HANDASSA AGRI-BUREAU

« ETUDE POUR L’ELABORATION D’UNE CHARTE DE POLLINISATION PAR LES ABEILLES DANS LA REGION DU SOUSS-MASSA » LE RAPPORT DEFINITIF

OCTOBRE 2018

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« ETUDE POUR L’ELABORATION D’UNE CHARTE DE POLLINISATION PAR LES ABEILLES DANS LA REGION DU SOUSS-MASSA »

Auteurs : Dr. ABOULFARAJ Said Mr. JAABARI Abdelmjid Dr. LAMRANI ALAOUI Mostafa

OCTOBRE 2018 Table des matières                                                ! "# $%&' & ()*(+ ,          ,      "    - " .     / %         *) 0     ** & 12   2 ** 3   .- *( 4      *( -        5 -   5      -  *6 - 2 2 5  *     5 *  2   -    * * &%7&89 0&: 8;3 '!8 ;: * ( !&98& : 0& $39&<8 ; * 6 -8:8!& 0& !& 8;: * -  2      "   * -  2     5        -       5        *  = "   2 *       2 * -       2    -      *  -     *,        *, 8     2 - */ 88      () 888    - (( %      (( 0   2 >? (6  "         (       (       (  2      -      (

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PREAMBULE

La présente étude est réalisée dans le cadre de la consultation N°2/2018/ADA/PEC SMD attribuée au Bureau d’étude HANDASSA AGRI BUREAU dans le cadre d’un BON DE COMMANDE N° 01/2018 et concerne l’élaboration d’une charte de pollinisation par les abeilles dans la région de Souss Massa. Ce travail a été mené a bien grâce non seulement à la persévérance des consultants intervenants mais aussi grâce à la participation active des autorités locales ; établissements publics et privés ainsi que les représentants des fédérations interprofessionnelles intervenants dans la région de Sous Massa et qui ont été consultés lors de l’élaboration de la présente étude.

En outre la déontologie de notre métier nous incite à dédier notre reconnaissance à tous les membres de l’équipe chargée de suivi de cette prestation et plus particulièrement à Monsieur HADDOUCH Moha Coordonnateur National du Projet PSE qui n’a épargné le moindre effort pour que ce travail soit réalisé dans les règles de l’art .

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I. INTRODUCTION A L’ETUDE La pollinisation désigne la faculté qu’ont certains facteurs appelés agents pollinisateurs de transporter les grains de pollen produits par les organes mâles (anthères) de plantes sexuées vers les organes femelles (stigmates). L’impact sur la biodiversité et sur l’homme est très important car 80% des plantes à fleurs ont besoin de pollinisateurs pour se reproduire et se maintenir.Parmi les agents pollinisateurs on peut citer le vent, certains oiseaux, certains petits rongeurs, l’homme mais surtout les insectes constitués principalement par les abeilles sauvages et surtout les abeilles domestiques. Ainsi on estime que sur les 150 espèces végétales alimentaires les plus cultivées dans le monde, plus de 100 seraient pollinies par les abeilles sauvages et solitaires et domestiques vivant en société organisée. La valeur de l’activité pollinisatrice des insectes est ainsi estimée à plus de 153 milliards d’euro en activité directes et indirectes au niveau de certains secteurs de production telle que la production animale. (. Klein, A.M., et al., 2007; Free, 1993).) Par ailleurs, la pollinisation n’est pas seulement une simple fonction biologique de transport et échange de grains de pollens mais également une fonction de régulation des écosystèmes naturels par le biais de la diversité génétique des espèces végétales entomophiles. Ainsi, la pollinisation est considérée comme un service rendu par les écosystèmes naturels et dont une bonne partie des agrosystèmes en dépendent pour leur production en fruits et/ou en graines. Etant une fonction biologique, la pollinisation met en symbiose les plantes et les insectes et elle a plusieurs retombées de nature écologique, évolutive, alimentaire et économique. Les différents usagers des espèces cultivées ou spontanées y sont conscients directement ou indirectement. Au niveau de la région, chaque partie prenante est consciente d’une fonction ou d’une autre vue la nature de son métier ou de son intérêt dans l’espèce ou l’espace. En effet, les apiculteurs sont beaucoup plus sensibles à la disponibilité des ressources mellifères, elles-mêmes sensibles aux conditions climatiques et aux conditions de conservation des habitats naturels. La rareté progressive des ressources mellifères et les sécheresses accrues ont amputés la production du miel, principale recette de l’apiculteur. La transhumance s’impose au même degré que les charges qui lui sont associées. Par ailleurs, les agriculteurs sont conscients de l’importance de la pollinisation pour la production de leurs cultures notamment pour les espèces de cucurbitacées et de certaines rosacées entre autres qui sont les plus répandues actuellement dans la région du Souss-Massa. Toutefois, cette symbiose qui s’impose entre agriculteur et apiculteur nécessite un cadre régulateur pour que le service de pollinisation soit bien mené sur les plans économique et écologique. En effet, des entretiens –libres et semi structurés ont été menés auprès des différents acteurs de la région ont permis de déceler un intérêt mutuel mais avec des insuffisances en matière de techniques de conduite spécifiques à la pollinisation de cultures soient au champ libre ou sous serres.De même en matière de définition des fourches tarifaires négociables et en matière de bonnes pratiques respectueuses de la biodiversité (i.e pollinisateurs) et de l’environnement.

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C’est dans ce contexte que s’inscrit le présent document de charte de bonnes pratiques apicoles et agricoles qui s’articule autour de 3 axes à savoir:

1. Préparation et conduite du rucher et des ruches. 2. Conception d’un schéma de paiement pour les services de pollinisation. 3. Proposition d’un modèle et des termes de contrat de pollinisation entre agriculteurs et apiculteurs de la région Souss-Massa.

II. L’APICULTURE ET L’AGRICULTURE DANS LA REGION DU SOUSS-MASSA

a. APICULTURE DANS LE SOUSS MASSA Le patrimoine apicole de la région du Souss-Massa compte 161 750 ruches pour une production annuelle d’environ 1023 tonnes (T).

Données Apiculture 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 2014/2015 2015/2016

Production de miel (T) 785,9 860,9 942 997 1027 1023 Effectif des ruches 43970 48534 53000 60500 63000 66950 modernes Effectif des ruches 89785 67600 107000 1E+05 1E+05 94800 traditionnelles Source : DRA SM

Le taux de ruches traditionnelles est encore trop élevé ce qui influe sur le potentiel de production qui n’est pas à son maximum. Les ruches traditionnelles produisent 3 à 6 kg de miel tandis que les ruches modernes atteignent 12 à 15 kg. La commercialisation aussi rencontre des lacunes. La majorité du miel se vend par le biais de la vente directe. Selon la qualité et l’origine florale du miel, le prix au kilo varie entre 70 et 300 Dh.

Les trois principales origines florales du miel dans le Souss-Massa sont les agrumes à , le thym dans la province d’Ida Outanane et l’euphorbe à et Aït Baâmrane. Les différentes origines du miel permettent une production étalée sur l’année: elle commence en mars avec les agrumes, se poursuit en juin et juillet avec le thym puis d’août à novembre grâce à l’euphorbe.

La région du Souss-Massa recèle d’une diversité floristique importante et singulière dont plusieurs espèces endémiques et dont un nombre important d’intérêt apicole. Ce patrimoine naturel a permis le développement de la pratique ancestrale de l’apiculture dans la région du Souss-Massa dont le rucher traditionnel d’Inzerki (CR ) en témoigne pour une durée de deux à cinq siècles selon les sources. Le rucher d’Inzerki qui rassemblait des milliers de colonies traditionnelles durant la période de floraison du thym a vu son importance économique, sociale et culturelle presque anéantie suite au déclin du nombre de colonies qui a entrainé l’abandon par les riverains de cette activité ancestrale. En parallèle, le mode de conduite moderne utilisant des caisses en bois transhumables à cadres amovibles plus

6                     Tél./ Fax : 0524- 32 - 9040 E-mail : handassa.agri @ yahoo.fr adaptées aux nouvelles conditions environnementales, a accentué le déclin et l’abandon du rucher d’Inzerki et de son mode d’exploitation traditionnelle.

La région du Souss Massa a un fort potentiel agricole associé à la présence d’une apiculture ancestrale, ce secteur a connu des changements importants lors des dernières décennies. En effet, l’intensification de la production agricole et le développement de l’utilisation des pesticides chimiques ainsi que les campagnes antiacridiennes menées durant les années 80 ont eu des conséquences néfastes sur la population des insectes pollinisateurs et notamment sur les colonies d’abeilles. Les sècheresses consécutives durant les mêmes périodes ont aussi impactées la population des pollinisateurs entomophiles.

