Vue sur la plage de Sainte-Marie-du-Mont Août 2010

Édition PROFIL DE VULNÉRABILITÉ

Mai 2013 Rapport technique

Commune de SAINTE-MARIE-DU-MONT

Plage de la Grande Dune

La Grande Dune

Baie des Veys

Délégation Territoriale de la Service Santé Environnement Service Santé Environnement Sommaire

Contexte ...... 4

PHASE I : État des lieux ...... 5

1 Zone de baignade...... 5

1.1 Description de la zone de baignade ...... 5 1.1.1 Fiche d’identité ...... 6 1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade ...... 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade ...... 7 1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade ...... 7 1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale ...... 7 1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE ...... 9 1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE ...... 9 1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade ...... 10 1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade ...... 10 1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages ...... 10 1.3.1 Zone conchylicole ...... 10 1.3.2 Pêche à pied ...... 12 1.4 Contexte météorologique ...... 13 1.4.1 Température de l’eau ...... 13 1.4.2 Précipitations ...... 13 1.4.3 Courants et marées ...... 14 1.4.4 Vents ...... 15

2 Description de la zone d’influence ...... 16

2.1 Démographie ...... 17 2.2 Géologie ...... 17 2.3 Occupation du sol ...... 18 2.4 Réseau hydrographique ...... 19 2.5 Rejets côtiers ...... 22 2.5.1 Les rejets côtiers suivis ...... 22 2.5.2 Les rejets côtiers autorisés ...... 24 2.5.3 Autres rejets côtiers ...... 25

3 Identification des sources potentielles de pollution ...... 26

3.1 Les eaux usées domestiques ...... 26 3.1.1 L’assainissement collectif ...... 26 3.1.2 L’assainissement non collectif ...... 31 3.2 Eaux pluviales ...... 31 3.3 Activités agricoles ...... 32 3.3.1 Indicateurs “pollutions agricoles” ...... 32 3.4 Activités artisanales et industrielles ...... 35 3.5 Autres sources de pollution spécifiques ...... 35 3.5.1 Port, zone de mouillage ...... 35 3.5.2 Camping, aire de mobil home, camping-car ...... 35 3.5.3 Circulation des chevaux sur la plage ...... 35

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 2 PHASE II: Diagnostic ...... 37

1 Evaluation de l’impact des rejets de proximité ...... 37

2 Evaluation de l’impact des rejets de la Baie des Veys ...... 39

2.1 Estimation théorique des flux bactériens émis ...... 39 2.1.1 Méthodologie ...... 39 2.1.2 Flux bactériens théoriques ...... 39 2.2 Etude de la dispersion en mer de ces flux ...... 41 2.2.1 Modèle hydrodynamique Mars-2D et son interface MarsWeb ...... 41 2.2.2 Paramétrage des simulations ...... 41 2.2.3 Limites du modèle ...... 42 2.2.4 Résultats des simulations ...... 43

PHASE III: Mesures de gestion et recommandations ...... 48

1 Synthèse sur les facteurs de risques ...... 48

1.1 Rejets côtiers ...... 48 1.2 Assainissement ...... 48 1.3 Les eaux pluviales ...... 49 1.4 Activité agricole sur la zone d’étude ...... 49 1.5 Autres sources potentielles de pollution ...... 49

2 Recommandations ...... 50

Bibliographie ...... 51

Sites Internet visités ...... 52

Listes des Annexes ...... 52

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 3 Contexte

La transposition en droit français de la Directive européenne n° 2006/7/CE du 15 février 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade est effective depuis la publication du décret n° 2008-990 du 18 septembre 2008. Les principales dispositions liées à cette évolution réglementaire concernent les modalités de surveillance, de classement et de gestion de la qualité des eaux de baignade. En matière de gestion figurent l’obligation de l’élaboration de “profils de baignade” et la fourniture d’une information adaptée au public.

L’établissement des profils de vulnérabilité des zones de baignade (article. 6 et annexe III de la Directive n°2006/7/CE) doit permettre :

. D’identifier et hiérarchiser les sources de pollution susceptibles d’avoir un impact sur la qualité des eaux de baignade et d’affecter la santé des baigneurs, . De définir les actions visant à supprimer ces sources de pollution ainsi que les mesures de gestion à mettre en œuvre pour assurer la protection sanitaire de la population, . De prévenir les risques sanitaires et améliorer la qualité des eaux de baignade qui devront atteindre une “qualité suffisante” en 2015 (Directive n°2006/7/CE).

Le profil de vulnérabilité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune sur Sainte-Marie-du-Mont a été réalisé sous la maitrise d’ouvrage du Conseil Général de la Manche avec l’appui technique du service Santé-Environnement de la Délégation Territoriale de la Manche de l’Agence Régionale de Santé de Basse-Normandie et a bénéficié d’un soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. Partenaire privilégié, l’IFREMER (LERN - Port-en-Bessin) a apporté son savoir-faire et les outils de modélisation hydrodynamique ainsi que son patrimoine de données littorales.

Ont contribué à ce profil en tant que fournisseurs de données et sont ici remerciés :

- le Conseil Général de la Manche - Service Eau / SATESE, - l’Agence de l’Eau Seine-Normandie - Direction Territoriale et Maritime des Rivières de Basse- Normandie et le Service Littoral et Mer de la DEMAA, - la DT de la Manche de l’ARS de Basse-Normandie - Service Santé-Environnement, - l’IFREMER - Laboratoire Environnement Ressource de Normandie (Station de Port-en-Bessin), - la commune de Sainte-Marie-du-Mont, - la Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise, - le Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin, - la DREAL de Basse-Normandie – Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages, - la DDTM de la Manche, - la DDPP de la Manche, - la DRAAF de Basse-Normandie - la SAUR.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 4 PHASE I : État des lieux

1 Zone de baignade

1.1 Description de la zone de baignade

Etablie au sud de la côte est du Cotentin, la commune de Sainte-Marie-du-Mont est entourée par les communes littorales d’Audouville-la-Hubert et de Brucheville (Annexe 1). Le point de suivi sanitaire de la plage de la Grande Dune se situe face à la cale d’accès (Figure 1).

Nom de la plage: La Grande Dune Département: Manche (50) Commune: Sainte-Marie-du-Mont Région: Basse-Normandie

© Google EaEarthrth

· Secteur de Baignade

Accès plage

Panneau d'affichage  des résultats Qualité Baignade  Parking r Point de Suivi Baignade

9 Camping

Sources: ORTHO50-2007, Département de la Manche, DT50-ARS BN Échelle - 1:6 000

Figure 1 : Localisation et description de la zone de baignade

(a) (b)

Figure 2 : Plage de la Grande Dune – Vues du 9 août 2010 (a) Vue au nord-ouest – (b) Vue au sud-est

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 5 1.1.1 Fiche d’identité Données issues de la commune de Sainte-Marie-du-Mont et d’une visite de terrain

Plage

Etendue : la plage s’étend face aux parcs conchylicoles d’ au nord de la commune Pente : moyenne Nature de l’estran : sable Équipements sanitaires : néant Poste de secours : néant divagation des chiens interdite (seuls les chiens tenus en laisse sont autorisés) / Accessibilité aux animaux : circulation de chevaux à marée basse (entrainement régulier sur la plage) / à noter qu’une charte régulant la circulation des chevaux existe sur la commune géré par la Communauté de communes de Sainte-Mère-Eglise Entretien de la plage : fréquence bimensuelle à hebdomadaire de mars à septembre

Zone rivulaire

Nature : dunes + enrochements Zone de stationnement : parkings avec emplacements non délimités (environ 100 places) Cale d’accès à l’estran : oui

Zone de baignade

Surveillance MNS : baignade non surveillée Maîtres Nageurs Sauveteurs Profondeur : petit fond Saison balnéaire : du 15 juin au 15 septembre Autres usages : activités nautiques, pêche à pied et conchyliculture Fréquentation : moyenne (entre 100 et 1000 personnes / jour) – source AESN, 2004

Point de contrôle : X = 344 890 et Y = 2 497 230 Coordonnées en Lambert II étendu (en m)

1.1.2 Fréquentation de la zone de baignade Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN / Etude AESN, 2004

La fréquentation de la plage est une information relevée depuis 2001 dans le cadre du suivi de l’état sanitaire des zones de baignade en mer. Plus qualitative que quantitative, cette donnée permet d’avoir une idée sur la fréquentation instantanée de la plage de la Grande Dune (Tableau 1).

Tableau 1 : Fréquentation instantanée de la plage de la Grande Dune lors des prélèvements du suivi baignade (période 2001-2010 / plage horaire 8h30-18h20)

Fréquentation de la plage Nb valeurs % (Nb personnes sur la plage) Nulle 13 13,0% Faible (<20 pers) 63 63,0% Moyenne (20 à 100 pers) 17 17,0% Forte (> 100 pers) 7 7,0% Total 100 100%

Ces observations sont à nuancer car les prélèvements sont réalisés en semaine et écartent les week-ends qui restent des jours de forte affluence. D’après une étude menée par l’AESN (AESN, 2004) la plage de la Grande Dune pourrait observer une fréquentation moyenne comprise entre 100 et 1000 personnes / jour.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 6 1.1.3 Information du public relative à la qualité des eaux de baignade Lancée dès 1995, la campagne de communication entreprise sur le littoral manchois repose sur l’affichage des résultats de la qualité des eaux (panneau) sur le lieu de baignade et sur leur mise en ligne sur Internet. La diffusion de cartes postales, destinées à promouvoir la diffusion de l’information, est venue compléter ces actions de communication à partir de 2007.

Panneau d’affichage

Localisation : Près de l’accès à la plage (Figure 1) Visibilité : Bien visible Mise à jour : A réception des résultats

Panneau

Figure 3 : Vue sur le panneau d’affichage des résultats - 9 Août 2010

1.2 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des eaux de baignade

Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN

La plage de la Grande Dune fait l’objet d’un contrôle sanitaire de la qualité de ses eaux de baignade depuis plus de dix ans (localisation du point de prélèvement sur la Figure 1). Créé en 1999, le point de suivi “La Grande Dune” s'est substitué au point ''Utah Beach'' situé à 600 m au sud (face au musée). En effet ce dernier n’était plus représentatif de l’activité de baignade sur la plage de Sainte-Marie-du-Mont. Les données étudiées dans le cadre du profil se résument à la période 1999-2012.

1.2.1 Les germes témoins de la contamination fécale

1.2.1.1 Escherichia coli

Évolution des [E.coli] E.coli

E.coli N = numération 10000 1999-2012 N ≤ 30 E.coli/100ml 3 Nombre impératif 9 30 < N ≤ 100 2 100 < N ≤ 250 1 1000 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 Nombre guide N ≥ 2000 20 100 Nb total d'analyses 141

10 Seuil de détection

73 Concentrations/100ml engermes

1

(a) 33 (b)

29/07/1999 31/05/2000 31/07/2000 05/06/2001 09/08/2001 28/05/2002 29/07/2002 28/05/2003 28/07/2003 01/06/2004 26/07/2004 26/05/2005 03/08/2005 29/05/2006 31/07/2006 29/05/2007 06/08/2007 02/06/2008 23/07/2008 26/05/2009 03/08/2009 26/05/2010 02/08/2010 30/05/2011 02/08/2011 04/06/2012 25/07/2012 03/09/2012 31/05/1999 Figure 4 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en E.coli entre 1999 et 2012

Depuis 1999, 75 % des concentrations enregistrées se situent en dessous de la valeur guide fixée par la Directive 76/160/CEE et un seul dépassement du seuil impératif a été observé le 16 août 2012 (2263 E.coli/100ml). Outre ce résultat très pénalisant qui a entrainé un classement non conforme à la Directive de 1976 (cf. Tableau 3), les quelques dépassements de la valeur guide, plus ou moins fréquents selon les années, entrainent depuis 1999 une alternance de classements A et B (Tableau 3) qui témoigne de la potentielle vulnérabilité des eaux de baignade de la plage.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 7 Il est à noter que la plupart des dérives de qualité enregistrées n’ont pas été observées à la suite de fortes précipitations (Tableau 2) ; ce qui est notamment le cas des résultats pénalisants du 6 septembre 2006 (1794 E.coli/100ml) et du 29 août 2011 (1466 E.coli/100ml). La dérive de qualité enregistrée en août 2012 faisait quant à suite à trois jours de pluies qui sont restées toutefois peu abondantes puisqu’à peine 10 mm sont tombés entre le 14 et le 16 août 2012.

Tableau 2 : Relation entre les dérives de qualité observées (> 250 E.coli/100ml) sur la plage de la Grande Dune, les précipitations relevées à Sainte-Marie-du-Mont (Météo ) et les coefficients de marée (SHOM)

Concentrations Précipitations à Ste-Marie-du-Mont Date Coeff. Marée ( en germes /100mL) (en mm) E.coli / Entérocoques / Cumul sur 3 J-2 J-1 J J-1 J 100mL 100mL jours 14/08/1999 704 668 0 2 2 4 99 98-96

17/08/2000 344 46 0 7,2 0 7,2 81-83 84 13/08/2001 253 77 0 0 0 0 51-48 44-42 24/06/2002 312 30 0 0,2 0,2 0,4 80-82 84-86 15/07/2003 627 15 0,4 0 0,6 1 89-90 91 12/08/2003 282 77 0,2 0 0,2 0,4 79-83 87-90 30/08/2004 289 46 0,2 0 0,2 0,4 87-93 98-101 11/08/2005 289 15 0,2 0,2 0,2 0,6 75-72 69-65 06/09/2006 1794 108 0,2 0 0,2 0,4 58-96 77-86 28/08/2007 734 127 0,2 0 0 0,2 76-83 89-95 26/08/2010 480 2182 0 3,2 6,7 9,9 83-84 85 18/07/2011 272 232 8,6 4,2 2,6 15,4 88 87-86 29/08/2011 1466 476 0,6 0 0,2 0,8 86-93 99-104 16/08/2012 2263 234 3,2 3,7 3 9,9 59-66 72-77 29/08/2012 289 77 1,4 0,2 4,4 6 58-65 71-78

1.2.1.2 Entérocoques intestinaux

Évolution des [Entérocoques intestinaux] Entérocoques

10000 Entérocoques intestinaux N = numération 1999-2012 1 N ≤ 30 Ent/100ml 1 30 < N ≤ 100 8 1 0 100 < N ≤ 250 1000 250 < N ≤ 500 500 < N ≤ 1000 1000 < N ≤ 2000 22 Nombre guide N ≥ 2000 100 Nb total d'analyses 141

10 Seuil de détection Concentrations/100ml engermes

1

108

29/07/1999 31/05/2000 31/07/2000 05/06/2001 09/08/2001 28/05/2002 29/07/2002 28/05/2003 28/07/2003 01/06/2004 26/07/2004 26/05/2005 03/08/2005 29/05/2006 31/07/2006 29/05/2007 06/08/2007 02/06/2008 23/07/2008 26/05/2009 03/08/2009 26/05/2010 02/08/2010 30/05/2011 02/08/2011 04/06/2012 25/07/2012 03/09/2012 (a) (b) 31/05/1999

Figure 5 : Répartition (a) et Évolution (b) des concentrations en Entérocoques intestinaux entre 1999 et 2012

Avec 92% des dénombrements inférieurs au seuil guide, les Entérocoques intestinaux peuvent, au regard de la nouvelle Directive de 2006, constituer un facteur pénalisant pour la qualité des eaux de baignade de cette plage (Figure 6). C’est d’ailleurs le paramètre déclassant à l’issue de la saison 2012.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 8 1.2.2 Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE Appliqués jusqu’à la saison 2012, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la Directive 76/160/CEE sont rappelés en annexe 2. Depuis 1999, la plage observe une alternance de classements A et B, preuve de la potentielle vulnérabilité de la qualité de ses eaux de baignade (Tableau 3). Bien qu’exceptionnelle, la dérive enregistrée en août 2012, qui a entrainé un classement C à l’issue de la saison, confirme cette sensibilité de qualité.

Tableau 3 : Historique des classements selon la Directive 76/160/CEE

Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Classement 10B 10A 10B 10A 10A 10A 10B 10B 10B 10A 10A 10B 10B 11C NB : 10 A correspond au nombre de mesures prises en compte suivi du classement (A, B, C ou D)

1.2.3 Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE Appliqués à partir de la saison 2013, les critères de classement de la qualité des eaux de baignade selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE sont rappelés en annexe 3. Au regard des simulations réalisées (Tableau 4), la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune serait “bonne” depuis 2003. Si le paramètre E.coli a été déclassant selon la Directive de 1976, c’est bien les Entérocoques qui constituent au regard de la nouvelle directive le facteur pénalisant en 2012. En effet, plus nombreuses ces dernières années, les valeurs supérieures à 200 Entérocoques/100ml (notamment le résultat pénalisant du 26 août 2010) entraineraient une nette hausse du percentile 95 qui à l’issue de la saison 2012 dépasserait très légèrement le seuil de qualité “bonne” et classerait la plage en qualité “suffisante”.

