Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne, 2, 2004 – Société Botanique de Franche-Comté

Notes de fl oristique jurassiennes II

par Philippe Druart

Philippe Druart : Laboratoire de botanique évolutive, rue Émile Argand 11, CH - 2000 Neuchâtel Courriel: [email protected]

Résumé – Une deuxième série de 26 notes fl oristiques concernant les plantes vasculaires du massif du Jura est présentée. Ont été sélectionnées des espèces rares ou non citées dans PROST (2000), des espèces nouvelles ou rares dans une des grandes régions administratives du Jura (Ain, Franche-Comté, Jura savoyard) et des stations intéressantes d’espèces plus banales (par exemple des localités élevées).

Présentation des notes NE : canton de Neuchâtel pieds en fl .-fr. le 4.09.2003. CH PhD : Philippe Druart, lors d’un NE Saint Sulpice : N Petits Prés / es observations et les détermina- determinavit ou lorsque la plante Les Jorats, 1 110 m, > 5 pieds le tions sont les nôtres. La date est a été observée avec d’autres per- 5.09.2003. Non signalé en Franche- Lmentionnée intégralement lors- sonnes. Comté (PROST, 2000), ni sur les qu’elle a été relevée et porte sur une p.p. : pro parte Monts Jura (PRUNIER, 2001, 2003) ; seule année. Lorsque les observa- S : Sud dans le Jura français, signalé tions s’étalent sur plusieurs années, SO : canton de Soleure uniquement au Salève (PROST, seules sont mentionnées en général st. : station, au sens de localité 2000). Comme nous le mention- la première et la dernière année, par Sub. : subspontané nons (DRUART & DUCKERT-HENRIOD, exemple (! 1999-2002). VD : canton de Vaud 2002), ce taxon est ± proche de W : Ouest A. schmidelyana Buser, également Pour chaque taxon les localités sont > supérieur à signalé sur les pelouses sommi- présentées en commençant par la -> en allant sur tales du Salève ; il pourrait s’agir plus méridionale et en continuant ! : observé par (Philippe DRUART, sauf d’un seul et même taxon, pré- vers le nord. mention contraire) sent du Salève au Neuchâtelois † : taxon non cité in KERGUÉLEN & BOCK en passant par la Dôle (WELTEN L’index synonymique utilisé est celui (2001) & SUTTER, 1982). Alchemilla est de KERGUÉLEN & BOCK (2001). À défaut, un genre complexe. De nouvel- le «Zander» (ERHARDT et al., 2000) ou les investigations seront menées LAUBER & WAGNER (2000) l’ont été. Notes pour préciser l’identité, la cho- rologie et l’écologie de ce taxon, Quelques notules ont été ou sont ● Achillea ptarmica L. observé pour la première fois en publiées conjointement dans Jura Foncine-le-Haut : Entre Côtes NE aux Planchettes aux Saignolis d’autres articles (voir la bibliogra- du Milieu et du Haut, 1 030 - par R. Paroz, det. M.-M. DUCKERT- phie ci-dessous). 1 040 m, à 3 places, > 150 pieds HENRIOD (PAROZ & DUCKERT-HENRIOD, (1986-2001) ; rare à cette alti- 1998). Abréviations tude. ● Amaranthus hybridus L. subsp. Adv. : adventice ● Alchemilla splendens H.Christ ex hybridus var. hybridus AG : canton d’Argovie Favrat Ain (Adv.) Bellegarde : gare SNCF, BA : canton de Bâle / CH NE / La 370 m, > 10 pieds, le 5.09.2000. BE : canton de Berne Brévine : la Cornée N-E / bois CH : Suisse de Charopey, clairières de part ● Arabis nemorensis (Hoffm.) W.D.J. det. : determinavit = déterminé par et d’autre de la frontière franco- Koch E : Est suisse, 1 160 - 1 180 m, 3 st., > 200 Doubs Villers-le-Lac : berges ± F : pieds en fl . le 24.06.2001 ; piste exondées du lac de Moron, entre JU : canton du Jura forestière rive droite du ruisseau du le Saut du Doubs et Moron, rive N : Nord Thévenot, à cheval sur la frontière gauche du Doubs, 710 m, à 4 Nat. : naturalisé franco-suisse, 1 090 - 1 110 m, > 20 places, 131 pieds le 31.05.2003.

