J-40
Département : 82 1554
Aire d'étude : SAINT ANTONIN NOBLE VAL
Commune : PARISOT
Dénomination : VILLAGE
Coordonnées: LAMBERT3 XO = 0561600 XE = 0561900 YN = 0218520 YS = 0218250
Dossier d'INVENTAIRE FONDAMENTAL établi en 1984, 1989 par ECLACHE MICHELE
(C) INVENTAIRE GENERAL, 1984
HISTORIQUE
AUTOUR D'UN CHATEAU PREEXISTANT (MENTIONNE EN 961 l, VILLAGE CONSTRUIT AVANT 1157 :A CETTE DATE, IL EST CLOS PAR DES FORTIFICATIONS ET PROLONGE PAR UN FAUBOURG EN DIRECTION DU MARCHE ET DE L'EGLISE PAROISSIALE SITUES A L'ECART; PENDANT LA CRISE ALBIGEOISE, IL EST SOUMIS AUX CROISES ET ASSIEGE PAR LE COMTE DE TOULOUSE EN 1211 ; IL RECOIT DES COUTUMES EN 1275 ; COMPTE 280 FEUX EN 1328 ; PILLE PAR DES ROUTIERS PENDANT LA 2E MOITIE OU 14E SIECLE ; RECONSTRUCTION D'EDIFICES DANS LA 1E MOITIE DU 16E SIECLE ; PILLE PAR LES CALVINISTES VERS 1569.
DESCRIPTION
COMPOSITION D'ENSEMBLE Parti de plan d'ensemble: PLAN RADIO CONCENTRIQUE Parties constituantes: CHATEAU
MATERIAUX Gros oeuvre: CALCAIRE, MOELLON Couverture : TUILE CREUSE
TYPOLOGIE : BOURG CASTRAL 82. PARISOT VILLAGE
I. HISTORIQUE
Fon 961. dans un codicille à son testament, Raymond Ier, comte de Rouer- gue, léguait aux églises de Cahors, Figeac, Marcillac, Saint-Antonin et Albi le castellum de Parisio, sans préciser, à la différence des autres lieux légués à cette même occasion, s'il Y existait alors une église. La clause de cette donation était que l'un de ses deux fils, qui détenait alors le lieu, n'eut pas d'héritier légitime (Histoire générale de Languedoc.- Toulouse:
Privat, 1872-1892, t.S, preuves, col.247-248). Elle ne fut pas réalisée puisque
Parisot resta en mains lalques : en 1157 ses quatre seigneurs, tous de la famille de Paris, déterminèrent en commun l'une des parties de la seigneurie.
Le document établi à cette occasion indiquait quelques repères de la topogra- phie du village la salle (sala), deux tours, la place del Morter, la rue
(via) qui, de là,. menait à la porte de Genébrière, le fossé de l'hôpital
à l'extérieur, entre cette porte et la rue Droite (carriera Ratairanca), le four de Genébrière et la paroisse du four qui s'étendait au-dessous de la rue menant de la maison du moine (maio del morgue) au marché; l'acte préci- sait que l'entretien de l'enceinte, l'usage des puits et fontaines et la place restaient indivis entre les seigneurs qui s'interdisaient aussi de construire de nouveaux fours; les habitants jouissaient de la liberté de s'établir dans n'importe quelle partie de la seigneurie, à condition de ne s'être pas déjà établis dans une autre partie; en cas de litige entre habi-
1JI1tsor de deux parties ou entre étrangers, justice serait rendue par les sei- gneurs concernés (BRUNEL (C.). Les plus anciennes chartes en langue proven-
çale.- Genève: Slatkine Reprints, 1973, t.l, p.78-80).
1 82. PARISOT VILLAGE
A la fin du XIIe siècle, les hérétiques albigeois étaient nombreux
à PariSot (GALABERT (F.). Saint-Antonin. La vie à l'intérieur du monastère.
In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.59 (1931)), p.71). On en signalait encore en 1239 (DUVERNOY (J.). Albigeois et Vaudois en Rouergue. In,. : CONGRES FEDERATION SOC. SAVANTES LANGUEDOC-PYRENEES-GASCOGNE. 29.lRodez, 1974'-
Rodez imp.Carrère, 1974, p.201) et en 1244 (DAUX (C.). L'inquisition
albigeoise dans le Montalbanais. In Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne,
t.39 (1911), p.32), mais l'endroit ne fut pas inquiété par les Croisés.