Tableau 4 : Simulations des classements selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Saisons prises 1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 2008-2011 2009-2012 en compte Classement (*) Excellente Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Suffisante (*) Classement calculé sur les résultats de 4 saisons

Si l’évolution des percentiles 951 pour E.coli est restée relativement stable depuis 2002, la dérive exceptionnelle enregistrée en 2012 a suffi pour entrainer une hausse non négligeable à l’issue de cette dernière saison. L’évolution du percentile 95 des Entérocoques observe quant à elle une nette dégradation depuis 2010 (Figure 6). Cette dérive est en partie liée au résultat pénalisant (2182 Entérocoques/100ml) du 26 août 2010 (Tableau 2).

Escherichia coli Entérocoques intestinaux Évolution du Percentile 95 Évolution du Percentile 95 10 000 10 000

1 000 428 1 000 350 382 401 320 500 245 259 255 258 242 260 Bonne qualité 185 207 250 200 133 89 86 90 66 79 Bonne qualité 100 100 54 57 44

10 10 Qualité excellente Qualité excellente

1 1

1999-2002 2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 2008-2011 2009-2012

2000-2003 2001-2004 2002-2005 2003-2006 2004-2007 2005-2008 2006-2009 2007-2010 2008-2011 2009-2012 1999-2002 Figure 6 : Évolution du percentile 95 pour E.coli et les Entérocoques intestinaux

1 Voir en Annexe 3.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 9 1.2.4 Bilan sur la fermeture de la zone de baignade Aucune fermeture n’a été déclarée sur la plage de la Grande Dune.

1.2.5 Complément d’information sur la qualité des eaux de baignade . Echouage naturel de macroalgues / macrodéchets D’après les états de situation réalisés dans le cadre du suivi sanitaire de 2011, la plage de la Grande Dune peut faire l’objet de légers échouages naturels et dépôts d’algues brunes, voire même quelques dépôts massifs d’algues vertes. Réalisé selon le guide de collecte raisonnée des macro-déchets (édité par le CG50), l’entretien de la plage est assuré par la Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise entre les mois de mars et septembre (fréquence bimensuelle à hebdomadaire).

. Potentiel de prolifération de macroalgues vertes liées à l’eutrophisation Aucune prolifération d’algues vertes n’a été observée sur la plage de la Grande Dune.

. Potentiel de prolifération phytoplanctonique Suivi REPHY / RHLN assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin

Issue des fiches de suivi de la qualité trophique des masses d’eau normandes (Atlas IFREMER, 2007), la Figure 7 renseigne sur le potentiel de prolifération phytoplanctonique de la masse d’eau DCE “HC10” située entre Ravenoville (côte Est du Cotentin, département de la Manche) et la pointe du Hoc (département du ).

La période productive y débute entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril. Les maxima de biomasse chlorophyllienne sont atteints entre les mois de mai et juin avec des concentrations de l’ordre de 12 à 14 mg.m-3.

Au regard de l’indicateur DCE “Chlorophylle”, cette masse d’eau, et donc la plage de la Grande Dune, sont en bon état.

Figure 7 : Données de concentrations de chlorophylle. Images satellites produites par la NASA sur la période de 1997/2006 et traitées au moyen de l’algorithme OC5 Ifremer Dynéco/F.Gohin

1.3 Historique du contrôle sanitaire de la qualité des coquillages

1.3.1 Zone conchylicole Suivi REMI assuré par IFREMER-LERN de Port-en-Bessin

Au travers de son réseau national de surveillance (REMI), l’IFREMER assure le contrôle microbiologique des zones de productions conchylicoles (zones de parcs et de bouchots / gisements naturels exploités par des professionnels). Portant sur la recherche d’Escherichia coli dans les coquillages, ce contrôle apporte un éclairage complémentaire quant au niveau de contamination du secteur étudié. Bien que située sur la zone de production d’Utah Beach/Quinéville (n° 50-04), la plage de la Grande Dune est plus proche du point de suivi coquillage de la zone de Beauguillot (n° 50-03) plus au sud. Dédiée à l’élevage surélevé d’huîtres creuses et de moules sur bouchots, cette zone dispose d’un point de suivi intitulé “Sainte-Marie-du-Mont sud” (Figure 9).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 10 Évolution des [E.coli] E.coli

Répartition des dénombrements en E.coli/100g 100000 enregistrés sur la période 1999-2012 5% Seuil de 46 000 E.coli / 100 g de C.L.I 0% 10000

Seuil de 4 600 E.coli / 100 g de C.L.I

1000 Concentration 21% Seuil de 1 000 E.coli / 100 g de C.L.I E.coli/100g

100 Seuil de 230 E.coli / 100 g de C.L.I ≤ 230 E.coli/100g CLI >53% 230 et ≤ 1000 > 1000 et ≤ 4600 10

> 4600 et ≤ 46000 Concentrationsg deC.L.I /100 engermes > 46000 E.coli/100g CLI 1 21%

Nb Analyses = 149

19/01/2000 19/01/2001 19/01/2002 19/01/2003 19/01/2004 19/01/2005 19/01/2006 19/01/2007 19/01/2008 19/01/2009 19/01/2010 19/01/2011 19/01/2012 19/01/1999 Figure 8 : Evolution des concentrations en E.coli sur le point REMI de Sainte-Marie-du-Mont sud Concentrations exprimées en nombre de germes d’Escherichia coli dans 100 g de Chair et Liquide Intervalvaire. Les lignes de référence horizontales correspondent aux seuils fixés par le règlement européen (CE) n° 854/2004 et l'arrêté du 21/05/1999.

Le suivi réalisé sur le point “Sainte-Marie-du-Mont sud” (situé à 3,5 km au sud de la plage) observe des résultats qui dépassent régulièrement la valeur seuil des 230 E.coli /100g de C.L.I, et cela plus particulièrement depuis 2005 (Figure 8), et conduisent à un classement B pour les bivalves non fouisseurs de cette zone (Arrêté de classement du 27 Août 2010). La majorité des contaminations supérieures à 2000 E.coli/100g C.L.I a été observée en dehors de la période estivale. Parmi ces dérives de qualité, environ la moitié a été enregistrée à la suite d’épisodes pluvieux et/ou de forts coefficients de marée (Tableau 5).

Tableau 5 : Relation entre les concentrations microbiennes (> à 2000 E.coli/100g C.L.I) observées sur le point de suivi REMI “Sainte-Marie-du-Mont ”, les précipitations relevées à la station Météo France de Sainte-Marie-du-Mont, et les coefficients de marée du jour (SHOM)

Précipitations à Ste-Marie-du-Mont Date Concentrations Coeff. Marée (en mm) Cumul sur 3 E.coli / 100g C.L.I J-2 J-1 J J-1 J jours 09/09/1999 2940 0 0,2 0 0,2 81-87 91-95 05/11/2002 5400 2,8 0,8 1,6 5,2 104-108 111 30/01/2006 4600 0 0 0 0 86-93 98-102 06/09/2006 7300 0,2 0 0,2 0,4 58-67 77-86 14/06/2007 4100 0,2 1,6 5,6 7,4 78-81 84-87 22/11/2007 2600 3,4 0,2 2 5,6 63-69 76-82 12/11/2008 2300 21,4 6,6 1,4 29,4 76-82 88-93 07/10/2009 2400 7 4 14,1 25,1 93 92-90 02/11/2009 2500 0 14,6 6,6 21,2 77-81 85-88 04/01/2010 21000 0,2 0,2 0 0,4 101 101-99 23/09/2010 3400 0,2 0,4 11 11,6 78-81 83-85 06/10/2010 7400 0 13,9 1,2 15,1 73-82 90-97 06/12/2010 7900 38,7 5,2 0 43,9 87-89 89 19/07/2011 2800 4,2 2,6 6,9 13,7 87-86 83-80 12/09/2011 3600 6,1 0,2 0,6 6,9 81-84 86-88 11/10/2011 4700 0 0,4 0,4 0,8 76-79 81-83 13/10/2011 3400 0,4 0,6 0,2 1,2 84 84-83 23/11/2011 3500 0 0,4 0,2 0,6 69-76 82-88 12/12/2011 3000 0,8 11,3 12,5 24,6 78-79 80 07/03/2012 5100 0 0,2 3,2 3,4 70-79 86-93 04/07/2012 4300 0,6 1,4 12 14 89-93 96-98 15/10/2012 7700 1,8 4,6 3,8 10,2 87-94 99-104 12/11/2012 2400 7,6 0 0,4 8 69-77 84-90 11/12/2012 2900 0,6 0,4 0,4 1,4 64-70 76-83

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 11 Échelle Légende 1: 54 000 [a · Suivi REMI (Ifremer) [a Suivi Pêche récréative (CG 50 - DT50-ARS BN)

Zones de Classement sanitaire

r Point de Suivi Baignade

Cours d'eau

Sources: ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, IFREMER-LERN

Figure 9 : Localisation du point de suivi de la qualité des coquillages – Ste-Marie-du-Mont sud

1.3.2 Pêche à pied Données du Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN

Le service Santé-Environnement de la Délégation territoriale de la Manche de l’ARS de Basse-Normandie exerce depuis plus de vingt ans un suivi microbiologique des principales zones de pêche à pied récréative du département (bivalves filtreurs exclusivement). Le suivi réalisé sur les coques du point “Réserve de Beauguillot” (Figure 9) indique que le seuil des 1000 E.coli /100g de C.L.I est régulièrement dépassé (Figure 10). Ces résultats indiquent des contaminations ponctuelles plus prononcées que sur le point de suivi REMI “Sainte-Marie-du-Mont sud”. La nature des espèces de bivalves analysées (fouisseurs et non fouisseurs) peuvent expliquer cette différence. En effet, les huîtres ou les moules sont connues pour être moins sensibles aux pollutions microbiologiques que les coques qui sont en contact direct avec les sédiments qui concentrent les bactéries (PNR MCB, 2004).

Évolution des [E.coli] E.coli

100000 Répartition des dénombrements en E.coli/100g Seuil de 46 000 E.coli / 100 g de C.L.I enregistrés sur la période 1999-2010 8% 10000 0% Seuil de 4 600 E.coli / 100 g de C.L.I

33% 1000 Seuil de 1 000 E.coli / 100 g de C.L.I Concentration E.coli/100g Seuil de 230 E.coli / 100 g de C.L.I 21% 100 ≤ 230 E.coli/100g CLI > 230 et ≤ 1000 10 > 1000 et ≤ 4600

> 4600 et ≤ 46000 Concentrationsg deC.L.I /100 engermes > 46000 E.coli/100g CLI 1

Nb Analyses = 153

12/07/1999 12/01/2000 12/07/2000 12/01/2001 12/07/2001 12/01/2002 12/07/2002 12/01/2003 12/07/2003 12/01/2004 12/07/2004 12/01/2005 12/07/2005 12/01/2006 12/07/2006 12/01/2007 12/07/2007 12/01/2008 12/07/2008 12/01/2009 12/07/2009 12/01/2010 12/07/2010 38% 12/01/1999

Figure 10 : Evolution des concentrations en E.coli sur le point “Réserve de Beauguillot” Concentrations exprimées en nombre de germes d’Escherichia coli dans 100 g de Chair et Liquide Intervalvaire. Les lignes de référence horizontales correspondent aux seuils fixés par le règlement européen (CE) n° 854/2004 et l'arrêté du 21/05/1999.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 12 1.4 Contexte météorologique

1.4.1 Température de l’eau En période estivale, la température de l’eau de surface sur la zone de baignade de la plage de la Grande Dune oscille entre 11 et 25 °C selon les mois et les années (Figure 11 a).

23 Distribution mensuelle - Température de l'eau Moy mensuelle 2009 T (°C)

Période estivale 1997-2010 (a) ) 21 (b) °C

30 ( 19

17 25 15

13 20

11

15 9

Température mensuelle de surface surface de mensuelle Température 7

10 5 Juin (n= 17) Juillet (n= 47) Août (n= 43) Sept (n= 12) Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Figure 11: (a) Distribution mensuelle de la température de l’eau sur la période estivale 1997-2010 (DT50-ARS BN) (b) Distribution mensuelle de la température de l’eau au point “Utah” sur la période 2006-2009 (IFREMER)

Sur le point de suivi “Utah“, situé à moins de 500m de la zone de baignade, les données issues du réseau RHLN de l’IFREMER (Figure 11b) indiquent des températures de surface oscillant entre 5 et 21 °C sur l’ensemble de l’année.

1.4.2 Précipitations Données Météo France

Le département de la Manche se situe dans un régime océanique tempéré. Les précipitations annuelles enregistrées sur la station de Sainte-Marie-du-Mont (1999-2012) varient entre 650 et 1100 mm (Figure 12). Durant la saison estivale (juin à septembre), le cumul des précipitations mensuelles est généralement compris entre 20 et 140 mm sur la même période.

Ste-Marie-du-Mont Ste-Marie-du-Mont 1999-2012

1200 1132,2 300 1076,0 1051,0 1019,8 977,2 1000 936,4 925,8 917,3 250 793,0 820,1 812,0 765,3 800 743,7 200 650,7

600 150

400 Précipitations (mm) Précipitations 100

237,6 Précipitations annuelles (mm) annuelles Précipitations 200 50

0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 0 nc J F M A M J J A S O N D

Figure 12 : (a) Évolution annuelle des précipitations (nc : année non complète) – (b) Distribution des précipitations mensuelles sur la station de Sainte-Marie-du-Mont entre 1999 et 2012 (Données Météo France)

L’analyse des précipitations quotidiennes enregistrées sur Sainte-Marie-du-Mont depuis 1999 (Tableau 6) indique que la majorité des précipitations survenues observe un cumul quotidien inférieur à 5 mm. Les fortes averses (> à 20 mm) restent assez rares et cela d’autant plus en période estivale.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 13 Tableau 6 : Intensité des précipitations enregistrées sur la station de Sainte-Marie-du-Mont sur la période 1999-2012 (Données Météo France)

Sainte-Marie-du-Mont 1999-2012 Année complète Période estivale (juin-sept) Intensité des précipitations Nb jours % Nb jours % (mm/jour)

Sans pluie 1767 33,9% 654 38,3%

Entre 0,1 et 5 mm 2558 49,1% 830 48,6% Entre 5 et 10 mm 532 10,2% 133 7,8% Entre 10 et 20 mm 262 5,0% 58 3,4% Entre 20 et 40 mm 79 1,5% 30 1,8% Entre 40 et 60 mm 7 0,1% 3 0,2% Plus de 60 mm 2 0,0% 1 0,1%

Absence de mesure 0 0,0% 0 0,0%

Nb total de jours 5207 100% 1709 100%

1.4.3 Courants et marées Données SHOM et IFREMER (Atlas IFREMER, 2007)

Les courants de jusant portent globalement au nord- nord-ouest en longeant le trait de côte. Supérieurs aux courants de flots, ils entrainent un déplacement résiduel des masses d’eau orienté vers le nord. Les vitesses maximales atteignent 1,5 à 2 nœuds au large (en marée de vives eaux) contre moins d’un nœud en moyenne près de la côte.

Baie des Veys

Figure 13 : Simulations hydrodynamiques issues du modèle Mars – trajectoires de particules (Atlas IFREMER, 2007)

D’après la simulation hydrodynamique ( Figure 13), les particules lâchées au niveau de la plage d’Utah Beach confirment la migration résiduelle des masses d’eau vers le nord.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 14

Les marnages (en m) observés sur la zone sont présentés en fonction des coefficients de marée par le Tableau 7.

Tableau 7 : Marnages (en m) pour les ports de référence alentours (Données SHOM)

Coeff (45) Coeff (95) Coeff (120) Référence théorique

3 5,7 7,9 St-Vaast-la-Hougue

1.4.4 Vents Données Météo France et IFREMER

D’après les relevés de Météo France sur la station de Sainte-Marie-du-Mont (2004-2009), l’est Cotentin observe un régime de vents dominants de secteur ouest à sud-ouest sur l’ensemble de l’année comme en saison estivale (Figure 14).

Rose des Rose des vents vents Annuels Estivaux

Figure 14 : Rose des vents annuels et estivaux sur Sainte-Marie-du-Mont entre 2004 et 2009 (IFREMER, Météo France)

La composante de vent nord-est à est se rencontre régulièrement en présence d'un anticyclone ou d'une dorsale se prolongeant sur les îles britanniques : au printemps et en été, une telle situation tend à renforcer les régimes de brise qui s'établissent sur la frange littorale septentrionale. Les vents de secteurs d’ouest à sud-ouest et d’est à nord-est soufflent en moyenne à 9 m/s sur l’année.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 15 2 Description de la zone d’influence

Bien que la plage de la Grande Dune soit située à plus de 6 km au nord-ouest de la Baie des Veys, il se pose la question de l’influence de la Douve, de la Taute, de la et de l’ sur la qualité de ses eaux de baignade. En effet, drainant un bassin versant de près de 3 400 km², ces quatre grands cours d’eau qui représentent la quasi-totalité des apports d’eau douce dans la baie (96%) constituent en terme de débits les rejets les plus importants du secteur.