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Espèce non signalée en Franche- la fl ore de Coste (JOVET & VILMORIN sur les pétales, sépales et siliques, Comté d’après PROST (2000). 1985), abandonnent A. planisili- les plantes dubisiennes franco- Discussion : le taxon dubisien qua auct. non (Pers.) Reichenb. au suisses semblent plus proches du (F CH) des berges exondées des profi t d’A. nemorensis (Wolf ex taxon A. nemorensis, avec des lacs des Brenets / Chaillexon et Hoffm.) Koch ; auparavant les peti- siliques de 0,9 (1) mm et comme de Moron, déterminé d’après tes espèces d’A. hirsuta s. l. sem- écologie : rochers et grèves exon- PIGNATTI (1997), correspond à blaient moins bien comprises et dés ± nitrophiles, groupements Arabis nemorensis, taxon centro- parfois ignorées des grandes fl ores, végétaux appartenant p.p. aux européen des bas-marais tourbeux, mais on peut souvent synonymi- alliances du Nanocyperion et prés et bois humides ± nitrophi- ser les parts d’herbier d’A. gerardii du Bidention d’après DELARZE et les, différent d’Arabis planisili- Bess. avec A. nemorensis et celles al. (1998). qua, taxon W-méditerranéen -> d’A. lusitanica Bess. avec A. pla- montagnard, espèce xéro-ther- nisiliqua. Les échantillons d’A. nemorensis mophile des prés et coteaux secs les plus typiques proviennent d’Eu- et rocailleux. Nous rejetons ici la Pour A. planisiliqua, les fl ores fran- rope de l’est (Saxe, Lithuanie…) synonymie entre ces deux taxons, çaises consultées donnent une éco- avec des siliques larges de mentionnée par AESCHIMANN & logie quasiment identique à celle 0,6 - 0,7 mm. Dans le Jura, nous BURDET (1994), AESCHIMANN & d’A. hirsuta (prés maigres, chemins, sommes en présence de taxons HEITZ (1996), WELTEN & SUTTER coteaux secs), sauf Guinochet présentant des caractéristiques (1982), LAUBER & WAGNER (2000, (GUINOCHET & VILMORIN 1982), plus intermédiaires : y a t-il intro- 2001) et citée in DRUART (2003). qui rajoute aux rocailles « sur- gression avec d’autres petites espè- Arabis nemorensis (Hoffm.) tout lieux temporairement humi- ces proches ? Aux Planchettes, au S W. D. J. Koch est aisément distin- des » et précise « groupements les du barrage du Châtelot, plusieurs gué d’A. hirsuta (L.) Scop. : les f. ± secs du Molinion dans les sta- individus semblent être des hybri- caulinaires embrassent la tige par tions chaudes », ce qui correspond des d’A. nemorensis x A. hirsuta. de grandes oreillettes plaquées en partie parfaitement à l’écologie contre elle (ce qui le différen- d’A. nemorensis. Pour A. nemo- Le recouvrement des caractè- cie également d’A. sagittata aux rensis, les fl ores suisses citent les res discriminants quantitatifs sus- oreillettes divergentes). Les siliques forêts riveraines, les prés humides mentionnés rend la détermina- les plus grandes ≤ 1 mm de large, et les décombres, ce qui est dif- tion peu sûre en cas d’échantillon- toruleuses, et les poils médifi xes ± férent, sauf des « lieux temporai- nage réduit, voire unique, situa- denses recouvrant la base de la tige rement humides », de Guinochet. tion parfois rencontrée dans les doivent confi rmer la détermination. En consultant PIGNATTI (1997), herbiers de l’Institut de botani- A. nemorensis se distingue diffi cile- nous trouvons enfi n la solution que de Neuchâtel ou du CJB de ment d’A. planisiliqua (Pers.) Rchb. à cette apparente contradiction. Genève, où il devient alors diffi - La détermination requiert obliga- Pignatti, contrairement à tous cile de se prononcer avec certitude toirement un échantillonnage de les auteurs cités précédemment sur l’appartenance d’un échan- plusieurs plantes, comportant distingue dans le groupe d’Ara- tillon à l’une ou l’autre espèce. des fl eurs et surtout des siliques bis hirsuta s. l., entre autres peti- Les échantillons d’A. planisili- mûres ; la deuxième condition est tes espèces, deux taxons, l’un A. qua et d’A. nemorensis n’étaient souvent remplie dans la nature ou planisiliqua (Pers.) van Hall, W- d’ailleurs pas distingués et tous ras- les herbiers, mais ce n’est pas tou- méditerranéen-montagnard, des semblés dans les mêmes chemises. jours le cas de la première. Si les coteaux pierreux ou rocheux ; L’expertise se complique encore auteurs des Flores suisses récen- l’autre A. nemorensis (Hoffm.) lorsque un échantillon à la mor- tes synoymisent A. planisiliqua et Koch, centro- et est-européen, des phologie caractéristique d’A. pla- A. nemorensis, tout en retenant prés et bois humides, en ambiance nisiliqua d’Aix-en-Provence est comme nom valide A. nemoren- rudérale (seulement adventice en récolté sur des rives argileuses sis, les auteurs des fl ores françaises Italie). Les caractères discriminants sèches (leg. Bruyas 05.1887, no NE ignorent A. nemorensis (FOURNIER, sont les suivants d’après Pignatti : 251237), écologie proche de celle 1936, rééd. 1977, JOVET & VILMORIN – A. planisiliqua : sépales 2,4-3,8 de notre taxon dubisien. 