LeMonde Job: WMQ3011--0001-0 WAS LMQ3011-1 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:20 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0472 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a Créer, en Europe, son entreprise ACTIVE:LMQPAG:W busy a Emploi : 12 pages d’annonces classées

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55e ANNÉE – No 17058 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE MARDI 30 NOVEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

ENQUÊTE Les citoyens du monde s’invitent à l’OMC France-Serbie : b Seattle accueille, mardi, les 135 membres de l’Organisation mondiale du commerce qui sont b La mobilisation contre la libéralisation des échanges s’internationalise au même rythme que le les « espions » commerce b « Le monde n’est pas une marchandise », ont lancé, à Paris, les manifestants anti-OMC MARDI 30 NOVEMBRE dans paient notamment les dirigeants du du commando l’après-midi, au nord-ouest des Parti communiste, des Verts, du Etats-Unis, la ville de Seattle Mouvement des citoyens. ROBERT/CORBIS/SYGMA P. accueille les délégations officielles A Seattle, avant même la ren- ENQUÊTE des 135 pays membres de l’Organi- contre ministérielle, quelques cen- « Araignée » ? sation mondiale du commerce taines de militants américains ont LES CINQ hommes du (OMC), réunis pour débattre de bloqué la circulation dans la ville Une guerre commando « Araignée », emprison- l’ouverture d’un nouveau cycle de dès dimanche. Au même moment, nés à Belgrade et accusés d’avoir négociations commerciales. Ce Mike Moore, directeur général de oubliée préparé l’assassinat de Slobodan « cycle du millénaire » est destiné à l’OMC, plaidait devant les délégués Milosevic pour le compte de la relancer la libéralisation des de la Confédération internationale France, ont eu un itinéraire sanglant, échanges mondiaux, notamment des syndicats libres (CISL) en faveur 1. En Sierra Leone, de la Bosnie-Herzégovine au Congo- dans le domaine de l’agriculture et d’un « internationalisme » adapté à Zaïre. Milorad « Misa » Pelemis des services. Pour la première fois cette « nouvelle ère de la mondiali- l’œuvre du Diable commandait une unité d’élite lors du dans l’histoire de ce type de grand sation ». M. Moore organise, lundi, Une horreur absolue... Pendant huit massacre de Srebrenica en 1995 et marchandage global, l’opinion un forum avec l’ensemble des ONG ans de guerre civile en Sierra Leone, les Jugoslav Petrusic, alias « Dominic publique mondiale est mobilisée. présentes. Mardi, 50 000 manifes- rebelles du Front révolutionnaire uni Yugo », était à la tête d’une phalange Elle exprime ses craintes et ses tants, agriculteurs, écologistes et ont semé la terreur et la mort, tuant de mercenaires serbes à Kisangani en oppositions à travers des « organi- militants syndicaux, venus du 1997. De nationalité franco-yougo- sations non gouvernementales » monde entier, sont attendus dans 50 000 personnes, violant femmes et slave, Petrusic a affirmé avoir aidé (ONG). En France, les anti-OMC les rues de Seattle. fillettes, coupant les bras et les mains Jean-Charles Marchiani à libérer ont manifesté, samedi à Paris et en En France, l’agriculture, l’un des de leurs victimes. Notre envoyé spécial deux pilotes français otages en Bos- province, réunissant plusieurs principaux enjeux de Seattle, pour- Rémy Ourdan raconte cette guerre nie. Les cinq hommes travaillaient dizaines de milliers de personnes. suit sa modernisation avec la signa- oubliée d’Afrique, qui s’est terminée le pour les services de renseignement « Le monde n’est pas une marchan- ture des premiers contrats territo- militaire du chef de l’armée des dise », proclamaient les banderoles riaux d’exploitation, dans les 7 juillet par un traité de paix accordant Serbes de Bosnie, Ratko Mladic. du défilé parisien organisé par plu- Hautes-Pyrénées. l’amnistie aux criminels et intégrant sieurs associations anti-OMC quatre chefs rebelles dans le gouverne- Lire page 6 (Attac, AC !, etc.) et auquel partici- Lire pages 2, 3 et 13 ment. p. 15 et notre éditorial p. 19 La dissidence L’île de Rhum préfère le whisky et cherche des habitants LONDRES souvent dans les gorges que l’eau de vie de primaire. Aujourd’hui, ils sont sept et ils Pasqua de notre correspondant canne à sucre des Antilles, étaient plus espèrent de nouveaux camarades de jeu. Les Le ciel n’y est pas toujours bleu, le ferry qui connues, jusqu’à ce jour, sous l’appellation candidats à l’immigration doivent cependant LA DERNIÈRE semaine de l’approvisionne n’est pas toujours à l’heure, d’« île interdite ». Réserve naturelle officielle- savoir qu’ils ne pourront pas acheter la terre à a campagne pour la présidence mais la tranquillité et l’extraordinaire beauté ment classée « intérêt scientifique spécial », où repeupler. Nouvellement autonome vis-à-vis du RPR, avant le second tour de du site compensent, ô combien, ces petits cohabitent encore des nichées d’aigles dorés, de Londres, le gouvernement écossais étu- vote des militants le 4 décembre, désagréments. Oyez, oyez, citadins fatigués, quelques centaines de daims roux, des trou- diera, en fonction de la demande, le type met au cœur du débat le ralliement l’île de Rhum, dans l’archipel britannique des peaux de chèvres sauvages et au moins cent d’habitation qui sera édifié. TV-STR/AFP de François Fillon à la candidature Hébrides, recherche résidents. Touristes et mille puffins, ces gros palmipèdes de haute Les amateurs, plus riches de paix, d’harmo- TERRORISME de Michèle Alliot-Marie. Alors que amateurs de bronzette s’abstenir. Le projet du mer au plumage cendré qui nichent sous terre, nie et de beauté, peuvent toujours se tourner Charles Pasqua, qui avait exprimé sa Scottish Natural Heritage (SNH, propriétaire l’accès à « l’île interdite » a toujours été très vers les agences immobilières d’Edimbourg L’ETA rompt sympathie pour M. Fillon, minimise du lieu) n’est pas de multiplier les visiteurs sévèrement réglementé. dont certaines proposent parfois à la vente des l’importance du choix offert aux occasionnels, déjà nombreux dans ce paradis Bien que l’opulent Kinloch Castle, qui servit îles plus petites comme celle de Texa, à 150 km la trêve militants du RPR, Mme Alliot-Marie botanique d’un millier d’hectares, mais bel et de maison de convalescence aux soldats de la au sud de Rhum. Dépourvue d’arbres mais L’organisation séparatiste basque ETA a proposé de réunir des « assises du bien de faire progressivement passer sa popu- guerre des Boers au début du siècle, ait été toute proche d’Islay, la grande île des Hébrides a annoncé dans un communiqué, gaullisme » ouvertes au RPF. lation permanente de trente habitants actuel- transformé en hôtel de luxe – le seul du lieu –, où se concocte le meilleur whisky d’Ecosse, L’ancien ministre de l’intérieur a lement à une cinquantaine. « L’idée, explique nul ne peut y passer la nuit sans autorisation Texa et ses 57 hectares de rocaille mousseuse a dimanche 28 novembre, sa décision de rejeté cette invitation, au moment Doreen Jones, la fonctionnaire écossaise en préalable. Jadis propriété du riche « landlord » été mise sur le marché pour 1,2 million de « réactiver l’utilisation de la lutte où le candidat qu’il soutenait à charge du projet à Edimbourg, est de dévelop- Edwardien, Sir Georges Bullough, qui a laissé francs seulement. Pour cette somme, l’heureux armée » et de mettre ainsi fin, « à par- l’élection législative partielle du per une vraie population, mixte et viable, qui ne sur place et à sa mémoire un étrange mauso- acheteur hérite d’une ruine de vieille chapelle, tir du 3 décembre », à la trêve qu’elle 20e arrondissement de Paris a soit pas exclusivement constituée, comme lée en forme de temple grec, l’île de Rhum d’un débarcadère privé et d’un petit cottage observait depuis quatorze mois. Cette obtenu, dimanche 28 novembre, un aujourd’hui, d’employés du SNH. » – l’origine de cette appellation se perd dans la doté d’une seule chambre, mais avec l’auto- résultat supérieur à celui des élec- Sises à une cinquantaine de kilomètres à nuit des temps – comptait encore plus de risation garantie de pouvoir s’agrandir. Promis décision, unanimement condamnée en tions europénnes. l’ouest de la côte écossaise, dans les Hébrides quatre cents habitants au tournant du siècle. juré, aucun voisin ne se plaindra... Espagne, provoque déception et dites « intérieures », les collines boisées de L’an dernier, la population était tombée à dix- inquiétude au Pays basque français Lire pages 8 et 9 Rhum, où le whisky coule d’ailleurs plus neuf âmes, dont un seul enfant pour l’école Patrice Claude (photo d’archive). p. 4 Paroles Les artistes n’ont pas de grand chef peur des critiques

LES ARTISTES n’ont rien à plaires du Paysan de Paris ou que, craindre de la critique. Ils plus près de nous, le premier connaissent la phrase de roman de l’Américaine Toni Mor- Cézanne : « Quand on sait faire, rison, aujourd’hui Prix Nobel de ça finit toujours par se savoir. » littérature, n’a pas dépassé 500 Est-il donc bien utile d’aligner exemplaires ? On s’imaginait quelques banalités sur ce vieux qu’il n’y avait rien à ajouter à une couple « créateur/critique », affaire que seule juge la posté- souvent en conflit, parfois en rité : qui, au bout du compte, a eu SIR SIMON RATTLE symbiose, voire dans l’emballe- raison ? Qui a su le premier ment lyrique ou dans l’effusion, défendre Baudelaire tandis que la INVITÉ pour trois jours par la couple promis à traverser des majorité des journalistes por- Nouvelle formule Cité de la Musique, à Paris, le chef tempêtes, mais appelé à durer taient aux nues des gens dont les Le Figaro a adopté, lundi, une nouvelle d’orchestre britannique Sir Simon tant que la marchandise – et les noms sont déjà oubliés ? Rattle est venu avec l’Orchestre de systèmes de promotion qu’elle Mais voici que, fin de siècle formule afin d’enrayer l’érosion de ses Birmingham, qu’il a hissé au pre- suscite – n’aura pas totalement oblige, des créateurs ont un ventes. « Nous allons évoluer profon- mier rang. Dans un entretien exclu- remplacé la création ? « malaise » face à la critique. Un dément sans révolutionner », explique sif au Monde, il parle de son travail On pensait que non. On malaise collectif qui les conduit à au Monde Yves de Chaisemartin, PDG et de sa prochaine arrivée à la tête connaissait la chanson : à chaque publier un très long texte (Le de la Socpresse. Président du comité de la Philharmonie de Berlin. époque, les créateurs novateurs Monde du 25 novembre) en sont « assassinés » par la critique forme de manifeste contre les éditorial du quotidien, Alain Peyrefitte Lire page 31 conventionnelle et défendus par « dérives actuelles ». Ces créa- est décédé à Paris, samedi 27 no- quelques illuminés. Le divertisse- teurs ne sont ni musiciens, ni vembre. p. 22, et la mort Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, ment – le produit culturel, dit-on plasticiens, ni écrivains. Ils sont d’Alain Peyrefitte p. 16 et 36 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; aujourd’hui – est d’emblée aimé cinéastes. Leur art s’exerce dans Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, par le public et encensé par ceux un domaine qui est, plus que les 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; , International ...... 2 Aujourd’hui ...... 26 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, qui pensent que « le public d’une autres domaines artistiques, une France ...... 8 Météorologie...... 29 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; époque a toujours raison » (alors industrie nécessitant l’engage- Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société ...... 11 Jeux ...... 29 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. adieu Manet, Proust, Joyce, Stra- ment de sommes d’argent consi- Régions ...... 13 Immobilier/annonces 30 vinski, Fassbinder et les autres). dérables. Ce détail n’est peut- Carnet...... 14 Culture ...... 31 Faut-il encore rappeler que les être pas négligeable. Horizons ...... 15 Guide culturel...... 33 films de Jean-Luc Godard ne Entreprises ...... 20 Kiosque...... 34 sortent que dans quelques salles, Josyane Savigneau Communication ...... 22 Abonnements...... 34 qu’Aragon, entre 1926 et 1945, Tableau de bord...... 23 Radio-Télévision...... 35 avait vendu environ 1 500 exem- Lire la suite page 19 LeMonde Job: WMQ3011--0002-0 WAS LMQ3011-2 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0473 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

COMMERCE Réunis en conférence tion mondiale du commerce (OMC) TIONS (plus de 50 000 personnes sont vernementales. b LE VOLET SOCIAL de ministérielle à Seattle, capitale de vont chercher à lancer, du 30 novembre attendues) diverses devaient être or- la mondialisation manque, explique au l’Etat de Washington, dans le nord- au 3 décembre, un nouveau cycle de li- ganisées le jour de l’ouverture de la « Monde » Juan Somavia, directeur gé- ouest des Etats-Unis, les représentants béralisation des échanges, le neuvième conférence par des groupes d’agri- néral du Bureau international du tra- des 135 pays membres de l’Organisa- depuis la guerre. b DES MANIFESTA- culteurs et d’organisations non-gou- vail (BIT). Partisans et adversaires de la mondialisation ont rendez-vous à Seattle La logique du commerce mondial est mise en débat public à l’occasion de l’ouverture de la conférence de l’OMC. La libéralisation des échanges a globalement favorisé la croissance et l’emploi. Mais des manifestations sont prévues pour dénoncer les inégalités et la « marchandisation » SEATTLE sentent 5 000 personnes en tout) l’OMC – 135 à ce jour, dont les de la concurrence qui les force- loppement rejettent tout lien montré plus confiant qu’à l’ordi- de notre envoyée spéciale vont tenter pendant trois jours trois quarts représentant des rait à mettre sur la table leur dis- entre le commerce et les normes naire. L’Union européenne et les Seattle est devenue, pour quel- de se mettre d’accord sur le me- pays en développement – rend positif unilatéral de protection. sociales et la protection de l’en- Etats-Unis qui représentent à ques jours, la ville-symbole de la nu du prochain cycle de négocia- difficile l’issue des négociations. b L’Union européenne, re- vironnement qui pourrait les pri- eux deux 40 % du commerce mondialisation. 50 000 manifes- tion commerciales multilaté- A la veille de l’ouverture de la présentée à Seattle par une forte ver d’un avantage concurrentiel mondial s’accordent en tous cas tants venus du monde entier, ap- rales, dit « Cycle du millénaire », conférence, et après trois mois délégation conduite par trois face aux pays industrialisés, no- sur le fait que la libéralisation partenant à des groupes de pro- appelé à durer trois ans. de discussions à Genève (siège commissaires à commercer par tamment une main-d’œuvre bon des échanges est un facteur de tection de l’environnement ou Pour la première fois les en- de l’OMC), aucun accord sur celui chargé du commerce, le marché. Ils demandent égale- croissance. La secrétaire au de défense des consommateurs, jeux du commerce international l’ordre du jour du nouveau cycle Français Pascal Lamy , souhaite ment l’élimination des méca- commerce américaine, Charlene membres de syndicats, petits ex- sont au cœur des débats d’opi- n’avait pu être conclu. Les désac- un agenda plus large. Elle sou- nismes anti-dumping américains Charshefsky a rappelé l’impor- ploitants agricoles se sont re- nion. Les progrès de la technolo- cords sont encore nombreux et haite inclure l’investissement et et des barrières tarifaires et non tance pour les Etats-Unis « d’une trouvés dans la capitale de l’Etat gie, l’intégration des économies, certains vont rester peut-être in- les règles de la concurrence, de tarifaires qui empêchent leurs liberté toujours plus grande du de Washington, au nord-ouest la globalisation et la concurrence surmontables. manière à disposer d’une plus produits, notamment textiles et commerce ». La croissance des du pays, qui abrite le siège de commerciale acharnée que se b Les Etats-Unis souhaitent grande marge de manœuvre sur agricoles, d’accéder aux marchés exportations américaines a per- Microsoft et de Boeing. Ils livrent les Etats ont renforcé la limiter le nouveau cycle à l’élimi- les aides à l’agriculture où elle des pays riches. mis de créer 1,3 million d’em- veulent tenter de s’opposer au portée des échanges. Les contra- nation des subventions directes s’oppose à un front uni regrou- plois de 1994 à 1998, contribuant lancement d’un nouveau cycle dictions se développent entre le aux exportations agricoles, à pant les Etats-Unis, le groupe de FACTEUR DE CROISSANCE à faire tomber le chômage de de libéralisation des échanges libre-échange, qui s’étend désor- l’accès aux marchés des services Cairns (regroupant 15 pays ex- Les ministres ont jusqu’à ven- 6,1 % à 4,5 % sur cette période, dans le cadre de l’Organisation mais à tous les secteurs du et à l’instauration de normes so- portateurs dont l’Australie, la dredi 3 décembre pour rappro- affirme-t-elle. mondiale du commerce (OMC). commerce mondial et entre tous ciales minimales ainsi qu’à l’ap- Nouvelle-Zélande, l’Argentine et cher leurs points de vue. Di- Malgré l’absence de bilan des Face à eux, les ministres du les pays, et la montée des préoc- plication des accords existants le Brésil) et certains pays en voie manche 28 novembre, le accords de Marrakech, une étude commerce des 135 pays membres cupations au sein des sociétés. conclus en 1994. Les Américains de développement. commissaire européen au de l’Union européenne consi- et leurs délégations (qui repré- Les exigences de protection des ne veulent pas entendre parler b Les pays en voie de déve- commerce, Pascal Lamy, s’est dère que cette libéralisation bé- êtres humains et de la nature, de néficie également aux pays en la création culturelle et de la sé- voie de développement : une ré- L’organisme de gestion curité alimentaire s’expriment, duction de seulement 20 % des de même que la critique des iné- José Bové contre « les grands discours » protections nationales sur les du commerce mondial galités et la volonté de dévelop- produits agricoles, industriels et pement des pays pauvres. SEATTLE commerce international, qui est responsable des les services apporterait 150 mil- Le 1er janvier 1995, l’Organisation de notre envoyé spécial mauvaises conditions de travail, a affirmé l’ancien liards de dollars de plus aux mondiale du commerce (OMC) DEUXIÈME ACTE José Bové poursuit sa tournée américaine média- premier ministre travailliste néo-zélandais. Le dé- consommateurs du monde, dont succédait à l’Accord général sur les La conférence de Seattle de- tisée. Le cofondateur de la Confédération paysanne bat sur les droits des travailleurs – réclamé par la 75 % dans les pays en développe- tarifs douaniers et le commerce vrait être le deuxième acte de a été présenté dimanche comme une des six person- CISL comme par la confédération américaine AFL- ment. (GATT) pour être, comme lui, l’organisation multilatérale de la nalités marquantes de ce sommet avec Fidel Castro, CIO – est un « faux débat », a-t-il affirmé, mettant Pour ses défenseurs, l’OMC a responsable de la libéralisation et mondialisation. Le premier acte Bill Clinton ou Mike Moore par le Seattle Times, qui en garde ceux qui « diabolisent la mondialisation ». justement été créée pour doter le de la supervision du commerce – le cycle de l’Uruguay – s’est lui a consacré un long article plutôt élogieux, alors commerce international de international mais avec des moyens achevé à Marrakech, le 15 avril que, le mois dernier, le quotidien local lui avait dé- MESSAGE REÇU POLIMENT normes qui visent au bon dérou- d’action accrus. C’est un organisme 1994, à l’issue de sept ans de dis- coché un éditorial au vitriol. Dans l’après-midi, très M. Moore a fait appel à l’internationalisme tradi- lement des échanges même si international doté du même cussions dans le cadre du GATT suivi par les médias, il a échangé du roquefort bien tionnel des syndicats en évoquant « les sombres as- « elle est imparfaite » comme l’a caractère institutionnel que la (General Agreement for Trade français contre du bœuf américain garanti sans hor- pects du protectionnisme. (...) La réponse à la pauvre- admis son directeur général, le Banque mondiale ou le Fonds and Tariffs). Les accords ont été mones et du saumon sauvage de l’Alaska. Lundi, il té, c’est plus de commerce et d’affaires, pas moins. Néo-Zélandais Mike Moore. monétaire international (FMI). ratifiés par 132 parlements natio- s’apprêtait à rendre visite à un McDo de Seattle en (...) Nous devons réinventer les idéaux de nos pères : « C’est un instrument de régula- b Libéralisation. Les accords du naux. Ce premier acte abordait compagnie de paysans du cru. internationalisme et solidarité pour cette nouvelle ère tion, un premier rempart contre cycle de l’Uruguay signés par des quesions nouvelles (agri- José Bové affirme n’avoir pas l’intention de parti- de mondialisation. (...) L’OMC n’est pas parfaite, elle l’unilatéralisme et on ne peut pas 125 pays, en avril 1994 à Marrakech culture, services) et créait ciper au forum des Organisations non gouverne- doit être améliorée et elle le sera, mais le monde serait à la fois se dire pour la régulation (Maroc), après sept ans de difficiles l’OMC, une institution établis- mentales (ONG) organisé toute la journée par plus instable et plus dangereux sans elle ». et contre l’OMC », rappelait, dé- négociations prévoient une sant un état de droit dans les re- l’OMC. « Si c’est seulement pour entendre des grands Reçu poliment, ce message n’a pas convaincu. but octobre, le premier ministre nouvelle réduction des tarifs lations commerciales internatio- discours, ça ne sert à rien. Tant qu’ils n’accepteront « Nous sommes contre tous les protectionnistes », a Lionel Jospin. douaniers et leurs barrières non nales alors que le GATT pas quelques grands principes comme celui de la sé- répondu Bill Jordan, son secrétaire général, qui a re- A l’aube du XXIe siècle, deux tarifaires pour les produits officialisait un simple contrat curité alimentaire, le principe de précaution ou l’in- pris à son compte l’exigence syndicale d’« incorpo- logiques contradictoires sont étrangers. entre Etats. terdiction du brevetage du vivant, je n’aurai rien à rer dans le mandat de l’OMC les droits de base des donc à l’œuvre : d’une part les b Services. Pour la première fois, Les Etats-membres de l’OMC faire ici. » Et donc, il devrait être dans la rue, avec travailleurs » (interdiction du travail des enfants et progrès de la technologie et la les pays membres ont accepté que prennent des décisions par les manifestants qui se préparent pour le grand dé- du travail forcé, liberté syndicale et droit au travail). recherche continue de la compé- le commerce des services et celui de consensus. Ils ont accepté de dé- filé anti-OMC de mardi. La météo prévoit de la « Il faut établir un équilibre juste entre le commerce titivité ; d’autre part l’aspiration la propriété intellectuelle soient léguer à un tribunal multilatéral pluie. international et l’insécurité dans le monde du tra- à plus de démocratie et de res- soumis aux règles de fair-play que (l’Organe de règlement des diffé- Son adversaire Mike Moore, directeur général de vail ». pect des droits de l’homme. L’is- l’OMC sera chargée de faire rends) le traitement de leurs li- l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a Mike Moore s’est ensuite vu infligé de devoir sue de la Conférence de Seattle appliquer. tiges. Après Marrakech, de nou- également entamé son offensive de charme auprès, écouter d’autres syndicalistes dénoncer les condi- sera à cet égard symptomatique b Arbitre des conflits. L’OMC a veaux accords spécifiques ont lui, des multiples contestataires de la mondialisa- tions de travail dans les « usines à sueur » d’Amé- de la volonté des politiques à été dotée d’un mécanisme été signés, notamment dans les tion présents à Seattle. Il s’est s’adressé, dimanche rique latine, d’Asie, du Cambodge ou même d’Eu- mieux contrôler le rythme de la contraignant de règlement des secteurs des télécommunica- 28 novembre, aux délégués de la Confédération in- rope de l’Est. mondialisation. conflits commerciaux, l’Organe de tions et des services financiers. ternationale des syndicats libres (CISL), qui fête ses règlement des différends (ORD). Le nombre de membres de cinquante ans. C’est la pauvreté, et non le Patrice de Beer Babette Stern Les manifestations contre l’OMC ont rassemblé 20 000 à 30 000 personnes en France

LES ANTI-OMC ont réussi leur Groupe des Dix, ou encore François par les différents comités Attac. louse, l’un des plus importants de pari. A l’initiative d’Attac, de la Labroille, secrétaire de la FSU. « C’est une manifestation au vrai sens France. Créée le 3 mars dernier, l’as- Confédération paysanne, de la Quelques mètres derrière, Alain Kri- politique du terme de personnes des- sociation revendique près de Coordination pour un contrôle ci- vine, porte-parole de la Ligue cendues dans la rue pour prendre en 700 adhérents. toyen de l’OMC et d’une vingtaine communiste révolutionnaire, est ve- charge les affaires de la cité », com- A Lille, entre 700 et 1 000 per- de syndicats, associations et forma- nu sans Arlette Laguiller, Lutte ou- mente M. Krivine. sonnes ont défilé pour dénoncer tions politiques, 20 000 à 30 000 per- vrière n’ayant pas choisi de mobili- Les défilés ont ainsi réuni environ « les dangers du libéralisme sau- sonnes ont manifesté, samedi ser. 10 000 personnes à Paris, 3 000 à vage ». Dans le Nord, la manifesta- 27 novembre, un peu partout en Marseille, un bon millier à Stras- tion a pris une coloration parti- France, pour protester contre «la PETIT CHEMIN DE CROIX bourg et à Lyon, 500 à Rennes, An- culière avec la présence, au cœur du mondialisation libérale », à quatre Deux sorcières montées sur des necy, Grenoble ou Chambéry, 400 à cortège, d’un important comité de jours de l’ouverture du cycle de né- échasses haranguent les groupes Saint-Etienne et Nantes, ou encore soutien aux sans-papiers de Lille. gociations commerciales multilaté- qui se forment et font humer le 300 à Bourges. A Toulouse, autre Depuis leur expulsion le 19 no- rales de Seattle, aux Etats-Unis. « mauvais brouet » de l’Organisation place forte des anti-OMC, ils étaient vembre, à la demande de la mairie, « Sois flexible et ferme ta gueule », mondiale du commerce. Le portrait près de 5 000, selon les organisa- d’un ancien pavillon du centre hos- « Dioxine partout, justice nulle part », du PDG de la firme agrochimique teurs, moins de 2 000 selon la po- pitalier qu’ils occupaient depuis « La mondialisation sera le genre hu- américaine Monsanto émerge de lice, à manifester de la place du Ca- deux ans, ceux-ci mènent un main » : à Paris, il est 14 heures, sa- temps à autre au-dessus des têtes, pitole à la préfecture. Le PCF et la combat appuyé par une mobilisa- medi, quand la place de la Bourse affublé d’un slogan : « Global leader, LCR étaient les partis les plus vi- tion de plus en plus large pour ob- commence à se hérisser de pan- cereal killer ». Le MDC est là lui aus- sibles dans le cortège, avec des élus tenir un nouveau local, « outil indis- cartes. L’ambiance est paresseuse, à si, qui commence un petit chemin en première ligne et des camions pensable pour obtenir des l’image d’un énorme percheron qui de croix, cherchant péniblement où sono. Les Verts étaient également régularisations ». Trente-six d’entre attend placidement le départ. défiler. Rabroués une première fois présents derrière une banderole, eux poursuivent une grève de la En tête derrière la banderole «Le par SUD–PTT, les chevènementistes mais pas en tête de cortège. Quel- faim depuis quinze jours. monde n’est pas une marchandise », se rangent en queue de défilé, avec ques élus socialistes de l’aggloméra- A Bayonne, un demi-millier de les personnalités du « mouvement le PCF, avant d’être pris à partie par tion figuraient parmi les manifes- manifestants se sont rendus devant social » voisinent avec les représen- des groupes de manifestants succes- tants, sans signes distinctifs. la maison de Michel Camdessus, di- tants de la gauche « plurielle ». Yves sifs réclamant la régularisation des recteur général démissionnaire du Cochet, député Vert du Val-d’Oise, sans-papiers et d’être contraints NOYÉS SOUS LA MASSE FMI, en scandant : « Le FMI, c’est Jean-Luc Bennahmias, secrétaire d’abandonner le cortège. Dans le cortège, le gros des l’ennemi, l’OMC, sa fiancée ! » A national des Verts, Robert Hue, se- Quelques représentants de la troupes n’affichait pas de couleurs Draguiguan, c’est derrière un trou- crétaire national du PCF, Paul Lori- Gauche socialiste ont rejoint les politiques. Quelques étudiants, peau de moutons que le cortège a dant, secrétaire général du Mouve- rangs des manifestants : Jean-Luc beaucoup de retraités et des pay- défilé pour « ne pas être tondus par ment des citoyens, côtoient Bernard Melenchon, sénateur socialiste de sans venus des départements voi- l’agrobusiness » et « parce qu’ils pré- Cassen d’Attac, Claire Villers d’AC !, l’Essonne, et Gérard Filoche. Toutes sins. Les rares militants de la Confé- fèrent l’herbe aux hormones ». Maryse Dumas, numéro deux de la les formations de la gauche sont là, dération paysannne étaient noyés CGT, Claude Debons de la fédéra- sans que l’une d’entre elles s’impose dans la masse des syndicats d’ensei- Alain Beuve-Méry tion transports CFDT opposition- numériquement. A côté des mili- gnants, de SUD ou de la CGT. Cette et Caroline Monnot nelle à Nicole Notat, Gérard Gour- tants traditionnels, un public peu manifestation était surtout une pre- avec Nadia Lemaire à Lille guechon et Annick Coupé pour le habitué aux cortèges a été drainé mière pour le groupe Attac Tou- et Stéphane Thépot à Toulouse LeMonde Job: WMQ3011--0003-0 WAS LMQ3011-3 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0474 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 3 L’armée russe aurait détruit « à 80 % » la capitale tchétchène, Grozny Depuis quatre jours, des bombardements incessants ont fait des centaines de victimes civiles Le président en exercice de l’Organisation pour la Moscou. Le ministre norvégien des affaires étran- cou, il aurait renoncé à se rendre dans des terri- sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Knut gères devrait également se rendre au nord du toires non contrôlés par les Russes et à rencontrer Vollebaek, était attendu, lundi 29 novembre, à Caucase. Selon l’ambassade de Norvège à Mos- le président tchétchène, Aslan Maskhadov.

MOSCOU rasés et des citernes de stockage de quelques jours que ceux qui de- de cinq cents, selon les autorités de notre correspondant carburant étaient, samedi, en feu. meurent à Grozny sont tous des russes) est l’objet de bombarde- L’armée russe semble détermi- Toujours selon Interfax, la circula- combattants, justifiant ainsi une ments continus. Les combattants née à raser Grozny, capitale de la tion automobile est impossible destruction systématique de la tchétchènes reconnaissent que le république indépendantiste de dans les quartiers dévastés du ville. Pour les militaires, ce ne serait centre-ville est détruit, tout comme Tchétchénie. Dimanche 28 et lundi centre-ville, où des explosions de là que la suite logique de la guerre plusieurs autres quartiers, dévastés 29 novembre au matin, les bom- missiles ont creusé « des cratères de de 1994-96. Le général Konstantin samedi par des incendies. Selon In- bardements de la ville se sont pour- huit à dix mètres de diamètre ». La Poulikovski, aujourd’hui à l’état- terfax, les routes environnantes suivis avec une intensité sans pré- nourriture se ferait rare dans la ca- major du Nord-Caucase, avait vou- sont également bombardées, ren- cédent. L’offensive avait été lancée pitale tchétchène. lu en août 1996 reprendre Grozny dant de plus en plus difficile la fuite Juan Somavia, directeur général jeudi soir, lorsque les troupes L’état-major russe a expliqué, sa- pour « la raser ». « Plus rien ne dé- des civils vers la république voisine russes ont pris position sur les col- medi, qu’une prise de la ville de- passera du sol », avait-il promis d’Ingouchie. Plus de 2 000 réfugiés du Bureau international du travail lines au nord de la ville. L’état-ma- ont néammoins réussi à passer la jor expliquait alors « avoir dans son frontière les 27 et 28 novembre. champ de vision » les positions Le FMI pourrait interrompre l’aide à Moscou « La campagne militaire ne sera ni « des bandits » dans la capitale. suspendue ni ralentie », a averti le « Le modèle de mondialisation La stricte censure militaire, qui La guerre en Tchétchénie pourrait amener le Fonds monétaire in- chef d’état major Anatoli Kvach- empêche les journalistes occiden- ternational (FMI) à suspendre son aide financière à la Russie. « Nous nine, qui a également souhaité que taux de se rendre sur le front et ne pourrons pas poursuivre notre financement si le reste du monde ne le la frontière entre la Tchétchénie et cantonne les journalistes russes sur veut pas », a déclaré, samedi 27 novembre à Madrid, son directeur la Géorgie se retrouve bientôt sous est entré en crise » les lignes arrière, empêche tout bi- général (démissionnaire), Michel Camdessus. Cette campagne mili- le contrôle des troupes russes. lan précis de cette nouvelle offen- taire « est violente, et la réaction de l’opinion publique très négative », Cette intensification des opérations SEATTLE tesse devant la technique, les chiffres sive. Néamoins, le correspondant a-t-il ajouté, souhaitant que la Russie « adopte en Tchétchénie une militaires intervient alors que le de notre envoyé spécial et la robotisation. de l’Agence France-Presse (AFP) à autre méthode pour résoudre ce problème ». Moscou attend depuis président de l’OSCE (Organisation A Seattle, le Chilien Juan Somavia L’OIT elle-même a beaucoup à Grozny fait état d’une ville détruite septembre le versement d’une deuxième tranche de 640 millions de pour la sécurité et la coopération n’est pas un invité comme les autres. faire. Après sa contribution à la re- «à 80%»,les bombardements par dollars (610 millions d’euros), partie d’un prêt de 4,5 milliards de dol- en Europe), Knut Vollebaek, égale- Il n’est pas venu en observateur offi- connaissance des droits fondamen- artillerie, missiles sol-sol, hélicop- lars décidé en juillet. Cette déclaration a été vivement critiquée par ment ministre norvégien des af- ciel. Mais directeur général du Bu- taux, elle veut répondre à l’aspiration tères et avions étant incessant. l’ex-premier ministre Viktor Tchernomyrdine. « Le FMI n’est pas une faires étrangères, était attendu à reau international du travail (BIT), la plus commune parmi les hommes, organisation politique mais une institution financière, et la politique Moscou, lundi 29 novembre. Il de- structure permanente de l’Organisa- celle d’avoir un travail décent. Ce qui LES HABITATIONS, LES USINES n’a jamais prévalu dans ses relations avec la Russie », a-t-il déclaré, re- vait convenir avec Igor Ivanov, mi- tion internationale du travail, il a des veut dire un travail permettant Les premières victimes sont les marquant que, lors de la première guerre de Tchétchénie (1994- nistre russe des affaires étrangères, idées précises sur les impératifs du d’éduquer ses enfants, de mener une habitants de Grozny – ils seraient 1996), « la Russie avait continué à recevoir des crédits du FMI ». des dates et du déroulement de la moment. vie familiale stable, et d’avoir une re- encore 20 000 à 30 000 – qui vivent mission que doit conduire l’OSCE « La mondialisation traverse se- traite honorable après une vie de tra- réfugiés dans les caves des bâti- dans le Caucase, mission qui avait lon vous un moment critique. vail. C’est simple, ni très politique ni ments. Depuis le début d’octobre, meurait exclue à court terme. L’ob- alors, avant d’être arrêté dans son été décidée lors de son sommet à Pourquoi ? idéologique, mais c’est essentielle- l’électricité, l’eau et le gaz ont été jectif est de « resserrer son offensive par le général Alexandre Istanbul, les 18 et 19 novembre. – Je suis venu à Seattle pour expo- ment humain. Nous devons le coupés. Samedi, le maire de Groz- encerclement » et d’« intensifier les Lebed, qui avait négocié la fin des Moscou continue de rejeter ser ce que l’OIT est en train de faire prendre en compte, ce qui se traduit ny, Lecha Doudaev, faisait état d’au bombardement » sur les positions hostilités. toute idée de « médiation poli- concernant les effets de la globalisa- pour nous en quatre conditions à moins 260 morts recensés durant des combattants tchétchènes. Dans tique » par l’OSCE, répétant que ce tion. Je crois qu’à long terme, plus remplir : la promotion de l’emploi ; les deux jours précédents. Il esti- le même temps, Nikolaï Kochman, OUROUS-MARTAN AUSSI conflit est « une affaire interne à la que la conférence elle-même, l’évé- les droits sur le lieu de travail ; la pro- mait que le bilan s’élèverait finale- représentant du président Eltsine Tout comme Grozny, la trosième Russie ». M. Vollebaek aurait re- nement principal de Seattle sera tection sociale et le dialogue social. ment à plus de 500 victimes. pour la Tchétchénie, a expliqué ville de la république indépendan- noncé à rencontrer le président d’avoir attiré l’attention sur les effets Selon le correspondant de sur la chaîne russe de télévi- tiste, Ourous-Martan, serait égale- tchétchène, Aslan Maskhadov, et à sociaux de la mondialisation par ce l’agence russe Interfax à Grozny, sion NTV que la population pou- ment « détruite à 80 % », selon se rendre dans des territoires non qui aura été exprimé dans la rue. Il « Il faut, quand « des centaines d’habitations sont en vait quitter Grozny par « des cou- l’AFP. Depuis dix jours, cette agglo- contrôlés par les troupes russes, se- est indispensable d’entendre ce que ruines, les usines et les bâtiments ad- loirs de sécurité ». mération, considérée comme le fief lon l’ambassade de Norvège à disent les gens. Le modèle actuel de il est question ministratifs ont été détruits ». Un hô- Selon plusieurs observateurs, cet des islamistes wahhabites et Moscou. mondialisation est entré en crise et pital ainsi que la station électrique appel à abandonner la capitale per- comme le lieu principal de déten- ni les gouvernements ni les organisa- d’investissements, – qui ne fonctionnait pas – ont été mettra à Moscou d’expliquer dans tion des otages (ils seraient près François Bonnet tions internationales n’ont vraiment conscience de cette réalité. Nous de- reconnaître vons tous nous demander comment faire pour que l’ouverture des mar- qu’ils se concentrent Ben Barka honoré au Maroc, trente-quatre ans après son assassinat chés bénéficie à tous. » Nous arrivons à la fin de ce dans huit siècle avec deux grands points posi- La famille de l’opposant au régime du défunt roi Hassan II a pu regagner sa patrie tifs : des sociétés plus démocratiques ou dix pays, et des économies plus ouvertes. Le RABAT liste des forces populaires (USFP), famille rejoigne, en milieu de jour- coupure, ce furent ensuite les consensus existe à propos de ces et que l’Afrique, de notre envoyé spécial le parti créé par Mehdi Ben Barka, née, la maison d’une proche pa- youyous des femmes, les tambou- deux tendances, mais sans ancrer la La famille Ben Barka est revenue aujourd’hui au pouvoir, n’était pas rente, dans un quartier résidentiel rins d’un orchestre, le verre de lait mondialisation sur un socle social, sa par exemple, au Maroc. Après trente-six ans moins bien représenté : deux mi- de la capitale, pour que la cérémo- et les dattes fraîches offertes aux légitimité pourrait être remise en d’exil en France, les proches de nistres (finances et aménagement nie protocolaire, un peu guindée anciens exilés. Et le repas, servi question. En ce sens, je pense que la en est pratiquement Mehdi, le dirigeant de la gauche du territoire), poids lourds du par- et brouillonne, se transforme en sous une immense tente aux rencontre de Seattle peut être sym- marocaine, disparu après son en- ti, étaient présents au pied de la une fête conviviale, entre amis. proches de la famille et aux anciens bolique, si l’on part d’ici en ayant exclue » lèvement en 1965 en plein cœur de passerelle (deux autres étaient an- collaborateurs de Mehdi Ben Bar- conscience qu’au-delà des accords Paris, sont rentrés dans leur patrie, noncés, qui arrivèrent trop tard), LES SECRETS D’UNE DISPARITION ka. Toute une tranche de l’Histoire concernant le commerce, une tâche samedi 27 novembre. Ils souhai- tandis que la foule - trois cents Entre-temps, Bachir aura lu de- du Maroc était là, présente. Une plus grande encore se profile, celle – Comment voyez-vous le débat taient des retrouvailles discrètes, personnes environ, dont certaines vant la presse, en arabe puis en histoire qui n’a pas encore livré de réduire l’insécurité et les inégalités sur la clause sociale à l’OMC ? un accueil familial pour un pre- venues de l’autre bout du français, la gorge parfois nouée tous ses secrets, puisque l’on engendrées par la globalisation. – Le problème de fond touche à mier séjour qui se veut provisoire. royaume - était tenue à l’écart. par l’émotion, un bref message. ignore tout du sort du cadavre, – Que propose l’OIT face à ces la relation entre commerce et C’était sans doute trop demander, Pendant ce temps, à l’extérieur de Message de remerciements pour la jamais retrouvé, de Mehdi Ben défis ? normes de travail. Que l’on discute lorsqu’on a hérité d’un nom presti- l’aéroport, sous le regard bon en- foule venue à l’aéroport, pour le Barka. – L’OIT a la responsabilité de dire de la clause sociale ou non à gieux, symbole de ce que furent les fant des policiers, plusieurs di- roi Mohammed VI et « l’attention Le nouveau roi, fort d’une image ce qu’elle pense, à savoir qu’affron- l’OMC est un problème politique années les plus sombres du règne zaines de sympathisants exhibant qu’il a portée à notre retour et [...] de marque extraordinaire, osera-t- ter ce problème relève de l’ensemble interne de l’organisation, sans tou- d’Hassan II, le souverain décédé le portrait de Mehdi Ben Barka et ses vœux de bienvenue ». Message il faire la lumière sur des affaires du système multilatéral. Il faut, tefois que cela devienne prétexte à en juillet. celui d’autres disparus, moins de gratitude pour Rhyta, sa mère, d’Etat qui risquent de ternir l’image quand on parle du commerce, parler des velléités protectionnistes. Le Dans l’avion d’Air France qui connus, défilaient en scandant : « pour son combat à nos côtés, à la de son père ? L’année de l’assassi- du bénéfice des pays en développe- meilleur cadre pour en parler de- avait décollé le matin en direction « La vérité, la vérité sur Ben Bar- mémoire de son mari et de notre nat de Mehdi Ben Barka par des ment – ce que le cycle de l’Uruguay a meure de toute façon l’OIT. Pour de Rabat, rares étaient les passa- ka », « Ceux qui torturaient sont père, Mehdi Ben Barka, qui a sacri- barbouzes français agissant pour le négligé. Il faut, quand on parle de fi- moi, j’écouterai ce qui se dira et gers dans la confidence. Les Ben toujours en liberté » et « Il faut que fié sa vie et combattu pour la compte du Maroc, le futur Mo- nances, évoquer les risques des crises j’en porterai le message au conseil Barka étaient pourtant en nombre, toute la vérité soit faite sur les cas de construction d’une société démocra- hammed VI n’avait que deux ans. prévisibles comme celle qui s’est pro- d’administration, je n’ai pas à in- qui avaient réservé neuf places. Il y disparition ». tique et progressiste ». duite en Asie. Il faut, quand il est tervenir dans la négociation. A avait l’épouse de l’ancien dirigeant En fait, il faudra attendre que la Comme s’il fallait marquer une Jean-Pierre Tuquoi question d’investissements, re- Singapour, en décembre 1996, les de gauche, Rhyta, silhouette faus- connaître qu’ils se concentrent dans ministres de l’OMC avaient re- sement frêle, sa fille Fawz, et ses huit ou dix pays, et que l’Afrique, par connu que l’OIT est l’organe fils Bachir, promu porte-parole de exemple, en est pratiquement exclue. compétent pour établir et s’oc- la famille, Saad et Mansour, leurs Aucune organisation internationale cuper des normes de travail, tout conjoints et de très jeunes enfants, n’a les moyens de relever ces défis à en s’engageant à les respecter. dont c’était le baptême de l’air. Un elle seule. Le Fonds monétaire inter- C’est donc l’OIT qui aura le dernier frère de Rhyta était également du national (FMI), la Banque mondiale, mot. voyage, ainsi que l’avocat de la fa- l’OIT et l’OMC doivent analyser en – Que peut l’OMC pour faire mille, Me Maurice Buttin. commun la nouvelle économie mon- mieux respecter les droits fonda- A l’aéroport de Rabat, inondé diale, chacun apportant la contribu- mentaux ? d’un soleil généreux, l’accueil fut tion de son domaine, alors que jus- – L’important est que chacun officiel et désordonné. Il y eut qu’à présent on s’est contenté de fasse bien son travail. Aujourd’hui, quelques bousculades, des ins- s’occuper de son propre secteur. Au- la mondialisation, c’est un peu tants d’énervement, des consignes jourd’hui, on en voit les limites, tan- comme envoyer face à face sur le officielles absurdes, du matériel de dis que la mondialisation se fait de ring un poids lourd et un poids télévision malmené... Le Palais manière intégrée. plume. On ne peut pourtant pas avait délégué deux représentants, – Comment dès lors appréhen- traiter tout le monde de la même le ministre de la justice, Omar Az- der cette mondialisation ? manière en même temps. Il faut ziman, et le tout nouveau secré- – Il faut s’habituer à voir les réali- mettre en place un système de taire d’Etat à l’intérieur, Fouhad tés avec le regard de ceux qui les commerce qui prenne en compte Ali El Himma, un intime du jeune vivent, et capter cette grande sensa- la vie des gens, qui ne profite pas roi Mohammed VI. La veille, pour- tion d’insécurité pour pouvoir y ré- seulement à une minorité, mais tant, un communiqué maladroit pondre. C’est un autre regard à por- dont les bénéfices soient mieux ré- du ministère de la communication, ter sur le monde traditionnel des partis. Il faut que la réunion de occultant tout l’aspect politique de exclus, car une partie de la classe Seattle reconnaisse l’impact social l’exil, avait affirmé que, « si les moyenne est désormais touchée, de comme partie du pacte de mon- membres de la famille Ben Barka même qu’une fraction des entrepre- dialisation. Et il ne s’agit pas seule- avaient demandé le renouvellement neurs, voire des industriels, et plus ment de paroles, il faut aussi en de leurs passeports il y a dix ou encore les travailleurs. Si l’on veut prendre réellement conscience. » quinze ans, ils auraient certaine- maintenir une société ouverte, il faut ment obtenu satisfaction, puisqu’ils se garder de perdre la sensibilité à Propos recueillis par ont toujours été marocains ». l’humain, ces valeurs en perte de vi- Jean-Claude Buhrer Les membres de l’Union socia- LeMonde Job: WMQ3011--0004-0 WAS LMQ3011-4 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0475 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 INTERNATIONAL L’ETA annonce sa décision « de réactiver l’utilisation de la lutte armée » L’organisation séparatiste basque veut mettre fin « à partir du 3 décembre » à la trêve qu’elle observait depuis quatorze mois. « Beaucoup peuvent sentir aujourd’hui la faillite d’un espoir de paix » a déploré le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. L’ETA a mis fin, dimanche 28 novembre, à observait depuis quatorze mois. « L’ETA a pendantiste Gara. L’ETA avait annoncé le d’un espoir de paix », a affirmé le chef du « continuent leur domination, leur occupa- un espoir de paix sans précédent au Pays pris la décision de réactiver l’utilisation de 16 septembre 1998 un cessez-le-feu illimité, gouvernement espagnol, José Maria Aznar, tion et leurs attaques répressives », ainsi basque en annonçant, à la surprise et à la la lutte armée (...) à partir du 3 décembre le premier en trente ans de troubles qui lors d’une déclaration officielle. L’ETA a jus- que par le non-respect d’un « accord se- consternation générales, la rupture de la 1999 », a affirmé l’organisation dans un ont fait près d’un millier de morts. « Beau- tifié sa décision de reprendre les armes par cret » passé avec le parti nationaliste trêve que cette organisation séparatiste communiqué publié par le quotidien indé- coup peuvent sentir aujourd’hui la faillite la politique de l’Espagne et de la France qui basque modéré PNV.

MADRID paix, revient, à la seule organisation qu’un coupable », annonce, en édi- gnol, avait organisé des « fuites » en yeux, « plus négociable » par la pers- chologique » des dernières arresta- de notre correspondante terroriste ». Quant à Carlos Iturgaiz, torial, El Pais, et El Mundo surenché- direction de la presse. Depuis, l’or- pective de la paix. De son côté, le tions : entre autres, celle d’une des Après quatorze mois d’un fragile chef de file du Parti populaire, le rit en annonçant « La fin d’un mi- ganisation indépendantiste avait fait gouvernement Aznar, qui avait pro- etarras les plus recherchées, Belen espoir qui allait s’amenuisant, l’Es- parti de M. Aznar, au Pays basque, il rage ». parvenir ses conditions pour re- mis de « moduler sa politique péni- Gonzalez Penalba, qui avait partici- pagne s’est réveillée, dimanche constate que « l’ETA a montré qu’en prendre le dialogue : mettre l’auto- tentiaire » en fonction des progrès pé à la rencontre avec le gouverne- 28 novembre, avec la sensation réalité, moins qu’un processus de LANGAGE DE SOURDS détermination du Pays basque à accomplis – avec le « rapproche- ment. amère d’un rendez-vous manqué. paix, il s’agissait d’un processus d’in- Que s’est-il passé ? Rien juste- l’ordre du jour et imposer de nou- ment », dans des prisons basques, A tout cela s’ajoute enfin une Dans la nuit, en effet, l’ETA a en- dépendance. » ment, ou trop peu. En quatorze veaux négociateurs. Madrid avait re- de plus d’une centaine de détenus autre raison, peut-être une des plus voyé un communiqué au journal Réactions très dures dont la mois, une seule rencontre directe fusé ces modalités tout en se disant de l’ETA - restait ferme sur sa posi- graves : la raison « intérieure », basque radical Gara, annonçant presse, ce lundi, au moment où la s’est tenue en Suisse, au printemps, prête à maintenir ouverts tous les tion : « Pas de prix politique à la avancée par l’ETA, dans son « devant le pourrissement de la situa- majorité des partis politiques se réu- entre les émissaires de Madrid et canaux de communication. paix ». communiqué. A savoir la « rupture tion », sa décision de mettre un nissent pour analyser la situation, se l’ETA. Une seconde rencontre, pré- Depuis le début, le langage de d’un pacte secret », conclu durant terme à la trêve indéfinie qu’elle ob- fait largement l’écho. « L’ETA ne vue pour l’été, avait été annulée par sourds persistait, l’ETA cherchant à « PACTE SECRET » l’été 1998 entre l’ETA et le Parti na- serve depuis le 16 septembre 1998, et supporte pas la paix », commente le les dirigeants etarras sous le mince mettre sur la table son projet d’unité L’ETA accusait donc Madrid tionaliste basque (PNV – nationa- de « reprendre la lutte armée ». L’or- journal conservateur ABC ; « Il n’y a prétexte que le gouvernement espa- basque, au sens large, rendu, à ses « d’ignorer le problème politique liste modéré), qui aurait, en quelque ganisation séparatiste basque pré- basque, en ne cherchant qu’une solu- sorte « permis » la trêve, et en vertu cise qu’à partir du 3 décembre, elle tion politico-militaire », et Madrid duquel le PNV s’engageait à « donnera les directives qui convien- était persuadée que l’ETA « ne vou- « rompre avec les forces ennemies » draient à ses commandos ». lait pas vraiment la paix », mais vou- pour participer à la « construction La réaction a été unanime : rejet Déception et inquiétude au Pays basque français lait gagner du temps et reconstituer nationale basque ». et consternation. Au sortir d’une BAYONNE nouvelle est la fin d’une occasion que l’on n’a pas su sai- ses forces. De fait, la situation s’était Le PNV, qui gouverne à Vitoria longue matinée, passée en cabinet de notre correspondant sir ». Pourtant, Jakes Aberry, nationaliste basque et ad- engluée, dans un immobilisme ap- avec, pour la première fois, l’appui de crise, le chef du gouvernement, Tristesse et inquiétude prévalent au Pays basque fran- joint au maire de Biarritz, ne veut pas tirer le rideau : parent, rendu plus pesant par les des seuls partis nationalistes, dont José Maria Aznar, est intervenu en çais après la rupture par l’ETA de son cessez-le-feu. « ETA a toujours fait ce qu’elle a dit. Il reste à peine huit calculs politiques engendrés par celui ponctuel de HB, n’aurait ce- direct à la télévision, pour expliquer « Cette décision est une négation de la démocratie, assure jours. Il faut encore essayer de faire en une semaine ce qui l’approche des élections législatives pendant pas, aux yeux de l’ETA res- au pays que « l’ETA se trompe, lors- Alain Lamassoure, président (UDF) du district n’a pas eu lieu en un an ». du printemps. De part et d’autre, pecté le contrat, par « manque de qu’elle reste sourde à la clameur de Bayonne-Anglet-Biarritz. Que l’on représente à peine L’un des fondateurs d’ETA en 1958, Julen de Ma- « faucons » et « colombes » s’af- volonté et intérêt politique ». Ce qui toute une société en faveur de la paix 20 % des voix et que l’on veuille, malgré cela, imposer ses dariaga, est catégorique : « Les Etats français et es- frontaient, tant au sein de Herri Ba- revient à dire que, si l’ETA ne ment et de la coexistence pacifique. Elle se vues par la violence est un chantage inacceptable. » pagnol ont trop joué avec le feu. Ils ont ainsi remis tasuna, la « vitrine politique » de pas, comme l’en accuse, avec une trompe à nouveau si elle pense « Au moment où l’horizon irlandais se dégage, com- ETA sur les rails qui conduisent à cet échec en prati- l’ETA, dont la direction actuelle, qui violence inaccoutumée, Xavier Ar- qu’avec la contrainte, le chantage ou ment ne pas faire le parallèle ? insiste Didier Borotra, sé- quant un immobilisme politique total et des provoca- a accepté de jouer le jeu parlemen- zalluz, chef du PNV, la paix, était la terreur, elle va provoquer la rupture nateur-maire UDF de Biarritz. Il n’y a pas de solution tions continuelles, comme l’arrestation de négocia- taire à Vitoria, est contestée par une bien, comme le clament les « fau- du cadre démocratique et des libertés dans la violence mais pas non plus sans négociations poli- teurs désignés par l’organisation ». « Si ETA va partie de la base, plus radicale, cons » du gouvernement, une paix de tous. L’Eta se trompe encore si elle tiques. ETA pratique la fuite en avant. C’est un signe de jusqu’au bout », François Bayrou, président de qu’au sein du ministère de l’inté- de dupes : un moyen, et non un but. prétend transformer les citoyens en faiblesse et de division. Je me sens solidaire des Basques de l’UDF et du conseil général des Pyrénées-Atlan- rieur, où la ligne « dure » du mi- Les partis politiques ont désormais otages de ses objectifs et mettre un l’autre côté, tout particulièrement du gouvernement tiques, assure que « la France doit la solidarité la nistre, Jaime Mayor Oreja, n’est pas cinq jours à peine, avant l’échéance prix au droit de tous à vivre en paix ». basque qui a couru de gros risques en s’alliant avec Euskal plus absolue à l’Espagne mais aussi à l’autonomie forcément partagée par tous ses du 3 décembre, pour tenter d’y voir Pour le secrétaire général du Parti Herritarrok pour les sortir du ghetto. » basque ». proches collaborateurs. A ce « pour- plus clair. socialiste (PSOE), Joaquin Almunia, Secrétaire fédéral du Parti socialiste pour le Pays rissement » politique est venu « la responsabilité de l’échec de la basque, François Maitia souligne que « cette mauvaise Michel Garicoix s’ajouter, pour l’ETA, l’impact « psy- Marie-Claude Decamps Le Sinn Fein entre au gouvernement autonome en Irlande du Nord

LONDRES tant, le Parti unioniste de l’Ulster le « compromis Mitchell », du nom Adams, qui rejette a priori les semblée locale contre 28 à l’UUP, homme de liaison auprès de la de notre correspondant (UUP) de David Trimble. de cet ancien sénateur américain « préconditions non prévues par les 24 au Parti travailliste social-démo- commission internationale ad hoc Pas d’euphorie, pas de grande Dix-neuf mois après la conclu- qui a négocié dix semaines durant accords de paix », a dû promettre crate (nationaliste modéré – SDLP) dirigée par le général canadien envolée rhétorique, mais des réac- sion des accords dits du « vendredi avec toutes les parties. samedi à son conseil qu’il démis- de John Hume et 20 au Parti unio- John de Chastelin, pour mettre au tions prudemment optimistes dans saint » en avril 1998, les protestants David Trimble, premier ministre sionnerait de ses fonctions de pre- niste démocrate (protestant anti- point avec lui un calendrier ferme toute la région et au-delà pour le modérés – et les autres –, qui s’op- désigné de la province en tant que mier ministre, entraînant ainsi la accord – DUP) du pasteur extré- et un modus operandi clarifié de dernier et spectaculaire développe- posaient depuis tout ce temps à chef de la principale formation lo- dissolution du gouvernement auto- miste Ian Paisley devait nommer « mise hors d’usage » – les républi- ment politique en Irlande du Nord. l’entrée des catholiques républi- cale, s’est finalement laissé nome, si, d’ici à février 2000, l’IRA lundi deux ministres sur les dix que cains préfèrent cette formulation Si tout se déroule comme prévu, cains au gouvernement prévu tant convaincre par la parole de son an- n’avait pas commencé à procéder à comprendra le pouvoir local. plutôt que celle, plus « humiliante » une nouvelle ère, précédée d’une que l’IRA n’aurait pas au moins cien ennemi, Gerry Adams, pré- un désarmement « crédible » de selon eux, de « désarmement » – de semaine capitale de manœuvres commencé à se défaire de son im- sident du Sinn Fein, et par les pro- ses activistes. En clair, l’UUP, qui se POUVOIRS LIMITÉS ses arsenaux. Le militaire canadien politiques, va s’ouvrir dans la tra- posant arsenal d’armes clandes- messes non écrites de l’IRA quant à réunira à nouveau au grand Si tout se déroule comme prévu, devait ensuite, dès la semaine sui- gique histoire de cette province tines, ont enfin franchi le Rubicon. « l’inéluctabilité » du désarmement complet dans dix à douze semaines l’Irlande du Nord, administrée di- vante, publier un état des négocia- britannique. Pour la première fois de ses « provos » si le partage du pour décider de la poursuite ou rectement de Londres depuis 1974, tions avec l’ensemble des groupes depuis toujours, le Sinn Fein, VOTE CRUCIAL pouvoir autonome à Belfast et la non de « l’expérience » gouverne- retrouvera donc un gouvernement paramilitaires − loyalistes et unio- branche politique républicaine de Ils l’ont fait en rechignant, ils mise en place des institutions irlan- mentale, adresse aux républicains semi-autonome opérationnel à nistes protestants compris - quant la plus puissante milice paramili- l’ont fait de justesse puisque 58 % daises Nord-Sud − préalable à une un véritable ultimatum. partir du jeudi 2 décembre 1999, à la destruction des armes et des taire d’Europe, l’IRA, est sur le seulement des 856 délégués du éventuelle et lointaine réunifica- La balle est désormais dans leur lorsque le Parlement central de explosifs illégalement détenus par point de perdre son statut de paria conseil supérieur de l’UUP ont ac- tion de toute l’île dans l’esprit des camp et c’est « sur eux », a précisé Westminster, après deux jours de toutes ces milices. et fait son entrée au pouvoir. cepté samedi à Belfast d’écouter républicains – devenaient d’abord M. Trimble, qu’une « formidable débat prévus mardi et mercredi, lui Auparavant, et conformément L’événement, qui devait être leur chef et de renoncer à ce qui effectives. pression internationale va mainte- transférera solennellement les aux accords d’avril 1998 dans les- consommé lundi après-midi 29 no- était devenu leur antienne, à sa- Certes, malgré les fortes pres- nant s’exercer ». « Nous avons ap- pouvoirs limités (législatifs et exé- quels elle était partie prenante, la vembre avec la formation solen- voir : « Pas d’armes, pas de gouver- sions politiques, économiques et porté notre contribution, déclarait-il cutifs) prévus par les accords du République d’Irlande aura elle- nelle du premier gouvernement se- nement. » Pour ce vote éminem- religieuses de la province en faveur samedi soir. Nous nous sommes jetés « vendredi saint ». même apporté une importante mi-autonome et multiconfes- ment crucial qui met en jeu la du « compromis Mitchell » la pa- à l’eau. M. Adams, c’est maintenant Indice attendu de sa bonne foi contribution politique au règle- sionnel de la province après trente survie d’un parti désormais mena- role du chef n’a pas suffi à la majo- à votre tour de suivre. » dans cette affaire, l’IRA devrait, le ment du conflit en abrogeant offi- années de « troubles » sanglants, a cé de scission, il n’y a pas eu d’abs- rité de l’UUP puisque, pour empor- Conformément à ses derniers ré- même jour, nommer pour la pre- ciellement – jeudi 2 décembre tou- été rendu possible grâce au vote du tention : 42 % des invités se sont ter la décision, M. Trimble, au sultats électoraux, le Sinn Fein, qui mière fois l’un de ses chefs clandes- jours – les articles 2 et 3 de sa principal parti unioniste protes- prononcés contre ce qu’on appelle grand dam d’ailleurs de Gerry occupe 18 des 108 sièges de l’As- tins en tant que représentant et Constitution, qui revendique les six comtés de l’Irlande du Nord bri- tannique comme partie intégrante Dix ministres de son propre territoire. Un accord officiel britannico-irlandais qui se- Le premier gouvernement se- L’imprévisible David Trimble justifie son prix Nobel de la paix ra signé le matin du même jour à mi-autonome d’Irlande du LONDRES récompense « tout simplement ri- compli une véritable révolution du, et tous les sacrifices que nous Dublin par le premier ministre Ber- Nord depuis une génération de notre correspondant sible ». A l’époque, pour être tout à personnelle. Samedi, à Belfast, avons endurés auront été vains ». tie Ahern et le nouveau secrétaire comprendra dix ministres : Lorsque David Trimble avait été fait franc, Ian Paisley n’était pas le face à une salle de 858 militants « Il est temps, ajoutait-il, de mettre anglais à l’Irlande du Nord, Peter Sir Reginald Empey (protestant choisi, à Oslo, comme colauréat du seul à douter de la conversion de loin de lui être acquise, David le mouvement républicain au défi Mandelson, spécifiera que l’éven- de l’UUP), proche de David prix Nobel de la paix, en octobre ce brillant juriste, timide et lou- Trimble, cinquante-cinq ans bien- ultime de prouver la véracité de son tuelle et lointaine réunification de Trimble, devait devenir mi- voyant, de l’extrémisme unioniste tôt, a joué son va-tout et finale- engagement professé en faveur de la l’île irlandaise ne pourra entrer nistre des entreprises. Mark PORTRAIT sectaire qui était celui de ses ment obtenu, à une faible majorité paix et de la démocratie. » D’abord dans les faits qu’avec l’accord dé- Durkan, catholique du Parti En un an, le leader jeunes années à la cause d’une paix (58 %), l’assentiment de ses pairs la manœuvre oratoire, ensuite la mocratique de la majorité des po- nationaliste modéré (SDLP), honorable et juste pour toutes les au compromis passé. Quelques déclamation historique : « L’avenir pulations concernées. Les der- s’occupera des finances. unioniste a accompli parties en Irlande du Nord. Same- voix de moins et le leader était au- est entre nos mains. Nous avons trop nières études démographiques Peter Robinson, membre de une véritable di, à Belfast, David Trimble a sans tomatiquement renvoyé au profes- avancé pour reculer maintenant. A montrent que les protestants, gé- la formation protestante oppo- révolution personnelle doute commencé à justifier a pos- sorat de droit qu’il exerçait encore nous de montrer notre courage. » néralement favorables à une union sée au processus de paix (DUP), teriori la confiance que les jurés du récemment à l’université de Bel- Ce sont les événements et les cir- continue avec la couronne d’An- deviendrait ministre du déve- Nobel avaient placé en lui. fast. constances qui font les hommes gleterre, devraient rester majori- loppement régional, si le bouil- 1998, Ian Paisley, l’irascible pasteur Parvenu il y a seulement quatre d’Etat, dit-on. David Trimble est taires dans la province contestée lant pasteur Ian Paisley, qui di- protestant avec qui il défilait coude ans à la tête d’une formation − le DÉCLARATION HISTORIQUE peut-être en passe de démontrer la pour au moins une vingtaine d’an- rige le DUP, accepte de à coude en 1995, et qui le traite au- Parti unioniste d’Ulster (UUP) -qui « Un homme de vision et de cou- sagesse du dicton. nées... cogouverner avec l’« ennemi » jourd’hui carrément de « traître à fait de l’appartenance de l’Irlande rage », l’ont tour à tour félicité To- républicain. Martin McGuiness, la cause unioniste », avait trouvé la du Nord à la Couronne britan- ny Blair et Bill Clinton. Ses amis les P. C . Patrice Claude numéro deux du Sinn Fein et nique l’alpha et l’oméga de toute plus proches confirment que, ancien commandant de région sa politique, cet héritier d’une contrairement à nombre de ses co- de l’IRA, s’occuperait de l’agri- vieille famille anglaise de colons religionnaires locaux − et notam- culture. Michaël McGimpsey britanniques a finalement surpris ment ses amis « orangistes », un (UUP) hériterait de l’environne- tout le monde. Convaincu par l’an- mouvement semi-maçonnique tra- ment. Bird Rodgers, du SDLP, cien sénateur américain John Mit- ditionaliste auquel il appartient serait intéressée par l’éduca- chell qu’il n’obtiendrait pas le dé- toujours -David « pense beaucoup tion. Nigel Dodds, du DUP, sarmement préalable de l’IRA qu’il plus à l’avenir qu’au passé ». Peu prendrait les universités. réclamait à cor et à cri depuis un charismatique et piètre orateur, il a Bairbre de Brun, élue du Sinn an pour prix de la participation du su samedi réveiller l’instinct de Fein à Belfast, recevrait le dé- Sinn Fein républicain au gouverne- conservation de ses militants. «Si veloppement social. Alan ment autonome, l’imprévisible nous disons non, lançait-il à son McFarlane (UUP), ancien offi- M. Trimble, qui refusait encore l’an grand conseil politique, nous n’au- cier de l’armée britannique, dernier de parler face à face avec rons ni gouvernement ni désarme- prendrait la santé, et Sean Far- Gerry Adams, le président du Sinn ment. Tout ce que nous avons ac- ren (SDLP) s’occuperait de la Fein et qui, tout récemment, ac- compli pour l’unionisme dans les culture. – (Corresp.) ceptait de déjeuner avec lui, a ac- accords du vendredi saint sera per- LeMonde Job: WMQ3011--0005-0 WAS LMQ3011-5 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0476 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 5

En Italie, Massimo D’Alema Le nouveau premier ministre néo-zélandais sort renforcé des élections partielles veut rompre avec le néolibéralisme La coalition de L’Olivier (centre-gauche) a emporté Helen Clark replace les travaillistes à gauche les cinq scrutins organisés dimanche 28 novembre et présentés Après quinze ans de politique néolibérale menée par lition de gauche. La nouvelle majorité devrait rapide- des gouvernements travaillistes et conservateurs, les ment mettre en œuvre un train de mesures sociales comme un test important par le président du conseil électeurs néo-zélandais ont porté au pouvoir une coa- dont l’augmentation du salaire minimum. ROME d’une satisfaction pour Romano Enfin à Pesaro, le prétendant au AUCKLAND len Clark, quarante-neuf ans, est ciaires (plutôt que sur les prix du de notre correspondant Prodi, venu soutenir l’homme qui Sénat, Giuseppe Mascioni, l’a em- de notre correspondante perçue comme une femme coura- marché comme c’est le cas à Les représentants de la coalition porte désormais ses couleurs en porté facilement (49,1 % contre Quand vers minuit, samedi geuse, intelligente et déterminée, présent) et d’augmenter les re- de L’Olivier qui regroupe les forces Italie. Et cela en dépit d’une parti- 36,6 %). 27 novembre, Helen Clark, a enfin au visage sévère et à la voix traites. Sous l’influence de l’Al- de centre-gauche ont emporté les cipation faible (64,7 %), comme Dans chacune de ces cir- ouvert sa porte aux caméras de té- rauque. C’est une travailliste liance, le revenu minimum pour- cinq scrutins du dimanche 28 no- d’ailleurs dans toutes les autres cir- conscriptions la gauche était majo- lévision qui attendaient depuis des « pure » qui a beaucoup travaillé à rait augmenter de 50 cents de vembre, qui avaient été présentés conscriptions où ont eu lieu des ritaire. Mais elle s’est plutôt bien heures sous une pluie diluvienne, reconstruire l’image de gauche du l’heure pour passer à 7,50 dollars comme un test important par le scrutins partiels qui ont vu l’élec- sortie de cette confrontation dont le futur premier ministre s’est ex- parti, compromis par ses années li- (3,66 euros). président du conseil, Massimo tion de quatre nouveaux députés Massimo D’Alema avait souhaité cusé d’avoir mis si longtemps à re- bérales (1984-1990) au cours des- Soucieuse de maintenir une ma- D’Alema. Le test le plus significatif et d’un sénateur. Le record a été qu’elle permette de renforcer le connaître la victoire du Parti tra- quelles elle occupa plusieurs minis- jorité stable au sein de la Chambre était celui de Bologne, où il s’agis- enregistré à Potenza avec 42,8 %. gouvernement et de relancer la vailliste aux élections générales, en tères, logement, santé et travail. unique du Parlement, Helen Clark sait de trouver un successeur à Ro- majorité dans le cadre d’une nou- expliquant qu’elle était « quelqu’un est déterminée à légiférer rapide- mano Prodi – nommé président de ABSTENTION ÉLEVÉE velle donne qui sera sans doute de très prudent ». Une phrase qui VOLONTÉ DE CHANGEMENT ment pour empêcher les députés la Commission européenne – et Ce taux d’abstention élevé a pro- distribuée au mois de janvier après pourrait rassurer les marchés et les Son futur vice-premier ministre, de quitter le parti avec lequel ils d’effacer la défaite aux élections fité aux forces de centre-gauche l’adoption du budget de l’an 2000 à milieux d’affaires face à la pre- le chef de file de l’Alliance, Jim An- ont été élus. Il y eut une dizaine de municipales de juin dernier qui qui sont mieux parvenues à mobi- la fin de cette année. Les résultats mière victoire de la « vraie » derton, soixante et un ans, est un « déserteurs » au cours de la légis- avait entraîné la chute du « bastion liser leur électorat que celles de ont été interprétés comme un vote gauche depuis presque trente ans ancien président du Labour qu’il lature qui vient de s’achever. Le rouge ». Le candidat du centre- centre-droite. La coalition de L’Oli- de confiance et un encouragement en Nouvelle-Zélande, car, s’il y eut quitta en 1989, en désaccord avec nouveau Parlement accueillera gauche, Arturo Parisi, chef de file vier l’a donc emporté dans les cinq pour la majorité à aller au terme de deux gouvernements travaillistes la politique ultralibérale menée par 16 députés maoris (habitants poly- des Démocrates, la formation consultations. Outre Bologne, il la législature au printemps 2001. depuis 1972, en 1984 et en 1987, l’aile droite du parti. nésiens autochtones de Nouvelle- créée par Romano Prodi au lende- s’agissait de Florence, où Michele « C’est le signe de la reprise poli- leur politique fut plus libérale que Pour l’heure, Helen Clark est Zélande qui représentent 15 % de main de son éviction du pouvoir, a Ventura a largement devancé son tique du centre gauche », a estimé sociale. pressée d’illustrer sa volonté de la population totale), deux homo- devancé de presque 4 points adversaire de même qu’à Terni, où Walter Veltroni, secrétaire du Parti Avec 52 des 120 sièges au Parle- changement en appliquant les sexuels militants et 35 femmes, (48,9 % contre 45,1 %) son rival le ministre des travaux publics, En- démocratique de la gauche (PDS, ment de Wellington, le Labour dis- 21 points de son « plan d’action ». dont le premier ministre, le leader Sante Tura, le représentant des rico Micheli, a battu facilement son ex-communiste). Il reste désormais pose de onze sièges de plus que le Elle a confirmé son intention de de l’opposition et un transsexuel, forces de centre-droite. concurrent tandis qu’à Potenza, le à Massimo D’Alema à rénover son Parti national sortant. Mais, pour faire passer à 39 % l’impôt sur le Georgina Beyer, née Georges Ber- La lutte a été très serrée dans cet candidat de la majorité, Antonio gouvernement et à relancer sa po- former un gouvernement majori- revenu pour tous les salaires supé- trand, qui pense être le premier ancien fief communiste en dépit Luongo, a écrasé le représentant litique de réformes, pour le mo- taire, le Labour doit tout de même rieurs à 60 000 dollars néo-zélan- parlementaire transsexuel au d’une campagne électorale plutôt du pôle de la Liberté, la coalition ment en panne. s’allier à l’Alliance, rassemblement dais par an (30 500 euros), de réin- monde. molle. Il s’agit en tout cas d’une dirigée par Silvio Berlusconi, par de partis de gauche un peu plus ra- dexer le prix des logements belle revanche pour le pouvoir et 65,5 % des suffrages contre 34,5 %. Michel Bôle-Richard dicaux. Ancienne universitaire, He- sociaux sur le revenu des bénéfi- Florence de Changy La droite remporte l’élection présidentielle en Uruguay MONTEVIDEO. Jorge Batlle (soixante-douze ans), le candidat du Par- ti colorado (centre-droit au pouvoir) a été élu président de l’Uruguay, dimanche 28 novembre, avec 51,59 % des suffrages, soit près de 8 points d’avance sur son rival de centre-gauche Tabaré Vasquez. Le scrutin à deux tours, appliqué pour la première fois en Uruguay, a obligé les deux partis de droite – Parti colorado et Parti national –, qui se disputent le pouvoir depuis le début du siècle, à s’unir derrière M. Batlle, pour faire face à la gauche. L’échiquier politique s’est profondément modifié avec la montée de la coalition dont M. Vasquez, ancien maire socialiste de Montevideo, est le leader et qui avait remporté un succès historique au premier tour, le 31 octobre, avec 39 % des voix. Cette coalition hétérogène (regrou- pant socialistes, communistes, radicaux de gauche, chrétiens-démo- crates et anciens membres du Mouvement pour la libération natio- nale-Tupamaros, la guérilla des années 70) est désormais la première force politique du pays et disposera de 40 % des sièges au Parlement à partir du 1er mars 2000. – (Corresp.)

DÉPÊCHES a COLOMBIE : au moins quatorze personnes, dont deux journa- listes, ont été tuées pendant le week-end des 27 et 28 novembre lors d’affrontements impliquant les guérillas de gauche, les paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre. Un reporter et un cameraman ont été assassinés à El Playon, au nord-est du pays, par un groupe ar- mé non identifié alors qu’ils couvraient une élection locale. A La Plata (sud-ouest) ce sont trois policiers qui sont morts dans une embuscade tendue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie. – (AFP.) a NORVÈGE : dix-neuf personnes ont péri, le 26 novembre, dans le naufrage d’un supercatamaran à moteur qui faisait la navette le long de la côte ouest norvégienne. Il n’est pas exclu que ce bilan augmente, les passagers n’ayant pas été enregistrés à leur montée à bord du Sleipner. Les causes du drame n’avaient toujours pas été formelle- ment éclaircies lundi matin. Le fait que l’écueil heurté par le navire ul- tramoderne ne soit pas doté d’un réflecteur pour radar a pu jouer un rôle. La compagnie possédant le navire a reconnu de son côté que l’équipage semblait avoir mal jugé la situation en n’ordonnant pas l’évacuation des 81 passagers. – (Corresp.) a ALLEMAGNE : Sigmar Gabriel devrait succéder à Gerhard Glo- gowski au poste de ministre-président du Land de Basse-Saxe. Ac- tuellement chef du groupe parlementaire social-démocrate (SPD) au Parlement régional, il a été désigné par les députés régionaux du SPD, qui disposent d’une majorité absolue dans ce Land. M. Glogowski, un proche du chancelier Gerhard Schröder, avait démissionné vendredi pour faits de corruption (Le Monde daté 28-29 novembre). – (AFP.) a GRANDE-BRETAGNE : un forcené de vingt-six ans, entièrement nu et le sabre au poing, a semé la terreur en pleine messe dans une église catholique de la grande banlieue de Londres, dimanche 28 no- vembre, faisant onze blessés, tailladés à l’arme blanche ou victimes de la bousculade. Il a finalement été maîtrisé par un petit groupe d’hommes de la congrégation. – (AFP.) Le président polonais met son gouvernement en difficulté VARSOVIE. Le président polonais, Alexandre Kwasniewski, a opposé dimanche 28 novembre son veto à la réforme de l’impôt sur le revenu des personnes physiques votée par la majorité de centre-droit, pla- çant de ce fait le ministre des finances, Leszek Balcerowicz, dans une situation très difficile. M. Kwasniewski a signé les deux autres volets de la réforme fiscale, celle qui concerne la TVA et celle qui prévoit une baisse de l’impôt sur les sociétés. Pour justifier sa décision, M. Kwasniewski a mis en avant les procé- dés peu orthodoxes auxquels la majorité parlementaire avait eu re- cours pour faire passer la loi (il s’agissait de contrer l’obstruction dé- libérée pratiquée par le parti social-démocrate, dont est issu le président). Le veto de M. Kwasniewski, annoncé dans le cadre d’une soigneuse mise en scène télévisée, semble donner le coup d’envoi de la campagne pour l’élection présidentielle de l’an prochain. Il complique la tâche du gouvernement, contraint de composer avec un système fiscal bâtard, et risque de susciter l’inquiétude des inves- tisseurs étrangers, au cas – jugé assez peu probable – où M. Balcero- wicz donnerait suite à sa menace de démissionner si la réforme fis- cale était bloquée. – (Corresp.) LeMonde Job: WMQ3011--0006-0 WAS LMQ3011-6 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0477 Lcp: 700 CMYK

6 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 INTERNATIONAL L’itinéraire sanglant des cinq « espions » de Belgrade, de la Bosnie au Zaïre Accusés par le régime serbe d’avoir fomenté l’assassinat de Slobodan Milosevic, « Dominic Yugo » et « Misa » Pelemis ont commis des crimes à Srebrenica et à Kisangani. Le premier est soupçonné d’avoir eu des liens étroits avec les services secrets français Les cinq hommes emprisonnés à Belgrade, Bosnie, utilisés par le chef du service de lav Petrusic était également présent à Sre- été en contact avec des Français de réseaux et la presse serbe continuent de verser des accusés d’avoir préparé l’exécution du pré- renseignement militaire de Ratko Mladic. brenica avant de partir, sous le pseudo- yougoslaves et africains. L’itinéraire de Pe- pièces au dossier d’accusation. La France sident Slobodan Milosevic pour le compte Le lieutenant Milorad Pelemis, « Misa », nyme de « Dominic Yugo », au Congo-Zaïre. trusic, de Pelemis et de leurs compagnons, dément le projet d’assassinat de M. Milose- des services français, ont un passé trouble. commandait la 10e unité de sabotage, qui a A la tête de mercenaires serbes, il y a dans les Balkans et en Afrique, est un récit vic, sans commenter le passé des cinq Ils ont été soldats dans l’armée serbe en participé aux tueries de Srebrenica. Jugos- commis des exactions à Kisangani. Il aurait de guerres et de crimes sanglants. Belgrade « chiens de guerre ».

LES CINQ HOMMES incarcérés à percée par l’UCK à partir de l’Alba- çaise rédigé après que Petrusic eut les cinq compagnons est d’abord minik » et à « Misa » par Jovica Sta- gandais et rwandais. En revanche, le Belgrade et que le gouvernement nie. Goran Matic accuse enfin Ju- été intercepté dans un aéroport pa- l’armée bosno-serbe et, notam- nisic, le chef des services secrets « colonel Dominic Yugo » et ses yougoslave a accusés, le 26 no- goslav Petrusic et ses amis d’avoir risien avec du matériel radar et de ment, selon nos informations, le serbes, un fidèle de Slobodan Milo- hommes laissent derrière eux des vembre, d’avoir fomenté pour les participé en juillet 1995 aux tueries transmission par satellite. Le texte, service de renseignement militaire sevic, signe de l’intérêt du pouvoir souvenirs de tueries et de viols, services secrets français une tenta- de Srebrenica. rédigé et signé par « le lieutenant de dirigé par le colonel Petar Salapura, pour cette mission africaine. Une avant de se replier à Gdabolite, le tive d’assassinat du président Slobo- La presse serbe n’en reste pas là police Jean-Michel Singer », précise au quartier général de Ratko Mladic vente d’armes au maréchal Mobutu sanctuaire du clan Mobutu. Ren- dan Milosevic ne sont pas des in- et chaque journal fournit des détails que « Petrusic demande à ce que le à Han Pijesak. Pendant la guerre, le serait à l’origine de l’implication contrant en mai 1997 un journaliste connus. Jugoslav Petrusic, repéré colonel Salapura a eu fréquemment d’officiels serbes dans l’opération. du Monde (lire ci-dessous), le chef de sous les noms de guerre de « Domi- recours à une troupe d’élite appelée la phalange serbe lance : « Je suis nik » dans les Balkans et de « Domi- Un « scénario indéfendable », selon Vuk Draskovic 10e unité de sabotage, ou 10e unité LIENS AVEC LA PLACE BEAUVAU serbe, mais aussi français. Interrogez nic Yugo » en Afrique, et Milorad de diversion, basée à Bijeljina. Elle a Et la France réapparaît... Engagée la Place Beauvau, ils savent qui je Pelemis, « Misa », ont laissé derrière Le Mouvement serbe du renouveau (SPO, nationaliste, opposition) pour chef le lieutenant Milorad aux côtés de Mobutu Sese Seko, elle suis. » eux des traces sanglantes, notam- de Vuk Draskovic qualifie de « scénario indéfendable et absurde » la « Misa » Pelemis, et compte dans aurait activé ses réseaux africains et « Dominic Yugo » appuie son ment en Bosnie-Herzégovine et au thèse d’un complot contre Slobodan Milosevic, remarquant que le ses rangs Rade Petrovic et Branko yougoslaves pour permettre un ac- propos en affirmant avoir joué un Congo-Zaïre. Branko Vlaco, Rade groupe « Araignée » serait bizarrement « responsable de tous les crimes Vlaco, ex-directeur de la sinistre pri- cord entre Kinshasa et Belgrade sur rôle dans la libération des deux pi- Petrovic et Slobodan Orasanin ont dont le régime de Belgrade est accusé ». Le SPO note que le ministre Go- son de Vogosca, près de Sarajevo. l’envoi de combattants au Congo- lotes français, Frédéric Chiffot et Jo- aussi été impliqués dans des opéra- ran Matic a évoqué, à propos des « espions », un « spécialiste des liqui- On ignore si Jugoslav Petrusic in- Zaïre. Ils rejoignent des mercenaires sé-Manuel Souvignet, otages des tions militaires en Bosnie. dations avec l’aide d’un camion plein de sable », alors que son leader, tègre à cette époque la 10e unité de belges et français commandés par Serbes d’août à décembre 1995. Des Selon les accusations formulées Vuk Draskovic, a précisément failli trouver la mort lors d’une collision sabotage, mais il travaille lui aussi Christian Tavernier et Emmanuel négociations, parallèlement à celles par le ministre yougoslave de l’infor- entre sa voiture et un camion fantôme, le 3 octobre. M. Draskovic avec le service de renseignement Pochet, alias « commandant menées par le commandant de la mation, Goran Matic, les cinq avait accusé les services de Belgrade d’avoir tenté de l’assassiner. Le militaire et le colonel Petar Salapu- Charles », un ex-compagnon de Forpronu, Bernard Janvier, étaient hommes auraient formé un SPO déclare posséder des informations selon lesquelles le chef du ra. Et il participe, comme Milorad Bob Denard aux Comores, qui di- conduites par Jean-Charles Mar- commando répondant au nom de commando, Jugoslav Petrusic, a été « torturé pour avouer le crime Pelemis et son unité, à l’attaque en rige en France une officine du Front chiani, l’émissaire de Jacques code de « Pauk » (Araignée), en [contre M. Draskovic] et disculper les terroristes de la sécurité d’Etat ». juillet 1995 de Srebrenica (lire ci-des- national, le Cercle de défense de Chirac, un proche de Charles Pas- compagnie de camarades résidant sous). l’industrie d’armement et de l’armée qua. Jugoslav Petrusic se serait van- actuellement dans le Monténégro Un autre épisode réunit Jugoslav française. Il y a plus d’une centaine té d’avoir aidé M. Marchiani en lui de Milo Djukanovic, le président sur les « espions ». Novosti affirme ministère de l’intérieur soit consulté » Petrusic et Milorad Pelemis : l’aven- de mercenaires belges, français et livrant des renseignements sur le monténégrin opposé à Belgrade, et que Jugoslav Petrusic a tenté, après et qu’« en l’absence des personnels ture zaïroise. Les deux hommes re- serbes au Zaïre, vêtus d’uniformes lieu de détention des pilotes. D’où dans le Kosovo de l’ONU et de la signature de l’accord de paix de concernés, le ministère de l’intérieur crutent des mercenaires serbes, et armés de kalashnikovs et de mor- ses liens avec la Place Beauvau. l’OTAN. Dayton, de s’infiltrer dans l’unité de donne instruction de laisser libre Pe- d’abord dans un café de Bijeljina où tiers serbes. D’où aussi, selon nos informations, Goran Matic évoque aussi le pas- gardes du corps de l’ex-« pré- trusic ». les hommes de la 10e unité de sabo- Pendant que les hommes de Ta- un autre passeport français, dressé sé des cinq « espions ». Il accuse Ju- sident » bosno-serbe Radovan L’itinéraire des hommes d’« Arai- tage ont coutume de boire le soir, vernier et de Pochet montent au cette fois au nom de Jean-Pierre Pi- goslav Petrusic, qui jouit de la Karadzic, recherché par le Tribunal gnée » est de toute évidence parse- puis à l’hôtel Turist de Belgrade. De front, les Serbes n’affrontent pas les roni, qui aurait servi à Jugoslav Pe- double nationalité franco-yougo- pénal international pour l’ex-Yougo- mé d’actions de guerre. Le lien entre faux passeports sont fournis à « Do- rebelles congolais et leurs alliés ou- trusic en juin au Kosovo. slave, d’être un ex-légionnaire, de slavie (TPIY). Blic précise qu’il était Le parcours réel ou supposé des travailler pour les services secrets également chargé par les services cinq « espions », à la fois au service français depuis dix ans sous les français d’enquêter sur les activistes de l’armée et des services serbes et pseudonymes de « Dominique » ou islamistes en Bosnie et les trafi- en liaison avec certains réseaux de « Baladin », sous l’autorité d’un quants de drogue albanais au Koso- « Misa » Pelemis, chef d’une unité de tueurs à Srebrenica français, est pour le moins éton- agent nommé Patrick Fort. Il l’ac- vo, et croit même savoir qu’il a tra- SEUL SOLDAT de l’armée serbe repenti à ce jour, l’unité dans une rue de Srebrenica. Dans leur juge- nant. Pour qui Jugoslav Petrusic tra- cuse d’avoir participé, pour la vaillé à la protection d’un président Drazen Erdemovic s’est livré à la justice internatio- ment du 5 mars 1998, les juges du TPIY reviennent vaillait-il en priorité ? Lui et ses France, à des opérations de rensei- français. nale pour sa participation aux tueries de Srebrenica sur le rôle de Milorad Pelemis et de son unité. Une compagnons n’étaient-ils « que » gnement en Bosnie, à des assassi- Glas raconte que Jugoslav Petrusic en juillet 1995 et a témoigné à la barre du Tribunal enquête est en cours sur les crimes perpétrés à Sre- des tueurs zélés de l’armée serbe, nats en Yougoslavie, à un massacre aurait, alors qu’il était légionnaire il pénal international (TPIY), d’abord lors des audi- brenica par la 10e unité de sabotage. puis des « chiens de guerre » pau- en Algérie en 1994 et à l’expédition y a douze ans, provoqué une ba- tions sur les dossiers de Radovan Karadzic et de Rat- Aucun des cinq « espions » de Belgrade ne figure més dans l’après-guerre ? Etaient-ils zaïroise de mercenaires recrutés par garre dans un restaurant parisien et ko Mladic, le 5 juillet 1996, puis lors de son procès, le à ce jour, selon nos informations, sur la liste secrète au contraire le genre d’hommes qui le maréchal Mobutu Sese Seko. Il aurait été libéré grâce à son amie Ju- 29 novembre 1996. des inculpés pour « crimes de guerre » du TPIY. Les intéressent un pays engagé dans le l’accuse aussi d’avoir commis le dith, fille d’un chef de la police à Pa- Soldat de la 10e unité de sabotage, il a raconté l’ar- enquêteurs du tribunal n’ont « pas de preuve, hormis conflit des Balkans ? La France a dé- meurtre en Belgique en 1993 de Ju- ris. Le quotidien assure aussi qu’il a rivée, en octobre 1994, de « soldats particulièrement le témoignage d’Erdemovic », pour inquiéter Milorad menti « certaines » accusations, suf Prazina, un bandit sarajévien approché avec trop d’insistance les nationalistes » et d’un « nouveau commandant, le Pelemis. Avec « Misa » Pelemis, Rade Petrovic et comme le note fort justement la connu sous le nom de « Juka » et chefs de la République serbe (RS) lieutenant Milorad Pelemis, placé sous l’autorité du co- Branko Vlaco auraient participé à ces exécutions. Ju- presse de Belgrade, c’est-à-dire le devenu commandant dans l’armée de Bosnie, Radovan Karadzic et lonel Salapura, du centre de renseignement de l’armée goslav Petrusic était aussi présent à Srebrenica. Se- projet d’assassinat de Slobodan Mi- bosniaque, puis dans les forces bos- Ratko Mladic, alertant les services bosno-serbe ». Il a détaillé les exécutions au village lon Belgrade, tous les hommes du groupe « Arai- losevic. Aucun commentaire n’a en no-croates, qui aurait abattu deux de renseignement de l’armée. Glas de Pilice, assurant que, s’il avait refusé de tirer sur gnée » ont « commis des crimes à Srebrenica ». revanche été fait sur les liens pou- « casques bleus » français à Saraje- affirme par ailleurs que deux les prisonniers musulmans, il aurait été abattu, car il Au-delà de l’affaire franco-yougoslave, c’est la pre- vant unir Jugoslav Petrusic, Milorad vo. Il l’accuse d’avoir formé avec des membres d’« Araignée » auraient avait auparavant « vu Milorad Pelemis ordonner la mière fois que la Serbie reconnaît que des « crimes » Pelemis et d’autres à certains ser- hommes d’« Araignée » une unité été impliqués en 1998 dans l’attentat mort de quelqu’un qui avait refusé d’obéir ». Il a aussi ont été perpétrés dans l’enclave bosniaque. vices secrets français. paramilitaire, dont le nom de code contre Mauzer Savic, le chef de la raconté comment « Misa » Pelemis a ordonné l’exé- serait « Balkan Express », pour agir police de la RS, et que Slobodan cution d’un jeune homme, égorgé par un soldat de R. O. Rémy Ourdan au Kosovo. Orasanin a été conseiller municipal de Cukarica, un quartier de Bel- ACTIONS DE GUERRE grade, jusqu’en février 1997. L’unité, « infiltrée » au sein de l’ar- Politika a également publié le Une rencontre avec « Dominic Yugo », à Gbadolite, fief de Mobutu mée yougoslave, aurait mené des 28 novembre un document, qui missions pour la France, notamment avait été brièvement montré par DIX JOURS avant la prise de l’Equateur et du Centrafrique, Un pistolet automatique au côté Kisangani était aux mains de la ré- une tentative d’assassinat du Goran Matic lors de sa conférence Kinshasa, le 17 mai 1997, par les n’était pas encore tombé aux mains droit, son fusil d’assaut au canon bellion. Les mercenaires du « colo- « commandant Rémi », un officier de presse, censé prouver le lien troupes de l’Alliance des forces dé- des rebelles, contrairement à ce que court en bandoulière, il s’était pré- nel Dominic » ne s’étaient jamais de l’UCK opposé aux accords de entre Jugoslav Petrusic et le gouver- mocratiques pour la libération du des médias annonçaient depuis senté de manière abrupte, vindica- trouvés impliqués dans de vrais paix de Rambouillet, des assassinats nement français. Daté du 13 dé- Congo (AFDL) de Laurent-Désiré quinze jours. tive. « On se connaît, avait-il dit. Je combats. Ils avaient battu en re- de civils albanais et des opérations cembre 1995, enregistré sous la ré- Kabila, Gbadolite, le fief du chef de Gbadolite, sanctuaire du clan Mo- suis le colonel Dominic et votre jour- traite vers Mbandaka, via Lisala et de guidage des avions de l’OTAN férence 5678/95, le document serait l’Etat Mobutu Sese Seko, aux butu, résidence présidentielle quand nal écrit des saloperies sur moi. Je suis Bumba, avant de se replier sur Gba- près du front de Kosare, la brèche un procès-verbal de la police fran- confins de la province zaïroise de l’homme à la toque de léopard ne serbe, mais aussi français. J’aime les dolite, laissant sur leur passage de naviguait pas sur le fleuve Zaïre à Français, et je fais tout ce que je peux biens mauvais souvenirs aux popu- bord de son yacht, était devenu un pour les aider quand j’en ai l’occa- lations locales. objectif militaire symbolique pour sion. Alors je ne comprends pas Ils n’ont pas été d’une plus grande les rebelles de M. Kabila et leurs al- l’acharnement de vos journaux. » efficacité à Gbadolite qu’à Kisanga- liés ougandais et rwandais. Le der- « Interrogez la place Beauvau, ils ni. Leurs hélicoptères MI-24, pas nier carré de fidèles du maréchal savent qui je suis là-bas », avait-il as- plus que leurs avions, n’étaient en Mobutu, terrassé par une inexo- séné avec véhémence, évoquant à état de voler, et leur solde n’était rable maladie, organisait la protec- l’appui de ses dires son rôle dans que partiellement et parcimonieuse- tion des lieux et des deux palais, à « la libération des deux pilotes fran- ment versée – d’importants détour- Gbadolite, le village de son père, et çais » capturés par les Serbes en nements ayant été opérés sur les à Kawele, le village de sa mère. Bosnie. fonds destinés à payer et équiper les Le 8 mai 1997, la ville vivait à son mercenaires par de hauts respon- rythme, coupée du reste du pays. « LES SERBES VEULENT ME TUER » sables zaïrois. Le « colonel Domi- Comme si, ailleurs, la guerre ne fai- Il s’était fait menaçant, laissant nic » et ses hommes quittèrent Gba- sait pas rage. L’église Saint-Joseph percer rancœur et amertume, criant dolite avant le maréchal Mobutu. accueillait ses fidèles. L’usine Coca- avec force qu’il faisait « tout, partout D’aucuns prétendent même qu’ils Cola débitait ses canettes. Les mar- dans le monde pour les Français ». avaient « réquisitionné » l’avion chés étaient approvisionnés. Les en- « J’ai été partout : au Liban, en Irak, présidentiel pour sortir du Zaïre à la fants jouaient dans les rues, les ailleurs en Afrique. Mais je ne rentre- hâte. Mobutu Sese Seko, déchu et hommes sirotaient leurs bières dans rai en Serbie que quand Paris aura chassé de Kinshasa par Laurent-Dé- les ngandas. Les résidences prési- réglé le problème que j’ai chez moi : siré Kabila, n’aurait eu la possibilité dentielles étaient intactes, la région les Serbes veulent me tuer », affir- de quitter in extremis « Gbado » sous la protection de la Division mait-il de manière énigmatique, en avec sa famille qu’en empruntant et spéciale présidentielle (DSP), la répétant que son épouse était détournant un gros porteur du re- garde prétorienne du maréchal, une « française » et qu’il avait la natio- belle angolais Jonas Savimbi. unité de sinistre réputation consti- nalité « française ». tuée essentiellement d’hommes de Le « colonel Dominic » était arri- Frédéric Fritscher l’Equateur et de mercenaires. vé au Zaïre dans les premiers jours Jugoslav Petrusic nous était appa- de janvier 1997, à la tête d’une es- ru, ce jour-là, en compagnie de son couade de mercenaires. Son groupe garde du corps, sur le tarmac de avait été dirigé sur Kisangani, l’ex- l’aéroport de Gbadolite. Les deux Stanleyville, chef-lieu du Haut-Zaïre Blancs, grands et baraqués, arbo- d’où il devait, en conjugaison avec raient leurs treillis de combat deux autres groupes de mercenaires comme un costume du dimanche : positionnés ailleurs, repousser l’of- impeccables. Rangers lustrées, bre- fensive destinée à renverser le ma- lages ajustés et treillis sans faux plis. réchal Mobutu. Début février, le Le garde du corps, un blond longi- premier ministre zaïrois de l’époque ligne, casquette sur la tête, fusil et son ministre de la défense, d’assaut en main, se tenait en re- comptant sur les mercenaires, an- trait, impavide. Jugoslav Petrusic, nonçaient avec forfanterie une « ri- tête nue, grand et brun, portait une poste foudroyante de l’armée zaï- barbe courte et soigneusement roise ». Celle-ci ne vint jamais. Le taillée. 15 mars, l’affaire était entendue. LeMonde Job: WMQ3011--0007-0 WAS LMQ3011-7 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:08 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0478 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 7 La victoire électorale attendue du Dr Mahathir Sept contestataires interpellés par l’Autorité palestinienne ne dissipe pas les incertitudes en Malaisie NAPLOUSE. Les services de renseignements palestiniens ont inter- pellé, dimanche 28 novembre, à Naplouse sept des vingt signataires d’un tract accusant l’Autorité palestinienne de corruption. Cinq d’entre eux, des universitaires, ont été appréhendés et deux autres, Un scrutin législatif qui concerne près de 9,5 millions d’électeurs dont l’ancien maire de Naplouse Bassam El Chakaa, ont été as- signés à résidence, ont annoncé leurs familles. Parmi les signataires Au pouvoir depuis dix-huit ans et à la tête d’une quelque 9,7 millions d’électeurs malaisiens qui victoire attendue ne mettra pas un terme à l’in- du tract figurent huit membres du Conseil législatif (Parlement). formidable machine électorale, le Dr Mahathir ont commencé à voter tranquillement lundi certitude politique et économique qui prévaut Le secrétaire du gouvernement palestinien, Ahmad Abdel Rahman, Mohammad obtiendra un nouveau mandat des 29 novembre. Mais beaucoup pensent que cette depuis deux ans. a récusé les accusations, et des parlementaires membres du Fatah convoqués dimanche à une réunion à Gaza par le président de KUALA LUMPUR de l’opposition, pour expliquer la frages. « Conservons ce que nous rait paradoxal que le PAS islamiste, l’Autorité, Yasser Arafat, ont condamné les signataires qualifiant de notre envoyé spécial formation du Front alternatif (Bari- chérissons », dit un placard du BN qui n’a pas de discours sur l’avenir, leur démarche de « dangereuse » et « séditieuse ». – (Reuters.) L’étoile du Dr Mahatir Moham- san alternatif ou BA), une alliance en alignant les réalisations de qua- récupère en partie la légitimité ma- mad, le plus vieux dirigeant élu de électorale hétéroclite mais sans pré- rante-deux années ininterrompues laise. » DÉPÊCHES la région, continue de décliner en cédent face au Barisan national de gestion dont les symboles sont Le BA, ou Front alternatif, porte a ALGÉRIE : vingt-sept personnes ont été assassinées, samedi dépit d’une campagne, courte mais (BN), ou Front national, du Dr Ma- les tours jumelles les plus élevées mal son nom puisque cette coali- 27 novembre et dimanche 28 novembre, à deux faux barrages dres- féroce, qui devrait contribuer à lui hathir. Mais la coalition de quatorze de la planète, la nouvelle capitale tion, qui a désigné Anwar Ibrahim sés par des islamistes armés au sud et à l’ouest d’Alger, selon des permettre de friser au moins la ma- partis au pouvoir, dominée par l’Or- de Putrajaya, les autoroutes qui sil- comme son candidat au poste de sources officielles. En une semaine, une cinquantaine de personnes jorité des deux tiers au Parlement, ganisation nationale unifiée des lonnent les campagnes, l’ébauche premier ministre, est trop hétéro- ont ainsi été tuées sur les routes algériennes par des groupes armés son objectif. « L’élite politique au Malais (UMNO), est une impres- d’une « Silicon Valley » malaisienne clite pour prétendre former un gou- lors de faux contrôles, une véritable hantise pour les Algériens. – pouvoir est incapable de répondre sionnante et omniprésente ma- intitulée Cyberjaya, l’ouverture vernement. Mais il peut susciter le (AFP.) aux défis de la société. Au départ, un chine dont les moyens sont consi- d’un aéroport gigantesque et ultra- changement s’il obtient de 40 à a GUINÉE-BISSAU : le défaut d’organisation et les nombreux sens de la gratitude envers ce qui a dérables. Les médias, auxquels moderne ou l’inauguration, l’an 50 députés. L’UMNO, dont le incidents survenus à l’occasion des élections organisées dimanche été accompli a prévalu. Aujourd’hui, l’opposition n’a pratiquement pas dernier, d’un vaste complexe sportif congrès triennal a été reporté à 28 novembre ont fait peser de sérieuses menaces sur leur crédibili- surtout avec la croissance d’une accès, ont multiplié les placards pu- pour accueillir les Jeux du l’an 2000 et qui a désigné jusqu’ici té. Ces élections (présidentielle et législatives) ont été financées par classe moyenne malaise, les gens ré- blicitaires du BN. Commonwealth. tous les premiers ministres, serait la communauté internationale qui exigeait qu’elles soient « trans- clament davantage de transparence, Si la campagne du BN a fait l’ef- alors assez secoué pour s’interroger parentes et démocratiques » pour reprendre sa coopération avec un davantage de démocratie », estime fet d’un rouleau compresseur, le ORGANISER LA SUCCESSION sur un changement de leadership. pays dévasté par onze mois de guerre civile. – (AFP.) Chandra Muzaffar, universitaire Dr Mahathir peut compter sur le « Dans l’ensemble, l’administra- Le Dr Mahathir, qui fêtera ses a NIGERIA : les émeutes interethniques qui ont éclaté à Lagos respecté et candidat de l’opposition soutien d’une forte majorité des tion est bonne. C’est le discours qui soixante-quatorze ans le 20 dé- le 25 novembre ont fait une centaine de victimes. La communauté à Kuala Lumpur. « Au lieu d’y procé- milieux d’affaires, avant tout sou- doit être renouvelé, d’autant que la cembre, serait alors contraint de re- haoussa, dominante au nord, a demandé, dimanche 28 novembre, der, ajoute-t-il, la direction du pays cieux de stabilité et séduits par Malaisie se positionne pour l’avenir. lever un nouveau défi. La crise ou- une protection policière renforcée contre les extrémistes de la s’en tient à la même attitude pater- l’amorce d’un redressement écono- Il faut faire appel à du sang neuf et, verte en 1997 ne se refermera donc communauté yorouba, l’ethnie dominante dans le sud-ouest où se naliste. » Les Malaisiens se lasse- mique. Les quarante-cinq associa- puisque le Dr Mahathir va probable- pas avec le vote du 29 novembre. trouve Lagos. – (AFP.) raient à leur tour du discours deve- tions chinoises soutiennent le BN. ment l’emporter, organiser sa succes- Ici, comme ailleurs dans la région, a IRAK : huit personnes, dont trois enfants, ont été blessées, di- nu un peu ringard d’un Dans un pays qui compte une moi- sion. L’UMNO en est-elle capable ? une société civile commence à faire manche 28 novembre, lors du bombardement d’une école de Mos- gouvernement qui, en l’espace de tié de Malais musulmans et un Parti traditionnel de la légitimité ma- entendre sa voix alors que la recette soul, dans le nord de l’Irak, par des avions américains et britan- deux décennies, a fait d’une écono- quart de Chinois, dont le poids laise, risque-t-elle de devenir celui des « hommes forts » paraît déjà niques, a affirmé un porte-parole militaire irakien. Dans un mie agricole une société moderne. économique est important, le vote des copains et des intérêts celle du siècle qui s’achève. communiqué, l’armée américaine a affirmé que des avions améri- Dans le pays le plus riche de chinois est d’autant plus crucial que chinois ? », s’interroge un diplo- cains avaient bombardé des installations militaires dans le nord de l’Asie du Sud-Est, exception faite le sort fait à Anwar Ibrahim, pieux mate étranger, en ajoutant : « Il se- Jean-Claude Pomonti l’Irak. – (AFP.) des îlots d’affluence que sont Singa- musulman, divise sérieusement les pour et Brunei, de nouvelles classes Malais. En outre, la présence au moyennes sont moins impression- sein de l’opposition d’un Parti isla- nées par le « moi ou le chaos » du miste, le PAS, ne rassure guère les pouvoir et seraient prêtes à rejeter non-musulmans. le traditionnel échange offert par le Enfin, l’équation électorale pouvoir : « Votre richesse contre constitue un handicap supplémen- votre loyauté. » taire pour l’opposition, d’autant que le découpage électoral lui est L’APPUI DES MILIEUX D’AFFAIRES défavorable. Pour enlever au Un autre atout de l’opposition est Dr Mahathir la majorité des deux le choc provoqué par le traitement tiers au Parlement nécessaire à tout d’Anwar Ibrahim, ancien numéro amendement de la Constitution, il deux du régime, arrêté, battu en faudrait que l’opposition emporte prison, déjà condamné à six ans plus de 60 sièges (sur 193) alors d’incarcération pour corruption et qu’elle n’en détenait que 23 dans la dont le très controversé procès Chambre élue en 1995. Or le BN pour sodomie reprendra après les n’aurait besoin que de la moitié des élections. « Le sentiment d’injustice suffrages pour obtenir les deux tiers et la sympathie envers Anwar sont le des sièges et, pour une majorité ciment de l’opposition », résume Te- simple, la coalition au pouvoir n’au- resa Koh Suh Sim, autre candidate rait besoin que de 42 % des suf- L’Asie de l’Est aborde le problème de son intégration économique

