SUIVI DE LA MIGRATION ANADROME DE L'ANGUILLE ET ETAT DE SES POPULATIONS SUR LE BASSIN DU GOUESSANT (COTES D'ARMOR) Synthèse des résultats Campagne 2011

Maître d’ouvrage : Lamballe Communauté

Réalisation : Fédération des Côtes d'Armor pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

Edition : Janvier 2012

Réalisé avec le concours de :

SUIVI DE LA MIGRATION ANADROME DE L'ANGUILLE ET ETAT DE SES POPULATIONS SUR LE BASSIN DU GOUESSANT (COTES D'ARMOR) Synthèse des résultats Campagne 2011

Edité le 15 janvier2012

Ce rapport présente une synthèse des résultats du suivi de la migration anadrome de l'anguille sur le Gouëssant au barrage de Pont Rolland ainsi qu'un état des lieux de ses populations, réalisés en 2011 dans le cadre du Contrat de projet Etat-Région 2007-2013

La maîtrise d'ouvrage a été assurée par Lamballe Communauté. Les opérations de terrain, l’analyse des données et la rédaction du rapport ont été réalisées par le personnel technique de la Fédération des Côtes d’Armor pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.

Ce suivi a bénéficié du plan de financement suivant :

15 % de subvention du Conseil régional de Bretagne 50 % de subvention de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne 15% de subvention du Conseil Général des Côtes d’Armor 20% de fonds propres

La Fédération des Côtes d'Armor pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique remercie l'ensemble des partenaires financiers et administratifs pour leur contribution à la bonne réalisation de cette étude ainsi qu'EDF pour l'accès à ses installations et les propriétaires riverains des cours d'eau du bassin versant.

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RESUME 83 749 anguillettes ont été piégés du 1er juillet au 31 août 2011 au Pont Rolland avec une moyenne de 2991 ang. / relève. Cet effectif correspond à un indice de migration de 196,6 anguille/km² de bassin versant et à une densité d’anguille attribuable au piégeage de 11,5 anguille/100m² de cours d’eau.

Les effectifs observés par pêche électrique, montrent une recolonisation effective du bassin versant du Gouëssant à partir du piégeage des anguilles au barrage de Pont Rolland puis de leur déversement en amont immédiat de celui-ci. Une plus forte implantation d’anguillettes est observée pour les stations du cours aval du bassin. Le suivi de la recolonisation à l’aide de pêches électriques montre une progression du front de migration sur le Gouëssant suite à l’arasement du clapet de l’école Lavergne.

THEME Poissons migrateurs amphihalins

MOTS CLES Anguille, anguillettes, Bretagne, Gouëssant, Pont Rolland, migration anadrome, passe piège, pêches électriques, indice d’abondance.

Rédacteur : Alain Dumont, FDPPMA 22

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SOMMAIRE

1. Présentation du bassin versant ...... 5 2. Méthodologie ...... 10 3. Suivi de la migration anadrome ...... 15 4. Etat des lieux des populations ...... 21 5. Conclusions ...... 23

TABLE DES MATIERES

ANNEXES

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1. Présentation du bassin versant 1.1. Géographie Situé au Nord des Côtes d'Armor (22), le Gouëssant draine le Penthièvre, région naturelle comprise entre la baie de Saint Brieuc et celle de l’Arguenon, s’étendant vers l’intérieur des terres jusqu’aux contreforts du Mené. Prenant sa source au pied du Mont Bel Air, ses eaux rejoignent la Manche après un parcours de 40 km (Figure 1). D’une superficie de 426 km² pour 428 km de cours d’eau recensés, le bassin présente une forme arrondie et un réseau hydrographique très ramifié.

Figure 1 : Localisation du bassin versant du Gouëssant

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1.2. Topographie Le relief du bassin versant se caractérise par la présence d’une vaste dépression centrale délimitée au sud par la ligne de crête des Monts du Mené et au nord par le plateau du Penthièvre. Le passage du relief à la plaine se marque par un brusque décrochement dans la topographie.