1984, GUINOCHET & VILMORIN † mm, pétales de 1-1.4 x 4,5-8 mm, 1982 ; NETIEN 1993, 1996) comme siliques les plus grandes larges de A. nemorensis ne semble pas ceux de Flora Europaea (TUTIN et al. 1 à 1,4 x 45-75 mm. mieux reconnu en France, où il 1993, 2e éd.), et ne citent qu’A. pla- – A. nemorensis : sépales atteint la limite occidentale de son nisiliqua ou son synonyme A. hir- 2 - 3 (3,2) mm, pétales de aire de répartition. Nous l’avons suta (L.) Scop. ssp. gerardi (Bess.) 0,7 - 1,4 x 3 - 6 mm, sili- déjà signalé en Isère, à l’extrémité Hartm. ; KERGUELEN & BOCK (2001) ques les plus grandes larges méridionale du Jura dans un marais font de même. Seuls JOVET & de 0,6 - 0,9 (1,1) x 30 - 50 mm. tourbeux à Saint-Laurent-du-Pont KERGUÉLEN, dans le 6e supplément à D’après les mesures effectuées (DRUART, 1999) ; la détermination

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devant toutefois être confi rmée dessus par JOVET (JOVET & VILMORIN, la falaise (CH), 1 180 - 1 190 m, F > sur un échantillonnage de plan- 1982) ; Jovet et Kerguélen choisis- 70 pieds en fl .-fr. ; CH > 20 pieds tes plus conséquent. Il est proba- sent en 1985 le binôme A. nemo- en fl .-fr. le 16.05.2003 (! 2001, ble qu’il existe d’autres localités rensis (JOVET & VILMORIN, 1985, 6e 2003) ; déjà signalé, 3 pieds fi n entre la Chartreuse et le Doubs. supplément), mais il semble que 2001 (DRUART & DUCKERT-HENRIOD, Curieusement, NÉTIEN (1993), qui ce soit pour des raisons purement 2002 ; DRUART, 2003), les observa- donne A. planisiliqua commun nomenclaturales. tion de 2003 ont permis de con- dans la plaine de l’Ain et le Bas- fi rmer la présence de cette espèce Dauphiné ne cite pas pour son J.-.M. ROYER [(2003) et comm. non citée en Franche-Comté (PROST, autécologie de milieux humi- pers.] cite Arabis nemorensis en 2000), sur la frontière franco-suisse, des (donnée simplement comme France : très rare en Haute-Marne et de découvrir une 2e population identique à celle d’A. hirsuta). à Brottes, Parc de Châteauvillain, à proximité sur Suisse. Ce taxon se Plus au sud, l’Atlas écologique dans un Mesobromion mésohygro- distingue des autres petites espèces et floristique de la flore de la phile, marais de Germaines (à véri- du groupe A. hirsuta s. l. par ses f. Drôme (GARRAUD, 2003) montre fi er), dans un Molinion passant caulinaires aux grandes oreillettes clairement l’existence d’un cline à un Mesobromion ; Côte d’Or, divergentes [cf. ainsi / A. nemoren- S - N important pour A. planisi- marais de Lignerolles, même éco- sis ci-dessus], et d’A. nova par ses liqua : cette espèce est ± répan- logie qu’à Germaines, et dans la siliques rapprochées et dressées due dans le quart sud du départe- Meuse au niveau des carrières contre l’axe de l’infl orescence. ment alors que dans le tiers nord de la forêt de Morley, groupe- elle n’est présente que dans une ment pionnier hygrophile avec ● Armoracia rusticana G. Gaertner, seule maille. La chorologie et Equisetum variegatum et Epipactis B. Mey. & Scherb. l’autécologie précisées sont con- palustris (à vérifi er cependant). Doubs (Nat.) : village, formes à celles de Pignatti pour ce bord D437 et route -> source taxon : W méditerranéo-monta- JALAS & SUOMINEN (1994) distin- du Doubs, à 2 places, 930 m, > gnarde, pelouses sur marnes, gar- guent également les deux taxons 200 pieds (! 1996-2000). Rare rigues, alluvions, lisières fores- sous Arabis planisiliqua s. str. et dans le Doubs d’après MONCORGÉ tières, décombres et chemins. A. planisiliqua subsp. nemoren- (2003), qui le signale à Roche-lès- D’après le cline drômois, on pour- sis (Wolf & Hoffm.) Sojak. Ils pré- Beaupré. rait émettre l’hypothèse qu’A. pla- sentent une carte de répartition nisiliqua remonte au N jusque dans européenne pour chacun des deux ● Asplenium trichomanes L. subsp. la moitié S de la Drôme, et que taxons. Pour A. nemorensis, un hastatum (H. Christ) S. Jess. plus au N, une partie des popu- point en Suisse dans le canton Doubs Villers-le-Lac : Hautes- lations [nombreuses selon NÉTIEN de Neuchâtel à la frontière fran- Côtes du Doubs, Bois du Rocher W, (1993)] de la plaine de l’Ain se rap- çaise, et un symétrique en France chemin du Saut du Doubs à Moron, porteraient à A. nemorensis. Mais de l’autre côté du Doubs (l’es- balmes et falaises, 720 - 750 m, > d’après J.