Suivi des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

L’Azuré des mouillères (Phenagris alcon), photo Lucas Baliteau

Lucas BALITEAU Suivi des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

Lucas BALITEAU

Ce « Suivi des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune » a été présenté en annexe 3 du dossier de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) présenté par Monsieur Lucas BALITEAU à l’Université de Toulouse.

Structures d’accueil : Maison Natale de Jean-Henri Fabre & Micropolis, la cité des insectes

Maîtres de stage : Madame Marie-Lise TICHIT/Amis de Jean-Henri Fabre & Monsieur Vincent ALBOUY/OPIE

Jury pour l’oral de Validation des Acquis de l’Expérience soutenu le 19 septembre 2012, Amphithéâtre Concorde, 118, route de Narbonne à l’Université Paul Sabatier de Toulouse

Tuteur pédagogique : Monsieur Stéphane AULAGNIER (INRA) Rapporteur : Monsieur Erick CAMPAN (UPS) Présidente : Madame Monique BURRUS (UPS) Membres : Madame Sylvie COUSSE (Ecotone) Madame Catherine SIBIEN (Man and Biosphère France) Monsieur Laurent PELOZUELO (UPS)

Master 2 Professionnel Ecologie Gestion de la Biodiversité Aquatique et Terrestre

Remerciements

Depuis de nombreuses années, l’association des Amis de Jean-Henri Fabre m’exprime régulièrement son soutien pour le développement et l’expansion de mes activités entomologiques à titre professionnel.

Mes remerciements particuliers à Madame Marie-Lise TICHIT, Présidente des Amis de Jean-Henri Fabre, et à tous les membres, salariés, stagiaires et sympathisants de cette association rouergate de renommée internationale.

A Madame Karine HAMEL-CAM, Directrice de Micropolis, la cité des insectes pour sa confiance et ses encouragements dans la préparation de ce mémoire.

Cette étude a débuté, pour moi, en tant que simple membre de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement, avec l’appui de Monsieur Robert GUILBOT. Aujourd’hui, grâce au développement de partenariats inter-associatifs, elle se poursuit avec l’Université de Montpellier, grâce au soutien régulier du Conseil Général de l’Aveyron et de l’ADASEA (Rural Concept).

Un merci particulier à Monsieur Stéphane AULAGNIER, Professeur à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, pour ses conseils dans la rédaction et l’enrichissement de ce mémoire, ainsi qu’à Monsieur Vincent ALBOUY, Président de l’OPIE, pour sa patience et son écoute relatives à mes nombreuses et régulières interrogations entomologiques.

A Laurent PELOZUELO, Président de l’OPIE Midi-Pyrénées et Maître de Conférences à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, pour sa relecture et ses nombreux conseils, à Monsieur Erick CAMPAN et Madame Monique BURRUS, Maîtres de Conférences à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, pour les corrections apportées à la version revue et augmentée.

Sans oublier mes anciens professeurs, Madame Michèle TRAMOY (Ecologie) et Monsieur Laurent CLENET (Mathématiques).

AVANT PROPOS

La tourbière de la plaine des Rauzes, propriété du Conseil Général de l’Aveyron, se trouve dans le canton de Vezins-du-Lévézou où naquit Jean-Henri Fabre, sur le territoire du Parc Naturel Régional des Grands Causses. Cet Espace Naturel Sensible d’un grand intérêt flo- ristique et faunistique est le premier du département à avoir bénéficié d’un suivi régulier des insectes. Le grand entomologiste rouergat aurait apprécié cette prise en compte de ses chères peti- tes bêtes. Une quarantaine d’entomologistes européens ont participé à ce suivi, qui a généré à ce jour plus de 10 000 données enregistrées et 7 articles scientifiques.

Aujourd’hui, l’entomologie n’est plus enseignée dans le système éducatif français. Les jeunes passionnés par les insectes doivent se former par eux-mêmes ou au contact des entomo- logistes chevronnés rencontrés dans le mouvement associatif. L’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE), association loi de 1901, a no- tamment pour but d’encourager et de favoriser la pratique de l’entomologie professionnelle et amateur en développant les études sur les insectes, leurs conditions de vie et leurs habitats, en établissant des inventaires et des cartographies de l’entomofaune, en facilitant les relations en- tre toutes les catégories de personnes intéressées par les études sur les insectes.

C’est à l’initiative de Lucas Baliteau que le suivi des insectes de la tourbière des Rauzes a été entrepris et que des études entomologiques pluriannuelles se poursuivent en collaboration avec l’Association des Amis de Jean-Henri Fabre, Micropolis la cité des insectes et le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de l’Université de Montpellier. Membre de l’OPIE, son action est une illustration du travail de ces passionnés formés sur le terrain, et qui pour certains ont su faire un métier de cette passion.

Il a souhaité faire valider les acquis de son expérience de terrain dans un cadre universi- taire. Je suis heureux de présenter son mémoire faisant le bilan des connaissances actuelles sur l’entomofaune de la tourbière des Rauzes. Les mesures de gestion conservatoire appliquées par les gestionnaires sont détaillées et des actions sur le long terme sont proposées aux acteurs de ce territoire afin que la biodiversité de cet espace remarquable soit conservée, et qu’elle soit portée à la connaissance du monde agricole.

Cette étude pourra intéresser toutes les personnes concernées par la protection des espa- ces et des espèces remarquables, et nous espérons que la diffusion de ces recherches entomolo- giques aidera à stimuler le développement d’autres initiatives de ce genre, tant en Aveyron que sur le reste du territoire national.

Vincent ALBOUY Président de l’OPIE

Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

Résumé

La tourbière de la plaine des Rauzes, Espace Naturel Sensible propriété du Conseil Gé- néral de l’Aveyron, se trouve au sud-ouest du Massif Central, en région Midi-Pyrénées. Elle est située sur le Lévézou (canton de Vézins-du-Lévézou), entre Rodez et Millau.

Ce mémoire présente l’étude des insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes ainsi que les différents protocoles en faveur de la gestion conservatoire qui a notamment pour objectif, la préservation de l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon).

Plus de 10 000 données (243 espèces d’insectes), collectées entre 2003 et 2011 par mes soins sont ici présentées, mais aussi détaillées et analysées. Les opérations successives de Capture-Marquage-Recapture (CMR) effectuées sur l’Azuré des mouillères ont permis d’évaluer l’effectif de la population, de définir les zones les plus importantes pour le maintien de ce papillon mais également de suivre, chaque année, les effectifs en adaptant le protocole à divers aléas.

La population de l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) a été suivie sur 9 années afin de mieux connaître sa répartition sur cette tourbière. L’écologie de trois autres espèces protégées (Eriogaster catax, Proserpinus proserpina et Coenagrion mercuriale) est également présentée (BALITEAU et al, 2012). L’étude des Hyménoptères, Odonates, Orthoptères et bousiers s’est effectuée sur plusieurs années à l’aide de diverses techniques d’échantillonnage et pour divers milieux naturels afin d’en déterminer les spécificités.

La dernière partie de ce mémoire présente la gestion agricole entreprise au fil du temps ainsi que les études et actions de gestion conservatoires, pratiquées par les deux gestionnaires retenus par le Conseil Général de l’Aveyron (Scop Sagne et ADASEA de l’Aveyron) qui y sont associées en faveur de l’entomofaune et particulièrement pour les espèces bio-indicatrices.

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Sommaire

Introduction...... p 5

A. Contexte de l’étude

I. Présentation des structures d’accueil...... p 6 1. La Maison Natale de Jean-Henri Fabre 2. Micropolis, la cité des insectes

II. La tourbière de la plaine Rauzes...... p 7-8 1. Localisation géographique et statut foncier 2. Facteurs physiques : géomorphologie, hydrologie et climat 3. La protection d'un espace d'intérêt local et communautaire 4. Développement des connaissances et sensibilisation

III. Le patrimoine naturel de la tourbière de la plaine des Rauzes...... p 9-10 1. Les différents habitats naturels 2. La diversité végétale du site 3. L’entomofaune remarquable L’Azuré des mouillères : un enjeu majeur de conservation

B. Suivis des insectes de la tourbière des Rauzes

I. Objectifs du suivi des insectes…………………………………………………...... p 11

II. Matériel et méthodes…………………………………………………...... p 11-16 1. Protocoles de suivi des populations de papillons Transect aller-retour Etude de l’Azuré des mouillères Espèces de la Directive Habitats 2. Protocoles de suivi des Hyménoptères Collecte des fourmis-hôtes potentielles Inventaire des autres Hyménoptères 3. Protocole de suivi des Odonates 4. Protocole de suivi des Orthoptères 5. Protocole de suivi des bousiers

III. Résultats……………………...... p 16-20 1. Evolution des populations de papillons Les Rhopalocères Indices de diversité et d’équitabilité Le maintien de l’Azuré des mouillères 2. Hyménoptères 3. Diversité odonatologique 4. Spécificités des Orthoptères 5. Coléoptères coprophages

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IV. Discussion…………………...... p 20-26 1. Les relevés de papillons Populations de papillons Imagos d’Azuré des mouillères Pontes diffuses de l’Azuré des mouillères

2. Les Hyménoptères Quelques données sur l’écologie des fourmis Myrmica Les autres Hyménoptères 3. Les Odonates 4. Les Orthoptères 5. Les bousiers

C. Les insectes et la gestion conservatoire

I. Les moyens de protection du milieu naturel...... p 27-30 1. Historique de la gestion conservatoire 2. Recommandations de gestion 3. Contexte humain agricole Le pâturage La fauche Enclos, exclos et rotations pastorales 4. Evolution naturelle de la tourbière

II. La prise en compte des insectes sur la tourbière...... p 30-35 1. Problématique Mesures de gestion conservatoire Etude et valorisation de l’entomofaune 2. Les Rhopalocères 3. Le Plan National d’Action Maculinea 4. Les espèces de la Directive Habitats La Laineuse du prunellier Le Sphinx de l’épilobe L’Agrion de Mercure 5. Poursuite des études

Conclusion...... p 36-37

Bibliographie...... p 38-41

Webgraphie...... p 41

Annexes

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Introduction

La réglementation relative à la préservation de la biodiversité européenne se construit depuis les années 1970, notamment dans le cadre européen. Citons, entre autres, la déclinaison des obligations d'évaluation des incidences (articles L. 414-4 et R. 414-19 et suivants du code de l’environnement) sur les milieux naturels et les espèces d'intérêt communautaire (OPIE/DUPONT 2011 et A). L’évaluation des incidences Natura 2000 est instaurée par le droit de l’Union euro- péenne (article 6 paragraphe 3 de la directive « habitats, faune, flore », Directive n° 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages) pour prévenir les atteintes aux objectifs de conservation (c’est-à- dire aux habitats naturels d’espèces végétales et animales (OPIE/DUPONT, 2001 ; OPIE, 2011)) des sites Natura 2000, désignés au titre, soit de la directive « oiseaux », soit de la directive « habitats, faune, flore » (Directive n° 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages). Pour le choix des milieux à conserver, les insectes étant de bons bio-indicateurs, le gestionnaire souhaite s'appuyer sur les espèces associées aux zones humides, non seulement sur des inventaires entomologiques, mais aussi sur des inventaires entomocénotiques (MAURIN et al., 1996 ; CHABROL, 2000 ; DEFAUT, 1978), c’est-à-dire basés sur des cortèges d’espèces d’insectes (BRUSTEL, 2001). Certaines entomocénoses se révèlent remarquables soit parce qu'elles présentent une combinaison d'espèces dont l'aire est limitée, soit parce qu'elles sont relictuelles, soit encore, plus simplement, parce qu'elles sont rares au plan local. Le suivi de l'évolution entomocénotique d'un milieu permet d'apprécier l'impact du mode de gestion pratiqué. La sauvegarde de populations d'insectes, protégés ou non, repose sur la mise en place de programmes nationaux et internationaux de recherche et d'application, relatifs à des espèces ou des habitats, auxquels doivent être associés à part entière les naturalistes de terrain. La protection d'une espèce sous-entend celle de son milieu afin qu'elle y vive (et non survive) à l'équilibre, voire s'étende géographiquement (MAURIN et KEITH 1994). Même si les exigences biologiques, écologiques ou physiologiques sont parfaitement connues (ce qui est pratiquement impossible actuellement), quelles sont les techniques et les moyens à mettre en œuvre pour maintenir en équilibre ledit milieu ? En biologie, l’équilibre parfait n’existe pas (FAURIE et al., 1998). L’écosystème est une entité qui inclut toutes les composantes biologi- ques et physiques ainsi que leurs interactions. Il reste dynamique et son équilibre n’est pas souvent vérifié (RICKLEFS et MILLER, 2005). Parmi les écosystèmes en équilibre instable, les tourbières sont des réservoirs de diversité biologique indiscutables, véritables conservatoires de restes végétaux pour la reconstitution du climat des temps passés (JULVE, 1996 ; MANNEVILLE et al., 1999). Elles jouent un « rôle d’éponge » (gestion qualitative et quantitative de l’eau à l’échelle du bassin versant). N'oublions pas un autre intérêt des tourbières : elles jouent un rôle non négligeable dans la régulation du cycle mondial du carbone, donc dans l'évolution du climat (FAURIE et al., 1998; MANEVILLE et al., 1999).

Les exigences écologiques de l’entomofaune des tourbières sont essentiellement conditionnées par la nature du sol et son niveau hydrique. Plusieurs groupes d’insectes sont en relation directe avec le sol tourbeux (microfaune du sol, vers, larves), d’autres avec le tapis de sphaignes, d’autres encore avec l’eau des flaques et des fosses de tourbage. Certains insectes sont inféodés, strictement et au moins pour une part de leur cycle vital, à une plante particulière, au microclimat induit ou à la structure de la végétation. Du fait de contraintes plus fortes (facteurs écologiques tranchés et extrêmes), les tourbières possèdent une moindre richesse spécifique mais des espèces très particulières que l’on ne trouve pas ailleurs.

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Le département de l’Aveyron est particulièrement apprécié pour son patrimoine naturel riche et varié. On y dénombre 4 500 taxa dont des espèces patrimoniales comme le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), la Tulipe australe (Tulipa sylvestris subsp. australis) ; on observe encore la présence des Vautours moines (Aegypius monochus), percnoptères (Neophron percnopterus) et fauves (Gyps fulvus) qui nichent sur le Causse Méjean suite à un programme de réintroduction (arrêté inter ministériel du 07 août 1998 et programme LIFE 1998-2001)). Le département de l’Aveyron est aussi réputé pour ses paysages grandioses comme ceux du Larzac, des Gorges du Tarn, de la Dourbie et de la Jonte (au coeur de la zone « Causses et Cévennes », Patrimoine mondial de l'UNESCO) ou encore le Lac de Pareloup (Lévézou), etc. Il existe un grand nombre de sites d'intérêt remarquable tant au niveau naturel qu'architectural : on recense en Aveyron pas moins de 5 sites classés et 81 sites inscrits.

Parmi les grands noms de naturalistes aveyronnais, on trouve celui de l'Abbé Hippolyte COSTE (1858-1924), mais aussi celui de Jean-Henri FABRE (1823-1915) né à Saint-Léons et précurseur de l'étude de la vie et des mœurs des insectes (Souvenirs entomologiques). L'association des Amis de Jean-Henri Fabre (AJHF) a choisi de valoriser son œuvre à travers différents volets : accueil du public au sein de la Maison Natale de Jean-Henri Fabre, animations nature dans un Jardin d'Insectes et réalisations d'études entomologiques.

Dans le cadre du programme européen LIFE Nature « Tourbières en Midi-Pyrénées », les tourbières de forte qualité écologique ont été répertoriées (ESPACES NATURELS MIDI- PYRENEES, 1998). La tourbière de la plaine des Rauzes, tourbière topogène peu altérée par les drainages agricoles, contrairement à la plupart des sites du secteur, a été acquise par le Conseil Général de l'Aveyron pour en assurer la préservation. Ce site est inscrit en ZNIEFF et « Tourbières du Lévézou » (Natura 2000).

En 2003, la découverte de l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) sur cette zone humide a permis de sensibiliser progressivement tous les acteurs locaux à l’intérêt de cette tourbière, devenue d’une certaine façon une « vitrine » de l’environnement en Aveyron.

Nous verrons dans ce mémoire les caractéristiques du site de la tourbière de la plaine des Rauzes, ainsi que les méthodes d’échantillonnage employées pour quelques groupes d’espèces d’insectes. Les inventaires seront ensuite présentés avant d’aborder la gestion conservatoire entreprise sur le site à travers le plan de gestion (ADASEA, 2012). Pour finir, nous discuterons des espèces d’insectes remarquables et des techniques de préservation qui leur sont associées de façon concrète (mesures de gestion conservatoire). Des pistes d’études pour les prochaines années seront proposées.

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A Contexte de l’étude

I. Présentation des structures d’accueil

1. La Maison Natale de Jean-Henri Fabre

Saint-Léons est le village natal du célèbre entomologiste Jean-Henri Fabre (Annexe 1). L’association des Amis de Jean-Henri Fabre (loi 1901), créée en 1972, continue de promouvoir bénévolement les travaux et l’œuvre de Jean-Henri Fabre (AJHF, 2002 et Annexe 2). Madame Marie-Lise Tichit en est l’actuelle Présidente. Jusqu’en 2010, plusieurs salariés (à temps plein et saisonniers) se sont relayés pour mettre en œuvre les projets définis par l’association. Des activités pédagogiques (expositions itinérantes avec les Muséums, outils d’animations développés avec l’Inspection de l’Education Nationale), de communication (promotions et éditions avec Privat, Delagrave, Milan et l’Atelier du Gué) et d’études spécialisées (insectes protégés, sites Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles) se sont ajoutées. Le budget de l’association a régulièrement progressé, arrivant à un compte de résultats pour l’exercice 2010 de 71 893,65 € (Annexe 3). La maison natale est propriété communale. Sous conventions avec les Musées du Rouergue et le Conseil Général de l’Aveyron, son ouverture est confiée à un gestionnaire (convention trisannuelle).

2. Micropolis, la cité des insectes

S’appuyant sur l’intérêt évident du public à l’égard des insectes – au regard du succès mondial connu par le film Microcosmos (Annexe 4) – Jean Puech et Jacques Perrin imaginèrent un lieu qui rassemblerait des insectes vivants, les images non exploitées du film et le robot de prise de vue. En juin 2000, Micropolis ouvrait ses portes… Micropolis, la Cité des insectes est l’un des sites incontournables de l’Aveyron. Ce centre de découverte des insectes et de la nature, unique en Europe, accueille chaque année près de 80 000 visiteurs. Depuis son ouverture, le site a évolué au gré de la demande du public et en tenant compte de critères fondamentaux : rigueur scientifique, originalité scénographique, interactivité, avec la nature et l’environnement en toile de fond. Micropolis est résolument positionné dans un réseau international de sites de découverte scientifique. En 2012, vient d’être installé un mur multitouches, unique en Midi-Pyrénées. Les contenus ont été validés par le Comité Scientifique de Micropolis dirigé par Luc Gomel (Université de Montpellier). Le Conseil Général de l’Aveyron est propriétaire du site, dont la gestion (Délégation de Service Public) est confiée pour dix ans à la Société d’Economie Mixte Micropolis qui emploie 15 permanents et 40 saisonniers. Monsieur Arnaud Viala en est l’actuel Président Directeur Général.

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II. La tourbière de la plaine des Rauzes

1. Localisation géographique et statut foncier

Le site de la tourbière de la plaine des Rauzes a été acquis en 1996 par le Conseil Général de l’Aveyron. Le gestionnaire de la tourbière de la plaine des Rauzes est donc le Conseil Général de l’Aveyron, service de la Direction Agriculture et Aménagement de l'Espace.

La tourbière de la plaine des Rauzes (Figure 1) est entourée de plusieurs autres zones humides (tourbière de Agladières, zones humides du Roucous…) connectées à travers de nombreux ruisseaux et sources répartis sur l’ensemble du bassin versant (les Pradines, les Rauzes, Figure 1. Situation de la tourbière de la Puech Oustenq, Baraque de Sigaud). plaine des Rauzes. Source carte IGN n°2540 Ouest au 1/25 000. 2. Facteurs physiques : géomorphologie, hydrologie et climat

Le Lévézou est un ensemble montagneux qui fait partie de l'extrémité sud du Massif Central. Le Lévézou, avec l'Aubrac et les Grands Causses, fait partie des hautes terres de l'Aveyron. Il est bordé à l'ouest par le Ségala, à l'Est par les Grands Causses, au Sud par le pays de Roquefort et au Nord par le pays Ruthénois (Rodez) et la vallée de l'Aveyron (MIGNON, 2001). La bordure orientale culmine au Puech del Pal (1 157 m), près de Laclau, à l'est de Vézins-du-Lévézou, et au Puech Monseigne (1 128 m) au nord-ouest de Saint-Laurent-du- Lévézou. Son altitude s'abaisse progressivement vers l'ouest jusqu'à 400 mètres (Ségala). Les altitudes de la tourbière de la plaine des Rauzes sont comprises entre 830 et 850 mètres.

Le plateau du Lévézou présente une pluviométrie annuelle assez forte, supérieure à 1000 mm : 1020 mm à Salles-Curan, 1200 mm à Ségur et Vézins du Lévezou et à la Plaine des Rauzes, par extrapolation en l’absence de données locales (Annexe 5). Les valeurs moyennes mensuelles extrêmes des températures sont : - 2 °C en janvier, et + 21 °C en juillet. Les moyennes annuelles sont : 3,8 °C de température minimale et 11,75 °C de température maximale (BERNARD, 2005).

3. La protection d'un espace d'intérêt local et communautaire

Premier Espace Naturel Sensible de l’Aveyron (B), la tourbière de la plaine des Rauzes fait également partie du site Natura 2000 « Tourbières du Lévézou » (Figure 2 et C). Site éclaté regroupant 19 ensembles tourbeux, para-tourbeux et prairials humides dispersés sur la région naturelle du Lévézou. Le site « Tourbière du Lévézou » a été désigné Zone Spéciale de Conservation par l’Arrêté du 26 décembre 2008.

En outre, le site est reconnu comme Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) n° régional Z1PZ0826, de type 1 sous l’appellation « Zones humides de la plaine des Rauzes ». Ce site dépasse largement les limites de la tourbière propriété du Conseil Général de l’Aveyron, puisque sa superficie est de 456,08 ha. Il s’agit d’une révision de la ZNIEFF pre- mière génération de 1989. Sa description, selon le protocole ZNIEFF seconde génération, a été réalisée par le Conservatoire Botanique des Pyrénées et de Midi-Pyrénées en 2010. Le site ap- partient également à l’ensemble ZNIEFF de type 2 « Vallée du Viaur et ses affluents ».

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Figure 2. Site Natura 2000 « Tourbières du Lévézou ». Source Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (1998).

4. Développement des connaissances et sensibilisation

Les études naturalistes se poursuivent chaque année, avec les associations locales. Le suivi des insectes, et en particulier celui de l'Azuré des mouillères, a été confié aux Amis de Jean-Henri Fabre en raison de ses compétences entomologiques particulières et de la proximité du siège de cette association, sur le canton de Vézins-du-Lévézou.

Le Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement (CPIE) de Millau a été chargé de l'édition et de la réédition du guide grand public « ...sur le Sentier nature de la tourbière des Rauzes » (CONSEIL GENERAL DE L'AVEYRON, 2011), en coopération avec les offices de tourisme des communes de Saint-Laurent-du-Lévézou et Saint-Léons-du-Lévézou, les Amis de Jean-Henri Fabre et Micropolis.

III. Le patrimoine naturel de la tourbière de la plaine des Rauzes

La plaine de la tourbière de la plaine des Rauzes se trouve sur deux communes : Saint-Laurent-du-Lévézou et Saint-Léons-du-Lévézou. Ce site de 13 hectares fait partie, avec le Conservatoire Régional du Châtaignier de Rignac, du réseau des Espaces Naturels Sensibles du Département de l’Aveyron (B). Depuis son classement en ENS, la tourbière de la plaine des Rauzes a une vocation de sensibilisation des différents publics (agriculteurs, scolaires, touristes) à l'importance de la biodiversité et de sa préservation pour les générations futures. L'objectif principal est de ne pas confronter « environnement naturel » et « agriculture ».

Localement, il est très difficile de faire comprendre l'intérêt de consacrer un espace à potentiel « agricole » à une gestion conservatoire le faisant alors apparaître comme une « friche laissée à la nature ».

