Rapport D'expertise : Commune De Herleville (Somme)

Rapport d’expertise :

Commune de Herleville (Somme) Observations et avis du BRGM à la suite d’un effondrement de terrain BRGM/RP-61958-FR janvier 2013

Cadre de l’expertise :

Appuis aux administrations  Appuis à la police de l’eau ❑

Date de réalisation de l’expertise : 7 janvier 2013

Localisation géographique du sujet de l’expertise : 17 rue du 41ème R.I., Herleville

Auteurs BRGM : D. Maton

Demandeur : Préfecture de la Somme (BIRDSC)

Commune de Herleville (Somme). Observations et avis du BRGM à la suite d’un effondrement de terrain

L’original du rapport muni des signatures des Vérificateurs et Approbateurs est disponible aux Archives du BRGM. Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008. Ce rapport est le produit d’une expertise institutionnelle qui engage la responsabilité civile du BRGM.

Ce document a été vérifié et approuvé par : Approbateur :

Nom : D. Midot Date : 22/01/2013

Vérificateur :

Nom : C. Mathon Date : 21/01/2013

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008.

Mots clés : expertise – appuis aux administrations – puits – cavité souterraine – risque naturel – Herleville – Somme – Picardie.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Maton D (2013) – Commune de Herleville (Somme). Observations et avis du BRGM à la suite à un effondrement de terrain, Rapport final. Rapport BRGM/RP-61958-FR. 19 p., 6 ill., 1 ann.

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Commune de Herleville (Somme). Observations et avis du BRGM à la suite d’un effondrement de terrain

Synthèse

Contexte :

Date de la formulation de la demande d’expertise au BRGM : 27 décembre 2012 Demandeur : Préfecture de la Somme (BIRDSC). Nature de l’expertise : Diagnostic et préconisation à la suite à un effondrement sur la commune de Herleville (80). Situation du sujet : 17 rue du 41ème RI, Herleville. Date d’occurrence ou de constat : 20 ou 21 décembre 2012. Nature de l’intervention du BRGM : Le BRGM est intervenu sur place le 7 janvier 2013, en présence du propriétaire du terrain et de deux membres du GIEOS.

Faits constatés :

L’effondrement s’est produit le 20 ou le 21 décembre 2012. Il s’agit d’une colonne cylindrique de 1 m de diamètre et d’une profondeur de 8,90 m. Ses parois laissent apparaitre les limons sur 2 m dans sa partie supérieure, puis la craie sur tout le reste de la hauteur. Le fond de l’ouvrage est comblé par les produits limoneux éboulés. Il n’y a pas présence d’eau au fond.

Aucune maçonnerie en briques ou béton, galeries ou autres éléments n’y a été observé

Le terrain naturel avait été décaissé sur une hauteur d’environ 3 m en 2008 à l’aplomb de cette maison comprenant un sous-sol totalement enterré, et latéralement pour créer l’accès à ce sous- sol servant de garage. Aux dires du propriétaire, aucune anomalie du terrain n’avait été constatée au moment de ces terrassements. Un hangar agricole se trouvait antérieurement à cet emplacement.

Un puisard d’infiltration des eaux est présent à 1,5 m du sinistre. La maison d’habitation se trouve à 4 m de l’effondrement

Aucun désordre autre que l’effondrement n’a été noté lors de la visite du BRGM.

Le volume de vide a été estimé à environ 7 m3. Les parois de la colonne sont visiblement dans un état satisfaisant de conservation. Aucun exutoire (tuyauterie, arrivée d’eau) n’a été observé dans cet ouvrage.

Diagnostic du BRGM :

Nous sommes en présence d’un effondrement occasionné par le « débourrage » du bouchon d’une tête de puits dont le facteur déclenchant a été le fort épisode pluvieux qui est survenu durant la semaine du sinistre et l’infiltration d’eau de ruissellement provenant de la descente de garage.

