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ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

PROCÈS-VERBAL

SESSION BUDGÉTAIRE DE 2016

Dixième séance : Mardi 13 décembre 2016

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SOMMAIRE

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AGRICULTURE, PÊCHE ET ÉLEVAGE

– Loi du pays réglementant les activités professionnelles liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers en Polynésie française ...... 26

ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

– Modification de la délibération no 2016-90/APF du 8 septembre 2016 portant création de la commission d’enquête chargée d’évaluer l’organisation du secteur énergétique et la gestion des délégations de service public y afférentes ...... 23

– Acte de délégation de l’assemblée de la Polynésie française à la commission permanente ...... 49

FINANCES PUBLIQUES

– Avis de l’assemblée de la Polynésie française sur le projet de décret fixant pour les années 2014 et 2016 la quote-part des ressources du budget de la Polynésie française destinée à alimenter le fonds intercommunal de péréquation ...... 6

– Approbation du projet d’avenant 1 à la convention annuelle 2016 no 072-16 du 3 août 2016 du contrat de projets État-Polynésie française (2015-2020) relatif au financement des projets relevant des compétences de la Polynésie française ...... 18

LOI DU PAYS

– Loi du pays réglementant les activités professionnelles liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers en Polynésie française ...... 26

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Les interventions en langues polynésiennes ont fait l’objet d’une traduction surlignée en gris.

2 (SB 10 : 13.12.2016)

ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

SESSION BUDGÉTAIRE DE 2016

Dixième séance : Mardi 13 décembre 2016 à 9 heures

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PRÉSIDENCE de Monsieur Marcel Tuihani, président de l’assemblée de la Polynésie française.

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Sont présents :

M. Tuihani Marcel Président Mme Tetuanui Lana Première vice-présidente Mme Perry-Friedman Vaiata Deuxième vice-présidente Mme Richeton Monique Troisième vice-présidente Mme Salmon-Amaru Loïs Première secrétaire Mme Merceron Armelle Deuxième secrétaire Mme Galenon Chantal Minarii Troisième secrétaire Mme Bruant Virginie Deuxième questeure, arrivée en cours de séance M. Maamaatuaiahutapu Victor Troisième questeur

Mme Amaru Patricia Représentante Mme Bouteau Nicole Représentante Mme Cross Valentina Représentante M. Drollet Jacqui Représentant M. Faatau Félix Représentant M. Flohr Henri Représentant, arrivé en cours de séance Mme Flores-Tahiata Chantal Représentante M. Fong Loi Charles Représentant M. Geros Antony Représentant M. Graffe Jacquie Représentant Mme Iriti Teura Représentante M. Jordan Rudolph Représentant M. Leboucher Michel Représentant Mme Lucas Béatrice Représentante Mme Manutahi Levy-Agami Sandra Représentante Mme Maraea Emma Représentante, arrivée en cours de séance M. Perez Antonio Représentant Mme Puhetini Sylvana Représentante Mme Sachet Isabelle Représentante M. Schyle Philip Représentant, arrivé en cours de séance Mme Tarahu-Atuahiva Teura Représentante M. Temaru Oscar Manutahi Représentant, arrivé en cours de séance Mme Teura Justine Représentante, arrivée en cours de séance Mme Tevahitua Éliane Représentante Mme Tinorua-Rijkaart Alice Représentante M. Tong Sang Gaston Représentant M. Toromona John Représentant 3 (SB 10 : 13.12.2016)

M. Tuheiava Richard Représentant, arrivé en cours de séance Mme Vaiho Gilda Représentante Mme Vanaa Élise Représentante

Sont absents :

Mme Aro Dylma Première questeure

M. Ah-Scha Joseph Représentant M. Buillard Michel Représentant Mme Frébault Joëlle Représentante Mme Matehau-Nuupure Juliette Représentante M. Moutame Thomas Représentant M. Raioha Jacques Représentant M. Riveta Frédéric Représentant Mme Sage Maina Représentante M. Taae Puta'i Représentant Mme Tata Jeanine Représentante Mme Teahe Teapehu Représentante M. Temauri Jean Représentant M. Temeharo René Représentant M. Teriitahi Moehau Représentant M. Tumahai Ronald Représentant Mme Turquem Sandrine Représentante Mme Viriamu Yolande Représentante

Siègent au banc du gouvernement : Messieurs les ministres Teva Rohfritsch et Albert Solia.

Assiste également à la séance : Madame Aline Baldassari-Bernard, membre du Conseil économique, social et culturel.

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La séance est ouverte à 9 heures 17 minutes.

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Le président : Chers amis, je vous invite à prendre place.

Chers collègues, avant d’ouvrir notre séance, j’ai le regret de vous annoncer qu’un agent de l’assemblée de la Polynésie française est décédé, hier, en milieu d’après-midi. Il s’agit de Monsieur Peu Tepua a Pua, décédé hier après-midi à 15 heures 30 suite à une longue maladie. Son corps est exposé à Min Chiu depuis hier soir et sera à nouveau exposé ce soir et demain soir. L’enterrement est prévu ce jeudi à 11 heures au cimetière de 'Arue.

Je vous invite à nous reccueillir une minute en silence afin d’honorer sa mémoire, car il a été recruté en 1983 et il aurait eu 34 ans de carrière au sein de notre institution.

Je vous invite à nous reccueillir une petite minute. En vous remerciant.

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4 (SB 10 : 13.12.2016)

Une minute de silence est observée en la mémoire de Monsieur Peu Tepua a Pua.

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Le président : Permettez-moi simplement au nom de ses proches et du personnel de l’assemblée de vous remercier pour cette attention.

Chers collègues, bienvenue aujourd’hui. Bienvenue à la presse et à celles et ceux qui nous suivent grâce au média Internet.

Je déclare la séance ouverte.

Vous avez été convoqués par lettre du 9 décembre 2016, et j’invite le secrétaire général à faire l’appel des représentants.

Mme Jeanne Santini, secrétaire générale, procède à l’appel des représentants.

— Cf. ci-dessus —

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PROCURATIONS

Le président : Merci de donner lecture des procurations déposées.

Mme Jeanne Santini : Monsieur le président, nous avons reçu la procuration de :

RÉFÉRENCES DE : À : Mardi 13 décembre 2016 RASSEMBLEMENT POUR UNE MAJORITÉ AUTONOMISTE 14898-09h Frébault Joëlle Tarahu-Atuahiva Teura 14903-09h10 Riveta Frédéric Tetuanui Lana 14904-09h10 Sage Maina Sachet Isabelle 14905-09h10 Schyle Philip Bouteau Nicole 14906-09h10 Taae Putaˈi Toromona John 14907-09h10 Bruant Virginie Flohr Henri 14908-09h10 Ah-Scha Joseph Lucas Béatrice 14909-09h10 Raioha Jacques Jordan Rudolph 14910-09h10 Temeharo René Faatau Félix 14911-09h10 Aro Dylma Fong Loi Charles 14912-09h10 TeaheTeapehu Tong Sang Gaston 14918-09h20 Tata Jeanine Merceron Armelle 14919-09h20 Tumahai Ronald Perez Antonio 14922-09h30 Buillard Michel Puhetini Sylvana 14938-09h44 Teriitahi Moehau Flohr Henri 14939-09h44 Maraea Emma Bruant Virginie 14986-14h20 Teriitahi Moehau Maraea Emma 14987-14h20 Buillard Michel Bruant Virginie 14988-14h20 Graffe Jacquie Puhetini Sylvana 14989-14h25 Flohr Henri Jordan Rudolph TAHOERA'A HUIRAATIRA 14913-09h15 Moutame Thomas Salmon-Amaru Loïs 14914-09h15 Turquem Sandrine Vanaa Elise 5 (SB 10 : 13.12.2016)

14915-09h15 Nuupure Juliette Tinorua-Rijkaart Alice 14916-09h15 Temauri Jean Leboucher Michel 14917-09h15 Viriamu Yolande Richeton Monique 14920-09h30 Iriti Teura Vaiho-Faatoa Gilda 14921-09h30 Perry-FriedmanVaiata Manutahi Lévy-Agami Sandra 14985-14h07 Tuihani Marcel Iriti Teura 14990-14h28 Amaru Patricia Perry-FriedmanVaiata 15053-16h12 Manutahi Lévy-Agami Sandra Vaiho-Faatoa Gilda UNION POUR LA DÉMOCRATIE 15022bis Teura Justine Galenon Minarii Chantal 15023bis Drollet Jacqui Tevahitua Eliane 15024bis Temaru Oscar Geros Antony 15025bis Tuheiava Richard Maamaatuaiahutapu Victor

Le président : Merci.

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ORDRE DU JOUR

Le président : Nous passons à l’approbation de l’ordre du jour et je demande au secrétaire général de donner lecture du projet d’ordre du jour.

Mme Jeanne Santini : Monsieur le président, la conférence des présidents réunie la semaine dernière vous propose l’ordre du jour suivant :

I) Approbation de l’ordre du jour ;

II) Examen des rapports, des projets de loi du pays et de délibération, d’un avis, des propositions de délibération et d’acte de délégation (voir liste jointe) ;

01) Rapport no 197-2016 Relatif à l’avis de l’assemblée de la Polynésie française sur le projet de décret fixant pour les années 2014 et 2016 la quote-part des ressources du budget de la Polynésie française destinée à alimenter le fonds intercommunal de péréquation.

RAPPORTEURS : Virgine Bruant et René Temeharo

02) Rapport no 199-2016 Relatif à un projet de délibération portant approbation du projet d’avenant 1 à la convention annuelle 2016 no 072-16 du 3 août 2016 du contrat de projets État-Polynésie française (2015-2020) relatif au financement des projets relevant des compétences de la Polynésie française.

RAPPORTEURS : Armelle Merceron et René Temeharo

03) Rapport no 196-2016 Relatif à une proposition de délibération portant modification de la délibération no 2016-90/APF du 8 septembre 2016 portant création de la commission d’enquête chargée d’évaluer l’organisation du secteur énergétique et la gestion des délégations de service public y afférentes.

RAPPORTEURE : Gilda Vaiho

04) Rapport no 183-2016 Sur le projet de loi du pays réglementant les activités professionnelles 6 (SB 10 : 13.12.2016)

liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers en Polynésie française.

RAPPORTEURS : John Toromona et Jeanine Tata

05) Rapport no 191-2016 Relatif à une proposition d’acte de délégation de l’assemblée de la Polynésie française à la commission permanente.

RAPPORTEURE : Nicole Bouteau

III) Examen de la correspondance ;

IV) Clôture de la séance.

Le président : Merci. Qui est pour l’ordre du jour ?... À l’unanimité.

ADOPTÉ, à mains levées, et à l’unanimité.

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EXAMEN DES RAPPORTS, DES PROJET S D E L O I DU PAYS ET DE DÉLIBÉRATION, D’UN AVIS, DES PROPOSITIONS DE DÉLIBÉRATION ET D’ACTE DE DÉLÉGATION

AVIS DE L’ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE SUR LE PROJET DE DÉCRET FIXANT POUR LES ANNÉES 2014 ET 2016 LA QUOTE-PART DES RESSOURCES DU BUDGET DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE DESTINÉE À ALIMENTER LE FONDS INTERCOMMUNAL DE PÉRÉQUATION Rapport no 197-2016, en date du 7 décembre 2016, présenté au nom de la commission de l’économie, des finances, du budget et de la fonction publique, par Madame et Monsieur les représentants Virginie Bruant et René Temeharo.

— Cf. annexe —

Le président : Nous passons à l’examen des rapports, des projets de loi du pays et de délibération, d’un avis, des propositions de délibération et d’acte de délégation en vous invitant à étudier le rapport no 197-2016 relatif à l’avis de l’assemblée de la Polynésie française sur le projet de décret fixant pour les années 2014 et 2016 la quote-part des ressources du budget de la Polynésie française destinée à alimenter le fonds intercommunal de péréquation.

J’invite son rapporteur à bien vouloir présenter son rapport. Madame Bouteau, vous avez la parole.

Mme Nicole Bouteau : Monsieur le président, chers collègues, bonjour.

— Présentation du rapport —

Merci.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Nous disposons de 60 minutes pour la discussion générale et j’invite l’intervenant du groupe UPLD… Monsieur Geros, vous avez la parole.

7 (SB 10 : 13.12.2016)

M. Antony Geros : Monsieur le président, bonjour. Chers collègues, bonjour à tous.

Ma première question est la suivante, Monsieur le président : quel est le ministre censé répondre à nos questions sur ce dossier ?

Le président : Le vice-président devrait nous rejoindre sous peu.

M. Antony Geros : Monsieur le président, ce n’est pas très correct, car lors de notre séance, la semaine dernière, nous avions demandé s’il n’était pas possible de regrouper les dossiers car nous savions que l’agenda de nos ministres serait très contraint cette semaine. Malgré cela, ils ont décidé fermement que ce ne serait pas le cas, que le calendrier serait celui-ci et que nous devions nous réunir la semaine dernière et une nouvelle fois cette semaine, à savoir aujourd’hui. Et je m’étonne d’ailleurs que vous n’ayez pas été présent. Qu’importe ! Pour rester dans le cadre de notre règlement intérieur, nous nous contenterons d’intervenir en respectant le temps qui nous est imparti.

Merci, Monsieur le président, pour cet intermède. Donc, je ne serai pas long, ne vous inquiétez pas, chers collègues !

Le texte qui nous est soumis ne suscite pas en lui-même matière à réflexion tant le sujet est connu de notre représentation depuis qu’en 2006, à l’initiative de l’UPLD, le taux de prélèvement qui s’établissait historiquement à 15 % a été réévalué à 17 %, et que, dès 2009, devant les difficultés de financement rencontrées par notre collectivité, l’application de la formule résultant de l’article 52 de la loi statutaire sur le plan de la trésorerie devenait pratiquement impraticable.

À l’issue du recours lancé dès 2011, le Conseil d’État viendra réformer la pratique locale qui s’était instituée en matière de calcul du FIP. Cette décision a mis en exergue deux points. Le premier point concerne un retard évident du versement du Pays par rapport aux dotations fiscales prévisionnelles, ce qui nous a conduits à établir un plan d’apurement sur plusieurs années que vous avez qualifié de dette historique alors que ce n’en est pas une ; et ensuite, la mise en place, à l’année N+1 — alors, essayez de bien comprendre la démarche parce que c’est là où cela complique — d’un mécanisme d’ajustement en plus ou moins de la dotation prévisionnelle octroyée à l’année N-1 par rapport au rendement fiscal de l’année N. Alors, si vous avez compris quelque chose dedans, je fais bravo ! Mais, en fait, c’est ça que le Conseil d’État nous demande d’appliquer. C’est aussi bête que ça.

Pour autant, nous reconnaissons tous que la situation n’est pas parfaite, car dans une gestion saine de deniers publics, l’ordonnateur ne pourra jamais payer au-delà de ce que ces moyens en trésorerie le lui permettent. Et pourtant, c’est ce qu’on nous demande de faire. Dans ce que vous prévoyez de recouvrer en terme fiscal, on vous demande de retirer 17 % sur ce que vous prévoyez. Donc, vous avez intérêt à que ce que vous prévoyez corresponde exactement à ce qu’on décaisse à la date où la prévision est faite, parce que si vous n’avez pas assez de trésorerie, vous allez commencer à vous ronger les ongles.

C’est pour cette raison que, de 2010 à 2013, la participation du Pays au FIP avait été calculée non pas sur la base des recettes prévisionnelles inscrites au budget primitif, mais sur la base des recettes fiscales effectivement recouvrées — et c’est vous qui le dites dans votre rapport — avec, le cas échéant, comme le précise l’exposé des motifs d’ailleurs, des réajustements de recettes fiscales à opérer en cours d’exercice au travers des délibérations budgétaires modificatives.

Donc, en fait, qu’est-ce qu’on a fait ? On a appliqué la formule du Conseil d’État, mais par anticipation. Donc, sur ce point du moins, on peut à l’évidence admettre le fait que la décision du Conseil d’État s’avère visiblement incomplète voire inaboutie. Ce qui nous amène, Mesdames et Messieurs, chers collègues, à nous interroger sur la situation du projet de modification de l’article 52 de la loi statutaire qui devrait être envisagé à l’aune du débat politique que ne manquera pas de susciter la réforme sur la fiscalité communale. Et là, j’aurais bien aimé le vice-président ou un ministre 8 (SB 10 : 13.12.2016) pour nous donner quelques points qui puissent nous rassurer sur ce chantier depuis que la collectivité a décidé de gêler ou d’hiberner notre fiscalité jusqu’en 2020.

Donc, ce dossier qui devrait ouvrir des perspectives financières intéressanes et durables au profit des communes de Polynésie semble enfin pointer le bout de son museau après sa longue période de gestation, puisqu’il nous a été rapporté… Mais cela, je le mets entre guillemets ; j’ai eu un coup de fil du service des commissions pour me prévenir qu’il y a une commission législative qui va se tenir cette semaine et qu’à l’issue de cette commission, on allait aborder la réforme fiscale. Bon, sans plus de précision… Donc, j’ose espérer qu’il s’agit de ce chantier, parce que c’est un chantier effectivement qui nous semble être urgent à réaliser.

Donc, cette initiative toujours bonne à prendre interviendra, malgré tout — et là, excusez- moi, permettez-moi de faire un petit commentaire — après la clôture de notre session budgétaire qui va donc se terminer aujourd’hui, c'est-à-dire après que l’ensemble de nos élus — et là je suis plus pratique et pragmatique — soient rentrés dans leurs archipels pour fêter noël en famille, et c’est tout à fait normal. Donc, bien entendu, vous pourrez toujours compter sur la présence du noyau dur de notre assemblée composé principalement d’élus de pour enrichir la réflexion sur le sujet si d’emblée vous décidez de tenir ce débat impérativement avant la fin de l’année, ou plus objectivement si vos impératifs de campagne vous empêche de faire autrement.

Merci.

Le président : Merci, Monsieur le représentant.

Pour le groupe TAHOERA'A HUIRAATIRA, Madame Tinorua.

Mme Alice Tinorua-Rijkaart : Merci, Monsieur le président. Bonjour aux techniciens du gouvernement. Chers collègues, bonjour. Bonjour également à nos amis de la presse. Cher public, bonjour.

Le projet de décret que nous devons examiner porte sur la fixation de la quote-part des ressources du budget de la Polynésie française destinée à alimenter le fonds intercommunal de péréquation (FIP) pour les années 2014 et 2016.

Au-delà des argumentations techniques relatives au mode de fixation de la contribution financière de la Polynésie française au FIP à hauteur de 17 %, il convient de revenir sur le mode de financement de ce fonds. En vertu de l’article 52 de la loi organique statutaire qui dispose, dans son alinéa 1er, que le fonds intercommunal de péréquation « reçoit une quote-part des impôts, droits et taxes perçus au profit du budget général de la Polynésie française », la participation du Pays au FIP avait été calculée, de 2010 à 2013, sur la base des recettes fiscales perçues avec, le cas échéant, des régularisations des recettes en fonction des données du compte administratif en N+2, en lieu et place de la base des recettes fiscales prévisionnelles inscrites au budget primitif.

Je rappelle que le contentieux né de cette interprétation a été tranché par le Conseil d’État le 22 avril 2013. La Polynésie française a été contrainte de rembourser la somme de 4,6 milliards de francs.

En juin 2013, le précédent gouvernement avait prévu de lisser le rattrapage de cette somme sur une période de 8 ans à raison de 500 millions de francs par an. Cette décision permettait de ne pas peser excessivement sur la trésorerie du Pays, car, dans le même temps, le Pays s’était engagé auprès de l’État à rembourser sur deux exercices l’avance de trésorerie de 5 milliards de francs qui lui avait été consentie.

Le gouvernement Fritch a décidé d’accélérer le remboursement de cette dette en réduisant à quatre ans sa durée afin de donner plus de moyens aux communes. Pour autant, une telle décision a 9 (SB 10 : 13.12.2016) conduit le Pays à verser au FIP une trésorerie abondante qui a eu pour effet d’afficher une situation de trésorerie excédentaire dans la gestion du FIP. On constatait au 31 décembre 2014 le solde de la trésorerie du FIP à plus de 4 milliards de francs, mettant ainsi en évidence une trésorerie particulièrement excédentaire qui n’avait pas été utilisée de manière diligente au cours de l’exercice 2014 au profit des communes. En effet, la situation de trésorerie du FIP, examinée mois par mois, au cours de cet exercice, mettait en évidence un excédent dès le début de l’année. Le point culminant a été atteint en novembre 2014 avec un solde de trésorerie de 5,195 milliards de francs. Un tel montant apparaissait à cette période trois fois supérieur au solde moyen mensuel de la trésorerie du Pays alors que celui-ci avait asséché sa propre trésorerie pour se conformer à l’orientation politique qui consistait à accélérer le rattrapage de la quote-part au FIP suite à la décision du Conseil d’État. Si cette démarche avait été dictée par le souci d’une renégociation à la hausse du taux de participation de l’État au FIP, le TAHOERA'A HUIRA'ATIRA aurait porté ce revirement de position au crédit de ce gouvernement. Hélas, ce n’est pas le cas ! Ce que dénonce encore une fois le TAHOERA'A HUIRA'ATIRA aujourd’hui, c’est le quasi statu quo du faible engagement de l’État dans le financement du FIP.

Actuellement, pour ce qui concerne les communes polynésiennes, le FIP est abondé à hauteur des quatre cinquièmes par la Polynésie française et d’un cinquième par l’État. En 2016, les transferts financiers de l’État en faveur des fonds intercommunaux de péréquation de métropole ont atteint, en moyenne, 74,3 % des dotations aux collectivités.

À l’heure du grand chantier de l’égalité réelle des outre-mer, on observe que la différence de traitement entre la contribution de l’État au FIP en Polynésie française et celle en faveur des communes métropolitaines est absolument inouïe. À cette échelle, ce n’est pas d’inégalité de traitement dont souffre le pays, mais davantage d’une discrimination insondable, d’autant plus injuste lorsque l’on prend en compte le sacrifice imprescriptible consenti par les Polynésiens pour contribuer à l’édifice de la force de dissuasion nucléaire française d’une part, et que la Polynésie française permet à la d’être placée au second rang des puissances maritimes mondiales d’autre part.