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1. Les différents habitats naturels

Le zonage des groupements végétaux dominants a été effectué en 2007 par la Scop Sagne en utilisant la typologie européenne code CORINE biotope (Figure 3). Le plan de gestion proposé par l’ADASEA en 2012 présente une mosaïque de 26 habitats (Annexe 7).

Figure 3. Les différentes unités de végétation de la tourbière de la plaine des Rauzes. Source Espaces Naturels Midi-Pyrénées 1996.

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2. La diversité végétale du site

Plus de 200 espèces végétales y sont dénombrées (DESGRANGES J.-C., 2004 ; BERNARD et BRIANE comm. pers.), dont 12 considérées comme rares ou menacées au niveau national ou régional (CBN, 2010 et Annexe 8). Les 5 espèces de sphaignes (Sphagnum sp.) recensées sur le site sont réglementées par la directive CEE 92/43, arrêté ministériel du 13/10/1989 (liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l'objet d'une réglementation préfectorale permanente ou temporaire). Au printemps 1997, une prospection du site réalisée par le Professeur GAUTHIER (Université Laval à Québec) et le bureau d’études Scop Sagne ont permis d'identifier : Sphagnum contortum, S. nemereum, S. papillosum, S. rubellum et S. subnitens. Cette végétation a pour effet de freiner ou stocker l'eau qui ruisselle sur les pentes et elle influence la valeur du pH. On trouve également des plantes telles que le Droséra à feuilles rondes (Drosera rotun- difolia) et l'Utriculaire (Utricularia minor), deux plantes carnivores. D'autres plantes reliques des périodes glacières comme les Linaigrettes (Eriophorum polystachion et Eriophorum latifo- lium) ou des plantes primitives telles que le Lycopode inondé (Lycopodia inundata), observé en 2010 et non revu en 2011, font la richesse de ces zones humides ainsi que les Carex (Carex sp.), et certaines Orchidées (par exemple Epipactis palustris).

3. L’entomofaune remarquable

De nombreuses espèces animales dépendent étroitement des tourbières, certaines leur sont strictement inféodées. Une multitude d’invertébrés, dont certains sont aujourd’hui en voie d’extinction en France, ne vivent qu’en milieu tourbeux, c’est le cas de plusieurs espèces de Lépidoptères, de nombreux Odonates et quelques Orthoptères. Ces milieux sont également le refuge de nombreux vertébrés (Loutre, Campagnol amphibie). Ces dix dernières années, des inventaires entomologiques (OPIE, 2003-2011 ; AJHF, 2006-2010) ont permis de mettre en avant l'importance des insectes sur le site (80% d'insectes, 20% de vertébrés), groupe animal à la base de nombreux réseaux trophiques. Les spécificités entomologiques de la tourbière de la plaine des Rauzes sont présentées ci-après pour les espèces à forte valeur patrimoniale (Tableau 1 et D).

Tableau 1. Insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes concernés par des statuts de protection et de conservation.

* en Région Midi-Pyrénées *

ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique * (France) (France) NIEFF (Europe) (Europe) Liste ZNIEFF : espèces déterminantes, c’est-à-dire en danger, vunérables, ICN ICN rares ou remarquables (cotations UICN), protégées, en limite d’aire… NIEFF U U Cortège ZNIEFF : intérêt patrimonial moindre pour Midi-Pyrénées (priorités CSRRPN). Cortège Z Liste Protection Nationale Nationale Protection Habitats Directive Liste Liste Z Lépidoptères Azuré des mouillères Maculinea alcon alcon X X X Nacré de la Sanguisorbe Brenthis ino X Petit Collier argenté Clossiana selene X Mélitée noirâtre Melitaea diamina X Syrichte des Cirses Pyrgus cirsii X Hespérie du Marrube Charcarodus flocifera X Laineuse du prunellier Eriogaster catax X X Sphinx de l’épilobe Proserpinus proserpina X X Orthoptères Criquet ensanglanté Stethiphyma grossum X Criquet palustre Chorthippus montanus X Sténobothre fauve-queue Stenobothrus festivus X Decticelle des bruyères Metrioptera brachyptera X Decticelle bariolée Metrioptera roeselii X Odonates Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale X

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Les spécificités faunistiques (avifaune, mammifères, reptiles et batraciens) de la tourbière de la plaine des Rauzes sont répertoriées dans l’Annexe 9.

L’Azuré des mouillères : un enjeu majeur de conservation

Le cycle de développement du Maculinea alcon (Figure 4 et Annexe 10) dépend de la présence sur un même site d'une plante hôte (Gentiana pneumonanthe) et d'une fourmi hôte du genre Myrmica (THOMAS, 1984 ; ROZIER, 1999). En effet, une partie du développement larvaire en 5 stades s'effectue dans une fourmi- lière et dure 10 à 22 mois selon les individus. Ce cycle bisannuel a des conséquences sur l'éva- luation quantitative des peuplements (PETILLON, 2001 ; VARENNE, 2002 ; WALLIS DE VRIES, 2004 ; PFEIFER et al., 2007). Les émergences observées une année n correspondent à des indi- vidus issus d'œufs pondus l'année n-1 et l'année n-2 et il perdure dans les nids de fourmis des chenilles issues des pontes de l'année n-1. L'adoption par la fourmi hôte est liée à la présence sur la cuticule de la chenille d'un spectre de molécules très proche de celui présent sur la cuticule des larves de la fourmi hôte (ELMES et THOMAS 1992 ; THOMAS & SETTELE, 2004 ; NASH et al., 2008).

L’Azuré des mouillères

La chrysalide

La fourmi nourrice et la chenille

Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc La gentiane pneumonanthe

couverte d’oeufs

Phénologie de l’imago (en vert) et de la chenille (en jaune). Source BELLMANN 2006.

Figure 4. Cycle de développement de l’Azuré des mouillères. Dessins Lucas BALITEAU.

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B Suivis des insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes

I. Objectifs du suivi des insectes

Le premier objectif de ce suivi des insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes est de dresser un inventaire des espèces présentes (243 taxa fin 2011) pour disposer d’un état « zéro » et permettre d’estimer les progrès effectués avec la mise en place de mesures de gestion con- servatoire adaptées dans le choix des protocoles suite aux résultats obtenus. Le Conseil Général de l’Aveyron souhaite bien connaître la diversité et l'abondance de ces espèces en fonction des milieux naturels du site. Le gestionnaire du site souhaite également associer, pour chaque ordre ou groupe d’insectes étudiés, des méthodes de gestion conservatoire adaptées au site et favorables au maintien, voire à l’expansion locale, de la biodiversité entomologique. Conscient de la rareté, et de la fragilité, de la population d’Azuré des mouillères, le Conseil Général de l’Aveyron souhaite que, chaque année, une attention particulière y soit portée à travers le cortège d’insectes associés sur ce site.

Le suivi des différents ordres d'insectes se concentre sur les milieux ouverts et humides de la tourbière qui évoluent peu à peu, se superposant parfois les uns aux autres. Ce suivi consiste notamment à :

 mettre en évidence les tendances d'évolution des espèces, en particulier les espèces protégées (Maculinea alcon, Melitaea diamina, Agrion mercuriale, Eriogaster catax, Proserpinus proserpina), ainsi que leurs cortèges associés (plantes et fourmis hôtes notamment),  faire progresser la connaissance en terme de gestion conservatoire, notamment en évaluant l'impact direct de certaines mesures actives de gestion sur les populations suivies,  compléter la connaissance générale sur les espèces suivies (phénologie, habitat...) en précisant la localisation spatiale de chaque espèce protégée et en affinant les connaissances sur leurs exigences écologiques.

II. Matériel et méthodes

1. Protocoles de suivi des populations de papillons

Transect aller-retour

Le suivi hebdomadaire s’effectue, sur l’ensemble des rhopalocères, le long d’un tran- sect linéaire de 800 mètres, allant d’un bout à l’autre de la tourbière (BALITEAU et al., 2012), entre avril et octobre de chaque année (Annexe 11). Cette méthodologie est largement em- ployée sous différentes variantes proposées aux gestionnaires d’espaces naturels dans 14 pays d’Europe (UICN, 2010), tels les Butterfly Monitoring Scheme britannique, Vlinderstichting néerlandais, STERF, PROtocole Papillons Gestionnaires (PROPAGE), etc (DEMERGES, 2002 ; LANGLOIS et al., 2007 ; MANIL et al., 2011 et E). Le transect aller-retour (BALITEAU, 2008a) traverse toutes les formations végétales (à l’exclusion des zones humides les plus fragiles) qui longent le cours d’eau et certains bosquets. Les observations sont effectuées à vue sur 2,5 mètres de part et d’autre de l’observateur (MA- NIL, 2008 ; VAN SWAAY et al., 2002). Il est fait le choix déontologique de ne pas traverser les micro-habitats les plus remarquables du site, notamment les tourbières actives et zones de ruis- sellement permanent, pour limiter l’impact du piétinement. Les relevés aller et retour sont notés indépendamment pour limiter la perte d’observations liée au passage dans les milieux et au vent (BALITEAU, 2008a ; BALITEAU et al.,

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2012). Chaque prospection débute à 10h30 pour s’achever si possible à 11h30, ou plus tôt si les conditions météorologiques deviennent défavorables. Le nombre de contacts de papillons influe directement sur la durée des relevés (20mn à 1h maximum). Les déterminations sont faites sur le terrain en utilisant au besoin trois guides (LSPN, 1987 ; DELMAS et al, 1999 ; LAFRANCHIS, 2000). Les relevés de 2003 sont considérés comme relevés témoins dans la mesure où la gestion conservatoire a débuté en 2004. Suite à chaque relevé, un bilan synthétise les données aller et retour. Il permet de tenir compte des maxima pour chaque espèce.

Etude de l’Azuré des mouillères

Capture-Marquage-Recapture (CMR)

En 2004, peu de données officielles existaient sur les populations d'Azuré des mouillères présentes en Aveyron avec seulement des données ponctuelles (fournies par l'OPIE, le Muséum National d’Histoire Naturelle et le Conservatoire Botanique du Massif Central) concernant une dizaine de sites de tailles variables répartis de l'Aubrac au Lévézou. Faute d'information, l'objectif prioritaire a donc été de connaître la distribution détaillée de l'Azuré sur l'ensemble de la tourbière. Afin de créer un protocole adapté, la méthode de CMR a été appliquée, en accord avec les services de l’Etat chargés d’Environnement, de façon aléatoire sur l'ensemble du site (Figure 5a). Le protocole CMR a progressivement été allégé (Figure 5b) de façon à limiter l'impact des dégradations sur le site, mais aussi pour optimiser les observations pour un minimum de temps et d'énergie.

10 11

20 400 100 2

4040 700 200 4 70 7

Figure 5. Méthode CMR employée au cours des années. Figure 6. Méthode de marquage, a. A gauche, en 2006-2007, relevé de 8h tous les 3-4 jours. des papillons étudiés. b. A droite, en 2008-2011, relevé de 1h toutes les semaines. En bas le n°58.

Le protocole de CMR de l'Azuré des mouillères a été choisi en tenant compte des expériences menées sur les zones humides d’Europe (LHONORE, 1998 et F ; ROZIER, 1999 ; BALITEAU & ISERBYT, 2010). Lorsqu'un papillon est repéré, il est capturé à l'aide d’un filet. Dans le cas où un second individu est repéré à ce moment il est également attrapé. Le filet mis au sol, on s'agenouille dans les herbes de façon à faire de l'ombre pour calmer l’insecte. Une fois les pattes agrippées au filet, le papillon est placé, pour un droitier, entre l'index, le médius et le pouce de la main gauche, au niveau de la base des ailes, les pattes tournées vers la paume de la main. Le marquage individuel est effectué suivant le code proposé (LHONORE, 1998 ; BALITEAU & ISERBYT, 2010 et Figure 6).

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Chaque papillon marqué est relâché dans l'herbe ombragée. L’opération a été conduite pendant une période de 3 semaines correspondant au vol régulier du papillon, sur 6 relevés ré- partis du 14 juillet au 14 août (en fonction des années).

Les zones principales d'éclosion et d'activité de l'Azuré des mouillères (lieux d'accou- plement, de passage, de nourrissage, de ponte et de repos) ont été localisées avec précision, de 2004 à 2006. A partir de 2007, nous avons souhaité disposer d'un nouvel outil, moins dépen- dant de contraintes horaires, financières et physiques (LHONORE, 1998), mais qui puisse tou- jours mesurer un échantillon représentatif de la population de ce bio-indicateur.

Comptage des œufs

Sur le site, sept placettes (14 m sur 2 m) de suivi de ponte ont été définies sur les zones refuges de l’Azuré des mouillères (Figure 7) identifiées en 2003 (AJHF, 2006-2010). Ceci per- met de relever différents critères comparables d'année en année : la répartition de la Gentiane sur ces parcelles, la taille, le nombre de pieds, le nombre de tiges, le nombre de feuilles, le nombre de fleurs et l'état des fleurs. Ce travail a été mis en œuvre en 2005-2007, puis en 2010- 2011.

Le choix des quadrats a été effectué en tenant compte : . des données bibliographiques disponibles avant 2006 mises à disposition par le Professeur Jacques LHONORE/OPIE, . des difficultés d’analyse sur le long terme révélées par les importantes études engagées en Europe avec une pression liée soit au piétinement, soit à des aménagements (MERCIER et al., 2003) impossibles à concilier avec le pâturage. Les transects ne sont pas applicables pour les gentianes trop dispersées sur le site. Le choix s’est porté sur un protocole simple et reproductible dans le temps, prenant plus en compte l’évolution des gentianes que la répartition des pontes trop diffuses sur l’ensemble de la tourbière de la plaine des Rauzes.

La gentiane pneumonanthe étant présente sur l’ensemble du site, sa cartographie n'a pas été poursuivie. Cependant, l’état de floraison et l'évolution d'une partie des sont pris en compte dans le cadre des suivis de ponte de l'Azuré des mouillères. En temps utile le gestion- naire est informé des stations où les gentianes portent le plus d’œufs afin que soient installés des exclos temporaires avant que l’exploitant agricole effectue la fauche ou/et fasse pâturer son troupeau.

Espèces de la Directive Habitats

Le suivi de ces espèces s’effectue lors des transects et CMR, mais surtout de façon ponctuelle et localisée. Les connaissances acquises sur ces espèces protégées, lors d’autres études effectuées en Midi-Pyrénées (BALITEAU et al., 2012), ont permis de mieux cartographier la répartition des chenilles et pontes de la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) et des chenilles du Sphinx de l’Epilobe (Proserpinus proserpina), deux espèces protégées également au niveau national (Annexe 12).

Les prospections s’effectuant à vue sans prélèvement, de jour, principalement d’avril à août, il n’est donc pas nécessaire de demander une autorisation préfectorale.

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Figure 7. Localisation des zones : Figure 8. Localisation des pièges Figure 9. Localisation des mares de comptage d’œufs de M. alcon (vert), à tenthrèdes (rouge) (bleu cerclé de rouge) et localités et fourmilières à Myrmica (1 à 10). et pièges à bousiers (noir). de collecte des orthoptères (1-2 cariçaies, 3-4 landes, 5-6 moliniaies). 2. Protocoles de suivi des Hyménoptères

Collecte des fourmis-hôtes potentielles

L’Azuré des mouillères effectue son développement complet grâce à une plante, la Gentiane pneumonanthe, et une fourmi-hôte du genre Myrmica. Les Myrmica (M. scabrinodis et M. ruginodis) sont des fourmis rouges avec une reine (5-6,5 mm), des ouvrières (3,5 mm) et des mâles (5,6 mm). L'ouvrière est brun-rougeâtre, son corps est strié longitudinalement. Elle porte deux longues épines obliques aux angles postérieurs du thorax. Les individus sexués sont plus foncés. L'essaimage des individus sexués s'effectue de juin à septembre, en période chaude et/ou orageuse. Les fourmilières peuvent se développer dans les bouses de vaches (BALITEAU et al., 2010). Plusieurs centaines de bouses de tous les âges et à tous les stades de décomposition, colonisées par les fourmis, ont été retournées tout au long de l'année (BALITEAU et al., 2010) sur l’ensemble du site, mais en priorité sur quelques zones le long du ruisseau (Figure 7).

Inventaire des autres hyménoptères

Les tenthrèdes ou « mouches à scie » ont des larves phytophages et spécialistes de très nombreuses plantes. Leur utilisation des strates floristiques est très vaste. Elles ont été étudiées à l'aide de plusieurs techniques utilisées habituellement par l'entomologiste Henri CHEVIN qui a

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Cinq pièges type « assiettes jaunes », contenant de l'eau et du savon liquide, ont été disposés en cinq stations (Figure 9) ayant une diversité floristique importante, principalement au printemps et en été. Il s’agit d’une méthode passive : les insectes attirés par la couleur, l’eau, ou simplement tombant par hasard, se noient puis sont récoltés ultérieurement, à intervalle de quelques jours. Le suivi est mené d’avril à septembre. Des techniques dites de « chasse active » ont également été employées : le fauchage des herbes (joncs, carex...) à l’aide d’un filet fauchoir et la chasse à vue (sur fleurs variées) tout au long de l'année, en particulier au moment des périodes orageuses.

La capture des bourdons s'effectue en fonction des opportunités, à vue, lors des autres prospections entomologiques, en s'orientant surtout sur les fleurs. Chaque bourdon est mis en collection et étiqueté avant identification par des spécialistes de l’Université de Mons (Annexe 13). L'édéage (organe reproductif de l’insecte) des mâles a été préparé pour faciliter les déterminations.

L'étude des pompiles est réalisée dans les mêmes conditions que pour les bourdons en privilégiant davantage les zones de landes. L'identification est confiée à la Société Entomologique de France (Annexe 13). D'autres Hyménoptères sont en cours d'étude : les abeilles sauvages, notamment les Andrènes, sont en cours d’identification avec l'OPIE-Apoïdes (Serge GADOUM, comm pers.).

3. Protocoles de suivi des Odonates

Le suivi a été mené autour des deux mares (Figure 9) aux berges accessibles à pied, créées en 2006 par la Scop Sagne en amont du ruisseau des Pradines. Elles sont toutes les deux alimentées en eau par le ruisseau lors de ses crues d'hiver et de printemps. Elles bénéficient également de quelques suintements de microzones tourbeuses et micro-fuites du canal. Ces milieux ouverts étroits et allongés, de taille moyenne (135 et 32 m²) et de faible profondeur (1 à 1,5 m), s'assèchent habituellement en cours d'été. Leur colonisation par les trèfles d'eau s'effectue assez lentement. Lors de l’été 2008, ces mares ne se sont pas asséchées complètement ce qui a permis un important développement de potamots, en particulier dans la mare la plus profonde.

La méthode d'observation consiste à se rendre sur site à quelques dates très favorables au vol des odonates (chaleur, peu de vent, milieu de journée). Pour les libellules (Anisoptères), très territoriales, il suffit de se poster en rebord de mare et de patienter quelques minutes afin de suivre les quelques mâles dominants et femelles en recherche de site de ponte. Les demoiselles (Zygoptères) sont recherchées principalement dans les touffes d'herbes et rebords de mare. Chaque Odonate est comptabilisé le long d'un trajet unique permettant de donner une estimation minimale du nombre d'individus présents sur ces deux mares.

L'observation des adultes volants a été complétée par la récolte des exuvies. Etant donné la fragilité et la difficulté de détermination des larves, seules les exuvies de libellules facilement identifiables (adultes émergés à proximité) ont été comptabilisées.

Les déterminations des adultes ont été effectuées à l’aide de deux guides (D’AGUILAR et DOMMANGET, 1985 ; DIJKSTRA, 2007).

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4. Protocole de suivi des Orthoptères

Pour connaître les proportions de chaque espèce en fonction des milieux : moliniaies, cariçaies et landes (Figure 9), ce suivi effectué en 2009 a consisté à récolter 50 orthoptères (criquets et sauterelles, hors grillons) dans chaque milieu de façon aléatoire sur une surface de 2 5 m (DEFAUT, 1978 ; COIFFAIT-GOMBAULT et al., 2011). Chaque orthoptère a été identifié in situ ou au laboratoire de l’OPIE (AJHF, 2006-2010). Les adultes récoltés ont été tués puis préparés sur aiguille en déployant deux des quatre ailes. Des guides d'identification ont été employés pour déterminer chacune des espèces (BELLMANN et LUQUET, 1995 ; CORAY et THORENS, 2001 ; VOISIN, 2003).

5. Protocole de suivi des bousiers

Le cortège des coléoptères bousiers recycle des déjections produites par les troupeaux. Le bon état de conservation de l’entomofaune appelle ainsi toute l’attention du pastoraliste, et il apparaît comme un indicateur des plus pertinents pour la gestion des pâturages (LUMARET, 2010). L’échantillonnage des bousiers s’est fait par piégeage avec l’Université de Montpellier (Annexe 13). Les pièges ont été installés dans tous les microfaciès du site. Les pièges consis- tent en une bassine enterrée, recouverte d’une double grille (disposant à la fois de larges et de petites mailles), sur laquelle est disposée une bouse jouant le rôle d’appât. La cuvette est rem- plie à moitié d’eau additionnée d’un mouillant (quelques gouttes de savon liquide).

Les insectes attirés tombent dans la cuvette et sont recueillis, mis en piluliers avec leurs références, puis triés et déterminés en laboratoire (LUMARET, 2010).

III. Résultats : 243 taxa identifiés

Les 10 108 spécimens étudiés se répartissent en 13 ordres : Ephéméroptères, Coléoptères, Diptères, Dermaptères, Hyménoptères, Lépidoptères, Neuroptères, Mécoptères, Odonates, Orthoptères, Plécoptères, Raphidioptères et Trichoptères.

Depuis 2002, le nombre d’espèces d’insectes nouvelles pour la tourbière de la plaine des Rauzes ne cesse de progresser (Figure 10).

Etant donné que l’inventaire s’effectue en privilégiant, chaque année, un nouveau groupe, en Figure 10. Diagramme des espèces fonction des opportunités, cette évolution se poursuivra identifiées à la tourbière de la plaine des probablement. Les 20 nouvelles espèces de bousiers Rauzes en fonction des années. En bleu : déterminées sur le site lors de l’échantillonnage de nombre d’espèces par année ; en rouge : l’automne 2011 illustrent très bien cette tendance. cumul de nouvelles espèces à N + 1.

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1. Evolution des populations de papillons : 8 865 individus (54 espèces)

Les Rhopalocères Tableau 1. Récapitulatif des effectifs de papillons observés de 2003 à 2011 pour 128 relevés Sur un total de 128 relevés (Tableau 1), en fonction des trajets (allers, retours et bilans). Nombre d’individus de papillons on constate une augmentation quantitative des (toutes espèces confondues), par trajet effectifs de papillons, ponctuée de fluctuations Année Bilan total Nombre de relevés saisonnières et/ou annuelles, passant de 429 au cours de l’année papillons en 2003 à 1 941 en 2011. Il y a eu un 2003 429 16 pic de population en 2006 (1 358 ind.) suivi par 2004 682 19 deux autres en 2010 (1 134 ind.) et 2011 (1 941 2005 928 19 ind.). 2006 1 358 17 2007 794 15 Le bilan des espèces de papillons est 2008 623 11 connu (BALITEAU et al, 2012), mais il faudra 2009 902 10 cependant encore attendre quelques années et 2010 1 134 11 de nouvelles données pour pouvoir étudier les 2011 1 941 10 Total 8 791 128 processus impliqués dans les variations spatiales et temporelles d’abondance des rhopalocères à plus long terme (MANIL et al, 2011), comme en témoignent les résultats des suivis de la tourbière des Dauges, en cours d’analyse après quinze années d’étude (CHABROL et DESCHAMPS comm. pers.) Par ailleurs, certaines espèces ne restent pas toute l’année sur le site, leur présence dépend des arrivées successives de migrateurs du sud (LEVEQUE, 2002). Plusieurs passages ont été notés pour trois Rhopalocères : la Belle-dame (Cynthia cardui), la Piéride du chou (Pieris brassicae) et la Piéride du navet (Pieris napi) ainsi que deux Hétérocères diurnes : le Sphinx bourdon (Haemaris tityus) et le Lambda (Autographa gamma).

