Mécanismes du maintien de l’hyper-réactivité noradrénergique et sérotoninergique induite par l’exposition répétée à l’amphétamine Ana Clara Bobadilla Asensio
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Ana Clara Bobadilla Asensio. Mécanismes du maintien de l’hyper-réactivité noradrénergique et séro- toninergique induite par l’exposition répétée à l’amphétamine. Neurosciences [q-bio.NC]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2014. Français. NNT : 2014PA066087. tel-01037902
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Université Pierre et Marie Curie Ecole doctorale Cerveau, Cognition, Comportement Neuroscience Paris Seine
Méca is es du ai tie de l’hyper-réactivité noradrénergique et sérotoninergique induite par l’e positio répétée à l’a phéta i e
Par Ana Clara Bobadilla Asensio
Thèse de doctorat de Neurosciences
Dirigée par le Dr. Jean-Pol Tassin
Présentée et soutenue publiquement le 28 mai 2014 devant le jury composé de :
Dr. Denis HERVÉ Président du jury Dr. Serge AHMED Rapporteur Prof. Umberto SPAMPINATO Rapporteur Dr. Jean-Christophe CORVOL Examinateur Dr. Susan S. SARA Examinateur Dr. Jean-Pol TASSIN Directeur de thèse
A Lina et Agustín
Le thérapeute : Ce serait quoi, pour vous, le contraire de la drogue? Le patient : ... Ce serait de penser...
Extrait de Soigner les toxicomanes, Morel, Hervé et Fontaine, 1997
Remerciements
Tout d’a o d, j’ai e ais e e ie le Do teu De is He de e fai e l’ho eu de présider le jury de ma thèse. Je tiens à remercier le Docteur Serge Ahmed et le Professeur U e to Spa pi ato d’a oi a ept de juge e t a ail. E fi , j’e p i e a g atitude aux Docteurs Jean-Christophe Corvol et Susan Sara pour leur participation au jury de thèse en ta t u’e a i ateu s. A tous, e i pou ot e p se e et le te ps ue ous a ez consacré à ce travail.
J’ai e ais haleu euse e t e e ie le D . Jea -Pol Tassin pour son encadrement tout au long de cette thèse. Jean-Pol, tu ’as do u sujet, des h poth ses et des id es d’e p ie es ua d je ’e a ais pas, et tu ’as app is à e fo ule de ou elles au ou s de ces quatre années de travail commun. Le voyage a été laborieux et rempli de surprises, ais à l’i lu ta le uestio "Tu e o e e ais ta thèse avec lui?? ", je répondrais "OUI !" presque sans hésitation.
Je tiens à remercier Gérard "Gégé" Godeheu, pour son aide mais aussi pour sa présence et son soutien moral. Merci Gérard pour ton attitude toujours positive et tes encouragements, e t a ail ’au ait pas t le e sa s toi. Co e toujou s, tu a ais aiso : on y arrive !
Que le Dr. Laurence Lanfumey trouve ici mes remerciements les plus sincères. Laurence, tu as été présente dès le début lors des moments les plus agréables et les plus durs. Merci pour tes conseils et ton aide. Ton énergie (et ta patience !) consacrées à former les étudiants, ta philosophie vis-à-vis de la recherche et ta motivation sont une inspiration.
Me i à F a çois T o he pou l’i t t u’il a a ifest pou os t a au et pou l’ olutio de a th se.
Je remercie également le Dr. Carole Escartin, ma toute première encadrante lors du stage de M1. Me i de ’avoir convaincue que les astrocytes servent bien à quelque chose, et de ’a oi o t l’e e ple d’u e ie p ofessio elle et pe so elle e a ua le.
Me i au oll gues du Coll ge de F a e. Me i à Y es Gioa i d’a oi a ept u e collaboration avec une amateure, à Anne-Marie Godeheu pour sa gentillesse et son aide, et au e es de l’ uipe de Lau e t Ve a e pou leu a ueil. E pa ti ulie , e i à toi Elodie pour ton franc-parler et ton optimisme rare vis-à-vis du futur. Ap s tout, ie ’est si compliqué!
Diana, thank you for your friendship. In the end, we survived a pretty good amount of experiences together, and I will always value your peculiar balance between kindness and st e gth. Fo e, ou usto ize the sloga sha i g a oke ith a f ie d .