Néanmoins, le TAHOERA'A HUIRA'ATIRA reste confiant en la capacité de l’État pour mener une politique d’égalité réelle des outremers si celui-ci envisageait courageusement d’augmenter sa contribution au FIP.

Merci de votre attention.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Pour l’intervention du groupe RMA, Madame Tetuanui.

Mme : Merci, Monsieur le président. À notre ministre présent ce matin, aux collègues élus et à nos amis les journalistes, bien le bonjour en cette nouvelle matinée.

Je ne vais pas revenir sur ce qu’on a toujours brassé ici au sein de cet honorable hémicycle, surtout concernant le sujet épineux qu’est le FIP, parce qu’on parle ici des années 2014 et 2016. Les deux premiers intervenants viennent d’énumérer un peu le parcours chaotique de l’interprétation du fameux article 52 de notre statut, et nous en sommes à un point plus clair aujourd’hui.

Je voulais, avant tout, remercier le gouvernement actuel, surtout son Président qui s’est engagé depuis qu’il a pris les rennes de ce pays à diminuer le temps de remboursement du montant du FIP destiné aux communes. Cela, il ne faut pas l’oublier, n’en déplaise à certains ! N’en déplaise à certains !

Moi, je dirai simplement, avant tout, comme je l’avais énuméré, je ne vais pas refaire le monde aujourd’hui… Parce que j’en ai entendu des mûres, des pas mûres, ici, dans cet hémicycle… Mais je réaffirme ma position comme je l’avais dit au sein de la commission : je pense que la bataille, ce n’est pas entre nous, ce n’est pas entre nous. Et rejoindrai les avis qui disent que les communes sont 10 (SB 10 : 13.12.2016) les collectivités de l’État, et que l’État prenne ses responsabilités ! Arrêtons de nous tirer dans les pattes !

Il faut que nous menions notre bataille à ce qu’ils revoient un peu à la hausse leur participation comme le Pays le fait aujourd’hui pour venir abonder les caisses des communes. Sans vouloir polémiquer, ce matin, je demanderai à mes collègues d’approuver favorablement ce texte-là parce que, moi, je pense que, ce matin, il n’y a pas lieu de polémiquer sur ce sujet.

Avançons doucement mais sûrement. Voilà tout. Je vous remercie.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Monsieur le ministre, bienvenue. Je vous cède la parole.

TH

M. Albert Solia : Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs, tous les représentants de la presse et du public, bonjour.

Comme vous le voyez, je participe à un peu tous les sujets du gouvernement et, ce matin, je viens avec vous effectivement pour parler de ce fameux décret.

On m’a signalé une question de Monsieur Geros concernant la fiscalité communale, je crois. Les éléments que je peux produire là c’est que, d’abord, il n’y a pas d’influence sur le FIP puisque c’est une nouvelle taxe en fait. Et ensuite, le texte est prêt, il est déposé actuellement à l’assemblée et il passe en commission ce jeudi et, donc, c’est une session extraordinaire qui est prévue en janvier. Donc, ça vous amène quelques éléments, je l’espère. Voilà. Sur le reste, je pense qu’effectivement, d’après les éléments que j’ai vus, il s’agit de valider ce décret pour un taux sur lequel nous sommes d’accord, et les chiffres qui ont été donnés sur 2014 et vérifiés par les services ont été réajustés en fait sur un montant de 11 millions. Et donc on est parfaitement d’accord avec la proposition de ce décret. En ce qui concerne 2016, il s’agit bien sûr d’une prévision qui fera l’objet d’un réajustement avec un décalage comme d’habitude d’une année, je pense. Donc pour le gouvernement, cette décision, ce décret nous sommes favorables sur ce montant.

Le président : Merci, Monsieur le ministre. (Réactions dans la salle.) Il y a des interventions effectivement ; ne vous inquiétez pas !

Je vais d’abord inviter notre rapporteur à donner lecture de l’avis et, ensuite, nous réagirons sur le texte. Madame le rapporteur, si vous voulez bien donner lecture de l’avis, Madame Bruant, qui est de retour parmi nous peut-être, ou Madame Bouteau.

Vous avez la parole, Madame Bruant.

— Cf. annexe —

Mme Virginie Bruant, rapporteure : Merci, Monsieur le président. Excusez-moi de mon retard, j’étais juste partie faire le quorum au CA d’ATN. (Le président : « Très bien ! ») Donc, voilà.

Monsieur le ministre, bonjour ; chers collègues, bonjour.

— Lecture de l’avis —

Le président : Merci. Donc, deux interventions : Madame Tinorua, ensuite Monsieur Geros…, Monsieur Temaru et, enfin, Monsieur Drollet… et ensuite Madame Iriti.

11 (SB 10 : 13.12.2016)

Madame Tinorua.

Mme Alice Tinorua-Rijkaart : Merci, Monsieur le président. Monsieur le ministre, bonjour.

Je vous ai entendu dire que cette réforme de la fiscalité communale future n’aura pas d’incidence sur le FIP. Donc, est-ce que vous pouvez aujourd’hui nous confirmer que le calcul de la participation du Pays à hauteur de 17 % des recettes fiscales ne va pas du tout être impacté ? On va bien rester sur les 17 % des recettes fiscales ?

Merci.

Le président : Merci. Monsieur Geros.

M. Antony Geros : Merci, Monsieur le président. Merci, Monsieur le ministre survivant du gouvernement, qui a bien accepté de venir répondre placidement aux questions que nous posons.

Si vous me permettez, Monsieur le ministre, la question que j’ai posée est beaucoup plus insidieuse que la réponse que vous avez apportée parce que j’avais évoqué la nécessaire modification de l’article 52, sans laquelle on ne peut pas aborder décemment la fiscalité communale et la réforme qu’entraîne la modification des curseurs fiscaux au profit des communes. Et on est obligé de faire cette opération concomitamment avec la modification de l’article 52 pour la seule raison que la péréquation va devoir survivre nécessairement à cette réforme et que cette péréquation, elle est actuellement définie par l’article 52. Et cet article 52 pour le compte du pays est mal défini — d’ailleurs, on l’a pratiqué en 2010 et jusqu’en 2013 — et ça a été très difficile de pouvoir tenir le respect des dispositions de l’article 52 tel que rédigé jusqu’à la date d’aujourd’hui tout simplement parce que les besoins ou les disponibilités de trésorerie n’étaient pas au rendez-vous.

Ensuite, le deuxième point, c’est que je m’interroge quand même sur le fait que l’État, qui a géré le FIP en 1972 jusqu’au recours que la commune de Faaa a gagné sur justement l’interprétation de l’assiette du FIP, ait justement calculé les recettes du FIP plus sur la fiscalité qui avait été effectivement recouvrée que sur la fiscalité prévisionnelle. Donc, c’est pour ça que je m’insurge quand même contre cette manière de raisonner du Conseil d’État qui ne peut pas être différent de celle de l’État. Et d’ailleurs, la preuve que je vais apporter c’est que, depuis un certain nombre d’années — je crois que c’était depuis 2006 —, l’État a mis en place le dispositif de décret que nous avons aujourd’hui. C’est-à-dire deux décrets : un pour les recettes prévisionnelles et un pour les recettes effectivement recouvrées. Donc, c’est pour vous dire que la question n’est pas encore réglée, n’est pas aboutie du moins, même avec la réponse apportée par le Conseil d’État.

Donc, voilà ce que je voulais dire pour intervenir sur la réforme fiscale.

Le président : Merci. Monsieur Temaru.

M. Oscar Manutahi Temaru : Merci, Monsieur le président, et bonjour. Madame la secrétaire générale, Monsieur le ministre, chers élus, les journalistes, à tous ceux qui suivent nos travaux, bonjour.

Vers 1996, période que nous avons tous connue, des dispositifs ont été mis en place et ont eu comme incidence la baisse des crédits octroyés aux communes. En effet, ces années-là, nous étions à 25 %. Ensuite, nous sommes passés à 20, puis 18 et, finalement, 15 %. Ensuite, il y a eu un recours en justice. Et finalement, pour la justice, décision prise en 1972, la loi Mazeaud, on ne peut pas aller plus bas que ça. Et c’est comme ça que ça s’est arrêté là. Ensuite, il a été demandé de bien vouloir ramener le taux comme avant, à 25 %. Lorsque j’ai été aux affaires du pays pendant une courte période, c’est nous (NDT, nous exclusif), c’est nous (NDT, nous inclusif) qui avons ramené le taux de 15 à 17 %. Je vous avais adressé un courrier, aux maires, vous demandant — et c’est ce qui m’inquiète ce matin parce que le Président du pays n’est pas parmi nous — de faire le nécessaire pour 12 (SB 10 : 13.12.2016) ramener… peut-être pas de 17 à 25 % directement mais, progressivement, de 17 à 20 % et, l’année d’après, continuer jusqu’à 25 %... C’est dans notre intérêt, pour nous qui sommes maires, pour les projets dans nos communes respectives. S’il y a cette volonté de travailler ensemble pour construire ce pays qui est le nôtre, il est essentiel d’avoir un taux fixe afin que l’ensemble des communes puissent réaliser divers programmes.

Voilà tout, Monsieur le président. Merci de m’avoir accordé la parole un bref instant.

Le président : Merci. Monsieur Drollet.

M. Jacqui Drollet : Merci bien, Monsieur le président. Bonjour à tous. Bonjour, Monsieur le ministre Solia qui a été nommé vice-président du pays ce matin, en charge des finances. Salutations au nouveau vice-président, chargé des finances !

J’aimerais savoir, Monsieur le président, où est le vice-président en ce moment même. C’est vous qui avez prévu ce matin de discuter sur ce rapport et, ce qui est curieux, c’est que je ne vois pas le vice-président. Savez-vous (NDT, Monsieur le président.) où il est ? C’est une question que je pose.

Mis à part cette remarque, j’ai bien été attentif à l’intervention de notre sénatrice… D’ailleurs, je ne la vois plus. Sûrement qu’elle est rentrée. Ah non, elle a juste changé de place. Pardon, elle a changé de place. Elle a simplement changé de place ; elle a tendance d’ailleurs à se rapprocher du banc de l’opposition.

D’après elle, « la bataille, ce n’est pas entre nous ». Du coup, la question que l’on pose : c’est une bataille entre nous et qui alors ? Si c’est entre nous et l’État français, qu’est-ce qu’elle fait, elle, concrètement ? Vous voyez ? Il ne faut pas s’arrêter au bla-bla ! Nous avons tous l’habitude de ses bla-bla. Le hic, c’est qu’elle ne va pas jusqu’au bout de ce qu’elle dit.

Ce que je veux dire… (Réactions de Mme Lana Tetuanui) Attendez ! Taisez-vous !... Taisez- vous !... (Le président : « Merci. ») On ne vous a pas donné la parole ! Taisez-vous !... (Le président : « Merci. ») Monsieur le président… Je vous demande de respecter les temps de parole… (Réaction de Mme Lana Tetuanui.) (Le président : « S'il vous plait !... ») (Réaction de Mme Lana Tetuanui.) Savez- vous quel âge j’ai ce matin ?... (Réaction de Mme Lana Tetuanui.) J’ai 18 ans ce matin. (Le président : « S’il vous plait !... »)

Ce que je veux dire, Monsieur le président, c’est que ce dossier est véritablement fondamental. Un ministre du gouvernement français avait dit à une certaine époque : « Qui paie contrôle ». Vous en souvenez-vous ?... « Qui paie contrôle. » Or, qui finance le FIP au jour d’aujourd’hui ? N’est-ce pas nous ? Et qui le préside ? La France ! Ce n’est plus « Qui paie contrôle » !

Et donc la question aujourd’hui c’est de savoir comment faire pour améliorer cette situation. Nous savons tous, Monsieur le président, que ce taux est encadré par la loi, entre 15 et 25 %. Si notre président propose que l’on augmente progressivement le taux jusqu’à 25 %, nous savons tous que les anciens gouvernements utilisaient cet outil comme instrument de propagande, n’est-ce pas. Vous vous rappelez que les sénateurs avaient transféré des recettes fiscales du pays dans des fonds spéciaux ? En fait, c’était pour éviter de les redistribuer aux communes. N’est-ce pas ce que vous avez fait à l’époque, chers sénateurs ?... La question est là. Voilà comment, en dissimulant des recettes, on évitait de les redistribuer.

Nous avions demandé l’avis du Président Édouard Fritch… Parce qu’il affirmait : Je veux aider les communes ! J’aime les communes !... Justement, c’est le moment de le montrer. S’il augmente le taux jusqu’à 25 %, c’est la preuve qu’il aime véritablement les communes, n’est-ce pas. 25 % ! Sauf que, lorsque nous lui avons demandé, sa réponse a été cinglante : C’est moi qui serais perdant dans cette histoire !... Autrement dit, il ne pourra pas récupérer l’argent transféré au niveau 13 (SB 10 : 13.12.2016) du FIP. Vous comprenez ? Voilà pourquoi notre position est de dire qu’il faut augmenter progressivement ce taux de 15 à 25 %.

Par ailleurs, il faudra réfléchir ensemble sur… (Le président : « Merci. ») les recettes qui sont transférées dans des fonds spéciaux. Il faudrait éviter que cela se fasse ; comme cela, les communes pourront bénéficier d’une enveloppe intéressante pour leurs projets respectifs.

Du coup, la question, c’est : que faire par rapport à la France ? Que faire aujourd’hui par rapport à la loi qui nous oblige à apporter notre contribution financière, quand on sait que celle de la France est extrêmement minime ? Nous, (Le président : « Merci. ») c’est plus de 10 milliards alors que la France c’est près de 2 milliards. Que faire par rapport à tout cela ?

C’est la question que l’on pose à notre sénatrice. Allons jusqu’au bout de notre raisonnement. ! Il faut aller jusqu’au bout ! D’autant plus que cela m’inquiète que ce soit le ministre Solia qui nous ait été envoyé pour répondre à nos questions… (Le président : « Merci, Monsieur le représentant. ») Ce n’est pas des extensions, ce n’est pas des grillages sur des falaises, c’est du budget dont on parle. Bon, c’est aussi le budget, les grillages sur les falaises, mais on aurait aimé — pardonnez-nous, Monsieur le ministre ! — que votre vice-président soit là.

Merci.

Le président : Merci. Merci. Dernière intervention, Madame Iriti.

Mme Teura Iriti : Merci beaucoup, Monsieur le président.

Monsieur le ministre, à tous, bonjour.

Je voulais simplement faire un rappel. En 2014, le TAHOERA'A HUIRAATIRA avait demandé la raison pour laquelle l’État français ne pourrait pas apporter au moins l’équivalent de la moitié de ce que, nous, nous contribuons. Ainsi, par rapport à 17 %, par exemple, si c’est 13 milliards, il pourrait mettre au moins 6,5 milliards. Nous savons que la contribution de l’État est extrêmement minime, elle est en dessous de 2 milliards. D’autant plus que, à l’époque, si, les crédits de la DGDE, 18 milliards, entre autres, nous ont été versés. Mais après, ils ont récolté… Donc, n’est- il pas possible pour nous aujourd’hui de leur demander de participer à hauteur de la moitié de ce que, nous, nous versons ? Surtout, Monsieur le président, que les communes sont une compétence de l’État français. Nous ne disons pas que nous n’allons pas aider les communes, si.

Voilà pourquoi j’ai souhaité rappeler aux uns et aux autres la demande du TAHOERA'A HUIRAATIRA. Il faudrait la proposer à nouveau et la voter tous. Cela permettra à nos représentants de demander aux représentants de l’État français de donner un peu plus pour pouvoir aider les communes.

Merci.

Le président : Merci. Madame Tetuanui.

Mme Lana Tetuanui : Merci, Monsieur le président.

Vous savez, Monsieur le président, avec tout le respect que j’ai envers… mais tous les élus, de tous les bords au sein de cet hémicycle, il arrive quand même des fois où on prend des positions de certains élus mais… déplacées… mais, franchement, qui nous font sortir… alors qu’on se respecte mutuellement. Et si donc vous voulez continuer ce chemin-là, alors je conseillerai… Non, je ne vais pas conseiller, je suggèrerai mais alors gentiment, mais humblement, à mon cher collègue Jacqui Drollet les petites remarques, mais à ras les pâquerettes… mais à la volée comme ça, de les retirer. S’il te plait ! Parce que, honnêtement, nous arrivons en fin d’année où nous entrons dans des périodes où la 14 (SB 10 : 13.12.2016) paix… un bien vain mot sur tous nos bouts de lèvres… Franchement, cher Jacqui, je te croyais plus mûr que ça. Enfin ! C’était la petite parenthèse.

Pour en revenir après sur le sujet du FIP, Ce qui me surprend, c’est que, pas plus tard que la semaine dernière, a eu lieu la rencontre entre les maires et le Président avec les membres du gouvernement. Figurez-vous qu’ils ont abordé les questions que nous soulevons aujourd’hui. Les remarques dont vous nous faites part, elles ne datent pas d’aujourd’hui. Je vous assure que vos remarques par rapport à la présidence du CFL, etc., enfin, tous les points que vous soulevez aujourd’hui, eh bien, c’est la révision du statut d’autonomie qui tarde à venir. Vous pensez que la sénatrice ne fait rien ? Eh bien, si. Par rapport aux points que vous soulevez, sachez que je me suis déjà penchée dessus et que je connais très bien les problèmes auxquels sont confrontées les communes de notre pays. Donc je vous demande de patienter.

Et ce qui m’inquiète aujourd’hui, c’est que nous venons ici débattre de la situation des communes alors qu’ils en ont déjà débattu et qu’ils savent très bien ce qu’ils veulent pour améliorer la situation du FIP aujourd’hui. Donc, attendons le jour où nous aurons à débattre de ces questions pour proposer nos points de vue. Je vous demande de respecter les élus municipaux. Vous croyez qu’ils n’ont pas déjà débattu sur les points que nous soulevons ? Nous sommes là à parler en long en large sur leur situation alors que, pendant plusieurs réunions, ils se sont déjà exprimés à ce sujet. Oui, ils se sont déjà exprimés sur tout ça. Donc, je vous demande d’attendre le jour où on nous demandera nos points de vue respectifs… Et normalement, ce n’est pas un débat entre nous dont nous avons besoin mais entre eux et les représentants à l’assemblée que nous sommes. Pour moi, il ne s’agit pas d’un débat entre nous sur la situation des autres même s’il est vrai qu’il y a des maires parmi les représentants à l’assemblée, avec tout le respect que je leur dois. Mais… Il faut faire confiance à nos élus dans nos communes. Ce sont des sujets qu’ils évoquent depuis presque plus de deux ans, et nous attendons la révision statutaire pour envoyer justement tout ce qui vient d’être énuméré. Par contre, là, c’est là que j’aurai besoin de soutien des élus de tous les bords.

Même lorsque vous dites qu’on ne s’arrête qu’au blabla, figurez-vous que Lana ne craint pas les Français. C’est vous plutôt qui êtes plus Français que je ne le suis. Eh !... Non mais, c’est mon avis. C’est à ce moment-là que nous devrons être unis, au lieu d’envoyer Tetuanui là-bas pour se rendre compte qu’il n’y a personne derrière elle. Vous voyez ?...

Voilà. Merci.

Le président : Bien. Trois dernières interventions : Monsieur Geros, Monsieur Drollet et, enfin, Madame Iriti. Je rappelle simplement que le règlement intérieur prévoit cinq minutes de discussion sur chaque article. Je veillerai bien évidemment à ce que nous restions dans ces temps de parole.

Monsieur Geros.

M. Antony Geros : Merci bien pour les cinq minutes. Merci à la majorité de nous avoir concédé quand même cinq minutes pour pouvoir intervenir sur ce genre de questions.

Je respecte tout à fait cela. Je vous rassure, Madame la sénatrice.

Le seul point qui nous inquiète c’est de savoir si le gouvernement du pays vous respecte, vous. Je vous assure que nous sommes invités à débattre sur la fiscalité communale le 15 décembre. Et d’après ce que vous venez de nous dire, cette question a été transmise aux maires, lesquels ont pris leur décision à ce sujet. Or, ce n’est pas le cas ; c’est encore dans le vide puisque, au jour d’aujourd’hui, rien n’a été écrit encore et rien ne nous a été transmis. En fait, c’est lors de nos réunions que l’on apprend que les maires se sont rencontrés et qu’ils ont pris leur décision et, par rapport à cela, nous, nous nous positionnons en vertu de nos compétences.

15 (SB 10 : 13.12.2016)

Donc, Madame la sénatrice, je vous demande de nous transmettre l’avis des maires avant que nous (NDT, nous exclusif) nous réunissions. Et si l’avis ne nous est pas transmis, je demande à la présidente de notre commission, en la personne de Virginie Bruant, de reporter ladite réunion parce que nous avons besoin de connaître l’avis des maires sur ce projet de texte relatif à la part des recettes fiscales destinée aux maires.

M. Jacqui Drollet : Monsieur le président, vous voyez ce matin combien nos échanges au sein de notre assemblée sont fondamentaux.

Il a été fait allusion à une rencontre à la présidence avec les maires. Pour ma part, je n’y ai pas été invité. Donc, si on ne m’invite pas à une réunion, je n’y vais pas. Ce qui est certain, c’est que les maires souhaitent que l’on augmente leur part. Or, la décision que nous allons prendre ce matin n’ira pas dans le sens d’une augmentation. N’est-ce pas ? On gardera toujours le même taux. Par conséquent, la décision que vous allez prendre ce matin ne correspondra pas avec la demande des maires. Voilà pourquoi on dit que c’est du chalala ! C’est parce que quand bien même les maires demandent à ce que l’on augmente leur part, vous, vous décidez de ne pas changer le taux de 17 %. Quand allons-nous le changer ? Pour ce qui nous concerne, au sein de l’opposition, nous vous proposons de faire cela progressivement. On pourrait commencer par 18 ou 19 % pour cette année, puis 20 % et, enfin, 25 %. Lorsque l’avis du Président a été sollicité, Madame la sénatrice, que nous a-t-il répondu ? Que c’est lui qui serait perdant. Si nous transférons cet argent au FIP, c’est le Pays qui serait perdant. Voilà la réponse qu’il avait donnée.

