UNIVERSITE D’D’ANTANANARIVOANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE Second cycle – Promotion Sortante Année Universitaire : 2006-2007

Promotion : ANDRAINA

Grand Mémoire de MAITRISE

Option : DEVELOPPEMENT

DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE DE LA REGION SAVA A FORTE POTENTIALITE AGRICOLE

Présenté par : HERIMANANA Luciano

Sous la direction de Bernard Victor RANDRIANARISOA Enseignant de Statistique, des Probabilités et des Statistiques Mathématiques

Date de soutenance : 08 Novembre 2007

SOMMAIRE REMERCIEMENT AVANT PROPOS LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES INTRODUCTION ------1------111 PARTIE I : LA REGION SAVA ET LE SECTEUR AGRICOLE CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION ------2 Section I : SITUATION GEOGRAPHIQUE ------5 1. Milieu Physique ------5 1.1 Relief et paysages ------5 1.2 Géologie ------6 1.3. Climat ------6 1.4 Hydrographie ------9 1.5 Sols et végétations ------10 2. Situation démographique ------11 2.1 Population et démographique ------11 2.2. Services sociaux ------16 Section 2 : SITUATION ECONOMIQUE ------20 1. Secteur agricole ------20 3.1. L’agriculture ------20 3.2 Autres secteurs ------33 3.3 Communication et Information ------39 3.4 Tourisme ------40 CHAPITRE II : LA REGION ET L’AGRICULTURE ------41 Section 1 : LA DIVERSITE DES CULTURES EXISTANTES DANS LA REGION ------41 2- Cultures de rente ou exportation ------42 3- Cultures industrielles ------43 Section 2 : POTENTIALITES ECONOMIQUES REGIONAUX DES CULTURES (MAP) ------44 2.1. MAP ( Action Plan) ------44 2.2. Accroître la valeur ajoutée agricole et promouvoir l’agrobusiness ------44 2.3. Promouvoir les activités orientées vers le marché ------46 2.4. Lancer une révolution verte durable ------47 2.5. La filière vanille ------48 PARTIE II : CONTRIBUTION DE LA FILIERFILIEREEEE VANILLE DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA REGION CHAPTIRE I : FILIERE VANILLE ------49 Section 1 : DESCRIPTION DU DOMAINE D’APPLICATION ------49 1.1. Le milieu naturel ------49 1.2. Les acteurs ------50 1.3. Les techniques et les produits ------50 1.4. Les structures et modes d’organisation ------51 Section 2 : ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE ------54 2.1. Analyse externe ------54 2.2. Analyse interne ------54 Section 3 : POLITIQUE ------54 CHAPITRE II : LA FILIERE VANILLE ET L’ECONOMIE ------56 Section 1 : CONTRIBUTION DE LA FILIERE VANILLE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE ------56 Section 2: LES EFFETS ATTENDUS DANS LA REGION ------57 PARTIE III : PERSPECTIVE A MOYEN ET LONG TERME CHAPITRE I : LES FINANCEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE ------60 Section 1 : LES ORGANISMES DE FINANCEMENT ------60 1-1 Le crédit rural ------60 1-2 Les banques ------61 1-3 Les structures mutualistes ------61 Section 2 : LES CONTRAINTES DES PAYSANS A L’ACCES AU FINANCEMENT ------62 2.1. Difficulté de procédure sur la demande de crédit ------62 2.2. Retard de déblocage ------62 2.3. Insuffisance de motivation et encadreur technique------62 2.4. Existence de garantie et le taux d’intérêt élevé ------62 CHAPITRE II : LES ENJEUX DE LA POLITIQUE AGRICOLE ------64 Section 1 : LE SRI (SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIF) SOLUTION POUR UNE REVOLUTION VERTE ? ------65 Section 2 : FORCES ET FAIBLESSES (CAS DE LA VANILLE) ------66 2.1. Les forces de la filière ------66 2.2. Les faiblesses de la filière ------67 RECOMMANDATION ------67 CONCLUSION ------70 ANNEXES REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE REMERCIEMENT

Malgré les efforts qu’on a déployé, ce grand mémoire de maîtrise n’aurait pu être mené à terme sans la collaboration d’autres personnes. Aussi, j’adresse mes sincères remerciements et entière reconnaissance à Dieu, et : - à Monsieur Le Doyen de la faculté D.E.G.S - à Monsieur Le Chef de Département de l’Economie - à Monsieur Bernard Victor RANDRIANARISOA, qui a assuré la direction de ce mémoire et m’a beaucoup aidé par ses conseils. - à mes parents qui m’a soutenu moralement et financièrement - à mes amis qui ont aimablement apporté leur commentaire et les remarques - je tiens à exprimer également ma profonde gratitude à tous les professeurs à qui je dois ma formation. - En fin, je remercie tous ce qui, de près ou de loin, ont pris part à l’élaboration de cette ouvrage

AVANT PROPOS

La politique du gouvernement dans le secteur agricole contenu dans le MAP (Madagascar Action Plan) vise à améliorer la croissance de la production ainsi les conditions de vie et d’allègement de la pauvreté en milieu rural. En effet, l’état actuel de l’économie régional ou National Malgache se caractérise par une pauvreté endémique, pour de nombreuse causes, entre autre, les faibles niveaux de production, les niveaux scolaires faibles, la non valorisation des ressources humaines, ... Et les dirigeants qui se sont succédés au pouvoir ne sont pas encore parvenu à éradiquer ces fléaux. Au moment de l’indépendance, les dispositifs de la traite coloniale a été transféré au nouveau pouvoir politique et administratif, qui en a préservé les mécanismes fondamentaux : fixation des prix au producteur, contrôle de la distribution des intrants, du crédit agricole et de la collecte de produit. Dans les années 80, l’Etat se réservait encore le contrôle et l’achat de la distribution des engrais et de semence et des matériels agricoles ; il assurait également la collecte de produit ; sans oublier la création des organes d’encadrement et de vulgarisation, des offices de commercialisation et de caisse de stabilisation. Les prix à la production et à la consommation étaient réglementés. Par ses moyens, l’Etat poursuivait théoriquement deux objectifs : - Encourager la production vivrière - Assurer un approvisionnement régulier des villes Tout cet arsenal de moyen a produit des effets particuliers, souvent divergents fondamentalement car la rationalité des comportements de producteur n’était pas prise en considération. Tous les pays qui ont engagé l’ajustement structurel et dans la lutte contre la pauvreté de leur économie ne poursuivent vigoureusement les réformes nécessaires obtiennent des résultats encourageants. Les pays ou la région qui aujourd’hui sont le mieux placés pour profiter de la mondialisation de l’économie sont ceux qui ont réussi à transformer leur économie, à la mettre au norme requise, par des réformes institutionnels et structurels.

LISTE DES ABREVIATIONS

MAP : Madagascar Action Plan PCA : Président du Conseil Administratif DNQ : Direction des Normes et de la Qualité GNIV : Groupement National Interprofessionnel de la Vanille GNEV : Groupement national des Exportateurs de la Vanille IVAMA : Institut de la Vanille Malgache PADANE : Projet d’Amélioration et de Développement Agricole dans le Nord Est PRCE : Projet de Relance des Cultures d’Exportations SAVA : , , Vohémar et DID : Développement International Desjardins SNA : Service de la Navigation Aérienne DDS : Direction Démographique et Sanitaire CHD : Centre Hospitalier de District CSB : Centre de Santé de Base DRA : Direction Régionale d’Antalaha FED : Fond Européen de Développement TIA : Taillerie Industrielle d’Antalaha BLIG : Brigade Légère d’Intervention du Génie

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition de la superficie par DISTRICT Tableau 2 : Listes des Communes par District Tableau 3 : les stations météorologiques Tableau 4 : Les variations des températures par station météorologique Tableau 5 : Réparation de bassins versants Tableau 6 : Répartition spatiale de la population. Tableau 7 : Projection de la population Tableau 8 : Evolution de la population de la SAVA de 1984 à 1990 Tableau 9 : Taux de natalité Tableau 10 : Taux de mortalité Tableau 11 : Infrastructures de Santé Publiques et Privées Tableau 12 : Répartition du personnel soignant par secteur Tableau 13 : Couverture de la Population Tableau 14 : Approvisionnement en eau Tableau 15 : Répartition des surfaces cultivables et surfaces cultivées par Districts Tableau 16 : Répartition de la superficie par spéculation Tableau 17 : Population rurale et exploitations agricoles Tableau 18 : Typologie des exploitations Tableau 19 : Les cultures vivrières Le tableau 20 : superficie des pâturages Tableau 21 : Effectifs porcin par Sous – préfectures Tableau 22 : Répartition des moyens matériels et humains Tableau 23 : Production de la Pêche en tonnes Tableau 24 : Exploitation forestière 1997 Tableau 25 : les principaux axes routiers Tableau 26 : Les route Inter – sous – préfectures Tableau 27 : Les Stations radiophoniques Tableau 28 : Production (en tonnes) et nombre d’exploitations par type de culture (vivrières) Tableau 29 : Répartition des cultures de rente par sous – préfectures en hectare. Le tableau 30 : Répartition des superficies cultivées en cultures industrielles LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Cultures vivrières Figure 2 : Cultures d’exportations Figure 3 : Cultures industrielles

Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

INTRODUCTION

L’activité agricole est le cœur de l’économie malgache. Elle fait vivre et travailler les deux tiers de la population et représente directement 33,5% de PIB, elle fournit 80% de recette en devise. Pourtant l’agriculture Malgache n’a pas rempli les diverses fonctions que l’on pouvait attendre d’elle. Trois facteurs critiques l’ont caractérise aujourd’hui : - la production alimentaire n’augmente pas au même titre que la croissance démographique ; - la production exportable diminue, les termes de l’échange se dégradent à longue période et ses parts de marché au niveau mondial se réduisent ; - cette production s’effectue dans des conditions naturelles difficiles et souvent au dépend du milieu naturel qui s’appauvrit en terre fertile, en pâturage ayant forêt. Tout cet état de fait nous amène à affirmer que l’économie régionale ou nationale Malgache qui se base encore et toujours sur l’agriculture, est pauvre. Mais l’on se demande si elle peut encore être sauvée à l’heure ou le tertiaire et le quaternaire gagnent du terrain (autoroute de l’information, et autre technologie nouvelle, etc…) ; et dominent l’économie mondiale. Les politiques agricoles mise en œuvre depuis l’indépendance se sont traduites par une grande difficulté à s’adapter à la contrainte économique du monde moderne. Elles se sont caractérisées notamment par le poids d’un secteur public inefficace et par un système de prélèvement et d’allocation de ressource financière pénalisant le monde rural et décourageant les producteurs locaux. On est ainsi d’opter pour une politique moderne comme Madagascar Action plan axé principalement sur la libéralisation, l’ouverture vers l’extérieur, la privatisation et désengagement de l’Etat dans le secteur productif. En effet, le changement institutionnel s’impose pour améliorer l’utilisation optimale des ressources publiques afin d’assurer à long terme une croissance soutenue et durable. De nouvelle stratégie de développement ou régional s’impose donc désormais : - la région SAVA et l’agriculture - Contribution du secteur agricole dans le développement économique de la région - Perspective en moyen et long terme

HERIMANANA Luciano 1

PARTIE I : LA REGION SAVA ET LE SECTEUR AGRICOLE Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION

La région SAVA se trouve dans le Nord – Est de Madagascar, entre 13°80 et 16° de latitude Sud et 49°20 et 50°20° longitude Est. Elle s’étend sur une superficie de 23, 577 km2 (selon les données fournies par le CFSIGE) soit environ 4% du territoire national et 54, 8% de la province d’Antsiranana à laquelle elle est administrativement rattachée. La région est limitée à Est par l’Océan Indien, au Nord par la District d’Antsiranana II, à l’Ouest par les Districts d’Ambilobe et de Bealalana et au Sud par les confins de la Province autonome de Tamatave et de la baie d’Antongil.. Elle regroupe les Districts de Sambava, Antalaha, Vohémar et Andapa . Les superficies des Districts sont données ci après :

Tableau 1 : Répartition de la superficie par DISTRICT DISTRICT SUPERFICIE (km²) % SAMBAVA 5 034 20,9 ANTALAHA 5 842 24,2 VOHEMAR 8 988 37,2 ANDAPA 4 285 17,7 SOUS TOTAL 24 147 100,00 TOTAL DIEGO 44 025 54,8

Trois Districts occupent la presque totalité de la région, les superficies de Sambava, Antalaha, Vohémar, et Andapa représentent respectivement 20, 9%, 24, 2%, 37, 2% 17,7% de l’ensemble du territoire. La région est essentiellement influencée par l’Océan Indien. Trois de ses quatre Districts se trouvent sur la côte orientale face aux courant forts de l’Est. Sur le plan administratif, la région comprend 76 Communes, soit 60% l’ensemble du Faritany.

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Tableau 2 : Liste des Communes par District Districts Communes Antalaha Antalaha ville Lanjarivo Ambohitralalana Ambalabe Antsahambalahy Sambava 14 Communes Sambava ville Ambohimalaza Abjijaomby Analavaho Marolaja Antsirandrano Andrahanjo Morafeno Maroambihy Ambodiampana Antsahambaro Anjagoveratra Tanambaon’i Daoud Vohémar 18 communes Vohémar Ville Bobakindro Ampisikina Tsarabaria Ambinan’i Andravory Ambalasatrana

HERIMANANA Luciano 3 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Andrafaikona Amboriala Antsirabe – nord Belambo – centre Ampanefena 19 communes Andapa Andapa Andranovelona Ambalamanasy II Tanandava Ambodimanga I Anjalavabe marovato 13 communes TOTAL 64 communes Source: Inventaire des Districts de Madagascar 2001

La région présente dans l’ensemble un aspect rural. Seuls les chefs lieux des sous – préfectures Sambava, Antalaha, Vohémar, et Andapa ont une vocation urbaine. TYPOLOGIE SOUS – REGIONALE Les quatre Districts de la SAVA présentent une certaine homogénéité de problématique socio – économique net une similaire d’axes d’intervention possibles de développement. Cette zonage se justifie par ailleurs par un certain nombre de traits caractéristiques communs, telles, une végétation riche mais fortement menacée par la pratique des TAVY, une précipitation relativement abondante, une population moyenne homogène vivant dans un enclavement relatif, et la pratique de culture de rente (vanille, café, girofle, poivre) En fonction des unités naturelles, on peut distinguer quatre sous – ensembles relativement homogènes :  La zone littorale composée d’une bande étroite de plaine longeant la côte d’une longueur de 270 km environ a une largeur comprise entre 8 km à 15 km. Cette plaine littorale se caractérise par la prédominance de cultures vivrières (riz et autres) de caféières et de vanilliers en périphérie ; l’altitude maximale de 60 m permet un accès moyennement aisé ;

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 La zone intermédiaire dont l’altitude est comprise entre 60 et 250 m, privilégiée par sa nature et sa situation géographique constitue des terrains alluviaux riches en éléments fertilisants. C’est le domaine des cultures de rente par excellence.  La cuvette intramontagnarde de l’Akaibe est réputée par l’existence d’excellents sols de culture. Zone immigration, la cuvette d’Andapa est aussi le grenier à riz du Nord – Est Malgache.  La culture de vanille occupe les terres alluviales sur les vallées d’Ampenefena au Nord jusqu’au Sud d’Andapa.  La zone montagneuse se caractérise par un relief accidenté et une altitude pouvant aller jusqu’à plus de 2000 m (Marojejy). Cette zone couvre les zones forestières du Cap Masoala et des bordures du Tsaratanana. Elle est sous – peuple où la vie rurale reste dominée par les cultures vivrières annuelles sur les défrichements forestières. L’essentiel des ressources provient encore des campements de culture établis par les paysans sur des « tavy ». Malgré les besoins des secteurs d’économie de plantation, le paddy récolté ne donne lieu à aucune commercialisation.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

1. Milieu Physique

1.1 Relief et paysages La zone nord – Est de Madagascar constitue un ensemble massif qui marqué par le contact rapide et brusque entre les hautes terres et la mer. Du point de vue géographique, la région juxtapose des formes variées : volcaniques, quartziques et cristallines. Les principales unités de relief sont les suivantes : Les reliefs du socle : il corresponde essentiellement à des unités tectoniques spécifiques. Les mouvements tectoniques et orogéniques affectant la masse continentale, suivis par des volcanismes répétitifs de la fin du Tertiaire et du Quaternaire ont mis en place des reliefs des types variés : plateau, horst, graben. Ainsi, les failles ont découpé cette région en blocs massifs vigoureusement disséqués par l’érosion. Le plateau de Makira et la presqu’île de Masoala sont des horsts encadrant le graben de la baie d’Antongil ;

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Les bassins sédimentaires : cette zone se caractérise par le contact socle – sédimentaire. Le volcanisme y a fait apparaître de nombreux lacs et dépressions. La cuvette d’Ankaibe d’étend largement et offre d’excellence zone de cultures de rente ; La côte : il s’agit des côtes à haute falaise marine à plus de 1 500 m d’altitude se localisant au niveau du Cap Masoala et de la baie d’Antongil. C’est là où le plateau continental prend une extension importante couvrant 2 750 km2 et 25 miles de large. Le Cap Masoala est tourné de nombreux îlots. La côte est parsemée de bourrelets dunaires et des végétations adaptées aux milieux côtiers tropicaux. De maigres mangroves sont localisées dans de rares endroits.

