Capitalisation des acquis du projet RANO HP Juin 2013

Avant que vous vous mettiez à parcourir les pages qui suivent, il est important de vous prévenir que RANO HP était un projet multiculturel dans lequel se sont côtoyées diverses nationalités : Malagasy, Français, Américains et autres. Alors, pouvoir s’exprimer avec la langue qui lui convient était considéré comme un signe de la liberté d’expression. Nous avons gardé cet esprit dans ce docu- ment. Ainsi, certains passages sont écrits en anglais, d’autres en français, et d’autres en malagasy. Bonne lecture à vous ! i

SOMMAIRE

iv Acronymes 44 Particularités des accords

xi Remerciements 48 Recherche action pour l’amélioration de l’accessibilité à l’eau potable xii Introduction 50 Mise en place des Infrastructures xii Résumé exécutif 51 Acteurs 1 Cahier RANO HP 52 Systèmes mis en place 2 Contexte 57 Analyse et traitement de l’eau 3 Contexte illustré par le Baseline 58 Apports des bénéficiaires et d’autres 4 Projet RANO HamPivoatra (RANO HP) projets 13 Résultats de RANO HP 60 Respect de l’environnement et protection des ouvrages 14 RANO HP en tant qu’approche intégrée et complémentaire 61 Résultats 16 RANO HP en tant que partenaire WASH 63 Leçons apprises 17 Documents et outils 64 Défis et perspectives 66 Documents et Outils 19 Cahier PDIA-AEPAH 67 Cahier CLTS-Maçons Locaux 21 Description 21 Situation initiale 69 Description 23 Contenu indicatif du document 69 Situation initiale 23 Processus d’élaboration 70 Bref aperçu du CLTS 30 Résultats 71 Particularités du CLTS 31 Leçons apprises 72 Etapes clés du CLTS 32 Défis et perspectives 73 Synthèse du processus CLTS 33 Documents et outils 74 Maçons Locaux et CLTS

75 Echanges d’expériences entre les maçons 35 Cahier PPP et Construction 76 Déclenchement institutionnel auprès 37 Description : Modèle privé de gestion des Mpanjaka 37 Situation initiale 79 Revue permanente de l’approche 38 Marché rural de l’eau 80 Résultats 39 Choix du modèle Privé de gestion 85 Leçons apprises 42 Choix des gestionnaires délégués 94 Défis et perspectives 43 Professionnalisation des gestionnaires 95 Documents et outils ii

97 Cahier Promotion des 3 145 Points de vigilance sur le réseautage messages clés WASH 146 Défis et perspectives 149 Documents et Outils 99 Description 151 Cahier Collaboration avec 99 Trois messages clés WASH 100 Situation initiale dans la zone Cible les IMF 102 Processus de mise en œuvre 153 Description

109 Résultats 153 Etapes clés

110 Leçons apprises 167 Résultats 113 Défis pour l’avenir 169 Leçons apprises

114 Documents et outils 169 Clés de succès du marketing des crédits latrines 115 Cahier VSLA 173 Points de vigilance 117 Description 174 Défis et perspective 117 Bref aperçu de la situation dans la zone 175 Documents et outils d’intervention 118 Concept VSLA (VOAMAMI)

119 Principes de la « VOAMAMI » 120 Mode de fonctionnement de la VSLA 121 Processus de mise en place

124 Activités de soutien aux VSLA

125 Stratégie d’intégration avec le secteur EHA 127 Stratégie de Pérennisation 130 Système de Suivi et Evaluation

132 Résultats 135 Leçons apprises

135 Clés de l’intégration VSLA - EHA

137 VOAMAMI en tant qu’ instrument financier 140 VOAMAMI en tant qu’instrument social 142 VSLA, une approche souple et adaptable au contexte

144 Stratégie de pérennisation à risque mais porteuse

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ACRONYMES

3MCW : 3 Messages cles WASH AC : Agents Communautaires AEPG : Adduction d'Eau Potable par système Gravitaire AEPP : Adduction d'Eau Potable par système de Pompage AGR : Activités Génératrices de Revenus APD : Avant Projet Détaillé APIMF : Association Professionnelle des Institutions de Microfinance APS : Avant Projet Sommaire AT : Agents de Terrain AV : Agents Villageois BP : Branchement Prive BS : Branchement Social CAO : Comité d’Appels d’Offre CARE : Coopérative For Assistance And Relief Everywhere CCC : Communication pour le Changement de Comportement CCDW : Comite Communal Diorano Wash CLTS : Community-Led Total Sanitation CRS : Catholic Relief Services DAL : Défécation à l’Air Libre EAH : Eau, Hygiène, Assainissement ECHO : European Community Humanitarian Office EPM Enquête Périodique auprès des Ménages ESF : Environmental Screening Form FDAL : Fin de la Défécation à l’Air Libre FFL : Fampisamborana ho Fanamboarana Lavapiringa FL : Facilitateur Local FPMH : Forage équipé par Pompe à Motrice Humaine FY : Fiscal Year GPS : Global Positioning System HFF : Hetsika Fanadiovana Faobe HIP : Hygiene Improvement Project IEC : Information Education & Communication IMF : Institution de Microfinance MIS : Management Information System ML : Maçons locaux MPAGA : MPAnamboatra GAbone “Constructeur de latrine"” ODF : Open Defecation Free OS : Objectif Spécifique OSG : ONG Saint Gabriel OTIV ZL : Ombon-Tahiry Ifampisamborana Vola “ Zone Littorale” OMD Objectifs du Millénaire pour le développement iv

PCU : Project Coordination Unit

PDIA - AEPAH : Plan de Développement comportant un plan d'Investissement et d’Affaires en Adduction d'eau potable, Assainissement et Hygiène

POU : Point Of Use PP : Partie Prenante PPP : Partenariat Public Prive RANO HP : Rural Access to New Opportunities for Health and Prosperity / RANO HamPivoatra SALOHI : Strengthening Access to Livelihood Opportunities for Health and Income SIG : Système d’Information pour la Gestion SN2 : USAID/SantéNet2 TA Techniciens Accompagnateurs TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny VOla USAID : United States Aid for International Development USF : University Of South Florida VàD : Visite à Domicile VOAMAMI : Vondron'Olona An-toerana miara-MAnao tahiry sy Mifampindrambola VSL : Village Savings and Loan VSLA : Village Savings and Loan Associations WASH : Water, Sanitation and Hygiene ZDAL : Zone de Défecation à l'Air Libre

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« USAID has a long history of investments in the water, sanitation and hygiene (WASH) sector in . For more than a decade we have supported efforts that provide access to safe water supplies, increase the prac- tice of hand washing with soap and improve sanitation in rural and urban communities throughout the country. In 2009, RANO HP marked the expansion of this effort to include the construction and rehabilitation of water supply infrastructure in rural areas. RANO HP is the largest WASH project ever financed by USAID in Madagascar. It is our flagship project in the sector for which we are proud. Its innovative approaches to sustainably increasing access to safe water supply and sanitation have been recognized in Madagascar as well as internationally. ”

From the speech by Rudolph Thomas, USAID Mission Director, RANO HP Closing ceremony

“RANO HP… pour moi c’est la révolution.”

Jacky RALAIARIVONY, WASH specialist USAID

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Chers collègues,

RANO HP est un programme qui s’est parfaite- ment intégré dans la plateforme Diorano WASH. Il a pu contribuer efficacement à la mise en œuvre de la stratégie nationale Diorano WASH, à la diffusion des 3 messages-clés. Il a été très actifs dans les actions qu’il a mené en concertation avec tous les acteurs du secteur EAH Malagasy pour l’atteinte des objectifs de réduire les taux de morbidité et de mortalité à Madagascar du fait des maladies diarrhéiques. Il faut citer plus particulière- ment son apport très important dans les résultats obtenus en termes de nombre de villages FDAL par le développement de l’approche CLTS qui a été élaborée de façon harmonisée et coordonnée pour Madagascar par les projets et programmes de développement de l’accès à l’assainissement sain, dont fait partie RANO HP. RAKOTONDRAINIBE H e r i v e l o , Coordonnateur National Diorano Wash

“We in CARE are extremely proud of the results of RANO HP. Not only the project team has provided access to potable water for some of Madagascar’s most remote, vulnerable populations, but they have promoted real, concrete sustainability by building in public-private partnerships at the most local, operational level. RANO HP has great results that should be replicated at a larger scale to ensure that all of Madagascar’s people have access to safe, potable water” John Uniack Davis, Country Director CARE International in Madagascar

(D à G) John Uniack Davis, CARE Country Director, “A hard-working team dedicated to improving the Christopher Bessey, CRS Country Representative, lives of poor Malagasy through innovative WASH services.” Christopher Seremet, Technical Advisor - Water Supply and Sanitation CRS Baltimore

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Mes vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation du Projet RANO HP et surtout à l’équipe de base de Caritas Manakara. Quant à leurs réalisations, qui sont très nombreuses dans notre Région (AEPP à , et Matanga, AEPG à , PDIA ou PCD-EAH à Ivandrika, Soamanova, Matanga, Vondrozo, et Vohimasy), elles sont pal- pables, visibles et imputrescibles. (…) J’ose espérer un RANO HP II, dans un avenir proche, qui fera encore mieux que le précédent, en tirant les leçons apprises du prédécesseur. En un mot MERCI, merci à l’USAID qui nous a permis de faire de grandes réalisations dans la Région Atsimo Atsinanana, merci aux partenaires d’exécution : CRS, Caritas Madagascar, CARE International, Voahary Salama, Sandandrano et BushProof.

RAKOTO Charles, Directeur Régional de l’Eau, Secrétaire exécutif de DIORANO WASH Region Atsimo Atsinanana

“Depuis 1991, on a toujours voulu promouvoir le PPP, mais on ne savait pas de quoi on parlait. La réponse, c’est RANO HP. L’effectivité du PPP, c’est RANO HP. Le projet a fait émerger des vrais opérateurs privés qui apportent le développement jusqu’au fin fond du pays, convaincus et engagés, acceptant de faire jusqu’à 50 km à pieds … En termes d’eau, hygiène et assainissement, toutes les communes où RANO HP a travaillé ont atteint les objectifs du millénaire”.

Gerald RAZAFINJATO, Directeur de l’entreprise Sandandrano

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Indéniablement, le Projet RANO HP a été un succès. Synergie d’action, participation active de tous les intervenants, bénéficiaires et communautés, appropriation par ces dernières ont été parmi ses points forts. Certes, des points à améliorer ont été décelés et serviront de leçons pour tous ceux qui œuvrent ou œuvreront dans le domaine de l’Eau-Assainissement-Hygiène. Ici, je voudrai rendre hommage à tous ces responsables et acteurs sur terrain qui ont bravé les aléas climatiques, les difficultés relatives à l’accès et à l’insécurité. Des heures, voire des jours de marche à pied n’ont pas diminué leur volonté de servir la population des zones les plus enclavées. Voahary Salama est fière d’avoir fait partie des acteurs du changement et d’avoir contribué durant ces quelques années à l’amélioration des conditions de vie de la Population Malagasy. Au terme du Projet, je dédie à tous et à toutes ce poème de Lao Tseu :

Allez vers les gens… Vivez parmi eux… Apprenez d’eux… Aimez-les… Commencez par ce qu’ils savent… Construisez sur ce qu’ils ont; Mais des meilleurs leaders… Lorsque leur tâche est accomplie… Leur travail est fini.. Les gens remarqueront « Nous l’avons fait nous-mêmes ! ». RAZAFIMANDIMBY Andriamandranto General Manager de Voahary Salama.

« RANO HP : Echange, Innovation, Synergie, … dans la différence et la complémentarité ! » Serge RANAIVOJAONA Directeur Adjoint - BushProof Madagascar

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Nous, équipe du projet RANO HP espérons que les connaissances acquises à partir de nos expériences contribueront au développement du secteur WASH. RANO HP a fait face à plusieurs défis en appliquant les différentes approches WASH et les innovations entre autre l’intégration du concept Partenariat Public privé dans le secteur.

L’équipe est fière des résultats et est consciente également qu’il reste beaucoup à faire. Nous espérons que les leçons apprises et les innovations partagées dans ce document vont servir les présents et futurs projets WASH pour améliorer les modes d’intervention et mieux servir les plus vulnérables.

Equipe de Coordination RANO HP

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REMERCIEMENTS

RANO HP n’aurait jamais vécu si l’USAID n’en a pas eu l’idée. Merci à l’USAID pour l’avoir fait naître, l’avoir financé et l’avoir soutenu. Merci à ses concepteurs, pour avoir été les premiers à croire en cette innovation, et surtout l’avoir traduit en projet, si brillant qu’à lui seul, il suscite intérêt et dévouement.

Merci à tous ceux qui ont composé le consortium, aux organisations, ainsi qu’à chacun et à chacune des employés qui ont servi RANO HP, quel que soit son poste. Merci pour vos idées, votre ingéniosité, votre générosité. Vous n’avez pas ménagé vos efforts pour faire la différence, cela au bénéfice des plus vulnérables.

Merci aux partenaires et aux proches collaborateurs : aux Autorités communales et régionales aussi bien administratives que traditionnelles, aux Partenaires privés : entreprises constructeurs, gestionnaires, institutions de micro finance et constructeurs de latrines, aux acteurs locaux, aux membres des VSLA, à tous les membres de la communauté cible qui nous ont reçus, … ensemble nous avons œuvré, et ensemble nous avons réussi.

Merci aux partenaires du secteur WASH, les partenaires WASH de l’USAID, les membres de la plate- forme Diorano WASH, les intervenants du secteur WASH en général. Ce que vous avez partagé à l’ équipe RANO HP que ce soit en termes d’appui, de conseils, ou d’échange durant la vie du projet nous ont énormément aidé à grandir et à mieux faire notre travail. Vous êtes certainement les premiers à qui RANO HP souhaite partager ses acquis au travers le présent document.

Par ailleurs, si les savoirs et les connaissances acquis tout au long de la vie de RANO HP ont pu être capturés et restitués dans le présent document, c’est que vous vous êtes rendus disponibles pour en faire le partage. Merci pour votre générosité et votre grandeur d’esprit.

Enfin, merci à ANDRIANOME Elia, à ANDRIAMIZANA Edeny et à Rivo Pierrot RAJOSIVELO pour votre réceptivité, votre esprit d’analyse, votre imagination et votre créativité tout au long de l’élaboration de ce document de capitalisation.

Tous, nous avons appris, nous avons grandi avec RANO HP, un peu pour certains, beaucoup pour d’autres, mais en tout cas, RANO HP a été un épisode marquant pour notre vie. Que tout ce que nous y avons gagné nous renforce davantage pour parfaire nos futures interventions.

Succès, longue vie et prospérité à tous !

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INTRODUCTION

Certes, RANO HP s’est terminé, mais il est absolument inimaginable de laisser RANO HP s’en aller sans laisser le meilleur de son passage à nous tous : - les intervenants du secteur WASH, qui luttent pour un meilleur accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement de la population, notamment celle la plus vulnérable - les responsables et décideurs qui œuvrent pour que les politiques et les stratégies qui sous-tendent les interventions soient les plus pertinentes et les plus efficaces possibles - les citoyens qui plaident en faveur du respect des droits fondamentaux.

RANO HP a laissé auprès des communautés cibles, des résultats plus que probants. En effet, ce ne sont pas les 62 235 personnes qui ont accès à l’eau potable qui vont le contredire, ni les 18 212 personnes qui maintenant utilisent des latrines, ni les 241 villages qui ont été certifiés compte tenu de leur victoire sur les pratiques de la défécation à l’air libre. Certains d’entre eux ont même déclaré avoir retrouvé une dignité perdue.

Mais ce que l’on attend surtout comme legs de la part de RANO HP, ce sont les éléments de réponses aux questions ci-après :

 Qu’est-ce que RANO HP a accompli pour dégager ces résultats qui ont apporté des changements pour les cibles, les partenaires et les acteurs, voire pour l’ensemble du secteur ?

 Comment est-ce que cela a été réalisé ?

 Quelles ont été les difficultés et comment elles ont été surmontées ?

 Quels sont les points importants qu’il faut prendre en compte, retenir et valoriser pour pro- duire plus de résultats et d’impacts ?

 Quels sont les pièges à éviter ? les erreurs à ne plus commettre ?

 Qu’est ce qui pourrait-être fait autrement ? Afin de répondre à cette série de questions, l’équipe du projet, avec l’appui de l’équipede capitalisation s’est efforcée de collecter les données et les informations nécessaires auprès des personnes impliquées dans la mise en œuvre de RANO HP. Ces informations ont été traitées, analysées, et confrontées au travers des séances de partages et de discussions, puis structurées et restituées dans le présent document.

Ainsi, tout en poursuivant un objectif de partage, le présent document de capitalisation est structuré suivant les grandes thématiques traitées par le projet. Il essaie de restituer pour chacune des thématiques, les éléments essentiels du processus et des résultats ainsi que les leçons apprises et les défis à relever par les acteurs qui vont entreprendre des actions similaires.

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RESUMÉ EXÉCUTIF

Le projet RANO HamPivoatra ou « Rural Access to New Opportunities for Health and Prosperity» était un projet pluriannuel dans le secteur de l’Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) financé par l’USAID. Il avait pour but d’ « améliorer l’accès à des services en eau et d’assainissement fiables et économiquement durables pour la santé, la sécurité et la prospérité pour 125 000 ménages répartis dans cinq régions de Madagascar ».

Ses interventions ont été structurées autour de 4 objectifs stratégiques, à savoir : OS1 - L’organisation et la gouvernance du secteur eau et assainissement ainsi que la collaboration avec le secteur privé sont améliorées au niveau de la commune ; OS2 - L’accès durable à un approvisionnement amélioré en eau est élargi ; OS3 - L’accès aux services d’assainissement et d’hygiène est amélioré ; et OS4 : Le consortium élabore et met en œuvre des stratégies pour améliorer la qualité, l’impact et l’équité des interventions en matière d’eau et d’assainissement à Madagascar.

Les activités ont été conçues et développées dans le cadre de ces 4 objectifs stratégiques. L’élaboration des PDIA-AEPAH, la promotion du PPP, la collaboration avec les IMF et la mise en place des VSLA ont ensemble contribué à l’atteinte de l’objectif spécifique 1. La construction des infrastructures et les orientations sur l’environnement ont servi l’objectif spécifique 2. Toutes les activités visant la promotion de l’hygiène et de l’assainissement à savoir le CLTS, l’implication des maçons locaux, le travail des agents communautaires sur les 3 messages clés WASH ont été regroupés dans l’objectif spécifique 3. Enfin, tout ce qui est appui et collaboration avecla plateforme DIORANO WASH et les actions de recherches opérationnelles ont constitué l’objectif spécifique 4.

Ces activités/approches ont été conduites de manière intégrée tout en exploitant leurs richesses respectives. Elles ont été éprouvées sur le terrain, confrontées à divers obstacles, soutenues/ critiquées par les acteurs et les intervenants, travaillées et retravaillées jusqu’à ce qu’en ressortent des résultats et des leçons quant à leurs applications.

Ainsi, le présent document est structuré pour mettre en exergue ces activités/approches dont chacune fait l’objet d’un cahier indépendant. Une description de RANO HP débutera la présentation pour faciliter la compréhension de l’intégration des différentes parties. La structure du document est composée d’une partie introductive et de sept cahiers dont le contenu est résumé au travers des paragraphes suivants.

La partie introductive

La partie introductive regroupe les propos des différentes personnalités qui ont participé au pilo- tage et à la mise en œuvre du projet. Elle introduit entre autres le questionnement à répondre tout au long des différentes parties du document.

xiii

Cahier 1. Le projet RANO HamPivoatra

Le présent cahier donne un aperçu général du projet RANO HP. Il fournit en premier lieu les principaux éléments du contexte local et national ayant conduit à la formulation du projet, à savoir l’utilisation des rivières et d’autres sources d’approvisionnement en eau non protégées par 91% des ménages cibles, la pratique de la défection par plus de la moitié de la population, la faiblesse de l’accès aux infrastructures améliorées : de 11 à 24% pour l’eau potable et de 5 à 9% pour les latrines améliorées (situation dans la zone, EPM 2010), la prévalence des maladies diarrhéiques atteignant 23% des enfants de moins de 5 ans (Baseline), etc. Il faut noter également la priorité accordée au secteur EHA au niveau national pour l’atteinte de l’OMD.

Description

RANO HP s’est distingué par l’intégration de la notion de « service » d’EHA auprès 26 communes rurales composées de plus de 70 000 ménages avec un budget total de près de 7 million de USD. Il a été mis en œuvre pendant 4 ans par un consortium composé de 2 ONG internationales (CRS et CARE), 2 ONG nationales (Caritas et Voahary Salama avec ses 3 ONG membres) et 2 entreprises privées à savoir BushProof et Sandandrano. Par ailleurs, l’Université de Floride du Sud a pris part au projet par la conduite de la recherche opérationnelle.

Résultats globaux

RANO HP a pu mettre en place 1001 points d’eau, touchant directement plus 62 000 personnes. 418 villages ont déclarés eux-mêmes libérés de la pratique de la défécation à l’air libre. Plus de 8500 latrines ont été construites par les ménages dont 1268 avec l’appui des Maçons locaux et 67 avec les crédits octroyés par les institutions de Microfinance. 2974 membres des VSLA ont investi dans le secteur EHA et bon nombre de « cités de latrines» décrite dans le présent document ont été construites par les membres de VSLA (Village Saving and Loans Association). xiv

Approches

RANO HP a acquis ces résultats grâce notamment à ses approches intégrées, novatrices et expérimentales, reposant sur 4 piliers : (i) gouvernance, (ii) eau potable, (iii) assainissement et hygiène et (iv) capital. Ces 4 piliers sont liés par quelques thématiques complémentaires, lesquels font respectivement l’objet des cahiers suivants.

Cahier 2. PDIA-AEPAH ou Plan de Développement comportant un plan d’Investisse- ment et d’Affaires en Adduction d’Eau Potable, Assainissement et Hygiène

Pour pouvoir assumer pleinement son rôle de Maître d’Ouvrage, le texte réglementaire exige aux Communes la disposition d’un PDIA-AEPAH qui est un plan quinquennal comportant le programme d’investissement à réaliser dans la collectivité. Pour RANO HP, l’élaboration du plan constitue un préalable à toute intervention dans la mesure où ce dernier est censé traduire la priorité accordée par la commune et les ménages aux investissements dans le secteur EHA.

Description

Le processus d’élaboration prévoit 9 étapes allant de la constitution et la formation des parties prenantes à la vulgarisation du document en passant par le ciblage des villages, la collecte de données, l’étude de faisabilité technique, le renforcement de capacités sur le maîtrise d’ouvrage, la rédaction du plan et sa validation.

Résultats

Chacune des 26 Communes dispose de son PDIA-AEPAH. L’élaboration du plan a occasionné le renforcement de capacités de 721 personnes membres des parties prenantes. Des communes servent du PDIA-AEPAH comme instrument de plaidoyer auprès des partenaires susceptibles d’apporter des appuis.

Leçons apprises

L’élaboration du PDIA-AEPAH a permis de tirer quelques leçons à savoir (i) l’importance du plan pour les gestionnaires privés potentiels, (ii) la mise en place et renforcement de capacités de Comité Communal Diorano Wash (CCDW) en tant que structure relais, (iii) la dépendance notamment du système de suivi à l’appui financier du projet et (iv) la longueur presque inévitable du processus par souci d’appropriation.

Défis à relever

Les défis pour l’avenir concernent : (i) le rapprochement des Communes et les partenaires financiers, (ii) l’élaboration de la version en Malagasy du Plan, (iii) l’harmonisation du processus d’élaboration et (iv) la précision des rôles des structures relais (CCDW) par rapport à ceux du Maître d’Ouvrage et du Maître d’Ouvrage Délégué.

xv

Cahier 3. Partenariat Public-Privé (PPP) et Construction

L’intervention a été justifiée par : la faiblesse de la couverture d’approvisionnement en eau d’une source améliorée (8% dans la zone d’intervention), le disfonctionnement des infrastructures existantes (près de 80%) ainsi que l’absence de structure de gestion fonctionnelle pour la plupart des points d’eau. Par ailleurs, le choix du modèle PPP est promu par le code de l’eau et est motivé de même par le renforcement des deux secteurs (public et privé) afin d’assurer la viabilité et la pérennité du «système d’approvisionnement».

Description

A l’exception des communes d’Ikongo et de Vondrozo, l’étude et la construction des infrastructures dans les 12 communes concernées, ont été passées avec les deux entreprises partenaires du projet (Sandandrano et BushProof). Dans le cadre du PPP, les communes ont été renforcées pour conduire le processus d’appel d’offre pour la sélection des entreprises gestionnaires du «système». Chacune des communes en tant que Maître d’Ouvrage et le gestionnaire sélectionné sont par la suite liés par un contrat d’affermage sur 10 ans. Néanmoins, un contrat mixte affermage concessif sur 20 ans a été adopté pour les communes d’Ikongo et de Vondrozo, lesquelles ont bénéficié d’un investissement privé à hauteur de 60 000 USD de la part de l’entreprise SERT RANO.

Un compteur est installé au niveau de chaque point d’eau pour permettre aux villageois de payer mensuellement le «service» suivant leur consommation réelle. Ces derniers sont liés au gestionnaire par un contrat d’abonnement au branchement particulier (BP) ou au branchement social (BS). xvi

Résultats

5 entreprises gestionnaires ont été recrutées à ce stade, à savoir VARANGA, VELO, RINJA, SEROM et SERT RANO. Elles assurent la gestion de 20 systèmes d’adduction composés de 3 systèmes de forage et pompage (AEPP), 16 systèmes gravitaires (AEPG) et 1 système alimenté par pompe à motricité humaine (FPMH). Les 1001 points d’eau installés sont composés de 514 branchements particuliers pour 2819 individus, 412 branchements sociaux pour 37 844 population bénéficiaires, 15 Forages FPMH pour 1326 usagers.

Leçons apprises

Plusieurs facteurs ont contribués à la réussite du projet : (i) implication opportune des gestionnaires recrutés, (ii) utilisation des compteurs d’eau, (iii) constitution d’un compte pour le renouvellement et l’extension, (iv) implication des VSLA dans la gestion des branchements sociaux, (v) mode de gestion multi-village pour l’économie d’échelle, (vi) combinaison des branchements particuliers et sociaux et (vii) compétences des agents des partenaires.

Les points de vigilance concernent quelques éléments : (i) rentabilité du système, (ii) harmonisation de la tarification, (iii) taux élevé de fer dans la nappe phréatique et (vi) étanchéité du système de captage.

Défis à relever

Malgré la réussite du système, bon nombre de défis restent encore à relever : (i) Implication du Ministère dès la phase d’étude et après le départ du projet, (ii) expérimentation d’autres types de contrat pour la rentabilité du système, (iii) habilitation des communes, (iv) adoption de variantes de paiement adaptés aux villageois, (v) orientation de l’intervention dans les localités à forte densité de population, (vi) évaluation du degré de transparence et de la redevabilité sociale (vii) concentration des interventions afin de réduire le coût de l’investissement, (viii) optimisation de la subvention de branchement, (ix) précision des responsabilités du titulaire et des gestionnaires pendant la période de garantie, (x) implication du gestionnaire dans le contrôle des travaux dans le cadre du contrat mixte affermage-concessif, (xi) mode de gestion du système FPMH et (xii) agrémentation d’autres intervenants pour l’analyse de l’eau.

Cahier 4. CLTS et maçons locaux

Le Community Led Total Sanitation (CLTS) est une approche dont la finalité est la fin de la défécation à l’air libre (DAL). En effet, la pratique sévit gravement dans les régions cibles du projet avec une proportion atteignant jusqu’à 94% de la population cible de la région d’Atsimo Atsinanana. De plus, une importante proportion des ménages (35% dans la région d’Anosy) considère que conserver des matières fécales est un tabou.

Description

Etant une approche initiée dans d’autres pays, RANO HP a adopté le principe dans sa totalité. En revanche, le projet a introduit la collaboration avec les acteurs locaux dont les Mpanjaka (Rois) et les Maçons locaux pour stimuler la demande et améliorer la qualité de l’offre de services d’hygiène et d’assainissement.

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L’approche est conduite sur terrain par les Techniciens Accompagnateurs au travers d’une méthode de facilitation amusante et provocatrice qui vise à susciter l’embarras, la honte, et le dégout pour aboutir à un changement de comportement immédiat chez les cibles. Elle comprend quelques étapes clés dont l’élément crucial est celui du « déclenchement ». La fin de la défécation à l’air libre (FDAL), une fois vérifiée et maintenue, est célébrée au travers des cérémonies de certification.

Résultats

Sur les 418 villages qui ont déclaré eux-mêmes libérés de la pratique de la DAL, 241 ont été certifié FDAL. 78 Maçons locaux ont été formés en collaboration avec l’ONG Saint Gabriel (OSG). 3 797 ménages ont reçu les appuis et conseils des Maçons Locaux. Quelques résultats qualitatifs sont aussi enregistrés notamment la construction de latrines publiques (cités de latrines) ou de latrines privées uniques ainsi que les changements perçus sur les conditions de vie des villageois.

Leçons apprises

La mise en œuvre de l’approche CLTS a permis de dégager les éléments clés qui ont contribué à la réussite du processus : (i) partenariat et coordination de la mise en œuvre, (ii) qualité de la facilitation et du déclenchement, (iii) intensité du suivi post-déclenchement, (iv) choix de la méthode tache d’huile, (v) implication des autorités traditionnelles, (vi) efficacité et pertinence des Maçons locaux, (vii) apport des VSLA (VOAMAMI) et (viii) organisation de nettoyage collectif (HFF).