Tableau 2. Nombre de relevés avec présence (au moins un individu) des 11 espèces de papillons Rhopalocères avec les effectifs les plus importants de 2003 à 2011. Espèce 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Total par espèce STERF 2005-2010 Coenonympha pamphilus 13 17 17 18 14 12 9 10 12 122 2 485 Maniola jurtina 6 8 5 5 6 7 9 8 10 64 3 583 Melanargia galathea 6 7 7 8 8 7 7 4 10 64 1 384 Pieris napi 10 3 8 8 8 7 4 4 4 56 1 426 Polyommatus icarus 8 9 4 4 2 2 6 8 4 47 2 087 Thymelicus lineolus 5 6 5 7 6 3 6 4 5 47 244 Pyronia tithonus 6 6 5 5 5 5 5 5 4 46 1 762 Brenthis ino 6 4 5 5 6 4 6 5 4 45 42 Aphanthopus hyperanthus 5 4 5 5 6 5 7 6 43 427 Maculinea alcon 4 2 5 6 4 3 5 6 7 42 0 Ochlodes venatus 3 2 3 5 7 5 5 4 8 42 505 Total par an 72 68 69 76 72 60 69 58 74 618 13 945

Le comparatif du nombre de relevés (Tableau 2) avec le STERF (MANIL et al., 2011 et E) illustre la relative rareté de l’Azuré des mouillères au niveau national. Les 618 relevés, avec présence d’au moins un individu (pour les 11 espèces de papillons Rhopalocères avec les effectifs des plus importants de 2003 à 2011), de la tourbière de la plaine des Rauzes représentent 4% des données nationales.

Indices de diversité et d'équitabilité

La diversité est un thème central en écologie. La richesse en espèces d’un peuplement est une mesure imprécise de cette diversité car elle ne tient pas compte de l’importance numérique des espèces. L'indice le plus simple dit de « variété spécifique » (ou « richesse

Mémoire M2 Gestion de la Biodiversité 2012 - Université de Toulouse, Lucas Baliteau 18 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune spécifique » PELOZUELO comm. pers.) exprime le nombre d'espèces observées dans un peuplement par unité de surface. Il ne peut être utilisé à des fins comparatives que dans la mesure où il est calculé à partir d'échantillons de « volume » voisin sinon identique. La richesse spécifique n’est comparable d’un échantillon à un autre qu’à la condition que l’un et l’autre aient été obtenus à l’issue d’un même effort d’échantillonnage (même nom- bre de transects, même temps passé sur le terrain dans des conditions similaires…).

Divers indices de diversité ont été proposés (DAGET, 1976 ; MAGURRAN, 1988). L’indice de Simpson I est donné par la formule : I = 1 – (∑ni (ni – 1))/(N (N – 1)) dans laquelle ni est le nombre d’individus de l’espèce de rang i et N = ∑ni est le nombre total d’individus. L’indice de Shannon H’ qui est fondé sur la théorie de l’information est le plus utilisé : H’ = - ∑ pi log2 pi où pi, abondance relative de chaque espèce, est égal à ni / N si on appelle ni l’abondance de l’espèce de rang i et N le nombre total d’exemplaires récoltés. Les logarithmes sont calculés en base 2. L’indice de Shannon est nul lorsqu’il y a une seule espèce et sa valeur maximum est égale à log2 S lorsque toutes les espèces ont la Figure 11. Indices de diversité et d’équitabilité même abondance (S étant le nombre d’espèces). des papillons rhopalocères étudiés à la tourbière de la plaine des Rauzes en fonction des années.

Cependant, de tels indices ne sont pas entièrement satisfaisants car ils ne tiennent pas compte de l'abondance relative de chaque espèce. Afin de pouvoir comparer la diversité de deux peuplements qui renferment des nombres d’espèces différents, on calcule l’équitabilité (ou équirépartition) E qui est égale au rapport entre la diversité réelle H’ et la diversité théorique maximum log2 S : E = H’ / (log2 S). L’équitabilité (RAMADE, 1994) tend vers zéro lorsqu’une espèce domine largement le peuplement et elle est égale à 1 lorsque toutes les espèces ont la même abondance.

Il est parfois difficile ou même impossible de déterminer toutes les espèces. On peut contourner cette difficulté en recherchant le nombre de genres et même le nombre de familles, ce qui est plus facile (DAJOZ, 2008). Les indices de diversité de Shannon et d’équitabilité sont présentés (Figure 11).

Le maintien de l'Azuré des mouillères

7 opérations de suivi : 1 311 imagos comptés Tableau 3. Bilan des captures, recaptures et pourcentages de recaptures de l’Azuré Sur7 années, un total de 1 920 Azurés des mouillères en fonction des années. Source BALITEAU & ISERBYT, 2010 ; AJHF, 2010. des mouillères ont été manipulés, avec 1 221 Année Captures Recaptures % de recaptures captures et 699 recaptures. Entre 2004 et 2007, 2004 97 51 52,5 1 133 M. alcon ont été capturés et 686 recaptu- 2005 443 296 66,8 rés, soit près de 60% de l’effectif global. 2006 469 292 62,2 2007 124 47 37,9 L’opération de CMR réalisée sur l’Azuré Changement de protocole des mouillères a permis de confirmer un effectif 2008 26 7 26,9 2009 30 6 20,0 variant de 26 individus en 2008 à 469 en 2006 2010 32 0 0,0 (Tableau 3).

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Le pourcentage de recaptures varie chaque année. Plus le nombre d’imagos est important (protocole 2004-2007), plus les recaptures sont nombreuses en Aveyron (296 recaptures sur 443 papillons capturés en 2005), près du double comparé à un site belge (MAES et al., 2004).

Afin de comparer les effectifs obtenus sur les deux périodes (Figure 12) avec deux méthodes différentes pour une même popula- tion, nous avons distingué pour la période 2004-2007, dans la prise de notes, ce qui re- lève du seul trajet présenté dans le protocole 2008-2011. Le trajet simplifié défini depuis 2008 permet d’estimer l’effectif total du trajet.

De 2004 à 2007, le nombre de recap- tures a varié de 37,9% (2007) à 66,8% (2005), avec peu de pertes d’échantillonnage Figure 12. Evolution des effectifs de M. alcon pour le (5%). Plus de 50% des papillons recapturés protocole mis en place en 2008. En rouge : femelles ; étaient des mâles. en bleu : mâles ; en vert mâles et femelles.

Estimation de la densité de population

La densité peut être définie comme le nombre d’individus par unité de surface. La den- sité d’individus dans un habitat particulier dépend de la qualité intrinsèque de cet habitat pour l’espèce concernée et des mouvements nets d’individus entre cet habitat et les autres. La densi- té est directement liée à des interactions écologiques locales. De manière générale, les indivi- dus sont plus nombreux là où les ressources sont plus abondantes. La densité locale apporte donc des informations sur les relations entre la population et son environnement, et des chan- gements de densité reflètent des changements de conditions locales (POLLARD, 1977 ; RICLEFS et MILLER, 2005).

Supposons que nous capturions 30 Azurés des mouillères à la tourbière de la plaine des Rauzes, et que nous les marquions. La tourbière contient en fait une population de N Azurés des mouillères. N est le nombre que nous souhaiterions connaître. Après avoir relâché les 30 Azurés des mouillères marqués (M) dans la tourbière, le rapport des individus marqués dans toute la population est de M / N. Supposez qu’après quelques jours nous effectuions une se- conde collecte, par laquelle nous capturons cette fois 60 Azurés parmi lesquels 7 sont marqués. Le nombre de recaptures, que l’on appellera x, dans la seconde capture est en fait le produit de la taille de cet échantillon (n) et de la proportion des individus marqués dans la population (M / N), ou : x = (nM) / N. Tableau 4. Estimation de la taille de la population de l'Azuré Un réarrangement simple de des mouillères (M. alcon) à la tourbière de la plaine des Rauzes l’équation nous donne : N = (nM) / de 2004 à 2007 pour 7 relevés CMR. Source AJHF 2007. x. La taille de la population de Année Captures n Marqués M Total x Estimation N l’Azuré des mouillères dans la tour- 2004 148 97 51 281 bière de la plaine des Rauzes (Ta- bleau 4 et Annexe 14) peut donc être 2005 739 443 296 1106 estimée à : 2006 761 469 292 1222 N = 60(30)/7 = 257. 2007 171 124 47 451 Cette méthode d’estimation de la taille d’une population fait partie d’un groupe de méthodes appelées méthodes de capture-marquage-recapture (CMR) (JOLLY, 1965, 1979 ; SEBER, 1965, 1973 ; OVERTON, 1969 ; CAUGHLEY, 1977 ; CORMACK, 1979, 1981).

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La présence de l’Azuré des mouillères est confirmée par des pontes observées sur l’ensemble de la tourbière de la plaine des Rauzes. En tenant compte des échanges mutuels entre toutes les micro-zones (localités de captures et recaptures), et en prenant en compte certaines formations végétales (buissons), on obtient neuf noyaux principaux reliés à deux noyaux secondaires (Figure 13).

La tendance globale est à la diminution du nombre de noyaux occupés, mais l'Azuré peut s'installer et se développer sur de nouvelles zones où s'épanouissent les gentianes, y compris des zones très pâturées. Les gentianes qui portent les œufs (Figure 14) et les jeunes chenilles sont peu appréciées du bétail (les chenilles plus âgées étant cachées sous la terre, à l’abri du piétinement). Les déplacements de ce papillon sur le site s’étalent de 50 à 525 m, avec 50% des effectifs recapturés à 310 m. Il appa- raît peu de grands déplacements pour 699 des recaptures, cha- que Azuré préférant rester dans un périmètre de 200 à 800 m. L’estimation du nombre de femelles de M. alcon sur les placettes d’étude est faussée car elles ont été observées (Tableau 5) sur l'ensemble du site alors que le nombre d'œufs est comptabilisé sur des placettes très petites.

Tableau 5. Bilan des comptages d’œufs et estimations. Figure 13. Noyaux principaux (A à K) 2005 2006 2007 et noyaux secondaires (I et Z) occupés par M. alcon (Recaptures 2003-2008). Œufs M. alcon 1 480 909 151 Source AJHF 2010. Adultes M. alcon observés 443 470 125 Nombre d'œufs par adulte observé 3,34 1,93 1,21 Nombre de femelles sur placettes d'étude* 37 23 4

Si l'on multiplie le nombre de placettes pour avoir une idée de la réalité sur l'ensemble du site, par exemple en considérant qu'il y a 50 fois le nombre compté réellement, on obtient 74 000 œufs et 1 850 imagos supposés pour 2005 (Tableau 6). Figure 14. Œufs de M. alcon On peut quantifier le nombre d'individus à partir du sur une gentiane pneumonanthe. nombre d'œufs (Tableau 6). En laboratoire, une femelle de M. alcon peut pondre entre 50 et 130 œufs (LHONORE, 1998). En tenant compte de la prédation (50% des imagos présentant des traces sur leurs ailes), on peut partir du principe qu'une femelle de M. alcon pondra 40 œufs sur sa vie, nous obtenons :

Tableau 6. Evaluation des nombres d’œufs et d’adultes de M. alcon. d’imagos de M. alcon sur les placettes d’étude. Ceci permet d'évaluer 2005 2006 2007 l'efficacité de la technique de capture Nombre supposé d'œufs sur le site** 74 000 45 450 7 550 en comparant 443 avec 1 850 individus supposés. Nous pouvons Nombre supposé d'adultes sur le site* 1 850 1 136 188 alors dire qu'en 2005 un quart des * en comptant 40 œufs par femelle ; papillons a été capturé, et la moitié en ** en comptant 50 fois les placettes étudiées 2006.

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La méthode de comptage des œufs offre des résultats plus théoriques que les opérations de capture-marquage-recapture qui, elles, ont l'avantage de constituer une vision plus concrète auprès des acteurs locaux, notamment du gestionnaire et des financeurs.

Répartition et abondance des pontes : 296 œufs

En trois années d'étude (2005-2007), sur 224 carrés de 1 m2, 119 étaient occupés par 1 à 19 pieds de gentianes. 70 carrés ont été occupés sur une seule année, 39 sur deux années et seu- lement 10 sur trois années. Le nombre d’œufs par pied de gentiane utilisé pour la ponte varie beaucoup en fonction des années (Tableau 7).

Tableau 7. Comparatif du comptage des œufs de Maculinea alcon sur les pieds de gentianes (hors tiges et feuilles) en Aveyron d’après les travaux de BALITEAU 2011. Site étudié Nombre de gentianes Nombre d’œufs Moyenne d’œufs par gentiane Tourbière des Rauzes, 2005 110 1 140 10,4 Tourbière des Rauzes, 2006 101 300 2,9 Tourbière des Rauzes, 2007 66 49 0,7 Tourbière des Rauzes, 2010 12 4 0,3 Tourbière des Rauzes, 2011 7 7 1,0 Bilan des Rauzes sur 5 suivis 3,6

Pour la période 2010-2011, les parcelles d’étude ont été suivies. Le bilan ne sera effec- tué qu’à partir de l’automne 2012.

Les œufs peuvent être pondus isolés sur un pied de gentiane, ou rassemblés par lot, en particulier lorsque les pieds de gentiane sont très fleuris, ce qui n’est pas toujours le cas des parcelles suivies (Tableau 8). En effet, le choix des placettes s’est effectué sans recul par rap- port à l’évolution locale des pieds de gentiane sur le long terme). Pour cinq suivis, 1 500 œufs ont été répertoriés parmi 296 tiges de gentiane. 53% de ces œufs étaient localisés sur les tiges de 11 à 20 cm de hauteur.

Tableau 8. Bilan des comptages d'œufs pondus sur fleurs de gentiane (hors tiges et feuilles) en fonction des années et des tailles de tiges. Source AJHF et OPIE 2011. Taille des tiges 4 à 10 cm 11 à 20 cm 21 à 30 cm 31 à 40 cm 41 à 50 cm 51 à 60 cm Totaux

Année Tiges Œufs nombre d'œufs d'œufs nombre d'œufs nombre d'œufs nombre d'œufs nombre d'œufs nombre d'œufs nombre nombre de tiges de nombre tiges de nombre tiges de nombre tiges de nombre tiges de nombre tiges de nombre

2005 48 18 280 46 656 40 0 2 156 4 0 0 1 140 110 2006 6 19 64 36 138 30 0 4 92 12 0 0 300 101 2007 0 11 0 17 6 19 2 3 19 10 22 6 49 66 2010 0 1 4 4 0 5 0 0 0 2 0 0 4 12 2011 0 1 0 1 0 4 0 0 7 1 0 0 7 7 Total 54 50 348 104 800 98 2 9 274 29 22 6 1 500 296

Mémoire M2 Gestion de la Biodiversité 2012 - Université de Toulouse, Lucas Baliteau 22 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune Tableau 9. Bilan des Fourmis et 2. Hyménoptères : Bourdons identifiés à la tourbière de la plaine des Rauzes. Source AJHF La tourbière de la plaine des Rauzes héberge au moins Famille Nom latin des taxons Formicinae Formica candida 58 espèces de tenthrèdes (Annexe 15), soit trois fois plus Formica fusca d’espèces que la tourbière du col de Poulzinières sur la com- Formica pratensis Lasius flavus mune de Castelnau-Pégayrols (27 espèces), et encore plus que Lasius niger la station de pompage de Saint-Léons où 18 espèces ont été Leptothorax acervorum inventoriées (CHEVIN et BALITEAU, 2008). Myrmica ruginodis Myrmica scabrinodis Parmi les 8 espèces de fourmis de la sous-famille des Apidae Bombus confusus Formicinae (Tableau 9), deux Myrmica sont répertoriées sur Bombus cryptarum Bombus hypnorum les abords du ruisseau des Pradines : Myrima scabrinodis et M. Bombus lucorum ruginodis. L’étude des bourdons (Apidae) a permis d’identifier Bombus pascuorum Bombus pomorum 8 espèces (Tableau 9), soit un quart de la diversité départe- Bombus pratorum mentale qui compte 32 espèces (DELMAS, 1976 ; RASMONT, Bombus ruderarius 1988). Bombus sylvarum Bombus terrestris terrestris Afin de connaître la proportion d'utilisation des bouses entre les deux Myrmica, un à cinq nids ont été échantillonnés, en fonction de l'abondance et de la consistance favorable des bouses, sur les zones de ponte de M. alcon, de part et d'autre du ruisseau des Pradines. Sur 47 nids de Myrmica, il y en avait 41 de M. scabrinodis (soit 87%). Cette proportion persiste pour les nids en terre (20/2, 83%).

3. Odonates

Sur le site, 14 espèces ont été observées, dont 11 espèces (Tableau 10) effectuent leur cycle de développement dans les mares (7 libellules et 4 demoiselles).

Tableau 10. Bilan des adultes d'Odonates (en vol actif autour des mares) et mues (vides et sèches), lors des suivis de 2008. Source AJHF 2008. Sous- Nom latin des taxons Nom commun Imagos (vol actif) Mues (vides et sèches) ordre Mare 1 Mare 2 Total Mare 1 Mare 2 Total Zygoptères Coenagrion puella Agrion jouvencelle 30 38 68 Ischnura pumilio Agrion nain 2 2 Ischnura elegans Agrion élégant 2 2 Pyrrhosoma nymphula Petite nymphe au corps de feu 8 4 12 Anisoptère Aeshna cyanea Aeshne bleue 5 5 6 4 10 s Anax imperator Anax empereur 2 2 2 2 Orthetrum coerulescens Orthétrum bleuissant 6 6 Orthetrum brunneum Orthétrum brun 1 1 Libellula depressa Libellule déprimée 2 10 12 7 15 22 Sympetrum sp. Sympétrum sp. 16 21 37 42 39 81 Sympetrum striolatum Sympétrum strié 1 4 6 Totaux 62 90 162 55 60 115

L'étude a permis de compter 162 adultes volant au-dessus des deux mares, un peu plus sur la mare la plus grande (90 individus) que sur la plus petite (62 individus). Notons pour les deux mares : 84 Demoiselles et 68 Libellules, l'abondance de l'Agrion jouvencelle (Coenagrion puella) avec 68 individus, 12 individus de Petites Nymphes au Corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) et beaucoup de Sympétrums : 43 individus observés. Sur une saison, pour onze relevés, dont trois relevés reportés suite à de mauvaises conditions météorologiques (pluie ou/et vent), ont été collectées 115 exuvies de 4 espèces qui sont donc liées directement à ces mares pour effectuer leur cycle de développement (Tableau 10).

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4. Orthoptères

L’échantillonnage aléatoire de 600 Orthoptères effectué en 2009 sur l'ensemble de la tourbière de la plaine des Rauzes (Tableau 11) indique que le Criquet des pâtures (Chorthippus parallelus) domine (78 individus) devant le Criquet marginé (Chorthippus albomarginatus) (44 ind.), suivi par le Conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus), aussi abondant que la Decticelle bariolée (Metrioptera roesali) (36 ind. pour chaque espèce). Ces quatre espèces sont suivies de très près par le Criquet mélodieux (Chorthippus biguttulus) et l’Oedipode d’automne (Aiolopus strepens) (avec 30 ind. pour chaque espèce) et le Sténobothre (Stenobothrus cotticus) (24 ind.). Dans les landes, le Criquet marginé abonde (20 ind.), alors que dans les moliniaies, ce sont les populations du Criquet des pâtures (Chorthippus parallelus) (40 ind.). Dans les cariçaies, le Sténobothre et la Decticelle bariolée sont assez abondants (16 ind.), suivis des Criquets mélodieux et des pâtures (12 ind.). Par ailleurs, la tourbière de la plaine des Rauzes est identifiée comme couloir migratoire emprunté par les Caloptènes italiens (Calliptamus italicus) observés volant du sud au nord par passages successifs (BALITEAU, 2005).

Tableau 11. Nombre d'Orthoptères observés en fonction des milieux de la tourbière de la plaine des Rauzes. Nom latin Nom commun Inventaire aléatoire Landes Moliniaies Cariçaies Total Aiolopus strepens Oedipode d’automne 6 10 10 12 38 Chorthippus albomarginatus Criquet marginé 10 20 10 12 52 Chorthippus biguttulus Criquet mélodieux 8 10 36 54 Chorthippus montanus Criquet palustre 4 24 28 Chorthippus parallelus Criquet des pâtures 16 10 40 36 102 Chorthippus vagans Criquets des pins 2 10 12 Chrysochraon dispar Criquet des clairières 4 4 Euchorthippus declivus Criquet opportuniste 2 10 12 Omecestus viridulus Criquet verdelet 4 10 12 26 Sterchorthrus (cotticus) Sténobothre 8 56 48 Stenobothrus festivus Sténobothre fauve-queue 7 10 17 Stethophyma grossum Criquet ensanglanté 2 12 14 Caliptamus italicus Caloptène d’Italie 2 2 Conocephalus fuscus Conocéphale bigarré 8 10 10 24 52 Methoptera brachyptera Decticèle des bruyères 2 12 14 Tettigonia viridissima Grande sauterelle verte 8 10 10 12 40 Ephippiger ephippiger Ephippigère des vignes 2 10 12 Metrioptera roeseli Decticèle bariolée 8 48 56 Tetrix sp. Tétrix 2 14 12 Gryllus campestris* Grillon champêtre - - - - - Totaux 100 100 100 300600 *non compté sur le site, présent partout. Tableau 12. Bilan des bousiers identifiés à 5. Bousiers la tourbière de la plaine des Rauzes. Source

Sous-ordre Nom latin des taxons Au total, 1 148 bousiers appartenant à 20 es- Geotrupidae Anoplotrupes stercorosus pèces ont été échantillonnés : 3 espèces de Geotrupi- Geotrupes stercorarius Geotrupes spiniger dae, 12 espèces d’Aphodiidae et 5 espèces de Scara- Aphodiidae Aphodius (Coprimorphus) scrutator baeidae (Tableau 12). Aphodius (Otophorus) fossor Aphodius (Otophorus) haemorrhoidalis L’espèce dominante pour l’ensemble du site Aphodius (Colobopterus) erraticus géré est Aphodius scrutator (208 ind.), suivie Aphodius (Acrossus) rufipes d’Onthophagus similis (106 ind.), Onthophagus. Aphodius (Acrossus) depressus Aphodius (Volinus) equestris fracticornis (93 ind.) et Aphodius rufus (89 ind.). Les Aphodius (s.str.) fimetarius 3 espèces de Geotrupidae représentent 6% du total Aphodius (Sigorus) porcus Aphodius (Bodilus) rufus des captures. La Tourbière de la plaine des Rauzes Aphodius sticticus abrite une communauté de coléoptères coprophages Aphodius (Agrilinus) borealis Scarabaeidae Onthophagus taurus bien structurée, sans absence notable d’espèces ca- Onthophagus vacca ractéristiques (KADIRI et al., 2011). Onthophagus fracticornis Onthophagus similis Euoniticellus fulvus

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IV. Discussion

1. Les relevés de papillons

Populations de papillons

Entre 2003 et 2011, 54 espèces de Rhopalocères (Annexe 11) dont Maculinea alcon ont été inventoriées par ces suivis (BALITEAU et al., 2012). A la tourbière des Dauges (560 m), et dans le Limousin, 48 espèces ont été identifiées (MAURIN et al., 1996) et seulement 44 espèces sur plusieurs tourbières (et milieux annexes) du plateau de Montselgues (1 000 m) en Ardèche (ROZIER, 2006). Il faut compter de 27 à 37 espèces par an (Annexe 16) sur la tourbière de la plaine des Rauzes, alors qu’en Croatie, 23 espèces sont inventoriées avec Azuré (MIHOCI et al., 2007). La diversité des papillons reste stable avec 16 Rhopalocères et 1 Hétérocère (*) communs à neuf années d’études (Annexe 17) : l’Hespérie du Dactyle (Thymelicus lineolus), l’Hespérie de la Houque (Thymelicus sylvestris), la Sylvaine (Ochlodes venatus), l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon), l’Azuré de la Bugrane (Polyommatus icarus), le Gazé (Aporia crataegi), la Piéride du chou (Pieris brassicae), la Piéride du navet (Pieris napi), la Piéride de la rave (Pieris rapae), le Nacré de la Sanguisorbe (Brenthis ino), l’Amaryllis (Pyronia tithonus), le Fadet (Coenonympha pamphilus), le Myrtil (Maniola jurtina), le Demi-deuil (Melanargia galathea), le Tristan (Aphanthopus hyperanthus), la Mélitée noirâtre (Melitaea diaminea) et le Lambda* (Autographa gamma). Sur seulement huit années, trois autres Rhopalocères et un Hétérocère (*) ont été observés : le Cuivré commun (Lycaena phlaeas), le Cuivré fuligineux (Heodes tityrus), le Souci (Colias crocea) et l’Ecaille roussette* (Dicrasia sannio).

