SCoT du Montargois en Gâtinais

Rapport de présentation (Tome I) Diagnostic

Approuvé le 1er juin 2017

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

2

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

3

SIGLES ET ABRÉVIATIONS ...... 6 LE SCOT DU MONTARGOIS EN GATINAIS EN UN COUP D’ŒIL : ...... 9 Entre polarités externes et polarités internes ...... 9 Situation politico-administrative ...... 10 Un territoire majoritairement rural ...... 11 Planification territoriale ...... 12 PARTIE 1 : LES ELEMENTS STRUCTURANT LE TERRITOIRE DANS LE TEMPS LONG ...... 13 1.1 Un pays entre nature … ...... 14 La structure naturelle du Montargois-en-Gâtinais ...... 14 Le patrimoine naturel du Montargois-en-Gâtinais ...... 15 La Trame Verte et Bleue (TVB) du Montargois-en-Gâtinais ...... 16 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 22 1.2 … et culture ...... 23 Une forte présence agricole ...... 23 Des productions agricoles plurielles et complémentaires ...... 27 Différentes pressions sur le foncier agricole ...... 33 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 40 1.2 Un pays, des paysages ...... 41 Les grands ensembles paysagers ...... 41 Les entités paysagères ...... 42 Les paysages ressentis ...... 43 Des paysages largement anthropisés ...... 44 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 47 1.3 Un pays, des villes et villages ...... 48 Un fort dialogue de la ville au territoire, imprégné d’histoire ...... 48 Un respect du patrimoine paysager qui perdure aux limites ville/village-campagne ...... 50 Les îles monofonctionnelles périphériques, héritage du XXème siècle ...... 51 La typologie de la ferme hameau, une forme d’intérêt territorial ...... 52 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 53 PARTIE 2 : LES DYNAMIQUES ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES RECENTES : UNE REMISE EN CAUSE DE LA STRUCTURE TERRITORIALE ...... 54 2.1 Économie : un déficit d’emplois de plus en plus marqué ...... 55 Un territoire bien polarisé ...... 55 Un territoire soumis à la force d’attraction francilienne ...... 58 Un ratio emploi / actifs qui se dégrade ...... 60 Des flux domicile-travail qui s’allongent ...... 62 Un secteur industriel encore important… ...... 63 …mais qui n’échappe pas à la désindustrialisation ...... 64

Un potentiel touristique à optimiser ...... 65 Des territoires aux profils économiques bien marqués...... 67 Une économie agricole dynamique nécessitant un renouvellement générationnel ...... 69 Des filières agricoles de proximité et exportatrices génératrices d’emploi ...... 76

Diagnostic Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 82 2.2 Diagnostic de l’offre commerciale ...... 83 L’incidence des caractéristiques socio-démographiques sur le potentiel commercial ...... 83 Un équipement commercial dense sur l’agglomération, qui n’empêche pas un ancrage commercial sur les bourgs centres… ...... 86 …mais dont le niveau de couverture des besoins à la population est imparfait...... 91 Une offre commerciale qui rayonne bien au-delà du territoire ...... 94 Une mutation des comportements d’achats, qui risque d’entrainer une (r)évolution du commerce. 97 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 100 2.3 Des dynamiques démographiques et constructives centrifuges ...... 101 Des polarités bien affirmées ...... 101

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - Une dynamique récente qui remet en cause les polarités existantes ...... 104

4

Evolution des ménages du Montargois-en-Gâtinais : un vieillissement entamé et une diminution de la taille moyenne des ménages ...... 108 Une inflation du nombre de logements, pas toujours en rapport avec l’augmentation de la population 114 Une offre en logements déconnectée de la demande ...... 120 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 132 2.4 Des modes d’habiter entre continuité et ruptures ...... 134 , polarité centrale affirmée ...... 134 Les polarités rurales : ...... 135 La question de l’héritage des lotissements boisés ...... 140 Les villages et hameaux ruraux : une dépendance fonctionnelle accrue...... 142 Une dépendance de plus en plus forte à la voiture individuelle ...... 143 2.5 Analyse de la consommation foncière ...... 144 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 154 PARTIE 3 : LE TERRITOIRE EN QUESTION : QUELLE ARMATURE TERRITORIALE POUR LE MONTARGOIS EN GATINAIS? ...... 156 3.1 Pour une politique d’accueil équilibrée ...... 157 Accueil de population : s’appuyer sur un scénario démographique le plus réaliste possible ... 157 Analyse du volume de logements construits récemment ...... 161 Estimation des besoins en logements sur le territoire ...... 163 ...... 163 Accueil des entreprises : une approche mutualisée pour plus d’efficacité ...... 164 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 168 3.2 Vers une consommation d’espace plus raisonnée ...... 169 Un contexte régional peu exemplaire ...... 169 Des pistes de réflexion en matière d’habitat et d’économie d’espace ...... 171 Un contexte règlementaire de plus en plus strict ...... 174 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 175 3.3 Des équipements et services de qualité mais menacés ...... 176 Un maillage d’équipements et de services de plus en plus fragilisé ...... 176 L’aménagement numérique ...... 178 Les équipements de santé ...... 180 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 186 3.4 Une politique de transports publics de moins en moins adaptée à la pratique du territoire ...... 187 Un réseau routier en bon état mais qui connaît des surcharges chroniques ...... 187 Un réseau ferré fortement structurant ...... 189 Un réseau de bus inégalement adapté aux besoins ...... 190 Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 191 3.5 Pour une politique d’accueil durable ...... 192 Pour une parfaite adéquation entre ressources agri-environnementales et capacités d’accueil192 L’activité d’extraction dominée par les matériaux alluvionnaires ...... 193 Pour une gestion raisonnée des ressources naturelles du territoire : sécurisation de l’approvisionnement et de la qualité de l’eau potable ...... 194 Pour une limitation de l’empreinte sur le territoire : la question de la valorisation des déchets195 Pour une limitation de l’empreinte sur le territoire : des performances épuratoires contrastées à améliorer ...... 196 Un potentiel énergétique à valoriser ...... 197

Synthèse, questionnements et enjeux : ...... 199 Diagnostic 3.6 Entre polarités externes et polarités internes, un équilibre à trouver pour conforter les fonctions urbaines du territoire ...... 200

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

5

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AAC : Aire d’alimentation de captage. ADEL : Agence de développement économique du . AEP : Adduction d’eau potable. AEU : Assainissement des eaux usées. AESN : Agence de l’Eau Seine-Normandie. ALUR : Accès au logement et à un urbanisme rénové (loi du 20 février 2014). AME : Agglomération Montargoise et rives du Loing. ANRU : Agence nationale de rénovation urbaine. AOC : Appellation d’origine contrôlée. AOP : Appellation d’origine protégée. APE : Activité principale d’exploitation. ARS : Agence Régionale de Santé BIMBY : Build in my backyard (« construire dans mon arrière-cour »). CA : Communauté d’agglomération. CC : Communauté de communes. CDD : Contrat à durée déterminée. CDI : Contrat à durée indéterminée. CDPENAF : Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. CERTU : Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques. CES : Coefficient d’emprise au sol. CG : Conseil général. DAAC : Document d’aménagement artisanal et commercial. EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale. EHPAD : Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ETA : Entreprise de travaux agricoles. DREAL : Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement. FILOCOM : Fichier des logements par commune. IGN : Institut géographique national. IGP : Indication géographique protégée. INRA : Institut national de la recherche agronomique. INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques. MSA : Mutualité sociale agricole.

MEDDE : Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. OPAH : Opération programmée d’amélioration de l’habitat. PADD : Projet d’aménagement et de développement durables. PCET : Plan climat énergie territorial. Diagnostic PIG : Programme d’intérêt général. PLU : Plan local d’urbanisme. POS : Plan d’occupation des sols. PTS : Programme territorial de santé REFIOM : Résidu d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères. RGP : Recensement général de la population (INSEE). RPG : Registre parcellaire graphique. SAU : Surface agricole utile.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - SCoT : Schéma de cohérence territoriale.

6

SDAGE : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux. SAGE : Schéma d’aménagement et de gestion des eaux. SIG : Système d’information géographique. SIQO : Signes d’identification de la qualité et de l’origine. SPANC : Service public d'assainissement non collectif. SRCAE : Schéma régional du climat, de l'air et de l'énergie. SRCE : Schéma régional de cohérence écologique. SRU : Solidarité et renouvellement urbains (loi du 13 décembre 2000). TCAM : Taux de croissance annuel moyen. TCSP : Transport en commun en site propre. TVB : Trame verte et bleue. UIOM : Unité d’incinération des ordures ménagères. ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. ZPPAUP : Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

7

Avant-propos :

L’article L 141-3 du code de l’urbanisme exprime le contenu du rapport de présentation. Il indique :

« Le rapport de présentation explique les choix retenus pour établir le projet d'aménagement et de développement durables et le document d'orientation et d'objectifs en s'appuyant sur un diagnostic établi au regard des prévisions économiques et démographiques, notamment au regard du vieillissement de la population et des besoins répertoriés en matière de développement économique, d'aménagement de l'espace, d'environnement, notamment en matière de biodiversité, d'agriculture, de préservation du potentiel agronomique, d'équilibre social de l'habitat, de transports, d'équipements et de services.

Il identifie, en prenant en compte la qualité des paysages et du patrimoine architectural, les espaces dans lesquels les plans locaux d'urbanisme doivent analyser les capacités de densification et de mutation en application de l'article L. 151-4.

Il présente une analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers au cours des dix années précédant l'approbation du schéma et justifie les objectifs chiffrés de limitation de cette consommation compris dans le document d'orientation et d'objectifs. »

Le diagnostic est la première pièce du rapport de présentation, point de départ de l’analyse territoriale, permettant donc de se poser les « bonnes » questions, afin d’apporter de « bonnes » réponses :

« L’intérêt du diagnostic dépend de sa capacité à dépasser « l’effet catalogue », pour dégager les points forts et les points faibles du territoire, les dysfonctionnements et les opportunités. Le diagnostic ainsi établi (…) permettra de construire et justifier le projet d’aménagement et de développement durable »1.

Le texte mis en exergue est on ne peut plus clair : il place la notion de « projet » au cœur de l’élaboration du diagnostic. En d’autres termes, le diagnostic n’a d’intérêt que s’il s’appuie sur des hypothèses crédibles de développement et d’aménagement.

Dans sa forme, le diagnostic ne se veut donc pas une monographie exhaustive, mais la synthèse stratégique permettant de révéler les enjeux du SCoT, alimentée notamment grâce à des rencontres de terrain et des ateliers thématiques.

Diagnostic L’élaboration du diagnostic s’inscrit dans une démarche itérative : si ce document constitue avant tout la base analytique du SCoT en vue de l’élaboration du PADD, il a cependant vocation à évoluer tout au long du processus d’élaboration, jusqu’à l’arrêt du SCoT.

1 Source : Ministère de l’équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer ; Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction, cité par le Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - (CERTU).

8

LE SCOT DU MONTARGOIS EN GATINAIS EN UN COUP D’ŒIL :

Entre polarités externes et polarités internes

D’une superficie de 157 902 hectares, le territoire du SCoT, qui comptait environ 119 000 habitants en 2012, s’apparente schématiquement à un hexagone, situé à l’extrême Nord-Est de la région Centre, au contact de la Bourgogne et de l’Ile de . Il appartient au département du Loiret, dans lequel il apparaît également excentré du chef-lieu, Orléans, qui est également la préfecture régionale. La ville principale du territoire, Montargis, qui compte 14 490 habitants, est l’une des deux sous-préfectures du département, avec .

Un pays aux confins de trois régions

Diagnostic En matière de fonctionnement urbain, le territoire est clairement organisé autour de l’agglomération de Montargis, qui occupe une position relativement centrale. Une dizaine de petites villes, bien connectées à Montargis et entre elles par le réseau routier, ponctuent régulièrement le territoire, et remplissent les fonctions de polarités-relais.

L’influence de l’agglomération parisienne, à 100 km environ au nord, est manifeste dans le Nord du territoire et l’agglomération de Montargis, avec notamment des flux pendulaires de plus en plus importants et une pression constructive dans les communes du Nord. L’influence d’Orléans, distante de

40 km, est limitée et partagée avec Montargis dans l’extrême sud-ouest du territoire. du Montargois GatinaisSCoT en -

9

Situation politico-administrative

Le territoire du SCoT était initialement constitué de 5 communautés de communes (C.C.) (cf carte p. 12) et de la communauté d’agglomération Montargoise et Rives du Loing (AME), soit 85 communes. Le 1er janvier 2015, la commune de Saint-Loup-d’Ordon (259 habitants en 2012) a intégré la communauté de communes du Betz et de la Cléry (l’actualisation des données dans le présent diagnostic en tient compte autant que possible). En 2017, les C.C. du Betz et de la Cléry et de Château-Renard ont fusionné pour former la C.C. de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne ; et les C.C. du Pays de Loris, de Châtillon-Coligny et du Bellegardois (cette dernière n’étant pas incluse dans le périmètre initial du SCoT) ont fusionné pour former la C.C. Canaux et Forêts en Gâtinais. L’élargissement du périmètre du SCoT va donc nécessiter une révision du SCoT pour intégrer les nouvelles communes issues de l’ancienne C.C. du Bellegardois.

La population du SCoT en 2012 Près de 40 % de la population du SCoT sont 70 villages 4 villes de concentrés dans le cœur de l’agglomération (quatre cœur d'agglo Diagnostic 44 069 hab. 46 020 hab. communes), alors que le SCoT compte une grande majorité de communes rurales (70 villages de moins de 2 000 habitants, avec 37 % de la population). SCoT : 37 % 85 communes 39 % 119 297 hab.

24 % 29 208 hab. 10 petites villes

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

10

Un territoire majoritairement rural

Occupation du sol en 2006

Cette visualisation à petite échelle1, permet de constater que le territoire est occupé à une écrasante majorité par des espaces agricoles, (119 000 ha, dont environ 94 000 ha de surface agricole utile). Ces espaces agricoles présentent de grandes diversités fonctionnelles et paysagères, avec par exemple des cultures en champ ouvert au Nord-Ouest (pays de Beauce) ou de bocage au Sud-Est ().

Les espaces naturels à strictement parler représentent environ 4 % des superficies, mais constituent une composante importante du territoire sur les plans paysager (lignes d’horizon boisées, avec notamment la forêt de l’orléanais au Sud et celle de Montargis au centre), et environnemental (continuités écologiques le long des vallées du Loing, de l’Ouanne, de la Clairis et du Betz, visibles ci-dessus).

Les espaces majoritairement urbanisés ne représentent en 2006 que 0,5 % de l’occupation du sol. Ce chiffre, assez faible de prime abord, est toutefois à nuancer car cette source ne recense pas l’occupation du sol la plus diffuse comme l’habitat isolé sur grande parcelle en milieu naturel ou agricole. La carte permet de visualiser la place de l’agglomération montargoise dans l’espace et de distinguer une quasi- Diagnostic continuité urbaine au nord de la vallée du Loing, le sud étant urbanisé de manière plus ponctuelle. Héritage d’une histoire millénaire, une cinquantaine de villages et bourgs présentant un caractère urbain affirmé ponctue l’ensemble du territoire, notamment les plus grandes vallées.

1 La base Corine Land Cover présente l’occupation du sol majoritaire sur des polygones d’au moins 25 ha. Les données peuvent donc être très différentes de celles présentées dans l’analyse de la consommation foncière (voir infra), basée sur la BDTOPO. du Montargois GatinaisSCoT en -

11

Planification territoriale

La lecture de la carte des documents d’urbanisme montre, au-delà de la diversité des situations observées, qu’une grande majorité des communes du SCoT est couverte -ou en passe de l’être- par un document d’urbanisme. La présence de plusieurs PLUi approuvés ou en cours d’élaboration révèle une expérience partenariale intercommunale avancée dans ce domaine. Deux SCoT sont présents sur les marges du territoire : à l’ouest, le SCoT du Pays Beauce Gâtinais en Pithiverais, approuvé le 07/12/2011, et au sud, le SCoT du Pays du Giennois, approuvé le 29/03/2016.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

12

PARTIE 1 : LES ELEMENTS STRUCTURANT LE TERRITOIRE DANS LE TEMPS LONG

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

13

Le SCoT ne s’inscrit pas sur une « page blanche », mais doit s’appuyer sur les « murs porteurs » qui caractérisent le territoire dans le temps long. Le cadre physique et naturel est le premier élément évident constituant le « caractère » du territoire sur le long terme. Ensuite, certaines activités humaines, bien qu’évolutives, marquent durablement le territoire car elles sont dotées d’une grande rémanence. L’agriculture a façonné des terroirs qui sont aujourd’hui des marqueurs territoriaux très forts : champs à perte de vue de la Beauce, bocages de la Puisaye… La trame urbaine fait également partie des éléments structurant durablement le territoire : la multitude de fermes, hameaux, villages (bien souvent millénaires), les bourgs les polarisant, la ville de Montargis et sa couronne, les routes maillant ce réseau, sont autant d’éléments qui, en dépit des évolutions récentes, sont dotés d’une forte inertie. L’ensemble de ces données compose, au sens premier du terme, le « cadre » de vie du Montargois en Gâtinais. Ces paysages sont par nature uniques et mouvants ; le SCoT, par ses orientations, devra prendre en compte leur richesse et accompagner leur évolution.

1.1 Un pays entre nature …

La structure naturelle du Montargois-en-Gâtinais

Le Montargois-en-Gâtinais est marqué au premier abord par les grands massifs forestiers de la région Centre, l’Orléanais au sud, et la forêt de Montargis à proximité de l’agglomération Montargoise. De nombreux autres boisements, de plus de 100 ha, mais inégalement répartis sur le territoire, confortent la proximité paysagère avec ces massifs.

Un axe naturel structurant le territoire se dessine du sud vers le nord, le long de la vallée du Loing en passant par le cœur de l’agglomération Montargoise. L’ensemble du territoire est concerné par le grand bassin versant du Loing, affluent direct en rive gauche de la Seine. Ce fleuve dessert d’autres cours d’eau lors de son passage sur le Montargois-en-Gâtinais, créant ainsi de nombreuses ramifications orientées est/ouest (Ouanne, Fusain, Cléry, Betz). Ce réseau hydrographique, bien que lui aussi inégalement réparti, structure l’ensemble du territoire, tantôt par sa densité, tantôt par son orientation caractéristique.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

14

Le patrimoine naturel du Montargois-en-Gâtinais

Le Montargois-en-Gâtinais dispose d’un patrimoine naturel relativement intéressant dû notamment à la présence de vastes massifs forestiers préservés, ainsi qu’à quelques milieux humides et prairiaux patrimoniaux. A l’heure où les politiques d’aménagement passées ont conduit à la disparition de nombreuses haies et prairies naturelles, ces zones figurant comme de véritables refuges pour de nombreuses espèces, sont peu représentées sur le Montargois-en-Gâtinais.

En outre, le réseau écologique du Montargois-en-Gâtinais s’appuie en grande partie sur le réseau hydrologique. Ce dernier est relativement dense (bien qu’inégalement réparti) et présente des vallées structurantes associant plusieurs milieux naturels (ripisylves, prairies humides, coteaux…) permettant le maintien de nombreuses espèces animales et végétales parfois rares et surtout protégées. Le Loing et l’Ouanne sont d’ailleurs concernés par un enjeu fort pour la continuité écologique des cours d’eau. Ces milieux sont des composantes essentielles d’une trame verte et bleue efficace.

Ces différentes richesses ont par ailleurs été mises en évidence par un certain nombre de zonages réglementaires, dont 5 zones Natura 2000 et 1 site du Conservatoire des Espaces Naturels de la Région Centre, ainsi que grâce à de nombreuses zones d’inventaires naturels (34 ZNIEFF au total). L’Etat Initial de l’Environnement (EIE) du projet de SCoT propose un inventaire et une cartographie du patrimoine naturel du Montargois-en-Gâtinais.

Milieux naturels du Montargois-en-Gâtinais (source : Photo Medde)

Diagnostic Dans un tel contexte, le développement des zones urbaines et des infrastructures de transport, de même que tout ce qui tend à artificialiser les milieux, constitue une menace directe au maintien de la biodiversité sur le Montargois-en-Gâtinais, et bien au-delà. Ainsi, il apparaît nécessaire, dans le cadre d’une volonté de protection de la biodiversité et du patrimoine naturel en général, de maintenir la diversité des milieux naturels et de lutter contre leur fragmentation. Une bonne connaissance des caractéristiques naturelles du territoire doit permettre de ne pas se limiter aux éléments les plus emblématiques, mais bien d’appréhender au mieux le fonctionnement écologique du territoire dans son ensemble. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

15

La Trame Verte et Bleue (TVB) du Montargois-en-Gâtinais

Sur le Montargois-en-Gâtinais, le réseau naturel peut être logiquement analysé selon les deux composantes d’une TVB :

- Composante bleue : le réseau hydrographique représente l’un des éléments clés du réseau écologique du territoire. Le rôle de réservoir et/ou corridor écologique est d’autant plus important qu’il s’accompagne souvent en fond de vallées d’une ripisylve et parfois de zones humides renforçant la fonctionnalité de ce réseau par les habitats qu’elles offrent (prairies naturelles, boisements alluviaux…). La circulation d’espèces liées aux milieux boisés, humides et aquatiques y est donc possible. Toutefois, il existe un enjeu fort de conservation des rares zones humides restantes, ainsi que d’amélioration générale de la continuité des cours d’eau (obstacles, ouvrages routiers, artificialisation des berges…).

- Composante verte : le Montargois-en-Gâtinais dispose d’une surface boisée non négligeable, mais répartie de manière assez inégale sur le territoire, avec tout de même de grands massifs comme l’Orléanais, la forêt de Montargis et d’autres boisements supérieurs à 100Ha. Le contexte de cette sous-trame boisée est donc assez favorable malgré deux éléments limitants : le réseau routier dense, et le réseau bocager peu développé. Le contexte des milieux herbacés est lui plus défavorable avec une nette diminution des milieux prairiaux sur l’ensemble du territoire, excepté en bordure de l’Orléanais et le long des principales vallées fluviales (Ouanne, Loing, Betz, Cléry). L’enjeu principal est le maintien de l’existant, au même titre que ses connexions avec d’autres milieux (boisements, bocage, ripisylve…).

Par ailleurs, il semble important de signaler que la biodiversité ne se limite pas aux seuls composants de la TVB. En effet, les espaces « agri-naturels » ou espaces agricoles intermédiaires, situés en dehors de ce réseau peuvent abriter aussi une richesse biologique qui peut être certes qualifiée de « ordinaire », mais dont la fonction ne doit pas être négligée et la protection favorisée. Toutefois, le système agraire principal étant la grande culture, ces espaces agricoles intermédiaires sont plutôt marginaux sur le territoire du SCoT.

Le phénomène de fragmentation constitue l’une des principales menaces pesant sur la TVB en favorisant les ruptures de continuités écologiques. Son origine est principalement anthropique : routes majeures, voies ferrées, seuils et barrages en rivière sont autant de barrières à la libre circulation des espèces.

L’enjeu principal du patrimoine naturel est la protection et la mise en valeur des richesses écologiques du Montargois-en-Gâtinais, au travers notamment de :

Diagnostic - La protection du patrimoine naturel et paysager et maintien de la diversité : importance notamment de l'activité agricole, valorisation économique des zones forestières, prairiales et bocagères.

- La recherche d’un équilibre entre les activités humaines sur le territoire et la protection des milieux naturels d’intérêt.

- Le maintien et la restauration du bon fonctionnement des corridors écologiques identifiés sur le territoire et donc de la qualité de la trame verte et bleue. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

16

L’Etat Initial de l’Environnement (EIE) du projet de SCoT propose une synthèse de l’étude TVB menée par le bureau d’étude Ecosphère sur le Montargois-en-Gâtinais. Cette étude présente les enjeux environnementaux du territoire par grands milieux, par secteurs, ainsi qu’une cartographie des corridors identifiés pour les différentes sous-trames du territoire (boisée, herbacée, bleue).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

17

Enjeux environnementaux par secteurs au titre de la TVB (source : Ecosphère)

Intérêt actuel Zone Sous-trame concernée au titre de la Remarques TVB forte connectivité pour chaque sous- Vallée de l’Ouanne boisée+herbacée+bleue très fort trame et vallée large, élément très remarquable du territoire forte connectivité pour chaque sous- Trame bocagère au nord du boisée+herbacée+bleue très fort trame, élément très remarquable du massif de Lorris territoire

Bois de Mérinville et milieux humides, prairiaux et boisés boisée+herbacée+bleue fort boisements associés remarquables

élément important du territoire car Forêt de Montargis boisée+bleue assez fort central et drainant plusieurs axes de déplacement vallée étroite, milieux marécageux Vallée du Fusain boisée+herbacée+bleue assez fort connexes remarquables en partie amont quelques ruptures, milieux humides Vallées du Betz et du Sainte- boisée+herbacée+bleue assez fort connexes remarquables en partie Rose amont

Vallée de la Cléry boisée+herbacée+bleue assez fort quelques ruptures

Canal d’Orléans boisée+herbacée+bleue assez fort bon corridor

Vallée du Loing en aval de nombreux effets barrière, vallée boisée+bleue moyen Montargis fortement aménagée

Vallée du Loing en amont de boisée+herbacée+bleue moyen nombreuses ruptures de continuités Montargis

Vallées du et du vallées étroites, connexions boisée+herbacée+bleue moyen Vernisson uniquement par le sud

Vallée de l’Aveyron boisée+herbacée+bleue moyen vallée étroite

Abords est de la forêt de bleue moyen réseau de mares et d’étangs Montargis

Environs d’Aillant-sur- bleue moyen réseau de mares et d’étangs Milleron

Diagnostic Environs de la Jacqueminière bleue moyen réseau de mares et d’étangs

Secteur au sud-est de bleue moyen réseau de mares et d’étangs Châtillon-Coligny

Abords de la RD127 au sud- bleue moyen réseau de mares et d’étangs est de

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

18

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

19

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

20

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

21

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Un patrimoine naturel d’intérêt, avec de grands massifs forestiers, des zones humides relictuelles et des vallées fluviales, supports principaux de la trame verte et bleue ;

- De nombreux zonages règlementaires et d’inventaires mais surfaces limitées ;

- Un contexte favorable pour les milieux boisés et le réseau hydrographique ;

- Un contexte potentiellement défavorable pour les milieux herbacés, en forte régression ;

- Un contexte défavorable pour les espaces agri-naturels.

Questionnements :

- Les milieux prairiaux et bocagers sont-ils un support potentiel de la TVB du Montargois-en-Gâtinais ?

- Comment atténuer l’effet barrière de l’agglomération de Montargis ?

Enjeux :

- Conserver et restaurer la trame herbacée existante ;

- Améliorer la qualité de l’eau et la fonctionnalité des cours (obstacles…) ;

- Préserver les zones remarquables que sont la trame bocagère et boisée au nord de l’Orléanais, les vallées de l’Ouanne et du Loing, la forêt de Montargis et les abords des étangs de Mérinville et Galetas.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

22

1.2 … et culture

Une forte présence agricole

Le territoire du Montargois en Gâtinais est déployé sur quatre régions naturelles : le Gâtinais-ouest ; le Gâtinais-est ; l’Orléanais au sud-ouest ; la Puisaye au sud-est.

Ces régions naturelles sont définies en fonction de leurs particularités et proposent donc des activités agricoles adaptées et diversifiées.

Afin d’analyser le territoire de façon plus précise, cinq bassins de productions cohérents ont été délimités (voir analyse détaillé ci-après) :

Secteur : prédominance de cultures céréalières et de cultures industrielles type betteraves ; Secteur Courtenay-Ferrière : grandes cultures diversifiées, quelques élevages en diversification. Sols hétérogènes (irrigation, drainage) ; Secteur Château-Renard/Chatillon Coligny - ouest : polyculture élevage, vallée de l’Ouanne, sols hétérogènes ; Secteur Varennes/Chatillon Coligny - est : grandes cultures, potentialités de sols élevés, forte présence de l’irrigation ; Secteur Lorris : polyculture et forte présence d’élevages, potentialités agronomiques limitées.

Cinq bassins de production cohérents

Diagnostic

La carte ci-dessous présente l’occupation des sols au travers d’un carroyage de 500 m de côté. La méthode du carroyage consiste à couvrir le territoire d’une grille régulière composée de carrés. Ces derniers sont représentatifs de l’occupation du sol sous-jacente. L’intérêt de cette méthode cartographique est de masquer le dessin des îlots et du parcellaire en général, ces derniers n’étant pas SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

23

pertinents à l’échelle d’un SCoT. Le carroyage permet également de ne pas perdre d’information, l’intégralité des données parcellaire étant transférée au carreau.

Par conséquent, dans l’illustration ci-dessous, plus le carré est foncé, plus la surface agricole du carré est importante. Ainsi, les plateaux et les vallées du territoire se dessinent sur cette carte avec des taux d’occupation agricole du sol allant jusqu’à 100%.

Occupation des sols en en ha 2011 (source : Chambre d’agriculture, d’après RPG)

19 126 ha

15 500 ha

31 163 ha

8 460 ha

19 350 ha

Un taux d’occupation agricole du sol important est observé au nord-ouest du territoire et au sud de Montargis (secteur de Saint-Hilaire-sur-Puiseaux) : cela correspond aux deux principaux plateaux agricoles. On y retrouve principalement des systèmes d’exploitation en polyculture avec des productions à forte valeur ajoutée.

Les zones où le taux d’occupation agricole du sol est moins important correspondent :

aux vallées (Ouanne, Loing, Clery) ; au sud-ouest avec la présence de la forêt d’Orléans et d’un habitat plus dispersé ; à la périphérie de l’agglomération montargoise et au nord de celle-ci, représentant l’étendue de Diagnostic l’urbanisation.

Ces éléments topographiques participent également à la diversité des paysages du gâtinais.

Le territoire représente 160 180 ha de surface totale avec 60% de surface agricole utile, soit 93 600 ha.

Des potentialités agronomiques hétérogènes

La carte ci-dessous donne une classification du potentiel agronomique des sols pour des activités de grandes cultures. Elle synthétise les données liées à la qualité intrinsèque du sol (texture, SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

24

granulométrie, éléments présents, matière organique…). Une note sur 8 est attribuée par unité de sol. Cette note peut être améliorée par des aménagements comme l’irrigation, le drainage ou la fertilisation.

Potentiel agronomique des sols (source : Chambre d’agriculture du Loiret d’après l’INRA)

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

25

Sur la carte, peuvent être distinguées :

- Deux zones à potentiel agronomique élevé au nord-ouest et au centre sud du territoire. Elles correspondent aux plateaux agricoles identifiés plus haut. Ce sont des sols argileux ou argilo-calcaires qui ont une bonne capacité à stoker de l’eau disponible pour la plante. Leur potentiel est amélioré par le drainage pour gérer l’excès d’eau. Ces secteurs sont également irrigués grâce à la ressource souterraine en eau ce qui permet de contrôler la qualité des produits et donc de mettre en place des cultures destinées à l’agro-industrie.

- Une zone plus hétérogène au nord-est avec des limons hydromorphes (c'est-à-dire dont l’excès d’eau est néfaste pour la plante) avec parfois des cailloux. Le drainage est également indispensable sur ce secteur pour améliorer la valeur des terrains.

- Une zone aux potentialités moyennes au sud-est correspondant à des complexes limoneux sur argiles à silex et souffrant également d’un excès d’eau dans des conditions humides avec parfois du drainage.

- D’une manière générale, la moitié est du territoire est assez peu irriguée du fait d’une faible réserve en eau souterraine ne permettant pas aux forages d’avoir un débit suffisant.

- Une zone de faibles potentiels au sud-ouest qui correspond à l’Orléanais et à des terres sableuses et sablo argileuses, également souvent drainées pour gérer l’excès d’eau. L’irrigation y est également présente car ces terrains peuvent souffrir, à contrario, d’un manque d’eau en période sèche.