Parmi les leçons apprises sont également enregistrés quelques points de vigilance : (i) adhésion apparente de la population, (ii) peur de choquer, (iii) piège du nombre de latrines construites et (iv) timing de ciblage des Maçons Locaux.

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Défis à relever

Les défis à relever quant à la lutte contre la défécation à l’air libre concernent les actions suivantes : (i) mise en place d’un système de suivi-évaluation participatif approprié, (ii) pérennisation et mise à l’échelle des acquis et (iii) professionnalisation du métier des Maçons Locaux.

Cahier 5. Les 3 messages clés WASH

La Politique Nationale de Santé Communautaire à Madagascar dans ses orientations stratégiques, promeut la mise en œuvre d’actions de communication axées sur les 3 messages clés de WASH : lavage de mains avec du savon ou du cendre, utilisation de latrines améliorées, traitement et conservation de l’eau. La situation de la zone d’intervention du projet, notamment par rapport à la prévalence des maladies diarrhéiques, justifie effectivement cette orientation. A noter enguise d’exemple que 30% des enfants de moins de 5 ans ont été atteints de la diarrhée au cours des deux semaines précédant l’enquête Baseline de RANO HP.

Description

La stratégie de RANO HP dans la communication des messages repose principalement sur le travail de sensibilisation de proximité conduite par les Agents Communautaires (AC) auprès des ménages, notamment ceux qui ont des enfants moins de cinq ans ou une mère enceinte ou allaitante, ainsi qu’auprès des membres de VSLA. Parallèlement, des actions de sensibilisation de masse ont été conduites profitant de la disponibilité des radios locales et de la célébration des journées mondiales. En outre, certaines activités dont l’approvisionnement en Sur’eau ont été conduites en collabora- tion avec PSI. L’application effective des 3 messages clés par le ménage a été récompensée par l’acquisition d’un autocollant bleu que ce dernier peut afficher fièrement sur la porte de la maison.

Résultats

7759 ménages ont adopté les trois messages clés et 1213 d’entre eux disposent d’au moins un membre adhérent aux VSLA. Les actions de sensibilisation de proximité ont mobilisé 494 Agents Communautaires qui ont touché 19 607 ménages. 494 séances de sensibilisation ont été conduites auprès des VSLA. Enfin, 39 955 flacons de Sur’eau ont pu être vendus.

Leçons apprises

La diffusion des trois messages clés WASH auprès des cibles du projet ont permis de tirer quelques leçons sur la nécessité de: (i) parfaire la sélection et la mobilisation des Agents Communautaires, (ii) renforcer le suivi jusqu’au changement effectif des comportements du ménage, (iii) miser sur la sensibilisation des groupements de type VSLA et (iv) favoriser la collaboration entre les acteurs locaux pour rentabiliser leur métier.

Défis à relever

Pour les futures interventions, les défis à relever consiste notamment à (i) trouver la bonne stratégie de coordination entre les projets et de motivation des Agents Communautaires pour faire de ces derniers le moteur de changement de comportements et (ii) mettre à disposition des Agents Communautaires des outils de suivi simples.

xix

Cahier 6. VSLA

Les expériences de CARE International par rapport à la promotion de l’épargne et des crédits villageois par la constitution des VSLA (Village Saving and Loans Association) ont été mises à profit par RANO HP pour accroître les investissements des ménages, notamment les plus vulnérables et isolés, dans les produits et les services d’EHA. Initialement, l’approche a été considérée par des acteurs comme non adaptée, mais RANO HP a pu démontrer que : (i) les compétences et les capacités de résilience des villageois sont renforcées à travers une organisation endogène, la constitution d’association et la mobilisation de l’épargne collective et (ii) qu’au fil du temps, cette approche ont effectivement contribué à l’accroissement de l’investissement des villageois dans le secteur EHA.

Description

L’émergence des VSLA ou « VOAMAMI » suit un processus de développement institutionnel comportant 4 phases : phase préparatoire, phase intensive, phase de développement et phase de maturité. Tout en respectant des principes rigoureux en termes d’organisation, et de transaction, le mode de fonctionnement des « VOAMAMI » est conçu pour être simple, accessible, transparent et conviviale.

Les capitaux constitués augmentent progressivement par le biais de l’achat de part pendant les réunions périodiques et par les intérêts des emprunts contractés par les membres. Le fonds constitué est partagé en fin de cycle proportionnellement au nombre de part acheté. Les adhérents ont la liberté sur l’utilisation du fonds partagé. Quant à la poursuite de l’objectif d’accroissement de l’investissement dans l’EHA, des séances de sensibilisation ont été conduites par les Agents Communautaires après les réunions périodiques des « VOAMAMI ».

Enfin, pour veiller à la pérennisation, RANO HP a identifié et renforcé des Agents Villageois qui xx

interviennent à titre privé dans l’accompagnement des « VOAMAMI ». Dans le même souci, la constitution des réseaux de VSLA a été facilitée selon l’initiative des concernés.

Résultat

254 VSLA ont été mises en place par le projet. Elles sont composées de 4605 membres dont 62% sont des femmes. Les valeurs cumulées, cycles courant FY13, ont atteint 242 millions d’Ariary pour l’épargne et 115 millions pour le crédit. 2293 membres de VSLA utilisent des latrines, 1213 adoptent les 3 messages clés WASH, 286 disposent d’un branchement (Particulier ou social) d’eau potable. 22 réseaux « VOAMAMI » et 55 Agents Villageois ont été mobilisés pour assurer la pérennisation.

Leçons apprises

Les résultats acquis ont démontré que (i) la VSLA est complémentaire avec les autres approches du secteur EHA, (ii) c’est un instrument financier et social qui offre une multitude de possibilité pour la vie des ménages et de la communauté, (iii) elle est une approche souple et adaptable au contexte et (iv) la stratégie de pérennisation basée sur le réseautage et la privatisation de la fonction des Agents Villageois comporte des risques, mais elle est audacieuse et porteuse.

Défis à relever

Les défis pour les interventions futures concernent plusieurs éléments : (i) Valorisation des VOAMAMI, des Agents villageois et des réseaux mis en place par les autres intervenants pour favoriser l’accès à l’eau potable des plus vulnérables, (ii) Intégration de l’approche dans les Plans de Développement, (iii) Développement des réseaux, (iv) Perpétuation du métier de l’Agent Villageois et (v) Intégration des «VOAMAMI» dans le système financier formel via les IMF.

Cahier 7. Collaboration avec les IMF

Malgré leur accessibilité plus ou moins limité pour les villageois, les Institutions de microfinance constituent un instrument potentiel important pour pallier aux problèmes de financement des investissements des ménages. A noter lors de l’étude préalable que 89% des ménages enquêtés sont prêts à investir pour l’EHA et 71% sont intéressés par l’emprunt. Néanmoins, l’implication des IMF dans le secteur EHA constituait un grand défi dans la mesure où il a fallu croiser deux secteurs qui jusque-là sont restés presque inconnus l’un pour l’autre.

Description

L’implication de l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance (APIMF) a beaucoup facilité les démarches. OTIV ZL et TIAVO, deux institutions présentes dans la zone d’intervention ont manifesté leur intérêt à collaborer malgré le fait qu’aucune subvention ne leur est accordée comme ligne de crédit. Deux produits financiers ont été développés pour les actions pilotes : Crédit MADIO pour OTIV ZL et Crédit FFL pour TIAVO. La rencontre de l’offre et de la demande est favorisée par le bais de l’implication de l’ONG Saint Gabriel et des constructeurs de latrines (MPAGA) d’une part et au travers des campagnes de communication conduites par les partenaires techniques de RANO HP d’autre part. Des conventions de collaboration ont été établies à cet effet entre les différentes institutions.

xxi

Résultats

86 crédits ont été accordés aux ménages par les IMF : 68 par OTIV ZL et 18 par TIAVO. 67 latrines améliorées ont été construites par l’ONG Saint Gabriel et les MPAGA renforcés par le projet. Le volume total de crédit accordé et de 27 902 576 Ar.

Leçons apprises

Le succès du marketing de crédits latrines repose sur quelques points clés : (i) produits différenciés selon les besoins des ménages, (ii) prix standards, (iii) placement en milieu urbain et péri-urbain, (iv) promotion par la facilité de paiement, (v) proactivité des acteurs et (vi) partenariat pertinent et efficace. Quelques points de vigilance sont également à observer : (i) conviction de l’organisation versus des agents, (ii) délai de traitement et (iii) suivi et coordination des acteurs.

Défis à relever

Les principaux défis à relever consistent à définir les stratégies pour : (i) financer les lignes de crédit et le marketing social, (ii) développer le partenariat IMF - Fournisseurs de service d’eau potable, (iii) améliorer l’accès des villageois aux crédits, (iv) atteindre les clients spécifiques et (v) rapprocher les acteurs.

xxii

RANO HP

RANO HP Rural Access to New Opportunities

For Health and Prosperity

1

RANO HP Contexte

54,2% des ménages contre 49,7% en 2005 s’approvisionnent en eau dans les rivières et les sources non protégées, pour la cuisson. (EPM 2010)

Moins du quart de la population des 3 régions, à savoir Atsimo-Atsinanana, Atsinanana, et Analanjirofo, a accès à l’eau potable. Taux d’accès respectifs : 11,9%, 21,1% et 24,3% (EPM 2010).

Plus de 50% défèquent dans la nature faute d’infrastructures d’assainissement. (EPM 2010)

5,1% et 8,6%: ce sont les taux respectifs d’accès aux latrines améliorées de la population à Atsimo Atsinanana et à Anosy si 82,3% et 79,1% sont respectivement les cas de l’Itasy et d’Analamanga. (EPM 2010)

72%o des enfants vivants à la naissance sont décédés avant leur cinquième anniversaire à cause de la diarrhée et de la fièvre (EDS 2008-2009)

65% et 57% EAH = Priorité C’est l’objectif national en termes d’accès durable à un nationale meilleur approvisionnement Création du ministère en eau et la couverture en de l’Eau en 2008. assainissement en 2012 respectivement pour Adoption du système payant l’ensemble du pays et dans du service d’eau. les zones rurales. Invitation de la population à investir dans le secteur EAH.

Instruments nationaux PNAEPA ou Programme Vision mondiale National d’Accès à l’Eau OMD 7b - Réduire de Potable et à l’Assainissement PSNA ou Politique et Stratégie moitié la population sans Nationale pour accès à l’eau potable et à l’Assainissement l’assainissement jusqu’en 2015.

2

RANO HP

Contexte illustré par le baseline

91% des ménages utilisent des sources principales non sécurisées pour l’approvisionnement en eau à boire.

23% : c’est le taux de prévalence de la maladie diarrhéique chez les enfants de moins de 5 ans ; 14,40% des ménages sont informés de la prévention de la diarrhée.

61,10% des ménages sont prêts à dépenser moins de 10 000Ar pour la construction des latrines contre 1,20% pour une dépense plus de 50 000Ar ; 6,70% des ménages ont déjà emprunté de l'argent.

58,20% des latrines existantes ne disposent d’aucun dispositif de lavage des mains disponible et installé près des latrines.

15,10% de ménages n’ont jamais vu de latrines .

3

RANO HP Projet RANO HamPivoatra (RANO HP)

RANO HamPivoatra ou Water for Progress a œuvré pour la promotion de l’accès à l’eau potable, hygiène et assainissement. Il a été financé par USAID avec un budget total de 7 125 000 USD. Il a débuté en octobre 2009 et s’est terminé en juin 2013. Initialement, il a prévu de travailler sur 42 communes mais suite aux circonstances liées aux crises internationales, le financement a été réduit, ce qui a conduit le projet à réduire ses communes d’intervention au nombre de 26. Le public cible était constitué de 250 000 personnes. Les communes ont été choisies parmi les plus vulnérables du pays, lesquelles subissent régulièrement les catastrophes naturelles (cyclones, inondations et sécheresse). Aussi, elles ont été sélectionnées en prenant en compte de leur emplacement dans les zones tampons de forêts naturelles protégées, le manque de couverture en eau et la synergie avec les autres programmes financés par l’USAID dans la zone d’intervention (Santénet2 et SALOHI).

FENERIVE EST Antsiatsiaka Saranambana VAVATENINA Ambodimangavalo Miarinarivo

BRICKAVILLE

Lohariandava Ambohimanana Anivorano Est VATOMANDRY Ilaka Est Niarovana Caroline IKONGO Tsarasambo Ikongo AMBOASARY ATSIMO Maromiandra Tanandava MANAKARA Anteza Behara Fenomby Sampona Sud Tataho VOHIPENO Ivandrika Andemaka Vohimasy Ilakatra VONDROZO Vondrozo Vohimary Matanga Soamanova 4

RANO HP

Structure organisationnelle Consortium

Le projet RANO HP a été mis en œuvre par un consortium composé de : CRS le récipiendaire principal, CARE Madagascar, la plateforme Voahary Salama et ses trois ONG membres (SAF FJKM Moramanga, ONG Mateza Fenerive Est, et SAF FJKM Amboasary), CARITAS Madagascar et deux opérateurs privés BushProof SARL et Sandandrano SARL. L’Université de Floride du Sud (USF) a été introduit dans l’équipe dès la conception du projet pour prendre part aux activités de recherche opérationnelle.

5

RANO HP

Organisation à l’intérieur du consortium

Unité de Coordination (CRS & CARE, Antananarivo)

Atsinanana Atsimo Atsinanana Analanjirofo Vatovavy Fitovinany

Atsinanana Analanjirofo Anosy

Manakara Moramanga Fénérive Est Amboasary

6

RANO HP

Structures opérationnelles Unité de Coordination de Projet et ses attributions

Relation avec les bailleurs de fonds : Soumission des plans de travail et des rapports annuels, soumission des études environnementales par rapport aux travaux de construction, participation ou organisation des divers évènements pour le compte de l’USAID et de ses partenaires WASH, participation aux diverses initiatives de l’USAID (working group, training…)

Harmonisation des interventions : Promotion de l’unité du projet RANO HP en définissant une stratégie commune d’intervention, en mettant en place un système unique de suivi-évaluation, et en assurant les appuis selon les requêtes exprimés par les partenaires.

Echange, partage et apprentissage : Valorisation des acquis des ONG partenaires, partages et échanges d’expériences au travers des revues périodiques pour des réorientations stratégiques. Les ressources humaines ayant composé le PCU ont été composées de staff de CRS et CARE international.

7

RANO HP

CRS et CARE international

Ces deux ONG de renom ont apporté leurs expertises au niveau national et international dans le secteur en eau, hygiène et assainissement, en termes de gestion de projet d’envergure. La valorisation de cette expertise internationale s’est manifestée par l’intervention de divers spécialistes venant des sièges des deux organisations (spécialiste en IMF, spécialiste en EAH, ….). Dans une perspective de renforcement des ONG nationales et locales, les deux organisations ont opté de ne pas intervenir directement sur le terrain mais de travailler en partenariat avec des organisations déjà existantes sur place.

Equipes d’appui au niveau des sièges des organismes par- tenaires

Les équipes au niveau des sièges des organismes partenaires ont fonctionné de manière autonome et indépendante vis-à-vis du PCU. Ils ont eu leur propre plan de travail en synergie avec celui du PCU et ceux des ONG à la base et leurs propres budgets. Ils ont pris part à l’élaboration des plans de travail de RANO HP, aux revues et aux évaluations. Ils ont également apporté leurs contributions respectives dans l’analyse et compilation des rapports périodiques venant de l’équipe technique. Leurs principales attributions consistaient à superviser les équipes à la base et leur fournir des appuis à la fois technique, organisationnel, administratif et financier.

8 8

RANO HP

Partenaires de mise en œuvre sur le terrain

Caritas National Madagascar, reconnu par son VOAHARY SALAMA associe une dizaine d’ONG expertise technique dans le secteur de l’eau et de nationales œuvrant dans les secteurs de la l’assainissement depuis les années 80, est déjà un Population, Santé et Environnement (PSE) y compris partenaire de mise en œuvre de WaterAid et UNICEF le secteur WASH, reconnu par leur fort ancrage dans dans plusieurs zones rurales de Madagascar. la zone d’intervention du projet.

Il dispose de techniciens ayant les compétences Cet ancrage se manifeste par une connaissance requises pour mettre en œuvre RANO HP. approfondie de la zone, avec de la notoriété et expertise incontournable en termes de mobilisation communautaire et de socio-organisation.

A la différence de CARITAS de base Manakara qui a été hiérarchiquement rattaché à CARITAS National à Antananarivo, les ONG de Voahary Salama ont agi en totale autonomie dans la gestion de leurs organisations. C’est surtout par rapport à leurs engagements techniques relatifs aux stratégies et objectifs du projet qu’ils ont été redevables vis-à-vis du siège. Les structures à la base ont contribué à part entière dans la conduite du projet RANO HP. Elles ont activement participé à l’élaboration des plans d’action du projet à partir desquels elles ont tiré les leurs. Chacune des unité s de base avait ses forces particulières qui ont fortement contribué à la richesse de RANO HP. Chacune d’elle a su s’adapter à la culture de sa zone et en ressortir les points d’ancrage pour que RANO HP soit bien intégré et approprié par tous les acteurs et les membres de la communauté.

99

RANO HP

Partenaires techniques

Les partenaires techniques, notamment, BushProof Madagascar et Sandandrano, ont apporté, dans l’ensemble de leurs interventions, des technologies novatrices utilisant des ressources locales de proximité et respectant l’environnement. Ils ont réalisé les études de faisabilité, les APS et les APD. Ils ont réalisé les travaux de construction au niveau de 10 sur 12 sites bénéficiant de système d’adduction d’eau potable. En plus, ils ont contribué dans la définition des modalités du PPP et le renforcement de capacités des gestionnaires en termes de gestion des infrastructures, d’analyse et de traitement de l’eau.

BushProof Madagascar, SARL est une entreprise sociale Sandandrano SARL est une société privée primée d’envergure internationale. malgache spécialisée dans la construction et la Elle est réputée par l’apport de solutions technologiques gestion d’infrastructures rurales d’eau et et modèles d’affaires correspondantes qui visent à amé- d’assainissement. liorer la santé et le bien-être des personnes vivant dans A travers le PPP, elle est typiquement connue par son les pays à faible revenu. intervention basée sur l’investissement de fonds BushProof a été l’un des premiers initiateurs du forage privés dans des zones non desservies. L’objectif est de et de l’installation des pompes à motricité humaine, à couvrir les besoins non satisfaits des communautés à savoir la pompe Canzee, à Madagascar. la base et responsabiliser les entités concernées par rapport à la gestion, la rentabilisation et l’entretien des infrastructures installées.

Les partenaires techniques, au même titre que les partenaires de mise en œuvre ont été impliqués, chacun dans leur domaine, dans le pilotage du projet RANO HP. L’unique différence réside dans le fait que les interventions des partenaires techniques pour les études et les constructions ont fait l’objet d’un contrat au cas par cas.

10

RANO HP

Université de Floride du Sud.

L’université de Floride du Sud a pris part à la mise en œuvre du projet par le biais de son Département de Génie civil et du Génie de l'environnement. Des étudiants chercheurs poursuivant des cursus doctoral (Ph.D) et de Master International (Msc) ont conduit des recherches par rapport à un éventail de sujets liés aux systèmes d’auto-approvisionnement en eau notamment dans la ville de Tamatave, puis dans le sud de Madagascar. Bien que les recherches aient touché la plupart du système d’auto-approvisionnement et de traitement existant dans la côte Est, Sud-Est et dans le Sud de la Grande Île (les différents types de pompe manuelle, de filtre, d’impluvium…), la pompe manuelle (Pompe Tany), dont l’utilisation est largement répandue dans la côte Est de l’île, ainsi que le filtre Tulipe commercialisé par Bushproof, l’un des partenaires du projet ont fait l’objet de l’intention particulière des chercheurs. Les résultats de leur recherche constituent une partie de la contribution de RANO HP dans le renforcement des connaissances techniques sur le secteur de l’EHA (cf. Rapport de la recherche).

11

RANO

HP

AEPAH AEPAH

-

Les Les commu-

Les Les résultats

La plateforme

Le consortium

Les PDIA

4.3: 4.3: Les membres

à Madagascar. à

OBJECTIF STRATÉGIQUE IV STRATÉGIQUE OBJECTIF

Elaborer et mettre en œuvre des des œuvre en mettre et Elaborer

en matière d’eau et assainissement assainissement et d’eau matière en

stratégies pour améliorer la qualité, qualité, la améliorer pour stratégies

l’impact et l’équité des interventions interventions des et l’équité l’impact

Résultats Résultats intermédiaires 4.1: nautés et les mettenten œuvredes stratégies membres améliorant du consortium l’équité de genre projet. dans les activités du Résultats attendus4.1.1 : conçus et les d'assainissement infrastructures construites ont d'eau genre. l’aspect considération pris et en Résultats intermédiaires 4.2: des recherches opérationnelleset les ensei- gnements tiréssont publiéset intégrés dans cours. en programmation la Résultats attendus4.2.1 : met en œuvre un calendrier d’apprentissage basé sur le M&E, les enseignements tiréset opérationnelles. recherches des résultats les Résultats intermédiaires du Consortiummembres l'amélioration de contribuent la politique à nationale de assainissement. et l'eau Résultats attendus 4.3.1 : DIORANO WASH nationale et régionale est renforcée.

Les Les services

Les Les ménages

: Les ménages

Les populations

:

Des installations

OBJECTIF STRATÉGIQUE III STRATÉGIQUE OBJECTIF

Améliorer l'accès aux services services aux l'accès Améliorer

d'assainissement et d'hygiène. d'hygiène. et d'assainissement

Résultats intermédiaires 3.1 adoptent des comportements améliorés matière en d’assainissement, d’hygiène l’eau de stockage et de Résultats attendus3.1.1 : deslatrines. utilisent Résultats attendus3.1.2 pratiquentle lavage desmains àdes moments l'eau. sûrde le stockage et critiques Résultats intermédiaires 3.2: améliorés. publics sont d'assainissement Résultats attendus3.2.1 : sanitaires publiques toilettes) construites. sont douches, (stands buanderie,

prospérité. prospérité.

L'accès des

Les Les communau-

Les associations

La La demande de

Les Les entreprises du

qualité

OBJECTIF STRATÉGIQUE II STRATÉGIQUE OBJECTIF

accès à des services d’eau et d’assainissement fiables et fiables d’assainissement et d’eau services des à accès

économiquement durables pour la sante, la sécurité et la et sécurité la sante, la pour durables économiquement

BUT : Les communautés rurales à Madagascar ont un large unlarge ont Madagascar à rurales communautés Les : BUT

Améliorer l'accès durable à l'eau de de l'eau à durable l'accès Améliorer

Résultats intermédiaires 2.1: ménages à une source traitement de sont améliorés. l'utilisation d’eau améliorée et Résultats attendus2.1.1 : secteur privé construisent ou réhabilitent des end’approvisionnement eau. systèmes Résultats attendus2.1.2 : technologies sur le traitement des eaux POU stimulée. est Résultats intermédiaires 2.2: tés locales participentà la gestion des bassins versants et les réseaux d'eau. publics d'adduction Résultats attendus2.2.1 : locales participent à protectionla bassins des versants et des systèmes d'adductionpotable. d'eau

Les Les secteurs

Des Des petites

Des Des groupes

Des Des stratégies

L'organisation et

Des plans relatifsà

Des Des mécanismes de

AEPAH) sont développés. AEPAH)sont

-

niveau des des communes. niveau

OBJECTIF STRATÉGIQUE I STRATÉGIQUE OBJECTIF

assainissement ainsi que la la que ainsi assainissement

Améliorer l’organisation et la la et l’organisation Améliorer

gouvernance du secteur eau et eau secteur du gouvernance

collaboration avec le secteur privé au au privé le secteur avec collaboration

Résultats Résultats intermédiaires 1.1: la gouvernance du secteur l'assainissement et de de la collaboration l'eau avec le et secteur de privé au niveau de la commune améliorées. sont Résultats attendus1.1.1 : l’eau et l’assainissement (PDIA commune au niveau de la Résultats intermédiaires 1.2: privés et pour produitslesinvestissements et services les les ménages et d’assainissement. d’eau ont accru leurs Résultats attendus1.2.1 : financement permettant d’accéder au crédit aux relatif place. WASH mis sont en services aux produits ménages et Résultats attendus d’Epargne et de Crédit Villageois (VSL) sont mis 1.2.2: renforcés. place et en Résultats attendus entreprises fournissant des services 1.2.3: connexes de l'eau et l'assainissement sont implantées à communes cibles. des proximité Résultats attendus1.2.4 novatrices pour subventionnerl’approvisionne- : ment en eau développées. sont vulnérables pour les groupes les plus Logiqued’intervention

12

RANO Résultats de RANO HP HP

Communes ayant un PDIA-AEPAH 26 Villages déclenchés 744 Comités d’Appel d’Offre mis en place 12 Villages déclarés ODF 418

Comités Communaux Diorano WASH mis en place 26 Villages certifiés ODF 241

Gestionnaires privés 5 Latrines construites 8 589

Thématiques de recherche Ménages utilisant des latrines 18 212 3

Systèmes d'adduction d'eau potable mis en place 20 Agents Communautaires formés et équipés 445 Communes touchées 12 Ménages ayant adopté les trois messages clés WASH 2 472 Fokontany couverts 25 Ménages adoptant le lavage de mains avec du savon ou cendre 3 780 Villages couverts 66 Ménages utilisant des latrines améliorées 2 472 Personnes ayant accès à l’eau potable 62 325 Ménages traitant l'eau avant son utilisation 5 715 Points d’eau construits 1001

Maçons locaux mis en place 78 IMF partenaires 2 86 Ménages appuyés par les maçons 3 797 Crédits accordés par les IMF Latrines construites par le biais des maçons locaux 1 268 Latrines construites avec les crédits 67 Dalles Sanplat vendues 484 Volume de crédit (Ar) 27 902 576

VSLA mis en place 254 Membres 4 605 Pourcentage des femmes 61,85% Valeur des épargnes des cycles en cours (Ar) 242 880 366 Valeur des crédits cumulés des cycles en cours (Ar) 115 026 940

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RANO HP RANO HP en tant qu’approche intégrée et complémentaire

RANO HP ambitionnait d’offrir une gamme complète de services pour les communautés cibles. La complémentarité entre les différentes activités et les différentes approches, permet de créer un effet de synergie. En effet, le projet propose au secteur un modèle d’interventions intégrées pour viser un large accès de la population à des services d’eau et d’assainissement fiables et durables. Quatre piliers d’intervention :

 Gouvernance : renforcement de capacités locales sur les cadres réglementaires et techniques régissant le secteur, en particulier la planification (PDIA-AEPAH) relative à l’investissement dans le secteur EHA, et la promotion du Partenariat Public-Privé pour la professionnalisation des services d’eau et d’assainissement.  Assainissement et hygiène : génération de demandes à travers le CLTS, promotion des trois messages clés WASH, offre de services par le biais des maçons locaux sur la construction de latrines et des IMF pour la création des produits latrines.  Eau potable : construction des infrastructures d’adduction d’eau potable, accompagnement des acteurs dans la mise en place et l’opérationnalisation.  Capital : promotion de la culture d’épargne et de crédit dans les zones rurales à travers l’approche VLSA, collaboration avec les IMF pour le financement de l’acquisition des produits latrines.

14

RANO RANO HP HP

Intégration des approches

Sur la base des quatre piliers cités précédemment la stimulation de la demande et l’amélioration de l’offre de service en EHA constituent la toile de fond qui sous-tend les stratégies d’intervention de RANO HP. Ces stratégies comprennent plusieurs approches : PDIA-AEPAH, PPP-Construction, CLTS- Maçons Locaux, Trois messages clés WASH, VSLA (Voamami) et IMF. Ces composantes sont interdépendantes et complémentaires. Le PDIA-AEPHAH venait en amont de toutes les interventions. A part son rôle comme outil de Management, son principe d’élaboration requiert la participation, la redevabilité et la transparence. Il intègre en effet le concept de gouvernance et la promotion de la demande. Sa mise en œuvre requiert tous les restes des actions (thématiques ou approches) présentées dans le schéma d’intégration lesquelles sont de même interdépendantes : PPP-Construction pour l’amélioration de l’offre de service en infrastructure d’adduction d’eau potable, CLTS-Maçons locaux, 3 messages clés surtout pour la génération des demandes relatives à l’Hygiène-Assainissement mais aussi les services y afférents ; et enfin, VLSA et IMF pour le financement et la réalisation des investissements des ménages en EHA. Par ailleurs, la recherche action a fourni au secteur des connaissances techniques par rapport aux technologies proposées et des éléments stratégiques permettant d’améliorer les modes d’intervention pour plus d’efficacité.

15

RANO HP RANO HP en tant que partenaire WASH

En tant qu’institution intervenant dans le secteur, RANO HP s’est intégré dans la plateforme DIORANO WASH. Il a participé activement à l’organisation des divers évènements qui ont marqué la vie du secteur durant son existence. Il a contribué aux diverses sessions de travail pour l’élaboration des stratégies d’actions (comité de travail sur la microfinance, comité de travail sur l’approvisionnement en pièces détachées des infrastructures d’adduction d’eau, …)

De même, RANO HP a été actif en tant qu’intervenant WASH de l’USAID. Au même titre, ila organisé et assisté aux divers évènements : journées mondiales de l’eau (22 mars), journée mondiale de latrine (19 novembre), journée mondiale de lavage de mains avec du savon (15 octobre).

RANO HP a aussi contribué à diverses sessions de partage pour le secteur EHA entre autres VSLA/ WASH avec WASH+ et le Fonds d’Appui à l’Assainissement, harmonisation des outils CLTS à Madagascar, partage du concept PPP à Madagascar lors de l’« International Rural Water Supply Network Forum, Kampala, Uganda, 2011 ».

