Département Santé des Forêts

Pôle Sud Est 2018 a été marqué par des températures supérieures aux normales et une pluviosité importante au printemps et en été.

HAUTES-PYRENEES Su r le plan sanitaire forestier, on retiendra particulièrement :

- une forte augmentation de la présence Etat sanitaire des forêts de la Pyrale du buis et d’importantes défoliations associées sur buxaie en milieu naturel,

BILAN 2018 - les dégâts de gel tardif sur les feuillages de Hêtre,

- une virulence accentuée de la maladie

des bandes rouges sur les Pins laricio,

- une augmentation des signalements de dépérissement des jeunes Sapins pectinés où le pathogène Neonectria neomacrospora est présent à et ,

- des mortalités localis ées d’Epicéas en lien avec des attaques de scolytes,

- l’absence de signalement de la chalarose, maladie sur Frêne en extension au niveau national,

- l’absence de signalement de présence du nématode du pin, ravageur du Pin maritime au Portugal .

Bilan réalisé grâce aux observations faites par les gestionnaires forestiers (techniciens forestiers

territoriaux ONF, techniciens aménagistes) et les propriétaires forestiers, relayées auprès des trois correspondants-observateurs du Département de la Santé des Forêts des Hautes-Pyrénées.

Page 1 sur 15 1 – Les conditions climatiques :

1.1. – Le bilan météorologique : (Station météo de -aéroport)

Température : température moyenne annuelle supérieure à la normale : 13°3 /12°6 9 mois de l’année montrent une t° moyenne supérieure à la normale de plus de 2° A noter particulièrement :

- janvier 7.5° / 5.3°, - avril 12.7° / 10,° - septembre 19.8° / 17.2°, - décembre 8.8° / 5.8°.

Seul février montre une t° moyenne inférieure à la normale : 4.3° / 6.1°

Pluviosité : cumul annuel supérieur à la normale : 1293 mm / 1099 mm

* Hiver à pluviosité supérieure à la normale : 422 mm / 322 mm également répartie sur les 3 mois, * Printemps à pluviosité quasi égale à la normale : 315 / 320 mm dû au mois d’avril excédentaire compensant le déficit de mai, * Eté à pluviosité très supérieure à la normale : 379 mm / 208 mm dû aux mois de juin et juillet particulièrement arrosés : + 222% en juin et + 294% en juillet à l’inverse d’août : - 45%, * Automne à pluviosité déficitaire 177 mm / 249 mm dû à deux mois peu arrosés : - 51% en septembre et – 56% en novembre.

La période de stress hydrique relatif du début d’automne, associant températures élevées et pluviosité déficitaire, se lit sur le diagramme ci-dessous lorsque le trait bleu des précipitations se situe sous le trait rouge des T°.

Tarbes 2018 : diagramme ombrothermique (P=2T). Bleu : pluviométrie / Rouge : températures (traits pleins : mesures 2018/ pointillés : normales trentenaires)

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La pluviosité marquée de l’hiver a entraîné un enneigement important en montagne, très supérieur à celui de 2017

Secteur du Pic de Midi de Bigorre enneigement important à la mi-avril 2018 par rapport à la même époque en 2017

1.2. – Les faits marquants :

Un épisode de gel tardif est intervenu courant mai en altitude. Il a eu pour conséquence de « griller » les feuilles des hêtres situés au-dessus de 1 400 m d’altitude. Ce phénomène est relativement courant et l’impact sur les hêtres reste minime. Les arbres ayant la capacité à reconstituer, au moins partiellement, une masse foliaire dans l’été.

2 – L’Etat Sylvosanitaire des principales essences forestières :

La forêt en Hautes-Pyrénées : étendue et composition Avec quelques 120 000 ha de forêts publiques, privées et domaniales, les Hautes-Pyrénées atteignent un taux de boisement de 30 %, légèrement supérieur au taux national. L’ensemble des formations forestières appartenant aux collectivités publiques couvre 59 720 ha. Cette surface représente près de la moitié des surfaces boisées en Hautes-Pyrénées. La seconde moitié est constituée par les forêts domaniales, propriétés de l’Etat, environ 7 000 ha et par la forêt privée comptant 50 595 ha détenus par 27 312 propriétaires.