Donc, est-ce qu’il aime les maires ou est-ce qu’il aime les caisses du Pays ? La question est là. Il faut arrêter de clamer devant les journalistes : J’aime les maires, comme j’aime les marins, quand, au moment de revoir l’affectation de ces crédits, on ne tient pas parole et on maintient à 17 %. Vous êtes en complète contradiction, Madame la sénatrice. Vous avez un discours en contradiction avec la qualité de votre vote ! Qu’est-ce que vous allez voter ce matin ? Statu quo ! 17 % ! Les maires, ils demandent quoi ? Plus que 17 %.

Quand allons-nous débattre sur ce point? Lorsque les poules auront des dents ?

Merci, Monsieur le président.

Le président : Merci. Bien. Pour les quatre dernières interventions avant de passer au vote : Vito, Madame Iriti, Madame Bruant, et nous terminerons par Monsieur Tong Sang. Il n’y a pas d’autres interventions ?... On terminera par Madame Tetuanui et nous passerons au vote.

Vito.

M. Victor Maamaatuaiahutapu : Merci bien, Monsieur le président. Monsieur le ministre, à tous, bonjour.

Alors, j’ai entendu les remarques des uns et des autres : augmenter, baisser, notre fonds est présidé par l’État français, ou encore la contribution de ce dernier n’est pas à la hauteur de ce que nous attendons,… Une fois, en séance, ici, j’avais demandé aux députés qui siègent également au sein de cette assemblée, ainsi qu’aux sénateurs, que, une fois en France, d’interroger les représentants de l’État : quelle sera leur réaction lorsque ce pays sera indépendant. Peut-être que c’est la question qu’il faut poser ?! Quelle sera leur réaction lorsque ce pays qui est le nôtre sera indépendant ? Vont- ils baisser pavillon ? Vont-ils nous quitter ? Que feront-ils ?... Nous sommes tous dans l’attente par rapport à cela. Avec 5 millions de km2 ils ne partiront pas d’ici tellement ils convoitent notre pays ! À ce moment-là il nous sera possible de discuter, comme l’a suggéré notre collègue Teura. 50 %, 60 %, l’équivalent de la moitié de notre participation,… Aujourd’hui, ils n’ont que faire de nous ! Ils ont la compétence, ils ont la loi de leur côté pour gérer nos affaires dans ce pays qui est le nôtre.

16 (SB 10 : 13.12.2016)

Par rapport à la mésentente qui subsiste parmi nous, eh bien, je suis du même avis que notre sénatrice, ce sont eux qui en sont à l’origine mais nous ne nous en rendons pas compte. Ce sont eux qui sont à l’origine de nos querelles… dans ce pays. Pendant que nous nous querellons, d’en haut ils nous regardent en disant : allez, querellez-vous pendant que je dirige votre pays ! Si bien qu’ils dirigent les maires, s’immiscent dans nos affaires,… D’ailleurs, tout à l’heure, nous allons examiner la question de la perle avec une nouvelle proposition… Ce n’est pas de cette façon que nous allons nous en sortir, franchement.

La question est là. Donc, je demande à nos sénateurs, nos députés, dès qu’ils seront en France, d’interroger franchement les représentants de l’État français. Quelle sera leur réaction lorsque ce pays sera indépendant ? Vont-ils baisser pavillon et partir de ce pays ?... C’est ce que nous attendons tous.

Merci, Monsieur le président.

Le président : Madame Iriti.

Mme Teura Iriti : Merci, Monsieur le président. Quand on dit que nous sommes là à nous quereller pendant que les autres rient de nous. Effectivement ! Quelqu’un disait tantôt : augmenter, baisser, 17 %, 25 %... Eh bien, la question n’est pas là. Nous, nous apportons notre contribution, plus que 80 %, alors que eux, participe à hauteur de 15 %. Et pourtant, si nous regardons les communes de l’hexagone, l’État français leur attribue 75 %... Pourquoi, pour les communes de Polynésie française, il ne participe pas à 75 % également ? Voilà pourquoi je disais qu’on n’a peut-être pas bien entendu ce que je disais. Ne nous querellons pas entre nous ! Au contraire, soyons unanimes pour dire aux responsables de l’État français qu’il faut peut-être arrêter là et qu’ils doivent prendre en compte les communes. Il faut leur demander de les aider davantage comme ils font pour les communes de l’hexagone. Voilà tout.

Merci.

Le président : Madame Tinorua, une toute petite intervention.

MB

Mme Alice Tinorua-Rijkaart : Merci, Monsieur le président. Re-bonjour à vous, Monsieur le ministre.

Non, je rejoins ici l’intervention de notre collègue Antony Geros qui a demandé à notre présidente de commission, Madame Virginie Bruant, de repousser l’étude du dossier concernant la fiscalité communale à une date ultérieure. C’est un sujet extrêmement important, car lorsque l’on parle de fiscalité, on est en droit de se demander qui va passer à la caisse. Et c’est évidemment notre population qui paiera. Je demande donc moi aussi à ma collègue Virginie Bruant, car je siège moi aussi au sein de la commission des finances, que l’étude de ce dossier soit repoussée, non pas à mardi ou à jeudi prochain, mais à une date ultérieure. Nous aimerions également pouvoir rencontrer le syndicat pour la promotion des communes avant tout.

Merci, Monsieur le président.

Le président : Merci. Madame Bruant.

Mme Virginie Bruant, rapporteure : Merci, Monsieur le président.

C’est juste une petite précision, pour répondre à mon collègue Tony : on n’est pas du tout sur un texte sur la réforme de la fiscalité communale ! On est juste sur un texte qui porte création d’une taxe communale sur la production hydroélectrique et sur les extractions d’agrégats. On est loin du 17 (SB 10 : 13.12.2016) texte de la réforme complète de la fiscalité communale. Donc, il faut qu’on reste dans le sujet de notre texte.

Donc, voilà, c’était juste pour donner une petite précision par rapport à l’intervention de Tony.

Merci.

Le président : Merci. Juste en complément de votre information — je ne pense pas que tout le monde ait bien entendu —, il s’agit du texte portant création de taxes communales sur l’énergie hydroélectrique et sur les extractions d’agrégats.

Monsieur Tong Sang.

M. : Monsieur le président, Madame la sénatrice, Monsieur le ministre, chers collègues.

Je suis quelque peu surpris ce matin, Monsieur le président. S’agissant d’un texte au sujet duquel notre avis est sollicité… Nous ne votons pas une loi. L’augmentation de la quotepart du budget dédiée au FIP est un sujet qui ne date pas d’aujourd’hui. Si seulement toutes les remarques qui ont été formulées tout à l’heure avaient été formulées au moment du vote du budget, elles auraient peut-être eu plus de valeur pour moi. Nous aurions alors pu demander au Président de faire passer cette quotepart à 18 % et aurions ainsi vu nos budgets communaux augmenter également. Et nous aurions alors voté le budget du Pays dans ces conditions-là. Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut réagir. Toutes ces remarques ne sont que des paroles en l’air, Monsieur Géros. Ce n’est pas ainsi que l’on avancera !

Par contre, je pense que l’on a tendance à oublier à chaque fois que… Lorsque j’observe certains d’entre vous, je constate que vous avez la dent dure à l’égard de l’État français, vous lui en voulez beaucoup. À part le FIP, tous les maires savent très bien qu’il existe également un apport financier de l’État. L’apport financier de l’État, c’est la DGF, la dotation globale de fonctionnement. Ce financement existe. Il est vrai qu’il n’atteint pas le niveau du FIP, mais il est un tout petit peu moins élevé. Nous avons également entendu dire qu’il ne fallait pas revoir cet apport financier à la baisse. Dans toutes les communes de France, ce financement a été revu à la baisse. Nous sommes les seuls en Polynésie à avoir gardé le même niveau de financement. Pourtant, la France connaît également une situation économique et financière particulièrement difficile. Nous ne devons pas l’oublier.

Maintenant, lorsque l’on demande une augmentation, nous devons aussi nous demander — et là, je parle des maires — pour quoi faire, pour mettre en œuvre quelle compétence. Au tout début, lorsque la quotepart était fixée à 25 %, du temps de Chirac, la seule compétence qui avait été confiée aux communes était la distribution d’eau aux populations. C’était la seule et unique compétence ! Cette compétence est-elle pleinement et efficacement exercée aujourd’hui ? Les problèmes d’eau dans toutes les communes de Polynésie ont-ils été réglés ? Et à l’époque nous étions pourtant à 25 % ! Et malgré cela, c’est une problématique qui n’est toujours pas réglée. Et nous demandons une nouvelle augmentation. Pour quoi faire ? Nous devrions peut-être commencer par dire : « Je veux ça, car je veux finaliser tel ou tel projet dans le cadre des compétences qui nous sont dévolues. ». C’est la véritable question. Nous pouvons très bien formuler la demande, mais nous devons également apprendre à dire : « c’est pour faire telle chose qui, au final, sera utile à la population. ».

Merci, Monsieur le président.

Le président : Madame Tetuanui.

Mme Lana Tetuanui : Oui. Merci, Monsieur le président. 18 (SB 10 : 13.12.2016)

Un peu dans le prolongement justement de ce qui vient d’être dit par notre maire de Bora Bora, pour réagir un peu à ce qui a été dit par notre collègue Teura Iriti, à savoir de demander à ce que l’État aligne aussi les fameux 75 % comme c’est distribué dans les communes métropolitaines… Je ne vais pas lui apprendre que le problème en Polynésie c’est que nous avons un statut d’autonomie où il y a des compétences quand même dévolues à la collectivité. C’est ça le paradoxe aujourd’hui dans notre pays, c’est ça le paradoxe.

Alors, aujourd’hui, quand le Pays décide d’aider les communes, c’est pour faire quoi, c’est pour rendre quel service ? Hormis les compétences « eau potable », « assainissement »… Mais, pour tout le reste ?... C’est pour rendre service à une compétence dévolue à la collectivité.

Lorsque nous irons dire tout cela aux Français, voilà ce qu’ils nous rétorquerons : « Dîtes donc ! Vous avez un statut avec des compétences dévolues au Pays et d’autres qui sont dévolues aux communes. ». C’est donc pour cela que je vous disais tout à l’heure que nous nous trompons de combat ce matin, nous nous trompons de combat ce matin.

Je pense, président, il faut clore la discussion, parce que j’ai l’impression qu’on est en train de tout mélanger aujourd’hui. J’entends « fiscalité communale »… Il n’est pas question d’envoyer ce texte-là qui n’est pas encore prêt de la réforme de la fiscalité communale ! On parle de taxes sur l’hydroélectricité et sur les agrégats. Ça n’a rien à voir avec la réforme de la fiscalité communale, quand même ! J’ai l’impression qu’on mélange tout ce matin, mais…

C’est là où je voulais en finir, Monsieur le président. C’est un peu facile, hein, de venir aujourd’hui, en 2016, critiquer : « Vous auriez du faire ça ? Pourquoi le Président Fritch n’a pas fait ça ? Pourquoi ceci ?... ». Et Dieu sait que tout le monde, sans citer de nom, a quand même dirigé ce pays ou cet épineux sujet. Tous ceux qui ont été à la tête de ce pays… C’est bien beau ici, quand on est dans l’opposition, de critiquer : « Il faut, il faut, il faut… ». Une fois arrivé à la tête du pays, plus rien ! Silence radio !

Alors, de grâce, Monsieur le président, j’estime qu’il faut qu’on avance sur ce dossier. Merci.

Le président : Effectivement… Écoutez, la dernière intervention va être celle de Monsieur Drollet — et une très courte intervention, Monsieur Drollet, s’il vous plaît — et je mets aux voix.

M. Jacqui Drollet : J’avais une très brève intervention à faire, puisque la question du CGCT a été évoquée par notre sénatrice qui s’en va… Elle ne veut donc pas écouter on intervention. Quelle impolitesse ! Je voulais lui rappeler, puisqu’elle est intervenue sur la notion de noms de famille — Tetuanui et Drollet ; n’est-ce pas ?... —, que c’est un terrain glissant sur lequel il ne faut pas aller. Ce qui est certain, Monsieur le président, c’est que Drollet n’a jamais affaire à la justice.

Merci.

Le président : Bien. Nous allons clore le débat. Je mets aux voix l’avis. Qui est pour ?... Qui s’abstient ?... 31 voix pour l’avis et 26 abstentions.

ADOPTÉ, à mains levées, par 31 voix pour et 26 abstentions.

oOo

APPROBATION DU PROJET D’AVENANT 1 A LA CONVENTION ANNUELLE 2016 No 072-16 DU 3 AOÛT 2016 DU CONTRAT DE PROJETS ÉTAT - POLYNÉSIE FRANÇAISE (2015-2020) RELATIF AU FINANCEMENT DES PROJETS RELEVANT DES COMPÉTENCES DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE 19 (SB 10 : 13.12.2016)

Rapport no 199-2016 du 7 décembre 2016, présenté au nom de la commission de l’économie, des finances, du budget et de la fonction publique, par les représentants Madame Armelle Merceron et Monsieur René Temeharo.

— Cf. annexe —

Le président : Nous passons au rapport suivant, le rapport 199 relatif à un projet de délibération portant approbation du projet d’avenant 1 à la convention annuelle 2016 no 072-16 du 3 août 2016 du contrat de projets État - Polynésie française (2015-2020) relatif au financement des projets relevant des compétences de la Polynésie française, en invitant son rapporteur à bien vouloir présenter son rapport.

M. Antony Geros : Explication de vote. Vous ne nous avez pas demandé notre avis… Explication de vote. Nous sommes embêtés, Monsieur le président, car nous avons posé des questions, et alors que nous attendions des réponses de Monsieur le ministre, vous avez fait passer au vote et désormais nous sommes dans le flou le plus complet. Nous ne savons plus vraiment si le gouvernement, dans son for intérieur, veut augmenter la quotepart dédiée au FIP comme cela vient d’être évoqué, peut-être pas en passant tout de suite à 25 %, mais de manière progressive. C’est un premier point.

Deuxièmement, il y a la question de cette compétence que le Pays souhaite confier aux communes, à savoir, la fiscalité. Car, au jour d’aujourd’hui, les communes ne sont pas compétentes en matière de fiscalité. Et comme je l’ai dit, demain, une réunion est censée se tenir ici même afin de commencer à réfléchir sur ce sujet. Et notre collègue sénatrice nous a affirmé le contraire en nous indiquant qu’il s’agissait bien de fiscalité mais pas de celle dont je parlais. J’ignore quelle différence il y a entre une réforme fiscale et la possibilité offerte aux communes d’appliquer certaines taxes dans leur municipalité. C’est la raison pour laquelle j’ai interrogé le ministre afin que nous ayons une information pleine et entière à ce sujet, car, pour le moment, nous nageons en eaux troubles.

Le président : Merci.

Nous poursuivons. C’est un sujet effectivement très intéressant, très sensible, mais je pense que nous aurons l’occasion, je l’espère en tous les cas, d’avoir le ministre des finances afin de pouvoir répondre précisément à l’ensemble des questions des représentants.

Madame Merceron, je vous invite à bien vouloir présenter votre rapport.

Mme Armelle Merceron, rapporteure : Merci, Monsieur le président.

— Présentation du rapport —

Le président : Merci. 60 minutes sont consacrées à la discussion générale. J’invite l’intervenant du groupe RMA… Madame Tarahu.

Mme Teura Tarahu-Atuahiva : Merci, Monsieur le président. Monsieur le ministre, chers collègues, bonjour.

Le 3 août dernier, la convention annuelle du Contrat de projets pour l’exercice 2016 définissait une liste de 24 opérations d’investissement dans cinq secteurs considérés comme prioritaires pour le développement de notre pays.

D’un commun accord, l’État et la Polynésie française ont naturellement fait le choix d’accentuer leurs efforts, avec les moyens financiers correspondants, sur le logement social d’une part — dont on sait notamment qu’il est pourvoyeur d’emplois pendant la phase de construction — et le tourisme d’autre part, en ce qu’il génère d’importantes retombées pour l’ensemble de la collectivité. 20 (SB 10 : 13.12.2016)

Avec la signature de ce nouveau contrat de projets pour la période 2015-2020, les parties prenantes ont également affiché pour ambition d’assouplir les règles de gouvernance du dispositif en vue d’une meilleure utilisation des crédits disponibles dans les temps impartis. C’est effectivement le vœu que nous formons tous !

Dans cette perspective, l’avenant no 1 pour l’exercice en cours qui nous est présenté, après sa validation par le comité de pilotage le 13 octobre dernier, scelle le retrait de trois opérations dans le logement social et la programmation d’une nouvelle toujours dans le même secteur. Il s’agit là d’une décision de bons sens et de bonne gestion des deniers publics dans la mesure où les chantiers en question, qu’il s’agisse du Domaine Ahnne à Pā'ea ou des travaux de résorption de l’habitat insalubre dans la zone Hotuarea à Fa'a'ā, ne sont pas mûrs techniquement, comme on dit dans le jardon professionnel. En remplacement, le contrat de projets va permettre le financement de 20 logements individuels en S2 dans la commune de Vairao sur un terrain apporté par l’OPH, le coût des travaux, foncier inclus, étant estimé à 599 millions de francs pacifique. Le démarrage du chantier doit intervenir dans le courant du premier semestre 2017. Précisons que cette révision de la liste des projets programmés en 2016 ne modifie en rien la participation financière de l’État maintenue à hauteur de 1,700 milliard de francs.

Mais au-delà de cet aspect financier, pour rebondir sur un commentaire pertinent fait en commission législative par notre collègue Armelle Merceron, je crois utile pour l’avenir qu’ensemble nous puissions engager une réflexion sur l’implantation de lotissements sociaux dans les différentes communes et les éventuels blocages qui peuvent en résulter. Comme on a pu le voir avec le Domaine Ahnne — mais ce n’est pas le seul exemple —, certains riverains voient en effet d’un mauvais œil l’arrivée « d’étrangers », si je puis m’exprimer ainsi, à côté de chez eux. Pourquoi une telle hostilité alors que nous sommes tous Polynésiens ? Est-ce simplement un défaut d’information ou de l’incompréhension vis-à-vis des futurs locataires ? Par ailleurs, n’y a-t-il pas des améliorations à apporter au niveau de l’architecture de ces ensembles ? Autant de questions qui, je l’espère, nourriront le débat à venir.

Dans cette attente, j’invite mes collègues à approuver cet avenant no 1 à la convention annuelle 2016 du contrat de projets.

Merci.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Pour l’intervention du groupe TAHOERA'A HUIRAATIRA, Madame Tinorua.

Mme Alice Tinorua-Rijkaart : Merci, Monsieur le président.

La proposition d’avenant qui nous est soumise aujourd’hui concerne des modifications à apporter au contrat de projets 2015-2020 pour ce qui concerne le financement des projets relevant des compétences du Pays et ceux spécifiquement consacrés au secteur du « logement social ».

Il s’agit tout d’abord, comme l’a indiqué notre collègue Teura, de déprogrammer trois opérations :

L’opération relative aux travaux du Domaine Ahnne dans la commune de Pā'ea qui avait tout particulièrement suscité des réactions d’opposition de la part de la population et de la commune de Pā'ea. Le projet de logement social sur ce domaine prévoyait pourtant la construction de 20 logements pour un coût de l’opération à hauteur de 546 millions de francs. Celle-ci est remplacée par l’opération nommée « TEFAAO » dans la commune de Vairao pour un coût de 525 millions de francs. Nous espérons que la population et la commune de Vairao ont bien été consultées sur ce nouveau projet de logements OPH ! 21 (SB 10 : 13.12.2016)

Dans le même cas, l’opération RHI HOTUAREA - Te roto Rautea, pour des études, et celle relative aux études de conception de logements de transit mobile liées à cette même opération sont également déprogrammées. Le défaut d’accès, l’opposition des riverains, ainsi qu’une mauvaise qualité des sols sont les raisons avancées par les techniciens en commission législative ayant conduit à la déprogrammation de ces deux opérations.

Par ailleurs, le projet d’avenant à la convention propose le réajustement de quatre opérations :

Opération ATIMA 2 ; Opération TEFATUFATU ; Opération PAHANI ; Et enfin, opération Habitat dispersé aux Îles-du-Vent.

Avec un portefeuille identifié de 11,940 milliards de francs, le secteur du logement social est encore, comme pour le premier, le domaine prioritaire du nouveau contrat de projets 2015-2020. Tous ces réajustements techniques sont bien évidement nécessaires afin d’assurer une utilisation optimale des crédits alloués au nouveau contrat de projets.

Mis à part ces modifications et pour parler plus précisément de la participation de l’État à la réalisation des opérations financées dans le cadre de ce contrat de projets, nous souhaiterions avoir une meilleure visibilité sur cette participation. L’État peut-il nous garantir aujourd’hui que les opérations prévues dans ce projet d’avenant auront bien les crédits nécessaires ? Si ce n’est pas le cas, quel sera l’impact sur ces opérations ? Cela remettra-il en cause les projets de développement de notre collectivité ? Nous aurions souhaité avoir un tableau des opérations avec les crédits que l’État versera en 2017.

Ce faisant, un point de situation sur l’avancement de l’ensemble des opérations s’avère nécessaire. Les élus de notre hémicycle, en législateurs mais aussi en qualité de contrôleurs de l’action du gouvernement, seraient notamment plus qu’intéressés de connaître le bilan d’exécution de la programmation 2016, et en particulier de celle concernant le volet spécifiquement dédié aux communes. On se souvient en effet qu’un retard avait pu être constaté sur la programmation 2015. Or, aujourd’hui, qu’en est-il ?

Donc des questions au gouvernement auxquelles je souhaiterais bien avoir des réponses.

Je vous remercie de votre attention.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Monsieur Geros.

M. Antony Geros : Merci bien, Monsieur le président. Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce dossier, car à chaque fois que l’État souhaite opérer des modifications au niveau du calendrier des réalisations prévues au Contrat de projets, la procédure est la même, ces modifications nous sont soumises pour approbation.