Au contraire, c'est le comte de Toulouse qui, à la fin de 1211, vint l'assié-
ger (La chanson de la Croisade albigeoise, éditée par E. MARTIN-CHABOT.-
Paris Les Belles Lettres, 1961, t.1, p.244-245), ce qui signifie que
les habitants faisaient allégeance au parti adverse de fait, en 1214,
lorsque le comte de Rodez fit sa soumission à Simon de Montfort, Bertrand
de Paris était témoin (Histoire générale de Languedoc ... , t. 8, preuves,
col.657 ). Les relations ainsi révélées entre les Paris et le comte
de Rodez, dont l'origine est indatable (le premier comte de Rodez apparut
au début du XIIe siècle : Histoire du Rouergue. - Toulouse : Privat, 1979,
p.93), se précisèrent en 1274, lorsque Guillaume de Paris lui rendit hommage
pour la seigneurie de Parisot (LOMBARD (J.). Parisot (Tarn-et-Garonne).-
Toulouse: Privat; Paris: Picard, 1902, p.32). Cette vassalité subsistera
jusqu'à l'incorporation du comté au domaine royal, en 1615 (Histoire du
Rouergue ... , p.169). Dès la fin du XIIIe siècle, la famille de Paris céda
la place à plusieurs autres, les Valette, les Guilhe"m, les Fénélous,
les Verdun, qui se partagèrent la seigneurie jusqu'au XVIe siècle (LOMBARD
(J.). Parisot ... , p.32-43, 51-65).
2 82. PARISOT VILLAGE
Des consuls étaient mentionnés en 1271 (LOMBARD (J.). Parisot... , p.106
112, 121), qui étaient alors désignés par les seigneurs (LOMBARD (J.). Pari
sot ... , p. 97-98). En 1275, ceux-ci accordèrent aux habitants des coutumes
confirmées en 1282, 1368, 1448 et 1460, qui restèrent en vigueur jusqu'à
la Révolution, sans qu'on en sache les dispositions, leur texte n'étant
pas connu (LOMBARD (J.). Parisot... , p.103-104). En 1328, la paroisse comptait
280 feux (GUERY (A.). La population du Rouergue, de la fin du Moyen Age
au XVIIIe siècle, In : Ann.Eco.Soc.Civilisations, t.28, n 0 6 (1973), p.1574).
Après le traité de Brétigny, Parisot prêta serment de fidélité au roi
d'Angleterre en 1362 (ROUQUETTE (J.). Le Rouergue sous les Anglais.- Mîllau;
imp.Artières et J.Maury, 1887, p.48) puis, à l'instigation du comte d'Armagnac)
se rallia au roi de France, comme tout le Rouergue, en 1369 (Rouquette (J.).
Le Rouergue sous les Anglais ... , p.169). Victime des pillages de routiers
établis à Puylagarde (à 4 kilomètres au Nord) depuis 1380 environ, le village
conclut avec eux, en 1383, un pâtis qui le laissa exposé aux exactions d'au
tres bandes logées ailleurs (LOMBARD (J.). Parisot... , p. 47-50): le danger
persista plusieurs années encore (GALABERT (F.). Un village au pouvoir des
routiers, Puylagarde (1381-1385). In: Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne,
t.23 (1895), p.208). Il est probable que cela causa l'abandon, en tant
que _ chef-lieu de la paroisse, de l'église Saint-Martin sit~ée à 800 mètres du
village, donc exposée au bénéfice d'une chapelle dans l'agglomération, qui
existait depuis longtemps (LOMBARD (J.). Parisot... , p. 48, 180, 183) , que
l'on mentionnait connne l'église paroissiale Saint-Andéol en 1432 (LOMBARD
(J.). Parisot... , p.185) tandis que Saint-Martin était qualifiée d'ancienne
église Piroissiale en 1451 (LOMBARD (J.). Parisot... , p.179-180).
