AGRO ENERGIE DU PERTUIS 70000 RAZE

Plan d'épandage ICPE-Enregistrement Digestats de méthanisation

5 avril 2017

Dans un objectif de bonne valorisation des digestats qui seront produit dans son installation de méthanisation, dans le respect de la réglementation des Installations Classées pour la protection de l’environnement (régime de l’enregistrement), et tenant compte des contraintes de protection de l’environnement, Agro Energie du Pertuis a demandé à la Chambre d'Agriculture la réalisation de son plan d'épandage.

Ce dossier a été réalisé par :  M. TRUCHOT conseiller en réglementation ICPE à la Chambre d’Agriculture pour la rédaction des études, la partie cartographique, la gestion et la coordination du dossier  Th. BEUCHET pédologue à la Chambre d’Agriculture pour le complément d’étude de terrain nécessaire à la caractérisation de l’aptitude à l’épandage

Références réglementaires :

 Code de l’environnement – parties législatives et réglementaires du Livre V : Prévention des pollutions, des risques et des nuisances, Titre Ier : Installations classées pour la protection de l'environnement.  La nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement modifiée  Arrêté ministériel du 12 août 2010 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations classées de méthanisation relevant du régime de l’enregistrement au titre de la rubrique 2781-1 de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement  Arrêté du 22 novembre 1993 relatif au code des bonnes pratiques agricoles  Arrêté du 19 décembre 2011 modifié relatif au programme d’actions national à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole  Arrêté du préfet de la région Rhône-Alpes du 21 décembre 2015 approuvant le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux 2016-2021 du bassin Rhône - Méditerranée - Corse.  Arrêté du préfet coordonnateur de bassin Rhône-Méditerranée du 21 février 2017 portant désignation des zones vulnérables à la pollution par les nitrates d’origine agricole dans le bassin Rhône-Méditerranée

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 2 TABLE DES MATIERES

Table des matières ...... 3 Milieu naturel ...... 5 1 La zone d’étude ...... 5 2 Les zones Natura 2000 ...... 6 3 Les ZNIEFF ...... 7 4 Les arrêtés de protection de biotope ...... 11 5 Réserve Naturelle Régionale ...... 11 6 Les zones humides ...... 11 7 Impact et mesures proposées ...... 12 Analyse hydrologique ...... 13 1 Les dispositions réglementaires ...... 13 2 Compatibilité du plan d’épandage avec le SDAGE ...... 13 3 Situation vis-à-vis des cours d’eau ...... 14 4 Situation vis-à-vis des captages ...... 14 Aptitude à l’épandage ...... 15 1 Les surfaces interdites à l’épandage ...... 15 2 Les surfaces autorisées à l’épandage ...... 15 3 La typologie des sols de Franche-Comté...... 17 4 Aptitude à l’épandage des parcelles proposées ...... 19 Cartographie du périmètre d’épandage ...... 21 Parcellaire épandable : tableau de synthèse ...... 23 Rapport géopédologique – Th.Beuchet ...... 25 1 Unités Géologiques ...... 25 2 Contexte pédologique ...... 26 Rappels réglementaires ...... 29 Cartographies des zonages environnementaux ...... 31 1 Zonage Natura 2000 ...... 31 2 Zonage des ZNIEFF ...... 31 3 Zonage des APB ...... 31 4 Les zones humides DREAL ...... 31 Annexes du plan d’épandage ...... 33 1 Fiches des zones Natura 2000 ...... 33 2 Fiche des ZNIEFF ...... 33 3 Fiche des APB ...... 33 4 Fiche des PNR ...... 33 5 Présentation du SDAGE 2016-2021 ...... 33 6 Fiches de sol (extrait de la typologie Franche-Comté) ...... 33

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 3

MILIEU NATUREL

1 La zone d’étude Les parcelles proposées aux épandages sont issues des parcellaires de 14 exploitations parties prenantes de l’association BVO :

 M. APPERT Pascal – 70360 TRAVES  M. BADOZ Bernard – 70000 CHARMOILLE  GAEC DE ROSIERE – 70000 MONT LE VERNOIS  EARL DES LOCHERES – 70000 BOURSIERES  GAEC DOUHAIN – 70360  GAEC DU PRIEURE – 70000 ROSEY  M. LAUT Xavier – 70130 NOIDANS-LE-FERROUX  GAEC MARSOLAT – 70000 RAZE  GAEC NOLOT – 70360 AROZ  GAEC NORMAND – 70000 MONT-LE-VERNOIS  EARL RERGUE – 70000 ROSEY  GAEC DE LA PIERRE QUI VIRE – 70000  GAEC TONNOT – 70000 MAILLEY-ET-CHAZELOT  M. VAIRON Christophe – 70000 RAZE

Ces 14 exploitations représentent un parcellaire d’environ 2 700 hectares.

Il a été convenu de limiter la zone d’étude en excluant un certain nombre de parcelles excentrées vis-à-vis de la localisation envisagée de l’unité de méthanisation, ou ne présentant pas d’intérêt majeur en terme agronomique ou d’accessibilité.

La zone d’étude recouvre donc les 2 200 hectares restant susceptibles d’être proposés à l’étude après ce premier tri, et qui se trouvent sur les communes de :

(70019)  NOIDANS-LE-FERROUX (70387)  (70020)  NOIDANS-LES- (70388)  AROZ (70028)  (70417)  BOURSIERE (70090)  PUSEY (70428)  BUCEY-LES-TRAVES (70105)  PUSY-ET-EPENOUX (70429)  CHARIEZ (70134)  RAZE (70439)  CHARMOILLES (70136)  ROSEY (70452)  CHASSEY-LES-SCEY (70138)  TRAVES (70504)  CHEMILLY (70148)  VAIVRE-ET-MONTOILLE (70513)  CLANS (70158)  (70524)  ECHENOZ-LA-MELINE (70207)  VELLEGUINDRY (70535)  GRANDVELLE-ET-LE-PERRENOT (70275)  VELLE-LE-CHATEL (70536)  MAILLEY-ET-CHAZELOT (70324)  VY-LE-FERROUX (70580)  MONTIGNY-LES-VESOUL (70363)  MONT-LE-VERNOIS (70367)

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 5 2 Les zones Natura 2000 Deux zones Natura 2000 sont présentent sur le secteur géographique du plan d’épandage :  FR4301342 – Vallée de la Saône  FR4301338 – Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Colombine

2.1 La Vallée de la Saône Certaines parcelles proposées à l’épandage se trouvent situées dans le site Natura 2000 de la vallée de la Saône. La vulnérabilité de cette zone est principalement due à :  De la dégradation de la qualité des eaux provenant, par ordre décroissant, des apports de nitrates et de phosphore véhiculés par les affluents émissaires récepteurs des principales agglomérations ne disposant pas d’un traitement efficace des eaux usées, des apports de phosphore en provenance d’usine, d’un déficit d’assainissement des communes rurales et de la mise en culture de certains secteurs  La mise en culture de la vallée avec la disparition de prairies et de haies

Les objectifs et les moyens de préservation et de gestion de cette zone intègrent notamment, outre la restauration de la qualité physico-chimique de l’eau, la gestion extensive des prairies par la fauche et/ou le pâturage avec réduction de la fertilisation, mais aussi la mise en place de pratiques de type fauche tardive. Certaines de ces mesures ont été mises en place via l’Opération Locale Vale de Saône, via les mesures agri-environnementale et le verdissement de la politique agricole commune.