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La nature de ce puits reste cependant incertaine, mais le fait que sa présence n’avait pas été remarquée lors des travaux de terrassement en déblais associés à la construction de la maison indique qu’il était remblayé avec des limons, au moins entre le terrain naturel initial et le toit de la craie (a priori ses parois crayeuses ne semblent pas tapissées de limon). Il pourrait donc s’agir du puits/cheminée d’accès à une marnière ou à un souterrain refuge, ou à un ouvrage de la première guerre mondiale car les puits à eau abandonnés étaient soit remblayés en totalité, soit obturés en subsurface par une dalle ou une voûte en moellons de craie. Les parois en craie du puits semblent dans un état satisfaisant de conservation, mais la partie supérieure de l’ouvrage au niveau des limons pourrait être ravinée et entrainée par les eaux de ruissellement. Un cône d’effondrement pourrait ainsi se former. L’extension et l’état des éventuels vides auxquels il donnait accès restent à déterminer.

Recommandations du BRGM :

Compte tenu des observations et des enjeux à proximité, le BRGM recommande :

- l’installation immédiate de barrières de sécurité autour de l’orifice mis à jour ;

- de recouvrir l’orifice avec une bâche le débordant largement (5 m x 5 m minimum) pour éviter les infiltation d’eau à sa périphérie ;

- dans les délais les plus brefs, de faire procéder à son curage par un puisatier pour s’assurer de la présence, ou non, de départs de galeries ou vers des chambres (en cas de découverte de vides un bureau d’études géotechniques devra être sollicité pour qu’il en détermine l’extension, l’état de stabilité et les travaux de confortement éventuellement nécessaires pour assurer la sécurité de la maison). L’alternative au curage du puits consiste à faire réaliser par un B.E. géotechnique des sondages destructifs de recherche de vides autours du puits. Ils devront être espacés de 1,5 m et couplés à l’enregistrement des paramètres de la foration (a minima vitesse d’avancement et pression sur l’outil). A priori 7 à 8 sondages d’une profondeur de 15 m par rapport à la tête de puits actuelle devraient suffire (à confirmer par le B.E. géotechnique). En cas de détection de vides francs, la réalisation de vidéoscopie et auscultations laser ou sonar si ennoyés dans les sondages qui les ont détectés doit permettre de savoir s’il faut réaliser un puits spécifique ou curer le puits existant pour y accéder ;

- en attendant, effectuer une surveillance du secteur sinistré et avertir la mairie qui alertera le BIRDSC en cas d’évolution des désordres (élargissement de la zone impactée, affaissements des terrains environnants, apparition de fissures sur la maison d’habitation. Il serait souhaitable de faire des recherches dans les archives de la mairie et auprès des habitants de la commune, afin de répertorier les puits et les cavités sur le territoire communal. De plus, un registre pourrait être mis en place à la mairie afin de recenser les puits et les cavités déjà connus et consigner ceux à venir, au fur et à mesure de leur survenance pour en conserver leur mémoire.

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Sommaire

1. Contexte ...... 7

2. Situation du site ...... 9

2.1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ...... 9

2.2 CONTEXTE GEOLOGIQUE ...... 9 2.2.1 Contexte géologique régional ...... 9 2.2.2 Contexte géologique local ...... 9

2.3 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 10

3. Faits constatés et éléments recueillis...... 11

3.1 INFORMATIONS SUR LA COMMUNE ...... 11

3.2 INFORMATIONS SUR LE LIEUX DU SINISTRE ...... 12

3.3 DESCRIPTION DU PHÉNOMÈNE ...... 13

4. Diagnostic ...... 15

5. Recommandations ...... 16

6. Annexes ...... 17

Table des illustrations

Illustration 1 – Contexte géologique et hydrogéologique – Extrait de la carte géologique harmonisée du département de la Somme (© BRGM et IGN). 10 Illustration 2 – Localisation des effondrements survenus (cercle rouge) et cavité localisé (cercle bleu) sur la commune de Herleville (© BRGM et IGN). 11 Illustration 3 – Photo aérienne de la parcelle sinistrée (www.géoportail.fr). 12 Illustration 4 – Emplacement du sinistre (source : BRGM). 12 Illustration 5 – Orifice en surface (source : BRGM). 14 Illustration 6 – Paroi cylindrique du puits laissant apparaitre les limons puis la craie (source : BRGM). 14

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Table des annexes

Annexe 1 – Demande d’intervention de la Préfecture de la Somme...... 18

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1. Contexte

Un effondrement de terrain au bas de la descente de garage d’un pavillon a été découverte par le propriétaire sis 17 rue du 41ème RI à Herleville (Somme), le 20 ou le 21 décembre 2012. Ce sinistre a été porté à la connaissance du Bureau Interministériel Régional de Défense et de Sécurité Civiles (BIRDSC) de la Préfecture de la Somme.