1.2 Géologie On distingue deux grandes catégories de terrains à savoir le terrain sédimentaire et le terrain cristallin. Terrains sédimentaires : formés principalement par des rapports par apports fluviaux et éoliens. Ces terrains relativement récents se sont emboîtés dans des couches plus anciennes et qui constituent la plus grande partie d’une étroite plaine côtière. Cette plaine, constituée de terrains sédimentaires repose en grande partie sur un socle précambrien. Terrains cristallins : formés de différents types de roches (granites, gabbros, migmatites) qui se sont formées à la surface où à l’intérieur de la terre quand elles sont d’origines volcanique. Le passage fréquent cyclones et l’abondance des pluies favorisent le phénomène érosif et changement souvent les paysages cristallins en reliefs accidentés.

1.3. Climat Le climat est de type tropical chaud et humide caractérisé par deux saisons distinctes : saison chaude qui va d’octobre en avril, caractérisée par des pluies abondantes et des températures élevées et saison fraîche allant de mai en septembre.

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1.3.1. Réseau des stations météorologiques

Tableau 3 : les stations météorologiques DATES LOCALISATION LONGITUDE LATITUDE ALTITUDE Création Fonctionnement Antalaha 50°20 Est 15°00 6 m 1 954 1954 (Aéroport) Andapa 49°37 S 14°23 S 474 m 1 954 - (Aéroport) Sambava 50°10 Est 14°17 S 5 m 1 954 - (Aéroport) Vohémar 50°00 Est 13°22 S 5 m 1 954 - Source : DRA Antalaha

Les quatre Districts disposent chacun d’une météorologique, située à l’aéroport et dont la création remonte à la période coloniale. Ces stations ont servi aux mouvements des avions français de cette époque. La station d’Andapa se trouve à 475 m d’altitude. Celles de Sambava, d’Antalaha et de Vohémar sont justes au dessus du niveau de la mer à 5 ou 6m d’altitude. Ces 4 saisons, en général en bon état de fonctionnement sont conjointement exploitées par la météorologie nationale et le Service de la Navigation Aérienne (SNA) et aussi l’ADEMA pour le cas unique Sambava. A noter qu’une nouvelle station météo a été créée à Antalaha depuis 1975. Cette station à 60m d’altitude équipée d’un radar, et fonctionnelle depuis 1979, revêt une importance primordiale car elle permet de détecter les cyclones à une très grande distance. Les renseignements fournis permettent aux responsables locaux de prendre à temps les dispositions nécessaires pour la protection des personnes et des biens pendant la période cyclonique.

1.3.2. Températures A cause de la forte humidité atmosphérique et des précipitations abondantes et continues, les moyennes de températures sont quasi-identiques tout le long de la côte

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Tableau 4 : Les variations des températures par station météorologique TEMPERATURES

STATION ALTITUDE PERIODE Annuelle Mois le Mois le Amplitude (°C) plus chaud plus froid thermique (°C) (°C)

Antalaha 1961/90 24.4 26.6 21.9 4.7 6 m (Aéroport) 2000/2002 22.5 28.9 18.6 10.3 Andapa 22.5 25.2 18.3 4.7 474 m 1961/90 (Aéroport)

Sambava 5 m 1961/90 24.7 26.9 22.9 6.9 (Aéroport) 2000/2002 25 31.3 18.5 12.8 1961/90 25.5 27 22.9 4.2 Vohémar 5 m 2000/2002 25.2 31.2 21.8 9.4 Source : Direction des Exploitations météorologiques, 2003

Les variations des températures sont peu perceptibles pour l’ensemble de la région. Janvier et/ou Février enregistre les plus fortes chaleurs et les mois les plus frais sont Juillet et Août. A Sambava, Antalaha et Vohémar, les températures varient de 18°C à 31°C. L’amplitude thermique est respectivement de 12.8°C, 10.3°C et 9.4°C soit une élévation d’environ 50% par rapport à celle de 1961 à 1990. Andapa a une température moyenne annuelle variant de 18.3%C à 25.2°C. L’amplitude thermique y plus marqués de 69.9% (1961 – 1990) à cause de son altitude relativement élevée. On peut même y parler de véritable hiver car on aurait enregistré un minimum absolu de 7.8°C un certain mois d’Août 1963selon le service de la météorologie.

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1.4 Hydrographie Dans l’ensemble, la région de SAVA bénéficie d’un réseau hydrographique dense. De nombreux fleuves profondément encaissés sillonnent la région de Sud – Est au Nord – Est.

1.4.1 Les principaux cours d’eau Trois grands ensembles de cours d’eau caractérisent le paysage hydrographique de la Région. On peut citer du Nord au Sud :  District de Vohémar : Manambato, Fanambana, Manambery  Sous – préfecture d’Andapa et de Sambava : Bemarivo, Androranga, Lokoho, Mahanar, Sambava, Ankatoka.  Sous – préfecture d’Antalaha : Ankavanana, Ankavia, Ankaviahely, Sahafihitra et Onive. Les ruisseaux côtiers y sont abondantes prenantes sources dans les collines et massifs internes. Ils donnent lieu à des bassins versants de superficie moyenne et des vallées forestières de petite étendue. Abondamment alimentées presque toute l’année, les rivières (Ankavia, Ankavanana, Bemarivo) possèdent un débit d’étiage peu prononcé en octobre – novembre. Les effets des crues sont amplifiés dans la zone littorale par le colmatage continu des embouchures. Dans l’ensemble, les fleuves ne sont navigables que dans la partie qui traverse la plaine littorale d’une longueur excédant les 15 km. A partir des fortes pentes, les fleuves sont inaccessibles et les crues qui y sont particulièrement brutales présentent des débits très élevés. A titre d’exemple, il est à signaler que la crue annuelle de la Bemarivo atteindrait plus de 2000 m3/second selon les services techniques locaux.

1.4.2 Les bassins versants Tableau 5 : Réparation de bassins versants District Fleuve ou rivière Superficie bassin versant (km2) Sambava Bemarivo 5 400 Ensemble 5 400

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Le bassin de Bemarivo est le plus important s’étendant sur une superficie de 5 400 km2. il fournit de l’eau à toute la région et permet des activités socio – économique variées telles que l’agriculture, l’élevage et la foresterie. On constate toutes fois une dégradation rapide de ce bassin versant due à la pratique excessive du tavy qui accélère les effets de l’érosion d’autant plus que les pluies y sont agressives.

1.4.3 L’océanographie La côte Nord – Est est battue toute l’année par la grosse houle d’Alizé de direction Sud – Est apportant des masses d’air humide à une isobathe d’environ 100 m. Elle est particulièrement forte pendant la saison où la vitesse de l’Alizé est la plus significative en été austral. Ceci est lié à la raideur accusée de la pente continentale qui est évaluée jusqu’à 40° à quelques kilomètres seulement de la côte. Le marnage est insignifiant ne dépassant guère 3m, ce qui limite la dynamique des ressources biologiques et de la morphologie côtière.

1.5 Sols et végétations Le littoral est caractérisé par des sols peu évolué alluviaux plus ou moins hydromorphes et moyennement organiques. Les terres alluvionnaires silico – argileuses sont favorables aux cultures diversifiées. Au niveau de l’estuaire de la LOKY (Vohémar) sont rencontrés des sols salés et des mangroves. Dans les zones de reliefs forestières multifaces, au niveau de Vohémar et à l’Ouest de Sambava et d’Antalaha s’étend une large bande de sols ferralitiques ferrugineux tropicaux peu évolués. Au niveau du massif de Tsaratanana est localisée une zone alluviale quaternaire et un bourrelet dunaire, quaternaire dans l’externe Sud, ainsi que des épanchements essentiellement basaltiques du tertiaire et du quaternaire. Il faut noter qu’au centre de la cuvette d’Andapa, les terrains d’alluvions argileuses demeurent hydromorphes et nécessitent une maîtrise du drainage. Le Nord – Est possède d’importantes formations forestières qui sont sujettes à des défrichements incessants. Il s’agit de :

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 Forêt dense ombrophile de moyenne altitude s’étalant sur toute la partie Est. Le Masoala et le Marojejy y constituent des « réserves naturelles ».  Forêt secondaire « savoka » qui domine le Sud et l’Ouest de la région. La végétation forestière laisse peu de place à l’élevage.  Savanes herbeuses là où la saison sèche est plus marquée. Elles sont composées surtout d’un tapis graminée, plus ou moins denses où dominent les espèces vivaces. L’incendie annuel de ces formations permet une réponse rapide ; en revanche, il est responsable de la pauvreté floristique qui est l’une des caractéristiques de la savane. Les graminées, les arbres, sont adaptés au feu. Aussi retrouve – t – on presque toujours les mêmes espèces pyrophiles favorables à l’élevage bovin, des prairies côtières notamment à stennotaphrum et axonapus, savanes et steppes à aristida.

2. Situation démographique

2.1 Population et démographique Les chiffres et données sur la population et démographie, selon les différentes sources locales ne concordent pas, et sont parfois imprécis et souvent peu fiables. Les données quantitatives émanant des services statistiques des Sous – préfectures ne sont que de simples estimations établies à partir des renouvellements des listes électorales ; celles des autres services techniques décentralisés ne peuvent être considérés qu’à titre indicatif.

2.1.1 Effectif et évolution

2.1.1.1 Effectif de la population

Tableau 6 : Répartition spatiale de la population. DISTRICT POPULATION (hab) SUPERFICIE (km2) DENSITE hab/km2 SAMBAVA 224 659 (1) 5 034 44.6 ANTALAHA 176 258 (1) 5 842 30.2 VOHEMAR 160 521 (1) 8 988 17.8 ANDAPA 139 789 (1) 4 285 32.6 Ensemble Région 701 227 (1) 24 149 29 TOTAL Diégo 1 124 227 (1) 44 025 25.5 Source : RGPH 1993 (Projection 1999 de la DDS)

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Le total de la population de la région de la SAVA est estimé à 701 227 en 1999 (Projection 1999 de la DDS) représentant prés des deux tiers de la population du Faritany, mais constituent à peine 5% de l’effectif national. Cette population est inégalement répartie dans les quatre sous – préfectures dont 32% à Sambava, 26% à Antalaha, 22% à Vohémar et 20% Andapa. Les densités varient respectueusement de 44 hab/km2 à Sambava, 32 hab/km2 à Andapa, 30 hab/km2 à Sambava et 18 hab/km2 à Vohémar. La plus grande concentration humaine dans la SAVA par rapport à la zone Ouest du Faritany d’Antsiranana, s’explique en grande partie par l’attrait des activités économiques reconnues hautement lucratives : cultures de rente (café, vanille, girofle, poivre), la recherche et le travaille de l’or, les activités commerciales et autres emplois informels considérés emplois de substance en général, mais parfois pécuniairement rentables de façon sporadique. Le nombre élevé d’habitants dans la sous – préfecture de Sambava s’explique par le fait que le centre urbain, ville carrefour a un effet de drainage lié d’une part au maintien des activités économiques traditionnelles, et d’autre part, à la prolifération des emplois informel inhérents à une ville en croissance. La migration y revêt une importance particulière et fera d’ailleurs l’objet d’une analyse plus approfondie dans la sous – partie « mouvements migratoires ». Au niveau des Communes (ex – Firaisana) est relevée une variation considérable des densités de la population, les communes rurales étant plus peuplées que les centres villes. D’après l’estimation de la DDS de l’INSTAT en 1999, la densité de la population des Communes des quatre Sous – préfectures de la SAVA croît en moyenne d’environ 17% sauf pour celle d’Ambohimalaza et de Farahalana dans les sous – préfectures Sambava et d’Andapa (Andrakata) où l’on observe une baisse significative de l’effectif de la population respectivement de 12.3%, 36.8% et de 47,8%. Aucun cas d’épidémie qui aurait décimé la population dans ces trois Firaisana n’a pourtant été signalé ; par conséquent cette situation ne peut s’expliquer que par des erreurs glissés au niveau, soit de l’enquête RGPH/93 soit par le calcul des estimations. Cette augmentation considérable de la population est fonction de quatre facteurs déterminants  L’existence de terres aménagées cultivables.  L’accessibilité (écoulement des produits et approvisionnement).  L’existence d’équipements socio – collectifs.  La possibilité d’activités secondaires lucratives. Ce pour cette raison que les communes dans les bassins versants fertiles et/ou longés par des routes ou de fleuves navigables sont plus peuplés que les contrées enclavées. La zone

HERIMANANA Luciano 12 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

forestière d’Antalaha, les montagnes d’Andapa et les plaines subarides de Vohémar sont les moins peuplées étant donné que leurs conditions sont loin des critères ci – dessus énumérés de concentration. On distingue généralement quatre zones de concentration humaine :  L’ensemble des zones littorales et intermédiaires ainsi qu’une partie des arrières pays à Sambava,  La partie Sud des zones intermédiaires du Sous – préfectures de Vohémar,  La cuvette d’Andapa, et la zone intermédiaire de la partie centrale de sous – préfecture d’Antalaha.

2.1.1.2 Evolution de la population Tableau 7 : Projection de la population TAUX Sous- RGPH RGPH INSTAT Moyen PROJECTIONS préfectures 1975 1993 DDS 75-93 1994 1995 1996 1997 1999

Sambava 116 752 190 788 2.8% 196 065 201 488 207 061 212 788 224 659

Antalaha 87 665 149 684 3.0% 154 200 158 852 163 644 165 581 176 259

Vohémar 86 923 136 320 2.5% 139 770 143 007 146 934 150 652 160 521

Andapa 73 718 118 714 2.7% 121 898 125 168 128 526 131 973 139 789

Ensemble 365 058 595 506 2.7% 611 933 628 515 646 165 683 994 701 228 Région

M/CAR 12 230 00 2.8% 12 596000 12393000 13 803000 13 803 000 14750244

Source : RGPH 1993

Le tableau suivant montre l’évolution de la population de la SAVA de 1984 à 1990 selon le Service Provincial du Contrôle de tutelles des Collectivités décentralisées.

HERIMANANA Luciano 13 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Tableau 8 : Evolution de la population de la SAVA de 1984 à 1990

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 Taux % Sambava 194 457 199 149 201 498 204 418 208 100 215 739 219 080 2.14

Antalaha 166 155 166 954 162 202 168 124 171 085 176 210 ND 1.08

Vohémar 140 491 140 636 134 500 142 191 131 423 149 478 ND 1.06

Andapa 199 449 127 081 129 131 135 633 129 211 136 191 ND 2.3

Ensemble 620 552 633 820 627 327 650 330 639 904 677 618 ND 1.53 Région Source : Service Provinciale du contrôle de tutelles des collectivités décentralisées

Les deux tableaux sur l’évolution de la population de 1975 – 1997, selon les services Décentralisés et du RGPH 1993, ne sont pas compatibles. Les chiffres présentés dénotant un écart considérable, l’évolution semble anormale. En effet, c’est seulement dans la sous – préfecture de Sambava que la population croit régulièrement avec un taux de 2.15% se rapprochant de la moyenne nationale de 2,8%. A Antalaha et Vohémar, rien ne permet de justifier rationnellement une baisse respective de 2,8% et 4,3% l’année 1988 et 1986. la hausse de la population en 1988 et 1989 semble trop importante : 3,5% à Antalaha, 13,7% à Vohémar, 5,4% à Andapa soit une moyenne de 5,90% en tenant compte du taux de 2,14% de Sambava qui a marqu le nivellement (se réferer à inventaire des District)

2.1.2. Croissance démographique 2.1.2.1. Natalité Tableau 9 : Taux de natalité Population Femmes de Naissances 12 Taux de Taux de Districts totale 15 à 49 ans derniers mois fécondité natalité Sambava 190 788 44 319 6 594 14,9 3,5 Antalaha 149 684 34 470 5 497 15,9 3,7 Vohémar 118 714 27 340 4 008 14,6 3,4 Andapa 136 320 30 564 4 947 16,2 3,6 Ensemble 596 506 136 713 21 046 15,2 3,5 Région Source : RGPH 1993

HERIMANANA Luciano 14 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Le taux régional de natalité de 3,5% bien que relativement élevé, est nettement inférieur au taux de natalité moyen pour Madagascar qui était de 433% en 1992 selon l’Enquête nationale démographique et sanitaire. Il est difficile d’admettre que la région de SAVA est moins prolifique que l’ensemble du pays étant donné que la quasi-totalité des responsables s’accordent à dire d’une part que les relations sexuelles sont précoces et libres dans la région et d’autre part, l’utilisation des contraceptifs est limitée à une minorité des intellectuels urbains. Par ailleurs, la région étant fortement christianisée, la pratique de l’avortement serait normalement condamnée. Une des rares explications défendables serait une sous déclarations des naissances : une partie des naissances rurales ne seraient pas enregistrées aux bureaux de l’état civil.

2.1.2.2. Mortalité La projection 1999 de la population de la Direction Démographique et Sanitaire de l’INSTAT ne donne pas les taux de mortalité ou de natalité. Ainsi on a retenu les résultats du RGPH 1993.