1.3. Géologie Le bassin versant du Gouëssant, présente une géologie complexe en raison des nombreuses étapes de sa formation, largement soumise aux déformations tectoniques et au métamorphisme. Les terrains cristallins et sédimentaires sont étroitement imbriqués, leur organisation en bandes parallèles suivant approximativement un axe Sud Ouest / Nord Est.

1.4. Pédologie La présence d'épandages limoneux d'origines éoliens est l'une des caractéristiques de la partie septentrionale du Gouëssant. Ils y couvrent de larges surfaces. L'importance de sols développés sur limons, confère une forte disposition au processus de transfert d'éléments par ruissellement des versants vers les cours d'eau ce qui constitue un facteur contraignant de l'environnement : risque accru de transfert de polluants (impact sur la qualité de l'eau) et de particules fines (impact sur les qualités du lit de la rivière).

1.5. Climatologie Le climat du bassin versant est de type tempéré océanique breton. Il se caractérise par une faible amplitude des variations thermiques saisonnières et journalières, des précipitations plus importantes en hiver et des minima en été. A un niveau local, le régime des précipitations sur du bassin n’est pas aussi uniforme, la partie amont du bassin est la plus arrosée en raison du relief (900 mm de pluie en moyenne annuelle à Collinée), la partie médiane du bassin est nettement moins arrosée, là où le relief est moins marqué (700 mm de pluie en moyenne annuelle à Bréhand). Nous noterons également que les variations de la pluviosité entre deux mois consécutifs sont plus importantes sur la partie aval du bassin.

1.6. Hydrographie Le réseau hydrographique du bassin du Gouëssant correspond à un linéaire recensé de cours d'eau de 428 km (Tableau 1 et Figure 2).

Tableau 1 : Principaux affluents du Gouëssant Rive Nom Longueur du cours Superficie du sous principal (m) bassin correspondant (km²) Gauche Truite 19580 44 Evron 25500 143 Droite Gast 17800 76 Chiffrouët 12980 38 Gouranton 9100 26

Une faible différence existe entre le nombre de cours d’eau correspondant à la branche de l’Evron (120) et celle du Gouëssant (135) bien que la superficie du sous bassin de l’Evron ne représente qu’un tiers de la superficie totale (soit 143 km² contre 426 km²), ce qui illustre l’existence d’une disparité Est / Ouest de la densité de drainage au sein du bassin versant.

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Figure 2 : Réseau hydrographique du bassin versant du Gouëssant

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1.7. Profil en long des cours d'eau La pente moyenne du Gouëssant est de 6,4‰ mais celle-ci n'est pas homogène et masque une nette opposition entre l'amont et l'aval du bassin versant. Une rupture de pente existe dans son profil en long à hauteur de (passage d’une pente moyenne de 7,5‰ à 1,6‰) de même que pour l’Evron, au niveau de Moncontour où la rupture de pente est plus brusque (passage d’une pente moyenne de 20‰ à 3,3‰).

1.8. Hydrologie Le régime hydrologique du Gouëssant et de l’Evron est de type pluvial océanique, caractérisé par des débits plus élevés en hiver et plus faibles en été- automne. En ce qui concerne le Gouëssant, les débits connaissent une variabilité interannuelle notamment au printemps (Mai) et à la fin été – début automne que masquent les moyennes représentées ci-dessous : son écoulement est irrégulier.

3,5

3

2,5

2

Gouessant

Evron Débit(m3/s) 1,5

1

0,5

0 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Mois

Figure 3 : Evolution des débits moyens mensuels du Gouessant et de l’Evron (Gouëssant : superficie du bassin versant amont : 242 km² ; Période : 1979 – 1994 ; Débit moyen interannuel : 1,34 m3/s ; Evron : superficie du bassin amont : 142 km² ; Période 1982 – 1994 ; Débit moyen interannuel : 0,981 m3/s ; Source : Caractéristiques Hydrologiques du bassin de Loire-Bretagne, AELB, 1995)

Ainsi que l’indique le Schéma Départemental à Vocation Piscicole (SDVP, DDAF22, 1990), le bassin du Gouëssant a des caractéristiques hydrologiques similaires à celles des cours d’eau de l’Est de la Bretagne, marquées par des débits irréguliers et des étiages prononcés. Certaines rivières du bassin versant s’assèchent régulièrement en été (le Chiffrouët, le Gast, la Truite et certains affluents de l’Evron).