La plaine et l’étage collinéen (jusqu’à 900 m d’altitude*) portent des peuplements de Chêne pédonculé et sessile en majorité traités en futaie régulière. Certains d’entre eux sont issus d’anciens taillis sous futaie convertis en futaie sur souche. Des futaies régulières de Chêne rouge d’Amérique viennent compléter ces peuplements feuillus. Les résineux à croissance rapide : Douglas, Pin Weymouth, Pin laricio, Epicéa commun introduits dans les années 1960 à 1980 forment des futaies régulières parfois en mélange avec des feuillus.

L’étage montagnard (de 900 m à 1 900 m*) est le lieu privilégié du Hêtre commun et du Sapin pectiné. Ces deux essences forment de vastes futaies, régulières ou irrégulières, parfois en mélange intime, parfois en peuplements purs. En versant nord, le Sapin dominera. Le Pin sylvestre est déjà présent en partie supérieure de cet étage. L’étage subalpin (de 1 900 à 2 300 m*) est le domaine de prédilection du Pin sylvestre et du Pin à crochets qui trouvent d’excellentes conditions de croissance sur les pentes des hautes vallées.

L’étage alpin (au-dessus de 2 300 m*) accueille quelques boisements lâches de Pin à crochets.

* altitudes en versant nord, appelé ombrée. En versant sud, soulane, les limites altitudinales sont supérieures d’une centaine de mètres.

Page 3 sur 15 2.1. – Les feuillus :

Chênes sessile et pédonculé :

Par rapport aux deux années précédentes, les infestations par l’oïdium ont été très limitées. Sur chêne pédonculé en forêt d’, des renversements ont eu lieu suite à une fragilisation du système racinaire par le champignon lignivore Collybie à pieds en fuseaux. Moins d’une dizaine de pieds sont concernés.

Fructifications de Collybie à pied en fuseau

Chêne rouge d’Amérique : un peuplement de faible surface en forêt privée à présente des nécroses suintantes d’un liquide noirâtre imputé au Phytophtora cinnamomi (encre du chêne) sur 60 % des tiges. Ces attaques, de sévérité moyenne*, déprécient la partie inférieure du tronc sans influer sur l’état physiologique des arbres. * l’échelle de sévérité permettant de caractériser les dégâts sanitaires est présentée en annexe à ce rapport

Hêtre : l’Orcheste du Hêtre, Rhynchaenus fagi, charançon provoquant de dégâts foliaires a été relativement discret. Son développement a probablement été limité par les dégâts de gel tardif sur les feuillages.

Ce gel tardif est constaté sur l’ensemble des hêtraies du département à une altitude supérieure à 1400 mètres. La sévérité des dégâts constatée est forte, le débourrement des feuilles étant complet au moment de l’événement.

Châtaignier : le cynips, Dryocosmus kuriphilus, est toujours présent sur la quasi-totalité des châtaigneraies causant des déficits foliaires par microphyllie au printemps. Celui-ci a provoqué une défoliation partielle sur la partie supérieure du houppier et des nécroses de limbes en zone médiane. Ce phénomène est favorisé par les étés chauds et humides. Ce champignon a déjà été observé dans ce secteur il y a quelques années. A ce jour, son action est sans conséquence notable. Page 4 sur 15

Buis : la progression de la Pyrale du Buis a été particulièrement rapide. Les dégâts de cette chenille sont particulièrement visibles sur la majorité des buxaies du piémont calcaire. Les défoliations atteignent généralement 100% de la masse foliaire. L’impact de ces dégâts sur la survie de ces buis est étudié par le DSF au travers d’un dispositif national de suivi mis en place pour 5 ans (Cf. § « Les suivis spécifiques »).