16

RANO HP

Documents et outils

 Rapport annuel FY12

 Brochures des ateliers de capitalisation

 Manuel de suivi évaluation RANO HP

 Publication sur RANO HP

17

RANO HP

18

PDIAPDIA

PDIA - AEPAH

Plan de Adduction d’ Développement Eau comportant un plan d’ Potable, Investissement et d’ Assainissement et

Affaires en Hygiène

19 19

PDIA

PDIA-AEPAH, c’est quoi ? Baptisé « PDIA-AEPAH » ou Plan de Développement comportant un plan d’Investissement et d’Affaires en Adduction d’Eau Potable, Assainissement et Hygiène ou encore PCD-EAH, ce plan, tel que son nom l’indique est un document qui comporte le programme d’investissement à réaliser dans la commune ainsi que son mode de financement pendant une période de 5 ans afin de développer le service public de l’eau.

PDIA-AEPAH, pourquoi ? L’article 26 du décret d‘application 2003 /193 du Code de l’Eau portant fonctionnement et organisation du service public de l’eau potable et de l’assainissement des eaux usées domestiques stipule la nécessité « d’avoir un plan de développement du Service Public de l’Eau comportant le programme d’investissement à réaliser sur cinq ans au moins, ainsi que son mode de financement». Le fait d’avoir établi ce plan répond donc aux exigences du code de l’eau pour une commune rurale afin de pouvoir assumer pleinement le rôle de maître d’ouvrage.

Apport de RANO HP RANO HP et ses partenaires ont pris l’initiative de faciliter le développement du PDIA-AEPAH des 26 Communes d’intervention par le biais de renforcement de capacités des Parties prenantes composées des acteurs et entités existants au niveau de la commune.

20

PDIA

DESCRIPTION Situation initiale

Secteur EAH parmi les Utilisation de latrines Sources d’eau utilisées par priorités des  34% : ménages les ménages communes utilisent des latrines  30% : pompes communautaires ;  69% disposent d’un PCD à (publiques, privées ou  27% : sources naturelles ou jour ; partagées) ; fleuves (plus fréquent à Anosy et  7% mettent le secteur EAH  15% : ménages jettent les dans le Vatovavy Fitovinany) ; en première priorité ; excréments des  21% : puits communautaires ;  28% prennent en compte le enfants dans les latrines.  13% : pompes individuelles ; secteur dans le budget  9% : puits individuels. mais moins de 1% du bud- get y est affecté.

21 2121

PDIA

Objectifs du projet Utilité du PDIA-AEPAH

Mise en place d’un PDIA-AEPAH Le document permet aux au niveau de chaque commune ; communes d’exercer leur rôle de Maître d’ouvrage et de Mise en œuvre d’au moins une rechercher des financements. des actions planifiées et priorisées mentionnées dans les Il facilite l’obtention d’appuis PDIA-AEPAH afin d’augmenter le techniques et financiers à la mise taux d’accès à l’eau potable, à en œuvre des priorités en EAH, la l’assainissement et à l’hygiène reconnaissance du rôle et de la dans les villages. place de la commune en termes de développement.

22

PDIA

Contenu indicatif du document

 Introduction (contexte, raisons d’être du PDIA-AEPAH, état des lieux AEPAH) ;  Informations générales sur la commune et les fokontany : démographie, infrastructures, état initial en assainissement ;  Diagnostic et analyse des problèmes par village / fokontany sur le secteur EAH ;  Solutions proposées par sous-secteur par village / fokontany avec budget ;  Priorisation, planification locale et budgétisation pour les 5 années à venir ;  Plan de gestion et maintenance des infrastructures ;  Plan d’investissement et recouvrement des coûts ;  Plan de suivi et d’évaluation.

Processus d’élaboration

9 Vulgarisation du document

8 Validation du document par les parties prenantes

Le processus d’élaboration de 7 Rédaction du document PDIA - AEPAH PDIA-AEPAH requiert une période plus ou 6 moins longue (Plus Formation des parties prenantes en maitrise d'ouvrage d’une année). 5 Etude de faisabilité technique : Elaboration d'APS

4 Collecte et analyse de données

3 Identification et ciblage des villages /fokontany

2 Formation des parties prenantes sur des sujets multiples liés à l'EAH

1 Constitution des parties prenantes

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PDIA

1 Constitution des Parties prenantes

Les membres du comité se Les Parties prenantes WASH sont composées par les cooptent par rapport à la représentants des acteurs et intervenants, choisis par mission mais … cooptation au niveau de la commune. L’effectif des Etre membre de ce comité membres de ce comité varie d’une commune à l’autre mais requiert un réel engagement mais aussi de il se situe entre 20 et 30 personnes, hommes et femmes, compétences particulières nombre jugé optimum pour un travail de planification et de réflexion. Composition des parties prenantes WASH :

 Maire de la Commune ou Adjoint au Maire ;  Conseillers Communaux ;  Chefs Fokontany ;  Représentants Association ou ONG locale ;  Représentant confessionnel ;  Représentant CSB ;  Chef ZAP ;  Leaders traditionnels ;  Représentants de la population ;  Autres : gestionnaire délégué, services ; techniques …

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PDIA

Rôles des Parties prenantes WASH :

 Elaborer le PDIA-AEPAH en utilisant une approche participative ; Afin de mieux assumer les rôles  Appuyer les communes pour assurer son rôle de Maitre assignés au comité, certaines d’ouvrage et la mise en œuvre du PDIA-AEPAH ; communes ont décidé de procéder à la formalisation du  Suivre la mise en application du Code de l’Eau au comité à travers un arrêté niveau de la Commune ; communal alors que d’autres ont  Considérer les aspects « Genre » dans la mise en œuvre préféré le libre statut. du PDIA-AEPAH ;  Évaluer les réalisations du PDIA-AEPAH chaque année ;  Mettre à jour le PDIA-AEPAH après cinq ans ;  Assurer le rapportage sur les avancements du PDIA- AEPAH par rapport aux autorités à différents niveaux.

Formation des parties prenantes 2 sur des sujets multiples liés à l'EAH : Code de l’Eau, etc.

Les partenaires de mise en œuvre ont reçu dans un premier temps une formation des formateurs ; puis ils ont assuré en cascade la formation du comité afin que ce dernier puisse accomplir sa mission. De manière globale, les besoins de capacité identifiés au niveau de ce comité ont concerné les principaux aspects suivants : La tenue des sessions a été  Application du Code de l’Eau et ses décrets d’application ; intercalée de 2 semaines au minimum.  Elaboration et mise en œuvre d’un plan de développement relatif au secteur AEPAH ;  Maîtrise d’ouvrage relatif au secteur AEPAH ;  Amélioration de l’hygiène et de l’assainissement ;  Suivi-évaluation des activités et développement d’un Système d’Information.

25 2525

PDIA

Dans cette première étape de formation, l’objectif consiste à amener les concernés à disposer les capacités pour :

 Analyser les enjeux et les opportunités en AEPAH au Il est attendu de la formation niveau national et local (région et commune) ; que les communes appuyées  Définir une vision commune et les objectifs puissent assurer communs appropriés au contexte local ; convenablement la gouvernance du secteur EAH et  Exercer leurs rôles et responsabilités en tant que parties aussi mieux assumer leurs rôles prenantes en AEPAH ; de maître d’ouvrage.  Planifier des actions d’investissement adéquat en AEPAH;  Appliquer dans l’exercice de leurs fonctions les termes techniques, les principaux articles relatifs à l’eau et l’assainissement du Code de l’Eau ;  Appliquer les règles et pratiques de protection de l’environnement dans le secteur adduction d’eau potable – assainissement – hygiène ;  Appliquer les techniques d’élaboration du Plan de Développement comportant le Plan d’Investissement et Affaire en AEPAH.

Identification et ciblage des 3 villages /fokontany

Un village disposant d’au moins 150 Les membres du comité ainsi formés sont chargés d’identifier habitants a droit à tous les villages qui sont jugés prioritaires pour la construction un (01) point d’eau. des systèmes d’adduction d’eau potable dans les cinq prochaines années. Ces villages sont choisis à partir d’un certain nombre de critères dont le plus important pour être éligible étant le nombre minimal d’habitants (150 habitants) au niveau de chaque fokontany constituant la commune.

N.B : Si un village ne satisfait pas ce critère d’éligibilité, s’il a une population en-dessous de 150 habitants, il n’est pas retenu pour la suite du processus.

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PDIA

4 Collecte et analyse de données

Après avoir identifié les villages, les membres des parties prenantes ou du comité sont appelés à conduire la collecte des données et remplissage des informations essentielles auprès de chaque village éligible en utilisant quelques outils Le comité attribue un score par PHAST. village à partir des données collectées afin de voir les priorités. Cette étape consiste à collecter des données et des informations essentielles qui sont prises en considération dans la suite de la démarche du ciblage des villages, à savoir :

 Groupes vulnérables ;  Existence des infrastructures en eau fonctionnelles ;  Distance du chef-lieu du village par rapport à la source utilisée actuelle ;  Existence des infrastructures d’assainissement ;  Eloignement du village par rapport au chef-lieu de la Commune ;  Nature de la source d’eau utilisée.

Au niveau du village même, les données ainsi collectées sont validées avec les partenaires afin d’éviter la manipulation ou la longue discussion au moment du choix des villages prioritaires. Au terme de la phase de collecte, une séance est tenue par le comité afin de sélectionner les premiers villages qui vont recevoir les appuis du projet. Pour ce faire, à partir de la base de données, un score est attribué à chaque village suivant une grille de notation.

Etudes de faisabilité technique 5 Elaboration d'APS

Les 12 premiers villages ayant obtenu les meilleurs scores vont bénéficier de la mise en œuvre d’étude d’avant-projet L’APS permet au Maître sommaire (APS) réalisée par les Partenaires d’ouvrage et les parties Techniques Sandandrano et BushProof, en conformité avec prenantes d’identifier les options techniques d’approvisionnement des termes de référence consignés par le projet. C’est avant la appropriées pour les villages construction proprement dite que les études d’avant-projet priorisés. détaillé (APD) sont réalisées.

27 27

PDIA

Dans le cadre du projet, 3 systèmes sont possibles :

 Un système gravitaire AEPG : une réhabilitation du système existant ou une nouvelle construction L’APS comprend les d’infrastructures ; options techniques et scenarii  Un système par pompage lié à un forage ; possibles, devis estimatif  Un forage équipé par pompe à motricité humaine correspondant aux options, étude environnementale des (FPMH). sites proposés.

Formation des parties prenantes 6 en maitrise d'ouvrage

Pour permettre aux parties prenantes WASH d’appuyer la Commune, elles ont bénéficié d’une formation sur les principes clés relatifs à la maitrise d’ouvrage : Rôles et responsabilités des acteurs, gestion des infrastructures, Passation de marché, PPP, plan d’investissement, suivi et évaluation, etc.

7 Rédaction du document

Le plan est basé sur la Durant cette étape, les partenaires de mise en œuvre priorisation et la planification procèdent à la rédaction du document, laquelle a pris environ 6 des actions. Mais, la mois compte tenu des autres activités. budgétisation est basée sur les résultats des études techniques.

8 Validation par les parties prenantes

C’est une occasion pour l’ensemble des parties prenantes WASH d’émettre des propositions d’amélioration au document de PDIA-AEPAH rédigé. Un PV de validation est dressé à la fin de la séance.

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PDIA

9 Vulgarisation du document

Le projet RANO HP a prévu une activité d’appui à la diffusion Après sa validation, le plan doit des PDIA-AEPAH établis pour les communes non retenues être rendu au public parmi les bénéficiaires d’infrastructures communautaires (au notamment auprès des partenaires susceptibles d’ap- nombre de 14). Cette activité allait permettre à ces communes puyer sa mise en œuvre. de mener des actions de plaidoyer afin de trouver des partenaires techniques et financiers pour appuyer la concrétisation de leurs plans d’investissement.

Stratégie de retrait

RANO HP a facilité la mise en place du Comité Communal Diorano WASH en vue de la pérennisation des acquis visant un meilleur accès des villageois aux services liés à l’EAH. Tel que défini dans le Code de l’Eau n°98-029 en date du 20 janvier 1999, le comité a pour rôle et attributions :

 Harmonisation des approches ;  Promotion de la concertation et le dialogue entre tous les intervenants ;  Plaidoyer ;  Mobilisation et conscientisation en EAH ;  Information, éducation, communication en EAH ;  Coordination et suivi ;  Développement des capacités.

29 29

PDIA

RÉSULTATS

Principaux résultats

 26 PDIA-AEPAH élaborés ;  12 communes choisies pour être bénéficiaires d’infrastructures d’eau.

Résultats intermédiaires

 721 personnes membres des parties prenantes pour les 26 communes sont formées et sont capables d’appliquer les mesures nécessaires autour de la mise en œuvre du processus d’élaboration du PDIA- AEPAH ;  Autorités communales conscientes des responsabilités et capables d’assurer le rôle de maître d’ouvrage ;  Augmentation de la crédibilité des parties prenantes due aux formations.

Autres résultats palpables

 Les communes disposant des PDIA-AEPAH ont déjà commencé la recherche de financement pour les installations. La vulgarisation du plan pour le cas de Matanga a permis à la commune de décrocher un financement.  Le comité de la Commune Rurale de Niarovana Caroline dans le District de Vatomandry, a instauré des règlements intérieurs sur l’utilisation des points d’eau communautaires (pour un service payant, selon l’article 54 du Code de l’Eau) et ont mis en place des organisations pour la clôture et l’entretien.  Les parties prenantes s’approprient de plus en plus des activités du fait que le PDIA-AEPAH répond aux besoins de la commune en EAH. Certains ont promis de faire donation de terrain pour la station de pompage.

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PDIA

LEÇONS APPRISES

 L’intégration/l’existence du plan d’investissement et d’affaires dans le PDIA-AEPAH est pertinente et jugée très importante par les partenaires privés du Projet dans la mesure où il est quasiment impossible d’impliquer le secteur privé dans le partenariat avec les Communes, notamment en milieu rural sans penser à la rentabilité du système, voire au retour d’investissement.

 Le CCDW mis en place constitue l’un des éléments clés de la stratégie de pérennisation du projet. Il est en quelques sortes la « structure relai » du projet RANO HP au niveau de chaque Commune. Les futures interventions dans le domaine d’EAH gagneront donc à considérer l’existence de ces structures. Compte tenu de leur importance, cette « structure relai » devrait être mise en place bien avant (au moins une année) la fin des interventions du projet au niveau des Communes.

Le mécanisme de suivi et évaluation de la a

mise en œuvre des PDIA- AEPAH au niveau ssainissement

des communes n’a pas été bien mis en place. En effet, il a été constaté que les membres de la Partie Prenante n’avaient pas encore pu assurer leurs rôles et leurs responsabilités qui leur ont été attribués sans l’appui financier du projet.

 Le processus d’élaboration du PDIA-AEPAH développement est participatif, mais assez long par rapport à

la durée de vie du projet. Certaines plan Communes ont pris 12 mois pour son élaboration. En particulier, le délai entre les affaires Module 3 et 4 (entre le Processus PCD-EAH d’élaboration du PDIA-AEPAH et celui de la mise en œuvre de la maitrise d’ouvrage et gestion des infrastructures en AEPAH) est jugé très long à tel point que les participants h

assainissement ygiène risquent de perdre les acquis des sessions eau potable précédentes à l’entame du module 4. Le

Pdia nombre de modules et la séquence de formation devraient en effet être revus.

Néanmoins, il est important de tenir en -

aepah compte le fait que la longueur du processus a permis aux Communes de s’en approprier davantage.

31 31

PDIA

DÉFIS ET PERSPECTIVES

 L’un des principaux défis consiste à donner des éléments de réponse à la question : comment va t- on mettre en relation les Communes avec les Partenaires financiers? En effet, l’atelier de vulgarisation prévu pour les 26 PDIA-AEPAH des communes de RANO HP n’a pas pu avoir lieu compte tenu du raccourcissement en cours d’exécution de la durée du projet.

 L’existence au niveau de chaque commune d’un PDIA-AEPAH synthétique en malagasy est indispensable pour les autorités locales pour une meilleure appropriation des responsables communaux. Pour chacune des 14 communes bénéficiaires du Projet dont la construction des infrastructures n’a pas été financée, le RANO HP a initié l’élaboration d’un PDIA-AEPAH synthétique en version malagasy.

 Plusieurs projets et organisations facilitent l’élaboration du PDIA-AEPAH et des échanges ont eu lieu entre les acteurs. Néanmoins, la standardisation/ l’harmonisation du processus au niveau national (Contenu, Outil…) demeure un défi pour le secteur.

 En tant que structure relai, le CCDW joue un rôle dans la mise en œuvre de PDIA. Toutefois, ses rôles et responsabilités devraient être délimités pour assurer la complémentarité avec ceux du Maître d’ouvrage et du Maître d’ouvrage délégué (le Ministère de l’Eau).

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PDIA

DOCUMENTS ET OUTILS

Documents

 Stratégie relative à la Construction, la Gestion et à la Pérennisation des Infrastructures en Eau du Projet « RANO HamPivoatra » ;

 Code de l’Eau et décrets d’application ;

 Curricula de formation portant sur des sujets multiples en adduction d’Eau potable, Assainissement et Hygiène en vue de l’élaboration du plan de développement, comportant le plan d’investissement et affaires en AEPAH (PDIA-AEPAH) ;

 Guides participants dans le secteur EAH ;

 Canevas de rédaction du PDIA-AEPAH ;

 PDIA-AEPAH type en version française ;

 PDIA-AEPAH synthétique en version malagasy. Outils développés

 Canevas de rédaction du PDIA-AEPAH ;

 Guide d’élaboration du PDIA-AEPAH en version malagasy ;

 Modèle de procès-verbal de validation du PDIA-AEPAH.

33 33

PDIA

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PPP

PPP

Partenariat

Public -

Privé

35

PPP

Pour la réalisation et la gestion des infrastructures d’Eau

Instaurer le modèle de gestion privé des infrastructures d’eau en milieu rural fait partie de l’un des plus grands défis des partenaires de RANO HP dans le cadre de l’amélioration de l’organisation et de la gouvernance du secteur EAH. Concrétisé au travers du concept partenariat public-privé en tenant compte du contexte local et de la règlementation en vigueur, le modèle vise par-dessus tout, la viabilité et la rentabilité des systèmes d’adduction d’eau potable pour assurer l’approvisionnement en eau durable pour les ménages ruraux.

36 36

PPP

DESCRIPTION : MODÈLE PRIVÉ DE GESTION Situation initiale

78%

des infrastructures en eau recensées ne sont plus fonctionnelles. Les rivières, les cours d’eau, et les rizières sont utilisées comme source

Le taux de couverture d’approvisionnement en eau d’une

source améliorée est de 8 % en moyenne dans toutes les communes d’intervention du projet.

21%

des infrastructures existantes disposent d’un Comité de Gestion fonctionnel.

37

PPP

Marché rural de l’eau

Volonté à

payer Eau potable des tarifs en quantité abordables suffisante

Service fiable Accessible en Proche et permanence sans fardeau de gestion

Demande des ménages

Cadre juridique Marché actuel à développer Services disponibles

Communes

non-habilitées et Infrastructures dépourvues de insuffisantes et moyens dysfonctionnelles

Disponibilité et volonté des entreprises mais manque d’expériences

38 38

PPP Choix du modèle Privé de gestion

Le constat de la disponibilité potentielle du marché et le souci de pérennisation ont conduit RANO HP à adopter une stratégie basée sur le mode de gestion privé. Ce choix a été confirmé lors de l’atelier des partenaires réalisé au mois de novembre 2010. A noter que le modèle privé a été déjà expérimenté dans d’autres communes urbaines et rurales à Madagascar, notamment par l’entreprise Sandandrano.

Fondements du principe

 Redevabilité sociale

 Profit mutuel

 Rentabilité  Entreprenariat rural Qualité de service

Paiement du service

Pérennité du service

39

PPP

Cadre réglementaire

Le choix du mode de gestion privé va également dans le sens de la loi n°98 029 du 20 janvier 1999 relative au code de l’eau et de ses nombreux décrets d’application dont l’esprit consiste d’une part à libérer le secteur de l’eau et d’autre part à décentraliser la gestion des infrastructures. Quelques principes et dispositions dudit code sont présentés succinctement dans le schéma suivant.

Principe général Libération du secteur Eau. Non

gratuité de l’eau. Transfert de gérance des installations aux collectivités concernées :

Communes, etc. (Préambule) Maîtrise d’ouvrage Accès payant Les communes rurales L’accès au service public de et urbaines sont les maîtres d'ou- l’eau, que ce soit aux points d’eau vrages des systèmes d’approvi- collectifs ou aux branchements sionnement en EHA situés sur individuels, est payant. leur territoire respectif. (Art 41)

Code de l’Eau

Type de contrat Délégation de gestion Les communes peuvent Les communes (Maîtres d’ou- déléguer la gestion des vrage) sont autorisées à déléguer

infrastructures par : contrat de la gestion des infrastructures à gérance, contrat d’autres personnes morales : d’affermage ou concession. Entreprises ou autres (Art 46) (Art 46)

A noter que la loi propose différents types de contrat de délégation qui sont distingués par le niveau de risque encouru par chacun des partenaires. En effet, dans le cas de la gérance, la commune prend presque tous les risques. C’est l’inverse dans celui de la concession car le concessionnaire supporte non seulement des frais d'exploitation et d'entretien courant mais également des investissements.

40 40

PPP Cadre du PPP dans la gestion des infrastructures

en eau potable

Le Partenariat Public-Privé adopté par RANO HP traduisait donc les principes de la décentralisation de la libéralisation du secteur promu par le code de l’eau. Il engage la Commune en tant que Maître d’Ouvrage et l’entreprise privée en tant que gestionnaire délégué des infrastructures.

Ministère de l’eau

Contrat de délégation de gestion entre

Maître d’ouvrage Gestionnaire délégué Chacune des 12 Communes Chacune des entreprises : Accessibilité concernées. Propriétaire des VARANGA, VELO, RINJA, SEROM, pérenne à Infrastructures SERT RANO l’eau potable

Redevables envers les abonnés* des Communes de : Ambodimangavalo, Antsiatsiaka, Saranambana, Ilaka Est, Tsarasambo, Lohariandava, Anivorano Est, Ivandrika, Matanga, Soamanova, Ikongo, Vondrozo

*Les abonnés et les gestionnaires sont liés par un contrat d’abonnement

A noter que légalement, le Ministère de l’eau reste le principal instigateur du contrat en tant que Maître d’ouvrage délégué jusqu’à l’habilitation de la Commune. Il a été donc cosignataire du contrat avec la Commune et l’Entreprise. Dans la pratique, il a joué en quelque sorte le rôle de tutelle, de balise et de recours en cas de conflit entre la Commune et le Gestionnaire.

41

PPP

Choix des gestionnaires délégués

A part le code de l’eau, le cadre règlementaire qui régit le modèle de partenariat ou plutôt de la prestation de service en matière d’EHA comprend également la loi 2004-009 du 26 juillet 2004 relative à la règlementation des marchés publics. La dite loi recommande entre autres la constitution d’une Commission d’Appel d’Offre (CAO) au sein de la commune et désigne le Maire, comme Personne Responsable des Marchés Publics (PRMP) et Président du CAO. Pour les 10 communes qui ont adopté le contrat d’affermage, le processus de recrutement comprenait 3 phases :

Phase 1 : Identification des entrepreneurs locaux intéressés

 Lancement d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (A.M.I) au niveau des 4 régions en juillet 2011 ;

 Conduite des diverses réunions d’informations aux entreprises intéressées ;

 Sélection des dossiers de manifestations d’intérêt reçus ;

 Envoi de lettres d’information aux entrepreneurs sélectionnés ;

 Envoi de la liste des entreprises sélectionnées auprès de la commune.

Phase 2 : Constitution de la CAO communale

 Elaboration d’un guide de passation de marché en version malagasy ;

 Formation des formateurs concernant le Code des Marchés Publics ;

 Appui de la Commune dans la constitution du CAO ;

 Formation des membres de la CAO communale.

Phase 3 : Passation de marché

Elaboration Lancement de l’avis Visite Dépouillement et du DAO d’appel d’offre de lieu ouverture de plis

Formation du Signature Notification du Evaluation des offres et Gestionnaire du contrat gestionnaire retenu attribution du marché

42 42

PPP

En effet, le processus de passation de marché a été conduit de manière restreinte pour la délégation par affermage. Quant aux communes d’Ikongo et Vondrozo qui ont adopté le contrat mixte affermage-concessif, un Appel d’Offre Ouvert a été lancé sur tout le territoire de Madagascar. Le recrutement a été donc entamé sans la première phase d’appel à manifestation d’intérêt (AMI) citée auparavant.

Professionnalisation des gestionnaires

Dans la réalisation de leur mission, les entreprises gestionnaires se sont implantées sur site avant le début

de l’exploitation afin de bénéficier de l’accompagnement des constructeurs, plus particulièrement Sandandrano. Mais à part cet échange sur terrain, RANO HP a dispensé quelques modules de formation aux entreprises :

 Formation sur le logiciel de facturation et gestion des abonnés en Septembre 2012 avec l’Entreprise « AπR » ;

 Formation sur l’utilisation kit « DELAGUA » d’Analyse de l’Eau en Septembre 2012 et en Mars 2013 avec BushProof ;

 Formation sur l’utilisation du logiciel « Meter Reader » en Décembre 2012 en collaboration avec l’Entreprise sud-africaine SEESAW ;

 Formation sur la technique d’entretien et maintenance du réseau, gestion des clientèles en Mars 2013 ( en partenariat avec le projet « Méddéa ») ;

 Formation sur la protection de l’environnement .

43

PPP

Particularités des accords

Contrat d’essai

Le premier contrat signé dans le cadre du projet a été un contrat d’affermage entre la Commune d’Anivorano Est et l’Entreprise VELO. Il s’agissait d’un contrat d’essai de six mois dans lequel est prévu un retour d’investissement au bénéfice de la Commune pour l’extension des infrastructures. Mais le principe de retour d’investissement a été abandonné pour les nouveaux contrats suite à la recommandation du Ministère de l’eau.

Quelques points saillants des nouveaux accords

-

2 contrats mixtes affermage concessif de 20 ans ont été . adoptés avec SERT RANO.

Contratsans d’affermage pour le reste sur 10

Création de compte Implication directe du bancaire conjoint Ministère de l’eau dans le (Commune-Entreprise) pour contrat en tant que Maître d’Ouvrage délégué la surtaxe de renouvellement et Apport de 60 000 USD d’extension. de l’entreprise SERT RANO dans l’investissement réalisé à Ikongo et Vondrozo.

Origine du nouveau modèle de contrat d’affermage

Le nouveau modèle de contrat d’affermage est sorti par le Ministère de l’eau en mars 2012. Il tient compte des difficultés enregistrées sur l’application du contrat d’essai cité supra et de son impact sur le rapport entre la Commune et le Gestionnaire. Ce nouveau modèle a servi de base pour les nouveaux accords signés plus tard dans le cadre du projet entre les communes et les entreprises délégataires. Il a même servi de modèle applicable dans tout le pays.

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PPP Prix de l’eau

A part le coût de fonctionnement, de maintenance et de la marge de l’entreprise, le prix de l’eau comprend également le surtaxe pour fonds de renouvellement et d’extension (évaluée à ~4 %), une taxe communale de ~2% destinée à la consommation en eau de la commune si elle bénéficie de branchement, une redevance d’assainissement de ~0,5% destinée au paiement des diverses dépenses de la commune liées à l’eau et à l'assainissement, une redevance pour l’audit de ~0,5%, et une redevance de prélèvement de 8 (Huit) Ar/m3, pour les ressources en eau, à verser en principe au compte de l’ANDEA. Le prix du branchement et du compteur a été subventionné par le projet. Il était de 70 000 Ariary pour les branchements particuliers et 35 000 Ariarypour les branchements sociaux. En principe, le prix de l’eau dépend de l’offre proposée par le gestionnaire, pourtant certaines fourchettes ont été fixées.

0,7 à 0,9 Ar le 1,2 Ar le litre au 0,5 à 0,7 Ar le litre pour les maximum pour litre pour les Branchements les particuliers Monoblocs (BP) sociaux

(BS)

A noter que selon l’article 55 du Code de l’Eau, en raison de la composante sociale du service public de l'eau et de l'assainissement, le total des taxes et surtaxes levées par les collectivités locales sur les facturations de ces services ne peuvent dépasser 10 % du montant hors taxe de ces facturations. Les taux des redevances sont en effet différents pour chaque commune sans toutefois dépasser 10% des recettes perçues par le Gestionnaire délégué.

45

PPP

Relevé de la consommation

Le calcul de la consommation est réalisé grâce à l’utilisation du compteur installé au niveau de chaque branchement. L’installation du compteur permet d’adopter un mode de tarification plus équitable par lequel les usagers contribuent au fonctionnement du système à un niveau proportionnel à leur consommation. Ainsi, tous les mois, le gestionnaire procède à une visite de chaque abonné pour prendre le relevé afin d’évaluer la consommation d’eau durant la période. Ces données sont transmises au siège pour la préparation des factures.

Pour améliorer l'efficacité de processus, l’utilisation du Smartphone (cf photo) et du logiciel « Meter Reader » développé par une entreprise sociale basée à Afrique de Sud dénommée « SeeSaw »1 a été expérimentée par quatre gestionnaires depuis fin 2012. L’outil fonctionne avec un Smartphone Android et utilise le réseau mobile. Il permet la transmission instantanée des relevés des compteurs, du village desservi au siège de l’entreprise. Dans la pratique de l’expérimentation, les fermiers combinent la méthode avec les relevés manuels acheminés au siège par taxi-brousse ou à pieds.