KUALA LUMPUR ciaux ». Obuchi estime que, puisque de notre envoyé spécial le gros de la crise asiatique est passé, Voilà déjà quelques années, le Dr l’accent doit être mis sur « le long Mahathir Mohamad avait, en vain, terme ». souhaité la formation d’un forum Les dix Etats de l’Asean, la Chine, le économique de l’Asie orientale. En Japon et la Corée du Sud se sont éga- son absence, puisque des élections lement retrouvés pour appuyer l’in- législatives ont retenu le premier mi- tégrité territoriale de l’Indonésie, nistre malaisien chez lui, l’idée a re- menacée par un fort courant sépara- fait surface à Manille, où s’est tenu, tiste à Atjeh, une province en ébulli- dimanche 28 novembre, un sommet tion sur le détroit de Malacca. En af- de l’Association des nations de l’Asie firmant que l’indépendance d’Atjeh du Sud-Est (Asean) et de ses trois « n’est pas une option », le nouveau partenaires d’Extrême-Orient, la président indonésien, Abdurrahman Chine, la Corée du Sud et le Japon. Wahid, a rassuré ses voisins, calmé Cette réunion n’a pas débouché, pour un temps les militaires indoné- contrairement à ce que souhaitait siens et regagné Djakarta avec le l’hôte du jour, le président philippin soutien non négligeable de l’en- Joseph Estrada, sur l’ambition d’un semble de la région. Mais la question « marché commun de l’Asie de l’Est » atjehnaise est loin d’être réglée. et encore moins sur un projet de « monnaie commune ». UN SOMMET A TROIS Un communiqué conjoint a toute- Le Chinois Zhu Rongji, le pré- fois souligné « les perspectives de sident sud-coréen Kim Dae-jung et le meilleure collaboration et de liens plus Japonais Obuchi ont profité de leur serrés » au sein d’une région qui re- présence à Manille pour se réunir groupe les deux cinquièmes de l’hu- entre eux. La seule tenue de ce som- manité. De son côté, le premier mi- met à trois a été jugée « significa- nistre chinois, Zhu Rongji, a souhaité tive » par les Japonais, même si la que priorité soit donnée à la coopé- question de la péninsule coréenne ration économique interasiatique, ce n’a pas été abordée et que Tokyo et qui a constitué, au passage, un Séoul se sont contentés de se féliciter moyen d’éluder la controverse sur la de l’accord commercial sino-améri- « souveraineté chinoise » sur les ar- cain et de souhaiter l’admission «dès chipels de la mer de Chine du Sud et que possible » de la Chine au sein de le rejet, par Pékin, du « code de l’Organisation mondiale du conduite » de l’Asean dans des eaux commerce. que revendiquent également, par- Quant aux Dix de l’Asean, ils sont tiellement ou totalement, quatre convenus d’accélérer la mise en place Etats membres de cette association. de leur zone de libre-échange : les Sur le plan concret, le premier mi- droits de douane intrarégionaux de- nistre japonais Keizo Obuchi a an- vront être abolis en 2005 par les Etats noncé une nouvelle aide de plus de les plus avancés de l’Association 3 milliards de francs (0,45 million (Bruneï, Indonésie, Malaisie, Philip- d’euros) destinée, cette fois, au «dé- pines, Thaïlande et Singapour) et en veloppement des ressources hu- 2015 par les autres (Birmanie, Cam- maines » dans les domaines de la fi- bodge, Laos et Vietnam). Le forum nance et de l’enseignement dont rêvait Mahathir Mohamad supérieur. Cette somme s’ajoute au n’est peut-être pas dans des cordes 1,3 milliard de francs déjà canalisés, institutionnelles, mais une réunion dans le cadre d’un fonds de lutte des ministres des affaires étrangères contre la pauvreté, par la Banque des « Treize » y sera consacrée en mondiale et la Banque asiatique de l’an 2000 à Bangkok. développement pour la mise en place de « filets de sauvetage so- J.-C. P. LeMonde Job: WMQ3011--0008-0 WAS LMQ3011-8 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:33 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0479 Lcp: 700 CMYK

8 FRANCE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

DROITE La campagne pour la pré- mier tour. Le député de la Sarthe le premier tour de l’élection législa- dont les électeurs se sont en partie l’UDF, Didier Bariani. b L’UDF est di- sidence du RPR, dont le second tour soutient activement Michèle Alliot- tive partielle dans la 21e circonscrip- reportés sur le candidat du RPF, visée sur la proposition de Gilles de aura lieu samedi 4 décembre, se fo- Marie, dont la proposition de réunir tion a été marqué par un bon score Jean-Louis Arajol. Michel Charzat Robien d’accorder le droit de vote calise sur l’attitude des militants qui des « assises du gaullisme » a été re- des candidats de la majorité et un paraît en position de l’emporter, le aux étrangers, non communau- ont voté pour François Fillon au pre- jetée par Charles Pasqua. b À PARIS, affaissement de l’extrême droite, 5 décembre, contre le candidat de taires, aux élections locales (page 9). L’hypothèque Pasqua pèse sur la campagne pour la présidence du RPR En réaction à l’offensive du RPF, Michèle Alliot-Marie concède que le mouvement gaulliste s’est laissé endormir « dans une ambiance de politiquement correct ». A Paris, la gauche paraît en mesure de l’emporter au second tour dans l’élection législative partielle ANGERS dit « national, républicain et so- quet, chargé de mission auprès du magistrat de profession, a ainsi in- dernier bulletin est dépouillé », rap- droite, est-il en mesure de ne pas de notre envoyé spécial cial », qui pourrait être tenté, dans président de la République, et terpellé la candidate, samedi à An- pelle-t-elle souvent. Elle sait tou- choisir entre le socialiste Michel François Fillon est venu en voi- le cas contraire, de rallier en ordre Claude-Annick Tissot, adjointe au gers : « M. Chirac ne nous fera pas tefois que, si elle est élue, quatre Charzat et l’UDF Didier Bariani ? sin. « Chacun est libre de voter dispersé le RPF de Charles Pasqua. maire de Paris, qui s’étaient pro- le coup de la pomme deux fois. En rendez-vous, tous plus ou moins Le choix auquel il est confronté se- comme il l’entend, mais pour conti- « Je ne doute pas, chère Michèle, noncés, au premier tour, en faveur votant pour lui, je n’ai pas voté délicats, l’attendent : la composi- ra éclairant sur la stratégie à venir. nuer notre combat... », commence que tu seras présidente de notre de M. Fillon et qui soutiennent dé- Claude Chirac, ni pour M. de Ville- tion de la nouvelle direction du Les anciens compagnons de le député de la Sarthe. Samedi mouvement dans quelques jours. sormais Jean-Paul Delevoye. Le pin [secrétaire général de la pré- RPR ; la préparation des élections M. Pasqua espèrent que le 27 novembre, devant deux cents Mais dès le lundi, les ennuis vont 26 novembre, en revanche, les sidence de la République], ni pour municipales, notamment à Paris ; « curieux attelage » que forme ce- personnes réunies dans un hôtel commencer », rappelle Roselyne « équipes jeunes » de Mme Alliot- M. Ulrich [conseiller du pré- la réunion, au printemps, d’« as- lui-ci avec Philippe de Villiers ne d’Angers, M. Fillon manifeste, Bachelot, députée de Maine-et- Marie, de M. Fillon et de M. De- sident]. » « Les conseillers ont d’au- sises du gaullisme » ; celle, en fin durera pas. « Je trouve qu’il y a plus pour la première fois, son soutien Loire, en accueillant la candidate. vedjian ont annoncé leur « fu- tant moins de légitimité qu’ils se d’annnée, d’états généraux de de liens entre les amis de Charles effectif à la candidature de Mi- Celle-ci achève à Angers une sion » pour « embrayer avec Mi- sont quand même plantés un cer- l’opposition. Pasqua et nous qu’entre les amis de chèle Alliot-Marie à la présidence tournée de près de 1 500 kilo- chèle, plutôt que de rétrograder tain nombre de fois », a sobrement Charles Pasqua et Philippe de Vil- du RPR. Il le refera mercredi, lors mètres dans le « grand Ouest », avec Jean-Paul ». répondu la députée des Pyrénées- « PAS D’ÉQUIVOQUE » liers », a affirmé, dimanche, Jean- d’une réunion publique à Paris, où qui l’a menée pendant deux jours Le thème du « candidat offi- Atlantiques. Dans un entretien publié samedi Louis Debré, au « Grand Jury RTL- Patrick Devedjian, l’autre candidat de Saint-Lô (Manche) à Loudéac ciel », enfin, provoque toujours un Mme Alliot-Marie se garde pour- par Les Dernières Nouvelles d’Al- Le Monde-LCI » (lire aussi page 18). éliminé au premier tour de l’élec- (Côtes-d’Armor), au Faou (Finis- étonnant phénomène de repous- tant de tout triomphalisme. « Une sace, Charles Pasqua a rejeté la Envisageant l’avenir avec séréni- tion, sera aussi présent. tère) et à Laval (Mayenne). A soir chez les militants. L’un d’eux, élection n’est gagnée que lorsque le proposition de Mme Alliot-Marie té, Mme Alliot-Marie prend soin de M. Fillon estime qu’il a au moins chaque étape, elle a pu vérifier que d’organiser des assises ouvertes à rappeler qu’elle entretient des re- deux bonnes raisons de se rallier à sa pugnacité et sa volonté de « ré- tous les gaullistes, en expliquant lations cordiales avec François la députée des Pyrénées-Atlan- concilier » les différentes sensibili- Philippe Séguin veut « sortir » de la cohabitation qu’« il ne faut pas d’équivoque ». Bayrou, le président de l’UDF, au tiques : « Michèle » est la seule, se- tés du RPR emportent l’adhésion La députée n’a pas été surprise : conseil général des Pyrénées- lon lui, à pouvoir faire en sorte des militants. Après avoir dénoncé la « cohabitation émolliente », le 16 avril, le « On ne propose pas un remariage à Atlantiques, où ils siègent tous que « la démocratie s’installe dans jour où il annonçait sa démission de la présidence du RPR (Le Monde quelqu’un quinze jours après qu’il a deux, et qu’elle prévient M. Pas- notre mouvement » et à garantir PHÉNOMÈNE DE REPOUSSOIR du 17 avril), Philippe Séguin franchit un pas supplémentaire en pro- divorcé. » Le président du RPF a qua chaque fois qu’elle organise une relative autonomie du RPR L’idée que le RPR pourrait être posant de « sortir » de la cohabitation. « Il est difficile de bien vivre aussi ironisé sur la campagne in- une réunion dans les Hauts-de- par rapport au président de la Ré- le premier parti français à avoir cette situation qui nous fait passer sans cesse de la connivence obligée terne au RPR : « C’est amusant, Seine. Elle veut « reprendre l’union publique dans la mauvaise passe une femme à sa tête commence aux disputes de cour de récréation (...). A l’heure où l’essentiel des pro- mais ça ne sert à rien (...). Le vrai de l’opposition sur la base des de la cohabitation. aussi à produire des effets positifs. blèmes se joue sur le plan mondial – et sur le plan européen –, comment président du RPR, il est à l’Elysée. » idées », et concède même ce pro- Une troisième raison a conduit Un des conseillers de la candidate, ne pas se dire que la France aurait bien besoin d’une unité de direc- C’était avant le premier tour de pos que ne désavouerait pas les « fillonistes » à s’engager, pour Jean-François Probst, et le direc- tion ? », s’interroge le député des Vosges dans un entretien au Figa- l’élection législative partielle de M. Pasqua : « Nous nous sommes le second tour de l’élection, aux teur de campagne de M. Fillon, ro, lundi 29 novembre. Paris, où le candidat du RPF, laissés endormir, ces dernières an- côtés de Mme Alliot-Marie : en dis- Daniel-Georges Courtois, secré- L’ancien président du RPR estime que « l’exécutif n’est pas un lieu contrairement à ses ambitions, est nées, dans une ambiance de pensée posant d’une capacité d’expres- taire départemental adjoint de la de débat et encore moins d’affrontement. Il faudra avoir le courage de éliminé du second tour. Le RPF, unique et de “politiquement cor- sion au sein du mouvement et fédération RPR de Paris, ont fait le sortir de cette situation [la cohabitation]. Et éviter qu’elle se reproduise qui vient, à cette occasion, de dé- rect”. » d’une représentation à la direc- compte des défections. Elles se li- jamais, en optant probablement pour un vrai régime présidentiel. De montrer qu’il peut réduire sensi- tion, ils espèrent fixer le courant mitent, pour l’heure, à Alain Deva- toute façon, tout vaut mieux que la pratique actuelle ». blement l’audience de l’extrême Jean-Louis Saux Paris 20e : la gauche en position de force face à une droite en recomposition LE SECOND TOUR de l’élection didate FN, Martine Lehideux, ne nistre de l’intérieur veut échapper manche soir, l’ancien ministre a péennes dans la circonscription. que c’est chose faite. C’est égale- législative partielle organisée dans réunit que 5,19 % des voix. Au pre- au clivage gauche-droite, la cam- indiqué que le bureau national du Le scrutin de juin était évidem- ment dans la perspective des mu- la 21e circonscription de Paris met- mier tour des législatives de 1997, pagne très sécuritaire conduite par RPF se prononcera mardi. Il a ment la référence de M. Baupin. nicipales que le Parti communiste tra une fois encore aux prises, di- elle avait obtenu 13,35 % des voix. M. Arajol et son implantation géo- ajouté que son parti n’appellerait Le candidat des Verts n’avait pas espérait ardemment ne pas reculer manche 5 décembre, le socialiste La contre-perfomance de M. Le graphique démontrent sans équi- « jamais à voter Charzat » et qu’un pour ambition d’égaler le score de dans les urnes pour pouvoir dé- Michel Charzat, sénateur et maire Pen aux européennes dans l’arron- voque que la candidature RPF a appel en faveur de M. Bariani lui M. Cohn-Bendit, mais de prouver fendre, dans les négociations élec- du 20e arrondissement, et l’UDF dissement (5,39 %) est confirmée. fonctionné d’abord comme un sas semblait « difficile ». que celui-ci n’était pas bâti sur du torales avec le PS, les élus dont il Didier Bariani, ancien maire du Le candidat mégrétiste, Jacques pour des électeurs en provenance Dans un scrutin où la présence sable. Autrement dit, le parti éco- dispose aujourd’hui. Les 8,81 % de même arrondissement et ancien Gaillard, n’obtient quant à lui que de l’extrême droite. De ce point de de ving-trois candidats engendre logiste souhaitait démontrer, dans M. Mansat, qui s’est dépensé sans député de la circonscription. Ce 1,24 % des suffrages. vue, cette élection vient conforter mécaniquement un émiettement la perspective des élections muni- compter durant la courte cam- énième épisode d’un duel qui dure L’examen des résultats bureau politiquement le vice-président du des voix, la majorité « plurielle » cipales dans la capitale, qu’il dis- pagne, lui ont permis d’assurer depuis 1981 résulte d’un premier de vote par bureau de vote montre RPF, Philippe de Villiers. se comporte bien. Les trois candi- pose d’un socle électoral à lui. l’essentiel. tour auquel seuls 35 % des élec- une forte corrélation entre les an- dats issus de ses rangs, c’est-à-dire Avec 12,57 % des voix, le parti de teurs inscrits ont pris part, di- ciennes zones de force de l’ex- DÉSISTEMENT INCERTAIN M. Charzat, le Vert Denis Baupin Dominique Voynet peut estimer Cécile Chambraud manche 28 novembre. Provoquée trême droite et les meilleurs scores Cette bonne nouvelle pour la et le communiste Pierre Mansat, par la démission de la socialiste obtenus, dimanche, par Jean-Louis droite « républicaine » est aussi, totalisent 46,98 % des suffrages Véronique Carrion-Bastok, cette Arajol, candidat du Rassemble- pour elle, une interrogation : celle exprimés. C’est moins qu’aux élec- partielle a cependant très légère- ment pour la France (RPF). Avec du rôle et de la place qu’entend y tions européennes, où la perfor- ment mobilisé davantage d’élec- 11,52 % des voix, M. Arajol obtient jouer le RPF. La réintégration mance de la liste de Daniel Cohn- Une journée de vote qui n’a pas mobilisé teurs que les précédentes organi- un résultat supérieur à celui de la d’une partie des voix d’extrême Bendit (18,71 % dans la cir- « INCIVISME, voilà la leçon de ce Dans ce bureau, comme sur l’en- sées à Paris, en 1994 et 1995. liste de Charles Pasqua aux euro- droite provoque, mécaniquement, conscription) avait porté le total à scrutin. Pour le MNR, mon parti, semble de la circonscription, le sé- L’abstention, alors, avait été péennes (10,34 %), dans une cir- une amélioration du score total de 49,11 %. Mais c’est nettement j’espérais plus que 5 voix sur 365 ex- nateur et maire de l’arrondisse- comprise entre 67,10 % et 70,91 %. conscription qui était, a priori, un l’opposition, qui passe de 29,50 % mieux qu’aux législatives de 1997, primés » : au bureau de vote numé- ment, Michel Charzat (PS), Le scrutin de dimanche est terrain difficile pour lui. Le pre- aux législatives de 1997 et de où les trois familles avaient re- ro 13, dans l’école de la paisible rue devance son vieux rival Didier Ba- d’abord riche d’enseignement mier test au scrutin majoritaire est 29,36 % aux européennes à cueilli 41,17 % des voix, avant que riani. « Le duel de dimanche pro- pour la droite. Il comporte pour donc pour le RPF un succès, même 32,55 % dimanche. Toute la ques- la gauche ne l’emporte au second REPORTAGE chain était comme annoncé, en dé- elle un élément de satisfaction, et s’il ne parvient pas à gêner sérieu- tion est de savoir si cette addition tour. Maigre affluence pit de vingt-trois candidats, dont une interrogation. La satisfaction sement M. Bariani, qui le distance est légitime. Dès avant le premier Au sein de la majorité, le candi- certains assez curieux », conclut le réside dans le score désastreux de avec 21,03 % des voix. tour, M. Arajol avait indiqué qu’en dat socialiste n’égale pas, avec dans les bureaux scrutateur. l’extrême droite. Dans l’arrondis- Le vote de dimanche donne ce- cas de duel au second tour entre 25,60 % des voix, le score de la dé- et indifférence Peu avant, dans un autre bureau, sement même où Jean-Marie Le pendant au RPF une position sur MM. Charzat et Bariani il ne choi- putée démissionnaire (27,46 %). Il sur les marchés rue Le Vau, en bordure du boule- Pen avait, pour la première fois, l’échiquier politique très différente sirait pas entre « bonnet blanc et améliore toutefois de 2,28 points vard de ceinture et des barres sur- dépassé les 10 % des voix, aux élec- de celle que M. Pasqua ambitionne blanc bonnet ». C’est maintenant à celui obtenu par la liste de Fran- peuplées, le président communiste tions municipales de 1983, la can- pour lui. Alors que l’ancien mi- M. Pasqua de se prononcer. Di- çois Hollande aux élections euro- Ribelette, cet assesseur hésite avait, à la demande des assesseurs, entre colère et déception. Le dé- ajouté sur le procès-verbal une vi- pouillement vient de se terminer, à brante protestation : « Inadmissible 21 h 15, et chacun se presse de ren- liste “nationale socialiste”, nazi. » trer chez soi. « A la semaine pro- La dénonciation visait le Parti na- chaine peut-être ? » lance le pré- tional socialiste, déjà frappé de sident, qui, lui aussi, laisse poindre deux interdictions, l’une sur son quelque amertume. sigle, l’autre causée par la mention Les écologistes, disséminés sur du site Internet figurant sur le bul- plusieurs noms, ne font pas un bon letin. Le dépouillement terminé, score, contrairement à ce que ce l’on s’est aperçu, rue Le Vau, que coin presque villageois pourrait ce groupuscule n’avait récolté au- laisser présager. « Lalonde est venu cune voix, pas plus d’ailleurs que vers midi faire constater que les bul- rue Ribelette. letins des Verts envoyés aux domi- ciles ne comportaient pas le qualifi- « VOTEZ POUR UNE FEMME ! » catif de “suppléant”, contrairement « Ridicule, ce sigle ! » commente, à ceux disposés dans les bureaux. de son côté, une retraitée, asses- Cherche-t-il la zizanie ou veut-il seur et « militante FN depuis quinze faire annuler le scrutin ? » s’inter- ans ». « La campagne sur les mar- roge une militante Verte écœurée. chés a été violente. Si vous aviez vu L’assesseur communiste, pour sa la haine de ces jeunes venus nous part, s’estime « satisfait. Notre can- bousculer... » Son parti fait moins didat dépasse celui des Verts et ar- que la moitié du score du PCF. rive en quatrième position », à l’in- « Quand je croise des connaissances verse du résultat global dans la parties chez Mégret, je leur touche la circonscription. Un des scrutateurs main. Ça ne plaît pas à tout le bénévoles venus aider au dépouil- monde », rajoute-t-elle, visible- lement résume la seule surprise du ment navrée des divisions « qui résultat : « Arajol arrive en troi- font chuter les scores ». Voici les scores obtenus par les quinze autres candidats ne figurant pas dans le tableau ci-dessus : Louis Girard (ext. droite), sième position, avec 53 voix. Il La journée a été longue au bu- 459 (2,20 %) ; Béatrice Boyer-Chamard (Droite libérale-chrétienne), 401 (1,92 %) ; Brice Lalonde (GE), 312 (1,50 %) ; Danièle confirme la percée de Pasqua aux reau du 21, rue des Pyrénées, où on Holland (« Moins d’impôts maintenant »), 250 (1,20 %) ; Elisabeth Gasche (CNIP), 226 (1,08 %) ; Sonia Pizel (div.), 191 européennes. » L’assesseur du a attendu l’électeur comme on le (0,92 %) ; Renaud Bidou (écologiste), 136 (0,65 %) ; Marie-Josée Pépin (alternatifs), 119 (0,57 %) ; Alain Clary (div.), 97 MNR en est scandalisé. « C’est un ferait du chaland. « On voit surtout (0,47 %) ; Olivier Fourgeot (div. droite), 81 (0,39 %) ; Ronald Rémy (div.), 65 (0,31 %) ; Paule Segal (Initiative républicaine), gauchiste, sous les couleurs de la des gens d’âge mur ou des vieilles 63 (0,30 %) ; Jacques Dehergne (div.), 28 (0,13 %) ; Frédéric Billot (ext. droite), 6 (0,03 %) ; Olivier Durand (div.), 4 (0,02 %). droite. On trompe les électeurs ! » personnes. Monsieur le maire est LeMonde Job: WMQ3011--0009-0 WAS LMQ3011-9 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0480 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 9 L’UDF reste très réservée sur le droit de vote des étrangers aux élections locales

PAS DE TABOU ? Chiche ! En t-il. « Ces pistes seront débattues et député de la Somme « d’avoir réen- proposition : outre M. de Robien, il plaidant, dans les termes qu’il avait chaque fédération sera invitée à se foncé le clou sur un sujet sur lequel s’agit de M. Borloo, d’Anne-Marie confiés au Monde (daté 28-29 no- prononcer », souligne fermement nous ne pourrons pas rester muets Idrac et de Maurice Leroy. «Le vembre), en faveur du droit de vote Dominique Paillé, le « Monsieur sans avoir des longueurs de retard ». Front national a implosé, explique ce aux étrangers pour les élections lo- Loyal » du conseil national, avant La plupart des autres élus rongent dernier, député du Loir-et-Cher. Il cales, le porte-parole de l’UDF, de passer rapidement à un autre su- leur frein. Accorder le droit de vote n’y a pas de risque, en relançant ce Gilles de Robien, s’est engouffré jet. aux étrangers ? Que cette proposi- débat, de dérouler un tapis rouge de- dans la brèche ouverte par la direc- tion soit relayée par le secrétaire na- vant le FN, comme l’avait fait Fran- tion du parti à l’occasion du conseil tional à l’intégration, passe encore. çois Mitterrand. » national, réuni samedi 27 novembre A la tribune, Mais que le porte-parole du parti la Ce n’est pas l’avis de Renaud à Paris. Non sans provoquer quel- reprenne publiquement à son Donnedieu de Vabres. Devant la ques grincements de dents. François Bayrou compte ! presse, puis à la tribune, l’après-mi- Le secrétaire national à l’intégra- Interrogé par la presse, le pré- di, le député d’Indre-et-Loire dé- tion de l’UDF, Mouloud Ould Ya- prendra soin sident du groupe UDF de l’Assem- nonce cette « vieille recette éculée du houi, avait essuyé les plâtres, après blée nationale, Philippe Douste- mitterrandisme pour semer le trouble avoir usé, pourtant, de grandes pré- de ne pas dire Blazy, refuse fort prudemment de dans nos rangs : ce n’est pas parce cautions oratoires. Avant d’aborder donner son sentiment, soucieux de que le PCF [qui a déposé une propo- ce qu’il a qualifié de « terrain glis- un mot « consulter préalablement [son] sition de loi en ce sens sur le bureau sant et polémique », M. Ould Yahoui groupe ». Satisfait d’avoir ainsi de l’Assemblée] pousse là-dessus s’est d’abord appuyé sur le mot sur le sujet prouvé que la formation qu’il pré- qu’on doit plonger la tête la pre- « Les militants en ont assez d’ordre – « pas de tabou » – qu’avait side pouvait débattre, y compris de mière ! », s’exclame-t-il, en notant rappelé à la tribune Jean-Louis Bor- sujets sensibles, François Bayrou que toute intervention d’un porte- loo, député du Nord et coordina- Quelques minutes plus tard, à la confirme, en aparté, qu’il est « ré- parole devrait « être précédée d’une de signer des chèques en blanc » teur des travaux préparatoires. tribune, M. de Robien revient à la servé » : « La citoyenneté peut-elle se délibération collective ». Le secrétaire national à l’intégra- charge. « Allons-nous nous laisser dé- découper ? Et, si l’on découple la ci- D’accord sur ce point, Marc-Phi- NANTES à choisir entre plusieurs « vrais can- tion s’est ensuite empressé d’affir- border aujourd’hui par la majorité, toyenneté et la nationalité, quel inté- lippe Daubresse, député du Nord, de notre correspondant didats », avec chacun un pro- mer « un principe qui nous réuni- pour dire, trois ans après : “ils ont eu rêt aura-t-on à faire le choix de la na- regrette, en outre, que ce débat soit Les militants RPR de Loire-Atlan- gramme et un profil différents, les ra » : « Si la République est raison” ? », interroge le maire tionalité ? », s’interroge-t-il, tout en engagé en période préélectorale. tique voteront-ils pour Michèle Al- militants n’en reviennent toujours généreuse, elle doit se montrer in- d’Amiens, pour lequel le droit de affirmant qu’il n’en fait pas « une Proche d’Hervé de Charette, Pierre liot-Marie au second tour de l’élec- pas. « Le temps des godillots, du co- flexible vis-à-vis de ceux qui ne res- vote aux étrangers pour les élec- guerre de religion ». Lors de son in- Albertini, député de Seine-Mari- pinage, des combines et des psycho- pectent pas la loi. » Il lui a fallu en tions locales représente « un chemin tervention à la tribune, dans l’après- time, fait la même analyse, tout en REPORTAGE drames que les politiques se jouent venir au fait : « Une bonne intégra- fantastique de reconquête de la cré- midi, M. Bayrou, dont l’entourage se disant « très réservé » sur le fond. En Loire-Atlantique, entre eux, c’est fini. Les militants ont tion ne passerait-elle pas par la possi- dibilité, de la légitimité, et donc du rappelle son souci d’éviter que ce « Notre électorat a quand même be- voté et voteront en leur âme et bilité de voter... » Au fond de la salle, pouvoir ». Respectueuse de la hié- débat ne s’engage au niveau natio- soin de références », renchérit acquise à M. Fillon, conscience. Leurs voix n’appar- on n’attend pas la fin de la phrase rarchie du parti, la salle lui réserve, nal, prendra soin de ne pas dire un Pierre-Christophe Baguet, député la « base » a pris goût tiennent à personne », jubile Clo- pour manifester sa désapprobation. cette fois, quelques applaudisse- mot sur le sujet. des Hauts-de-Seine. à la démocratie tilde Dupuis, soixante-cinq ans, « Je n’ai pas envie que l’UDF de- ments polis. Parmi les élus, un quarteron de professeur de lettres retraitée pour vienne un groupuscule ! », réplique- M. Paillé enregistre, et remercie le députés se dit en accord avec cette Jean-Baptiste de Montvalon qui tout retour en arrière serait tion du président de leur parti, mortel : « J’ai vu beaucoup de gens comme le leur suggère François Fil- qui s’étaient éloignés revenir voter lon, qu’ils ont plébiscité au premier parce qu’ils avaient repris tour ? Bien malin qui prétendrait confiance. » connaître la réponse. Les 67 % ob- Autre certitude chez ces mili- tenus, samedi 20 novembre, par tants : la fidélité au président de la M. Fillon, témoignent du crédit ac- République, qu’il faut désormais al- quis dans cette fédération par celui lier avec la liberté conquise. « Je de- qui a succédé, en 1997, à Olivier mande aux candidats une totale Guichard à la présidence de la ré- loyauté envers Jacques Chirac, dans gion Pays de la Loire. En tirer un une totale autonomie du RPR », ré- pronostic pour le 4 décembre se- sume Mme Dupuis, qui n’entend pas rait, cependant, très hasardeux. révéler son choix pour le second « Les militants sont grands. On ne les tour. oriente plus comme avant », com- mente leur secrétaire départemen- FIDÉLITÉ À JACQUES CHIRAC tal, Robert Diat. De fait, plusieurs Stéphane Cousin, trente ans, caciques du RPR de Loire-Atlan- commerçant, n’a pour sa part rien à tique et « huit secrétaires de cir- cacher. « Mandataire » de Mme Al- conscription sur dix » avaient mani- liot-Marie en Loire-Atlantique, il a festé leur préférence pour voté pour elle dès le premier tour Jean-Paul Delevoye au premier en se moquant, lui aussi, des mots tour, où il a recueilli cinq fois moins d’ordre : « Je ne vois pas l’intérêt de de suffrages que M. Fillon. faire une élection si l’on nous dit pour La démocratie introduite par qui voter ! » Son choix tient au bon cette élection est, en revanche, une souvenir gardé de sa première uni- certitude pour celles et ceux qui versité d’été du RPR. « Michèle Al- viennent d’y goûter. Ce bonheur liot-Marie était très présente avec les d’avoir voté librement et d’avoir eu militants ; elle nous écoutait. Au- jourd’hui, elle incarne le rassemble- ment de toutes les tendances, le re- nouvellement de comportement et l’expérience. » Pour lui également, les électeurs les choses doivent changer : «Il venu faire sa tournée des popotes, faudra donner des moyens aux fédé- ça fait partie du jeu, plaisante le rations et respecter le choix des mili- président, à l’heure du déjeuner. tants pour les candidats aux élec- L’abstention, cette fois-ci, est très tions. » forte. » Pourquoi s’en étonner ? Jean-Yves Chiron, cinquante ans, Sur les marchés, ce dimanche, en délégué départemental responsable milieu de matinée, rares sont les du « monde du travail », votera candidats à se montrer. Et quand « pour celui qui s’engagera à restruc- ils le font, ils ne rencontrent turer complètement le mouvement et souvent que de l’indifférence. saura écouter les gens de la base plu- Ainsi, place de la Réunion, entre tôt qu’un certain nombre de per- les étals de fruits et légumes, Elisa- sonnes qu’on appelle les “anciens” ». beth Gasche, pour les Indépen- Avant de se décider entre « deux dants (CNIP). Chef d’entreprise, bons candidats », il leur a écrit une elle affiche son « mètre soixante de lettre de quatre pages. Il attend bon sens, comme au temps d’An- leurs réponses. Les militants, pré- toine Pinay ». A une cliente de la vient-il, « en ont assez de signer des poissonnerie : « Le respect, la res- chèques en blanc » et seront vigi- ponsabilité et l’honnêteté sont des lants. valeurs bafouées. Votez pour une Laurence Rousseau, vingt-trois femme!» L’autre s’empresse de ans, consultante en ressources hu- s’éloigner. « Ne me prêchez pas ! maines, est tout aussi partagée. Depuis 1981, je suis dégoûtée, je ne « Mon cœur balance. Je trouve que vote plus. » La candidate se dirige Michèle Alliot-Marie donne une vers d’autres visages, plus accueil- image de jeunesse ; et c’est une lants. La cliente maugrée : «Ils femme, ce qui compte pour moi. veulent les honneurs et les places. J’aime le franc-parler de Jean-Paul De nous, ils s’en foutent ! » Delevoye. Il est naturel, fidèle à ses Dans la queue, un jeune homme origines. Il ne court pas après les mé- insiste : « Mais justement, si on veut dias pour faire sa pub. Ils sont très que ça change, il faut voter ! » Le complémentaires. Comme on est tous principe provoque quelques sou- fidèles à Jacques Chirac, ce n’est pas rires. « Ils s’en mettent plein les un critère de choix. » poches, vous voulez dire. Chez Tibe- Cette fidélité jouera en faveur de ri comme chez les socialistes », M. Delevoye, estime André Tame- ajoute le vendeur, sortant de sa ré- za, cadre de la chambre de serve. Une institutrice en retraite commerce de Nantes et un des pi- rétorque avec bonne humeur. liers de la fédération : « Les gens « Moi, ces affaires ne me font pas sentent que Jacques Chirac le veut changer d’idée : je vote socialiste, je comme président du RPR, et c’est un ne veux pas du retour de Bariani, type de qualité. Il ne faut pas s’arrê- que j’ai eu pour maire pendant ter à son côté nounours. Il a de l’am- vingt ans. J’aime mon quartier, c’est bition et des idées, l’Association des comme un village, même si cer- maires de France l’a élu pour cela. Il taines rues sont plus chaudes au aura les moyens de construire un pied des tours. Et puis, nous, les RPR débarrassé de quelques croco- femmes, on s’est assez battues pour diles du microcosme parisien, qui avoir ce droit de vote ! » sont à l’origine de nos difficultés. »

Danielle Rouard Dominique Luneau LeMonde Job: WMQ3011--0010-0 WAS LMQ3011-10 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0481 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 FRANCE Les caisses d’allocations familiales Sept élections cantonales partielles subissent une surcharge de travail BOUCHES-DU-RHÔNE Canton de Tarascon (second tour). I., 11 539 ; V., 5 933 ; A., 48,58 % ; E., 5 451. Thérèse Aillaud, s., RPR, m. de Tarascon, 3 157 (57,92 %)... RÉÉLUE Les personnels réclament les 35 heures pour obtenir des embauches supplémentaires Jean-Louis Auvergne, PS, 2 294 (42,08 %). [Mme Aillaud a été réélue, dimanche 28 novembre, face au candidat de de la gauche plu- Depuis des mois, le climat social s’est tendu dans mentation de la charge de travail, de la mise en cinq semaines de grève, un conflit à la CAF de rielle, M. Auvergne, en améliorant nettement son score de mars 1998. L’élection de les 125 caisses d’allocations familiales, qui tra- place d’un nouveau système informatique et du Bordeaux a pris fin sans solution sur la réduction Mme Aillaud au conseil général avait été annulée le 13 octobre 1998 par le tribunal ad- versent de grosses difficultés en raison de l’aug- blocage des négociations sur les 35 heures. Après du temps de travail, faute d’accord de branche. ministratif de Marseille, la candidate, maire de Tarascon, ayant été, à ce titre, « déclarée comptable de fait par un jugement définitif de la chambre régionale des comptes », ce qui la BORDEAUX Cela s’est traduit par des vagues règle ici », explique M. Zimmer- dire, à court d’arguments : “Allez rendait inéligible au moment du premier vote. de notre envoyée spéciale de bénéficiaires supplémentaires. mann. De septembre 1998 à fé- voir votre assistante sociale ! ” Et, 21 novembre 1999 : I, 11 539 ; V., 5 025 ; A., 56,45 % ; E., 4 782 ; Thérèse Aillaud, RPR, « Ils vont me dire que ce n’est pas Les 620 salariés du siège de Bor- vrier 1999, sa caisse a changé de en bout de course, c’est à nous de m. de Tarascon, 2 217 (46,36 %) ; Jean-Louis Auvergne, PS, 1 524 (31,87 %) ; Georges Bouil- le même taux. Mais c’est faux ! », deaux ont dû apprendre à manier système informatique. « Le pré- leur expliquer qu’on ne peut rien lard, FN, 475 (9,93 %) ; Alain Legout, div. d., 368 (7,70 %) ; Lucas Moreno, MNR, 198 s’énerve un homme aux cheveux une foule de textes réglemen- cédent, “Mona”, nous permettait de faire ! » L’aide versée pour les dé- (4,14 %). taires. Il n’y a eu que 30 postes faire vite et bien. Le nouveau, “Cris- penses d’énergie d’une famille su- 22 mars 1998 : I, 11 497 ; V., 7 539 ; A., 34,43 % ; E., 7 281 ; Thérèse Aillaud, RPR, m., 3 110 REPORTAGE créés en onze ans. « Nos coûts de tal”, en temps réel, devrait fournir rendettée est épuisée depuis un (42,71 %) ; Jean-Louis Auvergne, div. g., 2 632 (36,15 %) ; Georges Bouillard, FN, c. m., 1 539 gestion ne s’élèvent qu’à 3,5 % », dès la demande au guichet la situa- mois déjà... (21,14 %).] A Bordeaux, 30 postes confirme, satisfait, le directeur. tion complète de l’allocataire, et le « Nous demandons que s’ouvrent ont été créés en onze C’est dire que les gains de produc- diagnostic de ses droits. » Chacun des négociations sur les 35 heures, MEUSE ans alors que le nombre tivité ont été notables. attend désormais du « technicien qui apporteraient des recrute- Canton de Bar-le-Duc (second tour). d’allocataires a doublé L’augmentation de la charge de de prestations » une vision glo- ments », annonçaient les délégués I., 7 026 ; V., 2 744 ; A., 60,95 % ; E., 2 589. travail, combinée avec la mise en bale de sa situation. Les visites au syndicaux, au lendemain de la Gérard Abbas, UDF, m. de Fains-Véel, 1 305 (50,41 %)... ÉLU place d’un nouveau système infor- siège se multiplient, les lignes télé- journée nationale d’action suivie Gérard Machline, PS, c. r., c. m. de Bar-le-Duc, 1 284 (49,59 %). longs, brandissant un document matique et avec le blocage des né- phoniques sont souvent saturées. par 30 % des personnels, le 18 no- [M. Abbas l’emporte de 21 voix seulement face au candidat du PS, qui bénéficiait pour- dans le hall d’accueil de la caisse gociations sur les 35 heures, a en- « La caisse devient le service public vembre. Le directeur refuse « tant tant du désistement des candidats écologiste, communiste et divers gauche du premier d’allocations familiales (CAF). Les traîné des conflits dans plusieurs de la précarité, sans qu’on lui qu’il n’y a pas d’accord de tour. hôtesses qui orientent le public villes. « Pour défendre la qualité du donne les moyens adéquats », ac- branche ». M. Scipion estime, lui, 21 novembre 1999 : I, 7 026 ; V., 2 444 ; A., 65,21 % ; E., 2 373 ; Gérard Abbas, UDF, m. de dès l’arrivée restent impertur- service public, nous avons fait cinq cuse M. Scipion. que « dans les CAF, de droit privé Fains-Véel, 685 (28,87 %) ; Gérard Machline, PS, c. r., c. m. de Bar-le-Duc, 593 (24,99 %) ; bables ; les « clients », assis avec semaines de grève. Sans inter- mais sous l’entière tutelle du minis- Jean Parent, div. d., 349 (14,71 %) ; Pascal Menoux, app. Verts, 301 (12,68 %) ; Sylvain Ber- leurs tickets d’ordre, détournent le rompre les prestations, puisque PAS D’ACCORD DE BRANCHE tère des affaires sociales, l’Etat de- trand, div. g., 216 (9,10 %) ; Gérard Sangnier, FN, 81 (3,41 %) ; Yannick Fischer, PCF, 77 regard. Le quémandeur grincheux, nous ne fermions que 55 minutes « Nous avons un stock de dix-huit vrait montrer l’exemple ». (3,24 %) ; Paulette Geoffroy, MNR, 71 (2,99 %). après vingt minutes d’attente, est par jour. Le directeur a fini par ac- mille dossiers en cours, que nous Cependant, le patronat, coges- 27 mars 1994 : I, 7 028 ; V., 4 085 ; A., 41,88 % ; E., 3 814 ; Jean-François Legrand, UDF-PR, reçu par une technicienne au gui- corder douze embauches. Ce n’est pourrions liquider en deux jours et tionnaire des organismes de Sé- 1 971 (51,68 %) ; Yvon Freminet, PS, 1 843 (48,32 %).] chet de « premier accueil » et re- pas suffisant », explique Daniel demi », se félicite le directeur. curité sociale, refuse le passage part, détendu, rassuré. A la caisse Scipion, délégué du personnel et « Oui, mais à quel prix pour le per- aux 35 heures. Et la ministre de PUY-DE-DÔME de Bordeaux, cinquième en France représentant CGT au conseil d’ad- sonnel ! », s’obstine à rappeler la l’emploi et de la solidarité, Mar- Canton d’Aigueperse (second tour). pour son importance, depuis l’ins- ministration de la caisse de Bor- déléguée CFDT, Martine Perea. A tine Aubry, en l’absence d’accord I., 5 564 ; V., 3 603 ; A., 35,24 % ; E., 3 467. tauration du revenu minimum deaux. Démarré le 4 octobre, le Bordeaux, contrairement à la ré- de branche, refuse de valider les Luc Chaput, div. d., m. d’Aubiat, 1 841 (53,10 %)... ÉLU d’insertion (RMI) en 1988, «le mouvement a d’abord été animé gion parisienne, on n’attend quelques accords locaux déjà si- Gilbert Petitalot, PS, m. d’Aigueperse, 1 626 (46,90 %). nombre d’allocataires a doublé, par quatre des cinq syndicats de la qu’une trentaine de minutes le gnés. Il y a pourtant un an déjà [Une participation beaucoup plus importante que lors du premier tour permet à passant à 220 000 », précise Alain caisse, la CGC ayant préféré ne passage au guichet de premier ac- que la CAF de Quimper avait été la M. Chaput de l’emporter aisément sur M. Petitalot, maire du chef-lieu de canton. Au pre- Zimmermann, directeur depuis pas s’en mêler. Puis FO et la CFTC cueil. En un mois, si aucune pièce première à conclure, le 26 no- mier tour, pourtant, les candidats du PS et du PCF avaient obtenu à eux deux la majorité 1973. Trois guichets « relais » ont ont abandonné. La CGT et la ne manque au dossier, la presta- vembre 1998, des négociations sur absolue des suffrages. ouvert dans le département, pour CFDT ont terminé seules. tion est acquise. Pourtant, San- les 35 heures. Si rien ne bouge 21 novembre 1999 : I, 5 565 ; V., 3 012 ; A., 45,88 % ; E., 2 873 ; Luc Chaput, div. d., décongestionner le siège. La pression qui s’exerce sur le drine, assistante sociale de la CAF, d’ici là, les caisses seront en infrac- m. d’Aubiat, 1 259 (43,82 %) ; Gilbert Petitalot, PS, m. d’Aigueperse, 1 202 (41,84 %) ; Chris- Aux prestations familiales se personnel est palpable. Aux mo- détachée au centre médico-social tion le 1er janvier et, restant à tian Jaffeux, PCF, 301 (10,48 %) ; Jean-Claude Lalanne De haut, FN, 72 (2,51 %) ; François sont ajoutées, outre le RMI, les al- ments de pointe, des techniciens de Lormont, une banlieue paupé- 39 heures, devront payer 10 % de Barrière, MNR, 39 (1,36 %). locations pour parent isolé et pour abandonnent la « liquidation » risée, se fâcherait presque. «Ce pénalités sur les quatre heures 27 mars 1994 : I, 5 578 ; V., 4 249 ; A., 23,83 % ; E., 4 058 ; Gérard Boche, UDF-PR, 2 115 adulte handicapé, ainsi que l’allo- – le règlement en cours de leurs scénario est idéal, affirme-t-elle. supplémentaires qu’effectueront (52,12 %) ; Claude Voisin, div. g., 1 943 (47,88 %).] cation personnalisée de logement dossiers – pour prêter main-forte Nous, au centre, on voit débarquer leurs employés. pour les familles en difficulté, les à leurs collègues de guichet. « Tous tous ceux que d’autres ont baladés ESSONNE personnes âgées et les étudiants. doivent être polyvalents, c’est la de service en service avant de leur Danielle Rouard Canton de Mennecy (second tour). I., 21 745 ; V., 7 239 ; A., 66,71 % ; E., 6 761. Elisabeth Doussain, PS, 3 415 (50,51 %)... ÉLUE Joël Monier, div. d., 3 346 (49,49 %). Le PS n’exige plus des Verts un accord national pour les municipales [Avec 69 voix d’avance, le PS l’emporte d’une courte tête dans un canton détenu par la droite depuis trente-six ans et qui était celui de Xavier Dugoin (RPR), ancien président du GUIDÉ par François Rebsamen, en assurant que si elle ne vote pas vice-président à la place de pelé M. Bel, est d’aboutir à des conseil général, jugé en octobre par le tribunal correctionnel d’Evry pour « abus de secrétaire national auprès des fé- la réforme du Conseil supérieur M. Jospin. Nommé délégué inter- listes d’union de la gauche plurielle confiance » et « détournement de fonds publics ». Malgré l’appel du RPR, de l’UDF et de DL dérations, et par Stéphane Le Foll, de la magistrature, au Congrès, le ministériel au codéveloppement partout pour les élections munici- – au second tour seulement – en faveur de M. Monier, ce dernier, soutenu par M. Dugoin, directeur de cabinet de François 24 janvier, c’est « qu’elle ne veut et aux migrations internationales, pales. Dans les villes actuellement s’incline devant Mme Doussain, qu’il devance toutefois de 300 voix à Mennecy, commune Hollande, Dominique Strauss- pas de réforme de la justice ». «Ce M. Guidoni quittait ainsi le secré- dirigées par la gauche, le principe dont M. Dugoin est le maire. Kahn a quitté le fond de la salle, grand dessein, a ajouté M. Hol- tariat national, où il est remplacé est la reconduction des sortants ou 21 novembre 1999 : I, 21 745 ; V., 6 274 ; A., 71,15 % ; E., 6 040 ; Elisabeth Doussain, PS, où il s’était discrètement installé, lande, ce grand enjeu dessiné par le par Henri Nallet, jusque-là en d’une tête de liste de même éti- 1 647 (27,27 %) ; Joël Monier, div. d., 1 049 (17,37 %) ; Patrick Imbert, UDF, m. de Ballan- pour gagner le premier rang. Pour président de la République, Jacques charge des affaires européennes, quette. » court, 857 (14,19 %) ; Alain Coste, Verts, 636 (10,53 %) ; Gérard Hébert, RPR, 617 (10,22 %) ; la première fois depuis sa démis- Chirac, ne verrait pas alors le jour. assisté de Régis Passerieux. La Hubert de Mesmay, FN, 508 (8,41 %) ; Patrick Muller, PCF, 499 (8,26 %) ; Michèle Sakos- sion, l’ancien ministre de l’écono- La droite serait alors devant ses convention nationale « territoires « PRINCIPE DE RÉALITÉ » chek, MNR, 227 (3,76 %). mie, des finances et de l’industrie propres responsabilités. » Ni Fran- et citoyens », animée par Alain Le PS a cependant changé de 27 mars 1994 : I, 20 294 ; V., 10 922 ; A., 46,18 % ; E., 10 116 ; Xavier Dugoin, RPR, 5 629 mis en examen par courrier dans çois Bernardini, premier secré- Claeys, chargé de la coordination pied avec les Verts. M. Bel a indi- (55,64 %) ; Elisabeth Doussain, PS, 4 487 (44,36 %).] l’affaire de la MNEF (lire page 36), taire de la fédération des et de la trésorerie au secrétariat qué, dans son texte, qu’« il n’y au- assistait à la réunion du conseil Bouches-du-Rhône, mis en exa- national, déjà lancée le 9 octobre ra pas d’accord national » avec HAUTS-DE-SEINE national du Parti socialiste, same- men pour « recel de détournement (Le Monde daté 10-11 octobre), au- cette formation, contrairement à Canton de Villeneuve-la-Garenne (second tour). di 27 novembre, à Paris. de fonds publics », ni Jean-Chris- ra finalement lieu les 17 et 18 juin ce qui est toujours envisagé avec I., 11 348 ; V., 4 401 ; A., 61,22 % ; E., 4 285. M. Strauss-Kahn a eu droit aux tophe Cambadélis, numéro deux 2000 à Clermont-Ferrand. le PCF, les radicaux de gauche et Alain-Bernard Boulanger, div. d., m. de Villeneuve-la-Garenne, 2 824 applaudissements de ses cama- du PS, ni Jean-Marie Le Guen, La préparation des élections le MDC. « Nous les avons informés (65,90 %)... ÉLU rades et à un hommage de premier secrétaire de la fédéra- municipales de 2001 a constitué que, dans un même département, il Gabriel Massou, PCF, c. r., c. m. de Villeneuve-la-Garenne, 1 461 M. Hollande, premier secrétaire tion de Paris, respectivement «en une part essentielle des travaux ne pourrait y avoir de tête de liste (34,10 %). du PS, qui a insisté sur « le succès réserve », « en congé » et démis- du conseil national, avant d’être Verte s’il n’y a pas d’accord dépar- [M. Boulanger, qui avait frôlé l’élection dès le premier tour, l’emporte largement devant de la politique économique du gou- sionnaire, en marge de l’affaire de l’objet d’un déjeuner des premiers temental », a souligné M. Bel, en le candidat communiste, qui retrouve la presque totalité des voix des quatre candidats de vernement », avec « la croissance la MNEF, n’étaient présents. fédéraux autour de M. Hollande. précisant que ce principe s’appli- gauche présents le 21 novembre. M. Boulanger succède à Roger Prévot (RPF), décédé le la plus vigoureuse de ces vingt der- Chargé des élections au secréta- quera aussi pour les élections can- 6 octobre et dont il avait déjà repris le fauteuil de maire de Villeneuve-la-Garenne le 17 oc- nières années ». « RECONDUCTION DES SORTANTS » riat national, Jean-Pierre Bel a tonales. M. Hollande a justifié tobre. L’affaire de la MNEF n’a pas été Plusieurs sujets étaient à l’ordre confirmé que « la conclusion des l’abandon de son exigence initiale 21 novembre 1999 : I, 11 348 ; V., 4 367 ; A., 61,52 % ; E., 4 303 ; Alain-Bernard Boulanger, évoquée directement, Louis Mer- du jour de ce conseil national où, accords nationaux avec nos parte- vis-à-vis des Verts – « un accord div. d., m. de Villeneuve-la-Garenne, 2 137 (49,66 %) ; Gabriel Massou, PCF, c. r., c. m. de maz réitérant sa mise en garde sur en l’absence de Lionel Jospin, il y naires doit intervenir avant les votes national ou pas d’accord du tout » Villeneuve-la-Garenne, 892 (20,73 %) ; Jean-Yves Le Gallou, MNR, c. r., c. m. de Colombes, les risques de voir émerger un a eu peu de débats. Pierre Guido- de désignation des premiers des so- – par « le principe de réalité », les 584 (13,57 %) ; Arnaud Péricard, PS, 362 (8,41 %) ; Alain Gallais, FN, 146 (3,39 %) ; Alain « gouvernement des juges » et Eli- ni, chargé de l’international au se- cialistes », prévus à partir de la mi- amis de Dominique Voynet Rouat, Verts, 119 (2,77 %) ; Erick Chatenet, MDC, 63 (1,46 %).] sabeth Guigou confirmant ses crétariat national, a présenté un mars et en avril, une convention n’ayant pas encore choisi entre projets sur le statut des magis- bilan « de la grande réussite » du nationale de ratification étant des listes autonomes ou plurielles. HÉRAULT trats. Le premier secrétaire du PS congrès de l’Internationale socia- programmée pour le 13 mai. Canton de Lattes (premier tour). s’en est pris vivement à la droite, liste, dont M. Hollande est devenu « Notre position de principe, a rap- Michel Noblecourt I., 19 052 ; V., 7 046 ; A., 63,02 % ; E., 6 823. Ball. : Albert Edouard, div. d., adj. m. de Palavas, 1 708 (25,03 %) ; Jean Bozerand, DL, adj. m. de Lattes, 1 381 (20,24 %). Elim. : Nicole Moschetti-Stamm, Verts, 941 (13,79 %) ; Cyril Meunier, div. g., c. m. de Lattes, 876 (12,84 %) ; René Lopez, RPR, 603 (8,84 %) ; Rencontres jospino-blairistes à Londres Jean-Pierre Molle, PCF, 418 (6,13 %) ; Alain Jamet, FN, 407 (5,97 %) ; LONDRES Dominique Strauss-Kahn et responsable de la think tanks anglais – d’un côté, Richard Layard Jean-Claude Manifacier, MNR, 303 (4,44 %) ; Françis Meynier, div., 186 de notre envoyée spéciale revue de la Fondation Jean-Jaurès ; Laurent et Ian Brinkley, deux économistes, de l’autre, (2,73 %) ; Frédéric Briand, div., 0. La Fabian Society a bien fait les choses. Baumel et Daniel Vasseur, jeunes membres du ont pu comparer le système français et le [Comme en mars 1998, deux candidats de droite seront en lice, au second tour. Adjoint Pour ouvrir son colloque sur les politiques cabinet du ministre chargé des relations euro- « welfare to work » (« passer de l’assistance à au maire de Palavas-les-Flots, M. Edouard affrontera M. Bozerand, adjoint au maire de économiques française et britannique, ven- péennes, Pierre Moscovici, avaient fait le l’emploi ») britannique. Lattes. En mars 1998, M. Jeanjean avait été déclaré inéligible pour avoir lancé un appel aux dredi 26 et samedi 27 novembre, la plus an- voyage. « Troisième voie », a ironisé Marisol Si l’Etat, outre-Manche, a l’obligation d’as- dons et en comptabilisant ceux-ci sur son compte personnel et non pas sur celui de son cienne des think tanks britanniques, proche du Touraine, députée socialiste d’Indre-et-Loire, surer que tout jeune chômeur doit se voir pro- mandataire financier. Parti travailliste, a invité Pascal Lamy, négo- seule intervenante féminine de ce cénacle, au poser un emploi, le chômeur, lui, doit l’accep- 15 mars 1998 : I, 18 839 ; V., 12 000 ; A., 36,30 % ; E., 11 612 ; Michel Vaillat, UDF-DL, m., ciateur pour l’Europe du cycle de l’Organisa- moment de la photo de famille, comme on dit ter. Cette obligation mutuelle, au centre du 3 193 (27,50 %) ; Christian Jeanjean, RPR diss., m., 2 794 (24,06 %) ; Alain Jamet, FN, c. r., tion mondiale du commerce (OMC) à Seattle, cheese. Tout le monde a ri. « new deal » de M. Blair, provoque toujours c. m., 2 116 (18,22 %) ; Nicole Moshetti-Stamm, Verts, 2 081 (17,92 %) ; Jean-Pierre Molle, et David Miliband, chef de la cellule politique une gêne chez les Français : n’est-ce pas là PCF, 753 (6,48 %) ; Jean Renaud, div., 415 (3,57 %) ; Marie-Thérèse Caffin, écol., 260 du premier ministre britannique et star mon- « IL Y A ENTRE NOUS DES MOTS TABOUS » une manière de faire porter au chômeur la (2,24 %).] tante du blairisme. Le patronage était très Oublié le temps où Alain Madelin vantait la responsabilité du chômage, se sont-ils de- chic pour un séminaire réservé à quelques victoire de Tony Blair dans Libération ; oubliée mandé ? Responsabilité, socialisme, Etat, vo- MARTINIQUE happy few et destiné à « permettre aux aussi l’image de M. Blair se posant en leader lontarisme, libéralisme : tous ces concepts Canton de Saint-Pierre (premier tour). hommes et aux femmes engagés dans des poli- de la gauche européenne et publiant son compliquent les relations jospino-blairistes. I., 5 071 ; V., 1 995 ; A., 60,66 % ; E., 1 916. tiques innovantes », d’un côté de la Manche et « manifeste » avec le chancelier allemand « Il y a entre nous des mots tabous », a expliqué Ball. : Louis Pierre-Charles, div. d., m. de Saint-Pierre, 718 (37,47 %) ; de l’autre, « d’œuvrer ensemble de façon Gerhard Schröder, quelques jours avant les Denis MacShane, député travailliste franco- Max Nelzy, RPR, m. de Fonds-Saint-Denis, 509 (26,57 %). constructive ». élections européennes de juin. L’heure est à la phile, proche de M. Blair, suggérant que cer- Elim. : Raphaël Martine, div. g., 446 (23,28 %) ; Albert Pavius, div. g., Côté anglais, les « number ten », comme on pacification des relations blairo-jospiniennes. taines querelles seraient d’abord... séman- 162 (8,46 %) ; Thierry Claveau, div. d., 63 (3,29 %) ; Roger Barbe, div., appelle les conseillers du 10 Downing Street, On peut désormais s’étonner des différences : tiques. « Il nous faudrait une sorte 18 (0,94 %). résidence du premier ministre, étaient venus ni l’opinion britannique, ni le New Labour, ni d’esperanto », a renchéri un autre participant. [Récemment nommé rédacteur en chef de la station RFO de Martinique, Gérald Prufer en nombre. A côté de M. Miliband, Andrew les intellectuels anglais ne s’intéressent à la Michaël Jacobs, directeur de la Fabian Society, (divers droite), conseiller général du canton, s’est démis de son mandat. Il avait battu en Adonis et Geoff Mulgan, sans oublier Ed Balls, réduction du temps de travail, ont reconnu les s’est réjoui, à ce titre, de la traduction pro- 1994, à la surprise générale, le maire de Saint-Pierre. M. Pierre-Charles affrontera, au se- conseiller du ministre des finances Gordon hôtes de la Fabian Society. On peut faire l’in- chaine des livres d’Anthony Giddens et de To- cond tour, le 5 décembre, le candidat du RPR. Brown, ont fait corps. Côté français, Pierre- ventaire calme et serein des nuances : ny Blair en français. Traduira-t-on « welfare to 20 mars 1994 : I, 6 138 ; V., 3 065 ; A., 50,07 % ; E., 2 853 ; Louis Pierre-Charles, div. d., Alain Muet, conseiller économique de Lionel Mme Touraine et Gaëtan Gorce – député de la work » par « emplois-jeunes » ? 1 277 (44,76 %) ; Gérald Prufer, div., 898 (31,48 %) ; Albert Pavius, PS, 377 (13,21 %) ; Jean Jospin ; Jean Pisani-Ferry, son homologue de Nièvre, rapporteur du projet de loi sur les Maurice, div. d., 301 (10,55 %).] Bercy, et Gilles Finchelstein, ex-conseiller de 35 heures et « dragué », à ce titre, par les Ariane Chemin LeMonde Job: WMQ3011--0011-0 WAS LMQ3011-11 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0482 Lcp: 700 CMYK

11 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

CORSE La manifestation contre la de l’Urssaf et de la direction dépar- tiques. b DES MANIFESTANTS déplo- TENTAT manqué a visé, dans la nuit du Rassemblement pour la France, a violence, samedi 27 novembre à tementale de l’équipement. Environ raient que, depuis la forte de samedi à dimanche, la mairie de déclaré, dimanche, qu’« il faut qu’en Ajaccio, n’a guère mobilisé les 2 000 personnes ont participé au mobilisation qui avait suivi l’assassi- Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud), à Corse, tout le monde condamne les Corses, deux jours après les atten- cortège, dont de nombreux élus in- nat du préfet Erignac, rien n’ait réel- une vingtaine de kilomètres d’Ajac- attentats, à commencer par les élus tats qui avaient visé les bâtiments sulaires de toutes étiquettes poli- lement changé dans l’île. b UN AT- cio. b CHARLES PASQUA, président et les nationalistes eux-mêmes ». La faible mobilisation contre la violence traduit la désillusion en Corse Malgré la présence de nombreux élus de toutes étiquettes politiques, la manifestation organisée samedi à Ajaccio, après les attentats contre les bâtiments de l’Urssaf et de l’équipement, n’a rassemblé que 2 000 personnes, bien moins que celle qui avait suivi l’assassinat du préfet Erignac AJACCIO feste pour la vie. Un peu plus et de la direction départementale fait comme si nous étions collec- paix quand la Corse est à la merci d’associations et les syndica- de notre envoyée spéciale loin, le maire d’Ajaccio, ceint de de l’équipement. « Cette manif, tivement responsables de la mort de bandes armées, qui règnent par listes », plaide-t-il. Michèle, qui se Dans le hall du cinéma Bona- l’écharpe tricolore, salue un petit c’est du pipeau, ça ne sert à rien», du préfet, comme s’il fallait nous la terreur et le racket. Le “ déve- présente d’elle-même comme parte, Jean-Dominique et ses groupe de porteurs de drapeaux. lâche Jean-Dominique, la moue mettre au pas, alors même qu’on loppement ” à la palermitaine, une « Continentale », ne partage deux copains hésitent. Ils re- La haute silhouette de l’évêque, blasée. Ses copains approuvent. demandait l’Etat de droit, s’in- moi, je n’en veux pas ! » Le prélat pas cet enthousiasme. Fonction- Mgr Lacrampe, croise celle, me- «Des faux culs!, reprend mécham- surge Victoire Canale. Les autori- hoche la tête, l’air pensif. naire – « je travaille aux impôts », REPORTAGE nue, du président de l’Assemblée ment le jeune homme, en dési- tés, accuse-t-elle, ne se sont pas dit-elle, en baissant prudemment Une foule triste, territoriale, José Rossi (DL). Un gnant la foule d’un mouvement de réellement attaquées au démantè- « LES CORSES S’EN FOUTENT » la voix –, cette quinquagénaire couple de retraités, l’allure cos- menton. Par devant, ils la jouent lement des réseaux politiques et Est-ce, comme l’assurent les est, elle aussi, militante syndi- comme résignée. sue, tenant en laisse un caniche propre, mais par-derrière, c’est mafieux qui mettent la Corse en optimistes, parce que cette mani- cale. « Je m’attendais à une vraie Pas une pancarte, blanc, fend la foule. Une foule magouilles et compagnie!» Pour- coupe réglée. » Autour d’elle, les festation a été « mal préparée » foule, à de la colère. J’espérais pas un cri de colère triste, comme résignée. Cheveux tant, au lendemain de l’assassinat visages sont durs. « Qu’est-ce que et que « l’information n’a pas cir- qu’il y aurait des jeunes... Je me gris et mines graves. Pas une pan- du préfet Claude Erignac, enfé- l’Etat attend pour exercer ses pou- culé » ? Est-ce, comme l’affir- suis trompée : les Corses s’en carte, pas un cri de colère. Et, au vrier 1998, les trois lycéens avaient voirs de police ? », s’exclame Da- ment les blasés, parce qu’elle a foutent. Politiquement, ils ne sont gardent la rue, où la foule s’ag- final, pas beaucoup de monde : rejoint «sans se poser de ques- nièle Caïtucoli. Pour elle, comme été lancée « par des notables » ? pas majeurs », tranche-t-elle, dé- glutine lentement. Ce samedi « On n’est même pas 2 000 – Ah ! tions» les quelque 40000manifes- pour beaucoup de militantes du Ou, comme le disent les mau- goûtée. Dans le hall du cinéma 27 novembre, le cœur d’Ajaccio oui, je suis déçu », soupire un em- tants qui avaient alors défilé dans Manifeste pour la vie, le pro- vaises langues, « parce que c’est Bonaparte, Jean-Dominique et n’y est pas. Sur le trottoir d’en ployé de La Poste. Pas plus, en les rues de la ville, pour dénoncer blème de la Corse « n’a rien à voir samedi, qu’il fait beau et que tout ses copains s’avancent vers le face, une banderole jaune vif, ac- tout cas, que vendredi 26 no- la violence et le terrorisme. «Et de- avec l’idéologie ». C’est une af- le monde est monté passer le week- guichet. Ils ont choisi d’aller voir crochée aux grilles de la préfec- vembre, lors de la manifestation puis, qu’est-ce qui a changé? faire « de gros sous ». Mgr La- end au village » ? Noël Zicchini, le film Fight Club, avec Brad Pitt. ture, répète son slogan muet : des syndicats de fonctionnaires, Rien!», ricane Jean-Dominique. crampe, qui s’est approché du responsable CGT, se refuse à par- Dehors, sur le cours Napoléon, « Pour la vie, contre la loi des organisée à chaud, au lendemain Plantées sous leur banderole, petit groupe, tente de prêcher ler d’échec : « On n’est peut-être les drapeaux et la banderole armes », inventé, il y a cinq ans du double attentat à la bombe les militantes du Manifeste ne l’espérance. Il évoque la paix, le pas à la hauteur en termes de jaune ont disparu. La foule du sa- déjà, par les militantes du Mani- contre les bâtiments de l’Urssaf sont pas loin de penser la même développement de l’île. « Sans nombre. Mais la manif est réussie medi soir envahit, débonnaire, chose : « Après l’assassinat d’Eri- vouloir vous offenser, Monsei- en termes politiques : ce n’est pas les terrasses de café. gnac, les Corses ont protesté, mais gneur, coupe Danièle Caïtucoli, je si souvent que défilent côte à côte Les enquêteurs n’ont encore recueilli personne ne les a entendus. On a ne vois pas comment parler de la gauche et la droite, les militants Catherine Simon aucun élément déterminant CETTE FOIS, l’engin n’a pas ex- celle d’une campagne d’attentats, plosé. Placée sur le rebord de la fe- qui pourrait viser la Corse, mais nêtre de la mairie-école de Grosse- aussi le continent. to-Prugna (Corse-du-Sud), un La recherche des auteurs des at- bourg situé à une vingtaine de kilo- tentats de jeudi et de la tentative de mètres d’Ajaccio, une charge de samedi risque d’être difficile. Selon vingt litres de mélange de nitrate et une source proche de l’enquête, les de fuel a été découverte par un pas- éléments recueillis par la police sant, samedi 27 novembre dans la scientifique ne sont « pas détermi- soirée. Un dysfonctionnement du nants ». Les enquêteurs avaient pu système de mise à feu expliquerait procéder à la saisie d’une bande de que cette bombe de type artisanal vidéo-surveillance enregistrée de- n’ait pas éclaté, ont estimé les gen- puis le bâtiment de l’Urssaf. Son ex- darmes, après l’intervention des ar- ploitation n’a, pour l’instant, pas tificiers. Le même type de mélange suffi à identifier les possibles au- avait été utilisé, jeudi 25 novembre, teurs de l’attentat. Le travail sur le lors des deux attentats qui ont lé- coup de téléphone d’alerte adressé gérement blessé sept personnes à environ une demi-heure avant les l’Urssaf et à la direction départe- explosions par un homme se pré- mentale de l’équipement (DDE) sentant sous le nom de « Monsieur d’Ajaccio. Lundi, en début de mati- Cintu » a permis de remonter jus- née, ces trois actions n’avaient tou- qu’à la cabine d’où avait été passé jours pas été revendiquées. L’en- l’appel. Les spécialistes de la police quête a été confiée conjointement scientifique ont effectué des relevés à la division nationale anti- d’empreintes, sans résultats jusqu’à terroriste (DNAT) et au service ré- présent. gional de police judiciaire (SRPJ) L’éventuelle revendication des d’Ajaccio. attentats pourrait constituer une Bâtiments publics protégés, mo- étape importante de l’enquête, bilisation policière renforcée par même s’il faudra sans doute la une compagnie de CRS supplémen- prendre avec prudence. Dans de taire : depuis lundi 29 novembre, la nombreuses actions terroristes en Corse vit sous haute surveillance. Corse, un délai d’une semaine à dix Le plan « Vigipirate » a été réactivé. jours précède la revendication. Se- Il ne sera notamment plus possible lon une source policière, l’éclate- aux véhicules de se garer à proximi- ment d’une partie des nationalistes té des administrations. L’accès aux en groupuscules concurrents dans bureaux des différents services de la radicalité pourrait compliquer l’Etat sera le plus souvent précédé l’analyse d’un communiqué de re- de fouille des sacs. Dans les milieux vendication. policiers, toutes les hypothèses sont prises en compte, y compris Pascal Ceaux Charles Pasqua attend de l’Etat « une réponse très forte »

LES ATTENTATS en Corse ont gé sur leurs interférences « dans le été abondamment commentés par cours d’affaires criminelles ». les responsables politiques pendant Le président du groupe RPR à le week-end. Ils ont donné lieu à de l’Assemblée nationale, Jean-Louis vifs échanges sur les responsabilités Debré, également ancien ministre de l’Etat et des commissions d’en- de l’intérieur, a estimé, lors du quête parlementaires sur la Corse. Grand Jury RTL-LCI-Le Monde, L’exigence a été largement expri- qu’« il faut que l’Etat affirme son mée de voir tant les nationalistes pouvoir en Corse ». que les élus territoriaux condamner Le ministre de l’agriculture, Jean fermement le retour à la violence. Glavany, a répliqué sur Europe 1 : « Il faut qu’en Corse tout le monde « La violence, ce n’est pas l’Etat qui condamne les attentats, à commen- la met en œuvre ; la culture préma- cer par les élus et les nationalistes fieuse, ce n’est pas l’Etat qui en est eux-mêmes ; ceux qui ne les responsable. » « Après tout, ce n’est condamnent pas se mettent eux- pas le gouvernement qui a fait al- mêmes au ban de la société », a ainsi liance avec les nationalistes à l’As- déclaré, dimanche 28 novembre, semblée de Corse », a-t-il ajouté, ap- sur France 3, Charles Pasqua, le pelant « la classe politique corse » à président du Rassemblement pour abandonner son « double lan- la France et ancien ministre de l’In- gage ». térieur. Ces attentats, a-t-il souli- Mis en cause, le président (DL) gné, « doivent amener de la part de de l’Assemblée de Corse, José Ros- l’Etat une réponse très forte », car si, a déclaré à l’AFP que « le mini- « le premier devoir de l’Etat, c’est le mum serait [que le premier mi- rétablissement de la sécurité ». Com- nistre] rencontre rapidement les mentant le travail des commissions parlementaires de la Corse pour les d’enquête parlementaires, il a dé- informer complètement sur la noncé un « empiètement des pou- situation dans l’île en matière de sé- voirs inacceptable » et s’est interro- curité ». LeMonde Job: WMQ3011--0012-0 WAS LMQ3011-12 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0483 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 SOCIÉTÉ 114 détenus En moyenne, les Français divorcent après Une campagne se sont suicidés d’information sur en France 14 ans de mariage et 13 mois de procédure la contraception depuis le début Le nombre des divorces pour faute a tendance à diminuer débutera Une vaste étude menée par le ministère de la chaque année, 55 % le font par consentement Une résidence alternée est décidée dans 1 % des justice fournit un panorama précis du divorce en mutuel et 42 % pour faute. Seuls 13 % des pères cas. 14 % des divorces sont assortis d’une pres- de l’année France. Sur les 120 000 couples qui divorcent obtiennent qu’un enfant reste auprès d’eux. tation compensatoire. le 11 janvier L’OBSERVATOIRE international DIX-HUIT ANNÉES après le alors que la femme est âgée de la résidence alternée, elle repré- des parties quant à la résidence de CENTRÉE sur les jeunes, une des prisons (OIP) s’inquiète, dans précédent, un vaste panorama sta- 38 ans et l’homme de 40 ans. sente moins de 1 % des décisions leur(s) enfant(s), le juge n’arbitre campagne de communication sur un communiqué diffusé vendredi tistique du divorce en France, qui Contrairement aux idées reçues, des juges. Selon le ministère de la en faveur du père que dans 25 % la contraception sera lancée le 26 novembre, du nombre élevé des ne concerne pas moins de les couples étaient donc restés ma- justice, cette situation est la consé- des cas. Il le fait d’autant plus vo- 11 janvier 2000, six jours avant le suicides de détenus, rappelant que 120 000 couples et 140 000 enfants riés plus longtemps en 1996 qu’à la quence directe des demandes for- lontiers, semble-t-il, que les en- vingtième-cinquième anniversaire 114 personnes se sont donné la chaque année, vient d’être établi fin des années 70, où la durée mulées par les parents : « La de- fants sont âgés : moins de 5 % des de l’adoption de la loi Veil sur l’in- mort dans les prisons françaises par le ministère de la justice. moyenne du mariage n’excédait mande des parents va, le plus enfants de moins de cinq ans terruption volontaire de grossesse depuis le début de l’année. L’orga- L’étude a été menée à partir d’un pas 12 ans. souvent, dans le sens d’une rési- voient leur domicile fixé chez leur (IVG). Martine Aubry, ministre de nisation non gouvernementale échantillon aléatoire de 5 000 ju- La durée du mariage et la pré- dence chez la mère », et cela même père, quand c’est le cas de près de l’emploi et de la solidarité, l’a an- craint que l’année 1999 atteigne le gements de divorce prononcés au sence d’enfants influent fortement lorsque les époux sont engagés 20 % des 15-18 ans. noncé, vendredi 26 novembre, de- nombre record de 1996, où 138 per- printemps 1994, mais, pour plus de sur le type de divorce demandé. Le dans un divorce contentieux. Tan- vant le comité de pilotage qui réu- sonnes s’étaient suicidées. L’OIP « fraîcheur », les résultats obser- divorce sur requête conjointe est dis qu’ils réclament massivement FRATRIES NON SÉPARÉES nit les représentants des ministères demande à l’administration péni- vés sur l’échantillon ont été extra- celui qui intervient le plus tôt l’exercice de l’autorité parentale L’exercice du droit de visite et concernés et des associations, ainsi tentiaire (AP) plus de « transpa- polés à l’ensemble des divorces après le mariage : il représente conjointe (à 93 %), les pères ne d’hébergement est généralement que des personnes qualifiées. Elle a rence » pour les familles dont les enregistrés en 1996. 60 % des divorces intervenant sont que 17 % à demander que la (pour 69 % des enfants) de type également fait part des mesures proches se sont suicidés en prison Première confirmation apportée après moins de dix ans de mariage. résidence soit fixée chez eux. classique : un week-end sur deux prises en vue de faciliter l’accès à et exige « la mise en œuvre effective par cette enquête : les divorces par Avec la durée du mariage aug- Quelque 14 % des pères d’enfants et la moitié des vacances scolaires. l’IVG, notamment le déblocage dès d’une politique de prévention ». La consentement mutuel, c’est-à-dire mente la fréquence de la procé- mineurs ne sont même pas pré- La contribution à l’entretien et à 1999 de 12 millions de francs pour direction de l’AP avait indiqué, ceux qui sont réglés sur la base dure pour faute, ce qui est lié, pré- sents lors des débats, et ne for- l’éducation de l’enfant, liée dans la le personnel médical, à la suite du vendredi 12 novembre, « qu’elle n’a d’un accord entre les époux (di- cisent les auteurs de l’étude, à mulent donc aucune demande. plupart des cas au lieu de rési- rapport qui lui a été remis, le de cesse de s’assurer que toutes les vorce sur requête conjointe, di- l’acquisition de biens par le couple Ces chiffres, néanmoins, varient dence de l’enfant, est versée par 19 mars, par le professeur Israël Ni- mesures de prévention envisageables vorce sur demande acceptée) dé- 79 % des pères qui divorcent, et sand (Le Monde du 20 mars). sont effectivement mises en œuvre », passent en nombre les divorces par seulement 4 % des mères. En Censée démarrer au début du notamment la circulaire du 29 mai pour faute : les premiers repré- Manifestation pour la réforme des prestations compensatoires moyenne, le père verse premier semestre 1999, la cam- 1998, qui « incite les personnels à sentent 55 % des procédures, 1 025 francs par mois pour chaque pagne avait dû être retardée en rai- une observation plus rigoureuse et contre 42 % pour les seconds – le Un millier de divorcés ont manifesté, à Paris, samedi 27 novembre, enfant. L’étude enseigne par ail- son des difficultés à formuler un continue du détenu à travers toutes solde étant constitué par les di- à l’appel de l’Association pour la réforme des prestations compensa- leurs que les parents expriment message adéquat. La dernière cam- les étapes cruciales de son incarcéra- vorces pour rupture de la vie toires (Arpec). Ils protestaient contre ce système de prestations qui très rarement une volonté de sé- pagne d’information et de commu- tion ». commune ou par conversion de les contraint à verser, le plus souvent sous la forme d’une rente à parer les fratries, et que deux nication sur la contraception me- séparation de corps. On constate vie, une compensation financière dont le montant n’est pas révi- femmes sur dix demandent à née en France remonte à 1992. La DÉPÊCHES donc, par rapport à 1981, une lente sable et qui se transmet même aux héritiers du débiteur. Actuelle- conserver l’usage du nom de leur nouvelle campagne était donc très a SIDA : plusieurs associations régression des divorces pour faute ment, la prestation compensatoire peut être versée à un conjoint ex-époux. attendue, compte tenu de l’impor- de défense des malades du sida, (qui représentaient alors 59 % des dont le train de vie est amoindri par la séparation. Mardi 23 no- Enfin, 14 % des divorces sont as- tance du nombre d’avortements en rejoints par le PCF, les Verts, Méde- divorces) et une augmentation des vembre, la chancellerie avait indiqué que cette prestation allait être sortis d’une prestation compensa- France, environ 220 000 pour cins du monde ainsi que par une divorces sur requête conjointe réformée avant même la réforme du droit de la famille, prévue pour toire. Ce sont généralement des 730 000 naissances par an, chiffre dizaine d’autres organisations, or- (30 % en 1981), le divorce à la fin 2000. Elle pourrait, désormais, être en principe versée sous divorces qui interviennent après qui reste stable. Elle comprendra la ganisent une manifestation, mer- l’amiable par excellence. forme de capital, avec une durée fixe, la rente devenant l’exception. une longue durée de mariage. La diffusion durant trois semaines à la credi 1er décembre à Paris, pour ré- Une procédure de divorce dure En outre, la révison du montant de la dette serait rendue possible, y rente mensuelle fixe est la forme télévision de trois spots de vingt clamer à l’industrie pharma- en moyenne 13 mois, soit un mois compris pour les prestations en cours. Selon l’Arpec, qui approuve de prestation la plus fréquente, ce secondes dont la réalisation a été ceutique « la production et la de plus qu’en 1981. Mais cette cette réforme, 400 000 personnes seraient concernées. qui « va à l’encontre du souhait du confiée à Claire Denis. Ils « présen- distribution en masse de nouvelles moyenne connaît de très fortes va- législateur qui, en 1975, prévoyait teront les témoignages d’une adoles- molécules » contre la maladie. Dans riations selon le type de divorce l’attribution d’un capital et à défaut cente, d’une célibataire et d’un un texte intitulé « Sida : guerre aux engagé : elle va de 16,5 mois pour et à l’existence d’enfants. Car plus selon les procédures. Dans les di- seulement, d’une rente, avec l’idée couple sur les raisons qui les ont labos », Act Up-Paris accuse plu- un divorce pour faute à 9,5 mois il y a d’enfants mineurs, plus les vorces pour faute, une proportion sous-jacente de régler définitive- amenés à choisir leur contracep- sieurs firmes, qui « depuis quinze pour un divorce sur requête divorces pour faute prennent le significative de pères (22 %) ex- ment cette conséquence financière tion ». ans, ont dégagé d’énormes profits conjointe. L’épouse prend de plus pas sur les autres, et cela quelle prime son désir de voir au moins du divorce au moment de son pro- sur nos vies », de refuser « une en plus souvent l’initiative de l’of- que soit la durée préalable de un enfant résider auprès d’eux. noncé ». UN GUIDE DE POCHE baisse du prix des médicaments pour ficialisation de la rupture : elle est l’union. « Ces résultats révèlent l’ampleur du Des messages radios passeront à les rendre accessibles aux pays en à l’origine de la demande de di- La mère conserve une très forte conflit dans le divorce pour faute, Pascale Krémer compter du 12 janvier, notamment développement ». vorce dans les trois quarts des pro- mainmise sur la résidence habi- où l’enfant devient un véritable en- sur Fun Radio, Skyrock et NRJ. Les a JUSTICE : le procès du finance- cédures contentieuses (contre les tuelle de l’enfant. Seuls 13 % des jeu » lorsque, comme c’est le cas ૽ Les divorces en 1996, une ana- stations de radio des quatre dépar- ment du CDS, dans lequel Pierre deux tiers seulement en 1981). En pères obtiennent que leur seul en- dans 4 % des divorces, un désac- lyse statistique des jugements tements d’outre-mer diffuseront Méhaignerie, Jacques Barrot et moyenne, le divorce vient inter- fant, ou au moins un enfant de la cord entre les parents oblige le prononcés, Etudes et statistiques des messages spécifiques en fran- Bernard Bosson sont poursuivis, rompre 14 années de mariage, fratrie, vive auprès d’eux. Quant à juge à trancher entre les demandes justice, ministère de la justice. çais et en créole. Des annonces se- aura lieu aux dates initialement ront insérées dans Télé Loisirs et Té- prévues, les 6, 7, 8, 13 et 14 dé- lé star, Femme actuelle, Elle, cembre. Le 16 novembre, le par- Marie-Claire, Salut, OK Podium et quet de Paris avait décidé de repor- Le Syndicat de la magistrature critique le projet de réforme du parquet Jeune et Jolie. ter le procès en raison de Un guide de poche de la contra- l’irrégularité d’une convocation, ception sera diffusé à 12 millions mais l’incident a pu être réparé de- Il met en garde contre « toute tentative de monnayer l’accord du Congrès » d’exemplaires, dont 5 millions aux puis. Les trois anciens ministres au- élèves de troisième et aux lycéens raient, selon l’accusation, caution- LYON noncer la « reprise en main des par- motion, que cette réforme « repré- tion ». « A cet égard, l’interdiction et lycéennes, accompagné d’une né, voire participé à des abus de de notre envoyée spéciale quets » qui serait incluse dans les sente un progrès significatif pour de la transmission de copie de pièces information par les personnels de biens sociaux lorsqu’ils occupaient A l’issue d’une année d’intenses projets de réforme de la garde des notre démocratie et pour les libertés de procédure et d’informations sur santé. De plus, les infirmières sco- des fonctions au CDS. Aucun débats internes, où les partisans sceaux, Elisabeth Guigou. de chaque citoyen, en garantissant à les actes d’enquête doit être absolue laires pourront délivrer en cas d’ur- d’entre eux n’est soupçonné d’enri- d’une « critique constructive » des Jusqu’à présent, le SM avait pré- l’institution judiciaire une plus et s’appliquer également aux mi- gence une contraception « du len- chissement personnel. choix gouvernementaux sur la jus- féré mettre l’accent sur les « insuffi- grande indépendance ». nistres de l’intérieur et de la défense demain » (Le Monde daté a ÉDUCATION : le premier Salon tice se sont confrontés aux tenants sances » de la réforme du CSM, qui Alors que les parlementaires qui sont parfois informés de la te- 28-29 novembre). Un numéro de de l’éducation, qui s’est tenu d’une opposition plus radicale, les donnera un avis conforme pour les tentent d’obtenir du gouverne- neur d’un procès-verbal avant le téléphone indigo sera mis en place porte de Versailles à Paris, a ac- membres du Syndicat de la magis- nominations des procureurs géné- ment des concessions sur la ré- magistrat concerné. » tout au long de l’année 2000 et une cueilli 440 000 visiteurs, du 24 au trature (SM, gauche), réunis pour raux et des procureurs, mais sur forme de la justice en contrepartie En matière de lutte contre la dé- affichette, tirée à 200 000 exem- 28 novembre, selon son organisa- leur congrès annuel, samedi 27 et proposition du ministre de la jus- de leur vote au Congrès, le SM linquance, le secrétaire général de plaires, sera mise à la disposition teur, la Ligue de l’enseignement. dimanche 28 novembre à Lyon, se tice (Le Monde du 11 novembre). « met en garde contre toute tenta- SM, Gilles Sainati, a stigmatisé, sa- des professionnels de santé. Montée à l’instigation du ministère sont efforcé d’adopter une posi- Constatant, cependant, que le vote tion de monnayer l’accord du medi 27 novembre à la tribune du Sur ce volet contraception, « les de l’éducation nationale, cette ma- tion sans ambiguïtés sur la réforme de la réforme constitutionnelle du Congrès au prix de tractations visant Congrès, la dérive « sécuritaire » de associations ont le sentiment d’avoir nifestation a attiré une moyenne de la justice : le SM a ainsi nette- CSM, qui sera soumise au Congrès à rétablir les anciennes immunités la justice. Il a estimé que le traite- été entendues », résume Maya Sur- de 88 800 visiteurs par jour, davan- ment affirmé son soutien à la ré- le 24 janvier, est loin d’être acquis des notables ». Il ajoute n’être « pas ment en temps réel de la délin- duts, porte-parole du Collectif na- tage que le Salon de l’auto. Le pro- forme constitutionnelle du Conseil au regard de l’hostilité grandis- dupe des arrière-pensées qui quance « est paré de toutes les ver- tional pour le droit des femmes. chain Salon se tiendra en no- supérieur de la magistrature sante des élus face aux juges, le SM guident certains politiques dans le tus, parce qu’il met en conformité la Les mesures concernant la facilita- vembre 2000. (CSM), tout en continuant à dé- a jugé bon de rappeler, dans une débat sur la responsabilité des ma- justice avec le temps policier ». Il a tion de l’accès à l’IVG semblent gistrats ». « Sans frilosité sur ce ainsi souligné que ces nouvelles laisser les associations davantage thème, n’ayant jamais cessé de dé- méthodes, instaurées par le gou- sur leur faim. Elles sont, certes, noncer pour sa part les dysfonction- vernement, « ne font pas reculer la sensibles au déblocage de moyens nements de la justice, le SM rappelle délinquance, puisqu’elles ne s’at- en personnel médical qui permet- que les sanctions disciplinaires ne taquent en rien au cœur de la délin- tront, selon Martine Aubry, «de peuvent viser que des comporte- quance organisée, aux trafics des consolider, dès les prochaines se- ments individuels, à l’exclusion des quartiers et des cités qui deviennent maines, les structures hospitalières dysfonctionnements institutionnels une véritable économie parallèle, au publiques d’IVG les plus en diffi- résultant notamment du producti- travail illégal, sans même parler des culté » et aux moyens annoncés visme judiciaire. » trafics de stupéfiants pour lesquels pour les régions. La ministre a éga- ne sont déférés que les petits dea- lement insisté sur l’élaboration de « STATUT DE DÉPENDANCE » lers ». normes de qualité pour l’activité Le syndicat a, par ailleurs, réitéré Le SM a également adopté une d’orthogénie et indiqué que l’IVG ses vives critiques envers le projet motion sur la Corse, dans lequel il devait être explicitement mention- de réforme du parquet. Dans une condamne « les graves dérives af- née dans les projets des chefs de seconde motion, il estime que ce fectant la 14e section du parquet de services de gynécologie-obsté- projet « pérennise et aggrave le sta- Paris et les juges antiterroristes, dont trique, et prise en compte dans les tut de dépendance des magistrats du les méthodes et les résultats reflètent études médicales. parquet, la suppression salutaire des une trop grande perméabilité aux lo- « Nous nous préoccupons de l’in- instructions individuelles ne consti- giques des ministères de l’intérieur certitude quant à trois problèmes- tuant qu’“ un aimable leurre ” desti- successifs ». S’agissant enfin du clés pour l’IVG, explique Maya Sur- né à masquer l’ampleur de la reprise courrier adressé par les quatre duts : le délai légal pour le recours à en main des parquets ». Le SM s’in- juges antiterroristes au président l’IVG plus court que chez nos voisins surge notamment contre les direc- de la République pour dénoncer européens, l’autorisation parentale tives de politique pénale émanant l’ingérence des commissions parle- pour les mineures, qui demeure un du ministre de la justice, trans- mentaires dans les instructions obstacle, et les difficultés administra- mises aux procureurs pour applica- dont ils ont la charge (Le Monde du tives auxquelles doivent faire face les tion, et dont le non-respect pour- 25 novembre), le SM note, avec étrangères. » Sur ces trois points, rait entraîner des poursuites une pointe d’ironie, « le silence de Martine Aubry n’a pas encore arrê- disciplinaires. Il s’alarme égale- ces mêmes magistrats lorsque l’ingé- té de position, mais affiche sa dé- ment de l’obligation d’informer en rence dans la conduite des instruc- termination d’« éviter qu’en cet fin temps réel le ministre de la justice tions judiciaires émanait du pouvoir de siècle, on assiste à une remise en des affaires en cours et demande exécutif ». cause du droit à l’IVG ». que soit « strictement délimité par la loi le contenu de cette informa- Cécile Prieur Paul Benkimoun LeMonde Job: WMQ3011--0013-0 WAS LMQ3011-13 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0484 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 Les nouveaux pionniers de l’agriculture Avec les contrats territoriaux d’exploitation, l’Etat veut aider les exploitations familiales à améliorer leurs productions tout en les consacrant gardiennes du patrimoine et du territoire. Exemple dans les Hautes-Pyrénées