Les effectifs varient beaucoup en fonction des années, car les quatre stades de développement (œuf, chenille, chrysalide et imago) sont affectés par le climat et la gestion conservatoire, de façon très variable et difficilement mesurable. Certains facteurs de précision (la prédation notamment par les oiseaux et les araignées) sont difficilement mesurables pour l’évaluation de l’ensemble des données (LANGLOIS et GILG, 2007). La météorologie ne permet pas toujours d’effectuer les relevés prévus, les reportant à plusieurs jours, ce qui correspond parfois à la fin des pics de vol de certaines espèces. En période de fluctuation de la majorité des espèces, la taille des papillons influe aussi sur le choix des observations (MANIL et al., 2008). En un minimum de temps, les grandes espèces (Demi-deuil) sont privilégiées au détriment parfois des petites (Hespéries et Lycènes). Il reste particulièrement difficile de noter, en marchant, tous les papillons qui volent au même moment sur le même lieu, surtout lorsqu’il s’agit de véritables « nuages de papillons » : 192 papillons comptés pour le suivi aller-retour du 15 juillet 2005, ou 368 individus de Tristan (A. hyperanthus) le 31 juin 2011. Il y a donc bien une part de sous-estimation du nombre de papillons réellement présents.

Les Poacées pouvant croître en abondance sur le site sans être fauchées jusqu’à leur fructification, les effectifs des populations de la famille des Satyridae (dont les chenilles consomment les Poacées) sont en très nette augmentation. Le Fadet (Coenonympha pamphilus) arrive en 2005 à un total quatre fois supérieur à celui de 2003, en associant au moins deux générations annuelles. Chez le Demi-Deuil (Melanargia galathea), l’effectif compté a été multiplié par plus de sept pour la même période. Ces espèces sont réputées communes au niveau national (LANGLOIS et GILG, 2007 et D). Sept autres espèces (A. hyperanthus, P. tithonus, T. lineolus, B. ino, T. sylvestris, M. alcon et M. jurtina) connaissent de légères, voire d’assez importantes augmentations mais pour des effectifs bien moins importants.

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Les espèces qui n’effectuent pas leur cycle de développement dans les formations végétales traversées lors du transect n’ont été observées qu’une seule année. Il s’agit là d’espèces non inféodées aux milieux spécifiques de la tourbière, mais à ses abords. Ce sont : la Lucine (Haemaris lucina), l’Azuré des anthyllides (Cyaniris semiargus), la Thécla de la ronce (Callophrys rubi), la Mélitée des centaurées (Cinclidia phoebe), le Moyen nacré (Fabriciana adippe), le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), la Thécla du chêne (Quercusia quercus), la Grande tortue (Nymphalis polychloros) et la Goutte de sang (Tyria jacobae).

Azuré des mouillères

L’étude par CMR a permis de mieux connaître la biologie, l’écologie et les fluctuations de l’Azuré des mouillères (Figure 15). L’ensemble des données reste à la disposition des scientifiques dans le cadre de publications.

La durée de vie des imagos est de 8 jours maximum. Les imagos volant du 7 juillet au 29 août, mais majoritairement du 14 juillet au 14 août (deux pics de vol). Si l'effectif global d'Azuré des mouillères reste important, les prospections donnent un sex-ratio déséquilibré de 62 ♂♂ / 38 ♀♀ (données 2003-2011).

L’utilisation de la plante-hôte varie beaucoup. Certains pieds de gentianes sont par- ticulièrement attractifs pour la ponte. En 2005 et 2006 ceci a pu être mesuré dans les parcelles d'échantillonnage. En 2007, il y a bien eu des gentianes couvertes abondamment d'œufs d'Azuré, mais elles étaient situées hors des par- celles d'échantillonnage. En 2010 et 2011, le nombre d’œufs sur les fleurs et boutons de gen- tiane a clairement diminué sur les zones échan- tillonnées (seulement 4 et 7 œufs observés) en Figure 15. Bilan des noyaux occupés par les imagos lien direct avec le peu de tiges qui y étaient pré- de M. alcon (2003-2008). sentes (12 et 7). Source ISERBYT & BALITEAU 2010.

Les paramètres clés pour le fonctionnement d'une dynamique favorable à la population d'Azuré des mouillères sont : 1. la présence du micro-habitat optimal, 2. la présence d’un site avec une surface importante, 3. la possibilité de connexions à l’échelle du paysage permettant une dynamique durable de type méta-population (OPIE/DUPONT, 2011).

Pontes diffuses de l’Azuré des mouillères

Le nombre de pieds de gentiane sur les parcelles étudiées reste important pour chaque année d'étude, même s’il varie (de 134 à 226). Le nombre d'œufs d'Azuré est inférieur en 2007 par rapport à 2005 et 2006 mais leur disposition sur l'ensemble du site est très différente : la pluie régulière du printemps et de l'été a favorisé, dans les secteurs humides et notamment ceux échantillonnés, le développement de graminées et autres herbacées qui ont étouffé la croissance de nombreuses gentianes.

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Par contre, les secteurs situés en périphérie des zones humides, plutôt secs habituelle- ment, peuvent voir le bourgeonnement de certains pieds de gentiane s'épanouissant abondam- ment avant épuisement probable (LHONORE, 1998), notamment le secteur nord-ouest du ruis- seau des Pradines. Les femelles d'Azuré des mouillères effectuent leur ponte de façon plus hétérogène, hors des sept parcelles prédéfinies pour leur historique (zones refuges avant gestion conserva- toire). Les 100 micro-zones qui ont été répertoriées par GPS montrent bien cette dispersion dif- ficile à mesurer et suivre chaque année.

Il existe des fluctuations de population au sein d'une même zone d'une année sur l'autre. Cela est souvent lié au mode de gestion des zones subissant la pâture et la fauche ou pas et donc induisant la présence ou l'absence de gentiane ainsi que des plantes de nourrissage. Par exemple, l'absence de fauche entraîne une prolifération des graminées qui étouffent la gentiane (2009). Le nombre de boutons floraux s'en voit réduit et le site est moins accueillant pour l'Azuré qui a plus de difficultés à prendre son envol. Pratiquée en juin, la fauche peut aussi s'avérer néfaste pour M. alcon dans la mesure où elle détruit une partie des œufs.

Une estimation théorique des effectifs d'Azuré peut être effectuée à partir du nombre d'œufs comptabilisés. En comparant les œufs comptés sur 3 ans avec le même protocole, on observe un déclin, sur les parcelles d'étude. D'ailleurs, le nombre de papillons marqués suit la même tendance.

En 2005, alors que l’on compte 1 134 œufs pour 110 pieds de Gentiane en Aveyron (tourbière de la plaine des Rauzes). Dans la Sarthe (Vallée des Cartes), le nombre d’œufs est 13 fois plus important pour autant de pieds alors qu’en Pologne il y a un peu moins d’œufs par gentiane, par rapport à l’Aveyron (KUER et FARTMANN, 2005 ; NOWICKI, 2005 ; THOMAS et al., 2000). Ceci confirme la spécificité du genre Maculinea en fonction de l’aire géographique occupée (BACHELARD et FOURNIER, 2008).

2. Hyménoptères

Quelques données sur l'écologie des fourmis Myrmica

Il y a des fourmis dans les bouses, sur l'ensemble de la tourbière concernée par deux types de pâturages : quatre vaches de race Highland présentes toute l'année et quarante vaches Aubrac laissées durant deux semaines l'été. Chaque bouse favorable (texture fibreuse, légèrement humide, en galette) est colonisée par une seule colonie de fourmi. La distance entre deux colonies installées dans des bouses est très variable. Chez les Myrmica, trois colonies en bouses étaient espacées de 1 et 2 mètres. Myrmica scabrinodis et M. ruginodis sont largement répandues et assez communes. Leurs macro et micro-habitats, sur la tourbière des Rauzes, sont localisés à la base des herbes. En mai, les petits solariums en terre granuleuse (dôme de 4 cm sur 3 cm) sont visibles, ponctuellement (FORGEOT, 2007), juste avant que la strate herbacée ne les recouvre. L'échantillonnage d'individus sexués est possible lors des journées orageuses, mais ne permet pas de connaître la localisation précise des fourmilières. En hiver, les Myrmica peuvent hiberner dans le sol, y compris dans des bulles d'air formées lors d'inondations (LHONORE, 1998). Fin mars 2007, en observant le développement des scarabées bousiers, plusieurs bouses retournées ont permis d'observer des nids de fourmis. L'échantillonnage et la cartographie des nids de Myrmica sur le site ont permis d'en déduire certaines exigences de milieu (GRILL et al., 2007), notamment en terme d'humidité et d'ensoleillement : bouses de plusieurs semaines à quelques mois, non saturées en eau, de consistance compacte à fibreuse, c’est-à-dire avec une croûte sèche en surface et colonisées seulement dans leur partie basse par des vers de terre.

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Les autres hyménoptères

A la tourbière de la plaine des Rauzes, la gentiane pneumonanthe, plante-hôte de l’Azuré des mouillères, est une fleur régulièrement visitée par ce groupe d’insectes. Il serait intéressant d’en suivre l’efficacité de pollinisation. En Europe, l’étude des bourdons a permis de montrer leurs liaisons incontournables avec les abords des tourbières, notamment les landes où ils trouvent de nombreuses bruyères et callunes à butiner, mais également avec les sous- bois, lisières et clairières qui accueillent diverses herbacées aux floraisons échelonnées (GE- RARD et al., 2008). L’isolement des populations de bourdons peut conduire à une consanguinité suivie d’un déclin des espèces.

3. Les Odonates

La tourbière de la plaine des Rauzes est caractérisée par une nette dominance des Sympétrums (81 exuvies), beaucoup de Libellules déprimées (22 exuvies) et la Petite Nymphe au Corps de feu (Pyrrhosoma nymphula), très probablement en lien avec les zones humides de proximité, ainsi que l'absence d’espèces patrimoniales associées exclusivement aux mares. Par ailleurs, les Sympétrums profitent probablement du couloir migratoire, orienté sud- nord, pour s'installer sur les mares. L’Agrion de Mercure (C. mercuriale) a été suivi ponctuellement par la Société Odonatologique de France (GUILLEMET comm. pers.). En 2010 et 2011 les opérations de Capture-Marquage-Recapture (arrêté préfectoral n°2010-04) ont permis de déterminer une partie des zones qu’il préfère utiliser pour voler et effectuer son cycle de développement. Les zones privilégiées se trouvent entre les zones de sphaignes et le ruisseau des Pradines, sur les zones de ruisselets temporaires ainsi que parmi les joncs.

4. Les Orthoptères

Les cariçaies accueillent trois fois plus d'Orthoptères que les landes et moliniaies. Six espèces sont communes aux trois milieux : l'Oedipode d'automne (Aiolopus strepens), le Criquet marginé, le Criquet des pâtures, le Conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus), la Grande Sauterelle verte (Tettigonia viridissima) et le Grillon champêtre (Gryllus campestris) (ces deux dernières espèces sont communes partout sur le site, le Grillon proliférant entre zones humides et zones sèches, la Grande Sauterelle verte préférant plutôt l'abri des cariçaies et les buissons).

Le Criquet verdelet (Omocestus viridulus) est seulement commun aux moliniaies et cariçaies. Il n'a pas été observé dans les landes. La diversité de milieux permet la diversité orthoptérique. Les cariçaies sont les plus riches avec six espèces spécifiques : Chorthippus montanus, Stethophygma grossum, Menoptera brachyptera, Metrioptera roeselii et un Tetrigidae. Les Landes hébergent trois espèces propres à cet habitat : Chorthippus vagans, Stenobothrus festivus et Ephipigger ephippiger. Dans les Moliniaies, une seule espèce spécifique a été inventoriée : Euchorthippus dectivus.

L’inventaire annuel entrepris sur trois milieux gagnerait probablement à être complété par le suivi de la faune orthoptérique associée aux arbustes et arbres des abords de la tourbière de la plaine des Rauzes, ainsi que du bois de saules et des aulnes du ruisseau des Pradines.

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5. Les bousiers

La communauté des coléoptères coprophages (Figure 16) est bien structurée, sans absence notable d’espèces caractéristiques. Les espèces se répartissent très finement dans la trame paysagère, en fonction des microfasciès (KADIRI et al., 2011).

La prairie humide fauchée (16 espèces) et la zone la plus humide à molinies (17 espè- ces) sont les plus riches ; le sous-bois (13 espèces) et la lande (13 espèces) étant les moins ri- ches. Le faible nombre d’espèces dans le faciès « lande » s’explique par la faible représentati- vité de ce milieu dans le site. Cependant on peut penser qu’un tel faciès pourrait être plus riche, ce faciès étant très largement représenté dans une parcelle adjacente mitoyenne pâturée mais non échantillonnée car ne faisant pas partie de l’Espace Naturel Sensible.

L’espèce dominante pour l’ensemble du site géré est Aphodius scrutator (30%), suivie d’Onthophagus similis (15%), O. fracticornis (13%) et Aphodius rufus (11%). Les trois espè- ces de Geotrupidae représentent ensemble 6% du total des captures (Annexe 18).

L’étude proposée en 2012 permettra de compléter les données existantes.

Figure 16. Quelques Bousiers de la tourbière de la plaine des Rauzes. Dessins aquarellés Lucas BALITEAU.

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C Les insectes et la gestion conservatoire de la tourbière de la plaine des Rauzes

I. Les moyens de protection du milieu naturel

Les spécialisations régionales tendent à une homogénéisation (les territoires viticoles, les territoires maïsicoles, les grandes plaines à blé…), et à une perte de la mosaïque paysagère qui existait anciennement, lorsque chaque agriculteur faisait sur son exploitation un peu d’élevage, un peu de grande culture, un peu de culture vivrière… Les activités du monde agri- cole ne cessent de se diversifier tant par les pratiques que dans l'évolution des techniques em- ployées. Aussi, le Conseil Général de l'Aveyron développe progressivement une politique en faveur d’un environnement de qualité.

En 1992, c’est un incident qui fait accélérer la mise en œuvre d’une mesure de protec- tion de la tourbière de la plaine des Rauzes. Le drainage d’une partie de la zone tourbeuse dé- clenche la colère de scientifiques et de militants écologistes. Le Conseil Général de l’Aveyron, soucieux de la préservation de son patrimoine naturel, décide alors de se porter acquéreur du site pour en assurer sa protection. En 1996, le Conseil Général, en tant que propriétaire d’une grande partie du site (12,7 ha), a besoin alors d’établir les règles de gestion favorables à la conservation du patrimoine naturel. Trois plans de gestion conservatoire se sont succédé de 1996 à 2012 (ENMP, 1997 ; ADASEA, 2012).

1. Historique de la gestion conservatoire

La démarche « plan de gestion » (ADASEA, 2012) est relativement structurée, elle per- met, après avoir compilé les caractéristiques du site, de procéder à une analyse qui tient compte à la fois de ses potentialités physiques, biologiques et humaines. Les gestionnaires du site disposent ainsi d’un document qui est complété et enrichi au fur et à mesure de la mise en œuvre de la gestion de ce site. La réalisation de ce travail a néces- sité plusieurs étapes : compilation de la documentation existante, expertises de terrain, entre- tien avec les principaux usagers.

Période Gestion agricole Actions d’étude et de conservation Avant 2003 Fauche (2 parcelles) Inventaires floristiques (AMBA) et pâturage sur tout le site Etude des papillons (OPIE) (sans contrainte ni de date, Découverte de l’Azuré des mouillères ni de chargement UGB) 2004-2007 Fauche très limitée (1 parcelle) Cartographie de la Gentiane pneumonanthe et pâturage toute l’année Creusement de deux mares (Scop Sagne) (4 Highland Cattle : 0,36 UGB) Etude CMR de l’Azuré des mouillères Etude des populations de papillons 2007-2012 Fauche limitée, à mi-fruit Suivis naturalistes (floristiques, fongiques, (2 parcelles, bandes enherbées) vertébrés) et pâturage toute l’année Etude pallinologique (Université le Mirail) (4 Highland Cattle UGB: 0,36) Suivis entomologiques associé à un troupeau (papillons, CMR de l’Azuré des mouillères, (UGB 0 à 0,58) inventaires des Odonates, Orthoptères, Arachnides, Bousiers…) Découverte du Lycopode inondé (ADASEA) Après 2012 Prise en compte du bassin versant Traitement du déficit pluviométrique ?

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2. Recommandations de gestion

Dans le cadre du plan de gestion 2012, les mesures suivantes sont affirmées et appli- quées par le gestionnaire : La pratique du feu pastoral est formellement interdite sur la totalité du site. Les amendements calciques et les engrais sont interdits sur la totalité du site. La fauche est une pratique à maintenir. Le déséquilibre de pâturage (surpâturage à certains endroits, sous pâturage ou abandon à d’autres) doit être enrayé par une méthode appropriée. Le chargement moyen doit être de l’ordre de 0,5 UGB. La venue d’un troupeau sup- plémentaire doit être encadrée et les prérogatives citées dans le plan de gestion respectées (ro- tations, mise en défens, gestion de la prophylaxie, périodes d’entrée et de sortie…).

3. Contexte humain agricole

Il est toujours difficile d’instaurer un plan de gestion qui puisse correspondre à toutes les composantes environnementales du milieu considéré. L’objectif est de travailler en faveur, non pas de telle ou telle espèce, mais en direction de « l’habitat zone humide » susceptible de recevoir une très grande quantité d’espèces. Actuellement, la gestion par le pâturage et la fau- che semble être la combinaison la plus appropriée (Figure 17 et Annexe 11). Le gestionnaire a très vite constaté que le principal écueil réside dans la définition de mesures de gestion susceptibles de pouvoir bénéficier à la faune, à la flore et aux différents col- laborateurs (celui qui fait pâturer et celui qui récolte le foin). Si l’altitude permet d’espérer des retards de fauche suffisants pour que la majorité des oiseaux nidicoles aient terminé l’élevage de leurs jeunes, il n’en est pas de même pour les pontes d’Azuré des mouillères qui sont tribu- taires de la croissance de la Gentiane pneumonanthe. Une gestion globale du site, en revanche, demande un pâturage précoce permettant de faire manger une herbe la moins dure possible et de ne pas avoir trop à « forcer » les bêtes pour leur faire pâturer les plages de Molinie.

Le pâturage

Afin d’avoir une action significative sur la fermeture du milieu, il faut pouvoir concentrer le pâturage sur les zones les plus délaissées par le troupeau résident mais aussi éviter tout piétinement sur les zones les plus fragiles. En outre, dans le cas de l’adjonction d’un troupeau supplémen- taire, il est nécessaire d’éviter tout contact entre les deux troupeaux, d’une part pour se préserver d’inévitables conflits entre les bêtes et d'autre part pour ne pas risquer de croisement inopportun entre les va- ches Highland Cattle et un des taureaux de race bouchère.

Un pâturage précoce peut permettre une meilleure Légende : consommation de la Molinie et des Joncs. Les bêtes, en effet, consomment plus facilement les jeunes pousses avant l’ « aoûtement ». Cependant, il faut rentrer suffi- samment de fourrage pour nourrir les bêtes en hiver (le déprimage précoce à 800 m d’altitude risque de grever très sérieusement les stocks de fourrage). Figure 17. Modes de gestion sur le site. Source Plan de gestion 2012 ADASEA. Aujourd’hui encore, se pose la question d’un pâtu- rage précoce ou d’un pâturage tardif. Le premier serait assurément mieux accepté par les bêtes mais pourrait hypothéquer la récolte de fourrage sec destiné à nourrir les bêtes en hiver.

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Un chargement lourd oblige à des rotations rapides et permet de parquer le troupeau permanent le moins longtemps possible.

La fauche

Actuellement, une fauche mécanique est réalisée à mi-fruit, c’est-à-dire que l’exploitant qui réalise les travaux de fenaison partage la récolte avec le gestionnaire de la tourbière. Depuis 2008, le gestionnaire assure la fauche de la prairie humide aval et la fauche de la prairie humide amont. Le fourrage est stocké chez l’agriculteur qui réalise la fauche et le vacher s’y rend régulièrement en hiver pour aller chercher le foin nécessaire pour nourrir les bêtes. Il ne faut pas oublier que nous sommes ici en zone de montagne à plus de 800 mètres d’altitude et que les secondes coupes n’existent pas (du moins en système extensif).

Enclos, exclos et rotations pastorales

Le gestionnaire peut implanter des exclos de pâture pour protéger les zones les plus sensibles au piétinement. La venue d’un troupeau supplémentaire permet de répondre correctement à l’offre fourragère et laisse suffisamment de ressources pour le troupeau résident. La station à Molinie peut être plus pâturée encore (stationnement des bêtes sur la partie amont). En prenant soin, bien entendu, de ne pas autoriser l’accès aux bêtes sur la parcelle fauchée.

L’implantation d’une clôture de refend le long du ruisseau des Pradines serait bienvenue car elle induirait une séparation qui faciliterait très certainement la gestion du site et les rotations pastorales.

4. Evolution naturelle de la tourbière

La dynamique naturelle de comblement et d’assèchement des sites tourbeux passe no- tamment par le développement des Molinies au détriment des formations végétales antérieures. Pour limiter l'enfrichement, les activités de fauche et de pâturage doivent être maintenues afin d'éviter des actions de débroussaillement plus onéreuses. En l’absence d'intervention humaine sur la gestion du site, la Plaine des Rauzes évoluerait vers la formation de broussailles et bois (aulnaie-saulaie) dominant la partie centrale, et de bois de hêtres sur les zones périphériques, plus sèches. Sa richesse en habitats naturels serait réduite (LECOMTE et LE NEVEU, 1990) : mo- liniaie dégradée en zone centrale, prairie à reine des prés et hautes herbes colonisées par des arbustes et localement par des phragmites, landes et fourrés de recolonisation en prunelliers (Prunus spinosa) sur les zones marginales plus sèches.

En situation de « conservation », il est souhaité le blocage de cette dynamique ou, du moins, son ralentissement sur le long terme. Différentes expériences de gestion (DUPIEUX, 1998 ; CHIFFAUT et al., 2010) montrent que l'expansion de la Molinie est fortement limitée par la pratique du pâturage. Même si ce végétal est peu consommé, le piétinement des animaux a pour effet de briser les mottes et permet ainsi à d'autres espèces végétales de s'implanter (gentiane pneumonanthe, Poacées, etc).

L'évolution spontanée (naturelle) peut nuire à Maculinea alcon car une densité de végé- taux (Poacées) trop importante empêche le développement des gentianes et favorise la préda- tion des jeunes papillons éclos qui ont moins de facilité à prendre leur envol. De plus, les bou- ses sèches constituent des microhabitats très appréciés par les Myrmica qui y établissent leurs fourmilières (BALITEAU et al., 2010) et accueillent les larves d'Azuré (ROZIER, 1999), d'où l'importance du maintien des pratiques pastorales.

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Le principal aspect négatif que l'on rencontre est la variabilité du niveau de l'eau s'écoulant dans le ruisseau des Pradines, lié au réchauffement climatique. Des actions (barrages) seraient peut-être à envisager pour freiner les débits d’eau saisonniers ainsi que l’abaissement de la nappe d’eau qui pourrait s’accompagner rapidement d’une perte de la biodiversité (LHONORE, 1998).

Il revient donc au gestionnaire du site et au Conseil Général de l'Aveyron de mettre en œuvre les moyens techniques et financiers nécessaires, pour que les partenaires impliqués dans la gestion du site puissent assurer la pérennité de la diversité des habitats et le suivi des espèces inféodées. C'est en ce sens que les Amis de Jean-Henri Fabre et l'OPIE ont reconduit depuis 2003 le suivi entomologique.

II. La prise en compte des insectes sur la tourbière

1. Problématique

Le suivi entomologique proposé depuis 2003, accompagné régulièrement de communications auprès des différents acteurs concernés (Figure 18 et Annexe 19), participe à une prise en compte de cet environnement de qualité. Aujourd'hui, un des objectifs est de connaître la diversité des insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes, en suivant l'évolution de la population d'Azuré des mouillères et de son cortège associé. La poursuite des inventaires entomologiques est souhaitée pour con- firmer la richesse naturelle de cet Espace Naturel Sen- sible, propriété du Conseil Général de l'Aveyron. L’intérêt du site nécessite également des vérifi- cations de façon à : . d’une part, surveiller des « indicateurs » susceptibles d’alerter sur une dégradation du milieu (veille sur les Figure 18. Couverture du livret de découverte de la plaine des Rauzes. espèces invasives végétales, alerte sur l’incapacité des Source Conseil Général Aveyron 2011. mesures de gestion à bloquer la dynamique naturelle d’assèchement suite au recalibrage du ruisseau (avant inscription ENS)), . d’autre part, vérifier le maintien des espèces protégées identifiées en privilégiant une réponse positive par l’application de mesures de gestion conservatoire en leur faveur.