Une grande pensée pour les deux libanaises du B2 ! La al, l’h pe a ti e, la passio e, et la t s o e a ie. Me i pou tes petites et g a des i te tio s, je alise la ha e ue j’ai eue d’app e d e à te o aît e et à fo e t ! t’app ie . Samah, quel phénomène ! Merci pour les nombreux fous-rires, pour tes opinions souvent originales (et souvent non pa tag es et pou ’a oi d o t ue les p e i es i p essio s e so t pas toujou s les bonnes.
Je tiens également à remercier Camille, ma voisine des derniers mois. Merci pour les bons o e ts, les o e satio s i p o a les et les p tages de plo s pe da t l’ itu e. I possi le do a a t d’ou i Photo ooth sa s u e pe s e pou toi !
Je dois à Sheela d’a oi d gust u gi to i su un rooftop à San Diego. Oui, la classe. Merci pour ta présence au labo et ton dynamisme, le B2 serait beaucoup plus en bazar sans toi…
Pour son grand travail de relecture ainsi que pour ses questions judicieuses, un grand merci à Marie Pascale Martres. Ave ou sa s l gio d’ho eu , tu assures !
Merci à Lydie, Marie, Saucisse, Christelle et Claire pour leur compagnie et tous les moments partagés ensemble. Nos débats philosophiques sur la beauté et son corollaire direct, Leonardo Di Caprio, resteront dans les oi es…
Me i à E ilie, Ch istophe et Ja ues pou ’a oi d o t ue j’ tais plus fo te ue e que je ne pensais.
Je tiens également à remercier toutes les personnes du laboratoire PMSNC (intégré aujou d’hui à l’I stitut Neu os ie es Pa is Seine) pour avoir créé un espace de travail agréable et convivial. Je pense notamment à Sakina, Stéphanie, Julien, Hervé, Anthony, Jean-Marie, Daniel, Kévin, Kätlin, Lisa, Elsa, Thomas, Laurianne, Fabrice, Carlos, Hélène, Jean-Lu , et tout eu ue j’ou lie….
J’ajoute, pou te i e , uel ues ots desti s à a fa ille et es a is p o hes :
A Salma, Typhaine, Alexis, Gaby, Sarah, Juliette, Janek, Cira, Godefroy, Maria Jésus, Susana, Marine et Mathieu : merci pour votre amitié et votre patience. Plus de rendez-vous décalés à ause d’u e e p ie e ui d g e, ’est p o is. Sa hez u’e a epta t de es sorties de dernière minute, vous avez sauvé une doctorante !
Gracias a toda la familia del País Vasco. No os puedo nombrar a todos, ya que, por suerte, la familia es grande y llena de gente cariñosa y generosa. En una palabra, vascos.
Cruzando el charco, me gustaría agradecer a toda la familia de Argentina. Mis primeros agradecimientos se los mando a la tía Lina y el tío Agustín, a los cuales dedico este manuscrito. Gracias por vuestro cariño. Mi niñez está marcada por anécdotas con vosotros, nuestra familia ha sufrido una gran pérdida. Gracias a todos los primos de por allí, porque aunque la comunicación no siempre es continua, sé que todos nos alegramos de nuestros logros y encajamos los daños unidos. Maru, ¡que prima! Tus ánimos y apoyo incondicional (del cual no sé si soy merecedora) siempre me han ayudado. Gracias por tus palabras cariñosas que siempre llegaban directo al corazón.
Jose, Analia y las nenas, gracias por vuestro apoyo durante esta tesis. Vuestra presencia física o de corazón siempre me ayudo a pasar los momentos más difíciles. Jose, gracias por demostrar, con el ejemplo, que la carrera de científico puede ser muy divertida e interesante.
Juliana, merci pour toute ton aide, tes conseils, et tes efforts pour me faire ressembler à quelque chose tout au long de cette thèse. Merci de me faire croire que chaque réussite, ’est pa e ue je le au ie !
Gracias abuela, por tu cariño incondicional y por ser un modelo de vida tan bien llevada. Sie p e e a o da de u o de los ejo es o sejos ue e has dado: Cua do pa e e i posi le, ¡Adela te o los fa oles!
