2013- 2014

Diagnostic du territoire

Projet de création du Parc naturel des Sources

Comité d’étude du Parc naturel

des Sources 1 TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 8

Volet 1 - Contexte environnemental ...... 9

Localisation du Parc naturel des Sources ...... 10 Patrimoines naturel et paysager ...... 12 Caractéristiques physiques ...... 12 1. Relief ...... 12 2. Géographie ...... 12 3. Pédologie ...... 15 4. Hydrologie ...... 18 5. Climat ...... 28 Caractéristiques écologiques ...... 30 1. Les formations végétales ...... 30 1.1. Le milieu forestier...... 30 1.1.1. Couverture et répartition ...... 30 1.1.2. Types de formations boisées ...... 33 1.2. Milieux ouverts ou semi-ouverts ...... 34 1.2.1. Couverture et répartition ...... 34 1.2.2. Types de formations végétales ouvertes ou semi-ouvertes ...... 35 1.2.2.1. Les pelouses et prairies ...... 36 1.2.2.2. Les landes ...... 37 1.2.2.3. Les complexes tourbeux ...... 38 2. La flore ...... 40 3. La faune ...... 42 3.1. L’avifaune ...... 42 3.2. Autre faune ...... 44 Les statuts de protection ...... 46 1. Sites Natura 2000 ...... 46 1.1. Bois de Staneux (BE33067) ...... 48 1.2. Bois de la Géronstère (BE33031)...... 48 1.3. Fagnes de Malchamps et de Stoumont (BE33032) ...... 48 1.4. Vallée de la Lembrée et affluents (BE33027) ...... 49 1.5. Vallée de l’Amblève du Pont de Targnon à Remouchamps (BE33028) ...... 50 1.6. Basse vallée de la Lienne (BE33029) ...... 50 1.7. Vallée de l’Amblève de Cheneux au Pont de Targnon (BE33030) ...... 51 1.8. Vallée de la Lienne et affluents entre Trous de Bra et Habiémont (BE33048) ...... 51 2. Réserves naturelles ...... 52 2.1. Ry d’Oneux (code 146) ...... 54 2.2. Genévrière de Cour (code 54) ...... 54 2.3. Tourbière de Lorcé (code 6160) ...... 55 2.4. Fanges de Paradis (code 6226) ...... 55 2.5. Fagnes de la Vecquée (code 6560) ...... 55

2 2.6. Lande à bruyères de Marcotin (code 6339) ...... 56 2.7. Prairie Humide à Bru (code 6090) ...... 56 2.8. Vallée de la Lienne (code 6355) ...... 57 2.9. Fange de Pansire (code 29) ...... 57 3. Arbres et haies remarquables ...... 58 4. Éléments du patrimoine naturel classés ...... 61 4.1. Chêne dit « Al Bilance » ...... 61 4.2. Parc de Sept Heures ...... 61 4.3. Les Bois et bosquets de la Havette ...... 61 4.4. Source de la Sauvenière ...... 61 4.5. Chemin du Fawetay et Heid des Pairs ...... 61 4.6. Parc de la Villa Royale ...... 62 4.7. Les hêtres et alentours de la chapelle Saint-Gilles, au lieu-dit Le Caty ...... 62 4.8. Fagne de Pansîre...... 62 4.9. Abords de l’Eglise Saint-Paul ...... 62 4.10. Abords de l’Eglise Saint-Georges ...... 62 4.11. Les abords du Moulin Mignolet ...... 62 4.12. Genévrière de Cour ...... 62 4.13. Abords du Château de Froidcourt ...... 62 4.14. Le vallon du ruisseau du bois Mathy ...... 63 Sites et éléments du patrimoine naturel reconnu ...... 64 1. Sites inscrits à l’inventaire des sites ou National Survey ...... 64 2. Sites de grand intérêt biologique (SGIB) ...... 69 Problématique des invasives ...... 72 1. Les plantes invasives ...... 72 2. Les espèces animales invasives ...... 75 Caractéristiques paysagères ...... 76 1. Milieux ouverts – Milieux fermés ...... 76 2. Ensembles, territoires et faciès paysagers ...... 78

Volet 2 - Aménagement du territoire ...... 81

Plan de secteur ...... 82 1. Données chiffrées ...... 82 2. Répartition des zones d’affectation ...... 84 Occupation du sol ...... 87 1. Situation actuelle ...... 87 2. Évolution ...... 90 Les outils de l’aménagement du territoire ...... 95 1. Au niveau régional ...... 97 1.1. SDER ...... 97 1.2. Le plan de secteur ...... 98 1.3. Règlement général sur les bâtisses en site rural (RGBSR) ...... 98 1.4. Le règlement général sur les bâtisses applicable aux zones protégées de certaines communes en matière d’urbanisme (RGB/ZPU) ...... 99 2. Au niveau communal ...... 100 2.1. Schéma de structure communal (SSC) ...... 100 2.2. Plan communal d’aménagement (PCA) ...... 100

3 2.3. Le règlement communal d’urbanisme (RCU) ...... 100 2.4. Les commissions consultatives ...... 101 Les permis ...... 102 1. Les permis d’urbanisme ...... 102 2. Les permis d’urbanisation ...... 102 3. Les permis d’environnement ...... 103 Les caractéristiques du bâti ...... 104 1. Le centre urbain spadois ...... 104 1.1. Localisation ...... 104 1.2. Structure ...... 104 1.3. Dynamique d’urbanisation ...... 105 1.4. Modèles architecturaux ...... 106 1.5. Matériaux utilisés ...... 107 1.6. Etat du bâti ...... 107 1.7. Utilisation de l’espace ...... 107 2. Les villages ...... 108 2.1. Localisation des villages ...... 108 2.2. Structure villageoise ...... 108 2.3. Typologie de l’habitat rural ...... 109 2.3.1. Implantation des constructions ...... 109 2.3.2. Matériaux traditionnels ...... 109 2.3.3. Toiture ...... 110 2.3.4. Fenêtres ...... 110 2.3.5. Clôtures ...... 110 2.3.6. Nouvelles constructions ...... 110 Le logement ...... 111 1. Types de logement ...... 111 2. Statut d’occupation des logements privés...... 111 3. Offre en logements ...... 111 4. Evolution de l’offre en logements ...... 112 5. Qualité du logement, superficie et commodité ...... 116 6. Coût du logement ...... 118 La mobilité ...... 120 1. Le réseau routier ...... 120 1.1. Le réseau autoroutier ...... 120 1.2. Le réseau routier régional ...... 120 2. Le covoiturage ...... 121 3. Le transport par bus ...... 122 4. Le réseau ferroviaire ...... 122 5. Infrastructures de mobilité douce ...... 123 6. Autres ...... 123 L’énergie ...... 125 1. Sources d’énergie ...... 125 2. Politiques communales ...... 126 2.1. Commune énerg-éthique ...... 126 2.2. Unité de cogénération ...... 127 2.3. Système de primes ...... 127 2.4. Projets en faveur de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables ..... 128

4 Volet 3 - Développement local ...... 130

Démographie ...... 131 1. Effectifs et répartition ...... 131 2. Evolution ...... 133 3. Solde naturel et solde migratoire ...... 133 4. Pyramide des âges ...... 135 5. Pronostic d’évolution de la répartition des âges ...... 136 6. Composition des ménages ...... 137 Profil socio-économique ...... 139 1. Population active...... 139 2. Typologie de l’emploi ...... 141 3. Lieu de travail ...... 142 4. Revenus moyens par habitant ...... 143 Services à la population ...... 145 1. Enseignement et formation ...... 145 2. Soins de santé ...... 147 3. Services de sécurité ...... 148 4. Autres services ...... 148 4.1. Gestion des eaux usées ...... 148 4.1.1. PASH de la Vesdre ...... 148 4.1.2. PASH de l'Amblève ...... 149 4.2. Gestion des déchets ...... 150 Activités économiques ...... 151 1. Secteurs d’activité ...... 151 2. Nombre et taille des entreprises ...... 152 3. Agriculture ...... 154 3.1. Données générales ...... 154 3.1.1. Nombre d’exploitation et évolution ...... 154 3.1.2. Âge des exploitants ...... 155 3.1.3. Volume de main d’œuvre ...... 156 3.2. Surface agricole utile et répartition ...... 157 3.3. Taille des exploitations ...... 158 3.4. Statut de la SAU ...... 159 3.5. Répartition de la SAU en fonction de la destination ...... 160 3.6. Type d’élevage et évolution ...... 161 3.7. Association et groupement d’agriculteurs...... 163 3.8. Agriculture biologique ...... 163 3.9. Mesures agro-environnementales (MAE) ...... 163 3.10. Diversification agricole ...... 168 3.10.1. Vente en circuit court ...... 168 3.10.2. Entreprises de travaux agricoles ...... 168 3.10.3. Energie verte ...... 169 3.10.4. Agrotourisme ...... 169 3.11. Activités connexes à l’agriculture ...... 169 3.11.1. Apiculture ...... 169 3.11.2. Commerce de produits locaux ...... 170 4. Activités forestières ...... 171 4.1. Multifonctionnalité de la forêt ...... 171 4.1.1. Fonction économique ...... 171

5 4.1.2. Fonction écologique et paysagère ...... 171 4.1.3. Fonction sociale, culturelle et récréative ...... 171 4.2. Revenus engendrés par les activités économiques ...... 172 4.3. Politique de gestion forestière ...... 174 4.3.1. Contraintes économiques ...... 174 4.3.2. Contraintes environnementales ...... 179 4.3.2.1. La conservation génétique ...... 179 4.3.2.2. La conservation sylvicole ...... 180 4.3.2.3. La conservation biologique ...... 180 4.3.2.4. La conservation climacique ...... 181 4.3.3. Contrainte sociale ...... 183 4.3.4. Contraintes techniques ...... 184 4.4. Label PEFC ...... 185 Tourisme ...... 186 1. Contexte géographique ...... 186 1.1. ...... 186 1.2. ...... 187 1.3. Trois-Ponts ...... 187 1.4. ...... 187 1.5. ...... 187 1.6. ...... 188 2. Contexte au sein de l’Ardenne Bleue ...... 189 3. Contexte au sein du Pays d’Ourthe-Amblève ...... 189 4. Renommée ...... 190 5. Jumelage ...... 190 6. Offre en matière d’activité de loisirs ...... 190 6.1. Réseau de promenades ...... 190 6.2. Les aménagements en forêt ...... 196 6.3. Activités sportives ...... 198 6.4. Activités récréatives ...... 199 6.4.1. Casino ...... 199 6.4.2. Mini-Golf ...... 201 6.4.3. Plaine de jeux ...... 201 6.4.4. Parcours santé ...... 201 6.4.5. Balades en vespas ...... 201 6.4.6. Activités relatives à l’eau ...... 201 6.4.7. Quelques curiosités et points d’arrêt ...... 202 6.5. Activités culturelles ...... 203 6.5.1. Les centres culturels ...... 203 6.5.2. La maison de la jeunesse ...... 203 6.5.3. Les bibliothèques/médiathèques/cinéma ...... 203 6.5.4. Les Musées ...... 204 6.5.5. L’Ancien Château de Rahier ...... 204 6.5.6. Les galeries d’art ...... 204 6.5.7. Le groupe astronomie de Spa ...... 204 6.5.8. L’asbl Kadriculture ...... 204 6.5.9. Les manifestations sportives, culturelles et autres ...... 205 6.5.10. Les manifestations en forêt ...... 205 6.6. Activités liées à l’eau ...... 206 6.6.1. Thermalisme ...... 206 6.6.2. Promenades au fil de l’eau ...... 207 6.6.3. Animation et visites guidées sur le thème de l’eau ...... 207 6.6.4. Pêche ...... 207 6.6.5. Kayak ...... 207 6.6.6. Pédalos ...... 207 7. Offre en matière de logement et de restauration ...... 208 7.1. Infrastructures d’hébergement ...... 208 7.2. Infrastructures de restauration ...... 211

6 8. Fréquentation et profil touristique ...... 213 9. Acteurs touristiques ...... 216 9.1. Les Maisons du Tourisme, Offices du Tourisme et Syndicats d’initiatives ...... 216 9.2. Le Domaine de Bérinzenne et le Fagotin ...... 216 Pédagogie de l’environnement ...... 217 1. Le Domaine de Bérinzenne ...... 217 1.1. Présentation et historique ...... 217 1.2. Le Centre régional d’initiation à l’environnement ...... 217 1.3. Le Musée de la Forêt et des Eaux « Pierre Noé » ...... 218 2. Le Fagotin – Ferme d’Animation et Centre Nature ...... 218 2.1. Présentation et historique ...... 218 2.2. Relations entre le centre et son environnement ...... 219 Actions en faveur de la biodiversité ...... 220 1. Projet LIFE Ardenne liégeoise ...... 220 2. Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) ...... 221 3. Développement de zones humides ...... 221 4. Contrats de rivière ...... 222 5. Opération « Bord de route – Fauchage tardif » ...... 222 6. Opération « Combles et clochers » ...... 223 7. Projet « Communes MAYA » ...... 223 8. Verger conservatoire de Moulin du Ruy ...... 224 9. Participation à des achats groupés d’arbres fruitiers ...... 225 10. Gestion différenciée ...... 226 11. Encouragement des MAE ...... 226 Politiques et projets de développement futur ...... 227 1. Politiques régionales de développement ...... 227 2. Politiques communales de développement ...... 228 2.1. Déclaration de politique générale 2013-2018 des deux communes ...... 228 2.2. Programme communal de développement rural (PCDR) ...... 230 2.3. Plan communal de développement de la nature (PCDN) ...... 230 2.4. Programme communal d'actions en matière de logement...... 231 2.5. Plan communal de mobilité (PCM)...... 232

CONCLUSION ...... 234

7 INTRODUCTION

Née des différents partenaires que sont les deux communes, la SA Spa Monopole, la SA Bru-Chevron et l’asbl Domaine de Bérinzenne, l’idée de la création d’un Parc naturel a rapidement débouché sur l’initiative plus concrète des communes de Spa et de Stoumont de s’associer, s’appuyant sur l’intuition que le territoire des deux entités bénéficie d’un réel potentiel en matière de patrimoine naturel et bâti, potentiel intéressant à préserver, améliorer, valoriser, voire à développer davantage.

La mise en œuvre d’un tel projet au sein de ces deux communes nécessite une réflexion profonde en termes d’opportunité et de cohérence. Pour mener à bien cette analyse, un diagnostic du territoire est, indubitablement, une première étape essentielle. Etudier le contexte, la situation, les enjeux, …, en abordant les thématiques les plus variées possibles, constitue une nécessité afin de présenter un aperçu global des caractéristiques du territoire, à un moment donné et de façon la plus objective possible.

Trois volets sont envisagés dans ce travail. Le premier s’intéresse au contexte environnemental du territoire. Le deuxième s’attache à l’aménagement du territoire et enfin le dernier envisage le développement local.

Chaque thématique abordée permettra de dégager des atouts, faiblesses, opportunités et menaces, qui pourront être analysés sous forme de grilles AFOM. Ces dernières permettent d’une part d’objectiver la cohérence du projet dans sa globalité mais également de justifier le choix de son périmètre. D’autre part, ces grilles permettent de définir les domaines d’actions, au travers d’objectifs stratégiques et opérationnels, auxquels le Parc naturel pourrait s’attacher dans le cadre de son plan de gestion. Ce diagnostic constitue donc une base de travail indispensable à l’élaboration du plan de gestion.

8

Volet 1 :

Contexte environnemental

9 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Localisation du Parc naturel des Sources

Le Parc naturel des Sources est composé de l’entièreté des communes de Spa et de Stoumont. Les limites du Parc naturel correspondent dès lors aux limites administratives de ces deux communes de la province de Liège. Les communes limitrophes au Parc naturel des Sources sont Aywaille, Theux, Jalhay, Stavelot, Trois- Ponts, , et Ferrières.

Parc naturel des Sources : carte reprenant la localisation du PN des Sources et quelques points de repères

La superficie couverte concerne 14.832 hectares (10.858 hectares pour la commune de Stoumont et 3.974 hectares pour la commune de Spa). Le Parc naturel des Sources n’est limitrophe à aucun autre Parc naturel mais la situation toute proche du Parc naturel Hautes-Fagnes-Eifel, et les similarités au point de vue de certains paysages comme les milieux fagnards par exemple, pourraient conduire à des synergies et collaborations très intéressantes.

10 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Localisation du Parc naturel des Sources au sein des Parcs naturels reconnus de Wallonie (carte réalisée sur base d’une carte fournie par la Fédération des Parcs naturels de Wallonie)

11 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Patrimoines naturel et paysager

Selon la définition d’un Parc naturel, celui-ci doit être d’un haut intérêt biologique et géographique. Les caractéristiques écologiques et certaines des caractéristiques physiques ci-dessous démontrent que le Parc naturel des Sources présente un intérêt biologique par les nombreux habitats et les espèces – comme le montre la multitude de sites Natura 2000 présents sur le territoire avec des habitats comme les tourbières de transition ou encore la présence d’espèces comme le martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) – qu’il abrite. En ce qui concerne l’intérêt géographique, le Parc naturel des Sources renferme de nombreuses richesses et des particularités qui lui sont propres – notamment au niveau des types de sol et du climat – qui ne se trouvent pas sur les communes avoisinantes.

Caractéristiques physiques

1. Relief

Le point le plus bas du Parc naturel des Sources, 175 mètres d’altitude, se situe dans la vallée de l’Amblève, à proximité de Quarreux, c’est-à-dire dans le nord-ouest de la commune de Stoumont. Le point culminant, s’élevant à 575 mètres, se trouve en bordure de la fagne de Malchamps, sur la commune de Spa.

Dans la partie nord du Parc naturel des Sources, trois unités géomorphologiques se dégagent : le versant abrupt au nord de Spa, le versant méridional à pente faible et le plateau de la Vecquée faisant office de frontière entre les deux communes composant le Parc naturel des Sources. La partie sud du Parc naturel est quant à elle marquée par les vallées de l’Amblève, de la Lienne et du Roannay.

2. Géographie

Le Parc naturel des Sources est compris dans la région géologique ardennaise. Cette région est formée par une succession de cinq plateaux d’altitude croissante entrecoupés de vallées en gradins. Les cinq plateaux sont : Rocroi, à l’ouest de la Meuse (390 m) ; Croix Scaille, entre la Meuse et la Lesse (505 m) ; Recogne, entre la Lesse et l’Ourthe (550 m) ; Tailles, entre Ourthe et Amblève (650 m) ; et Hautes Fagnes (694 m). Le Parc naturel des Sources se situe en bordure du plateau des Hautes Fagnes et à proximité du plateau des Tailles.

Une forme particulière s’ajoute à cette morphologie générale, ce sont les lithalses dont on remarque la présence sur le territoire du Parc naturel des Sources. Les lithalses sont des formations de forme circulaire qui proviennent de l’action du gel lors de la dernière glaciation. Des lentilles de glace sont contenues dans le sol partiellement gelé et recouvert d’une couche de neige plus ou moins épaisse. Une

12 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental partie de la neige fond lorsque la température augmente et l’eau s’infiltre et regèle au niveau des lentilles provoquant un gonflement (accentué par le phénomène de cryosuccion1 dans les endroits où la couche de neige est plus fine). La formation de glace va ainsi grossir au fur et à mesure provoquant un tassement en-dessous d’elle et un écartement latéral. Dû à cela, des glissements de terre vont créer un rempart autour de la formation de glace. Lorsque toute la neige et la glace ont fondu, il ne reste plus qu’un rempart formé de matières minérales autour d’une masse d’eau pauvre en végétation.

Illustration explicative pour les lithalses2

Lorsque la température va augmenter, le bas marais qui est la cuvette remplie d’eau va être colonisé par la végétation et évoluer vers un milieu tourbeux.

Le massif ardennais s’est formé progressivement au fil des ères. Le cœur de l’anticlinorium provient du plissement Calédonien (Ere Primaire) des terrains d’âge cambro-silurien. Des dépôts d’âges dévonien et carbonifère se sont déposés autour de ce massif. À la fin de l’Ere Primaire, le plissement Hercynien a affecté les terrains sédimentaires dévonien et carbonifère et a érigé un vaste système montagneux au centre de l’Europe, montagnes qui ont ensuite été pénéplanées durant le Permien et le triasique. Au Crétacé supérieur, lorsque les mers du Nord ont transgressé l’Ardenne pénéplanée, il y a eu des dépôts d’argiles et de silex, même phénomène à l’Oligocène avec des dépôts de sables et d’argiles. Durant la seconde moitié du tertiaire, en contrecoup du plissement alpin (il y a 40 millions d’années), différents phénomènes se sont produits dont le soulèvement du socle ardennais et la reprise de l’érosion. Ce phénomène a provoqué d’abord l’élimination des dépôts tertiaires et secondaires et le socle pénéplané a ensuite été entamé.

1 Cryosuccion : succion de l’eau dans le sol vers la glace. 2 MARTINY P., 1999. Promenades pédestres en fagne de Malchamps-Bérinzenne, DGRNE, Jambes.

13 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

C’est à ce moment que s’est mis en place le réseau hydrographique actuel. Un soulèvement plus important à l’est a provoqué la mise en place des vallées de la Meuse, de la Lesse, de l’Ourthe et de l’Amblève, découpant ainsi le massif ardennais en cinq plateaux. Les différents niveaux de terrasses d’aplanissement dans les vallées et l’érosion des interfluves proviennent des variations du niveau de base des rivières durant le quaternaire. Ces variations étaient dues à l’alternance entre les périodes glaciaires et les périodes chaudes. Un phénomène d’érosion se marquait en début et fin des périodes glaciaires lorsque le niveau des mers était bas, et un phénomène d’alluvionnement s’opérait durant les périodes interglaciaires. Les conditions climatiques du Pléistocène (de 2.000.000 à 10.000 ACN) ont renforcé les conditions érosives sur les versants sud, expliquant partiellement la dissymétrie généralisée adret et ubac des vallées ardennaises.

Ainsi, les différents phénomènes géomorphologiques ont abouti à un paysage formé de plateaux et de vallées encaissées présentant des points de vue particulièrement intéressants, dont certains sont déjà mis en valeur et d’autres pourront l’être par le Parc naturel. Cette alternance de vallées et de plateaux a aussi empêché le développement de l’agriculture intensive, permettant à la région d’être préservée de cette activité humaine souvent mise en cause dans la chute de la biodiversité et dans la destruction du paysage. Les hauts plateaux présentent un climat spécifique propre aux Hautes Fagnes expliquant la présence de plantes particulières comme la canneberge (Vaccinium oxycoccos L.). Ces éléments témoignent des richesses biologiques et géographiques du territoire.

14 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

3. Pédologie

Bon nombre des sols de la région sont des sols à base de limon avec une prédominance pour des sols limono-caillouteux à charge de schistes, grès, phyllades ou quartzites selon les endroits et dont le drainage est très souvent défavorable.

Dans les zones les plus élevées du parc, comme sur la crête de la Vecquée, les sols sont de type limoneux peu caillouteux à drainage naturel principalement modéré à assez pauvre.

Une des caractéristiques de la région est la présence disséminée de sols tourbeux et de sols hydromorphes dont une majorité à argiles blanches. Ces sols se retrouvent surtout dans la Fagne de Malchamps mais également dans la partie sud du Parc naturel des Sources. Les tourbières ne sont que très peu nombreuses et sont de petite taille. Notons toutefois la présence de quelques tourbières boisées en fond de vallée.

Le tableau suivant, dont les données sont extraites de la Carte Numérique des Sols de Wallonie, nous dresse un aperçu chiffré des types de sols présents au sein du territoire. Une analyse succincte de certaines de ces données permet d’estimer les surfaces dont le potentiel d’utilisation est peu favorable à une agriculture et à une sylviculture économiquement rentable.

Superficies des drainages naturels et des séries spéciales des communes de Spa et Stoumont Sols minéraux - Superficie Superficie symbole de Définition relative en ha drainage en % A drainage favorable à imparfait 35,7 0,2 B drainage naturel favorable 8373,5 56,4 C drainage naturel modéré 30,4 0,2 D drainage naturel imparfait 84,9 0,6 D drainage modéré ou imparfait 1175,5 7,9 drainage naturel assez pauvre, sans H 1351,3 9,1 horizon réduit drainage naturel pauvre, sans horizon I 1760,1 11,9 réduit drainage assez pauvre ou pauvre, à F 48,2 0,3 horizon réduit G drainage naturel pauvre, à horizon réduit 17,6 0,1 drainage assez pauvre à très pauvre, à G 1,9 < 0,1 horizon réduit

15 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Tourbe et séries

spéciales B zones de sources 190,8 1,3 R ravins ou fonds de vallons rocailleux 293,5 2,0 S fonds de vallons limoneux 129,3 0,9 V tourbe 98,5 0,7 H complexe de sols sur fortes pentes 247,0 1,7 NC non cartographié 823,1 5,5 OE fosses d'extraction 15,2 0,1 ON remblais 21,6 0,1 OT terrains remaniés 142,6 1,0

Total 14840,7 100

Ainsi, les classes de drainage h et i correspondent à des sols hydromorphes à nappes d’eau non permanente (sans horizon réduit), lesquels sont très largement représentés dans le périmètre du parc puisque l’on en comptabilise 21%. Ces sols se trouvent en grande majorité en zones boisées car inaptes à l’agriculture productive, mais selon le fichier écologique des essences, la sylviculture résineuse sur ce type de sol est limitée. Précisons aussi qu’une partie de ces sols est de type « paratourbeux ou assimilés ».

De même, on peut raisonnablement considérer que les sols des catégories F, g, G, B et V, lesquels représentent 3,7% du territoire, sont inaptes à l’agriculture et à la production ligneuse soutenue économiquement. Ces sols sont dès lors davantage prédestinés à la conservation de la nature.

16 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

La carte suivante donne un aperçu de la répartition des sols en fonction de leurs aptitudes.

Parc naturel des Sources : carte des sols

Tous les sols présents au sein du territoire du Parc naturel des Sources ne se prêtent pas aux activités agricoles ou sylvicoles et certains ont permis le développement d’habitats devenus très rares en Wallonie comme les landes tourbeuses ou les tourbières ; ces habitats font partie du patrimoine naturel exceptionnel que le Parc naturel devra protéger. Les landes sont dues aux activités agro-pastorales anciennes que les hommes devaient pratiquer car les sols étaient peu nourriciers. Ces landes font donc partie, non seulement du patrimoine naturel mais également du patrimoine historique à ne pas oublier. Les sols de fonds de vallées, lesquels ont échappé à l’agriculture, offrent une biodiversité remarquable méritant également d’être valorisée. Toutes ces particularités participent aux richesses biologiques et géographiques du Parc naturel des Sources.

17 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4. Hydrologie

4.1. Ruisseaux et eaux de surface

Le Parc naturel des Sources se situe dans deux sous-bassins versants: le sous-bassin de la Vesdre et le sous-bassin de l’Amblève. La frontière entre ces deux sous-bassins est la crête de la Vecquée.

Parc naturel des Sources : carte du réseau hydrographique

Le territoire du Parc naturel se situant dans le sous-bassin de la Vesdre, est drainé par le Wayai et ses affluents. La source du Wayai se situe à proximité de l’aérodrome de Malchamps à une altitude de 560 mètres. Tous les affluents du Wayai situés sur le territoire communal spadois (à l’exception du ruisseau du Petit Chawion) prennent leur source sur le versant méridional de la vallée à une altitude supérieure à 500 mètres. Les affluents du Wayai subissent des crues importantes lors de fortes précipitations ou pendant les périodes de fonte des neiges et des périodes d’assèchement durant l’été. Le plateau de Malchamps grâce à sa végétation de lande humide représente une réserve hydrique importante du sous-bassin de la Vesdre. Au total, la partie nord du parc comporte treize ruisseaux, ils sont listés ci- dessous.

18 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

La partie du Parc naturel des Sources appartenant au sous-bassin de l’Amblève est traversée par deux cours d’eau de première catégorie : l’Amblève (qui prend sa source à proximité de Heppenbach et qui se jette dans l’Ourthe à Comblain-au- Pont) pendant 21 kilomètres, et la Lienne (qui prend sa source non loin de Lierneux et se jette dans l’Amblève à proximité de Stoumont) pendant 11 kilomètres. En plus de ces deux cours d’eau de première catégorie, les ruisseaux sont nombreux, comme l’illustre le tableau ci-dessous. L’entièreté de la commune de Stoumont est donc irriguée par ces différents ruisseaux.

En ce qui concerne les étangs, mares, lacs et autres points d’eau, ils sont relativement peu nombreux dans le périmètre du Parc naturel des Sources. Certains, de faible surface, sont disséminés ici et là sur le territoire ; il y a notamment les étangs des vieilles Forges et le lac de Warfaaz.

19 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Sous-bassin de l’Amblève Sous-bassin de la Vesdre

L’Amblève Ruisseau de Bérinzenne La Lienne Ruisseau de Creppe Ru Pierreux Ruisseau du Fond de Creppe Ruisseau de Bellaire Ruisseau de la Géronstère Ruisseau de Bergival Ruisseau de Hensimpré Ruisseau de Borgoumont Ruisseau du Petit Chawion Ruisseau de Bourgeois La Picherotte Ruisseau de Chefna Ruisseau des Pinchères Ruisseau de Chefneury Ruisseau de la Sauvenière Ruisseau de Cheneu Ruisseau de Soyeuru Ruisseau de Cour Ruisseau du Vieux Spa Ruisseau de Couvais Ruisseau de Winamplanche Ruisseau de la Fagnette Ruisseau de Fennevert Ruisseau de Granmont Ruisseau de la Belle Foxhalle Ruisseau de la Fange Margot Ruisseau de l’Abreuvoir Ruisseau de Neu Ruisseau de Nieverfays Ruisseau de Nononruy Ruisseau de Reveleu Ruy Ruisseau de Targnon Ruisseau du Fond Rouget Ruisseau du Hornay Ruisseau Laid Chêne Ruisseau du Petray Ruisseau du Pouhon Ruisseau du Pré Neuville Ruisseau du Trou des Mouchettes Ruisseau Grand Ruy Ruisseau le Roannay Ruisseau d’Oneux Tableau des cours d’eau traversant le Parc naturel des Sources

20 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.2. Eaux minérales naturelles et thermales

Une des caractéristiques importantes du territoire du Parc naturel des Sources est la présence d’eaux minérales naturelles et thermales. Une eau minérale naturelle, selon la Directive européenne 2009/54/CEE, doit répondre aux caractéristiques suivantes : être d’origine souterraine, être d’une pureté originelle (elle ne doit être soumise à aucun traitement chimique ni désinfection), être à l’abri de tout risque de pollution, se distinguer par sa teneur en minéraux et avoir une composition constante dans le temps ; cette dernière dépendant de son parcours souterrain. Dans certains cas, elle peut présenter des effets favorables pour la santé. Ainsi, sur le Parc naturel, certaines eaux minérales naturelles sont très faiblement minéralisées (par exemple l’eau de type « Reine ») alors que d’autres sont au contraire plus riches en sels minéraux dissous. Certaines eaux sont naturellement gazeuses et ferrugineuses; ces sources sont alors appelées des pouhons. Les eaux minérales de Bru et de Spa Marie- Henriette font partie de ces eaux naturellement gazeuses. Cette dernière est également utilisée à des fins thérapeutiques dans l’établissement thermal de Spa, et ce, depuis presque 150 ans.

Pour comprendre ces différences, voici le parcours de l’eau de type « Reine » et celui de l’eau de type « Marie-Henriette ». L’eau de type « Reine » s’infiltre dans le sol dans la fagne de Malchamps et traverse la tourbe, qui est un excellent filtre naturel. Elle passe ensuite à travers les couches de sables et d’argile à silex. L’eau rencontre alors la couche supérieure des roches cambriennes constituées de phyllades et de quartzites. Elle percole ensuite dans les petites fissures de la roche pour alimenter la nappe aquifère. Les cent-cinquante premiers mètres du massif rocheux ont été déminéralisés suite au lessivage subi durant le Secondaire (+/- 250 millions d’années), lorsque la Belgique se trouvait au niveau de l’équateur sous un climat chaud et humide. L’eau souterraine percolant à travers cette zone contiendra donc très peu de sels minéraux, donnant ainsi naissance aux eaux Spa Reine. Le parcours de l’eau de type « Marie-Henriette » est quant à lui plus profond et plus long. Les eaux d’infiltration vont poursuivre leur voyage souterrain jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur où elles vont rencontrer des roches carbonatées (calcaires) et se charger de gaz carbonique et de sels minéraux. Par la suite, elles vont remonter dans le massif rocheux au travers de grandes fractures (failles) tout en continuant à se charger en sels minéraux. Contrairement au trajet souterrain des eaux de type « Reine », qui ne dure que quelques années, celui des eaux de type « Marie-Henriette », lui, nécessite plusieurs dizaines d’années.

21 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.3. Captages et protection des sources

Afin de protéger aujourd’hui ce que nos enfants boiront demain, il est primordial de veiller à la qualité des ressources aquifères et à la protection de leur environnement.

En ce qui concerne les eaux minérales et thermales de Spa, les premiers outils mis en place pour assurer leur protection remontent au XVIIIe siècle. Le Prince Evêque de Liège publia en 1772 une loi dans laquelle il stipulait qu’il était interdit « d’entreprendre tous travaux dans les endroits où coulent les sources d’eau minérale de Spa sans avoir préalablement fait constater qu’il ne peut en résulter aucun effet préjudiciable aux dites sources. » Un siècle plus tard, en 1889, un périmètre de protection de 34 hectares fût établi à Spa et concernait le Pouhon Pierre-le-Grand. C’était le premier périmètre de protection de Belgique et un des tout premier d’Europe. Ce périmètre de protection a grandi au fil du temps et atteint une superficie de 3.400 hectares en 1937.

Le premier périmètre de protection de Bru Chevron, lui, a été instauré en 1934 et concernait une superficie de 314 hectares.

A l’échelle plus globale, au début des années 1990, la Région wallonne à implémenté une législation en vue de protéger toutes les ressources d’eau souterraine potabilisable. Plusieurs zones ont été ainsi définies, visant à protéger les sources d’une éventuelle pollution afin d’assurer la qualité de l’eau qui sera consommée. Ce zonage est défini d’après la distance par rapport aux puits de captage et des mesures sont imposées en fonction de cette zonation (voir ici après).

Aujourd’hui, grâce à cette législation, les eaux de Spa sont protégées par une zone III de surveillance de 13.177 hectares, s’étendant sur 6 communes, tandis que la zone de surveillance de Bru-Chevron de 3.850 hectares mise en place dans les années 1990, a été agrandie à 4.250 hectares en 2012.

Toutes les activités se développant dans une zone de protection doivent se conformer aux obligations, interdictions et précautions se rapportant à la zonation établie.

La Région wallonne prévoit 3 zones mais la zone II est elle-même encore subdivisée. Zone I : Zone de prise d'eau Zone II : Zone de prévention Zone IIa : zone de prévention rapprochée Zone IIb : zone de prévention éloignée Zone III : Zone de surveillance

22 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Elles se définissent comme suit3 : « La zone de prise d'eau (Zone I) : zone située à une distance de 10 mètres autour des limites extérieures des installations de surface nécessaires à la prise d'eau. Elle est la propriété du producteur d'eau, et seules les activités en rapport avec la production d'eau y sont autorisées. La zone de prévention rapprochée (Zone IIa) : zone à l'intérieur de laquelle une pollution transportée par les eaux souterraines pourrait atteindre le captage en 24 heures. La zone de prévention éloignée (Zone IIb) : zone à l'intérieur de laquelle une pollution transportée par les eaux souterraines pourrait atteindre le captage entre 1 et 50 jours. La zone de surveillance (Zone III) : correspond à l'aire géographique du bassin d'alimentation du captage. Les activités de la zone de surveillance sont réglementées par le Ministre4. »

Zones de protection des captages d’eau. Source :SPW-DGO3 (2013) – Etat des nappes d’eau souterraine de Wallonie

Outre le périmètre de protection des sources protégeant les ressources carbo- gazeuses de Bru Chevron et ses environs, celui protégeant les eaux minérales et thermales de Spa et ses environs, il existe encore un périmètre protégeant les 22 captages de la commune de Stoumont, lesquels sont utilisés pour l’eau de distribution des habitants.

3 http://www.aquawal.be/fr/production/protection-des-captages/ 4 Par un arrêté ministériel

23 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Parc naturel des Sources : carte des zones de protection des eaux

4.4. La recherche du risque zéro

Parallèlement à ces obligations légales, le groupe Spadel a initié 2 projets novateurs pour aller encore plus loin dans la protection du patrimoine aquifère et environnemental. Ces derniers ont été mis en place dans les 2 sites (Spa et Bru- Chevron) depuis plusieurs dizaines d’années. Ces projets font appel à une collaboration étroite entre les différents acteurs publics et privés des sites minéraliers mais également avec la communauté scientifique.

4.4.1. Modus Vivendi

En 1967, après avoir racheté la dernière petite exploitation fermière de la zone d’alimentation (ferme située à Bérinzenne), Spa a passé un accord avec l’Administration des Eaux et Forêts pour une gestion concertée de la forêt et du cycle de l’eau. Cet accord (Modus Vivendi) est en perpétuelle évolution et a été amendé en 1978 et 2001 afin de mieux correspondre aux connaissances et aux législations actuelles.

Quatre objectifs principaux ont été ciblés et développés avec comme but, la préservation de l’environnement, de la biodiversité et des ressources aquifères.

24 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.4.1.1. Protection du patrimoine hydrogéologique

Les mesures principales sont les suivantes : Interdiction d’utilisation de pesticides, d’engrais et pas d’amendements. Seule une lutte biologique contre les nuisibles est autorisée (exemple : piège à scolytes) Utilisation interdite des sels de déneigement (remplacés par du sable) Imperméabilisation des zones de parcage avec collecte des eaux de ruissellement vers un déshuileur. Bâtiments existants : raccordement à un égout étanche (PEHD et non béton) et abandon des énergies fossiles au profit des énergies vertes. Instauration d’un périmètre de protection rapprochée d’un hectare autour de chaque captage. Autorisation pour la mise en place d’une clôture autour des captages. Utilisation des matériaux régionaux de nature schisto-gréseuse pour les empierrements (pas de calcaire car sol acide). Mise en place dans le massif forestier d’une conduite d’eau avec des bornes d’incendie.

4.4.1.2. Gestion des biens forestiers

Les mesures principales sont les suivantes : Préservation et mise en valeur des zones humides (fagnes et tourbières) : Arrêt des drainages et des plantations Elimination des semis éoliens Réduction de la population de résineux à moins de 50 % au profit des feuillus en vue de favoriser la biodiversité et l’infiltration souterraine. Limitation des densités de plantations. Limitation des surfaces mises à blanc (afin de réduire les largages naturels de nitrates et l’érosion des sols). Lors des exploitations forestières : Obligation d’utiliser des huiles biodégradables pour les engins et les outils. Interdiction des dépôts d’hydrocarbures. Les remplissages doivent se faire sur une aire étanche.

4.4.1.3. Education environnementale

Spa a cédé les bâtiments de l’ancienne ferme de Bérinzenne à l’Administration des Eaux & Forêts afin qu’elle puisse en faire des bureaux, un centre de surveillance et un musée dédicacé à la forêt et à l’eau minérale naturelle. Faisant actuellement partie du Domaine de Bérinzenne, ses missions seront décrites plus loin.

25 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.4.2. Plan d’Urgence et d’Intervention

Début des années 90, toujours dans la recherche du risque zéro, la Ville de Spa et les eaux minérales de Spa ont initié la mise en œuvre d’un plan catastrophe consacré à la protection des ressources aquifères de Spa et de leur environnement.

Ce plan a été élaboré en concertation avec différentes autorités : le service d’incendie, la protection civile, la police, les différents Départements de la Région wallonne (Eaux, Forêts, Pollution), les communes concernées et des conseillers scientifiques.

Le but de ce projet est d’agir le plus rapidement et le plus efficacement possible en cas de pollution. En effet, dans ce cas de figure, l’ennemi numéro un, c’est le temps !

4 objectifs principaux sont ciblés : Mettre en place une intervention multidisciplinaire mobilisable 24h sur 24. Sensibiliser et former les différents intervenants. Mettre en place une amélioration continue des processus d’intervention et de décision. Créer des schémas de fonctionnement prédéfinis en fonction du type de pollution.

Pour ce dernier point, 3 scénarii ont été développés : La pollution par produits chimiques et essentiellement par les hydrocarbures. L’incendie (risque d’altération des installations mais également risque de minéralisation du sol et du sous-sol). Le crash d’un avion (ce point reprend les deux risques précédents auxquels il faut ajouter un impact humain grave et une accessibilité difficile).

Depuis une vingtaine d’années, ce plan a montré sa grande efficacité. Il permet aux personnes de terrain de poser les bons gestes aux bons moments.

En moyenne, le plan est déclenché une dizaine de fois par an pour des missions qui vont de la fuite d’huile suite à la rupture d’un carter de voiture au crash d’un petit avion de tourisme, en passant par l’accident d’un camion-citerne.

Après chaque évènement, le comité de pilotage réalise un débriefing avec la mise en place d’un plan d’action.

En 2007, dans un but d’amélioration continue, un exercice « grandeur nature » a été réalisé sur le site de Spa. Une nouvelle sensibilisation et une remise à niveau des différents acteurs ont pu être ainsi effectuées.

26 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

L’eau est une ressource naturelle très importante dans cette région. Les nombreux cours d’eau drainant le territoire du Parc naturel participent à la richesse géographique et biologique du Parc naturel des Sources, avec la présence de la petite lamproie (Lampetra planeri) dans l’Amblève par exemple. Au total, toutes catégories confondues, ce sont plus de 300 km de cours d’eau qui parcourent le Parc naturel. Ce réseau hydrographique dense permet à des habitats remarquables de se développer comme par exemple des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior que l’on retrouve notamment dans le site Natura 2000 de la vallée de la Lembrée.

Les eaux (eaux souterraines, eaux minérales et eaux thermales) de la région sont des ressources naturelles exceptionnelles de ce territoire et sont des éléments centraux de l’identité du Parc naturel des Sources. En plus de contribuer au patrimoine naturel, elles sont une richesse importante du patrimoine historique du Parc naturel, car ces eaux ont fait et font toujours la réputation de la région depuis de nombreux siècles.

Les mesures de protection, qu’il s’agisse d’obligations légales ou qu’elles soient applicables en vertu du Modus vivendi, ainsi que le Plan d’Urgence et d’Intervention, ont été mis en place afin préserver et de valoriser ces ressources aquifères et leur environnement.

Enfin, toutes ces eaux et leurs sources ou pouhons représentent un attrait touristique important (goûter l’eau ferrugineuse et gazeuse de la Géronstère, de la Sauvenière, visiter le pouhon Pierre-le-Grand, ...) pouvant être valorisés par différents projets développés au sein du Parc naturel.

27 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

5. Climat

Le climat belge est un climat tempéré auquel la zone du Parc naturel des Sources n’échappe pas. Le climat varie cependant légèrement d’un endroit à l’autre du Parc naturel et des différences de plusieurs degrés peuvent être remarquées, comme l’illustre par exemple la comparaison des deux séries de données (Spa- Sauvenière et Stoumont) ci-dessous. Ces variations peuvent s’expliquer notamment par des éléments du milieu physique comme le relief. Les deux figures ci-dessous reprennent les données climatiques pour Spa et Stoumont. Le premier graphique reprend les chiffres de la station climatique de l’aérodrome de la Sauvenière à Spa et enregistre une température moyenne annuelle de 7,4 °C. En comparaison à ces données météorologiques, celles de Stoumont apparaissent comme étant plus favorables avec une température moyenne annuelle de 10,1°C et des précipitations beaucoup moins abondantes.

Spa Stoumont Température en moyenne Température

120 en moyenne Température 120 30

28 100 100 25 23 80 18 80 20 60 13 60 15 40 8 40 10

20 3 20 5

Précipitations en Précipitations mm Précipitationsen mm

0 -2 0 0

°

°

C

C

Données climatiques pour Spa-Sauvenière5 Données climatiques pour Stoumont6

Climat spécifique des Hautes Fagnes

Différents phénomènes et caractéristiques expliquent le climat spécifique des Hautes Fagnes, dont Malchamps et la crête de la Vecquée font partie. Tout d’abord, les températures plus basses qu’ailleurs (6,1°C à Botrange et 7,4°C à Malchamps par rapport aux 10,4°C à Uccle) peuvent être essentiellement expliquées par l’altitude élevée du plateau fagnard. Les précipitations sont également beaucoup plus élevées dans cette région : environ 1.400 mm par an à la Baraque Michel (avec des pics à 1.700 mm), et 1.130 mm à Malchamps par rapport à Uccle, 835 mm par an. Ces différences de température et de pluviométrie s’expliquent de la façon suivante : Les vents dominants proviennent du sud-ouest, c’est-à-dire de la mer et des plaines, et sont chargés d’humidité. Le premier obstacle qu’ils rencontrent est le

5 Graphique réalisé sur base des données climatiques provenant du site de l’IRM, http://www.meteo.be/meteo/view/fr/6042865-Climats+dans+le+monde.html, consulté le 05/10/2011 6 Graphique réalisé sur base des données climatiques provenant du site du météorologue néerlandais Severin Michiel ,http://www.weerplaza.nl/wereldweer/Europa/Belgi%EB/BE, le 24/10/2011

28 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental plateau des Hautes Fagnes. Face à cet obstacle impossible à contourner, les masses d’air s’élèvent et se refroidissent. Ceci provoque le phénomène de condensation et s’en suit des précipitations sous forme de pluie et/ou de neige. À ce phénomène dû au relief, s’ajoute une couverture végétale importante et donc une forte évapotranspiration. Il y a donc plus d’humidité, l’air arrive plus vite à saturation et il en résulte qu’il y a plus de précipitations qu’ailleurs en Belgique. A tout ceci se joignent des températures plus froides également car, outre l’effet de l’altitude, la couverture nuageuse est plus importante et l’ensoleillement est donc plus faible dans cette région.

Toutes ces caractéristiques font que la période de végétation est plus courte que dans les autres régions de Belgique et tout cela permet le développement d’habitats naturels comme les tourbières et favorise également la présence de nombreuses espèces végétales boréo- montagnardes. Mais ces habitats naturels liés au climat spécifique des Hautes Fagnes ont souvent subi des altérations provoquées par les actions de l’homme (drainage, plantation de résineux, …), ce qui a réduit l’espace d’accueil pour ces espèces boréo-montagnardes animales et végétales. Différents moyens sont mis en place depuis plusieurs années pour protéger et restaurer ce patrimoine naturel dans le territoire du Parc naturel des Sources : mise en réserve naturelle (ex. : fagne de la Vecquée) ou encore le projet LIFE Ardenne liégeoise. Le Parc naturel a un rôle à jouer dans la protection de ces habitats particuliers et dans leur valorisation. En plus, la fagne de Malchamps est d’un grand intérêt paysager – paysage ouvert au milieu de forêts – et représente un attrait touristique important.

29 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Caractéristiques écologiques

1. Les formations végétales

L’ensemble du territoire du parc abrite de vastes forêts composées d’essences indigènes ou non mais aussi de milieux ouverts dont certains appartiennent à la dynamique régressive des forêts naturelles. A titre d’exemple, les landes tourbeuses résultent de la coupe des chênaies pédonculées à bouleaux pubescents tandis que les landes sèches ont pris place suite à l’abattage de hêtraies à luzule blanche. Quant aux nardaies ou aux prés maigres de fauche, ils sont issus d’une utilisation des landes à des fins d’agriculture relativement extensive mais plus importante que le simple pâturage extensif.

Tous les stades de l’évolution naturelle des milieux tourbeux sont présents depuis le bas-marais acide jusqu’à la tourbière haute, en passant par les tourbières de transition. Et dans les fonds de vallées, les mégaphorbiaies occupent les zones inondables.

Cette diversité de biotopes est encore accentuée par la présence de différentes formations végétales au sein de certains types d’habitats.

1.1. Le milieu forestier

1.1.1. Couverture et répartition

Selon les données 2010 de la Cellule Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (IPRFW) de la DGO3, les forêts couvrent +/- 11.300 hectares7 du territoire du Parc naturel des Sources, ce qui représente plus de 76 % de la surface totale du parc. Environ 61 % de ces forêts appartiennent à des propriétaires privés (essentiellement dans la commune de Stoumont). Les forêts soumises au régime forestier, représentant 4200 hectares8, sont à cheval sur les cantonnements d’Aywaille et de Spa.

Répartition des essences dans les bois et forêts soumis au régime forestier

Les chiffres ayant permis la réalisation des graphiques ci-dessous sont issus des données provenant du Département Nature et Forêt. Les données ne concernent que les bois et forêts soumis au régime forestier, il est en effet difficile de récolter ces informations pour les forêts privées.

7 Données issues d’estimations réalisées sur base de l’échantillon de points d’observation. Marge d’erreur possible calculée pour la surface considérée : 330 hectares. 8 IPRFW, chiffres 2000. Marge d’erreur calculée : 260 hectares.

30 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Répartition feuillus - Répartition des résineux dans les bois principales essences dans

et forêts soumis au les bois et forêts soumis régime forestier au régime forestier Epicéa 12,48 Pin sylvestre 9,52 40,95 38,97 Résineux Chênes

59,05 Feuillus Hêtre 13,57 Autres essences feuillues 17,87 7,60 Autres essences résineuses Répartition feuillus-résineux Principales essences forestières présentes sur le territoire du Parc naturel sur le territoire du Parc naturel

La lecture de ces graphiques montre que 59,05 % de ces forêts sont des résineux et 40,95 % des feuillus. Les quatre essences principalement représentées sont l’épicéa (38,97 %), le chêne (17,87 % dont la quasi-totalité est constituée par des chênes indigènes ; les chênes rouges d’Amérique représentant seulement 0,58 % de ce total), le hêtre (13,57 %) et le pin sylvestre (7,6 %). Dans les résineux, après l’épicéa et le pin sylvestre, les autres essences principales sont le douglas (3,53%) et les mélèzes (2,79 %). D’autres essences, comme le tsuga ou le Sitka, apparaissent de manière plus ponctuelle.

Dans les feuillus, après les chênes et le hêtre, les bouleaux sont également assez présents (4,01%). L’aulne glutineux est présent dans les milieux humides et représente près de 1 % des essences forestières. D’autres essences sont également présentes mais avec une répartition plus faible : les érables, le sorbier des oiseleurs, le frêne, le charme, …

31 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Répartition des essences dans les bois et forêts soumis au régime forestier au sein du Parc naturel des Sources (%) Résineux 59,05 Feuillus 40,95 Epicéa 38,97 Chênes 17,87 Pin sylvestre 7,60 Hêtre 13,57 Douglas 3,53 Erables 0,26 Mélèzes 2,79 Bouleaux 4,01 Tsuga 0,48 Aulne glutineux 0,92 Sitka 0,45 Sorbier des oiseleurs 0,15 Sapin pectiné 0,20 Trouées feuillus 0,71 Pin laricio de 0,10 Feuillus divers 3,47 Corse Blan-Etoc 3,70 Résineux divers 1,23 Tableau réalisé sur base des données recueillies auprès des cantonnements d'Aywaille et de Spa

Comme le montrent les données chiffrées concernant la forêt, le Parc naturel des Sources est fortement boisé. Ceci présente beaucoup d’avantages. Le premier au niveau biodiversité car de nombreuses espèces animales sont inféodées à la forêt et notamment des oiseaux comme le bec croisé des sapins (Loxia curvirostra) ou encore le pic noir (Dryocopus martius). Le taux élevé de boisement participe donc à la richesse biologique du Parc naturel des Sources. Ce grand massif forestier représente également un attrait touristique important, la fonction récréative de la forêt prenant de plus en plus d’ampleur. Cependant, cette fonction ne doit pas être développée au détriment des autres fonctions, et surtout pas si cela porte préjudice à sa fonction écologique. En effet, de nombreuses espèces animales et végétales ont besoin de cet espace pour se développer et les animaux ont également besoin de quiétude pour réaliser leur cycle journalier. C’est pourquoi, il est primordial de créer des zones dans lesquelles le public a un accès réduit voire nul. Le Parc naturel peut jouer un rôle important dans cette délimitation, tout en expliquant l’importance de ces zones sanctuaires au public. Les chiffres indiquent également une proportion plus importante de résineux que de feuillus. Or, pour la biodiversité, il est plus intéressant d’avoir des forêts feuillues ou mixtes. Dans cette optique, le Parc naturel peut sensibiliser les citoyens à cette problématique, en expliquant notamment qu’il est possible de gérer les forêts de façon durable tout en gardant son rôle de production (pro sylva, favoriser les sous-bois en ne plantant pas trop serré, insister sur l’importance des lisières diversifiées, …).

32 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

1.1.2. Types de formations boisées

Seules les formations présentant un intérêt écologique particulier ne sont présentées ici.