Des recherches (INRA) sont actuellement en cours pour sélectionner les parasitoïdes les plus efficaces pouvant s’attaquer à la Pyrale dans son milieu naturel.

2.2. – Les résineux :

Douglas : La rouille Suisse, provoquée par deux champignons foliaires Phaeocryptopus gaeumannii et Rhizosphaera sp. entraîne une défoliation de sévérité moyenne sur 80% des arbres d’une futaie régulière adulte à Bernadets-Dessus. Fréquente sur le département, ce pathogène foliaire réduit considérablement la croissance des douglas touchés. Des mortalités, très lentes, sont parfois signalées.

En forêt communale de (plateau de ), des nécroses cambiales sont observées sur un très faible nombre de tiges (< 5%) d’un peuplement adulte. La sévérité de ces nécroses sur tronc est moyenne et sans incidence sur le niveau physiologique des arbres atteints. Elles déprécient cependant le bois des arbres touchés.

Bourg-de-Bigorre : mortalité d’épicéa commun suite à Page 5 sur 15 attaque de typographe

Epicéa commun et Sitka : des peuplements d’épicéas communs sont attaqués par l’insecte Typographe ( Ips typographus) en forêt de (parcelle privée), de Bourg-de-Bigorre et de Chelle-Spou, de manière très sévère entraînant des mortalités par taches pouvant dépasser jusqu’à 0,75 ha de surface. Le développement des scolytes est dû à l’affaiblissement de certaines tiges en lien avec une surdensité ou le maintien sur place des bois abattus. Un des peuplements attaqués par le Typographe l’est également à hauteur de 20% des tiges par les cerfs, sous forme d’écorçage.

En forêt de sur le canton de Subercarrère, on constate la poursuite de l’affaiblissement des épicéas communs et de Sitka par la présence de nouvelles taches de mortalité dû aux scolytes Chalcographe et Typographe. Le département de Hautes-Pyrénées reste toutefois encore peu touché par de fortes mortalités comme celles observées dans le reste de la dues aux forts déficits hydriques.

En forêt de Mauvezin, quelques taches de mortalités inférieures à 0,5 ha sont observées dans une futaie régulière. Dans l’une d’elles, le champignon pathogène armillaire ( Armillaria sp ) est déterminé. Il semble être la cause des mortalités en cours.

De manière anecdotique, quelques jeunes sujets en lisière de peuplement sont faiblement contaminés par le champignon pathogène foliaire Botrytis sp. en forêt de Sost.

En forêt de Bagnères-de-Bigorre, une chute de rameaux, dont les bourgeons étaient consommés, est attribuée à l’action de l’écureuil roux ( Sciurus vulgaris ). Ce type de comportement est parfois observé. 50% des tiges sont ici concernées sur un hectare.

Afin d'appuyer les recommandations de traitement préventif des souches contre le Fomes (Heterobasidion annosum ) préconisées par le D.S.F., la fréquence des altérations dues au fomès dans les peuplements d'épicéa(s) d'origine artificielle et essentiellement en dehors de leur aire naturelle, a été caractérisée au niveau national. Ce sont en effet les peuplements a priori les plus exposés.

Le protocole correspondant a été effectué sur une parcelle en forêt communale de Bonnemazon près exploitation récente.

Celui-ci a révélé que sur 100 arbres, 10 ont été touché par le champignon de façon plus ou moins sévère.

Page 6 sur 15 Pins Laricio de Corse et de Calabre : le champignon pathogène foliaire Dothistroma sp , responsable de la maladie des bandes rouges, est observé avec des sévérités moyennes à fortes. Les infestations les plus spectaculaires ont été observées sur les communes de Marsas, Bonnemazon, Mauvezin, , Montgaillard, Bernadets-Dessus, Galez, Bégole, et Galan. Les infestations de ce pathogène restent présentes sur le département de manière constante depuis plusieurs années.