3 82. PARISOT VILLAGE
Il n'existe pas de vestiges d'architecture civile du Moyen Age, les
plus anciennes demeures n'étant pas antérieures au XVIe siècle (voir dossiers: 1''-' f\.Noi::- DLt rJi..'rt 82. PARISOT. MAISON; 82. PARISOT. CHATEAU DE L' ASTORGUIE'). C'est à cette / époque aussi, de 1518 à 1528, que fut reconstruite l'église Saint-Andéol PQI\, A. '1. u f FL~~ (voir dossier : 82. PARISOT. EGLISE PAROISSIALE SAINT ANDEOL) et édifiée, ./ en 1521, la chapelle Notre-Dame de Pitié à côté du village, au Nord (LOMBARD
(J.). Parisot ... , p.212-213). En 1552, le village passait pour "bonne et
grande ville. Y a riches maisons, gentilhommes et autres. Bon pays en blés,
vins, forêts, pâturages" (BOUSQUET (J.). Enquête sur les commodités du Rou-
ergue en 1552.- Toulouse, Privat, 1969, p.188).
Pendant les guerres de religion, l'un des seigneurs, Jean de la Valette,
fut l'un des chefs catholiques. L'un des deux autres, Jean de Fénelous,
avait pour gendre le capitaine Rabastens qui tenait Verfeil pour les Protes-
tants : c'est avec son aide que, dans les derniers jours de 1569, Rabastens
entra dans le village et le pilla, tout spécialement le château qui fut
alors "brûlé et rasé jusqu'aux fondements" mais très vite Jean de la Valette
dut reprendre le lieu et, à titre de dédommagement, recevoir la totalité
de la seigneurie (VALADY (de). Les châteaux de l'ancien Rouergue. 2e série.
La Basse Marche 1. Cantons de Naj ac , Rieupeyroux, Saint-Antonin. - Rodez:
imp. P.Carrère, 1935, p.440-442). Un cadastre rédigé de 1578 à 1587 fournit
un état des lieux, à l'exception des biens nobles: l'essentiel de l'habitat
(112 maisons sur 127) était alors constitué par les faubourgs établis au-
delà des deux portes du village; dans le "fort", n'étaient mentionnés,
outre le château, l'église et la maison commune, que 15 maisons, dont cer-
taines avaient pour confront le fossé, ce qui suppose que le mur d'enceinte
n'était autre que le mur continu des maisons mitoyennes (A.D.Tarn-et-Garonne:
4 82. PARISOT VILLAGE
3 E 839). Rien, sinon la faible occupation du noyau fortifié ne rappelait
les dommages subis quelques années plus tôt. En 1599 les La Valette acquirent
le château de l'Astorguié, dans le faubourg, au Sud de l'enceinte, et y
établirent leur résidence (VALADY (de). Les châteaux de l'ancien Rouergue ... ,
p.434 . En 1614, les consuls firent construire une tour pour servir de maison
commune (A. C. Parizot, Délibérations. 1790- a1Il IX, 57 VO • Vers 1615, une
halle fut construite, elle aussi dans le faubourg, à l'Est (LOMBARD (J.).
Parisot ... , p.308). En 1618, l'église de Parisot avait besoin d'être réparée
(VALADY (de). Les châteaux de l'ancien Rouergue ... , p.434).
Au milieu du XVIIe siècle, la seigneurie passa, par mariage, aux Vignes,
seigneurs de Puylaroque, qui la conservèrent jusqu'à la Révolution (LOMBARD
(J. ). Parisot... , p. 66~. En 1781, la déclaration de leurs biens indiquait,
à Parisot, "un château tombé entièrement en ruines, l'emplacement duquel
a été assensé" (A.D.Aveyron C 1612). Vers la même époque, une enquête rela f tive à l'érection de la succursale de Neuviale en paroisse précisait que
le village de Parisot comptait 91 maisons et 384 habitants (LOMBARD (J.). Parisot ... , r. 266). A la veille de la Révolution, la population de tout le territoire de la communauté s'élevait à 1500 habitants environ, qui n'exer-
çaient qu'une activité rurale et pauvre (ARCHES. La grande peur à Parisot.
In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.82 (1956), p.20).
En 1790, Parisot devint chef-lieu d'un canton de l'Aveyron comptant
9 autres communes Calcomier, Castanet, Causseviel, Labadie, Labastide-
Nautel, Le Cuzoul, Memer, Saint-Grat et Vailhourles (LOMBARD (J.). Parisot... ,
p.367). En 1808 la commune de Parisot, dont Causseviel et Labadie devenaient
deux sections (LOMBARD (J.). Parisot... , p.324), fut rattachée au canton
de Saint-Antonin et au nouveau département du Tarn-et-Garonne.