D’après les observations effectuées sur le terrain et selon les rapports d’aménagement des bois soumis de Spa et de Stoumont, différentes associations phytosociologiques ou formations végétales9 se retrouvent sur le territoire du Parc naturel des Sources. Par souci de clarté et de cohérence avec les paragraphes suivants, la dénomination présentée dans les rapports d’aménagement (typologie CORINE) a été convertie en habitats Natura 200010. Parmi les plus importants, citons la présence de :

Hêtraies à luzule (9110), forêts climaciques des sols non hydromorphes. Il n’est pas rare d’y trouver, parmi les essences compagnes majoritaires, l’érable sycomore, les chênes sessile et pédonculé, le sorbier des oiseleurs, le sureau à grappes, le coudrier, le bouleau et le charme (ce dernier seulement localement) ;

Vieilles chênaies des sols acides (9190) avec la chênaie à luzule au sein de laquelle on peut observer différentes variantes selon l’exposition et le gradient de richesse du sol: la chênaie (à luzule) et à leucobryum en partant du plus pauvre, à la chênaie à (luzule) et à coudrier, en passant par d’autres intermédiaires représentés par la variante typique et par la chênaie (à luzule) et à molinie. Toutes ces chênaies pédonculées constituent les associations « paraclimaciques » des sols hydromorphes. Sur les sols non hydromorphes, elles sont souvent des habitats de substitution à la hêtraie à luzule ;

Chênaies et chênaies-charmaies des sols subhumides et des argiles schisteuses (9160) dont les chênaies-charmaies subatlantiques à stellaire, en faible proportion et uniquement sur des sols plus riches et la frênaie-chênaie subatlantique à primevère, également sur des stations plus riches. Cette association végétale est cependant très rare sur le territoire du Parc naturel ;

Bois marécageux dont font partie les aulnaies marécageuses oligotrophes que l’on rencontre sur les sols marécageux et les zones de sources. Ces aulnaies ne sont pas désignées comme habitat Natura 2000 car elles ne sont pas menacées à l’échelle européenne. Peu courantes en Wallonie, elles font toutefois partie des habitats pour lesquels des mesures de gestion sont prises afin d’assurer leur maintien ;

9 Sur bases d’informations tirées du parcellaire, des cartes d’évaluation biologique et des cartes pédologiques et des observations de terrain. Rapports rédigés en 2003. 10 Le code Natura 2000 de chaque habitat est repris entre parenthèses. Les codes munis d’un astérisque correspondent aux habitats prioritaires.

33 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Forêts alluviales (91E0*) représentées soit par des aulnaies-frênaies à stellaire, soit par des aulnaies à laîches (à Carex remota et Cardamine amara), occupant les fonds de vallée et les bordures de ruisseaux. La présence de ces forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior est toutefois marginale ;

Fragments de tourbières boisées (91D0*) ou boulaies tourbeuses à bouleaux pubescents ;

Fourrés de genévrier commun (5130) dont la superficie est toutefois très restreinte ; peu sensible au froid, peu exigeant quant à la nature du sol, le Genévrier se rencontre aussi bien sur sol calcaire qu’en terrain acide. Il est présent où il y a eu du pâturage. Les aiguilles piquantes du Genévrier le protègent de la dent des herbivores et il a besoin d’un sol dénudé pour se régénérer. Sa régénération, malgré une longévité importante (100 à 300 ans) est difficile à cause de la concurrence des herbacées et d'un fréquent parasitage des graines.

Quelques fragments d’érablières de ravins, lesquelles font partie des forêts de pentes, éboulis ou ravins (9180*) et qui constituent l’association végétale climacique des versants exposés au nord et des vallées encaissées. Bon nombre de ces milieux à potentialité d’érablières de ravins sont cependant actuellement enrésinés, dont le versant Nord de l’Amblève par exemple.

1.2. Milieux ouverts ou semi-ouverts

1.2.1. Couverture et répartition

Les milieux ouverts reprennent évidemment les prés et pâtures. Ceux-ci ne présentent toutefois que très rarement un intérêt botanique, entomologique ou biologique au sens large. En effet, ces terrains à usage agricole, mis à part ceux soumis aux mesures agro-environnementales notamment, sont généralement trop fortement exploités et ont perdu leur richesse floristique originelle. Ils constituent cependant d’importantes zones de liaison entre d’autres milieux ouverts ou semi- ouverts intéressants d’un point de vue écologique.

Ces autres milieux ouverts ou semi-ouverts peuvent être naturels ou semi-naturels selon qu’ils apparaissent spontanément dans la logique évolutive d’un milieu ou qu’ils aient été engendrés et maintenus par des activités humaines non intensives, telles que le pâturage extensif par exemple.

34 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Si l’on se réfère aux chiffres relatifs à l’occupation du sol, on constate que sur l’ensemble du territoire, 1,3 hectares sont des milieux semi-naturels non exploités et 461 hectares sont des terres vaines et vagues11. La DG Statistique et Information économique du SPF Economie regroupe sous l’appellation «terres vaines et vagues», « les terres qui n’ont pas ou guère de valeur économique, ainsi que des terres dont l’occupation résulte du passage d’une nature vers une autre ». Le groupe «terres vaines et vagues» recouvre «des pâtures pauvres, des fagnes ou des marais. Les terres forestières mises à blanc et non replantées, ainsi que les plantations forestières de moins de 12 ans font également partie de cette rubrique.»12

Globalement, les milieux ouverts et semi-ouverts présentant un intérêt écologique important couvrent une superficie de 462.3 hectares, soit seulement 3% de la superficie totale du Parc naturel. Rappelons que cette surface ne tient pas compte des prés et pâtures « ordinaires » qui bénéficient, comme souligné plus haut, d’un intérêt écologique moindre en comparaison avec les milieux précédemment cités.

1.2.2. Types de formations végétales ouvertes ou semi-ouvertes

Le territoire du parc renferme différentes formations végétales ouvertes ou semi- ouvertes intéressantes telles que :

des nardaies (6230*) ; des prairies à molinie (6410) ; des prairies de fauche mésophiles, de basse et moyenne altitude (6510) ou à caractère submontagnard (6520) ; des mégaphorbiaies (6430) qui correspondent à d’anciennes prairies de fauche inondables et fangeuses ; des landes sèches (4030) ; des landes humides à bruyère quaternée (4010) ; des bas-marais acides, qui ne constituent pas, à ce stade de développement, un habitat Natura 2000 mais dont l’évolution amène aux tourbières de transition ; des tourbières de transition (7140) et tourbières hautes (7110*) ;

Comme pour les formations forestières, seuls les habitats manifestant un intérêt écologique sont repris ici. Il est toutefois utile de mentionner que bon nombre de ces habitats présentent également des variantes dégradées au potentiel de restauration avéré et qui font déjà, ou qui pourraient à l’avenir, faire l’objet de travaux de restauration.

11 Voir dans le volet aménagement du territoire 12 http://etat.environnement.wallonie.be/uploads/rapports/parties/chapitres/fiches/TERRIT_03.pdf

35 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

1.2.2.1. Les pelouses et prairies

Les nardaies ou pelouses à Nard (6230*)

Nées des anciennes pratiques pastorales, les nardaies ne subsistent qu’à l’état de lambeaux, dans des lieux piétinés ou des zones incultes, abandonnées. On les trouve sur des sols siliceux, acides, pauvres en minéraux. Ces formations herbeuses présentent une végétation courte, dominée par le Nard et le Gaillet du Harz.

Les prairies humides oligotrophes à Molinie (6410)

Il s’agit de prairies humides mais pas mouillées (nappe battante), anciennement fauchées mais non amendées. La nappe phréatique est élevée et le sol est globalement riche en matières organiques mais présente des carences en certains minéraux (phosphate par ex.). L’acidité des prairies à Molinie est très variable (de la tourbe à la marne).

Les prairies de fauche mésophiles de basse à moyenne altitude (6510)

Ces prairies (que l’on retrouve à une altitude < à 300 m pour la basse et entre 300 et 550 m pour la moyenne altitude) sont dominées par des graminées pouvant former des peuplements denses et fermés. On les trouve sur des sols fertiles et le cortège floristique est en partie dépendant des apports d'engrais qui y ont été réalisés. Ce sont des habitats qui n'existent pas à l'état naturel: ils proviennent d'une activité anthropique telle que le défrichement de la forêt, le pâturage ou la fauche, qui bloque le retour vers la forêt. Le fromental est la graminée caractéristique des prés de fauche de basse altitude. Elle sera accompagnée d'un cortège varié de dicotylées, principalement des ombellifères (fenouil des Alpes, …) et des composées. Elles peuvent également abriter des espèces telles que la renouée bistorte. On distinguera souvent deux étages dans la strate herbacée qui, grâce aux espèces les plus grandes, peut atteindre 120 cm. Différents types de sols peuvent accueillir cet habitat mais jamais des sols très humides.

36 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les prairies de fauche à caractère submontagnard (6520)

Elles correspondent à une variante de l’habitat précédemment décrit, présente au- delà de 550 m d’altitude. Totalement liées aux activités humaines, ces prairies, qui n’existent donc pas à l’état naturel, présentent, au cours de l’année, plusieurs vagues de floraison. Devenues fort rares, il en reste quelques-unes mais elles subsistent aussi sous forme de cordons, en bord de route. Ceux-ci sont un dernier refuge pour les espèces montagnardes. Comme pour l’habitat précédent, les graminées y sont très compétitives et forment des peuplements denses et fermés.

Nées d’un système d’exploitation consistant en deux fauches annuelles, parfois suivies d’un pâturage automnal, elles disparaîtraient si ces pratiques venaient à changer. Il existe plusieurs variantes selon l’altitude, les variations d’humidité et la richesse en azote du sol.

Mégaphorbiaies hydrophiles d'ourlets planitaires et des étages montagnards à alpins (6430)

Caractérisées par une végétation herbacée luxuriante (feuilles larges, fleurs vives), elles se trouvent sur des sols profonds, enrichis par les débris végétaux et par les inondations (limon, matières organiques). Elles font partie du cycle dynamique des forêts et sont, de ce fait, très fluctuantes quant à leur surface. Trois alliances phytosociologiques correspondent chez nous à cet habitat Natura 2000 avec néanmoins une structure assez similaire: ce sont toutes des formations à hautes herbes hygrophiles (+ de 1,5 m) avec une dominance de dicotylédones.

1.2.2.2. Les landes

Les landes sont apparues sur des terrains initialement boisés (hêtraies ou chênaies) dont les peuplements ont été exploités pour leur bois. Ces milieux, qui devraient se reboiser spontanément, ont été maintenus ouverts par les activités agro-pastorales de l’époque (pâturage notamment). Dans nos régions, les landes sont caractérisées par les arbrisseaux et les sous- arbrisseaux de la famille des Ericacées, souvent accompagnés de Fabacées (genêts par exemple). Elles se trouvent sur substrats acides.

37 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les landes sèches atlantiques à continentales (4030)

Habitats se rencontrant sur des sols acides et secs, sans pour autant perdre de vue que tous les intermédiaires landes sèches-landes humides peuvent se rencontrer dans ces habitats généralement en mosaïque. Les landes sèches sont dominées par de grands peuplements d’Ericacées, les vides étant occupés par des mousses et des lichens.

Les landes humides atlantiques et septentrionales à Erica tetralix (4010)

Elles se rencontrent sur des sols très humides, acides, avec une nappe permanente dont le battement atteint ou dépasse la surface. Elles sont souvent entourées de landes sèches ou de tourbières. On note la présence de sous-arbrisseaux, de plantes cespiteuses (en touffes) et de bryophytes avec, notamment, des sphaignes non formatrices de tourbe (S. compactum, S. molle, S. tenellum). Dans les parties les plus humides, les Sphaignes peuvent être abondantes. Certaines landes humides peuvent se trouver sur une fine couche de tourbe (< 40 cm) et définissent ainsi les landes paratourbeuses.

1.2.2.3. Les complexes tourbeux

Ce sont des zones humides, des complexes d’habitats saturés d’eau, pauvres en éléments nutritifs, avec une végétation (et une faune) spécifique (notamment végétaux turfigènes13). L’excès d’eau provoque des conditions asphyxiques et une accumulation de matière organique mal décomposée. La nécessité d’un bilan hydrique excédentaire localise les tourbières dans les régions humides et froides (apports d’eau importants, limitation des pertes par évapotranspiration).

Evolution normale d’une tourbière : 1. Bas marais : la tourbe se forme sous le niveau de la nappe (les bas-marais ne sont pas concernés par la Directive). 2. Tourbière de transition : la tourbe se forme au niveau de la nappe. 3. Tourbière haute : exhaussement de la végétation au-dessus de la nappe. Seule l’eau de pluie alimente la tourbière (ombrotrophe) qui est de plus en plus oligotrophe.

Les différents habitats du complexe tourbeux se présentent souvent en mosaïque, plus ou moins imbriqués les uns dans les autres et présentent une énorme diversité biologique et un intérêt scientifique réel.

13 Édificateurs de tourbe

38 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les bas-marais acides

Comme signalé plus haut, cet habitat non repris en Natura 2000 constitue le premier stade de développement au départ d’une cuvette présentant de l’eau libre pour évoluer ensuite vers une tourbière de transition. Les bas-marais acides peuvent être dominés par les joncs acutiflores ou êtres caractérisés par la présence de la narthécie ossifrage.

Les tourbières de transition et tremblantes (7140)

La végétation de ces tourbières se situe au niveau général des eaux (par conséquent moins acides car léger apport par ruissellement). Souvent, on observe la présence de radeaux tremblants ou flottants composés de Cyperaceae (linaigrettes à feuilles étroites (Eriophorium angustifolium), laîches dont la laîche à bec (Carex rostrata)), de trèfles d’eau, de sphaignes ou autres mousses.

L’évolution des tourbières de transition abrite aussi un habitat particulier : les communautés de tourbe dénudée à rhynchospore (Rynchospora alba).

Les tourbières hautes actives (7110*)

Ce sont des tourbières ombrotrophes dont la végétation et la nappe perchée se trouvent plus élevées que la nappe phréatique environnante, présentant des buttes à sphaignes et des gouilles et/ou des tourbières actives dont la végétation continue à former de la tourbe sur une superficie importante. On les trouve sous climat à fortes précipitations et températures moyennes basses. L’épaisseur de tourbe y est comprise entre 40 cm et plusieurs mètres.

Cet habitat est très fragmenté mais il abrite des espèces rares et menacées.

Les tourbières hautes dégradées (7120)

Ce sont des tourbières ayant subi des perturbations (généralement d’origine anthropique) touchant l’équilibre hydrique. Seules celles susceptibles de régénération naturelle sont concernées par la Directive. Fortement dégradées, elles sont dominées par la Molinie. Elles résultent d'une modification du régime hydrique (assèchement) et trophique (minéralisation de la tourbe) soit des tourbières ombrotrophes, soit des bois tourbeux minéro-ombrotrophes.

39 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les tourbières boisées (91D0*)

Il s’agit des boulaies tourbeuses à sphaignes, situées sur de vrais sols tourbeux. Ces forêts sont très claires, basses et souvent en transition avec la tourbière bombée et l’aulnaie marécageuse. Le bouleau pubescent y est dominant mais l’aulne glutineux, le chêne pédonculé ou encore le sorbier des oiseleurs y sont également parfois présents. Cet habitat s’installe suite à la colonisation par les ligneux de bas-marais acides ou de tourbières dégradées par les drainages.

2. La flore

Si l’on se place à l’échelle des espèces et non plus au niveau des habitats, bon nombre d’espèces végétales soit rares, soit menacées, voire les deux à la fois, sont présentes sur le territoire du parc. Leur abondance dépend toutefois de l’état de conservation de leur habitat. Ces espèces rares et/ou menacées à l’échelle de la Région wallonne mais aussi au niveau international, bénéficient généralement d’un statut de protection via la Loi sur la Conservation de la Nature (LCN) de 1973.

Le tableau repris plus bas ne liste que les phanérogames. Cependant, la présence intéressante au sein du territoire du parc de bons nombres de champignons ou encore de mousses (dont des sphaignes) et de lichens rares mérite d’être soulignée. Parmi les lycopodes, signalons notamment la présence du lycopode en massue (Lycopodium clavatum), du lycopode inondé (Lycopodiella inundata) ou encore plus rare, du lycopode selagine (Huperzia selago). Ces trois espèces sont protégées par la loi sur la conservation de la nature, tout comme l’intégralité des sphaignes d’ailleurs.

40 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

TEXTES LEGISLATIFS OCTROYANT UN NOM LATIN NOM FRANÇAIS STATUT UICN STATUT DE PROTECTION

Andromeda polifolia Andromède menacé d'extinction LCN

Arnica des Arnica montana en danger LCN montagnes Laîche à deux Carex binervis en danger LCN nervures Selon la sous-espèce: Dactylorhiza Orchis tacheté quasi menacée ou LCN maculata non Dactylorhiza Orchis des sphaignes en danger LCN sphagnicola

Drosera intermedia Rossolis intermédiaire menacé d'extinction LCN

Rossolis à feuilles Drosera rotundifolia en danger LCN rondes

Erica tetralix Bruyère quaternée vulnérable LCN

Eriophorum espèce quasi Linaigrette vaginée LCN vaginatum menacée Gentiana Gentiane des marais en danger LCN pneumonanthe

Juncus filiformis Jonc filiforme en danger LCN

Juniperus communis Genévrier commun vulnérable LCN

Menyanthes trifoliata Trèfle d’eau vulnérable LCN

Narthecium pas de statut de Narthécie des marais en danger ossifragum protection Platanthera Platanthère des espèce quasi LCN chlorantha montagnes menacée

Rhynchospora alba Rynchospore blanc menacé d'extinction LCN

Salix repens Saule rampant en danger LCN

espèce quasi Trientalis europaea Trientale LCN menacée Vaccinium Canneberge en danger LCN oxycoccos

41 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

3. La faune

De même que pour la flore, la liste suivante donne un aperçu du nombre et de la diversité des espèces animales rares et/ou menacées à l’échelle de la Région Wallonne présentes sur le territoire du Parc naturel. La plupart sont également menacées à plus grande échelle et bénéficient d’un ou plusieurs statuts légaux de protection. Parmi les textes législatifs les plus courants, citons la Loi sur la Conservation de la Nature de 1973, la Convention de Berne (convention internationale entre les pays européens), les Directives européennes telles que la Directive Oiseaux de 1979 et la Directive Faune-Flore-Habitats de 1992. A ceux-ci s’ajoute, pour certaines espèces, la législation régionale en matière de chasse et de pêche (AGW 12/05/2011), ou encore l’Accord Chauve-souris (convention européenne). On peut toutefois constater que certaines espèces jouissent encore d’un statut favorable à l’échelle internationale mais faisant partie intégrante du patrimoine naturel wallon, elles y sont à ce titre protégées et font dès lors l’objet de mesures afin d’y garantir leur maintien à long terme.

3.1. L’avifaune

Statut de Espèce nicheur de Statut de nicheuse Législation à Nom l’espèce à présence Nom français sur le l’origine d’un statut latin l’échelle en territoire de protection internationale Wallonie du PN (liste rouge) OISEAUX Chouette de Aegolius Tengmalm ou LCN + Conv. Berne + Oui Vulnérable Hi funereus Nyctale de Direct. europ. Tengmalm Martin- Re + Hi + LCN + Conv. Berne + Alcedo atthis pêcheur Oui Quasi menacée Mi Direct. europ. d'Europe

LCN + AGW chasse et Sarcelle Anas crecca Non Situation critique Re+ Hi +Mi pêche + Conv. Berne d’hiver + Direct. europ.

LCN + AGW chasse et Anas Sarcelle d’été Non Situation critique Re + Mi pêche + Conv. Berne querquedula + Direct. europ.

Anthus Re + Hi+ LCN + Conv. Berne + Pipit farlouse Oui Vulnérable pratensis Mi Direct europ.

Grand-duc LCN + Conv. Berne + Bubo bubo Non Vulnérable Re + Hi d’Europe Direct. europ.

42 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Caprimulgus Engoulevent LCN + Conv. Berne + Oui En danger Re + Mi europaeus d’Europe Direct. europ.

LCN + Conv. Berne + Ciconia nigra Cigogne noire Non Vulnérable Re + Mi Direct. europ.

Circus Busard Saint- Re + Hi + LCN + Conv. Berne + Non En danger cyaneus Martin Mi Direct. europ.

Grand LCN + Conv. Berne + Corvus corax Oui Vulnérable Re + Hi corbeau Direct. europ.

Râle des Non LCN + Conv. Berne + Crex crex Situation critique Re +Mi genêts Direct europ.

Cuculus LCN + Conv. Berne + Coucou gris Oui Vulnérable Re + Mi canorus Direct europ.

LCN + AGW chasse et Gallinago Bécassine des Re + Hi + Non Situation critique pêche + Conv. Berne gallinago marais Mi + Direct. europ.

Torcol LCN + Conv. Berne + Jynx torquilla Oui En danger Re + Mi fourmilier Direct. europ.

Lanius Pie-grièche Re + Hi + LCN + Conv. Berne + Oui Vulnérable excubitor grise Mi Direct. europ.

LCN + conv. Berne + Lullula arborea Alouette lulu Oui Vulnérable Re + Mi Direct. europ.

LCN + conv. Berne + Milvus milvus Milan royal Oui Vulnérable Re +Hi +Mi Direct. europ.

Non menacée Oenanthe Traquet LCN + conv. Berne + Non mais éteinte Mi oenanthe motteux Direct. europ. régionalement

LCN + conv. Berne + Picus canus Pic cendré Non En danger Re + Hi Direct. europ.

Saxicola LCN + conv. Berne + Tarier des prés Non Situation critique Re + Mi rubetra Direct. europ.

Streptopelia Tourterelle des LCN + Conv. Berne + Oui Vulnérable Re + Mi turtur bois Direct europ.

Turdus Merle à LCN + Conv. Berne + Non Situation critique Mi torquatus plastron Direct. europ.

43 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

3.2. Autre faune

Statut de l’espèce à Législation à l’origine d’un Nom en latin Nom français l’échelle statut de protection internationale (liste rouge) LIBELLULES ET PAPILLONS

Aeshna juncea Aeschne des joncs Vulnérable LCN

Aeshne subartica Aschne subarctique En situation critique LCN

Coenagrion Agrion hasté situation critique LCN hastulatum Cordulegaster Cordulégastre En danger Pas de statut de protection bidentata bidenté

Ischnura pumilio Agrion nain vulnérable Pas de statut de protection

Lestes dryas Leste dryade En danger Pas de statut de protection

Éteinte Lestes virens Leste verdoyant LCN régionalement Leucorrhinia Leucorrhine douteuse vulnérable LCN dubia Orthetrum Orthétrum bleuissant En danger LCN coerulescens Somatochlora Cordulie arctique en danger LCN arctica Boloria Nacré de la Vulnérable LCN aquilonaris canneberge

Boloria eunomia Nacré de la bistorte vulnérable LCN

LCN + Conv. Berne + Direct. Lycaena helle Cuivré de la bistorte Vulnérable europ. Lycaena Cuivré écarlate Vulnérable pas de statut de protection hippothoe Mélitée du Melitaea athalia vulnérable LCN mélampyre

REPTILES ET BATRACIENS

Natrix natrix Couleuvre à collier Vulnérable LCN + Conv. Berne

Coronella LCN + Conv. Berne + Direct. Coronelle lisse vulnérable austriaca Europ.

44 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

POISSONS

Thymallus LCN + Conv. Berne + Direct. Ombre commun Vulnérable thymallus europ. LCN + AGW chasse et pêche + Lampetra planeri Petite lamproie vulnérable Conv. Berne + Direct. europ. LCN + AGW chasse et pêche + Cottus gobio Chabot vulnérable Direct. europ.

MAMMIFERES

Murin de Bechstein ou menacée mais LCN + Conv. Berne + Accord Myotis bechsteinii Vespertilion de données déficientes chauve-souris + Direct. europ. Bechstein LCN + Conv. Berne + Accord Myotis myotis Grand murin en danger chauve-souris + Direct. europ. Rhinolophus LCN + Conv. Berne + Accord Grand rhinolophe situation critique ferrumequinum chauve-souris + Direct. europ.

La simple énumération des espèces végétales et animales menacées et/ou rares que l’on peut retrouver sur le territoire du Parc naturel prouve sa richesse biologique et confirme que ce dernier bénéficie encore de zones intéressantes et adaptées à l’installation, le développement et la reproduction des espèces. Cependant, les faibles surfaces disponibles pour certaines d’entre elles ou les habitats qui les abritent étant dégradés ou dans un état de conservation non favorable, il est primordial d’envisager une gestion, sur le long terme, de ces zones indispensables à la survie et au maintien de cette diversité biologique rare et menacée. Dans ce cadre, la création d’un Parc naturel représente un outil de taille car il peut être le siège de projets importants de restauration d’habitats et peut œuvrer à la mise en place de mesures protectrices, conservatoires et de sensibilisation au public, à plus grande échelle. En effet, la protection de la nature doit s’envisager sur des surfaces importantes et bénéficier de connexion entre elles, formant ainsi un réseau cohérent de milieux propices à la circulation des espèces animales et végétales14 et au brassage génétique des espèces, garants de la survie à long terme des populations menacées. Dans cette optique, le Parc naturel des Sources pourra assurer une continuité avec les actions menées au sein du Parc naturel des Hautes-Fagnes – Eifel tout proche et permettra ainsi d’étendre les milieux protégés. Un partenariat avec ce dernier sera donc une opportunité si l’on veut potentialiser les effets des actions entreprises en matière de protection et sauvegarde de la biodiversité.

14 La circulation des espèces végétales correspond à la dissémination des graines et spores par les animaux (oiseaux, insectes pollinisateurs, mammifères, …) qui transportent ces dernières de milieux en milieux, permettant aux végétaux de coloniser des zones trop éloignées pour permettre une dissémination de proche en proche ou par semis éolien.

45 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les statuts de protection

1. Sites Natura 2000

Face à la dégradation des milieux et au recul de la biodiversité, l’Union Européenne a mis en place deux directives que sont la Directive Oiseaux (1979) et la Directive Habitats (1992) pour protéger les espèces et les habitats. Ces deux directives sont la base du vaste réseau écologique Natura 2000. En Wallonie, 240 sites ont été sélectionnés depuis 2001. Plusieurs de ces sites jalonnent le territoire du futur Parc naturel.

Surface bénéficiant du statut de protection Natura 2000 au sein du Parc Naturel des Sources

21%

79%

Non sous protection Natura 2000 Sous protection Natura 2000

Surface bénéficiant du statut de protection Natura 2000

Au total, environ 3.017 hectares sont sous protection Natura 2000 au sein du parc soit environ 21 % de sa superficie totale. Les différents sites montrent, par leur diversité, que le territoire que forme le Parc naturel est loin d’être monotone. Au contraire, de nombreux habitats dessinent ces 14.830 hectares offrant des milieux boisés mais également des milieux ouverts. Les différents sites Natura 2000 inclus dans le périmètre du Parc naturel des Sources sont décrits brièvement ci-après.

46 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Parc naturel des Sources : carte des zones Natura 2000

47 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

1.1. Bois de Staneux15 (BE33067)

Ce site Natura 2000 couvre 621 hectares, dont seulement 11 hectares se situent dans le périmètre du Parc naturel des Sources. Le Bois de Staneux se situe au nord de Spa, près de la limite communale séparant les communes de Spa et de Theux.

Une majeure partie de ce site est couverte par des habitats naturels d’intérêt communautaire : des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110) et en plus faibles quantités, des chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies subatlantiques et médio-européenne du Carpinion betulli (code 9160) et des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0).

On relève sur ce site la présence de nombreuses espèces d’oiseaux dont plusieurs espèces de pics, le pic cendré (Picus canus), le pic mar (Dendrocopos medius) et le pic noir (Dryocopus martius) mais aussi la bondrée apivore (Pernis apivorus), le martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) et le milan royal (Milvus milvus).

1.2. Bois de la Géronstère16 (BE33031)

Le Bois de la Géronstère s’étend sur une superficie d’environ 458 hectares dont la quasi-totalité se situe dans le périmètre du Parc naturel des Sources. Ce massif forestier de type ardennais est situé en contrebas de la fagne de Malchamps. Plusieurs vallées encaissées sillonnent ce lieu.

Deux habitats d’intérêt communautaire couvrent 55% du site avec majoritairement des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110) et, moins représentées, des vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur (code 9190).

Cette zone est importante pour plusieurs oiseaux, entre autres pour la bondrée apivore (Pernis apivorus) et le pic noir (Dryocopus martius).

1.3. Fagnes de Malchamps et de Stoumont17 (BE33032)

Le site des Fagnes de Malchamps et de Stoumont s’étend sur une superficie de 884 hectares. Ce site englobe non seulement la fagne de Malchamps mais également de nombreuses landes tourbeuses, landes sèches et petites tourbières éparpillées entre Malchamps et Stoumont, le long de la Vecquée.

15Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33067 16Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33031 17Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33032

48 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Le milieu relativement ouvert que présentent les fagnes est majoritairement composé de landes humides atlantiques septentrionales à Erica tetralix (code 4010) ainsi que des landes sèches européennes (code 4030). Ponctuellement, on trouve des tourbières hautes actives (code 7110), des formations à Juniperus communis sur landes (code 5130), des tourbières de transition (code 7140) ainsi que de vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur (code 9190) et des fragments de tourbières boisées.

Ce site est important pour de nombreuses espèces d’oiseaux et particulièrement pour des oiseaux présents sur liste rouge comme le hibou des marais (Asio flammeus) ou encore l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus). Pour ce dernier, Malchamps représente d’ailleurs un des sites le plus important, au sein duquel quatre couples ont été recensés en 2010.

1.4. Vallée de la Lembrée et affluents18 (BE33027)

Le site de la vallée de la Lembrée et affluents s’étend sur 749 hectares dont 15 hectares seulement concernent le Parc naturel des Sources. Ce site couvre des zones assez diversifiées : il comporte des milieux ouverts et des milieux forestiers, et au niveau du substrat, il se partage entre un substrat ardennais et un substrat calcaire.

Plusieurs habitats sont présents sur ce site Natura 2000. Les principaux sont des forêts : des hêtraies du Luzulo-Fagetum (Code 9110) et de l’Asperulo-Fagetum (code 9130) ; des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0) ; des vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur (code 9190); et des forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion (code 9180). En plus de ces formations boisées, voici de façon non exhaustive, les autres habitats représentés dans ce site Natura 2000 : des pelouses maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba minor) (code 6510) ; des pelouses sèches semi- naturelles et faciès d’embroussaillement sur calcaire (Festuco-Brometalia) qui sont des sites à orchidées remarquables (code 6210) ; des formations à Nardus stricta sur substrat siliceux des zones montagnardes et submontagnardes de l’Europe continentale (code 6230) ; etc. Enfin, des lentilles tourbeuses non dégradées subsistent encore au sein de ce site Natura 2000, à Lorcé plus précisément.

Au niveau ornithologique, ce site abrite de nombreuses espèces dont notamment la cigogne noire (Cicogna nigra), la bondrée apivore (Pernis apivorus) et les pics cendré (Picus canus), mar (Dendrocopos medius) et noir (Dryocopus martius). Notons également la présence de mammifères volants, dont le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum).

18 Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33027

49 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

1.5. Vallée de l’Amblève du Pont de Targnon à Remouchamps19 (BE33028)

Le site de la vallée de l’Amblève du Pont de Targnon à Remouchamps couvre une surface de 1.784 hectares dont 987 hectares sont inclus dans le Parc naturel des Sources. Ce site se partage entre tronçons de rivières et milieux forestiers et il offre de nombreux sites d’intérêt paysager.

Les habitats représentés sont principalement des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110) ; des forêts de pente, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion (code 9180) ; des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0); des landes humides atlantiques septentrionales à Erica tretralix (code4010) ; des mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnards à alpin (code 6430); etc.

Ce site est important pour de nombreuses espèces d’oiseaux et notamment pour la bondrée apivore (Pernis apivorus), le milan royal (Milvus milvus), l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), le martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la gélinotte des bois (Tetrastes bonasia) ainsi que pour le pic mar (Dendrocopos medius). Pour ce qui est des poissons, il faut noter la présence de la petite lamproie (Lampetra planeri).

1.6. Basse vallée de la Lienne20 (BE33029)

Le site Natura 2000 qu’est la basse vallée de la Lienne est entièrement compris dans le périmètre du Parc naturel des Sources et a une superficie de 396 hectares. Ce site se partage entre milieux forestiers et prairies humides.

De nombreux habitats sont représentés dans ce site Natura 2000. Tout d’abord quelques formations boisées comme des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110), des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0), des tourbière boisées (code 91D0) et des forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion (code 9180). Pour les milieux plus ouverts, différents habitats sont représentés comme notamment des formations herbeuses à Nardus stricta sur substrat siliceux des zones montagnardes et submontagnardes de l’Europe continentale (code 6230), des mégaphorbiaires hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnards à alpins (code 6430) et des tourbières hautes actives (code 7110). Plusieurs espèces d’oiseaux ont été signalées à cet endroit dont, entre autres, le milan royal (Milvus milvus), le martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) et le pic noir (Dryocopus martius). Au niveau de la rivière, la présence du chabot (Cottus gobio) et de la petite lamproie (Lampetra planeri) est à signaler.

19 Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33028 20 Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33029

50 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

1.7. Vallée de l’Amblève de Cheneux au Pont de Targnon21 (BE33030)

Le site de la vallée de l’Amblève de Cheneux au pont de Targnon couvre une superficie de 239 hectares. L’entièreté de ce site Natura 2000 est inclue dans le périmètre du Parc naturel des Sources.

Les habitats principalement représentés (11,3 % de la surface totale) sont des forêts de pente, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion (code 9180). À côté de cela, d’autres habitats couvrent également cette zone : des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110), des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0) et des mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnards à alpins (code 6430).

Au niveau des espèces, la présence du martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) et du pic noir (Dryocopus martius) a été relevée en ce qui concerne les oiseaux. Pour les mammifères, la présence de la loutre (Lutra lutra) aurait été constatée en 2009 mais cette donnée n’a pas été confirmée depuis. Enfin, au niveau des poissons, on note la présence de la petite lamproie (Lampetra planeri) et du chabot (Cottus gobio).

1.8. Vallée de la Lienne et affluents entre Trous de Bra et Habiémont22 (BE33048)

Ce site Natura 2000 couvre une superficie de 228 hectares dont seulement 27 concernent le Parc naturel des Sources. Cette vallée typiquement ardennaise est essentiellement formée de zones forestières.

Des hêtraies du Luzulo-Fagetum (code 9110) couvrent une majeure partie du site (29,6 %). D’autres habitats sont également présents : des tourbières boisées (code 91D0), des forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code 91E0), des tourbières hautes dégradées encore susceptibles de régénération (code 7120), des pelouses maigres de fauche de basses altitudes (code 6510) et des mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnards à alpins (code 6430).

Au niveau des espèces présentes dans ce site, plusieurs sont à remarquer dont spécialement la cigogne noire (Ciconia nigra), la bondrée apivore (Pernis apivorus), le martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) et le pic noir (Dryocopus martius).

21 Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33030 22 Wallonie, système d’information sur la biodiversité en Wallonie, http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE33048

51 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Comme le montrent les descriptions ci-dessus, le Parc naturel des Sources abrite une multitude d’habitats et d’espèces différents. Une des richesses importantes du territoire est que des habitats remarquables, classés habitats naturels prioritaires dans la loi sur la conservation de la nature, y sont présents : des tourbières hautes actives, des formations herbeuses à Nardus, des boulaies tourbeuses, des aulnaies alluviales ou encore des érablières de ravins. Au niveau de la faune et entre autre de la faune ornithologique, elle est assez semblable dans les différents sites Natura 2000. Ces sites accueillent notamment des espèces mentionnées dans l’annexe I de la Directive Oiseaux 79/409/CEE et dans l’annexe XI du décret relatif à la conservation de la Nature (6 décembre 2001) dont les pics noir et mar, la bondrée apivore et le milan royal. Tous ces habitats forment une mosaïque de milieux ouverts et de milieux forestiers, très intéressante au niveau biologique mais également au niveau paysager.

La législation concernant Natura 2000 est souvent méconnue du grand public, des propriétaires et gestionnaires forestiers privés ainsi que des exploitants agricoles. En outre, la nécessité de ce statut de protection n’est pas toujours bien comprise. Deux des rôles d’un Parc naturel sont l’éducation et la sensibilisation, ainsi que la protection du patrimoine naturel. Le Parc naturel des Sources a certainement un rôle important à jouer dans la mise en place du réseau Natura par la communication mais aussi par la valorisation de ce réseau.

2. Réserves naturelles

Pour protéger les espèces et milieux rares, il existe différents moyens dont notamment la mise sous statut de réserve naturelle (domaniale ou privée). Ces espaces peuvent être des réserves intégrales (évolution libre) ou être gérés selon un plan de gestion pour éviter leur dégradation ou pour favoriser leur restauration. Soulignons l’obligation légale par l’Art.71 du code forestier de mettre minimum 3% des peuplements feuillus soumis au régime forestier sous réserve naturelle intégrale, c’est-à-dire dans lesquelles aucun prélèvement sylvicole n’est appliqué, hormis pour assurer la sécurité des usagers. Pour la commune de Stoumont, cela correspond à la mise de minimum 12 ha de forêt sous ce statut. A ce jour, sur initiative du cantonnement d’Aywaille ce sont 43.7 hectares qui bénéficient de ce statut de réserve intégrale. Pour la commune de Spa, la délibération du Collège a porté sur 10.22 ha, soit 3,85% de la surface feuillue. Le statut de réserve naturelle est le statut de protection le plus strict qui soit en Wallonie. Les réserves naturelles sont des zones noyaux du réseau écologique ; ces espaces d’une grande richesse biologique sont donc très importants. Le territoire du

52 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Parc naturel des Sources comporte huit réserves naturelles. Une d’entre elles est une réserve naturelle privée (le Ry d’Oneux). Les sept autres sont des réserves domaniales (la Genévrière de Coûr, la Tourbière de Lorcé, les Fanges de Paradis, la Fagne de la Vequée, la Lande à bruyère de Marcotin, la Prairie humide à Bru et la Réserve domaniale de la Lienne). La superficie totale des réserves naturelles présentes dans le Parc naturel des Sources avoisine les 111 hectares, soit moins de 1 % de la superficie totale du parc. Nous évoquerons en fin de chapitre la Fange de Pansire, ancienne réserve naturelle dont les caractéristiques méritent également d’être soulignées.

Parc naturel des Sources : carte des réserves naturelles

53 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2.1. Ry d’Oneux (code 146)23

Le Ry d’Oneux est une réserve naturelle agréée depuis 1987. Précédemment gérée par l’asbl Réserve Naturelle et Ornithologique de Belgique, elle est à présent propriété de l’asbl Natagora. Elle s’étend sur une superficie de 2,8 hectares dans le versant droit de la Lienne entre Chauveheid et Froidville. Plusieurs biotopes sont présents dans cette réserve dont notamment des landes humides, des ptéridaies24 subatlantiques et des boulaies à sphaignes. Au niveau des espèces végétales, il faut noter la présence du genêt d’Angleterre (Genista anglica L.) et du genêt velu (Genista pilosa L.), de la bruyère quaternée (Erica tetralix L.), du genévrier commun (Juniperus communis L.) et de la narthécie (Narthecium ossifragum (L.) Hunds). En ce qui concerne la faune, de nombreuses espèces d’oiseaux nichent aux alentours de la réserve naturelle dont notamment la chouette hulotte (Strix aluco), le cassenoix moucheté (Nussifraga caryocatactes), la bécasse des bois (Scolopax rusticola) et le bec croisé des sapins (Loxia curvirostra).

2.2. Genévrière de Cour (code 54)25

La réserve naturelle de Cour fût créée en 1987, il s’agit d’une des dernières genévrières de Haute-Ardenne. Cette réserve de 7,56 hectares se situe à proximité du village de Cour. Il s’agit essentiellement d’une lande sur laquelle poussent de nombreux genévriers communs (Juniperus communis L.). D’autres espèces végétales jalonnent la Genévrière de Cour : la myrtille de loup (Vaccinium uliginosum L.), le sceau de Salomon à feuilles verticillées (Polygonatum verticillatum (L.) All.), la narthécie (Narthecium ossifragum (L.) Hunds.), la canneberge (Vaccinium oxycoccos L.), la linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum L.), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium Honk) ainsi que le lycopode en massue (Lycopodium clavatum L.).

23 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6630-ry-d- oneux.html?IDC=2831&IDD=335545089 24 Ptéridiaies : peuplements de Pteridium aquilium se formant comme étape de recolonisation du Quercion des régions atlantique et sub-atlantique de l’Europe continentale. 25 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6026-genevriere-de- cour.html?IDC=2831&IDD=335545048

54 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2.3. Tourbière de Lorcé (code 6160)26

C’est en 1993 que fût créée la réserve naturelle de la Tourbière de Lorcé. Sa superficie est de 4,74 hectares. Plusieurs biotopes forment cette réserve naturelle domaniale dont entre autres des bas marais acides, des eaux stagnantes, des chênaies acidophiles et des landes tourbeuses. Au niveau de la flore, plusieurs espèces sont à souligner : la bruyère quaternée (Erica tetralix L.), le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia L.), le genêt d’Angleterre (Genista anglica L.), la canneberge (Vaccinium oxycoccos L.) et la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium Honk.). Pour la faune, la présence de quelques espèces de libellules dont l’aeschne des joncs (Aeshna juncea), le cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii) ainsi que le sympétrum noir (Sympetrum danae), est à mettre en évidence.

2.4. Fanges de Paradis (code 6226)27

Cette réserve naturelle est à cheval sur les communes d’Aywaille et de Stoumont, ce qui fait que seule une partie est inclue dans le périmètre du Parc naturel des Sources. La réserve de la Fange de Paradis fût créée en 2005 et a une superficie totale de 18,23 hectares. On peut entre autres trouver dans cette réserve des bas marais, des jonchaies et des fourrés de saules. Des mares on été creusées attirant plus d’une dizaine d’espèces d’odonates, telles que l’anax empereur (Anax imperator), l’aeschne bleue (Aeshna cyanea), le leste dryade (Lestes dryas), …

2.5. Fagnes de la Vecquée (code 6560)28

La Réserve naturelle des Fagnes de la Vecquée, d’une superficie de 62,96 hectares, fut créée en 2005. Différentes petites zones ouvertes séparées jusqu’il y a peu par des portions enrésinées forment cette réserve domaniale. Plusieurs biotopes jalonnent cette zone : des bas-marais acides, des eaux stagnantes, des sources d’eau douce peu minéralisée, des tourbières de transition et tremblantes et des landes humides à bruyère quaternée (Erica tetralix L.). La flore de cette réserve très diversifiée présente notamment les espèces suivantes : la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium Honk.), la linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum L.), la laîche étoilée (Carex echinata Murray), la bruyère quaternée (Erica tetralix L.), et bien d’autres encore. De nombreuses espèces d’odonates ont été relevées sur ce site : le leste sauvage (Lestes barbarus), l’orthétrum bleuissant (Orthetrum coerulescens) et l’agrion mignon (Coenagrion scitulum). D’autres espèces d’insectes fréquentent également cet endroit dont le demi-deuil (Melanargia galathea), un papillon diurne. La présence du nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris),

26 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6160-tourbiere-de- lorce.html?IDD=335545206&IDC=2831 27 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6226-fanges-de- paradis.html?IDD=335545051&IDC=2831 28 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6560-fagnes-de-la- vecquee.html?IDD=335544907&IDC=2831

55 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental papillon inféodé à la canneberge (Vaccinium Oxycoccos L.), est à souligner. La plante hôte nécessaire à ce papillon ne se développe que sur les buttes de tourbières hautes, habitat rare, expliquant la vulnérabilité de ce nacré.

2.6. Lande à bruyères de Marcotin (code 6339)29

Cette réserve naturelle domaniale fût créée en 2006. Elle a une superficie de 0,514 hectare et se situe le long de la nationale N66, au sud du village d’Habiémont. Les principaux biotopes de cette réserve naturelle sont des landes sèches à callunes et genêts, des chênaies acidophiles et des dalles siliceuses sur roches acides. Cette lande occupe un affleurement schisteux et est dominée par la callune (Calluna vulgaris (L.) Hull) et par le genêt velu (Genista pilosa L.). Quelques pieds de genévriers (Juniperus communis L.) et d’alouchiers (Sorbus aria (L.) Crantz) font également partie du cortège.

L’entomofaune y est très diversifiée avec la présence de papillons diurnes tels que la petite tortue (Aglais urticae), de papillons nocturnes comme la noctuelle des myrtilles (Anarta myrtilli) et de plusieurs espèces de coléoptères dont quatre espèces de coccinellidea.

Notons enfin la présence intéressante de l’orvet fragile (Anguis fragilis).

2.7. Prairie Humide à Bru (code 6090)30

C’est en 2006 que fût créée la réserve naturelle de la Prairie Humide à Bru d’une superficie 1,15 hectare. Elle se situe au nord de Chevron. Différents biotopes sont présents dans cette réserve naturelle domaniale dont des sources et ruisseaux de source, des bas-marais acides, des prairies humides oligothrophes et des prairies abandonnées à reines des prés. Ces différents biotopes sont donc des formations herbacées humides. La flore de cette réserve naturelle est très diversifiée, et plusieurs espèces présentes sont considérées comme rares dans le district ardennais : on retrouve par exemple l’orchis tacheté (Dactylorhiza maculata (L.) Soó), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha (Cust.) Reichenb.), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium Honk) et bien d’autres encore. Au niveau de la faune, les relevés montrent que plusieurs espèces d’insectes étaient présentes dans cette réserve mais aucune espèce rare n’a été recensée jusqu’à présent.

29 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/6339-lande-a-bruyere-de- marcotin.html?IDC=2831&IDD=335545229 30Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/nl/6090-prairie-humide-a- bru.html?IDC=2831&IDD=335545050

56 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2.8. Vallée de la Lienne (code 6355)

Cette réserve naturelle de 8.1 hectares, créée en 2009, se situe au sud de Chevron, le long de la Lienne, en amont du pont de Neufmoulin. Le site est constitué d’une tourbière de vallée, habitat assez unique mais en cours de reboisement, associée à des prés humides, mégaphorbiaies et bas-marais acides. Il présente une richesse botanique et entomologique de grande valeur.

2.9. Fange de Pansire (code 29)31

Cette ancienne réserve naturelle fût créée en 1978 et a été gérée par l’asbl Ardenne et Gaume jusqu’en 2008. Depuis, ce territoire est propriété communale de Stoumont et sa gestion est confiée au DNF d’Aywaille selon une convention trentenaire. La fange de Pansire se partage entre un ensemble de tourbières et de landes sur une superficie totale de 7,64 hectares. Ce site s’inscrit dans un complexe beaucoup plus grand : celui des fagnes spadoises entre Sart-lez-Spa et Remouchamps. Si il ne bénéficie plus du statut de réserve, ses intérêts botaniques et faunistiques méritent d’être mentionnés. En effet, différents biotopes jalonnent cette ancienne réserve dont notamment des bas marais acides, des aulnaies marécageuses et des cariçaies à laîche à bec et à laîche vésiculeuse. Un grand nombre d’espèces végétales y sont présentes dont six espèces d’éricacées avec notamment la bruyère quaternée Erica tetralix L. et l’airelle (Vaccinium vitis-idaea L.). Des narthécies (Narthecium ossifragum (L.) Hunds.) occupent les zones encore actives de la tourbière avec quelques rares orchis des sphaignes (Dactylorhiza sphagnicola (Höppner) Averyanov), et linaigrettes vaginées (Eriophorum vaginatum L.). Des scirpes cespiteux (Trichophorum cespitosum subsp. germanicum (L.) Hartm.) et des joncs raides (Juncus squarrosus L.) se trouvent dans les landes tourbeuses. En ce qui concerne la faune, la présence du pic noir (Dryocopus martius) et du cassenoix moucheté (Nussifraga caryocatactes) est à signaler.

31 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/29-reserve-naturelle-d2.8+e-la-fange-de- pansire.html?IDD=335544906&IDC =2831

57 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les réserves naturelles sont peu nombreuses dans le Parc naturel des Sources et le total de leur superficie n’atteint pas 1% de l’entièreté du territoire du parc. Cette proportion pourrait augmenter par la création de nouvelles réserves ou par l’extension de celles déjà existantes. Notons que certaines réserves vont être créées par le projet Life Ardenne liégeoise. La mise sous ce statut de protection n’est cependant pas toujours bien comprise du grand public. Dans cette optique, le Parc naturel pourra, par diverses actions, encourager l’augmentation de la superficie mise en réserve au sein du parc en expliquant au public les bienfaits de ces mesures de protection. S’il est certain que les réserves naturelles sont des espaces dans lesquels la législation est stricte notamment en ce qui concerne la circulation du public32, ces lieux doivent malgré tout être valorisés de manière à ce que les visiteurs comprennent leur importance tout en les respectant.

3. Arbres et haies remarquables33

Les arbres et haies font partie intégrante de notre patrimoine naturel. Avec l’urbanisation en constante évolution, ce patrimoine a subi de fortes pressions. C’est pour cette raison que la Wallonie a décidé, poussée par les communes et les citoyens, de faire un inventaire des arbres et haies qui mériteraient une protection. Plus de 25.000 spécimens ont été répertoriés comme étant des arbres remarquables sur le territoire wallon. Dans le périmètre du Parc naturel des Sources, 374 éléments sont inscrits sur la liste des arbres et haies remarquables.

32 La circulation du public dans les réserves naturelles domaniales est soumise à une réglementation (arrêté ministériel du 31/12/1975 modifié par l’arrêté du 18/07/1991) déterminant plusieurs zones : A = zone accessible au public ; B = zone dont l’accès est limités aux chemins et endroits signalés ; C = zone dont l’accès n’est autorisé que sous la conduite d’une personne du DNF ou de toute autre personne mandatée à cet effet ; D = zone dont l’accès est interdit soit en permanence, soit temporairement, soit périodiquement. 33 DNF-Direction des Ressources Forestières - Cellule "Arbre remarquable"

58 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Parc naturel des Sources : carte des arbres et haies remarquables

Une liste des haies et arbres remarquables présents au sein du Parc naturel est disponible sur simple demande auprès du comité d’étude. La consultation de celle- ci permet de donner des indications relatives à leur répartition et de dresser quelques caractéristiques des éléments concernés. Précisons qu’un élément peut être composé d’un arbre unique, d’un groupement d’arbres ou d’un alignement d’arbres ou alors constituer une haie. Ainsi, 348 éléments sont constitués d’arbres : 246 éléments sont des arbres isolés, 66 éléments sont constitués par des groupements d’arbres et 36 éléments sont des alignements d’arbres. Le solde, soit 26 éléments, sont des haies (principalement d’aubépines, noisetiers, …). Parmi les 374 éléments inscrits sur la liste, 199 sont situés sur des propriétés privées, 147 sont présents sur le domaine public et 28 ont un statut non défini.

Concernant la localisation des arbres uniquement, qu’ils soient isolés, en groupe ou alignés, 105 éléments se situent en zone de parcs et pelouses ; 54 éléments le long des voiries, 53 éléments en milieu urbain et 26 éléments se trouvent en forêt. Le solde, soit 110 éléments, se situent soit en prairie, soit à des croisements de chemins, soit encore en des endroits divers qu’il serait long d’énumérer ici. Avec 128 éléments, le chêne est l’essence la plus représentée : 115 éléments sont constitués de chênes pédonculés (Quercus robur), 8 de chênes sessiles (Quercus petraea), 3 de chênes rouges d’Amérique (Quercus rubra)34 et 2 de chênes fastigiés

34 Espèce non indigène

59 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

(Quercus robur « fastigiata ). Suivent ensuite les éléments composés de hêtres : 66 éléments sont constitués de hêtres communs (Fagus sylvatica), 27 de hêtres pourpres (Fagus sylvatica purpurea) et 2 de hêtres pleureurs (Fagus sylvatica pendula). Quatorze éléments contiennent du Tilleul de Hollande (Tilia x europaea) et 18 éléments se composent de tilleuls à petites feuilles, à grande feuilles, à feuilles de vigne, ou encore de tilleuls pleureurs ou argentés. Enfin, d’autres espèces sont représentées. Citons entres-autres plusieurs frênes, charmes, érables, quelques noyers, mélèzes, peupliers, marronniers, ormes ainsi que différents résineux.

Les raisons qui ont motivé l’inscription des éléments sur la liste des arbres et haies peuvent être multiples. A titre d’idée, 51 éléments bénéficient d’un intérêt relatif à leur dimension ; 283 ont un intérêt paysager ; 52 ont un intérêt dendrologique, 15 éléments présentent un intérêt lié au repère qu’ils constituent (limite communale, limite de parcelle, …) ; 14 ont un intérêt historique ; 8 présentent une curiosité biologique (branches soudées, tronc se séparant puis se ressoudant, …) et 1 détient même un intérêt religieux (il est d’ailleurs attenant à une église). Malgré la législation actuelle, il est difficile de garder ce patrimoine intact, et ce pour diverses raisons : la législation concernant les arbres et haies remarquables est souvent méconnue de la population, les communes ont peu de moyens humains pour faire respecter cette législation et donc pour préserver ce patrimoine. En plus de ces deux aspects, les arbres et haies ne sont pas des éléments figés, ils évoluent sans cesse.

Soulignons enfin que, parmi les 348 éléments d’arbres remarquables, seuls 17 présentent un état sanitaire défavorable (mort, en dépérissement, souffrant de blessures ou défaut pouvant nuire à leur longévité). Un seul n’a pas été évalué sur ce critère et les autres, totalisant 330 éléments, semblent bénéficier à l’heure actuelle d’un état sanitaire favorable, même si 78 d’entre eux présentent des malformations ou défauts mais qui ne compromettent pas leur maintien à long terme.