1 :Pour plus d’information visiter le website de SeeSaw http://greenseesaw.com

46 46

PPP

Rapportage, information et analyse de la qualité de l’eau

Conformément au modèle contrat développé par le Ministère de l’eau, le gestionnaire devrait entre autres :

Droits et responsabilités des abonnés

RANO HP a beaucoup investi dans des campagnes de communication sur les droits et les responsabilités des usagers de l’eau ou « Zo sy andraikitry ny Mpanjifa Rano » bien avant que les constructions aient commencé. Ainsi, le projet a développé de nombreux outils de sensibilisation à savoir un film « Rano Madio no fidiko » et une chanson intitulée « Ataovy mazava ny kaonty » (que le compte soit clair), des spots de sensibilisation et des affiches en différentes dialectes.

Droits : Responsabilités : 1. Eau potable, propre, sûre, 1. Paiement du branchement ; proche et permanente ; 2. Entretien du point d’eau et de 2. Service professionnel et trans- son environnement ; parent ; 3. Paiement de la facture d’eau ; 3. Recours auprès de la Commune 4. Information de la Commune sur sur les améliorations à faire et le les améliorations à faire. Suivi suivi des comptes ; des comptes. 4. Rapportage périodique.

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PPP

Recherche action pour l’amélioration de l’accessibilité à l’eau potable

Une recherche action sur l’amélioration de l’accessibilité à l’eau potable a été réalisée par RANO HP dans les communes de Lohariandava, Saranambana, Ivandrika, et Matanga, où des infrastructures en eau ont été déjà construites et fonctionnelles. Elle consistait notamment à comprendre et analyser les éléments pouvant favoriser ou bloquer le rapprochement de l’offre et de la demande de service. Ainsi, la conduite de la recherche action comprenait entre autres des études sur les éléments ci-après :

Offre Demande

 Système actuel : revenu  Caractéristiques réel des gestionnaires en (Catégories sociales, etc.) comparaison avec le plan des abonnés et des non- d’affaires. abonnés

 Potentialités locales  Facteurs favorisants et les pouvant permettre au facteurs de blocage de gestionnaire de dévelop- l’accès des ménages aux per et professionnaliser services fournis. les services.

48 48

PPP

Les résultats des Investigations ont permis de dégager des éléments d’amélioration de l’accessibilité à l’eau potable, lesquels sont articulés autour de 4 axes stratégiques :

 Accroissement du nombre d’adhérents aux services d’eau potable ;

 Augmentation de la consommation d’eau potable par les ménages ;

 Amélioration des services de l’eau potable fournis par le gestionnaire du système d’adduction ;

 Responsabilisation de la Commune pour améliorer l’accès et l’utilisation de l’eau potable par la population.

A chacun de ces axes ont été associées des propositions d’actions à mettre en œuvre dont les détails sont présentés dans le Rapport de recherche en annexe sur CD.

49

PPP

MISE EN PLACE DES INFRASTRUCTURES

La construction des infrastructures s’insère dans la logique du processus d’amélioration de l’accès à l’approvisionnement en eau potable de la population cible projet. Elle a été précédée par l’élaboration du PDIA-AEPAH, la réalisation des études d’APD et les mobilisations communautaires relatives à la mise en place du système d’adduction d’eau potable y compris les apports des bénéficiaires. Dans tous les cas, les villages bénéficiaires des infrastructures n’ont pas été sélectionnés par RANO HP, mais ils ont fait partie de la liste des villages prioritaires identifiés par les parties prenantes WASH dans le PDIA-AEPAH de chaque commune.

50 50

PPP

Acteurs

Financement Pour le compte de la Agence Américaine pour Commune en tant que le Développement Maître d’ouvrage International (USAID)

Maîtrise d’ouvrage délégué et Coordination (PCU) : ONG Internationales dont Etude et CRS et CARE Construction Maîtrise d’œuvre Sociétés privées : et accompagnement BushProof ONG nationales : SANDANDRANO, CARITAS, Voahary Salama (SAF FJKM, MATEZA)

Apport des villageois bénéficiaires directs des Infrastructures d’eau

Choix des entreprises

Compte tenu de leurs expertises dans le domaine, les Sociétés Malagasy SANDANDRANO et BushProof ont été choisies comme partenaires techniques depuis l’élaboration du document de projet. Elles ont été en charge de l’étude et de la construction des infrastructures. Le marché de construction est en effet attribué degré à gré, conformément à la loi Malagasy et les règles de l’USAID, à ces deux partenaires. Néanmoins, dans le cadre de la construction des infrastructures pour les Communes de Vondrozo et Ikongo, les entreprises HERIMANANA et ECG TIANA ont été recrutées par CRS/MG (en tant que Maître d’Ouvrage Délégué) au travers d’un appel d’offre ouvert national.

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PPP

Systèmes mis en place

L’étude de l’Avant-Projet Sommaire (APS) des infrastructures a été réalisée par BushProof et Sandandrano, qui ont proposé trois systèmes d’adduction d’eau potable : l’Alimentation en Eau Potable par système Gravitaire ou AEPG, l’Alimentation en Eau Potable par forage et Pompage (AEPP) et le forage équipé par une Pompe à Motricité Humaine ou FPMH.

Système AEPG

Captage

Réservoir

BP

Branchements Sociaux Monobloc

Le système AEPG a été adopté lorsque le village dispose d’un bassin versant pouvant dégager un débit suffisant pour alimenter les branchements et une quantité per capita suffisante pour toute la population locale sur un horizon de dix ans. Il a été mis en œuvre dans 8 Communes. Compte tenu des conditions de vie précaire de la population, l’étude a été d’abord orientée sur la promotion des branchements sociaux. Mais ces derniers seront voués à disparaitre à terme grâce à l’accroissement des branchements particuliers. La consommation a été estimée à 20litres/j/habitant pour les branchements sociaux et 35 litres/j/habitant pour les particuliers.

52 52

PPP

Composantes du système AEPG

Captage Barrage en maçonnerie de moellon avec fossé ou chambre de mise en charge

Filtre Ouvrage en béton armé, comblé de matériaux filtrants (Graviers) Réservoir de mise en charge en ferrociment sur tour en béton armé Conduite en PEHD à poser sous terre pour le transfert

de l’eau d’un ouvrage à l’autre

Local Réservoir d’’Anivorano Est- technique Sandandrano aménagé sous la tour du réservoir

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PPP

Système AEPP

L’une des particularités du système est l’exploitation des nappes d’eau souterraines (nappes phréatiques) pour alimenter le village environnant. L’eau du puits de forage est propulsée vers le réservoir au moyen d’un système de pompage alimenté par des panneaux solaires. L’AEPP utilise des réservoirs de mise en charge surélevés en béton armé.

Pompage

Réservoir

BP Lavoir

BS

Forage

Le système AEPP a été adopté dans les communes d’Ivandrika, de Soamanova et de Matanga dans la région du Sud-Est de la grande île. L’eau est captée dans des forages à faible profondeur réalisés avec une foreuse mécanisée (Patdrill) capable de percer des formations rocheuses.

54 54

PPP

Composantes du système AEPP

Patdrill Forage mécanique pour des formations rocheuses

Pompe Fonctionnant avec de l’énergie solaire

Filtre Construit à cause du taux élevé de fer dans l’eau sur la côte Est de Madagascar

Réservoir

de mise en charge

Réservoir au sol, muni d’une cuve de chloration

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PPP

Système FPMH

Le choix du système de Forage équipé par Pompe à Motricité Humaine (FPMH) est justifié par la simplicité de la technique qui est avantageuse pour les opérations en milieu reculé et enclavé. Le système utilise entre autres, la pompe manuelle Canzee qui est un modèle à faible coût fabriqué localement par BushProof. Elle est approuvée par l’Etat dans le Manuel de Procédure du Ministère. Dans le cadre du projet, 15 forages manuels (Madrill) équipé de pompe Canzee ont été réalisés à Ambodihaziny dans la Commune d’Antsiatsiaka pour alimenter les ménages qui n’ont pas été desservis par le système AEPG.

Madrill Canzee

Forage manuel réalisé par Pompe confectionnée par BushProof BushProof

Les tubes de forage Madrill sont entraînés en rotation par la force motrice de deux ou trois personnes, sur une profondeur de forage maximale de 30m. Le débit d’une pompe Canzee peut atteindre 30 litres/minute. Il est destiné pour servir directement les usagers sans l’intermédiaire d’un réservoir et des réseaux de branchement. Le fonctionnement du système est assuré par le gestionnaire à travers des cotisations périodiques des ménages usagers.

56 56

PPP Analyse et traitement de l’eau

Selon l’article 38 du code de l’eau, toute eau livrée à la consommation humaine doit être potable. Une eau potable est définie par ladite loi comme une eau qui, par traitement ou naturellement, répond aux normes organoleptiques, physico-chimiques, bactériologiques et biologiques fixées. Alors : Pendant l’étude

L’analyse qualitative de la ressource en eau a été réalisée depuis la phase de l’APD du système par le biais des prélèvements d’échantillons au point de captage ou de puisage. Elle porte sur des paramètres physico-chimiques et bactériologiques réalisés sur place et en laboratoire. Dans quelque cas, les résultats de l’analyse ont justifié la confection des filtres au niveau du captage ou avant la mise en charge ainsi que le traitement de l’eau à l’hypochlorite de sodium.

: Couleur,Physique Odeur, Goût, Turbidité, Bactériolo- Chimique Conductivité TDS, pH, Fer(Fe), gique TolerantThermo Coliforms ), Nitrates : Arsenic(As),2 Nitrites (NO 3), Manganèse TTC (NO (Mn), Fluoride(F)

Durant l’exploitation

Pour les systemes AEPG et AEPP, le gestionnaire est tenu de procéder à des analyses périodiques (tous les 6 mois) de la qualité de l’eau, ainsi qu’au traitement quotidien de l’eau par une solution d’hypochlorite de sodium. A cet effet, les gestionnaires des infrastructures ont été dotés d’équipements : équipement d’injection d’hypochlorite de sodium, de l’électrochlorateur, et de kit Delagua d’analyse de l’eau.

Equipements mis à la disposition des gestionnaires

Injecteur d’hypochlorite Electrochlorateur Kit DELAGUA de sodium solaire d’analyse de l’eau

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PPP

Apports des bénéficiaires et d’autres projets

Paiement de l’eau et du branchement

En principe, RANO HP a essayé d’alléger les apports bénéficiaires durant la construction car compte tenu du modèle de gestion privé adopté, leurs apports allaient plutôt concerner le paiement de service notamment le branchement et la facture d’eau mensuelle pendant l’exploitation. A titre de rappel, pendant la durée du projet, les abonnés ont payé un prix subventionné de 70 000 Ar pour les branchements particuliers et 35 000 Ar pour les branchements sociaux. Après le projet, le prix couvre la totalité du coût de branchement suivant le devis établi par le gestionnaire.

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PPP

Photo : Luke Barrett BushProof

Apport de matériaux ou de transport

Les apports des bénéficiaires ont été précisés pendant les trois réunions communautaires (cf curriculum en annexe) organisées à cet effet avant la construction des ouvrages. En principe, ils ont eu à choisir entre deux types de contribution pour la réalisation des infrastructures. Le premier consistait à assurer le transport des matériaux et les matériels vers le site de construction. Ce genre d’apport est important compte tenu de l’enclavement dusite à l’image de la Commune d’Ambodimangavalo, District de Vavatenina qui nécessite 2 jours de marche à pieds pour arriver sur le chantier au départ du village d’Ambohibe. Le second type d’apport s’agissait de la fourniture de matériaux locaux. A part ces apports dont la valeur a été fixée au strict minimum, les services fournis par les bénéficiaires (transport, fourniture de matériaux) ont été payés par l’entreprise de construction.

Implication des projets SALOHI et SOAFIARINA

Pour les communes de Matanga, Ikongo, Tsarasambo et Ilaka Est, la réalisation de la tranchée pour les conduites d’amenés et les réseaux de distribution a été réalisée par la méthode de Vivre Contre Bien (VCB) en collaboration avec le Projet SALOHI.

59

PPP

Photo : Bushproof

Ce dernier est un projet de sécurité alimentaire financé également par l’USAID. Il disposait en effet de vivres destinés aux villageois en contrepartie de la réalisation d’activités comme l’adduction d’eau potable, la réhabilitation de pistes, canaux, etc. surtout pendant la période de soudure. En outre, les travaux de construction à Ilaka Est et Tsarasambo ont été réalisés grâce à la collaboration avec le projet SOAFIARINA financé par ECHO. RANO HP a assuré la partie renforcement de capacités locales et la mobilisation communautaire, tandis que SOAFIARINA a apporté l’investissement pour la construction des infrastructures proprement dite.

Respect de l’environnement et protection des ouvrages

Suivant la Procédure environnementale de l’USAID (Reg 216), une étude d’impacts environnementaux, appelée ESF (Environmental Screening Form) doit être réalisée et obtenir l’approbation de l’USAID avant le démarrage effectif des travaux de construction. Puis, RANO HP en collaboration avec les projets SALOHI et RANOn’ALA a conduit une campagne de sensibilisation autour du thème «Nde’ho Maitso» qui est une invitation de la communauté à profiter du bénéfice des actions et des mesures prises en faveur du respect de son environnement. Les messages ont été focalisés sur la protection des points clés du système d’adduction d’eau potable : lieux de captage, réservoirs, conduites et points d’eau. Les supports de communication (affiches et cartes conseil) conçus à cet effet servent d’outil de travail pour les gestionnaires afin de rappeler les actions à entreprendre au niveau des points clés du système. Pour les Comités Communaux DIORANO WASH et les communautés, ces supports pourront constituer d’outil d’information pour prévenir les gestionnaires en cas de non réalisation de l’entretien. Enfin, des séances de formation sur la conduite de suivi environnemental suivant le formulaire ESF de l’USAID ont été dispensées aux Communes et aux gestionnaires.

60 60

PPP

RÉSULTATS

Partenariat

12 entreprises

répondant aux appels d’offre lancés par les CAO. 56 entreprises identifiées dans les 4 régions d’intervention lors de l’appel à manifestation d’intérêts. 12 Comités d’appel d’Offre constitués.

5 gestionnaires 12 contrats sélectionnés pour les de gestion signés 20 systèmes d’adduction mis en 2 contrats mixtes affermage-concessif à place dans 12 Communes. Ikongo et Vondrozo et 10 contrats d’Affermage

Construction

2 819 Bénéficiaires de BP 37 844 Bénéficiaires de BS 1 326 Bénéficiaires de forages 25 Fokontany couverts 66 Villages couverts

20 systèmes d'adduction d'eau potable mis en place (3 AEPP, 16 AEPG, 1 forage) 1 001 Points d’eau dont :

6 Monoblocs 514 Branchements particuliers 472 Branchements Sociaux 15 Forages FPMH

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PPP

Photo : Luke Barett BushProof

15 Avant Projet Détaillé (APD) 26 Avant Projet Sommaire (APD) 12 Environnement Screening Form (ESF) 12 Parties Prenantes formées sur les mesures de mitigation environnementale 14 Employés des cinq entreprises gestionnaires formés sur l'ESF

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PPP

LEÇONS APPRISES

Facteurs de réussite

 Les gestionnaires ont été recrutés localement. La plupart ont été engagés depuis le suivi des travaux jusqu'à la réception définitive. En tant qu’opérateur privé, cette implication a facilité la passation de responsabilité de l’entreprise titulaire vers le délégataire.

 L’engagement de l’entreprise SERT RANO à hauteur de 60 000 USD dans la fourniture de service d’AEP pour les communes d’Ikongo et de Vondrozo démontre la rentabilité potentielle du système.

 L’installation du compteur d’eau pour la mesure de la consommation au niveau de chaque point de distribution constitue la composante indispensable de l’approche PPP. Elle permet non seulement d’adopter un mode de facturation équitable mais en sus, elle limite efficacement le gaspillage de l’eau et encourage la gestion rationnelle de l’eau au niveau de chaque consommateur.

 La constitution d’un compte conjoint entre la commune et le gestionnaire pour le renouvellement et l’extension du réseau de branchement fait partie des bonnes pratiques du projet. La transparence de l’utilisation de ce compte serait garantie par le droit de regard d’une tierce personne morale.

 L’engagement des VSLA dans la gestion des branchements sociaux, à l’instar de celui de FITAMI à Ivandrika et de FTMVA à Vavatenina, est une sérieuse option sur la garantie des paiements des factures par les usagers et sur l’extension du branchement. Les entreprises gagneront donc à développer le portefeuille de clientèle au travers de ces associations.

 Le mode de gestion multi-village comme le cas de Lohariandava crée une économie d’échelle pour le gestionnaire et permettrait de baisser le prix de l’eau.

 Les options des services de branchements privés (BP) et sociaux (BS) constituent une stratégie efficace pour augmenter la consommation et de rendre un service attractif aux consommateurs.

 La capacité des partenaires à maintenir ou à engager des effectifs connus et compétents a été déterminante dans la mobilisation des communes et des villageois notamment dans la réalisation des apports bénéficiaires. Certains partenaires (ONG Mateza) arrivent à dépasser largement le nombre de demandes de branchements malgré le coût un peu élevé pour les ménages ruraux.

63

PPP

Points de vigilance

 L’esprit de la privatisation du secteur ne devrait pas empêcher la promotion des échanges entres les gestionnaires pendant la durée du projet. La multiplication de ces échanges devrait améliorer la capacité de gestion et inciter la créativité des entreprises dans la rentabilisation du système.

 La sensibilisation des villageois sur le mode de gestion privatisé est à renforcer au niveau de la dissemblance de tarification. La différence au niveau des deux communes voisines, à savoir Lohariandava et Anivorano Est, suscite les remarques de certains observateurs qui à terme pourraient générer des conflits vis-à-vis du gestionnaire. Une option d’harmonisation est également envisageable à terme.

 Le taux de fer élevé dans les nappes phréatiques et des rivières dans la côte Est pose un problème pour le système par pompage (AEPP).

 Les composants de systèmes de traitement (Electrochlorateurs et pompe doseuse) de bonne qualité sont difficiles à trouver localement. Cela représente un blocage potentiel pour le remplacement et entretien de ces éléments.

 Des infrastructures de captage présentent des anomalies par rapport à leur étanchéité. Certaines fuites sont dues aux fissures dans les roches qui sont souvent difficiles à repérer.

DÉFIS ET PERSPECTIVES

 Le Ministère de l’eau et ses démembrements régionaux jouent un rôle clé dans l’effectivité du Partenariat Public-Privé. Alors il est important de l’impliquer depuis la phase d’étude. La disponibilité du Ministère à assurer le suivi du fonctionnement du système après le projet constitue également une question importante à soulever.

 La révision du contrat type stipulant l’impossibilité de réviser le prix pendant 5 ans est recommandée sinon la rentabilité du système en milieu rural sera compromise. L’adoption ou l’expérimentation d’autres types de contrat est également recommandée.

 Dix ans après la promulgation des décrets d’application du Code de l’Eau, l’habilitation des communes en tant que Maitre d’Ouvrage reste un grand défi dans le cadre de la promotion du PPP. Il faut en effet clarifier les règles de jeux compte tenu de la contradiction entre le fait de renforcer les Communes alors que la maîtrise d’ouvrage délégué est encore assurée par le Ministère.

64 64

PPP

 En générale, les communautés rurales ont la capacité et la volonté à payer pour le service en eau potable. Pourtant, il est important de trouver une stratégie de tarification adaptée aux bénéficiaires et à la rentabilité du système. Le paiement du branchement pourrait être facilité par l’échelonnement en plusieurs tranches ou prépaiement au moment de la récolte ou paiement en nature. Toutes les variantes de paiement de facture mensuelle sont également envisageables.

 La rentabilité à long terme des PPP dans les zones rurales reste à prouver. Alors, pour mieux valoriser le PPP, les partenaires financiers gagneront à prioriser l’intervention dans les localités où la population est plus dense et l’économie locale est plus attractive pour les opérateurs privés.

 L’évaluation du degré de transparence de gestion et de la redevabilité sociale des acteurs du PPP notamment le Maître d’ouvrage et le Gestionnaire constitue encore un défi à relever. A cet effet, l’échange entre la Commune, le Gestionnaire et les abonnés est à renforcer. La tenue d’une session périodique d’évaluation et l’utilisation d’un modèle de « Community Score Card » sont également recommandées.

 La dispersion des Communes d’intervention du projet accroît le coût de l’investissement et de la gestion des infrastructures et diminue la rentabilité du système. Les partenaires techniques et financiers gagneront donc à concentrer les interventions pour profiter de l’économie d’échelle.

 L’augmentation du nombre des branchements après construction a été assez lente sans la subvention des frais de connexion. Pourtant, il a été suggéré que par principe, la subvention ou paiement du compteur et d’une partie des conduites de branchement par les abonnés doit être évitée pour plus d’appropriation. Pour les plus vulnérables, une subvention exceptionnelle pourrait être accordée. Ces derniers seront ciblés sur la base d’un critère établi avec la Commune.

 Pendant la période de garantie des travaux, les responsabilités du Titulaire et du Gestionnaire Délégué pour l’entretien et maintenance du système ne sont pas encore bien définis.

 Il est important d’impliquer le gestionnaire dans le contrôle des travaux voire pendant la phase d’étude dans le cas où le gestionnaire est à la fois investisseur (cas de contrat mixte affermage-concessif).

 La stratégie de gestion du système FPMH est encore à affiner compte tenu de l’appréciation des gestionnaires sur la faiblesse du niveau de cotisation des ménages.

 L’agrémentation d’autres intervenants pour l’analyse de la qualité de l’eau est très importante compte tenu de l’éloignement des sites. A noter que l’analyse en laboratoire doit être réalisée dans les 8 heures suivant le prélèvement. La promotion de l’utilisation d’appareil plus simple a été également recommandée.

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PPP

DOCUMENTS ET OUTILS

 Stratégie relative à la Construction, la Gestion durable, et à la Pérennisation des Infrastructures en Eau du Projet « RANO HamPivoatra »

 Guide de formation des CAO en passation de marché en Version Malagasy.

 Guide des formateurs: « Mécanisme et Approche Partenariat Public Privé et Mise en place du Comité Communal Diorano WASH» en version française

 Guide support de formations sur le Partenarit-Public-Privé dans le secteur de L’EHA en version Malagasy

 Curriculum de formation des Parties Prenantes en version Malagasy sur la conduite des 3 réunions communautaires .

 Plan de session des 3 réunions communautaires

 Un film intitulé « Ataovy mazava ny kaonty »

 Une chanson intitulée « Ataovy mazava ny kaonty »

 Spots de sensibilisation

 Affiches en différentes dialectes.  Outils de communication Nde’ho maitso : Affiche et cartes conseil.

66 66

CLTS

Maçons Locaux

CLTS Community Led Total Sanitation

Assainissement Total Piloté par la Communauté

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CLTSCLTS MaçonsMaçons LocauxLocaux

Le CLTS ou « Community Led Total Sanitation » est une approche née vers la fin du 20ème siècle suite à différents travaux effectués par le Dr Kamal Kar au Bengladesh. Le concept a été introduit dans la grande île en 2008 dans la Région d’Amoron’i Mania, zone d’intervention du Projet HIP (Hygiene Improvement Project) à l’aide d’une formation soutenue par l’équipe technique du Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CREPA) et la section WASH du Bureau Régional de l’UNICEF au Kenya. Le but était de lutter contre le «fangerena ankalamanjana » ou la défécation à l’air libre, pratiquée par une partie importante de la population. Au départ, RANO HP a pu profiter des outils développés par les autres projets. Ces outils ont été améliorés notamment au travers des feed-back des personnes ressources. Puis en collaboration avec les ONG partenaires de mise en œuvre, le projet a mis en œuvre l’approche par le biais d’un processus continu d’apprentissage et de revue périodique, lequel a permis le réajustement de la démarche en cours de route. Il faut noter que l’une des particularités du projet dans la conduite du CLTS est l’implication des Maçons Locaux pour répondre aux demandes de confection de latrines des ménages. En effet, cette stratégie est adoptée pour accompagner la décision des villageois de mettre fin à la pratique de la défécation à l’air libre.

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CLTS

Maçons DESCRIPTION DE L’APPROCHE Locaux

Situation initiale*

30% des enfants de moins de 5ans des ménages enquêtés dans les communes cibles du projet RANO HP ont été atteints de la diarrhée au cours des deux semaines précédant l’enquête. La proportion est de 47,24% pour Anosy.

94% des ménages enquêtés dans les communes cibles du projet RANO HP dans la région Atsimo Atsinanana pratiquent la défécation à l’air libre. La proportion est de 87% pour Vatovavy Fitovinany.

35% des ménages enquêtés dans les communes cibles du projet RANO HP dans la région d’Anosy affirment que conserver des matières fécales est un tabou. Le tabou concerne notamment les ethnies Bara et Antandroy.

15% des ménages enquêtés dans les communes cibles du projet RANO HP n’ont jamais vu de latrines.

(*) Source des données : Rapport Baseline RANO HP

69

CLTSCLTS MaçonsMaçons LocauxLocaux

Bref aperçu du CLTS But L’approche

La finalité du CLTS est la fin de la défécation Suscite la honte, le dégout, l’embarras, le à l’air libre (FDAL) à travers la conscience sentiment de saleté ou d’impureté au sein des collective et la prise de décision immédiate communautés pratiquant la défécation à l’air de la communauté elle-même. libre (DAL).

7070 70

CLTSCLTS

MaçonsMaçons LocauxLocaux

Visite sur la zone de défécation à l’air libre pendant la marche de la honte

Particularités du CLTS

Méthode Moyens

Entre autres, les villageois sont invités à faire la Le CLTS n’implique pas de subvention traversée de la honte (diaben’ny rikoriko) sur matérielle, pour la construction des latrines. leur lieu de défécation à l’air libre et à analyser la gravité de leur pratique.

Style de facilitation

Tout en gardant une démarche participative et non interventionniste, l’approche utilise un style provocateur et amusant dans la conduite de la facilitation. A titre d’exemple, des termes locaux crus comme « Tay », « Mihinan-tay » ou « Mangery » qui signifient respectivement, bouse, manger de la merde ou chier sont utilisés pour amener les villageois concernés à analyser leur pratique, qu’ils vont juger honteuse et dégoutante et décider ensemble de les abandonner dans l’immédiat.

7171

CLTS Maçons Locaux Etapes clés du CLTS 3 Mise à l’échelle

La mise à l’échelle du processus se fait généralement par le principe de la tâche d’huile. Elle est produite entre autres par l’influence des leaders naturels des villages qui ont atteint la FDAL.

2 Post-déclenchement

Le suivi post-déclenchement consiste à appuyer

les villageois dans la mise en œuvre de leur plan d’action et à apporter des conseils aux ménages sur la construction de latrines, jusqu’à la FDAL. Ils permettent aussi aux ménages d’appliquer les autres bonnes pratiques WASH suivant leur conviction.

1 Déclenchement

Le déclenchement est constaté lorsque la phrase « tena mihinan-tay isika ! » traduit littéralement « nous mangions carrément de la merde » sort clairement de la bouche des villageois et leur provoque une prise de décision de changement d’attitude immédiat.

0 Pré-déclenchement

C’est une étape importante pour se préparer au déclenchement : s’imprégner sur les pratiques de la communauté, comprendre les tabous et la hiérarchie sociale, impliquer les autorités traditionnelles et administratives et surtout assurer que le moment proposé pour le déclenchement convient à toutes les catégories de la population.

72 72

CLTS

Maçons Locaux Synthèse du processus CLTS : du pré-déclenchement à la certification ODF

Pré-déclenchement

Appui et accompagnement Déclenchement continus du village Fiche de déclenchement Suivi mensuel Fiche de suivi du CLTS Déclaration FDAL par le village

Fiche de déclaration FDAL par le village ZDAL=0

Si rechute Suivi mensuel pendant ZDAL# 0 (6mois)

Fiche de suivi Vérification de Fin de défécation à du CLTS l’air libre

Fiche de vérification de Fin de déféca- tion à l’air libre avec grille de notation Suivi continu du village

Si note ≥ 80% Sinon Si ZDAL= 0 Si ZDAL# 0

Certification ODF

73

CLTS Maçons Locaux Maçons Locaux et CLTS

Demande : Offre : Les ménages Décident Trois Maçons Locaux (ML), ont été de mettre fin à la ciblés par chaque Commune suivant pratique de la leur disponibilité, leur capacité ainsi défécation à l’air que leur volonté à confectionner des libre grâce au dalles SanPlat et à offrir des services CLTS sur la construction de latrines aux villageois

Détestent Aiment Souhaitent l’odeur et la sale- les latrines qui se disposer des té des latrines trouvent à proxi- latrines amélio- ainsi que le par- mité de leurs rées répondant tage de l’endroit maisons et qui à leurs besoins. avec les autres. sont propres

Compétence

RANO HP a formé les ML en Sollicitent partenariat avec l’ONG Saint Gabriel. Les ML ont été dotés l’appui des par la suite de matériels de compétences maçonnerie, de moule dalle locales dont les SanPlat et d’un guide « Haitao Maçons locaux Kabone ».

Approche

Les ML interviennent à titre privé dans la construction des latrines. Le système est alors régi par la loi du marché local. Pourtant, les ML contribuent aussi à la sensibilisation et donnent gratuitement des conseils aux ménages.

74 74

CLTS

Maçons Locaux

Dominique l’un des ML (devant en chapeau), pendant les échanges à Tataho en train de faire découvrir une latrine à fosse septique avec siphon en bambou.