Dans le cadre du plan d’épandage, ces objectifs sont intégrés notamment par le fait de respecter les distances d’épandages vis-à-vis des berges des cours d’eau (35 mètres) pour éviter la pollution directe de la rivière, mais aussi en allant plus loin que la règlementation en ajoutant des distances d’épandages vis-à-vis des fossés (10 mètres) ; ils sont aussi intégrés en privilégiant des périodes d’épandage agronomiquement favorables. Ainsi, au niveau des parcelles proposées à l’épandage, le projet présenté ici concerne des exploitations qui vont substituer des engrais de ferme classique : fumier, lisier, purin par des digestats de méthanisation liquides ou solides. L’intérêt du digestat liquide sur les prairies est notamment d’apporter un engrais organique facilement assimilable par les plantes en période végétative, plutôt qu’un engrais organique type lisier/fumier/compost qui nécessite différentes phases pour être rendu assimilable par les plantes rendant le risque de pertes par lessivage plus important.

Les parcelles situées dans la zone : DO_08, DO_13, DO_21, NL_22, RO_03, RO_04, RO_05, RO_06, RO_07, NR_27, NR_32, AP_02, AP_06. Elles représentent 88,90 hectares dont 69% sont des prairies permanentes ce qui est plus important que la moyenne de l’ensemble de cette zone Natura2000 au moment de son classement : 54%. Sur ces 88,90 hectares, 55,69 hectares sont aptes à l’épandage, les parcelles les plus sensibles ayant été totalement retirées comme RO_06 et NR_32.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 6 2.2 Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Colombine Certaines parcelles proposées à l’épandage se trouvent situées dans le site Natura 2000 dite Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Colombine. Pour le volet agricole de la vulnérabilité de ces deux ensembles, il faut noter que le plus grand risque est l’abandon de l’exploitation agricole qui entrainerait pour les pelouses sèches leur enfrichement et par là même la disparition d’une partie de leur biodiversité ; alors que les prairies humides sont d’avantage impactées par l’urbanisation et les infrastructures qui en découlent. Le maintien de l’activité agricole sur ces parcelles participe donc au bon état de ces milieux tant que ces pratiques sont raisonnées. C’est pourquoi le plan d’épandage a mis des réserves sur les périodes d’épandage voire le type de produit qu’il est possible d’y apporter.

Sur la partie « pelouse » : on trouve les parcelles VI_09, VI_11 et VI_15 ; et sur la partie « Colombine », la parcelle RO_13. Sur les 30,39 hectares que représentent ces trois parcelles, 13,39 hectares sont aptes à l’épandage de digestats liquides en période végétative et 9,12 hectares ne sont aptes qu’à l’épandage de digestats solides.

2.3 Cavités à Rhinolophes de la région de Vesoul Ce site est composé d’un ensemble de cavités naturelles et de galeries de mines qui sont des habitats favorables pour un ensemble de chauves-souris. Dans le secteur géographique du plan d’épandage se trouve la grotte de la Baume à Echenoz-la-Méline qui sert uniquement de site d’hibernation pour les rhinolophes et qui accueille aussi en transit le minioptère de Schreibers. L’agriculture peu intensive des plateaux vésuliens, riches en réseaux bocagers, en pelouses et prairies maigres, associée à la faible densité des infrastructures routières sont des éléments très favorables à la richesse du peuplement du site. En parallèle de la protection directe de ces cavités, le maintien d’une agriculture locale permettra de conserver les milieux de qualités (pelouses) dont dépendent ces espèces.

3 Les ZNIEFF Il existe deux types de ZNIEFF :  Les ZNIEFF de type II, grands ensembles naturels riches et peu modifiés ou qui offrent des potentialités biologiques importantes. Dans ces zones, il importe de respecter les grands équilibres écologiques, en tenant compte notamment du domaine vital de la faune sédentaire ou migratrice.  Les ZNIEFF de type I, secteurs d’une superficie limitée, caractérisées par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux, rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations même limitées.

Il faut toutefois préciser que ces inventaires n’ont pas, en eux-mêmes, de valeur juridique directe, ils sont destinés à indiquer la présence d’un enjeu qui requiert une attention et des études plus approfondies.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 7 3.1 Les ZNIEFF de type II Les ZNIEFF de type II sont de grands ensembles naturels riches et peu modifiés ou qui offrent des potentialités biologiques importantes. Dans ces zones, il importe de respecter les grands équilibres écologiques, en tenant compte notamment du domaine vital de la faune sédentaire ou migratrice. Dans le secteur géographique du parcellaire de l’exploitation on trouve,  La ZNIEFF n°0182-0000 : Vallée de la Saône. Le périmètre de cette ZNIEFF s’inscrit dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau, de régulation du débit et de limitation de l’érosion. La gestion traditionnelle de cette zone a permis de créer et maintenir cet ensemble d’habitats semi-naturels qu’il faut conserver en préservant le caractère prairial (le verdissement de la PAC y contribue) et les pratiques extensives avec notamment retard de fauche et limitation des intrants. Dans le cadre du maintien de ces pratiques extensive, la fertilisation organique est privilégiée et le plan d’épandage a intégré différentes mesures favorables à l’amélioration de la qualité de l’eau (zones d’exclusion, période d’épandage…).