8

1.9. Obstacles à la migration de l'anguille Bien que nous disposions d'une connaissance exhaustive de la localisation des ouvrages implantés en travers du lit mineur des cours d'eau du bassin versant, tous n’ont pas fait l’objet d’une évaluation de leur impact spécifique sur les migrations de l'anguille. Certains de ces ouvrages situés sur les axes principaux ont une configuration pouvant entraîner un arrêt ou un retard à la migration de l'anguille.

Sur le Gouëssant, les barrages successifs de Pont Rolland et des Ponts Neufs, sont des obstacles majeurs, qui bloquent dès l'estuaire la montaison de l'ensemble des poissons grands migrateurs amphihalins (anguille, saumon, truite de mer, alose, lamproie). La présence d'un turbinage des eaux à leur niveau constitue un facteur de mortalité lors de la dévalaison.

Plus en amont, les ouvrages hydrauliques situés dans la traversée de Lamballe (clapets) ainsi que la digue de la Ville Gaudu constituent des obstacles à la migration de l'anguille en raison de leur configuration qui impose leur franchissement par reptation sur leur surface humide => sélectivité de leur franchissement induite par la taille des anguilles migrantes, la reptation sur des surfaces mouillées n’étant possible que pour de très petites anguilles. Dans le cadre d’une réflexion en cours sur l’amélioration de la continuité du Gouëssant dans la traversée de Lamballe, le clapet dit de l’école Lavergne, situé sur le bras sud du fleuve, a été arasé en septembre 2011.

Sur l’Evron, les principaux ouvrages (déversoir de prise d’eau du moulin Ste Anne et digue de l’étang des Grands Moulins) sont aménagés par pré barrage pour le franchissement piscicole. Il reste à vérifier et à qualifier les possibilités de migrations de l’anguille en amont de ces ouvrages.

Quel que soit l'axe fluvial, l’existence de plans d’eau (Pont Rolland, Ponts Neufs et Ville Gaudu) peut induire des retards à la migration et constituer un facteur de sélectivité supplémentaire quant au franchissement de ces ouvrages par l’anguille.

Les affluents ne sont pas non plus dépourvus d’obstacles pouvant à leur tour contraindre leur colonisation par l’anguille.

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2. Méthodologie 2.1. Suivi de la montaison de l'anguille au Pont Rolland. Le principe retenu par le gestionnaire de l'ouvrage (EDF), suite à une étude menée en 1995 par le bureau d'études Fish Pass, est celui de l'implantation d'une passe piège (Figure 4) : une rampe maintenue humide permet la reptation des civelles et des anguillettes qui sont récupérées dans un vivier de stockage d'une capacité de 300 litres.

Figure 4 : Schéma type d'une passe aménagée en piège à civelles et anguillettes

L'ensemble du dispositif est alimenté en permanence en eau à l'aide d'un siphon. La conduite de prise d’eau est munie d’une vanne aval et d’un orifice de remplissage (Figure 5 et photo 1) au point haut de la canalisation. Dans le plan d’eau, la prise d’eau s’effectue à la côte 19 m (lue à l’échelle limnimétrique du barrage) (photo 2). Dans la portion aval du siphon, deux prises d’eau assurent un débit d’attrait au pied de la passe et l’alimentation en eau du vivier. Un débit d'attrait complémentaire en pied de la rampe est créé par la reprise des eaux de surverse du vivier de stockage.

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Figure 5 : Schéma du siphon d’alimentation (les cotes indiquées sont indiquées par référence à l’échelle limnimétrique du barrage)

Photo 1 : Orifice de remplissage Photo 2 : Prise d’eau amont (configuration dénoyée à la côte 19 m)

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Le piégeage est rendu possible par l'acquisition d'un comportement de nage active de la civelle qui succède à une période de nage portée utilisant la marée. Cette phase de pénétration en eau douce se déroule généralement de mars à la fin de l'été (Photo 3).