Echanges d’expériences entre les maçons

A part les séances de formation théorique et pratique dispensées par l’ONG Saint Gabriel, le renforcement de capacités des Maçons Locaux s’est opéré également au travers des visites d’échanges qui leur ont permis entre autres de partager les technologies appropriées qu’ils ont découvertes ou expérimentées. Parmi les sujets d’échanges est distinguée l’utilisation des bambous comme siphon ou conduite reliant la dalle SanPlat à la fosse septique, une découverte de Dominique l’un des Maçons Locaux de Tataho. Grâce à sa créativité et la formation qu’il a acquise, Dominique a pu étendre ses activités jusqu’à Manakara où il occupe une bonne part du marché de la construction des latrines avec fosse septique.

Visite d’échange entre les Maçons locaux et les MPAGA, Manakara. Démonstration de l’utilisation de syphon avec la dalle SanPlat par Jaona MPAGA 7575

CLTS Maçons Locaux Déclenchement institutionnel auprès des Mpanjaka Pourquoi les « Mpanjaka » ?

L’emprise du pouvoir traditionnel dans le Sud-Est de la Grande île est très forte. Les Rois ou Mpanjaka (appelés sous diverses dénominations Mpanjaka, Ndrenony, Olobe, Lonaky, Tangalamena…) constituent les autorités traditionnelles des villages, voire des villes rurales.

Rôles : Importance : Assurent Les Rois Porte d’entrée le respect des règles, le bon Leur faveur et leur adhésion sont des facteurs clés déclenchant le processus fonctionnement d’éradication de la défécation à l’air de la communau- libre. té et la gestion des conflits.

Forteresse Conservent Instaurent leur désapprobation et leur les valeurs cultu- les lois internes indifférence annuleront toute relles et sociales, du village (dina, ainsi que les cou- possibilité de changement de etc) et sont très tumes ances- comportements parmi leurs sujets. respectés par la trales, y compris population. les tabous.

Stratégie «Mpanjaka» de RANO HP

Préalable Impliquer les Mpanjaka qui ont Déclenchement adhéré à la cause insitutionnel et veulent sensi- biliser leurs pairs. Tenir la réunion de déclenchement de tous les Mpanjaka Accompagne- dans un cadre ap- ment proprié Soutenir les Mpanjaka dans la concrétisation de leurs décisions.

76 76

CLTS

Maçons Locaux Déclenchement institutionnel

Lors du déclenchement, RANO HP a tenu une réunion avec les Mpanjaka des 13 communes d'intervention du projet dans le Sud-Est. Les trois « Grand Mpanjaka » du Sud-Est étaient tous présents à cette réunion. A noter que pour une bonne partie de la population du Sud-Est, utiliser des latrines ou enfermer les matières fécales ne font pas partie des usages. Ils étaient même considérés comme tabou. Ainsi, discuter avec les Mpanjaka de la lutte L’un des trois Mpanjaka en train de sensibiliser ses pairs contre la défécation à l’air libre et parler ouvertement des excrétas, constituaient un défi énorme compte tenu de la culture très conservatrice dans laquelle vivaient les participants. Pourtant, malgré ces barrières, les débats étaient ouverts, chauds et fructueux. Les Mpanjaka ont démontré leur intérêt à libérer leurs villages de la défécation à l’air libre. Résultant de la réunion des Mpanjaka, un plan d’action a été établi. Il comporte 3 principales actions : la construction et utilisation de latrines par les Mpanjaka eux-mêmes, la réunion des portes paroles de Mpanjaka et le suivi au niveau des villages de l’utilisation de latrines. A noter que le genre de porte parole varie d’un Mpanjaka à un autre : Quartiers mobiles, « Renim-biavy » ou Femmes leaders, etc.

7777 Les Mpanjaka des 13 Communes d’intervention de RANO HP dans le Sud Est de Madagascar

CLTS Maçons Locaux

Voninkazo, village ODF suite à la mobilisation du Mpanjaka Tsiatamby, Mpanjaka de Voninkazo

Par ailleurs, les Mpanjaka des villages concernés ont été impliqués dès la phase de pré-déclenchement et celle du déclenchement. Pour certaines communes à savoir Andemaka, Vohimasy et Vohipeno, la séance de restitution a été organisée dans les « Tranobe » après le déclenchement, cela malgré la prédominance du conservatisme dans cette zone. En outre, la plupart des Mpanjaka ont fait partie des leaders qui ont favorisé l’adoption des bonnes pratiques sur l’utilisation de latrines pendant les activités de suivi et d’accompagnement au niveau des villages . Les Techniciens Accompagnateurs ont travaillé étroitement avec les Mpanjaka jusqu’à ce que leurs villages aient atteint le statut ODF. A Soamanova et Tataho, c’est le Mpanjaka lui-même qui a donné l’exemple en construisant la première latrine de son village.

7878 Latrine à double compartiment Hommes/Femmes construite par le Mpanjaka de Soamanova 78

CLTS

Maçons Locaux Revue permanente de l’approche

Apprentissage

continu Pratiques Observation sur terrain RANO HP a mis en œuvre Suivi un système d’apprentis- sage permanent qui a permis d’améliorer la qualité de l’intervention. Réajustement Réorientation Entre autres, une revue de l’approche et de l’intervention a été - fixée avec les partenaires

tous les semestres. Revue périodique

Au début, RANO HP a entamé le déclenchement dans plusieurs villages. Et comme résultat, plus de 2000 latrines ont été construites par les ménages en deux ans. Malgré ce bon résultat, le projet n’a enregistré aucun village ODF. Ainsi, une revue de l’approche a été organisée pour discuter de l’amélioration à apporter. A noter qu’avant cette revue, le Dr Kamal Kar de « CLTS Foundation », coauteur avec Robert Chambers du Manuel de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté a été de passage à Madagascar sur invitation du Fonds d’Appui à l’Assainissement (FAA). Le projet a pu tirer profit des échanges effectués pendant cet évènement pour réorienter son intervention.

Décisions prises

Suspendre les

activités de Promouvoir déclenchement l’effet tâche d’huile pour la sur terrain Renforcer le mise à l’échelle suivi jusqu’à la

certification ODF

des villages

79

CLTS Maçons Locaux

RÉSULTATS

241 Villages ODF

ont été certifiés par RANO HP. L’objectif révisé fixé par le projet prévoyait 200 villages jusqu’à juin 2013. 744 villages déclenchés ; 418 villages déclarés ODF ; 130 facilitateurs Locaux.

Le village ODF d’Anjinjamamy, Commune Ilaka Est

8 589 latrines construites par les ménages dont : 7254 latrines, fruits du CLTS ; 1268 latrines construites par les Maçons Locaux ; 67 latrines avec les crédits des IMF.

Les ML en train de construire une latrine avec dalle SanPlat et fosse en demi buse. (cf. documentation/Haitao kabone)

3797 Ménages ayant reçu des appuis et conseils des Maçons Locaux. Un ménage à Ikongo avec l’autocollant jaune 78 Maçons Locaux Formés marquant qu’il dispose d’une latrine et a cessé de pratiquer la DAL

80 80

CLTS

Maçons Locaux

Changements perçus sur les conditions de vie

A force d’utiliser les latrines, l’environnement devient plus sain à Behara dans le district d’Amboasary Sud. Les gens ont pu récupérer les tamarins tombés par terre pour les vendre par la suite. Cela constitue une source de revenu supplémentaire.

De même pour Lamborano et

Sahavola Commune d’Anivorano Est, Brickaville, il est désormais devenu possible de chercher des fruits et collecter les cafés car les champs sont devenus plus propres. Le cas de réduction de la diarrhée au niveau des enfants est maintes fois rapporté depuis l’utilisation de latrines par les ménages, notamment à Sampona, dans le district d’Amboasary Sud.

Village de Sampona – Amboasary Sud

Quelques cas de village ODF

A propos de la fin de défécation à l’air libre, 17 villages ont été certifiés ODF dans le Sud malgré les difficultés de l’intégration de cette pratique dans la région notamment à cause des tabous. Puis, suite à la propagation en tache d’huile de la part du village Iamborano, Commune d’Anivorano Est, Brickaville, deux villages ont été également certifiés ODF à savoir Sahavolo et Ambodimolaina. De même, la célébration et la certification des villages ODF à Mahatsara ont entrainé la mobilisation par tache d’huile de 6 autres villages.

Vers la FDAL de la Commune de Miarinarivo

Dans la Région d’Analanjirofo, Miarinarivo est la deuxième commune qui après Mahanoro, a pu libérer les villages des pratiques du «fangiriana ivelan-kaboné» ou de la défécation hors latrines. Elle a pu impressionner les acteurs et les communes voisines par ses premiers records avec 8 villages certifiés. Après la célébration de ces 8 premiers villages ODF, tous les autres villages ont fait des efforts pour suivre le pas, et en conséquence 57 autres villages ont pu être certifiés ODF. Ainsi, la plupart des fokontany de la commune ont atteint la FDAL. Il reste alors deux fokontany à libérer et la Commune sera ODF conformément au défi du Maire qui veut faire de Miarinarivo la première Commune ODF de la Région d’Analanjirofo.

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CLTS Maçons Locaux

Cité de latrines, Amboasary Atsimo

Construction de latrine publique près du lieu de défécation

Nombreux villages certifiés ODF ont construit des latrines publiques pour les visiteurs afin que ces derniers ne salissent pas leurs villages. A titre d’exemple, les villageois de Maromandia et Ambohibe de la commune rurale d’Antsiatsiaka, district de Fénérive-Est ont construit des latrines dans les lieux publics très fréquentés. Dans la même commune, les membres des 5 VSLA ont construit 10 latrines près de la zone de défécation. En outre, des cités de latrines ont été construites à Behara dans le district d’Amboasary Sud et à Soamanova dans le district de Vangaindrano. Pour Soamanova, la réalisation a été initiée par les membres des VSLA.

Cité de latrines par les membres de VSLA, Soamanova

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Maçons Locaux

Créativité des ménages pour avoir des latrines uniques

L’approche CLTS a créé une certaine fierté au niveau des ménages cibles de par sa nature non interventionniste (Zéro subvention). Elle a permis aux ménages de disposer de latrines privées, construites avec leurs propres moyens et répondant à leurs propres besoins. Certains propriétaires ont même pu construire des modèles de latrines uniques. En effet, soutenu par les conseils des Maçons locaux, la liberté d’innovation a inspiré bon nombre de ménages à créer différents types de latrines, avec des options supplémentaires, toujours avec des matériaux locaux. Parmi les innovations constatées sur terrain figurent entre autres l’utilisation du bambou comme dispositif de lavage des mains et/ou récipient, système de ventilation, siphon et conduite. Les portes de différentes formes, les variétés de couvercles de fosse , la confection de poutrelle d’appui (pour pouvoir se lever facilement) sont également remarquées parmi les milliers de latrines construites dans la zone d’intervention du projet.

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CLTS Maçons Locaux

Types de latrines construites au niveau des zones d’intervention du projet RANO HP

ANALANJRIROFO

ANTSINANANA

VATOVAVY FITOVINANY

ATSIMO ATSINANANA

ANOSY

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CLTS

Maçons Locaux LEÇONS APPRISES Clés du processus

1 Partenariat - Coordination de la mise en œuvre

RANO HP a pu valoriser les acquis de la pratique du CLTS à Madagascar, par le développement de la collaboration avec les partenaires, à savoir le projet HIP, Santénet2 et l’UNICEF. Ce qui a permis dans un premier temps de faire des échanges d’outils et d’expériences, et par la suite, de disposer d’un Curriculum de formation CLTS amélioré en version malagasy.

Les modules développés ont été ensuite partagé à tous les membres de la Plateforme CLTS à Madagascar en vue de l’uniformisation de la méthode et des outils utilisés sur terrain, entre autres, le curriculum de formation, l’ outil de suivi et de certification ODF.

En outre, pour optimiser les ressources existantes, les formations au niveau des Communes ont été conduites avec les formateurs CLTS du programme Santénet2. Par ailleurs, RANO HP a toujours cherché à coordonner la mise en œuvre de l’approche CLTS avec les autres projets présents dans les zones d’intervention.

2 Qualité de la facilitation et du déclenchement

Le succès du déclenchement dépendait énormément de l’habilité du facilitateur. RANO HP a confié le « lead » de la facilitation du déclenchement aux Techniciens Accompagnateurs des ONG partenaires formés à cet effet. Ils ont été accompagnés par les Facilitateurs Locaux. La plupart des membres des ONG partenaires du projet sont convaincus que le CLTS est simple et bien adapté aux pratiques verbales plutôt directes des régions littorales de Madagascar. Mais le style de facilitation choquante, dégoutante et amusante de l’approche exige des facilitateurs une ferme conviction et une habilité autre que celle demandée par la facilitation participative classique. Par ailleurs, la réussite du déclenchement a déterminé : la « profondeur » du changement de comportement, et en conséquence, la prise de décision des villageois d’arrêter les pratiques immédiatement.

Formation des facilitateurs locaux et Techniciens sur le CLTS, Matanga

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CLTS Maçons Locaux

Après avoir fouiné la bouse avec son bâton pendant la traversée de la honte, le facilitateur local touche l’eau à boire avec de la ficelle effleurée par le bout du bâton pour expliciter l’analyse et susciter le dégout.

3 Intensité du suivi post-déclenchement

L’importance du suivi est bien justifiée par l’accroissement des effectifs des villages ODF aprèsla revue et la réorientation de l’approche. L’intensification du suivi des villages déclenchés a apporté les premiers fruits de RANO HP en termes de FDAL avec 44 cas en quelques mois après la revue semestrielle de 2012. En particulier, les leaders ont besoin de soutien rapproché pour encourager leurs initiatives dans la mise en œuvre des plans d’action du village. Les partenaires du projet ont aussi reconnu que l’organisation, la disponibilité des Techniciens Accompagnateurs et la motivation des Facilitateurs Locaux sont des facteurs importants dans le suivi post-déclenchement compte tenu de plusieurs facteurs dont l’étendue des cibles, l’éloignement du village et le phénomène de l’insécurité.

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Maçons Locaux

4 Choix de la méthode tache d’huile

Les résultats présentés supra ont démontré la pertinence, l’efficacité et naturellement l’efficience de la mise à l’échelle par la tache d’huile pour la FDAL. Le principe de tâche d’huile est basé sur le fait que dans la plupart des cas, les leaders naturels sont très fiers et sont enthousiastes pour stimuler le déclenchement des villages voisins. En principe, les leaders sont qualifiés leaders naturels lorsqu’ils arrivent à conduire leur village vers la Fin de la défécation à l’air libre (FDAL ou ODF). Mais ils ont acquis le titre de Champions lorsqu’un autre village arrive à la FDAL grâce à leur intervention.

Les leaders des villages ODF de la Commune d’Ambodimangavalo

Un panneau ODF et un certificat ont été donc délivrés respectivement au village ODF et à chacun de ses leaders lors de la célébration. Quant aux Communes et aux Fokontany concernés, disposer de plus de villages certifiés ODF constitue une fierté pour les Maires et les Chef Fokontany et les engage à s’impliquer davantage dans l’éradication de la DAL. RANO HP a en effet suscité cette fierté au travers des certifications, des cérémonies et des festivités de célébration de la FDAL afin que les leaders soient renforcés pour jouer le rôle de modèle de changement de comportement jusqu’en dehors de leurs villages et veillent à la pérennisation de statut ODF de leurs propres villages. Dans la pratique de RANO HP, la célébration dans la commune est organisée dès que cette dernière dispose de 4 villages ODF. La célébration a incité les villages concernés à maintenir son statut. Mais elle a été servie également de méthode pour sensibiliser et susciter le défi chez les autres villages non ODF.

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CLTS Maçons Locaux

5 Implication des Autorités

L’adhésion des leaders traditionnels, naturels et administratifs sont des éléments unanimement perçus et constatés comme principal facteur clé du succès du projet et du processus de mobilisation contre la défécation en plein air. Dans la démarche de mobilisation, RANO HP cherche en priorité l’adhésion volontaire et coordonnée des parties prenantes au projet notam- ment de toutes les instances formelles et informelles des collectivités décentralisées. Le déclenchement institutionnel effectué par RANO HP pendant la réunion des Mpanjaka a conduit à la prise de conscience de ces derniers par rapport à leur position en tant que levier pour la fin de la défécation à l’air libre de leur zone. A noter que les latrines du Mpanjaka d’Ambodimanga, en bas sur la photo, et celui de Soamanova présenté auparavant disposent de deux compartiments car la culture de la zone refuse que les « olom-pady », notamment le frère et la sœur ou le père et la fille se partagent de latrine. Toutefois, RANO HP a déduit que le déclenchement institutionnel devrait avoir lieu au début de mise en œuvre de l’approche pour renforcer l’engagement des Mpanjaka dans tout le processus.

Latrine à double compartiment construite par le Mpanjaka d’Ambodimanga, Commune de Tataho

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Maçons Locaux

6 Efficacité et pertinence des Maçons Locaux

L’apport des Maçons locaux dans la mise en œuvre du CLTS est très important. Malgré le retard enregistré dans leur ciblage, près de 15% des latrines construites par les ménages ont été confectionnées directement par les Maçons. Alors, en moyenne, chaque maçon formé a pu confectionner au moins 16 latrines et a conseillé au moins 48 ménages pendant la durée du projet. A part l’importance de l’implication des ML dans l’accompagnement technique au suivi post-déclenchement, la stratégie optée par le projet constitue les prémices de la professionnalisation progressive des métiers du secteur de l’assainissement en milieu rural. D’ailleurs, malgré la dotation de matériels par RANO HP, les ML ont été libres d’exercer leur métier selon le marché local. La disponibilité des trois maçons pour chaque Commune a permis de maintenir la disponibilité du service au niveau des villages.

Sur la photo : Patrick Razafy, Maçon Local de Les Maçons locaux pendant la formation dispensée Saranambana, avec la moule et la dalle SanPlat par l’ONG Saint Gabriel sur la confection commandée par un ménage des dalles SanPlat à Tamatave

7 Apport du VSLA

L’harmonisation du processus avec l’émergence et les activités des VSLA ont contribué de manière significative au succès du projet dans la conduite du CLTS. En effet, la VSLA constitue un capital social pour amener des villages vers la FDAL. Elle a été pour des ménages, un moyen de financement de la construction des latrines. Elle a facilité le changement de comportement des membres. Et pour les Maçons Locaux, les membres VOAMAMI sont des clients potentiels pour les produits d’assainissement notamment la dalle SanPlat. Cité de latrines construites par les membres des VSLA à Soamanova dans le district de Vangaindrano 89

CLTS Maçons Locaux

8 HFF : « Hetsika Fanadiovana Faobe » ou Nettoyage collectif

Le Hetsika Fanadiovana Faobe, est une des méthodes d’accompagnement post ODF initiée par les acteurs locaux : Facilitateurs CLTS, Agents communautaires et Maçons locaux, avec l’équipe tech- nique de Caritas Madagascar. Il a contribué significativement à l’aménagement des zones DAL. Pour les acteurs locaux, l’initiative a permis de viser d’autres objectifs intermédiaires, à savoir :

 la visibilité et le renforcement de la collaboration entre les acteurs locaux : Agents communautaires, Maçons et Facilitateurs CLTS.

 la mobilisation et l’engagement de l’ensemble des villageois pour les activités communautaires en vue de l’assainissement de leur village

 le partage de modèles de latrines simples mais améliorées

 le marketing des produits des Maçons Locaux.

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Maçons Locaux

9 Autres facteurs

D’autres éléments ont également contribué à l’atteinte des objectifs fixés par le projet pour l’éradication de la défécation à l’air libre (DAL) :

 Implication des enfants dans la révélation des ZDAL et dans la transmission des messages au travers des chants et des cris : « Mangery an-jolika ô ! » (eh, tu fais encore caca à plein air !)

 Dynamisme des Agents Communautaires dans le suivi post-déclenchement compte tenu de leur proximité vis-à-vis des villageois.

 Considération de la possession de latrines comme critère de sélection des Agents locaux : Facilitateurs, Maçons etc.

 Collaboration avec l’ONG Saint Gabriel pour la formation des maçons. L’apprentissage des technologies appropriées et l’appui matériel ont contribué à l’efficacité de l’intervention des Maçons Locaux.

Les enfants chantant et dansant pendant la célébration FDAL de leur village 91 91

CLTS Maçons Locaux

Points de vigilance et pièges à éviter

Adhésion apparente de la population

La tendance à vouloir à tout prix obtenir l’adhésion des notables locaux peut dès fois détourner l’attention des facilitateurs de l’ensemble des villageois pour engager les leaders. Les autres membres de la communauté peuvent rester des suiveurs et ne s’impliquent pas à la réalisation des plans d’action. Ce qui explique en partie le fait que les latrines de certains villages ont été utilisées à d’autres fins et que les déclenchements apparemment réussis sont tombés à l’eau faute d’adhésion généralisée.

La peur de choquer comme piège à éviter

Libérer les villageois de l’emprise du tabou qui sous-tend les pratiques de la DAL au travers de l’approche CLTS n’est pas sans risque pour les facilitateurs. Certains d’entre eux ont même reçu des menaces par personnes interposées. Ces risques suscitent certes la vigilance dans la facilitation, mais éviter de parler des points sensibles constitue un piège qui peut annihiler effectivement l’aboutissement de l’ensemble du processus.

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Maçons Locaux

Piège du nombre de latrines

Résultant du déclenchement, les ménages se sont mis à construire des latrines, un autocollant jaune a été discerné à ceux qui ont cessé la DAL, des résultats appréciables ont été enregistrés avec plus de 2000 latrines en 2 ans. Pourtant, aucun village n’a été certifié ODF. Cette situation a permis de constater qu’il n’y a pas forcement de lien direct entre le fait de disposer des latrines et celui d’arrêter la DAL. Quelque part, la poursuite des indicateurs sur le nombre de latrines construites par les ménages a induit le projet dans la précipitation. RANO HP a pu néanmoins redresser la situation en changeant de stratégie. Bref, les projets à venir doivent éviter le déclenchement des villages dont le suivi permanent ne peut pas être assuré.

Timing du ciblage des Maçons locaux

Dans la mesure du possible, l’opérationnalisation des Maçons au début du processus de CLTS est très importante pour accompagner les ménages/villages dès le lendemain de leur décision de mettre fin aux pratiques de la DAL. En effet, le ciblage des Maçons Locaux devrait sefaire parallèlement avec le démarrage de CLTS. Certes, les ML ne pourraient pas entamer la promotion des produits avant le déclenchement, mais ils devraient être prêts pour apporter des conseils aux ménages au moment où ces derniers vont commencer à construire des latrines. Ainsi, les rechutes de comportements des ménages, notamment celles dues à la non maîtrise des techniques de construction de latrines seront évitées.

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CLTS Maçons Locaux

DÉFIS ET PERSPECTIVES

Système de suivi participatif approprié

La promotion de l’utilisation de latrines dans le secteur WASH exige habituellement des indicateurs détaillés : considération de l’échelle de l’assainissement, nombre de ménages utilisant chaque type de latrine, nombre de latrines partagées et nombre de latrines privées, etc. Ainsi, il est important de mettre en place dès le début du projet, un système de suivi participatif approprié pour que les communautés puissent être capables de suivre les réalisations. Toutefois, la question que l’on se pose consiste à savoir quels sont les indicateurs clés qu’il faut retenir en promotion de l’assainissement pour assurer l’effectivité, la pertinence et l’efficacité du système de suivi participatif?

Pérennisation et mise à l’échelle

La réussite du CLTS dépend de la qualité de l’appui et du suivi apportés aux villages, fokontany et aux communes. A cet effet, la présence effective des agents du projet et l’implication des autorités à tous les niveaux sont préconisées. Mais la rechute des villages ODF est toujours probable, après quelques mois ou même quelques années, compte tenu du dysfonctionnement des latrines construites dû notamment au problème de vidange ou des catastrophes naturelles. Ainsi, dans une perspective de mise à l’échelle de la FDAL, il est important de définir : quelles sont les ressources nécessaires (humaines, financières...) pour assurer les suivis requis dans tous les étapes du CLTS ? Et surtout comment assurer l’effectivité des appuis après ODF pour éviter la rechute progressive des villages?

Professionnalisation du métier des Maçons Locaux

La maîtrise progressive des chaines aboutissant à la fourniture des services aux ménages est pour les Maçons Locaux un passage obligé vers la professionnalisation de leur métier. Elle peut influencer à la fois la rentabilité et la qualité de leurs interventions. Les maçons pourraient entre autres jouer un rôle important pour combler les lacunes par rapport à la disponibilité des matériaux de construction et des produits, lesquelles constituent un blocage non négligeable dans la fourniture de service aux clients nécessiteux. Ils peuvent intervenir directement ou par l’intermédiaire d’autres fournisseurs à l’installation de points de vente des équipements en EHA (Sani-marché). Le défi consiste en effet à trouver quelle est la bonne stratégie pour équiper et renforcer les maçons dans la maîtrise des chaînes de fourniture de services afin qu’ils puissent progresser davantage dans la professionnalisation de leur métier ?

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Maçons Locaux

DOCUMENTS ET OUTILS

Documents

 Stratégie Hygiène et Assainissement RANO HP  Termes de référence et lettre d’engagement des maçons locaux  Rapport de la formation des maçons  Histoire à succès sur la certification ODF de Miarinarivo  Histoire à succès sur la réunion des Mpanjaka

Outils

 Curriculum CLTS version Malagasy  Fiches de suivi CLTS  Autocollant jaune  Panneaux et certificats ODF

 Guide Haitao kabone  Fiche Rapport mensuel des Maçons  Guide d’utilisation des outils

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CLTS Maçons Locaux

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Trois

messages clés WASH

Promotion des 3 messages clés WASH

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Trois messages clés WASH

L’accès durable à l’eau potable, à l’hygiène et assainissement est un défi national et reste une condition primordiale pour promouvoir la santé communautaire, notamment en milieu rural. Toutefois, cet accès ne suffit pas tant qu’il n’est pas accompagné d’un réel changement de comportements chez la communauté quant à la conservation de la qualité de l’eau d’une part et sur le respect des règles d’hygiène et d’assainissement d’autre part . Ainsi, pour relever ce défi, la Politique Nationale de Santé Communautaire à Madagascar dans ses orientations stratégiques, promeut la prise de responsabilité des acteurs communaux et à la base ainsi que la mise en œuvre d’actions de communication axées sur les 3 messages clés DIORANO WASH. A ce titre, le projet RANO HamPivoatra a travaillé avec les agents communautaires (AC) au niveau des fokontany dans les Communes d’intervention, acteurs clés et incontournables vu l’importance de leurs rôles dans la promotion de la santé communautaire. En effet, dans le cadre du projet, ils ont pour mission la réalisation d’actions de sensibilisation de proximité auprès de la population cible dont les ménages et les groupes VSLA. Par ailleurs, RANO HP amis à leur disposition et aux techniciens des ONG partenaires de mise en œuvre des outils de communication de masse du genre films court métrage, affiches, chanson, spot audio diffusé à travers les radios locales et jeu d’animation appelé « Kindranondrano ».

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Trois

messages clés WASH

Description Trois messages clés WASH

 Lavage des mains avec du savon

Utilisation de  latrines améliorées

 Traitement et conservation de l’eau

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Trois messages clés WASH Situation initiale dans la zone Cible

30% Enfants atteints de la diarrhée due à la mauvaise pratique d’hygiène (2 semaines avant l’enquête en février 2010)  Analanjirofo : 30%  Atsinanana : 22%  Vatovavy Fitovinany : 32%  Atsimo Atsinanana : 25%  Anosy : 47%

1,1% Pratiquent le lavage systématique des mains avec du savon

34,3% utilisent des latrines 60,2% traitent l’eau à domicile

Moins de 3% Des femmes s’occupant des enfants de moins de 5 ans capables de citer les 3 messages 26 % clés Wash  Analanjirofo : 0% des ménages avec des enfants  Atsinanana : 0,37% moins de 5 ans éliminent les  Vatovavy Fitovinany : 9,84% excrétas des enfants de  Atsimo Atsinanana : 1,02% manière hygiénique :  Anosy : 3,17%  Analanjirofo : 56,34%  Atsinanana : 30,58%  Vatovavy Fitovinany : 16,88%  Atsimo Atsinanana : 9,31%  Anosy : 16,17%

Autour de 1% 34,3% des latrines sont équi- des ménages pées de dispositif de utilisent des lavage de mains avec latrines du savon

100 100

TroisTrois

messagesmessages clésclés WASHWASH Autour de 1% 94% des ménages prati- des ménages traitent de l’eau par quent le lavage de ébullition mains à des moments  Sur’eau : 5,5% critiques;  Par décantation : 3%  Filtre à eau : moins de 1%  SODIS : 0,5% 63% des ménages ne sont pas satisfaits de la qualité de l’eau utilisée 16,35% des ménages sont capables de citer les 3 moments critiques pour le lavage des mains :  Analanjirofo : 15,98% 7 %  Atsinanana : 19,64% des ménages utilisent l’eau  Vatovavy Fitovinany : 22,44% d’une source améliorée :  Atsimo Atsinanana : 7,89%  Analanjirofo : 0,58%  Anosy : 15,78%  Atsinanana : 5,46%  Vatovavy Fitovinany : 15,81%  Atsimo Atsinanana : 12,54%  Anosy : 0,70%

46 % des ménages utilisent des mé- thodes de traitement d’eau domestique :  Analanjirofo : 83%  Atsinanana : 43%  Vatovavy Fitovinany : 42%  Atsimo Atsinanana : 39%  Anosy : 14%

29 % des ménages utilisent des méthodes de stockage sûr de l’eau, dont :  Analanjirofo : 29%  Atsinanana : 32%  Vatovavy Fitovinany : 30%  Atsimo Atsinanana : 25%  Anosy : 21%

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Trois messages clés WASH Processus de mise en œuvre

1 Activités préalables

Au démarrage du projet, RANO HP a développé ses stratégies de promotion des 3 messages clés, tenant compte des leçons apprises des précédents projets similaires et la synergie entre les approches adoptées. D’autre part, le projet a veillé à l’harmonisation des interventions avec les projets en cours à savoir Santénet2, SALOHI et PSI. Par ailleurs, RANO HP a dû parfaire quelques activités facilitant la promotion des 3 messages clés WASH :

 Conception de méthodologies et d’outils (curriculum de formation, outils de sensibilisation, outils de suivi) ;  Formation des formateurs pour les techniciens des ONG partenaires de mise en œuvre sur les approches ;  Développement de partenariat, en occurrence avec PSI et Santénet2 pour l’approvisionnement en Sûr’eau et avec les radios locales pour la diffusion des spots audio. Se référant aux résultats du Baseline, les zones Sud Est et Sud ont un taux faible d’utilisation de latrines. Les messages pour ces zones étaient plus focalisés sur l’utilisation de latrines. Toutefois, pour les Régions Analanjirofo et Atsinanana, les messages sur les latrines ont été plus axés sur l’amélioration. En outre, RANO HP n’a pas pu réaliser des constructions de systèmes d’adduction d’eau potable pour le Sud et le message sur le traitement de l’eau y a été renforcé.