Mesures de gestion conservatoire

Le choix, par l’ADASEA, de mettre en place des zones de refuge pour la faune et la flore (Tableau 13), en proposant de larges bandes non fauchées, se généralise progressivement à l'ensemble des zones fauchées de la tourbière (plans de gestion 2007, 2011 et 2012) et sont par- ticulièrement favorables aux insectes.

Les pratiques agricoles locales sont maintenues en faisant différentes propositions aux exploitants du site qui sont sous contrat : - Faucher les zones de fauche de la tourbière tous les ans. L’herbe n’est jamais coupée avant la seconde quinzaine d’août afin que les chenilles de M. alcon soient sorties des fleurs, que les graines soient formées et que les autres plantes puissent monter en graine (Orchidées notamment) ;

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- Faire pâturer, en fonction de la pousse d’herbes, un troupeau de 25 à 50 bovins pour favoriser l’installation de nouveaux pieds de gentianes en dénudant le sol pour préparer de nouvelles zones de colonisation ; - Assurer la présence en continu de quelques vaches Highland permet d'assurer en permanence la présence de bouses non traitées, très bénéfiques aux bousiers et aux Myrmica (BALITEAU et al., 2010).

Tableau 13. Synthèse des éléments favorisant le maintien de l’Azuré des mouillères. Source AJHF 2007. Favorable Défavorable Gentiane pneumonanthe Non mangé par les vaches Mangé par les Highland cattle Sol humide Concurrence des Poacées (Molinie…) Sol nu (graines, plantules) Piétinement excessif des vaches Fourmis Myrmica Bouse non traitée Bouse contaminée par des antihelminthiques (Ivermectine) Bouse toute l’année Piétinement régulier Sol humide Concurrence avec d’autres fourmis (Lasius…) Présence de M. alcon Biodiversité entomologique Micro-milieux variés Fauche systématique Pâturage ponctuel occasionnel Pâturage intensif (au-delà de 1UGB/an) Sol humide

Il est vrai qu'avec les insectes les résultats sont toujours surprenants, tant en quantité d'espèces qu'en nombre d'individus : pas moins de10 080 individus de papillons observés de 2003 à 2011 (dont 1 289 Azurés des mouillères, soit 13% des rhopalocères). L'évolution de la dynamique de population de gentiane pneumonanthe est une composante essentielle au main- tien de l'Azuré des mouillères. Sans gentiane, pas d'Azuré. Mais toutes les gentianes ne sont pas recherchées pour la ponte, il faut, à proximité, des Myrmica en quantité.

L'étude des habitats occupés par ces fourmis reste à faire. L'utilisation des bouses de vache par certaines colonies est une piste, mais aucune chenille d'Azuré n'y a été trouvée dans la tourbière de la plaine des Rauzes. Où vivent-elles ? Mais surtout, comment se rendre compte de leur présence, de leur abondance et mieux connaître leur écologie sur ce site encore bien uti- lisé par ce papillon.

Les études menées sur Maculinea arion (MOUQUET et al., 2005) mettent en garde sur la gestion des sites : les mesures qui visent à augmenter la densité locale de l’Azuré du serpolet ne sont pas nécessairement bonnes, car il existe une compétition entre chenilles.

Etude et valorisation de l’entomofaune

Dès son inscription comme ENS, la tourbière de la plaine des Rauzes a été signalée par un panneau d'accueil (Annexe 19) mettant au même niveau : une vache, la gentiane pneumo- nanthe et l'Azuré des mouillères. Le guide diffusé par les Offices de Tourisme, à destination du grand public et de tous les scolaires du département de l'Aveyron, reprend cette promotion de l'environnement avec une page consacrée aux papillons par les Amis de Jean-Henri Fabre (An- nexe 19), tout comme le site internet dédié aux ENS (B), qui met en évidence l’alliance entre agriculture et insectes dans le cadre de la gestion conservatoire. Ce choix du Conseil Général de l'Aveyron a un très bon impact, tant auprès du public qu'auprès des scientifiques et en particulier des entomologistes.

Depuis 2003, le suivi d'insectes est reconduit chaque année, avec des financements qui ont globalement progressé grâce à l’investissement des Amis de Jean-Henri Fabre et de l’OPIE (Tableau 14).

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Tableau 14. Financements attribués aux suivis entomologiques en fonction des années. 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Montant 0€ 0€ 0€ 6000€ 4000 2000 1700 1500 4500 Financeurs - - - CG, Feder CG CG CG CG CG Gestionnaire Scop Sagne ADASEA de l’Aveyron

Intervenant OPIE OPIE OPIE OPIE AJHF AJHF AJHF AJHF AJHF CEFE Légende : CG : Conseil Général de l’Aveyron ; ADASEA : Association Départementale pour l'Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles de l'Aveyron ; OPIE : Office Pour les Insectes et leur Environnement ; AJHF : Amis de Jean-Henri Fabre ; CEFE : Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (Université de Montpel- lier).

2. Les Rhopalocères

Ces suivis permettent de mesurer une partie de l'impact de la gestion conservatoire en- treprise par le gestionnaire du site. Mais si beaucoup de lépidoptéristes s’accordent sur le fait que le nombre d’individus de papillons diminue visiblement (LSPN, 1987), il est très délicat d’expliquer les variations post 2003 et de préciser en quoi elles sont imputables aux mesures de gestion. Le temps est manifestement le facteur essentiel qui détermine les fluctuations de papil- lons à court terme. Il agit de façon directe sur les insectes ou indirectement par l’intermédiaire des plantes-hôtes, des prédateurs et des parasites. La plupart des imagos de papillons devien- nent plus nombreux quand l’été est chaud et se raréfient si cette saison est froide ou très plu- vieuse (CHINERY et CUISIN, 1994). En Grande-Bretagne, le Tristan (A. hyperanthus) souffrit particulièrement en 1977 (an- née chaude) car le papillon et la chenille ont besoin d’une végétation luxuriante. Ils se rétabli- rent dès 1980 (année humide) avec des effectifs plus importants qu’avant la sécheresse, alors que le Petit Sylvain (Ladoga camilla) diminuait (CHINERY et CUISIN, 1994). D'après la synthèse des bilans des relevés hebdomadaires (BALITEAU et al., 2012), pour l'ensemble des espèces suivies sur neuf années, le nombre total de papillons a augmenté progressivement de 2003 à 2011, l'effectif de départ ayant été multiplié par quatre en huit années de gestion conservatoire. Le nombre de papillons observé en 2006 a diminué brutalement jusqu'en 2008, sans doute pour des raisons météorologiques qui ont favorisé les floraisons étalées dans le temps et l'espace, étalant dans le temps le vol des papillons. De 2006 à 2007, les papillons ont également été observés en moins grand nombre, avec moins 171 individus, mais l'effectif observé en 2008 est très proche de celui de 2004. Les relevés de 2009 (765 papillons), 2010 (919) et 2011 (1 392) indiquent bien que l’effort d’échantillonnage est important. Ce bilan varie presque du simple au double alors que le nombre de relevés annuels a beaucoup diminué (19 à 13). Dans la mesure où plus de papillons sont observés au cours de moins de relevés, et qu’aucune des espèces observée n’est considérée comme « envahissante », ces relevés confir- ment que la gestion conservatoire entreprise depuis 2004 est toujours favorable à l'augmenta- tion des effectifs de papillons. La gestion conservatoire entreprise souhaite maintenir les espèces bio-indicatrices de la tourbière (en particulier M. alcon, M. diaminea et B. ino) qui suivent également des fluctua- tions de populations variables car associées à des plantes à répartition et abondance très limi- tées sur le site. En maintenant une diversité maximale de milieux naturels, avec une grande surface humide tout au long de l’année, on assure une diversité floristique nécessaire au développe- ment et au maintien à long terme de l’ensemble de l’entomofaune associée à la tourbière. Si l’on connaît aujourd’hui des pics de population de certains papillons (C. pamphilus, M. galathea, A. hyperanthus), il reste à définir si leur maximum a été atteint ou si l’on peut ob- server de nouveaux records dans leurs effectifs.

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3. Le Plan National d’Action Maculinea

La gestion conservatoire favorable à M. al- con doit permettre le maintien et le suivi du macro- habitat (DARINOT et MORAND, 2001), notamment en améliorant la densité de pieds et de tiges de gen- tiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) ainsi que celle des fourmilières de Myrmica sca- brinodis (OPIE/DUPONT, 2011 et F). Le PNA Macu- linea propose comme actions prioritaires, l’acquisition de données combinant relevés botani- ques et entomologiques de terrain (BALITEAU 2008b et Figure 19) et la mise en place d’indicateurs de suivi et de résultats (nombre de pieds de gentiane, d’inflorescences colonisées, sur- Figure 19. Répartition (orange) de M. alcon face de sol nu, nombre de dômes de fourmiliè- en France fin 2010. Source MEEDDM, 2011. res…). Il est également nécessaire d’évaluer l’évolution de la dynamique de végétation et de recenser les pratiques agricoles sur ces stations et à proximité (OPIE/DUPONT, 2011).

Les macro-habitats de l’Azuré des mouillères sont constitués de prés à litières, landes humides et de bas marais calcaires. Le micro-habitat optimal pour M. alcon écotype alcon a été étudié en Pologne et en Italie (BONELLI et al., 2005 ; NOWICKI et al., 2005). Les pontes sont plus importantes sur les tiges de gentiane les plus grandes, ayant un nombre de boutons floraux important et situées en zone ouverte. La densité de la fourmi hôte n’est pas déterminante (THOMAS et ELMES, 2000), la densité locale des tiges non plus (NOWICKI et al., 2005).

Mesures de gestion conservatoire

Il est important de préciser que les tiges de gentiane pneumonanthe peuvent se présenter sous trois stades phénologiques (OOSTERMEIJER, 2000) : un stade « juvénile » (issu de la ger- mination des graines), un stade « adulte » (avec un nombre de boutons floraux important qui caractérise le micro-habitat optimal pour Maculinea alcon) et un stade « dégénérescent » (nombre de boutons floraux très faible). Une fauche tardive régulière permet le maintien du stade « adulte ». Cette méthode est recommandée en Bavière pour la conservation de ce taxon (STETTMER, 2007). Cependant, l’arrêt de la fauche provoque la dégénérescence de l’ensemble de la population. La réhabilita- tion des sites passe par le raclage superficiel de placettes favorisant la germination de la banque de graines présentes dans le sol (MOUQUET et al., 2005). Sur la tourbière de la plaine des Rauzes, le maintien de la plante-hôte est une priorité, tout comme la présence du genre Myrmica qui est favorisé par l’humidité et les bouses de va- ches. Les abords des mares et des ruisselets semblent favorables à la gentiane. Les moliniaies le sont également. Ce dernier milieu fait l’objet d’un pâturage important ponctuel (hors Hig- hland Cattle) qui favorise l’ouverture du milieu où les gentianes se développent progressive- ment dès que l’humidité persiste tout au long de l’année.

Mémoire M2 Gestion de la Biodiversité 2012 - Université de Toulouse, Lucas Baliteau 36 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

4. Les espèces de la Directive Habitats

La Laineuse du prunellier

La Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) apprécie les clairières en zone de bois clair. Sur le Lévézou, on la trouve sur les aubépines, dans les châtaigneraies et dans les zones humides. Sur les causses, elle se développe en plus sur les prunelliers (Prunus spinosa) et les chênes (Quercus sp.), dans les bois clairs. L'espèce n'abonde pas sur le site Natura 2000, elle y est même assez rare. Il existe des fluctuations de population qui peuvent être favorables à tel ou tel stade. La quasi majorité des larves des nids printaniers sont tuées par des prédateurs (fourmis, punaises) mais il semble que la pluie tenace ait le plus gros impact. L'espèce est réputée vivre en zone aérée (venteuse) et de soleil (BALITEAU et al., 2012). L'abondance d'eau retenue dans le nid soyeux conduit à leur mort. Cette espèce tient sa discrétion de sa période de vol, sur quelques jours favorables en automne, mais également au fait que la chrysalide peut patienter deux années pour donner naissance à l'imago. Pour pallier le manque de connaissance relatif à cette espèce, une enquête est actuellement proposée par l’OPIE sur cet insecte (G).

Mesures de gestion conservatoire

Il est important d'indiquer que le réseau bocager, en amont et/ou en aval du site, est un élément à conserver puisqu'il est constitutif lui-même d’une certaine hétérogénéité des habi- tats : maintien d’une certaine flore associée, créant des zones micro-climatiques refuges, avec un intérêt fort pour l’avifaune (LPO, 2008). Il serait probablement très pertinent de proposer des plantations d'aubépines et de chê- nes, qui, en plus d'offrir des abris à la faune contre le vent, favoriseraient l'installation de la Laineuse du prunellier.

Le Sphinx de l’épilobe

Les prospections ont permis de confirmer, par des données ponctuelles, que le développement des chenilles reste concentré sur les Epilobes des bords de cours d'eau et fossés. Le Sphinx de l'Épilobe (Proserpinus proserpina) bénéficie notamment de l'arrivée régulière d'individus migrateurs en provenance du Sud. Les abords de routes et bords de ruisseaux, dès qu'ils sont bordés d'Épilobe hérissée (Epilobium hirsutum), peuvent accueillir épisodiquement les chenilles de ce Sphinx (BALITEAU et al., 2012). Ce Sphinx est connu pour se développer sur d’autres Épilobes des terrains rocailleux mais elles n'abondent pas sur les biotopes secs du site étudié.

Mesures de gestion conservatoire

Il est important, pour le maintien de l'espèce, de conserver les pieds d'Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum) et de favoriser leur maintien et leur extension.

Pour cela, il suffit de : . ne pas faucher les bords de canaux, sur les portions droites, entre juin et septembre, ce qui permet le développement complet des chenilles et l’alimentation des imagos ; Figure 20. Localisation des zones à Epilobe hirsute (orange), et C. mercuriale (vert). AJHF 2009. Mémoire M2 Gestion de la Biodiversité 2012 - Université de Toulouse, Lucas Baliteau 37 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

. maintenir les zones humides temporaires déjà existantes en interdisant tout drainage en amont et toute autre canalisation, en s’appuyant notamment sur la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 ainsi que sur les relevés de la faune aquatique (FPA, 2006).

Pour le Sphinx de l'épilobe, autant ses stations peuvent varier d'une année sur l'autre lorsqu'il pond ses œufs sur les petites épilobes, autant sur ce site Natura 2000, l'espèce est complètement fixée - depuis neuf années de suivis – aux grandes épilobes hirsutes des fossés humides (Figure 20). Cette donnée est très importante car cette plante ne prolifère pas. Il est donc primordial pour la conservation de ce Lépidoptère sur le site que ces lieux humides ne soient pas fauchés avant la fin août.

L'Agrion de mercure

L'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) n’ayant pas pu être étudié lors du suivi des Odonates associés aux mares, une étude spécifique a été proposée par l’OPIE, suite à un arrêté préfectoral (Annexe 20), afin de mieux localiser les zones les plus favorables à cette espèce certainement inféodée au ruisseau (c’est une espèce d’eau courante), même si quelques individus volent à proximité ou au-dessus des mares (Figure 20).

Mesures de gestion conservatoire

Ces Agrions aiment bien la végétation lâche de 50-60 cm dans laquelle ils évoluent à la recherche de cicadelles et moucherons. Lorsque les carex deviennent envahissants, l’espèce ne peut plus voler parmi les tiges. Aussi, l’ADASEA a proposé d'effectuer au printemps 2010 une fauche expérimentale, sur une petite surface d'anciens canaux envahis par des joncs et carex poussant de façon extrêmement dense. Cet écrêtage ponctuel réalisé au milieu du printemps n'a pas été associé à des relevés précis sur l'installation éventuelle de l'Agrion de Mercure. En 2011, une mini-mare a été creusée au niveau d'un passage régulier du bétail. L'approfondissement de ce chemin, régulièrement labouré par les vaches, permet d'éviter la baisse du niveau d'eau, ce qui attirera peut-être certains odonates, comme l’Agrion de Mercure.

5. Poursuite des études

Depuis près de dix ans d'études entomologiques, l'OPIE poursuit sa sensibilisation des acteurs locaux, territo- riaux, mais aussi régionaux, nationaux, européens et interna- tionaux à l'importance des insectes dans l'écosystème de la tourbière de la plaine des Rauzes (Figure 21). Pour densifier l’inventaire entomologique, l’appel à contribution est lancé auprès des spécialistes. La découverte de la Coccinelle arlequin (Harmonia axyridis) encourage à développer l'inventaire des Coccinelles, en collaboration avec l’Université de Toulouse.

Par ailleurs, le Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) intervient pour définir le rôle des insectes coprophages, en particulier celui des bousiers. Cette étude s'est effectuée en comparant la faune de l'Espace Naturel Sensible, avec les sites amont et aval situés sur le bassin Figure 21. La vie de M. alcon. versant. Source Le Monde des Papillons. AJHF 2010. Aquarelle 1m x 70cm : Lucas Baliteau. 38 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

Les conclusions sont très intéressantes puisque la quantité d’espèces et la biodiversité y sont préservées sur l'ensemble du bassin-versant. Cette prolongation des études entomologi- ques permettra à l’Association Départementale pour l'Aménagement des Structures des Exploi- tations Agricoles de l'Aveyron de proposer de nouvelles mesures de gestion conservatoire sur de nouveaux territoires de l'Aveyron occupés par des troupeaux de bovins et d'ovins.

Afin de bien connaître et d’évaluer l’état réel des populations de papillons, il serait né- cessaire d’effectuer des comptages spécifiques. En pratique, ce n’est pas sans effets sur la vé- gétation de la tourbière. Les nombreux allers retours dans tous les sens, en particulier dans les zones les plus favorables à chaque espèce, ont tendance à plier la végétation au ras du sol, fa- vorisant le passage du vent qui assèche plus facilement le sol et la végétation environnante. L’opération de CMR a été adaptée dès 2006, en prenant en compte cet aspect non négligeable.

Concilier les préconisations de gestion conservatoire

Les pratiques agricoles engagées à la tourbière de la plaine des Rauzes ont toujours mis l’environnement en première position. Ceci est très bien illustré par le chargement proposé par quatre Highland Cattle tout au long de l’année sur l’ensemble du site, ainsi que la fauche très réglementée dans le temps. La circulation des touristes est limitée sur certains axes très bien matérialisés, empêchant la dégradation abusive des zones les plus fragiles du site. Etant donné le peu d’interventions d’entretien (hors mesures agricoles, un fauchage des abords de la tourbière se limite à une bande de un à deux mètres de large pour le sentier), les préconisations sont automatiquement respectées par le gestionnaire qui prend le soin de contacter l’ensemble des naturalistes avant chaque intervention de façon à ajuster au mieux. Le niveau de la nappe phréatique mériterait probablement une attention particulière comme en témoigne la diminution du nombre d’inflorescences des gentianes sur d’autres sites (LHONORE, 1998).

39 Suivis des insectes à la tourbière de la plaine des Rauzes (Aveyron) et gestion conservatoire de l’entomofaune

Conclusion

En prévision de la protection de la tourbière de la plaine des Rauzes, le Conseil Général de l’Aveyron a sollicité en 2002 le concours du Conservatoire des Espaces Naturels pour une révision du plan de gestion envisagée dès 1997. Ce programme de gestion conservatoire rédigé par la Scop Sagne a ensuite été adapté par l’ADASEA en 2007 et 2012. Les différentes pratiques et les options d’applications choisies ainsi que les contraintes sont précisées ci-après lorsqu’elles sont bien identifiées.

. Le pâturage préconisé a été mis en place et maintenu tout au long de l’année grâce à 4 vaches Highland. La gestion de ce bétail (mis à disposition par le CREN-MP) est confiée à un agriculteur local. S’ajoute à ce pâturage en mosaïque réparti sur toute l’année le passage, deux années sur trois, d’un troupeau de 40 bovins qui peuvent pâturer sur une période de 2 semaines (fin d’été) en dehors des exclos préalablement définis. Le chargement moyen annuel est déterminé avec les exploitants agricoles, par le gestionnaire du site, en fonction d’objectifs écologiques.

. L’aménagement réalisé sur l’ensemble du site a été matérialisé par des clôtures adaptées au bétail. Des passages de ruisseau facilitent l’accès du public. Un abri pour les quatre Highland a été réalisé, ainsi qu’un passage de contention. Les dégradations sur les clôtures sont réparées et ajustées progressivement au cas par cas. L’information du public s’effectue à travers un panneau d’accueil auquel s’ajoutent un livret de découverte et des animations accompagnées diffusées par les Offices de Tourisme de Pont-de-Salars et Saint-Léons-du-Lévézou.

. Le suivi scientifique s’amplifie chaque année. La première mission d’inventaire de la faune et de la flore a été menée, et se poursuit, pour les grands groupes étudiés en fonction de la disponibilité des spécialistes locaux et nationaux.

. Le suivi hydrologique, difficile à mettre en œuvre, est en attente malgré l’implantation de piézomètres. Par contre, la préservation et l’amélioration des écoulements d’eau sont bien avancées grâce au réajustement du canal et à l’aménagement d’une mini- retenue d’eau en aval du drain d’amont.

. La protection de ce site, pour son très fort intérêt patrimonial, ne s’est pas faite à travers la démarche de Réserve Naturelle Régionale initialement proposée par le CREN-MP. Cette démarche hasardeuse a été assimilée localement à une tentative d’Arrêté de Biotope. Par contre, le site est bien enregistré comme Espace Naturel Sensible et intégré au réseau Natura 2000 (« Tourbières du Lévézou »).

En 2012, le Conseil Général de l’Aveyron désignera un nouveau prestataire pour lui confier la gestion conservatoire de la tourbière de la plaine des Rauzes. Depuis son inscription en ENS, le site a relativement peu évolué au niveau paysager. Par contre, l’ensemble du bassin versant jouxtant le site a particulièrement changé, avec : . en amont : drainage de trois zones tourbeuses (avec destruction d’une mare), enfrichement progressif de la tourbière d’Agladières, réalisation d’un étang, . en aval : construction d’une grande exploitation agricole avec toiture en panneaux solaires, destruction des bosquets et des vieux arbres, surpâturage.

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Le propriétaire du site attache beaucoup d’importance au fait d’associer les activités agricoles locales au plan de gestion. Une mise sous cloche trop contraignante (Réserve Naturelle Régionale ou Arrêté de Biotope) est refusée par les acteurs politiques locaux. Les Amis de Jean-Henri Fabre ont souhaité s’impliquer progressivement dans une démarche d’étude scientifique de la tourbière de la plaine des Rauzes. Les méthodes utilisées in situ ont toujours été rapides et faciles à réaliser, et leur mise en œuvre toujours adaptée aux contraintes (financières et humaines). La diversité entomologique est aujourd’hui mieux connue, et même exemplaire pour un état zéro en 2001. En répondant vite à la demande et aux attentes des différents gestionnaires, les suivis sont reconduits chaque année. De nombreux groupes de vertébrés et d’invertébrés ont été étudiés, avec une plus large implication par rapport aux insectes du fait de la disponibilité d’un entomologiste (LUMARET, 2012). Ce suivi entomologique présente quelques inconvénients à ne pas négliger : les déterminations restent très difficiles hormis par des spécialistes (sous-traitance). Sur la tourbière de la plaine des Rauzes, il n’y a pas de suivi des populations d’autres ordres, en dehors des papillons. Il reste donc très difficile de mesurer l’impact de la gestion entreprise. De nombreux suivis existent, notamment au niveau botanique. La diversité entomologique de la tourbière des Rauzes est certaine (BALITEAU, 2008a, CHEVIN et BALITEAU, 2008 ; BALITEAU et al., 2012). La présence confirmée de Maculinea alcon nécessite le maintien de sa plante nourricière, la Gentiane pneumonanthe, et de sa fourmi-hôte, Myrmica. En 2011, la population de cet Azuré reste très importante puisque l’effectif observé est supérieur à celui des deux années précédentes. Cependant sa répartition plus confinée confirme l'importance de suivre l’évolution des populations de ce petit papillon bleu très fragile et la fonction indispensable des zones humides favorables à sa fourmi-hôte, sans laquelle il ne survivrait pas. Dans le Massif Central, le pâturage traditionnel est important à intégrer dans la gestion conservatoire puisqu'il permet le maintien des populations de M. alcon (LEROY et BACHELARD, 2008), indirectement par l'utilisation des bouses qu'en font les Myrmica. La bouse peut être un facteur de maintien et d'augmentation de la biodiversité. La poursuite du suivi entomologique permet de mieux connaître la répartition, la biolo- gie et l'écologie d'une partie des insectes présents. Prenons l'exemple des fourmis Myrmica chez qui il existe une concurrence entre les dif- férentes espèces : des cadavres de Myrmica ont été observés dans les déchets d'une colonie de Formica candida, en bordure de zone de lande (zone aval). Il est important de suivre la propor- tion entre M. scabrinodis et M. ruginodis mais surtout de trouver des indices sur l'hébergement possible de chenilles de M. alcon. L'étude de l'Azuré des mouillères, présentée dans ce rapport montre des populations relativement importantes, au moins très régulières dans le temps. En neuf années d'études, l'Azuré n'a fait l'objet d'aucun Plan Régional d’Action (PRA). Pourtant, il se maintient très bien et pourrait servir d'exemple. Lorsque ce papillon a été suivi en 2004, le premier bilan était assez prudent et mentionnait la possibilité d'une disparition proche, d'après les experts du PNA en cours de rédaction (OPIE/DUPONT, 2011). Or, l'espèce s'est mise à proliférer, puis à décliner, puis à progresser, sur des micro-stations variables, alors que le protocole de suivi employé est devenu particulièrement simple. Le développement de cet Azuré, envisagé sur un ou deux ans, rend difficile à suivre et à évaluer les émergences, malgré les protocoles scientifiques rigoureux. Sur cet Espace Naturel Sensible, propriété du Conseil Général de l'Aveyron, les insectes sont tous pris en considération. Cette démarche expérimentale de porter à connaissance des acquis entomologiques sera probablement reproduite sur d'autres ENS, du moins, c'est ce qui a déjà été entrepris depuis plusieurs années.