Le dossier que nous avons à étudier ce matin ne concerne que les logements sociaux. Cela signifie que la modification qui est opérée ne porte que sur un montant relativement faible de l’ordre de 40 millions si on le compare à d’autres projets qui atteignent les 240 millions de francs. Mais qu’importe, ce dossier nous est soumis pour approbation.

Ce qui est préoccupant c’est que dans ce Contrat de projets, sur les 3,442 milliards disponibles, les crédits dédiés au développement de nos ressources propres et au soutien aux 22 (SB 10 : 13.12.2016) agriculteurs, aux pêcheurs et aux éleveurs ne sont de l’ordre de 178 millions seulement sur un total de 3 milliards de crédits disponibles. Et si l’on prend les chiffres présentés par l’Institut de la statistique, s’agissant des recettes générées par les secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture, je vous le dis, nous arrivons à 7 milliards de recettes générées qui rentrent dans les caisses du Pays. 3 milliards concernent les exportations — et c’est une bonne chose —, et nous importons pour 41 milliards de denrées pour répondre aux besoins alimentaires de la population. 41 milliards par an ! Et ces chiffres, ils ne sortent pas de notre chapeau. Ce sont des chiffres qui nous viennent d’un service administratif du Pays. Et ces chiffres nous ont été transmis pour cette année. Aussi, nous sommes quelque peu chagrinés, car ce Contrat de projets prévoit 3,400 milliards de crédits au profit du développement de notre pays, et lorsque je regarde les crédits réellement destinés au développement de notre pays, je m’aperçois qu’ils ne représentent que 178 millions. Pourtant, les chiffres sont clairs : nous dépensons 41 milliards par an au profit d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs étrangers. Allons-nous continuer à accepter que la situation demeure ainsi ou allons-nous enfin nous mettre à repenser l’architecture de ce Contrat de projets ? Mettons donc ces crédits au profit du développement réel de notre pays. Nous ne devons pas nous contenter d’indiquer dans le rapport de présentation que ce Contrat de projets a pour but de favoriser le développement à long terme de notre pays et le soutien à l’égard de notre population qui passe par la création d’emplois.

Monsieur le président, c’est tout ce que j’avais à dire au sujet de ce dossier. Merci.

Le président : Merci.

Monsieur le ministre.

M. Albert Solia : Merci, Monsieur le président.

Donc, en ce qui concerne cette opération, je voudrais donc effectivement attirer l’attention sur cette modification qui est avant tout un souci d’efficacité, c’est évident. On a prélevé des montants sur des opérations qui étaient, pour des raisons techniques, bloquées ou autres, et on les a répartis sur des opérations qui pouvaient démarrer immédiatement. Moi, je trouve que c’est une très saine gestion.

Donc, on peut constater en particulier que, en dehors des problèmes techniques, il y avait également, sur l’habitat dispersé, un problème, parce qu’il y avait 118 opérations « logement », et il y avait quelques difficultés. Donc, le ministère avec les services ont réajusté les conditions de mise en œuvre de cet habitat dispersé qui étaient limitées aux gens qui étaient dans la zone urbaine. On l’a étendu à toute l’île de Tahiti et à Mo'orea, ce qui a permis en tout cas de pouvoir ajuster avec efficacité les montants et les appliquer sur des opérations qui doivent démarrer rapidement. Je pense qu’on a fait la preuve ici effectivement que le ministère qui gère cette partie-là a su s’adapter pour que le contrat de projets puisse être appliqué rapidement avec efficacité.

Sur tout le reste de l’opération générale du contrat de projets, je pense que le débat n’est pas trop de détailler tout ça. C’est plutôt de se concentrer sur cette proposition de modification.

Voilà, je vous remercie.

Le président : Merci, Monsieur le ministre.

J’invite le rapporteur à bien vouloir donner lecture de l’article 1er.

— Cf. annexe —

Article 1er.-

Le président : Merci. Qui est pour l’article 1er ?... Qui est pour ?... Qui s’abstient ?... 10 abstentions et 47 voix pour. 23 (SB 10 : 13.12.2016)

ADOPTÉ, à mains levées, par 47 voix pour et 10 abstentions.

Le président : Article 2.

Article 2.-

Le président : Même vote pour l’article 2 ?...

MÊME VOTE.

Le président : Sur l’ensemble de la délibération, même vote ?... Je vous remercie.

MÊME VOTE.

oOo

MODIFICATION DE LA DÉLIBÉRATION No 2016-90 APF DU 8 SEPTEMBRE 2016 PORTANT CRÉATION DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE CHARGÉE D’ÉVALUER L’ORGANISATION DU SECTEUR ÉNERGÉTIQUE ET LA GESTION DES DÉLÉGATIONS DE SERVICE PUBLIC Y AFFÉRENTES Rapport no 199-2016 du 7 décembre 2016, présenté au nom de la commission de l’équipement, de l’urbanisme, de l’énergie et des transports terrestres et maritimes, par Madame la représentante Gilda Vaiho.

— Cf. annexe —

Le président : Nous passons au rapport no 196-2016 relatif à une proposition de délibération portant modification de la délibération 2016-90 APF du 8 septembre 2016 portant création de la commission d’enquête chargée d’évaluer l’organisation du secteur énergétique et la gestion des délégations de service public y afférentes, en invitant Madame Vaiho à bien vouloir présenter son rapport. Vous avez la parole, Madame la représentante.

VM Mme Gilda Vaiho, rapporteure : Bonjour, Monsieur le président. Monsieur le ministre, chers collègues représentants, chers représentants de la presse, cher public, bonjour.

— Présentation du rapport —

Merci.

Le président : Bien. Merci.

C’est une proposition de délibération de régularisation, bien que nous disposions de 60 minutes de discussion générale. Y-a-t-il des interventions ?... Madame Cross, vous avez la parole. Vous disposez, pour le groupe de l’UPLD, de 10 minutes dans le cadre de la discussion générale sur cette proposition de texte. Vous avez la parole.

Mme Valentina Cross : Merci, Monsieur le président. Monsieur le président, chers collègues, bonjour.

Il n’est pas inutile de rappeler ici que la proposition de délibération portant création d’une commission d’enquête chargée d’évaluer le processus de refonte du secteur électrique de la Polynésie française et la révision des conditions tarifaires de l’électricité depuis 2013 à l’initiative de Madame Gilda Vaiho et moi-même avait fait l’objet d’un vote de rejet dans un premier temps par la majorité 24 (SB 10 : 13.12.2016) des membres de la commission de l’équipement, de l’urbanisme, de l’énergie et des transports terrestres et maritimes du 5 juillet 2016, et ensuite, par la commission permanente de l’assemblée de Polynésie dans sa séance du 8 septembre 2016, étant précisé ici que la présidence et la vice-présidence de cette commission d’enquête devaient être assurées respectivement par Madame Gilda Vaiho et moi- même. En fait, la majorité actuelle au sein de la commission permanente de l’assemblée a préféré la commission d’enquête chargée d’évaluer l’organisation du secteur énergétique et la gestion des délégations de services publics y afférentes créées par délibération no 2016-90/APF du 8 septembre 2016 et présidée par notre collègue Monsieur Antonio Perez. Suite à la démission de Madame Teura Iriti, membre de ladite commission, il s’agit de pourvoir à son remplacement et, de ce fait, de modifier l’article 3 de la délibération précitée portant sur la composition et la présidence de ladite commission d’enquête.

Nous l’avons dit et répété plusieurs fois, cette commission d’enquête présidée par notre collègue Antonio Perez n’a pas pour objectif de faire baisser le prix de l’électricité, mais plutôt d’étouffer cette contestation à l’encontre des tarifs d’électricité pratiqués par la multinationale Engie qui sont toujours au-delà du raisonnable et qui avait pourtant été dénoncés par la justice administrative.

Nous avions cru que le gouvernement allait tenir compte des attendus des décisions du tribunal administratif de Papeetē mais aussi de la Cour administrative d’appel de Paris. L’avenant 17 de la convention de concession des distributions publiques d’électricité approuvé par le Conseil des ministres du 23 décembre 2015 autorise encore jusqu’à ce jour la société EDT à se faire des milliards sur le dos des Polynésiens, d’où la décision de citoyens courageux de déférer cet avenant no 17 devant le tribunal administratif de Papeetē.

Par ailleurs, le groupe UPLD avait démontré que la baisse des hydrocarbures de septembre 2014 à mars 2016 n’avait pas été totalement répercutée sur le prix du kilowattheure par la société EDT, société filiale de la multinationale Engie dont l’État français est le principal actionnaire, permettant ainsi à cette dernière de faire un surprofit de 1,400 milliard de francs sur cette période, surprofit qui perdure encore à ce jour et qui augmente chaque mois écoulé.

Ne voulant pas cautionner cette mascarade que représente cette commission d’enquête, mais surtout cette grave injustice à l’égard des familles et des entreprises qui paient une des électricités les plus chères au monde, le groupe UPLD a décidé de s’abstenir sur cette proposition de délibération.

Merci.

Le président : Merci, Madame la représentante.

Monsieur Perez, pour le groupe RMA, vous disposez de 33 minutes.

M. Antonio Perez : Merci, Monsieur le président. Mesdames les représentantes, Messieurs les représentants, chers collègues, Mesdames de la presse, du public, bonjour.

Nous connaissons les qualités de Madame Vanaa, nous sommes ravis de son intégration en qualité de membre.

Vous le savez, nous sommes tenus à la confidentialité, c’est pourquoi je ne livrerai aucune information relative à nos travaux. En revanche, il me semble tout à fait approprié de vous en présenter le cadre et les grandes lignes directrices. La commission d’enquête, c’est tout d’abord une équipe de bonnes volontés dont je veux saluer et remercier l’implication assidue depuis le début de nos travaux.

La commission d’enquête, c’est un principe, celui des additions, addition des idées, addition des réflexions, additions des analyses. Tout ceci, dans un mouvement collectif engendrant des énergies 25 (SB 10 : 13.12.2016) positives. Cela va de soi, puisque notre mission a pour fondement le secteur de l’énergie. La commission d’enquête, c’est une méthode qui se décline en plusieurs étapes. La première est une phase d’appropriation du secteur de l’énergie dans toute sa globalité. Nous nous sommes attelés, premièrement, à récolter un maximum d’informations par la consultation de rapports, d’audits, et de toutes documentations relatives à l’énergie dans notre pays, mais également dans le Pacifique sud et en métropole. Cette phase nous a permis, par une prise de hauteur, à identifier les enjeux ; elle nous a permis d’identifier également les liens entre les blocs d’intérêts et les interconnexions. Deuxièmement, elle nous a permis de réaliser les focus nécessaires sur les blocs d’intérêts a priori stratégiques. Cette première phase nous a amenés à construire la structure de nos investigations et, par incidence, le calendrier des auditions à mener. La deuxième phase a consisté à obtenir des informations plus pointues sur les focus. En clair, après la prise de hauteur, il s’est agit de se concentrer sur les points stratégiques identifiés afin de pousser nos investigations en profondeur. Il s’agira ensuite de procéder à une analyse de toutes ces données, de les structurer et les traduire en préconisations d’actions concrètes à court, moyen et long terme.

Afin de rester conforme à notre obligation de confidentialité, je n’irai pas plus loin dans mon intervention. Je voudrais simplement vous dire avec humilité, que nous, les membres de cette commission avec, bien entendu, Madame Vanaa et Madame Gilda Vaiho qui viennent de l’intégrer, et Monsieur Jean Temauri, nous tâcherons de donner le meilleur de nous-mêmes pour notre population.

Merci de votre attention.

Le président : Merci, Monsieur le représentant.

Il me semble qu’il n’y ait pas d’intervention pour le groupe TAHOERA'A HUIRA'ATIRA.

J’invite Madame le rapporteur à bien vouloir donner lecture de l’article 1er. Vous avez la parole, Madame Vaiho. Merci de donner lecture de l’article 1er.

— Cf. annexe —

Article 1er.-

Le président : Merci. Je mets aux voix. Qui est pour ?... Qui s’abstient ?... 10 abstentions.

ADOPTÉ, à mains levées, par 10 abstentions.

Le président : Article 2.

Article 2.-

Le président : Même vote sur l’article 2 ?...

MÊME VOTE.

Le président : Sur l’ensemble de la délibération, même vote ?... 47 voix pour et 10 abstentions.

ADOPTÉ, à mains levées, par 47 voix pour et 10 abstentions.

Le président : Chers collègues, comme prévu la semaine dernière, une suspension de séance est prévue à partir de maintenant et nos travaux reprendrons à 14 heures avec la présence du ministre en charge des ressources marines afin d’étudier le dernier texte de notre ordre du jour avant l’acte de délégation, bien entendu.

26 (SB 10 : 13.12.2016)

Avant de vous libérer, n’ayant pas de visibilité sur la volumétrie des textes qui seront examinés lors de la session extraordinaire, comme l’a indiqué le représentant du gouvernement, je proposerai au Président de la Polynésie française de nous convier en session extraordinaire à partir de mi-janvier. Si des contraintes se font apparaître, notamment pour celles et ceux qui seront en déplacement hors du territoire, je vous invite, bien évidemment, à me signaler en urgence.

En vous remerciant et en vous souhaitant un bon appétit ! À 14 heures.

oOo

Suspendue à 11 heures, la séance est reprise à 14 heures et 9 minutes.

oOo

PRÉSIDENCE DE Madame Lana Tetuanui, première vice-présidente de l’assemblée de la Polynésie française.

oOo

LOI DU PAYS RÉGLEMENTANT LES ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES LIÉES À LA PRODUCTION ET LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS PERLIERS ET NACRIERS EN POLYNÉSIE FRANÇAISE Rapport n° 183-2016, en date du 23 novembre 2016, présenté au nom de la commission des ressources marines, des mines et de la recherche, par Monsieur et Madame les représentants John Toromona et Jeanine Tata.

— Cf. annexe —

Procédure simplifiée

La présidente : La séance est reprise.

Chers collègues, Monsieur le ministre, bonjour à tous en ce début d’après-midi.

Je demande au rapporteur du projet de loi no 183-2016 de bien vouloir faire lecture de la loi du pays. Merci.

M. John Toromona, rapporteur : Madame la présidente, Madame, Messieurs les représentants.

— Présentation du rapport —

TH M. John Toromona, rapporteur : Voilà. Merci.

La présidente : Merci, Monsieur le rapporteur.

En application de l’article 151 de la loi statutaire j’invite le représentant du CESC, Madame Aline Baldassari-Bernard, de bien vouloir venir exposer devant l’assemblée l’avis du CESC sur le projet de loi du pays.

Vous avez la parole.

27 (SB 10 : 13.12.2016)

Mme Aline Baldassari-Bernard : Madame la présidente de l’assemblée de Polynésie française, Monsieur le ministre de la Relance économique et de la Perliculture, Mesdames et Messieurs les représentants de l’assemblée de la Polynésie française, bonjour.

Par un courrier no 6666/PR du 14 septembre 2016 et reçu au CESC le 16 septembre 2016, le Président de la Polynésie française sollicitait l’avis du CESC sur un projet de loi du pays règlementant les activités professionnelles liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers de Polynésie.

Le bureau de notre institution a confié l’étude de cette saisine à sa commission de l’économie et au cours des huit séances de travail de cette dernière les personnes suivantes ont été invitées et auditionnées. Nous avons donc reçu : – Monsieur Teva Rohfritsch, ministre de la Relance économique, de l’Économie bleue, de la Politique numérique et de la Promotion des investissements, chargé des Relations avec l’assemblée de la Polynésie française et le Conseil économique social et culturel ; – les représentants et collaborateurs des directions et services de la direction générale de la douane, du service de l’artisanat traditionnel, de la direction générale des affaires économiques (DGAE), de la direction des ressources marines et minières (DRM) et de la direction de l’environnement ; – les maires et représentants des communes de Makemo et Raroia ; – Mesdames et Messieurs les représentants des GIE et syndicats professionnels touchant de près ou de loin le secteur perlicole ; en l’occurrence la présidente du GIE Poe o Tahiti Nui, le président du syndicat des petits et moyens perliculteurs de Polynésie française (SPMPPF) ; du GIE Tuamotu perles, du GIE perles des Tuamotu Gambiers, de la chambre syndicale des bijoutiers et joailliers de Polynésie française (CSBJPF) et du syndicat des négociants en perle (SNPCT) ; les perliculeurs professionnels ; – et Monsieur Maxime Chan, vice-président de la fédération Te Ora Naho au titre des associations de défense de l’environnement. Vous pouvez constater que nous avons auditionné beaucoup de monde.

Étant la rapporteure de ce dossier, j’ai l’honneur de vous exposer une synthèse de l’avis du CESC rendu en assemblée plénière le 7 octobre 2016 sur le projet de loi du pays tel qu’il lui a été soumis.

Le projet de loi du pays soumis à l’avis du CESC s’est fixé pour objectifs d’encadrer l’activité perlicole par la création d’outils de régulation de la production, d’assurer une qualité commerciale de la perle, de réglementer les professions en liaison avec le secteur et de mettre en place une démarche de développement durable. Donc, quatre points majeurs.

Les observations et recommandations du CESC sont les suivantes :

A- La révision de l’encadrement règlementaire de l’activité perlicole

1. Créer des outils de régulation de la production

L’objectif est désormais de parvenir à une logique de production organisée et de qualité, grâce à la mise en place de quotas de production et de mesures destinées à assurer la traçabilité des volumes de perles, de leur production jusqu’à leur exportation.

Le CESC est favorable à la mise en place de quotas de production, fixés de façon globale et individuelle, en vu de maîtriser l’offre et d’influer, à terme et au moins pour partie, sur le prix de la perle. Aussi, il recommande que la fixation des quotas de production intervienne rapidement après la promulgation de la loi du pays, dès l’échéance du délai de trois mois laissé aux professionnels du secteur perlicole pour déclarer leurs stocks de perles. Pour garantir les résultats de ce nouveau dispositif, le CESC souligne qu’il est indispensable que le Pays dote les services chargés de 28 (SB 10 : 13.12.2016) l’application de cette règlementation des moyens humains nécessaires pour un suivi rigoureux des stocks déclarés annuellement par les professionnels, à toutes les étapes, de la production à la commercialisation des produits.

2. Une qualité commerciale des perles définie par les professionnels eux-mêmes

La réglementation relative au contrôle des produits perliers mise en place depuis 2005 a montré ses limites. Dans l’intervalle, le cours de la perle n’est pas remonté et tous les professionnels ne se soumettent pas au contrôle. Le texte de 2005 avait besoin d’évoluer car il n’est plus adapté. Le Pays, après concertation avec les acteurs du secteur perlicole, a donc décidé de libéraliser le marché en rendant aux professionnels le choix de définir la qualité de leurs produits et de décider de l’opportunité ou non de les commercialiser.

 Abandon de la notion de « rebut »

Le projet de texte abandonne la notion de « rebut » et il appartiendra à chacun, professionnel et consommateur, d’apprécier la valeur de chaque perle. La commercialisation de toutes les perles redonnera aux professionnels la maîtrise de leur stratégie commerciale, dans le cadre de leurs quotas En effet, Ces perles, bien qu’ayant des imperfections, pourront être valorisées lors de la confection de bijoux ou de produits d’artisanat, et seront dorénavant commercialisées légalement. À cet égard, le CESC souligne que la réussite de la mesure ne sera assurée que si chacun veille à ce que les produits perliers mis sur le marché ne présentent pas trop de défauts visibles à l’œil nu une fois fixés sur un produit fini, que ce soit un bijou ou un objet artisanal.

 Vers une évolution des habitudes de consommation

Malgré leurs imperfections, les perles de moindre qualité feraient l’objet d'une forte demande de la clientèle locale et internationale. Les habitudes de consommation ont ainsi évolué vers plus de fantaisie et moins de prestige. La mesure aura donc l’avantage d’offrir un plus large panel de produits perliers à la vente, notamment à l’international où aucune perle étrangère n’est soumise au critère de la couche perlière minimale comme en Polynésie.

 L’importance des quotas

Le CESC appelle de ses vœux que les mesures envisagées concourent à tendre vers la production de perles de bonne qualité. Pour cela, il rappelle à nouveau que la liberté laissée aux professionnels pour définir la qualité de leurs produits doit être accompagnée de la mise en place concomitante des quotas de production réellement contrôlables

 Reconnaissance du travail en amont

Le CESC reconnaît que cette mesure permettra qu’une partie des récoltes ne soit plus destinée à la destruction. Il est en effet dommageable que le fruit du travail de plusieurs mois, voire d’années, des perliculteurs et de leurs salariés soit écarté en raison d’une règlementation qui, dans le temps, s’est avérée inadaptée. Le CESC espère qu’à l’issue de tous les efforts des producteurs et de leurs salariés, le travail accompli en amont des récoltes de perles soit reconnu et qu’il puisse enfin connaître un aboutissement économique profitable pour tous.

 Contrôle de qualité facultatif

Le contrôle de la qualité des perles sur l’épaisseur de la couche perlière est désormais basé sur le volontariat. Ce contrôle constitue un argument commercial de vente supplémentaire et une garantie des qualités des perles ayant passé et obtenu leur certification. De plus, le CESC approuve ce projet car il prévoit la restitution (et non plus la destruction) des perles n’ayant pas les critères de qualité, mais qui pourront néanmoins être vendues et mises en valeur par les bijoutiers et les artisans. 29 (SB 10 : 13.12.2016)

 La dénomination « Perle de Culture de Tahiti »

Le CESC émet le vœu que la procédure de labellisation, qui avait été initiée par les professionnels et soutenue par le gouvernement, soit relancée dans les meilleurs délais. Cette démarche permettra également à la « Perle de Culture de Tahiti » de se démarquer sur les marchés internationaux, où l’on trouve également des perles noires venant d’autres provenances.

3. Encadrer les professions liées au secteur perlicole

Le projet de texte propose d’organiser et d’encadrer l’accès et l’exercice de toutes les professions en liaison avec le secteur perlicole.