2 Mobilisation des agents communautaires (AC)

RANO HP a travaillé avec environ 10 à 15 AC par Commune, soit environ un AC par fokontany pour appuyer les ménages à adopter les trois messages clés WASH. Le projet, à travers ses partenaires de mise en œuvre, a renforcé les AC dans le secteur pour sensibiliser les ménages et les groupes VSLA sur les 3 messages clés WASH. La plupart d’entre eux travaillent déjà avec les autres projets dans les communes d’intervention. Toutefois, pour leur mobilisation, avec l’appui des autorités locales, les AC sont libres de juger s’ils peuvent encore allouer du temps pour promouvoir les 3 bonnes pratiques WASH en collaborant avec RANO HP.

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Trois

messages clés WASH Profil de l’Agent Communautaire  Personne influente ;  Proposé par la communauté et validé par les autorités locales : Maire, Chef fokontany, CSB ; La disponibilité et le  Ayant de l’expérience en activité de sensibilisation et dynamisme des AC à assurer pouvant consacrer 4 heures par jour pendant 3 jours par les activités de sensibilisation sur les messages clés sont mis semaine ; en avant par RANO HP lors de  Modèle pour l’application des 3 messages clés, surtout leur mobilisation. l’utilisation de latrine ;  Sachant lire et écrire ;  Pouvant faire une longue marche à pieds.

Formation des techniciens du 3 projet et des agents communautaires

Après l’identification des AC, RANO HP a dispensé des formations des formateurs à l’attention des partenaires de mise en œuvre afin qu’ils puissent à leur tour assurer le renforcement de capacités des AC. Le curriculum de formation des AC a été développé et inspiré des expériences et leçons apprises des autres projets dans le secteur.

Ils sont axés sur les contenus suivants :

 Aperçu des stratégies de RANO HP relatives à l’hygiène et assainissement ;  3 messages clés WASH ;  Techniques de sensibilisation à exploiter dans le cadre du programme ;  Outils de travail et de communication.

A part l’acquisition des techniques de communication, les AC ont été dotés d’un kit spécifique leur permettant d’accomplir convenablement leur mission de sensibilisation.

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Trois messages clés WASH

Mme Denisette, member de VSLA Zanakambavony et sa fille accueillant l’AC de sa Commune à leur domicile.

4 Sensibilisation des ménages

RANO HP a chargé chacun des AC formés de focaliser la transmission des 3 messages clés auprès de 18 ménages pendant Le contact fréquent et le suivi un cycle de 6 mois suivant un planning bien ficelé établi continu des ménages cibles mensuellement avec les agents de terrain (AT) des ONG permettent d’avoir de meilleurs partenaires. Limiter les ménages à sensibiliser pendant une période résultats en termes de change- déterminée a permis aux AC de suivre l’adoption des pratiques et ments de comportements. leur apporter des soutiens continus. Le planning prévoit le nombre de visites à effectuer par semaine, à un rythme progressif de 6 ménages par mois, à commencer par 6 ménages dès le 1er mois, puis rajout de 6 autres au 2è mois et 6 derniers ménages au 3è mois et l’ensemble est à suivre jusqu’à la fin du cycle. Les ménages ont été choisis selon les critères suivants :

 Ménage ayant un enfant moins de 5 ans ;  Ménage ayant une mère enceinte ou allaitante ;  Mère chef de famille ;  Ménage ne pratiquant aucun des 3 messages clés WASH ;  Ménage ayant déjà commencé à utiliser de latrine, si le village a été déjà déclenché (pour les ménages à choisir à partir du 2ème mois) ;  Ménage membre de VSLA . 104

Trois

messages clés WASH

Une carte comportant les 3 messages clés et les étapes de La VàD est la technique changement de comportements possibles par message clé est fréquemment utilisée par les attribuée à chaque famille visitée. Cet outil permet au ménage de AC. choisir le comportement qui lui est approprié et de se situer par Mais, ils font aussi avec rapport au meilleur comportement. Il permet également à l’AC de l’appui des TA des ONG de la négocier sur les comportements possibles à adopter. Dès la 1ère visite sensibilisation de masse à de l’AC, le comportement appliqué par le ménage est noté sur la carte travers des outils de avec la mère de famille. Et l’évolution de comportements du ménage communication, tels que sur les 3 messages clés est notée au fur et à mesure des visites jusqu’à films court métrage, affiche, la fin du cycle. spot audio et le jeu « Kindranondrano » en L’application effective des 3 messages par le ménage est ciblant particulièrement les marquée par un « autocollant bleu » à coller à un endroit à portée enfants, personnes relais de de vue. Posséder un autocollant sur la porte de sa communication jugées les maison constitue une fierté pour le ménage, c’est un signe d’évolution plus efficaces. pour les communautés. Le ménage ayant reçu un autocollant bleu signifie :

 Ménage qui respecte les 3 moments critiques pour se laver les mains avec du savon  Ménage qui dispose et utilise de façon appropriée une latrine améliorée, notamment en ce qui concerne l’élimination des selles d’enfants  Ménage qui traite l’eau et la conserve bien.

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Trois messages clés WASH

5 Sensibilisation des groupes VSLA

Conformément à son concept d’origine, l’approche VSLA a comme objectif dans le cadre de RANO HP de promouvoir la culture d’épargne et de crédit au niveau des villageois pour leur permettre d’avoir accès à des fonds et améliorer par la suite leur condition de vie. Par ailleurs, le projet a cherché également à lier cette approche aux activités WASH. Le VSLA est un espace où les villageois se réunissent et s’éduquent. Une forte cohésion et confiance mutuelle s’installent entre les membres et ils s’influencent pour adopter les nouveaux comportements utiles pour leur vie quotidienne. RANO HP a saisi ces opportunités et 3 à 4 membres de VLSA ont été sensibilisés par les AC par le biais de visite à domicile pendant un cycle. Le cycle suivant, avec ces ménages sensibilisés, l’AC a conduit une séance de sensibilisation de 30mn à chaque réunion du groupement VSLA sur les 3 messages clés WASH. L’idée était de servir les VSLA comme levier de changement au niveau de leurs communautés. La cohésion sociale à l’interne du groupement a facilité l’adoption des 3 pratiques clés WASH par tous les membres. Les membres de VSLA ont été appelés par la suite à transmettre les messages à leurs proches. Tels qu’appliqués avec les autres ménages, les membres VSLA ont bénéficié également des autocollants marquant le changement de comportements.

Sensibilisation d’un groupement VSLA sur la traitement de l’eau, Soamanova

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Trois

messages clés WASH

6 Suivi systématique de la mise en œuvre

Les AC travaillant avec RANO HP enregistrent chaque En guise de vérification, les activité réalisée dans le cahier de rapport. Et données sur la carte des fa- mensuellement, une réunion a été organisée par les milles doivent être cohérentes Techniciens Accompagnateurs au niveau de chaque avec celles sur le rapport mensuel des AC. commune, pour permettre à ces derniers d’appuyer les AC (i) au rapportage d’activités, (ii) à la planification des prochaines visites et (iii) au partage des difficultés éventuellement rencontrées. Des outils ont été mis à la disposition des AC pour assurer le planning et le suivi des ménages, tels que planning, rapport mensuel et la carte de ménage.

A leur tour, les TA procèdent à la compilation des résultats des rapports des AC dans une Commune. Puis systématiquement, pour s’assurer de l’effectivité des tâches des AC, ils effectuent des visites de vérification auprès d’un certain nombre de ménages sensibilisés. Face aux éventuelles lacunes, les TA apportent aux AC les appuis appropriés.

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Trois messages clés WASH

7 Sensibilisation de masse

Pour renforcer les communications interpersonnelles menées par les AC, le Projet a aussi opté pour les sensibilisations de masse qui ont réuni plusieurs interventions :

 Matraquage en collaboration avec les radios locales,  Organisation des séances de sensibilisation avec le jeu « Kindranondrano », diffusion à travers les radios locales de chant et spots audio, animation par le biais des chants folkloriques, diffusion de films, réalisation de marionnettes (cas de l’ONG Mateza)

RANO HP a travaillé avec la maison de production d’outil de communication « BeMozika » pour la conception / production de ces outils ayant trouvé la participation du fameux acteur Rajao, le plus apprécié de toutes les zones d’intervention et aussi la mobilisation des personnes issues des Communes d’intervention.

Enfants en train de jouer au « kindranondrano »

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Trois

messages clés WASH

Résultats

Actions et produits Adoption des messages

 Nombre d’AC mobilisés formés et équipés : 445  Nombre de ménages ayant adopté les 3 messages clés WASH : 7 759 dont  Nombre de ménages membres de VSLA : 1213 sensibilisés : 19 607  Nombre de sensibilisa-  Nombre de ménages adoptant tions auprès VSLA : 494 le lavage de mains avec du savon ou cendre : 3 780  Nombre de ménages utilisant de latrines améliorées : 2 472  Nombre de ménages pratiquant le traitement et la bonne conservation Autres produits de l’eau avant son utilisation : 5 715

 Nombre de flacons de sur’eau vendus : 39 955

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Trois messages clés WASH Leçons apprises

Parfaire la sélection, la mobilisation et le système de motivation des Agents Communautaires

La sélection des AC est une étape cruciale. Ce sont des bénévoles volontaires voulant apporter le changement pour leurs communautés, ainsi la participation effective des autorités locales dans l’établissement des critères de sélection et le choix des AC est essentielle. Toujours pour leur crédibilité et leur engagement, avant le démarrage des activités de sensibilisation, il est important de les présenter devant les communautés pour permettre à ces dernières de les approuver. Par ailleurs, le dynamisme et la disponibilité sont deux critères à mettre en avant étant donnés l’engagement et le temps nécessaire pour les activités de sensibilisation. En outre, les AC doivent montrer le comportement modèle dans l’application au quotidien et le respect des messages véhiculés. « L’équipe Bemozika1 lors du tournage du film de sensibilisation a séjourné chez l’AC de Berarano Ville, Commune de Saranambana dont la famille a visiblement adopté les messages clés WASH ». Etre acteur de développement au sein de leurs communautés constitue la motivation majeure des AC. Toutefois, ils font toujours des requêtes pour disposer des équipements pour les différencier des gens à sensibiliser. A cet effet, RANO HP leur a doté de T-shirt et parapluie après leur formation. Un concours d’AC méritants a eu lieu également, ceux qui ont atteint le plus de ménages sensibilisés avec autocollant bleu, ont gagné des lots : certificat et sac à dos.

1 Bemozika étant le prestataire ayant collaboré avec le Projet dans la production des films court métrage

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TroisTrois

messagesmessages clésclés WASHWASH

Aboutir au changement de comportements

La fréquence ainsi que le nombre de visites à domicile à réaliser par les AC ont fait partie des éléments novateurs de l’approche RANO HP. Les VàD doivent inclure, outre les messages de sensibilisation, l’observation et le suivi des changements déjà adoptés par les ménages. C’est au cours des visites que les AC ont découvert le réel changement de comportement, les besoins d’accompagnement et ont facilité la prise de décision des ménages. L’innovation par les communautés constitue un signe d’appropriation des nouvelles pratiques et une garantie du non rechute. La communauté n’a pas manqué d’imagination pour innover lorsque les messages sont bien intégrés. Des latrines uniques ont été construites par certains ménages. Nombreux sont ceux qui ont pris l’initiative de fabriquer des dispositifs de lavage de mains avec du savon à partir du bambou – tippy tap en bambou » dit « lagnanana ». D’autres ont même créé de Tippy Tap à pédale (à Saranambana). Il est donc important de reconnaitre ces efforts réalisés par les communautés et de les encourager à les partager. C’est l’objet des autocollants jaune et bleu, symbole des ménages adoptant les bonnes pratiques.

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Trois messages clés WASH

La sensibilisation au niveau d’un groupement s’avère plus efficace

La transmission des trois messages clés WASH expérimentée par le projet auprès des membres des VSLA était plus facile et productive par rapport aux autres méthodes d’approche (VàD, sensibilisation de masse). A ce titre, dans un groupement comme le VSLA, la cohésion de groupe incluant influence et réceptivité par rapport aux messages constitue un facteur favorisant le chan- gement de comportement. Cette pratique est encore plus efficace quand l’AC fait partie du groupement VSLA du fait que les échanges et les persuasions sont devenus plus concrets. L’existence de groupements solidaires constitue ainsi une opportunité pour les activités de communication pour le changement de comportements.

Favoriser la collaboration entre les acteurs locaux pour rentabili- ser leur métier

Caritas Manakara a initié le HFF ou Hetsika Fanadiovana Faobe permettant aux acteurs locaux de travailler ensemble et promouvoir les produits WASH. Bien que le HFF, traduit par nettoyage collectif, a été adopté par les acteurs locaux (Agent Communautaire, Maçons Locaux, Facilitateurs locaux CLTS) pour l’assainissement de l’ensemble du village, il a été profité pour faire passer les messages clés WASH et pour écouler les produits, notamment le Sûr’Eau et la Dalle Sanplat. Le HFF a en effet contribué à l’accroissement du nombre de latrines construites et utilisées dans la zone. En outre, d’autres activités sont entreprises pour développer cette collaboration entre les acteurs locaux : (i) Réunion mensuelle pour partager les réalisations, succès, problèmes et solutions ; (ii) Organisation d’activités communes telles que sensibilisation de masse, visites des réalisations des maçons, etc. Mais l’effet de synergie serait encore plus conséquent si le gestion- naire du système d’adduction d’eau potable est impliqué.

112 Sensibilisation de masse par les acteurs locaux, Amboasary Atsimo

Trois

messages clés WASH

Défis pour l’avenir

Faire des AC, le moteur de chan- gement de comportements

La plupart des AC travaillent avec plusieurs projets; on attend beaucoup d’eux mais leur dispo- nibilité est dès fois limitée par le souci de subvenir aux besoins de leur famille. La coordination entre les projets sur l’exigence envers ces Agents communautaires ainsi que leur équipement demeure un défi majeur pour tous les projets ayant des objectifs à atteindre et veillant à la pérennisation des acquis. Pourtant, engager les autorités locales dans le soutien de ces AC est également essentiel. Les ménages ayant adopté les bonnes pratiques sont toujours sujettes à des rechutes. Si l’opérationnalisation des acteurs communautaires n’est pas soutenue par les autorités locales, les réalisations au niveau des zones d’intervention surtout relatives aux comportements risqueraient toujours de se dégrader.

Mettre à la disposition des AC des outils de suivi simple

Le suivi participatif est très pertinent et assure la durabilité des réalisations. RANO HP a veillé à mettre en place des outils simples, toutefois, des appuis ont toujours été apportés aux AC jusqu’à la fin du projet. Alors, il est important de définir dans quelles conditions, les acteurs locaux parviendraient-ils à gérer et à suivre eux-mêmes les activités réalisées et l’évolution des comportements des ménages à sensibiliser ?

113113

Trois messages clés WASH

Documents et outils

Documents

 Stratégies relatives à l’Assainissement et hygiène de RANO HP ;

Outils développés

Renforcement de capaci- tés

 Curriculum de formation ;  Guide pour les AC ;

Outils de suivi

 Planning de sensibilisation ;  Rapport mensuel des AC ;  Rapport mensuel TA ;  Check list de suivi des ménages ; Outils de sensibilisation

 Carte de ménage ;  Autocollant bleu ;  Jeu « kindranondrano » ;  Spots audio ;  Affiches sur latrine ;  Chant « Ataovy mazava ny kaonty » ;  Film « Rano madio no fidiko ».

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VSLA VSLA

VSLA

Village Saving and Loans Associations

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VSLA

La création de VSLA ou « Village Saving and Loans Associations », traduit en malgache par VOAMAMI « Vondron’Olona An-toerana miara-MAnao tahiry sy MIfampindram-bola » est une initiative proposée par CARE international dans le projet RANO HP pour accroître l’implication des ménages dans le secteur EHA.

Historique

Historiquement, le concept VSLA s’est développé au Niger en 1991 dans le cadre d’un programme environnemental avec CARE International. Il est né suite à une revendication des bénéficiaires qui ont demandé à prioriser le développement de leur moyen de subsistance par la mise à disposition de ressources financières. Par la suite, il a été mis à l’échelle sur le continent Africain. Actuellement, CARE International compte près de 100.000 groupes, avec 3.000.000 membres répartis dans 41 pays. C’est tout récemment, en 2007 que la VSLA a été introduite à Madagascar. Ce fut dans le cadre des interventions d’urgence lors du passage du cyclone Ivan.

Place dans le projet

Si l’approche est surtout connue pour sa force dans le renforcement des capacités financières et l’amélioration des niveaux de vie des ménages membres, le projet. RANO HP lui, a cherché à s’en servir comme Traduction en malagasy facteur de promotion des enjeux et des changements de comportement en eau, hygiène Vondron’Olona An-toerana et assainissement. miara-MAnao tahiry Le plus grand défi a été d’établir un lien, perçu comme difficile, entre le concept financier et le sy MIFampindram-bola développement de ce secteur. VOAMAMI

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VSLA

Description Bref aperçu de la situation dans la zone d’intervention

Agriculture de subsistance et équipements de production archaïque ;

Economie de rente sans accompagnement en termes de Marché limité et gestion ; manque de débou- chés pour les Economie minière dans produits ; certaine zone (Exploitation de l’or)

Zone à risque par Pratique rapport aux cataclysmes d’usure ; naturels, faible résilience des ménages. Faible couverture des IMF.

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VSLA

Concept VSLA (VOAMAMI)

Début de cycle

Achat de part et cotisation Fin de cycle pour la caisse sociale La VOAMAMI est un groupe de 15 à 25 Partage du fonds constitué personnes qui mettent au prorata des épargnes ensemble de côté de constitués l’argent et font de petits emprunts à partir de ces épargnes. Elle vit suivant le cycle ci-contre. Accroissement du Fonds

Nouveaux épargnes + Capital remboursé + Intérêt + pénalité Remboursement Octroi de Crédit

de crédits avec paiement Début de l’octroi après un des Intérêts. mois de cotisation. Utilisation

Besoins primaires, AGR, EHA, ou autres

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VSLA

La particularité de l’approche réside dans le fait que malgré l’hypothèse qui lie l’investissement en EHA à la capacité financière des villageois, l’utilisation des fonds, que ce soit l’épargne ou le crédit, relève de la libre décision du membre concerné sans aucune contrainte ou obligation de la part du projet. De ce fait, l’investissement dans le domaine de l’EHA ne peut se faire que lorsque la personne estime que les besoins qui y ressortent sont nécessaires et prioritaires.

Principes de la « VOAMAMI »

 La VOAMAMI est constituée et financée par les membres, gérée par les membres et pour les membres.

 Les membres se choisissent eux-mêmes.

 Elle est composée d’une Assemblée générale et d’un bureau exécutif. L’Assemblée Générale, a le pouvoir de décision, élabore le statut et le règlement inté- rieur. Le bureau s’assure du respect des décisions, des processus et de la gestion des transactions.  Les transactions se font uniquement pendant les réunions et en présence des membres : le coffre est fermé avec 3 cadenas et détenu par le trésorier. Les 3 clés sont gardées par 3 autres personnes hors du bureau exécutif.  Chaque membre dispose d’un carnet d’enregistre- ment des épargnes et de crédit qui est enfermé dans le coffre et n’en est sorti que pendant les réunions.

 La constitution de l’épargne se traduit par l’achat de 1 à 5 parts.  Le crédit maximal équivaut à 3 fois plus l’épargne constitué et le remboursement ne doit pas excéder 3 mois.  Les réunions d’épargnes doivent être hebdomadaires et les réunions de crédit mensuelles.  Les « processus de réunion » et les principes de base doivent être rigoureusement respectés ainsi que le profil, rôles et attributions des membres du bureau exécutif.  La valeur de la part ainsi que le taux d’intérêt du crédit sont invariables en cours de cycle. 119

VSLA Mode de fonctionnement de la VSLA

Simple Système de gestion et système de comptabili- sation simplifiés. Utilisation du tampon, Accessible adaptée aux analphabètes Unique garantie : Garantie morale par les membres. Créée au sein de la communauté elle-même (proximité), sans procédures contraignantes

Transparent Toute transaction effectuée en AG. Comptage public des montants des transactions financières. Possibilité de vérification par tous (arborer chaque carnet tamponné devant tous les membres).

Démocrate Elections au suffrage universel. Règlement décidé par tous, appliqué par tous et Conviviale pour tous, revendiqué par Discussion, échange, tous (pénalité, code de prise de décision conduite). concertée. Pratique de communication de soutien et de motivation (chant, hourra…) Constitution de caisse sociale.

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VSLA Processus de mise en place

Phase de Maturité

Phase de développement

Phase Intensive

Phase Préparatoire

Introduction auprès des autorités locales

Phase préparatoire La phase préparatoire vise entre autres la validation et l’appropriation de l’approche par les autorités locales. Elle facilite leur intégration dans la mise en œuvre, le suivi, la reconnaissance VOAMAMI et la valorisation de la VOAMAMI. L’implication des autorités est également très importante dans la promotion du concept, dans la gestion des conflits et dans la valorisation des structures existantes. En effet, ce sont les autorités qui peuvent intégrer les VSLA dans les stratégies de développement local et dans les évènements sociaux et culturels.

Réunion d’information communautaire

C’est le point de départ de la constitution de la VSLA. Il permet à la communauté de s’informer par rapport aux principes, aux avantages et aux fonctionnements de l’Association. La réunion d’information devrait susciter l’intérêt des villageois afin qu’ils puissent par la suite prendre les décisions de constituer ou non leur VOAMAMI. Après la réunion, les participants auront le temps nécessaire pour réfléchir, s’observer, et se consulter. Une fois arrêtée, la liste des membres qui vont constituer l’association sera communiquée aux agents du projet qui décident de la date dela première session de formation. La mise en place proprement dite

La mise en place proprement dite s’étale sur un cycle entier. Elle est composée d’activités de formation, de suivi et d’accompagnement dans l’évolution du groupe. A cet effet, l’agent de terrain doit réaliser au moins 12 sessions avant que la VOAMAMI arrive à maturité et peut prétendre à l’indépendance. Ce premier cycle est crucial, il exige rigueur, audace et discipline, à défaut desquels la pérennité des structures mises en place peut être remise en question. Il requiert, de l’agent de

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VSLA

terrain, de la proactivité accompagnée d’une forte capacité en communication et en mobilisation sociale. Le processus de mise en place est composé de 3 phases.

La phase intensive dure à peu près 3 mois, pendant Phase Intensive lesquelles les formations de base sont dispensées. Les modules de formation concernent la gestion Phase préparatoire organisationnelle et les processus/principes de gestion des transactions financières. Durant cette phase, l’agent de terrain se doit d’être présent presque à chaque réunion de l’association. Cette étape de renforcement de capacités comporte 6 sessions de formation et 3 sessions de suivi- accompagnement. Elle va jusqu’au remboursement des premiers emprunts contractés par les membres.

La phase de développement (3 mois) peut être assimilée à une phase d’accompagnement post- formation. Elle est très pertinente dans la mesure où les adhésions sont quelques fois motivées par des essais, sans trop de conviction. A ce titre, les membres vont appréhender de manière progressive les pratiques et les Phase de principes du VSLA ; ils vont aussi petit à petit

développement découvrir les avantages qui leur fourniront la motivation nécessaire pour une auto-prise en main. Phase Intensive A noter que, les opportunités de revenu pour la constitution de l’épargne sont très limitées en période de soudures. Par ailleurs, les membres se leurrent souvent et s’attendent à des appuis financiers ou des appuis en nature de la part du projet. Or, par principe, cela est exclu dans la stratégie de renforcement des VSLA. Ces faits peuvent amplifier le taux d’abandon lors du premier cycle nécessitant ainsi un accompagnement plus intensif.

Le risque de dissolution est élevé pendant la traversée de la première période de soudure. Il doit être anticipé par un accompagnement à la fois technique et psychologique des membres.

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VSLA

Au cours de la phase de maturité le nombre de visites effectuées par les agents de terrain diminue (~2 interventions). Phase de maturité Les membres sont rodés par rapport aux processus et auront commencé à gouter les opportunités et les avantages que leur procure la pratique de la VSLA. Ils deviennent dans ce sens plus Phase de développement autonomes. C’est dans cette phase qu’ils reçoivent le dernier module de formation axé sur « l’audit fin de cycle», ou « le partage de fin de cycle ». Normalement, elle a lieu à la 36ème semaine, en préparation de la clôture du cycle proprement dit. Le calcul de partage, tenant en compte le gain généré par les intérêts et les pénalités, est plus complexe et requiert la présence de l’agent de terrain. Cette dernière étape clôture le processus de mise en place de la VSLA au terme duquel, il est possible d’affirmer que la VSLA est autonome et indépendante.

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VSLAVSLA

Formation des agents de CARITAS sur l’Agribusness mai 2011

Activités de soutien aux VSLA

A la fin de la première année d’intervention, les résultats ont ressorti un taux de crédit extrêmement faible, 11,8% du montant total des crédits constitués. La consultation des agents de terrain et les investigations réalisées ont soulevé deux facteurs expliquant ce constat :

 Le crédit était socialement considéré comme une dette, plutôt une honte qu’une opportunité.

 Les membres avaient peur de ne pas pouvoir rembourser leurs dettes. Derrière cette appréhension se cachait la méconnaissance des choix d’AGR à faire et la crainte de ne pas savoir gérer correctement.

Ainsi, RANO HP a pris l’initiative d’organiser des formations de formateurs en faveur des agents de terrain sur les thématiques « Agri business et approche territoriale ». L’objectif était que ces agents soient capables de former et d’accompagner les membres dans le choix des investissements à réali- ser et dans la gestion des AGR.

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VSLA

Grand nettoyage par les membres de VSLA lors de la JMF, Commune Soamanova 08 mars 2012

Stratégie d’intégration avec le secteur EHA

Par respect de la liberté de chaque membre dans l’utilisation de son argent, RANO HP n’a pas cher- ché à lier directement les transactions financières des VOAMAMI aux investissements à réaliser en termes d’EHA. La stratégie a été orientée sur les moyens qui pourraient faire progresser ces investissements et ce en fonction des besoins prioritaires et la conviction des concernés. A cet effet, les interventions en VSLA et les interventions en EHA ont été organisées de manière à ce que les membres de VSLA soient au premier plan pour assister aux actions de communication autour de l’EHA. Il a fallu donc :

 Favoriser la mise en place des VOAMAMI dans les 13 villages prioritaires cités dans le PDIA de la Commune, et surtout ceux qui vont bénéficier des infrastructures d’eau.  Exposer les membres des VOAMAMI aux actions CLTS, faire intervenir les acteurs locaux à la fin de leurs réunions périodiques pour discuter et échanger avec eux des enjeux de l’EHA : les Agents Communautaires sur les 3 messages clés WASH, les Parties Prenantes sur les enjeux du paiement de l’eau, les Maçons Locaux pour la sensibilisation sur utilisation de latrine et la vente de dalle SanPlat …

La VSLA doit acquérir un minimum de maturité (6mois) en pratique d’épargne et de crédit avant que les autres interventions ne lui soient dispensées. Cette mesure permet d’écarter les risques de confusion entre l’objectif primaire de la VSLA en tant que microstructure de financement et les objectifs des autres interventions. La VSLA àce titre doit avoir la latutide d’accueillir et de gérer l’appropriation des autres sujets à sa guise.

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VSLA

Schéma d’intégration des membres des VSLA dans le secteur EHA

Acteurs locaux en WASH : Agent Communautaire, Maçons Locaux, Facilitateurs Locaux, Leaders Naturels

Sensibilisation, éducation en EHA

VSLA : VSLA : instrument financier instrument social

VSLA

Epargne et crédit Réunion hebdomadaire = = 0pportunité sociale Opportunité financière (Relation humaine et apprentissage)

Priorisation des besoins en EHA Conscience commune Financement des besoins en EHA des enjeux de l'EHA

Force pour la réalisation d’action à base communautaire : VSLA = ressources humaines + ressources financières

Changement de comportement, adoption des 3 pratiques clés WASH, construction de latrines communes ou privées, acquisition de BP ou BS

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VSLA Stratégie de Pérennisation La pérennisation via les Agents Villageois (AV)

La stratégie de pérennisation adoptée par le projet RANO HP est articulée autour de la mise en place et opérationnalisation d’Agents Villageois (AV). Ils interviennent à titre privé pour accompagner les associations pendant les phases cruciales du cycle. Les AV assurent le relai des Agents de Terrain auprès des VSLA et des communautés qui désirent en créer. Ils sont en charge notamment du renforcement de capacité de gestion Les principes enseignés dans les et de la performance financière des VOAMAMI, de la trois phases doivent être réalisation des « travaux d’audit » en milieu et en fin de cycle, respectés et appliqués à la lettre afin de garantir la pérennité de la et de la fourniture de kit. VSLA. Les AV sont là pour assurer Leur intervention pourrait également concerner la mise en la relève des AT. réseau des associations suivant les besoins exprimés. A titre de motivation, les AV ont été dotés d’outils destinés à être vendus, à crédit ou non, aux associations demanderesses. En tant que prestataires privés, ils sont également payés par les VSLA moyennant des honoraires négociés avec l’appui des équipes du projet.

