Généalogiey/ 28 RACINES À

PAR JEAN­LOUIS BEAUCARNOT

près celles de , au printemps, Une vue c’est pour les familles de Grundviller ancienne que Marcel et Marguerite Schouver se de l’église sont mobilisés. Directeurs d’école paroissiale construite aujourd’hui retirés à , ils en 1874. As’adonnent sans modération à leur passion pour la généalogie, en contribuant à la publication de ces formidables livres des familles dont nos communes se COLLECTION M. JAGER voient peu à peu toutes dotées. Grundviller, comptant d’aujourd’hui quelque 700 ha­ bitants, est connu depuis près de 700 ans, pour voir son nom cité pour la première fois en 1423, sous la Un village aux archives dispersées, que notre couple influente qui avait rebâti la chapelle Sainte­Anne vers forme ancienne de Gruntwiller. Un nom désignant à de généalogistes a dépouillées, avec les terriers 1716 et qui a donné six maires, entre 1710 et 1892. l’origine le village ou la ferme (Weil), construite dans de 1702 et 1751, le cadastre de 1807, l’état civil et les Débordant aussi d’ancêtres modestes : laboureurs, une dépression. registres paroissiaux, notamment ceux de Hecken­ cultivateurs, journaliers et manœuvres, bergers, tisse­ C’est une petite commune au destin souvent bouscu­ ransbach et de Rémering. Sans oublier les précieux rands, puis mineurs et pour les femmes tresseuses de lé. Après avoir appartenu, au Moyen Âge, pour moitié carnets de l’abbé Touba, portant sur la période 1648­ chapeaux de paille. Un pavé de près de 400 pages, aux seigneurs de Puttelange et pour l’autre à la 1691 et permettant de remonter à la fin de la catastro­ terminé par les classiques index des patronymes, des prévôté de Herbitzheim, la localité a été rattachée en phique guerre de Trente Ans, pendant laquelle les lieux et des métiers, qui sera officiellement présenté 1790 au canton de Puttelange, avant de rejoindre en Suédois au service de Louis XIV ont décimé les popula­ dimanche 20 décembre, de 14 h à 18 h, au foyer de 1801 celui de et l’année suivante celui de tions et rasé les villages. Pour terminer avec les deux Grundviller. Bref, un ouvrage indispensable pour qui a . C’est que la Révolution ne s’y est pas guerres mondiales et la mort de sept enfants du des ancêtres dans ce village calme et familial, où il fait passée sans heurts : la population s’était rebellée, en village en 1914­1918 et dix en 1939­1945, auxquels aujourd’hui bon vivre. refusant aux curés de payer la dîme sur les pommes de on doit ajouter huit civils, dont deux morts en dépor­ / Les familles grundvillergeoises avant 1940, terre, tout en voyant un de ses prêtres déporté pour tation. en vente au prix de 37 (+ 9,50 € de port), avoir refusé de prêter le serment civique imposé par la Un livre rempli de Gabriel, Hinsberger, Fischer, Riff, auprès de l’Association généalogique loi républicaine. Prim, Staub, Bour, de Jeger et plus encore de Gross(e), de Hambach En 1844, pour une population de quelque 300 habi­ le premier patronyme du lieu, avec une famille très (www.my­microsite.com/genealogiehambach). tants – que leurs voisins surnommaient malicieuse­ ment Meckedokters, autrement dit « docteurs des mouches » – on dénombrait officiellement 61 mai­ LA CLÉ DES NOMS sons, 18 granges, 1 ferme, 9 fontaines et puits et 32 chevaux. Mais pas encore d’église paroissiale, qui ne Muller, soumis par M. Armand Muller, d’, est le 39e patronyme le plus fréquent de , pour sera construite qu’en 1874, avec les matériaux de la être porté par près de 20 000 foyers français, évidemment concentrés en Alsace­Lorraine, où il désignait le chapelle Sainte­Anne, ancien lieu de pèlerinage édifié meunier. sur une butte avant la guerre de Trente Ans et Bohl, soumis par Mme Marie-Thérèse Albrecht, de , est un patronyme porté par environ 200 successivement détruit, reconstruit et redétruit. Un foyers français originaires d’Alsace, où le nom peut venir de l’allemand Bohle (planche : surnom de peu comme son calvaire, érigé à l’origine au milieu du menuisier ou de scieur), ou du moyen­bas­allemand Bôle (frère, parent proche). À moins qu’il ne s’agisse cimetière, qui a été démonté en 1939 et transféré en d’une simple déformation – par l’accent – du prénom Paul. Charente pour le protéger des vicissitudes de la guer­ Decker, soumis par Mme Marie-Jose Baudier, d’Arry, est un patronyme fréquent, porté par plus de 1 100 re, puis ramené et reconstruit à Grundviller. foyers français, avec des pics de fréquence en et dans le Bas­Rhin. Il désignait le charpentier.