Réalisée dans le cadre d’une étude menée par le Parc des Marais du Cotentin et du Bessin sur les évolutions hydrosédimentaires et les conditions de salubrité de la Baie des Veys (Etude SOGREAH, 2000), la modélisation de ces 4 cours d’eau en crue hivernale et par coefficient de marée de vive-eau avait permis de mettre en évidence une absence d’impact sur la qualité de la plage de la Grande Dune. L’étude concluait que “les quelques dérives de qualité observées sur la plage n’étaient pas dues aux rejets de la Baie des Veys mais à des sources de pollution plus locales” (Etude SOGREAH, 2000).

Au regard de ces premiers éléments et du fait que la Baie des Veys fasse actuellement l’objet d’une étude approfondie dans le cadre de la réalisation des profils conchylicoles (étude portée par le Parc des Marais du Cotentin et du Bessin), il a été fait le choix de focaliser le présent profil sur les zones d’influences microbiologiques les plus proches, à savoir les “bassins versants” du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique. Constitué de fossés et de canaux, le réseau hydrographique de ces deux petits ruisseaux sillonne une grande partie des communes littorales de Saint-Martin-de-Varreville, d’Audouville-la-Hubert et de Sainte-Marie-du-Mont qui correspondent globalement à la zone d’influence sur laquelle les sources potentielles de pollution pouvant avoir un impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage seront étudiées (Figure 15).

Échelle 1: 85 000 Légende · r Point de Suivi Baignade Cours d'eau

Zone d’étude

Rejets côtiers suivis YW (CG50/DT50-ARS BN)

Principaux cours d’eau WY débouchant dans la Baie des Veys

Communes présentes sur la zone d’influence

Audouville-la-Hubert

Boutteville

Ecoqueneauville

La Grande Crique

Saint-Martin-de-Varreville

Sainte-Marie-du-Mont

L’Escalgrain Sebeville Douve / Taute Vire / Aure

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 15 : Localisation de la zone d’influence

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 16 2.1 Démographie

Données INSEE et CG50 / CDT 502

La population de la zone d’étude se répartit inégalement sur le territoire et reste majoritairement concentrée sur les communes littorales de Saint-Martin-de-Varreville, d’Audouville-la-Hubert et de Sainte-Marie-du- Mont. Avec une population permanente de 761 habitants en 2007 (Tableau 8), la commune de Sainte-Marie- du-Mont est la plus peuplée du secteur d’étude. Les quelques résidences secondaires représentant 32 % de l’offre de logement total et les deux campings implantés sur cette commune offrent la principale capacité d’accueil touristique du secteur. Estimée en 2010 par le CDT 50, cette capacité de l’ordre de 1600 lits sur Sainte-Marie-du-Mont permettrait de multiplier sa population par 2 durant la saison estivale.

Tableau 8 : Chiffres clés des Recensements de l’INSEE – Statistiques locales (INSEE, 2010)

Communes littorales (1) 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 1253 1116 1036 1045 1041 1033 - densité moyenne (hab/km²) 30,0 26,7 24,8 25,0 24,9 24,7 Logements (nb de logements) 479 488 544 552 578 672 - Résidences principales 366 353 363 382 403 431 - Résidences secondaires 82 100 131 136 131 203 - Logements vacants 31 35 50 34 44 39

(1) Saint-Martin-de-Varreville, Audouville-la-Hubert et Sainte-Marie-du-Mont.

Communes arrière-littorales (2) 1968 1975 1982 1990 1999 2007 Population (nb habitants) 291 267 229 187 204 228 - densité moyenne (hab/km²) 29,4 26,9 23,1 18,9 20,6 23,0 Logements (nb de logements) 105 109 117 123 127 135 - Résidences principales 87 82 78 79 90 98 - Résidences secondaires 12 23 30 32 34 31 - Logements vacants 6 4 9 12 3 6 (2) Seules les communes de Turqueville, de et de Sebeville ont été pris en compte. Les habitations implantées sur les communes d'Ecoqueneauville et de Hiesville n'étant pas sur la zone d'étude, la population de ces communes n'a pas été intégrée.

Les communes arrière-littorales sont peu peuplées et offrent une capacité d’accueil touristique très limitée (moins de 200 lits en 2010 ; essentiellement des résidences secondaires).

2.2 Géologie

Données BRGM (Info Terre)

Il est intéressant de connaître la nature des sols présents sur le secteur afin de caractériser leur capacité de saturation ; aspect important pour l'évaluation du ruissellement (Figure 16). A l’ouest, les dépôts triasiques et liasiques (argiles et calcaires) ont constitué sur le haut-pays un sol argilo-calcaire qui a fait la richesse des herbages de cette région. Ces sols sont aussi à l’origine des difficultés techniques rencontrées pour l’assainissement non collectif sur le territoire : il s’agit très souvent de sols imperméables avec une nappe d’eau très proche de la surface pendant l’hiver (PNR MCB, 2004). Au Quaternaire, suite aux successions de transgressions et régressions marines, liées aux périodes de glaciation, un cordon dunaire continu (Flandrien) a isolé une zone basse marécageuse, réceptacle des eaux douces continentales privées d’évacuation. A l’abri de ce cordon dunaire, se sont développés des dépôts alluvionnaires modernes supports de l’actuelle zone de marais (A2E, 1996).

2 CDT 50 : Comité Départemental du Tourisme de la Manche

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 17 Légende

ZONE D’ETUDE D Dunes récentes (Quaternaire) A Alluvions récents (Holocène)

C Calcaires marneux à Gryphea arcuata (Sinémurien)

De Dépôts marins sablo-argileux ou argilo- Marais D sableux (Quaternaire-Flandrien)

M Malière (Aalénien-Bajocien) A Argiles à poissons, Calcaires à M Arg Arg ammonites (Toarcien) C

Marais De

Sources: BRGM - Cartes géologiques 1/50 000 vecteur harmonisée

Figure 16 : Carte géologique au 1/50 000e du BRGM (Info Terre)

2.3 Occupation du sol

Données Union Européenne – SoeS (Corine Land Cover, 2006)

La zone d’étude se caractérise par la domination des prairies sur la zone de marais et des cultures dans le “haut-pays” qui occupent respectivement près de 58 et 39 % du territoire (Figure 17).

Échelle Légende 1: 87 000 · Zone d’étude

r Point de Suivi Baignade Cours d'eau

Occupation du sol

112 : Tissu urbain discontinu

142 : Equipements sportifs et de loisirs

211: Terres arables hors Réserve de périmètres d'irrigation Beauguillot 231: Prairies

242 : Systèmes culturaux et parcellaires complexes

331 : Plages, dunes et sable Bourg de Sainte- Marie-du-Mont

Sources: ORTHO50-2007, Département de la Manche, DT50-ARS BN, DREAL BN, BD Carthage, Union européenne – SOeS, Corine Land Cover, 2006

Figure 17 : Occupation du sol sur la zone d’étude

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 18 Le littoral urbanisé de Saint-Martin-de-Varreville, qui ne représente que 2 % de l’aire d’étude, est le seul “tissu urbain identifié”. Situés un peu plus dans l’intérieur des terres, les bourgs de Saint-Martin-de-Varreville et d’Audouville-la-Hubert ne semblent pas avoir été pris en compte dans la nomenclature Corine Land Cover. Le bourg de Sainte-Marie-du-Mont se trouve quant à lui en dehors de la zone d’étude (Figure 17). On notera également la présence de massifs dunaires au nord de la plage de la Grande Dune qui recouvrent près de 62 ha, soit 1,5 % de la zone d’étude.

NB : la réserve de Beauguillot a été considérée classée comme “prairie” selon la nomenclature Corine Land Cover.

2.4 Réseau hydrographique

Le périmètre d’étude est sillonné par un réseau de canaux et de fossés extrêmement dense dont les écoulements rejoignent le littoral via le taret de Saint-Martin-de-Varreville, le ruisseau de la Grande Crique ou le fossé de Beauguillot (Figure 18). Le régime hydrologique de ces petits ruisseaux et des fossés qui y sont reliés est fortement modifié par la présence de vannages et de portes à flots (Figure 19).

Gérés par des Associations Syndicales (AS), ces ouvrages permettent de réguler les niveaux d’eau dans les marais arrière-littoraux (marais représentant environ 35 % de la zone d’étude). Cette gestion concertée des niveaux d’eau permet une valorisation agricole extensive de la zone humide par la fauche et le pâturage tout en assurant le rôle hydrologique et biologique de la zone humide (PNR MCB, 2004). Les AS assurent l’entretien des principaux fossés (Figure 18) ; les autres étant à la charge des agriculteurs.

Échelle 1: 87 000 · Légende r Point de Suivi Baignade

Zone d’étude

Cours d'eau

Fossés entretenus par les AS Zones humides

Rejets côtiers suivis YW (CG50/DT50-ARS BN) WY Exutoire de la Grande Crique et du fossé de Beauguillot

Fossé La Grande Crique Beauguillot

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN, PNR MCB

Figure 18 : Réseau hydrographique de la zone d’étude

Fermées pendant les périodes de déficits hydriques printaniers et estivaux, les vannes verticales du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique assurent un niveau d’eau dans les fossés qui dépend alors du débit du cours d’eau principal, des précipitations, de l’évaporation naturelle dans les fossés, de la recharge en eau de la zone humide et de l’évapotranspiration dans les prairies (cf. Figure 19).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 19 L’exutoire du fossé de Beauguillot observe une gestion hydraulique différente. En effet, fermée en hiver, les vannes verticales (Figure 19) permettent le maintien des niveaux d’eau dans la réserve naturelle (mares / zones humides) indispensable à l’accueil de nombreux oiseaux d'eau en escale migratoire ou en hivernage.

Taret de Saint-Martin- de-Varreville (29/07/2008)

Vanne verticale Vanne à clapet ou porte à flot

Exutoire de la Grande Crique (27/09/2010)

Vanne verticale

Exutoire du fossé de Beauguillot (27/09/2010)

Vanne verticale Vanne verticale

Figure 19 : Schéma des différents ouvrages régulant le niveau d’eau des marais pour le taret de Saint-Martin-de- Varreville, le ruisseau de la Grande Crique et le fossé de Beauguillot (Photos de la DDTM50)

A l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville, une vanne à clapet ou porte à flots assure l’évacuation des eaux douces vers la mer et empêche la remontée des eaux marines vers les marais arrière-littoraux. Pendant la période de haute mer, l’eau douce qui ne s’écoule plus vers la mer peut provoquer pendant les quelques heures de la marée haute une montée des eaux dans les fossés de la zone humide.

Les vannes des exutoires de la Grande Crique et du fossé de Beauguillot sont également fermées par forts coefficients de marée mais nécessitent une action humaine.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 20 Les années de fortes précipitations printanières et/ou estivales, les vannages peuvent être ponctuellement ouverts afin de préserver des inondations les terrains agricoles voués à la fauche et/ou au pâturage. La décision d’ouverture est alors prise par le Président de l’AS en concertation avec les propriétaires et les exploitants agricoles concernés. Il faut noter que ces ouvertures restent toutefois assez exceptionnelles durant la période estivale (15 juin -15 septembre). Bien qu’un peu anciennes, les mesures réalisées par le PNR des Marais du Cotentin et du Bessin indiquent que les débits estivaux du ruisseau de la Grande Crique sont généralement nuls ou inférieurs à 1l/s lorsque les vannages sont fermés, notamment durant la période estivale ( Tableau 9).

Tableau 9 : Mesures de débit à l’exutoire du ruisseau de la Grande Crique (Données du PNR MCB) Précipitations enregistrées à la station Météo France de Sainte-Marie-du-Mont

Précipitations (mm) Débit Etat du E coli Entérocoques date J-2 J-1 J (m3/s) vannage n/100ml n/100ml 04/06/2003 0,002 Fermé ? <40 <40 1,0 4,8 0,6 10/07/2003 0,003 Fermé 40 1080 0,0 0,0 0,2 25/08/2003 0,004 Fermé 3 500 200 0,0 0,0 0,0 23/09/2003 0,03 Ouvert 160 <40 0,2 2,0 0,8 21/10/2003 0,03 Ouvert 260 <40 1,2 7,6 5,2 19/11/2003 0,25 Ouvert 200 40 2,6 0,8 0,6 29/12/2003 0,8 Ouvert 16700 2660 20,0 3,4 7,4 13/01/2004 2,8 Ouvert 8 000 2 100 18,0 22,0 3,2 20/04/2004 - Ouvert 360 120 14,4 6,4 0,4 22/06/2004 0,005 Fermé <40 <40 2,2 0,4 6,0

La présence de ces ouvrages hydrauliques à l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville ou du ruisseau de la Grande Crique présente un double intérêt. D’une part, en permettant la gestion des niveaux d’eau, ils favorisent les pratiques agricoles d’élevage et conservent ainsi les habitats naturels, la faune et la flore caractéristiques de la zone humide. D’autre part, fermés pendant la période estivale, ils préservent le littoral de certaines pollutions microbiologiques, l’auto épuration des eaux s’écoulant dans la zone humide étant alors favorisée (PNR MCB, 2004).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 21 2.5 Rejets côtiers

2.5.1 Les rejets côtiers suivis Données du CG50 / Service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN / PNR Marais du Cotentin et du Bessin

La plage de la Grande Dune se situe à de 2,3 km des rejets du taret de Saint-Martin-de-Varreville et à près de 5,5 km de l’exutoire du ruisseau de la Grande Crique (Figure 20). Parmi ces deux rejets, seul celui du taret de Saint-Martin-de-Varreville bénéficie d’un suivi mensuel tout au long de l’année par le service Santé- Environnement de la DT50-ARS Basse-Normandie dans le cadre du réseau de suivi des rejets côtiers mis en œuvre en collaboration avec le CG50. On notera toutefois que le ruisseau de la Grande Crique a fait l’objet de quelques analyses bactériologiques entre 2003 et 2004.

Légende r Point de Suivi Baignade Zone d’étude WY Exutoire de la Grande Crique et du fossé de Beauguillot Cours d'eau Rejets côtiers suivis (tarets) YW Rejets autorisés Exutoires pluviaux Fossés entretenus par l’AS YW (DT50 - ARS BN) (DDTM 50) YW · Échelle 1: 75 000

 Sources : BD Topo (IGN), ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN, PNR MCB

Figure 20 : Localisation des principaux rejets côtiers

2.5.1.1 Le taret de Saint-Martin-de-Varreville Les concentrations en Escherichia coli relevées à l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville sont présentées sur la Figure 21. Fréquemment ensablé et observant des écoulements estivaux très limités, l’exutoire de ce taret n’a été que très rarement échantillonné au cours des campagnes 2004 et 2005. Les quelques résultats disponibles montraient toutefois une bonne qualité microbiologique et cela malgré les apports directs d’eaux usées via les réseaux pluviaux dans les secteurs agglomérés situés en arrière des marais littoraux, et dépourvus à ce jour de système d’assainissement adapté (DDASS50, 2005). Le rôle épurateur des marais en limite très certainement les impacts potentiels.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 22 Le Taret de St Martin de Varreville (2000-2005)

1,E+07

1,E+06

1,E+05

1,E+04

1,E+03

1,E+02 Escherichia coli / 100ml / Escherichiacoli

1,E+01

1,E+00

17/01/2000 17/05/2000 17/09/2000 17/01/2001 17/05/2001 17/09/2001 17/01/2002 17/05/2002 17/09/2002 17/01/2003 17/05/2003 17/09/2003 17/01/2004 17/05/2004 17/09/2004 17/01/2005

Escherichia coli / 100ml Nombre impératif (2000 E.coli/100ml) Nombre guide (100 E.coli, Entérocoques/100 ml) Moyenne géométrique interannuelle

Figure 21 : Évolution des concentrations en E.coli mesurées à l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville Les nombres guide et impératif font référence aux seuils de qualité pour la baignade (Directive 76/160/CEE)

Il est à noter que, compte tenu de l'excellente qualité observée au cours des différentes campagnes, le suivi de cet écoulement a été abandonné en 2005 au profit d'une meilleure connaissance des écoulements du By et de l'Orgueil situés plus au nord.

2.5.1.2 Le ruisseau de la Grande Crique Dans le cadre du Contrat Global pour l’Eau de la Côte Est du Cotentin, un suivi sur la qualité des rejets d’une majeure partie des tarets du secteur a été réalisé. Les quelques analyses bactériologiques obtenues en période estivale entre 2003 et 2004 sur le ruisseau de la Grande Crique indiquent à son exutoire des niveaux de contamination relativement faibles à l’exception du résultat enregistré le 25 août 2003 (3500 E.coli/100ml -Tableau 9) ; la vanne étant fermée, les flux rejoignant le littoral étaient extrêmement faibles (débit estimé à quelques litres par seconde), et a priori sans impact pour la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune.

On notera qu’à la suite de précipitations hivernales relativement intenses, les systèmes de vannage sont ouverts afin de permettre la régulation des niveaux d’eaux dans les marais. Ces rejets temporaires peuvent observer des niveaux de contamination non négligeables et dépasser le seuil réglementaire des 2000 E.coli/100ml fixé par la Directive 76/160/CEE pour la pratique de la baignade (Tableau 9).