-F. Prost (comm. pers.), pèce n’étant pas connue des bota- 100 pieds en fr. le 31.05.2003. Non les populations de la plaine de nistes franc-comtois on peut se distingué d’Asplenium trichoma- l’Ain se trouvent dans des milieux demander s’il ne s’agit pas là sim- nes s. l. par les anciens botanis- très arides, quasi steppiques ; donc plement d’un artefact informatique tes. Pour la détermination et la dis- nous nous trouverions à nouveau provoqué par la frontière), enfi n tinction d’avec Asplenium tricho- en présence d’A. planisiliqua. Si un point dans l’extrême N de manes subsp. quadrivalens, sous- par hasard une station se trou- l’Alsace ou de la Moselle seraient espèce la plus représentée dans vait dans un milieu humide, elle les localités les plus occidenta- le massif du Jura, consulter PRELLI pourrait être réexaminée au vu les connues pour cette espèce. (2001) : A. trichomanes subsp. has- des caractères sus-mentionnés. Si A. nemorensis est effectivement tatum se trouve souvent sous des À l’W du Jura, la flore de répandu dans le centre et le N de la surplombs calcaires, avec parfois Bourgogne (BUGNON et al., 1993) France, sa chorologie deviendrait des frondes ± plaquées contre le mentionne l’existence d’A. pla- ouest-centro-est-européenne. rocher (ce qui peut entraîner des nisiliqua RRR ?, tout en précisant confusions avec A. trichomanes que l’espèce est méconnue et con- L’autécologie de cette espèce le subsp. pachyrachis) ; on le distin- fondue avec les autres taxons du long du Doubs fera l’objet d’une gue surtout grâce à ses « pennes groupe A. hirsuta. Plus à l’W et au publication ultérieure. variables de la base au sommet des N, JOVET & VILMORIN (1972, 1er sup- frondes, les supérieures oblongues- plément) signalent A. planisiliqua ● Arabis sagittata (Bertol.) DC. ovales étroites, les inférieures has- « plus commune dans le Centre et Doubs Les Gras / CH NE La tées, et au segment terminal large » ; le Nord de la France ». Il pourrait Brévine : Rochers du Cerf, sur la la valeur taxonomique de ces sous- s’agir ici d’A. nemorensis, ce que frontière franco-suisse, autour de espèces reste à discuter. Des clefs confi rmerait l’écologie proposée ci- la borne frontière 126 + haut de des petites espèces de fougères

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indigènes (Dryopteris affi nis s. l., Cardamine pratensis type lorsque deux sites, peut-être par l’inter- Asplenium trichomanes s. l...) ont les conditions deviennent plus médiaire du torrent de la Ronde ; été réalisées par PIERRE MINGARD mésophiles, ce que nous obser- en effet, par temps d’orage ou à la (2003), chez qui on peut les com- vons également en NE. fonte des neiges, les eaux de ruis- mander. sellement de la décharge s’écou- ● Chenopodium rubrum L. lent dans la combe des Moulins, ● Aster novae-angliae L. Doubs Villers-le-Lac : Les Bassots / à l’E de laquelle commence la Jura (Sub. ? Adv. horticole) Foncine- Les Pargots, grèves exondées du lac Ronde, issue des eaux d’égout de le-Haut : D437 à l’entrée amont de Chaillexon / Les Brenets sur les la Chaux-de-Fonds traitées à la du Village, 880 m, > 50 pieds ; deux rives du Doubs, 745 - 750 m, STEP, qui rejoint le Cul des Prés, déchetterie, 850 m, > 10 pieds > 200 pieds (! 2003) ; forme pros- puis le Doubs à Biaufond. Autre (! 1997-2000), avec d’autres Aster trée. Également observé en CH, à hypothèse : des oiseaux, très nom- du groupe novi-belgii - Entre-Deux- la décharge de La Chaux-de-Fonds breux sur l’îlot artifi ciel neuchâte- Monts : Cernois, 720 m, > 20 pieds (NE), et à proximité dans les can- lois, seraient le vecteur des graines en fl . le 12.09.1999 ; non signalé tons du Jura et de Berne au Cul entre toutes ces localités. dans le Jura français d’après PROST des Prés. D’après PROST (2000), (2000) ; signalé par GUYONNEAU rare ailleurs, en limite du massif ● Cynoglossum germanicum Jacq. (2003) à et à . du Jura, dans le Sundgau et dans subsp. rotundum Sutory le Jura à Petit-Noir [revu en 2002 Doubs Villers-le-Lac : Côtes du ● Atriplex prostrata DC. (ANDRÉ, 2002)]. Discussion : existe Haut-Doubs, Bois du Rocher W, Doubs Villers-le-Lac : Les Pargots / sous 2 formes : 1) sur sols pro- berge du lac de Moron < chemin, Les Bassots, grèves exondées du fonds et chargés en nitrates, forme entre le Saut du Doubs et Moron, Doubs sur les deux rives du lac des luxuriante, dressée, 0,5 - 1,2 m, f. 720 m, déjà observé en 1986 par Brenets / Chaillexon + fossés, 745 - grandes -> 10 cm de large ; 2) sur P. Millet, > 40 pieds en fl .-fr. le 750 m, > 200 pieds le 29.06.2003, sols secs à très secs, forme pros- 31.05.2003 ; conforme à la des- puis > 2 000 pieds (! 2003) ; rare trée, 10 - 20 cm, la plupart des tiges cription des fl ores : f. luisantes, dans le Doubs à cette altitude plaquées au sol puis ± ascendan- molles, quasi glabres dessus ; fr. à d’après PROST (2000). tes, f. épaisses, petites et étroites aiguillons également répartis. -> 2,5 cm de large, cette forme ● † Cardamine nemorosa Lejeune semble correspondre à la var. cras- ● Dichanthium ischaemum (L.) Savoie St-Thibaud-de-Couz : sifolium Moquin-Tandon ; la forme Roberty (= Bothriochloa ischae- zone humide au N du col, 640 m, prostrée sur les grèves du Doubs mum (L.) Keng) > 20 pieds (! 2001-2002) ; -> et de l’îlot artifi ciel neuchâtelois Doubs (Adv.) : cime- Mont Grelle E, habert, 1 190 du lac de Neuchâtel [cf. DRUART tière, 780 m, > 10 pieds en fl . le m, > 20 pieds (! 