Le ciblage et le renforcement des AV

La mise en place des Agents Villageois (AV) est passée par un long processus allant du ciblage et de renforcement de capacité. Ils ont été identifiés suivant des critères de compétences techniques, des aptitudes relationnelles et des capacités en termes de leaderships (résolution de conflits…). Ils ont été proposés et validés par les autorités locales et traditionnelles.

Les agents villageois ont été Ils ont reçu des formations théoriques d’une semaine suivies certifiés et présentés publique- de formations pratiques de 3 mois. Chacun d’entre eux devait ment comme étant habilités à assister au moins à la mise en place de 2 nouvelles VSLA, à 2 former des VSLA et à recevoir les rémunérations réunions de suivi, 2 audits en cours de cycle et 2 réunions correspondantes d’audit de fin de cycle. A la première séance, l’AV a joué le rôle d’observateur puis à la deuxième séance, il a dirigé la session avec l’appui de l’agent du projet. Au terme de ces actions, ils ont été certifiés et présentés publiquement comme étant habilités à former des VSLA et à recevoir les rémunérations correspondantes.

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VSLA

Les rôles et les attributions de l’AV L’Agent Villageois assure l’accompagnement des VOAMAMI déjà existantes dans les phases difficiles du cycle :

 Audits en milieu du cycle ;  Audit fin de cycle, accompagnement au partage ;  Formation/initiation des nouveaux membres ;  Appui organisationnel.

L’Agent Villageois intervient également dans la création de nouvelles VOAMAMI à l’instar des activi- tés du Technicien Accompagnateur. En outre, pour augmenter son portefeuille de client, l’Agent Villageois peut entreprendre des activités de promotion :

 Marketing et plaidoyer en faveur des VOAMAMI ;  Information sur les VOAMAMI lors des rencontres publiques ;  Facilitation de l’acquisition des kits (production de carnets, tampons…)

Le fonctionnement de l’AV Pour les actions de sensibilisation et le marketing de la VOAMAMI, l’AV travaille de sa propre initia- tive en vue de promouvoir son métier. En ce sens, il ne peut prétendre à des rémunérations. Par contre, il doit être payé pour des services fournis en formation ou en appui des VOAMAMI. Il tient un registre qui lui permet de tracer par écrit ses réalisations. Il intervient sur sollicitation des asso- ciations. Pourtant son intervention doit être soigneusement préparée (planning, programme, sup- ports de formation, aide-mémoire, etc.)

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VSLA

Repas de solidarité des VSLA Ambodihazinina

La pérennisation via les réseaux

Initialement, RANO HP a envisagé la création de fédérations de VSLA, mais suite à des expériences peu concluantes dans d’autres pays, les spécialistes de CARE et de CRS ont conseillé l’équipe du projet de ne s’y aventurer que si les conditions suivantes sont remplies :

 Demande émanant des VSLA elles-mêmes ;  Apport de plus-value réelle aux membres ;  Possibilité de transparence dans la gestion au même degré que celle qui génère la confiance au sein des VSLA.

Face à ces recommandations, mais contraint par des impératifs de développement et de pérennisation des associations déjà mises en place, RANO HP a opté pour des structures de regroupement plus souples et moins exigeantes. Ces structures sont appelées à répondre aux besoins basiques de soutien et de support des VSLA. C’est dans ce sens que les « réseaux » ont été initiés. Sa mise en place sur le terrain a été facultative suivant l’adhésion ou pas des VSLA au concept et leur volonté d’initier le réseautage.

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VSLA

Rôles attribués aux réseaux

 Favoriser les rencontres entre les VOAMAMI (échange, travail de groupe, festivité,…) au niveau des communes, au niveau des Fokontany ou des villages lorsque ces derniers regroupent au moins 3 VOAMAMI.  Renforcer la cohésion et la vie sociale au sein de communauté  Promouvoir l’identité institutionnelle des VOAMAMI et servir à la fois de balise et de protection pour les membres  Favoriser le partage expériences entre les VOAMAMI sur tous les aspects (gestion de conflits, crédits, Règlement Intérieur, EHA,...)  Servir de structure de référence pour les VOAMAMI en cas de problème par rapport à leur fonctionnement.  Servir d’instrument de plaidoyer en faveur des VSLA membres.  Collaborer avec l’Agent Villageois.

Système de Suivi et Evaluation

RANO HP s’est aligné avec les systèmes de suivi évaluation standard utilisé par Acces Africa pour tous les projets VSLA de CARE international. Ce système comporte deux composantes : La première, le « Client Data Survey » permet d’évaluer l’impact de l’approche VSLA sur le niveau de vie des membres au fur et à mesure qu’ils avancent dans le processus. Il est traduit par des séries d’enquêtes réalisées auprès d’une cohorte de VSLA sur la durée totale du projet. Pour le cas de RANO HP, cette évaluation a été associée à une évaluation qualitative des impacts conduite par le cabinet d’études UBYSIS. La deuxième, le MIS ou Management Information System, permet de tenir les responsables du projet informés de l’avancement de la mise en place des VOAMAMI. Il est alimenté par le rappor- tage périodique des agents de terrain. RANO HP a utilisé le logiciel SIG « Système d’Information pour la Gestion » pour le pilotage des activités. Il permet de ressortir des ratios indiquant la satisfaction des membres, les résultats et la performance financière des groupes, l’efficacité d’exploitation du concept par les associations mises en place. Ces informations sont automatiquement générées par le logiciel pour l’ensemble du programme. Par ailleurs, il offre la possibilité de faire des analyses comparatives des performances des agents et des organismes de mise en œuvre. 130

VSLA

Par ailleurs, depuis le début, RANO HP s’est plutôt focalisé sur la qualité des associations que sur le nombre de groupes mis en place, ce qui nécessite un suivi personnalisé de chaque VOAMAMI. Pour ce faire, le projet a développé quelques formules de référence :

 Seuil minimal d'épargne en fonction de l'Age du cycle (Ar) : C'est la valeur minimale que devrait atteindre l'épargne si chaque membre de l'association achète 1 part à chaque réunion depuis le début du cycle.

= valeur d'une part * nombre de membres * âge de l'association (en mois) * fréquence de réunion en un mois

 Elévation de l'épargne : c'est la capacité de l'association à constituer de l'épargne au-delà du seuil minimal

= (épargne - seuil minimal)/seuil minimal

 Seuil maximal (Ar) : C'est la valeur maximale que pourra atteindre l'épargne si chaque membre de l'association achète 5 parts à chaque réunion depuis le début du cycle

= valeur d'une part * nombre de membres * 5 * âge de l'association (en mois) * fréquence de réunion en un mois

Ces indicateurs ont permis de détecter les anomalies au niveau de chaque VSLA et d’adapter les appuis des agents de terrain selon le cas. C’est aussi au travers de ces indicateurs que l’équipe du projet a pu identifier et confirmer les constats sur le terrain en ce qui concerne les facteurs et manifestations des fluctuations dans la pratique de l’épargne et du crédit. Ces méthodes d’analyses ainsi que les résultats globaux et détaillés, partagés à l’ensemble du staff (agents de terrains, superviseurs, coordinateur, …) lors des « revues annuelles VSLA », ont permis de stimuler la créativité et le dynamisme dans la mise en œuvre de l’approche. Dans la mesure où la VSLA a été envisagée comme une stratégie d’action qui pourrait contribuer à la réalisation des objectifs en eau, hygiène et assainissement, une base de données spécifique (BDD-EHA) a été conçue par RANO HP afin de mesurer le degré d’intégration de l’approche dans le secteur. Les données du SIG ont servi de base de référence à cause des facilités d’analyse offertes par le logiciel et le rattachement des activités à Acces Africa en termes de rapportage. Les données de la BDD-EHA viennent en complément pour le suivi des investissements réalisés par les membres dans le secteur.

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VSLA

Résultats

254 VSLA mis en place Répartition des VSLA par district. 4 605 Membres 61,85% Membres femmes 242 880 366 Valeur de l’épargne des cycles en cours (Ar) 115 026 940 Valeur des crédits cumulés des cycles en cours (Ar)

Cycles courant FY 13

55 Agents villageois 22 Réseaux

5 Régions 9 Districts 20 Communes 110 Fokontany

Evolution de l’Epargne et du Crédit Les faits constatés sur terrain Année fiscale Crédit (AR) Epargne (AR)  Génération ou accroissement d’un certain dynamisme social. FY 11 22.457.400 40.939.500  Participation accrue des femmes. FY 12 104.019.240 139.658.900  Solidarité et entraide plus visibles. FY13 115.026.940 242.880.336  Régression de la pratique d’usure.

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VSLA

Les résultats de l’intégration dans le secteur EHA

Indicateurs VSLA – EHA en nombre Types d’investissement des VSLA dans 494 Sensibilisations effectuées auprès des VSLA l’EAH : 2 974 Membres de VSLA ayant investi dans l’EAH  Financement de branchement 2 293 Membres de VSLA utilisant des latrines (30% social ; d’augmentation)  Vente/Achat de dalle Sanplat ; 1 213 Membres de VSLA adoptant les 3 messages clés  Construction de latrines publiques ; 286 Membres ayant un BP ou membres d’un BS  Mise en place de cités des latrines.

Cibles Indicateurs VSLA-EHA en % VSLA Non-VSLA % de ménages qui possèdent une latrine (*) 86.8% 65.8% % de ménages ayant un réservoir d’eau 92.9% 75.6% % de ménages ayant un réservoir d’eau couvert 74.7% 42.5% % de ménages disposant de Sur’eau 34.1% 18.1% % de ménage ayant un savon à domicile (ns) 69.9% 75.1% % de ménage qui s’approvisionnent à la rivière 39.2% 83.0%

Source : Evaluation finale de la VSLA (cf. annexe sur CD) (*) situation initiale = 53,7%

Les résultats affichés par ce tableau montrent que la transmission des messages de RANO HP paraît nettement efficace au niveau des membres de VSLA qu’auprès des non membres.

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VSLA

Quelques illustrations

La VOAMAMI FITAMI d’Ivandrika a cotisé à hauteur de 2000Ar par membre pour avoir la pompe, puis 500Ar par personne par mois, pour constituer la « caisse pompe » destinée à l’entretien du point d’eau (entouré et embelli ci-contre). Les membres paient 10Ar le seau de 10l pour la prise d’eau afin de s’assurer de l’équité dans le paiement de la facture mensuelle.

« C’est grâce à VOAMAMI que j’ai pu investir des fonds pour mon travail : acheter des outils, du ciment et du fer. Les affaires marchent bien actuellement. Mes principaux clients sont les membres des VOAMAMI car ils ont les moyens d’acheter de la dalle Sanplat de qualité ». Patrick Razafy, Maçon Local et membre de VOAMAMI à Saranambana

Les 11 VOAMAMI de la Commune de Soamanova ont apporté 1m3 de sable par association en guise de contribution à la construction du filtre physique de l’infrastructure d’AEPP de leur commune. Par solidarité, même ceux qui ne sont pas desservis par l’infrastructure y ont participé.

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VSLA

LEÇONS APPRISES

Clés de l’intégration VSLA - EHA Complémentarité entre les approches

Le concept, lorsqu’il est bien approprié est tout à fait complémentaire avec les autres approches adoptées actuellement par le secteur d’EHA (CLTS, 3 messages clés…). Le cas des villages de la commune de Soamanova, district de Vangaindrano, dans la région Atsimo Atsinanana illustre bien la complémentarité et la synergie presque parfaite entre les approches.

Déclenchement du Village d’Ankazolevato Membres de la er par RanoHP VOAMAMI sont les 1 à construire des latrines

VSLA Fahazavana Le Village d’ né des réunions de Ankazolevato suivi du déclenche- Certifié ODF ment

VSLA Construction des Fiadana Miray latrines par membres Déclenchement du Hina né par le biais des et les villageois de Village Fiadana VSLA Fahazavana et le Fidera

réseau local de l’église FLM Autre VSLA Fiderana

né par le Truchement Construction de Fahazavana des latrines par tous les

membres de Fiadana Miray Hina Le Village de Le Village de Fidera Fiadana Certifié Certifié ODF ODF

L’approche CLTS a au début facilité l’émergence de l’association (VSLA) Fahazavana dans le village d’Ankazolevato de la commune de Soamanova. L’effet de synergie a entrainé à la fois la création de deux autres VOAMAMI (Fiderana et Fiadana Miray Hina) et la certification FDAL de deux villages (Fidera et Fiadana). Actuellement, les membres de Fahazavana avec l’appui de Fiderana sont en train de construire les latrines pour l’église FLM de Lambovinany dont les membres ont contribué dans une large mesure à ce succès.

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VSLA

Meilleure exploitation de la synergie

Les membres sont naturellement « jaloux et protecteurs » de leur VOAMAMI et surtout leur argent. Ils n’acceptent pas la présence d’une tierce personne pendant leur réunion. Ce fait a été à l’origine de l’échec de l’intégration des membre de VSLA dans l’EHA notamment dans les communes de Vatomandry et d’Amboasary Atsimo. En effet, n’ayant pas été mises en place et encadrées par RANO HP, les associations sont restées hermétiques aux interventions des AC. De ce fait, les acteurs en EHA de ces communes n’ont pas réellement pu profiter des VSLA en tant que structures pour transmettre leur message.

Inauguration des infrastructures d’eau potable à Saranindona, Antsiatsiaka, mars 2011

Ainsi, tout en respectant la confidentialité autour des transactions financières au sein dela VOAMAMI, il est extrêmement important de consolider les échanges entre les membres et les Agents Communautaires ainsi que la collaboration avec les leaders afin d’exploiter davantage la synergie mise en exergue entre les approches adoptées dans le cadre de RANO HP.

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VSLA

VOAMAMI en tant qu’ instrument financier

Avec les opportunités financières qu’elle offre au travers les épargnes et les crédits, la VSLA permet de rompre le cercle vicieux de l’endettement qui marque le milieu rural malgache et maintient la population vulnérable dans une trappe de pauvreté chronique. Ces opportunités financières ont apporté des changements notables dans la vie des membres : satisfaction des besoins élémentaires, restauration et amélioration des conditions de vie, promotion économique et sociale, renforcement de la capacité de résilience face aux chocs.

Satisfaction des besoins élémentaires des ménages

Le graphique ci-contre met en exergue le fait que les crédits contractés par les membres des VOAMAMI ont servi pour satisfaire les différents types de besoins des ménages. Il fournit, en même temps, l’évolution de l’utilisation des crédits par une comparaison entre la situation au départ du projet (base) et la situation en fin de projet (finale).

Source : Rapport d’évaluation finale de la VSLA (Ubisys) cf. le rapport en annexe sur le CD

Restauration des conditions de vie

La famille de Zakasoa André à Ambatrabe (commune Saranambana, Fenerive Est), a pu se relever de la situa- tion pénible qu’elle a vécue grâce au soutien de sa famille élargie et surtout grâce à l’emprunt que lui et sa femme ont successivement contracté au sein de leurs associations respectives. Ils ont créé et développé une activité de petit commerce qui leur permet de vivre décemment. (cf. leur succès story dans le rapport d’évaluation VSLA en annexe dans le CD)

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VSLA

Amélioration des revenus et la promotion sociale

Comme les emprunts successifs contractés auprès des VOAMAMI ont pu

rétablir la vie de la famille de

Zakasoa, l‘adhésion de Lila Claricia dans son association a également changé sa Actuellement nous avons aussi un pavillon pour vendre situation économique et sociale. des effets vestimentaires (robes, pantalons, sandales, …

Nous avons pu aménager, en ciment, ce sol qui auparavant était en terre

Lila Claricia (en photo) a débuté ses activités avec une petite gargote. Elle avait toujours souhaité développé son commerce mais elle n’avait pas suffisamment de ressource pour le faire. Emprunter auprès des usuriers n’était pas rentable et aucune institution de micro finance n’était disponible dans sa commune.

Mon commerce s’est petit à petit agrandi

Grâce au VOAMAMI elle a pu se lancer dans d’autres articles. Le succès et les Au départ nous n’avions que gains obtenus lui ont donné cette petite gargote… J’ai suffisamment de confiance en elle pour adhéré à la VOAMAMI pour assumer le risque d’investir davantage. pouvoir prendre du crédit

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VSLA

« En tant que Mpanjaka, on veille sur la sécurité, sur la santé, sur la production, on analyse l’origine des choses, les sources des problèmes et on recherche des solutions. On a des difficultés car la plupart des gens n’ont pas d’emploi. Il est possible que trois maisonnées soient nourris et entretenus par uniquement deux hommes. Mais avec la VSLA, les femmes peuvent avoir des ressources. Au moment des partages, elles investissent pour leurs ménages : des ustensiles de cuisine, la réhabilitation de leur maison, l’achat de terrain. On commence à entrevoir l’évolution de ceux qui sont entrés membres ».

BARITERA (73 ans), Mpanjaka d’Iabovato, Commune rurale de Vohimasy, District de Farafangana

Mécanisme d’assurance et de résilience aux chocs

Pour Monique, l’institutrice d’Ambodihasina, la VOAMAMI aide surtout en cas de difficulté. La rapidité et la facilité de l’accès au crédit font de la VSLA un recours assuré en cas d’urgence. Par ailleurs, à travers la caisse sociale, les membres ont constitué un fonds de solidarité pour marquer leur sympathie envers ceux qui passent un évènement heureux ou malheureux. Mais poussés davantage vers des recherches de solutions à leurs besoins, les membres peuvent transformer ces fonds de solidarité en un mécanisme d’assurance ou de prévoyance.

Monique, Institutrice à Ambodihasina, Membre du VOAMAMI

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VSLA

JMF Soamanova, 08 mars 2012

VOAMAMI en tant qu’instrument social

Les membres des VOAMAMI se côtoient régulièrement, discutent sur des sujets variés et s’échangent librement leurs opinions. Ces faits, associés à la confiance générée par la transparence de gestion et le fait de mettre en commun leur argent, génèrent ce qui est qualifié de « Capital social ». Ce dernier est à l’origine de la cohésion, de la solidarité et de l’entraide entre les membres. Il engendre le dynamisme social, la participation et les prises de responsabilités communautaires.

Génération de dynamisme social

Le phénomène le plus marquant depuis la mise en place des VOAMAMI est l’émergence d’un certain dynamisme social. S’il a déjà existé auparavant, les VSLA l’ont amplifié, sinon, les VLSA l’ont fait naître. A chaque évènement, un défilé ou un « carnaval » est organisé au niveau des villages. La participation des VLSA est toujours très remarquable : tee-shirt et lambahoany (paréo traditionnel) identique pour les membres de chaque groupe, banderole avec le nom de l’association arborée en tête de file… A Ilakatra, si la journée mondiale de la femme n’a pas été célébrée depuis deux ans, les manifestations ont repris depuis que les femmes VOAMAMI se sont mobilisées. Pour la commune de Soamanova, la célébration de la fête nationale a pris de nouvelles dimensions. En effet, les membres VOAMAMI ont participé activement dans les différentes manifestations organisées au niveau de la localité : fête nationale, journée mondiale de l’eau, journée mondiale de lavage des mains avec du savon, journée mondiale de l’utilisation de latrine, travaux de nettoyage communautaires etc.

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VSLA

Moyen d’échange et d’apprentissage

« Les membres des VSLA construisent des latrines car leurs mentalités ont changé (efa voavolavola ny sainy) ; Ils sont plus faciles à sensibiliser » SYLVAIN (à gauche) 41 ans, marié et père de 5 enfants. Il est à la fois Président du Fokontany, Président du VSLA Avotra, membre des Parties Prenantes (processus d’élaboration du PDIA), membre du Comité d’Appel d’Offre et surtout Facilitateur Local qui se bat contre la défécation à l’air libre et pour l’assainissement de son village dans la Commune Soamanova.

Vecteur de la gouvernance locale et l’émancipation

Les témoignages des leaders recueillis dans le présent document ont tous confirmé la pertinence et l’efficacité de l’approche dans la gouvernance locale. En effet, la culture de transparence, de discipline, de bonne gestion, de participation, de prise de responsabilité et de collaboration instaurée par la mise en place des VSLA a beaucoup facilité la participation des femmes et le leadership féminin dans la vie de la communauté.

« Depuis l’apparition des VSLA, on peut dire que les gens sont plus attentifs, ils sont plus en confiance, ils sont plus réceptifs aux développements car ils se rencontrent et reçoi- vent souvent des formations. Les changements sont palpables. » « Le VSLA repousse la timidité des gens, surtout des femmes (manala sarona ny olona indrindra ny vehivavy). Elles deviennent plus audacieuses et plus dynamiques. Auparavant, c’était difficile d’inviter les femmes à défiler mais maintenant, avec le VSLA, c’est devenu possible. » Pasteur RANDRIANASOLO Bernard, 48 ans père de famille avec 6 enfants à charge. Eglise Luthérienne de Lambovinany, Commune de Soamanova.

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VSLA

VSLA, une approche souple et adaptable au contexte

Le processus VSLA est suffisamment souple pour permettre une appropriation tangible et une adaptation personnalisée par chaque association pour chaque contexte.

Adaptation des rythmes d’épargne aux flux saisonniers

Les membres ont adapté leur rythme d’épargne en fonction du rythme de leur revenu. En période favorable, ils ont augmenté la fréquence de leur réunion allant jusqu’à trois fois par semaine pour absorber les surplus de liquidité qui sont en leur possession. En période de soudure, ils ont ralenti le rythme de constitution d’épargne, certaines ont même suspendu les réunions sur des durées allant de 1 à 3 mois.

Pratique des épargnes en nature

D’autres VSLA ont adopté la pratique de l’épargne en nature au travers du grenier communautaire. En effet, pendant la période de production, les prix des produits sont au plus bas alors les membres mettent en gage leurs produits auprès de l’association en contrepartie d’un crédit. Au moment du déstockage, les membres remboursent la valeur de leur crédit avec l’intérêt correspondant et gar- dent le bénéfice.

Absorption des surplus de liquidités à travers les autres fonds

Dans la commune de Matanga, District de Vangaindrano, lors de la saison des girofles, les membres mettent de côté, comme un troisième fonds dans la caisse, une certaine somme à contribution égale. Ils vont par la suite le débloquer tout aussi équitablement soit pour une occasion spéciale, soit progressivement pendant la période de soudure.

Gestion appropriée de l’aspect sécurité

Dans les zones rouges, les associations ont été obligées de trouver des alternatives pour sécuriser le coffre, comme l’évitement des réunions en plein air, la rotation de la détention de la caisse, le changement fréquent de l’heure et du lieu de réunion, l’attachement du coffre à une poutre. Le trésorier d’une association a pu même sécuriser le coffre lors du passage des dahalo (bandits) en le dissimulant dans un sac à poubelle. De son côté, le projet a proposé à ce que les associations déposent leur argent auprès des IMF dans le cas où ces dernières sont accessibles. L’option idéale recommandée reste par contre l’absorption de la totalité des fonds de crédits par les emprunts. Cela permet de contourner les problèmes d’insécurité, de faire tourner le fonds, de générer des intérêts, d’accroitre le montant à partager en fin de cycle et de maximiser les opportunités d’AGR afin d’améliorer le revenus des membres. Mais pour l’instant, rares sont les VSLA qui y parviennent. Dans le contexte rural malgache, la pratique de la VSLA permet de compenser les vides des périodes difficiles (période de soudure, chocs, imprévus…) par les surplus des périodes favorables.

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VSLA

Période de soudure

Epargner pour combler les lacunes des périodes de soudure

Besoins Revenu Rythme de l'épargne

Relance de l’épargne Période des récoltes, Constitution de l’épargne réapparition des opportunités Réunions hebdomadaires, de travail ; Accroissement de Achat de part à un rythme la fréquence des réunions. normal Constitution d’un autre fonds.

Ralentissement de l’épargne Période de soudure ; Emprunt pour consommation, diminution de la fréquence des réunions, retrait d’épargne…

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VSLAVSLA

Stratégie de pérennisation à risque mais porteuse

Privatisation audacieuse de la fonction des Agents Villageois

La privatisation de la fonction des Agents Villageois est une des options les plus audacieuses dont le projet a adopté dans le cadre de la promotion du secteur privé local et de la promotion des investissements dans le secteur de l’EHA. En effet, le fait de miser tout le système sur la volonté des villageois à payer pour des services de formations et de renforcement de capacité a été assez critiqué dans un contexte de pauvreté et de vulnérabilité. En effet, ce contexte s’est manifesté sur les VSLA elles-mêmes par la faiblesse des épargnes et des crédits. Mais la multitude de demande de création venant de la popu- lation démontre une conviction réelle de leur part dans l’approche et aussi un marché potentiel à explorer. Par ailleurs, le processus de « recrutement » des agents impliquant les VSLA et les autorités locales a donné une certaine notoriété aux « agents certifiés ». De plus, les AV ont intérêt à entretenir le système, élargir leur clientèle vers d’autres localités pour une mise à l’échelle des VSLA afin de rentabiliser leurs interventions. La limite de la mise en place des AV réside dans l’impossibilité, en fin de projet, d’en assurer le suivi et les accompagnements requis alors qu’ils ont à peine démarré leurs activités.

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VSLAVSLA

Points de vigilance sur le réseautage

Eviter de tomber dans des récupérations politiques Par rapport à ce premier point de vigilance, des esquisses d’intéressements politiques ont été observées ici et là lors des assemblées générales des réseaux. Mais pour le moment, ils n’ont pas été clairement exprimés ni considérés par les membres. Le pire scenario, c’est d’anéantir les atouts de la VSLA par le mélange des actions de développement aux enjeux politiques.

Adapter la structure organisationnelle des réseaux en fonction de leur niveau de développement RANO HP a proposé la forme d’organisation la plus simple (inexistence de structure de support fixe mais organisation logistique et financière à initier à chaque activité). L’idée est de s’assurer de la concordance de la contribution des membres aux retours offerts par le réseau. En ce sens, le déve- loppement technique et le développement organisationnel des réseaux doivent suivre le même rythme.

Eviter l’absorption des Agents Villageois (AV) par les réseaux L’AV et le réseau doivent être deux entités autonomes afin de générer d’une part une certaine com- plémentarité dans les services qu’ils offrent aux VSLA, et d’autre un système de contrôle réci- proque. L’AV ne doit en aucun cas être absorbé par le réseau au risque de perdre sa liberté en tant que prestataire des VSLA. Le jeu de l’offre et de la demande sur le marché de la mise en place des VSLA doit se faire sans contrainte pour assurer la pérennité des métiers d’AV.

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VSLA

Défis et perspectives

Valorisation des VSLA, des AV et des réseaux par d’autres intervenants

Le tout premier défi serait de faire en sorte que les VSLA, les AV et les réseaux mis en place par RANO HP soient valorisés par les intervenants dans leurs zones respectives quels que soient la nature et le domaine d’intervention. Cette perspective permet d’un côté, de contourner les limites de suivi et d’accompagnement citées dans les paragraphes précédents, mais de l’autre côté, elle offre un avantage réciproque pour les VSLA et pour les acteurs eux-mêmes.

Optimisation du système de suivi et d’évaluation Le choix de RANO HP de travailler sur deux bases de données complémentaires mais indépendantes a généré quelques complications dans la gestion des informations recueillies. Cela a demandé des volumes de travail plus que nécessaires pour sortir des données cohérentes et pertinentes. Le plus grand défi a été de relier les informations financières aux informations géographiques et à celles des investissements en EHA. Pour les interventions futures, il serait plus judicieux d’adapter le SIG au contexte du projet et d’y insérer des plages permettant de recueillir les données clés correspon- dantes aux analyses requises.

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VSLA

Valorisation des VOAMAMI pour l’accès des plus vulnérables a l’eau potable.

L’accessibilité des plus vulnérables aux services d’eau potable reste encore un très grand défi pour le secteur EHA. Or, les résultats de la recherche effectuée par RANO HP sur le développement de stratégie d’amélioration de l’accessibilité à l’eau potable ont révélé la possibilité de la valorisation des VOAMAMI dans ce sens :

 La VOAMAMI, de par sa proximité et son expérience de gestion est mieux positionnée pour appréhender les problèmes qui peuvent survenir dans la gestion des branchements et peut adopter un mode de gestion favorable aux membres les plus vulnérables : Echelonnement des paiements au cours du mois afin d’alléger le paiement de la facture en fin de mois, gestion dela correspondance entre la consommation et le paiement afin d’assurer l’équité entre tous les consommateurs, possibilité d’épargne pour prévoir les entretiens des Branchements Sociaux.  La VOAMAMI en tant que structure organisée peut procéder à la revente de l’eau au travers de la collaboration avec le gestionnaire privé. Elle peut ainsi offrir des services aux individus et aux ménages qui n’ont pas la possibilité d’investir dans un branchement mais qui sont prêts à payer quotidiennement.

Intégration des VSLA et des réseaux dans les plans de développements locaux Au vu des changements apportés par les VSLA au niveau de la communauté, il serait pertinent de proposer l’intégration du concept VSLA parmi les instruments de planification locale.