3.2 Les ZNIEFF de type I Les ZNIEFF de type I, secteurs d’une superficie limitée, caractérisées par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux, rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations même limitées. Dans le secteur géographique du parcellaire de l’exploitation, on trouve :  La ZNIEFF n°0000-0162 : Bois et pelouses de et plateau de Cita (sur les communes de , Echenoz-la-Méline et Navelle). Le plateau de Cita appartient à la région naturelle du plateau de vesoul. Les pelouses sont présentes dans les conditions écologiques drastiques (sols superficiels à squelettiques, pauvreté en éléments nutritifs…). Cette zone est incluse dans le site Natura 2000 « Pelouse vésuliennes et vallée de la Colombine » et héberge quelques espèces protégées. Il est important de conserver ces pelouses entretenues pour éviter leur reconquête par les broussailles comme c’est le cas sur une partie de ces pelouses sur le plateau de Cita où l’abandon du pâturage conduit à l’enfrichement et à la disparition d’espèces. Les pelouses de La Demie entretenues par un pâturage extensif restent relativement bien typées. cette ZNIEFF ne concerne aucun îlot.  La ZNIEFF n°0000-0170 : Plaine de Vesoul-Vaivre (sur les communes de Vaivre-et-Montoille, Vesoul, Pusey). Cette ZNIEFF fait partie du site Natura 2000 « Pelouses vésulienne et vallée de la Colombine » dans sa partie vallée de la Colombine. Pour conserver cet ensemble de prairies humides, il est favorable de maintenir des pratiques agricoles extensives avec limitation des intrants. Le plan d’épandage a pris aussi en compte l’aspect qualité de l’eau par ses zones d’exclusions réglementaires et la limitation de période d’épandage. Cette ZNIEFF concerne l’îlot RO_13.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 8  La ZNIEFF n°0000-0177 : Marais de Vy-le-Ferroux (sur les communes de Raze et Vy-le-Ferroux). Entre Raze et Vy-le-Ferroux une belle zone humide occupe un fond de vallée à la confluence de plusiuers ruisseaux appartenant au bassin versant de la Saône. Des étangs, des milieux ouverts et quelques boisements sont disposés dans cette zone de confluence ; le marais de Vy-le-Ferroux constitue de ce fait un site d’accueil pour une avifaune riche et diversifiée. Cette ZNIEFF concerne en partie les îlots RE_19a et MA_04 pour lesquels les parties concernées ont été exclue à l’épandage du fait de leur forte hydromorphie. D’autres îlots présents dans la ZNIEFF ne sont pas proposés à l’épandage : VA_13, VA_14 et VA_15.  La ZNIEFF n°0000-0180 : Basse vallée du Durgeon (sur les communes de Boursière, Chariez, Chemilly, Pontcey, Montigny-les-Vesoul, Mont-le-Vernois, Vauchoux, Velle-le-Châtel, Vaivre-et-Montoille) Le Durgeon est un affluent de la Saône, sa vallée se développe largement à partir de Vesoul. Cette ZNIEFF concerne sa partie allant du lac de Vaivre jusqu’à sa confluence avec la Saône. Elle englobe un ensemble de prairies plus ou moins inondables et s’agissant d’un tronçon de la rivière peu artificialisé, il conserve un espace de liberté dans le lit majeur ce qui permet des milieux favorables aux batraciens. Pour conserver ces milieux favorables, il est important d’assurer la conservation des prairies (ce que le verdissement de la PAC ces dernières années a encouragé) et d’y poursuivre une exploitation agricole notamment par fauche et pâturage. Cette ZNIEFF concerne un certain nombre d’îlots pour lesquels des zones d’exclusions à l’épandage réglementaires ont été mises en place, certains îlots ont été exclus de l’épandage du fait de leur sensibilité plus importantes, d’autre ont vu leur période de disponibilité réduite…  La ZNIEFF n°0000-0354 : Plaine du Durgeon (sur les communes de Auxon, Saulx, Flagy, Pusy-et-Epenoux, Colombier, , Villeneuve- Bellenoye-et-la-Maize, ). Cette ZNIEFF vise à protéger les prairies relativement extensives encore présentes dans les zones inondables entre le Durgeon et le Batard. Aucun îlot n’est concerné par cette ZNIEFF.  La ZNIEFF n°0000-0357 : Côte d’Andelarre et Andelarrot (sur les communes de Mont-le-Vernois, Andelarre, Andelarrot, Velle-le-Châtel). Cette ZNIEFF fait partie des milieux secs de type pelouse sèche installées sur des sols superfciels. Elle est partiellement incluse dans le site Natura 2000 « Pelouse vésuliennes et vallée de la Colombine » et héberge quelques espèces protégées. Il est important de conserver ces pelouses entretenues pour éviter leur reconquête par les broussailles comme le pâturage ovin en place. Aucun îlot ne se trouve dans cette ZNIEFF.  La ZNIEFF n°0000-0359 : Corniche des Breuleux et grotte de la Baume (sur les communes d’Echenoz-la-Méline et Noidans-les-Vesoul). Ce site et tout particulièrement la grotte de la Baume est protégé par un arrêté de protection de biotope et est inscrit dans le site Natura 2000 « cavités à minioptères de Schreiber en Franche Comté » et « Cavités à rhinolophes de la région de Vesoul ». Cette ZNIEFF ne concerne aucun îlot.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 9  La ZNIEFF n°0000-0501 : Camp de César et coteaux (sur les communes de Chariez et Vaivre-et-Montoille). la zone du Camp de César et des coteaux adjacents s’inscrit dans un ensemble de collines calcaires d’âge jurassique aux environs de Vesoul. Il présente une géomorphologie spectaculaire avec une grande diversité de milieux. Sur la partie sommitale, on trouve des groupements de type pelouses sèches qui sont incluses dans le site Natura 2000 « Pelouses vésulienne et vallée de la Colombine ». Un seul ilot VI-09 est concerné par cette zone et du fait de sa sensibilité et de la proximité d’un périmètre de protection d’eau AEP, son aptitude à l’épandage a été réduite à des produits de type composts afin de maintenir la fertilité de ce sol en lien avec des pratiques agricoles de type extensives.  La ZNIEFF n°0000-0619 : Les Fraumons (sur les communes de Mont-le- Vernois et Chariez). Cette zone s’inscrit dans le site Natura 2000 « Pelouses vésuliennes et vallée de la Colombine ». sur cette zone, la principale menace est liée à l’enfrichement progressif et à la fermeture du milieu. Il est noté de ce fait dans le descriptif l’intérêt du pâturage de type extensif sur la zone. Pour cela, comme pour les autres parties du site Natura 2000, le plan d’épandage permet par sa définition de l’aptitude à l’épandage de préciser les périodes favorables à l’épandage tout en limitant les risques pour l’environnement ; en sachant que l’exploitation de ces pelouses ne peut se poursuivre que si l’exploitant peut y maintenir un minimum de fertilité. Cette ZNIEFF concerne les îlots VI_11 et VI_15.  La ZNIEFF n°0000-0703 : Pelouse de Grande Cote (sur la commune de Traves). Cette pelouse s’étend sur le flanc d’un coteau exposé au sud ; elle est scindée en deux parties de part et d’autre d’une combe. Pour le maintien de cette pelouse en son état, il faudrait maintenir une activité de type fauche tardive et pâturage extensif. Malheureusement l’extension d’activité artisanale d’implantation récente, l’arrêt du pâturage dans sa partie ouest, le passage répété d’engins et la pratique du moto-cross entraîne une altération de ce milieu. Il faudrait donc préconiser des mesures incitatives agri- environnementales ; cette ZNIEFF ne concerne aucun îlot.  La ZNIEFF n°0182-0001 : Plaine de la Saône de Traves à (sur les communes de Rupt-sur-Saône, Ovanches et Traves). Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF de type II « Vallée de la Saône » et de ce fait dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Saône ». . Cette ZNIEFF concerne les îlots DO_07 et NL_19 non proposés à l’étude et l’îlot AP_02 pour lequel les épandages sont réservés à la période du printemps à l’automne sur sol bien ressuyés.  La ZNIEFF n°0182-0004 : Le patis, la morte et en la ronce (sur les communes de Bucey-les-Traves, Ovanches, Chassey-les-Scey, Scey-sur- Saône-et-Saint-Albin). Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF de type II « Vallée de la Saône » et de ce fait dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Saône ».  La ZNIEFF n°0182-0011 : Prairie humide de la Saône à Vauchoux (sur les communes de Ferrières-les-Scey et de Vauchoux). Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF de type II « Vallée de la Saône » et de ce fait dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Saône ». . Aucun îlot ne se trouve dans cette ZNIEFF.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 10  La ZNIEFF n°0182-0013 : Plaine de la Saône à Scey-sur-Saône (sur les communes de Chassey-les-Scey et Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin). Cette ZNIEFF est incluse dans la ZNIEFF de type II « Vallée de la Saône » et de ce fait dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Saône ». . Aucun îlot ne se trouve dans cette ZNIEFF.

4 Les arrêtés de protection de biotope

4.1 APB de la plaine de Pusey, Vaivre-et-Montoille et Vesoul Ce site s’établi à la confluence de la Vaugine et du Durgeon fait l’objet d’une mesure de protection de biotope pour protéger des espèces palustres et aquatiques (râle des genêts, bihoreau gris, busard cendré….). Il est précisé dans l’arrêté que les pratiques agricoles continuene à s’exercer normalement dans le périmètre protégé sous réserve de : - Ne pas retourner les prairies permanentes - Ne pas arracher les bosquets, haies, buissons.. - De conserver les zones humides notamment en maintenant des bandes enherbées de 30 mètres en bordure de la Vaugine La seule parcelle concernée, RO_13 fait l’objet d’une zone de retrait de 35 mètres en bordure de la Vaugine, et de 10 mètres en bordure des fossés qui la rejoignent ; son aptitude à l’épandage a pris en compte son caractère hydromorphe en limitant sa période de disponibilité.

4.2 APB des grottes de la Baume noire, de la Baume et de Beaumotte Pour la partie qui concerne le secteur géographique du plan d’épandage, cet arrêté de protection de biotope concerne la grotte de la Baume située sur la commune d’Echenoz-la-Méline. Cet arrêté vise notamment à prévenir l’altération de l’écosystème souterrain installé dans la grotte. Il concerne donc les activités directes liées à la grotte (pas d’intrusion, pas de création de nouvelle entrées ou de dépôt de produits dans la grotte…). Il n’y a pas d’incidence d’activités agricoles celles-ci ne se pratiquant pas à proximité de la grotte protégée par un secteur forestier.

