5. Nacelle et dernière plateforme de la tour formant rétention Description 1. Le circuit hydraulique est équipé de capteurs de pression (une mesure de pression dans le bloc hydraulique de chaque pale) permettant de s’assurer de son bon fonctionnement. Toute baisse de pression au-dessous d’un seuil préalablement déterminé, conduit au déclenchement de l’arrêt du rotor (mise en drapeau des pales). Afin de pouvoir assurer la manœuvre des pales en cas de perte du groupe de mise en pression ou en cas de fuite sur le circuit, chaque bloc hydraulique (situé au plus près du vérin de pale) est équipé d’un accumulateur hydropneumatique (pressurisé à l’azote) qui permet la mise en drapeau de la pale.

Le système hydraulique, et notamment le maintien en pression des accumulateurs, est testé avant chaque démarrage de l’éolienne.

16 http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_25 Page 45 sur 61

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La pression du circuit de lubrification du multiplicateur fait également l’objet d’un contrôle, asservissant le fonctionnement de l’éolienne.

Les niveaux d’huile sont surveillés d’une part au niveau du multiplicateur et d’autre part au niveau du groupe hydraulique. L’atteinte du niveau bas sur le multiplicateur ou sur le groupe hydraulique, déclenche une alarme et conduit à la mise à l’arrêt du rotor. 2. Le circuit de refroidissement (eau glycolée) est équipé d’un capteur de niveau bas, qui en cas de déclenchement conduit à l’arrêt de l’éolienne. 3. Les opérations de vidange font l’objet de procédures spécifiques. Le transfert des huiles s’effectue de manière sécurisée via un système de tuyauterie et de pompes directement entre l’élément à vidanger et le camion de vidange.

Une procédure Vestas en cas de pollution accidentelle du sol est communiquée au personnel intervenant dans les aérogénérateurs. 4. En cas de fuite, les véhicules de maintenance Vestas sont équipés de kits de dépollution composés de grandes feuilles absorbantes. Ces kits d'intervention d'urgence permettent : • de contenir et arrêter la propagation de la pollution ; • d'absorber jusqu'à 20 litres de déversements accidentels de liquides (huile, eau, alcools ...) et produits chimiques (acides, bases, solvants…) ; • de récupérer les déchets absorbés.

Si ces kits de dépollution s’avèrent insuffisant, Vestas se charge de faire intervenir une société spécialisée qui récupérera et traitera la terre souillée via les filières adéquates. 5. La nacelle et la dernière plateforme de la tour font office de bacs de rétention en cas de fuite d’huile.

Indépendance Oui Temps de Temps de détection de l’ordre de la seconde réponse Mise en pause de la turbine < 1 min Efficacité 100% Tests Tests des systèmes hydrauliques à la mise en service, au bout de 3 mois de fonctionnement puis tous les ans suivant les manuels de maintenance Vestas. Ces vérifications sont consignées dans le document IRF Vestas. Dépendant du débit de fuite. Maintenance Les vérifications d’absence de fuites sont effectuées à chaque service planifié. Surveillance des niveaux d’huile via des outils d’analyses instantanées ou hebdomadaires. Inspection et maintenance curative en fonction du type de déclenchement d’alarme.

L’avis de de l’autorité environnementale du 27 juin 2017 concernant l’étude de danger précise que « le pétitionnaire propose différentes mesures de sécurité vis-à-vis de ces événements, qui n’appellent pas de remarque de la part de l’autorité environnementale ».

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Les éoliennes seront soumises à des procédures de maintenance préventive et curative détaillées ci- dessous, visant à prévenir tout dysfonctionnement et toute pollution :

Maintenance préventive

Bien que certaines opérations nécessitent des interventions sur site, les éoliennes Vestas sont surveillées et pilotées à distance. Pour cela, les installations Vestas sont équipées d’un système SCADA (Supervisory Control And Data Acquisition) qui permet le pilotage à distance à partir des informations fournies par les capteurs. Les parcs éoliens sont ainsi reliés à des centres de télésurveillance permettant le diagnostic et l’analyse de leur performance en permanence, ainsi que certaines actions à distance. Ce dispositif assure la transmission de l’alerte en temps réel en cas de panne ou de simple dysfonctionnement.

Il permet également de relancer aussitôt les éoliennes si les paramètres requis sont validés et les alarmes traitées. C’est notamment le cas lors des arrêts de l’éolienne par le système normal de commande (en cas de vent faible, de vent fort, de température extérieure trop élevée ou trop basse, de perte du réseau public…).

Par contre, en cas d’arrêt liés à des déclenchements de capteurs de sécurité (déclenchement VOG, déclenchement détecteur d’arc ou température haute, pression basse huile, …), une intervention humaine sur l’éolienne est nécessaire pour examiner l’origine du défaut et acquitter l’alarme avant de pouvoir relancer un démarrage.