Ce pathogène induit un ralentissement marqué de la croissance des sujets touchés. Les mortalités, lorsqu’elles se manifestent, restent toutefois limitées (< 5% des tiges) et sont occasionnées par des organismes opportunistes (Armillaire, Hylésine). Ce taux de mortalité n’est pas atteint dans les Hautes-Pyrénées.

L’Hylésine du pin ( Tomicus piniperda ), observé en forêt de Bernadets-Dessus à un faible niveau de présence (donc non dommageable pour le peuplement), est un ravageur présent à l’état latent. Les populations peuvent exploser lors d’accident climatique type grêle, sècheresse, chablis…

Pin weymouth : En forêt communale de , des mortalités très disséminées de semis sont dues à quelques attaques de Pyrale du tronc ( Dioryctria sylvestrella ). Les dommages de cet insecte sur Pin weymouth sont rarement conséquents, le pin maritime étant l’essence la plus attractive et sujette à dommages.

De plus, des mortalités d’arbres adultes très éparses sont relevées dues au scolyte Sténographe (Ips sexdentatus) et au champignon pathogène Armillaire (Armillaria sp.)

A ce jour dans le département, les dommages en peuplement de Pin weymouth se limitent à ce type de dégâts (mortalité disséminée par taches). Un seul Pinas : infestation isolée à Armillaire dépérissement de forte ampleur avait pu être observé en sur pin weymouth forêt communale de il y a une dizaine d’années. Cela avait entrainé la disparition totale du peuplement.

Pin à crochets : A Vielle Aure (Réserve naturelle nationale du Néouvielle), ont été observés :

- la rouille vésiculeuse des Pins à deux aiguilles (Cronartium flaccidium) sans dommage spécifique sur les arbres touchés, - des indices de présence (galeries médullaires) de l’Hylésine du pin (Tomicus piniperda) .

Ces deux organismes avaient déjà été vus en 2016 et leur niveau de présence reste sans dommage notoire. Page 7 sur 15 A Sers, en forêt domaniale du Capet, des mortalités diffuses de plants en godet installés à l’automne 2017 ont été constatées. En l’absence d’organisme agresseur observé, elles sont attribuées à un stress hydrique provoqué par la sécheresse automnale. Sur arbres adultes disséminés, l’insecte Pissode du Pin (Pissodes piceae) est responsable des dessèchements partiels de houppiers. Des mortalités ponctuelles de pousses sur ces mêmes arbres sont dues à l’activité de l’Hylésine du pin ( Tomicus sp ).

Des analyses en laboratoire ont mis en évidence l’infestation d’une partie du feuillage par le champignon parasite de faiblesse Sclerophoma pithyophila. Il est ici responsable des colorations anormales d’aiguilles.

Sur quelques individus, le champignon foliaire noir de Forêt du Capet : dessèchement des parties l’épicéa (Herpotrichia sp) est observé sur les branches supérieures de pins à crochet disséminés basses recouvertes par la neige sur une longue période, sans dommage notable à ce stade. Par ailleurs, lors des prospections menées lors de ce diagnostic, aucun symptôme de présence de rouille vésiculeuse n’a été observé sur pin à crochet sur ce secteur de forêt.

Sapin pectiné : Cette année encore plusieurs dépérissements ont été signalés.

En forêt de Campan comme en forêt de , ils n’ont pas de conséquence trop sévère. Ils entrainent une réduction de la taille des aiguilles, des pertes d’aiguilles et sensibilisent les sujets atteints à la colonisation par des agents pathogènes de faiblesse. Les insectes les plus fréquemment rencontrés et à l’origine de ces dépérissements sont : Chermès de rameaux Dreyfusia nusslini (puceron) et Pissode Pissodes piceae (coléoptère). Les pathogènes de faiblesse identifiés sont : Lirula nervisiquea, Rhizosphaera ordemensi et Cytospora sp .