A la demande de la Préfecture de la Somme (Annexe 1), le BRGM est intervenu le 7 janvier 2013 dans le cadre de ses opérations d’ « appui aux administrations » afin de donner un avis sur la découverte de cette cavité et d’évaluer les risques encourus.

Le rapport d’expertise présente le contexte géologique de la commune et rassemble les observations recueillies lors de la visite du 7 janvier 2012. Des recommandations sont formulées concernant la mise en sécurité du site concerné.

Le présent rapport est public à accès immédiat (deux exemplaires sont envoyés à la Préfecture de la Somme (BIRDSC), deux autres archivés au BRGM - SGR Picardie et à Orléans). La page de synthèse en début de rapport, comme le rapport lui-même, pourront être accessibles à la consultation publique via les sites de consultations, papier ou numérique, au BRGM.

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Commune de Herleville (Somme). Observations et avis du BRGM à la suite d’un effondrement de terrain

2. Situation du site

2.1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

La commune de Herleville est située dans le département de la Somme, sur l’arrondissement de Péronne et le canton de Chaulnes. Elle s’étend sur 6,05 km² et comptait 132 habitants lors du recensement de 2009. Son altitude varie entre 48 m et 91 m NGF. Elle se situe dans la région naturelle du Santerre.

2.2 CONTEXTE GEOLOGIQUE

2.2.1 Contexte géologique régional

D’après les informations de la carte géologique harmonisée du département de la Somme (Illustration 1), le substratum est formé par la craie blanche pauvre en silex du Coniacien à Santonien. Des argiles à silex se sont développées au toit de la craie. Elles résultent de la décalcification de la craie et sont formées d’un mélange rouge ou brun de limons et d’argile emballant des silex. Le plateau crayeux est couronné par des limons lœssiques beiges à brun-rouges et épais de quelques mètres.

2.2.2 Contexte géologique local

D’après la coupe géologique du forage 00633X0141/FR1 réalisé dans la commune, à une centaine de mètres du sinistre, la lithologie du sol correspond environ à : - de 0 à 8,5 m : LIMONS QUATERNAIRE - de 8,5 à 30 m : CRAIE JAUNE A SILEX - de 30 à 50 m : CRAIE BLANCHE ET JAUNE EN ALTERNANCE.

La craie blanche avec peu de silex a été exploitée localement dans des marnières pour l’amendement des terres. Les limons ont été utilisés pour la fabrication de briques et comme terre à pisé pour la construction de chaumières et de granges,

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Localisation de l’effondrement

Illustration 1 – Contexte géologique et hydrogéologique – Extrait de la carte géologique harmonisée du département de la Somme (© BRGM et IGN).

2.3 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

La nappe de la craie, de type libre, constitue ici le réservoir d’eau le plus important de la région. Elle est alimentée directement par les précipitations et est drainée par les zones fracturées en bordure et à l’aplomb des vallons secs, et par la vallée humide de la Somme qu’elle alimente. La piézométrie suit globalement la topographie de la région et les eaux souterraines s’écoulent depuis le haut des plateaux vers la vallée humide de la Somme au nord. Le toit de la nappe se situe entre environ 27 m de profondeur en période de très basses eaux (année 2005) et 20 m en période de très hautes eaux (année 2001), soit entre 70 et 63 m NGF d’altitude. En moyenne, elle se trouve à une profondeur de l’ordre de 25 m.

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3. Faits constatés et éléments recueillis

Le BRGM est intervenu le 7 janvier 2012 en présence de du propriétaire du terrain et de deux membres du GIEOS.

3.1 INFORMATIONS SUR LA COMMUNE

D’après les bases de données du MEDDE (www.bdcavite.net et www.bdvmt.net) gérées par le BRGM et les renseignements recueillis auprès de la Mairie par le GIEOS, plusieurs cavités (3) et mouvements de terrain (2) ont été recensés sur le territoire de la commune au niveau du bourg (illustration 2) : - Indice Bdcavité PICCS00000859 (source documentation préfectorale) : autre ouvrage civil abandonné et non localisé,

- Indice Bdcavité PICCS00000936 (source ArChronique des souterrains, Archives départementales) : autre ouvrage civil abandonné et non localisé,

- Indice Bdcavité PICCS00001699 (source DRAC), localisation précise au niveau de l’Ecole, orifice visible, ouvrage civil abandonné,

- Indice Bdmvt 53000733 : effondrement fort en 1993, rue de l’église, profondeur 6 m.

