Betwixt and Between. Production and Commodification of Knowledge in a Medical School Pathological Anatomy Laboratory in Strasbourg (Mid-19Th Century to 1939)
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Thèse préparée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Epistémologie et Histoire des sciences et des techniques de l’Université de Strasbourg Ecole doctorale Augustin Cournot Betwixt and between. Production and commodification of knowledge in a medical school pathological anatomy laboratory in Strasbourg (mid-19th century to 1939) Présentée par Tricia CLOSE KOENIG Sous la direction de Professeur Christian BONAH Professeur Patrick LLERENA Jury : Christian BONAH, Professeur d’histoire de la médecine. Université de Strasbourg Mathias DÖRRIES, Professeur d’histoire des sciences. Université de Strasbourg Jean-Paul GAUDILLIÈRE, Directeur de Recherche. INSERM-EHESS, Paris Christoph GRADMANN, Professeur d’histoire de la médecine. Universitetet i Oslo Patrick LLERENA, Professeur des sciences économiques. Université de Strasbourg George WEISZ, Professeur d’histoire de la médecine. McGill University, Montréal Soutenance : le 27 septembre 2011 i ii iii Betwixt and between. Production and commodification of knowledge in a medical school pathological anatomy laboratory in Strasbourg, (mid-19th century to 1939) Entre science et service. Production et commercialisation de la connaissance d’un laboratoire d’anatomie pathologique de la Faculté de Médecine de Strasbourg (mi-19e siècle - 1939) Présentée par Tricia CLOSE KOENIG © 2011 Tricia Close-Koenig iv I would like to express my deepest gratitude to all that contributed to the preparation of this thesis through discussion and encouragement. Thank you thank you thank you. Perhaps, firstly, Christian Bonah, with whom it has been most enriching to work with and who has provided much support. Also Patrick Llerena whose has helped bring economics considerations to light. I’ve had many contributions over the time that it took to bring this work to completion, I’ve much appreciated encouragements and insight from discussions with Christopher Crenner, Jean-Paul Gaudillière, Christoph Gradmann, Morten Hammerborg, Volker Hess, Kenton Kroker, Ilana Löwy, Harry Marks, Bruno Strasser, Steve Sturdy, Carsten Timmermann, Peter Twohig, Rosemary Wall, George Weisz, Jean François Auger, Markus Becker, Geoffrey Hodgson, and many many more. I thank, for their willingness to help me in my inquiries, notably about anatomy and pathology, Prof. Jean Marie Vetter, Dr. Jean-Marie Le Minor, Prof. Bernard Cribier, Prof. Marcel Cadotte, Prof. Richard Wasserug. For transmitting their work and sources to me, I thank Christelle Rabier, Pascal Bastien, Klasien Horstman, Jane Levitt, Delphine Ranslant and Christophe Voineau. I thank the personnel at the Archives Départementales du Bas- Rhin, the Archives des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, the Archives de la Faculté de Médecine de Strasbourg, the Archives de l’Université de Montréal, the Rockefeller Archive Centre. For their daily contributions and encouragements, I thank all of my Strasbourg colleagues. And of course to my family, near and far, and especially Christian and Louise. i Résumé de thèse.1 L’enjeu de cette thèse est de croiser l'histoire des sciences médicales et l'histoire économique pour saisir et comprendre la dynamique de production et la commercialisation de ce qu’on désigne en français comme l’activité « des analyses médicales » ; c’est-à-dire un service qui produit à partir de prélèvements corporels des informations bio-médicales utilisées à des fins de diagnostic médical. Elle s'appuie sur le cas spécifique de l’histoire d'un laboratoire d’anatomie pathologique de la Faculté de Médecine de Strasbourg. Le but poursuivi consiste à éclairer la naissance des analyses médicales en tant qu'entités médicales et économiques dans le cadre des théories récentes de l’émergence d’une économie basée sur la connaissance. La thèse croise une analyse de longue durée des circulations et des pratiques matérielles en anatomie pathologique et une micro-histoire d’un laboratoire universitaire d’anatomie pathologique dans l’entre-deux-guerres. Elle décrit et contextualise la diversification de l’activité de ce laboratoire entre 1919 et 1939, période à laquelle ses fonctions habituelles de recherche et d’enseignement se doublent de la naissance d’une proto-industrie produisant un service d’analyse médicale. Outre ses fonctions d’enseignement et de recherche, le laboratoire obtient ainsi une troisième identité, celle d’un laboratoire de diagnostic. Si le croisement entre longue durée et micro-histoire fait apparaître l’histoire de l’Institut d’Anatomie Pathologique de Strasbourg à bien des égards comme fragmentaire voire lacunaire, c’est précisément que le centre de notre intérêt n’est pas une histoire institutionnelle mais une histoire médicale