Tableau 10 : Taux de mortalité Décès des 12 Districts Population totale Taux de mortalité derniers mois Antalaha 149 684 1 098 0,7 Sambava 190 788 1 340 0,7 Andapa 118 714 929 0,8 Vohémar 136 320 799 0,6 Ensemble région 595 506 4 166 0,7 Source : RGPH 1993

Comparé à la moyenne nationale de 1,53, le taux de 0,7% de mortalité dans la SAVA semble étrangement bas, vu la précarité de la santé de la région caractérisée par le nombre réduit du personnel soignant, l’insuffisance des médicaments, la dégradation de infrastructures sanitaires de base. En réalité, peu de décès sont enregistrés car des gens ne voient pas la nécessité de se déranger pour les déclarer, les morts n’étant plus d’aucune utilité

HERIMANANA Luciano 15 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole et l’administration posant parfois des problèmes inutiles de formalité qui font perdre du temps et de l’argent. Il existe des moyens de pression pour pousser les intéressés à enregistrer les décès, mais le poids de la tradition est tel que même l’administration se sent bloquée, les responsables ayant peur de faire un scandale autour d’une morte, ce qui est foncièrement tabou.

2.1.2.3. Taux d’accroissement naturel Le taux d’accroissement naturel, égal à la moyenne nationale de 2,8%, mérite certaines réflexions ; ce taux régional provient d’une natalité relativement faible et d’une mortalité anormalement basse enregistrée au niveau des Firaisana, ce qui ne semble pas traduire la réalité. Décès et naissances ne seraient que particulièrement déclarés car on évite les lourdes formalités et parfois coûteuse. L’exemple le plus frappant est celui de la Commune urbaine d’Antalaha où il faut attendre six mois pour se faire délivrer une première copie d’acte de naissance, alors que des décès peuvent subvenir entre temps. En général, les agents et secrétaires d’état civil, en nombre insuffisant, mal ou non formés, sont à l’origine de plusieurs imperfections et maladresses au niveau de presque toutes les communes. Un certain laxisme des responsables tend à se conjuguer avec le désintéressement au travail résultat d’un salaire non motivant des agents communaux.

2.2. Services sociaux 2.2.1. Santé 2.2.1.1. Dispositif sanitaire A. Infrastructures En ce qui concerne les infrastructures sanitaires, chaque sous-préfecture dispose d’un Centre Hospitalier de District (CHD 2-1) public ou privé (carte 10). Néanmoins, les centres de soins existants dans la sous-préfecture de Vohémar n’ont pas été recensés et leur fonctionnalité non définie.

HERIMANANA Luciano 16 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Tableau 11 : Infrastructures de Santé Publiques et Privées Secteur public Secteur privé Sous-préfectures Population CSB CSB CHD CHD CSB CSB CSB CSB 1 2 1 2 1 2 1 2 Antalaha 176 258 16 9 0 1 1 4 0 0 Andapa 139 789 8 14 1 0 1 0 0 1 Sambava 224 659 9 23 0 1 0 4 0 0 Vohémar 160 521 23 8 0 0 1 1 0 1 Ensemble région 701 227 56 54 1 2 3 9 0 2 Source : SISG –Min SAN dec 1999 LEGENDE CHD 1: Centre Hospitalier District 1 CSB 1: Centre de Santé de base niveau I CHD 2: Centre Hospitalier District 2 CSB 2: Centre de Santé de base niveau II

B. Personnel a) Personnel soignant des services publics et privés Bien que la quantité du personnel soignant soit acceptable dans le secteur public, la répartition spatiale de ce dernier ne facilite pas toujours leur accessibilité. De plus, l’implantation du secteur de soins de santé se fait aux détriments du milieu rural

Tableau 12 : Répartition du personnel soignant par secteur Secteur Public (2) Secteur Privé (2) Sous-préfectures Population (1) A B C D E A B C D E Antalaha 176 258 18 1 18 32 13 8 4 1 5 - Andapa 139 789 2 1 10 19 - 4 1 6 8 - Sambava 224 659 5 1 15 42 14 7 1 - - - Vohémar 160 521 2 1 - 2 2 3 - 2 2 4 Ensemble région 701 227 27 4 36 98 28 22 6 9 15 4 Source : (1) Projection – population 1999 DDS – INSTAT (2) SSD

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LEGENDE A : Médecin B : Dentiste C : Sage femme D : Infirmier E : Aide sanitaire

b) Couverture sanitaire Les données présentées dans le tableau ci après montre que la structure sanitaire en place est en déséquilibre avec le nombre de population de la région ; Vohémar étant la plus vulnérable en matière de sois médicaux et de santé bucco-dentaire.

Tableau 13 : Couverture de la Population Population Nombre Population Nombre Population Sous-préfectures Totale Médecins Médecin Dentistes (2) dentiste (2) Antalaha 176 258 26 6 779 5 35 252 Andapa 139 789 6 23 298 2 69 894 Sambava 224 659 12 18 721 5 44 931 Vohémar 160 521 5 32 184 1 160 521 Ensemble région 701 227 45 15 583 13 539 41 Source : (1) Projection – population 1999 DDS – INSTAT – (2) SSD

2.2.1.2. Eau potable L’analyse de la situation de l’eau et de l’assainissement réalisée par la Direction des Eaux du Ministère de l’énergie et des Mines dans le cadre du Programme national de Lutte contre la pauvreté ne permet pas de faire l’éclatement des infrastructures d’eau par Sous- préfectures et/ou par région. Néanmoins cette analyse souligne une répartition non équilibrée en nombre d’infrastructures entre les différentes provinces. Le Faritany d’Antsiranana (dont la SAVA) est la plus défavorisée.

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Tableau 14 : Approvisionnement en eau Sous- Eau Pompe Pompe Puits Camions Sources Cours Autres Non préfectures potable Publique aspirante citernes d’eau disponible Antalaha 770 3 144 48 6 810 43 8 572 13 146 289 690 Sambava 237 1 507 94 9 927 61 8 803 21 801 118 1 345 Andapa 309 3 898 69 3 043 35 7 843 9 852 98 381 Vohémar 503 1 061 259 5 205 27 4 515 18 128 486 719 Source : Tableau de bord social, secteur eau et Assainissement PNUD MAG /97/007 2002

Le taux d’accès de la population à l’eau courante, à la pompe publique, à la pompe aspirante et aux puits serait de 3,8% seulement pour l’ensemble du Diégo contre un taux de 36,9% pour l’ensemble de Madagascar. Les autres points d’eau en milieu rural ne sont pas inventoriés, les puits traditionnels dans les villages (appelés vovo) dont la qualité de l’eau est tellement mauvaise qu’on ne peut pas les considérer comme des infrastructures pouvant contribuer avec satisfaction aux besoins d’eau potable de la population, et les sources qui sont nombreuses et très utilisées et qui ne sont pas reconnues comme infrastructures modernes quand elles ne sont pas aménagées.

2.2.1.3. Etat sanitaire Parmi les motifs de consultation ou d’hospitalisation, le paludisme représente la principale maladie qui handicape la population active. Par exemple, les statistiques sanitaires de la Circonscription médicale ont fait ressortir pour l’année 1997 que 22% des consultations à Antalaha, contre 27% à Andapa concernent cette affection. On peut également retenir entre autres ; les infections respiratoires aigües 17% à Andapa), les maladies diarrhéiques (10% à Antalaha – Andapa), les compilations d’avortement (13% à Antalaha) ainsi que les convulsions hyperthermiques (14% à Andapa).

CAUSES DE MORTALITE Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat 1993, le taux de mortalité infantile enregistrée au sein des centres hospitaliers pour l’ensemble de la région (18,3% pour mille) est en deçà de la moyenne nationale (93 pour mille) Toute fois, les déclarations légales de naissance comme les décès ne sont systématiques. En outre, les femmes n’accèdent pas toujours aux centres sanitaires pour les soins gynéco obstétricaux

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2.2.5. Services de sécurité 2.2.5.1. Police Un Commissariat de Police implanté dans chaque chef lieu de Sous-préfectures de SAVA y assure la sécurité. La zone de compétence théorique pour chaque commissariat est l’étendue de la sous-préfecture, mais pratiquement c’est le centre urbain. Les activités de la Police se résument en des actions préventives et répressives de toutes infraction (crime – délit – contravention) ainsi que le maintien de l’ordre.

2.2.5.2. La Gendarmerie L’unité de la Gendarmerie de la SAVA est representée par le Gouvernement de la Gendarmerie Nationale d’Antalaha ayant son siège dans le chef lieu de la District. Il couvre la région toute entière par la présente des Compagnies, Brigades et Pelotons au niveau des centres urbains et communes rurales.

2.2.5.3. Armée On peut noter la présence de deux unités de l’armée dans la SAVA : • La 711 ème Compagnie de l’Armée de Développemnt à Fanambana Vohémar • La BLIG ou Brigade Légère d’Intervention du Génie basée à Sambava Dans la Police comme dans l’Armée et la Gendarmerie, les moyens humains et matériels relèveraient de la Défense Nationale.

Section 2 : SITUATION ECONOMIQUE

1. Secteur agricole

1.1. L’agriculture

1.1.1. Caractéristique globale La région SAVA possède un potentiel agronomique important dû à ses conditions climatiques humides et à l’aptitude des sols favorables à toutes cultures tropicales et tempérées.

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1.1.1.1. Superficie cultivée Tableau 15 : Répartition des surfaces cultivables et surfaces cultivées par Districts Surface totale Superficie cultivable Surface Cultivée DISTRICT % (ha) (ha) (ha) Antalaha 584 200 176 057 37 959 22 Sambava 503 400 161 088 55 962 30 Vohémar 898 800 771 800 46 414 5 Andapa 428 500 202 450 41 097 23 Ensemble 2 414 900 1 311 395 181 412 13 Région Source : Annuaire Statistique Agricole, 2001

D’après ce tableau, il est constaté une forte potentialité de développement agricole par District, la superficie cultivable représentant environ la moitié de la superficie totale de la région. En ce qui concerne les surfaces cultivées, il est constaté une évolution progressive. Andapa, le grenier à riz de la région nord de Madagascar a pu mettre en valeur que 23% de ses terrains cultivables ; les autres sous-préfectures aux environs du quart soit autour de 25% de surfaces cultivées.

1.1.2. Types de culture Les résultats de la campagne agricole 1998 – 1999 ont démontré qu’environ 6% des superficies physiques de la SAVA ont été cultivées en 1999 (Annuaire Statistique 1999). En 2000-2001, celles-ci augmentent jusqu’à 25%. Le tableau ci-dessus donne l’estimation des surfaces cultivées par type de spécialisation.

Tableau 16 : Répartition de la superficie par spéculation DISTRICT A B D F H Antalaha 36 129 19 435 9 205 1 774 5 715 Sambava 56 030 24 695 18 795 7 443 5 097 Vohémar 36 244 20 775 6 940 1 179 7 350 Andapa 42 773 213 681 10 875 435 7 782 Ensemble 172 176 89 586 45 815 10 831 25 944 région Source : Annuaire Statistique Agricole 2001

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LEGENDE ATL : Antalaha ABV: Sambava VOH: Vohémar A: Surface totale cultivée B: Culture vivrière D: Culture des rents F: Culture industrielle H: Autres (fruits – legumes) Les superficies cultivées sont inégalement répartis selon de spéculation. Les cultures vivrières occupent généralement plus de 50% des superficies cultivées, 70% Vohémar et 55% à Sambava alors que les cultures industrielles et les cultures maraîchères ne couvrent même pas 1%. On peut classer ainsi les Districts selon deux types de spéculations distinctes : • celles comptant une agriculture plus diversifiée et d’une portion infinie de cultures industrielles : Vohémar • celles à forte diversification de spéculations à prédominance culture de rente Sambava, Antalaha et Andapa Cette situation doit être envisagée comme la résultante de la stratégie adoptée par les paysans face aux fluctuations des prix des produits de rentes. Pour Antalaha, après la destruction des cultures de rente par le cyclone HUDAH en 2000, la superficie cultivée en cultures vivrières a été doublée par rapport à la campagne 1997/1998 Un tableau rétrospectif de cette culture aurait permis de mieux cerner son évolution et le choix des paysans de se lancer dans des cultures d’autosubsistance. La typologie agro-écologique est globalement établie à partir des résultats de l’Enquête Agricole de Base (EAB 1998/1999) telle que présentées les figures ci-dessus.

1.1.1.3. Exploitation agricole La population rurale n’est pas automatiquement agricole. Il existe en effet des emplois ruraux non agricoles ; par ailleurs, des fonctionnaires, des commerçants, des transporteurs de zones rurales n’exercent pas dans l’Agriculture. Inversement, il faut noter qu’une partie des urbains font de l’agriculture comme activité secondaire.

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Tableau 17 : Population rurale et exploitations agricoles Populatio Nombre % Population Population Districts n rurale d’exploitations Agricole population agricole (1) agricole (2) rurale Antalaha 144 869 143 445 30 726 99 Sambava 186 817 182 293 41 532 97,6 Andapa 125 441 124 300 25 041 99 Vohémar 159 365 158 131 37 770 99 Ensemble région 616 492 608 169 135 069 98,6 (2) Source : Enquête Agricole de base : Campagne 1998/1999 Novembre 1999 – SSA/Min Agri Le tableau ci-dessus montre que la population de la région de la SAVA est essentiellement agricole. En effet, d’après l’EAB 1998/1999,99% de la population sont des exploitants agricoles.

a) Exploitants agricoles On pourrait supposer que le nombre d’exploitations agricoles correspond plutôt au nombre de ménages. Ce qui ramènerait la taille de ménage de la région à 4,6 personnes. (Il y a des cas où un jeune couple réside chez leurs parents). L’esquisse d’une typologie des exploitations établie par la FOFIFA en fonction des régions et des zones géographiques permet d’avoir une vision globale synthétique aux fins de permettre aux acteurs du développement d’apprécier une situation du développement d’apprécier une situation du développement régional, de justifier les problématiques y afférents, d’orienter les actions de recherche et de développement agricole/rural, de cibler les zones prioritaires ou les groupes bénéficiaires ou des zones prioritaires. Cette esquisse est incomplète et peu détaillée, elle doit être affinée/ réactualisée en fonction de la disponibilité des informations. C’est avant tout un cadrage sommaire/région des actions prioritaires et intégrées à entreprendre dans un processus participatif.

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Tableau 18 : Typologie des exploitations Région Structure Fonctionnement Stratégie/Objectif Observations - coexistence de - Priorité à - Sécurisation et - Développement petites, l’autosuffisance extension du d’une économie moyennes et et à la vente foncier forestière peu ou grandes mal accompagnée structures - - Poids du - Développement - Economie de Prédominances Salariat agricole de l’élevage rente en des petites pour les petites - recherche régression, structures structures d’activités fluctuation des SAVA génératrices de prix non maîtrisée revenir - Risque - Divergence d’exploitation du d’intérêt dans les taux faire-valoir organisations indirect professionnelles des producteurs. Source : FOFIFA b) Caractéristiques d’exploitation

NIVEAU D’EQUIPEMENT Le niveau d’équipement des exploitations agricoles est lié principalement à l’activité rizicole de l’exploitation. Ce niveau est très faible dans l’ensemble de la région. Aucune exploitation ne possède de tracteur, ni de motoculteur. Entre 55 et 60% des producteurs possèdent une charrette ou une charrue à bœuf. Seulement 38% des exploitants, surtout ceux pratiquant une double aquatique possèdent une herse à bœuf et 15% une houe rotative (sarcleuse). Pour les cheptels, l’estimation calculée à partir des données statistiques du Ministère de l’Agriculture montre que le niveau moyen en cheptel if des exploitations serait de : • Bœufs : 6 / exploitation • Porcs : 9 / Exploitation • Volailles : 9 / exploitation.

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On constate donc que même au niveau du cheptel, il y a un sous équipement des exploitations

3.1.1.2. Diversité de culture existant dans la région a) Les cultures vivrières D’une manière générale, la région de SAVA est déficitaire en cultures vivrières. Le tableau suivant donne la répartition des superficies par type de spéculation :

Tableau 19 : Les cultures vivrières Districts A B C D E F ATH 19 435 14 500 3 420 855 320 20 SBV 24 695 21 500 1 240 1 240 240 235 VOH 20 775 18 800 445 445 80 395 ADP 23 635 21 405 405 315 20 Ensemble région 89 586 76 060 2 945 2 945 955 670 Source : Annuaire Statistique Agricole 2001 LEGENDE : A : Surface vivrière totale B : Surface riz C : Surface manioc D : Surface maïs C : Surface manioc D : Surface maïs E : Surface patate F : Surface haricot

3.1.2. Elevage

3.1.2.1. Caractéristique globale L’élevage bovin est le plus pratiqué dans la plupart des Districts. Les porcs ne sont présents significativement que dans les Districts d’Antalaha, de Sambava et d’Andapa. Concernant les ovins et les caprins, leur élevage est presque confidentiel.

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Le poulet est présent dans plus de la moitié des exploitations, et dans une moindre mesure le canard (30% des exploitations) Au titre des activités annexes, on trouve dans la District d’Andapa environ 7% d’exploitations pratiquant la pisciculture. L’élevage et les activités commerciales et connexes qui en dépendent sont essentiellement localisés dans la District de Vohémar où le climat est relativement sec et les formations graminéennes couvrent une grande étendue.