5 Réserve Naturelle Régionale La Réserve Naturelle Régionale de la grotte de la Baume a été mise en place récemment sur 17ha54a sur la commune d’Echenoz-la-Méline considérant que le site proposé présente un fort intérêt régional pour la conservation des chiroptères avec notamment la présence d’une population importante de Minioptères de Schreibers lors des périodes de transit et de plusieurs espèces de Rhinolophilidés et de Vespertilionidés en hivernage. Il s’intègre parfaitement dans le cadre du réseau fonctionnel de sites de cavités à chiroptères en Franche-Comté qui fait l’objet d’un arrêté de protection de biotope. Le seul îlot à proximité de cette réserve : NR_22 n’est pas proposé à l’épandage.

6 Les zones humides Un certain nombre de zones humides parsèment le parcellaire des exploitations ; on y trouve principalement des prairies humides fauchées et pâturées. La protection de ces zones est prise en compte dans le plan d’épandage qui a soit exclu tout épandage sur certaines parties d’îlots très hydromorphes ; soit limité les épandages à la période allant de la fin du printemps à l’automne sur les autres îlots touchés car moins hydromorphes. De plus, comme la réglementation le prévoit, il est interdit tout épandage à moins de 35 mètres des berges des cours d’eau et nous ajoutons un retrait de 10 mètres en bordure des fossés pour éviter tout emport vers les cours d’eau.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 11 7 Impact et mesures proposées Le parcellaire des exploitations est peu touché par des zonages environnementaux entraînant des contraintes spécifiques.

Les principaux impacts d’un épandage de digestats de méthanisation sur le parcellaire proposé sont : - Le risque de pollution des cours d’eau, c’est pourquoi des zones de retrait sont identifiées en bordure de cours d’eau (35 mètres) comme le demande la réglementation mais aussi en bordure de fossé (10 mètres) de façon à éviter tout emport de matière vers les cours d’eau. - Le risque de lessivage, c’est pourquoi le plan d’épandage identifie l’aptitude des sols à faire fonctionner leur pouvoir épurateur en proposant des périodes favorables à l’épandage car favorable à une bonne valorisation de l’épandage par le sol et les plantes. - Le risque de modification de la flore de certaines prairies, c’est pourquoi seules les prairies faisant l’objet d’une exploitation régulière en fauche depuis des années avec des apports réguliers d’effluents d’élevage ont été proposées à l’épandage, en sachant que le digestat de méthanisation est plus facilement assimilable par le sol et les plantes et permet donc un meilleur pilotage de la fertilisation

Les différents zonages identifiés précédemment sont sensibles à d’autres facteurs, agricoles, comme le maintien d’activité de pâturage extensif, la pratique de fauche tardive, etc… mais qui ne sont pas lié à l’épandage.

Le travail réalisé et compilé pour ce plan d’épandage ; que ce soit lors de l’étude de différents parcellaire d’exploitation par le Groupement de Recherche en Agronomie et Pédologie (GRAP) de la Chambre Régionale d’Agriculture de Franche-Comté dans le cadre du Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole, que ce soit lors de l’étude de différents parcellaire d’exploitation par le cabinet d’étude IAD dans le cadre de leurs dossiers de demande d’autorisation élevage au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement ou que ce soit lors de l’étude des parcelles proposées ne disposant pas d’une étude d’aptitude à l’épandage par M. BEUCHET pédologue à la Chambre d’Agriculture de Haute-Saône ; ce travail a permis d’identifier les motifs d’interdiction de l’épandage sur certaines parcelles et de définir les conditions de fonctionnement du pouvoir épurateur du sol et donc les périodes favorables à l’épandage.

Ainsi le plan d’épandage proposé dans ce dossier est une des mesures mises en place pour limiter les risques sur l’environnement de l’activité de l’installation de méthanisation.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 12 ANALYSE HYDROLOGIQUE

1 Les dispositions réglementaires Seules deux communes se trouvent en zone vulnérable au titre de la directive européenne nitrate (Grandvelle-et-le-Perrenot et Mailley-et-Chazelot), et seulement de façon partiel. La délimitation exacte de la partie de commune concernée n’étant pas connu au jour de la rédaction de ce dossier il n’est pas possible de dire si ce plan d’épandage est soumis au programme d’action régional car il n’est pas possible de dire si des parcelles seront en zone vulnérable. Dans tous les cas de figure, le plan d’épandage doit suivre les recommandations du code des bonnes pratiques agricoles (annexe de l’arrêté du 22 novembre 1993). Les différentes recommandations relatives à la protection de la ressource en eau sont intégrées dans les recommandations d’aptitude à l’épandage.

2 Compatibilité du plan d’épandage avec le SDAGE Le SDAGE fixe les grandes orientations pour une bonne gestion de l’eau et des milieux aquatiques dans les bassins versants du Rhône, de ses affluents et des fleuves côtiers méditerranéens qui forment le grand bassin Rhône-Méditerranée. Neuf orientations fondamentales traitent les grands enjeux de la gestion de l’eau. Elles visent à économiser l’eau et à s’adapter au changement climatique, réduire les pollutions et protéger notre santé, préserver la qualité des rivières, restaurer les cours d’eau en intégrant la prévention des inondations et préserver les zones humides et la biodiversité. Parmi les priorités du SDAGE, seule celle en lien avec la qualité des captages d’eau pourrait concerner le plan d’épandage mais il n’y a aucun captage prioritaire impacté par le parcellaire du plan d’épandage. C’est donc bien au travers des orientations fondamentales que se juge la compatibilité du plan d’épandage avec le SDAGE.

Le plan d’épandage met en place, au-delà de la réglementation en vigueur, des protections en bordure de fossés pour limiter les risques d’emport de matière vers les cours d’eau, eux-mêmes protégés par une distance de retrait des épandages ; ceci pour participer à l’amélioration de la qualité des rivières.

Le plan d’épandage se base sur une étude de terrain avec prospection à la tarière à main pour définir l’aptitude des sols à valoriser un épandage d’effluent organique ; ceci afin de déterminer dans quel mesure le sol dispose d’un pouvoir épurateur suffisant et s’il faut réduire les possibilités d’épandage à certaines période de l’année et ainsi limiter les risques de pollution des nappes et cours d’eau par circulation verticale ou latérale de l’eau dans les sols.

Le plan d’épandage à travers cette campagne de terrain permet aussi d’identifier les îlots ou partie d’îlot particulièrement hydromorphe et qu’il faut protéger de tout épandage en les excluant.

Ainsi, à travers la caractérisation de la surface disponible pour l’épandage sur des critères d’observation géo-pédologiques des sols (campagne de sondage à la tarière à main) et de leur caractérisation physico-chimique (analyse de sols représentatifs), au- delà d’une simple approche règlementaire, le plan d’épandage est compatible avec les orientations du SDAGE.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 13 3 Situation vis-à-vis des cours d’eau Afin de les protéger des contaminations directes une distance réglementaire de 35 mètres autour des cours d’eau et une restriction agronomique de 10 mètres autour des fossés sera respectée. Ces distances de retrait permettent notamment de limiter la pollution bactériologique des cours d’eau. Si une bande enherbée ou boisée d’une largeur d’au moins 10 mètres (et ne recevant aucun intrant) est présente de manière permanente en bordure de cours d’eau, alors la distance d’interdiction peut être réduite à 10 mètres au lieu de 35 mètres.

4 Situation vis-à-vis des captages Sur le secteur géographique concerné par le parcellaire du plan d’épandage, trois captage ont été identifiés : la source de Benite Fontaine à Grandvelle-et-le-Perrenot, la source de la Combe au Moine à Traves, les sources du Gradion et de Chouvrelot à Chariez.