Papá, tu apoyo y cariño los demuestras cotidianamente en pequeños detalles: millones de idas y vueltas, tu paciencia para todo y tus ganas de compartir lo que te gusta. Gracias por todo
Por último, unas palabras para la persona que más me ha ayudado, en esta tesis y en el resto, gracias a ti mama. Has sido un modelo de fuerza, de coraje, de pasión por tu trabajo y de amor a los tuyos. No puedo escribir aquí todas las cosas que has hecho por mí, ya que una tesis no sería suficiente. Solo deseo, en un futuro, saber educar y ayudar a mis hijos como lo supiste hacer tú. Te quiero mucho.
Liste de publications
Publication n°1 : Empreinte cachée dans la sensibilisation comportementale Bobadilla, AC, Godeheu, G, Tassin, JP Statut : Soumis
Publication n°2 : Alt atio pe sista te de la oie de sig alisatio des auto epteu s α2A- Adrénergiques et sensibilisation comportementale à l’a ph ta i e. Bobadilla*, AC, Doucet*, EL, Houades, V, Lanteri, C, Godeheu, G, Lanfumey, L, Sara, SJ, et Tassin, JP Statut : Publié, Biol Psychiatry. 2013 Jul 15;74(2):90-8.
Publication n°3 : Les a i au se si ilis s à l’a ph ta i e p se te t u e altération persistante de la voie de signalisation des autorécepteurs 5-HT1A. Bobadilla*, AC, Doucet*, EL, Godeheu, G, Lanteri, C, Lanfumey, L, et Tassin, JP Statut : En cours de rédaction
Publication n°4 : L’e positio p t e au MDMA i duit u e plasti ité à long terme des neurones noradrénergiques et sérotoninergiques Lanteri, C, Doucet, EL, Hernandez Vallejo, SJ, Godeheu, G, Bobadilla, AC, Salomon, L, Lanfumey, L, et Tassin, JP Statut : Publié, Mol Psychiatry. 2013 Aug 20. doi: 10.1038/mp.2013.97. [Epub ahead of print]
* Ces auteurs ont participé de manière équivalente à ce travail
Liste de communications écrites (Posters)
Noradrenergic and serotonergic inhibitory feed-backs alter amphetamine-induced behavioural sensitization. Bobadilla AC, Godeheu G, Doucet EL, Tassin JP 15th biennal meeting of the ebps - La Rochelle 2013
Repeated a pheta i e i pai s α2A-adrenergic autoreceptors in the long run. Bobadilla AC, Doucet, E, Godeheu, G, Lanteri, C, Lanfumey, L, Tassin, JP 11th meeting of the French Society for Neurosciences - Lyon 2013
Noradrenergic and serotonergic autoreceptors adaptations in amphetamine-induced behavioral sensitization: neurochemistry and behavior. Bobadilla, AC, Doucet, EL, Godeheu, G, Lanteri, C, Lanfumey, L and Tassin, JP 8th FENS Forum of Neuroscience - Barcelona 2012
Serotonergic inhibitory feed-back in amphetamine-induced behavioural sensitisation. Bobadilla, AC, Godeheu, G, Doucet, EL, Lanteri, C and Tassin, JP Journée scientifique des doctorants de 2ème année de l'ED3C - Paris 2012
Noradrenergic inhibitory feed-back contributes to amphetamine-induced behavioural sensitisation. Bobadilla, AC, Doucet, EL, Godeheu, G, Lanteri, C and Tassin, JP 10ème meeting of the French Society of Neurosciences - Marseille 2011
Do noradrenergic and serotonergic inhibitory feed-backs intervene in amphetamine- induced behavioural sensitisation? Bobadilla, AC, Godeheu, G, Lanfumey, L and Tassin, JP Journée scientifique des doctorants de 1ère année de l'ED3C - Paris 2011
Long-term desensitization of 5HT1A autoreceptors in amphetamine sensitized mice. Bobadilla, AC, Tassin, J-P 13th Meeting Young Researchers in Life Sciences – Paris 2010
Liste de communications orales
Repeated amphetamine induces long-lasting dysfunction of α2A-adrenergic autoreceptors. Bobadilla AC, Doucet EL, Houades V, Lanteri C, Godeheu G, Lanfumey L, Sara SJ, Tassin J-P Neuroscience 2013 Nanosymposium presentation - San Diego 2013
Noradrenaline and drugs of abuse: a love story. Bobadilla AC, 21th colloquium of the Brain, Cognition and Behaviour Doctoral School - Roscoff 2013
Abréviations
5-HT : 5-hydroxytryptamine ou sérotonine EMCDDA: European Monitoring Centre for 5-HTP : 5-hydroxytryptophane Drugs and Drug Addiction 6-OH-DA : 6-hydroxy-dopamine ERK : extracellular signal-regulated kinases
AADC : aromatic L-amino acid decarboxylase GABAA/B : récepteur de l’a ide ga a- ou décarboxylase des acides aminés aminobutyrique de type A/B aromatiques Glu : glutamate