TOULOUSE Thierry Guilhaume est un pay- Des exploitations de 20 ha en moyenne des Hautes-Pyrénées qui, avec mique », estime Hervé Piaton. de notre correspondant régional san ordinaire, et c’est à lui que Thierry, constituent l’avant- Tout le monde est gagnant, y La nouvelle révolution agricole revient l’honneur d’avoir signé le garde des CTE. Production de compris sur le plan financier. a commencé jeudi 18 novembre premier CTE. A Castelvieilh, ce qualité pour une meilleure valeur Grâce à la loi d’orientation, les dans les Hautes-Pyrénées. Très jeune homme de vingt-sept ans, ajoutée d’un côté, protection de commissions départementales précisément à Castelvieilh, sur maigre et haut comme un peu- l’environnement et entretien du d’orientation de l’agriculture les coteaux, à Sost et à Esquièze- plier, a repris l’exploitation de ses territoire de l’autre : les deux (CDOA), qui attribuent les CTE, Garonne Lot AVEYRON Sère, dans la montagne de parents et grands-parents : volets du CTE sont indissociables sont composées désormais (outre Bigorre, ainsi qu’à Liac, dans la 53 hectares, 35 vaches, 3 000 ca- Rodez dans la mesure où ils se nour- des délégués traditionnels du haute vallée de l’Adour. Là, un nards gras, quelques pintades et HTES- Sauveterre- rissent l’un l’autre. monde agricole et d’élus) de exploitant agricole de chacun de un peu de maïs. Il a du mal, beau- PYRÉNÉES de-Rouergue Dans tous les cas, les représentants d’associations de ces villages a signé l’un des coup de mal à joindre les deux n démarches de recherche de qua- consommateurs et d’environne- Tar quatre premiers contrats territo- bouts. Adour lité de ces exploitants s’appuient ment ainsi que de la grande dis- riaux d’exploitation (CTE). Céré- « C’est la galère », dit-il de son sur la conservation des races et la tribution. La planche de salut monie républicaine pour ce PACS travail, qu’il a cependant choisi réduction des intrants phytosani- ainsi offerte aux centaines de G Liac TOULOUSE d’un autre type qui se propose de d’exercer sur les prés pentus des ave de Pau taires ; la modernisation de leurs milliers d’exploitants modestes lier l’Etat et les paysans sur un coteaux, face au mur des Pyré- exploitations s’accompagne de la coïncide avec les nouveaux impé- même projet. Le préfet était là et nées qui se dresse juste devant. Il Castelvieilh diversification de leurs produc- ratifs de la société, autour d’un Jean Glavany, le ministre de est resté ici parce qu’il «est né tions et l’insertion paysagère des nouvel âge de l’agriculture qui Tarbes l’agriculture, élu du département, dedans », mais il a vite compris bâtiments ; la valorisation des concilie production et qualité, était venu en voisin pour para- qu’à trop s’épuiser à la course du Sost Golfe herbages est fonction de l’entre- environnement et territoire. du pher l’événement. Photo, sou- « produire pour produire » il fini- tien des prés et des haies ; la lutte Jean Glavany, qui a fait des Lion rires et champagne. rait par disparaître, et qu’il lui contre la déprise passe par CTE son credo et se montre parti- 30 km Les CTE ont l’ambition de bou- fallait donc « développer la qua- Esquièze-Sere ESPAGNE l’entretien de l’espace et la res- culièrement volontariste en la

leverser la fonction de l’agri- lité » : pour ses vaches allai- tauration du petit patrimoine. matière, ne s’y est pas trompé. culture et le rôle des paysans tantes, avec le label Blonde Jeudi 25 novembre, il était à Sau- engagés dans la production, mais d’Aquitaine, pour ses canards voir améliorer les conditions pour les vaches, IGP Sud-Ouest DE NOUVELLES NICHES veterre-de-Rouergue, dans aussi la défense du patrimoine gras, nourris de céréales et élevés d’élevage « pour de meilleures pour les canards), composter les Pour Hervé Piaton, directeur l’Aveyron, pour signer une (lire ci-dessous). En contrepartie en plein air, ou pour son maïs, conditions de travail et le bien-être effluents d’élevage pour une fer- départemental de l’agriculture et deuxième vague de neuf CTE où des contraintes qu’elle implique, qui alimentera ses bêtes. Tout des animaux » – il va même ins- tilisation propre du maïs. de la forêt des Hautes-Pyrénées, il a dénombré sept créations l’Etat les aide à réaliser leur pro- seul, il ne peut y parvenir. Il sait taller des caméras dans la nou- Le CTE de Thierry ne se réduit la démarche des CTE peut d’emplois. Il a écouté avec satis- jet. Les paysans ne seront plus que « la qualité nécessite des capi- velle étable pour pouvoir surveil- pas à ce volet économique. Un s’appliquer aux 6 600 exploitants faction les mots-clés des porteurs des producteurs d’un maximum taux ». ler ses bêtes la nuit. Il va pouvoir volet territorial et environne- du département. Ce sont, pour la de projet : qualité, valeur ajou- de viande ou de céréales : ils Le CTE se présente donc abaisser l’âge d’engraissement en mental lui est indissolublement plupart, des petites exploitations tée, emploi, entretien, préserva- devront veiller aux eaux, aux comme une excellente opportu- achetant de jeunes vaches, lié. Le jeune éleveur dit avoir «le – 20 hectares en moyenne – en tion, générations futures, pra- haies et bosquets, aux chemins et nité : « Il consolide mon projet », accroître la valeur ajoutée (« La- souci de l’environnement » voie de dépérissement. « Tous tiques raisonnées... aux granges. dit Thierry. Grâce à lui, il va pou- bel rouge » « Veau sous la mère » – « mieux vaut prévenir que guérir, ceux qui ont un projet ont droit aux « Les CTE sont une révolution ajoute-t-il, je n’ai pas envie qu’on CTE », affirme le responsable culturelle qui marque la fin d’un fasse comme en Bretagne ». Il s’est départemental. Les CTE leur contrat, a estimé le ministre. engagé à « lutter contre la déprise offrent « une viabilité économique Avant, parce qu’il fallait nourrir la 2 milliards de francs pour l’an 2000 en nettoyant les pentes », à « gérer autour de nouvelles niches » : ils France, les aides étaient liées à la les prairies naturelles sans pesti- favorisent les produits de qualité production, selon le principe du ARDEMMENT encouragés au tible dans l’opinion de relégitimer terie voisine dans l’opération cides », à « entretenir le pay- en direction des consommateurs, “plus tu produis, plus tu touches”. début de 1998 par Christiane Lam- les abondantes aides à l’agri- labellisée Agriconfiance et entre- sage », à « composter le fumier » ils créent des « micro-emplois » Désormais, le contrat est de pro- bert lorsqu’elle présidait le CNJA, culture. Le « projet » proposé par tiendra un circuit équestre. afin que l’azote ne pollue pas le au sein de l’exploitation familiale duire mieux : pour l’emploi, pour boudés puis acceptés sans enthou- l’agriculteur (ou par le pisciculteur, L’aide budgétaire moyenne sol et les eaux. Pour cela aussi, – « le fils, le frère, l’épouse » – tout la qualité et pour l’environne- siasme par la FNSEA, jugés car le CTE s’applique aussi aux se situera aux alentours de l’Etat l’aidera, davantage que en permettant au territoire dans ment. » Du José Bové dans le aujourd’hui avec une sorte d’iro- activités aquacoles) devra s’arti- 150 000 francs, dont un maximum pour ses investissements produc- son ensemble de se maintenir au- texte... nie par la Confédération pay- culer en deux parties : l’une écono- de 50 000 francs pour le volet tifs. La démarche est identique dessus d’un seuil minimum sanne, décriés par l’opposition, les mique – on peut dire quantita- économique. Cette dernière chez les trois autres exploitants d’occupation. « C’est une dyna- Jean-Paul Besset contrats territoriaux d’exploitation tive –, l’autre plus qualitative et somme est considérée par de (CTE), pièce maîtresse de la loi qui doit démontrer que l’activité nombreux syndicats comme très d’orientation agricole du 9 juillet, agricole rend des services collectifs « insuffisante » si l’on veut réelle- commencent à devenir une justifiant d’être rémunérés. ment conforter la compétitivité de composante majeure du paysage l’exploitation. Mais les avantages rural. Ambitieux, Jean Glavany UN LABEL AGRICONFIANCE spécifiques dont bénéficiaient cer- voudrait en avoir signé lui-même, L’arrêté du 8 novembre fixe les taines catégories de paysans ou par le biais des préfets, quelque plafonds d’aides publiques et la (dotation d’installation des jeunes, 50 000 d’ici à la fin 2000 avec des manière dont sont pris en compte programme de maîtrise des pollu- paysans qui en auront fait la les emplois. Il s’agit de donner un tions des porcheries, compensa- demande et qui, pour le gouverne- coup de pouce supplémentaire tion des handicaps naturels dans ment, seront implicitement consi- aux petites exploitations qui valo- les montagnes) continueront à dérés comme les pionniers de risent les produits, diversifient les être versés en sus. l’agriculture moderne de demain. débouchés, maîtrisent l’utilisation S’inscrivant dans la ligne du L’objet de ce qui est présenté des fertilisants ou font un effort règlement de développement rural officiellement comme de nou- pour intégrer les bâtiments d’éle- européen ratifié par les Quinze à veaux « outils multifonctionnels » vage dans le paysage. Dans la Berlin au mois de mars, les CTE, est de concilier trois objectifs : la Meuse (où les responsables vou- auxquels Bruxelles vient de don- recherche de la bonne perfor- draient signer dix contrats par ner son feu vert, seront financés à mance économique, y compris mois), un père et son fils se lance- parts égales par des crédits bud- l’exportation, la création ou le ront ainsi dans la production de gétaires nationaux et par le pro- maintien des emplois, et des bœuf d’Argonne nourri à l’herbe, duit de la modulation financière considérations sociales liées à avec certification, et retarderont des aides européennes. Au total, l’environnement, aux paysages ou de quelques semaines la fauche 2 milliards de francs sont inscrits à l’occupation intelligente du terri- des prairies pour permettre la nidi- au budget 2000... mais Bercy a déjà toire. Ces contrats, qui engagent fication de l’avifaune en partena- été prévenu qu’une rallonge serait pour cinq ans l’Etat et chaque agri- riat ave la Ligue pour la protection la bienvenue. culteur volontaire, veulent notam- des oiseaux. En Ille-et-Vilaine, une ment répondre au besoin percep- exploitation s’engagera avec la lai- François Grosrichard Jean-Claude Killy joint les mains pour le clocher des Menuires CHAMBÉRY d’ériger des édifices à caractère religieux qui anime de notre correspondant nombre de maires de stations créées en site vierge. Au milieu des tours et des barres de la station de Courchevel a inaugué son clocher en 1988, Val-Tho- ski des Menuires, en Savoie, surnommée « Sarcelles rens a construit le sien en 1992. Eglises et clochers sur neige » en raison d’un urbanisme hérité de la fin jouent un rôle promotionnel et figurent souvent en des années 60, se dresse désormais un clocher de première page des dépliants publicitaires. Pour 60 mètres de haut. A la veille des premières chutes autant, les habitants des Menuires ne se sont guère de neige, une grue a achevé d’installer les éléments bousculés pour faire parvenir leurs dons, collectés d’une ossature résolument moderne en métal et en par une association présidée par l’ancien champion bois, pourvue de deux bulbes pour respecter les tra- de ski Léo Lacroix et soutenue par la fondation du ditions locales. Dessiné par l’architecte grenoblois patrimoine. Les sociétés d’aménagement ou de Yves de Preval, ce clocher, « le plus haut de Savoie », remontées mécaniques locales, filiales de la Caisse selon Georges Cumin, maire (divers droite) de des dépôts, ont donc été appelées à la rescousse Saint-Martin-de-Belleville, commune support de la pour soutenir la commune, qui a voté une subven- station, est censé marquer dignement le passage à tion de 1,2 million de francs. l’an 2000. Sur place, son coût de 5 millions à 6 mil- Les critiques ne concernent pas que le clocher lions de francs fait grincer les dents. car, au pied de l’édifice, est prévue une « chapelle « Sans clocher, un village n’a pas d’âme, il est sem- œcuménique-salle polyculturelle » de 400 places. blable à un château fort sans donjon ou un troupeau Coût prévisionnel : 5 millions de francs. Sa réalisa- sans berger », proclame un document destiné à tion est annoncée pour le printemps 2000. vanter les mérites de l’opération pour recueillir des « L’argent public n’a pas à financer un bâtiment reli- fonds. Y figurent les déclarations d’une quinzaine gieux », s’insurge Thierry Suchet, commerçant dans de personnalités mobilisées en faveur du projet. la station, en invoquant la séparation de l’Église et Michel Barnier, commissaire européen, Hervé Gay- de l’Etat. De son côté, la Confédération syndicale mard, député (RPR) et président du conseil général des familles a alerté la chambre régionale des de Savoie, Jacques Rigaud, président du Musée comptes. « La salle ne sera pas consacrée », d’Orsay, ou encore le cardinal Etchegaray, pro- réplique-t-on à la mairie, en précisant qu’elle diguent ainsi leurs encouragements. « J’approuve accueillera aussi des animations culturelles. les mains jointes ce projet, dont le succès permettra à Comme la chapelle, les quatre cloches prévues dans tous de retrouver la route des Menuires et de la foi », la flèche ne sont pas encore financées. Pour sonner écrit même, avec une ferveur religieuse qu’on ne lui Noël, on devra donc y transférer celle qui est instal- connaissait pas, Jean-Claude Killy, triple médaillé lée... à l’arrivée des pistes. des JO de Grenoble en 1968. Cette nouvelle flèche participe de la volonté Philippe Révil LeMonde Job: WMQ3011--0014-0 WAS LMQ3011-14 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:32 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0485 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 CARNET

DISPARITIONS Didier Anzieu Freudien orthodoxe, il s’opposa à Jacques Lacan FIGURE importante du mouve- Dès son enfance, Didier Anzieu Pensées de Pascal à partir du ma- mée ». De son côté, Lacan ne re- velles dont [il] pensait avoir enrichi celui-ci à ses disciples. N’ayant ja- ment psychanalytique français, Di- fut confronté, à travers un singulier nuscrit original. Après la mort de connut pas en cet homme le fils de le champ de la psychanalyse » (Une mais été l’élève de ce maître, dont il dier Anzieu était atteint depuis de imbroglio familial, à une histoire son professeur l’élève poursuivit le son ancienne patiente, alors même peau pour les pensées, Clancier- récusait la théorie et la pratique cli- longues années d’une maladie de qui le conduira plus tard vers la travail et publia en 1960 (chez Ar- que celle-ci, par un hasard extraor- Guénaud, 1986). nique, Anzieu ne se sentait cou- Parkinson, ce qui ne l’empêcha ja- psychanalyse. Issue d’une famille mand Colin) ce qui allait devenir dinaire, était, durant cette période, En 1962, entouré de plusieurs pable ni de l’avoir aimé ni de l’avoir mais de poursuivre courageuse- catholique et terrienne, Marguerite l’édition « Tourneur-Anzieu » des placée comme gouvernante dans la collègues, Anzieu fonda le Cercle trahi. Aussi fit-il preuve d’une belle ment ses multiples activités, jus- Anzieu, la mère de Didier, était en- Pensées. Dans sa préface, il inter- maison d’Alfred Lacan, le père de d’études françaises pour la forma- droiture intellectuelle et d’une qu’à sa mort survenue jeudi trée dans l’administration des prétait l’œuvre dans les termes de Jacques. Marguerite révéla la vérité tion et la recherche active en psy- grande probité morale en autori- 25 novembre. postes en 1910. Douée d’un véri- l’existentialisme chrétien. à son fils tout en accusant Lacan de chologie (Ceffrap). Deux ans plus sant plusieurs chercheurs à com- Né à Melun le 8 juillet 1923, Di- table talent littéraire mais souffrant l’avoir traitée comme un cas et non tard, il participa avec ses amis Jean menter l’histoire de sa mère. dier Anzieu appartenait, comme de symptômes de persécution, elle LE « CAS AIMÉE » pas comme un être humain. Elle lui Laplanche et Jean-Bertrand Ponta- Néanmoins, il regretta que les Serge Leclaire, Maud Mannoni et rêvait d’un destin exceptionnel. En Entré à l’Ecole normale supé- reprochait, en outre, de ne jamais lis à la création de l’Association ayants droit de Lacan n’aient pas Piera Aulagnier, à la troisième gé- 1930, elle rédigea deux romans rieure en 1944 et agrégé de philo- lui avoir restitué les manuscrits psychanalytique de France (APF) cherché à lui restituer les manus- nération psychanalytique française. qu’elle voulut faire publier et se sophie quatre ans plus tard, il qu’elle lui avait confiés et dont il affiliée à l’International Psychoana- crits de Marguerite et il exprima Freudien orthodoxe, mais ouvert à persuada qu’elle était la victime s’orienta vers le freudisme et la avait publié plusieurs extraits dans lytical Association (IPA). Mais il souvent sa lassitude de voir prolifé- la pratique du psychodrame et de d’une tentative de persécution de psychologie pour devenir ensuite sa thèse. poursuivit également une carrière rer d’inutiles travaux en jargon la thérapie de groupe, Anzieu se si- la part d’Huguette Duflos, comé- l’assistant de Daniel Lagache qui lui Les conflits entre Lacan et An- de professeur de psychologie à « lacanien » sur le « cas Aimée » : tuait à la fois dans la lignée de l’ego dienne célèbre de la scène pari- proposa pour sujet de thèse L’Auto- zieu furent d’une violence extrême. l’université de Nanterre : « J’ai ai- « Le couple Lacan-Aimée est fantas- psychology pour ses hypothèses sur sienne. En avril 1931, elle tenta de la analyse de Freud. Publié en 1959 La cure se termina en 1953 au mo- mé l’institution universitaire comme mé avoir conçu la psychanalyse fran- la construction du moi et de l’école poignarder, mais l’actrice esquiva le (aux PUF) et plusieurs fois rema- ment même où se produisait la ma mère nourricière » (Libération, çaise, c’est-à-dire lacanienne. post-kleinienne anglaise (Wilfred coup et Marguerite, internée à nié, l’ouvrage est aujourd’hui un première scission du mouvement 7 juillet 1994). Il la critiqua pourtant Manque de chance pour le mythe : si Ruprecht Bion) pour l’étude des l’hôpital Sainte-Anne, fut confiée à classique. Il s’agit de la première psychanalytique français. Anzieu en publiant en 1968, sous le pseu- enfant il y a de ce couple, je suis un fonctions archaïques, des états li- Jacques Lacan qui fit d’elle le « cas grande étude portant sur la nais- suivit alors Lagache qui venait de donyme d’Epistemon, un ouvrage fils libre et indépendant » (Les Voies mites et de l’analyse des contenus Aimée » dans sa thèse de médecine sance de la psychanalyse, à partir créer, avec Lacan et Françoise Dol- (Ces idées qui ont ébranlé la France, de la Psyché, Dunod, 1994). et des contenants psychiques. On publiée en 1932 : De la psychose pa- d’une interprétation des rêves de to, la Société française de psycha- Fayard) dans lequel il dénonçait la lui doit l’élaboration d’une théorie ranoïaque dans ses rapports avec la Freud et d’un commentaire de sa nalyse (SFP) dont l’inspiration se misère sexuelle des étudiants tout Elisabeth Roudinesco du « Moi-peau » (Le Penser. Du personnalité (Seuil, 1975). correspondance avec Wilhelm voulait plus universitaire que celle en se livrant à une autocritique de Moi-peau au Moi-pensant, Dunod, Elevé par son père et par la sœur Fliess, partiellement connue à cette de la Société psychanalytique de sa position de mandarin. 1994) ainsi que de nombreuses de sa mère, Didier Anzieu fit ses époque. Paris (SPP). Au sein de la SFP, An- C’est bien parce qu’il était un ad- a ALAIN PEYREFITTE, de l’Aca- études sur la littérature moderne, études au collège Jacques-Amyot En janvier 1949, Anzieu entreprit zieu fit une deuxième analyse avec versaire déclaré de Jacques Lacan démie française, est mort des suites notamment sur Samuel Beckett de Melun où il eut pour professeur, une cure didactique avec Jacques Georges Favez qui lui permit de se que Didier Anzieu refusa toujours d’un cancer samedi 27 novembre à (Mentha-Archimbaud, 1992) et le Zacharie Tourneur, lequel établis- Lacan sans savoir que sa mère avait réconcilier avec l’amour de sa mère de hurler avec les loups lors des Paris. Il était âgé de soixante-qua- nouveau roman. sait alors l’édition critique des été autrefois le fameux « cas Ai- et de créer les « quelques idées nou- différents conflits qui opposèrent torze ans (lire page 16).

AU CARNET DU « MONDE » – Le conseil d’administration de la – La famille Giroud – Catherine-Hara Provelenghiou, – Anne-Laure et Xavier Noaille- Conférences Société française de psychothérapie a la douleur de faire part du décès de Nikiforos Provelenghios Degorce, Anniversaires de naissance psychanalytique de groupe a la douleur de et leur famille, Gabrielle et Fabrice Lepeu, – Dans le cadre des manifestations faire part du décès du M. Pierre GIROUD, ont la douleur de faire part, à ceux qui ses enfants, « Regards sur la vie juive au Maroc », – Bon anniversaire, ingénieur agricole l’ont connu, du décès de leur père, Le contre-amiral (CR) Raymond mercredi 1er décembre, à 19 heures, professeur Didier ANZIEU. diplômé de l’école de Grignon, Sauzay, Joseph Toledano, écrivain, membre du Annie. Il a participé à sa création et à son évo- officier du Mérite agricole, Aristoménis PROVELENGHIOS, son père, Centre de recherche sur les Juifs du Ma- lution. Il en a été son président durant plu- ancien directeur architecte-urbaniste, Monique Morel, roc : Tous, nous t’aimons. sieurs années. Nous tenons à lui rendre de la société France Luzerne, poète, peintre, essayiste, Bernadette et Jacques Henry, Les noms de famille, miroir de hommage et le remercions d’avoir été le ancien secrétaire général pamphlétaire, Jacques et Marianne Sauzay, l’histoire des Juifs du Maroc. Jean-Bernard. pionnier de la pratique de la psychothéra- du Syndicat national Hervé et Inès Sauzay, des déshydrateurs de France, pie psychanalytique de groupe et du psy- survenu le 28 octobre 1999. ses frères et sœurs, Auditorium du Musée d’art chodrame en France. ses neveux et nièces, et d’histoire du judaïsme, A toute sa famille, nous présentons nos survenu le 24 novembre 1999, dans sa Il a été inhumé, à Athènes, Les familles Lepeu et Chombart, Anniversaires de mariage plus sincères condoléances. quatre-vingtième année. le 1er novembre. Hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, Paris-3e. 30 novembre 1984 - 30 novembre 1999 ont la douleur de faire part du décès de La cérémonie religieuse aura lieu le Venu en France avec une bourse en 1945, Tél. : 01-53-01-86-65. – L’Association grenobloise de psycha- mardi 30 novembre, à 15 h 30, en l’église collaborateur de Le Corbusier Entrée : 20 francs. Quinze années de bonheur, nalyse, de Tourrettes-sur-Loup (Alpes-Mari- Marie-Françoise SAUZAY-LEPEU, et de Bernard Lafaille, docteur ès sciences économiques. Quatre petites vies qui s’épanouissent, La Société française de thérapie fami- times), suivie de l’inhumation dans l’inti- professeur liale psychanalytique, mité familiale. à l’Ecole des beaux-arts de Besançon, survenu le mercredi 24 novembre 1999. merci, Stéphane. La Société de thérapie familiale psy- chargé de mission auprès du ministère chanalytique d’Ile-de-France, Cet avis tient lieu de faire-part. des affaires culturelles. Séminaires L’Association pour le développement La cérémonie religieuse sera célébrée Pour les beaux chemins parcourus du soin psychanalytique familial (Lyon), le mardi 30 novembre, à 10 heures, en COLLÈGE INTERNATIONAL ensemble depuis Paul Géraldy et Mort à Né en Grèce, à Athènes, le 26 mai 1914, DE PHILOSOPHIE ont le grand regret de faire part du décès d’une famille originaire de Sifnos, l’église Saint-François-de-Sales, 17, rue Venise, du – Alençon. Ampère, 75017 Paris. il a été président b professeur Didier ANZIEU, de l’Union des architectes grecs, Séminaires je t’aime, Isabelle. Marie-Noëlle Hoffmann, Enfants Lepeu, son épouse, docteur honoris causa Maryam Benmansour et Anne le 25 novembre 1999. 3, rue de Paris, Hage : « Mythe, temporalisation, théo- Alice et Alexis, de l’Ecole nationale polytechnique d’Athènes, 78100 Saint-Germain-en-Laye. risation », 1er et 15 décembre, amphi B, Il fut unanimement apprécié comme ses enfants, docteur honoris causa 5 janvier, avec l’intervention de Jean La- Décès universitaire, psychanalyste et formateur. Catherine et Gabriel Rossignol, de l’Ecole d’architecture planche, amphi Stourdzé, 20 h-22 h, carré me Sa pensée créatrice a fertilisé les milieux Françoise et Alain Rossignol, –M Simone Regnault, née Fournel, de l’université de Salonique. Anniversaire de décès des Sciences, 1, rue Descartes, Paris. son épouse, psychanalytiques nationaux et internatio- Isabelle Friedrich, naux pendant plusieurs décennies et per- Irène Hébré, Alain, Jean-Pierre, Michel et Henri, Puisant son engagement aux sources de – Il y a cinq ans, b Colloque ses fils, durera à travers les travaux nombreux et Marie-Bernadette Rochefort, importants qu’il nous laisse. Son humani- l’histoire familiale, il fut, avec ses frères, Intervenir. Le passage des Balkans Françoise, Lucie, Jocelyne Claude et Yvon Peron, membre de la Résistance grecque (1941- té et sa modestie resteront également un ses beaux-frères et belles-sœurs, Christian DAVID Sous la responsabilité de S.-M. Barkat, et Catherine, modèle pour nous tous. 1944, EAM, ELAS). Ses neveux et nièces, Utopiste intransigeant et engagé, il n’a N. Michel, J.-C. Milner, M. Sinapi et ses belles-filles, nous quittait. F. Zourabichvili, 9 décembre, 9 h-18 h 30, Hélène, Christian et Mariane, (Lire ci-dessus.) Marcelle Tymen, cessé de lutter pour la beauté et l’harmo- sa tante, intervenants : A. Badiou, S. Lazarus, Vincent et François-Xavier, nie du monde. Il disait si bien et si fort son Juliette et Bernard Tymen, Ceux qui l’ont aimé pensent à lui ! E. Balibar, M. Revault d’Allonnes, A. Ga- Nicolas, Anne-Marie et Olivier, rêve éveillé que nombreux sont ceux en – Denise Berruyer-Lavisse, ses cousins, qui il a allumé cette flamme. rapon, M. Lutz-Bachmann, 10 décembre, Julien, Elise et Benjamin, son épouse, Et ses proches, 14 h 30-18 h 30, table ronde : J. Derrida, ses petits-enfants, Yves et Fabienne Lavisse, – Une pensée est demandée, le mardi M. Gendreau-Massaloux, J.-C. Milner et C. Provelenghiou, 30 novembre 1999, à ceux qui ont connu Deborah et Nicolas Jean-Louis et Frédérique Vincendeau, ont la tristesse de faire part du décès du 26, rue des Belles-Feuilles, P. Pasquino. Salle Dussane, ENS, 45, rue et aimé d’Ulm, Paris. ses arrière-petits-enfants, Paul-Henry et Clotilde Lavisse, 75116 Paris. ont la douleur de faire part du décès de ses enfants, docteur Jacques HOFFMANN, N. Provelenghios, Paul-Henry, Bérangère, Maud, Pierre- Isucher BER FRYDMAN, b Rencontre à l’occasion du dépôt des Antoine et Galiane, cardiologue, 17, rue de Wattignies, Raymond REGNAULT, ancien interne des Hôpitaux de Paris, 75012 Paris. archives du Collège à l’IMEC ancien directeur des usines d’engrais ses petits-enfants, décédé le 30 novembre 1983. ont le chagrin de faire part du décès de ancien chef de clinique assistant Questions d’archive(s) de La Rochelle-Pallice, à la faculté de médecine de Paris, Sous la responsabilité de D. Cohen- Mondeville et Issoudun, médecin au centre hospitalier d’Alençon, – Marie-Hélène Brousseau, née Reyre, De la part de Georges LAVISSE, Jacqueline Frydman, Levinas et Nathalie Léger, 2 décembre, Eric et Isabelle, Valérie et Hervé, 10 h-17 h 30 et 3 décembre, 10 h-18 h, am- survenu à Pessac, le 18 novembre 1999, survenu à l’âge de cinquante-sept ans. Guillaume et Véronique, Anne-Sophie, sa fille, phi Stourdzé. Carré des Sciences, 1, rue survenu le 20 novembre 1999 dans sa Nicolas et Patrick Klugman, dans sa quatre-vingt-septième année. soixante-quatorzième année. ses enfants, Descartes, Paris. Il aimait la solitude et la discrétion. Se- Tanguy, Cyril, Gwenaelle, Maelig, ses petits-enfants. Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité lon ses vœux, après un dernier hommage Un dernier hommage lui a été rendu à Chloé, b Samedi autour d’un livre familiale. Mulhouse, le mardi 23 novembre. au centre hospitalier d’Alençon, ses ob- ses petits-enfants, 288, boulevard Saint-Germain, sèques ont eu lieu, lundi 29 novembre Ainsi que toute sa famille, 75007 Paris. Nietzsche et l’ombre de Dieu, de Didier 1999, au crématorium du Mans, dans la Franck stricte intimité familiale, et ses cendres ont la tristesse de faire part du décès de Avec A. David, D. Franck, D. Janicaud, dispersées au Clos du May, à Garnat-sur- Colloques M. Henry et A. Seguy-Duclot, 4 dé- Manière de voir Engièvre (Allier). Claude BROUSSEAU, cembre, 9 h 30-12 h 30, USIC, salle Pu- officier de la Légion d’honneur, La Coordination parisienne pey-Girard, 18, rue de Varenne, Paris. Le bimestriel édité par Avec nos plus vifs remerciements et AFP-AMFP L’accès à toutes les activités du collège notre reconnaissance à tous les médecins, survenu le 26 novembre 1999. organise, le vendredi 3 décembre 1999, est libre et gratuit (dans la limite des au personnel soignant et à ses amis qui à partir de 19 heures, places disponibles). Renseignements sur l’ont accompagné avec dévouement tout Une cérémonie religieuse aura lieu le au cinéma Images d’ailleurs, salles, répondeur : 01-44-41-46-85. Autres L’OFFENSIVE au long de sa maladie. mardi 30 novembre, à 14 h 30, en l’église 21, rue de la Clef, renseignements : 01-44-41-46-80. Saint-Wandrille, au Pecq (Yvelines). 75005 Paris, Cet avis tient lieu de faire-part. une soirée sur le thème : DES RELIGIONS Ni fleurs ni couronnes. Vos dons seront versés au Centre Six mois après le changement Enseignements François-Baclesse. de gouvernement en Israël, 1 bis, rue du Printemps, y a-t-il un « effet Barak » ? INSTITUT MONGE 78230 Le Pecq. a Géopolitique des religions, par Ignacio Ramonet. 107, avenue de Courteille, Enseignement supérieur privé. 61000 Alençon. avec la participation La prépa de qualité. a Les nouvelles légions du Vatican, par Michel Arseneault. d’Isabelle Auran, secrétaire générale 01-43-25-35-48. a – Béatrix , de France-Palestine ; Rome et la Shoah, par Henri Madelin. sa mère, Walid Charara, journaliste ; – M. Jacques-Edouard Lamy, Béatrice Szapiro, a me Elie Kheir, chercheur ; Au miroir de l’Occident, par Sadik Jalal Al-Azm. M. et M Philippe Lamy, sa fille, Communications diverses Aline et Milena, Leïla Shahid, déléguée générale a Charles Ancé, de la Palestine en France. Du Coran et de la tradition, par Alain Gresh. M. et Mme Jean Cardon, son gendre, Cercle amical-centre V. Medem a Stanislas et Alexandre, Mardi 30 novembre 20 h 30 Maghreb : que veulent les islamistes ? par Jacques Le docteur et Mme Laurent Lamy, Olivier Mannoni, écrivain, ont la douleur d’avoir perdu Neuroprotection et restauration Nicolas Weill, journaliste, Berque. Thomas et Maud, chez l’enfant traumatisé par la guerre, les me La « conscience malheureuse » M. et M Dominique Lamy, Bernadette SZAPIRO catastrophes naturelles et les agressions a L’ascension des « hommes en noir » en Israël, par Joseph des Allemands Yoann, Damien et Thierry, cérébrales. me 52, rue René-Boulanger, 75010 Paris. Algazy. M. et M Yves Sallin, le 20 novembre 1999, à Paris. Colloque pluridisciplinaire ses frère et belle-sœur, 3-4 décembre 1999. a L’Inde sous la marée hindouiste, par Rolf Gauffin. Et toute la famille, a Controverses à propos des sectes, par Frédéric Lenoir. ont la tristesse de faire part du décès de – Le président, le conseil d’administra- Collège de France LES ATELIERS DE MAI tion du Cerpp et l’ensemble du personnel 11, place Marcellin-Berthelot, B.P. 213, 75226 Paris Cedex-5. a L’internationale Moon, par Jean-François Boyer et Mme Jacques-Edouard LAMY, de l’école expérimentale de Bonneuil ont 75005 Paris. Présidence ; Edwige Avice. Alejanfro Alem. née Lucile CORNIÈRE, la grande tristesse d’apprendre le décès du Site web : http://www.ateliersdemai.asso.fr. docteur Le nouvel Atelier : Situation du poli- a Nouveaux mysticismes, par Pierine Piras. survenu le 15 novembre 1999. LE DERNIER STENDHAL tique a le plaisir de vous inviter à dialo- Claude VEIL, Université Paris-IV guer avec Daniel Singer, journaliste et es- a Intégrismes et laïcité, par Albert Memmi. La cérémonie religieuse a été célébrée ancien vice-président de l’association, 3 décembre, 9 heures et 16 heures, sayiste, sur le thème « Mondialisation et dans l’intimité, en l’église Saint-Pierre- salle des commissions globalisation des échanges et leurs consé- Et autres... Saint-Paul de Fontenay-aux-Roses. survenu le 22 novembre 1999. 46, rue Saint-Jacques quences sur le politique », le jeudi 2 dé- 4 décembre, 9 heures et 16 heures, cembre 1999, à 20 h 30, mairie du 3e ar- CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX – 45 F – 6,86 ¤ 16, rue d’Estienne-d’Orves, Ils s’associent de tout cœur à la peine amphithéâtre Guizot. rondissement, 2, rue Eugène-Spuller, 92260 Fontenay-aux-Roses. de sa famille. Renseignements : 01-39-56-55-20. 75003 Paris. LeMonde Job: WMQ3011--0015-0 WAS LMQ3011-15 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0486 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 15 HORIZONS ENQUÊTE 1 LA GUERRE OUBLIÉE DE LA SIERRA LEONE

Avril 1999. Freetown est reprise aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF). Un soldat de l’Ecomog, la force militaire ouest-africaine, commandée par le Nigeria, et soutenue par des agents des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, patrouille après l’instauration du couvre-feu.

HE world should « Tant de souffrance, c’est know », est-il écrit l’œuvre du Diable... », clame un au dos de sa homme qui déambule, les coudes chaise roulante. ancrés sur ses béquilles, dans les « Le monde devrait allées de Murray Town. Il lève un savoir. » L’ado- doigt accusateur vers le ciel. Il lescent a perdu sa raconte que les rebelles deman- T jambe. Ce ne fut daient parfois à leurs victimes, pas un mauvais avant d’abattre la machette ou la tour du destin, une balle perdue hache : « Short sleeves or long dans une guerre de huit ans. Ce fut sleeves ? ». « Manches courtes ou une amputation pratiquée à la manches longues ? » Amputation hache par un combattant, un soir au coude ou à l’épaule ? « L’œuvre du Diable... » de janvier, lorsque les rebelles ont ROBERT/CORBIS/SYGMA PATRICK Les envahi l’est de Freetown. «Le Sierra-Léonais qui s’interrogent monde devrait savoir. » L’ado- sur les causes de la guerre lescent ne veut pourtant pas n’obtiennent qu’une réponse en raconter son histoire. Las, il retour, toujours la même injonc- s’en va. tion : « Réconciliez-vous ! ». Assas- Alors que des orages de plus en sinats, amputations, viols, destruc- plus rares annoncent la fin de la tions, la culpabilité du Diable saison des pluies, que les chefs permet souvent d’éviter d’avoir à rebelles sont revenus à Freetown, L’œuvre du Diable accuser les vrais coupables. Si les que six mille « bérets bleus » de Sierra-Léonais ne sont pas dupes, l’ONU vont être envoyés par New retrouvé son pouvoir qu’à une « Memuna a été emmenée dans s’ils savent que l’unité nationale York, les Sierra-Léonais naviguent Cinquante intervention militaire du Nigeria, Sierra Leone la rue par un combattant qui lui a est surtout un prix à payer pour entre espoir et désespoir. Parce était menacé de ne plus recevoir coupé le bras et l’a jetée dans le éviter d’autres horreurs, ils n’en que la paix est éminemment fra- mille morts, de soutien militaire, et le rebelle GUINÉE caniveau. Sa mère, Mariatu, qui sont pas moins profondément gile. Et parce qu’ils cherchent à Sankoh, emprisonné depuis 1996, SIERRA tentait de la secourir, a été blessée croyants, remettant l’analyse des répondre à une question : le cinq était condamné à mort, en dépit LEONE par une balle. Le frère aîné de causes du conflit et le châtiment monde a-t-il connaissance, la de la puissance militaire de son Memuna les a finalement aidées à des criminels entre les mains de moindre idée, du vent de barbarie à dix mille mouvement. Pour les deux rejoindre la maison. Elles sont res- Dieu. tées cachées là durant trois jours, qui s’est abattu sur ce pays ? hommes, l’heure du dialogue forcé FREETOWN Le sujet – la vision du monde – amputés, avait sonné. Memuna avec son bras coupé, IEU saura punir ces intéresse d’autant plus les Sierra- L’accord prévoit le désarme- Mariatu avec sa balle dans le corps, hommes... » Muctar Jalloh avant d’être transportées à l’hôpital D Léonais qu’ils ont vécu cette année autant ment et la démobilisation des qua- est le chef du camp de une expérience étrange. En rante-cinq mille combattants, la LIBERIA Connaught. » Elizabeth veille sur Murray Town. Il a vu récemment s’informant, de mars à juillet, de femmes création d’une nouvelle armée,OCÉAN Memuna depuis la mort de sa l’homme qui lui a coupé un bras et l’oreille collée à leurs postes de l’entrée de quatre ministres ATLANTIQUE 100 km mère en mai. « Depuis ce jour les deux oreilles. « Je l’ai abordé radio, sur l’évolution des dis- et de fillettes rebelles dans le gouvernement, le maudit de janvier, Mariatu pleurait dans la rue. Il ne me reconnaissait cussions entre leur gouvernement contrôle par une commission diri- jour et nuit. Elle regardait Memuna pas, ou refusait de me reconnaître. et les factions rebelles, ils ont inci- violées. gée par Foday Sankoh des inesti- Un homme, qui était torse nu et et elle pleurait. Je tentais de la Je me suis mis face à lui. Il a mis sa demment, involontairement, par mables ressources minières du avait des bottes noires, m’a coupé réconforter. Je lui disais que, depuis main à la poche pour m’offrir un le biais des bulletins d’informa- « Le Monde » pays, et l’amnistie, dont l’effet doit les deux mains avec une hache. Il a que les rebelles ont coupé un bras et peu d’argent. Je suis parti vite. J’ai tion, suivi le feuilleton de la guerre être amoindri par une commission coupé une main aux cinq autres ses deux oreilles à mon mari, nous réalisé que je n’ai plus de désirs de au Kosovo. revient Vérité et Réconciliation. L’heure personnes. Puis il nous a dit d’aller tentions tout de même de continuer vengeance. Je pardonne. J’accepte A Freetown, dirigeants poli- est à la réconciliation nationale à voir le président Kabbah pour qu’il à vivre... Mariatu était inconsolable. l’amnistie. » « Nous sommes tiques, chauffeurs de taxi, sur les huit Freetown et à l’optimisme dans les nous offre de nouvelles mains... Je Elle avait le cœur brisé. Elle est impuissants de toute façon, dit Ali- commerçants, mendiants, tous ont ambassades américaine et britan- me suis enfuie. Je pleurais. Ma tante morte de tristesse. » manay Kargbo. En temps de guerre

le mot au bord des lèvres. années nique, au siège des Nations unies : est arrivée vers moi, et elle a pleuré Il est impossible de savoir si comme en temps de paix, je n’ai « Kosovo... » Si certains ne savent les trois tuteurs du processus de quand elle a vu que mes mains Memuna comprend le récit de sa aucun moyen de lutter contre les presque rien des tourments balka- de conflit paix. avaient disparu. Des rebelles nous tante. L’enfant estropiée est silen- hommes qui ont coupé les mains de niques, des Serbes ou des Alba- « Le monde devrait savoir. » Des ont dit que, si nous n’arrêtions pas cieuse, la main gauche soutenant ma fille. Je suis un pauvre paysan. nais, ils se souviennent qu’une qui ont mis appels ont pourtant été lancés. de pleurer, nous allions mourir. Je le vilain bras droit. « Memuna ne Alors je me tourne vers Dieu. » guerre a été menée par « l’Amé- Rarement entendus. Dans son me suis cachée toute la nuit dans parle jamais ni de son bras ni de sa Une psychologue s’étonne du rique et l’Europe » au nom des à feu enquête Getting Away with Murder, une ruelle et les ai regardé brûler les mère. Parfois elle a mal, elle s’assoit « peu de haine et de désirs de ven- « droits de l’homme » et que Slo- Mutilation, and Rape, l’organisa- maisons. Parfois, des rebelles dans un coin de la pièce, sans rien geance ». Valérie Cresson, de Han- bodan Milosevic est recherché par et à sang tion Human Rights Watch avait voyaient que je les observais. Je ne dire, sans se plaindre, et alors on dicap International, parle du la justice internationale pour résumé l’attaque de Freetown par voulais plus m’enfuir. J’étais prête à peut voir son immense tristesse », « fatalisme africain », le cliché qui « crimes contre l’humanité ». la Sierra les rebelles le 6 janvier 1999. «Les mourir... Le matin, je suis sortie Le bilan de la guerre oubliée de civils ont été abattus dans leurs dans la rue. Un homme m’a Sierra Leone et les objectifs de la Leone, maisons, interpellés et massacrés conduite à l’hôpital. » Les rebelles demandaient parfois à leurs paix sont d’un autre ordre, loin de dans les rues, jetés des étages supé- Il y a près de quatre cents ampu- l’Europe. Huit années de conflit, minuscule rieurs des immeubles, utilisés tés, dont une trentaine d’enfants, victimes, avant d’abattre la machette ou de mars 1991 à juillet 1999. Un à comme boucliers humains, brûlés à Murray Town, dans la capitale. deux millions de personnes jetées pays vifs dans les voitures ou les maisons. Le camp est devenu la vitrine de la la hache : « Short sleeves or long sleeves ? ». hors de leurs foyers, parfois hors Ils ont eu les membres sectionnés sauvagerie sierra-léonaise. La de leur pays. Cinquante mille d’Afrique. avec des machettes, les yeux arra- vitrine qui cache encore le drame « Manches courtes ou manches longues ? » morts. Cinq mille à dix mille chés avec des couteaux, les mains des campagnes, souvent inacces- amputés. Cinq mille à dix mille Une horreur écrasées avec des marteaux, et des sibles, qui ont connu huit années Amputation au coude ou à l’épaule ? femmes et fillettes violées. Dix corps étaient brûlés dans l’eau de combats, tandis que Freetown mille enfants enrôlés comme sol- sans nom bouillante. Les femmes et les filles n’a subi « que » cette attaque ter- dats. L’heure est aux sombres ont été systématiquement violées. rible du mois de janvier, jusqu’à ce dit Elizabeth. Memuna n’a pas accompagne, dans l’esprit des records : pays le plus pauvre du que voudrait Les enfants et les adolescents ont été que les rebelles soient forcés de d’amis. Memuna ne sourit jamais. étrangers, l’idée de la « sauvagerie monde, plus faible espérance de kidnappés par centaines. » retourner dans la jungle après une Le pouvoir sierra-léonais et la africaine ». « Le fatalisme, oui, c’est vie (trente-cinq ans), plus fort taux effacer intervention de l’Ecomog, la force communauté internationale ap- un mécanisme de défense. Atten- de mortalité infantile... LIMANAY KARGBO sou- militaire ouest-africaine, com- portent peu de réconfort à ces tion, derrière le sourire, il y a Et, pour la première fois depuis un récent A rit, cachant mal son amer- mandée par le Nigeria et soutenue victimes de la guerre, hormis des souvent du découragement, de la la création des tribunaux pénaux tume sous ses rides de par des agents des Etats-Unis et de programmes humanitaires insuffi- dépression. J’essaye de convaincre internationaux pour l’ex-Yougo- accord vieux paysan. « Parfois, Isatu Grande-Bretagne. sants. Lorsque la secrétaire d’Etat les gens que la sérénité, le pardon et slavie et le Rwanda, depuis que pleure. Elle demande pourquoi ses Deux ans et quatre mois. américaine, Madeleine Albright, a l’oubli sont des obstacles à la colère, l’idée de lutter contre l’impunité de paix, mains ont été coupées », dit-il. Memuna avait deux ans lorsqu’un visité Murray Town, lorsqu’elle a et que la colère n’est pas toujours un des criminels de guerre bouleverse Isatu, sa fille de treize ans, joue un rebelle l’a amputée du bras droit. vu Memuna Mansaray, elle a mal. Les victimes s’en prennent fina- les us et coutumes diplomatiques, prévoyant peu plus loin avec d’autres Au nom de la liberté et de la lutte déclaré avoir eu « le cœur soulevé lement au gouvernement, à la un accord de paix inclut une enfants, dans le camp des blessés pour la démocratie. Memuna est et l’estomac retourné ». « Madame communauté internationale, à la amnistie, y compris pour les l’amnistie de guerre de Murray Town. Ses célèbre à Freetown pour avoir Madeleine a essayé de jouer avec terre entière, sauf aux vrais cou- crimes contre l’humanité et les deux bras ont été sectionnés au accompagné le président Kabbah Memuna. Je crois qu’elle était très pables. » crimes de guerre. Kosovo, Sierra des crimes niveau des coudes. « Alors je lui à Lomé, où il a brandi l’enfant choquée, très triste. Elle pouvait à Ibrahim Barry « Share Blood » Leone... parle, la supplie d’accepter la blessée aux yeux du monde. peine parler. Puis elle est partie vite, sait, lui, ce que la « sauvagerie » Les Sierra-Léonais ne cachent de guerre volonté de Dieu », murmure Alima- « Avez-vous vu Memuna à la télé- vraiment très vite », se souvient Eli- signifie. Et l’anarchie. Et l’impu- pourtant pas leur espoir en cette nay. vision, en Europe ? » demande un zabeth. Cela n’a pas empêché nité. Etre un combattant dans une époque de paix naissante. Le pré- Assise devant sa case, Isatu toise homme de Murray Town. Tou- Washington de s’engager, aux guerre oubliée du monde. De rites sident, Ahmad Tejan Kabbah, et le ses orteils couverts de vernis jours la question. Et, souvent, la côtés de Londres, en faveur d’un initiatiques en combats délirants, chef du Front révolutionnaire uni rouge. « Les rebelles ont attaqué soif de raconter, de témoigner. accord de paix parfaitement il a exécuté, durant huit ans, (RUF, Revolutionary United Front), Freetown. Mon oncle nous a « Le monde doit savoir. » Elizabeth contradictoire avec les ambitions « l’œuvre du Diable ». Foday Sabana Sankoh, ont signé le ordonné de sortir dans la rue pour Kuyateh, la tante de Memuna, morales énoncées en Europe, dans 7 juillet à Lomé, la capitale du éviter que nous soyons brûlés vifs raconte pour la énième fois, tout les Balkans. L’amnistie ? « Dans Rémy Ourdan Togo, un accord de paix, sous la dans la maison. Les rebelles ont en épluchant des oignons, l’his- l’intérêt de la paix, nous sommes pression internationale. Le pré- attrapé six personnes. Ils nous ont toire de la famille. Sans savoir «si prêts à pardonner », murmure Eli- sident Kabbah, élu en 1996 et des- emmenés dans un coin de la rue, un cela aidera Memuna, et la Sierra zabeth. Puis elle se ravise. « Nous PROCHAIN ARTICLE : titué en 1997, qui ne doit d’avoir peu plus loin. Ils nous ont alignés. Leone, à avoir un avenir meilleur ». ne sommes pas heureux... » Au cœur des ténèbres LeMonde Job: WMQ3011--0016-0 WAS LMQ3011-16 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 09:46 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0487 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-DISPARITION Alain Peyrefitte, un intellectuel en politique

N la personne de la Seine-et-Marne. Il le restera comme une récompense pour ser- d’Alain Peyrefitte jusqu’à son élection au Sénat en vices rendus à Georges Pompi- coexistaient au 1995. Mais avant d’entrer au Par- dou. moins deux per- lement, il a fait un bref détour par Devenu président de la sonnages : l’intel- le CNRS (il est attaché de re- commission des affaires cultu- lectuel et le poli- cherches en anthropologie de relles de l’Assemblée nationale, tique. Sa réussite 1947 à 1949) et un plus long pas- Alain Peyrefitte, en compagnie fut de nourrir en sage par la diplomatie (il sera tour des autres présidents de commis- E à tour secrétaire d’ambassade à sion, a en effet contribué, en criti- partie l’un par l’autre. Sa malédiction fut de n’y Bonn, chargé du Conseil de l’Eu- quant sévèrement son action, à la parvenir qu’incomplètement. rope au Quai d’Orsay, consul de chute du premier ministre Jacques L’intellectuel était brillant, ouvert, France à Cracovie, sous-directeur Chaban-Delmas, dont le pré- généreux. Le politique fut souvent des Organisations européennes). sident de la République souhaitait intolérant, véhément, autoritaire. Le retour du général de Gaulle au se séparer. Il a ensuite accepté Ses travaux sur la France, la pouvoir le lance dans la bataille d’exercer, en 1972, la fonction de Chine, l’histoire de l’Europe ont électorale. Il ne quittera plus la secrétaire général du parti gaul- été discutés mais, le plus souvent, vie politique, devenant également liste, l’UDR, où ses talents de po- estimés et loués. Son passage aux conseiller général (de 1964 à 1988) lémiste trouvent à s’employer ministères de l’information puis et maire de Provins (de 1982 à dans le combat contre une gauche de l’éducation nationale sous de 1995). en progrès rapide. Gaulle, à celui de la justice sous Georges Pompidou l’accueille Mais après la mort de Georges Valéry Giscard d’Estaing ont lais- dans son premier gouvernement, Pompidou, c’est auprès de Valéry sé à beaucoup des souvenirs en 1962, pour le nommer secré- Giscard d’Estaing qu’il accède de amers. Comme si ce libéral éclai- taire d’Etat à l’information puis, nouveau à d’importantes respon- ré, dont les livres attestent la ca- après quelques mois au ministère sabilités. En 1977, il devient mi- pacité d’écoute et de compréhen- des rapatriés, ministre de l’infor- nistre de la justice dans le gouver- sion de l’autre, s’était trouvé mation. Premier poste, premières nement de Raymond Barre, après contraint de revêtir au pouvoir le épreuves : si la fonction lui per- avoir présidé, à la demande du masque d’une raideur qui sem- met, comme porte-parole du gou- président de la République, un blait démentir sa propre philoso- vernement, de rencontrer fré- comité d’études sur la violence, la phie. quemment le général de Gaulle et criminalité et la délinquance, dont L’idée-force autour de laquelle, d’impressionner par son intelli- le rapport, remis en 1977, met tout au long de son parcours in- gence les journalistes auxquels il l’accent sur la prévention et re- tellectuel, s’est organisée sa pen- distribue la bonne parole, elle le commande même la suppression sée est celle de la confiance. Il s’en conduit aussi à épouser les mé- de la peine de mort. Hélas !, au explique dans l’avant-propos de thodes fort peu libérales du chef gouvernement, Alain Peyrefitte son livre La Société de confiance, de l’Etat en matière de presse et agira dans un esprit totalement issu en 1995 d’une thèse soutenue surtout de télévision. différent. Ce sera le dernier poste l’année précédente à la Sorbonne. ministériel de sa carrière, mais La plupart de ses ouvrages n’ont L fait voter en 1964 le nou- non le moins contesté. été, dit-il, que « des bâtards nés de veau statut de l’ORTF (Office la rencontre de cette idée avec di- I de la radiodiffusion et de la verses occasions ». télévision française) destiné, ex- Quant à la France, Etudiant, il rédige un mémoire plique-t-il, à mettre fin au « dé- pour le diplôme d’études supé- JEAN-BAPTISTE HUYNH, IN « IMMORTELS », ÉD. ACTES SUD sordre » de cette institution et à sa pour l’auteur rieures sur « le sentiment de « politisation quotidienne ». L’op- confiance ». En 1948, il dépose une position dénonce une volonté de du « Mal français », thèse de doctorat intitulée Philo- mainmise du pouvoir : les inter- sophie de la confiance, accompa- ventions du ministre, qui, l’année elle se présente gnée d’une thèse complémentaire L’ancien ministre du général de Gaulle, précédente, était venu lui-même sur Foi religieuse et confiance. La présenter aux téléspectateurs la comme une nation boucle est bouclée en 1994 quand de Georges Pompidou nouvelle formule du journal télé- la Sorbonne le consacre docteur visé et qui gardera un étroit où « l’ethos ès lettres – ultime récompense et de Valéry Giscard d’Estaing contrôle sur le travail de la rédac- pour ce collectionneur de parche- tion, confirmeront bien vite que de confiance » mins, fils d’enseignants devenu s’est éteint, samedi 27 novembre, l’indépendance proclamée reste normalien puis énarque avant un leurre et que, sous l’autorité est battu en brèche d’être élu en 1977 à l’Académie à l’âge de 74 ans. d’Alain Peyrefitte comme de ses française. Entre-temps, du Mythe prédécesseurs, la télévision de- par le jacobinisme de Pénélope (1949) au Mal français meure, comme le dira plus tard (1976) et aux divers textes de Essayiste de talent, auteur de livres Georges Pompidou, « la voix de la combat qui le prolongent, en pas- France ». La peine de mort n’est pas abo- sant par ses écrits sur la Chine, il à succès sur la Chine, mémorialiste Nouveau poste, nouvelle lie : l’opinion n’y est pas prête, es- n’a cessé d’explorer, sous une épreuve : voici Alain Peyrefitte, time le gouvernement, qui se forme ou sous une autre, ce du gaullisme, il était membre après une année au ministère de contente d’organiser à l’Assem- même thème. la recherche scientifique et des blée nationale un débat sans vote. La confiance, explique-t-il, c’est questions atomiques et spatiales, La sécurité est désormais le ce « tiers facteur immatériel » qui, de l’Académie française nommé ministre de l’éducation maître mot. Il est au cœur de la loi au-delà du capital et du travail, nationale. Nous sommes en 1967, « Sécurité et liberté », le grand favorise le développement des so- et président du comité éditorial du « Figaro » un an avant les « événements » de projet répressif auquel Alain Pey- ciétés et qui fut « le facteur de dé- mai 1968 qui auront pour cadre refitte attache son nom. C’en est clenchement » grâce auquel des principal l’université. Une fois de fini de la prévention : mieux vaut pays comme la Hollande et l’An- systématique de l’Etat envers les à celui des valeurs chinoises », en l’homme qui savait faire appel plus, ses intentions vont se heur- punir que guérir. gleterre, puis ceux d’Europe du particuliers ; elle engendre la dé- notant que « la Chine ne pouvait aux « forces de la confiance » pour ter à des réalités qu’il ne parvien- L’équilibre que le ministre pré- Nord, enfin ceux d’Europe occi- fiance des particuliers envers l’Etat, être gouvernée que par un régime lutter contre le renoncement ? dra pas à maîtriser. Après avoir in- tend maintenir entre la sécurité et dentale sont entrés dans la mo- écrit-il. Elle cloue au pilori l’initia- dictatorial et nationaliste », en af- « Celui qui a dit non », selon le vité l’université à un « immense la liberté apparaît à beaucoup dernité. tive, sème le tracas et récolte la firmant que les médias ont pré- titre du dernier spectacle de Ro- effort d’imagination et de rénova- comme un trompe-l’œil. La La Chine lui apparaît comme fraude. » Contre cette « mentalité senté « une vue unilatérale des bert Hossein, dont Alain Peyre- tion », il ne peut empêcher les gauche fait de ce texte son cheval « une “société de défiance” dopée de droits acquis », il appelle au choses » sur la répression de la fitte a coécrit le scénario, n’était-il étudiants de descendre dans la de bataille. « Le pouvoir veut do- par l’enthousiasme révolution- « combat » pour que « les forces place Tiananmen en 1989, il a fait pas celui qui sut dissiper les rue. mestiquer la justice », déclare Mi- naire » : grâce à Mao, écrit-il, «la de la confiance l’emportent, à preuve d’un relativisme certain chel Rocard, alors député socia- confiance en soi retrouvée autorise chaque niveau, sur celles de la dé- dans l’application des droits de liste, qui s’inquiète de « cette une certaine confiance aux autre ». fiance ». l’homme. Mais l’ensemble de son Comme si ce libéral éclairé, dangereuse régression juridique ». Quant à la France, celle du Mal travail d’écrivain mérite le res- Lionel Jospin parle de « projet en français puis de « l’illusion éta- ’ŒUVRE abondante que pect. dont les livres attestent la capacité d’écoute forme de matraque ». tiste » entretenue, un temps, par laisse Alain Peyrefitte est A ce rôle d’essayiste s’est ajou- Le Monde s’associe à ces cri- François Mitterrand, elle se pré- L solide et cohérente. Elle a té, au cours des dernières années, et de compréhension de l’autre, tiques, que le garde des sceaux sente comme une nation où rencontré un succès populaire celui de mémorialiste du gaul- supporte mal. Entre le ministre et « l’ethos de confiance » est battu justifié, ses deux best-sellers, Le lisme. Sous le titre C’était de s’était trouvé contraint de revêtir le quotidien s’ouvre une période en brèche par le jacobinisme, Mal français et Quand la Chine Gaulle, celui qui participa à plu- de conflit aigu. Pour avoir com- comme il le fut par le colbertisme s’éveillera, se vendant chacun à sieurs gouvernements présidés au pouvoir le masque d’une raideur menté plusieurs affaires de jus- puis le bonapartisme. plus d’un million d’exemplaires. par le fondateur de la Ve Répu- tice, Le Monde est ainsi poursuivi A l’époque où le sociologue Mi- Elle a certes été critiquée, notam- blique et qui eut avec lui, de 1959 qui semblait démentir en 1980 pour atteintes à l’autorité chel Crozier dénonce la « société ment à propos de la Chine. Alain à 1969, des dizaines d’entretiens de la justice et à son indépen- bloquée », Alain Peyrefitte s’in- Peyrefitte a été jugé parfois en tête à tête, a retranscrit aussi sa propre philosophie dance. « Il ne faut pas confondre la quiète des pesanteurs historiques complaisant avec le régime fidèlement que possible les pro- critique et l’outrage », déclare du système français, dont l’idéo- communiste : en soulignant que pos tenus en sa présence. Des Alain Peyrefitte à l’Assemblée na- logie implicite freine les efforts de les critiques portées contre celui- propos « notés au jour le jour », doutes et faire triompher sa foi en Ses appels au dialogue sont tionale. L’initiative du ministre modernisation. « Une telle ci le sont « au nom des valeurs de précise-t-il. Deux volumes sont l’avenir ? sans effet, comme sa condamna- suscite une vaste controverse, qui conception repose sur la défiance base de la société occidentale, non parus en 1994 et 1997, il venait Telles sont en tout cas les va- tion « des spécialistes de l’agitation ne prendra fin qu’au lendemain d’achever le troisième. leurs que l’auteur de La Société de et des éléments extérieurs à l’uni- de l’élection de François Mitter- « On serait déçu si l’on cherchait confiance a défendues, à sa ma- versité » auxquels il attribue la rand à la présidence de la Répu- Une quinzaine d’ouvrages dans ces pages une doctrine, ex- nière, dans la plupart de ses écrits, responsabilité des troubles. blique : la loi d’amnistie votée plique-t-il à l’ouverture du pre- fidèle à ses engagements intellec- Mieux même, il contribue à entre- après le scrutin met alors un b Essais et romans de jeunesse justice entre les extrêmes, 1981 mier. De Gaulle était le contraire tuels de jeunesse. tenir l’agitation en s’opposant à la terme à la procédure. Rue d’Ulm, chroniques de la vie Quand la rose se fanera, 1982 d’un doctrinaire : un pragmatique, Le paradoxe est que, sur l’autre réouverture de la Sorbonne, Après la victoire de la gauche, normalienne, 1946 Encore un effort, monsieur le qui fuyait les abstractions, la théo- face de sa vie publique, celle contre l’avis du recteur. Le calme Alain Peyrefitte continue de Le Sentiment de confiance, 1947 président, 1985 rie et, davantage encore, l’idéolo- qui le conduisit à exercer de revenu, il remettra sa démission prendre part au débat public, au Les Roseaux froissés, roman, 1948 La France en désarroi, 1992 gie. » Ce qu’on trouve dans ces hautes responsabilités politiques, pour aider, dira-t-il, à la naissance Parlement, d’abord, où l’abroga- Le Mythe de Pénélope, 1949 C’était de Gaulle, vol. 1, 1994, conversations et qui suscite l’ad- il ne fut pas vraiment en mesure d’une « université nouvelle » que tion de la loi « Sécurité et liber- b Sur la Chine vol. 2, 1997 miration de son interlocuteur, d’appliquer à son action les excel- « l’inertie », « l’indifférence » et té » lui donne l’occcasion d’inter- Quand la Chine s’éveillera... le b Sur l’histoire du capitalisme c’est la figure d’un homme qui ja- lents principes qu’il avait affirmés « le scepticisme » ne lui avaient venir bruyamment ; dans les monde tremblera, 1973 La Société de confiance, 1995 mais ne se résigne, qui « fait des au fil de ses livres. Dans les pas permis de promouvoir. colonnes du Figaro, ensuite, dont L’Empire immobile ou le choc des Du « miracle » en économie, 1995 coups d’éclat comme le pommier différents postes qu’il occupa, il Contraint par la crise de 1968 à il préside depuis 1983 le comité mondes, 1989 fait des pommes », selon un mot céda trop souvent à la tentation une courte traversée du désert, éditorial. Il consacre une large La Tragédie chinoise, 1990 La plupart des livres d’Alain de Malraux rapporté au début du du manichéisme que lui impo- Alain Peyrefitte revient au gou- partie de son temps à son activité La Chine s’est éveillée, 1996 Peyrefitte ont été publiés aux second tome, et qui veut rendre à saient les rudes lois de l’affronte- vernement en 1973 comme mi- d’écrivain et surtout à son travail b Sur la politique française éditions Fayard, La Société de la France sa fierté. ment partisan. nistre des réformes administra- sur de Gaulle, qui restera comme Faut-il partager l’Algérie ?, 1961 confiance et Du « miracle » en Par sa volonté farouche de tou- Il entre en politique en 1958. Il a tives et du Plan puis, en 1974, une contribution importante à Le Mal français, 1976 économie l’ont été aux éditions jours maintenir la France en mou- trente-trois ans (il était né le comme ministre des affaires l’histoire de notre siècle. Les Chevaux du lac Ladoga – la Odile Jacob. vement, de Gaulle n’incarnait-il 26 août 1925 à Najac, Aveyron) culturelles et de l’environnement. pas aux yeux d’Alain Peyrefitte quand il est élu député gaulliste Ce retour en grâce apparaît Thomas Ferenczi LeMonde Job: WMQ3011--0017-0 WAS LMQ3011-17 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 08:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0488 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 17 Petites rigoles, grands cyclones ? par Yves Lenoir UINZE millions de part, imprévue par la nature, de sensible la chaleur accumulée sous nique provenant de la combustion personnes ont été je- l’énergie solaire atteignant la sur- forme latente au-dessus du de gaz, de pétrole et de charbon. tées dans le plus total face du sol du sous-continent in- continent puis de l’océan. Comme il Pour les uns et les autres, la ques- Q dien qui va être ainsi artificielle- contient plus d’énergie, il monte tion n’est pas l’impact des consom- dénuement par l’ou- ragan qui a frappé ment transférée dans l’atmosphère plus haut et plus vite : la cheminée mations d’eau sur le climat mais ce- l’Etat d’Orissa en Inde, l’un des plus sous forme de chaleur latente. tire plus. Il s’ensuit que la circula- lui des changements de ce dernier terribles du siècle, et assurément le Cette chaleur est restituée sous tion atmosphérique est globale- sur la disponibilité de la ressource. plus dévastateur jamais survenu forme sensible là et quand les ment accélérée, en d’autres termes, Au risque climatique ici identifié, dans cette région du monde. Des conditions de la condensation de la que le vent est en moyenne plus le développement à outrance des milliers, sinon des dizaines de mil- vapeur se trouvent réunies. En at- fort, autre facteur favorisant l’éva- consommations d’eau ajoute une liers, ont perdu la vie, emportées et tendant, l’effet local, dans les ré- poration océanique... série de méfaits bien connus des noyées lors de la montée des eaux. gions irriguées, est une augmenta- Le résultat de ce processus à spécialistes : rabattement, voire Certes, les événements météoro- tion, non pas de la température de cumul positif, toujours plus d’humi- épuisement, des nappes souter- logiques extrêmes résultent de la l’air, mais de son taux d’humidité, dité dans l’air au-dessus de l’océan raines au détriment de la végétation conjonction rarement réunie de de sa moiteur. L’énergie est donc Indien, tient en une phrase : la pre- arborée ; salinisation des sols fra- conditions particulières et il est a stockée sous cette forme latente mière condition nécessaire au dé- giles ; réduction ou interruption du priori hasardeux, si ce n’est pré- dans un air humide globalement clenchement des cyclones et oura- débit des fleuves avec un lot de somptueux, d’en pointer l’une ou non saturé. gans tropicaux, la présence d’une conséquences négatives sur la l’autre comme décisive. Par ailleurs De là découlent deux consé- forte réserve d’énergie sous forme faune et la flore jusqu’aux zones lit- l’évolution rapide de l’habitat hu- quences capitales : l’accroissement de chaleur latente dans l’atmo- torales et une érosion côtière non main et de l’aménagement des ter- de la concentration en vapeur d’eau sphère océanique tropicale, est plus compensée par des apports d’allu- ritoires est un facteur à considérer, de l’air induit d’abord une augmen- souvent et plus « intensément » vions ; augmentation des concen- surtout quand elle conduit à aug- tation sensible de l’effet de serre at- remplie. trations de polluants divers, etc. menter l’exposition aux risques na- mosphérique (rappelons que la va- Il n’est par ailleurs pas impen- Les raisons d’infléchir les pra- turels. peur d’eau est le premier sable – aux observations de le révé- tiques ne manquent donc pas. En- Le contexte dans lequel est surve- contributeur à l’effet de serre, pour ler et aux modèles de le tester – que core faudrait-il que la manière de nue la catastrophe de l’Orissa de- les deux tiers en moyenne) ; la cir- l’accélération de la circulation dans regarder les choses et la réglemen- vrait néanmoins inciter à reconsidé- culation atmosphérique générale cette zone favorise les descentes tation les prennent en compte. Par rer les relations de cause à effet emporte ces masses d’air anthropi- d’air froid d’origine polaire, aug- exemple, la performance agricole entre le changement du climat et les quement surhumidifiées, en ma- mentant par là même la probabilité ne devrait plus être chiffrée en perturbations de l’état de l’atmo- jeure partie, vers l’Equateur. que soit également remplie la se- quintaux ou hectolitres par hectare sphère d’origine humaine. J’avais mais en gains marginaux par millier effleuré ce sujet dans les colonnes de tonnes d’eau et dizaine de kilos de votre page Débats (« Chaos cli- La catastrophe de l’Orissa devrait inciter d’engrais et pesticides. Dans le matique », Le Monde du 12 janvier). même esprit, la recherche agrono- Il me semble nécessaire d’apporter à reconsidérer les relations de cause à effet mique cesserait de viser la maximi- aujourd’hui un complément cir- sation sans contrainte du rende- constancié et de montrer l’enchaî- entre le changement du climat ment surfacique au profit d’une nement de phénomènes qui pour- optimisation des résultats sous rait bien relier le creusement de et les perturbations de l’état contrainte de moindres usages d’in- rigoles pour la culture du riz inondé trants et d’apports d’eau. Les straté- et l’arrosage intensif des cultures de l’atmosphère d’origine humaine gies alimentaires placeraient au pre- maraîchères à la genèse de cyclones mier plan la sauvegarde de la surpuissants dans l’océan Indien. ressource aquatique, à contre-cou- Au départ, on trouve donc un dé- Les mécanismes qui régissent le conde condition nécessaire à rant de toutes les habitudes ac- veloppement rapide de l’agriculture recyclage de l’eau et de l’énergie l’amorçage du phénomène : une tuelles. irriguée dans toute l’Asie du Sud dans la zone intertropicale vont forte différence de température Le rôle du politique ne serait au (Inde, Pakistan, Bangladesh et Sri alors opérer, amplifiés d’une façon entre deux masses d’air. départ pas facile non plus : imposer Lanka) : à peine moins d’un tiers de quasi diabolique par rapport au La troisième condition appartient le holà aux agences et entreprises toute l’eau évaporée par les activi- cycle non perturbé. au hasard, à la trajectoire a priori d’aménagement hydraulique, ins- tés humaines est émise là, à cet ef- La surface océanique située sous imprévisible que suit chaque cy- taurer une taxation progressive sur fet, à partir de plus de 16 % de l’en- le trajet de cet air provenant d’Inde clone et aux réserves d’énergie qu’il les volumes évaporés et distribuer semble du territoire. va recevoir plus d’énergie du fait de peut y trouver. Dans le cas de l’Oris- des incitations à la culture d’espèces Quatre chiffres révèlent l’ampleur l’accroissement de l’effet de serre, sa, le pire s’est réalisé. Le pire n’est adaptées au climat local. inédite de la perturbation : la plu- d’où une augmentation de sa tem- jamais improbable : seulement rare, Alors, progressivement, une vi- viométrie moyenne annuelle est de pérature, et un accroissement de imprévisible et surprenant. sion privilégiant le respect du cycle 442 mm, l’évaporation naturelle de l’évaporation, d’où un surcroît d’ef- Les experts de l’ONU envisagent hydrologique naturel se répandra l’ordre de 270 mm et celle rajoutée fet de serre, etc. et prônent un accroissement de l’ir- dans la société et sera battu en par l’irrigation est passée de 92 mm Lorsque tout cet air surchargé rigation. Leur seul souci, outre ceux brèche le credo des aménageurs et en 1970 à 158 mm/an en cette fin de d’humidité arrive, venant du nord- posés par la rareté et le degré de technocrates internationaux du dé- siècle. En volume total : 710 km3. est, dans la zone équatoriale, il se pollution croissants des ressources veloppement, selon lequel tout L’évaporation d’une telle quantité heurte à l’air apporté similairement en eau douce, est l’inconnue que re- mètre cube d’eau douce atteignant d’eau nécessite un apport d’énergie du sud-ouest par la circulation at- présente, à leurs yeux, l’impact des l’océan représente un gaspillage in- considérable, inimaginable même : mosphérique dans l’hémisphère éventuels changements climatiques tolérable. Leur mission étant d’y re- quelque 50 milliards de tonnes Sud. Il ne peut donc que s’élever sur le régime des pluies. Comme les médier... équivalent pétrole (TEP), soit sept dans ce qu’on appelle la cheminée climatologues numériciens, ils ne fois la consommation mondiale de équatoriale. La température bais- connaissent qu’une cause anthro- combustibles fossiles, 50 TEP par sant avec l’altitude, la vapeur pique aux changements climatiques Yves Lenoir est chef de projet habitant et par an ! En fait, c’est une condense et libère alors sous forme à redouter : les rejets de gaz carbo- à l’Ecole des mines de Paris. Aude, le pourquoi d’un désastre par Jean-Paul Bravard

ALLÈLES-D’AUDE, au XlVe siècle, lui a fait quitter le 1977, la dernière crue sérieuse que une crue exceptionnelle, après Cuxac-d’Aude, Cour- tracé par Narbonne pour un tracé la vallée ait connue, le syndicat in- vingt ans d’accalmie qui ont endor- san : ces noms de vil- en ligne droite vers la mer, réamé- terdépartemental chargé de l’amé- mi la vigilance des communes. Ils S e siècle. Ce fleuve cô- lages ont fait la « une » nagé au XVIII nagement de la rivière a adopté ont prôné des solutions énergiques des médias pendant plusieurs tier construit sa plaine en accumu- une politique favorable au secteur pour protéger réellement l’habitat jours, après les pluies catastro- lant des sédiments à la vitesse d’un agricole et choisi de protéger les existant et pour interdire toute phiques des 12 et 13 novembre. Les mètre par siècle, ce qui explique cultures contre les crues de forte nouvelle construction dans l’im- commentateurs, qu’ils soient tech- que son lit se soit perché au-dessus fréquence (celles d’une période de mense lit majeur de l’Aude. En niciens ou politiques, ont fait la d’étendues marécageuses, comme retour de cinq ans pour les crues vain. part des facteurs naturels, souli- l’étang de Capestang, et que des d’hiver et d’une période de retour La montée en puissance des gnant l’occurrence de pluies excep- villages autrefois construits au sec de quinze ans pour les crues d’été). préoccupations environnementales tionnelles, d’une hauteur dépas- aient été rattrapés par le niveau de Les aménagements hydrauliques n’a rien arrangé : une partie des sant les 500 millimètres dans le la plaine et des eaux. réalisés entre 1987 et 1994 ont donc marais, ceux de Vendres sur le litto- Minervois et les Corbières, et l’élé- Les quantités surprenantes de sé- été conçus indépendamment de ral, sont exclus des plans de sub- vation du niveau marin sous l’effet diments déposés dans les rues des mersion, et le plan Migrateurs et la des vents d’est, qui a gêné l’évacua- villages les 12 et 13 novembre ne proposition de classement du cours tion des eaux vers la mer. Ils ont font que manifester cette tendance L’inondation de l’Aude au titre de la procédure aussi dénoncé l’urbanisation sau- historique à l’exhaussement allu- Natura 2000 semblent exclure des vage et l’imperméabilisation des vial d’une plaine jeune et imparfai- est une composante solutions de recalibrage lourdes. bassins versants, donnant ainsi tement aplanie. La société rurale Quoi qu’il en soit, les plans ac- l’impression que les événements de traditionnelle prenait en compte normale tuels ne prévoient pas l’évacuation 1992 sur l’Ouvèze ne font que re- cette contrainte en provoquant la de plus de 750 mètres cubes par se- commencer. submersion et l’« atterrissement » de la géographie conde par le lit de l’Aude, et il est Pourquoi revenir sur le cas spéci- des marais pour gagner des terres à difficile d’envisager mieux ; on est fique des villages de la basse plaine la céréaliculture, ou en noyant les de cette plaine ; donc loin du compte, même dans de l’Aude, alors que d’autres sec- vignes atteintes du phylloxéra. le cas d’une crue moyenne. teurs ont été durement touchés ? Politique d’autant plus sage que il faut s’y adapter L’inondation est une compo- Parce qu’il ne s’agit pas d’inonda- le cours aval de l’Aude n’a jamais sante normale de la géographie de tions classiques, celles de crues ba- pu écouler plus de 600 mètres de gré ou de force cette plaine languedocienne ; il faut layant les pentes des piémonts, cubes par seconde, alors que la que la société s’y adapte, de gré ou comme dans la vallée de l’Agly ou crue décennale atteint 1 600 mètres de force. La logique du développe- sur le flanc nord des Corbières. Les cubes par seconde, et la crue cen- l’urbanisation réalisée depuis une ment territorial ne peut s’abstraire inondations de la région située au tennale 3 600 mètres cubes par se- vingtaine d’années à la périphérie de ces considérations. La recherche nord de Narbonne ont noyé la conde ; le débordement est une des gros villages de la plaine. De a posteriori des responsabilités est plaine sous 1 à 2 mètres d’eau, évidence pour de tels débits et il plus, une autoroute traverse la un exercice fort politique qui exor- voire plus localement. Les condi- faut plusieurs jours pour que les plaine, et la ligne de TGV est an- cise le malheur et dédouane les dé- tions de la submersion de cette centaines de millions de mètres noncée. cideurs, mais il ne devrait pas être plaine méritent donc que l’on s’y cubes de l’inondation soient res- L’habitat résidentiel, très récent, la seule occasion de manifester de arrête, afin de dépasser le simple suyés. ainsi que les infrastructures de l’intérêt pour un aménagement du énoncé de causes convenues. Au-delà de ces considérations transport, sont donc face à deux territoire intelligemment conçu. Et Comme de nombreuses plaines portant sur les faits naturels, phénomènes inéluctables, la crue la submersion de la basse plaine de du Roussillon et du Languedoc, la quelles sont les responsabilités hu- inondante et l’exhaussement de la l’Aude n’est pas un cas isolé. basse plaine de l’Aude est de maines, pour autant que l’on plaine, qui ne pourront que s’ag- construction très récente à l’échelle puisse démêler un écheveau forcé- graver dans le futur. Depuis plu- de temps géologique puisqu’elle ment complexe ? En premier lieu, sieurs années, les services de re- Jean-Paul Bravard est date des derniers siècles. Un chan- le monde agricole n’est pas exempt cherche de l’Etat ont clairement professeur de géographie à l’uni- gement de tracé de l’Aude, survenu de responsabilités. Après la crue de identifié le risque que faisait peser versité Lyon-II. LeMonde Job: WMQ3011--0018-0 WAS LMQ3011-18 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:06 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0489 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 HORIZONS-ENTRETIENS

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Rudolf von Thadden, historien allemand « Les Allemands sont plus ouverts à la globalisation que les Français » Cet universitaire, qui est aussi chargé au sein du gouvernement fédéral de coordonner le dialogue franco-allemand, estime que les différences d’approche des deux pays leur permettent un enrichissement réciproque « L’élection du chancelier – On comprend bien les raisons seulement d’ordre politique, les vraies différences avec les pays Schröder, il y a un an, a marqué intellectuelles d’être complé- comme du temps de Guillaume II, anglo-saxons et où les Français et l’arrivée au pouvoir en Alle- mentaires, mais qu’est-ce qui mais c’est aujourd’hui une peur les Allemands devront se mettre magne d’une nouvelle généra- peut attirer aujourd’hui un jeune presque existentielle. Une Alle- d’accord s’ils veulent recommencer tion. Quelles conséquences y allemand en France, et inverse- magne intégrée dans l’Union euro- à être le moteur de l’Union euro- voyez-vous pour la relation ment ? péenne est moins tentée de se péenne. franco-allemande ? – Il ne faut pas oublier le côté perdre dans des voies dangereuses. – La déclaration Blair-Schröder – Je crois que ce changement de affectif dans la relation franco- C’est la peur des Allemands vis-à- semble pourtant montrer qu’il y génération est aussi important que allemande. C’est parce que les vis d’eux-mêmes. a précisément sur ce sujet des le changement de gouvernement. deux cultures ne sont pas iden- – Comment cela se traduit-il divergences ? Récemment interrogé sur les rai- tiques que ce côté affectif a tou- entre les deux sociétés ? Après la – Pour un certain moment. Mais, sons de son engagement pour la jours joué un rôle important. guerre, le désir de paix a permis à la longue, c’est le problème de la coopération franco-allemande, le Regardez la couverture de de construire entre les deux pays modernisation de la social-démo- chancelier a donné trois raisons L’Express : « Peut-on enfin aimer un tissu étroit de jumelages, cratie qui est plus important. Les dans l’ordre suivant : qu’il n’y ait l’Allemagne ? » Pensez à Mme de d’échanges scolaires... Cela a sociétés se ressemblent plus que les plus jamais de fascisme, plus Staël, au siècle dernier. Les deux discours faits sur elles. jamais d’Holocauste, plus jamais la sociétés ont toujours gagné à – La plupart des Allemands ont guerre. Si on avait posé la même échanger. Prenons l’histoire, la « Je ne crois pas une vision très étatique du question au chancelier Kohl, il recherche historique. Le dialogue modèle français, dont ils voient aurait commencé par la guerre. La franco-allemand sur ces sujets est qu’on puisse faire mal ce qu’il pourrait leur appor- très grande majorité des Français particulièrement intéressant, ter. Et, à l’inverse, les Français de son âge auraient dit la même nécessaire. Les Français, quand ils l’Europe soupçonnent les Allemands chose. parlent de l’Histoire, y compris de d’être hypnotisés par le libéra- – On a eu des doutes en France ses drames, sont moins moralisa- si on n’arrive pas lisme anglo-américain. Com- sur l’engagement du chancelier teurs que les Allemands. Cela peut ment rapprocher ces visions ? dans la relation franco-alle- aider les Allemands à comprendre à trouver – Le rôle de l’Etat diminue aussi mande. Malgré la nomination de que l’Histoire n’est pas seulement en France. Les Allemands, notam-