Seul l’îlot VI_09 se trouve concerné par les périmètres de protection de ces captages AEP. En effet, se situant en bordure du périmètre de protection rapproché, il a été décidé d’y interdire par précaution l’épandage de produits liquides.

Si d’autres captages sont en cours de protection et que leurs périmètres de protection englobent tout ou partie d’îlots du plan d’épandage, les Déclarations d’Utilité Publique qui seront prises s’appliqueront de fait au plan d’épandage.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 14 APTITUDE A L’EPANDAGE

La surface potentielle d’épandage est la somme des surfaces aptes à l’épandage après la prise en compte des contraintes réglementaires, des contraintes liées aux protections de captages, des contraintes de sols mises en évidence lors de l’étude de périmètre d’épandage et des contraintes issues des zonages environnementaux. Au-delà des exigences réglementaires, cette étude prend en compte les contraintes de sol à travers une approche agro-pédologique du pouvoir épurateur des sols. L’approche agro-pédologique est basée sur la typologie régionale des sols et climats de Franche-Comté établie en 1991 par la Chambre Régionale d’Agriculture avec pour maître d’ouvrage le Conseil Régional de Franche-Comté. Cette typologie a été réalisée d’après les documents pédologiques existants sur chaque département, l’interprétation des cartes géologiques et la connaissance personnelle du terrain des pédologues. Elle est réactualisée régulièrement avec l’apport des études fines de terrains réalisées. Elle permet de définir l’aptitude d’un sol à l’épandage à travers son pouvoir épurateur et les types de circulation d’eau présentent, en se basant sur un ensemble de caractéristiques dont la position dans le paysage, la texture, la profondeur de sol, l’hydromorphie, la pierrosité… (il ne s’agit donc pas d’une simple étude pédologique).

Les cartes du plan d’épandage présentées en annexe permettent de visualiser par des jeux de couleurs les aptitudes à l’épandage des différents produits.

Le tableau de synthèse du périmètre d’épandage précise l’aptitude des sols à l’épandage ainsi que les contraintes d’épandage pour chaque îlot. On y trouve les surfaces épandables et interdites pour les produits solides d’une part et pour les produits liquides d’autre part. La surface épandable ou Surface Potentielle d’Epandage (SPE) correspond à la somme des surfaces indiquées comme « aptes » et des surfaces indiquées comme « autorisées sous condition » sur les cartes.

1 Les surfaces interdites à l’épandage Les interdits réglementaires : Ils correspondent aux zones d’exclusion réglementaire, avec la caractérisation par des trames différentes des exclusions strictes et des restrictions d’épandage (par exemple les distances de 50 et 100m vis-à-vis des tiers). Les autres interdits : Ils correspondent à l’ensemble des situations jugées non compatibles avec un épandage d’effluent organique pour des raisons pédologiques, hydrogéologiques, agronomique, topographique, de praticabilité ou tout autre raison qui fait l’objet d’une justification dans le tableau parcellaire joint en annexe. La couleur utilisée pour ces interdictions sur les cartes est le rouge, plein ou hachuré.

2 Les surfaces autorisées à l’épandage Elles correspondent à l’ensemble des parcelles pouvant recevoir des effluents organiques. On distingue les situations dites "d’excellence" car regroupant les situations pédologiques les plus favorables et à capacité de transformation et de valorisation excellente, des situations dites "sous conditions" du fait d'une capacité de transformation et de valorisation des effluents limitée.

2.1 Situations d’excellence Elles correspondent à l’ensemble des parcelles dont l’épandage est jugé possible "pratiquement toute l’année" car les sols sont caractérisés par une excellente capacité de transformation et valorisation. La couleur retenue pour leur représentation cartographique est le vert.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 15

Cette mention "d’excellence" implique de respecter les principes généraux de l’épandage et du choix des cultures réceptrices, c'est-à-dire prendre en compte :  les conditions climatiques lors de l’épandage (prise de décision au regard des prévisions météorologiques),  la praticabilité et la portance de la parcelle,  l'effet positif sur la pousse, le rendement, la qualité du produit récolté,  la forme azotée du produit épandu,  le maintien de la qualité des eaux superficielles et profondes, et de l’air (volatilisation de l’ammoniac),  l'absence de risque sanitaire pour les animaux,  la facilité d’emploi en remplacement des engrais minéraux,  le respect du code des bonnes pratiques agricoles, et de la directive nitrate en zone vulnérable.

2.2 Situations sous conditions Elles concernent un vaste ensemble de situations pédologiques variées dont les fonctions de biotransformation sont limitées pour des raisons de profondeur, de circulation des eaux pluviales trop rapide ou trop lente, d’engorgement temporaire se manifestant par la présence de signes d’hydromorphie et/ou d’accumulation de matière organique etc.

Les épandages d’effluent organique peuvent être réalisés, mais uniquement pendant les créneaux où les fonctions de biotransformation du sol sont maintenues, en s’assurant par ailleurs que la forme de l’effluent est adaptée au milieu récepteur et à la culture à fertiliser.

On distingue deux types de situations sous conditions : - L’ensemble des sols dont les fonctions épuratrices sont limitées par un arrêt de la végétation suite à un déficit hydrique prolongé. Dans ce contexte de risque d’assèchement plus ou moins durable, les produits solides de surcroît compostés, bénéficient de plages d’épandage plus large que les produits liquides. Les sols concernés sont superficiels (20 à 35 cm) voir très superficiels (< 20 cm) et peuvent parfois présenter des signes d’accumulation de matière organique (caractères humifère "noir") qu’il convient de reconnaître afin d’éviter un apport supplémentaire en effluent solide. Les produits liquides sont possibles uniquement en périodes de végétation (mais globalement interdit sur sol < 20 cm). Les produits solides sont possibles, même en période d’arrêt de végétation ; ils sont déconseillés dès lors que la parcelle présente des affleurements rocheux et/ou un caractère humifère marqué et décarbonaté. La couleur retenue pour leur représentation cartographique est le jaune.

- L’ensemble des sols dont les fonctions épuratrices sont limitées par des périodes d’engorgement temporaires qui interdisent généralement l’accès des parcelles aux engins d’épandage (fin d’automne à début de printemps). Dans ce contexte d’hydromorphie plus ou moins marquée qui peut se traduire également par des teneurs importantes en matière organique, les effluents liquides bénéficient de plages d’épandages plus larges que les effluents solides, (ces derniers pouvant parfois être nettement déconseillés). La couleur retenue pour leur représentation cartographique est le orange.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 16 3 La typologie des sols de Franche-Comté La typologie régionale des sols et climats de Franche-Comté a été établie en 1991 par la Chambre Régionale d’Agriculture avec pour maître d’ouvrage le Conseil Régional de Franche-Comté. Elle est disponible auprès des chambres d’agriculture, de la DREAL ou du Conseil Régional.

Cette typologie a été réalisée d’après les documents pédologiques existants sur chaque département, l’interprétation des cartes géologiques et la connaissance personnelle du terrain des pédologues. Elle est réactualisée régulièrement avec l’apport des études fines de terrains réalisées.