AC: adénylyl cyclase IP3 : inositol-triphosphate AMPA : récepteur gluta ate gi ue à l’ α- LC : locus coeruleus amino-3-hydroxy-5-méthylisoazol-4- LHb : habénula latérale propionate LTD : long term depression ou dépression à AMPc : adénosine monophosphate cyclique long terme ATV: aire tegmentale ventrale LTP : long term potentiation ou BNST : bed nucleus of the stria terminalis ou potentialisation à long terme noyau du lit de la strie terminale MAO : monoamine oxydase COMT : catéchol-O-méthyltransférase MAP: mitogen-activated protein CPF : cortex préfrontal MDMA : 3,4-méthylène-dioxy- CPP : conditioned place preference ou methamphétamine préférence de place conditionnée MSN : medium spiny neurons ou neurones CREB : C-AMP Response Element-binding épineux moyens protein ou protéine se fixant au CRE NA : noradrénaline CRF : corticotropin-releasing factor ou NAc : noyau accumbens corticolibérine NET : transporteur noradrénergique
CRF1/2 : récepteurs de la corticolibérine de NMDA : récepteur glutamatergique N-methyl- type 1/2 D-aspartate DA : dopamine NTS : noyau du tractus solitaire DAG : diglycéride PCA : para-chloro-amphétamine DAT : transporteur dopaminergique PGi : noyau paragigantocellulaire
DBH : dopamine-β-hydroxylase PIP2 : phosphatidylinositol-4,5-diphosphate DOPAC : acide 3,4-dihydroxyphénylacétique PKC : protéine kinase C DSM: diagnostic and statistical manual of PLC : phospholipase C mental disorders ou manuel diagnostique et PPT : noyau pedonculopontin du tegmentum statistique des troubles mentaux RD : raphé dorsal RM : raphé médian
SNC : système nerveux central THC : Δ-9-tétrahydrocannabinol SERT : transporteur sérotoninergique TPH : tryptophane hydroxylase SN : substance noire PV: pallidum ventral TH : tyrosine hydroxylase
Sommaire Introduction
I. La dépendance aux drogues
1. Substances et classifications 1
2. Qu’est- e u’u to i o a e ? 7
a. Définitions 8
b. Thèses et théories sur la toxicomanie 11
c. Le toxicomane : victime ou coupable ? 16
d. Traitements cliniques actuels 17
e. Modéliser l’addi tio 19
II. Support biologique
1. Effets périphériques et centraux 28
2. Système effecteur et système modulateur 28
3. Système dopaminergique et circuit de récompense 29
4. Système noradrénergique 39
5. Système sérotoninergique 49
6. Interaction entre les systèmes noradrénergique et sérotoninergique : hypothèse du découplage 62
Problématiques 73
Publications
1. Publication n°1 79
2. Publication n°2 91
3. Publication n°3 111
4. Publication n°4 135
Discussion
1. Avancées effectuées et liens avec la littérature 157
2. Limites du travail et généralisations 168
3. Perspectives 177
Conclusion 181
Références 185
Introduction
Introduction
I. La dépendance aux drogues 1. Substances et classifications
Les drogues sont inhérentes au problème de la toxicomanie. Ces substances ont une action chimique sur le cerveau qui peut modifier nos comportements et, dans certains cas, s’oppose aux fonctions vitales les plus primaires, comme dormir ou manger. Il existe de nombreuses définitions plus ou moins détaillées pour caractériser une drogue. Le dictionnaire Larousse la définit comme une « substance psychotrope naturelle ou synthétique, qui conduit au désir de continuer à la consommer pour retrouver la sensation de bien-être qu'elle procure ». Nous allons ici présenter les grandes catégories des substances psychotropes les plus consommées en précisant leur origine, les principaux effets et les oies d’ad i ist atio les plus f ue tes. Les effets neurobiologiques sur les transmissions neuronales seront traités plus loin, dans la partie « support biologique ». Plusieurs approches existent pour classifier les drogues, en fonction de leurs effets, leur origine et leur histoire ou encore leur statut juridique. Nous commencerons par développer les d ogues illi ites les plus a ie es, elles ui o t t d la es illi ites pa e u’elles o t la capacité de odifie l’ tat de o s ie e: les opiacés, les psychostimulants et le cannabis. Puis nous verrons les deux grandes substances à consommation régulée mais autorisée : le ta a et l’al ool. Nous i lu o s da s ette se o de pa tie uel ues remarques sur les nouveaux produits de synthèse (les desig e ’s d ugs pote tielle e t toxicomanogènes, en constant renouvellement.