5 82. PARISOT VILLAGE
Le cadastre de 1814 montre que l'agglomération, étroitement cernée
par le terroir rural, était constituée de 110 demeures et 49 bâtiments de
dépendance (granges, étables, fours); dans les limites de l'ancien village
clos, les espaces libres étaient relativement nombreux: au centre, l'empla-
cement du château, à côté de la tour qui en était le principal vestige archi-
tectural, était occupé par un jardin (A.D.Tarn-et-Garonne: W matrice cadas-
trale, cote provisoire 1323, état de section F). Depuis, le paysage urbain
ne s'est guère modifié sinon par une petite extension de l'habitat vers
le Nord, en direction de la route départementale n° 33 ,- construite en 1853 r- . ;l.L..A-CI-tG 54 (voir dossier : 82. VERFEIL. BASTID~), et reliant commodément le village
à la route royale du XVIIIe siècle qui passait à l'écart (voir doc. 1) -
et autour de la nouvelle mairie bâtie en 1869 (LOMBARD (J.). Parisot ... ,
p. 362), l'ancienne maison commune ayant été démolie en 1865 et remplacée
par une maison d'habitation (A.D.Tarn-et-Garonne. W matrice cadastrale,
cote provisoire 1317, table des augmentations et diminutions des propriétés
bâties). La halle a été reconstruite in situ, sur de plus grandes dimensions, p'().A- M. f c... LAC H E en 1881 (voir dossier: 82. PARISOT. HALLE\) , Parisot ayant alors 13 foires
par an (LOMBRARD (J.). Parisot ... , p. 361). La route de Caylus à Najac, en
1895 (LOMBRARD (J.). Parisot ... , p.302), a emporté quelques bâtiments établis
dans l'ancien fossé, au Sud (voir pl.I). Le chiffre de population, en légère
augmentation dans la première moitié du XIXe siècle, montant jusqu'à 1730
habitants en 1867, s'est ensuite progressivement effondré (Annuaire ...
de Tarn-et-Garonne.- Montauban: imp.Forestié, 1837, p.65; 1842, p.58; 1848,
p.79; 1851, p.157; 1858, p.128; 1862, p.137; 1867, p.76; 1874, p.39; 1878,
p.39; 1883, p.39; 1887, p.44; 1892, p.44; 1897, p.36; 1902, p.44; 1907,
p.36; 1912, p.36), la ruine des cultures traditionnelles (vigne, lin et
chanvre) n'étant pas alors compensée par de nouvelles activités (LOMBRARD
(J.). Parisot ... , p.359,362). Aujourd'hui, avec ses 190 habitants (560 pour
toute la commune), le village végète médiocrement. 6 82. PARISOT VILLAGE
II. DESCRIPTION
- Situation. Parisot occupe un monticule dans la vallée de la Seye, à 376 m
d'altitude, à mi-hauteur entre le fond de la vallée et le causse qui le domine
au Nord-Ouest (voir pl. III, fig. 1). Le point le plus haut est le centre du
village, où sont construits le château et l'église. Alentour et de tous côtés,
le sol est en dénivellation (voir fig.3), plus accentuée à l'Est qu'à l'Ouest.
La rivière coule à près d'l km : jusqu'à la fin du XIXe siècle, les habitants
n'avaient pas de ressources en eau plus proches.
Les habitations sont immédiatement cernées par le terroir a ,rico" e
(voir fig.1) qui, depuis toujours, alimente toute l'activité de la population:
ici, les sols ne recélaient pas de ces phosphates qui, dans le canton de
Caylus, ont suscité une brusque et éphémère richesse dans la deuxième moitié
du XIXe siècle.
- Matériaux. Calcaire local en moellon.
Tuile creuse.
- Plan. Le village occupe une superficie de 0,9 ha. Son plan est concentrique,
en ellipse (voir pl.I). Une rue annulaire, au centre, est doublée par quelques
segments de rues parallèles puis par une seconde voie circulaire dont la
largeur plus importante - jusqu'à 14 m sur le cadastre ancien (voir pl. II)-
montre qu'elle occupe l'empla~cement des fossés. Des rues transversales rayon
nent à partir de la première. Al'extérieur se développe une autre couronne
de constructions, le long des anciens fossés, à l'Ouest, au Sud et à l'Est,
interrompue par les chemins d'accès, dont un seul, au Nord-Est, a suscité
l'extension d'un habitat linéaire.