A Campan, l’affaiblissement dû à la grêle d’août 2015 a pu provoquer une colonisation des tiges les plus touchées par le Pissode du sapin provoquant Campan : mortalités diffuses de sapin pectiné leur mortalité aggravée par une attaque ponctuelle avec colonisation par l’insecte Pissode du sapin d’armillaire. Les arbres concernés, issus d’une (logettes de nymphose visibles sur la photo) plantation âgée de 35 ans, sont disséminés sur 3 ha sur un versant nord.

Des dessèchements partiels sur des jeunes sujets y sont observés accompagnés d’indices de présence de Chermès du sapin. 50% des tiges sont touchées avec un déficit foliaire pouvant atteindre 75%. On note une mortalité de 10% essentiellement sur arbres dominés, quelques dominants sont toutefois touchés.

Sur un peuplement proche du premier, des pertes foliaires et dessèchements partiels de branches sont notés. Le pathogène de faiblesse Rhizosphaera pini y est révélé après analyses ainsi que la présence du pathogène Neonectria neomacrospora.

En forêt de Barèges, du Bergons et de , des dépérissements sévères continuent d’être signalés. On constate le rougissement et la mort de certains semis et jeunes arbres. Page 8 sur 15 Cette situation préoccupante est difficile à expliquer. Elle pourrait être accentuée par les différents épisodes de stress hydrique qui ont eu lieu ces dernières années. Des prélèvements de semis dépérissants ont été réalisés en forêt de l’Abedet (Bergons) pour détermination d’agents pathogènes. Les résultats ont mis en évidence la présence du pathogène Néonectria néomacrospora.

Un point sur Neonectria neomacrospora Ce champignon, découvert l’année dernière à Cauterets, est identifié en 2018 dans le massif du Bergons (Aucun) et en vallée de l’Adour (Campan). Son comportement est encore mal connu en France. On sait cependant qu’il provoque des chancres et des desséchements de pousses et branches ainsi que des écoulements de résine. Des dégâts considérables ont été observés en Norvège et Suède avec notamment des mortalités en milieu forestier. Il est susceptible d’être présent aussi sur sapin de Vancouver, sapin de Nordmann, épicéa commun et douglas.

Ce pathogène figure sur la liste d’alerte de l’OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes) depuis juin 2017.

Mélèze d’Europe : En forêt domaniale du Capet (Commune de Sers), des mélèzes d’Europe situés à 2000m d’altitude présentent des desséchements de rameaux en partie supérieure du houppier. Des analyses mettent en évidence la présence du champignon pathogène de faiblesse Cytospora sp. Les conditions d’installation de ce dernier sont favorisées par l’implantation de ces arbres à proximité d’une crête exposée aux intempéries.

Ces analyses ont exclu l’hypothèse de dessèchements dus au chancre du mélèze.

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3 - Les Suivis Spécifiques :

3.1. – Les plantations :

Depuis 2007, le DSF évalue l’importance relative des différents stress sur la survie des plants, lors de leur première année en forêt :

- abiotique : gel, fortes températures, sécheresse…, - biotique : attaques d’insectes et de champignons, - anthropique : travaux de sols, de préparation ou de stockage des plants, de plantations, d’entretiens inappropriés.

Les observations sont réalisées au printemps et à l’automne suivant la plantation. Elles portent sur les plantations d’1 hectare et plus et sur un échantillon de 100 arbres/ha. En 2018, 4 plantations à racines nues ont été concernées :

- Forêt communale d’Ibos (chêne sessile), - Forêt communale de Burg, Chelle-Spou et Pinas : chêne rouge.