Brigitte Sauzay comme conseil- DESSIN MAJA : DANIEL celle de la faute. Je ne veux pas des solutions ment avec l’arrivée de la réunifica- lère, on s’est demandé quelle dire par là qu’il faille l’occulter. tion, ont appris, de leur côté, que le importance cela avait réellement la France, parce que nous étions neurs, les artistes allemands vers Dans le débat qui avait opposé, en communes marché seul ne suffit pas à pour lui ? pour la première fois dans le même l’Europe si, même dans leur 1998, Ignaz Bubis à Martin Walser résoudre tous les problèmes. – Jusqu’à la génération du chan- bateau. passé culturel, elle n’est qu’un sur la nécessité ou non de toujours sur des questions-clés Comme toujours, il faut se trouver celier Kohl, le dialogue franco-alle- – Quel intérêt l’Europe pré- choix secondaire ? rappeler l’Holocauste, je me situe à mi-chemin. Je suis certain que la mand était axé sur la réconcilia- sente-t-elle pour l’Allemagne, dix – D’une manière générale, les clairement du côté du premier ! comme le chômage, pression exercée par les chômeurs tion. Dans la jeune génération, on ans après la réunification ? Allemands résistent moins que les Mais il faut embrasser l’Histoire va nous aider à trouver des solu- en parle beaucoup moins. Mes – La génération aux commandes Français aux séductions de l’Ame- dans sa totalité, ne pas la limiter la sécurité sociale » tions communes, en coopérant enfants vont en France pour en Allemagne a été fortement rican way of life, et ils sont plus au comportement moral des indi- aussi avec les autres pays euro- s’amuser, travailler, trouver des influencée par le concept de société ouverts à la globalisation, dont ils vidus. Le dialogue franco-alle- péens. amis, et non plus pour se réconci- postnationale développée par des voient moins les dangers. Il faut mand apporte là quelque chose. marqué des générations. Mais – Le 30 novembre, il y a un lier. Du coup, il faut justifier gens comme le philosophe Haber- leur montrer que l’Europe peut – Quand le chancelier dit que est-ce que ce dialogue est tou- sommet franco-allemand à Paris. aujourd’hui la place privilégiée mas. Pour cette génération, l’Etat- représenter une protection dans la relation franco-allemande est jours possible, est-ce qu’on n’est Traditionnellement, les coordi- accordée à ce dialogue. Mes étu- nation a fait faillite avec le IIIe troi- ces grands courants de la globali- la garantie qu’il n’y aura plus de pas dominé par la fascination nateurs des deux gouvernements diants se demandent s’il n’est pas sième Reich de Hitler, ce qui n’est sation, qu’on a besoin d’elle pour fascisme, d’Holocauste, que d’un modèle de modernité amé- y prennent la parole. Quel sera la tout aussi important avec les Bri- pas l’expérience française. Il faut garder ses repères dans cette veut-il dire finalement ? Que ricain ? teneur de votre message ? tanniques, avec les Américains ou un échange entre Français et Alle- course à la technologie. Les Fran- l’Allemagne a encore besoin d’un – Les Allemands et les Français – D’abord, qu’il faut continuer à avec les peuples de l’Est. Il faut mands sur le rôle des structures çais ont une tendance plus forte à encadrement ? vont être obligés de rapprocher mener ce dialogue franco-allemand argumenter. La principale raison de nationales dans l’aventure euro- chercher à se protéger. Mais les – Je ne suis pas l’interprète du leur modèle d’Etat social si on veut avec courage et imagination, en maintenir cette priorité est que les péenne que nous vivons. deux nations peuvent très bien se chancelier. Mais je pense que, faire l’Europe. Je ne crois pas l’adaptant aux nouvelles réalités de Français sont plus disposés que les – Pourquoi l’Allemagne a-t-elle compléter. Les Français doivent comme beaucoup de gens de sa qu’on puisse faire l’Europe si on l’Europe, de la globalisation, de la Anglais à faire l’Union européenne peur du concept d’Europe- voir qu’il serait dangereux de génération, il tient à l’Europe pour n’arrive pas à trouver des solu- révolution médiatique. Ce dialogue avec nous. Même si la jeune géné- puissance ? retomber dans un protection- que l’Allemagne ne reste pas seule tions communes sur des ques- ne se limite pas à la politique au ration préfère parler l’anglais que – L’idée de puissance euro- nisme européen qui se déroberait avec ses démons. La peur de l’iso- tions-clés comme le chômage, la jour le jour, il n’est pas seulement le français, la France est plus péenne fait davantage peur en à la concurrence mondiale. lement de l’Allemagne n’est pas sécurité sociale. C’est là où il y a l’affaire des gouvernements, mais proche de l’Allemagne sur le projet Allemagne pour des raisons histo- aussi des forces vives des deux d’union politique de l’Europe. riques. Mais l’idée gagne que sociétés, qui doivent en perma- – Ce qui suppose qu’on croit l’Europe doit être forte au niveau nence trouver en l’autre les raisons encore à ce projet européen, et militaire, commercial, culturel. Les Une ambition multiculturelle et œcuménique de leur alliance privilégiée, avoir le que M. Schröder y croit ! Français imaginent cependant plus sentiment de vivre un projet par- – C’est vrai qu’il y a une certaine facilement que les Allemands une RUDOLF avait douze ans lorsque français et anglais, va de pair avec tagé. Je voudrais utiliser cette occa- fatigue européenne, que beaucoup Europe plus indépendante des l’Armée rouge fit irruption au une ambition multiculturelle et sion pour rappeler l’importance de dans la jeune génération ont le Etats-Unis. manoir familial des von Thadden, à œcuménique (il a exercé des res- l’éducation, de la formation dans sentiment que Bruxelles est très – En France, les gens comme Trieglaff, en Poméranie, à une cen- ponsabilités laïques dans l’Eglise notre nouvelle société de l’infor- loin. Je ne crois pas que l’équipe Jack Lang, qui veulent faire de taine de kilomètres au nord-est de évangélique). Il publie en France en mation, souligner le travail énorme Schröder soit comme cela. Dès sa l’Europe une puissance cultu- Berlin, où il se trouvait avec sa 1985 La Prusse en question et Le qu’il y a à faire pour approfondir première année au pouvoir, elle a relle, se sont toujours heurtés mère. C’était en mars 1945, le Reich Refuge huguenot, et postface en 1991 notre coopération dans ces été confrontée à des crises qui aux Länder allemands ! n’avait plus que quelques semaines l’édition allemande de L’Identité de domaines. n’étaient pas prévues, comme la – Il faut replonger dans l’His- à vivre. Rude apprentissage pour ce la France de Fernand Braudel. – Pour la première fois, le coor- guerre du Kosovo. C’est peut-être toire. Les Allemands, déjà au rejeton d’une vieille famille prus- Rudolf von Thadden est un dinateur franco-allemand est, au un paradoxe. Mais qu’elle ait été XIXe siècle, parlaient moins de sienne, qui, dix mois plus tard, en observateur écouté de part et moins en Allemagne, un univer- obligée de prendre position dans le l’Europe dans ce contexte que les janvier 1946, lors du rattachement d’autre du Rhin sur l’image de sitaire, un historien, et non pas conflit des Balkans l’a amenée à Français. En Allemagne, il y a tou- de la Poméranie à la Pologne, doit RUDOLF VON THADDEN l’autre. En 1993, avec l’aide du un ancien responsable politique. prendre très au sérieux la nécessité jours eu confrontation entre un tout abandonner pour fuir vers ministre-président du Brandebourg Est-ce que cela vous confère des d’une vraie politique européenne. raisonnement national et un rai- l’Ouest. Le jeune Thadden se retrouve à Genève, où il Manfred Stolpe, il fonde avec Brigitte Sauzay, avantages ? Qui aurait cru, il y a un an, qu’une sonnement cosmopolite. Prenez sera mis dans une école française. aujourd’hui conseillère auprès du chancelier Schröder à – Cela me donne la chance d’atti- coalition de sociaux-démocrates et Hegel, par exemple : il a plus une Entre la Prusse et la France, son destin d’historien est Berlin, l’Institut franco-allemand de Genshagen, initiale- rer l’attention sur des sujets qui ne de Verts serait amenée à décider vision de l’universel qu’une vision tout tracé. Il fait l’essentiel de ses études à Göttingen, ment prévu pour faire se rencontrer des Français et des sont pas à proprement parler poli- d’un engagement de forces mili- de l’Europe. dont il présidera l’université en 1974 et 1975. Il y publie Allemands de l’Est. Depuis septembre 1999, il est coordi- tiques, mais concernent nos socié- taires en dehors de la zone géogra- – Ce même débat se poursui- en 1967 une thèse sur la centralisation et l’administra- nateur du gouvernement allemand pour les affaires tés des deux côtés du Rhin. Nous phique de l’OTAN ? Gerhard vrait donc aujourd’hui entre les tion napoléonienne. Il enseigne à Princeton, à Jérusalem franco-allemandes, poste créé par le traité de l’Elysée, avons assez de grandes questions à Schröder et Joschka Fischer régionalistes et ceux qui ne et, à partir de 1983, à Paris, à l’Ecole des hautes études dont il est le premier titulaire non issu du monde poli- débattre ensemble. » [ministre Vert des affaires étran- voient le monde qu’à travers la en sciences sociales. Entre Paris et Göttingen, Rudolf tique. gères] sont assez fiers de cette poli- globalisation ? Qu’est-ce qui von Thadden ne cesse de cultiver une tradition franco- Propos recueillis par tique, et cela nous a rapprochés de pousserait alors les entrepre- prussienne qui, chez cet érudit parlant couramment H. de B. Henri de Bresson

Jean-Louis Debré, président du groupe RPR de l’Assemblée nationale, au « Grand Jury RTL-"Le Monde"-LCI » « Est-il normal que certains magistrats violent systématiquement le secret de l’instruction ? » « Etes-vous prêt à voter la ré- que certains juges informent la quelles mesures il va prendre pour dirait et saisirait l’organe discipli- ler sur la base de la proposition du des projets de lois organiques et un forme du Conseil supérieur de la presse des perquisitions qu’ils vont assurer une meilleure responsabilité naire. centriste Pierre Fauchon, inscrite calendrier, puisqu’il maîtrise l’ordre magistrature, pour laquelle le pré- effectuer ? Est-il acceptable qu’un des juges. Pourquoi ne pas deman- – Faut-il comprendre que, sur à l’ordre du jour du Sénat en jan- du jour prioritaire des Assemblées sident de la République a convo- témoin apprenne par la presse qu’il der aux magistrats du parquet, lors- cette question de la responsabilité vier. Cela vous convient-il ? parlementaires. Qu’il nous dise : qué le Parlement en Congrès le est convoqué par le juge ? Est-il nor- qu’ils saisissent un juge d’instruc- des magistrats, la commission – D’abord, je voudrais écarter une “ Voilà dans quels délais nous allons 24 janvier 2000 ? mal qu’une autre personne ap- tion, de préciser l’objet de cette qu’a prévue Elisabeth Guigou, mi- équivoque. Il ne s’agit pas, comme discuter de ces lois organiques ” ! – En l’état, non. Depuis toujours, prenne par la presse qu’elle va être saisine ? Aujourd’hui, lorsqu’un nistre de la justice, ne vous suffit on le laisse entendre, d’exonérer les – Le président de la République, nous expliquons – le président de la mise en examen et, lorsqu’elle est “ parquetier ” ouvre une informa- pas ? maires de toute responsabilité pé- dont vous êtes proche, est-il entré République l’a dit, d’ailleurs, lui aussi passée devant le juge, voie dans les tion, il inscrit : “ ouverture de l’infor- – Non, je pense qu’il faut aller plus nale. Ce n’est pas du tout cela ! Il en campagne pour sa réélection – que la réforme de la justice est un colonnes de certains journaux la te- mation pour abus de confiance ”. loin. Je pense notamment qu’il faut s’agit seulement de fixer les règles de en 2002 ? ensemble qui, naturellement, neur exacte de ses dépositions ? Est- Non ! Il faut revenir à une pratique regarder si l’on ne peut pas rattacher la mise en cause de ces maires lors- – Je ne crois pas. Je crois simple- comprend la modification du il satisfaisant qu’une instruction sérieuse, qui fondait la compétence l’inspection générale des services ju- qu’il y a une faute involontaire ou ment que le président de la Répu- Conseil supérieur de la magistrature, dure depuis cinq ans sans être de temps et de lieu du juge. Il faut diciaires directement au CSM. Il faut non intentionnelle. Il faut bien mon- blique applique la Constitution, qui mais également deux autre lois, sur close ? Est-il acceptable que, dans préciser sa saisine. Pourquoi ? Parce étendre la saisine disciplinaire du trer qu’il ne s’agit pas de faire que le lui confie la tâche d’assurer, par son les liens entre parquet et chancelle- cette instruction, une personne mise qu’on constate, aujourd’hui, qu’un CSM. Vous savez que le CSM, ac- maire soit exempt de toute respon- arbitrage, le fonctionnement régulier rie et sur la présomption d’inno- en examen il y a quatre ans n’ait ja- certain nombre de magistrats ins- tuellement, ne peut être saisi, en ma- sabilité pénale. La proposition de des pouvoirs publics. Il est aussi – cence. Enfin, le gouvernement doit mais été entendue par le juge ? tructeurs instruisent en dehors de tière disciplinaire, que par le garde M. Fauchon va dans le sens souhai- c’est la tradition de la Ve République, nous faire part de ses projets en ce » Il faut non seulement assurer leur saisine. des sceaux. Il doit pouvoir être saisi té. qui résulte de l’élection du président qui concerne deux points essentiels : l’indépendance du juge, pour qu’il » Deuxième piste : peut-être par les chefs de juridiction. Bien – Donc, si M. Jospin l’accepte, au suffrage universel, – le guide de la la responsabilité des magistrats et la puisse juger en son âme et qu’au bout d’un an ou dix-huit mois, d’autres mesures devraient être étu- tout va bien de ce côté-là ? nation. Il est donc normal que le responsabilité des maires. conscience, en fonction du dossier, lorsque l’instruction n’est pas termi- diées. Je n’ai pas le sentiment au- – Ce serait un progrès. président de la République, élu au » Vous ne pouvez pas donner mais aussi protéger l’institution judi- née, la chambre d’accusation pour- jourd’hui – je le regrette – que le – D’ici au 24 janvier, pour déci- suffrage universel par les Français, une plus grande indépendance aux ciaire contre un certain nombre de rait être obligatoirement saisie du gouvernement veuille aller très loin der un vote positif de votre part, intervienne dans le débat politique magistrats du parquet et ne pas fixer dysfonctionnements. dossier ; donc, dessaisir le juge, pour sur ce sujet de la responsabilité des qu’attendez-vous ? Une déclara- pour dire : “ Voilà l’objectif. ” » les règles de leur responsabilité. Est- – Quels remèdes préconisez- voir pourquoi il n’a pas clos son ins- magistrats. tion de la ministre de la justice ? il normal que certains magistrats – vous ? truction, quels sont les actes qu’il a – Pour ce qui est de la responsa- La formulation d’amendements Propos recueillis par toujours les mêmes, naturellement – – Il y a une réforme du CSM. Pa- diligentés, et cela figurerait dans le bilité pénale des élus – l’autre pro- très précis ? Patrick Jarreau, violent systématiquement le secret rallèlement à cette réforme, il faut dossier. Eventuellement, s’il y a des blème que vous mettez en avant –, – Je me méfie des déclarations. Olivier Mazerolle de l’instruction ? Est-il acceptable que le gouvernement nous dise erreurs, la chambre d’accusation le Lionel Jospin a proposé de travail- J’attends du gouvernement le dépôt et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ3011--0019-0 WAS LMQ3011-19 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:35 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0490 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 19 Ne pas oublier l’exclusion 0 123 UNE FOIS DE PLUS, il faut jouer les Cas- qu’il appelle de ses vœux, il doit être possible sur la « conditionnalité » des aides publiques. Sauf 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 sandre. Ce n’est pas parce que cela va mieux que d’« universaliser les conditions du droit de chacun à à abandonner un système d’assistance absolue ou Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F tout va bien. Le chômage a beau diminuer dans la réussite », ce qui, à ses yeux, suppose que l’on de welfare pour basculer dans le modèle, anglo- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 des proportions inconnues, et l’emploi salarié traite en préalable de deux questions détermi- saxon là encore, de workfare, où l’attribution de Internet : http : //www.lemonde.fr augmenter à un rythme rarement atteint, le pro- nantes. l’aide est fonction des efforts individuels de réin- ÉDITORIAL blème de fond demeure : l’exclusion continue de Pour créer du lien social, d’abord, il serait né- sertion, il conviendrait de définir « les droits et de- sévir et, pis, se maintient, pas même soluble dans cessaire de parvenir « à une coconstruction des po- voirs de la société vis-à-vis des exclus, comme les la croissance confirmée. Grave en soi, cette situa- litiques publiques d’emploi » qui associerait les ac- droits et devoirs des exclus », selon des règles de tion est lourde de menaces à l’approche de l’hi- teurs, l’Etat et les bénéficiaires eux-mêmes, proportionnalité. Il faut échange et « don ». L’ombre de Kurtz ver. Mais, surtout, elle présente chaque jour da- questionnés sur leurs besoins et, par suite, res- Pour autant, l’euphorie justifiée par la crois- vantage le risque d’un clivage durable, voire ponsabilisés. Une telle démarche, pense-t-il, obli- sance risque de « faire oublier » la nécessité – et UI a entendu parler ment éludés, effacés. En sacrifiant permanent. Entre ceux qui renouent avec les ver- gerait à faire confiance et à personnaliser les in- l’urgence – de ces réflexions, s’inquiète l’ancien de la Sierra Leone, ce la justice à la paix, les parrains de tus économiques de l’optimisme et ceux qui se terventions plutôt que de s’en remettre à des commissaire général au Plan, moins confiant que Q minuscule pays l’accord du 7 juillet ont donné à la désespèrent de sortir de l’impasse, ce ne sont pas normes qui, en fin de compte, alimentent l’exclu- Jean-Pierre Duport. L’amélioration évidente du d’Afrique d’à peine vie humaine un poids politique seulement les inégalités qui se creusent. Deux sion. Contre « une logique de moyens », il oppose contexte économique exige de coordonner les cinq millions d’habi- différent selon qu’on est blanc ou mondes coexistent, à défaut de cohabiter, et le des solutions adaptées à une finalité et, vieille politiques de l’emploi et du chômage si l’on veut tants où, huit années durant, de noir de peau. plus dangereux serait qu’ils prennent l’habitude idée qu’il défend avec obstination, préconise la empêcher qu’une partie de la population reste en mars 1991 à juillet 1999, le sang n’a Sur place, à Freetown, les obser- de s’ignorer. D’autres pays, notamment anglo- création d’un chèque syndical ou associatif qui dehors du chemin. Et c’est quand tout va mieux cessé de couler, l’horreur de se ré- vateurs estimaient que cette im- saxons, vivent déjà dans de tels états de ségréga- permettrait aux exclus de réintégrer la vie démo- qu’on peut le faire, parce qu’on dispose de péter, la mort d’engendrer la punité était la condition néces- tion. cratique. marges de manœuvre. mort ? La guerre civile a fait saire à l’arrêt des massacres. Le jour même où Martine Aubry pouvait an- Sujet d’actualité ensuite, Jean-Baptiste de Fou- 50 000 victimes. On ne compte plus Quatre chefs rebelles ont même noncer la création de 300 000 emplois salariés cauld estime que l’on ne peut pas éviter le débat Alain Lebaube les femmes et les fillettes violées, été récompensés en devenant mi- supplémentaires en neuf mois et Christian Saut- les amputés de la main, des deux nistres au sein du nouveau gou- ter, nouveau ministre de l’économie et des fi- mains, des bras. On ne compte vernement. Pour les défenseurs nances, saluer le franchissement historique du plus les enfants-soldats dressés à des droits de l’homme et de l’idée « cap des 14 millions d’emplois salariés mar- par André François tuer, les enfants chefs de clan et d’une justice universelle, cette so- chands », l’Institut Paul-Delouvrier tenait, le Bestiaire buveurs de sang trouvant le cou- lution provoque un mélange de 18 novembre, son premier colloque, intitulé rage de continuer leur combat gêne et d’états d’âme. Selon un re- « L’homme dans la société de demain ». Coïnci- dans le sacrifice quotidien de pri- présentant sur place de Médecins dence, cette toute nouvelle association, qui re- sonniers à la tête tranchée. Le sans frontières, ne pas dénoncer groupe pour l’essentiel de grands commis de monde a-t-il la moindre idée du les criminels, c’est une chance de l’Etat, tous attachés à la mémoire de celui qui fut vent de barbarie qui a emporté ce pouvoir secourir les gens ; dé- l’artisan de grandes réformes – dont la création pays au cœur des ténèbres, et fendre des valeurs universelles de la région Ile-de-France et des villes nou- même au-delà, ainsi que le comme la justice pourrait au velles –, déclinait pour l’occasion un sujet unique. montre l’enquête de Rémy Our- contraire entraîner une reprise Celui des ravages de l’exclusion, au cœur des po- dan dont nous commençons la pu- des combats, et donc de l’horreur. litiques d’insertion et d’emploi. blication (lire page 15) ? Comment En passant sur les atrocités de Parce que les disparités sociales se recoupent la soif de pouvoir et de diamants cette guerre, le processus de paix de plus en plus avec des disparités territoriales de quelques rebelles se procla- en Sierra Leone n’a fait qu’allon- qui ajoutent sûrement à la myopie, Marie-Fran- mant révolutionnaires peut-elle ger la liste des conflits oubliés çoise Goldberger se devait de donner l’alerte. «Il justifier l’impardonnable ? d’Afrique qui, le Rwanda excepté, y a des lieux qui cristallisent toutes les difficultés », C’est pourtant de pardon qu’il n’ont jamais donné lieu à la affirme donc cette statisticienne, reconvertie de- fut question le 7 juillet dans l’ac- moindre recherche d’explication. puis des années dans l’accompagnement de cord de paix signé entre le pouvoir Comme si la barbarie allait de soi toutes les politiques successives de la ville, de sierra-léonais et les rebelles, sous en Afrique, comme si prévalait en- Banlieues 89 à la Délégation interministérielle à la l’égide de la Grande-Bretagne, des core l’ancienne vision coloniale ville. Forte de son expérience, sans être vraiment Etats-Unis et de l’ONU. Alors qu’en que le seul avenir du continent démentie, elle parle de zones « proches de la sé- ex-Yougoslavie, un chef d’Etat noir est de n’en avoir pas. « Exter- cession » et évoque des phénomènes « de ghettoï- était poursuivi par la communauté minez toutes ces brutes », lâchait sation à la française, de ghettos ethniques ». internationale pour crimes contre Kurtz, le héros de Conrad, à la fin Actuel préfet de la région Ile-de-France, mais l’humanité, les rebelles et leur d’Au cœur des ténèbres. Notre en- aussi ancien préfet de la Seine-Saint-Denis, Jean- chef Foday Sankoh bénéficiaient quête le montre : ce mot d’ordre Pierre Duport se pose logiquement en défenseur d’une amnistie ressemblant fort à prévaut encore dans certaines de l’intégration républicaine, mais pour en re- une amnésie. Pour la première zones de la planète où l’extermi- connaître aussitôt les limites. Si l’école a pu jouer fois depuis la création des tribu- nation, ainsi qu’on le croyait au son rôle par le passé, c’est qu’il y avait à l’époque naux pénaux internationaux pour siècle dernier, est un autre nom de l’emploi pour tous, alors qu’aujourd’hui, mal- l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, les donné à la sélection naturelle, gré le retour de la croissance, les personnes qui crimes de guerre et les crimes avec pour non-dit que les « races n’ont pas travaillé éprouveront beaucoup de dif- contre l’humanité ont été sciem- sauvages » ne seront pas sauvées. ficultés à accéder au marché du travail. Et de citer des exemples, tirés de son excellente connais- 0123 est édité par la SA LE MONDE sance du terrain : à Romainville ou à Stains, que Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; peuvent réussir les enseignants quand 100 % des Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint enfants d’un établissement du primaire, 75 % des Directeur de la rédaction : Edwy Plenel élèves d’un collège ne parlent ni le français ni la Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau même langue ? « Il faut sortir de la logique de la Directeur artistique : Dominique Roynette ségrégation à l’école », souligne-t-il. Favorable à Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : une approche globale de l’insertion, opposé au Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; communautarisme anglo-saxon, il s’interroge Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; toutefois. Selon lui, le moment est venu de se de- Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; mander « comment on peut faire place aux groupes Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) dans nos sociétés ». Rédacteur en chef technique : Eric Azan Jean-Baptiste de Foucauld, ancien commissaire Médiateur : Robert Solé général au Plan et animateur de nombreuses as- La mouette Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg sociations, dont Solidarités nouvelles face au chô- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; mage, trouve là des raisons de continuer à creu- Dans la barque du vent, elle conspire partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre ser son sillon en équilibrant « le pessimisme et Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président l’optimisme ». Avec le « nouveau contrat social » contre les poissons innocents. Vincent Pachès Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA Le Monde monde veut tout : 500 000 exem- déterminer par rapport à lui. citant et qu’une forme de généro- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Les artistes plaires ou des millions d’entrées, Quand on lisait Jean-Louis Bory, sité à l’égard des auteurs, metteurs Fonds commun de placement des personnels du Monde, des prix littéraires, la Palme d’or à on connaissait ses points de vue, en scène et acteurs ne provoque Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Cannes, la couverture des Inroc- on savait si on les partageait, donc aucune maladie grave... Mais s’il Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. kuptibles, la « une » du « Monde si on allait aimer les films qu’il dé- s’agit de constater qu’il y a, parmi n’ont pas peur des livres » et celle de Libération, fendait ou, inversement, adorer les critiques comme ailleurs, des le journal de 20 heures de TF 1 ou ceux qu’il détestait. L’exercice cri- personnes de mauvaise foi, des ja- ILYA50 ANS, DANS 0123 France 2, LCI, « Bouillon de tique devient de plus en plus incer- loux, des envieux, des cinéastes des critiques culture », etc. Ensuite, et c’est plus tain, le journaliste étant désormais rentrés, des musiciens qui se sont Suite de la première page grave encore, le lien qui s’instau- considéré comme le dernier relais rêvés géniaux, des écrivains insa- La transmutation du mercure en or rait entre le lecteur – l’auditeur, le de la chaîne de promotion des tisfaits qui deviennent des pro- De quoi se plaignent-ils ? D’être spectateur – et le critique a été « produits culturels » (ce que dé- cureurs trop satisfaits... c’est une LA TRANSMUTATION en or de plus en plus bas, il perdra quel- critiqués sauvagement par certains presque totalement détruit. voile la demande des cinéastes de évidence, pas une découverte. certains isotopes du mercure, telle ques-unes des qualités essentielles journalistes – tout en précisant que A la télévision, comme le souli- ne voir publier aucune critique né- Plus neuve est la croyance, de qu’elle vient d’être réalisée par des qui l’avaient fait choisir comme l’opinion desdits journalistes ne gnait Jérôme Garcin dans Le Nou- gative avant la semaine suivant la part et d’autre – chez les créateurs savants américains, présente-t-elle étalon monétaire : la rareté et l’ac- change rien au destin de leurs vel Observateur du 18 novembre, sortie d’un film). et dans les médias – qu’on peut un intérêt économique ? Pour le croissement relativement lent de films. Mais il serait trop facile de on est dans l’ère de « la bande-an- La presse refuse ce rôle, bien sûr, « résoudre une fois pour toutes le moment, assurément non. La la production. Déjà il a perdu en faire le relevé minutieux de leurs nonce généralisée ». On a renoncé tout en se montrant de plus en problème » en donnant de moins quantité d’or obtenue est infinité- partie ses fonctions monétaires. contradictions pour masquer la à toute fonction de jugement. plus réticente à l’égard du geste en moins de liberté aux critiques. simale. La production d’or dans le La monnaie de papier n’est plus réalité de certaines questions, Dans la presse écrite, on n’en est critique. Autant les commentaires En fait, on l’aggrave, car c’est la monde est de l’ordre d’un million convertible. même si elles sont mal formulées. pas là, mais le critique n’est plus politiques sans concession sont certitude de pouvoir dire ce qu’on de kilogrammes par an. Quelques Mais l’or sert encore aux paie- Elles concernent autant les médias vraiment l’esprit libre qu’il était encouragés, comme preuve d’indé- pense vraiment qui autorise l’en- atomes de plus ou de moins ne ments internationaux, et il est tou- que les créateurs et chacun craint – c’est pourtant ce critique ancien, pendance à l’égard de tous les thousiasme. Pour qu’il y ait de comptent pas. jours une réserve de valeur, un re- de les poser franchement, de peur auquel on ne demandait aucun pouvoirs, autant toute conviction vrais soutiens, il faut tolérer les Admettons même que l’énergie fuge. Ces dernières fonctions d’avoir à reconnaître que la socié- compte sur ses coups de cœur et fortement exprimée par un cri- passions négatives. Les cinéastes, déployée par les piles atomiques disparaîtraient, à moins que les té, en passe de devenir totalement ses aversions, que célèbrent au- tique est suspecte a priori : inter- comme tous les artistes, le savent nous fournisse un poids appré- Etats ne s’entendent pour en ré- marchande et médiatique, sou- jourd’hui les cinéastes en citant prétée comme connivence si elle bien. Et si leur texte est si long, si ciable de métal précieux, le prix de glementer la production et pour haite nier l’existence, et la possibi- Michel Cournot, Jean-Louis Bory est soutien radical à un créateur et contradictoire, c’est sans doute revient de celui-ci avec le procédé conserver ainsi un étalon moné- lité même, de l’art comme geste et quelques autres. Chaque journal comme règlement de comptes si qu’en le rédigeant ils se sont aper- qui vient d’être expérimenté serait taire. Car il n’est pas dit que l’on original et périlleux, expression ir- incite désormais ses critiques elle est jugement négatif. Bref, on çus qu’en voulant donner le coup infiniment plus considérable que pourra se passer d’un tel point réductible d’un individu – de son – surtout ceux de cinéma – à la veut du juste milieu, du soft géné- de grâce à la liberté critique, c’est à celui de l’or extrait dans les mines. d’appui, et le vieux mythe de l’or goût, de son désir, voire de son gé- prudence. Si « tout le monde ralisé. Et ça ne fonctionne pas. eux-mêmes, créateurs, qu’ils ris- Aucune opération industrielle et répond peut-être à une nécessité nie – pouvant être jugée par un trouve ce film, ce livre “bien” », Tout le monde est mécontent. quaient de le donner. commerciale n’est concevable psychologique. autre individu au nom de son goût, comment pourrait-on n’y consa- Il faut donner acte aux cinéastes dans ces conditions. de son désir, voire de son talent. crer qu’un entrefilet négatif ? Si d’une de leurs plaintes, qu’on en- Josyane Savigneau Si l’on arrive à produire l’or en M. T. Toutes les images sont mainte- « ça ne sort que dans une salle à tend aussi chez les écrivains, même quantités industrielles et à prix de (30 novembre 1949.) nant brouillées, tous les rôles Paris », comment pourrait-on crier s’ils ne se réunissent pas pour pu- confondus, tous les pactes tacites au génie et écrire une page entière blier des pétitions : c’est leur sen- RECTIFICATIF rompus. D’abord celui qui faisait d’éloges ? Alors on fait des sation que, parfois, les jeux sont 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS que les « auteurs à succès » se compromis, des concessions, des faits d’avance. Que, quel que soit ALGÉRIE contentaient de la réussite pu- entre-deux et finalement le lecteur le film, le livre, celui qui l’a produit Notre confrère Samy Mouhou- Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr blique et ne demandaient pas aux n’y trouve pas son compte. ne sera pas jugé sur sa création bi, coauteur avec Yassir Benmi- Télématique : 3615 code LEMONDE critiques réputés intellectuels, exi- mais sur l’image que tel ou tel cri- loud de l’enquête « Algérie : un co- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) geants, élitistes si l’on veut, de les DE PLUS EN PLUS INCERTAIN tique semble avoir de lui depuis lonel dissident accuse » publiée ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) admirer. Et inversement : les La liberté du critique n’est pas toujours et pour toujours, ce qui dans nos éditions du 27 novembre, Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 avant-gardes ne s’attendaient pas nécessaire à son ego, elle est né- est évidemment lassant et décou- est de nationalité française et non Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 à des éloges unanimes (elles cessaire à son lecteur ou auditeur, rageant. Il n’est certes jamais inu- algérienne, contrairement à ce qui créaient même des revues pour se qui a besoin de comprendre les cri- tile de rappeler à certains qu’être était indiqué par erreur dans l’ap- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 soutenir). Désormais, tout le tères, les goûts du critique, pour se prêt à changer d’avis est plutôt ex- pel de première page. LeMonde Job: WMQ3011--0020-0 WAS LMQ3011-20 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:43 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0491 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

SOCIAL Les syndicats des banques fois à Paris et en province, notamment convention collective. b DÉNONCÉE le ils n’auraient d’autre protection que le l’AFB souhaite décentraliser les négo- françaises membres de l’AFB (Associa- à Marseille, Toulouse, Nice, Strasbourg 2 février 1998 par le patronat, cette droit du travail. b APRÈS DEUX AN- ciations salariales au niveau des tion française des banques) appellent à et Bordeaux. b LES SYNDICATS convention arrive à expiration le 31 dé- NÉES de blocage, l’AFB affirme que des banques tandis que les syndicats la grève mardi 30 novembre. b DES veulent faire pression sur le patronat cembre. Les inquiétudes des salariés « avancées significatives » ont été veulent conserver de nombreuses pré- MANIFESTATIONS sont prévues à la pour parvenir à un accord sur la sont fortes. Sans convention collective, faites. b PRINCIPAL OBJET DU DÉBAT, rogatives à la branche. Les syndicats des banques veulent réussir une démonstration de force Le personnel des établissements affiliés à l’AFB (Association française des banques) est appelé à faire grève et à manifester mardi 30 novembre. Les organisations de salariés cherchent à peser sur les négociations en cours pour renouveler la convention collective

MARDI 30 novembre, de nom- Un secteur en pleine mutation l’AFB. Mais les syndicats s’inter- mise en place durant quatre ans sition assez dure. « L’AFB a edicté breux guichets de banques adhé- rogent sur la valeur et la portée reconductible trois ans. De même des principes sans rien derrière », rentes à l’association française ORGANISATIONS SYNDICALES EFFECTIFS juridique d’un tel texte et le pa- l’AFB est revenue sur son idée de regrette Guy Nortier, de la CFDT. des banques (AFB) devraient res- tronat ne veut pas laisser croire transformer une partie des « Après deux années de sur-place, en % des sièges aux élections 300 000 ter fermés. A l’appel de l’en- des délégués du personnel en 1998 qu’il mise sur l’échec des négocia- contrats à durée indéterminée en depuis les propositions des fédéra- semble des syndicats, les salariés dans les banques AFB tions. « Les salariés veulent avoir « contrats de projets ». tions déposées début décembre sont appelés à participer à une CFDT SNB-CGC 250 000 une convention collective », Par ailleurs, en cas de sanction 1997, le risque de vide social au manifestation nationale à Paris. constatent les responsables des disciplinaire, l’instance de recours 1er janvier 2000 reste l’hypothèse la Des manifestations sont égale- 200 000 affaires sociales des différentes aura un rôle suspensif comme le plus probable tant les blocages pa- ment prévues en province, no- 26,1 AFB banques. demandaient les syndicats. La tronaux sont nombreux », indiquait tamment à Marseille, Toulouse, A l’approche de l’échéance du question des qualifications de- la fédération des syndicats CFDT 33,5 150 000 Nice, Strasbourg et Bordeaux. 31 décembre, la situation semble vrait aussi trouver une solution. des banques le 25 novembre, par Compte tenu du nombre de cars Banques mutualistes enfin évoluer. Après deux années La situation est donc para- ailleurs opposée à Nicole Notat. réservés, les responsables syndi- 18,4 100 000 et caisses d'épargne de blocage, l’AFB affirme que des doxale : la mobilisation devrait Ce syndicat se félicite que «la caux s’attendent à une forte mo- 2 FO « avancées significatives » ont été être forte mardi 30 novembre, préparation de la grève du 30 no- 7,8 bilisation. Les syndicats consi- 12,2 50 000 faites, notamment au cours de la mais dans le même temps, la si- vembre et les annonces de partici- dèrent que la manifestation CGT réunion du 24 novembre. Les né- parisienne serait une réussite si 0 gociations vont bon train. Un 15 000 à 20 000 personnes y parti- CFTC projet quasi finalisé doit être re- Indépendants 1987 89 91 93 95 97 98 Changement en vue à la CGT cipent. Par cette démonstration Sources : Cecei, AFB mis aux syndicats par l’AFB le de force, les syndicats veulent Les effectifs dans les banques AFB ont diminué d'environ 30 000 en 10 ans. 15 décembre, après d’autres réu- Jean-Dominique Simonpoli, secrétaire général de la fédération faire pression sur le patronat Dans les banques mutualistes et caisses d'épargne, le nombre de salariés a nions le 3 décembre sur la protec- CGT des services financiers depuis 1989, quittera ses fonctions en- pour parvenir à un accord sur la augmenté avant d'entamer une décrue depuis 1997. Originalité du secteur, tion sociale et le dialogue social, mai prochain. C’est l’actuel secrétaire à l’organisation, Philippe convention collective. Dénoncée la CGC est la deuxième organisation syndicale. sur les rémunérations et la classi- Bourgalle qui sera proposé au congrès pour lui succéder. Depuis plu- le 2 février 1998 par le patronat, fication le 8, sur le contrat de tra- sieurs années, M. Simonpoli a préparé sa reconversion en reprenant cette convention arrive à expira- compliquée », reconnaît l’AFB. d’échec, le patronat proposerait vail le 13. Un dernier rendez-vous des études à la Sorbonne et à l’Institut d’études politiques. Son point tion le 31 décembre. Pour rassurer les salariés, l’AFB un « protocole social », appli- a été fixé le 17 décembre. de chute consitue davantage une surprise. M. Simonpoli va devenir Les inquiétudes des salariés ne lésine pas sur la communica- cable dès le 3 janvier. « On ne veut directeur de Lasaire, un « laboratoire sociale d’actions, d’innovation, sont fortes. Sans convention col- tion : tous les textes sont dispo- pas laisser les salariés de la banque SITUATION PARADOXALE de réflexion et d’échanges », créé et dirigé jusqu’ici par Pierre Héritier, lective, ils n’auraient d’autre pro- nibles sur Internet et, depuis le avec le seul Code du travail », re- Principal objet du débat, l’AFB ancien dirigeant de la CFDT. tection que le droit du travail. 18 octobre, un numéro vert a été connaît Olivier Robert de Massy, souhaite décentraliser les négo- Depuis dix ans, Lasaire s’est imposé en organisant une biennale « Ce serait une situation juridique mis en place. Par ailleurs, en cas directeur des questions sociales à ciations salariales au niveau des de l’Europe sociale et en rassemblant des syndicalistes de diverses banques tandis que les syndicats obédiences, des intellectuels ainsi que des dirigeants d’entreprise. veulent conserver de nombreuses Lasaire est présidé par par Alain Godard qui dirige la banche agro- prérogatives à la branche. C’est chimie de Rhône-Poulenc. parce qu’il ne voulait plus que Les salaires au cœur des revendications l’évolution des salaires – le fa- DEPUIS DEUX ANS, les négociations au sein des voirait la répartition des augmentations entre la meux « point bancaire » – soit dé- tuation semble se débloquer. pation à la manifestation dé- banques adhérentes à l’Association française des branche et les entreprises et qui favoriserait les aug- fini au niveau de la branche que le Contrairement à la négociation montrent le caractère massif et banques (AFB) achoppent sur deux sujets principaux : mentations générales durant quatre ans. Il entend patronat a dénoncé la convention sur le temps de travail (lire ci- inégalé du mouvement en cours ». les salaires, qui sont inclus dans la convention collec- mettre en place un mécanisme favorisant la participa- collective. « Supprimer le point contre) qui se sont conclues par la Jean-Dominique Simonpoli, se- tive, et le temps de travail, qui a fait l’objet d’une né- tion des salariés aux résultats. Les syndicats proposent bancaire, c’est tuer le symbole de signature du seul SNB-CGC, les crétaire général de la fédération gociation séparée dont le relatif échec a pesé sur la re- l’instauration d’un mécanisme qui garantit aux salariés la négociation de branche », in- syndicats semblent aujourd’hui CGT, note que, face à l’unité syn- négociation de la convention. n’ayant pas bénéficié d’augmentation individuelle une dique un des protagonistes. unis face au patronat, même si dicale, « l’AFB se décrispe ». b Temps de travail : l’AFB a signé, le 4 janvier 1999, augmentation minimale de 0,5 % du salaire annuel. Le 24 novembre, les syndicats certains soupçonnent malgré tout « L’AFB doit faire de réelles un accord sur les 35 heures avec le seul SNB-CGC, Par ailleurs, un seuil d’inflation serait instauré (par ont partiellement cédé sur cette le SNB-CGC d’être tenté par une concessions », prévient Pierre deuxième organisation de la branche. Mais, attaqué exemple 1 %), au-delà duquel une augmentation géné- question-clé (voir ci-contre) en signature isolée. Gendre, secrétaire général de FO par les non-signataires, cet accord a été invalidé par le rale du salaire interviendrait automatiquement pour proposant un mécanisme de Gérard Labrune, président du Banques. Les fédérations syndi- tribunal de grande instance. Le patronat (mais pas le garantir le pouvoir d’achat. En cas de difficultés dans substitution. « Si nous parvenons SNB-CGC, se dit optimiste. « Sur cales se retrouveront mardi, à SNB-CGC) a fait appel. Le 9 novembre, en appel, le une banque, les syndicats acceptent que les mesures à un accord sur les salaires, nous la forme comme sur le fond, les 18 heures, pour tirer le bilan de la président a proposé une médiation, refusée par l’AFB décidées au niveau de la branche soient suspendues. devrions régler les autres sujets », nouvelles propositions du patronat journée d’action. Selon plusieurs et quatre syndicats (tous sauf le SNB-CGC). L’au- Si le patronat refuse ce qu’il considère comme une estime le directeur des ressources permettent de trouver des points de syndicalistes, il n’est pas exclu dience doit reprendre le 8 décembre. indexation des salaires sur l’inflation, il est sensible au humaines d’une grande banque. convergence. Mais nous ne signe- que la grève soit reconduite au b Salaires : c’est le point-clé de la négociation en fait que les syndicats aient abandonné toute référence Ainsi, comme le voulait le patro- rons pas seuls. Nous n’avons pas moins localement. cours. Le point bancaire qui fixe les salaires au niveau au point bancaire. nat, la prime d’ancienneté dispa- vocation à jouer le rôle du Christ. » de la branche devrait disparaître. Le patronat propose raît. Mais elle serait remplacée Le principal syndicat du secteur, Frédéric Lemaître que la branche prévoie un accord qui, à son tour, pré- F. Le par une « prime professionnelle » la CFDT, est toujours sur une po- et Pascale Santi Royal Bank of Scotland surenchérit sur NatWest Et si Microsoft avait été français ? LA BATAILLE pour le contrôle détient quelque 9,6 % du capital de 1,015 milliard de livres prévues sur LE PROCÈS intenté par le mi- sion des faits (findings of fact), sanction de comportements anti- de la banque britannique National RBOS, avait, dès la semaine der- trois ans par son assaillant, et nistère de la justice américain dans le cours du procès et avant concurrentiels conduite au nom Westminster (NatWest) bat son nière, annoncé officiellement même faire mieux. Et balaie toutes contre Microsoft pour restriction que l’application du droit ne soit de l’ordre public économique. La plein. Après la France, la Grande- qu’elle soutiendrait toute offre de les critiques sur la prétendue de concurrence est naturellement décidée. Cela n’existe pas en droit réforme en cours du droit de la Bretagne est le théâtre d’une gi- la RBS sur NatWest. Le début des « crise » de son établissement. régi par le droit américain anti- français, où il faut attendre la dé- concurrence pourrait être l’occa- gantesque guerre des banques. La hostilités remonte au 24 sep- Autre moyen de défense annon- trust. Mais l’on peut mettre aussi cision finale pour connaître la po- sion de l’insérer, parce que la mé- première banque écossaise Royal tembre quand Bank of Scotland, cé samedi, la banque a offert à ses cette législation en perspective sition de l’autorité de concur- diation conduit à une solution du Bank of Scotland (RBoS) a lancé, deuxième banque écossaise et hui- actionnaires de racheter leurs ac- avec le droit français pour mesu- rence, tant sur le fait que sur le conflit plus souple. lundi 29 novembre, comme on tième banque de dépôt britan- tions jusqu’à un maximum de rer si un tel procès pourrait ou droit. En troisième lieu, le 22 no- pouvait s’y attendre, une offre nique, a lancé une offre hostile de 1 milliard de livres (1,58 milliard non se dérouler pareillement en vembre 1999, des avocats ont en- hostile de 26,4 milliards de livres 20,85 milliards de livres (32,5 mil- d’euros) en cas d’échec des raids à France. Cela permet ainsi, par PROCÉDURE INQUISITOIRE tamé un procès civil en arguant (41,2 milliards d’euros) sur Nat- liards d’euros). son encontre. Elle s’est dite en comparaison, de réfléchir sur l’in- On retrouve ici une profonde du fait que Microsoft vendrait West, troisième banque de dépôt outre prête à en racheter un mil- flexion que le droit français de la différence technique, tenant au donc ses logiciels à un prix supé- britannique. RBoS surenchérit ain- CONTRER L’ASSAUT liard de livres supplémentaire dans concurrence pourrait prendre à fait que la procédure américaine rieur à celui auquel il l’aurait fait si sur sa compatriote Bank of Sco- Les deux banques écossaises as- un an. La banque avait également l’occasion des réformes en cours est accusatoire, les preuves fac- si le jeu de la concurrence n’avait tland (BoS), qui avait relevé son saillantes ont chacune une valeur annoncé, il y a quelques semaines, (Le Monde du 16 novembre 1999). tuelles s’élaborant par témoi- pas été enrayé. L’abus de position offre initiale, vendredi 26 no- boursière très inférieure à celle de la réduction de ces activités avec la Sur le fond, on peut assez aisé- gnages fournis par les parties, dominante aurait ainsi créé un vembre, à 25,58 milliards de livres NatWest mais elles sont toutes les cession programmée de quatre de ment établir la correspondance simplement appréciés par le juge dommage pour les acheteurs, (39,9 milliards d’euros). deux considérées comme plus ren- ses filiales (Gartmore, NatWest dans les deux lois (Sherman Act, avant qu’on ne passe à la phase dommage dont ils pourraient au- Royal Bank of Scotland et ses tables. La tricentenaire BoS avait Equities Parnters, Ulster Bank et ordonnance de 1986) des mé- active d’application du droit. Les jourd’hui obtenir réparation par deux banques d’affaire Goldman créé la surprise en se lançant à Greenwich). thodes établissant les marchés parties apportent donc les faits et un remboursement partiel du Sachs et Merrill Lynch, avaient l’assaut d’une banque deux fois Malgré ces tentatives de défense concernés (Relevant market, mar- le juge recherche le droit. En prix. Les avocats sont alors les re- tenté une approche amicale ven- plus grosse qu’elle. BoS avait reçu depuis le début de la bataille, les ché pertinent) et les notions qui France, la procédure française est présentants de l’ensemble ano- dredi dans la soirée, voulant jouer le soutien du gouvernement qui lui initiatives de NatWest n’ont guère qualifient les comportements an- inquisitoire : le juge recherche à la nyme des acheteurs, à charge le rôle de chevalier blanc de Nat- avait donné son feu vert pour ten- convaincu la City. Elle avait bien ticoncurrentiels (conspiracy, en- fois les faits et le droit. pour ceux-ci de se manifester plus West, mais cette dernière a fait ter d’avaler sa concurrente à la accueilli les assauts de BoS. Les tente ; monopolisation, abus de En deuxième lieu, le 19 no- tard si l’action triomphe devant connaître, samedi 27 novembre, le veille de sa surenchère. En termes marchés londoniens avaient bou- position dominante). La gamme vembre, le juge Richard Posner, les juges. Cela s’appelle une class rejet de cette proposition, au de capitalisation boursière, RBoS a dé l’OPA de NatWest sur l’assu- des sanctions est analogue. Inter- célèbre pour ses travaux d’ana- action. terme de plusieurs heures de né- une longueur d’avance sur sa reur Legal & General de 10,8 mil- vient ici la culture des autorités de lyse économique du droit, a été Une telle procédure a déjà fait gociations. NatWest avait égale- compatriote BoS avec une valeur liards de livres, court-circuitée par concurrence. Les juges américains désigné comme médiateur pour chuter les compagnies améri- ment réitéré son rejet catégorique de 11,8 milliards de livres, contre les offres de la deuxième banque non seulement prononcent des favoriser un éventuel arrange- caines de cigarettes. Or, la class de la surenchère de BoS, jugeant la 9 milliards pour BoS. écossaise. amendes mais encore ordonnent ment amiable entre l’administra- action, l’action collective, n’existe proposition « inadéquate » et «à Mais NatWest entend se dé- Désormais, la bataille est fa- le démantèlement des entre- tion et l’entreprise. Cela ne serait pas en France. parce que le droit hauts risques », selon David Row- fendre becs et ongles pour contrer rouche entre les deux banques prises. En France, le Conseil de la pas possible en France. En effet, exige que celui qui a vocation à land, le président de NatWest. Au- l’assaut des deux banques écos- d’Edimbourg, avec, d’un côté, Pe- concurrence, qui condamne régu- la médiation, admise d’une façon obtenir du juge la satisfaction de cune des deux offres ne présente à saises. Elle avait mis au point un ter Burt, l’ambitieux directeur gé- lièrement à de lourdes amendes, générale en matière civile, sa prétention soit nommé. Ce de- ses yeux suffisamment de valeur plan de défense contre BoS, qui néral de BoS, et de l’autre, n’a jamais fait usage de l’article 43 n’existe pas dans les procès de vrait être chacun des acheteurs pour les actionnaires. vaut, du même coup, contre RBoS. Georges Mathewson, futur pré- de l’Ordonnance de 1986 lui per- sanctions en matière écono- qui agisse. Faut-il alors introduire En termes financiers, l’offre de La banque a annoncé, samedi sident de RBoS. L’arrivée d’un mettant, en cas d’exploitation mique, du fait qu’un ordre public l’action collective en droit fran- RBoS augmente de l’équivalent de 27 novembre, un nouveau train de nouvel acteur n’est pas à exclure. abusive d’une position domi- est en cause. Certes, l’incompati- çais ? Cela est très discuté car on 0,968 nouvelle action NatWest suppressions d’emplois, avec Un chevalier blanc pourrait faire nante, de demander au ministre bilité entre possibilité de média- peut y voir le contrepoint efficace plus 305 pence de titres obliga- 15 000 postes appelés à disparaître son apparition. Les deux britan- de l’économie d’enjoindre à l’en- tion et ordre public n’est plus aus- du pouvoir des entreprises mais taires chaque action NatWest, ce d’ici 2002, soit 3 350 de plus que ce niques Abbey National et Lloyds treprise de se retructurer, ce qui si forte en France depuis que aussi un instrument de pression qui valorise le titre à 15,90 livres, que la banque assiégée avait déjà TSB sont à l’affût, et d’autres équivaut à un démantèlement. récemment la loi a consacré la entraînant des excès. contre 14,57 livres pour l’offre de prévu dans un précédent plan de noms sont cités comme ceux du Mais l’on peut relever trois im- médiation pénale alors que le pé- BoS de vendredi. Le principal ac- rationalisation. Il entend ainsi néerlandais ABN Amro ou de portantes différences, mises en nal constitue le cœur de l’ordre Marie-Anne Frison-Roche tionnaire de RBoS, la première convaincre les investisseurs que l’américain Citibank. lumière dans le cas Microsoft. En public. Mais l’on ne peut sans tex- professeur de droit banque espagnole, Banco Santan- son institution peut réaliser toute premier lieu, le juge Jackson a te imposer un tel mécanisme dans à l’université der Central Hispano (BSCH), qui seule les économies d’au moins P. Sa (avec AFP) présenté, le 5 novembre, sa ver- une procédure administrative de de Paris-Dauphine LeMonde Job: WMQ3011--0021-0 WAS LMQ3011-21 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0492 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 21 Le président de Mannesmann tente de persuader La Banque du Japon intervient pour enrayer la hausse du yen ses actionnaires de rejeter l’offre de Vodafone LA BANQUE du Japon est intervenue, lundi 29 novembre, sur le marché des changes à Tokyo pour stopper la forte remontée du yen. Face au dollar, la devise nippone avait atteint, vendredi 26 novembre, son plus haut niveau depuis le mois de décembre 1995, à 101,55 yens pour un Klaus Esser vient défendre sa stratégie devant les investisseurs anglo-saxons dollar. « Nous sommes intervenus en raison des perturbations sur le marché des changes », a expliqué le ministre des finances japonais, Le conseil de surveillance de Mannesmann a rachat présentée par Vodafone pour 124 mil- propose de faire à travers une longue tournée Kiichi Miyazawa. accordé, dimanche 28 novembre, son soutien liards d’euros. Il lui reste à convaincre ses action- en terre anglo-saxonne. Seul 40 % du capital de Après l’initiative de l’institut d’émission, le dollar est repassé au-dessus unanime à Klaus Esser pour rejeter l’offre de naires de la validité de sa stratégie, ce qu’il se Mannesmann est détenu par des Allemands. de 103 yens. Il s’échangeait à 103,27 yens. Haruhiko Kuroda, le vice- ministre des finances chargé des affaires internationales, a estimé, pour FRANCFORT, Welt am Sonntag a prêté à d’autres Etats-Unis. Le premier acte de ce commandes en mai dernier. La sa part, que les autorités « avaient pris aujourd’hui la mesure appropriée de notre correspondant membres du conseil l’intention ballet défensif devait avoir lieu stratégie de l’Allemand repose sur sur les marchés des changes ». Elles « sont prêtes à continuer à agir avec Avant d’entamer, lundi 29 no- d’engager des pourparlers avec lundi 29 novembre à Londres, la combinaison des téléphonies fixe résolution, si besoin est », a-t-il ajouté. L’euro pénalisé, au même titre vembre, à Londres, une longue Vodafone, ou du moins d’étudier puisqu’un quart des actions et mobile, alors que Chris Gent que le dollar, par l’ascension du yen, s’est redressé après l’intervention tournée destinée à convaincre ses très sérieusement son offre. Mannesmann appartiennent à des s’est spécialisé dans les portables. de la Banque du Japon jusqu’à 105,25 yens, avant de revenir à actionnaires, Klaus Esser, le pré- Le président du directoire de investisseurs implantés au Le directeur général de Vodafone a 104,69 yens. Il avait atteint son plus bas niveau à 102,48 yens vendredi. sident du directoire de Mannes- DaimlerChrysler, Jürgen Schrempp, Royaume-Uni. Après une ren- donné des garanties pour les activi- mann, a reçu dimanche soir le sou- ses homologues de la Deutsche contre avec des analystes finan- tés fixes de Mannesmann en cas de tien de son conseil de surveillance. Bank, Rolf E. Breuer, et d’Allianz, ciers, Klaus Esser doit s’exprimer succès de son offre, mais elles ne Axa investit Ce dernier a décidé « à l’unani- Henning Schulte-Noelle (l’assureur devant la presse à l’hôtel Savoy, là semblent pas convaincre. Les mité », après trois heures de réu- détient 0,8 % du groupe), auraient même où son rival de Vodafone, cadres dirigeants du groupe, tout nion extraordinaire à Düsseldorf, penché en ce sens. Ces patrons Chris Gent, avait lancé son offre comme les salariés, ont manifesté dans l’assurance-vie au Japon d’entériner le rejet de l’offre hos- emblématiques, qui ont réalisé ces hostile voici dix jours... valorisant le publiquement leur soutien à Klaus tile, initiée le 19 novembre par derniers mois d’importantes acqui- groupe de Düsseldorf à 124 mil- Esser. LE GROUPE français Axa, numéro un mondial de l’assurance, va Vodafone AirTouch. Le groupe bri- sitions aux Etats-Unis, appar- liards d’euros. investir jusqu’à 200 milliards de yens (1,9 milliard d’euros) dans une tannique spécialisé dans la télépho- tiennent à une génération très sen- Klaus Esser reste, pour le BATAILLE BOURSIÈRE holding commune avec le japonais Nippon Dantai, treizième société nie mobile veut prendre le contrôle sible aux charmes du capitalisme moment, fidèle à sa stratégie ini- Pour mieux contrer Vodafone, d’assurance-vie japonaise. Le nouveau groupe, Axa Nichidan, dont le de l’allemand Mannesmann, un Mannesmann a décidé d’accélérer Français détiendra environ 95 %, réunira les activités d’assurance-vie groupe industriel qui s’est diversifié certains projets. Ainsi, la scission des deux compagnies au Japon. Axa précise, lundi 29 novembre, dans dans les télécommunications. Selon Philipp Holzmann pourrait être mis en vente annoncée en septembre entre les un communiqué, qu’il injectera en numéraire « 135 milliards de yens Joachim Funk, le prédécesseur de télécommunications et les divisions avant mars 2000, et jusqu’à 65 milliards de yens avant mars 2001 ». «Le Klaus Esser, aujourd’hui président Le numéro deux du BTP allemand, Philipp Holzmann, sauvé in ingénierie/composants automo- nouveau groupe offrira une large gamme de produits et services financiers, du conseil de surveillance, « l’offre extremis de la faillite grâce à l’intervention du chancelier Gerhard biles (MEA) sera effective dès l’an dont assurance-vie et santé, produits d’épargne et gestion de patrimoines », n’est acceptable ni dans la forme, ni Schröder, pourrait être vendu après assainissement, selon le journal prochain, alors qu’elle était prévue ajoute le communiqué. Grâce à cette acquisition, la zone Asie-Pacifique dans le contenu. Elle ne correspond Welt am Sonntag du dimanche 28 novembre. Le journal cite le pour 2001. La filiale MEA devrait « représentera 11 % du chiffre d’affaires total d’Axa, dont 7 % au Japon ». pas, et de loin, à la valeur de Man- président du conseil de surveillance du groupe, Carl von Boehm- être introduite en Bourse dès la nesmann ». Le conseil incite les Bezing, selon lequel plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt mi-2000. En parallèle, Mannes- actionnaires à ne pas accepter les pour une coopération ou une alliance avec Philipp Holzmann, qui a mann précise ses intentions en La justice se prononce lundi propositions de Vodafone, car elles retiré jeudi sa demande de dépôt de bilan. matière de commerce électronique, « ne reflètent pas le potentiel de Vendredi, le directeur financier, Rainer Klee, a donné sa démission une branche en forte croissance où l’action Mannesmann, qui se fonde avec effet immédiat « étant donné les événements des dernières le groupe prévoit de réaliser un sur la grève de la Fnac sur le maintien de son indépen- semaines ». Son successeur n’a pas encore été nommé, a indiqué le chiffre d’affaires de 500 millions dance ». Ce projet hostile « n’est groupe dans un communiqué. Rainer Klee, âgé de cinquante-deux d’euros en 2001. LE TRIBUNAL de grande instance de Paris, saisi, vendredi pas dans l’intérêt des actionnaires, ans, est entré dans le groupe de BTP (bâtiment et travaux publics) en La perspective d’une bataille 26 novembre, par la direction de la Fnac, devait se prononcer lundi des salariés et de l’ensemble de 1996 et a le plus d’ancienneté au sein du directoire actuel, selon la boursière sans précédent dans 29 novembre à 17 heures sur « l’entrave illégale au bon fonctionnement » l’entreprise », précise le conseil. presse allemande. l’histoire du capitalisme allemand des magasins parisiens, dénoncée par la direction. Alors qu’un accord Cette prise de position était inquiète les responsables politiques avait été trouvé en fin de semaine avec les salariés des entrepôts de la d’autant plus attendue que la et syndicaux allemands. Le chance- filiale Fnac logistique, « une centaine » de grévistes, selon la direction, presse allemande avait évoqué, anglo-saxon. A l’issue de la ren- tiale. Pour lui, ce sont les seuls lier Schröder a mis en garde contre appartenant aux services de l’exploitation, observaient des arrêts de durant le week-end, de possibles contre, Klaus Esser a donc tenu à actionnaires qu’il faut convaincre. « ce genre d’aventure », qui détruit travail tournants pour bloquer l’arrivée des camions, dans les magasins divergences de vue entre les per- souligner que cette position avait La prise de contrôle réussie de la culture de l’entreprise. Un argu- Etoile, Forum des Halles et Montparnasse, dépendants d’une autre sonnalités qui le composent. bien été prise à l’unanimité, tandis l’opérateur britannique de télépho- mentaire que Klaus Esser s’est filiale, Fnac Paris. Constitué à parité de représentants que le groupe britannique, qui dit nie mobile Orange – qui a poussé refusé à mettre en avant pour le Selon la direction, « près de 95 % des salariés [étaient] à leur poste » à la syndicaux et patronaux, en vertu rester ouvert à une solution à Vodafone à réagir – est venue moment et qu’il se gardera bien veille du week-end. La direction de Fnac Paris soulignait qu’elle avait des règles de cogestion en vigueur l’amiable, a affirmé aussitôt ne pas conforter son message. Les perfor- d’évoquer à Londres, sur les terres réaffirmé « un certain nombre d’engagements fondamentaux, notam- en Allemagne, le conseil de surveil- être surpris par cette nouvelle mances actuelles et, surtout, le de son rival. ment : maintien du salaire de base pour tous, quelle que soit l’issue des lance de Mannesmann rassemble marque de rejet. Le patron de Man- potentiel de croissance du groupe négociations sur les 35 heures, pas d’annualisation du temps de travail et des personnalités parmi les plus nesmann va donc désormais pou- sont largement supérieurs aux pré- Philippe Ricard des embauches pour l’an 2000 ». importantes du monde écono- voir orchestrer sa contre-offensive. visions affichées par Vodafone, mique. Si le patron du syndicat de Alors que seul 40 % du capital explique en substance M. Esser, un la métallurgie IG Metall, Klaus appartient à des Allemands, Klaus juriste qui a gravi, en vingt-deux Zwickel, et ses collègues font front Esser entame une tournée de ses ans de carrière, tous les échelons au côté de Klaus Esser, le journal actionnaires en Europe et aux du groupe, avant d’en prendre les Après la fusion entre Carlton et United, Rupert Murdoch se trouve isolé LONDRES quent son projet de rachat du club médias de Cable and Wireless de notre correspondant à la City de Manchester United, mais avec l’aide de France Télécom. La fusion de Carlton Communi- cèdent à la pression de deux M. Murdoch est d’autant plus cations et de United News concurrents honnis, leur accor- inquiet de la tournure des événe- & Medias créant le numéro un de dant un avantage crucial dans la ments que le président de Gra- la télévision privée britannique (Le conjoncture actuelle. Murdoch nada, Gerry Robinson, s’est Monde daté 28-29 novembre) ne crie à l’injustice en arguant que déclaré prêt, en cas de feu vert sert pas les intérêts du magnat lord Hollick, cinquante et un ans, officiel à la fusion entre Carlton et américano-australien, Rupert le patron de United News and United, à lancer une contre-OPA Murdoch. Le grand perdant de la Media, un fidèle de Tony Blair, hostile sur le groupe de Lord constitution de ce futur géant des était, jusqu’à une date récente, Hollick. Pour éviter pareille médias (presse, audiovisuel, Inter- chargé de mission auprès du manœuvre, qui a toutes les net...) est la chaîne à péage BSkyB ministère du commerce et de chances de réussir à la lumière de dont il est l’actionnaire principal l’industrie et s’occupait des la sous-évaluation boursière du et dont Vivendi a pris, depuis cet affaires de concurrence. D’autant titre United, le duo pourrait per- été, 24,5 % du capital. A l’heure du plus vexant que l’on sait, de sur- mettre à Granada, chouchou de la lancement de la télévision numé- croît, que grâce à M. Blair, lord City, de prendre le contrôle total rique, Rupert Murdoch a vite saisi Hollick pourrait conserver ses de Ondigital. Le prochain set le sens et la portée de l’alliance journaux alors que lui, Murdoch, s’annonce d’autant plus promet- Carlton-United dans le paysage devrait s’en séparer s’il souhaitait, teur que Robinson, lui aussi, est audiovisuel privé britannique. La un jour, mettre la main sur une un ami de longue date du premier course aux abonnés et aux droits station régionale ITV ! ministre. de retransmission sportifs entre sa Où Rupert Murdoch peut-il filiale numérique satellitaire Sky MENACE DE CONTRE-OPA rebondir ? A en croire les ana- Digital, qui avait jusque-là l’avan- Le président fondateur de News lystes, tout d’abord aux Etats-Unis tage, et son rival Ondigital, joint- Corporation accuse aussi lord Alli, ou General Electric, dit-on, aime- venture 50-50 entre Granada et trente-cinq ans, l’un des princi- rait vendre le network NBC à Carlton va reprendre de plus belle. paux dirigeants de Carlton Time-Warner. Face à cette menace On devine l’amertume d’un Communications, homosexuel et à la fusion entre CBS et Viacom, entrepreneur dont l’étonnante déclaré, de s’être vengé au pas- Murdoch chercherait à marier son intuition politique au cours des sage de la campagne du vaisseau- propre réseau Fox à NBC. Ensuite vingt dernières années (soutien amiral du groupe, The Sun, contre en Europe, via la relance possible aux conservateurs jusqu’en 1996, un prétendu lobby gay au sein du du projet de fusion avorté en puis au New Labour) lui a permis cabinet Blair. Enfin, le grand allié février entre BskyB et la chaîne de bâtir sa renommée et sa for- de Murdoch au sein du gouverne- payante francaise Canal+, contrô- tune en Grande-Bretagne. Or ment, le ministre du commerce et lée à 49 % par le groupe Vivendi. voilà que ce gouvernement qu’il de l’industrie, Steven Byers, a été Un tel scénario supposerait toute- croyait ami décide de fermer les tout bonnement court-circuité fois au préalable un assouplisse- yeux sur une entente posant d’évi- dans cette affaire. Récemment, ment de l’hostilité déclarée de dents problèmes de libre concur- Byers-le-fidèle avait opportuné- Murdoch envers le PDG de rence, en particulier au niveau des ment fait saisir la commission de Vivendi, Jean-Marie Messier. recettes publicitaires. la concurrence au sujet de la prise BskyB vaut bien des efforts... A ses yeux, non seulement ces de participation de Vivendi dans « ingrats » de travaillistes blo- BskyB et l’acquisition des activités Marc Roche LeMonde Job: WMQ3011--0022-0 WAS LMQ3011-22 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:35 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0493 Lcp: 700 CMYK

22 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 La nouvelle formule du « Figaro » vise les 400 000 exemplaires En quête d’un rajeunissement de son lectorat, le quotidien va « évoluer très profondément sans révolutionner », déclare, dans un entretien au « Monde », Yves de Chaisemartin, PDG de la Socpresse, pour qui l’indépendance du groupe « passe par une entrée en Bourse » « La nouvelle formule du Figa- cheté Le Figaro en 1974, il vendait en faisant passer l’actualité avant jourd’hui, on ne peut pas défendre franchir d’autres dans la rapidité, ro est-elle un simple lifting ou 285 000 exemplaires. Sur vingt-cinq les opinions du Figaro. l’entreprise sans défendre l’emploi, mais sans précipitation. Nous al- marque-t-elle un profond chan- ans, il en a gagné près de 100 000. » Nous commencions notre jour- on ne peut pas défendre le libéra- lons évoluer profondément sans ré- gement, dans l’esprit comme Les comparaisons qui nous sont dé- nal par un éditorial, aussitôt suivi lisme sans défendre un certain rôle volutionner. dans la forme ? sagréables sont en référence à 1986, par une page d’opinions. Le lecteur de l’Etat dans le domaine social et – Cette relance fait-elle partie – Un changement de maquette année historique en raison d’événe- entrait dans le journal par une prise des services publics. Le Figaro se des exigences de votre nouvel est un lifting de forme qui ne peut ments politiques forts, de la créa- de position avant même de veut un grand journal libéral, fran- actionnaire, le groupe Carlyle ? que s’accompagner d’un change- tion de nombreux produits complé- connaître les faits d’actualité. Nous çais, européen et... de droite parce – Nous avons fait entrer dans le ment de fond. Reste à savoir ce qui mentaires et du concours Portfolio avons déplacé au centre du journal, que je ne trouve pas d’autre mot capital du Figaro un fonds d’inves- doit changer et quelles sont les évo- qui a apporté une hausse brutale et tout en la développant, la place des pour définir ce que nous sommes, tissement à hauteur de 4,9 % et, lutions que nous devons faire. Il quelque peu artificielle de notre dif- débats. Elle sera plus ouverte aux mais sans être pleinement satisfait pour l’instant, Carlyle n’a souscrit faut d’abord changer une image in- fusion. Comme tous ses confrères, opinions divergentes, aux polé- de cette appellation. qu’à hauteur de 2,45 %, le double- juste, microcosmique, parisienne et Le Figaro a vu sa diffusion légère- miques et à l’interactivité à travers ment de sa participation étant pos- politicienne du Figaro. Nos lecteurs ment régresser depuis cette date. Il YVES DE CHAISEMARTIN un courrier des lecteurs moderne. sible si nous le souhaitons. Il est savent que c’est un journal n’y avait pas péril en la demeure, Le Figaro marquera clairement « L’une des solutions donc évident que nos amis de Car- complet, pluriel sinon pluraliste. mais incontestablement une volon- vèlent un net regain d’intérêt des quels sont ses choix, ses idées et ses lyle n’ont aucune intervention dans Nos non-lecteurs le considèrent té de réagir. Si nous pouvions stabi- jeunes pour la presse écrite. J’ai positions, tout en laissant une très pour assurer la gestion du Figaro, et encore parfois comme un journal ringard, liser la diffusion France aux alen- toujours eu la conviction qu’il y large place à ceux des autres. moins dans sa rédaction. Il n’y a vieilli, voire sectaire. Tous nos ef- tours de 400 000 exemplaires, je avait une demande en France, mais – Le positionnement politique définitivement donc pas, de leur part, d’exigence forts vont être de leur démontrer serais un homme heureux. Mes am- l’offre n’a peut-être pas été à la du journal va-t-il changer à cette en matière de diffusion ou autre. qu’ils ont tort. bitions sont importantes, mais at- hauteur. occasion ? Le Figaro ambitionne- la pérennité » Toutefois, cette nouvelle for- Le changement de forme induira teignables. – Quels sont les principaux t-il de devenir le journal fédéra- mule a été rendue possible grâce à des changements sur le fond. Pas – Vous avez pourtant déclaré changements dans le nouveau teur d’une droite divisée ? et l’indépendance eux, car le groupe a vécu une crise plus que d’autres, nous ne voulons récemment que 400 000 exem- Figaro ? – Le Figaro ne sera jamais un financière et économique très faire de révolution. Nous avons une plaires ne faisaient pas un vrai – Un effort de lisibilité, de mise journal de chapelles. Il est plus que du groupe passe lourde depuis le début des années des toutes premières diffusions de journal ? en scène et de hiérarchisation de jamais un journal libre et indépen- 90. Nos soucis de trésorerie nous presse nationale. Nous sommes – C’est un problème fondamen- l’information pour que le lecteur y dant des pouvoirs politique, écono- probablement empêchaient complètement d’avoir très attachés à nos lecteurs tradi- tal. On peut se demander pourquoi trouve plus facilement ses repères. mique et bancaire. Ses proprié- la disponibilité d’esprit et les dispo- tionnels. Je souhaite simplement les Suédois sont à 60 % lecteurs ré- Sur le fond, l’effort est le même : taires véritables sont ses lecteurs. par une entrée nibilités financières permettant de qu’ils amènent leurs enfants à lire guliers d’un quotidien contre 15 % plus de clarté, plus de différencia- Est-il un journal de droite ? On ne se consacrer au développement de de plus en plus un journal de presse des Français. Les choix faits à la Li- tion entre le fait et le commentaire. sait plus très bien aujourd’hui ce en Bourse » l’entreprise. Nous avons mainte- quotidienne nationale. C’est cela bération ne sont pas intellectuelle- Une partie du public a besoin qu’on qu’est la droite, où est la limite nant le temps et les moyens des l’objectif. ment satisfaisants quand on s’aper- l’aide à s’y retrouver dans la masse entre la droite et la gauche et ce ambitions qui étaient les nôtres de- – Le Figaro doit faire face à çoit que la pénétration globale de la des informations et à faire ses qu’est la gauche. Alors de droite – Avez-vous tranché dans le puis toujours. une érosion continue de ses presse quotidienne en France reste choix. sans doute, de toutes les droites, débat interne au journal qui op- – Où en êtes-vous de l’opéra- ventes depuis plusieurs années. inférieure à celle de certains quoti- Une autre partie de la popula- mais pas dans le sens partisan ou poserait une ligne libérale plus tion de recapitalisation du Figa- Quels objectifs de diffusion as- diens anglais. Mais, c’est peut-être tion, en particulier les jeunes, tient politicien. Il est attaché à des va- ouverte et un courant plus tradi- ro et de l’ouverture du capital à signez-vous à cette relance ? notre chance, nous avons un boule- fondamentalement à se faire une leurs clairement libérales, fami- tionnel et conservateur ? d’autres actionnaires ? – Méfions-nous des comparai- vard devant nous. Les dernières opinion par elle-même. Nous allons liales, de liberté, de responsabilité – Il n’existe pas de courants à l’in- – Nous avions un rêve : assurer la sons. Quand Robert Hersant a ra- études de Diffusion Contrôle ré- donc changer l’ordre des facteurs dans tous les domaines. Au- térieur du journal. Il existe des per- pérennité dans l’indépendance du sonnalités, des journalistes, écri- groupe fondé de toutes pièces par vains et intellectuels qui ont des Robert Hersant. Ce rêve est devenu opinions personnelles, mais nous une ambition, et cette restructura- sommes tous dans la même ligne tion financière a permis qu’elle La première étape d’une transformation longuement mûrie de ce que doit être Le Figaro de de- commence à se concrétiser. C’est L’HISTOIRE du Figaro retiendra sans doute France-Soir, nommé « représentant personnel » troduites : une page Europe quotidienne, la der- main. Il n’est pas vrai que nous une étape. Un journal de presse que la nouvelle formule du quotidien, fondé en du patron de la Socpresse auprès de la rédac- nière page consacrée au multimédia et un nou- ayons eu un choix ou un conflit à quotidienne nationale ne peut exis- 1826, a paru deux jours après la mort du pré- tion, et par Michel Schifres, directeur délégué veau cahier de l’économie du lundi. gérer entre un pôle conservateur et ter qu’en étant totalement indépen- sident de son comité éditorial, Alain Peyrefitte. de la rédaction. Ce sont eux qui, au fil des pré- Du verdict des lecteurs – de plus de cinquante figé et un autre, libéral et ouvert. Le dant de tout pouvoir et de tout « C’est forcément un symbole du passage de flam- sentations dans les services, assureront la mise ans dans leur majorité – devrait en fait dé- Figaro, c’est tout cela à la fois. autre intérêt que la presse. La fa- beau d’une génération à une autre », a sobre- au point jusqu’à une ultime réunion de déci- pendre d’autres transformations et sans doute – Vous aviez annoncé cette mille Hersant n’a aujourd’hui au- ment commenté Yves de Chaisemartin, pré- sion, le 23 octobre, avec les chefs de service et des changements dans l’organisation des ser- nouvelle formule pour sep- cun intérêt ailleurs que dans la sident de la Socpresse, dans une déclaration à les cadres commerciaux. vices et de la hiérachie du journal. Pour l’heure, tembre. Pourquoi avez-vous tar- presse quotidienne ; c’est la dé- l’AFP. Elle intervient aussi vingt-cinq ans après Yves de Chaisemartin reste entouré de ses deux dé pour la lancer ? marche que je suis. la précédente transformation mise en œuvre TROIS INNOVATIONS « bras droits », selon son expression : Franz-Oli- – J’ai lu ici ou là que je manquais » L’une des solutions pour assu- par Robert Hersant, au moment du rachat du Ni « révolution » ni « bouleversement » . Mal- vier Giesbert, nommé récemment directeur de d’audace et que j’hésitais parce que rer définitivement cette pérennité titre. gré les efforts pour rassurer les lecteurs tradi- l’ensemble des rédactions, directeur général du j’avais peur des réactions de nos et cette indépendance passe proba- Il a fallu près de onze mois aux dirigeants du tionnels, le nouveau Figaro apparaît avec une Figaro Magazine, et Patrice Duhamel, directeur vieux et fidèles lecteurs. C’est tota- blement par une entrée en Bourse. quotidien de la rue du Louvre pour franchir le maquette entièrement transformée. Le titre général adjoint du groupe, chargé de la gestion. lement faux. Je sais que ce que nous L’avenir de la conjoncture écono- pas. C’est en effet lors de la cérémonie des s’est arrondi, les caractères du texte et des titres La direction du quotidien reste assurée par Mi- allons faire donnera satisfaction à mique et sociale permettra aux ac- vœux, début janvier, que M. de Chaisemartin a sont allégés. La Une est plus organisée et l’en- chel Schifres, assisté de Charles Lambroschini et nos lecteurs actuels, le pari est de tionnaires de choisir, dans les annoncé au personnel le lancement de ce chan- semble des pages remanié avec une présenta- Jean-Paul Mulot. savoir si cela plaira aux autres. toutes prochaines années, s’ils pri- tier. L’opération, alors confiée à Franz-Olivier tion plus aérée. Conçue pour enrayer l’érosion des ventes » Nos lecteurs vont retrouver vilégient la voie d’une introduction Giesbert, directeur des rédactions, a été Le Figaro n’a pourtant bouleversé ni la struc- – 360 441 exemplaires de diffusion totale payée tout ce qu’ils avaient avant. Nous du seul Figaro ou de l’ensemble de conduite par un groupe de travail associant, ture ni l’ordonnancement de ses pages. La prin- en 1998, en baisse de 11 % depuis 1991 –, la re- ne faisons qu’ajouter des nouveau- la Socpresse. Cela passe par le rè- entre autres, un consultant, Jean-Louis Missika, cipale innovation reste la création de deux lance du quotidien bénéficiera d’une campagne tés. Mais cela ne se fera pas du jour glement de nombreux problèmes un universitaire spécialiste en sémiologie, Denis pages débats et idées avec le courrier des lec- de publicité d’environ 20 millions de francs. au lendemain. Soyons clairs, nous économiques et sociaux, à Paris Bertrand, et, parallèlement, deux graphistes du teurs, au centre du journal, qui accueillent l’édi- Comme en 1986, année « exceptionnelle », les di- ne faisons pas un nouveau journal, comme en province, mais c’est un Daily Telegraph, Clive Crooke et Georges Darby. torial et le dessin de Faizant auparavant à la rigeants du quotidien ont repris la recette du nous faisons évoluer Le Figaro. Ce plan que nous mettons en œuvre. » Elaboré dans le plus grand secret durant de Une. L’élaboration de ces pages relève d’un concours invitant les lecteurs à « tester [leur] numéro du 29 novembre n’est pas long mois, testé sous la forme de trois numéros comité éditorial dirigé par Michel Schifres avec quotient intellectuel » ! une fin en soi, ni un aboutissement Propos recueillis par zéros, le projet est repris en main, au cours de Baudouin Bollaert, José Macé-Scarron et Max de notre démarche. C’est une toute Jean-Jacques Bozonnet l’été, par Yves Thréard, ancien directeur de Clos. Trois innovations ont, par ailleurs, été in- M. De première étape, nous allons en et Michel Delberghe

DÉPÊCHES a PRESSE : le groupe Midi libre Le PDG de l’AFP renonce à l’idée d’un « partenariat stratégique global » ouvre son capital aux salariés. L’assemblée générale des action- APRÈS TROIS MOIS de loppement de l’AFP, désormais faisait sa propre lecture de l’ac- administrateurs ». « Ce n’est dant, les discussions entre syndi- naires a décidé, samedi 27 no- confrontation, Eric Giuily a fini découplée d’une éventuelle ré- cord conclu avec les syndicats et qu’au terme de cette concertation cats et direction devraient débu- vembre, de proposer aux 1 300 em- par céder. Alors que les syndicats forme du statut. Pour les syndi- essayait d’en minimiser la por- que le gouvernement proposera ter par le budget 2000, présenté ployés un plan d’entreprise, sous la de l’Agence France-Presse (AFP) cats, qui reprochaient au PDG tée. « La notion de partenariat au Parlement les mesures législa- au conseil d’administration le forme d’un emprunt obligataire re- avaient appelé à une grève illi- de vouloir mener une « privatisa- stratégique global n’est pas abon- tives qui s’avéreraient néces- 15 décembre. présentant 10 % des parts du capi- mitée pour s’opposer, une fois tion rampante » de l’agence, la donnée, elle est retirée de la dis- saires », précise Mme Trautmann tal, jusqu’à hauteur de 30 millions encore, à la réforme proposée nouvelle donne constitue une cussion avec les syndicats. On ne dans un communiqué. En atten- Frédéric Chambon de francs. Par ailleurs, un système par le PDG, M. Giuily a mis fin véritable reddition de la part de renonce pas à l’entrée de parte- de stocks-options, à hauteur de aux hostilités en renonçant à la direction. naires privés, on la met de côté 3,23 % du capital, devrait être insti- l’essentiel de son plan. « C’est une capitulation. L’ac- pour pouvoir avancer », faisait-on tué pour les cadres et mandataires A l’issue d’une réunion avec cord est clair, le projet de privati- valoir à la direction. sociaux du groupe. l’intersyndicale, samedi 27 no- sation de M. Giuily, c’est fini, ter- Convaincu du soutien du gou- a Le quotidien régional Paris- vembre, le président de l’agence miné, affirme Patrick Filleux vernement, M. Giuily semble Normandie était absent des a accepté de retirer la pierre (CGT). Pour nous, c’était un préa- toujours miser sur une réforme kiosques de Seine-Maritime, sa- d’angle de son projet qui consis- lable, le conflit portait là-dessus du statut qui réintroduirait la medi 27 novembre, en raison d’un tait à ouvrir le capital de l’AFP à depuis le début. Maintenant, on notion d’ouverture du capital à mouvement de grève des ouvriers des partenaires privés en liant va pouvoir discuter développe- des partenaires privés, une fois du Livre CGT. Des négociations en cette proposition à une réforme ment. » Désormais en position le climat social apaisé. D’après la cours sur les effectifs, les modalités du statut de l’agence. Sous la de force, les syndicats se dé- direction, le renoncement au de réduction du temps de travail et pression des syndicats, M. Giuily clarent prêts à débattre avec « partenariat stratégique global » la modernisation du titre sont à avait déjà dû revoir sa copie et il M. Giuily. « Nous sommes ouverts, ne serait qu’un recul stragégique l’origine du conflit. était revenu sur la création d’une y compris à la création de filiales et répond avant tout au souci de a Le groupe France Antilles de filiale comme mesure transitoire pour développer tel ou tel produit concertation et de préséance Philippe Hersant a racheté Ha- (Le Monde du 26 novembre). spécifique », précise-t-on même à manifesté par le gouvernement. vas media hebdos, filiale du L’accord conclu samedi avec les la CGT. « Comme l’a dit Catherine Traut- groupe Havas, éditeur de trois heb- syndicats va beaucoup plus loin. mann, la stratégie de développe- domadaires locaux en région pari- « La direction accepte de retirer PRUDENCE AU MINISTÈRE ment relève de l’entreprise, la ré- sienne : Le Républicain définitivement sa proposition de La direction de l’AFP, de son forme du statut et l’entrée de (26 550 exemplaires de diffusion partenariat stratégique global et côté, se félicite de l’ouverture de partenaires dans le capital sont payée en 1998) dans l’Essonne, de transformation de l’agence en véritables négociations et insiste du ressort du Parlement et du Toutes les nouvelles (19 800 exem- société anonyme », affirme le tex- sur l’apaisement des tensions au gouvernement », explique la di- plaires) dans les Yvelines et La Ga- te. sein de l’entreprise. « Il y avait rection de l’AFP. zette (8 270 exemplaires) sur le Val- Une assemblée générale du une ambiance de guerre civile et Toujours prudent dans son d’Oise. Cet ensemble, qui emploie personnel devait se réunir, lundi on allait vers un conflit majeur soutien à M. Giuily, le ministère une centaine de salariés pour un 29 novembre, dans l’après-midi, qui risquait de tout faire éclater », de la culture et de la communi- chiffre d’affaires de 65 millions de pour entériner le document et affirme-t-on au sixème étage de cation s’est d’abord félicité de francs (9,9 millions d’euros), étend lever le mot d’ordre de grève. l’agence. Même si M. Giuily se l’accord intervenu samedi, en le pôle des hebdomadaires de Elle devait également donner refusait à tout commentaire offi- soulignant que la stratégie de France Antilles implanté en Pays de son aval à l’ouverture de négo- ciel avant l’assemblée générale l’AFP devait être « élaborée avec la Loire et en Normandie. ciations sur la stratégie de déve- de lundi après-midi, la direction les personnels de l’agence et ses LeMonde Job: WMQ3011--0023-0 WAS LMQ3011-23 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0494 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 23

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SWTIDUI TTVRDVH SQWQDWS

SWTI SQWT

AGENDA personnes sont concernées dans TTVW Intervention s’efforcer, malgré de profondes di-

SUWQ SPIT

l’Hexagone par cette affection. TSPS vergences entre eux et avec les na-

STPR SHQT TQTI de la Banque du Japon tions moins développées, d’éviter

MARDI 30 NOVEMBRE b SRST RVSS AIRBUS : le conseil de TIWU un échec à la conférence de l’Orga-

a FRANCE : chiffres du chômage surveillance du consortium nisation mondiale du commerce à SPVU RTUS THQQ pour soutenir le dollar

pour le mois d’octobre, construc- européen choisira Seattle, en faisant valoir les béné- SIIW RRWS

tions neuves pour octobre et ré- vraisemblablement Toulouse [[[SVTW [[[ [[[LE DOLLAR est remonté à fices potentiels importants d’une li-

PƒF IRyF PWxF PƒF IRyF PWxF serves de change nettes. comme site de construction de PƒF IRyF PWxF 103 yens, lundi 29 novembre, dans béralisation accrue des échanges. a JAPON : chiffres du chômage l’avion géant A3XX, selon Indices cours Var. % Var. % la matinée, à Tokyo, après une in- L’Union européenne et les nations

pour octobre. l’hebdomadaire allemand Focus Europe 09 h 50 f se´lection 29/11 26/11 31/12 tervention de la Banque du Japon en développement mettent en

FFFF FFFF

a ÉTATS-UNIS : indice de paru lundi. Un porte-parole d’Airbus EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH HDHH destinée à apaiser les tensions sur la garde, chacun de leur côté, contre

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confiance des consommateurs et in- a indiqué, pour sa part, qu’« aucune EUROPE ƒ„yˆˆ SH monnaie, qui avait atteint son plus les risques de fiasco de la troisième

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dice des directeurs d’achat pour le décision officielle » n’avait été prise EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR haut niveau depuis quatre ans face conférence au sommet de l’OMC

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mois de novembre. concernant l’emplacement de la EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ HDHH au billet vert, vendredi, à New York. depuis sa création, en 1995. L’objec-

± SQWQDWS HDHT QTDVI

chaîne de montage du futur A3XX, PARIS geg RH « Nous sommes intervenus en raison tif de l’organisation est de lancer, en

HDHH FFFF FFFF dont le lancement commercial doit PARIS wshgeg des perturbations sur le marché des 2000, un nouveau cycle multilatéral

MERCREDI 1er DÉCEMBRE

QTSQDRH FFFF QUDSR

démarrer dans les prochains jours. PARIS ƒfp IPH changes », à la fin de la semaine de négociations commerciales de

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a FRANCE : prix de vente indus- PARIS ƒfp PSH dernière, a expliqué le ministre des trois ans. Les désaccords portent

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triels (octobre). Résultats du mar- PARIS ƒigyxh we‚gri finances, Kiichi Miyazawa, devant sur le menu de ce cycle dit du Millé-

TIPDIQ HDQS IQDUH

ché automobile français en no- SERVICES AMSTERDAM eiˆ des journalistes. M. Miyazawa a naire. Les Etats-Unis souhaitent le

± ± QIUWDRI HDPH WDSQ

vembre par le Comité des b SFR : l’opérateur mobile BRUXELLES fiv PH précisé que seule la Banque du Ja- limiter à l’élimination des subven-

SWTIDUI HDHT IWDHV

constructeurs français d’automo- français a fait un pas de plus dans FRANCFORT heˆ QH pon était intervenue. tions directes aux exportations agri-

TTVRDVH HDHQ IQDTR

biles (CCFA). l’escalade promotionnelle. Pour LONDRES p„ƒi IHH a L’euro aborde, lundi, une nou- coles, à l’accès aux marchés des ser-

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a JAPON : immatriculations auto- fêter le passage à l’an 2000, il va MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi velle semaine à risque, après avoir vices et à l’instauration de normes

QTHISDHH HDVI PDRT

mobiles en novembre et réserves de proposer, du 1er décembre au MILAN wsf„iv QH enfoncé ses plus bas niveaux histo- sociales minimales ainsi qu’à l’ap-

UQTSDRH HDHV PDVT devises étrangères en novembre. 16 janvier, des abonnements ZURICH ƒ€s riques face au yen et au dollar sur plication des accords existants a RÉSULTATS ANNUELS : Atos. préférentiels. Les communications les marchés des changes, les opéra- conclus en 1994. Les Européens Conseil de surveillance de la Deut- passées le soir après 20 heures et le AME´ RIQUES teurs apparaissant décidés à tester veulent un agenda plus large, in- sche Bahn. week-end seront entièrement la résistance de la monnaie unique, cluant les investissements et les (Lire gratuites pendant toute la durée de NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR qui se trouve quasiment à parité règles de la concurrence.

JEUDI 2 DÉCEMBRE l’abonnement. SFR qui compte plus avec le billet vert. Les investisseurs page 2.)

IHWVVDE QRRUDVI de 6 millions d’abonnés espère IDHI vont guetter un éventuel signal des

a FRANCFORT : conseil des gou- IIHVW QRRU atteindre les 7 millions IDHW intentions de la Banque centrale a RUSSIE/FMI : la question de

verneurs de la Banque centrale eu-

IHVUS QPWS fin décembre. IDHU européenne (BCE) à l’occasion de la l’aide financière apportée par le

ropéenne suivi d’une conférence de

IHTTI QIRQ IDHT réunion, jeudi prochain, de son FMI à la Russie se pose à nouveau

presse.

b AT&T : le géant américain des conseil. Moins d’un an après son après des déclarations, samedi, de

IHRRU PWWP

a RÉSULTATS ANNUELS : Royal IDHR

télécommunications envisage de lancement, le 1er janvier 1999, l’euro son directeur général, Michel Cam-

IHPQQ PVRH

Bank of Scotland, Siemens, Zodiac. IDHQ

mettre en Bourse entre 10 et 15 % est tombé vendredi à de nouveaux dessus, menaçant, à deux mois de

IHHIW PTVV

du capital de son activité de [[[ [[[IDHI [[[planchers de 1,0076 dollar et son départ, de l’interrompre en rai-

PƒF IRyF PTxF PƒF IRyF PTxF VENDREDI 3 DÉCEMBRE téléphonie mobile. Cette activité PƒF IRyF PWxF 102,50 yens. son de la poursuite de la guerre en a réalise un chiffre d’affaires de Tchétchénie. Lors d’un déplace- ÉTATS-UNIS : chiffres de l’em- Indices cours Var. % Var. % Ame´rique 09 h 50 a

ploi pour novembre, commandes à 679 millions de dollars pour plus de f se´lection 26/11 veille 31/12 ASEAN : la Chine, le Japon et la ment à Madrid, M. Camdessus a

± IHWVVDWI HDIU IWDTW l’industrie pour novembre et indice 10 millions d’abonnés. E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ Corée se sont félicités, dimanche, averti Moscou que la campagne mi-

«vio-

± IRITDTP HDHQ ISDPR des directeurs d’achats des services E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH à Manille, des progrès réalisés pour litaire en Tchétchénie était

b lente » « la réaction de l’opi-

QRRUDVI HDVH SUDPR pour octobre. STELLA : le géant allemand de E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i une admission de Pékin dans l’Or- et que

nion publique était très négative ».

UVVWDWR HDRU PIDTS la production de comédies TORONTO „ƒi sxhiˆ ganisation mondiale du commerce

IQVVVDHH PDTH IHRDUP musicales Stella, a annoncé SAO PAULO fy†iƒ€e (OMC), le premier ministre japonais Ces déclarations sont un mauvais

QTHDQU HDII SSDHI AFFAIRES vendredi, avoir déposé son bilan. Il MEXICO fyvƒe se prononçant pour une entrée signe pour Moscou qui attend le dé-

« dès que possible » SSSDRR IDII PWDIS a ajouté que ses productions à BUENOS AIRES wi‚†ev de la Chine dans boursement rapide d’une nouvelle

« Cats » « Les Cloches de « Nous soutenons une IQPDTT IDIT UPDPW succès et SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev l’organisation. tranche de prêt. Une première réac-

INDUSTRIE ± SPRTDIS P WDSS Notre-Dame » seraient dans CARACAS ge€s„ev qixi‚ev entrée de la Chine à l’OMC, nous tion est venue de l’ancien premier b AVENTIS : l’offre publique l’immédiat maintenues. nous réjouissons de l’accord interve- ministre russe Viktor Tchernomyr- d’échange (OPE) de nu sur le sujet entre Pékin et Was- dine qui a rappelé que le FMI n’était Rhône-Poulenc sur Hoechst a b LUFTHANSA : le Français ASIE - PACIFIQUE hington et nous espérons que la pas « une organisation politique ». rencontré un vif succès, avec Thierry Antinori a été nommé Chine pourra adhérer à l’OMC dès

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plus de 96 % d’actions de Hoechst membre du directoire de la TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN que possible », a déclaré, selon un a GOLFE PERSIQUE : les monar-

IVVSHDPU IHQDWH apportées à l’OPE qui s’est compagnie aérienne allemande ISRTIDII porte-parole japonais, le premier chies du Golfe se sont mises d’ac-

achevée le 26 novembre. La fusion Lufthansa, où il siégera aux côtés ministre Keizo Obuchi à ses homo- cord dimanche durant leur som- IVWIR IIU

du français Rhône-Poulenc et de de cinq autres membres à compter ISRTI logues chinois et coréen, au cours met à Riyad sur la mise en place IVRWS IIR

l’allemand Hoechst donnera du 1er janvier. M. Antinori, IRUWQ d’un sommet tripartite tenu dans la d’une union douanière qui entrera

IVHUU III

naissance, le 15 décembre, sous trente-huit ans, était, jusqu’à IRIPT matinée. Il s’agissait du premier en vigueur en mars 2005, a déclaré

IUTSV IHW

réserve de l’approbation des présent, vice-président pour IQRSW sommet entre les dirigeants de ces le chef de la diplomatie saoudienne

IUPQW IHT actionnaires de Rhône-Poulenc, à l’Europe de l’Ouest et du Sud pour IPUWP trois pays de l’Asie du Nord-Est, qui le prince Saoud al-Fayçal. Les six

ITVPI IHQ Aventis, un leader mondial des la compagnie allemande. IPIPS se trouvaient à Manille pour monarchies du Conseil de coopéra-

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sciences de la vie (plus de er prendre part aux travaux du som- tion du Golfe (CCG) s’étaient en- PƒF IRyF PWxF ƒF IR yF PW xF PƒF IRyF PWxF

90 000 salariés). I met des dix pays de l’Association tendues sur la taxation des produits FINANCE Indices cours Var. % Var. % des nations du Sud-Est asiatique importés, qu’elles ont classés en Zone Asie 09 h 50 f

b PFIZER : un accord de b LAZARD : le groupe français a se´lection 29/11 26/11 31/12 (Asean). L’Asean regroupe les Phi- trois catégories : les produits

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IVVSHDPU HDQR QTDIV

co-promotion de la nouvelle annoncé, lundi, avoir signé un TOKYO xsuuis PPS lippines, le Laos, l’Indonésie, la Ma- exemptés, les produits de base

ISRTIDII IDPP SQDVT

spécialité issue de la recherche accord de partenariat avec le HONGKONG rexq ƒixq laisie, Singapour, la Thaïlande, le taxés à 5,5 % et les produits de luxe

HDHH FFFF SWDRT SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

Pfizer, Zoxan LP, qui sera groupe bancaire japonais Daiwa Vietnam, le Cambodge, la Birmanie taxés à 7,5 %. Les pays du CCG

IIWDQV PDHV VQDVQ SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

disponible courant 2000 pour le SBCM afin de fournir des services et le sultanat de Brunei. (Lire (Arabie saoudite, Emirats arabes

± QHSSDSH HDIS VDTI SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

traitement de l’hypertrophie de conseil financier au Japon. Daiwa page 7.) unis, Koweït, Qatar, Bahreïn et

PWDST IDVT ISDII BANGKOK ƒi„

bénigne de la prostate, a été signé SBCM est une joint-venture créée Oman) devront, d’ici mars 2005, se

± RTTRDIS HDVU SPDTS BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

entre Pfizer et Beaufour Ipsen en avril 1999 entre Daiwa Securities a OMC : les grands pays indus- préparer à homogénéiser leurs sys-

± PIQTDQW HDHR QDRR WELLINGTON xƒiERH Pharma. Deux millions de et la banque Sumimoto. trialisés, Etats-Unis en tête, vont tèmes fiscaux et douaniers.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 26/11

HDISPRS UDRQVQ FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIHSS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ QDQVUUR VDSTUH Action Sega PARIS NEW YORK LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Une fin d’année ` QDWRPQV QTDIHW PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en yens à Tokyo L’INDICE CAC 40 était en baisse, LES VALEURS technologiques

QDPUIWH IDSVSS ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRVHW

cruciale pour Sega lundi 29 novembre, dans les pre- étaient très recherchées, vendredi SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

3 500 ´ ´ VDQPVWR IDWUVH

3 080 miers échanges à la Bourse de Pa- 26 novembre, à Wall Street, par les PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPVDWH le 29 nov. FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

NOUVEAU DÉPART pour Sega, ris. Il s’établissait à 5 369,83 points, investisseurs qui ont fait grimper IDTPTHU PSQDSV FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDPWUQ le numéro trois japonais des en recul de 0,50 %. Vendredi, la l’indice Nasdaq à de nouveaux ni- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... 3 000 consoles de jeux vidéo. Lundi Bourse avait établi un nouveau re- veaux records. A l’issue d’une 29 novembre, le titre a bondi de cord, le second de la semaine et le séance écourtée en raison des e Cours de change croise´s 15 % à la Bourse de Tokyo après 2 500 29 depuis le début de l’année. Le fêtes de Thanksgiving, le Nasdaq a l’annonce d’un plan de restructu- CAC 40 avait gagné 0,84 %, à réussi à terminer à 3 447,82 points, Cours Cours Cours Cours Cours Cours 29/11 09 h 50 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

ration majeur. Sega envisage de 5 397,34 points. en hausse de 27,32 points

DOLLAR ...... FFFF HDWUQWS IDHIIRH HDISRPH IDTHRUS HDTQIPS

filialiser ses activités jeux d’ar- 2 000 (+ 0,80 %). De son côté, l’indice YEN ...... IHPDTUSHH FFFF IHQDWHHHH ISDVRHHH ITRDVTHHH TRDVRSHH

cade, en plein marasme, et ses di- Dow Jones des 30 valeurs indus- ¤URO...... HDWVVUQ HDWTPRT FFFF HDISPRS IDSVUIS HDTPRIH

visions de développement de lo- FRANCFORT trielles vedette n’a pas profité du FRANC...... TDRVSHH TDQIQPS TDSSWSU FFFF IHDRHVVS RDHWRPH LIVRE...... HDTPQIS HDTHTTH HDTQHHS HDHWTHS FFFF HDQWQQS

giciels. D’ici à la fin de l’année LA BOURSE de Francfort suivait mouvement. Il a clôturé en recul 1 500 FRANC SUISSE ...... IDSVRIS IDSRPIS IDTHPQS HDPRRQH PDSRPQH FFFF fiscale 2000-2001, Sega devrait se la même orientation que le mar- de 0,17 %, à 10 988,91 points. séparer de neuf filiales, représen- ché des actions françaises dans les tant 1 800 employés, dont cer- 1 000 premiers échanges, lundi. L’indice Taux d’inte´reˆt(%) Matif taines devraient être introduites DAX des 30 plus importantes va- TAUX JJASON Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 26/11 f Cours 09 h 50 f

en Bourse. A l’avenir, le groupe 1999 leurs abandonnait 0,28 %, à LES EMPRUNTS obligataires eu- j. j. 3 mois 10 ans 30ans 29/11 prix prix

Notionnel 5,5 PDUW SDQR SDWQ

japonais devrait recentrer ses ef- FRANCE ...... QDHS

Source : Bloomberg 5 941,50 points, après avoir termi- ropéens étaient orientés à la ´ VTDPT VTDPT

DECEMBRE 99. IQS

QDQV SDPH SDVS

forts sur la seule production de né, vendredi, en légère baisse de baisse, lundi. Evoluant à l’inverse ALLEMAGNE .. QDHI

SDRS SDQH RDPS GDE-BRETAG. SDTW Euribor 3 mois

´ FFFF FFFF FFFF QDQQ SDRU TDHS consoles Dreamcast et sur ses ac- phone mobile. Pour Sega, la 0,06 %, à 5 958,07 points. du prix, le taux de rendement de ITALIE...... QDHI DECEMBRE 99.