7 82. PARISOT VILLAGE
Le centre du village est occupé par les ruines du château (voir fig.4
à 9) qui supportent, à environ 4 m de haut, une plateforme abandonnée à la
végétation (voir fig.1). A côté, l'église, implantée tardivement, a été soumise
aux contraintes du tissu parcellaire, ce qui explîque son plan et son orienta-
tion ~habituel-s. Les fortifications détruites étaient constituées, en retrait ~ des fossés, par le mur continu des maisons mitoyennes; les limites parcellaires
du XIXe siècle permettent d'en situer la ligne (voir pl.I). La halle se trouve
dans le faubourg, à l'emplacement du fossé. La mairie s'est établie dans
l'extension du faubourg, au XIXe siècle.
Hors du noyau central, il n' y a plus d' îlôts urbanisés: le long des
chemins, les habitations sont contiguè's au terroir agricole. Al'intérieur des anciens fossés, les îlots sont de petites dimensions : 60 m X 40 pour
le plus grand, 6 m x 13 pour le plus petit, constitué d'une seule parcelle
(parcelle 166). Ils ont des formes à peu près géométriques et les plus impor- tants sont pénétrés par des impasses si bien que les parcelles ont à la fois des formes simples et, presque toujours, deux faces sur la voie publique.
- Espaces libres et volumes. Les rues semblent avoir succédé à de simples cheminements établis par l'usage. Leur largeur n'est pas uniforme, sans cesse modifiée par les décrochements des façades; elle ne dépasse guère 2 à 3 mètres.
L'axe aujourd'hui principal (qui est l'ancienl\C. ",4(. D-o~'Ië:. au Nord-Est) atteint
6 mètres, tout comme le chemin départemental 84, qui occupe le sol des anciens fossés, au Sud. Les maisons sont toutes hautes de 2 à 3 niveaux (voir doc.2,3,
4, fig.1). Certaines offrent une façade à pignon sur rue (voir fig.3), la quasi totalité un mur gouttereau. Les toits sont à faible pente, quelques uns ont des versants à égout retroussé.
8 82. PARISOT VILLAGE
III. CONCLUSIONS
Selon la tradition locale, à l'époque gallo-romaine, Parisot aurait été un poste militaire, dont les vestiges existeraient encore au centre du village, tandis qu'une agglomération s'étendait à quelque distance, autour de l'église
Saint-Martin, première église paroissiale du lieu (A.D.Tarn-et-Garonne,ms 255 f n0176-177j LOM BARD (J.). Parisot ... , p.10-16). Les rares trouvailles d'ob jets antiques faites ici ou là sur le territoire de la commune ne permettent pas de confirmer cette tradition, non plus que l'appareil des murs subsistants du château (voir fig.4-9) qui peut très bien être médiéval.
Le castellum mentionné en 961 était donc un château qui, pas plus qu'aucun autre en Rouergue à cette époque, ne suscita alors un regroupement de popula- tion (Histoire du Rouergue.- Toulouse: Privat, 1979, p.84). C'est progressi- vement que s'est, par la suite, rassemblé un habitat désigné en 1157 par le terme de "castel". Existait alors, en dehors du château, la place et la rue "de l'église" (BRUNEL (C.). Les plus anciennes chartes en langue proven-
çale... , t.1, p.406) allant à la porte de GenebrièrE et, au-delà, le fossé creusé entre celle-ci et la rue Droite ce sont là des repères topographiques encore localisables (voir pl. 1) qui permettent de conclure à la présence, au milieu du XIIe siècle, d'un bourg clos - l'enceinte étant à la charge de - prolongé par un faubourg dont l'axe était la rue
Droite, qui menait au chemin de l'église Saint-Martin. L'emplacement de cette
église hors les murs et son vocable même indiquent son antériorité par rapport
à l'agglomération (CURSENTE (B.). Les castelnaux de la Gascogne médiévale.-
Bordeaux : Féd.hist . Sud-Ouest, 1980, p. 100); elle n'excluait pas une autre
église dans le village, allusivement citée en 1157, qui fera place à l'église paroissiale Saint-Andéol au XVe siècle.