Le tableau ci-dessous décline les 13 catégories de sols désignées régionalement : 1 : APP : Aéré Profond de Plateau 7 : V : Versant 8 : MHP : Modérément Hydromorphe de 2 : APV : Aéré Profond de Vallée Plateau 9 : MHCG : Modérément Hydromorphe de 3 : ASV : Aéré Superficiel de Vallée Colline Glaciaire 4 : ASTG : Aéré Superficiel de Terrasse 10 : MHV : Modérément Hydromorphe de

Glaciaire Vallée 11 : FHP : Fortement Hydromorphe de 5 : ASP : Aéré Superficiel de Plateau Plateau 12 : FHV : Fortement Hydromorphe de 5 : ATSP : Aéré Très Superficiel de Plateau Vallée 6 : ASCG : Aéré Superficiel de Colline 13 : FHCG : Fortement Hydromorphe de

Glaciaire Colline Glaciaire

Chacune de ces 13 catégories de sols est décrite par un jeu de fiches qui présentent les différentes variations que l’on peut trouver au sein de la catégorie et qui précise pour chacune :  La catégorie de référence et le nom usuel du sol  Les critères de reconnaissances (visuel, sondage à la tarière, test de l’anneau, effervescence…)  Les caractéristiques principales (texture, profondeur, hydromorphie, nature du

sous-sol, pHeau, réserve hydrique…)  Un certains nombres d’observations permettant l’identification plus précise  Les types de circulation de l’eau  Le pouvoir épurateur  Un calendrier de proposition de stratégie d’épandage

Le tableau en page suivante présente les aptitudes à l’épandage habituellement appliquées par catégorie de sols qui peuvent naturellement être ajustées. Dans les situations particulières où le type de sol ne permet pas une transformation- valorisation suffisante de l’effluent, la zone concernée est exclue du plan d’épandage.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 17

Pouvoir épurateur N° ou « Capacité de Abrév. Epandage possible Restrictions possibles, interdits pédologiques fiche transformation- valorisation » 1 APP Excellent Pratiquement toute l'année

restriction pour les sols filtrants à texture sableuse situés 2 APV Excellent Pratiquement toute l'année ou non en zone inondable

3 ASV Limité dans le temps Rarement Généralement, pas de digestats liquides

En dehors des périodes d'arrêt Pas d'épandage de digestats liquides si profondeur de sol 4 ASTG Limité dans le temps de végétation <20cm Excellent Pratiquement toute l'année à partir de 500m d'altitude, si la profondeur est de 35cm ASP En dehors des périodes d'arrêt Limité dans le temps de végétation

5 * Pas d'épandage de digestats liquides si profondeur de sol <20cm En dehors des périodes d'arrêt * Pas d'épandage de digestats liquides si profondeur de sol ATSP Limité dans le temps de végétation <20cm et présence d'affleurements * Pas d'épandage de digestats solides si profondeur de sol <20cm et sol humifère avec présence d'affleurement

à partir de 500m d'altitude, si la profondeur est de 35cm Excellent Pratiquement toute l'année Pas d'épandage de digestats liquides si présence d'affleurement 6 ASCG

En dehors des périodes d'arrêt Pas d'épandage de digestats liquides si profondeur de sol Limité dans le temps de végétation <20cm et présence d'affleurement Sols variés caractérisant des pentes à forte déclivité : 7 V Variable Non jamais d’épandage

les restrictions sont fréquentes et sont dues aux conditions Excellent Pratiquement toute l'année de portance ou des risques d'engorgement hivernal liées à l'éventuelle concavité de tout ou partie de la parcelle 8 MHP Sur sols ressuyés, Limité dans le temps généralement du printemps à la fin de l'été Sur sols ressuyés, 9 MHCG Limité dans le temps généralement du printemps à la fin de l'été Excellent Pratiquement toute l'année Restrictions possibles en lien avec les risques d'inondation

10 MHV Sur sols ressuyés, Limité dans le temps généralement du printemps à la fin de l'été

* Pas d'épandage de digestats solides si sol humifère avec Sur sols ressuyés, présence de joncs, molinies, non systématique et 11 FHP Limité dans le temps généralement du printemps à hydromorphie importante la fin de l'été * Pas d'épandage si sol humifère avec présence de joncs, molinies, systématique et hydromorphie importante

* Pas d'épandage si présence de joncs, molinies, ou Sur sols ressuyés, plantes hygrophiles remarquables 12 FHV Limité dans le temps généralement du printemps à * Pas d'épandage de digestats solides si sol humifère la fin de l'été * Pas d'épandage de digestats solides en fin d'automne en zones planes ou concaves

* Pas d'épandage si présence de joncs, molinies, ou plantes hygrophiles remarquables Sur sols ressuyés, *Restrictions supplémentaire possibles en lien avec les 13 FHCG Limité dans le temps généralement du printemps à risques d’inondation la fin de l'été * Pas d'épandage de digestats solides si sol humifère * Pas d'épandage de digestats solides en fin d'automne en zones planes ou concaves

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 18 4 Aptitude à l’épandage des parcelles proposées

4.1 Les parcelles étudiées avant ce plan d’épandage Une partie des surfaces proposées à l’épandage avait déjà fait l’objet d’une caractérisation d’aptitude à l’épandage soit par un(e) pédologue du GRAP dans le cadre du premier Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole (PMPOA) pour lequel il était nécessaire de faire caractériser les sols par un pédologue, soit par le bureau d’étude IAD pour certaines des exploitations soumises à autorisation au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (Gaec de la Pierre qui Vire et Gaec Normand).

Ce sont ainsi 1 250,20 hectares qui étaient déjà caractérisés avant cette étude et qui donnant une image de la sensibilité du secteur ont permis de choisir les autres parcelles mises à disposition. Ces 1 250,20 hectares apparaissent dans le tableau de synthèse du périmètre d’épandage en annexe avec la mention « existante » dans la colonne « étude pédologique ».

Sur ces 1 250,20 hectares :  460,97 hectares sont en situation d’excellence (APP, APV)  315,45 hectares sont en situation d’excellence pratiquement toute l’année mais peuvent dans certaines conditions météorologiques avoir une aptitude limitée du fait d’une praticabilité limitée (MHP, MHV)  116,92 hectares sont en situation d’excellence hors période hivernale du fait du caractère hétérogène des sols notamment du fait d’une alternance au sein de la parcelle de zones superficielles et de zones profondes  203,03 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère superficiel des sols (ASP, ATSP) avec 75,28 hectares qui sont à réserver pour des produits solides du fait des risques fort de ruissellement liés à la pente.  58,98 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère hydromorphe des sols (FHP, FHV).  94,85 hectares sont exclus de l’épandage soit pour des raisons règlementaires, soit à la demande de la DREAL, de l’ARS ou de communes lors des enquêtes ICPE-A

La surface potentielle d’épandage de ce premier ensemble de parcelle est donc de :  1 080,07 hectares pour les digestats de méthanisation en phase liquide  1 155,35 hectares pour les digestats de méthanisation en phase solide

4.2 Les nouvelles parcelles proposées pour ce plan d’épandage En complément des 1 250,20 hectares déjà étudiés et présentés ci-dessus, il a été demandé à Th. BEUCHET, pédologue à la Chambre d’Agriculture, une étude de terrain pour caractériser l’aptitude à l’épandage de 687,26 hectares supplémentaires. Ces parcelles ont fait l’objet d’une campagne de sondages à la tarière à main pour les caractériser et les positionner dans la typologie des sols de Franche-Comté. Ce travail est présenté en annexe, et les parcelles figurent dans la synthèse du périmètre d’épandage avec la notion « Th. Beuchet » dans la colonne « étude pédologique ».