La surexploitation anarchique des plantes aromatiques et médicinales (PAM)a aussi entrainé la raréfaction d’une alimentation en pollen et nectar des principaux insectes pollinisateurs entrainant des conflits sociaux entre exploitant apicoles et exploitant des PAM en tant que plantes séchées ou destinées à la distillation.(voir Annexe N°2 : superficies et productions dans différentes provinces)

b. AGRICULTURE DANS LE SOUSS MASSA En parallèle au déclin de la population entomophile au niveau de la région du Souss Massa, l’agriculture a connu un grand essor et un développement agricole

Campagne 2015/2016 Campagne 2016/2017 Filière Superficie (ha) Production (T) Superficie (ha) Production (T)

Céréales 63600 47636 264449 2333610 Primeurs 17751 1 408 300 18035 1 410 600 Maraichage de 6176 194496 9345 206 187 saison Agrumes 40043 600 000 40343 811000 Bananier 4413 170700 4710 185259 Cultures 23921 1197127 23493 1245410 fourragères Arganier 584238 264489 584238 264489 palmier dattier 6700 10820 6700 10400 Amandier 32491 5345 32601 6350 Safran 1030 4 1030 4 olivier 29503 25 241 30398 25 896 Source : DRA SM

Ce développement nécessite la présence de pollinisateurs d’où une importante demande en insectes pollinisateurs. Des entreprises d’élevages d’insectes pollinisateurs ainsi que des élevages apicoles spécialisés en pollinisation ont fait leur apparition et procurent leurs services à une agriculture de plus en plus intensive et à grande valeur économique (cas des cultures sous serre et des petits fruits rouges). Le tableau suivant précise les superficies en productions (campagne 2017-2018) à forte demande en insectes pollinisateurs :

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Superficie (Ha) Type de production Sous abris Plein champ TOMATE 6851 68 POIVRON 1010 54 MELON 169 - CONCOMBRE 240 - PIMENT FORT 104 - HARICOT VERT 833 858 FRAISE 111 COURGETTE 212 779 AUBERGINE 12 465 POMME DE TERRE - 672 CAROTTE - 466 NAVET - 370 PETIT POIS + FEVE - 1609 PIMENT FORT - 71 AUTRES 1115 1553 TOTAL 10657 6975

A l’instar de la symbiose naturelle entre plantes et insectes pollinisateurs, les filières agricole et apicole sont appelées à s’aligner et adopter cette symbiose dans des normes de respect des contextes socio-économiques et environnementaux et des spécificités de chacune des deux filières.

III. TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES (Rapport AFD, Décembre 2012) Dans la région Souss Massa on identifie jusqu’à sept types d’exploitations à savoir: Exploitations traditionnelles; Exploitations familiales diversifiées du Souss Amont; Grandes exploitations arboricoles; Serristes du Massa; Maraîchers de plein champ; Grands éleveurs et Arboriculteurs capitalistes.

a. EXPLOITATIONS TRADITIONNELLES Les exploitations agricoles traditionnelles sont caractérisées par des systèmes de production qui relèvent de l’agriculture oasienne. Les exploitations et les parcelles sont petites, plantées d’olivierset amandiers sous lesquels sont cultivés en intercalaire céréales, fourrage et maraîchage si lesressources en eau le permettent.

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Figure 1 : Agriculture traditionnelle PMH (Source : BRL & Agro concept)

b. EXPLOITATIONS FAMILIALES DIVERSIFIÉES DU SOUSS AMONT On retrouve les exploitations familiales dans plusieurs contextes. Les exploitations familiales des Coopératives de la Réforme Agraire (CRA) du Souss Amont disposent d’une superficie de 5 ha dont 1 ha de parcelle de verger collectif. Les assolements sont relativement homogènes en raison de l’encadrement et de la gestion de l’eau par l’ORMVA. Les systèmes de production sont basés sur la multiplication de semence des céréales et les fourrages pour la production laitière (luzerne au départ remplacée ensuite par le maïs ensilage). La diversification vers le maraîchage est pratiquée lorsque les ressources en eau le permettent.

Grâce à l’appui de la COPAG, les exploitants ont pu diversifier leurs systèmes de production avec des plantations d’agrumes en goutte à goutte sur des superficies de 2 ha par exploitation. 72 ha ont déjà été plantés dans la coopérative il y a moins de deux ans.

Les agriculteurs melkistes des AUEA Souss Amont ou des zones de pompage privé ayant accès à l’eau souterraine pratiquent un système plus ou moins diversifié avec de l’arboriculture (agrumes, olivier), des céréales et fourrages - luzerne, maïs -et éventuellement du maraîchage. Dans certains cas, notamment lorsque la ressource en eau et en capital le permet, les agriculteurs ont intensifiéleurs systèmes avec des cultures sous serre de banane/maraîchage en goutte à goutte ou du maraîchage de plein champ.

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Figure 2 : Exploitation familiale diversifiée, melkiste Souss Amont. (Source : BRL & Agro concept)

c. GRANDES EXPLOITATIONS ARBORICOLES Les exploitations agricoles de grande taille avec un accès aux ressources en eau souterraine et un minimum de capital pour développer des cultures à haute valeur ajoutée comme les agrumes ou lemaraîchage se développent grâce à la possibilité de réinvestir les revenus dégagés par ces spéculations à haute valeur ajoutée. Ces exploitations sont dans des dynamiques d’accumulation de capital. Les revenus des agrumes permettent à une exploitation de 100 ha gérée collectivement par trois héritiers d’étendre les superficies. La disponibilité de terres melk,en raison notamment de la faillite de certains agriculteurs contribue aussi à cette dynamique.

Ces exploitations sont souvent plantées en agrumes et bananier. Les bénéfices leur permettent d'acheter d'autres terres déjà plantées en agrumes à des agriculteurs en faillite. Ils exploitent actuellement 200 ha d'agrumes et de bananes. Une large gamme de variétés d'agrumes est cultivée. Toutes les variétés d'agrumes petits fruits sauf Afourer et la navel sont cultivées. Les exploitants sont membres d’une coopérative de conditionnement pour l’exportation d’agrumes.

Figure 3 : Grande exploitation arboricole (Source : BRL & Agro concept)

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d. SERRISTES DU MASSA On distingue deux catégories de serristes : les serristes du périmètre public moderne du Massa (258 exploitations) et les serristes du périmètre privé de Chtouka (591 exploitations) (Agrotech,ORMVASM, 2009).

Les serristes de la zone Nord de Chtouka dans le périmètre privé correspondent surtout à des investisseurs étrangers à capitaux mobiles. Ils sont dans des dynamiques d’extension et d’intensification tirées par les exportations de primeurs (tomate, poivron). On retrouve la logique d’accumulation de capital des grands arboriculteurs.

Figure 4 : Serriste du Massa (Source : BRL & Agro concept)

e. MARAÎCHERS DE PLEIN CHAMP On peut distinguer deux catégories de maraîchers. Les maraîchers qui disposent de ressources en eau suffisantes et pratiquent les cultures à haute valeur ajoutée (haricot vert par exemple) s’orientent vers les cultures sous serre. Les maraîchers moins intensifs – cultures moins valorisantes, système diversifié lait- sont dans une dynamique de maintien voire de régression si la ressource en eau est contraignante et/ou les capitaux insuffisants pour investir dans des serres. Ils peuvent aussi louer leurs terres à des grandes exploitations et ne conserver qu’une superficie réduite.

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Figure 5 : Maraîchage de plein champ dans le Massa (Source : BRL & Agro concept)

f. GRANDS ÉLEVEURS Les systèmes de production des grands éleveurs du Massa sont basés sur les fourrages et la production laitière. Ils sont dans une stratégie de diversification vers le maraîchage sous serre pour la production de primeurs dans le cadre de projets d’agrégation du Plan Maroc Vert.

g. ARBORICULTEURS CAPITALISTES Les arboriculteurs capitalistes correspondent aux grandes exploitations de plusieurs centaines d’hectares à niveau de capital élevé et mobile –sociétés privées- qui investissent dans de nouvelles plantations d’agrumes ou intensifient leurs productions dans les plantations existantes.

Figure 6 : Exploitation capitaliste d’agrumes dans le Souss (Source : BRL & Agro concept)

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IV. LA POLLINISATION EN TANT QUE SERVICE ECOSYSTEMIQUE LIE A L’AGROBIODIVERSITE L’activité de pollinisation réalisée par les abeilles (et les autres insectes butineurs) n’a rien d’anecdotique : elle est d’une importance essentielle pour la biodiversité et l’environnement. Et pour l’économie agricole. Les estimations de la valeur ajoutée apportée par les pollinisateurs, aussi difficiles soient-elles (il ne faut pas oublier les autres facteurs qui peuvent intervenir dans la pollinisation, comme le vent ou l’auto-pollinisation passive), confirment tous leur rôle majeur. Ainsi, récemment, un groupe de chercheurs internationaux a conclu que 35% de la production mondiale de nourriture serait liés aux insectes pollinisateurs (Klein et al., 2007). Aux USA, en 2000, la contribution des abeilles au PIB américain (pollinisation --> fécondation --> formation graines --> récolte et vente) a été estimée à 15 milliards de dollars. En France, l’augmentation des productions agricoles attribuée à la pollinisation par les abeilles en 1982 a été estimée à 3 milliards de francs (cf. TASEI, 1996). Enfin, il est largement reconnu que l’abeille participe à la pollinisation de 80% de l’ensemble des plantes à fleur (Klein et al., 2007).

La pollinisation des plantes par les abeilles apporte deux types de bénéfices, en fonction de la culture butinée :

Amélioration de la qualité, augmentation du rendement (arboriculture par exemple),

Régularité de la production / multiplication de semences (radis, oignon, carotte…)

Par exemple, sans le butinage par les abeilles (et les autres insectes pollinisateurs), pas de production de petits fruits : framboise, mûre, cassis, groseille, myrtille, ni de lavande, dont la reproduction (préalable à la formation des fruits) est dépendante de la présence de butineurs.

Voici une liste, non exhaustive, des principales cultures que les abeilles contribuent à féconder :

GRANDES CULTURES (objectif d'augmentation du rendement) : - Tournesol Helianthusannuus - Féverole Vicia faba - Colza Brassicanapus - ARBORICULTURE (objectif d'augmentation de la qualité et du calibre des fruits) : - Abricotier Prunus armeniaca - Amandier Prunus dulcis - Cerisier Prunus mahaleb - Kiwi Actinidia sinensi - Pêcher Prunus persica - Poirier Pyruscommunis - Pommier Malus sylvestris - Prunier Prunus domestica - CULTURES MARAICHERES (objectif de rendement) : - Courges, courgettes Cucurbitapepo

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- Potirons Cucurbita maxima - Fraisier Fragaria x ananassa - Melon Cucumismelo - Poivron et piment Capsicum annuum - Tomate Solanum lycopersicum - Pastèque Citrullus lanatus - Cornichon Cucumis sativus - Aubergine Solanum melongena - CULTURES PORTES GRAINES (objectif de production de semences) : - Luzerne Medicago sativa - Trèfle blanc Trifolium repens - Trèfle violet Trifolium pratense - SEMENCES POTAGERES (objectif de production de semences) : - Carotte Daucus carota - Oignon Allium cepa - Radis Raphanus sativus - Asperge Asparagus officinalis - Chou Brassica oleracea - Endive Cichoriumin tybuscon var.Foliosum - Poireau Allium porrum

La pollinisation est, en définitive, un service écosystémique et une pratique de production. Actuellement, il ya une tendance à la hausse vis-à-vis de la dépendance à la pollinisation aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement (Aizen et al., 2008 ; Aizen et Harder, 2009) et ainsi la productivité agricole peut diminuer à cause du déclin de la pollinisation (Gallai et al., 2009).