Les potentialités liées aux grandes cultures sont différentes d’un secteur à l’autre. Le territoire a cependant fait l’objet de nombreux investissements agricoles (irrigation, drainage) pour en améliorer les potentialités. Cela a permis le développement d’une agriculture plurielle sur l’ensemble du territoire.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

26

Des productions agricoles plurielles et complémentaires

La carte d’occupation principale agricole du sol présente, selon un code couleur, l’activité majoritaire observée sous des carrés de 500 m x 500 m pour l’année 2011.

Occupation principale agricole du sol en 2011 (source Chambre d’Agriculture d’après RPG 2011)

Les productions agricoles sont adaptées aux particularités du territoire du Montargois-en-Gâtinais. Globalement, l’occupation du sol présente une prédominance des cultures céréalières type blé et orge (couleur rouge).

- Le nord-ouest et le centre-sud montrent des surfaces importantes en culture industrielle (couleur mauve) correspondant à la betterave sucrière. L’implantation préférentielle sur ces

secteurs s’explique par des potentiels agronomiques plus intéressants et par la présence d’irrigation qui permettant de développer des cultures à forte valeur ajoutée (betterave sucrière, maïs). - En parallèle, l’est du territoire présente une part importante d’oléo-protéagineux comme le Diagnostic colza, le tournesol, le pois (en jaune). Ces cultures ne nécessitent pas forcément la présence d’irrigation. Elles peuvent être implantées sur des terres à potentiels moyens et permettent de diversifier les assolements. La diversification des produits de l’exploitation permet de répartir le revenu et les risques qui existent sur chaque type de culture, assurant une relative stabilité économique mais aussi agronomique. - Une zone d’élevage apparait au sud-ouest en bordure de la forêt d’Orléans, sur le secteur de Lorris, à travers la présence caractéristique de surfaces fourragères correspondant majoritairement à des prairies (couleur verte). L’implantation de prairies sur ce secteur valorise SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

27

les sols à faibles potentiels pour les grandes cultures. On y retrouve également du maïs grâce à la possibilité d’irriguer. Il est probablement valorisé comme fourrage pour l’alimentation animale. Il est important de préciser que les prairies sont des espaces cultivées. Elles sont implantées et gérées par les éleveurs et valorisées par la récolte de foin ou le pâturage.

Le long des fonds de vallées (Ouanne, Loing, Cléry…) s’observe également un dessin continu de carreaux en fourrage ou en gel. Cela signifie que l’agriculture, et notamment l’élevage, valorisent et entretiennent des fonds de vallées et des paysages diversifiés tout en générant une activité économique pour les exploitations.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

28

Répartition de la SAU par secteur (source : Chambre d’Agriculture d’après RPG 2011)

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

29

Par secteurs de production (carte ci-avant), les caractéristiques suivantes sont mises en avant:

- Sur le secteur de Corbeilles-en-Gâtinais, les cultures céréalières sont prédominantes et on trouve une implantation caractéristique de betteraves sucrières. Les surfaces en gel sont en partie dues à l’impossibilité d’accéder à certaines parcelles, notamment du fait de l’urbanisation (nord et sud-est de l’agglomération) ;

- Le bassin de production de Lorris est une zone caractéristique d’élevage avec de nombreuses surfaces de prairies, de maïs grain et ensilage pour l’alimentation des troupeaux. Les potentialités agronomiques y sont les plus limitées. Certaines des surfaces en gel dépendent d’exploitations hors du territoire (gel de terres à faibles potentiels, terres héritées non exploitées et destinée au loisir…).

- Le secteur de Varennes-Changy – Châtillon-Coligny ouest est spécialisé en cultures céréalières. Les bonnes potentialités agronomiques et la forte présence d’irrigation permettent de produire des cultures à forte valeur ajoutée qui ont besoin d’eau : betteraves sucrières, maïs grain, blés améliorants et orges brassicoles. L’irrigation est ici une assurance de production. Peu d’oléo-protéagineux sont produits sur ce secteur. Les gels dessinent les zones limitrophes de la forêt, de la zone urbaine et de la vallée du Loing ;

- Le bassin de production de Château-Renard – Châtillon-Coligny est un secteur de polyculture-élevage semblable à celui de Ferrières-Courtenay. La moitié de la SAU est occupée par des céréales et un quart par des oléo-protéagineux. La rotation classique d’une exploitation est colza-blé-orge. Ce sont des cultures avec des besoins en eau moindres, ne nécessitant pas obligatoirement l’irrigation. Les surfaces fourragères - prairies et maïs – traduisent la présence d’activités d’élevage le long de la vallée de l’Ouanne. Ces systèmes de production valorisent les prairies naturelles, les parcelles humides, et participent ainsi à l’entretien du fond de vallée. Enfin, on remarque la présence de cultures spécialisées correspondant à des vergers. La production de pommes à cidre est historiquement présente autour de Château-Renard. Ces pommes sont produites en agriculture biologique et/ou conventionnelle pour être commercialisées à des industries ou transformées à la ferme en cidre du Gâtinais, commercialisé uniquement en circuits courts ;

- Le secteur de Ferrières-en-Gâtinais – Courtenay présente des terres avec des caractéristiques hétérogènes (cailloux, sables, argiles…). L’activité de quelques éleveurs bovins et ovins explique la présence de prairies sur certaines zones. Les surfaces en gel au

nord de l’agglomération, le long de RN7, traduisent la difficulté d’accéder aux parcelles à proximité de l’urbanisation. Les agriculteurs préfèrent quelquefois laisser ces terrains en gel car ils n’ont alors besoin d’y accéder qu’une fois par an pour les entretenir.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

30

Les productions agricoles sont adaptées aux caractéristiques pédologiques des sols, aux améliorations qui ont été apportées comme le drainage et l’irrigation quand cela était nécessaire et possible. Les exploitants assurent ainsi leurs récoltes en mettant en place des cultures adaptées à leurs parcellaires et aux outils de production dont ils disposent telle l’irrigation.

Ainsi la gestion de l’eau est un enjeu capital sur le secteur. Par exemple, l’attribution de quotas de production de betteraves sucrières pour la campagne 2014 se fait sur des secteurs où la gestion de l’eau est assurée (potentiel des terres suffisant ou irrigation possible). La gestion des excès d’eau en périodes hivernales est de même une préoccupation de la profession agricole pour assurer des récoltes de qualité. La préservation des drainages et des busages est par ailleurs un enjeu important pour les autres activités du territoire. Ces réseaux doivent être pris en compte dans tous les projets d’aménagement. La réalisation de réserves collinaires pour gérer les excès d’eau hivernaux et les valoriser en été est une partie de la réponse à la gestion de la ressource en eau, aussi bien en qualité et quantité. Une vigilance particulière pourra être portée sur ces enjeux.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

31

Evolution de l’occupation du sol sur le territoire du SCoT, 2006-2011

(source : Chambre d’Agriculture du Loiret d’après RPG 2006 et 2011)

60000

50000

40000

30000 20000 2006 10000 2011 0

Une diminution de moitié du gel réglementaire de 2006 à 2011 est constatée. Le gel correspond à des surfaces qui sont entretenues une fois par an par broyage. Ces espaces ne sont pas des friches. On observe également une légère augmentation des autres productions. Ces éléments sont principalement expliqués par un changement de réglementation. En effet, le gel réglementaire correspond principalement à une exigence de la Politique Agricole Commune – PAC – qui impose de geler des surfaces sur l’exploitation. Le pourcentage obligatoire de gel s’élevait à 10 % de la surface totale d’une exploitation jusqu’en 2007, puis il est passé à 3 % en 2011 (4% depuis 2012).

Cela traduit le fait que les surfaces en gel réglementaire sont cultivables ; celles gelées avant 2007 ont été remises en cultures ou prairies et ne correspondaient donc pas forcément à des surfaces sans potentiel. On observe toutefois des disparités entre les secteurs avec environ 3% de gel sur le secteur de Corbeilles et environ 9% sur le secteur de Lorris. Cependant, à l’échelle du territoire, on estime que le pourcentage de gel ne dépasse que de 1% le seuil exigé par la réglementation. L’évolution réglementaire prévoit, après 2015, 7% de surfaces en gel réglementaire. Sur la période de mise en œuvre du SCoT, des surfaces cultivables pourraient être remises en gel, ce qui ne signifie pas qu’elles ne pourront pas être remises en cultures de nouveau dans le futur.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

32

Différentes pressions sur le foncier agricole

Surfaces agricoles perdues entre 2006 et 2012

La carte ci-dessus présente les surfaces ayant perdu leur vocation agricole entre 2006 et 2012 car elles ont changé de destination vers de l’urbanisation, du reboisement ou d’autres activités comme les loisirs (chasse, équestre…)

Du nord-ouest au nord-est du territoire, le tracé de l’A19 apparait de manière prononcée. Cette infrastructure exceptionnelle explique en partie les chiffres importants de disparition d’îlots à vocation agricole au nord du territoire.

L’ouest de l’AME apparait aussi comme un secteur avec un nombre important de surfaces ayant perdu leur vocation agricole. On peut supposer que sur ce secteur, comme au nord du SCoT, cette tendance est due à la pression de l’urbanisation.

Dans le secteur sud-est, on observe une tendance marquée à la disparition d’îlots agricoles aux abords de l’Ouanne. Sur ce secteur, cette tendance s’explique par un enfrichement de certains terrains contraignants à exploiter.

Au sud-ouest, sur le secteur de Lorris, un nombre important d’îlots agricoles semblent également avoir changé de destinations entre 2006 et 2012 notamment en bordure de forêt. Sur ce secteur, la pression des activités de loisirs, comme la chasse, semble prédominer.

389 ha

463 ha

227 ha

336 ha Diagnostic

287 ha

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

33

Extension de la tache urbaine entre 2002 et 2012 (source : Chambre d’agriculture d’après Cadastre et BD-MAJIC de la DGFIP)

Tache urbaine en 2002

Tache urbaine en 2012

La tache urbaine est, d’après la définition de l’INSEE, le tissu urbain continu de bâtiment espacé de moins de 200 m les uns des autres. On observe, sur la carte générale, différentes formes urbaines entre le nord (Corbeilles et le secteur de Ferrières) et le reste du territoire (notamment les secteurs de Lorris et de Courtenay). Au nord, on observe des taches urbaines de taille importante et très peu de mitage. En revanche, sur le reste du territoire, le mitage apparait nettement plus prononcé.

L’évolution de la tache urbaine permet d’étudier qualitativement la consommation de foncier. En effet, si une nouvelle construction s’implante dans la tache urbaine existante, on peut considérer qu’elle densifie la tâche. En revanche, les constructions implantées hors de la tache existante, participent à

l’étalement urbain.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

34

Zoom de l’extension de la tache urbaine entre 2002 et 2012 sur le secteur de Montargis (source : Chambre d’agriculture d’après Cadastre et BD-MAJIC de la DGFIP)

Tache urbaine en 2002

Tache urbaine en 2012

Les secteurs qui apparaissent en rouge sont ceux qui se sont construits hors de la tache urbaine entre 2002 et 2012. Ce sont donc des zones qui ont été mises en place en extension du tissu urbain existant en 2002. On observe que les secteurs d’extensions dans ce milieu périurbain ont eu lieu dans des secteurs déjà enclavés par la tache urbaine de 2002. Sur les secteurs plus ruraux, on peut observer que la tache urbaine évolue le long des bourgs davantage sous forme d’étalement urbain.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

35

Nombre de terrains construits entre 2002 et 2012 pour l'habitat en fonction de leur superficie en m² (source : Chambre d’agriculture d’après Cadastre et BD- MAJIC de la DGFIP)

700 600 500 400 300 200 100 0 0 à 200 200 à 400 200 à 600 400 à 800 600 à 800 à 1000 800 à 1000 à 1200 1200 à 1400 1400 à 1600 1800 à 2000 2000 à 2200 2200 à 2400 2400 à 2600 2600 à 2800 2800 à 3000 3000 à 3200 3200 à 3400 3400 à 3600 3600 à 3800 4000 à 5000 5000 à 6000 6000 à 7000 7000 à 8000 8000 à 9000 1600 à 1800 3800 à 4000 plus de 10 000

de 9000 à 10000

L’histogramme ci-dessus présente la taille des parcelles urbanisées pour l’habitat sur le territoire du SCoT.

Trois tendances se dégagent :

- Des parcelles dont la taille est comprise entre 600 et 800 m². Ces parcelles peuvent correspondre à une taille moyenne dans les secteurs urbains. - Des parcelles comprises entre 2200 et 2400 m² qui correspondent plus à une moyenne en milieu rural. - Des parcelles comprises entre 4000 et 5000 m² qui pourraient correspondre à de très grandes parcelles en milieu rural.

Les parcelles de plus de 10 000 m² (soit 1 ha) ne semblent pas correspondre à une vocation d’habitat. L’utilisation de la base de données considère que l’ensemble de la parcelle cadastrale où se situe la construction est consommée. Il est donc plausible que, au-dessus d’un hectare, l’ensemble de la parcelle ne soit pas considérée comme consommée. Dans les calculs suivants, les parcelles de plus d’1ha n’ont

pas été prises en compte pour ne pas fausser les résultats.

La moyenne des parcelles pour l’urbanisation est donc de 1400 m² et le bilan de consommation foncière pour l’habitat au cours des 10 dernières années est de 545 ha environ sur l’ensemble du territoire. Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

36

Surfaces consommées pour l’habitat entre 2002 et 2012 (source : Chambre d’agriculture d’après Cadastre et BD-MAJIC de la DGFIP)

La carte ci-dessus présente la surface consommée pour la vocation habitat agrégé par commune. La surface considérée comme consommée est la parcelle où s’implante l’habitation et non l’emprise artificialisée par la maison. On observe tout d’abord que la consommation la plus importante se situe dans l’AME et notamment dans la première couronne de Montargis. Les pôles relais se dégagent également avec Courtenay, Lorris et . L’effet « axe de circulation » est également marqué avec une forte urbanisation de part et d’autre de la RN7 nord et des axes Montargis-Lorris et Montargis- Courtenay.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

37

Surfaces moyennes des parcelles consommées par l’habitat entre 2002 et 2012

La carte ci-dessus représente la taille moyenne des parcelles consommées pour la vocation d’habitat entre 2002 et 2012. Une grande taille de parcelle est un indicateur de faible densité urbaine et donc d’un usage peu efficace du foncier consommé. On observe que les pôles centraux, qui ont consommé le plus de foncier pour leur développement sur cette même période, sont aussi ceux où la densité est la plus importante. En revanche, ce sont les secteurs périphériques, comme le sud-ouest autour de Lorris et le nord est entre Courtenay et Ferrières qui ont les densités les moins importantes.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

38

Surfaces consommées par l’activité économique entre 2002 et 2012

La carte ci-dessus présente la consommation de foncier pour l’activité économique (commerces, industries…). Les parcelles sont de très grande taille pour ces activités : la surface totale consommée est de 220 ha pour 280 parcelles et les 20 plus grandes parcelles représentent à elles seules 143 ha.

On observe que la moitié nord du territoire a accueilli la plus grande partie de l’activité économique qu’au cours de ces 10 dernières années avec une disposition renforcée autour de la RN7 et de l’AME.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

39

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Une forte présence de l’agriculture, qui se caractérise par une majorité de grandes cultures, avec des particularités bien marquées selon les territoires (oléo-protéagineux à l’est, betterave à l’ouest…) ;

- Des activités d’élevage valorisant les vallées et les surfaces à moindre potentiel permettant la diversification des exploitations agricoles ;

- Un secteur éminemment important pour le territoire, tant en matière de potentiel productif, que d’économie et d’emploi, et de plus-value paysagère.

Questionnements :

- Dans un contexte délicat, comment préserver l’activité diversifiée et les emplois agricoles du territoire, qui constituent une part importante de son identité ?

Enjeux :

- Préserver les outils qui permettent une agriculture plurielle sur le territoire (irrigation, drainage, diversité des sols…) ;

- Accompagner le maintien de l’activité d’élevage ;

- Développer l’agriculture de proximité et les circuits courts, conformément aux objectifs fixés par l’AME et le Pays Gâtinais dans leurs agenda 21 respectifs ;

- Être attentif à l’activité agricole lors de projets d’aménagement (circulation, accès aux parcelles et aux fermes, réseaux de drainage…).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

40

1.2 Un pays, des paysages

Le grand paysage du SCoT se caractérise par la prégnance d’éléments caractéristiques combinés ou alternés que sont :

la présence quasi-permanente de grandes cultures, en champ ouverts ou bocagères ; des massifs boisés bien délimités ; la présence de l’eau à travers un important réseau de rivières et de canaux ; une trame régulière de bourgs et villages aux origines médiévales ; un réseau de communication dense (RD) ou très marquant (voie ferrée, autoroutes).

Le territoire se situe intégralement sur le bassin versant de la Seine, à la limite sud de partage des eaux avec le bassin versant de la Loire.

Les grands ensembles paysagers

Les grands ensembles paysagers

Diagnostic

Source : Atlas des paysages du Loiret

L’atlas des paysages du Loiret définit les grandes unités paysagères sur lesquelles s’étend le SCoT : principalement le Gâtinais, la Puisaye au sud-est, une partie de la forêt d’Orléans au sud-ouest et enfin l’agglomération montargoise au caractère urbain bien affirmé.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

41

Les entités paysagères

Plus dans le détail, l’atlas des paysages du Loiret distingue plusieurs entités au sein du Gâtinais :

La vallée du Loing, affluent de la Seine, qui constitue la dorsale nord-sud du paysage ; A l’ouest, les plaines drainées par 5 affluents qui convergent vers la vallée du Loing : o le Vernisson, o le Puiseaux, o le Solin, o la Bézonde, o le Fusain ; A l’est, une alternance de plateaux et de vallées qui rejoignent le Loing : o le plateau de Melleroy, o la valléede l’Ouanne, o le plateau de , o la vallée de la Clairis, o le plateau de Ste Rose, o la vallée du Betz ; Au sud-ouest, le massif de Lorris au sein de la Forêt d’Orléans ; Au sud-ouest, le Châtillon au sein de la Puisaye.

Les entités paysagères

Diagnostic

Source : Atlas des paysages du Loiret

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

42

Les paysages ressentis

L’atlas des paysages du Loiret s’intéresse également à la perception du paysage, en définissant des « paysages ressentis » :

La vallée captive : « La particularité de cette vallée réside dans la proximité de paysages très différents les uns des autres au sein d’un large couloir limité par des coteaux boisés, la rivière du Loing : de nombreuses sablières, la ville de Montargis, de nombreuses infrastructures : chemin de fer, canal, route, autoroute ». Les Traverses : « Cette alternance de plateaux et de rivières parallèles comme de véritables traverses est une situation singulière qui crée un rythme dans le paysage ». Le détourné bocager : « Ce paysage s’est modifié brusquement lors du changement de direction de la Loire vers l’Atlantique. Cet ensemble se distingue maintenant par le bocage que l’homme a créé » L’éventail des rivières : « Les rivières descendent en éventail vers le Loing. Cette disposition sur un petit territoire très boisé crée de nombreux petits espaces et rend la perception du paysage très complexe » Les Horizons boisés : « Comme en Beauce les grands espaces, les horizons dominent. Mais dans le Gâtinais les boisements créent des limites constituant des horizons boisés qui deviennent l’élément caractéristique ».

Les paysages ressentis

Diagnostic

Source : Atlas des paysages du Loiret SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

43

Des paysages largement anthropisés

Le paysage est fortement marqué et caractérisé par les activités humaines, qu’elles soient agricoles, liées à l’habitat ou au transport.

L’activité agricole, qui se caractérise par une très grande prégnance, imprègne les territoires en fonction des systèmes de cultures qu’elle utilise :

au nord-ouest, les grandes terres fertiles de la Beauce accueillent les grandes cultures en champ ouvert ; au sud-ouest, un paysage marqué par l’élevage et ses pâtures ; à l’ouest, des paysages de bocages hérités d’une agriculture plus variée.

Paysages de Beauce et de Bocage

Le réseau rectiligne de routes nationales entre les pôles relais et Montargis, un réseau dense de routes départementales entre les pôles relais, des autoroutes et une voie ferrée nord-sud ponctuent et parfois cloisonnent les paysages. Les canaux : le canal de , le canal du Loing, le canal d’Orléans sont des éléments caractéristiques du paysage, qui est en outre maillé par un réseau important de chemins de randonnées, notamment le long de ces canaux ou dans les massifs forestiers.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

44

Le paysage est également marqué par l’urbanisation : l’agglomération de Montargis et le Nord de la vallée du Loing présentent un caractère urbain bien affirmé ; les espaces agricoles, qui couvrent une grande majorité du territoire, sont eux ponctués de petites villes, de nombreux villages et hameaux qui rythment régulièrement le paysage et sont des marqueurs de sa qualité patrimoniale.

Château-Renard, maison Jeanne d’Arc Châtillon-Coligny, canal

Montargis, canal de Briare Halle de Courtenay

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

45

Aux bourgs et villages relativement denses des origines s’ajoutent des formes plus distendues et nettement moins lisibles : extensions le long des routes, lotissements ou zones d’activités, hameaux « obèses », habitations isolées qui se multiplient. Leur implantation, et souvent leurs qualités intrinsèques sont préjudiciables au paysage urbain et architectural hérité.

La Chapelle-sur-Aveyron,

Les limites entre zones naturelles et agricoles d’une part et zones urbaines d’autre part, à l’origine bien marquées autour d’un tissu urbain dense et concentrique, ou de fermes regroupées en hameaux, se sont multipliées et étirées au gré de l’implantation diffuse du bâti depuis l’après-guerre. Ces fronts paysagers se sont constitués sans tenir compte des éléments du paysage leur faisant face, donnant lieu à des transitions paysagères brutales –ou plutôt l’absence de transitions-, entre espaces bâtis et espaces naturels et agricoles.

Saint-Germain des Près, Chuelles

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

46

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Un paysage à la fois caractéristique et varié, très valorisant, et encore relativement préservé ;

- Un paysage menacé par endroits par l’étalement urbain et la dispersion diffuse de l’habitat ;

- Des limites entre zones naturelles et agricoles et zones urbaines qui s’étirent et se multiplient, sans traitement spécifique de leur fonction d’interface paysagère.

Questionnements :

- Quelle valorisation pour les différents paysages du Gâtinais ? La valorisation actuelle est-elle optimale ?

Enjeux :

- S’appuyer sur les « murs porteurs » du paysage pour définir des limites claires à l’urbanisation ;

- Proposer un traitement à la fois fonctionnel et paysager des interfaces entre zones naturelles, agricoles et urbaines.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

47

1.3 Un pays, des villes et villages

Si la trame des villes et villages évolue dans le temps, elle est néanmoins dotée d’une certaine inertie liée à l’histoire et aux rapports que les hommes ont entretenus avec leur territoire et qui ont été appréhendés dans l’approche paysagère.

La dominante rurale du Gâtinais confère à cette région une structure territoriale paysagère d’une grande qualité.

Ce territoire est organisé comme un pays avec une capitale, Montargis, autour de laquelle gravitent des villes (parfois capitales de communautés de commune) de taille moins importante comme Dordives, Ferrières-en-Gâtinais, Courtenay, Château-Renard, Châtillon-Coligny et Lorris.

Entre les pièces de cette mosaïque de petites villes et bourgs se développent de nombreux petits villages et hameaux ruraux dispersés dans une campagne Gâtinaise tantôt ouverte tantôt fermée.

Un fort dialogue de la ville au territoire, imprégné d’histoire

A l’image de leur « capitale », les villes du pays Gâtinais échangent un lien très fort avec leur territoire. Depuis l’époque romaine, la richesse des terres, des forêts et proximité de et d’Orléans en font une région chargée d’Histoire.

Par exemple, Montargis, appelée la « Venise du Gâtinais », du fait de la présence de nombreux canaux (canal de Briare et le Loing) et ponts développe une organisation urbaine particulière qui en fait une ville très identitaire avec une forte valeur patrimoniale.

A l’origine de ces villes et bourgs, un bourg médiéval qui prend place dans un lieu stratégique, siège d’une seigneurie, riche en ressources permettant le développement d’un bassin de vie : le long d’une route commerciale, au croisement de deux axes de circulation, aux abords d’un cours d’eau, de zones boisées... A cette époque belliqueuse, le resserrement de la trame urbaine pour constituer des bourgs était en vigueur. Au sein de ces bourgs se développe un habitat dense de R+1 à R+2, souvent mitoyen sur ses deux façades. Cette densité héritée, qui allie qualité patrimoniale et architecturale peut également être perçue comme un handicap si la structure bâtie historique est conservée avec ses petites ouvertures, ses petites pièces : la quête d’un confort moderne doit s’accompagner d’une évolution des

ces aspects afin de compléter l’avantage d’habiter proche de tout et des siens.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

48

Ce motif urbain a traversé les siècles et perduré. On le retrouve aujourd’hui dans les centres bourgs qui constituent parfois encore les cœurs de ces petites villes disséminées dans la campagne Gâtinaise. Pour certains encore biens vivants et dynamiques, bien qu’en déclin depuis le report des activités en périphérie au XXème siècle, ils demeurent les principales structures urbaines lisibles et identitaires du territoire. Pour d’autres, ils ont été marginalisés par la création voulue ou subie de nouvelles centralités et subsistent souvent tant bien que mal.

Force est de constater globalement un étalement urbain assez important, sans grande considération de la valeur première (le grenier à grain) que constitue cette campagne ni de la déstructuration progressive de ce qui fait la ville, les bourgs, leurs fonctions urbaines et leurs rôles d’équilibre socio-économique dans ce territoire.

Malgré l’accrétion au cours des siècles de tissus urbains aux morphologies hétéroclites, comme les lotissements résidentiels et les satellites monofonctionnels commerciaux ou artisanaux, les centres bourgs conservent leur valeur patrimoniale et urbaine. Toutefois, ils sont souvent aujourd’hui dans des situations urbaines complexes.

Densité, activité de proximité, tâche urbaine marquée, sont des thématiques actuelles qui étaient déjà le propre des bourgs médiévaux.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

49

Un respect du patrimoine paysager qui perdure aux limites ville/village- campagne

En limite des villes et bourgs, on peut également constater historiquement le dialogue qui s’instaure entre ces villes ou villages et la campagne environnante. Cette campagne qui vient affleurer les bourgs permet grâce à un éventail d’éléments paysagers particuliers tels que les jardins potagers, les parcs, les étangs… une articulation progressive et harmonieuse des deux entités : l’urbain et le rural.

Délimitation nette et végétalisée Alignement d’arbres en entrée de village

Force est bien de constater que l’unité prédominante de ce territoire est la campagne et que cette prédominance n’incite pas nécessairement à l’économie !

Dés le XVème siècle, les bourgs évoluent, prennent de l’importance et se développent autour des routes commerçantes et des parties médiévales en s’étalant inévitablement.

Mais en dépit de cet étalement mesuré, on peut percevoir une certaine retenue et tentative de préservation d’unité. Dans le traitement des limites, les transitions ville-campagne, les espaces urbains et ruraux se côtoient, et ce, presque avec respect pour la nature existante.

Les alignements d’arbres à l’entrée des villages, les limites villes-campagnes végétalisées marquent un fort désir d’insertion le moins nuisible possible dans une trame paysagère à dominante agricole et naturelle.

La tache urbaine est franche, l’urbain est contenu, au profit de l’immensité rurale. Cette conscience de la valeur du patrimoine du paysage est lisible jusqu’aux interventions du XIXème siècle. Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

50

Les îles monofonctionnelles périphériques, héritage du XXème siècle

A partir du XXème siècle, on observe en périphérie des villes et villages la multiplication d’îles monofonctionnelles de types lotissements pavillonnaires, ou zones d’activités, déliés des centralités principales.

Avec un intérêt premier axé sur la production de logements individuels et du fait également d’un regroupement des unités/exploitations agricoles, ces « îles monofonctionnelles » s’affranchissent complètement des nécessités d’insertion paysagère. Leur implantation sur des sites à l’écart de la tache urbaine préexistante ainsi que des logiques de projet introverti, conduisent au relâchement de cette tache urbaine, créant ainsi des corridors fonctionnels sans identité, des espaces interstitiels non investis, résiduels et de fait une perte d’identité et un mitage de l’espace rural.

Vue aérienne de Courtenay et entrée de ville

Vue d’un lotissement boisé, autre forme d’île monofonctionnelle

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

51

La typologie de la ferme hameau, une forme d’intérêt territorial

Lorsque l’on pratique la campagne du Gâtinais, il est fréquent de rencontrer ces petits îlots ruraux formés d’une ferme, d’un groupement d’habitations. Cette typologie identifiable a la particularité de parfaitement s’insérer dans les unités paysagères et la trame paysagère de ces grandes unités ouvertes.

Elle s’est développée en tissant un lien fort avec son territoire et son patrimoine paysager. Tant sur le choix des matériaux de construction que sur le traitement des limites hameau-campagne ou de l’échelle des bâtiments. Cette forme urbaine et typologie, souvent désaffectée, abandonnée du fait des regroupements agricoles, reste donc parfaitement adaptée à ce territoire et semble particulièrement intéressante à revaloriser à l’échelle urbaine.

La ferme hameau

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

52

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Un réseau de villes, bourgs et villages patrimoniaux présentant une forte qualité architecturale et paysagère, menacée par les extensions urbaines diffuses et déconnectées du XXème siècle.

Questionnements :

- Comment préserver la qualité urbaine, architecturale et paysagère, témoin de l’identité territoriale sur le temps long ?

- Comment réinvestir certains modèles traditionnels comme celui de la ferme hameau ?

Enjeux :

- Poser les limites de l’urbanisation en délimitant la tache urbaine ;

- Prendre en compte et assurer par un maillage fédérateur la greffe des extensions récentes déconnectées ;

- Considérer les enjeux de reconversion de fonctions désaffectées ;

- Assurer la vitalité, la lisibilité et la hiérarchie des grandes entités constitutives de l’identité des bourgs et villages.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

53

PARTIE 2 : LES DYNAMIQUES ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES RECENTES : UNE REMISE EN CAUSE DE LA STRUCTURE TERRITORIALE

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

54

Cette partie permet de mettre en évidence le découplage récent des dynamiques territoriales économiques, pour lesquelles la tendance est à la concentration des activités et des emplois, et des dynamiques démographiques et constructives, pour lesquelles on observe une dispersion des logements et de la population. Ces évolutions tendent à fragiliser certains des murs porteurs du territoire, comme la structuration historique du territoire autour de son centre et de ses pôles-relais ou encore la qualité des espaces agri-naturels.

2.1 Économie : un déficit d’emplois de plus en plus marqué

Un territoire bien polarisé

Le territoire du SCoT est fortement polarisé en matière d’emplois, avec une concentration très importante dans l’AME : 65 % des emplois pour 51 % de la population. Une concentration s’observe également au sein de l’agglomération, puisque les quatre communes de Montargis, Chalette-sur-Loing, Amilly et , comptent 77 % de la population et 91% des emplois de l’AME (soit 39% de la population et 59% des emplois du SCoT).

Cette concentration géographique des emplois s’est accentuée de 1999 à 2012 : dans les communautés de communes, la population progresse plus vite que le nombre d’emplois ; dans l’AME, le nombre d’emplois progresse plus vite que la population, notamment dans les communes périphériques.

Entre 1999 et 2006, ce constat est d’autant plus vrai que la croissance économique est forte. Cependant, la crise économique qui débute en 2007 brise l’évolution positive du nombre d’emplois sur le territoire SCoT et l’effet de cette crise apparait nettement 2012 où près de 2 300 emplois ont disparu par rapport à 2006.