 Les producteurs d’huîtres perlières et les producteurs de perles et autres produits perliers

Afin de distinguer clairement ces deux activités, le CESC propose qu’elle soit bien dissociée et qu’il apparaisse clairement qu’une personne peut, soit exercer une seule de ces activités, soit exercer les deux activités à condition qu’elle obtienne les autorisations attachées à chacune d’elles.

 Concernant le transfert des nacres opéré par certains professionnels, le CESC admet que la pénurie de nacres doit permettre leurs transferts interinsulaires. Au vu des transferts réalisés sans un minimum de précaution, le CESC recommande que les transferts interinsulaires d’huîtres perlières soient désormais surveillés de près, notamment par les comités de gestion des atolls concernés et le conseil de la perliculture, de sorte que le déplacement des nacres infestées soit strictement interdit et empêché.

 Les détaillants artisans de produits perliers

Le projet de texte prend en compte l’activité des artisans qui utilisent des perles et des produits perliers pour la confection d’objets d’artisanat traditionnel (chapeaux, paniers, tableaux…). Bien que la prise en compte de l’activité des détaillants artisans présente une avancée, le CESC milite pour que la réflexion sur le statut des artisans aboutisse.

 La gouvernance

Une nouvelle gouvernance du secteur mise en place au travers d’instances de concertation et de dialogue décentralisées dans les atolls perlicoles. Le comité de gestion permettra de formaliser un lieu de rencontre entre les producteurs d’un même atoll, où chacun pourra faire connaître ses aspirations, ses choix et ses difficultés. Ce comité devra jouer un rôle en matière d’environnement. Il aura pour mission de responsabiliser les acteurs de la filière qui pourront contribuer à la fixation de leurs quotas de production, mais aussi de surveiller les actions menées dans leur lagon, participant ainsi à une sorte d’autorégulation de la profession. Présidé par le service en charge de la perliculture, le comité de gestion sera un lieu de discussion et de concertation entre les professionnels, mais également entre eux et l’administration. Le CESC attend de ces conseils qu’ils soient de véritables lieux de dialogue sur toutes les thématiques liées au métier et à l’activité perlicole (quotas de production, zonages, plafonds de gestion...) mais également sur les questions d’environnement. La composition du comité de gestion devra être représentatif des perliculteurs exploitant le lagon. De plus, lorsqu’il n’en existe pas, et en l’absence d’initiative par le ministre en charge de la Perliculture ou le maire de la commune concernée, il devrait être permis aux perliculteurs de demander la création d’un comité de gestion de leur lagon. Les comités de gestion devront être entendus par les autorités en cas de perturbation ou de risques sanitaires auxquels pourraient être confrontés les lagons. Pour qu’un réel échange s’installe entre les professionnels des atolls et l’administration et ses experts, le CESC insiste pour que les comités de gestion aient un retour d’information sur les sujets et les débats auxquels ils auront contribué. Ils devront également être informés des résultats des études ou des investigations qui pourraient être menées dans leur lagon. Enfin, chaque comité de gestion sera 30 (SB 10 : 13.12.2016) représenté au conseil de la perliculture, organe consultatif présidé par le ministre en charge de la perliculture, qui sera habilité à formuler des propositions sur les orientations de la filière perlicole. Le CESC estime que la consultation du conseil de la perliculture doit être rendue obligatoire par le texte.

B - L’instauration d’une démarche de développement durable

Il s’agit de plafonner les surfaces du domaine public maritime qui peuvent être octroyées pour les activités perlicoles, d’une part, et de renforcer les obligations de remise en état du domaine public pour préserver l’environnement des lagons, d’autre part. De plus, le CESC a su dire qu’un état des lieux de la situation environnementale des lagons soit établi et communiqué à toutes les parties prenantes. Il devrait ensuite être rapidement proposé un plan de dépollution des atolls touché par ce fléau.

1. La mise en place des plafonds de surfaces exploitables : une nécessité pour protéger nos lagons

Les surfaces d’occupation du domaine public à des fins d’exploitation perlicole seront plafonnées pour chaque lagon, en tenant compte de sa taille, de sa profondeur, de son hydrodynamisme et de l’état de santé général de son écosystème. Le CESC admet que la mise en place de cette mesure va freiner voire empêcher la dégradation des lagons. Il estime pourtant que la seule fixation de plafonds est insuffisante. Il estime pourtant que la seule fixation des plafonds est insuffisante. En effet, bien que le niveau de renouvellement de l’eau soit un élément pris en considération dans la fixation des plafonds le CESC estime que la densité de population des nacres accrochées aux plates formes pour leur élevage doit impérativement être encadrée afin que le filtrage de l’eau nécessaire à leur oxygénation et leur nutrition soit optimisé. Le CESC approuve donc la création par le cahier des charges de normes sur l’espacement minimum entre nacres (ou sur le nombre maximum de nacres au volume), auquel les producteurs devront se conformer. De plus, pour participer au nettoyage et au filtrage des eaux, le CESC prône l’encadrement de l’élevage des holothuries (rori) afin que leur maintien dans les lagons perlicoles soit préservé. S’agissant des renouvellements de concessions existantes, le CESC regrette qu’ils soient autorisés lorsque le plafond écologique est dépassé. Même si la règlementation n’est applicable qu’aux futures exploitations, le CESC considère que la préservation des lagons justifie que des mesures soient prises afin d’en limiter les agressions, même si celles-ci devaient remettre en question des situations bien établies. Il pourrait s’agir de la réduction des concessions déjà autorisées, de manière organisée et échelonnée dans le temps.

2. La remise en état du domaine public maritime : un impératif qui doit être respecté

Le CESC regrette que l’actuelle règlementation qui prévoit qu’à l’expiration de la concession, les ouvrages, constructions et améliorations doivent être enlevés aux frais exclusifs de l’occupant dans le délai fixé par l’administration et ne concerne que les productions attributaires d’une concession maritime pour l’élevage et la greffe d’huîtres perlières. Or, la plus grande pollution provient des stations de collectage installées dans tout le domaine public des atolls fournisseurs d’huîtres perlières sans concession et qui à l’issue d’une ou deux années de récoltes de naissains sont sectionnées et abandonnées sur place. Aussi, le CESC recommande que des mesures soient prises pour que les propriétaires de ces stations de collectage soient identifiables, par exemple grâce à un système d’étiquetage résistant.

Par ailleurs, le CESC souligne que les contrôles de l’utilisation du domaine public à travers les concessions doivent se faire pendant l’exercice de l’activité, et pas uniquement lorsqu’il est mis fin à l’exploitation et que les producteurs ont quitté les lieux. À cet égard, il réitère son souhait que les moyens nécessaires à la bonne application de la règlementation soient garantis, et que les sanctions prévues soient effectivement prises.

3. Le recyclage des déchets : un enjeu stratégique pour la sauvegarde de la filière perlicole mais aussi pour toutes les richesses de nos lagons 31 (SB 10 : 13.12.2016)

Le CESC adhère à la mise en place des outils de gestion prévus par le projet de texte pour la préservation de l’environnement. Toutefois, il déplore l’absence de mesures (ou d’annonce de mesures) propres à assurer la gestion des déchets perlicoles. Il est de notoriété que les atolls ont des difficultés pour gérer le stockage et le traitement des déchets issus de la perliculture. Au quotidien, les habitants des atolls doivent subir les fumées provoquées par les déchets lorsqu’ils sont brûlés, voire les nuées de mouches et les hordes de rats lorsqu’ils sont abandonnés sur place. Aujourd’hui, on trouve des montagnes de déchets, dans les lagons, sur les plages, mais aussi à l’intérieur des motus. Le CESC estime qu’une solution doit être trouvée rapidement tant le problème a pris de l’ampleur. Un programme de gestion des déchets perlicoles doit être mis en œuvre dans les meilleurs délais. Le CESC considère qu’il est urgent pour les communes et le Pays de travailler en partenariat afin de trouver des solutions de gestion des déchets dans les atolls, pour le bien de leurs populations. Enfin, suite au témoignage des habitants des atolls sur lesquels des personnes venant d’autres îles apportent des stations de collectage en masse, le CESC recommande vivement que celles-ci soient tenues de récupérer leurs stations lorsque les nacres sont détroquées, et ce d’autant que le transfert de nacres non détroquées sera interdit par le présent projet de loi du pays.

Le CESC suggère d’autres pistes qui pourraient être explorées pour assurer la gestion des déchets, par exemple :

– La promotion de l’utilisation de matériels biodégradables pourrait être envisagée. – Une partie du montant du DSPE (droit spécifique spécial sur les produits exportés de la perliculture), prélevé sur les perles exportées, devrait être obligatoirement affectée au financement du nettoyage des lagons perlicoles et au traitement des déchets perlicoles. – La mise en place par le Pays d’une taxe communale affectée permettrait aux communees perlicoles d’avoir à disposition un budget pour assurer le nettoyage des déchets de la perliculture. – Des solutions novatrices doivent aussi être envisagées : développer le système du « pollueur/payeur », créer de l’emploi aidé pour nettoyer les lagons, surveiller l’occupation des lagons grâce à des drones…

4. L’application des sanctions : une nécessité face aux comportements irresponsables

Le CESC observe que l’existence de sanctions prévues par des règlementations déjà en vigueur n’empêche pas certaines personnes de commettre des infractions qui restent impunies. Les retards, l’absence et l’inertie de l’administration laissent subsister des actes condamnables non verbalisés. La géographie de la Polynésie ne joue pas en faveur des services chargés du respect des règles applicables au secteur de la perliculture Le CESC réclame donc que les moyens humains, financiers et juridiques soient octroyés à ces services afin qu’ils puissent accomplir leurs missions dans les meilleures conditions. A cet égard, le CESC souligne que, pour compléter le dispositif juridique posé par le projet de loi du pays, la procédure pénale qui y est attachée devra être élaborée rapidement, car sans cette dernière le texte sera partiellement inapplicable. Enfin, le CESC, favorable à la coopération et à l’intervention commune des services, préconise d’une part, que les agents de la direction de l’environnement (DIREN) soient également habilités à rechercher et constater les infractions au projet de loi du pays (art. LP113) ; et d’autre part, que l’inspection du travail et la caisse de prévoyance sociale (CPS) soient associées aux missions dans les archipels, pour effectuer les contrôles concernant le personnel employé dans les fermes perlicoles.

Conclusion : Ce projet de loi du pays a le mérite de poser de nouvelles bases règlementaires, conçues en concertation avec les professionnels concernés, pour tenter de redresser un secteur-clé en crise depuis plus de quinze ans. Ce projet souligne la nécessité pour le Pays d’apprécier l’impact sur l’environnement de toutes les actions publiques qu’il entreprendra dorénavant. Enfin, compte tenu de sa dimension, des modifications des règles habituelles et de l’évolution des comportements qu’il implique, le CESC préconise que le texte fasse l’objet d’une large information, en français et dans les langues polynésiennes, dans les atolls, auprès des acteurs qui devront l’appliquer et le respecter. Le CESC estime que cette communication sera l’occasion de convaincre les professionnels de la 32 (SB 10 : 13.12.2016) pertinence des choix retenus, en insistant sur les conséquences de l’activité humaine sur l’environnement, qui ici constitue leur outil de travail. Protéger l’environnement, et en particulier nos lagons, c’est en effet préserver un secteur vital de notre économie !

Sous réserve de la prise en compte des observations et recommandations précitées, le CESC émet un avis favorable au projet de loi du pays règlementant les activités professionnelles liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers en Polynésie française.

Mon exposé s’achève ici. Je vous remercie de votre attention à tous et à toutes.

Merci. (Applaudissements dans la salle.)

La présidente : Merci, Madame Bernard. Pour la discussion générale, la conférence des présidents a prévu un temps de parole de 60 minutes réparti comme suit : 33 minutes pour le groupe RMA, 17 pour le groupe TAHOERA'A HUIRAATIRA et, pour le groupe UPLD, 10 minutes.

Mais avant de donner la parole aux différents intervenants de chaque groupe, j’ai une proposition, chers collègues. Comme nous avons à étudier 117 articles et, pour ceux qui ont pris la peine de lire la loi du pays, parce qu’elle quand même reportée depuis la semaine dernière… Je ne vais pas demander la procédure simplifiée parce que vous allez finir par m’appeler aussi : Madame la procédure simplifiée. Par contre, je proposerais que l’on pose des questions pas par article mais par chapitre parce que ça commence du chapitre 4 et… jusqu’au bout. Ça veut dire que vous allez suivre… Quand je dis chapitre 4, posez toutes les questions sur tous les articles qu’il y a par chapitre, une fois que le ministre aura répondu, on passra au vote par chapitre parce que sinon, je crois qu’on va tous devenir des perliculteurs cet après-midi. Je sens la chose monter cet après-midi. C’est une proposition.

Qui est pour la proposition que je viens de proposer ? À l’unanimité, hein ? Monsieur Maamaatuaiahutapu.

M. Victor Maamaatuaiahutapu : Merci, Monsieur le président. Monsieur le ministre, bonjour.

Alors, concernant le projet de texte qui nous intéresse, cela fait plusieurs années que nous nous sommes rencontrés, que nous nous sommes disputés, que nous avons boudé et voilà qu’aujourd’hui il est devant nous. Il est question de 1117 articles dans ce…

La semaine dernière, nous avons débattu… Nous nous sommes donnés deux jours pour nous disputer et débattre à nouveau. De mon point de vue, et si tout le monde en était d’accord, parce que je me suis vraiment penché sur ce texte de loi, si nous devons l’examiner article après article, nous ne pourrons pas finir aujourd’hui. Aussi, je demande l’avis des membres de la majorité.

La présidente : Oui, j’ai oublié ce petit détail là. C’est vrai que les travaux qui ont été menés par la commission en charge justement de cette loi du pays a permis de décortiquer, il me semblerait, à fond pendant deux jours tous les articles concernant cette loi du pays. Alors là, moi, Vito, tu me facilites la tâche cet après-midi, ça va être la procédure simplifiée alors que je vais proposer.

Bon, alors qui est pour la procédure simplifiée ?... Voilà, à l’unanimité.

ADOPTÉ, à mains levées et à l’unanimité.

La présidente : Oui, Madame Merceron. Vous vous abstenez ?... D’accord. Qui est pour la procédure simplifiée ?... 36 voix pour. Qui est contre ?... Qui s’abstient ?... Merci. La procédure simplifiée est adoptée.

33 (SB 10 : 13.12.2016)

ADOPTÉ, à mains levées, par 36 voix pour.

La présidente : Nous allons passer à la discussion générale et j’appelle le premier intervenant du groupe RMA à prendre la parole.

Monsieur Fong Loi.

M. Charles Fong Loi : Madame la présidente, bonjour. Monsieur le ministre, Madame la directrice, les conseillers techniques, Messieurs et Mesdames les élus, la presse, le public, bonjour.

Monsieur le ministre, jeudi dernier, tu avais fait allusion, à propos de ce rapport, à un bébé qui tardait à venir au monde. Je veux parler de cette loi du pays sur la perliculture. C’est bien ça, hein ? Aujourd’hui, nous allons pouvoir assister à sa venue. Je parle bien de cette loi qui, je l’espère, recueillera l’approbation d’une large majorité des élus de notre assemblée.

Comme nous le savons tous, avec près de 3 000 emplois et 80 % des exportations, la perliculture de notre pays, premier produit à l’export du pays, avait connu en son temps un essor formidable, devenant ainsi le 1er produit à l’export avant d’être en crise profonde depuis plusieurs années.

MB

Face aux difficultés de ce secteur, tous les gouvernements successifs — je dis bien tous les gouvernements successifs — se sont attachés, hélas sans succès, à proposer une réforme profonde afin d’apporter une solution à cette dégradation de l’activité. Aujourd’hui, après des longs mois de négociations et de dialogue avec les acteurs de l’industrie, notre ministre chargé de l’Économie bleue, Monsieur Teva Rohfritsch, nous présente un projet de loi du pays règlementant toute la filière d’activités, redéfinissant les produits et les conditions de production et de commercialisation de l’or noir de nos lagons. Ce travail de longue haleine, qui n’avait jamais pu aboutir auparavant, arrive enfin à son terme et marque un nouveau pas vers un avenir plus optimiste pour ce produit phare issu de notre richesse maritime.

Je tiens à souligner une nouveauté apportée par ce projet de loi en incluant des dispositifs de protection et de sauvegarde des lagons exploités auxquels seront soumis les exploitants. De plus, des comités consultatifs permettront d’interroger les acteurs locaux et les responsabiliser pour assurer la préservation de la santé de leurs lagons et de leur économie lagonaire. Les membres de la commission ont souligné l’importance et surtout l’intérêt d’avoir prévu des obligations aux concessionnaires de l’espace maritime afin de préserver la qualité de leur environnement et surtout assurer un développement durable de leur activité.

Mesdames et Messieurs les représentants, si vous le permettez, je tiens avant tout à féliciter notre ministre de l’Économie bleue, Monsieur Teva Rohfritsch, pour cet énorme travail fourni. Les rencontres avec les acteurs de ce secteur économique il y en a eu ; de gros efforts, il en a aussi consentis ; mais surtout de la patience, il lui en fallu pour faire face à toutes les remarques, voire les attaques. À ce sujet, n’en déplaise à l’Autorité polynésienne de la concurrence, pour une fois, chers collègues, notre pays, notre pays, nous disposons d’un vrai outil de travail dans ce domaine. Messieurs les élus, chers collègues, le temps des tâtonnements est révolu ! Nous avions tous — tous ! — à cœur de chercher depuis des années à réguler ce secteur de la perliculture. Chers collègues, il faut vraiment qu’on avance, hein ?

Je voudrais, en passant, remercier mon collègue et cher ami Vito. Vito, je vous demande de m’écouter ! Parce que des conseils sur les ressources marines, tu m’en as prodigué ! Et je t’en remercie. Comme quoi, même si on est dans l’opposition, on peut travailler ensemble.

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Aujourd’hui, cette réforme va nous permettre d’avoir enfin une vision plus large, donc plus claire, sur ce secteur qu’est la perliculture. Et, chers collègues, on vient pinailler sur certains points de cette réforme ?!... On a même l’impression que notre gouvernement n’est plus légitime et, Monsieur Oscar Temaru, n’est plus souverain de proposer des réformes, des réformes qu’il estime nécessaires pour l’intérêt général.

Monsieur le ministre, vous l’avez bien souligné dans votre communiqué à la presse, en réponse point par point à la note de synthèse de l’APC : cette loi permettra au Pays de prendre en compte les nouveaux défis qui s’imposent à la collectivité en matière de gestion durable de ses ressources. Que demande le peuple ?... Bon, peut-être comme vous l’aviez dit, il semble bien que l’esprit du texte de loi ait échappé à l’APC, enfin !…

C’est vrai qu’avec ces nouvelles mesures, ces nouvelles applications, on ne pourra pas satisfaire tout le monde, et encore moins faire l’unanimité. Mais, au moins, Monsieur le ministre a eu le courage et le mérite de mettre en place cette nouvelle loi du pays et surtout obtenir un consensus de la plupart des acteurs de ce secteur si sensible et si difficile. Et vous avez entendu l’avis favorable du CESC. Ce n’est pas négligeable !... Gageons que ce travail effectué par vous, Monsieur le ministre, ne s’avèrera pas vain et portera enfin ses fruits.

Et pour terminer, je vous rappelle encore que l’économie bleue avec un chiffre d’affaires déclaré de 39 milliards en 2015, doit être et doit rester la priorité de notre pays car pour le Polynésien, la mer c’est l’avenir de nos enfants.

Aussi, mes chers collègues, après mon intervention, je vous demande d’approuver ce projet de loi du pays qui a été adopté par la majorité de la commission des ressources marines, des mines et de la recherche en sa séance du 22 novembre dernier.

Merci. (Applaudissements dans la salle.)

La présidente : Merci, Monsieur Fong Loi. Pour le TAHOERA'A HUIRAATIRA ?...

Mme Monique Richeton : Merci, Madame la présidente. Monsieur le ministre, Madame la directrice, Monsieur le technicien, chers collègues, cher public, bonjour.

Au Forum de la Perle organisé en octobre dernier, le ministre de l’Économie bleue est notamment revenu sur le projet de réforme de la réglementation du secteur perlicole qui répond aux grands principes suivants : réguler la production par des quotas fixés à l’échelle du pays, adapter la classification des produits aux pratiques des marchés, encadrer les activités des professionnels de la filière et enfin mettre en œuvre une démarche de développement durable pour la protection des lagons et le recyclage des déchets.

La réforme annoncée prend aujourd’hui corps à travers une loi du pays qui est soumise à notre approbation. Il ressort de la lecture de cette loi du pays le constat fait par le gouvernement que le droit existant n’a pas permis ni de pérenniser à la hausse le cours de la perle dont le prix a chuté de moitié de 2004 à 2014, ni de pérenniser sa production qui chute dans certains lagons du fait de causes environnementales. Ce texte prétend par conséquent réformer le régime juridique de cette activité en créant une gouvernance consultative composée de professionnels de la perliculture, en fixant des quotas de production et en favorisant la traçabilité des perles, en supprimant le caractère obligatoire des contrôles qualité, et en assurant le développement durable des lagons et de la filière.

Monsieur le ministre, s’agissant de votre volonté de réinstaurer, comme c’était le cas sous une précédente présidence de Monsieur Gaston Flosse, une gouvernance consultative composée de professionnels de la perliculture, nous y sommes favorables. Il est important d’associer les professionnels à la décision quand bien même leur avis n’aura qu’un caractère consultatif.

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En ce qui concerne la fixation des quotas, le TAHOERA'A HUIRAATIRA ne peut qu’être favorable à la mise en place de quotas de production fixés par le Conseil des ministres. La mise en place de quotas, nous le savons, a pour objectif de réguler le prix de la perle. Ce mécanisme économique a fait ses preuves dans d’autres secteurs en France comme en Europe notamment. Mais il a systématiquement été adossé au prix garanti du produit avant de laisser la place dans le temps à la régulation des prix par le marché. Dans la mesure où dans le texte à aucun moment n’est abordé la notion de « prix garanti », se pose la question suivante : comment le gouvernement compte-t-il garantir un prix plancher de la perle aux producteurs ? Par ailleurs, l’Autorité polynésienne de la concurrence relève dans son avis que le gouvernement a manqué de transparence sur le mode de calcul pour la fixation de quotas de production, point suffisamment inquiétant pour que l’Autorité le relève.