Un des rôles d’un Parc naturel est la valorisation et la gestion du patrimoine naturel. Les arbres et haies remarquables en faisant partie, des actions dans ce sens pourraient être menées par le Parc naturel des Sources. De surcroît, le décret relatif aux parcs naturels stipule que l’avis de la commission de gestion du Parc naturel doit être consulté lors de l’abattage ou de la modification de l’aspect des arbres et haies considérés comme remarquables. Le Parc naturel aura donc un rôle à jouer dans la gestion de ce patrimoine bien présent sur le territoire concerné. Par ailleurs, beaucoup de ces arbres et haies remarquables se situent sur des terrains privés. Une sensibilisation des particuliers est dès lors un enjeu de taille dans le cadre de la protection de ce patrimoine.

60 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4. Éléments du patrimoine naturel classés

4.1. Chêne dit « Al Bilance » Situé sur le territoire de la commune de Spa, en bordure du chemin - , à Sart-lez-Spa, ce chêne de plusieurs siècles a été classé en 1964. Il était autrefois le lieu où la cour de justice de Sart rendait ses sentences.

4.2. Parc de Sept Heures35 Dans un souci de répondre aux désirs des thermalistes et villégiateurs, ce parc a été créé à la moitié du 18ème siècle. Il constituait, avec celui des 4 heures, aujourd'hui disparu, l'un des deux principaux lieux de promenades spadoises. Classé depuis 1977, ce parc est un élément essentiel du paysage de la ville. On y aperçoit une pièce d'eau avec fontaine et, parmi quelques arbres intéressants, un hêtre remarquable. L’allée centrale du parc est traversée par deux contre-allées plantées de charmes, de tilleuls et d'ormes de belle envergure.

Notons que ce lieu de repos et de plénitude abrite également des constructions du 19ème siècle, elles aussi classées. Elles témoignent des goûts architecturaux hétéroclites de l'époque : la Galerie Léopold II, véritable promenoir couvert, tout de fer et de verre, relie deux pavillons en briques : celui de la Reine Marie-Henriette et celui des Petits Jeux.

4.3. Les Bois et bosquets de la Havette Il s’agit d’une propriété privée avec un château en ruine aujourd’hui, où était implanté un ancien zoo. Les initiatives entreprises afin d’en faire un parc n’ont eu aucun succès et le projet a depuis été abandonné. Ce site est classé depuis 1978.

4.4. Source de la Sauvenière C’est la plus ancienne fontaine de Spa. Considérée comme miraculeuse, elle était autrefois aussi la plus fréquentée. Dès le XIVème siècle, les vertus à guérir la stérilité dont bénéficiait la source en faisait l’objet d’un pèlerinage. Un édicule en pierre calcaire datant du 18e siècle protège la source. Celui-ci est percé d’une ouverture cintrée, laquelle est surmontée d’un couronnement en forme de cloche. L’ensemble est couvert par un pavillon octogonal en bois, lui-même prolongé par une galerie. Cet édifice est classé depuis 1980.

4.5. Chemin du Fawetay et Heid des Pairs Ce site, classé en 2003, est constitué d’une double allée de tilleuls et de ses abords sur une bande de dix mètres de large de part et d'autre de cette double allée.

35 http://www.opt.be/informations/attractions_touristiques_spa__parc_de_sept_heures/fr/V/30291.html

61 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.6. Parc de la Villa Royale Ce parc classé en 1972 forme un ensemble avec la Villa Royale qui y est construite.

4.7. Les hêtres et alentours de la chapelle Saint-Gilles, au lieu-dit Le Caty Les hêtres ainsi que les alentours de cette chapelle située dans le hameau de Chauveheid bénéficient d’un intérêt esthétique et scientifique. La chapelle est également classée pour sa valeur historique et architecturale.

4.8. Fagne de Pansîre Classée pour ses intérêts esthétiques et scientifiques, la fagne de Pansîre, propriété communale, était une réserve naturelle.

4.9. Abords de l’Eglise Saint-Paul A l’origine, seule l’église était classée. Par la suite, ce monument classé de Rahier est devenu un site classé par extension du classement aux abords de l’église, qui présente notamment un chêne de +/-600 ans, ainsi qu’aux murs du cimetière et aux vestiges de la maison forte (restaurés en 2009). Les valeurs esthétiques et scientifiques du site sont à l’origine de cette extension.

4.10. Abords de l’Eglise Saint-Georges Ici, ce sont les valeurs historiques et esthétiques de cette église de Lorcé et de ses abords qui ont conduit au classement de ce site.

4.11. Les abords du Moulin Mignolet Ce site, situé à Lorcé, est classé pour ses intérêts esthétiques et scientifiques. Il comprend le moulin et son cadre paysager.

4.12. Genévrière de Cour Egalement sous statut de réserve naturelle domaniale, ce site présente un grand intérêt, dont une valeur scientifique notamment par les genévriers indigènes qu’il renferme.

4.13. Abords du Château de Froidcourt La valeur esthétique des abords du château de Froidcourt est à l’origine du classement de cet ensemble comprenant également le château ainsi que la chapelle Sainte-Anne.

62 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

4.14. Le vallon du ruisseau du bois Mathy Le vallon du ruisseau est classé dans un ensemble formé par les façades et la toiture d’une ferme, une fontaine et les alentours. Ce site est situé dans le petit hameau de Chession.

Nous remarquons que certains éléments du patrimoine naturel classés sont parfois associés avec un ou plusieurs élément(s) construit(s) classé(s) également. L’ensemble forme alors un site classé. A côtés de ceux-ci, le Parc naturel comptabilise un certain nombre de constructions classées, en tout ou en partie, sans classement des abords. Leur classement en tant que monument résulte généralement de leur valeur historique et/ou architecturale. Pour les maisons et façades, la présence de colombages en est souvent l’origine.

Citons entres-autres les monuments classés suivants36:

L’église et les vestiges de la maison forte de Rahier, l’église de Lorcé, le château et la chapelle de Froidcourt, la chapelle de Chauveheid, le Moulin Mignolet à Lorcé, la Villa Royale de Spa, l’Hôtel de Ville de Spa, la galerie et les pavillons du Parc des Sept Heures, l’ancien cimetière de Spa, une dizaine de maisons, quelques fermes dont celle de Bérinzenne, une petite chaumière, certaines toitures, façades et pignons, une balustrade, un hall, un plafond, des fontaines, la glacière à glace naturelle de l’abattoir de Spa, des ruines, un trottoir, un perron, …

Qu’il s’agisse de sites exclusivement naturels, d’un ensemble comprenant un élément construit et ses abords ou simplement d’une construction ou partie de celle-ci, nombreux sont les éléments du patrimoine du territoire du Parc naturel qui doivent être protégés, restaurés et mis en valeur. Un inventaire détaillé de ce patrimoine serait intéressant à réaliser afin de dégager les priorités en termes de gestion et le Parc naturel, par sa mission de protection et de valorisation du patrimoine naturel et bâti, pourrait y contribuer.

36 L’ensemble des monuments et sites classés peuvent être consultés via http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_thema/index.php

63 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Sites et éléments du patrimoine naturel reconnu

Bien que ne bénéficiant pas d'un statut de protection, les sites présentés ci-dessous sont reconnus comme étant pour certains des composants essentiels du maillage écologique et ont été repris à ce titre dans divers inventaires couvrant l'ensemble de la Région wallonne. Présentées par ordre chronologique de parution, les listes, même s'il existe parfois une certaine redondance, sont souvent complémentaires.

1. Sites inscrits à l’inventaire des sites ou National Survey

Dès le début des années 60, l'Administration de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire a voulu se lancer dans une action efficace en faveur de la conservation de la nature en général, et plus spécialement en vue d'identifier des sites et des paysages dignes d'intérêt au point de vue scientifique, esthétique et culturel, tant ruraux qu'urbains, qui sont tout aussi dignes d'intérêt que les sites classés par la Commission Royale des Monuments et des Sites37. Cet inventaire a conduit à la réalisation de 5 volumes pour les provinces wallonnes, dont celui de J. Collard38 relatif à la Province de Liège. Dans la version antérieure du CWATUP, les sites repris à l’inventaire et pour lesquels une demande de permis de bâtir était formulée devaient être soumis à enquête publique. La version actuelle du CWATUPE ne mentionne toutefois plus cette règlementation.

Pour la commune de Stoumont, les sites répertoriés pour leur intérêt botanique sont les suivants:

Le vaste complexe formé par la vallée de l'Amblève et ses nombreux affluents de rive gauche aux profondes échancrures, depuis le ruisseau de la Belle Halle en aval jusqu'au défilé de la Lienne en amont: on y découvre un paysage extrêmement mouvementé couvert de forêts variées d’où émergent les promontoires herbagers de Lorcé et de Chession ainsi que de la végétation sur les éboulis de pente dans l'Amblève. Ce site bénéficie en outre d’un intérêt touristique.

Les deux fagnes de Chauveheid situées de part et d'autre de la route de l'Etat n°23 avec sa tourbière de pente, ses mardelles et sa végétation caractéristique de la fagne;

37 http://biodiversite.wallonie.be/sites/collard.txt.html 38 Collard, J., Inventaire des sites de la Province de Liège. Survey National. Administration de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire, 1961.

64 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Le vaste complexe formé par les versants en rive droite de la vallée de l'Amblève comprenant le haut coteau boisé s'étendant du ruisseau de la Chefna jusqu'au Nononruy (Le Haveru - bois de Sûreté), le grand amphithéâtre de Monthouet et le défilé de l'Amblève dénommé "Le Congo" en contrebas de la terrasse de Stoumont. On y observe des paysages ardennais très variés et pittoresques et de la végétation typique sur les éboulis de pente. Ce site présente également un attrait touristique.

D’autres sites ont été retenus car ils présentent un intérêt géographique, géologique ou encore minéralogique. Il s’agit :

Du filon de diabase - roche éruptive dans les phyllades et quartzophyllades du Révinien - en bordure de la route de l’Etat n°432 non loin du confluent de l’Amblève et de la Lienne.

De l’entrée des galeries anciennes mines de fer à “Bierleu” dans la vallée de la Lienne.

Des anciennes exploitations de manganèse dans la vallée de la Lienne au lieu- dit “Aux Minières”.

Des points de vue impressionnants échelonnés en bordure de la route de Houssonloge à Lorcé d’où l’on découvre un paysage ardennais découpé à l’extrême, en direction du confluent Amblève-Lienne. Ces points de vue bénéficient également d’un attrait esthétique et didactique.

Enfin, certains sites présentent un intérêt didactique, touristique et/ou esthétique. Si leur inscription dans la liste Collard n’entre pas directement dans une optique de conservation de la nature, ces sites méritent toutefois d’y être présents et d’être mentionnés dans ce volet car ils bénéficient d’un attrait qu’il est important de valoriser et de préserver. Parmi ces sites, on retrouve :

La réserve ornithologique du vallon boisé du ruisseau de Chefneury au pied du village de Chevron.

Le vaste complexe formé par les vallées de l’Amblève dans sa partie la plus sinueuse comprise entre Coo et le défilé de la Magritte, de son affluent le Roannay, profonde dépression typiquement ardennaise découpée elle-même par de nombreuses rivières latérales - paysage très varié et pittoresque au relief extrêmement vigoureux - grandes étendues forestières, aux essences mélangées sur les hauteurs et les versants rapides - au sein des essarts herbagers, sur les replats et plus rarement dans les fonds, se trouvent les hameaux qui présentent tous un intérêt de leur site propre ou en raison de leur silhouette générale.

65 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les vues étendues que l’on découvre de la route de Monceau à Beauloup en direction des vallées de l’Amblève et du Roannay.

La silhouette générale du vieux village de Stoumont aux maisons groupée en contrebas de l’église, occupant un site de replat.

L’ensemble formé par l’église de Rahier, le vieux chêne et les bâtiments de la grosse ferme ardennaise voisine.

Le vaste complexe formé par la vallée de la Lienne et ses nombrauex affluents dont les ruisseaux de Fany en amont et “Pré de Neuvière” en aval constituent avec leurs annexes de petites entités distinctes : paysage ardennais très mouvementé, au relief vigoureux couvert de forêts variées et de prés.

La vaste cuvette terminale de la vallée du ruisseau du Pouhon garnie de grandes forêts de feuillus et de résineux et se rattachant au complexe formé par la vallée de l’Amblève et ses annexes.

La chapelle de Chauveheid dédiée à St. Gilles et les hêtres qui l’entourent au lieu-dit “Le Caty” - site classé.

L’ensemble des vieilles fermes du type ardennais formant le hameau de Neucy.

Les points de vue échelonnés en bordure de la route d’Etat n°23 (tronçon Neufmoulin - Chauveheid) en direction de la vallée de la Lienne.

Le complexe formé par les vallées profondément encaissées de la Lienne et de l’Amblève, par leur zone d’interfluve au relief mouvementé dominée par le mamelon du Rouge Thier; escarpement rocheux dans les deux vallées au cours sinueux - payages variés typiquement ardennais ayant conservé leur originalité.

Le petit groupe formé de vieilles fermes ardennaises dans un cadre de vergers au village de Xhierfomont.

Les points de vue situés aux abords immédiats du Rouge Thier d’où l’on découvre des panoramas de grande beauté vers les vallées de la Lienne et de l’Amblève.

Les points de vue sis en bordure de la route Andrimont - Chevrouheid, orientés vers la dépresion du Roannay et les hauteurs boisées en rive gauche.

Le petit groupe formé par l’église et son cimetière, la maison communale et les quelques maisons qui occupent un site de promontoire à .

66 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Les villages de Borgoumont, d’Andrimont et le hameau de Cour, qui forment des ensembles homogènes au caractère ardennais prononcé, sur le versant en rive droite de Roannay.

Les hameaux de Roanne, de Heilrimont, d’Exbomont qui groupent leurs maisons ardennaises anciennes dans un cadre verdoyant sur le versant en rive gauche du Roannay.

La silhouette du village de Moulin du Ruy et les vieilles maisons rurales de Ruy occupant un site de fond de vallée.

Les ensembles architecturaux des hameaux de Cheneux et de Monceau établis sur des replats qui se font face.

Les points de vue remarquables échelonnés en bordure de la route Cour- Borgoumont, orientés vers le confluent du Roannay et de l’Amblève et les hautes collines de la région de Coo.

Le point de vue exceptionnel du haut du Mont St-Victor, vers la boucle de Coo, l’Amblève, le Roannay et le plateau des Hautes Fagnes.

Les points de vue sis en bordure de la route de Cheneux à Rahier vers les hauts versants des Bois de Rahier et du Mont-St-Victor.

Les vues étendues que l’on découvre des environs d’Exbomont en direction du Roannay (versant en rive droite) et de l’Amblève.

L’ensemble des maisons ardennaises du hameau de Monthouet situé dans un vaste amphithéâtre d’où l’on découvre des vues exceptionnelles en direction de Stoumont, de la vallée de l’Amblève et des crêtes ardennaises des Bois de Rahier.

La série de points de vue échelonnés en bordure de la route de l’Etat n°33 Stoumont - La Gleize, en direction de l’Amblève et des hautes collines boisées de Beauloup.

Les points de vue étendus que l’on découvre de la route de Monthouet et de la route de l’Etat n°33 à l’entrée de Stoumont, en direction des vallées de l’Amblève, de la Lienne et des hauteurs boisées environnantes.

67 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Le vaste complexe formé par la vallée de l’Amblève et ses nombreux affluents en rive gauche aux profondes échancrures depuis le ruisseau de la Belle Halle en aval jusqu’au défilé de la Lienne en amont : paysage extrêmement mouvementé couvert de forêts variées d’où émergent les promontoires herbagers de Lorcé et de Chession - végétation sur les éboulis de pente dans l’Amblève.

Les hauts escarpements du “Mahoster”, versant hérissé de pointements rocheux à la silhouette très caractéristique s’étendant en bordure sud de l’Amblève.

Du côté de Spa, un site a été retenu pour son intérêt géologique : il s’agit de l’affleurement de roche éruptive (eurite) dans le Parc de 7 heures.

A côté de cela, sept sites ont été retenus notamment pour leur(s) intérêt(s) touristique et/ou esthétique. Dans cette liste y figurent dès lors :

La Fagne de Baneux qui s’étend de Malchamps à Bérinzenne, en contrebas de la Grande Vecquée. Ce site bénéficie en outre d’un intérêt au niveau botanique.

L’ensemble constitué par le centre de la ville de Spa comprenant la rue et la Place Royale, ainsi que les vieux quartiers de l’église, du Pouhon et de l’Hôtel de Ville - silhouette d’ensemble très pittoresque vue de collines voisines.

L’ensemble formé par la place de l’église de Creppe, ses tilleuls et sa vieille fontaine, encadrée de petits groupes homogènes de maisons simples au caractère ardennais.

L’ensemble des hautes collines boisées qui forment le fond de décor de la ville et qui se poursuivent jusqu’aux abords du lac de Warfaaz - points de vue remarquables de Spaloumont, de la Roche Plate et de Balmoral.

La silhouette caractéristique du village de Winamplanche aux maisons ardennaises groupées autour de l’église dans un village de vallée.

Le grand massif forestier de haute futaie composé principalement de feuillus qui s’étend de la Fontaine de la Sauvenière et de la Source de la Reine aux fontaines de la Géronstère et de Barisart - promenades classiques le long des ruisseaux de Meyerbeer, des Artistes et d’Orléans - arboretum en lisière sud.

La vallée encaissée et boisée du ruisseau de Tolifat comprenant le domaine du château de Lesbiolles - beaux escarpements rocheux - étangs.

68 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2. Sites de grand intérêt biologique (SGIB)

Tout comme les réserves naturelles, les sites de grand intérêt biologique39 représentent le cœur de la structure écologique principale. Ces sites peuvent abriter des espèces et biotopes rares ou menacés, se caractériser par une grande diversité biologique et une abondance des espèces présentes ou un excellent état de conservation. La désignation des sites repose également sur d’autres critères tels que l'originalité, la vulnérabilité et la complexité du site.

Parc naturel des Sources : carte des Sites de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

L’existence de ces SGIB n’est pas bien connue du public car aucune législation ne réglemente ces sites ; il s’agit en effet d’un inventaire reprenant les espaces naturels ou semi-naturels remarquables en Wallonie puisqu’il s’agit principalement de sites abritant au moins une espèce rare, menacée ou protégée et/ou un habitat rare, menacé ou protégé. Sur l’ensemble du territoire du Parc naturel, 19 sites repris dans le tableau ci-dessous ont été relevés, couvrant une superficie de 586,54 hectares.40

39 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/sites-de-grand-interet- biologique.html?IDC=824 40 http://biodiversite.wallonie.be

69 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Surface Nom du SGIB Code (en ha) Genévrière de Cour 63 1,28 Aulnaie du Ruisseau de Targnon 1851 13,08 Tourbière du Poteau de Froidville 1683 2,82 Tourbière de Lorcé 627 4,77 La Fange de Bru 1849 1,13 La Fange de Pansire 33 7,64 Les Fanges de Paradis 6226 1,19 Fagne de Malchamps 1308 353,83 Fagne de la Vecquée 1852 62,79 Ry d’Oneux 157 3,05 Lande à bruyère de Marcotin 1252 0,58 Lande de l’usine d’embouteillage de Bru 1963 0,50 Pré aux cerfs 378 16,29 Prés de Neucy 1662 12,83 Vivier de Polleur 588 7,11 L’ancienne carrière des Forges 1616 1,49 La carrière de Rahier 1621 0,45 Le rocher du Congo 2328 49,67 La tranchée ferroviaire entre Lorcé et Coo 2329 46,04 Tableau des sites de grand intérêt biologiques du Parc naturel des Sources

Si ces sites ne bénéficient d’aucun statut de protection via cette reconnaissance en SGIB, beaucoup d’entre eux bénéficient d’un statut de protection via une autre législation. En effet, la majeure partie sont repris en réserve naturelle ou font partie d’un site Natura 2000. Le cas particuliers des cavités n’a cependant pas encore été souligné. En effet, différentes cavités sont présentes sur la commune de Stoumont. Il s’agit notamment des anciennes mines de fer et de manganèse à « Bierleu » et des mines de manganèse au lieu-dit « Aux Minières », toutes deux situées dans la vallée de la Lienne. Ces carrières étaient autrefois exploitées et à ce jour, elles présentent un intérêt écologique certain car ces milieux particuliers hébergent une faune (dont le lézard des murailles (Podarcis muralis), l’orvet fragile (Anguis fragilis), et différentes espèces de chauves-souris) et une flore bien spécifiques.

70 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Le Parc naturel des Sources peut agir au niveau de la valorisation de sites reconnus au travers de l’inventaire des sites et des sites de grand intérêt biologique. Les éléments ayant un intérêt biologique, botanique, minéralogique, géologique, …, devraient faire l’objet de mesures particulières, en adéquation avec leur rôle important dans la structure écologique. La présence de ces sites démontre d’ailleurs l’existence d’espèces et habitats rares et menacés dans le Parc naturel des Sources, éléments contribuant à la richesse biologique de la région.

Quant aux éléments bénéficiant d’un intérêt esthétique ou touristique, ils sont également à préserver et à valoriser. Ils font partie du patrimoine du territoire et à ce titre, ils doivent être sauvegardés. A noter que la liste Collard a été établie en 1961. Il se peut que certains sites repris ne présentent aujourd’hui plus l’intérêt qui avait conduit à leur inscription. Un travail d’actualisation de cet inventaire serait donc une première étape à mettre en place avant d’envisager des projets de préservation, de restauration et de valorisation de ces sites.

71 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Problématique des invasives

Les espèces invasives répondent aux quatre critères suivants41 : elles ont été introduites par l’homme en dehors de leur aire de répartition ; elles ont été introduites après 1500 ; elles sont capables de se naturaliser (survivre et se reproduire dans la nature) ; elles présentent une grande capacité de dispersion (forte augmentation de leur population).

1. Les plantes invasives

La dispersion des plantes invasives a diverses conséquences. Premièrement, les conséquences écologiques : le développement excessif des plantes invasives conduit à une diminution de la diversité biologique indigène, à une modification possible du fonctionnement des écosystèmes, à des risques de croisement avec des espèces indigènes, etc. Toutes ces conséquences écologiques engendrent des perturbations au sein du règne aussi bien végétal qu’animal. Secondement, les impacts économiques directs et indirects. Les directs : le coût des luttes contre les espèces invasives et les dégâts que peuvent causer certaines plantes invasives aux infrastructures. Les indirects : les plantes invasives empêchent les écosystèmes de remplir toutes leurs fonctions. Enfin, la présence de plantes invasives peut avoir des conséquences sur la santé publique. Nous savons tous que la berce du Caucase par exemple, cause des brûlures au contact de la peau.

Près de 70 % des plantes invasives en Europe ont été introduites volontairement et l’un des principaux vecteurs est l’horticulture. Le public n’a pas toujours conscience qu’un geste anodin, comme acheter des balsamines dans une jardinerie pour les planter dans son jardin ornemental, peut avoir des conséquences nuisibles pour la biodiversité.

Le projet LIFE+ Alterias (ALTERnatives to Invasive Alien Species) est un projet de communication visant la sensibilisation à cette problématique mais n’a pas pour objet de mener des actions d’éradication des espèces. Les structures principales réalisant des inventaires et s’attelant à la gestion des plantes invasives sont les Contrats de Rivière. Malgré le travail colossal qu’ils effectuent en la matière, les moyens humains et financiers sont souvent les facteurs limitant, d’autant plus que la gestion des invasives n’est pas leur unique cheval de bataille !

41 LIFE Alterias, http://www.alterias.be/fr/plantes-invasivesn/definition

72 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Au sein du Parc naturel des Sources, deux contrats de rivières sont présents : le Contrat de Rivière de l’Amblève (CRA) et le Contrat de Rivière de la Vesdre (CRV). Tous les deux sont actifs dans la lutte contre les plantes invasives et s’intéressent principalement à la berce du Caucase, à la renouée du Japon et à la balsamine de l’Himalaya ; ils ont cartographié, au sein de leur territoire, les endroits où ces plantes étaient présentes.

Soulignons que la problématique des invasives ne se limite pas aux cours d’eau. Il est donc important d’impliquer dans leur lutte tous les acteurs du territoire : outre la mobilisation des CR, les communes, les écoles et les citoyens doivent également se mobiliser afin d’enrayer le développement de ces espèces, phénomène en croissance sur l’ensemble du territoire wallon.

Suite aux inventaires, un partenariat entre le CRA et l’administration communale de Stoumont a été mis en place. Une équipe de deux ouvriers des chemins stoumontois est affectée à la lutte contre les invasives, essentiellement contre la berce du Caucase, avec pour cette espèce, une implication de la province et des différents services concernés du SPW. La méthode utilisée consiste à couper toutes les plantes sous le collet durant les mois de mai et juin, procédé qui a déjà montré son efficacité. En parallèle, les ouvriers participent également à la mise à jour de l’inventaire en répertoriant des plantes qui ne l’auraient pas encore été. Conjointement, un appel via le bulletin communal stoumontois encourage les citoyens à signaler la présence de berce du Caucase. Soulignons également les efforts menés par certains privés et certaines associations comme Natagora-BNVS par exemple, qui organisent des actions ponctuelles d’éradication dans leurs réserves naturelles. De son côté, le CRV mène également des campagnes contre cette espèce, notamment via le Plan wallon de lutte contre la berce du Caucase. Ce plan prévoit la coordination des chantiers de gestion, le développement de collaborations avec de nombreux partenaires pour potentialiser les actions menées, la formation d’agents communaux à la reconnaissance de l’espèce et aux techniques à mettre en œuvre. Ces trois missions sont déléguées aux CR qui en outre, doivent proposer le prêt du matériel nécessaire à son éradication (matériel de protection et outillage). Signalons que concernant cette espèce, les inventaires et la gestion sont mise en place par les CR sur l’ensemble du territoire. Ceux-ci ne se limitent donc pas aux cours d’eau et l’on peut dès lors mesurer l’ampleur de la tâche. A l’heure actuelle, une zone est concernée par cette espèce sur le territoire spadois. Il s’agit d’un site situé au sud du bois de la Picherotte. Sur le territoire concerné par le CRA, une cinquantaine de sites avaient été inventoriés et gérés au besoin en 2011 sur l’Amblève et le Roannay. Pas moins de 330 plants ont été gérés par les deux ouvriers communaux. En 2012, ce sont +/- 95 sites qui ont été visités et gérés si nécessaire mais +/- 200 plants et plantules ont été traités. Il semblerait dès lors que la tendance générale serait à la régression de cette espèce, qu’il convient toutefois de surveiller car des reprises ont déjà été observées dans des sites gérés, où la berce avait totalement disparu une année plus tôt.

73 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Concernant la renouée, répertoriée uniquement sur les cours d’eau, aucune méthode ne s’est jusqu’à présent montrée efficace. Cette espèce, qui possède des facultés importantes de régénération par rhizomes, est extrêmement difficile à éradiquer et toute action visant à les réduire renforce encore son extension. Aucune action n’est donc menée à ce jour contre cette espèce. Un partenariat avec une structure scientifique (telle que l’Ulg Gembloux qui expérimente de nouvelles techniques par exemple) serait une démarche intéressante ; il est urgent de mettre en place des méthodes efficaces car sa présence est constatée en de nombreux points sur le Wayai, sur l’Amblève, sur la Lienne et dans une moindre mesure sur le Roannay.

La troisième espèce, la balsamine de l’Himalaya, est inventoriée par les deux CR sur les cours d’eau. Le CRV a lancé et coordonne une campagne de gestion de cette espèce. Celle-ci semble porter ses fruits puisque bon nombres de sites où la présence de balsamine a été constatée ne sont aujourd’hui plus colonisés. C’est le cas notamment en amont du lac de Warfaaz, où les zones envahies laissent à nouveau place à la végétation indigène. Du côté stoumontois, la balsamine est bien présente sur l’Amblève et sur la Lienne dont les bords sont très envahis. La situation sur le Roannay semble moins dramatique puisque les balsamines s’y présentent sous forme de populations diffuses mais le phénomène est toutefois préoccupant puisque cette espèce a des facultés de développement très importantes. Aucune action concrète d’éradication de la balsamine n’est menée jusqu’à présent. La gestion d’ilôts diffus est difficile à mettre en œuvre car la dispersion des plants ne se prête pas à la fauche. L’arrachage manuel est alors la seule façon de traiter l’espèce mais cela implique un coût humain et un coût en temps importants. La commune de Stoumont a déjà envisagé de solliciter des camps de jeunes mais cette initiative n’a pas encore pu être mise en place.

La lutte contre les plantes invasives doit être menée par tout un chacun. Cependant le public n’en a pas toujours conscience bien que cette problématique soit de plus en plus connue. La communication reste un outil indispensable dans cette lutte et c’est principalement à ce niveau que le Parc naturel pourra agir. Parallèlement aux actions déjà entreprises par les contrats de rivières en partenariat avec la commune de Stoumont notamment, d’autres initiatives de gestion des invasives pourront aussi être envisagées. Menées en collaboration avec les contrats de rivières, elles pourraient encourager la participation des citoyens.

74 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2. Les espèces animales invasives

Stoumont voit les populations de castors se développer, surtout au bord de la Lienne mais également sur l’Amblève. A Spa, quelques populations sont actives sur le Wayai (au niveau du centre ADEPS) et sur le ruisseau de la Sauvenière. Les dégâts provoqués aux prairies et aux boisements situés à proximité directe de ces cours d’eau en irritent plus d’un. Il ne s’agit pourtant pas du castor canadien (Castor canadensis) mais bien du castor européen (Castor fiber) et donc ne peut être considéré comme invasif. Le castor européen est même une espèce protégée en vertu de la loi de la conservation de la nature de 1973, de la convention de Berne et de la directive Faune-Flore-Habitats. Il serait intéressant de mener une réflexion visant la cohabitation de l’espèce avec les habitants du parc. Un projet visant à canaliser les populations dans des endroits judicieusement choisis pourrait faire partie des missions du parc.

Une autre espèce invasive bien connue en région wallonne, est la Bernache du Canada (Branta canadensis). Elle ne constitue heureusement actuellement pas une menace sur le territoire du parc. En outre, il s’agit d’une espèce chassée (espèce gibier).

Par contre, le raton-laveur (Procyon lotor), peu visible car plutôt nocturne, devient problématique dans la région. Ce carnivore originaire d’Amérique s’attaque notamment aux œufs de nicheurs au sol, dont certains sont en déjà en danger ou en situation critique sur le territoire.

Seules deux espèces animales considérées comme invasives sont présentes sur le territoire du Parc naturel. Si la problématique du raton-laveur est plus sérieuse, celle de la bernache du canada ne semble pas, à l’heure actuelle, devoir faire l’objet de mesures de régulation. Il est toutefois opportun de surveiller l’évolution et la propagation de ces espèces qui causent des dommages importants dans d’autres territoires proches.

75 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Caractéristiques paysagères

Depuis quelques années, l’aspect paysager a pris une ampleur considérable car l’homme s’est rendu compte de l’importance de ce patrimoine42 (importance sociale pour le bien-être que procure le paysage, importance économique avec le tourisme que peut par exemple attirer tel ou tel paysage, …). Pendant des décennies, le paysage a subi des dommages provenant de l’urbanisation, d’une agriculture de plus en plus intensive, d’une production sylvicole intensive ou encore de la mobilité. Différents outils ont alors été mis en place pour essayer de protéger le patrimoine paysager. Via le CWATUPE, l’ensemble des règles concernant les activités, actes et travaux admis dans chaque zone du plan de secteur participe également au maintien ou à la formation du paysage43. Plus encore, certains périmètres en surimpression sur le plan de secteur sont consacrés au paysage, tels les périmètres d’intérêt paysager ou de points de vue remarquables.

Dans les parcs naturels, une charte paysagère doit être adoptée par la commission de gestion endéans les trois après sa création. Pour l’instant aucune analyse paysagère complète concernant le territoire du Parc naturel des Sources n’a été réalisée. Cette analyse devra très vite être envisagée après la création du parc. Seuls quelques éléments caractéristiques de ce territoire sont dès lors repris dans les lignes suivantes.

1. Milieux ouverts – Milieux fermés

Globalement, le territoire vallonné du Parc naturel des Sources et l’alternance de ses milieux ouverts et fermés offrent des paysages diversifiés, atouts touristiques non négligeables. En effet, comme l’a démontré une étude réalisée par le Parc naturel Hautes Fagnes Eifel, l’alternance de paysages ouverts et fermés est généralement recherchée par le public.

42 Wallonie, Direction opérationnelle de l’aménagement du territoire, du logement et de l’énergie, http://mrw.wallonie.be/dgatlp/dgatlp/Pages/DAU/Pages/Paysage/default.asp 43 Wallonie, système d’information sur la biodiversité, http://biodiversite.wallonie.be/fr/autres-protections- territoriales.includehtml?IDC=826

76 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Point de vue de la butte de Meuville : paysage fermé

Point de vue de la tour de Bérinzenne sur la fagne de Malchamps :paysage ouvert

77 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

2. Ensembles, territoires et faciès paysagers

A l’échelle régionale, la Wallonie44 est divisée en treize ensembles paysagers. La majeure partie du Parc naturel des Sources appartient, comme la carte ci-dessous le montre, à l’ensemble du haut plateau de l’Ardenne du nord-est. Cet ensemble est délimité au nord par la Vesdre, à l’est par la frontière allemande, au sud par le plateau des Tailles et à l’ouest par ce même plateau mais également par les bordures orientales de la dépression famennienne. Une petite zone, située à l’ouest du territoire du Parc naturel, relève d’ailleurs de cet ensemble paysager, nommé dépression Fagne-Famenne et sa bordure sud.

Parc naturel des Sources : carte des ensembles paysagers

Ces ensembles paysagers se subdivisent en territoires paysagers, en fonction de la typologie des sols, des substrats géologiques, de l’occupation anthropique du territoire, …

44 Wallonie, Direction opérationnelle de l’aménagement du territoire, du logement et de l’énergie, http://mrw.wallonie.be/dgatlp/dgatlp/Pages/DGATLP/Dwnld/TerritoiresPaysagers.pdf

78 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Ainsi, différents territoires paysagers composent le Parc naturel des Sources. Tandis que la dépression de la Hoëgne et de ses affluents (code 1102)et le haut plateau des Fagnes (1101) concernent respectivement la partie nord du Parc naturel et la crête de la Vecquée, le haut plateau déprimé de l’Amblève et ses affluents (1103) s’étend sur tout le reste du territoire, mis à part un petit morceau, à l’ouest, relevant des replats et collines boisées de l’Ourthes et Aisne (0903).

Parc naturel des Sources : carte des territoires paysagers

Enfin, certains territoires paysagers se déclinent eux-mêmes en faciès. Sur le territoire du Parc naturel, ces faciès paysagers correspondent aux territoires paysagers, hormis celui du Haut plateau déprimé de l’Amblève et de ses affluents qui comprend le faciès de la moyenne Amblève et de la Lienne (11031) et le faciès de l’Amblève et de la Salm (11032). Seule une minuscule partie du territoire du Parc naturel concerne toutefois ce dernier faciès.

79 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 1 : Environnemental

Parc naturel des Sources : carte des faciès paysagers

Il serait intéressant de développer davantage ces notions d’ensembles, de territoires et de faciès paysagers mais le but ici est plutôt de donner un aperçu de la diversité des paysages que le Parc naturel offre. Un étude plus approfondie des caractéristiques paysagères permettrait d’identifier les orientations à suivre en matières d’aménagement et les mesures à mettre en œuvre pour préserver et valoriser ce patrimoine paysager riche et varié.

Comme souligné à travers les descriptions des différentes caractéristiques du patrimoine naturel et paysager, des mesures de protection pour ce patrimoine existent déjà sur ce territoire (sites Natura 2000, réserves naturelles, protections des sources, …). Ces mesures ne suffisent pas toujours et sont souvent méconnues des propriétaires privés et de la population. Le Parc naturel permettra une meilleure synergie entre tous les acteurs existants pour la protection du patrimoine naturel et paysager, et pourra informer les propriétaires privés et citoyens à travers la sensibilisation et les actions de valorisation du patrimoine menées par le parc. Il pourra également permettre le développement de nouveaux projets visant la protection et la gestion du patrimoine naturel et paysager, en s’inscrivant, par exemple, dans des projets cofinancés par l’Europe.

80

Volet 2 :

Aménagement du

territoire

81 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Plan de secteur

Le plan de secteur définit les affectations du territoire sur des planches au 1/10000ème. Les affectations sont définies dans le CWATUPE. Elles ont une valeur réglementaire et l’on ne peut y déroger que par l’intermédiaire de procédures spécifiques. Le territoire du parc dépend de deux plans de secteur principalement : celui de (plan de secteur 16) pour la commune de Spa (A.R. du 23/01/1979) et celui de STAVELOT (plan de secteur 18) pour la commune de Stoumont (A.R. du 27/05/1977). Une toute petite partie de l’ancienne commune de Lorcé, maintenant fusionnée avec Stoumont, dépend, elle, du plan de secteur - (plan de secteur 14) selon l’A.R. du 20/11/1981.

1. Données chiffrées45 Superficie Superficie (ha) (%) Zones d’affectation au plan de secteur Spa Stoumont Total PN PN

Zones d’habitat et zone d’habitat à 508 500 1008 6,8 caractère rural Zones de services publics et 92 73 165 1,1 d’équipement communautaires Zones de loisirs 46 125 171 1,2 Zones d’activités économiques 17 62 79 0,5

Zone d’extraction - 10 10 0,07 à l’urbanisation à Zones destinées destinées Zones Sous-total 663 770 1433 9,7 Zones d’aménagement communal 108 77 185 1,2 concerté (ZACC) Zones agricoles 392 2659 3051 20,6

Zones forestières 2192 6716 8908 60,1

Zones d’espaces verts 348 343 691 4,7 Zones naturelles 45 219 264 1,8 Zones de parc 141 - 141 0,9

l’urbanisaton Plan d’eau 9 72 81 0,5

Zones non destinées à à destinées non Zones Sous-total 3127 10009 13136 88,6 Zones blanches 76 1.7 77.7 0,5 TOTAL 3974 10858 14832 100

45 Source chiffres Spa : CPDT 2010. Fiche d’utilisation du sol. Etat du territoire wallon Source chiffres Stoumont : cpdt fiches 2008 site ci-dessous : http://cpdt.walonie.be/old/Data/observatoire/fiches4/Spa.pdf http://cpdt.walonie.be/old/Data/observatoire/fiches4/Stoumont.pdf

82 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

D’une manière générale, la ventilation des affectations au plan de secteur indiquent que :

Seulement 9,7 % du territoire du parc est en zone urbanisable, au sein de laquelle 6.8 % est destiné à la zone d’habitat. Alors que le centre spadois correspond à une zone d’habitat au sens premier, la majorité des zones d’habitat présente sur le territoire stoumontois est à caractère rural.

88,6 % de la surface du parc se situe en zones non-urbanisables et parmi celles- ci, ce sont les zones forestières qui prédominent puisque 8908 hectares leur sont réservés, soit un peu plus de 60% du territoire. Suivent les zones agricoles, pour lesquelles 3051 hectares leur sont prévus (20,6%) puis les espaces verts avec 691 hectares (4,7%). Cumulées, l’étendue de ces zones témoigne de la volonté de conserver l'aspect rural et vert du territoire du parc.

Les zones de services publics et d’équipements communautaires ont une superficie cumulée de 165 hectares et 171 hectares sont réservés aux zones de loisirs.

Seulement 0,5 % du territoire du parc est prévu en zone d’activité économique, ce qui est relativement faible et pourrait représenter un frein à l'installation de nouvelles activités.

1,2 % du territoire est en zones d’aménagement communal concerté (ZACC) ; ces zones constituent des réserves foncières potentiellement urbanisables.

0,5 % (soit 77 hectares) sont en « zones blanches », c’est-à-dire des zones dont l’affectation n’est pas précisée.

83 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Répartition des zones d’affectation

Parc naturel des Sources : Zones d’affectation au paln de secteur

Globalement, les zones vouées à l’urbanisation sur le territoire stoumontois se concentrent de part et d’autre des voiries importantes, parfois entrecoupées de portions forestières. Sur Spa, ces zones se rencontrent principalement dans le fond de la vallée, tout en présentant des extensions le long du réseau routier principal. Deux zones d’habitat sont toutefois isolées de l’agglomération : une à Balmoral, laquelle s’étend le long de la route RN 629 en direction de Tiège et une zone d’habitat à caractère rural correspondant au village de Winamplanche.

Pour la commune de Spa, les zones destinées aux équipements communautaires sont pour la majeure partie les terrains utilisés par le centre sportif ADEPS de La Fraineuse, la piscine communale, le cimetière et la caserne militaire (12 et 13ème de ligne) ainsi que les terrains de manœuvre. Sur Stoumont, une unique zone est présente à Borgoumont. Elle correspond à l’ancien centre de revalidation.

Le territoire du Parc naturel bénéficie de quelques zones de loisirs. Les trois zones présentes sur la commune de Spa se situent sur le versant sud et sont éloignées des zones urbanisées. Elles correspondent à un bois situé à proximité de l’aérodrome, à la piste de ski du Thier des Rexhon et ses abords et à une zone située au sud de la zone agricole qui entoure Creppe, où se sont installées quelques résidences de vacances. Parmi les zones de loisirs prévues à Stoumont, pratiquement toutes se

84 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire situent dans la partie Est de la commune. Citons pour les plus importantes : celle de Roumez, de Neufmoulin, de Wérimont et de La Venne.

Le territoire du parc présente quatre zones d’activités économiques : la première accueille Spa Monopole, entreprise située dans la partie ouest du centre urbain de Spa ; le site de Bru-Chevron est installé sur la deuxième, dans le village de Bru ; la troisième était occupée par l’ancienne usine de Bru, à l’ouest du village de Lorcé et enfin la dernière est une zone située à côté de l’aérodrome de La Sauvenière mais aucune activité ne s’y est développée jusqu’à ce jour car une partie de celle-ci correspond à une zone de protection rapprochée liée à la présence d’un captage d’eau.

Au contraire de Spa, où seulement quelques zones sont affectées à l’agriculture dont trois à proximité immédiate des zones urbanisées46, une partie importante du territoire de Stoumont est prévue pour cette activité. Tous les villages et hameaux de la commune voient leurs zones d’habitat largement entourées par des zones agricoles. Cela suit d’ailleurs la logique d’utilisation de l’espace telle qu’elle était appliquée autrefois : les habitations au centre ; les prés et pâtures tout autour, à proximité immédiate ; traditionnellement les cultures ensuite puis enfin le milieu forestier.

Les zones de fagnes (fagne de Malchamps, fagne Jehin, ...) sont reprises soit en zone naturelle soit en zone d’espace vert47. D’autres zones de ce type se concentrent sur le versant nord du Wayai, sur l’abrupt de la colline d’Annette et Lubin, le long de l’Amblève et dans une moindre mesure, en bordure de la Lienne.

A l’exception du parc de Sept Heures, les zones de parcs, toutes situées sur la commune de Spa, sont dispersées en périphérie de l’agglomération. Elles sont occupées par les terrains du Golf club des Fagnes ou correspondent à des prés (prairies de Frahinfaz) ou aux anciens parcs de grandes propriétés telles que le château de Meyerbeer, le château Sous-Bois. Enfin, plusieurs ZACC existent sur le territoire du parc. Elles se situent toutes en périphérie des zones d’habitat. L’urbanisation future de certaines de celles-ci est toutefois compromise étant donné la situation de la parcelle (terrain enclavé dans un site classé par exemple) ou ses caractéristiques (zone inondable, …).

A noter qu’une grande partie du territoire du parc est inclus dans des périmètres de protection particuliers. C’est le cas notamment de la majorité des zones forestières, lesquelles bénéficient d’une protection d’intérêt paysager ou du centre ancien de Spa ainsi que certains villages ou hameaux des deux entités couverts par un

46 Elles correspondent à peu près aux limites du finage historique des noyaux d’habitat. 47 Les espaces verts et les espaces naturels se distinguent par le fait que les premières sont moins contraignantes que les secondes : au sein d’un espace vert, l’aménagement de chemins et l’installation d’aménagements pour l’accueil du public tels que des pavillons et observatoires sont permis.

85 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire périmètre d’intérêt culturel, historique ou esthétique. Une grande partie du territoire du Parc naturel est également reprise en zone de protection de captages, comme cela a déjà été mentionné plus haut.

Il se pourrait que les plans de secteur, arrêtés en 1977, 1979 et 1981, aient été constitués en vue de régulariser la situation existante, sans réellement poursuivre un but de vision à plus long terme. C’est peut-être une des raisons pour laquelle l’étendue ou la localisation de certaines affectations et de certaines limites de zones peuvent sembler problématiques. En effet, toutes les zones d’activité économique potentiellement exploitables sont entièrement occupées (hormis de site de l’ancienne usine de Bru); on constate une importante zone agricole presque entièrement enclavée dans une zone d’habitat (à Spa, le long de la route du Tonnelet) et aucune zone de loisirs ou d’équipement communautaire n’est prévue dans le centre urbain de Spa.

Si une commune peut solliciter un remaniement du plan de secteur, il est toutefois souvent difficile en pratique de modifier une occupation du sol conforme au PdS, sans engendrer des conséquences pour l’un ou pour l’autre secteur48. Les changements d’affectation du sol au plan de secteur constituent donc des exceptions qui ne surviennent que très ponctuellement, selon les opportunités qui se présentent.

Aucune modification du plan d’aménagement du territoire ne sera nécessaire pour la création du Parc naturel des Sources, mais peut-être que le Parc naturel pourra étudier ponctuellement des possibilités d’échange d’affectation de zones pour lesquelles un changement de localisation serait opportun. Il va de soi que ces éventuelles propositions de changement doivent s’inscrire dans une démarche globale d’aménagement du territoire et que, si pour le Parc naturel, le maintien de la ruralité du territoire est un enjeu de taille, cette volonté ne doit en aucun cas aller à l’encontre du développement économique et social du territoire.

48 Faire passer une zone agricole en zone d’habitat implique de réaffecter une superficie initialement prévue en zone d’habitat en zone agricole. Le premier changement peut être vu comme une opportunité pour le propriétaire mais peut déplaire à l’exploitant agricole qui occupe le terrain. Quant au second changement, il est à voir comme une perte financière pour la commune qui est tenue de dédommager la moins-value occasionnée par le changement d’affectation

86 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Occupation du sol

Elle correspond à l’utilisation réelle du sol et diffère dès lors parfois de l’affectation donnée par le plan de secteur. Mise en regard du plan de secteur, elle détermine le potentiel évolutif du territoire.

1. Situation actuelle Le tableau suivant reprend l’occupation du sol sur le territoire du Parc naturel des Sources. Dans les deux premières colonnes relatives à l’occupation du sol en hectares, les données sont présentées pour chacune des communes séparément. Les troisième et quatrième colonnes reprennent les données chiffrées en hectares et en pourcentages, pour l’ensemble du Parc naturel. OCCUPATION DU SOL Spa Stoumont Total Total CATÉGORIES D'OCCUPATION DU SOL (ha) (ha) (ha) (%) Terrains résidentiels 275 156 431 3 Terrains occupés par des commerces, 15 3,7 18.7 <1 bureaux et services Terrains occupés par des services publics 83 10 93 <1 et équipements communautaires Terrains à usage de loisirs et espaces verts 120 30 150 1 urbains Terrains occupés par des bâtiments 4 30 34 <1 agricoles Terrains à usage industriel et artisanal 16 7,6 23,6 <1 Terrains dévolus au transport 115 12 117 <1 Carrières, décharges et espaces Terrainsartificialisés - 0.7 0.7 <1 abandonnés Bâtiments spéciaux 0.7 0.3 1 <1 Sous-total 628,7 250,3 879 6 Terres arables et cultures permanentes 17 127 144 1 Prés et pâtures 503 2803 3306 22 Forêts 2369 6827 9196 62 Terres vaines et vagues 272 189 461 3 Milieux semi-naturels non exploités - 1,3 1,3 <1

artificialisés Plans d’eau et principaux cours d’eau 10 3,3 13,3 <1 Terrains non Sous-total 3171 9950,6 13121,6 88 Terrains non cadastrés ou de nature inconnue 175 657 832 6 (voiries, cours d’eau, ...) TOTAL 3974 10858 14832 100,00 Tableau réalisé sur base des chiffres de l’année 2008 49

49 Conférence Permanente du Développement Territorial http://cpdt.walonie.be/old/Data/observatoire/fiches4/Spa.pdf http://cpdt.walonie.be/old/Data/observatoire/fiches4/Stoumont.pdf

87 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Comme le montrent ces données chiffrées de 2008, seule une faible portion (6%) du territoire est urbanisée. Dans cette petite partie, une moitié est dédiée à l’habitat. Il est également à remarquer que 150 hectares sont utilisés pour les loisirs et parcs verts urbains, représentant ainsi 1% du territoire du Parc naturel.

Concernant les terrains utilisés à des fins industrielles ou artisanales, notons que 13 hectares sont occupés par l’entreprise Spa Monopole et sa station d’épuration et 7,6 hectares par Bru Chevron. Sur Stoumont d’ailleurs, seul Bru occupe des terrains à ces fins.

À côté de cette portion artificialisée du territoire, 13121 hectares soit environ 88% du territoire du Parc naturel des Sources sont des terrains non artificialisés. Ces chiffres confirment le caractère rural de ce Parc naturel. La forêt recouvre une majeure partie du territoire puisque plus de 9.000 hectares sont des zones boisées50. Au total, 3484 hectares sont consacrés à l’agriculture, soit environ 24 % de la superficie totale du Parc naturel. Sont compris dans cette superficie : les terres arables, les zones de culture permanente, les surfaces enherbées (prés et pâtures) ainsi que les terrains occupés par des bâtiments agricoles. Terrains non cadastrés Autres surfaces ou de nature inconnue artificialisées (voiries, cours d’eau, 2% ...) Terrains à usage de 6% Plans d’eau et Terrains loisirs et espaces verts principaux cours d’eau résidentiels urbains 3% 1% < 1% Terres arables et cultures permanentes Occupation du sol Terres vaines et vagues 1% et milieux semi- naturels non exploités dans le périmètre 3%

Prés et pâtures du Parc naturel 22%

des Sources

Forêts 62%

Graphique réalisé sur base des chiffres du tableau ci-dessus

50 Remarquons que ces chiffres, issus du cpdt, se situent en deça de ce que nous avions annoncé dans le volet environnemental, lequel faisait référence à l’IPRFW50 qui renseignait 11.300 hectares50 de couverture forestière pour l’année 2010. Il semble peu probable que la superfice boisée soit passée de 9196 hectares en 2008 à 11.300 hectares en 2010. Les données issues de l’IPRFW se rapprochent certainement davantage de la réalité mais dans la thématique qui nous intéresse ici, il n’est pas possible de faire intervenir différentes sources sans risquer de compromettre l’interprétation globale de l’occupation du sol.

88 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Ci-dessous : une carte de répartition des principales zones d’occupation du sol.

Parc naturel des Sources : carte de l’occupation réelle du sol

Le Parc naturel, au travers ses projets concernant l’aménagement du territoire, devra tenter de maintenir le caractère rural de la région. Cette ruralité doit être préservée pour différentes raisons dont les principales sont de contribuer au cadre de vie agréable de la région, d’offrir des paysages exceptionnels et de représenter un attrait touristique que le Parc naturel pourra développer. Dans cette optique, le Parc naturel pourra influencer certaines prises de décisions lors des avis émis relatifs à certaines demandes urbanistiques pour lesquelles le parc sera sollicité.

A noter que le développement économique de la région doit toutefois être envisagé si l’on veut éviter au Parc naturel de devenir notamment un lieu dortoir, vide de ses habitants et d’activités le jour. Cette thématique doit donc être prise en compte et l’initiative d’entreprendre ne doit pas être découragée au profit de la sauvegarde de la ruralité uniquement. Le Parc naturel doit veiller à envisager cette approche multifactorielle dans les avis qu’il aura à rendre. Enfin, la vocation et la dynamique du centre urbain n’ont pas pour objectif la ruralité. Dans ce contexte, il s’agira d’être prudent dans les différentes propositions d’aménagement formulées.

89 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Évolution

Des données relatives au nombre de permis de bâtir octroyés51 permet de donner une tendance de la dynamique d’urbanisation du territoire du Parc naturel. Par souci de clarté, nous avons rassemblé les données par tranche de cinq ans. Si nous considérons dans un premier temps l’évolution de la construction de bâtiments résidentiels, quelques constatations peuvent être formulées au départ du tableau suivant. Nombre de permis de bâtir octroyés pour la construction de bâtiments résidentiels

Du 01/01/98 Du 01/01/2003 Du 01/01/2008 au 31/12/02 au 31/12/2007 au 31/12/2012 Spa 65 144 66 Stoumont 64 80 63 Parc naturel 129 224 129

Il semblerait que le milieu des années 2000 ait été favorable à la construction de nouvelles habitations, ceci pour les deux communes du territoire du parc. Pour Stoumont, cela provient notamment du fait de l’octroi de permis de lotir mais surtout par la proximité avec la E25. En effet, nombreux sont les citadins en quête d’espace et venus de Liège pour se retirer et s’installer dans les campagnes toutes proches. Les endroits à proximité directe de l’autoroute et situés en périphérie liégeoise ont rapidement été pris d’assaut. Le phénomène s’est ensuite étendu aux villages plus lointains, la condition étant la proximité avec la E25. Après et Dolembreux, c’est au tour de Stoumont d’être un endroit prisé pour les actifs se rendant à Liège pour leur travail.