L’évaluation du service de la pollinisation est nécessaire pour justifier l’allocation des ressources à des fins de conservation (Allsopp et al., 2008) puisqu’il s’agit d’un service d’importance globale menacé par les changements d’occupation du sol et de l’agriculture intensive (Potts et al., 2010 ; Lautenbach et al., 2012).

Par ailleurs, faut-il retenir que le service abordé ici n’est qu’un des services tangibles de la pollinisation ? ; Si on s’inscrit dans le temps, passé et futur, et dans la durabilité, la pollinisation est l’une des fonctions biologiques principales de conservation de l’agro biodiversité de laquelle nous réjouissons aujourd’hui. Elle constitue aussi le levier et l’agent principal de l’évolution et du maintien des ressources génétiques et de leurs avantages de bien être.

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V. APPROCHE METHODOLOGIQUE ADOPTEE

a. PARTIES IMPLIQUEES La charte de pollinisation à proposer pour la région du Souss-Massa va impliquer 3 parties :

 Organisations agricoles professionnelles. Il s’agit principalement des OPA bénéficiaires des services de pollinisation faisant partie de 4 filières végétales: o Filière maraichage et primeurs ; o Filière arboriculture fruitière ; o Filière cultures oléagineuses ; o Filière production biologique.

 OPA assurant le service de pollinisation : o Filière apicole.

 Institutions et administrations régionales : o L’Institut National de la Recherche Agronomique ; o L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (Complexe Horticole d’Agadir) ; o L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires ; o La Direction Régionale de l’Agriculture du Souss Massa Draa ; o L’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa ; o Les autorités locales et régionales. o La Direction Régionale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification o …

b. METHODOLOGIE D’INTERVENTIONS L’établissement de la charte va nécessiter 3 types d’interventions :

1. Recueil des informations Lors de cette étape, l’équipe de consultants a effectué plusieurs déplacements dans la zone d’étude et ils ont été amenés à recueillir toutes les informations disponibles auprès de tous les services et organisations liée et/ou impliquées et/ou intéressés par la pollinisation et la préservation de la biodiversité. Ces informations ont servi de base à l’élaboration de la charte de pollinisation.

2. Ateliers de réflexion L’organisation des ateliers de réflexion regroupant les parties intéressées et impliquées dans la création de la charte (OPA Agricoles, OPA Apicoles et institutions), a permis aux consultants de recueillir les doléances de chacune des parties afin d’en ressortir un compromis approuvé et validé unanimement par toutes les parties impliquées.

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3. Visite de terrains La réalisation des visites au site d’Inzerki a permis à l’équipe des consultants d’une part d’évaluer l’état de rucher traditionnel, d’autre part de discuter avec les membres de l’association du rucher d’Inzerki, les éléments de la charte de pollinisation et les conditions requises pour son adoption et sa mise en œuvre.

VI. SYNTHESE DES DONNEES ET DES INFORMATIONS «Taddart Ouguerram» ou le rucher d’Inzerki, est le plus vieux et plus grand rucher collectif au monde et dont l’âge est estimé à 2 siècles. Les habitants vont plus loin et estiment la construction du rucher aux environs de 1520. Les programmes actuels de valorisation de l’apiculture font aujourd’hui l’éloge de ce modèle de travail collectif à travers des aides financières et des actions de soutien.

Restauré en 1980, puis en 1990, le rucher reste toutefois déserté depuis les années 80 à cause des années successives de sècheresse et du changement de mode de conduite apicole. Les apiculteurs sont passés de la ruche traditionnelle fermée à la ruche moderne à cadres plus adaptée à une exploitation rationnelle et surtout à la transhumance. Aujourd’hui, seul Brahim Chatoui, président de l’Association du rucher d’Inzerki, occupe une partie du rucher avec 130 ruches traditionnelles. «Depuis 2014 je suis le seul apiculteur ici. Les apiculteurs qui étaient là en 2013 ne sont plus revenus» affirme Brahim. Le regain d’intérêt et le retour de l’activité dans ce lieu restent encore très difficiles. L’association l’aide à continuer l’exploitation de ruches traditionnelles placées au niveau des « étagères » du rucher dans un but « touristiques » afin de préserver l’authenticité du rucher.

Fig 6 Le rucher d’Inzerki, un Patrimoine à sauvegarder

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VII. LA CHARTE DE BONNES PRATIQUES APICOLES ET AGRICOLES POUR UN SERVICE DE POLLINISATION DE QUALITE DANS LA REGION SOUSS-MASSA

a. OBJECTIFS DE LA CHARTE  Assurer le bon déroulement du contrat de COLLABORATION établi entre l’agriculteur et l’apiculteur à travers:

 Définition des engagements de chacune des parties impliquées dans le processus de pollinisation;

 Définition des meilleures pratiques apicoles afin d’assurer les meilleurs résultats;

 Définition des pratiques agricoles visant la protection des colonies pollinisatrices.

Le but étant de développer et de pérenniser la relation agriculteur/apiculteur selon une logique de gagnant gagnant.

b. CONTENU DE LA CHARTE  Détermination précise des obligations des 2 parties (agriculteurs par filière et éleveurs);

 Définition des engagements réciproques des 2 parties et implicitement vis-à-vis du milieu et du voisinage;

 Confrontation des besoins et offres de services de pollinisation, par période afin de pouvoir définir les termes de la rétribution financière à appliquer : GRILLE DE RETRIBUTION FINANCIERE.

VIII. MODE DE CONDUITE DES RUCHERS DESTINES AUX SERVICES DE POLLINISATION L’apiculture est l’activité liée à l’élevage des abeilles domestiques en vue de la récolte de produits destinés à l’alimentation humaine. Il s’agit principalement du miel même si l’apiculture moderne parfois axe ses objectifs sur d’autres produits tels que le pollen, la gelée royale, la propolis, le venin…. Il s’agit d’une activité qui peut être exercée sans beaucoup de contraintes à cause de ces spécificités. En effet l’apiculture est une activité qui :

- Ne nécessite pas la mobilisation de terrains agricoles ; - Saisonnière et peut être exercée en parallèle à d’autres activités agricoles et/ou non agricoles ; - S’exerce à différents niveaux de grandeur (de l’amateur avec quelques ruches et un mode d’exploitation sédentaire au professionnel avec un grand nombre de ruches et un mode de conduire transhumant) ; - Génère des revenus conséquents qui alimentent la trésorerie de l’exploitant surtout en années agricoles difficiles ;

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Cependant à travers l’exploitation des abeilles pour la production de ces produits, l’abeille réalise le transfert de pollen et contribue ainsi à la pollinisation et la pérennisation de certaines plantes nécessitant le transfert de pollen au sein de la même fleur ou entre fleurs sexuées de la même espèce. Ceci contribue à l’amélioration quantitative et qualitative des productions destinées à l’alimentation humaine et/ou animale et à la survie des autres plantes contribuant ainsi grandement à la préservation de la biodiversité menacée par la spécialisation agricole et l’utilisation intensive des pesticides.

Il est cependant important de signaler que le mode de conduite des colonies destinées aux services de pollinisation diffère grandement de celui établi pour les colonies productrices de produits de la ruche. En effet, l’élément principal dans une colonie pollinisatrice est le nombre de butineuses. Plus celui-ci est important plus le résultat est probant. Il est aussi important de faire coïncider le moment de développement optimal de la colonie avec la période de pleine floraison de la plante cible.

a. DEVELOPPEMENT DES COLONIES Après la période d’hivernage des colonies (automne et début-hiver), le développement des colonies débute et coïncide avec l’élévation des températures et la floraison de certaines plantes précoces sur lesquelles les abeilles peuvent butiner. Celles-ci apportent surtout du pollen, source de protéines qui incite la reine à augmenter son taux de pente et par conséquent le nombre d’individus au niveau de la colonie.

Dans le cas de colonies destinées aux services de pollinisation, l’apiculteur-pollinisateur doit veiller au développement maximal des colonies avec un nombre important de butineuses au moment de la floraison de la plante cible. Ceci est maitrisable lorsqu’il s’agit de plantes destinées à des productions alimentaires ou animales. Pour les plantes naturelles, non cultivées, faute de contribution de la part des services concernés par la pérennisation de ces plantes, les apiculteurs n’envisagent jamais le dépôt de leurs ruches à proximité des aires naturelles de ces plantes à moins qu’elles ne soient mellifères assurant une certaine production de miel.

L’intervention de l’apiculteur-pollinisateur est importante pour assurer un développement adéquat assurant ainsi une efficacité optimale dans le transfert de pollen des plantes à polliniser. Deux facteurs importants influencent le mode de conduite et les interventions pratiqués par l’apiculteur-pollinisateur :

- Période de pollinisation ; - Mode de conduite de la culture à polliniser : plein champ ou sous serre.

b. PERIODE DE POLLINISATION La période d’intervention, qui coïncide avec la période de floraison de la plante cible, influence énormément sur la pratique de l’apiculteur qui doit ajuster la conduite des ruches de sorte à assurer un développement optimal de la colonie au moment opportun.