Pour ce qui concerne la traçabilité de la perle, elle est annoncée dans le texte sans que nous ne sachions réellement ce qu’elle implique en termes de technologie et de moyens financiers. Je souhaiterais avoir davantage d’éléments sur ce point. Cependant, alors que la réforme tend a priori à assurer une augmentation du prix de la perle, le caractère obligatoire du contrôle qualité est supprimé. Rappelons que la perle de Tahiti est une gemme, que l’une d’entre elles est incrustée sur la couronne de la reine d’Angleterre ! Nous savons que le marché du diamant est le plus contrôlé de tous les marchés de gemmes du monde, garantissant ainsi sa provenance, sa qualité et son prix. Le contrôle est une opération destinée à déterminer, avec des moyens appropriés, si le produit contrôlé est conforme ou non à ses spécifications ou exigences préétablies. La démarche qualité est une démarche qui, au plan international, s’est étendue tant aux produits bruts qu’aux produits finis et aux services. La suppression du contrôle systématique de la perle destinée à l’export va à l’encontre de la démarche qualité et constitue par conséquent pour le TAHOERA'A HUIRAATIRA une énorme erreur ! L’Autorité polynésienne de la concurrence a d’ailleurs rendu un avis allant dans ce sens, puisqu’elle recommande que les pouvoirs publics maintiennent un contrôle de qualité strict.

On comprend bien la demande faite par les perliculteurs et les négociants qui se heurtent au moment du contrôle des perles à des agents administratifs qui n’ont pas conscience de l’importance de traiter rapidement ces lots de perles, ou qui manquent de machines pour les traiter. Rappelons qu’il a été porté à notre connaissance que 3 machines de contrôle sur 4 sont en panne. On comprend bien que la solution n’est pas dans la suppression du contrôle systématique. Le gouvernement doit mettre en place des moyens rapides et efficaces pour contrôler les perles et former davantage d’agents de l’Administration pour accompagner les producteurs et les négociants. Au lieu de cela, parce que le gouvernement est incapable de garantir un service de contrôle dans des délais satisfaisants pour les professionnels, le contrôle obligatoire est supprimé ; pire encore, aucune dotation particulière mettant en place des moyens supplémentaires n’a été inscrite au budget 2017. Nous le répétons, supprimer le contrôle systématique est surtout l’erreur à ne pas commettre ! Enfin, même si gérer localement les productions apparaît souhaitable, la question des fermes perlières existantes dont la rentabilité dépend étroitement du seuil de production demeure posée. La mise en place d’une politique trop restrictive pourrait en effet les conduire à la faillite.

Le sentiment général qui se dégage de ce texte, c’est la volonté du gouvernement de museler le commerce perlicole, sentiment apparemment partagé par l’Autorité polynésienne de la concurrence qui dénonce le fait que l’encadrement des différents métiers de la perliculture vise à un contrôle approfondi des opérations et des transactions commerciales. Elle relève également — et là, c’est plus grave — des dispositions de la loi du pays qui restreignent ou introduisent des distorsions de concurrence.

Face à cet avis objectif et professionnel de l’Autorité polynésienne de la concurrence, le gouvernement n’a pu que répondre à travers la voix de son ministre de l’Économie bleue qui, pourtant, d’habitude, se targue de respecter strictement l’indépendance de l’Autorité polynésienne de la concurrence : « Il convient de rappeler que le gouvernement est légitimement compétent pour proposer les réformes qu’il estime nécessaire à l’intérêt général ».

Merci. 36 (SB 10 : 13.12.2016)

La présidente : Merci, Madame Richeton. Pour le groupe UPLD… Allez-y, Madame Iriti !

Mme Teura Iriti : Merci, Madame la présidente. Monsieur le ministre, à tous, bonjour.

Monsieur le ministre, dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit ! Ce principe de gouvernance qui vous a été légué pour donner à l’action publique les moyens de mettre le progrès économique au service du progrès social ne se retrouve pas à travers les errements de votre gouvernement dans la conduite des affaires. Un nouvel exemple est donné aujourd’hui à travers le vote du projet de loi du pays sur la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers porté par vous-même qui était inscrit à la séance de jeudi dernier.

Sur proposition du président de notre assemblée qui veille… heureusement à la légalité des travaux, ce vote a été reporté à la séance d’aujourd’hui pour respecter l’obligation d’examiner préalablement l’avis de l’Autorité polynésienne de la concurrence placée sous votre tutelle, Monsieur le ministre de l’économie.

En effet, vendredi dernier, soit le lendemain de la séance de présentation du projet de loi, l’autorité de la concurrence publiait un communiqué regrettant une saisine en urgence sur la nouvelle réglementation du secteur stratégique de la production et de la commercialisation de la perle et de la nacre. Sur la forme également, ladite autorité regrette « de ne pas avoir eu la complète transmission des textes d’application prêts depuis des mois », ce qui mérite quelques explications de la part du ministre de tutelle. Sur le fond, et cela est particulièrement grave, cette autorité relève que plusieurs dispositions du projet de loi sont de nature à introduire des distorsions de la concurrence, en privilégiant les opérateurs en place et en freinant le développement des petits professionnels.

Pour rappel, la mise en place de l’Autorité polynésienne de la concurrence a été saluée car elle permet de mettre en garde contre les abus de positions dominantes de grands groupes présents dans tous les secteurs stratégiques de notre économie. Faire volontairement l’impasse sur cet avis, comme proposé jeudi dernier par le ministre « chargé de donner les moyens à cette instance d’assumer ses missions » mérite ici aussi quelques explications. Au lieu de quoi, après vos réticences, Monsieur le ministre, en séance pour accepter le report du vote de ce projet de loi — dont vous vous présentez comme l’unique géniteur —, vous vous confiez aux journalistes en disant que l’Autorité polynésienne de la concurrence n’a rien compris à la réforme et que son avis sur la loi du pays n’est pas sa mission première.

Ces manquements manifestes au respect des obligations légales préalables au vote d’un projet de loi concernant 3 000 emplois et 80 % de nos exportations — oui, Monsieur Fong Loi, excusez du peu ! — illustrent trois des principales critiques du TAHOERA'A HUIRAATIRA sur le mode de gouvernance de la majorité : - le dilettantisme du gouvernement dans la conduite des affaires du Pays en saisissant pour avis, en procédure d’urgence, sans transfert de toutes les pièces nécessaires, une autorité de la concurrence à qui l’on reproche de n’avoir rien compris à un projet de réforme resté dans les cartons depuis des mois ; - la politique économique qui sert les plus riches aux dépens des plus pauvres, en favorisant dans ce projet de loi les intérêts des gros producteurs ou revendeurs au détriment des petits, comme souligné par l’Autorité de la concurrence, ce qui revient à refuser de mettre le progrès économique au service du progrès social ; - l’absence de transparence pour masquer l’absence de vision et de volonté politique à servir l’intérêt général, en tentant dans le cas présent de soustraire à l’examen de l’assemblée avant le vote sur le projet de loi l’avis de l’Autorité de la concurrence, ce qui évite d’assumer devant la population ce que l’on fait vraiment.

37 (SB 10 : 13.12.2016)

Sur ce dernier point, sachez que le TAHOERA'A HUIRAATIRA vous interpellera publiquement, chaque fois que nécessaire, pour dénoncer l’absence d’ambition et de détermination d’une action publique qui cache ce qu’elle fait et ne fait pas ce qu’elle dit.

Merci.

La présidente : Merci, Madame Iriti. Pour le groupe UPLD ?... Monsieur Temaru, vous avez la parole.

M. Oscar Temaru : Merci, Madame la présidente. Nous avons déjà débattu sur la perle avant aujourd’hui et je vous avoue que je suis quelque peu inquiet suite à l’intervention d’une de nos collègues.

Il y a des personnes qui ne se mouillent pas les fesses et qui font de bonnes affaires dans le secteur perlier, contrairement à ceux qui se mouillent les fesses. Lorsque nous étions aux affaires du pays, nous avions mis en place un programme pour que ces derniers puissent se rendre compte du rapport qualité/prix des perles qu’ils écoulent. Vous voyez ?... Et qui a cassé ce travail ? Eh bien, ceux qui ne se mouillent pas les fesses. Ce n’est pas une insulte que je dis, hein ! C’est juste pour vous expliquer ce qui se passe au niveau du secteur perlier, voyez-vous. Qui profite de cette richesse économique ? Combien de familles qui se sont lancées dans cette activité sont complètement passées à la trappe aujourd’hui parce que la perle ne marche plus. C’est à cause du système qui a été mis en place ! Et dans ce qui nous est proposé, là, de ce que j’ai entendu, cela profitera toujours à ceux qui n’ont pas besoin de se mouiller les fesses, j’en suis convaincu.

Donc, Monsieur le ministre, vous devriez également inviter ceux qui se mouillent les fesses à venir ici en discuter et, là, nous nous rendrons tous compte qu’ils n’ont pas la même position que les autres.

Merci, Monsieur le ministre.

La présidente : Merci, Monsieur le maire. Monsieur Maamaatuaiahutapu.

M. Victor Maamaatuaiahutapu : Merci, Madame la présidente. Monsieur le ministre, ce que je disais tantôt c’est que nous avons perdu toute une année avec les débats… Si pour certains points, il y a eu un consensus, ce n’est pas le cas pour d’autres et si certains ont boudé d’autres ont été satisfaits.

Au début de nos discussions — souvenez-vous de la toute première réunion, c’était de l’autre côté —, je vous avais posé la question de savoir à qui profitait le toilettage du texte de loi, aux négociants ou aux perliculteurs. Vous vous en souvenez, Monsieur le ministre ? Vous m’aviez répondu que nous devions faire le nécessaire pour que ce texte profite à tous. C’est ce qui m’a poussé à… continuer et à participer aux différentes négociations.

Et pour aller dans le sens de mon collègue Fong Loi par rapport à ce projet, concernant la loi qui nous régit aujourd’hui, il n’y a plus rien à faire. Ceci étant, il faut savoir, Monsieur le ministre, que dans ce pays qui est le nôtre, dans ce secteur particulier, il n’y a jamais de bons textes de loi. Quand vous corrigez devant, rien ne va plus derrière. Et quand la loi est élaborée, il y a trois cas de figure. Certains vous accusent d’avoir une intention malfaisante, d’autres se diront que, ça y est, ils sont protégées par la loi, et encore d’autres qui diront qu’ils n’ont que faire de cette loi puisque les riches seront toujours riches et les pauvres toujours aussi démunis. N’est-ce pas ?... Monsieur le ministre, je ne vous apprends rien ; vous savez comment cela se passe dans notre pays.

Pendant deux jours nous avons débattu. Comme je le disais, il y avait des points d’accord et des points bloquants sur lesquels beaucoup de questions ont été posées en commission, pendant ces deux jours, toujours dans l’optique d’essayer de donner des moyens aux perliculteurs. 38 (SB 10 : 13.12.2016)

Ce matin, après avoir pris connaissance de la position de la haute autorité de la concurrence je me suis posé des questions par rapport à la position du ministre. Parce que ces question, elles nous ont été posées, pour nous permettre d’y apporter des ajustements. Je le dis encore, il n’existe aucune loi qui contente tout le monde. Si une telle loi existait, notre pays serait déjà indépendant, n’est-ce pas ? Voilà, il n’existe aucune loi qui contente tout le monde.

Et en lisant donc ce matin les remarques de la haute autorité de la concurrence, je me suis dit que nous ne devons pas gêner Fong Loi par rapport à cette nouvelle loi sur laquelle nous avons travaillé, et qu’il faut laisser les membres de la majorité prendre leur décision. Vous avez la majorité. Que l’on vote pour, contre ou que l’on s’abstienne, ce texte sera de toute façon adopté. Aussi, aujourd’hui, vu les dernières remarques, nous allons nous abstenir. Merci.

La présidente : Merci, Monsieur Maamaatuaiahutapu.

J’ai envie quand même de rétablir un peu les débats, nous parlons de la loi du pays sur l’activité perlicole. Je vais laisser le ministre répondre un peu sur les interrogations des élus concernant l’avis de l’Autorité de la concurrence, mais juste deux minutes parce que je ne pense pas que c’est le moment de débattre sur le fonctionnement de cette haute autorité. Hormis l’avis qu’ils ont émis concernant la loi du pays, nous sommes bien sur la loi du pays concernant l’activité perlicole dans notre pays.

Voilà, Monsieur le ministre, vous avez la parole.

M. Teva Rohfritsch : Merci, Madame la présidente. Mes hommages de l’après-midi. Mesdames et Messieurs les représentants, bonjour.

C’est un moment important pour le secteur perlicole, qui nous attend cet après-midi. Et je voudrais saluer aussi les professionnels qui sont là… enfin certains qui sont là, qui ont participé à l’élaboration de cette nouvelle loi du pays. Saluer la presse, le public, venus nombreux manifester une grande joie pour le vote de cet après-midi, habillés de orange notamment.

Vous dire, Madame la présidente, que c’est un moment important et j’osais espérer que l’on laisse nos petites joutes politiciennes à l’extérieur de l’hémicycle avant d’entrer. Mais, force est de constater que le TAHOERA'A n’y arrive toujours pas puisqu’il semble toujours guidé par cette force suprême qui consiste à penser que tout ce qui ne vient pas de lui est mauvais ou égal à zéro…

Mais, néanmoins, je vais répondre aux différentes interpellations ou commentaires qui ont pu être faits sur ce projet de texte dès lors que nous leur accordons le crédit qu’ils méritent, surtout lorsqu’on voit certaines positions qui ont été tenues.

En tout cas, je voudrais remercier chaleureusement aussi l’ensemble de la commission des ressources marines et son président, Monsieur Charles Fong Loi, le vice-président et tous les membres de tous les partis politiques qui siègent dans la commission des ressources marines qui ont fait un gros travail puisque nous avons pris le temps, et cela a été mon souhait : que l’on ne vienne pas bâcler le travail de cette commission. Quand bien même nous avions la majorité, nous aurions pu aller beaucoup plus vite. C’est aussi ça la nouvelle gouvernance ! Ça change ! Nous avons pris le temps effectivement d’étudier avec l’ensemble des sensibilités au sein de l’assemblée ce texte parce que c’est un texte important. Pas pour nous ! Pas pour faire plaisir au ministre de la Perliculture ! Pas pour se faire plaisir soi-même ! Pour le secteur de la perliculture.

Je voudrais aussi remercier particulièrement les membres du Conseil économique, social et culturel qui, aussi, ont fait un travail important d’audition, d’investigation. La commission s’est réunie… Enfin, il y a eu un vrai travail. Le rapport qui a été lu par Madame Baldassari traduit bien un effort de tous — je dis bien : de tous — pour faire en sorte que nous puissions… c’est vrai, comme l’a 39 (SB 10 : 13.12.2016) dit Monsieur Maamaatuaiahutapu, sans forcément chercher à plaire à tout le monde — trouver le texte le plus adapté et qui permette, nous l’espérons tous — enfin, tous ceux qui veulent travailler en dehors des joutes politiques — de redresser le secteur de la perliculture.

VM En tout cas, c’est dans cet esprit-là que je suis venu, Madame la présidente, et c’est dans cet état d’esprit-là aussi que nous avons, non pas chercher à accélérer les calendriers mais à nous adapter à chaque fois. Et à chaque fois qu’on a trouvé une raison de ne pas examiner ce texte, nous avons consenti à reporter et à, on va dire, laisser les uns et les autres flatter certains égos qui venaient essayer de repousser cette échéance. Mais nous sommes, aujourd’hui, au moment de cette échéance qui, pour moi, est particulièrement importante, c’est le vote ou pas de cette loi du pays.

Merci, Monsieur Fong Loi pour avoir conduit tous ces travaux et avoir participé aussi aux travaux préparatoires, parce qu’il faut savoir que la commission au travers de son président mais aussi de tous les membres de la commission, et Vito aussi — je me permets de dire Vito ! — Monsieur Maamaatuaiahutapu a pu participer quand il le pouvait à différentes séances. Et un certain nombre de représentants ou d’élus maires sont venus aussi, car la porte était ouverte à tous les élus qui souhaitaient venir voir justement la manière dont la concertation a été menée, pas la compromission mais concertation, et je tiens à insister là-dessus. Ce que l’on a recherché c’est, à chaque problème qui était soulevé, de trouver la solution la plus juste et la plus adaptée, pas celle qui fera faire des voix, pas celle qui fera plaisir aux uns et aux autres, mais celle qui sera la plus juste et la plus adaptée à la situation économique du secteur, et j’insiste là-dessus.

Je voudrais maintenant répondre un peu plus précisément aux questionnements qui ont été formulés sur cette loi du pays.

Je prends bonne note que Madame Monique Richeton, qui connaît bien le secteur — car je crois qu’elle a pu plonger dans le lagon, contrairement à d’autres — sait voir le dessous du lagon puisqu’elle vient d’un archipel particulièrement producteur de perles. Malheureusement, on ne produit pas de perles à Arue, mais aux Gambier oui. Et c’est pour cela que Madame Richeton sait particulièrement de quoi elle parle. Et effectivement, je la remercie pour son avis favorable à une gouvernance avec les professionnels. Je crois que c’est nécessaire pour que les professionnels puissent être entendus et participer effectivement à la nouvelle gouvernance de ce secteur. Je crois que c’est important, et c’est une des clés de cette réforme qui est de dire qu’à l’échelle locale, que ce soit à l’échelle d’un atoll ou à l’échelle du pays, au travers d’un conseil de la perliculture, avec tous les professionnels, on puisse associer à chaque étape dorénavant les professionnels.

Madame Richeton s’est dite aussi favorable au quota de production. Et je l’en remercie parce qu’elle a raison. C’est effectivement aussi les clés importantes de cette réforme car, cela a été cité par notre rapporteur tout à l’heure, la production en 25 ans a été multipliée par 25 alors que le prix a été divisé par 10. Multiplié par 25, divisé par 10. Cela veut dire qu’on a un problème de production. Cela veut dire qu’il nous faut venir réguler cette production. J’ai compris à la lecture du rapport de la PC — je vais en parler après — que cet état de fait à complètement échapper à cette autorité. Donc, merci, Madame Richeton, de venir soutenir aussi le fait qu’il faut mettre en place des quotas de production. Votre expérience des lagons de Rikitea amène bien à penser qu’il faut le faire. Et vous avez raison de le souligner.

Nous n’avons pas prévu de prix plancher — vous posiez la question sur le prix plancher garantie par rapport aux producteurs — parce que ce que n’a pas vu non plus l’Autorité de la concurrence, c’est qu’il ne s’agit justement pas de venir s’immiscer dans les processus de commercialisation. Notre objectif n’est pas de venir fixer un prix plancher ou un prix plafond. Là, ce serait une immixtion dans le secteur économique. Ce n’est pas ce que nous recherchons. Nous souhaitons simplement, avec les professionnels, mettre en place des objectifs annuels de production, des objectifs, que l’on peut appeler « quotas », qui ne seront pas limitatifs dans un premier temps dans la mesure où nous venons déjà… essayer de mesurer la production. Parce que je défie quiconque dans 40 (SB 10 : 13.12.2016) cette assemblée de me donner le nombre de perles produites chaque année en Polynésie française. Si quelqu’un me donne un nombre avec des justifications, je l’invite au restaurant juste après. Mais nous n’avons pas ce chiffre. Alors, comment peut-on commencer à parler d’un secteur sans avoir le premier chiffre par lequel on devrait travailler, c’est celui du nombre de perles produites en Polynésie. Je ne parle pas du nombre de perles exportées, je ne parle pas du nombre de perles passées au rayon X, je parle du nombre de perles produites. Ce chiffre n’existe pas. Ne pas reconnaître cela, c’est se voiler la face sur tout le reste du projet de loi du pays. Si on ne reconnaît pas cette évidence-là, ce n’est pas la peine effectivement d’étudier le reste de la loi du pays. Ce sont quand même des constats de terrain et des constats réels dont je vous parle, ce ne sont pas des prises de position politicienne.

Madame Richeton, vous nous dites que l’Autorité pour la concurrence a regretté un manque de transparence sur le mode de calcul. Je vous répondrai sur ce sujet juste après, en sachant que les techniciens étaient présents, ils ont consacré que très peu de temps à l’explication sur le mode de calcul. Mais je vous rassure, chers représentants, les perliculteurs qui, eux, plongent dans le lagon, ils ont compris le mode de calcul. Donc, si nos experts de l’Autorité pour la concurrence n’ont pas compris, je me pose des questions de fond. Mais ce n’est pas cela qu’ils ont voulu dire très certainement, ils étaient un peu meurtris par l’urgence, mais je vous en parlerai tout à l’heure.

Sur la traçabilité, Madame Richeton — que je sens favorable à ce texte mais qui a des directives tout autres —, nous avons essayé de trouver un moyen justement qui nous affranchit des recherches technologiques qui sont toujours en cours. On n’a pas encore trouvé la solution technologique miracle qui va permettre d’identifier la provenance d’une perle, le nom de son producteur, etc. cela n’existe pas encore. Certains essaient, et nous sommes toujours en train de financer des études en la matière. On avait imaginé à un moment venir introduire dans ce petit nucléus qui va faire une perle derrière une petite plaque en silicium, me semble-t-il, qui comporterait un certain nombre d’informations. Mais nous sommes encore en phase de test et nous voulons avoir toutes les garanties qui permettent de croire que ce bijou qu’on essaie de produire ne sera pas, on va dire, altérer par le fait d’introduire quelque chose d’autre dans le nucléus. D’autres solutions, nos marquages laser ou d’autres technologies sont aussi en cours. Mais aujourd’hui rien n’est avéré pour pouvoir garantir cette traçabilité.