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45

Annexes

Annexe 1 : De Jean-Henri Fabre à Micropolis Annexe 2 : Budget Prévisionnel 2011 des Amis de Jean-Henri Fabre Annexe 3 : Compte de Résultats 2010 des Amis de Jean-Henri Fabre Annexe 4 : Microcosmos, le peuple de l’herbe Annexe 5 : Carte de pluviométrie 1986 Annexe 6 : Carte des isohyètes du département de l’Aveyron Annexe 7 : Carte Adasea 2012 Annexe 8 : Flore remarquable/Plantes et champignons de la tourbière de la plaine des Rauzes Annexe 9 : Liste des vertébrés et araignées de la tourbière de la plaine des Rauzes Annexe 10 : Fiche descriptive de l’Azuré des mouillères Annexe 11 : Inventaire des Rhopalocères de trois sites Natura 2000 de l’Aveyron Annexe 12 : Fiche descriptive sur la Laineuse du prunellier et du Sphinx de l’épilobe Annexe 13 : Liste des entomologistes consultés Annexe 14 : Mise au point d’un protocole de suivi CMR Annexe 15 : Liste des Tenthrèdes et autres insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes Annexe 16 : Relevés de Rhopalocères à la tourbière des Rauzes (Aveyron) Annexe 17 : Bilan des suivis hebdomadaires de papillons Annexe 18 : Etude des bousiers de la tourbière des Rauzes Annexe 19 : Promotion de la tourbière des Rauzes Annexe 20 : Arrêtes préfectoraux pour études scientifiques

Annexe 1 : De Jean-Henri Fabre à Micropolis

Issu d’une famille très modeste, Jean-Henri Fabre est devenu, grâce à son génie et à son travail incessant, un grand naturaliste, ainsi qu’un écrivain (10 volumes de Souvenirs entomologiques, 80 manuels scolaires) et un peintre de talent (600 aquarelles). Bien que n’ayant passé que les premières années de sa vie dans le petit village, ces années ont été décisives pour l’homme qu’il est devenu. « Né ailleurs j’aurais été bien différent » écrira-t-il plus tard (AMIS DE JEAN-HENRI FABRE, 2002).

Reçu premier au concours d’instituteur à l’âge de 19 ans, il prépare son baccalauréat de lettres et de mathématiques, puis sa licence de mathématiques, et enfin sa licence de physique. Nommé professeur de physique à Ajaccio, il profite de ces quelques années pour confirmer sa passion pour les sciences naturelles, en étudiant la flore et les coquillages de Corse. De retour sur le continent, il enseigne la physique pendant 18 ans, et passe sa licence de sciences naturelles, ainsi que deux doctorats, en zoologie et botanique.

Le passionné d’insectes fut aussi un grand pédagogue, qui écrivit des milliers de pages destinées à tout public, en particulier aux enfants. Près d’une centaine d’ouvrages furent publiés sur tous les thèmes scientifiques : botanique, chimie, mathématiques, astronomie, ainsi que des livres pratiques, comme sur l’économie domestique (CAMBEFORT, 1999). Son œuvre majeure, les « Souvenirs entomologiques », a été traduite en 14 langues. « Nul n’est prophète en son pays » : ce dicton peut s’appliquer à Fabre, quelque peu oublié dans son pays mais dont les textes sont connus de tous les Japonais ! Fabre restera un des précurseurs de l’éthologie, l’étude du comportement animal.

Micropolis, la cité des insectes est née de la rencontre en 1993 de deux hommes : Jean Puech, Président du Conseil Général de l’Aveyron, alors ministre de l’Agriculture et de la Pêche, et Jacques Perrin, producteur du film Microcosmos, tourné dans l’Aveyron.

En contrepartie d’une aide au financement de ce film, le Département de l’Aveyron devenait propriétaire de 70 km d’images non montées et du robot de prise de vue. Avec cette matière première, le rêve de Jean-Henri Fabre de créer une cité des insectes devenait réalisable. Depuis l’an 2000, Micropolis accueille chaque année 80 000 visiteurs.

http://www.musee-jeanhenrifabre.com/ http://www.e-fabre.com/ http://www.micropolis-aveyron.com/

Annexe 4 : Microcosmos, le peuple de l’herbe

Autour du film

Avant même de commencer le tournage, il a été néces- saire d’inventer des outils sur mesure pour filmer les "person- nages" du film, les insectes, comme sont filmés les acteurs dans les films de fiction : pouvoir accompagner leurs actions avec des travellings, mouvements de grue et autres panora- miques, de façon à leur donner la stature de véritables prota- gonistes. Après deux ans d’efforts, un "motion control" (robot commandant à distance tous les mouvements de caméra) révo- lutionnaire a pu être enfin opérationnel. Une grosse caméra 35 mm guidée du bout des doigts avec une précision au dixième de millimètre et sans vibrations. Cette machine de 300 kg fut accrochée au plafond en béton du studio de prises de vue cons- truit spécialement pour le film dans une zone sauvage du centre de l’Aveyron, le plateau du Lévézou. Plus des trois quarts du film ont été ainsi filmés en studio, mais un studio situé en plein champ. Presque chaque scène du film est un mélange de plans tournés en extérieur, tout autour du studio, et de plans effec- tués à l’aide du "motion control".

L’univers sonore du film, très élaboré, est un mélange entre des sons réels, captés sur le terrain avec des microphones spéciaux, et des sons créés par le "sound designer" et monteur son Laurent Quaglio, lors du montage du film, après discussions avec les réalisateurs. Bruno Coulais, compositeur de la musique, a travaillé en concertation étroite avec le monteur son de telle sorte que, souvent, on ne sait si les sons entendus sont dus à des instruments de musique ou aux insec- tes.

Présenté Hors Compétition à Cannes, Microcosmos en est ressorti avec les honneurs du Prix Vulcain de l’Artiste Technicien de la Commission supérieure technique de l’image et du son. Il a reçu un bel accueil en Allemagne, en Suisse, en Belgique, au Japon, en Corée du Sud et même aux Etats-Unis. En France, le film, vu en salle par 3 500 000 spectateurs, glana cinq prix aux Cé- sars 1997 (photographie, montage, son, musique et producteur). Microcosmos a nécessité deux ans d’écriture pour le scénario, 2 ans de préparation, 3 ans de tournage et neuf mois de montage et mixage.

Claude Nuridsany et Marie Pérennou, les réalisateurs de Microcosmos, ont ensuite réalisé Genesis (sorti en 2004), un "conte naturel" dans lequel un griot africain raconte la création du monde, la naissance de l’univers, la formation de la Terre, l’apparition de la vie, la sortie de l’eau, la conquête du "paradis terrestre".

Leur dernier film La Clef des Champs a été présenté aux jeunes Aveyronnais grâce au Conseil Général de l’Aveyron (l’Aveyron 2011).

Annexe 5 : Carte de pluviométrie 1986

120 Diagramme climatique de Salles-Curan

100

80

P(mm) 60 2T(°C) 3T(°C)

40

20

0 Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Déc

Annexe 6 : Carte des isohyètes du département de l’Aveyron (d’après J.Kessler et A. Chambraud, « la météo de la France », éd. JC Lattès 1986).

Annexe 7 : Carte Adasea 2012

Voir légende page suivante. Légende code Corine (Source plan de gestion Adasea 2012, pages 15 à 20)

C-I- Les Habitats naturels.

24.41 Végétation des rivières oligotrophes acidiphiles Groupements caractérisés en particulier par Myriophyllum alternifolium, Potamogeton polygonifolius, Callitriche hamulata, Littorella uniflora.

31.2 LANDES SECHES Calluno-Ulicetea Landes mésophiles ou xérophiles sur sols siliceux, podzoliques sous la plupart des climats atlantiques et subatlanti- ques des plaines et des basses montagnes.

31.8 FOURRES Prunetalia Formations pré- et postforestières, la plupart du temps décidues, d'affinités atlantiques ou médio-européennes, caractéristiques de la zone de forêts décidues, mais colonisant aussi des stations fraîches, humi- des ou perturbées de la zone forestière sempervirente méditerranéenne.

35.1 GAZONS ATLANTIQUES A NARD RAIDE ET GROUPEMENTS APPARENTES Violion caninae Pelouses pérennes fermées, sèches ou mésophiles, occupant des sols acides des régions montagneuses, collinéennes et des plaines atlantiques ou sub-atlantiques de l'Europe moyenne, avec Nardus stricta, F. ovina, F. rubra, Agrostis ca- pillaris, Danthonia decumbens, Anthoxanthum odoratum, Deschampsia flexuosa, Poa angustifolia, Galium saxatile, Polygala vulgaris, Viola canina, athamanticum, Arnica montana, Centaurea nigra, Dianthus deltoides, Gen- tianella campestris, Carex pilulifera.

38.1 PATURES MESOPHILES Cynosurion Pâturages mésophiles fertilisées, régulièrement pâturées, sur des sols bien drainés, avec Lolium perenne, Cynosurus cristatus, Poa ssp., Festuca ssp., Trifolium repens, Leontodon autumnalis, Bellis perennis, Ranunculus repens, R. acris, Cardamine pratensis.

37.32 Prairies à Jonc rude et pelouses humides à Nard Juncion squarrosi Pelouses humides, souvent tourbeuses ou semi-tourbeuses, avec Nardus stricta, Juncus squarrosus, Festuca ovina, Gentiana pneumonanthe, Pedicularis sylvatica, Trichophorum cespitosum. 22.31 Communautés amphibies pérennes septentrionales Littorelletalia Tapis de végétaux vivaces submergés pendant une grande partie de l'année par les eaux oligotrophes ou mésotrophes, de lacs, d'étangs et de mares de la région euro-sibérienne.

22.32 Gazons amphibies annuels septentrionaux Nanocyperetalia Communautés de pelouses annuelles euro-sibériennes des vases et sables oligo-mésotrophes récemment émergés.

37.1 Communautés à Reine des prés et communautés associées Filipendulion ulmariae i.a. Prairies hygrophiles de hautes herbes, installées sur les berges alluviales fertiles, souvent dominées par Filipendula ulmaria, et mégaphorbiaies (F. ulmaria, Angelica sylvestris) colonisant des prairies humides et des pâturages, après une plus ou moins longue interruption du fauchage ou du pâturage ; les espèces caractéristiques sont Filipendula ul- maria, Achillea ptarmica, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Deschampsia cespitosa, Epilobium hirsutum, Gera- nium palustre, Veronica longifolia, Scutellaria hastifolia, Eupatorium cannabinum, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, Phalaris arundinacea, Polygonum bistorta, Valeriana officinalis.

37.2 PRAIRIES HUMIDES EUTROPHES Bromion racemosi Prairies développées sur des sols modérément à très riches en nutriments, alluviaux ou fertilisés, mouillés ou humides, souvent inondées au moins en hiver, et relativement légèrement fauchées ou pâturées, dans les plaines, les collines et les montagnes de l'Europe occidentale. Ces formations assurent la transition entre les prairies mésophiles à Arrhenate- rum, les formations oligotrophes du Molinion et les communautés à petites et grandes laîches. Elles comprennent un grand nombre de communautés distinctes et souvent riches en espèces, dont beaucoup abritent des espèces de plantes et d'animaux spécialisées, rares et menacées.

37.312 Prairies acides à Molinie Junco-Molinion Formations moins riches en espèces des sols acides avec Viola persiciflora, V. palustris, Galium uliginosum, Cirsium dissectum, Crepis paludosa, Luzula multiflora, Juncus conglomeratus, Ophioglossum vulgatum, Inula britannica, Lotus uliginosus, Dianthus deltoides, Potentilla erecta, P. anglica, Carex pallescens.

31.13 Landes humides à Molinia caerulea Faciès dégradés de landes humides, dominés par Molinia caerulea.

38.3 PRAIRIES A FOURRAGE DES MONTAGNES Polygono-Trisetion Prairies à fourrage, mésophiles, riches en espèces, des étages montagnard et subalpin (principalement au-dessus de 600 m) habituellement dominées par Trisetum flavescens et avec Heracleum sphondylium, Viola cornuta, Astrantia major, Carum carvi, Crepis mollis, C. pyrenaica, Polygonum bistorta, Silene dioica, S. vulgaris, Campanula glomera- ta, Salvia pratensis, Centaurea nemoralis, Anthoxanthum odoratum, Crocus albiflorus, Geranium phaeum, G. sylvati- cum, Narcissus poeticus, Malva moschata, Valeriana repens, Trollius europaeus, Pimpinella major, Muscari botryoi- des, Lilium bulbiferum, Thlapsi caerulescens, Viola tricolor subsp. subalpina, Phyteuma halleri, P. orbiculare, Pri- mula elatior, Chaerophyllum hirsutum et beaucoup d'autres.

44.92 Saussaies marécageuses Salicion cinereae Formations à Saules dominants avec Salix aurita, S. cinerea, S. atrocinera, S. pentandra, Frangula alnus, de bas- marais, de zones inondables, des marges de lacs et d'étangs.

51.112 Bases des buttes et pelouses de Sphaignes vertes Communautés de sphaignes vertes ou jaunes dont : Sphagnum cuspidatum, S. apiculatum, S. pulchrum, S. papillosum, etc. développées dans la zone de transition entre les cuvettes et les buttes ; Drosera rotundifolia, Eriophorum vagina- tum, Andromeda polifolia, Vaccinium oxycoccos y sont souvent communes.

51.141 Tourbières à Narthecium Colonies de Narthecium ossifragum des rigoles de suintement, généralement caractéristiques des tourbières occidenta- les.

51.122 Chenaux superficiels, cuvettes peu profondes Rhynchosporetum albae Dépressions peu profondes inondées temporairement, avec Rhynchospora alba, R. fusca, Drosera intermedia, Lycopodiella inundata.

54.42 Tourbières basses à Carex nigra, C. canescens et C. echinata Caricetum fuscae s.l. Communautés de bas-marais acides d'Europe moyenne, du système alpien et des Pyrénées, riches en Carex nigra, C. canascens, C. echinata, souvent accompagnés d'Eriophorum angustifolium et de Juncus spp., avec une strate musci- nale de Mousses brunes, de Sphaignes ou d'Hépatiques.

54.45 Bas-marais acides à Trichophorum cespitosum Communautés de bas-marais acides dominées par Trichophorum cespitosum.

54.46 Bas-marais à Eriophorum angustifolium Pelouses dominées par Eriophorum angustifolium sur des sites généralement très humides à l'intérieur des bas-marais acides, généralement avec un tapis de Sphaignes, formé en particulier par Sphagnum cuspidatum.

54.59 Radeaux à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris Tapis flottant pionniers de Menyanthes trifoliata, Potentilla palustris (Comarum palustre), Hydrocotyle vulgaris, sou- vent avec Equisetum fluviatile, Carex rostrata, Cicuta virosa ou des Sphaignes, formant la transition entre les com- munautés amphibies et les communautés de tourbière. Les stades initiaux renferment Potamogeton polygonifolius ou P. coloratus, les stades ultérieurs Carex nigra, Juncus acutiflorus, Moliniacaerulea.

54.5 TOURBIERES DE TRANSITION Scheuchzerietalia palustris: Caricion lasiocarpae, Rhynchosporion albae Zones humides, occupées principalement ou en grande partie par des communautés de plantes turfigènes, se dévelop- pant à la surface des eaux oligotrophes ou méso-oligotrophes, le substrat n'apportant que pas ou peu d'approvisionne- ment minéral ou de nutriments. Leurs caractéristiques sont donc intermédiaires entre celles des marais soligènes et topogènes et celles des tourbières strictement ombrogènes. Dans les grands systèmes, les communautés les plus re- marquables sont les pelouses tremblantes, les tapis flottants ou des tourbières tremblantes formés de Cypéracées de taille moyenne ou petite, associés à des Sphaignes ou des Mousses brunes. Celles ci sont accompagnées par des com- munautés aquatiques et amphibies (22.3, 22.4) et par des formations de transition vers celles-ci d'une part, vers des marécages (54.2, 54.4), des tourbières (51.1), et, d'autre part, des prairies humides (37) ; les buttes de Sphaignes (51.11), en particulier, sont souvent une composante caractéristique et importante. Les grands Carex et les roselières (53), les Saulaies et les Aulnaies envahissent une partie des tourbières. Les tourbières de transition se forment pour la plupart en colonisant les mares et lacs oligotrophes, et les mares et lagg des grandes tourbières. Leur distribution est surtout nord péri-alpienne, péri-hercynienne et nord-européenne. Les espèces caractéristiques comprennent Eriopho- rum gracile, Carex lasiocarpa, C. chordorrhiza, C. limosa, Scheuchzeria palustris, Hammarbya paludosa, Liparis loeselii, Calla palustris. Les tourbières de transition sont un refuge extrêmement important d'espèces spécialisées me- nacées, de plantes et d'animaux; leur richesse et leur diversité en invertébrés remarquables, des libellules notamment, est bien plus grande que celle de la plupart des autres écosystèmes de tourbières.

54.6 COMMUNAUTES A RHYNCHOSPORA ALBA Rhynchosporion albae Communautés pionnières hautement constantes sur les tourbières humides exposées, ou parfois, des sables, avec Rhynchospora alba, R. fusca, Drosera intermedia, D. rotundifolia, Lycopodiella inundata. Elles se développent sur des zones dénudées des tourbières de couverture ou des tourbières bombées, mais aussi sur des surfaces naturellement érodées par le ruissellement ou par le gel dans les landes humides et les tourbières, dans les suintements et dans les zones de fluctuation des mares oligotrophes avec des substrats sableux, légèrement tourbeux. Ces communautés sont similaires et sont en relations étroites avec celles des cuvettes de tourbières peu profondes (51.122) et des tourbières de transition (54.57).

53.1 ROSELIERES Phragmition australis, Scirpion maritimi Roselières avec grands hélophytes, habituellement pauvres en espèces (souvent dominées par une seule espèce), elles croissent dans les eaux stagnantes ou à écoulement lent, de profondeur fluctuante et quelquefois sur des sols hydro- morphes. Elles peuvent être classées selon les espèces dominantes qui confèrent à chacune d'elles une apparence pro- pre.

53.21 Peuplements de grandes Laîches (Magnocariçaies) Formations de Cypéracées sociales du genre Carex, dominées généralement par une seule espèce qui peut indiffé- remment former des touradons ou des nappes. Elles peuvent être classées en fonction de l'espèce dominante.

53.5 JONCHAIES HAUTES Agropyro-Rumicion cristati Formations de Juncus envahissant des marais ou bas-marais très pâturés et piétinées ou des bas-marais acides ou (avec Juncus effusus) eutrophisés.

Annexe 8 : Flore remarquable Plan de gestion Adasea 2012 (page 21)

C‐II‐ Eléments de flore remarquables

La tourbière de la plaine des Rauzes fait partie des sites emblématiques du Lévezou et de l’Aveyron. Sa richesse floristique en fait l’une des plus belle zone humide du département. C’est donc un site d’une qualité globale indéniable et remarquable qu’il faut considérer comme tel, dans son ensemble. Cependant le site porte une grande responsabilité dans la conservation de certaines espèces. Il faut donc citer plus particulièrement:

Anagallis tenella (L.) L. Carex lasiocarpa Ehrh Carex umbrosa L. Drosera rotundifolia L. Pedicularis palustris ssp palustris L. Hypericum elodes L. Lycopodiella inundata (L.) Holub Scutellaria minor Hudson Trichophorum cespitosum (L.) Hartman Utricularia minor L. Epipactis palustris (L.) Crantz Phyteuma gallicum R. Schulz Potentilla palustris (L.) Scop. Rhynchospora alba (L.) Vahl Galium boreale L. Eriophorum lathifolium L. Gentiana pneumonanthe L. Menyanthes trifoliata L Narthecium ossifragum (L.) Hudson Cirsium rivulare (Jacq.) All. Cirsium X subalpinum Gaudin Euphorbia angulata Jacq.