Concernant Spa, l’augmentation du nombre de constructions sur le territoire durant cet intervalle de temps est inhérente à la création de plusieurs lotissements ainsi qu’au nombre important de constructions groupées.

On note ensuite clairement une diminution à partir de 2008 et ce, dans les deux entités. La crise en est vraisemblablement la cause majeure. Sur la commune de Spa, ajoutons à cela une disponibilité foncière restreinte : les zones urbanisables sont soit incluses dans des ZACC, soit elles ne sont pas urbanisées car non cédées à cette fin.

Soulignons que ce tableau a pour but d’évaluer l’urbanisation du territoire du parc. Il n’est pas destiné à objectiver de l’évolution de l’offre en logements, laquelle doit également tenir compte des rénovations et du nombre ainsi que du type de logements créés et qui fait partie d’un volet abordé plus loin.

51 http://economie.fgov.be/fr/modules/publications/statistiques/economie/downloads/permis_de_b_tir.jsp

90 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Concernant les bâtiments non résidentiels, les chiffres suivants amènent également quelques réflexions.

Nombre de permis de bâtir octroyés pour la construction de bâtiments non résidentiels Du 01/01/98 Du 01/01/2003 Du 01/01/2008 au 31/12/ 02 au 31/12/ 2007 au 31/12/ 2012 Spa 20 16 15 Stoumont 24 20 11 Parc naturel 44 36 26

L’augmentation observée entre les années 2003-2007 pour la construction de bâtiments résidentiels n’est pas constatée pour les bâtiments non résidentiels. Pour ces derniers, la diminution des permis octroyés se confirme depuis une quinzaine d’années. Si l’on considère à présent l’urbanisation en termes de superficie, les chiffres suivants nous donnent un aperçu de l’évolution pour la période située entre 2001 et 2011.

EVOLUTION DE L’OCCUPATION DU SOL52 Superficie non Parcelles Parcelles cadastrées Superficie bâties en ha non-bâties en ha totale (incluent l’ensemble (ha) (routes, (ha) de la parcelle) espaces publics, ...) 2001 2011 Evolution 2001 2011 Evolution 2001 2011 3436.3 3412.5 Spa ↘ 354.5 377.7 ↗ 194.1 194.7 3984.9 (86.2%) (85.6%) 10159.9 10124.8 Stoumont ↘ 182.4 219.6 ↗ 502.5 500.4 10844.8 (93.7%) (93.4%) Total Parc 13596.2 13537.3 - 0.4 % 536.9 597.3 + 0.4 % 696.6 695.1 14829.7 naturel

D’après ce tableau, on constate que l’urbanisation sur les 2 entités n’est finalement qu’en très légère évolution à l’échelle du territoire du parc. Si le caractère rural de l’ensemble du territoire n’est donc pas menacé dans un avenir proche, il est cependant nécessaire de veiller à l’évolution de la dynamique d’occupation du sol afin d’éviter des phénomènes d’urbanisation anarchique et trop importante.

Un zoom sur les parcelles bâties permet de visualiser l’évolution dans les types de bâtiments construits entre 2001 et 2011.

52 http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_63072.pdf et http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_63075.pdf

91 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

↗ ↗

Évolution ↗

2011

377.7 219.7

597.4

(ha)

2001

parcellesbâties

Superficietotale

354.6 182.2

536.8

: :

↗ ↗

Évolution ↗

nt,…

2011

71.1 23.2

94.3

(18.8%) (10.6%)

(15.8%)

(ha)

sociale,

publique,

ou d’utilité ou

2001 68

à la santé, l’aidesanté, la à

16.9

84.9

bâtimentspublics

Autres bâtiments Autres

(9.3%)

l’enseigneme

bâtimentsdestinés

(19.2%)

(15.8%)

↗ ↗

Évolution ↘

2011

25.4 22.3

47.7

(8%)

(6.7%)

(10.2%)

(ha)

loisirs

n termes n de superficie

Bâtiments

destinésaux sportsaux et

2001 .9%)

25.8 19.9

45.7

(7.3%)

(8.5%)

(10

↘ ↘

Évolution →

2011 6.5

32.3

38.8

(3%)

(8.6%)

(6.5 (6.5 %)

(ha)

Ateliers,

bâtiments bâtiments

stockage,

bureaux et

commerciaux immeublesde

2001 6.5

industriels de et

34.2

40.7

(9.6%) (3.6%)

(7.6%)

↗ ↗

Évolution ↗

2011

230.4 167.5

397.9

(61%)

(76.2%)

(66.6%)

(ha)

2001

215.7 138.8

354.5

(66%)

(60.8%) (76.2%)

Maisonsfermes et

Évolutiondes parcelles bâties e

↗ ↗

Évolution ↗

2011 0.2

18.5

18.7

(<1%)

(4.9%)

(3.1%)

buildings

11

2001 0.1

Appartement et 10.9

(2%)

(<1%)

(3.1%)

Spa

Parc Parc

naturel

Stoumont Total Total

92 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Remarque relatives au tableau présenté ci-dessus 53:

Les pourcentages indiqués sont calculés par rapport à la superficie totale bâtie de l’année correspondante. Ils n’ont donc qu’une valeur indicative permettant de visualiser la répartition en fonction des 2 entités et ne sont pas destinés à interpréter les variations de superficies bâties selon les types de bâtiments. C’est ainsi que l’on constate par exemple que la superficie destinée aux « autres bâtiments » a augmenté très légèrement entre 2001 et 2011 sur l’entité de Spa, alors que le pourcentage de surface bâtie pour ce type de construction est en baisse. Cela s’explique par le fait que la superficie totale des parcelles bâties a, elle aussi, augmenté.

Globalement, ce tableau montre une croissance, sur l’ensemble du territoire du parc, des surfaces bâties destinées à l’habitation. Par ailleurs, ce sont ces dernières qui sont principalement responsables de l’augmentation des superficies bâties. Mais alors que l’entité de Spa montre une augmentation des parcelles dédiées aux appartements, aux buildings mais aussi aux maisons (les fermes n’étant pas en croissance sur Spa), la commune de Stoumont ne voit pratiquement pas de développement de superficies consacrées à la construction d’appartements et de buildings. L’évolution des surfaces bâties est sur cette commune pratiquement exclusivement due à l’augmentation des maisons et fermes.

Concernant les superficies bâties par des bâtiments consacrés aux activités économiques autres que l’agriculture, on peut voir qu’elles sont en diminution sur la commune de Spa et en statu quo pour l’entité de Stoumont. Ceci est peut-être à mettre en relation avec le plan de secteur, entre-autres, lequel ne prévoit pas de grandes zones réservées aux activités économiques.

On peut voir une légère augmentation, à l’échelle du territoire du parc, des superficies bâties par des bâtiments destinés aux sports et aux loisirs. Les surfaces des parcelles sur lesquelles sont érigés des bâtiments publics ou d’utilité publique, des infrastructures destinées à la santé, l’aide sociale, l’enseignement,...sont également en hausse. L’artificialisation des terrains destinés à l’urbanisation est en perpétuelle évolution. On peut le voir notamment par le nombre de permis d’urbanisme et nombre de permis d’urbanisation.

Si l’on reprend les surfaces non urbanisables, on constate une diminution de 500 hectares de la surfaces agricoles utile entre 1980 et 2011.

53 Source : http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_63072.pdf http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_63075.pdf

93 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Evolution de la SAU en ha54

1980 2003 2007 2010 201155 180.9 ha Spa 351.4 ha 288.2 ha 218.5 ha 170.9 ha

2074.3 ha Stoumont 2428.0 ha 2023.1 ha 2081.8 ha 2093.3 ha

Parc 2779.4 ha 2311.3 ha 2300.3 ha 2245.2 ha 2274.2 ha naturel

Par contre, les surfaces forestières, dont les chiffres, fournis par l’IPRFW, nous donnent les estimations de recouvrement forestier suivantes, ont-elles, augmenté de +/- 1400 hectares sur la même période56. Evolution de la surface forestière en ha57 1980 2000 2010 Spa 2550 ha 2800 ha 2650 ha Stoumont 7350 ha 7950 ha 8650 ha Parc naturel 9900 ha 10 750 ha 11 300 ha

A l’échelle du parc, on constate depuis ces 30 dernières années un basculement de certaines parcelles agricoles en zones forestières. Il est probable, cette hypothèse serait toutefois à vérifier, que ce phénomène résulte en partie de la diminution d’exploitants agricoles sur le territoire. Quoiqu’il en soit, les deux tableaux précédents concordent avec le constat mené plus haut, lequel avançait que l’urbanisation du territoire du Parc naturel ne constitue pas, à l’heure actuelle, un point noir dans l’objectif de ruralité.

Le centre urbain mis à part, l’étude de l’occupation du sol sur le territoire du parc permet de confirmer son caractère rural actuel. Aucune tendance à une urbanisation excessive n’est à ce jour constatée. Cependant, certaines zones d’affectation n’ont peut-être pas été définies de la manière la plus judicieuse qu’il soit. Toutefois, l’affectation des différentes zones au plan de secteur et l’occupation du sol ne sont pas les seules thématiques à prendre en compte lorsque l’on s’attache à l’aménagement du territoire. D’autres documents évoqués ci-dessous permettent de planifier et de gérer l’espace sur le long terme. C’est à l’aménagement du territoire dans sa globalité que le Parc naturel devra s’atteler, notamment lorsque des avis lui seront demandés.

54 D’après les recensements agricoles effectués sur différentes années 55 DGSIE : Direction générale Statistique et Information économique 56 Erreur possible calculée pour Spa : 230 hectares ; Erreur possible calculée pour Stoumont : 275 à 300 hectares 57 Cellule Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie, DGO3

94 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Les outils de l’aménagement du territoire

Afin de gérer au mieux l’espace, différents outils d’aménagement du territoire sont disponibles. Pour rappel, les schémas et rapports sont des documents d’orientation, ils sont donc non contraignants, à l’inverse des plans et des règlements qui ont une valeur règlementaire et auxquels on est tenu de s’y soumettre. Pour chacun des documents, différentes échelles d’application sont envisagées : échelle communale, régionale voire même européenne (pour les schémas européens). Plusieurs de ces outils concernent le territoire du parc ou une partie de celui-ci.

A côté de ces documents d’aide à la planification, différents organes de consultation, appelés commissions, sont présentes dans le périmètre du Parc naturel. Leur mission est de rendre des avis sur toute question relative à l’aménagement du territoire.

Un récapitulatif des différents outils mis à disposition en la matière est présenté dans le tableau de la page suivante.

Sur le territoire du parc, plusieurs de ces outils sont utilisés.

95 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

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96 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

1. Au niveau régional

1.1. SDER

Selon l’Art 13 du CWATUPE, le schéma de développement de l’espace régional, document transversal et évolutif, exprime les options d’aménagement et de développement durable pour l’ensemble du territoire de la région wallonne.58

Sur la carte du projet de structure spatiale régionale présentée ci-dessous, la ville de Spa est répertoriée comme étant un pôle d’appui touristique. « Le terme de pôle [...] exprime la présence et la complémentarité de fonctions pouvant servir d'appui pour structurer et développer l'espace régional »59. « Ces pôles ont manifestement un rôle à jouer sur le plan touristique en raison de leurs caractéristiques propres sur le plan culturel et patrimonial et de leur situation au sein d’une zone touristique ».60 et il est recommandé de « valoriser cet atout par des équipements, des services et des activités de qualité destinés aux touristes, tout en se souciant des attentes et des besoins des habitants » 61

Source : MRW, 1999. Schéma de développement de l’espace régional

58 Art. 13 CWATUPE 59 MRW, 2001. Fiches thématiques – Fiche 1 : Structuration de l’espace 60 MRW, 2001. Fiches thématiques – Fiche 14 : Tourisme 61 MRW, 2001. Fiches thématiques – Fiche 14 : Tourisme

97 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Soulignons que la révision du SDER, actuellement en cours, introduit de nouveau concepts tels que la notion de bassins de vie par exemple, dont devront s’inspirer tous les aménagements territoriaux futurs.

1.2. Le plan de secteur

C’est l’outil à valeur règlementaire et découlant du SDER, dont l’analyse sur le territoire du Parc naturel a été exposée en début de chapitre.

1.3. Règlement général sur les bâtisses en site rural (RGBSR)

Le règlement général sur les bâtisses en site rural est un document réglementaire dont l’objectif est d’assurer l’harmonie des nouvelles constructions et aménagements publics avec le bâti existant.

Plus particulièrement, il fixe une ligne de conduite pour la protection des bâtiments anciens, il valorise le patrimoine bâti en veillant à l'intégration des nouvelles constructions et veille à la continuité de la structure du village.62

Applicable par sous-régions géographiques, le règlement en vigueur dans les régions spadoise et stoumontoise est le RGBSR - Ardenne. Jusqu’en 2013, le territoire du parc incluait seulement deux périmètres soumis au RGBSR. Le premier concernait depuis 1987, et concerne toujours, le hameau de Cour, sur la commune de Stoumont. Le second intéresse le village de Creppe, sur l’entité de Spa et a été arrêté en 2010. Depuis décembre 2013, les villages et hameaux de Andrimont, Borgoumont, Chevrouheid, Heilrimont, Neufmoulin(Moulin-du-Ruy), Roanne, Ruy, Beauloup, Bierleux, Chauveheid, Cheneux, Chession, Chevron, Froidville, Habiémont, Les Forges, Lorcé, Meuville, Monceau, Neucy, Oufny, Rahier et Xhierfomont, bénéficient eux aussi d’un périmètre soumis au RGBSR.

62 http://dgo4.spw.wallonie.be/dgatlp/dgatlp/Pages/patrimoine/ce/RW/RGBSR/OBJECTIFS.html

98 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Parc naturel des Sources : zones d’application du RGBSR

1.4. Le règlement général sur les bâtisses applicable aux zones protégées de certaines communes en matière d’urbanisme (RGB/ZPU)

Ce règlement vise à définir les modalités à suivre en matière de largeur de rues, d'harmonie de façades avec la zone à sauvegarder (hauteur, largeur, matériaux, pignon), de conformité des toitures aux constructions traditionnelles locales (pente, matériaux), de zones de cours et jardins, de traitement de sol des rues, places, ruelles et impasses, de rez-de-chaussée commerciaux, etc. 63 Il s’agit d’un outil à valeur réglementaire.

Seul le centre ancien spadois (74,4 hectares) est couvert par un tel règlement. Par ailleurs, une actualisation de l’inventaire du patrimoine bâti de cette ZPU est en cours et a pour objectif de préciser les recommandations qui seront d’application dans ce règlement.

63 http://dgo4.spw.wallonie.be/dgatlp/dgatlp/Pages/DAU/Pages/AT_et_Urbanisme/AT_Urb_RGB_ZPU.asp

99 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Au niveau communal

2.1. Schéma de structure communal (SSC)

Le schéma de structure communal est un document d’orientation, d’évaluation, de gestion et de programmation du développement durable de l’ensemble du territoire communal »64 Son objectif est « de définir une politique d’aménagement du territoire communal dans le cadre d’un projet de développement communal », 65 établi sur le long terme et avec la participation des citoyens. Il n’a pas de valeur réglementaire mais lorsqu’il existe, l’autorité communale est tenue de s’y conformer et tout écart par rapport à ses dispositions doit être dûment motivé.

Sur le territoire du parc, cela fait déjà de nombreuses années que la commune de Spa œuvre à son élaboration.

2.2. Plan communal d’aménagement (PCA) Un plan communal d’aménagement est un document réglementaire planifiant avec précision l’aménagement du territoire ou d’une partie de celui-ci. Il précise le plan de secteur. Le territoire communal de Spa disposait d’un plan particulier d’aménagement (PPA). Ces documents, tirés de l’ancienne nomenclature, correspondent aux PCA actuels.

2.3. Le règlement communal d’urbanisme (RCU) Les règlements communaux d’urbanisme, lorsqu’ils existent, définissent les manières de construire les bâtiments, l’implantation des voiries, l’aménagement des espaces publics et de leurs abords. Ils ont une valeur réglementaire et on ne peut y déroger que par l’intermédiaire de procédures spécifiques définies dans le CWATUPE.

Il n’existe actuellement aucun règlement de ce genre sur le du territoire du parc. Cependant, la ville de Spa s’est dotée d’un règlement communal sur les enseignes, les dispositifs de publicités, les façades commerciales et les terrasses HoReCa. Ce règlement vise à assurer une cohérence et une homogénéité des dispositifs d’affichage, afin qu’ils ne nuisent pas à la qualité du patrimoine bâti et des espaces publics.

64 Art 16, CWATUPE. 65 http://dgo4.spw.wallonie.be/DGATLP/DGATLP/Pages/DAU/Pages/AT/ATLoc01.asp

100 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2.4. Les commissions consultatives

Composées par des membres représentatifs de la société (représentant les différents secteurs), ces commissions s’attachent à l’étude de thématiques diverses. Dans ce volet, une seule est concernée: la commission consultative communale d’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM).

Cet organe consultatif a pour objet de rendre des avis sur toute question ou tout dossier relatifs aux matières touchant à l’aménagement du territoire ou à la mobilité. Il en existe deux sur le territoire du parc, chacune des deux communes disposant de la sienne.

Certains outils d’orientation et/ou de planification du territoire existent ou sont à l’étude au sein du territoire du parc afin d’assurer une gestion de l’espace et un contrôle de la dynamique d’urbanisation. Il est indispensable d’en connaître leur existence et de pouvoir s’y référer lors de tout projet en rapport avec cette thématique. L’aménagement du territoire est un sujet complexe, qu’il est nécessaire d’envisager de façon extra-communale. Le Parc naturel, devra se référer aux services compétents avant d’initier tout projet en relation avec cette matière.

101 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Les permis

A côté des schémas, plans et règlements, qui sont applicables à un territoire donné ou à une partie de celui-ci, les permis eux, sont délivrés au cas par cas, suite à une demande particulière.

1. Les permis d’urbanisme

En 2012, 236 dossiers de demandes de permis d’urbanisme ont été traités sur l’ensemble du territoire du Parc naturel, dont 131 dossiers ont été traités à Spa (dont 7 refus) et 105 à Stoumont. Parmi ces permis, tous ne concernent pas la construction d’une maison. En effet, dans ces demandes, certaines sont relatives aux constructions ou aux transformations d’habitations mais d’autres sont inhérentes à la construction de bâtiments non résidentiels ou d’annexes, à l’installation de panneaux photovoltaïques ou de suiveurs solaires ou concernent des demandes diverses telles que des abattages d’arbres, placement d’antennes GSM, de ruchers, … Le détail pour la commune de Stoumont montre que seul 1/3 des demandes concerne la création de nouveaux logements.

2. Les permis d’urbanisation

Le permis d’urbanisation (qui correspond à l’ancien « permis de lotir ») est une autorisation d’urbaniser une zone donnée. Il s’attache aux divisions parcellaires, à l’implantation des zones bâtissables et des voiries, …. Entre 1954 et 2008, 103 permis de ce type ont été délivrés au sein de la commune de Spa. A Stoumont, entre 1970 et 2008, 55 demandes de permis de lotir ont été traitées : 49 permis ont été délivrés dont 1 est périmé et 6 ont été refusés.

Depuis le changement de nomenclature, en 2010, aucun permis d’urbanisation n’a été délivré ni sur la commune de Spa, ni sur celle de Stoumont. Seule une demande a été introduite à Spa mais n’a pas abouti.

102 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

3. Les permis d’environnement

Selon l’Union wallonne des entreprises66, le principe du permis d’environnement « est d'intégrer en un seul permis toutes les autorisations environnementales requises par le passé pour exploiter une entreprise : permis d'exploiter, autorisation de déversement des eaux usées, autorisation de prises d'eau, permis requis en matière de déchets, autorisations relatives aux explosifs… » ;

Couplé à un permis d’urbanisme, il devient « permis unique » et couvre dès lors les prescriptions urbanistiques et environnementales.

Sur les années 2011 et 2012, et pour l’ensemble du territoire du parc, 10 permis d’environnement et 1 permis unique ont été délivrés et 123 déclarations de bâtiments de classe 3 ont été jugées recevables, selon la répartition suivante :

Gestion des dossiers de demande de permis d’environnement67 Permis Permis unique Déclaration classe 3 d’environnement 2011 2012 2011 2012 2011 2012 6 1 18 28 Spa 1 délivré 1 délivré délivrés refusé recevables recevables 1 demande 3 1 38 39 Stoumont 0 traité (recours au délivrés refusé Conseil d’Etat recevables recevables en cours) Parc 9 0 1 56 67 1 délivré naturel délivrés délivré délivré recevables recevables

Les demandes de permis d’urbanisme n’ont pas uniquement pour objet la création de logements ; bon nombre d’entre eux concernent des demandes diverses.

Un certain nombre de permis de lotir ont été délivrés sur le territoire du Parc naturel jusqu’en 2008. Tous les terrains concernés n’ont pas encore fait l’objet d’un permis d’urbanisme et un certain nombre de parcelles sont encore disponibles à la construction, ce qui explique peut-être qu’aucune demande de permis d’urbanisation n’ait été introduite par la suite.

66 http://www.permisenvironnement.be/ 67 Extraits des rapports communaux

103 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Les caractéristiques du bâti

1. Le centre urbain spadois

1.1. Localisation

L’unique centre urbain du territoire du parc est la ville de Spa. Celle-ci est située à 40km de Liège, chef-lieu de la Province dont Spa fait partie. En outre, la ville de Spa est proche de 4 pays limitrophes : l’Allemagne (frontière à 40km), les Pays-Bas (à 50km), le Grand-Duché du Luxembourg (à 60km), et la France (à 100km).

1.2. Structure

D’après la carte schématique de l’évolution de l’urbanisation (Cooparch-RU, 2011), différentes dynamiques d’urbanisation se sont dégagées autour du centre historique de Spa et du cœur ancien du village de Creppe (en brun). Les faubourgs historiques et agrandissements de la ville de Spa (constructions antérieures à 1950), représentés en orange, montrent une logique de continuité urbaine avec le centre-ville. Suivent ensuite l’urbanisation des espaces colorés en jaune (bâti des années 1950 à nos jours), lesquelles conservent encore ce lien avec le centre urbain tandis que les zones en vert traduisent une urbanisation plus anarchique et ponctuelle, plutôt développée en fonction des opportunités, dont le village de Nivezé constitue un bel exemple.

Carte schématique de l’évolution de l’urbanisation autour du centre urbain de Spa, Cooparch-RU, 2011

104 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

1.3. Dynamique d’urbanisation

A l’origine centré autour du Pouhon Pierre-Le-Grand, le noyau urbain s’est progressivement légèrement décalé vers la gare ferroviaire. Entre ces deux sites, les habitations, de taille variable, alternent avec des bâtiments de grande ampleur tels que les anciens Thermes ou encore le Casino.

Dans la zone très densément peuplée de l’hypercentre, l’habitation typique est l’appartement. Les maisons mitoyennes y sont très rares et se rencontrent davantage au fur et à mesure que l’on s’en écarte. La surface habitable des logements étant donc généralement très restreinte, de nombreuses petites places ont été aménagées afin de répondre au besoin d’espace de la population. Outre ces aménagements publics, la présence de petits commerces et de services divers traduisent le caractère urbain de Spa. Les points noirs de l’hypercentre urbain de Spa résident d’une part dans ses trottoirs étroits et parfois difficilement praticables (pavés abîmés, voitures en stationnement, ...) et d’autre part, aux nombreux espaces utilisés à des fins de stationnement, dénaturant l’aspect esthétique de certains ensembles bâtis remarquables.

Au-delà du noyau urbain, l’existence de faubourgs le longs et aux abords des voiries principales (avenue Reine Astrid, rue de Barissart, boulevard des Anglais) contrastent avec la présence de belles villas bourgeoises, demeures de villégiature érigées à la fin du XIXème siècle aux abords de la gare ferroviaire et dont quelques exemplaires sont également visibles près de la gare de Spa-Géronstère.

En périphérie, l’extension urbaine, spectaculaire après-guerre suite à l’utilisation croissante de l’automobile, s’est réalisée dans une logique de continuité urbaine dans un premier temps et de manière plus aléatoire ensuite. Elle montre des maisons 4 façades, rejoignant in fine les fermes qui jusque-là étaient bien isolées. Le caractère résidentiel est ici clairement marqué. Les voiries sont régulièrement aménagées de sorte que le trafic adapte sa vitesse tout en assurant la qualité paysagère des lieux (alignements d’arbres le long des voiries, ...).

105 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

1.4. Modèles architecturaux

Hormis les fermes et les monuments, les anciens bâtiments (antérieurs à 1875), implantés dans le noyau urbain, sont traditionnellement de type mitoyen R+2 tandis que les maisons de type R+1 se rencontrent davantage à mesure que l’on s’écarte du centre et des principaux axes routiers. Les bâtiments de grandes qualités architecturales ont été érigés pour la plupart entre 1875 et 1914. Mentionnons par exemple la Galerie Léopold, le Pouhon Pierre- Le-Grand, l’ancien Hôtel le Britannique ou encore les nombreuses villas bourgeoises. L’après-guerre laisse place à la construction de bâtiments plus économes, généralement de type R+2, voire R+2 mais avec toiture habitable. Ce sont des maisons mitoyennes ou semi-mitoyennes avec l’avantage par rapport au bâti moyen de la période précédente, qu’elles disposent d’un jardin privé à l’arrière (en long). A cette époque sont également construites de belles maisons de villes (avec oriel ou encorbellement68). A partir des années cinquante et durant les trente années qui suivirent, période correspondant à l’extension de l’habitat en périphérie, les maisons individuelles de type R+1 ou R+2 se développent. Le nombre d’étages était fonction des moyens de la population, sachant que ces constructions étaient tout de même réservées aux classes moyennes supérieures. A côté de ces habitations unifamiliales, cette époque a vu l’émergence de grands immeubles à appartements, de type R+5 ou R+6, principalement localisés le long de l’axe principal (avenue Reine Astrid) traversant Spa. Enfin, de 1990 à nos jours, l’extension opportuniste de l’urbanisation laisse voir l’apparition d’habitats plus dispersés, souvent de type 4 façades et R+1. Les lotissements, dont certains « en tête de pipe », c’est-à-dire le long d’une voie sans issue se terminant par un petit rond-point, se développent également, rejoignant même certaines fermes isolées. Notons que le centre urbain n’échappe pas non plus à la construction de bâtiments plus contemporains, tout comme l’avenue reine Astrid qui voit s’installer des bâtiments commerciaux de type « boite à chaussure » (monovolume cubique sur un seul niveau).

68 balcon fermé

106 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

1.5. Matériaux utilisés

Le centre ancien protégé de Spa est couvert par un règlement sur les bâtisses situées en zone de protection en matière d’urbanisme (RGB/ZPU). Les bâtiments répondent dès lors généralement aux prescriptions établies par ce règlement (Art 393 et suivants du CWATUPE), lesquels visent une homogénéité de la typologie du bâti, notamment via l’aspect tonalité des matériaux utilisés.

Au contraire de l’habitat rencontré en périphérie, où les matériaux utilisés peuvent dépendre du type de construction et de l’époque de mise en œuvre, le centre ancien protégé bénéficie d’une uniformité qui lui confère un caractère authentique et pittoresque.

1.6. Etat du bâti

Il est évident que l’habitat du noyau urbain, constructions les plus anciennes, qui sont souvent les plus modestes et parfois les plus difficiles d’accès, souffre parfois aujourd’hui du poids des années. Les bâtiments d’architecture remarquable, eux, ont heureusement généralement bénéficié d’une rénovation à un moment ou à un autre. Quant aux bâtiments plus récents, ils ne sont pas encore soumis à des dégradations d’usure. Par ailleurs, ils ont généralement été érigés avec des techniques de construction plus récentes et peut-être plus adaptées, mais seul un recul de quelques dizaines d’années pourrait objectiver cette hypothèse.

1.7. Utilisation de l’espace

Des comparaisons des tailles parcellaires entre 1950 et 2000 montrent que la taille moyenne des parcelles n’a pas évolué de façon spectaculaire depuis 1950. Des nuances sont cependant constatées à l’intérieur de cet intervalle. En effet, si l’on peut voir une tendance à l’économie du sol dans les années soixante et septante (parcelles inférieures à 1000m²), cette tendance ne s’est pas confirmée les deux décennies suivantes, puisque les parcelles ont atteint 1400m² dans les années nonante. Une diminution a ensuite eu lieu en 2000, rapprochant la taille des parcelles avec celle mesurée dans les années 1950.

107 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Les villages

2.1. Localisation des villages

Mis à part le village de Nivezé, situé à proximité du centre urbain de Spa, les villages et hameaux du territoire du parc sont relativement éloignés les uns des autres.

2.2. Structure villageoise

L'habitat se groupait jadis sur des lieux favorables. Approvisionnement en eau, abris naturels vis-à-vis des rigueurs climatiques, voies de communication… étaient autant de raisons de fixer, ci ou là, un hameau. Ponctuellement, des fermes isolées ou d'autres activités telles que des scieries ou des moulins par exemple pouvaient être rencontrées. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la demande d'habitations à la campagne, dans un cadre vert, est croissante et provoque dans beaucoup de communes un éclatement des villages qui se prolongent désormais par des lotissements en rubans le long des voiries ou sous forme de nouveaux quartiers à part entière. Que ce soit pour des raisons de mode, de coûts ou de faisabilité, ces extensions respectent rarement l'environnement bâti traditionnel et l'intégration paysagère, essentiellement par leur implantation et/ou leur architecture. Mis à part pour le village de Nivezé, il semble que la plupart des villages du territoire du parc, sans doute par leur éloignement relatif des grands centres (Liège, Verviers…), échappent à cette règle ; en effet, le développement de nouvelles constructions y est limité et le plus souvent bien intégré.

Comme mentionné plus haut, le hameau de Cour, le village de Creppe, ainsi que 23 périmètres supplémentaires définis fin 2013 sont soumis au RGBSR. Dans ces villages, le respect des prescriptions urbanistiques inhérentes à ce règlement ont permis et permettront, pour les nouveaux périmètres, de préserver le caractère rural du bâti. Pour ces villages et hameaux, la typologie décrite ci-dessous correspond dès lors particulièrement à ce que l’on observe sur le terrain. Pour les autres, la typologie décrite correspond à la tendance générale du bâti observé mais ne constitue pas la règle.

La dynamique observée sur le village de Nivezé, le second village spadois, est nettement différente puisque ce village, autrefois bien séparé du noyau urbain, n’a plus vraiment de limite, la distinction entre la fin de l’agglomération spadoise et l’entrée dans le village se confondant. Pour ce dernier, les constructions anciennes se mêlent aux nouvelles habitations. Ce village perd peu à peu son caractère rural sans toutefois s’urbaniser complètement De tous les villages du Parc naturel, seul Nivezé semble évoluer dans ce sens et ne correspond dès lors pas à la typologie de l’habitat rural décrite ci-dessous.

108 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2.3. Typologie de l’habitat rural

Le gabarit des maisons villageoises est généralement rectangulaire et simple. On ne note ni toit volumineux ni lucarnes. La largeur du pignon fait en général 2/3 de la longueur du bâtiment. Si différents volumes bâtis sont groupés, ils le sont soit perpendiculairement, soit parallèlement.

2.3.1. Implantation des constructions La pente du terrain est généralement respectée et il n’y pas de terrassement important. Le niveau du rez-de-chaussée ne dépasse généralement pas de plus de 30 cm le niveau de la voirie. L’accès à l’entrée principale du bâtiment comporte donc rarement des escaliers. La rampe de descente du garage ne dépasse théoriquement pas 4% sur les cinq premiers mètres à partir du domaine public. Le restant de la rampe a une pente maximum de 10%.

2.3.2. Matériaux traditionnels Ce sont généralement les moellons de la région : soit du grès brun, soit du schiste de la Lienne. Ces matériaux sont bruts et disposés uniquement par assises horizontales, à joints plats et non teintés. Dans les ensembles repris au plan de secteur comme zones « sensibles » d’intérêt esthétique et/ou historique, dont font partie Habiémont, Neucy, Chauveheid, Lorcé, Rahier, Xhierfomont, Stoumont, Monthouet, Cheneux, Monceau, Borgoumont, Cour, Andrimont, Ruy, Exbomont, Creppe et Winamplanche, ces matériaux sont prédominants, bien qu’il subsiste encore de magnifiques constructions réalisées en colombages. Le village de Creppe a la particularité de comporter également de nombreuses maisons d’habitation en briques, lesquelles témoigneraient d’une ancienne briquetterie située à proximité.

Dans les zones moins sensibles, les parements extérieurs des murs d’élévation sont parfois réalisés avec deux matériaux différents : des moellons associés à un matériau peint ou du crépi, dans un ton blanc cassé.

Un revêtement protecteur est régulièrement utilisé. Dans ce cas, il s’agit souvent d’ardoises naturelles ou artificielles de ton et de format de l’ardoise naturelle et dont la pose est identique à celle-ci. A Creppe, bon nombre d’habitation sont recouvertes d’enduit.

109 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2.3.3. Toiture Elle est généralement à deux versants ou à demi-croupe (pan de toiture triangulaire du côté du pignon). La pente est comprise entre 25° et 35°. Le faitage est parallèle à l’axe de la voirie d’accès et aux courbes de niveau. Le débordement des toitures est de maximum 30 cm sur les versants et de 10 cm sur le pignon. Dans les zones sensibles, les matériaux de couverture est l’ardoise naturelle ou artificielle dont la pose, le format et le ton présentent les caractéristiques de l’ardoise naturelle. Dans les autres zones, des tuiles plates de même ton que les ardoises naturelles sont parfois utilisés. La couverture des cheminées est généralement réalisée avec le même matériau de couverture que celui de la toiture.

2.3.4. Fenêtres Elles sont traditionnellement plus hautes que larges, mais sont également parfois carrées.

2.3.5. Clôtures Les parcelles sont souvent délimitées par des haies vives.

2.3.6. Nouvelles constructions Elles sont conçues de manière à s’intégrer dans le caractère architectural propre à la région, tant au niveau de leur implantation et de leur gabarit qu’en ce qui concerne les matériaux utilisés, ... Cette intégration est maximale dans les zones reprises au RGBSR et une attention particulière est également portée sur les constructions situées en zones sensibles. Dans ces dernières, les modifications de la situation existante sont subordonnées à des conditions particulières résultant de l’intérêt de la conservation de la beauté de ces ensembles. A rappeler également que 24 villages et hameaux de la commune de Stoumont font actuellement l’objet d’une demande pour être soumis au RGBSR.

Deux composantes façonnent le territoire du Parc naturel, et entre les deux, la transition s’effectue en douceur. En quittant du centre urbain, où la densité de l’habitat est importante (habitats mitoyens, immeubles à appartements) et où l’on note la présence de commerces et services, on atteint la périphérie, où le caractère urbain fait progressivement place aux zones presqu’uniquement vouées à l’habitat. Plus l’éloignement par rapport au centre-ville est important, plus la ruralité se marque. Les caractéristiques du bâti ont un impact sur l’ouverture du milieu : l’habitat condensé au centre laisse place à un environnement fermé tandis que l’habitat rural dispersé et les vastes étendues non urbanisées offrent une ouverture du milieu. Par ces différents aspects, ce gradient urbanité-ruralité amène une diversité dans les paysages et cette progression est une invitation à la découverte.

110 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Le logement

1. Types de logement

Comme nous l’avons vu plus haut, le territoire du parc comporte différents types de logements, répartis en fonction du caractère plus urbain, ou au contraire, plus rural des zones considérées. Dans l’hypercentre urbain, on retrouve davantage d’immeubles à appartements et de maisons mitoyennes tandis qu’en périphérie et en zones rurales, les maisons 4 façades dominent.

Les résidences secondaires occupent une part non négligeable du patrimoine immobilier du territoire du parc. Leur répartition sur le territoire n'est pas uniforme, Stoumont étant davantage prisé pour les secondes résidences. Par ailleurs, une constate une différence intra-communale importante, avec une surreprésentation de ce type d'habitations sur l'ancienne commune de La Gleize qui compte plus de 40 % de l'ensemble des résidences secondaires de l’entité de Stoumont.

2. Statut d’occupation des logements privés

En 200169, le statut d’occupation des logements suivait l’aire du temps pour Stoumont avec environ 75% des logements occupés en propriété. Le système locatif, qui couvrait l'essentiel du solde, était déjà en perte de vitesse. Pour Spa, la situation semblait différente. Seulement 51% des ménages étaient propriétaires de leur logement. Cette constatation est la traduction de revenu moyen par ménage moins élevés que dans les communes plus rurales. Faute de données plus récentes disponibles, il est impossible de voir si cette tendance s’est confirmée les dix dernières années.

3. Offre en logements

Le rapport entre le nombre d’habitants et le nombre total de logements a été calculé70. Au 1er janvier 2007, Stoumont détenait un rapport de 1,76, tandis que celui de Spa avoisine les 2,06. On pourrait donc penser que l’offre en logement est supérieure à Stoumont par rapport à celle de Spa. Mais il est nécessaire, pour Stoumont, de tenir compte des nombreux gîtes et des secondes résidences présents et qui lui confère un profil particulier, concurrençant in fine l’offre en logements à des fins résidentielles.

69 Données complètes dans le PCDR de Stoumont 70 Sur bases de chiffres de 2001, PCDR Stoumont

111 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

4. Evolution de l’offre en logements

Pour une majorité des communes des environs, la croissance de l’offre en logement est supérieure à l’accroissement démographique71. C’est le cas notamment pour Spa. En analysant la situation pour la commune de Stoumont, c’est le contraire qui est observé : l’entité présente une évolution atypique puisque la croissance démographique est légèrement plus élevée que la croissance de l’offre en logement.

Par ailleurs, nous avons vu dans le volet évolution de l’occupation du sol que l’entité de Spa montrait une augmentation des parcelles bâties dédiées aux appartements, aux buildings et aux maisons. Par contre, on pouvait constater que la commune de Stoumont ne voyait pratiquement pas de développement de superficies consacrées à la construction d’appartements et de buildings. L’évolution des surfaces bâties par du patrimoine habitable est, sur cette commune, pratiquement exclusivement due à l’augmentation des maisons et fermes.

Les données suivantes72 permettent d’une part de chiffrer l’évolution de l’offre en matière de logements en fonction du nombre de logements créés via les nouvelles constructions et d’autre part, elles donnent un aperçu chiffré de l’évolution de la répartition des logements créés selon qu’il s’agisse de nouvelles constructions ou de rénovations pour lesquelles des permis de bâtir ont été octroyés.

Nombre de logements créés par les nouvelles constructions

Du 01/01/98 Du 01/01/2003 Du 01/01/2008 au 31/12/ 02 au 31/12/ 2007 au 31/12/ 2012

Spa 201 224 117

Stoumont 64 98 67

Parc naturel 265 322 184

71 Etude complète dans le PCDR de Stoumont 72 http://economie.fgov.be/fr/modules/publications/statistiques/economie/downloads/permis_de_b_tir.jsp. Source utilisée pour la réalisation de l’ensemble des tableaux de ce chapitre.

112 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Dans le volet consacré à l’évolution de l’occupation du sol, nous avions souligné une augmentation franche des constructions résidentielles dans les années 2003 à 2007, phénomène qui se traduit ici par le nombre de logements créées, nettement supérieur pour cette période.

Il est cependant intéressant de voir si cette augmentation est proportionnelle ou non. En d’autres termes, il s’agit de différencier les habitations uniques des bâtiments à plusieurs logements, et parmi ces derniers, d’estimer la tendance des nouvelles constructions en fonction de leur capacité d’accueil.

Soulignons que les données reprises ci-dessus ne concernent que les logements créés par les nouvelles constructions. En effet, nous ne disposons pas de chiffres relatifs à ce sujet pour les rénovations de bâtiments à des fins résidentielles.

113 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

au

Du

66 63

129

01/01/2008 31/12/2012

au

Du

80

144 224

01/01/2003 31/12/2007

1998

au

Du

65 64

129

pour de nouvelles constructions nouvelles de pour

01/01/ 31/12/2002

Nombre total de permis octroyés octroyés permis de total Nombre

4

au

Du

12 16

01/01/2008 31/12/2012

6

au

Du

15 21

01/01/2003 31/12/2007

à plusieurs logements àplusieurs

9 0 9

au

Du

Construction de bâtiments bâtiments de Construction

01/01/1998 31/12/2002

au

Du

54 59

103

01/01/2008 31/12/2012

au

Du

74

129 203

01/01/2003 31/12/2007

à 1 seullogement à1

au

Du

56 64

Construction de bâtiments bâtiments de Construction

120

01/01/1998 31/12/2002

Nombre de permis de bâtir octroyés pour la construction de bâtiments résidentiels bâtiments de construction la pour octroyés bâtir de de permis Nombre

Spa

Parc Parc

naturel Stoumont

114 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Tout d’abord, on constate que l’augmentation du nombre de constructions observée dans le milieu des années 2000 concerne plus ou moins indifféremment les deux types de bâtiments résidentiels.

Par ailleurs, ce tableau confirme que peu d’appartements et immeubles à appartements se construisent sur la commune de Stoumont ; ceux-ci étant davantage envisagés à Spa et plus particulièrement dans son centre urbain.

Enfin, en comparant les données ci-dessus avec le nombre de logements créés, on en déduit, comme le montre le tableau suivant, le nombre moyen de logements créés dans les bâtiments autre que les habitations unifamiliales.

Nombre moyen de logements dans les bâtiments autres que les habitations unifamiliales Du 01/01/1998 Du 01/01/2003 Du 01/01/2008 au 31/12/2002 au 31/12/2007 au 31/12/2012 Spa 5 6.3 5.25 Stoumont / 4 2

Alors que dans la commune de Stoumont, les nouvelles habitations à plusieurs logements ont une capacité moyenne de 2 à 4 logements, on s’aperçoit que sur l’entité de Spa, la tendance est à la construction de plus gros immeubles, dont la capacité moyenne d’accueil se situe entre 5 et 6 logements. Cette tendance semble par ailleurs rester stable depuis les quinze dernières années. Ceci confirme encore l’aspect plus rural de l’entité de Stoumont, par rapport à la commune de Spa où le centre accueille davantage d’immeubles à appartements.

Rappelons enfin que ces chiffres ne tiennent pas compte des logements créés par la rénovation de bâtiments à des fins résidentielles. Le tableau suivant nous montre toutefois que le nombre de bâtiments rénovés est en hausse, participant en toute logique également activement à l’augmentation de l’offre en matière de logement.

115 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Nombre de permis de bâtir octroyés pour la rénovation de bâtiments résidentiels73 Du Du Du 01/01/1998 01/01/2003 01/01/2008 au au au 31/12/2002 31/12/2007 31/12/2012 Spa 91 120 130

Stoumont 87 80 96

Parc naturel 178 200 226

Ces chiffres nous montrent l’intérêt des maîtres d’ouvrage pour la rénovation de bâtiments résidentiels. En effet, si l’on compare ces chiffres avec le nombre de permis octroyés pour la construction d’habitations, on constate une occurrence plus élevée des projets de rénovation. Ceci est intéressant et constitue un point positif car ce phénomène lutte activement contre l’installation de chancre urbain en dynamisant les quartiers délaissés par la population et abandonnés.

5. Qualité du logement, superficie et commodité

La statistique classique sur la qualité du logement proposée par l'INS dans le cadre des recensements décennaux74 nous fournit le tableau suivant.

Niveau de confort des habitations75

Confort Sans petit Grand confort Petit confort moyen confort

Spa 52,59 % 21,39 % 18,66 % 7,57 %

Stoumont 58,82 % 8,56 % 26,12 % 6,48 %

Moyenne pour la Province de 50,50 % 17,74 % 23,75 % 8,18 % Liège76

73 Les données disponibles ne mentionnent pas la nature de la rénovation (bâtiment à un seul ou à plusieurs logements) 74 Sur base des résultats des derniers recensements disponibles (2001) 75 PCDR Stoumont 76 Etant exprimés en pourcentage, il n’a pas été possible, au départ de ces chiffres, d’établir une moyenne à l’échelle du Parc naturel.

116 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

A noter que l’on entend par : Petit confort : eau + WC intérieur + salle de bain Moyen confort : petit confort + chauffage central Grand confort : moyen confort + cuisine 4 m² + téléphone + auto

Pour l’ensemble du territoire du parc, le pourcentage de logements offrant d’une part, moins que le petit confort, est inférieur à la moyenne provinciale. D’autre part, le pourcentage de logements présentant un grand confort est lui, supérieur à cette moyenne, ce qui classe ainsi la qualité du logement dans le territoire du parc légèrement au-dessus de la moyenne provinciale. Notons tout de même que cette dernière est influencée par des communes de l'ancien sillon liégeois qui ont particulièrement une faible qualité de logements. Depuis l'établissement des critères de confort, le mode de vie en société a évolué et les indicateurs proposés semblent bel et bien obsolètes; d'autres facteurs sont à introduire. Les données sont également à interpréter avec prudence car lors du recensement décennal, les réponses fournies par les citoyens ne reflètent pas toujours la réalité. En agissant de manière comparative, les inexactitudes sont cependant considérées comme semblables d'une zone géographique à une autre.

Les derniers recensements décennaux montrent que +/- 25% et 20% des habitations du territoire du parc ont une surface habitable comprise respectivement entre 55 et 84m² et entre 85 et 104m². Le pourcentage d’habitations dont la surface habitable est supérieure à 105m² est plus élevé pour la commune de Stoumont et inversement, le pourcentage de logements dont la surface habitable est inférieure à 54m², est plus important sur la commune de Spa. Les habitations comportant 2 ou 3 et 4 chambres sont, pour l’ensemble du territoire du parc, les logements les plus représentés, bien que, pour la commune de Spa, un pourcentage non négligeable de logements n’en comporte qu’une seule.

Concernant les commodités, les chiffres indiquent que 86% des habitations de l’entité de Stoumont bénéficient d’un jardin, contre 56% pour Spa. De même, 70% des logements de la commune de Stoumont disposent d’un garage, contre 51% pour l’entité de Spa. Ces chiffres confirment le caractère rural plus marqué pour la commune de Stoumont.

117 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

6. Coût du logement

L’habitat, sur la commune de Stoumont, est situé dans un environnement rural, idyllique, où le calme et la quiétude dominent. Ces aspects, associés à la proximité immédiate avec l’autoroute vers Liège, expliquent le coût élevé moyen des maisons d’habitation, lequel est passé de 81.710 euros en 2000, à 114.230 euros en 2005, pour atteindre et dépasser les 200.000 euros en 201177. Ces chiffres correspondent à une moyenne générale. Nous ne disposons d’aucune information permettant de préciser le type de maisons dont il s’agit. Nous savons toutefois que ce prix moyen concerne les maisons 4 façades généralement rencontrées à Stoumont.

A Spa, c’est davantage la proximité avec le centre urbain qui est à l’origine des prix élevés. Selon l’agence T&B Immobilière à Spa, les tendances évolutives du marché immobilier dépendent du type d’habitation et de leur localisation. Dans le centre- ville, l’état des habitations, état intermédiaire voire mauvais, sont à l’origine d’un statut quo voire d’une légère diminution des prix d’achat de ces maisons 2 façades. Une exception toutefois : pour les bâtiments bénéficiant d’un rez-de-chaussée commercial bien situé (dans l’hypercentre), on observe une augmentation des prix, selon le même schéma que celui constaté pour les maisons d’habitation de Stoumont. Concernant les maisons 4 façades (3 chambres à coucher, maisons neuves et bien isolées, 120 à 130 m²) situées sur les hauteurs, dans les villages de Nivezé et de Creppe, on constate une évolution à la hausse de l’ordre de +5% entre 2002 et 2008 puis de l’ordre de +2% entre 2008 et 2013. Pour ce type d’habitation, il faut actuellement compter 2000 euros/m² en moyenne, soit 240 à 260 000 euros. Si le prix est élevé, l’évolution est toutefois nettement moins importante que celle observée sur le territoire stoumontois.

T&B Immobilière précise que les maisons datant des années 70 ou les grosses villas ne subissent pas les mêmes augmentations, le coût énergétique de ces bâtiments étant en cause.

Enfin, toujours selon cette agence, le marché des appartements se porte encore mieux. Si cela constitue une aubaine pour les propriétaires, l’acquisition d’un bien pour une personne désireuse de s’installer dans les environs peut s’avérer assez difficile vu les prix pratiqués. En effet la demande pour ce type de logement est croissante. Cela s’explique d’une part par le vieillissement de la population et d’autre part par l’arrivée de personnes âgées de la région liégeoise et alentours, venues s’installer dans le centre de Spa pour bénéficier d’un cadre de vie plus rural tout en jouissant des commodités liées à un centre urbain.

77 Rapport d’activité 2011 du conseiller en aménagement du territoire de l’Administration Communale de Stoumont

118 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Les appartements 2 chambres (80-90m²), situés dans une résidence ont par exemple vu leur prix d’achat augmenter de 7% entre 2002 et 2008 puis de 3 à 4 % entre 2008 et 2013.

Concernant le coût du terrain à bâtir78, une grande disparité est constatée entre les 2 communes du parc. Alors que le coût moyen du terrain à bâtir s’élève à plus ou moins 27 euros/m² pour Stoumont, il faut compter 70 euros/m² pour Spa.

L’offre et la diversité en matière de logements sont importantes sur le territoire du parc. Le prix des logements situés sur le territoire du parc est relativement élevé. Ce constat trouve son origine d’un côté par l’attrait grandissant pour des terrains situés dans des endroits ruraux dont le cadre de vie est exceptionnel tout en étant situé à proximité immédiate de l’autoroute, et de l’autre, par la demande croissante en petits logements de type plus urbains mais inclus dans un environnement resté familial et relativement convivial où beaucoup de gens se connaissent et se parlent encore. Il en découle une difficulté financière d’acquérir des biens tels que des maisons 4 façades modernes ou des appartements notamment. Par contre, les bâtiments plus anciens, plus énergivores et/ou dont l’état n’est plus optimal, sont plus accessibles mais sont également moins prisés, sur Spa en tous cas. Sur la commune de Stoumont en effet, ce type de logement semble toujours séduire les acquéreurs.

78 http://ng3.economie.fgov.be/ni/municipalkeyfigures/FR/slide/slide_63072.pdf , chiffres 2011

119 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

La mobilité

1. Le réseau routier

Réseau Réseau Réseau régional autoroutier communal Total et provincial (en km) (en km) (en km) (en km) Spa79 0 15.1 144.6 159.7

Stoumont80 2.4 40 520.7 563.1 Total 2.4 55.1 665.3 722.8 Parc naturel

1.1. Le réseau autoroutier

Deux autoroutes desservent le territoire du parc. La E42 (Liège-Prüm) permet l’accès du côté est du parc (sortie 8, Spa pour les visiteurs venus de Liège ou d’Aix, ou sortie 10, Francorchamps, pour ceux arrivant par St Vith ou le Sud-Est en général) et la E25 (Liège-Luxembourg) permet son entrée soit par le nord-ouest (sortie 47, Harzé- Stoumont), soit par le sud-ouest (sortie 48, Werbomont).

1.2. Le réseau routier régional

Huit voiries régionales (les 4 premières pour Spa, les suivantes pour Stoumont) desservent le territoire du parc : - l’Avenue Reine Astrid et la Route de la Sauvenière (N 62) ; - la Route de Balmoral (N 629) ; - l’Avenue Léopold II (N 685) ; - l’Avenue du XIIème de Ligne (N 686) ; - N 66, traversant le sud de la commune de Stoumont et reliant Trois-Ponts à Werbomont ; - N 606, de Stoumont à Theux ; - N 633, de Stoumont à Aywaille ; - N 645, de Stoumont à Lierneux ;

79 Données 2008 80 PCDR de Stoumont

120 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Le covoiturage

Depuis quelques années, l’initiative « covoit’stop » a vu le jour sur la commune de Stoumont. Le principe permet de mieux sécuriser la pratique de l’auto-stop. Bénéficiaires et conducteurs sont identifiés auprès d’une centrale. Tous deux détiennent une carte avec un numéro d’identification. Lors de l’embarcation à un arrêt covoit’stop, le bénéficiaire, muni d’un brassard pour être reconnaissable, à la possibilité d’envoyer à la centrale un SMS comprenant son numéro d’identification ainsi que celui de son chauffeur. Il n’existe actuellement pas de chiffre pour objectiver son utilisation ou son impact. De façon assez subjective cependant, il semblerait que la mise en place du covoit’stop sur cette commune ne connaisse pas un engouement très important. En effet, selon la CCATM de Stoumont, c’est le covoiturage traditionnel qui semble bien fonctionner. Le caractère rural où les habitants connaissent et parlent encore avec leurs voisins est à l’origine de ce constat. Par ailleurs, une plateforme en ligne sous forme de base de données (utilisateurs, trajets, horaires, …) est mise à disposition des utilisateurs afin de pouvoir étendre le covoiturage au-delà des personnes de l’entourage direct.