HDIH IDWH PDTV

tivités Internet. Dreamcast est le produit de la l’emprunt d’Etat à 10 ans s’établis- JAPON...... HDHS

´

SDPW TDIP TDPQ

Sega est en position délicate, dernière chance face à ses deux sait à 5,35 % en France, et à 5,22 % ETATS-UNIS... SDVR IDUV QDRT RDRI

LONDRES SUISSE...... HDVS Pe´trole QDQQ SDQU SDWU avec une perte semestrielle de rivaux : Sony et sa Playstation, et en Allemagne. PAYS-BAS...... PDWT 179 millions d’euros, nettement Nintendo avec sa console 64 bits L’INDICE FOOTSIE de la Bourse Cours Var. % supérieure à celle qu’il avait anti- qui ont relégué Sega à la troi- En dollars f 26/11 veille

de Londres a ouvert en hausse lun- MONNAIES

FFFF

cipée, et une forte probabilité sième place mondiale. Le temps di, gagnant 22,4 points, à Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PSDQT

FFFF WTI (NEW YORK) ...... PRDVU

pour terminer l’année fiscale, en presse, car Sony devrait lancer sa 6 707,2 points, soit une progres- LE DOLLAR s’est redressé face au Cours Var. % HDSU En dollars LIGHT SWEET CRUDE .... PUDPP mars 2000, sur un troisième défi- Playstation 2 à 128 bits en mars sion de 0,33 %. Vendredi, le Foot- yen après l’intervention de la f 26/11 veille

cit annuel consécutif estimé à 2000, et Nintendo devrait suivre sie avait inscrit un nouveau re- Banque du Japon sur le marché ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDHV

105 millions d’euros. l’année suivante. La fin 2000 de- cord, à 6 684,8 points, grâce à une des changes, lundi, afin de stopper CUIVRE 3 MOIS...... IUUQDS Or ± HDIT ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISSQDS

± HDTH

Le creusement du déficit s’ex- vrait donc être cruciale pour Se- hausse de seulement 0,03 %. la forte remontée de sa devise. Le PLOMB 3 MOIS ...... RWV

Cours Var %

± HDRP SVUS ¤

plique par les coûts de produc- ga. Le groupe a vendu plus d’un billet vert, qui s’échangeait à ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 26/11 25/11

± HDIU ZINC 3 MOIS...... IIVH

FFFF

tion et les efforts de promotion million de Dreamcast aux Etats- 103,27 yens, s’était effondré, ven- OR FIN KILO BARRE ...... WPHH

HDHT

NICKEL 3 MOIS ...... VHIS

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TOKYO OR FIN LINGOT...... WRSH

accrus engagés pour assurer le Unis au cours du mois de lance- dredi, atteignant son plus bas ni- ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

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succès de sa nouvelle console ment, mais ses ventes au Japon LA BOURSE de Tokyo a terminé veau depuis le mois de décembre ARGENT A TERME ...... SDPW ` FFFF

PIECE FRANCE 20 F...... SQDRH

± IDHQ

PLATINE A TERME ...... IHIWRSDRQ ` C HDUS Dreamcast, lancée en septembre sont moins fortes que prévues. Il en baisse, lundi, entraînée par les 1995, à 101,55 yens. Face au yen, PIECE SUISSE 20 F...... SQDSH

´ ` C HDST GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SQDTH

aux Etats-Unis et en octobre en anticipe néanmoins la vente de valeurs exportatrices sensibles à la l’euro se redressait également, ´ PQSDUS FFFF ` ± HDWH BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PPH

Europe. Elle est la seule actuelle- 5,8 millions de consoles à travers forte appréciation du yen. L’indice lundi matin, à 104,69 yens, contre FFFF IWIDPS ` FFFF MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RPRDUS

IRSDS HDIR ` ± HDSV ment disponible sur le marché le monde d’ici à la fin mars, et de Nikkei a terminé en recul de 102,48 yens vendredi. Le cours de SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QRR

dotée d’une puissance de 128 bits près de 10 millions sur l’exercice 64,23 points, soit une baisse de change de la devise européenne SOFTS $/TONNE

FFFF CACAO (NEW YORK)...... VQQ

et permettant un accès Internet fiscal suivant. 0,34 %, à 18 850,27 points, après contre dollar était en revanche peu ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... IRHV Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF pour les jeux en réseau, aussi avoir baissé en cours de séance touché par le mouvement, à SUCRE BLANC (PARIS) ... IUT re´elsurlesiteWebdu«Monde». bien sur console que sur le télé- Enguérand Renault jusqu’à 18 722,89 points. 1,0139 dollar pour 1 euro. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ3011--0024-0 WAS LMQ3011-24 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0495 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

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VALEURS EUROPE´ENNES QRSDPP

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RIIH b « les négociations avancent de ma- QPU QRSDPP

A la Bourse de Londres, les ac- RQVQDUQ

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QVQU tions Carlton et United News ont nière constructive ». QIH

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QSTR fini la séance du vendredi 26 no- b Le titre Dexia a joué les ve- PWQ RPQVDQR

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vembre en forte hausse, après dettes à la Bourse de Bruxelles, QQRDPS QPWI PUS RPIRDTT

l’annonce de leur fusion, qui doit vendredi, dans la perspective d’un QQWDVR

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créer le numéro un britannique de doublement, lundi 29 novembre, PSV [[[[[[[[ [[[[[[[[

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higF P t sx PT xy†F vwwt † I higF P t sx PT xy†F vwwt † la télévision privée. L’action Carl- de son poids dans l’indice phare I ton a gagné 22,25 pence, à du marché, le Bel-20, qui passe de

e e e e C C C HDU PDWR s„ IDSS HDTS ps SU FFFF s„ QDUU HDSQ 576,5 pence, et United News a pro- 5,9 % à 11 %. Sa capitalisation HPI s„ MONTEDISON POHJOLA YHTYMAE ITALGAS

e C ± ± ± PQDPS HDRQ gr IVHQDTS HDHU qf ITDQW IDRQ qf UDWR IDIW

gressé de 23,5 pence, à 769 pence boursière s’établira à 11,6 milliards HUNTER DOUGLAS xv NESTLE N PRUDENTIAL NATIONAL GRID G

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± ± ± PRDTP HDWQ xv QTDT IDQP s„ VDS FFFF qf TDRV IDRS

lire page 21 KLM xv KONINKLIJKE NUM RAS NATIONAL POWER

( ). d’euros, contre 5,8 milliards, suite e e C C ± ± QDQH HDRV s„ IDIT HDVS qf TDRH PDSR e„ IPU HDHR HILTON GROUP qf PARMALAT ROYAL SUN ALLIA OESTERR ELEKTR

BSkyB e e e b C ± VDW I p‚ THDU FFFF ps QR FFFF qf VDIT HDQW L’action a gagné, ven- au succès de l’OPE de Dexia Bel- MOULINEX /RM p‚ PERNOD RICARD / SAMPO -A- POWERGEN

e C ± ± PDUV FFFF ps TDIW IDRV gr PHQIDTH HDPI qf VDWV IDSU

dredi, 61,5 pence, à 820,5 pence, à gium sur Dexia France. Le titre a NCL HLDG xy RAISIO GRP -V- SWISS RE N SCOTTISH POWER

e C QDWR FFFF xy SDTV FFFF €„ SPDW FFFF qf IPDTT PDWU PERSIMMON PLC qf RIEBER & SON -B SEGUROS MUNDIAL SEVERN TRENT

la suite de spéculations sur ses clôturé en hausse de 5,73 %, à e e C C C SI HDPH qf UDQH IDSS ƒi PRDIT FFFF p‚ IRVDW HDTI PREUSSAG AG hi SCOTT & NEWCAST SKANDIA INSURAN SUEZ LYON EAUX/

C QDIR PDSW qf WDPH FFFF xy UDIT FFFF ƒi PQDSV FFFF projets d’entrée dans le groupe de 166 euros, dans un volume excep- RANK GROUP qf SOUTH AFRICAN B STOREBRAND SYDKRAFT -A-

C ± PHPDTT HDQI qf UDQV IDHT qf UDVT FFFF ƒi IUDUR FFFF

télévision allemand Kirch Pay TV. tionnel de plus d’un million de SAIRGROUP N gr TATE & LYLE SUN LF & PROV H SYDKRAFT -C-

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Un porte-parole du groupe Kirch a titres (176 millions d’euros), contre SAS DANMARK A/S hu UNIGATE PLC SWISS LIFE REG THAMES WATER

e e e C ± SUDR FFFF xv SVDQS HDTW hu PPDVS HDII fi ITQ FFFF SEB /RM p‚ UNILEVER TOPDANMARK TRACTEBEL

confirmé, jeudi, que BSkyB allait une moyenne de 168 000 titres e e C ± ± ± IUR IDHP qf UDSU HDTQ gr SUPDHU HDSR iƒ ITDS HDVR SODEXHO ALLIANC p‚ UNILEVER ZURICH ALLIED N FENOSA

C C ± ± VQRDQU HDTV qf WDIW HDTW QSIDVR HDIH qf WDWP HDTR entrer au capital de la télévision à pour les quatre premières séances THE SWATCH GRP gr WHITBREAD f DJ E STOXX INSU P UNITED UTILITIE

e C C ± ITWDST HDST PIQDSU HDQI hi ITDP IDPP

péage allemande, indiquant que de la semaine. THE SWATCH GRP gr f DJ E STOXX F & BV P VIAG

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e GALLAHER GRP qf ACCENTIS C

hi TRDQ HDQI

BAYR.HYPO-U.VER C

IUQ HDWI

OERLIKON-BUEHRL gr

e

 fi RIDSS FFFF

A

e @€u˜li™ite GIB C

SDQ HDIW

COMIT s„

IRDQI FFFF

ORKLA -A- xy

C

IHDWP PDTW

e IMPERIAL TOBACC qf

±

UDPR HDIR

BCA FIDEURAM s„

IRDQU FFFF

ORKLA -B- xy

e

PQDU FFFF

e JERONIMO MARTIN €„ FRANCFORT

±

RDHW HDPR

BCA INTESA s„ e

QVDPS FFFF

SONAE SGPS €„

e

ps II FFFF

C IHVDR

e KESKO -B- RDPQ

±

QDSS HDST s„ 1&1AG&CO.KGAA

MONTE PASCHI SI C

QDSI HDRS

TOMKINS qf

e

± p‚ TRV HDIS

C IDRU

e L’OREAL /RM IQVDS

IDQI FFFF

BCA ROMA s„ e AIXTRON

RV FFFF

VEBA AG hi

e

€„ IVDHU FFFF

± SV

e MODELO CONTINEN HDIU ±

IQDVP HDSV iƒ AUGUSTA TECHNOLOGI

BBV R C

HDPP

f DJ E STOXX CONG P PUUDVP

C

qf PDHT QDIU

C SVDQ e MORRISON SUPERM IDQW PSDRS FFFF

ESPIRITO SANTO €„ BB BIOTECH ZT-D

e C

hi TQ IDTI

± IQDS

e HENKEL KGAA VZ HDUR TSDW FFFF

BCO POPULAR ESP iƒ BB MEDTECH ZT-D

C

qf IPDPU IDIV ±

VI e RECKITT & COLMA PDWW SDU FFFF

BCP R €„ TE´LE´COMMUNICATIONS BERTRANDT AG

C

qf QDIR UDHQ

± HDVI

e SAFEWAY II ± RVDQ IDUQ

BIPOP CARIRE s„ BETA SYSTEMS SOFTW

si RDIW FFFF

C

RDWV IDTP EIRCOM qf

C HDHQ

e SAINSBURY J. PL USDS ±

QDIR IDPT

BNL s„ CE COMPUTER EQUIPM

C

PHDUH HDPQ

qf e

SIDW FFFF BRITISH TELECOM p‚

FFFF

e SEITA /RM VT C

VWDT HDTU

BNP /RM p‚ CE CONSUMER ELECTR

C

qf IQDUT IDRH

CABLE & WIRELES C qf QDRR HDRT

C HDPU e SMITH & NEPHEW QTDS

± IHDWW HDSR

BSCH R iƒ CENIT SYSTEMHAUS

e

± hi SW HDSI

C

PDRT IDQI DEUTSCHE TELEKO qf

C V

e STAGECOACH HLDG PDQH IPIDW FFFF

CCF /RM p‚ DRILLISCH

± RIDIV IDSW

qf e

± IT HDTP ENERGIS iƒ

FFFF TABACALERA A QQS

RDTQ FFFF

CHRISTIANIA BK xy EDEL MUSIC E 98

e

± hi WS SDWR

EQUANT NV C qf PDVI IDIR

C SH

e TESCO PLC VDRT C SDQ HDIW

COMIT s„ ELSA

IPDPT FFFF

ƒi e C

PTDVR IDTQ EUROPOLITAN HLD xv

C TDPQ TNT POST GROEP US

TWDQP FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ EM.TV & MERCHANDI

e

± p‚ IIWDP HDTU

FRANCE TELECOM C SIRDTW HDHS

C PIDU

e f DJ E STOXX N CY G P IDVV C QPDU HDQI

COMMERZBANK hi EUROMICRON

PHDTT FFFF

HELLENIC TELE ( q‚

C HDWS e IHDT

±

QIDVQ HDSW

CREDIT LYONNAIS p‚ GRAPHISOFT NV

e C

SWDP PDHU

KONINKLIJKE KPN xv

IQDV FFFF

IIRDPU FFFF

DEN DANSKE BK hu HOEFT & WESSEL

RQDIV FFFF

NETCOM ASA xy COMMERCE DISTRIBUTION

C IP HDVR

QDWU FFFF

DEN NORSKE BANK xy HUNZINGER INFORMAT

IPDHI FFFF

PANAFON HELLENI q‚

± QWDU HDRV e C C qf WDPH IDPP

TSDW HDHQ

DEUTSCHE BANK N hi BOOTS CO PLC INFOMATEC

e

WDSW FFFF

PORTUGAL TELECO €„

C HDTS e e IWWDV ± p‚ IVQDS IDVP

ITT FFFF

DEXIA CC fi CARREFOUR /RM INTERSHOP COMMUNIC

e

± QW HDQV

SONERA ps

C USDVR

e e HDUP ± p‚ PTI HDQV ±

ITQDV HDTU

DEXIA FCE RM p‚ CASTO.DUBOIS /R KINOWELT MEDIEN

C

QRPDVU IDPW

SWISSCOM N gr

C QDIT

e PTDV e C C iƒ IUDVP IDIR RUDQ IDUP

DRESDNER BANK N hi CENTROS COMER P LHS GROUP

±

TRDTU HDPI

TELE DANMARK -B hu

C IDRW e IHIDW C iƒ PPDVV PDIR

RPDSU FFFF

EFG EUROBANK q‚ CONTINENTE LINTEC COMPUTER

e

IQDRR FFFF

TELECEL €„

TDT FFFF C qf PIDPU QDWT

WIDVP FFFF

ERGO BANK q‚ DIXONS GROUP PL LOESCH UMWELTSCHUT

e

± IHDW HDRT

TELECOM ITALIA s„

C PTDS e IDWP e C C hi RRDW TDWH

RWDPS HDRW

ERSTE BANK e„ GEHE AG MENSCH UND MASCHIN

e

±

SDQW HDQU

TELECOM ITALIA s„

C UTDVT PDRW qf TDQT FFFF

ISDRU FFFF

FOERENINGSSB A ƒi GREAT UNIV STOR MOBILCOM

e

PHDPV FFFF

TELEFONICA iƒ

C IRDI e HDQT ± xv VQ HDVR ±

IIDVU HDPU

HALIFAX GROUP qf GUCCI GROUP MUEHL PRODUCT & SE

e C

UDR HDSR

TIM s„ C

HDTR

e TPDS

C ± p‚ IPSDI QDPS IQDRR HDWS qf MUEHLBAUER HOLDING

HSBC HLDG e e GUILBERT /RM

± xv THDHQ IDQS p‚ PIQ FFFF

± ROYAL DUTCH CO LEGRAND /RM RDTS PDHI

VODAFONE AIRTOU qf C

PVDRQ RDSP

ƒi QHDPQ FFFF SIDTW FFFF q‚ PFEIFFER VACU TECH

IONIAN BK REG.S e HENNES & MAURIT

± s„ QDVV IDHP xy IIDPQ FFFF

± HDIQ

f DJ E STOXX TCOM P WRPDSP SAIPEM LEIF HOEGH

FFFF

e IVDV

e C hi QRDS PDSQ

RWDWS FFFF fi PLENUM

KBC BANCASSURAN e KARSTADT QUELLE

C

±

UDVP IDPH hi SI IDRW

SHELL TRANSP & qf LINDE AG

C

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± qf WDUV IDRR ±

IQDQQ IDTR qf PSI

LLOYDS TSB e KINGFISHER

C

IIDIH FFFF hi QIDQ IDWS

SMEDVIG -A- xy MAN AG

C

TS HDQW

e C qf QDUT PDTH ± TDIW HDTR ps QIAGEN NV

MERITA e e MARKS & SPENCER C

± IQRDQ HDIS hi IWU PDRV

CONSTRUCTION TOTAL FINA /RM p‚ MANNESMANN N C

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e IDHI

C hi SRDP HDST TUDRI FFFF

q‚ REFUGIUM HOLDING A

NAT BANK GREECE e METRO

± ±

HDSR hi IUDWS HDPV

f DJ E STOXX ENGY P QIIDQQ METALLGESELLSCH

C

P IPDUS

e e C qf UDUT HDTP ± iƒ SH FFFF

UR HDRH p‚ SACHSENRING AUTO

NATEXIS BQ POP. ACCIONA e NEXT PLC

IV FFFF

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FFFF e IQDQ

± p‚ PIIDW HDRU ± q‚ PTDUH FFFF

PRDIP HDQW qf SALTUS TECHNOLOGY

NATL WESTM BK AKTOR SA e PINAULT PRINT./

II FFFF

METSO ps

± TP

e HDRV

e C s„ TDP HDQP ps IT FFFF TDIW FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi ASKO -A- RINASCENTE SCM MICROSYSTEMS

RDIU FFFF

SERVICES FINANCIERS MORGAN CRUCIBLE qf

± QSDQS

e e IDPT ± C gr PQVDSU HDUV iƒ IUDSQ FFFF

IWDQ HDSP

ROLO BANCA 1473 s„ AUMAR R VALORA HLDG N SER SYSTEME

QDPU FFFF

NFC qf

SDV FFFF

C

e ± qf ISDPH HDPI C qf TDRV RDTP ± iƒ IHDQV HDUV

PHDSU PDST

ROYAL BK SCOTL qf ACESA R 3I W.H SMITH GRP SERO ENTSORGUNG

STDRW FFFF

NKT HOLDING hu

e C TH HDIU

SHDI FFFF e fi qf UDRQ FFFF ± ± qf SDQQ IDIV

IPDRR HDWT

SAN PAOLO IMI s„ BLUE CIRCLE IND ALMANIJ WOLSELEY PLC SINGULUS TECHNOLOG

IUDRW FFFF

OCEAN GROUP qf

C

QSDHS IDSW

VSDRU FFFF e q‚ C ± RPUDQS HDVR p‚ RWQDP IDPU

WDSI FFFF ƒi ALPHA FINANCE f SOFTM SOFTWARE BER

S-E-BANKEN -A- BOUYGUES /RM e DJ E STOXX RETL P

IIDHS FFFF

PARTEK ps

C

ISDQ HDWW

±

qf IHDIR HDQI ± qf SDRI FFFF IQDSR IDSH

STANDARD CHARTE qf BPB AMVESCAP TDS

C

IRDVR HDSR

e PENINS.ORIENT.S qf C FFFF

e QVDU HDQR QDHQ e s„ C ± s„ IIDIW RDWU

PISDI IDST

STE GENERAL-A-/ p‚ BUZZI UNICEM BENI STABILI TECHNOTRANS

SDPR FFFF

PREMIER FARNELL qf

e C IDWU IRDWW

€„ RDIS FFFF ± HAUTE TECHNOLOGIE qf PDRR IDPV IQDWS FFFF

SV HANDBK -A- ƒi CARADON BPI R TELDAFAX

C

ISDPV HDWR

RAILTRACK qf

± PW

e QDQQ qf UDQQ FFFF

± fi IHSDP FFFF

PUSDUQ HDST

gr BRITISH LAND CO e TELES AG

UBS REG CBR C

PHDTQ IDUV

e AEROSPATIALE MA p‚

±

RVDR HDQI

RANDSTAD HOLDIN xv

C SDWS VDIV

TDIU FFFF e e qf

€„ ISDTP FFFF

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s„ CIMPOR R CANARY WHARF GR e TIPTEL UNICREDITO ITAL ±

IVV IDHS

ALCATEL /RM p‚

IIIDSV FFFF

RATIN -A- hu

± QUDS

e IDQP qf TDQT FFFF C

p‚ IWWDT IDVR UPDHT FFFF

UNIDANMARK -A- hu COLAS /RM CAPITAL SHOPPIN TRANSTEC

PTDWI FFFF

ALTEC SA REG. q‚

±

IIRDWS HDWQ

e RATIN -B- hu

± QU IDQQ

fi SUDP FFFF

qf QHDHU FFFF PQDUV FFFF

q‚ COBEPA e W.E.T. AUTOMOTIVE

XIOSBANK CRH PLC C

VVDT HDQR

ASM LITHOGRAPHY xv

±

QDUW HDVQ

e RENTOKIL INITIA qf C FFFF FFFF

TV IDRT e hi

± iƒ WDUS FFFF HDIR

f PWTDPV GRUPO DRAGADOS CONSORS DISC-BR e

DJ E STOXX BANK P ± IPDIT IDIR

BAAN COMPANY xv

±

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e REXAM qf FFFF

e FFFF iƒ PWDTS FFFF C

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FCC iƒ CORP FIN ALBA e IPIDI FFFF

e BARCO fi

C

UU IDQP

REXEL /RM p‚

FFFF

e FFFF gr IVSDRW FFFF C

WR HDSQ p‚ CS GROUP N

GROUPE GTM C

TDQQ PDQI

e BRITISH AEROSPA qf

±

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e RHI AG e„ FFFF FFFF

±

p‚ SVWDS HDHV C

VDPV IDQT

PRODUITS DE BASE HANSON PLC qf EURAFRANCE /RM e ±

IUVDS HDVQ

CAP GEMINI /RM p‚

STRDSV FFFF

e RIETER HLDG N gr

FFFF

e FFFF fi QQDSI FFFF

C

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e hi FORTIS (B) HEIDELBERGER ZE ±

hu WRDUV IDRH QHDPI FFFF

ACERINOX R iƒ COLOPLAST B

PUDIR FFFF

e SANDVIK -A- ƒi FFFF FFFF

±

xv QQDR HDRV

QVDQT FFFF

HELL.TECHNODO.R q‚ FORTIS (NL) ±

qf QTDSP IDPR TIQDWI FFFF

ALUSUISSE LON G gr COLT TELECOM NE

PUDQI FFFF

e SANDVIK -B- ƒi C FFFF FFFF

p‚ IIR HDVV

QPDPQ FFFF

HERACLES GENL R q‚ GECINA /RM e ±

p‚ RQ IDIH RQDWT FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚ DASSAULT SYST./

C

RVRDHI IDWU

SAURER ARBON N gr

FFFF

e FFFF qf UDRQ FFFF

±

QUDT IDHS

HOCHTIEF ESSEN hi HAMMERSON

ƒi RWDPT FFFF QDIU FFFF

ARJO WIGGINS AP qf e ERICSSON -B-

±

TUDI HDSW

e SCHNEIDER ELECT p‚ FFFF FFFF

±

xv SVDPS HDTH

C

IPRRDTW HDIS

HOLDERBANK FINA gr ING GROEP e ±

s„ IDII IDUU ITDPV FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi e FINMECCANICA C

IDWR HDSP

SEAT-PAGINE GIA s„

C FFFF FFFF

RUDHS HDSU e hu

C

IQQ PDQW

IMERYS /RM p‚ KAPITAL HOLDING

ƒi IHDIT FFFF RDTU FFFF

AVESTA ƒi GAMBRO -A-

WDUT FFFF

SECURICOR qf

C FFFF

e FFFF qf IIDUR PDHU

C

IIDVT HDHV

s„ LAND SECURITIES e

e ITALCEMENTI C

xv TQDS HDRH SHU FFFF

BEKAERT fi GETRONICS

ITDSV FFFF

SECURITAS -B- ƒi

FFFF

e FFFF qf UDSU FFFF

C

WT HDTV

LAFARGE /RM p‚ LIBERTY INTL ±

hu QTDWU IDHV RDUQ FFFF

BILLITON qf GN GREAT NORDIC

QDWP FFFF

e SHANKS GROUP qf

FFFF FFFF

±

s„ WDIW HDSR

PIDHP FFFF

e q‚ MEDIOBANCA C MICHANIKI REG.

q‚ RHDIH FFFF RQDUR HDSQ

BOEHLER-UDDEHOL e„ e INTRACOM R

C WSDT IDPP

SIDEL /RM p‚

FFFF FFFF

qf UDTQ FFFF

VDVR FFFF qf MEPC PLC

e C C TARMAC

qf PPDQW TDHW ISDUS HDQV

BUHRMANN NV xv LOGICA

C

RDRT PDIV

e INVENSYS qf FFFF FFFF

iƒ IVDWR FFFF

IDRR FFFF

qf METROVACESA

C PILKINGTON PLC

xy WDWQ FFFF SDQV HDSW

BUNZL PLC qf MERKANTILDATA

PHDVW FFFF

SKF -A- ƒi

FFFF FFFF

qf IIDHQ FFFF

IPDUW FFFF

e RMC GROUP PLC qf PROVIDENT FIN ±

± qf IIDHQ HDRQ

UDHT IDWR

CART.BURGO s„ MISYS

PPDIV FFFF

e SKF -B- ƒi FFFF FFFF

xv QTDSS FFFF

PDHW FFFF

RUGBY GRP qf RODAMCO UK

±

xy QDIH FFFF IDVW IDTS

CORUS GROUP qf NERA ASA

PRDRU FFFF

e SOPHUS BEREND - hu

FFFF FFFF

QU FFFF

e xv

IUH FFFF

p‚ RODAMCO CONT. E e

SAINT GOBAIN /R C

ps IRS HDSQ IUDUU FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy NOKIA

C

TIUDHR HDIH

e SULZER FRAT.SA1 gr FFFF FFFF

xv QSDR FFFF

QQDWI FFFF

SKANSKA -B- ƒi RODAMCO NORTH A qf TDTP FFFF

IRDSQ FFFF

ELVAL q‚ NYCOMED AMERSHA

ITDHS FFFF

SVEDALA ƒi

FFFF FFFF

qf IVDWU FFFF

PIDSI FFFF

hu SCHRODERS PLC e

SUPERFOS C

xv IUDIU HDVV IHDPR FFFF

JOHNSON MATTHEY qf OCE

C

UDIW IDIP

e T.I.GROUP PLC qf FFFF FFFF

±

p‚ VQ HDIP

PDRH FFFF

e TAYLOR WOODROW qf SIMCO N /RM e ± ±

s„ PDPQ HDRS RIDS HDTU

MAYR-MELNHOF KA e„ OLIVETTI

QTDRH FFFF

TOMRA SYSTEMS xy

FFFF FFFF

e ± qf SDSP HDPW

C

IHHDS HDSH

e TECHNIP /RM p‚ SLOUGH ESTATES e ±

xv IPHDHS IDIS

WDRS FFFF

METSAE-SERLA -B ps e KON. PHILIPS

TIDS FFFF

e VA TECHNOLOGIE e„ FFFF FFFF

p‚ IQI FFFF

IISDSR FFFF

TITAN CEMENT RE q‚ UNIBAIL /RM ±

qf QDPS IDWI QHDWQ FFFF

MODO -B- ƒi ROLLS ROYCE

±

HDUS

e f DJ E STOXX IND GO P RRHDVU

HDRW FFFF

e s„

± PIDHW HDSP e„ UNIM WIENERB BAUSTOF C qf TSDHP HDWI RPDST FFFF

NORSKE SKOGIND- xy SAGE GRP

e

iƒ UDSP FFFF

SDHP FFFF e WILLIAMS qf VALLEHERMOSO e p‚ WRV FFFF IIDT FFFF

OUTOKUMPU OY -A ps SAGEM

e C

hi QWDVS PDIV

C

HDSI

e f PPRDT WCM BETEILIGUNG e C DJ E STOXX CNST P ± hi QQS PDIW SUDV HDIU

PECHINEY-A- p‚ SAP AG

C

SDUQ HDPV

e WOOLWICH PLC qf e ± hi RIQ IDHV TDSQ FFFF PORTUCEL INDUST €„ ASSURANCES SAP VZ

±

HDIV

e f DJ E STOXX FINS P PSTDHV ±

qf ITDTP HDVS SDTT FFFF ps e RAUTARUUKKI K C SEMA GROUP WPDIS HDTT AEGON NV xv

e

±

hi IHIDI HDQW IVDSU FFFF

RIO TINTO qf CONSOMMATION CYCLIQUE e SIEMENS AG N ± SRDP IDPV AGF /RM p‚

qf IQDTP FFFF PIDWP FFFF q‚ e e C SIDENOR C SMITHS IND PLC PIQDR IDHW s„ WDI IDII ACCOR /RM p‚ ALLEANZA ASS

e C

IPQDI PDIT ALIMENTATION ET BOISSON p‚ QVDTR FFFF q‚ e e SILVER & BARYTE C STMICROELEC SIC ± UQDP HDWU hi PWUDP HDIH ADIDAS-SALOMON hi ALLIANZ AG

e C

p‚ PWDUS IDQQ PDTS FFFF qf e SMURFIT JEFFERS C THOMSON CSF /RM ± ISDU FFFF qf SDHV IDWI qf IPDHS HDPT AIR FCE p‚ ALLIED DOMECQ ALLIED ZURICH

e e

ps RP FFFF IQDS FFFF SOPORCEL €„ e TIETOENATOR ± TDTS FFFF qf SDRQ FFFF p‚ IQQDT HDQH AIRTOURS PLC qf ASSOCIAT BRIT F AXA /RM

e C

hu WVDTV FFFF IQDPT HDHV

ps e C STORA ENSO -A- C WILLIAM DEMANT ± PDQT HDVR qf IHDUI SDQH gr UWQDIT HDHV ALITALIA s„ BASS BALOISE HLDG N

e C

TSUDWV HDPI IQDR FFFF

ps e e f C STORA ENSO -R- C DJ E STOXX TECH P ± IWDPV IDRU e„ RQDPW IDHQ qf IRDWU HDPI AUSTRIAN AIRLIN e„ BBAG OE BRAU-BE CGU

PTDST FFFF ƒi e e SVENSKA CELLULO C QSDPR FFFF e„ RRDWV PDHT p‚ QP FFFF BANG & OLUFSEN hu BRAU-UNION CNP ASSURANCES

e C

PRDWS HDTH

hi e C THYSSEN KRUPP C ± RDWS HDQP qf TDHQ HDSQ iƒ ITDUR HDHT BARRATT DEV PLC qf CADBURY SCHWEPP CORP MAPFRE R

VDSP FFFF ƒi e SERVICES COLLECTIFS TRELLEBORG B C ± ± PDQP HDTV hu QUDQU IDVQ hi IPIDP IDPP BEAZER GROUP qf CARLSBERG -B- ERGO VERSICHERU

e

QV FFFF fi e e UNION MINIERE C ± PDHI HDSH hu QSDIW FFFF q‚ RSDHW FFFF s„ PDU HDQU BENETTON GROUP s„ CARLSBERG AS -A ETHNIKI GEN INS AEM

e

ps QIDR FFFF UPM-KYMMENE COR C ± IHDHW HDWS hu RHDHT HDQQ hu VHDTT FFFF qf IHDTH FFFF BERKELEY GROUP qf DANISCO FORSIKRING CODA ANGLIAN WATER

e ± IRDUS IDHI

p‚ e e

USINOR C ± ± SDWU IDQI p‚ PQPDV IDQS fi QQDSI FFFF qf SDTV QDSH

BRITISH AIRWAYS qf DANONE /RM FORTIS (B) BRITISH ENERGY e

RTDSH FFFF q‚ e e CODES PAYS ZONE EURO VIOHALCO C ± ± WWDW HDIH q‚ RSDVV FFFF s„ PWDIW HDHQ qf PDUW PDWP CLUB MED. /RM p‚ DELTA DAIRY GENERALI ASS CENTRICA

e C

QQDQ HDTH

e„ e e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C VOEST-ALPINE ST C ± ± IIDWS IDQI qf WDPR IDTW e„ IRUDTS HDRR s„ UDRV IDPP COMPASS GRP qf DIAGEO GENERALI HLD VI EDISON

C

HDPH f PHUDTQ e e e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C DJ E STOXX BASI P ± PPDTS HDRR q‚ RIDTP FFFF s„ PDUW HDQT fi QPVDS FFFF DT.LUFTHANSA N hi ELAIS OLEAGINOU INA ELECTRABEL

e e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche IWDTI FFFF p‚ IIRDI FFFF q‚ QSDVV FFFF €„ ISDTI FFFF ELECTROLUX -B- ƒi ERID.BEGH.SAY / INTERAM HELLEN ELECTRIC PORTUG

e FI : Finlande - BE : Belgique. C ± VDQH IDIT qf PDST FFFF qf IHDRR FFFF iƒ PHDHQ HDTW EMI GROUP qf GREENCORE GROUP IRISH LIFE & PE ENDESA

CHIMIE e e e C C ± HDWP FFFF xv QRDPS HDIS qf PDUW HDSU e„ IRVDHT IDHW

EURO DISNEY /RM p‚ HEINEKEN HOLD.N LEGAL & GENERAL EVN CODESPAYSHORSZONEEURO

e e e C ± ± IRT HDSS qf IDWV FFFF q‚ PQDST FFFF s„ UDWV HDPS ps RDS HDPP

AIR LIQUIDE /RM p‚ G WIMPEY PLC HELLENIC BOTTLI MEDIOLANUM FORTUM CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e C ± RPDTS IDSS qf VDSR HDQU q‚ PTDWP FFFF hi PIR FFFF iƒ PRDTR FFFF

AKZO NOBEL NV xv GRANADA GROUP HELLENIC SUGAR MUENCH RUECKVER GAS NATURAL SDG GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e e ± ± RRDQ IDIP p‚ IPT FFFF qf IIDUR FFFF qf UDQH HDPP iƒ IR FFFF BASF AG hi HERMES INTL KERRY GRP-A- NORWICH UNION IBERDROLA LeMonde Job: WMQ3011--0025-0 WAS LMQ3011-25 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0496 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 25

C C C C ± ± QVDWH PSSDIU HDUU IUDTU WQDSH WR TITDTH HDSQ TDQI PT PTDPQ IUPDHT HDVV IVDPH BIC...... QWDPH GROUPE GTM ...... SOPHIA EX.SFI ......

C C C C C C WIDWH THPDVP RDHV ISDWQ TUDSH TUDSS RRQDIH HDHU PDSV UQDIH UQDSH RVPDIQ HDSS PIDUT BIS...... VVDQH GROUPE PARTOUCHE ... SOPRA # ......

C C C C C ± VWDSS SVUDRI HDTP PUDTS IPWDQH IPSDIH VPHDTH QDPS WDRP TVDTH TWDPH RSQDWP HDVU QTDII B.N.P...... VW GUILBERT...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C C ± ± IVHDSH IIVR SDST QDUU RUH RTW QHUTDRR HDPI PPDUT IVRDSH IUVDRH IIUHDPQ QDQI UHDVR VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IUI GUYENNE GASCOGNE... SR TELEPERFORMAN ....

C C ± ± ± QHUDRH PHITDRI HDIW IWDQR SR SR QSRDPP FFFF QRDIW IRV IRWDPH WUVDTW HDVI IRDUR BONGRAIN ...... QHV HACHETTE FILI.ME...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C C ± RWIDSH QPPRDHQ HDWP IVPDWS QWS QWQ PSUUDWI HDSI IUSDUQ QVPDPH QVU PSQVDSS IDPT ISSDIR BOUYGUES ...... RVU HAVAS ADVERTISIN ...... TF1 ......

C C C C

± RHDWW PTVDVV FFFF IHVDTH IPWDWH IQPDWH VUIDUU PDQI SSDTU IHH WWDUS TSRDQP HDPS PRDRH b Le titre Axa a gagné 0,37 % dans la matinée du BOUYGUES OFFS...... RHDWW IMERYS(EX.IMETAL ...... TECHNIP......

C C C C ± TDVH RRDTI IDHR TDSV IWDPH IWDPH IPSDWR FFFF HDVR PWDQT PWDTR IWRDRQ HDWS IVDWU

29 novembre, après l’annonce de l’acquisition d’une BULL#...... TDUQ IMMEUBLES DE FCE ...... THOMSON-CSF......

C C C ± WIDWH THPDVP HDWW FFFF IQIDIH IQQDSH VUSDUH IDVQ IQTDUH RHDSH QWDSH PSWDIH PDRU FFFF BUSINESS OBJECTS...... WI INFOGRAMES ENTER .... THOMSON MULTIMED.

C C C C participation majoritaire dans le capital de l’assu- C ± VTDPS STSDUT HDPQ RVDQW PUDRH PUDTS IVIDQU HDWI IIDVW IQRDIH IQRDUH VVQDSU HDRS STDII CANAL + ...... VTDRS INGENICO ...... TOTAL FINA SA......

C C C ± IUV IITUDTH IDII QHDIU RPH RPH PUSSDHP FFFF SQDWW VTDSH FFFF FFFF FFFF VTDWV

reur-vie japonais Nippon Dantai pour 1,9 milliard CAP GEMINI ...... IVH INTERTECHNIQUE...... TRANSICIEL # ......

C C C

± QUDVH PRUDWS HDHQ TDRI TI TI RHHDIQ FFFF HDPW IQI IQI VSWDQH FFFF SDRR

d’euros. CARBONE LORRAINE..... QUDUW ISIS ...... UNIBAIL ......

C C C C ± ± IVRDPH IPHVDPU IDRR UIDVR WSDIH WS TPQDIT HDII WDQQ UUDSH UVDRS SIRDTH IDPQ IIPDTS CARREFOUR ...... IVTDWH KLEPIERRE COMP.F ...... UNILOG ......

C C C ± ± ± IIVDQH UUT IDWI QQDQR IIPDWH III UPVDII IDTV PPDHU IIV IIUDWH UUQDQU HDHV RDPQ b L’action Equant a cédé 5,4 %, à 94,5 euros, dans les CASINO GUICHARD ...... IPHDTH LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C C C ± VPDSS SRIDRW HDSS SHDVS WSDQS WTDWS TQSDWS IDTV IWDUT IRDWH IRDUS WTDUS IDHI STDHV

premières minutes de transactions, lundi. Le groupe CASINO GUICH.ADP ...... VPDIH LAFARGE...... USINOR......

C C C C

± ±

PTH IUHSDRW HDUT QQDUT RSDWH RTDIH QHPDRH HDRR PUDQR TS TSDUH RQHDWT IDHV PDIQ

de télécommunications a annoncé la cession d’une CASTORAMA DUB.(L...... PTP LAGARDERE...... VALEO ......

C C C C IPP VHHDPU HDHV SRDIW TP TP RHTDTW FFFF IDWR QVDSH QVDSH PSPDSR FFFF ISDVS C.C.F...... IPIDWH LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C C C ± ± ± PHS IQRRDUI QDHP QIDWT SHDWS RW QPIDRP QDVQ QIDPT PTDRW PTDQH IUPDSP HDUP IHDPQ nouvelle tranche de 12,9 % de son capital par ses ac- CEGID (LY) ...... IWW LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ......

C C C

± ± ± UDRQ RVDUR HDRH IHDHU PIQ PIQDPH IQWVDSH HDHW SDST VP VIDSH SQRDTH HDTI IPDTT

tionnaires historiques, la fondation Sita et la banque CERUS...... UDRT LEGRAND ...... VIVENDI ......

C C C C ± ± RUDHS QHVDTQ IDSU HDPI IPR IPU VQQDHU PDRP TDQW ISDSI ISDUH IHPDWW IDPQ IUDHU

d’affaires américain Morgan Stanley. CGIP ...... RUDVH LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL ..... C C C C ± ± SRDWS QTHDRS IDUT ITDTT QUDSU QV PRWDPT IDIR VDWV IUVDRH IVHDTH IIVRDTT IDPQ IDII CHARGEURS...... SR LEGRIS INDUST...... ZODIAC......

± ± ±

RSDSH PWVDRT FFFF QRDVQ IIQ IIPDSH UQUDWS HDRR VDQP b L’action France Télécom a abandonné 1,50 %, à CHRISTIAN DALLOZ ...... RSDSH LOCINDUS......

C C C

± IUU IITIDHR HDIU VUDVU TRW TRU RPRRDHR HDQI SDHS

118,2 euros, à l’ouverture des cotations le lundi. Les CHRISTIAN DIOR ...... IUTDUH L’OREAL ......

C C C WIDSH THHDPH FFFF PVDVH QPVDQH QPWDWH PITR HDRW IISDPP CIC -ACTIONS A...... WIDSH LVMH MOET HEN......

C C ± investisseurs prennent quelques bénéfices après une ± TPDRH RHWDQP HDIT QIDPH ISUDPH ITI IHSTDHW PDRP QDWV CIMENTS FRANCAIS ...... TPDSH MARINE WENDEL ...... a ......

C C WWDVS TSRDWU FFFF WHDWI V V SPDRV FFFF IPUDPU

semaine très faste pour le titre. La banque allemande CLARINS ...... WWDVS METALEUROP ......

C C C

IHH TSSDWT FFFF QHDTV RHDHV RHDPI PTQDUT HDQP IVDHP

Dresdner Kleinwort Benson avait relevé son objectif CLUB MEDITERRANE .... IHH MICHELIN......

C ± QP PHWDWI FFFF PQDTR QH QH IWTDUW FFFF IRDRQ CNP ASSURANCES ...... QP MONTUPET SA......

C ± ± VP SQUDVV IDQP RIDWR VDWW VDWW SVDWU FFFF QIDRP de cours à 127 euros. COFLEXIP...... VQDIH MOULINEX ......

C C C ± IWU IPWPDPR HDSI WDVV URDQH URDIH RVTDHT HDPU QSDHP

b Le titre Accor a progressé de 1,23 % à l’ouverture COLAS ...... IWT NATEXIS BQ POP......

C C C % Var. PDIS IRDIH HDWR QHDQH RHDUH RIDPH PUHDPS IDPQ FFFF

COMPTOIR ENTREP...... PDIQ NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

de lundi. Le groupe hôtelier a annoncé, le week-end, 31/12 C International ± ± ± f QWDSH PSWDIH IDVR HDRQ PPDQH PPDPH IRSDTP HDRS PTDRR

CPR ...... RHDPR NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C C C ± IW IPRDTQ HDHS RUDRH PSDUR PTDVS IUTDIP RDQI IUDRS la cession de sa participation dans Europcar à Volks- CRED.FON.FRANCE ...... IWDHI NORD-EST......

C ± ± ±

QPDHS PIHDPQ IDHV IIDRT TVDSH FFFF FFFF FFFF TDQV ISIDSH ISIDSH WWQDUU FFFF URDQS

wagen pour 204,5 millions d’euros. CFF.(FERRAILLES) ...... QPDRH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C C C ± QIDVR PHVDVT HDST FFFF RRS RSH PWSIDVI IDIP IWSDIW STDSH STDTS QUIDTH HDPU PVDVT CREDIT LYONNAIS...... QPDHP NRJ # ...... A.T.T. #......

C b L’action Pernod-Ricard a gagné 0,16 % à l’ouver- C ± ± ± ± RHDSH PTSDTT HDIU QSDPH VDVR VDVH SUDUP HDRS IVDPU IWDIW IW IPRDTQ HDWW IRDIV CS SIGNAUX(CSEE)...... RHDSU OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C C C ± ±

UR RVSDRI IDQU IDQR IIHDRH IIHDRH UPRDIV FFFF RWDIH PIDIH PHDHV IQIDUP RDVQ PQDRI ture de la séance de lundi. Dimanche 28 novembre, DAMART ...... UQ PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C C

± PQPDUH ISPTDRI IDQI RDSW SUDUH SVDHS QVHDUV HDTI IHVDTT PSDSU PSDTI ITUDWW HDIT IQHDQH

Jacques Pfister, président d’Orangina, filiale de Per- DANONE...... PPWDUH PECHINEY ACT ORD ...... DE BEERS # ......

C C C ± ± ± IVV IPQQDPH HDSQ VDIU QTH QSSDPH PQPWDWT IDQQ RWDQS SWDSH SWDQS QVWDQI HDPS PTDVI DASSAULT-AVIATIO ...... IVW PENAUILLE POLY.C ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C ± ± RRDIS PVWDTI IDSR IHDPT THDUH THDSS QWUDIV HDPS WDRQ RWDII RU QHVDQH RDQH IPWDWR nod Ricard, avait envisagé une introduction en DASSAULT SYSTEME...... RQDRV PERNOD-RICARD...... ERICSSON # ......

C C C ± ± SVDVH QVSDUH FFFF QHDUS IVW IVWDSH IPRQDHR HDPT RQDUI SHDHS SH QPUDWV HDIH PDVI

Bourse de sa société. DE DIETRICH...... SVDVH PEUGEOT...... FORD MOTOR # ......

C C C ± ± ± TUDWS RRSDUP HDTU RIDSU PIPDWH PIHDIH IQUVDIU IDQP PWDHR IQRDUH IQRDRH VVIDTI HDPP SQDHS DEVEAUX(LY)# ...... TUDSH PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL ELECT. #......

C C C C C IRDRT WRDVS HDHU QWDSU IHU IHU UHIDVU FFFF QIDIW UHDRS UIDIS RTTDUI HDWW QWDTU DEV.R.N-P.CAL LI...... IRDRS PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL MOTORS # .....

C C C C ± ± ITSDPH IHVQDTR HDIV PSDVT IHSS IHRT TVTIDQI HDVS TVDVQ IRDPI IQDVH WHDSP PDVW IUHDSV DEXIA FRANCE ...... ITRDWH PROMODES...... HITACHI #......

C C C

± ± TDSW RQDPQ FFFF QQDST QRWDSH QSIDVH PQHUDTT HDTT IQHDUU IHRDPH IHQDUH TVHDPQ HDRV QIDHT

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... TDSW PUBLICIS #...... I.B.M # ......

C C C C C ±

PSDSH ITUDPU IDQS RDTU IWDWH PH IQIDIW HDSH IVDUT IHHDUH IIS USRDQS IRDPH IHSDVQ

______DYNACTION...... PSDVS REMY COINTREAU...... ITO YOKADO #......

C C C C ± ± TSDSH RPWDTS IDHT QDHQ RIDIS RIDUS PUQDVT IDRT WDIP PSDWQ PTDIS IUIDSQ HDVS VIDRU EIFFAGE ...... TTDPH RENAULT ...... MATSUSHITA #......

C C C ± ± ± ISRDIH IHIHDVQ IDTH STDRU UT UUDQH SHUDHS IDUI RDSH RRDHI RQDWP PVVDIH HDPH QSDHW ELF AQUITAINE ...... ISTDTH REXEL...... MC DONALD’S #......

v xhs PW xy†iwf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

C C C C ± ± STDRH QTWDWT IDHS IPHDQW IVDIS IVDHP IIVDPH HDUP QWDIS UVDQH UVDSH SIRDWQ HDPT PQDQS ERAMET ...... SU RHODIA ...... MERCK AND CO # ......

C C C C

± ±

IIRDSH USIDHU HDQS PPDQP THDWH THDRH QWTDPH HDVP QUDUU VDIP VDPR SRDHS IDRV UQDIH ERIDANIA BEGHIN...... IIRDIH RHONE POULENC A...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PR de ™em˜re

C C C ± ± PVS IVTWDRV PDIS ISDHP TDVR TDTQ RQDRW QDHU ITUDQQ IQP IQP VTSDVT FFFF RRDQP ESSILOR INTL ...... PUW ROCHETTE (LA) ...... MORGAN J.P. # ......

C C C C ± QPIDWH PIIIDSQ UDQH VDPV TU TU RQWDRW FFFF PSDSV IPDVH IQDIQ VTDIQ PDSV HDUS ESSILOR INTL.ADP...... QHH ROYAL CANIN...... NIPP. MEATPACKER......

C C ± ± URDSH RVVDTW FFFF QDHW IVUH FFFF FFFF FFFF WRDHW PTDQS PTDIW IUIDVH HDTI RPDTI ESSO...... URDSH RUE IMPERIALE (L...... PHILIP MORRIS # ......

C C C ± ± % Var. ± SVWDSH QVTTDVU HDHV RDSI QVDRP QVDQS PSIDST HDIV WDVS IIHDWH IIHDVH UPTDVH HDHW QWDSI

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... SWH SADE (NY) ...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C France C f ± HDWP TDHQ FFFF VDWI QUH QVP PSHSDUT QDPR FFFF PRDVW PVDQI IVSDUH IQDUR SSDSR

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... HDWP SAGEM S.A...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C ± ± IDPU VDQQ FFFF PHDWS IUH ITWDUH IIIQDIT HDIV RIDHV TIDPH TIDHS RHHDRT HDPS SRDPV EUROTUNNEL...... IDPU SAINT-GOBAIN...... SCHLUMBERGER #......

C C C C C ± ± IRQDIH WQVDTU FFFF TDIP TSDQH TRDQH RPIDUV IDSQ RDIR UTDWH UU SHSDHW HDIQ VDIT IVIDPH IVR IPHTDWT IDSS PHHDWW B.N.P. (T.P)...... IRQDIH FACOM SA...... SALVEPAR (NY) ...... SONY CORP. #......

C C C ± ± ± ± IRH WIVDQR HDQT HDQT SRDPH SS QTHDUV IDRV SDHS RIDPQ RIDIT PTWDWW HDIU FFFF ISDQW IRDWH WUDUR QDIV URDRU CR.LYONNAIS(TP) ...... IRHDSH FAURECIA ...... SANOFI SYNTHELAB...... SUMITOMO BANK #......

C C C ± QRH PPQHDPS IDQR IVDRV IHU IHU UHIDVU FFFF SDQV US FFFF FFFF FFFF PTDSI RENAULT (T.P.)...... QQSDSH FIMALAC SA...... SAUPIQUET (NS) ......

C C ± ± FFFF FFFF FFFF TDQT VH VH SPRDUU FFFF IRDQQ TUDSH TUDPH RRHDVH HDRR QHDHQ SAINT GOBAIN(T.P...... IUP FIVES-LILLE...... SCHNEIDER ELECTR......

C C C

± ± ± ISH WVQDWR HDIQ RDTU IPTDVH IPTDSH VPWDUW HDPR SDRW RSDQH RTDSH QHSDHP PDTS IUDRQ

THOMSON S.A (T.P ...... IRWDVH FONC.LYON.# ...... SCOR...... ABRE´VIATIONS

C C C ± ± PIRDUH IRHVDQR IDUI ITDQW IPH IIWDSH UVQDVU HDRP UTDST SUDRH SUDRH QUTDSP FFFF IWDHI

ACCOR ...... PIIDIH FRANCE TELECOM...... S.E.B......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C ± ± ± PHDUV IQTDQI PDSP FFFF URRDSH URH RVSRDHV HDTH VDHV SIDWH SIDSH QQUDVP HDUU QDRT AEROSPATIALE MAT ...... PHDPU FROMAGERIES BEL...... SEITA......

C C C C

± ± SRDPS QSSDVT IDIV TDTP IRQ IRU WTRDPT PDVH THDUP IR IQDVH WHDSP IDRQ PSDUW AGF ...... SRDWH GALERIES LAFAYET ...... SELECTIBANQUE...... SYMBOLES

C C ± ± ± ISDTW IHPDWP HDHT FFFF SU ST QTUDQR IDUS QDQQ RQ RRDSH PWIDWH QDRW IIDRI

AIR FRANCE GPE N ...... ISDUH GAUMONT #...... SGE...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C ± IRTDRH WTHDQP HDVQ TDQH SH SH QPUDWV FFFF ISDWS WRDRS WSDUH TPUDUS IDQP QPDRQ

AIR LIQUIDE ...... IRSDPH GAZ ET EAUX ...... SIDEL...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C ± IVVDQH IPQSDIU HDVW VHDSV IIQ IIR URUDUW HDVV IPDRS ITT ITT IHVVDVW FFFF RDVH

ALCATEL ...... IWH GECINA...... SILIC CA ...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C C C C ±

PWDTH IWRDIT HDQR RVDPP SIDSH SQDPH QRVDWU QDQH IWDUT VQDIH VQ SRRDRR HDIP UDQV

ALSTOM...... PWDSH GEOPHYSIQUE ...... SIMCO...... `

C C C C C C DERNIERE COLONNE RM (1) : RVUDVH QIWWDUT HDSV IQUDQU IHWDRH IIQDRH URQDVT QDTT IRSDSH ISDPS ISDQH IHHDQT HDQQ PQDWV ALTRAN TECHNO. #...... RVS GFI INFORMATIQUE...... SKIS ROSSIGNOL......

C C C C ± ± ISPDRH WWWDTV IDPH RWDTT PVDWH PVDTH IVUDTH IDHR QRDHP PIVDSH PIUDQH IRPSDQW HDSS SUDSH ATOS CA...... ISHDTH GRANDVISION ...... SOCIETE GENERALE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± ± ± ± IQQDSH VUSDUH HDQU VDII ISV ISQDQH IHHSDSV PDWU RSDUS IUSDVH IUQDWH IIRHDUI IDHV VDUR AXA...... IQR GROUPE ANDRE S.A ...... SODEXHO ALLIANCE...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C C C C IPWDSH VRWDRT HDQW RDQS UV UWDHS SIVDSQ IDQS IIDPU VIDQH VIDTH SQSDPT HDQU UDHV BAIL INVESTIS...... IPW GASCOGNE...... SOGEPARC (FIN) ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± IISDSH USUDTQ FFFF PDVT QTDRH QTDRH PQVDUU FFFF USDSW PRDST PRDWH ITQDQQ IDQV VDII BAZAR HOT. VILLE ...... IISDSH GR.ZANNIER (LY) ...... SOMMER-ALLIBERT......

@€u˜li™iteÂA

± ± IQIDIW IDWT SDTH QTDUQ FFFF SQ QRUDTT HDRU GROUPE D #...... PH CLAYEUX (LY)...... d IMMOB.BATIBA....

C C ± SQIDQQ HDVU RR PVVDTP IDIS WDHQ SWDPQ HDSS GUILLEMOT #...... VI CNIM CA#...... IMS(INT.META .....

± PDPQ VDII SIDVS QRHDII FFFF QH IWTDUW FFFF NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDQR COFITEM-COFI ....d INFO REALITE......

C RWSDPS IDQR UPDSH RUSDSU FFFF Q IWDTV FFFF HF COMPANY...... USDSH CIE FIN.ST-H ...... d INT. COMPUTE ....d

± ±

QPIDRP RDII ISPDRH WWWDTV HDPT QHV PHPHDQS FFFF

´ HIGH CO...... RW C.A. PARIS I...... JET MULTIMED....d C ± ± PSQDPH HDPT RWDQW QPQDWV HDPP IIH UPIDSS QDSI

MARCHE HOLOGRAM IND .. QVDTH C.A.ILLE & V...... LATECOERE #......

C C RPDHS SDHV SQ QRUDTT FFFF WPDUS THVDRH HDHS IGE + XAO...... TDRI C.A.LOIRE AT ...... d L.D.C......

C ± ± VVDVV VDRH RVDRH QIUDRV PDPP TDQW RIDWP HDIT

ILOG # ...... IQDSS C.A.MORBIHAN.... LECTRA SYST......

†ixh‚ihs PT xy†iwf‚i

± ± PUDIT FFFF VTDPS STSDUT HDIU PQ ISHDVU HDQW IMECOM GROUP .. RDIR C.A.DU NORD# .... LEON BRUXELL ....

C

± IWPDVS HDWR TUDPH RRHDVH FFFF ISDWH IHRDQH IDWP

INFOSOURCES...... PWDRH C.A. OISE CC ...... d LOUIS DREYFU.....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C C C QHVDQH TDSV IHR TVPDPH HDPW PUDIR IUVDHQ HDHR INFOTEL #...... RU C.A.PAS CAL...... LVL MEDICAL......

± ± IWRDVP PDTP UV SIIDTS FFFF QPTDSH PIRIDUH HDUT INTERCALL # ...... PWDUH C.A.TOULOUSE.....d M6-METROPOLE ..

Cours Cours % Var. C QPIDRP PDRH TWDRH RSSDPQ FFFF P IQDIP FFFF

KALISTO ENTE...... RW CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C IITDRQ HDPV SQDQS QRWDWS FFFF RWDVH QPTDTU HDTI LEXIBOOK #...... IUDUS CROMETAL ...... d MANITOU #......

C ± UWDUH IDPP TDPS RI RDIU PDPI IRDSH FFFF SWDSH QWHDPW FFFF ADL PARTNER...... IPDIS JOLIEZ-REGOL...... DAPTA-MALLIN ...d MANUTAN INTE...d

± RRDTI PDVT HDIW IDPS FFFF TW RSPDTI FFFF VV SUUDPR FFFF AB SOFT...... TDVH JOLIEZ-REGOL...... d GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d

C C C C USDRR RDSS SDWH QVDUH WDPT IRTDRH WTHDQP WWW URDWH RWIDQI IDPP ALPHAMEDIA...... IIDSH LACIE GROUP...... DAUPHIN...... MARIONNAUD P..

± PSDVR FFFF IWDSI IPUDWV PDPS RH PTPDQV FFFF QTDSH PQWDRP FFFF ALPHA MOS ...... QDWR MEDIDEP #...... DECAN GROUPE.. MECATHERM # ....

± ± WHQDWI HDHU TDIH RHDHI FFFF TT RQPDWQ HDUS QSDHS PPWDWI FFFF ALTAMIR & CI...... IQUDVH MILLE AMIS #...... d DU PAREIL AU ..... MGI COUTIER ...... d

C C ± IQDIP SDVP TDQH RIDQQ FFFF RQ PVPDHT IDIV IQSDSH VVVDVP IDHW APPLIGENE ON .... P MONDIAL PECH ... ENTRELEC CB...... MICHEL THIER.....

C ± ± ± IHDQT HDTQ WDRS TIDWW HDII WV TRPDVR IDII IPDVH VQDWT IDIW ASTRA ...... IDSV NATUREX...... ENTREPRISE I...... NAF-NAF # ......

± ± ± ± QQDRS RDQP ST QTUDQR IDRI PUDVH IVPDQT IDWR PIDSI IRIDIH HDRP ATN...... SDIH OLITEC ...... ETAM DEVELOP... ALES GPE EX......

C ± VVQDSU HDPP HDSH QDPV IIDII IIHDIH UPPDPI FFFF UHDSH RTPDRS FFFF AVENIR TELEC...... IQRDUH OXIS INTL RG...... EUROPEENNE C... POCHET ...... d

± ± ± ± RHTDTW HDVH IW IPRDTQ IDHR QWDPR PSUDRH RDWW VP SQUDVV PDPT BELVEDERE...... TP PERFECT TECH..... EUROP.EXTINC .... RADIALL #......

C ± ± ± IHHDHQ IDTU UDIH RTDSU SDQQ SVDWS QVTDTW HDHV TVDRH RRVDTU HDVU BIODOME #...... ISDPS PHONE SYS.NE..... EXEL INDUSTR .... RALLYE(CATHI......

C C C QRWDQH IQDPU PPDWH ISHDPI RDHW QT PQTDIR PDVT SQDQS QRWDWS FFFF BVRP EX DT S...... SQDPS PICOGIGA...... EXPAND S.A...... REYNOLDS...... d

C C C RWDPH UDIR IUW IIURDIT RDHU IRWDSH WVHDTT FFFF PPDSH IRUDSW HDHW CAC SYSTEMES .... UDSH PROSODIE # ...... FACTOREM...... d RUBIS #......

C ± IHHDHQ IDTI TQDUH RIUDVR QRDII IPDSQ VPDIW FFFF IPQ VHTDVQ FFFF CEREP ...... ISDPS PROLOGUE SOF.... FAIVELEY #...... SABATE SA #......

C C ± ± QDHP V QDWT PSDWV RDPI RDTI QHDPR SDIR VS SSUDST IUDSU CHEMUNEX #...... HDRT QUANTEL ...... FINACOR ...... SEGUIN MOREA...

PPWDSV FFFF RQ PVPDHT FFFF IHTDPH TWTDTQ FFFF ISV IHQTDRI FFFF COIL...... QS R2I SANTE ...... FINATIS(EX.L...... d SIDERGIE ......

C PITDRU IDRV QW PSSDVP FFFF IWP IPSWDRR FFFF QIDSH PHTDTQ FFFF CRYO INTERAC .... QQ RADOUX INTL ...... d FININFO ...... d SIPAREX (LY) ......

± ± ITQDQQ HDRH PI IQUDUS FFFF QWDHR PSTDHW PDSS PT IUHDSS FFFF CYBER PRES.P...... PRDWH RECIF #...... FLO (GROUPE)..... SOCAMEL-RESC....d

C C ± QTDQR IDPV PQDRH ISQDRW FFFF UQ RUVDVS HDIR UUDRH SHUDUI HDSP SDTI QTDVH FFFF CYRANO # ...... SDSR REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SPORT ELEC S...... d

C

± ± ±

UQDVT HDPU VDQH SRDRR IDPP WR TITDTH FFFF UWDRS SPIDIT HDHT ISDPH WWDUI PDST

DESK # ...... IIDPT REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP .....d FRAIKIN 2# ...... STALLERGENES....

C ± HDTT FFFF IRDVH WUDHV IDWW RH PTPDQV FFFF SIDRH QQUDIT FFFF RW QPIDRP IDHQ DESK BS 98 ...... d HDIH SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STEF-TFE #......

C C ± ______STDHV PDRH PIDPS IQWDQW UDRS PRH ISURDQH HDVR IDPS VDPH FFFF IDQS VDVT FFFF DMS # ...... VDSS SILICOMP # ...... BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d SUPERVOX (B) ...... d

±

QHDVQ T TDVH RRDTI FFFF RDUQ QIDHQ FFFF RRDIH PVWDPV FFFF SI QQRDSR FFFF

DURAND ALLIZ.... RDUH SERP RECYCLA ..... ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SYLEA......

C C ± ± IVDST HDTP SHIDIS TDVQ TW RSPDTI TRDVH RPSDHT SW QVUDHI IDTU ITDQW IHUDSI FFFF DURAN DUBOI..... UTDRH SOI TEC SILI ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... TOUPARGEL (L.....d

C ± TITDPU FFFF PV IVQDTU UDTW PRDSH ITHDUI FFFF HDSS QDTI FFFF UUDTH SHWDHP HDIQ DURAN DUBOIS...d WQDWS STACI #...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TRIGANO ......

C ± ± WIDIV FFFF HDTS RDPT RDRI WP THQDRV FFFF PHDVH IQTDRR VDWH IUR IIRIDQU IDTW EFFIK #...... IQDWH STELAX ...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... UBI SOFT ENT......

v xhs PW xy†iwf‚i

C C C ± PSQDVT UDSH ITDIH IHSDTI TDPU IV IIVDHU HDST TVDSH RRWDQQ FFFF PUDPU IUVDVV IDSS ESKER ...... QVDUH SYNELEC #...... BONDUELLE...... GO SPORT ...... d VIEL ET CIE ......

C ±

STRDIP PDIR IDSS IHDIU QDIQ SDUU QUDVS FFFF PQ ISHDVU FFFF UTDWH SHRDRQ FFFF

EUROFINS SCI...... VT LA TETE D.L...... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GPRI FINANCI .....d VILMOR.CLAUS ....

C C C SSDHQ FFFF PV IVQDTU IDVP UI RTSDUQ RDPT SRWWDSH QTHURDQT FFFF THDSH QWTDVS HDSH EURO.CARGO S ....d VDQW THERMATECH I.... BRICE...... GRAND MARNIE..d VIRBAC......

C C C ± IPIQDSP TDTW QS PPWDSV RDRV TUDIH RRHDIS IDQP SV QVHDRT FFFF WW TRWDRH HDVI EUROPSTAT #...... IVS TITUS INTERA ...... BRICORAMA # ...... GROUPE BOURB..d WALTER #......

Cours Cours % Var. C ± ± VWDPI HDUR QPDRH PIPDSQ FFFF WPDUH THVDHU IDWH PHDWH IQUDIH HDWS QVDSH PSPDSR FFFF

FABMASTER # ...... IQDTH TITUS INTER...... d BRIOCHE PASQ .... GUERBET S.A...... AFIBEL ...... d

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± ± IQIIDWI TDWV PQ ISHDVU RDWT UIDIH RTTDQW FFFF QIDTH PHUDPV IDIP QUDVS PRVDPV FFFF FI SYSTEM #...... PHH TRANSGENE # ...... SOLERI ...... d GUY DEGRENNE.. ARFEO (NS)# ...... d

C C C ± ± ± SUDUP IPDVP IUDIH IIPDIU TDWR SIDTH QQVDRU QDWI QQDSQ PIWDWR HDIP SR QSRDPP QDSU RIDIH PTWDTH QDPW FLOREANE MED... VDVH TEL.RES.SERV ...... ADA...... CDA-CIE DES...... GUYOMARC H N.. ALAIN MANOUK...

C C C ± QWQDSU SDPT W SWDHR QDRS WSDPH TPRDRU IDVT UH RSWDIU PDWR IPT VPTDSI FFFF VIDSH SQRDTH FFFF GENERIX # ...... TH V CON TELEC...... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... HERMES INTL...... BQUE TARNEAU...d

C C ± ± ± IVTDWS IDUP UDSH RWDPH QDPQ US RWIDWU RDRT III UPVDII HDWI IIWDWH UVTDRW HDHV WUDSH TQWDST FFFF GENESYS # ...... PVDSH WESTERN TELE .... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HYPARLO #(LY ..... C.A.GIRONDE...... d

C C ± PPRDWW RDIH IPS VIWDWS HDUI UIDSH RTWDHI HDUH QRDSH PPTDQI FFFF RSDQH PWUDIS FFFF GENSET...... QRDQH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... I.C.C.# ...... d C.A.LOIRE/H...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTSDQQ PVGII IVSDIW IPIRDUU PWGII IVIDRW IIWHDSH PTGII IVRDWP IPIQ PVGII ECUR. CAPITALISATION C.... RHDRS MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ ´ ´ SHDVH QQQDPQ PSGII IVIDQV IIVWDUU PVGII IQIPDWH PWGII IUIDQT IIPRDHS PSGII ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... PHHDIS ACTILION PRUDENCE C *.... KALEIS SERENITE D ......

´ ´ RVDWP QPHDVW PVGII PQDWV ISUDQH PVGII ITUDWU IIHIDVI PSGII IPHIDVR PWGII

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... IVQDPP ACTILION PRUDENCE D * ... LATITUDE C ......

´ IQTQTDVR VWRSIDVI PVGII PHDVW IQUDHQ PVGII PIHDRU IQVHDSW PTGII PRUDQH PTGII ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... QUDUH INTERLION ...... LATITUDE D......

´ QWDIT PSTDVU PVGII IHPDUI TUQDUQ PVGII TVPDWV PTGII

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements LION ACTION EURO ...... IHRDIP OBLITYS D......

´ QWHDRQ PVGII SWDSP ´ RVDHR QISDIP PVGII TWVDHU PTGII

ECUR. INVESTIS. D PEA...... LION PEA EURO...... IHTDRP PLENITUDE D PEA ......

PIUIDTV PSGII

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... QQIDHU PHWDUH IQUSDSR PVGII ISWHHDWP PVGII

EC. MONET.C/10 30/11/98...... POSTE GESTION C ...... PRPRDHV

QPTDTU PRGII

´ ´ MASTER ACTIONS ...... RWDVH IVRDQV IPHWDRS PVGII IRVUIDSQ PVGII

EC. MONET.D/10 30/11/98...... POSTE GESTION D...... PPTUDIS

IVSDRR PRGII

´ MASTER OBLIGATIONS ...... PVDPU ITHDUR IHSRDQW PVGII  le™tionF ne se ` RQQIUDIH PVGII

Cours de cloˆ ture le 26 novembre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. POSTE PREMIERE SI...... TTHQDTS

IRPDVH PSGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PIDUU IUWWDRP PVGII PRDVH ITPDTV PTGII PURDQP ` PSTPQTDHW PVGII

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QWHTPDWR

IQWDHT PSGII

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... PIDPH PVDQQ IVSDVQ PVGII PTTDTS PTGII RHDTS ` SRSHHDQP PVGII

e EPARCOURT-SICAV D...... ´ CM FRANCE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQHVDSP IQHDRH PSGII Valeurs unitaires Date IWDVV

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... PIHHDWR IQUVIDPT PVGII QIDVU PHWDHS PTGII

SIHSDSV PVGII Emetteurs f UUVDQR

¤ ee GEOPTIM C ...... ´ CM MID. ACT. FRANCE...... REVENUS TRIMESTR. D ...... IPRDQU PSGII

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IVDWT

SSIDVW QTPHDIT PVGII PTHUDTQ PTGII QWUDSQ ´ IIHQDWI PVGII HORIZON C...... CM MONDE ACTIONS...... THESORA C ...... ITVDPW

IQHDHI PSGII

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IWDVP ISDHU WVDVS PVGII TUIDQI PTGII IHPDQR ´

WSIDPU PVGII

AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... CM OBLIG. LONG TERME.... THESORA D...... IRSDHP

IPWDRW PSGII OPTALIS EXPANSION D...... IWDUR

PIVDTQ PTGII QQDQQ ´ PVTWTTDQT PVGII

Fonds communs de placements CM OPTION DYNAM...... TRESORYS C...... RQURUDUR IUWDPI PRGII PUDQP ´ ´ ´ IIRDIR PSGII

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... IUDRH ´ SIDTI QQVDSR PTGII PQSRDTP PVGII

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SOLSTICE D...... QSVDWT QTDWI PRPDII PVGII

IWHDHQ PRGII PVDWU ´ ´ ´ IHTDTT PSGII

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDPT

WWHDVW PTGII

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDHT QPDRT PIPDWP PVGII

RVWDPI PQGII

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... URDSV Fonds communs de placements

PHITDIS PTGII

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHUDQT RRDRS PWIDSU PVGII

SRRDIV PVGII ECUR. VITALITE C...... VPDWT

SIWDWI PQGII

3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... UWDPT POSTE EUROPE C......

IHTTDHT PTGII

CM OBLIG. QUATRE...... ITPDSP

SPTDTU PVGII POSTE EUROPE D ...... VHDPW

` IQPDWQ VUIDWT PTGII IITPDWS PVGII

Fonds communs de placements IUUDPW

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES POSTE PREMIERE 8 ANS C...

IIUUDSU PTGII IUWDSP ´ ` ITTDPQ IHWHDRH PVGII IIVDRU PTGII

BNP ACTIONS FRANCE...... CM OPTION MODERATION . IVDHT POSTE PREMIERE 8 ANS D...

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn)

IPRDVP VIVDUU PTGII PSQDUW PTGII BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QVDTW

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT RWDVT QPUDHT PTGII RTDQS QHRDHR PTGII PHUDHW PTGII BNP ACT. MIDCAP FR...... ATOUT AMERIQUE ...... FRANCIC PIERRE...... QIDSU

Serveur vocal : PUDVT IVPDUS PTGII PHUDUW IQTQDHI PTGII TSQDPU PTGII ATOUT ASIE...... ´ WWDSW QUTDPT PTGII BNP ACTIONS MONDE...... EUROPE REGIONS...... SUDQT ASIE 2000......

(2,23 F/mn) PTUQDHP PTGII RHUDSH 08 36 68 36 62 IRQQDSW PTGII PIVDSS ´ PIRIRDII PRGII BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... SAINT-HONORE CAPITAL .... QPTRDST

PHVVDTQ PTGII ´ QIVDRI PIPDPH PTGII QPDQS ´ ´ UTDHW RWWDIP PTGII IHQIDIT PTGII

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D...... ISUDPH

IRSUDIR PTGII

´ PPPDIR PQIDVP PTGII QSDQR ´ IHHHDVT PTGII ATOUT FRANCE EUROPE ..... ISPDSV IHPHDTH PTGII BNP EPARGNE RETRAITE .... ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... ISSDSW

QSQDWS PTGII

´ SQDWT ISIUHDRS PTGII PQIPDUP ´ ´ PIVTDQU PTGII

ATOUT FRANCE MONDE...... QQQDQI IHIWDVP PTGII BNP MONE COURT TERME . ST-HONORE VIE SANTE ...... ISSDRU IIHRDUH PVGII

ASSOCIC ...... ITVDRI CADENCE 3 D......

IRVWDPP PTGII

´ PPUDHQ SURPDSI PTGII VUSDRR ATOUT FUTUR C ......

QRIDQT PTGII BNP MONETAIRE C...... SPDHR TIIDVV PTGII

AURECIC...... WQDPV INTEROBLIG C ......

IQVIDHS PTGII

´ PIHDSR SPHVDIH PTGII

UWQDWU ATOUT FUTUR D...... ´ SSWDQQ PTGII BNP MONETAIRE D ...... VSDPU PIHWDPQ PTGII

CAPITAL AVENIR...... QPIDSS LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D......

´ UQWDHU PTGII

´ IIPDTU VQTHQDHQ PTGII

IPURSDPH ATOUT SELECTION ...... ´ ´ IPPHDIS PTGII BNP MONE PLACEMENT C.. IVTDHI PQPDVT PTGII

CICAMONDE...... QSDSH SELECT DEFENSIF C......

PHVIDRV PTGII

´ QIUDQP UTRIUDVV PTGII

IITRWDVQ COEXIS ...... ´ IUHPDUQ PTGII

BNP MONE PLACEMENT D.. PSWDSV

SQRDHV PTGII

CONVERTICIC...... VIDRP ´ SELECT DYNAMIQUE C ......

IWQQDQH PVGII

` SECURITAUX ...... PWRDUQ QHIPDIS PTGII

´ ´ ´ RSWDPH

IISHVDWT PTGII

IUSRDSQ DIEZE ...... ´ ´ IIQRDPP PTGII BNP MONE SECURITE ...... IUPDWI

SPQHDUQ PVGII

EPARCIC ...... UWUDRP ´ SELECT EQUILIBRE 2...... ISQSDRH PSGII

STRATEGIE IND. EUROPE .... PQRDHU

RHQVDVT PTGII

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WRTSWIDTU PTGII

IRRQHTDWU EURODYN...... ´ IIIPDII PTGII BNP MONE TRESORIE ...... ITWDSR

QIHWDWT PTGII

EUROCIC LEADERS...... RURDII ´ SELECT PEA 3...... PISIDTH PSGII

STRATEGIE RENDEMENT .... QPVDHI

IQPDRT VTVDVV PSGII

IHVWDPP PTGII

ITTDHS INDICIA EUROLAND...... QIQUDIV PTGII

BNP OBLIG. CT ...... RUVDPT WSQWDQW PTGII

MENSUELCIC...... IRSRDPU SG FRANCE OPPORT. C......

RUPDIP QHWTDWH PSGII

PPRDWQ PTGII QRDPW INDICIA FRANCE......

PWRWDPS PTGII BNP OBLIG. LT...... RRWDTI RRHUDUH PTGII

OBLICIC MONDIAL...... TUIDWS Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ......

PTHDSW IUHWDQT PTGII

IIWPDHU PTGII IVIDUQ INDOCAM CONVERT. C......

QRWWDPH PTGII BNP OBLIG. MONDE...... SQQDRS IISRDHW PTGII

OBLICIC Re´GIONS ...... IUSDWR 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE C......

PQHDQU ISIIDIQ PTGII

WPSDPQ PTGII IRIDHS INDOCAM CONVERT. D ...... QITQDVV PTGII

BNP OBLIG. MT C...... RVPDQQ ISVDQS PTGII PRDIR SOGENFRANCE D......

RENTACIC...... ´ PVDTH IVUDTH PVGII

IQHWSDWP PSGII IWWTDRT AMPLITUDE AMERIQUE C ...

VVHDVV PTGII IQRDPW INDOCAM EUR. NOUV...... TUHDQP PTGII

BNP OBLIG. MT D...... SOGEOBLIG C...... IHPDIW PRHPDVR PVGII

SECURICIC...... QTTDQI ´

PVDQR IVSDWH PVGII

IIWTDSQ PTGII IVPDRI AMPLITUDE AMERIQUE D...

IHTQDQI PTGII

ITPDIH INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ PWIDII PTGII

BNP OBLIG. REVENUS ...... SOGEPARGNE D...... RRDQV PIUIDSS PVGII

SECURICIC D ...... QQIDHS

RHDPH PTQDTW PVGII

IHSTDHW PTGII ITI AMPLITUDE EUROPE C......