. Compléments d’informations Dans le cadre de la réalisation des profils conchylicoles de la Baie des Veys, des analyses “temps sec” ont été réalisées en juillet 2012 à l’exutoire de ces deux rejets par le bureau d’étude en charge du projet (Etude sous maitrise d’ouvrage du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin). Ainsi, le 24 juillet 2012, 40 E.coli/100ml ont été relevés à l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville et 120 E.coli/100ml à l’exutoire du ruisseau de la Grande Crique (Données brutes issues des bases de données de SAFEGE) ; valeurs du même ordre de grandeur que celles précédemment enregistrées dans le cadre du réseau de suivi des rejets côtiers (Figure 21).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 23 2.5.2 Les rejets côtiers autorisés Données de la DDTM 50

Situé à près de 800 m au nord de la plage, on notera également la présence du rejet autorisé de la base conchylicole de Sainte-Marie-du-Mont. Créée en 1990, cette zone d’activité comprend 14 lots répartis sur 5 hectares et accueille aujourd’hui 7 établissements quasiment tous équipés de bassins dégorgeoirs.

Les eaux de mer ayant servi au stockage, au retrempage, à la purification, au lavage, au calibrage et au détroquage des coquillages (moules, huîtres, etc.) font l’objet d’un arrêté d’autorisation de rejet daté du 11 février 1993 qui nécessiterait une mise à jour (fin d’autorisation 31/12/2010). Au vu de cet arrêté, le volume maximal rejeté est de 1200 - 1400 m3/j, ce qui correspond au débit maximal de la prise d'eau de mer. Il est à noter que les effluents avant rejet subissent un dégrillage et une décantation.

Au regard des analyses bactériologiques effectuées depuis 2007 par la DDTM 50, les rejets de la base conchylicole de Sainte-Marie-du-Mont observent des niveaux de contamination qui dépassent régulièrement le seuil de 30 E.coli/100ml fixé par l’arrêté (Tableau 10). Ce rejet semble pouvoir entrainer des niveaux de contamination dans le milieu récepteur “eau de mer” non négligeables ; maximum enregistré de 1520 E.coli/100ml le 12 juin 2007. Toutefois, le nombre limité de données, notamment au cours de la période estivale, ne permet pas aujourd’hui de conclure quant au potentiel impact de ce rejet.

Tableau 10 : Mesures bactériologiques réalisées sur les écoulements du rejet de la base conchylicole de Sainte-Marie- du-Mont (Données DDTM 50) et précipitations enregistrées sur la station Météo France de Sainte-Marie-du-Mont

ZC de Sainte-Marie-du-Mont ZC de Sainte-Marie-du-Mont Précipitations à Sainte-marie-du-Mont Date Rejet Milieu récepteur (en mm)

E.coli / Entérocoques / E.coli / Entérocoques / Cumul sur 3 J-2 J-1 J 100ml 100ml 100ml 100ml jours 12/06/2007 20600 510 1520 120 0 0 0,2 0,2 06/11/2007 440 710 390 40 0 0,2 0 0,2 11/12/2007 120 340 40 < 40 9 0,4 0 9,4 02/06/2008 < 40 360 < 40 < 40 0 1,8 8,8 10,6 19/11/2008 40 < 40 40 < 40 8 0,2 0 8,2 17/12/2008 80 570 < 40 40 0 1 0,2 1,2 10/06/2009 580 1670 300 80 6,4 3 13,5 22,9 21/10/2009 1840 1240 200 40 0 5,8 0 5,8 24/06/2010 232 529 94 < 40 0 0 0,2 0,2 22/09/2010 400 300 650 < 40 0,2 0,2 0,4 0,8 15/12/2010 < 40 < 40 40 < 40 0 2 0,8 2,8 09/03/2011 < 40 120 < 40 40 0 0,2 0,2 0,4 20/06/2011 500 2660 300 260 6,9 5,6 0,2 12,7

NB : les analyses dans le milieu récepteur sont réalisées en face du rejet de la zone conchylicole.

On notera enfin que la zone conchylicole dispose de son propre système d’assainissement composé d’une fosse toutes eaux et d’un système d’épandage sur tertre filtrant (du fait de la présence de la nappe phréatique proche de la surface du sol) et que les eaux pluviales du site sont évacuées via la canalisation de rejet en mer.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 24 2.5.3 Autres rejets côtiers Données de la DDTM50

Deux exutoires pluviaux ont été identifiés sur le littoral de Sainte-Marie-du-Mont (Figure 20). Relevés au cours de l’inventaire des rejets littoraux mené depuis quelques années par la DDTM 50 dans la Manche, ces ouvrages permettent l’évacuation des eaux pluviales ou le ressuyage des eaux de nappes (Figure 22).

 

Figure 22 : Vues sur les quelques exutoires pluviaux présents sur le littoral de la zone d’étude

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 25 3 Identification des sources potentielles de pollution

3.1 Les eaux usées domestiques

Données du PNR des Marais du Cotentin et du Bessin (PNR MCB), de la SAUR et du SATESE CG50

3.1.1 L’assainissement collectif Seules les communes de Sainte-Marie-du-Mont et de Turqueville disposent, pour partie, de réseaux d’assainissement des eaux usées sur leur territoire. Sur les autres communes de la zone d’étude, les habitations sont aujourd’hui assainies de manière non collective.

De faibles capacités de traitement, les stations du bourg de Turqueville (150 EH) et du Musée d’Utah Beach (70 EH) se trouvent sur le bassin versant de la Grande Crique. Traitant les eaux du bourg, la station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont est quant à elle implantée sur la commune de Brucheville, en dehors de la zone d’étude ; son rejet rejoint le ruisseau de l’Escalgrain dont l’exutoire débouche dans la Baie des Veys à près de 7 km au sud de la plage. Une vue d’ensemble des tracés de réseaux d’assainissement est présentée aux Figure 23 etFigure 24.

Échelle 1: 87 000 Légende Réseau gravitaire Réseau de refoulement · !( Postes de Refoulement ") STEP r Point de Suivi Baignade Assainissement Non Collectif Cours d'eau

Zone d’étude

Zoom sur le Musée d’Urtah Beach

STEP du Musée STEP de Utah-Beach Turqueville

Zoom sur Sainte-Marie-du-Mont Bourg STEP de Ste-Marie-du- Mont Bourg

Zoom sur le bourg de Turqueville

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), SATESE, PNR MCB, SAUR, DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 23 : Localisation des réseaux d’assainissement collectif et zones d’assainissement non collectif sur la zone d’étude

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 26

Figure 24 : Schéma conceptuel des réseaux d’assainissement du secteur d’étude et des alentours

3.1.1.1 La station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont – Le Bourg Implantée sur la commune de Brucheville, la station d’épuration assure le traitement des eaux usées du bourg de Sainte-Marie-du-Mont. Mise en service en 2007, elle a remplacé l’ancienne installation qui était devenue obsolète. Ses principales caractéristiques sont résumées dans le Tableau 11.

Tableau 11 : Caractéristiques de la STEP de Sainte-Marie-du-Mont Bourg (SATESE, 2010)

Maitrise d’ouvrage : Sainte-Marie-du-Mont Communes raccordées : Sainte-Marie-du-Mont Type : Lagunage naturel Mise en service : 2007 Capacité nominale : 620 EH 3 Nb raccordés : 350 EH (nb de saisonniers = 100 EH) Milieu Récepteur : Ruisseau de l’Escalgrain

La station se compose d’une série de trois bassins de lagunage complétée par un traitement de finition (fossé de répartition + peupleraie). Les eaux épurées finissent par aboutir ensuite dans le ruisseau d’Escalgrain (SAUR, 2011). Au regard, des analyses bactériologiques réalisées en fin de traitement, les rejets de cette station ne constituent pas une source de pollution majeure pour la plage de la Grande Dune (Tableau 12).

3 EH : Équivalent-Habitant, Unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station d'épuration. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour. 1 EH = 60 g de DBO5/jour, 120 g de DCO/jour, 90 g de MES/jour, 15 g d'azote/jour et 4 de phosphore/jour.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 27 Tableau 12 : Analyses bactériologiques réalisées en entrée et sortie de la station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont (Données SATESE)

Escherichia coli Entérocoques Entrée Sortie Abattement Entrée Sortie Abattement Date (n/100ml) (n/100ml) en U.log (n/100ml) (n/100ml) en U.log 22/09/2009 6,0E+07 8,8E+02 4,8 4,6E+06 5,0E+02 4,0

21/09/2010 2,8E+08 1,2E+02 6,4 1,9E+07 7,1E+02 4,4

En effet, les niveaux de concentrations observés en sortie de station (sortie du dernier bassin, avant les “noues d’infiltration”) sont relativement faibles, de l’ordre de 102à 103 E.coli/100ml et indiquent des abattements très significatifs pour ce type de filière de traitement.

Mis en évidence au cours des diagnostics réalisés en 2005-2006, des intrusions d’eaux claires parasites dans le réseau semblent persister malgré les travaux de réhabilitation engagés par la commune entre 2009 et 2010. En effet, le SATESE indiquait dans son bilan annuel de 2010 que le système d'assainissement restait sensible aux conditions météorologiques et au niveau de la nappe.

Pour information, les derniers travaux de réhabilitation et d’extension de réseau réalisés sont listés ci- dessous :

- réhabilitation du réseau de la rue Eisenhower : travaux réalisés en avril 2009, - refoulement d’une partie de la rue Eisenhower : travaux réalisés en mars 2010, - réhabilitation du réseau en amont du poste de refoulement principal (avant l’ancienne STEP) : travaux réalisés en avril 2010, - raccordement de la maison de retraite : travaux réalisés en mars 2010.

3.1.1.2 La station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont – Musée d’Utah Beach Implanté sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à proximité immédiate de la plage, le musée du Débarquement d’Utah Beach était, jusqu’en 2011, assaini de manière non collective. Les eaux usées étaient envoyées vers une tranchée d’infiltration régulièrement colmatée et vers un puisard (SOGETI, 2010). Dans le cadre du projet de rénovation et d’extension du musée, un nouveau dispositif d’assainissement a donc été envisagé afin de supporter la hausse de fréquentation attendue sur le site. Réalisé en mai 2011, le dispositif de traitement se compose des éléments suivants :

- environ 190 ml de réseau gravitaire et un poste de relèvement en tête de filière (cf. Figure 23), - une cuve de stockage d’eau pluviale pour alimenter le dispositif en hiver lorsque les rejets d’eaux usées sont inexistants (fermeture annuelle du musée en décembre et janvier) et en été (en cas de déficit hydrique), - un système de traitement de type filtre planté de roseaux d’une capacité de 70 EH ( - Figure 25).

Les rejets d’eaux épurées sont dirigés vers des noues d’infiltration limitant ainsi tout rejet direct vers le milieu hydraulique superficiel. Ces rejets n’ont donc aucun impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune.

Figure 25 : Vue sur le dispositif d’assainissement du Musée d’Utah Beach lors de son installation- Photos du PNR MCB

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 28 3.1.1.3 La station d’épuration de Turqueville Mise en service en 2008, cette unité d’épuration a permis de raccorder les habitations du bourg de Turqueville (43 branchements) qui présentaient de nombreuses installations d’assainissement non collectif non conformes. En effet, 50% des habitations rejetaient directement leurs usées brutes ou septiques dans le milieu naturel ; c’est-à-dire vers des réseaux de fossés rejoignant le ruisseau de la Grande Crique (SOGETI, 2007). Les principales caractéristiques de la station sont résumées dans le Tableau 13.

Tableau 13 : Caractéristiques de la STEP de Turqueville (SATESE, 2010)

Maitrise d’ouvrage : Turqueville Communes raccordées : Turqueville Type : Filtres plantés de roseaux Mise en service : 2008 Capacité nominale : 150 EH Nb raccordés : 90 EH (nb de saisonniers = 0 EH) Milieu Récepteur : Ruisseau de la Grande Crique

Après passage sur les deux étages du filtre plantés de roseaux (Figure 26), les eaux sont envoyées vers une zone de finition constituée de fossés plantés (noues). Dimensionnés pour un temps de séjour de 2 à 5 jours, ces fossés viennent compléter le dispositif en limitant l’impact sanitaire des rejets de l’installation (SOGETI, 2007). En effet, les analyses réalisées par le SATESE en sortie des filtres plantés montrent des abattements microbiologiques relativement faibles ; ce qui est généralement le cas sur ce type d’installation (Tableau 17).

Figure 26 : Vue sur les filtres plantés de roseaux du bourg de Turqueville- Photos du PNR MCB

D’après le SATESE (et la Mairie de Turqueville), on notera que ces rejets limités (12 m3/j en moyenne en 2011) s’infiltrent la plupart du temps dans les noues de telle sorte que les écoulements vers le milieu sont rares.

Tableau 14 : Analyses bactériologiques réalisées en entrée et sortie (sortie des filtres) de la station d’épuration de Turqueville (Données SATESE)

Escherichia coli Entérocoques Entrée Sortie Abattement Entrée Sortie Abattement Date (n/100ml) (n/100ml) en U.log (n/100ml) (n/100ml) en U.log

22/09/2009 1,6E+07 5,9E+06 0,4 4,6E+07 1,7E+06 1,4

En ce qui concerne la production de boues, elle reste assez faible pour ce type d’installation qui de manière générale est curée tous les dix ans. Mise en service en 2008, cette installation n’a donc pas encore fait l’objet d’une vidange de ses boues.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 29 3.1.1.4 Les postes de refoulement Seuls deux postes de refoulement sont implantés sur la zone d’étude (Figure 27) : le poste principal du bourg de Turqueville et le poste du Musée d’Utah Beach à Sainte-Marie-du-Mont. En cas de dysfonctionnement, les postes peuvent déborder dans le milieu et potentiellement avoir un impact sur le littoral. Utilisée par la SAUR (Méthode I-Crew/Galaté) dans le cadre du projet MARECLEAN (SAUR, 2008), l’étude de la criticité des postes de refoulement permet d’identifier les postes “à risque” ou “critiques” en cas de dysfonctionnement. Cette étude de criticité consiste à attribuer à chacun des postes une note calculée sur la base d’une série de critères techniques liés à la conception du poste, à l’historique des défauts, aux volumes pompés et à la présence d’eaux parasites.

Cette note est ensuite pondérée, selon une méthodologie différente de celle employée dans le projet Mareclean, sur la base de critères environnementaux en fonction de la nature du déversement (vers le sol / infiltration, fossé, pluvial canalisé, cours d’eau ou directement sur l’estran) et de sa proximité avec le milieu naturel (détails sur les critères retenus et les résultats en Annexes 4).

Le seuil de référence dit “critique” correspond à une note de 117. En dessous de ce seuil, les postes considérés observent une criticité globale moyenne (note comprise entre 77 et 117) ou faible (note< à 77). A titre indicatif, le niveau de risque dit “critique” correspond à un ouvrage :

- équipé de deux pompes en permutation automatique, - possédant un trop-plein, - avec des occurrences d’alarmes de mise en charge supérieure à 4 fois /an, - un débit de refoulement moyen compris entre 300 et 1500 m3/mois, - le milieu récepteur est un milieu aquatique accessible au minimum via un pluvial végétalisé et dont la distance avec le trop plein du poste est inférieure à 1km.

Bien que situés en dehors de la zone d’étude, les postes du bourg de Sainte-Marie-du-Mont ont été intégrés à l’étude de criticité.

Postes de refoulement !( (N< 77) Faible !( (N> 117) Élevée r Point de Suivi Baignade Note de Criticité Globale !( (77

Échelle · 1: 57 000

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), SATESE, PNR MCB, SAUR, DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 27 : Criticité globale des postes de refoulement implantés sur la zone d’étude et aux alentours

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 30 Ne disposant d’aucun trop-plein et quasiment tous équipés de système de télésurveillance, les postes implantés sur la zone d’étude et ceux du bourg de Sainte-Marie-du-Mont observent une faible criticité et ne constituent pas aujourd’hui une source potentielle de pollution pour la qualité de la plage.

NB : seul le micro-poste du stade et celui de la Perelle, situés dans le bourg de Sainte-Marie-du-Mont, ne disposent pas d’équipement de télésurveillance.

3.1.2 L’assainissement non collectif Données de la Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise

La Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise a mis en place son Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) au 1er janvier 2005 et en a confié la gestion à la SAUR dans le cadre d’un marché de prestations de service jusqu’en 2010. Depuis juin 2010, le marché a été attribué à Veolia Eau pour une durée de 2 ans. Les missions de contrôle des installations neuves et les diagnostics des installations existantes sur l’ensemble des 28 communes du territoire de la Communauté de Communes concernent environ 2100 installations existantes. Le résultat des contrôles est présenté pour les sept principales communes de la zone d’étude (Tableau 15).