9 /
82. PARISOT VILLAGE
Cette lecture du texte de 1157 est légèrement différente de celle de
J.MIQUEL, qui a réduit Parisot à un simple château constitué, selon le modèle
il rouergat, d'une tour, d'une salle et d'une enceinte "et y a localisé" la plus ancienne mention de salle dans un château" (MIQUEL (J.). L' architecture militaire dans le Rouergue au Moyen-Age. - Rodez Ed.fr.Arts graphiques,
1981, t. l, p. 54), en s'appuyant sur une charte du cartulaire de Conques ~ en 1108, Aldoin de Parisio donna à l'abbaye l'église de Nova Villa et aussi turrile quod est inter salam et ecclesiam cum exitu camere post furnum et hortum. Si l'on s'en tient aux identifications topographiques proposées par l'éditeur du cartulaire (DESJARDINS (G.). Cartulaire de l'abbaye de
Conques de Rouergue.- Paris: Picard, 1879, p. LXVI, 485, 488), il s'agissait de l'église de Nauviale (Aveyron, canton de Marcillac, commune) et le dona- teur portait le nom du lieu-dit Paris (Aveyron, canton de Rignac, commune d ' Auzits) . Cet acte ne concerne donc pas Parisot et c'est le texte de 1157 qui est le premier à y faire état d'une salle, élément du château d'une petite agglomération.
Les 280 feux que comptait la paroisse en 1318 correspondaient à un village d'une relative importance. Après la Guerre de Cent Ans et les recons- tructions du début du XVIe siècle, il avait encore une apparence de prospérité vers 1550. Les périodes suivantes ont vu son déclin, qui s'est poursuivi jusqu'à présent. Il se signale aujourd'hui par son site et, induit du site,
10 82. PARISOT VILLAGE
son plan en enveloppement autour du château, avec, toujours perceptible,
du château, indata
pas de construction antérieure au XVIe siècle tant dans les limites de l'enceinte qu'à l'exté rieur. A l'exception des édifices importants - église Saint-Andéol, château de l'Astorguié - l'architecture est sans âge et sans caractère; elle a été largement modifiée ou renouvelée dans la seconde moitié du XIXe siècle.
11 82. PARISOT VILLAGE
IV. DOCUMENTATION
1. Archives - A.D.Aveyron :C 1612 - A.D.Tarn-et-Garonne : 3E 839; ms 228, nOS, ms 255, n0176-177; W matrice cadastrale cote provisoire 1317 et 1323. - A.C.Parisot : délibérations 1790 - an IX.
2. Documents figurés - Carte de Cassini n016, entre 1750 et 1815. - Plan exttaitde l'atlas de Trudaine, XVIIIe siècle (A.N.: F 14 8489). - Parisot (T.et.G.). Vue générale, carte postale (cl.Th.DEJEAN et Ad.VAISSIE, Caylus), vers 1900 (coll.particulière, Caylus). - Parizot (Tarn-et-Garonne). La place de la Mairie, carte postale (cl.Vve MARAVELLE), vers 1900 (coll.particulière, Caylus). - Parizot (T.et.Gar.). Route de Caylus, carte postale, vers 1900 (coll.par ticulière, Caylus).
3. Bibliographie Annuaire ... de Tarn-et-Garonne.- Montauban: imp.Forestié, passim. - ARCHES (Pierre) . La grande peur à Parisot. In : Bull. Soc. archéol. Tarn-et- -Garonne, t.82 (1956), p.20-24. - BOUSQUET (Jacques). Enquête sur les commodités du Rouergue en 1552.- Tou- lause: Privat, 1969, p.188. - BRUNEL (Clovis). Les plus anciennes chartes en langue provençale.- Genève: Slatkine Reprints, 1973, t.1, p.78-80, 406. - Chanson (La) de la croisade albigeoise, éditée par E.MARTIN-CHABOT.- Paris: Les Belles Lettres, 1961, t.1, p.244-245. DAUX (Camille). L'Inquisition albigeoise dans le Montalbanais. In Bull. Soc.archéol. Tarn-et-Garonne , t.39 (1911), p.32. - DEVALS (Jean Ursule). Notes pour servir à l'histoire de Caylus recueillies dans les archives de cette ville.- Montauban: Forestié, 1873, p.113, 133. - DEVALS (Jean Ursule). Répertoire archéologique du département du Tarn-et Garonne. In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.2 (1872), p.307.
12 82. PARISOT VILLAGE
- DUVERNOY (Jean). Albigeois et Vaudois en Rouergue. In : CONGRES FEDERATION
SOC . SAVANTES LANGUEDOC- PYRENEES-GASCOGNE. 29. 1974. Rodez. - Rodez imp.
Carrère, 1974, p.201,203.
- GALABERT (Firmin). Le nombre des honnnes libres dans le pays de Tarn-et
Garonne aux XIe et XIIe siècles. In: Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.29
(1901), p.40-42.