En cas d’intervention, des équipes de techniciens sont réparties sur le territoire afin de pouvoir réagir rapidement. Les techniciens Vestas intervenant sur le parc du Pays d’Othe et qui interviendront à Villiers Louis sont basés à Troyes. Les interventions sont toujours faites par une équipe d’au moins deux personnes.

Calendrier de maintenance

Le liquide de refroidissement est remplacé tous les 5 ans.

Maintenance curative

Il s‘agit des opérations de maintenance réalisées suite à des défaillances de matériels ou d’équipements (ex : remplacement d’un capteur défaillant, ajout de liquide de refroidissement faisant suite à une fuite, …). Ces opérations sont faites à la demande, dès détection du dysfonctionnement, de façon à rendre l’équipement à nouveau opérationnel.

Concernant la ressource en eau du site de Villiers Louis :

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Aucune nappe phréatique superficielle, ni aucun captage d’eau potable n’est présent sur le site ou à proximité. Le sol est relativement imperméable (argile). Aucune faille susceptible de créer une source ne traverse le site. Il n’y a pas de cours d’eau pérenne ou temporaire. Le milieu aquatique n'est donc pas sensible sur ce site. Seulement des fossés de rives bordent la RD 225.

La moitié nord du projet est située sur le périmètre de protection éloignée du captage des Puits de , lui-même étant situé à environ 1,1 km de l’éolienne E1. Ce captage est identifié comme « sensible » mais non « prioritaire » (source : Annexe 7 du SDAGE 2016-2021). L’arrêté préfectoral du 23 novembre 1984 stipule que dans ce périmètre, toute activité susceptible d’altérer la qualité de l’eau sera soumise à autorisation préfectorale.

Observations diverses :

Notre association est choquée par les commentaires du promoteur quant à la position de l’Armée. Ce n’est pas au promoteur de décider si tel emplacement est favorable ou non aux vols d’entraînement à basse altitude. (COR4 Amis de Thorigny et de l’Oreuse)

Un mépris des enjeux militaires liés au SETBA. (COR13 Contre-vents sur Dixmont)

Totale adhésion aux remarques de l’associations « Les Amis de Thorigny et de l’Oreuse » qui dénonce les propos du promoteur sur la position de l’Armée. (COR21 -Protégeons Voisines)

Nos villages sont situés en zone SETBA est il est incompréhensible qu’une enquête publique soit effectuée allant à l’encontre des choix de défense et de sécurité de notre nation. (COR9 Gillet)

Réponse de JPEE

Cette réponse porte sur les 4 remarques ci-dessus faites au sujet de la présence d’un Secteur d’Entrainement à Très Basse Altitude à vue (SETBA) de l’Armée de l’Air et son incompatibilité avec le projet éolien de Villiers Louis. Il est important de clarifier et de remettre ce sujet dans son contexte car un article de presse ne peut pas toujours relater des faits dans leur exactitude.

L’accord du Ministre de la Défense (aujourd’hui des Armées) est un pré requis indispensable à l’autorisation d’un parc éolien en vertu de l’article R 244-1 du code de l’aviation civile qui stipule qu’« A l'extérieur des zones grevées de servitudes de dégagement en application du présent titre, l'établissement de certaines installations qui, en raison de leur hauteur, pourraient constituer des obstacles à la navigation aérienne est soumis à une autorisation spéciale du ministre chargé de l'aviation civile et du ministre de la défense. »17

C’est pour cela que nous avons consulté le Ministère de la Défense le 19 septembre 2012 (suite à la délivrance du permis de construire du parc du Pays d’Othe) sur la faisabilité d’un projet éolien à Villiers Louis. Le Ministère de la Défense n’a alors exprimé aucune objection à la réalisation de ce projet par courrier du 7 décembre 2012. Suite à cet avis favorable, nous avons engagé les démarches d’études

17https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074234&idArticle=LEGIARTI00000 6844835&dateTexte=&categorieLien=cid Page 48 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie complètes en vue de présenter une demande de permis de construire le 27 juillet 2015. Le Ministère de la Défense étant systématiquement consulté par le Préfet lors de l’instruction, il a alors rendu un avis défavorable au projet le 26 octobre 2015. Sur cette base, le Préfet de l’Yonne a refusé de délivrer le permis de construire le 12 avril 2016.

Pour différentes raisons tenant à la nature même du SETBA et aux études engagées sur ce projet, nous avons décidé d’introduire un recours contre cette décision au tribunal administratif de Dijon en juin 2016. Ce dernier a confirmé le refus de permis de construire le 10 juillet 2017. Nous avons par la suite introduit une requête en appel auprès de la cour administrative d’appel le 13 septembre 2017. Pour rappel, le parc éolien du Pays d’Othe avait été refusé dans un premier lieu, pour d’autres raisons. Le TA avait confirmé ce refus, mais la cour d’appel l’avait finalement annulé.