Photo 3 : Passe piège à anguilles du Pont Rolland Caractéristiques du plan d'eau : volume total de 1 000 000m3, réserve utile de 425 000 m3, surface en eau de 25ha. Caractéristiques du barrage : voûte à crête déversante de 16,5 m de hauteur alimentant, par une conduite, 2 groupes hydrauliques situés en aval.

Le piège est relevé plusieurs fois par semaine, 2 fois en période normale et un passage supplémentaire est réalisé en période de forte migration. Lors des relèves, les captures sont dénombrées, et selon l'importance des effectifs, un échantillon ou chaque individu fait l'objet d'une mesure de longueur et est pesé après passage dans un bain anesthésiant (0,1 ml d'eugénol pour 5 litres d'eau). Après biométrie et transport, les individus capturés, quels que soient leur taille, sont remis à l'eau en amont de la digue des Ponts Neufs, au confluent du Gouëssant et de l'Evron. Depuis 2010, un suivi thermique par sonde automatique est mis en œuvre durant la phase de fonctionnement du piège. Elle permet de mesurer la température en pied de la rampe de reptation.

La passe piège aménagée en 2004 a été détruite par les crues de février 2010. Elle a été remplacée par un dispositif identique en juin 2010. Détruite une nouvelle fois lors des crues de l’hiver 2010, celle –ci a été remplacée en mai 2011.

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2.2. Suivi de la recolonisation par l'anguille des principaux axes fluviaux. Depuis 2007, un protocole de pêche, spécifiquement élaboré pour le suivi des populations d’anguilles, est utilisé1. Il recourt à la méthode de pêche électrique par échantillonnage par point dite « indice d’abondance anguille » (dérivée de la méthode des EPA ; Lafaille et al., 20052).

a) Matériel Le matériel de pêche utilisé se compose de : - un appareil de pêche électrique portable, type martin pêcheur, avec 3 batteries par jour de pêche, - deux épuisettes à cadre métallique avec le bord inférieur droit, une de 60cm de large et l’autre de 40 cm de large avec des mailles de 2 mm, - une petite épuisette à main ronde ou carrée avec des mailles de 2 mm, - plusieurs seaux fermés, - un chronomètre.

Personnels : 5 à 6 personnes - un conducteur d’opération qui reste en rive, - une personne en charge de l’anode avec une petite épuisette carrée, - deux pêcheurs en aval avec les grandes épuisettes et une petite épuisette carrée ou ronde, - un porteur de bassine chargé de recueillir les anguilles.

b) Mode opératoire - La prospection se fait selon un schéma d’échantillonnage variant en fonction de la largeur de la rivière (Figure 6). - 30 points de pêche d’une profondeur inférieure à 60 cm sont prospectés. Sur chaque point, la pêche dure au minimum 30 secondes, que l’on trouve des anguilles ou non, avec deux brèves ouvertures du circuit électrique, en poursuivant l’effort de pêche aussi longtemps que des anguilles continuent à sortir.

1 De 2004 à 2006, le protocole utilisé était celui des captures par passages successifs avec retrait. 2 Lafaille et al., 2005 – Point sampling the abundance of european eel in freshwater areas – Arch. Hydrobiol. – p91-98

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- Figure 6 : Schéma de prospection des stations dans le cadre du protocole « pêche d’indice d’abondance anguille »

c) Relevé d’informations en cours de pêche Le conducteur de l’opération en rive contrôle les déplacements de l’équipe de pêche et assure le respect du plan d’échantillonnage. Il contrôle les temps de pêche à l’aide d’un chronomètre. Il note sur une fiche prévue à cet effet :

Fiche station : de façon succincte des éléments descriptifs de l’habitat : - la largeur, - la profondeur, - le substrat, - la vitesse du courant, - la végétation aquatique, - la ripisylve, - la nature des caches, - le temps de pêche.

Fiche biométrie : des informations portant sur les captures : - nombre d’anguilles capturées par classe de taille (permet d’obtenir une probabilité d’occurrence par classe de taille) - nombre d’anguilles « loupées » (et leur taille approximative) - autres espèces rencontrées (information de présence sans dénombrement, afin de ne pas dissiper l’attention des opérateurs au risque de diminuer l’effort de pêche sur l’anguille).

d) Mesure des anguilles Elle se fait sur un chantier de mesure en fin de pêche. Si les anguilles sont peu nombreuses on peut profiter de leur tétanie pour les mesurer au cours de la pêche.