3.1.2.2. Production et destination

a) Elevage bovin Le nombre de zébu est de 1,74 par habitant à Vohémar contre 0,13 pour les 3 autres Districts, la densité y est de 32 zébus au Km² contre 5 dans les autres Districts. Cette importance de l’élevage bovin explique l’installation de la Circonscription de l’Elevage de la SAVA à Vohémar On a cependant constaté une importante baisse du cheptel bovin (500 000têtes vers les années 1970, le dernier recensement donne seulement environ 350 000 têtes à cause des maladies (insuffisance du contrôle) et des inondations de 1992-1993, du cyclone de 1994, de juillet 1999 et Février 2000. Les trois autres Districts sont essentiellement tournés vers l’agriculture (vivrière à Andapa et de rente à Sambava et Antalaha). L’élevage traditionnel de zébus est associé aux travaux agricoles comme le piétinage des rizières mais aussi aux offrandes lors des cérémonies traditionnelles de culte des ancêtres.

b) Type d’élevage et destination des produits Pour la plupart des cas, l’élevage est pratiqué de façon extensive, à semi extensive essentiellement dans la zone de Vohémar. Pour le reste de la région l’élevage reste encore traditionnel (mais reste encore ancestral symbolique) et très peu lié à quelque notion de productivité rationnelle. Il n’est cependant pas rare de voir des éleveurs de la région propriétaires de 1 000 à 2 500 têtes alors qu’on estime que la plupart des exploitants agricoles ne possèdent que deux à trois zébus utilisés comme bœufs de trait. A l’aube des années 1960, la race Brahman a été introduite dans la région allant de Vohémar, par le biais de la ferme FANAMBANA (au Sud de Vohémar) où une trentaine de taureaux

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Brahman ont été placés pour améliorer la race mais le programme a été inefficace et la ferme a fait faillite. La sous – préfecture de Vohémar approvisionnerait en bétail les sous – préfectures frontalières. Le produit laitier est autoconsommé et parfois vendu localement. En 1989, la Société Varatraza s’occupait particulièrement des activités y afférentes. Des négociations seraient en cours pour une éventuelle reprise de cette exportation. La production laitière ne s’observe qu’au niveau familial et même dans ce cas, est très répandue, le lait étant plutôt destiné aux jeunes veaux.

c) Pâturages 24.75% de la superficie de la sous – préfecture de Vohémar forment les pâturages contre respectivement 2.23% à Sambava, 3.42% à Antalaha et 2,6% à Andapa.

Le tableau 20 : superficie des pâturages Sous – préfectures Surface totale (ha) Surface pâture (ha) % Bovidés Vohémar 898 800 222 500 24,75 21 500 Sambava 503 400 11 500 2,23 16 600 Antalaha 584 200 20 000 3,42 30 000 Andapa 428 500 11 250 2,62 409 300 TOTAL 2 414 900 265 250 33,02 477 400 Source : Annuaire Statistique Agricole 2001

La surface de pâture moyenne par bovin pour l’ensemble de la zone est d’environ 0,85 hectare par tête de bovin. Ainsi les 265 250 ha de pâturage pour 477 400 bovidés auraient pu largement suffire au développement de l’élevage bovin si cette pâture de bonne qualité. Les feux de brousse, utilisés pour la régénération des pâturages, associés à l’élevage bovin, constituent cependant des dangers réels pour l’équilibre écologique. Tout permet de croire que la surface incendiée chaque année correspond à celle de pâturage. Les autorités auraient été saisies par les services décentralisés des eaux et forêts sur la gravité de la situation. A noter que le climat subaride de la sous – préfecture de Vohémar, l’abreuvage des bétails pose des problèmes à l’origine d’une importante mortalité juvénile des animaux. Le taux de vaccins serait de 65% mais ce chiffre paraît douteux quant à sa fiabilyé.

HERIMANANA Luciano 27 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

d) Conditions de développement de l’élevage bovin

LES CONTRAINTES  La grande superficie de pâturage, elle – même incontrôlable, favorise l’éparpillement des troupeaux qui échappent à tout contrôle et posent des problèmes d’abreuvage,  Les conséquences des feux de brousses sont catastrophiques pour l’environnement,  Les sous équipements humains et matériels limitent les possibilités d’actions des services techniques décentralisés de l’Elevage.

LES AXES D’INTERVENTION POSSIBLES Doter en matériel et en personnel des services techniques pour assurer une meilleure efficacité dans l’intervention, Sensibiliser les paysans pour l’adoption d’un nouveau type d’élevage d’une part et sensibilisation sur les effets néfastes des feux de brousses d’autre part, Redynamiser la communication du bétail et de ses produits aussi bien au niveau régional, national qu’international.

e) Elevage porcin Peu important par rapport aux bovins, l’élevage porcin reste du type familial à tendance semi - organisé. Tableau 21 : Effectifs porcin par Sous – préfectures Sous – préfectures Nombre % Sous – préfectures Antalaha 3 130 8.8 Sambava 4 425 12.4 Andapa 5 000 14 Vohémar 23 150 64.8 TOTAL SAVA 35 705 100 Source : DRA, Antalaha

La répartition du cheptel porcin par sous – préfecture à elle seule à 64.8% du cheptel total tandis que les trois autres sous – préfectures n’en répartissent mêmes pas la moitié. Les problèmes sont essentiellement ceux de la santé animale et de l’alimentation. Toutefois, on assisterait à un accroissement du cheptel selon les services de l’élevage. Cet élevage,

HERIMANANA Luciano 28 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole simple à mener est d’ailleurs assez rapidement rémunérateur pour intéresser les éleveurs. Son apport en protéine dans l’alimentation humaine fait de cette viande un aliment fortement apprécié.

f) Elevage avicole Il n’existe pas de données fiables permettant de faire une analyse sérieuse au niveau des services techniques de la SAVA. L’estimation traditionnelle admise attribue 10 volailles par ménage. Selon ce mode de calcul, il y aurait 1 268 000 poules, canards, oies, etc dans la région. L’élevage avicole reste encore une pratique traditionnelle de la famille, très peu lié à quelque notion de productivité rationnelle. Les rares efforts d’intensification se heurtent aux problèmes sanitaires qui déciment chaque année la quasi-totalité du cheptel. Cependant, les potentialités sont réelles d’après une observation sommaire de la situation. Pour autant que les difficultés sanitaires se règlent, l’élevage avicole constituerait une activité rémunératrice. Une association avec la culture assurant l’alimentation serait un atout de plus pour réussir dans ce secteur. Les appuis nécessaires concerneraient essentiellement l’amélioration de la race, la technique intensive, l’utilisation de produits vétérinaires.

3.1.3. Pêches et ressources halieutiques Avec les quelques 300 km de côte, ses lacs et ses rivières, la région SAVA remplit les conditions pour être une zone de prédilection de la pêche et les ressources halieutiques tant maritimes que continentales non négligeables. Pourtant la situation est telle que l’on y rencontre 3 secteurs mal ou insuffisamment nantis en moyens matériels et humains : les secteurs traditionnel, artisanal et industriel.

3.1.3.1 Pêche traditionnelle Dans les meilleurs de cas, elle se pratique avec des embarcations non motorisées sur les lagunes se présentant en une étroite bande de mer. Généralement ce secteur de pêche se pratique pour la majorité des pêcheurs à pied aux abords de l’eau. Les matériels insuffisants et en mauvais état sont la ligne, le filet maillant et les nasses. Le tableau suivant fait ressortir la répartition des moyens matériels et humains de la pêche traditionnelle.

HERIMANANA Luciano 29 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Tableau 22 : Répartition des moyens matériels et humains Eau douce Eau estuaire Eau de mer Pirogue Pêcheurs % Fiv Pirogue Pêcheurs % Fiv Pirogue Pêcheurs % Fiv Antalaha 32 85 21.5 224 321 44 44 121 18.1 Sambava 78 21 53.2 92 211 28.9 15 40 6 Andapa 26 100 25.3 109 198 27.1 263 509 76 Vohémar ------TOTAL 136 395 100 425 730 100 322 670 100 Source : PADANE – DRA Antalaha

Ce tableau doit être analysé avec prudence vu que les 883 pirogues pour 1795 pêcheurs signifient que, dans la SAVA un pêcheur sur deux possède une pirogue. En réalité ce tableau a été du recensement exhaustif des matériels recensés en tant que propriétaires individuels, mais aussi en associés et dabs une moindre mesure en tant que salariés. Le volume de capture de la pêche traditionnelle des la SAVA estimée à 3 200 tonnes, dépasse celle de la pêcherie industrielle de Nosy Be évalué à 2 500 tonnes/ans. Le tableau d’ailleurs que Vohémar est essentiellement tourné vers la pêche estuaire, Antalaha, la pêche en mer et Sambava la pêche en eau. A noter que très récemment, Andapa s’est démarqué par le développement de la rizipisciculture par l’intermédiaire du projet «Vulgarisation de la Rizipisciculture financé par le FED ». La production de la SAVA est essentiellement destinée à la vente locale et à l’autoconsommation.

3.1.3.2 Pêche artisanale La pêche artisanale est pratiquée à bord d’embarcations motorisées dont la puissance n’excède pas 25 CV et toutes les méthodes de pêches sont permises. La pêche artisanale compte une dizaine d’embarcations motorisées sur les 60 que compte dans le Faritany d’antsiranana. La 2/3 de ces embarcations des jalons japonais. Sur les 10 embarcations dans la SAVA, 5 sont fonctionnelles à Vohémar, 3 à Antalaha et 2 autres à Sambava.

HERIMANANA Luciano 30 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

a) Répartition des productions issues du secteur Artisanal de la Pêche Tous produits confondus, le tonnage pêche par les pêcheurs artisanaux de la SAVA n’atteint que 34.3 tonnes soit 3.1% de la production du Faritany d’Antsiranana.

Tableau 23 : Production de la Pêche en tonnes Total Province de Production Pourcentage SAVA Diégo – Suarez SAVA par rapport province Crevettes 595.8 1.97 0.3 Camarons 23.4 1.03 4.4 Langoustes 21.91 0.38 1.7 Crabes 321.84 0.31 1 Poisson 128.02 15.7 12.3 Divers 24 14.9 62.1 1 115.01 34.3 3.1 Source : PADANE – DRA Antalaha

La production du poisson dans le secteur artisanal représente un tonnage relativement important avec 12% par rapport à la production provinciale. Cette production comprend à la fois la pêche en mer et la pêche continentale. De même, dans la ligne « divers », l’on note un pourcentage de 62% de production de SAVA par rapport au total du Faritany, ceci du fait que les céphalopodes et les holothuries abondent dans la mer de Vohémar et Antalaha.

3.1.3.3 Pêche industrielle Elle n’est pas pratiquée dans la SAVA. Aucun produit des embarcations de la pêche industrielle n’est débarqué à Antalaha. Même si les bateaux du secteur industriel croisent au large de la côte Est, aucune incendie ne peut être signalée localement.

3.1.4 Foresterie Les données sur la situation foresterie de la région ne sont pas toujours disponibles. L’inventaire sommaire du domaine forestier dans le Faritany d’Antsiranana a fait ressortir que les forêts naturelles recouvrent 982 964 hectares pour la CIREF d’Antalaha.

HERIMANANA Luciano 31 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Paradoxalement, dans la SAVA, région forestière, on maîtrise mal la technique du bois. Les exploitants forestiers produisent des bois de luxe semi – travaillés qui sont directement ou acheminés vers Diego – Suarez ou Antananarivo. En plus des bois de luxe, les forêts recèlent d’autres richesses mal connues de l’extérieur : pierres précieuses – plantes médicinales – espèces animales et végétales endémiques qui n’existent nulle part ailleurs. Les fibres végétales abondantes constituent la matière première des vanneries. La foresterie ne demande qu’à être exploitée de manière rationnelle.

3.1.4.1 Exploitation Forestière Le recul des forêts naturelles dans le Fokotany d’Antsiranana estimé à 32 000 hab/an (document complémentaire pour l’élaboration du plan Directeur Forestier Régional d’Antsiranana 1995) set un phénomène inquiétant. Les forêts naturelles et les reboisements existants sont exploités de manières destructives souvent illicite pour la production de bois d’œuvre et surtout de bois d’énergie étant donné que le bois (charbon de bois et bois de chauffage) reste la principale source de combustible utilisée par la grande partie de la population aussi bien urbaine que rurale.

Tableau 24 : Exploitation forestière 1997 Localisation Superficie (ha) Permis concédés Sambava 200 1 Antalaha 350 2 Vohémar 200 1 Ensemble région 750 4 TOTAL CIREF 3542 14 Source : DIREF Antsiranana

Les exploitations forestières, souvent non professionnelles, ne respectent pas toujours les conditions et clauses d’exploitations et relèguent les travaux d’aménagement favorisant la reconstitution des forêts exploitées. Les superficies reboisées sont loin d’être proportionnelles à celles exploitées et déboisées malgré les activités de reboisements menées depuis des dizaines d’années. Les principaux produits forestières recensés par la Direction des Eaux et Forêts d’Antsiranana pour la région de la SAVA. sont :

HERIMANANA Luciano 32 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

 Les bois non débités (2 101 m3) qui représentent 93% de l’ensemble du Faritany.  Les bois débitées (3 329 m3) soit 97.7% de l’ensemble du Faritany.  Le charbon de bois (6 740 tonnes) et le bois de la production du Faritany.  Les perches e gaulettes (51 727 unités) ; 36% de la production du Faritany.

3.1.5 Foncier La propriété foncière fait d’une situation complexe et conflictuelle dans l’ensemble de la région. Elle se caractérise par la prédominance de propriétés privées immatriculées et cadastrées, les propriétés ancestrales sans titre ne concernant qu’une faible proportion de terrain. Une généralisation du remembrement de terres, du temps colonial et des grandes exploitations reflètent l’inégale répartition des terres entre les grandes propriétaires fonciers et les petits paysans. Cette propriété est confrontée à des problèmes comme la présomption de domanialité. Ce qui provoque le plus souvent des conflits entre les populations locales et les investisseurs étrangers, et accroît la pression sur certaines zones sensibles. Une très grandes partie du terrain a ainsi été cédée en concession durant la colonisation, à des privées pour des cultures industrielles ou de rentes (canne à sucre, café, ylang ylang). Le plan d’aménagement oblige les nouveaux investisseurs à rabattre sur les zones non constructibles. La situation foncière dans la région est présentée dans le tableau ci – dessous. Néanmoins, à défaut de données les différentes cases restent vides, il est ainsi du ressort des responsables régionaux de les remplir selon la disposition des informations sur place.

3.2 Autres secteurs 3.2.1 Ressources minières Parmi les ressources du sous – sol existantes dans la SAVA l’on peut noter le quartz la tourmaline, le béryl et l’or. La production annuelle varie d’une sous – préfecture à l’autre. Pour le quartz, la production est estimée à 131 tonnes, exploitées par la Taillerie industrielle d’Andapa (TIA), 15 tonnes à Sambava et 85 tonnes à Vohémar et 0.100 tonne à Andapa. L’on produit 950 kg de Tourmaline à Vohémar et une tonne de Béryl à Sambava. Les données sur la production de l’or dans la région ne sont pas disponibles sinon erronées. Pourtant, dans les milieux des « affaires » on parle beaucoup de l’or. En effet, il y a deux villages qui

HERIMANANA Luciano 33 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole viennent de s’ériger ; ils ont été créés et peuplés quasi exclusivement de chercheurs. Il s’agit d’Ambolamena dans la commune Rurale d’Ampohibe, Sous – préfectures d’Antalaha et de Daraina ; Sous – préfectures de Vohémar. Dans ces deux villages, la recherche et l’extraction de l’or se font d’une manière quasi anarchique au vu et au su de tout le monde. L’indifférence de l’Administration face à cette filière traduit – elle le laxisme des services miniers ou s’agit – il d’une expression de la liberté économique. Cette question se pose dans la mesure où le projet de création du Comptoir de l’or est resté lettre morte. La cohabitation dans ces « villages d’or » pose parfois d’énormes problèmes :  Des querelles entre chercheurs d’or dégénéreraient en « bagarre générale » ou parfois des bilans assez lourds avec des morts et des blessés plus ou moins graves,  Les désaccords entre collecteurs et chercheurs marchands d’or sont maintes fois signalés mais leur ampleur serait moins grave,  Des accidents provenant des éboulements des terres ont causé la mort de certains chercheurs d’or. C'est à la suite des événements assez graves que la Brigade de la Gendarmerie intervient pour essayer de faire régner l’ordre où l’anarchie a pris une ampleur inquiétante. On signale également la présence de l’améthyste à Andapa dont l’exploitation se ferait d’une manière spectaculaire et anarchique que l’or de Vohémar et d’Antalaha Ces deux ou trois dernières années, la population des villages des recherches d’or et celle des exploitants d’améthystes d’Andapa a fortement diminué. En effet, devenus de véritables aventures, la majorité de ces habitants se sont rués vers Ambondromifehy (DIEGO) à la recherche du Saphir. A noter que des acheteurs étrangers venant essentiellement de l’Afrique logent dans les grands Hôtels et s’érigent en véritables comptoirs des pierres précieuses et semi – précieuses. L’on se demande si l’exploitation des produits passe par la réglementation en vigueur. Bref, si les ressources du sous – sol existent réellement, il s’avèrerait nécessaire d’organiser la filière et de réglementer son exploitation qu’elle soit bénéfique à la région et à la nation.