Le nombre de voitures en stationnement au giratoire de Tiège, passage obligé pour les Spadois désireux de prendre l’autoroute, indique que le covoiturage traditionnel se pratique spontanément à cet endroit. Il est difficile cependant d’évaluer la provenance des utilisateurs qui peuvent certes venir de Spa, mais également de Tiège, Sart ou encore Jalhay. Afin d’encourager la pratique, la commune à l’intention d’adhérer à l’initiative « covoit’stop ». Elle pourrait y connaître un succès plus important qu’à Stoumont car l’anonymat étant plus marqué à Spa, un tel projet pourrait mettre en relation des personnes qui n’ont jamais eu l’occasion de se rencontrer et qui pourtant effectuent le même trajet. Le projet ne demandant pas d’investissement important, cette initiative ne peut être qu’encouragée.

Mobilo est un autre projet de covoiturage, couvrant l’arrondissement de Verviers. Une plateforme est disponible sur internet ou via le CPAS. Il est difficile d’objectiver le succès de cette initiative sur les communes du parc mais à première vue, le recours à cette initiative n’est pas répandu.

Dans l’optique du covoiturage, des aires de stationnement pourraient être prévues à certains endroits. Une aire de ce type existe déjà, dans le prolongement de Lorcé. Elle se situe en dehors des limites du territoire du parc, à proximité immédiate de l’autoroute mais bénéficie à tous les adeptes du covoiturage quelle que soit leur provenance. Un projet d’aire de stationnement également dédiée au covoiturage est à l’étude sur la commune de Spa. Le terrain, situé à la sortie de Spa, dans le prolongement du Boulevard des Anglais, en dehors d’une zone visible, permettrait le stationnement de

121 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

200 véhicules. A noter qu’il est déjà actuellement utilisé à des fins de parking de délestage lors de grosses manifestations telles que les Francofolies de Spa par exemple.

3. Le transport par bus81

Différentes lignes de bus irriguent le territoire du parc: - la ligne 14/1 (Chevron-Manhay) - la ligne 42a (Gouvy - Trois-Pont –); - la ligne 65b (Aywaille – Lierneux – Verleumont); - la ligne 399 (Roanne – Coo – Spa) - la ligne 62 (Aywaille-Spa) - la ligne 295 (Verviers – Polleur – Tiège – Sart – Spa) - la ligne 388 (Verviers – – Theux – Spa) - la ligne 744 (Sart – Spa) - la ligne 750 (Trois-Ponts – Stavelot – Spa) - la ligne 488 (ligne intraurbaine de Spa)

Sur l’entité de Stoumont, s'il existe quelques lignes de transports en commun (les 4 premières), la fréquence n'est guère favorable à leur utilisation. Finalement, dans cette partie du territoire, seule la ligne 42a offre des possibilités intéressantes pour La Gleize et Stoumont, mais uniquement durant les jours de semaine en période scolaire car le week-end et les jours fériés, le nombre de bus chute drastiquement. Le constat est plus ou moins le même sur la commune de Spa, où, si il est malgré tout possible de se rendre dans tous les centres urbains proches de Spa, la fréquence de l’offre n’est toutefois pas suffisante pour concurrencer l’usage de la voiture.

4. Le réseau ferroviaire

Une seule ligne dessert le territoire du parc car malgré le passage d'une ligne ferroviaire sur le territoire communal de Stoumont (ligne 42), le train ne s'arrête plus sur l'entité. Les usagers de cette ligne reliant Comblain-au-Pont à la frontière luxembourgeoise, n’ont d’autre choix que de se rendre à la gare d’Aywaille ou de Trois-Ponts. Reste dès lors la ligne 44, reliant Pepinster et Verviers, d’où partent des correspondances vers le réseau national et international, à la gare de Spa. Le terminus de cette ligne, à 700 mètres de la gare, permet le débarquement des utilisateurs à proximité du centre urbain (Spa-Géronstère), raison pour laquelle son usage est conservé.

81 E a. PCDR de Stoumont et SSC de Spa

122 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

5. Infrastructures de mobilité douce

Le pré-RAVel de la ligne 44, lequel doit être poursuivi jusqu’à la gare de la Géronstère, permettra de relier Spa à Stavelot et au réseau de voies vertes de l’Eifel. A côté de cela, des aménagements visant à promouvoir la mobilité douce sont à l’étude, tels que la réalisation de pistes cyclables ou dans le centre urbain, de piétonniers.

Les sentiers et chemins vicinaux constituent également des voies de mobilité douce. Ils sont repris dans des atlas consultables auprès de l’administration communale. Depuis la constitution de ces documents, juste après-guerre, nombreux sont les chemins qui ne sont plus accessibles. La recherche et la réaffectation de ces sentiers et chemins « oubliés » pourraient dès lors entrer dans les missions du Parc naturel.

6. Autres

En fonction de la difficulté pour les personnes ne disposant pas d'un véhicule de se déplacer entre les villages de l'entité de Stoumont, la Commune et le CPAS ont développé un transport appelé la Stoumobile82. Toute personne domiciliée sur le territoire de la commune de Stoumont qui, faute de moyen de transport personnel ou d'une autre possibilité de transport qui lui soit accessible, rencontre des difficultés de déplacement peut bénéficier de ce service, pour :

Bénéficier de soins de santé (consultations chez le médecin ou à l'hôpital, séances de kinésithérapie, dentiste, …) et de médicaments (pharmacien); accomplir des démarches auprès d'administrations ou de services (commune, CPAS, poste, banque, bureau du cadastre, des contributions...);

Accéder à certains biens de consommation, nécessaires à la vie quotidienne (courses chez les commerçants Stoumontois de préférence, mais aussi dans une entité voisine); rendre visite à des personnes qui séjournent dans certains établissements (hôpital, maison de repos...);

Effectuer toute autre démarche à caractère social (entretiens d'embauche, activités bébé rencontre, visite chez des amis...).

A ceci, il est nécessaire d'ajouter les services rendus par des asbl mais aussi des mutuelles pour le transport de personnes malades ou à mobilité réduite.

82 PCDR Stoumont

123 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Enfin, la société Vespa’s propose la location de vespas à la demi-journée ou pour la journée entière. Il semblerait que l’initiative connaisse un engouement particulier lors d’événements organisés à Spa. A vocation touristique dans ce cadre, cela pourrait être une piste de projet à décliner sous forme de mobilité douce, à développer dans le cadre du Parc naturel.

L’offre en transport « doux » sur le territoire du parc est donc trop insuffisante pour permettre de reconsidérer l’usage de la voiture. En outre, l’aspect sécurité routière constitue un frein au développement de mobilité douce. Le Parc naturel représentera une opportunité pour étudier la thématique et éventuellement proposer des alternatives. Soulignons également que cet aspect fait partie intégrante des projets du PCDR de Stoumont.

124 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

L’énergie

1. Sources d’énergie

Il est difficile d’obtenir des données chiffrées exactes relatives aux moyens de chauffage utilisés par la population. La commune de Spa possède toutefois une liste des installations au gaz. Par déduction on peut avoir celles au mazout ou autres. Sur le territoire du parc, seules certaines parties du centre urbain de Spa ainsi que certains quartiers du village de Nivezé bénéficient de conduites de gaz naturel. Des installations au gaz existent aussi ailleurs mais le recours à une citerne ou aux bonbonnes est alors nécessaire. L’utilisation du mazout est donc encore largement majoritaire. Le chauffage électrique serait très peu répandu à l’échelle du territoire et l’utilisation du bois est difficile à objectiver car il n’existe aucune donnée disponible. Il est cependant certain que la configuration du territoire de Stoumont, par rapport à celui de Spa, est un facteur favorisant le recours à cette énergie. D’ailleurs, le nombre élevé de candidats (+/- 130 personnes) à l’achat de bois d’affouage organisé presqu’annuellement à Stoumont, confirme l’intérêt des habitants pour ce mode de chauffage. Soulignons toutefois que l’usage du bois est souvent associé à un autre moyen de chauffage.

Concernant la consommation d’électricité et de gaz pour l’ensemble de la commune de Spa, des chiffres basés sur les redevances voiries montrent une diminution du nombre de kWh électriques consommés par habitants, toutes activités confondues (industrie, résidentiel, tertiaire). Alors que ce chiffre s’élevait à 7231 kWhélectrique en 2002, il est descendu à 6159 en 2012, mais l’origine de la réduction est cependant difficile à cerner.

125 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2. Politiques communales

2.1. Commune énerg-éthique

Spa fait partie des communes ayant signé la charte de la « Commune énerg- éthique ». Par ce biais, la commune s’engage à promouvoir activement les comportements d’utilisation rationnelle de l’énergie (URE) au niveau communal. Cette convention permet le financement par la région wallonne d’un conseiller en énergie, dont la mission comporte 4 volets83 :

1. la maîtrise des consommations d’énergie dans les bâtiments communaux ;

2. le contrôle du respect des normes de performance énergétique des bâtiments lors de l’octroi de permis d’urbanisme ;

3. la sensibilisation du personnel communal ;

4. l’information de première ligne aux citoyens et aux entreprises en matière de gestion énergétique (URE) et de primes.

Tant au niveau des privés que pour les bâtiments communaux, le remplacement des installations au mazout par des systèmes au gaz (y compris le LPG) est encouragé lorsque cela est possible. Dans le cas contraire, l’accent est mis sur la mise en conformité des citernes à mazout, et ce, dans le cadre de la protection des captages. Une prime communale pour ces deux actions est prévue, avec un plafond de 2300 euros par habitation. Actuellement, la majorité des bâtiments communaux sont raccordés au gaz naturel. Demeurent encore au mazout les deux écoles de Nivezé, celle de Creppe, l’académie de musique, les serres et les bâtiments du CPAS.

Dans les quartiers où le gaz naturel n’est pas disponible, faute de conduites, la difficulté consiste à convaincre suffisamment de personnes à souscrire un raccordement au gaz auprès de la société de distribution (ALG) pour que les travaux de placement de ces conduites soient rentables. Le processus, pour qu’il aboutisse, doit donc s’appuyer sur la volonté de la population de passer au gaz de façon collective et simultanée. Le changement s’opère dès lors beaucoup plus lentement que si l’infrastructure d’acheminement du gaz était déjà en place, permettant aux habitants de se raccorder au réseau en fonction des besoins (lors de l’installation d’une nouvelle chaudière, ...).

83 http://www.villedespa.be/ma-ville/services-communaux/cadre-de-vie/energie

126 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Sur le village de Creppe, village spadois non desservi par le gaz naturel, un projet visant le passage du mazout vers les plaquettes de bois est à l’étude pour l’école communale.

Stoumont ne fait pas partie des communes énerg-éthique mais la commune poursuit les mêmes objectifs que cités précédemment tels que la réduction de la consommation énergétique des bâtiments communaux, le contrôle du respect des normes de performance énergétique des bâtiments lors de l’octroi de permis d’urbanisme ; l’information en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie et de primes. La commune fait également appel à des « ». Une dizaine de bénévoles ont suivi une formation en matière d’énergie (isolation, utilisation efficace des appareils domestiques, …) et sont appelées ponctuellement par la commune ou via le CPAS, pour dispenser des conseils aux ménages qui le souhaitent ou dont les factures énergétiques sont élevées. La mise en conformité des citernes à mazout est également en cours. Enfin, Stoumont répond à la circulaire énergétique relative aux bâtiments scolaires (travaux d’isolation, remplacement de châssis, de chaudières, placement de chauffe-eau solaire).

2.2. Unité de cogénération

Plusieurs unités de cogénération existent également sur le territoire du parc : à Spa Monopole, à la piscine communale de Spa et dans les nouveaux bâtiments des Thermes. D’autres projets de cogénérations sont possibles dans des bâtiments consommateurs d’eau chaude sanitaire toute l’année comme les homes (Heure- Claire) et maisons de soin (Domaine de Nivezé). De son côté, le PCDR de Stoumont étudie les possibilités d’implanter un réseau de chaleur « bois » pour quelques bâtiments publics situés dans la même rue dans le village de Chevron (logements sociaux, école, crèche, salle, église et presbytère).

2.3. Système de primes

Des primes à l’installation de panneaux solaires et/ou chauffe-eau solaires sont octroyées par les 2 communes (de 250 à 300 euros par installation pour les chauffe- eau solaire). Une prime communale pour l’installation de panneaux photovoltaïques est également prévue par la commune de Stoumont, laquelle octroie aussi une prime de 150 euros pour l’installation de citernes à eau de pluie.

127 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

2.4. Projets en faveur de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables

Les deux communes du territoire du parc regorgent d’idées à ce sujet et des projets sont actuellement sur la table et attendent d’être finalisés. Citons quelques exemples parmi d’autres :

La commune de Spa souhaiterait instaurer une prime à l’isolation des toitures. Celle-ci aurait comme objectif d’encourager à faire mieux encore que les recommandations de la Région wallonne, lesquelles sont elles-mêmes supérieures aux prescriptions légales.

Un appel d’offre relatif à la pose de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux les mieux exposés est en cours. Sont concernés par ce projet la piscine, le casino, l’école de Creppe et le Centre Jeunes.

A Stoumont, un projet d’isolation des bâtiments communaux fait l’objet d’une demande dont la réponse est en attente. Un appel à projet concernant le remplacement des châssis de la maison communale est également en cours.

Un appel à projet dans le cadre des efficiences énergétiques des bâtiments (subventions UREBA) concerne les écoles communales de Stoumont. Il vise, là où cela est nécessaire, le remplacement des anciennes chaudières au mazout, le remplacement de certains châssis, le placement de double vitrage ou encore l’installation de chauffe-eau solaire.

Le PCDR de Stoumont mène une réflexion sur des projets tels que la création de logements (à louer ensuite à prix réduits) intégrant l’aspect énergétique (bâtiments peu énergivores et utilisation des énergies renouvelables).

Ce même programme prévoit la réalisation d’audits énergétiques pour bon nombre de bâtiments communaux. Suite aux différents rapports, des travaux et/ou aménagements seront prévus pour améliorer les performances énergétiques de ces bâtiments.

128 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 2 : Aménagement du territoire

Une étude du potentiel éolien a été menée en 2010, associant Spa à la commune de Jalhay car au contraire de cette dernière, le territoire spadois n’offre pas beaucoup d’opportunités géographiques de placement d’éoliennes. La cartographie de la région wallonne, plus restrictive, est en cours et de nombreuses questions subsistent encore (notamment au niveau des partenariats possibles avec des privés, de la volonté communale de s’impliquer,...) avant de voir ce projet ambitieux aboutir. Une autre possibilité serait de s’associer au projet existant sur la commune de Theux, à Bronromme, situé au niveau des limites communales entre Theux et Spa, où une éolienne privée est déjà implantée et où un projet de 4 autres sera prochainement soumis à enquête publique.

Un projet éolien est également à l’étude sur la commune de Stoumont et d’Aywaille. Il concerne l’implantation de plusieurs éoliennes, sur les 2 communes, de part et d’autres de la E25.

La commune de Spa souhaiterait enfin placer une centrale hydraulique sur le lac de Warfaaz, qui permettrait de couvrir les besoins électriques pour l’éclairage des alentours immédiats (consommation de 20000kW/an).

A côté de cela, des initiatives plus locales existent. Notons per exemple le plan PAP84 mené par le CPAS de Spa, qui assure la sensibilisation à l’URE d’une dizaine de familles précarisées. Sur Stoumont, cela se fait via les « guides-énergie » formés sur initiative communale.

Les deux communes du parc mettent l’accent sur la thématique liée aux économies d’énergie. Qu’il s’agisse d’information, de sensibilisation, d’encouragement au passage à une installation au gaz, de placement d’unités de cogénération dans les bâtiments publics, …, nombreuses sont les initiatives mises en place. Des primes communales sont octroyées aux particuliers pour la mise en œuvre de certaines actions menées en faveur de l’utilisation d’énergie verte ou d’une utilisation rationnelle de l’énergie. A plus grande échelle, des projets communaux ambitieux tels que le placement d’éoliennes par exemple sont à l’étude, et ce, dans les deux communes du Parc naturel.

84 Plan d’Action de Prévention

129

Volet 3 :

Développement

local

130 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Démographie

1. Effectifs et répartition

Au 01 janvier 2013, le Parc naturel comptait 13.684 habitants. La répartition de ceux- ci n’est cependant pas homogène au sein des deux communes : alors que Stoumont comptabilise 3.135 habitants répartis sur 10.858 hectares, Spa en dénombre 10.549 sur seulement 3.974 hectares. Les densités de population sont donc très différentes dans les 2 communes : Spa est une commune plus urbanisée (densité de 265,5 hab/km²) tandis que le caractère rural est clairement marqué pour l’entité de Stoumont (densité de 28,9 hab/km²).

Situation au 1er janvier 2013

Nb habitants Superficie (ha) Densité

2.7 hab/ha Spa85 10 549 3 974 ou 265.5hab/km² 0.3 hab/ha Stoumont86 3 135 10 858 ou 28.9 hab/km² 0.9 hab/ha Parc naturel 13 684 14 832 ou 92.3 hab/km²

Caractère rural du territoire du Parc naturel

Si l’on envisage le caractère rural ou urbain d’un territoire par rapport à sa densité de population, le seuil en-deçà duquel l’espace peut être considéré comme rural se situe à 150 hab/km².87 Selon ce critère, la commune de Spa ne peut être assimilée à une commune rurale. Précisons cependant que des différences de densité intra-communale y sont bel et bien présentes. La densité de population du noyau urbain de Spa et du secteur Spa- Géronstère avoisine les 60 hab/ha (6000 hab/km²) et celle des quartiers péri- centraux se situe entre 9,8 et 15,2 hab/ha (980 et 152 hab/km²), alors qu’en périphérie, cette densité chute fortement et devient très faible, atteignant un maximum de 1.3 hab/ha (130 hab/km²). Avec cette distinction, excepté le noyau central et sa périphérie immédiate, ne couvrant d’ailleurs pas une superficie importante, le reste de l’ensemble de la commune spadoise peut être qualifiée de rurale. Si l’on se situe à l’échelle du territoire du parc et d’après ce critère, le caractère rural est donc bel et bien confirmé.

85 Données communales, 01/01/2013 86 Données communales, 01/01/2013 87 Seuil fixé par l’OCDE

131 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

La ruralité ne peut toutefois pas être envisagée seulement via le critère de densité de population. Une méthodologie permettant de classer les communes selon leur urbanité a été décrite notamment dans une thèse réalisée à l’ULG Gembloux en 200488. Si l’on se réfère à la typologie qui y est exposée, Stoumont fait, sans grand étonnement, partie des communes clairement rurales. Une urbanisation morphologique faible (qui est fonction de la densité de population et de la proportion de superficie occupée par des parcelles bâties), une urbanisation fonctionnelle faible (qui représente l’attractivité de l’espace communal d’après trois critères : la fonction commerciale, la fonction scolaire et la fonction de travail), associées à une importance du secteur agricole, à une situation relativement éloignée par rapport aux pôles d’emplois et une faible fonction commerciale, sont les marqueurs déterminants de la classification en communes rurales. Toujours selon cette typologie, l’étude classe l’entité de Spa dans les communes à urbanisation morphologique moyenne et l’urbanisation fonctionnelle moyenne (sur une échelle allant de faible à forte) ne conférant à l’entité ni un caractère rural, ni un caractère urbain. Il est à souligner que les facteurs ayant conduit à cette classification sont pour Spa, concentrés au niveau du centre et de sa proximité immédiate. Ces critères ne sont donc pas représentatifs pour l’ensemble du territoire spadois.

De façon intuitive, le caractère plus urbanisé du centre spadois a soulevé à de nombreuses reprises la question de son inclusion ou non dans le périmètre du projet de Parc naturel. Cette interrogation reflétait finalement bien la complexité que renferme la définition de ruralité d’un territoire. Forts de l’analyse qui précède et dans un souci de cohérence géographique, sociale, historique et économique, il nous est apparu logique d’intégrer le centre historique dans les limites du projet. En effet, ce centre étendu, d’une richesse patrimoniale exceptionnelle par les nombreux bâtiments d’époque que l’on peut encore admirer aujourd’hui, fait partie intégrante de l’histoire de la ville de Spa et de ses habitants : il n’est pas envisageable de considérer Spa sans ses anciens thermes, sans son casino et sans ses nombreux bâtiments architecturaux de qualité.

88 DOGOT Thomas [2004]. Méthodologie pour la mise en place d’un outil d’aide à la définition des politiques de développement rural en Région wallonne. (Thèse de doctorat) Gembloux, Faculté universitaire des Sciences agronomiques,235 p. (+ annexes : 97 p.), 21 tabl., 22 fig., 18 cartes

132 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2. Evolution

Le tableau suivant montre une très légère augmentation de la démographie dans les deux communes du territoire du parc, de 2001 à nos jours. Cette hausse est semble-t-il tout de même plus élevée sur la commune de Stoumont.

Evolution de la démographie

01/01/200189 01/01/201390 Différence Evolution (nb. hab.) (nb. hab.) (2013-2001) Spa 10 362 10 549 + 187 hab ↗ (+1.8%)

Stoumont 2 949 3 135 + 186 hab ↗ (+6.3%)

Parc naturel 13 311 13 684 + 373 hab ↗ (+2.8%)

3. Solde naturel et solde migratoire

En comparant le solde naturel et le solde migratoire des communes du parc, nous pouvons tenter d’expliquer l’origine de la légère augmentation de la démographie.

Soldes naturel et migratoire du 01/01/2011 au 31/12/201291

Solde Solde Naissances Décès Immigration Emigration naturel migratoire

Spa 194 332 -138 1536 1383 +153

Stoumont 48 68 -20 514 514 0

Parc 242 400 -158 2050 1897 +153 naturel

Si l’on ne considère que les deux dernières années, on constate que le solde naturel est négatif, traduisant un excès des décès par rapport aux naissances. Par contre, les arrivées de personnes venant de l’extérieur du territoire sont plus importantes que les habitants quittant la région.

89 Statbel 90 Chiffres fournis par les administrations communales 91 Service de la population de Spa et de Stoumont

133 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Deux années n’étant pas suffisantes pour juger de l’évolution de la population au sein du Parc naturel, le tableau suivant reprend les soldes naturels et migratoires calculés sur des intervalles de cinq années.

Mouvements de la population de 1992 à 201192

1992 -1996 1997-2001 2002-2006 2007-2011

e e

Solde Solde Sold Solde Solde Solde Solde Solde Solde

naturel naturel naturel naturel

migratoire migratoire migratoire migratoire

Spa -80 194 -175 185 -270 348 -319 426

Stoumont -7 208 -44 142 -17 85 -21 75 Parc -87 402 -219 327 -287 433 -240 501 naturel

Ces chiffres nous montrent l’influence des immigrants sur l’augmentation de la démographie sur le territoire du parc. En effet, les naissances ne permettent pas, à elles seules, de contrecarrer la mortalité observée sur le territoire, ce qui se traduit nous l’avons dit, par un solde naturel négatif. Par contre, le solde du flux migratoire, lui, est positif. Cela peut probablement s’expliquer entre-autres par l’attrait pour ce territoire, lequel allie ruralité et présence d’infrastructures routières permettant d’accéder aux pôles d’emplois plus éloignés.

92 http://www.iweps.be/sites/default/files/c63072.pdf et http://www.iweps.be/sites/default/files/c63075.pdf

134 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4. Pyramide des âges

Pour expliquer le solde naturel négatif, reprenons la répartition des âges.

Répartition des tranches d’âge de la 93 population < 18 ans Entre 18 et 64 ans >64 ans

Spa 18% 60% 22%

Stoumont 21% 62% 16%

Parc naturel 19% 60% 21%

On constate que le profil de la répartition des âges est de type champignon plutôt que de type pyramidal. Cela montre une proportion importante de personnes ayant plus de 64 ans, s’expliquant vraisemblablement par le fait que les personnes installées sur le territoire depuis longtemps y restent après la pension. Il est probable également des pensionnés viennent s’installer dans la région pour sa quiétude et sa qualité de vie.

Cette proportion élevée de personnes du 3ème et du 4ème âge explique d’une part le nombre important de décès par rapport aux naissances mais présage d’autre part les difficultés inhérentes à l’intégration des besoins des seniors en termes de soins de santé, de structures d’accueil,…

93 Données au 01/01/2011, http://statbel.fgov.be/

135 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

5. Pronostic d’évolution de la répartition des âges

Le coefficient de sénilité représente le rapport entre la population de plus de 65 ans et la population de moins de 20 ans. Il indique les perspectives de renouvellement de la population. Plus ce rapport est faible, meilleures sont les perspectives. Les résultats obtenus pour le territoire du parc indiquent un déséquilibre entre les jeunes et les personnes âgées.

Pour le territoire du Parc naturel, ce coefficient avoisine les 1.1 ce qui traduit un renouvellement de la population plus faible que son vieillissement et concorde dès lors avec les conclusions énoncées plus haut.

Le coefficient de dépendance mesure le poids que constitue les moins de 20 ans et les plus de 65 ans pour la classe d’âge entre 19 et 65 ans; autrement-dit, il représente la charge sociale pesant sur les actifs. Plus ce rapport est faible, plus cette charge est limitée. A l’échelle du Parc naturel, ce rapport est de 0,66. Ce rapport indique que pour 100 personnes en âge de travailler, il y a en a 66 qui ne le sont pas.

La combinaison de ces deux coefficients montre que la population est vieillissante sur le territoire du parc. Au vu des pyramides et de leurs tracés généraux, la population du Parc naturel (ce qui sera également vrai à l’échelle de la Région wallonne) risque de régresser dans un délai de 20 ans et ne pourrait être compensée que par un solde migratoire en provenance d'autres régions, voire d'autres nations. Ce vieillissement va dès lors nécessiter des changements dans l'organisation de la société actuelle tant au niveau social que culturel. En outre, les personnes pensionnées disposent de davantage de temps libre à consacrer aux loisirs. Le Parc naturel, dans ses objectifs et via ses projets, devra intégrer ces notions et de nombreux services et équipements collectifs devront dès lors s'adapter à une population âgée.

136 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6. Composition des ménages

Le tableau présenté à la page suivante nous donne un aperçu de la composition des ménages et de son évolution au sein du territoire du parc.

Il montre une tendance à la diminution, sur l’ensemble du territoire du parc, de la taille des ménages au fil des années. Le nombre de personnes isolées augmente proportionnellement plus fort que le nombre de ménages comportant 2 personnes. Ceci est peut-être à mettre en relation avec le vieillissement de la population.

Notons également que sur la commune de Stoumont, l’augmentation du nombre de personnes isolées s’opère uniquement depuis une dizaine d’années alors qu’elle avait déjà débuté bien plus tôt sur l’entité de Spa. Cela peut s’expliquer notamment par l’offre en matière de logements adaptés aux personnes seules d’une part, offre plus importante dans le centre spadois qu’en zone rurale et d’autre part, par une mobilité facilitée dans le centre urbain.

On constate aussi des différences marquées dans le profil évolutif des ménages comportant 4 personnes ou plus. Après avoir fortement augmenté dans les années nonante, ils sont depuis en statut quo sur la commune de Stoumont, tandis qu’ils étaient en déclin déjà depuis les années 1991 et peut-être même avant, sur le territoire spadois. Si l’on se place à l’’échelle du Parc naturel, on peut affirmer que ce type de ménage n’est en tous cas pas en croissance. Par avant, sur le territoire spadois. Si l’on se place à l’échelle du Parc naturel, on peut affirmer que ce type de ménage n’est en tous cas pas en croissance.

Par ailleurs, il est opportun de souligner que dans cette catégorie, c’est la proportion des ménages de 4 personnes qui est la représentée.

137 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4%)

5.5%)

-

-

(

(+9%)

(

(+7.3%)

(+16.2%)

7.1%) puis 7.1%)

1.1%) puis puis 1.1%)

-

→ (+0%) → -

(

(

(+7.9%) puis (+7.9%)

(+19.8%) puis (+19.8%)

(+12.2%) puis puis (+12.2%) puis (+11.3%)

Évolution Évolution

↗ ↗

94

395 720 278 998

1563 1958

2010 2010

ou plus ou

57

340 762 278

14 1797 1040

2001 2001

315 820 232

Nombre de ménages de 2personnes de ménages de Nombre

Nombre de ménages de 4 personnes 4personnes de ménages de Nombre

1299 1614 1052

1991 1991

95

3.1%)

7.2%) 6.2%)

-

- -

(

( (

(+24.5%)

6.5%) puis puis 6.5%)

(+12.8%) (+22.7%)

10.2%) puis puis 10.2%)

-

-

(

↘ ↘

(+7.7%) puis (+7.7%)

(

(+23.4%) puis (+23.4%) puis (+18.9%)

↗ ↗

Évolution Évolution

→ (+0.7%) puis puis → (+0.7%)

↗ ↗

ion de la taille des ménages des taille la de ion

353 578 190 768

2089 2442

2010 2010

Évolut

313 623 196 819

1678 1991

2001 2001

Nombre de personnes isolées de personnes Nombre

315 694 182 876

Nombre de ménages de 3personnes de ménages de Nombre

1360 1675

1991 1991

Spa Spa

Parc Parc Parc

naturel naturel

Stoumont Stoumont

94 http://cytisecommunes.gedap.be/ 95 95Pour toutes les colonnes « Evolution » de ces tableaux: la première flèche indique l’évolution entre 1991 et 2001 (référence : 1991), la seconde donne l’évolution entre 2001 et 2010 (référence : 2001)

138 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Profil socio-économique

1. Population active

Sur base des chiffres de l’année 201096, on peut dresser le diagramme suivant :

Chiffre 2010

Spa

Stoumont Parc naturel

Dans sa note méthodologique concernant la population active, l’IWEPS97 déclare: « afin d’assurer une comparabilité dans le temps et dans l’espace au niveau international…, le Bureau International du Travail a précisé, dans une Résolution de 1982, la manière dont la population devait être répartie entre personnes ayant un emploi, chômeurs et inactifs. ». La population inactive comprend dès lors ici toutes les personnes, autres que la population de 0 à 14 ans et de plus de 65 ans, qui ne sont pas économiquement actives, c’est-à-dire les personnes s'occupant

96 http://cytisecommunes.gedap.be/ et IWEPS 97 Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique

139 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local exclusivement de leur ménage, les travailleurs bénévoles, les étudiants et les pensionnés pour autant qu'ils n'exercent pas d'activité rémunérée. La population en âge de travailler est donc constituée par les personnes ayant un âge compris entre 15 et 65 ans. Or, la scolarité en Belgique est obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans. Ce schéma, comparable au niveau international, est au niveau régional déformé mais pourrait être ajusté en déterminant la population en âge de travailler comme ayant l’âge entre 18 et 65 ans. Cet ajustement n’a pu être réalisé faute de données disponibles. Quoiqu’il en soit, les résultats obtenus permettent tout de même de dégager une tendance générale par comparaison au sein des deux communes et pour l’ensemble du territoire du parc, grâce notamment au calcul du taux d’activité, du taux d’emploi et du taux de chômage.

Le taux d'activité se définit comme le rapport entre la population active et la population en âge de travailler multiplié par 100. Le taux d'emploi, lui, est le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler multiplié par 100. Le taux de chômage, enfin, correspond au rapport entre la population active inoccupée et la population active globale, multiplié par 100.

Voici le tableau comparatif des valeurs calculées :

Calcul des différents taux comparatifs sur base des données 2010

Taux de Taux d’activité Taux d’emploi chômage

Spa 67.9% 55.8% 17.8%

Stoumont 71.7% 65.0% 9.2%

Parc naturel 68.7% 57.9% 15.7%

Région wallonne 68.5% 57.1% 16.5%

La comparaison avec les taux obtenus à l’échelle de la Région wallonne montre que le territoire du parc bénéficie d’un taux d’activité et d’un taux d’emploi très légèrement supérieurs à la moyenne régionale. Parallèlement, le taux de chômage est, lui, légèrement inférieur à la moyenne régionale correspondante.

140 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2. Typologie de l’emploi

Selon les chiffres détaillés disponibles concernant le statut professionnel de la population98, l'emploi salarié était, en 1991, majoritaire parmi la population active occupée du territoire du parc. Soulignons que ces données concernent la population domiciliée sur le territoire du parc mais que l'activité ne s'exerce pas nécessairement sur l’une des deux entités.

Les chiffres de l’ONSS au 31/12/2009 confirment cette tendance :

Total population Indépendants Salariés active occupée (nb hab.) (nb hab.) (nb hab.) 517 3872 Spa 4389 11,8 % 88,2 % 260 586 Stoumont 846 30,7 % 69,3 % 777 4458 Parc naturel 5235 14,8 % 85,2 %

Notons également une différence relative à la proportion des indépendants au sein des deux communes. En 1991, celle-ci était déjà plus élevée sur l’entité de Stoumont que sur la commune de Spa, avec respectivement 17.8% et 9.3% de leur population active99 et l’on constate la même tendance en 2009, bien que les données ne soient malheureusement pas directement comparables car pour les données de 1991, les pourcentages donnés par le site ont été calculés sur base de la population active occupée et inoccupée et non uniquement sur la population active occupée comme c’est le cas pour 2009.

98 http://cytisecommunes.gedap.be/ 99 http://cytisecommunes.gedap.be/ Chiffres 1991

141 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3. Lieu de travail

Lieu de travail des salariés

(en nombre d’habitants du Parc naturel)100

ans la ans la

Verviers

Liège

illeurs en en illeurs en illeurs

D

Wallonie

Belgique

Luxembourg

A A

commune

illeurs dans l’ dans illeurs

de de

illeurs dans la la dans illeurs

Province de Province

u

A

A

arrondissement arrondissement A 975 938 447 146 196 65 Spa (35.2%) (33.9%) (16.2%) (5.3%) (7.1%) (2.3%) 86 217 272 111 94 23 Stoumont (10.7%) (27%) (33.9%) (13.8%) (11.7%) (2.9%) Parc 1061 1155 719 257 290 88 naturel (29.7%) (32.4%) (20.1%) (7.2%) (8.1%) (2.5%)

Ce tableau nous indique qu’à l’échelle du Parc naturel, ce sont l’arrondissement de Verviers, puis la commune de résidence, suivis de la province de Liège, qui regroupent les lieux de travail de la majorité des salariés.

Des différences sont toutefois constatées au sein des communes : tandis qu’une proportion non négligeable de travailleurs salariés Spadois occupe un poste soit au sein même de sa commune, soit au sein de l’arrondissement, les Stoumontois, eux, se rendent davantage à l’extérieur de leur commune et même de l’arrondissement pour la grande majorité.

100 IWEPS, chiffres relatifs au 4ème trimestre 2009

142 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4. Revenus moyens par habitant

Revenu annuel moyen net Classement par rapport (imposable)101 aux 589 communes par habitant102 (euros) belges103

2005 2009 Evolution 2005 2009

Spa 13.038 14.984 ↗ (+ 14.9 %) 374 379

Stoumont 13.036 15.394 ↗ (+ 18.1 %) 375 337

Parc naturel 13.038 15.075 ↗ (+15.6 %) / /

Ce tableau montre une augmentation des revenus annuels moyens entre 2005 et 2009. Partant globalement du même revenu en 2005, la commune de Stoumont montre une croissance plus élevée par rapport à celle observée sur l’entité de Spa.

Le classement permet de situer les communes par rapport aux autres communes belges. Celui-ci nous indique que Spa, malgré une augmentation de près de 15% de ses revenus moyens par habitant recule de 5 places, alors que Stoumont, avec son accroissement de 18%, avance de presque 40 places. Cela signifie que les 2 communes se situent dans un groupe d’entités dont les habitants bénéficient de revenus fort similaires. En d’autres termes, une quarantaine de communes ont des revenus moyens par habitants compris entre 14.984 et 15.394 euros par année.

Par ailleurs, une carte visualisable sur le site http://statbel.fgov.be répartit les communes en 6 classes, selon l’importance des revenus de leurs habitants, la première classe reprenant les entités aux plus faibles revenus moyens. On peut y constater la position de Spa et Stoumont, toutes deux située dans la 4ème classe, lequel groupe d’ailleurs un nombre important de communes. En regard de la situation régionale, la place qu’occupe le territoire du parc en termes de revenus n’est donc ni celles des milieux de vie très favorables ni celles des milieux de vie défavorables.

101 Revenus nets auxquels les dépenses déductibles ont été soustraites. 102 http://statbel.fgov.be/ Les chiffres correspondent au quotient du revenu total net imposable et de la population au 1er janvier de l’exercice. 103 Le classement va de 1 à 589, 1 représentant la commune aux revenus moyens les plus élevés.

143 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Outre la confirmation du caractère rural que l’on peut attribuer à l’ensemble du territoire du parc, cette première partie permet de dégager la tendance globale de l’évolution démographique et le profil général en termes d’emplois et de revenus de la population du territoire du Parc naturel.

Indépendamment de la répartition non homogène de la population sur le territoire du Parc naturel, la démographie n’est qu’en légère hausse sur les deux communes. La population du parc est vieillissante et ce paramètre doit être intégré dans le développement futur des infrastructures, quelle que soit leur nature (logements, mobilité, ...) et des activités (adaptées aux séniors et aux PMR, …).

Les ménages de 2 personnes sont les plus courants mais l’on note toutefois une augmentation forte des personnes isolées. Ces constatations doivent également être à l’origine d’une réflexion globale en termes d’aménagement (logement) et d’offre de services (transport, …).

Les salariés représentent la majorité des travailleurs et parmi ceux-ci, la plupart occupe un poste au sein de l’arrondissement de Verviers, voire même de la commune (30%). Une part non négligeable de la population se rend plus loin mais rares sont ceux qui se déplacent au-delà de la province de Liège.

Afin de préserver des taux d’emploi et taux d’activité légèrement supérieurs aux moyennes régionales et conjointement, un taux de chômage inférieur à la moyenne régionale correspondante, le maintien des infrastructures et entreprises permettant de fournir des emplois aux habitants du territoire du parc est primordial. En outre, les aspects relatifs à la mobilité intra et extra territoriale doivent également être considérés lors des aménagements futurs.

Les revenus moyens de la population, en augmentation sur les deux communes, placent le territoire du parc dans un bloc de communes situées en 4ème position sur six, la sixième position reprenant les quelques communes les mieux loties à l’échelle nationale.

Un Parc naturel ayant comme directive l’intégration dans ses projets, des habitants et de leurs besoins, doit veiller à prendre en compte les différents éléments relevés dans ce chapitre sans quoi, les besoins de la population risquent de ne plus être couverts.

144 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Services à la population

1. Enseignement et formation

De nombreuses écoles couvrent le territoire du parc, tant pour l’enseignement fondamental (écoles communales, libres, de la communauté française), que pour le secondaire (enseignement général, technique, professionnel, spécialisé ; écoles libres ou de la communauté française).

La commune de Stoumont, avec ses nombreux villages et hameaux dispersés au sein du territoire, bénéficie encore de petites écoles de villages pour l’enseignement fondamental, qu’elles soient communales, libres ou de la communauté française. Leur présence témoigne une fois de plus du caractère rural de l’entité. Comme le suggère le tableau ci-dessous, une fréquentation suffisante de ces établissements est toutefois nécessaire à leur maintien et actuellement, la section maternelle d’une des six écoles de l’entité est en danger à ce niveau. A Spa, les chiffres relatifs à la fréquentation des différents établissements scolaires démontrent que ces derniers ont une capacité d’accueil nettement supérieure.

Fréquentation scolaire dans le fondamental au sein des écoles des

communes de Spa et de Stoumont pour l’année académique 2013-2014

Maternel Primaire

Ecole communale de Creppe 35 75 Ecole communale de Nivezé 65 94 Spa 352 612 Ecole Roi Baudoin de Spa 165 260 Athénée Royal de Spa 87 183 Ecole Saint-Raphaël de Stoumont 11 16 Ecole de la FWB de Stoumont 6 10 Ecole Sainte-Thérèse de Chevron 31 44 Stoumont 115 152 Ecole communale de Rahier 20 25 Ecole communale de La Gleize 27 35 Ecole communale de Moulin du Ruy 20 22 Total 467 764

Le territoire du Parc naturel compte trois établissements pour l’enseignement secondaire. Parmi ceux-ci, un est destiné à l’enseignement spécialisé et comporte une implantation dans chaque commune.

145 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Fréquentation scolaire au sein Type des écoles secondaires des d’enseignement communes dispensé de Spa et de Stoumont pour l’année académique 2013-2014 général, technique Athénée Royal de Spa 608 et professionnel Institut St Roch à Spa professionnel 141 St Edouard (2 101 (Spa) spécialisé implantations) 53 (Stoumont) Total 903

Outre les structures d’enseignement obligatoire, il existe également des écoles de langues privées, telles que le CERAN, Dialogue et A.R.T. Langues.

A côté de cela, le territoire du Parc naturel bénéficie d’un centre régional d’initiation à l’environnement (CRIE), installé à Bérinzenne. Au nombre de onze, les CRIE ont différentes missions dont l’information, la sensibilisation et la formation autour de l’environnement. Sa situation sur une zone de captage d’eau, à proximité immédiate de la fagne de Malchamps, prédestine le CRIE de Spa à se spécialiser dans les thématiques liées au cycle de l’eau, à la préservation des nappes aquifères et des écosystèmes aquatiques, mais le centre aborde également les thèmes liés à la gestion forestière notamment.

Dans la mesure du possible, les écoles des villages doivent être conservées, et ceci d’autant plus que la mobilité au sein du Parc naturel constitue un point critique difficile à résoudre. D’autre part, ces petites infrastructures donnent vie aux hameaux et villages et contribuent au maintien d’une ruralité apaisante mais dynamique.

Enfin, on peut raisonnablement présager qu’aucune école supérieure ou universitaire ne verra le jour sur le territoire du Parc naturel. Dès lors, les projets éventuels de mobilité devront également tenir compte de cet aspect afin de favoriser l’accès des étudiants résidant sur le territoire aux pôles d'enseignement de ce type.

146 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2. Soins de santé

Aucun centre hospitalier n’est installé sur le territoire du parc. Les hôpitaux les plus proches se situent à Heusy ou à Verviers (respectivement 17 km et 25 km de Spa et de Stoumont) et à Malmedy (21km et 23km). Stoumont disposait jusqu’en 2010 du Centre Princesse Astrid, mieux connu sous l’appellation « site de Borgoumont ». Les 60 lits de revalidation que comportait celui- ci ont depuis été transférés au centre hospitalier Pelzer-la-Tourelle de Verviers, centre que la Province de Liège lui avait cédé en 2004. Seuls les 75 lits de la Maison de repos et de soins Philippe Wathelet qui occupent une partie du bâtiment du même site ont été maintenus.

Outre les services ambulanciers assurés par les centres hospitaliers de Heusy, Verviers et Malmedy, le CPAS, les Croix-Rouge de Spa et de Stavelot-Trois-Ponts-Stoumont, ainsi que les services régionaux d’incendie ont également des ambulances à leur disposition.

Le Parc naturel est également rapidement desservi par l’hélicoptère médicalisé de Bra-sur-Lienne. Le Centre Médical héliporté est une asbl proposant un service médical d'urgence et de réanimation héliporté. Chaque citoyen peut soutenir ce système de transport coûteux en s'affiliant et bénéficie ainsi de la gratuité du transport héliporté. La commune de Stoumont et de Spa ainsi que 26 autres communes de la région soutiennent financièrement ce service. La ville de Spa et la commune de Stoumont ont par ailleurs équipé un de leurs terrains de football de lampes dont l’allumage peut être commandé par l’hélicoptère, ce qui permet à ce dernier d’effectuer ses manœuvres en toute sécurité.

147 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3. Services de sécurité

Service de police Le territoire du Parc naturel concerne deux zones de police : la zone de police des Fagnes pour la commune de Spa et la zone de police Stavelot /Malmedy pour l’entité de Stoumont.

Service d’incendie La commune de Spa est couverte par le Service d’Incendie de Spa et Stoumont dépend du Service Régional d’Incendie d’Aywaille. Ces corps de pompiers sont composés majoritairement de volontaires. Soulignons en outre que de nouvelles zones de secours sont en phase d’installation.

4. Autres services

4.1. Gestion des eaux usées

C’est l’Intercommunale AIDE (Association Intercommunale pour le Démergement et l’Epuration) qui gère le traitement des eaux usées sur le territoire du parc sous le contrôle de la SPGE (Société Publique de Gestion des Eaux).

Le traitement des eaux usées est règlementé par les Plans d’Assainissement par Sous- bassin Hydrographique (PASH) qui reprennent les modalités d’épuration des eaux usées en provenance d’un même sous-bassin hydrographique. Le territoire du Parc naturel est concerné par deux PASH, celui de la Vesdre pour la commune de Spa et celui de l’Amblève pour Stoumont.

4.1.1. PASH de la Vesdre Le centre urbain ainsi que le village de Creppe sont presque entièrement égouttés. Winamplanche n’est pas encore raccordé aux égouts mais devrait l’être prochainement. Aucune station d’épuration publique n’existe sur le territoire communal de Spa. Les eaux usées récoltées par le dispositif d’égouttage sont acheminées par les collecteurs, lesquels longent le Wayai pour arriver à la station d’épuration de Goffontaine, un peu plus loin en aval, sur la commune de Pepinster. Spa Monopole dispose de sa propre station d’épuration. Les eaux qui en sortent sont rejetées directement dans le Wayai.

148 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4.1.2. PASH de l'Amblève Toutes les zones urbanisées de Stoumont sont reprises en assainissement autonome. Les systèmes peuvent être individuels ou en autonomes groupés. L'assainissement des eaux usées revêt une importance capitale pour l'environnement Stoumontois car les ressources aquifères de surface et souterraines sont précieuses pour l'entité et pour les entreprises exploitant cette richesse. Afin d’encourager les habitants à installer une station d’épuration individuelle ou les inciter à mettre les installations existantes aux normes, la commune octroie des primes qui s’ajoutent aux primes de la région wallonne (prime communale s’élevant à 50% du montant alloué par la Région Wallonne). Cette initiative a permis une mise aux normes du système d’épuration de bon nombre d’habitations et une diminution du nombre de puits perdus pourtant interdits par la législation.

La configuration particulière de la commune de Stoumont, avec son habitat dispersé, ne permet pas d’envisager une épuration collective. Si l’initiative communale a permis la mise aux normes de nombreuses habitations, il est peut-être opportun de finaliser l’action en incitant les derniers à faire de même. Sur la commune de Spa, la présence d’un réseau d’égouttage facilite la mise aux normes. Certaines habitations rejettent encore leurs eaux usées par des puits perdus mais le phénomène devrait également se marginaliser.

149 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4.2. Gestion des déchets

La commune de Stoumont a été pionnière en matière d’enlèvement via les conteneurs à puces. Le ramassage des déchets ménagers en porte-à-porte est assuré une fois par semaine pendant les mois d’été et une fois tous les quinze jours durant la période d’hiver. La collecte des papiers/cartons est prévue tous les deux mois et celle des encombrants est organisée deux fois par an. La commune dispose d’un parc à conteneurs situé Gare de la Gleize et qui dépend de l’Intercommunale Idelux-AIVE.

A Spa, c’est un système de conteneurs à puces qui a été adopté. Il permet le ramassage hebdomadaire en porte-à-porte, des déchets organiques d’une part et des déchets tout-venant de l’autre. A côté des conteneurs à puces, des sacs sont prévus pour le ramassage des PMC dont la récolte a lieu tous les quinze jours, en même temps que celle des papiers-cartons. Enfin, une collecte des encombrants est organisée trimestriellement. Le parc à conteneurs de la commune, géré par l’intercommunale Intradel, se situe à la Vecqueterre, près de la caserne militaire.

La gestion des déchets semblent bien fonctionner au sein du Parc naturel. La sensibilisation au compostage des déchets organiques pourrait, dans le cadre du Parc naturel, être une thématique à développer davantage.

150 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Activités économiques

1. Secteurs d’activité

Si l’on compare les chiffres de répartition des emplois par secteurs en fonction des communes104, on constate que les 2 entités du Parc naturel sont fort différentes, bien que certaines similarités soient constatées.

Secteur d’activité en nombre de travailleurs (sur les emplois salariés)105

Tertiaire Secondaire Primaire

t services aux aux services t

pêche

HoReCa

Culture et et Culture

entreprises

commerce

Transport et et Transport

Construction

entreposage

enseignement

Autres services Autres

communication

Industrie extractive Industrie

Santé et action sociale action et Santé

Agriculture, sylviculture, sylviculture, Agriculture,

Administration publique Administration

Energie, eau et et déchets eau Energie,

Finances e Finances Industrie manufacturière Industrie

941 759 720 391 379 318 54 120 31 19 136 <3 < 3 Spa 24,3% 19,6% 18,6% 10,1% 9,8% 8,2% 1,4% 3,1% 0,8% 0,5% 3,5% 0,0% - 0,0% 63 12 197 91 28 19 13 40 45 41 28 1 8 Stoumont 10,8% 2,0% 33,6% 15,5% 4,8% 3,2% 2,2% 6,8% 7,7% 7,0% 4,8% 0,2% - 1,4% 1004 771 917 482 407 337 67 160 76 60 164 3 10 PN - 22.5% 17.3% 20.6% 10.8% 9.1% 7.6% 1.5% 3.6% 1.7% 1.3% 3.7% 0.1% 0.2%

Comme l’on pouvait s’y attendre, le secteur primaire (agriculture, sylviculture et pêche) ne représente rien en termes d’emplois salariés sur l’ensemble du territoire du parc (0.2%). Le secteur tertiaire, par contre, occupe 93% de la main d’œuvre salariée ; le solde (6.8%) étant attribué au secteur secondaire.

Les postes dans l’administration publique, les finances et les services aux entreprises concernent davantage les salariés Spadois, tandis que près d’un salarié stoumontois sur deux occupe une fonction dans le domaine de la santé, de l’action sociale ou de l’enseignement.

104 http://www.spi.be/upload/socioeconomique/stoumont.pdf et http://www.spi.be/upload/socioeconomique/spa.pdf 105 Données ONSS 2009

151 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Les postes du secteur secondaire (industrie, transport et stockage) sont proportionnellement plus occupés par des salariés stoumontois que par des Spadois.

Secteur d’activité en nombre de travailleurs (sur les emplois

indépendants)106

tés industrielles tés

Commerce

Services divers Services

Activités agricoles Activités

Professions libérales Professions Activi

202 160 36 16 103 Spa 39 % 31 % 7 % 3 % 20 % 57 68 23 57 55 Stoumont 22 % 26 % 9 % 22 % 21 % Parc 259 228 59 73 158 naturel 33.3% 29.4% 7.6% 9.4% 20.3%

A l’échelle du parc, ce tableau nous indique qu’un indépendant sur trois travaille dans un commerce et que presqu’un sur dix occupe une activité agricole. Ces chiffres sont à nuancer car des différences sont constatées au sein des deux communes : tandis que les fonctions commerciales sont davantage représentées à Spa, les activités agricoles sont majoritairement détenues par les indépendants de Stoumont. Concernant les professions libérales, les services divers et les activités industrielles, peu de différences sont constatées entre les deux communes. Soulignons, tant sur Spa que sur Stoumont, la proportion non négligeable de professions libérales (une personne sur trois, parmi les indépendants, à l’échelle du parc).

2. Nombre et taille des entreprises

Comparé à Stoumont, Spa détient davantage d’entreprises. L’analyse de l’occupation du sol permettait déjà de présumer de ce constat puisque nous avons vu que 15 hectares pour Spa contre seulement 3.7 hectares pour Stoumont sont occupés par des bureaux, commerces et services. La même tendance est

106 Données INASTI 2009

152 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

constatée pour les terrains utilisés à des fins industrielles et artisanales puisque seuls 7.6 hectares sont consacrés à ces activités sur Stoumont contre 16 hectares à Spa.

Nb entreprises107

Spa 315

Stoumont 76

Parc naturel 391

Les données chiffrées que nous avons pu trouver datent déjà de quelques années. Cependant, l’évolution du secteur n’a pas été telle que de grosses différences pourraient être constatées avec des données plus actuelles.

Nous avions également constaté que les surfaces destinées aux activités économiques et industrielles inscrites aux plans de secteur n’étaient pas très importantes sur Spa, ne permettant pas une extension très étendue de l’entreprenariat au sein de cette commune. A Stoumont par contre, une surface plus importante est disponible pour la création d’entreprises 62 hectares sont prévus en zone d’activités économiques au PdS), notamment sur le site de l’ancienne usine de Bru. Le potentiel de développement des entreprises au sein de cette commune est donc bien présent.

Répartition des entreprises en fonction du nombre 108 de personnes (en nb d’entreprises) De 50 à De 200 à De 1 à 9 De 10 à 49 Plus de 500 199 499 257 44 12 1 1 Spa 81,5% 14,0% 3,8% 0,3% 0,3% 64 10 2 0 0 Stoumont 84,0% 13,3% 2,7% 0,0% 0,0% 321 54 14 1 1 Parc naturel 82.1% 13.8% 3.6% 0.25% 0.25%

Si une différence est clairement constatée entre les deux communes en termes de nombre d’entreprises, les chiffres indiquent que pour l’ensemble du parc, il s’agit principalement de PME (de 10 à 249 salariés), dont la majorité correspond même à des micros entreprises (1 à 9 salariés).