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3. Suivi de la migration anadrome 3.1. Déroulement de la campagne annuelle Le ré-armorçage du siphon3 alimentant la passe piège au Pont Rolland a eu lieu le 1er juillet 2011 puis le suivi des captures d’anguilles s'est déroulé jusqu’au 31 août 2011. Durant cette période, aucun problème de fonctionnement du dispositif n’est intervenu.

3.2. Suivi des captures 33 anguilles et 83 749 anguillettes ont été capturées (Tableau 2 ; Figure 7 ; Annexe 1).

Tableau 2 : Effectifs d’anguillettes capturés de 2004 à 2011 Année du suivi 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2004 - 2011 Effectifs piégés 2 012 244 118 855 39 117 12 640 71 797 179 491 83 749 507 905 Période de suivi 13/07 au 1/08 au 15/06 au 9/07 au 13/06 au 10/06 24/06 1/07 au - 1/10 10/08 11/08 14/09 30/06 au 4/09 au 31/08 16/09 Nb de relève 20 3 24 21 7 26 27 28 156 Effectif moyen 100,6 81,33 4952,29 1862,71 1805,71 2761,42 6647,81 2991,04 3255,8 par relève Indice de 4,7 0,6 279 91,8 29,7 168,5 421,3 196,6 - migration (anguille/km² de bassin versant*) Densité 0,3 0,03 16,3 5,36 1,7 9,8 24,6 11,5 - attribuable (anguille / 100m² de cours d'eau**) * 426 km² **superficie en eau connue du bassin = 72,9 ha

Le tableau 2 montre une grande variabilité des effectifs piégés et des périodes de fonctionnement de la passe selon l’année du suivi.

3 Suite au ré aménagement de la passe, une première remise en eau mi-juin a fait apparaître de nombreuses fuites rendant la passe inopérante. Les réparations n’ont pu être effectuées que le 1er juillet 2011.

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Pour mémoire :

En 2004, s’est produit un phénomène de « purge » du fond d’estuaire suite à la première mise en œuvre de la passe qui s’est traduit par une migration de toutes les classes d’âge. Six pics de migration d’anguillettes4 totalisant 65,37% des effectifs migrants ont été observés.

En 2005, la passe n’a fonctionnée que 2 semaines suite à une mauvaise alimentation en eau du dispositif de piégeage.

En 2006, s’est produit un phénomène tardif et massif d’arrivée des civelles sur nos côtes. Cinq pics de migration d’anguillettes totalisant 69,44% des effectifs migrants ont été observés.

En 2007, la migration a été marquée par la survenue de 4 pics de passages totalisant 69% des captures.

En 2008, le maintien à un niveau bas de la retenue pour des raisons de mise en sécurité de l’ouvrage, n’a pas permis de mener le suivi jusqu'à son terme. Deux relèves représentant à elles seules 66,73% des captures ont été réalisées.

En 2009, le pic des captures s’est produit entre la mi-juin et la mi-juillet.

En 2010, la migration a été marquée par la survenue de deux pics de passage d’anguillettes fin juin et mi juillet totalisant 45% des captures.

4 Individus de moins de 150 mm de long

16

50000 0,6

46196 nb<150 mm 45000 pmoy (g)

0,5 40000

35000 0,4

30000

25000 0,3

20000 Poids moyen des anguillettesmoyenPoidsdes (g)

0,2

Nombre d'anguillettes < mm d'anguillettes 150 Nombre 15000 14256

10000 7632 0,1 6347

5000 3686 1520 582 851 643 2 0 32 154 128 0 43 11 95 407 414 268 66 111 0 10 125 0 170

0 0

juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil. juil.

------

août août août août août août août août août août août août août

------

04 05 06 07 08 11 13 19 20 21 22 25 26 27 29

29 30 31 01 02 03 04 05 08 09 11 22 26

Date des relèves

Figure 7 : Effectifs d’anguillettes par relève à la passe piége de Pont Rolland (campagne 2011 / 83 749 anguillettes) nb<150 mm : nombre d’anguillettes ; pmoy (g) : poids moyen par reléve des anguillettes.