3.2.2 Industrie et artisanat Selon l’étude DIRASSET/PNUD en 1991, « Evoquer l’industrie dans la SAVA, c’est plutôt pour signaler son absence ». Cet état de chose trouve une explication d’origine

HERIMANANA Luciano 34 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

historique qui a voulu que la colonisation française a spécialisé le Nord Est dans production de culture de rente. En effet, la politique coloniale a voulu que la région du SAVA ne soit pas une zone industrielle, mais ayant plutôt comme vocation principale la fourniture des produits à haute valeur marchande. Aucune importante unité industrielle n’est implantée dans la SAVA. Les petites unités de transformations à l’état presque artisanal sont :  Les décortiqueries pour le riz dans une moindre mesure pour le café,  La préparation locale de boisson hygiénique  La distillerie  Les micro – huileries (Palme à Antalaha et coco à Sambava)  Le conditionnement des produits de rente dont la mécanisation n’est partielle sinon inexistante. Toutes fois, il faut noter l’émergence de certaines branches qui seraient susceptibles de devenir des pôles de démarrage :

3.2.3 Transports et commerces 3.2.3.1 Routes a) Infrastructures D’aucuns reconnaissent que l’existence des routes permanentes conditionne le développement économique et social d’une région ou d’un pays. Cependant l’infrastructure routière est loin d’avoir la densité et la qualité souhaitée comme le montre le tableau ci – dessous. D’une longueur total de 903 km, les routes se classe comme suit :

Tableau 25 : les principaux axes routiers POINTS RELIES Longueur KM Nature Observations Sambava – Andapa 101 RN Bitumée Bon état Sambava – Vohémar 147 RN Bitumée Bon état Sambava – Antalaha 82 RN en terre Mauvais état. Praticable toute l’année Intra – Sous – préfectures 185 Intérêt Régional Praticable toute l’année Intra – Sous – préfectures 356 Piste de disserte Praticable 6 mois sur 12 Antalaha - Antsirabao 13 RN Bitumée Source : PADANE – DRA Antalaha

HERIMANANA Luciano 35 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

En moyenne, l’infrastructure nous donne les rapports suivants : 1.20 m de routes bitumées au km2, 1.30 m de route secondaire praticable toute l’année au km2, 1.50 m de piste saisonnière au km2. Soit 4 m de route, toutes qualités confondues au km2 pour l’ensemble de la SAVA. Cette précarité de l’infrastructure a pour conséquence l’isolement des unités sous régionales et limite ainsi les éventuels échanges régionaux. Cet enclavement régional est accentué par le fait que le réseau n’est pas relié ni au reste de la province ni à l’ensemble de Madagascar. La réhabilitation de l’axe reliant Sambava à Antalaha est en cours. Les travaux de bitumage sont entamés en juin 2003 par la société COLAS et la réalisation est prévue pour deux années.

Trafic routier et coût de Transport

b) Les axes entre DISTRICT Tableau 26 : Les routes Inter – sous – préfectures Trafic Journalière Trafic Journalière Trafic Journalière Coût transport de AXES 1981 - 1985 1981 - 1985 1981 - 1985 par personne Sambava - Andapa 146 235 230 15 000 Sambava - Antalaha 106 207 180 25 000 Sambava - Vohémar 80 105 107 17 500 Source : PADANE – DRA Antalaha

Ces chiffres paraissent surestimés vu que le comptage s’est fait à l’origine sans vérification de la destination. Il s’agit de nombre de voitures empruntant l’axe partir de Sambava mais dont les points d’arrivée sont inconnus. Toutefois, ce flux routier permet de confirmer que Sambava constitue le noyau de la SAVA.

3.2.3.2 Trafic Fluvial Le trafic fluvial est limité, les fleuves ne sont navigables que sur de courte distance précédant les cascades. Les principaux fleuves navigables de la SAVA sont :  Bemarivo, de Nosiarina à (30 km)  Lokho, de Farahalana à Ambalabe (15 km)

HERIMANANA Luciano 36 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

 Ankavana, d’Ambinany à (25 km)  Marambo, d’Ambalabe à Androhofontsy (15 km)  Onibe, d’ à Tanandavahely (17 km)

Le tonnage maximal est de 2 tonnes pour les pirogues métalliques et d’une tonne pour les pirogues en bois. A la descente, on transporte généralement des produits agricoles comme la vanille, le café, le girofle et le riz. A la montée, les PPN et autres marchandises diverses composent le quasi – totalité des chargements. De fin Septembre en fin novembre, période relativement sèche, on constate un nette diminution du trafic fluvial à imputer d’une part à un niveau bas des fleuves et d’autres part à l’accès routier plus aisé qui est concurrentiel. Généralement, le coût du transport fluvial ne se calcul pas par kg de marchandises transportées mais plutôt d’une manière forfaitaire par voyage après marchandises.

3.2.3.3 Trafic maritime C’est à Vohémar que l’on rencontre un trafic maritime assez dense grâce à ses infrastructures portuaires fonctionnant normalement. En outre, il existe une ligne régulière reliant Antalaha à Toamasina avec embarcations transportant des passages et des marchandises. En effet, les bateaux armés en bornage (transport des marchandises) reçoivent une dérogation pour le cabotage (transport des passagers). A Antalaha, hormis le pétrolier SOLIMA, les bateaux classiques type Vatsy II n’y accostent plus. Les voiliers ont pris la relève dans le domaine du cabotage. 80% du fret débarqué à Antalaha sont destinés à Sambava et Andapa, mais l’insuffisance d’infrastructure portuaire à Antalaha est très ressentie dans le trafic maritime (absence de coordination entre infrastructure terrestre et maritime). Il n’existe pas de magasin d’entreposage de marchandise, ce qui oblige les utilisateurs à effectuer un débarquement direct de « Camion – Bateau » et vice – versa. Les produits exportés sont généralement acheminés par voie maritime sauf le cas rare de vanille haut de gamme en petite quantité. Les tableaux provenant des deux postes du service de conditionnement donnent des indications sur l’évolution quantitative des produits exportés.

HERIMANANA Luciano 37 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

3.2.3.4 Trafic Aérien L’aérodrome d’Andapa et celui de Doany ne fonctionnent plus. Le trafic le plus dense est celui de Sambava. L’aéroport possède une piste de 1 800 mètres pouvant recevoir les types d’avions suivants : Boeing 737, HS 748, ATR, TWIN OTTER et JET de moyenne puissance. La fréquence des avions se présente comme suit :  4 fois par semaine pour le Boeing 737,  2 fois par semaine pour le HS 748 ou l’ATR,  4 fois par semaine pour le TWIN OTTER, Sambava est relié quotidiennement à Tananarive et trois fois par semaine à Diego – Suarez, Antalaha et Vohémar. Les frets aériens s’acheminent dans des conditions normales et le transport des personnes ne pose que très rarement de problème. A noter que l’on est en train de rallonger la piste de 500m, pour qu’elle puisse accueillir des gros avions (type Boeing 747) et ce dans ce but de recevoir des vols régionaux et/ou internationaux. Antalaha et Vohémar possèdent des aérodromes dont les pistes d’atterrissage sont bitumées et peuvent accueillir des avions comme les HS 748, ATR et TWIN OTTER. Le trafic est plus important à Antalaha (4 fois par semaine) qu’à Vohémar (2fois par semaine).

3.2.3.5 Marchés Pendant les mois de Mai, Juillet et Août, période de récolte des produits à haute valeur marchande, tous les chefs lieux de Fokotany abritent hebdomadairement un marché contrôlé de vanille verte. Autour de ce marché principal gravitent des marchés de divers articles. Les échanges se font de la manière suivante : les paysans vendent leurs produits aux collecteurs, puis se procurent des PPN et divers articles auprès des commerçants qui sont parfois les collecteurs eux – mêmes. La circulation de masse d’argent part ainsi du collecteur de produits, passe chez les paysans pour finir entre les mains des collecteurs. Sambava possèdent 3 marchés urbains permanents et deux hebdomadaires ; Antalaha deux permanents et deux hebdomadaires ; Andapa et Vohémar ont chacun un marché hebdomadaire urbain et un autre permanent. Des marchés villageois commencent à se developper dans les 4 Sous – préfectures de SAVA. Les produits vendus sont quasi – identiques (café, vanille, riz, effets vestimentaires….) mais il existe certaines spécialisées vendant des produits rares (par exemple les pépites d’or à Daraina). La vente d’aliments cuits

HERIMANANA Luciano 38 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole tient une importance primordiale en tant qu’activité informelle de survie. Il est à remarquer la présence quasi – permanente des « friperies » sur les marchées.

3.3 Communication et Information Les 6 bureaux de postes ruraux de la Sous – préfecture de Sambava fonctionnent mal, mais les courriers postaux circulent normalement grâce au concours des collectivités décentralisées. Les quatre Banques (BMOI, BNI, BTM et BFV), la Police, la Gendarmerie, l’Aéroport et huit autres sociétés d’import – export possédant des stations spécialement conçues pour leur utilisation primaire rendent des services sociaux pour des communications urgentes. L’on capte aisément la radio nationale par l’intermédiaire d’une station de relais onde moyenne. Par ailleurs, il existe à Sambava quatre Stations FM dont deux ne couvrent que la ville et deux autres dotées d’émetteurs plus puissants sont captés dans la quasi – totalité des sous – préfectures.

Tableau 27 : Les Stations radiophoniques Stations Fréquence Adresse RADIO SAMBAVA 93.00 B.P 94 SAMBAVA RADIO EVANGELIQUE 107.00 IVB 149 A A SAMBAVA Velona JESOSY RADIO SAMBAVA 96.00 B.P 130 SAMBAVA - Centre (LE BALADIN) RADIO REM - IVB 30 C SAMBAVA - Centre RADIO Capitale de la Vanille (RCV) 96.00 Ambatoratsy ANTALAHA RADIO NY ANTSIKA 101.600 B.P 101 Antalaha RADIO / Télévision - - TSARAMANDROSO Source : Ministère de la Communication

HERIMANANA Luciano 39 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

La station TVM retransmet normalement le programme National. En dehors de l’émission nationale, la station retransmet le Programme TV5.

3.4 Tourisme De par sa situation géographique et ses milieux naturels diversifiés, l’on peut dire que SAVA est une région à vocation touristique. En l’absence d’une structure décentralisée du tourisme dans la région, les responsables locaux des collectivités décentralisées s’accordent à dire que le tourisme connaît un essor remarquable ces dernières années dans la région de SAVA. Ces affirmations ne reposent que sur des observations concernant :  La richesse de la Faune et Flore,  Les particularités des réalités écologiques endémiques,  L’augmentation du nombre d’hôtels de classe internationale

HERIMANANA Luciano 40 4 897 897 4 659 9 19 112 112 19 809 13

potentialité agricole agricole potentialité tion tion exploitation 843 843 3 846 846 3 188 2 261 1 30 929 929 30 125 28 277 15 890 17 ustrielles ustrielles Exploitation Production 6 829 829 6 282 6 14 363 363 14 360 14

Développement économique de la région SAVArégionforteà Développementla économique de 7 551 551 7 15 285 285 15 716 28 126 13 ION ION 395 395 172 389 duction duction exploitation Production exploitation Produc 41 1 533 533 1 par type de culture (vivrières) culture de type par z) 22 375 375 22 203 49 947 13 247 37 es, les cultures d’exportations et les cultures ind d’exportations cultures les cultures les et es, saison saison sec grain Maïs frais Manioc Patatedouce ème 8 223 223 8 Antalaha Sambava Andapa Vohimarina 21 080 080 21 694 21 798 35 0 60000 50000 40000 30000 20000 10000 6 500 500 6 905 6 35 069 069 35 850 16 saison saison 2 Riz ère

Riz 1 Riz 5 033 033 5 638 8 493 2 17 441 441 17 : LAREGION ET : L’AGRICULTURE Production Production Exploitation Production exploitation Pro : Production (en tonnes) et nombre d’exploitations et tonnes) (en Production : Culture vivrière (Exploitation vivrière Culture ri du Production et : LA DIVERSITE DES CULTURES EXISTANTES DANS LA REG LA EXISTANTESDES DANS CULTURES LA DIVERSITE : On peut trouver dans la région les les vivrièr dans région cultures la trouver peut On District District Section1 1-Tableau28 CHAPITRE II CHAPITRE Antalaha Sambava Andapa Vohimarina Ensemble 1 : Figure Luciano HERIMANANA Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

D’après ce graphique nous voyons que les districts d’Antalaha exploite beaucoup de riz que les autres districts.

2- Cultures de rente ou exportation Estimées à 46 115 ha en 2001, les cultures de rente de la SAVA occupent 38% des surfaces cultivées évaluées à 174 182 ha. Ces cultures de rentes sont principalement localisées dans les sous – préfectures des Sambava (42%) et Andapa (22%), 28% à Vohémar et 34% à Antalaha.

Tableau 29 : Répartition des cultures de rente par sous – préfectures en hectare. Districts Vanille Café Girofle Poivre Cacao TOTAL Vohémar 4 070 5 055 60 20 9 205 Sambava 9 980 8 290 210 280 35 18 795 Andapa 3 020 3 750 170 - 6 940 Antalaha 3 660 6 970 200 40 5 10 875 TOTAL 20 430 24 065 640 340 40 45 815 Source : Annuaire Statistique Agricole 2001

Figure 2 : Culture d’exportation (Vanille)

Vanille

Vohémar Sambava Andapa Antalaha

D’après cette graphique, nous voyons que Sambava produit plus de vanille que les autres districts.

HERIMANANA Luciano 42 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

3- Cultures industrielles La superficie des cultures industrielles donnée par le PADANE est sous – estimée. Le tableau 30 : Répartition des superficies cultivées en cultures industrielles SUPERFICIES CULTIVEES EN HECTARES Districts Arachide Palmier Canne à sucre Cocotier TOTAL Vohémar 95 69 - 800 215 1 179 Sambava 80 48 - 115 7 200 7 445 Andapa 35 10 1 350 290 100 435 Antalaha 8 61 1 350 150 213 1 774 Ensemble SAVA 218 168 1 350 1 355 7 728 5 606

Figure 3 : Culture industrielle (Canne à sucre)

Canne à sucre

Vohémar Sambava Andapa Antalaha

Les cultures industrielles couvrent 10 829 hectares environ soit 7% environ des superficies totales mises en valeurs. Parmi les cultures industrielles, les trois principales sont :  Les cocotiers qui occupent 64% des superficies cultivées  Les cannes à sucre 22,5%  Les palmiers à huile 11% Les autres cultures (arachides 1.5% et tabac 1% des superficies) n’ont qu’une présence secondaire.

HERIMANANA Luciano 43 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Section 2 : POTENTIALITES ECONOMIQUES REGIONAUX DES CULTURES

2.1. MAP (Madagascar Action Plan)

2.1.1. Diversifier les activités agricoles

a. Objectifs Les producteurs auront l’occasion d’améliorer leur revenu. Le développement des filières potentielles dans chaque région constituera le pilier de sa croissance.

b. Stratégies 1. Mener des recherches sur les produits potentiels et les opportunités de marchés 2. Encourager la diversification des activités pour des revenus additionnels en vue de réduire la vulnérabilité causée par les fluctuations des prix mondiaux et des mauvaises conditions climatiques. 3. Développer et mettre en œuvre une stratégie pour l’agriculture biologique 4. Identifier et développer des spécialisation-filières régionales. 5. Promouvoir les activités secondaires : artisanat, écotourisme, etc…

c. Projets et activités prioritaires 1. Favoriser les partenariats entre les centres de recherches et les producteurs privés 2. Décentraliser les services de certification des semences 3. Stimuler l’organisation des producteurs par nouvelle filière 4. Organiser les appuis aux nouvelles filières : intrants, packages technologiques 5. Identifier et spécialiser des zones en filière biologiques 6. Mener des campagnes d’information et de vulgarisation relatives à l’agriculture biologique 7. Promouvoir l’approche « un village – un produit » dans des zones pilotes, développer des filières phares dans ces régions. Indicateurs Année 2005 2012 Revenu moyen des ménages ruraux (en USD/an) 123 370

2.2. Accroître la valeur ajoutée agricole et promouvoir l’agrobusiness

HERIMANANA Luciano 44 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

a. Objectif Les producteurs s’organiseront en vue de fournir aux marchés des produits mieux transformés répondant aux besoins des consommateurs finaux. Une grande partie du processus de transformation des produits à l’exportation sera effectuée localement. Les producteurs locaux s’agripperont aux chaînes de valeur internationales et amélioreront leur part de marché au niveau de ces chaînes.

b. Stratégies 1. Développer et coordonner la chaîne de valeur agricole : de la production à la transformation. 2. Mettre en place des centres d’agrobusiness pour former et appuyer les paysans dans la production, le marketing et l’approvisionnement de la chaîne de valeur. 3. Promouvoir des systèmes modernes de production (normes et qualité) 4. Développer l’agriculture contractuelle : entreprises agroindustrielles en partenariat avec les producteurs locaux.

c. Projet et activités prioritaires

PROJET ET ACTIVITES PRIORITAIRES RESPONSABLE DU PROJET 1. Organiser des plateformes de concentration regroupant tous Ministère responsable de les acteurs dans une filière pour optimiser la chaîne de valeur l’Agriculture 2. Organiser les interprofessions pour une meilleure efficacité Ministère responsable de et pour bénéficier de l’économie d’échelle l’Agriculture 3. Mettre en place des centres de productivités agricoles : Ministère responsable de agro-technopoles l’Agriculture 4. Mettre en place des « Centres Agrobusiness » pour relier les Directeur du Millenium Challenge producteurs aux marchés Account 5. Appliquer les systèmes de contrôle de qualité Ministère responsable de l’Agriculture 6. Assurer la traçabilité des produits : zonages, variétés, Ministère responsable de génétiques l’Agriculture 7. Stimuler le processus de labellisation et de branding des Ministère responsable de produits de chaque région l’Agriculture 8. Désenclaver et viabiliser des zones pour investissements Ministère responsable de agro-industriels l’Agriculture 9. Mettre en place et ces zones d’investissements agricoles Ministère responsable de viabilisées l’Agriculture