Evolution de la répartition des emplois et de la population (1999-2012)

Part des Part des Evolution du Evolution du Part de la Evolution de emplois du emplois du nombre nombre population du la population SCoT en SCoT en d’emplois d’emplois SCoT en 2012 1999-2012 2006 2012 1999-2012 2006-2012

SCoT 100 % + 9,3 % 100 % 100 % + 4,2 % -5,6 %

Montargis,

Chalette/Loing, 39 % + 2 % 60 % 58,9 % + 2,5 % -7 ,5 % Amilly, Villemandeur

Agglomération Diagnostic Montargoise Et 50,7 % + 3,5 % 64,7 % 64,8 % + 4,5 % -5,7 % rives du Loing Communautés de 49,3 % + 16 % 35 % 35 % + 3,7 % -5,5 % communes

Cette concentration des emplois, couplée à une dispersion de la population, s’observe également à une échelle plus petite, avec l’expansion de la zone d’attraction francilienne. Ainsi l’aire urbaine francilienne concentre de plus en plus les emplois, alors que les populations s’installent de plus SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

55

en plus loin de son centre. Cette dynamique, qui touche le territoire du SCoT de plus en plus profondément, se traduit par une croissance de population plus rapide que l’augmentation des emplois. Ainsi, le territoire du SCoT enregistrait, entre 1999 et 2012, un gain de 4 801 actifs, mais de seulement 1 575 emplois (contre 2 769 en 2009). On enregistre même une perte nette d’emplois sur la période 1999- 2012 au sein de la communauté de communes de Châtillon-Coligny, alors que les communautés de communes du Betz et de la Cléry et de Château-Renard ont vu progresser leur nombre d’emplois de plus de 20 %. La crise économique de 2007 a enrayé ce phénomène, notamment dans les communes rurales. Les communautés de communes sous pression foncière (CC du Betz et de la Cléry et Quatre Vallées) sont restées les plus dynamiques du territoire du SCoT.

Evolution du nombre Evolution du nombre

d’emploi (1999-2012) d’emploi (2006-2012)

CC du Betz et de la Cléry + 28,1 % -0,04 %

CC des Quatre Vallées + 6,5 % -2 %

CC de Château-Renard + 23,6 % -2,5 %

CC de Châtillon-Coligny -16 % -15,6 %

CC du Canton de Lorris + 5,2 % -6,7 %

AME + 4,5 % -5,7 %

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

56

Indice de concentration d’emplois sur le territoire entre 1999 et 2012

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

57

Un territoire soumis à la force d’attraction francilienne

Les aires urbaines en 2010

Source : INSEE

1

L’aire urbaine montargoise, qui avait connu une phase d’extension dans les années 1980 et 1990, est stabilisée depuis 2001, alors que l’aire urbaine francilienne poursuit son extension, englobant d’autres aires urbaines comme celle de Nemours, ou des espaces multipolarisés comme ceux du Nord du SCoT. Aujourd’hui, l’aire urbaine de Paris s’étend désormais sur le nord du SCoT, directement au Diagnostic contact de l’aire urbaine montargoise, qui polarise le territoire au-delà des limites administratives de l’AME, notamment vers le sud.

1 Selon l’INSEE, une aire urbaine « est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci ».

58

Il convient de noter, entre 2001 et 2010, l’émergence d’un « petit » pôle (entre 1 500 et 5 000 emplois) à Courtenay, qui dépasse depuis peu le seuil de l’INSEE (1585 emplois en 2012, +31 % depuis 1999). Les autres pôles importants (plus de 1 000 emplois) sur le territoire du SCoT sont ceux de :

- Lorris (1450 emplois, +12 % depuis 1999), qui atteint presque le seuil ; - Château-Renard (1170 emplois, +30 %) ; - Nogent-sur-Vernisson (1051 emplois, - 33 %) ; - Ferrières en Gâtinais (1179 emplois, +11 %).

Aucune aire urbaine autre que celle de Paris n’a d’influence à l’intérieur des limites du SCoT. Nous pouvons toutefois noter que l’aire urbaine d’Orléans s’étend jusqu’aux limites sud-ouest du SCoT, tout comme le pôle moyen de Châteauneuf-sur-Loire.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

59

Un ratio emploi / actifs qui se dégrade

Ratio emploi/actifs en 2012

Un ratio emploi/actifs négatif signifie qu’un territoire ne possède pas suffisamment d’emplois pour tous ses actifs. Le phénomène est particulièrement parlant pour les communes rurales sous pression démographique au nord du territoire qui n’ont pas les capacités de fournir un emploi aux nouveaux arrivants.

Evolution de l’indicateur de concentration d’emploi 120% 1999 100% 2012

80%

60%

40% Diagnostic 20%

0%

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

60

Le desserrement de l’aire urbaine francilienne se traduit par un indicateur de concentration d’emploi1 largement inférieur à 100% sur le territoire du SCoT (61 %, soit un déficit de plus de 13 600 emplois par rapport au nombre d’actifs en 2012).

Les tendances récentes (1999-2012) sont très contrastées selon qu’on considère l’AME, où l’indicateur de concentration d’emploi a gagné 3 points (97 % en 2012), ou le reste du SCoT, où il s’est dégradé de 7 points pour atteindre 54% en 2012. Autrement dit, cela signifie qu’il y a à peine un emploi pour deux actifs2 dans les communautés de communes du SCoT.

Evolution du nombre d’emplois et d’actifs (1999-2012)

Nombre d'emplois

30000

25000 1999 2012

20000

15000

10000

5000

0 AME 4 Vallées Betz-Cléry Château-Renard Châtillon-Coligny Canton de Lorris

Nombre d'actifs 30000 1999 2012 25000

20000

15000

10000

5000

0 AME 4 Vallées Betz-Cléry Château-Renard Châtillon-Coligny Canton de Lorris

Diagnostic

1 Nombre d’emplois divisé par le nombre d’actifs sur un territoire donné.

2 La définition de la population s’appuie sur celle proposée par l’INSEE, avec une tranche d’âge assez importante, de 15 à 65 ans. du Montargois GatinaisSCoT en -

61

Des flux domicile-travail qui s’allongent

Evolution des flux domicile-travail

100%

14,1% 14,9% 90% 17,3% 0,3% 0,3% 0,3% 80%

70%

60% 54,0% 55,2% Autre région 56,2% 50% Autre département, même région Autre commune du département 40% Commune de résidence

30%

20% 31,7% 29,6% 26,1% 10%

0% 1999 2006 2012

La conséquence directe de ce découplage entre la localisation des emplois et celui des actifs est l’augmentation des distances parcourues pour rejoindre le lieu de travail. Ainsi, les actifs du SCoT sont de plus en plus nombreux à se rendre dans une autre commune (56 % en 2012), ou dans un autre département (18 %) pour travailler1.

L’immense majorité des flux vers les autres départements concerne l’Ile de France, notamment en provenance des communautés de communes du Betz et de la Cléry et des 4 vallées. Les flux vers les autres départements de la région Centre (notamment vers Orléans) ne représentent que 0,5 % du total en 2009, avec toutefois une forte progression depuis 1999 (0,25 % à cette date).

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 Sur cette thématique, consulter également le chapitre de la troisième partie consacré aux déplacements.

62

Un secteur industriel encore important…

Evolution de la structure de l’emploi 1999-2012

1999 5% 3 % 2012

24% Agriculture 19 % 22% 30 % Industrie Total : Total : 38 929 37 231 Construction emplois emplois 10 % 8% Commerce

Administration 41% 38 %

Les secteurs du commerce1 (38 %) et de l’administration2 (30 %) représentent plus des deux tiers des emplois du SCoT.

Par rapport à la moyenne régionale, le territoire du SCoT se distingue par une forte proportion du secteur industriel (19 %, contre 16 % en 2012), celui-ci était en repli dans les mêmes proportions (- 3 points) dans la région comme dans le SCoT entre 1999 et 2012. En valeurs brutes, cela représente une diminution de 344 emplois dans ce secteur.

Des emplois ont également été détruits entre 1999 et 2012 dans l’agriculture (560 emplois en moins). Dans le commerce, le nombre d’emploi est resté stable, ce qui équivaut à une diminution relative de 2 points. Enfin, les deux secteurs en progression sont l’administration (+ 2 679 emplois) et la construction (+ 677 emplois).

Diagnostic

1 Commerce, transports, services divers.

2 Administration publique, enseignement, santé, action sociale. du Montargois GatinaisSCoT en -

63

…mais qui n’échappe pas à la désindustrialisation

Emplois et établissements industriels en 2012

Nombre d'emplois dans l'industrie Nombre d'établissements industrels

468 45 544 AME 47 4 Vallées 549 Betz-Cléry 225 73 Total : 7213 Château-Renard Total : 546 759 3 991 Châtillon-Coligny Canton de Lorris 52 902 104 La majorité des industries se sont concentrées, de façon historique et stratégique, le long de la vallée du Loing et de la ligne de chemin de fer qui la longe.

La plupart des grandes entreprises et des emplois industriels sont concentrés dans le cœur de l’AME. 1 500 emplois industriels environ sont implantés à Chalette-sur-Loing et 1 2601 à Amilly. Hutchinson représente plus d’un emploi industriel sur 5 dans le SCoT. Le nombre de salariés de cette entreprise a diminué de 400 en 8 ans.

De façon surprenante, si on s’intéresse à la part d’emplois industriels, celle-ci est encore plus importante dans le reste du territoire, avec 23 % environ d’emplois industriels, contre 16 % dans l’AME, qui bénéficie de nombreux emplois commerciaux et administratifs. Le secteur industriel bénéficie en effet également d’un remarquable tissu de petites et moyennes entreprises dans les communautés de communes, notamment dans les communes de la C.C. du Betz et de la Cléry ou de Chatillon-Coligny. Quelques villes présentent un profil particulièrement industriel, notamment :

Corbeilles (38 % des emplois en 2009 et 50 % en 2012), avec la sucrerie Cristal Union ; Ferrières-en-Gâtinais (24 % en 2009 et 30 % en 2012), dont la moitié dans la mécanique avec la société Redex) ; Nogent-sur-Vernisson (41 % en 2009 et 37,6 % en 2012) avec la fabrication de matériel agricole ou de sièges automobiles (Faurecia) ; Lorris (29 % en 2009 et 25 % en 2012) avec une diversité d’entreprises de taille moyenne.

Hormis quelques rares exceptions (C.C. du Betz et de la Cléry, Chalette-sur-Loing, Corbeilles), la part

des emplois industriels connaît une baisse assez forte sur l’ensemble du territoire de 1999 à 2012, avec des diminutions particulièrement marquées dans les C.C. des Quatre vallées (- 4,5 points), de Chatillon- Coligny (- 15 points), à Ferrières-en-Gâtinais (- 6 points) ou à Nogent-sur-Vernisson (- 3 points). Le Diagnostic territoire, qui avait dans un premier temps bien résisté à la désindustrialisation moderne, semble rattrapé brutalement par celle-ci.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 Dont 90 concernés par un plan de départ (source : Services économique de l’AME)

64

Un potentiel touristique à optimiser

Le territoire du Montargois en Gâtinais compte en 2015, d’après l’INSEE, 21 hôtels, soit 540 chambres et 8 campings avec 567 emplacements.

Répartition des hébergements marchands en nombre de lits en 2013

Source : Rapport d’activité 2014, Comité Départemental du Tourisme du Loiret

En 2015, 51% des lits touristiques marchands du territoire se composent de campings. Les autres formes d’hébergement (meublés, chambres d’hôtes, gîtes d’étape ou résidences de tourisme, auberge de Diagnostic jeunesse) sont marginales à l’échelle du SCoT.

Sept offices de tourisme structurent le territoire (Montargis, Lorris, Nogent-sur-Vernisson, Châtillon- Coligny, Château-Renard, Douchy, Ferrières-Gâtinais et des quatre vallées) dont deux sont labellisés « Tourisme et Handicap » (Montargis et Nogent-sur-Vernisson). Cette offre semble très dispersée et cloisonnée malgré un rapprochement en cours avec la création d’un site internet unique.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

65

Afin d’accompagner les acteurs du tourisme et faire de la région Centre, une destination de Tourisme Durable, le Conseil Régional a développé une Stratégie Régionale de Tourisme Durable, pour offrir la possibilité aux professionnels du secteur de se professionnaliser sur 3 grands thèmes :

 Le e-tourisme pour améliorer les performances des professionnels du tourisme sur le web ;

 Le développement durable en amenant les hébergeurs vers l’éco-labellisation ;

 La qualité à l’aide des labels « qualité Tourisme » et « tourisme et handicap ».

Le tourisme sur le territoire du SCoT s’articule autour de nombreux attraits touristiques, tant historiques et culturels que naturels. La présence de musées, de parcs et jardins mais également de villages authentiques attirent de nombreux visiteurs même si les principaux flux touristiques du département se concentrent le long de la Loire et du cyclotourisme.

Fréquentation des sites et monuments en 2013 Musées Lorris - Musée de la Résistance et de la déportation 4 731 Dordives - Musée du verre et de ses métiers 4 224 Lorris - Ecomusée G. Lemoine 3 000 Châlette-sur-Loing - Musée Ecole Boutet 1 788 Montargis - Musée des Tanneurs 902 Amily - Maison de la pailleterie 221 Montcorbon - Musée des ustensiles de cuisine 219 Château-Renard - Musée de l'apiculture non diffusable

Parcs et jardins Nogent-sur-Vernisson - Arboratum des Barres 12 526 - Maison de la forêt 6 087 Triguères - Jardin du Grand Courtoiseau non diffusable

Sites divers Ferrières-en-Gâtinais - Maison des métiers d'arts 3 718

Diagnostic Sceaux du Gâtinais - Site archéologique d'Acquis Segeste 668 Source : Bilan touristique Loiret 2013, Comité Départemental du Tourisme

Les sites et monuments touristiques du Loiret les plus fréquentés se situent en-dehors du périmètre du SCoT avec notamment le parc floral d’Orléans (106 250 visiteurs) ou le château de Sully-sur-Loire (53 322 visiteurs). Cependant, l’attrait de certains musées, parcs, jardins ou autres sites touristiques a des retombées non négligeables sur le territoire du SCoT. L’arboretum des Barres (Nogent-sur- Vernisson) accueille en 2013 plus de 10 000 visiteurs et la maison de la forêt (Paucourt) plus de 5 000. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

66

Des territoires aux profils économiques bien marqués

Au sein du SCoT, les différents territoires des EPCI présentent des profils économiques assez différenciés, en fonction des emplois par secteur d’activité :

- L’agglomération montargoise et Rives du Loing présente, sans surprise, près de trois quarts d’emplois dans les secteurs commerciaux et administratifs (73,7 %), puisque ces emplois concernent des services destinés à un bassin de vie s’étendant sur tout le territoire SCoT et parfois même au-delà. L’AME enregistre entre 1999 à 2009 une forte progression des emplois dans l’administration (+28 %) et la construction (+27 %), alors que les emplois agricoles, déjà à un niveau très faible, ont diminué de 38 %, leur part passant de 1,5 % à 1 %.

- Les quatre villes du cœur de l’agglomération présentent des profils économiques bien distincts. Montargis assume pleinement la vocation de ville-centre, avec près de 9 emplois sur 10 dans l’administration (45 %) ou le commerce (44 %). Chalette-sur-Loing se caractérise par un secteur industriel prépondérant (39 %), avec notamment la présence de l’entreprise Hutchinson, qui y représente environ deux tiers des emplois industriels en 2009. La ville d’Amilly présente le profil le plus équilibré du cœur d’agglomération, avec quand même près de trois quarts des emplois dans le secteur du commerce ou de l’administration. Villemandeur a un profil plus orienté vers le secteur de la construction qui représente 21 % des emplois (+ 310 emplois environ, soit + 88 % entre 1999 et 2012).

- La communauté de communes des Quatre Vallées présente un profil assez diversifié, avec 56 % des emplois dans le commerce ou l’administration en 2012, et une forte hausse des emplois dans le secteur administratif (+ 23 %). L’industrie est encore bien représentée (24 % des emplois), mais en forte baisse depuis 1999 (- 11 %).

- La communauté de communes du Betz et de la Cléry a, en 2012, un profil économique orienté vers le commerce (39 % des emplois) et l’industrie (27 % des emplois). Ces deux secteurs sont également ceux ayant le plus progressés depuis 1999 : + 27 % pour le commerce et + 85 % pour l’industrie.

- La C.C. de Châtillon-Coligny dispose d’un tissu d’emplois assez équilibré, mais en cours de restructuration : le nombre d’emplois dans l’administration a augmenté de 34 % entre 1999 et 2012, alors que celui de l’industrie a diminué de 52 %. Ce chiffre a été grandement affecté par les suppressions d’emplois dans l’entreprise Faurecia, qui est passée de 1200 à 300

emplois sur la période.

- La C.C. de Château-Renard se caractérise par une part relativement importante d’emplois

agricoles (9 % en 2012, contre 12 % en 2009), mais dont le nombre est en fort retrait depuis Diagnostic 1999 (- 24 %). Les autres secteurs d’activités sont représentés de façon assez équilibrée.

- La C.C. du Canton de Lorris dispose d’un secteur agricole important (9 % des emplois en 2012 contre 12 % en 2009), avec une hausse assez remarquable des emplois dans ce secteur de 2,5 % entre 1999 et 2009, mais une baisse de -10% entre 1999 et 2012. Les autres secteurs ont une répartition assez équilibrée, avec toutefois une forte progression du nombre d’emplois dans la construction (+ 78 %) et l’administration (+ 66 %).

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

67

Évolution des secteurs d’activité (part des emplois) de 1999 à 2012

100% 90% 1999 80% 70% Administration 60% Commerce 50% 40% Construction 30% 20% Industrie 10% 0% Agriculture

100% 2012 90% 80% Agriculture 70% 60% Industrie 50% 40% Construction 30% 20% Commerce 10% 0% Administration

En matière d’emplois agricoles, les communautés de communes affichent une part assez importante d’emplois dans ce secteur, notamment celles de Lorris et de Château-Renard (9 %). Cette part est cependant en léger retrait depuis 1999 sur l’ensemble du territoire, et particulièrement dans la

Diagnostic communauté d’agglomération, où elle est passée de 1,5 % à 1 %.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

68

Une économie agricole dynamique nécessitant un renouvellement générationnel

L’activité agricole est présente sur l’ensemble du territoire du Montargois en Gâtinais et génère une dynamique économique à préserver.

La cartographie ci-dessous permet la localisation des 700 sièges d’entreprises agricoles classées en fonction de leur code APE (Activité Principale d’Exploitation). Dans la légende, les ronds représentent les 400 exploitations individuelles et les carrés les 300 sociétés (EARL, GAEC…). Les activités de soutien aux cultures (en rose) correspondent à des Entreprises de Travaux Agricoles qui ne sont pas des exploitations agricoles au sens du code rural mais des entreprises de service.

Activité principale des sièges d’exploitation en 2013 (source Chambre d’agriculture Loiret)

De façon globale, on observe une large prédominance des exploitations en grandes cultures. Quelques exploitations sont spécialisées en aviculture sur le secteur de Lorris. Les exploitations présentant une activité d’élevage sont situées, comme observé précédemment, sur les secteurs de Lorris, Château-Renard – Châtillon-Coligny est. Les arboriculteurs Diagnostic et maraichers sont présents autour de Montargis et de façon hétérogène sur le reste du territoire.

On note également que certains sièges d’exploitation sont regroupés le long de vallées, notamment celles du Vernisson, de l’Ouanne et de la Cléry.

En matière d’urbanisme, deux modes d’urbanisation se sont développés avec des conséquences différentes sur les sièges d’exploitation. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

69

Localisation des sièges d’exploitation par rapport au tissu urbain sur le secteur de Corbeilles (source Chambre d’agriculture Loiret)

Tissu urbain

Siège d’exploitation

Sur le nord-ouest du territoire (secteur de Corbeilles) les sièges d’exploitation sont enchâssés dans le tissu urbain. Peu de hameaux se sont développés et les sièges sont donc enclavés dans les bourgs. C’est un urbanisme qui limite le mitage. Cependant, si les bâtiments agricoles sont proches du siège, c’est un urbanisme qui peut entrainer des conflits d’usage et de voisinage entre l’agriculture et les habitations. L’enjeu sera donc de préserver la fonctionnalité de ces sièges (accès, proximité des voisins…) où d’envisager, à terme, une délocalisation des bâtiments d’exploitation (hangars de stockage principalement) en zone agricole.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

70

Localisation des sièges d’exploitation par rapport au tissu urbain sur le secteur de Château-Renard (source Chambre d’agriculture Loiret)

Tissu urbain

Siège d’exploitation

A l’est du territoire, et notamment sur le secteur de Château-Renard, le mode d’urbanisme est différent. En effet, les sièges d’exploitation ne sont que très peu localisés dans les bourgs. Ils sont répartis sur le territoire sous la forme de bâti isolé et de hameaux agricoles. Cette forme d’aménagement permet d’éviter le plus souvent les conflits d’usage. Il génère cependant un enjeu au moment des transmissions d’entreprises. Le bâti étant isolé, le repreneur souhaite en générale reprendre l’ensemble des bâtiments, y compris l’habitation. Cette forme d’urbanisme peut donc entrainer une multiplication des habitations sur les sièges d’exploitation à mesure des reprises d’exploitation et, ainsi, la mise en place de hameaux. En présence de bâtiments d’élevage, les habitations de tiers peuvent bloquer le développement de l’entreprise agricole du fait des distances d’éloignement réglementaires.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

71

La taille moyenne des exploitations et des îlots a augmenté entre 2007 et 2011 (période la plus ancienne avec données disponibles). C’est une tendance générale traduisant deux évolutions ne facilitant pas l’installation de jeunes agriculteurs :

- Lors du départ en retraite de certains exploitants, les fermes sont reprises par des exploitations existantes pour de l’agrandissement, comme le confirme le tableau ci-dessous. - Certains propriétaires fonciers choisissent de faire exploiter leurs terres à façon (c’est-à-dire sous forme de prestation de service) plutôt que les louer à un fermier.

Evolution de la structure des entreprises agricoles

(source : Chambre d’Agriculture du Loiret d’après RPG)

Taille moyenne des Taille moyenne des ilots (en ha) exploitations(en ha)

2007 6,60 135,80

2011 7,12 144,20

Evolution moyenne par +0,52 +8,4 secteurs 07-11

L’augmentation de la surface des îlots est notamment liée au remembrement mené suite à la construction de l’autoroute A19 sur le nord du territoire. Sur le secteur de Corbeilles, les parcelles ont gagné 1,8 ha de surface en moyenne en 5 ans. Les parcelles remembrées permettent généralement un gain de productivité : elles sont de taille plus importante et plus rapprochées qu’avant le remembrement.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

72

Un renouvellement des générations à venir

Sur les cartographies et graphiques suivants, l’analyse est basée sur l’âge du chef d’exploitation pour les entreprises individuelles et celui du plus jeune associé pour les exploitations sous forme sociétaire.

Age moyen des exploitants (source Chambre d’agriculture Loiret)

L’âge moyen des exploitants agricoles sur le territoire du SCoT est de 48 ans. Cela signifie que, à l’horizon du SCoT, la transmission des entreprises sera un enjeu majeur pour l’agriculture. La carte ci- dessus présente en rouge les secteurs où l’âge moyen des exploitants est le plus élevé. On note que les communes les plus proches d’axes de circulation principaux (RN7 nord, route de Bellegarde et Courtenay) sont celles ou l’enjeu de transmission est le plus marqué.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

73

Comme le montre le graphique ci-après, certaines filières comme « l’élevage d’autres bovins » (notamment vache à viande) posent la question du renouvellement des générations à court terme. Les céréaliers et les aviculteurs seront concernés dans moins de 10 ans par cette problématique de transmission des entreprises.

Age moyen des exploitants par filière (source Chambre d’agriculture Loiret)

70

60

50

40

30

20

10

0 Culture de Cultures Élevage de Élevage Élevage de Autres Culture et céréales spécialisées vaches d'autres volailles élevages élevage laitières bovins associés Effectifs des chefs d’exploitation par tranche d’âge en 2013 (source Chambre d’agriculture Loiret)

250

200

150

société individuelle

100

50 Diagnostic En comparant les entreprises individuelles et les sociétés, il apparait qu’à l’horizon SCoT (20 ans) ce sont 550 entreprises (soit 79% des entreprises) qui devront être renouvelées dont 350 au cours des 10 0 premièresmoins années. de 30 D’après de 30 l’AGRESTE, à 40 de 40ce àsont 50 23%de des50 à entreprises60 plus deagricoles 60 qui ont disparu entre 2000 et 2010. Le contexte périurbain a été le plus impactant avec 40% d’entreprises agricoles en moins sur cette période pour le canton d’Amilly.

Le tableau suivant permet de caractériser l’évolution de la surface exploitée par les agriculteurs de moins de 40 ans et ceux de plus de 60 ans. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

74

Evolution des surfaces par tranche d’âge

(source : Chambre d’Agriculture du Loiret d’après RPG)

Surface exploitée par les Surface exploitée par les moins de 40 ans plus de 60 ans

2007 8 348 ha 3 302 ha

2011 6 483 ha 6 303 ha

Evolution totale SCoT - 1 865 ha 3 001 ha 2007-2011

Globalement la surface exploitée par les moins de 40 ans diminue entre 2007 et 2011, particulièrement sur le secteur de Corbeilles (- 790 ha), moins sur celui de Ferrières-Courtenay (-35 ha).

La surface exploitée par les plus de 60 ans varie selon les secteurs. Elle diminue de 99 hectares sur le secteur de Corbeilles. A contrario sur le secteur de Château Renard – Châtillon Coligny est, on assiste à une nette augmentation (+ 1 899 ha).

Ces données confirment le vieillissement des exploitants agricoles et plus particulièrement pour les exploitations individuelles. Il existe un enjeu fort de renouvellement des actifs et de transmission des entreprises. Il est important de faciliter la transmission aux jeunes agriculteurs et de donner de la lisibilité quant à l’évolution des structures en élevage ou en grandes cultures.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

75

Des filières agricoles de proximité et exportatrices génératrices d’emploi

L’agriculture génère sur le territoire des emplois directs et indirects. L’emploi agricole direct est créé sur les exploitations : le nombre de CDD et de CDI signés sur l’année est présenté ci-dessous par bassin de production et par filière : grandes cultures ou cultures spécialisées (les données MSA 2008 sont les dernières données communiquées). S’y ajoutent les emplois directs correspondant au nombre de chefs d’exploitation, un chef d’exploitation pour les entreprises individuelles ou un ou plusieurs associés pour les formes sociétaires.

Emplois directs et nombre de contrats signés sur l’année (Données MSA 2008)

Type contrat Varennes Château-R Ferrières- signé en -Chatillon - Chatillon Corbeilles Lorris Totaux Courtenay 2008 ouest est

Emplois directs - 170 280 150 100 180 880 (exploitants)

CDI Grandes 26 24 16 22 7 95 cultures et CDD élevage 213 34 60 102 409

CDI 6 8 11 25 Cultures spécialisées CDD 12 20 10 42

L’agriculture sur le territoire du SCoT représente donc plus de 1450 emplois directs en 2008.

Le nombre de CDD élevé en grandes cultures sur Ferrières-Courtenay et Varennes-Chatillon Coligny peut s’expliquer par la présence de productions d’oignons semence, très demandeuse en main d’œuvre pour la récolte.

Les exploitations agricoles proposent des emplois dans des domaines diversifiés et recherchent souvent

des salariés. L’emploi de main d’œuvre est un enjeu majeur que ce soit pour des emplois permanents ou saisonniers.

Diagnostic Une valorisation des productions à proximité du territoire

Entre cultures d’hiver et de printemps, élevages plein air et hors sol, le Montargois en Gâtinais propose une diversité de paysages et de productions. Les débouchés présentés dans le tableau ci-dessous sont reliés à des entreprises du territoire, ou à son immédiate proximité, et qui travaillent à la valorisation de ces produits.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

76

Productions et valorisation des productions du Montargois en Gâtinais

Secteurs Enjeux pour la Type production Valorisation Entreprises locales préférentiels production

Coopératives : Axereal, Grandes cultures CAPROGA (Coopérative globales (céréales, Agricole des PROducteurs oléo- du GÂtinais), 110 protéagineux, Commercialisation Ensemble du territoire Bourgogne, TBG (Terre maïs) Bocage Gâtinais) Détail des cultures Négociants : Soufflet, ci-dessous Pingot-Thoreau

Fertilisation azotée et Blé améliorant / Meunerie CAPROGA - La Meunière Corbeilles, Varennes qualité de l’eau panifiable potable

Fertilisation azotée et Malteries hors territoire, Orge brassicole Brasserie qualité de l’eau Soufflet à Pithiviers potable Auto-consommation Orge fourragère Alimentation animale Axaliment élevages Amidonnerie, Blé autre Axaliment alimentation animale

Huilerie SAIPOL (Nogent sur Seine Colza Est du territoire Biocarburants (10)) Alimentation Globalement tout le Maïs grain animale, Axaliment Irrigation territoire amidonnerie Gestion de l’eau pour Maïs ensilage et Alimentation assurer l’autonomie fourrages Autoconsommation Château-Renard, Lorris élevages alimentaire des (prairies) élevages Gestion de l’eau Coopérative Cristal-Union Sucre, estivale, Betteraves (Corbeilles), Corbeilles, Varennes- Alcool, Développement des sucrières Sucrerie de Souppes-sur- Chatillon Coligny est Pulpe surfaces (disparition Loing des quotas)

Ponctuellement sur Contrats semence Production de Contrats semenciers ou Corbeilles, Varennes-

/ porte graines semences organismes collecteurs Chatillon Coligny-est, Ferrières-Courtenay

En développement - Consommation et Contrats entreprises du Pommes de terre Corbeilles main d’œuvre amidonnerie Pithiverais saisonnière Contrats pomme à cidre avec cidriers Vente directe de cidre sur 3 Production de niche Vergers et bios et exploitations Château-Renard – identité du pommiers à cidre conventionnels, 2 vergers fruits en vente territoire Transformation à la directe ferme et vente directe Pollen biopharmacie Stallergène et Amilly Production de niche Diagnostic

SODIAAL, SENAGRAL Lorris, Château-Renard Bovins lait Laiteries (Senoble), Saint Denis de et ponctuellement sur l’Hotel les autres secteurs Bovins allaitants Coopérative : CYALIN – Filières fragilisées, Ponctuellement sur Commercialisation Migennes Maintien de l’élevage Ovins allaitants tous les secteurs ou négociants et de l’équilibre Volailles de chair agronomique, (industriel et label), Lorris, Château- environnemental et œufs de CAFO (Coopérative Agricole Renard-Chatillon paysager du territoire Aviculture consommation, œufs des Fermiers de l’Orléanais), Coligny ouest et de reproduction, couvoir Amilly, Axaliment… ponctuellement sur volailles démarrées, tous les secteurs

gibier… du Montargois GatinaisSCoT en -

77

A cela peut être ajoutée l’agriculture biologique, une filière en développement liée à un mode de production. Elle traduit l’évolution de l’activité agricole conventionnelle vers des préoccupations environnementales. Sur le territoire du SCoT, 26 exploitants travaillent sur tout ou partie de leur exploitation en agriculture biologique, en production animales (produits laitiers et carnés) ou végétales (grandes cultures, maraichage).

Il est difficile d’être exhaustif quant au nombre d’emplois indirectement générés par l’activité agricole dans les nombreuses entreprises para-agricoles. Certaines sont réparties sur l’ensemble du département et les interactions avec les entreprises des départements limitrophes sont nombreuses.