Liste des plantes et champignons de la tourbière de la plaine des Rauzes par Christian BERNARD et Gérard BRIANE (plantes) 2012

Familles Noms latins Noms vernaculaires Protection Betulaceae Alnus glutinosa Gaerth. Aune glutineux Primulaceae Anagallis tenella (L.)L. Mouron délicat DMC Asteraceae Arnica montana L. Arnica des montagnes DMC Betulaceae Betula verrucosa Ehrh. Bouleau verruqueux Poaceae Briza media L. Amourette commune Callitrichaceae Callitriche hamulata Koch. Callitriche en hameçon Ericaceae Calluna vulgaris (L.) Hull Callune Cyperaceae Carex cuprina (Sandor ex Heuffel) Nendtwich es A. kern Carex couleur de renard Cyperaceae Carex elata All. Carex élevé Cyperaceae Carex hostiana DC. Carex de Host Cyperaceae Carex lasiocarpa Ehrh. Carex filiforme Cyperaceae Carex nigra (L.)Reichard Carex noir Cyperaceae Carex pallescens L. Carex pâle Cyperaceae Carex panicea L. Laîche bleuâtre Cyperaceae Carex paniculata L. Carex à panicule Cyperaceae Carex pendula Huds. Grand carex Cyperaceae Carex umbrosa Host Carex des ombrages DMC, LRMP Cyperaceae Carex vesicaria L. Carex vésiculeux Cyperaceae Carex viridula Michaux subsp.oedocarpa (Anderss.)B.Schmid Carex vert jaunâtre Cyperaceae Carex viridula Michaux subsp.viridula Carex tardif Asteraceae Carlina acanthifolia L. subsp. cynara Carline à feuilles d'acanthe Asteraceae Carlina vulgaris L. Carline vulgaire Carum verticillatum (L.) Koch Carum verticillé DMC Apiaceae Cirsium palustre (L.) Scop. Cirse des marais Asteraceae Cirsium rivulare (Jacq.) All. Cirse des ruisseaux DMC Asteraceae Cirsium X subalpinum Gand Cirse subalpin Betulaceae Corylus avellana L. Noisetier Rosaceae Crataegus monogyna Jacq. Aubépine monogyne Iridaceae Crocus nudiflorus Sm. Safran à fleurs nues DMC Poaceae Dactylis glomerata L. Dactyle d'Espagne Orchidaceae Dactylorhiza (hybrides) Dactylorhize (hybrides) Orchidaceae Dactylorhiza fistulosa (Moench) Orchis de mai Orchidaceae Dactylorhiza incarnata (L.) Soo Orchis incarnat DMC Orchidaceae Dactylorhiza maculata (L.) Soo Orchis tacheté Apiaceae Daucus carotta L. Carotte Poaceae Deschampsia caespitosa (L.) P. Beauv. Canche cespiteuse Caryophyllaceae Dianthus deltoides L. Oeillet delta Droseraceae Drosera rotundifolia L. Rosée du soleil DMC Poaceae Elytrigia intermedia (Host) Nevski Chiendent intermédiaire Onotheraceae Epilobium obscurum Schreber Epilobe vert foncé Onotheraceae Epilobium palustre L. Epilobe des marais Orchidaceae Epipactis palustris (L.) Crantz Epipactis des marais Equisetaceae Equisetum fluviatile L. Prêle des eaux DMC Ericaceae Erica cinerea L. Bruyère cendrée Cyperaceae Eriophorum latifolium Hoppe Linaigrette à feuilles larges DMC Cyperaceae Eriophorum polystachion L. [1753] = E. angustifolium Linaigrette à feuilles étroites DMC Euphorbiaceae Euphorbia angulata Jacq. Euphorbe anguleuse DMC Scrophulariaceae Euphrasia officinalis L. Euphraise officinale Poaceae Festuca arundinacea Schreber Fétuque élevée Poaceae Festuca rivularis (gr. glauca) Boiss. Fétuque des ruisseaux Rosaceae Filipendula ulmaria (L.) Maxim. Reine-des-prés Oleaceae Fraxinus excelsior L. Frêne commun Rubiaceae Galium boreale L. Gaillet boréal Rubiaceae Galium palustre L. Gaillet des marais allongé Rubiaceae Galium verum L. Gaillet vrai Fabaceae Genista anglica L. Genêt d'Angleterre Fabaceae Genista pilosa L. Genêt pileux Fabaceae Genista scoparia Lamk. Genêt à balai Fabaceae Genista tinctoria L. Genêt des teinturiers Gentianaceae Gentiana pneumonanthe L. Gentiane pneumonanthe DMC Gentianaceae Gentianella campestris (L.) Börner Gentiane champêtre DMC Poaceae Glyceria fluitans (L.) R. Br. Glycérie flottante Orchidaceae Gymnadenia conopsea (L.) R. Br. In Aiton fil. Orchis moucheron Apiaceae Heracleum sphondylium L. subsp. sibiricum Simonkai Grande berce de Lecoq Apiaceae Holcus mollis L. Houlque molle Hypericaceae Hypericum elodes L. Millepertuis des marais Hypericaceae Hypericum pulchrum L. Millepertuis élégant Hypericaceae Hypericum tetrapterum Fries Millepertuis à quatre ailes Juncaceae Juncus bulbosus L. Jonc bulbeux Juncaceae Juncus conglomeratus L. Jonc aggloméré Juncaceae Juncus effusus L. Jonc épars Juncaceae Juncus squarrosus L. Jonc raide Juncaceae Juncus squarrosus L. Jonc raide Caprifoliaceae Lonicera periclymenum L. Chèvrefeuille des bois Juncaceae Luzula multiflora (Ehrh) Lej. Luzule à inflorescence compacte Lycopodiaceae Lycopodiella inundata (L.) Holub Lycopode inondé Primulaceae Lysimachia vulgaris L. Lysimaque commune Lythraceae Lythrum salicaria L. Salicaire commune Menyanthaceae Menyanthes trifoliata L. Trèfle d'eau DMC Poaceae Molinia caerulea (L.) Moench Molinie Haloragaceae Myriophyllum alternifolium DC. Myriophylle à fleurs alternes Amaryllidaceae Narcissus poeticus L. Narcisse des poètes DMC Poaceae Nardus stricta L. Nard raide Melanthiaceae Narthecium ossifragum (L.) Hudson Narthécium ossifrage DMC, LRE Parnassiaceae Parnassia palustris L. Parnassie des marais Scrophulariaceae Pedicularis palustris L. Pédiculaire des marais DMC Scrophulariaceae Pedicularis sylvatica L. Pédiculaire des bois Poaceae Phragmites australis (Cav.) Steudel Roseau commun Campanulaceae Phyteuma gallicum R. Schulz Raiponce de France Pinaceae Pinus sylvestris L. Pin sylvestre Rosaceae Pirus communis L. Poirier sauvage Polygonaceae Polygonum bistorta L. Renouée bistorte DMC Salicaceae Populus sp. Peuplier Salicaceae Populus tremula L. Tremble Potamogetonaceae Potamogeton polygonifolius Pourret Potamot à feuilles de renouée Rosaceae Potentilla erecta (L.) Räuschel Potentille tormentille Rosaceae Potentilla palustris (L.)Scop. Comaret DMC Rosaceae Prunus avium L. Merisier Rosaceae Prunus spinosa L. Prunellier Fagaceae Quercus robur L. Chêne pédonculé Renonculaceae Ranunculus acris L. Renoncule âcre Renonculaceae Ranunculus flammula L. Renoncule petite douve Cyperaceae Rhynchospora alba (L.) Vahl Rhynchospore blanche DMC, LRMP Saxifragaceae Ribes alpinum L. Groseiller des Alpes Rosaceae Rosa sp. L. Rosier sauvage Rosaceae Rubus fruticosus L. Ronce arbrisseau Rosaceae Rubus idaeus L. Framboisier Rosaceae Rubus koelheri Weihe & Nees Ronce de Koelher Polygonaceae Rumex longifolius DC. Rumex à longues feuilles DMC, LRMP Salicaceae Salix aurita L. Saule à oreillettes Salicaceae Salix cinerea L. Saule cendré Salicaceae Salix repens L. Saule rampant Caprifoliaceae Sambucus nigra L. Sureau noir Rosaceae Sanguisorba officinalis L. Sanguisorbe officinale DMC Asteraceae Scorzonera humilis L. Scorzonère humble Asteraceae Scutellaria galericulata L. Scutellaire à casque Lamiaceae Scutellaria minor Hudson Petite scutellaire DMC Asteraceae Senecio adonidifolius Loisel. Sèneçon à feuilles d'Adonis Apiaceae Silaum silaus (L.) Schinz & Thell. Silaüs commun Sphagnaceae Sphagnum contortum K. F. Schultz Sphaigne sp. Sphagnaceae Sphagnum nemoreum Scop. Sphaigne sp. Sphagnaceae Sphagnum papillosum Lindb. Sphaigne sp. Sphagnaceae Sphagnum rubellum Wils. Sphaigne sp. Dipsacaceae Succisa pratensis Moench Succise des prés Cyperaceae Trichophorum cespitosum (L.) Hartman Scirpe cespiteux Fabaceae Trifolium montanum L. Trèfle des montagnes Fabaceae Trifolium pratense L. Trèfle des névés Fabaceae Trifolium repens L. Trèfle rampant Fabaceae Ulex minor Roth Petit ajonc Lentibulariaceae Utricularia minor L. Petite utriculaire DMC, LRMP Melanthiaceae Veratrum album L. Vérâtre blanc DMC

Liste de remise à jour des Znieff, août 2004 Conservatoire Botanique National de Midi-Pyrénées DMC : Déterminante Massif Central LRE : Liste Rouge, en Danger PN : Protection Nationale annexe I ou II LRMP : Liste Rouge Midi-Pyrénées LRMP : Liste Rouge Midi-Pyrénées

par Jean-Louis MENOS (champignons) 2012

Famille Nom scientifique Descripteur Nom commun Crepidotaceae Galerina paludosa (Fr.) Kühn. Galère des marais Crepidotaceae Galerina mairei Bouteville & P.A.Moreau Entolomataceae Entoloma mougeotii (Fr.) Hesl. Entolome de Mougeot Entolomataceae Entoloma poliopus (Romagn.) Noord. Entolome à pied poli Entolomataceae Entoloma serrulatum (Fr. :Fr.) Hesler Entolome à arête serrulée Entolomataceae Entoloma politum (Pers. :Fr.) Donk Entolomataceae Rhodocybe gemina (Fr.)Kuyper & Noord. Rhodocybe tronqué Bolbitiaceae Agrocybe elatella (P.Karsten) Vesterholt Agrocybe des marais Bolbitiaceae Panaeolus sphinctrinus (Fr.)Quélet Panéole à marge dentée Crepidotaceae Tubaria autochtona (Berk.& Br.) Saccardo Tubaire de l’aubépine Tricholomataceae Rickenella fibula var. hydrina (Fr. :Fr.)G.J.Krieglsteiner Omphale épingle Tricholomataceae Omphalina sphagnicola (Berk.)Mos. Omphale des sphaignes Tricholomataceae Hygrocybe lepida Arnolds Hygrophore chanterelle Tricholomataceae Hygrocybe conica (J.C.Sch.:Fr.)Kummer Hygrophore conique Agaricaceae Macrolepiota procera (Scop.:Fr.)Singer Coulemelle Agaricaceae Agaricus campestris L.:Fr. Rosé des prés Gasteromycetidae Bovista nigrescens Pers.:Pers. Gasteromycetidae Vascellum pratense (Pers.:Pers.)Kreisel Vesse de loup à diaphragme Gasteromycetidae Calvatia excipuliformis (Sch.:Pers.)Perdeck Calvatie en coupe Russulaceae Lactarius lacunarum Hora Lactaire des ornières Russulaceae Russula aeruginea Lindblad Russule vert de gris Boletaceae Leccinum aurantiacum (Bull.)S.F.Gray Bolet orangé Paxillaceae Gyrodon lividus (Bull.:Fr.)Karsten Bolet de l’aulne Paxillaceae Paxillus filamentosus (Scop.)Fr. Cortinariaceae Hebeloma velutipes Bruchet Hébélome à pied velouté Strophariaceae Stropharia semiglobata (Batsch:Fr.)Quélet Strophaire hémisphérique Tricholomataceae Laccaria bicolour (R.Maire)P.D.Orton Laccaire bicolore Tricholomataceae Tricholoma fulvum (Retz. :Fr.)Costantin & Dufour Tricholome fauve Polyporaceae Daedaleopsis confragosa (Bolt. :Fr.)J.Schröter Hymenochaetaceae Phellinus sp. Quélet, 1886 Cortinariaceae Alnicola sp. Kühner, 1926

Annexe 9 : Liste des vertébrés et araignées de la tourbière de la plaine des Rauzes par la LPO Aveyron, Nicolas CAYSSIOLS/Adasea et Lucas BALITEAU (oiseaux), relecture Cyril DENISE, 2012

Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Statut Accipitridae Accipiter nisus Linnaeus, 1758 Epervier d'Europe GN Scolopacidae Actitis hypoleucos Linnaeus, 1758 Chevalier guignette EP Aegithalidae Aegithalos caudatus Linnaeus, 1758 Mésange à longue queue EP Accipitridae Aegypius monachus Linnaeus, 1758 Vautour moine EP Alaudidae Alauda arvensis Linnaeus, 1758 Alouette des champs GC-NC Phasianidae Alectoris rufa Linnaeus, 1758 Perdrix rouge EP Anatidae Anas platyrhynchos Linnaeus, 1758 Canard colvert EP Motacillidae Anthus pratensis Linnaeus, 1758 Pipit farlouse EP Motacillidae Anthus trivialis Linnaeus, 1758 Pipit des arbres EP Apodidae Apus apus Linnaeus, 1758 Martinet noir GC-NC Apodidae Apus melba Linnaeus, 1758 Martinet à ventre blanc EP Ardeidae Ardea cinerea Linnaeus, 1758 Héron cendré EP Strigiformidae Asio flammeus Pontoppidan, 1763 Hibou des marais EP Strigiformidae Asio otus Linnaeus, 1758 Hibou moyen-duc EP Strigiformidae Athene noctua Scopoli, 1769 Chouette chevêche EP Accipitridae Buteo buteo Linnaeus, 1758 Buse variable GC-NC Fringillidae Carduelis cannabina Linnaeus, 1758 Linotte mélodieuse EP Fringillidae Carduelis carduelis Linnaeus, 1758 Chardonneret élégant EP Fringillidae Carduelis chloris Linnaeus, 1758 Verdier d'Europe Ciconidae Ciconia nigra Linnaeus, 1758 Cigogne noire EP Cinclidae Cinclus cinclus Linnaeus, 1758 Cincle plongeur EP Accipitridae Circaetus gallicus J.F. Gmelin, 1788 Circaète Jean-le-Blanc GN Accipitridae Circus aeruginosus Linnaeus, 1758 Busard des roseaux EP Accipitridae Circus cyaneus Linnaeus, 1766 Busard Saint-Martin EP Accipitridae Circus pygargus Linnaeus, 1758 Busard cendré EP Cuculidae Clamator glandarius Linnaeus, 1758 Coucou geai EP Palumbidae Columba palumbus Linnaeus, 1758 Pigeon ramier EP Corvidae Corvus corone corone Linnaeus, 1758 Corneille noire EP Phasianidae Coturnix coturnix Linnaeus, 1758 Caille des blés GC Cuculidae Cuculus canorus Linnaeus, 1758 Coucou gris EP-SP Picidae Dendrocopos major Linnaeus, 1758 Pic épeiche EP Picidae Dendrocopos minor Linnaeus, 1758 Pic épeichette EP Ardeidae Egretta alba Linnaeus, 1758 Grande aigrette EP Ardeidae Egretta garzetta Linnaeus, 1766 Aigrette garzette EP Accipitridae Elanus caeruleus Desfontaines, 1789 Elanion blanc EP Emberizidae Emberiza cirlus Linnaeus, 1766 Bruant zizi EP Emberizidae Emberiza citrinella Linnaeus, 1758 Bruant jaune EP Emberizidae Emberiza schoeniclus Linnaeus, 1758 Bruant des roseaux EP Turdidae Erithacus rubecula Linnaeus, 1758 Rougegorge familier EP Falconidae Falco peregrinus Tunstall, 1771 Faucon pèlerin EP Falconidae Falco tinnunculus Linnaeus, 1758 Faucon crécerelle EP Fringillidae Fringilla coelebs Linnaeus, 1758 Pinson des arbres EP Fringillidae Fringilla montifringilla Linnaeus, 1758 Pinson du Nord EP Scolopacidae Gallinago gallinago Linnaeus, 1758 Bécassine des marais EP Rallidae Gallinula chloropus Linnaeus, 1758 Gallinule poule-d'eau GN Corvidae Garrulus glandarius Linnaeus, 1758 Geai des chênes GC-NC Accipitridae Gyps fulvus Hablizl, 1783 Vautour fauve EP Sylviidae Hippolais polyglotta Vieillot, 1817 Hypolaïs polyglotte EP Hirundinidae Hirundo rustica Linnaeus, 1758 Hirondelle rustique EP Laniidae Lanius collurio Linnaeus, 1758 Pie-grièche écorcheur EP Laniidae Lanius excubitor Linnaeus, 1758 Pie-grièche grise GN Laniidae Lanius senator Linnaeus, 1758 Pie-grièche à tête rousse EP Sylviidae Locustella naevia Boddaert, 1783 Locustelle tachetée EP Alaudidae Lullula arborea Linnaeus, 1758 Alouette lulu GC-NC Turdidae Luscinia megarhynchos Brehm, 1831 Rossignol philomèle EP Scolopacidae Lymnocryptes minimus Boie, 1826 Bécassine sourde EP Emberizidae Miliaria calandra Linnaeus, 1758 Bruant proyer EP Accipitridae Milvus migrans Boddaert, 1783 Milan noir EP Accipitridae Milvus milvus Linnaeus, 1758 Milan royal EP-SP Motacillidae Motacilla alba Linnaeus, 1758 Bergeronnette grise EP Motacillidae Motacilla cinerea Tunstall, 1771 Bergeronnette des ruisseaux EP Motacillidae Motacilla flava Linnaeus, 1758 Bergeronnette printanière EP Turdidae Oenanthe oenanthe Linnaeus, 1758 Traquet motteux EP Paridae Parus caeruleus Linnaeus, 1758 Mésange bleue EP Paridae Parus major Linnaeus, 1758 Mésange charbonnière EP Paridae Parus palustris Linnaeus, 1758 Mésange nonnette EP Passeridae Passer domesticus Linnaeus, 1758 Moineau domestique GC Accipitridae Pernis apivorus Linnaeus, 1758 Bondrée apivore EP Sylviidae Phylloscopus collybita Vieillot, 1817 Pouillot véloce EP Corvidae Pica pica Linnaeus, 1758 Pie bavarde EP Picidae Picus viridis Linnaeus, 1758 Pic vert GN Rallidae Rallus aquaticus Linnaeus, 1758 Râle d’eau EP Turdidae Saxicola rubetra Linnaeus, 1758 Tarier des prés EP Turdidae Saxicola rubicola Linnaeus, 1766 Tarier pâtre EP Strigiformidae Strix aluco Linnaeus, 1758 Chouette hulotte EP Sturnidae Sturnus vulgaris Linnaeus, 1758 Etourneau sansonnet EP Sylviidae Sylvia atricapilla Linnaeus, 1758 Fauvette à tête noire EP Sylviidae Sylvia borin Boddaert, 1783 Fauvette des jardins EP Sylviidae Sylvia communis Latham, 1787 Fauvette grisette GC-NC Scolopacidae Tringa ochropus Linnaeus, 1758 Chevalier culblanc GC-NC Scolopacidae Tringa totanus Linnaeus, 1758 Chevalier gambette EP Troglodytidae Troglodytes troglodytes Linnaeus, 1758 Troglodyte mignon GC-NC Turdidae Turdus iliacus Linnaeus, 1766 Grive mauvis EP Turdidae Turdus merula Linnaeus, 1758 Merle noir EP Turdidae Turdus pilaris Linnaeus, 1758 Grive litorne GC-NC Upupidae Upupa epops Linnaeus, 1758 Huppe fasciée EP Charadriidae Vanellus vanellus Linnaeus, 1758 Vanneau huppé EP Statut : Loi du 10 juillet 1976. EP : espèce protégée - GC : gibier chassable - NC : non commercialisable GN : gibier susceptible d'être classé nuisible par arrêté préfectoral - SP : statut particulier par Nicolas Cayssiols/Adasea et Lucas Baliteau (autres vertébrés), relecture Cyril DENISE, 2012

Famille Nom scientifique Nom commun Muridae Arvicola sapidus Miller, 1908 Campagnol amphibie Bufonidae Bufo bufo Linnaeus, 1758 Crapaud commun Colubridae Hierophis viridiflavus Lacépède, 1789 Couleuvre verte-et-jaune Lacertidae Lacerta bilineata Daudin, 1802 Lézard vert Leporidae Lepus europaeus Pallas, 1778 Lièvre d’Europe Mustelidae Lutra lutra Linnaeus, 1758 Loutre d’Europe Mustelidae Meles meles Linnaeus, 1758 Blaireau Vespertilionidae Myotis sp. Kaup, 1829 Grand ou petit Murin Colubridae Natrix natrix Linnaeus, 1758 Couleuvre à collier Vespertilionidae Pipistrellus kuhlii Kuhl, 1817 Pipistrelle de Kuhl Vespertilionidae Pipistrellus pipistrellus Schreber, 1774 Pipistrelle commune Vespertilionidae Plecotus sp. E. Geoffroy, 1818 Oreillard sp. Lacertidae Podacris muralis Laurenti, 1768 Lézard des murailles Ranidae Rana temporaria Linnaeus, 1758 Grenouille rousse Viperidae Vipera aspis Linnaeus, 1758 Vipère aspic Canidae Vulpes vulpes Linnaeus, 1758 Renard roux Vespertilionidae Noctule de Leisler ou Sérotine commune

par Jean-Claude LEDOUX (araignées) 2011

Famille Espèce Agelenidae Agelena gracilensC.L. Koch, 1841 Anyphaenidae Anyphaena sabinaL. Koch, 1866 Araneidae Aculepeira ceropegia Walckenaer, 1802 Agalenatea redii Scopoli, 1763 Araneus diadematusClerck, 1757 Araneus marmoreus Clerck, 1757 Araneus quadratus Clerck, 1757 Araneus s.l. sp. Clerck, 1757 Clubionidae Clubiona brevipes Blackwall, 1841 Gnaphosidae Drassodes cupreus Blackwall, 1834 Zelotes latreillei Simon, 1878 Linyphiinae Linyphia triangularis Clerck, 1757 Lycosidae Alopecosa cuneata Clerck, 1758 Alopecosa pulverulenta Clerck, 1758 Alopecosa sp. Simon, 1885 Araniella sp. Chamberlin & Ivie, 1942 Hypsosinga pygmaea Sundevall, 1831 Larinioides cornutus Clerck, 1757 Larinioides sp. Caporiacco, 1934 Miturgidae Chiracanthium pennyi O.P.-Cambridge, 1873 Chiracanthium sp. C.L. Koch, 1839 Philodromidae Pardosa amentata Clerck, 1757 Pardosa nigriceps Thorell, 1891 Pardosa paludicola Clerck, 1757 Pardosa pullata Clerck, 1757 Pardosa sp. C.L. Koch, 1847 Philodromus sp. Walckenaer, 1826 Pirata sp. Sundevall, 1833 Tibellus sp. Simon, 1875 Trochosa spinipalpis F.O. Pickard-Cambridge, 1895 Pisauridae Dolomedes fimbriatus Clerck, 1757 Dolomedes sp. Latreille, 1804 Tetragnathidae Meta segmentata Clerck, 1757 Pachygnatha degeeri Sundevall, 1830 Tetragnatha sp. Latreille, 1804 Thomisinae Thomisus onustus Walckenaer, 1805 Xysticus erraticus Blackwall, 1834 Xysticus sp. C.L. Koch, 1835

Annexe 10 : Fiche de l’Azuré des mouillères

L'Azuré des mouillères Phengaris (Maculinea) alcon (Figure 1), est une espèce myrméco- phile qui dépend de la présence de sa plante-hôte (Gentiana pneumonanthe) et d'une fourmi rouge (Myrmica scabrinodis) qui est son hôte principal et rend son cycle biologique exceptionnel. Il hi- verne à l'état de chenille. La chrysalide se trouve dans le solarium de la fourmilière et l’imago vole en une génération, de mi-juin à mi-août. P. alcon réside dans les prairies humides, les zones inon- dables proches des rivières et des lacs. En France, M. alcon a une aire de répartition euro-centro-asiatique. Sa limite altitudinale en France est de 1 400 m (LEROY & BACHELARD, 2008). Cet Azuré est observé dans presque toute la France.

L'Azuré des mouillères Phengaris (Maculinea) alcon écotype alcon appartient à la famille des Lycaenidae.

A l'heure actuelle, en France, 4 espèces de Maculinea font l’objet d’un Plan National d’Action (PNA) dont l’OPIE est opérateur national pour le Ministère chargé d’environnement : Ma- culinea alcon (Denis & Schiffermüller, 1775) avec deux écotypes "alcon" et "rebeli" ; Maculinea teleius (Bergsträsser, 1779) ; Maculinea nausithous (Bergsträsser, 1779) et Maculinea arion (Lin- né, 1758).

Les écotypes, même s'ils se rejoignent du point de vue de leur cycle complexe (fourmi- hôte) peuvent se différencier notamment par leur plante hôte, leur micro ou macro-habitat (LHO- NORE, 1998 ; LAFRANCHIS, 2001 ; ROZIER, 2002)).

L'observation à vue est relativement facile. Les imagos de M. alcon se posent fréquemment sur des inflorescences, principalement celles de la plante hôte (Gentiana pneumonanthe). Sur le site d’étude, la recherche de nectar par l'Azuré se fait notamment sur les inflorescences de Lotiers (Lotus sp.), Salicaire (Lythrum salicaria), Succise des prés (Succisa pratensis), et les centaurées.

La photographie du dessous des ailes et/ou le prélèvement (avec autorisation préfectorale) à l'aide d'un filet permettent de confirmer la détermination. Les adultes peuvent être confondus avec ceux de Maculinea teleius. Cependant, ce dernier est absent de la plaine des Rauzes.

La recherche des œufs blancs s'effectue facilement à vue. Ils sont souvent pondus au niveau de l'inflorescence de la Figure 1. M. alcon : femellle sur fleur Gentiane pneumonanthe. de Gentiane couverte d’œufs blancs.

Ceci facilite le suivi des pontes qui est beaucoup plus simple et facile à réaliser sur le ter- rain par des naturalistes (MEEDDM, 2011) qu'un suivi des adultes par des entomologistes.