HERIMANANA Luciano 45 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Indicateur Année 2005 2012 Nombre d’unités agroindustrielles à déterminer à déterminer

2.3. Promouvoir les activités orientées vers le marché

a. Objectif Les informations sur les opportunités offertes par le marché seront disponibles et accessibles pour mieux guider les initiatives de développement. La rentabilité de toutes les parties prenantes dans les systèmes d’agriculture, élevage et pêche sera optimisée à travers les échanges intra et inter régionaux. Les opérateurs bénéficieront d’infrastructures d’exploitation comme les abattoirs, les chaînes de froid et les maisons de stockages ainsi que de marchés leur permettant de maîtriser leurs activités.

b. Stratégies 1. Développer un système de diffusion d’information sur le marché 2. Renforcer les échanges intra et inter régionaux 3. Développer les infrastructures pour un meilleur accès au marché 4. Améliorer l’équité et la fluidité du marché

c. Projets et activités prioritaires PROJET ET ACTIVITES PRIORITAIRES RESPONSABLE DU PROJET 1. Etendre l’accès au réseau de base de données internationales et Ministre responsable de régionales existantes (market map.trade map) l’Agriculture 2. Transmettre les signaux du marché aux producteurs à travers Ministre responsable de les médias, les collectivités décentralisées, les organisations l’Agriculture faîtières 3. Renforcer la capacité des organisations paysannes Ministre responsable de l’Agriculture 4. Intensifier et optimiser les organisations et les participations à Ministre responsable de des salons et foires de rencontre entre producteurs et acheteurs l’Agriculture 5. Réhabiliter et construire des infrastructures d’exploitation : Ministre responsable de abattoirs, magasin de stockage, chaînes de froid, marchés. l’Agriculture 6. Faciliter l’acquisition de machines et outils de Ministre responsable de conditionnement et de transformation de produits agricoles l’Agriculture

HERIMANANA Luciano 46 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Indicateurs Année 2005 2012 Indice synthétique de développement de la commercialisation (base 100 en 100 300 2005)

2.4. Lancer une révolution verte durable

a. Objectif La mécanisation agricole sera élargie et des nouvelles techniques agricoles seront appliquées. L’augmentation substantielle de la production et celle de la productivité assureront la sécurité alimentaire et dégageront les surplus exportables. La révolution verte permettra d’améliorer les domaines non productivistes du monde paysan, et une amélioration des niveaux de revenus.

b. Stratégies 1. Intensification : amélioration 2. Extension : augmentation des surfaces cultivées 3. Fourniture et assistance en semences et engrais

c. Projet et activités prioritaires RESPONSABLE DU PROJET ET ACTIVITES PRIORITAIRES PROJET 1. Aménager, réhabiliter et entretenir les réseaux hydro-agricoles Ministre responsable de l’Agriculture 2. Assurer la disponibilité en engrais, semences et matériels afin Ministre responsable d’augmenter substantiellement la productivité pour garantir de l’Agriculture l’autosuffisance alimentaire et des surplus commercialisables 3. Réformer et moderniser les pratiques agricoles à travers la Ministre responsable formation et la diffusion des meilleures pratiques mondiales de l’Agriculture 4. Promouvoir les coopératives d’utilisation de matériels agricoles Ministre responsable (CUMA) de l’Agriculture 5. Identifier et exploiter de nouvelles zones d’exploitation Ministre responsable de l’Agriculture 6. Promouvoir la mécanisation et l’industrialisation agricole Ministre responsable de l’Agriculture 7. Intégrer les dimensions environnementales et stabilisation des Ministre responsable Tavy dans les programmes de développement de l’Agriculture 8. Encourager la rotation et la diversification des cultures Ministre responsable de l’Agriculture

HERIMANANA Luciano 47 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Indicateurs Années 2005 2012 Production de riz 3 420 000 7 000 000 Productivité (rendement moyen à l’hectare) 1,8 à 2,57 3 à 5

2.5. La filière vanille La vanille constitue la deuxième culture de Madagascar après le café. Elle est la première grande culture de rente de SAVA avec 87% des ménages qui pratique sa culture. Le café n’occupe que la second place au niveau régional avec 57% de pratiquants ; la 3 ème place revient au girofle avec à peine 30% de cultivateurs. La culture vanillière, méconnue du monde extérieur à la filière, pose des problèmes locaux ayant des incidences réelles sur l’économie nationale.

Conclusion partielle Donc, la croissance agricole en créant des emplois peut avoir des effets positifs sur la lutte contre pauvreté et la sécurité alimentaire. D’après ce qu’on a vu, l’économie régionale ou nationale pauvre a alors besoins d’un nouveau souffle, mais il faut d’abord évaluer les degrés de cette pauvreté. Une évaluation qui a pour but d’établir le cadre analytique sur lequel s’appuieront le Gouvernement, l’ONG, les sociétés civils et les Bailleurs de fonds.

HERIMANANA Luciano 48

PARTIE II : CONTRIBUTION DE LA FILIERE VANILLE DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA REGION Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

CHAPTIRE I : FILIERE VANILLE

Section 1 : DESCRIPTION DU DOMAINE D’APPLICATION Trois souches de vanille en provenance du Mexique ont été introduites à la Réunion entre 1819 et 1822. La fleur de la vanille ne peut être fécondée que par une abeille ne vivant qu’au Mexique, il en résulte que le développement de sa culture n’a pus être effectif qu’en 1841 quand une jeune esclave de 12 ans nommé Albius a trouvé le moyen de rendre fertile les plants de vanillier. Découverte de la plus grande importance et par la suite on a pu améliorer le geste de la fécondation artificielle. Début d’une ère de prospérité pour la Réunion avec une production de vanille de plus en plus importante : 50kg en 1848, 3 tonnes 10ans après et 200tonnes en 1888.

La méthode a été ensuite exportée vers d’autres pays de l’Océan Indien. A Madagascar, son introduction a eu lieu vers 1880 à Nosy Be et 1890 sur la côte Est.

1.1. Le milieu naturel La vanille exige un environnement spécifique : • Climat tropical, • De la chaleur et du soleil, • Une humidité élevée, • Beaucoup de pluies, • Un sol très sableux, très humifère et bien drainé

Les zones de production sont concentrées à l’Est, de Sambava à Manakara. La superficie est estimée à 29 500ha. Depuis 2001, période à la quelle les prix aux producteurs se sont envolés, la culture de la vanille s’est développée sur tout le littoral Est au travers d’initiatives privées et d’ONG. L’insuffisance de techniciens compétents et de matériel végétal de qualité pose de nombreuses inquiétudes sur l’avenir de cette filière étroitement dépendante de la qualité de sa production (produit biologique, taux de vanilline élevé).

HERIMANANA Luciano 49 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

1.2. Les acteurs La filière vanille est très segmentée. Outre (i) les planteurs, avec la présence indispensable des femmes pour la fécondation artificielle des fleurs, on trouve (ii) les préparateurs qui assurent l’échaudage, l’étuvage et le séchage, (iii) les conditionneurs- stockeurs qui effectuent le triage et la mise en boîte et (iv) les exportateurs qui assurent le tri final avant l’exportation. Malgré des intérêts pouvant être contradictoires, le travail avec les professionnels permet d’étudier les besoins collectifs en matière de production, de préparation et d’exportation.

1.3. Les techniques et les produits La filière vanille malgache dispose de 2 variétés hybrides stabilisées : « Manitra Ampotony » et « Tsy taitra ». La première est la plus répandue à cause de sa très haute teneur en vanilline. La filière vanille a la particularité d’avoir une station de recherche et d’appui au développement implantée dans la sous-Préfecture d’Antalaha. La plantation de la vanille s’effectue par bouturage avec des lianes de diamètre variant entre 8-10mm prélevées sur la partie jeune d’un pied-mère. La distante entre les lignes est de 2m et les pieds sont espacés de 2m sur la ligne. Comme toutes les orchidées, la vanille vit en symbiose avec un support riche en humus ; c’est pour cette raison que la technique préconisée par le Programme de Relance des Cultures d’exporation (PRCE) consiste à apporter du matériel végétal au pied des vanilliers, soit de la fibre de noix de coco, soit des tiges et feuilles préalablement fanées d’une plante intercalaire telle que le flemingia. Les différentes étapes du cycle de la vanille en rapport sont : • Mi-septembre – mi-octobre : floraison et fécondation • Novembre – février : poinçonnage des jeunes gousses, • Juin – septembre : récolte des gousses

HERIMANANA Luciano 50 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Les gousses matures récoltées vont subir les différentes étapes de préparation : • Echaudage : effectuer 48 heures après la récolte. Il a pour but de « stopper la vie végétale » de la gousse. On place les gousses dans un bain chaud (température 65°) pendant 3 minutes. • Etuvage : égoutter les gousses en les mettant dans des caissons en bois et en les enveloppant de couvertures. • Séchage : exposer les gousses pendant une semaine ( 3 – 5 heures /jour) • Triage : effectuer le tri des gousses suivant leur qualité (longueur, couleur). • Affinage : étape importante, envelopper préalablement les gousses dans un papier spécial avant de les enfermer dans des boîtes en fer blanc.

Le rendement moyen actuel de vanille verte se situe entre 300-400kg / ha de vanille préparée. Pour une plantation respectant l’itinéraire technique, il peut atteindre 1 000 – 1 400kg/ha. 1kg de vanille verte permet d’obtenir 250g de vanille préparée. Actuellement, l’extrait de vanille est fabriqué dans les pays importateurs. L’extrait de vanille peut être produit à Madagascar mais il faudrait entreprendre une étude de faisabilité. Dans la région de la SAVA, on peut trouver des extraits de vanille obtenus par une méthode artisanale qui mérite une étude approfondie pour en déterminer le taux d’extraction et la qualité du produit obtenu. Pour ce qui est de la vanille de synthèse, les Etats-Unis sont les principaux producteurs. Aussi, Madagascar devrait-il entreprendre une campagne de sensibilisation sur la qualité de la vanille naturelle.

1.4. Les structures et modes d’organisation Depuis mai 1995, la filière est libéralisée par la suppression de la Caisse vanille. Les axes à l’exportation qui ont avoisiné 80% du prix FOB ont été réduits. Les primes sur les quantités stockées aussi ont été supprimées. Dans un premier temps, l’Institut Malgache de la Vanille (IVaMa) a pris la relève. Cet institut n’a pas fait long feu car il a été dissout au cours de la deuxième partie de la décade 90. La vanille fait partie actuellement des activités entreprises par le Groupement des Entreprises de la SAVA au même titre que le tourisme et les autres activités économiques. Le Gouvernement malgache a favorisé la politique de privatisation de la filière en supprimant la taxe à l’exportation en 1997. Cette initiative a permis la constitution d’un Fonds

HERIMANANA Luciano 51 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole d’Action et de Relance de la filière constitué principalement à partir des cotisations des professionnels. Actuellement logé au sein du GES, il doit permettre de financer des opérations d’encadrement et de structuration au bénéfice des producteurs et des prépartaurs. La structuration de cette filière a abouti dans la région de la SAVA, grâce à la mise en place : • Du Groupement des Entreprises de la SAVA (GES), qui joue un rôle important dans l’organisation des marchés et de la filière (dates de récolte et d’ouverture de la campagne, suivi des marchés de vanille verte, renforcement des systèmes de contrôle, mise en place des cartes professionnelles des planteurs et des préparateurs…) ; • Du Groupement National des Exportateurs de la Vanille (GNEV) ; • D’environ 240 groupements regroupant plus de 15 000 planteurs mis en place par le PRCE et le PADANE autour de la mise en application des techniques semi-intensives de culture (mise en place de parcelles, financement des lianes, fourniture de matériel de préparation, encadrement technique des groupements, crédit de campagne) ; • D’un réseau de préparateurs individuels ; • L’équipement partiel du laboratoire d’analyses de la DNQ à Toamasina et des postes de contrôle décentralisés de Sambava et d’Andapa.

Concernant plus particulièrement les planteurs, seuls 26% d’entre eux sont des préparateurs, mais ils perçoivent 36% des revenus totaux tirés de la filière de par la valeur ajoutée obtenue de la préparation de la vanille. Durant la campagne 2003, des problèmes d’organisation ont été constatés : • L’identification des vrais planteurs, • L’achat des gousses vertes à cause des vols sur pied de gousses de vanille, les planteurs ont tendance à récolter des gousses immatures, ce qui porte préjudice à la qualité de la vanille. Pour faire face à ces problèmes, la première opération entreprise consiste à distribuer des cartes de planteurs. A la fin de 2003, seuls 60% des planteurs dans la zone du projet possèdent la carte, délivrée initialement par la caisse vanille. Depuis la suppression de la caisse, on a négligé l’utilisation de cette carte. Depuis la mise en œuvre du PRCE, le GES s’est efforcé d’exiger la carte qui mentionne le nom, la localisation, la superficie cultivée et surtout la griffe du planteur, griffe à marquer sur les gousses par poinçonnage lorsque les gousses sont encore vertes. Cette opération a pour but de restaurer la sécurité, notamment contre les vols sur pied. Le Décret N° 2001/234 du 24 mars 2001 réglementant les professions de planteur et de

HERIMANANA Luciano 52 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole préparateur de vanille à Madagascar a été promulgué le 24 mars 2001. L’Arrêté N°2001-6472 du 12 juin 2001 mandate le GES pour la délivrance des cartes professionnelles pour la région de la SAVA. Outre les services déconcentrés des ministères (Agriculture et Commerce), des projets/programmes oeuvrent dans la SAVA, notamment le Programme de Relance des Cultures d’Exportation (PRCE) – financement Union Européenne – et le Programme d’Amélioration et de Développement Agricole dans le Nord-Est (PADANE) – financement FIDA. Pour le projet PADANE, le nombre de groupements encadrés est le 138 avec 2295 membres. Pendant encore une période d’environ 3 à 5 ans, le marché international continuera de dépendre de Madagascar, de sa politique et de ses aléas climatiques…Mais il est souhaitable qu’il adopte un profil productif tant en quantité qu’en qualité, la concurrence se développant. Concernant les prix, on observe une différence énorme entre le prix de l’extrait de vanille naturelle et celui de la vanille artificielle, l’extrait de vanille pur coûte 8 fois plus cher. Pour 2003, le prix de la vanille a connu une véritable flambée par rapport aux années précédentes parce que la demande est plus forte à cause de l’apparition de nouveaux produits intégrant de la vanille tel que le COKE vanille. L’autre raison qui logiquement a fait grimper le prix est d’origine climatique, rappelons que Madagascar a été victime de la sécheresse et des cyclones depuis 2001 et que l’impact a été rude sur les plantations de vanille de la SAVA, entraînant une importante baisse de la production. Lors de l’Atelier de mai 2003, la commission a proposé une modification de l’ancien arrêté relatif à la collecte de la vanille et aux montants des ristournes 1 : • 2 500 FMG / kg de vanille verte à payer par l’acheteur préparateur qui est soumis à un marché contrôlé par le percepteur, le chef de quartier, le maire et le sous-préfet ; • 12 500 FMG / kg de vanille en vrac

1 Arrêté interministériel N° 9425/2003 du 18/07/03

HERIMANANA Luciano 53 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Section 2 : ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE

2.1. Analyse externe Opportunités Contraintes • Apparition de nouveaux • Présence sur le marché de nouveaux pays produits contenant de la vanille producteurs entraînant une forte • Qualité très appréciée du augmentation de l’offre et par voie de parfum et de la saveur de la conséquence, une pression à la baisses sur les vanille malgache prix. • Consommateurs ayant une • Vanilline artificielle. préférence pour la vanille naturelle

2.2. Analyse interne Atouts Faiblesses • Taux de vanilline élevée • Insécurité des planteurs (vols, agressions) pour la vanille malgache • Manque d’organisation des marchés • La vanille malgache est un • Problème de qualité : récoltes en vert produit bio • Incompréhension de l’unité des cartes de • Inscription de la vanille planteurs et préparateurs malgache au label « vanille • Manque de professionnalisme des nouveaux Bourbon ». planteurs. • Présence des opportunistes pouvant détériorer la qualité du produit car ils misent plus sur la quantité que la qualité.

HERIMANANA Luciano 54 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Section 3 : POLITIQUE Les grandes lignes de la politique de la filière vanille se résumant en les points suivants : • Maintien de la qualité de la vanille malgache ; • Campagne internationale sur la qualité de la vanille malgache ; • Augmentation de l’offre et amélioration de la qualité du produit exporté ; • Structuration et réorganisation de la filière ; • Conception des textes réglementaires permettant de se mettre au niveau de la concurrence mondiale.

Le développement de la filière dans la SAVA est le fruit des efforts de tous les acteurs. Madagascar doit chercher à maintenir ce niveau de production et de qualité pour conserver son avantage. L’interprofession et en particulier les organisations de producteurs ont un rôle à jouer dans la définition et l’application d’une politique de développement de la filière à long terme. Cela passe par des mesures « conservatoires » qui préservent Madagascar d’un cycle de crise et d’une perte durable de ses avantages comparatifs (en particulier sur l’aspect qualité).