Entreprises intervenant sur le territoire par domaine d’activité (Chambre d’agriculture du Loiret)

Domaine d’activité Entreprises

Scierie GREUIN, entreprise de déroulage de peuplier, entreprise de piquets de robinier – Transformation bois secteur Lorris Scierie Gy les Nonains Scierie Bonnichon (89)

CAPROGA – coopérative (collecte et approvisionnements) – (130 CDI, 50 saisonniers) Approvisionnement et TBG – coopérative (collecte et approvisionnements) AXEREAL – PINGOT-THOREAU coopérative (collecte, appro, fabrication aliment) stockage céréales Soufflet – négociant (collecte et approvisionnement) 110 Bourgogne – coopérative (collecte, appro)

CYALIN – coopérative produits carnés (Migennes) Transformation SENAGRAL (Senoble) – transformation produits laitiers (Jouy le Potier – Lorris (170 salariés)) produits d’élevage Fromagerie « Les Courtenay » - transformation produits laitiers – 30 permanents Abattoirs (Auvray, Lemoine…)

Sucrerie Cristal Union Corbeilles – transformation sucre et déshydratation pulpes – 135 Industrie sucrière salariés en saison Sucrerie Souppes-sur-Loing

Autres valorisations de SIDESUP (déshydratation luzerne, pulpes) - Pierre Martinet – transformation légumes produits végétaux Stallergènes – biopharmacie à base de pollens

Gâtinais Biogaz et SARL Agri Energie – traitement de déchets organiques et production d’énergie renouvelable Groupements d’employeurs et service de remplacement Sociétés de transport Entreprises de service Réseau CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) Cinq GDA (Groupements de Développement Agricole) – conseil agricole Concessions agricoles, constructeurs, ETA – Lesage, Cornet, Méthiviers, SICAMAR, Agri45, Lefevre, Eco Mulch, Agri Affaire, MécaSoude, SICAMAR, Hyper Agri, Eaux vives Diagnostic Centres de gestions, organismes bancaires, assurances Gites ruraux

Ces entreprises interviennent en amont et en aval de l’activité agricole. Le maintien d’une agriculture diversifiée sur le territoire, composée d’exploitations en polyculture, en élevage et en productions spécialisées, permettra de maintenir un tissu économique agricole et agro-alimentaire compétitif.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

78

Une grande partie des produits agricoles bruts et transformés est exportée en dehors du territoire. Le coût du transport a alors un impact sur le prix d’achat du produit ou de la récolte aux agriculteurs.

- Les matières premières animales sont exclusivement transportées par camion étant donné la localisation des entreprises et la sensibilité des produits. - Les matières premières végétales utilisent le fluvial, le ferroviaire et le routier pour rejoindre leur destination finale. La présence de lignes de chemins de fer fonctionnelles et de canaux sur le territoire est une véritable force à développer pour maîtriser l’impact des transports routiers à différents niveaux.

Un rôle complémentaire des circuits courts

La carte ci-dessous présente la répartition des exploitations travaillant en circuits courts et en lien direct avec le consommateur. Un large panel de productions est présent avec une répartition relativement homogène sur l’ensemble du territoire.

Exploitations en circuits courts (source Chambre d’agriculture du Loiret)

Diagnostic

Part des circuits courts SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

79

% total des Circuits courts exploitations

SCoT 78 11%

Corbeilles 15 13%

Lorris 18 20%

Varennes-Chatillon 9 7%

Château-Chatillon 20 9%

Ferrières-Courtenay 16 12%

Les circuits courts représentent un canal de commercialisation complémentaire et assurent ainsi la diversification des revenus des exploitations. Pour des produits comme la viande, qui représente 26 exploitations, la vente directe apporte une valeur ajoutée par rapport aux circuits longs. Ce lien entre les producteurs et les consommateurs facilite par ailleurs les échanges sur le territoire.

Les circuits courts permettent le maintien de trois produits identitaires. Ce sont des productions de niches, qui ne peuvent pas s’inscrire dans des filières globales. Ainsi le Cidre du Gâtinais, le Safran du Gâtinais et le Miel du Gâtinais sont mis en valeur et commercialisés sur le territoire par plusieurs producteurs préservant les savoirs faire qui y sont liés.

D’autre part, des produits sous « Signes d’identification de la qualité et de l’origine » (SIQO), répondant à un cahier des charges, sont présents sur le territoire :

- Les viandes Labels Rouges, valorisées en circuits longs : volailles (Poulet Fermier de l’Orléanais), viande de bœuf, d’agneau… ; - L’appellation d’origine protégée (AOP) Brie de Meaux s’étend jusqu’au nord-est du territoire du SCoT, la fromagerie « Les Courtenay » en fabrique ; - Un projet d’indication géographique protégée (IGP) Miel du Gâtinais qui s’étendrait sur

plusieurs départements est en cours d’étude.

Le Pays Gâtinais et l’AME mène depuis 2012 un travail de communication avec les producteurs impliqués dans ce débouché, afin de le développer et de valoriser les productions locales. Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

80

Un potentiel économique agricole

Evolution de la production brute standard par cantons (2000-2010) (source Agreste)

Surface SAU Evolution du Potentiel éco Evolution agricole perdue Canton potentiel éco 2010 2000-2010 disparue entre 2006 depuis 2000 2006 – 2012 et 2012

COURTENAY 15 414 284 262 282 -1,73% 328 ha 2,5 %

FERRIERES-EN- 25 263 764 696 610 -2,84% 368 ha 2 % GATINAIS

LORRIS 19 753 514 - 3 641 373 -15,56% 311 ha 2,4 %

CHATILLON- 19 980 613 70 715 0,36% 147 ha 0,7% COLIGNY

AMILLY 7 327 375 - 5 138 490 -41,22% 153 ha 2%

CHALETTE-SUR- 5 224 444 - 1 602 888 -23,48% 155 ha 5 % LOING

CHÂTEAU- 22 132 040 - 1 754 006 -7,34% 212 ha 1,1% RENARD

SCOT (découpage 115 104 092 - 11 225 400 -8,89% 1 674 ha 1,8 % cantons)

La valeur de la production agricole (ce qui équivaut au chiffre d’affaire cumulé des entreprises agricoles) sur le territoire du SCoT est de 115 millions d’euros par an en 2010. Depuis 2000, la valeur de Diagnostic la production agricole a diminué de 9%. A l’échelle des cantons, mis à part Amilly, on observe que ceux ayant perdu le plus de potentiel économique (Chalette-sur-Loing, Lorris,) sont ceux qui ont tendance à perdre le plus de surface. A l’inverse, Châtillon-Coligny, qui est le canton ayant le moins perdu de surfaces à vocation agricole, a un potentiel économique en légère augmentation.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

81

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Un territoire marqué par son caractère industriel (19 % des emplois) et qui fait face à la désindustrialisation (350 emplois industriels détruits entre 1999 et 2009) ;

- Un territoire caractérisé par un déficit d’emplois par rapport au nombre d’actifs (0,8 emploi par actif en moyenne, 0,5 en dehors de l’AME), causé majoritairement par le desserrement de l’agglomération francilienne ;

- L’offre en hébergements touristiques semble répondre aux besoins en matière de capacité d’accueil. Cependant, elle apparaît peu diversifiée avec une majorité d’hôtels et de campings et peu de chambres d’hôtes ou gîtes d’étapes ;

- Les difficultés de transmission des exploitations agricoles fragilisent le renouvellement des actifs et le maintien d’une économie agricole et agro-alimentaire dynamique en matière d’emploi, d’identité et de proximité avec le territoire.

Questionnements :

- Comment faire face au phénomène de désindustrialisation ?

- Comment maintenir les entreprises agricoles qui alimentent des entreprises amont et aval ?

- Est-il possible d’exploiter la présence de l’aérodrome de Vimory dans le cadre d’une pratique touristique et/ou de loisirs ?

Enjeux :

- La problématique du ratio emplois/actifs est une question cruciale pour le territoire, car elle remet en cause à terme son armature urbaine. La problématique de création d’emploi au sein du territoire doit faire l’objet d’une réflexion transversale, notamment avec les problématiques de capacité d’accueil de population, de localisation de l’habitat et de déplacements domicile- travail ;

- Adapter les outils et les bâtiments de production agricoles à l’évolution de l’agriculture et au regard des problématiques de conflits d’usage ;

- Enrayer l’artificialisation des terres agricoles, notamment celles présentant des atouts compétitifs (potentiel, structure du parcellaire…) et donner de la lisibilité aux exploitations pour

Diagnostic faciliter leur transmission ;

- Mutualiser l’offre des offices de tourisme pour mieux valoriser l’offre, avec par exemple le site internet unique et développer une offre touristique thématique en s’appuyant sur les atouts du territoire (agrotourisme, circuit des églises, cyclotourisme… ;

- Adapter l’offre de formation avec les besoins des entreprises (former des apprentis dans les secteurs du bâtiment et de la mécanique notamment). Le SCoT pourra accompagner la réalisation de telles ambitions en localisant les éventuels besoins fonciers associés. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

82

2.2 Diagnostic de l’offre commerciale

L’incidence des caractéristiques socio-démographiques sur le potentiel commercial

Le commerce de détail, contrairement à d’autres domaines de l’économie (industrie, services…) fonctionne sur un marché fini, au sens où il développe son activité à partir d’une clientèle présente sur un territoire, de manière continue ou ponctuelle (touristes). En fonction de son niveau d’attractivité, son périmètre d’influence peut varier mais de manière différenciée entre :

- La réponse à des besoins courants, alimentaires par exemple, plutôt sur un temps d’accès court, de moins de 15 minutes, avec des enjeux de niveau de services à la population, en particulier dans les communes rurales, mais aussi dans les quartiers des centralités urbaines plus denses ;

- La réponse à des dépenses moins régulières, voire ponctuelles (comme les meubles par exemple), avec des temps d’accès pouvant s’accentuer pour les dépenses les plus ponctuelles (jusqu’à 45 minutes, voire 1h30 pour des cas très exceptionnels). Pour le cas de concept associant une notion de loisirs au commerce, l’influence peut également s’élargir, mais cela ne concerne pas plus de 5 % des dépenses d’un ménage.

Bien évidemment, la montée en puissance du e-commerce relativise cette notion de marché fini. Celui-ci captait en 2010 4 % des dépenses commerciales des ménages en France. Il pourrait atteindre jusqu’à 15 % voire 30 % à l’horizon 2020, mais de manière focalisée sur certaines dépenses : les produits dits « culturels », l’habillement, les cadeaux, certains services.

Pour les établissements occupant des locaux commerciaux, qui font l’objet d’un Document d’Aménagement Artisanal et Commercial (DAAC)1, cette notion de marché « fini » reste néanmoins valable.

La largeur de la zone d’influence d’un ensemble commercial est dépendante de son attractivité. Celle-ci n’est pas seulement liée au nombre de commerces et au nombre de m² développés. Elle dépend aussi de la qualité du contexte et de l’image d’un site. La facilité d’accès est également un facteur, mais lui-même dépendant du niveau d’attractivité : plus le niveau d’intérêt pour le consommateur est fort, moins le critère de l’accessibilité pèse sur la décision de fréquentation. Si les critères quantitatifs ne sont pas les seuls donc, ils constituent néanmoins une base essentielle.

Or, le dimensionnement d’une offre commerciale dépend d’abord de son marché en zone primaire, d’où une focalisation de l’offre sur les principales densités urbaines. Le chiffre d’affaires d’un commerce se Diagnostic structure en effet d’abord sur sa zone primaire, avant de se consolider sur les zones secondaires, tertiaires, voire quaternaires, avec une emprise décroissante sur les dépenses à mesure que l’on s’éloigne et que les alternatives de lieux de dépense apparaissent. Il existe donc un processus itératif entre le positionnement d’une offre et la définition de sa zone de chalandise, fonctionnant à la hausse, comme à la baisse (pour les offres répondant aux besoins courants, dits « de proximité »).

1 Le DAAC est intégré au Document d’Orientations et d’Objectifs (DOO). du Montargois GatinaisSCoT en -

83

Ainsi, l’évolution du commerce dans les trente dernières années, avec à la fois le développement de la grande distribution, mais aussi parallèlement une forte évolution du cadre du fonctionnement du commerce dit « traditionnel » (forte montée en puissance des contraintes des normes pour l’alimentaire par exemple, évolution du niveau de charges et de la législation du travail), tend à nécessiter des chiffres d’affaires de plus en plus importants par établissement pour assurer leur viabilité et de ce fait des densités d’habitants de plus en plus importantes. Cela explique, pour une grande part, la difficulté à maintenir des commerces de proximité en milieu rural.

L’évaluation du marché sur lequel les commerces d’un territoire peuvent attirer leur clientèle constitue donc une clef pour identifier les possibilités de développement commercial de ce territoire. Elle dépend des caractéristiques socio-démographiques du territoire et de sa zone d’influence et de leurs dynamiques. La densité d’habitants, l’évolution quantitative du nombre d’habitants et plus encore du nombre de ménages (le ménage constituant le point d’entrée de la dépense vers les commerces) constituent donc une base. Mais trois indicateurs, et leurs évolutions, sont également essentiels pour appréhender le « besoin » ou le « potentiel commercial » d’un territoire :

- La structuration des ménages en fonction de leur type : personnes seules, familles monoparentales, couples sans enfant, couples avec enfant(s). Ce critère constitue de plus en plus un élément de différenciation dans la consommation des ménages, dans une société où le modèle de la famille n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 70, qui a prévalu à l’ensemble des politiques publiques en matière d’urbanisme jusqu’à la loi SRU ;

- L’âge de la personne référente de chaque ménage : les plus jeunes (moins de 30 ans) ont tendance à consommer de manière différente par rapport à leurs aînés ; ils ne font pas partie de la « génération hypermarchés », sont moins attachés au produit (principe de « toucher » le produit) et donc plus enclins à utiliser des formes immatérielles de commerce (y compris directement à partir de leur smartphone). Même s’ils reviennent aussi vers les artisans et les producteurs, ils restent attachés à la notion de marque. Les plus de 75 ans quant à eux limitent considérablement leur niveau de consommation de produits (-40 % par rapport à la moyenne toutes générations, -2/3 pour des dépenses comme l’habillement et les chaussures, pour l’orienter vers les services ;

- La catégorie socio-professionnelle et le niveau de revenus des ménages, avec des incidences tant sur le niveau de consommation que sur les modes de consommation.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

84

Dans ce contexte, l’évaluation du marché, dit « Marché Théorique » et correspondant à l’ensemble des dépenses commercialisables (dépenses à destination des commerces, quels qu’ils soient, y compris la vente à distance) se fait à partir du processus suivant :

1. Définition du territoire d’analyse

4. Caractérisation socio-démographique de la population de ce territoire

3. Calcul d’un indice de consommation (base 100 = moyenne France) à partir des caractéristiques socio-démographiques

2. Evaluation du marché théorique par application de l’indice de consommation au niveau de consommation moyenne de la France multiplié par le nombre de ménages du territoire

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

85

Un équipement commercial dense sur l’agglomération, qui n’empêche pas un ancrage commercial sur les bourgs centres…

D’après le recensement de l’offre commerciale réalisé en septembre 2013, le SCoT du Montargois en Gâtinais compte 88 sites commerciaux composés de 1 500 locaux commerciaux dont 1 330 commerces et services en activité.

Une répartition de l’offre commerciale du SCoT sur 88 sites commerciaux

Source : Recensement sur site septembre 2013 réalisé par Pivadis. Diagnostic On constate un taux de vacance de 13% des établissements, soit près de 200 locaux dont une soixantaine sur le centre-ville de Montargis. Ce taux de vacance est très légèrement au-dessus de la moyenne nationale (12%).

L’AME compte près de 970 cellules commerciales dans les pôles commerciaux, dont la moitié se situe sur la ville de Montargis (488). La commue d’Amilly dispose quant à elle d’environ 160 cellules commerciales dont les ¾ se localisent sur la zone commerciale d’Antibes. Enfin, Chalette-sur-Loing et Villemandeur regroupent chacune une centaine de cellules commerciales. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

86

Plusieurs polarités commerciales sont constituées sur le territoire du SCoT :

Courtenay compte environ 102 cellules commerciales avec un taux de vacance modéré d’environ 7 % ; Lorris compte environ 67 cellules commerciales ; Châtillon-Coligny compte environ 65 cellules commerciales ; Château-Renard compte environ 51 cellules commerciales ; Dordives compte environ 46 cellules commerciales ; Ferrières-en-Gâtinais compte environ 45 cellules commerciales ; Nogent-sur-Vernisson compte environ 31 cellules commerciales ; Corbeilles compte environ 16 cellules commerciales.

A partir d’une observation visuelle sur site des locaux commerciaux, on constate que qualitativement la structure commerciale montre un taux assez faible de locaux commerciaux en parfait état. En effet, 28% des locaux commerciaux du territoire sont en parfait état contre 45% en moyenne nationale. 50% des locaux manquent d’entretien et 22% nécessitent un besoin de rénovation contre 32% et 23% en moyenne nationale.

Etat des locaux commerciaux en fonction du secteur d’activité

Sources : Recensement sur site en septembre 2013 réalisé par Pivadis.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

87

Le tissu commercial du territoire s’élève à 227 000m² de surface de vente (hors automobile) sur les 88 sites, soit une densité exceptionnellement élevée en surface de vente : 1 926 m² de surface de vente pour 1 000 habitants. On constate aussi que le tissu commercial se réorganise progressivement plus qu’il ne se développe dans l’absolu : +20.000 m² effectifs en 15 ans sur l’agglomération.

En effet, sur les trois dernières années 34 000 m² de surface de vente ont été autorisés par la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CADC1) dont 9 000 m² n’ont pas encore été réalisés. Ce phénomène local rejoint la tendance générale où les concepts d’hypermarchés arrivent dans une phase de reconfiguration pour regagner en attractivité car ils ne sont plus vraiment aujourd’hui les moteurs d’un pôle commercial. En effet, les grands hypermarchés diminuent leurs surfaces de vente, pour parfois les basculer en galerie marchande, plus avantageuse.

De plus, 93 des établissements de plus de 300 m² présents sur le territoire totalisent environ 140 465 m² sur les 227 000 m² existants soit plus de 60% des surfaces totales. L’AME regroupe environ 162 000 m² de surface de vente dont près de 70 000 m² de surface de vente sur la commune d’Amilly.

Répartition des surfaces de vente à l’échelle communale

Diagnostic

Sources : Recensement sur site septembre 2013 réalisé par Pivadis et inventaire commercial DGCCRF complété par LSA.

1 La Commission départementale d’Aménagement Commercial - CDAC autorise ou non la création, extension ou changement d’activité

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - d’un bâtiment ou ensemble commercial supérieur à 1000m² de surface de vente.

88

Au-delà de l’AME, quelques communes disposent de polarités commerciales dont la surface de vente est supérieure à 5 000 m² telles que :

Courtenay (12 500 m²) ; Dordives (7 500 m²) ; Chatillon-Coligny (7000 m²) ; Lorris (5 400 m²).

Le territoire est découpé en 9 secteurs géographiques reflétant l’armature commerciale du territoire autour des bourgs centres et de l’agglomération montargoise.

La densité en nombre de locaux commerciaux sur le territoire est inférieure à la moyenne nationale (13 pour 1 000 habitants sur le territoire contre 15 pour 1 000 habitants en moyenne).

Sur les secteurs « urbain central élargi » et « Châtillon-Coligny », la densité de locaux commerciaux est respectivement de 16 et 13 locaux pour 1 000 habitants. En revanche, cette densité diminue très largement sur le secteur « Nord-Ouest Corbeilles », avec 6 pour 1 000 habitants.

Le taux de vacance commerciale est très important sur les secteurs de « Nogent-sur-Vernisson » 21%, « Frange Sud Urbain » 19%, et « Continuité urbaine Nord » 17%.

Répartition et densité de l’offre commerciale par grands secteurs

Diagnostic

Sources : Recensement sur site septembre 2013 réalisé par Pivadis et inventaire commercial DGCCRF complété par LSA.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

89

L’agglomération montargoise concentre de manière classique une large majorité des commerces du territoire. Sa densité est néanmoins particulièrement forte avec 2 850 m² pour 1 000 habitants.

Pour les surfaces de vente de plus de 300 m² l’agglomération montargoise compte 3 100 m² pour 1 000 habitants contre une moyenne de 2 400 m² sur les unités urbaines de tailles similaires. Cette forte densité sur l’unité urbaine de Montargis n’empêche pas un phénomène de polarisation de l’offre commerciale sur le reste du territoire. En effet, ramenée à la population totale l’unité urbaine de Courtenay dispose de 3 200 m² pour 1 000 habitants contre une moyenne de 1 200 m² sur les unités urbaines de cette taille. Ce même phénomène se constate sur d’autres unités urbaines telles que Chatillon-Coligny 2 346 m² pour 1 000 habitants et Lorris 1 823 m² pour 1 000 habitants contre en moyenne à unités urbaines comparables 1 200 m² pour 1 000 habitants

Répartition et densité des surfaces de vente par grands secteurs

d bi

Ch ill

Sources : Recensement sur site septembre 2013 réalisé par Pivadis et inventaire commercial DGCCRF complété par LSA.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

90

…mais dont le niveau de couverture des besoins à la population est imparfait.

La composition de l’offre du territoire, en nombre de cellules commerciales, est comparée à un équilibre théorique. L’équilibre théorique correspond au nombre de commerces qu’il faudrait pour répondre à l’ensemble des besoins de la population (résidences principales et secondaires) hors effets d’évasions et d’attraction.

Sur l’ensemble du territoire, on note une forte présence numérique par rapport à la couverture théorique des besoins en commerces généralistes et en services en agence. En effet, le territoire compte 36 commerces généralistes, dont plus de la moitié se situent sur l’AME alors que seulement 31 suffiraient à couvrir les besoins de la population.

En revanche, la couverture en équipement de la personne est légèrement inférieure au niveau théorique. En effet, l’offre en équipement de la personne se situe pour 84% sur l’AME et ce pôle est très concurrencé par les agglomérations environnantes, notamment Orléans et la région parisienne, mais aussi par la vente à distance. En effet, le poids de la vente à distance (e-commerce et dérivés) aura des impacts dans l’avenir de la distribution, puisque près de 60% de la population consomme sur internet et y consacre environ 6 à 9 % de ses dépenses.

Répartition de l’offre commerciale par activité et comparaison avec l’équilibre théorique

En nombre d'établissements MONTARGOIS EN GATINAIS Equilibre théorique large zone* Nb de % avec effet résidences secondaires commerces Alimentaire spécialisé 165 12% 12% 189

Généraliste 36 3% 2% 31 Equipement de la personne 129 10% 12% 189 Equipement de la maison 135 10% 10% 157

Hygiène santé beauté 197 15% 12% 189 Culture loisirs 127 10% 11% 173 Cycles auto 122 9% 10% 157 Cafés Hôtels Restaurants 232 17% 20% 314 Services en agence 187 14% 11% 173 Total 1330 100% 100% 1572

* Comparatif base "large zone" sur 1.699 communes (8,6 M d'hab.)

Diagnostic

Sources : Recensement sur site septembre 2013 réalisé par Pivadis.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

91

Au-delà de l’analyse en nombre ou en surface commerciale, il est intéressant d’analyser le service rendu à la population au travers de 10 fonctions commerciales principales.

D’après le recensement des sites commerciaux réalisé en septembre 2013, le maillage en service de proximité du territoire se caractérise par une offre très incomplète en dehors des 15 pôles principaux, dont 5 se situent sur l’agglomération. En effet, sur l’ensemble du territoire du SCoT seulement 15 communes disposent d’une offre commerciale en service de proximité complète : Montargis, Amilly, Villemandeur, Chalette-sur-Loing, , Château-Renard, Douchy, Courtenay, Ferrières, Dordives, Corbeilles, Lorris, Varennes-Changy, Nogent-sur-Vernisson et Châtillon-Coligny.

En revanche, la moitié des communes du territoire ne propose aucun service de proximité à la population, c'est-à-dire qu’elles ne disposent pas d’au moins une boulangerie.

Maillage en services de proximité

Sources : Recensement sur site septembre 2013

réalisé par Pivadis.

Diagnostic Afin de compléter l’offre sédentaire, 18 des 84 communes bénéficient d’un marché. De plus, sur les territoires plus ruraux, hors de l’agglomération montargoise et rives du Loing, 62 communes sur 73 bénéficient d’au moins une tournée alimentaire (Source : Etude diagnostic préalable à une OCM Septembre 2010). Ces tournées alimentaires concernent principalement les secteurs de la boucherie 53 tournées, de la boulangerie, 34 tournées, de la poissonnerie 27 tournées ainsi que de l’alimentation générale épicerie 18 tournées.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

92

Cœur de l’agglomération, le centre-ville de Montargis joue un rôle central sur le territoire avec ses 350 locaux commerciaux. Malgré une augmentation de 5 % du nombre de locaux sur les 15 dernières années, on constate un phénomène de vacance plus accentué : 15 % en 2013, contre 7 % en 1999. Cette évolution s’explique en partie par la spécialisation des centres villes avec moins de commerces de bouche (39 en 1998, contre 23 en 2013) et plus de services en agence et de commerce d’équipement de la personne. En effet, en nombre de cellules commerciales, 60 % de l’offre en équipement de la personne du territoire se concentrent sur le centre-ville de Montargis.

Répartition de l’offre commerciale du centre-ville de Montargis par activité

Sources : Recensement sur site réalisé par Pivadis.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

93

Une offre commerciale qui rayonne bien au-delà du territoire

Dans ce contexte, notre périmètre de réflexion dépasse largement les limites administratives du SCoT pour s’intéresser à la zone d’influence des commerces du SCoT qui regroupe 73 000 ménages en 2010 et près de 170 000 habitants. Au-delà du territoire du SCoT, la zone d’influence comprend les secteurs de , Bellegarde, Beaune-la-Rolande, une frange francilienne ainsi qu’une petite frange à l’Est de Courtenay. Les limites de la zone d’influence se construisent par rapport aux agglomérations environnantes telles que Nemours, Sens et Orléans mais aussi par rapport aux polarités commerciales environnantes telles que Pithiviers, Châteauneuf-sur-Loire, Charny ou encore Bonny-sur- Loire.

La zone d’influence des commerces du SCoT dans son environnement commercial

Le

Sources : Plancher commercial (établissement de plus de 300m²) DGCCRF, IFLS et PIVADIS. territoire du SCoT, qui compte 50 865 ménages en 2010, connaît entre 1999 et 2010 une évolution annualisée du nombre de ménages de 1,1 %, plus rapide que la croissance de la population, qui n’est que de 0,7 %. Ce phénomène de desserrement des ménages1, c'est-à-dire la diminution de la taille des Diagnostic ménages, est important à analyser pour le commerce puisqu’une famille avec 2 adultes et 2 enfants consommera moins que la même famille séparée. En effet, dans ce dernier cas, les dépenses en investissement sont doublées en volume, les dépenses en besoins courants sont plus importantes (de l’ordre de 25 à 30%) ; en revanche les dépenses en habillement tendent à diminuer. Notons que la croissance du nombre de ménages est aussi très liée à la mutation des résidences secondaires en

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 A ce sujet, voir également le chapitre suivant sur les dynamiques démographiques.

94

résidences principales sur le territoire. Ce phénomène crée une croissance de marché, pas aussi importante que l’accueil de nouveaux ménages, qui maintient l’état du marché pour l’instant.

L’âge de la personne de référence de chaque ménage est aussi un indicateur pour le commerce, le territoire du SCoT présentant la caractéristique d’avoir une forte proportion de ménages retraités, 40 % contre 34 % en moyenne nationale. Ce vieillissement de la population entraine une baisse des besoins.

L’analyse de l’ensemble des caractéristiques sociodémographiques du territoire et de la zone d’influence des commerces nous amène à évaluer le marché théorique de 2013 à 1,2 milliards d’euros à l’échelle de la zone d’influence, dont 860 millions sur le territoire du SCoT. Entre 1999 et 2013, le marché théorique a augmenté de 111 millions d’euros, soit une évolution de 15 %, alors que la croissance des ménages n’a évolué que de 12%. Le Marché bénéficie donc d’une croissance « artificielle » de 3 points, liée à l’évolution des caractéristiques de la population.

Ces évolutions sont plus marquées sur les secteurs :

Nord Est Courtenay avec 32% d’évolution du marché sur ce secteur ; Sud-Ouest Lorris avec 27% d’évolution du marché sur ce secteur ; Bellegarde avec 26% d’évolution du marché sur ce secteur ; Continuité urbaine Nord avec 26% d’évolution du marché sur ce secteur.

Répartition du marché théorique par grands secteurs sur l’ensemble de la zone

Diagnostic

Sources : Pivadis sur base INSEE recensement 2010

Le modèle de large rayonnement de la zone de chalandise par la concentration de l’offre tend à s’effacer face aux contraintes de mobilité, du développement de la vente à distance (dont le e-commerce). Face à

ces évolutions, les commerces du Montargois en Gâtinais sont de plus en plus dépendants de la du Montargois GatinaisSCoT en -

95

croissance de population interne au territoire ce qui risque de contracter de plus en plus la zone d’influence.

L’ensemble de ce diagnostic nous amène à la hiérarchisation des pôles commerciaux, Montargis constituant le pôle majeur qui contribue au rayonnement du territoire. Courtenay est identifié comme pôle secondaire. Dordives, Ferrières-en-Gâtinais, Château-Renard, Chatillon-Coligny et Lorris sont quant à eux des pôles relais. Corbeilles, Nogent-sur-Vernisson et Fontenay-sur-Loing constituent des pôles de proximité.

Hiérarchisation des pôles commerciaux

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

96

Une mutation des comportements d’achats, qui risque d’entrainer une (r)évolution du commerce.

Depuis l’après-guerre, la France a connu de profondes mutations des modes de consommation et de distribution. Les deux sont indissociables. D’un système où l’offre peinait juste après-guerre à satisfaire les besoins fondamentaux (se nourrir, se loger, se vêtir), on est progressivement passé à un système où l’offre tire la demande :

par l’innovation, avec une proportion toujours plus importante de nouveaux produits, de choix… par l’introduction de nouveaux modes de distribution, avec l’émergence des supermarchés et hypermarchés, mais aussi plus récemment des hard discounts et des grandes et moyennes surfaces spécialisées ; par la multiplication du recours à la communication dans l’acte de vente et sa préparation : publicité, packaging, merchandising… D’une réponse à un besoin, par l’apport de technique, d’ergonomie, de praticité, de prix… l’enjeu du produit de consommation est passé à une logique de séduction : créer l’envie, donner un plaisir à l’achat, à l’usage…, générer un besoin.

Dans ce contexte, l’image du produit comme celui du magasin qui le diffuse, est devenue fondamentale. Elle doit informer sur l’usage et le prix, mais doit aussi répondre aux codes qui permettront au client potentiel de s’y retrouver :

par rapport à son statut social ; par rapport à sa philosophie de vie ; par rapport au groupe social dans lequel il se reconnaît, voire sa « tribu ».

Parallèlement, la France a connu une véritable « industrialisation » d’une partie importante de la distribution. Les groupes de distribution ont aujourd’hui un poids considérable par rapport aux entreprises de production, mais aussi par rapport au consommateur.

Le commerce, interface entre le produit et le client depuis que l’homme vit en société, a connu une véritable révolution dans les trente dernières années. En effet, d’un principe de réponse à des « besoins » par la vente d’un produit à un prix (ce qui n’excluait pas une dose de séduction pour « créer de l’attente »), et d’une relation de proximité et de confiance relative entre le commerçant et le client, on est passé à :

une société de consommation où le produit et le prix sont des prérequis nécessaires mais pas suffisants, et une société d’abondance, où l’offre de produits, pléthorique (symbolisée par ce que certains appellent des temples de consommation, les centres commerciaux et les hypermarchés), doit, pour rencontrer son public et assurer sa rentabilité économique, générer en permanence de nouvelles attentes, de nouveaux besoins. Si le principe n’est pas fondamentalement nouveau, il s’est emballé dans les dernières décennies, impliquant une accélération de la création de Diagnostic nouveaux produits, mais aussi une démultiplication des outils de communication et d’analyse des comportements de fréquentation et d’achat.