GALABERT (Firmin). Saint-Antonin. La vie à l'intérieur du monastère. In~
Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.59 (1931), p.71.
- GALABERT (Firmin). Un village au pouvoir des routiers, Puylagarde (1381-
1385). In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.23 (1895), p.208.
- GALABERT (Firmin). Une visite pastorale à Parizot en 1520. In : Bull.soc.
archéol.Tarn-et-Garonne, t.9 (1883), p.61-62.
- GUERY (Alain). La population du Rouergue de la fin du Moyen Age au XVIIIe
siècle. In : Annales Eco.Soc.Civilisations, 28e année, n06 (1973), p.1574.
- GUIRONDET (Louis). Notes sur Parisot (canton de Saint-Antonin) tirées d'un
vieux manuscrit de Cabrol, généalogiste de Villefranche-de-Rouergue. In~
Bull. Soc.archéol. Tarn-et-Garonne , t.6 (1878), p.330-333.
- Histoire générale de Languedoc.- Toulouse: Privat, 1872-1892, t.5, preuves,
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LOMBARD (Joseph). Les coseigneurs de Parisot et la condition sociale
de leurs vassaux en 1157. In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.28 (1900)
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- LOMBARD (Joseph). Parisot.{Tarn-et-Garonne). Toulouse: Privat; Paris
Picard, 1902. 432 p.
- MIQUEL (Jacques). L'architecture militaire dans le Rouergue au Moyen Age
et l'organisation de la défense. - Rodez : Ed. fr. Arts graphiques, 1981,
t. l, p. 54.
- MOULENQ (François). Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne.- Montauban:
imp.Forestié, 1879-1894, t.2, p.378-383. 13 82. PARISOT VILLAGE
POTTIER (Fernand). Les chartes de coutumes du Tarn-et-Garonne. In Bull.Soc.
archéol.Tarn-et-Garonne, t.17 (1889), p.244.
ROUQUETTE (Jules). Le Rouergue sous les Anglais.- Millau imp. Artières
et J.Maury, 1887, p.48, 169.
- TRUTAT (Eugène). Vallée inférieure de l'Aveyron. Etude historique et archéo
logique. In : Bull.Soc.archéol.Tarn-et-Garonne, t.9 (1881), p.124.
- VALADY (de). Les châteaux de l'ancien Rouergue. 2e série. La Basse-Marche!.
Cantons de Najac, Rieupeyroux, Saint-Antonin.- Rodez imp. P.Carrère,
1935, p.423-433.
14 82. PARISOT VILLAGE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
· Pl. 1- Extrait du plan cadastral,194~Fl} Ij1250e.
· Pl. 11- Extrait du plan cadastral ancien 118141 F/ Ij1250e. 1 - -1 · Pl. 111- Extrait de la carte I.G.N. au Ij50.000e 2239 (Villefranche-
de-Rouergue) et 2240 (Najac).
· Doc. 1- Plan extrait de l'atlas de Trudaine, XVIIIe siècle. Repro. Cl.
Inventaire Midi-Pyrénées, B.EMMANUELLI 82.82.925.P.
· Doc. 2- Parisot (T-et-G.). Vue géné',rale, Carte postale (cl.Th.DEJEAN
et Ad.VAISSIE, Caylus), vers 1900. Repro. CI.lnventaire Midi-
Pyrénées, C.SOULA, 84.82.640.X.
· Doc. 3- Parizot (Tarn-et-Garonne). La place de la Mairie, carte postale
(cl.Vve MARAVELLE), vers 19~0. Repro. Cl. Inventaire Midi-Pyrénées,
C.SOULA, 84.82.641.X.
· Doc. 4- Parizot (T-et-G.). Route de Caylus, carte postale, vers 19'2..0.
Repro. Cl. Inventaire Midi-Pyrénées, C.SOULA, 84.82.642.X.
· Fig. 1- Vue aérienne depuis le Sud-Ouest. Cl. Inventaire Midi-Pyrénées,
S.P.H.A.I.R., 84.82.358.VR.
· Fig. - Rue. CI.lnventaire Midi-Pyrénées, C.SOULA, 87.82.527.X.
· Fig. 3 - Château, élévation;" Est. CI.lnventaire Midi-Pyrénées, C.SOULA,
87.82.520.X.