Sans rentrer dans des détails réglementaires et techniques trops poussés, rappellons le SETBA Aube existait déjà en 2012 lors de l’accord donné pour le projet de Villiers Louis et de la délivrance du permis de construire pour le Pays d’Othe. Il est d’ailleurs mentionné dans l’étude d’impact au 3.2.8.2 Servitudes militaires. Rappellons également que les parcs éoliens des Clérimois et des ont également été autorisés et construits dans ce même secteur d’entrainement. En effet, il s’agit d’un « espace d’entrainement » et non d’un secteur réglementé comme l’est un Réseau Très Basse Altitude (RTBA), dans lequel les éoliennes peuvent être interdites. Le Manuel d’Information Aéronautique18 indique « Bien que bénéficiant de ce fait d’une certaine ségrégation vis-à-vis de la grande majorité du trafic aérien, ils [les SETBA] restent pérméables aux usagers autorisés à évoluer en dessous de cette hauteur minimale de vol en VFR, ainsi qu’aux aéronefs qui circulent sans personne à bord. Ce ne sont pas des portions d’espace aérien bénéficiant d’un statut réglementaire (R et D). De ce fait, ils ne sont pas opposables aux autres usagers autorisés. Aussi, les équipages doivent en permanence y appliquer la règle «VOIR ET EVITER». En outre, le survol des agglomérations est interdit à moins de 2 km des limites latérales des zones habitées. ». Dans ces conditions, l’implantation d’une éolienne, cartographiée et balisée, est tout à fait compatible réglementairement avec la présence et le fonctionnement du SETBA. En témoignent les différents parcs éoliens construits dans le SETBA Aube. Par ailleurs, les distances de sécurité de 2 km autour de certaines agglomérations (Sens, Malay-le-Grand), ainsi que la distance de sécurité autour des obstacles (éoliennes), en particulier autour du parc des Clérimois, font que le secteur de Villiers Louis est déjà grevé de contraintes qui limitent fortement l’utilisation de l’espace aérien à grande vitesse. C’est pour cela que les passages d’aéronefs à grande vitesse sur la commune sont très rares, alors qu’ils sont très réguliers et intensifs sur d’autres communes (secteur du jovinien par exemple) où la géographie n’est pas aussi contraignante. En conséquent, l’installation de 4 aérogénérateurs de 150 m de haut sur la commune de Villiers Louis ne nous parait pas être de nature à remettre en cause les missions, primordiales, de l’Armée de l’Air.

Pour information, une jurisprudence récente de la Cour Administrative d’Appel a donné raison à un développeur éolien dans une affaire similaire, portant sur un secteur VOLTAC, similaire aux SETBA (CAA Nancy, 8 juin 2017, n° 16NC01755)19.

18 http://www.dircam.dsae.defense.gouv.fr/images/stories/Doc/MIAM/MIAM_ENR5_2.pdf (page 15) 19https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?oldAction=rechExpJuriAdmin&idTexte=CETATEXT0000349222 86&fastReqId=1220514450&fastPos=1 Page 49 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Enfin, concernant le fait qu’une enquête publique se déroule dans ce contexte, rappelons que le projet éolien de Villiers Louis est soumis à 2 procédures distinctes mais complémentaires : la demande de permis de construire (PC) et la demande d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE. C’est dans le cadre de l’instruction de la demande de PC que le Ministre de la Défense est amené à se prononcer. L’instruction de la demande d’autorisation d’exploiter porte en particulier sur l’étude d’impact produite par le pétitionnaire et comprend la mise en œuvre d’une enquête publique. Or, l’administration reste saisie de la demande d’autorisation d’exploiter au titre de la réglementation ICPE malgré le refus de permis de construire. Cela a été confirmé le Tribunal Admistratif de Nantes dans un cas similaire (Tribunal Administratif de Nantes, 6e chambre, 29 septembre 2016, jugement N° 1407683).

La mise en place du parc (béton, acier, machines, réseaux enterrés, dessertes etc.) engendrera d’importantes émissions de CO². (COR5 Sarrazin)

Réponse de JPEE

L’analyse du cycle de vie démontre que l’économie de CO² compense en moins d’un an de fonctionnement celui qui a été produit pendant la fabrication d’une éolienne. L’étude de l’ADEME faite en 2016 20 montre que le taux d’émission du parc éolien français est de 12,7 g CO²eq/kWh (valeur similaire avec celles données par le GIEC ou les autres études académiques). Le taux d’émission est faible par rapport à celui du mix français, estimé à 79 g CO²/kWh (année de référence 2011). Cela peut se vérifier en temps réel sur le site ECO2mix de RTE 21. L’étude conclut à de faibles impacts sur les compartiments air, sol et eau et estime qu’avec un temps de retour énergétique de 12 mois (5 fois moins que le mix électrique français) l’éolien est un moyen efficient de produire de l’énergie.