Tableau de l’importance des problèmes observés

Ibos Burg Chelle-Spou Pinas (chêne sessile) (chêne rouge) (chêne rouge) (chêne rouge) Problèmes Défoliateurs 19 8 5 9 biotiques Oïdium 51 0 0 0 % arbres touchés Dessèchement 0 3 0 0 partiel Abroutissement 0 0 73 dont 6 0,5 arbres morts Frottis 0 0 0,5 0 Problèmes abiotiques 9 dont 5 arbres 0 0 0,5 % arbres touchés morts

Remarques : les valeurs indiquées reflètent l’importance relative des problèmes. Elles sont dissociées de la sévérité des dégâts occasionnés et de leurs conséquences sur les plants. Les analyses des échantillons prélevés sur les plants morts n’ont mis en évidence aucun ravageur ou pathogène

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3.2. – Les défoliateurs précoces :

Un suivi annuel des défoliations printanières sur chênes est réalisé pour quantifier leur importance et détecter d’éventuelles extensions d’espèces actuellement minoritaires ou endémiques. L’évaluation des dégâts se fait par la détermination de la surface ou de la proportion de peuplements défoliés à plus de 50 % sur des « quadrats »* de 16 x 16 kms. En 2018, sur l’ensemble des 17 quadrats observés sur le département et départements limitrophes, aucune défoliation printanière d’ampleur n’a été constatée.

* quadrat : portion de territoire couverte par un carré de 16 kms de côté. Le quadrat sert de référence géographique aux observations à grande échelle pour le DSF.

3.3. – La Processionnaire du Pin :

3.3.1. Les observations sur placettes :

Le réseau national de placettes de suivi des populations de chenilles processionnaires du pin et des dégâts associés comporte environ 400 placettes sur tout le territoire. 4 placettes sont installées en Hautes-Pyrénées : forêts communales d’, Adé, Tournay et .

On note en 2018 une légère baisse des populations sur 3 de ces placettes et une augmentation modérée sur la placette de Loucrup. La sévérité des attaques reste toutefois modérée. A noter que l’absence de traitement sur ces zones permet d’apprécier l’évolution naturelle des populations.

Evolution des populations de chenilles processionnaires du pin sur les 4 placettes du réseau national d’observation situées dans les Hautes-Pyrénées

3.3.2. Les observations sur quadrats :

Le dispositif national de surveillance prévoit aussi l’estimation de la proportion de lisières de pins défoliées à plus de 50 % sur l’ensemble des 11 quadrats portant du Pin sur le département.

Cette année, sur l’ensemble des quadrats, elles sont restées limitées sans jamais dépasser les 50%.

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3.4. – La maladie des bandes rouges :

La maladie des bandes rouges ( Dothistroma septosporum et pini) affecte de manière significative les peuplements de Pins laricio. Un dispositif de suivi au niveau national est installé sous la forme de placettes comptant 30 pins laricio adultes et sub-adultes suivi annuellement en fin d’hiver. Ces peuplements-échantillons permettent d’évaluer l’évolution de la maladie, son impact sur les arbres et, en particulier, sur les arbres d’avenir du peuplement. Sur les Hautes-Pyrénées, le dispositif de suivi est installé en forêt communale d’Izaux. La notation de mars 2018 fait apparaître une forte augmentation du rougissement du feuillage en partie supérieure du houppier. Les conditions climatiques très humides de l’hiver et du printemps 2018 expliquent la sévérité de l’infestation.

3.5. – La Pyrale du Buis :

Un réseau national d’observation de l’évolution des buis après forte défoliation a été mis en place pour 5 ans. Une placette a été installée en forêt d’. Les observations à l’automne 2018 indiquent que seuls 50% des buis observés émettent des rejets ou gourmands à leur base ou sur rameaux. Les autres pieds, bien que vivants, n’avaient pas réagi. Ailleurs, les premiers retours des placettes installés sur des buxaies plus anciennement touchées (Alpes) montrent une forte mortalité des buis après plusieurs années de défoliation.