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 19 Sur ces 687,26 hectares :  220,97 hectares sont en situation d’excellence (APP, APV)  237,69 hectares sont en situation d’excellence pratiquement toute l’année mais peuvent dans certaines conditions météorologiques avoir une aptitude limitée du fait d’une praticabilité limitée (MHP, MHV)  19,15 hectares sont en situation d’excellence hors période hivernale du fait du caractère hétérogène des sols notamment du fait d’une alternance au sein de la parcelle de zones superficielles et de zones profondes  54,79 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère superficiel des sols (ASP, ATSP) avec 7,83 hectares qui sont à réserver pour des produits solides du fait des risques fort de ruissellement liés à la pente.  110,10 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère hydromorphe des sols (FHP, FHV).  44,56 hectares sont exclus de l’épandage pour des raisons règlementaires

L’augmentation de surface potentielle d’épandage est donc de :  634,87 hectares pour les digestats de méthanisation en phase liquide  642,70 hectares pour les digestats de méthanisation en phase solide

4.3 La surface potentielle d’épandage Ainsi, il est proposé au total 1 937,19 hectares à l’épandage pour ce dossier

 681,94 hectares sont en situation d’excellence (APP, APV)  553,14 hectares sont en situation d’excellence pratiquement toute l’année mais peuvent dans certaines conditions météorologiques avoir une aptitude limitée du fait d’une praticabilité limitée (MHP, MHV)  136,07 hectares sont en situation d’excellence hors période hivernale du fait du caractère hétérogène des sols notamment du fait d’une alternance au sein de la parcelle de zones superficielles et de zones profondes  257,82 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère superficiel des sols (ASP, ATSP) avec 83,11 hectares qui sont à réserver pour des produits solides du fait des risques fort de ruissellement liés à la pente.  169,08 hectares ont une aptitude à l’épandage limitée dans le temps du fait du caractère hydromorphe des sols (FHP, FHV).  139,41 hectares sont exclus de l’épandage principalement pour des raisons règlementaires

La surface potentielle d’épandage du dossier est donc de :

 1 714,94 hectares pour les digestats de méthanisation en phase liquide  1 798,05 hectares pour les digestats de méthanisation en phase solide

4.4 Autres surfaces Nous avons également identifié une liste de parcelles en réserve qui pourront être ajoutées au plan d’épandage ultérieurement si le besoin s’en fait sentir. Cette liste est présentée en annexe à la suite du tableau parcellaire avec la mention « parcelle en réserve ». D’autres parcelles ont été identifiées comme ne pouvant pas être proposées dans ce plan d’épandage soit en raison de leur éloignement, de leur difficulté d’accès, de leurs caractéristiques ou tout simplement du choix de l’exploitant ; cette liste est également fournie en annexe avec la mention « hors plan d’épandage ». Toutes ces parcelles, en réserve ou hors plan d’épandage, sont présentées en gris sur les cartes jointes en annexe.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 20 CARTOGRAPHIE DU PERIMETRE D’EPANDAGE

Pour respecter l’échelle originale des cartes ci-après, les imprimer en format A3- paysage.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 21

PARCELLAIRE EPANDABLE : TABLEAU DE SYNTHESE

Présentation du tableau de synthèse : Colonne 1 : Exploitation  M. APPERT Pascal – Codifié AP_XX sur les cartes  M. BADOZ Bernard – Codifié BA_XX sur les cartes  GAEC DE ROSIERE – Codifié RO_XX sur les cartes  EARL DES LOCHERES – Codifié LO_XX sur les cartes  GAEC DOUHAIN – Codifié DO_XX sur les cartes  GAEC DU PRIEURE – Codifié PR_XX sur les cartes  M. LAUT Xavier – Codifié LA_XX sur les cartes  GAEC MARSOLAT – Codifié MA_XX sur les cartes  GAEC NOLOT – Codifié NL_XX sur les cartes  GAEC NORMAND – Codifié NR_XX sur les cartes  EARL RERGUE – Codifié RE_XX sur les cartes  GAEC DE LA PIERRE QUI VIRE – Codifié VI_XX sur les cartes  GAEC TONNOT – Codifié TO_XX sur les cartes  M. VAIRON Christophe – Codifié VA_XX sur les cartes Colonne 2 : Commune (N° INSEE) Colonne 3 : Ilot PAC (n° ilot dans la déclaration PAC 2016 de l’exploitation) Colonne 4 : Ilot cultural (découpe de l’îlot en « labourable »/« prairie permanente ») Colonne 5 : Surface îlot (dans la déclaration PAC 2016) Colonne 6 : Surface en TL et PT (partie de l’îlot « labourable ») Colonne 7 : Surface en PP (partie de l’îlot en prairie permanente) Colonne 8 : Etude pédologique  Existante (réalisée lors d’un plan d’épandage précédent par un pédologue du GRAP ou du cabinet IAD)  Th. Beuchet (réalisée dans le cadre de ce dossier par le pédologue de la chambre d’agriculture)  En réserve (parcelle disponible qui pourra être étudiée et ajoutée au dossier)  Hors PE (parcelle qui n’est pas proposée à l’étude pour différents motifs possibles) Colonne 9 : Catégorie de sol dominante (selon la typologie des sols de Franche-Comté, cf. Page 18) Colonne 10 : Aptitude à l’épandage (recommandation sur la période recommandée pour un épandage au vu de la sensibilité de la parcelle) Colonne 11 : Apte à l’épandage de produits liquides (au vu des pentes, de l’épaisseur du sol, de la présence d’affleurements… recommandations du pédologue) Colonne 12 : Motifs d’exclusions en toutes lettres  Habitations, stade, cimetière (50 mètres)  Cours d’eau, plans d’eau, sources (35 mètres)  Fossé (10 mètres)  Pertes, cône d’infiltration (la surface cartographiée)  Forte pente (la surface concernée pour les digestats liquides) Colonne 13 et 14 : surfaces exclues (d’après la surface cartographiée et les distances précédentes) Colonne 15 : Surface apte pour digestats solides Colonne 16 : Surface apte pour digestats liquides épandus aux pendillards

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 23

RAPPORT GEOPEDOLOGIQUE – TH.BEUCHET

1 Unités Géologiques Bien que le rayon de l’aire d’étude (8 km) soit relativement faible, la diversité des unités géologiques est tout de même bien marquée et surtout contrastée. La majorité des parcelles sont situées en rive gauche de la Saône, et sur le versant nord de l’anticlinal majeur de Saulx. De ce fait, sur un transec orienté Ouest / Nord-Ouest et Sud / Sud-Est, on rencontre les quatre unités géologiques suivantes : - Le fossé de la Saône (Traves, Bucey-lès-Traves, Chassey-lès-Scey) - L’émergence du Jurassique Supérieur (Noidans et Vy-le-Ferroux, Aroz et Pontcey) - La dépression lacustre de l’oligocène (Noidans-le-Ferroux, Raze, Clan, Boursière) - Les plateaux calcaires du Jurassique moyen (Rosey, Mailley et Andelarrot)

Les parcelles les plus au Nord du périmètre d’étude posent sur une cinquième unité géologique : - La dépression triasique de Vesoul

1.1 Le Fossé de la Saône Cette formation est essentiellement composée d’alluvions sableuses d’âges divers. Elle est à l’origine de sols aux textures sableuse à sablo-limoneuse très siliceuse à tendance acide. Cette zone est sous l’influence directe de la Saône et de son fonctionnement hydraulique avec des étendues inondables pouvant s’étaler sur plusieurs kilomètres de large et un maillage de fossés drainants qui peuvent aussi collecter des affluents mineurs. Cette situation induit de nombreuses bandes d’exclusion d’épandage.

1.2 Le Jurassique Supérieur Il est caractérisé par un relief typique de plateaux de faible altitude, parallèles à la vallée de la Saône avec de larges surfaces planes bordées de côtes assez pentues. Il est essentiellement représenté dans notre secteur d’étude par des marnes et des calcaires argileux qui vont essentiellement affleurer dans une zone de pente. Ces affleurements, compte tenu de leur nature et de leur positionnement topographique, sont à l’origine de sols à texture assez argileux, et possédant un régime hydrique sain malgré la présence ponctuelle de mouillère. Ces formations géologiques sont donc à l’origine de la séquence des sols lourds aérés.