Tableau 15 : Résultats des diagnostics réalisés sur les installations d’assainissement non collectif implantées sur la zone d’étude

Priorité 1 Priorité 3 Nb foyers en Diagnostics Priorité 2 Commune Réhabilitation Bon 2007 (INSEE) réalisés Acceptable (3) urgente (2) fonctionnement (4) Audouville-la-Hubert 53 41 0 26 15 Boutteville 38 36 0 19 17 Ecoqueneauville 41 31 1 16 14 Saint-Martin-de-Varreville 111 103 27 27 49 Sainte-Marie-du-Mont (1) 508 252 32 117 103 Sebeville 24 18 0 11 7 Turqueville (1) 73 26 0 19

(1) communes disposant de réseau d'assainissement collectif (2) Dispositif à risque – Une réhabilitation d’une partie ou de l’ensemble du dispositif est à réaliser rapidement pour assurer une épuration des eaux usées conforme à la réglementation (3) Dispositif à surveiller – Acceptable mais insuffisant, des travaux sont à envisager pour assurer un fonctionnement satisfaisant. (4) Dispositif opérationnel – Bon fonctionnement

Les installations non conformes devant être rapidement réhabilitées, constituent pour la majorité d’entres elles des sources potentielles de pollution voire de véritables ”points noirs sanitaires”. Géolocalisées au cours des diagnostics, on notera que certaines de ces installations se situent dans le hameau des Mézières à Saint-Martin-de-Varreville ou le long du littoral de Sainte-Marie-du-Mont au niveau du hameau de la Madeleine (SAUR, 2007).

3.2 Eaux pluviales

Quelques exutoires pluviaux ont été identifiés sur le littoral de Sainte-Marie-du-Mont (Figure 20). Ils permettent l’évacuation des eaux pluviales ou le ressuyage des eaux de nappes. Hormis ces quelques émissaires, sur le reste de la zone d’étude, les eaux pluviales s’infiltrent ou parcourent les réseaux de fossés avant de rejoindre le taret de Saint-Martin-de-Varreville, le ruisseau de la Grande Crique ou le fossé de Beauguillot.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 31 3.3 Activités agricoles

Données issues de la DDTM50, de la DDPP50, de la DRAF BN et RA 2010

Située en grande partie sur une zone de marais, la zone d’étude (4340 ha) s’étend sur les communes d’Audouville-la-Hubert (640 ha), de Boutteville (145 ha), d’Ecoquenéauville (112 ha), de Sainte-Marie-du- Mont (1888 ha), de Saint-Martin-de-Varreville (836 ha), de Sébeville (201 ha), de Turqueville (493 ha) et dans une moindre mesure de Hiesville (21 ha). Avec plus de 85 % de surfaces agricoles utilisées (SAU communales), le secteur présente une forte vocation agricole principalement tournée vers l’élevage bovin et équin (Tableau 17). Quatre installations classées (ICPE) soumises à autorisation y sont identifiées ; il s’agit de quatre élevages bovins possédant des cheptels de 225, 120, 110 et 105 têtes, implantés sur les communes de Sainte-Marie-du-Mont et de Saint-Martin-de-Varreville.

Tableau 16 : Evolution de la SAU communale sur la zone d’étude

Audouville-la- Ste-Marie-du- St-Martin-de- Boutteville Ecoquenéauville Sébeville Turqueville Hiesville Zone d'étude Hubert Mont Varreville Superficie totale (ha) 640 182 352 2698 836 288 521 403 4340 Pourcentage de la commune 100% 80% 32% 70% 100% 70% 95% 5% présente sur le bassin versant Calcul par pondération de surface SAU communale (ha) 547 156 294 2410 717 230 404 374 3733 RGA 2000 % de SAU 85% 86% 84% 89% 86% 80% 78% 93% 86% SAU communale (ha) 509 148 296 2132 709 222 424 395 Déclaration de surfaces PAC 2009 % de SAU 80% 81% 84% 79% 85% 77% 81% 98%

Comme sur le reste du département, une nette diminution du nombre d’exploitations a été observée sur l’ensemble des communes du secteur entre 1988 et 2000 (RGA 2000). D’après les derniers résultats du recensement agricole de 2010, le phénomène semble s’être poursuivi. La localisation sur ortho-photographie des exploitations agricoles a permis d’estimer qu’aujourd’hui près d’une soixantaine d’exploitations est implantée sur la zone d’étude ().

Tableau 17 : Nombre d’exploitations, SAU et cheptels sur la zone d’étude

Superficie SAU Nb Total Total Total Total Total Total UGB (3) Total UGB totale (ha) communale (ha) Exploitations Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins

Déclaration PAC BDNI (2) RGA Sources RGA (1) 2000 RA 2010 RGA 2000 RGA 2000 RGA 2000 RGA 2000 RA 2010 2009 2009 2000 Zone d'étude 4340 3733 57 6000 520 0 350 130 6430 5890

Calcul des effectifs par pondération de surface (2) BDNI : Base de Données Nationale d'Identification des bovins (1) RGA : Recensement Agricole Général (3) UGB : Unité Gros Bovin (tous aliments)

Le territoire d’étude, et plus particulièrement les plages du littoral, représente un important secteur d’entrainement pour les chevaux (activité de trot). On retrouve ainsi plusieurs fermes équines (dont la plupart proposent une activité de thalassothérapie équine) implantées en bordure littorale à quelques centaines de mètres de la plage (Figure 28).

3.3.1 Indicateurs “pollutions agricoles” Les risques de pollutions microbiologiques liés aux activités agricoles peuvent être appréciés au moyen de quelques indicateurs simples que sont la pression animale, le taux de mise en conformité des élevages et le potentiel d’épandage sur le secteur d’étude (Méthodologie basée sur l’étude de Derolez, 2003).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 32 3.3.1.1 Pression animale Afin de rendre compte de la pollution fécale émise par l’ensemble des animaux d’élevage sur le secteur d’étude, il est possible d’estimer les flux d’E.coli théoriques rejetés, en équivalent-homme4 (Eho). A partir des effectifs des cheptels et des valeurs d’Eho par espèce animale (Tableau 18), les apports microbiologiques théoriques d’origine agricole ont été évalués sur la zone d’étude. Rapportés à la SAU, ces apports caractérisent la pression animale du secteur, exprimée en Eho/ha.

Tableau 18 : Valeurs des Eho par espèce issues d’une synthèse bibliographique et d’analyses statistiques (Picot, 2002 in Pommepuy et al, 2005 et Duchemin.J et Heath.P, 2010)

Espèces Homme Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Equivalent-homme (Eho) 1 7.2 0.4 30 0.2 6.0

Les effectifs de cheptels utilisés (Tableau 19) sont issus de la base de données nationale d’identification (BDNI 2009) pour les bovins et du RGA 2000 pour les volailles, les porcins, les équidés et les ovins. Les effectifs présents sur le secteur d’étude ont été estimés par pondération de surface.

Légende Point de Suivi " Fermes équines Exploitations agricoles Ë Zone d’étude Cours d'eau r Baignade · Échelle 1: 65 000

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 28 : Localisation des exploitations agricoles sur la zone d’étude (Localisation réalisée par photo-interprétation + données DDTM 50)

4 Equivalent-homme (Eho) : sur le modèle de l’Equivalent-habitant utilisé en assainissement urbain, l’AESN a établi un équivalent- homme (Eho) correspondant à un flux journalier moyen de 2.109 à 5.1010 E.coli (DEROLEZ, 2003 ; PICOT, 2002 ; Duchemin.J et Heath.P, 2010)

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 33 Tableau 19 : Apports microbiologiques théoriques (en Eho) et charges animales (en Eho/ha SAU) sur la zone d’étude

Apports théoriques Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Total Effectifs 6000 520 0 350 130 Flux microbiologiques 4,3E+04 2,1E+02 0,0E+00 7,0E+01 7,8E+02 4,4E+04 (en Eho) Pression Bovins Volailles Porcins Equidés Ovins Total Charges animales 11,57 0,06 0,00 0,02 0,21 11,86 (en Eho/ha SAU)

La pression agricole estimée sur la zone d’étude (12 Eho/ha SAU) est du même ordre de grandeur que celles observées sur la plupart des bassins versants du département (entre 10 et 20 Eho/ha SAU en moyenne). Elle est principalement due aux élevages bovins très présents sur cette zone de marais.

3.3.1.2 Taux de mise en conformité des élevages Données issues de la DDTM50

Toutes les installations agricoles doivent respecter dans leur aménagement et leur fonctionnement la réglementation ICPE ou RSD5. Des plans d'aides au travers des PMPOA6 1 et PMPOA 2 ont été accordés aux exploitants pour la mise aux normes de leur structure d'élevage (dimensionnement des fosses de stockages d’effluents, collecte des eaux de rinçage des aires d’exercices, plans d'épandage etc.) afin d'éviter tout impact sur les milieux hydrauliques superficiels. Près d’une trentaine d’exploitations ont à ce jour bénéficié de ces aides et ont été mises aux normes entre 1999 et 2011 sur les communes de la zone d’étude, soit près de 34 %, contre 25-30 % à l’échelle du département (AGRESTE, 2009). Il convient de préciser que les exploitations qui n’ont pas bénéficié de ces plans à ce jour ne sont pas pour autant non conformes.

3.3.1.3 Potentiel d’épandage des effluents d’élevage Les sources diffuses de pollution, telles que les épandages de lisiers ou fumiers, conduisant au transfert de microorganismes par ruissellement le long des bassins versants jusqu’au milieu marin, sont difficiles à localiser et à contrôler (Derolez, 2003). La part des terres pouvant recevoir des effluents d’élevage peut s’estimer par le ratio de la SAU sur la surface de la zone étudiée, soit environ 95 % sur notre secteur d’étude d’après Corine Land Cover 2006. Toutefois, compte-tenu du réseau hydrographique particulièrement dense sur le secteur, ce potentiel d’épandage est vraisemblablement plus limité.

3.3.1.4 Impact des activités de pâturage (indice de piétinement) La conservation des prairies en bordure des cours d’eau constitue un facteur favorable à la préservation de la qualité de l’eau et à la protection des milieux associés (Mareclean, 2010). Néanmoins, un accès libre des bovins qui viennent s’abreuver au cours d’eau, peut entraîner une dégradation de ses berges, une altération de sa capacité d’autoépuration et être une source directe de contamination fécale.

Pendant l’été 2003, près de 200 km de cours d’eau et de fossés ont été parcourus sur la zone des marais (du sud de la Sinope à Sainte-Marie-du-Mont). Ce diagnostic a permis d’évaluer qu’un tiers du linéaire de rives est clôturé et qu’environ 5% du linéaire est piétiné par les animaux. Sur les sites d’abreuvements identifiés, la moitié correspondent à des descentes vers le cours d’eau/fossé creusées dans les berges.

5 ICPE / RSD : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement / Règlement Sanitaire Départemental 6 PMPOA : Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole : plan d’aides accordé aux éleveurs pour la mise aux normes des bâtiments d’élevage (stockage des effluents, collecte et épuration des eaux vertes (déjection) et blanches (lait), collecte et évacuation des eaux pluviales, etc.) pour répondre aux exigences de préservation de la qualité des ressources en eau.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 34 A noter d’ailleurs, ils étaient, pour l’essentiel, situés sur le cours d’eau de la Grande Crique qui se jette à l’extrême sud de la côte est du Cotentin dans la Baie des Veys (PNR MCB, 2004).

Lors de fortes pluies, le lessivage des prairies pâturées est une source de pollution qui est aussi à prendre en considération. Compte-tenu de son caractère diffus, elle reste toutefois difficile à évaluer.

3.3.1.5 La stabulation des animaux dans les dunes L’utilisation des dunes pour la stabulation des animaux est un phénomène important sur la côte est du Cotentin. Pratique essentiellement hivernale, elle ne constitue pas un risque pour l’activité balnéaire. En revanche, elle peut ponctuellement avoir un impact sur la qualité bactériologique des cours d’eau et des eaux littorales et ainsi constituer un risque pour les usages “conchyliculture” et “pêche à pied”.

3.4 Activités artisanales et industrielles

Aucune activité artisanale ou industrielle, “génératrice de pollution bactériologique”, n’a été identifiée sur la zone d’étude.

3.5 Autres sources de pollution spécifiques

3.5.1 Port, zone de mouillage Aucun port et aucune zone de mouillage n’a été identifiée à proximité immédiate de la plage.

3.5.2 Camping, aire de mobil home, camping-car Situé face à la plage, le camping d’Utah Beach (164 emplacements) dispose de son propre système d’assainissement constitué d’un séparateur à graisse, de fosses toutes eaux et d’un système d’épandage de type tertre d’infiltration compte-tenu des montées régulière des nappes d’eau sur ce secteur de marais.

3.5.3 Circulation des chevaux sur la plage Informations transmises par la commune de Sainte-Marie-du-Mont, les professionnels équins et conchylicoles

Les plages de Sainte-Marie-du-Mont, de Saint-Germain-de-Varreville et de Saint-Martin-de-Varreville constituent à marée basse de véritables pistes d’entrainement pour les chevaux. Au départ des trois principales fermes équines du secteur, les chevaux peuvent rejoindre le littoral via quatre accès : la cale de la Redoute (près des anciens blockhaus) au nord, la brèche de la zone conchylicole, la cale de l’école de voile et la brèche d’Utah Beach au sud du Musée (Figure 29). A noter que dans le cadre de la charte de bonne conduite signée entre la collectivité de Sainte-Marie-du-Mont et les professionnels de la filière équine du secteur, il a été demandé aux cavaliers d’éviter d’emprunter la cale de l’école de voile, située à proximité immédiate du point de surveillance de la qualité des eaux de baignade. S’il arrive que des chevaux passent par cette cale, il s’agit généralement de personnes extérieures.

Lors des entraînements quotidiens (sauf le dimanche), plus d’une dizaine de chevaux peuvent se trouver simultanément sur la plage et font des allers-retours entre les plages de Sainte-Marie-du-Mont et d’Audouville-la-Hubert / Ravenoville. Selon les professionnels de la filière équine du secteur, une cinquantaine de chevaux fréquentent quotidiennement ces plages.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 35 Bien qu’il soit difficile d’apprécier l’impact sanitaire de cette activité, la présence de crottins sur la plage et/ou sur les cales d’accès à l’estran pourrait constituer une source potentielle de pollution.

Conscients de cette nuisance potentielle, les professionnels locaux de la filière équine se sont engagés à une vigilance accrue. Ils précisent d’ailleurs que les chevaux défèquent généralement au moment de l’attelage des sulkys dans les fermes. D’après les professionnels de la conchyliculture, usagers sensibles aux pollutions microbiologiques littorales, la présence de crottins sur l’estran et les cales d’accès reste exceptionnelle. Aussi, l’activité équine ne semble pas constituer une source majeur de pollution pour la plage de Sainte-Marie-du-Mont.

Légende " Exploitations agricoles Ë Fermes équines Zone d’étude Cours d'eau r Point de Suivi Baignade  Accès potentiels des chevaux au littoral · Échelle 1: 24 000

Sources: BD Topo et ORTHO50-2007 (Département de la Manche), DT50-ARS BN, DDTM50, DREAL BN

Figure 29 : Localisation des accès potentiels à l’estran pour l’entraînement des chevaux

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 36 PHASE II: Diagnostic

Cette étape du profil vise à caractériser et hiérarchiser les rejets littoraux potentiellement impactant pour la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune.

1 Evaluation de l’impact des rejets de proximité

La plage de la Grande Dune se situe à plus de 6 km au nord-ouest de la Baie des Veys et semble d’après les conclusions de l’étude SOGREAH (cf. p 16) ne pas être influencée par les rejets des quatre principaux cours d’eau débouchant dans la Baie, à savoir la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure. Cette étude précisait que “les quelques dérives de qualité observées sur la plage n’étaient pas dues aux rejets de la Baie des Veys mais à des sources de pollution plus locales” (Etude SOGREAH, 2000). Au regard de ces éléments et du fait que la Baie des Veys fasse actuellement l’objet d’une étude approfondie dans le cadre de la réalisation des profils conchylicoles (étude portée par le Parc des Marais du Cotentin et du Bessin), il a été fait le choix de focaliser le présent profil sur les zones d’influences microbiologiques les plus proches, à savoir les “bassins versants” du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique.

Modulés par l’ouverture de vannes, les débits à l’exutoire de ces deux émissaires littoraux sont extrêmement variables et peuvent être quasiment voire totalement nuls durant la saison estivale ; limitant ainsi leur risque potentiel d’impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage. Toutefois, bien qu’il soit difficile d’estimer de réels débits “temps de pluie” estivaux, il paraît intéressant de pouvoir apprécier quelle pourrait être l’influence des écoulements de ces rejets sur la plage de la Grande Dune, notamment à la suite de fortes précipitations estivales lorsque le niveau d’eau dans les marais nécessite l’ouverture des vannes. L’utilisation du modèle Mars (cf. p 41) de l’Ifremer a ainsi permis de simuler sur 48 heures les trajectoires de particules lâchées aux exutoires de ces deux émissaires (Figure 30 et Figure 31).