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Les effectifs recueillis en 2011 sont les seconds en importance depuis 2004. En 2011, comme sur la période 2004 – 2010, nous observons que le poids moyen des anguillettes tend à augmenter durant la période de fonctionnement de la passe piège.

50000 100%

45000 90%

40000 80%

35000 70%

30000 60%

25000 50% Effectifcumulé(%)

20000 40% Flux journalier Flux cummulé(anguille/jours)

15000 30%

10000 20%

5000 10%

0 0% 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 N° de relève

Figure 8 : Effectif d’anguillettes journalier et cumul sur la période de suivi au Pont Rolland (campagne 2011 /83 749 anguillettes)

Deux pics de remonté sont observables durant la première semaine de juillet (figure 7). Du 1er au 11 juillet (relève n°8) le flux journalier d’anguillettes piégées diminue rapidement (Figure 8). Durant cette période 95% des effectifs ont été capturés. Par la suite et jusqu’à la fin du suivi, le flux journalier décroît progressivement.

18

50000

45000

40000 2004 2006 35000 2007 2008 2009 30000 2010 2011 25000

20000

15000

10000 Nb anguillettes (taille inf à(taille anguillettes mm) 150 Nb

5000

0

juil.

oct. oct.

juil. juil. juil.

mai

juin juin juin juin

-

- -

- - -

-

- - - -

août août août août août

sept. sept. sept. sept.

- - - - -

- - - -

11

03 10

18 04 25

30

20 27 06 13

08 15 01 22 29

05 26 12 19

Figure 9 : Evolution du nombre d’anguillettes piégées à la passe piège du Pont Rolland (Période 2004 à 2011)

Sur la période 2004 – 2011, les captures d’anguillettes sont plus importantes sur la période mi juin – fin juillet.

En 2011, l’absence d’anguilles âgées au moment de l’ouverture de la passe piège, permet d’interpréter le pic de capture observé début juillet comme étant concomitant à une arrivée massive de civelles sur nos côtes.

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3.3. Suivi thermique En 2011, la température du débit d’attrait en pied de la passe piège a été enregistrée en continu toutes les 2 heures du 1 juillet au 31 août.

20 50000

45000

19,5 40000

35000

19

C) °

30000

18,5 25000

20000

Température moyenne sur 24h00 ( 24h00 Températuresurmoyenne 18

15000 mm) 150 à d'anguillettesEffectifs inf. (taille

10000 17,5

5000

17 0

6/7/110:00 5/8/110:00 4/9/110:00

15/8/110:00 25/8/110:00 26/6/110:00 16/7/110:00 26/7/110:00

Date

Figure 10 : Effectifs d’anguillettes capturées et température moyenne sur 24h00 du débit d’attrait à la passe piège du Pont Rolland (année 2011)

La température moyenne sur 24h00 pendant la phase de fonctionnement de la passe piège a été de 18,72°C. Une chute des températures a été observée du 16 au 28 juillet. La faiblesse des effectifs capturés sur la durée du suivi ne permet pas d’évaluer l’influence de la température sur l’attractivité de la passe piège.

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4. Etat des lieux des populations Onze stations ont été retenues en 2004 pour la mise en place du suivi par pêche électrique. La sévérité de l’étiage au début de l’automne 2011 n’a pas permis sa complète réalisation et seules 3 stations ont été prospectées dans de bonnes conditions (Tableau 3 ; Annexe 2).

Tableau 3 : Liste des stations prospectées (campagne 2011) Cours Station Localisation Distance à la Niveau Date de Observations d'eau mer (km) typologique pêche Gouëssant Quinguéret Andel 7,6 B6 17/10/2011 Station située 1600 m en amont de la station G1 Lavergne La Côte 12,5 B6 Station située 2500 m en amont de la station G2 Evron E5 Les Grands 20 B4 - Moulins

4.1. Résultats a) Etat des populations De l’aval vers l’amont du bassin versant, le nombre d’anguilles capturées par station diminue (Tableau 4). Un plus grand nombre d’anguillettes a été capturé sur les stations du cours aval du bassin. Ceci est à relier à la proximité de ces stations avec les sites de déversement après transport des anguilles capturées au niveau de la passe piège du Pont Rolland.