L’année peut être répartie en 3 périodes :

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- Période automne-début hiver ; - Période printemps-début été ; - Période estivale.

i. PERIODE AUTOMNE-DEBUT HIVER Cette période caractérisée par la baisse des températures et la raréfaction des ressources mellifères, coïncide avec la période d’hivernage des colonies qui ajustent leur développement aux ressources disponibles. Il arrive parfois que les reines de certaines colonies arrêtent la ponte momentanément durant cette période.

En cas de besoin en colonies pollinisatrices, en cette période, l’apiculteur-pollinisateur doit veiller à assurer la ponte au niveau de la colonie afin de garantir un nombre important de butineuses loin d’égaler celui de la période de printemps. Pour cela, l’apiculteur doit :

- Déposer les colonies au niveau de sites où les températures restent relativement clémentes afin de réduire leurs dépenses énergétiques et maintenir la température à l’intérieur de la colonie aux environs de 37°C ; - Alimenter intensivement les colonies : en cette période, les ressources mellifères et nectarifères sont rares. L’apiculteur-pollinisateur doit donc assurer un apport important en sources énergétiques et protéiques aux colonies. Celles-ci vont stimuler la ponte de la reine et permettre d’avoir des colonies populeuses pouvant assurer correctement leur rôle de pollinisatrices.

L’apport en sources énergétiques peut être constitué de sirop de sucre concentré (2/3 sucre et 1/3 eau) afin de faciliter son utilisation et sa consommation par les abeilles. L’apport protéique peut être constitué de pollen récolé précédemment et stocké dans de bonnes conditions ou bien de sources alternatives telles que la farine de soja ou la certaines légumineuses.

Les quantités à distribuer sont fonction de l’apport que les colonies peuvent faire.

L’ «engraissement » des colonies doit débuter au moins 3 semaines avant la date de pleine floraison et doit continuer tout au long de la période de floraison de la plante cible. L’accent doit être mis sur les apports énergétiques étant donné que la plante à polliniser va contribuer, en partie, à la couverture des besoins polliniques de la colonie.

- L’apiculteur doit aussi, durant cette période, procéder au traitement des colonies contre les maladies et parasites des abeilles car les conditions de cette période favorisent leur développement. Aucune crainte de contamination des productions n’est à prendre en considération étant donné que l’alimentation administrée est destinée uniquement au renforcement des colonies et ne contribuera nullement aux productions futures.

Durant cette phase une attention particulière doit être accordée aux ruches pour pouvoir corriger tout disfonctionnement étant donné la fragilité des colonies en cette période. Les

19                     Tél./ Fax : 0524- 32 - 9040 E-mail : handassa.agri @ yahoo.fr visites de l’apiculteur-pollinisateur doivent être rapprochées et ses interventions doivent être axées sur le renforcement des capacités colonies.

L’entretien des colonies en vue de la pollinisation en cette période délicate, nécessite des interventions fréquentes et des dépenses importantes liées au pourrissement protéique et énergétique des colonies. Il est donc évident que la rémunération des services de pollinisation en cette période soit conséquente et équivalente aux efforts fournis par l’apiculteur.

ii. PERIODE PRINTEMPS-DEBUT ETE Cette période qui s’étale, approximativement, de fin janvier à juin est caractérisée par l’élévation des températures et le développement végétatif des plantes. Celles-ci peuvent être sources de nectar et de pollen pour les colonies contribuant ainsi à leur développement.

Les interventions de l’apiculteur-pollinisateur doivent avoir comme objectif de faire coïncider le développement optimale de la colonie avec la période de plaine floraison de la plante cible pour assurer une efficacité de pollinisatrice. Les interventions doivent concerner :

- Le rapprochement des colonies des zones à polliniser pour minimiser le temps de déplacement des butineuses depuis les colonies jusqu’à la plante et assurer le maximum de visites aux fleurs de la plante cible ; - L’alimentation des colonies avec un apport principalement constitué de sources énergétiques. Les besoins en sources protéiques sont souvent couverts par les apports externes des plantes naturelles en fleur en cette période.

L’apport énergétique peut être constitué de sirop de sucre moins concentré que celui de la période automnale (1/2 sucre et ½ eau) à cause des températures relativement élevées et de la capacité des colonies à réduire la teneur en eau de ce composé pour la ramener aux environs de 20%.

L’apport pollinique ou de source protéique doit être adapté aux apports naturels ramenés par les abeilles à partir des plantes pollinifères en fleur en cette période.

Les apports quantitatifs en sirop de sucre et en sources de protéine et fonction des conditions environnementales et doivent représenter un complément aux récoltes réalisées par les colonies sur la plante cible et/ou sur les plantes en fleur dans les environs. Il est donc important que l’apiculteur-pollinisateur assure une surveillance rapprochée des colonies de façon à assurer le maximum de développement tout en minimisant les coûts d’entretien liés aux visites de surveillances et à l’alimentation des colonies. - La surveillance rapprochée des colonies et les visites régulières afin d’empêcher l’essaimage des colonies ce qui réduirait considérablement le nombre de butineuses œuvrant en pollinisation. Ceci se fait à travers l’introduction de cadres de cire gaufrée pour inciter la reine à la ponte et la destruction des cellules d’essaimage.

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- Le traitement des colonies contre les maladies et parasites doit être pratiqué en début de cette période. En effet, les colonies à la sortie de la période d’hiver sont encore fragiles et peuvent facilement être affectées par les maladies et parasites. L’apiculteur doit procéder à des traitements préventifs de toutes les colonies car les conditions environnementales sont propices au développement des maladies et parasites de l’abeille. Il est cependant important que l’apiculteur respecte certaines règles afin de préserver les abeilles contre l’«accoutumance » aux produits de traitements et prémunir la contamination des éventuelles productions : o Utilisation de produits homologués ; o Respecter le dosage prescrit ; o Respecter les délais de traitement.

Lors de cette période, les conditions environnementales vont permettre le développement végétatif des plantes aux environs des zones et cultures à polliniser. Celles-ci peuvent constituer une source potentielle de nectar et de pollen pour les colonies d’où une certaine difficulté à assurer une pollinisation efficace en cas d’attractivité des plantes naturelles par rapport aux plantes cible. Dans ces conditions l’agriculteur doit intervenir afin de réduire le potentiel attractif de ces plantes alternatives. La pratique du désherbage mécanique est une méthode qui va permettre aux butineuses de concentrer leurs visites sur les fleurs des plantes à polliniser. Il est toutefois difficile d’envisager une telle pratique sur des terrains de grandes superficies ou n’appartenant pas à l’agriculteur intéressé par l’activité pollinisatrice des abeilles.

Sur le marché des produits attractifs ont fait leur apparition. Ils sont destinés à être pulvérisés sur les plantes à polliniser pour attirer plus les insectes pollinisateurs et notamment les abeilles domestiques. L’efficacité de ses produits est à prouver et ils ne peuvent être utilisés que dans le cas de produits à très haute valeur commerciale.

La période printemps-début été correspond, pour les apiculteurs à la période de productions. Souvent, les apiculteurs ciblent en début de saison les plantes à floraison précoce pour favoriser, à moindre coût, le développement des colonies en préparation à la saison des productions. Les plantes les plus recherchées sont les plantes à floraison précoce pollinifères tel que les amandiers. Il en résulte un gain partagé entre apiculteurs et agriculteurs. L’apiculteur voit ses colonies se développer de façon précoce et l’agriculteur bénéficie du transport du pollen par les abeilles entre fleurs occasionnant la pollinisation des plantes.

Suite à cette période de renforcement des colonies, les apiculteurs selon leur calendrier de transhumance déplacent les ruches vers les différentes zones de production selon le degré de professionnalisme de l’apiculteur et selon les moyens déployés pour assurer la réussite et la rentabilité économique de l’entreprise apicole. Souvent, les premières transhumances sont opérées vers les zones agrumicoles qui en cas de conditions climatiques favorables assurent une production importante.

Après la floraison des agrumes, plusieurs possibilités s’offrent aux apiculteurs et chacun selon les moyens dont il dispose réalise une ou plusieurs transhumances successives en vue

21                     Tél./ Fax : 0524- 32 - 9040 E-mail : handassa.agri @ yahoo.fr de diversifier et intensifier les productions. La valeur de ces productions est liée aux quantités produites, aux efforts déployés et à une valeur marchande empiriquement déterminées et souvent liées à la réputation médicinales de certaines productions.

En cas d’utilisation durant cette période des colonies pour la pollinisation, la compensation devrait être égale à celle que l’apiculteur pourrait dégager de l’exploitation des miellées se produisant durant la période de pollinisation. Parfois il serait difficile aux agriculteurs de compenser équitablement les apiculteurs sauf si le gain, quantitatif et qualitatif, engendré par la présence des abeilles est important. C’est le cas des cultures à haute valeur commerciale.

iii. PERIODE ESTIVALE Cette période correspond pour les apiculteurs à une période de maintien des colonies et de transhumances vers les miellées estivales, souvent, à haute valeur commerciale. Elle correspond aussi à une période à forte demande en colonies pollinisatrices pour les champs de cucurbitacées et de petits fruits rouges.

En cette période les interventions de l’apiculteur sont limitées et consistent en la surveillance épisodique des colonies en vue de maintenir leur vigueur afin de garantir les meilleurs rendements en produits de la ruche ou la meilleure efficacité pollinisatrice.

Cette période correspond souvent à des périodes de fortes températures où l’approvisionnement des colonies en eau est primordial. Il est donc fortement recommandé, pour garantir une pollinisation efficace, de pourvoir les colonies en eau qui sert à la régulation de la température au sein du nid de couvain.