En France, la fourmi hôte a été déterminée pour seulement trois populations. Il s'agit dans les trois cas de Myrmica scabrinodis Nylander, 1846. En Europe les fourmis hôtes peuvent être aussi M. rubra (Linné, 1758), M. ruginodis Nylander, 1846 ou M. vandeli Bondroit, 1920 (ELMES & THOMAS, 1992). Annexe 11 : Inventaire des Rhopalocères de trois sites Natura 2000 de l’Aveyron Annexe 12 : Fiche descriptive sur la Laineuse du prunellier

Fiche descriptive sur le Sphinx de l’épilobe

Annexe 13 : Liste des entomologistes consultés

Université de Mons (Belgique) Bourdons : Pierre RASMONT, Stéphanie ISERBYT et Gilles MAHE Université de Regensburg (Allemagne) Formicidés : Abel BERNADOU Université de Velden/Vils (Allemagne) Andrenidae : Erwin SCHEUCHL Université de Montpellier, CEFE Scarabées coprophages : Jean-Pierre LUMARET, Nasseri KADERI et Pierre JAY-ROBERT Université de Toulouse Hespéridés : Luc LEGAL/EcoLab Coccinelles : Jean-Louis HEMPTINNE/ENFA Université de Limoges, INRA Orthoptères : Daniel PETIT Université du Maine (Tours) Maculinea : Jacques LHONORE et Jean-Claude MERCIER Université de Marseille Rhopalocères : Henri DESCIMON

Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris) Rhopalocères : Pascal DUPONT et Gérard LUQUET Société Entomologique de France Pompiles : Raymond WAHIS Hétérocères, dont microlépidoptères : Sylvain DELMAS

Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) Carabidae : Pierre ZAGATTI Orthoptères : Bruno MERIGUET Dermaptères : Vincent ALBOUY Lépidoptères : Alexis BORGES et Nicolas MOULIN OPIE -Benthos Hydropsychidae, Limnephilidae : Samuel JOLIVET Hydrophilidae : Pierre QUENEY Ephemeroptères : Michel BRULIN Ephéméroptères : Daniel MARC Trichoptères, Sialidés : Coppa GENNARO Plecoptères : Jacques LE DOARE OPIE -Apoïdes Apidae : Serge GADOUM Mégachilidae : Gérard LEGOFF Office Pour les Insectes et leur Environnement de Midi-Pyrénées (OPIE-MP) Vespidae : Jean-Noël CARSUS et Dominique PELLETIER Punaises : Jean-Pierre BEAUCOURT

Revue d’Arachnologie Arachnidés : Jean-Claude LEDOUX Société Entomologique du Limousin Formicidae : Jean-Claude PARAT Société Odonatologique de France Odonates : Jean-Louis DOMMANGET, Gérard DOMMANGET et Martine GUILLEMET Annexes 14 : Mise au point d’un protocole de suivi CMR

Annexe 15 : Liste des insectes de la tourbière de la plaine des Rauzes par Henri Chevin et Lucas Baliteau (Tenthrèdes), 2007

Famille Espèce Argidae Arge cestulata Forster, 1771 Arge melanochra Gmelin, 1790 Arge ustulata Linnaeus, 1758 Sterictiphora angelicae Panzer, 1799 Cephidae Cephus pygmaeus Linnaeus, 1758 Hartigia linearis Schrank, 1781 Cepidae Calameuta palipes Klug, 1803 Calameuta pygmaea Poda, 1761 Tenthredinidae Aglaostigma aucuparine Klug, 1814 Aneugmenus padi Linnaeus, 1761 Athalia circularis Klug, 1815 Athalia cordata Serville, 1823 Athalia liberta Klug, 1815 Athalia richardi Serville, 1823 Athalia rosae Linnaeus, 1758 Claremontia alternipes Klug, 1816 Cytisogaster genistae Benson, 1947 Rhogogaster sp. Konow, 1884 Dolerus aeneus Hartig, 1837 Dolerus ferrugatus Serville, 1823 Dolerus germanicus Fabricius, 1775 Dolerus haematodes Schrank, 1781 Dolerus megapterus Cameron, 1881 Dolerus nigratus Müller, 1776 Dolerus picipes Klug, 1818 Dolerus planatus Hartig, 1837 Dolerus triplicatus Klug, 1818 Dolerus uliginosus Klug, 1818 Emphytus calceatus Klug, 1818 Empria liturata Gmelin, 1790 Empria pallimacula Serville, 1823 Empria sexpunctata Serville, 1823 Eutomostethus ephippium Panzer, 1798 Eutomostethus gagathinus Klug, 1816 Fenusa dohrnii Tischbein, 1846 Fenusa pumila Leach, 1817 Kaliofenusa pusilla Serville, 1823 Macrophya albicincta Schrank, 1776 Macrophya alboannulata Schrank, 1776 Macrophya annulata Geoffroy, 1785 Macrophya duodecimpunctata Linnaeus, 1758 Macrophya montana Scopoli, 1763 Monophadnoides rubi Harris, 1845 Monophadnoides ruficruris Brullé, 1832 Monophadnus monticola Hartig, 1837 Monophadnus pallescens Gmelin, 1790 Monostegia abdominalis Fabricius, 1798 Oncodolerus eversmanni Kirby, 1882 Selandria serva Fabricius, 1793 Tenthredo schaefferi Klug, 1817 Tenthredopsis coquebertii Klug, 1817 Tenthredopsis scutellaris Fabricius, 1804 Zonuledo amoena Grav., 1807

par les contributeurs (voir Annexe 13) de l’OPIE (insectes, hors tenthrèdes et rhopalocères), 2012 Ordre Famille Nom scientifique Nom commun Coléoptères Aphodiidae Aphodius borealis Gyll., 1827 Coléoptères Aphodiidae Aphodius coenosus Panz., 1789 Coléoptères Aphodiidae Aphodius conjugatus Panzer, 1795 L'Aphodius conjugué Coléoptères Aphodiidae Aphodius depressus Kugelann, 1792 Coléoptères Aphodiidae Aphodius equestris Panzer, 1798 Coléoptères Aphodiidae Aphodius erraticus Linnaeus, 1758 Coléoptères Aphodiidae Aphodius fimetarius Linnaeus, 1758 l'Aphodie du fumier Coléoptères Aphodiidae Aphodius fossor Linnaeus, 1758 Coléoptères Aphodiidae Aphodius haemorrhoidalis Linnaeus, 1758 Coléoptères Aphodiidae Aphodius porcus Fabricius, 1792 Coléoptères Aphodiidae Aphodius pusillus Herbst, 1789 Coléoptères Aphodiidae Aphodius rufipes Linnaeus, 1758 l'Aphodie à pattes rouges Coléoptères Aphodiidae Aphodius rufus Moll, 1782 Coléoptères Aphodiidae Aphodius scrutator Herbst, 1789 Coléoptères Aphodiidae Aphodius sticticus Panzer, 1798 Coléoptères Cantharidae Cantharis rustica Fallén, 1807 Le Moine Coléoptères Carabidae Carabus granulatus Linnaeus, 1758 Le Carabe granuleux Coléoptères Carabidae Lebia chlorocephala Hoffmannsegg, 1803 La Lébia à tête verte Coléoptères Cerambycidae Leptura quadrifasciata Linnaeus, 1758 La Lepture à quatre bandes Coléoptères Chrysomelidae Cassida (viridis) Linnaeus, 1758 La Casside Coléoptères Cleridae Pyrochroa serraticornis Scopoli, 1763 Le Cardinal Coléoptères Cleridae Trichodes alvearius Fabricius, 1792 Le Clairon des ruches Coléoptères Coccinellidae Coccinella septempunctata Linnaeus, 1758 La Coccinelle à sept points Coléoptères Coccinellidae Harmonia axyridis Pallas, 1773 la Coccinelle arlequin Coléoptères Dytiscidae Dytiscus marginalis Linnaeus, 1758 Le Dytique Coléoptères Dytiscidae Hydroporus pubescens Gyllenhal, 1808 L'Hydropore poilu Coléoptères Elmidae Dupophilus brevis Mulsant & Rey, 1872 L'Elmide Coléoptères Elmidae Elmis maugetii Latreille, 1798 L'Elmide Coléoptères Elmidae Esolus parallelepipedus Mûller, 1806 L'Elmide Coléoptères Elmidae Oulimnius troglodytes Gyllenhal, 1827 L'Elmide Coléoptères Elmidae Oulimnius tuberculatus Mûller, 1806 L'Elmide Coléoptères Geotrupidae Anoplotrupes stercorosus Scriba, 1791 Coléoptères Geotrupidae Geotrupes spiniger Marsham, 1802 Coléoptères Geotrupidae Geotrupes stercorarius Linnaeus, 1758 Le Bousier Coléoptères Hydraenidae Hydraena gracilis Germar, 1824 L'Elmide Coléoptères Hydraenidae Hydraena riparia Kugellan, 1794 L'Elmide Coléoptères Hydraenidae Limnebius truncatellus Thunberg, 1794 L'Hydraénide Coléoptères Hydrophilidae Anacaena lutescens Stephens, 1829 L'Hydrophile Coléoptères Hydrophilidae Helophorus strigifrons Thoms., 1868 L'Hydrophile Coléoptères Melyridae Malachius bipustulatus Linnaeus, 1758 La Malachie à deux points Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus fracticornis Preyssler, 1790 l'Onthophage à antennes brisées Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus joannae Goljan, 1953 Coléoptères Scarabaeidae Euoniticellus fulvus Goeze, 1777 Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus medius Kugelann, 1792 Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus ruficapillus Brullé, 1832 Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus similis Scriba, 1790 Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus taurus Schreber, 1759 Coléoptères Scarabaeidae Onthophagus vacca Linnaeus, 1767 L'Onthophage commun Coléoptères Scarabaeidae Oxythyrea funesta Poda, 1761 La Cétoine funèbre Coléoptères Staphylinidae Emus hirtus Linnaeus, 1758 Le Staphylin-bourdon Coléoptères Staphylinidae Staphylinus caesareus Cederhjelm, 1798 Le Staphylin à raies d'or Dermaptères Forficulidae Forficula auricularia Linnaeus, 1758 Le Perce-oreille Diptères Asilidae Asilus crabroniformis Linnaeus, 1758 L'Asile frelon Diptères Asilidae Dasypogon diadema Fabricius, 1781 L'Asile noir Diptères Asilidae Selidopogon cylindricus Fabricius L'Asile des montagnes Diptères Bibionidae Bibio marci Linnaeus, 1758 La Mouche de Saint Marc Diptères Tabanidae Haematopota pluvialis Linnaeus, 1758 Le Taon des bois Ephemeroptères Ephemeridae Ephemera danica Müller, 1764 La Grande Mouche de mai Ephemeroptères Leptophlebiidae Leptophlebia marginata Linnaeus, 1767 Le Leptophlébide Ephemeroptères Limnephilidés Ecdyonurus cf venosus Fabricius, 1775 L'Heptagénide Ephemeroptères Siphlonuridae Siphlonurus aestivalis Eaton, 1903 Le Siphlonuride Hémérobiidae Osmylidae Osmylus fulvicephalus Scopoli, 1763 L'Hémérobe aquatique Hyménoptères Apidae Bombus confusus Schenck, 1859 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus cryptarum Fabricius, 1775 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus hypnorum Linnaeus, 1758 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus lucorum Linnaeus, 1761 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus pascuorum Scopoli, 1763 Le Bourdon des champs Hyménoptères Apidae Bombus pascuorum ssp. (vide) Hyménoptères Apidae Bombus pomorum Panzer, 1805 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus pratorum Linnaeus, 1761 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus ruderarius Müller, 1776 (vide) Hyménoptères Apidae Bombus sylvarum Linnaeus, 1761 Le Bourdon forestier Hyménoptères Apidae Bombus terrestris terrestris Linnaeus, 1758 Le Bourdon terrestre Hyménoptères Formicinae Lasius niger Linnaeus, 1758 la Fourmi brune Hyménoptères Formicinae Lasius flavus Fabricius, 1782 la Fourmi jaune Hyménoptères Formicinae Formica pratensis Retzius, 1783 Hyménoptères Formicinae Formica fusca Linnaeus, 1758 la Fourmi rousse Hyménoptères Formicinae Formica picea Nylander, 1846 Hyménoptères Myrmicinae Myrmica scabrinodis Nylander, 1846 Hyménoptères Myrmicinae Myrmica ruginodis Nylander, 1846 Hyménoptères Myrmicinae Leptothorax acervorum Fabricius, 1793 Mécoptères Panorpidae Panorpa sp. Linnaeus, 1758 La Panorpe Névroptères Ascalaphidae Ascalaphus coccajus Denis & Schiffermüller, 1775 L'Ascalaphe soufré Odonates Aeshnidae Aeshna cyanea Müller, 1764 L'Aeshne bleue Odonates Aeshnidae Anax imperator Leach, 1815 L'Anax empereur Odonates Calopterygidae Calopteryx virgo meridionalis Linnaeus, 1758 Le Caloptéryx vierge méridional Odonates Coenagrionidae Coenagrion mercuriale Charpentier, 1840 l'Agrion de mercure Odonates Coenagrionidae Coenagrion puella Linnaeus, 1758 L’Agrion jouvencelle Odonates Coenagrionidae Ischnura elegans Vander Linden, 1820 L’Agrion élégant Odonates Coenagrionidae Ischnura pumilio Charpentier, 1825 L’Agrion nain Odonates Coenagrionidae Pyrrhosoma nymphula Sulzer, 1776 La Petite Nymphe au corps de feu Odonates Cordulegasteridae Cordulegaster boltonii Donovan, 1807 Le Cordulegastre annelé Odonates Libellulidae Libellula depressa Linnaeus, 1758 La Libellule déprimée Odonates Libellulidae Orthetrum brunneum Fonscolombe, 1837 L’Orthétrum brun Odonates Libellulidae Orthetrum coerulescens Fabricius, 1798 L'Orthetrum bleuissant Odonates Libellulidae Sympetrum striolatum Charpentier, 1840 Le Sympétrum strié Orthoptères Acrididae Aiolopus strepens Latreille, 1804 L'Oedipode automnale Orthoptères Acrididae Calliptamus italicus Linnaeus, 1758 Le Caloptène italien Orthoptères Acrididae Chorthippus albomarginatus Degeer, 1773 Le Criquet marginé Orthoptères Acrididae Chorthippus biguttulus Linnaeus, 1758 Le Criquet mélodieux Orthoptères Acrididae Chorthippus montanus Charpentier, 1825 Le Criquet palustre Orthoptères Acrididae Chorthippus parallelus Zetterstedt, 1821 Le Criquet des pâtures Orthoptères Acrididae Chorthippus vagans Eversmann, 1848 Le Criquets des pins Orthoptères Acrididae Chrysochraon dispar Germar, 1835 Le Criquet des clairières Orthoptères Acrididae Euchorthippus declivus Brisout, 1848 Le Criquet opportuniste Orthoptères Acrididae Omocestus viridulus Linnaeus, 1758 Le Criquet verdelet Orthoptères Acrididae Stenobothrus festivus Bolivar, 1897 Le Sténobothre fauve-queue Orthoptères Acrididae Stenobothrus (cotticus) Kruseman & Jeekel, 1967 Le Sténobothre Orthoptères Acrididae Stethophyma grossum Linnaeus, 1758 Le Criquet ensanglanté Orthoptères Gryllidae Gryllus campestris Linnaeus, 1758 Le Grillon champêtre Orthoptères Gryllidae Nemobius sylvestris Bosc, 1792 Le Grillon des bois Orthoptères Gryllidae Oecanthus pellucens Scopoli, 1763 Le Grillon d'Italie Orthoptères Tetrigidae Tetrix sp. Latreille, 1802 Le Tétrix Orthoptères Tettigoniidae Conocephalus fuscus Fabricius, 1793 Le Conocéphale bigarré Orthoptères Tettigoniidae Ephippiger ephippiger Fiebig, 1784 L'Ephippigère des vignes Orthoptères Tettigoniidae Methoptera brachyptera Linnaeus, 1761 La Decticèle des bruyères Orthoptères Tettigoniidae Metrioptera roeseli Hagenbach, 1822 La Decticèle bariolée Orthoptères Tettigoniidae Tettigonia viridissima Linnaeus, 1758 La Grande sauterelle verte Plecoptères La Perle Raphidiidae Raphidiidae Raphidia sp. Linnaeus, 1758 La Raphidie Trichoptères Hydropsychidae Hydropsyche siltalai Döhler, 1963 L'Hydropsychide Trichoptères Limnephilidae Anabolia nervosa Curtis, 1834 Le Limnéphilide Trichoptères Limnephilidae Haselus digitatus Schrank, 1781 Le Limnéphilide Trichoptères Limnephilidae Halesus radiatus Curtis, 1834 Le Limnéphilide Trichoptères Rhyacophilidae Rhyacophila fasciata Hagen, 1859 Le Rhyacophile par Lucas Baliteau (hétérocères), 2012

Lépidoptères Famille Nom scientifique Nom commun Hétérocères Zygaenidae Adscita statices (Linnaeus, 1758) la Turquoise Hétérocères Arctidae Arctia caja (Linnaeus, 1758) L'Ecaille martre Hétérocères Noctuidae Autographa gamma (Linnaeus, 1758) Le Lambda Hétérocères Noctuidae Ceramica pisi (Linnaeus, 1758) La Noctuelle des pois Hétérocères Geometridae Chiasmia clathrata (Linnaeus, 1758) Le Géomètre à barreaux Hétérocères Arctidae Coscinia cribaria (Linnaeus, 1758) L'Ecaille crible Hétérocères Sphingidae Deilpheila porcellus (Linnaeus, 1758) le Petit Sphinx de la vigne Hétérocères Arctidae Dicrasia sannio (Linnaeus, 1758) L'Ecaille sanguinolante Hétérocères Geometridae Ematurga atomaria (Linnaeus, 1758) La Phalène picotée Hétérocères Lasiocampidae Eriogaster catax (Linnaeus, 1758) La Laineuse du prunellier Hétérocères Lasiocampidae Eriogaster lanestris (Linnaeus, 1758) La Laineuse du cerisier Hétérocères Noctuidae Euclidia glyphica (Linnaeus, 1758) La Doublure jaune Hétérocères Noctuidae Euclidia mi (Clerck, 1759) Le M noir Hétérocères Lymantridae Euproctis chrysorrhoea (Linnaeus, 1758) Le Cul-brun Hétérocères Notodontidae Harpyia milhauseri (Fabricius, 1775) Le Dragon Hétérocères Sphingidae Hemaris tityrus (Linnaeus, 1758) Le Sphinx-Bourdon Hétérocères Lasiocampidae Lasiocampa quercus (Linnaeus, 1758) Le Bombyx du Chêne Hétérocères Lymantridae Lymantria dispar (Linnaeus, 1758) Le Bombyx disparate Hétérocères Sphingidae Macroglossum stellatarum (Linnaeus, 1758) Le Moro-sphinx Hétérocères Lasiocampidae Macrothylacia rubi (Linnaeus, 1758) Le Bombyx de la Ronce Hétérocères Lasiocampidae Malacosoma neustria (Linnaeus, 1758) La Livrée des arbres Hétérocères Noctuidae Mythimna sp. Ochsenheimer, 1816 (vide) Hétérocères Geometridae Pseudoterpna pruinata (Hufnagel, 1767) L'Hémithée du genêt Hétérocères Psychidae Le Psyché Hétérocères Saturnidae Saturnia pavonia (Linnaeus, 1758) Le Petit Paon de nuit Hétérocères Notodontidae Spatolia argentina (Denis & Schiffermüller, 1775) L'Argentine Hétérocères Notodontidae Stauropus fagi (Linnaeus, 1758) L'Ecureuil Hétérocères Lasiocampidae Trichiura crataegi (Linnaeus, 1758) Le Bombyx de l'Aubépine Hétérocères Arctidae Tyria jacobae (Linnaeus, 1758) La Goutte de sang Hétérocères Zygaenidae Zygaena filipendulae (Linnaeus, 1758) La Zygène de la Filipendule

Annexe 16 : Relevés de Rhopalocères à la tourbière des Rauzes (Aveyron)

Annexe 17 : Bilan des suivis hebdomadaires de papillons par Lucas Baliteau, 2012

Année Nombre d'années où Nom scientifique Nom commun l'espèce 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 a été obser- vée Leptidea sinapis La Piéride du Lotier X 1 Cupido minimus L'Argus frêle X 1 Cinclidia phoebe La Mélitée des Centaurées X 1 Brenthis hecate Le Nacré de la Filipendule X 1 Haemaris lucina La Lucine X 1 Polyommatus coridon L'Argus bleu-nacré X 1 Pseudoterpna pruinata L'Hémithée du genêt X 1 Pyrgus malvae L'Héspérie de la mauve X 1 Fabriciana adippe Le Moyen Nacré X 1 Pontia daplidice Le Marbré-de-vert X 1 Pyrgus cirsii Le Syrichte des Cirses X 1 Cyaniris semiargus L'Azuré des anthyllides X X 2 Papilio machaon le Machaon X X 2 Gonepteryx rhamni Le Citron X X 2 Hipparchia semele L'Agreste X X 2 Melitaea cinxia La Mélitée du plantain X X 2 Plebejus argus L'Azuré de l'Ajonc X X 2 Callophrys rubi La Thécla de la ronce X X 2 Lasiommata megera La Mégère X X 2 Carcharodus flocifera L'Hespérie du Marrube X X X 3 Arethusana arethusa Le Mercure X X X 3 Vanessa atalanta Le Vulcain X X X 3 Argynnis paphia Le Tabac d'Espagne X X X 3 Carcharodus alceae L'Hespérie de l'Alcée X X X X 4 Brintesia circe Le Silène X X X X X 5 Aglais urticae La Petite tortue X X X X X 5 Clossiana selene Le Petit Collier argenté X X X X X 5 Anthocharis cardamines L'Aurore X X X X X 5 Issoria lathonia Le Petit Nacré X X X X X X 6 Pararge aegeria Le Tircis X X X X X X 6 Cynthia cardui La Belle-dame X X X X X X 6 Aricia agestis Le Collier-de-corail X X X X X X X 7 Speyeria aglaja Le Grand Nacré X X X X X X X 7 Inachis io Le Paon-du-jour X X X X X X X 7 Clossiana dia La Petite Violette X X X X X X X 7 Heodes tityrus Le Cuivré fuligineux X X X X X X X X 8 Colias crocea Le Souci X X X X X X X X 8 Lycaena phlaeas Le Cuivré commun X X X X X X X X 8 Aphantopus hyperantus Le Tristan X X X X X X X X X 9 Aporia crataegi Le Gazé X X X X X X X X X 9 Le Nacré de la Sangui- Brenthis ino sorbe X X X X X X X X X 9 Coenonympha pamphilus Le Fadet commun X X X X X X X X X 9 Maculinea alcon L'Azuré des mouillères X X X X X X X X X 9 Maniola jurtina Le Myrtil X X X X X X X X X 9 Melanargia galathea Le Demi-Deuil X X X X X X X X X 9 Melitaea diaminea La Mélitée noirâtre X X X X X X X X X 9 Ochlodes venatus La Sylvaine X X X X X X X X X 9 Pieris brassicae La Piéride du chou X X X X X X X X X 9 Pieris napi La Piéride du navet X X X X X X X X X 9 Pieris rapae La Piéride de la rave X X X X X X X X X 9 Polyommatus icarus L'Azuré de la Bugrane X X X X X X X X X 9 Pyronia tithonus L'Amaryllis X X X X X X X X X 9 Thymelicus lineolus L'Hespérie du Dactyle X X X X X X X X X 9 Thymelicus sylvestris L'Hespérie de la Houque X X X X X X X X X 9 Nombre d'espèces par année d'étude 33 32 31 31 28 27 30 37 28 54

Annexe 18 : Etude des bousiers de la tourbière des Rauzes

Annexe 19 : Promotion de la tourbière des Rauzes

L’Azuré des mouillères (photographie de Lucas Baliteau) sur le portail d’entrée des Espaces Naturels Sensibles, site internet du Conseil Général de l’Aveyron (http//www.cg12.fr).

Panneau d’accueil sur le parking de la tourbière des Rauzes.

Présentation des papillons dans le livret « …sur le Sentier des Rauzes... » diffusé gratuitement par les Offices de Tourisme.

Annexe 20 : Arrêtés préfectoraux délivrés pour études scientifiques

2005 à 2009

Autorisations annuelles

Saint-Léons/Saint-Laurent-du-Lévézou/Vézins, Tourbière des Rauzes, Aveyron (12), 2005 et 2006 . Capture/Marquage/Recapture sur le papillon : Azuré des mouillères (Maculinea alcon)

2009-2010

Autorisations bisannuelles

Saint-Léons, Saint-Laurent-du-Lévézou et Vezins, site Natura 2000 « Tourbière du Lévézou » FR7300870, Aveyron (12), 2010-2011 . Capture-Marquage-Recapture d'Odonates : Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)

2012-2013 (en cours)

Les comptes rendus de chacune de ces opérations (tableau de données espèces capturées et rapports d'études scientifiques) ont été transmis en fin de chaque année à la Dréal (tableaux types). Chaque publication diffusée mentionne les n° d'arrêtés d'autorisation et les résultats scientifiques. Arrêté préfectoral pour études scientifiques