et économique de la naissance d’un laboratoire d’analyses médicales au sein de cet Institut. Quels sont les attendus de cette réflexion ? En milieu hospitalier comme en médecine de ville ou spécialisée, tests, analyses et autres examens médicaux sont monnaie courante. Les 1 This extended thesis summary in French is inserted here as required at the Université de Strasbourg for dissertations written in English. ii échantillons prélevés (sang, urine ou tissus) sont envoyés dans un laboratoire, intégré ou non au lieu de prélèvement, puis soumis à un ensemble de procédures impliquant des techniques chimiques, biochimiques, microbiologiques, cytologiques, histologiques ou bactériologiques. Aujourd'hui, on estime que les résultats de ces examens de laboratoire participent pour 60% à 80% des décisions médicales. Ceci n'a cependant pas toujours été le cas. Les laboratoires d’analyses médicales ne sont pas uniquement des éléments de pratique médicale. Les moyens nécessaires à l'obtention d'un échantillon, à son conditionnement, à son transport, à sa préparation, à son examen et à son analyse forment la base d'une véritable industrie du service médical. En France, une étude économique récente a constaté l'existence de 4200 laboratoires, employant 46200 personnes dont l’activité relève des laboratoires d'analyses biologiques et médicales (LABM). Un rapport de la Cour des Comptes, datant de 2005, souligne l'augmentation des coûts relatifs à ces laboratoires au sein de l'économie générale des soins médicaux, coûts estimés à 46 euros par habitant en 2000. Les données BIOLAM concernant les analyses médicales effectuées par les laboratoires privés et remboursées par la Sécurité sociale montrent une augmentation de près de 50% des dépenses relatives aux analyses de laboratoire entre 2000 et 2008. Cette étude estime également les dépenses de laboratoire pour l'année 2003 à 2,4 milliards d'EUR pour le secteur public (les hôpitaux) et 3,66 milliards d'EUR pour le secteur privé (les LABM « en ville »). Comme le montrent ces chiffres, l'histoire du développement économique des laboratoires d'analyses médicales est un aspect au moins aussi fondamental que leur histoire scientifique. Pourtant, aujourd'hui, nous ne savons que peu de choses sur l'émergence et le développement de ce système laborantin. L'historiographie a généralement tenu cette question à distance. L'étude du cas des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et de la Faculté de Médecine de Strasbourg nous permettra de nous saisir de cette question. iii En 1999, le directeur des hôpitaux universitaires et municipaux de Strasbourg (HUS) et le président de l'Université Louis Pasteur (ULP) demandèrent conjointement à l'État une évaluation et une expertise concernant l'état financier des laboratoires de la Faculté de Médecine et leurs relations avec l'hôpital municipal. Leur activité était considérable et dépassait largement ce que les universités étaient habituées à administrer. Par exemple, dans les années 1990, les revenus issus de l'activité de service des laboratoires médicaux représentaient approximativement 10% du budget universitaire. En 1992, les HUS dépensèrent 132,2 millions de FRF (ce qui équivaut à 20 millions d'EUR) pour les services de laboratoire, et, en 1995, 157,8 millions de FRF (24 millions d'EUR), ce qui représentait alors 6% du budget de l'hôpital. Cependant, la dynamique économique des laboratoires d'analyses n'est pas une préoccupation nouvelle et cette enquête de 1999 n'était pas la première à produire un tel état des lieux. La première datait de 1937. Cette thèse s'inscrit à l'intersection d'une historiographie des laboratoires - et de ce qui fut décrit comme la révolution de laboratoire en médecine - et d'une approche programmatique liant histoire médicale et histoire économique. Les historiens s’accordent à reconnaître que les laboratoires jouèrent un rôle indispensable en médecine au 20e siècle. Ainsi, dans le triptyque des cosmologies médicales développé par Edwin Ackernecht - médecine au chevet du malade, médecine d'hôpital et médecine de laboratoire2 - la médecine de laboratoire est nettement caractérisée comme une médecine moderne qui débuterait aux alentours de 1848 et qui se prolongerait durant tout le 20e siècle. L'omniprésence des laboratoires médicaux a été mise en évidence par de nombreuses publications. Il en est ainsi, pour ne citer ici que quelques références, d’Olga Amsterdamska et Anja Hiddinga, dans leur contribution au volume de référence Medicine in 2 Pour reprendre la terminologie anglo-saxonne : bedside medicine, hospital medicine, laboratory medicine. iv the twentieth century, ou encore de l'introduction au volume The Laboratory revolution in medicine, dirigé par Andrew Cunningham et Perry Williams. Les laboratoires ont essentiellement retenu l'attention en tant que lieux de recherche et d'enseignement médical. En revanche, une troisième