Le commerce est devenu plus qu’une interface entre le produit et le client, plus qu’un lieu de vente. Son image est devenue fondamentale, d’où l’importance des marques mais aussi et surtout des enseignes de distribution, qui deviennent de plus en plus des marques. L’un des cas les plus exacerbés est celui des articles de sports (y compris vêtements et chaussures), avec la prédominance d’une enseigne sur ce marché. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

97

L’image perçue devient à l’extrême prioritaire par rapport au couple produits/prix, jouant d’ailleurs même sur la perception du rapport qualité/prestation/prix. La porte est en conséquence ouverte aux points de vente immatériels. Pour autant, le poids de la vente à distance (e-commerce et dérivés) dans l’avenir de la distribution doit être relativisé, et surtout observé en fonction des types de produits.

Si pour l’informatique (et plus largement, à terme, la domotique), les voyages ou plus précisément la billetterie de voyages, les services, (y compris bancaires, d’assurances) et les livres / disques, l’importance actuelle du e-commerce et à venir est indiscutable, son poids à venir dans la vente directe de produits, apparaît plus incertain, du moins avec une livraison à domicile. En effet, les difficultés liées à la livraison à domicile (dont les modèles économiques et urbains fonctionnent mal à une grande échelle (à l’exception des produits de petite ampleur livrés par la Poste), ainsi que les comportements des consommateurs, limiteront certainement la capacité à généraliser ce fonctionnement. Par contre, la combinaison de la commande sur internet et du retrait dans des points de vente relais ou simplement des points de retrait ouvre plus de possibilités (c’est l’exemple flagrant du « drive »).

Une part de la population consomme donc d’ores et déjà sur internet ; en effet plus de la moitié des ménages consomment sur internet et y consacrent environ 6 à 9% de leurs dépenses, avec de plus en plus de diversification. Quant aux « drive », ils concernent surtout des familles périurbaines dans le cadre de leurs déplacements motorisés domicile travail, avec des taux de fréquentation pouvant dépasser 25%.

La généralisation de l’usage d’internet, via le smartphone ou la télévision (reliée au téléphone et incluant partiellement les fonctions d’un ordinateur), permettra néanmoins de faire de ce vecteur un outil de communication essentiel dans la démarche commerciale. En particulier, le principe d’achats réfléchis, ayant donné lieu à une analyse comparative des différentes offres, devrait s’accentuer grâce à cet outil, et donner lieu à un choix du lieu d’achat avant le déplacement, en particulier pour les dépenses d’ « investissement ».

Mais il existe aussi des modèles, pour des achats récurrents, de commandes, qui seront à retirer soit au magasin, soit dans des lieux relais, notamment sur les terminaux de transport (et tous sites accueillant des « ruptures de charge » au niveau transport).

Dans ce contexte, l’évolution des modes de vie apporte un nouvel éclairage, avec une mutation en profondeur à la fois de resserrement sur la cellule familiale, mais aussi d’attentes de loisirs. Le passage aux 35 heures a accéléré cette mutation, accentuant le sentiment de « droit » aux loisirs.

Le temps passé à faire les achats récurrents, courants, baisse continuellement, malgré ce temps

disponible plus important. La segmentation entre les familles de produits, à partir de leurs fonctions, tend à s’estomper au profit de la logique « d’univers » ou « de concept ».

Diagnostic Ces concepts porteront certainement d’abord sur un ciblage clientèle avant d’être un ciblage produits. Si les spécialistes pointus auront toujours leurs atouts, les concepts commerciaux devraient aller nettement vers la notion d’univers lié à une enseigne (ce qui peut être vrai aussi pour un indépendant développant sa propre enseigne) : dans ce cadre, on pourrait retrouver un décloisonnement de l’offre produits. Les exemples les plus flagrants aujourd’hui, en dehors des concepts Nature & Découverte ou Résonances, se portent sur les grandes surfaces de bricolage et les jardineries. Pour les premières, on est loin de la quincaillerie, avec le développement d’une offre large et diversifiée, touchant l’ensemble de l’aménagement de la maison, y compris la décoration, le jardin… ; pour les secondes, les plantes n’ont SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

98

plus le monopole, avec l’adjonction de l’animalerie, les rayons saisonniers de décoration de Noël, la motoculture…

Ainsi, d’une société de consommation, on est en train de passer à une société de loisirs.

Dans ce contexte, il apparaît nécessaire de faire évoluer la notion de demande commerciale, en particulier en termes de nomenclature. Ainsi, les mutations de comportements d’achats, pour ne pas dire la « révolution » commerciale en cours, peuvent s’analyser autour de quatre grandes familles de « besoins »:

Les besoins courants, représentant des dépenses quotidiennes ou hebdomadaires, et pour lesquels le maillage du territoire est une réponse importante ; Les dépenses d’investissement, qui s’inscrivent dans la durée avec une assez faible fréquence d’achat, dont l’offre nécessite de fait une large zone de chalandise ; Les achats désirs, tournant beaucoup autour de l’individu, et pour lesquels le niveau de consommation peut être très variable, tant en fonction des caractéristiques sociodémographiques que dans le temps ; Les achats ludiques, pour lesquels la vente à distance prend une part de plus en plus importante, mais qui s’inscrivent aussi dans une démarche non contrainte de dépenses, en mixité avec la logique de loisirs.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

99

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Le territoire dispose d’une densité commerciale remarquable, mais avec de fortes disparités locales, notamment dans les zones rurales ;

- Une contraction de la zone de chalandise est à anticiper, en raison de la révolution en cours des comportements d’achat et de la dépendance accrue de celle-ci à la croissance démographique interne au territoire.

Questionnements :

- Quelles réponses apporter en service de proximité dans les communes rurales, face au vieillissement de la population ?

- Quels relais de croissance pour le commerce dans les années à venir ? Réorganisation des structures commerciales ? Attractivité événementielle bénéficiant aux commerces ?

Enjeux :

- Définir le rôle des pôles ruraux dans la réponse aux besoins aux habitants : limité aux besoins courants ou élargi avec l’implantation de moyennes surfaces tirant partie de la logistique du e-commerce ?

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

100

2.3 Des dynamiques démographiques et constructives centrifuges

NB : Sur les questions de logement et d’habitat, L’observatoire de l’habitat du Loiret 2013, publié en mars 2014 par le Conseil général, apporte des compléments d’analyse récents mobilisant d’autres bases de données, et permet de resituer le territoire dans le contexte départemental.

Des polarités bien affirmées

Le SCoT comptait 119 297 habitants lors du dernier recensement de la population, en 2012, ce qui représente 33 443 habitants de plus qu’en 1968. Depuis cette date, le territoire a connu une hausse très régulière de population, de 0,75 % par an en moyenne (malgré une légère baisse depuis 2009), avec une période plus soutenue (près de 1 % par an) entre 1968 et 1982.

Evolution de la population du SCoT

Historiquement, la population, à l’origine très villageoise, s’est concentrée depuis le Moyen Âge dans la ville de Montargis, le long de la vallée du Loing (Ferrières-en-Gâtinais, Chatillon-Coligny), et dans des bourgs moyens comme Lorris ou Château-Renard.

Au XIXème siècle, la révolution industrielle et l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Nevers ont concentré un peu plus la population dans le pôle montargois et le long de cet axe ferré. Celui-ci suit le

Loing depuis le nord, puis s’écarte vers l’Ouest au sud de Montargis, mettant en concurrence Châtillon- Coligny, située sur le Loing avec Nogent-sur-Vernisson, située elle le long de la voie de chemin de fer.

Plus récemment, on observe une augmentation de la population le long des axes de communication Diagnostic routiers (RN et RD), et également un phénomène de périurbanisation assez marqué autour de Montargis, puis dans le Nord du territoire avec le desserrement de l’aire urbaine francilienne.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

101

Répartition de la population sur le territoire en 2012

Diagnostic

La population du SCoT est, à la lecture de la carte ci-dessus, extrêmement bien polarisée autour d’une centralité et de polarités secondaires ponctuant régulièrement le territoire. Des densités plus importantes s’observent le long des axes de communication entre le pôle Montargois et les polarités secondaires.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

102

Répartition de la population dans les communes du SCoT en 2012

4 villes de 70 villages cœur d'agglo

44 069 hab. 46 020 hab.

SCoT : 37 % 85 communes 39 % 119 297 hab.

10 petites villes

29 208 hab.

24 %

Environ 50 % de la population du SCoT est concentrée dans l’AME, et près de 40 % dans le « cœur » de cette agglomération avec les quatre villes de Montargis (environ 14 500 habitants), Chalette-sur-Loing (13 000 habitants), Amilly (près de 12 000 habitants) et Villemandeur (6 700 habitants en 2012), qui sont les quatre plus grandes villes du territoire.

Dix autres villes comptent entre 2 000 et 4 000 habitants, dont trois sont situées dans l’AME (Pannes, , Cepoy) et sept sur le reste du territoire (Courtenay, Ferrières-en-Gâtinais, Lorris, Dordives, Nogent-sur-Vernisson, Château-Renard et Chatillon-Coligny). Ces dix villes représentent au total 29 000 habitants environ, soit 24 % de la population totale du SCoT.

Si l’on exclut les quatre villes du cœur de l’agglomération et les dix petites villes présentes sur le territoire, le reste de la population (c'est-à-dire environ 46 000 habitants, soit environ 39 % du total) est donc réparti dans les 70 villages qui parsèment le SCoT. La grande majorité d’entre eux dénombre entre

200 et 1 000 habitants, un seul, , moins de 100 habitants.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

103

Une dynamique récente qui remet en cause les polarités existantes

Croissance de la population dans les EPCI de 1968 à 2012

195 189 183 175

A. Montargoise & Rives du Loing

155 156 CC 4 Vallées

CC Betz & Cléry

135 132 131 CC Château-Renard 125 CC Châtillon-Coligny 115 CC Canton de Lorris 1968 : indice 100

95 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012

Si la croissance démographique de l’ensemble du territoire est remarquable par sa régularité depuis les années 1960, on constate que la répartition de cette croissance est territorialement déséquilibrée.

Sur l’ensemble de la période 1968-2012, la croissance est très forte dans le Nord du territoire (+ 89 % de croissance dans la C.C. du Betz et de la Cléry entre ces deux dates, + 83 % dans la C.C. des Quatre Vallées), alors qu’elle est ralentie dans l’agglomération (+ 25 %) et dans les C.C. de Châtillon-Coligny (+ 32 %) et de Château-Renard (+ 31 %). Ce déséquilibre s’est accéléré depuis les années 1980.

Sur la période 1999-2012 le taux de croissance annuel moyen est sept fois plus rapide dans la C.C. du Betz et de la Cléry (plus de 1%) que dans l’AME (moins de 0,4 %). L’agglomération continue sa progression démographique régulière, mais avec un report de l’accueil de nouvelles populations sur la couronne périurbaine, au détriment de Montargis et Chalette-sur-Loing, dont la population stagne ou diminue.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

104

Croissance de la population de 1999 à 2012

La croissance de population de 1999 à 2012 représente un gain de 10 188 habitants pour le territoire, soit une croissance annuelle moyenne de 0,64 %. La carte ci-dessus met en évidence trois secteurs de forte croissance démographique sur cette période :

- le Nord de la vallée du Loing, avec par exemple les communes de Dordives (0,5 % de croissance annuelle moyenne entre 1999 et 2012, contre 1,2 % entre 1999 et 2009), Ferrières-en-Gâtinais (0,4 %, contre 0,9 % entre 1999 et 2009), Fontenay-sur-Loing (0,9 %, contre 1 ,8 % entre 1999 et 2009) ou Nargis (1.2%, contre 2 % entre 1999 et 2009). Ce secteur est devenu de facto, depuis les années 1980, une nouvelle couronne de l’agglomération francilienne avec le desserrement de celle-ci et la proximité des gares connectées avec les gares de Paris-Lyon ou de Paris-Bercy (Ferrières-en-Gâtinais, Dordives sur le territoire du SCoT, celle de Souppes-sur-Loing juste au nord). En moyenne, la population des quatre villes citées a doublé depuis 1975 ;

- l’espace périurbain au sud et à l’ouest de Montargis, avec notamment Corquilleroy (0,9 % de

croissance annuelle moyenne), St Maurice-sur-Fessard (1,2 %) ou Villemandeur (1,1 %). La périurbanisation de l’agglomération montargoise, très prononcée depuis les années 1970, se poursuit dans ce secteur, au détriment des trois villes principales, dont la population stagne. Les villes du cœur d’agglo, dont Montargis et Châlette-sur-Loing ont perdu de la Diagnostic population au profit de la périphérie ;

- le Nord-Est du SCoT, avec Bazoches-sur-le-Betz (3,7 %), (4,7 %) ou Courtenay (1,1%), qui profite de sa bonne desserte autoroutière, au carrefour de l’A6 et de la récente A19.

Au-delà du dynamisme francilien, et de façon plus générale, la croissance du pôle central s’est reportée vers sa périphérie et la croissance des polarités secondaires vers les villages ruraux voisins. Cette SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

105

dispersion de la croissance mène à terme le territoire vers une structure moins lisible, avec des polarités moins affirmées.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

106

Solde naturel de 1999 à 2012 Variation de la population due au solde naturel

La croissance de la population, lorsqu’elle existe, s’explique avant tout par le solde migratoire positif (0,6 % en moyenne sur le SCoT), alors que le solde naturel est quasiment nul (0,1 %).

Dans le détail, la carte ci-avant indique que le solde naturel est plus élevé dans les espaces ruraux et périurbains, alors qu’il est souvent inférieur à 0 dans les petites villes (Lorris, Château-Renard, Chatillon-Coligny, Dordives…).

L’analyse de la carte du solde migratoire indique clairement que l’AME dans sa quasi-totalité est devenue moins attractive, alors que le Nord-Est du territoire attire le plus.

Solde migratoire de 1999 à 2012

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

107

Evolution des ménages du Montargois-en-Gâtinais : un vieillissement entamé et une diminution de la taille moyenne des ménages

Structure par âge de la population

25% 20,5% 1999 18,9% 19,8% 20% 18,6% 18,3% 18,3% 16,9% 17,0% 16,8% 15,0% 15% 11,3% 8,7% 10%

5%

0%

L’analyse de la structure par âge de la population indique que les jeunes ne se maintiennent pas sur le territoire. En effet, on observe des pertes d’effectifs entre 1999 et 2012 pour les classes 0-14 ans et 15-29 ans.

En revanche, l’augmentation de la classe d’actifs 45-59 ans, montre que le territoire est attractif pour ces derniers.

On observe un vieillissement prononcé de la population (28,1 % de personnes de plus de 60 ans en 2012, contre 21,4 % dans le Loiret), qui devrait se poursuivre à l’avenir si les caractéristiques migratoires restent inchangées.

La diminution générale de la part des 15-45 ans est inquiétante (de 37,5 % en 1999 à 33,3 % en 2012), car cette tranche d’âge constitue la majorité des actifs pour les 20 prochaines années, soit la période d’effet du SCoT.

Evolution de la part des 15-45 ans (1999-2012)

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

108

Evolution de la taille moyenne des ménages (1968-2012) 3,2

3

2,8 SCoT Loiret 2,6 Centre 2,4

2,2 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2012

La taille moyenne des ménages, de 2,3 personnes par ménage en 2012, est en diminution régulière depuis le recensement de 1968 (2,5 personnes par ménage en 1999). Ce phénomène de « desserrement » des ménages (personnes âgées seules, familles monoparentales, ménages d’une personne…) est national, et s’observe dans les mêmes proportions sur la région Centre (3 personnes par ménage en 1968, 2,4 en 2009) et sur le territoire national. Il est à l’origine d’un important besoin en logement.

Evolution des catégories socioprofessionnelles (1999-2012)

35000

30000

25000

20000

15000 1999 10000 2012 5000

0

En l’espace de 10 ans, le territoire a enregistré une modification de la structure de sa population. La part Diagnostic des ouvriers et des agriculteurs a diminué sensiblement, alors que celle des employés, professions intermédiaires et cadres augmentait.

Le territoire, qui compte 850 agriculteurs en 2012, en a perdu environ 27 par an depuis 1999 (ils étaient 1,4 % des actifs en 1999, contre 0,9 % en 2012), notamment dans le nord-est (carte ci-après).

La part des ouvriers est passée sur le territoire de 18,5 % en 1999 à 16,1 % en 2012, mais avec de fortes disparités locales. Les pertes se concentrent surtout dans le pôle industriel de Montargis et Chalette- sur-Loing, alors que certains territoires ont créé des emplois industriels (carte ci-après). SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

109

Evolution de l’emploi par secteurs d’activités (1999-2012) : emplois agricoles

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

110

Evolution de l’emploi par secteurs d’activités (1999-2012) : emplois ouvriers

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

111

Evolution de l’emploi par secteurs d’activités (1999-2012) : emplois cadres et professions intermédiaires

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

112

Revenus des ménages en 2012

En matière de revenus, le territoire présente des disparités bien lisibles : les revenus les moins élevés sont situés de façon très nette à Montargis et Chalette-sur-Loing et dans les territoires ruraux ; le reste du territoire affiche des revenus assez homogènes, avec toutefois des niveaux légèrement supérieurs dans le nord et autour de l’agglomération de Montargis au sens large. À l’extérieur du territoire, on retrouve des revenus globalement plus élevés aux marges de la région parisienne, assez comparables dans le reste de la région Centre, et légèrement inférieurs en Bourgogne.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

113

Une inflation du nombre de logements, pas toujours en rapport avec l’augmentation de la population

Evolution du nombre de logements de 1968 à 2012

249 235

215 A. Montargoise & Rives du Loing 195 193 CC 4 Vallées 175 176 CC Betz & Cléry 163 CC Château-Renard 155 CC Châtillon-Coligny 135 CC Canton de Lorris 115

95 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012

Le nombre de logements sur le territoire du SCoT a presque doublé de 1968 (35 200 logements) à 2012 (63 700 logements environ). Cette croissance du parc de logements, de 81 % sur cette période, est deux fois plus rapide que celle de la population (+ 39 %). Cette situation s’explique principalement par :

- le desserrement des ménages (décohabitation, diminution de la taille moyenne des ménages) ;

- l’occupation moindre du parc de logements (résidences secondaires et logements vacants).

La croissance plus rapide du parc de logements par rapport à la croissance démographique est inégale selon les territoires : dans les C.C. de Château-Renard (+ 35 %), du Betz et de la Cléry (+ 31 %) et de l’AME (+ 37 %), le nombre de logements a augmenté largement plus vite que la population.

Evolutions comparées de la population et du parc de logements de 1968 à 2012

Variation Variation du parc de Delta logements / 1968-2012 démographique logements habitants (%)

Agglomération Montargoise 25 % 71 % + 37 %

et rives du Loing

C.C. du Betz et de la Cléry 89 % 149 % + 31 % Diagnostic C.C. du Canton de Lorris 56 % 93 % + 24 %

C.C. de Château-Renard 31 % 76 % + 35 %

C.C. de Châtillon-Coligny 32 % 63 % + 24 %

C.C. des Quatre Vallées 83 % 94 % + 7 % SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

114

Prix de l’immobilier en 2016 (Source : meilleursagents.com)

Le marché de l’immobilier sur le territoire du SCoT bénéficie de prix qui restent relativement très attractifs, notamment par rapport à la région parisienne. La discontinuité des prix avec la région francilienne s’observe au sud de Nemours et encourage de nombreux actifs ou retraités à venir s’installer dans le nord du territoire. Cela leur permet de gagner en pouvoir d’achat immobilier et ainsi de pouvoir devenir propriétaires ou d’acheter des biens plus grands ou en meilleur état. Globalement la pression immobilière se ressent sur le nord du territoire et dans l’agglomération. On le perçoit notamment au travers des chiffres de l’occupation du parc de logements.

On note sur le cœur de l’agglomération une augmentation récente des prix et une difficulté de certaines communes (Montargis notamment) à mobiliser des ressources foncières. Ces difficultés tendent à

alimenter un cycle de hausse des prix et de rétention foncière. Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

115

La part des résidences principales est en constante augmentation sur l’ensemble du territoire depuis 1982 : 74 % en 1982, 79 % en 1999 et 82 % en 2012 et elle est particulièrement forte dans l’agglomération. Cette part est cependant encore inférieure aux moyennes française (83 %) et régionale (84,9 %). Cette augmentation de la part des résidences principales s’explique avant tout par le réinvestissement des résidences secondaires, très présentes sur le territoire (14 % en 1999, 10 % en 2009, 9 % en 2012), en résidences principales, notamment dans le nord. De nombreuses communes, désormais sous pression immobilière, comptent encore plus d’un quart de résidences secondaires, notamment dans la C.C. du Betz et de la Cléry.

La hausse de la part des résidences principales ne s’explique en revanche pas par un réinvestissement des logements vacants, pourtant assez nombreux sur le territoire et en augmentation depuis 1999 (7 % en 1999, 8 % en 2009, 9% en 2012). La vacance du parc est particulièrement importante dans les territoires ruraux, (hors Nord-Est), alors que dans le cœur de l’agglomération, elle peut s’expliquer par des opérations de démolition/reconstruction en cours, comme à Chalette-sur-Loing.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

116

Evolution du parc de logements (1999-2012) : résidences principales

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

117

Evolution du parc de logements (1999-2012) : résidences secondaires

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

118

Evolution du parc de logements (1999-2012) : logements vacants

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

119

Une offre en logements déconnectée de la demande

Evolution de la part des propriétaires (1999-2012)

On dénombrait 55 % de ménages propriétaires de leur logement en 1999, part qui a significativement augmenté depuis 2012 (67 % à cette date). Cette hausse très rapide du taux de propriétaires est importante (+ 12 points en 13 ans). La part de propriétaires de résidences principales est désormais supérieure aux moyennes nationale (57,8 %) et surtout régionale (63,8 %). Les propriétaires sont les plus nombreux dans le nord du territoire, où les territoires ruraux sont aujourd’hui sous pression démographique du fait du desserrement de l’aire urbaine francilienne ; et dans la périphérie de l’agglomération. Ceci s’explique par la volonté d’accession à la propriété qui constitue un objectif important pour de nombreux ménages dont beaucoup sont prêts à s’éloigner de leur lieu de travail pour cela. La demande s’oriente majoritairement vers la maison individuelle avec jardin, notamment pour les ménages en provenance de la région parisienne.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

120

Evolution de la taille des logements (1999-2012)

Alors que la taille moyenne des ménages ne cesse de diminuer depuis les années 1960 (2,29 personnes par ménage en 2012 contre 2,40 en 1999) la taille moyenne des logements est en augmentation entre 1999 (3,9 pièces par logements) et 2012 (4,2 pièces par logements). En moyenne, les plus petits logements se trouvent dans le cœur de l’agglomération et dans les pôles ruraux, les plus grands dans le reste de l’agglomération au sens large.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

121

Types de logements (1999-2012)

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

122

La part des appartements représente environ 20 % du parc en 2009 et 19% en 2012. Cette part est très stable depuis 10 ans et est largement inférieure aux moyennes nationale (43,1 %) et régionale (26,8 %). Sur l’ensemble du parc, 71 % des appartements sont concentrés sur Montargis et sur Chalette- sur-Loing. A Montargis, la part d’appartements en 2012 (73%) a progressé de 3 points depuis 1999 ; à Chalette-sur-Loing, cette part est moins importante (33%) et a diminué de 7 points depuis 1999. La forte demande en appartement qui s’observe dans l’agglomération s’oriente donc de plus en plus vers Montargis.

Le reste de l’agglomération possède un parc très orienté vers la maison individuelle : seuls Amilly (13,6 % d’appartements) et Villemandeur (12,6 % d’appartements) y ont moins de 90 % de maisons individuelles. Dans le reste du territoire, seuls les parcs de quelques pôles ruraux sont dotés de plus de 10 % d’appartements : Château-Renard (21 %), Nogent-sur-Vernisson (17,2 %), Courtenay (17,4 %), Châtillon-Coligny (18 %) et Lorris (12,7 %).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

123

Evolution de la part des logements sociaux (1999-2012)

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

124

Le territoire compte, en 2012, 7 832 logements sociaux (contre 7 753 logements sociaux en 1999), dont 59 % sont situés à Montargis et Chalette-sur-Loing (cette part était de 67 % en 1999, soit une diminution de 8 points). Globalement, le nombre de logements sociaux a très peu augmenté depuis 1999, leur part étant même en diminution (12,3 % en 2012 contre 13,5 % en 1999). La part des logements sociaux est légèrement inférieure aux moyennes régionale (14,8 %) et nationale (14,6 %).

Une part de logements sociaux en diminution entre 1999 et 2012 35% 30,27% 1999 30% 27,39% 2006 25% 2012

20% 17,08% 13,97% 15,07% 15% 13,11%

10% 4,00% 4,20% 4,30% 4,59% 5% 1,85% 2,68%

0%

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

125

Parmi les logements sociaux situés à Montargis et Chalette-sur-Loing, la plupart sont les logements collectifs construits dans les années 1960/70. On note sur ces deux communes une vacance importante, qui s’explique par l’état des logements. Des opérations de démolition/reconstruction sont en effet en cours, notamment à Chalette-sur-Loing, avec un groupe de 387 logements récemment détruits par l’ANRU (agence nationale de rénovation urbaine). Sur le territoire du SCoT, entre 2004 et 2011, 390 logements ont été démolis et sur la période 2004-2012, 189 logements ont été construits, dont 110 par l’ANRU.

La demande en logements sociaux reste soutenue, ce qui permet par ailleurs de limiter la vacance due à l’état du parc, en dehors des opérations de démolition.

Le nombre de logements sociaux a très légèrement augmenté sur le reste du territoire, avec la création de logement social sous forme d’habitat individuel et d’accession à la propriété.

Demandes et attributions de logements sociaux en 2014 Demandes en cours en Attributions Taux de pression 2014 AME 2091 697 3,0 4 Vallées 139 40 3,5 Betz et Cléry 77 58 1,3 Château-Renard 65 58 1,1 Châtillon-Coligny 73 80 0,9 Canton de Lorris 50 35 1,4

Le taux de pression correspond au rapport entre le nombre de demandes en attente et le nombre d’attributions. Toutefois, cet indicateur est à nuancer puisque parmi les demandes recensées 39,2 % sont formulées par des personnes qui résident déjà dans un logement social.

Les données présentées font état de la demande en logement social qui dépend elle-même de la situation du parc de logements sociaux puisqu’il n’est possible de demander un logement social que dans les communes qui en possèdent.

Les logements sociaux ne sont pas répartis de manière homogène sur l’ensemble du territoire du SCoT, mais se concentrent dans les communes qui possèdent des services, et notamment dans les communes du cœur de l’agglomération. Ainsi, 72,9 % des logements se situent dans le cœur de l’agglomération, dont 34,9 % à Montargis, 24,3 % à Châlette-sur-Loing et 9,5 % à Amilly ; seulement 16,4 % se trouvent

sur les pôles relais du territoire, et 10,7 % se trouvent donc hors de ces polarités, en milieu rural ou périurbain.

La Communauté de communes des Quatre Vallées (CC4V) est également sollicitée par les demandeurs, Diagnostic puisqu’elle possède 2 pôles relais importants: Dordives et Ferrières-en-Gâtinais. Toutefois, en tant que territoire à dominante rurale mais sous pression péri-urbaine, la CC4V montre un taux de pression élevé (pour 3,5 demandes, 1 seul logement social est attribué) qui traduit les difficultés du territoire à gérer le flux de nouvelles populations issues du desserrement de l’aire urbaine francilienne.

La Communauté de communes de Châtillon-Coligny fait figure d’exception puisque le nombre d’attributions de logements sociaux est supérieur au nombre de demandes en 2014.

Dans l’ensemble, le territoire du SCoT compte près de 2 500 demandes de logements sociaux en 2014,

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - soit 5,6 % de plus qu’en 2013. Toutefois, la part d’attribution de logements sociaux n’a augmenté que de

126

2,70 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres montrent que la production de logements sociaux semble insuffisante par rapport à la demande.

Ancienneté des demandes en logements sociaux en 2014

Cœur Communes périurbaines SCoT Pôles relais d’agglomération et rurales

< 1 an 76,9% 75,2 % 83,9% 85,1 % 1 à < 2 ans 15,5% 16,3 % 12,3% 11,8 % 2 à < 5 ans 6,7% 7,5 % 3,8% 1,9 % 5 ans et + 0,9% 1,0 % 0,0% 1,2 %

D’une manière générale, à l’échelle du SCoT, 77 % des demandes de logements sociaux en 2014 ont été traitées au cours de la même année et pour 15,5 % des demandes l’attente est comprise entre 1 et 2 ans. Toutefois, au sein des communes du cœur de l’agglomération, le délai de traitement s’étend souvent au- delà de 2 ans (dans 7,5 % des cas) ou de 5 ans (dans 1,0 % des cas). Au contraire, dans les pôles relais dans les communes rurales et périurbaines, l’attribution de logements sociaux a majoritairement lieu dans un délai inférieur à 2 ans (dans plus de 96 % des cas).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

127

Motifs de demande d’un logement social

A l’échelle du SCoT, le principal motif de Motifs à l'échelle du SCoT en 2014 demande d’un logement social concerne l’inadaptabilité du logement actuel (futur 4,6% Absence de couple, handicap, logement non habitable, logement 32,5% logement trop cher, logement trop grand ou 0 Perte de trop petit, mutation professionnelle, logement problèmes d’environnement ou de voisinage, Logement raisons de santé, regroupement familial, inadapté 58,1% 4,8% violences familiales, etc.) et l’absence de Autres logement. Les graphiques ci-dessous détaillent ces motifs.

Détails des motifs de demandes de logements sociaux à l’échelle du SCoT

Absence de logement [VALEUR] Perte de logement 5,4% 4,2% Démolition Décohabitation 35,3% 28,6% Logement repris Divorce, séparation 69,9% Procédure d'expulsion 66,4% Sans logement propre Propriétaire en difficulté

Logement inadapté 6,3% 21,7% Logement non habitable 18,6% Logement trop cher Logement trop petit 5,7% Pb. environnement/voisinage 7,6% Raisons de santé 9,8% 30,3% Rapprochement travail Autres

A l’échelle du SCoT, les personnes qui logent déjà dans un logement social et qui souhaitent le quitter le font principalement pour deux raisons : le ménage se divise et le loyer devient trop cher, ou bien un ménage s’agrandit et le logement devient trop petit. Les personnes qui n’ont pas encore de logement

Diagnostic social sont souvent des jeunes à la recherche leur premier logement.

A l’échelle des pôles relais, l’inadaptabilité d’un logement se traduit par des logements trop chers (22,3% contre 17,8% en cœur d’agglo) ou trop petits (20,1% contre 32% en cœur d’agglo).

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

128

Logements actuels des demandeurs d’un logement social en 2014

Les demandeurs d’un logement social sont 2014 majoritairement des personnes déjà 5,0% 3,6% détentrices d’un logement social devenu Foyer, CHRS, Hôtel inadapté (un logement trop petit, un loyer devenu trop cher, etc.), des personnes issues Hébergé - Décohabitant 28,7% de recompositions familiales (séparation 39,2% Locataire parc privé d’un ménage, etc.) et des locataires du parc privé (loyers élevés). A Chalette-sur-Loing, Loc. HLM en 2014, près de 50% des demandeurs sont 23,5% déjà locataires d’un HLM. Propriétaire occupant

Dans ce graphique, les logements de fortune n’ont pas été pris en compte puisqu’ils représentent environ 3,5 % à l’échelle du ScoT mais sont situés dans l’AME principalement.