En cette période, les productions apicoles ont une grande valeur commercial et la compensation que doit l’agriculteur doit octroyer à l’apiculteur doit être égale aux valeurs des productions que l’apiculteur pourrait engendrer en cette période. Cependant, une entente amiable sur le montant de la compensation est possible afin de préserver les intérêts des deux parties.

c. POLLINISATION SOUS SERRE Les cultures sous–serres sont développées dans la région du Souss-Massa et nécessitent souvent le recours aux insectes pollinisateurs. Avec l’installation d’insectarium dans la région, les agriculteurs ont commencé à avoir recours aux bourdons pour la pollinisation des cultures sous serres. En effet les bourdons sont plus adaptés à l’activité dans un environnement caractérisé par des températures et des taux d’humidité élevés,

Les cultures sous –serres sont développées dans la région du Souss-Massa et nécessitent souvent le recours aux insectes pollinisateurs. Avec l’installation d’insectarium dans la région, les agriculteurs ont commencé à avoir recours aux bourdons pour la pollinisation des cultures sous serres. En effet les bourdons sont plus adaptés à l’activité dans un environnement caractérisé par des températures et des taux d’humidité élevés.

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Malgré le cout élevé de l’utilisation des bourdons pour la pollinisation de la culture de tomate : 17500,00 dh par hectare (70 paquets X 250 dh) , les producteurs de la tomate sous serre utilisent systématiquement les bourdons à la place des ruches d’abeilles et ce compte tenu de l’amélioration de la production quantitativement et qualitativement par rapport à la pollinisation de la culture par les abeilles .

d. CAS DU RUCHER INZERKI Le rucher d’Inzerki a joué pour une longue période un rôle économique, social et écologique dans la région. Economiquement, il a contribué à la production du miel de thym très apprécié dans la région et à valeur commercial importante. Le stock de miel de thym, étant donné sa composition qui permet sa conservation dans des conditions ambiante, constituait une trésorerie pour les producteurs comme c’était le cas aussi pour les amandes produites localement.

Le rucher a joué aussi un rôle social car il a contribué à la cohésion sociale des ayants droits grâce aux règles de gestion, d’exploitation et de cession des emplacements dédiés aux ruches traditionnelles.

Son rôle écologique est aussi non négligeable mais à cause de sa valeur « non-commerciale », il a souvent été occulté par les autres rôles à valeur monétaire appréciable. En effet la présence permanente des abeilles dans la région, exploitées selon le mode transhumant, mais à courte distance étant donné l’absence de moyens de locomotion motorisés, a contribué au service de pollinisation des plantes non cultivées de la zone. Elles sont nombreuses à avoir bénéficié de la présence des abeilles. Certaines, endémiques de la zone, ont probablement disparu à cause de l’absence des abeilles et de l’exploitation anarchique depuis le développement le début d’exploitation de ces plantes en PAM durant les années 90 qui a coïncidé avec des années successives de sècheresse.

La baisse de la pluviométrie pendant plusieurs années de suite, a entrainé le déclin de l’importance économique du rucher d’Inzerki, à cause de la raréfaction des ressources mellifères exploitées en tant que PAM et la difficulté de régénération étant donné aussi la pression liée à l’arrachage non-raisonné. Le rôle écologique du rucher s’est trouvé ainsi amoindri étant donné que peu de producteurs ont continué à déposer leurs colonies au niveau du rucher. Seuls quelques ayants droit continuent actuellement à exploiter quelques ruches traditionnelles déposées au niveau du site afin de promouvoir la vente d’une partie de leurs productions aux visiteurs locaux ou étrangers.

Le changement de mode d’exploitation des ruches qui sont passées des ruches traditionnelles aux ruches à cadres depuis les années 90, à conduit à l’abandon du site de la part de certains exploitants-apiculteurs qui ont inscrit au niveau de leur programme de transhumance des sites plus éloignés, plus riches dont l’accès a été facilité grâce au développement des moyens de locomotion et l’extension du réseau routier.

Tous ces changements ont entrainé le déclin du rôle économico-socio-écologique du rucher. Le déclin économique a entrainé une migration de la population, jeune majoritairement, vers

23                     Tél./ Fax : 0524- 32 - 9040 E-mail : handassa.agri @ yahoo.fr les grands centres urbains où une diaspora locale est installée. Le rôle économique que jouait le rucher a été remplacé par les l’afflux de fonds envoyés par les jeunes migrants installés dans les grandes villes et l’activité apicole qui a fait la prospérité de la zone n’est plus exercée que par une minorité de personnes souvent âgées.

Actuellement, avec la prise en considération du rôle économico-écologique du rucher, un intérêt grandissant est accordé au site. Il implique la population locale de plus en plus intéressée par le développement économique de la zone, les autorités régionales (administratives et environnementales) soucieuses de la préservation de l’environnement écologique du site dont la valeur « non commerciale » est devenue une priorité pour la région dans le cadre de la politique écologique et environnementale que le Maroc a adopté.

Ainsi le rôle écologique des abeilles en tant que vecteur de pollinisation à valeur « commerciale » et/ou « non commerciale » est devenu une priorité. Au niveau de la zone d’Inzerki la valeur non-commerciale des abeilles et des autres insectes pollinisateurs prime car elle conditionne la réussite de toutes les interventions destinées à la reconstitution du milieu naturel initial qui peut ainsi contribuer à la reprise d’une activité apicole régionale rentable en termes de quantités produites.

La reprise d’une activité apicole locale, économiquement rentable, grâce à la reconstitution du milieu, peut inciter les apiculteurs d’Inzerki à envisager le développement du service de pollinisation « commerciale » auprès des agriculteurs demandeurs de ce service dans la région du Souss-Massa. Ils peuvent ainsi intégrer au niveau de leur cycle de d’exploitation/transhumance l’étape « pollinisation » suivant les accords qu’ils peuvent contracter avec les agriculteurs.

Les apiculteurs de la région d’Inzerki, vont ainsi bénéficier de quatre revenus distincts :

- Production de miels locaux à haute valeur commerciale ;

- Service de pollinisation à valeur commerciale payant auprès des agriculteurs de la région ;

- Service de pollinisation à valeur non-commerciale rendu à la région d’Inzerki et dont il faudra mettre en place les mécanismes de rétribution et qui va impliquer d’une part les apiculteurs locaux et d’autre part les autorités locales et environnementales.

- Développement du secteur du tourisme écologique autour du rucher d’Inzerki et de la route du miel incluant d’autres sites et qui peut constituer une promotion et une voie de commercialisation des produits locaux et notamment le miel.

Il est cependant important, afin de permettre de tels revenus et de les pérenniser, d’instaurer une politique rationnelle d’exploitation des PAM de la zone impliquant la population locale dans l’exploitation de ces ressources naturelles tout en instaurant un programme de régénération de ces ressources.

La régénération et la préservation des ressources naturelles, vont contribuer à la reconquête du milieu par la faune naturelle. Les insectes pollinisateurs, autres que les abeilles, vont

24                     Tél./ Fax : 0524- 32 - 9040 E-mail : handassa.agri @ yahoo.fr reconquérir le milieu et vont ainsi participer à la pollinisation à valeur non commerciale mais à valeur environnementale inestimable.

IX. FACTEURS DE REUSSITE DE LA POLLINISATION

a. LIES A L’APICULTEUR  Périodes d’installation des colonies:

 Selon la phénologie de la plante cible;

 <5% des boutons floraux ouverts

 Densité des abeilles:

 Colonies vigoureuses:

 20.000 à 25.000 ouvrières;

 Plus de 5 cadres de couvain en permanence.

 Surveillance rapprochée de l’apiculteur:

 Conduite technique des colonies : Maintien de la vigueur de la colonie:

 En cas de déficit en nectar: apport de complément nutritionnel énergétique;

 Visites régulières (préprogrammées) afin de réguler tout dysfonctionnement d’une ou des colonies pollinisatrices.

b. LIES A L’AGRICULTEUR  Aménagement des emplacements des colonies:

 Selon le type et la densité des plantations;

 4 colonies par emplacement séparées d’environ 500 m.

 Aménagement des voies d’accès aux colonies.

 Traitement des pesticides par l’agriculteur:

 Non nocifs pour les abeilles;

 Avertir l’apiculteur en cas d’obligation de procéder à un traitement : Décider ensemble des mesures à prendre.

 Surveillance et protection des colonies contre toutes malveillances.

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 Information du voisinage:

 Protection du voisinage contre les piqures;

 Protection des colonies contre tout traitement ou action nocif pratiqué dans le voisinage.

X. SCHEMA DE PAIEMENT DES SERVICES DE POLLINISATION Dans un contexte d’anthropisation des milieux naturels et d’incertitudes liées aux changements globaux (raréfaction des ressources naturelles, réchauffement climatique, etc.), le développement de nouveaux instruments de politique publique permettant de repenser les relations entre acteurs de la société au bénéfice des écosystèmes est recherché. Parmi ces instruments novateurs, les paiements pour services environnementaux (PSE) dont le principe consiste à rémunérer les usagers du sol pour les services qu’ils produisent et à faire payer les bénéficiaires de ces services, apparaissent comme une voie intéressante.

Les paiements pour services environnementaux (PSE) sont des instruments incitatifs qui consistent à offrir une rémunération en contrepartie de l’adoption de pratiques favorables à la préservation de l’environnement. Ils reposent sur des constructions contractuelles qui peuvent impliquer des acteurs privés (propriétaires fonciers, entreprises, associations…) et des acteurs publics (État, collectivités territoriales…). Aussi, ce qu’il s’agit de rémunérer dans le cadre des PSE, c’est par exemple l’usage particulier d’une ressource, l’adoption de pratiques spécifiques ou bien le renoncement à certaines pratiques ou à certains modes de gestion, et non pas les services écosystémiques eux-mêmes.

Plusieurs schémas ont été conçus pour représenter le cycle de rémunération et d’usage du service dont on présente un ci-après:

Schémas possibles de Paiement pour les services écosystèmiques

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Deux scenarios de PSE sont possibles et doivent faire l’objet d’études de faisabilité économique, technique et sociale. (i) Le paiement de bien être social à travers la certification des produits issus de la pollinisation écologique ; (ii) Le paiement de gain de biodiversité à travers le rétribution totale des services de pollinisation, y compris les dépenses à l’amont de la chaine de valeur.