IIHRDVW PTGII ITVDRR INDOCAM HOR. EUR. D...... IUPRDPS PTGII

BNP OBLIG. SPREADS...... SOGEPEA EUROPE...... PTPDVT

QWDPT PSUDSQ PVGII

WWHDPQ PTGII

´ ISHDWT AMPLITUDE EUROPE D ...... IIWSHDWS PTGII IVPIDWI INDOCAM MULTI OBLIG...... STRDWI PTGII

BNP OBLIG. TRESOR...... SOGINTER C...... VTDIP

PVRDHP IVTQDHS PVGII PUSDHR PSGII RIDWQ AMPLITUDE MONDE C...... WPQDSW PTGII

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26 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

SPORTS La phase aller du cham- s’adjuge le titre honorifique de au Paris-SG (0-1). Le président Louis son dernière : environ 22 780 spec- bée après la démission de Rolland pionnat de France de football de champion d’automne en devançant Nicollin s’est fait à l’idée que son tateurs se sont rendus, en moyenne, Courbis. Plusieurs affaires judiciaires première division s’est achevée, di- de deux points Lyon, qui a lourde- équipe sera reléguée en mai 2000. aux stades lors des matches aller sont en cours et l’ancien entraîneur manche 28 novembre. b L’AS MO- ment chuté (0-3) à Bastia. b MONT- b LE NOMBRE de spectateurs est en contre 19 644 il y a un an. b À MAR- de l’OM pourrait être invité à s’ex- NACO, vainqueur (4-1) au Havre, PELLIER s’est incliné à domicile face augmentation par rapport à la sai- SEILLE, la tension n’est pas retom- pliquer prochainement. Louis Nicollin et Montpellier se résignent à la relégation Alors que s’achèvent les matches aller, l’équipe du Languedoc occupe la dernière place du championnat de France de football de première division. Cette situation illustre la difficulté des clubs traditionnels à continuer à faire jeu égal avec ceux qui s’appuient sur des investisseurs extérieurs MONTPELLIER liens qui unissent Louis Nicollin à avance Louis Nicollin. « Montpel- de notre envoyé spécial Jean-Louis Gasset, fils d’un des lier au début, c’était un terrain avec Dans un coin des vestiaires du fondateurs du club, Bernard Gas- une buvette qu’on faisait fonction- stade de la Mosson est assis Louis set. Dimanche soir, les rumeurs ner nous-mêmes. Aujourd’hui, ce Nicollin, muet et figé dans une at- laissaient toutefois entendre sont des loges avec une panoplie titude de sumotori vaincu. La dé- qu’une forte pression était exercée d’hôtesses et des joueurs qui ne faite de ses joueurs, en ce samedi sur Michel Mézy, manager général mouillent plus le maillot. Ce n’est 27 novembre, face au Paris-Saint- du club, pour qu’il reprenne plus la Paillade que j’aimais », re- Germain (0-1) pour le compte de la l’équipe, comme il le fit plusieurs grette-t-il, convaincu qu’un séjour 17e journée du championnat de fois dans le passé. en deuxième division, avec des France de football, vient de porter joueurs moins payés, serait l’occa- un coup supplémentaire au pré- sion de reconstruire le club dans sident de Montpellier-Hérault. « Je préférerais partir l’esprit des débuts. L’homme au célèbre embonpoint Cette solution, en tout cas, lui est tellement dépité qu’il n’a pas à la guerre semble largement préférable à eu la force de pousser un de ses fa- celle préconisée dans d’autres meux coups de gueule. « S’il faut y avec mes balayeurs clubs ayant entrepris leur muta- aller, on ira », soupire-t-il au tion en ouvrant leur capital à des contraire devant un petit comité, et mes ramasseurs investisseurs extérieurs. Voilà en évoquant la perspective d’une quelque temps, le groupe Midi descente en deuxième division. de poubelles qu’avec Libre effectua des démarches vers Bon dernier au classement, à dé- Louis Nicollin mais aucune suite sormais six points du premier non- mes joueurs » ne fut donnée. Le président-fonda- relégable, Montpellier n’en finit teur ne veut rien entendre. Le plus de sombrer. Louis Nicollin « foot-buisness » lui fait pousser Le club phare du Languedoc est- des cris de vierge effarouchée. «La il victime d’une mauvaise spirale Paillade restera à nous », clame-t-il, sportive, comme on l’explique sur Remplacer l’entraîneur par un tout en rappelant que Montpellier- place, ou d’un contexte footballis- autre ? Taper du poing sur la Hérault fonctionne encore sous le CHRISTIAN LIEWIG/TEMPSPORT tique plus général ? Vingt-cinq ans table ? Recruter des joueurs sup- Louis Nicollin (à gauche), au stade de La Mosson en 1998, au côté de Michel Mézy, régime d’une association loi 1901, après avoir créé une petite asso- plémentaires lors du mercato le manager général du club, qui pourrait reprendre les rênes de l’équipe. comme à ses débuts. ciation sportive dans un quartier (entre le 18 décembre et le 31 jan- Pour oublier ces heures diffi- populaire de la ville, Louis Nicollin vier 2000) ? Louis Nicollin ne croit (0-1). Devant les micros, le pré- préférerais partir à la guerre avec tisfaire un public réputé pour son ciles, Louis Nicollin n’est heureu- n’a pas changé : il continue d’ap- plus en ces recettes miracles dont sident avait alors traité ses joueurs mes balayeurs et mes ramasseurs de manque de fidélité, Louis Nicollin sement pas à court de dérivatifs, peler son club « La Paillade » et de il fit pourtant grand usage dans le de « gonzesses » et de « petits poubelles qu’avec ces mecs-là », a dû se rabattre sur des joueurs en entre sa collection d’objets spor- revendiquer haut et fort les « va- passé. Sa résignation est anté- cons ». En bon Père Fouettard, ce- poursuit Louis Nicollin, PDG fin de carrière ou sortant de situa- tifs, sa manade camarguaise ou leurs familiales » qui ont toujours rieure à cette dixième défaite de la pendant, il leur avait promis un d’une importante entreprise de tions d’échec. A l’aube de cette encore son goût immodéré pour fait son identité. Le dernier rebon- saison, samedi face au PSG. «Dès doublement des primes s’ils ga- nettoyage urbain. quatorzième saison en première les joutes nautiques. L’homme dissement en date n’a pas trahi le premier match de championnat, gnaient le match suivant, à Tou- Il y a dix ans, sa fortune person- division, l’association de cinq an- s’est même trouvé une nouvelle l’état d’esprit maison. C’était le les joueurs sont venus me demander louse, ce qu’ils firent (2-5). « Cette nelle lui permettait d’attirer à ciens Nantais ayant connu des ex- marotte en devenant acquéreur, 11 novembre : venu remettre sa de doubler les primes, se souvient- fois-ci, ils n’auront rien. Après notre Montpellier des stars du ballon périences conflictuelles dans en mai, du club de rugby de Bé- démission à Louis Nicollin, l’en- il. Je n’ai pas apprécié ce comporte- défaite contre Saint-Etienne (0-1), le rond – Eric Cantona, Stéphane d’autres clubs – Nicolas Ouédec, ziers, relégué en Elite 2. Les vertus traîneur Jean-Louis Gasset s’en re- ment car je suis plutôt quelqu’un qui 13 octobre, j’ai recommencé : je les Paille, le Colombien Carlos Valder- Patrice Loko, Jocelyn Gourvennec, collectives prônées dans le monde tourna en étant reconduit dans ses donne spontanément sans qu’on ait ai traités de tous les noms d’oiseaux. rama ou le Brésilien Julio Cesar. Eric Decroix et Raynald Pedros – d’Ovalie lui mettent du baume au fonctions. Le célèbre « Loulou » a besoin de réclamer. » Sauf que là, je n’ai rien dit à la L’inflation des salaires et des exprimait parfaitement cette nou- cœur et lui rappellent les temps beau expliquer que « les joueurs ne Nul n’a oublié sa tonitruante presse. Je m’attendais à une rébel- transferts a modifié le paysage. Ne velle donne. anciens de la Paillade de Montpel- voulaient pas changer de coach », « remontée de bretelles » un soir lion de leur part. Mais il n’y a rien pouvant plus suivre dans le haut « Sans doute qu’à l’avenir il fau- lier. « Le rugby me repose », dit-il. on ne se prive pas, en coulisses, de de décembre 1998, après une dé- eu. Depuis ce jour, je n’ai pas du marché mais contraint de re- dra arrêter de recruter des gars qui rappeler la nature affective des faite à domicile face à Marseille confiance en eux. Franchement, je cruter des noms connus afin de sa- ont fait plusieurs équipes avant », F. P. Le championnat de France de football de D1 TROIS QUESTIONS À... pond plus à ce qu’est en train de e Monaco champion d’automne 17 JOURNÉE CLASSEMENT devenir le football. A Montpellier, Bastia-Lyon 3-0 ALAIN PETITJEAN les objectifs ne sont pas explicite- LE CYCLE des matches allers du Pour sa première comme entraî- Points J G N P Diff. Chgts Séries ment orientés vers un programme Le Havre-Monaco 1-4 championnat de France de football neur de l’, 1 Monaco 33 16 10 3 3 + 20 1 GNGGG Directeur général du cabinet de performances sportives. On le Montpellier-Paris-SG 0-1 s’est achevé par un naufrage pour a dû se contenter 2 Lyon 31 17 94 4+ 6 1 PGPGP 1 d’analyse financière Eurostaf, voit dans les propos de Louis Nicol- l’Olympique lyonnais à Bastia, di- d’un résultat nul (2-2) à Nancy. Rennes-Auxerre 1-0 3 Paris-SG 30 17 93 5+ 6 1 PGPGG vous avez publié en 1998 une en- lin qui, aujourd’hui, explique qu’il manche 28 novembre. Les Corses Florian Maurice, auteur d’un dou- Lens-Bordeaux 3-3 4 Auxerre 29 16 92 5+ 4 1 GPPGP quête sur la situation économique ne quittera pas le navire en cas de l’ont largement emporté (3-0) en blé, a échoué dans sa tentative de Sedan-Nantes 0-0 5 Rennes 26 17 75 5+ 3 = NNGNG du football français. Que vous ins- relégation en D 2 : voilà bien la désarticulant méthodiquement la transformation d’un penalty à l’ul- 6 Bordeaux 17 = NNPPN preuve que ce club ne se met pas Nancy-Marseille 2-2 24 66 5 + 1 pire celle du club de Montpellier- meilleure défense de la D 1. Une time minute. « Les joueurs ont re- 7 Sedan 24 17 73 7 Ð 3 1 GNGPN Hérault ? en situation d’insécurité. St-Etienne-Strasbourg 0-1 volée somptueuse de Yann La- trouvé leur fierté », a positivé Caso- 8 Marseille 23 17 58 4+ 5 1 GNNPN Il s’agit d’un cas unique. Ce club e Troyes-Metz 2-2 chuer (20 minute), suivie d’un ni. A Strasbourg, Claude Le Roy a 9 St-Etienne 23 17 65 6Ð 2 2 GPNGP repose sur la personnalité d’un Quel est le principal handicap doublé de Frédéric Née (77e et inauguré ses nouvelles fonctions de Montpellier dans le contex- LES CARTONS 10 Metz 22 17 410 3 + 5 = PNNNN seul individu, lequel a investi ses 2 e 85 minutes), a concrétisé la straté- par un succès – le premier sur ter- R J te du football professionnel d’au- a 11 Bastia 22 17 57 5+ 3 = GNNPG deniers propres dans la structure o u gie victorieuse des Bastiais. « On a rain adverse – sur Saint-Etienne. u n g e 12 Nantes 17 = PGNGN mais sans jamais vouloir récupérer jourd’hui ? e s 20 62 9Ð 2 été inexistant », a pesté l’entraîneur Le libero Teddy Bertin, qui avait s sa mise ou chercher à faire des bé- Quand on gère un club selon le 1 Nantes 0 24 13 Lens 20 17 55 7Ð 6 1 NNGPN de l’OL, Bernard Lacombe. traité, mercredi 23 novembre, néfices. Montpellier-Hérault, du modèle familial, il ne faut pas 2 Bastia 0 36 14 Troyes 20 17 62 9 Ð 10 1 PGGNN L’embardée lyonnaise a fait le quelques supporteurs alsaciens de s’étonner de voir les problèmes se 3 Montpellier 0 37 15 Le Havre 19 17 54 8Ð 9 2 GPGGP coup, revendique sa qualité de bonheur de l’AS Monaco, qui « sales Boches », ce qui lui a valu régler tardivement, comme dans 16 Strasbourg 19 17 54 8Ð 10 1 PPPPG « club familial », et les footballeurs s’empare du titre honorifique de 50 000 francs d’amende du club, a 16 Paris-SG 4 37 qui portent ses couleurs expliquent toutes les familles. J’en discutais 17 Nancy 4 41 17 Nancy 17 17 45 8Ð 2 1 NGPPN champion d’automne grâce à son marqué l’unique but. Le Roy, qui qu’ils viennent à Montpellier pour récemment avec Laurent Perpère, 18 Le Havre 7 33 18 Montpellier 13 17 3410Ð 9 = PPPNP large succès (4-1) au Havre. L’Ita- reçoit nombre de fax racistes pour cet aspect. Forcément, cela attire le président-délégué du Pa- lien Marco Simone a marqué à avoir recruté plusieurs joueurs LES ATTAQUES 1 Monaco 36 buts ¥ 2 Bordeaux 28 buts ¥ 3 Paris-SG 26 buts. des joueurs qui ne sont pas parmi ris - Saint-Germain. Quand il a dé- deux reprises, ce qui lui permet de africains, devrait conserver son les plus ambitieux, car ils savent barqué dans le foot, son attitude rejoindre Sonny Anderson (Lyon) poste jusqu’à la fin de la saison. LES DÉFENSES 1 Lyon 14 buts ¥ 2 Metz 15 buts ¥ 3 Monaco 16 buts. qu’ici ils n’auront pas le couteau était de constater qu’il y avait en tête du classement des buteurs. Ensuite, il pourrait redevenir LES BUTEURS 1 Anderson (Lyon) et Simone (Monaco) 12 buts ¥ 3 Trezeguet (Monaco) entre les reins. A ce propos, il est beaucoup de conflits au PSG et Monaco a l’opportunité d’ac- consultant permanent de Canal+ à 10 buts. curieux de constater qu’ils ont tous qu’il n’arriverait jamais à tout ré- croître son avance en gagnant son la place de Jean-Luc Arribart, an- 18e JOURNÉE : vendredi 3 décembre : Marseille-Le Havre ; Bordeaux-Montpellier ; le même profil : bon joueur de D 1, gler ; aujourd’hui, il a compris qu’il match en retard face à Auxerre, noncé comme prochain manager Strasbourg-Bastia ; Nancy-Sedan ; Lyon-Troyes ; Nantes-Saint-Etienne. ex-international, trente ans. Je faut « organiser » la gestion des mercredi 1er décembre. général du RC Lens. Dimanche 5 décembre : Auxerre-Metz ; Monaco-Lens ; Paris-SG-Rennes. crois que ce type de club ne corres- conflits, de telle sorte qu’ils éclatent avant qu’il ne soit trop tard. Seul un staff nombreux et au- toritaire peut régler ces pro- L’Olympique de Marseille sous la menace de nouveaux embarras judiciaires blèmes. Les clubs doivent donc se munir de contremaîtres pour faire MARSEILLE enquêteurs, qui avaient été alertés − et non sur Adidas – à hauteur de ser à Monaco, où il réside le plus soupçonné de mélanger, ce qui est peur aux joueurs. C’est ce qui fait de notre correspondant régional par un proche du club. D’abord, 500 millions de francs. souvent, a souvent fréquenté les interdit, un rôle d’agent de joueurs défaut à Montpellier. Après six mois d’auditions et de les relations opaques entre l’OM et Troisième centre d’intérêt des palais de justice et la rubrique des à celui d’entraîneur de club. perquisitions, les enquêteurs de la les clubs de supporteurs. Ceux-ci enquêteurs, l’inévitable Rolland faits divers. Inculpé dans une af- Son départ, après vingt-neuf Rester hermétique à tout in- brigade financière du service ré- disposent d’abonnements qu’ils Courbis, démissionnaire du poste faire de baronnage en 1990, il fut mois passés à la tête de l’équipe, 3 vestisseur extérieur, comme gional de police judiciaire (SRPJ) revendent à leurs adhérents. Cela d’entraîneur le 25 novembre. Des relaxé mais y gagna une interdic- a été provoqué par une suite l’est Montpellier, est-ce actuelle- de Marseille viennent de remettre leur permet d’être regroupés selon commissions illégales auraient été tion de casino. Entraîneur de Tou- de résultats sportifs décevants ment un obstacle ? leur rapport au parquet à propos leurs affinités tout en leur assurant versées en Amérique latine au pro- lon, il fut condamné au procès des (Le Monde du 27 novembre) et Oui. Un investisseur privé sert à des comptes de l’OM, selon le un fonds de trésorerie. Ils dis- fit de différents animateurs du comptes du Sporting Club à trois n’est pas directement lié à la possi- deux choses. Premièrement, il ap- journal La Provence. Les faits re- posent, ainsi, d’un monopole des club, dont M. Courbis, pour ans d’emprisonnement avec sursis bilité qu’il connaisse de nouveaux porte des sous, ce qui permet censés depuis juin pourraient dé- abonnements et des billets dans l’achat d’un joueur qui finalement et à 300 000 francs d’amende, démêlés judiciaires. Il n’empêche d’acheter une ou deux vedettes, boucher sur une information pour les virages nord et sud, qu’ils oc- ne fut jamais transféré à Marseille. après avoir effectué cent jours de que la direction du club avait fait mais aussi d’attirer d’autres bons « faux et usage de faux ». Un juge cupent complètement, sans qu’un Marcel Dib, bras droit de l’entraî- détention provisoire. savoir depuis longtemps à l’inté- joueurs qui, à salaire égal, sont ra- d’instruction du pôle financier du contrôle précis ne soit exercé sur neur pour le recrutement, Jean- Cette même affaire toulonnaise ressé, mais aussi à l’extérieur, vis d’évoluer aux côtés de joueurs palais de justice de Marseille de- les conditions exactes de revente Michel Roussier, ancien directeur lui avait, ensuite, valu de sérieux qu’elle ne couvrirait aucune irré- de renom. Deuxièmement, la pré- vrait être désigné afin de complé- ou d’utilisation des titres. délégué, ainsi que le comptable du ennuis avec le fisc, soldés après gularité susceptible de porter at- sence d’une référence extérieure ter les informations déjà recueil- La police s’est attachée, dans un club ont été entendus dans cette appel par deux ans de prison avec teinte à l’image de l’OM. Il s’agit dans un club a pour effet d’aug- lies. La direction du club affirme deuxième temps, à comprendre affaire. sursis et 500 000 francs d’amende. pour elle de rompre avec ce qu’elle menter la pression en interne. Le avoir mis à la disposition de la po- dans quelles conditions exactes Et, puisqu’on ne prête qu’aux estime être de très anciennes et président, tout d’un coup, n’est lice toutes les pièces et documents Robert Louis-Dreyfus, ancien pré- LE PASSÉ JUDICIAIRE DE COURBIS riches, on rappela son nom quand très dommageables traditions plus tout seul. Il y a derrière lui requis et demandé à ses membres sident, mais qui reste l’actionnaire C’est, bien sûr, l’implication de un de ses amis fut abattu à Hyères dans un club réputé jongler depuis quelqu’un avec un gros bâton. une étroite coopération avec les principal du club, et à ce titre le dans ce dossier dans un règlement de comptes. toujours avec la légalité. membres du SRPJ. véritable propriétaire, a financé qui fait couler le plus d’encre. Car Depuis cette époque, ce fils de po- Propos recueillis par Trois dossiers ont intéressé les l’OM sur sa société en nom propre l’entraîneur, qui est parti se repo- licier marseillais a toujours été Michel Samson Frédéric Potet LeMonde Job: WMQ3011--0027-0 WAS LMQ3011-27 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0498 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 27 Le championnat américain de basket-ball Ski : l’Autrichien Hermann Maier imbattable n’arrive pas à retrouver son niveau d’antan L’AUTRICHIEN HERMANN MAIER s’est imposé, dimanche 28 no- vembre, dans l’épreuve de super G masculin de la Coupe du monde, emportant ainsi sa troisième victoire en une semaine dans la station de Beaver Creek (Colorado) et son quatrième succès consécutif. Mais Les anciens des Chicago Bulls tiennent la vedette partout où ils se sont dispersés plus que le résultat, c’est également la manière qui a impressionné. « Herminator » a terminé l’épreuve avec 94 centièmes de seconde Aux Etats-Unis, le championnat professionnel sur les salaires entre les joueurs et leurs em- le départ de quelques vedettes et les choix de d’avance sur son coéquipier Stephan Eberharter. Par ailleurs, les Au- de basket a repris depuis un mois. Après une sai- ployeurs, tous les amateurs souhaitaient que la recrutement des entraîneurs ne favorisent pas trichiens se sont adjugé sept des dix premières places. Le premier son 1998-1999 écourtée pour cause de différend compétition retrouve sa splendeur passée. Mais ce rêve. Français, Patrice Manuel, a pris la 28e place, à 3 secondes du vain- queur. Sa victoire de dimanche permet à Hermann Maier de rejoindre LOS ANGELES leurs équipes respectives une ines- équipe. A savoir : Arvydas Sabonis appauvri le jeu. Enfin, la récente le Suisse Pirmin Zurbriggen dans l’histoire, les deux hommes ayant correspondance timable épaisseur de jeu, mais le et Jermaine O’Neal au pivot ; Brian fracture du pouce d’Allen Iverson, emporté dix succès en super G. Les légendes ne meurent jamais, niveau de jeu global d’une ving- Grant, Rasheed Wallace, Scottie l’actuel meilleur joueur de la ligue Chez les femmes, la Slovène Mojca Suhadolc a emporté, dimanche dit-on. La saison dernière, lors de taine de franchises a sensiblement Pippen et Detlef Schrempf sur la (30,8 points par match) évoluant à 28 novembre, le super G de Lake Louise (Canada). Elle a profité de sa la finale des play-offs, les passion- baissé. Après un mois de compéti- ligne offensive ; Steve Smith, Da- Philadelphie, parachève ce ta- position avantageuse dans l’ordre de passage – elle est partie en pre- nés de basket- tion, un autre constat se dégage : mon Stoudamire, Greg Anthony et bleau. mier – pour obtenir une victoire inédite. La jeune femme de vingt- ball américain Tim Duncan et David Robinson Bonzi Wells à l’arrière. Cette saison, tout se jouera donc quatre ans s’est imposée avec seulement 2 centièmes de seconde ont pu vérifier devront batailler ferme pour sur la Côte ouest. Ainsi, malgré un d’écart sur l’Allemande Hilde Gerg. cet adage de conserver leur trophée. La concur- LA CÔTE EST À LA TRAÎNE début de parcours chaotique en curieuse fa- rence dans la Conférence Ouest est En réalité, Bob Whitsitt a prouvé raison des blessures de Kobe DÉPÊCHES çon. La veille effectivement une des plus achar- qu’il était le manager le plus malin Bryant et de l’inconstance psycho- a BASKET-BALL : l’équipe de France masculine s’est facilement du premier née de ces dix dernières années, de la NBA. Il a d’abord échangé logique de Shaquille O’Neal au imposée, dimanche 28 novembre, face à la Turquie (75-56) dans un match entre mais, pour l’instant, la solidité du Steve Smith, l’homme fort des lancer franc, les Lakers de Phil match amical comptant pour sa préparation aux Jeux olympiques de les San Anto- cinq majeur des Spurs semble Atlanta Hawks, contre Jimmy Jack- Jackson présentent d’incompa- Sydney. Deux jours plus tôt, les joueurs de Jean-Pierre de Vincenzi nio Spurs et les New York Knicks, inoxydable. son et Isaiah Rider. Et, grâce aux rables charmes. Respecté comme s’étaient inclinés en Lituanie (85-76). la direction des Los Angeles Lakers Avec onze victoires et trois dé- largesses financières de son mil- aucun coach ne l’a jamais été, Phil a FOOTBALL : Nice et Wasquehal ont été les deux seuls clubs de avait dévoilé le recrutement de faites, San Antonio est en tête de liardaire de patron, Paul Allen, il Jackson tente d’appliquer sa cé- deuxième division éliminés lors du 7e tour de la Coupe de France, dis- Phil Jackson, l’ancien gourou des la Division du Midwest, mais s’est ensuite offert Scottie Pippen lèbre stratégie offensive « triangu- puté samedi 27 et dimanche 28 novembre. Les Azuréens se sont incli- Chicago Bulls. Cette annonce avait laire ». Une technique où toutes nés (0-4), lors de la prolongation, face aux Lyonnais de La Duchère éclipsé l’intérêt des phases finales. les attaques doivent être menées tandis que les Nordistes ont été battus par Chantilly (0-1). Les ama- Vainqueurs sans gloire d’une Premier cas de dopage sanctionné par la NBA de front, par trois joueurs, afin de teurs du club d’Obermodern (Bas-Rhin), le « petit poucet » de la équipe new-yorkaise diminuée par rendre le double marquage ad- compétition, qui évolue en District, ont dû batailler ferme pour élimi- la blessure de Patrick Ewing, les Contrairement aux autres ligues professionnelles américaines, la verse impossible, libérer continuel- ner Marsannay (Côte-d’Or), qui joue en division d’honneur, sur le coéquipiers de Tim Duncan NBA semble prête à s’attaquer au développement incontrôlé du do- lement deux hommes pour des score de 1-0. Le tirage au sort du 8e tour sera effectué jeudi 2 dé- avaient finalement été sacrés em- page. Stanley Roberts, le pivot remplaçant des Philadelphia Sixers, a jump-shots et proposer le plus de cembre, à la Maison du sport français, par le sélectionneur national, pereurs d’un championnat sans sa- été contrôlé positif aux amphétamines, mercredi 24 novembre, solutions possible au porteur du Roger Lemerre. Il se jouera les 18 et 19 décembre. veur à la fin d’une saison tronquée. avant d’être banni de la ligue. A vingt-neuf ans, il est le premier bas- ballon. Résultat : Shaquille O’Neal a L’AS Roma a rejoint l’autre club romain de la Lazio Rome et la « Vivement demain... » : le soupir ketteur à faire les frais de la nouvelle politique antidopage mise en est redevenu la terreur des paniers Juventus Turin en tête du championnat d’Italie à la faveur de sa vic- se lisait alors sur toutes les lèvres. place la saison dernière. Auparavant, seuls deux produits étaient avec 28,8 points et 13,6 rebonds toire sur le terrain d’Udinese (2-0), samedi 27 novembre, lors de la Demain est arrivé, mais le cham- prohibés par la NBA : l’héroïne et la cocaïne. Depuis quelques mois, par match. 11e journée, tandis que ses deux rivaux se neutralisaient (0-0). C’est la pionnat américain de basket-ball la marijuana, les stéroïdes anabolisants et les amphétamines ont Un an et demi après le sixième première fois depuis vingt-sept ans que les deux équipes romaines se manque encore de brillance. La re- été ajoutés. « En dix ans de carrière, je n’ai absorbé aucun produit pro- titre des Chicago Bulls, les anciens partagent la première place de la compétition. traite de Michael Jordan a défini- hibé. J’en suis sûr, s’est défendu Stanley Roberts. Je n’ai même pas la coéquipiers de Michael Jordan et a Malgré sa défaite contre le Werder Brême (2-1), Hambourg a tivement été « digérée », les possibilité de subir un second contrôle pour prouver mon innocence. Dennis Rodman continuent de conservé la troisième place du championnat d’Allemagne, samedi chiffres d’audience télévisée ont Pour moi, cette décision est synonyme d’exil ou de retraite. » Le joueur faire la pluie et le beau temps sur 27 novembre, lors de la 13e journée, avec 23 points, alors que Brême retrouvé leurs courbes ascen- incriminé a aussi souligné qu’il allait porter l’affaire devant les tri- les parquets. A Chicago, seul le pointe à la quatrième place avec 22 points, ex aequo avec Dortmund dantes, le lock-out de 1998 a été ou- bunaux. En attendant, il envisage d’exporter ses talents en Europe. Croate Toni Kukoc n’a pas déserté et le FC Kaiserslautern. Leverkussen, vainqueur de Bielefeld (2-1), blié, mais la National Basketball la ville, mais une blessure aux dor- conserve la deuxième place, le Bayern de Munich, pourtant battu Association (NBA) est toujours à saux l’a obligé à déclarer forfait (1-0) par 1860 Munich, occupant toujours la première. la recherche de ce supplément l’équipe se traîne derrière Por- et l’Allemand Detlef Schrempf, pour plusieurs matches. De toute a Thierry Henry a inscrit les deux buts de son équipe, Arsenal, d’âme qui sépare le sport de très tland (12-2) au classement général deux attaquants complémentaires façon, cette année encore, les Bulls victorieux de Derby (2-1), dimanche 28 novembre, pour le compte de haut niveau de l’excellence. de la Conférence Ouest. Eliminés et expérimentés. Grâce à un effec- risquent de finir lanterne rouge. la 16e journée du championnat d’Angleterre. « Il a montré qu’il était Pourtant, les grandes tendances la saison dernière face aux Spurs tif interchangeable, Portland est Leurs dirigeants pensent déjà à la vraiment un joueur de qualité et qu’il pouvait jouer avant-centre », a de la saison 1999-2000 peuvent dé- en finale de Conférence, les Trail ainsi « l’équipe à battre » de cette saison 2001-2002 . L’objectif : épar- commenté l’entraîneur des Gunners, Arsène Wenger. Leeds a profité jà se dessiner. L’arrivée de Scottie Blazers ont effectué un recrute- saison. A l’Est, le démantèlement gner pour étoffer l’effectif. Une de l’absence du Manchester United, parti à Tokyo pour y affronter le Pippen à Portland et le débarque- ment de luxe s’adjugeant les ser- des Orlando Magics – Penny Har- manière moderne d’abdiquer club brésilien de Palmeiras dans le cadre d’un match amical entre les ment providentiel de Phil Jackson vices de Scottie Pippen (Houston), daway a quitté la Floride pour re- avant la bataille. Michael Jordan champions d’Europe et d’Amérique du Sud, pour prendre la tête du à Los Angeles ont changé la donne de Steve Smith (Atlanta) et de De- joindre Luc Longley (encore un an- n’est plus et, visiblement, son héri- championnat anglais, en s’imposant contre Southampton. et déséquilibré la parité de niveau tlef Schrempf (Seattle). Désormais, cien des Bulls) aux Phoenix Suns – tier n’est pas encore né. a L’international paraguayen José Luis Chilavert s’est une nou- entre l’Est et l’Ouest. Les deux an- le banc de Portland ferait rougir et l’irrégularité de Kevin Garnett velle fois illustré en devenant le premier gardien à inscrire trois buts ciens de Chicago ont apporté à d’envie n’importe quelle autre aux Minnesota Timberwolves ont Paul Miquel dans un match de haut niveau, dimanche 28 novembre, en champion- nat d’Argentine, avec Velez Sarsfield contre Ferrocarril Oeste (6-1). Chilavert a trompé le gardien adverse aux 45e, 75e et 82e minutes, à chaque fois sur penalty, une de ses spécialités. Avec ce triplé, Chila- A Hanovre, Pete Sampras enlève ses cinquièmes Masters vert, huitième de finaliste de la Coupe du monde 1998, porte son total de buts à 46, dont 35 penalties : 41, dont 30 penalties, sous les cou- ANDRE AGASSI a pris rendez-vous, di- Pete Sampras avait mis un point d’honneur à née dense sur le plan personnel pour Andre. leurs de Velez, 4, dont 3 penalties, sous le maillot de l’équipe du Para- manche 28 novembre, avec l’an 2000 et avec faire bonne figure aux Masters. Forfait aux In- Un divorce, d’abord, d’avec Brooke Shields, guay, et 1 penalty lorsqu’il jouait à Saragosse, en Espagne. Pete Sampras. L’Américain au crâne rasé, nou- ternationaux d’Australie afin de récupérer puis une idylle, presque trop belle pour être a Le Conseil d’Etat a jugé illégale la décision de la Fédération fran- veau numéro un mondial, a été battu en finale d’une saison 1998 exténuante, il avait ensuite vraie, avec Steffi Graf. çaise de football (FFF) datant du 22 avril 1994 et visant à interdire à du tournoi des Masters, qui rassemble les huit commencé à collectionner douleurs et bles- Les responsables de l’association des joueurs Bernard Tapie toute fonction de dirigeant dans le footbal suite à son meilleurs joueurs mon- sures au dos et à l’épaule avant de disparaître professionnels se frottent les mains. Di- implication dans l’affaire VA-OM de mai 1993. L’ancien président de diaux, à Hanovre, par son dès le deuxième tour de Roland-Garros. Il avait manche, à Hanovre, sous le regard de Steffi l’Olympique de Marseille, actuellement sur les planches du Théâtre compatriote, lui-même an- retrouvé sa surface fétiche à Wimbledon où il Graf, Andre Agassi et Pete Sampras ont montré de Paris pour Vol au-dessus d’un nid de coucous, a indiqué qu’il n’avait cien numéro un mondial avait enlevé son douzième succès dans un qu’ils seraient les protagonistes privilégiés de pas l’intention de redemander une licence pour l’instant. (6-1, 7-5, 6-4). De retour de tournoi du Grand Chelem, égalant le record de la saison 2000. Une aubaine. Sans Andre Agas- blessure pour l’ultime ren- l’Autralien Roy Emerson. Après une campagne si, le tennis masculin serait complètement pas- LOTO dez-vous de la saison, Pete américaine troublée par des blessures, il avait sé inaperçu en 1999, tamisé par le circuit fémi- a Résulats des tirages no 95 effectués samedi 27 novembre. Premier Sampras s’est montré à son dû renoncer aux Internationaux des Etats-Unis. nin, toujours aussi « vendeur ». Le retour de tirage : 4, 5, 31, 33, 43, 48, numéro complémentaire le 19. Rapports meilleur niveau pour enle- « Je revis, a-t-il déclaré. Mon objectif est d’amé- Pete Sampras va corser le jeu en attendant les pour six bons numéros : 6 709 165 F, 1 022 806 ¤ ; pour cinq bons nu- ver les cinquièmes Masters de sa carrière et liorer le record de Roy Emerson en l’an 2000. » jeunes ambitieux. De Nicolas Lappenti à Gus- méros et le complémentaire : 171 565 F, 26 155 ¤ ; pour cinq bons nu- égaler le record d’Ivan Lendl. Si son service a tavo Kuerten ou Nicolas Kiefer, ceux-ci se sont méros : 15 205 F, 2 318 ¤ ; pour quatre bons numéros et le complé- laissé à désirer, l’Américain a débordé Andre LA RELÈVE A DÉÇU montrés bien tendres à Hanovre. mentaire : 454 F, 69,2 ¤ ; pour quatre bons numéros : 227 F, 34,6 ¤ ; Agassi de ses accélérations et brillé à la volée, Le nouveau numéro un mondial, lui, peut pour trois bons numéros et le complémentaire : 36 F, 5,5 ¤ ; pour trois où il s’est montré intrépide et intraitable. partir en vacances très fier. Vainqueur à Ro- Bénédicte Mathieu bons numéros : 18 F, 2,7 ¤. Second tirage : 6, 10, 19, 35, 40, 42, numéro Favori de la finale – il avait battu Sampras land-Garros, il est devenu le cinquième joueur complémentaire le 38. Rapports pour six bons numéros : 14 482 645 F, 6-2, 6-2 lors des matches qualificatifs –, Andre de l’ère Open à triompher sur les quatre a La finale du circuit masculin 2000 se dis- 2 207 865 ¤ ; pour cinq bons numéros et le complémentaire : 47 065 F, Agassi n’a pu développer son tennis de contre- Grands Chelems dans une carrière. Vainqueur putera à Lisbonne. Après dix ans passés en Al- 7175¤ ; pour cinq bons numéros : 6 095 F, 929 ¤ ; pour quatre bons offensive et s’en est allé impuissant et contrit, aux Internationaux des Etats-Unis en sep- lemagne, dont quatre à Hanovre, les Masters numéros et le complémentaire : 272 F, 41,5 ¤ ; pour trois bons numé- comme cela avait été le cas lors de la finale de tembre, il a confirmé son stupéfiant retour au vont se faire plus nomades. Ils auront lieu à ros et le complémentaire : 30 F, 4,6 ¤ ; pour trois bons numéros : 15 F, Wimbledon 1999 – leur dernière rencontre. haut niveau. 1999 aura également été une an- Sao Paulo (Brésil) en 2001. 2,3 ¤. LeMonde Job: WMQ3011--0028-0 WAS LMQ3011-28 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0499 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 AUJOURD’HUI - SPORTS Menace de relégation sur la section rugby du Racing Club de France Le club a jusqu’à fin 1999 pour éviter une cessation d’activité Depuis la décision du président du Racing Club by n’a toujours pas trouvé de repreneur, en dé- avoir été retenu a dû revoir ses ambitions à la de France, Xavier de La Courtie, de couper les pit de plusieurs projets dont celui de Jacques baisse. Si aucune solution n’est trouvée avant le ponts avec le professionnalisme, la section rug- Fouroux, Franck Mesnel et Eric Blanc qui après 31 décembre, le club cessera d’exister.

AVEC une seule victoire en cinq notamment pour couper court aux Ligue, qui avait promis entre 4,2 et car le temps presse. Premièrement, rencontres pour leur équipe, la plu- rumeurs qui avaient couru récem- 4,5 millions de francs, et n’a avancé il se peut qu’un candidat acquiert part des supporteurs de la forma- ment quant à la santé financière de qu’un million et demi pour l’instant. directement 66 % du capital de la tion professionelle de rugby du Ra- la formation. L’absence de ressources soucie les société, même si cette solution pro- cing Club de France se disent sans Mais s’il a souligné le « parfait dirigeants du Racing, étranglés par videntielle n’a pu être trouvée en six doute que la équilibre budgétaire » de la section un nombre de frais incompressibles mois. La création d’un pool d’ac- saison 1999- rugby, il a malgré tout reconnu que comme celui du stade Charléty, qui tionnaires qui se partageraient le 2000 va être l’avenir immédiat de l’équipe était coûte 500 000 francs par an à la total des parts est également envi- longue. Et ils se plus qu’incertain. Patrick Hervouet SAOS. Voilà notamment pourquoi, sageable. Il comprendrait sans trompent. A des Forges s’est engagé vis-à-vis du le club s’est retrouvée avec un doute Jacques Fouroux, Franck l’aube du pro- bureau du RCF à trouver un repre- « trou » de 300 000 francs et a dû Mesnel et Eric Blanc, même si ce chain millé- neur à la SAOS rugby d’ici au 31 dé- demander l’aide de la Fédération dernier s’accorde à dire que « c’est naire, l’équipe cembre, faute de quoi « il n’y aura française de rugby (FFR) pour pou- le plus gros investisseur qui disposera connaîtra en d’autre solution que la cessation des voir boucler le mois de novembre. du pouvoir de décision ». Patrick effet soit une cessation d’activité, et activités ». Une situation qui entraî- Cette situation précaire inquiète Hervouet des Forges compte égale- donc une fin de saison anticipée, nerait un incroyable imbroglio pour d’autant plus le Racing Omnisports ment proposer une position d’ac- soit un nouveau départ qui pourrait la Ligue nationale de rugby (LNR), que, tant que la section rugby n’a tionnaire aux différents sponsors de propulser la formation vers ses hau- ainsi qu’une probable relégation. pas trouvé de repreneur, le RCF l’équipe. teurs d’antan. Un pari que Patrick reste titulaire de 100 % des parts de Si aucune solution n’était trouvée Hervouet des Forges est contraint OUVRIR LE CAPITAL la SAOS et se porte caution des avant la date fatidique, les joueurs de relever. Jeudi 25 novembre, le Ce problème de repreneur hante pertes éventuelles de la société jus- seraient quand même payés jus- président de la Société anonyme à le Racing depuis plusieurs mois dé- qu’au transfert final. D’où la déci- qu’en juin 2000, malgré la cessation objet sportif (SAOS) rugby du Ra- jà. Tout a commencé au début de sion d’établir cette date-butoir du d’activité. Dans le cas où les 66 % cing Club de France (RCF) a tenu à cette année, lors de l’élection de Xa- 31 décembre. Les dirigeants envi- des parts trouveraient un (ou plu- clarifier la situation de son équipe, vier de La Courtie au poste de pré- sagent toutes les pistes de reprise, sieurs) acquéreur, la question du re- sident du Racing Omnisports. Le dressement sportif de l’équipe ne programme était clair : établir une serait que partiellement réglée. «Il La lourde nette distinction entre les équipes Un club plus n’est, de toute façon, pas question de amateurs et professionnelles du jouer les seconds couteaux, indique condamnation RCF en se désolidarisant de ces der- que centenaire Jacques Fouroux, manager de nières. Toute section qui désirait l’équipe. Mais pour ça, il faut les de Richard Nonès, conserver une formation profes- b Couleurs : maillot blanc moyens ». sionnelle devait donc créer une et bleu, chaussettes bleues En clair, une augmentation des pilier à Colomiers SAOS et trouver un partenaire fi- et blanches. investissements sera nécesssaire nancier qui puisse prendre en b Date de création : 1892. pour pouvoir recruter de nouveaux Exclu du terrain pour avoir ef- charge 66 % des parts de la société b Stade : Yves-du-Manoir joueurs sur le marché dès le mois fectué une fourchette sur un ad- (légalement, le Racing est obligé de (12 000 places), à Colombes de mars, et encourager les membres versaire lors du match de Coupe garder une participation minoritaire (Hauts-de-Seine). de l’équipe qui auront fait leurs d’Europe ayant opposé Ponty- de 34 %). b Palmarès : cinq fois champion preuves à signer une extension de prid à Colomiers (22-14), vendre- Pour la section rugby, le pro- de France (1892, 1900, 1902, 1959, contrat. « Dans cette optique, nous di 26 novembre, au pays de blème n’a toujours pas été réglé : ce 1990), cinq fois vice-champion de souhaitons ouvrir le capital en vue Galles, le pilier français Richard repreneur providentiel n’a toujours France (1893, 1894, 1950, 1957, d’arriver à un budget total de 25 mil- Nonès a été condamné à deux pas donné signe de vie. Plusieurs 1987). lions de francs d’ici trois ans », ex- ans de suspension par un projets de reprise ont déjà été avan- b Saison 1998-1999 : non qualifié plique M. Hervouet des Forges. Une commissaire à la discipline. Le cés, dont celui de Jacques Fouroux, pout les phases finales, classé ouverture de capital qui ne serait club et le joueur, qui plaide non Franck Mesnel et Eric Blanc, projet n°16 national. pas à la charge du repreneur poten- coupable, ont décidé de faire ap- qui avait été retenu. Mais en juin, b Saison 1999-2000 : quatre tiel. « Nous cherchons tout parte- pel de cette décision qui a pro- faute de moyens suffisants, les trois défaites (RCF-Agen 14-37 ; naire prêt à aller dans un sens voqué une vive émotion dans le hommes ont dû revoir leurs ambi- Toulon-RCF 25-21 ; constructif », précise-t-il. rugby français. Cette deuxième tions à la baisse. RCF-Bourgoin 9-13 ; Pau-RCF Repreneurs, investisseurs, parte- journée de Coupe d’Europe a vu Dépourvue de mécène et du 39-3), une victoire naires... La route est encore longue, les victoires à domicile de l’AS moindre soutien du RCF, la SAOS (RCF-Périgueux 19-12). Actuel alors que l’échéance approche. Mais Montferrand face à Cardiff (46- rugby ne dispose dès lors pour (sur) 10e (sur 12) de la poule 2 de l’Elite le président de la SAOS rugby re- 13), de Toulouse sur Swansea vivre que de sponsoring et de sub- 1 avec 7 points (66 points pour, fuse de céder au pessimisme : (46-3) et de Grenoble sur Nor- ventions. Et encore, quand il y en a. 126 contre). « Quand on se fixe un objectif, en gé- thampton (20-18). Le Stade fran- Ainsi le conseil général des Hauts- b Président : Patrick Hervouet néral, on l’atteint. Depuis six mois, çais s’est incliné à Leicester (25- de-Seine n’a-t-il toujours pas accor- des Forges. nous avons effectué un travail impor- 30) et Bourgoin a chuté à Llanel- dé la moindre aide à l’équipe, ce qui b Entraîneurs : Jacques Fouroux tant afin de conserver l’équipe et de li (10-29). La prochaine journée fait du Racing le seul club de l’Elite et Didier Nourault. la redresser sportivement. » aura lieu les 10, 11 et 12 dé- à vivre sans l’aide des collectivités b Capitaine : John Daniell cembre. locales. Même problème pour la (deuxième ligne). David Marcelis A treize ans, Cyndie Alleman, pilote de karting, a tout d’une grande À PREMIÈRE VUE, rien ne dis- sur la piste, devançant ses seize crivent au championnat d’Europe core plus haut : le championnat du tingue vraiment les concurrents de concurrents directs, grâce à un ex- cadets. « J’étais surprise, assure-t- monde n’est pas ouvert aux pi- la finale juniors de la 7e édition des cellent départ. elle. C’était la première année que lotes âgés de moins de quinze ans. Elf Masters de Bercy. Sur la ligne « Je pense que Robert Kubica je pouvais y participer et je pensais Tant pis, Cyndie Alleman attendra. de départ, leur casque dissimule (NDLR : le pilote en pole position) ne pas encore être prête. Mais Et après ? « A moins que je ne me a eu un problème au démarrage. Il quand j’ai vu qu’aux manches qua- lance dans une carrière de pilote, PORTRAIT a regardé les feux au lieu des dra- lificatives, je disputais la première j’aimerais devenir hôtesse de l’air, « Beaucoup de gens peaux, ce qui explique son hésita- place avec le favori, j’ai compris confie-t-elle. Mais je voudrais tion », expliquera Cyndie Alleman, que j’avais peut-être une chance. » d’abord étudier les langues, chose ne me respectaient pas qui terminera la course en 9e posi- Le sacre a, pour la jeune pilote, qui m’est plutôt difficile, vu mon vraiment avant tion, suite à un accrochage avec le une importance toute spéciale. emploi du temps actuel. Enfin, je que j’aie ce titre » même Robert Kubica, accident qui « Beaucoup de gens ne me respec- verrai bien. » Entre-temps, la laissera une marge d’avance déci- taient pas vraiment avant que j’aie jeune fille se consacrera à un autre sive à leurs concurrents. Mais à ce titre, dit-elle. Et puis maintenant, projet : passer son permis de regards et émotions. Les paroles l’issue de la course, elle a malgré je peux charrier mon frère ! » Mais conduire. du speaker, qui présente certains tout été invitée à monter sur le po- cette consécration précoce l’em- d’entre eux, semblent ne pas les dium un peu après la remise des pêche, pour l’instant, de viser en- D. M. atteindre. Ils n’écoutent pas. Ou prix. « Il s’agissait juste de mettre peut-être ne peuvent-ils plus en- les deux filles présentes dans la tendre, assourdis par le ronfle- compétition juniors en avant », dé- ment des moteurs, concentrés sur clare-t-elle. Mais le public, lui, ne leur course proche. s’y est pas trompé, réservant à Au sommaire Dans ce groupe encore compact l’héroïne l’ovation qu’elle méritait. figure Cyndie Alleman. Ou plutôt Une gloire à laquelle Cyndie Al- du numéro C. Alleman, comme le tableau leman s’habitue peu à peu. A d’affichage l’annonce aux 10 000 treize ans, cette jeune Suissesse a de décembre spectateurs présents, qui ne se déjà cinq ans de compétition der- doutent donc pas qu’une très rière elle. « Je suis née dans le kar- jeune fille figure au rang des favo- ting, rappelle-t-elle. Mon père est ris. Dans les sports automobiles, la menuisier mais il a une longue ex- présence de la gent féminine lors périence de pilotage et il nous a LA BOURSE des rencontres de haut niveau est transmis sa passion, à mon frère et plutôt rare. à moi. » Marché organisé, réglementé, en évolution : Samedi 27 novembre. Cyndie Son frère, Ken, commence le Alleman occupe la deuxième place karting à l’âge de cinq ans. Cyndie à quoi sert la Bourse et comment fonctionne-t-elle ? de la grille. Dans le vacarme fra- en a alors trois : « Depuis ma toute cassant du démarrage, le groupe petite enfance, j’ai le goût de la vi- perd son homogénéité. Le public, tesse. » Qu’il s’agisse de ses débuts qui fixait un ensemble quelques sur un kart, vers sept ans et demi, secondes auparavant, se de promenades avec Kurt, son Les aires géopolitiques concentre maintenant vers la tête. père, à moto, ou tout simplement A l’exemple de l’Union européenne, de nombreux Etats Une tête qu’occupe le kart n° 2. de suivre les exploits de Ken, qui a en Asie, en Afrique et en Amérique se regroupent « C’est Cyndie Alleman, champion déjà, à l’époque, gagné le cham- dans des blocs économiques régionaux, dessinant d’Europe cadet, qui est devant. Je pionnat de Suisse. ainsi un monde multipolaire. dis bien champion, car elle a termi- Elle s’efforce alors de suivre les Chez votre né devant ces messieurs », explique traces de ce rapide aîné. Plongée marchand de journaux le présentateur. Et c’est alors que dans le championnat à l’âge de Plus : LES CLÉS DE L’INFO 12 F - 1,83 ¤ le public découvre, non pas l’iden- huit ans, elle le gagne en 1998, tité du pilote, mais le pilote lui- après deux deuxièmes places. 4 pages pour décoder l’actualité même, celui qui est en ce moment C’est alors que ses parents l’ins- LeMonde Job: WMQ3011--0029-0 WAS LMQ3011-29 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0500 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 29 ------Belle journée d’automne 30 NOVEMBRE 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Les pressions se main- Les nuages se font rares. Les tem- vers 12h00 DU VOYAGEUR tiennent à un niveau élevé. Le pératures atteignent 8 à 11 degrés. temps est calme et ensoleillé sur Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu la majeure partie du pays. Des Midi-Pyrénées. – Le soleil est au Belfast nuageux a HUMANITAIRE. Jusqu’au 31 dé- systèmes perturbés n’affectent programme. Dans l’après-midi, Liverpool cembre, les quelque trois millions de Dublin que les côtes de la Manche ainsi sur Midi-Pyrénées et Aquitaine, il Varsovie Kiev clients d’Air France adhérents au pro- que le golfe du Lion. peut se cacher derrière quelques gramme de fidélisation « Fréquence Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, passages nuageux. Les tempéra- éclaircies Plus » peuvent offrir des miles, par Basse-Normandie. – L’ouest tures vont de 14 à 17 degrés. Londres tranches de 5 000, en soutien de quatre 50 o Bruxelles Bretagne et la Basse-Normandie Limousin, Auvergne, Rhône- Prague associations humanitaires : Croix- se réveillent sous un ciel couvert Alpes. – Les brumes matinales se Couvert Rouge française, Chaîne de l’espoir, En- qui va peu à peu s’éclaircir au cantonnent aux vallées abritées. Paris Strasbourg Vienne fants de la Terre et l’Envol. Il suffit de cours de la journée. Ailleurs le Après dissipation de cette gri- Budapest remplir sa demande de prime habituelle Brume temps est agréable et ensoleillé. Il saille locale, le soleil rayonne Nantes et de choisir le code de l’organisme bé- Berne brouillard fait de 11 à 14 degrés. toute la journée. Les tempéra- Bucarest néficiaire. De son côté, la compagnie Nord-Picardie, Ile-de-France, tures s’échelonnent entre 8 et Lyon abondera chaque tranche de Milan Belgrade Centre, Haute-Normandie, Ar- 13 degrés. Sofia Averses 1 000 miles. dennes. – Sur le Nord, la Picardie Languedoc-Roussillon, Pro- Toulouse Istanbul a EUROPE. Les hôtels Ibis (deux et la Haute-Normandie, les vence-Alpes-Côte d’Azur, étoiles) proposent, jusqu’au 31 mars Pluie nuages sont nombreux le matin. Corse. – Le Roussillon et la Corse Rome 2000, une offre « week-end » en France Ils se déchirent dans l’après-midi. passent ce mardi sous un ciel cou- Barcelone Naples au prix de 230 F (35 ¤) la nuit en Ailleurs, après dissipation des vert. Il pleut faiblement en plaine 40 o Madrid chambre simple ou double en province, brumes matinales, le soleil s’im- et il neige sur les sommets. Les Lisbonne Athènes Orages de 330 F (50 ¤) à Paris, soit une réduction pose. Il fait de 9 à 13 degrés. nuages persistent également sur de 25 à 30 %, le week-end étant entendu Champagne, Lorraine, Alsace, le Languedoc mais n’apportent Séville ici les vendredis, samedis et dimanches. pas de précipitations. Le reste du S’y ajoutent les jours fériés et veilles de Bourgogne, Franche-Comté. – Tunis Neige Après dissipation des brouillards pourtour méditerranéen profite Alger jours fériés. Cette promotion s’applique matinaux, le soleil brille dans un d’une journée lumineuse. Il fait également dans les hôtels Ibis en Eu- beau ciel bleu de fin d’automne. de 13 à 17 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort rope. Réservations au 0803-88-22-22.

PRÉVISIONS POUR LE 30 NOVEMBRE 1999 PAPEETE 24/31 S KIEV -2/0 S VENISE 4/12 S LE CAIRE 12/21 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/30 S LISBONNE 9/18 N VIENNE -2/4 C NAIROBI 16/24 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 21/28 S LIVERPOOL 7/12 C AMÉRIQUES PRETORIA 16/23 C EUROPE LONDRES 5/13 N BRASILIA 19/27 P RABAT 8/19 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 7/11 S LUXEMBOURG 1/6 S BUENOS AIR. 19/33 C TUNIS 13/20 P FRANCE métropole NANCY 1/9 S ATHENES 8/16 S MADRID 5/13 N CARACAS 24/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 8/16 P NANTES 5/11 S BARCELONE 7/15 P MILAN 2/9 S CHICAGO -4/4 S BANGKOK 22/29 S BIARRITZ 4/16 S NICE 8/17 S BELFAST 7/13 N MOSCOU -6/-2 C LIMA 17/21 C BEYROUTH 12/17 S BORDEAUX 7/15 S PARIS 4/11 S BELGRADE 2/4 C MUNICH -3/3 S LOS ANGELES 11/18 S BOMBAY 20/32 S BOURGES 2/11 S PAU 1/14 N BERLIN 3/8 S NAPLES 9/18 C MEXICO 5/14 S DJAKARTA 26/32 C BREST 7/12 N PERPIGNAN 8/14 P BERNE -2/7 S OSLO -3/9 N MONTREAL -5/-2 S DUBAI 20/26 S CAEN 8/11 N RENNES 5/12 N BRUXELLES 6/9 N PALMA DE M. 9/19 P NEW YORK 0/3 S HANOI 14/22 S CHERBOURG 8/11 N ST-ETIENNE 1/12 S BUCAREST 1/7 S PRAGUE 0/6 S SAN FRANCIS. 12/13 S HONGKONG 14/20 S CLERMONT-F. 1/12 S STRASBOURG 0/7 S BUDAPEST -5/2 C ROME 10/17 N SANTIAGO/CHI 12/24 S JERUSALEM 10/19 S DIJON -1/7 S TOULOUSE 8/14 S COPENHAGUE 2/8 S SEVILLE 10/21 S TORONTO -3/0 C NEW DEHLI 12/28 S GRENOBLE 0/10 S TOURS 3/10 S DUBLIN 7/14 S SOFIA -8/7 S WASHINGTON -1/5 S PEKIN -3/6 S LILLE 6/12 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 1/7 S ST-PETERSB. 0/5 N AFRIQUE SEOUL 0/6 S LIMOGES 4/12 S CAYENNE 23/31 S GENEVE 5/6 C STOCKHOLM -3/9 N ALGER 11/18 N SINGAPOUR 24/28 P LYON 1/10 S FORT-DE-FR. 22/28 S HELSINKI -1/4 S TENERIFE 10/14 C DAKAR 23/28 S SYDNEY 16/25 S MARSEILLE 7/15 N NOUMEA 21/26 S ISTANBUL 7/12 S VARSOVIE 0/2 C KINSHASA 22/27 P TOKYO 7/15 S Situation le 29 novembre à 0 heure TU. Prévisions pour le 1er décembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Saturne et Jupiter au milieu de la nuit Ciel de décembre NORD CIEL DU 15 DÉCEMBRE À 22 HEURES , le bonhomme thermos), verra-t-on sans trop de tonne pourvue d’un bras robotisé de (HEURE DE PARIS) rse LE 22 DÉCEMBRE Ou e Hiver frappera à notre porte. Jar- problème, vers 4 heures du matin en deux mètres de long, elle creusera nd ra Dragon gonnant, un astronome malinten- France, la planète Mercure, d’ordi- de petites tranchées et recueillera G tionné ou misanthrope assènerait, naire si difficile à attraper sous nos des échantillons de sol qui seront Pet L pour faire fuir son public, que le So- latitudes. Elle pointera le bout de analysés après avoir été chauffés ite y Ou r rs e leil atteint alors son point le plus au son nez, quelques degrés au-dessus dans un mini-four. Sur un plan e x

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sud par rapport à l’équateur céleste. de l’horizon sud-est. Le spectacle se- moins scientifique, mais qui intéres- y

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è Traduction : à cause de l’inclinaison ra d’autant plus magnifique – si le sera davantage les amateurs de g

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de l’axe de rotation de notre planète, temps le permet – que Vénus et un spectacles célestes, le 12 décembre, o C h p

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i E t notre hémisphère Nord est la partie mince croissant de Lune viendront Mars sera occultée par la Lune en o é a i r C n a la moins touchée par les rayons de se laisser admirer dans le même début de soirée. Aux alentours de c f e d e n r i r e a notre étoile. Les jours y sont donc morceau de ciel. A cette heure-là, 20 h 15 (heure de Paris), la planète é h z p p C sio é as u courts et les nuits fort longues... au , dans la constellation des rouge s’éclipsera pour un peu plus C L Jupiter a o É D O grand plaisir des astronomes ama- Poissons, et dans celle du d’une heure derrière notre satellite. C c e Saturne, L h d U

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teurs qui pourront plus à loisir as- Bélier, seront sur le point de se Ce phénomène sera visible sur tout IQ é o T E U m r E d souvir leur soif d’observations. coucher. le continent américain, l’ouest de e An P a e u Ainsi, le 3 décembre, muni des in- Si l’on excepte l’essaim météori- l’Europe et le nord-ouest de t x i Triangle t se dispensables anoraks, moufles et tique des , qui produit l’Afrique. C Pe a Géminides h rsée ég ie Bélier P bonnets (sans oublier la bouteille généralement de belles étoiles fi- n O ri lantes entre le 12 et le 15 décembre, on Tau ne Pierre Barthélémy reau tur r Sa ite SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE la grande vedette du mois devrait Jup s • vendredi 3 décembre 1999 (à Paris) • être , et ce à des titres divers. ૽ on Mars Deux livres consacrés à l’astro- oiss Le 3, tout d’abord, la sonde améri- P nomie viennent de paraître chez ne caine Mars Polar Lander (MPL), lan- Bordas : Eclipses, les rendez-vous Lu Li cée au début de l’année (Le Monde èv célestes, du journaliste Serge Bru- re du 5 janvier), devrait se poser dans nier et de l’astrophysicien Jean- Eri u dan ea la région polaire sud de la planète Pierre Luminet, album-souvenir de ine rs 8 h 26Lever Coucher 16 h 54 Bale Ve rouge, quelques heures après avoir l’éclipse totale du 11 août et revue largué deux mini-sondes en forme de tous les aspects de ce phéno- d’obus qui iront se ficher dans le sol mène céleste (192 p., 299 F, POUR LIRE CETTE CARTE, martien afin de tenter de détecter de 45,58 ¤); Le Grand Livre du ciel, IL FAUT SE TOURNER l’eau à environ un mètre de profon- encyclopédie de l’astronomie éla- VERS LE SUD ET LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° 3 h 28Lever Coucher 15 h 14 deur. Quant à MPL, grosse araignée borée par une centaine d’auteurs métallique de plus d’une demi- (480 p., 250 F, 38,11 ¤). Infographie : Le Monde

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99283 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 148

Même brisés, ils font de bons sup- ports. – 8. A coups de pédale ils filent. Douce quand elle vient du L’île au trésor ciel. – 9. Ecrasées sous les charges. LU dans un vieux parchemin re- En verre. – 10. Voyelles. Ardent sur trouvé sur une île déserte : « Gon- le retour. – 11. Met des barrières à trand et moi-même sommes les chaque bout. – 12. Doit en mettre seuls rescapés du naufrage. Nous plein la vue pour faire son boulot. n’avons pu sauver le trésor. Nous l’avons enterré exactement au mi- Philippe Dupuis lieu de la trouée des Hérissons, un sentier rectiligne qui conduit de ma SOLUTION DU No 99282 tente vers celle de Gontrand. Nous avons en effet établi nos bivouacs HORIZONTALEMENT séparément, Gontrand sur le che- min aux Singes, et moi sur la piste I. Libre-service. – II. Ombilical. aux Castors ». In. – III. CP. Raturages. – Malheureusement, la seule IV. Organe. Inule. – V. Mer. Es. – carte qui subsiste aujourd’hui est VI. Ovule. Tsé-tsé. – VII. Tutu. Brit- celle représentée ci-contre. On y ten. – VIII. It. Ramée. – IX. Ohé. voit le chemin aux Singes et la Tavelure. – X. Narcoses. Rue. piste aux Castors. En revanche, la trouée des Hérissons n’y figure VERTICALEMENT pas, et la nature a envahi tous les HORIZONTALEMENT cret pour faire circuler l’informa- chemins qui existaient à l’époque. tion. Il en bave, surtout à la fin. – X . 1. Locomotion. – 2. Imprévu. Ha. Représentez sur la carte la zone I. Marque une pause quand c’est Chargé de mission. Joue avec sa – 3. BB. Grutier. – 4. Rira. Lut. – où vous chercheriez le trésor. trop long. – II. Dunes dans le lame. 5. Elance. To. – 6. Site. Bras. – désert. Souffle marin. – III. Grand 7. Ecu. Etrave. – 8. Rarissimes. – Elisabeth Busser Solution dans Le Monde du b Pour la règle de 36 cm, les amateur de chinoiseries. Possessif. VERTICALEMENT 9. Vlan. Etel. – 10. Guetteur. – et Gilles Cohn 7 décembre 8 marques doivent être situées – IV. Protège ceux qui sont dessous. 11. Ciel. Se. Ru. – 12. Ensemencée. © POLE 1999 aux centimètres 1, 3, 6, 13, 20, Chaque jour il fait l’ouverture. – 1. Degré par degré, il donne la Solution du jeu no 147 paru 27, 31 et 35. Les marques sy- V. Apporte son soutien dans les bonne mesure. – 2. Rumine en dans Le Monde du 23 no- métriques conviennent égale- coins. Cassé sèchement. Bout de Amérique du Nord. Négation. – vembre ment : 1, 5, 9, 16, 23, 30, 33 et tapis. – VI. Fait de l’effet en sifflant. 3. Redresseur électronique. – b 5 marques sur la règle de 25 cm. Personnel. Ouverte à tout le 4. Ukrainienne sur les bords de la 17 cm suffisent pour mesurer Ce problème nous a été ins- monde. – VII. Bien fermé. Voyelles. mer Noire. – 5. Fenêtre ouverte sur toute longueur entière : les piré par les travaux des mathé- Le premier est le papa du deuxième le monde. Départ asiatique. – trois marques indiquées (à 1, 2 maticiens Dudeney et Golomb Ramsès. – VIII. Mode de paiement 6. Prennent la route par tous les et 3 cm) et deux autres ainsi que par une étude de international. En Serbie. – IX. Dis- temps. – 7. Canton du Loiret. marques à 8 et 13 cm. M. Olivier de Combrugghe. LeMonde Job: WMQ3011--0031-0 WAS LMQ3011-31 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 09:59 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0502 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999

MUSIQUE Le chef d’orchestre l’âge de vingt-cinq ans, le Britan- tions, Simon Rattle a commencé Claudio Abbado à la tête de l’Or- SEUR de Simon Rattle à Birming- Sir Simon Rattle occupait depuis nique avait refusé pendant quinze une carrière de chef invité par les chestre philharmonique de Berlin, ham est le chef finlandais Sakari 1980 le poste de chef principal de ans des invitations prestigieuses plus prestigieuses phalanges inter- qui l’a élu le 23 juin, le préférant à Oramo, né en 1965, dont tout l’Orchestre symphonique de la venues du monde entier. b EN nationales. Il a finalement accepté Daniel Barenboïm. Il y prendra ses semble indiquer qu’il est digne de Ville de Birmingham. Nommé à 1998, après avoir mis fin à ses fonc- d’être candidat à la succession de fonctions en 2002. b LE SUCCES- son illustre jeune aîné. Sir Simon Rattle à la mi-temps d’une carrière exemplaire En résidence pour trois jours à la Cité de la Musique, le chef d’orchestre britannique, futur directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Berlin et passionné d’instruments anciens, fait le point, dans un entretien exclusif au « Monde », sur son parcours « Vous avez quitté l’Orchestre que chose de naturel. Je vous as- ments modernes, au diapason symphonique de la Ville de Bir- sure, tout ceci est très bénéfique haut, ce qui était difficile pour les mingham (le CBSO), que vous di- aux formations symphoniques tra- chanteurs... Quel choc déjà ! Wil- rigiez depuis 1980. Ce n’est qu’en ditionnelles, qui considèrent la liam est celui qui me semble au- 2002 que vous prendrez vos fonc- chose très sérieusement. A la Phil- jourd’hui le plus en intimité avec tions à l’Orchestre philharmo- harmonie de Berlin, par exemple, cette musique. Et j’avoue tout aus- nique de Berlin, qui vient de vous de jeunes musiciens curieux étu- si simplement qu’Emmanuelle choisir pour être son nouveau di- dient les instruments anciens. Pas Haïm, ma claveciniste et chef de recteur musical. Avec votre suc- forcément pour les pratiquer, mais chant pour la production des Bo- cesseur à l’orchestre de Birming- parce que cela peut modifier leur réades, l’été dernier à Salzbourg, a ham, le Finlandais Sakari approche de certains répertoires. effectué un travail exemplaire sur Oramo, vous vous partagez cette – Vous ne pensez donc pas que la langue et le style que j’aurais été résidence parisienne de trois les orchestres traditionnels sont incapable d’assurer avec les chan- jours à la Cité de la Musique. voués à un répertoire de plus en teurs. Vous savez, on n’en sait ja- Quel est votre état d’esprit ? plus étroit ? mais assez. J’ai un grand plaisir à – C’est une pause, un temps de – Certains musiciens berlinois se apprendre, à découvrir sans cesse. réflexion, de calme au milieu de ma plaignaient un jour que l’Orchestre C’est ce qui me fait avancer et carrière et de ma vie. J’ai quarante- de chambre d’Europe, qui travaille croire toujours en ce métier. Je dois quatre ans, envie de prendre du beaucoup avec Nikolaus Harnon- aussi dire que les musiciens spécia- temps de réfléchir à ce qui s’est court, leur ait en quelque sorte lisés sont en général très généreux passé et à comment j’envisage “volé” une partie de leur réper- envers les non-spécialistes. C’est l’avenir. Nous avons patiemment toire. Je pense pour ma part qu’on une qualité très appréciable et construit un orchestre qui est au- ne leur a rien volé, c’est au dont ils ne semblent pas toujours jourd’hui reconnu et exemplaire. Je contraire quelque chose qu’ils ont témoigner dans leur propre mi- passe le témoin : pour les musi- perdu ! Et il leur faut regagner ce lieu... ciens comme pour moi, une nou- terrain. Je ne vois aucun inconvé- – Votre successeur à Birming- velle aventure va commencer. C’est nient à ce que des formations spé- ham est le jeune chef finlandais excitant. Je ne suis pas mélanco- cialisées et généralistes coexistent Sakari Oramo. Est-il ouvert, ainsi lique car je continuerai d’avoir des et jouent en partie la même mu- que vous l’êtes, à la musique an-

rapports avec cet orchestre, qui est MARTINOT THIERRY sique. C’est une vraie émulation in- cienne ? une famille pour moi. Pour l’heure, Simon Rattle prendra ses fonctions à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin en 2002. tellectuelle. – Oui, c’est une chose heureuse, je dois dire que je suis heureux – Aurez-vous envie de rejouer d’autant qu’il l’est aussi à la mu- d’être ici, à Paris, à la Cité de la Mu- J’ai dirigé dans la plupart des – Absolument. Ce sera même ma – Beaucoup d’interprètes se Rameau avec des orchestres tra- sique contemporaine. Il aurait été sique, avec eux, au côté de mon autres salles de concert, qui ont deuxième activité après Berlin. En- “mettent au baroque”, si l’on ditionnels ? triste que l’orchestre s’arrête de successeur. C’est un lieu incroyable toutes des inconvénients. Le suite viendront les invitations peut dire. N’avez-vous pas peur – C’était une expérience formi- chercher, de découvrir, d’avoir en- non ? Ces mélanges, ces visages, Théâtre des Champs-Elysées est un ponctuelles : Birmingham, bien du risque de standardisation ou dablement enrichissante. Rameau vie que la musique du XXe siècle ces couleurs de peaux différentes... peu sec ; le Théâtre du Châtelet sûr, le Philharmonique de Vienne de banalisation que cela risque a posé d’incroyables problèmes soit partie intégrante de la vie d’un J’aime cette mixité, que l’on re- aussi, surtout quand on y joue en et l’Orchestre de Philadelphie. J’ai de produire ? aux Berlinois, qui découvraient un orchestre. Ce que je trouve formi- trouve aussi dans les programmes formation concertante, moins envie de continuer d’explorer le ré- – Peut-être. Mais l’époque est, je monde totalement inconnu d’eux. dable c’est que, en dépit de nos de cette institution. C’est ce que j’ai lorsque l’orchestre est dans la pertoire baroque : après avoir pas- crois, à la fusion. Regardez ce qui Cela s’est passé plus facilement nombreux points communs, nous souhaité faire à Birmingham, où il fosse. Mais j’adore l’atmosphère sé trois mois avec Les Boréades, de se passe dans la musique contem- avec l’Orchestre symphonique de avons de grandes différences qui y a une vaste communauté in- de ces deux lieux. Jouer Daphnis et Jean-Philippe Rameau, je n’ai poraine : Geörgy Ligeti peut s’ap- la Ville de Birmingham. Mais il fau- seront bénéfiques à l’orchestre : il dienne, du Cachemire en parti- Chloé, de Ravel, ou Le Sacre du qu’un souhait, c’est de recommen- proprier la musique africaine, le dra que le Philharmonique de Ber- aime des musiques que je ne pla- culier. Un lieu culturel comme ce- printemps, de Stravinski, au cer avec Hippolyte et Aricie ! Cette jeune compositeur Thomas Adès lin rejoue Bach, différemment çais pas au premier plan de mes lui-ci et le nôtre doit être le reflet Théâtre des Champs-Elysées, dans musique est tellement fantastique, inclure le rap dans ses composi- certes, mais cela doit faire partie de goûts, comme Tchaïkovski, qui des cultures urbaines environ- les lieux mêmes de leur création, ce tellement foisonnante... Mais, avec tions. Je trouve cela très sain et sa mission ! n’est pas mon compositeur favori, nantes. La dernière fois que j’ai di- n’est pas rien ! On a vraiment l’im- L’Orchestre de L’Age des Lumières, très acceptable. Pour ma part, j’ai – Vous êtes venu demander ou la musique britannique de la rigé à La Villette, la Cité de la Mu- pression que les murs se sou- je vais aussi diriger Berlioz. J’ai une toujours été passionné par le mou- conseil à William Christie, première partie du siècle, que j’ai sique n’était pas encore construite, viennent ! Au Châtelet, j’ai tou- autre conception de ce composi- vement “baroque”. Très jeune, comme Seiji Ozawa l’a fait avec au fond assez peu dirigée. Ce sera nous avions joué dans la Grande jours travaillé merveilleusement. teur depuis que je me suis plongé j’adorais jouer du clavecin. J’ai vu Ton Koopman lorsqu’il a enregis- un renouveau certain pour l’or- Halle, ce qui n’est pas tout à fait la C’est un théâtre où l’on ne vous dit dans la musique de Rameau, avec naître avec énormément d’intérêt tré la Passion selon saint Matthieu chestre dans un cadre de continui- même chose que cette salle de jamais non. L’équipe de direction laquelle elle entretient de nom- ce mouvement de recherche et avec l’orchestre Saito Kinen. té. » concert... est très professionnelle. Je serai breuses affinités. Evidemment, je d’interprétation. J’aurais pu direc- C’est une preuve d’humilité... – Vous la jugez comment par très heureux d’y revenir bientôt poursuivrai mes programmes de tement aller dans cette direction, – Pourquoi m’en cacherais-je ? Il Propos recueillis par rapport aux autres salles pari- pour le Fidelio de Beethoven, avec répertoire classique. Haydn, une mais j’ai alors fait d’autres choix. n’est pas honteux de prendre Renaud Machart siennes ? l’Orchestre de l’Age des Lumières. musique encore trop sous-estimée Lorsque, bien plus tard, j’ai conseil auprès de bonnes sources. – C’est indéniablement la meil- – Une formation d’instruments et que j’adore. Mais je la jouerai commencé à travailler avec L’Or- John Eliot Gardiner est celui qui ૽ Un portrait de Sir Simon Rattle leure, même si elle est trop petite anciens, donc. Allez-vous conti- aussi avec des instruments mo- chestre de l’Age des Lumières, j’ai m’a fait découvrir Les Boréades, il y sera diffusé le lundi 20 décembre pour un orchestre symphonique. nuer à la diriger régulièrement ? dernes ! eu la sensation de revenir à quel- a longtemps déjà, avec des instru- à 21 h 40 sur la chaîne Mezzo. Le metteur en scène et le jeune premier Sakari Oramo, un jeune maestro aux choix éclectiques (« Allegretto » central) avec éche- brûler les planches lors d’une vire- QUE SAKARI ORAMO (né en classes au sein d’Avanti. Sakari plutôt « l’émergence de fortes indi- CARTE BLANCHE A L’OR- veaux de bois et cordes en suspens. voltante interprétation (avec ballet) 1965) ait été nommé à la tête du Oramo y occupe le poste de violon vidualités auxquelles le pays a su CHESTRE DE BIRMINGHAM. Un tour opérateur (« Con moto » de Renard. prestigieux Orchestre sympho- solo de 1991 à 1994. Dans l’inter- donner tout ce qu’il fallait pour STRAVINSKY : Dumbarton Oaks final) qui s’engage dans une drôle Du programme symphonique nique de Birmingham à l’âge de valle, son aptitude à diriger un réussir ». L’Orchestre de Birming- Concerto ; Renard –ADÈS: d’excursion du côté du swing ! conçu pour ses débuts parisiens, trente-trois ans n’a étonné per- orchestre (acquise au contact de ham illustre-t-il davantage une tra- Concerto Conciso – KURTAG :... Le travail développé par Thomas Sakari Oramo tire des rôles de Jorma Panula, qui fut aussi le pro- dition nationale ? « Non, si l’on quasi una fantasia... HESKETH : Adès (né en 1971) dans son Concerto composition. On le voit d’abord en PORTRAIT fesseur d’Esa-Pekka Salonen) lui pense à la réputation longtemps The Circling Canopy of Night conciso ressemble à du bricolage personnage de dessin animé par- Le successeur de permet de s’illustrer lors d’un épi- faite aux professionnels britanniques (création française). Par Rolf (effets de sourdine au trombone, courir dans tous les sens Les Pré- sode décisif pour l’orientation de de considérer la musique comme un Hind (piano), Nigel Robson et pizzicatos de piano avec une main ludes de Liszt. La mèche en bataille Simon Rattle confirme sa carrière. hobby ; oui, si l’on parle de la sono- Neil Jenkins (ténors), Stephen sur le clavier et l’autre sur les lorsque l’heure est aux bourrasques le succès des chefs Un dimanche soir de septembre rité de l’orchestre, assez anglaise Roberts et David Thomas cordes...), mais fonctionne assez épiques, le sourire en coin lorsqu’il finlandais à l’étranger 1993 arrive à Helsinki un chef alle- avec ses bois très individualisés et ses (basses), Birmingham Royal Bal- bien dans le registre du divertisse- s’agit de faire souffler une brise ly- mand invité à diriger le RSO lors cuivres de belle rondeur. » let, Birmingham Contemporary ment « branché ». Aussi enclin à rique. Pour imagée qu’elle soit, l’ac- du concert du mercredi. Dans la La première saison conçue par Music Group, Simon Rattle (di- l’assemblage hétérogène qu’Adès tivité d’Oramo sur l’estrade ne sonne en Finlande où cet héritier nuit, il doit être hospitalisé. Le lun- Oramo s’est révélée très éclectique. rection). mais également orfèvre de la valeur passe jamais pour du cabotinage. de la dynastie Pohjola (une famille di matin, Oramo se voit confier la A l’avenir, l’accent sera mis davan- LISZT : Les Préludes – DUTIL- de Stravinsky, György Kurtag (né Les gestes et les poses sont authen- dont le nom signifie « le Nord » et responsabilité de la première répé- tage sur la musique anglaise (avec LEUX : L’Arbre des songes – SIBE- en 1926) réussit avec... quasi una tiques, comme la musicalité qui en qui a engendré de nombreux musi- tition. Devant l’excellence du tra- une prédilection pour quelques LIUS : Le Barde. SCHUMANN : fantasia... une projection onirique à résulte. Apprenti sorcier dans ciens de premier plan dont la vail accompli, Jukka-Pekka Saraste oubliés du début du XXe siècle tels Quatrième Symphonie. Par Oli- grande échelle en disposant divers L’Arbre des songes d’Henri Dutilleux grande pianiste Liisa, mère de Sa- (chef principal de l’orchestre) re- Frank Bridge ou John Foulds), le vier Charlier (violon), City of Bir- groupes instrumentaux (dont un (un concerto pour violon dont il a kari, unie à l’éminent musicologue nonce à jouer les remplaçants de jeune chef désirant « procéder mingham Symphony Orchestra, ensemble de cinq harmonicas) au- été le soliste en Finlande), Oramo Ilkka Oramo) a su très tôt faire ap- prestige et insiste pour que son comme en Finlande, où l’on part du Sakari Oramo (direction). Cité tour de la salle et en confiant à plu- réalise une fusion parfaite des précier ses talents d’interprète stu- jeune confrère dirige le concert. La principe qu’il est essentiel d’entrete- de la musique, Paris, les 26 et sieurs membres du public (dont timbres et contribue à pousser jus- dieux et racé. carrière du maestro Oramo est lan- nir la connaissance du patrimoine 28 novembre. l’épouse du chef d’orhestre) des qu’à l’envoûtement la dualité L’histoire de Sakari Oramo se cée. « Je me sentais prêt mais je ne national ». A Paris, où il s’est pro- maracas miniatures et des clo- (fuyante et mordante) investie par confond au début avec celle de pense pas que je l’étais », se sou- duit dimanche 28 novembre en Conformes à la réputation de chettes. Eclairé de main de maître Olivier Charlier. Poète janusien l’Ensemble Avanti, formation à vient celui-ci avec reconnaissance duo avec la chanteuse Anu Komsi, l’orchestre, les concerts donnés, ce par Sir Simon, ce triptyque insolite (une face tournée vers l’expression géométrie variable créée en 1983 pour les musiciens de l’orchestre son épouse, Sakari Oramo ne pou- week-end, à la Cité de la musique commence dans le ravissement universelle, l’autre vers le patri- par les chefs d’orchestre Esa-Pekka « performants à 110 % ». vait pas négliger la diffusion de Si- par les musiciens de Birmingham (ambiance de crèche de Noël pro- moine national) pour Le Barde de Salonen et Jukka-Pekka Saraste belius. Là encore se manifeste sa ont permis d’apprécier, à niveau ar- vençale), puis donne dans l’impré- son compatriote Sibelius ou artiste pour diffuser un répertoire allant OUBLIÉS DU XXe SIÈCLE volonté d’inciter le public à la tistique égal (des sommets !), ce qui cation monumentale avant de romantique pour la Quatrième Sym- du premier baroque au contempo- C’est aussi grâce au soutien des curiosité puisque, loin d’interpré- distingue l’ancien directeur musical s’achever dans l’apaisement hallu- phonie de Schumann, Oramo rain le plus immédiat. De jeunes musiciens que Sakari Oramo reçoit ter un classique tel que Le Cygne de du CBSO de son successeur. C’est ciné. confirme partout qu’il possède l’art instrumentistes fraîchement diplô- la proposition de succéder à Simon Tuonela ou La Fille de Pohjola, il a un Rattle monté sur ressorts que de galvaniser l’orchestre et d’en- més s’y retrouvent alors pour ap- Rattle après seulement deux pres- donné Le Barde, pendant aphoris- l’on retrouve d’abord pour un pro- L’ORCHESTRE GALVANISÉ flammer l’auditoire. Avec ses mi- prendre leur métier dans des tations comme chef invité, en 1995 tique de la sublime 4e symphonie. gramme consacré au XXe siècle. Créé le 21 novembre à Birming- miques, il rend évidente chaque in- conditions jamais vues en Fin- et 1996. Après Paavo Berglund (à Spirituel à souhait, le chef britan- ham, The Circling Canopy of Night flexion passagère de la musique. On lande. « La vitesse à laquelle nous Bournemouth et à Londres), Leif P. G i nique dirige le pétillant Dumbarton de Kenneth Hesketh se préoccupe ne voit aucun autre chef d’au- déchiffrions et assimilions les nou- Segerstam (au Danemark et dans Oaks d’Igor Stravinsky comme un aussi de lumière. Même défendue jourd’hui se comporter ainsi et, velles œuvres était particulièrement les pays germaniques), Esa-Pekka ૽ Liszt : Les Préludes – Enesco : jeu de société réunissant quinze par un metteur en scène de la pour mieux traduire cette originali- exceptionnelle à cette époque. Cela Salonen (à Los Angeles), Jukka- Sonate pour violon « Dans le style instrumentistes pour trois tours de trempe de Rattle, cette œuvre pas- té, l’on a envie d’évoquer Klempe- nous a donné beaucoup d’assu- Pekka Saraste (à Toronto et peut- populaire roumain » – Sibelius : Le plaisir. Un tour de prestidigitateur sablement académique ne produit rer dans son jeune temps. Compte rance. » Comme la plupart des être bientôt à Paris...), Sakari Ora- Barde – Schumann : Symphonie (mouvement initial aux intonations qu’une interminable impression de tenu des traits d’Oramo, un Klem- grands orchestres finlandais, celui mo confirme le succès des chefs no 4. Olivier Charlier (violon), Or- « brandebourgeoises ») qui trans- grisaille. Fort heureusement, Stra- perer poupon. de la radio nationale (RSO) compte finlandais à l’étranger. Il ne croit chestre de Birmingham, Sakari forme Bach en représentant des vinsky vient ranimer la flamme de vite dans ses rangs de nombreux cependant pas à l’existence d’une Oramo (direction). Cité de la Mu- Années folles. Un tour de manège musiciens qui en arrivent même à Pierre Gervasoni musiciens ayant effectué leurs école nationale mais considère sique, Paris, le 28 novembre. LeMonde Job: WMQ3011--0032-0 WAS LMQ3011-32 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 08:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0503 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 CULTURE

DÉPÊCHES Beck, petit prince des nuits funk a CINÉMA : Bruno Dumont, le réalisateur de L’Humanité, Grand Prix du jury au Festival de Cannes 1999, dénonce la censure dont a été Rencontre avec le surdoué californien, spécialiste du détournement victime son film en Italie, où il est sorti le 26 novembre, amputé de et du collage, à l’occasion de la parution de « », deux scènes, l’une de masturbation, l’autre montrant le sexe du cadavre un album-hommage aux musiques noires d’une jeune fille assassinée. « Je suis très énervé et déçu par la décision de SANS VOULOIR forcer sur la niers temps, le processus de créa- pour le plaisir du clin d’œil kitsch ou la censure italienne de couper mon pompe « fin de siècle », on inter- tion de ce bricoleur visionnaire a rétro. Si j’aime autant le son des film », a expliqué samedi 27 no- prétera la sortie de Midnite Vul- évolué. « Dans les années 80, ex- disques Stax, ce n’est pas parce vembre le réalisateur à la presse ita- tures, le nouvel album de Beck plique-t-il, je ne pouvais pas me qu’ils m’évoquent les années 60 mais lienne. Selon lui, l’influence du Vati- – l’un des derniers disques publiés payer une batterie, de bons micros, parce que leur force est intacte. Je can et la proximité du Jubilé en 1999 –, comme un judicieux clin même pas de machines... J’avais n’ai pas une conscience linéaire de expliqueraient ce cas de censure. «Je d’œil. Qui d’autre aura mieux in- trouvé un disque qui contenait des l’histoire de la musique. La valeur me rends compte de ce que signifient carné l’éclectisme des années 90 thèmes de batterie destinés à l’en- d’une chanson ne dépend pas de son le Vatican et le Jubilé en Italie, a-t-il que ce jeune homme de vingt-huit traînement des musiciens. Je me ser- époque. » précisé, mais à la veille du troisième ans, petit prince grunge poussé en vais de ces beats pour jouer mes millénaire, la censure est vraiment in- asperge ? A la fois enracinées chansons. C’est devenu un style, « COMME UN FILM DE FELLINI » compréhensible. » – dans le folk et le blues – et ou- mais c’était à l’origine une nécessité. Si, après et Mutations, ses a VENTES : Sotheby’s a enregistré vertes au foisonnement, les chan- Aujourd’hui, les droits d’utilisation deux précédents albums, ce folk- de nouvelles enchères records à sons de ce freluquet californien au- de musiques samplées sont devenus singer futuriste a développé une New York, durant une vacation ront récapitulé et brassé plus de si chers que le procédé n’est plus ré- passion pour les musiques électro- consacrée à l’art surréaliste latino- cinquante ans de musiques popu- servé qu’à quelques rappeurs mil- niques, s’il a envisagé de faire pro- américain. La Fondation argentine laires américaines. Les pieds dans liardaires. Dans Midnite Vultures, il duire son nouveau disque par Konstantini a payé 2,6 millions de la boue, la tête dans la guerre des n’y a pas plus de deux ou trois Aphex Twin, l’un des petits génies dollars (2,4 millions d’euros) pour étoiles. Une fois de plus, les multi- samples. Tout le reste est joué par le anglais du genre, il a finalement Les Désastres du mysticisme, une toile ples fusions et collages de ce nou- groupe. » trempé ses chansons dans la moi- peinte en 1942 par Roberto Matta. vel opus, gorgés de groove noir L’instabilité de sa vie familiale – teur du funk. Dominent les cita- Un tableau de 1947 de Wifredo Lam, – mais habités aussi de country, de une mère hippie-punk ; un père tions multiples de James Brown, Triangulo, a frôlé le million de dol- rock, d’électronique, de sons ma- musicien de studio, parti très tôt George Clinton, Sly & The Family lars, et une toile de Rufino Tamayo

riachi et orientaux... – mettent en voir ailleurs – n’a pas favorisé son Stone, Prince... Ce dernier n’avait- D. R. est partie pour 800 000 dollars perspective l’histoire des genres cursus scolaire. A quinze ans, Beck il pas enregistré, en 1982, une « Je n’ai pas une conscience linéaire de l’histoire de la musique. (738 600 ¤). La spécialiste en art lati- musicaux, de leurs modes de pro- a quitté l’école pour se consacrer à chanson qui répétait « We’re gonna La valeur d’une chanson ne dépend pas de son époque. » no-américain de Sotheby’s, Isabella duction comme de consommation. sa passion solitaire pour les ori- party like it’s 1999 » ? « J’adore Hutchinson, a précisé que cette gines du folk et du blues. Il goûtera Prince, admet Beck. Il est à la fois vente, la première consacrée exclu- LE FUTUR À L’IMPARFAIT un moment à une vie de bohème grand public et incroyablement ex- sivement à l’art surréaliste sud-amé- Cette esthétique du détourne- new-yorkaise pour aspirant Dylan centrique. Pour mon dernier album ricain, avait totalisé plus de 6 mil- ment et de la récupération a suivi dans la dèche, avant de revenir à avant l’an 2000, je ne voulais pas Des citations en pagaille lions de dollars (5,54 millions les chemins de l’hérédité. Petit-fils Los Angeles et prendre la mesure faire de déclaration millénariste, d’euros). du sculpteur d’origine allemande de cette ville hybride. « En Amé- mais composer une musique de fête, a Six tableaux, dont cinq ont long- Al Jansen, le chanteur a été in- rique et surtout à L.A., nous sommes corporelle, légère en surface même au service de chansons parfaites temps été accrochés au Musée du fluencé par les partis pris de ce des bâtards, des combinaisons de si elle est en fait assez complexe. » LE NOUVEL ALBUM de Beck ne pré-électronique à la Kraftwerk Louvre, vont être vendus par membre du mouvement Fluxus, cultures, comme ma musique », ex- Comme Mick Jagger ou David Bo- vient pas de nulle part. Dans Mel- (Get Real Paid), des bizarreries Christie’s à New York, le 27 janvier grand amateur de concepts et de plique ce blondinet malingre long- wie avant lui, le petit Blanc califor- low Gold, en 1993, plus encore dans comme une citation mélodique de 2000. Parmi eux, Alexandre et Cam- happenings. « Mon grand-père, té- temps résident du barrio, le ghetto nien s’amuse des fantasmes que lui Odelay, en 1996, le musicien avait l’élégant Robert Palmer, des plans paspe dans l’atelier d’Apelle, de Tie- moigne Beck Hansen, avait le chic latino de l’est de Los Angeles. En inspirent ces rythmes. « Ces chan- déjà annoncé certaines couleurs de guitares transmis par Jimmy polo et Joueurs de cartes devant une pour récupérer des déchets et en 1994, Loser, un hymne rap-blues au sons sont à la fois sexy et grotesques, de Midnite Vultures. Une batterie Page (Led Zeppelin), qui les te- cheminée, de Magnasco. Ces œuvres faire des collages magnifiques. Il crétinisme revendiqué, devient un un peu comme un film de Fellini. » où la syncope vient approfondir naient lui-même des vieux Noirs inventoriées sous le sigle MNR (Mu- pouvait par exemple créer une Vé- tube surprise. La suite prouvera A force de jouir du ludisme de l’ancrage du tempo, des claviers et du blues. sées nationaux récupération) avaient nus à partir de paquets de cigarettes qu’il ne fallait pas prendre cette ses trouvailles, d’élaborer une mu- des riffs de guitares lointains issus L’exercice prend son sens et sa appartenu à Federico Gentili Di Gui- et de mégots. Il est mort il y a quatre chanson au premier degré. Sous sique qui commente l’histoire de la de la panoplie des sons de la soul valeur parce qu’il accompagne des seppe, un homme d’affaires italien, ans mais m’a beaucoup marqué. l’apparente indolence du slacker (le musique plus que la substance des et du funk. Et alors que 1999 sem- chansons parfaitement écrites, des juif, installé en France dans les an- Mon échantillonneur est le grand « glandeur ») se cachait un bouli- sentiments, Beck ne finit-il pas par blait parti pour laisser l’impression airs clairement énoncés qui nées 20, mort en 1940 et dont les hé- sac dans lequel je mets tous mes ré- mique surdoué. Et un petit malin tuer l’émotion ? « Je suis plutôt d’une année un peu en retrait, montrent avant tout que Beck ritiers avaient été spoliés en raison sidus. » en affaires. Sur son contrat avec la dans la vie quelqu’un de sérieux, la Beck secoue son monde dans une pense en mélodiste. C’est à chaque de leurs origines. Ils n’ont pu recou- Ce sampler et sa guitare en bois maison de disques Geffen, appar- musique me permet de me lâcher. Je bousculade de citations, de sons fois la construction de la chanson, vrer leurs biens que cette année, ont été ses ciseaux et sa colle. Le tenant à la major Universal, figure n’aime pas que les chansons ex- déconcertants ou inattendus. ce que la voix du chanteur veut en après une décision de justice. Cet jeune homme n’aurait pu se passer une clause exceptionnelle l’autori- ploitent des émotions trop évi- S’il s’était limité à un collage sa- faire, qui justifient les arrange- ensemble est estimé entre 3 et 4 mil- de l’échantillonneur, outil-symbole sant à publier sur des labels indé- dentes : l’amour, la tristesse... J’aime vant, on aurait dû se contenter ments, l’emploi de tel ou tel instru- lions de dollars (environ 3 et 4 mil- de l’ouverture des frontières musi- pendants ses disques les plus expé- bien surprendre les gens émotion- d’applaudir la performance et dé- ment. Ici, il y a une forme de lassi- lions d’euros). cales. Aucun autre instrument rimentaux. nellement et me moquer des clichés. clencher un grand jeu de devi- tude blasée ; ailleurs, des rages a MUSÉE : Belfort a inauguré, sa- n’aura été capable d’englober à ce Spécialiste des télescopages sty- Mon besoin de musique n’en est pas nettes. Les pères fondateurs de la colériques ; plus loin, des montées medi 27 novembre, un musée en- point tous les répertoires, de pio- listiques et temporels, Beck écrit moins viscéral. » soul et du funk ? On les retrouve aiguës pour dire une sensualité à tièrement consacré à la donation cher dans le gratin comme dans les souvent le futur à l’imparfait. «Je un peu partout et, pour bien en- fleur de peau. Et pour donner de Maurice Jardot, quatre-vingt- poubelles de l’histoire. Ces der- ne cite pas des références passées Stéphane Davet foncer le clou, dès le premier mor- corps à cet assemblage d’expéri- huit ans, ancien collaborateur de ceau, . Les fantaisies cos- mentations dansantes, Beck dé- Daniel-Henry Kahnweiler, le mar- miques de Parliament et de lègue plus qu’à l’habitude à une chand de Picasso. La « Donation Funkadelic ? Au minimum dans équipe assez stable (batterie, cla- Maurice Jardot, cabinet d’un ama- Nicotine and Gravy. L’étrange té- viers, guitares) qui pourrait bien teur en hommage à Daniel-Henry CONCERTS lescopage entre les Rolling Stones aussi constituer le groupe idéal Kahnweiler », est constituée de de l’année 1967, les Byrds et le Vel- pour la scène. 113 œuvres estimées à 70 millions de vet Underground ? Dans Beautiful francs (10,7 millions d’euros), instal- Way. Prince ? Dans , Sylvain Siclier lées dans une bâtisse bourgeoise du Hollywood Freaks, Peaches XIXe siècle, qui a fait l’objet de tra- & Cream ou Debra. On entend ૽ Midnite Vultures, 1 CD Geffen vaux de réaménagement d’un coût aussi des déglingues chères à Tom Records 4905272. Distribué par de 11 millions de francs (1,7 million Waits (Broken Train), du ping-pong Universal Music. d’euros). Une vente aux enchères sur Internet Prévue jusqu’au 6 décembre, elle comprend trois cents œuvres d’artistes de renom (Renoir, Picasso, Man Ray)

LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE Nart complète menée par des commis- sée par la filiale américaine de est née en 1996, à la suite de la pre- saires-priseurs parisiens. Nart (www.nart.com/auctions), qui mière vente d’une œuvre virtuelle, La vente elle-même se déroulera n’est pas soumise au droit de suite. Parcelle/réseau, réalisée par l’ar- pendant dix jours, durant lesquels En France, 3 % du montant de l’ad- tiste multimédia Fred Forest. Ses l’internaute pourra enchérir, et su- judication revient à l’artiste ou à acquéreurs, Bruno Chabannes et renchérir, s’il constate sur son e- ses ayants droit. A New York, cette Antoine Beaussant, deux profes- mail que son offre a été dépassée, règle n’existe pas. Et sur Internet ? sionnels de la télématique, ont dé- jusqu’à la date d’adjudication, le 6 On attend encore la réponse. cidé à cette occasion de créer un décembre. Cette vente a égale- site Web ouvert aux artistes, aux ment la particularité d’être organi- Harry Bellet galeries et aux musées désireux de communiquer via Internet. En fé- vrier 1997, ils s’associaient à Me Bi- noche pour diffuser pour la pre- mière fois une vente sur Internet, consacrée à des souvenirs de l’af- faire Dreyfus. A peine 10 % des lots furent acquis par des acheteurs électroniques, les autres étant em- portés par des moyens plus tradi- tionnels : la difficulté tenait à l’im- possibilité technique de garantir aux internautes une intervention en temps réel, nécessaire lors d’en- chères publiques. Comme ses confrères étrangers, Nart s’est convertie aux ventes dif- férées. C’est ainsi qu’a commencé vendredi 26 novembre celle qui va durer jusqu’au 6 décembre, avec près de 300 œuvres d’artistes de Salle Chopin-Pleyel renom, tels Renoir, Picasso, Dufy, Théâtre des Champs-Elysées Samedi 4 décembre - 20 heures Arman ou Man Ray. Pour les ama- Jeudi 9 décembre - 20 h 30 Récital du guitariste teurs rétifs aux images virtuelles, ALDO certaines des plus belles pièces MARCO TAMAYO sont exposées depuis samedi CICCOLINI 3 Grands Prix internationaux 1999 27 novembre jusqu’au 2 décembre, piano Espagne, Autriche, Italie Scarlatti - Schubert - Scrialeine - Liszt Scarlatti, Giuliani, Paganini, à l’hôtel Dassault, 7, rond-point Turini, Brouwer, Ginastera des Champs-Elysées, à Paris. Réservation : 01-49-52-50-50 Loc : 0-825-000-252 Valmalete Toutes les œuvres ont préalable- Valmalete ment fait l’objet d’une expertise LeMonde Job: WMQ3011--0033-0 WAS LMQ3011-33 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 08:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0504 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 33 L’évasion SORTIR Dérives de l’amour, de l’amitié PARIS cette treizième édition présente, avec le concours de la Société des de deux R. L. Burnside, T-Model Ford, gens de lettres, six lectures Paul Jones, 20 Miles scéniques en langue française Deux soirées mises sur pied autour réalisées par Heinz Schwarzinger : clandestins et de la poésie au bord d’un lit vénitien du label Fat Possum, maison de Les Boxeurs, de Konrad Bayer, suivi disques américaine vouée au blues de Prévision pour l’après-midi et « Trahisons », d’Harold Pinter, mis en scène avec distance et tact le plus rugueusement primitif. A Sortilèges miniatures, de H. C. dans la jonglerie l’affiche, des papys - R. L. Artmann (le 29) ; Un commerce de par David Leveaux et servi par des interprètes (Marianne Basler, Burnside, 72 ans, T-Model Ford, rêve, de Ingeborg Bachmann (le 75 ans - sauvages comme une crue 30) ; Maladie ou femmes modernes, Bernard Yerlès, François Aubineau) parfaits dans leurs incertitudes du Mississippi, râpeux comme une d’Elfriede Jelinek (le 1 er); La et l’acrobatie rasade de bourbon. Avec les deux Ravissante ronde, de Werner femme, mari, amant. Il en atta- de romanciers à succès, et édi- jeunots blancs de 20 Miles, par Schwab, d’après Arthur Schnitzler LE CIRQUE CLANDESTIN, Les TRAHISONS, d’Harold Pinter. quait la géométrie en la dé- teur des mêmes. Le dernier ailleurs collaborateurs du Jon (le 2) ; Péchés mortels, de Felix Frères Kazamaroffs : Chapiteau, Mise en scène : David Leveaux. composant dans le temps. Il in- avouera sa nausée pour cette Spencer Blues Explosion, on Mitterer. Un débat sur le thème 68, quai de la Seine, Paris 19e . Avec Marianne Basler, Phi- sistait : il ne traiterait pas de prose, et son besoin de retour- vérifiera que cette musique à plus « Réinventer la langue, le théâtre, Mo Stalingrad ou Crimée. Tél. : 01- lippe Volter, Bernard Yerlès, tromperie (s) ; mais bien de tra- ner vers le Yeats qui accompa- d’accointances avec le punk l’art... » est également prévu le 40-05-03-19. Jusqu’au 3 décembre. François Aubineau. hison (s). Une accusation grave, gnait l’absolu de ses vingt ans. qu’avec les standards aseptisés des 3 décembre en présence d’auteurs 20 h 30 (dimanche à 17 h). 90 F ATELIER, place Charles-Dul- pour laquelle il était passé de Un sentiment de déclin, de nouveaux bars de Memphis. et de traducteurs. Ces lectures (13,72 ¤) ; chômeurs, étudiants : lin, Paris 18e . Mo Anvers. Du l’huile à l’aquarelle, laissant af- perte irrémédiable, que l’alcool New Morning, 7-9 rue des seront dites notamment par 70 F (10,67 ¤) ; enfants : 40 F mardi au samedi à 21 heures, fleurer, sous une touche légère, ne parvient pas à apaiser, les Petites-Ecuries, 10 e. Mo Féodor Atkine, Catherine Dewitt, (6,10 ¤). samedi à 18 heures, dimanche nouvelle, cette inquiétude exis- frôle. Ils ont trahi l’espoir. Ils se Château-d’Eau. Les 29 et 30, Danièle Lebrun, Roger Mirmont et à 15 h30. Tél. : 01-46-06-49-24. tentielle qui est sa marque. sentent dépossédés. L’image 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. Laurence Février. A la piste aux étoiles, les artistes De 55 F (8,38 ¤) à 220 F (33,54 ¤). Le motif, répété, de la trahi- d’une fillette jetée au ciel appa- 130 F. Hôtel de Massa, salle de rue préfèrent celle du pavé. Durée : 1 h 30. son, s’ordonne autour d’une raît comme un sommet, une ten- Tina May François-Billetdoux, 38, rue du Même quand ils reviennent sous image centrale, repérée dans un tative impossible de réécrire le Jeune chanteuse britannique, Tina Faubourg-Saint-Jacques, 14 e. Mo chapiteau – comme celui posé à Dans sa langue originale, l’an- livre, lu par le couple marié. La passé ou une image de résurrec- May a le goût du risque, le Port-Royal. Du 29 novembre au l’angle du quai de la Seine et de la glais, Trahisons s’intitule Be- scène cruciale, centrale – la cin- tion. Partout ailleurs, sourd la contrôle du souffle et de 3 décembre. Tél. : 01-45-39-40-35. rue de Crimée par Le Cirque clandes- trayal, c’est-à-dire Trahison, sans quième sur les neuf que compte menace, très pintérienne, qui l’intonation qui lui permettent de Entrée libre sur réservation. tin des frères Kazamaroffs –, il reste s. Comme tout l’œuvre de Ha- la pièce –, se passe au bord d’un pèse sur ceux qui ne se sont pas se promener hors des sentiers Maurice Béjart quelque chose de leurs expériences rold Pinter, Trahisons a été adap- lit vénitien (décor exact de Rob accomplis. battus. Parmi la dizaine Toujours sur la brèche, Maurice urbaines, de leur appréhension des tée par Eric Kahane, qui vient de Howell), où éclate le désaccord. d’enregistrements pour le label Béjart s’offre une fin d’année réalités sociales. Pas de paillettes mourir. Personne en France ne Avant, après, les errements se ÉPOUSE-MAÎTRESSE-MÈRE 33 Records, les plus récents effervescente. Avant d’investir le sous cette voûte de toile noire. Juste connaissait mieux l’auteur de La dévoilent entre retours en ar- David Leveaux a travaillé montrent la diversité de ses Châtelet le 10 décembre pour un une petite scène sur laquelle est po- Collection qu’Eric Kahane. Il rière et projections en avant. Un comme l’ombre portée de l’au- envies : Time Will Tell avec un Casse-Noisette autobiographique, il sé un genre de container. De nuit, n’aurait pas affecté le titre d’un procédé qui place chaque scène teur. Il a dirigé son monde en quatuor à cordes ou N’oublie présente à l’Opéra Garnier Le sans doute, un entrepôt de pluriel sans l’aval du maître. à égalité devant le vrai et le faux, tournant soigneusement le dos jamais, recueil de chansons Concours, un ballet-film de son douanes. On décryptera assez vite Ont-ils pris en compte des réso- et que renforce encore le met- aux effets de boulevard. Dis- françaises, interprétées en cru, sorte de polar psychologique que, profitant du convoyage d’anti- nances différentes de part et teur en scène (britannique) Da- tance, tact, souplesse. Ses inter- français, avec l’immense dans l’atmosphère cruelle d’un quités égyptiennes, deux jeunes d’autre de la Manche ? Le singu- vid Leveaux en élaguant peu à prètes ont su déployer le réseau saxophoniste Tony Coe. Son concours de danse international. gens originaires d’un pays balka- lier, plus énigmatique, joue dans peu les dates et les saisons indi- des incertitudes voulu par Ha- quintette parisien permettra de Créé en 1985 pour le Ballet du nique – Vladimir et Aliocha, respec- les graves comme un cri sourde- quées par Pinter. rold Pinter. Comme souvent retrouver le pianiste Patrick vingtième siècle, ce tivement interprétés par Gérard ment répété, planant collective- L’important est en effet de chez lui, la femme, placée au Villanueva et le batteur Daniel divertissement, qui compte un Clarte et Benoît Belleville – ment sur les personnages ; le pointer les moments précis, où centre, maintient. Emma – le Garcia-Bruno. grand nombre de variations, fait émigrent clandestinement. pluriel, plus cruel, se place dans l’amour, l’amitié, la poésie ont prénom ne tombe pas du ciel – Jazz Club Lionel-Hampton, 81, son entrée au répertoire du Ballet En introduction, on a projeté sur les aigus d’une scie terrible qui dévié. Où chacun a commencé (Marianne Basler) parfaite boulevard Gouvion-Saint-Cyr, 17 e. de l’Opéra. (Avec l’Orchestre un drap un court-métrage noir et atteint séparément chacun. de se trahir lui-même. Sans par- épouse-maîtresse-mère marmo- Mo Porte-Maillot. Du 29 novembre Colonne, dirigé par David blanc, souvenir de ce que les deux venir jamais à se reconnaître as- réenne, dont même les larmes au 4 décembre, 22 h 30. Tél. : Coleman). personnages ont laissé derrière eux. DE L’HUILE À L’AQUARELLE sez infidèle aux serments amou- sont de Carrare, est la seule à 01-40-68-30-42. 130 F. Palais Garnier, place de l’Opéra, 9 e. Une caravane garée dans une hypo- A sa création à Londres, en reux, aux pactes d’amitié, à disposer encore d’un semblant Semaine du théâtre autrichien Mo Opéra. Jusqu’au 7 décembre, thétique banlieue d’une ville de l’est 1978, Betrayal avait été accueilli l’engagement artistique. Et cela d’avenir face à des hommes fra- Sous l’intitulé « Le Wiener Gruppe 19 h 30. Tél. : 08-36-69-78-68. De de l’Europe, un bric-à brac bur- plutôt fraîchement par les admi- n’est pas la moindre affaire des giles, désemparés. A ses côtés, et quelques conséquences... », 25 F à 355 F. lesque comme on en trouve dans les rateurs de l’auteur. Pinter n’était deux hommes, liés par une pe- Philippe Volter (Robert, le mari) films d’Emir Kusturica. Le spectacle plus dans Pinter. Il paraissait tite revue poétique à l’époque de et Bernard Yerlès (Jerry, peine un peu à démarrer. Que de s’embourgeoiser et se fondre leurs études, à Oxford pour l’un l’amant) ont fait le voyage de GUIDE bandelettes à enlever à ces clandes- dans la comédie de mœurs bri- et à Cambridge pour l’autre – un Belgique pour la scène du nou- tins déguisés en momies ! Vladimir tannique. On le donnait perdu, détail assez considérable pour vel Atelier. Ils y sont parfaite- et Aliocha essaient, sans succès, de infidèle à son passé, alors qu’il qui sait son Angleterre. Quinze ment à leur place. TROUVER SON FILM Laurent De Wilde Quintet s’expliquer dans un sabir slavo- l’était avec un genre, résumé par ans plus tard, ils sont devenus Sunset, 60, rue des Lombards, 1er . o phone. La communication bute sur la figure classique du triangle : respectivement agent, dénicheur Jean-Louis Perrier Tous les films Paris et régions sur le Mi- M Châtelet. Du 30 novembre au 2 dé- un mur qui ne s’écroulera que nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- cembre, 21 heures. Tél. : 01-40-26-46- quand le duo choisira de s’exprimer 68-03-78 (2,23 F/min) 60. 80 F. par la jonglerie, l’acrobatie et la cho- ENTRÉES IMMÉDIATES Soirée Divan du monde régraphie clownesque. Le Cirque Avec Kanjar’oc à 19 h 30 (rock, ragga clandestin décolle alors au propre Le Kiosque Théâtre : les places du jour marseillais) ; Shamrock Festival à comme au figuré. vendues à moitié prix (+ 16 F de 23 h 30 (musiques rock et électro- commission par place). Place de la Ma- niques avec Nolderise, Bosco, Smith & deleine et parvis de la gare Montpar- Mighty, MR Nevaux, Big Ben & dj Ber- nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi trand, Curtis). Trampoline, barres au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le Le Divan du monde, 75, rue des Mar- dimanche. tyrs, 9e. Mo Pigalle. Le 30. Tél. : 01-44- Grand et petit fixes et parallèles 92-77-66. 110 F chaque concert. de Botho Strauss, mise en scène Shamrock Festival de Robert Cantarella. accélèrent Musique rock et électroniques avec Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard Jules-Guesde, 93 Saint-Denis. Du Dionysos, Guest, The Auteurs, Les les mouvements 30 novembre au 4 décembre, 20 h 30 ; Rythmes Digitales. le 5, 16 heures. Tél. : 01-48-13-70-00. Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- à la manière 50 F. chechouart, 18e . Mo Anvers. Le 30, Phèdre 19 heures. Tél. : 01-55-07-06-00. 132 F. d’un dessin animé de Racine, mise en scène Dikès de Moriaki Watanabe. Lavoir moderne parisien, 35, rue Léon, de Tex Avery Maison de la culture du Japon, 101 bis, 18e . Mo Château-Rouge. Jusqu’au quai Branly, 15e. Du 30 novembre au 11 décembre, 21 heures. Tél. : 01-42-52- 3 décembre, 20 h 30. Tél. : 01-44-37-95- 09-14. De 80 F à 120 F. 95. De 60 F à 100 F. Spectacle en japo- Si Gérard Clarte et Benoît Belle- RÉSERVATIONS ville ont été formés à l’école du nais surtitré en français. Mathilde Monnier cirque classique, ils ont vite cherché L’Orestie à échapper à ses conventions, via les Les Lieux de là. Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- d’Eschyle, mise en scène de Georges performances punk du cirque Ar- let, 4e. Mo Châtelet. Du 30 novembre Lavaudant, texte français de Daniel chaos, le théâtre de rue ou une ex- au 2 décembre, 20 h 30. Tél. : 01-42-74- Loayza. périence comme Clowns sans fron- 22-77. De 90 F à 140 F. Odéon-Théâtre de l’Europe, 1, place tières à Sarajevo qui, on l’imagine, a Compagnie Terre rouge Paul-Claudel, 6e . Du 3 décembre au dû marquer les futurs Frères Kaza- Isabelle Dubouloz : Ma maison va jus- 15 janvier. Tél. : 01-44-41-36-36. De 30 F maroffs. Parfaitement intégrées à la qu’à l’horizon. à 180 F. petite histoire des deux clandestins, Dunois, 108, rue du Chevaleret, 13e. Peines de cœur leurs créations de jonglerie in- Mo Chevaleret. Du 30 novembre au d’une chatte française ventent un nouveau graphisme des 8 décembre, 20 h 30. Tél. : 01-45-84-72- de René de Ceccatty et Alfredo Arias, corps et des cascades de balles. 00. 50 F. mise en scène de Marilu Marini et Al- Compagnie Käfig fredo Arias. Jouant autant de l’apesanteur que Récital. MC 93, 1, boulevard Lénine, 93 Bobi- de l’attraction, du jet que du re- Espace 1789, 2, rue Bachelet, 93 Saint- gny. Du 3 décembre au 29 janvier. Tél. : bond, ces athlètes à houppette Ouen. Le 30, 20 h 30. Tél. : 01-40-11-50- sculptent des figures qui parlent au- 23. 90 F. 01-41-60-72-72. De 100 F à 140 F. tant d’évasion que de travail à la Sonia de Beaufort (mezzo-soprano) Miguel Poveda (flamenco) chaîne. Vladimir dansera aussi avec Claire-Marie Le Guay (piano) Maison des cultures du monde, 101, e o un bâton avant que le duo ne trans- Mélodies de Chausson. boulevard Raspail, 6 .M Notre-Dame- forme leur container en agrès gym- Bibliothèque nationale de France, quai des-Champs. Les 9, 10 et 11 décembre, e o nique. Trampoline, barres fixes et François-Mauriac, 13 .MQuai-de-la- à 20 h 30. Tél. : 01-45-44-41-42. 100 F et Gare. Le 30, 19 heures. Tél. : 01-53-79- 140 F. parallèles accélèrent les mouve- 59-59. 100 F. Steve Grossman ments à la manière d’un dessin ani- Orchestre de Paris Sunset 60, rue des Lombards, 1er . Du 17 mé de Tex Avery. Œuvres de Brahms. Philippe Aïche (vio- au 22 décembre, à 21 heures. Tél. : 01- Chaque action, chaque émotion lon), Emmanuel Gaugué (violoncelle), 40-26-46-60. 100 F. est sonorisée par le compositeur Wolfgang Sawallisch (direction). Jean-Christophe Camps – membre Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- DERNIERS JOURS du groupe d’électroacousticiens, les Saint-Honoré, 8e. Mo Ternes. Le 30, Kristoff K. Roll –, qui, en direct, joue 20 heures. Tél. : 01-45-61-65-89. De 60 F 4 décembre : d’une multitude de petits objets et à 240 F. Mozart et Salieri Gary Hoffman (violoncelle) d’Alexandre Pouchkine, mise en scène d’instruments. Utilisant les brui- Philippe Bianconi (piano) et interprétation Oleg Mokchanov. tages de la musique concrète Œuvres de Prokofiev et Chostakovitch. Tremplin-Théâtre des 3 Frères, 18e . comme les rêveries de l’orchestre e Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, 8 . Tél. : 01-42-54-91-00. De 50 F à 100 F. tzigane, il souligne les moments de o M Miromesnil. Le 30, 20 h 30. Tél. : 01- Meurtres hors champ drôlerie, de tension et de poésie. 49-53-05-07. De 85 F à 200 F. d’Eugène Durif, mise en scène de Jean- Soirée de gala Même si, dans le tableau final, c’est Michel Rabeux. des voix du Téléthon l’accordéon d’Aliocha qui ac- Théâtre Ouvert, 4 bis, cité Véron, 18e. Œuvres de Neuville et Gershwin. Béa- compagne d’une valse triste son ca- Tél. : 01-42-62-59-49. 70 F et 100 F. trice Uria-Monzon, Ludovic Tézier, marade jonglant, dans un ultime Fragments Koltès moment de grâce, avec trois plumes Franck Della Valle, Claude Collet. So- listes de l’Opéra-Comique. de Bernard-Marie Koltès, mise en de paon. Opéra-Comique, 5, rue Favart, 2e. scène de Catherine Marnas. Mo Richelieu-Drouot. Le 30, 20 h 30. Les Abbesses, 31, rue des Abbesses, 18e. S. D. Tél. : 01-42-44-45-46. De 50 F à 700 F. Tél. : 01-42-74-22-77. 95 F et 140 F. LeMonde Job: WMQ3011--0034-0 WAS LMQ3011-34 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0505 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 EN VUE a Une mère de Tokyo, affolée par « Historia » s’intéresse aux grandes manipulations de l’Histoire l’échec de sa fille à l’examen d’entrée dans une crèche trois étoiles, a étranglé Haruna, deux De l’incendie de Rome aux procès de Moscou, de nombreuses falsifications ont été commises au cours des siècles ans, petite rivale sélectionnée. pour peser sur les événements. Aux historiens de déceler les mensonges, les provocations et les trucages a Un chasseur arrêté mardi 23 novembre à Andolsheim en LA REVUE Historia, qu’éditent porter sur la haute société ro- prudemment la revue dans un pe- cemment par un historien russe, Alsace empoisonnait des rapaces les Editions Tallandier, fait peau maine la responsabilité de cette tit texte non signé qui note que Mikhaïl Lepekhine, après cinq ans pour protéger ses faisans, en neuve. Elle se dote d’un comité calomnie, rapportée par Tacite, l’hypothèse présentée ne peut de recherches dans les archives de attendant de les tirer. éditorial (composé d’Alexandre puis par Suétone et Pline l’An- être étayée par aucune preuve. l’ex-URSS : le faussaire s’appelait Adler, conseiller éditorial, Lucien cien. Le maréchal Toukhatchev- Un plan juif de domination du Mathieu Golovinski et travaillait, a Dimanche 28 novembre, en Jerphagnon, Jean-Marie Rouart, ski, qui fut exécuté en 1937 sur monde a-t-il jamais existé ailleurs par intérêt plus que par convic- pleine messe à la Saint Andrew’s Pierre Miquel et Claude Imbert), l’ordre de Staline, complotait-il que dans l’esprit des antisémites, tion, pour la police russe. Church de Thornton Heath, dans change de format, renouvelle sa avec Hitler pour s’emparer du comme tentent de l’établir les Autres falsifications de l’His- la banlieue de Londres, un mise en page et son approche, pouvoir à Moscou ? Non, ex- « Protocoles des Sages de Sion », toire : le « mensonge des origines » homme entièrement nu, armé voulant « prendre du recul pour plique Rémi Kauffer, qui raconte un texte mis en circulation au dé- sur « nos faux ancêtes les Gaulois » d’un sabre de samouraï, blesse donner du sens ». comment les Allemands fabri- but du siècle et exploité au- analysé par Michèle Battesti, la onze fidèles, avant qu’un choriste, Le dossier présenté dans le nu- quèrent des faux pour convaincre mer ? Non, affirme Jean Mones- jourd’hui encore par certains bataille de Bouvines, « une ba- officier de police, ne l’assomme méro de novembre porte sur « les le Kremlin de la trahison du mo- tier, qui accuse le président Roo- mouvements islamistes ? Non, taille en trompe-l’œil », selon Jean avec un tuyau d’orgue. grandes manipulations de l’His- dernisateur de l’Armée rouge ? sevelt d’avoir choisi de pousser souligne Pierre-André Taguieff, Verdon, ou « La fausse donation toire ». Néron fut-il l’auteur de L’attaque des Japonais sur Pearl l’adversaire à la faute « afin de qui démontre que ce pseudo-do- de Constantin », datée officielle- a L’entreprise Genuflex de Venise l’incendie de Rome en 64, comme Harbor en 1941 a-t-elle été une provoquer, dans l’opinion publique cument est un faux, forgé à Paris ment du IVe siècle, qui confia aux propose, à l’occasion du Jubilé de l’en accuse la postérité ? Non, ré- surprise pour les Américains, américaine, un sursaut national ». par les services secrets du tsar, et papes l’Empire d’Occident et qui, l’Eglise catholique, ses pond Lucien Jerphagnon, qui fait comme ils n’ont cessé de l’affir- « Une thèse à confirmer », indique nomme son auteur, identifié ré- comme l’explique Blandine Krie- confessionnaux high tech, en gel, fut probablement fabriqué au noyer massif, équipés d’un VIIIe siècle. Toutes ces « forge- protège-genoux en cuir, d’un DANS LA PRESSE ries », précise Alexandre Adler, re- chauffage et d’une climatisation lèvent de trois techniques. La pre- intégrés. L’HUMANITÉ LIBÉRATION THE ECONOMIST lement considérés comme acquis mière est celle du bouc émissaire, Pierre Laurent Gérard Dupuy a Briser les barrières est une d’avance. (...) L’Amérique et qui permet de disculper les vrais a A Assise, dimanche a La mondialisation capitaliste a Que la « mondialisation » soit dé- tâche controversée. Cela sera l’Europe doivent faire la preuve, coupables. La deuxième est la 28 novembre, lors de la n’est plus un long fleuve tranquille. sormais inéluctable, ses détracteurs évident le 30 novembre quand de façon urgente, qu’elles sont provocation pure et simple, réouverture de la basilique Les peuples ont décidé de s’en mê- eux-mêmes le prouvent en accou- 100000 manifestants défileront authentiquement acquises à la li- comme l’incendie du Reichstag en Saint-François endommagée par ler et, désormais, cela se voit. Il y a rant en chœur à Seattle et en assu- dans les rues de Seattle pour berté du commerce. 1933. La troisième est la construc- le séisme de 1997, les officiels une dizaine d’années, en marge des rant à cette rencontre technocra- protester soi-disant contre le tion de mythes, qui servent des qualifiaient de « chantier de réunions internationales du G 7, tique un retentissement médiatique lancement, lors du sommet de EL PAIS desseins politiques. l’utopie » la restauration rapide quelques centaines de militants ve- réllement mondial. (...) L’OMC n’est l’Organisation mondiale du a L’organisation terroriste ETA a Historia n’est pas une revue des voûtes peintes par Giotto. «Il nus des quatre coins de la planète pas à condamner, elle doit au commerce, d’un nouveau cycle fait se réaliser le pire des pronos- universitaire, elle n’a d’autre pré- s’est pourtant passé la même chose défrichaient dans la quasi-clandesti- contraire être renforcée. Et cela ne de discussions visant à libéraliser tics : la trêve n’était pas une offre tention que de plaire au grand pu- chez nous ; le toit s’est écroulé », nité médiatique l’organisation de peut passer que par sa mue en orga- le commerce. Mais leur véritable de paix. Son communiqué lui- blic, qui aime les récits, les héros soupirait, en contrebas, Diana contre-sommets. Quelques années nisation à la fois plus transparente cible est la mondialisation au même dément qu’elle ait accepté et les énigmes. Elle tente de le sa- Baldini, rescapée qui s’apprête à plus tard, Seattle les accueille et plus responsable devant les tiers. sens large. (...) Les avantages d’entrer dans un processus de paci- tisfaire, dit Alexandre Adler, vivre son troisième hiver dans un par dizaines de milliers, le contre- Même si elles agitent des arguments économiques d’une plus grande fication. Il ne s’agissait que d’une « avec la précision du savant, avec préfabriqué. sommet fait événement. (...) La fa- ambigus et contradictoires, les orga- ouverture des frontières – une autre façon d’imposer son pro- la couleur du romancier ». Diffi- talité a reculé. On disait la mondiali- nisations non gouvernementales qui croissance plus rapide, des im- gramme de « construction natio- cile synthèse et louable ambition ! a Samedi 20 novembre, après sation inéluctable, ce qui est vrai, foisonnent à Seattle peuvent jouer portations moins chères, de nou- nale » au Pays basque. Comme trois heures d’attente aux mais aussi intouchable dans ses le rôle dévolu aux avant-gardes au- velles technologies, l’aiguillon l’ETA n’a atteint son but ni dans les Thomas Ferenczi urgences de la clinique principes, et inaccessible à l’inter- toproclamées : forcer les institutions de la concurrence étrangère – urnes ni dans les institutions, elle Umberto I à Rome, sœur vention du plus grand nombre, ce à prendre au sérieux leurs propres dont le monde a bénéficié ces est revenue sur le seul territoire ૽ Historia, 74, avenue du Maine, Rachel Filipetto, qui qui ne l’est pas. discours démocratiques. dernières années sont trop faci- qu’elle connaisse : le terrorisme. 75014 Paris, tél. 01-44-10-12-90. accompagne une religieuse atteinte d’emphysème, force une porte et tombe sur deux médecins SUR LA TOILE rigolards. « Je n’ausculte pas les nonnes, fais-le, toi qui es www.babeloueb.com CAMPAGNE MUSCLÉE catholique », lance le premier. a Steve Forbes, candidat à l’investiture L’autre répond du tac au tac : du Parti républicain pour l’élection pré- « Moi si, mais seulement si elles Une fédération indépendante – et française – de passionnés de jeu vidéo sidentielle américaine de novembre portent un pagne ! » 2000, a lancé une opération d’envoi de AU CENTRE, Mad Bull et ses s’éclater. En revanche, on rejettera le courriers électroniques vers plusieurs a Une centaine de Maoris, Atomiseurs de nains de jardin, qui sexe, le racisme et les sites publici- dizaines de milliers d’internautes. aborigènes de Nouvelle-Zélande, ne jurent que par Half Life. A taires. » Car la jeune société va Adoptant un ton plus offensif que dans soi-disant descendants d’Ephraïm, gauche, leurs concurrents de Ze bientôt insérer ses premiers ban- les médias traditionnels, il attaque vio- une des dix tribus perdues du Death Touch et de Degré Zéro. Plus deaux promotionnels dans les lemment son rival George W. Bush, peuple juif – selon une coutume loin, une ribambelle de « clans » pages personnelles de ses qu’il qualifie notamment de « playboy ancestrale, ils ne travaillent pas le s’adonnent à Tribes, des « guildes » membres. Cette décision n’est pas à la retraite ». – (AP.) samedi –, iront, au nom de la Loi jouent à Civilization, Alien vs Pre- sans risque : début octobre, une ini- www.forbes2000.com du retour, s’installer en Israël à dator, Alpha Centauri, Everquest tiative similaire de l’hébergeur gra- l’occasion de l’an 2000. ou Homeworld. A l’opposé des tuit Multimania avait suffi à provo- PROUST NUMÉRIQUE sites propres, calibrés et sans sur- quer la fronde des internautes (« Le a Dans le cadre de l’exposition sur a En élisant triomphalement, prise de la presse spécialisée et des Monde interactif » du 10 no- Marcel Proust, Gallica, service numé- samedi 27 novembre, Georgina grands éditeurs de logiciels, Babe- vembre). « Mais chez nous, les res- rique de la Bibliothèque nationale de Beyer, ancienne danseuse de lOueb a entrepris de fédérer les ponsables de sites seront rémunérés France, publie sur Internet une repro- cabaret, les fermiers de la communautés virtuelles françaises en bons-cadeaux ; et s’ils refusent la duction des six cahiers d’écolier circonscription rurale de des passionnés de jeu vidéo, en publicité, nous ne les déconnecterons composant le manuscrit du Temps re- Wairarapa, en Nouvelle-Zélande, abritant leurs sites personnels sans pas autoritairement ; nous continue- trouvé, y compris les « notes marginales, font entrer, pour la première fois, limite de place, en publiant leurs rons à les héberger jusqu’à ce qu’ils paperoles et renvois ». Afin de faciliter la une transsexuelle au Parlement. articles, leurs tests et leurs cri- aient trouvé une solution de re- compréhension, le site propose égale- tiques, et en diffusant des petites change. » Il n’est d’ailleurs pas sûr ment le texte de l’édition originale pu- a Jeudi 18 novembre, les autorités annonces ainsi que des dépêches. que le conflit ait lieu, car le 6 dé- bliée en 1927, ainsi qu’un dossier expli- de Perth ayant mis en quarantaine Tous ses services sont offerts gra- présent que le site a atteint sa vi- ne voit pas ailleurs et qui, en plus, cembre, tous les membres de Babe- catif sur Proust et son œuvre. leurs accessoires en bois et leurs tuitement. Pourtant, BabelOueb, tesse de croisière, Sébastien projette un court-métrage en pre- lOueb vont apprendre à mieux se souliers aux talons attaqués par fondé cet été par Sébastien Lubra- compte démarcher des investis- mière partie ». connaître : ils se rencontreront ÉLECTIONS les termites, les danseurs du no et trois de ses amis, doit débour- seurs, « en insistant bien sur cet es- BabelOueb entend pratiquer dans « la vraie vie », pour un af- a Bill Bradley, candidat à l’investiture Kirov, en tournée en Australie, ser 6 000 F (915 ¤) par mois pour prit communautaire, qui permet une l’hospitalité sans discrimination : frontement généralisé par jeu in- démocrate pour l’élection présiden- n’ont pu danser le Casse-Noisette son propre hébergement, sans proximité avec le visiteur qu’on ne « On ne refusera pas d’héberger un terposé dans une salle d’arcade de tielle américaine de novembre 2000, a de Tchaïkovski. compter le temps passé bénévole- retrouve pas sur les gros sites. Nous site parce qu’il n’est pas de bonne l’est de Paris. déjà collecté pour sa campagne plus de ment par les quatre associés ni les sommes un peu le cinéma de quar- qualité, on ne veut pas empêcher 1 million de dollars de dons via Inter- Christian Colombani projets de développement. A tier qui programme des films qu’on ceux qui font ça dans leur coin de Vincent Truffy net. – (AP.)

Le cinéma de José Bové par Alain Rollat D’ASTÉRIX le Gaulois, José Bo- Gaulle. José Bové est devenu un rique est destinée à faire sourire vé n’a pas que la moustache. Il in- héros sans frontières parce qu’il l’imaginaire américain en lui rap- carne aussi la part de mythe qui va incarne, lui aussi, une certaine idée pelant l’œuvre d’un autre Fran- avec. On ne devient pas, en quatre du comportement individuel en çais, celle de Bartholdi, la statue de mois, un phénomène culturel de présence de forces hostiles. Il a dé- « La Liberté éclairant le monde ». masse si l’on n’apparaît pas por- jà gagné la bataille médiatique Cette forme de communication teur de profondes valeurs de so- parce qu’il résume la résistance n’a rien de spontané, personne ciété. Si le combat de cet homme joyeuse du village planétaire à une n’est dupe, mais le public améri- contre la « McDomination » sus- OMC aussi triste qu’anonyme, de cain est séduit. Il retrouve dans la cite aujourd’hui un tel mouvement la même façon qu’Astérix force la démarche de l’éleveur du Larzac le d’adhésion parmi les populations sympathie en se jouant de Ro- mythe du cow-boy solitaire des pays représentés à la confé- mains aussi pitoyables qu’inter- confronté aux hordes sauvages qui rence de Seattle, c’est bien la changeables (Revue d’« Ethnolo- habite sa nostalgie du Far-West. preuve qu’il procure des réfé- gie française », juin-septembre Il y a d’ailleurs, dans le jeu de Jo- rences communes à des attentes 1998, « Astérix. Un mythe et ses fi- sé Bové, fait de simplicité, tran- très partagées. Si sa figure fami- gures »). quillité, refus de tout intellectua- lière est devenue une image mon- Que José Bové, en plus, fasse du lisme, plus porté aux actions dialisée, c’est bien le signe qu’il y a cinéma, cela ne fait aucun doute. Il d’éclat qu’aux discours, une so- quelque chose d’universel dans sa est tombé tout petit dans la mar- briété de langage qui renvoie au charge symbolique. mite de la pédagogie par l’image laconisme des Gary Cooper, John N’en déplaise à ceux qui aime- et le fromage de brebis est sa po- Wayne et autres Clint Eastwood. raient la réduire à une dimension tion magique. Quand, en guise de Eh oui ! Le cinéma de José Bové folklorique, cette image s’inscrit, drapeau, il porte son morceau de est du genre hollywoodien... Mais en droite ligne, dans la filiation qui roquefort à bout de bras, comme qui trouvera à redire à ce paradoxe unissait déjà le personnage hé- on brandit un flambeau, il met puisque c’est du bon cinéma po- roïque d’Astérix le Gaulois au per- sciemment en scène un geste vi- pulaire ? Critiques du roquefort sonnage historique de Charles de suel dont la puissance métapho- s’abstenir ! LeMonde Job: WMQ3011--0035-0 WAS LMQ3011-35 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 08:57 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0506 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / 35 LUNDI 29 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

19.55 Les Monstres sacrés d’Hollywood. 20.45 Les Nerfs à vif aa TÉLÉVISION DÉBATS Gary Cooper. Ciné Classics VARIÉTÉS Martin Scorsese (Etats-Unis, 1991, ARTE 20.00 Jazz sous influences. 130 min). 13ème Rue 15.10 Le Monde des idées. [3/13]. Bossa nova. Planète 20.55 Taratata. France 2 19.00 Nature. 21.00 Voyage TF 1 Forêts et montagnes de Bavière. Thème : Thème : Les anti-OMC. 20.15 Reportage. Invités : Jacques Attali ; au bout de l’enfer aaa Talibans, l’ombre et l’espoir. Arte 19.45 Météo, Arte info. Christophe Aguitton. LCI TÉLÉFILMS Michael Cimino (EU, 1978, v.o., 18.25 Exclusif. 21.15 Les Immigrants 20.15 Reportage. 22.05 L’Espace, 180 min). Ciné Cinémas 3 19.00 Etre heureux comme... Talibans, l’ombre et l’espoir. silencieux. Odyssée 19.50 Flash. 19.05 Le Bigdil. pour quoi faire ? Forum Planète Simon Winger. Disney Channel 21.45 Violette et François aa 20.40 Drame de la jalousie aa 23.00 Vikings, nos ancêtres 21.25 Ganesh, le dieu éléphant. Planète Jacques Rouffio (France, 1977, 19.55 L’Air d’en rire. Film. Ettore Scola (v.o.). 23.45 Massaï Mara, le royaume 20.50 Passeur d’enfants au Maroc. TF 1 100 min). Cinétoile venus du nord. Forum Planète 19.57 Clic et net. 22.25 Court-circuit. Tribu. Franck Clarenc, 22.10 Parents à mi-temps. Nicolas Darques et Thomas Lecointre. des grands félins. [1/3]. Planète Alain Tasma. Festival 22.30 Les Virtuoses aa 20.00 Journal, Météo. Mark Herman (Grande-Bretagne, 20.48 5 millions pour l’an 2000. 22.35 Parfait amour ! aa MAGAZINES 23.15 Espionnage sur le Net. 1997, 105 min). Ciné Cinémas 2 Film. Catherine Breillat. SPORTS EN DIRECT Serge Rodnunsky. France 3 20.50 Passeur d’enfants au Maroc. 18.20 Nulle part ailleurs. Téléfilm. Franck Apprederis. 0.25 Drôles, tendres et méchants. 22.45 Y a pas photo ! La comédie à l’italienne, Invités : Valérie Bruni-Tedeschi ; 19.00 Tennis de table. COURTS MÉTRAGES de Toto à Roberto Benigni. Saian Supa Crew ; Rupert Everett ; Ligue européenne des champions : 0.15 Minuit sport. Michel Leeb. Canal + Ochsenhausen - Caen. Eurosport 1.05 TF 1 nuit, Météo. 20.15 Le Journal de l’histoire. 22.25 Tribu. M6 Franck Clarenc, Nicolas Darques L’extrème droite en Europe ; MUSIQUE et Thomas Lecointre. Arte Le Bouddisme ; Le PCF. Histoire FRANCE 2 18.25 Stargate SG-1. 20.55 Changez de vie ! 1.20 Waxwing. Beryl Schennen. Arte 19.15 Unisexe. 21.00 Manon Lescaut. Opéra de Puccini. 1.35 Parle-moi. Lukas Moodysson. Arte 18.20 Hartley, cœurs à vif. Invitée : Marie-Anne Chazel. France 3 Par l’Orchestre de la Scala de Milan, 19.50 La sécurité sort 21.00 Lundi soir. Invités : Arnaud Boetsch dir. Riccardo Muti. Muzzik 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. de la bouche des enfants. et Alain Calmat. Eurosport 21.45 Anne-Sophie Mutter SÉRIES 19.15 Qui est qui ? 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.05 Le Point. Qui mène en prison. joue Beethoven. Paris 1998. 19.50 Un gars, une fille. 20.10 Une nounou d’enfer. e Les femmes flics. TV 5 Avec Lambert Orkis, piano. Mezzo 20.55 3 planète après le Soleil. 20.00 Journal, Météo. 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes 21.55 Les Aventuriers de la science. Much Ado About Dick 22.45 Musique italienne du XVIIe siècle. 20.55 Taratata. sur le siècle, Les Produits stars. La Quoi de neuf dans (v.o.). Série Club voiture. vos assiettes ? France 3 Par l’ensemble Europa Galante, 23.10 Mots croisés. dir. Fabio Biondi. Mezzo 21.45 New York Police Blues. 20.55 Le Cobaye 2 22.45 Y a pas photo ! La théorie du big bang 0.30 Journal, Météo 2. 23.10 Monteverdi. Madrigali erotici. Le Cyberspace. Film. Farhad Mann. Les histoires étonnantes et drôles (v.o.). Canal Jimmy 0.50 Musiques au cœur. 22.30 La Rivale. des rigolos. TF 1 Par le Consort of Musicke, dir. Anthony Rooley. Muzzik 22.05 The PJ’s, les Stubbs. Hangin’with Concert Mahler au Châtelet. Téléfilm. William A. Graham. %. 23.10 Mots croisés. Les Français sont-ils Mr. Super (v.o.). Série Club 22.35 Parfait amour ! aa 0.15 Culture pub. Blacks à part. anti-Américains ? France 2 0.00 Mozart. Concerto pour piano no 19. 22.55 First Wave. Hypnose . 13ème RUE Catherine Breillat. FRANCE 3 0.40 Jazz 6. Acoustic Blues Trio. Avec Maurizio Pollini, piano. Par Avec Isabelle Renauld, l’Orchestre philharmonique de Vienne, 23.40 New York District. Sonate en ré DOCUMENTAIRES majeur (v.o.). 13ème RUE Francis Renaud (France, 1996, 18.20 Questions pour un champion. dir. Karl Böhm. Mezzo 110 min). Arte 0.15 Ardéchois, cœur fidèle. TMC 18.48 Un livre, un jour. 0.50 Concert Mahler au Châtelet. 22.35 Tandem aa 19.15 La Fin du « France ». Histoire Par l’Orchestre de Paris, 0.25 New York Undercover. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. RADIO Patrice Leconte (France, 1986, 19.50 Survivre. [3/8]. Le lémurien. Odyssée dir. Pierre Boulez. France 2 Affaire de famille. 13ème RUE 90 min). Ciné Cinémas 1 20.05 Fa si la. 22.40 L’Arrière-pays aa 20.35 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Jacques Nolot (France, 1998, 20.55 Changez de vie ! 94 min) &. Canal + Changez de vie par amour. 21.20 Expresso - Poésie sur parole. 22.45 Cadavres exquis aaa 21.55 Les Aventuriers de la science. 21.30 Voix nue. Francesco Rosi (Italie, 1975, Quoi de neuf dans vos assiettes ? 22.00 Le Journal - Revue de presse. 120 min). Histoire 22.50 Météo, Soir 3. 22.10 Carnet de notes. ARTE ARTE CANAL+ 23.10 Bobby Deerfield aa 23.15 Espionnage sur le Net. Archives d’un mélomane. Sydney Pollack (Etats-Unis, 1977, Téléfilm. Serge Rodnunsky. 22.30 Surpris par la Nuit. 20.15Talibans,l’ombre et l’espoir 22.35 Parfait amour ! 22.40 L’Arrière-Pays aa v.o., 125 min). Paris Première 0.45 Aléas. L’œuf de Clipse. En mai, fais ce qu’il te plaît. Emmanuel qui perd Un film signé de Stéphane Allix, A Dunkerque, un crime. Une rela- Le premier film de Jacques Nolot, 23.25 Le Violent aa gagne. Ma sœur, si près, si loin. FRANCE-MUSIQUES tourné à l’aide d’une caméra dis- tion homme-femme dans laquelle Nicholas Ray (EU, 1949, N., choisi par Agnès Michaux, dans sa v.o., 90 min). Cinétoile 20.30 Concert CRPLF. Par l’Orchestre crète, dans ce pays, l’Afghanistan, ne subsiste aucun espoir : désir ré- CANAL + de chambre de Lausanne, dir. Roger nouvelle et intéressante case, 23.45 Wonder Bar aa où les talibans sont au pouvoir de- ciproque, passion, sexe, mais aussi Lloyd Bacon (Etats-Unis, 1934, N., Norrington : Œuvres de Stravinsky, « Quartier libre ». Il raconte le re- v.o., 90 min). Ciné Classics f En clair jusqu’à 20.40 Berlioz, Haydn. puis 1996. Plusieurs personnes – incompatibilité des caractères, op- 18.20 Nulle part ailleurs. 22.30 Jazz, suivez le thème. Who Cares ? tour d’un homme dans son village 0.05 Je suis un criminel aa 23.00 Le Conversatoire. des talibans, mais aussi des position des milieux sociaux, et Busby Berkeley (EU, 1939, N., 20.30 Le Journal du cinéma. natal, à l’occasion de l’enterrement v.o., 95 min). Cinéfaz 20.40 Le Témoin du mal femmes, des journalistes et des re- aussi difficulté avec les enfants RADIO CLASSIQUE de sa mère. Vérité des sentiments 0.35 Sid et Nancy aa Film. Gregory Hoblit. %. présentants d’ONG – parlent. Avec d’un des conjoints. Avec une ri- Alex Cox (Grande-Bretagne, 1986, 22.39 Tragédies minuscules. &. des résultats surprenants qui gueur étonnante, Catherine Breil- et précision de l’image, silences v.o., 115 min). Cinéstar 2 20.15 Les Soirées. Trio avec piano no 2, de 22.40 L’Arrière-pays aa Berwald, par The Gaudier Ensemble. donnent une autre image de ce ré- lat fait l’autopsie d’un meurtre. Les peuplés et dialogues affûtés. Bref, 0.55 Les Sept Femmes Film. Jacques Nolot. &. 20.40 Sere Taneiev. Œuvres 0.15 Boxe hebdo. gime, en tout cas différente de spectateurs de ce film en resteront une réussite, à laquelle les inter- de Barberousse aa de Taneiev, Tchaïkovski, etc. Stanley Donen (EU, 1954, v.o., 1.15 La Dame du jeu 22.38 Les Soirées... (suite). Œuvres de celle qu’en a l’Occident. hantés. prètes participent pleinement. 100 min). Cinétoile Film. Anna Brasi. %. Mozart, Mendelssohn, R. Schumann.

MARDI 30 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

19.30 Bushmen. Polyphonies 23.20 Le Palais. Opéra de Sallinen. TÉLÉVISION DÉBATS du désert du Kalahari. Muzzik Dir. Okko Kamu. Mezzo LA CINQUIÈME/ARTE 21.00 Fascisme, la maladie 20.05 Téhéran, 0.15 Muddy Waters. 14.35 La Cinquième rencontre... la vingt-cinquième heure. Planète Montréal 1981. Muzzik TF 1 du XXe siècle. Forum Planète Justice, société. 22.00 Le Rire, quelques secondes de 20.15 Reportage. TÉLÉFILMS 15.40 Sydney Police. 16.00 Le Temps des souris. [5/6]. Catch électoral aux USA. Arte 16.35 Alf. bonheur en plus. Forum Planète 16.40 Sunset Beach. 20.30 Iran. Le foot, 17.30 Melrose Place. 17.00 Abécédaire du polar. R, Racisme. 23.00 Photo, que la guerre un enjeu pour tous. Planète 20.30 L’Education sentimentale. Marcel Cravenne [2/2]. Festival 18.25 Exclusif. 17.10 Histoires de profs. Michel Cosnier. est jolie... Forum Planète 20.45 La Vie en face. 17.30 100 % question. J’étais un travailleur esclave. Arte 21.25 Fugues. 19.00 Etre heureux comme... Marion Sarraut. RTBF 1 19.05 Le Bigdil. 17.55 Côté Cinquième. MAGAZINES 20.45 Etat des lieux. 18.25 Météo. Le Botswana. Odyssée 22.50 La Part du mensonge. 19.55 L’Air d’en rire. Jan Egleson. %. M6 20.00 Journal, Météo. 18.30 Le Monde des animaux. 14.35 La Cinquième rencontre... 20.50 Picasso. Mezzo 0.20 Les Invincibles. 19.00 Archimède. Justice, société : Ces dames 20.50 Sac de nœuds 21.25 Benito Mussolini. Planète Dominik Graf. %. Arte de conviction. La Cinquième Film. Josiane Balasko. 19.45 Météo, Arte info. 21.45 Nathalie Sarraute. [3/6]. Histoire 14.58 Questions au gouvernement. 22.30 Le Droit de savoir. 20.15 Reportage. Catch électoral aux USA. COURTS MÉTRAGES Côte d’Azur : permis de combines. A l’Assemblée nationale. France 3 22.45 La Saga scandinave. [1/2]. Histoire © ROGER FORSTER 20.45 La Vie en face. 23.50 Les Dessous de Palm Beach. 16.05 Saga-Cités. J’espérons que 22.55 Le Fracas des ailes, J’étais un travailleur esclave. 0.15 La Rencontre. 13.30 Les Bas-fonds aa Le prix du verdict. %. je m’en sortira. France 3 e 22.00 Comedia. Frankenstein. la 2 Guerre mondiale vue du ciel. Irène Fall-Lichtenstein. France 3 Jean Renoir. Avec Louis Jouvet, 0.40 Les Rendez-vous de l’entreprise. [13/13]. Les bombardiers. Planète Jean Gabin (France, 1936, Stuffed Puppet Theatre. 18.20 Nulle part ailleurs. 23.10 Le Cirque baroque. Invités : Chuck D ; Public Enemy ; N., 90 min). Ciné Classics 23.45 Yougoslavie, suicide SÉRIES 0.20 Les Invincibles. Pierre Perret ; Camille Japy. Canal + 15.35 Wonder Bar aa FRANCE 2 d’une nation européenne. Téléfilm. Dominik Graf. %. 19.00 Archimède. L’ordinateur chirurgien. Lloyd Bacon (EU, 1934, N., [4/6]. Les portes de l’enfer : 17.15 Les Nouvelles Aventures 14.55 Le Renard. Hippocampes : pères porteurs. la Bosnie, 1992-1993. Histoire v.o., 90 min). Ciné Classics Puces optiques pour Internet. de Lassie. L’idole déchue. RTL 9 16.00 Tiercé. M6 23.50 Ganesh, le dieu éléphant. Planète 16.45 L’Arrière-Pays aa Quand le cerveau disjoncte. 17.20 Thierry la Fronde. 16.10 Bogue ou pas bogue ? Portrait : Jonathan Slack. Arte Jacques Nolot (France, 1998, 0.00 Going Wild. L’échafaud. Série Club 90 min) &. Canal + 16.15 La Chance aux chansons. 15.25 La Belle et la Bête. 20.15 Le Journal de l’histoire. Les ours bruns. Odyssée 17.20 Le Petit Malin. 18.05 Cadavres exquis aaa 17.10 Des chiffres et des lettres. 16.20 M comme musique. La Méridienne ; L’an mil ; 0.25 Bo, l’arbre de Bouddha. Odyssée Famille je vous hais. Disney Channel 17.35 Les Bédés de M 6 Kid. La fusée Ariane. Histoire Francesco Rosi (Italie, 1975, 17.40 et 23.05 Un livre, des livres. 0.45 Balade 17.20 Wonder Woman. 130 min). Histoire 17.45 Cap des Pins. 18.25 Stargate SG-1. Secrets. 20.50 Fréquenstar. Petit, Lizarazu, Le voleur de bétail. 13ème RUE 19.15 Unisexe. Karembeu, Henry, Thuram : en pays protestant. Planète 18.20 Hartley, cœurs à vif. cinq champions à cœur ouvert. M6 0.55 Visages du Burundi. [1/6]. Odyssée 18.05 Cadfael. 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. 19.50 La sécurité sort 21.00 Le Gai Savoir. La Foire de Saint-Pierre. Festival 19.15 Qui est qui ? de la bouche des enfants. Y a-t-il encore une justice en France ? 18.15 Magnum. Dette de vie, 19.50 Un gars, une fille. 19.54 Le Six Minutes, Météo. SPORTS EN DIRECT ème Invités : Philippe Douste-Blazy ; dette d’honneur. 13 RUE 20.00 Journal, Météo. 20.10 Une nounou d’enfer. Jacques Toubon ; Jacques Julliard ; 18.25 Stargate SG-1. Secrets. M6 20.40 Décrochages info, Le Six Minutes Georges Fenech, Karl Lagerfeld, 17.00 Handball. 20.55 Personnel et confidentiel J.-François Nahmias. Paris Première Championnat du monde féminin : 19.05 Les Enquêtes Film. Jon Avnet. sur le siècle, E = M 6 découverte. France-Côte d’Ivoire. Pathé Sport 21.05 Temps présent. de Remington Steele. 23.10 Alors, heureux ? 20.50 Fréquenstar. Cinq champions L’Assiette de tous les dangers. TV 5 19.00 Tennis. Tournoi exhibition : Le biscuit en or. 13ème RUE 0.45 Journal, Météo. du monde à cœur ouvert. trophée de l’Enfant. Eurosport 22.20 Ushuaïa nature. 19.10 Les Anges du bonheur. 1.10 Ciné-club. Cycle Ken Loach. 22.50 La Part du mensonge. Lorsque l’enfant paraît. Téva Carla’s Song. Film. Ken Loach (v.o.). %. Téléfilm. Jan Egleson. %. Les trésors de l’océan. Odyssée DANSE 22.30 Le Droit de savoir. Côte d’Azur : 19.30 Clair de lune. 0.35 Capital. Les secrets permis de combines. TF 1 Sam et Dave. Série Club FRANCE 3 des promos en hyper. 17.45 La Nuit transfigurée. 19.30 Hercule Poirot. 23.25 Questions d’identité. Chorégraphie de Jiri Kylian. La mine perdue. TMC 14.58 Questions au gouvernement. La femme à travers le siècle. Musique d’Arnold Schoenberg. Par RADIO Invitée : Michèle Manceaux. France 3 le Nerdelands Dans Theater. Mezzo 20.45 Le Caméléon. Un virus parmi nous. 16.05 Saga-Cités. 0.50 Top bab. Le Premier Noël de Jarod. Série Club 16.35 Les Minikeums. 22.15 Mercure. Musique d’Eric Satie. COLLECTION CHRISTOPHE L. Avec David Hallyday. Canal Jimmy Chorégraphie de Léonide Massine. 21.40 Ally McBeal. 18.30 Femmes entre elles aaa 17.40 Le Kadox. FRANCE-CULTURE Avec Lorca Massine, Paola Catalani, Love Unlimited (v.o.). Téva Michelangelo Antonioni. 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? 19.30 In vivo. DOCUMENTAIRES Lucien Bruchon, etc. Mezzo 22.25 Friends. Celui qui persiste Avec Eleonora Rossi Drago, 18.20 Questions pour un champion. et signe (v.o.). Canal Jimmy Valentina Cortese (It., 1955, 18.48 Un livre, un jour. 20.30 Prima la musica. v.o., 110 min). Ciné Classics 21.20 Expresso - Poésie sur parole. 17.10 Le Temps des cathédrales. [6/9]. Les MUSIQUE 22.30 Sex and the City. Le pouvoir sexuel 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. nations s’affirment. Histoire des femmes (v.o.). Téva 19.00 Tandem aa 20.05 Fa si la. 21.30 A voix nue. Patrice Leconte (France, 1986, 17.20 Nam, retour sur image. Planète 17.20 « Burlesque », de Richard Strauss. 22.50 Les Soprano. 20.33 Bogue ou pas bogue ? 22.10 Carnet de notes. Avec Volker Banfield, piano. Par 90 min). Ciné Cinémas 2 17.40 Histoire Mise au point. Canal Jimmy 20.35 Tout le sport. 22.30 Surpris par la Nuit. l’Orchestre philharmonique de Berlin, 19.05 Les Incorruptibles aa 0.00 Du jour au lendemain. d’un loup solitaire. Odyssée dir. Elgar Howarth. Mezzo 23.00 The Practice. Brian De Palma (Etats-Unis, 1987, 20.55 Les Bêtises de monsieur Pierre. 18.00 L’Actors Studio. 18.00 Marie Devellereau, soprano, Intrigue souterraine (v.o.). Série Club 115 min) %. Cinéfaz 22.50 Météo, Soir 3. 23.20 Une femme en blanc. FRANCE-MUSIQUES Ron Howard. Paris Première et A. Tharaud, piano. Muzzik 20.30 Prince Valiant aa 23.25 Questions d’identité. [5 et 6/6]. Festival La femme à travers le siècle. 18.10 L’homme qui a créé 20.25 The Nat « King » Cole. Anthony Hickox (All. - GB, 1997, 19.07 A côté de la plaque. 0.00 Ardéchois, cœur fidèle. TMC 90 min) %. Ciné Cinémas 1 0.15 Libre court. Courts d’ailleurs : Miami Beach. Odyssée Show 17. Muzzik 20.00 Un mardi idéal. 2.00 Star Trek, Voyager. 21.10 Raccrochez, La Rencontre. Irène Fall-Lichtenstein. 18.30 Le Monde des animaux. Entre 21.00 Emmanuel Chabrier Possession (v.o.). Canal Jimmy 22.30 Jazz, suivez le thème. cobras et crocodiles. La Cinquième c’est une erreur aa & Manuel De Falla. 2.50 Star Trek, Deep Space Nine. 23.00 Le Conversatoire. 19.10 Chine, le sacrifice Anatole Litvak (Etats-Unis, 1948, CANAL + Avec Alicia De Larrocha, piano. Survivre à tout prix ? N., 90 min). Cinétoile 0.00 Tapage nocturne. des orphelins. Planète Dir. Serge Baudo. Muzzik (v.o.). Canal Jimmy 22.25 Le Dîner de cons a 15.30 1 an de +. Francis Veber (France, 1997, 16.20 Du sexe et des animaux. [1/6]. RADIO CLASSIQUE 80 min) &. Cinéstar 1 16.45 L’Arrière-pays aa 22.30 Le Salon de musique aaa Film. Jacques Nolot. &. 18.30 Le Magazine. Satyajit Ray (Inde, 1958, N., f En clair jusqu’à 20.40 20.15 Les Soirées. Concerto comique no 25 105 min). Muzzik Les Sauvages et la Fustemberg, de 18.20 Nulle part ailleurs. Corette, par l’Ensemble Florilegium ; 22.40 New York-Miami aaa 20.30 Le Journal du cinéma. Hippolyte et Arice (extraits), de Rameau, ARTE CANAL+ FRANCE 2 Frank Capra (EU, 1934, N., 20.40 Maman je m’occupe par La Petite Bande, v.o., 105 min) &. Cinétoile dir. S. Kuijken. des méchants 20.40 Thomas Zehetmair. Œuvres 20.45 La Vie en face 22.20 Les Kidnappeurs 1.10 Carla’Song 23.00 Sid et Nancy aa Film. Raja Gosnell. Alex Cox (Grande-Bretagne, 1986, de Bach, Mozart, Beethoven, Pendant la seconde guerre mon- On peut apprécier cette tentative Cycle Ken Loach. Dans les an- v.o., 115 min). Cinéstar 2 22.20 Les Kidnappeurs Mendelssohn, Sibelius. Film. Graham Guit. %. diale, de nombreuses industries al- de faire un polar au goût du jour, nées 80, un jeune conducteur de 23.25 Le Jour et l’Heure aaa 22.20 Les Soirées... (suite). Œuvres de 23.55 La Journée de la télé 1999. Varèse, Le Flem, Jolivet, Bartok, Berg. lemandes, parmi lesquelles cer- et à la française. Mais Graham bus londonien part au Nicaragua. René Clément (France, 1962, N., 120 min). Ciné Classics taines restent honorablement Guilt s’est visiblement fourvoyé Il y découvre les atrocités de la 0.15 Les Conquérants connues aujourd’hui, employèrent dans ces images chics et bran- guérilla antisandiniste menée par d’un nouveau monde aa SIGNIFICATION DES SYMBOLES de la main-d’œuvre des camps de chées, voire un tantinet hysté- la Contra, soutenue par la CIA. Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1947, Les codes du CSA Les cotes des films 140 min). Ciné Cinémas 2 concentration. Certains de ces pri- riques, et qui agacent vite. Les ac- Une chronique sociale qui bi- & Tous publics a On peut voir 1.35 Edward sonniers en moururent, épuisés. teurs Melvil Poupaud et Elodie furque malheureusement vers le % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer aux mains d’argent aaa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique Un demi-siècle après, ce documen- Bouchez, pourtant sublimement témoignage anti-impérialiste et Tim Burton (Etats-Unis, 1990, 105 min). Ciné Cinémas 1 ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + taire décrit le combat mené par un utilisés par Eric Rohmer et André qui utilise des clichés mélodrama- ! Public adulte DD Dernière diffusion des survivants pour que justice soit Techiné, ne parviennent même pas tiques. Une curiosité dans l’œuvre 2.10 Mission : impossible aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Brian De Palma (EU, 1996, v.o., # faite. à tirer leur épingle du jeu. de Loach. 105 min). Cinéfaz Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ3011--0036-0 WAS LMQ3011-36 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 11:38 S.: 111,06-Cmp.:29,11, Base : LMQPAG 44Fap: 100 No: 0507 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 30 NOVEMBRE 1999 Un courrier concernant sa mise en examen Nouvelle d’Andalousie par Pierre Georges a été adressé à Dominique Strauss-Kahn TOUTES les cinq heures, un quelques plats somptueux. » McDonald’s ouvre ses portes dans Comme la joue de taureau ou de le monde. Allez, héroïque José qui toro, le gaspacho blanc aux pi- L’ancien ministre est visé par un réquisitoire pour « faux et usage de faux » roule tomme de roquefort comme gnons, les côtelettes de porc de carrosse dans les rues de Seattle, lait de la vallée des Pedroches, le L’ANCIEN MINISTRE de l’écono- CGE avait acquis, pour 20 millions lettre antidatée au 13 décembre 1994. policiers de la brigade financière, encore un effort ! Elle n’est point chabot de Méditerranée en mie et des finances, Dominique de francs, plus de 30 % des parts de A l’époque, il n’existait nulle polé- l’assistante de direction de la MNEF, point gagnée d’avance la lutte fi- daube, ou le saupiquet de jambon Strauss-Kahn, est destinataire d’un RPD. mique ou interrogation quant à la attachée au service de M. Spithakis, nale contre la malbouffe ! à l’andalouse, toutes recettes dont courrier qui lui a été adressé, lundi Au cours de plusieurs perquisi- prestation de Dominique Strauss- a confirmé l’existence d’un habillage, Encore qu’ici et là on s’y em- le président français avait conser- 29 novembre, par les juges d’instruc- tions menées aussi bien dans les lo- Kahn. Pour moi l’intervention de Do- a posteriori, de l’intervention de ploie. La preuve, cet article pas vé, semble-t-il, un souvenir ému. tion parisiens Armand Riberolles et caux de la MNEF que dans les cabi- minique Strauss-Kahn dans le dossier M. Strauss-Kahn. « Certaines men- peu fier, publié dans El Pais, ven- Ce n’est peut-être pas ainsi que Françoise Néher dans le cadre de nets d’avocats ayant participé à cette était avérée. Je ne me suis pas réelle- tions manuscrites de ma part ont pu dredi 26 novembre, à la gloire de les choses se dirent. Mais ainsi l’affaire visant la Mutuelle nationale négociation, les enquêteurs avaient ment posé la question du rôle exact de être faites après achèvement du dos- la cuisine andalouse. Le quotidien qu’elles se firent. Depuis une se- des étudiants de France (MNEF). Ce découvert un certain nombre de do- Dominique Strauss-Kahn et de la na- sier, alors que M. Spithakis remettait espagnol, photographie à l’appui, maine déjà, et pour une semaine courrier, dont on ignorait lundi en cuments censés attester la réalité du ture de son intervention à savoir d’une ses dossiers en ordre, vers l’été dernier. raconte une admirable histoire encore, Alexis Maurice est en fin de matinée la nature exacte, travail effectué par M. Strauss-Kahn. prestation d’avocat ou d’une presta- En effet, M. Spithakis a pu remarquer d’échanges culturels et culinaires. stage chez Rafael Carrillo. Il ap- pourrait contenir soit une notifica- Il est apparu, au cours des investiga- tion d’intermédiaire. » que ces mentions ne figuraient pas Il se trouve qu’à l’occasion prend, il écoute, il goûte. Après tion de mise en examen soit une tions, que des courriers adressés par « J’ajoute, dit-il, que le numéro de toujours sur les documents transmis à d’une visite récente en Espagne, quelques journées consacrées à convocation au cabinet des juges M. Strauss-Kahn à la MNEF ainsi téléphone et le numéro de fax qui y fi- Me Strauss-Kahn et a pu me deman- Jacques Chirac fut, le 3 octobre, l’apprentissage des sauces les plus aux fins de mise en examen. L’infor- que des pièces adressées par la mu- gurent faisaient partie de la trame de der de compléter avec cette mention : l’hôte à déjeuner du premier mi- secrètes, à la confection des plats mation selon laquelle M. Strauss- tuelle en retour avaient pu être anti- courrier de mon ordinateur à l’époque copie à DSK. Je suis formelle, toutes nistre espagnol, José Maria Aznar. les plus goûteux et à l’art virtuose Kahn est mis en examen dans ce datés. Ces éléments avaient donné où je l’ai rédigé. L’imprimé utilisé est ces mentions sont de ma main. » Les agapes eurent lieu dans un de la découpe andalouse des dossier était donnée comme recou- lieu à la délivrance, le 28 octobre, un imprimé à en-tête MNEF sans in- L’avocat de M. Strauss-Kahn, restaurant fort connu de Cor- côtes de porc par le travers, le pée de source proche de l’enquête par le parquet de Paris, d’un réquisi- dication de service qui était plus Me Lef Forster, avait indiqué à plu- doue, El Churrasco. Et le pré- maître des lieux devrait emmener par l’Agence France-Presse. toire supplétif. récent que le papier sur lequel l’impri- sieurs reprises, lors des récentes sident français y mangea si bien et son élève en pèlerinage gour- M. Strauss-Kahn était nommément Les doutes pèsent notamment sur meur faisait apparaître l’indication de mises en cause de son client, qu’une de si bel appétit qu’il décida à son mand sur quelques sites de pro- visé par un réquisitoire supplétif la lettre d’engagement de l’ancien chaque service et qui était apparu mise en examen ou une convocation retour de prendre des mesures duction des jambons d’élite, des pour « faux et usage de faux », déli- ministre, signée par Philippe Planta- trop onéreux et avait été abandon- leur permettrait de fournir des expli- d’urgence. huiles d’olives les plus raffinées et vré, le 28 octobre, par le parquet de genest, directeur de RPD. Daté du né. » cations sur les « éventuelles irrégula- Selon le quotidien espagnol, des vins d’Andalousie du meilleur Paris dans le cadre de l’information 13 décembre 1994 et adressé à Dès lors, la réponse de M. Strauss- rités formelles » commises par l’an- auquel on laisse évidemment la cru. judiciaire ouverte sur l’affaire de la M. Strauss-Kahn, « avocat à la Kahn, datée du 19 décembre 1994, cien ministre. La mise en examen de responsabilité de cette intéres- Célébrant ainsi l’hommage ren- MNEF. cour », ce courrier indique : «Nous qui figure également au dossier, et M. Strauss-Kahn porterait spécifi- sante reconstitution, Jacques du par la gastronomie gauloise La justice s’interroge, en effet, sur souhaitons qu’il vous soit possible de par laquelle il acceptait de négocier, quement sur la nature même des Chirac convoqua illico presto le « à l’humble cuisine andalouse », les conditions dans lesquelles l’an- nous assister dans le processus engagé pour le compte de la MNEF, avec la documents et non sur la prestation chef cuisinier de l’Elysée, Alexis El Pais en a profité pour soutirer cien ministre des finances est inter- avec cette Compagnie. Les contacts, CGE, ne pouvait être qu’antidatée. qui semble avérée. L’habillage, attes- Maurice. Et il lui tint à peu près ce quelques minces secrets d’Etat et venu, entre 1994 et 1996, dans le de notre point de vue, devant « Suite à la lettre du 13 décembre der- té par les témoignages des auteurs langage : « Mon cher Alexis, votre de table au jeune chef de l’Elysée. cadre d’une négociation entre la conduire à l’entrée de la CGE dans nier, précise-t-il, et aux conversations de certaines pièces antidatées, que tête de veau est admirable certes, D’où il ressort que Jacques Chirac Compagnie générale des eaux (ex- RPD ». Entendu par les juges, le que nous avons eues depuis, je vous constitueraient ces documents, pa- mais connaissez-vous la cuisine an- « est très reconnaissant en matière CGE devenue Vivendi) et la MNEF. 4 novembre, Philippe Plantagenest, confirme mon accord pour assister la raît d’autant plus inexplicable que le dalouse ? » Nul n’étant parfait, le de cuisine ». Qu’il félicite quand il Les discussions portaient alors sur a lui-même indiqué qu’il avait « anti- MNEF dans le processus de rappro- dossier comprend, par ailleurs, la vé- chef dut admettre ses limites en y a lieu. Et gourmande quand il le l’éventuelle entrée de la CGE dans le daté » cette lettre. « Je réitère mes chement engagé. » ritable lettre d’engagement de ce secteur pointu du savoir-faire faut. Que Mme Bernadette Chirac, capital de la holding Raspail partici- précédentes déclarations selon les- Par ailleurs, sur plusieurs docu- M. Strauss-Kahn qui lui fut adressée culinaire. Ce faisant, il mettait le elle, est plus exigeante. Notam- pation et développement (RPD), qui quelles c’est soit en décembre 1995, ments, aujourd’hui entre les mains le 23 décembre 1994 par M. Planta- doigt dans un engrenage fatal. ment, on le suppose, pour les dé- regroupe l’essentiel des filiales de la soit en janvier 1996 à la demande des magistrats, apparaissent des an- genest. Le chef de l’Etat ordonna, en jeuners d’anniversaires. Car voyez mutuelle étudiante. Au terme des d’Olivier Spithakis que j’ai rédigé et notations manuscrites jugées sus- substance, au chef : « En ce cas, comme l’actualité est bonne fille. contacts entre les deux parties, la envoyé à Dominique Strauss-Kahn la pectes. Interrogée, le 18 juin, par les Jacques Follorou mon cher Alexis, préparez vos va- Cette nouvelle andalouse nous ar- lises. Je connais à Cordoue un res- rive le jour, précisément, où le taurant admirable dont le patron, chef de l’Etat reçoit à sa table de Rafael Carrillo, est tout prêt, sur ma fines fourchettes, l’équipe de demande, à vous accueillir. Et à France de rugby, et où il fête ses Les politiques saluent la mémoire d’Alain Peyrefitte vous former à la confection de soixante-sept ans. LA DROITE salue le « fidèle » du général de « Je souhaite que son vœu soit réalisé. » « Je ne liers. De son côté, le président du Mouvement Gaulle, la gauche « l’intellectuel » de la poli- peux oublier pour ma part le concours dévoué et national républicain (MNR), Bruno Mégret, a tique. C’est avec « tristesse » et « émotion » que loyal qu’il m’a apporté entre 1977 et 1981 au gou- donné un coup de chapeau au « farouche ad- Jacques Chirac a appris le décès d’Alain Peyre- vernement », s’est souvenu, de même, l’ancien versaire du socialo-communisme », celui qui fitte, samedi 27 novembre, à l’âge de soixante- premier ministre Raymond Barre. « n’avait pas manqué ces dernières années, et Les Humanoïdes associés boycottent quatorze ans (lire page 16). « Alain Peyrefitte La France perd « une grande figure de la notamment à l’issue des élections régionales de était l’intelligence, l’acuité, l’anticipation et la Ve République », un homme qui a voué une «fi- 1998, de stigmatiser la déliquescence de la droite pénétration intellectuelle du monde contempo- délité indéfectible aux conceptions gaulliennes », institutionnelle ». rain. Il était aussi, et cette conjonction est rare, a estimé le président du Sénat, Christian Pon- Le premier ministre Lionel Jospin a salué «la le Festival de la BD d’Angoulême homme d’action, homme de gouvernement, et celet (RPR), tandis que le maire de Paris, Jean figure de la presse et de la vie politique de la LUCIEN, le rocker à la banane, le ban. Jusqu’à présent, le jury d’An- surtout homme de fidélité », a déclaré, dans un Tiberi (RPR), a salué le « compagnon des pre- Ve République », « l’acteur engagé aux fidélités héros de BD créé par Franck Mar- goulême était composé d’auteurs communiqué, le président de la République, miers jours du Général de Gaulle ». François constantes, volontiers polémiste ». Un homme gerin, ne sera pas au prochain Festi- de BD, d’écrivains, de cinéastes, de qui assistera aux obsèques d’Alain Peyrefitte, à Bayrou, président de l’UDF, a rappelé que l’au- qui a « combattu » la gauche « souvent avec ru- val d’Angoulême. Son éditeur, les dramaturges, de comédiens ou de Saint-Louis-des-Invalides, mercredi 1e dé- teur de Quand la Chine s’éveillera avait eu des desse, parfois avec excès et plus récemment avec Humanoïdes associés, a indiqué, journalistes. « Ce changement est de cembre, à 15 h 30. « intuitions extrêmement justes ». le recul d’un spectateur engagé », a précisé dans un communiqué diffusé jeudi nature à décrédibiliser les prix les plus Valéry Giscard d’Estaing a rendu hommage à François Hollande, premier secrétaire du PS. 24 novembre, qu’il ne se rendrait importants et les plus reconnus de la celui qui fut son garde des sceaux, de 1977 à « LE SAINT-SIMON DE LA VE RÉPUBLIQUE » Un « intellectuel de la politique », a jugé Elisa- pas au 27e Festival international de profession », indiquent les « Huma- 1981, en soulignant qu’Alain Peyrefitte avait Pour Jacques Baumel (RPR), député des beth Guigou, garde des sceaux, comme Jean- la BD d’Angoulême, du 26 au nos ». « Chaque éditeur faisant par- « soutenu [sa] candidature lors de l’élection pré- Hauts-de-Seine, M. Peyrefitte « aura été le mé- Pierre Chevènement. « Alors que pour d’autres 30 janvier 2000. La décision du tie de ce jury a des albums en compé- sidentielle de 1981 et avait condamné sévèrement morialiste du général de Gaulle, le Saint-Simon qui se réclament du gaullisme, celui-ci n’est plus groupe de Fabrice Giger a été «sui- tition : on ne peut à la fois être juge et les manœuvres qui l’ont accompagnée ». L’an- de la Ve République ». Il demeura, « toute sa qu’un petit amas de cendres refroidies, il est arri- vie par la grande majorité de leurs partie », estime Martine Jean, direc- cien ministre souhaitait que son nom « reste as- vie », « fidèle à la pensée et à l’œuvre du général vé à cet ancien ministre du général de Gaulle de auteurs ». Un référendum a été or- trice de la communication du socié au souvenir du général comme étant son de Gaulle », s’est ému le député Jean-Jacques faire ressentir ce qu’il y a de toujours vivant dans ganisé parmi les scénaristes et les groupe Humanoïdes associés. mémorialiste tel Las Cases pour Napoléon », a Guillet, qui a rejoint le Rassemblement pour la son inspiration », a conclu le ministre de l’inté- dessinateurs. Leur sanction a été confié l’ancien chef de l’Etat, avant d’ajouter : France de Charles Pasqua et Philippe de Vil- rieur. sans appel : plus de 90 % des au- « PAS DE COMPLOT MALÉFIQUE » teurs des « Humanos » (qui pu- Après les deux plus grands édi- blient les œuvres de stars de la BD teurs de BD, Dupuis et Dargaud DÉPÊCHES comme Enki Bilal, Franck Margerin, – qui ont déserté Angoulême pour a PARITARISME : le vice-pré- Alexandro Jodorovsky, etc.)ont pré- d’autres motifs –, c’est un autre édi- sident du Mouvement des entre- féré que leur éditeur boycotte An- teur important (le catalogue des prises de France (Medef), Denis goulême. Ceux qui décideront d’y « Humanos » comporte plus de Kessler, a réitéré, dimanche 28 no- aller le feront donc à titre person- trois cents titres) qui boycotte le vembre sur LCI, sa menace de quit- nel. festival phare du Neuvième Art. ter la gestion paritaire d’organismes Le refus des « Humanos » est dû D’autres éditeurs s’interrogent sur sociaux si un prélèvement, «même à une première dans l’histoire du leur participation aux prix, voire au indirect », était opéré sur la Sécurité Festival d’Angoulême. Le conseil Festival. sociale pour cofinancer les allège- d’administration du festival – où fi- Jean-Marc Thévenet, directeur du ments de charges patronales liés aux gurent des éditeurs de BD membres Festival d’Angoulême, s’étonne tou- 35 heures. Lors des rencontres bila- du Syndicat national de l’édition tefois de « cette levée de bouclier ». térales auxquelles il a convié, à partir (SNE), des membres organisateurs « Ma mission est de développer le de mercredi, les cinq grandes confé- du festival, des représentants des Festival d’Angoulême, et de faire en dérations syndicales pour réfléchir à sponsors –, a décidé que, parmi les sorte que les Alph’art soient reconnus une « nouvelle constitution sociale », neuf membres du jury des prix et fassent vendre les albums auxquels le Medef entend par ailleurs, selon Alph’art, siégeraient dorénavant ils sont décernés, justifie-t-il. Il me M. Kessler, « clarifier ce qui relève des trois représentants de maisons semble légitime de demander à des partenaires sociaux et de l’Etat » : un d’édition de bande dessinée, selon directeurs littéraires de juger les « gigantesque chantier » qui devrait un « tourniquet » modifié chaque 900 albums de BD produits en une durer « au moins 180 jours », a préci- année. année ; il me semble qu’ils ont l’œil sé M. Kessler. En 2000, c’est deux « institu- aussi exercé que des gens du show- a VERTS : l’assemblée générale tions », les éditions Jacques Glénat biz. En outre, des journalistes aux édi- des Verts de Paris a procédé, di- et Dargaud, et un jeune éditeur in- teurs, en passant par les libraires et manche 28 novembre, à l’élection de dépendant, Cornélius, qui ouvriront les auteurs, ce nouveau jury est plus son secrétariat. Il est composé de conforme à la chaîne éditoriale de la neuf membres, cinq représentants BD. » Le directeur du festival re- de la majorité nationale des Verts, pousse la menace d’un jury inféodé qui avait remporté 54 % des suf- à un ou des éditeurs : « Il n’y a pas frages, le 9 octobre, lors de la pré- de complot maléfique à la E. P.Ja- cédente assemblée générale (Le cobs ! La qualité des jurés-éditeurs en Monde du 12 octobre) et quatre res- témoigne, et de surcroît ils ne sont ponsables de la gauche des Verts . que trois sur neuf. » Il reste que le Jean-Marc Brulé, conseiller Vert, ex- Festival d’Angoulême de l’an 2000 Convergences pour une alternative restera marqué par l’absence des progressiste (CAP) du 19e arrondisse- trois plus importants éditeurs de ment de Paris a été élu secrétaire. BD francophones. Yves Contassot, adjoint au maire du 3e arrondissement de Paris, a été réé- Yves-Marie Labé lu, porte-parole.

Tirage du Monde daté dimanche-lundi 29 novembre 1999 : 576 980 exemplaires. 1-3 LeMonde Job: WDE4899--0001-0 WAS MDE4899-1 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0054 Lcp: 700 CMYK

MARDI 30 NOVEMBRE 1999

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EUROPE HISTOIRE TRIBUNES MÉTIERS D’AVENIR La Commission prépare une La France Annie Bressac, directeur recherche et directive contre les mauvais est-elle entrée @ développement de l’Institut de l’audit payeurs pour l’an 2000. 1949 dans la interne, témoigne de l’évolution de Les retards de paiement des 20 janvier « nouvelle économie » ? la profession. Et aimerait entreprises et des administrations Dans un discours, le président Quatre des intervenants que les jeunes diplômés OFFRES D’EMPLOIS sont à l’origine Comparaison des américain Harry Truman fait appel d’un colloque organisé la considèrent un peu d’une faillite délais de paiement à une notion inédite alors : par Rexecode et moins comme un De la page IX 19 sur quatre le sous-développement, qui va « Le Monde Economie » tremplin vers un poste à la page XX 75 10 dans l’Union 48 6 rapidement s’imposer, avec toutes prennent la plume opérationnel (page IV) 21 ses implications idéologiques (page VII) (page VIII) GRÈCE FRANCE NORVÈGE (page VI)

Les pays du Sud éprouvent plus de difficultés à créer Entreprendre en Europe : des entreprises. Deux études révèlent les disparités au sein des Quinze une course à handicaps omme, la quarantaine, adapté. Il n’en reste pas moins que depuis le début de l’année. De diplômé », tel est le la plupart des décisions demeurent nouvelles mesures accompagne- Les Finlandais ont une longueur d'avance profil type du créateur du ressort des Etats. raient un mouvement porté par d’entreprise européen En France, les Assises nationales une conjoncture économique fa- décritH par l’IFOP-Gallup, à partir de la création d’entreprises, initia- vorable. Non seulement pour les d’une enquête réalisée auprès de lement prévues en octobre et au entreprises fondées sur l’utilisa- 802 entrepreneurs des quinze Etats cours desquelles Lionel Jospin de- tion des nouvelles technologies et membres de l’Union européenne vait annoncer une série de me- qui attirent sans problème des pour la Chambre de commerce et sures favorables à la création d’en- fonds privés, mais aussi, comme le d’industrie de Paris (CCIP). treprises, ont été reportées à une rappelle François Hurel, délégué Mais la situation pourrait évo- date ultérieure. La démission de général de l’Agence pour la créa- luer. Selon une seconde enquête, Dominique Strauss-Kahn a contri- tion d’entreprises (APCE), pour le réalisée par la Junior Entreprise bué à ralentir le processus. nombre quarante fois plus impor- d’HEC avec le soutien de l’IFOP, le tant des firmes créées sur des cré- profil des étudiants souhaitant CHÔMEURS neaux moins en vogue, et en parti- s’engager dans la création d’entre- L’amendement au projet de loi culier par des chômeurs. prises est beaucoup plus diversifié. de finance annoncé le 23 no- Ces derniers, à la différence de On y trouve, en particulier, une vembre par le premier ministre, vi- ce qui se passe dans les autres pays proportion identique de garçons et sant à réduire de 30 % le poids ini- européens, perdent en France de filles. Mais pour que les désirs tial des cotisations sociales leurs indemnités et leurs droits de ces derniers deviennent réalité, demandées à un créateur d’entre- « avec une brutalité inouïe » lors- encore faudra-t-il que leur chemin prise, permet tout juste de penser qu’ils créent leur firme. Les ques- ne soit pas trop semé d’embûches. que le sujet n’est pas totalement tions de mentalité, de culture, Or, c’est souvent le cas, en France oublié. souvent évoquées pour expliquer en particulier. Et il serait heureux qu’il en soit le retard français en matière de Selon la première enquête, la ainsi. Car le nombre de créations création d’entreprises, ne doivent grande majorité des entrepreneurs d’entreprises ex nihilo, qui dimi- pas servir d’alibi. de l’Hexagone a souffert pour arri- nuait régulièrement en France de- ver à ses fins, alors que, dans la puis 1991, est reparti à la hausse Annie Kahn plupart des pays d’Europe du Nord, les créateurs ont majoritai- rement jugé que leur parcours n’avait pas été difficile. Fait aggra- INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT vant, les entreprises créées en France sont, la plupart du temps, ISM FULLY ACCREDITED * de petite taille. La CCIP a décidé de tirer la son- Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, nette d’alarme : « Grâce à l’exis- le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : tence du marché unique, la mise en place de l’euro, l’argent désormais International Executive disponible... Soyez ambitieux. » ieMBA Master of Business Administration DÉMARCHES ADMINISTRATIVES a 520 h de formation intensive en management international : En France, les entrepreneurs ont la vie dure et n'ont guère envie de recommencer Pour convaincre les étudiants de en pourcentage b 10-18 séminaires mensuels à PARIS SOLDE D'OPINIONS ses écoles, elle a organisé, le 29 no- b 87 vembre, les « premiers états géné- 1-2 mois à NEW YORK et thèse raux des jeunes entrepreneurs eu- b diplôme ieMBA accrédité * 68 62 ropéens du troisième millénaire », d 56 54 durant lesquels les présidents des 50 46 46 46 46 40 44 chambres de commerce de Franc- Master of Business Administration 34 32 fort, Amsterdam, Milan, Madrid et 26 Paris ont remis au représentant de MBA in International Management 12 l’Union européenne une Charte 7 a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle 1 0 pour l’innovation et la création d’entreprises en Europe. Tous les a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK : MBA accrédité * souhaits habituels y sont réperto- – 16 d – 20 – 20 – 20 riés : améliorer l’environnement – 34 – 34 juridique, trouver des finance- – 38 – 40 ments adaptés, alléger les prélève- ments obligatoires, simplifier les DBA Doctorate of Business Administration – 64 démarches administratives... a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent Chercher d’emblée à atteindre / a E E E/ E E E E Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : N D H N G CE N AL cet objectif au plan européen ap- E ÈD ARK ÈCE R E N G D R U U A AG paraît effectivement cohérent par YEN LAN SU EM G O ITALIE TRIC B IQ RTU Séminaires intensifs spécialisés et thèse O LETERRLAN ESPAG FR PAYS-BAS AN AU rapport aux besoins des jeunes en- M FIN G IR PO D XEMBELG ALLEM DBA accrédité * AN trepreneurs, qui sont de plus en LU Source : IFOP plus nombreux à considérer leur DIFFICULTÉ À LA CRÉATION D'ENTREPRISE marché non plus au niveau de leur International School of Management (le calcul est effectué selon le total de réponses « pas difficile » moins le total de réponses « difficile ») pays d’origine, mais bien à celui de 148, rue de Grenelle, 75007 Paris Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 LA DISPOSITION À LA CRÉATION D'UNE NOUVELLE ENTREPRISE l’Europe, n’hésitant pas à implan- (le calcul est effectué selon le total de réponses « oui » moins le total de réponses « non ») ter leur firme dans le pays de Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA l’Union qui leur paraît le plus Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] ISM LeMonde Job: WDE4899--0002-0 WAS MDE4899-2 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0055 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 DOSSIER ̄ EXPÉRIENCES Histoires de trois Français qui ont créé Questions-réponses leur société ailleurs en Europe Quels sont les pays Quels sont ceux l reste encore quelques ves- aux créateurs, ainsi que la plus complémentaires. En Espagne, tous européens les plus qui ont mis en place tiges du mur de Berlin. Il en Au départ, il y a une grande souplesse du statut de gé- ces paiements se font sur la base 1 créateurs d’entreprises ? 4 des guichets uniques ? est de même du plan Mars- rant, qui n’est pas obligé de sous- d’une cotisation volontaire. Si l’on a Les outils statistiques actuels Les Pays-Bas, notamment, ont hall, autre conséquence de la opportunité ou crire à l’équivalent allemand de des problèmes de trésorerie, on peut ne permettent pas de comparer développé ce système à travers I l’Urssaf, entre autres. négocier, quitte à payer des pénalités. seconde guerre mondiale. Pour Cé- l’évolution de la création d’entre- l’Institut des PME (IMK). Orga- dric de Saint-Jouan, jeune Français simplement le hasard. Yann Mercier, ancien élève de Mais on ne reçoit pas de menaces... » prises au sein de l’Union. Certains nisme indépendant de l’Etat créé créateur d’entreprise en Allemagne, HEC, avait lui aussi la passion de la Même son de cloche chez An- Etats membres, telle la Grande- en 1991 par le ministère des af- ces reliefs du passé participent au Mais tous apprécient création d’entreprises, « par goût de toine Bello, qui a créé en France Bretagne, n’incluent pas les en- faires économiques et doté d’un climat favorable à la création d’en- l’aventure, pour être autonome et son entreprise, Hors Ligne, spéciali- treprises unipersonnelles dans réseau de quarante bureaux ré- treprises outre-Rhin. Deux banques ensuite la simplicité avoir le sentiment de choisir sa vie », sée dans la rédaction de comptes leurs chiffres, à la différence gionaux, cet institut propose aux fédérales de droit public, la Deut- rationalise-t-il aujourd’hui. Coopé- rendus de réunions, avant d’ouvrir d’autres pays comme la France. créateurs informations et sche Ausgleichsbank (DtA) et la des relations avec rant en Espagne, il s’ennuyait une filiale en Grande-Bretagne, Mieux vaut donc analyser les évo- conseils, dispense une formation Kreditanstalt für Wiederaufbau ferme. Pour s’occuper l’esprit et ac- « parce que ça se passait bien en lutions au sein des pays. à la construction d’un business (KfW), gèrent les fonds de l’Euro- les administrations cessoirement améliorer son ordi- France et que nous voulions nous dé- En France, où les créations plan, et supervise l’activité des pean Recovery Program (ERP), issu naire, il fait une étude de marché velopper en Europe ». d’entreprises n’ont cessé de dimi- nouvelles entreprises bénéfi- du plan Marshall, et octroient des électrique couplée à des éoliennes. pour une filiale de la Société natio- nuer depuis 1991, le mouvement ciaires d’un prêt garanti par l’Etat. prêts à taux bonifié et des subven- Ils y participent, ne sont pas rete- nale des poudres et explosifs RÈGLES COMPLEXES commence à s’inverser : au cours En Allemagne, les sociétés de tions aux entreprises en création. nus, à la différence du bureau d’in- (SNPE). De fil en aiguille, il crée Ce n’est pas certains aspects du premier semestre de 1999, les qualification (Beschäftigungs Certes, ce n’est pas pour cette génieurs avec qui ils avaient travail- une firme spécialisée dans la avantageux de la fiscalité anglaise créations d’entreprises ex nihilo und Qualifizierungs Gesellschaf- raison que Cédric de Saint-Jouan a lé et qui avait parallèlement déposé construction de stations d’épura- qui l’ont poussé à franchir la ont augmenté de 2,5 à 3 %. ten), qui réunissent un organisme choisi, primo, de créer une entre- un autre projet. Les deux amis pro- tion pour traiter les rejets d’usines. Manche : le statut des bons de d’utilité publique, une commune prise et décidé, secundo, de le faire posent alors aux ingénieurs de les « Une niche, sans concurrents impor- souscription de parts de créateurs Les Etats membres et une (ou plusieurs) entreprise, en Allemagne. « Quand j’ai ren- aider à trouver des investisseurs. tants, dans un pays, l’Espagne, en d’entreprises (BSPCE) français lui ont-ils tous mis en place jouent, elles aussi, un rôle de gui- contré, à l’école, Arnaud Guyot, mon Mais en France, où l’énergie éo- pleine explosion économique, où convient parfaitement. Ce n’est pas 2 des politiques en faveur chet unique. associé, nous savions tous les deux lienne n’inspire guère confiance, ils beaucoup de choses restent encore à davantage la question du montant de la création d’entreprises ? que nous allions créer une entre- se heurtent à l’incompréhension faire, alors qu’en France les marchés des charges sociales moins élevées : Oui, mais en utilisant des Où faut-il aller prise », raconte-t-il. Elèves de générale. sont pris. » « En Angleterre, les salaires des gens moyens divers, que l’on peut clas- pour profiter de réseaux l’Ecole européenne des affaires, ils Les débuts ne sont pas roses. Im- que je recrute sont plus élevés que ser en trois catégories selon Fran- 5 d’accompagnement ? passent leur troisième année à Ber- ÉOLIENNES possible de trouver des capitaux : il dans l’Hexagone, donc ça revient au çois Hurel, délégué général de La Grande-Bretagne dispose lin et y découvrent l’importance ac- Ils se tournent donc vers l’Alle- démarre grâce à un prêt familial. même. » l’Agence pour la création d’entre- depuis longtemps d’un réseau cordée à l’énergie éolienne. magne et y créent une entreprise, Mais il découvre aussi les bons cô- En revanche, « le plus pénible, en prises (APCE) : dispositifs législa- dense d’agences de développe- La suite est plus rationnelle : Ventura. Celle-ci s’associe avec tés de la péninsule Ibérique : des France, ce sont les relations avec tifs lourds ; mise en place de ment, publiques ou privées. Rat- « Nous avons profité du fait que le Enertrag, un bureau d’ingénierie al- fournisseurs et des clients compré- l’Etat, le fisc, l’Urssaf, qui viennent « maisons des entrepreneurs », taché au ministère de l’industrie, marché allemand était plus dévelop- lemand spécialisé dans le dévelop- hensifs, « qui sont pour la plupart vous taper sur les doigts, vous sanc- sortes de guichet unique chargé la Small Firm Division anime un pé que le français », explique Cédric pement d’éoliennes, pour fonder aussi des PME ; on parle le même tionner, vous redresser, parce qu’on de conseiller et d’aider les créa- réseau de onze centres régionaux de Saint-Jouan. En 1996, les deux Umit, société qui financera la créa- langage », et surtout une adminis- n’aurait pas appliqué des règles très teurs ; et, enfin, constitution de informant les entrepreneurs sur amis apprennent l’existence d’un tion de la centrale. Si des considé- tration beaucoup moins tatillonne : complexes et que l’on ne vous a ja- réseaux d’accompagnement. les mesures gouvernementales appel d’offres lancé par EDF et par rations de marché ont guidé leur « En France, on est soumis au har- mais expliquées ». prises en leur faveur, et les orien- le ministère de l’industrie pour choix, ils apprécient en outre l’envi- cèlement administratif : l’Urssaf, les Quels pays tant vers les organismes les plus équiper la France d’une centrale ronnement que l’Allemagne réserve caisses de retraite, les caisses Annie Kahn ont privilégié compétents pour leur fournir des 3 la voie législative ? conseils spécifiques et les aides L’Italie, en particulier, a adopté, sollicitées. Les entrepreneurs au cours des quinze dernières an- peuvent également bénéficier de nées, plusieurs mesures législa- conseils en gestion auprès d’une En Grande-Bretagne, des écoles apprennent tives visant à encourager la créa- cinquantaine de bureaux cou- tion d’entreprises nouvelles et à vrant toute la Grande-Bretagne, stimuler l’innovation technolo- mis en place dans le cadre du Bu- gique (Création d’entreprise : siness Opportunities Programm. l’esprit d’entreprise... aux 4 ans et plus étude internationale, APCE, mai Business in Community (BIC), 1999, 144 p., disponible sur le site organisation non gouvernemen- DURHAM vaillent, les élèves apprennent à « Lorsque l’on encourage les élèves à www.apce.com). tale regroupant quelque de notre envoyée spéciale Les enfants de Trinity communiquer, à s’informer et prendre des initiatives, le cours peut Une loi, dont l’application 400 grandes entreprises dont 75 ans la salle, douze gagnent en assurance. » dériver et entraîner le professeur vers concrète a été confiée à des des 100 premiers groupes britan- élèves âgés de quinze School ont déjà créé Phillip Grice, directeur de la As- des sujets qu’il ne pensait pas abor- banques, vise à soutenir financiè- niques, coordonne quant à lui un ans discutent en pré- chley Primary School à South der. Certains craignent de perdre le rement la création de nouvelles réseau de 350 Local Enterprise sence de leur profes- deux PME. Les Shields, qui cherche, lui aussi, à contrôle de la situation », explique entreprises industrielles, et la Agencies prodiguant, en partena- D promouvoir la démarche dans son Norma Iredale, responsable du seur et de deux acteurs de l’écono- modernisation ou la restructura- riat avec les collectivités territo- mie locale. Ils cherchent un nom programmes scolaires école primaire, ne fait pas mystère programme de recherche « Entre- tion d’un établissement déjà exis- riales et l’Etat, conseil et forma- pour l’entreprise de cartes de visite des résistances des enseignants. prise and Industry Education » à la tant. tion aux entreprises en création et de vœux qu’ils ont décidé de prônent l’initiative et « Beaucoup pensent que cela les em- University Business School de Dur- Une autre mesure permet l’oc- ou en développement. créer. Les adolescents, répartis en pêche d’enseigner les disciplines de ham, qui suit de près toutes les ex- troi de prêts d’honneur à des Dans la plupart des pays du trois groupes, ont établi une pre- la responsabilisation base. Ce qui est inexact car les mé- périences menées dans les écoles. jeunes du sud de l’Italie en vue de nord de l’Europe, il existe des ré- mière liste de noms. Maintenant, thodes pédagogiques utilisées font développer leur propre activité. seaux d’accompagnement. En les différentes suggestions sont Deux projets menés de bout en appel à de nombreux éléments de ERREURS S’appuyant sur le tutorat, ce dis- Suède par exemple, l’Etat a mis présentées à l’ensemble de la bout par les élèves, depuis l’étude mathématiques, de sciences, de géo- « Le système éducatif traditionnel positif associe financement et en place 22 sociétés régionales de classe : il faut réfléchir à ce de faisabilité jusqu’au montage fi- graphie, d’anglais... Et, souligne-t-il, décourage la prise d’initiative, pour- conseil-formation, depuis l’étude développement. Les PME qu’évoque chaque nom, vérifier nancier. elles aident les enfants à mieux suit-elle. Il faut permettre aux élèves de faisabilité jusqu’au suivi de peuvent également obtenir l’ap- qu’il soit cohérent avec le type de Dans cette école, l’esprit d’entre- comprendre ce qu’ils apprennent et à de s’approprier ce qu’ils font. S’ils l’entreprise après son lancement. pui de nombreuses organisations cartes qui seront proposées, s’inter- prise s’acquiert aussi via le choix évaluer ce qu’ils font. Plus tard, cela commettent une erreur, ce n’est pas D’autres lois prévoient des ap- privées et syndicales. roger sur l’image qu’il pourrait vé- des programmes scolaires retenus leur servira en entreprise. » grave. Se tromper est instructif. Il faut puis sous forme de réductions fis- L’Espagne et la France s’at- hiculer... Quatre noms sur une ving- de la maternelle à la fin du se- « Lorsqu’ils chercheront du travail, les amener à comprendre pourquoi cales, de prêts participatifs ou à tachent, elles aussi, depuis quel- taine finissent par être retenus et condaire. « C’est une méthode, une ils ne seront pas démunis et sauront ils font une faute. De cette façon, ils taux réduit, ou encore des aides à que temps à favoriser la mise en un vote arrête la décision finale. approche pédagogique », dit Ann quelles questions poser car ils auront apprendront à ne pas avoir peur de l’investissement. place de tels réseaux. On pourrait se croire dans une Southren, qui raconte le dernier une idée de ce qu’est une entre- prendre des risques. » séance de « brainstorming » d’une projet mené avec des enfants âgés prise », ajoute Joe Thurley, l’un des Pour Norma Iredale, c’est dès le agence de publicité. Familiariser les de six ans : « Pour leur faire managers du supermarché local qui plus jeune âge qu’il faut développer Fiche technique jeunes avec le monde de l’entre- comprendre les mystères de la météo, vient tous les vendredis matin ce goût et cette faculté d’entre- prise, les encourager à prendre des nous avons fait venir le présentateur « partager » son expérience avec prendre chez les enfants. A l’uni- A la demande de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris initiatives, à résoudre des pro- de la télévision que les enfants ont pu les enfants de la Trinity School. versité c’est trop tard, car « ils ont (CCIP), IFOP-Gallup et la Junior-Entreprise d’HEC ont réalisé deux en- blèmes : tels sont les objectifs du questionner. En étant immergés dans En tout cas, cette approche fon- déjà forgé leur caractère et leur opi- quêtes dans les quinze pays de l’Union européenne, auprès des créa- programme hebdomadaire, « Team un environnement où ils peuvent ren- dée sur la pédagogie active remet nion. » teurs d’entreprises récentes (de trois à cinq ans d’âge), d’une part, et Entreprise », développé par la Trini- contrer et interroger des gens qui tra- en cause le rôle de l’enseignant. Elle raconte comment des en- des étudiants, d’autre part. ty School à Durham (Grande-Bre- fants de quatre et cinq ans ont créé La première a été effectuée auprès d’un échantillon européen de tagne) qui accueille des enfants un studio photo dans leur classe. Ils 802 créateurs d’entreprises dans l’industrie et les services. Leurs socié- souffrant de légers handicaps. De grands groupes pour sponsors ont appris à prendre des clichés tés, fondées entre 1995 et 1997, emploient au moins un salarié et ont « Dans le contexte économique ac- avec l’aide d’un photographe et se réalisé au moins 1 million de francs de chiffre d’affaires. Les interviews tuel, nous devons former les jeunes à C’est avec le soutien d’entreprises sidérurgiques en restructura- sont tous photographiés. Puis ils ont eu lieu par téléphone entre le 23 septembre et le 22 octobre 1999. être entreprenants. Et cette exigence tion que l’University Business School de Durham a décidé, en 1985, sont allés dans une usine de Kodak La seconde a été réalisée par la Junior-Entreprise d’HEC (avec le est encore plus forte lorsqu’ils sont de lancer un programme de recherche sur le développement de l’es- assister au développement de leur soutien intellectuel et méthodologique d’IFOP-Gallup) auprès d’un fragilisés », explique Ann Southren, prit d’entreprise chez les jeunes élèves. pellicule. « Ce projet qui fut pour eux échantillon de 6 191 étudiants européens (environ 400 étudiants dans la bouillonnante directrice de Par la suite, d’autres groupes sont venus soutenir l’initiative en l’occasion d’un premier contact avec chacun des 15 pays de l’Union) de plus de 16 ans, répartis dans cinq l’école. Grâce au programme, deux sponsorisant la réalisation de manuels scolaires dédiés à la dé- l’industrie les a passionnés », sou- grandes filières d’enseignement (sciences, sciences sociales, lettres, autres entreprises ont déjà vu le marche : Mark & Spencer, Esso, Natwest, Unilever, British Steel, The ligne-t-elle. Et Emma Lewis, ensei- arts et langues, études techniques, autres filières). Les personnes ont jour : l’une a réalisé et édité un livre Post Office, ICI sont parmi les plus importants. gnante à la Aschley Primary School, été interrogées par questionnaire auto-administré. La gestion maté- de recettes de cuisine ; l’autre a per- La démarche fait aussi des émules à l’étranger (Australie, Malaisie, de renchérir : « Plus les enfants sont rielle de l’enquête a été prise en charge par le réseau européen des Ju- mis l’ouverture d’un café français Brésil, Nouvelle-Zélande) où ces manuels sont traduits. Ces derniers intéressés, mieux ils apprennent. » nior-Entreprises. Les questionnaires ont été distribués et retournés accueillant, tous les vendredis fournissent aux professeurs des idées d’activités concrètes liées aux entre le 1er septembre et le 15 octobre 1999. après-midi, les gens des environs. mathématiques, aux sciences, à l’histoire ou à la géographie. Laetitia Van Eeckhout

Les étudiants européens sont enthousiastes...... bien que peu formés SOUHAITEZ-VOUS CRÉER VOTRE PROPRE ENTREPRISE UN JOUR ? AVEZ-VOUS REÇU OU RECEVEZ-VOUS UNE FORMATION SPÉCIFIQUE À LA CRÉATION D'ENTREPRISE ? Base répondants : 6 191 en pourcentage Base répondants : 6 191 en pourcentage RÉPONSE : OUI RÉPONSE : OUI 71 69 64 57 59 54 52 50 50 49 47 41 44 43 41 38 40 35 35 33 33 32 27 29 24 25 20 21 15 12 14 12

GRÈCE ITALIE SUÈDE GRÈCE ITALIE SUÈDE FRANCE ESPAGNE FRANCE IRLANDE ESPAGNE IRLANDE PAYS-BAS AUTRICHEBELGIQUE PAYS-BAS AUTRICHEBELGIQUE FINLANDE ENSEMBLE FINLANDE PORTUGAL ENSEMBLE DANEMARK PORTUGAL ALLEMAGNE DANEMARK ALLEMAGNE ROYAUME-UNI LUXEMBOURG ROYAUME-UNI LUXEMBOURG Source : HEC Junior Consei Source : HEC Junior Conseil LeMonde Job: WDE4899--0003-0 WAS MDE4899-3 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0056 Lcp: 700 CMYK