2003). Doubs & al (2004) dans le même bulle- 14.08.2002 ; rare dans le Doubs ou Fournet-Blancheroche : La Rasse tin] ; la forme luxuriante au Cul des à cette altitude (PROST, 2000). puis sentier du Doubs entre Prés ; les 2 formes, chacune dans Maison Monsieur et la Verrerie, leur milieu, + quelques rares plan- ● Erophila praecox (Steven) DC. 615 - 620 m, > 10 pieds (! 2001- tes intermédiaires sur sol « inter- Jura Foncine-le-Haut : les Ruines, 2003). Petite espèce du groupe médiaire » ± sec et eutrophe à la 950 m, > 10 pieds en fl .-fr. le Cardamine pratensis L. s. l. non décharge de La Chaux-de-Fonds ; 2.04.1999 ; plantes glabres, fr. retenue par KERGUELEN & BOCK la présence de ces trois formes à La courts ; avec E. verna > 100 pieds - (2001), ni AESCHIMANN & BURDET Chaux-de-Fonds, là où initialement Chaux-des-Crotenay : gare de Pont (1989, 1994), AESCHIMANN & HEITZ en 2000 nous n’avions observé de la Chaux, 713 m, > 20 pieds (1996) ou PROST (2000) ; valeur que la forme luxuriante dressée, en fl .-fr. le 23.05.1999. taxonomique à préciser : au mieux semble indiquer que celles-ci ne une sous-espèce. D’après LAUBER & sont que des adaptations écolo- ● Euphorbia maculata L. WAGNER (2000, 2001), premières f. giques phénotypiques et non des Doubs (Adv.) Villers-le-Lac : pro- basales généralement seulement à écotypes (populations présentant menade (bancs) en aval du bourg, 1-4 paires de fol. et fol. terminale un génome particulier en rela- le long de la route rive gauche > que les latérales. tion avec une écologie donnée). du Doubs / lac de Chaillexon, N.B. La présence d’une espèce 760 m, 2 taches de 0,5 m2 en fr. Y. Ferrez (comm. pers.) connaît très rare [considérée jusqu’ici le 18.08.2003. Espèce signalée ce micro-taxon de la vallée de la comme éteinte dans les autres comme adventice ± fugace depuis Loue dans les forêts thermophiles cantons jurassiens (DRUART et al. fort longtemps dans le Jura suisse, (jusqu’en corniche) de plateau et 2003)] à la décharge de La Chaux- en particulier dans les cantons de pente, où il est très typique, et de-Fonds et dans la même vallée 6 de NE, SO et BA (GRABER, 1923 ; signale également de nombreuses km en aval au Cul des Prés semble WELTEN & SUTTER, 1982). Très rare et populations intermédiaires avec indiquer une connexion entre les observée seulement récemment en

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Franche-Comté, en limite du massif tère de la face supérieure en toit P. persicaria, P. lapathifolium (rare), du Jura à Dole (LITZLER, 2001), et à 2 pans (carène longitudinale), Ranunculus circinatus (forme ter- à ; l’espèce serait un peu signalé par certaines fl ores (LAUBER restre), Rorippa amphibia (rare), plus fréquente dans le tiers sud du & WAGNER, 2000), est partagé avec R. palustris, Solanum esculentum massif du Jura à partir de Culoz Lemna minor ; chez les deux espè- (rare), Sonchus asper (rare), S. ole- (PROST, 2000). ces les nervures sont souvent diffi - raceus (rare), Urtica dioica (rare) ciles à distinguer, voir invisibles de et Veronica fallax (rare), alliance ● Euphorbia prostrata Aiton même que les papilles. Le carac- du Nano-Cyperion, transgressant Ain (Adv.) Bellegarde : gare tère différentiel est la forme de la parfois dans les taches en mosaï- SNCF, 370 m, > 20 pieds en fr. lentille : elliptique et pointue, sur- que du Bidention (surtout Bidens le 5.09.2000 ; espèce non men- tout à l’extrémité la plus proche tripartita) et celles plus rares du tionnée par PROST (2000) ; natu- de la racine ; le plus simple est de Littorellion (à Eleocharis acicula- ralisée sur le réseau ferroviaire comparer à l’œil nu Lemna minuta ris ici). D’après PROST (2000) et franco-suisse, signalée par exem- et minor dans l’eau de deux réci- FERREZ et al. (2001), une seule autre ple dans les gares de Culoz pients côte à côte : la différence localité serait connue actuelle- [Ain (GOY & TINNER, 1999)], de est très nette. A la loupe x 10, une ment, à la limite du massif du Cossonay [VD (DRUART, 2003)], espèce de « mucron » minuscule Jura à Faverois près de Delle dans celles de Lucerne et Saint- apparaît à l’extrémité la plus pro- (Territoire de Belfort). Si la cani- Gall (RÖTHLISBERGER,1995) et che de la racine de L. minuta ; à la cule exceptionnelle de l’été 2003 les gares de Melide, Maroggia- binoculaire x 40, on voit comme a joué un rôle dans la découverte Melano et Mendrisio dans le Tessin chez L. minor une ligne large qui de cette nouvelle station, elle a (SCHOENENBERGER et al., 2002). joint la racine et cette extrémité : surtout permis grâce à une exon- le « mucron » apparaît comme l’ex- dation prolongée une excellente ● Leersia oryzoides (L.) Sw. trémité tronquée de cette ligne, fructifi cation / multiplication de Doubs : plage allu- dépassant légèrement la marge la population ; deux générations viale au N de Grosse Côte, rive des cellules du limbe alors que semblent s’être succédées pendant droite du Doubs sur la frontière chez L. minor il n’y a pas de dépas- l’été 2003, l’effectif de la popula- franco-suisse, 540 m, > 10 pieds sement. Au microscope x 200, on tion étant multiplié d’un facteur 10 en France, > 500 pieds en Suisse voit que ce dépassement est en fait à 100 entre juin et septembre. (! 