HERIMANANA Luciano 55 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

CHAPITRE II : LA FILIERE VANILLE ET L’ECONOMIE

Section 1 : CONTRIBUTION DE LA FILIERE VANILLE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE Sur les 29 500ha estimés d’emblavures à Madagascar, chaque exploitant possède en moyenne 0,5ha. Suivant l’enquête menée par MADIO dans deux villages de la sous- Préfecture d’Antalaha, 540 planteurs occupent une superficie de 270ha ; 53% ont moins de 50 ares et seuls 0,5% des planteurs ont plus de 5ha. Dans le cadre du PRCE sur financement Union Européenne (Fonds STABEX), plus de 11 600 planteurs de vanille, répartis en une centaine de groupements ont adhéré au programme dans la région de la SAVA. La superficie emblavée est estimée à 3 400ha. Un dispositif du PRCE assure l’encadrement et le suivi des plantations en vue de l’amélioration de la qualité. La production nationale oscille entre 900 – 1200 tonnes. La production mondiale est estimée à 2 500 tonnes dont 2 000 tonnes pour la vanille Bourbon, label qui existe depuis 1964 et regroupe Madagascar, Comores, Seychelles et la Réunion. Avec un revenu moyen annuel de 3 500 000 FMG à l’hectare, la vanille constitue l’une des cultures qui procure le plus de revenu aux paysans producteurs. Concernant plus particulièrement les planteurs, seuls 26% d’entre eux sont des préparateurs mais ils perçoivent 36% des revenus totaux tirés de la filière de par la valeur ajoutée obtenue de la préparation de la vanille. La production de la vanille préparée et exportée est évaluée en moyenne à 1 100 t / an. Depuis la suppression de la caisse vanille, le prix FOB est en moyenne de 30 US $ le kg. Le marché mondial de la vanille est assez étroit : 2 000 t / an environ. Les principaux importateurs sont les Etats – Unis, la France et l’Allemagne. Les principaux pays exportateurs sont : Madagascar 60%, Indonésie 30%, Comores, Ouganda, la Réunion et la Chine se partagent le reste. Première source de devises (70 millions US $ en moyenne du temps de la caisse vanille) pour Madagascar pendant une longue période, la vanille constitue l’un des piliers de l’économie. La hausse des prix de la vanille préparée a été exponentielle depuis 2000, ils sont passés de 70 – 90 US $/ kg en 2001 pour frôler 500 US$ / kg en 2003. Cette pression sur les prix est opportuniste car principalement liée au poids de Madagascar dans les échanges de ce

HERIMANANA Luciano 56 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole produit, et à une exploitation exagérée des accidents climatiques et biologiques qui favorise les « enchères ». Cette double évolution (envolée des prix et extension des superficies) relève deux dangers : le premier est de stimuler la concurrence d’autres pays dont la production actuelle est encore marginale (Indonésie, Chine, Inde..) ou n’atteint pas le niveaux de qualité actuel de la vanille de la SAVA ; le second est l’alternative offerte par les produits de synthèse (en 2001 certains experts estimaient qu’une gamme de prix inférieurs à 100 US $ / kg garantirait l’utilisation de la vanille naturelle) bien que ces dernières années les exigences des consommateurs aient changé. En 2001, 1412 t sont exportées, 57% vont aux USA, 15% en France, 7% en Allemagne, le reste en Europe.

Section 2 : LES EFFETS ATTENDUS DANS LA REGION Pour la campagne 2006-2007, le kg de la vanille de première qualité de Madagascar se négocie sur le marché mondial à 20 dollars. Alors que durant la saison 2005-2006. Alors que durant la saison 2005-2006 le cours valait quelque 30 dollars. Ainsi, le prix de 550 dollars pour la vanille de Madagascar, d’il y a quelques années, fait partie du passé car aujourd’hui, la chute est importante. D’ailleurs, des professionnels laissent entendre que les planteurs sortent perdants en dessous de 50 000 Ariary le kilo de vanille préparée, soit environ 25 dollars. Les exportateurs non plus ne se retrouvent pas dans leurs comptes avec des cours en dessous de 25 dollars. En effet, ils doivent encore sécher les produits qu’ils achètent auprès des planteurs dont la vanille préparée affiche encore un taux d’humidité de 35%. Le taux d’humidité exigé par les clients européens tourne autour de 30% contre 25% pour les Américains. En outre, plongeon actuel des cours est encore une suite logique de la dernière flambée. Celle-ci a encouragé le développement de l’offre. A Madagascar et dans les autres pays, la production a donc repris vigoureusement. Au bout du compte, cette situation a fait tomber les cours. Et selon des analystes, la filière vanille de Madagascar pourrait d’ailleurs avoir du mal à se relever de la chute des cours tant que des producteurs comme la Papouasie- Nouvelle Guinée propose des prix deux fois moins chers que Madagascar. Et ce bien qu’elle produise à peine 200 t de vanille par an, soit 5 à 6 fois moins que Madagascar. Quoi qu’il en soit, les grandes cultures à l’exportation de Madagascar tel que le café, la vanille, les clous de girofle et le letchi ont montré une grande variabilité des prix ces dernières années, ce qui a fait que les investissements ont été difficiles et imprévisibles.

HERIMANANA Luciano 57 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

La stabilité des prix, particulièrement des cultures d’exportation, est difficile à gérer, étant donné que Madagascar est un preneur de prix sur ces marchés. Les producteurs s’assurent souvent eux-mêmes contrent cette variabilité en cultivant un portefeuille de produits et on voit peu de cultivateurs se spécialisant dans une culture de rente précise. Par exemple, le prix de la vanille est passé de 50 dollars américains / kg en 2000 à 500 dollars américains par kg en 2003 à 30 dollars américains par kg en 2005. Alors que selon les données de « Africa Region Working Paper Series No. 102 Riz et pauvreté à Madagascar par Bart 2. Ainsi, selon les mêmes statistiques, les prix de la vanille ont augmenté de 600% entre 1997 et 2001 et on a observé une grande augmentation de la valeur de la vanille exportée avec le temps. Certes, remarque-t-on, depuis la libéralisation dans ce sous-secteur, il est mieux structuré et des producteurs reçoivent maintenant une plus grande part du prix à l’exportation. Cependant, le nombre de petits producteurs qui sont concernés par la production de cette culture est encore limité de l’ordre de 80 000. Une grande variabilité variabilité des prix est également enregistrée avec le temps. De la sorte, les prix FOB de la vanille sont tombés à 100 – 120 dollars / kg en 2002 contre 200 dollars / kg en 2001. Donc, les prix de la vanille ont baissé de 40 – 50% de 2001 à 2002. Plus en détail, l’importance de la vanille dans les exportations en 2003 est en partie motivée par une augmentation de la production. Cependant, l’importance de la vanille dans les données plus récentes sur les exportations va être réduite. Alors que le prix était aussi haut que 475 dollars/kg en novembre 2003, il n’avait pas dépassé les 70 dollars / kg à la fin de 2004. La vanille était vendue à 35 dollars / kg en septembre 2006. Quant aux autres produits agricoles, il y a eu de changements positifs avec le temps, si ce n’est une augmentation en termes d’importance des fruits tropicaux frais et préparés ainsi que des cultures de fibres. En résumé, l’importance des exportations agricoles en provenance de Madagascar a baissé de manière significative depuis la libéralisation du commerce à la fois en termes absolus et relatifs. De tout ce qui précède, les informations fournies dans le Rapport économique et financier 2005-2006 corroborent cette instabilité des prix de la vanille et montrent qu’à 19,9 DTS le prix du kilo de vanille en 2005, il s’est beaucoup déprécié avec une baisse de 84,3% par rapport à l’année 2004. Cet effondrement de prix, malgré l’augmentation de 50,0% de la quantité exportée, est à l’origine de la baisse de 75,0% de la valeur de vanille pour cette année. Du même coup, l’exportation de ce produit a affecté la

2 Source : Journal de demain : INSTAT

HERIMANANA Luciano 58 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole balance courante car c’est la troisième source de devises du pays après les exportations des zones franches et le tourisme. Par ailleurs, d’après le même dossier, en matière d’exportation de vanille, la quantité exportée en 2005 est de l’ordre de 1 400 tonnes selon le Groupement national des exportateurs de vanille (GNEV), ce qui représenterait le double de l’exportation de la saison 2004. La hausse de la demande de vanille naturelle est expliquée par la soudaine chute de son cours. Effectivement, si en 2004, le prix FOB moyen de la vanille se situait autour de 191 dollars le kilo, ce même prix n’était que de 50 dollars le kilo en 2005. Quant aux destinations de la vanille du pays du pays, le Rapport économique et financier fait ressortir qu’avec respectivement 44,0% et 31,0% de l’exportation de Madagascar, les Etats-Unis et la France restent de loin les principales destinations de l’exportation de la vanille malgache. Pour l’Allemagne, ce taux est de 3%, pour le Canada il est de 4% contre 1% pour le marché de Singapour. Le solde étant constitué par les autres destinations. Pour les spécialistes, en tout cas, il est avancé, entre autres, que la question géographique n’est pas le seul obstacle pour inonder le marché mondial. Effectivement, une baisse des prix ne suffit pas à relancer l’exportation de la vanille, la bonne qualité est nécessaire pour faire face à la concurrence.

Conclusion partielle Détenant 62% du marché mondial, Madagascar reste le premier exportateur de la vanille. Pourtant, on constate que certains paysans chargés de la récolte de la vanille l’or noire de Madagascar ne sont pas toujours payés par les compagnies exportatrices. Celle-ci évoque une qualité insuffisante des récoltes. Les paysans, pour leurs part, sont contraints de s’endetter. Comment faire alors pour résoudre ces problèmes dans les récoltes de la vanille ?

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PARTIE III : PERSPECTIVE A MOYEN ET LONG TERME Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

CHAPITRE I : LES FINANCEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE

a. Objectif Des modalités de financement en milieu rural à des taux accessibles favoriseront le financement des investissements de développement à moyen et long terme. Les ménages pauvres et à bas revenu auront l’opportunité d’accéder à des crédits à des conditions avantageuses leur permettant d’entreprendre des Activités Génératrices de Revenu (AGR).

b. Stratégies 1. Etendre les réseaux de micro-finances et bancaires. 2. Promouvoir et adapter le système de crédit à caution solidaire. 3. Développer les autres formes de financement.

c. Projet et activités prioritaires 1. Faciliter l’obtention d’agrément auprès de la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) 2. Assurer l’extension dans les nouvelles zones 3. Assurer le refinancement des institutions de micro-finances 4. Mettre en place au Fonds de Développement Agricole

Section 1 : LES ORGANISMES DE FINANCEMENT

1-1 Le crédit rural Les banques nationales ont depuis longtemps suspendu les crédits agricoles après les expériences malheureuses d’un taux de recouvrement des anciens financements ruraux étudiés et donc non rentables. L’Institut de la vanille de Madagascar (IVAMA) a financé les opérateurs acheteurs de vanille, depuis longtemps exclus du système bancaire. Cette opération a eu objectif d’assurer un prix rémunération aux paysans. Cet objectif a été atteint dans l’étendue de la SAVA sauf dans quelques rares exceptions des contées fortement enclavées. Mais le système IVAMA comportait plusieurs imperfections décevantes. Le stock de vanille de remboursement, mal géré a conduit à des pertes considérables. Les organismes privés de financement avec leur exigence draconienne démotivent les paysans. Les paysans

HERIMANANA Luciano 60 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole sont encore en phase d’apprentissage pour le nouveau système de crédit accordé aux associations de producteurs. Actuellement le Développement Internationale Desjardins (D.I.D) est en train d’installer des caisses, pour la Mutuelle d’Epargne et de Crédit pour redynamiser la finance rurale. Le D.I.D composante « Finances rurales » du projet PADANE connaîtrait un succès si l’on croit le nombre relativement élevé des membres des associations.

1-2 Les banques Les trois banques BOA – BNI et BMOI possèdent des agences dans la SAVA. Mais les crédits agricoles ont été suspendus depuis plusieurs années par suite de mauvais recouvrements. Ainsi, e période de soudure, les paysans se voient obligés d’emprunter auprès des opérateurs privés et à des taux usuriers très élevés. La vente des récoltes sur pied constitue également une autre forme de prêt usurier lésant les paysans ; comme structure mutualiste en matière agricole.

1-3 Les structures mutualistes Au niveau des structures mutualiste, l’OTIV est l’unique structure opérant dans la région de la SAVA. A Antalaha presque toutes les communes rurales et urbaines ont leur caisse. Ainsi, en fin Septembre 2000, le nombre des cotisat a été de 935 pour un montant d’épargne de 438 Millions. Sambava et ses environs comptent 13 224 cotisant répartis à travers 18 caisses avec un montant d’épargne total s’élevant à 280 000 Ariary. L’OTIV modernise ses méthodes de travail par l’utilisation de l’informatique dans la comptabilisation des recettes. L’augmentation des cotisations provient surtout de l’effort entrepris par l’OTIV dans la sensibilisation des paysans à faire l’épargne. Il est indispensable d’installer un organisme de Finances rurales, d’une part pour éviter l’endettement paysan aux prêts usuriers et d’autre part, pour investir dans les activités productrices de développement.

HERIMANANA Luciano 61 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

Section 2 : LES CONTRAINTES DES PAYSANS A L’ACCES AU FINANCEMENT

2.1. Difficulté de procédure sur la demande de crédit Les procédures administratives et bureautiques ne sont pas encore à la portée des paysans, bien qu’ils se familiarisent avec les réseaux bancaires de proximité. Les paysans sont gênés et ont peur, face à ces procédures à cause de leur niveau intellectuel. La procédure d’établissement de dossier est standard quel que soit le montant de prêt. Il faut remplir de formulaire complexe et effectuer une vérification préliminaire de compte de l’emprunteur, s’il s’agit de petite exploitation qui est souvent analphabète.

2.2. Retard de déblocage Le retard de déblocage fait partie de la mauvaise organisation du prêteur car le fonds destiné aux paysans sont souvent en retard et cela provoque des perturbations de leur projet. Ce retard est dû à la prise de décision car on a constaté ; au niveau de l’institution financière décentralisée, à beaucoup d’autorité locale et organisme prenaient en charge leur engagement et décident le montant du bénéficiaire suivant leur hiérarchie.

2.3. Insuffisance de motivation et encadreur technique L’insuffisance de moyen matériel des encadreurs entraîne leur démotivation comme mal adresse et conduite de travail, cela est dû au problème financier et administratif car les encadreurs techniques et crédit presque à 98% restent toujours comme contractuel. La politique du gouvernement ne permet pas de définir la stratégie d’embaucher du fonctionnaire c'est-à-dire pas d’intégration sur le plan de travail. De plus, leur indemnité de travail ne sont pas payé suivant le mode d’intégration, poussent à l’inertie des encadreurs. Tout cela entraîne la mauvaise suivie de l’exploitation des paysans. Sur le plan matériel, l’encadreurs ne possèdent pas d’équipement : ni voiture, ni moto, adaptés au terrain. Ils n’ont comme moyen de déplacement que des bicyclettes pour visiter chaque groupement existant bénéficiaire de crédit ou pour transmettre aux paysans les informations nécessaires sur le crédit par le biais de l’animation et de la sensibilisation.

2.4. Existence de garantie et le taux d’intérêt élevé Le système bancaire est peu présent en zones rurales. Pour y pallier, les institutions de micro-finances ont établi des bureaux en milieu rural. En 2006, sept (7) institutions de micro- finances autorisées sont fonctionnelles en plus des autres initiatives. Il ressort de la situation

HERIMANANA Luciano 62 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole actuelle que l’accès aux crédits ruraux reste limité quoique le taux de pénétration a connu une nette amélioration ces dernières années (passant de 5% en 2005 à 6% en 2006). Les raisons principales en sont le taux d’intérêt élevé et préexistence de garanties excessives exigés par les institutions financières.

HERIMANANA Luciano 63 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

CHAPITRE II : LES ENJEUX DE LA POLITIQUE AGRICOLE

Avant la libéralisation, la filière était organisée par l’administration à travers le Ministère du Commerce. Mais les intervenants de la filière doivent adhérer obligatoirement au Groupement National Interprofessionnel de la Vanille (GNIV) créé par décret N° 66/176 du 30/30/66. La qualité de membre du GNIV, que l’on soit planteurs-acheteurs ou exportateur se justifie par la propriété d’une carte professionnelle dont l’obtention est soumise à des conditions rigoureuse. La vente de vanille verte ne se passe qu’aux marchés contrôlés du fokontany sur présentation obligatoire d’une carte de planteur et d’un laissez-passer où sont noté le poids et la marque des gousses du vendeur. L’exportation a été réglementée d’une marnière rigoureuse avec contrôles de quantité et de la qualité dans les règles de l’orthodoxie commerciale. A partir des 1995, avec l’avènement de la libéralisation, le GNIV a été supprimé par le Gouvernement. Seuls les exportateurs sont organisés dans le Groupement National des Exportateurs de Vanille. Les préparateurs-acheteurs n’arrivent pas à s’organiser efficacement étant donné qu’amateurs et professionnels ont des intérêts contradictoires. En effet, la carte de préparateur, depuis 3 ans, s’obtient sur simple demande sans aucune exigence de professionnalisme. Au niveau des planteurs, il y a lieu de noter le poids limité des associations et organisations paysannes. Seulement 6,5% des producteurs font partie d’une association. Dans beaucoup des cas, l’objectif général et flou des organisations fait que les paysans eux-mêmes ne savent pas très bien le pourquoi de l’association. En effet selon une enquête effectuée par MADIO en 1995 dans la SAVA : • 62% des membres des organisations paysannes estiment que l’association constitue un groupe de pression pour représenter les intérêts des producteurs auprès de l’IVAMA, • 24% déclarent que l’association n’est utile que pour faciliter la commercialisation, • 14% seulement des producteurs se sont affiliés à une association pour bénéficier des appuis techniques, des conseils pour soigner les maladies, pour un meilleur rendement etc… Si l’on reconnaît que, face aux divers problèmes, il n’en demeure pas moins vrai que la sensibilisation, la formation des membres constituent les conditions de succès.