Nous combattrons le projet par tous moyens juridiques légaux avec demande de réparation du préjudice. (COR17 Borgi)

20 http://www.ademe.fr/impacts-environnementaux-leolien-francais 21 http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-co2 Page 50 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Observations favorables du public

W4F (Wind For Futur) Groupement d’entreprises de la filière éolienne de Longvic (21) rappelle les objectifs de la loi sur la transition énergétique, et expose huit motifs conduisant à soutenir le projet de Villiers-Louis. (COR3 W4F)

FrancEole Industrie, fabriquant de mâts d’acier pour l’éolien à Longvic (21) soutient le projet de Villiers- Louis en exposant ses motifs. (COR6 FrancEole)

Mme Aurore Bonnet demeurant en Loire-Atlantique mais vacancière habituelle à Villiers-Louis déclare soutenir le projet qui est une réponse aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux. (COR8 Bonnet)

M. Louis Gachenot soutient le projet qui représente une opportunité pour la commune et l’intercommunalité de participer à la transition énergétique sur un sujet bien maîtrisé. (COR10 Gachenot)

M. Simon Rouault demeurant à 72000 Le Mans soutient le projet en argumentant. (COR11 - Rouault)

Mme Marion Hozé soutient le projet car l’éolien est un atout majeur pour répondre aux objectifs nationaux en termes de transition énergétique, qu’il est porteur de croissance et d’emplois et qu’il assure des revenus aux collectivités. (COR14 - Hozé)

Madame Sylvie Véal soutient le projet aux motifs d’une participation aux objectifs de développement des énergies renouvelables, d’une contribution à la croissance économique,et d’impacts sur l’environnement limités et positifs. (COR15 - Véal)

La famille Cosson demeurant à Villiers-Louis soutien le projet et s’en explique. (COR18 -19 - 20 Cosson)

M. Gérard Prince demeurant à Villiers-Louis apporte son soutien au projet aux motifs d’une alternative au nucléaire et de recettes fiscales pour la commune. (COR23 - Prince)

M. Nicolas Huot soutient le projet car le parc éolien des Clérimois n’a pas démontré de nuisances, qu’il s’est bien intégré au paysage en offrant parfois des scènes paysagées dignes des meilleurs tableaux etc. (COR24 Hulot)

Réponse de JPEE

Cette remarque va dans le sens d’une appropriation favorable constatée dans plusieurs retours d’expériences après l’implantation d’un parc éolien,. France 3 vient par exemple de publier un article au sujet du premier parc éolien de la Nièvre à Clamecy/Oisy, intitulé « Les habitants tirent un bilan positif 4

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie ans après l'installation du parc éolien » 22. D’autres exemples existent, comme celui de l’éolien en Bretagne vu par ses territoires et ses habitants 23.

Mme Frédérique Fenouillet est pour le projet -qui contribue à la sortie du nucléaire et qui peut servir ses intérêts pour alimenter son élevage en électricité. (COR25 - Fenouillet)

M. Poisson est favorable à l’éolien mais s’étonne que les fournisseurs d’éoliennes soient étrangers et qu’après démantèlement l’assise de béton reste en place. (COR26 -Poisson)

Réponse de JPEE

Les fournisseurs d’éoliennes sont aujourd’hui majoritairement étrangers, comme le montre le classement des modèles d’éoliennes installés en France entre 2015 et mi 2017. Bien qu’étant des multinationales, Enercon, Nordex et Senvion ont leur siège social en Allemagne. Vestas, le leader mondial, est d’origine danoise. Enfin, General Electric est américain.

Cela s’explique par la politique de développement très forte en faveur de l’éolien lancée par le Danemark et l’Allemagne bien avant la France. Les industriels ont pu ainsi bénéficier d’un marché leur permettant de se développer. La France, équipée de nombreuses centrales nucléaires, a pris cette trajectoire bien plus tard. Dans le cadre de la libre circulation des biens et des capitaux dans l’Union Européenne, ce donc ces acteurs déjà importants qui ont investi en France, sans avoir de véritable concurrence. La France a pourtant eu (mais de moins en moins) des fleurons industriels mondiaux. Alstom a par exemple lancé le développement et la construction d’éoliennes offshore (en mer), avant que sa filiale énergie ne soit vendue à General Electric. Ces éoliennes sont aujourd’hui bien fabriquées en France, mais sous la marque General

22 https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/nievre/clamecy/oisy-habitants-tirent-bilan- positif-4-ans-apres-installation-du-parc-eolien-1374355.html 23 https://vimeo.com/245004773

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Electric 24. Saluons l’initiative intéressante du fabricant Poma, leader mondial du transport par cable, qui vient d’ouvrir en Savoie la première usine de fabrication d’éoliennes terrestres françaises 25. Ces éoliennes de marque Leitwind (autrichiennes), font en effet partie du même groupe que Poma. Cela illustre bien qu’aujourd’hui, dans l’éolien, il n’est plus possible de dire qu’une entreprise est de telle ou telle nationalité, tant les ramifications sont nombreuses dans différents pays. Tout ceci est une résultante des traités de libre échange et des traités européens qui enlèvent toute barrière aux mouvements de capitaux.