Développement des réseaux mis en place Les réseaux devront se développer ou au moins maintenir leur image de structure de référence, initiateur de rencontres et d’échange. En principe le renforcement du réseau devrait aboutir à des possibilités d’appuis techniques envers les VSLA pour que ces dernières puissent puiser au maximum leur potentialité de développement (relation avec les opérateurs économiques, meilleure organisation des activités de production et des offres de produits, implication plus conséquente dans les filières et les chaines de valeur…)

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VSLA

Perpétuation de métier de l’Agent Villageois

De même, pour les Agents Villageois, ceux qui sont opérationnels actuellement sont composés des effectifs formés et mis en place par le projet. Pourtant, le métier d’Agent villageois doitse perpétuer. D’autres Agents devront émerger des membres des VOAMAMI, pris en main par les plus expérimentés et devenir des Agents Villageois certifiés à leur tour. L’idée de création de réseau d’AV à l’image, plus modeste « des corps de métier » ou des « associations professionnelles » n’est pas à exclure dans le schéma de développement des VSLA.

Conjugaison des opportunités financières aux compétences techniques

Les potentialités de développement que peut fournir la pratique de VSLA restent assez limitées dans un environnement où le tissu économique est encore léthargique. En plus des formations en agri business organisé par RANO HP, il serait plus efficace d’y associer d’autres compétences (commerciales, relationnelles, organisationnelles,… et surtout techniques) qui génèrent des plus-values, et à terme un environnement économique dynamique et favorable.

Intégration des VOAMAMI dans le système financier formel, via les IMF

Avec tous les principes, la rigueur et la discipline qui régissent le fonctionnement des VSLA, ces dernières peuvent être considérées comme une école de formation à la pratique d’épargne et de crédit pour les institutions de microfinance. Il a été démontré par certaines expériences dans d’autres pays en Afrique, comme le Malawi, Rwanda et le Kenya que les membres des VSLA sont de meilleurs clients pour les IMF. Par ailleurs, elles constituent une « couche » financière non négligeable qui mérite d’être considérée par les systèmes formels. Ceci ramène à conclure que l’intégration des VSLA auprès des IMF devrait être pris en compte dans le moyen et le long termes.

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VSLA

Documents et Outils

Documents

 Document de stratégie VSL ;  Résumé du rapport d’évaluation finale VSLA ;  Rapport de recherche sur le développement de stratégie d’accroissement de l’ac- cès à l’eau potable ;  Stratégie de retrait VOAMAMI de RANO HP ;  Liste des VSLA existants ;  Liste des Agents Villageois.

Outils

 Outils de formation AGR ;  Outils SIG ;  Film sur les VOAMAMI ;  Modèle de certificat AV.

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VSLA

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IMF

IMF Collaboration avec les

Institution de MicroFinance

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IMF

Problématique

La Politique et Stratégie Nationale de l’Assainissement ou la PSNA stipule que « La population bénéficiaire doit financer les infrastructures individuelles …». Or, en milieu rural, la plupart des bénéficiaires potentiels manquent de pouvoir d’achat et sont souvent confrontés à des problèmes chroniques de financement.

Pourquoi les IMF

Les IMF de par leur image, à la fois, de professionnels de la finance et d’institution alternative pour les exclus du système financier classique, constituent un instrument potentiel pour pallier au problème de financement des petits investissements des ménages. Contraintes

Les biens et services relatifs à l’EHA sont considérés comme des produits de consommation par les IMF. La présence des IMF est encore assez limitée dans la zone d’intervention de RANO HP. La visibilité sur les facteurs de succès d’une collaboration entre les intervenants des deux secteurs IMF et EHA est très restreinte. Défi

L’initiative de collaboration a fait partie des plus grands défis de RANO HP dans la mesure où il a fallu croiser deux secteurs qui jusque-là sont restés presque inconnus l’un pour l’autre. Objectif

RANO HP a été moins ambitieux en termes d’objectif. Il s’agissait plutôt de démontrer qu’un crédit pour l’EHA est à la fois pertinent et faisable. Préalables

Compte tenu des contraintes, il a fallu conduire des études, des recherches et des actions de plaidoyer pour mieux connaitre et préparer le terrain.

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IMF

DESCRIPTION

Etapes clés

Mise en œuvre des campagnes de communication

Conception des produits « Crédit / latrine »

Identification / renforcement de capacités des partenaires techniques

Partenariat avec les IMF ciblés

Consultation des partenaires APIMF / IMF

Etudes préalables aux activités

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IMF

Réunion de présentation de crédit MADIO aux élus de l’OTIV MAHASOA Ilaka-Est, 10 novembre 2011

1 Etudes préalables aux activités

Les études ont été initiées pour mieux appréhender d’une part le secteur et les acteurs de la micro finance, et d’autre part la prédisposition de la population cible par rapport aux services des IMF et par rapport aux investissements en EHA. Bref, elles ont porté sur les deux composantes du marché : l’offre et la demande de service.

Thématique 1 : Offre Thématique 2 : Demande

 Inventaire des IMF présent dans la  Attitude et comportement de la zone du projet; population cible vis-à-vis des  Analyse de leur force et de leur pratiques de crédits; faiblesse;  Prédisposition à contracter des  intérêt et motivation pour emprunts (crédits) pour satisfaire développer des produits rattachés leur besoin; à l’EHA;  Analyse de leur intérêt par rapport  identification des argumentaires aux offres de biens et de services en et des voies d’actions pour inciter EHA; les IMF à investir dans l’EHA.  Ce qu’ils sont prêts à investir pour

avoir accès à ces biens et services.

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IMF

Situation de l’offre Situation de la demande

La plupart des IMF sont intéressés par le Une grande majorité de la population cible développement de nouveaux produits ont adopté des attitudes positives par rattachés à l’EHA. Néanmoins, ils ont évoqué rapport aux services en EHA et aussi par quelques points de vigilance. Lire ces mises en rapport au fait de contracter des crédits garde dans le rapport de Planet Finance. pour les financer. Ceci est surtout valable pour les habitants des zones urbaines.

29% Motivation de choix d’une IMF C’est le taux de couverture des communes d’intervention du RANO HP par des agences IMF :  Par défaut : 50% ;  Anosy 67% ;  Procédures simplifiées par rapport aux  VV7V 40%, ; systèmes classiques (Adaptées à la population  Atsinanana 20% ; rurale ;  Atsimo Atsinanana 20% et Financement des activités de petite taille,  Analanjirofo 0%. Confiance envers les IMF) : 25% ;  Proximité géographique : 10%.

Prédisposition à investir dans l’ EHA

89% prêts à investir pour l’EHA dont :  71% sont intéressés à un emprunt ;  62% sont prêts à payer entre 10 000 Ar et 50 000 Ar pour l’eau ;  33% sont prêts à payer moins de 10 000 Ar pour les latrines.

Causes de la faiblesse des demandes  Absence d’opportunité : 39% ;  Appréciations négatives sur les IMF : 15% ;  Taux d’intérêt élevé : 12% ;  Méfiance au crédit : 11% ;  Souhait d’autonomie financière : 9% ;  Refus antérieur de la demande : 7% ;  Absence de garantie requise : 7%.

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IMF

Atelier stratégique de plaidoyer avec les décideurs des IMF, hôtel Panorama 12 et 13 avril 2011

2 Consultation des partenaires APIMF1 / IMF

Implication de l’APIMF , qui a ouvert la porte de la négociation avec les IMF. L’APIMF a joué le rôle d’interface entre les acteurs : IMF-EHA Atelier stratégique des décideurs des IMF, organisé avec l’appui de l’APIMF (cf rapport atelier Panorama du 12 et Atelier 13 avril 2011) technique avec les techniciens des IMF pour préparer les actions pilotes. (cf rapport atelier CRS du 19 et 20 avril 2011)

1 : L’APIMF est l’Association Professionnelle des Institutions de Micro Finance, une structure qui regroupe les IMF à Madagascar et se charge entre autre de la promotion, de la professionnalisation de ses membres.

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IMF

Axe 1 : Conduite d’actions L’APIMF a soutenu l’initiative par le biais de pilotes pendant 1 an afin l’organisation du renforcement de capacités démontrer que le secteur er EHA constitue un marché pour le 1 axe et par potentiel pour les IMF et que la collaboration avec la plateforme les produits développés sont DIORANO WASH pour le second. économiquement viables.

Un 1er groupe est intéressé et veut collaborer à condition d’être approché individuellement.

Les IMF se sont positionnés de deux manières

Un 2ème groupe a insisté sur la nécessité d’un appui financier à leur égard du moins en guise de ligne de crédit.

Axe 2 : La recherche de financement pour soutenir le L’organisation de la table ronde n’a pas pu développement de tels produits aboutir car les efforts fournis ont été à plus grande échelle via principalement absorbés par l’organisation d’une table ronde l’accompagnement des actions pilotes dont réunissant bailleurs de fonds, les issus auraient servi d’argumentaires opérateurs en micro finance et de base pour les recherche de financement. acteurs en EHA.

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IMF

3 Partenariat avec TIAVO et OTIV ZL

TIAVO et OTIV ZL ont été choisies pour concrétiser les actions pilotes pour la simple raison qu’elles font partie des premiers groupes cités auparavant et sont présentes dans les zones d’intervention de RANO HP : OTIV ZL dans la zone Est et TIAVO dans la zone Sud-Est. FIVOY est également présente dans le Sud mais au regard des niveaux d’effort requis lors des lancements des deux premières actions pilotes (Est et Sud-Est), et compte tenu de l’éloignement des sites, l’expérimentation des crédits latrines dans le sud s’est avérée d’une efficience assez limitée.

Protocole de collaboration RANO HP - OTIV ZL-ONG Saint Gabriel (OSG)

L‘ONG Saint Gabriel a été impliqué dans la collaboration car elle s’est tout de suite montrée intéressée par cette initiative de crédit. En effet, elle dispose déjà d’un centre de commercialisation d’équipements sanitaires et d’une équipe de techniciens expérimentés dans la construction de latrines. Mais souvent leurs clients demandent une facilité de paiement, une option qu’ils ne peuvent pas leur offrir.

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IMF

RANO HP Financement des campagnes de Protocole decommunication pour la promotion des crédits

OSG OTIV ZL Collaboration Construction des Conception du produit et lancement latrines répondant sur le marché par ses aux normes, l’objet propres fonds les crédits.

L’intervention de l’OSG a été considérée comme condition sine qua non de la concrétisation de l’action pilote dans la zone Est car son expertise représente une certaine sécurité pour les fonds que va mobiliser OTIV ZL dans l’octroi des crédits. Le crédit a été donc focalisé sur la construction de latrine.

Protocole de collaboration RANO HP - TIAVO

Dans la zone Sud-Est, TIAVO est chargée de concevoir le produit et de le mettre sur le marché avec ses propres fonds, tandis que RANO HP, compte tenu du fait que l’OSG n’intervient pas dans la zone, s’est chargé :

 d’identifier et de former les prestataires qui vont assurer la construction des latrines;

 d’organiser une formation en communication et en techniques de ventes pour les conseillers clientèles de TIAVO travaillant sur la mise en œuvre de l’action pilote;

 de financer les activités servant à promouvoir les crédits.

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IMF

Monsieur Jaona, MPAGA de Manakara lors de la visite d’échange avec les maçons locaux

4 Identification et renforcement de capacités des partenaires techniques

Les constructeurs de latrines (MPAGA)

Suivant les termes de la collaboration avec TIAVO, RANO HP a ciblé des individus ou des PME qui œuvrent déjà dans le domaine de l’assainissement. Ils étaient au nombre de huit (08), à raison de deux constructeurs pour chaque ville. Mais pour Vondrozo, Ikongo et Matanga, TIAVO a travaillé avec les Maçons Locaux2. Le projet a fait appel à l’ONG Saint Gabriel pour former les MPAGA sur les techniques de construction de latrines hygiéniques et sur certaines méthodologies de travail. Ils ont à cet effet reçu des équipements (moules à dalles SanPlat, moules à buses, niveaux, fils à plomb, etc.). Ils ont été de même renforcés par rapport au respect des normes environnementales à respecter pour la construction de latrines. A noter que la formation des MPAGA a été réalisée avec l’appui technique de WASH Plus, notamment sur l’élaboration de devis et le choix des types de latrines à proposer.

2 Les maçons locaux ont déjà reçu la formation en construction de latrine dans le cadre des activités d’assainissement OS 3 de RANO HP.

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IMFIMF

Formation des équipes de TIAVO et des MPAGA sur les techniques de communication, SIDI hôtel Manakara, nov. et déc. 2011

Il y a lieu de mentionner que l’OSG et les MPAGA sont tenus de former les ménages utilisateurs sur l’entretien et l’utilisation des latrines. Ces principes d’utilisation et d’entre- tien sont traduits en lettre d’engagement qui normalement doit être affichée sur les portes des latrines. Cet outil permet de dégager la responsabilité du constructeur en cas de pro-

blèmes d’utilisation.

Formation des conseillers clientèles de TIAVO

Suivant la requête de TIAVO pour le renforcement de capacités de ses Agents, RANO HP a travaillé sur la conception des modules et supports de formation en étroite collaboration avec l’APIMF et le projet SALOHI. C’est dans ce contexte que le crédit assainissement a été baptisé crédit FFL (Fampisamborana ho Fanamboarana Lavapiringa) ou prêt pour la construction de latrine. La formation a été conduite sous forme d’atelier durant lequel ont été traitées plusieurs thématiques: problématique de l’assainissement, produits (crédit et types de latrines), techniques de communication et de vente, partenariat et mise en relation des différents acteurs.

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Latrine type 3 du crédit MADIO, 6 buses, double fosses alternées

5 Conception des produits « Crédit / latrine »

Le crédit MADIO

 Taux d’intérêt : 2% le mois ;  Durée de crédit : 6 mois, intérêt dû sur 6 mois ;  Condition d’accès : dès l’adhésion à OTIV ZL ;  Produit : 3 types de latrine sans superstructure ;  Localisation : 5 caisses à Tamatave ville, 1 Brickaville, 1Vatomandry, 1 Anivorano Est, 1 Ilaka Est ;  Garantie : 3 mois valable si défaut de construction ;  Facilités :  Possibilité de crédit parallèle ;  Pas de frais de dossiers ;  Pas de garantie financière.

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Cliente ayant bénéficié du crédit MADIO avec OTIV SOLIRAF, Tamatave ville

Le crédit FFL

 Taux d’intérêt : 3% par mois ;  Durée de remboursement : 1 à 24 mois, intérêt sur capital restant dû ;  Condition d’accès : dès adhésion à TIAVO ;  Produits : 5 types de latrine et 3 types de superstructures (cf catalogue TIAVO ) ;  Localisation: Manakara, Vohipeno, Farafangana, Vangaindrano (Matanga dans la mutuelle de Vangaindrano), Ikongo (dans la mutuelle de Ifanadiana). Vondrozo (dans la mutuelle de Farafangana) ;  Garantie : 3 mois valable si défaut de construction ;  Facilités :  Possibilité de crédit parallèle ;  Pas de frais de dossiers ;  Pas de garantie financière ;

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Sensibilisation de masse avec l’équipe de la mutuelle MATITAGNA Ambahive

6 Mise en œuvre des campagnes de communication

Campagne de communication avec OTIV -ZL

Etant un produit nouveau et inconnu, la mise à disposition du crédit latrine par OTIV ZL a débuté par une tournée de présentation des produits aux élus (Conseil d’Administration) et aux techniciens d’OTIV ZL qui allaient promouvoir le crédit auprès des clientèles. Elle nécessitait par la suite :

 la mise en œuvre d’une campagne de communication multimédia par localité ;

 la production de 250 affiches, 2000 brochures et 2 banderoles ;

 la production d’un spot publicitaire diffusé sur les stations radios de Tamatave, de Brickaville et de Vatomandry (90 diffusions par stations sur 3 mois) ;

 la production d’un clip avec un artiste local diffusé sur une station télé de Tamatave ainsi que les stations radios (60 diffusions sur 3 mois) ;

 l’organisation de tam-tam (animation de masse, jeux divers relatifs aux thématiques de l’assainissement et distribution de lots pour les gagnants) au niveau des caisses d’Anivorano Est et d’Ilaka Est où les couvertures radios étaient aléatoires.

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Stratégie d’OTIV ZL

Durant la campagne, OTIV ZL a préféré de ne communiquer que le montant de la mensualité à payer par le client. Les (03) trois types de latrines sont pourtant affichés dans les prospectus afin que le client puisse faire son choix dès le premier contact. Il est souligné par ailleurs qu’OTIV-ZL a demandé à ce que le partenariat avec les autres institutions ne soient pas mentionnés publiquement. En effet, OTIV travaille sur fonds propreen termes d’octroi de crédit alors que les projets comme RANO HP interviennent sur financement des bailleurs de fonds. La mention du partenariat pourrait donc générer des risques de non remboursement des fonds.

Actions de communication avec TIAVO

TIAVO et RANO HP ont réalisé deux types de supports de communication pour promouvoir les demandes de crédit d’investissement en EHA. Les catalogues

Les catalogues sont des outils de communication de proximité utilisés dans le cas où le client est déjà intéressé par le crédit FFL et décide de s’approcher soit du conseiller clientèle, soit du MPAGA. Le ca- talogue contient les conditions d’accès au crédit, les offres de prix ainsi que les options par rapport à la durée de remboursement. On y trouve aussi un croquis de chaque type de latrine afin que le client puisse avoir une idée bien claire sur ce qu’il va acheter.

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Les supports de communications de masse

Les actions de communication de masse sont à peu près identiques à celles réalisées avec OTIV ZL :

 Production de 250 affiches, 2000 brochures et 3 banderoles.

 Production de deux spots publicitaires qui seront diffusés sur les stations radios de Manakara, Vohipeno, Farafangana et Vangaindrano (90 diffusions par stations sur 3 mois).

 Production d’une interview radiophonique de 30mn avec 2 diffusions pour chaque antenne radio.

 Organisation de tam-tam (animation de masse, jeux divers relatifs aux thématiques de l’assai- nissement et distribution de lots pour les gagnants) au niveau des caisses d’Ikongo, Vondrozo et Matanga où les couvertures radios sont aléatoires. A la différence des brochures OTIV ZL, et compte tenu de l’existence des catalogues, les brochures TIAVO contiennent uniquement les argumentaires de promotion des crédits FFL. En outre, les conseillers clientèles, après avoir reçu la formation, sont tenus de rechercher les clients potentiels par le biais des visites à domicile.

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Mr WOHAKHASA Victor et son épouse, Responsable des opérations de la mutuelle AGNAMBAHY /SAHAFATRA, l’un des premiers demandeurs de Crédit FFL à Farafangana

RÉSULTATS

Crédit MADIO

Caisses ayant offert de crédit latrine : 4 Crédits accordés par l’IMF : 68 Latrines construites avec les crédits : 49 Chiffres clés dont 67% par les femmes Volume de crédits (en Ar) : 21 089 960 IMF partenaires : 2 Caisses ayant offert de crédit latrine : 9 Crédits accordés par les IMF : 86 Latrines construites avec les crédits : 67 Volume de crédits (en Ar) : 27 902 576 Constructeurs de latrines : ONG Saint Crédit FFL Gabriel et 7 MPAGA Caisses ayant offert de crédit latrine : 5 Crédits accordés par l’IMF : 18 Latrines construites avec les crédits : 18 dont 43% par les femmes Volume de crédits (en Ar) : 6 812 616

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Madame RAZAFY Jacqueline, commerçante à Vohipeno centre, femme chef de famille avec 2 enfants de 13 et 14 ans. « Lorsque mes deux enfants sont à l’école, je suis seule à garder la maison et mon pavillon de commerce. Comme la latrine qu’on utilise se trouve encore à 100m vers le marché, je dois fermer le pavillon pour pouvoir y aller. Maintenant, avec le crédit FFL j’ai une latrine à proximité, je suis beaucoup plus sereine, surtout que je n’ai pas eu à toucher à mon fonds de commerce pour financer sa construction. »

A Tamatave, OSG recrutent des femmes vulnérables pour fabriquer des buses en béton non armé utili- sées dans la construction de la- trines.

Mme RAHARISOLOHANITRINIALA Holefda Jeannine de Mangarano Tamatave, veuve et mère de 5 enfants a utilisé le crédit Madio. Elle se souvient : «Après avoir utilisé notre an- cienne latrine à ciel ouvert, j'ai dû prendre une douche pour enlever l'odeur. Pendant les périodes de pluie, les matières fécales peuvent être vues flottant dans l'eau de ruissellement ». Avec le crédit MADIO, elle a investi dans une latrine à double fosse étanche alternée, équipée d’une siège céramique à la turque.

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LEÇONS APPRISES

Clés de succès du marketing des crédits latrines

Produits différenciés selon les besoins des ménages

Les produits sont de deux sortes : (1) les variétés de latrines et (2) les crédits liés à chaque type de latrine. RANO HP s’est efforcé de répondre autant que possible aux besoins des clients, à travers le renforcement de capacités des fournisseurs de service et la mise en exergue des avantages pour les utilisateurs. La typologie des produits a été limitée aux besoins car trop d’options peuvent créer de la confusion chez les clients.

Prix standards

Les prix adoptés pour chaque type de produit ont été basés sur les coûts des matériaux, les prix des services des IMF, les coûts des constructeurs et notam- ment, la solvabilité des utilisateurs. Les prix sont standards, valables sur 1 an, intègrent toutes les éventualités qui peuvent surgir jusqu’à la fin du contrat. Un catalogue de prix est proposé aux clients pour chaque localité

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Placement en milieu urbain et péri-urbain

L’un des premiers constats est qu’à Tamatave ville, le lendemain de la diffusion du plateau télé, des demandes ont été reçues par OTIV ZL. Ceci sous-entend l’imminence des besoins ressentis par la population et la pertinence des crédits latrines en milieu urbain et péri-urbain. En effet, compte tenu de la forte densité de la population, des problématiques d’aménagement des quartiers et des bidons villes, les désagréments des latrines usuelles (en pneu et en futs), les problèmes d’insalubrités deviennent imminents. Les ménages n’ont pas le choix. Ils côtoient journalièrement les méfaits. Non seulement le crédit latrine leur offre une solution confortable qui est la facilité de paiement mais aussi la technologie appropriée au contexte dans lequel ils vivent.

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IMF Promotion par la facilité de paiement

Ce que les IMF peuvent apporter dans le développement du secteur EHA, réside dans l’offre de facilité de paiement pour le financement des investissements. Elle est pertinente là où les offres de service de construction sont déjà disponibles et effectives, et naturellement là où les besoins sont ressentis et exprimés.

Proactivité

Prospection et écoute des clients

Aller à l’encontre des clients potentiels et pouvoir rester à l’écoute conditionnent dans une large mesure la réussite de la vente. Ces activités sont primordiales afin de promouvoir les produits et adapter les offres de crédits et les offres de latrines aux besoins évolutifs et aux contraintes des ménages.

Principales contraintes Mesures d’adaptation  Exigüité du terrain, surface très petite ;  Offre de latrine adapté à des surfaces réduites (une fosse à deux buses) ;  Les nappes phréatiques sont trop élevées (presque à 1m de la surface) ou encore le  Le modèle micro-fosse septique est con- terrain est facilement inondé (cas à Bricka- çu et proposé et le prix du nouveau type ville et Ilaka Est) ; est revu à la baisse pour faciliter l’accès ;  Investissement en EAH encore loin des  Expérimentation d’une campagne de priorités des ménages ; construction de latrine via le crédit MADIO sur 1 mois à Vatomandry :  Problème d’abandon par les clients dès le premier prêt, entrainant la perte de clients  Concentration des interventions sur potentiels ; une période limitée (communication, traitement de dossier, construction) ;  Retard dans le processus de traitement de dossier.  Economie d’échelle qui offre une possibilité de réduction de coût et offre de prix promotionnel.

Communication entre les partenaires

Le crédit latrine étant relativement nouveau pour le secteur que l’inconnu reste entier en ce qui le concerne. Ce fait requiert un système de communication proactif et soutenu entre les IMF et les constructeurs de latrine sans lequel les problèmes rencontrés restent des blocages au lieu d’être pris comme des opportunités d’apprentissage et de progression.

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Séance de débriefing entre les partenaires (RANO HP, OSG et OTIV) après la présentation du crédit MADIO aux élus du réseau à Tamatave, 08 novembre 2011

Partenariat pertinent

La mobilisation des IMF a été facilitée par l’appui technique de l’APIMF. Cette organisation est convaincue de l’enjeu et de la pertinence de l’intervention des IMF dans le secteur et a joué un rôle d’interface entre les acteurs des secteurs IMF et EAH. Son implication a été déterminante dans la réussite du processus. En outre, le partenariat, certes à renforcer entre les principaux acteurs, a été très significatif. La collaboration entre les IMF et les constructeurs, tous agissant sur fonds propre, conditionnait et conditionnerait inéluctablement le continuité des crédits latrines. En termes de partenariat, chacune des parties prenantes doit trouver son intérêt. Le mode opératoire ne doit léser d’aucune manière l’un ou l’autre des concernés. Aussi une synergie d ‘actions est requise pour atteindre les objectifs.

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IMF Points de vigilance

Conviction de l’organisation versus des agents

Le crédit latrine est assimilable à un crédit pour la construction ou pour la consommation. Autrement dit, le risque est élevé car il ne génère pas de revenu pour le demandeur et surtout, son objet est insaisissable. Ce premier aspect pénalise le crédit latrine en termes d’intérêt face aux autres crédits promus par les IMF. Du fait que le crédit latrine revêt le caractère non générateur Les contraintes sus-citées sont amplifiées par la de revenu et insaisissable et de prédominance du phénomène particulier de tabou dans la plus le contexte culturel est zone Sud-Est qui fait que l’utilisation de latrine est défavorable…, sa promotion proscrite et que le fait d’en parler est humiliant et dégoûtant. requiert une conviction réelle et Tous ces facteurs font que la promotion des crédits latrine une adhésion totale des parte- exige de la conviction à tous les niveaux chez les partenaires naires à tous les niveaux. IMF. Aussi les actions fréquentes de communication, de formation, de team-building etc. sont requises pour tous, aussi bien les décideurs stratégiques que les agents de terrain en relation avec les clients. Les expériences de RANO HP en la matière démontrent que même si l’organisme adhère à la cause du secteur eau, hygiène et assainissement, lorsque les conseillers clientèles ne sont pas convaincus, aucun résultat ne pourra ressortir de la collaboration.

Délai de traitement

La rigueur au niveau du traitement des dossiers, ou des complaintes des clients, ainsi qu’au niveau l’organisation des fournisseurs est jugée capitale pour réduire les délais d’attente qui pourraient dé- courager les clients.

Ecueils à éviter :

 Non-respect du mode opératoire notamment le timing ;

 Le décalage entre la signature du contrat de prêt et la construction proprement dite ; il y avait un cas où le client a commencé à faire son remboursement alors que la construction n’a même pas démarré.;

 Le retard ou la prolongation des durées de traitement des dossiers qui conduit les clients à abandonner.

Suivi et coordination des acteurs

La grande diversité des acteurs impliqués dans la réussite du crédit latrine requiert un suivi et une coordination pointilleux dans la mise en œuvre au risque de se léser mutuellement et lasser les clients, notamment lorsque le rapprochement, la communication et la proactivité des acteurs sont encore en phase de développement.

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DÉFIS ET PERSPECTIVE

 La préparation d’actions futures notamment la mise à l’échelle devrait prévoir la résolution de la problématique des IMF par rapport à la fragilité de leurs portefeuilles et la poursuite des actions de communication et de marketing sociales pour s’investir dans le secteur EHA. Le défi consiste donc à définir comment mobiliser le financement nécessaire ?

 L’engagement des IMF dans le financement du secteur EAH fait partie des acquis du projet, pourtant l’appropriation du produit (crédit EHA) par les institutions n’est pas encore totalement acquise. Alors la question est de savoir: comment développer le partenariat entre IMF et les petites entreprises fournisseurs notamment dans le secteur « eau potable » dont la rentabilité est presque certaine dans les localités où la densité de la population est plus forte ? et qui va assurer la relève de RANO HP dans la coordination et la conduite des campagnes de communication ?

 En termes de stratégie de communication et de ciblage des clients potentiels, faire en sorte que les clients spécifiques comme ceux qui ont des salaires domiciliés aux IMF, les femmes membres des caisses féminines (OTIV) ou les membres des groupements d’ex- ploitant de miel avec TIAVO soient approchés de manière spécifique et particulière.

 Les crédits latrines ont été disponibles en milieu rural mais les demandes ont été faible (05 à Anivorano Est et 03 à Ikongo). Le défi serait de trouver la stratégie de proximité (gestion et communication) qui permettra aux villageois de mieux connaître et d’accéder aux offres proposées par les IMF.

 Enfin, les deux partenaires (IMF et constructeurs de latrines) sont totalement interdépendants dans la mesure où l’un ne peut pas se substituer à la compétence de l’autre. En conséquence, les futurs projets devraient renforcer davantage les interventions visant à rapprocher les deux partenaires.

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DOCUMENTS ET OUTILS

Documents

 Planet Finance, Etude Inventaire IMF ;

 Planet Finance, Etude sur la Population, avril 2011 ;

 Campagne de communication crédit latrine ;

 Support de formation des CCL.

Les outils de communication

 Affiches ;

 Brochures ;

 Catalogues ;

 Spots radio ;

 Clip ;

 Film.

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Conception et Rédaction du document Equipe du projet RANO HP :  Jonathan ANNIS  RATOARIJAONA Avo  TANG TATIANA Christiane  RAKOTOARINELINA Michel  RANDRIANAVOSON Rado Consultants :  ANDRIANOME Elia  ANDRIAMIZANA Edeny  Rivo Pierrot RAJOSIVELO

Avec la précieuse contribution des personnes ressources membres du consortium, plus particulièrement les équipes des partenaires :  VOAHARY SALAMA,  MATEZA,  SAF FJKM Moramanga et Amboasary  CARITAS National et Manakara  Entreprise BushProof  Entreprise SANDANDRANO

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