Lâcher à l’exutoire du taret · de St-Martin-de-Varreville

T= 18h

T= 6h

T= 24h

T= 12h

T= 0

Plage de la Grande Dune

Sources: Fond Google earth ©

Figure 30 : Trajectoires de particules simulées pendant 48 h à l’aide du modèle Mars (Ifremer) Lâcher des particules à pleine-mer avec un coefficient de 95 – Taret de St-Martin-de-Varreville

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 37 Les particules lâchées face aux exutoires du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique semblent confirmer le déplacement résiduel des masses d’eau orienté vers le nord (cf. p14). Situés à plus de 2 km au nord de la plage, les rejets du taret de Saint-Martin-de-Varreville ne devraient ainsi pas engendrer d’impact majeur sur la qualité de ses eaux de baignade, d’autant plus que les suivis microbiologiques réalisés entre 2000 et 2005 indiquaient des niveaux de concentration relativement faibles à l’exutoire de ce taret (Figure 21).

Les particules lâchées au niveau de l’exutoire du ruisseau de la Grande Crique qui remontent vers le nord au rythme des marées n’atteindraient le secteur de la plage de la Grande Dune qu’au bout de 48 heures. Sans pouvoir conclure de façon formelle, ceci laisse présager, compte-tenu des faibles débits estivaux enregistrés (Tableau 9), le faible impact de ce rejet.

Lâcher à l’exutoire de la · Grande Crique Plage de la Grande Dune

T= 48h

T= 18h

T= 24h

T= 12h

T= 0 T= 6h

Baie des Veys

Sources: Fond Google earth ©

Figure 31 : Trajectoires de particules simulées pendant 48 h à l’aide du modèle Mars (Ifremer) Lâcher des particules à pleine-mer avec un coefficient de 95 –Taret de St-Germain-de-Varreville

N’apportant qu’un premier niveau d’information, ces trajectoires de particules semblent écarter le taret de Saint-Martin-de-Varreville et le ruisseau de la Grande Crique de la liste des potentielles sources de pollution pouvant expliquer les quelques dérives de qualité relevées sur la plage de la Grande Dune.

Situé à près de 800 m au nord de la plage, le rejet autorisé de la base conchylicole de Sainte-Marie-du-Mont semble pouvoir entrainer des niveaux de contamination dans le milieu récepteur “eau de mer” non négligeables (maximum enregistré de 1520 E.coli/100ml le 12 juin 2007) et constitue à ce titre une source potentielle de pollution à ne pas écarter. Toutefois, le trop faible nombre de données, notamment au cours de la période estivale, ne permet pas aujourd’hui de conclure quant à son potentiel impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune.

N’ayant pas identifié avec certitude les sources de pollution de la plage de la Grande Dune, il apparaît indispensable de compléter cette première analyse sur les rejets de proximité en simulant les flux des principaux rejets littoraux rejoignant la Baie des Veys et notamment ceux des cours d’eau de la Douve, de la Taute, de l’Aure et de la Vire qui représentent la quasi-totalité des apports d’eau douce dans la baie (96%).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 38 2 Evaluation de l’impact des rejets de la Baie des Veys

A cheval sur les départements de la Manche et du Calvados, la Baie des Veys constitue l’exutoire de plusieurs cours d’eau et ruisseaux côtiers. S’ils représentent une source nutritive importante (apports de matière en suspension, de sels nutritifs, etc.) bénéfique au développement des activités conchylicole et de pêche à pied dans la baie, ces cours d’eau constituent également de véritables sources potentielles de pollution microbiologique.

Pour autant, les principaux cours d’eau de la Baie des Veys (Douve / Taute / Vire / Aure, etc.) n’ont fait l’objet d’aucun suivi bactériologique régulier. Actuellement en cours, l’étude des profils conchylicoles de la Baie des Veys portée par le Parc des Marais du Cotentin et du Bessin doit pallier à ce manque de données. Malheureusement, les campagnes de mesure réalisées n’ont pas permis de caractériser les flux “temps de pluie” estivaux sur l’ensemble de la baie (notamment pour les cours d’eau de la Douve, de la Grande Crique et de l’Escalgrain) . L’impact potentiel des principaux cours d’eau et ruisseaux débouchant dans la Baie des Veys a donc été simulé selon les hypothèses et la méthodologie suivante.

2.1 Estimation théorique des flux bactériens émis

2.1.1 Méthodologie L’impact et le devenir en mer des flux bactériens théoriques émis par ces rejets ont été étudiés suivant deux situations :

- une situation générale caractérisant le bruit de fond observé durant la saison estivale, qu’il est nécessaire de connaître pour évaluer l’impact d’un rejet événementiel, - et une situation exceptionnelle de temps de pluie estival.

Le calcul des flux bactériens apportés par les principaux cours d’eau de la Baie des Veys se base sur l’estimation des débits estivaux réalisée par le Service Ressources Naturelles, Mer et Paysages (Pôle Hydrologie -H.CAPLET) de la DREAL de Basse-Normandie et des concentrations en E.coli fictives. En effet, ne disposant que de rares voire d’aucune concentration “temps de pluie” récentes, le choix a été fait d’appliquer une concentration fictive et pénalisante de 5000 E.coli/100ml aux exutoires des principaux cours d’eau de la Baie des Veys (Figure 15).

2.1.2 Flux bactériens théoriques Les flux bactériens calculés suivant les situations de Bruit de Fond (BF) et de Temps de Pluie (TP) durant la période estivale sont présentés dans le Tableau 20. Les débits (BF) estivaux retenus correspondent à la moyenne des débits moyens interannuels des mois de juin à septembre.

On notera que le choix d’un débit “temps de pluie” correspondant à un débit de crue de retour 5 ans7, qui reste exceptionnel, est volontaire : l’objectif étant de constater ou non l’impact de flux bactériens sur la qualité des eaux de baignade lors d’événements pluviométriques exceptionnels et donc de se placer dans des conditions météorologiques pénalisantes.

A titre de comparaison, les flux mesurés dans le cadre de l’étude SOGREAH viennent compléter le Tableau 20. Les mesures de débits et de concentrations relevées aux exutoires de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure ont été réalisées lors de deux campagnes de terrain : une première qui s’est déroulée le 3 novembre 1998, lorsque les cours d’eau observaient un régime de crue et une seconde réalisée en période d’étiage le 14 juin 1999. Les données débit/concentration des ruisseaux de la Grande Crique et de l’Escalgrain sont issues d’une étude plus ancienne de 1994/1995 menée par l’Ifremer (SOGREAH, 2000).

7 Un débit de crue de retour 5 ans, est un débit de crue dont la fréquence d’apparition est de 5 ans. En d’autres termes, ce débit s’observe statistiquement une fois tous les 5 ans.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 39 Tableau 20 : Flux bactériens théoriques comparés aux données issues de l’Etude SOGREAH

Estimations retenues dans le cadre du profil Données issues de l'Etude SOGREAH (2000) [E.coli] fictive Débit Flux théoriques E.coli [E.coli] Débit Flux théoriques E.coli (E.coli / 100 ml) (m3/s) (E.coli / h) (E.coli / 100 ml) (m3/s) (E.coli / h) Bruit de Fond 5000 0,35 6,30E+10 250 2,40 2,16E+10 Ruisseau de la Estival Grande Crique Temps de pluie 5000 3,20 5,76E+11 300 6,50 7,02E+10 Estival Bruit de Fond 5000 0,05 9,00E+09 12230 1,23 5,42E+11 Ruisseau de Estival l'Escalgrain Temps de pluie 5000 0,50 9,00E+10 31500 3,60 4,08E+12 Estival Bruit de Fond Etiage 5000 4,00 7,20E+11 506 3,20 5,83E+10 Cours d'eau de Estival 14/6/99 la Douve Temps de pluie Crue 5000 41,00 7,38E+12 710 78,30 2,00E+12 Estival 3/11/98 Bruit de Fond Etiage 5000 1,63 2,93E+11 2890 1,20 1,25E+11 Cours d'eau de Estival 14/6/99 la Taute Temps de pluie Crue 5000 16,70 3,01E+12 1400 29,80 1,50E+12 Estival 3/11/98 Bruit de Fond Etiage 5000 4,80 8,64E+11 3130 3,70 4,17E+11 Cours d'eau de Estival 14/6/99 la Vire Temps de pluie Crue 5000 47,50 8,55E+12 2420 90,70 7,90E+12 Estival 3/11/98 Bruit de Fond Etiage 5000 2,60 4,68E+11 2040 2,10 1,54E+11 Cours d'eau de Estival 14/6/99 l'Aure Temps de pluie Crue 5000 26,00 4,68E+12 2470 51,60 4,59E+12 Estival 3/11/98

Au regard de ces données (Tableau 20), le choix de retenir une concentration fictive de 5000 E.coli/100ml apparait d’ores et déjà très pénalisant en termes de flux. D’une manière générale, les flux estivaux estimés sont en effet du même ordre de grandeur que les flux de crue hivernale mesurés dans le cadre de l’étude SOGREAH pour les cours d’eau de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure. Ce constat n’est néanmoins pas vrai pour le ruisseau de l’Escalgrain pour lequel les niveaux de contamination enregistrés lors de l’étude menée en 1994/1995 (SOGREAH, 2000) étaient relativement élevés. On notera toutefois qu’à cette époque le ruisseau recevait les effluents de l’ancienne station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont et du poste qui débordait régulièrement (Informations transmises par la DT50-ARS BN).

. Compléments d’information Les résultats des 4 campagnes de mesure réalisées dans le cadre de l’étude des profils conchylicoles de la Baie des Veys indiquent quelles que soient les saisons (été/hiver) et les conditions météorologiques (temps sec/temps de pluie) les fourchettes de concentrations suivantes (SAFEGE, 2013) :

- Douve Aval (Porte à flot) : de 40 à 600 E.coli/100ml, - Escalgrain (Exutoire) : de 40 à 7100 E.coli/100ml (maximum de 13 300 E.col/100ml le 23/11/2012), - Grande Crique (Exutoire) : de 120 à 1500 E.coli/100ml, - Taute (au niveau du Port de ) : de 300 à 1500 E.coli/100ml, - Aure (Porte à flot) : de 700 à 5700 E.coli/100ml, - Vire (Porte à flot) : de 250 à 3100 E.coli/100ml.

Excepté pour le ruisseau de l’Escalgrain, la majorité des analyses bactériologiques présente des niveaux de contamination plus faibles que la concentration fictive de 5000 E.coli/100ml retenue et les maxima sont généralement atteints en hiver lorsque les débits des cours d’eau sont plus importants.

NB : les campagnes temps de pluie ont, pour la plupart, été réalisées en période hivernale. Seule la partie orientale de la Baie a bénéficié d’une campagne “temps de pluie” estivale (Vire, Aure, etc.).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 40 2.2 Etude de la dispersion en mer de ces flux

Le devenir en mer des flux bactériens rejetés par les principaux cours d’eau de la Baie des Veys a été simulé à l’aide du modèle hydrodynamique Mars-2D.

2.2.1 Modèle hydrodynamique Mars-2D et son interface MarsWeb Développé par l’Ifremer, le modèle hydrodynamique Mars-2D est un modèle bidimensionnel horizontal de résolution spatiale de 75 m. Capable de modéliser l’action des courants de marée, les dérives dues au vent et de prendre en compte le temps de survie des germes microbiologiques dans le milieu (T908), cet outil d’aide à la décision doit permettre de caractériser l’hydrodynamisme d’un secteur, d’évaluer le devenir en mer de rejets côtiers (panache de dispersion), de hiérarchiser leur impact sur les zones d’usages et d’identifier les sites d’usages (baignade / conchyliculture) susceptibles d’être affectés.

Sur les huit modèles développés dans le cadre du CPER de Basse-Normandie9, c’est le modèle ECOT (Figure 32) qui a été utilisé pour simuler l’impact des principaux cours d’eau de la Baie des Veys. Accessible à un public non expert, l’utilisation de l’interface Internet du modèle (Outil MarsWeb) a permis de paramétrer les flux d’entrée à injecter (BF et TP), les différentes conditions de vent, de marée et le temps de survie des bactéries (T90).

Figure 32 : Emprise géographique des différents modèles disponibles au LERN (IFREMER)

2.2.2 Paramétrage des simulations

2.2.2.1 Mode d’injection des flux bactériens Afin de se placer dans des conditions les plus proches de la réalité, les flux bactériens apportés par ces cours d’eau ont été injectés de la façon suivante : - Injection du flux BF pendant 3 jours, ce qui assure après plusieurs cycles de marée une stabilisation du bruit de fond qu’il est nécessaire de connaître pour évaluer l’impact du flux TP, - Injection du flux TP suivant un profil de crue théorique défini par la méthode de SOCOSE (détaillée en annexe 5), - Retour à une situation ”normale” avec l’injection du flux BF pendant deux jours.

8 Les bactéries et virus, qui arrivent dans le milieu marin, se retrouvent dans un milieu hostile peu propice à leur croissance. Incapables de se multiplier dans cet environnement, ces microorganismes vont y survivre plus ou moins longtemps en fonction des paramètres physiques, chimiques et biologiques du milieu. Le temps de survie des microorganismes est défini par le temps nécessaire à la disparition de 90% de la population initiale, exprimé par le T90. De quelques heures à quelques jours pour les bactéries, cette survie est prolongée, pour les virus, de plusieurs semaines à plusieurs mois. 9 Contrat de Plan Etat Région Basse Normandie (2000-2006) : Conseil régional de Basse Normandie, Conseils Généraux 50 et 14, Agence de l’Eau Seine Normandie et IFREMER.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 41 Estimées selon la méthode de SOCOSE par la DREAL de Basse-Normandie (Pôle Hydrologie -H.CAPLET), la durée caractéristique de crue (D), propre aux bassins versants de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure est respectivement de 70, 53, 75 et 54 heures. Avec des bassins versants de surface plus réduites, les ruisseaux de la Grande Crique et de l’Escalgrain observent des durées caractéristiques de crue plus faibles de 33 et 18 heures. Ces informations apportent des éléments quant au temps de réponse des bassins et permet ainsi de tracer un profil de crue théorique, base pour la schématisation d’un mode d’injection du flux TP adapté (Figure 33).

Profil d'injection des flux BF et TP Profil d'injection des flux BF et TP 3 E.coli/100 ml E.coli/100 ml m /s m3/s La Douve La Vire 45,00 6000 50,00 6000 Flux TP 40,00 Flux TP 45,00 5000 5000 35,00 40,00 Débit 35,00 Débit 30,00 4000 4000 [E.coli] [E.coli] 30,00 25,00 3000 25,00 3000 20,00 20,00 15,00 2000 2000 15,00 Flux BF Flux BF Flux BF Flux BF 10,00 10,00 1000 1000 5,00 5,00

0,00 0 0,00 0 07/07/2010 09/07/2010 11/07/2010 13/07/2010 15/07/2010 17/07/2010 19/07/2010 21/07/2010 07/07/2010 09/07/2010 11/07/2010 13/07/2010 15/07/2010 17/07/2010 19/07/2010 21/07/2010 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00

Figure 33 : Profil d’injection des flux Bruit de Fond et Temps de Pluie – Exemple de la Douve et de la Vire

2.2.2.2 Conditions environnementales simulées Les conditions environnementales simulées ont été les suivantes :

- Condition de marée réaliste avec injection du flux TP en marée de vives eaux (coefficient de 95), ce qui a tendance à étaler les panaches de dispersion et ainsi étendre la zone impactée tout en diminuant les concentrations, - une seule condition de vent testée : sans vent - si un T90 en mer de 24 heures est représentatif de conditions estivales (ensoleillement, température, etc.), le choix a été fait de retenir un T90 de 48h plus pénalisant mais également plus proche des conditions physiques d’un milieu estuarien où la turbidité peut favoriser, en limitant la pénétration de la lumière, des temps de survie des bactéries plus longs (Pommepuy, et al, 2005),

2.2.3 Limites du modèle Véritable outil d’aide à la décision, le modèle hydrodynamique offre une meilleure compréhension du devenir en mer des flux bactériens apportés par les rejets côtiers et de leur impact potentiel sur les zones d’usage. Certaines limites et mises en garde doivent néanmoins être apportées quant à l’analyse des résultats :

- Le calcul des flux (BF et TP) se base sur une estimation des débits et sur des concentrations d’E.coli fictives, - le mode d’injection de ces flux reste théorique, - compilation des données les plus récentes, la bathymétrie du modèle ECOT reste toutefois peu précise sur les zones d’estran, voire incomplète au fond de la Baie des Veys. Il est donc important de noter que les flux microbiologiques ont été injectés au débouché des canaux d’Isigny et de Carentan et que le fonctionnement particulier des portes à flot10 situées aux exutoires de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure n’a pas été pris en compte dans ces modélisations.

10 Système de portes automatiques se refermant à marée montante pour empêcher l’intrusion des eaux marines dans les marais et s’ouvrant à basse mer pour laisser s’écouler la rivière ׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 42 2.2.4 Résultats des simulations Les résultats issus des modélisations se présentent sous deux formes :

- des cartes de concentrations maximales (ou courbe enveloppe) qui intègrent les valeurs maximales de concentration en E.coli observées dans chaque maille du modèle sur 72 h (soit 6 cycles de marées) avec une hauteur d’eau minimum de 50 cm dans la maille, - un graphique d’évolution des concentrations en E.coli observées sur le point de suivi de la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune.