4 - Les Organismes Invasifs :

4.1. – La surveillance nématode du pin :

Le nématode du Pin, Bursaphelenchus xylophilus , est un ravageur des Pins originaire de l’Amérique du nord. Il a provoqué des mortalités considérables, au Japon puis dans d’autres pays d’Asie, après son introduction accidentelle au début du 20ème siècle. La forte progression du nématode du Pin au Portugal sur Pin maritime et les observations ponctuelles en Espagne ont conduit les autorités françaises à instaurer un plan de surveillance depuis 2000 : - signalements de Pins dépérissants, préférentiellement autour des voies de grande circulation (RN, autoroute) pour prélèvements par la FREDON (Fédération Régionale de Défenses contre les Organismes Nuisibles) en vue de détection de présence du nématode. - piégeage du coléoptère longicorne Monochamus galloprovincialis, insecte vecteur du nématode qui, lui, est dépourvu de moyen de locomotion hors de l’arbre hôte.

4.1.1. Les prélèvements :

Un certain nombre de prélèvements ont été effectués sur des pins affaiblis et sur rémanents d’exploitation dans le département :

- Commune de Saint-Lézer sur Pin laricio, - Commune de Séron sur Pin laricio, - Commune de Montgaillard sur Pin laricio, - Commune de Bernadets-dessus sur Pin laricio, - Commune de Larreule sur Pin ssp, - Commune de sur Pin ssp.

D’autres prélèvements ont été faits en vue d’analyses par la FREDON (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) sur des copeaux en scierie ou sur écorces en peuplement.

Après analyse, aucun de ces prélèvements ne comportaient de nématode. Au niveau national, l’ensemble des prélèvements s’est révélé négatif.

Page 12 sur 15 4.2. – La chalarose :

Cette maladie du Frêne, provoquée par le champignon Chalara fraxinea , est signalée en Pologne à la fin des années 1990. Elle a progressé rapidement à travers l'Europe. Elle a été détectée pour la première fois, en France en Haute-Saône, en mai 2008.

Depuis, sa progression est constante vers le sud de la France. En 2018, quelques nouveaux foyers sont observés au sud du front de progression de 2017 (Gironde, Cantal, Aveyron). Cf. carte ci- dessous.

Les symptômes de la maladie se traduisent par des flétrissements et dessèchements de jeunes tiges et de rameaux. Des mortalités de sujets adultes sont aussi signalées. Des nécroses au collet peuvent être observées. Des prospections sur les départements peu ou non touchés sont conduites chaque année par les correspondants du DSF. Pour les Hautes-Pyrénées, les points prospectés ont été les suivants :

- Saint-Lézer, - Aureilhan.

Aucun frêne présentant de symptômes associés à la chalarose n’a été observé.

4.3 Phytophthora ramorum :

Ce pathogène présente aux USA des lignées responsables de la maladie dite de « la mort subite du chêne » (Sudden Oak Death). Ces lignées sont absentes d’Europe. Il n’y a donc, dans l’état actuel des connaissances, pas de risque sur chêne en Europe sauf introduction accidentelle En France, P. ramorum a été détecté pour la première fois en 2002 dans de nombreuses pépinières en Bretagne et Pays de la Loire sur rhododendron et viorne, puis en milieu naturel en sous-étage de peuplements forestiers en 2007 en Bretagne et en Normandie.

Il convient de signaler qu’en Europe, le mélèze et le châtaignier sont actuellement les hôtes forestiers à plus grand risque.

En 2017, il est trouvé sur mélèze du Japon dans un peuplement du Finistère. Cette observation a déclenché une campagne nationale de prélèvement d’aiguilles afin de détecter sa présence sur d’autres zones géographiques. En effet, P. ramorum est responsable de nombreuses mortalités de mélèzes du Japon en Angleterre depuis 2009.

Dans les Hautes-Pyrénées, 5 prélèvements ont été réalisés et analysés avec des retours négatifs.

Page 13 sur 15 5 - Réseau de suivi systématique des dommages forestiers (RSSDF)

5.1 Le réseau en Hautes-Pyrénées – Les résultats :

Héritier du réseau DEFORPA (Dépérissement des forêts attribué aux pluies acides puis à la pollution atmosphérique), mis en place dans les années 1980, après les dépérissements massifs attribués aux pluies acides puis à la pollution atmosphérique, ce réseau compte environ 600 placettes en France installées à la maille de 16 kms. Il est complété par les 102 placettes du réseau RENECOFOR (Réseau national de suivi à long terme des écosystèmes forestiers).