Par ailleurs, la fabrication d’une éolienne n’est pas complètement internalisée au sein d’une même entreprise. Ces fabricants font appel à de nombreux sous-traitants locaux. C’est le cas en Bourgogne où de nombreuses entreprises telles que France Eole, SKF ou Prysmian, participent à la fabrication d’éoliennes de marque Vestas, Nordex ou Senvion :

M. Gaujard (maire de Villiers-Louis) est favorable au projet qui n’aura pas d’impact important sur l’environnement et qui génèrerades bénéfices importants pour le budget de la commune. (COR27 - Gaujard)

M. Jean-Marc Labaune de Villiers-Louis est favorable au projet pour améliorer le mix énergétique et réduire la part du nucléaire. (OBO 6 - Labaume permanence du 28/10/2017)

M. Maurice Prince, ancien maire de Villiers-Louis, soutient le projet qui apportera des revenus à la commune. (OBO 8 - Prince permanence du 13/10/2017)

M. Joël Fénart, ancien maire de Villiers-Louis, soutient le projet qu’il a initié lorsqu’il était à la tête de la commune. (OBO 9 Fénart permanence du 13/10/2017)

24 http://gereports.fr/post/162939964464/saint-nazaire-un-site-d%C3%A9di%C3%A9-%C3%A0-lessor-de- l%C3%A9olien 25 http://www.environnement-magazine.fr/energie/article/2016/04/15/47269/poma-lance-construction-son-usine- eoliennes-savoie.php Page 53 sur 61

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Questions du Commissaire Enquêteur

Potentiel venteux du site

Le potentiel venteux du site de Villiers-Louis aurait été déterminé sur la base des données météorologiques régionales, corrélées aux données enregistrées par le mât de mesure du projet éolien du Pays d’Othe situé à 10 kilomètres (Page 54 étude d’impact).

Pour quelle raison le site n’a-t-il pas été équipé d’un mât de mesure éolien pour obtenir in situ un potentiel venteux certain et indiscutable ?

Réponse de JPEE

L’installation d’un mât de mesure sur site n’est pas une obligation pour déposer un dossier de demande d’autorisation d’exploiter un parc éolien. En revanche, la mesure du gisement éolien in situ est importante, voire nécessaire, pour le financement du parc. Il est recommandé de mesurer le gisement éolien sur site pendant 1 an minimum et de la corréler sur le long terme avec les stations Météo France les plus proches ou des données « méso-échelles ». Cela permet de prévoir statistiquement le productible du parc sur les 15 ou 20 ans du plan de financement et donc de déterminer l’équilibre financier du projet. C’est pourquoi il est tout à fait possible de reporter l’installation d’un mât de mesure ou d’un lidar26, couteuse, à une phase plus avancée du développement du projet telle que l’instruction administrative ou une fois que le projet est autorisé. C’est ce que nous prévoyons sur le projet de Villiers Louis.

Dans le cas particulier du projet de Villiers Louis, la proximité du parc éolien du Pays d’Othe sur la commune de Coulours, sur lequel nous exploitons 5 éoliennes (5 x 2 MW) depuis fin 2014, nous a permis d’avoir une bonne estimation du gisement sur Villiers Louis via les mesures qui ont été faites.

En effet, les 2 sites distants de 14 km ont un profil similaire. En attestent les atlas éoliens accessibles au public comme l’Atlas Eolien de Bourgogne 2005 27 ou le Schéma Régional Eolien de Bourgogne 28, sur lesquels on voit que les secteurs du Pays d’Othe et de Villiers Louis ont plus ou moins le même gisement. On y constate par ailleurs que ces sites font partie des plus venteux de la région, comme le précise l’étude : « Le meilleur potentiel éolien se trouve dans la partie nord du département de l’Yonne, sur les collines du Sénonais ».