Typologie des logements sociaux demandés en 2014

3,60% 1,10% Typologie des logements Typologie des logements sociaux 1,88% 7,22% demandés en 2014 du ScoT en 2012 11% 22% Chambre Chambre

T1 39,70% 22,05% T1 28% T2 T2 T3 T3 T4 34% 29,13% T4 T5

Compostion familiale des demandeurs de Comparés à l’offre en logements présente sur le logements sociaux en 2014 territoire du SCoT, les besoins des demandeurs semblent sensiblement différents de l’offre 23,8% Isolé 36,8% proposée, notamment en ce qui concerne la taille Monoparental des logements. Ainsi, les demandeurs de logements 10,8% Couple sans enfant sociaux recherchent de petits logements de type T1, Couple avec enfants T2 et T3. Ceci s’explique du fait de l’actuel 28,6% Diagnostic phénomène de décohabitation des ménages (familles monoparentales, etc.) et d’une tendance de plus en plus appuyée des français à vivre seuls.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

129

Types de logements sociaux demandés en 2014

2,3% 0,7% 2014

14,3% N.R. 28,0%

=< PLAI

> PLAI et =< PLUS > PLUS et = PLS

Vacance du logement social par typologie en 2014

3,00% 2,60%

2,00% 2,00% 1,70% 1,50% 1,30% 1,10% 1,00% 0,60% 0,40% 0,40%

0,00% Moins de 3 mois Plus de 3 mois Total de vacance

Cœur d'aglgo Pôles relais SCoT

La vacance du parc de logements sociaux sur le territoire du SCoT est faible (1,7 % en 2014) comparée à la moyenne régionale (5 % en 2012), départementale (4,3 % en 2012) et nationale (3,2 % en 2012)1.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 Source : DREAL, Le parc locatif social au 1er janvier 2012 en région Centre, mars 2013.

130

Parc privé potentiellement indigne

Le « parc privé potentiellement indigne » est un indicateur obtenu en croisant la catégorie cadastrale (logements considérés comme ordinaires, médiocres ou très médiocres) utilisée par les services fiscaux afin d’établir les montants des impôts locaux, avec le revenu des occupants à partir du fichier FILOCOM (FIchier des LOgements par COMmune).

Cette précision est importante afin de ne pas confondre logement indigne et logement potentiellement indigne. Il est ainsi supposé que les ménages ayant des revenus plus faibles ont davantage de difficulté à louer ou acquérir un logement avec un bon niveau de confort et à le maintenir en état.

D’après l’ARS, deux profils de ménage semblent plus concernés par l’habitat potentiellement indigne dans le Loiret :

 Les personnes seules et âgées, propriétaires de leur logement et situées plutôt dans les zones rurales,  Les jeunes ménages d’une ou deux personnes, locataires d’un petit logement implanté en milieu Diagnostic urbain.

D’après la carte, ci-dessus, les territoires les plus touchés sont les communes rurales hors de l’agglomération et des zones sous pression urbaine.

L’ARS a mis en place un dispositif de repérage permettant d’accompagner les résidents de ce parc vers les bons dispositifs et d’informer les acteurs du territoire sur les procédures à suivre.

Par ailleurs, au sein du territoire du SCoT, une opération d’amélioration de l’habitat (OPAH) est mise en œuvre au sein de la C.C. Châtillon-Coligny. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

131

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Une partie Nord et Nord-Est du territoire sous pression démographique et foncière ;

- Les dynamiques récentes (périurbanisation, rurbanisation) mènent à une dispersion de la population qui remet en cause les polarités établies sur le territoire et leurs fonctions urbaines ;

- Le parc de logements paraît inadapté à la demande actuelle et l’offre manque de diversité, notamment dans les espaces ruraux.

- Les demandes en logements sociaux concernent des petits et moyens logements (entre T1 et T3 principalement), pas suffisamment représentés à l’échelle du territoire.

Questionnements :

- Quel scénario privilégier pour le territoire en matière de croissance démographique à l’horizon 2036 ?

- Comment répartir la croissance sur le territoire : quelle répartition entre agglomération et communautés de communes, au sein de l’agglomération et des communautés de communes, dans les villes et villages ?

- Comment mieux utiliser le parc de logements actuel et le faire évoluer ?

- Comment faire face au vieillissement de la population et enrayer le départ des jeunes du territoire ?

Enjeux :

- En matière de croissance démographique à l’échelle du SCoT, le territoire connaît une croissance démographique stable et mesurée sur le long terme, qu’il serait délicat de bouleverser ;

- Il convient d’avoir une réflexion axée avant tout sur les conditions d’accueil des nouvelles populations (emplois, logements, équipements et services…), car la situation s’est détériorée dans certaines parties du territoire : « banlieurisation » au Nord et à l’Est, risque de dévitalisation de certains villages au Sud, capacité existante dans l’AME, mais croissance nulle ;

- En matière de répartition de la croissance, la tendance observée récemment (dispersion de la population à plusieurs échelles) remet en cause l’armature territoriale qui existe aujourd’hui dans le Montargois en Gâtinais ; Diagnostic

- Rééquilibrer l’offre en logements en fonction de la demande constatée ;

- Le territoire doit adapter l’offre de formation avec les besoins des entreprises (former des apprentis dans les secteurs du bâtiment et de la mécanique notamment). Le SCoT pourra accompagner la réalisation de telles ambitions en localisant les éventuels besoins fonciers associés.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

132

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

133

2.4 Des modes d’habiter entre continuité et ruptures

Dans le pays Gâtinais, on distingue différentes échelles urbaines :

Montargis, polarité centrale affirmée

Elle constitue la polarité principale du Gâtinais, qui centralise les activités et services majeurs d’un vaste territoire (souvent plus large que le périmètre du SCoT) et offre une porte directe sur Paris, par le biais de sa gare ferroviaire.

Le centre bourg médiéval de la ville s’articule autour des canaux de Briare et du Loing qui la traversent. Les nombreux ponts et les habitations en front de berges lui ont valu le surnom de « Venise du Gâtinais ». Elle bénéficie d’une densité importante avec des rues étroites et un bâti à l’alignement en R+1 et R+2, voire R+3.

La connexion facilitée vers Paris, la proximité de la campagne, la qualité du patrimoine ainsi qu’une concentration importante de services et d’activités en font une ville très attractive pour les populations parisiennes comme les populations de la région gâtinaise. Ceci a donc engendré un afflux de population vers cette polarité croissante. L’étalement urbain grandissant a généré un phénomène de conurbation avec les villes à proximité telles que Chalette-sur-Loing, Amilly ou Villemandeur.

La croissance de l’agglomération se fait de manière un peu tentaculaire et désordonnée. On observe des confrontations typologiques brutales entre les formes urbaines des grands ensembles du début du XXème et les faubourgs du XIXème, ainsi qu’un relâchement du tissu en périphérie avec une urbanisation en poches monofonctionnelles et donc une forte dilution de la tâche urbaine. Un phénomène important et intéressant est la persistance du modèle fonctionnel dans les réalisations contemporaines.

Au début du XXème, les interventions urbaines ont favorisé les thématiques fonctionnelles notamment pour la première d’entre elles, celle relative à la mobilité, avec la création de rocades, grandes avenues et boulevards irriguant les quartiers de grands ensembles et illustrant le modernisme et le règne automobile. Ce modèle persiste et continue à se développer : en témoigne l’aménagement récent de l’Avenue du Général de Gaulle. Celui-ci développe, à partir d’un profil de voirie surdimensionné de plus de 25 mètres de large, une alternance presque insupportable de voies de circulation, de terres plein et de stationnements aux dimensions généreuses qui ne laissent que trop peu ou pas de place aux espaces de circulation piétons ou autres types de mobilités que l’automobile, et véhicule au final une image peu attractive.

Profil de l’avenue du Général De Gaulle

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

134

Les polarités rurales

Ces petites villes et bourgs sont pour la plupart dotés des services de proximité nécessaires à leur autonomie quotidienne, mais dépendent de Montargis pour ce qui est des services et de certaines activités spécifiques.

Leur analyse a permis de mettre en évidence deux grands modèles de développement et d’évolution de la morphologie de ces entités. Leurs centres-bourgs sont un héritage du Moyen Age, ce qui explique les tissus denses et regroupés. On y trouve des rues relativement étroites, des constructions avec un bâti à l’alignement en R+1/R+2 et une mixité de fonctions à l’image des villes historiques abritant en leurs rez-de-chausée commerces et activités diverses, ou du moins leurs traces quand ils n’existent plus. Un découpage parcellaire en lanière développe des parcelles profondes, offrant des façades sur rue à haute valeur ajoutée tandis que les façades sur jardins composent le visage rural de la ville. Celui-ci est perceptible depuis l’extérieur des bourgs lorsque l’on circule à proximité de ces derniers.

Schéma de l’implantation urbaine médiévale

Au-delà des centres-bourgs, le développement du faubourg s’est fait de manière à ce que l’on y retrouve une urbanité de qualité. En effet, on peut y observer des typologies d’habitations intéressantes où les limites sont bien traitées. Les espaces de circulation sont également de qualité et d’échelle cohérente.

L’implantation d’une RD ou d’une RN (selon les cas) entre les XVIème et XIXème siècles, a généralement conduit à un report de la concentration urbaine des villes et bourgs en direction de ces axes de circulation. L’urbanisme y est de relative bonne qualité (inégale selon les endroits), mais l’articulation avec la trame du centre bourg reste souvent inachevée.

Schéma de l’implantation urbaine au XVIIIème siècle

Diagnostic

On retrouve ainsi des dilatations ponctuelles de la trame viaire incapable d’assurer l’articulation ou la continuité avec les deux tissus. Ces zones de vide sont souvent investies par des aires de stationnements et participent d’une lecture urbaine confuse, d’une marginalisation de type muséifiant des centres SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

135

historiques et d’un manque global d’attractivité (comme par exemple à Châtillon-Coligny ou Courtenay).

Trame urbaine de Courtenay et de Châtillon-Coligny

A partir du XXème siècle, on observe une expansion urbaine périphérique, soit de manière linéaire le long de la route principale (RN/RD), soit en îlots suburbains plus ou moins déconnectés de la centralité principale.

Les îlots urbains périphériques sont symptomatiques du XXème siècle et des principes du zonage en vigueur durant cette période. Monofonctionnels, ils offrent des lieux investis ou complètement déserts selon l’heure de la journée. L’urbanisme et les formes urbaines de ces espaces sont assez pauvres et axés sur des pratiques et usages monothématiques à vision assez uniciste.

En effet, les limites ne sont pas ou peu traitées, les espaces publics sont souvent surdimensionnés et mal définis, ce qui conduit à l’appropriation de ces espaces pour le stationnement automobile rendant ainsi ses zones impraticables pour d’autres types de mobilités ou d’usages.

Appropriation de l’espace public par la voiture

Diagnostic

On y trouve des typologies et motifs architecturaux assez monotones et peu attractifs, comme des immeubles collectifs posés ici et là tels des objets technicistes non digérés, qui font de plus l’objet d’un entretien sommaire. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

136

Cette fragmentation du tissu périphérique par des « corps étrangers » génère des espaces interstitiels résiduels non investis, difficiles à reconnecter au tissu originel.

On aboutit ainsi à un émiettement des fonctions hors des centre-bourgs qui grignote, contamine peu à peu la campagne et conduit à la mise en place d’un polycentrisme à l’origine de la forte désertion des centre-bourgs.

Les expansions du XXème siècle, à la façon des villages-rue, se développent également le long des grands axes de circulation, organisant une densité en front de route qui isole les parties plus en arrière. Ce qui contraint à construire dans un second temps des voies de desserte et des liaisons générant un surcroît de trafic et d’investissement et d’entretien.

De plus, l’éloignement des fonctions est en faveur de la place privilégiée que l’automobile occupe dans ces villes, du fait d’un maillage territorial constitué de petits villages et bourgs et d’une concentration des emplois autour du Montargois.

Schéma de la chronologie de l’implantation urbaine

Désertion des centre-bourgs, omniprésence de la voiture

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

137

L’étude urbaine et architecturale de ces bourgs et villes et de leur évolution urbanistique dans le temps a permis de mettre en exergue un processus qui se caractérise par la réduction de l’échelle des typologies bâties de leur origine à nos jours.

A contrario, on peut constater en parallèle de cette diminution de l’échelle du bâti (notamment en terme de hauteur) une dilatation du réseau viaire et une prédominance de l’espace occupé par l’automobile, ceci au détriment des mobilités non mécaniques. Dans la même dynamique, un corolaire à cette réduction de l’échelle du bâti est une augmentation de la taille des parcelles.

L’éclatement des foyers qui s’exprime par une individualisation de l’occupation du logement couplée à l’industrialisation et la rationalisation des modes de production des logements conduit par ailleurs à une uniformisation des typologies. Cette uniformisation participe d’une banalisation du paysage urbain, voire de l’apparition de typologie nouvelles non référentes ou identitaires en terme de vocabulaire ou de matériaux utilisés.

La brique, la pierre et le bois disparaissent progressivement au profit de matériaux plus modernes comme le béton, le PVC… participant de la disparition de tout un vocabulaire architectural et d’un artisanat régional.

Schéma des évolutions de la typologie architecturale et de la décroissance des gabarits bâtis dans le temps

Outre la désertion des centre-bourgs au profit d’une périphérie in-situ, on a pu observer des migrations contraintes de la population de ces villes vers la capitale Montargis, pour des raisons de proximité de l’emploi ou de certains services, en particulier dans le domaine de la santé. Ce déracinement des anciens n’est ni en faveur de la conservation de l’identité de ces lieux ni en faveur d’une économie de territoire valorisante.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

138

Les potentialités d’une urbanisation linéaire le long des axes

Une autre particularité transversale à de nombreux bourgs est relative à l’urbanisation de la fin XIX et du début XXème qui s’est opérée le long des axes de communication des bourgs sans remise en question ou compléments du maillage viaire.

Ainsi, de grand ilots délimités par ces voies se sont vus urbanisés au fil des ans avec des typologies et gabarits somme toute modestes préservant en leurs cœurs de grands espaces libres, jardins ou champs.

Les évolutions et extensions urbaines successives qui ont largement débordés au-delà de ces quartiers interrogent aujourd’hui la relative faible intensité de ces grands ilots

Nogent sur Vernisson le long de la RD 607

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

139

La question de l’héritage des lotissements boisés

Au-delà des typologies résidentielles de collectifs et du pavillon individuel, qui sont les principaux modèles et types existants autour des bourgs, le début du XXème siècle a également vu le développement d’une autre forme urbaine : celle du lotissement boisé.

Cette typologie est symptomatique d’une époque marquée par l’arrivée en masse de populations parisiennes souhaitant investir dans un pied à terre à la campagne. Il est inspiré du modèle anglo-saxon du quartier jardin mais sans ce rattachement au village, ni en tant que « centre de », ni en tant que « quartier de ». C’est une forme urbaine également insulaire, voire introvertie dans son concept.

Ce mode d’habiter pose de fait d’importants problèmes de communication avec les bourgs et villes d’attache, notamment dans la desserte des transports publics. De plus, l’isolement relatif de ces lotissements génère des difficultés dans l’assainissement des ensembles et in fine dans le potentiel de la re-division des parcelles que l’on commence à voir poindre aujourd’hui pour des questions de mutations générationnelles. Bien qu’intéressante sur le concept, ces lotissements sont de fait une morphologie coûteuse pour la collectivité et assez difficile à faire évoluer.

Le lassement des nouveaux résidents non habitués à la vie rurale associée à une occupation partielle des résidences secondaires et leur isolement, et donc des frais importants, conduit à la désertion progressive de ces lotissements qui s’exposent soit à un risque de délaissement et donc de paupérisation soit quand ils sont encore habités et bien tenus, à des risques futurs de « Gated Communities1 ».

Ce n’est pas tant leur forme urbaine qui pose problème, mais plutôt le fait qu’ils se développent sous forme de secteurs d’habitat isolés. Leur implantation en marge des bourgs est en faveur de la pratique des fonctions urbaines (commerciales ou autres) localisées dans les zones déliées des centre-bourgs. Cela conduit à l’abandon des centres bourgs et à l’amplification de l’éclatement des polarités urbaines dans un territoire déjà très morcelé et en proie à une désertification rurale du fait du déficit d’emploi.

Malgré cela, ils ont eu le mérite d’absorber (ou de générer ?) un afflux de population très localisé spatialement et donc de préserver les centres bourgs de développement urbains périphériques plus importants ou de mutations brutales de ceux-ci.

On peut à juste titre s’interroger sur leur futur et sur l’intérêt qu’auront les collectivités à investir dans la réhabilitation de ces lotissements alors que l’urgence semble ailleurs.

Diagnostic

1 Littéralement traduit par « communauté fermée », désigne « des quartiers résidentiels dont l'accès est contrôlé, et dans lesquels l'espace public est privatisé. Leurs infrastructures de sécurité, généralement des murs ou grilles et une entrée gardée, protègent contre l'accès des non-résidents. Il peut s'agir de nouveaux quartiers ou de zones plus anciennes qui se sont clôturées et tendent à former des communautés de classes sociales très (trop) homogènes». SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

140

Lotissements boisés (Le Baugé, La Jacqueminière)

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

141

Les villages et hameaux ruraux : une dépendance fonctionnelle accrue

Les villages du territoire Gâtinais sont essentiellement constitués d’habitations, ils dépendent donc des villes relais les plus proches pour ce qui est des services, des activités, des commerces…

Leurs typologies sont intéressantes à prendre en compte en vue d’une réinterprétation à l’échelle de la ville car elles sont parfaitement adaptées au contexte rural du Pays Gâtinais. Tant sur les typologies choisies que sur l’échelle des constructions ou le choix des matériaux, ces petites communautés sont très bien intégrées dans leurs sites où la campagne est dominante.

En effet, ce modèle aux volumétries constructives généralement assez simples, utilise des matériaux locaux, comme la brique et la pierre, pour s’édifier, ils offre donc des modèles architecturaux contextuels, bien inscrits dans leur site et cohérents dans leur ensemble.

De plus, leurs limites sont nettement marquées par de la végétation, ce qui en fait des modèles d’organisation urbaine qui dialoguent avec le territoire environnant.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

142

Une dépendance de plus en plus forte à la voiture individuelle

Conséquence directe de l’urbanisation diffuse que connaît le territoire depuis des décennies, notamment dans les espaces périurbains et ruraux, le taux d’équipement automobile progresse fortement, en particulier dans les territoires de la grande couronne périurbaine de Montargis, du nord, et les plus ruraux. Sur l’ensemble du territoire, la part de ménages disposant au moins d’une voiture est passée de 84 % en 1999 à 89 % en 2012.

Evolution de l’équipement automobile des ménages (1999-2012)

Cette situation modifie profondément les comportements quotidiens des habitants et engendre une série de désagréments en matière :

de temps de transport (saturation des axes d’entrée de ville aux heures de pointe) ; de dépendance énergétique (augmentation du prix du carburant) ; d’isolement social et médical (notamment pour les personnes âgées) ; de dévitalisation des fonctions urbaines de proximité (petits commerces, réseau de transport etc…).

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

143

2.5 Analyse de la consommation foncière

Rappel des attendus législatifs

Ce chapitre s’inscrit dans le cadre de l’article L 141-3 du Code de l’Urbanisme qui impose au SCoT de prendre des objectifs chiffrés de limitation de la consommation d’espace. Cette analyse de la consommation foncière sur 10 ans sert de base pour les choix qui doivent être faits en la matière.

L 141-3 du code de l’urbanisme : « [Le rapport de présentation] présente une analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers au cours des dix années précédant l'approbation du [SCoT] et justifie les objectifs chiffrés de limitation de cette consommation compris dans le document d'orientation et d'objectifs. »

La circulaire du 9/2/2012 précise que la limitation de la consommation foncière nationale doit se faire au rythme moyen d’une réduction de la consommation des terres agricoles de 50 % pour la prochaine décennie.

Rappel de la méthode d’analyse utilisée

La méthode utilisée, dite de « dilatation et d’érosion » est une méthode proposée par le CERTU (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques) et s’appuyant sur la base SIG « BDTOPO » de l’IGN. Elle prend en compte l’ensemble des bâtiments, dont les pistes d’aéroport, les terrains de sports, les réservoirs, les cimetières, les bâtiments agricoles, les serres, etc. Parmi les éléments qui ne sont pas pris en compte, on note : les parkings, les jardins publics, les voiries, les antennes, les barrages, les ruines, etc. En termes de méthodologie, la technique de « dilatation et d’érosion » consiste en la création d’une « tâche urbaine », pour l’année la plus récente disponible à la date de l’analyse (2014), en créant un tampon de 50m autour des bâtiments et voiries jugés pertinents pour l’analyse de la consommation foncière (c’est la « dilatation »), puis en écrêtant ce tampon de 25m (« l’érosion »). Dans les faits, la tâche urbaine générée (en rouge sur la photo ci-après) correspond globalement à la consommation réelle d’espace.

La tâche urbaine ainsi obtenue est ensuite comparée avec le millésime précédent le plus

pertinent pour l’analyse de la consommation foncière sur 10 ans (ici, 2004, en orange sur la carte). La comparaison entre deux dates- Diagnostic références permet de mesurer l’extension de l’enveloppe urbaine (en rouge sur la carte ci- contre). Les données de 2014 permettent en outre une analyse typologique par destination (habitat, activités, voiries…), mais la comparaison avec 2005 n’est pas possible faute de données similaires. Sud de l’agglomération de Montargis

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

144

Les grandes tendances révélées sur le territoire

En 2004, 8 % du territoire du SCoT du Montargois en Gâtinais était urbanisé. Cette proportion d’espaces bâtis (hors infrastructures) est passée à 9,1 % en 2014, soit 14 410 ha.

La tache urbaine a progressé de 151,5 ha par an (1,11%/an) pour un rythme de construction de logements de +0,80 % par an sur la même période et une augmentation de +0,69 % de population.

Dynamiques d’urbanisation par typologies

Part de la Evolution de la Surface Surface surface Rythme de Part de la surface urbanisée urbanisée urbanisée progression de surface urbanisée (ha) en (%) en dans le l'urbanisation récemment 2004-2014 2014 2014 territoire (%) urbanisée (%) (ha/an) (100%)

Cœur d’Agglo. 2 609 37,72 % 18,11 % 26,3 1,07 %/an 17,36%

Pôles relais 2 717 10,08 % 18,85 % 29,1 1,14 %/an 19,21%

Périurbain 1 897 13,93 % 13,16 % 21,3 1,20 %/an 14,06%

Villages sous 2 830 7,29 % 19,64 % 34 1,29 %/an 22,44% pression

Villages ruraux 4 356 6,09 % 30,24 % 40,8 0,99 %/an 26,93%

SCoT 14 410 9,13 % 100 % 151,5 1,11 %/an 100%

La part de surface urbanisée est particulièrement forte dans les villages ruraux puisque les parcelles de terrain consommé sont plus grandes qu’en centre de l’agglomération. Le rythme de progression de l’urbanisation est, quant à lui, plus fort pour les pôles relais et les villages sous pression démographique qui font face, en partie, à l’accueil de nouvelles populations du fait du desserrement de l’aire urbaine francilienne.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

145

Comparaison avec la croissance démographique (1999-2012) Part de la Rythme de Population Taux de Part de la Evolution de croissance progression de Totale 2012 croissance pop (%) la pop (hab) récente l'urbanisation (hab) (%) (%) (%)

Cœur d’Agglo. 46 020 38,6 % -126 -0,02 0 % 1,07 %/an

Pôles relais 22 092 18,5 % +2 094 +0,77 21 % 1,14 %/an

Périurbain 15 436 12,9 % +2 680 +1,49 27 % 1,20 %/an

Villages sous 1,29 %/an pression 15 176 12,7 % +3 015 +1,72 29 %

Villages ruraux 20 573 17,2 % +2 525 +1 25 % 0,99 %/an

SCoT 119 297 100 % +10 188 +0,69 100 % 1,11 %/an

Dans les pôles relais, les territoires périurbains, les villages sous pression et les territoires ruraux l’évolution positive de la croissance de la population a engendré de nouveaux besoins en logements. Cette croissance s’est accompagnée d’une augmentation de l’urbanisation du territoire, plus importante dans les territoires périurbains et les villages sous pression qui disposent, dans une majorité de cas, de parcelles plus vastes et d’un tissu urbain moins dense qui favorisent une artificialisation des sols plus consommatrice d’espaces qu’en cœur d’agglomération.

Par contre, pour les communes du cœur d’agglomération, la croissance de la population est négative alors que le rythme de progression de l’urbanisation est positif. Ceci peut s’expliquer, en partie, par la tendance observée de décohabitation des ménages qui induit un plus grand besoin de logements pour un même nombre d’habitants (et qui ne justifie pas forcement d’un rythme d’urbanisation plus élevé). D’autre part, quel que soit le territoire, malgré une stagnation ou une perte de la population, il est nécessaire de concevoir la création de nouveaux logements afin de maintenir la population (point mort de construction).

Comparaison avec les dynamiques constructives (1999-2012)

Taux de croissance de Rythme de progression Taux de croissance Part de la croissance la population (%) de l'urbanisation (%) des logements (%) des logements (%)

Cœur d’Agglo. -0,02 1,07 %/an +0,62 %/an 35,79 %

Pôles relais +0,77 1,14 %/an +0,85 %/an 19,85 % Périurbain +1,49 1,20 %/an +1,30 %/an 14,85 %

Diagnostic Villages sous pression +1,72 1,29 %/an +1,01 %/an 13,80 % Villages ruraux +1 0,99 %/an +0,67 %/an 15,71 % SCoT +0,69 1,11 %/an +0,80 %/an 100 % Sur la période 1999-2012, les communes du cœur d’agglomération ont construit plus de logements qu’elles n’ont accueilli de population pour répondre aux besoins de nouveaux ménages issus de la décohabitations des couples et pour maintenir la population actuelle sur le territoire.

D’une manière générale, à l’échelle du SCoT, le rythme d’urbanisation du sol est supérieur au rythme de production de logements. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

146

Rythme annuel moyen de consommation en ha (en %) Rythme annuel moyen de consommation en ha (en %) 29,5 30,0 25,0 20,0 15,1 15,0 10,9 10,6 9,6 10,0 4,3 5,0 0,0 C.C. Betz et Cléry C.C. Château C.C. Chatillon Co C.C. Lorris* CC4V AME Renard

L’évolution de la consommation foncière est inégalement répartie sur le territoire. L’agglomération montargoise enregistre logiquement le rythme annuel moyen le plus important avec 29,5 ha consommés chaque année, soit 36,9% de la consommation foncière. La communauté de communes du Betz et de la Cléry poursuit son urbanisation en consommant 15,1 ha par an, soit 18,9% de la consommation totale. Les communautés de communes de Châtillon Coligny, Lorris1 et des Quatre vallées consomment environ 10 ha par an, représentant entre 12 et 13 % de la consommation globale pour chaque EPCI. La communauté de communes Château-Renard est la moins consommatrice d’espace avec un rythme annuel moyen de 4,3 ha, représentant 5,3 % de la consommation globale.

Diagnostic

1 Les données concernant la commune de Châtenoy sont absentes en 2005. du Montargois GatinaisSCoT en -

147

Visualisation des résultats dans les catégories de l’armature

A l’échelle du SCoT

D’une manière générale, l’ensemble du territoire du SCoT a connu une croissance de la tâche urbaine entre 2004 et 20141 de 17,2 % soit une moyenne de 151,5 ha/an. L’urbanisation de l’agglomération et des pôles relais apparait plus nettement sur la carte du fait de l’attraction produite par ces pôles urbains par rapport aux territoires ruraux qui, pourtant, ont eux aussi consommés de l’espace naturel et agricole en 10 ans.

Diagnostic

NB : Pour la commune de Châtenoy les données de l’enveloppe urbaine de 2005 sont absentes et seule l’enveloppe urbaine de 2015 apparait sur la carte.

Les extraits cartographiques suivants permettent de juger de l’importance de la consommation foncière du territoire entre 2004 et 2014, en distinguant celle liée aux activités économiques et industrielles.

1 Les BD Topo publiées en 2005 et 2015 sont le résultat d’un travail de terrain datant respectivement

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - des années 2004 et 2014.

148

L’agglomération

La consommation foncière par habitant et par nouveau logement a été plus importante dans l’agglomération, environ 26,3 ha/an, notamment parce que c’est là que se sont implantés les grands équipements et les nouveaux emplois localisés sur le SCoT. On peut également observer ci-dessous que les limites de l’urbanisation sont souvent incertaines, ainsi la D2060 (au sud), qui aurait pu servir de limite physique pour le développement urbain, a été franchie, alors de nombreux espaces en « dent creuse » restent disponibles plus au nord. Le Vernisson et sa large ripisylve, représentent clairement une trouée verte, qui a cependant été grignotée entre 2004 et 2014. Les franges du cœur de l’agglomération sont majoritairement de type industriel et économique alors que celles du centre sont de nature résidentielle. Ainsi, les nouvelles constructions, à fonction d’habitat, tentent de répondre au besoin de reconstruction du territoire sur lui-même, à une densification des formes urbaines et à une relative réduction de l’étalement urbain.

Le Cœur de l’agglomération

Diagnostic

Les pôles relais SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

149

Les pôles-relais sont en général marqués par des extensions périphériques importantes depuis les années 1980. Entre 2004 et 2014, l’ensemble des pôles urbains du territoire ont consommé près de 29,1 ha/an. Pour exemple, Nogent-sur-Vernisson s’est développé en continuité de l’enveloppe urbaine tout en insistant sur le comblement des dents creuses, tandis que Dordives s’est étendu vers le sud-est et a développé ponctuellement des poches d’habitat déconnectées de l’enveloppe urbaine préexistante. De même pour les constructions à vocation industrielle et économique : alors que celles de Nogent s’intègrent dans le tissu urbain existant, de nouvelles constructions ont été réalisées à Dordives, en dehors du tissu urbain existant, mais dans une logique de concentration des activités industrielles en un même lieu.

Nogent-sur-Vernisson Dordives

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

150

Les territoires périurbains

Les territoires périurbains du SCoT du Montargois en Gâtinais accueillent la population qui délaisse le cœur d’agglomération pour sa périphérie. Entre 2004 et 2014, les territoires périurbains ont consommé environ 21,3 ha/an. Le zoom sur la commune de Pannes permet de se rendre compte de l’importance de la consommation foncière entre 2004 et 2014 sur la commune. Celle-ci s’inscrit toutefois de façon à atténuer la linéarisation de l’urbanisation le long des voiries, en comblant les espaces interstitiels. L’urbanisation de la commune de Pannes est un bon exemple d’urbanisation compacte en continuité de la centralité existante, comme moyen de lutter contre l’étalement urbain et la consommation d’espaces agricoles. Au contraire, l’exemple de Chevillon montre un étalement urbain plus diffus et parfois déconnecté du tissu urbain existant en 2004.

Pannes Chevillon

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

151

Les villages sous pression démographiques

Les villages sous pression démographiques correspondent aux territoires qui sont amenés à accueillir la population issue du desserrement de l’aire urbaine francilienne. Entre 2004 et 2014, ces villages ont consommé près de 34 ha/an. Dans le cas d’, la consommation de l’espace est maitrisée et tente de répondre à une concentration des habitations autour de l’enveloppe urbaine de 2004. L’apport de population, ou du moins la création de nouveaux logements entre 2004 et 2014 est représentatif de cette pression démographique que subit le territoire. Au contraire, dans le cas de Mormant-sur- Vernisson, les extensions urbaines correspondent principalement à des bâtis industriels et économiques et peu à des habitations à vocation résidentielle. Ainsi, le profil des territoires sous pression démographique est varié.

Ervauville Mormant-sur-Vernisson

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

152

Les territoires ruraux

En milieu rural, la consommation d’espaces est moins importante dans l’absolu, mais très impactante par nouveau logement, puisque les constructions se font sur plus grandes parcelles et parfois en discontinuité de l’urbanisation existante, accentuant de ce fait le mitage des campagnes. Entre 2004 et 2014, les territoires ruraux ont consommé environ 40,8 ha/an. Anciennement, les habitations s’organisaient autour des pôles agricoles. En termes de consommation foncière, les communes de Chailly en Gâtinais, Triguères et Douchy se développent tantôt dans la continuité de la trame urbaine de 2004, tantôt en îlots déconnectés l’urbanisation existante. Ces constructions solitaires sont problématiques pour l’avenir des territoires concernés puisque l’un des objectifs du SCoT est d’empêcher l’urbanisation diffuse des territoires et le mitage des territoires ruraux.