2.2.4.1 Courbes enveloppes La carte de concentrations maximales (Figure 34) permet de caractériser le bruit de fond et l’impact des flux “temps de pluie estival” des principaux cours d’eau de la Baie des Veys pris dans leur ensemble ; à savoir les ruisseaux de la Grande Crique et de l’Escalgrain, les cours d’eau de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure.

Même avec les conditions pénalisantes retenues (T90 de 48h et [E.coli] de 5000 E.coli/100ml pour chaque rejet), le bruit de fond observé sur la zone de baignade de la plage de la Grande Dune reste inférieur à 100 E.coli/100ml et cohérent avec les mesures effectuées par le service Santé-Environnement de la DT50-ARS BN (Figure 4).

Par “temps de pluie”, les concentrations simulées aux abords de la plage indiquent des niveaux de contaminations de l’ordre de 500 à 750 E.coli/100ml. Ainsi, même avec des conditions très pénalisantes, les flux estivaux issus des principaux cours d’eau de la Baie des Veys ne permettent pas d’expliquer l’ensemble des dérives observées sur la qualité de la plage, qui par ailleurs sont généralement enregistrées par temps sec (Tableau 2).

Aussi, bien qu’il convienne d’analyser les résultats des modélisations théoriques avec précaution, ceux-ci rejoignent les conclusions de l’étude SOGREAH quant à l’origine localisée des sources potentielles de pollution de la plage de la Grande Dune.

Toutefois, compte-tenu des enjeux de ce secteur, les données qualitatives trop fragmentaires concernant les cours d’eau qui aboutissent dans la Baie des Veys méritent d’être étayées. Et cela plus particulièrement pour la Douve et la Taute qui, à des niveaux de contamination similaires, influencent prioritairement la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune (Figure 35 et Annexe 6). Etudié dans le cadre de ce profil, le ruisseau de la Grande Crique n’entraine quant à lui vraisemblablement aucun impact majeur sur la plage surveillée (Figure 36). Enfin, bien que pouvant véhiculer des niveaux de contamination relativement élevés, de par ses faibles débits, le ruisseau d’Escalgrain n’entraîne également a priori aucun impact majeur sur la plage de la Grande Dune (cf. Annexe 6).

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 43 Tous rejets confondus - Situation bruit de fond [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Tous rejets confondus - Situation Temps de pluie [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Figure 34 : Cartes des concentrations maximales (E.coli) – Tous rejets confondus

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 44 Douve - Situation bruit de fond Q=4 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Douve - Situation Temps de pluie Q=41 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende

Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Figure 35 : Cartes des concentrations maximales (E.coli) – La Douve

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 45 Grande Crique - Situation bruit de fond Q=0,35 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Grande Crique - Situation Temps de pluie Q=3,2 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Figure 36 : Cartes des concentrations maximales (E.coli) – La Grande Crique

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 46 2.2.4.2 Point de suivi En complément, la Figure 37 permet d’analyser l’évolution des concentrations [E.coli] enregistrées tout au long de la simulation sur le point de suivi de la plage de la Grande Dune. Si le bruit de fond ne dépasse pas les 30 E.coli/100ml, l’injection des flux “temps de pluie” entraîne une rapide augmentation des teneurs en E.coli qui atteignent un pic de 600 E.coli/100ml. Il faut ensuite plusieurs cycles de marée avant que la situation ne revienne à la normale.

Évolution des [Escherichia coli] Point de suivi "Sainte-Marie-du-Mont" Sans Vent Hauteur d'eau (en m)

700 4,0

3,5 600 Coeff 95

3,0 500

2,5 400

2,0 (nb germes /germes ml) 100 (nb 300 Coeff 41 1,5

200 1,0

100 Bruit de fond 0,5

0 0,0

T= 0 T= 3 jours T= 6,5 jours

Figure 37 : Evolution des concentrations en E.coli enregistrées sur le point de suivi de la plage de la Grande Dune

A partir de ces résultats issus des modélisations, de simples calculs ont permis de simuler les concentrations “temps de pluie” à atteindre aux exutoires des cours d’eau pour dépasser différents seuils de qualité sur la plage de la Grande Dune ( Tableau 21). D’après les résultats de cette analyse complémentaire, il faudrait que l’ensemble des rejets étudiés observe des concentrations “temps de pluie” de 4000 à 8000 E.coli/100ml pour entraîner des niveaux de contamination compris entre 500 et 1000 E.coli/100ml sur la plage.

Tableau 21 : Simulation de l’impact des principaux cours d’eau de la Baie des Veys sur la plage de la Grande Dune par “temps de pluie”

Concentrations [E.coli] à observer aux exutoires des cours d'eau pour atteindre …

Tous rejets … les [E.coli] suivantes sur la Aure Douve Escalgrain GdCrique Taute Vire confondus plage de la Grande Dune 2,00E+04 1,50E+03 1,40E+05 1,20E+04 4,00E+03 1,00E+04 9,00E+02 100 E.coli/100ml 5,00E+04 4,00E+03 3,50E+05 3,00E+04 1,00E+04 2,50E+04 2,00E+03 250 E.coli/100ml 1,00E+05 8,00E+03 7,00E+05 6,00E+04 2,00E+04 5,00E+04 4,00E+03 500 E.coli/100ml 2,00E+05 1,60E+04 1,40E+06 1,20E+05 4,00E+04 1,00E+05 8,00E+03 1000 E.coli/100ml 4,00E+05 3,20E+04 2,80E+06 2,40E+05 8,00E+04 2,00E+05 1,60E+04 2000 E.coli/100ml

[E.coli] : concentration en E.coli/100ml

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 47 PHASE III: Mesures de gestion et recommandations

1 Synthèse sur les facteurs de risques

1.1 Rejets côtiers

Le parti a été pris de caler la définition de la zone d’influence microbiologique pour la plage de la Grande Dune sur les bases des conclusions de l’étude SOGREAH, soit de focaliser plus particulièrement sur les zones d’influences microbiologiques les plus proches, à savoir les “bassins versants” du taret de Saint- Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique. Bien que les résultats des modélisations théoriques tendent à privilégier l’origine très localisée des sources potentielles de pollution, on notera que les simulations “temps de pluie” estivaux issus des principaux cours d’eau de la Baie des Veys (notamment la Douve et la Taute) montrent une influence potentielle sur la plage de la Grande Dune. Cette potentielle influence ne permet toutefois pas d’expliquer l’ensemble des dérives de qualité observées sur la plage, qui par ailleurs sont généralement enregistrées par temps sec (Tableau 2).

Modulés par l’ouverture de vannes, les débits à l’exutoire du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique sont extrêmement variables et peuvent être quasiment voire totalement nuls durant la saison estivale ; limitant ainsi leur risque potentiel d’impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage. Si les vannes sont généralement fermées en été, il arrive à la suite de fortes précipitations estivales que le niveau d’eau dans les marais nécessite leur ouverture et le libre écoulement des eaux. Au regard des simulations “temps de pluie” réalisées (trajectoires de particules et/ou panaches), qui restent théoriques, il apparaît que les flux issus du taret de Saint-Martin-de-Varreville et du ruisseau de la Grande Crique n’engendreraient aucun impact majeur sur la qualité des eaux de baignade de la plage.

En revanche, le rejet autorisé de la base conchylicole de Sainte-Marie-du-Mont, situé à près de 800 m au nord de la plage, semble pouvoir entrainer des niveaux de contamination dans le milieu récepteur “eau de mer” non négligeables (maximum enregistré de 1520 E.coli/100ml le 12 juin 2007) et constitue à ce titre une source potentielle de pollution à ne pas écarter. Toutefois, le trop faible nombre de données, notamment au cours de la période estivale, ne permet pas aujourd’hui de conclure quant à son potentiel impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage de la Grande Dune. Ce rejet mériterait une enquête plus approfondie.

1.2 Assainissement

Seules les communes de Sainte-Marie-du-Mont et de Turqueville disposent, pour partie, de réseaux d’assainissement des eaux usées sur leur territoire. De faibles capacités de traitement, les stations du bourg de Turqueville (150 EH) et du Musée d’Utah Beach (70 EH) n’engendrent, de par les traitements de finition mis en place, aucun impact sur la qualité des eaux de baignade de la plage. Traitant les eaux du bourg, la station d’épuration de Sainte-Marie-du-Mont est quant à elle implantée en dehors de la zone d’étude. Ses rejets rejoignent le ruisseau de l’Escalgrain dont l’exutoire débouche dans la Baie des Veys à près de 7 km au sud de la plage et ne constitue donc pas une source potentielle de pollution. L’étude de criticité a montré que les postes de refoulement du secteur ne constituaient pas de risque majeur de pollution en cas de dysfonctionnement.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 48 En revanche, selon les conclusions des diagnostics réalisés par le SPANC11 de la Communauté de Communes de Sainte-Mère-Église, de nombreuses installations d’assainissement non collectif sont aujourd’hui non conformes sur le territoire. Comme cela a été identifié dans le hameau des Mézières à Saint-Martin-de-Varreville ou le long du littoral de Sainte-Marie-du-Mont au niveau du hameau de la Madeleine, certaines de ces installations peuvent être à l’origine de pollutions et/ou de problèmes de salubrité publique et ainsi constituer de véritable “points noirs sanitaires”. Sur le littoral, la nature sableuse des sols limitent toutefois leurs potentiels impacts.

1.3 Les eaux pluviales

Quelques exutoires pluviaux ont été identifiés sur le littoral de Sainte-Marie-du-Mont (Figure 20). Ils permettent l’évacuation des eaux pluviales ou le ressuyage des eaux de nappes. Hormis ces quelques émissaires, sur le reste de la zone d’étude, les eaux pluviales s’infiltrent ou parcourent les réseaux de fossés avant de rejoindre le taret de Saint-Martin-de-Varreville, le ruisseau de la Grande Crique ou le fossé de Beauguillot.

1.4 Activité agricole sur la zone d’étude

Principalement tournée vers l’élevage bovin, l’activité agricole est bien ancrée sur le secteur d’étude. La dispersion des exploitations est relativement hétérogène sur le territoire ; la majorité se situe hors zone des marais sur le “haut pays” ou à proximité immédiate du littoral. Avec une pression animale limitée (12 Eho/ha SAU), il faut noter que près de 34 % des exploitations présentes sur la zone d’étude ont bénéficié de plans d’aide pour la mise aux normes de leur structure d’élevage. Sans disposer d’un diagnostic détaillé du secteur, il semble que les linéaires de fossés puissent être piétinés et ainsi constituer une source potentielle de pollution ; notamment sur le ruisseau de la Grande Crique.

1.5 Autres sources potentielles de pollution

Les plages de Sainte-Marie-du-Mont, de Saint-Germain-de-Varreville et de Saint-Martin-de-Varreville constituent à marée basse de véritables pistes d’entrainement pour les chevaux. Bien qu’il soit difficile d’apprécier l’impact sanitaire de cette activité, la présence de crottins sur la plage et/ou sur les cales d’accès à l’estran peut vraisemblablement constituer une source potentielle de pollution. Toutefois, au regard des actions menées par la collectivité et les professionnels du monde du cheval sur le secteur (signature d’une charte de bonne conduite) et du témoignage de la profession conchylicole sensible aux pollutions microbiologiques littorales, cette activité ne semble, a priori, engendrer aucun impact majeur sur la qualité des eaux de baignade de la plage de Sainte Marie-du-Mont.

11 SPANC : Service Public d’Assainissement Non Collectif

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 49 2 Recommandations

En synthèse, au vu des quelques dérives de qualité que connait la plage de la Grande Dune qui observe une qualité de ses eaux de baignade “bonne” à “suffisante”, les recommandations suivantes sont à prendre en considération :

. Recommandations générales

- Poursuivre les contrôles de conformité des installations d’assainissement non collectif et des branchements au réseau d'assainissement collectif, formaliser ces vérifications au travers de bilans annuels hiérarchisant les anomalies en fonction du degré d'impact sur la qualité microbiologique du milieu, s’assurer que la correction des dysfonctionnements identifiés soit effectuée rapidement en priorisant les installations ANC ayant un fort impact sanitaire et les mauvais branchements de type “eaux usées vers eaux pluviales“, - Proscrire les filières ANC avec rejet vers le milieu superficiel pour limiter le risque de contamination microbiologique. - Réaliser un bilan annuel des données issues de la sécurisation des ouvrages de collecte des eaux usées et des eaux pluviales, - Etablir, en cas d'anomalies sur un ouvrage de collecte des eaux usées (poste de refoulement, station), un rapport d'incident accompagné des actions correctives engagées pour y remédier, - Agir préventivement pour un bon fonctionnement des différents ouvrages de collectes des eaux usées et eaux pluviales (état des canalisations, état des pompes, état des systèmes d'alarmes, etc.).

. Recommandations particulières

- Interdire par prévention, et notamment lors d’épisodes pluvieux, la baignade et les jeux d’enfants dans les écoulements, même minimes, du taret de Saint-Martin-de-Varreville, - Caractériser les écoulements en période estivale des rejets de la zone conchylicole de Sainte-Marie- du-Mont (mesures de débits et investigations sur la qualité bactériologique), - Sensibiliser les agriculteurs et poursuivre la mise en conformité des élevages agricoles sur le secteur d’étude, - Supprimer les abreuvoirs sauvages existants sur le linéaire des réseaux de fossés qui alimentent le taret de Saint-Martin-de-Varreville et le ruisseau de la Grande Crique, - Compte-tenu de l’état des connaissances relativement restreint sur les niveaux de contamination apportés par les principaux cours d’eau de la Baie des Veys, qui représente pourtant une zone à forts enjeux conchylicoles et de pêche à pied, réfléchir à la mise en place d’un suivi microbiologique régulier, tel que celui réalisé dans le département de la Manche (ARS BN / CG50 / AESN), aux exutoires de la Douve, de la Taute, de la Vire et de l’Aure, - Veiller à faire appliquer les dispositions de la charte de bonne conduite à l’ensemble des usagers de la filière équine.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 50 Bibliographie

. AESN, 2004. Loisirs nautiques et risques sanitaires sur le bassin Seine-Normandie. Etude réalisée par les bureaux d’étude Eco Environnement Ingénierie et Tassili. Janvier 2004. . A2E, 1996. Etude du fonctionnement hydraulique des marais arrière-littoraux de la Côte Est du Cotentin. Agriculture Eau Environnement / PNR des Marais du Cotentin et du Bessin, 1996. . A2E, 1998. Etude agronomique des marais arrière-littoraux sur la Côte Est du Cotentin. Agriculture Eau Environnement / PNR des Marais du Cotentin et du Bessin, 1998. . AGRESTE, 2009. Enquête 2008 sur les bâtiments d’élevage – Vers des étables vertes. DDAF de la Manche / Agreste Manche Données n° 35 – Octobre 2009. . ARS, 2009. Etat sanitaire des zones de baignade en mer sur le département de la Manche : Bilan de la saison estivale 2009. Service Santé-Environnement DT50-ARS BN. . DDASS 50, 1987. Surveillance sanitaire des eaux littorales du département de la Manche (Baignade – Conchyliculture – Pêche à pied). DDASS 50 et Ifremer, Mai 1987. . DDASS 50, 1989. Recherche des sources de pollutions microbiologiques et organiques d’origine agricole dans le bassin versant de l’Anse du Cul de Loup - réalisée en 1985 et 1986. Novembre 1989. . DDASS 50, 2005. Annuaire des rejets côtiers du département de la Manche. DDASS 50, 2005. . Derolez V., 2003. Méthode de caractérisation de la fragilité microbiologique des zones conchylicoles – Application à plusieurs bassins français. Rapport d’Ingénieur Sanitaire, ENSP. . Duchemin.J et Heath.P, 2010. Caractérisation des sources de pollution rurales et urbaines en vue de l’élaboration des profils de vulnérabilité des eaux de baignade. Article paru dans la revue TSM d’Avril 2010. . Etude SOGREAH, 2000. La Baie de Veys – Etude hydrosédimentaire et amélioration des conditions de salubrité – Volet sur la modélisation numérique de l’état actuel – Décembre 2000. . Mareclean, 2010. Rapport final du projet LIFE Mareclean: Risk based reduction of microbial pollution discharge to coastal waters. SMBCG, juin 2010. . Ministère de l'Agriculture. 1980. Fascicule 2 : la méthode Socose, méthode sommaire d'estimation de la crue décennale sur un petit bassin versant non jaugé, Synthèse nationale sur les crues des petits bassins versants. . Picot S., Pommepuy M., Le Goff R., 2002. Etude rétrospective des événements du printemps 2001 ayant abouti à la contamination virale du secteur conchylicole de St-Vaast-la-Hougue (est Cotentin). RST DEL/MP/MIC/02.03/Brest, 75 p. . PNR MCB, 2004. Contrat Global pour l’Eau de la Côte Est du Cotentin : Etat des lieux établi 2004 par le Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin. . PNR MCB, 2009. Contrat Global pour l’Eau de la Côte Est du Cotentin : Etat d’avancement 2004-2009 et programmation 2010, décembre 2009. . PNR MCB, 2010. Contrat Global pour l’Eau de la Côte Est du Cotentin : Suivi du milieu 2008-2009. . Pommepuy M., et al, 2005. Etude pour la reconquête de la qualité des eaux et de la salubrité des coquillages dans le secteur de production conchylicole Cul de Loup-, (Convention IFOP n°03/2210404/F), Rapport final, Mai 2005, 105 p + annexes 13p. . SAFEGE, 2013. Élaboration des profils de vulnérabilité des zones de production de coquillages de la baie des Veys - Résultats et interprétation des campagnes de mesures, février 2013. . SATESE, 2011. Rapports annuels du SATESE – Année 2011. . SAUR, 2011. Rapport Annuel du Délégataire – Assainissement de la commune de Sainte-Marie-du- Mont. Exercice 2011. . SOGETI, 2007. Assainissement des eaux usées sur la commune de Turqueville : projet et appels d’offre. . SOGETI, 2010. Réhabilitation du système d’assainissement autonome du Musée du Débarquement de Sainte-Marie-du-Mont.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 51 Sites Internet visités