26 https://www.zephirlidar.com/products/zephir-300/ 27 http://www.bourgogne.ademe.fr/atlas-eolien-de-la-region-bourgogne 28 http://www.bourgogne-franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/le-sre-bourgogne-a6023.html Page 54 sur 61

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Villiers Louis

Pays d’Othe

Vent moyen à 80 m en m/s calculé par Méso-NH à la résolution de 2 km – (Source : Atlas éolien de la région Bourgogne 2005) et localisation des projets de Villiers Louis et du Pays d’Othe

Au point 2.3.2.1 de l’étude d’impact, nous indiquons que « Le contexte climatologique a été analysé à partir des stations Météo France les plus proches du site comportant les informations recherchées : stations de Sens (89), d’ (89) et de La Brosse Montceaux (77). Les valeurs climatiques moyennes du secteur sont présentées : pluviométrie, températures, vent, gel, neige, foudre. Des données complémentaires concernant le vent (vitesse et orientation) sont issues des enregistrements du mât de mesures du projet éolien du Pays d’Othe. »

Au point 3.1.1.2, nous indiquons que « Des études ont été menées sur la base des données météo régionales, corrélées aux données enregistrées par le mat de mesure du projet éolien du Pays d’Othe situé à 10 kilomètres. Elles démontrent des conditions favorables à l'implantation d'un parc éolien. Les données de vitesse et d'orientation du vent ont également été recueillies. »

Le tableau 12 indique une vitesse de vent estimée à de 6,1 m/s à 85 m, hauteur du mât de mesure en question.

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L’extrapolation faite prévoyait ainsi une vitesse de 6,55 m/s à 105 m de haut, soit une hauteur proche de celle envisagée à Villiers Louis.

Pour votre parfaite information, il s’avère que le gisement mesuré sur le parc depuis sa mise en service, entre janvier 2015 et novembre 2017, est de 6,1 m/s en moyenne à hauteur de 105 m. La production en 2015 fut par exemple de 23 457 MWh, soit un taux de charge de 26,7 % pour un parc de 10 MW. La vitesse mesurée est donc un peu plus faible que les données de l’Atlas qui estime une telle vitesse à 80m de haut. Néanmoins la méthodologie de l’atlas éolien précise que la résolution est de 2 km. Elle est aussi un peu plus faible que la vitesse de 6,55 m/s qui avait été estimée grâce à la campagne de mesure. Toute extrapolation comporte des incertitudes, mais il se peut que ces dernières années aient été moins ventées. Si l’on transpose le facteur de charge de 26,7 % au parc de Villiers Louis, nous arrivons à une production annuelle de 8 MW x 8760 heures x 26,7 % = 18 711 MWh, tout en sachant que le diamètre de rotor prévu sur Villiers Louis sera plus grand que Pays d’Othe (100 m contre 90 m) 29, augmentant ainsi le taux de charge. Le chiffre de 21 GWh semble ainsi envisageable dans la configuration du projet de Villiers Louis.

En effet, ce diamètre plus grand est adapté aux sites faiblement ou moyennement venteux, même si le hub sera un peu moins haut. Le productible et donc le taux de charge pleine puissance sera donc a priori plus élevé pour une machine de même puissance. Nous tenons à rappeler que d’autres paramètres que le gisement éolien entrent en ligne de compte dans l’équilibre financier d’un projet. Il s’agit des couts « CAPEX » (prix des machines, de la construction et du raccordement) et des couts « OPEX » (maintenance, loyers, taxes, couts pendant l’exploitation). Ces coûts peuvent être ajustés et négociés avec les divers co- contractants afin de coller au profil éolien de chaque parc éolien et d’apporter la meilleure viabilité possible.

En conséquent, le manque de précision apportée sur la mesure du gisement du projet de Villiers Louis ne représente pas un frein à la faisabilité et à la viabilité du projet.

Un mât de mesure du vent est en revanche nécessaire pour conduire l’étude d’impact acoustique. Etant installé sur site en même temps que les sonomètres près des habitations les plus proches, il permet de mesurer en chaque point les niveaux résiduels (bruit sans les éoliennes) selon chaque classe et direction de vent. Ce mât de 10 m a été installé du 4 au 19 février 2014 par le bureau d’études en charge du volet acoustique de l’étude d’impact.

29 https://www.vestas.com/en/products/turbines/v100%202_0_mw Page 56 sur 61

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Etudes acoustiques

Alors même que la campagne de mesure acoustique a été traitée à minima (15 jours et réduite à 8 jours au point 8) il n’y a pas eu de mesure des niveaux sonores résiduels au point 5 situé à hauteur de l’habitation (le château) la plus proche des éoliennes. Page 10 de l’étude acoustique on peut lire : « Par ailleurs, les mesures n'ont pu être réalisées au niveau du point 5. Aussi, afin de dimensionner au mieux l'impact acoustique du projet, nous le considérerons dans la suite comme point d'analyse supplémentaire. » Pour quelle raison les mesures au point 5 n’ont-elles pu être effectuées ?