Pour le premier cas, le PSE est estimé sur la base du consentement à payer des consommateurs pour les produits certifiés lequel est estimé à un surplus qui peut varier entre 20 à 30 % du prix conventionnel. Cette rémunération supplémentaire sera contractuelle et son utilisation sera vérifiée par un auditeur externe.

Dans le second cas, le PSE est estimé sur la base de sondages de consentement à payer pour les gains de biodiversité, les coûts de transaction et le manque à gagner en miel par les apiculteurs d’une part et le gain potentiel en revenus issu de la pollinisation chez les fermiers d’autres part. Le PSE doit se négocier entre ces valeurs définies dans la gamme de 500 Dh à 1000 Dh/ruche dans les conditions méditerranéennes. Il y a de signaler que 50 Dhs/ruche correspondent à la contre partie du coût de la biodiversité laquelle sera réservée à la mise en œuvre du plan de gestion d’Inzerki conformément à la charte de pollinisation et au statut de la coopérative locale d’apiculteurs.

XI. DETERMINANTS DE LA RETRIBUTION FINANCIERE DU SERVICE DE POLLINISATION

a. CAS DES PLANTES CULTIVEES Il est impératif de souligner que le schéma proposé et la réflexion menée ici se limite exclusivement au service de pollinisation dirigée aux cultures de la région Souss Massa et mettant en jeu les apiculteurs et les agriculteurs de la même région. De ce fait, et partant des données disponibles auprès des acteurs de la région, nous nous limiterons ici à l’estimation de la rétribution financière du service rendu par l’apiculteur (agent de conduite des pollinisateurs) auprès de l’agriculteur (bénéficiaire de la pollinisation) plutôt qu’à l’évaluation économique du service de pollinisation dans le secteur agricole de la région. Ainsi, les facteurs déterminants dans la définition de ladite rétribution sont comme suit:

 Type de culture: se référer au paragraphe IV pour les types de cultures entomophiles.

 Type d’exploitation: se référer au paragraphe de typologie des exploitations agricoles de la région Souss – Massa. Les serristes offrent des conditions particulières pour les colonies d’où une attention et une dynamique particulières à ces dernières. Par ailleurs, le taux de mortalité peut être important d’où l’importance de tenir en compte pas seulement en termes de rétribution financière mais également sur le plan écologique en termes de populations et nombre global d’insectes. Ce fait est également important sur le

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plan qualité du service de pollinisation rendu par les apiculteurs. Un service de pollinisation qui laisse derrière une perte importante de colonies d’insectes pollinisateurs est néfaste à l’agrobiodiversité.

 Degré de dépendance des pollinisateurs: Toutes les cultures n’ont pas la même dépendance aux insectes pour leur pollinisation. Pour la région en question, les cucurbitacées et les rosacées se positionnent en tête de liste suivies par les solanacées et ensuite par les brassicacées, les fabacées et les astéracées (voir tableau)

Liste de quelques cultures pratiquées dans la région Souss-Massa avec indication de leur degré de dépendance des pollinisateurs Types de culture Nom commun Nom latin Degré de dépendance* CULTURES Tournesol Helianthus annuus 0.45 OLEAGINEUSES Féverole Vicia faba Colza Brassica napus ARBORICULTURE Abricotier Prunus armeniaca 0.65 Amandier Prunus dulcis Cerisier Prunus mahaleb Pêcher Prunus persica Poirier Pyrus communis Pommier Malus sylvestris Prunier Prunus domestica Kiwi Actinidia sinensi 0.9 CULTURES Courges, courgettes Cucurbita pepo 1 MARAICHERES Potirons Cucurbita maxima 1 Fraisier Fragaria x ananassa 0.45 Melon Cucumis melo 0.85 Poivron et piment Capsicum annuum 0.1 Tomate Solanum lycopersicum 0.1 Haricot 0.1 – 0.7 Framboise 0.7 Légumineuses 0.06 *References:  Jacquemin F, Violle C, Rasm:ont P, & Dufrêne M. 2017. Mapping the dependency of crops on pillonators in Belgium. One Ecosystem, Ecology and Sustainability Data Journal. Doi/10 3897/oneeco 2 e13738.   Arwen Carr, S & Davidar, P. 2015. Pollinator dependency, pollen limitation and pollinator visitation rates to six vegetable crops in southern India. Journal of Pollination Ecology, 16(8); 51-57.  Klein, et al. 2006. Ratios de dependence: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1702377/  L’évaluation Française des Ecosystèmes et des Services Ecosystemiques (EFESE). 2016. Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable. 46pp.

 Nombre de colonies: il est fonction de la superficie à polliniser, du profil mellifère de la plante cultivée (nectar ou pollen) et de la dynamique requise pour assurer une bonne couverture de la pollinisation durant toute la période de floraison.

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 Emplacement des colonies: Un premier facteur revient aux conditions géographiques (littoral, plaine ou piémont) puisqu’elle peut conditionner l’accessibilité à l’exploitation cible.

 Période et durée de mobilisation des colonies: trois cas se présentent pour la région Souss-Massa:

 Floraison précoce; en fin de période d’hivernage des colonies, cas de la pollinisation des rosacées: elle permet le développement des colonies au dépend de la production à polliniser d’où un gain partagé: rétribution réduite;

 Floraison intermédiaire; en début de saison apicole: Rétribution équivalente aux productions à réaliser sur les productions de miel précoces (principalement agrumes);

 Floraison tardive; au cours de la saison et durant la saison estivale: Rétribution plus conséquente étant donné la valeur des miels produits en cette période.

D’après les données et interviews réalisés sur le terrain, on a constaté que la pratique du service de pollinisation rendu par l’intermédiaire des apiculteurs s’effectue sur la base d’un consentement sur toutes les conditions y inclut la rétribution. Celle-ci peut aller jusqu’à 500 dh/ruche à raison de 4 ruches à l’hectare pour les exploitations en plein champs et de 6 ruches à l’hectare pour les serristes.

Il est cependant important et afin d’assurer un service « gagant-gagnat » que la rétribution soit équivalente au bénéfice en produits apicoles que l’apiculteur peut engendrer dans le cas où il consacrerait ses ruches à la production au lieu du service de pollinisation. On peut ainsi, proposer le schéma de paiement suivant :

 Période de début de saison (janvier à fevrier) qui correspond à la période de besoin des colonies en pollen pour son développement. La pollinisation en cette période apporte du pollen aux colonies et la ruche voit donc sa population de butineuses augmenter. Il s’agit d’une période où les deux partenaires sont gagnants et dans ce cas la rétribution doit être minime ;

 Période de février à début été qui correspond a une période de production de miels communément appelés « courants ou ordinaires » à valeur commerciale faible. Dans cette situation la rétribution doit correspondre à la valeur de la production moyenne réalisée en cette période. On peut ainsi l’évaluer à environ 400 à 500 Dh/ruche (à raison d’une production de 10kg/ruche avec une valeur commerciale de 50 Dh/kg) ;

 Période estivale. Il s’agit d’une période de production de miels à forte valeur commerciale mais avec une productivité limitée. Le service de pollinisation

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peut être rétribué à raison de 700 à 800 Dh/ruche (production de 5 kg/ruche au prix moyen de 150DH/kg).

b. RETRIBUTION POUR SERVICES RENDUS A L’ENVIRONNEMENT Le service de pollinisation occasionné par les abeilles à la flore non cultivée est un service rendu par l’apiculteur et pour lequel il est non rémunéré alors que sa contribution est primordiale à la préservation de la biodiversité menacée par l’exploitation abusive des flores régionales en tant que PAM ou en tant que plantes à valeur commerciale.

Il est donc nécessaire d’introduire une rétribution accordée par tous les départements étatiques impliqués dans la préservation de l’environnement (agriculture, eaux et forêts, communes, tourisme…) aux apiculteurs participants aux projets. Un schéma de paiement par période similaire à celui proposé aux agriculteurs peut être adopté dans le cas des paiements des services de pollinisation rendus à l’environnement.

La monétisation des services de pollinisation par les abeilles auprès des fermes agricoles pourra néanmoins constituer un soutien à la préservation de l’abeille jaune saharienne et de son habitat mellifère. L’enchainement logique au niveau d’Inzerki considère en effet les liens suivants :

 L’état de l’habitat mellifère de la forêt d’arganier et du genévrier ainsi que de celui des parcours et du SIBE d’Ain Asmama avoisinant sont cruciaux pour la survie de l’abeille jaune saharienne. Des actions de mise en défens au niveau de la forêt, de gestion du SIBE et d’ensemencement des parcours sont recommandées.

 Le fonctionnement du rucher traditionnel notamment sa pépinière de reines d’abeilles est indispensable pour assurer un nombre suffisant de ruches saines destinées à la pollinisation,

 La forte et croissante demande en services de pollinisation au niveau des fermes agricoles modernes est de nature à dynamiser cette chaine de valeur.

XII. MODELE DE CONTRAT DE SERVICE DE POLLINISATION DES CULTURES

a. TERMES RELATIFS A L’APICULTEUR  Dates de dépôt et d’enlèvement des colonies;

 Nombre et vigueur des colonies;

 Disposition spatiale des colonies en concertation avec l’agriculteur;

 Périodes d’intervention de l’apiculteur;

 Interventions en cas de dysfonctionnement;

 Assurance de responsabilité civile.

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b. TERMES RELATIFS A L’AGRICULTEUR  Pratiques agricoles prohibées:

 Traitements pesticides;

 Interventions culturales.

 Surveillance et gardiennage.

 Accés aux colonies par l’apiculeur.

c. CONTRAT DE POLLINISATION

CONTRAT DE LOCATION DE COLONIES D’ABEILLES POUR LA POLLINISATION DES CULTURES DE LA REGION SOUSS – MASSA

Contractants:

Le présent contrat est signé entre Apiculteur et Agriculteur sous l’égide de la FIFEL et la FIMAP .Cette plateforme partenariale «FIFEL–FIMAP» assurera l’orientation, le suivi et éventuel arbitrage

L’apiculteur pollinisateur L’agriculteur Raison sociale ...... Raison sociale ......