107 Données ONSS 31/12/2009 108 Données ONSS, calcul SPI, chiffres 31/12/2009

153 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Les différences relatives à l’occupation du sol observées sur le territoire du Parc naturel influencent considérablement les secteurs d’activités représentés. Les activités de bureau, de services et de commerces, d’hôtellerie, …, sont majoritairement présentes dans les zones plus urbanisées tandis que les activités liées à l’agriculture, à la foresterie et à l’artisanat se pratiquent, et ce de façon logique, presqu’exclusivement en périphérie.

3. Agriculture

Ce secteur est bien présent, mais principalement sur l'entité de Stoumont. Les recensements agricoles permettent d'approcher cette matière de manière plus précise, mais il convient d'interpréter avec prudence les statistiques agricoles, car celles-ci sont basées sur les déclarations des agriculteurs qui y recensent leur source de revenus et l'usage qu'ils font de leurs terrains. Ainsi, les quelques poules, cochons ou chevaux que l'on peut trouver dans une exploitation ne sont pas systématiquement déclarés. De plus, ces déclarations se font sur parole, sans aucun contrôle.

3.1. Données générales109

3.1.1. Nombre d’exploitation et évolution

Nombre d’exploitations agricoles

1980 2003 2007 2010 2011 Spa 50 11 9 7 5 Stoumont 160 63 51 46 44 Parc naturel 210 74 60 53 49

La diminution du secteur agricole depuis 1980 ne fait aucun doute. Il n’a pas été possible de trouver des données plus anciennes pour les deux communes110 mais le seul constat relatif à ces trente dernières années est alarmant.

109 Données 1980, 1981, 1991 : SPW - DGO3 – DEMNA ; D21 - Direction de l'Analyse économique agricole Données 2003 – 2010 : Recensements agricoles : http://statbel.fgov.be/fr/modules/pressrelease/statistiques/economie/recensement_agricole_de_mai_2010.jsp Données 2011: résultats provisoires recensements agricoles 110 Pour Stoumont, les chiffres font état de 550 exploitations agricoles en 1960

154 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Si nous consultons le recensement agricole de 2010111, nous pouvons y trouver le nombre d’exploitations recensées pour la première fois. On constate ainsi qu’en 2010, une nouvelle exploitation s’est installée à Stoumont, mais celle-ci ne compense toutefois pas les cessations d’activité. En 2011, aucune nouvelle exploitation n’a vu le jour, tant sur l’entité de Stoumont que sur celle de Spa. Par contre, les 2 communes ont chacune perdu encore 2 exploitations (-7.5%).

Le déclin de l’agriculture sur Stoumont semble être toutefois plus lent qu’à Spa mais la problématique doit être envisagée avec sérieux.

3.1.2. Âge des exploitants

Âge des exploitants (2010)112

< 35 ans 35-44ans 45-54ans 55-64 ans >65 ans

Spa 0 1 5 0 1

Stoumont 3 13 14 15 1

Parc naturel 3 14 19 15 2

Selon le recensement 2010, 17 agriculteurs sur le territoire du Parc naturel avaient plus de 55 ans. A court ou moyen terme, ceux-ci devraient donc prendre leur retraite.

Les agriculteurs ayant entre 45 et 54 ans sont très nombreux puisqu'ils représentent près de 36 % des exploitants. Il n'est malheureusement pas possible de croiser les informations relatives à l'âge des agriculteurs et les perspectives de succession, mais en 2010, près de 68% des agriculteurs de plus de 50 ans n’avaient pas de repreneur113. A cela viennent s'ajouter une partie de ceux qui sont dans le doute à ce sujet. Il est donc probable que dans les années à venir, le nombre d'exploitations diminue encore car seuls 4 agriculteurs (soit 18% des agriculteurs de plus de 50 ans) sont pratiquement sûrs d’avoir leur successeur.

La recherche d'un repreneur n'est pas chose aisée en raison notamment des réticences liées à la rentabilité et des sommes financières à engager pour reprendre une exploitation.

De plus, auprès des jeunes, l'image du métier d'agriculteur ne semble pas très positive, car s'occuper d'une exploitation est particulièrement exigeant quant aux

111 http://statbel.fgov.be/fr/modules/pressrelease/statistiques/economie/recensement_agricole_de_mai_2010.jsp 112 Recensement agricole 2010 113 Recensement agricole 2010

155 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local heures à prester et ceci, dans des conditions difficiles. Il se pose dès lors la question du devenir des terres agricoles exploitées par les agriculteurs qui cessent leur activité.

3.1.3. Volume de main d’œuvre

Répartition des exploitations selon le volume de main d’œuvre

Exploitations d’1UTA114 minimum Exploitations de moins de 1UTA

2003 2007 2010 2003 2007 2010

Spa 9 7 6 2 / 1

Stoumont 46 40 38 17 11 8 Parc 55 47 44 19 11 9 naturel

Si l’on ne peut avancer que les exploitations employant 1UTA et plus ne concernent uniquement des exploitants à titre principal et que celles utilisant moins d’1 UTA ne concernent que les exploitants à titre secondaire, on constate toutefois que la plupart des exploitations occupent plus d’un temps plein. Il est dès lors intéressant de se pencher sur le nombre d’emplois générés au sein des exploitations.

Emplois générés au sein des exploitations (nb emplois)115 1980 2010 2011

Spa 71 12 7

Stoumont 255 78 73

Parc naturel 326 90 80

Ce tableau montre, sans distinction de commune, la baisse de la quantité d'emplois proposés, laquelle est corrélée avec la chute du nombre d'exploitations. En 2010, l'agriculture fournissait 90 emplois au territoire du parc, principalement sur la commune de Stoumont. Ces emplois sont occupés majoritairement par les exploitants et leurs conjoints, même si ces derniers s'impliquent de moins en moins au

114 Unité de travail annuel : équivalent d’un temps plein 115 Recensements agricoles annuels

156 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local profit d'autres membres de la famille ou d’extérieurs à celle-ci. On constate également qu’en un an, le secteur a subi une perte de 10 emplois, ce qui équivaut à une perte de 11%. Soulignons que la diminution de main-d’œuvre dans ce secteur est plus importante que la diminution du nombre d’exploitation (- 7.5% en un an). Si ce recul d’un an n’est pas suffisant pour tirer des conclusions hâtives, on peut toutefois raisonnablement affirmer que pour une exploitation de taille égale, les besoins en main d’œuvre diminuent avec le temps ; s’expliquant principalement par l’augmentation de la technicité agricole et par l’intervention d’entreprises agricoles extérieures.

Enfin, si l’on se réfère aux résultats de l’analyse réalisée dans le cadre du PCDR de Stoumont avec des chiffres plus anciens, cette commune a observé une chute de 63 % de la main d'œuvre agricole entre 1981 et 2007, ce qui confirme la tendance à la baisse des emplois générés par le secteur depuis les dernières décennies.

La participation de ce secteur à la vie économique ne cesse donc de baisser comme le confirme l'atlas de la Wallonie qui, en 1999, constatait: la part du secteur primaire (agriculture) n’a cessé de se réduire, passant de 3,1 % en 1985 à 1,8 % en 1995. L’importance du secteur secondaire a également tendance à diminuer (sa part est passée de 33,7 % à 28,4 % dans la période 85-95).

3.2. Surface agricole utile et répartition

La Surface Agricole Utile (SAU) permet d’évaluer le territoire consacré à la production agricole dans un endroit donné. D’une manière générale, la SAU reprend les terres arables (grandes cultures, cultures maraîchères, prairies artificielles...), les surfaces toujours enherbées (prairies permanentes, alpages), cultures pérennes (vignes, vergers...). La SAU n'inclut pas les bois et forêts. Elle comprend en revanche les surfaces en jachère, lesquelles sont comprises dans les terres arables. Sur le territoire du parc, la SAU est majoritairement composée de prés et pâtures. Très peu de cultures y sont installées et la proportion de vergers ou autre surface agricole est trop faible, ne permettant pas une répartition diversifiée des différents types de milieux agricoles.

157 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Sans tenir compte de la nature de la SAU, voici l’évolution de son étendue au fil du temps:

Evolution de la SAU en ha116

1980 2003 2007 2011117

Spa 351,4 ha 288.2 ha 218.5 ha 180.9 ha

Stoumont 2428,0 ha 2023.1 ha 2081.8 ha 2093.3 ha

Parc naturel 2779,4 ha 2311.3 ha 2300.3 ha 2274.2 ha

Selon le recensement agricole et horticole de 2011, les agriculteurs exploitaient un total de 2.274,2 ha. La superficie est donc en diminution par rapport à 1980 puisque 2.779,4 ha étaient comptabilisés. Si nous croisons ces données avec le nombre d’exploitations dont font états les recensements, nous pouvons en déduire que la diminution de la surface agricole utilisée, bien qu’effective, n’est absolument pas proportionnelle à la baisse du nombre d’exploitations.

3.3. Taille des exploitations

Le SPF Economie rapporte, dans « Les chiffres clés de l’agriculture »118, 2ème édition, que les superficies agricoles par exploitation ont augmenté de 51 à 70% entre 2000 et 2010 pour la commune de Stoumont alors que sur Spa, cette hausse ne serait que de 1 à 25% pour la même période.

Aussi, à l'exception des exploitations hors sol119 ou d'une activité agricole à titre secondaire, de moins en moins d'agriculteurs savent tirer leur revenu d'une faible surface. Il n'est pas rare en commune rurale de voir des exploitations qui dépassent 50 ha. On considère généralement que le seuil de rentabilité d'une exploitation agricole à titre principal est de 30 ha. Sur cette base, 30 exploitations sur les 51 que comptait Stoumont en 2007 rencontraient ce critère120. Il convient cependant d'être prudent car cet étalon se base sur une exploitation agricole standard, ne tenant pas compte de l'élevage hors sol par exemple.

D’une manière générale, si le nombre d’exploitations est en régression dans les 2 communes du Parc naturel, les surfaces agricoles utiles par exploitation ont une tendance à la hausse.

116 D’après les recensements agricoles effectués sur différentes années 117 DGSIE : Direction générale Statistique et Information économique 118 http://statbel.fgov.be/fr/binaries/FR_A5_WEB_Landbouw_2012_tcm326-192178.pdf 119 Une exploitation hors sol utilise, pour l’élevage, des aliments pour animaux issus de l'industrie agroalimentaire et non des produits provenant de l'exploitation agricole elle-même 120 PCDR

158 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3.4. Statut de la SAU

SAU (ha) en fonction du mode d’exploitation

1991 2010

SAU SAU exploitée SAU exploitée SAU exploitée exploitée en en location en propriété en location propriété Spa 125,9 207,2 79.64 91.26

Stoumont 564.9 1603.3 487.42 1586.90

Parc naturel 690.8 (27.6%) 1810.5 (72.4%) 567.06 (25.3%) 1678.16 (74.7%)

L'exploitation de terres louées est majoritaire. Seules ¼ des terres utilisées sont propriété des exploitants agricoles. Cette tendance était déjà observée il y a une vingtaine d’années. Le métayage, qui correspond à un bail agricole où l'exploitant et le propriétaire se partagent les récoltes n'est plus utilisé sur le territoire du parc. Ce système tend à disparaître de manière générale sur l'ensemble du territoire wallon.

159 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3.5. Répartition de la SAU en fonction de la destination

Répartition de la SAU121, chiffres 2011 (ha) SAU totale Prairies Céréales Prés et Maïs (ha) temporaires pour le Autres pâtures fourrager (fourrage) grain Spa 177.71 0 8.9 0 2.72 189.33

Stoumont 1953.92 24.78 84.02 22.88 7.71 2093.31 Parc 2131.63 24.78 92.92 22.88 10.43 2282.64 naturel (93.4%) (1.1%) (4.1%) (1%) (0.5%)

Remarques : Dans « Autres », on retrouve un peu de jachères et de légumineuses récoltées en grains secs et les vergers. Notons que la SAU occupée par des vergers n’est pas reprise dans les chiffres provisoires de 2011, mais leur présence sur la commune de Stoumont est effective.

En 2011, le territoire du parc présente 2131.63 ha de prés et pâtures ce qui représente 93,4 % de la SAU. Conjointement, le fourrage (maïs et prairies fauchées), couvre une superficie de presque 118 ha. Cela représente presque 79 % des terres arables du territoire122, seuls 21% de ces terres sont destinées aux céréales pour le grain ou autres. Ceci témoigne bien que l'élevage représente la majeure partie de ce secteur économique. Les cultures sont très peu présentes, seule une exploitation sur le territoire du Parc naturel produit des céréales pour le grain. Elle se situe dans un fond de vallée, (chez Counasse à Chauveheid, sur l’ancienne commune de Chevron) où l’altitude ne montant guère au-delà de 200 à 300m permet davantage la production que sur les sommets (500m).

121 DGSIE (Direction générale Statistique et Information économique) 122 Calcul basé sur le recensement agricole 2011

160 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3.6. Type d’élevage et évolution

Cheptels (nb têtes)123

Bovins Porcins Ovins Caprins Equidés Volailles

1981 2011 1981 2011 1981 2011 1981 2011 1981 2011 1981 2011

Spa 830 431 0 0 109 0 1 0 9 X* 151 0

Stoumont 6591 4262 90 1281 81 155 0 18 14 X* 740 52 Parc 7421 4693 90 1281 190 155 1 18 23 / 891 52 naturel *Chiffres non disponibles dans le recensement

D’après les recensements de 2011124, la commune de Spa ne détiendrait que des bovins, ce qui semble, à priori, refléter une tendance sans toutefois coller parfaitement à la réalité, comme on l’a soulevé en début de chapitre. En effet, sur le terrain, on constate la présence de chevaux, moutons, volailles, …, sans qu’ils soient pour autant repris dans le recensement (seuls 11 ovins étaient comptabilisés dans le recensement 2010) car beaucoup sont détenus par des particuliers.

Par contre, le cheptel rencontré sur Stoumont est très varié. Bien qu'en forte régression depuis le début des années 1980, les bovins restent majoritaires. L’installation d’une porcherie sur l’entité est responsable de l’augmentation soudaine du cheptel porcin car lors du recensement de 2007, Stoumont ne comptait encore que 164 porcs. Enfin, contrairement à beaucoup d'autres communes rurales, on remarque que les volailles sont en forte régression.

Il n’a pas été possible d’obtenir des chiffres relatifs à l’évolution du nombre d’équidés présents sur le territoire du Parc naturel. A vocation de loisirs, ils sont souvent propriétés de particuliers et n’entrent dès lors pas dans les recensements agricoles. La Confédération belge du cheval nous renseigne cependant le nombre de chevaux identifiés en 2013 sur le territoire du parc : 305 sur la commune de Spa et 164 sur l’entité de Stoumont. Malgré le fait que nous ne disposions pas de chiffres pour appuyer notre réflexion, une évolution du nombre d’équidés sur le territoire du parc est bien effective et constante, mais rappelons que ceux-ci ne sont pas destinés en première ligne à la production de viande chevaline et n’entrent donc pas dans les cheptels agricoles en sens strict du terme.

123 Recensement agricole 2011 124 Les recensements 2010 ne permettent pas de tirer un constat différent.

161 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Ce constat soulève la problématique de l’entretien des parcelles occupées par ces bêtes. En effet la gestion de ces terrains par les particuliers s’envisage à petite échelle et est donc bien différente de la gestion globale à l’échelle d’une exploitation agricole : non seulement les particuliers ne possèdent pas les machines nécessaires à l’entretien des prairies (herse, faucheuse de refus, …) mais le recours à une entreprise agricole pour ce type de travaux est onéreux puisque le coût de l’intervention ne peut être réparti sur une grande surface.

Si nous revenons aux bovins, une évolution dans le type de production et dans le choix des races se dessine peu à peu.

Répartition des bovins

Production Production Production Production encore viandeuse ou exclusivement laitière inconnue mixte viandeuse Veaux non destinés à Veaux destinés à être abattu à l’état de Vaches laitières Vaches allaitantes l’abattage + bovins veau, génisses, bovins mâles > 2ans* entre 1 et 2 ans 1980 2003 2011 1980 2003 2011 1980 2003 2011 1980 2003 2011

Spa 373 313 239 22 1 4 17 5 3 328 267 185

Stoumont 2694 1511 1193 210 843 761 56 68 69 2708 2535 2239 Parc 3067 1824 1432 232 844 765 73 73 72 3036 2802 2424 naturel *Dans un souci de simplification, nous considérons qu’ils seront tous abattus car seule une infime proportion est destinée à la reproduction.

Les exploitations agricoles sur le territoire du Parc naturel sont soit de type laitier, soit de type viandeux, soit mixte.

On remarque que la proportion de vaches laitières évolue toujours en faveur de la production laitière mais la tendance est de moins en moins marquée. Concernant la production viandeuse, on note l’apparition de races viandeuses non indigènes telles que la Limousine ou encore d’autres races françaises, surtout à Rahier et à Stoumont.

162 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3.7. Association et groupement d’agriculteurs

Mis à part les regroupements familiaux sur une exploitation agricole commune, aucune association d’agriculteurs à visée économique n’est en place sur le territoire du parc. La philosophie du « achetons ensemble » est une vision difficile à envisager. Cela est probablement dû au fait que les investissements sont colossaux pour une période d’utilisation restreinte, qui par ailleurs ne peut généralement être étalée sur les saisons. Concernant la fenaison par exemple, les agriculteurs ne disposent parfois que de quelques jours pour assurer la qualité de leur fourrage. On peut donc aisément comprendre la difficulté de la répartition des machines communes à plusieurs agriculteurs. Une association d’agriculteurs, dans une optique d’échanges d’idées, a été mise en place sur le territoire Stoumontois par des professionnels du secteur. Une charte de convivialité a été élaborée en collaboration avec Agra-Ost, visant à favoriser une meilleure cohabitation (vie en harmonie), entre agriculteurs et habitants. Quelques explications relatives aux exigences de la profession d’agriculteur sont exposées afin de permettre une compréhension et ainsi conduire à une «vie en harmonie». Cet outil a été rédigé principalement à l’attention des nombreux citadins venus s’installer dans la région et pour qui, parfois, campagne ne rime pas toujours avec activités agricoles. Malheureusement, la dynamique de l’association semble difficile à maintenir, malgré la motivation de ses initiateurs.

3.8. Agriculture biologique

En 2010, selon le SPF Economie125, 2 à 4.9% des exploitations sur Stoumont étaient en agriculture biologique. Si cela constituait un aspect positif, c’était inférieur au pourcentage constaté dans la plupart des communes avoisinantes126 telles que Stavelot, Lierneux, Manhay et Aywaille, dont le pourcentage d’exploitations bio était de 5 à 9.9 %, ou encore de Trois-Ponts et de Ferrière, où 10 à 50 % des exploitations étaient en agriculture biologique. A ce jour, sur Stoumont, outre les installations de M. Counasse à Chauveheid, pionnier en matière d’agriculture biologique, une dizaine d’autres exploitations ont opté pour ce mode de production biologique. Cela correspond à 22.7 % des agriculteurs actifs sur la commune. Sur Spa, par contre, il n’y a aucune exploitation de ce type.

3.9. Mesures agro-environnementales (MAE)

Les résultats, par communes, des recensements effectués en 2010127 nous permettent de dresser les deux tableaux suivants :

125 http://statbel.fgov.be/fr/binaries/FR_A5_WEB_Landbouw_2012_tcm326-192178.pdf 126 Sauf Theux qui échappe à la règle puisque aucune exploitation n’était répertoriée en agriculture biologique. 127 http://www.graew.be/

163 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Bandes de

2 1

MAE 9 parcelles 1

2.2 % 2.2

7.1 % 7.1 % 1.3

aménagées

Prairie de

8 haute valeur 2

MAE 8 10

11 % 11 10.4 % 10.4

écologique % 14.3

Faible charge

1 19 MAE 7 18

en bétail

7.1 % 7.1

20.9%

23.4 % 23.4

Couverture

6 4

MAE 4 hivernale du 2

6.6 % 6.6 5.2 % 5.2

sol % 14.3

aux MAE MAE aux

Bande de

2 8

128 prairie

MAE 3b 10

11 % 11 10.4 % 10.4 extensive % 14.3

Tournières

enherbées en

2 2

MAE 3a 0 0 % 0

bordure de % 2.2 2.6 % 2.6

culture

Prairies

4 28 MAE 2 24

naturelles

30.8 % 30.8

28.6 % 28.6 % 31.2

9 8

MAE 1c Mares 1

0.4 % 0.4

9.9 % 9.9

7.1 % 7.1 1

Arbres,

riculteurs ayant des terres sur la commune) la sur terres des ayant riculteurs

arbustes ou

buissons isolés,

3 29 MAE 1b 26

fruitiers haute

21.4% 31.9 % 31.9 tige et % 36.4

bosquets

Participation des agriculteurs des Participation

Haies et

bandes 8 44

MAE 1a 36

48.4 % 48.4 46.8 % 46.8

boisées % 57.1

Participation globale aux

59 48

MAE 11

au nombre d’ag nombre au

64.8 % 64.8

78.6 % 78.6 % 62.3

Agriculteurs ayant des

(nombre d’agriculteurs et pourcentage d’agriculteurs par rapport rapport par d’agriculteurs pourcentage et d’agriculteurs (nombre

77 91

terres sur la commune 14

Spa

Parc

naturel Stoumont

128 Agriculteurs s’occupant des terrains situés sur le territoire du Parc naturel

164 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Ces chiffres indiquent un engouement de la part des agriculteurs pour la mise en œuvre de MAE. Certaines mesures sont davantage concernées ; il s’agit principalement des mesures les moins contraignantes telles que les haies et les arbres isolés. Ces mesures ne nécessitent en effet pas spécialement d’action concrète et pas ou peu de changement dans la pratique agricole quotidienne. Les arbres et haies éligibles déjà en place doivent simplement être comptabilisés et déclarés donc cela ne demande pas d’effort considérable en regard de la prime octroyée.

Les prairies naturelles (MAE 2) semblent avoir un certain succès également. Moins contraignante que la MAE 8, cette mesure est appliquée par près de un tiers des agriculteurs.

La mise en place de la MAE 7, relative à la faible charge en bétail semble également séduire bon nombre d’agriculteurs, mais principalement sur le territoire stoumontois. Ceci peut s’expliquer par l’abondance de terre disponible dans cette commune ; ce qui n’est pas le cas sur Spa. On constate que la MAE 8, relative aux prairies de haute valeur biologique rencontre tout de même un certain succès puisque dix agriculteurs (11%) se sont engagés à respecter les mesures assez contraignantes que cette MAE impose.

La MAE 3b, moins contraignante de prime abord que la MAE 8 car elle ne s’applique pas à toute la surface de la prairie, semble ne pas montrer un intérêt plus important pour les agriculteurs. Une des raisons est peut-être le fait qu’une clôture provisoire doit être placée afin de séparer la bande de prairie extensive du reste de la pâture, ce qui constitue in fine une charge de travail non négligeable.

Aucune prime relative à la MAE 5, octroyée aux cultures extensives de céréales n’a été sollicitée sur le territoire du Parc naturel. Cela semble à priori logique étant donné les faibles surfaces destinées aux cultures. Certains agriculteurs détiennent des animaux de races locales menacées donnant droit à une prime suivant la MAE6 mais le recensement ne donne pas de chiffre concernant la détention de ce type de bête ou le nombre de primes octroyées via cette mesure.

Le tableau suivant précise l’importance en termes de quantité pour les éléments ponctuels (arbres, mares), de longueurs pour les éléments linéaires (haies, bandes de parcelles) ou de superficies pour les différentes MAE mises en œuvre.

165 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Bandes de parcelles

MAE 9 m

aménagées

920.0 330.0 590.0

Prairie de haute

MAE 8

ha

15.7 61.5

valeur écologique 77.2

Faible charge en

MAE 7 ha

bétail 11.9

513.3 501.4

Couverture hivernale

MAE 4 a

h

6.1 24.9

du sol 31.0

Bande de prairie

MAE 3b m

extensive

410.0

5219.0 4809.0

Tournières enherbées

MAE 3a en bordure de m

0.0 717.0

culture 717.0

MAE 2 Prairies naturelles a

h

23.0

204.0 181.0

Étendue des MAE des Étendue

e

MAE 1c Mares br

2.0

22.0

24.0

n

Arbres, arbustes ou e buissons isolés, fruitiers

MAE 1b br

91.0

n 1129.0

haute tige et bosquets 1038.0

Haies et bandes

MAE 1a m

boisées

122838.9

22877.2 99961.7

.4

SAU a

h

262.6

2578.0 2313

Spa

Parc

naturel Stoumont

166 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Comme l’on pouvait s’y attendre, bon nombre de haies et d’arbres isolés sont renseignés. Un rapide calcul permet de fournir les moyennes suivantes : un agriculteur bénéficiant de la MAE 1a (soit 44 agriculteurs sur 91) déclare en moyenne 2791 mètres de haies ou bandes boisées et ceux bénéficiant de la MAE 1b renseignent en moyenne 39 éléments tels que des arbres, arbustes, buissons isolés ou fruitiers haute tige. Ces chiffres relativement élevés montrent le succès de ces mesures permettant le maintien et la sauvegarde de ce patrimoine naturel faisant partie des éléments du réseau écologique et du paysage.

Vingt-quatre mares font l’objet de la MAE 1c. D’une surface minimale de 10 m², ces petits plans d’eau sont dispersés sur le territoire du Parc naturel et comptabilisent une superficie totale de minimum 240 m².

Concernant les bandes délimitées en bordures de parcelles et pour lesquelles des mesures particulières sont mises en œuvre (fauchage tardif, tournières enherbées, ...), elles comptabilisent 6856 mètres (MAE 3a, 3b et 9). Sachant que ces MAE imposent une largeur de minimale théorique de 12m (sauf exception), elles permettent la mise sous protection d’un peu plus de 8 hectares supplémentaires sur le territoire du Parc naturel

Enfin, les prairies naturelles et prairies de haute valeur biologique atteignent respectivement 204 et 77.2 hectares, ce qui représente tout de même au total 10 % de la SAU.

Malheureusement, vu la conjoncture économique actuelle, il existe un moratoire cette année concernant les MAE. Aucun nouveau contrat ne peut être conduit, seuls les contrats en cours peuvent bénéficier des primes. Des changements dans les mesures actuelles devraient avoir lieu, notamment pour les mesures les moins contraignantes, telles que la MAE 1a relative à la création ou au maintien des haies ou la MAE 4 qui concerne la couverture du sol et qui risque d’être supprimée. Des priorités devraient être définies. Elles concernent les MAE 3a (tournières), 7 (faible charge), 8 (haute valeur biologique) et 9 (bandes aménagées). Il est à espérer que ces mesures prioritaires restent telles quelles (pour la MAE 8 et 9) ou ne subissent pas de gros changement mais les discussions sont toujours en cours.

Soulignons enfin que la commune de Stoumont encourage ses agriculteurs à recourir aux MAE, et ce, en octroyant une prime supplémentaire de 10%.

167 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Une des missions du Parc naturel est de veiller au maintien et à la sauvegarde des éléments du réseau écologique et du paysage. Les MAE 1 tendent vers cet objectif mais l’avenir est bien incertain en ce qui concerne leur maintien. Par ailleurs, seuls les agriculteurs peuvent bénéficier des MAE et il est indispensable de conserver et de protéger les éléments permettant la structuration du paysage, offrant abris et refuges pour la faune à l’échelle du territoire. Les MAE 2, 3, 8 et 9 permettent également le maintien de zones refuges, dans lesquelles la végétation est plus diversifiée et qui, à ce titre, constituent des noyaux de réensemencement. Cet objectif fait aussi partie intégrante des missions du parc. Divers projets du Parc naturel pourraient s’inscrire dans cette thématique.

3.10. Diversification agricole

Sur le territoire du parc, plusieurs activités émanent de l’agriculture, qu’elles soient entreprises par les exploitants eux-mêmes ou non.

3.10.1. Vente en circuit court

Dans la ferme familiale depuis trois générations, exploitation pionnière dans le secteur de l’agriculture biologique (certification bio en 1977), le fondateur de la fromagerie Counasse129, Chauveheid (Chevron), montre un bel exemple de diversification agricole. Il cultive l’essentiel de l’alimentation de son cheptel sur ses terres. Producteur de lait bio de vaches de race Montbéliarde, il transforme, à la ferme, une partie de sa matière première ainsi que du lait de chèvre, en fromages de toutes sortes.

Ces produits ainsi que d’autres produits artisanaux locaux, sont ensuite vendus soit dans un magasin attenant à l’exploitation (Le fromage li blanc coucou des prés) soit dans les marchés locaux de la région.

3.10.2. Entreprises de travaux agricoles

Il existe une seule entreprise de ce type sur la commune de Stoumont : chez Lambotte à Chauveheid, entreprise familiale couplée aux deux exploitations agricoles que possède cette famille.

129 http://fromagerie-counasse.be/fr/la-ferme

168 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

3.10.3. Energie verte

Ces dernières années, suite à la politique menée en faveur des énergies renouvelables, des exploitants agricoles ont saisi l’opportunité d’installer des installations photovoltaïques soit sur les toitures de leurs bâtiments agricoles, soit sur des suiveurs. Les revenus engendrés par la production de certificats verts couplés aux déductions fiscales et à la diminution des factures énergétiques constituent un apport financier non négligeable. Si la législation est sur le point d’être modifiée, il n’en reste pas moins que cette opportunité a constitué une source de diversification et peut encore être envisagée comme telle, avec des bénéfices toutefois moindres.

3.10.4. Agrotourisme

Plusieurs exploitations agricoles proposent également des structures d'hébergement. Par contre, aucune ne s’est, à l’heure actuelle, diversifiée dans les activités agrotouristiques proprement-dites. Seule une structure de ce type, la ferme d’animation Le Fagotin, existe sur le territoire du Parc naturel mais elle ne constitue pas un exemple de diversification agricole puisque les exploitants ne sont à l’origine pas des agriculteurs. Cette structure d’accueil est dès lors abordée dans la partie consacrée au tourisme, et plus particulièrement dans les structures liées à la pédagogie de l’environnement.

3.11. Activités connexes à l’agriculture

Outre a ferme d’animation Le Fagotin, que nous venons de mentionner, certaines activités pourraient s’inscrire dans le cadre d’une diversification agricole. A l’heure actuelle, bon nombre d’entre elles n’entrent pas dans ce cadre car elles sont pratiquées à titre personnel et par des particuliers.

3.11.1. Apiculture

On ne dénombre pas moins de 18 apiculteurs sur le territoire stoumontois130 et quelques-uns sont également présents sur la commune de Spa mais il n’a pas été possible d’en déterminer le nombre. Ceci est un aspect positif et montre l’engouement pour cette pratique. A ce jour, bien que certains soient davantage que de simples amateurs, la plupart, si pas l’entièreté des apiculteurs sont des particuliers pour qui l’apiculture est une passion. Il est difficile de professionnaliser l’activité. Ce constat est d’ailleurs valable pour l’ensemble de la Belgique. En effet, les étendues de forêts résineuses, où la végétation de sous-étage est pratiquement inexistante, ne sont pas un facteur favorisant le développement des abeilles. L’utilisation d’engrais sur les prairies afin

130 PCDN de Stoumont

169 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local d’intensifier leur production d’espèces fourragères au détriment des espèces fleuries ainsi que la pulvérisation d’herbicides sur les cultures de maïs notamment, contaminant ainsi le sol pour 3 années, sont également deux problématiques ayant un impact négatif sur les populations d’abeilles. Notons, dans le cadre de cette activité, l’initiative du PCDN de créer un rucher didactique à Stoumont. Ce projet est abordé dans les actions en faveur de la biodiversité.

3.11.2. Commerce de produits locaux

Outre le point de vente de produits locaux tenu par la famille Counasse, la Marmotte Rousse est un petit commerce d’alimentation générale situé à La Gleize qui propose également des produits de terroir.

Aucun marché n’est organisé sur le territoire stoumontois. Par contre, un marché public est organisé tous les mardis matin à Spa. Quelques producteurs régionaux sont parfois présents mais la pratique n’est pas habituelle ni répandue.

Aucune vente par itinérance n’a vu le jour sur le territoire du parc mais ce concept serait éventuellement une idée à investiguer.

Des achats groupés, de viande par exemple, ne sont pas organisés de façon officielle. Il est cependant fort probable que des particuliers aient recours à ce type d’achat puisqu’ils garantissent généralement fraîcheur, qualité et prix attractifs dus à la suppression des intermédiaires.

Dans le même ordre d’idée, bien que non comparable, un SEL (service d’échange local) a été mis en place sur le territoire du Parc naturel. Initié par des habitants de la commune de Stoumont, le SEL’Ardenne131 étend ses services à Spa, Trois-Ponts, Stavelot et Harzé.

Enfin, des cours de cuisine organisés à Moulin-du-Ruy, sur la commune de Stoumont, et dont la particularité est de viser notamment la découverte des produits du terroir, sont également à souligner.

L’agriculture fait partie des activités importantes et incontournables du territoire du Parc naturel. Davantage représentée sur la commune de Stoumont, elle façonne et entretient nos paysages. C’est elle aussi qui donne un caractère rural prononcé au territoire. Une des missions d’un Parc naturel est de valoriser et d’aider le développement de cette activité difficile mais essentielle à la structuration du paysage et à la sauvegarde de produits

131 http://selardenne.be/

170 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local locaux et de qualité. Bien qu’il ait existé entre 2007 et 2009 des aides AIDA (Aides à Investir pour le Développement de l'Agriculture) au niveau de la Région wallonne pour l'installation des agriculteurs ou pour moderniser une exploitation, la diminution du nombre d’exploitations n’a cessé de croître. Le défi est donc colossal !

4. Activités forestières

Les informations suivantes, relatives aux activités forestières, sont tirées des rapports d’aménagement des bois soumis de la commune de Spa et de Stoumont, rédigés en 2003, et fournis par le DNF. Certaines données chiffrées plus récentes, proviennent des états statistiques 99, et correspondent à une moyenne des années 2007 à 2011.

Avant d’aborder le volet économique des activités forestières, il est peut-être intéressant de rappeler le contexte de multifonctionnalité de la forêt. En effet, ne considérer que l’aspect économique de celle-ci empêche toute approche raisonnée du développement et de la gestion futurs que l’on souhaite envisager.

4.1. Multifonctionnalité de la forêt

4.1.1. Fonction économique

Cette fonction est représentée essentiellement par la sylviculture. Les activités annexes, telles que les entreprises de débardage, de transformations du bois, de transport, s’intègrent également dans cette fonction mais nous ne les développerons toutefois pas. Par contre, nous tiendrons compte des rentrées économiques découlant de la chasse ; raison pour laquelle, par souci de simplification, nous inclurons la fonction cynégétique dans la fonction économique.

4.1.2. Fonction écologique et paysagère

Les forêts constituent d’excellentes zones de développement, de protection, de refuge, de nourrissage, …, pour bon nombre d’animaux. Elles sont également le siège de développement d’espèces faunistiques et floristiques rares. En outre, elles rythment le paysage, offrant une mosaïque de milieux fermés en alternance avec les paysages ouverts.

4.1.3. Fonction sociale, culturelle et récréative

Lieu de détente, d’activités récréatives et sportives, de recueillement, d’inspiration artistique, la forêt fait incontestablement partie de l’environnement des habitants

171 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local des deux communes du parc. Aussi, la vocation touristique importante dont bénéficie le territoire du Parc naturel doit être envisagée de façon telle qu’elle s’intègre au monde rural et à sa qualité de vie tout en permettant à la fonction économique de perdurer et à la fonction écologique d’assurer son rôle biologique.

4.2. Revenus engendrés par les activités économiques

Il est difficile d’objectiver la part réelle des activités forestières sur le territoire du parc car les données disponibles ne concernent que les bois soumis. Or, nous avons pu constater dans le volet environnement que ces derniers ne représentent que 37% du recouvrement forestier.

Soulignons également que sur Spa, les bois soumis reprennent les forêts communales mais également les forêts domaniales (du nord et du sud de Spa). Pour le territoire de Stoumont, la majeure partie (1325,09ha) des bois communaux sont gérés par le cantonnement forestier d’Aywaille et une petite partie (65 ha) dépend du cantonnement de Spa.

Basés sur la moyenne des chiffres présentés dans les états statistiques de 2007 à 2011, le tableau suivant révèle que pour l’ensemble des bois soumis, l’essentiel des revenus provient de la vente du bois. Seule une petite part résulte de la chasse (<10%).

En outre, ce tableau ne tient pas compte des rentrées financières de la ville de Spa liées au monopole d’exploitation des sources de Spa par Spa Monopole, en contrepartie de quoi la commune perçoit une redevance annuelle avoisinant cinq millions d’euros. De même pour Stoumont, qui perçoit de l’ordre de 200 à 300 000 euros par année par la société Bru-Chevron.

Revenus annuels moyens (2007-2011) engendrés par les activités forestières sur l’ensemble des bois soumis132 Autres activités Vente bois Chasse

Forêt communale 77 998 euros 7 946 euros 200 euros de Spa (451,17 ha) (91%) (9%) (<1%) Forêt domaniale 409 483 euros 49 605 euros 7 286 euros de Spa (1989 ha) (88%) (11%) (<2%) Forêt communale de 527714 euros 49372 euros / Stoumont (1390,15 ha) (91%) (9%) (0%) 1 015 195 euros 106 923 euros 7 486 euros Parc naturel (90%) (9%) (1%)

132 Ces données reprennent uniquement les rentrées financières. Les charges et autres frais ne sont pas déduits de ces chiffres ; il ne s’agit donc pas de revenus nets.

172 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Des différences significatives de revenus issus des activités forestières sont constatées entre les deux communes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser intuitivement, les recouvrements forestiers en bois soumis ne sont pas plus importants sur la commune de Stoumont. En effet, Les communes de Spa et Stoumont comptabilisent respectivement 2.440 ha et 1.390 ha de bois soumis.

Cela n’explique donc pas les revenus supérieurs engendrés par les bois soumis de la commune de Stoumont. L’origine de ce constat provient plutôt de la répartition résineux/feuillus que montre le tableau suivant.

Répartition vente des bois soumis

(moyenne 2007-2011) Résineux Feuillus

Forêt communale de Spa 64 025 euros 13 973 euros (451,17 ha) (82%) (18%)

Forêt domaniale de Spa 906 885 euros 45 468 euros133 (1989 ha) (95%) (5%) 505 627 euros Forêt communale de 22 087 euros (96%) Stoumont (1390,15 ha) (4%)

1 476 537 euros 81528 euros Parc naturel (95%) (5%)

Parmi les rentrées engendrées par la vente du bois, celles provenant de la vente de résineux sont clairement et pour les deux communes, supérieures à celles inhérentes à la vente de feuillus, et ce malgré la proportion non négligeable de forêts feuillues (voir tableau suivant). Ce constat s’explique essentiellement par la qualité médiocre de la plupart des peuplements feuillus (chênaies issus le plus souvent de taillis ou de taillis-sous-futaie, hêtraies écrémées), leur âge moyen, leur difficulté d’exploitabilité, la faible productivité de certaines stations (sols hydromorphes) et le fait que les efforts de régénération dans le laps de temps considéré aient porté uniquement sur les résineux. Pour Stoumont, la faible proportion feuillus/résineux est également responsable des revenus moindres engendrés par la vente de feuillus. Par contre, comme nous l’indique le tableau suivant, cette proportion est inversée pour les bois soumis de la commune de Spa. Ceci explique que les revenus engendrés par la vente de feuillus y est plus importante, même si ces derniers n’atteignent pas les recettes fournies par les résineux pour les raisons évoquées plus haut.

133 Ces chiffres ne tiennent pas compte de la délivrance en nature

173 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Répartition par peuplements (bois soumis)

Résineux Feuillus Divers134

Spa 40 % 58 % 2 %

Stoumont 59 % 29 % 12 %

Remarque : la répartition moyenne résineux/feuillus des bois soumis pour l’ensemble du Parc naturel n’a pu être calculée au départ de ces pourcentages, seules des données en superficies l’auraient permis135. Par ailleurs, ce tableau a pour seul but d’expliquer les disparités constatées en termes de rentrées financières selon la répartition par type de peuplements.

4.3. Politique de gestion forestière

La gestion des forêts soumises (laquelle concerne les forêts publiques, c’est-à-dire les bois communaux, domaniaux, mais également des forêts appartenant au CPAS136 ou aux Fabriques d’Eglise), repose sur un juste équilibre des différentes fonctions de la forêt, multifonctionnalité évoquée en début de chapitre.

4.3.1. Contraintes économiques

Il est évident qu’au vu de l’importance des recettes communales inhérentes à Spa Monopole, l’objectif prioritaire de la gestion forestière sur le territoire spadois vise la protection de l’eau afin de maintenir une qualité d’eau élevée et sur le long terme. Ceci est également applicable, mais dans une nettement moindre mesure, pour le territoire stoumontois. Nous y reviendrons dans le volet consacré aux contraintes environnementales.

Mais plus globalement, pour assurer la fonction économique de la forêt, la gestion forestière doit veiller à maintenir une production sylvicole régulière, dynamique sur le long terme et de qualité. Conjointement aux revenus directs qu’une telle production engendre, les emplois maintenus ou crées par les activités s’y rapportant constituent également un bénéfice économique.

Pour satisfaire aux exigences de la fonction économique, différents objectifs sont mis en place à l’échelle du territoire du Parc naturel pour les bois soumis, dont notamment:

134 Par divers, on entend les coupe-feu, les vides, les espaces non productifs, … 135 La répartition moyenne résineux/feuillus à l’échelle du parc a été abordée dans le volet environnemental du diagnostic : les chiffres rapportaient 59.05 % de résineux contre 40.95 % de feuillus sur l’ensemble du territoire. 136 Le CPAS de Mons est propriétaire d’une superficie forestière non négligeable sur le territoire stoumontois

174 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Diversification des essences en les adaptant davantage aux stations (introduction de chênes sur certains sols hydromorphes occupés actuellement par le hêtre) ;

Encouragement, dans les secteurs à vocation feuillue future, au retour aux forêts climaciques (hêtraies majoritairement) sans pour autant négliger un certain enrichissement en essence à gros rendements et à révolution plus courte ;

Transformation progressive des blocs d’épicéas les plus âgés en se fixant un terme d’exploitabilité pas trop élevé au vu du marché du bois actuel (en moyenne 60 ans) et orientation de la sylviculture résineuse vers le douglas accompagné de l’épicéa ;

Introduction plus systématique d’essences feuillues dans les plantations d’épicéas sur les sols à drainage pauvre afin d’en améliorer le drainage naturel, la qualité du sol et la stabilité des épicéas;

Réorientation progressive des peuplements de pin sylvestre les plus âgés vers des essences à plus gros revenus ; dynamisation de la sylviculture en privilégiant la sylviculture d'arbres « objectifs » (douglas, mélèzes et feuillus) afin d’augmenter la qualité, les dimensions, la stabilité et le rendement des peuplements;

Planification des investissements ;

Maintien d’un équilibre sylvo-cynégétique.

Remarque : Minimum 10 % de la superficie des parcelles résineuses à reboiser vont accueillir des essences feuillues. Si le recouvrement en résineux va progressivement diminuer sur le territoire spadois, cette diminution sera toutefois compensée sur la commune de Stoumont par une hausse des surfaces occupées par le douglas et le mélèze (essences plus productives). Selon les rapports d’aménagement des bois soumis, les futures forêts productives devraient être composées de 28% de résineux et de 72 % de feuillus pour la commune de Spa (contre respectivement 32% et 66% actuellement137) et pour Stoumont, la proportion résineux/feuillus devrait approcher les 65/35 (contre 59% et 29% actuellement138). Pour cette commune, même si une légère augmentation des surfaces enrésinées est prévue par boisement de parcelles jusque-là non productives et par des essences autres que l’épicéa, on envisage une augmentation proportionnellement plus importante des superficies boisées en essences feuillues. En

137Le solde (2%) reprend les vides et coupes à blanc non replantées 138Le solde (12%) reprend les vides et coupes à blanc non replantés

175 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local effet, les plantations d’épicéas vont diminuer drastiquement sur l’ensemble des bois soumis du territoire du Parc naturel, en passant de 19% à 12% dans les forêts productives de Spa et de 44% à 16% à Stoumont. Soulignons également que ces prévisions sont issues des rapports d’aménagement rédigés en 2003. Elles ne tiennent donc pas compte des objectifs du projet LIFE qui a débuté en 2012 visant notamment la réduction des zones enrésinées au profit d’une ouverture du milieu ou de la régénération d’essences feuillues.

Focus sur la chasse

La fonction cynégétique représente moins de 10% des revenus engendrés par les activités forestières.

A côté des revenus que cette activité génère, la chasse intervient en tant que facteur incontournable dans la gestion de la sylviculture, laquelle tente en retour, de maintenir un milieu favorable à la chasse. La surveillance de l’évolution de la population de cervidés doit, en effet, être menée afin ne pas compromettre à long terme la production sylvicole et les revenus qu’elle engendre. Ceci est particulièrement vrai pour la commune de Spa, qui ne dispose pas d’une grande réserve de vieux bois résineux et où les peuplements jeunes et d’âge moyen n’apporteront les recettes souhaitées à moyen et long terme que si les dégâts d’écorcement ne dépassent pas le seuil acceptable.139 Le rapport d’aménagement des bois soumis de la commune de Stoumont attire également l’attention sur cette importance du maintien de cet équilibre « forêt – gibier », lequel est garant à long terme de la production de bois de qualité.

Deux conseils cynégétiques, dont la mission est d’harmoniser la gestion de la chasse, couvrent le territoire du Parc naturel : celui de Spa-Stavelot-Stoumont (CC de SSS) pour la majeure partie et celui de la Salm-Amblève-Lienne.

La gestion de la chasse vise les objectifs suivants :

Assurer la biodiversité de la faune sauvage sans mettre en péril la pérennité de la forêt et la production agricole ;

Restaurer et/ou maintenir à long terme l’équilibre entre les espèces par des prélèvements ajustés de façon à ce qu’une régénération naturelle se réalise, en appréhendant la situation sur des surfaces plus vastes que le seul territoire de chasse considéré. Par ailleurs, équilibrer la répartition des sexes et la pyramide des âges des individus ;

Maintenir et développer les rentrées économiques engendrées par la pratique

139 Rapport d’aménagement des bois soumis de Spa, 2003

176 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

de la chasse au sens large. Cela sous-entend les revenus inhérents aux locations des droits de chasse mais également les retombées économiques sur certains secteurs tels que l’HoReCa par exemple, qui bénéficie des ressources financières résultant des logements qu’occupent certains chasseurs venus de loin ou liées aux banquets et repas organisés après les chasses. A noter que la pratique de la chasse pour la vente du gibier n’est pas une activité rentable. En effet, le prix de vente d’une bête abattue est dérisoire, paradoxalement d’ailleurs aux prix pratiqués dans la grande distribution.

Afin de mener ces missions au mieux, il est nécessaire :

D’améliorer les biotopes favorables au gibier en créant des gagnages naturels, en augmentant les milieux ouverts ;

De maintenir des zones de quiétude ;

D’éviter les placements de clôtures sauf les exclos de protection pour la régénération feuillue ;

De veiller à l’application généralisée du Code d’éthique de la pratique de la chasse ;

De prélever l’accroissement du gibier et une partie du capital afin de diminuer leur densité en inadéquation avec le biotope

D’assurer la répression totale du braconnage.

Nous l’avons déjà mentionné, il est impératif d’évaluer l’évolution de la densité de gibier, et ceci, pour les différentes espèces (cervidés surtout, mais aussi chevreuils et sangliers). En effet, il est nécessaire d’intervenir directement en cas de risque de surdensité, laquelle pourrait être à l’origine soit de dégâts non acceptables sur les productions sylvicole ou agricole soit de maladies au sein des populations de gibier. Notons que l’augmentation des fourrés depuis une dizaine d’années, accroissement encore prévu dans les dix ans à venir mènera forcément à l’augmentation des populations de gibier.

177 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Afin de s’assurer que la densité de gibier est adaptée à la capacité d’accueil du milieu, la mise en place à grande échelle d’un inventaire annuel des dégâts de gibier (écorcement et/ou abroutissement) est indispensable. Les résultats de cet inventaire font partie de la réflexion lors de l’élaboration des plans de tir. Parallèlement, le CC de SSS effectue annuellement, depuis 2008, des recensements nocturnes du grand gibier (espèces cerf, chevreuil, sanglier). Un facteur correctif appliqué à ces résultats permet d’évaluer les effectifs des populations présentes sur le territoire140. Cette évaluation chiffrée des populations intervient également lors de l’établissement des plans de tir.

Selon les conclusions du rapport d’aménagement des bois soumis de Stoumont, les observations sur le terrain indiquent que la pression exercée par l’espèce chevreuil, exprimée en termes de dégâts de frottis et d’abroutissement, était supportable en 2003. Le CC de SSS confirme que le phénomène ne connaît actuellement pas d’aggravation sur l’ensemble du territoire du Parc naturel et ajoute que l’espèce chevreuil est en régression. A titre d’information, 373 bêtes ont été tirées sur la saison de chasse 2012-2013.

Bien que ces deux derniers hivers semblent avoir été peu favorables à leur accroissement, les populations des sangliers ont, comme partout à l’échelle de la Région wallonne, une tendance générale à l’augmentation depuis ces dernières décennies. Les dégâts sont limités voire sans importance en forêts mais les dommages sont justifiés en bordure des massifs forestiers, dans les propriétés privées (dégâts en prairie, pelouses de particuliers,..). Le CC de SSS nous rapporte d’ailleurs une augmentation de 30 % des tirs de sangliers sur la dernière saison de chasse, avec 1015 bêtes tirées pour l’année 2012-2013.

Les cervidés, eux, sont localisés sur l’ensemble du territoire du parc, mais de façon plus accentuée dans les forêts stoumontoises. Déjà en 2003, des dégâts d’écorcement difficilement supportables étaient constatés localement avec des conséquences économiques sur la rentabilité calculée des peuplements résineux. Une révision à la hausse des tirs à effectuer annuellement a été imposée sous la forme de minimum à respecter impérativement et les délais de chasse ont été élargis. Malgré que la chasse ait permis de tirer 95% de ce qui était prévu au plan de tir (soit 419 têtes), ce qui est déjà conséquent, les populations de cervidés ne régressent pas141. Faute de temps et de chasseurs en regard de la mission confiée, il devient difficile d’atteindre les quotas fixés par le DNF et le CC de SSS s’inquiète des possibilités de respecter l’engagement prévu pour 2013-2014, à savoir 450 individus à tirer. Le CC de SSS souligne en outre la prise en compte de l’aspect qualitatif dans la gestion des cervidés. L’objectif est de laisser certains individus vieillir, jusqu’à 10 ans et plus, afin de permettre une répartition pyramidale des âges.

140 Le CC de SSS considère une majoration des résultats obtenus lors des recensements s’élevant à 15 % pour les bêtes non vues et à 33% pour tenir compte des naissances estimées. 141 CC de SSS, saison de chasse 2012-2013

178 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Une petite note enfin concernant le renard : selon le CC de SSS, le renard ne représente pas une menace à l’heure actuelle pour l’ensemble du territoire du parc. Aucun plan de tir n’est dès lors prévu pour cette espèce animale qui semble se réguler pratiquement d’elle-même. Lors de la saison de chasse 2012-2013, +/- 357 individus ont tout de même été tirés sur le territoire du parc.

4.3.2. Contraintes environnementales

A côté de ces impératifs économiques, le DNF via le cantonnement de Spa pour la commune de Spa et via les cantonnements de Spa et d’Aywaille pour la commune de Stoumont, a défini des zones à vocation prioritaire, c’est-à-dire des sites dont la gestion est prévue en adéquation avec une vocation de protection des sols, de protection des eaux ou de conservation du patrimoine naturel.

Des mesures particulières de gestion ont été mises en place pour certains sites présentant une sensibilité particulière vis-à-vis de la protection de l’eau et/ou des sols. Il s’agit des :

zones de captages; cours d’eau et leurs zones riveraines; zones de sources; sols hydromorphes à nappe temporaire; sols hydromorphes à nappe permanente et les sols paratourbeux; sols tourbeux; sols de pente.

Conjointement aux statuts de protection du sol et des eaux, certains sites font l’objet de mesures prises dans un souci de conservation du patrimoine forestier. Ces mesures touchent différents niveaux de la conservation selon qu’elles visent la conservation génétique, sylvicole, biologique ou climacique.

4.3.2.1. La conservation génétique

Sur le territoire du Parc naturel, elle touche les formations rares ou peu fréquentes à l’échelle de la Région Wallonne. On peut notamment citer :

La variante à leucobryum des chênaies à luzule appartenant aux chênaies acidiphiles médio-européennes ;

La chênaie pédonculée montagnarde à bouleau (chênaie pédonculée montagnarde à trientale et molinie) appartenant aux chênaies acidiphiles médio-européennes ;

179 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

La chênaie pédonculée mélangée à bistorte d’Ardenne appartenant aux chênaies-charmaies subatlantiques à stellaire ;

L’aulnaie à laîche et l’aulnaie-frênaie à stellaire appartenant aux aulnaies- frênaies riveraines médio-européennes ;

L’aulnaie marécageuse oligotrophe appartenant aux bois marécageux ;

Les aulnaies de zone de sources à laîches ;

Les aulnaies rivulaires à laîches ;

Des complexes de lande à bruyère, tourbière haute à molinie, aulnaie-boulaie humide, de plateau en voie de restauration ;

4.3.2.2. La conservation sylvicole

Elle s’attache aux peuplements qui présentent un intérêt scientifique, didactique, historique ou local voire un faciès sylvo-cultural à conserver. Certaines pineraies présentes sur le territoire spadois sont concernées par cette vocation. En effet, ces peuplements, plantés pour la production de bois de mine, ont pour la plupart été transformés étant donné leur faible valeur économique. Ses aspects paysagers, écologiques (essence de lumière, biodiversité élevée des vieilles pineraies, ...) et historiques, ont cependant poussé le DNF à désigner certains de ces peuplements comme site à vocation de conservation sylvicole (maintien d’espèces héliophiles).