Réponse de JPEE

Lorsque le bureau d’étude en charge de l’étude acoustique identifie les points de mesure sur les habitations les plus proches, JPEE prend contact avec les habitants pour leur proposer d’installer un sonomètre dans leur cour ou jardin. En effet, il est trop risqué de le laisser 24h/24h sur la voie publique pendant plusieurs semaines. Néanmoins, il arrive que rencontrions des refus de la part de riverains. Dans ce cas, nous essayons d’installer le matériel près d’une habitation la plus proche, et si nécessaire pour assurer la fiabilité de l’étude, nous extrapolons les résultats aux autres habitations n’ayant pas pu faire l’objet de mesure.

Dans le cas de l’étude acoustique pour le projet de Villiers Louis, il apparait que les habitants du hameau « Le Château » les plus proches du projet n’avaient pas souhaité répondre à nos sollicitations et refusé l’installation d’un sonomètre. Nous avions donc contacté un autre habitant du hameau chez qui nous avons installé un sonomètre.

Du point de vue acoustique, le point sur lequel les mesures ont été réalisées a un environnement sonore similaire à celui de l’habitation la plus proche du projet. Un point de calcul supplémentaire au niveau du château a été pris en compte dans le calcul de l'impact acoustique. Le dimensionnement de l’étude d'impact acoustique est donc le plus complet possible (en l'absence de mesure) au niveau du château.

Nous tenons à rappeler que des mesures acoustiques in situ seront réalisées après la mise en service du parc. Elles permettront de vérifier le respect de la réglementation et d’adapter le cas échéant le plan de bridage proposé dans l’étude d’impact. Le Préfet impose cette disposition dans l’arrêté d’autorisation d’exploiter ou dans le permis de construire. Cette mesure est par ailleurs prévue dans l’étude d’impact au § 9.3.4 en p. 239.

A titre d’exemple, l’arrêté de permis de construire du parc du Pays d’Othe délivré en 2012 stipulait par exemple : « Dès l’achèvement du projet, l’exploitant devra instaurer une campagne de mesures acoustiques afin de vérifier la conformité de ces mesures avec la réglementation en vigueur. L’exploitant s’engagera à suivre les éventuelles nouvelles recommandations émises par l’acousticien, suite à ces nouvelles mesures. »

Plus récemment en 2017, le Préfet du Cher a prescrit des mesures de même ordre, mais plus détaillées, dans un arrêté d’autorisation unique pour un parc de 6 éoliennes :

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

« Dans les 3 mois suivant la mise en service industrielle des éoliennes, l’exploitant engage, à ses frais, une mesure des niveaux d’émission sonore par une personne ou un organisme qualifié. Les mesures sont effectuées selon les dispositions prévues par l’article 28 de l’arrêté ministériel du 26 août 201130. Les emplacements des mesures sont définis de façon à apprécier le respect du niveau de bruit maximal de l’installation et des valeurs limites d’émergence dans les zones où elle est réglementée. Ces emplacements incluent à minima les points de mesure retenus dans l’étude acoustique figurant dans le dossier de demande d’autorisation. Si l’un ou plusieurs de ces points de mesure ne pouvaient être identiques à ceux retenus dans l’étude acoustique, ils seront remplacés par des points situés au droit de l’une de habitations adjacentes, sous réserve de justifier d’un environnement de mesure analogue. Dans les 10 mois suivant la mise en service du parc, l’exploitant transmet à l’inspection des installations classées les résultats de la campagne de mesure des niveaux d’émission sonore avec les commentaires et propositions éventuelles d’amélioration. En cas de dépassement des seuils réglementaires diurne et/ou nocturne définis par l’article 26 de l’arrêté du 26/08/2011, l’exploitant établit et met en place dans un délai de 3 mois un nouveau plan de fonctionnement des aérogénérateurs permettant de garantir l’absence d’émergences supérieures aux valeurs admissibles. Il s’assure de son efficience par un nouveau contrôle dans un délai de 6 mois après la mise en œuvre de ce nouveau plan de fonctionnement. »

Il sera ainsi tout à fait possible et souhaitable de réaliser une mesure au Château après la mise en service du parc pour vérifier la conformité des émergences acoustiques avec la réglementation à cet endroit, et adapter le fonctionnement du parc le cas échéant.

Plusieurs dépassements des émergences réglementaires ont été constatés en période nocturne pour des vents de Sud-ouest entre 4 et 7 m/s. Vous proposez donc une solution de bridage et/ou d’arrêt permettant de ramener le parc à une situation réglementairement acceptable d'un point de vue acoustique. (Page 24 de l’étude acoustique) Ainsi les machines 1,2,3 seront bridées et la machine 4 arrêtée de 22h00 à 07h00 à partir d’un vent de 4m/s. N’est-ce pas un non-sens en matière de capacité de production du parc dont la puissance nominale ne devrait guère dépasser 22% (statistiques nationales 2016) ? N’existe-t-il pas d’autres solutions que l’arrêt ou le bridage pour limiter le bruit des machines ?