Et c’est pourquoi, dans le projet de loi du pays, nous vous proposons d’inscrire cette traçabilité en organisant l’ensemble des maillons de la chaîne, depuis l’importateur du nucléus, le producteur, le négociant jusqu’au détaillant, bijoutier ou artisan. On va demander à ce que tous les maillons viennent faire cet effort de traçabilité, c’est-à-dire qu’ils tiennent un registre, non pas sur le contenu des transactions commerciales, comme j’ai pu le lire ou l’entendre répéter là, mais simplement sur les volumes échangés. Cela ne nous regarde pas et cela ne regarde pas la collectivité publique de savoir à quel prix des négociants, entre eux ou avec les producteurs ou auprès des bijoutiers, vont s’échanger des perles. Il n’a jamais été question pour nous de mettre notre nez dans les transactions commerciales. Par contre, nous demandons à tenir un registre traçant les volumes au niveau de chacun des acteurs pour que, en cas de nécessité d’investigation, on puisse remonter la filière pour s’assurer que des quotas, que nous allons mettre en place, soient respectés. Mon langage a toujours été celui de la franchise avec les professionnels. Je leur ai dit, et à tous les niveaux : si on ne respecte pas les quotas et si on ne se donne pas tous ensemble les conditions de pouvoir les suivre, ne mettons pas de quotas. On a choisi, cela a pris un an et demi, c’est vrai, à mettre la mise en place de ces quotas. Et donc, c’est ce que nous avons effectivement fait.

Le contrôle qualité, Madame Richeton, n’est pas supprimé. C’est son caractère obligatoire qui est supprimé. Je tiens à vous rassurer là-dessus, je pensais l’avoir fait en commission. Et merci de m’apprendre que la couronne de la reine d’Angleterre a aussi une perle, j’espère qu’elle est de Rikitea. Je vais me fâcher avec les autres amis des Tuamotu mais, comme je m’adresse à Madame Richeton, j’espère que, en plus, cette perle est de Rikitea parce qu’à Arue, il n’y a pas de perle qui sort du lagon, à Rikitea en revanche, je sais qu’il y en a. Voilà. Par contre, il y a des reines d’Angleterre à Arue, il n’y en a pas à Rikitea. Mais, effectivement, nous n’avons pas supprimé… Et là, c’est un point sur lequel je voudrais insister, Madame la présidente, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de choses de dites 41 (SB 10 : 13.12.2016)

à tort sur ce sujet. Il faut aussi, là, arrêter de se voiler la face. Les perles sortent du pays sans passer par le contrôle d’épaisseur de la couche nacrière. Ceux qui prétendent le contraire, mentent ou parlent sans savoir de quoi ils parlent. Les perles sortent du pays sans passer par ce contrôle. Donc, prétendre que supprimer le contrôle obligatoire va déverser des perles de mauvaise qualité est un mensonge ou, au mieux, une méconnaissance du secteur. Parce que les perles, elles sortent déjà. Il faut que vous le sachiez. Allez interroger des professionnels, vous verrez. Elles sortent déjà ! Mais si j’admettais, comme vous, comme certains d’entre nous, que les perles ne sortent pas et qu’elles passent toutes au rayon X, alors — c’est mon deuxième argument, Mesdames et Messieurs du TAHOERA'A —, pouvez-vous me démontrer, depuis la mise en place de ce rayon X, de combien est remonté le cours de la perle ? Zéro ! Il n’a fait que chuter depuis la mise en place de ce contrôle des rayons X ! Si tant est qu’on devait accéder à votre vision particulière du monde de la perle qui consiste à dire que tout est parfait et que tout le monde respecte la règlementation, eh bien, permettez-moi de vous dire — et cela, ce sont les chiffres qui sont donnés, à moins que vous les contestiez aussi — que le cours de la perle n’a cessé de diminuer. Il a été divisé par 10 en 25 ans, la production multipliée par 25. Ce n’est pas moi qui les invente ces chiffres, ce sont les instituts spécialisés, ce sont les professionnels qui le reconnaissent. Donc, vous êtes partisan de maintenir un système qui ne fait pas remonter le cours de la perle. Je tenais aussi à préciser cela à ce moment précis, Madame la présidente.

Alors, en plus, que vous vous appuyez sur une autorité mise en place pour nous donner des règles de gestion de la concurrence pour dire qu’il faut mettre tel niveau de qualité de la perle, là, pour moi, c’est le festival, c’est le feu d’artifice de la mauvaise foi politique. Je suis désolé ! Vous venez vous appuyer sur un avis de personnes qui ne sont pas du tout expertes en matière de qualité de la perle, qui sont censées donner un avis sur les règles de concurrence et l’accès effectivement, une des règles équitables de concurrence pour tous les opérateurs économiques, pour venir nous parler de règles de qualité de la perle et de répartition finalement de parts de marchés au commerce internationale. Est-ce que, là, on est vraiment dans un débat sur le fond du sujet ou est-ce qu’on tient des postures simplement pour avoir du poil à gratter ? Je me pose la question.

Ensuite, malheureusement, Madame Richeton, on vous a fait dire des choses fausses encore. Il n’y a pas trois machines en panne au contrôle, puisque quatre sur cinq fonctionnent aujourd’hui. Et puis, vous savez, des machines, cela arrive souvent, il y a des pannes. Donc, quatre fonctionnent, la cinquième ne fonctionne pas. On attend la pièce et puis, on va changer la pièce. J’espèrerai que ce débat soit un peu plus élevé que cela. Je peux aussi avoir l’information sur la date d’arrivée de la pièce mais cela commence à devenir tout de même ridicule.

Je disais, Madame la présidente, que ce contrôle n’est pas supprimé, il est rendu facultatif. Nous, nous partons du constat, d’abord — je reprends ce que je disais tout à l’heure —, que les perles sortent malheureusement, qu’elles ne passent pas toutes par le contrôle. Ce qui fait que, lorsqu’elles se retrouvent sur le marché et que l’opération d’export a été réalisée, il n’y a aucune certification aujourd’hui pour savoir si c’est une perle qui est passée effectivement par le rayon, si elle n’est pas passée par le rayon. Donc, la tromperie du consommateur, pour moi, elle existe aujourd’hui, dans la situation actuelle. Le fait de rendre facultatif le contrôle est assorti de la délivrance d’un certificat d’évaluation de cette épaisseur à 0,8. Ce certificat est nouveau et va justement permettre de mettre en avant ceux qui jouent le pari de la qualité contre ceux qui ne jouent pas avec la qualité. Et c’est cela la grande différence que vous n’avez pas perçue alors qu’aujourd’hui personne, une fois que les perles sont sorties, ne peut certifier que celles qui sont dans des lots, qui sont scellées, ont bien été reconnues comme ayant du 0,8. Donc, au contraire, cette nouvelle disposition va permettre de mettre en avant ceux qui jouent le jeu de la qualité. On n’interdira pas de toute façon aux autres… De toute façon, les autres perles sortent, mais ils ne pourront plus, sans certificat, sans lots scellés, ils ne pourront plus prétendre que ces lots ont du 0,8.

Ce projet de loi, en plus, permettra demain, s’il est adopté par notre assemblée, d’avoir la définition de label de qualité qui soit géo-localisée. Pourquoi pas des appellations d’origine géographique ? Pourquoi pas, Madame Richeton, avoir enfin cette belle perle de Rikitea reconnue comme telle et qu’elle ne soit plus noyée parmi les perles de Tahiti ? Avoir la perle des Gambier ou la 42 (SB 10 : 13.12.2016) perle des Tuamotu de l’est, ou la perle de Takume, pourquoi pas ? Mais cela, ce n’est pas au Pays de le décréter au travers d’une loi, et c’est tout le sens de cette loi du pays. Ce sera aux professionnels, avec l’appui technique du Pays, de pouvoir définir des labels de qualité. Et pourquoi pas, demain, imaginer qu’aux Gambier, on dise : ce n’est pas 0,8 mais 1 — Mais 1 ! — que l’on veut mettre en critère de qualité ! Ou 1,2 ! Ou 1,3 ! Cela n’est pas possible aujourd’hui. Demain, grâce à cette loi du pays, vous pourrez en plus vous dissociez, vous différenciez. L’un des mots de clés de cette loi du pays, Madame la présidente, c’est la différenciation. C’est la différenciation ! Parce qu’aujourd’hui, on vend à la fois de la perle de mauvaise qualité, de basse qualité et de la perle de très haute qualité sous la même appellation. Et ceux qui pensent que ce n’est pas vrai — je le dis encore une fois — ou mentent ou alors sont mal informés ou sont malveillants. C’est pour cela que l’on a mis autant de temps pour travailler avec les professionnels sur ces différents cas.

Je vous assure, chers amis représentants et chers non amis représentants, que ce projet de loi du pays n’a qu’un seul but, c’est de faire en sorte que les professionnels puissent retrouver les moyens de travailler décemment et de manière à pouvoir faire remonter ce cours de la perle. On a tiré les leçons de plusieurs années effectivement de stagnation, de plusieurs années de crise et de baisse des cours. On a tiré aussi le bilan des différentes règlementations qui ont été élaborées jusqu’ici. Et c’est pour cela que notre projet de texte est particulièrement lourd. Vito l’a souligné : 117 articles. C’est énorme ! Mais comme vous le savez, pour ceux qui étaient en commission, on a aussi fait une sorte de travail de codification, c’est-à-dire de regroupement, en tout cas pour la partie des textes de notre assemblée, sous une même loi de manière à clarifier et à simplifier le travail des professionnels pour avoir un texte sur la perliculture.

Et donc, il ne s’agit pas, Madame Richeton — on vous a induit en erreur — de venir museler le commerce perlicole. Bien au contraire, il s’agit justement de redonner un souffle nouveau à l’ensemble des niveaux de la perle, depuis la production jusqu’au commerce. Et nous partons du principe que si, avec ces outils de maîtrise de la qualité et avec ces outils qui permettront de définir des labels, des appellations d’origine géographique, une approche plus géo-localisée et avec une approche de qualité différenciée en fonction, pourquoi pas, de millésime ou en fonction de critère géographique ou en fonction d’approche commerciale distincte, les professionnels puissent positionner et avoir la maîtrise sur ce qui les regardent eux et non pas la collectivité, je veux parler du commerce que vous évoquez. Donc, au contraire de le museler, nous sommes en train de libérer les énergies. Et c’est là où je m’interroge, Madame Richeton. Je pense que vous devriez soutenir avec nous ce texte, en tout cas je vous y invite car je crois que ce sera un vrai bénéfice pour vos populations des Gambier, au-delà de faire plaisir à cette force suprême qui vous induit à ne pas voter.

La gouvernance, Madame la présidente — et c’est pour cela que je parle particulièrement des Gambier, mais c’est vrai pour tous les atolls —, cela va être une révolution dans la manière de gérer effectivement ce secteur. On va permettre aux professionnels de se regrouper au travers de ces comités de gestion. C’est la première fois que l’on va faire cela. Le maire aura sa place, est membre de droit de ces comités de gestion, bien entendu. Les professionnels vont enfin pouvoir se parler à l’échelle de leur île, de leur atoll, vont pouvoir avoir une stratégie commune de définition des objectifs, vont pouvoir aussi prendre en compte et être aussi nos vigies en matière de protection de l’environnement et de péril de nos lagons, ce qu’a ignoré totalement l’Autorité pour la concurrence qui milite davantage pour que, finalement, on a un système déclarative et que n’importe qui s’installe n’importe où pour faire n’importe quoi. Eh bien, si c’est cela la position de l’Autorité, oui, je vous le dis, je suis contre, je ne suis pas d’accord parce que c’est ignorer la situation de Takaroa, c’est ignorer la situation d’un certain nombre d’atolls qui sont au limite de l’épuisement, pour ne pas dire de la destruction de l’ensemble de l’écosystème. Donc, effectivement, quand on est bien assis dans un fauteuil, dans une salle climatisée, on ne peut pas imaginer ce qui se passe sur les atolls et vous avez raison, Monsieur Temaru, de le dire. Je veux bien croire que c’est parce qu’ils ont manqué de temps qu’ils ne sont pas allés plonger avec les professionnels. Je suis sûr que c’est cela, il ne peut pas y avoir d’autres raisons.

Madame la représentante d’Arue, chère Teura, présidente du groupe TAHOERA'A, j’ai écouté avec beaucoup d’attention votre intervention qui semblait être plus un plaidoyer pour l’Autorité 43 (SB 10 : 13.12.2016) polynésienne de la concurrence que pour la loi du pays sur la perliculture. Alors, je me permettrai de réagir tout de même à certains de vos propos puisque vous avez parlé déjà d’une Autorité sous ma tutelle. Je vous mets en garde, Madame la présidente, parce que par ce biais-là, vous venez de remettre en cause l’indépendance de cette Autorité qui est très à cheval sur cette indépendance. Il n’y a pas de tutelle de l’Autorité, c’est une Autorité administrative indépendante. Excusez-moi ! Donc, je n’ai aucune tutelle. Et d’ailleurs, je n’ai pas prétention à en exercer une. Vous avez parlé des moyens déployés pour l’Autorité. Je pense qu’avec 150 millions, ce sont des moyens très corrects qui sont déployés pour l’Autorité, mais ce n’est pas le propos du jour. Mais vous ne le savez pas, c’est vrai, parce que vous n’avez même pas ouvert le budget, vous n’avez même pas lu les lignes du budget, vous n’avez même pas fait de commentaires sur chacune de ces lignes, ni aucun amendement sur le budget ! Je comprends que vous ne sachiez même pas quels sont les moyens dévoués à l’Autorité pour la concurrence. Mais était-ce bien le sujet du jour ?

Mais, si vous voulez parler du respect de la norme et de la loi, je l’ai dit déjà à la dernière séance, effectivement nous avons dû consulter en urgence cette Autorité. À titre personnel, je suis très partagé sur le texte que vous avez fait voter à l’époque, effectivement, dans le cadre de la mise en place de cette Autorité. Mais, quand la loi existe, il faut l’appliquer, et je suis d’accord avec vous, Madame Iriti. Je suis d’accord avec vous, vous savez, le temps où l’opposition ne pouvait pas parler, le temps où l’opposition était écartée de toutes les commissions internes ou externes. Et nous prendrons nos responsabilités sur cette matière.

Mais puisque vous parlez du texte, Madame la représentante, j’espère que vous l’avez lu ce texte-là sur la concurrence avant d’en parler. Parce que ce qui est important de signaler, c’est qu’on a la possibilité de la saisir sur la procédure d’urgence, sinon il ne fallait pas mettre de procédure d’urgence. Et nous avons attendu effectivement que le texte soit abouti au maximum, c’est-à-dire qu’il ait passé l’étape de la commission des ressources marines parce que sinon, cela serait de renier le droit fondamental de chacun des représentants de pouvoir amender un texte en commission, à moins que vous soyez partisan de cette méthode qui, il est vrai, a existé par le passé, qui consiste à dire que quand il — avec un grand I et un grand L — avait validé, plus personne ne pouvait modifier le texte. Mais cela n’est pas notre façon de travailler à TAPURA HUIRA'ATIRA.

Donc, nous avons attendu que ce texte soit stabilisé complètement. Nous avons entendu l’avis du CESC. Nous avons entendu l’avis de la commission des ressources marines. Et ensuite, nous avons consulté. Le délai de 15 jours était échu la semaine dernière, Madame la présidente, et je l’ai dit en séance. Nous aurions très bien pu délibérer parce que le délai était échu et que nous n’avions pas reçu de rapport. Alors, l’Autorité, que vous semblez représenter là — ce qui m’étonne parce qu’ils sont très soucieux de leur indépendance — peut regretter ce délai d’urgence, mais il existe et il est prévu par la loi. Donc, si vous énoncez la loi, il faut l’énoncer et l’appliquer dans toute son intégralité et pas seulement la partie qui vous intéresse ou qui vous arrange politiquement. Je suis désolé pour cela. Je suis désolé, Madame Iriti ! Donc, le délai était échu, nous aurions pu le faire. Mais comme je vous l’ai dit dans l’esprit de concertation et de construction depuis le début qui nous anime, j’ai accepté, j’ai proposé au Président, nous avons tous accepté : attendons l’avis, ils ne sont pas dans les délais, on va le recevoir ! Reportons à Mardi !... Et on a voté tous ensemble cela. Donc, vous ne pouvez pas dire qu’on fait preuve d’autoritarisme particulier sur le sujet quand même ! On a reporté à la dernière séance, aux dernières limites de cette session pour que l’on puisse avoir leur avis. Mais puisque vous parlez de l’Autorité, est-ce que vous trouvez normal que la presse ait eu l’avis avant les principaux concernés ? Est-ce que vous trouvez normal que c’est par voie de presse que l’on apprenne les conclusions de l’Autorité pour la concurrence ! Et je remercie la presse qui en a fait l’écho qui, semble-t-il, a davantage les faveurs de l’Autorité que nous. Effectivement, j’ai été interpellé ce week- end par la presse qui me dit : pouvez-vous réagir ?... J’ai dit : Mais pour réagir, il faut que j’aie les rapports ! Je ne réagis pas par rapport à de très bons articles de presse que je peux lire par ailleurs. Mais peut-être vous, personnellement, aviez-vous eu ce rapport avant le gouvernement. Ce qui, là, poserait alors un certain nombre de questions. Mais je ne peux pas le croire parce que je sais l’Autorité particulièrement respectueux de ces prérogatives mais aussi de ces obligations.

44 (SB 10 : 13.12.2016)

Ensuite, vous avez évoqué le regret de l’Autorité — parce qu’apparemment, vous êtes venus plaider la cause de l’Autorité — sur la non transmission des arrêtés d’application. Là aussi, Madame Iriti, je vous renvoie à la loi. Toute la loi, mais seulement la loi ! La loi prévoit que l’on consulte l’Autorité sur la loi du pays, pas sur les arrêtés d’application. Pas sur les arrêtés d’application ! Donc, ne venez pas avec votre interprétation politique essayer de tendre des pièges à nouveau ! Ayez une lecture complète, totale et intégrale de la loi, mais aussi fidèle et loyale ! C’est la seule chose que je puis vous demander, si encore vous acceptez que je vous demande quoi que ce soit. Mais néanmoins, nous avons joué le jeu, et nos techniciens qui ont rédigé à la fois la loi et les arrêtés sont allés à l’Autorité, qui ne leur a consacré que très peu de temps. Et vu le jeu de questions qui ont été émises, nous regrettons car nous pensons que, malheureusement, l’Autorité avait déjà fondé son appréciation alors même que les techniciens étaient tout à fait disposés à venir exposer y compris les arrêtés. Mais la loi ne prévoit pas cela. Et la loi ne prévoit pas non plus que l’on fournisse des arrêtés qui ne sont pas encore rédigés parce que, bientôt, on va nous reprocher aussi de ne pas donner ce qui n’est pas rédigé. Cela, je ne sais pas faire.

Alors, avant d’accuser le gouvernement de « dilettantisme », comme j’ai pu l’entendre, Madame Iriti, réfléchissez un peu. Vous tombez encore… Vous tombez encore dans le piège de la politisation de tous les sujets. Tous les sujets doivent donner lieu à politisation pour démontrer qu’ils ne sont pas bons, que les autres ne sont pas bons, que nous, on était meilleurs, que Flosse était meilleur, que maintenant, il n’y a plus rien…, qu’après lui il… Je le cite parce que cela a été cité dans vos interventions. Mais enfin ! Vous ne pouvez pas, à un moment, avoir votre propre opinion et arrêter de politiser sur tout ce qui vient ?! Vous ne pouvez pas, à un moment, sur une question aussi importante pour la structuration d’une filière, arrêter de toujours brandir un drapeau orange ?! On n’est pas là pour faire de la politique ! Il y a les élections pour cela ! Nous sommes là pour aider un secteur à se relever. Et c’est dans ce sens que nous avons pris le temps (Réaction de Mme Teura Iriti.) Oui, vous pouvez faire : Ouuuuh !... Vous ne chantez pas très bien. Mais venir nous parler d’absence de vision, de volonté politique quand on n’a même pas ouvert le budget, quand on a fait aucun amendement, qu’on n’a fait aucun commentaire sur aucun des chapitres du budget en fonctionnement ou en investissement, permettez-moi ce commentaire, pour le coup politique : Je trouve cela gonflé ! Je trouve cela gonflé ! Franchement, le budget a été examiné dans un temps record mais pas parce qu’on a voulu faire le forcing, on était prêts ! Parce que vous n’avez pas fait votre travail d’opposition, et vous venez nous donner des leçons de volonté politique ! Même lorsque nous n’étions que huit à A TI'A PORINETIA au centre de l’hémicycle, on s’exprimait et on proposait des choses. Mais là, zéro !... Donc, je ne fais que répondre à votre attaque politique, Madame Iriti. Vous m’avez pris à partie, je vous réponds.

Madame la présidente, je ne vais pas être beaucoup plus long, parce que je l’ai déjà été pas mal… (La présidente : « J’allais vous demander de conclure, Monsieur le ministre ! ») …mais en même temps, j’essaie de répondre à tout ce qui a été dit.

Je ne cherche pas, au travers du vote d’aujourd’hui — et je tiens à le dire à tous les groupes politiques — une quelconque victoire politique. Ce n’est pas du tout le sujet du jour et c’est ce que nous avons dit pendant un an et demi à la fois aux professionnels, au CESC et aux commissions à l’assemblée. La porte a toujours été ouverte pour pouvoir discuter. Ce qu’on essaie, c’est enfin de sortir ce secteur de la crise dans laquelle il est enterré. Il n’y a pas de victoire de TAPURA ou de quiconque sur ce sujet. Ce que l’on souhaite c’est que tous ensemble, pour une fois, on puisse essayer d’être constructifs. Parce qu’on va venir, là, réglementer un secteur pour, je l’espère, les cinq ou dix ans qui viennent. Donc, laissons un peu de côté nos propositions partisanes ou nos débats de campagne électorale pour pouvoir vraiment débattre de ce secteur. Si vous avez des propositions à faire, faites- les ! Mais venir casser, c’est toujours plus facile que de venir construire !

Donc, je tiens à remercier particulièrement Vito qui a participé activement. Et comme il a dit tout à l’heure, on n’était parfois pas d’accord, et c’est arrivé souvent. Le temps a pu monter mais toujours de manière constructive. Et c’est dans la recherche de cette construction, avec Vito — que 45 (SB 10 : 13.12.2016) j’associe pleinement à la construction de cet édifice — que nous avons pu effectivement proposer ce texte.