Tableau 4 : Effectifs capturées par pêche électrique sur le bassin du Gouëssant (Année 2011 – protocole des pêches par indice d’abondance sur 30 points) Station Total des captures Quinguéret 11 Lavergne 11 Grands Moulins 1

La part relative des classes de taille dans la population permet d’indiquer l’état actuel des populations (Figure 11 ; Tableau 5). Les populations recensées sur l’aval du Gouëssant sont jeunes et leur constitution préfigure une évolution vers un équilibre où toutes les classes d’âges sont représentées.

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Figure 11 : Part relative des classes de tailles des anguilles capturées par pêches électriques sur le Gouëssant et l’Evron (Année 2011 – protocole des pêches par indice d’abondance sur 30 points)

Tableau 5 : Etat des populations d’anguille du bassin du Gouëssant en 2011 Station Etat de la population

Quinguéret Population jeune (dominée par sujet < à 300 mm), bon recrutement

Lavergne Population jeune (dominée par sujet < à 300 mm), recrutement faible

Grands Moulins Population peu abondante

b) Situation de la recolonisation du bassin Par rapport à 20095, nous observons une progression du front de migration sur l’Evron avec la présence d’anguille sur la station des Grands Moulin et sur le ruisseau du Vau Bouyet (observation réalisée lors de pêches « indice truite » en juin 2011) (Figure 12). La présence d’anguillettes de l’année sur le Gouëssant en amont du clapet de l’école Lavergne, montre une recolonisation rapide après arasement de cet ouvrage au mois de septembre 2011.

5 Pas de suivi par pêches électriques en 2010 en raison des conditions hydrologiques

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Planguenoual #S Barrage du #S Pont Rolland $ Morieux Digue des $ ? #SQuintenic Nb anguilles capturées /30 points Ponts Neufs Chiffrouët S# 0 Andel #S #S ? S# 0 à 0,3 Coëtmieux S# 0,3 à 1 Quinguéret S# $ 1 à 2 Moulin Ste Anne Lamballe S# #S 2 à 4 #S Lavergne $ Digue de La Ville Gaudu Front connu

de migration des anguillettes #S #S Plédéliac (taille < 300 mm ) Noyal #S Meslin Landéhen #SSt Rieul #S #S ? #S La Truite

#S Gouëssant Rau Boguet Bréhand #S #S #S La Malhoure #S Colombier HénonGrands Moulins St Trimoël Moulin Corbel $ Digue des Digue de St Trimoël #S Grands Moulins #S$ #S Moncontour #S St Glen Trébry Evron Vau Bouyet

Carte établie à partir des connaissances acquises de 2004 à 2011

Figure 12 : Situation de la recolonisation par l’anguille du bassin versant du Gouëssant (Année 2011 – Début de l’opération en 2004)

5. Conclusions L’année 2011 du suivi a permis de recueillir des données sur les effectifs de montées d’anguille et l’évolution des densités d’anguilles en amont de la passe piège.

La population piégée au Pont Rolland se compose en majorité de jeunes anguilles en migration, dans leur première année de vie. Les effectifs capturés demeurent importants.

Le suivi de la recolonisation à l’aide de pêches électriques montre une progression du front de migration sur le Gouëssant suite à l’arasement du clapet de l’école Lavergne.

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TABLE DES MATIERES

1. Présentation du bassin versant...... 5 1.1. Géographie ...... 5 1.2. Topographie ...... 6 1.3. Géologie ...... 6 1.4. Pédologie ...... 6 1.5. Climatologie ...... 6 1.6. Hydrographie ...... 6 1.7. Profil en long des cours d'eau ...... 8 1.8. Hydrologie ...... 8 1.9. Obstacles à la migration de l'anguille ...... 9 2. Méthodologie ...... 10 2.1. Suivi de la montaison de l'anguille au Pont Rolland...... 10 2.2. Suivi de la recolonisation par l'anguille des principaux axes fluviaux...... 13 a) Matériel ...... 13 b) Mode opératoire ...... 13 c) Relevé d’informations en cours de pêche ...... 14 d) Mesure des anguilles ...... 14 3. Suivi de la migration anadrome ...... 15 3.1. Déroulement de la campagne annuelle ...... 15 3.2. Suivi des captures ...... 15 3.3. Suivi thermique ...... 20 4. Etat des lieux des populations ...... 21 5. Conclusions ...... 23