. Cartes géologiques au 1/50 000 du BRGM (Info Terre) http://infoterre.brgm.fr/ . Comité Départemental du Tourisme de la Manche (Observatoire du Tourisme) http://www.manchetourisme.com/ . Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise http://www.sainte-mere-eglise.info/ . État des lieux et des milieux littoraux en Basse-Normandie (Atlas IFREMER, 2007) http://wwz.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie/ . Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) – Statistiques locales http://www.statistiques-locales.insee.fr/esl/accueil.asp . Occupation des sols (CORINE LAND COVER) – Site du MEEDDM Service SOes Environnement http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/index.php?id=88

Listes des Annexes

Annexe 1 : Carte au 1/60 000e de la zone d’étude Annexe 2 : Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la Directive 76/130/CEE Annexe 3 : Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE Annexe 4 : Grille d’évaluation et résultats de la criticité technique et environnementale des postes de refoulement présents sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont Annexe 5 : Méthode SOCOSE Annexe 6 : Résultats des modélisations – Courbe enveloppe des concentrations maximums pour les cours d’eau de la Taute, de la Vire, de l’Aure et pour le ruisseau d’Escalgrain.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 52 Annexe 1

Carte au 1/60 000e de la zone d’étude

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 53 Annexe 2

Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la Directive 76/130/CEE

. Les paramètres mesurés

Deux catégories d’indicateurs sont utilisées pour évaluer la qualité sanitaire de l’eau :

- les paramètres microbiologiques : trois germes indicateurs de contamination fécale sont recherchés : les coliformes totaux, les coliformes fécaux (Escherichia coli) et les entérocoques. Les analyses sont réalisées par des laboratoires agréés.

- les paramètres physico-chimiques : contrairement aux indicateurs précédents, ces paramètres font l’objet d’une évaluation qualitative (visuelle ou olfactive). La présence de mousses (substances tensioactives), de phénols, d’huiles minérales, de résidus goudronneux de matières flottantes est relevée lors du prélèvement d’eau.

. L’appréciation de la qualité s’effectue en deux temps :

En cours de saison à partir des résultats ponctuels d’analyses :

Tableau I : Critères de qualité des eaux de baignade définis par le décret n°81-324 du 7 avril 1981 fixant les normes d’hygiène et de sécurité applicables aux piscines et aux baignades aménagées.

PARAMETRES G (*) I (*) MICROBIOLOGIE Coliformes totaux / 100 ml 500 10 000 Escherichia coli / 100 ml 100 2 000 Entérocoques / 100 ml 100 - PHYSICO-CHIMIE Coloration - Pas de changement anormal de la couleur (0) - Pas de film visible à la surface de l'eau et Huiles minérales (mg/l)  0,3 absence d'odeur Substances tensioactives réagissant au bleu - Pas de mousse persistante de méthylène (mg/l laurylsulfate)  0,3 Phénols (indices phénols) mg/l - Aucune odeur spécifique C6 H5 0H  0,005 Transparence (m) 2 1 (0)

(*)G : Le nombre guide G caractérise une bonne qualité pour la baignade. (*) I : Le nombre impératif I constitue la limite supérieure au-delà de laquelle la baignade est considérée de mauvaise qualité. (0): Dépassement des limites prévues en cas de conditions géographiques ou météorologiques exceptionnelles. 

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 54 En fin de saison par une interprétation de l’ensemble des mesures qui se traduit par un classement.

Tableau II : Critères de classement de qualité des eaux de baignade

A Eau de bonne qualité B Eau de qualité moyenne Au moins 80% des résultats en coliformes totaux et en Au moins 95% des prélèvements respectent les Escherichia coli sont inférieurs ou égaux aux nombres nombres impératifs pour les coliformes totaux et guides; Escherichia coli, et au moins 95% des résultats en Coliformes totaux et Escherichia coli sont inférieurs ou égaux aux nombres les conditions relatives aux nombres guides n'étant pas, impératifs; en tout ou en partie, vérifiées. et au moins 90% des résultats en entérocoques sont inférieurs ou égaux aux nombres guides. Au moins 95% des résultats sur les paramètres physico-chimiques (huiles minérales, mousses, phénols) sont conformes aux critères impératifs définis. Les eaux classées en catégories A ou B sont conformes aux normes européennes

C Eau pouvant être momentanément polluée D Eau de mauvaise qualité La fréquence de dépassement des nombres impératifs est Pour au moins un paramètre, les conditions relatives aux comprise entre 5% et 33,3% nombres impératifs sont dépassées au moins une fois sur trois. Il est important de noter que si moins de 20 prélèvements Toutes les zones classées en catégorie D durant deux sont effectués pendant toute la saison sur un point, un années consécutives doivent être interdites à la seul dépassement des nombres impératifs sur un seul baignade, sauf si des améliorations significatives paramètre suffit pour entraîner le classement de la plage apparaissent en catégorie C. Moins de 95% des résultats sur les paramètres physico-chimiques (huiles minérales, mousses, phénols) sont conformes aux critères impératifs définis. Les eaux classées en catégorie C ou D ne sont pas conformes aux normes européennes

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 55 Annexe 3

Classement de la qualité des eaux de baignade littorales selon la nouvelle Directive 2006/7/CEE

La transposition en droit français de la directive européenne du 15 février 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade est effective depuis la publication du décret n° 2008-990 du 18 septembre 2008. Cette directive modifie notamment les modalités du contrôle de la qualité des eaux de baignade et notamment, seuls 2 paramètres microbiologiques seront contrôlés : entérocoques intestinaux et Escherichia coli.

Elle apporte également des modifications quant aux modalités d’évaluation et de classement:

- Les normes de qualité seront différentes pour les eaux de mer et les eaux douces. - l’évaluation de la qualité sera réalisée sur la base de l’analyse statistique de l’ensemble des données relatives à la qualité des eaux de baignade recueillies sur 4 saisons. - Le classement des eaux de baignade sera établi suivant 4 classes de qualité.

Cette évolution qui s’est fixé pour objectif de diminuer le risque sanitaire lié à la baignade prévoit parmi les diverses mesures, l’élaboration de profils des eaux de baignades, outils destinés à mieux comprendre leur vulnérabilité et définir les mesures préventives ou de gestion appropriées. Enfin, la directive prévoit explicitement la participation du public : Le public informé devient acteur dans la gestion de la qualité des eaux de baignade.

Calendrier d’application des dispositions de la directive 2006/7/CE :

. 2010 : Etablissement des programmes de surveillance de la qualité des eaux de baignade selon les nouvelles règles prévues par la directive 2006/7/CE (2 paramètres microbiologiques) et mise en œuvre de ces programmes.

. 2010 à 2012 : Classement de la qualité des eaux de baignade selon la méthode de la directive 76/160/CE, en ne tenant compte que des résultats des 2 paramètres microbiologiques prévus par la directive 2006/7/CE.

. 2011 : Réalisation des profils pour l’ensemble des eaux de baignade.

. Fin de la saison balnéaire 2013 : Premier classement de la qualité des eaux de baignade établi selon une méthode statistique, sur la base des résultats analytiques recueillis pendant les 4 saisons balnéaires précédentes.

. Fin de la saison 2015 : Toutes les eaux doivent être au moins de qualité suffisante.

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 56 . Le calcul du classement:

Le classement est établi sur la base des percentiles 95 et 90 calculés, à l’aide d’une formule, sur les résultats des quatre dernières saisons balnéaires.

Fondée sur l'évaluation du percentile de la fonction normale de densité de probabilité log10 des données microbiologiques obtenues pour la zone de baignade concernée, la valeur du percentile est calculée de la manière suivante: i) Prendre la valeur log10 de tous les dénombrements bactériens de la séquence de données à évaluer (si une valeur égale à zéro est obtenue, prendre la valeur log10 du seuil minimal de détection de la méthode analytique utilisée.) ii) Calculer la moyenne arithmétique des valeurs log10 (μ). iii) Calculer l'écart type des valeurs log10 (σ). La valeur au 90e percentile supérieur de la fonction de densité de probabilité des données est tirée de l'équation suivante: 90e percentile supérieur = antilog (μ + 1,282 σ). La valeur au 95e percentile supérieur de la fonction de densité de probabilité des données est tirée de l'équation suivante: 95e percentile supérieur = antilog (μ + 1,65 σ). Figure I : Percentile 95 ? Qu’est ce que c’est ? Extrait de l’annexe 2 de la Source : Agence de l’Eau Seine-Normandie directive européenne 2006/7/CE du 15 février 2006

. Les critères de classement:

Classes de qualité Excellente (1) Bonne (1) Suffisante (1) Insuffisante (1) Critères E.coli Percentile 95 ≤ à 250 500 et Entérocoques Percentile 95 ≤ à 100 200 E.coli Percentile 90 ≤ à 500 et Entérocoques Percentile 90 ≤ à 185 E.coli Percentile 90 > à 500 ou Entérocoques Percentile 90 > à 185

(1) : sous réserve que des mesures de gestion soient prises en cas de pollution, pour prévenir l’exposition des baigneurs et pour réduire ou supprimer les sources de pollution.

(2) : baignade conforme temporairement si des mesures de gestion sont prises en cas de pollution, si les causes de pollution sont identifiées et si des mesures sont prises pour réduire ou supprimer les sources de pollution.

 Les eaux de baignade de qualité insuffisante 5 années consécutives sont interdites ou déconseillées.

Figure II : Critères de classement des eaux de baignade en mer définis par la directive 2006/7/CE

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 57

Annexe 4 Grille d’évaluation et résultats de la criticité technique et environnementale des postes de refoulement présents sur Sainte-Marie-du-Mont Méthodologie I-Crew / Galaté développée par la SAUR et utilisée (pour sa partie “Note technique”) dans le cadre du projet Life MARECLEAN Le détail des calculs est consultable dans le rapport réalisé par la SAUR (SAUR, 2008)

Critères techniques Critère de télégestion Particularités Alarme Permuta- Débit mensuel Défaut Pompe de Groupe Bâche Trop Plein ou Défaut Défaut Télésurvei- Eaux Risque Distance au milieu tion Trop-plein Agitateur moyen Ligne Type de transfert secours électrogène Tampon NIVEAU TRES EDF Pompe llance parasites inondation recepteur (littoral) Pompes (m3/mois) T.L.S

HAUT

)

fossé

(

par an par

10 10 an par an par

Oui

Non

Total

à à 3 4

Partiel

Manuelle Absence Absence Absence Absence Absence Absence Absence

Q Q > 1500

Présence Présence Présence Présence Présence Présence

4 4 ≥ ≥ m D< 100

< an 4 par < an 3 par < an 4 par < an 3 par > an 3 par

> 10 par >an par 10

D >D m 1000

0 0 < Q < 300

Automatique

300 < 300 Q < 1500

de de

Pas plein trop de < 100

500 < 500

Rejet directRejet sur littoral

Rejet dans Rejet cours d'eau

Débordement sur réseau Débordement dans Rejet Pluvial ouvert

Rejet dans Rejet pluvial canalisé

Ruissellement / Infiltration dans le sol

Rejet dans Rejet Pluvial ouvert végétalisé NOTEEQUIPEMENT Note 1 10 1 10 1 5 10 1 10 1 20 20 1 10 1 5 10 1 2 3 1 10 1 10 1 20 1 10 20 1 20 1 0 0,2 0,3 0,4 0,6 0,8 1 0,25 0,5 0,75 1 NOTETECHNIQUE Sainte-Marie-du-Mont PR La Perelle 1 1 10 10 1 10 1 20 1 1 55 55

PR Maison de Retraite 1 1 10 10 1 10 1 1 1 1 1 10 1 1 49 49 PR Le stade 10 10 10 1 10 1 20 1 1 63 63 Micro PR

PR Pole de vie 1 1 10 10 1 10 1 1 1 1 1 1 1 1 40 40

PR Principal Mayardière 1 1 10 1 1 1 5 10 1 1 1 1 10 1 44 44

PR Musée Utah beach 1 1 0 10 1 10 1 1 1 1 1 1 1 1 30 30 Turqueville PR Principal 1 1 10 10 1 10 5 1 1 1 1 1 1 1 44 44

* Débit estimé sur la base de la capacité nominale de la station du musée (70 EH) et du ratio de 150L/EH/jr

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 58 Annexe 5 Méthode SOCOSE (Ministère de l’Agriculture, 1980)

Utilisable pour des bassins versants ruraux de superficie comprise entre 2 et 200 km², la méthode SOCOSE permet d’estimer le débit de pointe décennale Qd et la durée caractéristique de crue D (en heures) pendant laquelle le débit dépasse Qd/2 (Figure III).

Figure III : Illustration d’une crue simple, du débit de pointe Qd et de la durée caractéristique de crue D (Kluth, 2006)

A noter que ce paramètre D, exprimé en heures, est calculé selon l’équation suivante (Ministère de l’Agriculture, 1980) :

Pa 1 ln(D)  0.69  0.32 ln(S)  2.2 P Ta Avec :

S = la superficie du bassin versant, en km², P = la pluie décennale journalière locale sur le bassin versant, en mm, Pa = la pluviométrie moyenne annuelle sur le bassin versant, en mm, Ta = la température moyenne interannuelle réduite au niveau de la mer, en °C.

En complément, l’analyse d’épisodes de crue estivale sur les cours d’eau disposant de mesures quotidiennes de débits (Figure IV), a permis de valider la méthode et de fixer les hypothèses suivantes : - le temps de montée entre le débit moyen et le débit de pointe de la crue est égal à 0,5 D, - le temps de descente pour revenir à un débit moyen normal est égal à 1,5 D.

Relation pluie / débit sur la Saire 3 Qmoy été = 0,91 m /s m3/s Station Anneville-en-Saire - Sept 2002 mm 3 Qcrue/retour 5 ans = 4,14 m /s 5,5 60 DSocose = 37 h 5 Pluviométrie Débit journalier 4,5 50 4 Durée crue observée = 3 jours 40 3,5 Soit  2 x D 3 30 2,5 2 20 1,5 1 10 0,5

0 0

01/09/2002 02/09/2002 03/09/2002 04/09/2002 05/09/2002 06/09/2002 07/09/2002 08/09/2002 09/09/2002 10/09/2002 11/09/2002 12/09/2002 13/09/2002 14/09/2002 15/09/2002 16/09/2002 17/09/2002 18/09/2002 19/09/2002 20/09/2002 21/09/2002 22/09/2002 23/09/2002 24/09/2002 25/09/2002 26/09/2002 27/09/2002 28/09/2002 29/09/2002 30/09/2002

Figure IV : Validation de la durée caractéristique de crue et du mode d’injection du flux TP Exemple de la Saire - Mesures issues de la station d’Anneville-en-Saire (Banque Hydro / DREAL BN)

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 59 Annexe 6 Résultats des modélisations – Courbe enveloppe des concentrations maximums pour les cours d’eau de la Taute, de la Vire, de l’Aure et pour le ruisseau d’Escalgrain.

Taute - Situation bruit de fond Q=1,63 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Taute - Situation Temps de pluie Q=16,7 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 60 Vire - Situation bruit de fond Q=4,8 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Vire - Situation bruit de fond Q=47,5 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 61 Aure - Situation bruit de fond Q=2,6m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Aure - Situation Temps de pluie Q=26 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 62 Escalgrain - Situation bruit de fond Q=0,05 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max J nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

Escalgrain - Situation Temps de pluie Q=0,5 m3/s - [E.coli]=5 000 E.coli/100ml - T90=48h - Sans vent Légende Concentration max nb E.Coli/100ml < 23 > 23- 100 > 100 - 250 > 250 - 500 > 500 - 750 > 750 - 1 000 > 1 000 - 2 000 > 2 000 - 4 600 > 4 600 - 10 000 > 10 000

Échelle 1: 110 000

1 cm = 1100 m

Sources: BD Topo (IGN), BD Carthage, DT50-ARS BN, Ifremer

׀Profil de vulnérabilité de la plage de la Grande Dune – Sainte-Marie-du-Mont 63