Nom ...... Nom ......

Prénom ...... Prénom ......

Adresse ...... Adresse ......

......

......

Code Postal ...... Code Postal ......

Ville ...... Ville ......

Tél . Fixe ...... Tél . Fixe ......

Tél . Portable ...... Tél . Portable ......

E-mail ...... E-mail ......

N° d’adhésion ...... N° d’adhésion ......

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Objet du contrat

Ce contrat définit les conditions de location de colonies pour la campagne de pollinisation année………………………... Il vaut pour la culture de :………………………………..

Colonies

Caractéristiques des colonies : nombre de cadres de couvain :…………………………………

Propriété

Les ruches sont la propriété de l’apiculteur, par conséquent elles doivent être manipulées uniquement par l’apiculteur (ou toute autre personne expressément autorisée par l’apiculteur).

Caractéristiques de la pollinisation:

La durée de dépôt des colonies est définie en fonction de l’objectif visé par l’arboriculteur en coordination avec son technicien : …………………………

Conditions contractuelles :

Date approximative d’apport des colonies :………………………………

Date approximative de retrait des colonies :……………………………………

 La qualité de la pollinisation des arbres fruitiers dépendant de la bonne synchronisation entre l’apport des ruches et le début de la floraison.

 L’apiculteur s’engage à livrer les colonies à la date convenue, avec une tolérance de plus ou moins 24 heures.

 L’arboriculteur devra prendre contact avec l’apiculteur au moins 6 jours avant la date de pose estimée.Ensemble, ils définiront le jour idéal de pose.

Informations et échanges

Pour que le service pollinisation soit de qualité, plusieurs règles doivent être suivies. Et seule une relation étroite entre l’apiculteur et l’arboriculteur permettra de connaître les besoins et les contraintes de chacun.

L’apiculteur pollinisateur

 Informel’agriculteurde toutes les actions liées au métier d’apiculteur ;

 Est à l’écoute des informations fournies par l’agriculteur ;

 Avertitl’agriculteurdans les plus brefs délais dans le cas de conditions climatiques extrêmes empêchant le déplacement des ruches.

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 Informel’agriculteurau moins 45 jours àl’avanceen cas de fortes pertes hivernales (nombre de ruches inférieur à la commande) ;

 Déclareêtre enregistré auprès des services compétents selon la réglementation en vigueur ;

 S’engageà apporter des ruchesqu’ila préparée ou sélectionnées en vue d’assurer une pollinisation de qualité ;

 Assure un suivides ruchers: sanitaire et nourrissage en cas de conditions difficiles.

L’agriculteur

 Informe l’apiculteur de toutes les opérations culturales liées au métier d’arboriculteur ;

 Est à l’écoute des informations fournies par l’apiculteur ;

 Informe l’apiculteur en cas de désistement au moins 45 jours avant la date prévue de la pose des ruches (sauf intempéries) ;

 Prépare l’emplacement des ruches en accord avec l’apiculteur ;

 Intervient hors des périodes d’activités des abeilles et respecte la réglementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires ;

 Si, à titre exceptionnel, une intervention est nécessaire pendant les périodes d’activité des abeilles, il informe avant toute intervention l’apiculteur de façon à définir les modalités d’intervention d’un commun accord ;

 Avertir l’apiculteur au moins 3 jours à l’avance afin qu’il procède à l’enlèvement des ruches (sauf conditions particulières définies dans le contrat).

Responsabilité

L’agriculteur et l’apiculteur doivent être assurés pour les risques professionnels liés à leurs activités.

Chaque partie certifie être couverte pour les dégâts dont elle peut être responsable.

L’agriculteur est responsable de la conduite de sa culture et du respect de la réglementation notamment vis-à-vis de l’utilisation des produits de protection des plantes.

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Montant et conditions de paiement

Après la réalisation de la prestation, l’apiculteur éditera une facture qui sera délivrée à l’agriculteur.

Type de nombre de Nb total de Surface (ha) Tarif unitaire Montant (HT) ruches colonies/ha colonies

Montant total ou forfaitaire (HT) Montant TVA (20%) Montant total (TTC)

Le montant total (TTC) est payable selon l’échéancier suivant :…………………………….

- en cas de retard dans le paiement de la prestation une pénalité sera appliquée conformément au taux légal en vigueur. - en cas de force majeure les parties sont dégagées de leurs obligations réciproques. - en signant ce contrat, l’apiculteur s’engage à respecter les bonnes pratiques apicoles - en signant ce contrat, l’agriculteur s’engage à respecter les bonnes pratiques agricoles qui ne nuisent pas aux ruches.

FAIT EN DOUBLE EXEMPLAIRE, LE ......

L’apiculteur pollinisateur L’agriculteur

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XIII. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Le rucher d’Inzerki est à préserver en tant qu’héritage ancestral de l’humanité étant donné son architecture, son emplacement, sa structure organisationnelle et son mode d’exploitation. Sa préservation passera par la régénération, l’entretien et la préservation des ressources florales mellifères locales. Celles-ci, constituées essentiellement de plantes aromatiques et médicinales dont certaines sont endémiques à la zone, et sont menacées d’extinction étant donné leur exploitation anarchique et l’arrachage abusif en tant que PAM et à cause de l’absence de vecteurs de pollinisation tels que les abeilles.

En effet les transformations qu’a connues l’apiculture dans la région avec l’introduction de ruches à cadres et le l’introduction de la transhumance en tant que facteur de production apicole, la présence des pollinisateurs s’est réduite. Des tentatives de restauration et de réhabilitation du site ont été menées mais elles ont été conduites sans prise en compte du facteur milieu floral, en dégradation, et qui est susceptible d’encourager les apiculteurs à reconquérir le site d’Inzerki et son environnement.

Plusieurs actions sont à mener afin de reconstituer le milieu naturel du site d’Inzerki :

 Réintroduction de PAM natives de la zones à travers la création de pépinières spécialisées et à la réalisation des campagnes de plantation de cette flore et de mise en défend des zones replantées ;  Implication de la population locale, principalement les jeunes diplômés en quête d’emplois, en tant que facteur de réussite du projet de plantation en lui attribuant prioritairement les adjudications d’exploitation de ces PAM dans la région ;  Créer un système de rémunération pour le service de pollinisation de la flore de la zone, similaire à celui proposé entre agriculteurs et apiculteurs avec les bénéficiaires représentés par les autorités locales, les communes, l’administration des eaux et forêts, le ministère de l’environnent, le ministère de l’emploi, le ministère du tourisme… et tout autre partenaire impliqué de près ou de loin dans le processus de développement rural. La rémunération du service devrait être égale à celle que l’apiculteur peut engendrer par l’exploitation de ses ruches pour la production de miel ou des autres produits de la ruche pendant la même période ;  Développer le volet tourisme écologique autour du thème rucher Inzerki et son milieu en faisant la promotion du site lors des congrès d’apiculture ce qui peut contribuer au déblocage de fonds internationaux pour la préservation de ce site unique par son model architectural et son mode d’exploitation ancestral ;  Renforcement des capacités des acteurs locaux pouvant assurer la survie et le maintien du rucher. Il s’agit des apiculteurs, des acteurs associatifs et de tous les groupements intéressés par la région et par le rucher.  La charte proposée ainsi que le schéma de paiement doivent être présentés aux représentants professionnels des agriculteurs et des apiculteurs (FIFEL, FIMAP) et aussi aux services intéressés par le service de pollinisation « environnementale ». pour approbation et validation

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ANNEXE 1 : Charte des Services de Pollinisation

Portant sur les modalités de partenariats entre les agriculteurs et les apiculteurs dans la région du Souss Massa du Maroc

Les Agriculteurs devraient s’engager à :

 Appliquer des pesticides dans le cadre d'un programme de lutte antiparasitaire intégrée o Utiliser les pesticides seulement quand c'est nécessaire o Éviter l'application de pesticides lorsque les abeilles butinent o Eviter l'application pendant les périodes de floraison / pollinisation o Eviter la persistance de résidus délétères pendant la floraison

 Toujours utiliser les pesticides homologués en vertu de la loi en vigueur et ce conformément aux prescriptions de l'étiquette. o Porter une attention particulière aux avertissements et aux précautions concernant les pollinisateurs sur les étiquettes des produits o Respecter les doses recommandées o Utiliser les produits selon les méthodes d'application enregistrées o N’utiliser les traitements aériens qu’en cas de nécessité, et veiller au respect du code de conduite en vigueur o Ne pas appliquer lorsqu'il existe un risque de dérive sur des zones non ciblées o Utiliser des équipements d'application de réduction de la dérive correctement entretenus et calibrés.

 Minimiser les fuites de matière des lots de semences traitées : o Verser soigneusement les semences traitées en dehors des sacs o Eviter les secousses pouvant entrainer des fuites de matières en dehors du sac o S’assurer que les semoirs sont correctement calibrés et bien entretenus de sorte à minimiser les fuites de matières o Utiliser des films de revêtements pour minimiser les fuites de poussières du semoir o Éviter les déversements de semences et nettoyer les fuites o Se débarrasser soigneusement des sacs utilisés et autres déchets (y compris les semences non utilisées) ; o Éviter les contaminations au moment du nettoyage de l'équipement

 Éviter de pulvériser lorsque les abeilles butinent, sauf cas de nécessité. N'utiliser que des produits désignés sans danger pour les abeilles pendant la floraison. o Minimiser les pulvérisations pendant la floraison o Les pulvérisations doivent avoir lieu de préférence après le crépuscule

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o Prendre les mesures de précaution nécessaires au moment des traitements de vergers avec des produits toxiques pour les abeilles afin de protéger les herbes mellifères sous jacentes.