Réponse de JPEE

Le respect de la réglementation en matière d’émergences sonores l’emporte sur le critère de production en matière de réglementation ICPE. Dès lors, notre objectif est d’adapter le fonctionnement du parc pour limiter les émissions acoustiques et limiter au maximum les pertes de production. Le constructeur Vestas propose ainsi plusieurs modes de fonctionnement bridés (cf par ex point 9.2.3 de l’étude acoustique : Mode 1 ou Mode 103 db) grâce auxquels les émissions acoustiques, mais aussi la puissance de l’éolienne, sont limités. Il est possible de programmer les éoliennes pour qu’elles jonglent entre les différents modes bridés selon la direction et la vitesse du vent, afin de respecter la réglementation en matière d’émissions sonores. Si les modes bridés ne suffisent pas à réduire les émissions, un arrêt est parfois nécessaire. L’étude d’impact acoustique a pour objectif de proposer ces plans de bridages. Comme rappelé ci-dessus,

30 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024507365&categorieLien=id Page 58 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie ce plan de bridage sera dans tous les cas validé et/ou amélioré après la mise en service du parc grâce aux mesures in situ.

Dans l’intérêt des riverains comme des exploitants de parc éoliens, les constructeurs améliorent constamment les émissions acoustiques des éoliennes par diverses innovations31. Ces dernières années ont par exemple vu le développement de « serrations » ou « Serrated Trailing Edge » sur les pales.

« Les serrations sont des ajouts en forme de dents de scie fixés sur les bords de fuite des pales pour réduire le son qu’elles émettent lors de leur pénétration dans l’air. Sur une éolienne en fonctionnement, le flux d’air longe les deux côtés de la pale perpendiculairement à l’axe principal de celle-ci. Au bord de fuite de la pale, le flux d’air se détache de la pale et devient turbulent, entrainant la formation de tourbillons. Ce sont ces tourbillons qui seront responsables du bruit. Grâce aux serrations, la transition entre le bord de fuite et l’écoulement d’air libre est moins brutal, entrainant la réduction des tourbillons et donc du bruit. Les serrations ont également l’avantage de modifier le spectre acoustique de l’éolienne. Le bruit est composé de plusieurs fréquences atteignant différents niveaux (les niveaux étant la quantité de son perçue, exprimée en décibels). Une fréquence basse provoque un son grave qui se propage loin et une fréquence haute provoque un son aigu, rapidement atténué dans l’atmosphère. Les serrations modifient le spectre acoustique et diminuent l’émission de fréquences basses au profit des fréquences aigues, réduisant donc l’impact sonore aux habitations. »32

Photos de serrations sur une pale d’éolienne Vestas V 100

31http://nozebra.ipapercms.dk/Vestas/Communication/Productbrochure/TurbineOptions/sound-power- optimisation/ 32 https://greensolver.net/news/exploitation-technique-eolien-serration Page 59 sur 61

Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Photo de serrations sur une pale d’éolienne Enercon E 115

Les serrations permettent de réduire les émissions sonores d’environ 1 à 3 db (selon les modèles) sans altérer la production et pour un coût très raisonnable. Les exploitants de parcs éoliens, JPEE compris, y ont donc recours systématiquement aujourd’hui.

L’étude acoustique du projet de Villiers Louis a été faite sur la base des courbes acoustiques disponibles à l’époque, à savoir sans serrations. Les courbes acoustiques actuelles de la V100 montrent bien la différence d’émissions sonores entre les pales sans serrations (standard blade) et avec serrations (with optional STE) :

Niveau de bruit à hauteur de hub : Vestas V100 – 2 MW, mode 0

Si l’on reprend le plan de bridage prévu pour la V100 en période nocturne par vent de sud-ouest, on voit que le plan de bridage porte sur les vitesses de vent allant de 4 m/s à 7 m/s :

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Mémoire en réponse – Enquête publique relative au parc éolien de Villiers-Louis – JPEE / Villiers-Louis Energie

Plan de bridage pour la Vestas V100 – 2 MW – période nocturne et vent de sud-ouest

L’installation de serrations permettra de gagner de 0,3 à 1,2 db sur ces classes de vent et donc de réduire le bridage de manière importante, tout en augmentant la production. Par ailleurs, l’impact acoustique sera bien réduit sur toutes les classes de vent (- 1,5 db à partir de 9 m/s par exemple) même si ces vitesses ne nécessitent pas de bridage réglementairement.

JPEE s’engage en conséquent à installer des serrations ainsi que toute nouvelle option qui serait disponible avant la construction en vue d’atténuer l’impact acoustique du parc éolien de Villiers Louis.

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