- Indice BDmvt 53000732 : effondrement fort, date inconnue.

Le village possède des muches (souterraines refuges) qui seraient en partie éboulées. Leurs emplacements ne sont cartographiés De manière générale, la région est propice aux effondrements ou affaissements de terrain compte tenu de la présence de nombreuses cavités souterraines d’origines diverses (carrières dans les limons argileux pour la fabrication des briques, marnières pour amendement, puits, sapes ou anciennes tranchées de la première guerre mondiale,…).

Illustration 2 – Localisation des effondrements survenus (cercle rouge) et cavité localisé (cercle bleu) sur la commune de Herleville (© BRGM et IGN).

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3.2 INFORMATIONS SUR LE LIEUX DU SINISTRE

La zone affectée par l’effondrement est située en bas de la descente de garage du pavillon, nouvellement construit, sis 17 rue du 41ème R.I. à Herleville, parcelle cadastrale ZP65 (Illustrations 3 et 4).

Illustration 3 – Photo aérienne de la parcelle sinistrée (www.géoportail.fr).

Illustration 4 – Emplacement du sinistre (source : BRGM).

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3.3 DESCRIPTION DU PHÉNOMÈNE

Les coordonnées géographiques en Lambert 93 du sinistre sont : X= 682 248 m Y= 6 973 536 m Z= 90 m NGF

Un membre du GIEOS est descendu sur cordes dans la colonne. Il a procédé à l’inspection visuelle de ses parois et du fond.

Aucune maçonnerie en briques ou béton, galeries ou autres éléments n’y a été observé. Le fond a été sondé avec une tige métallique qui a pu être enfoncé manuellement sur 80 cm. Aucun vide n’a été détecté de cette manière.

Un puisard d’infiltration des eaux est présent à 1,5 m du sinistre. La maison d’habitation se trouve à 4 m de l’effondrement

Aucun désordre autre que l’effondrement n’a été noté lors de la visite du BRGM.

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Illustration 5 – Orifice en surface (source : BRGM).

Illustration 6 – Paroi cylindrique du puits laissant apparaitre les limons puis la craie (source : BRGM).

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4. Diagnostic

Nous sommes en présence d’un effondrement occasionné soit par le « débourrage » du bouchon d’une tête de puits dont le facteur déclenchant a été le fort épisode pluvieux qui est survenu durant la semaine du sinistre et l’infiltration d’eau de ruissellement provenant de la descente de garage.

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5. Recommandations

Compte tenu des observations et des enjeux à proximité, le BRGM recommande :

- l’installation immédiate de barrières de sécurité autour de l’orifice mis à jour ;

- de recouvrir l’orifice avec une bâche le débordant largement (5 m x 5 m minimum) pour éviter les infiltation d’eau à sa périphérie ; - dans les délais les plus brefs, de faire procéder à son curage par un puisatier pour s’assurer de la présence, ou non, de départs de galeries ou vers des chambres (en cas de découverte de vides un bureau d’études géotechniques devra être sollicité pour qu’il en détermine l’extension, l’état de stabilité et les travaux de confortement éventuellement nécessaires pour assurer la sécurité de la maison). L’alternative au curage du puits consiste à faire réaliser par un B.E. géotechnique des sondages destructifs de recherche de vides autours du puits. Ils devront être espacés de 1,5 m et couplés à l’enregistrement des paramètres de la foration (a minima vitesse d’avancement et pression sur l’outil). A priori 7 à 8 sondages d’une profondeur de 15 m par rapport à la tête de puits actuelle devraient suffire (à confirmer par le B.E. géotechnique). En cas de détection de vides francs, la réalisation de vidéoscopie et auscultations laser ou sonar si ennoyés dans les sondages qui les ont détectés doit permettre de savoir s’il faut réaliser un puits spécifique ou curer le puits existant pour y accéder ;

6. Annexes

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Annexe 1 – Demande d’intervention de la Préfecture de la Somme.

Centre scientifique et technique Direction Régionale Picardie 3, avenue Claude-Guillemin 7 rue Anne Frank BP 36009 - 45060 Orléans Cedex 2 - France 80136 Rivery – France Tel. 02 38 64 34 34 Tél. : 03 22 91 42 47 .