En position sommitale des plateaux, ces roches calcaires du Jurassique Supérieur sont en général recouvertes par des placages limoneux beaucoup plus siliceux. Ces derniers sont à l’origine de sols profonds à dominance limoneux et sains.

1.3 La dépression lacustre de l’Oligocène Dans notre périmètre d’étude, elle est essentiellement représentée par les calcaires lacustres à lymnées et planorbes, et les calcaires à silex constitués de marnes variables. Ces formations géologiques sont donc très souvent imperméables, et donnent naissance aux sols très humides de texture plutôt limoneuse et limono-argileuse.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 25 1.4 Le plateau calcaire du Jurassique moyen Il est composé de calcaire dur relativement résistant à l’altération. Ils sont à l’origine de sols moyennement argileux et surtout faiblement carbonatés. Cette étage géologique est aussi favorable à la constitution des aquifères karstiques avec la présence de nombreuses pertes et résurgences avec des circulations rapides des eaux souterraines

1.5 La dépression triasique de Vesoul La dépression est essentiellement formée de marnes, de roches très tendres et imperméables. Les parcelles sont recouvertes de sols à dominante argileuse, assez souvent calcaires, et surtout très fréquemment marqués par des engorgements en eau de longue durée.

2 Contexte pédologique Compte tenu des caractéristiques topographies du périmètre d’étude, et de la présence de 5 unités de substrat géologique, 12 types de sol ont été rencontrés.

2.1 Les sols sableux Les sols sableux pauvres en argile se rencontrent sur les terrasses alluviales de la Saône ou les limons des plateaux. Quand ils sont positionnés hors des zones inondables et sur sous-sol imperméable, ils sont séchants. Ils souffrent de stress hydrique en été ce qui réduit leur pouvoir épurateur à cette saison. Par contre, en période humide, du fait de leur texture, ils sont très aérés, et donc de très bon minéralisateur de matière organique. Ils présentent des risques de lessivage hivernal impactant. Il convient donc de limiter les épandages d’été et d’automne à 30 kg/ha d’azote assimilable. Leur praticabilité est excellente toute l’année. De type ASV ou ASP, ils sont classés en aptitude jaune.

Fiche à consulter n°2s

Quand ces sols sableux sont positionnés en zone inondable ou sur des sous-sols imperméables, ils sont plus ou moins hydromorphes tant en gardant des capacités de ressuyage correctes surtout en surface. Ils ont des pouvoirs épurateurs qui seront inversement proportionnels à la durée de leur engorgement en eaux. Quand ils sont de type : - MHV ou MHP, ils sont classés en aptitude verte - FHV ou FHP, leur pouvoir épurateur est modéré et leur période d’épandage limitée, ils sont classés en aptitude orange - Constamment inondés, leur pouvoir épurateur est presque inopérant, ils sont classés en aptitude rouge

Fiche à consulter n°13s

2.2 Les sols limoneux ou limono argileux Ils sont fréquents dans l’unité géologique du Jurassique supérieur. En position sommitale, ils témoignent de l’existence de limon des plateaux. Dans ce cas, ils ont une texture très limoneuse. Dans les dépressions du relief, ils peuvent devenir un peu plus argileux. Ils sont toujours accompagnés d’éléments plus grossiers tels que graviers érodés, pisolithe ferrugineux ou dans le secteur Rosey et Mailley de morceaux de chailles résiduelles.

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 26 Leur texture légère leur donne une bonne aération, et leur profondeur une bonne réserve hydrique. Ils ont par conséquent un très bon pouvoir épurateur, et une très large période d’épandage. Ils sont classés en aptitude d’épandage verte et font partie des sols APP (aéré profond de plateau).

Fiche à consulter 1

En position dépressionnaire ou dans l’unité géologique de la dépression lacustre de l’Oligocène, ces mêmes sols peuvent posséder des horizons profonds plus argileux qui vont limiter la circulation verticale de l’eau. Ces sols peuvent donc acquérir des morphologies hydromorphes qui font affaiblir leur pouvoir épurateur, et surtout réduire leur plage de praticabilité. Dans ce cas, ces sols de type FHP et classés en aptitude orange.

Fiche à consulter n°13

2.3 Les sols argilo-calcaires aérés Dans les aires dépourvues de placage limoneux où peuvent affleurer les calcaires à tubulures ou les calcaires lacustres, des roches assez tendres se localisent les sols argilo-calcaires aérés. De textures argileuses à argilo-limoneuse, ils peuvent aussi présenter une charge en cailloux importante surtout quand ils ont une faible profondeur. Quand ils ont une profondeur inférieure à 35 cm, ils sont séchants et offrent des potentiels de production limités. Ils sont sensibles aux lessivages hivernaux et ont une activité biologique quasiment bloquée par manque d’eau pendant l’été et le début de l’automne. Leurs pouvoirs épurateurs sont donc limités, par contre ils permettent des périodes d’épandage de longue durée. Leur pH sont toujours voisins de Ils sont de type ASP et classés en aptitude jaune.

Fiche à consulter n°5K

Avec des profondeurs plus importantes, les sols argilocalcaires présentent une fertilité intéressante. Les vitesses de ressuyage ne sont pas les meilleures mais les épandages hivernaux sont encore possibles. Seulement, la difficulté à travailler ces sols fait qu’ils sont souvent labourés en début d’hiver et donc moins disponibles pour des épandages avec du matériel lourd. Ils possèdent toujours des pH largement supérieurs à 7. Ils sont de type APP et sont classés en aptitude verte.

Fiche à consulter n°1R

2.4 Les sols argilo-calcaires hydromorphes Ces sols sont typiques de la dépression triasique de Vesoul, et le résultat de l’alternation des marnes, des roches très tendres composées d’argile et de calcaire dont les proportions sont comprises entre 35 et 65%. De ce fait, les sols ont toujours un pH élevés. Posés sur des substrats imperméables, ils présentent toujours une hydromorphie qui se manifeste dès les 5 cm de profondeur. Quand ils ont une profondeur supérieure à 35 cm, ils possèdent une réserve hydrique faiblement limitante à la croissance des végétaux. Leur pouvoir épurateur reste moyen compte tenu de l’engorgement en eau hivernale. Les épandages sont difficiles à réaliser en saison pluvieuse. Ces sols sont de type MHP et classés en aptitude orange.

Fiche à consulter n°8M

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 27 Quand ils ont une profondeur inférieurs à 35 cm, ces sols cumulent deux handicaps, à la fois d’être : - Impraticable en hiver car gorgé d’eau - Séchant en été car possédant une très faible réserve hydrique Leur pouvoir épurateur est donc mauvais car leur activité biologique est inhibée en été par le stress hydrique et. en hiver, par l’asphyxie provoquée par l’excès d’eau. Il possède une plage de possibilité d’épandage limitée. Ces sols sont de type SHP et sont classés en aptitude d’épandage violette.

Fiche à consulter n°11M

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 28 RAPPELS REGLEMENTAIRES

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 29

CARTOGRAPHIES DES ZONAGES ENVIRONNEMENTAUX

1 Zonage Natura 2000

2 Zonage des ZNIEFF

3 Zonage des APB

4 Les zones humides DREAL

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 31

ANNEXES DU PLAN D’EPANDAGE

1 Fiches des zones Natura 2000

2 Fiche des ZNIEFF

3 Fiche des APB

4 Fiche des PNR

5 Présentation du SDAGE 2016-2021

6 Fiches de sol (extrait de la typologie Franche-Comté)

Agro Energie du Pertuis Plan d’épandage page 33

Dossier réalisé par

M. TRUCHOT – Chambre d’Agriculture de Haute-Saône 17 Quai Yves Barbier – BP20189 – 70004 VESOUL  03.84.77.14.00.