LES OPIACÉS Le g oupe des opia s e glo e l’opiu , e t ait de la pla te de pa ot, et ses d i s. Les effets de es su sta es so t o us depuis des ill ai es pa l’Ho e et o t fortement i flue l’Histoi e, ota e t lo s des gue es de l’Opiu au XIX e si le. E 1 1 , les pa s do i a ts de l’ po ue sig e t la o e tio i te atio ale de l’opiu , pou gule la s th se et la dist i utio de l’opiu , ses d i s et de la cocaïne.
Morphine La morphine est un alcaloïde végétal isolé en 1804 et qui représente 10% de la composition de l’opiu . Malg so t s fo t pote tiel to i o a og e, la o phi e est
1 quotidiennement utilisée en clinique pour son effet analgésique puissant. Actuellement, l’utilisatio de o phi e o e d ogue ati e est li it e au p ofit de l’h oï e ui est le premier opioïde consommé en Europe.
Héroïne L’h oï e fut synthétisée en 1898 par les laboratoires Bayer et proposée comme un traitement cont e l’a us de o phi e. O l’h oï e ’est aut e ue de la o phi e di- acétylée. Sa dégradation dans le cerveau produit directement de la morphine, ce qui e pli ue e tai s effets o pa a les de es deu d ogues. La ol ule d’h oï e a cependant la propriété de passer la barrière hémato-encéphalique 100 à 1000 fois plus vite que la morphine (Rook et al. 2006). La oie d’ad i ist atio la plus ou a te de l’h oï e est l’i je tio i t a ei euse, qui permet de ressentir les effets une trentaine de secondes après son administration. Les effets de cette substance peuvent se diviser en différentes phases. Une première phase de « rush » caractérisée par un plaisir intense, puis une phase de « high », de grande joie et enfin une phase de semi-conscience ou de sommeil. Pou la o phi e o e pou l’h oï e, u e i po ta te tol a e se d eloppe lo s de p ises p t es, e ui p ot ge les to i o a es d’effets g a es o e la d p essio respiratoire et leu pe et d’aug e te les doses e esp a t ai te i l’i te sit des effets. Le sevrage des opiacés induit une dépendance physique caractérisée par une d spho ie et des s ptô es i te ses dia h es, o isse e ts, su es… ui s’esto pe t en quelques jou s. Noto s u’à l’o asio d’u e ep ise de o so atio à la suite d’u se age i olo tai e d’u e dizai e de jou s ou plus p iso ou uptu e de dist i utio , les protections dues à la désensibilisation des récepteurs opiacés ont disparu et les prises de doses ide ti ues à elles d’a a t le se age so t à l’o igi e des d s pa o e dose.
LES PSYCHOSTIMULANTS
Cocaïne La cocaïne est un alcaloïde végétal extrait des feuilles de coca, déjà utilisé pour ses propriétés stimulantes par les civilisations pr olo ie es il a plus de a s. C’est e 1 u’Al e t Nie a pu ifie ette ol ule ui, da s les a es 1 , de ie t u g a e problème de santé publique fortement combattu par les autorités. La consommation (le plus souvent sous forme de poudre «sniffée») diminue alors jusque dans les années 1970, où la cocaïne est « redécouverte » et très consommée. A cette même époque, une nouvelle
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