2002-2003) (cf. DRUART et al., un artefact dû au bord très mince, 2004). L’espèce est rare dans le non cellulaire et transparent, et ● Melilotus altissimus Thuill. Doubs : Flagey- (ANDRÉ, donc invisible du limbe [obser- Jura (Adv.) Foncine-le-Haut : 2003). vation microscopique du matériel Couillou, 1025 m, > 50 pieds en fl .- provenant d’Auvernier avec la col- fr. le 17.08.2002 - Foncine-le-Bas : ● Lemna minuta Kunth laboration de G.-A. Haldiman]. W D437, juste en amont du Village Doubs Villers-le-Lac : Les Pargots - et du pont sur la Saine, 810 m, > > Rançonnière, grève exondée du ● Leontodon saxatilis Lam. s. str. 5 pieds en fl .-fr. ; Lac à la Dame, lac des Brenets / Chaillexon rive Ain (Adv.) Culoz : gare, 2 pieds en bord de route, 880 m, > 5 pieds droite du Doubs, 745 m, > 200 fl .-fr. le 10.06.2002 ; non signalé en fl .-fr. le 1.10.2003. lentilles le 29.06.2003 ; en expan- par GOY & TINNER (1999). sion actuellement dans le Jura neu- ● Ranunculus peltatus Schrank châtelois [cf. DRUART et al., (2004) ● Limosella aquatica L. Doubs : Moulin dans le même bulletin], après une Doubs Villers-le-Lac : Les Bassots, Jeannottat, sur la frontière franco- première explosion en 1982 - 1984 Les Pargots, lac de Chaillexon / Les suisse, contre la rive droite du dans le lac de Neuchâtel et à proxi- Brenets, grèves exondées, surtout Doubs, 480 m, > 10 pieds le mité (PAROZ & DUCKERT-HENRIOD, rive droite du Doubs, 745 - 750 m, 18.08.2003. 1998). Probablement amené dans > 10 rosettes le 29.06.2003, puis le Doubs par des oiseaux d’eau ou > 100 000 pieds (! 2003) ; observé ● Rosa squarrosa (Rau) Boreau des bateaux ; considéré comme également à proximité sur Suisse ; Jura Foncine-le-Bas : en amont du une espèce envahissante par cer- avec Achillea ptarmica (rare), Village, bord D437, 810 m, 3 pieds tains botanistes : expansion à sur- Alisma plantago-aquatica (rare), en fr. le 1.10.2003. Nous obser- veiller. Non signalé en Franche- Alopecurus aequalis (rare), Atriplex vons des R. canina s. l. avec des Comté et dans le Jura français selon prostrata, Chenopodium album, glandes sur le rachis et les nerv. des PROST (2000), elle a également été Ch. polyspermum, Ch. rubrum, fol. à la face inf. depuis plusieurs découverte dans une morte de la Erysimum cheiranthoides (rare), années en NE. Suite à une discus- Saône à Rigny (déterminé selon Gnaphalium uliginosum, Myosotis sion avec Marianne Graber qui les caractères microscopiques) par scorpioides (rare), Myriophyllum fait les mêmes observations, cette M. ANDRÉ (2004). Lemna minuta spicatum (forme terrestre), Plantago dernière nous a indiqué qu’elle est diffi cile à déterminer : le carac- major, Polygonum hydropiper, les avait identifi és à R. squarrosa.

139 Notes de fl oristique jurassiennes II

Restait en ce qui nous concerne à à La Chaux-de-Fonds / La Ferrière lis-aquatica, tantôt de V. catenata, vérifi er si les dents des fol. étaient (Biaufond / étang de la Ronde). ou sont intermédiaires ; à deux glanduleuses ou non, afi n de distin- Écologie : se rencontre dans exceptions près, nous avons tou- guer ce taxon de R. x nitidula, très deux alliances sur l’ensemble jours observé des capsules infé- proche, et signalé par Y. Ferrez en de cette zone : grèves exondées rieures aux sépales. Ce dernier Haute-Saône (FERREZ, 2003). Nous en été, ± graveleuses à caillou- caractère est important, en effet avons ainsi observé en 2003, dans teuses à la vallée de Joux et plusieurs fl ores le donnent comme deux localités, des buissons à fol. à sur certaines grèves du Doubs discriminant pour V. anagalloides dents non glanduleuses, rapportés (Littorellion), ou plutôt vaseuses dont les capsules sont allongées et donc à R. squarrosa. Clef de déter- autour de l’embouchure de l’Orbe dépassent les sépales (GUINOCHET & mination in GUINOCHET & VILMORIN et au lac des Brenets / Chaillexon VILMORIN, 1978), ce que nous avons (1973, 2e supplément). (Nanocyperion) ; le plus sou- pu vérifi er sur les échantillons des vent par pieds isolés en milieu herbiers de l’Institut de Botanique ● Sparganium emersum Rehmann très ouvert (pas d’autres plantes de l’université de Neuchâtel et forma fl uitans à moins d’un à plusieurs mètres), du Conservatoire et Jardin bota- Doubs Remplace Sparganium il peut parfois se retrouver en fi n niques de Genève ; de même angustifolium in PAROZ & DUCKERT- de saison dans des milieux fermés plusieurs flores donnent pour HENRIOD (1998) et in FERREZ et à la faveur de la croissance et V. catenata des capsules ≥ sépales. al. (2001) pour la localité de de la multiplicaion des annuel- Cette question avait déjà été traitée Fournet-Blancheroche. Fournet- les comme au lac des Brenets / par GRENIER (1865) : « Dans la var. Blancheroche / Grand Communal Chaillexon en septembre 2003, et ß [V. fallax] comme dans le type et Grand’Combe-des-Bois : rive transgresse alors dans le Bidention. [V. anagallis-aquatica] la capsule gauche du Doubs en amont de Caractères morphologiques : est aussi large que haute et les divi- Maison Monsieur, 610 - 615 m, > – taille des individus fructifères : sions calicinales sont ovales-lan- 500 pieds (! 