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Section 1 : LE SRI (SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIF) SOLUTION POUR UNE REVOLUTION VERTE ?

Il faut dire que l’image actuelle du SRI à Madagascar est peu claire, « parfois négative, déformée par l’incompréhension, auprès même des bailleurs de fond (Banque mondiale, Usaid, FAO), indique Michel Siméon, un économiste spécialisé du S.R.I. Il est vrai, cette technique rizicole typiquement malgache ne nécessite pas l’utilisation d’intrants : un banal conflit d’intérêt avec les importateurs d’engrais chimique est perceptible. Le SRI est souvent évoqué comme une technique pour les pauvres, valable uniquement sur les micro- parcelles, exigeant de grandes quantités d’un travail pénible, ou bien extrêmement contraignant en matière de maîtrise de l’eau, etc. D’autre part malgré l’intense travail sur le terrain des continuateurs du Père DE Laulanié, les données essentielles concernant le SRI sont peu et mal diffusées. Dans le secteur agricole, près de 70% de l’activité de la production est dominée par le riz, denrée qui constitue la base de l’alimentation des ménages. Or, la production de riz n’augmente que de 1,2% par an depuis les années 80 et son rendement moyen n’a jamais dépassé le seuil de 2,1 tonnes à l’hectare. Les techniques de culture du riz restent dans une large mesure rudimentaires et peu productives. Cette stagnation des rendements, face à une croissance démographique forte (2,8%), engendre inéluctablement une malnutrition et une insécurité alimentaire grandissantes à Madagascar. Le milieu rural traditionnel est particulièrement affecté par la pauvreté et l’insécurité alimentaire (85% en dessous du seuil de pauvreté). Paradoxalement, c’est à Madagascar qu’en 1983-1984 le Père De Laulanié ingénieur agronome, fait une découverte fondamentale concernant la physiologie de riziculture intensive (SRI) qui est adopté avec succès dans de nombreux pays, entraînant des augmentations spectaculaires de rendements. Soutenu par l’aide américaine, le SRI a conquis les grands pays rizicoles (où sa dénomination rappelle son origine malgache) mais n’a pratiquement pas progressé à Madagascar. Le Système de Riziculture Intensif (SRI) a été expérimenté et suivi dans des conditions et des terroirs variés durant plus de quinze années. Le SRI recouvre un ensemble de techniques non conventionnelles : le semis à sec, la transplantation de jeunes plants de riz de moins de 20 jours à raison d’un plant par trou, un espacement minimum de 20 x 20 cm, un désherbage fréquent et le contrôle du niveau de l’eau afin d’aérer les racines pendant la

HERIMANANA Luciano 65 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole période de croissance du plant. Le SRI ne requiert pas l’utilisation d’engrais chimiques, mais recommande l’utilisation de compost. Un collectif d’ONG, regroupé dan l’association « Tefy Saina » (A.T.F) fondée par l’inventeur du SRI, s’efforce d’assurer la diffusion de la méthode par des actions de formation et la mise en œuvre de projets de développement au sein de villages-écoles pilotes. Michel Siméon reste tout de même optimiste dans la mesure où A.T.F est expérimenté à la « Vitrine de Madagascar », à Iavoloha. Le président Ravalomanana a apprécié les résultats de l’expérimentation. Il s’agit à moyen terme de diffuser la technique auprès du plus grand nombre.

Section 2 : FORCES ET FAIBLESSES (CAS DE LA VANILLE)

2.1. Les forces de la filière Par les recettes d’exportation, la filière « vanille » (gousse de vanille et extrait de vanille) est source de devises étrangères et de ce fait contribue à l’amélioration de la croissance économique de l’Etat engendrant des performances économique et financières élevées. La culture de la vanille s’est répandue dans diverses régions tropicales humides du monde. Deux pays, Madagascar et l’Indonésie, assurent cependant l’essentiel de l’approvisionnement mondial. Alors qu’au cours des années 1990, la production indonésienne était passée en tête, Madagascar a recouvré aujourd’hui sa position dominante. A Madagascar, la vanille faisait vivre 80 000 familles de planteurs dont 70 000 dans la SAVA ; 6 000 collecteurs et préparateurs ; et 30 exportateurs (dont 5 seulement exportent plus de 100 tonnes). Elle est surtout cultivée dans la région de SAVA où l’on trouve 24 500 des 30 000 hectares plantés dans l’île. D’ailleurs, nous allons résumer dans ce tableau ci-après les répartitions de la culture vanille selon les régions. Régions Superficie (en hectare) Région de SAVA Sambava 10 500 Antalaha 8 000 Vohémar 3 000 Andapa 3 000 Région de DIANA 1 500 Province de Toamasina 3 800 Autres régions 200 Source : MAEP

HERIMANANA Luciano 66 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole

2.2. Les faiblesses de la filière Malgré l’excellente qualité d’extrait de vanille de Madagascar, on ne dispose pas d’un stock suffisant pour satisfaire la demande sans cesse croissante du marché extérieur. Or, on ne peut pas travailler dans les parfums sans stock. Les opérateurs de la filière Malagasy ont pourtant du mal à résoudre ce problème. L’argent leur manque et les banques sont réticentes à leur accorder des crédits. Ainsi que les moyens de récolte, de préparation et préstockage soient non mécanisé. Récolte manuelle car seul les gousses matures doivent être enlevées de la grappe. Vente directement en marché de vanille verte pour la majorité des planteurs. Moyens de préparation et de stockage rudimentaires et non normalisés pour certains producteurs qui préparent eux-mêmes leurs récoltes.

RECOMMANDATIONS La vanille est toujours l’un des produits phares de Madagascar. Et si l’année 2003 avait été très mauvaise qui avaient touché l’île, réduisant la récolte de 50 pour cent par rapport à 2002, par contre, en 2004, Madagascar a connu une récolte record de 6 000 tonnes. Cette bonne performance continue car Madagascar a doublé ses exportations de vanille en volume pendant le premier semestre de 2005 par rapport à 2004. Les recettes ont toutefois chuté de 85 pour cent parce que le prix de la vanille est tombé de 126,3 DTS (Droit de tirage spéciaux) le kilo en 2004 à environ 22,2 DTS le kilo en 2005. Cette chute des revenus liés la vanille est d’autant plus inquiétante que les exportations agricoles constituent encore une part importante des recettes en devises. En selon la note d’information sur les exportations agricoles de la Direction des systèmes d’information et du service des études et du suivi-évaluation du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), la quantité de vanille exportée en 2005 est de l’ordre de 1 400 tonnes, ce qui représente presque le double de celle de l’année 2004. Cette hausse de la demande de vanille naturelle provient principalement de la diminution de son cours. Le prix FOB était en moyenne de 191 dollar / kg en 2004 et se stabilisait autour de 50 dollar/kg durant l’année 2005. Les principaux importateurs sont les Etats-Unis et la France. Au niveau mondial, les Etats – Unis est les premiers importateurs de vanille, mais cette demande américaine a connu une baisse notable en quantité avec une croissance annuelle de -12% entre 2000 et 2004. Les importations américaines sont estimées à 51% des importations mondiales en 2004. Madagascar fournit plus de la moitié de la demande américaine suivi de l’Indonésie. La France est le deuxième importateur mondial après les Etats-Unis, mais la demande

HERIMANANA Luciano 67 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole française a aussi connu une baisse de l’ordre de -10% par an entre 2000 et 2004. Les importations françaises sont estimées à 11% des importations mondiales de vanille naturelle, en 2004. Madagascar a fourni plus de moitié de la demande française suivi de la Papouasie Nouvelle Guinée. Le doublement de l’exportation de la vanille naturelle malgache en 2005 laisse entrevoir de bonnes perspectives pour les exportations de la prochaine campagne. Dans l’état actuel des choses, on peut s’attendre à une stabilité des cours autour de 50 dollars / kg et à une augmentation de la demande mondiale en vanille naturelle au détriment de la vanilline artificielle ainsi que les produits biotechnologiques. On peut également lire dans la note de MAEP qu’une baisse des prix ne suffit pas à relancer l’exportation de la vanille car une bonne qualité, se traduisant par un taux de vanilline supérieur ou égal à 2%, est nécessaire pour faire face à la concurrence des autres pays producteurs. D’où l’importance du suivi phrénologique pour déterminer la date de récolte de la vanille verte.

Préserver la qualité La campagne de la vanille ne fait que débuter actuellement avec une production estimative de 750 tonnes. La préservation de la qualité reste une préoccupation pour les différents acteurs de la filière. Le respect des dates avancées s’inscrit dans cette optique. La convention de traçabilité exigée par les Etats membres de l’Union européenne servira également à renforcer le respect de la qualité dans la production. Bien que la région Sava totalise environ 90% de la production nationale, d’autres régions se sont aussi mises dans la culture de l’or vert. Ainsi, les régions Analanjirofo, Diana et Sud –Est produisent désormais de la vanille. Culture d’exportation traditionnelle, la vanille est entièrement destinée au marché d’exportation. Mais la conjoncture pour ce produit s’avère morose. En ce début de campagne, le kilo de vanille verte se négocie à 3 100 Ariary (15 500FMG). Et sur la base de ce cours, un kilo de vanille vrac préparée s’achèterait à 15 500 Ariary (77 500 FMG) du fait que 5kg de vanille verte donnent 1 kg de vanille préparée. Un prix dérisoire au regard des dernières campagnes. A l’export, en effet, un kilo de vanille préparée se vendait à 500 dollars en 2003 pour descendre en 2004 à 50 dollars. Cette année, la vanille naturelle ne vaut que 25 dollars au kilo. Une chute de prix due à une surproduction sinon à l’importance des stocks des campagnes précédentes. Le marché mondial ne consomme qu’un millier de tonnes de vanille naturelle. Or la production malgache atteint les 1 600 tonnes et elle est pour les autres pays

HERIMANANA Luciano 68 Développement économique de la région SAVA à forte potentialité agricole producteurs de 1 000 tonnes. Actuellement, à Madagascar l’on dénombre 600 tonnes de vanille naturelle invendues. Quoi qu’il en soit, la vanille est une des épices les plus chères commercialisées sur les marchés mondiaux. Il s’agit d’une gousse appartenant à la famille des orchidacées. Son principe aromatique la fait utiliser comme agent de sapidité par l’industrie alimentaire et pour la fabrication des cosmétiques, de l’eau de Cologne et d’une variété de produits d’entretien. Madagascar a une longue histoire de production de la vanille et la qualité de sa variété bourbon a longtemps eu la réputation d’être la meilleure au monde. Au cours de la première moitié du 20 ème siècle, Madagascar s’est rendu maître du marché mondial de la vanille, représentant plus de 80% de la production totale. Les prix élevés des deux dernières années ont encouragé de nouvelles entrées sur le marché mais ont aussi conduit à répandre l’utilisation accrue de vanilline synthétique concurrençant la vanille naturelle. Madagascar avait surestimé son pouvoir sur le marché et a perdu rapidement une partie de son marché, récupérée notamment par l’Indonésie. Les politiques de prix et de taxation ont eu pour effet une exportation en fraude massive de la production vers d’autres pays, une réduction de la qualité du produit et une accumulation de stocks élevés d’invendus (et invendables) du produit. Et avec la libéralisation actuelle des échanges dans laquelle la loi de l’offre et de la demande joue pleinement, les observateurs avancent que le gouvernement devra éviter d’intervenir directement dans le secteur. Les élus de tous poils doivent également comprendre cette nouvelle donne. Dans le passé, l’intervention du gouvernement et l’existence d’un monopole d’achat ont conduit au déclin du secteur. Aujourd’hui, les efforts doivent être consacrés à augmenter la concurrence dans la chaîne de production des exportations et à renforcer le pouvoir de négociation des petits exploitants agricoles. Les mesures à prendre devraient comprendre : la dispense d’une meilleure information sur le marché, l’appui au préfinancement des exportations, l’établissement d’une « bourse de la vanille », l’appui continu aux organisations de producteurs et l’assistance aux producteurs de vanille de façon à éviter la situation qui a prévalu dans le passé, situation dans lequel le secteur a été dominé par un cartel.

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CONCLUSION

D’après les analyses faites ci-dessus, on peut affirmer que l’agriculture peut encore, très bien, être sauvée : puisqu’elle est la première issue pour sortir des marasme économique actuel. Certes, la majorité des économies mondiale s’intéressent beaucoup actuellement aux services, aux nouvelles technologies et les pays qui avaient le même départ que Madagascar à la fin des années 60 sont actuellement devenus des grandes exportateurs de technologies (NPI) comme les pays du sud Est asiatique vu ceux d’Amérique latine. Mais Madagascar semble se prendre, et se contente d’importer ces technologies. Jusqu’à présent, l’exportation des matières premières comme par exemple la vanille domine nos recette d’importation, malgré l’exportation des produits industriel des zones franches qui mérite d’être soutenue. C’est l’une des raisons pour la quelle l’économie régionale et nationale est encore pauvre, car à l’heure où l’on parle d’intégration régionale, de mondialisation, d’internet, …. La majorité des gens dans cette région ignorent encore le bien-fondé de toutes ces théories, car ils sont encore trop occupés à essayer de satisfaire leurs besoins essentiels (se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner,..). Il faut ainsi faire de la réduction de la pauvreté en générale, et de la pauvreté rurale et régionale en particulier l’objectif principal. Etant donné l’importance capitale de la croissance économique pour la réduction de pauvreté, le rétablissement ou l’accélération de la croissance reste le meilleur moyen de faire réduire la pauvreté. Le ciblage de la croissance sur l’agriculture, et reculées, pourrait permettre à différents groupes d’en tirer un meilleur parti. Bref, des politiques macro-économiques qui incitent à des activités de productions orientées à la fois vers le marché intérieur et vers l’exportation deviennent une nécessité.

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ANNEXES

A NNEXE I

CALENDRIER DE LA CULTURE DE LA VANILLE

Spéculation Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril V RECOLTE A PREPARATION DU SOL N REPIQUAGE I PLANTATION L FECONDATION ARTIFICIELLE L ENTRETIEN E Source : Enquête auprès des planteurs

ANNEXE II

Source : Ministère de Commerce

ANNEXE III

Source : Ministère de Commerce

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

Ouvrage - Les secteurs rizicoles à Madagascar (AHLERS, MKIMEN (W) TULURY, STRYKER (D). CIDST 1983 - RAKOTOMANANA (B), Les difficultés des secteurs agricoles Malgaches 1986 - A Petter : Finance Rurale - RANARY RAKOTOARISOA Robert : Le crédit agricole à Madagascar, 1989 - RAZAFINDRAKOTO Mireille MADIO. Quel avenier pour la vanille malgache à l’heur de la libéralisation ? Mai 1996. Rapports - Rapport du Ministère de l’Agriculture, élevage et pêche (MAEP), 1995,1997, 1999 - Rapport du Ministère de Commerce (Commerce de la vanille à Madagascar), 2003 - Rapport de l’INSTAT - Rapport de la Banque Mondiale dans la série : le développement à l’œuvre. « Faire reculer la pauvreté à Madagascar », 1996. - Rapport d’activités GES. Situation jusqu’u moi de septembre 2003. - Rapport de mission dans le cadre du projet d’appui à la relance régionale de la filière vanille. 19-23/01/03. Revue - Dans le médias de demain (DMD) - Un aperçu de l’état de campagne Malgache, année 95, 96, 2000. MADIO - Revue Fruitrop. Le marché International de la vanille, Janvier 2003. - Revue de l’Océan Indien Avril 2004 - Internet, site : Production VANIPRO

FICHE SIGNALETIQUE

Nom : HERIMANANA Prénom : Luciano Titre : LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA REGION A FORTE POTENTIALITE AGRICOLE

Directeur du mémoire : Bernard Victor RANDRIANARISOA Nombre de pages : 88 Nombre de tableaux : 30 Nombre de figure : 03 Mots clés : Division de travail, production, marché, exportation, Importation, Devise, Consommateur, Producteur, qualité de production, externalité.

RESUME GLOBAL ET SYNTHETIQUE : Malgré la situation économique pauvre à Madagascar, nous restons le 1 er exportateur de la vanille naturelle dans le monde et c’est grâce de la région SAVA qui produit plus de 90% de la vanille naturelle à Madagascar. Voici, quelque point fort de cette filière vanille : - A Madagascar, la vanille faisait vivre 80 000 familles de planteurs dont 70 000 dans la région SAVA ; 6 000 collecteurs et préparateurs ; et 30 exportateurs (dont 5 seulement exportateur de 100 tonnes). - Elle est surtout cultivée dans la région SAVA où l’on trouve 24 500 des 30 000 hectares plantés dans l’île.

Adresse de l’auteur : Bloc 107 B cité « U » Ambohipo Antananarivo Téléphone : 033 02 040 61 E-mail :