4.3.2.3. La conservation biologique

Elle concerne des peuplements particuliers qui présentent une grande qualité biologique.

La conservation biologique ne s’attache pas uniquement aux essences forestières mais à l’ensemble des espèces végétales et animales présentes sur un territoire donné. Dans cette optique, divers statuts de protections existent déjà et sur le territoire du parc, certaines parties de forêts soumises bénéficient déjà des mesures qui en découlent (réserves naturelles domaniales, zones situées en Natura 2000, …) Enfin, certains sites peuvent comprendre des parcelles où un objectif biologique particulier est poursuivi (protection avifaune, …).

180 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4.3.2.4. La conservation climacique

Elle est relative aux formations naturelles non rares, telle que la hêtraie à luzule ou la frênaie-chênaie subatlantique à primevère ; les formations rares étant reprises en conservation génétique.

Cette vocation a pour objectif principal la sauvegarde de peuplements d’essences indigènes que l’on souhaite maintenir ou faire évoluer vers un stade climacique. Cela sous-entend, d’un point de vue sylvicole, la régénération, le plus souvent possible, des peuplements par voie naturelle et le maintien ou la restauration d’un certain mélange d’essences (dans la strate arborescente mais également dans la strate arbustive).

Notons que les rapports d’aménagement des bois soumis des deux communes soulignent que « le terme « conserver » ou « conservation » ne signifie nullement figer un peuplement ou encore abandonner l’exploitation forestière mais bien favoriser une sylviculture s’efforçant de respecter un judicieux équilibre écologie-économie exploitant au mieux les ressources stationnelles».

Conjointement à la désignation de sites à vocation de protection, et pour lesquels des mesures de gestions sont adoptées, l’entièreté du territoire communal de Spa et donc l’intégralité de ses bois soumis sont repris dans la zone de surveillance (zone III) du périmètre de protection des sources de Spa. Au sein de celle-ci, une bonne partie est même reprise dans le périmètre de la zone de prévention éloignée (zone IIb). A l’intérieur de cette zone IIb, l’ensemble des biens soumis au régime forestier appartenant à la région Wallonne et à la ville de Spa est concerné depuis 2001 par le « Modus Vivendi », convention signée entre la Région wallonne, la ville de Spa, la société SPADEL et l’asbl Domaine de Bérinzenne, relative à la protection des eaux sur le territoire forestier.

Notons enfin que deux triages entourant le hameau de Bru font partie d’une zone de surveillance pour la protection particulière des eaux carbo-gazeuses de Stoumont et environs.

En résumé, le maintien de la fonction écologique de la forêt est assuré par une gestion forestière dont les objectifs sont les suivants :

Le respect des mesures de gestion forestière appropriées dans les sites où les risques de dégradation des sols ou de la qualité de l'eau sont importants (vocation de protection) ;

La préservation des habitats forestiers typiques d’Ardenne (chênaies à luzule, hêtraies à luzule, aulnaies marécageuses oligotrophes, …) soit parce qu’ils sont le meilleur garant du maintien de la diversité biologique soit parce qu'ils sont menacés de disparition, ... (vocation de conservation) ;

181 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

L’aménagement des lisières pour permettre la protection des espèces animales sauvages (faune et avifaune);

La création de clairières de surfaces suffisantes pour permettre le développement naturel des successions des essences (bouleau, saule, sorbier, chêne, érable) favorisant ainsi la biodiversité ;

L’augmentation du mélange des essences (mélèzes-chêne-hêtre-érable- merisier-frêne);

La conservation d’une proportion d'arbres sénescents, morts sur pied et morts au sol (souvent faiblement représentés ou inexistants dans les forêts) afin de protéger les espèces animales et fongiques (parfois rares) inféodées à ces arbres, espèces qui font partie intégrante de l'écosystème et qui participent à son équilibre ;

Le maintien d’arbres d’intérêt biologique. Selon le complément à la circulaire n°2619 relative aux aménagements dans les bois soumis au régime forestier, intitulé « Normes de gestion pour favoriser la biodiversité dans les bois soumis au régime forestier »142, ces arbres « se distinguent par leur nature (essence rare), leurs dimensions exceptionnelles ou encore la présence de cavités, de crevasses, de coulées de sève, de lichens ou de champignons lignicoles ». Ces arbres peuvent accueillir des rapaces ou des cigognes ou présentent des micro-habitats particuliers. « Rares et dispersés dans les peuplements, ils sont le siège d’une biodiversité exceptionnelle et sont dotés d’une forte valeur patrimoniale. » ;

L’entretien de sous-bois abondants et diversifiés composés de sorbier, charme, sureau, coudrier, cornouiller, pommier, poirier, ceci en vue de protéger l'avifaune et la faune sauvage sans qu'il constitue pour cela, un frein à la régénération naturelle ;

Le respect des mesures légales imposées par les différents statuts de protection dont bénéficient certains sites, dont les contraintes Natura 2000.

Le rapport d’aménagement des bois soumis de Stoumont souligne : « A l'heure actuelle, force est de constater que la diversité biologique patrimoniale (faune - flore) est relativement réduite dans les blocs monospécifiques d'épicéas. Il est nécessaire de garder dans les nouvelles plantations, une proportion de feuillus adaptés (bouleaux verruqueux et pubescents, aulnes glutineux, chênes pédonculés) si les sols sont hydromorphes et de restaurer des milieux ouverts au niveau des mardelles à sphaignes. ».

142 http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/normes.pdf

182 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Pour les sols plus secs, c’est principalement la hêtraie climacique qui est favorisée. Outre le respect des contraintes de protection et de conservation, deux mesures simples - éviter le drainage et constituer des lisières feuillues- sont proposées. Les impacts négatifs que ces mesures engendrent sur la production de bois sont très faibles mais elles induisent par contre une multitude d’avantages au niveau écologique, paysager, cynégétique et même, bien que de façon indirecte, des effets positifs sur le plan économique.

4.3.3. Contrainte sociale

Après les contraintes économiques et écologiques, la fonction sociale de la forêt impose également ses priorités. Comme signalé plus haut, le « bien-vivre » dans le territoire du Parc naturel associé à un tourisme de qualité, proche du monde rural, respectueux de la nature et des autres fonctions de la forêt sont des aspects qui doivent être envisagés en parallèle. La proposition d'aménagement des bois soumis envisage la forêt vue de l'extérieur (lisières et versants boisés) mais aussi vue de l'intérieur (le long des chemins).

A cette fin, différents objectifs guident la gestion forestière:

Le respect du paysage:

en maintenant des vieux bois à valeur esthétique le long des circuits de balade (promenades des Artistes, ...), pour autant que cela ne constitue pas un danger pour les promeneurs ; en conservant certaines pineraies remarquables qui contribuent largement au charme et au caractère de la région ; en évitant de manière générale, mais surtout le long des chemins de promenades, les mises à blanc de superficie importante et de forme géométrique car elles ne s’intègrent pas dans le paysage et constituent des marques trop visibles d'artificialisation ; en gérant les peuplements feuillus en futaie irrégulière et en petits groupes. en privilégiant les lisières feuillues; en favorisant le mélange d'essences feuillues afin de diversifier davantage les couleurs durant les différentes saisons.

Le maintien des accès aux promenades lors des exploitations ;

La mise en évidence des arbres remarquables, des points de vue, de l’architecture locale représentée en forêt par les bornes, les croix, …, et la valorisation des éléments riches sur les plans historique, culturel et social pour la région ;

183 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

La limitation des entrées massives du public en forêt, le respect des zones de quiétude pour la faune, l’orientation des mouvements de jeunesse vers les zones d'accès libres et la réalisation d’aménagements particuliers le long du réseau de promenades balisées sans toutefois développer des équipements touristiques lourds.

En outre, la gestion forestière implique également la régulation de la circulation lors de manifestations organisées en forêt, puisque pas moins de 73 autorisations ayant nécessité un balisage temporaire, ont été délivrées en 2013 sur l’ensemble des forêts du territoire du Parc naturel.

4.3.4. Contraintes techniques

La gestion forestière doit également tenir compte des dégâts éventuellement engendrés par les exploitations forestières. En effet, le débardage et le charroi peuvent être responsables de dégradation de voiries, de fossés, … De plus en plus couramment, cet aspect est pris en compte dans l’élaboration des cahiers des charges relatifs à des chantiers publics. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas lors de chantiers privés.

184 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4.4. Label PEFC

Le label PEFC vise à contribuer à la gestion durable des forêts. Un produit labélisé PEFC garantit donc que le bois provient d’une forêt gérée de façon responsable. Tous les bois soumis du territoire du Parc naturel appliquent le cahier des charges relatif à l’obtention de ce label. Quant aux propriétaires privés, ils peuvent également demander l’octroi de ce label mais les données concernant les surfaces sous label PEFC ne sont pas disponibles.Soulignons que l’obtention de ce label est soumise à des audits annuels de vérification, réalisés dans différentes communes par la Région wallonne.

S’il est évident que la production de bois de qualité et issu d’une gestion durable des forêts continue à être envisagée pratiquement sur toutes les parcelles, il n’en reste pas moins que les efforts pour développer les fonctions écologique, sociale et cynégétique doivent impérativement se poursuivre. En outre, le développement de ces dernières procure directement ou indirectement des revenus pour les communes du parc. A titre d’exemple, le développement de la biodiversité naturelle améliore la qualité du paysage tout en augmentant la stabilité de l'écosystème et la capacité d'accueil pour le gibier. Toutes les fonctions sont donc interdépendantes et doivent à cet égard être impliquées dans la réflexion d’un aménagement intégré de la propriété forestière communale. Ce chapitre montre la volonté du DNF d’envisager une gestion forestière multifactorielle des bois soumis. La vision de développement de la forêt tient compte de tous ces aspects (économiques, écologiques et sociaux) et concorde dès lors avec les principes fondamentaux d’un Parc naturel, à savoir, l’intégration de l’homme et de ses activités au sein d’un territoire rural dont la préservation et la valorisation constituent des points clés. Les forêts du territoire du Parc naturel actuellement fortement enrésinées subissent progressivement des transformations de leur faciès. L’augmentation des feuillus, pour des raisons économiques et écologiques constitue une aubaine pour les promeneurs. Une étude menée au sein du Parc naturel Hautes Fagnes - Eifel avait d’ailleurs montré une préférence des visiteurs pour les étendues ouvertes, les plans et cours d’eau puis les forêts feuillues ; les forêts monospécifiques d’épicéas étant comme l’on pouvait s’y attendre, les moins prisées. Par ailleurs, le développement touristique ne doit pas viser à la fréquentation en masse des espaces forestiers mais doit davantage miser sur la qualité, dans le respect des autres fonctions de la forêt. Dans cette optique, le Parc naturel a comme mission l’intégration d’un tourisme doux et dans des zones définies.

185 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Tourisme

1. Contexte géographique

Les communes du Parc naturel sont situées au sein d'un véritable noyau touristique constitué par Malmedy, Stavelot, Trois-Ponts, Aywaille, et dans une moindre mesure par Jalhay et Theux. Outre les promenades qui y sont fortement développées, chacune de ces communes s'illustre d'une manière ou d'une autre sur la scène du tourisme wallon.

Dans ce cadre, la question des limites du territoire du Parc naturel pourrait dès lors naturellement se poser. Il est dès lors opportun de rappeler que le développement touristique ne constitue pas une mission du Parc naturel, même s’il est certain que ce secteur occupe une place importante dans le développement local et dans la valorisation du patrimoine, qu’il soit naturel ou bâti. Le développement d’un tourisme de masse n’est certainement pas un objectif, bien au contraire. Il s’agit d’offrir un panel intéressant d’activités tout en canalisant les visiteurs afin d’assurer un tourisme doux et respectueux de la nature et du milieu et de la qualité de vie des habitants du territoire du Parc naturel.

En plaçant le Parc naturel dans son contexte géographique, les opportunités à développer sont plus facilement identifiables et permettent d’orienter les choix afin de se différencier ou d’innover par rapport aux territoires voisins.

1.1. Malmedy

L’attrait majeur de la commune est certainement lié à son environnement naturel verdoyant et boisé. De nombreuses promenades accessibles aux piétons et aux VTT y sont balisées et fléchées. Par ailleurs, Malmedy est aussi une porte d’entrée du plateau des Hautes-Fagnes.

Le secteur HoReCa, conjointement aux infrastructures touristiques, sportives et commerciales bien développées, est bien présent et constitue un des atouts majeurs pour la ville, qui conserve malgré tout son image de petite ville avec la qualité de vie qui en découle.

Par son dynamisme, son folklore et l’esprit festif de ses habitants, la commune est également le siège de nombreuses fêtes locales telles que le carnaval, le 21 juillet, l’Omelette géante, la fête de la musique, ...

Enfin, musées, bâtiments à l’architecture remarquable et monuments historiques attirent également bon nombre de touristes.

186 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

1.2. Stavelot

Autour d’un site abbatial classé patrimoine exceptionnel de Wallonie, Stavelot montre le visage préservé d’une cité du XVIIIème siècle avec sa grand-place majestueuse, ses maisons de pierre et de colombage, ses vestiges, ses venelles et ses fontaines. Trois musées, le site de Coo, une animation culturelle permanente (expositions, festivals internationaux de musique, de chanson française, de jazz, du conte, de théâtre), de grandes fêtes folkloriques comme le Laetare des Blancs Moussis (un des plus beaux carnavals de Belgique) et des épreuves sportives quasi permanentes sur le circuit de Spa-Francorchamps en font un haut lieu du tourisme ardennais.

1.3. Trois-Ponts

Bien que le site de Coo soit situé sur la commune de Stavelot, c'est à Trois-Ponts que la centrale hydroélectrique est située. A elle seule, elle constitue un point fort du tourisme grâce à une galerie didactique spécialement réservée aux visiteurs. On notera également la présence du musée de Wanne qui traite de sujets aussi variés que la géographie, la géologie, l'histoire, la vie spirituelle ou la vie domestique. Les activités de plein air ne sont pas en reste, car, outre près de 200 km de promenade, la piste de ski du Val de Wanne propose une descente de 1200 m ainsi que de nombreux parcours balisés pour le ski de fond.

1.4. Aywaille

Pays de pierre, la commune d'Aywaille est réputée internationalement pour la Grotte de Remouchamps et le Rubicon qui y constitue la plus grande voie d'eau navigable souterraine d'Europe (700 m). Enfin, le parc animalier du Monde Sauvage est une autre activité phare de la Commune.

1.5. Jalhay

Le secteur HoReCa de cette commune est bien développé. Outre ses nombreux restaurants, Jalhay dispose d’une offre importante en matière d’hébergement, principalement sous forme de gîtes et maisons d’hôtes. Jalhay est à coup sûr la destination des touristes à la recherche de quiétude et d’authenticité. Les nombreux chemins et sentiers permettent aux promeneurs de relier les villages aux forêts ou de rejoindre les fagnes toutes proches. Notons enfin la présence sur cette commune du barrage de la Gileppe, avec sa centrale hydroélectrique, qui attire également un public.

187 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

1.6. Theux

Commune bien connue pour son parc animalier et d'aventure Forestia, pour le Château de Franchimont, pour sa charmille et pour la source du Ninglinspo notamment.

La proximité du Parc naturel avec ces communes représente une opportunité en terme de promotion du territoire. En effet, leur attrait touristique dans sa globalité mais également des manifestations telles que le carnaval de Malmedy ou le Laetare de Stavelot, par exemples, attirent de nombreux touristes. Un visiteur amené dans l’une des communes avoisinantes bénéficiera dès lors automatiquement d’une visibilité sur le parc par l’intermédiaire des Offices et Maisons du Tourisme et des Syndicats d’Initiatives de ces communes.

Un tel environnement et une telle dynamique régionale induisent inévitablement des rentrées financières notamment pour le secteur HoReCa et pour les hébergements de terroir. Toutefois, si l’offre en logements est particulièrement bien développée sur le territoire spadois, les structures d’hébergement pourraient encore se développer sur le territoire stoumontois. Le circuit de Spa-Francorchamps situé à proximité du Parc naturel constitue également un atout lors de manifestations comme le Grand Prix de Formule 1 par exemple. Les retombées économiques sont notables sur l’ensemble des communes de la région.

A noter que certains événements (Grand Prix de F1 mais aussi les Francofolies de Spa, …) drainent une masse importante de personnes en un temps réduit. Cette surdensité momentanée peut parfois provoquer des débordements au détriment de la nature et de la qualité de vie des habitants (gestion des parkings, affluence sur certains sites plus sensibles, détritus, …).

188 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2. Contexte au sein de l’Ardenne Bleue

Les deux communes du Parc naturel font partie de l'intercommunale Aqualis. Cette structure, basée à Spa, couvre tout le territoire de l'Ardenne Bleue, c’est-à-dire l’ensemble du territoire situé entre la vallée de la Meuse et la frontière allemande (, , , , Jalhay, Limbourg, Malmedy, Pepinster, Plombières, Spa, Stavelot, Stoumont, Theux, Thimister, Trois-Ponts, Verviers, , ). Aqualis vise la promotion de l’Ardenne Bleue ; ses liens privilégiés avec le circuit de Spa-Francorchamps et avec les professionnels du tourisme de la région ainsi que sa bonne connaissance du terrain lui permettent de renforcer l’attrait touristique de la région. Plus concrètement, et afin de ne pas concurrencer la Fédération du Tourisme de la Province de Liège et les maisons du tourisme présentes sur le territoire, l’intercommunale a mis un accent plus particulier sur la signalétique touristique. A côté de cela, Aqualis « met également son expertise à disposition des communes et des associations en matière d´études de potentialités, de marché ou de faisabilité pour des projets d´investissement ou de redéploiement touristique »143, pour, in fine, créer des produits et proposer des packages qui répondent aux exigences du touriste du 21ème siècle.

3. Contexte au sein du Pays d’Ourthe-Amblève

La commune de Stoumont fait partie du Pays d’Ourthe-Amblève. Aux portes de l’Ardenne et constitué par les communes situées à la confluence des deux rivières, le Pays d’Ourthe-Amblève est souvent « considéré comme le jardin de la ville de Liège »144, où la ruralité, avec ses espaces verdoyants inspirant le calme et la sérénité, est la raison d’être de ce Pays. Les superbes vallées creusées par les deux rivières, les panoramas exceptionnels, les villages typiques et château majestueux font partie d’un patrimoine naturel et bâti d’une qualité remarquable. Au sein de ce joyau paysager, le pays d'Ourthe-Amblève propose des attractions touristiques diversifiées et constitue « une région d'excellence à parcourir sans modération à pied, à cheval ou à vélo. Il y a mille choses à voir et à faire au Pays d'Ourthe-Amblève, pays de la convivialité... »145

143 http://www.aqualis.be/ 144 http://www.ourthe-ambleve.be/fr/ 145 http://www.ourthe-ambleve.be/fr/

189 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4. Renommée

Le futur parc inclut un centre urbain dont la renommée n’est plus à faire. Reconnue au-delà de nos frontières, la ville de Spa a vu de nombreuses personnalités politiques et intellectuelles profiter des plaisirs et bienfaits que son eau peut offrir, et ce, dès la fin du 18ème siècle. Au-delà du thermalisme, le casino mais aussi les événements en tout genre ont également permis à Spa d’accéder à une reconnaissance internationale. Le Parc naturel peut s’appuyer sur cette notoriété pour sa promotion et en contrepartie, contribuer à perpétuer cette reconnaissance.

5. Jumelage

Quatre localités de France sont jumelées avec l’une des deux communes du parc. Citons, pour la commune de Spa: Cabourg, située dans le département du Calvados (Basse-Normandie), Eguisheim, dans le département du Haut-Rhin (Alsace), et La Garde, dans le Var (Provence Alpes-Côte d’Azur), et Ervy-le-Châtel, dans le département de l’Aube (Champagne-Ardenne) pour l’entité de Stoumont. Le jumelage avec ces villes peut également être vu comme une opportunité de promotion du parc du côté français.

6. Offre en matière d’activité de loisirs

6.1. Réseau de promenades

Le Parc naturel des Sources compte au minimum une quarantaine de circuits pédestres totalisant plus de 300 km de sentiers, chemins et routes. A côté de ceux-ci, on note quelques circuits pour les VTT et trois circuits fondeurs balisés. La majeure partie de ces circuits se trouve dans la partie nord du parc. Soulignons également le passage, sur le territoire du Parc naturel, du GR05 et la reconnaissance du parcours « Les eaux de Spa » parmi les 30 itinéraires remarquables en Wallonie. Les tableaux suivants donnent un aperçu non exhaustif des différentes promenades balisées sur le territoire du Parc naturel.

Enfin, à noter également la possibilité d’effectuer une balade en petit train au départ de Spa.

190 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

départ

Lieu de Lieu

Géronstère

Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne Bérinzenne

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Moyen

Difficile

Facile à à Facile

Difficulté

Moyenn Moyenne Moyen Moyen

Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle

Parcours

Aller Aller simple Aller simple Aller simple Aller simple Aller simple

4 4 km

4.6 km 4.6 km 9.6 km 6.9 km 5.1 km 5.2 km 5.7 km 4.7 km 9.1

13.9 km 13.9 km 11.4

Distance

Type

Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre

pendu

Thème

facettes

Vacquée

Malchamps

La fagne de de fagne La

au sous toutes ses ses toutes sous au

Le ru Meyerber ru Le

Le ru du ru Le

Les eaux de Spa de eaux Les

Les caillebotis de de caillebotis Les

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Petites boucle en en boucle Petites

Malchamps par la par la Malchamps

Le ru du Vieux Spa Vieux du ru Le

Promenade Royale Promenade

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Le thermalisme à Spa à thermalisme Le fagnes de Malchamps de fagnes

Domaine de Bérinzenne

191 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

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Spa Spa

départ

Géronstère

Spa,Lac

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SpaLa ou

Géronstère

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La

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Balise / Carte / Balise

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Difficulté

Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne

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Boucle Bo Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle

Parcours

8 8 km 7 km 7 km 6 km

10 10 km

7.5 km 7.5 km 7.5 km 7,5 km 7.5 km 5.5

Distance

Type

Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre

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Thème

Houyon

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La Gèronstère La

Promenade du Golf du Promenade

Itinéraire didactique Itinéraire

Promenade Jacques Jacques Promenade

Promenade Princesse Princesse Promenade

Promenade Duchesse Promenade

Promenade d’Orléans Promenade

Promenade Meyerbe Promenade Artistes des Promenade Promenade de Berkel de Promenade

Maison du Tourisme

Pays des Sources

192 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

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Balise / Carte / Balise

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Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle Boucle

Parcours

2 km 2

8 8 km

5.7 km 5.7 km 6.9 8. km 6.5 km 5.8 km 6.6 km 6.1

10.8 km 10.8 km 16.5 km 16.5 km 19.8

Distance

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VTT VTT VTT VTT

Type

Pédestre Pédestre Pédest Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre

-

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La Venne La

Wérimont

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Thème

Roannay

La Venne La

Wérimont

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Exbomont

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La Gleize La

La Gleize La

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Promenadedu Pouhon

Borgoumont

Tour du Tour Mont Saint du Tour Mont Saint

MoulinRuy du

Mouli L Gleize L

Syndicat d’initiative de la Gleize

193 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Lorcé Lorcé Lorcé

Rahier Rahier

départ

Lieu de Lieu

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Stoumont Stoumont Stoumont

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O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O O/O

Balise / Carte / Balise

Facile Facile

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Difficulté

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Parcours

4 4 km 6 km 8 km 3 km 7 km 6 km 8 km 7 km 6 km 8 km

10 10 km 12 km 12 km

Distance

Type

Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre Pédestre

Gilles

-

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Sûreté

Thème

Corniche

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Promenadede la Promenadede la

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Promenadedu Moulin

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Promenadedes Sources

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Pays des Sources

194 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Les différents réseaux de promenade ne sont pas raccordés les uns aux autres, et les points de départ de ceux-ci sont parfois très éloignés sans aucune structure permettant d’aller de l’un à l’autre. Certaines balades ne sont pas balisées (seule une carte est disponible) et le balisage existant n’est pas homogène pour toutes les structures initiatrices. Un autre problème logistique est à souligner : Il n’existe à l’heure actuelle aucune carte reprenant toutes les promenades présentes sur l’ensemble du territoire du parc. Au contraire, les promenades sont reprises sur des cartes différentes (Pays des Sources carte nord et Pays des sources carte sud de la maison du tourisme du pays des sources, Promenades autour de La Gleize et Moulin du Ruy du royal syndicat d’initiative de La Gleize, Forêt de la région de Spa de la DGO3, …).

L’initiative menée à La Gleize mérite d’être soulignée. Sur cette ancienne commune (avant fusion avec Stoumont), un parrainage des balades a été mis en place. Des bénévoles vérifient régulièrement le balisage, l’accessibilité des sentiers, …, de « leur promenade ». Au besoin, le relai vers l’échevin en charge de cette matière est prévu et permet de mobiliser soit les personnes responsables du désagrément, soit des ouvriers communaux lorsqu’il s’agit de travaux d’entretien.

Le balisage en place sur le territoire du Parc naturel est le balisage traditionnellement utilisé146.

146 Il n’inclut pas le système de sécurité, comme c’est le cas sur la commune de Trois-Ponts où figure un numéro sur chaque balise. Ce dernier permet la localisation immédiate en cas d’appel au 112.

195 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.2. Les aménagements en forêt

Les forêts sont l’une des richesses importantes du patrimoine naturel du parc. Elles représentent également un atout considérable dans le développement touristique mais les infrastructures permettant l’accueil du public ne sont, d’une part, pas toujours présentes et d’autre part, leur répartition n’est pas optimale sur l’ensemble du territoire du parc.

Parmi les petits équipements touristiques présents, notons les bancs, les poubelles, les abris, les passerelles, les caillebotis, les balustrades, les panneaux et les balisages. Certaines de ces infrastructures (placement et entretien) sont prises en charge par le DNF, la ville de Spa et de Stoumont, les Offices du tourisme de Spa et de Stoumont ainsi que par le syndicat d’initiative de La Gleize.

A côté de ces petits aménagements, les aires d’accueil sont le point de départ de différentes balades et disposent d’un parking, de panneaux d’information et éventuellement de barbecues ouverts à tous ou sur réservation. Le Parc naturel n’en compte que deux, situées dans les bois et forêts soumis au régime forestier de Spa. La première dans la forêt domaniale du Sud, à Bérinzenne et l’autre, dans la forêt domaniale du Nord, au départ de la promenade Raikem.

Le site du Thier des Rexhons, sur le territoire spadois, propose trois tracés pour le ski de fond et d’autres infrastructures pour la pratique et l’accueil des adeptes de sports d’hiver (chalet, pistes de fond, de ski alpin et de luge). Le site dispose d’un parking mais aucun itinéraire balisé pour les promenades pédestres, cyclistes ou autre n’y est renseigné. Ce site ne peut donc être considéré comme une véritable aire d’accueil, l’accueil en toute saison n’y étant pas assuré. Notons que la pratique du ski alpin est également proposée sur la commune de Stoumont, sur le site du Mont des Brumes, mais ici aussi, les infrastructures présentes ne peuvent être assimilées à des aménagements en forêt.

Le Parc naturel abrite un arboretum, celui de Tahanfagne, créé en 1932 et géré par le DNF. Le but de ces structures est généralement d’étudier la capacité d’adaptation d’espèces non indigènes face au climat et au type de sol régional. D’une superficie d’un peu plus de 9 hectares, l’arboretum de Tahanfagne présente des espèces exotiques très intéressantes, principalement des conifères, dont Abies magnifica, un résineux de plus de nonante ans, de 33m de hauteur et de 2m86 de circonférence (mesurée à 1m50).

Selon le rapport d’aménagement des bois soumis, ce sont les massifs des bois de Mambaye et de la Belle Heid qui présentent l’intérêt touristique le plus marqué sur la commune de Spa. Ceci s’explique notamment par leur proximité avec le centre urbain et l’abondance, dans ces forêts, de peuplements clairs de feuillus et de pins.

196 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Bien que le territoire propose déjà beaucoup de circuits balisés, un manque de structures au niveau de la pénétration en forêt est à mettre en évidence. Les aires d’accueil ne sont pas assez nombreuses et sont mal réparties sur l’ensemble du territoire du Parc naturel des Sources. Un manque d’homogénéité au niveau du balisage est également à faire remarquer. L’agencement des différents réseaux de promenades, l’homogénéisation des structures existantes et par la suite, l’amélioration de celles-ci devraient être prévus. Une carte reprenant toutes les promenades devra aussi être réalisée. Cependant, les aménagements en forêt doivent se faire en respectant la faune et la flore qui y habitent et des zones sanctuaires doivent être prévues lors de nouveaux aménagements. Ces zones servent de refuges dans lesquels les espèces animales ne sont pas dérangées par l’homme et au sein desquelles les espèces végétales peuvent s’épanouir pleinement.

197 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.3. Activités sportives

Le territoire du Parc naturel dispose d’un très large panel en matière d’activités sportives. Petits et grands, sportifs du dimanche et sportifs avertis, tous peuvent bénéficier d’infrastructures adaptées à leur discipline. Cette liste, non exhaustive, donne un aperçu des structures d’accueil existantes sur le territoire du parc.

SPA STOUMONT

Centre ADEPS et centre X sportif communal147 Salle de sport (fitness, …) X X Centres équestres X X Stations de ski X X Piscine communale X Terrains de basket x Terrain de tennis X X Piste de roller skate X Parcours santé X Golf champêtre X Golf X Kayak X X (arrivée à Cheneux) Sports aériens X Pétanque X X Football X X Tennis de table X X Arts martiaux X X Centre de bien-être (Gym X douce, yoga, …) Salle de danse X X

147 Les centres ADEPS sont propriétés de la communauté française. Le centre sportif communal, situé sur le même site, est géré par le centre sportif de Warfaaz asbl.

198 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Petite note concernant les sports aériens :

L’aérodrome de la Sauvenière, sur les hauteurs de Spa, propose différentes activités telles que des promenades aériennes, des baptêmes de l’air, des vols d’initiation, des cours de pilotage, des sauts en parachute, … Cette structure assez unique dans la région draine un nombre important d’amateurs et professionnels, venant parfois de loin découvrir et/ou profiter des joies que procurent les sports aériens pratiqués dans une aussi belle région.

6.4. Activités récréatives

6.4.1. Casino148

Le Casino de Spa offre aux adeptes un panel de jeux, à pratiquer en solitaire ou à plusieurs : roulettes, poker, machines à sous, L’ambiance qui y règne, la grandeur des lieux, la décoration d’époque, les bars somptueux,… donnent à cet endroit une atmosphère particulière, de luxe et de prestige.

Mais la pratique du jeu, à Spa, remonte au milieu du XVIIIe siècle ; pour certains, se rendre au casino a donc un intérêt plus historique que ludique. A l’origine, deux salles ont été construites, une salle de bal et une salle de jeu. Ces salles d’assemblée constituaient la Redoute, l’ancêtre du Casino d’aujourd’hui.

Les agrandissements successifs (théâtre en 1769, salle de bal en 1770, nouvelle façade en 1785) témoignent de la prospérité de Spa, qui devient « le Café de l'Europe » en 1781.

Suite à ce succès, une deuxième salle de jeu est construite à Spa, le Waux Hall, qui existe toujours, puis encore une troisième, le Salon Levoz. La concurrence entre ces différentes salles de jeu sera à l’origine de la célèbre « Querelle des Jeux de Spa », affaire qui déclencha la Révolution liégeoise de 1789.

S’en suivent la Révolution française et l'Empire napoléonien, peu favorables au tourisme spadois. Une suppression momentanée des jeux puis la concurrence liée au développement du thermalisme provoque un désastre économique important. Il faudra attendre 1830 pour que le Casino retrouve son succès d'antan.

La question du jeu en Belgique fait à nouveau polémique et conduit à la suppression totale des jeux 1902. Une salle des fêtes est alors construite afin de compenser le manque à gagner induit par la fermeture du Casino. Cette salle, détruite par un incendie a été complètement reconstruite en salle de spectacles telle que nous la connaissons aujourd’hui. Cette salle eut beaucoup de succès.

148 http://www.centreculturelspa.be/presentation

199 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

L’après-guerre connaît la reprise et la relance de la ville. Le Casino fut le siège de nombreuses festivités et la pratique du jeu à nouveau permise dans certaines villes Belges, dont à Spa.

Le Casino continua de fonctionner pendant la seconde guerre mondiale, permettant à une partie de la population de préserver son emploi.

En 1945, les jeux ont été délocalisés dans le jardin d’hiver du Pouhon Pierre le Grand car le Casino fut destiné temporairement à la 1ère armée des Etats-Unis qui en fit un centre de récréation. La réouverture du Casino eut lieu deux ans plus tard, après d’importantes rénovations.

Depuis, il est à nouveau le siège de manifestations et de festivités de grandes ampleurs.

En 1991, les salles de spectacle (théâtre, salle des fêtes et salons) sont reprises par la ville de Spa et concédées au Centre Culturel de Spa trois ans plus tard. Toujours propriété de la ville, la gestion du Casino (salles de jeux proprement dites) est depuis 2003 aux mains du groupe Circus, lequel est propriétaire du Casino de Namur.

Une restauration intérieure des bâtiments a eu lieu ces dernières années, structurant davantage la répartition des visiteurs sur les différents étages. Quant aux jardins du casino, ils font l’objet d’un projet d’aménagement en cours de réflexion.

Ce petit bout d’histoire permet de comprendre l’importance qu’occupe l’établissement de jeux et de fêtes depuis le XVIIIème siècle. Malgré de nombreux rebondissements, il semblerait que l’idée de conserver un lieu prestigieux de rassemblement n’ait jamais été abandonnée. Les différentes phases de construction-destruction, de suspension de la pratique des jeux, conversion des activités, puis reprise des jeux démontrent la volonté et la persévérance sans faille depuis 3 siècles de perpétuer ce lieu de festivités, de rencontre, de détente, de jeux et de prestige.

200 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.4.2. Mini-Golf

Ce parcours de mini-golf est situé au cœur de Spa, dans le parc des Sept Heures. Il permet un moment de détente familiale ou entre amis, pour les touristes de plusieurs jours.

6.4.3. Plaine de jeux

Située dans le Parc des Sept Heures à Spa, une plaine de jeux payante permet l’accueil des enfants dès leur plus jeune âge. Par ailleurs, différentes aires de jeux sont accessibles gratuitement sur l’ensemble du territoire du Parc.

6.4.4. Parcours santé

Un parcours d’une vingtaine d’exercices est proposé dans les bois du nord de Spa. Ce parcours santé « Spa Reine » est aussi bien adapté aux sportifs qu’aux familles. L’état des infrastructures ne sont plus optimales.

6.4.5. Balades en vespas

La location de vespas avec éventuellement un guide et un itinéraire découverte est proposée sur le territoire du parc. Par ailleurs, il semblerait selon l’office du tourisme de Spa, que cette initiative ait connu un certain succès, principalement lors des événements organisés durant la saison estivale. L’activité est dans ce cas-ci davantage vue comme une alternative aux moyens de locomotions traditionnels plutôt que comme une activité récréative, raison pour laquelle nous en avions fait mention dans le volet consacré à la mobilité. L’idée initiale a donc dévié vers une autre utilité qui mérite toutefois d’être soulignée car elle peut être à l’origine de projet à développer par le Parc naturel dans le cadre d’une mobilité douce.

6.4.6. Activités relatives à l’eau

L’eau étant un des fils conducteurs du Parc naturel, un volet consacré aux activités aquatiques proposées sur le territoire est abordé plus loin.

201 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.4.7. Quelques curiosités et points d’arrêt

Le futur Parc naturel regorge de coins sympathiques où il fait bon s’arrêter, dans le simple but de découvrir de beaux paysages ou pour s’y reposer, s’y ressourcer et y prendre son temps.

Ces points d’arrêts parsèment le territoire du Parc naturel, qu’il s’agisse de points de vue tels que celui du Rouge Thier à Rahier, de Neucy, celui de Neuville, de Lorcé (sur le Thier), de Targnon (point de vue du Congo), de Monthouet, de Borgoumont, de la tour panoramique de Malchamps, de Sol Cress sur le versant nord de Spa, d’Andrimont, d’Exbomont, de Beauloup ou encore de Monceau, ou qu’il s’agisse de rochers ou cavernes comme à Roua ou à Wérimont.

Il est également agréable de flâner dans le parc des Sept Heures ou encore se reposer quelques instants au Lac de Warfaaz ou dans l’aire de pique-nique du Domaine de Bérinzenne.

Quelques aires de barbecues telles que celles mises à disposition à La Gleize, à Moulin du Ruy ou à Bérinzenne sont également des endroits prisés pour passer quelques heures au vert, dans des lieux où la quiétude naturelle donne une dimension champêtre aux pique-niques de plus ou moins longue durée.

Comme on peut le voir, la diversité d’activités que l’on peut pratiquer au sein du Parc naturel dynamise le territoire et le rend accueillant. Une des missions du Parc naturel sera de maintenir et de développer encore davantage cette dynamique, tout en incluant la protection de la nature et la sauvegarde de la biodiversité. Par ailleurs, certaines activités sont davantage développées dans l’une ou l’autre commune. Les initiatives en la matière devront dès lors tenir compte de cette répartition, sans toutefois prôner une homogénéité du territoire.

202 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.5. Activités culturelles

Bon nombre d’activités de ce type sont proposées sur le territoire du Parc naturel et différentes structures permettent de les accueillir. Citons, entre autres :

6.5.1. Les centres culturels

Celui de Spa regroupe 56 associations actives dans des domaines aussi variés que l’histoire, l’art, la musique, …, mais aussi dans l’organisation de fêtes de quartiers, de rassemblements autour d’un projet commun, d’événements caritatifs, …

6.5.2. La maison de la jeunesse

Elle regroupe différentes structures dont le Centre Jeunes de Spa. Ce dernier a pour objectif la culture chez les jeunes mais participe également à des actions de sensibilisation à l’environnement, en organisant chaque année « le Grand Nettoyage de Printemps ».

6.5.3. Les bibliothèques/médiathèques/cinéma

Une bibliothèque communale est accessible au public dans les 2 communes du Parc naturel. Durant les heures d'ouverture, il est possible d'accéder gratuitement à Internet. Le seul coût est la cotisation annuelle. Les deux bibliothèques participent aussi à des opérations favorisant la lecture comme la soirée Je lis dans ma commune.

Dans l'optique d'augmenter l'offre d'ouvrages disponibles, la bibliothèque stoumontoise fait partie d’un réseau avec les communes de Lierneux, Trois-Ponts et Stavelot. Depuis 2008, un véhicule de service des bibliothèques a été acquis. Le Bibliobus de la Province de Liège effectue des haltes dans différents villages de l’entité et permet l’accès à la lecture aux personnes ne disposant pas de moyens de transport. A Spa, ce type de service ambulant est également proposé et permet aussi l’emprunt de CD et DVD.

203 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.5.4. Les Musées

Le territoire du parc compte quelques musées dont les thèmes sont relativement variés :

Le Musée Décembre 44 Le mémorial-musée du Régiment 12ème de Ligne Prince Leopold - 13ème de Ligne Le Musée de la ville d’Eau Le Musée du cheval Le Musée de Spa monopole : l’Eaudyssée Le Musée de la lessive Le Musée de la Forêt et des Eaux « Pierre Noé »

6.5.5. L’Ancien Château de Rahier

Cette ancienne maison forte, dont la restauration s’est achevée en 2009, est le siège de la majorité des activités culturelles proposées sur le territoire de Stoumont. L’organisation et la gestion des activités de cette propriété communale sont gérées par l’asbl « Les Amis de l’Ancien Château de Rahier ».

6.5.6. Les galeries d’art

Il en existe plusieurs sur le territoire du Parc naturel. La galerie Azur, est une galerie d’Art Contemporain située au cœur de Spa ; la galerie d’Art Prince de Condé est abritée dans les bâtiments du Centre culturel et le Cercle artistique de Spa, galerie installée dans les Jardins du Casino.

6.5.7. Le groupe astronomie de Spa

Cette asbl propose différentes activités relatives à l’astronomie au sens large, telles que des observations, des stages, …

6.5.8. L’asbl Kadriculture

Cette asbl, active sur les communes de Lierneux, Stoumont et Vielsalm a pour objectif « d’amener la culture à la campagne »…Un beau défi qu’elle réalise par la mise en avant des ressources culturelles de la région.

Ces différentes structures, en offrant un panel d’activités culturelles, permettent de rencontrer bon nombre d’attentes que pourraient avoir les habitants du Parc naturel mais aussi les visiteurs d’un jour ou de plus longue durée. A côté de cela, centres culturels, maisons de la jeunesse, bibliothèques et

204 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local autres infrastructures culturelles peuvent constituer des partenaires ponctuels lors d’actions de sensibilisation mises en place par le Parc naturel. En sens inverse, le parc peut fournir à ses structures un appui lorsque celles-ci organisent des événements dont la thématique touche une des missions du parc.

6.5.9. Les manifestations sportives, culturelles et autres

A côté de toutes les activités proposées sur le circuit de Spa-Francorchamps tout proche, les Legend Boucles de Spa, le ING Ardenne Roads, les Rétrofolies de Spa sont des manifestations automobiles qui attirent beaucoup de monde sur le territoire du Parc naturel.

Côté sportif, les crêtes de Spa, course à pied connue par bon nombre d’adeptes de ce sport, amènent également un certain nombre de personnes.

A côté de cela, le territoire du parc propose de nombreuses festivités culturelles. Mentionnons à titre d’exemple le festival de Stoumont, le festival de théâtre de Spa, les Francofolies de Spa, les Francos juniors, le Heroes Spa Tribute Festival, l’Automne Musical de Spa, …

Enfin, citons parmi beaucoup d’autres événements, la foire agricole de Rahier, la fête de la pomme à Moulin du Ruy, la fête de la Sainte Anne à Stoumont ainsi que la Ronde des Saveurs, rallye d’ancêtres automobiles au départ de Spa combinant balade et arrêts gastronomiques à la découverte de produits du terroir.

6.5.10. Les manifestations en forêt

Différentes manifestations sont organisées en forêt. Pas moins de 73 autorisations de manifestations en forêt ayant nécessité un balisage temporaire ont été délivrées en 2013 sur l’ensemble du territoire forestier du parc naturel. Parmi celles-ci, 36 marches ou courses à pied, 15 parcours VTT, 4 manifestations de sport moteurs, 2 promenades équestres, 2 organisations Ride, Run&Bikes et 1 activité de tir à l’arc. En outre, 13 autorisations de droit de manœuvres militaires ont été octroyées.

Chaque événement organisé sur le territoire du Parc naturel y amène bon nombre de personnes. A côté des rentrées financières que cela engendre pour les communes et leurs habitants, certaines manifestations peuvent être le siège de projets connexes spécifiques au parc. A titre d’exemple, les Francofolies drainent un nombre important de participants, avec comme conséquence une problématique de mobilité, de gestion des déchets, ..., thématiques qu’il serait opportun d’étudier.

205 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.6. Activités liées à l’eau

6.6.1. Thermalisme

Les sources et le thermalisme sont probablement les deux piliers de la renommée spadoise. Plus de 300 sources ou « Pouhons » (terme provenant du Wallon et signifiant «puiser de l’eau»), étaient recensées sur l’ensemble du territoire spadois. L’eau qui y jaillit est naturellement enrichie en gaz carbonique, ferrugineuse ou très faiblement minéralisée. Aujourd’hui, grâce à leur préservation et à leur valorisation, il en subsiste encore quelques-unes.

Dans l’antiquité certaines sources ferrugineuses dans lesquelles on se baignait ou dont on buvait l’eau, étaient déjà reconnues pour leurs qualités curatives. Mais c’est surtout au 16ème siècle que Spa voit les premiers curistes. Le thermalisme de l’époque consistait à ingérer d’importantes quantités de ces eaux thérapeutiques.

A cette période également, Spa commence à exporter ses eaux dans les régions proches puis dans toute l’Europe, renforçant ainsi la renommée grandissante de ses cures. Puis, à partir du 18ème siècle, époque extrêmement brillante pour la ville Spa, les bains carbogazeux et les bains de tourbe ont pris le relais. En 1717, le tsar Pierre le Grand repart guéri d’une cure et donne son nom au pouhon Pierre le Grand.

Pendant la seconde moitié du 19ème siècle, Spa se dote d’établissements de loisirs et de jeux et ouvre, en 1868, une infrastructure thermale, les Thermes de Spa doté de 54 baignoires, encore visible aujourd’hui. Spa devient une ville mondaine fort prisée par la noblesse européenne et c’est à ce moment que la ville reçoit son surnom de «café de l'Europe». Un siècle plus tard, la deuxième reine des belges y vécu plusieurs années et y décéda en 1902. Ayant contribué à la renommée de la ville, elle associe son nom à une source essentielle à la vie de Spa et à la vie des Thermes: la source Marie- Henriette.

Depuis, les anciens thermes ont été totalement revus. Ils laissent place depuis 2004 aux nouveaux Thermes de Spa, installés au sommet de la colline d’Annette et Lubin, offrant aux curistes un cadre exceptionnel. Diverses formules sont proposées aux visiteurs en quête de détente et de bien-être : des plaisirs des jeux aquatiques aux bains de tourbe, en passant par les soins de balnéothérapie, les programmes de relaxation ou de remises en forme ou encore les soins de beauté.

206 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

6.6.2. Promenades au fil de l’eau

Plusieurs promenades autour de l’eau existent sur le territoire du parc. Abordées dans le volet réseau de promenades, nous n’y revenons plus ici.

6.6.3. Animation et visites guidées sur le thème de l’eau

Le CRIE de Bérinzenne propose régulièrement des animations et activités en rapport avec l’eau. Conjointement, le musée de Spa Monopole et le musée de la Forêt et des Eaux abordent également la thématique de l’eau.

6.6.4. Pêche

Il est possible de pêcher sur le Lac de Warfaaz, situé sur la commune de Spa ainsi que sur le tronçon du Wayai situé en aval du lac. Des déversements de poissons dans le Wayai et dans le lac sont régulièrement effectués par la Société Royale de Pêche et de Pisciculture La Warfazienne. L’accès aux zones de pêche est autorisé moyennant le permis de pêche de la Région wallonne et la carte de pêche de la Warfazienne. Pas moins de 4260 kg de poissons ont été déversés durant l’année 2013. Parmi ceux- ci : différentes sortes de truites, tanches, carpes, saumons, carassins, brêmes, ides, … Il est également possible, en passant par une société de pêche, de pratiquer la pêche en rivière, sur l’Amblève ou sur la Lienne, les deux autres cours d’eau importants du territoire du Parc naturel.

6.6.5. Kayak

La descente de l’Amblève en kayak est possible au départ de diverses sociétés, sur la commune de Stavelot. L’arrivée a lieu 9 km en aval, dans le hameau de Cheneux, sur la commune de Stoumont. Une initiation à la pratique de cette activité est également possible sur les étangs du site de la Fraineuse.

6.6.6. Pédalos

Sa pratique est possible sur le lac de Warfaaz.

De nombreuses activités liées à l’eau sont proposées sur le territoire du Parc naturel. Thématique principale du Parc naturel, l’eau, présente sous différentes formes sur l’ensemble du territoire, permet le développement d’activités touristiques diversifiées dont certaines établissent un lien direct avec la problématique relative à la protection des milieux aquatiques. Par ailleurs, le CRIE développe de nombreuses activités d’éducation relative à l’environnement.

207 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

7. Offre en matière de logement et de restauration

7.1. Infrastructures d’hébergement

De nombreuses possibilités de logement sont présentes sur le territoire du Parc naturel. Les offres concernent tous les types d’hébergements et pour différentes gammes de confort.

Le tableau suivant donne un aperçu de l’offre en logement disponible sur l’ensemble du territoire149 :

Centres Hôtels Chambres Gîtes ou de d’hôtes meublés vacances Campings (nombre de ou    d’établissements) vacances logements collectifs Spa 4 6 3 6 13 1 9

Stoumont 0 0 0 14 43 2 3 Parc 4 6 3 20 56 3 12 naturel

Deux campings sont actuellement en activité sur le territoire stoumontois et comptabilisent au total 171 emplacements. Le seul camping de Spa, situé à proximité directe du centre-ville, compte 155 places. Plusieurs centres de vacances ou logements collectifs150 sont implantés sur le territoire du Parc naturel.

Notons également que sur les 6 établissements proposant des chambres d’hôtes renseignées à Spa, 5 détiennent 4 ou 3 épis, seule la dernière ne bénéficie que de 2 épis et ne dispose par ailleurs que d’une seule chambre. La majorité des chambres d’hôtes proposées sur cette commune sont donc des établissements de luxe. Nuançons toutefois que ces chiffres proviennent de l’Office du tourisme de Spa, lequel est tenu de se limiter à la promotion des logements reconnus. N’interviennent donc pas dans leur base de données, les logements non reconnus qui pourraient peut-être bénéficier de 1 ou 2 épis.

Sur la commune de Stoumont, 8 chambres d’hôtes sur les 14 renseignées sur le site ont 2 épis. Seulement 2 établissements bénéficient de 3 épis. Le solde comporte 3 structures détenant 1 épi et 1 seule chambre d’hôte n’est pas reconnue.

149 Office du Tourisme de Spa et Site internet de la commune de Stoumont 150 Logements pour des stages linguistiques par exemple

208 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Le Fagotin, dont la description est donnée par la suite, met en place un projet de tourisme social. Ce centre d’hébergement permettra l’accueil de 50 personnes.

On constate que l’offre en logement « rural » ou « chez l’habitant » (campings, gîtes et meublés de vacances) accessible au plus grand nombre est plus importante du côté de Stoumont, tandis que les infrastructures hôtelières et de standing sont davantage représentées à Spa. Cette commune offre peu de logements standards où le rapport qualité-prix permet d’accueillir les touristes de la classe moyenne.

Par ailleurs, le secteur du logement sur la commune spadoise est en perpétuel changement. Certains établissements ferment leurs portes tandis que d’autres ouvrent ou augmentent leur capacité d’accueil.

Les chiffres suivants nous donnent un aperçu de la capacité d’accueil des structures de logements présentes sur le territoire du parc. Notons que seules les infrastructures reconnues par la Région Wallonne sont reprises dans ces données car il n’a pas été possible de recenser les logements non reconnus sur la commune de Spa. Le tableau suivant ne donne donc qu’une idée globale de l’offre, bien en deçà de l’offre réelle.

Capacité d’accueil des logements reconnus (en nombre de personnes)151

Centres de Logements vacances Hôtels chez les et particuliers152 logements collectifs

Spa 1090 325 1664 150 Stoumont 0 260 +50 à venir

Parc naturel 1090 799 1864

151 Chiffre 2012, Office du Tourisme de Spa et chiffres 2013, site internet de la commune de Stoumont 152 Chambres hôtes, meublés, chalets, appartements, …

209 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

L’Office du tourisme de Spa souligne que le secteur des logements chez l’habitant a subi un accroissement de 331% depuis 2000153. Pour Stoumont, les chiffres renseignés permettent également d’estimer la capacité d’accueil des logements non-reconnus par la RW. Ceux-ci représentent une capacité d’accueil de 215 personnes supplémentaires ce qui est évidemment non négligeable puisqu’ils représentent 45% de l’offre réelle.

Ces chiffres montrent que sur un territoire d’un peu plus de 13000 habitants, il est possible d’accueillir plus de 3968 visiteurs, sans compter les structures chez l’habitant non reconnues de la commune de Spa, ni la capacité d’accueil relative aux campings. Bien que cette capacité d’accueil soit importante, il n’est pas rare, lors de manifestations importantes, que l’ensemble des hébergements soient saturés.

Les données suivantes sont extraites des taxes communales de nuitées et permettent d’estimer le nombre de touristes ayant résidé dans la commune de Stoumont. Les chiffres correspondent aux nuitées déclarées des gîtes ou hébergements. S’ils permettent de dégager une évolution à la hausse, des données objectives sur le nombre exact de visiteurs sont toutefois difficile à avancer. L’augmentation du nombre de nuitées relatée à travers ces chiffres peut s’expliquer par une augmentation des gîtes mais en parallèle, il faut souligner un meilleur suivi des déclarations.

Evolution du nombre de nuitées selon les données extraites des taxes communales pour la

commune de Stoumont

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Stoumont 12.361 14.290 14.986 29.843 30.794 28.723 28.097 30.176

Depuis 2010, ce sont les lits qui sont soumis à des taxes de nuitées. Les chiffres ne peuvent dès lors plus être comparés avec ceux des années précédentes.

153 Pourcentage calculé sur base des logements reconnus ; résultat donc inférieur à la réalité.

210 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Evolution du nombre de lits selon les données extraites des taxes

communales

11 12

10

20 20 20

Stoumont 909 924 932

L’évolution du nombre de nuitées enregistrées sur la commune de Spa est également globalement à la hausse mais on constate que celle-ci n’est pas linéaire et les variations observées sont difficiles à expliquer.