2000 - 2003). Observé (4) 6 - 20 - (30) cm, qq très rares céolées. Je rappelle ces différences surtout sur la rive suisse, en gran- individus > 30 cm (grande varia- parce que cette var. ß a été confon- des colonies à reproduction essen- bilité) ; due avec la var. anagalloides Guss. tiellement végétative, de La Chaux- – tige plutôt ronde ; qui a une capsule ovale d’un tiers de-Fonds à Noirmont, > 100 000 – poils glanduleux toujours pré- plus longue que le calice et dont la pieds (! 1990 - 2003) ; puis en aval, sents dans l’infl orescence, avec hauteur est presque double de la en France, toujours sur la rive une grande variabilité dans la largeur, qui a les divisions calici- droite du Doubs, plusieurs stations densité et l’étendue des glandes ; nales lancéolées-linéaires, et dont à Indevillers : de Goumois jusqu’au fr. souvent glabres, mais pouvant les f. plus étroites rappellent celles Moulin Jeannottat, 480 - 490 m, > être très glanduleux chez les indi- de V. scutellata ». 1000 pieds (! 2002 - 2003). vidus les plus typiques ; généra- En conclusion, ce taxon annuel glan- lement qq glandes éparses sur la duleux de petite taille ne peut être ● Veronica fallax Grenier t. également ; V. anagalloides, d’après la forme et Doubs Villers-le-Lac : Les Bassots / – bractées toujours < au péd. fruc- la taille des capsules et des sépa- Les Pargots, lac de Chaillexon / tifère ; les, ni V. catenata, d’après l’angle Brenets sur les 2 rives du Doubs, – péd. fructifères des capsules formé par les pédicelles fructifères. grèves exondées, 750 m, > mûres toujours étalés / dressés à La grande variabilité de plusieurs 100 pieds (avec Atriplex pros- angle aigu à obtus, jamais étalés / caractères fait penser à une origine trata, Chenopodium rubrum, horizontaux à angle ± droit ; hybride, les parents supposés étant Gnaphalium uliginosum, Limosella – sépales des capsules mûres appli- V. anagallis-aquatica et V. catenata , aquatica). Nous avons observé qués à étalés-réfl échis (grande ce d’autant plus que d’après LAUBER & cette petite espèce proche de variabilité) ; WAGNER (2000) V. anagallis-aquatica Veronica anagallis-aquatica, dif- – capsules mûres presque toujours et V. catenata ont le même nombre fi cile à identifi er et souvent con- < aux sépales : sur une centaine chromosomique 2n = 36, tandis que fondue avec V. anagalloides Guss. d’individus observés, deux (dont V. anagalloïdes a 2n = 18. Mais STARE Très disséminé sur les grèves exon- 1 récolté) présentaient qq capsu- (1975) rappelle que l’hybride V. cate- dées du Doubs, de Villers-le-Lac les mûres > calice (variabilité) ; nata x anagallis-aquatica est toujours à 750 m en amont au S-W, jus- – capsules mûres ± orbiculaires, stérile, alors que V. fallax semble le qu’aux Pommerats à 480 m en peu à non échancrées ; plus souvent annuel et se reproduire aval, et sur les grèves exondées – cor. généralement blanches par voie sexuée, à moins de supposer du lac Brenet et surtout du lac de ou lilas, veinées de violet, de que ce ne fut pas toujours le cas ? Joux à 1 004 m, cf. dans le même 3 - 5 mm de diamètre (variabi- bulletin (DRUART et al., 2004). lité). Nous proposons : Parfois à proximité de Veronica La plupart des caractères détermi- – 1) de ne plus utiliser le caractère anagallis-aquatica type, comme nants tiennent tantôt de V. anagal- « poils glanduleux dans l’infl ores-

140 Les Nouvelles Archives de la Flore jurassienne, 2, 2004 – Société Botanique de Franche-Comté

cence » pour différencier V. anagal- ment laminaire lent : Potamion BUGNON F., FELZINES J.-C., LOISEAU J.-E., ROYER J.-M. & coll., 1993. Nouvelle loides des autres taxons du même selon DELARZE. et al. (1998). Ici ce fl ore de Bourgogne – T. 1 Catalogue groupe, comme dans AESCHIMANN & n’est généralement pas le cas, sauf général et fi chier bibliographique. Bull. BURDET (1994) et LAUBER & WAGNER peut-être exceptionnellement et Scientifi que de Bourgogne, éd. hors (2000) ; pendant une courte période cet série. – 2) d’utiliser comme caractère été 2003 ; vu l’importance de la DELARZE R., GONSETH Y. & GALLAND P., différentiel « capsule ≤ calice », population celle-ci ne s’est pro- 1998. Guide des milieux naturels de comme dans GUINOCHET & VILMORIN bablement pas développée en une Suisse – Écologie – Menaces – Espèces (1978) pour distinguer V. anagal- année ; Z. palustris semble donc caractéristiques. Delachaux Niestlé / lis-aquatica des deux autres taxons pouvoir transgresser comme ici CSCF / Pro Natura, 46 p. V. catenata et V. anagalloides ; dans la zone du Fontinalidion anti- DRUART PH., 1999. Contribution à – 3) de faire une recherche pour pyreticae ; DELARZE. et al. (1998) l’inventaire de la fl ore de Chartreuse. connaître qui a décrit en premier rattachent au Ranunculion fl ui- Gentiana, Bull. Soc. bot. dauph. 