Chailly en Gâtinais Triguères - Douchy

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

153

Vers un projet de territoire économe en ressource foncière

Pour répondre aux objectifs législatifs, le SCoT devra proposer un projet (PADD) et des outils (déclinés dans le DOO) qui permettent de limiter la consommation foncière pour les 20 prochaines années. Plus que le chiffre brut de consommation foncière, il conviendra de mettre en perspective la consommation foncière avec la croissance démographique et le besoin en nouveaux logements ainsi généré. Egalement, il sera indispensable de s’intéresser aux modalités de cette consommation (qualité agricole des terres consommées, intérêt environnemental, localisation par rapport aux pôles de déplacements existants…), en croisant les approches quantitative et qualitative.

Le schéma ci-dessous représente la taille des surfaces urbanisées des nouveaux logements et engage à une réflexion sur la réduction des parcelles urbanisables au sein du territoire du SCoT afin de répondre aux impératifs de limitation de la consommation foncière des 20 prochaines années.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

154

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Une consommation d’espace pour l’habitat depuis les années 1990 déconnectée de la croissance démographique et qui ne correspond absolument pas au principe de « développement durable » ;

- Une dépendance de plus en plus forte à la voiture individuelle, notamment dans les territoires ruraux, qui menace les fonctions urbaines et villageoises, notamment le commerce de proximité.

Questionnements :

- Comment réaliser la couture urbaine entre les tissus anciens et les îlots monofonctionnels plus récents ?

- Comment réduire le rythme de consommation foncière par nouvelle unité d’habitation ?

- Comment assurer le développement d’une offre nouvelle de logements en limitant au maximum les extensions urbaines ?

Enjeux :

- Réduire le rythme de la consommation foncière pour l’habitat sans freiner le développement démographique et économique pour tendre vers un urbanisme moins consommateur d’espace en consommant moins par nouveau logement et mieux ;

- Prendre en compte la « qualité » agricole et environnementale des terres qui seront consommées en maîtrisant la consommation foncière en accueillant là où cela est le moins impactant, dans chaque catégorie de l’armature territoriale ;

- Eviter la dispersion de l’habitat et son éloignement des lieux fonctionnels.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

155

PARTIE 3 : LE TERRITOIRE EN QUESTION : QUELLE ARMATURE TERRITORIALE POUR LE MONTARGOIS EN GATINAIS?

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

156

Cette partie sert de conclusion au diagnostic et d’articulation avec le futur PADD. Chaque chapitre y est composée d’un état des lieux qui sert à soulever les enjeux validés lors des ateliers mis en place dans le cadre du travail de diagnostic, puis présente des pistes qui permettront de mieux définir les besoins du territoire. Il s’agit ici de penser l’armature urbaine à l’échelle SCoT, aussi bien sur le plan territorial (hiérarchiser, mutualiser, rationaliser) que chronologique (prospective et orientations à horizon 20 ans).

3.1 Pour une politique d’accueil équilibrée

Accueil de population : s’appuyer sur un scénario démographique le plus réaliste possible

L’INSEE a réalisé, en 2009, des prévisions de croissance démographique à l’horizon 2030 pour la région Centre1. Ces projections sont détaillées par département et par bassin de vie, celui de Montargis correspondant quasiment au territoire du SCoT.

Le scénario « central » de cette étude prévoit un ralentissement du rythme de la croissance démographique, à la fois dans la région et dans le bassin de vie de Montargis. Ce scénario tendanciel se base sur la poursuite des dynamiques observées sur la période 1990-2005 : un solde naturel qui diminue, voire qui devient négatif dans le bassin de Montargis, avec une baisse du taux de fécondité plus forte que celle du taux de mortalité ; un solde migratoire qui continue de progresser, mais qui compense de moins en moins les faibles gains naturels. Selon ce scénario, l’INSEE prévoit un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 0,41 % par an sur le bassin de Montargis de 2005 à 2030, contre 0,53 % de 1990 à 2005.

Ce scénario, qui prévoit un rythme moyen de croissance de 0,25 % par an dans la région Centre, peut évoluer en fonction de l’évolution des trois variables dont il dépend, avec au total un delta maximum de +/- 0,21 % (voir graphique ci-après) :

- le taux de mortalité : cette variable étant très stable, il n’y a pas d’éléments objectifs permettant de remettre en cause la poursuite d’une baisse légère à l’avenir ; de plus une évolution du taux de mortalité aurait peu d’influence sur le scénario central (+/- 0,04 %).

- le taux de natalité : bien qu’encore assez élévé, il est en baisse constante, tendance qui s’observe sur la durée au niveau national. L’évolution du taux de natalité à la hausse ou à la baisse aurait un impact significatif sur la prévision de croissance (+/- 0,09 %) , mais

l’hypothèse de la prologation de sa baisse très légère paraît difficile à remettre en cause. Diagnostic

- Le solde migratoire : l’INSEE table sur une poursuite de la hausse du solde migratoire dans la région Centre et dans le bassin de Montargis. Cette variable, qui paraît être la plus fluctuante sur le territoire du SCoT, pourrait affecter sensiblement le scénario tendanciel (+/- 0,08 %).

1 « La population de la région Centre et de ses territoires à l’horizon 2030 », 2009. du Montargois GatinaisSCoT en -

157

Prévisions de croissance démographique à l’horizon 2030 selon l’INSEE (scénario central)

TCAM 1990-2005 Prévision 2005-2030

(taux de croissance Bassin Région Bassin Région annuel moyen) Montargis Centre Montargis Centre

Solde naturel 0,10 % 0,20 % -0,10 % 0,05 %

Solde migratoire 0,43 % 0,13 % 0,51 % 0,20 %

Taux de croissance 0,53 % 0,33 % 0,41 % 0,25 %

Source : INSEE

Scénarios démographiques à l’horizon 2035 pour le SCoT (extrapolation sur la base des prévisons de l’INSEE pour 2030)

140000

138100 0,62 (+ mortalité basse) 137100 0,59 (+ fécondité haute) 135000 134600 0,50 (migrations hautes)

132400 0,41 Scénario central

0,33 (migrations basses) 130000 130200 0,24 (+ fécondité basse) 127900 126900 0,20 (+ mortalité haute)

125000

TCAM (Taux de croissance annuel moyen) 122[VALEUR] 000 (estimation) (estimation) selon les scénarios retenus

120000 2015 2035

Source : INSEE, Terres Neuves Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

158

En matière de structure par âge de la population, l’INSEE prévoit une accélération du vieillissement, à la fois dans la région Centre et dans le bassin de Montargis. Ce vieillissement sera plus ou moins accentué selon les trajectoires envisagées du taux de mortalité, du taux de fécondité et du taux de migration, mais dans tous les cas, l’indice de vieillissement1 sera plus élevé qu’aujourd’hui.

Les prévisions de l’INSEE anticipent une accélération très forte du vieillissement de la population à horizon 2030. L’indice de vieillissement, déjà plus élevé dans le bassin démographique de Montargis que dans la région Centre en 1990 et 2005 devrait connaître une hausse équivalente jusqu’en 2030, date à laquelle on pourrait compter 173 personnes de plus de 60 ans pour 100 personnes de moins de 20 ans.

Evolution de l’indice de vieillissement de 1990 à 2030 (scénario central INSEE)

Région Centre Bassin démographique de Montargis

1990 0,74 0,90

2005 0,94 1,07

2030 1,53 1,73

Alors qu’en 2005 la région comptait plus de jeunes que de seniors, la situation s’est inversée à partir de 2009. En 2030, la part des personnes âgées de 60 ans ou plus atteindrait 32,9 %, dépassant de plus de 11 points celle des jeunes de moins de 20 ans.

La part des personnes de 75 ans ou plus, âges à partir desquels la dépendance est de plus en plus importante, augmenterait également de façon notable : elle atteindrait 13,9 % de la population totale en 2030 dans la région, soit un gain de près de 5 points en 25 ans, avec un effectif de cette tranche d’âge en progression de 62,3 % sur la période de projection. L’évolution la plus forte serait enregistrée dans le Loiret et l’Eure-et-Loir, avec respectivement + 77,6 % et + 76,9 %, contre + 33,9 % dans l’Indre et + 46,6 % dans le Cher.

Diagnostic

1 L’indice de vieillissement est le rapport de la population des 60 ans et plus à celle des moins de 20 ans. Un indice autour de 100 indique que les 60 ans ou plus et les moins de 20 ans sont présents dans à peu près les mêmes proportions sur le territoire. Plus l’indice est faible, plus le rapport est favorable aux jeunes, plus il est élevé, plus il est favorable aux personnes âgées (source :

INSEE). du Montargois GatinaisSCoT en -

159

Structure par âge de la population à horizon 2030 (scénario central INSEE)

100%

22,8 20,5 - de 20 ans 32,9 29,5 80%

60% 53,9 de 20 à 60 52,9 45,6 47,5 ans 40%

20% + de 60 ans 24,3 21,5 25,6 23

0% 2005 2030 2005 2030 Centre Loiret

Cette modification de la structure de la population à venir impliquerait, pour le territoire du SCoT :

une baisse du nombre de femmes en âge de procréer ; une part d’actifs de moins en moins importante ; une part des personnes à forte dépendance (+75 ans) en forte augmentation ; une divergence de plus en plus forte de ces trois variables démographiques entre le Nord du territoire et l’agglomération, sous pression foncière, et les autres territoires ruraux, à l’écart des dynamiques.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

160

Analyse du volume de logements construits récemment

Le « point mort de construction » sert à connaître, sur un territoire et une période donnés, le nombre de logements à produire pour maintenir la population, en tenant compte de l’évolution de la taille des ménages, de l’occupation du parc et de son renouvellement. Il permet de mieux évaluer les besoins en logements d’un territoire pour l’avenir.

Il peut se calculer avec précision pour la période 1999-2012, en se basant sur un ou des scénarios d’évolution des trois variables qui le constituent :

- Desserrement des ménages : la taille moyenne des ménages ne cesse de diminuer en France (environ de 0,1 personne par ménage sur 10 ans), en raison de la décohabitation des couples, du vieillissement de la population…). Sur le territoire du SCoT, la taille moyenne des ménages est passée de 2,40 personnes par ménage 1999 à 2,29 personnes par ménage en 2012, générant ainsi un besoin d’environ 185 logements par an sur cette période.

- Occupation du parc : si la part des résidences secondaires (attrait touristique) ou la part des logements vacants (hausse des successions, dégradation de l’état du parc) augmente, une partie de la construction nouvelle sert à compenser la perte de résidences principales. En France, le taux d’occupation a progressé de 0,6 point entre 1999 (83 %) et 2009 (83,6 %) mais a de nouveau diminué en 2012 (83%), et de 2 points sur le Montargois-en Gâtinais (79 % en 1999, 81 % en 2012). Sur le territoire du SCoT, le nombre de logements vacants a augmenté sur la période de 1 920 unités alors que dans le même temps le nombre de résidences secondaires diminuait de 2 234 unités. Cela veut donc dire, que de 1999 à 2012, 21 logements par an ont été réinvestis en tant que résidences principales.

- Renouvellement du parc (taux de démolition) : il est lié à l’ancienneté du parc, à la pression démographique et immobilière et à l’existence de politiques publiques de réhabilitation du bâti (OPAH, ANRU...). Le taux de démolition est associé aux logements sortis des bases de données car plus considérés comme des « logements » (ruines, logements non habitables, etc.) Le taux de démolition est en moyenne de 0,15 % par an en France, ce qui représenterait, pour le territoire du SCoT, un besoin de reconstruction de 77 logements par an. Cette donnée chiffrée est une estimation et ne peut pas être considérée comme fiable car elle est issue de deux bases de données peu comparables (sitadel et INSEE).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

161

Sur la période 1999-2012, il a été nécessaire de construire environ 241 logements par an pour assurer le maintien de la population, sur une moyenne d’environ 550 logements construits par an. Sur ces 550 logements, 288 seulement ont eu un « effet démographique » (ce qui correspond à un taux de croissance de 0,69 %/an, en comptant les 21 logements réinvestis par an).

Analyse de la production de logements de 1999 à 2012

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

162

Estimation des besoins en logements sur le territoire

Sur la base du scénario démographique tendanciel de l’INSEE, il est possible d’évaluer la production de logement nécessaire sur le territoire en prenant en compte les évolutions de la taille des ménages, de l’occupation du parc et du taux de démolitions.

- Selon toute vraisemblance, la taille moyenne des ménages devrait continuer à diminuer à l’avenir (la décohabitation et le vieillissement sont des phénomènes encore en cours) et elle devrait atteindre environ 2,12 personnes par ménage en 2035. - La part des logements secondaires, toujours très importante, devrait continuer à se réduire sensiblement, sous l’effet de la pression foncière que connaît le Nord du territoire, où l’on trouve les plus forts taux de résidences secondaires. Pour les mêmes raisons, la part des logements vacants devrait se stabiliser ou diminuer sensiblement. Le taux d’occupation devrait donc légèrement augmenter sur la période. - Le taux de renouvellement du parc étant assez difficile à prédire à long terme (hormis les projets en cours ou affichés), nous pouvons partir sur l’hypothèse de sa stabilisation sur le long terme.

Un tel scénario d’évolution de ces variables permet d’estimer le point mort de production à environ 252 logements par an en moyenne pour la période 2016-2036 (scénario central), la meilleure occupation du parc permettant de limiter la hausse due au desserrement des ménages.

Sur la base du scénario « central » de l’INSEE, qui correspond à une hausse de population de 10 400 habitants entre 2016 et 2036 (TCAM de 0,41 %), il serait nécessaire de produire environ 459 logements en 2016 et 508 logements en 2036, soit en moyenne 484 logements par an sur cette période.

En reprenant le scénario le plus optimiste (migrations hautes, fécondité haute, mortalité basse), le nombre de logements à produire serait de 613 logements par an en moyenne ; avec celui le plus bas (migrations faibles, fécondité faible, mortalité haute) il faudrait produire environ 355 logements par an.

Besoins en construction selon les scénarios envisagés

700 Scénario 1 "minimal" : + 0,20 %/an ; + 4 900 hab. 654 Scénario 2 "central" : + 0,41 %/an ; + 10 400 hab. 600 Scénario 3 "maximal" : + 0,62 %/an ; + 57116 100 hab. 508 500 459

380 400 330 362 348 245 218 300 107 110 Diagnostic

200

241 241 241 252 263 274 100

0 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 2016 2036 "Point mort" de construction Logements à effet démographique

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

163

Accueil des entreprises : une approche mutualisée pour plus d’efficacité

Dans un contexte d’emploi qui se dégrade (voir chapitre 2.1), avec notamment un déficit d’emplois par rapport au nombre d’actifs, il convient d’être attentif aux possibilités de création d’emplois en fonction des scénarios démographiques envisagés, les deux variables principales à prendre en compte étant l’augmentation de la population et la part des actifs dans la population. La prospective développée en matière d’emplois s’appuie sur le scénario démographique élaboré par l’INSEE pour le Loiret et le bassin de Montargis1 (voir ci-avant).

En 2012, la part des 20-60 ans était de 47,4 % sur le Montargois en Gâtinais. Les prévisions de l’INSEE en matière de structure par âge sur le Loiret (scénario central) envisagent une baisse de 6,4 points de la part de cette tranche d’âge entre 2005 et 2030. Les trois scénarios démographiques envisagés précédemment sur le Montargois-en-Gâtinais conduiraient à des perspectives très différentes en matière de répartition par âges de la population.

Ainsi, dans le cas du scénario maximal, nous pouvons envisager une baisse de la part des 20-60 ans comparable à celle connue sur le territoire entre 1999 et 2009, soit -3 points environ, les migrations élevées atténuant le vieillissement de la population. Dans le scénario central, nous envisageons une baisse de la part des 20-60 ans identique à celle prévue par l’INSEE sur le Loiret, soit -6,4 %. Enfin, dans le cas du scénario minimal, une baisse de 9 points, soit de 3 points inférieure à celle prévue par l’INSEE dans son scénario central sur le Loiret.

A titre de comparaison, en 2012, on comptait 56 583 personnes de 20 à 60 ans sur le Montargois en Gâtinais, représentant 47,4 % de la population. On dénombrait à cette date 38 929 emplois sur le territoire, soit 1,5 personne de 20 à 60 ans pour un emploi en 2012.

Il conviendra d’affiner la répartition de ces emplois entre industries, commerces et services pour mieux calibrer le foncier nécessaire à leur implantation.

Prospective en matière d’emplois à horizon 2036

Emplois à créer pour Emplois à créer pour Nombre de 20-60 ans maintenir le ratio actif / atteindre un emploi par estimé emploi de 2009 (1,4) actif

Scénario 1 (minimal), 48 222 - 9 293 38,0 % de 20-60 ans

Scénario 2 (central), 54 284 - 15 355 41,0 % de 20-60 ans Diagnostic Scénario 3 (maximal), 61 316 3 256 22 387 44,4 % de 20-60 ans

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 « La population de la région Centre et de ses territoires à l’horizon 2030 », 2009.

164

Le schéma d’accueil des entreprises réalisé en 2012 sur le Pays Gâtinais montre que les zones d’activités, hors de l’AME, sont situées hors des pôles structurants et loin des autoroutes. Le schéma indique que l’ouverture récente de l’A19 n’a pas encore entraîné de stratégie d’installation à proximité de cette infrastructure.

Les typologies recensées sur le SCoT indiquent une forte spécialisation des zones, avec dans l’agglomération Montargis qui concentre les services et les moyennes entreprises, Chalette-sur-Loing la grande industrie, avec Hutchinson notamment. Hors de l’agglomération, l’industrie représente 35 % des emplois et l’artisanat 50 %, avec des zones de proximité orientées vers les très petites entreprises et l’artisanat.

Zones économiques et zones d’activités

Source : BDTOPO

Le potentiel foncier des zones d’activités apparaît très important, aussi bien dans l’agglomération, où la désindustrialisation donne lieu à de nombreuses friches, que dans les communautés de communes où

de nombreuses zones disposent de foncier disponible, notamment dans la C.C. des Quatres Vallées. Diagnostic Dans cette communauté de communes, une dynamique de mutualisation est en cours afin de mieux rationaliser l’accueil des entreprises : bien calibrer l’accueil sur des zones d’activités bien remplies et efficaces, dans une logique de concentration et d’émulation entre les sociétés. Cette rationalisation permet d’améliorer le fonctionnement, l’attractivité et l’efficacité des zones ainsi qualibrées et a permis de déclasser des secteurs non utilisés en zones agricoles.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

165

Occupation et extension possible des zones d’activités

En matière de besoins, les entrepreneurs et les salariés attendent des zones d’activités, pour celles situées hors de l’agglomération, qu’elles soient accessibles par les transports en commun ; et pour les plus grandes de l’agglomération que des navettes soient mises en place vers les zones d’habitat. Des difficultés de recrutement sont en effet constatées dans les zones d’activités déliées des autres fonctions urbaines, notamment de l’habitat.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

166

Zones d’activités communautaires (Atlas des zones d’activités communautaires - Agglomération Montargoise et Rives du Loing)

L’ensemble des Z.A. de l’AME représente environ 500 ha. A l’échelle de l’AME, le rythme moyen de commercialisation des zones d’activités depuis deux décennies se situe entre 10 et 20 ha par an. A

l’heure actuelle, l’agglomération dispose d’environ 40 ha à aménager (disponibles), de 40 ha de réserves Diagnostic foncières et d’environ 40 ha de friches. Un enjeu important pour l’AME pour les vingt prochaines années est de parvenir, sur les bases du développement observé récemment, à garder une politique foncière efficace, c'est-à-dire disposant toujours d’un stock suffisant (et diversifié) de surfaces à aménager et de réserves foncières, tout en valorisant les friches.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

167

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Une croissance démographique historiquement stable sur l’ensemble du SCoT, mais qui devrait ralentir sur les 20 prochaines années (d’après tous les scénarios de l’INSEE) ;

- Une croissance inégale selon les territoires, avec des déséquilibres qui risquent de s’amplifier à l’avenir (atonie démographique et vieillissement au Sud, dynamisme et rajeunissement au Nord) ;

- Une dispersion de la population qui fragilise l’armature urbaine historique du territoire ;

- Un rythme de construction plus important que l’évolution de la population, avec environ 173 logements par an construits pour assurer le maintien de la population.

Questionnements :

- En matière d’emploi, comment réduire la dépendance du territoire à l’Ile de France et améliorer le ratio emplois/actifs ?

- En matière de capacité d’accueil démographique, que peut offrir le territoire en matière d’emplois, de services et d’équipements pour accueillir les nouveaux habitants ?

Enjeux :

- Développer les atouts endogènes au territoire, notamment pour y créer des emplois ;

- Le vieillissement de la population représente une opportunité de croissance, avec un gisement d’emplois non délocalisables avec l’aide à la personne (auxiliaire de vie, maintien à domicile…) ;

- Hiérarchiser, mutualiser et rationnaliser les capacités foncières des zones d’activités économiques ;

- Prendre en compte l’accessibilité routière des zones d’activités, leur desserte en transports en commun et envisager la proximité de zones d’habitat (pour faciliter l’emploi local), en travaillant sur les interfaces entre les usages.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

168

3.2 Vers une consommation d’espace plus raisonnée

L’urbanisation des années 1980 à 2010 décrite dans le présent diagnostic (périurbanisation, étalement urbain, augmentation de la taille des parcelles et éloignement des centres) est un phénomène constaté dans pratiquement tous les territoires français. La formule fréquemment employée, pour marquer les esprits, est que si le rythme de consommation foncière se poursuit, c’est l’équivalent d’un département qui sera urbanisé tous les six ans.

Un contexte régional peu exemplaire

Dans la région Centre, tous les indicateurs actuels montrent que l’étalement urbain est anormalement conséquent. La région se caractérise par une urbanisation peu marquée et son rôle agricole majeur, mais surtout par une consommation peu économe de son espace ces deux dernières décennies1 :

- De 1990 à 2010, la région représente 3 % de la croissance française, mais 7 % des terres artificialisées ; - Près de 6 600 ha de terres agricoles ont ainsi été perdues par an, soit l’équivalent de soixante- dix exploitations agricoles entre 2006 et 2010 ; - En 10 ans, la perte de foncier agricole (-54 000 ha) se traduit par une baisse de la production brute de l’ordre de 70 M € (recensement agricole de 2010) ; - Le rythme de l’artificialisation des sols a progressé de 40 % entre 1995-2003 (3 800 ha/an) et 2003-2006 (5 300 ha/an), soit l’équivalent des communes de Tours et Orléans réunies ; - 30 % des surfaces en zones d’activité sont vacantes (non bâties), soit environ 4 500 ha disponibles, surface nécessaire à l’activité économique pour les 15 prochaines années.

Consommation des espaces agricoles et naturels dans la région de 1990 à 2010

Diagnostic

Source : DREAL

1 Source : Consommation de l’espace en région Centre : Point de vue de l’État. DREAL, Septembre 2011. du Montargois GatinaisSCoT en -

169

Ce phénomène de consommation de l’espace se caractérise généralement :

- par son coût économique et social pour les individus : vulnérabilité des ménages modestes, captifs dans leurs choix de mobilités et victimes de précarité énergétique ; - par son coût pour la collectivité : hausse des dépenses dues à l’allongement des voiries et réseaux divers, difficultés de mise en place des transports publics ; - par son impact agricole : morcellement des exploitations, augmentation des prix du foncier, retrait des meilleures terres agricoles –les villages étant historiquement installés près des terres les plus fertiles ; - par son impact environnemental rarement réversible : suppression d’habitats et de continuités écologiques.

La consommation des espaces agricoles se fait principalement au bénéfice de l’habitat, de l’économie et des voiries et équipements liés, à parts à peu près équivalentes.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

170

Des pistes de réflexion en matière d’habitat et d’économie d’espace

La taille actuelle des parcelles dédiées au logement est très importante :

autour de 1 100 m² pour un logement individuel pur (conçu hors procédure d’aménagement) en milieu urbain ; de 1 500 m² en milieu périurbain ou dans les pôles ruraux ; de 2000 m² en milieu rural.

La DREAL, préconise, pour parvenir à l’objectif de réduction de moitié des surfaces artificialisées, d’envisager les tailles de parcelles suivantes :

autour de 300 à 500m² pour un logement individuel pur (conçu hors procédure d’aménagement) en milieu urbain ; de 500 à 800m² en milieu périurbain ou dans les pôles ruraux ; de 800 à 1 100 m² en milieu rural.

A un niveau de densité d’habitat peuvent correspondre des formes urbaines variées. Ainsi l’habitat de cœur de village, qui est souvent le plus apprécié pour ses qualités urbaines est aussi un des plus denses existant sur le territoire.

Exemples de densités de construction pour l’habitat

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

171

Dans les secteurs pavillonnaires déjà constitués (bien souvent sur grandes parcelles), il est possible d’accueillir de nouvelles habitations en encourageant la mobilisation du foncier existant, comme le propose la démarche Bimby1. On observe en effet que dans de nombreux cas, l'intérêt des individus (notamment à diviser un terrain pour mieux valoriser son bien sur le marché immobilier) peut aller dans le sens des intérêts de la collectivité (à proposer une offre diversifiée de logements individuels sur son territoire sans engendrer d'étalement urbain) :

- si l'on sait encourager, maîtriser et canaliser ces initiatives individuelles par la définition de règles d'urbanisme adéquates et la mise à disposition d'un conseil au particulier en matière d'architecture et d'urbanisme dense ; - si l'on cible les moments où les intérêts individuels et collectifs se rejoignent, notamment au moment des ventes des maisons individuelles ou à l'occasion des évènements et des projets de vie des habitants.

Deux exemples de mobilisation de foncier en tissu pavillonaire

D’un point de vue économique : il est possible de répondre à un besoin en logements en permettant à l’ensemble des propriétaires de maisons individuelles de valoriser une partie de leur patrimoine foncier ; dans des quartiers déjà équipés et sans maîtrise foncière pour la collectivité.

D’un point de vue environnemental : il est possible de construire, sur ces parcelles produites à l’unité et dans les tissus urbains existants, de la maison individuelle à étalement urbain nul, tout en

maintenant des densités faibles et sans engendrer de pression foncière.

D’un point de vue social : cette démarche permet de répondre à une somme de situations

Diagnostic individuelles variées (propriété impossible à entretenir, difficultés financières, volonté de valoriser un capital foncier, difficultés à se loger…). En redonnant à l’habitant un rôle fort de maître d’ouvrage de production d’habitat, on donne à la collectivité de puissants leviers pour porter une politique urbaine ambitieuse, tout en faisant appel aux entreprises locales de construction, qui sont les plus économiques et les plus créatrices d’emplois (source : Bimby.fr).

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - 1 Build in my backyard, « construire dans mon arrière-cour », Bimby.fr.

172

Dans un autre registre, les parcellaires en lanière organisés sur des ilôts de grande dimension proposent des potentialités de réinvestissement intéressantes par redécoupage foncier ou par restructuration plus conséquente.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

173

Un contexte règlementaire de plus en plus strict

Ces objectifs de limitation de consommation d’espace s’inscrivent également dans un cadre règlementaire qui a beaucoup évolué depuis une quinzaine d’années. La limitation de la consommation d’espace est ainsi l’un des points clefs des lois d’urbanisme depuis la loi « Solidarité et renouvellement urbains » du 13 décembre 2000. Depuis cette date, les évolutions législatives ont précisé des objectifs pour les documents d’urbanisme, dont les SCOT :

- La loi SRU (solidarité et renouvellement urbains) du 13 décembre 2000 : la loi incite à la limitation de la consommation foncière en encourageant la densité de l’habitat ; - Les lois Grenelle 1 du 11 février 2009 et Grenelle 2 du 12 juillet 2010 dites lois ENE (engagement national pour l’environnement) demandent aux documents d’urbanisme de préciser et d’argumenter des objectifs chiffrés de limitation de la consommation des espaces naturels et agricoles ; - La loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 (dont l’application est précisée par la circulaire du 9 février 2012) institue les CDCEA (commission de consommation des espaces agricoles), qui est l’outil de gestion permettant de contrôler la consommation des terres agricoles dans les documents d’urbanisme. La loi fixe un objectif quantitatif de réduction générale de 50 % de la consommation des espaces agricoles pour la décennie à venir ; - La loi ALUR (Accès au logement et à un urbanisme rénové) publiée le 24 mars 2014 renforce l’objectif de limitation de consommation d’espace dans les documents d’urbanisme en ajoutant l’obligation d’analyser l’aspect qualitatif de cette consommation (obligation de réaliser un diagnostic agricole, de recenser le potentiel de densification des enveloppes urbaines).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

174

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Une consommation des espaces agricoles et naturels qu’il convient de limiter à l’avenir, avant tout pour limiter la dispersion de l’habitat qui est préjudiciable au territoire, et également pour répondre aux exigences règlementaires.

- La réduction de la consommation foncière n’est pas systématiquement synonyme de densification, mais doit s’effectuer dans une logique « d’intensité urbaine » : utilisation du potentiel urbanisable de la tache urbaine, travail sur les formes urbaines en continuité des villes et villages.

Questionnements :

- Quelles pistes retenir, pour réduire la consommation foncière dans les différents types d’espaces urbains (agglomération, pôles-relais, villages) ?

- Quels outils développer pour garantir une densification harmonieuse et acceptée ?

Enjeux :

- Définir les limites de l’urbanisation des taches urbaines ;

- Fixer un objectif chiffré de réduction de la consommation foncière.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

175

3.3 Des équipements et services de qualité mais menacés

Un maillage d’équipements et de services de plus en plus fragilisé

Le territoire dispose globalement d’un maillage d’équipements de qualité, qui s’organise très clairement autour des polarités suivantes :

Un pôle central, sur les 3 communes du cœur de l’AME, très bien fourni en « équipements structurants » avec notamment : L’hôpital d’Amily, La clinique de Montargis, Le tribunal de grande instance de Montargis, Des services sociaux, Quatre musées.

Des pôles-relais bien répartis sur le territoire avec généralement un bon niveau d’équipement comprenant : Collèges, Piscines, Gymnases, Médiathèques, Maisons de retraite, Relais d’assistantes maternelles (RAM).

Equipements et pôles d’équipements

Diagnostic

Source : BDTOPO SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

176

Gare de Nogent-sur-Vernisson Halles de Lorris

La dispersion de l’habitat et les nouveaux modes de vies engendrés (utilisation accentuée de la voiture individuelle, trajets de plus en plus long vers le lieu de travail) tendent à fragiliser les commerces de proximité situés dans les villages ou même ceux des pôles relais.

Les personnes âgées isolées et en perte de mobilité rencontrent beaucoup de difficultés à avoir accès aux services dont elles ont besoin (aide à domicile, accueil de jour, services de santé). Lorsque leur déménagement devient impératif, elles rencontrent souvent des difficultés pour trouver rester dans leur bassin de vie, faute de logement adapté disponible (petit logement de plain-pied à proximité des services et à coût modéré). Elles sont alors contraintes de rejoindre l’agglomération, ou de rejoindre un centre spécialisé, lorsqu’elles en ont les moyens.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

177

L’aménagement numérique

L’aménagement numérique du territoire du SCoT s’articule autour d’un réseau haut débit, Medialys, relativement bien développé à l’échelle du SCoT et d’un réseau très haut débit en cours d’installation.

Le réseau Haut débit, Medialys

Le réseau Medialys composé d’infrastructure optique et de faisceau hertzien structure relativement bien

le territoire en permettant un accès au réseau haut débit. Cependant afin de répondre à une demande de service de télécommunications plus performant et dont le développement se ferait de manière plus homogène sur le territoire du département, le Conseil Général du Loiret a lancé une DSP « Très Haut Débit » en 2009, dans le but de : Diagnostic

- raccorder en Très Haut Débit des sites spécifiques, tels des zones d’activités, ou des établissements assurant des services publics ;

- créer des boucles locales optiques dans les zones les plus denses du département afin de substituer, dans ces zones, le réseau téléphonique par une fibre optique jusqu’au foyer ou à l’entreprise ;

- mettre en place une montée en débit généralisée, sur la base de la technologie DSL, dans les zones qui ne seraient pas concernées par les deux premières composantes du projet ; SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

178

- de développer un travail partenarial auprès des communes, agglomérations ou communautés de communes du Loiret afin de les accompagner dans l’aménagement numérique de leur territoire, en posant des chambres et des fourreaux de télécommunications qui permettront au délégataire départemental ou aux autres opérateurs d’apporter la fibre optique au plus près des particuliers et entreprises d’un territoire donné.