· Fig. 1.~ - Château, élévation Sud, partie Est. Cl. Inventaire Midi-Pyrénées, (_So~L.~,
87.82.521.X.
· Fig. ~- Château, élévation Sud, partie Ouest. CI.lnventaire Midi-Pyrénées)
C.SOULA, 87.82.522.X. 82. PARISOT VILLAGE
- Fig. b- Château. Tour. Vue depuis l'Est. Cl. Inventaire Midi-Pyrénées. C.SOULA,
87.82.523.X.
. Fig. ;- Château. Tour. Vue depuis le Sud. Cl. Inventaire Midi-PYrénées, C. SOULA,
87.82.525.X. . Fig. &- Château. Tour. Vue depuis l'Ouest. Cl.Inventaire Midi-Pyrénées, C.SOULA, 87.82.526.X. VILLAGE
Pl. 1. Extraj_t du p ...an cadastraJ., 1940, oâti en 1814 A. Château
pe::-cée ct l XL~e ~. Château de __ 1 A.storgu:"é . C. Sf,l:"se paro~_ssj_ale Sai__t-AndéoJ.. D. hal.;..e. 1. Po::-te de Gè 6br~è_ e me t~onnée en 1157. 2. rue Droite; ention ée en 1157. 82. PARISOT VILLAG"F.
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PI.III. Extrait de la carte I.G.J. au l/SO.OOGe 2239 (Villefranche-de-Rouergue) et 2240 (.laja ). Limite de département . •_ Linüte de ca:1- on •••• Limite de commune. 1 1Seigneurie de Parisot. 82. PARISOT VILLAGE
Doc. 1 Cl.lnventaire Mîdi-Pyr.82.82.925.P Plan extrait de l'atlas de Trudaine, B.EMMANUELLI XVIIIe siècle (A.N.:F 14' 8489). 82. PARISOT VILLAGE
Doc.2 CL. Inventaire Midi-Pyr. 84.82.640.X . Parisot (T.et.G.). Vue générale. Ch. SOULA Carte postale (CI.Th.DEJEAN et Ad.VAISSIE, Caylus), vers 1900 (coll.particulière, Caylus). Repro.
FJr. PARI' T (T.-et-G. - Vllcgéuérale 82. PARISOT VILLAGE
Doc.3 CL.Inventaire Midi-Pyr.84.82.641.X . Parizot (Tarn-et-Garonne).La place de Ch. SOULA la Mairie. Carte postale (cl.Vve MARAVELLE), vers 19~O (coll.particulière, Caylus). Repr< 82. PARISOT VILLAGE
Doc.4 CL. Inventaire Midi-Pyr. 84.82.642.X . Parizot CT.et G.). Route de Caylus. Ch. SOULA Carte postale. vers l~ (coll.particulière. Caylus). Repro.
PatTizot (T.-et-Gar.) - Route de Caylus 82. PARISOT VILLAGE
Fig.l CL.Inventaire Midi-Pyr.84.82.358.VR Vue aérienne depuis le Sud-Ouest. S.P.H.A.I.R. 82. PARISOT VILLAGE
Fig. 1 bis Cl. Inventaire Midi-Pyr. 84.82.358.VR Vue aérienne depuis le Sud-Ouest (détail). S.P.H.A.I.R. 82. PARISOT VILLAGE
Fig. 1. CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.527.X . Rue. Vue depuis le Su~. Noter les mar Ch. SOULA ches rattrapant la déni vellation. Au premier plan, la route occupe l'emplacement de l'ancien fossé. 82. PARISOT VILLAGE
Fig ..) CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.520.X . Vestiges du château. Elévation Est. Ch. SOULA VILLAGE
Fig. '"'- CL.Inventaire Mîdi-Pyr. 87.82.521.X . Vestiges du château. Elévation Sud, Ch. SOULA Partie Est. 82. PARISOT VILLAGE
Fig·S CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.522.X . Vestiges du château. Elévation Sud, Ch. SOULA Partie Ouest. 82. PARISOT VILLAGE
Fig. , CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.523.X . Vestiges du château. Tour. Vue depuis Ch. SOULA l'Est. 82. PARISOT VILLAGE
Fig. CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.525.X . Vestiges du château. Tour. Vue depuis Ch. SOULA le Sud. 82. PARISOT VILLAGE
Fig. CL.Inventaire Midi-Pyr. 87.82.526.X . Vestiges du château. Tour. Ch. SOULA Vue depuis l'Ouest.