8 : cette petite espèce dont le rang tantis les plantes vasculaires pré- 14-30. spécifi que reste à établir, et en sentes. Il est probable que cette DRUART PH. & DUCKERT-HENRIOD M.-M. attendant, de reprendre le nom de espèce se retrouve ailleurs dans Grenier V. fallax pour la nommer. éds., 1999. Notes de floristique des milieux similaires, sous-obser- neuchâteloise I -> sqq. Bull. Soc. Dans les fl ores consultées, les vée parce que dans des condi- neuchâtel. Sci. nat. 122 : 65-83 ; 2000, formes glanduleuses de V. ana- tions inhabituelles et surtout très 123 : 37-64 ; 2001, 124 : 73-91 ; 2002, gallis-aquatica sont nommées : peu explorées parce que le plus 125 : 33-57 ; 2003, 126 : 49-67. V. transciens Rouy (à fl . bleuâ- souvent inatteignables. M. ANDRÉ RUART H OLLIGER RAHIER tres veinées de rouge). V. fallax D P ., B M., B A., (2002, 2003) signale l’espèce au B RODTBECK T H . , B URGER G . , Grenier, ou encore V. anagallidi- CEPPI H., DUCKERT-HENRIOD M.-M., formis Boreau. lac de Saint-Point et dans la rivière Doubs à Oye-et-Pallet (en amont GROSSENBACHER E., JUILLERAT PH., KEEL A., LATOUR C., MONNERAT CH., MULLER- de ) et au défi lé d’Entre- Pour plusieurs caractères, dont cer- WIRZ E. & VITTOZ P., 2003. Liste des tains discriminants, nous obser- Roche à La (en amont plantes vasculaires du Jura suisse vons un cline morphologique de Morteau). Cette espèce, non présentées par canton – Mise à jour V. anagalloides -> V. catenata -> citée dans le Jura français aupa- 2002. S.B.F.C., Les Nouvelles Archives V. fallax -> V. anagallis-aquatica. ravent, est signalée dans le Jura de la Flore jurassienne 1 : 140-175. suisse depuis le XIXe siècle, éteinte Une analyse génétique molécu- DRUART PH., JUILLERAT PH., BRAHIER A., permettrait de préciser les en JU, BA et AG, toujours pré- CEPPI H., DUCKERT-HENRIOD M.-M. & distances génétiques entre ces 4 sente en VD, NE, BE et Shaffhouse JUILLERAT L., 2004. Plantes vasculaires taxons, leur fi liation, leur rang spé- (WELTEN & SUTTER, 1982 ; DRUART du Jura suisse par canton – Révision cifi que, voire leur histoire bio-géo- et al., 2003, 2004), essentielle- 2003. S.B.F.C., Les Nouvelles Archives graphique. D’après l’origine des ment dans le bassin de l’Aar et de la Flore jurassienne 2 : 139 -154. parts d’herbier consultées V. fallax du Rhin. FERREZ Y., PROST J.-F., ANDRE M., serait présent depuis la vallée du CARTERON M., MILLET P., PIGUET A. & Rhône très au sud de Lyon jus- VADAM J.-C., 2002. Atlas des plantes qu’en Suisse centrale, puis jus- Bibliographie rares et protégées de Franche-Comté. qu’en Russie ; tandis que V. ana- Naturalia Publications / Société d’Horticulture du Doubs et des Amis du galloides semble être dans l’W de AESCHIMANN D. & HEITZ CH., 1996. Index Jardin Botanique, Besançon, 310 p. l’Europe un taxon relictuel plutôt synonymique de la fl ore de Suisse FERREZ Y., 2003. Contribution à la méditerranéen mais qui semble et territoires limitrophes (ISFS). CRSF, connaissance de la fl ore de la Haute- remonter plus au nord en Europe Centre du Réseau Suisse de Floristique. Saône – Matériaux pour un inventaire de l’est, jusqu’en Ukraine. Toute Genève, 318 p. de la fl ore vasculaire de Haute-Saône. tentative sérieuse visant à établir S.B.F.C., Besançon, Les Nouvelles la chorologie de ces taxons devra AESCHIMANN D. & BURDET H.M., 1989. Flore de la Suisse – Le nouveau Binz. Eds du Archives de la Flore jurassienne 1 : 59- se baser également sur des comp- Griffon, Neuchâtel ; nlle éd. 1994. 74. tages chromosomiques et des ana- lyses moléculaires. ANDRÉ M., 2002. Notes fl oristiques. Bull. FERREZ Y., PROST J.-F., ANDRÉ M., Soc. Hist. Nat. Pays de Montbéliard, CARTERON M., MILLET P., PIGUET A. & VADAM J.-C., 2001. Atlas des ● 2002 : 223-227. Zannichellia palustris L. s. str. plantes rares ou protégées de Doubs Arçon : Côte Jeanrion, ANDRÉ M., 2003. Notes fl oristiques. Bull. Franche-Comté, Besançon, Société Doubs, entre la rive droite et l’île, Soc. Hist. Nat. Pays de Montbéliard, d’horticulture du Doubs et des amis du sous 50 cm d’eau courante, > 100 2003 : 203-211. jardin botanique / Turriers, Naturalia pieds le 26.09.2003 ; cette espèce Publications, 312 p. ANDRÉ M., 2004. Notes fl oristiques. Bull. se rencontre habituellement dans Soc. Hist. Nat. Pays de Montbéliard, FOURNIER P., 1977. Les quatre fl ores de les eaux tranquilles ou à écoule- 2004 : 123-126. France. Paris, éds. Lechevallier, 2e éd. 141 Notes de fl oristique jurassiennes II

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