Donc, merci à tous les élus qui ont participé. Merci à notre majorité, aux membres de la commission des ressources marines. Merci aussi à Vito, à tous ceux qui ont pu participer à cette construction. Merci aussi à Monique Richeton qui était là à la commission à chacune de ces séances et qui a participé en posant des questions. Je regrette néanmoins que, de ce que je crois comprendre des positions de groupes, ce soit la politique qui l’emporte au lieu de venir regarder le bien de notre secteur perlicole.

Merci, Madame la présidente. (Applaudissements dans la salle.)

La présidente : Merci, Monsieur le ministre. Le sujet est clos sur l’Autorité pour la concurrence. Le sujet est clos. Je veux bien redonner la parole à Madame Iriti, mais le sujet est clos sur l’Autorité pour la concurrence. Revenez au texte, sinon je fais passer aux voix l’ensemble de la délibération de l’article LP 1 jusqu’à l’article LP 17.

Madame Iriti, vous avez trois minutes.

TH Mme Teura Iriti : Wow !... Alors que le ministre a mis 20 minutes !

Monsieur le ministre, plus blanc que neige, il est vrai que la vérité blesse. Puisque vous ne m’avez pas bien compris en français, je le redirai en tahitien.

Monsieur le ministre, vous avez la majorité, votre texte va passer. De quoi avez-vous peur ?

Je disais dans mon intervention… Et je me suis retournée vers Monique pour lui dire : il a vraiment une drôle de manière de te remercier ! Au début : Merci Monique pour ça et ça ! Ensuite, c’est : Monique, pourquoi avoir parlé pour eux ?... Cela signifie que vous avez du mal à dire : Merci, Gaston Flosse !… Vous allez encore vous fâché après moi, mais qu’importe.

Monsieur le ministre, ne soyez pas surpris de ce que je vais vous dire. Je disais dans mon intervention que vous vous préoccupez uniquement des négociants. Merci ! Merci ! Nous, nous avons écouté les petits, et c’est pour eux que nous nous levons aujourd’hui. (Réaction inaudible du ministre.) Si !... Je disais, Monsieur le ministre, que votre texte va être une réussite mais vous devez également nous écouter.

Par rapport au contrôle obligatoire… vous parlez d’une partie des perles qui sort du pays. C’est justement ce qui attire mon attention. Que faire pour arrêter cela et faire en sorte que toutes les perles soient contrôlées avant d’être exportées ? Il y a énormément de remarques que vous avez soulevées et cela a prit de l’ampleur.

Non, réponse de ceux qui ont été blessés, hein. C’est pour ça ! Vous êtes nés au sein du parti orange, il ne faut pas oublier cela. Laissez donc Gaston Flosse tranquille et discutons entre nous ! C’est vous qui en avez parlé à nouveau. Vous avez toujours peur de lui. Nous sommes devant vous et vous disons que nous ne sommes pas d’accord. En plus, comme le disait la présidente, si vous n’êtes pas satisfait de la Haute autorité de la concurrence, il faut l’écarter. À quoi elle sert, puisque vous n’avez pas retenu leurs remarques.

Pour notre part, ce que nous avons retenu de leurs remarques, et c’est également ce que nous avons entendu de la part des professionnels de la perle… Et pour ce qui est de vous et moi, Monsieur le ministre, peut-être que nous n’avons pas tous les deux plongé à 'Ārue mais, en tant que ministre de la Mer, Monsieur le ministre, vous n’avez pas non plus plongé aux Tuamotu. Donc, il 46 (SB 10 : 13.12.2016) faudrait peut-être que vous alliez visiter un peu par là-bas. Nous en reparlerons tout à l’heure. (Réaction inaudible du ministre.) Oui, j’en suis persuadée.

Donc, Monsieur le ministre, j’interviens pour la minorité, ceux-là même qui se posent la question : Et nous alors !... Et nous alors !...

Notre perle, comme vous le disiez, avec les lois qui ont été élaborées auparavant, ça n’a pas marché. Vous savez pourquoi ! C’était à cause de la mise en œuvre des lois que nous avions élaborées, que vous-même avez soutenues, qui a été mal fait. C’est peut-être à ce niveau-là que vous devez vous concentrer et réfléchir sur comment améliorer. En tous les cas il faut arrêter d’aider ceux qui s’enrichissent tout le temps au détriment de ceux qui ont toujours du mal à sortir de la misère. N’est-ce pas, Victor ? Voilà, je vais arrêter là parce qu’il y a beaucoup de remarques…

Et par rapport aux journalistes, c’est maintenant que vous vous rendez compte qu’ils sont au courant de ce qui se passe avant nous ?! Si vous saviez, Monsieur le ministre !

Merci.

La présidente : Merci, Madame Iriti. Avant de soumettre aux voix les articles LP 1 à l’article LP 117, un amendement a été déposé à l’article LP 56. Je demande au ministre de bien vouloir proposer son amendement.

M. Teva Rohfritsch : Merci, Madame la présidente. Je ne vais pas répondre à la précédente intervention ; j’estime que des gens ont lu et ont travaillé, et d’autres se contentent de venir commenter.

Madame la présidente, c’est un amendement à l’article LP 56. À travers ce nouveau dispositif, nous proposons de bien préciser ce que nous souhaitons encourager : c’est la création ou la pérennisation de l’emploi.

Donc, nous venons, au lieu de « la contribution à l’emploi local », qui est une approche un peu globale de contribution, proposer de mettre « la création ou la pérennisation de l’emploi » puisque, lorsque nous serons au moment des renouvellements aussi des autorisations, on ne va pas recréer de l’emploi mais pérenniser les emplois existants.

La présidente : La discussion est ouverte. Aucune discussion. Je mets aux voix l’amendement d’abord. Qui est pour ?... 29 voix pour. Qui est contre ?... Qui s’abstient ?... 24 abstentions.

ADOPTÉ, à mains levées, par 29 voix pour et 24 abstentions.

La présidente : L’amendement est adopté. Alors, qui est pour l’article LP 1 jusqu’à l’article LP 117, avec l’article LP 56 amendé ?... Attendez ! Je vais vous redonner… (Réaction dans la salle.) Pardon ?...

Mme Teura Iriti : Oui. Merci, Madame la présidente. Monsieur le ministre, en fait, après avoir parcouru tous ces articles, c’est juste sur la forme.

À la page 17/34, c’est « Chapitre II » au lieu de « Chapitre I- Contrôle après production (…) », la même page c’est « Titre VIII » au lieu de « Titre II ». Voilà, c’est tout. Pour vous dire que nous avons bien parcouru toutes les pages. C’est juste là une petite… Merci.

M. Teva Rohfritsch : Je ne vois pas le rapport avec l’amendement, Madame la présidente.

La présidente : Oui, il s’agit d’une petite erreur matérielle. 47 (SB 10 : 13.12.2016)

29 voix pour. Qui s’abstient ?… Là, il s’agit de la délibération…

Pour le vote de l’ensemble de la loi du pays, conformément au règlement, nous passons au scrutin public. Je demande au secrétaire général de faire l’appel des représentants.

Mme Jeanne Santini procède à l’appel des représentants afin qu’ils indiquent le sens de leur vote :

M. Ah-Scha Joseph Absent, a donné procuration à Mme Béatrice Lucas, pour Mme Amaru Patricia Absente, a donné procuration à Mme Vaiata Perry- Friedman, contre Mme Aro Dylma Absente, a donné procuration à M. Charles Fong Loi, pour Mme Bouteau Nicole pour Mme Bruant Virginie pour M. Buillard Michel Absent, a donné procuration à Mme Virginie Bruant, pour Mme Cross Valentina s’abstient M. Drollet Jacqui Absent, a donné procuration à Mme Éliane Tevahitua, s’abstient M. Faatau Félix pour M. Flohr Henri pour Mme Flores-Tahiata Chantal pour M. Fong Loi Charles pour Mme Frébault Joëlle Absente, a donné procuration à Mme Teura Tarahu- Atuahiva, pour Mme Galenon Chantal Minarii s’abstient M. Geros Antony s’abstient M. Graffe Jacquie Absent, a donné procuration à Mme Sylvana Puhetini, pour M. Iriti Teura contre M. Jordan Rudolph pour M. Leboucher Michel contre Mme Lucas Béatrice pour M. Maamaatuaiahutapu Victor s’abstient Mme Manutahi-Levy- Sandra Absente Agami Mme Maraea Emma pour Mme Matehau-Nuupure Juliette Absente, a donné procuration à Mme Alice Tinorua- Rijkaart, contre Mme Merceron Armelle pour M. Moutame Thomas Absent, a donné procuration à Mme Lois Salmon- Amaru, contre M. Perez Antonio pour Mme Perry-Friedman Vaiata contre Mme Puhetini Sylvana pour M. Raioha Jacques Absent Mme Richeton Monique contre M. Riveta Frédéric Absent, a donné procuration à Mme Lana Tetuanui, pour Mme Sachet Isabelle pour 48 (SB 10 : 13.12.2016)

Mme Sage Maina Absente, a donné procuration à Mme Isabelle Sachet, pour Mme Salmon-Amaru Loïs contre M. Schyle Philip Absent, a donné procuration à Mme Nicole Bouteau, pour M. Taae Puta'i Absent, a donné procuration à M. John Toromona, pour Mme Tarahu-Atuahiva Teura pour Mme Tata Jeanine pour Mme Teahe Teapehu pour M. Temaru Oscar Manutahi s’abstient M. Temauri Jean Absent, a donné procuration à M. Michel Leboucher, contre M. Temeharo René Absent, a donné procuration à M. Félix Faatau, pour M. Teriitahi Moehau Absent, a donné procuration à Mme Emma Maraea, pour Mme Tetuanui Lana pour Mme Teura Justine Absente, a donné procuration à Mme Minarii Galenon, s’abstient Mme Tevahitua Éliane s’abstient Mme Tinorua-Rijkaart Alice contre M. Tong Sang Gaston pour M. Toromona John pour M. Tuheiava Richard s’abstient M. Tuihani Marcel Absent, a donné procuration à Mme Teura Iriti, contre M. Tumahai Ronald Absent, a donné procuration à M. Antonio Perez, pour Mme Turquem Sandrine Absente, a donné procuration à Mme Élise Vanaa, contre Mme Vaiho Gilda Absente Mme Vanaa Élise contre Mme Viriamu Yolande Absente, a donné procuration à Mme Monique Richeton, contre

La présidente : L’ensemble du projet de loi du pays réglementant les activités professionnelles liées à la production et la commercialisation des produits perliers et nacriers de Polynésie française est adopté par 29 voix pour, 14 contre et 10 abstentions. (Applaudissements dans la salle.) Voilà pour le vote de la loi du pays.

ADOPTÉ, au scrutin public, par 29 voix pour, 14 voix contre et 10 abstentions.

La présidente : Monsieur le ministre.

M. Teva Rohfritsch : Oui, Madame la présidente, je voudrais remercier bien entendu notre majorité qui a soutenu sans faille ce dispositif ; pour avoir participé avec nous à son élaboration, remercier tous les représentants qui ont particulièrement travaillé sur ce projet ; remercier les professionnels aussi qui sont là et ceux qui ne sont pas là, qu’ils soient remerciés, les grands comme les petits qui ont participé aussi à l’élaboration de ce projet ; remercier aussi l’UPLD, malgré l’abstention que je respecte, pour avoir participé néanmoins aux travaux aussi et aux rencontres que l’on a pu faire ; et puis remercier le TAHOERA'A puisqu’ils ont participé au vote et je respecte tout à fait leur vote contre. Je regrette simplement qu’une position moins politique n’ait pas pu être tenue à ce moment qui me semble important. Et, encore une fois, si des aspects de cette règlementation ne leur semblaient pas bon ils avaient tout à fait liberté pour exercer leurs droits légitimes de représentants à proposer des amendements que nous aurions étudiés avec beaucoup de sérieux et toute notre attention. 49 (SB 10 : 13.12.2016)

Néanmoins, ce n’est pas le choix qui a été fait, mais je respecte aussi, là, le choix du parti d’opposition de voter contre.

Mais merci en tout cas, Madame la présidente, et merci encore une fois à nos élus de l’assemblée et à notre majorité en particulier pour ce soutien.

Merci infiniment pour le secteur de la perliculture et merci à notre président des ressources marines et à son vice-président. Merci. (Applaudissements dans la salle.)

La présidente : Merci, Monsieur le ministre. Monsieur Fong Loi.

M. Charles Fong Loi : Madame la présidente, merci.

Monsieur le ministre, j’espère qu’avec ces nouvelles lois du pays, même s’il est vrai que nous avons une partie de l’opposition qui a voté contre, je remercie quand même l’UPLD, comme vous l’aviez dit, qui s’est abstenue, mais je voudrais effectivement toujours me retourner vers mon ami Vito parce que, à chaque occasion que nous avions eu en commission, il m’a soutenu. Ça, je voudrais le souligner. Il a toujours voté contre… Pardon ! Excusez-moi ! (Rires dans la salle.) Il a toujours voté pour alors que, au tout début, il s’est toujours abstenu. Il avait demandé à avoir une explication de vote et, donc, je voudrais le remercier.

Monsieur le ministre, Monsieur le ministre, cette loi du pays est passée effectivement. Tout ce que nous souhaitons… C’est vrai qu’il ne faut pas mélanger. Comme vous l’aviez bien souligné, on est là pour travailler pour le pays, pour les perliculteurs ; et je trouve un peu dommage que nous n’ayons pas une majorité, un consensus. Mais l’avenir nous le dira. (La présidente : « Monsieur Fong Loi, le débat est clos ! ») Oui, je vais terminer, Madame. L’avenir nous dira si on aura eu raison ou non pour cette loi du pays.

Merci.

La présidente : Merci, Monsieur Fong Loi. J’avais eu peur qu’on relance encore le débat après le vote.

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ACTE DE DÉLÉGATION DE L’ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE À LA COMMISSION PERMANENTE Rapport no°191-2016, en date du 2 décembre 2016, présenté au nom de la commission des institutions, des affaires internationales et européennes et des relations avec les communes par Madame la représentante Nicole Bouteau.

— Cf. annexe —

La présidente : Chers collègues, pour le dernier rapport il s’agit du no 191 « relatif à une proposition d’acte de délégation de l’assemblée à la commission permanente », chose que nous connaissons à chaque clôture de séance.

Pour activer un peu la délibération, je pense que nous allons passer directement à la délibération puisque c’est juste un acte de délégation. Juste pour vous prévenir qu’il y a juste un amendement. C’était pour compléter l’annexe de toutes les demandes d’avis, les projets de délibération qui seront transmis à la commission permanente.

Qui est pour l’acte de délégation ?... À l’unanimité.

ADOPTÉ, à mains levées et à l’unanimité. 50 (SB 10 : 13.12.2016)

La présidente : Madame Tinorua.

Mme Alice Tinorua-Rijkaart : Merci, Madame la présidente. Non, c’est simplement pour dire que, parmi les textes qui figurent sur cette liste des affaires renvoyées à la commission permanente, je pense que certains textes mériteraient qu’ils soient débattus en séance plénière puisque le Président de la Polynésie nous a indiqué qu’il convoquerait une session extraordinaire en début d’année. J’espère vraiment que certains de ces textes là seront débattus en séance plénière.

Voilà, ça c’était une demande. Merci.

La présidente : Oui. Merci, Madame Rijkaart. Je pense…, en tout cas je soutiendrai les demandes qui vont émaner des différents présidents de groupe qui estimeront lesquels des dossiers pourront être traités en session extraordinaire au lieu que ça passe en commission permanente. Quand je fais passer aux voix c’est avec l’amendement, c’est-à-dire avec la nouvelle liste des dossiers déposés.

À l’unanimité, pour le vote ?... Oui, unanimité pour le dernier rapport no 191-2016.

ADOPTÉ, à mains levées et à l’unanimité.

La présidente : Merci, chers collègues.

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EXAMEN DE LA CORRESPONDANCE

RELEVÉ DE LA CORRESPONDANCE REÇUE À L’ASSEMBLÉE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE DEPUIS LE 2 DECEMBRE ET ARRÊTÉ LE 8 DECEMBRE 2016 Rapport no 21/REL/2016/APF 9 du 8 décembre 2016.

La présidente : Nous passons au point III, il s’agit de l’Examen de la correspondance.

Comme vous le savez, vous avez tous dans vos dossiers de séance un relevé de la correspondance reçue par l’assemblée de la Polynésie du 2 décembre et arrêté le 8 décembre 2016.

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CLÔTURE DE LA SÉANCE

La présidente : Nous arrivons au point final de notre séance, c’est-à-dire la clôture de notre séance puisque la session budgétaire finit ce soir à minuit.

Avant de suspendre définitivement la séance, est-ce que les présidents de groupe ou des élus voudraient prendre la parole avant que je clôture la séance ?... Madame Iriti.

Mme Teura Iriti : Oui. Merci, Madame la présidente de nous laisser l’occasion de souhaiter une bonne fin d’année puisque, bon, pendant un an nous avons travaillé malgré les hauts et les bas. Il est vrai qu’il y a un temps pour tout. Merci surtout à nos agents de l’assemblée qui nous ont accompagnés tout au long de cette année comme dans son habitude et à tous ceux qui ont participé à nos débats et à nos propositions. Voilà et une joyeuse fête, en espérant que l’anniversaire de Jésus- Christ va nous permettre de nous remettre en paix et de redémarrer l’année prochaine dans une meilleure… Enfin, en tout cas, désolée que le ministre ne soit pas là parce que je l’aurai embrassé, mais vraiment, pour lui souhaiter un joyeux noël et une bonne année. Merci.

51 (SB 10 : 13.12.2016)

La présidente : Madame Puhetini. Merci, Madame Iriti.

Mme Sylvana Puhetini : Merci, Monsieur le président. Je voudrais remercier tout le monde d’être restés jusqu’à la fin de la séance. Je souhaite au personnel de l’assemblée, à nos collaborateurs, à ceux qui suivent nos travaux par le biais d’Internet un joyeux noël et une bonne année. Merci à tous.

La présidente : Monsieur le maire, vous avez la parole.

M. Oscar Manutahi Temaru : Merci, Madame la présidente. Nous sommes donc arrivés au terme de notre séance. Je voudrais dire un mot concernant le dernier texte que nous avons adopté, que vous avez adopté. Alors, nous ne sommes pas contre ce texte. Vous savez, les Américains disent : on a besoin d’argent pour gagner de l’argent. La perle, c’est de l’argent. Depuis des années et des années, rien n’a été fait pour permettre à ceux qui se mouillent les fesses de travailler comme il le faut. Venir ici, il faut que soit créer un fonds pour acheter des perles, puis rentrer dans leur ferme perlière. Vient ensuite la question des négociants. Nous devons être clairs sur l’objectif que nous voulons atteindre par rapport à la perle. La mettre au même niveau que le diamant ? ou l’or ? C’est ça l’or de notre pays.

Pour ce qui est du dispositif proposé, il reflète bien ce que l’on appelle l’économie libérale, sauvage. C’est ce que nous pouvons constater avec les ventes qui se font par ci, par là, à l’extérieur… Et dans le dispositif que nous sommes en train de revoir, il se trouve que la loi n’est pas sévère. Oui, il faut qu’elle soit sévère, non pas pour mettre des bâtons dans les roues des uns et des autres mais pour que l’on puisse mettre en place un programme clair pour cette richesse de notre pays. Mais puisque vous avez adopté le texte, nous devons attendre sa mise en œuvre dans les mois à venir.

Vous savez, je reviens de la Nouvelle Calédonie, où j’y étais allé pour rencontrer les maires et les élus afin de recueillir leur parrainage pour l’élection… Je sais que vous voterez pour François Fillon. Mais il n’a pas besoin de votre parrainage puisqu’il en a déjà beaucoup. Nous avons besoin de 500 parrainages simplement. J’ai juste besoin de parrainages ! Si vous acceptez de me parrainer, vous n’aurez aucune obligation de voter pour moi. C’est un appel que je lance aux maires, aux élus afin de donner la possibilité à un enfant du pays, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, de parler de lui, de son pays, de la terre du peuple polynésien. Hier, c’était nous (NDT, vous et nous) le peuple de ce pays. Aujourd’hui, c’est nous. Demain, ce sera encore nous. Voilà ce que je voulais vous dire, en espérant que vous accepterez.

Et je tiens également au nom du groupe à vous adresser mes meilleurs vœux pour les fêtes de noël, à vous et vos familles respectives, ainsi que pour la nouvelle année 2017. Je vous remercie.

La présidente : Merci bien, Monsieur le maire.

Je voulais aussi à mon tour, au nom du président de notre honorable assemblée, de tous les vice-présidents de l’assemblée, de l’ensemble des membres du bureau, de l’ensemble du personnel de l’assemblée de Polynésie, aussi bien le personnel de cabinet, le personnel administratif, nos gardiens, tous nos collaborateurs, et je pense associer le nom de tous les élus que nous sommes, émettre à tous nos vœux de réussite à l’ensemble de la Polynésie française, à tous ceux qui nous écoutent, qui nous suivent à travers la presse, l’Internet, souhaiter des bonnes fêtes de fin d’année. C’est vrai que c’est assez délicat pour certains, mais pensez surtout aux plus démunis de ce pays, malheureusement… si certains font la fête, d’autres sont dans la peine en cette période de fêtes. Nous ne pouvons nous empêcher à chaque fin d’année de penser à cette partie de notre population. Et je reste persuadée qu’en entrant dans la nouvelle année, nous essayerons de nous renouveler également.

Voilà ce que je voulais dire, au nom de notre président qui n’est pas parmi nous. Je vous souhaite un bon retour dans vos foyers respectifs, dans vos îles respectives. Et je vous souhaite un joyeux noël et une bonne année 2017. 52 (SB 10 : 13.12.2016)

La séance est close. (Applaudissements dans la salle.)

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Il est 16 heures 21 minutes.

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LA SECRÉTAIRE, LE PRÉSIDENT,

Loïs Salmon-Amaru Marcel Tuihani