Evolution du nombre de nuitées selon les données extraites des taxes communales pour la

commune de Spa

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Spa 203.373 202.779 199.416 214.076 215.894 211.180

7.2. Infrastructures de restauration

Si le choix d’un établissement où se restaurer est vaste sur la commune de Spa, il n’en est pas de même pour celle de Stoumont. En effet, plus d’une trentaine de restaurants et une quinzaine de cafés, bars ou brasseries sont dénombrés sur Spa, alors que seuls 5 ou 6 établissements parsèment le territoire de Stoumont.

A l’échelle du parc, le consommateur a toutefois le choix en matière de restauration : restaurants gastronomiques, principalement de la cuisine française et régionale ; établissements proposant de la cuisine italienne ; restaurants chinois ; brasseries de qualité ou encore friteries-snacks. A côté de cela, de nombreuses boulangeries-pâtisseries et/ou glaciers ouvrent leurs salons de dégustation pour quelques douceurs typiques à la région.

211 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Une petite note pour le Chandelier d’Or, à Spa, établissement labellisé Bistrot de Terroir®154. Ce label distingue les cafés typiques de Wallonie et garantit un accueil convivial et de qualité dans un établissement authentique. Outre les nombreux critères à remplir en termes de qualité155 et d’accueil156, ces établissements doivent répondre à des exigences en matière de valorisation des produits du terroir. Ils doivent proposer au moins trois produits locaux. En outre, si le café propose de la petite restauration, le consommateur doit avoir la possibilité de choisir au moins un plat du terroir local (saisonnier ou non).

Parallèlement à cela, les cafés labellisés doivent assurer la promotion du tourisme local.

L’offre en matière de logements et de restauration est importante et variée sur l’ensemble du territoire du Parc naturel. La répartition géographique des établissements n’est toutefois pas optimale : Spa présente une multitude d’infrastructures de restauration, par ailleurs principalement concentrées dans le centre urbain, tandis que Stoumont, sur son territoire étendu, n’en comporte que quelques-unes. Le type de logements est également variable d’une commune à l’autre. Le rapport d’activité de l’office du tourisme de Spa révèle une pénurie de logements ruraux sur le territoire spadois. Une répartition plus homogène de l’offre en terme de coût du logement serait également à étudier car à qualité similaire, la nuitée sur la commune de Spa est plus chère que la même nuitée réservée dans un logement de la commune de Stoumont. Par ailleurs, il n’est pas rare que lors de manifestations importantes, les structures de logement affichent complet. Une des missions du parc est axée sur le développement local, dans une optique rurale et durable. Dans cette vision de durabilité et respectueuse de la nature, le parc doit promouvoir un tourisme doux, intégré dans son espace rural. Au contraire des chaînes hôtelières qui ont tendance à dénaturer le paysage, ce sont plutôt les petites structures chez l’habitant qui doivent être encouragées. Pas assez valorisés à ce jour, les produits du terroir et la vie « au vert » y seront privilégiés.

154 http://www.bistrotdeterroir.be/bistrotdeterroir/fr/11786-accueil.html 155 Participation à des formations, satisfaire à une charte qualité,… 156 Convivialité, heures d’ouvertures, …

212 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

8. Fréquentation et profil touristique

Selon l’Office du Tourisme de Spa, la durée moyenne de séjour est de deux jours et demi. Cette moyenne est cependant à nuancer car les gîtes étant généralement donnés en location à la semaine, ils contrebalancent les nombreuses excursions d’un jour.

Depuis quelques années, l’office du tourisme de Spa constate que les visiteurs organisent leurs séjours en dernière minute. L’incertitude relative aux conditions météorologiques influence plus que probablement ce comportement.

Concernant les activités recherchées par les touristes de passage à l’office du tourisme de Spa, le rapport d’activité de ce dernier rapporte que :

Les festivités et manifestations connaissent un vif succès ;

Les touristes se renseignent préférentiellement sur les promenades, les spectacles et les animations culturelles et sportives ;

Les visiteurs témoignent de façon de plus en plus marquée le souhait d’un retour au vert ;

Depuis leurs ouvertures en 2004, les nouveaux Thermes de Spa bénéficient d’un engouement croissant.

La demande en logement concerne aussi bien les établissements de luxe (hôtels 4 étoiles ou chambres d’hôtes 4 épis) que les structures d’hébergements plus modestes tels que les campings ou les logements ruraux et hôtels de classe moyenne.

D’après leur rapport d’activités 2012, on constate que les groupes de visiteurs se rendant à l’office du tourisme pour des visites guidées sont majoritairement néerlandophones (50 groupes néerlandophones pour 38 groupes francophones). Les chiffres montrent que cette tendance est constatée depuis au moins 2007, année jusqu’à laquelle remontent les données issues du rapport. Les groupes de langues allemande et anglaise ne sont pas négligeables non plus puisque 16 groupes et 11 groupes se sont respectivement présentés en 2012. Une douzaine de groupes de langues mixtes (français/néerlandais, français/anglais ou multilingue non spécifié) ont également bénéficié de visites guidées.

La majorité des visiteurs sont Belges. Une proportion importante vient aussi des Pays- Bas et dans une moindre mesure, d’Allemagne et de France. La courte durée des séjours dans la région est très certainement à mettre en lien avec ce tourisme de proximité.

213 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Le profil touristique des visiteurs se rendant sur la commune de Stoumont est plus difficile à établir car les données statistiques manquent. Le volet touristique figure depuis peu dans les objectifs de développement communal et des efforts sont mobilisés pour mettre en place un office du tourisme performant qui permettra, en partenariat avec d’autres structures d’accueil telles que le Fagotin par exemple et que nous développerons plus loin, d’étendre l’offre en matière d’activités à proposer sur la commune.

Selon Ardennes-Etape®157, société de location de logements de vacances active sur toute l’Ardenne, le public cible est composé de 87% de néerlandophones, dont la moitié sont originaires de Belgique et l’autre des Pays-Bas. Le solde étant représenté par des francophones principalement, seule une minorité d’anglophones et de germanophones sollicitent Ardenne Etape.

La demande concerne tous types de logements, qu’ils soient luxueux ou non mais généralement, le visiteur associe en première ligne l’Ardenne avec la notion de chalet, bien que ceux-ci ne soient pas spécialement nombreux au sein du territoire. Sur la commune, ce sont principalement les gîtes ruraux, chambres d’hôtes et maisons de vacances qui sont les plus représentés.

La durée de séjour est fonction de la période ; durant les vacances scolaires, les logements sont davantage loués à la semaine mais le reste du temps, les touristes préfèrent profiter d’un WE ou d’un mid-week. Bien que les visiteurs d’un jour soient difficilement quantifiables, il semblerait qu’il y en ait peu sur la commune.

Sur cette commune, on ne peut envisager les réservations de dernière minute en fonction des conditions météorologiques car les réservations ne concernent que les logements, lesquels sont planifiés entre 3 semaines et 2 mois à l’avance. Enfin, l’objectif des séjours sur les communes rurales telles que Stoumont est clairement le retour au vert, au calme, le plaisir de prendre le temps et de profiter de vastes étendues où les possibilités de balades sont infinies.

157 http://fr.ardennes-etape.be/

214 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Les visites sur le territoire du Parc naturel sont relativement de courte durée. D’avantage sous forme d’excursion pour Spa ou de courts séjours pour les deux communes, les touristes, à moins d’avoir réservé un logement à la semaine, ne restent que très peu de temps.

Quelle que soit la commune, la nature semble être un aspect fort prisé par les touristes. Cela constitue une opportunité de développement d’activités sur cette thématique et concorde dès lors avec les objectifs d’un Parc naturel. La demande de retour au vert et au calme est l’objectif premier des visiteurs se rendant à Stoumont, alors que l’aspect « vivant » du territoire semble plutôt attirer les visiteurs sur Spa, comme le montre l’attrait pour les manifestations socio-culturelles ou sportives. Une attention particulière doit être portée sur cet aspect car si elles sont sources de revenus pour les habitants et pour les communes du parc, non canalisées, ces festivités peuvent également avoir des répercussions sur l’environnement et sur le bien-être des habitants du parc.

La demande en logements de tous types et de toute gamme de confort confirme l’importance de proposer de la diversité dans l‘offre. La répartition de ces logements n’est à l’heure actuelle pas optimale.

D’après les réservations pour les visites guidées via l’office du tourisme de Spa et via les réservations de logements par Ardennes Etapes pour Stoumont, on peut constater que les visiteurs d’expression non francophone sont relativement importants. Il est fort probable que cette constatation puisse être généralisée à l’ensemble des touristes venant dans la région. Ceci est à prendre en compte lors de la réalisation de panneaux didactiques, feuillets d’informations, … Les offices du tourisme et syndicats d’initiatives l’ont d’ailleurs bien compris puisque la plupart de leurs documents et folders sont traduits en plusieurs langues.

Enfin, les deux communes sont conscientes de leur potentiel touristique. Elles œuvrent au développement de ce secteur, pourvoyeur d’emplois et de rentrées financières. L’objectif, nous l’avons déjà dit, n’est toutefois pas de développer un tourisme de masse, mais au contraire, de privilégier un tourisme doux et intégré, où le visiteur peut trouver l’activité de son choix, tout en respectant l’environnement et la qualité de vie des habitants.

215 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

9. Acteurs touristiques

9.1. Les Maisons du Tourisme, Offices du Tourisme et Syndicats d’initiatives

Le Parc naturel se situe à cheval sur les zones de travail de deux Maisons du Tourisme : la commune de Spa est concernée par la Maison du tourisme du Pays des Sources, tandis que Stoumont relève de la Maison du Tourisme du Pays d’Ourthe- Amblève. Les territoires concernés par ces Maisons du Tourisme dépassent largement les limites du Parc naturel. En effet, la première couvre Spa, mais également Jalhay, Stavelot, Trois-Ponts et Theux ; la seconde s’attache à Stoumont mais aussi à , Aywaille, Comblain-au-Pont, Esneux, Ferrières, , Lierneux, et Sprimont. Les acteurs touristiques privilégiés dans le cadre du Parc naturel sont donc des structures faisant partie de ces organisations mais couvrant un territoire plus restreint. Pour la commune de Spa, nous avons et nous aurons encore des contacts soutenus avec l’Office du Tourisme de Spa et pour celle de Stoumont, nous continuerons à nous mettre en rapport avec l’Office du Tourisme de Stoumont et avec le Royal Syndicat d’initiative de La Gleize.

9.2. Le Domaine de Bérinzenne et le Fagotin

Bien qu’elles amènent bon nombre de personnes sur leurs sites et constituent à ce titre des acteurs touristiques, ces deux structures n’ont pas pour but la promotion et le développement du tourisme. Leur objectif premier est l’éducation relative à l’environnement, raison pour laquelle le chapitre suivant leur est plus spécialement consacré.

Diverses structures d’accueil du public existent sur le territoire du parc. Elles ont un rôle bien défini et il est indispensable d’établir des contacts réguliers avec ces organisations afin que chacun conserve son utilité tout en potentialisant les ressources et les efforts en créant des partenariats solides.

216 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Pédagogie de l’environnement

1. Le Domaine de Bérinzenne158

1.1. Présentation et historique

C’est en 1979 que la Wallonie a acquis le Domaine de Bérinzenne. En effet, dans le cadre de l’application d’un modus vivendi avec la compagnie SPA MONOPOLE relatif à la protection des eaux sur le territoire forestier, la gestion du domaine s’est vue confiée à l’administration forestière. Auparavant, cette propriété est passée dans les mains de différents propriétaires privés. Le nom « Domaine de Bérinzenne » vient du fait qu’entre 1660 et fin du XVIIe siècle, le domaine fût la propriété de le famille du colonel « de Bérinzenne ». Cette famille fit construire une ferme fortifiée et une tour carrée.

Le musée de la Forêt est né en 1981, grâce à l’initiative de Pierre Noé, ingénieur du cantonnement de Spa. Deux ans plus tard, un parc fût aménagé près de ce musée avec notamment deux pavillons-barbecues. Le musée quant à lui continue de se développer. A partir de 1988, la gestion de ce domaine fût confiée à l’A.S.B.L. « Association de gestion du musée de la Forêt de Bérinzenne-Spa ». Cette A.S.B.L. changea deux fois de nom, pour finalement s’appeler « Domaine de Bérinzenne ». Ce domaine n’a cessé d’évoluer : en 1995, la tour de mélèze surplombant la Fagne de Malchamps fût érigée ; en 1997, la Maison de la Nature accueillant le CRIE (Centre Régional d’Initiation à l’Environnement) fût inaugurée ; en 2000, le « Pavillon Lilien » a vu le jour ; en 2005, le Domaine fût intégré dans la zone Natura 2000 ; en 2005 également jusqu’en 2008, le musée de la Forêt fut rénové et ré-ouvrit sous le nom de « Musée de la Forêt et des Eaux Pierre Noé ».

1.2. Le Centre régional d’initiation à l’environnement

Les CRIE sont des outils d’éducation de la Wallonie dispersés à onze endroits sur le territoire wallon. Ce sont des centres d’information, de sensibilisation et de formation à l’environnement. Le CRIE du Domaine de Bérinzenne a vu le jour en 1997. Se situant en lisière de la fagne de Malchamps, au cœur de la forêt du sud de Spa et à proximité des sources de Spa, le CRIE offre principalement des activités thématiques relatives à l’eau, les fagnes et la forêt. Les sujets sont toutefois très variés comme l’attestent ces quelques exemples : « Les conifères abritent la faune sauvage », « Eau secours », « Pourquoi Natura 2000 ? », cuisine sauvage, « Et si on vivait au temps du Moyen-Âge ? », « Les champignons, ces recycleurs », ... Ces activités s’adressent aux écoles mais également aux adultes et familles à travers diverses animations, formations pédagogiques, expositions temporaires, stages, promenades, …

158 Domaine de Bérinzenne a.s.b.l., http://www.berinzenne.be/FR/acceuil.htm

217 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

1.3. Le Musée de la Forêt et des Eaux « Pierre Noé »

C’est en 1981, que le premier musée de la forêt a vu le jour sous l’initiative de Pierre Noé, ingénieur au cantonnement de Spa. Au départ, le musée présentait des bioramas de la faune ardennaise. Quatre ans plus tard, une nouvelle construction fût insérée au musée. Dans ce nouvel espace sont développés les différents métiers du bois et une collection de champignons y est présentée. En 2005, le musée ferme ses portes pour être rénové. En 2008, le nouveau « Musée de la Forêt et des Eaux Pierre Noé » ouvre à nouveau ses portes après 3 années de rénovation et offre au public une scénographie innovante à travers plusieurs salles qui présentent des thématiques particulières et qui mettent en valeur la richesse de l’environnement de Bérinzenne (eau, fagne, forêt, sylviculture, ...). Des expositions temporaires viennent également agrémenter le musée (« A tire d’ailes – les insectes », « Nos forêts en images », « Racines », « la nature est partout : chez vous, chez nous, partout », ...). L’équipe du musée organise également des guidances, des formations pour adultes (Natura 2000, …), et bien d’autres activités. En outre, le musée dispense, en partenariat avec la haute école de la province de Liège, section agronomie, des formations post-bachelier d’ « Expert en Biodiversité ». Enfin, depuis janvier 2012 et ce, jusqu’à la fin du projet prévu en décembre 2018, les bureaux du musée abritent également l’équipe du LIFE Ardenne Liégeoise.

2. Le Fagotin – Ferme d’Animation et Centre Nature

2.1. Présentation et historique

Créé en 1995, « Le Fagotin » est une Ferme d’Animation et un centre nature reconnu qui accueille des enfants, des familles, des personnes handicapées, des jeunes d’institutions, des jeunes d’un Centre de réfugiés, pour les sensibiliser à la conservation de l’environnement. Cet objectif est accompagné d’une volonté d’aider à la réadaptation sociale des personnes défavorisées tant par des engagements internes qu’au niveau du public ou du choix des activités.

Par la suite, l’asbl a souhaité offrir la possibilité d’un hébergement en plus des activités pédagogiques (Ferme et Nature) pour résoudre les problèmes d’éloignement, de coûts des transports et surtout pour répondre à la demande des groupes de prolonger leur séjour.

En 2007, le Fagotin a acheté une ancienne pension de Famille, le « Vieux Stoumont » situé à proximité immédiate de la Ferme. Le projet est soutenu par la Région Wallonne. Depuis, le Fagotin accueille régulièrement des groupes et des particuliers en quête de dépaysement. La Ferme d’animation remplit également des objectifs éducatifs, sociaux, thérapeutiques et culturels. Elle permet de développer des savoir- faire et des savoir-être chez les enfants.

218 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

L’éducation relative à l’environnement est une composante de base de l’éducation à la citoyenneté. La situation géographique du Fagotin, situé à la conjonction d’une grande diversité de milieux naturels (la forêt, la rivière, la fagne, les prairies) leur permet de réaliser une grande variété d’animations.

Le développement du nouveau Centre d’hébergement de 50 places, juste à côté de la ferme, va lui permettre d’approfondir ces objectifs sur un travail de plus longue durée, permettant d’accueillir un public issu de régions plus éloignées. Le Fagotin fait partie de la Fédération Belge Francophone des Fermes d’Animation qui s’engage à respecter une charte de qualité.

2.2. Relations entre le centre et son environnement

Le projet a également pour but de promouvoir l’éducation nutritionnelle. C’est à dire de sensibiliser les enfants à un équilibre alimentaire et à l’importance de celui-ci sur leur santé. Être en bonne santé ne peut se concevoir que dans un environnement sain. Les activités proposées permettent aux enfants de mieux comprendre les divers éléments qui constituent leur environnement et les interrelations entre les différents êtres vivants qui le constituent. L’enfant observe, critique, évalue les incidences de ses actions et de son mode de vie sur l’environnement. Ce travail permet l’émergence d’une conscience environnementale personnelle et citoyenne chez les jeunes.

Si l’éducation fait partie des rôles du futur Parc naturel des Sources, ce dernier n’a pas pour but de remplacer les structures existantes que sont le Domaine de Bérinzenne ou le Fagotin par exemples. Le parc peut avoir d’autres missions éducatives qui ne sont pas abordées par ces structures, dont l’une est spécialisée en éducation relative à l’environnement (CRIE) et l’autre en ferme d’animation (Le Fagotin). En outre, le parc pourra susciter une collaboration entre ces structures pour toucher un public plus large et orienter les thématiques abordées afin que chacune conserve ses compétences et sa raison d’être.

219 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Actions en faveur de la biodiversité

1. Projet LIFE Ardenne liégeoise

LIFE+159 est un instrument de financement de l’Union européenne destiné à aider les projets environnementaux pour la période 2007-2013. Cet instrument succède au différents programmes LIFE qui ont existé depuis 1992 (LIFE I : 1992-1995 ; LIFE II : 1996- 1999 ; et LIFE III : 2000-2006). Trois volets composent l’instrument LIFE+ : LIFE+ nature et biodiversité, LIFE+ politique et gouvernance en matière d’environnement et LIFE+ information et communication.

Le projet « LIFE+ Ardenne liégeoise » est un projet LIFE+ Nature qui s’étend sur une période de 7 ans (2012-2018) ; il a été déposé par l’administration de la DGO3 (DEMNA et DNF) et a comme partenaire l’a.s.b.l. « Domaine de Bérinzenne » et comme co-financier la S.A. Spa Monopole. Ce projet a pour objectif la restauration des habitats naturels des milieux humides (landes humides à tourbeuses, tourbières hautes actives et dégradées, fonds de vallées, ...) ou plus secs (landes sèches, genévrières, nardaies, ...) de l’Ardenne liégeoise. Un deuxième objectif est l’amélioration de la connectivité entre les sites intéressants pour les espèces typiques des zones humides et de terminer la restauration du réseau de sites humides et de fonds de vallées tout le long de la crête ardennaise. Ce projet, le dernier pour terminer la restauration de tous les habitats tourbeux et para-tourbeux de Wallonie, fait la jonction entre les LIFE plateau des Tailles et Hautes Fagnes. Les projets LIFE+ nature ne peuvent se développer qu’au sein des périmètres Natura 2000. Dix-huit de ces sites sont concernés par ce projet. Au total, 16 communes sont concernées par ce projet dont les communes du Parc naturel des Sources. En effet, trois des sites Natura 2000 concernés par le projet LIFE Ardenne liégeoise sont sur le territoire du Parc naturel des Sources : la basse vallée de la Lienne, les fagnes de Malchamps et de Stoumont et la vallée de la Lienne entre les Trous de Bra et Habiémont. Les objectifs visés par ce projet sont nombreux et de grande envergure : achat de 200 hectares de terrains privés, abandon de la production de résineux sur plus de 250 hectares (nettoyage et restauration de ces zones), colmatage de 40 km de drains pour la restauration hydrique de milieux tourbeux et para-tourbeux, étrépage, installation de clôtures (pour favoriser la régénération en feuillus et pour permettre le pâturage), ... Tous ces travaux permettront de développer le potentiel d’accueil pour des espèces visées par la Directive Oiseaux comme l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), la pie-grièche grise (Lanius excubitor) et d’autres encore. Ces espaces restaurés favoriseront également la reproduction de divers papillons. L’aspect communication est fortement pris en compte tout au long du projet par diverses actions : site web, panneaux d’information, publication de sensibilisation, ...

159 Wallonie, la biodiversité en Wallonie, http://biodiversite.wallonie.be/fr/projets-life.html?IDC=3260

220 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Comme le montre la description ci-dessus, ce projet de restauration implique la mise en œuvre de la gestion et la protection du patrimoine naturel. Tous ces travaux auront également un impact sur le paysage avec, par exemple, la réouverture de certaines zones. En plus de ces aspects, les gestionnaires, propriétaires et le grand public seront, par la communication liée à ce projet, sensibilisés à diverses problématiques (notamment aux problèmes liés l’enrésinement des fonds de vallée et des milieux tourbeux ou para- tourbeux, ...). L’Europe exige un plan « after LIFE » pour entretenir toutes les zones restaurées. Le Parc naturel des Sources aura certainement un rôle important à jouer dans cet après LIFE.

2. Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN)

Il s’agit d’un outil de planification en faveur de la préservation de la biodiversité. Il permet d’organiser de façon durable et en parfaite collaboration avec tous les acteurs locaux, la prise en compte de la nature ordinaire et extraordinaire au sein d’un territoire communal.

Stoumont est une des premières communes de Wallonie à adopter un PCDN, en 1995 et relancé en 2010-2011. Des projets concrets ont ainsi pu voir le jour sur le territoire communal dont les thèmes touchent les milieux humides ou aquatiques (mares, ...), les plantations (vergers, jardins, ...), la protection des espèces et des milieux et enfin la sensibilisation.

3. Développement de zones humides

Une étude entamée lors de l'élaboration du PCDN a mis en avant le nombre peu élevé de points d'eau sur le territoire stoumontois. Dans les actions proposées, l’accent avait été mis sur l’importance, dans un premier temps, de conserver et d'entretenir les plans d’eau existants et de prévoir par après l'aménagement de nouvelles pièces d'eau dans les sites les plus appropriés. Ce projet pourrait être étendu à l’ensemble du territoire du Parc naturel.

221 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

4. Contrats de rivière

Un contrat de rivière est un outil de gestion intégrée des ressources en eau d’un bassin hydrographique basé sur la concertation et la coordination entre les différents acteurs de la rivière, le contrat de rivière consiste à définir ensemble un programme d’actions pour restaurer, protéger et valoriser la qualité des cours d’eau, de leurs abords et des ressources en eau du bassin, mais aussi pour concilier leurs multiples fonctions et usages160. Le Parc naturel des Sources est concerné par deux Contrats de Rivières : le Contrat de Rivière Amblève et ses affluents et le Contrat de Rivière Vesdre.

Le contrat de rivière Amblève et ses affluents a vu le jour en 2002. Il regroupe seize communes dont celle de Stoumont. Voici quelques-unes des actions menées dans le programme d’actions 2008-2011 et qui concernent la commune de Stoumont161 : publier des articles de sensibilisation à l’environnement dans le Bulletin communal, gérer l’éradication de la Berce du Caucase dans tout le bassin de l’Amblève, aider à la remise en état du petit patrimoine lié à l’eau, réaliser des campagnes d’analyses de la qualité de l’eau de distribution, …

Le contrat de rivière Vesdre existe depuis l’année 2000. C’est au total dix-huit communes dont la commune de Spa qui se sont unies dans ce projet. Le protocole d’accord 2011-2013 du Contrat de Rivière Vesdre comporte 407 actions. Voici quelques-unes de ces actions qui concernent le territoire spadois162 : garantir la stabilité des berges du ruisseau de Creppe en proposant la pose de clôtures aux points d’accès du bétail, suivi des problèmes des déchets divers sur les abords des ruisseaux de Fond de Creppe, du Wayai et du Soyeuru, sécurisation par remise en état de la rambarde de la passerelle au niveau du ruisseau de la Sauvenière et du pré-RAVeL, mise à niveau du fond du Wayai au niveau du pont Fagne Raquet afin de diminuer l’effet de chute et ainsi faciliter la remontée des poissons, etc.

5. Opération « Bord de route – Fauchage tardif » 163

En 1995, année européenne de la Conservation de la Nature, la Direction de la Nature et des Espaces verts de la Wallonie propose une action-pilote de gestion écologique des bords de routes communales pour rendre celles-ci plus accueillantes pour la biodiversité. Des inventaires botaniques ont été réalisés dans le cadre de cette action et plus de 700 espèces végétales ont été répertoriées et les bords de routes forment un réseau écologique de plus de 14.000 km représentant près de 4.500 hectares. Les deux actions principales sont l’abandon des herbicides ainsi que la fauche extensive et tardive. Ceci permettant à un maximum d’espèces végétales

160 Contrat rivière Vesdre, http://www.crvesdre.be/ 161 Programme de développement rural de Stoumont 162 Contrat rivière Vesdre, http://www.crvesdre.be/images/stories/documents-pdf/CRV_protocole2011-2013.pdf 163 Wallonie, portail de l’environnement, http://environnement.wallonie.be/dnf/dcnev/consnat/Bords_de_route.htm

222 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local de fleurir et fructifier, mais également de procurer de la nourriture en abondance à la faune inféodée à cette végétation herbacée. Il est également intéressant de préserver des « zones de refuge » (zones fauchées tous les deux à trois ans) en plus des zones fauchées tardivement qui serviront d’abri aux animaux présents dans les zones fauchées. Toutes ces actions tiennent bien évidemment compte de la sécurité routière.

La commune de Stoumont a signé cette convention en 2009164, comme près de 200 communes en Wallonie. Un dixième de l’ensemble des accotements routiers de la commune est soumis au régime « fauchage tardif », soit 102 km représentant donc une superficie de 20,5 hectares. L’inventaire effectué par le Département de la Nature et des Forêts dénombre 186 espèces naturelles dans les accotements stoumontois soumis à ce régime, dont des espèces remarquables comme la centaurée des montagnes Centaurea montagna L., le rosier tomenteux Rosa tomentosa Smith et l’épervière tachetée Hieracium maculatum Schrank.

6. Opération « Combles et clochers » 165

L’opération « Combles et clochers » a été lancée par la Wallonie dans le cadre de l’année européenne de la Conservation de la Nature (1995). Des subsides sont octroyés aux communes participantes pour la réalisation d’aménagements favorisant l’occupation des combles et clochers par les chauves-souris, les chouettes effraies, les choucas et les martinets noirs et ainsi créer, maintenir ou restaurer un réseau de gîtes favorables à la reproduction de ces espèces.

La commune de Stoumont fait partie des communes participant à cette opération comme 50 % des communes wallonnes.

7. Projet « Communes MAYA » 166

Le projet « Commune MAYA » consiste à soutenir l’activité apicole mais vise surtout à maintenir ou à restaurer un réseau propice à la vie des insectes polinisateurs. En signant la charte « Commune MAYA », les communes reçoivent des subsides de la DGARNE et s’engagent, en contrepartie à réaliser plusieurs actions chaque année. La première année : des projets de plantation d’essences mellifères, des actions de sensibilisation des enfants et des adultes et l’organisation d’une rencontre annuelle entre les élus et le personnel communal concerné avec les apiculteurs, les ruchers écoles et les associations impliquées dans la défense des abeilles et autres insectes butineurs. La seconde année : incorporation dans les fleurissements gérés par les communes d’au moins 20% de plantes mellifères, inventorier et mettre à disposition

164 Stoumont, administration communale, http://www.stoumont.be/docs/fauchage_tardif.pdf 165 Wallonie, portail de l’environnement, http://environnement.wallonie.be/dnf/comblesetclochers/ 166 Wallonie, portail de l’environnement, http://environnement.wallonie.be/dnf/semarbre/Fichiers/vade_mecum_maya.pdf

223 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local des endroits de dépôt de ruches pour les apiculteurs et inscrire la commune dans la convention « Bord de route – Fauchage tardif ». La troisième année, les communes doivent s’engager à réduire voire à abandonner l’utilisation des pesticides sur les espaces gérés par la commune et elles doivent établir un plan de gestion différenciée des espaces verts (avec notamment formation du personnel). Toutes ces actions amélioreront l’environnement des insectes pollinisateurs et favoriseront la biodiversité au sens large.

La commune de Stoumont est signataire du projet « Commune MAYA » depuis 2011 et celle de Spa depuis 2013.

Dans cette thématique, soulignons également le projet de création d’un rucher didactique à Stoumont, mis en place par le PCDN. A ce jour, une prairie fleurie a été aménagée et l’abri qui accueillera les ruches est en construction. Les ruches devraient être installées au printemps 2014.

8. Verger conservatoire de Moulin du Ruy167

La diversité au niveau des variétés de fruits n’a cessé de diminuer ces dernières années. Avec l’appauvrissement de la diversité génétique, la résistance aux parasites est plus faible également. Pour remédier à cela, divers plans de sauvetage des anciennes variétés d’arbres fruitiers ont déjà été lancés et notamment par le Centre Wallon de Recherche Agronomique de Gembloux qui répertorie ces anciennes variétés en vue de les sauvegarder et de les réintroduire.

La commune de Stoumont en collaboration avec le Centre Wallon de Recherche Agronomique, l’ASBL « La Vallonia » et le Royal Syndicat d’initiative de La Gleize, a mis en place un verger conservatoire à Moulin du Ruy. La plantation d’anciennes variétés de pommiers, poiriers et autres arbres fruitiers a eu lieu en octobre 2008.

167 La Valonia a.s.b.l., http://www.fete-de-la-pomme.be/verger-conservatoire/

224 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

9. Participation à des achats groupés d’arbres fruitiers

Depuis 2007, la commune de Stoumont participe aux achats groupés d’arbres fruitiers hautes-tiges organisés chaque année par Agra-Ost168. Avant l’implication générale de la commune, certains particuliers de Stoumont et de Spa également, avaient déjà recours à ces achats groupés proposés par Agra-Ost depuis 2002.

Commande d’arbres fruitiers via la commune de Stoumont via Agra-Ost dans le cadre des achats groupés 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Pommiers 106 73 60 50 80 58

Poiriers 36 16 41 16 17 19

Pruniers 64 47 46 31 33 37

Cerisiers 36 17 16 25 31 18

Total 242 153 163 122 161 132

Parmi les différentes variétés proposées, beaucoup sont assez bien voire très bien adaptées au climat ardennais (résistance au chancre) et cette initiative, comme le montre le tableau ci-dessus, a beaucoup de succès dans la commune de Stoumont. Notons que certains arbres commandés à Stoumont ont été enlevés par des personnes provenant de Spa mais le phénomène est toutefois très sporadique.

Soulignons enfin que le projet de création du Parc naturel des Sources donne à Spa une première impulsion puisque pour la première fois en 2013, conjointement à la sensibilisation autour de la thématique de la disparition de vieilles variétés d’arbres fruitiers indigènes, la commune spadoise, en collaboration avec Stoumont, permet à ses habitants de bénéficier des avantages de cet achat groupé.

168 www.agraost.be

225 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

10. Gestion différenciée

Plusieurs ouvriers communaux des deux entités ont suivi une formation sur la gestion différenciée. Le changement dans les habitudes est parfois difficile et les formations demandent du temps et n’entrent pas toujours dans le timing de travail du personnel. Cette thématique fait cependant l’objet d’une attention particulière au sein des services environnement des deux communes.

11. Encouragement des MAE

Stoumont octroie une prime supplémentaire de 10% aux aides accordées par la Région wallonne dans le cadre des MAE.

Que ce soit le fauchage tardif, le plan «commune MAYA», l’opération « combles et clochers » ou encore la mise en place d’un verger conservatoire, toutes ces actions en faveur de l’environnement et plus spécifiquement de la biodiversité ne sont mises en place que sur une partie du Parc naturel des Sources. Un des projets du parc pourra être d’inciter à ce que ces actions s’étendent sur l’entièreté du territoire. Le parc pourra également être un relais pour trouver d’autres actions favorisant la biodiversité et les proposer aux communes.

226 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Politiques et projets de développement futur

A côté des nombreux outils d’aménagement du territoire mis à disposition des décideurs politiques que nous avons abordé dans le chapitre précédent, il existe toute une série de procédures ou plans visant à encourager le développement, que son objectif soit social, économique, environnemental ou autre. Les actions en faveur de la biodiversité mises en œuvre sur le territoire du Parc naturel ont déjà été évoquées précédemment.

1. Politiques régionales de développement

Zones d’initiatives privilégiées (ZIP)

Créées par le Gouvernement wallon, les ZIP ont pour but l’octroi d’aides spécifiques ou la modification d’aides existantes lors de rénovation urbaine associée à un objectif social. Seul le centre ancien de Spa est inclus dans des ZIP, couvrant 51,2 hectares. Une partie est reprise en ZIP de type 2 et l’autre en ZIP de type 3 et touchent respectivement « des zones de requalification des noyaux d’habitat qui concernent les quartiers dont la dégradation progressive entraîne la désertion des lieux par la population » et « des zones de développement global de quartiers dans lesquels sont menées des politiques intégrées de revitalisation qui concernent les quartiers où la composition de la population cumulée à la faible qualité de l’habitat génère des problèmes sociaux»169. Cet instrument opérationnel peut être considéré comme un élément de réponse aux problèmes économiques et sociaux des quartiers concernés et le Parc naturel ne peut que se réjouir de telles initiatives car dans l’optique de gestion de l’espace et des ressources, il est plus judicieux de réhabiliter des zones déjà urbanisées plutôt que d’en urbaniser de nouvelles.

169 Art.79 du Code wallon du logement

227 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2. Politiques communales de développement

2.1. Déclaration de politique générale 2013-2018 des deux communes

Dans sa déclaration de politique générale, Stoumont poursuit les objectifs économiques et de développement suivants : soutien à l’emploi et au développement économique, notamment en réexplorant avec la SPI170 toutes les potentialités en vue de créer une zone d’activité économique destinée à accueillir des PME ; gestion réfléchie et durable des bois et forêts ; soutien à une agriculture durable et valorisée et amélioration du cadre de vie des habitants (notamment via le PCDR).

Enfin, privilégier un tourisme vert et respectueux de l’environnement et du cadre de vie des habitants fait également partie de l’objectif de la commune. Le volet environnemental constitue un point important pour la commune. Les principaux objectifs sont notamment : la poursuite des actions et soutien aux plans, initiatives et organisations en place sur le territoire telles que le PCDN, le contrat de rivière, le plan MAYA, les Projets LIFE Ardenne Liégeoise et ELIA, les recensements d’espèces rares et/ou menacées sur le territoire, la gestion des invasives, … L’accent est également mis sur la poursuite de la mise en place de la gestion différenciée. Un volet est également consacré à l’énergie, notamment via la sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’énergie, tant dans les bâtiments publics que chez les privés. L’eau, via sa gestion et sa qualité est également un point évoqué dans la déclaration de politique générale de Stoumont. Concernant l’aménagement du territoire, la commune souhaite avant tout le développement durable et harmonieux de l’entité, tout en préservant un cadre de vie fonctionnel, convivial et dynamique.

Du côté de Spa, même si les objectifs généraux sont globalement similaires à ceux poursuivis par Stoumont, d’autres moyens de mises en œuvre sont soulignés. Ainsi, Spa recherche pour son développement économique de nouveaux investisseurs. Dans cette optique, la commune s’attelle notamment à la poursuite du processus de création d’un parc d’activités économiques dédié à l’artisanat et au développement durable, susceptible d’attirer de nouvelles entreprises dans la région. Le succès de l’objectif économique poursuivi passe également par l’amélioration de l’image de la commune ainsi que par le renfort de son attrait commercial, notamment via la résolution de certaines problématiques liées à la mobilité et aux parkings au sein du territoire. En outre, rendre l’espace accueillant implique une lutte contre l’inoccupation des bâtiments. En effet, des constructions vides, non

170 Agence de développement économique pour la Province de Liège

228 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local occupées, conduisent inéluctablement à leur dégradation et donc à une image peu attractive du territoire. Concernant les matières environnementales du côté de Spa, la commune met l’accent sur le développement durable, les économies d’énergie (comme pour Stoumont) et le déploiement économique respectueux de l’environnement. Outre œuvrer à la préservation du patrimoine naturel dans son sens global, la commune souhaite également mener une étude relative à la santé des forêts spadoises.

Le volet social est fort présent sur la commune de Spa. Nous avions pu voir que le taux de chômage sur la commune était nettement plus important qu’à Stoumont. Nous avions également constaté que les revenus moyens par habitant y étaient également inférieurs. Si l’on retrouve une homogénéité relative au niveau de vie de la population habitant sur le territoire stoumontois, il n’en est pas de même sur Spa, où toutes les couches de la population sont présentes. Un effort considérable est dès lors mis en œuvre pour tenter de proposer à tous, un mode de vie satisfaisant, en adéquation avec les réalités du monde actuel.

Pôle touristique majeur de Wallonie, la commune de Spa envisage de mettre tout en œuvre pour rester dynamique dans ce secteur, lequel pourvoit par ailleurs bon nombre d’emplois et concourt au développement économique.

En ce qui concerne le logement, et ceci est vrai pour les deux communes du parc, l’accent est mis sur la qualité du bâti, la mixité sociale de l’habitat et la création de logements adaptés notamment. Les programmes communaux en matière de logement s’attachent à cette matière complexe. Déterminants pour l’avenir du territoire et de ses habitants, un volet leur est consacré un peu plus loin. La commune de Stoumont octroie une prime de 250 euros à la réhabilitation (ou rénovation ?) de bâtiments anciens.

Les efforts d’embellissement et de préservation du patrimoine consentis par les deux communes encourageront les visiteurs à se rendre dans leurs entités. Ces efforts profiteront directement au secteur HORECA mais les retombées positives se marqueront aussi sur les petits commerces et autres activités économiques et seront également appréciées par les habitants du parc qui verront leur cadre de vie amélioré. Soulignons que des efforts de modernisation concerneront particulièrement le centre-ville de Spa. Les deux communes du Parc naturel souhaitent par ailleurs encourager les habitants à rester sur le territoire et dans cette optique, les actions dont il est question ci-dessus aideront, conjointement à d’autres mesures, à atteindre cet objectif.

Le volet mobilité, tant motorisée que piétonnière ou à vélo, ainsi que la sécurité, sont des aspects également pris en compte dans les programmes des deux communes.

229 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Enfin, les volets humains relatifs à l’enfance, la petite enfance, la jeunesse, l’enseignement, les ainés, les actions sociales et enfin le sport et la culture sont bien entendu des piliers importants pour les deux communes. Nous ne les développons cependant pas ici car la gestion de ces thématiques touche moins directement le Parc naturel que les enjeux environnementaux et économiques.

2.2. Programme communal de développement rural (PCDR)

« Le PCDR est un document stratégique élaboré en étroite collaboration avec la population. Il consiste en un ensemble coordonné d’actions de développement, d’aménagement et de réaménagement entreprises ou conduites en milieu rural par une commune, dans le respect de ses caractères propres et de manière à améliorer les conditions de vie de ses habitants au point de vue économique, social et culturel. »171

Le territoire du parc dispose d’un PCDR pour l’entité de Stoumont. Approuvé par la Région wallonne et en vigueur depuis 2010, ce programme permet la concrétisation de projets à court, moyen et long termes (10 ans). Une attention particulière est portée à l’aspect développement durable des actions menées, c’est-à-dire « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »172

Les objectifs poursuivis par ces programmes concordent parfaitement avec certaines missions poursuivies par un Parc naturel. Des échanges d’idées et partenariats pourront être envisagés et certains projets pourraient se mettre en place sur l’ensemble du territoire du parc.

2.3. Plan communal de développement de la nature (PCDN)

Ce plan, abordé dans le volet dédié aux actions en faveur de la biodiversité, rencontre également les objectifs poursuivis par le Parc naturel. Les actions qui y sont proposées et mises en œuvre pourraient, via le Parc naturel, être étendues à l’ensemble du territoire du parc.

171 http://www.ourthe-ambleve.be/pcdr/pcdr2009/ 172 Rapport Brundtland, 1987

230 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

2.4. Programme communal d'actions en matière de logement

Chaque commune est tenue d'établir un programme bisannuel d'actions en matière de logements, ayant pour objectif de prendre toutes les mesures tendant à diversifier les types de logements disponibles sur leur territoire, à permettre la réalisation de logements sociaux, d'insertion, de transit ainsi qu'à lutter contre l'inoccupation et l'insalubrité des logements. Les programmes en cours s’étendent sur 2013-2014.

Le territoire compte plusieurs logements publics (anciennement dénommés logements sociaux), mais une disparité relative à leur répartition est constatée. Sur la commune de Stoumont, deux habitations ont été aménagées en 2013 dans l’ancien presbytère à Stoumont-même et 2 logements ont été inaugurés en 2012 à Chevron. La commune dispose également d’un logement d’urgence, dans le village de Moulin du Ruy.

Par ailleurs, l’initiative locale d’accueil (ILA) permet l’hébergement d’un ménage de 5 personnes depuis 2004. Enfin, cinq logements devraient se concrétiser à Borgoumont et un logement de transit est toujours en projet à Chevron. Par ailleurs, le plan d’ancrage de Stoumont, lequel est en voie de finalisation, devrait prévoir la construction de 2 logements de deux chambres et 1 logement de 4 chambres.

Sur Spa, on ne dénombre pas moins de 295 logements publics. Sur cette commune, près de 6% des logements sont donc des logements sociaux. La commune prévoit la construction de six logements sociaux supplémentaires et la rénovation d’un immeuble en vue de la création de deux duplex car, comme nous l’avions mentionné lors de l’analyse relative aux habitations présentes sur le territoire du Parc naturel, l’accès au logement devient de plus en plus difficile, même pour des ménages aux revenus moyens. Ce constat a d’ailleurs explicitement été souligné en séance publique du Conseil Communal de Spa en date du 27 août 2013,

Les programmes communaux d’actions en matière de logement de Spa et de Stoumont prévoient tous deux de garantir un accès au logement de qualité via leur service communal du logement (informations, soutien à des initiatives en faveur des logements, …), via la lutte contre l’inoccupation des logements, lutte contre les bâtiments non conformes en termes de salubrité ou de sécurité, via une surveillance du bon respect des règles urbanistiques, ... Concernant les logements publics, les communes souhaitent maintenir et étendre leurs efforts pour l’accès au logement pour tous, notamment via les collaborations avec les structures d’aide au logement tels que Logivesdre et le Foyer Malmédien173, l’AIS174 Haute Ardenne et le CPAS.

173 Sociétés de Logements de Service Public 174 Agence Immobilière Sociale

231 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Les communes encouragent également le partenariat public-privé visant à développer une offre de logements adaptables et accessibles à toutes les tranches de la population ; logements qui répondent aux besoins des jeunes ménages, des personnes âgées, …

2.5. Plan communal de mobilité (PCM)

Ce plan permet de planifier la mobilité au sein d’une commune. Outre viser la mobilité et l’accessibilité des lieux à tous les types d’usagers, ce document a également pour objectif de renforcer la sécurité routière et d’améliorer le cadre de vie des habitants par l’aménagement des espaces publics et par une réduction des nuisances environnementales.

Un projet de plan communal de mobilité a été réalisé en 2001 sur la commune de Spa. Mais suite au projet de réaménagement de la traversée de Spa, une consultation populaire a permis d’orienter le souhait de la population de se diriger vers la réalisation d’un Espace partagé. Cet espace partagé place les piétons au même niveau que les automobilistes et la rue Royale, au centre de Spa, deviendrait à sens unique. La commune a dès lors sollicité un complément d’étude en 2009 pour étudier la faisabilité de cet Espace sur la mobilité communale. Avant d’approuver le projet de plan communal de mobilité, la Ville de Spa souhaite qu’une synthèse de l’étude de mobilité soit réalisée.

Aucun plan de mobilité n’est actuellement en cours sur la commune de Stoumont, mais comme signalé dans la déclaration de politique générale, son étude est prévue lors de ces prochaines années. Effectivement, vu la dispersion de l’habitat et l’éloignement de celui-ci par rapport aux établissements scolaires, aux pôles d’emplois, aux structures sociales (lieux de loisirs, …) et économiques (magasins…), ..., cette thématique est plus que d’actualité. La voiture, voire même deux voitures par ménage est une nécessité et la question de la mobilité est pour ce territoire étendu difficile à résoudre. Des projets de mobilité douce pourraient être étudiés dans le cadre du Parc naturel afin de proposer des alternatives moins coûteuses et plus respectueuse de l’environnement que l’utilisation de la voiture. Enfin, la problématique des parkings du centre urbain de Spa est, elle aussi, plus que d’actualité. En effet, nombreuses sont les voitures-ventouses qui monopolisent les espaces de stationnement au centre, ne permettant plus aux visiteurs et à la clientèle des petits commerces de s’y parquer. La ville souhaiterait déplacer ces voitures restant en place la journée entière, vers un endroit plus approprié qui allierait facilité pour l’usager (généralement des personnes se rendant au centre pour y travailler), sécurité et libération d’espace pour le stationnement de courte durée.

232 Projet Parc naturel Diagnostic Volet 3 : Développement local

Qu’il s’agisse de programmes ou de plans, toutes les initiatives ont un point en commun : l’aménagement du territoire en adéquation avec l’environnement, la population, le développement social et/ou économique ou encore avec la mobilité. Tous rencontrent un des objectifs poursuivis par le Parc naturel et dans ce sens, une connaissance des politiques menées sur une partie ou sur l’ensemble du territoire du parc est intéressante et peut constituer une base de réflexion pour les projets futurs du Parc naturel des Sources.

233

CONCLUSION

Comme le montre le diagnostic, le territoire du futur Parc naturel des Sources correspond à la définition d’un Parc naturel. Tout d’abord, l’occupation du sol confirme le caractère rural du périmètre choisi : environ 24 % du territoire total est consacré à l’agriculture et 60 % de la superficie du parc est boisée. Ensuite, les caractéristiques environnementales mettent déjà en évidence les richesses biologiques et géographiques du territoire : des biotopes rares comme les tourbières, un relief offrant des points de vue exceptionnels grâce à la présence de plateaux et de vallées, un réseau hydrique important, la présence de nombreuses sources marquant l’identité du parc et le climat spécifique des Hautes-Fagnes permettent notamment le développement d’habitats naturels et semi-naturels remarquables et la présence d’espèces liées à ceux-ci. Les caractéristiques écologiques permettent de démontrer la richesse biologique du parc : 21 % de la superficie du parc sont des sites Natura 2000 qui, tout comme les réserves naturelles et les sites de grand intérêt biologique présents dans le parc, abritent une multitude d’espèces et d’habitats naturels différents. En outre, bien d’autres exemples de richesses géographiques et biologiques sont mis en évidence au travers ce diagnostic.

Le diagnostic ne fait pas état d’une urbanisation excessive à l’heure actuelle. Une attention particulière doit toutefois être accordée pour tout projet en relation avec cette thématique car de la dynamique d’urbanisation d’un territoire dépendent la qualité de vie des habitants et les potentialités de développement d’activités économiques et sociales. Par ailleurs, l’aménagement du territoire influence fortement l’image reflétée et donc l’attractivité du territoire considéré. Le volet mobilité est une thématique délicate au sein du territoire du Parc naturel. Les distances sont parfois telles entre deux villages ou entre un endroit donné et un point d’intérêt (lieu de travail, école, commerces, …) qu’il est difficile d’envisager une mobilité où la voiture laisse place à d’autres alternatives plus respectueuses de l’environnement.

Comme l’on pouvait le déduire de façon intuitive en regard des superficies agricoles et forestières présentes, le diagnostic confirme la place importante qu’occupent les secteurs agricole et forestier au sein du Parc naturel. L’étude de l’évolution de l’agriculture montre toutefois un déclin de cette activité, constat inquiétant puisque l’on sait que cette activité est étroitement liée à l’entretien et au façonnement des paysages.

234

Le potentiel touristique, fortement développé sur le territoire spadois, est également bien présent à Stoumont mais mériterait d’être davantage exploité. Enfin, plusieurs structures et associations existent sur le territoire du parc. Actives dans des domaines parfois variés, il est important d’en avoir une vision globale afin de consulter et mobiliser les forces vives déjà présentes avant d’envisager toute initiative de projet concret.

En résumé, beaucoup d’opportunités et d’idées de projets se dégagent de l’analyse du diagnostic et ce, sur l’ensemble du périmètre du Parc naturel. Toutes devront faire l’objet d’une réflexion approfondie quant au cadre dans lequel elles peuvent s’inscrire ; en d’autres termes, il s’agira d’évaluer si elles peuvent faire partie des missions des parcs naturels et si leur mise en œuvre apportera des effets positifs justifiant l’investissement financier.

235

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages et documents :

Code wallon du logement, Art.79

Collard, J., Inventaire des sites de la Province de Liège. Survey National. Administration de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire, 1961.

CWATUPE, Art. 13 et 16

Déclaration de politique générale de Spa et de Stoumont

DOGOT Thomas [2004]. Méthodologie pour la mise en place d’un outil d’aide à la définition des politiques de développement rural en Région wallonne. (Thèse de doctorat) Gembloux, Faculté universitaire des Sciences agronomiques,235 p. (+ annexes : 97 p.), 21 tabl., 22 fig., 18 cartes

Données INASTI 2009

Données ONSS 2009

Etats statistiques 1996-2000 et 2007-2011 de la commune de Spa

Etats statistiques 1997-2001 et 2007-2011de la commune de Stoumont

Extraits des rapports communaux

MARTINY P., 1999. Promenades pédestres en fagne de Malchamps-Bérinzenne, DGRNE, Jambes.

PCDN de Stoumont

PCDR de Stoumont

Rapport Brundtland, 1987

Rapport d’aménagement des bois soumis de Spa, 2003

Version non finalisée du schéma de structure de Spa

236

Sites internet :

http://cytisecommunes.gedap.be/ http://selardenne.be/ http://dgo4.spw.wallonie.be/ http://statbel.fgov.be/ http://economie.fgov.be/ http://www.alterias.be/ http://environnement.wallonie.be/ dnf/dcnev/consnat/ http://www.aqualis.be/

http://environnement.wallonie.be/de/eso/atlas/ http://www.aquawal.be/fr/production/protection - versions.htm des-captages/

http://etat.environnement.wallonie http://www.berinzenne.be/ .be/ http://www.bistrotdeterroir.be/bistrotdeterroir/ http://fr.ardennes-etape.be/ http://www.glea.net/AGRAOST/ http://www.crambleve.com/ http://www.iweps.be/sites/ http://www.crvesdre.be/ http://www.meteo.be/meteo/ http://www.fete-de-la-pomme.be/verger- conservatoire/ http://www.opt.be/informations/

http://www.graew.be/ http://www.ourthe-ambleve.be/

http://cpdt.walonie.be/old/Data/ http://www.permisenvironnement.be/ observatoire/ http://www.spi.be/upload/socioeconomique/ http://fromagerie-counasse.be/ http://www.stoumont.be/ http://lampspw.wallonie.be/dgo4/ site_thema/index.php http://www.villedespa.be/

http://mrw.wallonie.be/dgatlp/ http://www.weerplaza.nl/wereldweer/ Europa/Belgi%EB/BE http://ng3.economie.fgov.be/

http://old.biodiversite.wallonie.be

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Autres sources :

Administrations communales de Spa et de Stoumont

Agra-Ost

Confédération Belge du cheval

Conseil cynégétique de Spa-Stavelot-Stoumont

Contrat de Rivière Amblève

Contrat de Rivière Vesdre

CRIE de Spa

DGSIE (Direction générale Statistique et Information économique)

Direction opérationnelle de l’aménagement du territoire, du logement et de l’énergie

DNF, Cantonnement de Spa et d’Aywaille

DNF, Direction des Ressources Forestières - Cellule "Arbre remarquable"

DNF, Direction des Ressources Forestières - Cellule Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie

D21 - Direction de l'Analyse économique agricole

Fédération liégeoise d’apiculture

Le Fagotin

Ministère de l’Agriculture de Malmedy

Office du Tourisme de Spa

Office du Tourisme de Stoumont

T&B Immobilière Spa

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Réalisé par :

Les communes de Spa et de Stoumont

En partenariat avec :

Bru Chevron, Spa Monopole et le Domaine de Bérinzenne

Avec le soutien du :

Nous remercions Département Nature et Forêt chaleureusement le

Service Public de Wallonie, la Fédération des Parcs Naturels de Wallonie et toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration de ce travail 239