D O S S I E R LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / III

Pourquoi se lancer ? L'argent pour les Grecs, ou retrouver du travail pour les Espagnols ̄ PRINCIPALE MOTIVATION À LA CRÉATION D'ENTREPRISE en pourcentage 62 CHRONIQUE 57 51 47 ÊTRE MON PROPRE 44 par Alain Lebaube 42 44 44 PATRON 40 40 37 37 36 35 35 35 33 31 29 31 29 31 27 28 28 28 25 25 25 26 26 RETROUVER 23 23 22 24 20 18 UNE ACTIVITÉ 17 Le morceau avalé 16 PROFESSIONELLE 15 15 13 13 11 12 11 9 10 10 7 5 5 3 GAGNER DE L'ARGENT n’a plus de goût / E E/ E G K E E E E IE S L E E N R H R E N D C L A A D N ue l’on ne s’y trompe pas, les conflits sociaux qui se pro- G R E U U AR G N N ÈC A G È A E D IC O A A R S-B U EN DÉVELOPPER UNE IDÉE T N R B IQ EM LA R G IT Y T SU Y duisent actuellement se renouvelleront. Statistique- T SP F A R LE LA M LG N E IN P O O ment, ils risquent de relever le taux de conflictualité, par LLEM G AU E A F P M A N IR XE B D lequel on mesure le climat social en multipliant le A LU Source : IFOP Q nombre de jours de grève par celui de ses participants. Depuis le milieu de la décennie 80, cet indicateur, autrefois sensible, Les firmes créées en France restent de petite taille La famille aide particulièrement les créateurs du « mal » français, était orienté à la baisse et, du fait de la « crise », battait tous les records (négatifs), au point de présenter la courbe TAILLE DE L'ENTREPRISE AUJOURD'HUI en pourcentage du Sud de l'Europe pour pallier la frilosité des banques CONSTITUTION DE CAPITAL en pourcentage d’un encéphalogramme plat. Seules les poussées de fièvre du secteur public faisaient exception à la règle, comme en 1995 avec les chemi- 84,26 ALLEMAGNE 44 56 3,09 nots. ALLEMAGNE 0,45 8,55 Cette fois, ce sont les 35 heures qui, paradoxalement, portent la 62,99 tendance à la hausse. Alors que se négocient, parfois dans la précipi- ANGLETERRE/ 46 54 ANGLETERRE/ 5,79 tation et la douleur, les accords qui permettront d’appliquer la loi à IRLANDE IRLANDE 2,28 6,14 partir du 1er janvier 2000, des mouvements d’humeur se produisent. 91,97 Ils sont dus aux modalités de la réduction du temps de travail. Que ce AUTRICHE 62 38 2,03 AUTRICHE 4,33 soit à Radio France ou à France Télévision, à la Fnac ou à la SNCF Pa- 1,67 67,36 ris-Est, chez Onet pour le nettoyage du métro, dans les transports en BELGIQUE/ 56 44 BELGIQUE/ 19,36 37,75 commun lyonnais, à La Poste ou à la Sogerma, filiale du groupe Aero- 0 LUXEMBOURG LUXEMBOURG 6,45 spatiale/Matra, ils se sont récemment traduits par des arrêts de travail 69,73 plus ou moins prolongés. Nul doute que, à l’approche de l’échéance, 66 34 8,56 DANEMARK DANEMARK 1,27 des cas semblables se multiplient : les conséquences sur les condi- 6,96 tions de travail ou de vie, liées à la flexibilité, exacerbent les réactions. 100 A chaque occasion aussi, et cela se reproduira inévitablement, ESPAGNE 43 57 ESPAGNE 0 0 l’âpreté des discussions a mis en évidence des contentieux cachés, de 0 64,09 ceux qu’une longue pratique de l’enfouissement ne révèle que dans 46 54 0,61 FINLANDE FINLANDE 5,71 les moments de tension. Resurgissent alors de vieux dossiers ou re- 17,76 viennent à la surface des compromis mal ficelés, quand n’interfèrent 80,82 pas des sujets périphériques. Dans le secteur de l’audiovisuel – mais 65 35 10,25 FRANCE FRANCE 0,51 les exemples ne manquent pas ailleurs –, les 35 heures ont servi de ré- 4,66 vélateur à des problèmes sous-jacents. 87,75 20 80 0,36 Il ne faut cependant pas croire que les turbulences se limiteront à la GRÈCE GRÈCE 0 5,27 seule période qui s’ouvre. Par définition, l’effet de la loi pourrait 94,56 s’étendre sur au moins deux années, sachant que les entreprises de 66 34 1,67 er ITALIE ITALIE 0 moins de 20 salariés ne seront pas concernées avant le 1 jan- 2,17 vier 2002. Quand on voit les difficultés de certaines branches à 54,04 conclure – sans parler de la convention de la métallurgie, toujours 36 64 15,68 PAYS-BAS PAYS-BAS 0 contestée −, les remous ne devraient pas cesser de sitôt. 12,32 Une autre raison conforte ce pronostic. La modération salariale ac- 94,91 57 43 1,82 ceptée en contrepartie de la diminution du temps de travail, parfois PORTUGAL PORTUGAL 0 1,82 pour une durée de cinq ans, finira par être contestée par un nombre 68 croissant de salariés. Certains DRH, déjà sceptiques sur l’intérêt 73 27 4,82 SUÈDE SUÈDE 0 d’une rigueur salariale absolue qui empêche de mener une politique 19,11 mobilisatrice dans la durée, craignent d’avoir allumé une mèche à re- 77,22 tardement. Une fois les 35 heures entrées dans les faits et, par suite, MOYENNE 52 48 6,04 MOYENNE 1,02 devenues un avantage acquis, les revendications se déplaceront sur 7,68 le terrain des revenus, qui a fait l’objet de concessions au moment où MOINS DE DIX PERSONNES APPORT PERSONNEL, ASSOCIÉS, FAMILLE, AMI CAPITAL RISQUE la croissance autorisait des espoirs. Comme on dit dans les cam- DIX PERSONNES ET PLUS AUTRES SOCIÉTÉS BANQUE pagnes, « le morceau avalé n’a plus de goût ». Source : IFOP Source : IFOP Voyage dans le dédale des aides accordées par Bruxelles lusieurs directions géné- Souhaitant favoriser l’internationa- rales (DG) de la Commis- La Commission lisation des entreprises, la DG En- sion européenne inter- treprises et société de l’information viennent dans le européenne essaie de a également lancé un programme domaineP de la création d’entre- appelé JEV (Joint European Ven- prises. La direction Politique régio- pallier l’insuffisance ture), qui soutient la création d’en- nale notamment, à travers ses fonds treprises conjointes à l’intérieur de structurels, tel le Fonds social euro- de fonds dédiés l’Europe. Son budget total est péen qui s’inscrit dans les dispositifs compris entre 80 et 100 millions nationaux ou régionaux. Il cofi- au capital-risque d’euros pour la période 1998-2000. nance, par exemple, des zones d’ac- Les PME/PMI intéressées, qui cueil d’entreprises, des formations 1999 et 2000. Il soutient des fonds peuvent obtenir jusqu’à 100 000 eu- et du conseil à la création, investit d’amorçage nouveaux, disposant ros par projet, doivent s’adresser à en capital, etc. d’un capital minimum de 4 millions l’un des 88 intermédiaires financiers Du côté de la DG Entreprises et d’euros et investissant dans la créa- européens impliqués dans ce pro- société de l’information, deux volets tion ou la transmission de petites gramme, comme les Banques popu- concernent la création d’entreprises. entreprises (moins de 50 salariés) laires en France. Ensuite, ceux-ci Il s’agit d’une part des actions dites qui ont un potentiel de croissance et transmettent les demandes à la concertées, qui permettent aux de création d’emplois. L’aide du Commission. Les cas de rejet sont Etats membres d’échanger leurs ex- Crea est limitée à 500 000 euros sur « rares, précise Albrecht Mulfinger. périences. C’est ainsi que le Portugal trois ans par fonds. « Dans le cadre Par exemple, nous ne finançons pas a ramené de six mois à deux ou trois d’un appel à propositions, 25 fonds les projets d’acquisitions parce qu’ils semaines le délai pour créer une en- ont été retenus sur les 67 qui avaient aboutissent souvent à des réductions treprise, en s’inspirant du modèle déposé un dossier », indique Al- d’emplois ». du Centre français de formalités, qui brecht Mulfinger, chef d’unité à la Enfin, pour favoriser la diversifi- permet de créer une société en un DG. cation des sources d’investissement, jour. La Commission a également D’autres outils ont été lancés tels la Commission soutient la création publié un guide présentant vingt cas que le guichet d’aide au démarrage, de réseaux de « Business Angels » de bonne pratique, ainsi qu’une re- l’un des volets du mécanisme euro- en finançant jusqu’à 50 % des coûts commandation pour la simplifica- péen pour les technologies (MET). des études de faisabilité de ces ré- tion administrative. Avec un budget de 168 millions seaux, ou encore 50 % des coûts L’autre volet est constitué d’une d’euros pour la période 1998-2000, d’actions pilotes, telles que la mise panoplie de dispositifs financiers, ce guichet investit dans des fonds de en place d’un réseau national ou ré- dont l’objectif est d’« intervenir dans capital-risque spécialisés, disposant gional. les domaines où l’offre est relative- d’au moins 10 millions d’euros. Selon Albrecht Mulfinger, le nou- ment faible », comme le capital- Ceux-ci doivent soutenir des PME veau commissaire européen chargé risque, explique une responsable de présentant un potentiel de crois- des entreprises et de la société de la DG. sance et qui sont soit en création, l’information, le Finlandais Erkki Lii- L’un de ces outils, appelé capital- soit de création récente ou inno- kanen réfléchit à la manière de ren- risque pour les entreprises en phase vantes. forcer encore le capital-risque. d’amorçage (Crea), est doté d’un La participation de la Commis- L’enjeu est d’autant plus crucial budget de 10 millions d’euros pour sion ne peut pas dépasser 25 %. que l’accès au crédit bancaire risque de devenir de plus en plus difficile pour les créateurs. D’une part, « parce que les fusions vont conduire Pour en savoir plus à supprimer les petites agences et donc à réduire le contact entre les en- b Entreprises en Europe, données Statistiques économiques, modèles trepreneurs et les banques. D’autre 1994-1995. (Commission de business-plan, aides financières, part, parce que la Banque internatio- européenne, Eurostat, 1998, 241 p., fiscales, etc. nale de règlement a introduit un pro- 210 F, 32 ¤). Une nouvelle édition est b www.education.gouv.fr/creation jet de réforme visant à évaluer le en cours de réalisation. Les mesures en faveur de risque projet par projet, ce qui signifie b Du créateur d’entreprise au l’innovation et de la création que le crédit serait plus cher pour les créateur d’emplois, la dynamique d’entreprises sur le site petites entreprises qui démarrent ». du succès. (Arthur Andersen/APCE, du ministère de l’éducation. La Commission et les Etats « Comprendre », janvier 1998, 83 p.). b Start-up, le premier jeu de membres doivent se prononcer sur b www.apce.com création d’entreprise. (CD-ROM ce projet avant mars 2000. Le site de l’Agence pour la création PC, Windows 95/98, Monte Cristo, d’entreprises (APCE). 349 F, 53 ¤). Francine Aizicovici LeMonde Job: WDE4899--0004-0 WAS MDE4899-4 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0057 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 EUROPE ̄ DANS LES COULISSES DE L’UNION La Commission prépare une directive par Nicolas-Jean Brehon contre les mauvais payeurs pour l’an 2000 Le coût es divergences entre le publiques se montrent les plus lentes rées, permettant à l’entreprise qui n’a conseil des ministres, la Les retards de à s’acquitter de leurs dettes, qui fi- pas été payée de revendiquer son L Commission et le Parle- gurent parmi les plus déficitaires. bien même s’il a été transformé. du multilinguisme ment ne devraient pas em- paiement sont à Il était urgent de mettre un garde- Des procédures contentieuses ac- pêcher la publication, au printemps fou législatif. Non seulement parce célérées conçues sur le modèle fran- 2000, d’une directive destinée à ré- l’origine d’une faillite que la somme des intérêts perdus du çais éviteront les lenteurs de la jus- n annonçant, au début de sa présidence de l’Union, la pu- duire l’une des plaies de la vie des af- fait de ces retards atteint un niveau tice, en Italie par exemple, où il faut blication d’un bulletin d’information sur ses « activités » en faires, les retards de paiement. En Eu- sur quatre impressionnant – 10,8 milliards d’eu- compter jusqu’à quatre ans pour latin, la Finlande a rouvert, par l’anecdote, l’un des dossiers rope, ils s’élèvent en moyenne à ros (71 milliards de francs) par an –, qu’un créancier obtienne un titre exé- les plus épineux de la construction européenne : le multi- quatorze jours et sont à l’origine dans l’Union mais aussi parce que, depuis l’avène- cutoire. En revanche, il sera plus diffi- linguisme.E Le régime linguistique de la Communauté est fixé par le d’une faillite sur quatre, affectant ment de la monnaie européenne et cile d’obtenir un consensus pour que Conseil statuant à l’unanimité. Le tout premier règlement adopté 450 000 emplois par an. ment mauvaise réputation, les res- l’abolition des risques de change au les débiteurs publics soient traités dif- par le Conseil, en avril 1958, a fixé le principe de l’égalité des langues Le problème est vieux comme le ponsabilités sont variées. « Je m’ins- sein de l’Union, les délais de paiement féremment des débiteurs privés, et de l’égal accès des citoyens aux institutions européennes. monde du commerce : un acheteur cris en faux contre une généralisation indus entraînent une distorsion de comme le souhaiteraient les députés Ainsi, les langues officielles et les langues de travail des institu- tarde à régler les biens ou les services qui mettrait dans le même sac tous les concurrence. européens et beaucoup d’entre- tions de l’Union sont les langues nationales des pays membres (à qu’il a acquis auprès d’un fournisseur. ministères et toutes les collectivités pu- La France avait imposé, dès 1992, prises. l’exception du gaélique irlandais et du luxembourgeois), et tout ci- On estime qu’en France une créance bliques, déclare Jérôme Mandrillon, l’inscription de la date de paiement L’AFDCC propose d’autres amé- toyen d’un Etat membre a le droit de correspondre par écrit et orale- sur quatre se trouve en retard de président d’honneur de l’AFDCC. De sur la facture, ainsi que des intérêts de liorations pour juguler le fléau, no- ment dans la langue officielle de son pays. L’Union européenne avait paiement, situation particulièrement même que, dans le privé, l’automobile retard. A l’initiative de la Commis- tamment l’institution de credit mana- quatre langues officielles et de travail en 1958, puis neuf à partir de dommageable pour les petites et paie vite et le BTP tardivement, les hô- sion, les Quinze ont décidé de lui em- gers « à temps partagé » pour que les 1986, et en compte onze depuis 1995. moyennes entreprises, qui manquent pitaux sont de mauvais payeurs et les boîter le pas et de rédiger une direc- PME puissent disposer de vrais pro- Le Parlement européen (PE) prend la défense d’un multilinguisme de trésorerie. armées de bons débiteurs. » tive sur le sujet. Certains points fessionnels du suivi financier de leur absolu, seule façon de construire une Europe proche des citoyens. Deux fautifs sont montrés du Quels sont les pays où les mauvais semblent acquis. Il est vraisemblable clientèle ; elle demande la création Comme l’affirment régulièrement les députés européens, « l’argu- doigt : les collectivités publiques et les payeurs sont le plus nombreux ? que les intérêts de retard seront éten- d’une information légale qui diffuse- ment du coût n’intervient pas dans ce débat ». En 1994, une initiative grandes entreprises, qui profitent de Grosso modo les pays du Sud, et la dus à toute l’Union, la discussion por- rait les privilèges et les incidents, les d’Alain Lamassoure, alors ministre aux affaires européennes du leur position de force pour France et la Belgique en font partie : tant sur leur montant : 6, 7 ou clauses de réserve de propriété et les gouvernement Balladur, proposant de ne retenir que cinq langues de contraindre, par ce moyen, les PME à les contrats y sont moins écrits ; les 8 points supplémentaires par rapport actions judiciaires concernant une travail avait suscité une vive réplique de la part d’un parlementaire leur consentir l’équivalent d’un prêt pénalités de retard y sont moins pra- au taux de la Banque centrale euro- entreprise. A l’heure actuelle, une in- néerlandophone, rappelant alors que la France était d’autant plus sans intérêt. La Commission a calculé tiquées ; on y paie par chèques et par péenne ? Des délais de paiement de formation convenable est accessible mal venue de faire des propositions d’économies « qu’elle oblige le que les grandes entreprises imposent lettres de change plutôt que par vire- référence seront imposés, notam- en Irlande ou au Danemark, mais contribuable européen à verser chaque année 800 millions de francs aux PME, par leurs retards, des inté- ments bancaires, plus rapides. Il est ment lorsqu’il n’existe pas de contrat l’opacité est de règle en Allemagne... français pour financer le déménagement mensuel du Parlement euro- rêts annuels pour 5,2 milliards d’eu- remarquable de constater que ce sont écrit ; 21 ou 30 jours ? Des clauses de péen à Strasbourg ». Le débat avait donc été vite clos et ne s’ouvrira ros (34 milliards de francs). les pays du Sud, où les collectivités réserve de propriété seront instau- Alain Faujas vraisemblablement à nouveau qu’avec les prochaines adhésions. L’Association française des credit Peut-on néanmoins braver l’interdit et tenter d’évaluer l’argu- managers et conseils (AFDCC) a ana- ment ? Car, s’il ne compte pas, il coûte néanmoins. Mais force est de lysé les causes de ces dysfonctionne- Le bon exemple des pays du Nord reconnaître que la tâche est difficile, tant les ramifications du multi- ments. Dans le secteur privé, elle es- COMPARAISON DES DÉLAIS DE PAIEMENT MOYENS EN EUROPE SUR LES MARCHÉS NATIONAUX EN 1996 linguisme et les réticences pour évoquer ce sujet tabou sont nom- time qu’un tiers d’entre eux sont 94 breuses. D’ailleurs, selon un haut fonctionnaire européen, «le imputables au fournisseur ; il n’a pas 91 87 19 41 chiffre n’est pas connu, ou, s’il l’est, c’est un secret bien gardé ». su ou osé négocier avec son client des 22 74 Il faut d’abord distinguer le coût direct, qui correspond aux dé- délais précis ; il se trompe dans la fac- 75 6 61 penses de traduction et d’interprétation. Mais il existe aussi de nom- turation qu’il adresse à son client ; il 65 68 58 20 53 51 breux coûts indirects, liés aux ca- omet de relancer celui-ci, parce qu’il 10 49 46 50 14 16 L’Union européenne bines (chacune des 50 salles de redoute de se l’aliéner. 48 18 19 38 37 41 34 34 32 réunion du PE a entre 4 et 14 ca- Un deuxième tiers des problèmes 39 35 10 8 29 27 31 11 7 7 avait quatre langues bines d’interprétation par sont provoqués par la mauvaise vo- 27 28 29 27 10 6 23 25 exemple), au matériel, aux cours lonté du client, qui fait le mort ou qui 19 21 officielles et de travail de langues (5,6 millions d’euros), invoque de fausses raisons adminis- aux concours, aux publications tratives pour se faire de la trésorerie à E L E E E E E I S E E E K E E E officielles en onze langues (2 mil- bon compte ou pour obtenir un ul- C A IE U C P N A R G en 1958, puis neuf È L N D H N D D G A G N O N -U ISS IC G A È N È R U A IQ A R E S-B U A M U A V lions de pages par an), sans time rabais. Le troisième tiers tient G T IT P R U LA Y S R E S L R R S LG F E M A T M O E E IR U P U N IN à partir de 1986, compter les programmes aux réelles difficultés financières du O B A A LE A F N P Y L D communautaires de soutien à client, dont la PME n’a pas été ca- O A R et en compte onze l’apprentissage des langues pable de mesurer le risque.Dans le NOMBRE DE JOURS DE RETARD DÉLAIS DE PAIEMENT CONTRACTUEL étrangères. secteur public, qui a traditionnelle- Source : « Eurosurvey 1997 » Intrum Justicia N.O.P. depuis 1995. Il existe enfin les coûts non fi- nanciers, qu’il s’agisse du coût Ce multilinguisme linguistique lié aux traductions (changements de sens, perte de entraîne un coût précision) ou des coûts d’organi- A Bruxelles, Hans-Werner Müller essaie de faire sation. Les délais sont allongés direct d’environ par la nécessité de traduire tous les documents de séance du PE 12 milliards de francs (rapports, amendements...), et les parler d’une seule voix les petits patrons débats perdent en qualité. L’élo- par an quence, la rhétorique, les élé- ments rituels du jeu parlemen- BRUXELLES conseils Ecofin (conseil des mi- que je sois francophone et catho- taire disparaissent, sans parler de l’humour, très refroidi après deux de notre envoyé spécial Le secrétaire général nistres européens de l’économie et lique : j’ai fait mes études dans un traductions successives dans le cas d’interprétations en relais. On ’est imprononçable, en des finances), etc. Avec des résul- collège privé de Lorraine. C’était, prétend d’ailleurs que, « quand un Français fait une blague, les Da- français, en anglais de l’Union tats tangibles : « C’est nous qui après la guerre, leur contribution à nois sont les derniers à rire »... comme en allemand, avons soufflé aux ministres les ré- la construction européenne ! » Faute d’étude exhaustive, seul le coût direct peut être évalué. Les C mais on ne peut plus européenne de ductions de TVA aux industries de De telles valeurs le poussaient différentes institutions consacrent entre un tiers (pour la Commis- changer de sigle, il est maintenant main-d’œuvre, adoptées au sommet aussi à l’engagement politique aux sion) et 80 % (pour la Cour de justice) de leur budget administratif trop connu ici. » Hans-Werner l’artisanat et des PME de Vienne et appliquées en France côtés de la CDU. Démocrate-chré- aux dépenses d’interprétariat et de traduction. Il est important de Müller aurait bien choisi un nom aux entreprises du BTP ». tien par conviction, il est réélu cinq distinguer les deux services. Traducteurs et interprètes ne se res- plus poétique que UEAPME (UEAPME) n’a pas L’homme est rompu à l’art de la fois au Bundestag dans la cir- semblent et ne s’assemblent pas. Que l’on ne s’avise pas de (Union européenne de l’artisanat négociation. Rond, avenant, mais conscription où il est né, avant de confondre les uns et les autres ! Une difficulté supplémentaire vient et des petites et moyennes entre- toujours les mêmes têtu, il arbore fièrement sur les quitter son mandat à l’invitation du fait que les institutions n’ont pas toutes adopté le même régime. prises). Mais sa mission, lorsqu’il murs de son bureau deux seuls de l’UEAPME : « Ils cherchaient un Pour simplifier, on peut dire que chaque institution a son propre en fut élu secrétaire général en objectifs que les éléments de décor : une carte de homme politique qui soit entrepre- service de traduction, à l’exception d’un petit centre commun qui 1992, était justement de le rendre l’Union et son brevet de maîtrise, neur, allemand (l’organisation des travaille pour les agences satellites de l’Union. incontournable pour tous les ac- grandes entreprises histoire de rappeler ses origines PME allemandes est numérique- Le régime est différent s’agissant de l’interprétariat. Le Service teurs de l’Union européenne. artisanales à la tête d’une PME ment la plus importante) et parlant commun interprétation conférences (SCIC) est le bateau amiral de L’UEAPME représente à sations de PME ont particulière- créée par son père. le français. Il n’y en avait pas l’ensemble. C’est le plus grand service d’interprétation du monde. Bruxelles 8 millions d’entreprises ment peu apprécié que des direc- Natif de la Sarre, sa jeunesse de d’autres que moi » ! Ses 541 interprètes travaillent à 40 % pour la Commission, et à 60 % − petites, moyennes ou artisa- tives des années 90 sur le congé frontalier lui a donné le goût de pour le Conseil, le Comité des régions et le Comité économique et nales − et 33 millions d’emplois. parental, le temps partiel ou les l’Europe (« Je suis le premier Müller COMPROMIS social. Ces « prestations extérieures » sont facturées 600 euros par Or, si les PME ont, sur 90 % des contrats à durée déterminée aient qui n’ait pas vraiment connu la Hans-Werner Müller reconnaît jour. Le service d’interprétariat du PE, plus léger, travaille également dossiers communautaires, les pu être adoptées sans qu’elles guerre ») et la maîtrise parfaite du que rapprocher les points de vue pour la Cour des comptes. Les différents services peuvent coopérer mêmes intérêts que les aient été consultées. L’UEAPME a français : « Mes parents voulaient de dizaines d’organisations patro- en cas de besoin. On compte au total environ 4 000 « administra- 35 000 grandes entreprises euro- même porté plainte auprès de la nales de quinze pays différents fut teurs linguistiques », c’est-à-dire traducteurs et interprètes, sans péennes, estime Hans-Werner Cour de Luxembourg, mais elle a une tâche ardue : « Les politiques compter les collaborateurs extérieurs (le fichier du SCIC comporte Müller, « il y en a 10 % où nos inté- été déboutée, car elle ne représen- sont enclins au compromis ; ce n’est 1 900 noms), qui ont assuré près de la moitié des 215 000 journées rêts divergent ». tait pas l’ensemble des em- pas le cas d’institutions, historique- d’interprétariat en 1998. Exemple récent : en matière de ployeurs ! ment bien implantées. » Sur la base des informations partielles communiquées par les dif- commerce électronique, un projet Les PME s’aperçurent ainsi que, Le compromis est aujourd’hui férents services, le coût annuel serait de 700 millions d’euros, mais il de directive retient le principe de divisées dans chaque Etat membre son pain quotidien. A chaque fois existe un certain flou sur ce sujet. Selon la dernière estimation offi- l’application du droit du pays du selon des clivages professionnels que l’UEAPME doit exprimer un cielle du PE en 1989 (avec neuf langues), le coût du multilinguisme consommateur. « Mais une PME ou partisans, il leur fallait réaliser avis, la question est envoyée par était de l’ordre de 2 % du budget total de l’Union, ce qui représente- n’a pas les services et les compé- l’union, au moins à Bruxelles. Ce fax ou mail aux plus importantes rait aujourd’hui près de 1,7 milliard d’euros (11 milliards de francs). tences juridiques qui lui permet- fut la tâche de Hans-Werner Mül- organisations adhérentes. Il faut Selon une source officieuse, ce chiffre devrait être légèrement supé- traient de prévenir ou affronter des ler. « La dernière fusion avec la re- ensuite faire la synthèse. Si l’arbi- rieur, de l’ordre de 2,1-2,2 %, soit 1,8 milliard d’euros (12 milliards de conflits potentiels. Les opportunités présentation bruxelloise d’une orga- trage semble délicat, le secrétaire francs), car le coût croît avec le nombre de langues. Neuf langues du e-commerce risquent donc de nisation de PME date de juillet général appelle directement ses permettent 72 combinaisons linguistiques ; 11 langues, 110 ; et nous échapper. » dernier : il n’en reste plus qu’une ou ̄ homologues : « Je ne décide rien 17 langues, 272 combinaisons. D’ores et déjà, un quart des hauts deux, politiquement très mar- tout seul. » fonctionnaires de la Commission sont traducteurs ou interprètes. Et PLAINTE quées. » Hans-Werner Müller passe une langue supplémentaire à traiter nécessite 30 interprètes et Pour être entendu des diffé- Couronnement de cette straté- Hans-Werner Müller beaucoup de temps à convaincre 50 traducteurs. rentes directions bruxelloises, le gie : l’Unice a signé, le 4 décembre b Après des études d’économie, ses mandants. « On ne peut pas à Il existe sur ce sujet des enjeux beaucoup plus importants que les rôle de « partenaire social » doit 1998, un accord avec l’UEAPME Hans-Werner Müller, 57 ans, a la fois se plaindre des décisions de seuls aspects financiers, notamment le statut des langues, la place de être reconnu par la Commission, permettant à cette dernière de obtenu son brevet de maîtrise en Bruxelles et refuser de participer à l’allemand, qui, bien qu’elle ne soit pas de dimension mondiale, est même pour des dossiers stricte- participer à toutes les activités du construction mécanique en 1976, leur préparation. De même, être re- la langue la plus parlée en Europe, ou le lent déclin du français, dont ment économiques. Mais lorsque dialogue social européen, autre- devenant la même année gérant de connu comme interlocuteur en tant la place s’est progressivement érodée au fil des adhésions succes- Jacques Delors amorça le « dia- ment dit à toutes les instances de l’entreprise paternelle. que partenaire social implique de sives. Le défi linguistique est aussi un défi politique. Les difficultés logue social européen » en 1985, la Commission. Avec ses 20 per- b De 1976 à 1994, il est député CDU changer d’attitude vis-à-vis des syn- actuelles pour respecter le multilinguisme seront décuplées demain seuls étaient invitées la Confédé- manents bruxellois et le renfort (Union chrétienne-démocrate) au dicats de salariés, d’admettre que avec les futurs élargissements. Quant au latin, qu’on se rassure, il ne ration européenne des syndicats d’experts détachés des organisa- Bundestag et, de 1976 quelque chose peut sortir du dia- s’agit que d’un bulletin dont l’usage restera certainement assez (CES) et l’Union des confédéra- tions qui la mandatent, l’UEAPME à 1979, membre du Parlement logue social. » Une conviction qui, confidentiel. tions de l’industrie et des em- est présente dans une cinquan- européen. semble-t-il, doit encore faire son ployeurs d’Europe (Unice) dont les taine de « comités consultatifs » b Il est secrétaire général de l’Union chemin parmi les patrons de PME Nicolas-Jean Brehon est enseignant à l’université Paris-I-Panthéon- représentants sont majoritaire- (chargés de donner l’avis des par- européenne de l’artisanat et des européennes. Sorbonne. ment des hommes et des femmes tenaires sociaux sur les textes en petites et moyennes entreprises de grandes entreprises. Les organi- préparation), mais aussi aux (UEAPME) depuis 1992. Antoine Reverchon LeMonde Job: WDE4899--0005-0 WAS MDE4899-5 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0058 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale La production industrielle continue de se raffermir ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 MOYENNES MOBILES DES 3 DERNIERS MOIS en pourcentage PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) UE 15 1,0 0,9 Sur un an ...... 3,2 (juillet) 0,6 (juillet) – 2,5 (juillet) – 2,7 (juillet) 1,5 (juin) 1,3 (juin) 0,4(juillet) 1,8 (juillet) – 1,2 (juillet) – 0,1 (juillet) – 0,2 (juillet) 0,7 0,7 2,1 ZONE EURO Sur trois mois ...... 1,1 (juillet) 0,3 (juillet) – 0,4 (juillet) – 0,6 (juin) 0,7 (juin) 0,6 (juin) 0,2 (juillet) 1,2 (juillet) 0,2 (juillet) 0,4 (juillet) 0,5 (juillet) 1,6 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 0,3 0,3 0,9 1999...... 4,2 (sept) 4,7 (sept) 9,2 (sept) 8,9 (sept) 15,4 (sept) 10,8 (sept) 11,4 (juillet) 3,1 (août) 5,9 (juillet) 10,0 (sept) 9,1 (sept) 0,2 0,2 0,7 0,5 0,5 0,5 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 0,2 0,2 Sur un an...... 2,6 (sept) 0,3 (août) 0,9 (oct) 1,4 (oct) 2,4 (oct) 0,1 (oct) 1,9 (oct) 1,8 (oct) 1,2 (oct) 1,4 (oct) 1,3 (oct) – 0,1 Sur un mois ...... 0,4 0,3 – 0,1 + 0,1 – 0,1 + 0,8 + 0,2 + 0,1 – 0,1 + 0,1 + 0,1 – 0,2 – 0,8 PIB EN VOLUME 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trim. 2e trim. – 0,4 – 0,4 (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 ark mars avril mai juin juillet Août agne Italie Sur un an...... 3,9 1,1 0,6 1,7 3,6 2,1 0,8 3,2 1,4 1,6 1,6 France Suède Roy. uni Belgique EspagneFinlande Pays-Bas Sur trois mois ...... 0,5 0,2 0,0 0,3 1,1 0,6 0,4 0,8 0,6 0,4 0,4 1999 Allem Danem Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %)

a DEPUIS LE REDÉMARRAGE du mois de mai, la hausse de la produc- 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 tion industrielle en Europe n’a cessé de s’amplifier, comme en témoigne 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 le chiffre de + 1 % (pour la zone euro) sur la période juin-juillet-août 1999 DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) par rapport aux trois mois précédents. 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a CETTE HAUSSE de 1 % est principalement due au secteur des biens de consommation durables (+ 2,4 %). En revanche, la production des biens BALANCE COURANTE** d’investissement a diminué de 0,3 %, poursuivant un recul observé de- (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. puis plusieurs mois. Solde trimestriel 1997 ...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 a SUR LES MOIS DE JUIN-JUILLET-AOÛT, la production a été parti- Solde trimestriel 1998 ...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 culièrement forte en Italie (+ 2,1 %) et en Espagne (+ 1,6 %). La production en Allemagne poursuit son amélioration en enregistrant une hausse pour * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. la deuxième période consécutive. La France continue d’afficher, quant à elle, une hausse proche de 1 %. Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française BRÉSIL

Près d'un tiers des occupants d'HLM ont moins de 18 ans DERNIER MOIS VARIATION La récession évitée grâce à l'agriculture en pourcentage CONNU SUR UN AN PIB DU BRÉSIL en pourcentage en millions de dollars AGE TYPE DE MÉNAGE 31 000 51,6 CONSOMMATION DES MÉNAGES + 2,3 % (oct) + 3,5 % (oct) 29 192 48,5 4,2 18 608 TAUX D’ÉPARGNE 15,9 % (2e trim. 99) + 0,2 % 3,6 11 667 36,4 36,2 33,3 e 3 475 30,5 31,6 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2 trim. 99) 0,0 % 2,7 23,5 23,7 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 1,3 % (3e trim. 99) + 2,7 % 15,2 15,3 16,9 INVESTISSEMENT 20,3 % (1er trim. 99) + 3,5 % 10,3 9,7 10,7 – 17 972 – 20 600 6,6 – 23 136 COMMERCE EXTÉRIEUR (en milliards de francs / euros) + 13,4 MdF / + 2,3 milliards d’euros (sept) + 40,5 % – 32 426 – 33 611 (solde cumulé sur 12 mois) + 148,6 MdF / + 22,7 milliards d’euros (98/99) + 1,78 % 0,5 1995 1996 1997 1998 1999* moins 18 à 25 à 65 ans Familles Couples Couples Pers. seules SOLDE DE LA BALANCE DES de 24 64 et mono- avec sans et autres -0,1 18 ans ans ans plus parentales enfants enfant ménages ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL PAIEMENTS COURANTS DES MÉNAGES – 3 (oct) – 10** FLUX DES INVESTISSEMENTS OCCUPANTS D'HLM POPULATION FRANçAISE 1995 1996 1997 1998 1999* DIRECTS ÉTRANGERS Source : Enquête occupation du parc social, 1997; exploitation : Credoc ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* * prévisions Source : FMI et NSE pour les prévisions opinion des chefs d’entreprise + 16 (oct) 21** a LA MOYENNE D’ÂGE des locataires de logements sociaux est plus sur les perspectives générales a UN AN APRÈS la mise en place d’un plan de soutien mené par le jeune que celle de la population française. Selon une étude du Credoc, Le Fonds monétaire international (FMI), le défaut de paiement sur la dette TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 21,0 % (septembre) – 1,07 % logement social face à l’exclusion : bien mais peut mieux faire (novembre extérieure a pu être évité, mais le bilan de l’ajustement est mitigé. Le 1999), les moins de 18 ans représentent près du tiers des occupants PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE PIB devrait afficher une progression de 0,5 %. Ce résultat s’explique par (30,5 %) alors qu’ils ne composent pas le quart de la population française. (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 37,1 % (septembre) – 1,3 % le dynamisme du secteur agricole, dont la production a augmenté de Cette proportion de jeunes est encore plus élevée dans les zones urbaines EMPLOIS AIDÉS 6,6 % sur un an, tandis que l’activité dans l’industrie a fortement baissé sensibles. DANS LE SECTEUR MARCHAND 1 514 500 (septembre) + 0,6 % (− 2 %). a LES PERSONNES ÂGÉES sont moins nombreuses dans le parc social a LA CURE D’AUSTÉRITÉ, qui sera longue, n’empêche pas les investis- que dans l’ensemble des résidences principales. Mais les familles mono- INTÉRIM 545 311 (août) + 8 % seurs étrangers de s’intéresser à ce pays de 165 millions d’habitants. Ils parentales y sont deux fois plus fréquentes que dans la population fran- * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant sont notamment attirés par les possibilités d’investissement offertes par çaise (15 % au lieu de 7 %). Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. les réformes. (Nord-Sud Export, groupe « Le Monde ».) La situation américaine laisse les experts perplexes

oit-on croire aux pre- rence de 1 000 trillions ! Alors qu’on miers signaux d’un ra- Le ralentissement évoque souvent une croissance D lentissement possible continue de sept années, la révision de l’activité aux Etats- annoncé ne vient pas. montre qu’à l’exception de huit Unis, alors que la croissance reste mois, le pays a été en croissance très forte ? Quelle lecture doit-on Faut-il changer continue pendant dix-huit ans... faire de la récente décision de la On ne sait pas non plus où l’on banque centrale américaine, la Fed, les indicateurs ? en est du seuil de la croissance non quant à l’orientation de la politique inflationniste. De nombreux tra- monétaire ? Les outils qui per- ne descendant pas en dessous de vaux de spécialistes et d’universi- mettent d’analyser la situation 1,9 %. taires l’avaient fixé à 2,5 % ; on es- économique du pays sont-ils vrai- L’une des grandes inconnues de- time désormais qu’il serait plus ment fiables ?... Autant de ques- meure l’orientation de la politique proche de 3 à 3,5 %. Or cette réfé- tions qui traduisent la perplexité monétaire : une forte remontée des rence est essentielle puisqu’elle est des experts en cette fin de 1999. taux d’intérêt viendrait en effet cas- susceptible de déclencher, avec Le triangle magique de l’écono- ser la croissance. A cet égard, la ré- d’autres critères, un éventuel res- mie américaine, qui associe une cente décision de la Fed demeure serrement monétaire. forte croissance, un taux de chô- ambiguë. Elle a certes remonté d’un mage très faible et une inflation ré- quart de point les taux du marché PRODUCTIVITÉ duite ou nulle, est-il en cours de monétaire, jusqu’à 5,5 %, traduisant Une interrogation similaire porte dislocation ? Les ventes au détail se son inquiétude face à une activité sur le calcul et surtout sur l’inter- sont ralenties en septembre et qu’elle estime excessive. Mais ce prétation de la productivité. Le ni- n’ont pas progressé en octobre ; les message a été accompagné d’un si- veau impressionnant de la crois- indices de confiance des consom- gnal en sens contraire. sance au troisième trimestre doit mateurs ont fléchi. Le rythme des En se prononçant sur la ten- beaucoup à une progression de créations d’emplois se ralentit : dance, la Fed, qui avait adopté une 2,9 % de cette dernière. Rien dans les deux derniers mois connus, position restrictive lors de la précé- d’étonnant, puisque les coûts sala- il ne dépasse pas, en moyenne, dente session, indique cette fois un riaux sont restés sages alors que 160 000 par mois, après une aug- retour à une position « neutre ». Le l’activité a progressé. Mais on ne mentation mensuelle de 250 000 au relèvement des taux intervenu en comprend toujours pas comment, cours des douze mois antérieurs. septembre, après juin et août, ainsi dans un marché du travail aussi Le maintien des cours du pétrole que le relatif tassement des cours tendu, le coût du travail ne pro- à un niveau double de ce qu’il était intervenu depuis l’été sur les mar- gresse pas davantage. On a calculé au début de l’année peut peser sur chés financiers « devraient diminuer que l’augmentation de la producti- les prix ; on craint cependant sur- significativement le risque que l’infla- vité se situait depuis quatre ans à tout les pressions inflationnistes qui tion se développe ». Contradiction ? un niveau élevé (contre 1,4 % de- pourraient provenir d’un marché Les marchés ont en tout cas puis 1974), et permettait d’obtenir du travail très tendu, comme en té- compris qu’il n’y aurait pas de nou- une croissance de l’ordre de 4 % moignent les derniers chiffres d’un veau resserrement monétaire pro- sans inflation. Cette tendance peut- chômage revenu à 4,1 %. chainement, notamment lors de la elle se poursuivre ? réunion du comité du 21 décembre. Dernière interrogation, plus trou- CROISSANCE SOUS-ÉVALUÉE La perplexité a été accrue par la blante encore, énoncée par R. Par- Mais, dans le passé récent, les mise en cause des outils d’analyse ry, le président de la Réserve fédé- économistes se sont lourdement et de l’économie américaine. Les sta- rale du district de San Francisco : la régulièrement trompés dans leur tistiques sur le PIB américain progression de la productivité est- analyse de la croissance américaine, viennent de faire l’objet d’une révi- elle à l’origine de la forte croissance très largement sous-évaluée. Ils sion, pour prendre notamment en américaine, ou n’en est-elle que la s’accordent aujourd’hui pour en re- compte la révolution technologique conséquence ? Le phénomène connaître la puissance et, depuis des dernières années. Il faudrait pourrait alors ne pas durer. Bref, juillet dernier, sont devenus plus ajouter quelque 0,2 % par an à la dit-il, bien des incertitudes pèsent optimistes : leur « consensus » re- croissance des années 1959 à 1992, sur le modèle qui permettrait d’ex- tenait, à la mi-octobre, une prévi- et en moyenne 0,4 % par an de 1992 pliquer ce qui se passe dans sion de croissance de 4 % au troi- à 1998. Résultat final : le PIB améri- l’économie américaine. D’où tant sième trimestre, de 3,8 % au cain au deuxième trimestre 1999 ne de prudence dans l’approche de la quatrième, ou encore de 2,8 % pour serait pas de 7 760 trillions (1 tril- Fed... l’an 2000, les plus optimistes allant lion = 1 000 milliards) de dollars, jusqu’à 3,5 % et les plus pessimistes mais de 8 779 trillions : une diffé- Philippe Adhémar LeMonde Job: WDE4899--0006-0 WAS MDE4899-6 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0059 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 FUTURS Un syndicat mondial pour la défense ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE des « nomades électroniques » par Bernard Kapp

n nouveau syndicat site que vient d’ouvrir la confédéra- actions qu’entend mener l’UNI : mondial naîtra le 4 jan- L’Union Network tion syndicale américaine AFL-CIO tout le matériel − tracts, mots L’invention du vier 2000 à Genève : (workingfamilies.com) couple un d’ordre...−, a été envoyé par e-mail U abonnement Internet et du matériel depuis Genève, libre à chacun de l’Union Network Inter- International (UNI) national (UNI), résultat de la fusion à prix très réduit (pour inciter les l’adapter localement. L’action a por- de quatre fédérations internatio- regroupera aussi bien travailleurs à l’utiliser) à des services té ses fruits : une grève a éclaté sous-développement nales d’organisations de « cols (information sur les droits sociaux, deux semaines après au call center blancs » de tous secteurs et de tra- des travailleurs de sites commerciaux « éthiques ») et de British Telecom ; les call centers vailleurs des télécommunications, à des forums permettant d’organi- suédois viennent de signer une la fin des années 40, la guerre froide bat son plein. Et les des médias, de l’imprimerie et de l’informatique que de ser et suivre les conflits sociaux. convention collective spécifique. La Etats-Unis cherchent à accroître leur influence interna- l’édition. En tout 800 syndicats, re- La création de l’UNI relève de la méthode de l’UNI tient dans cette tionale par tous les moyens. En Europe, les pluies de groupant quinze millions de l’industrie des loisirs même démarche, la dimension formule de son futur secrétaire gé- dollars du plan Marshall − lancé en juin 1947 − font mer- membres dans 140 pays. mondiale en plus. « Au sein de néral : « Nous voulons faire de veilleA et ouvrent la voie au renforcement des liens économiques, « Le monde syndical avait sous-es- agence d’intérim qui offre aux in- l’économie globale, une poignée de chaque adhérent local un acteur de diplomatiques et militaires entre les deux rives de l’Atlantique. timé l’impact des nouvelles technolo- nombrables travailleurs tempo- multinationales comptent réellement : la négociation globale ». L’équipe du président Truman en tire les leçons et imagine d’utili- gies et des concentrations finan- raires qualifiés (ingénieurs, consul- Time Warner, Bertelsmann, Disney, Il faut s’attendre à une farouche ser à nouveau l’arme de l’aide économique pour rallier les peuples cières : nous avons affaire à de tants, techniciens) les formations et Microsoft, Murdoch..., note Philip opposition du patronat, surtout déshérités d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie à la cause du nouvelles entreprises, à de nouveaux la couverture sociale que ne pro- Jennings. Pour être efficace, les tra- dans les secteurs où l’implantation « monde libre ». travailleurs, à une nouvelle économie, posent plus ni les agences qui les vailleurs doivent agir au niveau mon- syndicale est faible. Aux Etats Unis, Harry Truman dévoile les grandes lignes de ce projet dans le explique Philip Jennings, futur se- emploient ni les entreprises qui les dial. Nous négocions actuellement des employeurs ont porté plainte « discours sur l’état de l’Union » qu’il prononce le 20 janvier 1949. crétaire général de l’UNI et actuel accueillent. En France, Ubi Free, le avec les directions de Cable Wireless contre des syndicalistes qui avaient S’adressant à la population américaine tout entière, il le présente secrétaire général de la Fédération site du « syndicat virtuel » mis en et ITT pour que l’UNI soit leur inter- utilisé l’Intranet pour diffuser leurs évidemment sous son meilleur jour, celui d’une généreuse croi- internationale des employés, tech- place par des salariés d’Ubi Soft locuteur global ». messages ; d’autres en Australie, au- sade contre la pauvreté. « Nous devons nous engager dans un nou- niciens et cadres (FIET). Et cette pour y dénoncer les journées de tra- Agir mondialement est justement raient embauché des hackers (pi- veau programme audacieux, explique-t-il à ses concitoyens, et uti- nouvelle économie n’a pas que la vi- vail interminables et les rémunéra- ce que permet l’utilisation... d’Inter- rates informatiques) pour saboter liser notre avance scientifique et notre savoir-faire industriel pour trine séduisante des stock-options, des tions insuffisantes, a fait des net. « Une grève vient de se déclen- les sites syndicaux (www.itine- favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance écono- salaires mirifiques et des envolées émules, tels que Cryo-Secours, site cher à la Hong Kong and Shanghai rant.qc.ca) ! L’UNI défendra deux mique dans les régions sous-développées. » boursières à offrir : elle pose des pro- des salariés d’un autre éditeur de lo- Bank, en Malaisie. Nous avons immé- projets de texte visant à garantir la Ce discours pétri de bonnes intentions est important sur le plan blèmes, à ceux qui y travaillent ainsi giciels, Cryo. diatement mis en place, ici à Genève, liberté syndicale sur Internet, l’un de l’histoire événementielle, dans la mesure où il marque le point qu’à la société tout entière ». Les syndicalistes semblent avoir un forum protégé par un mot de auprès de la Commission euro- de départ des politiques d’« aide au développement » qui ont été En juillet 1999, une enquête du pris conscience de la nécessité de passe, accessible depuis tous nos bu- péenne, qui prépare une directive menées au cours des cinquante dernières années, tant par les journal californien San Jose Mercury sortir de leurs bastions tradition- reaux dans le monde, à travers lequel sur le commerce électronique, Etats que les organisations spécialisées des Nations unies. Mais News indiquait que Cisco, l’une des nels. Le premier syndicat en ligne, nos adhérents pourront s’informer, l’autre auprès du Bureau internatio- son principal intérêt est d’ordre conceptuel. Le président améri- stars du Nasdaq (la Bourse améri- Soli Net, qui a vu le jour au Canada conseiller, faire pression sur la direc- nal du travail, afin d’obtenir une cain fait appel à une notion inédite, le sous-développement, qui caine des valeurs de haute techno- en... 1981 , a fait des émules tion... ». convention internationale sur le va rapidement s’imposer, avec toutes ses implications idéolo- logie), faisait fabriquer ses matériels (www.labourstart.org). La période Le récent mouvement mondial de sujet. giques, dans le jargon des économistes. électroniques par des familles viet- actuelle est marquée par l’entrée sensiblisation des salariés des Enfin, l’UNI va créer un départe- Pourquoi cette innovation sémantique ? La première raison est namiennes sous-payées. des poids lourds du syndicalisme. Le centres d’appel est un modèle des ment spécialisé dans les questions diplomatique : l’expression « régions sous-développées » permet En mai 1999, les travailleurs tem- de propriété intellectuelle, afin de désigner l’ensemble des zones pauvres de la planète, sans faire poraires de Microsoft, soit un tiers d’imaginer et promouvoir les de distinction entre les pays indépendants et les très nombreux des effectifs aux Etats-Unis, obte- Quinze millions d’adhérents moyens de protéger juridiquement territoires qui, en 1949, sont naient d’un tribunal de San Francis- et rémunérer correctement les no- encore sous la domination des co la reconnaissance de leur droit à « La digitalisation de l’information a entraîné la convergence entre mades électroniques travaillant un Le 20 janvier 1949, puissances européennes. Or il bénéficier des stock-options réser- les secteurs de l’informatique, des télécommunications, de l’édition, des jour pour un employeur situé dans est préférable, pour ne pas vées aux seuls salariés permanents, médias..., créant des entreprises géantes », explique Philip Jenings, fu- un pays, le lendemain pour un le président américain froisser les Francais et les Bri- dès lors qu’ils avaient travaillé au tur secrétaire général de l’Union Network International (UNI). De autre, situé à l’autre bout de la pla- tanniques, de ne pas aborder moins vingt heures par semaine cette analyse est née, fin 1997, l’idée d’un rapprochement entre la nète. Elle entend aussi créer le Harry Truman fait trop ouvertement le problème pendant cinq mois. L’affaire concer- Fédération internationale des employés, techniciens et cadres (FIET, « passeport UNI », qui permettrait de la décolonisation. Les Amé- nerait 10 000 employés et ex-em- 10 millions d’adhérents), Communications International (CI, infor- à tout travailleur, quel que soit son appel à une notion ricains, qui ont un appétit insa- ployés et coûterait entre 15 millions matique et télécoms, 4 millions d’adhérents), l’International Graphi- statut, de se présenter dans n’im- tiable de matières premières et et 20 millions de dollars à Microsoft, cal Federation (IGF, imprimerie et édition, 1 million d’adhérents) et porte quelle permanence de l’un inédite alors : le de débouchés commerciaux, qui a, bien sûr, fait appel. The Media and Entertainment International (MEI, médias, loisirs et des 800 syndicats adhérents pour ont en outre tout intérêt à re- Toujours en Californie, le culture, 200 000 adhérents). bénéficier de conseils et de protec- sous-développement. placer les relations internatio- Communication Workers of Ameri- La fusion des quatre organisations au sein de l’UNI devrait être ef- tion. nales sur un plan essentielle- ca (CWA, syndicat des télécoms) a fective en janvier 2000. Le siège sera à Nyon, près de Genève. Le pre- Elle permet ment économique. ouvert dans la Silicon Valley une mier congrès mondial aura lieu à Berlin en 2001. Antoine Reverchon La notion de sous-dévelop- notamment d’imposer pement permet ensuite d’im- poser le modèle de la société le modèle de la société industrielle occidentale comme référence universelle. Car on Réformer les retraites dans le consensus : industrielle ne peut parler de régions « sous-développées » que par occidentale comme opposition aux régions « déve- loppées », c’est-à-dire aux pays les exemples suédois et italien référence universelle les plus riches et les plus puis- sants. La hiérarchie implicite dans cette opposition s’appuie a nécessité de réformer des négociations directes avec les Tous les gouvernements ont jugé sur l’idée que tous les Etats ont nécessairement la croissance les systèmes de retraites Une étude syndicats et les représentants pa- ne pouvoir engager les réformes économique et l’industrialisation pour principaux objectifs. Et par répartition est au- tronaux. Un consensus est obtenu qu’une fois l’ensemble des opposi- qu’ils doivent donc s’engager à leur tour sur le chemin parcouru L en 1995, qui fait la part belle «à tions aplanies. En Suède et en Es- au XVIIIe et au XIXe siècle par l’Angleterre, puis par les autres jourd’hui un principe ac- comparative entre quis dans la plupart des pays in- une longue phase de transition entre pagne, les groupes de travail parle- grandes puissances industrielles. Ce qui suppose d’appliquer les dustrialisés. Les problèmes sept pays montre que l’ancien et le nouveau régime ». Le mentaires ont joué un rôle mêmes politiques libérales, en favorisant l’investissement privé et commencent quand il s’agit de nouveau projet de loi a été voté en d’amortisseur central. En France, le commerce extérieur... passer aux actes. Comment faire la concertation est 1995. le commissariat au Plan a servi à Cette théorie du parcours obligé, qui sert merveilleusement les accepter aux retraités une réduc- Au-delà de ces deux cas aboutis, focaliser les mécontentements, intérêts des grandes puissances, va stimuler les travaux des cher- tion de leur revenu ? Les blocages loin d’être achevée les processus de décision mis en épargnant ainsi le gouvernement. cheurs américains qui s’intéressent au processus historique de la politiques et syndicaux touchant à œuvre en Europe, au Japon et aux Presque partout s’est également révolution industrielle européenne. Utilisant les concepts et les cette douloureuse question ont en France Etats-Unis révèlent plusieurs traits manifesté le désir de viabiliser le techniques de l’économétrie contemporaine, ils s’appliquent à re- poussé le gouvernement français à communs. système des retraites sur le long constituer les grandes séries statistiques de la comptabilité natio- s’intéresser aux méthodes utilisées travaux ont d’abord associé tous Tout d’abord, il y a une certaine terme en évitant les pièges de l’al- nale : investissements, production, prix, etc. Et ils se posent quel- par les autres pays. les partis politiques, l’ensemble « importance à disposer de données ternance politique. « En Espagne, ques questions essentielles sur les conditions du passage de A la demande de la direction de des organisations patronales et techniques crédibles », lesquelles tous les groupes parlementaires ont l’économie préindustrielle à l’économie industrielle : quels ont été la Sécurité sociale du ministère de syndicales, plus les associations. servent de base aux discussions. décidé, en 1995, de conclure un les facteurs les plus déterminants ? Comment et à quel rythme la l’emploi et de la solidarité une en- Cette maxi concertation a débou- Au Royaume-Uni, les chiffres sont pacte pour sortir les retraites du transition s’est-elle opérée ? A partir de quel moment le phéno- quête a été menée sur les proces- ché, six ans après, sur un rapport fournis par une institution indé- champ des joutes électorales. » mène de la modernisation devient-il irréversible ? sus de décision mis en œuvre dans dont les conclusions ont soulevé pendante ; aux Etats-Unis, le suivi Sur les sept pays étudiés, la Walt Whitman Rostow va s’appuyer sur les résultats de ces pre- sept pays : Etats-Unis, Japon, Alle- un tollé. financier appartient au conseil Grande-Bretagne seule a échappé mières recherches historiques pour construire sa théorie du magne, Royaume-Uni, Suède, Ita- Soucieux de préserver le consen- d’administration des caisses de re- à la règle du consensus. « L’alter- « take-off », qu’il développe en 1960 dans un ouvrage à succès : lie et Espagne (Réforme des re- sus, le gouvernement suédois a traite où l’opposition est représen- nance entre conservateurs et travail- Les Etapes de la croissance économique. Cet économiste reconnu, traites et concertation sociale, sous alors formé une nouvelle commis- tée ; en Allemagne, les statistiques listes a régulièrement entraîné des qui a notamment enseigné au Massachusetts Institute of Techno- la direction d’Emmanuel Reynaud, sion, composée exclusivement de produites par un collectif d’institu- changements importants dans la po- logy, propose un schéma séduisant − parce que simple et unifica- Bureau international du travail, représentants des élus à l’Assem- tions (assurances, banque cen- litique des retraites, ce qui soulève à teur − selon lequel toutes les sociétés humaines sont appelées à Genève, 1999, 110 p., 82 francs, blée nationale. Quatre ans plus trale...) dont la réputation est sans la fois un problème de confiance vis- passer par cinq phases : la société traditionnelle (qui correspond 12,5 euros). tard, en 1994, un consensus se dé- tache bordent le débat... à-vis de la pérennité des engage- au sous-développement originel) ; la période où se réalisent les Première évidence, partout le dé- gageait autour d’une nouvelle pro- Deuxième point important, le ments pris et de cohérence d’en- conditions préalables au décollage ; la phase de décollage (pen- bat sur la réforme se produit sur position de réforme. Le gouverne- processus de décision a débordé semble du système. » Reste à espé- dant laquelle l’économie s’installe dans la croissance) ; la période fond de crise. Deuxième constat, ment, se saisissant alors du dossier, partout le cadre strictement poli- rer que la recherche d’un de progrès vers la maturité (pendant laquelle la société se trans- deux pays seulement, l’Italie et la a formulé « les principes généraux tique. Organes consultatifs, consensus ne se traduise pas, en forme pour s’adapter aux nouvelles structures productives) ; et Suède, « ont opéré une transforma- d’une réforme », laquelle fut adop- groupes de travail, colloques, France, par l’immobilisme... l’ère de la consommation de masse (qui constitue selon lui l’abou- tion profonde du système de retraites tée la même année par le Parle- Livres blancs... ont cherché dans tissement du processus). lui-même ». Comment s’y sont-ils ment. chaque pays à créer un consensus. Yves Mamou Comment parvenir au décollage ? Rostow, qui base son argu- pris ? Par un mélange de concerta- Un groupe de travail parlemen- mentation sur l’analyse de l’économie britannique au XVIIIe et au tion et d’action volontariste. taire a ensuite été mis sur pied XIXe siècle, met l’accent sur l’accumulation du capital. L’inves- En Suède, les préliminaires ont pour formuler un projet de loi. Ce Les Français favorables au changement tissement productif, qui représente environ 5 % du PNB dans une été longs. Démarrés en 1984, les processus fut toutefois perturbé économie préindustrielle, doit doubler pendant une période suffi- par un débat interne né au sein du Les Français ne sont pas hostiles à une réforme des retraites, ni à samment longue (deux ou trois décennies dans le cas de l’Angle- parti social-démocrate, entre- l’instauration des fonds de pension. Tel est le message que Merrill terre) pour que la machine économique soit véritablement lancée. temps revenu au pouvoir. De nou- Lynch cherche aujourd’hui à faire passer, après qu’un sondage a été Le message adressé aux dirigeants des pays « sous-développés » velles négociations se sont alors réalisé à sa demande par l’IFOP, fin octobre, sur un échantillon de est donc clair : ils doivent impérativement donner une priorité ab- engagées, qui ont abouti à un nou- 941 personnes. solue aux investissements. Ce qui suppose de favoriser les injec- veau consensus en 1998. Le projet Une majorité de Français trouve trop maigres les pensions ac- tions de capitaux extérieurs, sous forme d’aides publiques (bilaté- de loi fut adopté la même année et tuellement servies (57 %), même si 67 % des personnes interrogées rales ou multilatérales) pour les infrastructures et de capitaux les nouvelles pensions « seront ver- s’attendent à pire dans l’avenir. Mais, malgré une inquiétude géné- privés pour l’appareil productif. Le salut des pays pauvres passe, sées en 2001 ». rale, 58 % des sondés n’ont pas constitué d’épargne spécifique en de- en d’autres termes, par l’établissement de bons rapports diploma- En Italie, un autre modèle de hors de leurs cotisations légales. tiques et politiques avec les grandes puissances. Et par l’installa- concertation a été mis en place, Seule une toute petite minorité (14 %) estime que la réforme des tion des multinationales sur les marchés locaux. Rostow donne qui a surtout consisté à sensibiliser retraites passe par un renforcement de la répartition. Une majorité ainsi une formidable caution « scientifique » à la politique enga- les syndicats. Ce sont eux qui (78 %) estime au contraire que le système actuel doit être complété gée par Truman onze ans plus tôt. Pas étonnant, dans ces condi- avaient fait échouer la réforme de par une forme ou une autre de capitalisation. Employés, ouvriers, tions, qu’il ait été engagé dès 1961 par la Maison Blanche pour oc- 1994, laquelle contribua à la chute jeunes sont à plus de 80 % en faveur de fonds de pension, à condi- cuper un poste de conseiller spécial. Et écrire à l’occasion le du gouvernement. Prenant le dos- tion que l’épargne ait lieu sur une base volontaire. Une minorité discours du président Johnson portant sur l’aide au développe- sier à bras le corps, le nouveau seulement estime qu’il faut rendre cette épargne financière obliga- ment... gouvernement a alors entrepris toire (28 %). LeMonde Job: WDE4899--0007-0 WAS MDE4899-7 Op.: XX Rev.: 26-11-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0060 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 / VII

Rexecode et « Le Monde Economie » ont organisé, le 29 novembre, un colloque sur le thème « La France est- elle entrée dans la nouvelle économie ? ». Nous donnons Quatre experts et la « nouvelle économie » la parole aux quatre économistes qui sont intervenus. La France sur les traces Le gisement est essentiellement

des Etats-Unis par Jean Pisani-Ferry technologique par Michel Didier

utre-Atlantique, après de chômage à partir duquel l’inflation gardées, celle du début du siècle, eux thèses s’af- restent très en dessous de ceux de la matique, les nouveaux téléphones et huit ans d’expansion, la recommence à accélérer, des travaux lorsque le taux d’équipement en télé- frontent aujourd’hui : période 1950-1972. L’essentiel de l’Internet se développent en France. O « nouvelle économie » récents suggèrent qu’il aurait baissé phones était dix fois plus élevé à San D la France est-elle en- l’accélération récente vient donc du Mais cela suffira-t-il à assurer une donne lieu à des débats d’environ un point au cours de la dé- Francisco qu’à Paris. Ces éléments in- trée dans un nouvel secteur producteur des technologies croissance forte et durable ? Si, pour animés : on dispute du caractère per- cennie. diquent qu’il n’est nul besoin de parta- âge d’or de la croissance ou est-elle de l’information. donner une image, les Français se manent, ou temporaire, de l’accéléra- Même si ces évaluations sont incer- ger l’optimisme des tenants de la simplement dans une phase favo- Deuxième observation, due à Ke- mettent tous à l’Internet pour ache- tion de la croissance ; on délibère taines, il est clair que cette baisse n’au- « nouvelle économie » pour détermi- rable du cycle économique ? Les sta- vin Stiroh. L’informatique boule- ter sur Amazon.com à partir d’ordi- pour déterminer si le chômage d’équi- rait pas été possible sans les muta- ner quel chemin doivent prendre l’Eu- tistiques ne permettant pas encore verse partout les manières de tra- nateurs Compaq, le moteur de la libre est inférieur ou supérieur à 5 % ; tions du marché du travail, et qu’elle rope ou la France. Dans cinq à dix ans, de trancher, j’ai choisi ici l’hypothèse vailler, mais on ne peut comprendre nouvelle croissance ne s’allumera on s’inquiète du niveau de la Bourse ne se serait pas traduite par une baisse sans doute, nous rencontrerons les de la « nouvelle économie » ; je pro- son effet macroéconomique qu’à pas pour autant en France. Pour en et de l’accentuation du déficit exté- du chômage effectif si la politique mêmes dilemmes, ceux d’une écono- pose d’en identifier les mécanismes condition de distinguer entre sec- bénéficier, il faut une forte capacité rieur. Tous ces débats sont évidem- économique n’avait pas pris le risque mie au plein-emploi, pour laquelle un sur l’exemple américain et d’en dé- teurs producteurs et secteurs utilisa- ment importants pour l’avenir des de tester la capacité du marché du tra- relèvement de la croissance ne peut duire les enjeux pour l’économie teurs. Le point essentiel est que Etats-Unis, et pour le nôtre. Ils ne vail à fonctionner en régime de haute venir que d’une accélération du pro- française. lorsque dans les secteurs utilisateurs Tous les pays ne seront doivent pas occulter quelques conclu- pression. Aux sempiternels débats sur grès technique ou d’une importation Aux Etats-Unis, les effets macro- la productivité du travail tend à s’ac- sions que livre une comparaison des l’efficacité relative des politiques de facteurs de production. économiques de la nouvelle écono- croître, c’est au prix d’une forte ac- pas également deux rives de l’Atlantique. J’en retien- structurelles ou keynésiennes, l’expé- Mais ce n’est pas notre problème mie ne sont vraiment visibles que cumulation de capital. De sorte que, drai quatre. rience américaine répond qu’il faut as- du moment. L’enjeu d’hier était de depuis 1995. La révolution étant au total, la productivité globale des gagnants 1. Depuis le début de la décennie, socier les unes et les autres. remettre l’économie sur le sentier d’abord technologique, c’est dans le facteurs n’augmente pas plus qu’au- l’écart de croissance cumulé entre les 4. Les secteurs liés aux technologies de l’innovation, de la croissance et système de production et dans la paravant. Etats-Unis et la zone euro atteint dix de l’information ont contribué pour de la création d’emplois : c’est lar- productivité qu’il faut chercher les Le mécanisme est en gros le sui- d’offre liée aux nouvelles technolo- points, et un peu plus encore pour la un tiers à la croissance américaine de gement chose faite, et les derniers moteurs de la nouvelle croissance. vant. Sous la poussée de l’innova- gies. Or, la France est sur ce plan dé- France, en dépit de sa performance ces dernières années, contre un cin- chiffres témoignent des résultats Quelques faits doivent être rappelés. tion technologique, le secteur de calée par rapport aux Etats-Unis. Le récente. Un tel écart ne s’explique ni de la politique initiée par Domi- Première observation. Il y a eu l’informatique et des télécommuni- poids des technologies de l’informa- par la démographie ni par la tendance nique Strauss-Kahn. une accélération de la productivité cations est devenu un formidable gi- tion dans le PIB est de 3,7 % en de la productivité. Il tient largement à Il faut inventer L’enjeu des prochaines années du travail aux Etats-Unis dans les sement de productivité. Ces gains de France contre 5,7 % aux Etats-Unis. la qualité de la politique économique est d’abord de l’y maintenir dura- années récentes mais, selon les cal- productivité sont largement rétrocé- La nouvelle économie est une op- qui a été conduite outre-Atlantique. Il un contrat social blement en prévenant, par la coor- culs de Robert Gordon, cette accélé- dés aux secteurs utilisateurs par des portunité historique, mais tous les souligne l’ampleur du retard accumu- dination européenne ou par des ration n’est pas générale. Elle est lo- baisses de prix. Ceux-ci réagissent pays ne seront pas également ga- lé par l’Europe, et le potentiel de rat- fidèle aux valeurs politiques structurelles nationales, calisée dans le secteur producteur alors à ces baisses de prix en substi- gnants. Pour transformer la reprise trapage qu’elle doit mobiliser au cours les déséquilibres qui pourraient des nouvelles technologies. L’idée tuant le facteur informatique aux économique en croissance forte et des années à venir. européennes menacer la croissance : c’est notre que la diffusion de l’informatique et autres facteurs (le travail et le capi- durable, nous avons encore à 2. En 1992, année de l’élection de prochain défi. Il est ensuite de des télécommunications a augmen- tal). Il y a donc substitution de fac- concrétiser deux priorités : Bill Clinton, le déficit public était de prendre appui sur cette croissance té l’efficacité générale de l’économie teurs, mais en définitive peu de créa- 1. Renforcer l’offre française de 4,4 % du PIB. En 2000, les comptes pu- quième ou un sixième en France ; et pour accélérer l’émergence d’une ne semble pas confirmée par les tion nette de productivité globale nouvelles technologies par la blics seront en excédent à hauteur de plus de 80 % de la croissance de l’in- économie fondée sur la connais- faits. Une fois pris en compte le phé- des facteurs dans ces secteurs. Ces concurrence, par des stimulants ap- 2 % du PIB. Stimulée par la politique vestissement depuis dix ans s’explique sance : le mouvement est lancé, il nomène classique, mais réversible, analyses ont de lourdes implications propriés, et le cas échéant par un re- monétaire, la croissance a été utilisée par l’investissement informatique. faut l’étendre. Il est enfin d’inven- de l’accélération de la productivité sur les chances pour la France de bé- déploiement des ressources pu- pour désendetter l’Etat. Ce redresse- Par-delà les incertitudes de mesures, ter, pour une économie plus inno- en période de haute conjoncture, il néficier de la nouvelle économie. Si bliques ; ment témoigne de ce que permet un une évidence s’impose : l’économie de vante et plus changeante, un reste peu de gains supplémentaires elle est d’abord le résultat des gains 2. Rendre notre économie plus ac- policy mix bien dosé. Il confirme que, la connaissance et des technologies de contrat social fidèle aux valeurs eu- dans la plupart des secteurs de de productivité dans la production cueillante aux porteurs de projets, conduit adroitement, un tel redresse- l’information est le vecteur d’une ropéennes : sur ce point-là, l’expé- l’économie. des biens et services liés aux techno- plus réactive aux changements et de ment ne pèse pas sur la croissance. transformation en profondeur de rience américaine peut nous ins- De 1995 à 1999, les gains de pro- logies de l’information, les chances façon générale plus soucieuse de la 3. L’année 1999 sera simultanément l’économie américaine, le levier d’une truire, mais pas nous guider. ductivité dans l’industrie hors nou- d’une nouvelle croissance ne se me- réussite de son système productif. la meilleure des trente dernières pour compétitivité renouvelée, et d’une velles technologies sont de 1,8 % par surent pas à la diffusion de ces tech- le chômage (4,2 %) et une des trois nouvelle croissance. Jean Pisani-Ferry est conseiller an, comme dans la période 1972- niques chez les utilisateurs, mais Michel Didier est professeur au meilleures pour l’inflation. Alors que L’Europe et la France se réveillent, économique auprès de Christian 1995. En dehors de l’industrie, les surtout au poids et à la capacité Conservatoire national des arts les évaluations économétriques si- mais sont en retard, et la situation ac- Sautter, au ministère de l’écono- gains de productivité se sont un peu d’offre de ce secteur dans l’écono- et métiers et directeur de Rexe- tuaient aux alentours de 6 % le taux tuelle rappelle, toutes proportions mie et des finances. renforcés depuis 1995, mais ils mie. Il n’est pas douteux que l’infor- code. La réalité du New Age n’est L’avènement du travail

pas prouvée par Anton Brender polyvalent par Daniel Cohen

i l’on n’en précise pas On comprend alors pourquoi ces penses d’équipement mais aussi à n cadre qui tape lui- peut dire tout d’abord que la col- problème qu’il doit résoudre. La ré- suffisamment les dernières années ont vu se dévelop- la baisse, selon des rythmes jamais même ses lettres ou lecte de l’information est devenue duction du coût de la communica- termes, le débat sur le per aux Etats-Unis l’idée d’un Nou- observés jusqu’ici, du prix de ces répond à son courrier elle-même une nouvelle tâche pro- tion que permet l’informatique S vel Age. N’observe-t-on pas outre- équipements. Cette diminution ra- U New Age prend assez électronique, une ductive qui, par nature même, ne produit ici la destruction d’un autre vite un tour confus. Certains Atlantique, depuis huit ans, une ex- pide s’explique par la part de plus standardiste qui fait les photoco- peut pas être spécialisée. « Surfer » type de tâches, celles qui sont liées confondent la diffusion des nou- pansion continue et rapide de en plus grande dans ces dépenses pies, un concierge d’un hôtel qui sur le Web à la recherche d’infor- aux anciennes façons de trans- velles technologies de l’information l’activité, avec une inflation faible d’investissement des matériels de prépare aussi la comptabilité du mations dont on ne sait pas tou- mettre les ordres. A l’image du se- et l’émergence d’une nouvelle et une hausse spectaculaire de la traitement de l’information, dont lendemain, une dactylo d’une PME jours quelles formes elles pren- crétariat, il est plus simple de dire économie. Observer la caisse enre- Bourse ? les prix diminuent chaque année à chargée de la commande des four- dront, à l’image du téléspectateur que certaines tâches d’encadre- gistreuse d’un supermarché ou l’or- Les termes du débat sur le Nou- un taux à deux chiffres. Les nou- nitures, un garagiste qui vend des qui zappe à la recherche d’un bon ment ont été liquidées par la révo- dinateur posé sur le bureau de vel Age se précisent donc : faut-il velles technologies contribuent polices d’assurance ou offre de ra- programme, est une activité néces- lution informatique. nombre d’employés suffirait alors à pour comprendre ces évolutions re- donc bien, par ce biais, à une accé- cheter votre voiture, un employé sairement « polyvalente », qu’on On peut distinguer enfin un der- convaincre de la réalité du Nouvel marquables faire appel, avec les lération des gains de productivité. de banque qui ouvre un compte, ne peut pas, ou qu’il est difficile de nier principe essentiel qui explique Age... apôtres du New Age, à une révolu- Mais le mécanisme n’est pas celui vous offre (en fonction de l’infor- déléguer. la polyvalence nouvelle du travail : Une telle approche est simpliste. tion technologique et institution- mis en avant par les tenants du mation qu’il a recueillie à votre On peut également interpréter la la chasse aux temps morts. Le veil- D’abord, parce que pour les tenants nelle qui aurait modifié en profon- New Age : on n’a pas observé, jus- propos) des produits financiers polyvalence nouvelle du monde in- leur de nuit qui prépare la compta- du New Age, ces changements deur la macroéconomie qu’à présent au moins, l’accéléra- bilité du lendemain occupe mani- techniques ne sont pas les seuls à américaine ? Ou bien peut-on en tion annoncée des progrès de l’effi- festement deux tâches sans liens prendre en compte : la libéralisa- rendre compte dans un cadre plus cacité avec laquelle le travail et les La chasse aux temps morts implique informationnels et sans rapports traditionnel ? Dans une étude ré- équipements sont utilisés. hiérarchiques. Le fait qu’on lui de- cente, j’ai montré avec l’économiste Le constat est moins étonnant de compresser le plus grand nombre possible mande d’effectuer ces deux tâches Les nouvelles Florence Pisani pourquoi la thèse qu’il n’y paraît. Que l’économie témoigne d’une obsession nouvelle défendue par les tenants du New américaine, déjà formidablement de tâches sur la même personne. Aujourd’hui, de l’organisation du travail : faire la technologies Age semblait, jusqu’à présent au efficace, puisse continuer, année chasse « au gaspi », ne plus payer moins, loin d’être avérée. après année, de progresser encore, l’entreprise est devenue un « monde toxique » les gens à ne rien faire... contribuent bien Ainsi, est-il indéniable que depuis alors même qu’elle satisfait à une Comme l’a montré brillamment le milieu des années 90, les gains de demande toujours accrue de ser- Philippe Askenazy, la montée sys- à une meilleure productivité du travail ont connu vices, est en soi remarquable. Qui adaptés ou prend la décision de formatique à partir d’un deuxième tématique des accidents du travail une accélération notable ; encore pense que cela aurait été possible vous retourner votre chéquier : tels axe. Considérons l’exemple du qui accompagnent les réorganisa- productivité : faut-il, pour en tirer argument en sans la révolution technologique sont les éléments de la « nouvelle cadre qui tape lui-même ses textes. tions industrielles est le symptôme faveur du New Age, montrer qui se déroule sous nos yeux ? économie ». Il absorbe une partie des tâches au- qu’un nouveau « stakhanovisme » par la baisse du prix qu’elle est bien due à une crois- Rien de vraiment nouveau alors A la spécialisation du vieux trefois dévolues à une secrétaire. est à l’œuvre dans le monde pro- sance plus rapide de l’efficacité dans cette « nouvelle économie » monde fordiste, se substitue la On peut dire que l’informatique ductif d’aujourd’hui. A l’obsession des matériels avec laquelle l’économie améri- américaine ? A ceux qu’une telle « polyvalence » du nouveau participe ici à la rationalisation du de spécialiser encore et toujours les caine utilise ses ressources produc- conclusion déçoit, signalons au monde productif. Comment travail des clercs. Elle le fait en ex- tâches que fixait l’ancien modèle tives. C’est loin d’être évident. A cô- moins une innovation majeure : la comprendre ce qui est en jeu ? Si propriant les secrétaires d’une par- productif, le nouveau régime tion commerciale et financière est, té des effets purement cycliques, manière de conduire la politique l’on interprète l’informatique tie de leur savoir-faire. L’informa- cherche désormais à réaliser des pour eux, tout aussi essentielle. En- l’accélération observée tient à des monétaire a radicalement changé. comme une manière de réduire le tique détruit d’anciens métiers en économies en compressant le plus suite, parce que ceux qui croient à facteurs « traditionnels ». Sans la très grande humilité dont coût de la communication, elle de- mettant dans le domaine public le grand nombre possible de tâches l’avènement d’un Nouvel Age ne L’effort d’investissement engagé la Réserve fédérale a fait preuve vrait entraîner une hausse de la savoir correspondant. La polyva- sur la même personne. constatent pas seulement une série depuis le début de la décennie a lorsqu’il s’est agi de définir le po- spécialisation, tout comme l’élec- lence du travail n’est possible que On pourrait dire que la révolu- de modifications microécono- conduit à une croissance relative- tentiel de croissance non inflation- tricité avait finalement conduit à parce que l’une des tâches (le secré- tion informatique est à l’image de miques : ils soutiennent que ces ment rapide du stock de capital uti- niste de l’économie, sans l’habileté accroître la division du travail. Cha- tariat) a été banalisée, voire même ce que fut le recul de la jachère à transformations modifient les lisé par chaque travailleur améri- aussi avec laquelle elle a utilisé les cun devrait spécialiser davantage le a purement et simplement disparu. l’aube du XVIIIe siècle, lorsque les « lois » traditionnelles de la macro- cain. Cette croissance de l’intensité marchés pour assurer le réglage fin champ de ses compétences, dès Une troisième explication de la paysans apprirent à manier la rota- économie. capitalistique, qui contraste avec la de la conjoncture, la croissance ra- lors qu’il devient plus facile de re- polyvalence informatique tient au tion des cultures pour éviter de Une économie New Age est une stagnation observée jusque-là, est, pide et régulière observée depuis courir aux compétences des autres. fait que le nouveau monde produc- laisser, tous les trois ans, les terres économie dans laquelle, par la tout naturellement, source de gains maintenant de longues années aux Comment comprendre la contra- tif s’accompagne de structures hié- en friche. C’est le recul de la jachère grâce conjointe de Bill Gates et de productivité. Il est donc difficile Etats-Unis n’aurait pas été possible. diction apparente entre la réduc- rarchiques beaucoup plus plates humaine qui est désormais recher- Margaret Thatcher, la croissance de de voir dans ces gains une Que les tenants du New Age ne tion du coût de la coordination et la que par le passé. Les employés ne ché. Ce qui fait dire au journal an- l’efficacité avec laquelle nous utili- « preuve » de la réalité du New mettent pas cette nouveauté en baisse de la spécialisation du tra- sont plus soumis au contrôle de glais The Economist, pourtant très sons les ressources productives se Age. avant ne doit pas, en Europe en vail ? Comment expliquer que leurs chefs, mais à la régulation de conservateur, que l’entreprise est trouve durablement accélérée, l’in- Une nuance doit toutefois être ici particulier, conduire à la laisser nombre de tâches autrefois dis- programmes informatiques ou à la aujourd’hui devenue un « monde flation maîtrisée et le cycle à jamais introduite. Pour une part, la hausse dans l’ombre. jointes, spécialisées, soient désor- pression directe du client. Il n’y a toxique ». aboli. D’où une croissance plus ra- du volume de l’investissement des mais faites par la même personne ? plus un col blanc qui donne des pide et plus régulière des profits et entreprises est due non pas seule- Anton Brender est président La réponse peut être donnée à ordres à un col bleu. Il y a un col de Daniel Cohen est professeur à une montée des cours boursiers. ment à l’augmentation de leurs dé- de CPR Gestion. plusieurs niveaux distincts. On couleur intermédiaire, saisi d’un l’Ecole normale supérieure. LeMonde Job: WDE4899--0008-0 WAS MDE4899-8 Op.: XX Rev.: 29-11-99 T.: 07:44 S.: 111,06-Cmp.:29,08, Base : LMQPAG 28Fap: 100 No: 0061 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 30 NOVEMBRE 1999 LE MONDE ÉCONOMIE 3. MÉTIERS D’AVENIR DÉPÊCHES b INDUSTRIE. Afin de mieux être à l’écoute des besoins des entreprises dans les domaines de la formation initiale et continue, de la recherche et de la technologie, du partenariat industriel et des relations internatio- Les auditeurs quittent leurs habits nales, l’Institut national polytechnique de Toulouse a ouvert un numéro vert : 0800-20-00-31. Grands groupes, PME-PMI, sociétés de services, etc. peuvent y soumettre leurs questions et leurs problèmes. de comptables du passé b CHÔMEURS. Le Comité chrétien de solidarité avec les chômeurs pu- blie sa septième édition du répertoire des associations et organismes au t si les choses étaient vironnementaux dont l’exactitude terne des services d’audit éclec- service des personnes privées d’emploi. L’édition an 2000 du répertoire, vraiment en train de Informatique, dépend de leurs services d’audit tiques. Mais certains ont déjà publié tous les deux ans, comprend plus de 8 000 adresses (associations changer... Cela fait des interne, là encore obligés de re- compris que leur force de frappe, créées par des chômeurs, lieux d’accueil et d’appui, associations inter- années que les défen- pollution... La maîtrise cruter des spécialistes dans le do- compte tenu de la vitesse des médiaires et entreprises d’insertion, organismes d’aide à la création d’en- seursE du métier d’audit expliquent maine. « Et puis il y aussi la ques- changements actuels, risque treprise...), dont 2 000 nouvelles par rapport à la précédente édition. que leur profession n’a plus rien à des risques qui tion de la protection de l’image de d’être vite dépassée. « Nous avons Prix : 250 francs (38,11 ¤), plus 21 francs (3,2 ¤) de port. voir avec l’image qui leur colle à la l’entreprise, ajoute Jean Coroller. recruté un cadre de chez SAP, ra- Renseignements : 01-55-25-28-48. peau. C’est-à-dire celle de finan- guettent l’entreprise La « vache folle » et l’affaire Coca- conte un directeur des ressources ciers ou d’experts chargés du Cola de juin dernier ont marqué les humaines d’une banque, mais strict respect des procédures. On prend toujours plus esprits de beaucoup de patrons de nous devons veiller à ce qu’il actua- AGENDA les a longtemps considérés l’agroalimentaire qui veulent abso- lise son savoir, sinon il nous sera comme des « supercontrôleurs », d’importance lument réussir à se protéger de tels beaucoup moins précieux au fil du b ÉCONOMIE. Les thèmes économiques prennent une importance mais à piètre réputation, aussi événements. » temps... » croissante dans l’édition et dans le champ politique. En témoignera la bien sur les campus − « C’est un dans l’audit Bien évidemment, cette « lame Pour pallier ces déficits pos- première Journée du livre d’économie qui se tiendra le 4 décembre au métier de flic ou de surveillant gé- de fond » n’atteint pas toutes les sibles, deux phénomènes ont ten- Sénat. Lancée à l’initiative de l’association Lire la politique, en partena- néral » − que dans l’entreprise – achète, vend et stocke. Mais avec le entreprises en même temps. dance à se développer : le trans- riat avec Le Monde notamment, cette manifestation a pour but de pro- « Ce sont des donneurs de leçons e-business, ces opérations vont de- Beaucoup de PME assimilent en- fert de connaissances (ou mouvoir le livre dans la diffusion du débat d’idées. qui sucrent dans les budgets en ex- venir virtuelles et donc être sou- core les auditeurs à des commis- « l’auto-évaluation ») et l’externa- Elle permettra au grand public de rencontrer une centaine d’auteurs pliquant que c’est pour le bien de mises à d’autres aléas ». saires aux comptes. Mais que ce lisation. Dans le premier cas, une ainsi que des personnalités intervenant lors de débats centrés sur le tout le monde. » Or, comme le rappelle Brian To- soit du côté des « Big Five » (les entreprise demande à un cabinet thème de l’alimentation de demain. Parmi les participants : Anne Lau- « Il est exact de dire que, pen- whill, responsable de l’audit inter- cinq cabinets anglo-saxons qui extérieur de transmettre ses mé- vergeon, présidente de la Cogema, Corinne Lepage, ancien ministre de dant longtemps, l’auditeur ne fut ne et associé chez PriceWaterhou- sont les premiers mondiaux de thodes (en principe régulièrement l’environnement, Denis Kessler, vice-président du Medef... que comptable du passé, reconnaît seCoopers, « le principe de notre l’audit) ou des grands groupes, la actualisées) et ses référentiels à Renseignements : 01-45-49-02-74. Pierre-Alexandre Bapst, directeur profession est de maîtriser les donne change. ses cadres. Dans le second, elle lui au département maîtrise des risques, c’est-à-dire toutes les situa- Pour commencer les profils re- confie, en l’externalisant, son ser- b INTÉGRATION. Quelle place tient l’intégration dans la politique de risques et aide à l’audit interne tions qui peuvent empêcher l’entre- crutés sont plus diversifiés, Les vice d’audit interne. La démarche la ville et dans les politiques locales ? Comment les jeunes d’origine d’Arthur Andersen. Mais au- prise d’atteindre ses objectifs ». Les auditeurs spécialistes en systèmes est fréquente aux Etats-Unis et en étrangère rencontrant des difficultés y sont-ils pris en compte ? « Poli- jourd’hui les chefs d’entreprise at- auditeurs marchent donc de plus d’information représentent au- Grande-Bretagne. En France, elle tique de la ville, intégration, jeunesse » est le thème des Ateliers de tendent de lui qu’il anticipe, qu’il en plus sur les traces des « risk jourd’hui chez Arthur Andersen se développe. Là encore un signe l’intégration locale, qui se tiendront le 2 décembre à Nantes. regarde en avant. » managers », les gestionnaires des Paris 150 personnes à plein du changement. Organisée par l’Agence pour le développement des relations inter- Si cette révolution maintes fois risques. temps... Seuls les grands groupes culturelles, en collaboration avec les pouvoirs publics, cette journée autoproclamée semble se pro- Internet n’est pas la seule illus- sont susceptibles de s’offrir en in- Marie-Béatrice Baudet présentera une enquête réalisée en Pays de la Loire et accueillera éga- duire aujourd’hui c’est « parce tration de cette mutation. Le dé- lement des personnalités européennes. veloppement des systèmes d’in- qu’un auditeur interne se doit de Des missions qui diffèrent selon les secteurs Renseignements : 01-40-09-69-19. réagir aux changements actuels formation et des logiciels de aussi vite que son président, sinon il gestion tels SAP en est un autre b ÉPARGNE SOLIDAIRE. Pour certaines structures et associations, la risque d’être rapidement dépassé », élément. « Ces technologies per- Industrie, commerce Banque, finance Administrations création d’une activité économique durable nécessite de passer par le constate, laconique, Jean Coroller, mettent à une direction générale de et service et assurance capital investissement solidaire de proximité. Pour perfectionner cet qui dirige chez Ernst & Young les disposer de davantage d’informa- outil, cinq organisations, soutenues par la Commission européenne, se activités de Business Risk Mana- tions dans un laps de temps plus ra- sont réunies autour du projet Esope (Epargne solidaire de proximité gement. Et les changements... ce pide, constate Brian Towhill. Notre 38% 33% 36% contre l’exclusion) dont, en France, la fédération des Cigales (Clubs n’est pas ce qui manque en cette souci, à nous auditeurs, est de nous d’investisseurs pour une gestion alternative locale de l’épargne) et la fin de siècle. assurer de la fiabilité de ces sys- 45% 45% 38% CFDT. Ces travaux, ainsi que des exemples étrangers, seront présentés Un exemple ? Le commerce tèmes ». Cela implique, bien sûr, le 7 décembre à Arcueil, près de Paris. électronique. « Beaucoup de spé- l’arrivée dans le métier d’informa- 17% Renseignements : 01-49-91-90-91. cialistes se penchent sur son impact ticiens chevronnés, des profils jus- 13% 21% concernant les rentrées fiscales, qu’à maintenant peu fréquents. 4% 5% 5% b SYNDICALISME. L’Institut CGT d’histoire sociale organise un col- mais peu d’entre eux réalisent qu’il De même l’augmentation des loque, les 2 et 3 décembre à Paris, sur le thème « Femmes et syndica- va bouleverser notre métier, ex- réglementations françaises ou eu- lisme ». Une sorte d’introspection sur la manière dont les syndicats plique Stéphane Baller, également ropéennes en matière d’environ- ont, ou n’ont pas, pris en compte la place des femmes dans la vie so- d’Ernst & Young. Un auditeur rai- nement est une donne à prendre AUDIT D'EFFICACITÉ AUDIT DE CONFORMITÉ ciale. sonne à partir d’un schéma d’orga- en compte. Des entreprises pu- PROMOTION DU CONTRÔLE INTERNE AUTRE Renseignements : 01-48-18-84-90. nisation précis : une entreprise blient désormais des rapports en- Source : Arthur Amdersen, Ifaci. Une activité encore récente qui doit faire face à de nouvelles tâches es rôles traditionnels de plus souvent de formation supé- l’audit interne n’ont pas Beaucoup d’auditeurs rieure (35 % sont issus de grandes disparu. Dans une en- écoles de commerce et 36 % de quête que viennent de considèrent leur l’Université) − qui quittent leur publierL l’Institut de l’audit interne service restent au sein de leur en- (Ifaci) et Arthur Andersen (L’audit métier comme un treprise. Cet élément peut se ré- interne en France à l’aube de l’an véler soit un avantage, soit un 2000, octobre 1999), l’évaluation tremplin vers un poste handicap. Un avantage ? L’audi- et l’amélioration du contrôle in- teur connaît parfaitement les terne représentent encore 71 % opérationnel et rouages maison et peut donc fa- des objectifs assignés aux audi- cilement devenir opérationnel. teurs, suivies par la rentabilité/ef- n’actualisent pas assez Un handicap ? On peut imaginer ficacité (52 %), et la maîtrise des qu’un auditeur qui aura jeté son risques (41 %). leurs connaissances dévolu sur la filiale ou le départe- Mais interrogés sur les attentes ment qu’il souhaite intégrer n’ait des dirigeants à leur égard, les son service. Ce turn-over élevé pas vraiment envie de « fusiller responsables de services d’audit est un grand classique, comme son futur patron dans ses rapports sentent que le vent tourne l’explique Annie Bressac, direc- d’audit », confirme un ancien de puisque « l’identification des teur recherche et développement la profession. «Or, reprend-il, la risques » vient loin devant, et que de l’Ifaci, qui fédère près de question de l’indépendance est fon- « l’application des normes et des 2 000 auditeurs issus d’orga- damentale. Ce genre de biais fait procédures » se retrouve en der- nismes des secteurs public et pri- évidemment le bonheur des cabi- nière position. De même, « parti- vé : « L’audit interne qui traîne en- nets d’audit. » ciper à la conduite du change- core une vieille image est plutôt Car la concurrence audit inter- ment » relèvera d’ici trois ans des vécu comme un tremplin idéal ne-audit externe n’est pas un prérogatives de l’audit interne, à pour intégrer, par la suite, un poste mythe, même si les deux mondes en croire 74 % des entreprises in- d’opérationnel. » essaient de vivre en bonne intel- terrogées. Les chiffres confirment cette ligence. « C’est vrai que beaucoup La fonction, contrairement à réalité. 80 % des auditeurs − le d’auditeurs internes considèrent l’image véhiculée, est plutôt encore que la concurrence est jeune : 80 % des services ont réelle, confirme Annie Bressac. moins de vingt années d’exis- Mais les relations vont dans le bon tence, et un département sur trois sens. » a moins de cinq ans. Autre élé- Deux autres éléments pointent ment positif pour les évolutions à les progrès à faire. Ainsi, les audi- venir : si le rattachement à la di- teurs n’entretiennent pas assez rection financière (qui reste un leurs connaissances. Une fois modèle traditionnel) est confirmé plongés dans un domaine, ils y par 25 % des entreprises, ce pour- deviennent des spécialistes, quitte centage demeure stable par rap- à ne plus s’intéresser aux autres port aux années précédentes. risques qui guettent l’entreprise. Alors que le lien direct entre ser- Par exemple, ils sont 14 %, seule- vices d’audit interne et directions ment, à utiliser des « bases de générales (DG) progresse (70 % données des meilleures pratiques ». aujourd’hui). Mieux, actuelle- ̄ Enfin, la question des transferts ment, les objectifs des auditeurs de connaissances entre auditeurs sont approuvés dans 85 % des cas extérieurs, issus souvent des Annie Bressac grands cabinets anglo-saxons, et par les DG (contre seulement b Diplômée de l’Ecole supérieure les auditeurs internes à une entre- 12 % par les directions finan- de commerce de Paris (ESCP), prise n’est pas encore totalement cières). Annie Bressac a débuté sa carrière Il existe néanmoins encore chez BDA/Deloitte Touche réglée. 58 % des entreprises inter- quelques ombres au tableau qui Tohmatsu, puis à la Banque rogées expliquent que cette dé- montrent que la profession a en- française du commerce extérieur. marche se fait « parfois » voire core des progrès à faire pour être b Elle a rejoint l’Institut de l’audit « souvent ». Mais 42 % répondent à la hauteur de ses ambitions. Un interne (Ifaci) au début de l’année qu’elle n’a encore jamais été mise résultat est particulièrement si- 1999 pour y occuper le poste de en place. gnificatif : l’auditeur type reste en directeur de la recherche et du moyenne 3,7 années au sein de développement. M.-B. B.