Ces travaux de développement dont l’achèvement est prévu en 2040, tentent de couvrir en priorité les zones dont la couverture est actuellement insuffisante, les zones de développement économique (zones d’activités et/ou de desserte), les zones assurant un service public, l’ensemble des nœuds de raccordement optique et enfin de desservir chaque commune avec la présence d’un point de raccordement au réseau en vue d’un accroissement de la capillarité optique sur le territoire.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

179

Les équipements de santé

Ce chapitre s’appuie en grande partie sur le diagnostic de santé réalisé en 2014 par l’ARS.

Les problématiques liées au vieillissement de la population en milieu urbain, périurbain et rural sont particulièrement prégnantes dans le Gâtinais montargois. En effet, les projections démographiques à échéance 2020 réalisées par l’INSEE, esquissent un passage de la part des plus de 60 ans dans le territoire à plus de 35%, avec dans le même temps une diminution de la part des moins de 20 ans dans la population (allant de 24 à 20%).

Au-delà du vieillissement cependant, le territoire connait un accroissement démographique plus élevé que le reste de la région Centre avec une évolution annuelle globale de 0,8% (moyenne régionale 0,4%) représentant une augmentation d’environ 9300 habitants entre 1999 et 2009 dans la zone d’emploi.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

180

Les besoins de santé sont donc doubles, avec d’un côté une population vieillissante et de l’autre des ménages actifs, souvent navetteurs au sein du territoire de projet ou vers l’Ile-de-France qui nécessitent le maintien d’une offre de service à la population (entre autres en ce qui concerne l’offre de soins de premier recours) adaptée à leurs conditions de vie.

Le territoire du SCoT du Montargois en Gâtinais connaît des difficultés spécifiques d’accès à la santé en se situant principalement dans les classes C et D. Seul Montargis fait figure d’exception en tant que canton socialement favorisé, en sous-mortalité générale et prématurée avec une offre de soins satisfaisante. Ce classement en vert et jaune de la majorité des cantons du SCoT pose la question des soins de premiers recours (exercices regroupés de professionnels de santé…) et forme un enjeu au plan de l’aménagement du territoire. D’ailleurs, le Conseil régional s’investit fortement au côté de l’Etat et de l’ARS dans ce domaine palliatif à la baisse de la démographie des professions de santé.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

181

La démographie des professions de santé

A l’échelle régionale, le Centre avec la Picardie sont les deux régions qui connaissent les plus fortes carences en matière de professionnels de santé. Ce phénomène de pénurie atteindra dans 5 ans son point culminant d’après le Programme Territorial de Santé réalisé par l’ARS.

Le schéma régional d’organisation des soins (SROS) détermine des zones fragiles dont la densité médicale est inférieure de 30% à la moyenne nationale. La carte ci-contre met en avant un « croissant » de zones fragiles semi-rurales entourant l’agglomération montargoise comprenant les bassins de vie de Lorris, Chatillon-Coligny, Château-Renard, Courtenay et Ferrières-en-Gâtinais (soit plus de 45 000 habitants concernés). 38% de la population totale du Gâtinais montargois réside au sein de ces zones, contre une proportion de 16% de la population à l’échelle du département. La densité médicale est de 41 médecins généralistes pour 100 000 habitants sur l’ensemble du territoire du Pays du Gâtinais.

A ceci s’ajoute, un manque d’infirmiers au sein de la CA Montargoise et rives du Loing (à l’exception de Montargis dont le niveau est intermédiaire, tout comme le reste du territoire du SCoT). Par ailleurs, le zonage relatif aux chirurgiens-dentistes confirme qu’une large zone à l’est du département, plus grande que le montargois, est très sous dotée en professionnels.

Afin que la population de ces zones puissent accéder au soin de premiers recours, l’ARS préconise de favoriser toutes les mesures qui sont de nature à faciliter l’installation de professionnels de santé en exercice regroupé.

Le temps d’accès aux urgences est en moyenne de 17 minutes à l’échelle du département, identique au temps nécessaire pour arriver à une maternité ce qui est légèrement en deçà de la moyenne régionale (18,5 minutes).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

182

Les établissements sanitaires

Le territoire du SCoT est doté de trois établissements sanitaires dont un Centre Hospitalier de référence, une clinique principalement chirurgicale et un établissement de santé privé d’intérêt collectif spécialisé dans les soins de suite en médecine physique et de réadaptation formant l’un des quatre pôles hospitaliers du département.

Les établissements pour personnes âgées et les personnes handicapées

L’accueil pour les personnes âgées se structure à Montargis autour de logements foyers (3) et de maisons de retraite (15). On compte 1 420 places destinées à ce public. Ainsi, aucun centre de jour ou établissement d’accueil temporaire n’est recensé sur le territoire, mettant en avant un manque de diversité dans la nature des structures destinées à ce public. Diagnostic

Cependant, des projets de prise en charge des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, et la mise en place de structures spécifiques à cette maladie ont été entrepris sur le territoire, permettant d’atteindre 109 places en hébergements complet, 15 places en accueil de jour et 4 places en accueil temporaire.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

183

A l’échelle du département, l’ARS met en avant le développement de modes de coopération entre établissements et l’optimisation des projets d’animation au sein des établissements (Résanim’45), des formations pour les aidants familiaux dans le cadre du maintien à domicile et la qualification et la formation des personnels soignants.

Ainsi, toute une réflexion sur la filière gériatrique dans le cadre d’une méthodologie de projet est

enclenchée dans le Loiret et plus particulièrement sur les territoires du Montargois et du Giennois.

Le Conseil Général, dans le cadre de son habilitation à l’aide sociale des EHPAD, met en place des tarifs maîtrisés. Néanmoins, certaines faiblesses sont à souligner selon les modes d’habiter des personnes Diagnostic âgées.

Concernant le maintien à domicile, l’aide des familles est parfois limitée, le suivi médical et paramédical dans certaines zones est difficile à mettre en place et les solutions adaptées à la grande dépendance sont insuffisantes. Par ailleurs, l’absence de schéma départemental ne permet pas le suivi et l’anticipation des besoins des personnes âgées.

En établissement, certains bâtis sont trop anciens et ne répondent plus aux normes actuelles, des difficultés de recrutement des personnels soignants sont mises en avant ainsi que des la mauvaise image

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - des EHPAD et leur coût qui repoussent l’entrée de certaines personnes âgées dans ce type de structure.

184

Par ailleurs, la coopération entre les établissements reste insuffisante, tout comme des alternatives à l’hébergement permanent (hébergement temporaire et en accueil de jour). Ces hébergements alternatifs connaissent des difficultés dans le montage de projet de vie et de soins.

La notion de parcours de la personne âgée implique nécessairement l’accès aux soins de 1er recours et notamment par rapport aux maladies chroniques liées au vieillissement de la population. Il implique également la mise en place d’une filière gériatrique organisée sur les territoires de proximité et dans le département qui doit permettre à chaque personne âgée, quel que soit son lieu de résidence, de pouvoir accéder à une prise en charge globale, médico-psycho-sociale, graduée, répondant aux besoins de proximité mais aussi au nécessaire recours à un plateau technique. La filière de soins gériatriques a pour objet de couvrir tous les parcours possibles du patient âgé.

Le développement d’une filière gériatrique au sein du Pays du Gâtinais apparaît prioritaire pour l’ARS. Il s’agit ici de renforcer et organiser les coopérations ville-hôpital, ainsi qu’entre établissements de santé Diagnostic et établissements médico-sociaux, et, au sein des établissements de santé mettre en place une organisation la plus complète et la plus intégrée possible. Il s’agit aussi d’ouvrir la filière gériatrique vers le suivi à domicile des personnes âgées.

Concernant, l’accueil des personnes en situation de handicap, on recense à Montargis 11 établissements d’accueil pour les adultes handicapés et 5 pour les enfants handicapés.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

185

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Un réseau d’équipements de qualité mais fragilisé par la dispersion de la population ;

- Un territoire confronté à un vieillissement de la population et à l’arrivée d’actifs navetteurs créant une forte demande de soins de 1er recours ;

- L’est du département et plus particulièrement le Montargois en Gâtinais concentre des zones de fragilités : problèmes de démographie des professionnels de santé, des problématiques sociales et d’accès à la santé et un manque de diversité de structures d’accueil pour les personnes âgées ;

Questionnements :

- Comment diversifier les structures d’accueil des personnes âgées et accompagner leur maintien à domicile ?

- Comment attirer des professionnels de santé pour répondre aux enjeux de vieillissement et au manque de soins de premier recours ?

Enjeux :

- Mettre en adéquation développement du très haut débit avec accueil des entreprises et des habitants ;

- Faciliter la mise en œuvre du contrat local de santé de l’ARS à l’échelle du SCoT, avec trois objectifs structurants :

- réduire les inégalités territoriales et sociales de santé ;

- faire face à la démographie des professionnels de santé ;

- développer la performance du système de santé.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

186

3.4 Une politique de transports publics de moins en moins adaptée à la pratique du territoire

Un réseau routier en bon état mais qui connaît des surcharges chroniques

En matière de déplacements, la principale difficulté relevée par le présent diagnostic est le découplage grandissant entre les pôles générateurs de déplacements (équipements, services, emplois) et l’habitat. Ce découplage entraine une baisse d’efficacité des transports en commun et une dépendance accrue à la voiture particulière. Les trajets incluant une partie en voiture sont de plus en plus nombreux et de plus en plus lointains (cartes ci-après), les actifs étant de moins en moins nombreux à travailler dans leur commune de résidence, notamment dans les villages ruraux et dans le nord du SCoT.

Le réseau routier sur le territoire est globalement en très bon état. Le trafic est assez bien supporté, sauf aux heures de pointe aux entrées de l’agglomération. L’entrée en service de l’A19, en 2009, a permis de délester le trafic sur les entrées est et ouest de Montargis.

Evolution du trafic routier dans l’est du Loiret

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

187

Déplacements pendulaires en 2012

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

188

Un réseau ferré fortement structurant

Le territoire du SCoT est fortement structuré par son réseau de transports en commun, et en premier lieu par l’axe ferré Paris-Nevers qui le traverse du nord au sud. Avec l’influence grandissante de l’aire urbaine francilienne sur le territoire, le trafic ferroviaire pendulaire a connu un accroissement considérable. Quatre gares SNCF desservent le territoire, du Nord au Sud : Dordives, Ferrières-en- Gâtinais, Montargis et Nogent-sur-Vernisson. Il convient de noter la présence d’une ligne de Fret vers Auxy- au départ de Montargis et d’une ligne est-ouest désaffectée (Charny – Bellegarde- Quers).

Si les gares de Dordives et Ferrières-en-Gâtinais ont connu une croissance de trafic considérable, l’attrait pour la gare de Nogent-sur-Vernisson est moins observable, les travailleurs pendulaires du sud du territoire préfèrent souvent rejoindre Montargis pour bénéficier de plus de possibilités.

Le territoire bénéficie donc d’une accessibilité limitée par rapport à la capitale régionale et d’une accessibilité privilégiée vers Paris. Toutefois, les temps de parcours relativement longs au départ de Montargis (1h pour les trains grandes lignes et 1h40 pour les trains de banlieue), ainsi que les tarifs, incitent les habitants à prendre le « Transilien » à Souppes-sur-Loing ou à Etampes, dernières gares à bénéficier du « Pass Navigo », de temps de trajet réduits et de plus de départs par jour.

Réseau ferré dans l’Est du Loiret (source : CG)

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

189

Un réseau de bus inégalement adapté aux besoins

Le conseil général a mis en place 8 lignes régulières de bus qui maillent l’ensemble du territoire du SCoT, dans un réseau en étoile autour de Montargis. Ce réseau « Ulys » palie également l’absence de connexion ferrée avec Orléans, puisqu’il est le seul mode de transport collectif vers la capitale régionale. Il existe également un service de proximité et un service à la demande.

Malgré sa très large desserte, ses différentes variantes et l’importance de sa fréquence, le réseau ne semble pas convenir aux besoins de la plupart des utilisateurs. Les temps de trajet, les retards fréquents, l’absence de cadencement avec les autres transports en commun ou les horaires inadaptés sont souvent cités comme freins à une utilisation plus large.

Le réseau de bus du Conseil général (source : CG)

Diagnostic

L’AME dispose d’un réseau de bus assez fréquenté, avec six lignes régulières entre les communes et des équipements de l’agglomération. Les transports de l’agglomération proposent également

un service de transport à la demande (« résago ») ; un service de nuit sur une ligne nord-sud (« flexo ») ; un service pour les personnes à mobilité réduite (« moov ») ; une navette gratuite dans l’hypercentre vers des parkings relais pour désengorger le stationnement automobile du centre (« Amelys »). SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

190

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- L’armature territoriale est remise en cause par la dispersion des logements sur le territoire ;

- La place prépondérante de la voiture individuelle et l’augmentation des distances de déplacement vers le lieu d’emploi fragilisent les commerces et services de proximité ;

- Des transports en commun à l’efficacité inégale et mal interconnectés.

Questionnements :

- Comment limiter la part des déplacements en voiture individuelle ?

- Comment améliorer l’efficacité des transports en commun ?

Enjeux :

- Avoir une réflexion sur les distances de déplacements dans l’aménagement (localisation des pôles générateurs de déplacement et des logements) ;

- Prévoir la mise en relation des différents services de transports en commun (train, bus du CG, bus de l’AME) et des différents modes de transports (transports en commun, voiture, modes doux…).

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

191

3.5 Pour une politique d’accueil durable

Pour une parfaite adéquation entre ressources agri-environnementales et capacités d’accueil

L’activité agricole est très présente sur le territoire et alimente une agro-industrie locale génératrice de nombreux emplois indirects. Elle façonne également le territoire et participe ainsi à l’attractivité du secteur.

L’accueil de nouveaux habitants et de nouvelles activités se fait le plus souvent sur des terres agricoles. Au vu des enjeux identifiés dans le diagnostic, certains enjeux se dégagent afin de concilier l’accueil de nouvelles constructions et le développement de l’activité agricole.

L’élevage est une activité qui connait des difficultés sur le territoire. Sur les secteurs d’élevage (Lorris et l’est du territoire), l’enjeu principal sera de garantir la capacité de développement des bâtiments existants. En préservant les distances d’éloignement entre les bâtiments d’élevage et les riverains, les exploitations pourront réaliser des projets d’extension et les conflits de voisinage seront réduits.

Le nord du territoire présente les meilleurs potentiels agronomiques pour les grandes cultures (notamment autour de Corbeilles). C’est aussi le secteur qui a subi la pression foncière la plus importante au cours des 10 dernières années. L’AME ainsi que les territoires autour de l’axe RN7 ont connu de fortes pertes de foncier à vocation agricole. La construction de l’autoroute A19 a également induit une consommation de foncier et donc une pression supplémentaire sur les terres agricoles. Sur ces secteurs, la prise en compte du potentiel agronomique (qualité du sol) et économique (valeur ajoutée des cultures qui y sont pratiquées) est un enjeu important.

Sur l’ensemble du territoire, des aménagements ont été réalisés et permettent d’améliorer la productivité des parcelles agricoles. Le drainage (gestion de l’excès d’eau), l’irrigation (gestion du manque d’eau) et le remembrement (refonte et regroupement du parcellaire) sont les exemples les plus marquants. Les parcelles qui ont fait l’objet de ces améliorations peuvent donc avoir une productivité accrue. Lors de nouveaux projets d’urbanisation, un enjeu pourrait être de préserver en priorité ces secteurs.

Les circulations agricoles apparaissent comme nécessaires à la bonne exploitation des parcelles. On constate effectivement que, notamment en secteur péri-urbains, certaines souffrent d’une mauvaise accessibilité. Ces parcelles sont alors laissées en gel ou en friche. L’enjeu du maintien de la bonne circulation agricole pourrait être rapproché des nouveaux projets d’aménagements.

En traitant les points indiqués ci-dessus lors du développement de nouveaux secteurs urbains, on offre

à de nouveaux porteurs de projets agricoles de la lisibilité et de la sécurité sur le devenir du territoire. En conjuguant ces actions avec une bonne gestion du bâti des exploitations elles-mêmes, le SCoT permettra d’offrir un socle sécurisant pour l’installation de nouveaux agriculteurs.

Diagnostic

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

192

L’activité d’extraction dominée par les matériaux alluvionnaires

L’activité de carrières sur le Loiret concerne principalement l’extraction de matériaux alluvionnaires. L’activité représente près de 2.5 millions de tonnes sur le Loiret en 2011. L’extraction de granulats alluvionnaires est également fortement représentée sur le Montargois-en-Gâtinais puisque tout comme la Loire, le Loing reste un terrain d’exploitation privilégié pour les matériaux alluvionnaires.

Production des carrières et types de matériaux en Région centre en 2011 (source : DREAL Centre) Production 2011 par départements et par matériaux (t) 4 000 000

3 500 000

3 000 000

2 500 000

2 000 000

1 500 000

1 000 000

500 000

0 Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir-et-Cher Loiret

Alluvionnaires terrasses Calcaires Eruptifs Alluvionnaires lit majeur

L’objectif prioritaire du schéma départemental des carrières du Loiret est d’orienter la profession vers les secteurs les moins sensibles du département, tant au point de vue environnemental qu’au niveau de la préservation des ressources. Cela implique donc de limiter l’activité d’extraction des matériaux alluvionnaires que ce soit en lit majeur ou en terrasses. Bien que la Loire fasse l’objet de la majorité des exploitations alluvionnaires, la vallée du Loing demeure également une zone privilégiée. Le Schéma précise aussi que l’impact des carrières est le plus souvent irréversible. Ce schéma imposera donc, dans le cadre de l’exploitation et de la remise en état ultérieure des carrières, de prendre en compte les Diagnostic aspects environnementaux en général et écologiques en particulier. Ainsi, les enjeux relevés par le schéma départemental des carrières à l’échelle du département sont particulièrement en phase avec le contexte du Montargois-en-Gâtinais. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

193

Pour une gestion raisonnée des ressources naturelles du territoire : sécurisation de l’approvisionnement et de la qualité de l’eau potable

Sur le territoire du Montargois-en-Gâtinais, comme dans le reste du Loiret, la ressource en eau potable provient exclusivement des prélèvements souterrains.

La protection des périmètres de captages AEP est moyennement avancée, mais il convient de noter l’activité importante ces dernières années quant à un autre dispositif de protection des captages, les AAC (Aire d’alimentation de Captages).

Quantitativement parlant les prélèvements globaux d’eau sont en augmentation permanente de 2009 à 2011 sur le territoire du Montargois-en-Gâtinais. Toutefois, les prélèvements AEP tendent plutôt à diminuer.

Volumes d’eau prélevés par secteurs sur le Montargois-en-Gâtinais (Source : AESN, Agence de l’Eau Seine-Normandie)

Prélèvements en m3

Activité agricole Industrie AEP Total

2009 16 467 917 1 418 248 10 294 621 28 180 786

2010 20 721 606 903 822 10 408 899 32 034 327

2011 22 849 756 1 561 521 10 135 657 34 546 934

Au niveau qualitatif, les analyses réalisées en 2012 sur les eaux distribuées laissent transparaître une qualité de l’eau moyenne à médiocre. Les analyses bactériologiques ne sont pas alarmantes malgré quelques dépassements. En revanche les résultats physico-chimiques, notamment à propos des nitrates, sont mauvais en plusieurs localités du Montargois-en-Gâtinais. Des points noirs de la qualité apparaissent ainsi sur le territoire, comme à Treilles-en-Gâtinais ou dans le secteur de . Enfin, il est important de noter la non-conformité aux teneurs en pesticides relevée autour de Montargis, qui représente un enjeu réel compte tenu des vulnérabilités humaines.

L’approvisionnement souterrain est soumis à un aléa climatique lié aux rechargements des réserves souterraines, ainsi qu’au degré d’infiltration de l’eau dans les sols. De plus, cette caractéristique expose à d’importants risques sanitaires en cas de pollutions diffuses. Dans ce contexte, la sécurisation des approvisionnements demeure un enjeu majeur, comme en attestent les différentes études et projets en Diagnostic matière de retenues collinaires en cours sur le département. La protection des zones d’alimentation autour des captages AEP est un enjeu primordial sur le Montargois-en-Gâtinais, car de nombreux captages sur le territoire sont des ouvrages prioritaires pour le Grenelle de l’Environnement et pour l’agence de l’eau Seine Normandie.

Par ailleurs, comme sur l’ensemble du territoire national, l’enjeu du développement d’une logique d’économies d’eau dans tous les secteurs ne doit pas être négligé, notamment par une meilleure performance des réseaux de distribution, dont les rendements peuvent être améliorés. SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

194

Pour une limitation de l’empreinte sur le territoire : la question de la valorisation des déchets

La collecte sélective est opérationnelle sur le territoire du Montargois en Gâtinais et semble efficace. Les deux syndicats responsables du traitement des déchets issus de ce tri sélectif, ainsi que le réseau départemental de prévention des déchets ont adopté une démarche de sensibilisation à la réduction à la source des déchets.

Concernant le traitement des déchets, le territoire dispose de plusieurs infrastructures de traitement des déchets sur le périmètre du SCoT. Les déchets n’étant pas traités sur le Montargois en Gâtinais le sont en grande partie dans les autres infrastructures du département. C’est notamment le cas pour les deux communautés de communes les plus au sud, rattachés au syndicat de traitement de Gien – Châteauneuf. Le traitement est très majoritairement fait par incinération avec valorisation thermique. L’UIOM d’Amilly vient de s’équiper pour cette valorisation. Le recours à l’enfouissement n’est pas très important.

L’enjeu principal de la gestion des déchets réside le maintien d’un système de collecte et de traitement efficace, tout en pérennisant les efforts de réduction à la source et en veillant au taux de remplissage des installations de traitement.

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

195

Pour une limitation de l’empreinte sur le territoire : des performances épuratoires contrastées à améliorer

Le dimensionnement des stations d’épurations est varié, mais plutôt bien adapté aux charges organiques traitables. Cependant le traitement par boues activées est surreprésenté compte tenu de la taille modeste d’une majorité des unités. Le système d’assainissement non collectif concerne une part non négligeable de la population et du territoire. Par ailleurs, certaines stations affichent des charges traitées en 2012 supérieures à leurs capacités nominales. Un état des lieux du parc non collectif est en cours mais les premiers résultats indiquent un taux de conformité moyen de 30%.

Répartition des types de traitements épuratoires sur le territoire du SCOT (source : MEDDE, Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie) Stations d'épuration par type de traitements

33 35 30 25 20 15 10 7 5 5 1 1 0 n/c Boues activées Filtres plantés Lagunage naturel Disques biologiques

Avancement des diagnostics SPANC (Service public d'assainissement non collectif) et premiers résultats sur le territoire du SCOT (Source : CG45)

Installations du Installations Installations en bon Taux SPANC diagnostiquées fonctionnement de conformité

AME 1 837 1 646 593 36%

CC de Châtillon- 1 554 1 544 993 63% Coligny

CC4V 3 290 2 117 848 40%

CC du canton de 2 518 2 518 693 27% Lorris Diagnostic SAR Courtenay / 5 094 2 798 347 12% Château-Renard

Courtenay 298 261 147 56%

TOTAL 14 591 10 894 3 621 33%

Les enjeux en termes d’assainissement sur le Montargois-en-Gâtinais sont donc de veiller au bon dimensionnement des ouvrages collectifs et au respect des charges admises. L’assainissement non collectif nécessite d’achever le diagnostic en cours et d’améliorer de manière très significative l’état des

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en - installations les plus polluantes.

196

Un potentiel énergétique à valoriser

Le schéma régional climat air énergie (SRCAE) impose au Montargois en Gâtinais des efforts très important de réductions des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre :

Objectif de réductions des consommations d’énergie : -22% en 2020 et division par 2 en 2050 ; Objectif de réduction des émissions de GES : -24 à -36% en 2020 et division par 4 en 2050.

Le secteur du bâtiment, principal consommateur d’énergie sur le territoire actuellement (46%) est le secteur pour lequel la réduction des consommations doit être la plus importante (-30% en 2020 et division par 3,6 en 2050). Ceci permettra d’imposer des objectifs moins élevés aux secteurs des transports (-20% en 2020 et -30% en 2050) et à l’économie (-13% en 2020 et -40% en 2050).

Avec une production d’énergie renouvelable d’environ 240 GWh/an, le Montargois en Gâtinais couvre environ 7% de ses besoins en énergie, ce qui correspond à la moyenne régionale.

Le bois représente la principale source d’énergie du territoire, grâce aux installations domestiques, trait caractéristique des territoires ruraux (bien que les chaufferies collectives se développent depuis quelques années). Ce potentiel se matérialise principalement par la ressource forestière. Le développement de ce potentiel forestier sur le territoire implique la structuration de la filière et l’implication des acteurs locaux dans la mise en place de projets pouvant offrir des débouchés pour les producteurs (réseaux de chaleurs, chaufferies industrielles et collectives). Pour répondre à cet impératif, l’AME et le Pays Gâtinais ont mis en place un groupe de travail « bois-forêts », regroupant les différents acteurs de la filière bois du territoire.

Concernant les autres filières, les chiffres avancés laissent transparaître des potentialités de développement dans plusieurs secteurs. Après le bois bûche, l’éolien, presque non exploité aujourd’hui, semble fournir le potentiel le plus intéressant. Le développement de ce potentiel va cependant nécessiter des efforts important de concertation et d’implication des citoyens dans les projets afin de surmonter les fortes oppositions qui semblent s’être développées sur le territoire. Dans cette perspective, le Schéma Régional Eolien (annexe du SRCAE) offre un premier outil de travail, qui permet notamment de mettre en évidence une importante zone propice au développement de l’éolien, au nord- ouest du territoire.

Au niveau du solaire photovoltaïque, le parc actuel est peu développé. Afin de répondre aux objectifs régionaux, un effort doit être fait pour augmenter de manière significative la production (multiplication du parc par 8 d’ici 2020). Ce développement peut-être soutenu par des projets de centrales photovoltaïques au sol, sur des terres non agricoles (friches industrielles, anciennes carrières et mines, ou anciens centres techniques d’enfouissement de déchets).

La méthanisation peut également représenter une filière d’avenir. Deux projets ont vu le jour, un Diagnostic troisième est à l’étude. Le Montargois en Gâtinais possède cependant un gisement limité et la coordination des acteurs doit garantir un développement cohérent de la filière et la sécurisation des intrants. Notons que les collectivités ont un rôle important à jouer, au travers des gisements qu'elles ont à gérer (tontes de pelouses, déchets de restauration collective, boues de stations d'épuration, fraction fermentescible des ordures ménagères).

Enfin, la géothermie semble très faiblement développée malgré un potentiel intéressant.

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

197

Dans ce contexte, le territoire du Montargois en Gâtinais, au travers d’outils politiques tels que le SCoT, peut se positionner afin d’engager des démarches en faveur des économies d’énergies et de la production d’énergies renouvelables. Ainsi, il ressort que le territoire dispose de potentiels importants lui permettant de :

- Produire mieux : des ressources naturelles à valoriser dès aujourd’hui pour produire des énergies « vertes » à partir de la biomasse (bois énergie et méthanisation), du soleil (énergie photovoltaïque et thermique à développer), du vent et de la terre.

- Consommer moins : des modes de déplacement et une façon d’urbaniser à repenser afin de favoriser une mobilité alternative à la voiture, un parc de logement à réhabiliter (bâti ancien notamment) afin d’en améliorer les performances énergétiques et ainsi lutter contre la précarité énergétique.

Dans ce cadre, le Plan Climat Energie Territorial (PCET) figure comme une base solide et un outil privilégié. Il peut ainsi servir de point d’appui au SCoT pour faire le relais avec les actions en faveur de la transition énergétique du territoire.

Synthèse de la production renouvelable d’énergie (Source : Impact et Environnement)

Estimation de la Objectif de Type d'énergie Caractéristiques production d'énergie production en actuelle 2020 (SRCAE)

Nombre d'installations: 315 Photovoltaïque 1,7 GWh 13,5 GWh Energie Puissance: 1,6 MW solaire Thermique 0,5 GWh 12 GWh

Eolien Aucun parc en fonctionnement 200 à 300 GWh

Nombre de chaufferies collectives et chaufferies collectives et industrielles: 5 industrielles: environ 25 Puissance cumulée: 5,6 MW GWh Bois énergie 350 GWh

Part de logements utilisant le bois chauffage individuel: Biomasse énergie comme chauffage principal:

environ 200 GWh 18,6%

Nécessité d'une Nombre d'installations: 2 Electricité: 5,5 GWh Méthanisation étude Puissance électrique: 750 kW Chaleur: 6,7 GWh approfondie Diagnostic

Nombre de PAC sur aquifère superficiel: 2 Géothermie 65 GWh Nombre de PAC sur sonde géothermiques verticales: 2

SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

198

Synthèse, questionnements et enjeux :

Synthèse :

- Des performances en matière d’impacts sur l’environnement (assainissement, gestion des déchets…) bonnes dans l’ensemble mais comportant des faiblesses ponctuelles ;

- Un potentiel énergétique important mais sous-exploité à l’heure actuelle.

Questionnements :

- Comment assurer la sécurité de la ressource en eau potable ? Les projets actuels de retenues collinaires sont-ils suffisants à l’échelle du SCoT ?

- Comment améliorer la qualité de l’assainissement non collectif ?

- Comment favoriser la production d’énergies renouvelables sur le territoire ?

Enjeux :

- Gérer les suites de l’extraction de granulats alluvionnaires et accompagner le cas échéant la fin de cette activité ;

- Assurer la qualité de l’eau potable de tous les captages alimentant le SCoT ;

- Accompagner les projets de retenues collinaires sur le territoire du SCoT en prévoyant leur localisation (réservations foncières) et la compatibilité des usages alentours ;

- Limiter l’impact écologique de l’assainissement non collectif en privilégiant l’assainissement collectif et en lui conférant un caractère « exceptionnel ».

Diagnostic SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

199

3.6 Entre polarités externes et polarités internes, un équilibre à trouver pour conforter les fonctions urbaines du territoire

Les analyses qui précédent, relatives aux capacités d’accueil des territoires du SCoT (densités de populations, au nombre d’emplois, au poids et à la diversité du parc de logements, à la densité commerciale, à la répartition des équipements et services et à la desserte du territoire par les transports collectifs), permettent de révéler l’armature territoriale du SCoT, à l’heure actuelle. Au-delà du rôle de structuration et de rayonnement de Montargis qui dépasse les limites du SCoT, sept villes jouent un rôle de polarité relais sur le territoire. Le caractère structurant de certaines de ces polarités pourrait cependant être remis en question par le prolongement des dynamiques observées dans ce diagnostic.

Armature territoriale du SCoT

Afin de conforter ces polarités existantes, un « recentrage et équilibrage » démographique pourrait Diagnostic avoir lieu, en favorisant l’accueil de population vers les polarités existantes du territoire, à 3 échelles :

- A l’échelle du SCoT, sur l’AME et notamment en son « cœur » (Montargis, Chalette-sur-Loing, Amily) qui dispose de conditions d’accueil très favorables ;

– Au niveau des EPCI, au sein des pôles-relais qui disposent d’une bonne desserte et d’équipements structurants et de potentiel foncier ;

– A l’échelle communale, sur l’enveloppe urbaine existante ou en continuité immédiate pour conforter le caractère villageois (maintien du cadre de vie et des fonctions locales). SCoT du Montargois GatinaisSCoT en -

200