Sur chacune de ces placettes, 20 à 52 arbres sont suivis chaque été sur les aspects déficit foliaire, mortalité de branches, coloration anormale du feuillage. Les symptômes de présence d’organismes pathogènes ou ravageurs sont quantifiés.

Pour les Hautes-Pyrénées, ces observations se font en forêts communales de :

- : placette n° 2079 (essence principale hêtre), - La de Neste : placette n° 2057 (essence principale douglas), - (2 sites) : placette n° 2027 (essence principale douglas) et Rénécofor CHP65 (essence principale chêne pédonculé), - Lourdes : Rénécofor DOU65, (essence principale douglas), - Bize : Rénécofor HET65, (essence principale hêtre),

et en forêt syndicale de la vallée du Barège ; placette n° 2055 (essence principale tilleul).

Evolution du déficit foliaire enregistré sur les placettes du RSSDF des Hautes-Pyrénées

En 2018, on note :

- un déficit foliaire en légère progression sur les placettes de La Barthe de Neste et de la Vallée du Barège et sur la placette Rénécofor DOU65 en F. cle Lourdes, - une stabilité de ce déficit sur la placette Rénécofor de chêne pédonculé en F. cle d’Azereix, - une diminution du même déficit sur la placette Rénécofor HET65 de la F. cle de Bize et les placettes d’Aragnouet et Azereix.

Page 14 sur 15 6. – Recueil des informations concernant l’état sanitaire des forêts des Hautes-Pyrénées

Le suivi sanitaire de la forêt Haute-Pyrénéenne est assuré par les correspondants-observateurs* du Département de la Santé des Forêts en lien essentiellement avec les techniciens de l’Office National des Forêts et les propriétaires forestiers privés.

Les correspondants-observateurs remercient ces différents acteurs pour leur implication dans ce suivi. Ils les invitent à leur signaler tout problème sanitaire qu’ils pourraient rencontrer.

*Noms et coordonnées des correspondants-observateurs du département :

Jean PITAUD - ONF Jean-Marc MAURO - ONF Mathilde HAREL - CNPF 06 46 58 26 07 07 77 91 02 88 06 76 98 51 72 / 05 62 34 87 27 [email protected] [email protected] [email protected]

Pour plus d’informations et notamment sur le bilan national DSF 2018 : http://agriculture.gouv.fr/suivi-de-la-sante-des-forets

Tarbes, le 14 février 2019

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Echelle utilisée pour déterminer la sévérité des problèmes sanitaires forestiers

0 – sévérité nulle : pas de dommage (pas de problème ou seulement des signes de présence)

1 – faible sévérité : atteinte très limitée des houppiers (10 %) ou quelques chancres sur les branches ou faibles dommages corticaux sur le tronc ou quelques colonies d’insectes visibles sur les troncs

2 – sévérité moyenne : atteinte moyenne des houppiers (moins de 50 %) ou quelques branches fines mortes dans les houppiers ou chancres nombreux sur les branches ou quelques chancres limités sur les troncs ou dommages corticaux (pourritures, décollements d’écorce) limités sur les troncs ou colonies d’insectes très visibles sur les troncs

3 – problème sévère : atteinte forte des houppiers (de 50 à 80 %) ou branches mortes très visibles dans les houppiers (chancres très nombreux sur les branches) ou chancres nombreux sur les troncs ou dégradations significatives des troncs (pourritures, décollements d’écorce) mais avec un impact économique significatif ou colonies d’insectes très importantes sur les troncs, des doutes quant à l’avenir des tiges atteintes

4 – problème très sévère : atteinte très forte des houppiers (plus de 80 %) ou branches mortes très nombreuses dans les houppiers ou dégradations importantes des troncs (chancres, pourritures, décollements d’écorce) ou dépérissement avancé ou mortalité.

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