 Éviter les contaminations à partir des solutions de pulvérisation o Prendre soin au moment des manipulations et du montage du matériel de pulvérisation o Prendre les mesures nécessaires pour se débarrasser correctement des déchets et arranger le matériel utilisé o Nettoyer toutes les fuites. o Eviter les fuites lors du nettoyage du matériel de pulvérisation

 Rester en communication avec les apiculteurs locaux / contractuels o Conclure un accord contractuel pour les services de pollinisation ou au moins un mémorandum d'accord avec l'apiculteur commercial o Aviser l'apiculteur en cas de traitement prévu o Aviser les apiculteurs contractuels du programme de traitement avant la mise en place des ruches o N’autoriser que les apiculteurs ayant eu votre permission pour placer les ruches dans votre propriété.

Les fournisseurs de services de pollinisation et les apiculteurs doivent s’engager à :

 Maintenir le respect des exigences légales en matière de mesure de contrôle des ruches d’abeilles domestiques o tenir un registre approprié de toutes les activités apicoles réalisées o Effectuer des contrôles réguliers des ruches et s’assurer des bonnes pratiques d’hygiène apicole.  Être membre de la FIMAP o Respecter les directives de pollinisation recommandées par les organismes industriels le cas échéant o Autoriser la FIMAP à divulguer aux apiculteurs et agriculteurs des informations sur la propriété des ruches marquées et les fermes.  Formaliser la relation entre les apiculteurs et les propriétaires des fermes agricoles o Conclure un accord contractuel ou au moins un protocole d'entente sur les services de pollinisation avec les agriculteurs.  Communiquer avec les agriculteurs locaux o Aviser de façon formelle les agriculteurs en cas de mise en place des ruches dans ou à proximité de leurs propriétés. o Demander à l’agriculteur le programme de traitement o Ne jamais placer les ruches dans les propriétés d’agriculteurs sans en avoir la permission o Prendre les mesures de précaution pour éviter l'empoisonnement des ruches

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o S’assurer que les agriculteurs et les propriétaires des terrains sont au courant de vos activités pendant la nuit.

 Communiquer avec d’autres fournisseurs de services de pollinisation o Respecter les accords de pollinisation entre les autres fournisseurs de services de pollinisation et les agriculteurs; ne pas empiéter sur les arrangements contractuels des autres o Assurer la liaison avec les autres fournisseurs de services de pollinisation en activité dans d'autres fermes.

 Lors de la mise en place de ruches, veiller s’assurer de leur état de santé . o Veiller à ce que des reines sont en bonne santé et que les exigences de couvains sont remplies o Ne pas introduire de colonies malades ou contaminées dans les zones de pollinisation o Enlever et remplacer les colonies malades ou contaminées pendant la période de pollinisation o Ne pas soumettre les abeilles aux conditions de stress ou de fatigue.

 Introduire les bonnes pratiques de gestion des ruches o N'utiliser que des ruches de type Langstroth solides n’ayant aucune fuite avec des cadres mobiles o S'assurer que l'espacement interne est approprié de sorte à ne pas favoriser l'essaimage pendant la période de pollinisation o Contrôler de façon régulière l'activité des abeilles pendant la période de pollinisation o Tenir l’agriculteur régulièrement informé sur d’éventuels soucis pendant la période de pollinisation.

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ANNEXE 2 : Liste des PAM jugés à fort intérêt socio-économique

Nom latin Nom Français Aire géographique

Artemisia herba alba asso Armoise Taroudant, , Lakhsass Lavandula dentata L. Lavande à feuilles dentée Haut Atlas, Anti Atlas Thymus satureioides cosson Thym Haut Atlas, Anti Atlas Thymus leptobotrys Thym Haut Atlas, Anti Atlas Aloysia citrodora Palau Verveine Plante cultivée (Taroudant, Massa) Crocus sativus L. Safran Plante cultivée (Taliouine- Taznakht) Cuminum cyminum L. Cumin Plante cultivée (Draa, Tinghir) Lawsonia inermis L Henné Plante cultivée ; oasis (retombée sud Anti Atlas) Argania spinosa (L.) Arganier HautAtlas, Anti Atlas Plaines Skeels Du Souss Et Chtouka Ait Baha, Ceratonia siliqua L. Caroubier Haut Atlas, Anti Atlas Rosa Damascena Mill Rose Ouarzazate (Mgouna) Lavandula stoechas L. Lavande stéchade Haut Atlas, Anti Atlas Mentha piperita L. Menthe poivrée Plante cultivée Mentha pulegium L Menthe pouliot Plante cultivée (Tiznit, Massa, Ouled Berhil) Mentha spicata L., Menthe (Plante cultivée) Tiznit, Mentha viridisL. Massa, Ouarzazate Ocimum basilicum L. Basilic Plante cultivée Opuntia ficus indica (L.) Figuier de barbarie Plante cultivée et Mill. naturalisée Massif D’Ifni Origanum majorana L. Marjolaine Plante cultivée Salvia officinalis L. Sauge Plante cultivée (Taroudant, Tiznit, Massa) Rosmarinus officinalis L. Romarin Plante Cultivée

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Tableau 1 : Estimation des superficies des principales PAM spontanées dans la province de TAROUDANT

Commune rurale Type de PAM Superficie (ha) Thym 14800 TISSRASSE

lavandes Thym 5000

Armoise

TAMALOUKT Thym 13350 Lavandes TIZI N’TEST Thym 7980 lavandes IOUZIOUA Thym lavande 10700 Armoise Thym SIDI WAAZIZ 2870

lavandes Thym 13250 Thym 9650

lavandes Thym 10419

lavandes Thym TAOUAYALTE 2400

lavandes Thym 10600

Armoise TALEKJOUNT Thym 1200 Thym TIFNOUTE 600

Armoise S.ABDELLAH OU SAÏD Thym 430 Thym ARGANA 15500

Lavandes Thym ASKAOUENE 6500

Armoise Thym 25950

Armoise TALMAKANT Thym 21051 Armoise 1600 IZNAGUEN Armoise 670

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Tableau 2 : Estimation des superficies des principales PAM spontanées dans La province de TAROUDANT cercle d’IGHREM

COM MUN E COMMUNE ARMOISE (ha) (thymus satureioides) (ha) (thymus leptobotrys ) (ha) Lavandes (ha)

SID MZAL 610 36 AIT ABDELLAH 1343 16 14 8 10 TOUFELAZET 6 TABIA 40 70 IMAOUNE 77 25 27 20 AMALOU 22 35 5 5 5 SIDI BOUAL 62 72 10 10 5 OUALKADA 90 50 IMI NTAYERT 80 5 8 8 ADAR 730 5 6 4 AZAGHAR N'IRS 1100 10 5 6 IGHREM 200 10 20

Tableau 3 : Estimation des superficies des principales PAM spontanées dans La province d'AGADIR-IDA OUTANANE

thymus satureioides Commune Lavandes (ha) (ha) AMSKROUD 2475 2063 AOURIR 3836 1967 AQSRI 8732 3383 IMOUZZER 4651 2024 IDMINE 7318 3456 AZIAR 4520 3013 TADRART 4345 2567 TIQQI 3978 2436

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Tableau 4 : Estimation des superficies des principales PAM spontanées dans La province de CHTOUKA-AIT BAHA

thymus leptobotrys COMMUNE thymus satureioides (ha) Lavandes (ha) (ha) AOUGUENZ 4376 1078 1298 TARGA N TOUCHKA 2484 5883 735 AIT MZAL 375 937 TANALT 3568 148 1479 IDA OUGNIDIF 2190 1298 TIZI N TAKOUCHT 1214 809 954 AIT OUADRIM 331 HILALA 662

Tableau 5 : Estimation des superficies des principales PAM spontanées dans La province de TIZNIT

COMMUNE thymus satureioides thymus leptobotrys Lavandes

TAFRAOUT 325 1267 65 ANZI 106 1063 86 EL MOULOUD 310 931 621 AIT ISSAFEN 1096 1315 1315 230 1099 3478 1456 IDA OU GOUGMAR 452 287 509 763 240 184 IRIGH NTAHALA 948 1400 784 1738 136 ADAY 200 TIZOUGHRANE 845 2300 729

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Tableau 6 : Prix de vente au marché des principales PAM dans la région

PAM prix minimum (Dh/Kg) prix maximum (Dh/Kg) prix moyenne (Dh/Kg) thym 12 45 25 armoise 10 35 25 Lavande 20 60 35 verveine 75 90 80 Caroubier 10 17 15 cumin 90 155 120 henné 50 70 60 menthe 25 25 25 rose 90 120 100 Romarin 10 35 20 safran 20000 35000 30000 Sauge 17 30 20

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ANNEXE 3 : Références bibliographiques

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 Gallai, N., Salles, J.M., Settele, J., Vaissière, B.E., 2009. Economic valuation of the vulnerabilityof world agriculture confronted with pollinator decline. Ecological Economics68 (3), 810–821

 Allsopp, M.H., Lange, W.J.D., Veldtman, R., 2008. Valuing insect pollination serviceswith cost of replacement.PloS One 3 (9).

 Potts, S. G., Biesmeijer, J. C., Kremen, C., Neumann, P., Schweiger, O. and Kunin, W. E. (2010a) Global Pollinator Declines; Trends, Impacts and Drivers; Trends Ecol. Evol. 25, (6), 345-353

 Potts S.G., Roberts S.P.M., Dean R., Marris G., Brown M.A., Jones R., Neumann P., and Settele J.(2010b) Declines of Managed Honeybees and Beekeepers in Europe; J. Apicult. Res. 49, (1), 15-22.

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 Klein, A.M., Vaissiere, B.E., Cane, J.H., Steffan-Dewenter, I., Cunningham, S.A., Kremen, C., Tscharntke, T.,., 2007. Importance of pollinators in changing landscapes for world crops. Proceedings of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences 274 (1608), 303–313.

 Free, J.B., 1993. Insect pollination of crops. Academic Press, London-New York.

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