TABLE DES MATIERES

ANNEXE

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ANNEXE

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ANNEXE 1 : Données recueillies à la passe piège du Pont Rolland (BV du Gouëssant / campagne 2011)

Date de la relève 04-juil 05-juil 06-juil 07-juil 08-juil 11-juil 13-juil 19-juil 20-juil 21-juil 22-juil 25-juil 26-juil 27-juil 29-juil Heure de la relève 14:00 10:30 18:30 17:45 11:30 16:45 08:30 10:00 15:00 14:15 10:00 14:45 09:30 10:45 09:00 Poids moyen 0,34 0,28 0,36 0,46 0,29 0,24 0,31 0,47 0,28 0,33 0,35 0,37 anguillettes (g) Poids total des 15921 4063 2310,2 705,1 1069 1831,7 180,4 15 43,2 42,8 15,2 4,1 anguillettes (g) Nombre d’individus 46196 14256 6347 1520 3686 7632 582 2 0 32 154 128 0 43 11 d’une taille <150 mm Nombre d’individus 2 1 0 1 1 2 0 1 0 1 0 0 0 0 0 d’une taille >150 mm Destination (GS : E+GS GS E E E GS E E E GS E GS E Gouëssant ; E : Evron)

Date de la relève 01-août 02-août 03-août 04-août 05- 08-août 09-août 11-août 22-août 26-août 29-août 30-août 31-août août Heure de la relève 12:30 11:00 09:45 10:00 14:10 9:45 10:45 17:30 10:00 09:30 10:30 10:00 10:15 Poids moyen 0,26 0,44 0,48 0,35 0,35 0,35 0,35 0,28 0,35 0,32 0,31 anguillettes (g) Poids total des 25,1 179,1 405,1 225 146,1 94,8 23,4 31 0 35 40,1 0 52,3 anguillettes (g) Nombre d’individus 95 407 851 643 414 268 66 111 0 10 125 0 170 d’une taille <150 mm Nombre d’individus 0 5 12 1 2 0 0 0 0 2 2 0 0 d’une taille >150 mm Destination (GS : GS E GS E E E E E E E GS Gouëssant ; E : Evron)

ANNEXE 2 : Description des stations de pêche électrique (campagne 2011) Bassin : Gouëssant Année 2011 Station : Quinguéret date de prospection : 17/10/2011 Code station :

Localisation : Cours d'eau : Gouëssant Lieu-dit : Quinguéret Commune : Andel Département : Côtes d'Armor Coordonnées géographiques ) : 288 766 ; 6 835 013 Niveau typologique : B6 Distance à la mer (km) : 7,6

Description des habitats: Largeur moyenne (m) : 8 Profondeur moyenne (m) : 0,5 Longueur (m) : 120 Végétation aquatique : faible (localisée) Ripisylve : présente sur une rive Substrat : Cailloux, graviers, limons. Blocs éparses Vitesse du courant : 0 à ++ Ecoulements : plat lent et courant Environnement de la station : Habitats piscicoles : substrat, racines Occupation du sol : cultures Accès : moyen (hauteur berge)

Conditions de pêche : Conditions hydrologiques : Niveau : Etiage prononcé - Tendance : stable - Turbidité : nulle

Indice d'abondance anguille Nb d'anguilles capturées : 11 Nb "loupées" : 9 Nb d'anguille total : 20 Moy par point (EPA) (nb ang/pt): 0,37 Autres espèces présentes : LOF (16), GOU (34), GAR (1), VAN (6), VAI (6), TRF (2)

Synthèse : Population d'anguille jeune (dominés par des sujets de moins de 300 mm), recrutement important A noter : - une population de goujons constituée de toutes les classes d'âges - une population de vandoise uniquement constituée de juvéniles - une truitre de plus de 20 cm capturée